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PREFACE

Le génie original que l'Iran manifesta dans la politique


et dans les arts ne s'affirma nulle part avec plus de force
que dans ses croyances. Parmi les religions de l'antiquité,
aucune n'eut plus d'élévation que celle des Perses; après
avoir été pendant de longs siècles la foi d'un très grand peuple,
seule, de tous les cultes de l'ancien paganisme, elle a pu se
conserver à travers le moyen âge jusqu'à nos jours. Mais le
créateur du puissant système théologique et moral que fut
le dualisme iranien, Zoroastre, reste pour nous une figure
nébuleuse dans un passé indéterminé. Si sa prédication eut
un retentissement qui résonna au loin dans l'espace et dans
le temps, lui-même devint un personnage mythique, enve-
loppé de légendes touffues mais sans consistance. Les éru-
dits ne sont d'accord ni sur sa patrie, ni sur la date ou
l'étendue de sa réforme. Si nous cherchons à définir son
œuvre, nous constaterons en particulier une contradiction
troublante et à première vue inexplicable entre le contenu des
livres sacrés du mazdéisme et les informations que nous four-
nissent les auteurs grecs.
Le zoroastrisme élève le dieu suprême Ahoura-Mazda,
omniscient, omniprésen~. beaucoup au-dessus des autres
puissances divines : siégeant dans l'éternelle lumière de l'em-
pyrée, il est, comme le dit une inscription de Persépolis,
« le créateur de cette terre, le créateur du ciel, le créateur de
l'homme », Cette religion aboJDine le culte rendu aux esprits
VI PRÉFACE

du mal. Ahriman et ses dévas, et par là même, elle condamne


absolument les pratiques de la sorcellerie, qui invoque le se-
cours des démons ..Elle n'a que des connaissances rudimentai-
res en astronomie, f't par suite, elle reste exempte de spécu-
lations astrologiques et réfractaire à la divination sidérale
des Babyloniens.
Selon les Grecs, au contraire, Zoroastre est le disciple
ou même le maître des« Chaldéens» et l'auteur de gros trai-
tés d'astrologie. Lui ,et les Mages héritiers de son savoir,
dont le plus fameux est Ostanès, ont inventé et développé
l'art suspect qui leur doit son nom de magie ; ces Mages font
des offrandes aux démons maléfiques, et ils célèbrent des
sacrifices nocturnes afin de se garder d' Ahriman. Pour beau-
coup d'entre eux, Ahoura-Mazda n'est plus l'Être suprême :
le premier ·Principe est le Temps infini, qui a engendré, frè-
res jumeaux, les dieux du Bien et du Mal, presque égaux en
puissance. On pourrait multiplier les exemples de cette dis-
parate fondamentale entre le témoignage de l'Avesta et celui
de nos sources helléniques.
Se peut-il que l'imagination des Grecs ait sans motif dé-
figuré ù tel point la réalité? Comment s'est opérée une pareille
métamorphose de la doctrine zoroastrienne? Ce livre, si nous
ne nous abusons, apporte une solution à ce problème.
Les Mages que les Grecs ont le mieux connus, n'étaient pas
des zoroastriens orthodoxes. Ceux avec qui ils ont eu les
relations les plus directes et les plus constantes, sont ces
« Maguséens », prêtres des colonies mazdéennes qui s'éta-
blirent dès l'âge des Achéménides à l'ouest de l'Iran, depuis
la Mésopotamie jusqu'à la Mer Égée, et qui s'y maintinrent
PRÉFACE VII

jusqu'à l'époque chrétienne. Ces émigrés, séparés des contrées


où triompha la réforme de Zoroastre, qui dans sa rigueur ori-
ginelle ne put jamais être que la loi d'une élite peu nom-
hreuse, échappèrent dans une large mesure à son action ; ils
n'en adoptèrent que partiellement les doctrines et ils res-
tèrent ainsi plus fidèles que leurs congénères de la Perse aux
vieilles croyances naturistes des tribus iraniennes. Leur éloi-
gnement de la pure théologie zoroastrienne fut favorisé par
Je fait qu'ayant adopté une langue sémitique, l'araméen, ils
devinrent incapables de lire les textes avestiques, et selon
toute probabilité ils ne possédèrent aucun livre sacré écrit
en zend ou pehlvi.
De plus, ces << Maguséens ,, établis au milieu de populations
allogènes, furent par là même plus exposés ù subir des in-
fluences étrangères. Le propre de cette caste sacerdotale, la
qualité dont elle se targuait avant tout, c'était d'être« sage ».

Non seulement elle possédait la science des choses divines


et se flattait de pouvoir seule se faire exaucer des dieux, mais
elle raisonnait aussi sur l'origine et les lois de l'univers, sur les
propriétés de la nature et la constitution de l'homme. Lors-
qu'après les conquêtes de Cyrus, ces prêtres entrèrent en
contact avec les Chaldéens de la Mésopotamie, ils subirent
fatalement l'ascendant d'un clergé qui était alors le plus
instruit du monde ancien. Dans ce grand centre scientifique
qu'était alors Babylone, ils apprirent en particulier l'astro-
nomie et ils adoptèrent sa sœur bâtarde l'astrologie. Puis
après Alexandre, quand l'hellénisme s'implanta en Asie, leur
curiosité toujours en éveil s'intéressa aux idées des philo-
sophes, et ils subirent en particulier l'influence du stoïcisnie
Vlll PRÉFACE

que des affinités profondes rapprochaient des religions de


l'Orient.
Entre ce mazdéisme de l'époque séleucide ou parthe et celui
du clergé sassanide, il y a toute la distance qui sépare le
judaïsme alexandrin de celui du Talmud. Au lieu d'une dog-
matique rigide et d'une morale de stricte observance, nous
trouvons des doctrines d'une extrême souplesse et se prêtant
ù tous les syncrétismes. Aucune autorité théologique ne pou-
vait imposer aux Mages occidentaux un conformisme que leur
dispersion même devait exclure, et si leur rituel, scrupuleuse-
ment observé, paraît avoir eu une grande fixité, leurs théories
ne devaient pas s'accorder mieux entre elles que celles des
Chaldéens, qui, partagés en plusieurs écoles, se distinguaient,
scion Strabon (1 ), par une grande diversité d'opinions.
Mais toutes ces acquisitions intellectuelles qu'avaient faites
les Mages au contact de deux civilisations étrnngères furent
attribuées à leur fondateur, dont la sagesse ne pouvait les
avoir ignorées et à qui ils ne pouvaient eux-mêmes avoir été
infidèles. L'honneur en fut donc reporté à Zoroastre, de
même que les Pythagoriciens prétendaient être redevables
ù leur Maître de découvertes que l'école avait faites longtemps
après lui. On se figura ainsi un Zoroastre non plus seulement
théologien, moraliste et prophète, mais magicien et astro-
logue, cosmographe et naturaliste, et son successeur Ostanès
ajouta à ces qualités celle d'alchimiste.
Sans doute, les œuvres de ces sages dont nous publions les
fragments, sont apocryphes ; ils en sont donnés faussement
comme les auteurs, mais elles sont vraies d'une vérité plus

(1) Strabon, XVI, 1, 6, p. 739 c.


PRÉFACE i:X.

profonde, car elles nous instruisent de ce qu'était la religion


des Mages occidentaux. au moment où elle,; furent rédigées,
c'est-à-dire à l'époque hellénistique.
Or, nous le disions, ces mazdéens de la Diaspora ira-
nienne furent ceux avec qui les Hellènes entrèrent le plus
tôt et restèrent le plus longtemps en rapports intimes. Les
anciens affirmaient que les penseurs de la Grèce, même les
plus éminents, un Pythagore, un Démocrite, un Platon,
s'étaient instruits chez les Mages, et ces assertions ont été
tour à tour tenues pour exactes ou rejetées en bloc, et en
vérité l'étude de l'Avesta ne leur a guère apporté d'appui.
La lecture du vieux recueil zend nous transporte dans une
sphère intellectuelle et morale qui paraît radicalement diffé-
rente de celle où se meuvent les raisonnements des philo-
sophes. Mais par contre, dans les faibles débris qui nous sont
parvenus des œuvres grecques du Pseudo-Zoroastre ou du
Pseudo-Ostanès apparaissent de curieuses analogies avec
certaines conceptions présocratiques ou platoniciennes. S'ef-
forcer de préciser les croyances des « Maguséens •> est ainsi
faciliter la solution d'un des grands problèmes de l'histoire
de la pensée antique, celle des rapports de l'hellénisme et de
l'Orient. Peut-être n'aurons-nous pas perdu notre peine en
remplissant des pages multiples de textes dont pas une ligne
n'est authentique, s'ils aident à établir une connexion entre
les spéculations les plus hautes de la Grèce et celles de l'Iran.
Nous apercevons d'abord des montagnes dont des cimes
isolées émergent au-dessus de denses brouillards, mais dès
qu'une éclaircie se produit, nous voyons s'enchaîner leurs
flancs élargis.
X PRÉFACE

Un livre qui est l'œuvre de deux auteurs évite difficile-


ment certaines discordances, mais l'intimité confiante de
notre collaboration, nous aura, espérons le, permis d'éviter
ccl écueil. Il n'esl presque aucune page qui, ayant été rédigée
par l'un de nous, n'ait été améliorée par l'autre. Toutefois
la deuxième partie, . qui s'occupe d'Ostanès, est due prin-
cipalement à celui de nous deux que ses études alchimiques
y avaient spécialement préparé, de même que la troisième,
celle qui concerne Hystaspe, a pour auteur celui qui avait
précédemment étudié l'apocalyptique mazdéenne.
Afin que le lecteur ne cherchât pas péniblement sa route
dans la selva oscura de nos textes, nous avons donné des
soins particuliers à l'établissement des index, qui ont pris
un assez ample développement. Ils ne seront pas seulement
pour lui un guide bienvenu : ils lui permettront aussi, lorsqu'il
('n consultera les articles, d'apercevoir souvent en des rac-
courcis frappants quelles furent les idées mêlées qui, au
contact de deux ou, pour mieux dire, de trois civilisations,
se développèrent dans l'esprit de nos Mages hellénisés.
Pendant les années que nous avons consacrées à la prépa-
ration et à l'impression de ces volumes, nous avons dû souvent
appeler ù notre secours des compagnons d'armes engagés
avec nous dans la lutte pour les conquêtes de l'érudition,
philologues à qui nous avons demandé des collations, 01ien-
talistes qui nous ont fourni des morceaux inédits ou des tra-
ductions, auteurs qui nous ont adressé les épreuves d'articles
encore inédits, experts que nous avons consultés sur des points
litigieux, bibliothécaires qui nous ont communiqué des ma-
nuscrits ou des photographies. Nous nous sommes fait un
PRÉFACE xi

devoir dans le corps de cet ouvrage de rendre à chacun ce


qui lui était dû, mais arrivés au terme de notre labeur,
nous envoyons encore une pensée reconnaissante à tous
ceux qui nous ont aidés à l'accomplir.
LISTE DES OUVRAGES CITÉS EN ABRÉGÉ

Housset, Hauptprobleme = Housset, Hauptprobleme der Gnosis,


Gôttingen 1907.
Catal. Asir. = Catalogus codicum astrologorum graecorum,
Bruxelles, 1898-1936.
Diels, Vorsokr. = Hermann Diels, Fragmente der Vorsokrati-
ker, 5e édition par Walter Kranz, 3
vol., Berlin, 1934-1937.
Fin du monde = Cumont, La fin du monde suivant les
Mages dans Revue de l'histoire des
religions, t. CUI, 1931, p. 33 ss.
Migne P. G. = Patrologia graeca.
Migne P. L. = Patrologia latina.
M.M.M. = Cumont, Textes et monuments relatifs aux
mystères de Mithra, Bruxelles, 1896-1899.
Realenc. = Wissowa-Kroll, Realencyclopiidie der Al-
ûrtumswissenschaft.
Relig. orient. = Cumont, Les religions orientales dans le
paganisme romain, 48 édition. Paris,
Geuthner, 1929.

ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES
DANS LES CITATIONS DES FRAGMENTS.

A = Fragments alchimiques attribués à Ostanès (t. Il, pp.


308-356).
B = Témoignages biographiques sur Zoroastre (t. Il, pp. 7-62).
D = Témoignages sur les doctrines de Zoroastre (t. Il, pp.
63-92).
Hyst " Fragments d' Hystaspe (t. Il, pp. 359-377).
0 = Fragments des œuvres de Zoroastre (t. Il, pp. 137-262).
Ost = Fragments d'Ostanès - Religion et Magie (t. Il, pp.
267-308)
S = Textes syriaques (t. Il, pp. 92-135).
PREMIÈRE PARTIE

ZOROASTRE
-~ u
ZOROAS'rRE

Ce volume n'a pas pour objet d'essayer d'établir quand


Zoroastre vécut, dans quel pays il naquit, ni quel fut le ca-
ractère de sa prédication. Ces questions controversées, qui ont
provoqué l'éclosion de toute une littérature (1), ne_ pourraient
être traitées utilement qu'après une étude des documents
originaux de la religion mazdéenne. Nous prétendons seule-
ment ici retrouver ce que les Grecs ont su du grand réforma-
teur du mazdéisme, et leurs· informations pourront souvent
ne répondre à aucune réalité. Mais leur ignorance et jusqu'à
leurs erreurs sont aussi instructives que leur savoir; même
quand ils se trompent, on les verra manifester mainte vérité.
L'image fallacieuse qu'ils nous présentent du prophète ira-

(1) Nous nous bornons à renvoyer au manuel tout récent de


Christensen, Die Iranier (dans le Handbuch d'Iwan Müller, II1° Abt.,
1er Teil, t. III) Munich, 1933, où l'on trouvera (p. 212 s.) un inven-
taire des opinions divergentes avec une bibliographie abondante.
Nous ne trouvons à y ajouter qu'un article de Lehmann-Haupt
dans Klio, XXVI, 1933, p. 353, où il s'attache à démontrer que le
Vilitâspa de l'Avesta est bien le père de Darius icr, puis l'étude où
E. Hertzfeld (Oriental Studies in honour of Paury, Londres,"-! 933,
p. 132) admet l'opinion qui fixe la naissance de Zoroastre en l'an
258 avant Alexandre ( = 570 av. J.-C.) ; le même savant, au Con-
grès de l'histoire des religions à Bruxelles (1935), a appuyé d'argu-
ments nouveaux son opinion que Zoroastre a vécu dans le cours du
v1° siècle et que Darius, le fils de Vistâspa, puis Xerxès et Arta-
xerxès ont été des zoroastriens fervents, en lutte contre le <• magis-
me >>. - M. Christensen (L'Iran sous les Sassanides, 1936, p. 29) re-
garde aujourd'hui comme vraisemblable que Zoroastre a vécu « dans
une contrée de l'Afghanistan au vn° siècle». - D'autre part la da-
te de ~ l'an mille environ o, admise par Ed. Meyer, a été maintenue
dans la nouvelle édition de la Gesch. des Altertums par Stier (t.
III, 1937, p. 97; 110, n. 3). - Cf. infra, p. 8, n. 3.
4 ZOROASTRE

tùen est en partie celle que se faisaient de lui certains Mages


eux-mêmes et si, en d'autres cas, elle a été déformée par les
écrivains helléniques, c'est sous l'empire de préoccupations
qu'il importe de connaître.
Nous n'avons pas non plus voulu réunir tous les textes
des auteurs anciens relatifs à la religion des Mages. Ce tra-
vail a déjà été accompli (1). Mais nous avons cherché à
recueillir plus complètement, à grouper plus méthodiquement,
et à restituer ou à commenter plus exactement qu'on ne l'a
fait jusqu'ici, les témoignages des écrivains grecs et latins qui
concernent la vie et l'œuvre de Zoroastre ( 2) et nous y avons
joint des traductions des informateurs syriaques. En re-
courant aux manuscrits pour tous les textes défectueusement
édités, nous nous sommes efforcés de ne produire que des
témoignages scrupuleusement contrôlés; aussi, pour plus d'un
auteur, notre recueil fournira-t-il un spécimen de recension
nouvelle. Surtout, nous avons cru utile de recueillir tous les
extraits des livres rédigés en grec, dont la paternité était
attribuée soit à Zoroastre, soit à Ostanès, et nous avons
tâché de déterminer la date et le caractère de cette littéra-
ture apocryphe, dont les fragments étaient demeurés jus-
qu'ici épars et en grande partie ignorés.

(1) Le premier qui ait utilisé systématiquement ces témoignages


est Rapp, Die Religion und Sitle du Perser und übrigen lranier nach
den griechischen und romischen Quel/en, dans la Zeitschr. der Morg.
Gesellscha/t, XIX, 1-89; XX, 49-140. - Carl Clemen, Fontes his-
toriae religionis Persicae, 1920, a donné un recueil d'extraits, qu'il
a commentés dans Die griech. und lateinischèn Nachrichten über die
persische Religion (Religionsgesch. Vers. und Vorarb., XVII), Gies-
sen, 1920. - Cf. aussi Windischmann, Zoroastrische Studien, 1863,
p. 260-312.
(2) Les • passages classiques mentionnant le nom de Zoroastre t
ont été reproduits par A. V. W. Jackson, en appendice à son livre
fort érudit, Zoroaster the prophet of ancient Iran, New York, 1899.
Quelques additions à ce recueil ont été données par L. H. Gray, dans
Le Muséon, N.S., t. IX, 1908, p. 311-318. - M. Jackson a repris,
dans ses Zoroastrian studies (New York, 1928), plusieurs des ques-
tions que traite son ouvrage sur Zoroastre.
I. VIE DE ZOROASTRE

Les plus anciennes notices qui soient transmises sur Zoro-


astre, nous viennent des premiers historiens grecs de l'Asie (1),
et en tête de ce groupe se place X a n t h o s 1 e L y d i e n,.
qui écrivit au ve siècle, avant Hérodote. Il n'est pas surprenant
que, dans ses Lydiaka, il ait été amené à s'occuper du fondateur
légendaire du mazdéisme. Déjà de son temps, des Mages émi-
grés d'Orient - ou Maguséens - avaient allumé leurs pyrées en
Lydie. Anaïtis, l' Artémis persique, avait un temple à Hypai-
pa et un autre à Hiérocésarée, et celui-ci passait pour avoir
été fondé par Cyrus (2). Sans doute en avait-elle aussi un à
Sardes, avant même qu'Artaxerxès Ochus y introduisît la
statue de la déesse (3), qui trouva des adorateurs dans tout le
pays d'alentour (4). Les Perses avaient établi des colons dans
la plaine qui prit d'eux le nom de 'Ye,eaviov nedtov ( 6), et un

(1) II est certain que déjà Dionysios de Milet, qui composa en


ionien une histoire de la Perse depuis la mort de Darius (516), s'était
occupé des Mages, puisqu'il parlait de la révolte du faux Smerdis
(Schol. d'Hérodote, III, 61; cf. Schwartz dans Realenc., s.v. <• Diony~
sios », n° 112, col. 934); mais nous ignorons ce qu'il en disait.
(2) Pausanias, V, 27, 5 et VII, 6, 6; Tacite, Ann., III, 62.
(3) Clément d'Alex., Prolrepl., V, 65, 6; cf. G. Radet, Cybébé,
1909, p. 53 ss. ; Buckler et Robinson, Sardis, VI, 26 ss.
(4) Realenc., s.v. « Anaïtis », col. 2030, 33; cf. Buresch, Aus Ly-
dien, p. 66 ss ; Keil et v. Premerstein, Zweile Reise in Lydien, p. 89,
no 178; 100, no 197 etc. - Sur les Dumopireti ('5ovµonveaWot), qui,
probablement originaires de Lydie, se sont répandus jusqu'en Thra-
ce, cf. Deubner, Jahrbuch A rchüol. Instituts, XLIV, 1929. p. 132 ss.
(5) Stral>on, XIH, 4, l3,
6 VIE DE ZOROASTRE

village y perpétuait par son nom de ,1 aeelov Kwµ'Y/ ( 1) le sou-


venir de son fondateur. D'autres Perses vivaient 'à Éphèse au-
tour du sanctuaire fameux d'Artémis, auquel ils avaient donné
son grand prêtre, Je Mégabyze ( 2). Enfin, on a trouvé plus
au Nord, à DascyJium, un bas relief du v 0 siècle représentant
des Mages qui sacrifient selon les prescriptions du rituel
mazdéen (3). On voit combien la pénétration iranienne était
étendue dans l'Ouest de l'Anatolie et combien un Lydien
comme Xanthos, même s'il n'avait pas entrepris de lointains
voyages, avait de facilités pour s'éclairer au sujet de la reli-
gion des nouveaux maîtres de l'Asie. En fait, il apparaît
comme le premier auteur qui nous ait transmis des informa-
tions orales recueillies de la bouche des Maguséens.
Ce fut lui probablement qui introduisit dans la littérature
grecque le nom de Zweo6.a-re'Y/ç - qu'Hérodote ne mentionne
pas. Cette transcription - si hellénique qu'en soit l'apparen-
ce - doit être dérivée du zend Zarathustra, par l'intermé-
diaire d'une forme de l'iranien occidental *Zarahustra ('').
Comme la seconde partie du vocable semblait contenir- le
mot àa-r~e. il a dans la suite provoqué des étymologies fantai-
sistes, en rapport avec le caractère d'astrologue qu'on prê-
tait au prophète ( 6).

(1) Realenc., s.v., t. IV, 2212.


(2) Cf. Picard, Éphèse el Claros, 1!)22, p. 130 ss., Hi4 ss. Sur les
Mages d'Éphèse et Héraclite (voir fr. 1-1), cf. L. Stella. Rcndiconli
Accad. Lincei, 1927, p. 277 ss. --- Selon M. Birt, Philologischc Wo-
chenschrifl, 1932 (Festschrift zu Franz Poland 70cm Geburtstag), col.
259-266, le grand autel de Pergame aurait été un autel du feu sem-
blable aux 1iveaiOûa des Perses, de même qu'à Magnésie du Méan-
dre, où Artémis aurait été identifiée avec Anaïtis. Irait-on jusqu'à
supposer que, dans ces deux cités, des cultes et des sanctuaires maz-
déens remontant jusqu'aux Achéménides, auraient été agrandis par
les Attalides stoïcisants 'l
(3) Religions orient.', p. 135, fig. 10; cf. p. 275, note 29.
(4) BARTHOLOMAE, Grundriss der iran. Philol., I, § 93, 264 (8), que
suit Jackson, Zoroasler, p. 13, n. 1.
(3) C'est ainsi que Dinon (fr. D 2, n. 12) puis Hcrmodore (fr. il
VIE DE ZOROASTRE 7

Si l'on pouvait se fier à une variante de la tradition ma-


nuscrite de Diogène Laërce (1), Xanthos aurait placé la vie de
Zoroastre six cents ans avant l'expédition de Xerxès, c'est à
dire vers l'an 1082, date conciliable peut-être avec celle que
certains iranisants voudraient en effet assigner à la réforme
religieuse du prophète (2). Si, au contraire, adoptant une le-
çon meilleure, qui rattache la chronologie de Xanthos à la série
des témoignages contemporains (3), on lit dans le texte de
Diogène Laërce ('), non pas Uaxou,a, mais Ua-x,uxtl,a, et si
l'on fait dire ainsi à Xanthos que Zoroastre a vécu six mil-
le ans avant la seconde des guerres médiques, ce chiffre
énorme n'est plus historique, mais mythique. Il aurait
été apparemment choisi parce que les Mages occidentaux
attribuaient six millénaires à la durée d'une année cosmique,
dont la fin devait être marquée par de grandes calamités (6),
et un prêtre mazdéen aurait bien pu révéler à Xanthos que
le désastre de l'armée perse présageait la fin d'une période
qui avait commencé par la révélation d'Ahoura-Mazda à
Zoroastre.
Nous reviendrons à propos des écrits attribués à Zoroastre

11, n. 6) traduisen_t Zweoa.ITT(!f/Ç par le mot àareoOtrrfJÇ, tandis que,


chez le Ps. Clément (B 30), le nom est décomposé en l,"cii(ua) éo(ri)
àarleoç (infra. p. 44). - Au contraire, la forme ZaeaOeovITT'f/Ç de Cos-
mas (t. li, p. 272, 1. 1) vient directement de Zarathou!!tra par simple
métathèse du r. Cette forme est abrégée en ZaOeavu-r:f/ç chez Diodore
(B 19, d'après Hécatée d'Abdère sans doute: voir p. 20). Cf. Gau-
thiot, Mémoires de la Société de linguistique, t. XVI, 1910, p. 318.
(1) Comme le fait Messina, Il Sau.{yant nella lradizione iranica,
Rome, 1932, p. 175 ss. Cf. Zor. fr. B 1, n. 3.
(2) Cf. Christensen, l.c. - Dans Les Kayanides (1932, p. 33) et
dans Die Iranier, Christensen attribue (p. 215) à la réforme zoro-
astrienne une date assez récente (• etwa 650-600 * av. J.-Chr.); voir
par contre l. c., p. 213, n. 1, ce qu'il dit des opinions divergentes, et
supra, p. 3, note 1.
(3) Cf. F. Gisinger, Die Erdbeschreibung des Eudoxos, 1921, p. 22,
n. 1.
(4) Voir fr. B 1, n. 4.
(5) Cf. W. Jaeger, Aristoteles, p. 136.
8 VIE DE ZOROASTRE

(p. 98) sur les A&,,ca que lui aurait prêtés Xanthos. Que
celui-ci fût bien informé des coutumes des Mages, ressort
des passages où il mentionne leurs unions avec leurs mères,
leurs filles et leurs sœurs (1), ainsi que - si c'est lui, et non
Nicolas de Damas qui parle - l'interdiction de brûler les
morts et de souiller le feu sacré ( 2).
S'il fallait vraiment imputer à C té<; i a s, la grossière
erreur historique qui lui fut attribuée dans l'antiquité, son
récit le mettrait en singulier désaccord avec l'opinion répan-
due au sujet de Zoroastre dans la Grèce de son temps. Il
aurait, en effet, transformé le prophète en un roi de Bac-
triane, faisant la guerre à Ninus et à Sémiramis, et finalement
défait et mis à mort par eux (. 3, • De ce règne et de cette lutte
imaginaires, qui continuèrent à figurer dans la légende de
Zoroastre à travers toute l'antiquité jusqu'aux chroniqueurs
médiévaux, on serait tenté de retenir que Ctésias considéra
la Bactriane comme le pays où le réformateur religieux
aurait vécu, ce qui répond peut-être à la réalité ('). Mais, en
examinant les textes de près, on doit se demander si, dans
le récit prêté à Ctésias, il n'y a pas une erreur due à une
confusion de noms.
En effet, dans les chapitres où Diodore (Il, 6, 1 ss.) racon-
te - d'après cet auteur( 5) - la guerre victorieuse faite par

(1) Fr. D 9, p. 82, n. 1. - Cf. Théodoret, fr. D 10 et infra p. 79.


(2) Fr. D 9, p. 82, 6 s. - Cf. infra, Additions.
(3) Arnobe, fr. B 32; .Justin, B 33 a etc. Cf. infra, Additions.
(4) Cf. Clemen, Nachrichten, p. 38, et Ed. Meyer, Ursprung und
An/ange des Christentums, t. Il, 1921, p. 58: • Der iranische Prophet
dessen Wirksamkeit im ostlichen Iran (Baktrien), dem Gebiet wo das
Kulturland der bauerlichen Bevolkerung und die von rauberischen
Nomaden bewohnte Wüste sich überall berühren, spatestens um
1000 v. Chr. anzusetzen ist •.
(5) Depuis la démonstration faite par P. Krumbholtz ( Rhein.
Mus., Lli, p. 239 ss. et'255 ss.; cf. ibid., L, p. 205 ss.; XLI, p. 326
ss., etc.), il est admis ·que, pour cette partie de sa compilation,
Diodore a recouru directement à Ctésias: cf. E. Schwartz (~ealenc.,
VIE DE ZOROASTRE 9

Ninus et Sémiramis au roi des Bactriens, celui-ci est appelé


'OEvaer:'f/ç ou 'EEaoer:'f/ç. Le même nom - désignant d'autres
princes iraniens - figure ailleurs chez le même Diodore sous
les formes 'OEvae-rr1ç (XVIII, 3) et 'OEoaOe1Jç ou 'OEaOe'f/ç
(XVII, 34), tandis que Strabon (XII, 3, 10) écrit 'OEvaOe'f/ç,
Arrien 'OEvaf!T:'f/Ç (une fois 'OEvar:e'f/ç), et Zonaras enfin (Le-
xie.) 'O,awO(!'f/Ç· Comme Jackson (1) et le P. Messina (2) l'ont
pensé, ce souverain malheureux de la Bactriane n'aurait pro-
bablement rien eu de commun avec Zoroastre (3), si ce dernier
- on le voit dans les Gàthas (4) - ne s'était pas attribué
le titre de Musyant (en grec << Oxyarte » suivant Messina),
titre auquel le belliqueux adversaire de Ninus aurait de son
côté dû son nom. C'est par cette rencontre accidentelle qu'il
faudrait, dit-on, s'expliquer la singulière altération subie
dans le cours du temps par le témoignage de Ctésias dont
il s'agit ici. A un moment donné, soit d'après une déformation
du texte même de cet historien, soit dans la pensée d'un de
ses lecteurs, le nom d'Oxyarte aurait paru désigner en réa-
lité le prophète de l'Iran, bienfaiteur ou sauveur des hu-

s.v. « Diodoros •, col. 672, 19 suiv.), et F. Jacoby, ibid., s.v. <c Ktc-

sias •• 2040, 60 SS. ; 2047 SS. ; 2053 SS. et 2059, 6.


(1) Jackson, Zoroasler, p. 15 suiv. Cf. déjà Darmesteter, Le Zend-
Avesta, t. II, p. 548, n. 266; P. Krumbholtz, Rhein. Mus., t. XLI,
p. 338.
(2) G. Messina, Il sausyant nella tradizione iranica (Rome, 1932,
p. 171): <• Il nome ('O;vaen7ç) è la riproduzione dell' Avestico Ux-
!iyat-.irata. La forma piu corretta sembra venga data dalla variante di
Diodoro 'E~a6e-i:rJç < *'O;a6en1ç. La riproduzione della sonante <• r •>
con oe è attesta ta in greco anche per altri nomi iranici.... Esso rap-
presenta il nome del « primo soccoritore •>.
(3) Zoroastre ou Zarathoushtra, que Diodore fait intervenir en lui
donnant son vrai nom (Za6eav<1TrJç) au I. I, 94, 2 (fr. B 19). Cf. in/ra,
p. 20.
(4) Messina, l. l. ; cf. Christensen, Die Iranier, l. l., p. 230, I. 11.
- Le même nom (Ux!iyat-.irata) fut donné au premier des trois
fils de Zoroastre qui doivent rénover le monde successivement de
mille en mille ans (Christenscn, ibid. ; Darmesteter, l. 1., L. II, p.
5~2, note).
10 VIE DE ZOROASTRE

mains. Quoi qu'il en soit, chez Trogue Pompée ou Justin,


chez Je rhéteur Ailios Théon, et chez Arnobe (fr. B 32 ss.)
aussi bien que dans certaines chroniques anciennes, dont Eu-
sèbe et ses continuateurs ont transmis des extraits, jusqu'en
plein moyen âge, on voit répéter que - suivant Ctésias -
Zoroastre fut un roi des Bactriens vaincu et tué par Sémi-
ramis ou Ninus.
A quelle date la confusion s'est-elle produite d'abord? Elle
remonte sans doute assez haut. Toutefois, nous savons qu'en
publiant ses Babyloniaques, le prêtre chaldéen B é r o s e vou-
lut rectifier l'idée fausse que }'historiographie grecque donnait
de l'histoire de son pays ; il s'attacha notamment à mon-
trer que Sémiramis n'était pour rien dans l'embellissement
de la ville aux jardins suspendus (1). De plus, un fragment de
son ouvrage historique atteste qu'il a dû s'attaquer égale-
ment à la légende de Ninus (2). Eut-il déjà à protester
contre une identification d'Oxyarte avec Zoroastre? Nulle
part, ceci n'apparaît. Peut-être donc le fameux roi de Bac-
triane, de son temps, n'avait-il pas encore changé de nom.
D i n o n, qui écrivit au ive siècle, lui aussi, une grande
histoire des Perses, semble être un digne successeur de Ctésias
et le précurseur des récits romancés du règne d'Alexandre.
C'est lui qui mit en circulation l'étymologie fallacieuse du
nom de Zoroastre que nous avons déjà relevée (3) et dont il
tirait sans doute une preuve du culte rendu par les Mages
sous la voûte céleste aux seules vraies images de la divinité,
le feu et l'eau ( 4). D'autre part, le mot Mayoç commençant à

(1) Cf. Les écoles chaldéennes sous les Séleucides, dans Mélanges
Capart, Bruxelles, 1935, p. 49, n. 1, et Bérosc, éd. Schnabel, fr. 49,
p. 273, 14 et p. 194 SS.
(2) Bérose, ibid., p. 275, fr. 57 ; cf. p. 194 ss.
(3) Supra p. 5 n. 6.
(4) Cf. Dinon, cité par Clément d'Alex., Protrepticus, IV, 65, 1-3
(fr. 9, F.H.G., t. Il, p. 91): eve,v iv vnal9eq, TOVTOVÇ (TOVÇ Mayovç) o
Ll{vwv Uye,, tJewv àydAµaTa µova Tà nüe ,cal TO vJœe voµ{CoVTaç:.
VIE DE ZOROASTRE 11

prendre en grec un sens péjoratif, comme synonyme du mot


y6r1ç ( 1), Dinon fit ohscrver que la µayda ou Oewv Oeeaneta était
étrangère à la sorcellerie (2) : on retrouvera 1~ même distinc-
tion dans l'Alcibiadc I (fr. B 10 a) : µayetav ... lau 15è 1:0vro
Oewv Oeecvr:eta, cc qui revient à dire que cette magic pieuse a
d'autres fins que la magie prise dan~ son sens vulgaire (3).
E u d o x c de C n i d e ( env. 408 - 355) est un savant d'u-
.
ne autre autorité que Dinon, Ctésias et Xanthos. Ses études
d'astronomie devaient l'inciter ù s'occuper des Chaldéens, qui
étaient les maîtres incontestés de cette science. Nous savons
qu'il refusait toute créance à leur gf.'.,néthlialogie et affirmait
avec décision qu'on ne pouvait prédire la vie d'un homme
d'après le jour de sa naissance (4), mais cette négation même
prouve qu'il connaissait l'astrologie babylonienne : de fait, il lui
concédait que la position des astres influait sur les ·phénomènes
atmosphériques (5). Il n'est pas surprenant que l'attention
d'Eudoxe s'étant ainsi fixée sur les croyances ou doctrines
orientales, il se soit intéressé aussi aux Mages et ù leur fon-
dateur: Plaçant, en parfaite connaissance de cause, le vrai
mérite de Zoroastre dans la valeur de la morale qu'il avait dé-
duite de son dualisme (fr. B 2, 1. 3 ss.), le savant géographe, si
l'on prend les textes à la lettre, aurait affirmé que « la sagesse
des Mages>> - c'est à dire celle de Zoroastre - avait précédé
celle des Égyptiens. De plus, caractérisant l'opposition de
leurs deux principes -- ou plutôt de leurs deux déités ( 13at-
µo,,eç), celle du Bien, Orosmasdès, et celle du Mal, Areima-
nios - Eudoxe y aurait vu un dualisme de divinités contrai-

(1) Cf. Nauck, Tragicae dictionis index, s. v. Mayoç, etc. ; et infra


p. 94, n. 1 ; p. 144 n. 1.
(2) Cf. fr. D 2 1. 22 : n}v iJ~ µayeiav 01M' lyJ1w<1av.
(3) Cf. in/ra, fr. B 9 a, avec la note 4.
(4) Cicéron, De div., II, 42, 87.
(5) Cf. Catal. codd. astrolog. Gr., t. VII, p. 181 ss., et Ridez, Bulle-
tins de l' Acad. R. de Belgique, Classe des Lettres, 1933, p. 203 ss.
12 VIE DE ZOROASTRE

res qu'il identifiait, l'une, avec Zeus, le dieu de la lumière,


et l'autre avec Hadès, le maitre des ténèbres !nfernales (fr.
D 2). Enfin, si, dans les compilations d'où nos extraits sont
tirés, le témoignage d'Eudoxe ne s'est pas confondu avec
d'autres, comme on peut le soupçonner, il aurait fait vivre
Zoroastre six mille ans avant l'époque de Platon. Nous re-
trouverions ainsi chez lui les chiliades d'années introduites par
Xanthos dans la première légende grecque de Zoroastre (1).
C'est probablement par Eudoxe que plus d'une doctrine
orientale est arrivée à P 1 a t o n et à son école. Le carac-
tère iranien du mythe d'Er n'est plus contestable (2) et,
depuis longtemps aussi, l'on a signalé les rapports du dua-
lisme perse avec les idées développées dans les derniers dia-
logues du maître. Ce dualisme peut avoir contribué à donner
- dans les Lois comme dans l' Epinomis - sa forme particu-
lière à l'idée d'une âme mauvaise du monde. Auparavant, en
effet, chez Platon, la cause du mal était présentée comme une
sorte d'inertie, d'insuffisance ou d'inaptitude, c'est t dire
comme une privation, et non point encore comme une âme,
principe positif d'action (3). A quoi ron peut ajouter que la
démonologie admise par l'auteur de l' Epinomis - de même
que celle de Xénocrate - ne s'expliquerait guère sans
l'intervention de croyances voisines de celles des Mages (4).

(1) Sur l'anachronisme qu'implique l'assertion prêtée à Eudoxe


- mort avant Platon - dans l'exposé vague et succinct de Pline,
(cf. fr. B 2, note 5), cf. W. Jiiger, Aristoteles, p. 138, et G. Messina,
l. l., p. 27, n. 2. Mais le Scholiaste de l'Alcibiade (fr. B 11) dit seule-
mPnt ~ 6000 ans av:rnt Platon» (cf. t. IT. p. 24. n. 1 ).
(2) Cf. Bwez. Bulletins de l'Académie R. de Belgique, Cl. des Lettres,
1933, p. 273 ss., et 1935, p. 257 ss. L'influence d'Eudoxe sur Platon
et sur }'Aristote du lleei qnÂ.oaoqilaç (infra, p. 15) est mise en lu-
mil-re nar Bilmone, l' Aristotele perduto, t. II, p. 84.
(3) Cf. Bidez, ibid. ; Cumont. Religions Orientales, 4 9 éd.,p. 278, n.47.
1
('t) Bidez, ibid., p. 280, n. 54; Andres, Realenc., Suppl., t. III, 296,
VIE DE ZOROASTRE 13

On a récemment insisté - peut-être avec quelque exa-


gération parfois - sur cette introduction d'idées chaldéen-
nes et mazdéennes dans l'ancienne Académie. Mais il ne
semble pas qu'elle ait été accompagnée de beaucoup d'infor-
mations sûres sur la personne même de Zoroastre. Celui-ci
n'est nommé que dans un seul dialogue platonicien, le pre-
mier Alcibiade, d'authenticité douteuse, il est vrai, mais qui
doit être rapproché des Lois de Platon, ainsi que de l' Épino-
mis et du dialogue d'Aristote Ileel qnÂ.oao<pla~ (1). Nous y ap-
prenons que les enfants des Perses, lorsqu'ils avaient atteint
l'âge de quatorze ans, étaient confiés à un ·maître de sagesse
qui leur apprenait (( la magie de Zoroastre, fils d'Ahoura-
Mazda, c'est-à-dire le culte des dieux>> (fr. B 10 a) (2).
Indépendamment de l'auteur - ou du rédacteur - de
l' Alcibiade, un autre élève de Platon, H e r m o d o r e d e
Syracuse, dut s'occuper assez longuement de Zoroastre
dans son Ileel µa()r;µa-rwv (3). Nous savons qu'il reproduisit,
pour expliquer le nom du sage perse, l'étymologie adoptée
avant lui par Dinon. Pour le reste, ce n'est que très con-
jecturalement que l'on peut faire sa part dans l'introduction
à la Vie des Philosophes de Diogène Laërce ( 4 ). Tout en
reconnaissant que cette part peut être assez considérable,
nous devons nous borner à faire observer que - platonicien
comme il l'était - cet Hermodore, apparemment, uul res-

(1) Voir les pénétrantes recherches de M. E. Bignone, L'Arislolele


perd11to e la formazione di Epicuro, Rome, 1 !)36, t. 1, p. 227 ss.
(2) Sur les vertus enseignées aux Perses par l'exemple de Cyrus,
d. la Cyropédie, VIII, 1, 23 ss. (piété), 26 (justice), 30 (tempérance)
et 34 ss. (endurance); chez Xénophon, esprit égalitaire, il ne peut-
être question - comme dans le premier Alcibiade - d'une éduca-
tion qui serait le privilège des princes royaux.
(3) Notre fr. B la, l. 14.
(4) Voir fr. B la, notes 1 et ss.
14 VIE DE ZOROASTRE

pecter le rapport chronologique établi entre Zoroastre et


Platon par ceux qui considéraient ces deux penseurs comme
des incarnations successives du même esprit (1). En plaçant
en effet cinq millénaires entre Zoroastre et la prise de Troie,
il ne faisait que rattacher à une ère censément bien con-
nue de ses lecteurs grecs la période cosmique de deux fois
trois mille ans qui se serait écoulée entre la révélation du
prophète perse et son renouvellement dans l'école d'Athènes.
Dans le cercle des amis et des disciples de Platon, il en
est un qui dut prêter une attention particulière aux souvenirs
de Zoroastre : H é r a c l i d e . Esprit curieux et original - à
qui, tout asiatique qu'il fût par son imagination exubérante
aussi bien que par son allure pompeuse {2), Platon songea un
jour pour la direction de son École - ce déraciné d'Héraclée du
Pont demeura assez attaché à sa ville natale pour vouloir y
achever sa carrière (3). Comment un tel personnage aurait-il
passé en Bithynie une bonne partie de son existence sans
s'intéresser à l'auteur vénérable des doctrines répandues par
les Mages autour des pyrées de son pays? Serait-ce l'une
ou l'autre de ses fantaisies philosophiques qui aurait suggéré
l'histoire de Zoroastre, descendant d'émigrés du grand con-
tinent transatlantique amenés sur notre terre par une prodi-
gieuse expédition {4)? Une fiction géographique de ce genre
est en tous cas assez conforme au cadre habituel des dia-
logues qui firent d'Héraclide un des romanciers les plus
lus et relus durant toute l'antiquité {6). Nous savons d'ail-

(1) Fr. B 1, n. 3.- Cf. Nyberg, Journal Asiatique, t. CCXIX, 1931,


p. 105.
(2) Comme il était du Pont (« Pontique t), à Athènes on l'appe-
lait G pompique •; cf. Diogène Laërce, V, 86 ; Realenc., t. VIII,
473, 51 SS.
(3) Diogène Laërce, V, 89 s.
(4) Cf. fr. B 11, et ci-dessous, l'introduction, pp. 24, 104.
(5) Cf. Hirzel, Der Dialog, t. 1, p. 326; Realenc., t. VIII, 482,
54 SS.
VIE DE ZOROASTRE 15

ieurs qu'il donna le nom de Zoroastre pour titre à l'un de ses


ouvrages (1). Malheureusement, nos auteurs ne nous en di-
sent pas davantage. Il est certes permis de croire - d'après
certaines coïncidences dont nous aurons à reparler - que
la magie de Zoroastre y était expliquée par Héraclide, le
« Paracelse de l'antiquité», au moyen d'un langage scientifi-
que emprunté aux théories de Démocrite sur l'enthousiasme
et la télévision (2). De plus, en discutant le sens de nos textes,
nous aurons à voir si, dans l'œuvre d'Héraclide, Zoroastre était
ou non présenté comme le précurseur des Empédotime et
des Hermotime, c'est-à-dire comme le prototype du clair-
voyant, initié par un don de seconde vue aux grands mys-
tères de l'outre-tombe et témoin des voyages de l'âme trans-
portée par son corps éthéré dans les sphères de l'au-delà (3).
Mais, si plausibles qu'elles puissent noüs sembler, de telles
suppositions restent fort aléatoires et elles demandent des rap-
prochements de textes trop compliqués pour trouver place
dans cette première partie de notre introductio!l ( 4).
Presqu'en même temps qu'Héraclide Pontique, Aristote
s'occupa lui aussi de Zoroastre. Il ne s'agit pas ici, bien
entendu, des assertions contenues dans un Mayixoç qui lui
fut attribué à tort (5), mais bien du lleel cpiÂouocp{aç, ce dia-
logue fameux, composé en Asie à la cour du tyran d'Assos,

(1) Cf. fr. l3 12 a.


(2) Cf. les observations suggestives de E. R. Dodds, Telepathy
and clairvoyance in classical anliquity (Essays presented to Gilbert
Murray, 1936), p. 369 ss., ainsi que l'étude d'A. Delatte, Les con-
ceptions de l'enthousiasme chez les philosophes présocratiques, Paris,
1934, p. 44 s., d'où il ressort que Démocrite s'occupa d'études ana-
logues à celles de notre spiritisme (noter l'emploi qu'il fait du mot
;ivevµa = • spiritus o) ; cf. Lucien, Philops, 33. - Cf. infra p. 18 s.
(3) Zeller, Philos. der Griechen, III, te Abt., p. 1038; Realenc.,
t. VIII, 476, 16 ss.
(4) Cf. infra, l'introduction, p. 81 ss.
(5) Cf. W. Jiiger, Aristoteles, p. 136, n. 3; notre fr. B 1, note 2.
16 VIE DE ZOROASTRE

Hennias (1), avant que le philosophe fût chargé de l'édu-


cation d'Alexandre et ainsi amené peut-être à tenir compte de
l'hostilité de la cour de Pella contre l'Asie et contre la Perse
en particulier. Parmi les fragments du lleel q,iÂoa"'l'laç, qui,
longtemps avant la vogue de la Métaphysique, eut pour
le développement des systèmes philosophiques en Grèce une
importance que l'on ·découvre peu à peu, nous rencontrons
- sur l'harmonie du monde conçu comme un grand temple,
sur la grande année et sur les réapparitions périodiques des
mêmes opinions dans la pensée humaine - des rec,tes de
théories apparentées à la fois à celles de J' Epinomis et
aux croyances des Mages de l'entourage de Xerxès (2). De
plus - et conjointement peut-être (3) - dans cette même
production de son premier enseignement, assez fidèle en-
core à l'esprit de l'école platonicienne, Aristote semble avoir
admis que la fondation de l'Académie passât pour une re-
naissance de l'esprit de Zoroastre. Du moins, reprenant la
fiction du passé mythique où - selon le témoignage de son
condisciple -l'Orient avait reporté l'existence du prophète, il
jugea bon de mentionner la prodigieuse chronologie qui met-
tait entre les deux représentants d'une même sagesse -
Zoroastre puis Platon - une période de six mille ans.
L'esprit scientifique joint à l'intérêt pour les croyances et les
mœurs des divers peuples, qu'Aristote transmit à ses disciples,
ne put manquer de diriger leur attention vers la religion des
anciens maîtres de l'Orient. D'autre part, pendant et après

(1) Cf. W. Jager, l. l., p. 125 Ss.


(2) Cf. fr. Il 2, p. ü, cl Aristotelis dialog. fragm., ed. R. Walzer,
1934, p. 70 s. (fr. 8); cf. p. 65 (fr. 19) et 73 s. (fr. 12); cf. aussi Méta-
physique, 1091 b 855; Bignone, Aristote/e perduto t. II, p. 84, p. 342.
(3) Les textes dont nous disposons (supra n. 3) sont trop peu expli-
cites pour faire voir sous quelle forme Aristote présentait les réap-
paritions périodiques des mêmes doctrines dans le cours de l'histoire.
VIE DE ZOROASTRE 17

l'expédition qui conduisit les troupes macédoniennes le long


des routes de l'Asie, le contact des explorateurs formés à
l'école du Stagirite avec les populations de la Bactriane et
de l'Iran oriental fut trop prolongé, pour qu'ils n'y dé-
couvrissent point, à propos des Mages et de Zoroastre, des
traditions ignorées jusqu'alors par les Grecs. En même temps
s'ouvraient, devant les élèves d'Aristote, les archives sacerdo-
tales de la Babylonie, avec l'indéniable antiquité de leurs
tablettes et de leurs observations (1) : elles durent discré-
diter, aux yeux des Grecs instruits, les assertions des Mages
sur la part prise par Zoroastre aux progrès, sinon à la créa-
tion même de l'astronomie. Dès lors aussi, pour savoir si
l'Égypte devait ou non garder sa place avant l'Asie dans
l'histoire de la philosophie et du savoir, ce fut l'antiquité de
la science chaldéenne plutôt que la continuité de l'enseignement
des Mages qu'il fallut prendre en considération. Par consé-
quent, au moment même où les Hellènes soumettaient les peu-
ples chez qui la prédication de Zoroastre avait l~ssé les traces
les moins adultérées, ils s'apercevaient de la confusion faite
entre son œuvre et celle de la Chaldée. Peut-être est-ce
alors qu'une réaction se produisit contre les invraisemblances
chronologiques de la fable chaldéo-mazdéenne et que, ren-
dant au prophète son existence historique, les Pythagoriciens
de l'entourage d'Aristoxène se dirent que leur Maître avait
dû profiter de ses lointains voyages en Orient pour aller écou-
ter Zoroastre, et s'initier aux principes d'une cosmologie

(1) Voir Bidet, Les écoles chaldéennes etc., l. l., p. 70 ss. - Dans
nos textes les plus anciens, Zoroastre est présenté comme le fonda-
teur de J'astrolop,ic plutôt que de l'astronomie. - Toutefois, on
peut se demander si, dans l' Epinomis (987 D), le Eveoç voµo(U:r:rir;
ne doit pas être considéré comme issu d'une vague réminiscence de
propos entendus sur le législateur de l'Iran chaldaïsé. Cf. fr. B 7 ;
U 21 n. 4: B 33 a: B 51 ss., etc. - Cf. infra p. L-l:J ss.
18 VIE DE ZOROASTRE

dualiste. Mais il s'agit là d'un développement de la légende


auquel nous devrons réserver un examen spécial et appro-
fondi (1).
Dans l'appréciation des divers renseignements recueillis
à cette époque, nous devons mettre au premier rang un
des penseurs qui demeurèrent le plus fidl\les ù la méthode
des enquêtes scientifiques suggérées par le Stagirite : E u -
d è m e d e R h o d e s, l' Eudème si connu par son rôle dans
l'élaboration des grandes doctrines morales du Lycée. Nous
lui devons en effet la première et la meilleure définition de
la forme spéciale de zervanisme adoptée de son temps par
certains groupes de Mages. Eudème nous apprend aussi que
ceux-ci prédisaient aux hommes une résurrection suivie d'im-
mortalité (2). Il fournit ainsi des précisions qui manquaient pré-
cédemment, mais nous ignorons ce qu'il disait de Zoroastre
lui-même.
Un autre disciple d'Aristote, C 1 é a r q u c de S o 1 o ï
attira l'un des premiers l'attention des cercles philosophiq11es
de la Grèce sur un genre de vie religieuse particulier à
l'Asir. Parlant des gymnosophistes, sans doute d'après des
informations obtenues sur place, il les donna pour des descen-
dants .(ànoy6vovç) des Mages (3), c'est-à-dire pour leurs élè-
ves et leurs continuateurs, eu égard à la transmission héré-
ditaire de leur enseignement. Parmi les excentricités de
l'ascétisme propre à cette sorte de Mages, Cléarque dut ob-
server, non seulement une endurance dont les fakirs ont
conservé jusqu'à nos jours la virtuosité, mais aussi bien des
phénomènes psychiques réétudiés aujourd'hui sous des noms
nouveaux. Dans son Ileel vnvov, par exemple (•), Cléarque

(1) Voir ci-dessous, Introduction, p. 33 S.


(2) Fr. D 2, p. 68, I. 6, et n. 15.
(3) Fr. D 2, p. 68, 1. 8 ss.
(4) Proclus, ln Rempublicam, t. II, p. 122 ss., et p. 114 ss.
de l'éd. Kroll; cf. Hirzel, Der Dialog, t. I, p. 334, et 309, n. 3.
VIE DE ZOROASTRE 19

rappelait l'attention prêtée jadis par Aristote à des expériences


où la baguette << psychagogique >> ( ~ v,vxovituàç éafJMç) ser-
vait à entraîner hors de son corps l'âme d'un enfant tombé
en léthargie et lui donnait ensuite des hallucinations, que
le patient, à son réveil, pouvait se rappeler et décrire, si
bien que l'on croyait assister à une mort suivie d'une résur-
tion (1). Rattaché au commentaire du mythe d'Er chez Proclus,
ce trait du lleei vnvov de Cléarque rentre dans la catégorie
des évocations et des voyages ultramondains dont les disci-
ples de Zoroastre passèrent pour avoir eu la spécialité. Ne
pouvant qu'effleurer ici ce sujet, nous nous bornerons à
rappeler ce qui a été dit précédemment d'Héraclide du
Pont (2), ainsi que les histoires de résurrections apparentes ou
de visions surnaturelles racontées par Cornélius Labéon (3) ou
par Lucien, pour ne rien dire de tant d'autres fictions analo-
gues. A ce propos, nous mentionnerom, enfin la description
des enfers prétendûment inscrite sur d'antiques stèles <lécou-
verles dans le temple d'Apollon de Délos : en effet, c'est à
la liste traditionnelle des Mages, disciples de Zoroastre, que
l'auteur de cette fiction -dans l'Axiochos (4) - emprunte le
nom de Gobryès, le révélateur d'une eschatologie nou-
velle. Ilref, le thème si longtemps en vogue des descentes aux
enfers et des Neuv'iai contribua à perpétuer une certaine for-
me de la légende de Zoroastre.
Des données introduites après l'expédition d'Alexandre
dans la légende grecque du prophète iranien, les plus con-
sidérables ne figurent point, actuellement, parmi les restes
.des ouvrages les plus sérieux. Par exemple, l'auteur d'une

( 1) ëf. le passage tral-KindÎ cité infra aux Aciclitions.


(2) Voir supra, p. 15.
(3) Cf. Augustin, Cité de Dieu, XXII, 28.
(4) Cf. l'Axiochos, p. 371 A; Cumont, Les enfers selon l'Axiochos;
dans Comptes rendus Acad. Inscriptions, 1920, p. 272 ss., et Ganschi-
nietz, dans Realenc., s.v. • Katabasis », col. 2415 ss.
20 VIE DE ZOROASTRE

histoire tendancieuse de Philippe, mise plus tard en latin par


Trogne Pompée, T h é o p o m p e, au livre IX de son volumi-
neux ouvrage, a mis un résumé de l'enseignement de Zoroastre
qui, même si l'on réduit sa part dans le De Jside de Plutar-
que, reste encore une des pièces les plus curieuses de notre
recueil. En effet, ce résumé, comme on le verra, fut tiré de
notes prises dans le pays même où le prophète avait vécu, et il
est confirmé, en maints endroits, par ce qui se lit aujourd'hui
encore dan1 les textes avestiques (1). On ne devra pas s'é-
tonner d'apprendre à ce propos que ce morceau, où les
croyances mazdéennes nous sont si fidèlement rapportées,
nous vient en grande partie d'un disciple d'Isocrate, le con-
tempteur des barbares. En effet, ce témoignange se trouve
au milieu d'un recueil d'histoires extraordinaires (2) destinées,
telle la fantastique Méropide, à divertir le lecteur et à capter
son attention par leur étrangeté même. L'auteur d'un tel
intermède aurait manqué son but si, pour diminuer l'absurdité
des croyances qu'il rapportait, il les avait le moins du monde
recouvertes d'un vernis d'hellénisme. Comme lui d'ailleurs,
et à son exemple, Plutarque, qui nous a conservé tout le mor-
ceau dans le De Iside, fait moins œuvre de philosophe que
d'antiquaire.
Nous avons déjà mentionné incidemment ci-dessus - p. 9 -
l'intérêt de la forme ZaOeav<TT'IJ' donnée au nom de Zoroastre,
chez Diodore, dans un passage important emprunté selon
toute probabilité aux Alyvm:iaxa d'Héc"atée d'Abdère (3).
On y lit que, recourant à un genre de fiction employé avec
succès chez beaucoup de peuples - par exemple, chez les

(1) Il faut tenir compte îcî des fr. D 1 à 4 avec les noles.
(2) Cf. R. Laqueur, dans Realenc., s. v. • Theopompos ~. col.
2213, 10 SS.
(3) Voir fr. B 19 n. 1 et 3; F. JAOOBY, dans Realenc., t. VII, 2763,
42 ss.
VIE DE ZOROASTRE 21
Juifs, par le porte-parole du dieu lao, Moïse, et chez les Gètes,
par Zamolxis, le prophète inspiré de la Kotv~ •Ea-da - Za-
thraustès, pour faire accepter ses lois par les (( Ariens>>, leur
affirma qu'il en avait reçu la révélation du bon génie ou
génie du bien (1). Un rapprochement de textes suggestif a
démontré récemment la grande étendue des emprunts faits
par Hécatéc aux ouvrages de son compatriote Démocrite;
nous devons nous borner à signaler l'accord de ces deux
Abdérilains pour la part à attribuer, non seulement aux
Égyptiens (2), mais sans doute aussi aux Mages ainsi qu'aux
Chaldéens dans les origines de la civilisation (3).
On ne peut s'attarder ù parler ici des divers auteurs
de lleeaixd. ou de Mayixd. où comme chez Héraclide
de Cymè et tant d'autres - il a pu ou même il a dû
être question de Zoroastre, de son enseignement ou de ses
disciples et continuateurs. Toutefois, un nom s'impose encore
à notre attention, et de nouveau, c'est celui d'un des grands
érudits de l'école péripatéticienne. Disciple de.Callimaque, He r-
m i pp e composa vers l'an 200· un livre lleel Md.ywv qui a
fourni à Pline - par l'intermédiaire d'Apion - et presque en
même temps à Diogène Laërce, une série d'extraits avec des
renseignements bibliographiques d'une importance capitale pour
nous (4). Si Hermippe nous a transmis sur Zoroastre et son
œuvre tant d'indications précieuses, c'est avec le détachement
d'un collectionneur de textes travaillant loin des bruits

(1) Cf. infra p. 2!l.


(2) Cf. K. Reinhardt,Hekalaios von Abdera und Democrit, dans Her-
mes, XL\', 1912, p. 492-513, et H. Dicls, Vorsokratiker, II5 p. 242.
Quant à l'attitude d'Hécatée envers la sagesse barbare, voir la carac-
téristique toute provisoire de F. Jacoby, l. l., 2754, 24 ss., où l'on
remarquera le rapprochement établi entre l'àTaea~la du cynique et
l'evOv1û11 de Démocrite.
(3) Cf. Diogène Laërce, IX, 34 (Vorsokr., 68 (5;:->J A 1) et Proem., !)
(Vorsokr., n [60) B 6); ci-dessus p. 11, 16 s., cl infra, Additions.
(4) Voir nos fragments B 2 et D 2, 1. 20.
22 VIE DE ZOROASTRE

et des préoccupations du monde, devant les casiers de li-


vres du Musée d'Alexandrie. A propos de Zoroastre, ce com-
pilateur érudit ne songe qu'à être aussi compl~t. aussi précis,
aussi objectif que possible. Dans l'histoire de la magie dont
Pline nous a conservé les grands traits, sa part est d'ailleurs
assez restreinte (1). Il n'a pas connu, ou du moins il n'a pas
utilisé les ouvrages de Bolos de Mendès (2) et il a probable-
ment donné pour terme à son exposé la destruction de
l'empire perse par Alexandre ( 3).
Nous voudrions savoir si et dans quel esprit, après lui, Po -
s i d o n i u s aborda le même sujet. Mais ici de nouveau,
nous sommes laissés dans l'incertitude par l'insuffisance de
nos textes. Certes, il y a lieu de penser que le maître de l'é-
cole de Rhodes a en grande partie inspiré ce que Cicéron rap-
porte au sujet des Mages. Mais par contre, Strabon, un autre
représentant de la pensée de Posidonius, ne mentionne pas
une seule fois Zoroastre. Peut-être ce silence équivaut-il à
un témoignage. Au premier siècle avant notre ère, en effet,
en se ranimant avec une poussée nouvelle de nationalisme
dans l'empire des Arsacides, l'esprit de Zoroastre allait devènir
un danger pour la civilisation gréco-romaine ; aussi a-t-il
pu sembler expédient, dans des milieux fréquentés par l'a-
ristocratie sénatoriale, de ne point évoquer, en prononçant ce
nom prestigieux, une ombre momentanément inquiétante ( 4).
On vient de voir quels furent les auteurs à qui nous devons

(1) Comme le P. G. Messina (Der Ursprung der Magier etc., p. 25


ss.) l'a montré récemment encore, elle se borne aux §§ 3-4 du livre
XXX de Pline presque exclusivement.
(2) Cf. Messina, l. l., p. 37.
(3) Voir fr. B 2 et D 2.
(4) Noter l'omission du nom de Zoroastre relevée chez Jamblique
et Julien, qui sont plus ardemment philhelléniques que Porphyre,
in/ra, t. II, p. 37, fr. B 27, n. 1.
VIE DE ZOROASTRE 23

les plus anciennes des informations que nous avons pu re-


cueillir. Si cet ensemble de témoignages ne peut prétendre à
une grande vérité historique, il nous rend du moins une partie
de la légende de Zoroastre, telle qu'elle fut racontée à l'an-
cienne Grèce par les Mages eux-mêmes (1). Nous allons ten-
ter d'en esquisser les traits principaux.

***
La question de la patrie de Zoroastre a été un sujet
d'amples controverses (2) et l'incertitude de la tradition
orientale se réflète clans la littérature grecque (3). L'opinion
la plus répandue faisait de lui un Perse (4), mais parfois on le
déclare Mède (5), ou bien, pour tout concilier, << Persomède >> ( 6),
ou encore on le naturalise Grec (7). Une tradition qui pré-
tend avoir pour elle l'autorité de Ctésias, le place sur le
trône de Bactriane ( 8), tandis qu'un romancier le fait des-
cendre d'envahisseurs venus d'un vague << continent situé au

(1) Sur la vie de Zoroastre, cf. Jackson, op. cil., p. 16 ss.; Clcmen,
Nachrichlen, p. 28 ss.
(2) On trouvera un sommaire des diverses opinions dans Christen-
scn, l. l. [supra p. 3, nole t ].
(3) Cette confusion apparaît notamment dans Pline XXX, 3 et
8 [fr. B 2, infra t. Il, p. !l ss.]. qui nomme successivement un Zoroastre
qui vécut en Perse, le Mède Zaratus, et un second Zoroastre de Pro-
connèsc, de peu antérieur à Ostanès. Windischmann (l. l., p. 300) et
Diels ont voulu identifier ce dernier avec le thaumaturge Aristéas de
Proconnèse, mais la conjecture est sans fondement. C'est peut-être
cc Zoroastre proconnésien qui est devenu plus vaguement <• hellè-
ne>> dans la scholie de Platon, fr. B 11, n. 2.
(4) Pline, XXX, 3 [fr. B 2, I. 2] d'après Hermippe: <• Magice orta
in Perside a Zoroalltre, ut inter auclores convcnit •>. Cf. Clément d' Alex.
I, 15, 6!l, 6 [ = fr. B 26a], Origène, Contra Celsum, I, 16 [ = fr. 0 3];
Vila Plat. [ = fr. B 31]; Porphyre, De anlro, 6 [ = fr. B 18\
(5) Pline, l. c.; Clément d'Alex., I, 21, 133, 2 [ = fr. B 12b).
(6) Suidas, fr. B 8.
(7) Schol. Platon, fr. B 11 ; cf. iillpra, n. 3.
(8) Fr. B 32 ss. ; cf. supra, p. 8 ss.
24 VIE DE ZOROASTRE

de là de la grande mer>>, peut-être une nouvelle Atlantide (1).


Plus sérieuse est l'indication fournie par Hécatée chez Dio-
dore (2), dans un témoignage dont la forme particulière don-
née au nom de Zoroastre (ZaO(!ava-rnç) révèle déjà, nous
l'avons dit, la vakur particufü\rc : d'apn'.-s cc texte, Zathrau-
stès aurait vécu dans l'Ariane, c'est-à-dire dans une contrée
voisine du pays des Bactriens.
Nulle part les auteurs grecs et latins ne donnent des précisions
au sujet de la famille de Zoroastre et ne citent le nom ni de
son père, ni de sa mère. On ne peut prendre en effet pour une
filiation réelle l'assertion qu'il était fils d'Ormuzd (3), ou
qu'il était descendu de la sphère supérieure du riel à travers
les feux de l'éther (4). Toutefois nous avons ici un écho très
distinct d'une doctrine caractéristique du mazdéisme. Si Zoro-
astre était selon la chair issu de parents terrestres, son esprit
avait une origine céleste (5). Un nask. perdu de l'Avesta ra-
contait comment le Hvarenô, qui siégeait dans la lumière
éternelle près q.'Ahoura-Mazda, passa à travers les cieux
pour s'abaisser vers la terre et, s'unissant à la mère de Zara-
thou~tra, résida en elle dès sa naissance jusqu'à l'âge de quinze
ans, où elle donna le jour au prophète ( 6 ).
Pline (7) connaît la légende, authentiquement mazdéenne,
suivant laquelle seul de tous les mortels, Zoroastre rit Je jour
même de sa naissance, donnant ainsi une preuve prodigieuse

(1) Schol. Plat., fr. B 11, I. 2 ; voir supra p. 14 ; infra p. 104.


(2) Diodore, fr. B 19, avec la n. 2.
(3) Pseudo-Platon, fr. B 10 a, n. 2; Agathias, fr. D 11, n 1.
(4) Hennippe dans Arnobe, fr. B 4.
(5) Comparer la croyance pythagoricienne - peut-être influcn -
cée par celle des Mages - que Pythagore était, selon la chair, le fils
de Mnésarque, mais, pour l'esprit, celui d'Apollon; cf. ls. Lévy, La
légende de Pythagore, 1927, p. 8.
(6) Dinkart, VII, 2, 2 ss. ; 14, 1. Zâd-Sparam, XIII, 3; cf. Jack-
son, Zoroaster, p. 24.
(7) Pline, fr. B 13 a.
VIE DE ZOROASTRE 25

de sa précocité, et il ajoute, ce qu'ignorent les livres pehlvis,


que le cerveau de l'enfant eut de telles palpitations, qu'elles
repoussaient la main qu'on y appuyait. La << palmomanti-
que >> orientale dut interpréter ce phénomène étonnant comme
un présage de la science future du sage iranien.
Les écrivains grecs placent avant l'apostolat de Zoroastre
une longue période de retraite. A l'âge de sept ans, il aurait
commencé à observer le silence, et ce n'est que trente ans
plus tard qu'auraient débuté ses révélations, car il prisait la
vie solitaire et l'abstinence de la nourriture animale (1). Ces
trente ans -- ou vingt ans selon quelques manuscrits - il les
aurait, d'après Pline, passés dans des lieux déserts, se nourris-
sant d'un fromage qui ne se corrompait pas (2). Dion Chry-
sostome affirme aussi que, par amour de la sagesse et de la
justice, il s'éloigna des autres hommes et se retira sur une
montagne (3), et, suivant Porphyre, il consacra au culte, dans
les montagnes <le la Perse, un antre fleuri et arrosé de sources,
qui devint le prototype des spelaea mithriaques (4.).
Voilà les indications que nous fournissent les auteurs clas-
siques sur les origines de la mission du prophète, et l'on peut
y retrouver certains traits qui sont en effet mazdéens. Héro-
dote (5 ) rapporte déjà que les Mages avaient coutume de sac ri-

(1) Schol. l'lalon, (Hermodore?) fr. B 15 n. 1: B 11 n. 7. -- Tel


est le sens du texte transmis, mais le scholiaste paraît avoir fait
erreur, et il faut comprendre que Zoroastre s'imposa un mutisme
de sept années: cf. infra, p. '27, n:ite 5.
(2) Pline, fr. ~ 1li ; cf. Diogène Laërce, Pr. 8 = fr. D 2, p. 67 1. 20.
(3) Dion, fr. B 17.
(4) Porphyre, fr. B 18.
(5) Hérodote, I, 131. Le Vrndidad XXII, 10, mentionne <• la
forêt et la montagne des rnlretiens sacrés •> où Ahoura-Mazda con-
versa avec Zoroastre. - Yâkout parle d'mr désrrt - <• avec un tem-
ple pour observer les astres •> - qui est appelé le désert de Zoro-
astre (cf. Jackson, p. 34; Clemen. Nachrichten, p. 45). - Sur le
transfert à Hiérapolis de la forêt de Zoroastre, cf. in/ra, p. 39.
26 VIE DE ZOROASTRE

fier sur les cimes les plus élevées et d'autres textes nous par-
lent de grottes sacrées où ils avaient élu domicile (1). D'ail-
leurs la pratique universelle des sectateurs de Mithra re-
monte certainement à un prototype oriental (2).
Mais, si l'on considère l'ensemble de cette tradition gréco-
romaine, on ne. peut que constater une discordance frappante
avec les sources mazdéennes, qui ignorent l'histoire d'une re-
traite où Zoroastre, devenu anachorète, se serait voué aux
austérités (3). Il est vrai que Porphyre (4), citant Eubulus,
prétend que les Mages se divisent en trois classes, <( dont la
plus élevée et la plus sage ne mange ni ne tue aucun être vi-
vant et persévère dans la vieille abstinence de la chair >>, la
deuxième ne consomme que le gibier, non les animaux do-
mestiques, et même la troisième ne se nourrit que de certaines
espèces, parce qu'ils croient tous à la métempsychose. Mais ces
sortes d'Esséniens de la Perse ne représentent ni la religion
de l'âge des Achéménides, ni celle de l'époque sassanide.
Le mazdéisme, s'il est obsédé par le souci de la pureté, ne
prêche pas le renoncement; il n'érige pas en vertus la con-
tinence et l'abstinence ( 5). L'ascétisme n'inspire ni les pré-

(1) Cf. l'Opus imper/ectum, fr. S 12, note 7, cl le Zaratusl-Ncima,


v. 1460, p. 74, éd. Rosenberg (cité Fin du monde, p. 84, n. 1).
(2) M.M.M., I, p. 56.
(3) Un passage du Zâd-Sparam (XX, 7; Pahl. Texls, V, p. 152 West)
dit quelque chose d'analogue, mais cependant de très différent :
~ About his (de Zoroastre) abandoning wordly desires and bis laying
hold of righteousness of way, this loo is declared that when hc
became twenty years old, witbout the consent of bis father and
mother, be wandered forth and departed from thcir bouse and openly
inquired thus : (< Who is most desirous of rightcousness and most
nourishing the poor 'l >>. Cf. Jackson, Zoroasler, p. 32 s.
(4) Porphyre, De abstinentia, IV, 16. Cf. fr. B 11, n. 7; D 2, l. 20.
(5) Le végétarisme ne pouvait être prêché par une religion qui
pratiquait les sacrifices sanglants, où la chair des victimes était
consommée. Le renoncement successif à la viande, puis au lait, au
pain ·et à l'eau, pour finir par une nourriture purement spirituelle, est
VIE DE ZOROASTRE 27

ceptes de sa morale, ni la conception qu'il se fait de son fonda-


teur, et il ne répugne pas à admettre que Zoroastre ait eu
trois femmes et une nombreuse progéniture ( 1 ).
L'explication de cette divergence semble être fournie par
un passage d'Ammien Marcellin (2). Suivant celui-ci, Zoro-
astre, voulant pénétrer les secrets de l'Inde, se fixa dans une
solitude boisée, et dans ce séjour tranquille reçut des Brah-
manes la connaissance du système du monde et des rites
purs de la reJigion. L'auteur que suit l'historien latin, préten-
dait donc établir une relation entre Zoroastre et le clergé de
l'Inde. C'est dans ce pays qu'il transportait le lieu de la re-
traite de cet anachorète (3). Dès lors, on s'explique la trans-
formation qu'a subie la figure du maître des Mages. On a
fait de lui le héros de la légende de Bouddha (4), qui quitta
à l'âge de vingt-neuf ans le palais de son père et sa ville
natale et erra sept années seul dans les bois, fuyant la so-
ciété des hommes, jusqu'au moment où il reçut l'illumination,
qui le délivra du désir et de. la souffrance. C'est ainsi que
plus tard l'auteur du roman de Barlaam et J oasaph devait
déguiser le même Bouddha en un solitaire chrétien.
Il est à peine douteux que l'écrivain grec qui opéra cette
métamorphose de Zoroastre, ait été un Pythagoricien. En prê-
tant au fondateur de la religion des Mages de longues années
de mutisme (5) et en le donnant pour un adepte du végétarisme,

reportée par le Boundahish à la fin des temps dans un monde à ve-


nir. Cf. la note à Plutarque fr. D 4 (p. 72, 1. 8) : Mr)u -reorpijç ôeo
µivovç, el Fin du monde, p. 90, note 3.
(1) Jackson, Zoroaster, p. 20.
(2) Ammien, fr. B 21. où il s'agit bien de Zoroastre et non d'Hys-
taspe; cf. ibid., n. 3.
(3) Les textes orientaux qui parlent d'un voyage de Zoroasl::e dp.ns
l'Inde, sont de peu de valeur: cf. note au fr. B 21, p. 3'.l, n. 3.
(4) Oldenberg, Buddha, 7e éd., 1920, p. 121 ss.
(5) Il paraît probable que le Scholiaste de Platon (fr. B 15) a fait
28 VIE DE ZOROASTRE

il fit du sage qui passait pour avoir instruit Pythagore (1),


le premier auteur des règles de silence et d'abstinence que
les disciples du philosophe de Crotone imposaient aux mem-
bres de la secte. On a un indice certain de l'origine pythagori-
cienne de tout ce roman : c'est l'explication des interdictions
alimentaires des Mages par un recours à la doctrine de la
métempsychose, inconnue au mazdéisme (2).
A la fin de cette période de sécession et d'isolement, le pro-
phète reçut du ciel ses révélations. Mais la tradition occiden-
tale n'a pas conservé, ou certainement ne nous a pas transmis
le souvenir des sept visions qu'obtint Zoroastre selon les
livres mazdéens, ni de ses entretiens avec Ahoura-Mazda et
ses Amshaspands (3). Tout au plus, ces entretiens avec la
divinité sont-ils mentionnés très vaguement par Plutarqu~
dans un passage qui les accorde à tous les antiques législa-
teurs ( 4). C'est une idée plusieurs fois exprimée chez les Grecs
que le ciel a révélé d'abord aux rois et aux prêtres de l'an-
cien Orient la connaissance des choses divines et de l'uni-
vers ( 5). Il n'est pas surprenant dès lors que Zoroastre ait
été mis au nombre de ces mortels privilégiés: l'on assure

erreur et que Zoroastre était censé se taire. non à partir de l'âge de


sept ans, mais pendant sept ans, comme Bouddha pendant sept ans
n'a plus commercé avec les hommes. - Années de silence avant l'ad-
mission dans les conventicules pythagoriciens: Zeller, Philos. Gr., 18,
p. 400, n. 2; Delatte, La vie de Pythagore, 1922, p. 111, note 8 et p.
169. Selon Philostrate, Apollonius de Tyane, au début de sa carrière,
s'était tu pendant cinq ans et il imposait à ses sectateurs quatre ans
de silence ( Viia Ap., 1, 14 ss., 16). - La découverte de l'inscription
de Torrenova a montré que dans le culte de Bacchus aussi, les néo-
phytes formaient une classe de << silencieux •> (at:iy11-rai); cf. Ameri-
can Journal of archaeol., XXXVII, 1933, p. 263 Festugière, Rer. é'.
grecques, L, lD:17, p. 480 cl en général, Relig. orieni.4, p. 242, n. 89.
(1) Cf. infra, p. 33.
(2) Porphyre, De absiin., IV, 16; cf. supra, p. 26.
(3) Jackson, Zoroasier, p. 40 ss.
(4) Plutarque, fr. B 20.
(5) Manilius, L 40-47 ; Strabon, XVI, 2, 38-39; cf. fr. B 29, n. 1.
VIE DE ZOROASTRE 29

qu'il apprit toute sa sagesse de l'Esprit du Bien (1) et


qu'étant roi de Bactriane, il connut les principes du mon-
de (2). Plus mesurée est une indication de Diodore ( = Hé-
catée) dans un morceau déjà signalé (3), où il est dit que
Zathraustès fit croire que l'Esprit du Bien lui avait donné
les lois qu'il promulgua. Il semblerait que l'auteur de cette
phrase ait connu les formules du Vendidad: << Ahoura-Mazda
dit à Spitama Zarathoustra >> ou << Zarathoustra demanda à
Ahoura-Mazda ... Ahoura-Mazda répondit >>.
Selon les sources mazdéennes, Zoroastre reçut sa première
révélation du dieu suprême à l'âge de trente ans, et il com-
mença alors sa prédication ( 4) ; mais ce ne fut qu'une dizaine
d'années plus tard qu'il se rendit à la cour du roi Vistâspa,
lui prouva sa mission divine en opérant des miracles, et ob-
tint ainsi sa conversion. La connaissance d'une légende ana-
logue en Occident est supposée par de brèves allusions de
deux auteurs grecs. Selon le scholiaste de Platon ( 5), << après
trente ans, Zoroastre expliqua au roi toute la philosophie >> ; or
ce roi anonyme ne peut être qu'Hystaspe (Vistâspa).
D'autre part, selon Dion Chrysostome ( 6), tandis que Zoro-
astre vivait retiré sur une montagne, celle-ci fut incendiée
par une pluie de feu tombant du ciel. Le roi et les grands de
la Perse s'approchèrent pour prier ce feu divin ; alors le pro-
phète, sortant sain et sauf des flammes, leur fit offrir des
sacrifices en ce lieu où Dieu était descendu, et il instruisit les
Mages de la vraie religion. Cet épisode ne se trouve pas dans les
livres pehlvis, mais il est certainement d'origine mazdéenne.

(1) Schol. Platon, fr. B 11. Le renseignement, est de valeur: l'hu-


rv;,:è; v6TJµ a traduit probablement Spefita - Mainyu, cf. t. II, p.
24, n. 5.
(2) Justin, fr. B 33 a.
(3) Diodore, fr. B 19. Voir supra p 21.
(4) Jackson, Zoroaster, p. 36.
(5) Schol. Platon, fr. B 15.
(6) Dion, fr. B 17,
30 VIE DE ZOROASTRE

Il y a une affinité manifeste entre le flux de feu se déver-


sant du ciel sur la montagne et dont le prophète sort frais
et dispos, et le fleuve igné, qui coulera, selon la croyance ira-
nique, à la fin du monde, et que les justes traverseront sans
en sentir, comme les impies, la brûlure (1). La ressemblance
est d'autant plus grande, que l'idée de cette ordalie suprême
a été suggérée probablement par des éruptions volcaniques
et par le spectacle de coulées de lave en ignition (2).
C'est sans doute en souvenir de ce prodige, qui avait
amené la conversion de Vistâspa et des Mages, que les rois
de Perse à Pasargades, et plus tard les rois du Pont près
d'Amasia, avaient coutume d'allumer sur la cime d'une haute
montagne un immense bûcher, comme sacrifice au dieu su-
prême, leur protecteur (3).
On se demandera si l'auteur des Homélies pseudo-clémentines
s'inspire du prodige rapporté par la légende mazdéenne, lors-
qu'il raconte que Nemrod-Zoroastre, par ses sortilèges, fit
descendre sur lui le feu du ciel. Seulement, chez ce romancier,
le feu ne l'épargne pas, mais le consume(''). De plus, le récit
chrétien parait n'avoir en réalité d'autre source qu'une
fausse étymologie et un mythe étiologique, comme nous le
montrerons ailleurs (6).

,te
**
Une différence essentielle distingue les informations que
nous obtenons sur Zoroastre et les Mages par des écrivains

(1) Cf. Fin du monde, p. 40 s., p. 88. Voir infra Hystaspc, fr. 16
(t. JJ, p. 373).
(2) Gall, Baa,J.da Toii eeoii, 1926, p. 92; cf. Fin du monde, p. 41.
(3) Appien, Mithr., 65, 70; Cumont, Voyage archéol. dans le
Pont, p. 176.
(4) Pseudo-Clément, fr. B 45.
(5) Cf. infra, p. 154.
VIE DE ZOROASTRE 31

pré-alexandrins, et celles que nous fournissent les auteurs de


la période hellénistique. Les Grecs du ve et du ive siècle ne
paraissent avoir connu aucun écrit attribué au législateur
religieux de la Perse. La seule mention très vague qui pour-
rait s'y référer, est celle de A6yta Zweoaareov, si elle remon-
tait vraiment à Xanthos le Lydien (1). Mais, si une traduction
grecque d'une partie quelconque de l'Avesta avait existé au
temps de Platon et d'Aristote, vraisemblablement, quelque
indice de son existence nous serait parvenu (2). Il semble bien
que tout ce que les anciens Grecs savaient du mazdéisme et
de son fondateur, remonte à des communications orales.
Les écrits en langu e orientale restaient pour eux lettre close.
Au contraire à l'époque alexandrine - nous avons sur ce
point le témoignage décisif d'Hermippe - des livres étendus
et nombreux étaient catalogués sous 1e nom de Zoroastre (3),
et c'est d'après des sources écrites que souvent les auteurs
nous parlent du prophète ou bien caractérisent son ensei-
gnement.
Si, avant l'âge d'Alexandre, on voit les philosophes de la
Grèce s'intéresser aux doctrines professées par le clergé du
grand empire voisin, on ne peut, par contre, constater aucune
influence de la philosophie grecque sur ces croyances. Il en est
autrement à l'époque des diadoques. Cert~s, l'introduction de
conceptions helléniques jusque dans la théologie du mazdéis-
me de l'Iran est une possibilité malaisément démon trahie ( 4).

(1) Cf. sur ce point, infra, p. !.l9.


(2) cr. infra, p. 87.
(3) Cf. infra, p. 85 ss.
(4) On sait que Darmesteter a poussé cette théorie à l'extrême
et prétendu reconnaître même dans les Amshaspands les ôvvaµeu;
de Philon d'Alexandrie ; toutefois, il pourrait avoir raison lorsqu'il
retrouve la théorie platonicienne des Idées dans la doctrine d'une
création de types spirituels et immuables antérieure à celle du monde
matériel; cf. Fin du monde, p. 57, note 1.
32 VIE DE ZOROASTRE

Mais il est certain que les émigrés maguséens, plus proches des
grands foyers de la culture occidentale, furent aussi plus vive-
ment éclairés par leur rayonnement. Une école surtout leur fit
subir son ascendant, celle de Zénon. Le Portique était uni
aux temples de l'Orient par des affinités profondes : il se
rattachait à la civilisation de l'empire des Sl'leucides par ses
docteurs comme par ses doctrines (1). II n'est pas surprenant
que les communautés d'adorateurs du Feu élablies en Méso-
potamie et en Asie Mineure, nient été aisément conquises
par ses idées. Les hymnes d'une liturgie dont Zoroastre pas-
sait pour l'auteur, étaient en réalité une allégorie poétique
de la cosmologie stoïcienne (2), et le fleuve igné que, selon
l' Avesta, les hommes traverseront à la fin du monde, torrent
incandescent, qui distingue infailliblement les méchants qu'il
bnîle des bons qu'il épargne, devient le llve voee6v, le Feu
intelligent des disciples de Zénon (3). Mais la perte presque
totale de l'ancienne littérature stoïcienne fait que nous n'ap-
prenons rien ou presque rien des indications qu'elle peut
avoir contenues sur la personne de Zoroastre (4).
S'il est une école philosophique qui, à toutes les épo-
ques, subit fortement l'action de la pensée orientale, c'est
celle des Pythagoriciens. Ils conservèrent toujours une cu-
riosité particulière pour les croyances des Mages. Au Jer
siècle de notre ère, Nicomaque de Gérasa invoque l'autori-
_______________ ,

(1) Cf. Cumont, Aslrology and l{eligion, 1912, p. 69; G. P.


Welter, Phos, Upsal, 1915, p. 101 ss., et surtout Bidez, La cité du
monde chez les Stoiciens [Bull. Acad. Belg. XVIII, 1932], p. 256 ss. ;
Les écoles chaldéennes sous Alexandre et les Séleucides (dans Mélan-
ges Capart = Annuaire Jnst. Phil. el Rist. oriental., Bruxelles, 1935),
p. 81 et 83.
(2) Cf. Introd. in/ra, p. !l2 et fr. 0 8.
(3) Cf. Fin du monde, p. 41; ef. infra. t. II, p. 106, n. 2.
(4) L'étymologie de Zweoa.<1T(!YJ; = Cw(VTo;) éo(r1) àaTieoç semble
bien porter une marque de fabrique stoïcienne. Cf. supra, p. 6, n. 5.
VIE DE ZOROASTRE 33
té de Zoroastre et d'Ostanès à propos des sphères plané-
taires et des anges qui président à leurs révolutions (1).
Au me, le philosophe Numénius prétendait retrouver chez
les Brahmanes et les Mages les enseignements de Platon (2).
Au vie, Lydus, lorsqu'il veut traiter des jours de la semaine,
cite comme sources Zoroastre et Hystaspe, mais le con-
tenu de ces chapitres remplis de spéculations sur les nom-
bres, montre que l'antiquaire byzantin répète les noms de
ces sages antiques d'après quelque écrit pythagoricien (3).
Jusqu'à quel point Pythagore lui-même a-t-il connu les
civilisations de l'Égypte ou de l'Asie? C'est là un problème
qui fournira toujours matière à controverse. Mais, dès l'époque
du musicien Aristoxène, le disciple d'Aristote (4), les Pytha-
goriciens racontaient qu'au cours de ses longs voyages d'in-
struction, le Maître était allé jusqu'à Babylone se mettre à
l'école de Zoroastre (5). Le fondateur du mazdéisme n'est
plus pour eux, comme pour les vieux historiens, un personnage
mythique vivant des milliers d'années auparavant, mais un
contemporain, bien vivant, du sage de Crotone. Là où cette
tradition apparaît sous sa forme la plus pure, on voit qu'énu-
mérant les divers informateurs du philosophe, elle distin-
guait soigneusement les Chaldéens, qui exerçaient le magis-
tère de l'astronomie, et les Mages, qui étaient des serviteurs
des dieux et enseignaient des préceptes relatifs à la conduite
de la vie ( 6). Cette conception des Mages, qui se les repré-

(1) Theol. aritlun., fr. Ostanès 10.


(2) Eusèbe, Praep. Evang., IX? 7 = Numénius, fr. 9 a de l'éd.
Leemans.
(3) Lydus fr. 0 85 (p. 228).
(4) Hippolyte, fr. B 25a; cf. 25b.
(5) Cf. Isidore Lévy, La légende de Pythagore, 1927, p. 20 ss.
L'auteur de cette fable serait-il Héraclide? cr. in{ ra, Additions.
(6) Porphyre, V. Pyth., 6: Xa).oaiovç Tà neei Tàv otieavàv
(hwe17µaTa . neei OÈ Tàç TWV Oewv dy,11.elaç :11:ai Tà ).o,nà TWV neei
Tàv /Uo11 È1UTf/Ôe11µci.Tcu11 iiaeà Tw11 Mci.yw11 q,aa, ,,,a:11:oiiaa[ n "ai Àa-
3,1 VIE DE ZOROASTRE

sente comme des théurges, attachés avant tout à la pratique


d'observances et sûrs de faire exaucer leurs prières, et en
mème temps comme des théologiens, dissertant sur la nature
des dieux (1) et aussi sur la cosmologie (2), est, depuis l'âge d'A-
lexandre, celle des écrivains qui leur sont favorables, et eile
répond assez exactement au caractère du véritable clergé
zoroastrien de l'Iran. l\,Iais bientôt ce Zoroastre, que Pytha-
gore était allé écouter à Babylone, prendra aux yeux des
Grecs un caractère tout nouveau, qui, lui aussi, s'accorde
avec une réalité, mais avec une réalité différente.
Après la conquête de la Babylonie par Cyrus, le culte
mazdéen fut introduit dans cette ville et un grand nombre
de Mages s'y établirent comme dans le reste de la Méso-
potamie (3). Dans les cérémonies officelles, ces prêtres ira-
niens aYaient la préséance sur le clergé indigène des Chal-

ptïv (m(·mc opposition des deux enseignements dans la vie de Démo-


crite ch<'z ])iogi·1w Laërct•. IX. :{.1). La sourcl' de cc passage de la vie
de Pythagore, selon M. Isidore Lévy, est Alexandre Polyhistor, qui vi-
vait au temps de Sylla. mais ce grammairien copiait certainement un
auteur de l'époque hellfoistique. Cf. in/ra, p. 42. -- La distinction
entre Mages et Chal<lt'.•ens est effacée dans le passage parallèle de Jam-
blique, V. J>yth., 18.- - Porphyre lui-même, dans un autre chapitre du
même livre où sa source est le romancier Antonius Diogène, fait de
Zaratas un Chaldéen ( V. Pylh., 12 = fr. B 2ï). Cf. in/ra. p. 36.
(1) Cf. Clitarque dans Diogène Laërce, Prooem. 6, fr. D 2 : Tovç
oi Xa).daiovç :neei àa-r:eovoµiav xai :ne6ee11aiv àaxo).tïc,Oa,, TOVÇ
de .Mdyovç :nEet Tt: Oeea:nelaç Oewv dta-r:elfJeiv xai Ovalaç xai evxdç,
wç av-r:ovç µ6vovç à,wvuµivovç · à:norpatveuOa, de :neei ovulaç xai Oewv
yevfoewç. --- La Oewv Oeea:nela est également le propre des Mages
pour l'auteur de !'Alcibiade I (fr. B 10 a). Cf. infra, p. 94, n. 1. -
CL aussi les textes cités à propos de Dion Chrys. t. Il, p. 144, n. 1.
(2) Porphyre fr. B 27. - Pour la cosmologie pseudo-pythagori-
cienne d'Hippolyte, cf. fr. D 1, et in/ra. p. 96.
(3) Sur l'établissement des Mages en Babylonie et leurs rapports
avec les Chaldéens cf. M.M.M, 1, p. 8 s. ; p. 14, n. 5; Messina, Der
Usprung der Magier und die zaralhustrische Religion, Rome, 1930,
p. 19 s. et 48 ss. - Cf. Hippolyte, Re/ut., 1, 13, 1 : LJ77µ6"e1-r:oç
avµpa).wv ... xai àe1-r:eo).dyo1ç "al iv BafJvlci>v, M dyo,,.
•,r:
VIE DE ZOHOASTHE ,),)

daei (1). Entre Mages et << Chaldéens >>, qui voisinèrent en paix
durant de longs siècles, des rapports durent nécessairement
s'établir. Babylone était, quand les Perses la soumirent, Je
foyer scientifique Je plus brillant du monde. Il élail inL~vi-
table que Je mazdéisme subît forlement l'as1.:cndant de sa
science prestigieuse. C'est ù l'éeole des Chald<'.>e11s que les
Mages de la suite de Xerxès avaient appris à interpréter
les éclipses conformément aux prineipes de la géographie
astrologique ( 2). La théologie des Mages occidentaux ou<< Magu-
séens » (3) dont les colonies, venues de la Babylonie ("), parse-
mèrent l'Asie Mineure ( 5), est toute (Jénétrée de théories as-
trales. Le principe suprême devint pour eux le Temps qui règle
les révolutions du ciel(';); la vie du monde jusqu'à sa destruc-
tion finale fut divisée en millénaires, (lont chacun était
soumis à une planète (7) ; Ahoura-Mazda fut identifié avec
Bèl ( 8), et les autres <lieux avestiqucs assimilés aussi à des
divinités babyloniennes ( 9). La langue non seulement parlée,
mais écrite, par les Maguséens était un dialecte sémitique,
l'araméen (10), et sans doute étaient-ils incapables de com-
prendre les livres sacrés du zoroastrisme (11 ). Les mystères

(1) Quinte Curce, V, 1, 22.


(2) Hérodote V II, 37; cf. Bol!, Realenc., s.v. << Finsternisse ,,, col.
2335, 60 SS.
(3) Mayovaa'io, répond à l'araméen magûfoïa pluriel de magûsâ
(M.M.M., I, p. 9, note 5), mais comment le vieux perse magü est
devenu le sémitique magü sâ, n'a pas encore été expliqué de manière
satisfaisante. Cf. Telegdi, Journal Asiatique, t. 226 (1935), p. 22\J.
'(4) S. Basile, Ep. 258 ad Epiph. : 'A:nol"wv :nciÀai 1:ijç Ba{Jv).w-
vlaç iJµïv im;iaaxlJiv-rwv.
(5) Cf. Religions orientales', p. 134 ss.
(6) Cf. infra, p. 63 ss.
(7) Cf. Fin du monde, p. 56 ss.
(8) P. ex. dans l'inscription araméenne d'Arabissos, Chabot, Rép.
épigr. sém., III, n° 1785, p. 288.
(9) Cf. Agathias, fr. D 11 et note 5.
(10) Religions orientales, i.e.
(11) Cf. infra, p. 89, n. 4,
36 VIE DE ZOROASTRE

de Mithra, dérivés récents de cet antique syncrétisme, ont


gardé le caractère d'une religion chaldéo-persique. C'est
ce que marque d'une manière frappante un vers adressé à
un de leurs prêtres :
Persidicique Mithrae antistes Babylonie templi (1).

Il n'est pas étonnant, dès lors, qu'on ait considéré Zoro-


astre comme un Chaldéen (2) et Babylone comme sa patrie d'a-
doption (3), ou même qu'on ait fait de lui un Assyrien (4).
Parfois, on affirma qu'il avait puisé une partie de sa sa-
gesse << dans les arcanes des Chaldéens>> (5). D'autres le pré-
sentèrent, non comme le disciple, mais comme le maître de
ceux-ci et comme l'inventeur de l'astrologie ( 6).
L'on aurait tort de voir dans ces traditions mensongères
de simples produits de l'imagination de Grecs ignorants. Déjà
les Maguséens, probablement, ont attribué à leur fonda-
teur une science qu'ils avaient acquise eux-mêmes, et ils n'au-
ront pas voulu laisser ·11n ·à clergé étranger la gloire d'a-
voir été l'auteur de la plus précieuse des connaissances, celle
du cours des astres et de son influence sur la terre (7). Ce sont
les Mages de Mésopotamie et d'Anatolie qui, sans doute, ont
les premiers transformé le réformateur du mazdéisme en un
prophète << chaldéen &, révélateur des mystères dù ciel étoilé.
A ce personnage ainsi métamorphosé les Grecs donnèrent
un nom nouveau. A côté de Zweoaa-re71ç, on voit employer

(1) C.I.L., VI, 511, cf. M.M.M., t. 1, p. 9.


(2) Porphyre, fr. B 27 ; Lydus, fr. 0, 85 ; cf. infra, Additions.
(3) Lucien, fr. B 30; Theol. arithm.. = fr. Ost. 10. - Cf. Hippoly-
te, Re/ut. I, 13, 1 [supra, p. 34, note 3).
(4) Clém. Alex.• fr. B 26 a. - Pline seul parle de Zaratus Medus (fr.
B 2 (p. 10, l. 6).
(5) Ammien Marc., fr. B 21, t. II, p. 33, n. 2.
(6) Cf. les textes cités supra, p. 17, n. 1 ; infra, p. 133 s.
(7) Cf. Suidas, s. v. Maywy • 6 llieo71ç • on µayEla "ai ào-r:eoÀoyta
à:n:o M ayovoalwv ije.;a-r:o.
VIE DE ZOROASTRE 37

une ou plutôt des appellations dont la formation est bien


claire. Le nom zend Zarathustra (u rend le son ou) devint
en pehlvi Zaratust, et en syriaque, le t s'adoucissant en d,
Zaradust (1), Zardust (2). Mais la fluité des voyelles dans les
parlers sémitiques a dû faire prononcer aussi Zaradost, Za-
radast, Zaradest, et en effet, en arménien, nous trouvons
Zradast ou Zrade§t (3). Le groupe des deux consonnes finales
étant imprononçable pour une bouche grecque, on laissa
tomber le t, et la chuintante s devint la sifflante s. Dans la
forme ancienne du nom, le t iranien est conservé et Z aratôst
ou Zaratast devient Zaear:oç ( 4), Zaearnç ( 5 ). Les auteurs
plus récents disent au contraire, avec le d syriaque, Zaealn7ç ( 6),
raccourcissement de Zaradest.
Ce Zaratas babylonien avait pris une personnalité dont
les traits étaient si accusés et si différents de ceux du véri-
table Zoroastre perse, que certains auteurs anciens ont
cru qu'il s'agissait de deux prophètes distincts (7), et quel-

(1) Cureton, Spicil. syriacum, p. 25, 1.16 (Pseudo-Méliton, fr. S 1).


(2) Payne Smith, Thes. syr., p. 1155, mais l'adjectif "zoroastrien "
= zardastâyâ.
(3) Hübschmann, Armenische Etymologie, 1897, p. 41.
(4) Za.ea-r:oç : Schol. Platon, fr. B 29 b; Porphyre, fr. B 27. Pline
(XXX, 5 = fr. B 2) écrit Zaratum. Dans Clément d'Alex., Na(aea.Ttp
doit être corrigé en Zaea.Ttp : cf. fr. B 26 a, n. 2.
(5) Zaea.rnç : Aristoxène dans Hippolyte (fr. B 25 a) ; Plutarque,
De anim. procr. in Tim. (fr. B 25 b).
(6) Zaea.61/ç (gén.-iiot'): Théodore de Mopsucstc (fr. D 14); Théo-
doret (fr. D 10) ; Anathèmes manichéens (fr. 0 10) ; Homélies mani-
chét-nnes (fr. S 2 c) ; Agathias (fr. D 11 ). -- Une forme aberrante
Za.(!?JTD, (gén.), qui viendrait de Za.(!1JÇ, dans Suitlas (fr. B 2() a), est
probablement duc à une simple erreur, le passage connexe du
Schol. de Platon (fr. 29 b) écrivant ZaedTov. Cf. fr. H 26 b note 2.
(7) Clément Alex .. Strom .. I, 15, 70, nomme successivement Zweo-
dar.e?J'' TÙ!• Mdyov TÙV [/É(!CT?JV et ZdeaTOV TÙV 'Aaaveiov (fr. B 26 a):
toutefois son lecteur Cyrille ne s'y trompe pas (fr. B 2ü b, n. 1). De
même Pline (fr. B 2) distingue le perse Zoroastre et Zaratus le Mède.
Cf. Suidas fr. B 2\la. et Porphyre, Vit. Pyth. (fr. n 27). - Fait plus
remarquable. les Homélies manichéennes semblent distinguer Zara-
38 VIE DE ZOROASTRE

ques modernes les ont suivis, et ont cherché à expliquer


ainsi les indications contradictoires d'une tradition embrouil-
lée (1). Mais l'étymologie suffirait àles réfuter, et si l'on exa-
mine les témoignages, on voit que Zaradès est donné pour
l'auteur de doctrines et d'institutions qui sont précisément
celles du mazdéisme (2). D'ailleurs l'historien Agathias, qui
nous a transmis un long exposé des croyances des Perses,
nous affirme positivement que Zoroastre et Zaradès sont
une double dénomination d'un seul et même personnage (3).
Une tradition qu'enregistre déjà Aristoxène, voulait, nous
l'avons vu plus haut (p. 33 ), qu'au cours de ses voyages,
Pythagore fût allé s'entretenir à Babylone avec Zaratas,
qui lui aurait communiqué sa doctrine. C'est évidemment
une légende, puisque ce Zaratas babylonien n'a jamais exis-
té. Mais cette légende prouve que, dès le ive siècle avant notre
êre, le personnage mythique était entré dans l'histoire.
Les Grecs, qui avaient pris contact avec les Maguséens d'A-
natolie ou de Syrie, avaient appris par eux les mérites du
sage qui passait pour leur fondateur. Ce fait a pour nous une
importance spéciale, car c'est à cet être fictif, magicien et
astrologue, non au vrai Zoroastre mazdéen, qu'ont pu être at-
tribués les écrits grecs qui circulaient sous son nom. Nous ver-
rons, en étudiant leurs fragments, combien le caractère d 'em-
prunt, pris par le Zaratas babylonien, y masque le vrai visage
du Zarathou§tra mazdéen.

•••
du~t et Zaradi~s (fr. S 3 c). La séparation des deux personnages était
donc acceptée par Jes~manichéens de Mésopotamie au 111° siècle
de notre ère. Cf. aussi le Pseudo-Méliton (fr. S 1).
(1) Ainsi Windischmann, Zoroaslrische Sludim, p. 263. Mais cf.
]a réfutation décisive de Bousset, Hauplprobleme der Gnosis, p. 374.
(2) Cf. Théodoret (fr. D 10) ; Théodore de Mops. (fr. D 14).
(3) Agathias (fr. D 11) : OvToç 6 Zweo,iaTeriç ijTot Zaedoric: ·
dtn.,, yàe bi' athqi 7} biwvuµla.
PLANCHE I

1 2
~OIIOASTRE ET ÜSTANÈS ( ?), PEl:S1TRES DU !\,IJTHRÎiUM DE Dol'RA (cf. pp. 39, 98)
(Photographies prises au mollll'lll de la dfrou,·crlc)
40 VIE DE ZOROASTRE

troussait les passants, mais Zaradoust, pour qui la magie


n'avait pas de secrets, réussit à enfermer dans son puits cet
esprit impur, en y faisant verser de l'eau de mer par la déesse
Simi (1).
Les textes syriaques affirment de plus que Zoroastre rédi-
gea l' Avesta en sept langues (2), dont l'énumération varie,
mais dont le nombre paraît faire allusion aux sept régions ou
climats de la terre (3). Quelle peut être l'origine de cette affir-
mation, dépourvue non seulement de toute vérité mais même
de toute vraisemblance? Elle parait a voit été suggérée par
la polémique des Mages contre le manichéisme. Mani van-
tait en effet, comme une supériorité de sa religion, que ses
livres avaient été écrits par lui-même, tandis que l'enseigne-
ment de Jésus et celui de Zoroastre n'avaient été formulés
et rédigés que par leurs disciples ('). En outre, il avait re-
commandé de faire traduire ses livres en divers idiomes, ce
qui eut lieu en effet. Les Mages donc, pour élever le fon-
dateur de leurs croyances au dessus de Mani, auront affir-
mé qu'il avait non seulement composé lui-même l' Avesta,
mais qu'il l'avait composé en sept langages différents (5),
ce qui eût été vraiment merveilleux.
Nous signalerons enfin brièvement la légende syriaque qui
prétend faire périr Zoroastre sous la dent de loups, le loup

(1) Fr. S 1, n. 6.
(2) Fr. S 5, note 1 ; S 6, note 5 ; S 9 c. - Bar-Bahloul, fr. S 22,
prétend même que Zoroastre apprit douze langues. Cf. in/ra p. 49, n.4.
(3) Cf. fr. S 18, p. 133, n. 2.
(4) Frag. S 2 a et note 1.
(5) Cette explication est suggérée par un article du Fihrist arabe,
cité par Gottheil, References (cf. t. Il p. !l3], p. 35: « Sur l'écriture des
Perses•>, où il est affirmé que <• quand Bistâsp régnait, l'art d'écrire
était déjà très répandu et Zaradust, fils d'Espitamâ.n ( ?), le chef des
Mages apparut. Il publia son admirable livre en une multitude de
langues.» L'affirmation que l'on écrivait déjà du temps de Vistâspa,
contribue à établir la possibilité que I' Avesta ait été rédigé par
Zoroastre lui-même.
VIE DE ZOROASTRE 41

étant l'animal d' Ahriman par excellence ( 1). Cette histoire,


supplément à celles du De mortibus perseculorum, doit proba-
blement fournir un exemple effrayant de la fin atroce réser-
vée aux impies. Il n'y a pas lieu d'insister ici sur les fables
de ce genre: elles n'ont d'intérêt ni pour la connaissance du
mazdéisme, ni pour celle de l'hellénisme.

***
Zoroastre étant devenu, en Mésopotamie, le maître non
seulement des Mages mais aussi des Chaldéens, cette grande
figure morale ne put manquer de s'imposer à l'attention
des Juifs, dont les colonies étaient nombreuses dans ce
pays. Aucune religion n'eut sur le judaïsme une influence
comparable à celle du mazdéisme, mais le mazdéisme que
connurent les enfants d'lsrael fut ce magisme << chaldaïsé >> qui
était pratiqué autour d'eux. On sait comment les Juifs de
l'époque hellénistique tentèrent de s'annexer tous les sa-
ges de l'antiquité: Moïse fut identifié avec Musée (Movaaîo;)
et Orphée devint ainsi son disciple (2) ; Aristobule prétendit
que Pythagore et Platon tenaient du même Moïse leurs
doctrines (3). Pareillement, les Juifs de la Diaspora reven-
diquèrent Zoroastre comme un des leurs. Abraham ayant
été regardé par eux comme l'inventeur de l'astrologie ( 1), la
haggada n'hésita pas à lui faire initier aux mystères de son
art Zoroastre lui-même (5). Mais plus souvent on introduisit

(1) Théodore bar-Kh., fr. S 6, •i. 107, n. 2.


(2) Schürer, Gesch. des jüd. Volkes, III3, p. 354 s. ; Kcrn, Orphi-
corum fragm., p. 14, fr. 44; Numénius, fr. 18 éd. Lermans.
(3) Schürer, op. cit., p. 386.
(4) Bouché - Leclercq, Astrologie grecque, p ..578, n. 1.
(5) Bin Gorian, Die Sagen der Juden. Br.rlin, 1935, p. 219: <• Abram
war es. der den weiscn Zoroaster in die Kunst der Sternschcrci ein-
führte ». Cf. notre fr. B 41, p. 48, avec la n. 1.
42 VIE DE ZOROASTRE

celui-ci dans la tradition biblique en l'assimilant à quelque


personnage de l'Ancien Testament.
Déjà Alexandre Polyhistor semble avoir proposé ou au
moins connu une identification avec Ézéchiel que rapporte,
en la rejetant, Clément d'Alexandrie (1). Elle paraît se rat-
tacher à la légende de Pythagore, qui, nous l'avons vu
(p. 33), passait pour s'être instruit à Babylone auprès de
Zoroastre. Ézéchiel prophétisait en Babylonie entre 593 et
571 au moment où naissait Pythagore. Il n'en fallut pas da-
vantage pour suggérer à quelque chronologiste juif l'idée
que le sage appelé par les Grecs Zaratas avait nom, en hé-
breu, Ézéchiel, et que le prophète de l'Exil avait donc été
le maître du philosophe de Crotone.
Une confusion qui, à première vue, paraît plus singulière est
celle qui s'opéra avec Nemrod (2). Nemrod, fils de Chous et
petit-fils de Cham, était, selon la Genèse (X, 8-12), non seu-
lement un << géant chasseur devant l'Éternel >>, mais aussi le
fondateur du double empire de Babylone et de Ninive. C'est
à ce titre qu'il dut être rapproché de Zoroastre, conçu com-
me le créateur de la culture babylonienne et un très ancien
roi des Chaldéens (3). Des auteurs arméniens lui faisaient
même gouverner Ninive et l'Assyrie au temps de Sémira-
mis ( 4).

(1) Cf. fr. B 26a.


(2) Sur Nemrod-Zoroastre, cf. Bousset, Hauptprobleme der Gnosis,
1906, p. 369-378.
(3) Panodore chez Syncelle, fr. B 37.
(4) Moise de Khoren, I, 17, dans Langlois, Rist. de l'Arménie, II,
p. 69 : • La reine laissa comme gouverneur de l'Assyrie et de Ni-
nive Zoroastre (Zratasd), Mage et chef religieux des Mèdes ; pendant
longtemps, les choses étant ainsi réglées, Sémiramis remit le pouvoir
aux mains de Zoroastre>>. ·-- L'historien raconte ensuite comment
Sémiramis fit la guerre à Zratasd qui songeait à établir partout sa
tyrannie. Cf. Mar Abas Catina, c. 10, ibid., t. I, p. 28. Selon Thomas
Arzrounî, Zradast était commandant « de Babylone, du Khoujastân
et de toute la Perse orientale•; cf. Jackson, Zoroaster, 1899,
p. 277.
VIE DE ZOROASTRE 43

C'est un ouvrage syrien, la Caverne des Trésors, qui nous


donne sur l'histoire de Nemrod-Zoroastre les détails les
plus circonstanciés (1). Cette curieuse figure apparaît pour
la première fois dans les apocryphes Clémentins (2), roman
dont l'original perdu a probablement étè rédigé aussi en
Syrie au ue siècle de notre ère. On la retrouve ensuite chez
une série d'auteurs chrétiens qui se rattachent soit direc-
tement au"' Clémentines, soit à leur source disparue. Parfois,
ils se sont embrouillés dans les généalogies de la Genèse et
au lieu de Nemrod, c'est son père, Chous (3), son oncle Mis-
raïm (4 ) ou son grand-père Cham (5) que l'on trouve con-
fondus avec Zoroastre. Mais ces variations onomastiques ne
sont dues qu'à de simples erreurs. C'est Nemrod sans aucun
doute qui a emprunté le caractère du sage in~nicn. Même où
celui-ci n'est pas nommé, on voit le géant biblique usurper
ses fonctions : il est donné pour l'inventeur de la magie et
de·l'astrologie ( 6) ou du moins .on affirme que J ontôn, ou Joni-
thôn, fils de Noé, l'a instruit dans cette science (7), et nous

(1) Fragment S 1:ia . Cf. Jean d'Antioche, fr. B 51e, l. 2: Ne/Jecù


... ol 'Aauveio, à:noOewaav.eç
(2) Cf. Fragm. B 45.
(3) Chous: Grégoire de Tours (fr. B 47).
(4) Misraïm: Recogniliones Clémentines (fr. B 45) ; cf. Bousset,
op. cit., p. 370; Chronique Paschale (fr. B 50).
(5) Cham: Hugues de Saint Victor (fr. B 43) et Petrus Comestor
(fr. B 44). Cf. B 54 note.
(6) Gat. codd. astrol., VIII, 1, p. 160, 11. Cf. fr. B 45 I. 7 (µay,"à
naeeiJ..f/<pwç) et Chronique Paschale (fr. B 50).
(7) C01Jerne des trésors (fr. S 13a). - Jont6 n, fils de Noé, n'est
connu qu'en Syrie. C'est uniquement dans ce pays qu'on en fait
l'auteur de l'astronomie scientifique. Kayser, Das Buch von der
Erkenntniss der Wahrrheit, 1893, p. 259 s., s'étend sur son activité.
La même tradition chez le Pseudo-Méthode (p. 9, l. 12 éd Istrin) :
Ov1:oç 6 'Iwv711:wv [var. Mov711:wv) :new1:oç àa1:eovoµtaç 1:éxv11v irpeüee ·
neàç TOÎÏTOV "aTijJ..Oe Ne/Jewd "al :natdevOelç nae' mhoü "·. T. J... cr.
Sackur, Sibyllinische Texte, 1898, p. 64. D'autres textes syriaques
sont énumérés par Gotze, Die Schatzhohle [cf. fr. S 13a], p. 57 ss.
44 VIE DE ZOROASTRE

avons conservé un petit traité, traduit du syriaque en latin,


peut-être dès l'époque carolingienne, où le soi-disant Nemrod
expose le contenu de cet enseignement (1). En même temps,
c'est à Nemrod qu'on attribue la fondation du culte du feu,
qu'il aurait appris aux Perses ( 2).
Par contre, chez Malalas et les chroniqueurs de son groupe,
Zoroastre seul est nommé, mais s'il est brûlé par le feu d'Orion,
c'est parce qu'il est Nemrod : le géant chasseur de la Bible est
devenu le géant chasseur de la Fable, et il a été divinisé dans
la constellation qui appartient à celui-ci (3).
Nous reviendrons, à propos des écrits de Zoroastre, sur
le contenu de l'œuvre qui le mettait en scène sous le nom
de Nemrod ( 4) et nous verrons qu'elle exposait un mythe
destiné à expliquer les coutumes funéraires observées pour
les )eeeavv6/3ÀrJ7:oi ( 5). Mais nous avons à noter immédia-
tement ici un fait important. Cc roman, nous l'avons dit,
est né en Syrie, mais il a certainement été écrit en grec : nous
en avons la peuve dans l'étymologie proposée, à la façon
stoïcienne, de Zweoa.<1T(!1JÇ = Cco(aa) éo(iJ) àa-rieoç ( 6). L'au-
teur ne connaissait le prophète iranien que sous son nom
grec. Il est à peine douteux que c'était un juif hellénisé
vivant à l'époque alexandrine: son œuvre racontait un mythe
étiologique à la façon de Callimaque, qui se terminait par un
catastérisme à la façon d'Ératosthène. Elle s'apparente à ces
--- ------
(1) Haskins, Nimrod the astrologer, dans The Romanic review, V,
1914, p. 205 ss. = Studies in the hislory of mediaeval science, 1924,
p. 336 ss. - M. A. Van de Vyverc (Osiris, t. I, 1936, p. 685) s'attache
à prouver que la mise en latin de l' Astronomie de Nemrod date de
l'époque de la premH~rc croisade.
(2) Caverne des trésors (fr. S 13a); cf. le Pseudo-Clément (fr.
B 45, p. 51, 1. 6) et Grég. de Tours (fr. B 47).
(3) Cf. fr. B 51 a et la note 3 (p. 58).
(4) Cf. infra, p. 153 s.
(5) C.f. infra, p. 154 et t. li. p. 53, n. 7.
(6) Fr. B 45, note 6.
vm nF- zoROASTRE 4S

légendes babyloniennes que l'on a montré récemment avoir


été reprises par des littérateurs du royaume des Séleucides
et avoir pénétré, grâce à eux, jusque dans les Métamorpho-
ses d'Ovide (1).
Seth aussi fut donné pour l'inventeur de l'astrologie, et
.cette fable eut cours dès l'époque de Josèphe (2). L'historien
juif raconte que ce fils d'Adam, s'étant élevé à une haute per-
fection, eut des enfants qui imitèrent ses vertus (3). Ils dé-
couvrirent aocpiav n: neei rà oveavw ;cai n)v rovrwv i'na"6aµ'Y}-
aiv, et comme Adam avait prédit que le monde serait dé-
truit successivement par l'eau et par le feu - ce qui est
en réalité une doctrine de l'astrologie chaldéenne - ils gra-
vèrent ce qu'ils avaient appris sur deux stèles, l'une de terre
cuite, l'autre de pierre, pour conserver aux hommes leur
science en dépit des cataclysmes futurs (4). Dès lors Seth
est considéré comme celui <c qui trouva les signes du ciel
et les révolutions des années, les mois et les semaines, et
qui imposa leurs noms aux étoiles fixes et aux cinq planè-
tes>> (5 ) et jusqu'à la fin de la période byzantine, les écri-
vains ne se lassent pas de répéter que le patriarche, inspiré
par un ange, a enseigné aux hommes l'astronomie et même
l'astrologie (L).

(1) Perdrizet, dans Revue de l'histoire des religions, t. CV, 1932,


pp. 193 SS.
(2) Josèphe, Anl. Jud., I, 2, 3, § 68-70.
(3) De là le titre d'un ouvrage gnostique attribué à Seth et à ses
sept fils (Épiphane, Adv. haeres., XL, 7, 4, sur les Archontiques).
(4) Josèphe l. c. ; cf. fr. B 43. Des légendes analogues étaient nar-
rées à propos d'autres sages mythiques, cf. Cal. codd. astr., VIII, 4,
p: 102 S.
(5) Malalas, p. 5, 20 Bonn. Cf. Kuhn dans Feslgruss an Rudolf von
Roth, 1893, p. 219.
(6) De nombreux témoignages ont déjà été réunis par Fabricius,
Codex pseudepigraphus Vel. Test., Hambourg, 1713, p. 147 ss. Gf.
Cat. codd. astr. graec. II, p. 182, 26: V, 1, p. 118, n. 1 ; V, 3, p. t'J6,
13 ; 140, 1 ; VII, p. 87, 3 ; VIII, 1, p. 160 ; Apocal. Mosis, ed. Ti-
schendorf, p. 19; Joël, Chronique, p. 34 Bekker, etc.
46 VIE DE ZOROASTRE

Or, nous le savons, Zoroastre était devenu à Babylone


l'auteur attitré de cette double science. Les deux person-
nages ont ainsi été naturellement identifiés et la légende de
Seth a gardé des traces de cette assimilation (1). C'est à
elle qu'est due certainement la rédaction d'une Scriptura no-
mine Seth dont l'auteur de l'Opus imperfectum in Matthaeum
a tiré son récit de l'apparition aux Mages de l'étoile qui
leur révèle la naissance du Messie (fr. S 12).
La littérature apocryphe dont Seth passait pour l'auteur
était très abondante. Des livres mis sous son nom étaient
en la possession de plusieurs sectes gnostiques (2), en particu-
lier de celle qui lui devait son appellation de ErJfhavot (3). Bous-
set (4) ayant montré que les doctrines de ces Séthiens étaient
influencées par le dualisme iranien, on serait tenté de croire
que la Scriptura qui met en scène des Mages perses, était un
de ces livres syncrétiques. Mais à cette hypothèse s'oppose
une phrase de l'Opus imperfectum qui déclare cet écrit non
destruentem /idem sed potius delectantem ; en effet, un théo-
logien aussi averti et aussi intransigeant que l'auteur ano-
méen de cet ouvrage ne se serait pas exprimé ainsi sur un
livre gnostique.
Quel que soit l'auteur de l'opuscule, un fait est certain :
la légende qu'il rapportait est étroitement apparentée à cel-

(1) Bousset, Hauptprobleme, p. 381, 2 ; Windisch, Die Orakel des


Hystaspes, 1929, p. 24. Certains apocryphes prêtent à Adam une
prophétie sur la venue du Messie, communiquée à Seth ; cf. Messina,
Pro/ezia di Zoroastro, p. 178.
(2) Épiphane, Adv. huer., XXVI, 8, 1 : Elç 8'11oµa -rou 1:-q8 :n:oUà
fJ,{JUa v:n:o-rl8ena, ( Gnostiques) ; XL, 7, 4 : Bl{JAotJç 6lç 8,oµa av-rou
-cou IfJ8 (Archontiques).
(3) Ibid., XXXIX, 5, 1 : 'EE d,,oµa-roç Toii Z:TJ8 lmd {Jl{JAotJç. Un
livre d'Adam séthien serait la source de toute la première partie de
la Caverne des Trésors ; . cf. Gotze, op. cil. [fr. S 13a].
(4) Housset, op. dt., pp. 119 s., 378.
VIE DE ZOROASTRE 47
les que racontent les auteurs syriaques sur la prophétie de
Zoroastre aux Mages. Comme l'a noté M. Windisch (1), la
fin du morceau, suivant laquelle les Mages furent convertis
par Saint Thomas, prouve l'origine syrienne du livre perdu.
Car c'est à Édesse, selon toute probabilité, que s'est dévelop-
pée la légende des voyages de l'apôtre de la Perse et de
l'Inde (2). Cette origine est confirmée par le nombre de douze
qui est assigné aux Mages, ce chiffre étant << spécifiquement
syrien >> ( 3). Ce que cet auteur inconnu dit de la prière muette
des Mages est d'un homme bien informé et qui paraît avoir
eu l'occasion d'observer les cérémonies mazdéennes ( 4). Il se
peut que ce livre perdu soit la source de toute la tradition
relative aux prédictions de Zoroastre sur la naissance de Jé-
sus ( 6).
S'il est un personnage de l'Ancien Testament dont le
rapprochement avec Zoroastre puisse aisément s'expliquer,
c'èst Balaam. Ce devin et magicien vivait selon !'Écriture
dans la ville de Péthor en Mésopotamie, lorsqu'il fut appelé
par le roi de Moab pour maudire les Israélites, mais, con-
traint par la volonté divine, il les bénit et dans sa prière
il prononça les mots fameux ( 6), que la Vulgate traduit: Orietur
stella ex Jacob et consurget uirga de Israel, où déjà les Juifs
virent de bonne heure une prophétie messianique. La res-
semblance du caractère de Balaam avec celui de Zoroastre,
Mage de Babylonie, à qui l'on attribuait des prédictions
sur la venue d'un Sauveur destiné à établir la justice et
la félicité sur la terre, rendait aisée la confusion de l'un et

(1) Windisch, l. c. ; cf. fr. S 12, p. 120, n. 3.


(2) Bardenhewer, Gesch. Altchr. Lit. 12, p. 582.
(3) Fr. S 12, p. 119 note 4.
(4) Cf. fr. S 12, p. 119, n. 6.
(5) Cf. infra, p. 51 ss.
(6) Nombres, XXIV, 17.
48 VIE DE ZOl\OAS'I'RE

de l'autre. L'apocalyptique mazdéenne ayant fortement in-


fluencé le messianisme d'Israël, peut-être l'équation Ba-
laam = Zoroastre est elle antérieure à notre ère. Mais, plus
probablement, elle fut imaginée quand on s'avisa de faire
de Zoroastre le révélateur de la naissance de Jésus. L'exégèse
chrétienne affirma que l'institution des Mages en Orient re-
montait à Balaam, et que ceux-ci, descendant de lui, avaient
ainsi conservé le texte de ses prédictions, qu'ils virent se
réaliser lorsqu'ils aperçurent l'astre annoncé par lui (1). Ba-
laam usurpait ainsi la place de Zoroastre comme premier
docteur du magisme et comme astrologue.
Un autre récit, qui prétend ù plus d'érudition, raconte
que les paroles prophétiques de Balaam furent recueillies
par les rois d'Assyrie et transmises de règne en règne par leur
dynastie à celles de l'Iran jusqu'au temps d'Auguste. Lors-
qu'apparut au ciel l'étoile resplendissante, les Perses, frappés
d'effroi, purent ainsi reconnaître en elle celle qu'avait an-

(1) Origène, In Numeros Homilia, XIII, 7 (p. 118 Baehrens):


<• Ex illo (Balaam) denique fertur Magorum genus et institutio in par-
tibus Orientis vigere, qui descripta habentes apud se omnia quae pro-
phetaverat Balaam, etiam hoc habuerunt scriptum quod <• orietur
stella ex Iacob et exsurget homo ex lsrahel •>. Haec scripta habebant
Magi apud scmetipsos et ideo, quando natus est lesus, agnoverunt
stcllam et intellexerunt adimpleri prophetiam. •> Cf. Origène, Contra
Celsum, I, 60; S. Jérôme, In Matth. 2 (Migne, XXXVI, 26); S. Am-
broise, Expos. in Evang. Luc., II, 48; Opus imp. in Matth., P. G.
LVI. col. 637. - Pour Diodore de Tarse (Photius, Bibl., 223, p.
222, 26 ss. ), les Mages avaient reçu des Chaldéens, qui la tenaient
de Balaam, la prophétie du lever de l'astre miraculeux. - La tra-
dition est encore courante en Syrie au moyen âge ; cf. le Synaxaire
arabe jacobite publié par Basset, Patrol. Orientalis, t. Ill, p. 538 :
<• Les Mages étaient de la race de Balaam ; ils étaient astrologues et
observaient les étoiles ... Il y avait chez eux dans les livres de Balaam
qu'infailliblement un grand roi serait enfanté dans Juda etc. • -
Dans l'art byzantin de Cappadoce, ol Mayot duTeoï.oyovvuç tiennent
en main le rouleau de la prophétie de Balaam; cf. G. de Jerphanion,
Églises rupestres de Cappadoce, t. I, p. 329 et pl. LXXV.
VIE DE ZOROASTRE 49

noncée Balaam, et leur roi << prépara des offrandes splendides


qu'il envoya par les mains des Mages, adorateurs du feu>>,
sous la conduite de l'étoile jusqu'à Bethléem (1). Nous sommes
ici à la source de la légende postérieure qui voulut que les
Mages fussent eux-mêmes des rois. On voit ainsi chez les au-
teurs syriens la tradition d'une révélation faite en Perse par
Balaam se maintenir à côté de celle qui attribuait la pré-
diction à Zoroastre (2), lorsqu'on ne préfère pas identifier
l'un avec l'autre (3).
Certains auteurs syriaques affirment encore que Zoroastre
est un autre nom de Baruch, le scribe, qui, après le sac
de Jérusalem, aurait émigré chez les païens, appris douze
langues et écrit l' Avesta (4). Ce disciple et secrétaire de
Jérémie devint lui-même par la suite, on le sait, un pro-
phète, qui passait pour l'auteur de plusieurs apocalypses. On
y voyait annoncé notamment le règne de la justice et de la
prospérité à la consommation des temps (5). Ce fut peut-

(1) Cette histoire est racontée dans un petit traité syriaque Sur
l'étoile ,:es mages, faussement attribué à Eusèbe, conservé dans un
ms. du v1° siècle et publié par Wright, Journal of sacred lilerature, 4° s.,
t. IX (1866), p. 117 ss., t. X, p. 150 ss. Cf. Baumstark, Gesch. syr.
lit., p. 59, note 10 et nulrc fr. D 42. Elle se retrouve dans de nom-
breux recueils hagiographiques ; cf. Mon. mysl. 1vlilhra, I, p. 42,
note 7.
(2) Théudore-bar-Kônaï (fr. Syr. 14) appelle Zoroastre, << le second
Balaam o. Ish'odad (fr. Syr. 16) rejette l'intervention de Balaam
pour lui substituer celle de Zoroastre. Bar-Hébraeus (fr. Syr. 19 b) hé-
site entre les deux.
(3) Lexicographes (fr. Syr. 9 a) : « Balaam est Zardôsht le prophète
des Mages».
(4) Isho'dad, fr. Syr. 17; Salomon de Basra, fr. Syr. 16. Les au-
teurs arabes cités par Gottheil, p. 36 s. [Tabii.ri, Ibn-al-Athir] con·
naissent aussi une tradition qui faisait de Zoroastre un disciple de
Jérémie. Cf. Charles, The apocalypse of Baruch, transi. /rom the sy-
riac, 1896, c. 29 ss. (p. 51). - Prodiges qui se seraient produits au
tombeau de Baruch; cf. Gottheil, op. cil., p. 31.
(5) Le Père Messina, Profezia di Zoroaslro [in/ ra, p. 51, n. 1J p.
183, attire en outre l'attention sur le fait que selon « Le reste des
50 VIE DE ZOROASTRE

être un motif suffisant pour faire croire à son identité avec


Zoroastre. Peut-être aussi la connexion établie entre Zoroastre
et le compagnon de Jérémie est-elle due, comme le croit M. Got-
theil (1), au récit du livre II des Macchabées (1-2) selon lequel
après la destruction du Temple le prophète cacha dans une
grotte l'autel du feu, qui plus tard fut cherché par Néhémie
sur l'ordre du roi de Perse, ce qui provoqua le miracle du
bois s'allumant de lui-même aux rayons du soleil (2). Cette
légende aurait été mise en rapport avec l'institution du culte
du feu chez les Perses.
On avait ainsi le choix entre diverses équations onomas-
tiques, également audacieuses, pour métamorphoser Zoro-
astre en un prophète d'Israël. Mais quelle que fût celle qu'on
préférât, un fait paraissait certain aux Syriens du moyen-
âge: Zoroastre était d'origine juive (3). Des Syriens, cette
tradition passa aux Arabes, dont les meilleurs historiens
rapportent que le fondateur du mazdéisme était né en Pa-
lestine, mais qu'il dut s'exiler et qu'il vint dans l'Adher-
baidjân prêcher la religion des Mages (4) •

•••
Il restait à transformer Zoroastre en un prophète du
christianisme et à en faire un précurseur de la foi nouvelle.

paroles de Baruch• (édit. Rendel Harris, 1889), Jérémie mourant


prédit la venue du Messie.
(1) Gottheil, op. cil., p. 30, note 2.
(2) Macchab. Il, 1, 22 : ffo TB 7'Ii..ioç dvÉÎi.aµ'I/JB neoTt(!OV inivt<pTJÇ
wv, dvtjqi017 nveà µtydi..17. Il y a en effet une singulière ressemblance
entre ce prodige et celui qui se produisait dans les temples de la déesse
persique selon Pausanias, qui en fut le témoin oculaire ; cf. in/ra, p.
147 S.
(3) Très caractéristiques à cet égard sont les mots de Théodore
bar-KônaI (fr. Syr. 6, p. 104, n. 4) : • La vérité est qu'il était de race
juive t, etc.
(4) Tabari (cité par Gottheil, p. 37), qui donne cette tradition pour
juive ; lbn-al-Athir (ibid., p. 39) ; cf. Jackson, Zoroasler, p. 30, 166.
VIE DE ZOROASTRE 51

Cette dernière métamorphose du fondateur du mazdéisme fut


provoquée par le récit de Matthieu (II, 1-11) sur les Mages
qui << ayant vu une étoile en Orient>> vinrent adorer l'enfant
divin à Bethléem (1). Car, bien que l'Évangile ne le dise
pas expressément, la plus ancienne interprétation chrétienne
faisait de ces Mages des Perses ( 2).
Les exégètes se demandèrent naturellement comment, en
aperçevant l'étoile merveilleuse, les Mages avaient pu sa-
voir que le Messie était né. Certains admirent que leur science
d'astrologues y avait suffi (3). Mais d'autres inclinèrent à
croire que, de quelque façon, ils avaient dû connaître les
prophéties juives. Quelques uns pensèrent qu'au temps de
Nabuchodonosor, ils avaient pu être avertis par Daniel à
Babylone (4). Des écrivains plus nombreux affirmèrent que
Balaam, le devin de Mésopotamie, les avaient prévenus ( 5).
Enfin une autre tradition, écartant toute intervention juive,

(1) Cette question a été amplement traitée par le P. Messina, Il


Sausyant nella tradizione iranica e la sua attesa (dans Orientalia 1,
Rome, 1932, p. 149-176), et Una presunta profezia di Zoroastro sulla
venuta del Messia (dans Biblica, XIV, Rome, 1933), p. 170-198.
Ces deux articles ont été repris dans I magi a Betlemme e una predi-
zione di Zoroastro (Sacra Scriptura Antiquitatibus Orientalibus illus-
trata, n° 3], Rome, 1933.
(2) Pour la majorité des écrivains ecclésiastiques, les Mages sont
des Perses ; quelques uns en font des Arabes ou des Chaldéens ; cf.
Leclercq dans Dict. de dom Cabrol, s.v. <c Mages•>, p.991 s. ; Messina,
I magi, p. 24 ss. - C'est pourquoi l'art a prêté aux mages le costume
et l'attitude des Perses porteurs d'offrandes; cf. L'adoration des mages
et l'art triomphal de Rome (Memorie Pont. Accad. Romana di Archeol.,
Série III, t. Ill), 1932, p. 82 SS.
(3) Tel paraît être l'avis de Clément d'Alexandrie, Strom., I, 15, 71
(p. 45, 23 Stahlin): IIee<1wv oC Mci.yoi, oi µ a y el~ i,cal Toii <1wTijeoç
:n: e o e µ 7111 v <1 av T'YJV yive<1iv, à<1Tieoç avToiç i,ca8'7yovµévov elç T'YJV
'Iov6aiav àqni,cvovµevoi yijv. - Cf. la curieuse L1i71yfJ<1iç Tüiv lv 1Iee-
<1l6i :rieaxlJév-rwv (p. 160 Wirth = p. 11 Bratke) : les Mages en vertu
de leur science de l'avenir ont toujours pressenti la venue du Messie.
( 4) lsho'dad, fr. S 17.
(5) Cf. supra, p. 48.
52 VIE DE ZOROASTRE

enseigna que Zoroastre lui-même avait prédit la naissance


du Sauveur du monde cl indiqué le signe qui la révèlerait,
et que dès lors les générations successives de Mages avaient
observé le ciel, jusqu'au moment où l'étoile annonciatrice
était apparue (1).
Pourquoi ce rôle inattendu a-t-il été prêté par l'exé-
gèse chrétienne ù Zoroùstrc '? D'abord celui-ci passait, nous
l'avons vu (i), pour le maître des Chaldéens et le premier
des astrologues. Personne n'était plus capable que lui de
prévoir les phénomènes célestes et d'en discerner la si-
gnification future. Mais une autre raison, purement maz-
déenne, est ici intervenue. Suivant une croyance qui re-
monte à !'Avesta, la semence de Zoroastre a été déposée au
fond d'un lac, et trois jeunes filles, qui s'y baigneront, conce-
vront successivement, à mille années de distance, les trois
héros, qui, lorsque les temps seront accomplis, devront ré-
nover Je monde (3). Le troisième, Saoshyafit, détruira k
mal, établira le règne de la justice et provoquera la résur-
rection des morts. Cette tradition de la naissance virginale
du Sauveur qui doit apparaître quand les millénaires seront
révolus, n'était pas particulière au mazdéisme orthodoxe; point
important, les Maguséens zervanistes d'Asie Mineure la
connaissaient. Eznik la rapporte en attribuant à tort à
Ormizd ce qu'en réalité on racontait de Zoroastre ( 4) :
<< Au moment où mourut Ormizd, il projeta son sperme dans

(1) Cf. fr. S 11 ss.


(2) Cf. supra, p. :m.
(3) Cf. Darmesteter, Études iraniennes, t. II (1883), p. 208 ss. ;
Zend-Avesta, t. II, p. 521, note 112 ; p. 633, note 98. - Messina,
Il Sausyan.t, p. 164 SS. = J Magi, p. 43 s.
(4) Eznik, Il, 10, trad. Le Vaillant, p. 95 = Langlois, p. 381
= Schmid, trad. al!. p. 113. La suite montre qu'à la naissance de ces
trois fils d'Ormuzd (lire de Zoroastre) se rattachait l'idée d'une triple
résurrection,
VIE DE ZOROASTRE 53

une source, et près de la fin (du monde), de ce sperme doit


naître une vierge, et un enfant issu d'elle vaincra un grand
nombre des troupes d'Ahrmèn, et deux autres (enfants),
qui seront produits de la même manière, battront ses armées
et les extermineront >>.
On comprend aisément comment une pareille similitude
avec l'enseignement de l'Église put paraître significative
à ceux qui, s'attachant à retrouver chez les païens des con-
cordances avec la Révélation chrétienne, étaient plus frappés
par des ressemblances de détails que par la différence fon-
damentale des doctrines. Un écrit oriental, mis sous le nom
de Seth, nous l'avons vu (p. :J6), racontait comment les
Mages perses avaient attendu de génération en génération
dans une grotte du Mont de la Victoire le lever de l'étoile
révélatrice, et un auteur latin nous a transmis un sommaire
de son contenu (l.). Le corn pilateur Théodore bar-Kônaï (2)
nous a conservé la teneur même de la prophétie que Zoro-
astre aurait faite à ses fils, et la littérature syriaque y fait
de nombreuses allusions (3). Bien que le fond et même la forme
de ces morceaux aient été retouchés par un rédacteur chré-
tien, il subsiste des traits qui décèlent immédiatement l'ori-
gine mazdéenne du document mis en œuvre.
Tout d'abord, le texte dit expressément que l'enfant naî-
tra d'une vierge à la fin des temps, au moment de la disso-
lution de l'univers (') : ce trait montre que nous avons affaire
à une prédiction eschatologique relative à Saoshyafit. Puis,
celui qui apparaîtra est appelé <c un grand roi>>, mais n'est pas
un roi au sens spirituel : <c il fera périr par le glaive >> ceux qui
le négligent, il aélivrera les 11 captifs», c'est à dire ceux qu'a

(1) Fr. S 12.


(2) Fr. S 15.
(3) Fr. S t1 SS.
(4) Fr. S 15, p. 127.
54 VIE DE ZOROASTRE

enchaînés l'Esprit du Mal (1 ). Ce caractère guerrier du libéra-


teur qui surgira quand les siècles seront révolus, se retrouve
dans toutes les descriptions iraniennes de la fin du monde (2),
et il est nettement indiqué dans le passage d'Eznik repro-
duit plus haut (p. 53). De plus, selon l'auteur syrien, Zoroastre
annonce que ce sauveur sera « de sa race et de sa lignée >>,
ce qui est rigoureusement exact selon la croyance maz-
déenne, mais paraît presque blasphématoire sous la plume
d'un chrétien. Enfin les détails donnés ailleurs sur la grotte
d'une montagne où les Mages prient en attendant le signe
céleste qui leur a été prédit, s'accordent avec les données
de la légende avestique (3).
Aucun doute ne peut donc subsister sur le caractère de
l'écrit utilisé par les exégètes chrétiens : c'est une apoca-
lypse analogue à celle d'Hystaspe, où, comme dans le Bah-
man- Yasht ( 4), Zoroastre prédisait les guerres qui ravage-
ront l'univers à la fin des temps, jusqu'à ce qu'apparaisse
Saoshyafit, son fils, né d'une vierge. Grâce à un remaniement
chrétien de cette œuvre mazdéenne, le prophète perse de-
vint, aù même titre que ceux d'Israël, l'instrument dont
Dieu s'était servi pour annoncer aux hommes la venue du
Messie. Peut-être était-ce cet écrit christianisé qui circulait par-
mi les gnostiques sous le titre d' 'A,ioxaÂ.vtpiç Zweoau-reov ( 5).
La conception que se font de Zoroastre les auteurs chré-
tiens, est loin de lui être toujours aussi favorable. Il cesse
souvent de paraître un allié pour être traité en adversaire ;
car il était le législateur d'une religion étrangère, rivale du

(1) Ibid., fr. S 15, p. 128 s.


(2) Cf. infra, Hystaspe. fr. Syr. 15, p. 127 n. 4.
(3) Fr. S 11, notes 7 ~-
(4) Bahman- Yasht dans West, Pahlavi Texts, 1, p. 191 ss. ; cf.
in/ra, Hystaspe, p. 219 ss.
(5) Fr. 0 105. Cf. infra, Introd., p. 153 ss.
VIE DE ZOROASTRE 55

christianisme, et qui, sous les Sassanides, se fit persécutrice de


l'Église. Les réfutations des doctrines des Mages se multiplient
en Orient à partir de Théodore de Mopsueste (1) et elles ne mé-
nagent pas les invectives à Zoroastre, dont elles nous offrent
non des portraits, mais des caricatures (~). Déjà le roman
des Clémentines raconte comment Zoroastre-Nemrod, sous
le règne du Mal, c'est à dire d'Ahriman, voulut s'asrnrer par
des procédés magiques la protection de l'astre placé à l'horos-
cope et régissant le monde, et comment, irrité par ses mani-
gances, cet sstre fit descendre sur lui le feu du ciel, qui le
consuma (3). Désormais Zoroastre restera avant tout le créa-
teur de la magie (4 ), que condamnent à la fois les lois civi-
les et les canons de l'Église ; il sera censé n'ignorer aucun
des mystères d'une sorcellerie dont le propre est d'agir sur les
démons (5). A la connaissance de cet art diabolique, il join-
dra celle de l'astrologie, science mensongère, dont on le croit
devenu un des maîtres ou même l'inventeur à Babylone ( 6).
D'autre pnrt, les chronographes chrétiens reprennent la fable,
inventée d'après Ctésias (p. 8), .d'un Zoroastre, roi de Bactriane,
vaincu par Ninus, ou selon d'autres par Sémiramis (7), et
cette défaite fournit la preuve de la vanité de tous ses pres-
tiges (B). Un thaumaturge maléfique et un devin imposteur,
telle est l'image de Zoroastre que l'antiquité chrétienne a
léguée au moyen âge latin.

(1) Théodore Mops., fr. D 1,1 (p. 87 ss.)


(2) Cf. fr. S 3-6, 8-9. Eznik, cité t. 11 p. 8\1 s.
(3) Ps.-Clément, fr. B 4:-i.
(4) Cf. infra Introtl., p. 146, sur les livres de magic.
(5) Pseudo-Méliton, fr. S 1.
(6) Cf. supra, p. 36.
(7) Fr. B 33 ss.
(8) Fr. B 34 ss.
Ir. DOCTRINES DE ZOROASTnE

A côté d'indications sur la vie de Zoroastre, les fragments


que nous avons recueillis contiennent l'exposé succinct de
certaines doctrines attribuées à ce personnage légendaire.
Nous ne pouvons nous dispenser d'en signaler quelques
traits essentiels. Nous ne prétendons pas entreprendre ici
un examen critique de tous les renseignements que les au-
teurs grecs et latins nous fournissent sur les croyances des
Mages. Cette étude d'ensemble, qui d'ailleurs a déjà été
tentée par d'autres non sans profit (1), dépasserait le cadre
de notre travail : elle exigerait, pour être faite scientifique-
ment, une comparaison constante avec l'Avesta et la tra-
dition pehlvie; l'épineuse question du caractère primitif du
mazdéisme et de son développement postérieur devrait y
être traitée, et les résultats de telles recherches resteraient
en bien des cas pleins d'incertitudes. A ne considérer que
les témoignages grecs, il suffit de lire la copieuse énumé-
ration que fait Diogène Laërce ( 2) des auteurs qui ont écrit
sur les Mages, pour constater que presque tous les ouvra-
ges consacrés à leur religion ont péri. Les données sommaires
que nous offrent les auteurs de l'époque impériale sont des

(1) Rapp, dans Zeitschr. der Deutsch. Morg. Ges., XIX, pp. 1-89,
XX, pp. 49-100; Carl Clemen, Die gr. und lat. Nachrichten über die
persische Religion, Giessen, 1920. Cf. Benvéniste, The Persian reli-
gion according to the chie/ Greek lexis, Paris, 1929.
(2) Diogène. fr. B la et D 2.
DOCTRINES DE ZOROASTRE 57

renseignements de deuxième ou de troisième main, dont


actuellement il est presque toujours impossible de reconsti-
tuer la filiation jusqu'à leur source première. D'ailleurs,
il est infiniment probable qu'aucune partie de la littéra-
ture sacrée des mazdéens n'a été traduite en grec avant Ale-
xandre (1) et d'autre part, les écrits pseudo-zoroastriens dont
nous avons recueilli les débris, ne peuvent, on le verra, être
antérieurs au me siècle. On est donc en droit d'affirmer que les
plus anciennes informations obtenues par les historiens helléni-
ques sur la religion de leurs puissants voisins et répétées indé-
finiment par leurs successeurs (2), remontent à des commu-
nications orales, avec toutes les chances d'erreur que de
pareils rapports comportent. Parfois cc sont des Grecs ayant
séjourné dans l'Iran, tels Ctésias ou Eudoxe de Cnide (3), qui se
sont instruits des doctrines et des rites du clergé indigène;
parfois ce sont des t\fages venus en Grèce qui ont révélé
leur discipline secrète à des auditeurs avides de savoir, comme
ceux qui, ayant accompagné· Xerxès dans son expédition,
instruisirent, dit-on, Démocrite et Prolagoras ( 4).
Une bonne partie des indications qui nous sont parve-
nues sur les doctrines des Mages ou de Zoroastre, provien-
nent sans doute des<< Maguséens >> d'Asie Mineure, avec qui les
Grecs ont été en contact durant des siècles, que Strabon put
encore observer en Cappadoce ( 5) et Pausanias en Lydie ( 6), et
dont les colonies n'avaient pas disparu à l'époque de saint

(1) Cf. supra p. 31. Sur la traduction de l'Avesta prétendftment


exécutée sur l'ordre du conquérant, cf. infra p. 88 et L. II, p. 1:38.
(2) Ainsi, Hérodote a servi de source à Slraho!1, XV, 3, 13, p.732C,
et peut-être aussi à Diogène Laërce (fr. D 2, n. 4).
(3) Supra p. 8 cl p. 11 ; Dirls, Vorsokratiker 116, p. 255 (fr. A, 2).
(4) Cf. Ostanès, Introduction, p. 1G7 s.
(5) Strabon, XV, 3, 15 : Taiha µèv ovv fJµEiç twecfaaµev,
(6) Pausanias, V, 27, 5 : J(at aHo iv At16t,;i Oeaadµevoç ol6a.
58 DOCTRINES DE ZOROASTRE

Basile (1). Mai.i les communautés de Mages dispersées sur


un territoire immense, depuis les confins orientaux de l'Iran
jusqu'à la Méditerranée, étaient loin d'avoir ,une foi parfai-
tement uniforme et nettement formulée. Le conformisme dog-
matique que le clergé officiel sassanide établit, ou du moins
voulut établir, n'existait pas avant lui. Il est fort impro-
bable qu'à l'époque ancienne toutes les branches de la caste
sacerdotale fussent composées de véritables sectateurs de
Zoroastre. On voit ainsi qu'à l'origine des relations que les
compilateurs postérieurs ont reproduites et combinées, se
trouve déjà une diversité de croyances coexistantes.
Les Grecs se sont rendu compte de ces divergences d'opi-
nion, et ils les signalent parfois (2), comme Strabon (3) le
fait pareillement pour les spéculations des (( Chaldéens >> de
Babylonie, intimement liées avec celles des Mages. C'est ainsi
que Plutarque, dans son De Jside ('), venant à parler de la
doctrine dualiste, nous dit : (( Certains admettent l'existence
de deux dieux antagonistes, créateurs l'un des biens, l'au-
tre des maux ; d'autres, tel Zoroastre, donnent au bon princi-
pe le nom de dieu et au mauvais, celui de démon ». Ce texte
précieux paraît bien opposer l'opinion de certains Mages
à celle des zoroastriens. La signification de la distinction
qu'il établit, apparaîtra clairement si l'on se rappelle que,
dans le De Jside même et dans d'autres écrits, Plutarque,
malgré certaines variations de doctrine (6), a toujours con-

(1) Basile, Ep. 258 ; cf. M. M. M., t. 1, p. 10, note 3.


(2) Eudème de Rhodes dans Damascius, 125 bis [cf. infra, p. 5U, 11.
1]. Eznik note encore à propos des Mages d'Arménie: « Comme leurs
doctrines ne sont pas écrites, tantôt ils disent une chose et se trom-
pent, et tantôt ils en disent une autre et ils trompent les ignorants•>
(Réful. des sectes, § 9, p. 381, trad. Langlois; p. 95, trad. Le Vail-
lant).
(3) Strab., XVI, 1, 6, p. 739 c.
(4) Plut., fr. D 4; cf. De latenter vivendo, 6, p. 1130 A: n·zn Oeoç,
BÏTB lialµwv. Cf. t. 11, p. 73, n. 3.
(5) Realenc., Suppl. III, s.v. • Daimon •, p. 301 ss.
DOCTRINES DE ZOROASTRE 59

sidéré - à l'exemple de Platon - les démons comme des


êtres intermédiaires entre les dieux et les hommes, supé-
rieurs en puissance à ceux-ci, mais inférieurs aux premiers.
Il affirme donc dans le passage cité que, selon Zoroastre,
l'Esprit du Mal n'est point l'égal de celui du Bien (1). C'est
là, en effet, la doctrine du mazdéisme orthodoxe, qui élè-
ve Ahoura-Mazda au dessus de toutes les autres puissances
célestes ou infernales (2). Par contre, selon Plutarque, d'au-
tres Mages regardaient le Bien et le Mal comme des dieux
l'un et l'autre, c'est à dire qu'ils en faisaient des égaux. Et
cette équivalence est confirmée par de nombreux témoi-
gnages. Si nous examinons les textes qui parlent d' Ahriman,
nous verrons que celui;ci est à plusieurs reprises qualifié de
Oe&ç, un nom que jamais les Grecs ne donnent à leurs dé-
mons. Et comme ce dieu habite les sombres profondeurs de
la terre, on l'assimile à Hadès (3 ). En outre, on a découvert
dans les temples de Mithra plusieurs dédicaces deo Arima-
nio ( 4). Non seulement l'Esprit du Mal mais tous les démons

(1) De même, selon Eudème de Rhodes (fr. D 2, n. 15), certains


Mages faisaient procéder du Premier Principe 8eov dya8ov "'ai
dalµova "'a"'dv. Plut., Alex., 30: ·o 1l:OV1J(!OÇ dalµwv Ilee11wv.
(2) Même le zervanisme ne met pas les deux divinités opposées sur
le même rang. Ormuzd détient le pouvoir suprême, Ahriman exer-
çant pendant 9000 ans une sorte de vice-royauté, que lui a concédée
Zervân. Cf. Nyberg, Journal Asiatique, CCXIX, 1931, p. 76 s.
(3) Hérodote, VII, 114: 'O tlncl yfiv 8eoç.- Porphyre, De Abslin.,
II, 42: IIeoet1Twt1a (daiµr:vwv) t5vvaµiç 8eù; elvai µéytt1Toç.- Ahriman
= Hadès: Hésychius et Etymo/. Magnum, s. v. 'Aeeiµdv-,,ç; Plu-
tarque, De Iside 46 [fr. D 4, I. 12]; De superst., 13, p. 171 D.- Quand
Aristote disait (Diogène, fr. D 2) : ..dvo elvai dexdç, dya8ov 8alµova
ieal "'a,eov 8a{µova · ,eal T<[) µèv IJvoµa elvai Zevç ,eal '!Jeoµdt1d'JÇ, T<[)
dè 9 Àt81/ç ieal 'Aeelµavioç, il prenait dalµwv au vieux sens grec de
numen; cf. Hippolyte, I, 2 (fr. D 1): ..dvo 8a{µovaç elvai, Tclv µèv
oi}edviov, Tclv dè x8oviov. L'équivalence des deux principes est ici
reconnue comme par les Mages de Plutarque; cf. Strabon, XI, 512
C; XV, 733 C: '!Jµavoç 8alµwv Ilee11iieoç.
(4) C.I.L., VI, 47 (à Rome); III, 3414, 3415 (à Aquincum).
DOCTHINES l>E ZOHOASTHE

pervers qui lui sont soumis sont appelés dieux : Hésychius


définit les dévas xaxol Oeo{ (1); Porphyre, dans un passage
qui s'inspire du dualisme perse, dit que ces démons << veu-
lent être dieux » ({JovJ,mrrai elvai (Jeof) (2), et l'on inventa
pour eux l'appellation d'àvdOeoi, Ahriman étant l'anti-
theus par excellence (3).
Mais si Ahriman et toute sa séquelle sont des dieux, on
doit leur faire des offrandes, de façon à les apaiser et à dé-
tourner de soi les effets de leur malveillance ( 4). Et, en effet,
Hérodote déjà nous raconte comment Amastris, la femme de
Xerxès, à qui sa vieillesse faisait craindre une fin prochai-
ne, fit enterrer vivants quatorze enfants nobles dans la
pensée que le dieu du monde souterrain agréerait leur mort
au lieu de la sienne (5 ). Clément d'Alexandrie affirme que
les Mages rendaient un culte << aux anges et aux démons>>,
c'est à dire aux yazalas et aux dévas ( 6). Plutarque décrit
le sacrifice d'un loup qu'on immolait à !'Esprit du Mal pour
empêcher celui-ci de nuire (7) et, dans les mystères de

(1) Hrsychius, s.11 . .devaç : TOÙÇ ;ea;eoù; (ms. <lxd;eovç) Owùç Mayot.
Cf. Augnslin, Gill. Dei, IX, 1 : <• Illi qui dl•os quosdam honos, quos-
dam malos esse dixcrunt, dacmones quoque appellavcrunt nomine
deorum, quamquam et deos, sed rarius, nomine daemonum •> (cf.
p. ;>!I, note 3). -· Sous l'influence du dualisme perse (mithriaque),
on voit s'introduire dans les inscriptions latines des dii iniqui ou dii
ne/andi ; cf. Religions Orientales 4, p. 279, note 50.
(2) Porphyre, De Abstin., II, 42 (= Ostanès, fr. 9, p. 281, 11. 1).
(3) Relig. Orientales 4, p. 278, n. 49; Ostanès, fr. 9, p. 281, n. t.
(4) Plutarque l. c. [fr. D. 4, p. 71. 10] parle de sacrifices ànore6-
nata ;eal <1xvOewmf.. - Cf. Augustin, Civ. Dei, VIII, 13 : << Non-
nu1li putant deos malos sacris placandos esse, ne Jaedant, bonos au-
tem, ut adiuvent, invoeandos... Labeo numina mala victimis cruen-
tis atque huiusmodi supplicationibus placari existimat >>.
(5) Hérodote, VII, 114. Cf. Plutarque, De Supers(., 13, p. 171 D.
(6) Clément d' Alex., St rom., Ill, 6, 48 (p. 218, 17 Stahlin) : Ma-
yot J.ai-eevovCTtV àyyiÂotç ;eai /JalµoCTtV. Cf. Ost. fr. 9, p. 282 n. 3.
(7) Plut., De Iside, fr. D 4 et notes. Cf. infra, p. 146.
DOCTRINES DE ZOROASTRE 61

Mithra, on a retrouvé les restes d'animaux sauvages im-


molés ainsi aux puissances des ténèbres (1).
Or, de pareils sacrifices sont absolument contraires à la
doctrine du mazdéisme orthodoxe, qui interdit rigoureuse-
ment toute offrande aux dévas et dont les prières s'adressent
exclusivement aux dieux qu'a créés Ormuzd ( 2). Le fidèle doit
éviter tout contact avec les esprits impurs, qu'attireraient les
immolations de victimes et les incantations : il aurait à crain-
dre que ce culte rendu à l'Esprit du Mal et à ses démons n'ac-
croisse le pouvoir qu'ils exercent sur les créatures (3). Mais,
de même que le nom de Ow{ donné à ces démons leur recon-
naît une divinité que leur dénie la vraie foi, de même les pra-
tiques des Mages, ou du moins de certains Mages qu'ont connus
les Grecs, s'écartent du rituel avestique. Comme les Hellè-
nes, ces Mages croyaient à l'existence de dieux habitant les
pr(?fondeurs de la terre : dans ce royaume souterrain, siège
un Hadès iranien, entouré de déités inférieures, et comme les
Hellènes aussi (4), ces Mages sacrifiaient aux (Jeol, ua-cax06-
vtot selon des rites différents de ceux qu'on observait pour
les puissances du ciel. Ce ne sera pas trop s'avancer que de
considérer une telle religion comme la forme primitive du
dualisme mazdéen qu'a transformé et épuré la réforme zoro-
astrienne. Le culte apotropaïque rendu aux puissances du
Mal pour se protéger contre elles, explique le développement
qu'a pris chez les Mages l'art qui leur doit son nom, la

(1) AJ.M.M., I, p. 69, n. 3; à compléter par Comptes rendus


Acad. Jnscr., 1914, p. 598 s.
(2) Vendidad, Farg., VII, 79 (194); Yasht, V, 94-95; cf. Darme-
steter, Z.-A., t. II, p. 114, n.95.
(3) Dinkart, VIII, 43, 36 (West, Pahl. Texls, IV, p. 151): cf. Pcr-
phyre 1. c. § 42, (p. 281, 1. G ss.).
(4) Stcn~rl, Griech. J.:.ultusalterlümer3, Hl20, p. 124 ss. Cf. encore
Psellus (d'après Proclus), Iliel 8vnxijç, Calai. man. alchim., t. VI,
p. 157.
62 DOCTRINES DE ZOROASTRE

magie (1), et les condamnations mêmes que formulent les


livres sacrés à l'égard de telles pratiques, montrent combien
nombreux étaient ceux qui persistaient à s'y adonner. Dans
le silence de la nuit, ils ne craignaient pas de gagner les lieux
déserts afin d'obtenir puissance et richl'ssc des <U·mons qui
les hantaient (2).

* **
Le manque d'uniformité dogmatique dont nous parlions
plus haut, se manifeste surtout dans les opinions divergentes
qui sont prêtées aux Mages conccrnanl la nature du Dieu
suprême. Si la majorité des auteurs est d'accord avec la
théologie avestique pour placer à l'origine des choses deux
principes, celui du Bien et celui du Mal, un écrivain ancien et
considérable, Eudème de Rhodes, le disciple d'Aristote (3),
affirme que les Mages appellent le Dieu unique et intelligi-
ble les uns Espace ( T6no1•) (4), les autres Temps, et qu'ils

(1) Nous reviendrons sur cc point à propos des livres de magie


attribués à Zoroastre (fr. 0 103 ; voir infra, p. 143 ss.).
(2) Cf. Dinkart, VII, 4, 48 (West, J>ahl. Texls, \', p. GO ss.)
(3) Fr. D 2 (p. GU, n. 15).
(4) L'exactitude de l'indication fournie par Eudème paraîtra cer-
taine, si on la rapproche des versets de ]'Avesta ( Yasna, 72, 10;
\'endidad, 19, 13 et 1G; Siroza, 1, 21, Il, 21) où Thwâsha, c'est-à-dire
l'Espace (non le Ciel, comme traduisait Darmesteter, Il, p. 263,
p. 310, n. 45 ; p. 315, n. 84, qui J'l'l'onnaissait le To:noç dans Gâtva
Hvadhâta, t. II, 271, n. 98; Ill, p. LXIX, n. 3; cf. Gray, Foun-
dations of the lranian religion, 192G, p. 162) est invoqué à côté de
Zervan. Mais les livres sacrés du mazdéisme ne nous revèlent pas
quelle était la théologie des Mages qui faisaient de Thwâsha le Pre-
mier Principe. Les spéculations de Bardcsane, qui, à plus d'un titre,
est l'héritier des Maguséens, peuvent nous aider à comprendre leur
conception. Bardesane plaçait Dieu dans l'Espace (athrd = To:noç)
ou plutôt il faisait de l'Espace le support de la divinité et paraissait
lui subordonner celle-ci. Éphrem lui reproche par suite d'accorder à
l'Espace des louanges qui ne conviennent qu'à Dieu (Ephraims re-
futations of Mani, Marcion and Bardaisan, ed. Mitchell, I, p. 133 ss.,
DO~TRINES DE ZOROASTRE 63

en font dériver Je dieu Bon et le démon Mauvais. ou avant


ceux-ci, selon quelques uns, la Lumière et les Ténèbres. Phi-
lon de Byblos par contre et d'autres auteurs (1) par'ent
d'un Dieu éternel, doué de multiples qualités, créateur de
tous les biens, sans lui opposer d'Esprit du Mal. L'impression
qui se dégage de pareilles variations sur un article si im-
portant, c'est que le rnagisme ancien formait un ensemble de
traditions et de rites plutôt qu'un corps de doctrines, et que
ses prêtres, exécuteurs scrupuleux d'une liturgie traditionnel-
le et observateurs rigoureux de leur code moral et de nom-
breux tabous, avaient une grande liberté théologique et dis-
sertaient sans contrainte sur la nature de l'Être suprême.
De ces doctrines, la plus puissante fut celle dont Eudème de
Rhodes le premier nous signale l'existence -- ce qui lui garan-
tit une antiquité relativement reculée (2 ) - celle qui supposait
à l'origine des choses le Temps infini, Zervan Akarana. Ce
<< zervanisme » a récemment été l'objet d'études approfondies

de la part des iranisants, qui ont réuni et interprété les


textes mazdéens ou non mazdéens qui le concernent (3) et

XCVI). Cf. Schaeclrr, Urform des .\fanichrïismus, p. :iO, et Zeilschr.


für Kirchengesch., LI, 19;12, p. 50.
(1) Fr. 0 11 el notes; cf. L. 11, p. ~74, n. 7 el infra, l' Appendice.
(2) Sur l'existence suppos~e par M. Alfaric d'un poème grec du
v1° siècle où Zoroastre aurait exposé la doctrine zcrvaniste, cf. infra,
p. 86, n. 2. -- Toutefois, il n'est nullement exclu que le Xe6voç donl
les Orphiques et ensuite Phérécyde placent l'intervention au début
de leurs cosmogonies, soit le Zcrvan akarana du mazdéisme, dont
la connaissance aurait pu parvenir jusqu'à eux.
(3) Reitzcnstein-Schacder, Studien zum antiken Synkretismus
aus Iran und Griechenland (Studien der Bibl. Warburg), 1926 ; Schae-
der, Urform und Fortbildung des manichtiischen Systems (Bibl. War-
burg, Vortrage, 1924-1925), 1927, pp. 135-157; A. Christensen,
Éludes sur le zoroastrisme (Danske Vidensk. Selskab, XV, 2), 1928,
pp. 45-59, et A-t-il existé une religion zurvanile (Le Monde Oriental,
XXV, 1931, pp. 29-34); Benvéniste, The Persian religion, Paris
1929, pp. 69-119, et Un rite zervanite chez Plutarque (Journal Asia-
tique, CCXV, 1929, pp. 287-296); Nyberg, Cosmogonie el cosmologie
64 DOCTRINES DE ZOROASTRE

cherché ses relations avec les spéculations religieuses des


Grecs sur I'Alwv (1). Sans reprendre dans son ensemble une
question très vaste et encore partiellement obscure, nous
voudrions insister ici sur un point essentiel pour nous, parce
qu'il nous aidera à comprendre le caractère de la littérature
pseudo-zoroastrienne des Grecs.
Il ne nous paraît pas douteux que l'idée de faire du Temps
le dieu suprême du panthéon et le principe créateur n'a
pu naître que chez un clergé d'astronomes et qu'elle est
originaire de Babylonie (2). La découverte capitale des Chal-
déens est celle de la constance immuable des révolutions sidé-
rales, et ils conclurent de cette constance à leur perpétuité,
la vie éternelle du monde étant conçue comme formée d'une
série de cycles, exactement semblables, de « grandes années >>.
Comme tous les phénomènes de l'univers, selon la croyance de

mazdéennes (Journal Asiatique, CCXIX, 1!.l31, pp. 36-134, 1!.l3-2-14).


- - Quand ces pages étaient déjà composées, nous avons reçu L'Iran
sous les Sassanides de M. Chrislensen, où cc savant, après avoir in-
sisté sur le fait que le zervanisme a été « la fom1e ordinaire du maz-
déisme sassanide " (p. 14:.l), exprime l'opinion qu'après la chute de
J"empire perse, on procéda à une rcvision de toute la littérature sacrée,
« on amputa l"idée de Zurvàn de toute la mylhologie puérile qui s·y
rattachait et fit du mazdéisme non zervanisle une orthodoxie nou-
velle"· Nous ne pouvons qu'indiquer ici celle hypolhèse hardie d'u-
ne réforme profonde, mais turdive, dont la tradition des Parsis n'a
conservé aucun sou venir.
(1) Junker, Ueber Jranische Quellen der hellenistischen Aion-
Vorstellung (Bibl. Warburg, Vortriige, 1921-1!)22). 1923, pp. 125-178;
cf. nos Religions Orientales~ p. 277, n. 46, et Nock, Mandulis (Har-
vard Theolog. Review, XXVII, 1934), p. 53 ss.
(2) Nous avons défendu cette opinion M.M.M., t. 1, p. 19; Rev.
hist. et litt. relig., VIII, 1922, p.10 ss. ; Relig. Orient.•, p.277, note 4.
- Les commentateurs platoniciens des A&y,a XaÂdai"xa assurent
que ol IJeoveyol -ràv xeovov iiµv~"aaw wç 1Je6v (Kroll, De orac. Chald.,
p. 46) et Simplicius (In Arist. Phys., p. 785, 9 Diels) parle de xeo-
voç o WÇ IJeàç v:ri:6 -re XaÂdalwv "al Tijç clÂÂfJÇ leeâç dyia-relaç nµf]-
IJe{ç. Mais ces Oracles, produit d'un syncrétisme tardif, ne peuvent
guère être invoqués eu faveur de l'origine babylonienne du zerva-
nisme.
DOCTRINES DE ZOROASTRE 65

ces prêtres, dépendaient du cours des astres, le Temps, qui


déterminait la durée des révolutions célestes, fut nécessaire-
ment regardé comme la plus puissante des divinités et l'au-
teur de toutes choses. Peut-être les Iraniens, comme les Hin-
dous, avaient-ils, avant d'entrer en contact avec les Chaldéens,
regardé déjà le Temps comme un dieu. Quelques rares passa-
ges semblent prouver l'antiquité de ce culte, mais pour le
mazdéisme orthodoxe, le Temps est une des créatures d'Ahou-
ra-Mazda (1) et l'idée de d'élever cette abstraction au rang
d'un Premier Principe, d'où tout est issu, n'est ni aryenne, ni
perse, mais chaldéenne. Et, si nous regardons de près les
textes où il est question du zervanisme, nous en trouverons
une preuve frappante, car nous constaterons qu'il a tou-
jours, au cours de son histoire, été lié au fatalisme astrolo-
gique, qui est étranger au vrai mazdéisme.
Tout d'abord, écartons un témoignage qui ne nous pa-
raît pas pouvoir être retenu. M. Benvéniste, à qui nous
devons tant de remarques précieuses sur les auteurs grecs
qui ont traité du culte perse, a cru pouvoir rattacher au
zervanisme l'exposé que fait de la religion des Mages Plu-
tarque dans le De Iside ( 2). On a déjà montré les difficultés
qu'offre cette hypothèse du point de vue iranien (3). Elle n'en
présente pas moins du point de vue hellénique. On peut

(1) Cf. p. ex. Zad-Sparam, I, 22 s. (West, Pahl. Texls, I, p. 159).


La nouvelle inscription de Xerxès, découverte par M. Herzfeld à
Persépolis, met fortement en relief la primauté d' Ahoura-Mazda,
créateur du monde et de l'homme: « Ein grosser Gott ist Ahura-
Mazda, der die Erde hier schuf, der dem Menschen das Wohlsein
schuf, der den Xerxes zum Këinig machte *· Cf. le conunentaire de
Schaeder, Sitzungsberichle Akad. Berlin, 1935, p. 505.
(2) Benvéniste, l. c. (supra p. 63, n. 3).
(3) Christensen, Le monde oriental, l. c. ; M. Nyberg ( l. c., pp.
223, 234) regarde la théologie du De Jside comme confonne à celle
du Boundahish et par conséquent proprement mazdéenne.-- M. Ben-
véniste a répondu à ses critiques dans Le monde oriental, i.e., p.260 s.
66 DocTnINES nE ZOROASTR~

hardiment affirmer que, si le sage de Chéronée avait connu


une doctrine théologique professée par les Mages et faisant
du Temps infini la générateur de toutes choses, son esprit
philosophique se fût emparé de cette conception originale
et l'aurait mise en relief. Au contraire, les Perses sont tou-
jours pour lui les représentants typiques d'un dualisme qui
reconnaît comme premiers principes, coexistant de toute
éternité, la lumière et les tenèbres, desquels étaient nés
Ormuzd et Ahriman (1).
Plutarque est Join d'être seul à nous affirmer que telJe est
leur doctrine. Il est très remarquable que, depuis Eudème de
Rhodes, dont nous citions le témoignage, jusqu'à la fin du ive
siècle de notre ère, aucun auteur grec ou latin, exposant la
religion des Mages, ne nous dise que Zervan était Je père des
deux Esprits antagonistes. Ce silence général n'est pas le fait
d'un simple hasard. Les écrivains perdus de l'époque alexan-
drine, auxquels remontent les données que résument les éru-
dits de l'Empire, comme Diogène Laërce (p. 78), ont pu con-
naître exactement la théologie des Mages de l'Iran, alors sou-
mis aux Séleucides. Certainement, ils ont sua que le zervanisme
était la doctrine d'une minorité dissidente, non celle des
véritables sectateurs de Zoroastre, et s'ils en firent men-
tion, ce dut être accessoirement. C'est pourquoi cette hérésie
n'a point trouvé place dans les brèves indications, datant de
la période romaine, qui nous sont parvenues sur la religion
des anciens Perses.
Toutefois le zervanisme n'avait pas disparu, et les mystères
de Mithra nous apprennent dans quelle contrée il subsistait.
Au sommet de la hiérarchie divine et à l'origine des êtres, ces
mystères plaçaient le Temps divinisé, qu'on identifiait parfois
avec le Ciel, dont il règle le mouvement (2). C'est pourquoi,

(1) Plutarque D 4 (p. 71, I. 20). Cf. Hippolyte (Aristoxène), fr. D 1.


(2) Mon. myst. de Mithra, 1, p. 85 ss. Pour les Iraniens aussi, le
DOCTRINES DE ZOHOASTHE 67

dans l'hymne mithriaque que lisait Dion Chrysostome, le char


des éléments était conduit par une puissance éternelle,
gouvernant le monde pendant des périodes infinies (1). Or,
nous savons que la doctrine de ces mystères persiques, ve-
nus <l'Asie Mineure chez les Romains, est l'héritière <le la
théologie des Maguséens, tout imbue elle-même d'astrologie
chaldéenne. La fréquence avec laquelle sont reproduites sur
les monuments mithriaques les images des signes du Zodiaque
et des Planètes suffirait à nous montrer quelle place ces di-
vinités astrales occupaient dans le culte. Un prêtre de Mithra
se dit studiosus astrologiae ; on en voit invoquer un second
comme Persidici Mithrae antistes Babylonie templi ( 2), et
d'autres indices encore nous montrent comment, dans le
système dogmatique de cette forme du mazdéisme, l'ado-
ration du Temps primordial et tout puissant se combinait
avec la croyance au déterminisme astral des Chaldéens.
Le roi Antiochus de Commagène (69-34), dans l'inscription
qui règle le culte des divinités gréco-mazdéennes de sa race (3),
enjoint que cette loi sacrée soit respectée par toutes les géné-

Temps n'est pas une entité abstraite ; c'est un être mythique, dont la
forme matérielle est le firmament étoilé, comme le note Nyberg,
i.e., p. 56, Cf. in/ra, p. 71. - De même les Pythagoriciens ont parfois
identifié xeovoç; avec la sphère céleste elle-même; cf. Zeller, Philos.
Gr., 18 , p. 545, note 3.
(1) Cf. infra, fr. 0 8 (p. 144, n. 4).
(2) C.l.L., V, 5893 cl VI, 511. L'idée d'un dieu éternel est pa-
reillement unie à des spéculations astrologiques chez, Ostanès, fr.
8, p. 274, n. 7.
, (3) Michel, Recueil, 735 = Jalabei't et Moutcrde, Inscr., l, l. 112 :
'leeàv voµov ôv 6iµiç àv6ewnwv yeveaïç anav.wv, ov; àv Xeavoç
iineieoç elç «5ia«5ov)v xweaç TQVTf/Ç l«5{q. {3lou µoleq. "a-raa1:~a11, 'l:f/-
(;!ÛV aavÀov. M. Schaeder (op. cil., p. 140) a identifié le Xeavoç
aneieoç au Zervan akarana, et nous croyons qu'il a raison, le Temps
étant ici personnifié, bien que, dans un autre passage de la même
inscription (l. 40), dnueoç aiwv soit employé dans le sens très at-
ténué d'une durée indéterminée de l'avenir, d'une pérennité future.
Cf. la note du P. Jalabert, L.l., et Philon, Leg. ad Gaium, § 85 (t.
VI, p. 171, 14 C.-W.). - Cf. Lactantius infra, Appendice.
68 DOCTRINES DE ZOROASTRE

rations des hommes « que le Temps Infini destinera à la suc-


cession de ce pays selon le sort de la vie de chacun ». Ici
aussi la mention du Temps, de qui dépend l'avenir, éveille
immédiatement dans l'esprit du rédacteur de l'inscription
l'idée d'un destin qui gouverne la vie des individus.
C'est dans la même région, quatre siècles plus tard, que vi-
vait le premier des écrivains grecs qui nomment Zervan.
Basile de Césarée (t 379), consulté sur les croyances des
Maguséens qui, venus, dit-il, de Babylonie, étaient répandus
dans toute la Cappadoce, note qu'ils regardaient Zervan
comme l'auteur de leur race. Erreur, mais erreur explicable,
puisque ce dieu était le générateur de toutes choses (1).
Un évêque d'un diocèse voisin, Théodore de Mopsueste en
Cilicie (360-438), écrivait un peu plus tard contre ces Magu-
séens un livre aujourd'hui perdu, mais dont Photius nous a
conservé un résumé ( 2). Il y exposait « la doctrine abominable
des Perses que Zaradès a introduite, sur Zourouam, l'auteur
de toutes choses, qu'il appelle aussi la Fortune » ( Tvvi). Cette
brève citation suffit à établir, par la forme donnée au nom
de Zoroastre, que Théodore a connu le mazdéisme de Mages
sémitisés (3), et l'identüication de Zervan avec Tyché, con-
firmée par un traducteur de Théodore, Eznik, qui l'assimile
au Sort (baxt) (4), indique suffisamment que tout ce système
théologique était dominé par le fatalisme des Chaldéens.
Au long silence des textes grecs et latins, qui pendant
quatre siècles restent muets sur le zervanisme, s'oppose la
fréquence relative des mentions de Zurvân chez les auteurs sy-

(1) Basile, Epist. 258 (cf. t. II, p. 88, n. 2). L'expression dez'lyov
Toü yévovç rappelle celle d'àex'lï'ov navTcov employée par Théodore de
Mopsueste.
(2) Cf. fr. D 14.
(3) Sur la forme du nom Zaradès pour Zarad~t, cf. supra, p. 37.
(4) Cf. t. Il, p. 89 et note 2.
DOC TRINES DE ZOROASTRE 69

riaques et arméniens ( 1), c'est-à-dire chez ceux qui précisément


vivaient dans la région colonisée par les Maguséens soumis à
l'action de Babylone. Ces écrivains présentent sous une forme
dont certains traits sont peut-être destinés à ridiculiser
leurs adversaires, le mythe grossier de la naissance d'Ormuzd
et d'Ahriman: Zurvàn, sacrifiant pour obtenir un fils, doute
du succès de .cet acte rituel et de ce doute coupable est conçu
Ahriman, }.'.Esprit du mal, qui par un stratagème vient au
monde avant son frère jumeau, Ormuzd. Zurvàn est ainsi
contraint de lui abandonner le gouvernement du monde, mais
il limite à neuf mille ans la durée de son règne, qui reviendra
ensuite à Ormuzd.
Une autre conception, que nous connaissons exclusivement
par les auteurs syriaques ( 2), faisait de Zurvan un dieu
tétramorphe : Asoqar, Frasoqar, Zaroqar, Zurvan. Comme
l'a reconnu M. Schaeder, les trois premiers mots sont des
adjectifs ou épithètes (3), qui, déifiés, sont joints au dieu
lui-:même pour former une tétrade. Trois activités ou ma-
nifestations du Temps sont personnifiées et composent avec
lui l'Être suprême, quadruple et un ('1 ). Il n'est pas sur-

(1) Cf. fr. S 4 ss., et t. II, p. 89 ss.-- A noter que, dans les Actes
d'Adhourhormizd, le zervanisme se joint à une étrange doctrine fa~
taliste : celui qui est honoré dans ce monde, le sera aussi dans }'autres,
et celui qui est malheureux ici bas, le sera aussi dans le Paradis.
(2) Cf. textes syriaques, fr. S 4, 5, 6 (p. 104) et 7 (p. 108 n. 8).
(3) Schaeder, Urform, p. 140 ss. La signification des trois mots
asdqar, frasoqar, zar6qar he peut être établie avec certitude. Les
dernières interprétations proposées sont celle de M. Nyberg (op. cit.,
p. 47 SS., cf. p. 108 SS.), qui les traduitrpar << celui qui rend viril, qui
rend splendide, qui rend vieux t et y voit une allusion aux âges de
la vie, et celle de M. Herzfeld dans une communication au Congrès
des Orientalistes de Bruxelles. - Cf. fr. S 5, p. 103, n. 9.
(4) « Les Iraniens, dans leurs spéculations, se servent d'un procédé
d'addition bien curieux et qui est probablement dû à la confusion
d'une logique naïve. Étant donné un certain nombre de propriétés
ou de manifestations d'une seule chose, cette chose elle-même, envi-
70 DOCTRINES DE ZOROASTRE

prenant que de telles spéculations aient été ,reçues avec


faveur dans l'Orient sémitique, terre d'élection du gnosti-
cisme ; mais il est très remarquable que Mani, le grand
réformateur babylonien, les ait faites siennes, et ait mis
à la tête de la hiérarchie divine le << Père de Grandeur aux
quatre visages>> (o -re-re<meoawnoç na-riJe -rov µeyéOovç), qui a
pour hypostases la Lumière, la Puissance et la Sagesse. Les
textes iraniens traduisent son nom par Zervân, et il est
vraisemblable que Mani lui-même s'était servi de ce nom ira-
nien (1) dans le Shapourakân, le seul de ses livres qu'il com-
posa en persan. Certainement il ressort de l'emprunt de la
Tétrade suprême qu'il a connu en Babylonie le mazdéisme
sous sa forme zervaniste.
La conclusion à laquelle nous a conduits l'examen des
témoignages des auteurs chrétiens sur le zervanisme, reçoit
une confirmation éclatante de la littérature sacrée du maz-
déisme. On y trouve très peu d'allusions à cette doctrine
devenue hérétique (2) ; mais les passages où elle appar~ît
encore, offrent tous une particularité commune, celle d'ad-
mettre l'omnipotence du Destin.
M. Nyberg a publié et commenté le premier chapitre du

sagée comme totalité, vient s'ajouter au nombre de ses propriétés


ou manifestations " (Nyberg, p. 56).
(1) Comme l'admet Schaeder, Urform, p. 144, dont Christensen
op. cil., p. 48, n. 1, adopte l'opinion. Elle reçoit une confirmation
d'une pièce qui, si nous ne nous trompons, n'a pas encore été versée
au dossier de ce procès. Zurvân n'est pas seulement le nom donné au
dieu primitif dans les textes manichéens de l'Asie centrale (ouest-ira-
niens, soghdiens, ouigoures; cf. Reitzenstein - Schii.der, Studien, p.
276 ss. ; Chavannes et Pelliot, Traité manichéen retrouvé en Chine,
1912, p. 47 (543), mais aussi dans un livre purement mazdéen, le
Sikand GQmdntk Vizdr, XVI, 31 et 79 (Pahlavi Texts, III, p. 245 ss.
West), qul date du 1xe siècle. Cf. aussi les Actes d'Adhourhormizd,
fr. S 7, p. 111, n. 1.
(2) Elles ont été diligemment recueillies par M. Christensen, Il. cc .
DOCTRINES DE ZOROASTRE 71

Boundahish iranien (1). Il a montré par son analyse qu'il


s'y trouve une pièce interpolée d'un caractère nettement zer-
vaniste, car elle suppose incréé le Temps illimité et le regarde
comme supérieur à Ormuzd et à Ahriman. Or, des vers
qui célèbrent sa puissance, le représentent comme le Fatum
inexorable, auquel l'âme, où qu'elle aille, ne peut échapper.
Parmi les livres pehlvis qui nous sont parvenus, il en est
un « dont l'hétérodoxie a échappé, semble-t-il, aux zoroas-
triens pieux qui nous l'ont transmis 1> ( 2) : c'est le Ménokë-
khrat (Minokhired). Il contient un exposé du zervanisme à
peine atténué par la revision que le texte a subie. Ahoura-
Mazda reste le créateur du monde, mais il produit celui-ci
« avec la béné~iction » de Zurvân souverain (3), dont est
exaltée la puissance. Or, ce livre est aussi le seul de toute la
littérature pehlvie où le fatalisme astral est ouvertement
enseigné (4). Les événements sont soumis à une prédestina-
tion qui, à un moment détenniné, produit un effet inéluc-
table. Le Temps, comme dans les mystères de Mithra (p. 66),
a pour manifestation sensible le firmam~nt, maître des des-
tins. Tout le bien et le mal qui arrive à l'homme et aux autres
créatures est l' œuvre des douze signes du zodiaque et des
sept planètes ( 5). Ce chiffre de sept pour la série des pla-
nètes, qui comprend donc le soleil et la lune, suffirait à
révéler l'origine babylonienne de toutes ces conceptions.
Le Sikand-Gûmânîk-Vizâr, un traité, il est vrai, post-sassa-
nide, combat comme une hérésie la doctrine que ce monde et
tous ses phénomènes sont produits par l'évolution originelle

(1) Nyberg, Journàl Asiat., CCXIV, p. 215; CCXIX, p. 39 s.


(2) Christensen, Études, p. 55.
(3) Mênôkêkhrat, VIII, 8 (p. 32 West) ; cf. Nyberg, Journ. Asiat.,
CCXIV, p. 199.
(4) Le fatalisme de ce livre a été finement analysé par Nyberg,
Journ. Asiat., CCXIX, p. 51-68,
(5) MênôkêJùirat, VIU, 17.
72 DOCTRINES DE ZOROASTRE

du Temps Infini, et il associe étroitement à cette cosmologie


un déterminisme absolu, qui aboutit à la négation du bien
et du mal et de toute rétribution future (1).
Plus frappant encore peut-être dans sa concision est un
fragment du Dinkart, qui résume un Nask perdu del' Avesta (2).
Le septième fargard de ce Nask expliquait comment, d'après
Zoroastre, le démon Ares avait crié aux hommes : << Ormuzd
et Ahriman ont été créés dans le même sein >>, et comment le
second avait obtenu la préférence. C'est le mythe zervaniste
que nous connaissons (p. 69). Mais le Dinkart ajoute que
ceux qui reconnaissent Ahriman reçoivent l'ordre << de sacri-
fier des animaux aux démons des planètes. >> Tant, aux yeux
du polémiste orthodoxe, la théologie qui faisait du Temps
le premier générateur, était inséparable du culte des sept
astres, interprètes de la volonté du Destin, tel que le prati-
quait le paganisme sémitique (3).
De tout ce qui précède, nous pouvons, croyons-nous, tirer
une conclusion certaine. Une série de preuves établissent, avec
une concordance remarquable à travers de longs siècles, que
le zervanisme fut la doctrine des Mages qui avaient subi
l'influence des Chaldéens et adopté leur fatalisme astrologique,
et que, par suite, cette doctrine fut spécialement celle des
colonies de Maguséens disséminées à l'ouest de l'Iran en
Mésopotamie et en Asie Mineure. Ce résultat offre un heureux

(1) SilL GOm. Vizâr, ch. VI, 1-8 (Pahlavi Texts, III, p. 146 West).
Cf. Christensen, L'Iran sous les Sassanides, p. 431.
(2) Dinkart, IX, 30, 4 (t. IV, p. 242 West). Cf. Darmsteter, Avesta,
t. 1, p. 221, 3 (note au Yasna XXX, 3); Christensen, Le monde orien-
tal, XXV, 1931, p. 31.
(3) Cf. notamment les prières des Sabéens de Harrân aux planètes
publiées par Dozy et De Goeje, Nouveaux documents de la rel. des
Harraniens (Actes du Congrès orient. de Leyde, 1885, 2e partie.
p. 281 ss.). Cf. Gat. codd. astr., VIII, 2, p. 154 ss. et 172 ss. ; XII, p.
126 ss. - Culte des planètes à Héliopolis, cf. Journal of Roman stu-
dies, XXVIII, 1938 (compte-rendu de Ronzevalle, Héliopolitanus).
DOCTRINES DE ZOROASTRE 73

accord avec celui auquel nous conduira l'examen du contenu


des œuvres pseudo-zoroastriennes.
Les textes syriaques, qui sont les plus explicites à cet
égard, nous montrent que cette forme du mazdéisme, très
répandue en Mésopotamie, était loin d'avoir la pureté de
la doctrine avestique. L'on a noté la naïveté puérile ou
scabreuse de certains de ses traits, choisis, il est vrai, à des-
sein par les polémistes chrétiens, comme par exemple le
fait que les dieux y sont mariés et y ont des enfants (1 ).
« Les entités divines et les héros s'accouplent librement, se
métamorphosent en animaux, peuvent s'engloutir les uns
les autres ( 2) ». En un mot, toute une mythologie naturiste
que la religion orthodoxe a éliminée ou déguisée, restait
encore vivace parmi les Mages <les pays sémitiques.

***
Il y a une disparate singulière entre ces croyances attri-
buées ainsi aux Maguséens zervanistes, et ce que les plus
importants de nos témoignages s'accordent à nous ap-
prendre du mazdéisme. Qu'il s'agisse chez eux des Mages
en général ou de Zoroastre en particulier, nos auteurs se
rencontrent pour caractériser de la même manière le fond
doctrinal de leur religion: celle-ci n'admet pas, disent
nos textes, de dieux personnifiés, ni sexués, s'accouplant
comme des humains pour s'engendrcr les uns les autres (3) ;
pour elle, la vraie divinité, c'est celle des deux éléments, le

(1) Cf. infra, p. 9;), cc qui csl dit à propos du passagt• de Dion
Chrysostome sur le mariage de Zeus et d'Héra. Cf. aussi Eznik, II,
10, p. 381, trad. Langlois: Hormizd et sou fils Khorscd [le soleil]
mo 11rurent, (< puisque la race rie leurs <iieux· appartient à une caté-
gor.ie d' [êtres] mariés et mortels•>. •
(2) Benvéniste, Le monde oriental, XXXVI, 1931, p. 105.
(3) Cf. Fr. D 2, p. liï 11. 5, et déjà Hérodote, I, 131 s.
7.1 DOCTRINES DE ZOHOASTRE

Feu et l'Eau, sources impersonnelles de la lumière et des ténè-


bres, forces antagonistes, dont la lutte aboutit finalement au
triomphe de la pureté, de la clarté, de la vérité et de la jus-
tice: 't'cp {Jtxatcp 'l'o abixov no.Uµ,6v lan, comme s'exprime
déjà le Déjocès d'Hérodote, lorsqu'il va instaurer le règne
de la paix chez les Mages dans le royaume de Médie (1). Pour
une religion dont les conceptions sont si larges, c'est une aber-
ration, d'après nos auteurs, que de s'enfermer dans des murs
et de se prosterner devant des images, afin de se concilier
la faveur d'êtres tout puissants. Le fidèle vraiment pieux
n'a besoin que d'un seul temple, celui qui s'étend sous le
ciel (i-v vna{Oecp) : quand l'homme veut purifier et édifier
son âme, il lui suffit de considérer l'harmonieux rayonne-
ment de la lumière, sans cesse victorieuse dans sa lutte
avec l'obscurité: dualisme à la fois moral et physique où
les disciples de Pythagore furent heureux de voir la pensée
de leur maître s'annoncer déjà. Tels sont les enseignements
qui figurent - chez Diogène Laërce ( 2) - au début d'un
exposé des ·doctrine's et des pratiques des Mages auquel
nous pouvons revenir à présent, afin d'en saisir toute la
signification. Après avoir rappelé d'abord que ces Mages
condamnent le culte célébré devant des statues de dieux
anthropomorphes dans l'enceinte d'un sanctuaire, il déclare
que, sur la substance des êtres et la génération des dieux (3), ces
prêtres perses professent une doctrine définie. Pour eux,
ces dieux sont le Feu, la Terre et l'Eau - l'énumération est
analogue à celle d'Hérodote, mais il faut la compléter au
moyen de textes parallèles qui, parmi les éléments, met-

(1) Hérodote, 1, 96.


(2) Proem., 6 = fr. D 2.
(3)- La tradition manuscrite donne 71;eel TB o ti <1 l a ~ :ieal Oeci'Jv
yevfoewç, mais il faut peut-être corriger ovalaç en Ovalaç (t. II, p. 68,
n. 4).
DOCTRINES DE ZOROASTRE 75

tent au premier rang le feu et l'eau - ou la lumière et les


ténèbres - tout en attribuant la suprématie au Feu sou-
verain (1). Le compilateur - toujours bien informé - si-
gnale ensuite l'importance donnée à la Justice par les Mages
dans leurs discours. Puis, il rapporte la défense qu'ils font
de recourir au feu pour bn'der les corps dans les funérailles
(~vel Ocbn:etv), et enfin il mentionne la sainteté qu'ils
attribuent aux~ plus ince~I 11eux des mariages, ceux d'un
fils avec sa mère ou d'un père avec sa fille (2).
Dans la suite du texte dt· Diogène Laërce, dont nous cher-
chons à dégager l'essentiel, il se· peut que le compilateur
passe à une autre source d'informations. En effet, en rappor-
tant le privilège qu'ont les Mages d'assister à des apparitions
des dieux, il revient sur un sujet qu'il avait déjà effleuré,
lorsqu'il avait rapporté quïls prétendaient être les seuls à
se faire entendre par la divinité. Mais cette sorte de redite
nous vaut d'apprendre que, selon les Mages, l'air est rempli
d'images ( eMw,lwv), émanations qui s'introduisent, comme

(1) Hérodote, I, t:H : E>1fo,,111 (ils font des offrandes) oi 11Ucµ u: xai
11d.11vn xai yfl xai :TtV(!t xai àviµot(]t . TOVTQt(]t µiv Ovovu, µovvoiu,
dexfiliev etc. ; cf. Strabon, XV, 3, 13 : Tiµwui oi "ai "H).iov ... xai .!:û.11-
v11v xal 'ArpeootT11v (cf. Hérodote, l. l.) xai nve xai yijv xai àviµovç ,wi
iiowe ... (14) OtarpeeovT,,,; oi T<p nvel xai T<p vOaTt Ovovut ... (16) OTcp
o' âv Ovuwu, Oerp, :Tt(!WTC/J T0 nvei evxoVTat ; Dinon chez Clément
d'AJex., Prolreplr., 5, li (p. 49, 2:l Stiihlin) : evetv iv vnaUJecµ TOVTOUÇ o
LJdvwv Uye,, Oewv àycHµaTa µ6va Tel niie xai Tel vOw(! voµ{CoVTaç. Sur
celte hiérarchie des quatre déments, cf. fr. D 1 (p. 65 n. 5); Hippolyte,
Philo~ .. IV, 43, 3 (p. 65,9 Wendland) :llieua•. lrpauav Tov Oeov elvai rpw-
u:ivri1•, rp<Ï>ç iv die, uvvex6µevov, puis (p. 6ü, 9 ss.) l'auteur résume
une doctrine qui attribue le feu et l'air à l'hémisphère supérieur, celui
de la monade bienfaisante, tandis que l'eau ( aeeev) et la terre ( Oijlv)
forment T,; 1jp.,11rpate,ov xaTwrpeeiç B11Àvx6v u: xai _xaxonoi6v (à rap-
procher des doctrines prêtées à Pythagore-Zaratas, fr. D 1); fr.
Ostanès, A 13 : " <Juae vero (elementa) sunt radices, sunt aqua et ignis,
quae vero ex bis composita, terra et aer » ; ibid. fr. A 19, p. 349, n. 1.
Cf. M.M.M., I, p. 103 ss. - Sur l'identification du feu avec'zeus
et d'Héra avec l'air, cf. infra, p. 92, et t. Il, p. 151, n. 4.
(2) Fr. D 2, p. 68, l. 12 SS.
76 DOCTRINES DE ZOROASTRE

des exhalaisons, dans les yeux des <c clairvoyants • (1). Que l'on
rapproche cette formule de certains extraits 'parallèles de Dé-
mocrite, et l'on constatera aussitôt qu'il y a entre les deux
doctrines une étroite parenté (2), et cette parenté s'explique
sans peine. Un peu plus loin, en effet, au § 10 de la même sec-
tion, c'est d'un disciple notoire de Démocrite, l'Abdéritain
Hécatée, que provient une longue tirade sur la sagesse des
Égyptiens ( 3). Tout porte à croire que déjà lorsqu'il parle de
la clairvoyance des Mages, le compilateur doit son érudition
au même compatriote de Démocrite. Comment s'étonner, d'ail-
leurs, d'une pareille rencontre, vu l'attention particulière
prêtée aux doctrines de l'Orient par le philosophe qui fonda
la méthode expérimentale ( 4)? Si Démocrite fut plein d'égards
en principe pour les croyances des peuples étrangers, en re-

(1) Nous donnons à ce mot le sens qu'il a en anglais. Cf. l'étude


pénétrante de E. R. Dodds, Telepathy and Clairvoyance in Classical
antiquity (Essays presented to Gilbert Murray), 1935, p. 364 ss.
(:./.) Diogène Laërce, Proem., 7 : Démocr., Vorsokratiker, 68[55], A,
Ell'Jw).wv :nl~e1/ t:lva, TOY àiea, 78 : ME<1TOV -re elva, TOV àiea TOV-
xa-r' àn6eeoiav v:n;' àvatlvµid,nwç -rwv(-rwv eldwÀwv); = Ibid., A 77:
elaxeivoµtvwv -raiç otpeu, -rwv 'Eyxa-rapvuuovutla, -rà eldw).a dià
o~vdeexwv. TWV n6ewv elç -rà uwµa-ra, etc.

Cf. Démocrite, joint à Héraclide et à Empédocle dans les Placita


d'Aétius, IV, 9, 6 (p. 397 é<l. Diels). En ce qui concerne spécialement
Héraclide, les textes principaux sont cités chez Zeller, Philos. Gr.,
III', p. 1038, n. 3 et 4, et l'on doit tenir compte du fait qu'il soumit
à un examen critique la théorie de son devancier sur les apparitions
et visions dans son lleei eldw).wv neoç L17Jµ6xei-rov (Diog. Laërce, V,
87, etc. ; cf. Zeller l.l.). - Pour ce qui esl relatif' à Démocrite lui-mê-
me, cf. l'étude approfondie d'A. Delatte, Les conceptions de l'enthou-
siasme etc., Paris, 1934, p. 28 ss., et (sur les atomes des émana-
tion:;. ou àn6eeoiai spectrales) p. 43. - \Vindischmann (Zoroastr.
Studien, Berlin, 1863, p. 288) dit que les eldw).a dont parle notre
extrait de Diogène Laërce, sont vraisemblablement les Fravashis
~ zu materialistisch aufgefasst. & C'est peu probable.
(3) Cf. K. Reinhardt, H ekataios von Abdera und Demokrit, dans
Hermes, XLVII, 1912, spécialement p. 497 ss., et ci-dessqs p. 20 s.
(4) Cf. infra, Ostanès, Introduction, p. 167 s.
nor.tRTNES DE 7.0ROASTRF. 77
vanche ceux-ci, ainsi que leurs interprètes grecs, durent
s'intéresser à ses essais d'explication.
A un autre point de vue encore, notre texte mérite
d'être noté. Ailleurs, les ei«5wï.a qui hantent les airs passent
généralement pour une émanation des démons: ici, au
contraire, ce sont les dieux qui se servent de l'air pour se
manifester, et il semble qu'aux yeux de l'auteur qui nous
parle, il n'y ait pas deux sortes d'apparitions d'êtres surna-
turels. Nous avons donc des raisons d'admettre que, dans les
croyances dont cet auteur s'inspirait, restant. fidèle au dua-
lisme foncier dont nous venons de parler, on ait encore con-
sidéré comme des antagonistes égaux en puissance et se
révélant de la même manière à la fois les puissances divines
et celles de l'Esprit satanique soulevé contre elles.
Pour finir, le passage en question de Diogène Laërce
sur les Mages décrit le régime de vie qu'ils suivaient: d'a-
près notre auteur, ces sages condamnaient les parures et
l'emploi de l'or dans les ornements que l'on portait. Comme
les prêtres égyptiens et comme les célébrants du sacrifice
représenté sur une des fresques de Doura-Europos, les disci-
ples de Zoroastre se vêtaient de robes blanches (1) ; ils cou-
chaient sur la dure; ils vivaient d'herbes, de pain et de fro-
mage grossiers; en guise de bâton, ils avaient un roseau
avec lequel ils piquaient le fromage pour le porter à la bou-
che. Nous avons rencontré un exemple de cette·· dernière
pratique dans la légende de Zoroastre (2) et, à ce propos,
nous avons fait remarquer la possibilité d'une influence de

(1) Cf. Cumont, Fouilles de Doura-Europos, p. 50 et 62, où l'on


trouvera un ensemble de références prouvant que la couleur blanche
semblait être l'emblème de la pureté rituelle. Cf. Di:ilger, Antike und
Christentum, V, 1936, p. 68 ss. G. Radke, Die Bedeulung der weissen
und der schwarzen Farbe (Diss. Berlin), lcna, 1936, p. 39 ss.
(2) Fr. B 16 ; cf. supra, p. 25, n. 2.
78 DOCTRINES DE ZOROASTRE

l'Inde sur cette légende (1). Notre extrait prouve que tout
cela peut remonter assez haut.
On notera aussi que l'auteur suivi par Diogène ignore
l'idée d'un Temps divinisé. L'absence du dieu Chronos dans
notre extrait, peut difficilement s'expliquer par une simple
omission. Les éléments ne figureraient pas seuls dans cette
théologie, si, dans le culte dont il s'agit, la divinité suprême
avait été celle de l'Aiwv (2). Ce témoignage par son silence
sur un point particulier, nous confirme donc dans l'idée du
caractère hérétique du zervanisme ancien (p. 66).

*
**
Nous avons relevé en passant (p. 75) l'allusion faite par notre
fragment à l'admission de l'inceste par les Mages. Ce point exi-
ge quelque explication. Le mazdéisme a recommandé le Khë-
lük-das, c'est à dire le mariage entre proches parents, comme
le plus propre à conserver la pureté du sang dans les familles
- on ne se doutait pas que c'était un sûr moyen de la corrom-
pre - et, si !'Avesta n'a jamais sanctionné les unions incestueu-
ses, elles ont sans aucun doute été pratiquées souvent parmi les
sectateurs de Zoroastre (3). Les mariages entre frères et sœurs,

(1) Cf. l'introduction supra p. 2;>, note 2: p. 2ï.


(2) Il est vrai, dans l'extrait en question de Diogène Laërce, on
constate plus d'une omission ; par exemple, celle du cullc rendu au
Soleil, à la Lune, aux \'u1l~, à Zeus-Ouranos même, dont Héro-
dote (l. l.) avait parlé. Ce serait une erreur de croire que les histo-
riens du magisme prenaient tous, comme le fait Strabon (supra, p.
5ï), Hérodote pour guide, ou qu'ils s'inspiraient de lui. En réali-
té, certains lui reprochent, en ce qui concerne la religion des Per-
ses, d'avoir raconté des énormités (Fr. D 2, p. 68, 1. 12): KaTay,-
vwa,wvcnv 'H eolirfrov ol Tà m:ei J,f dywv yeri'/laneç etc.
(3) West, Pahlavi Texls, II, p. 389--130; Darme,lcte~. Zenrf-Avesla,
t. I, p. 126 ss. ; Christensen, L'Iran sous les Sassanides 1936, lp. 318
ss. - Cette question des unions incestueuses est traitée à plusieurs
reprises par les auteurs syriaques, qui s'élèvent contre elles : cf. Mar-
Abhâ, fr. S 3a, Jesubocht, fr. S 3 b, et Actes d'Adhourhormizd, fr.
S 7, p. 111.
nocTRINf:S Dl': ZOlWASTRB 79

et particulièrement ceux d'un frère avec une sœur consan-


guine, ont été fréquents chez les anciens Perses comme chez
les Parthes (1), et ils se retrouvent ailleurs, notamment chez
plusieurs peuples orientaux (2). Une raison économique, le
désir de conserver intact le patrimoine familial, a pu favori-
ser la diffusion de ce genre d'endogamie. Mais les mazdéens
ont admis jusqu'à l'intermariage · entre ascendants et des-
cendants (.3). Ahoura-Mazda lui-même en avait donné l'au-
guste exemple en s'unissant à sa fille Spefita-Armaiti, la
Terre (p. 95). C'est donc avec raison qu'on voit reprocher aux
Perses d'épouser leur mère ou leur fille chez les écrivains an-
ciens, qu'ils soient païens (4), juifs (5), ou chrétiens (6). Nous
connaissons des exemples bien attestés de ces singulières unions:
Artaxerxès II épousa successivement ses deux filles Ames-
tris et Atossa (7). Selon Ailien (8 ), Cyrus, fils de Darius Il, se
serait marié avec sa mère Parysatis. Sisimithrès, satrape de
Bactiane, avait eu deux fils de sa propre mère ( 9) et le roi

(1) Cumont, C. R. Acad. Inscr., 1924, p. 53 ss. : \Vesendonk, Archiv


f. Relig. wiss., XXX, 1933, p. 383 ss. Cf. infra, p. 95, n. 3.
(2) Korneman, Geschwisterehe im A ltertum, dans ,Uilleilungen
der Schlesischen Gese/lsch. für Volkskunde, XXIV, 1923, p. 17 ss. et
K lio, XIX, 1924, p. 355 s.
(3) Darmesteter, /. 1., p. 128 ; West, 1./. p. 394, 400.
(4) Xanthos, fr. 28, F.H.G., I, p. 43 ; Ctésias, fr. 30 ; Antisthène
chez Athénée, V, 63, p. 220 C ; Sotion, chez Diogène Lai.'rce, fr. D
2 ; Strabon, XV, :l, :w p. 735 C; Catulle, 90.
(5) Philon, De special. legibus, III, 13 (t. V, p. 153, 12 éd. Colrn-
Wendland) : MriTteaç ol iv TÉ,l.et II eeawv Tàç iavTwv èiyonai, "ai Tovç
tpvna; i" TOVTWII evyeveO'TCZTOVÇ voµ{t;ovO't "ai {Jaai).e{aç, WÇ Î.oyoç'
Tfjç µeyfoTrJÇ à~wvai.
(6) Bardesane chez Eusèbe, Prép. Evang., VI, 10, 16, et Palrol.
Syriaca, t. Il, p. 586 ; Tatien,· 28 (p. 29, 21 Schw.) ; Minuc. Félix
Oct., 31, 3 ; Grégoire de Nysse, De falo, p. 1698, Migne; Basile de
Césarée, Episl 258 , 4, etc. ; cf. Théodore de Mopsueste, fr. D 14 ;
Agathias II, 24 ; fr. B :il c; :il e ; rr. S 3 a; S 3 b ; S 4 note 5.
(7) Plutarque, Arlax. 23 et 27 = Héraclide de Cumes, F.H. G.,
t. Il, 97.
(8) Nat. anim., VI, 39.
(!l) Quinte-Curce, V III, 2, 19.
~o DOCTRINES DE ZOROASTRE

Parthe Phraatacès s'unit, après la mort de son père, à sa mère


Mousa (1). Aujourd'hui, la morale des Parsis a restreint le
Khëtük-das aux alliances entre cousins.
A la pratique de l'inceste, on trouve jointe chez Diogène
Laërce la défense de brûler ou d'enterrer les morts ( 2): La
coutume de livrer les cadavres aux oiseaux n'a jamais été
abandonnée - sauf p.ar les mazdéens convertis comme le note
Théodoret ùa ns un passage parallèle (3). Elle est souvent
mentionnée par les auteurs anciens de toutes les époques et
elle s'est, on le sait, perpétuée jusqu'à nos jours chez les
Parsis.

•••
Nous pourrions nous contenter de ces remarques, et nous
n'aurions plus qu'à laisser au lecteur le soin de commenter
nos textes, si nous n'avions à recommander particulièrement
à leur attention le plus embarrassant, peut-être, des problèmes
que nous avons rencontrés. Un des disciples préférés d'Épicu-
re, s'appliquant à discuter le problème de la nature et de la
valeur de nos impressions sensibles, Colotès, avait entrepris
de soumettre la théorie platonicienne des idées à une critique
approfondie et, dans le cours de son argumentation, il avait
été amené à englober parmi les partisans de cette théorie,
non seulement Xénocrate - comme il en avait le droit - mais
aussi Aristote, Théophraste et tous les péripatéticiens sans
distinction. Dans un opuscule destiné à réfuter Colotès, Plu-

(1) Josèphe, Ant. Jud., XVIII, 2, 4. Cf. Cala l. coins Brit. Mus.,
Parthia, p. XLI.
(2) Voir fr. D 2 (p. 67, l. 3); fr. S 4 (p. 101, n. 6); Strabon, XV,
3, 20, p. 735 C : ea:nTOt/0'1 "'7f!éi> :neein:ldO'aVTBÇ Td O'c»µaTa, TOVÇ di
.llldyovç OV Od:nTOVO'IV, à).).' olwvo{JewTOt/Ç èWO'I; TOVTOIÇ dè ,eal µ'7-
T(!OO'I qvvéexeuOa, :ndTe1ov ; Cf. Hérodote, I, 140, et III, 16 ; Aga-
thias, II, 23, et les textes cités par Clemen, N achrichten, p.117 ss. ;
Cf. aussi Revue de l'hist. des religions CXIV, 1936, p. 30.
(3) Voir fr. D 10 (p. 83, note 2).
DOCTRI'.'<ES DE ZOROASTRE 81

tarque (1) ne manque pas de reprocher à l'épicurien la lé-


gèreté avec laquelle il confond ainsi des opinions en réalité
inconciliables. Certainement, dit-il, pour s'avancer de la
sorte, Colotès n'a pas dû lire, ni même feuilleter les livres
d'Aristote sur le Ciel et sur l' Âme, ni ceux de Théophraste
contre les Physiciens, ni, ajoute-t-il, le Zoroastre d'Héraclide
du Pont, pas plus que son traité sur !'Enfer, ni son livre sur
les problèmes de la Physique. De ce texte de Plutarque,
il résulte donc qu'Héraclide avait donné le nom du prophète
iranien pour titre à un livre où il soutenait - à propos de
questions importantes de physique (2) - une opinion oppo-
sée à celle de son ami Platon. Ce Zoroastre d'Héraclide de-
vrait être caractérisé ici ; malheureusement, nous ne dis-
posons, pour y réussir, que des données que nous venons
de reproduire: comme on le voit, c'est peu de chose.
Si l'on y réfléchit cependant, Il y a moyen d'imaginer com-
ment, à propos d'une question dite de <<physique>>, Héra-
clide a pu se servir de Zoroastre comme d'un prête-nom pour
se poser en dissident au sein de l' Ancienne Académie.
Revenant à l'atomisme de l'école d'Abdère ( 3), Héraclide es-
saya de concilier à sa façon cette doctrine matérialiste avec
le finalisme traditionnel de !'École. Pour cela, il faisait in-
tervenir, dans les combinaisons de ses atomes, des sortes
d'attractions ou de sympathies ( 4), de telle sorte que l'on a
a pu considérer son système comme une curieuse anticipa-
tion de certaines théories moléculaires modernes ( 5). Dans
ce système, l'âme perdait son immatérialité. Elle était don-

(1) Voir le texte, Fr. ~ 12a.


(2) L. l. : ll eàç -rd ,i;veic!i-ra-ra ,.;al µéyia-ra -rwv qivai,i;ûiv.
(3) Cf. Zeller, Philos. Gr., III, 4 8 éd., p. 1035 ss.
(4) Sur ses lJ.vae,,o, oyxo, :rr.a01J-rol, et non d:rr.al.lsiç comme ceux de
Démocrite, cf. Zeller, 1.1., 1035, n. 3; Héraclide, fr. 64 éd. Voss; Th.
Gomperz, Penseurs de la Gréce, t. III, p. 18, n. 3 de ]a trad. Reymond.
(5) Daebritz, Realenc., s.v « Herakleides t, n° 45, col. 478, 64.
82 DOCTRINES DE ZOHOASTRE

née pour une lumière (cpwç, lumen) se dégageant de certains


corpuscules éthérés, et ses facultés étaient les diverses for-
mes du rayonnement de ces corpuscules (1) ; s'inspirant ici
encore de croyances orientales, Héraclide faisait <c descen-
dre », au sens propre du mot (2). les âmes ici-bas de
la voie lactée (3). Évidemment, une pareille doctrine altérait
profondément le spiritualisme pur de Platon. Par contre,
cette même conception de la provenance astrale de l'âme
ressemble assez à celle qu'Aristoxène (4) - un lecteur
d'Héraclide (6) - attribue à Zaratas (ou Zoroastre). Bref,
on peut se demander si ce n'est pas cette idée d'une âme
lumineuse et corporelle et de ses déplacements intermittents
que Plutarque a en vue, lorsqu'il déclare qu'à la fois dans
son Zoroastre et dans les autres traités allégués conjointe-
ment (6), Héraclide avait professé d'autres doctrines que
Platon. Une telle supposition est d'autant plus plausible
que la même notion d'une nature corporelle de l'âme sem-
ble avoir servi également de point de départ à la fiction
d'Héraclide ~ur la vision d'Empédotime (7), et elle pourrait se

(1) Héraclide, fr. 28-33 éd. Voss.


(2) Cf. à ce propos les remarques très pcrlincnlcs de P. Boyanc(•,
L' Abaris d' Héraclide Pontique, dans Rev. ét. anc., 1934, p. 323.
(3) Fragm. 32 et 42-49, éd. Voss; Realenc., s.v. <• Galaxias ,,, col.
564, 1 ss., el s.v. <• Herakleides •>, col. 476. 30. - Sur le passage des
âmes par les portes du Cancer (neoaye,o-ra-roç) et du Capricorne
(à,pavoiiç <'l'ln onoç -roii vo-rîov no.lov), cf. Kronios-Nouml'.•nios
chez Porphyre, De A.ntro, 21 ss. = p. 148 éd. Ll'l'lllans.
0

(4) Fr. D 1.
(5) Cf. Diog. Laërce, V, 92.
(6) Dans son Ileei -rwv iv • Au5ov et même son Ileei -rwv iv Oveavij,
(ou Ileei -rwv oveavwv? cf. Voss, l.l., p. 32), qui en était le pendant,
comme semble l'indiquer la juxtaposition des deux titres dans le
catalogue de Diogène Laërce (V, 87; cf. Héraclide, fr. 28-47, éd.
Voss). - P. Boyancé (l. l.) incline à croire que le Ileei -rwv iv "Ai-
<'lov traitait des régions sublunaires, tandis que le Ileel oveavoii se
rapportait aux sphères supérieures du ciel.
(7) Fr. 41 ss. éd. Voss = Proclus, ln Remp., t. Il, p. 119 éd.
Kroll ; Servius, ad Georgie. 1, 34.
DOï.TRT!'IF.S J>E ZOHOASTIIL

retrouver encore dans son lleei v6awv (1). En somme Héra-


clide a dû la professer partout où, devançant nos recherches
sur l'hypnotisme, il parlait des voyages des esprits dans le
domaine du surnaturel ( 2).
A propos du Zoroastre d'Héraclide, il y a lieu de faire une
dernière remarque. Lydus prête à celui-ci une assertion
à peu près identique à celle qu'Antoine Diogène attribue
à Zaratas dans le passage où il raconte que ce Mage eut Py-
thagore pour élève à Babylone (3). Héraclide pourrait donc
avoir été l'auteur de toute cette histoire ; en d'autres ter-
mes, il aurait. l'un des premiers, remarqué les ressemblances
de doctrines qui firent supposer une rencontre de ces deux
anciens sages. On sera d'autant plus tenté de le croire, que
c'est dans une œuvre intitulée Zoroastre qu'Héraclide, comme
nous venons de le faire remarquer, développa la thèse de l' ori-
gine astrale de l'âme, et que cette thèse, mise de la sorte sous
le patronage d'un prophète mazdéo-chaldéen, était une doc-
trine proprement pythagoricienne.
Quoiqu'il en soit, si l'opinion courante se représente tout
autrement le Zoroastre d'Héraclide, c'est sans raison sérieu_
se. En effet, sous l'influence de Bernays, on continue à
prendre ce Zoroastre pour le Mage qui vint se produire un
jour à la cour de Gélon, afin d'y faire le récit d'un périple
autour des côtes de l'Afrique (4). En réalité, conçu vers le
moment où, dans l'Académie, le mythe final de la République,
avec l'histoire de l' Arménien ressuscité, était le sujet d'inter-

(1) Cf. J. Bidez, Vie d' Empédocle, p. 32 ss.


(2) On peut se rappeler à cc sujel que, dans son Ilf;ei xefJaTtJ-
eiwv (Scholies de Pindare, 01., VI, 119, t. I, p. 180, éd. Drachmann),
Héraclide mentionnait I'<• empyromancie ~ des Jamides ; cf. Hep-
ding, dans Realenc., s.v. « Iamos •>, col. (i87, 33.
(3) Lydus, De mens., IV, 42, p. 99, 18 ss. éd. Wünsch; cf. Hip-
polyte et Porphyre, infra, fr. D 1, t. II, p. 64, et p. 66, n. 6.
(4) Cf. Voss, l. l., p. 64-65; Bernays, Ges. Abhandl., t. l, p. 44;
Realene., s.v., n° 50.
84 DOCTRINES DP. ZOROASTR~

minables discussions, le Zoroastre d'Héraclide serait assez


déconcertant, si ce personnage s'était présenté dans un rôle
différent de celui qui lui était alors couramment prêté. Tou-
jours, d'ailleurs, chez les Grecs, Zoroastre a passé pour le
révélateur par excellence des mystères de l'autre vie, et aussi
pour le chef d'une école où les faits de clairvoyance et de di-
vination étaient considérés comme dlls à l'intervention des
démons dont l'air est rempli.
Ill. ŒUVRES DE ZOHOASTRE

Divers auteurs anciens, en plusieurs passages, mentionnent


des œuvres attribuées à Zoroastre qu'on lisait dans le monde
gréco-lati)l et qui appartenaient à des genres très différents.
Celse assure que << Zoroastre et Pythagore ont formulé leurs
doctrines dans des livres» qui s'étaient conservés jusqu'à son
époque (1). Le scholiaste de l' Alcibiade affirme que Zoroastre
<< a laissé divers écrits >> philosophiques ( 2). Selon Clément

d' Alexandrie, les gnostiques, disciples de Prodicos, se van-


taient de posséder des ouvrages de lui, qui naturellement
étaient apocryphes (3). Les Recognitiones "clémentines rap-
pellent qu'il circulait un très grand nombre de livres de ma-
gie sous le nom de celui qui :passait pour être l'auteur de
cet art ("). Suidas enfin nous a transmis les titres exacts de
quatre de ces œuvres, dont le souvenir, sinon le texte, sub-
sistait chez les Byzantins (6).
Mais le témoignage le plus important qui nous soit par-
venu sur cette littérature pseudo-zoroastrienne est une pré-
cieuse notice de Pline l'Ancien ( 6) : Hermippus ... de iota ea

(1) Cf. Origène, Contra Cels., I, 16 [ = fr. 0 3) : Zweoacrre"I" "ai


1Iv1Jay6eat1. •. li; {J{{J).ovç "aTanlJeic,IJa, Tà fo11Tâit1 ~6yµa-r:a, "al ns-
q;,daxtJa, avTà µsxel ~6Vf!O.
(2) Fr. 0 4. Cf. infra, p. 103.
(3) Clém. Alex. Strom., 15, 69, fr. O 103 (p. 250).
(4) Ps.-Clém., Recogn., IV, 27 [= fr. B 45, p. 50): • Zoroastrem
primum magicae artis auctorem, cuius nomine etiam libri super hoc
plurimi habentur. • Cf. infra, p. 149 ss.
(5) Fr. 0 5. Cf. infra, p. 107.
(6) Pline, 1f .N., XX.X, 2, 4 [ = fr. B 2 et O 2a].
86 <JT\'I\ES JH: ZOHOASTRE

arte (magice) diligentissime scripsit et viciens centum milia


versuum a Zoroastre condita, indicibus quoque volu.minum eius
positis, explanavit. Hermippe aurait donc <( interprété les deux
millions de lignes composées par Zoroastre >> et dressé des
tables des matières de ces volumes.
Cet Hermippe est certainement le péripatéticien de ce nom
originaire de Smyrne et disciple de Callimaque, grand érudit,
qui, d'après Diogène Laërce. avait écrit un traité lleel Maywv
en plusieurs livres (1). Il pouvait y avoir vers l'an 200. à
la Bibliothèque d'Alexandrie, une quantité d'ouvrages at-
tribués à Zoroastre, et i1 est vraisemblable que ces ouvrages
avaient été catalogués par Hermippe, qui fit le même travail
pour ceux de Théophraste et peut-être d'Aristote. Sans doute,
dans son livre sur les Mages, pour donner plus de poids à ses
assertions, Hermippe se vantait-il d'avoir dressé la liste et ana-
lysé le contenu de livres formant un total de deux millions
de lignes. On sait que les bibliothécaires du Musée n'indi-
quaient pas, dans leurs inventaires, le nombre de colonnes de
chaque volumen mais celui des lignes; c'est l'origine de la
stichométrie. Le renseignement transmis par Pline semble
donc avoir un caractère d'authenticité indéniable, malgré
l'énormité apparente d'un chiffre que les érudits n'auraient
pas dû essayer de diminuer (2). Si ce chiffre n'avait pas été
considérable, Pline n'aurait pas pris soin de le citer, et nous

(1 l Diog. Laërce, Prooem., 8 (D 2, l. 31); cf. Arnobe, I, 52 et


Realenc., s.v. (< Hermippos », n° 6, col. 846, 39 ss. C'est par l'intermé-
diaire d'llcrmippe que Pline et Diogène ont appris ce qu'ils savent
sur cc sujet : cf. Jiiger, Aristoteles, p. 137, etc.
(2) Notamment M. Alfaric, qui a voulu réduire les 2.000.000 à
20.000, et, traduisant versus par vers, a tenté de démontrer qu'il
aurait existé un vieux poème grec attribué à Zoroastre où aurait été
exposée dès le vie siècle avant notre ère la doctrine zervaniste ; cf.
Revue d'hist. et de litt. religieuse, VII, 1921, p. 1 ss. Nous avons
essayé de réfuter aussitôt cette hypothèse aventureuse, ibid., VIII,
1922, p. 1-22. L'exposé que nous donnons ici de l'histoire de la lit-
térature zoroastrienne nous dispensera d'y revenir.
ŒUVRES DE ZOROASTRE 87
inclinons à croire que cette précieuse indication a été trans-
mise exactement. Deux millions de lignes font huit cents
rouleaux de deux mille cinq cents lignes chacun, ce qui
est une estimation modérée pour la longueur d'un volume
grec (1).
Or, les bibliothèques de l'antiquité ne se débarrassaient
pas comme les nôtres de leurs << doubles >>. Comme aucune
copie n'était parfaitement correcte, on cherchait à en posséder
plusieurs afin de les confronter l'une avec l'autre. Si l'on
admet que les Alexandrins ont attribué à Zoroastre tout ce
qu'ils possédaient de traités sur la «magie>> perse, il ne sem-
blera pas improbable que le fonds catalogué par Hermippe,
dans la vaste bibliothèque des Ptolémées, ait en effet com-
pris environ huit cents rouleaux (2). Il se peut d'ailleurs
qu'Hermippe dans l'introduction de son Iltei Maywv, ait
arrondi quelque peu le chiffre de deux millions de lignes, mais
celui-ci ne semblera pas hors de toute proportion, si on le
compare avec d'autres données analogues de l'antiquité.
Sozomène ne note-t-il pas qu'Éphrem le Syrien avait écrit,
à lui seul, environ trois millions de lignes? ( 3)
L'idée qui vient d'abord à l'esprit, en lisant le texte de
Pline, c'est que cette œuvre immense, attribuée à Zoroastre,
était une traduction de l' Avesta. Elle a été exprimée à plu-

(1) Birt, Das antike Buchwesen, 1882, p. 490 ss. et Realenc. s. v.


,, Buch », col. 952, 30 ss.
(2) Sur l'importance des divers • fonds t formés à Alexandrie,
cf. C. Wessely, De Callimacho bibliothecario dans Studies presented
to Griflith, p. 40 ss. La bibliothèque du Palais comprenait 400.000.
volumes auµµiyeiç, plus 90.000 àµiyeiç et le catalogue de Callima-
que en remplissait 120. Cf. infra, p. 88, n. 3 et Dziatzko, dans Real-
enc., s.v. • Bibliotheken •, col. 409 ss.
(3) Sozomène, III, 16, 4 : Aéynai Je Tàç :mfoaç àµ,pi Tàç Tf!,a"o-
alaç µu(!ic1"aç i:riw11 auyy(!alJlai. Le mot l:rioç a ici le sens technique
de versus, ligne (Birt. op. cil .. p. 2fl-l). - Sur les chiffres fabuleux
donnés par Jamblique (De Myst., VIII, 1) pour la littérature her-
métique, cf. I<roll dans Realenc., s.v. • Hermes Trism. *, col. 793.
88 ŒUVRES DE ZOHOASTRE

sieurs reprises (1) et l'on a mis la notice d'Hermippe en rap-


port avec la tradition mazdéenne, suivant laquelle un exem-
plaire du recueil sacré, composé de vingt et un nasks et de
mille chapitres, serait tombé aux mains des envahisseurs lors
de l'expédition d'Alexandre et aurait été traduit en grec (2).
Mais il est bien certain que l' Avesta dont les débris nous
sont parvenus, n'a été constitué qu'à l'époque Sassanide et,
s'il avait existé du temps des diadoques, qui, parmi les
Grecs, aurait eu la patience de traduire cette énorme et in-
digeste compilation religieuse? Il est donc infiniment pro-
bable que l'indication d'Hermippe ne se rapporte pas seule-
ment à certains hymnes et codes sacrés du mazdéisme, mais à
toute la littérature que, dès l'époque hellénistique, on attri-
buait aux Mages et à leur maître Zoroastre, et qui avait
probablement été, au moins partiellement, traduite en grec
dès le règne de Ptolémée Philadelphe (3). Nous essaierons
dans la suite d'en préciser le caractère.

(1) En particulier par Lassen, Indische Altertumskunde, III, 1858,


p. 440, et par Windischmann, Zoroastrische Studien, 1863, p. 291 ss.
Cette opinion est encore défendue par Clemen, Die griech. und lat.
Nachr. über die Pers. Relig.. 1920, p. 51 ss.
(2) Dinkart, dans West, Pahlavi Texts, IV (Sacred Books of the
East, XXXVII), lntrod., p. XXXI; cf. Darmesteter, Zend-Avesta,
III, p. xx1, et infra, fr. O 1 (p. 137).
(3) Un passage souvent invoqué de Syncelle (p. 271 D = p. 516
Bonn) rapporte que Ptolémée Philadelphe, àv1)e Tà :navra aorpàç xal
<ptÂo:n:ovcoTaTOÇ, :n:avTœV 'E.U17vwv TE ,eai X a)." a l Cl) 11, Aly,mTlœv
Te "al 'Pœµalœv Tàç ptpÂotJÇ t1t1UeEaµevoç "al µe-rarpeaaaç Tàç d).).o-
yÂcot1t1otJÇ elç TTJV 'EÂÀada y,l.cü1111av, µt1eiadaç ptpÂœv ,' à:n:i8eTO
xaTà T7)v 'A).e!avdeelav lv Taiç vn' avToii l1tJl1Ta11aiç p,p,1.,o8fi"a,ç.
On peut admettre que, parmi les • Chaldéens • compris dans cette
grande entreprise de traduction, se trouvait Zoroastre, regardé comme
un de leurs docteurs (cf. supra, p. 36). Ce serait en effet sous Ptolé-
mée Philadelphe que les prétendues œuvres de Zoroastre et d'Osta-
nes auraient été rendues ou composées en grec selon Wellmann,
.A.bhandl. Akad. Berlin, 1921, p. 9; cf. Boll, Sphaera, 1903, _p. 370 s.
I. - LES LIVRES SACRÉS.

On sait combien les iranisants sont en désaccord sur la


date à laquelle furent mis par écrit les livres de l'Avesta.
Pour certains d'entre eux, les hymnes les plus anciens, après
s'être d'abord transmis oralement, auraient été transcrits sur
du cuir dès l'époque des Achéménides (1), et des découver-
tes récentes, qui ont prouvé l'usage étendu de l'écriture et
l'emploi du parchemin dans l'Asie antérieure depuis une
époque très reculée (2), ont augmenté la vraisemblance de
cette opinion. D'autre part, s'il fallait en croire Darmesteter,
les textes les plus archaïques de l' Avesta, les Gathas n'au-
raient été rédigés qu'au 1er siècle de notre ère (3), et il s'est
trouvé même un érudit (4) pour soutenir que les Mages n'a-

(1) Les rois de Perse avaient des archives formées de pièces trans-
crites sur cuir, les pa,ni.u,al ~upfJieai (Diodore, Il, 32, 4, d'après Cté-
sias : cf. Hérodote, V, 58,3).
(2) Nous en avons réuni les témoignages, Fouilles de Doura-Euro-
pos, 1926, p. 283 ss. Cf. Dougherty, Journal Amer. Orient. Society,
XL VIII, 1928, pp. 109-135 ; Koschaker, Orientalische Literaturzeit.,
1930, p. 168. n. 2.
(3) Zend-Avesta, t. III, p. xcv ss.
(4) L'abbé Nau, qui se fondait sur le fait que St Basile (Ep. 258),
l'arménien Eznik et les documents hagiographiques affirment que
les Mages n'ont pas de livres et s'instruisent par une tradition
orale (Journal Asiatique CXXI, 1927, p. 150 ss.). La solution de
cette contardiction semble être que l'Avesta. même sous les Sassa-
nides, n'existait qu'à un petit nombre d'exemplaires, que l'on sous-
trayait aux regards profanes ; cf. le P. Peeters, Revue des études
arméniennes, t. X, 1930, p. 221. En outre, les Mages occidentaux
ayant pour langue l'araméen (cf. infra, p. 91), étaient incapables
de comprendre le zend des écrits avestiques, qui ne furent jamais, que
noqs sachions, traduits dans un dialecte sémitique. II est donc très
90 ŒUVRES OE ZOROASTRE

vaient pas eu de livre sacré avant le vme siècle, postérieure-


ment à la conquête musulmane.
Nous pouvons nous abstenir de nous engager dans cette
controverse ( 1), car il est certain que les colonies de Magu-
séens dispersées en Asie Mineure avaient consigné leurs
hymnes en langue barbare dans des recueils liturgiques. Nous
avons sur ce point un témoignage décisif de Pausanias (2) :
décrivant les sacrifices qu'il a vu célébrer dans les temples
lydiens des dieux perses à Hiérocésarée et à Hypaepa, le
rwriégètc note que le prêtre bdxÀrJaiv éhov /J~ (hwv l:n:4/Jei
/Ja.u/Ja(!a xal ov/Ja1twç av11erà "EÀÀrJ<IL'V (3), l:n:4/Ju /Ji lm).ey6µevoç
ÈY. /3i/3Uov. Ce rapport d'un témoin oculaire est d'accord
avec ce que nous apprennent les autres écrivains sur le rituel
des Mages : tous, ils ont été frappés par la longueur des
cantilènes que le célébrant psalmodiait devant l'autel du
feu(').

probable qu'ils ne posséctairnt aucun livre sacré comparable à la


Bible_, mais seulement des euchologes dont les hymnes furent d'a -
bord composés- en araméen et plus tard en grec. Cf. infra, p. 91 s.
(1) Notons cependant que la découverte des livres de Mani a ap-
porté à cet égard un témoignage péremptoire. En effet, Mani relève
comme une supériorité de sa religion qu'il a composé lui-même ses
livres, tandis que ni Jésus, ni Zoroastre, ni Bouddha n'ont rien
écrit. Ce sont, dit-il en particulier, les disciples de Zaradès qui, de
mémoire, ont écrit les livres que nous lisons aujourd'hui (Schmidt et
Polotzky, Sitzungsber. Ak. Berlin, 1933, p. 58, et Kephalaia, I, 1935,
p. 7, 32 ). Il y a là une allusion évidente à la tradition selon laquelle
!'Avesta aurait été rédigé par Djamaspa, le successeur de Zoroastre
(Jackson, Zoroaster, p. 117). On ne pourra plus révoquer en doute
désormais qu'on lût certains livres avestiques antérieurement au
règne d'Ardashir, époque où écrivait Mani, c'est-à-dire depuis la
période parthe tout au moins.
(2) Pausanias, V, 27, 5.
(3) Cf. Lucien, Deor. cane. 9: Ml6eaç ... ov6è ÉÀÀrJvlCwv Tfj rpwvfj.
(4) Hérodote, I, 132: Mdyoç dvTJe naeeuuwç inad6e, 6eoyovlf'/v,
o'i1111 {JT/ buïvoi .Uyot111iv elvai TTJV lnaoiô~v. Strabon, XV, 3 § 14:
Tàç {J' lmp6àç :n;oioiivTal :n:oÀvv xeovov édP6wv µt1eo,l11wv ÀE::n:Twv 6éu-
µ1'}'11 ,eaTixovuç; § 15: 'E11 tJi Tfj Kanna6o,d~ ... lnq.6ot1111v cüeav 11xetJ6v
Tl neà Toii Ilt1eàç TTJV 6foµ11v Twv édPtJwv lxovuç [Cf. Religions orient.',
p. 135, fig. 10) ; Catulle, 90, 5 : « Gratus ut accepto veneretur car,
HYMNES DE DION 91

Les invocations barbares inintelligibles aux Hellènes dont


parle Pausanias, étaient probablement rédigées en araméen,
c'est-à-dire dans la langue littéraire et même liturgique
adoptée par les Perses d'Asie Mineure (1 ). 'Mais certaine-
ment, dès la période alexandrine, on lui substitua dans cer-
taines régions le grec, comme le prouvent les fragments que
nous publions. II s'est passé ici un phénomène analogue à
celui que nous pouvons mieux observer dans le judaïsme à
la même époqtre : bien des communautés de la Diaspora ne
lisaient plus la Bible que dans la traduction des Septante
et récitaient en grec dans leurs synagogues les prières ri-
tuelles ( 2).

1. - Les Hymnes de Dion.

C'est certainement à un euchologe ou psautier mazdéen


qu'est emprunté l'hymne très remarquable que, suivant
Dion Chrysostome (fr. 0 8), <c chantaient Zoroastre et les en-
fants des Mages qui l'ont appris de lui >>. Dans ce brillant
morceau, le rhéteur de Pruse, conférencier nomade qui par-
courut en tous sens l'Asie Mineure, s'inspire, on n'en peut
,Iouter, d'une prière des Maguséens, si nomhreux dans
cette région, et comme il spécifie que cet hymne appartenait
à des mystères. (à:n;6~!(!1Jt'Ot u).era{), il ne peut s'agir que de
ceux de Mithra, originaires d'Anatolie. Dans ce morceau
étrange, la vie du monde est figurée par la course d'un qua-
drige dont les chevaux représentent les quatre Éléments,
et qui est conduit par un aurige éternel, conformément" à la

mine divos, 1 Omentum in flamma pingue liquefaciens ~. Lucien,


Necyom. 7, parodie les interminables bredouillements des mages de
sa patrie. Cf. Quinte Curce, III, 3, 10: « Magi patrium carmen ca-.
nebant •.
(1) Cf. Religions orientales', p. 135 ss. et supra, p. 35.
(2) Schürer, Gesch. des jüdischen Volkes, UP, p. 93 ss.
92 ŒUVHES DE ZOHUASTHE

théologie zervaniste (p. 67), qui était celle de ces mystères.


On a pu se demander jusqu'à quel point l'écrivain grec
avait transformé ce <e chant barbare • pour l'adapter à la
cosmologie stoïcienne, mais une découverte récente, celle
du bas-relief mithriaque de Dieburg, a prouvé que Dion
avait exprimé les idées des Mages avec une fidélité insoup-
çonnée (1). En effet, s'il est un détail où l'on aurait pu être
tenté de chercher une interpolation du rhéteur heJlénique,
c'est le rapprochement établi ( l.l., § 48) entre la conflagration
du monde et le mythe de Phaéthon, dont les stoïciens faisaient
une image de leur l,mvewui,. Mais le bas relief de Dieburg a
définitivement prouvé que cette fable avait été accueillie par
le syncrétisme des prêtres mithriaques avec la signification
que Dion lui prête. La fusion des théories du Portique avec
les doctrines de Zoroastre, nous le voyons ici, n'est point l'œu-
vre du sophiste du 1er siècle: elle a été opérée par les Magu-
séens eux-mêmes, dès l'époque hellénistique (2). Ce texte de
Dion acquiert ainsi une valeur sans égale: c·est le plus remar-
quable de tous les morceaux dont les anciens ont fait
remonter la paternité à Zoroastre.
Son intérêt s'accroît encore, si, comme nous le ~royons,
Dion s'inspire d'un second hymne des Mages dans la con-
dusion de sa cosmogonie. Après le § 55 (lean:a À.aPwv -r~,
,jvto-
x~uewç), il n'est plus question du quadrige. Le psaume qui
célébrait les évolutions et les métamorphoses des quatre
chevaux, symboles des éléments, s'arrêtait au moment où
le Feu divin, ayant absorbé toute la substance de l'univers,
se préparait à une création nouvelle. Celle-ci faisait l'objet
d'une autre poésie allégorique, qui avait pour sujet le ma-
riage de Zeus et d'Héra. De la masse ignée, qui est le dieu

(1) Cf. sur cette question, La fin du monde selon les Mages, dans
Revue de l'histoire des religions, t. CIII, 1931, pp. 33 ss.
(2) Cf. supra p. 32; M.M.M., t. I, p. 237, et Fin du monde, p. 40 ss.
HYMNES DE DION fl3

suprême, jaillit un éclair qui en sépare l'air, donnant ainsi


naissance à Héra, (à~e = "Hea). Les deux divinités, en s'u-
nissant, forment un souffle ardent, le nveiiµa stoïcien, au-
teur de toute fécondité. Celui-ci s'enveloppe du principe
humide qu'il pénètre, comme il forme l'embryon dans le
sein de sa mère ; ainsi naît le monde avec tous ses êtres ani-
més. A quelle source Dion a-t-il puisé ce symbolisme? Il
nous le dit lui-même ( § 56) : Tov-cov vµvovai naïc5eç ao<pwv
lv àee111:o,ç l'EÀET:aïç "Heaç ,eat Atàç eMalµova yaµov.
Si nous rapprochons l'expression employée ici par Dion
de celle dont il se sert plus haut ( § 39), µvOoç èv ànoee~1:0iç
uÀe1:ai:ç tinà Maywv àvc5ewv q.c5e1:ai ; si nous remarquons qu'un
peu plus loin ( § 40), il reprend Maywv :naïc5eç èj.bovat, par
une allusion manifeste à la transmission du sacerdoce de pères
en fils chez les Mages (1), nous serons amenés à penser que
les naïc5eç ao<pii,v désignent le même clergé.
En effet, pour les Grecs, Zoroastre (2) et ses disciples sont
par excellence des ao<pot (~). si bien que << Mage » a été re-

(1) Cf. fr. S 12, p. 119, n. 3. Noter surtout St Basile, Ep. 258, ù
propos des Maguséens d'Asie Mineure: llaîç naeà 1iaTerlç 6taôex6µn•oç
T1JV Ù<1Épeiav.
(2) Suidas fr. B 8 : Z<.o(!O<l<1T(!fJÇ • Ilee<1oµijôoç <1oq,6ç. Cf. B. 6: Ev-
(!OVTOÇ T1JV <1oplav et Dion lui même fr. 0 8, p. 143, 7 : wEewn <1oq,{aç.
(3) Eudoxe, fr. B 2 § 3 : <• Inter sapientiae sectas >> ; Platon, fr B
10 a: -o aoq,wTaToÇ ... µaye{av ÔtÔa<1,at; cf. Apulée, fr. B 10 h ; Hé-
sychius: Mdyov ... Tov 8eoaepij "al 6eoA6yov "al leeia ol llie<1at
ovTw Uyovaw. Pseudo-Jean Chrysostome, fr. S 12 n. 1 : « Magi
apud illos non malefiei sed sapientes intelliguntur •. Dans le livre
de Daniel, les Mages et les Chaldéens sonl les <1oq,oi BapvAwvoç (Dan. II
2 et 18) et, selon la haggada juive, « Abraham war es der den weisen
Zoroaster in die Kunst der Sternseherei einführte t (Bin Gorian, Die
Sagen der Juden, Berlin, 1935, p. 219). Cf. infra, p. 148 n. 5. Nous
reviendrons ailleurs sur ce nom des Mages, à propos du titre de <1oq,1-
<1T'ljç porté par les mystes du mithréum de Doura. - Mani ne cesse
aussi de proclamer que sa religion est supérieure aux autres en sa-
gesse (aoq,la); c'est de cette aoq,la qu'il est le prédicateur (Schmidt
et Polotsky, Silzungsb. Ak. Berlin, 1933, pp. 43, 56 ; JJ,inirhüische
Homilien, I, 1934, p. 47, 8 ss., et les passages cités dans l'index p. 4*
s.v. aoq,la).
94 ŒUVRES DE ZOROASTRE

gardé comme un synonyme de « sage • : telle était, assurait-on,


la signification du mot chez les Perses (1). Dion ne l'ignorait
pas, et c'est pourquoi il a remplacé les naï<5eç M6.yw11 nommés
précédemment par des nai&ç aorpwv.
A la vérité, le zoroastrisme orthodoxe ne donne point
d'épouse à Ahoura-Mazda, élevé au dessus de toutes les
autres divinités, mais des traces de l'ancienne conception,
commune à tous les lndo-Européens, d'une déité du Ciel
fécondant la Terre. y subsistent encore (2). Un passage surtout
de l'Avesta n'est point sans offrir quelque affinité avec
l'hymne de la création que suit Dion. Ashï-Vanuhi, l' Abon-
dance ou la Richesse, qui apporte aux hommes vertueux
tous les biens de la terre, des eaux et des airs, a pour père,
dit son Yasht, Ahoura-Mazda et pour mère Spenta-Ar-
maiti, c'est-à-dire qu'elle est la fille du Ciel et de la Terre.
Cette vieille croyance des Perses s'était conservée dans les
mystères de Mithra. La cosmogonie que leurs adeptes ont
sculptée sur la pierre, nous montre immédiatement après la
représentation du Premier Principe (Temps ou Chaos) la
Terre étendue à côté d' Atlas supportant le globe céleste (3).
Spenta-Armaiti était, selon la doctrine mazdéenne, à la

(1) Porphyre, De Abstin. IV, 16: Ilaeà Toîç lli(!aruç o, :neei To


Oûov aorpoi xai Toiiro OeeanovTeç .1/dyot neoaayo(!E<•onru · ToiiTo yà(!
t517J.oi xaTà TTJV iyx<veiov c5idJ.exTov 6 ,lldyoç. Si l'on rapproche ces
mots du § -lt de Dion (Toîç èieiaTa neoç àJ.10eiav :nErpvx6a, xal rnii
Oeov ~11v,iva, ô11va1,ivoiç ovç II É(!Uat M dyovç b,dJ.eaav, i:rit<1TaµÉvovç
Oe_ aneveiv To ôaiµ6viov), il paraîtra certain qu'ils dérivent de la
même source, qui est probablement Théophraste, lleei evae{Jdaç. -
C'est à la même origine que remonte la glose d'Hésychius, µayeveiv ·
Oeeaneveiv Owvç. Cf. Pseudo-Platon, fr. B 10 a: Mayeta iaTl ... Oewv
(heanela; Clitarque dans Diogène, fr. D, 2 [supra, p. 34 n. 1];
Plut., Artax., 3: .d ,ôd~aç Kiieov µayeveiv, et l'inscription de Rho-
dandos (Grégoire, C. R. Acad. lnscr., 1908, p. 434; Rép. épigr.
sémitique, II, 966): .Eayaeio, May( arpi]evo11... iµdye11ae MlOen-
(2) Cf. .M.M.M., I, p. 138 ss.: Atar, le Feu, est constamment ap-
pelé « fils d'Ahoura-Mazda •.
(3) Ibid., I, p. 155.
HYMNES DE DIO:-.: 95
fois la fille et la femme d'Ahoura-Mazda, et l'on voit dans
les livres pehlvis ce mariage mythique invoqué comme
modèle du Khétûk-das des fidèles (1). Au témoignage d'Ez-
nik, Hormizd avait couché avec sa mère pour créer le soleil, et
avec sa sœur pour créer la lune, et l'on voit par la polémique
des textes syriaques que l'idée de cet inceste divin était
courante parmi les mazdéens zervanistes (2). Sans doute les
Mages hellénisés d'Asie Mineure proposaient-ils aussi comme
exemple d'une union entre frère et sœur, regardée comme
la plus pieuse de toutes, l'hymen qui avait uni au ciel Zeus
et Héra, soror et coniux lovis (3).
Toutefois, ces antiques conceptions d'une religion naturiste
avaient provoqué la réflexion des théologiens qui, sous l'in-
fluence des Chaldéens ou des Grecs, y introduisirent la
théorie des quatre éléments. La transformation de la vieille
croyance iranienne était d'autant plus aisée, que les Stoï-
ciens eux-mêmes avaient, selon leur coutume, donné des inter-
prétations physiques du mariage de Zeus et d'Héra, et Chry-

(1) West, Pahlavi Texls, Il, p. 392 ss. ; cf. Darmesteter, Zend-
Avesla, t. I, p. 128. Cf. supra, p. 78 ss.
(2) Cf. les Actes d' Adhourhormizd, fr. S 7 (p. 10!) 11. 3 ; p. 111 n. 2),
- et Mar Abhâ, fr. S 3 (p. 98 n. !i). - Comparer l'inscription ara-
méenne d'Arabissos (Chabot, Rép. épigr. sémil., III, 1785) où la Reli-
gion mazdéenne est dite sœur de Bèl ( = Ahoura-Mazda) : « Die Ktini-
gin, die Schwester und Frau des Kiinigs Bel sprach so : << lch bin die
Frau des Ktinigs Bel•- Hicrnach sprach Bel zu Dën Mazdaianis: << Du
meine Schwester bist sehr weise und schtiner bist du ais allc Gtitti-
nen und deshalb habe ich dich gemacht zur Frau des Bel. >> cr. Reli-
gions orient. 4, p. 275, note 33. .
(3) Cf. Chrysippe, in/ra, p. 96 n. 1 ; Lucien, De sacri/iciis, 5 : Zeus
ly'l'}µe n)v "Heav -r:iJv à&).rp~v xa-r:à -r:ovç lheawv xal 'Aaaveiwv v6µovç ;
Macrobe, Somnium Scip., I, 17, 15 : Hinc et Juno soror eius (Iovis)
el coniux vocalur. avec le commentaire de Mras, Silzungsber. Akad.
Berlin, 1933, p. 261, 1. 6 ss. - Georges le Moine affirme encore net-
tement (Chronic., I, p. 12 = fr. B 51 c) que vdµoç tyéveTo Tléeaatç
ÂaµfJavetv ( ûç yvvaixaç) Tàç iavTwv à6ûrpàç 6,à To xal Tov LI la Âa-
fJeii, T1jV tavToii à6drp7}v "Hea'I'.
ŒUVRES DE ZoJWASTRE

sippe s'était livré à ce propos à des spéculations scabreuses,


dignes d'un freudiste, et qui avaient fait scandale (1). Un
précieux fragment qui nous est conservé par Hippolyte
(fr. D 1), jette quelque jour sur cette transformation. <1 Au
sujet des choses nées de la terre et du ciel, voici ce que dit
Zaratas (le Zoroastre chaldéen): il oppose une div-inité cé-
leste à une divinité chthonienne (Ahriman) ; celle-ci fait
sortir de la terre l'eau, et la première produit un feu com-
biné avec l'air », puis il est dit que ces éléments forment
l'essence de toutes choses. Ce système n'est point encore
celui de l'hymne de Dion, mais il s'en rapproche, et il nous
montre comment on y est arrivé.
Le syncrétisme des Maguséens d'Asie Mineure a pu se com-
pliquer encore d'un autre élément. Otto Kern a rapproché
le "Heaç "ai Llio; eiJ{JalµoPa yaµo.,, dont parle Dion, d'un
fragment des 'IEeoi Myot orphiques, qui célébrait l'union
de Zeus et de Héra, père et mère de toutes choses (2). La res-
semblance entre les deux mythes est assez vague. Dans
f hymne nuptial du rhéteur de Pruse, comme dans celui
du quadrige, Zeus représente le feu et Héra l'air, interpré-
tation qui est proprement, non pas orphique, mais stoï-
cienne (3), bien qu'on la trouve à une date tardive dans
l'hymne orphique à Héra. De plus, les mots 1.,, à:rioee~wtç
u).ernïç vµPovatP s'appliquent à des mystères encore célébrés
au moment où Dion écrivait, alors que, selon toute probabilité,

(1) Fragm. Stoic. Il, n°• 1071-1074. Pour Chrysippe, Héra est la
matière (iJJ..'l), qui reçoit les aneeµan"ol J..oyo,. Mals cf. fr. 1075:
• Aer interiectus inter mare et caelum Iunonis nomine consecratur,
quae est soror et coniunx Iovis, quod ei similitudo est aetheris et cum
eo summa coniunctio. •
(2) Kern, Orph. /ragm. n° 163. Le passage de Proclus, cité en même
temps que Dion, fait manifestement allusion au leeàç ydµoç d'~leu-
sis et d'autres mystères grecs.
(3) Cf. en particulier v. Arnim, fr. 1075, cité plus haut, n. 1.
(4) Hy1IU1., 16. Il est généralement reconnu aujourd'hui que les
HYMNES DE DlON 97

au corrtmencement de l'Empire, l'orphisme n'était plus la


foi d'une secte vivante, mais seulement une tradition lit_
téraire (1). Seulement cette tradition fut amalgamée par les
sectateurs de Mithra avec celle de leur religion. Ils identi-
fiaient avec leur dieu le Phanès orphique, créateur de la
lumière, et il est très vraisemblable que déjà les Maguséens
d'Asie Mineure avaient combiné leur antique cosmogonie
avec celle de l'orphisme, qui s'y rattachait par une certaine
affinité (2). Un rapprochement de ce genre a pu s'opérer à
propos de l'hymen fécond du Ciel et de la Terre.
En résumé, on voit comment un clergé de << sages >> qui se
plaisait aux spéculations théologiques et s'intéressait à la
science de son temps, a modifié ses dogmes sous l'influence
de la pensée grecque et en particulier des théories stoï-
ciennes. Il pouvait d'autant plus facilement s'adapter aux
conceptions du Portique, que celles-ci étaient dans une large
mesure une philosophie de Sémites et qu'elles avaient incor-
poré dans leur système maintes idées chaldéennes (3).
Les doctrines stoïciennes des hymnes de Dion n'ont pas
été prêtées par celui-ci aux Mages ; ce sont les Mages d'Asie
Mineure eux-mêmes qui les avaient combinées avec leurs
traditions religieuses; et l'on comprend dès lors que le so-
phiste de Pruse, ayant eu l'occasion de lire quelque eucho-
loge de ces Maguséens, y ait reconnu avec surprise ses propres
idées exposées sous le voile d'allégories poétiques, et s'y soit
intéressé au point d'en tirer la substance d'un de ses discours.

hymnes dits orphiques expriment des croyances très éloignées de


l'ancien l'orphisme grec.
(1) Cf. Relig. Orient.', p. 303 ss.
(2) Cf. Cumont, Mithra el l'Orphisme, dans Revue hisl. des rell·
gions, CIX, 1934, p. 63 ss.
(3) Cf. supra, p. 32, note 1.
\lK IIT\'BES Ill·: ZflllO.'\Sl'IH.

'.L /,,, lil11ryi,· 111illni1111w'.

Dion, nous Jp rappelions, l11'l'l'iSl' que lt's <lrux hymnes


<JIIÏ) fl'SUITil' t'.·l:1ie11L cha11l1•s dans dl'S l'('l'l'ITIOIIÎl'S sent'l('S
(1. 1, h• (1,TV(!!}IJTIJIC: 71),rrnï.:; ; p. 1;) 1, 1. !l, h 1 11.(!(IIJTOI.; HÀtrni.;). · 11
n'est pins permis d'en do11Ll'I" dl'p11is la dérouwrll' dl' Diehurg
(Il. !l'..!). Dion a l'II vue· ici lt·s mystèn•s de Mithra, qui. m'.-s
en Asit' l\1illl'lll"l', l'onmu·11~·:1ienl de son tl'mps il se rèpandrl'
même t·n Onidl'11t. Si J'a11Lt•ur dl• t·es pril•rt·s liturgiques est
ponr lui Zoroaslrl', de qui ks .Mages ks 1it'tHlraient, c'est
que les mithriasks n•ganlait·nt k grand rl'formatl•nr du maz-
d(•isme comme ayant inslihtt'.' kms vieux rites, qu'ils prati-
quaient avee une ficldil(• scrupuleuse (1). Dnns k .~pelae11m
de Doura, nous l'avons déjù noté (p. :Hl), 011 voyait :\ ciHt'.•
des représt•ntations de la légende de Mithra, deux portraits
de Mages t'II costume perse, siégeant dans lem chaire doc-
torale et tenant chacun un uolumen, les livres dont on les
croyuit les auteurs. Il paraît certain que ces peintures figurent
des docteurs fameux de la secte, probablement Zoroastre.
qui passait pour le fondateur des mystères, et Ostanès, le
plus célèbre de ses disciples. La liturgie mithriaque était
donc considérée comme zoroastriem1e et nous avons ajout\'.•
aux hymnes de Dion les quelques bribes de poésies ou dr
formules rituellt>s que 11011s ont transmist's les écrivains l't
les inscriptions.

3. - Les Aoy,a Zweoa<TT(!OV,

Il est plus difficile de préciser la portée d'un passage de


Nicolas de Damas (fr. D 9) où, parlant des prodiges qui sau-

(1) Porphyre, De Antro Nymph., 5 [fr. B 18]; cf. .M.M.M, I,


p. 314, et Ostani:s fr. 8 a.
LE8 L"loy,a Zweoacrreov IJ9

verent Crésus de la flamme du bûcher, cet historien ajoute


que les assistants remplis d'effroi, se rappelèrent alors -r:ovç
-rijç .EtfjvV.riç xeriaµovç, TCi -re Zweoaa-ceov Myia. On admet-
tait généralement que ce passage de l'érudit syrien, contem-
porain d' Auguste, remontait, comme tout le récit qui pré-
cède, jusqu'à Xanthos le Lydien, qui ailleurs aussi faisait
mention de Zoroastre ( 1). C'est ce qu'incline encore à croire
le dernier éditeur de Nicolas ( 2), malgré l'opinion contraire
d'Éd. Meyer, qui ne voulait voir dans cette citation que << l'é-
rudition d'un antiquaire de l'époque hellénistique>>. Il se-
rait vain de prétendre déterminer le contenu <le ces .Aoyia aux-
quels il n'est fait qu'une brève allusion. Peut-être Nicolas
a-t-il songé à la prohibition, imposée par le mazdéisme,
de souiller le feu sacré en lui faisant incinérer un cadavre :
brûler Crésus sur le bûcher était ainsi une impiété. Le con-
texte permettrait aussi de supposer que les AJyia zoroastriens,
joints aux oracles sibyllins, désignent une prophétie de la
succession des règnes ou royaumes du genre de celles que
le Bahman-Yasht prête à Zoroastre. L'apocalypse d'Hys-
taspe qu'on lisait sous l'Empire romain, commençait vrai-
semblablement par une révélation analogue (Hyst. fr. 13).
La chute soudaine de la dynastie lydienne a pu être mise
en rapport avec de pareilles vaLicinations. Mais la connais-
sance et même l'existence de tels écrits mazdéens est plus
vraisemblable à l'époque de Nicolas de Damas qu'à celle
de Xanthos, et les .A6yta Zweoaa-reov pourraient bien avoir
été rédigés en grec vers le début de notre ère comme les
Xe17ae,ç 'Ya-raa,iov (').

(1) Diogène Laërce, I, 2 = fr. ll 1, I. 17; cf. supra, p. 7.


(2) Jacoby, Fr. Gr. hist., II, C, fr. 90, p. 252.
(3) Gesch. des Alterlums I, 503: « ,1nliquarische Gelehrsamkeit der
hellenistischen Zeit ». De même Wachsmuth, Einleit. in das Studium
der alten Gesch. 1895, p. 464, parle d'une source tardive ~ die Herodot
hellenistischem Geschmack entsprechend aufgeputzt hat "·
(4) Sur les A6yia attribués à Zoroastre par Pléthon, cf. infra,
p. 158 SS,
100 ŒUVRES DE ZOROASTRE

1. ·- Les Zaea~EÏOt evxal.

Il faut descendre jusqu'à l'époque byzantine pour trouver


une autre mention des hymnes liturgiques attribués à Zoro-
astre. La formule d'abjuration imposée par l'Église grecque
aux Manichéens convertis anathématise ràç ZaealJf:lovç ovo-
µa(oµévaç evxaç. Cette condamnation appartient à la par-
tie la plus ancienne de la formule, celle qui remonte vrai-
semblablement à l'époque de Justinien et peut-être plus
haut, et par suite, elle se rapporte aux anciens Manichéens,
non aux Pauliciens du moyen âge, que vise la fin du docu-
ment. Mais nous ignorons absolument ce qu'il faut enten-
dre par ces prières zoroastriennes du manichéisme. Il n'est
pas impossible que Mani ou ses disciples aient accueilli
certains hymnes des Mages, puisqu'ils prétendaient com-
pléter et fondre dans une grande synthèse le mazdéisme, le
christianisme et le bouddhisme (1). On a trouvé parmi les
fragments manichéens recueillis dans le Turkestan une ci-
tation inintelligible d'un << l;crit zoroastrien>> ùont le carac-
tère ne peut-être déterminé (2) et un début d'hymne, où
<< le véridique Zoroastre >> est nommé (3). D'autre part, nous

savons que certains apocryphes attribués à Zoroastre cir-


culaient parmi les gnostiques (p. 155), et par l'intermédiaire
de ceux-ci, ils ont pu parvenir jusqu'aux sectateurs de la
grande religion qui est l'aboutissement de la gnose orientale.
Les livres de Mâni récemment retrouvés en Égypte jette-
ront peut-être quelque clarté sur cette question obscure.

(1) Sur le début dil Shapurakan, conservé par Albirouni, et sur les
Kephalaia manichéens récemment retrouvés, cf. fr. S 2.
(2) A. Von Le Coq, Sitzungsber. Akad. Berlin, 1908, p. 398.
(3) Sur ce morceau, dont Reitzenstein (Das iranische Erlosungs-
mysierium p. 2 ss.) a tiré des conclusions hasardeuses, cf. Schae-
der, Ur/orm des-man. Systems (Bibliothek Warburg, Vortrllge 1924-
1925)1 Leipzig, 1927, p. 105, n. 3.
l 01

S. -- Le Rerncil sncré de Philon de Hybfus.

Si des textes suffisamment explicites attestent à travers


l'histoire, nous venons de le voir, l'existence d'hymnes ou
prières attribuées à Zoroastre, nous sommes moins assurés
de l'existence d'un << Recueil sacré 1>, 'hQrl ~v1 aywy1) -r,ûv
1

llseai,uiJv, dont Philon de Byblos prétend transcrire un passage


(fr. 0 11). Ce livre aurait regardé comme !'Être suprême,
éternel, increé et créateur, doué de toutes les vertus, un dieu
à tête d'épervier. Ce détail surprenant, manifestement em-
prunté à la religion égyptienne, pourrait faire supposer un
faux inventé de toutes pièces. Mais des passages parallèles,
où il est pareillement fait mention d'un dieu éternel des
Mages, inconnaissable et innommable, créateur de toutes
les divinités (1), empêchent de croire à une simple falsification
de Philon. Ce grammairien de l'époque d'Hadrien a été quel-
que peu réhabilité depuis que les découvertes de Ras-Shamra
ont démontré qu'il avait vr~iment utilisé de vieux docu-
ments religieux pour la rédaction de ses t/>ou•iutY.a. Il nous
paraît certain qu'il a eu aussi sous les yeux un apocryphe
zoroastrien. Cette 'heà avvaywy1, qui se donnait peut-être
pour une traduction de l' Avesta, s'inspirait librement du
système zervaniste, qui plaçait à l'origine des choses, com-
me Premier Principe, le Temps infini. Peut-être ce livre est-
il identique aux falsifications qui eurent cours chez les gno-
stiques (p. l!'i5).

(1) Cf. fr. 0, 11 note 2, et in/ra, I' ApJJenùicc.


II. - ÉCRITS PHILOSOPHIQUES.

Au livre XIV de sa Métaphysique, à propos du dualisme


qui identifie le principe de la génération avec l'idéal du
bien, Aristote cite les Mages immédiatement après Phérécyde
et tuul un groupe d'auteurs chez qui la spéculation philo-
sophique se mêle encore à la poésie, mais qui ne présentent
cependant pas toujours leur pensée sous la forme d'un my-
the (1). Pour s'exprimer ainsi, on pourrait le croire, Aris-
tote avait dû prendre connaissance d'écrits à tendances phi-
losophiques mis sous le nom des Mages, ou plutôt de l'anti-
que révélateur de leur sagesse, dont il avait été à même
de caractériser la doctrine dans son lleel <ptÀ.oaorptaç. Mais,
comme on l'a fait observer (2), ce qu'Aristote avait lu dans
les lleeaixa de Dinon ou d'Héraclide de Cumes, a pu suf-
fire pour l'autoriser à parler comme il l'a fait. Si la biblio-
thèque de l'école du Stagirite avait renfermé des écrits de
Zoroastre, philologiques ou théologiques, il serait surpre-
nant que la doxographie de son élève Théophraste n'eût
jamais fait mention d'aucune des opinions qui s'y trou-
vaient formulées.

(1) Aristote, Metaphys., N 4, p. 1091 b, 8 ss. Quant à Héraclite


d'Éphèse, qui aurait peut-être connu le Zoroastrisme et subi ~on
ascendant (fr. 14, Diels, etc.), cf. Luigi Stella, Eraclito, Efcso e
l'Oriente (Rendiconti Accad. dei Lincei, 1927) p. 580 ss., et déjù
Gladisch, Herakleitos und Zoroaster, 1859.
(2) E. Meyer, Ursprung des Christentums, t. Il, p. 91 ; sur Héraclide
de Cumes, cf. Jacoby, Realenc., s. v. « Herakkidcs •> n° 42, col. 469
SS.
,tcnrrs PIIJLOSOPHIQUES 103

En consultant les notes de notre recueil, on verra que, null~


part ailleurs - indépendamment, bien entendu, des textes
qui sont des falsifications tardives (1) --- nous ne trouvons
une attribution certaine d'écrits philosophiques à Zoroastre,
sauf dans un seul passage. Si isolé qu'il soit, ce témoignage
mérite, il est vrai, la plus grande attention.
Il s'agit d'une des scolies du premier A lbiciade ( 2). On
y lit que Zoroastre aurait laissé des ouvrages divers (avy-
yeaµa-ra 1510.rpoga) « montrant que, selon lui, il y a dans
la philosophie trois parties, la physique, l'économique et la
politique >>.
Le contexte de ce passage n'est malheureusement pas
propre à en établir la provenance. Loin de sembles homogè-
ne, la scolie présente une suite de données disparates. Il
faut noter, tout d'abord, que le prophète de l'Iran porte,
au début de ce texte, son nom grécisé (Zcüeoaare11ç), nom
considéré comme l'équivalent d 'lzargoOvr1Jç; c:i), alors que,
dans la tradition qui fait passer Pythagore par l'école du
plus fameux des Mages à Babylone (p. :l3), ce dernier est ap-
pelé Zaratas, transcription -- comme on l'a vu -- de l'ara-
méen Zaradest (4). D'ailleurs, en séparant par six millénai-
res l'existence de Zoroastre de celle de Platon, chronologie rap-
portée par Eudoxe de Cnide (5) et différente de celle d' Her-
mippe et d'Hermodore (6), le commentateur de !'Alcibiade,
au commencement de sa notice, s'oppose encore à la tradi-
tion qui faisait de Zoroastre à la fois le contemporain de Py-
thagore et le représentant de la doctrine des Mages à Baby-

(1) Voir ci-dessous p. Ci.-,.


(2) Voir fr. B 11.
(3) Dinan. fr. D 2, 1. 25.
(4) Sur l'identité du personnage désigné par les deux nom,, cf.
supra, p. 36 ss.
(5) Cf. supra, p. 1:!.
(6) Cf. supra, p. 14
104 ŒUVRES DE ZOROASTRE

l_one. D'autre part, pas plus que dans les Vies de Pythago-
res (1) ou dans le fameux extrait du De Jside (2), il n'est
question dans la partie du texte relative à l'enseignement de
Zoroastre, ni d'astronomie, ni de magie. On objectera peut-être
que, l'astronomie n'étant qu'une section de la physique (rpv-
oi,e6v), ne devait point être mentionnée spécialement. Mais nous
répondrons que, chez Suidas, une notice d'origine ancienne
(fr. 0 5) distingue les Ma017µa-ri,ea (c'est-à-dire les 'A,iouÀeaµa-
n,ea) de Zoroastre de ses t/>vat,ea. Notre scoliaste au con-
traire, dans l'œuvre qu'il résume, donne une part prépon-
dérante à ce que nous pourrions appeler les sciences morales
et politiques ( TO oi,eovoµi,eàv ,eai 1:à ,io).m,e6v). Une indication
de ce genre se concilie bien avec la légende pythagoricienne (3),
où l'apôtre du dualisme iranien n'avait encore ni le nom
ni la figure d'un astrolâtre ou d'un astronome (3). P:ucillc-
ment, lorsque le scoliaste lui prête le goût de la retraite,
l'abstinence des viandes et la pratique d'un long silence, c'est
une suite de données d'origine pythagoricienne qu'il paraît
résumer ('). De même encore, les opinions que le scoliaste
mentionne sur la· nationalité de Zoroastre, ne semblent point
provenir d'auteurs qui soient ni fort anciens, ni étrangers.
Loin de placer chez les Barbares les origines de la philosophie,
comme le fit Hermippe par exemple, notre texte rapporte
que Zoroastre fut, suivant les uns, un Hellène, et, sui-
vant d'autres, le descendant d'hommes venus des terres
d'au delà de la « grande mer », c'est à dire d'une région
transocéanique. Windischmann s'est demandé si ce serait
une réminiscence de la traversée faite par les hommes
primitifs à travers la vaste mer «vers les six Ke~vars

(1) Voir fr. B 25-27.


(2) Fr. D 5.
(3) Voir supra, p. 33.
(4) Voir supra, p. 27 s.
ÉUUTS l'JIILOSOPIIIQUES 10f>

sous le règne de Tahmuraf >> (1). On restera plus près


de la vérité sans sortir de la littérature grecque. Nous
trouvons en effet chez Plutarque le résumé d'une histoire où
il est question, comme ici, d'hommes habitant sur les bords
cc du grand continent qui entoure la grande mer ,, - -r~v
µeya.Î,'YJV fj;r,;eteov v<p' rjç ~ µeyaÂ'YJ "v"Â<p 1r:eetéxe-rat OaÂaaaa (2).
Peut-être est-ce du côté de ces romans géographiques que
l'on a des chances de rencontrer un jour la fable à laquelle le
scoliaste de l' Alcibiade fait allusion (3). D'ailleurs, en attri-
buant à Zoroastre des ouvrages divers ( <'Jta<poea), rentrant
dans le domaine de la physique, de l'économique et de la
politique, ce n'est point un recueil analogue à celui de }'Avesta
que le texte a en vue. Comme M. A. Delatte l'a observé (4),
cette division tripartite est presque pareille à celle des trois
ouvrages - un nau5evn"6v, un noÂt-r:t"ov et un cpvat"ov -
donnés à Pythagore par Diogène Laërce ( 5). De plus, une
telle division correspond aux trois ordres d'activité de l'an-
cienne société pythagoricienne : les études scientifiques,
l'éducation de la jeunesse et la politique (6).
De leur côté, les biographes de Pythagore - Porphyre du
moins (7) - connaissent la composition tripartite de ces écrits

(1) Windischmann, Zoroastrische Studien, p. 275, n. 1 ; cf. Boun-


dahish XV, 27 (p. 58 West); XVII, 1 (p. 62); XIX, 13 (p. 69).
(2) Plut., De facie in orbe lunae, 26, p. 941 AB ; cf. Pohlenz, Real-
enc., s.v. « Kronos », col. 2013.
(3) Antonius Diogène écrivit un Ileel -i-wv v:nie BovÀfJV à.nlcrrwv,
qui est cité chez les biographes de Pythagore.
(4) Vie de Pythagore, 1922, p. 160 ss.
(5) Diog. Laërce. VIII, 6; il s'agit, en réalité, d'un faux composé,
suivant H. Diels (Archiv f ür Gesch. der Philos., t. III, p. 453), vers le
rn 8 siècle ou le 11 8 siècle av. J.-C., et rédigé en partie d'après le Re-
cueil de Sentences pythagoriciennes d' Aristoxène.
(6) Cf. A. Delatte, Essai sur la politique pythagoricienne, 1922,
p. 25 ss. Les Stoïciens, ou le sait, avaient une autre division de h1
philosophie en trois parties : rpvatY.ov, ,)01"6v, ).oy1x6v (Diogène, V Il,
39 ; Zénon fr, 45 Arnim ; cf. Zeller, Phil. Gr., IY, 61 s.).
(i) Cf. fr. B 27, n. 4.
106 ŒUVHES DE ZOI\OASTHE

apocryphes de Pythagore, dont ils invoquent plus d'une fois


le témoignage. C'est de l'un ou l'autre d'entre eux que pro-
vient peut-être, en fin de compte, ce qui nous est rapporté
de la division analogue de l'œuvre de Zoroastre. En présen-
tant au public trois écrits de Pythagore intitulés à peu près
comme ceux de son maître Zaratas, on aurait ajouté un trait
de plus à la ressemblance de l' œuvre des deux grands réfor-
mateurs religieux. Serait-ce Aristoxène qui aurait fourni
aux pythagoriciens ces renseignements sur les écrits de
Zoroastre? ou hien, inversement, sont-ce les apocryphes de
Pythagore qui ont suggéré l'idée de la division tripartite de
l'œuvre du prophète mazdéen? La question paraît insolu-
hle pour nous. Mais l'expression employée par le sco-
liaste suggère l'idée que l'on a prélendu reconnaître dans
clcs livres mis sous le nom du sage orienlal um• classifi-
cation du savoir humain qui probahlemcnl n'y rigurail pas.
III. - LES QUATRE LIVRES II.EPI <l>Yl..'EQE.

Les œuvres~du Pseudo-Zoroastre dont les titres sont par-


venus jusqu'aux Byzantins, sont énumérées avec le plus de
précision dans un article de Suidas, qui remonte à Hésy-
chius (fr. 0 5) :
<l>é(!eTat /Ji avwii !Te(!l rpvaewç (Jt{JJ..fo {/, Tlv1l J..tOwv nµ{wv u',
'Aaueoa,eom,ea, 'A~ouJ..eaµan,ert {JtfiUa e'. Nous allons en par-
ler successivement.
De ces ouvrages. celui sur lequel nous sommes le mieux
renseignés est le traité << Sur la Nature >>, auquel le lexico-
graphe fait aussi allusion dans !a seconde partie de son arti-
cle, qui est un doublet de la première : Zw(!oµaalJe'f/ç ...
lyempe µaOrJµan,eà ,eal <pV<Jt,ea.
Les religions orientales n'ont point séparé les spéculations
sur les dieux et sur l'homme de l'étude du monde matériel.
La foi s'y liant intimement à l'érudition (1), le théologien
était aussi un physicien. Les clercs s'occupaient à leur
façon de recherches sur les trois règnes de la nature. Les
animaux, les plantes, les pierres étaient unis aux puissances
célestes par des affinités secrètes, qui leur communiquaient
des propriétés mystérieuses. La sagesse divine révélait aux
âmes pieuses l'action de forces occultes qui provoquaient
tous les phénomènes physiques. Il n'est pas étonnant que
Zoroastre en particulier ait été regardé par les mazdéens
comme possédant la << science du monde >> en même temps

(1) Cf. Religions orienlalcs 4, p. '27, cl l'Egypte des astrologues,


p. 152 SS,
108 ŒUVRES DE ZOROASTnE

que la « science angélique ,.. Le Dinkart (1) lui attribue


des connaissances médicales et juridiques, le pouvoir d'écar-
ter la peste, de protéger contre les maléfices, ·de faire tomber
la pluie, de chasser les bêtes féroces et les insectes malfai-
sants. Les Grecs héritèrent de cette conception d'un sage
instruit des secrets du ciel et de la terre. Une tradition
voulait que Pythagore se fût rendu à Babylone pour y re-
cevoir les enseignements de Zoroastre (p. 33), et Porphyre, qui
suit ici Antonius Diogène, précise que le philosophe 1:àv m;ei
rpvaewç Â.oyov rjuovae uai dveç a,
t'WV oÂ.wv àexal ( 2). Le savoir

qu'on attribuait au Maître était en réalité celui que culti-


vaient ses disciples. Philon d'Alexandrie parle à deux repri-
ses de ces Mages << qui, étudiant les œuvres de la nature pour
découvrir la vérité, reçoivent en silence et communiquent des
révélations plus claires sur les prodiges divins >> ( 3). Faut-il
voir dans ces assertions un écho direct de la réputation dont
jouissaient les livres Il eei rpvaewç dont Zoroastre était cen-
sément l'auteur? Il se peut, et nous y reviendrons. Tout au
moins, elles nous font comprendre comment un ouvrage
traitant des sciences naturelles, dont ne cessaient de se pré-

(1) Dinkart, VII, 5, 8 (trad. West, Pahlavi texts, V, p. 75 s.). Cf.


Jackson, Zoroaster, p. 95 ss. - « L'Avesta sassanide formait une
sorte d'encyclopédie de toutes les sciences t comme le montre Chris-
tensen, L'Iran sous les Sassanides, p. 137.
(2) Porphyre, Vita Pyth., 12 [ = fr. B 27). Cf. aussi Justin (c'est
à dire Trogue Pompée) I, 1, 9 [fr. B 33 a) : • Zoroastcr, qui primus
dicitur artes magicas invenisse et rnundi principia siderumque motus
diligentissime spectasse. •
(3) Philon, Quod omnis probus liber, 11, § 74 (t. VI, p. 21, 14
C.-W.): 'Ev Ili(!CTUtÇ, .. Mayot oï Tà tpVCTEWÇ leya 6tE(!E'1VWµEIIDI neôr;
bily11wCTl'II Tijç dMJf)Elaç ,ea8' 77avxlav Tàç 8daç àqETàç T(!UIIOTiqaiç iµ-
tpaCTECTIII tEqotpaVTovVTai 1'ai leqo,pavToiiatv. De special. legibus, Ill, 18,
§ 100 (t. V, p. 178, 9) : T1111 àÂ'78ij µayi,e,;v, ônn,e1111 imC1TTJµ'711 ovaav,
fJ Tà Tijç ipvaewç éqya T() avoTieaiç tpaVTaalaiç avycil;et:ai. Les « ver-
tus divines • ne sont pas, comme on l'a supposé, les Amshaspands,
ce qu'exclut le contexte, mais les manifestations de la puissance de
Dieu dans la nature, selon un sens fréquent des mots deeTal ou 6v-
11ciµe,ç (Relig. orient.4, p. 270, n. 113).
l.IVRES << SUR LA NATURE>) 109

occuper les Mages, a pu être attribué à celui qu'ils vénéraient


comme l'auteur de toute sapience.
La première question à résoudre est celle de la date où fut
composé cet apocryphe zoroastrien. Proclus consultait encore
les quatre livres lleei <pvaewç de << Zoroastre, fils d'Harmonios,
le Pamphylien >>, adressés au roi Cyrus. Il transcrit les pre-
mières lignes de cette œuvre curieuse sur laquelle il nous
fournit quelques données précises (fr. 0 13). Le même morceau
est reproduit, avec certaines variantes, par Clément d'Ale-
xandrie (fr. 0 12), et nous obtenons ainsi l'assurance que cet
aprocryphe est antérieur à la fin du ne siècle de notre ère, date
où furent composées les Stromates. D'autre part, une théorie du
Pseudo-Zoroastre sur la conception et l'accouchement est re.
produite par l'astrologue Antiochos (fr. 0 15a, n. 2), qui paraît
avoir transcrit aussi un autre chapitre du lleei <pvaewç (infra,
p. 121). L'époque où écrivait Antiochos n'est point certaine,
mais elle se place selon toute vraisemblance entre l'an 100
avant et l'an 50 après J.-C. (1). Ceci reporterait donc la com-
position de l'ensemble de l'œuvre zoroastrienne sensiblement
plus tôt que ne permettrait de le faire la citation de Clé-
ment d'Alexandrie.
Nous serons amenés à la même conclusion si nous considé-
rons de plus près le passage de Porphyre invoqué plus haut
(B 27). C'est un texte particulièrement important; car Por-
phyre, qui fut chargé par Plotin de démontrer la fausseté
d'une apocalypse de Zoroastre (fr. 0 105), était au courant
de toute la littérature qui circulait sous ce nom prestigieux.
Il paraît probable que les mots qu'on y lit -rov ne e i
<p vat w ç Myovljxovae sont inspirés par l'ouvrage qui avait
précisément ce titre ( 2). Il s'ensuit d'abord que Porphyre était

(1) Mélanges Bidez, Bruxelles, 1933, p. 144, - Sur la différence


à faire entre l'apocryphe de Clément et le Ilee.l rpvaewç propre-
ment dit, cf. notre t. II. p. 160 n. 1.
(2) Comme l'admet A. Delatte, Vie de Pythagore, p. 161.
110 ŒUVRES DE ZOROASTRE

convaincu de l'authenticité <le cet ouvrage, aussi bien que


de la réalité des rapports <le Pythagore avec Zaratas le Ba-
bylonien. Mais la source de Porphyre pour ce morceau est,
nous le disions, Antonius Diogène, qui vivait au 1er siècle
de notre ère et lui-même reprenait de vieilles traditions, re-
montant au moins jusqu'à Aristoxène, sur le prétendu
voyage de Pythagore à Babylone (fr. B 25a) (1). Si l'on rap-
proche de ces faits les assertions de Philon le Juif \" ), qui,
écrivant tout au début de notre ère d'après des auteurs plus
anciens, parle des études que les Mages consacrent à la
même Physis, il apparaîtra qu'un ensemble de présomptions
très fortes tendent à faire remonter la composition des livres
zoroastriens jusqu'à la période alexandrine.
D'autre part, les citations de Proclus prouvent à l'évi-
dence que le Ileel cpvaewç est postérieur à Platon, puisque son
auteur, pour donner plus de crédit à ses révélations, avait
identifié Zoroastre avec Er, fils d'Arménios, héros d'un mythe
célèbre de la République. Faut-il le placer sensiblement plus
tard? Un indice chronologique nous est fourni par l'obser-
vation de Proclus (fr. 0 13) que, contrairement à Platon, ce
traité plaçait le soleil au milieu des planètes, c'est-à-dire
connaissait l'ordonnance <1 chaldéenne •> de ces astres,
Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne, celle
que suit aussi un extrait des 'Anoiûeaµa-,:i,ui (fr. 0 83).
Mais quand cette ordonnance fut-elle introduite dans la
science grecque? Le premier écrivain dont on puisse affir-
mer qu'il l'avait adoptée, est Diogène de Babylonie,
vers l'an 160 av. J.-C. (3). Mais comme ce classement des
sept planètes d'après leur distance de la terre est donné

(1) Sur cette tradition, cf. supra, p. 33 s.


(2) Cf. supra, p. 108, n. 3
(3) Cf. notre Théologie solaire (Mém. sav. étr. Acad. Inscr. XII),
1909, p.471, n. 1 ; Boil, dans Realenc., s.u. • Hebdomas », col. 2567.
Cf. in/ra les Additions,
LIVRE (( SUR LA NATURE I> 111

pour une innovation <• chaldéenne >>, il a pu être présenté


plus tôt comme une conquête de la science dans un ouvrage
qui, suivant Proclus -- et les fragments confirment cette
observation - était ,, rempli de spéculations astrologiques >>,
c'est-à-dire prétendait révéler aux Grecs les théories des
Chaldéens. A quelle époque ceux-ci ont ils formulé le système
planétaire qui porte leur nom? Nous n'en savons rien, mais
certainement avant d'être vulgarisé, ce fut la doctrine d'une
école d'astronomes. Elle dut naître dès qu'on connut exacte-
ment la durée de la révolution des sept planètes. Les sa-
vants babyloniens conclurent d'une durée plus longue à
une or.bite plus vaste, c'est-à-dire à une distance plus grande
de la terre.
Proclus, ou pour mieux dire, Porphyre (1), semble dire
que Colotès, le disciple d'Épicure, remplaçait en tête du
mythe platonicien le nom d'Er par celui de Zoroastre, et l'on
est tenté de croire que c'est précisément notre apocryphe
qui lui avait paru imposer cette substitution de noms dans
le texte du grand philosophe. Dans ce cas, le Ilegi <pvaew<; ne
pourrait guère être postérieur au milieu du me siècle avant
notre ère (2). Il serait alors à peine plus récent que les Ba-
PvÀw'IJla,ea de Bérose, publiés entre 293 et 280 (3), et ferait
partie des premiers écrits qui prétendirent initier les Grecs
à l'érudition des prêtres de la Mésopotamie.
Quoi qu'il en soit, l'œuvre du Pseudo-Zoroastre, qui
était étendue, puisqu'elle comptait quatre livres, appartient

(1) Le commentaire de Porphyre sur la République est la source


à laquelle Proclus emprunte tout ce qu'il sait de Colotès (cf. Mras,
Sitzungsb. Akad. Berlin, 1933, p. 235, n. 2). Il n'est pas possible de
déterminer, parmi les nombreux exégètes du mythe platonicien (Pro-
clus, t. Il, p. 96, 10), lequel a transmis ces informations à Porphyre
lui-même.
(2) Épicure étant mort en 270, son élève Colotès, ne peut guère
avoir vécu au delà de 240.
(3) Schnabel. Berossos, 1923, p. 8 ss,
112 ŒUVRES DE ZOHOASTRE

à un genre de compositions assez nombreuses à l'époque


hellénistique. Cette littérature se rattache aux anciens livres
Ileei cpvaewç de la philosophie présocratique, qui n'étaient
pas de simples traités d'histoire naturelle, mais des ouvrages
théologiques, où les dieux étaient expliqués comme des for-
ces ou des phénomènes cosmiques. A l'étude des énergies ou
des éléments de l'univers, on pouvait ainsi rat.tacher une révé-
lation de toute la de~tinée du monde et de l'homme (1). Les
soi-disant sages de l'époque alexandrine n'y manquèrent pas,
mais cc qui distingue leurs écrits de ceux d'autrefois, c'est
la large place qu'ils y accordèrent aux pseudo-sciences im-
portées de Babylonie ou de Perse, à l'astrologie et à la magie.
La <Pvaix1} laroela de Bolos de Mendès, qui, vers l'an 200
avant notre ère, se fit fort de révéler les propriétés occultes
de toute la nature organique et inorganique (2), fut suivie
d'une série nombreuse de compilations analogues où débor-
dait le savoir trouble de l'Orient (3). C'est à cette catégorie
d'ouvrages qu'appartient le llee.i cpvaewç, et l'on peut soup-
çonner que déjà Bolos l'a utilisé.
Cette œuvre commençait par une description de l'Hadès,
qui sernlJle en avoir été d'abord indépendante("). C'était
une des nombreuses << Descentes aux Enfers>> qu'a connues
la littérature antique (5). Cette apocalypse exposait les

(1) Cf. ù c<' lll'OllOS ks considérations s11~grslives <Ir II. Liesegang,


Griechische Philosophie als Mysterion dans Fcstschrift /. Franz Po-
land, Philol. ll'ochenscl1r., 1932. p. 245 ss.
(2) Wellmann, Die wv,rn,d des Bolos-Demokritos und der Magier
Anaxilaos von Larissa (Abhandl. Akad. Berlin, 1928, n° 7); cf. Well-
mann, Der Physiologus (Philologus, Supplementband, XXII), 1930,
p. 19 SS.
(3) Wellmann, Bolos-Demokritos, 1.1., p. 14, n. 9. Cf. ce qui est dit
d'Ostanès, qu'a connu Bolos, in 1ru, p. 171. - Cependant dans les
Geoponica, I, 12 ( = fr. 0 42, p. 187. 11. 1) les présages de Démocrite
( = Bolos ?) sont opposés à ceux de Zoroastre.
(4) cr. fr. 0 13. p. 1(i0, Il. 1.
(5) Ganschinietz dans Realenc. s.v. KaTdpaaiç; Isidore Lévy, La
LIVRES << SUR LA NATURE » 113

vérités divines révélées dans l'autre monde à l'âme de Zoroastre,


qui ressuscité -- comme Er, fils d Arménios, dans Platon (1-) -
avait fait profiter les autres hommes de cette expérience
merveilleuse. Nous n'apprenons rien de ce que contenait
sa description du séjour des ombres, sauf un détail, qui
paraît être authentiquement mazdéen : la déesse Anankè
y était identifiée avec l' Air ( 2). Mais on se souviendra que le
mazdéisme a développé de bonne heure une conception
originale de la destinée de l'âme dans l'au-delà, et le livre
d' Artù-Vîrâf, bien que d'époque tardive (3), suffirait à prou-
ver que le thème de la Ka1:6.{3aatç elç "Au5ov ne lui était
pas étranger. Zoroastre et les autres Mages ( 4) ont ainsi été
considérés par les Grecs comme les maîtres les plus auto-
risés en cette matière; nul n'était plus capable qu'eux de
déchirer le voile qui cachait les mystères de la vie future.
Nous l'avons vu(p. 81), Héraclide le Pontique avait composé un
livre intitulé Zweoaa1:erJç, en même temps qu ·un autre II eel
rwi, iv "Au5ov (5). L'auteur de l'Axiochos, voulant répandre
dans les milieux grecs des idées orientales sur le monde sou-
terrain, les place sous le patronage du :\lage Gobryas (6).
Quand le héros de la N écyomancie de Lucien désire se faire
ouvrir les portes de l'Hadès, il s'adresse pareillement • aux
Mages, disciples de Zoroastre >> (7), les plus désignés pour l'y

légende de Pythagore, 1927, pp. 79 ss.; 154 ss.; Joseph Kroll, Golt
und Rolle, 1932, p. 363 ss.
(1) Cf. fr. O \l4 (p. 23S) l'extrait d' Abenragel, De iis qui revivis-
cunt semel mortui ; cf. in/ra, p. 141 et les Additions à la p. 19.
(2) Cf. fr. 0 U et la note :3.
(3) Ganschinietz, l.c., col. 2391 ss.
(4) cr. Ostanès, fr. 12 (p. 287).
(5) Plut. Adv. Golo/en, 14, p. 1115A = fr. B 12a. Cf. Ganschinietz,
col. 2415, n° 21.
(6) Cf. Les enfers selon l' Axiochos, dans Comptes rendus Acad.
Jnscr., 1920, p. 272.
(7) Lucien, Necyom., c. 6 = fr. B 30.
1t 1 C.El'\'lll-:S 1>1·: ZOIIO.\STHE

faire descendre et l'en ramener sûrement. Il renouvelait ainsi


le voyage qu'avait entrepris le prophète lui-même, selon le
début du Ileel <pvaewç.
L'âme de Zoroastre avait appris, pendant ses pérégrina-
tions, bien d'autres choses encore. C'étaient tous les ph~no-
mènes de la Nature, nous l'avons dit, que le Ileel <pvoewç pré-
tendait expliquer. Les doctrines que Proclus attribue à ce
sage dans son commentaire de la République, et qu'il tire
certainement de l'œuvrt> suspecte qu'il nous dit avoir connue
lui-même, sont relatives aux lois astrologiques de la con-
(·eption et de la naissance des enfants (fr. 0 14-15).
Il se peut qu'une indication commune à Hippolyte et
à Porphyre (c'est-à-dire d'Antonius Diogène) sur la fève née
en même temps que l'homme, selon Zaratas, de la pourriture
originelle qui produisit tous les animaux et les végétaux,
ait été empruntée à une cosmogonie racontée dans le Ileel
t/Jvoewç (1). Toutefois, la provenance des éléments dont est
formée la légende de Pythagore est si incertaine, qu'il est
impossible de déterminer l'origine d'une histoire invoquée
pour justifier la prohibition de manger des fèves .

•••
lln traité sur la nature devait nécessairement s'occuper
du règne végétal, et la botanique ne pouvait en être ab-
sente. Elle figurait d'autant plus sûrement dans cet ouvrage
pseudo-zoroastrien, que certaines plantes étaient sacrées,
même pour le mazdéisme orthodoxe: on sait quelle valeur
religieuse on attachait dans la liturgie au haoma, qui four-
nissait le breuvage sacré, au baresman ou faisceau de brin-

(1) Fragrn. D 1 et les notes. Cf. la doctrine analogue de Démocrite


chez Diodore I, 7, 1, c'est-à-dire Hécatée d'Abdère (d'après K.
Reinhardt, Hermes, XLVII, 1912, p. 493 ss.); cf. Diels, Vorsokrat.,
68 (55] B 5.
1.1\'IIES <• St:11 1..\ ~.\'l"l'IIE •>

dilles de tamaris (1), et selon Hérodote, dans les sacrifices,


le Mage plaçait la chair des victimes sur une couche d'her-
bes tendres, en particulier de trèfle ( 2). Par contre si l'on
voulait faire une offrande à Ahriman, on pilait dans un mor-
tier l'omômi, probablement une espèce d'amome (fr. D 4,
n. 7). Car le règne végétal, comme le reste de la création,
était partagé entre l'Esprit du Rien et l'Esprit du Mal, et
parmi les « cent mille» espèces de plantes qui germent sur
la terre, le Boundahish, dans un chapitre entier, énumère
celles qui sont utiles et salutaires, et il cite pour finir les
trente fleurs qui appartiennent aux anges ou génies prési-
dant aux jours du mois ( 3).
Ces spéculations peuvent sans doute nous donner quelque
idée de ce qu'était la botanique du Ileel <pvuunç. Mais si
cet ouvrage mettait les plantes en rapport avec les es-
prits qui peuplaient la nature, il paraît s'être attaché sur-
tout à noter les effets bienfaisants ou funestes que les végé-
taux produisaient sur la santé des hommes. Car le Mage
qui connaissait les vertus curatives des simples, était aussi
capable de composer des breuvages mortels à l'aide de sucs
vénéneux, et quand, devenu synonyme de magicien, le mot
µayoç prit un sens péjoratif (p. 144), on l'associa souvent à
celui de <paeµa,,.&ç ou veneficus (4).

(1) Strabon, XV, 3, 14, p. 733 C : Tàç o' êmpoàç :n;o,oii11Ta, no-
Av• xeo•o• éd/Jt5w• µveu,l11wv As:n;T<.ÜV oéaµf'/11 ,eaTÉXOVTBÇ. Le barsom
est encore formé de baguettes de tamaris en Perse à l'heure actuelle ;
cf. Hastings, Bncyclop. of Relig., s.v. c Barsom •, col.425. Voir aussi
1'es Actes de sie Sira (fr. D 12). - Le baresman est déjà figuré sur le
bas relief de Dascylium; cf. nos Relig. orient. 4, p. 135, fig. 10, d'a-
près Bull. corr. hell., XXXVII, 1913, pl. vm.
(2) Hérodote, I, 132, 2; 'Ynondaaç nolf'/11 wç dnaAwTO.Tf'/V, µa.A,aTa 6&
TÔ T(!i9"1'..Uo11 ; cf. Strabon, i.e. : •Eni µveelvf'/V 17 6dq>11TJV 6ta1Uvn:ç Tà "(!Éu.
(3) Boundahish, ch. 27 (p. 99 West); cf. ch. 9 (p. 31), et Zad-Spa-
ra.m, ch. 8 (p. 176), où il est spécifié que Tishtar provoqua une
pluie qui fit croître dix mille espèces de plantes qui écartent les dix
mille genres de maladies.
(4) Dans le livre de Daniel (Il, 2), Nabuchodonosor convoque les
116 ŒUVRES DE ZOHOASTRE

C'est au lleei <pvaewç que doivent appartenir les noms


de plantes attribués à Zoroastre par le Pseudo-Dioscoride et
le Pseudo-Apulée (fr. 0 16 ss.) (1). Wellman a démontré (2)
que les listes copieuses de noms grecs, latins et barbares qu'on
lit dans le De materia medica ne faisaient pas partie de l'œu-
vre authentique du botaniste d'Anazarbe, mais y avaient été
interpolées après coup à l'époque impériale. Elles sont, selon
toute probabilité, empruntées au lexique lleel /30-ravwv en
six livres de Pamphilos d'Alexandrie, qui vivait au Jer siè-
cle de notre ère. Galien lui reproche, en effet, d'avoir compilé
à propos de chaque herbe toute une onomastique superflue
et d'avoir cité notamment des ov6µa-ra Alyv;inaxà xal Ba-
{3vÀwvta ( 3). Ce Pamphilos, qui s'étendait longuement sur
les propriétés magiques des simples, paraît donc avoir puisé
dans le lleel <ptfoewç de Zoroastre, devenu un sage babylo-
nien (p. 36). La date de cette source de Pamphilos est ainsi
certainement antérieure à l'époque des Flaviens.

inao,ôovç, µayotJç, rpaeµa)eovç, XaAôalotJç de Babylone. On y trouve


déjà l'association de vene/icus el magus, qui deviendra courante à
l'époque romaine (Mommsen, Stra/recht, p. ü39 ss.), mais qui remonte
à celle des diadoques. Elle apparaît dans le recueil hermétique pu-
blié par Gundel (Abhwzdl. Akad. Munich, 1936), pp. 84, 13 ; 93, 42.
Cf. 90, 4 et 87, 3 : 1\lagos, caeleslia scientes, perversorum vel abs-
condilarum rerum scientes magos; cf. Cumont, L'Égypte des astrolo-
gues, Bruxelles, 1937, p. 17J ss.
(1) Wellmann (Die Physica des Bo/os, Abhandl. Akad. Berlin, 1928,
p. 15, note) en doute parce que, suivant Proclus, ces livres zoro-
astriens étaient pleins d'astrologie (fragm. 0 U). Mais une telle
raison est de peu de valeur. Proclus n'a évidemi;nent pas voulu dire
que ces quatre livres contenaient exclusivement de l'astrologie, et
d'ailleurs nous ignorons si les vertus des plantes dont les noms nous
sont transmis, n'étaient pas rattachées à l'influence des astres.
(2) Wellmann, Hermes, XXXIII, p. 360 ss. ; cf. LI, 1916, p. 57 ss.
(3) Galien, De simpl. medic. temper., li (XI, p. 793 Kühn) : OoToç
µiv i!iyeav,e {Jt{JUa nAijOoç ovoµaTWIJ iq,' É)elICITTJ {JoTalJTJ µaT'YJIJ 1'fl0<1-
n0ef.ç, eW' Uijç û TLÇ avTWIJ iç àvOecfmov µHeµoeq,wO"I ÔL'YJyovµevoç,
eha incpôàç )eUt crnovôàç ô1 Ttvaç )eal OvµiaµaTa iv Taiç àvaieécrecr,
1'flOC1y(laq,wv, éTéeaç 6i YO'YJTelaç TavTaç À'YJ(lWÔe,r;. Cf. p. 793 : Tà
noÀÀà TWIJ /JOTCl'JJW'JJ ovoµaTa TaiiTa Alyvnna)eà )eai Ba/JtJÀwv,a,
LIVRES << SUR LA NATURE >) 117

Le lexique de Pamphilos, selon Galien, notait les incan-


tations que l'on devait prononcer en cueillant les plantes ;
il indiquait l'usage qu'on pouvait en faire comme talis-
mans, les libations et les fumigations qui s'y rattachaient (1).
Il offrait ainsi d'évidentes analogies avec les indications
que Pline a recueillies sur les herbes magiques, dans son
XX IVe livre en particulier. Faut-il regarder aussi ces données
comme dérivées de ce que Zoroastre avait enseigné dans
son Ihei <pvaewç? Il n'est pas aisé d'en décider. Lorsqu'il
parle de Ma.gi, Pline (ou plutôt les auteurs qu'il suit) entend
il par là spécialement la caste religieuse de l'Iran ou bien
d'une façon plus générale des magiciens? Les herbarii qu'il a
consultés, contenaient, sans doute des indications puisées à
des sources orientales très hétérogènes. Il raconte (fr. 0 24)
que Pythagore et Démocrite, deux auteurs qu'il a mis à
contribution, sont allés visiter les Magi de Perse, d'Arabie,
d'Éthiopie et d'Égypte. Cette assertion permet de se figurer la
complexité des compilations disparates dont ceux-ci passaient
pour les auteurs. Mais qu'ul\.e partie des données que Pline
nous a transmises sur les vertus merveilleuses des végé-
taux, soit empruntée aux Mages iraniens, ressort suffisam-
ment de leur caractère même: les indications concernant
de quelque façon la Perse y abondent ( 2). Mais il reste à
savoir si c'est de l'ouvrage de Zoroastre qu'elles sont tirées.
1° La connaissance d'une série copieuse de plantes magi-
ques est parvenue à l'antiquaire romain par l'intermédiaire
de Xeie6"!"'Y/-ra, qu'il croyait être de Démocrite (fr. 20), mais
qui étaient en réalité - nous Je savons par Columelle (3) -

(1) Cf. A. Delattc, Herbariu.~. Paris, Hl3fi, pp. 64, 90.


(2) La Perse attachait aux plantes nc.mbre de croyances su-
perstitieuses; cf. Carnoy, dans Hastings, Encyclop. of Religion, s.v.
« Magic•>, p. 295 s., et le répertoire alphabétique publié par Wcssely
Bull. lnst. fr. archéol. orient. XXX (Mélani;(es Loret), 1931, p. 17 ss.
{:.!) Columelle, V II, 5, 17 : <• Aegyptiae gentis auctor memorabilis
118 ŒUVRES DE ZOROASTRE

l'œuvre de Bolos de Mendès, qui vécut au 11 1 siècle avant


notre ère, et qu'on surnommait le Démocritéen (1). Toutefois
c'est sans raisons suffisantes que l'on a présenté" Bolos comme
un faussaire qui aurait publié ses écrits sous le nom du grand
philosophe atomiste. M. W. Kroll l'a fait observer avec rai-
son ( 2), Bolos, compilateur alexandrin, s'est probablement con-
tenté de reproduire une collection de recettes qu'il donnait en
majeure partie sans doute pour des emprunts faits à l'éru-
dition du maître de l'école d'Abdère. Il prétendait même,
semble-t-il, que Démocrite, dans ses notes, avait marqué
de son sceau les assertions dont sa propre expérience avait
démontré l'exactitude (3). Mais rien ne s'oppose à ce que ce
polygraphe ait recouru en même temps aux traités apo-
cryphes de Zoroastre, d'Ostanès et d'autres Mages.
Bien que nous ne trouvions, dans les fragments conservés
de Bolos, aucune citation directe de Zoroastre, Wellmann
n'hésite pas à admettre que l'érudit égyptien a connu le
IlEel cpvaEœç ( 4). Certainement, Pline le déclare Magorum
studiosissimus (fr. 0 26) et l'on ne peut guère douter que,
parmi ces Mages, Zoroastre occupât une place d'honneur.
De plus, Pline note (0 26, § 166) que, de toutes les plantes
qu'il vient de citer, Démocrite, c'est à dire Bolos, mention-
nait les nomina magica, c'est à dire évidemment ceux que
leur donnaient les Mages, comme Zoroastre et Ostanès, et
c'est là une première ressemblance avec le lexique de Pam-

Bolus Mendesius, cuius commenta, quae appellantur graece Xet(!6-


,eµf1Ta, sub nomine Democriti falso produntur.
(1) Sur ces X6t(!O,Cµf1Ta, cf. Diels, Vorsokr., 68 (.".51 B :mo (:-1° rel.,
t. Il, p. 210) ; Wellmann, op. rit., p. 10.
(2) Kroll, Bolos und Demokrilos (dans Hermes, LXIX, l!l34), p.
228.
(3) Vitruve, IX, 1, 14 : (• Commentarium quod inscribitur Xugo,e-
µ71TC,,v, in quo etiam utebatur anulo, <ut> signaret cera molli quae
esset expertus ».
(4) Wellmann, I.e., p. 14: cf. p. 10.
LIVRES << SUR LA NATURE>> 1Hl

philos dont s'est servi Dioscoride (p. 116). De plus, si l'on


étudie la liste asez étendue de Pline, on s'aperçoit que
celui-ci commence par énumérer exclusivement des plantes
dont les noms ont pour initiale les lettres A et Th ( 1 ). On a
l'impression qu'il a glané dans un dictionnaire de botanique
quelques exemples particulièrement frappants des insanités
qu'il reproche aux magiciens. Il faut donc que les Xeieo"-
µrJTa de Bolos aient été disposés par ordre alphabétique ( 2 )
comme le lexique de Pamphilos, et c'est encore une similitude
qui les rapproche. L'on ne se trompera probablement pas
en supposant que les Zoroastriana de Pamphilos sont par-
venus jusqu'à lui par le canal de son précédesseur alexan-
drin.
Si, comme nous le croyons, Bolos a connu le Ileei <pv-
aewç, la date de cet ouvrage se placerait nécessairement au
ue siècle avant notre ère au plus tard, ce qui s'accorde bien
avec l'époque que nous lui avons assignée plus haut pour
d'autres raisons.
2° Le médecin Asclépiade de Bithynie, un charlatan con-
temporain de Crassus et de Pompée, avait emprunté une
partie de ses magicae vanitales, dont Pline se moque, à un
auteur iranien, comme le prouvent les mentions de la plante
Achaemenis et du roi des Perses (fr. 0 28). Des quatre simples
indiqués, trois se retrouvent dans le grand extrait de Démo-

(1) La présence successive de trois plantes commençant par H,


Hestiateris, Helianthes, Hermesias, pourrait faire croire à un inter-
médiaire latin (Valgius Rufus ?), mais il se peut aussi que dans un
dictionnaire grec, Il et 'f/ aient été réunis, comme ci, T/, , le sont
rhez Suidas.
(2) Dans la notice 'de Suidas sur Zosime l'alchimiste (Zcba,µoç,
'A,li;;a11oei;vç, <piU,ao<poç X'f/µevn,eà neoç @i;oai;{Jla11 T7]V doÛ<p1]V •
lan oi ,eaTà aToixeio11 l:v {Ji{JMoiç ""I', l:myea.<pllTat OÈ '117'0 TWC011 Xllt(>O-
"µ'f/Ta). il ne s'agit pas de listes alphabétiques, mais bien d'une division
de l'ouvrage en 28 ( ?) sections : cf. Riess, Rea lenc .. s.v. « Alchemie •>,
col. 13-16, à compléter notamment à l'aiùe des données fournies par
une version syriaqur utilisér par Berthelot. La Chimil' au moyen âge.
Paris, 1893, t. Il, p. 223 s:;.
120 ŒUVHES UE ZOHOASTRE

crite-Bolos, et c'est sûrement par celui-ci qu'Asclépiade a


connu leurs propriétés prodigieuses.
3° Nous ne pouvons déterminer la source d'autres pas-
sages de Pline, dispersés dans divers livres, où l'antiquaire
cite incidemment les Magi fi propos de certaines herbes. Mais
leur caractère les rattache si étroitement aux précédents,
que nous n'avons pas voulu les omettre, bien que leur pro-
venance reste incertaine (fr. 0 2!1-36) (1).

***
C'est certainement au Thel <pvaew; que sont empruntés
les morceaux dont la paternité est attribuée à Zoroastre dans
les Geoponica. Le trait caractéristique que Proclus (fr. 0 t:3)
relève dans les livres pseudo-zoroastriens, à savoir qu'ils
sont remplis de spéculations astrologiques ( â a.eoÂ.oytxwv
Oeaµa-rwv yéµov-ra), convient admirablement au contenu des
extraits insérés dans la compilation de Cassianus Bassus.
Nous n'ignorons pas que les attributions de ce recueil ou
plutôt du résumé byzantin que nous en possédons, sont
souvent sujettes à caution, et que les noms placés en tête
des extraits n'indiquent pas toujours leur véritable auteur (2).
Mais plusieurs indices concourent à nous donner ici la garantie
que certains morceaux ne sont pas pseudépigraphes et même,
pour les chapitres les plus importants, on peut démontrer qu'ils
expriment véritablement de vieilles doctrines orientales.

(1) Wellmann, dans son mémoire sur Bolos (l. l. p. 48 ss.), a soutenu
l'opinion que tous les passages où Pline cite les Magi, proviennent
d'une source unique, à savoir Anaxilaos de Larissa, qui dépendrait
lui-même de Bolos de Mendès, mais cette assertion repose sur un
échafaudage fragile de combinaisons. Il est improbable que les don-
nées sur les animaux, les plantes, les pierres des Mages, réparties
entre un grand nombre de livres de !'Histoire Naturelle, soient
tirées toutes d'un seul et même auteur, et les passages parallèles invo-
qués (p. 49-50) se rapportent exclusivement aux animaux, et spécia-
lement à l'hyène.
(2) Oder,Rhein. Mus., XLVIII, 1893, p. 25 ss. ; Philologus, Suppl,
t. VII, 1899, p. 24:l.
LIVRES (( SUR LA NATURE >> 121

Le chapitre I, 8 des Geoponica Ileel -rfiç -rov Kvvoç lm-


-roÀ~ç (fr. 0 40), est attribué dans un ms. de Naples ( 1 ),
non à Zoroastre, mais à Antiochus. Le texte est presque
identique, sauf que les prophéties relatives aux rois ont été
régulièrement supprimées. On pourrait croire à une simple
erreur d'un copiste byzantin, qui aurait donné une fausse in-
dication d'auteur, et aurait par prudence effacé toute mention
des /JaaiÀeiç. Mais on notera que dans le Neapolitanus deux
autres extraits d'Antiochus précèdent presque immédiate-
ment ( 2). Pareillement, dans un ms. de Modène (3), où ce même
morceau sur le lever de la Canicule est anonyme, il suit presque
sans intervalle le calendrier d' Antiochus, qui ne porte pas non
plus le nom de son auteur. Il se peut donc qu' Antiochus
ait transcrit un morceau de Zoroastre, d'où il aurait fait dis-
paraître toute mention des <( rois >>, qui pouvait être péril-
leuse, même avant la loi de Tibère punissant de mort l'as-
trologue qui donnait une consultation de salute principis
vel de summa rei publicae (4). Mais ce fait, s'il est exact, nous
fournit une preuve assez forte de l'appartenance du cha-
pitre des Geoponica au Ileel rpvaewç zoroastrien. Car nous
avons vu plus haut (p. 109) que, dans un autre passage aussi,
le même Antiochus a utilisé cet ouvrage.
Un autre fragment inséré dans les Geoponica est relatif à
l'efficacité de la laitue sauvage contre les piqûres de scor-
pion (XIII, 9, 10 = fr. 0 50). Or, Dioscoride (fr. 0 17) rap-
porte le nom particulier que Zoroastre donnait à cette es-
pèce de laitue. De même, de brèves indications attribuées
par les Geoponica à Zoroastre sur l'usage magique de la

(1) Cal. codd. aslr.• IV, p. 61 (cod. Hal. 19, f. 433). Le texte est
publié p. 154.
(2) Cod. 19, ff. 432-433. Publiés Cal. codd. aslr., I, p. 147 s.
(3) Cal. codd. astr., IV, p. 31 (cod. 11, f. 74v).
(4) Paul, Smt., V, 21, a.
122 ŒUVfŒS DE ZOHOASTRE

pierre àeTITTJÇ et du corail, se rapprochent de celles qu'on


trouve dans le lapidaire de ce sage oriental (1). Elles ont bien
pu figurer aussi dans le Ileel rpvuewç qui met en œuvre des
traditions de même origine.
L'emploi qu'aurait fait. Antiochus du traité de Zoroastre
dont proviennent les extraits des Geoponica, fournirait pour
cette source un terminus ante quem, le Jer siècle de notre
ère. Mais le contenu d'autres chapitres de la compilation
tardive où ils sont insérés oblige à leur reconnaître une
antiquité beaucoup plus reculée. Un d'eux (1, 12 = fr. 0, 42)
est une <1 <lodécaétéridc >> indiquant les effets produits sur
l'atmosphère et la végétation par Jupiter dans chacun des
signes du zodiaque, dont cette planète fait, on s'en sou-
viendra, le tour en douze ans. Ces << dodécaétérides • qui
mettent un cycle de douze années en relation avec les douze
signes, dont chacun préside à l'une d'elles, ont été ;maginées
par les <1 Chaldéens » ( 2). Suivant une de celles dont il est fait
mention, les pronostics dépendent de la position de Jupiter,
comme dans l'extr;.iit zoroastrien (3). Les autres sont unies
par une affinité si étroite à notre fragment que des phrases
entières se retrouvent littéralement de part à d'autre (t). Or,
Franz Boll a démontré qu'une de ces dodécaétérides avait été
rédigée en Syrie sous le règne d' Auguste (11), certainement
d'après une ancienne tradition. Les ressemblances de fond
et de forme qui rapprochent ces divers morceaux sont tel-
les qu'ils dérivent, on n'en peut douter, d'une source com-
mune, dont les divers astrologues ont plus ou moins remanié
ou interpolé la teneur, et cette source est probablement le

(1) Geop. XV, 1, 30-31 = fr. 0, 52.


(2) Cf. Boil, Sphaera, c. xn, et Realenc., s.v. t Dodekaeteris ,.
(3) Gat. VIII, 3, p. 92, note 1.
(4) Cf. Boil, dans Gat., Il, p. 144 ss. et Gat. V, 1, p. 171 ss., enfin
Boudreaux, Gat. VIII, 3, p. 189, où les passages parallèles sont notés.
(5) Gat. II, p. 139 ss. Cf. fr. 0 42, p. 184, l. 16.
LIVRES (< SUR LA NATURE>> 123

lleel <pvflewç. Toutefois, la filiation des diverses dodécaétéri-


des ne peut pas être établie de façon à permettre de reconsti-
tuer l'archétype perdu. Même dans l'extrait tardif et écourté
des Geoponica, on retrouve les vestiges de très anciennes
doctrines chaldéennes, comme celle des vents cosmiques,
qui sont distincts des courants d'air locaux et sont pro-
duits par les astres (1).
Trois autres chapitres (I, 8; I, 10; Il, 15 = fr. 0, 40, 41,
43) offrent urie particularité commune très remarquable. Ils
contiennent des présages tirés de l'état du ciel au moment du
lever héliaque de Sirius le 19 Juillet ou plutôt le 20 au point
du jour. C'était en effet le 19 que commençait, selon le calen-
drier Julien, l'année sothiaque, qui avait en Égypte une
grande importance religieuse (2). Mais les prêtres syriens
aussi avaient introduit dans leurs spéculations divinatoires
cette année caniculaire ou, . comme ils disaient, cosmique (3).
Suivant un principe constamment appliqué en astrologie, la
position des astres à son début_ déterminait, croyaient-ils, les
événements de toute sa durée.
L'usage de l'année caniculaire dans la divination sidérale

(1) Ainsi I, 12, 3 (n. 18:'J, 1. 12) .' ·o.Ao11 l<1Tai po(!6&011 TO [TOÇ lm-
,eowwvoiiv Tep eveq, dvéµ<p; ~ 12, p. 184, 1. 11 : "O.Aov TO [Toç l!t:i
:nvt:iiµa vonov ,eal .A,pv,eov. Sur ces vents cosmiques, cf. Kroll, Plinius
und die Chaldüer (dans Hermes, LXV, 1930), p. 1 ss.
(2) Raimond Weil, Bases, méthodes de la chronologie égyptienne,
Paris, 1926, p. 136 ss.
(3) Cal. codd. astr., IV, p. 124 : llee1 rijç 11dJo,fou TWV XaeaviTwv
;jTo, Tijç lva.A.Aayijç Toii ,eo<1µi,eoii lTovç ; cf. infra, p. 142. Cf. notre
article sur Adonis et Sirius (dans les Méla11_qes Glolz, Paris, 1932, t. I,
p. 257 ss.), dont nous résumons ici les conclusions, que confirment les
textes d'Albtrouni, commentés dans Syria, XVT, HJ;i5, p. 46 ss. - On
notera que le lever de Sirius une fois fixé au 19 .iuillet selon le calen-
drier Julien (cf. Pseudo-Géminus, dans Lydus, De osl., p. 181 Wachs-
muth), l'on s'en tint à cette date dans l'usage religieux à travers
tout l'empire romain et ~ travp.rs les siècles mal~ré la diHérence ile
latitude et malgré la précession, qul la modifiaient.
124 ŒUVRE DE ZOROASTRE

s'était même étendu en Asie-Mineure. Manilius(1) nous apprend


que les prêtres du Taurus, observant d'une cime élevée l'ap-
parition de la Canicule ou Sirius, prédisaient guels seraient les
productions de la terre et le temps des saisons, les maladies,
les alliances des peuples, la guerre ou la paix ( 2). La région du
Taurus était peuplée de << Maguséens >> qui avaient combiné
l'astrologie babylonienne avec leurs vieilles traditions maz-
déennes. C'est de Cilicie que les mystères de Mithra sont arrivés
d'abord aux Romains (3). On peut donc se demander si la
valeur particulière accordée au lever de Sirius dans les pronos-
tics du Pseudo-Zoroastre ne résulte pas de croyances ira-
niennes autant que de la science << chaldéenne ».
Or, Plutarque nous apprend (4) que, selon les Mages, << Oro-
mazès (Ahoura-Mazda) a établi un seul astre, Sirius, à la
tête de tous les autres comme gardien et comme surveillant>>,
et l'Avesta confirme ce témoignage grec: « Nous sacrifions
à Tishtrya, astre magnifique et glorieux qu' Ahoura Mazda a
établi maître et surveillant de toutes les étoiles (6) », lit-on dans

(1) Manllius, I, 401-406 ; cf. cc qu'Héraclide le Pontique rapportait


des gens de Céos (Cicéron, De Divin., I, 57, § 130).
(2) Le fragment O 40 de Zoroastre fournit pour ainsi dire un com-
mentaire des vers de Manilius.
(3) Cf. mes Religions orient. •, p. 133 ss. ; Mon. Myst. de Mithra,
I, pp. 9 ss. ; 234 s., 240; 244, n. 3.
(4) Plutarque, De lside, 47 =fr. D 4 (p. 71, I. 27) : ·E,,a à1néea neo
mfrrwv oloi, tpvAa"a ,cai n:eoo:rr:T']V iy"aTÉC1T'7C1E TÔV :Eeleiov. Cf. Teu-
kros le Babylonien : Kvvoç a<1T(!OV ;; ÈC1TI {JaalAeiov TWV Aç-' wewv
(l'astre royal des 36 décans) et Boll, Sphaua, p. 209.
(5) Yasht, VIII, 44 (t. II, p. 426, trad. Darmesteter). Cf. Mainôg-i-
Khirad, c. 49 (dans West, Pahlavi texts, III, p. 90) : 1 Of the stars,
which are in the sky, the first star is Tishtar, which is said to be
great and good, more valuable and more glorious. • Suivant le Boun-
dahish au contraire (Il, 7), Tishtar ne commande qu'à un quart des
étoiles, celles du Levant. - Reprenant et ,corroborant une identifi-
cation proposée par Léopold de Saussure, M. Hess dans les Oriental
studies in honour of C. E. Par,ry (Londres, 1933, p. 137); a voulu re-
connaitre en TiHrya, non pas Sirius, mais Antarès et les étoiles voi-
sines. Le principal arsument invoqué contre l'équivalence général~-
LIVRES « SUR LA NATUR~ >) 125

le Yasht consacré à ce dieu sidéral. Cet hymne, dont la partie


ancienne paraît remonter à l'époque des Achéménides (1),
permet de saisir le caractère essentiel de la divinité stel-
laire Tishtrya, qui est l'auteur de la pluie et l'adversaire du
démon stérile de la sécheresse. Quand la terre brûlante
a soif, Tishtrya descend dans l'Océan et en soulève les eaux,
qui montent dans les airs, et s'y transforment en nuées,
lourdes d'humidité, que les Vents chassent au loin au des-
sus de toutes les contrées pour les arroser (2). Lorsqu' Ahoura
Mazda voulut détruire la corruption de la Terre par un dé-
luge, Tishtrya fit pleuvoir trente jours et trente nuits, jus-
qu'à ce que l'inondation atteignît la hauteur des hommes (3).
Mais ce cataclysme est un épisode exceptionnel de la vie du
monde. D'ordinaire, Tishtrya est un dieu propice, distri-
buteur des eaux amicales et salutaires ('), producteur de
toute fertilité (6). Quand il fait tomber les ondées fécondantes,
les plantes poussent comme les cheveux sur la tête des hom-
mes ( 8). L'Avesta, d'où presque toute astrologie est absente,
exprime cependant, par une coïncidence remarquable avec
les Geoponica, la croyance que, selon le lever de Tishtrya,
la récolte de l'année sera bonne ou mauvaise (7).

ment admise, est que, selon le Yasht VIII, 5 et 42, au moment au


Tistrya se lève, les sources jaillissent avec fore~. et que le mois de
Juillet est un mois de sécheresse dans l'Iran. Mais le lever de Sirius
présage ici l'action bienfaisante qu'il accomplira pendant le temps où
il restera visible au ciel nocturne. Dans le calendrier perse, ·te mois
de Tistrya était le premier de ceux de l'été, et n'appartient pas à
l'automne, tandis qu' Antarès se lève en Novembre ; cf. Ginzel,
Handbuch der Chronologie, I, p. 278.
(1) Sur la composition et la date de ce yasht, cf. Christensen, Élu-
des sur le zoroastrisme (dans Danske Videnskab Selskab, XV, 2),
Copenhague, 1928, p. 7.
(2) Yasht VIII, 32 ss. 45 ss. Cf. Darmesteter, Z. Avesta, t. II, p. 412.
(3) Boundahish, VII, 1 ss. (p. 26 tr. West).
(4) Yasht VIII, 46.
(5) Mainog-i-Kbirad, 49 s.
(6) Boundahish, IX, 3 (p. 31 West).
(7) Yahst VIH, § 36 (11, p. 424 Darm.) : c Nous sacrüions à Tish-
126 Œ:UVRES DE ZOROASTRE

Il se produisit, en Syrie, un rapprochement entre Tish-


trya et Adonis, dont les fêtes, vieux rites agraires (1) destinés
à amener la chute de la pluie et à revivifier la végétation
grillée par le soleil de l'été, furent placées au moment du lever
de la Canicule, quand réapparaît à l'aube Sirius, l'adversaire
de la sécheresse, celui qui assemble les nuages pour abreuver
la terre altérée ( 2).
La fonction que les livres sacrés du mazdéisme prêtent
à Sirius explique que, dans nos fragments zoroastriens qui
tirent des présages du lever de cette étoile, les pronostics
s'appliquent avant tout aux phénomènes atmosphériques et
à l'abondance des récoltes. Nous trouvons ainsi dans ces
textes d.es Geoponica un exemple remarquable de l'alliance
d'antiques croyances des Mages avec l'astrologie des Chal-
déens.
Mais si l'antiquité des fragments contenus dans la com-
position agronomique du VIe siècle est ainsi démontrée, il
ne s'ensuit pas que Cassianus Bassus ou, pour mieux dire,
les Byzantins qui l'ont abrégé, nous les offrent exacte-
ment sous la forme qu'ils avaient dans le Ileel qr6aewç.
Zoroastre ne se servait évidemment pas, dans ses nota-
tions, des dates du calendrier Julien: il devait employer le
vieux calendrier luni-solaire syro-macédonien (3) ; de plus, il
donnait sans doute aux planètes, comme dans les 'Anou-
Àeaµan,ea ( 4), leurs noms proprement <( chaldéens >> <l>alvwv

trya. .. car selon qu'il se lève, ce sera bonne année pour le pays
ou mauvaise année. Les terres aryennes auront-elles une bonne
année'lt.
(1) Voir en dernier lieu A. Moret dans Mélanges Cuparl, Bruxelles,
1935, p. 329 SS.
(2) Cf. Adonis et Sirius, l.l., et le curieux texte d'Albiroûni repro-
duit fr. 0 43, note.
(3) La substitution d'une notation chronologique à une autre est
fréquente dans les textes astrologiques, Cf. p.ex. pour les mois, Catal.,
H, p. 144 SS., VIII, III, p. 139 SS.
(4) Cf. in.Jra, p. 136 SS.
LIVRES (< SUR LA NATOHE >> 127

<PaiOwv IIveoe,, <Pwa<p6eoç E·r:l)..{3wv, qui ont été rempJacés


dans les mss. des Geoponica par ceux de la terminologie
courante, ou pour mieux dire par les signes astrologiques
conventionnels. Enfin le compilateur chrétien a effacé toute
trace de paganisme et biffé la mention des dieux auxquels
des prières devaient être adressées ( 1 ). Ces remaniements
sont de ceux auxquels Bassus, ou plutôt les auteurs qu'il
reproduit, ont eu recours pour rendre leur œuvre d'un in-
térêt pratique plus accessible à leurs lecteurs agricoles ( 2).

(1) Cf. la note (p. 187, n. 4) au fr. O 42 ( = Géop., I, 12, § 3), mais
le compilateur a laissé subsister, au § 35, Tov Af'/µ''lT(!ta,eàv 1ecienov.
Cf. p. 186, 23 et la note.
(2) On a noté que les morceaux qui étaient primitivement rédigés
en dialecte ionien, avaient été transcrits dans la langue dite ,eo,-
,,,,. Cf. Krumbacher, Gesch. Byzant. Lit.· 9 , p. 262.
IV. -- LE LAPIDAIRE.

Ce petit traité en un seul livre Ihel UOwv -rtµlwv (fr. O 53),


paraît avoir été rédigé en vers (cecinisse, fr. 0 55) et devait
donc se rapprocher de celui qui nous est parvenu sous le
nom d'Orphée (1), mais qui n'est en réalité qu'une forme
versifiée d'un remaniement du lapidaire attribué au Mage
Damigéron. Ce lapidaire, dont l'original est perdu, ne nous
a été conservé que par une traduction latine tardive (2). Les
quelques bribes de l'œuvre zoroastrienne que Pline nous
a conservées, montrent qu'eUe offrait une affinité étroite
avec ceJle de Damigéron. Ces deux apocryphes, mis sous les
noms de Mages célèbres, remontent au moins partieJlemcnt
à une source commune (3). Cette source était une de ces com-
pilations de l'époque he1lénistique - nombreuses à en ju-
ger par les références du trente-septième Jivre <le Pline -

(1) Publié par Abel, Orphica, 1885, p. 109 ss., reproduit par F. de
Ml'ly et Ruelle, Les Lapidaires grecs, 1898, p. 137 ss. Cf. K. W. Wir-
bclaucr, Antike Lapidarien (Diss. B«:>rlin), Würzbour~, 1937, p. 2 ss.
(2) Publiée par Pitra, Spicilegium Solesmense, III, 324 ss., rééditée
par Abel, Orphei lithica, Berlin, 1881, p. 157 ss., complétée enfin par
Pitra lui-même, Analecta sacra, t. Il, p. 641 ss. Cf. Rose, Dami-
geron de lapidibus dans Hermes, IX, 1875, p. 471-491 ; Wellmann,
Realenc., s.v. c, Damigeron •>, et surtout Quellen und Studien zur Gesch.
der Naturwiss., IV, 4, 1935, p. 139 ss., enfin Wirbelauer, l. l.
(3) Rose (I.e., p. 473, n. 1) a émis l'opinion que le passage sur l'ex-
hebenus (fr. 0 58) dont se servaient les polisseurs d'or, aurait été
introduit d'après Pline dans la version latine de Damigéron. Mais la
ressemblance entre les deux auteurs n'est pas telle qu'elle ne puisse
provenir d'une traduction d'une source grecque identique. L'ar-
ticle sur la L1aq,11a,d, où Damigéron est plus complet que Pline, mon-
tre clairement qu'il n'est pas emprunté à l'Histoire Naturelle, mais
dérivé d'une source plus ancienne, que le naturaliste latin a abrégée.
Cf. les remarques complémentaires de Max Wellmann (l. l., p. 101,
139, n. 5 et 140), qui se demande même si le lapidaire de Damigéron
ne dériverait pas de celui de Zoroastre.
LE LAPIDAIRE 129

où étaient indiquées les propriétés curatives et magiques des


pierres fines, en partie d'après de vieilles traditions orienta-
les. On ne peut préciser davantage, les fragments conservés
du lleei UOwv étant trop brefs et trop peu nombreux.
Cependant, si Wellmann a raison de faire remonter à
Bolos de Mendès ce que dit Zoroastre des vertus magiques
de l'aétite (fr. 0 61 ), on sera tenté de croire que toutes les
citations zoroastriennes dérivent du dictionnaire des pier-
res qu'avait composé Bolos (1). On est toutefois frappé
de ce fait que les noms des gemmes zoroastriennes men-
tionnées par Pline, ne se retrouvent - en dehors de Dami-
géron - dans aucun des lapidaires grecs conservés. La sour-
ce commune des deux Mages devait avoir un caractère ori-
ginal, qui la distinguait de la tradition courante Mais, fait
surprenant, ces noms sont parvenus jusqu'à un poète by-
zantin du xme-x1ve siècle, Méliténiotès, qui, pour faire montre
de son érudition, les a insérés dans son poème allégorique
sur la tempérance (2). Ceci permet d'espérer que le lleel.
Â.lOwv du Pseudo-Zoroastre puisse être retrouvé un jour
dans quelque manuscrit. En Occident, Zoroastre est encore
cité au x, e siècle dans le Liber lapidum de Marbod d'Angers (3).
Celui-ci emprunte sans doute ces extraits, comme en géné-
ral ses indications sur les propriétés magiques des pierres,

(1) Suidas: Bwloç ME11Ô~e1,oç... Al0w11 "aTà <1TotxEio11. Cf. Diels,


Vorsokr. 118, p. 241 (68 (55), 300).
(2) Publié par Miller, Notices et extraits des mss., t. XIX, 2• partie,
1858. Le passage sur les pierres est reproduit par F. de Mély et Ruelle,
op. cil., p. 205-208. -- Wellmann (Die <J>va,"ci. des Bolos, dans Ab-
hand. Berl. Akad., 1928, p. 51) note que pannl les pierres du réper-
toire de Xénocrate, le Mé1iténiode ne mentionne pas celles des Magi
de Pline. La suggestion de F_ Dôlger (Mélanges Bidez, 1934, p. 317)
qui veut que le Mélioténiote ait emprunté sa liste à !'Histoire Natu-
relle, en changeant l'ordre alphabétique, est peu vraisemblable.
(3) Fr. 0, 59 ; cf. sur Marbod, Manitius, Latein. Lit. des Mittel-
alters, 1931, p. 724, ss. ; Creutz, Mill. Gesch. Benedikliner Ordens,
XLIX, 1931, p. 291 s.
130 ŒUVRES Di:: ZOROASTRE

à un ouvrage latin qu'Évax, roi des Arabes, aurait envoye


·à l'empereur Tibère (1), mais qui en réalité ne paraît pas
antérieur au ve siècle et l'St un rcmanicnwnt du Pseudo-
Damigéron.

•••
La liste alphabétique de Pline(§ 139-185), où Zoroastre est
cité quatre fois, puis le reste du livre XXXVII contiennent,
à propos des pierres et de leurs propriétés, plusieurs indica-
tions attribuées aux Magi (fr. 0 62 ss.). La même question se
pose ici qu'à propos des herbes dont ces Magi auraient aussi
enseigné les vertus extraordinaires (supra, p. 117). Pline, ou
plutôt son auteur, semble avoir entendu par Mayot les Ma-
ges et non de simple magiciens: cela ressort de ce que trois ex-
traits font allusion à la Perse ou à ses croyances (fr. 0 62, 65,
72). Le nom générique Magi paraît avoir été employé lorsque
le même texte se retrouvait dans le livre de Zoroastre et
dans d'autres similaires, comme ceux de Damigéron et d'Os-
tanès. Que ces articles, comme tous ceux où l'autorité des
Mages est invoquée, soient parvenus jusqu'à Pline parl'in-
termédiaire d' Anaxilaos de Larissa, qui lui-même copiait
Bolos de Mendès, est une conjecture de Wellmann qui aurait
besoin d'être plus solidement appuyée (2). Nous avons cru
devoir reproduire ces passages de !'Histoire Naturelle, qui
ont quelque chance de remonter au II eel UOw11 zoroastrien,
sans que cependant on puisse affirmer pour aucun d'eux
avec certitude qu'il doit se rattacher aux pseudépigraphes de
Zoroastre plutôt qu'aux lapidaires dont nous parlerons à
propos de l'œuvre d'Ostanês (p. 191 ss.).

(1) Wellmann, dans Realenc. s.v. c Euax. • Cf. infra, p. 192 et les
Additions.
(2) M. Wellmann, Bolos, l. l., p. 48 s., et Die Stein- rmd Gemmen-
bücher der Antike (Studien für Gesch. etc., l.l.), où, p.148, il va jusqu'à
invoquer un c Doppelnamen t, LJaµiyéewv-'AvaÜlaoç, tout comme
il avait imaginé déjà un LJf}µ,fae,Toç-BwAo,; cf. supra, p. 118,
V. - LIVRES D'ASTROLOGIE.

L'ancien mazdéisme est resté remarquablement exempt de


toute astrologie et, s'il a admis l'adoration du Soleil et de la
Lune, et celle de certains astres comme Sirius (p. 124), il n'a
jamais pratiqué la divination sidérale (1). Les connaissances
astronomiques de Zoroastre étaient probablement aussi rudi-
mentaires que celles d'Homère. Il était convaincu que le
soleil et la lune se mouvaient au dessus des étoiles fixes,
idée qui a persisté jusque dans un écrit religieux de date
aussi récente que l'Artâ Virâf Nâmak ( 2). L'Avesta, dans
quelques passages, fait intervenir les astres dans la vie de
la nature, mais cette action générale sur les phénomènes
physiques {3) demeure très éloignée des influences supposées
par la généthialogie scientifique {4). Il en est de même de

(1) Cf. sur ce point les observations de Gundel, Bursian's Jahres-


bericht (Astronomie), LX, 1934, n° 243, p. 127 ss., qui s'oppose avec
raison aux théories de Reitzenstein sur l'existence dans l'Iran d'une
antique doctrine astrale. Voir aussi Messina, Der Ursprung der·Ma-
gier, 1930, p. 61 ss.
(2) Cf. Apotelesmatica, fr. O 85 (p. 229, n. 2). Voir en outre in/ra,
l' Appendice sur Lactantius.
(3) P. ex. Yasht, XII, 29 (t. Il, p. 497 Darmesteter) sur les étoi-
les qui contiennent le germe de la terre, le germe des eaux, le ger-
me des plantes, le germe du bétail. Cf. le Minokhired, XLIX, 7, avec
les notes de West, p. 90 ss. Les étoiles sont donc regardées comme
renfermant la cause productrice des corps, dont elles favorisent l'ac-
croissement.
(4) Le passage où apparaît le plus manifestement une conception
astrologique, est le Yasht, VIII, 36, d'où il ressort qu'on observait le
lever de Tishtrya (Sirius) pour en tirer des présages sur la récolte de
l'année sothiaque. Cf. supra, p. 125, n. 7.
132 ŒUVRES DE ZOROASTRE

la théorie, d'ailleurs tardive, qui mettait les douze millénaires


de l'histoire du monde en relation avec les douze signes du
zodiaque (1). Si, dans les livres pehlvis, les planètes sont re-
gardées comme des puissances mauvaises, opposées aux
étoiles fixes, conçues comme bienfaisantes, ce n'est là qu'un
aspect du dualisme qui partageait le firmament, comme Je
reste de la création, entre Ormuzd et Ahriman (2). La véri-
table astrologie n'a jamais regardé toutes les planètes comme
funestes, ni toutes les constellations comme propices. A
notre connaissance, seul, le Mînôkhired - rédigé vers le
vme siècle - affirme que << tout le bien et tout le contraire
qui arrivent aux hommes et aux autres créatures, sont pro-
duits par les sept (planètes) et les douze (signes du zodiaque),
qui organisent et gouvernent le monde» (3). Mais il s'agit
ici d'un livre fortement teinté de zervanisme (4), ce qui révè-
le un mélange d'idées « chaldéennes » (p. 71 ). Somme toute,
on peut dire que le mazdéisme iranien, comme la Grèce clas-
sique, a rejeté toutes les spéculations de la divination
astrale (&). Et si les astrologues se faisaient écouter à la cour
des Sassanides ( 8), c'est à une époque où le zervanisme était

(1) Boundahish, c. 34. Cf. Fin du monde, p. 57; Nybetg, .Journal


Asiatique, CCXIX, 1931, p. 57 ss .. et infra, !'Appendice.
(2) Comme l'a déjà noté Darmesteter, Ormuzd el Ahriman, 1877,
p. 275. L'idée que les planètes sont nocives se retrouve dans le gnos-
ticisme et le manichéisme. Cf. infra, Additions.
(3) Mainôg-î-Khirad, VIII, 17 (Pahlavi texls, li I, p. 34 West).
(4) Ibid., c. VIII, 8-9, 15; XXVII, 10.
(5) Sur Je Rivâyat, selon lequel sept Nasks entiers auraient été con-
sacrés aux astres, cf. fr. 0 1 (p. 138). Albîrounî (Chronology of Na-
tions, trad. Sachau, p. 217) nous dit que les Perses divisent les jours
du mois en jours heureux et jours funestes, mais ceci est aussi peu
de l'astrologie que les présages tirés de la vue d'un serpent pour chacun
de ces trente jours. Cf. Christensen, L'Iran sous les Sassanides, p. 17.
(li) Christensen, L'empire des Sassanides (Mém. Acad. Copenhagur,
VII1 8 série, t. 1), 1907, p. 4 ; Hastings, Encyclop. of Relig., s. v. • Di-
vination •, p. 819.
J.l\'IIES fi 'ASTlll>L<HôlE

devenu la religion officielle <le l'Empire iranien. On n'csl pas


plus autorisé à tirer argument <le leur présence auprès des
rois en faveur de l'orthodoxie de leur art, qu'on ne pourrait
le faire dans l'Europe chrétienne à propos de leurs succes-
seurs appointés par les princes <le la Renaissance et consultés
par des papes.
Mais il n'en fut pas <le même des colonies <le Mages dissé-
minées à l'ouèst de l'Iran. Elles subirent profondément l'ac-
tion de la pseudo-s(.'iencc chaldéenne, et les indices en sont
nombreux.Au 11e siècle avant notre ère, l'inscription araméen-
ne d' Arabissos en Cappadoce, qui célèbre l'union de Bêl-
Ahouramazda avec<< sa sœur et femme la Heligion mazdéenne*•
se termine par un texte astrologique encore mal élucidé (1 ).
Le roi Antiochus IV de Commagène, adorateur des dieux
perses de ses ancêtres, fait graver sur son tombeau un horos-
cope monumental, qui _date de 97 av. J .-C. (2). Les mystères
de Mithra, nés parmi les << M agllséens >> d'Asie Mineure, accor-
dent une large place aux spéculations astrales et divinisent
le ciel, les planètes et le zodiaque (3 ). Même <les doctrines
essentielles du mazdéisme, telles ses révélations sur la fin
<lu monde, furent profondément influencées parmi les Mages
Occidentaux par la croyance à la domination des sept pla-
nètes sur la terre ( 4).
Il n'est donc pas surprenant que Zoroastre ait plus d'une
fois été présenté comme un des maîtres d'une discipline que
les (( Chaldéens >> regardaient comme la reine des sciences.
Déjà Trogue Pompée pensait que Zoroastre avait très dili-
gemment observé les mouvements des astres (fr. B 33a;

(1) Chabot, Réperl. épigr. sém., III, n° 1785 s. Cf. supra, p. 95 11.. 2.
(2) Humann et Puchstein, Reise in Nord-Syrien, Berlin, 1891, pl.
XL et p. 333. Cf. Bouché Lcclcrcq, A.~lrol. gr., p. 373, note 2 ; p·. 439.
(3) Cf. Mon. Myst. Mithra, I, p. 109 ss. et passim.
(4) Cf. La fin du monde, dans Revue hist. des relig., CIII, 1931, p.
29 ss., et infra, l'introd. à Hystaspe, p. 218 s.
134 ŒUVRES DE ZOROASTRE

cf. B 21, n. 4). De graves écrivains n'hésit~nt pas à affir-


mer que les Babyloniens ont, grâce à lui, découvert l'astro-
nomie (1-), ou bien ils font de ce prétendu astrologue un
prédécesseur de Pétosiris (0 78). Plus précise est l'informa-
tion de Suidas (fr. 0 76), qui lui attribue des 'Aan:eoa,eo-
:ru,ea et des 'Anon:.:leaµan,ea,
Les 'Aaueoa,eom,ea étaient, semble-t-il, un petit écrit
en un seul livre. Étymologiquement l'àaueoaieonla, << ob-
servation des astres», pourrait s'appliquer à l'astronomie com-
me à l'astrologie, mais en fait, de même que les termes de
formation analogue, ൵oa,eonla ( Orphica, fr. 297 Kern), a:ri.:lay-
xvoa,eo11:la, olwvoa,eo11:la, n:ea1:oa,eo11:la, 1}11:a r:oa,eonla ( 2), il
désigne un mode de divination, la mantique sidérale, et
nous voyons en effet que ce mot et ses congénères àar:e-
eoa"4noç, àaueoa,eo11:iw sont constamment employés à pro-
pos des << Chaldéens >> (il) ou astrologues. Il est donc impos-
sible de savoir si les fragments astrologiques du Pseudo-
Zoroastre appartiennent aux 'Aaueoa,eom,ea ou aux 'A-
nor:ûeaµan,ea, les deux titres étant synonymes, et l'on yeut
même se demander, le nombre de livres du premier ouvrage
n'étant pas indiqué dans Suidas, si celui-ci n'a pas écrit
'ÂO''UQOO'"om,eà <1)> 'A11:0T:EA.EO'µa1:t,ea, Ce que nous di-
rons du second ouvrage s'appliquerait ainsi à tous deux.

(1) Fr. B, 7 ss. Cf. supra, p. 36 et p. 45 s.


(2) Sextus Empiricus, Adv. MaUz., V (contre les astrologues), § 27
(p. 733, 3, Bekker), § 68 (p. 739, 31), § 70 (p. 740, 18), § 80 (742, 13).
Artémidore, Il, 69 (p. 161, 27 Hercher) oppose aux charlataneries la
vraie divination : Tà vnà fJ1JTwv .i!eyoµeva "al olwv,aTwv "al àan-
eoa"onwv "al TeeaTOCl"OliWV "al OVt:&eo"e1n"WV "al ~naTOCl"OliWV.
Herrnias (Scholies au Phèdre de Platon, p. 95, 8, éd. Couvreur), :\ propos
de la µavT1"~ aToxaan"11 : olal ela,v avTa, al i5,à a11µelwv, wç àaueo-
a"onla, olwvoa"onla, .. . an.i!ayxvoa"onla. On lit toutefois chez le
Syncelle (t. I. p. 22, 3 ss., éd. Bonn; cf. Das Buch· Enoch, éd.
Flenuning-Radennacher, p. 26) : 'O lvvaToç ii5li5aEev àaTeoa"onlav,
d 6è TtraeToi; l6IC,aEev c!aTeo.i!oylav.
LIVRES n' ASTROJ,OGTE 135

Les ' A n o 1: e 1i. e aµ a ,: i " a.


De cet ouvrage, qui était considérable, puisque selon Suidas
il ne comprenait pas moins de cinq livres, nous n'avons guère
conservé en grec que des xa,:aexat ou << initiatives >>, c'est à
dire des morceaux indiquant d'après la position des astres
quel est le moment favorable pour commencer telle ou telle
entreprise. Mais ce traité didactique, dont Zoroastre passait
pour l'auteur, enseignait aussi les principes de l'astrologie,
comme le montrent quelques citations grecques (fr. 0 83 ss.)
et surtout des extraits traduits en arabe (infra, p. 141).
Une donnée précieuse pour fixer la date de ces 'Anou-
Àeaµauxa pseudo-zoroastriens nous est fournie par le titre
d'un des chapitres (0 81) qui nous ont été transmis par Pal-
chos: Zweoaa,:eov ,ea,:à IIeagtôixoY, c'est à dire que ce mor-
ceau est parvenu jusqu'à Palchos par l'intermédiaire de
Praxidikos, qui citait Zoroastre (1). Crusius (2) arapproché ce
titre d'un passage de Pline (fr. 0 82 b ), dont le contenu est
pareillement astrologique, où Attius in Praxidico est men-
tionné à côté de Zoroastre, tandis qu'ailleurs Pline parle
d'Aitius qui Praxidica (sic) scripsit, et il en a conclu qu'Ac-
cius (3), le vieil écrivain latin, avait, au r e siècle avant notre
ère, traduit un ouvrage astrologique grec et lui avait donné,.
selon une habitude dont on a d'autres exemples, le nom de
son auteur, Praxidicus. Cette conclusion a été généralement
acceptée, mais avec cette réserve que I' Attius cité par Pline

(1) Comparer p. ex. Cal. codd. astr., VIII, 3, p. 116, 10, où Antio-
chus à propos des xe11µaTiÇ ovrn Çcf>oia, dit : 'Eeµij; <p1J<1t xarà Tlµaiov.
(2) Crusius, Philologus, LVII, 1898, p. 643 ss.
(3) La variante orthographique Attius pour Accius est de peu
d'importance. Cf. Teuffel-Kroll, Rom. Lit. , § 134, 1.
136 ŒUVRES DE ZOROASTRE

doit être regardé comme différent du fameux poète de l'é-


poque républicaine (1).
D'autre part, le recueil de Palchos contient un chapitre
<c Sur les esclaves fugitifs et les voleurs >>, qui est donné comme

étant Ttµalov Ileaf t6ov (2). Timée est un auteur astrolo-


gique bien connu, et dans aucune autre citation on ne lui
donne pour père un Praxidas. Kroll a donc pensé qu'il fal-
lait lire Ttµalov f) IIea~tMxov (3). Il se peut que le titre soit
plus gravement altéré - la tradition manuscrite de Palchos
étant mauvaise - et que l'astrologue Timée, qui est une des
sources de Vettius Valens, ait été mis à contribution comme
Zoroastre par le mystérieux Praxidikos.
Le point essentiel pour nous est que Pline l'Ancien a uti-
lisé le livre d'un certain Attius, qui lui-même connaissait
Praxidikos, lequel s'était servi des •AnouÂ.eaµau,ea de Zoro-
astre. Ceci reporte la composition du traité pseudépigraphc
à une époque sensiblement antérieure à Pline, c'est à dire,
selon toute probabilité, à la période hellénistique.
Pour détcrmi~er le caractère des 'Anou:Âeaµan,ea zoro-
astriens, il importe de noter d'abord que, dans les extraits
qui n'ont pas été retouchés, l'auteur emploie, pour les cinq
planètes mineures, exclusivement les noms <Palvwv, </>ai-
Owv, Ilveoeiç, <l>warpoeoç, .E-rlÂ.{Jwv. On a souvent considéré
ces appellations comme les plus anciennement usitées en

(t) Cf. Wilamowitz, Hermes, XXXIV, 189tl, p. li37; Schanz-


Hosius, Gesch. der rom. Litcratur 4, 1027, p. 136 ; Tcuffel-Kroll,
I.e., § 12.
(2) Publié Cal. codd. astr., I, p. 97 ; cf. V, 1, p. 29, f. 102, cap.
tr,': Ttµalov lleal;Ufov 1lF(!t 6oanenüv ual u).ennüv.
(3) Kroll, Philologus, 1898, p. 133 ; et surtout Die l{osmologie des
Plinius, Breslau, Hl30, p. 11. --- Pcut-l'lre Praxidikos est-il une des
sources du petit poème de Maximos (Kroll, dans Realenc., s. v., col.
2574, 22). Mais celui-ci ayant v(·cu à une époque tardive, celle des
Antonins ou des Sévères, nous ne pouvons tirer de là aucun indice
chronologique.
LIVRES D'ASTROLOGIE 137

Grèce, mais la réalité des faits, telle que nous pouvons la con-
stater, ne répond nullement à cette supposition gratuite {1).
Lorsque les Pythagoriciens apprirent des Orientaux à dis-
tinguer les cinq astres errants de la multitude anonyme des
étoiles, ils les désignèrent simplement par l'indication du
dieu auquel, à l'exemple <les Babyloniens et des Égyptiens,
ils les consacrèrent : o à<n:iJe ·wû Ke6.,,ov, -rov L1 wç, -rov
"Aeewç, Tijç 'ArpeoM1:riç, -rov •Eeµov. Sauf la brillante étoile
du matin et du soir, que la vieille poésie invoquait déjà comme
•Ewarpoeoç et "Eaneeoç, les planètes -- la remarque est de
l'auteur de l' Epinomis ( 2) - n'avaient pas en grec de noms
(&.,,&µa.a), mais seulement des surnoms divins (inw.,,vµtai).
Cette façon de s'exprimer par une périphrase fut la seule
usitée jusqu'à la fin du ive siècle. Platon et Aristote n'en
connaissent point d'autre.
Mais au commencement de la période hellénistique, de
nouvelles attributions divines furent admises concurremment
avec les premières: ainsi on soumit Mars à Héraklès, Mer-
cure à Apollon, Vénus à Héra, à Isis, à Cybèle. C'est alors,
pour sortir de la confusion produite par les spéculations re-
ligieuses du syncrétisme, que fut imaginée une terminologie
scientifique, tirée de l'aspect physique des planètes et indé-
pendante de toute théologie. C'est celle qu'emploie le
Pseudo-Zoroastre.
En ceci aussi, les astronomes helléniques avaient eu pour
devanciers les Chaldéens. Ceux-ci, en effet, avaient créé
pour les planètes une série de noms appartenant en propre
à chacune d'elles, en dehors de ceux qui rappelaient les pa-
tronages exerçés sur elles par les dieux. On constate ainsi

(1) Nous résumons ici brièvement les conclusions d'une élude


parue dans L'Antiquitè classique, IV, 1935, p. 5-43, sur Les noms des
planètes chez les Grecs.
(2) Ps.-Platon, Epinomis, p. 986 E et 987 BC.
138 ŒUVRES DE ZOROASTRE

que les termes scientifiques <Pa{,wv <PaéOwv, etc., ont été


avant tout ceux des disciples grecs des Babyloniens (1),
et ils sont restés longtemps employés dans la vallée de l'Eu-
phrate (2). Bien plus, les écrivains grecs de l'Empire, à l'épo-
que où cette nomenclature était tombée en désuétude, gardent
le souvenir de son origine étrangère. Vettius Valens (VI,
2, p. 249) dit de Saturne xe6vov lcnl aYJµeîov ... lvOev ual
Bp ,,
a w.wvtot <P' ,,
atvon:a av-rov '
1r:(!OG'YJYO(!evaav, ,,_
e1r:et ' .a1r:av-
np xeovcp ,

-ra ,paveeà ylve-rat, et Lydus, dans une série de chapitres où il


cite d'abord Zoroastre et Hystaspe (fr. 0 85), oppose les
noms proprement grecs des planètes à ceux qui nous occu-
pent et qui sont, selon lui, ceux qu'emploient les Chaldéens
et les Égyptiens (3).
Dès lors, on voit l'intérêt qu'offre l'usage constant de
cette terminologie spéciale dans les Apotélesmatiques du
Pseudo-Zoroastre. C'est un indice révélant que cette astro-
logie se rattache à la tradition << chaldéenne >> et nous a trans-
mis des présages probablement d'origine babylonienne. L'a-
doption de cette nomenclature << chaldéenne >> pour les pla-
nètes n'a pas eu· une valeur purement verbale. Elle a réagi
sur les pronostics qu'on tirait des astres auxquels on l'ap-

(1) Le plus ancien texte où apparaisse un des noms de cette caté-


gorie (Ilveoetç) semble être un fragment tiré d'Épigène de By-
zance, qui était un disciple des Chaldéens (Schol. Apoll. de Rhodes,
III, 1377; cf. L'Antiquité classique, l.c., p. 20).-ET0pw1• se trouve
dans une observation astronomique datée de 261 av. J.-C. (ibid., p.
24).
(2) Ces noms se lisent sur le bas-relief figurant l'horoscope du roi
Antiochus de Commagène, daté de 97 av. J.C. (Mon. Myst. de Mi-
thra, II, p. 188 ; Bouché-Leclercq, Asir. gr., p. 372,439). et plus tard
encore, en 176 ap. J. C., un horoscope de Doura les reproduit : voir
Baur et Rostovtzeff, Exc. at Dura, Report of the second Season, 1928-
1929, New Haven, 1931, p. 162; cf. L'Antiquité class., l.c., p. 22.
(3) Lydus, De Mens., II. 9 et 12; cf. ibid., II, 8 et 10: Firmicus
Maternus, II, 2, p. 42, 7 ss. éd. Kroll-Skutsch, et Antiq. class.,
l.l., p. 41, n. 3 et 4.
LIVRES D'ASTROLOGIE 13!)

pliquait. Ainsi Vénus n'est pas une déesse, elle est un jeune
enfant, Phosphoras, et l'influenèe qu'on lui attribue est af-
fectée par cette conception de son sexe et de son âge (fr. 0
79, p. 219, Il. 2).
A l'époque où écrivait Valens, les termes <l>a{vwv - I:-r:0.-
Pwv étaient déjà tellement surannés qu'il a pu croire l'un
d'eux <<Babylonien>>. Ptolémée pas plus que lui, ne s'en sert
jamais et il .,ne les mentionne même pas dans sa Tétrabible :
c'est proprement la terminologie de la période alexandrine,
qui fut celle du rationnalisme scientifique. Elle céda à partir
du commencement de notre ère devant un langage plus
religieux. Identifiant les planètes avec les Olympiens qui
les avaient sous leur patronage, on les appela simple-
ment Kronos ou Saturne, Zeus ou Jupiter, Arès ou
Mars, Aphrodite ou Vénus, Hermès ou Mercure. L'emploi
régulier de la nomenclature <l>atvwv -- l:-d)./Jwvdans nos frag-
ments du Pseudo-Zoroastre crée ainsi une présomption très
forte que les cinq livres de ses 'Anou?.wµa-r:iua ont été com-
posés dans le royaume des Séleucides.
Nous conclurons de même à une antiquité reculée des
pronostics transmis par le Pseudo-Zoroastre, si nous consi-
dérons la méthode suivie dans les deux morceaux les plus
importants qui nous soient conservés des Apolélesmatiques
(fr. 0 79-80). Cette méthode est d'une simplicité archaïque:
elle.opère avec un petit nombre de données, et est loin d'at-
teindre à la complication savante de l'astrologie élaborée par
les Grecs. Les cinq planètes mineures n'y forment pas encore
avec les deux grands luminaires célestes un groupe indis-
soluble de sept astres. On considère successivement la posi-
tion dans le ciel de Saturne, Jupiter, Mars, Vénus et Mercure,
leurs rapports réciproques et leur relation avec la lune, en-
fin la place de celle-ci dans le zodiaque, mais, sauf une men-
tion incidente (p. 211, 10), le soleil ne joue aucun rôle dans ces
présages. C'est évidemment un souvenir de l'antique préémi-
140 ŒUVRES DE ZOROASTHE

nence du dieu lunaire Sîn sur le dieu solair,e Shamash (1).


Dans l'astrologie primitive, l'astre des nuits tient en géné-
ral une place beaucoup plus considérable que celui du jour.
La langue des 'AnouÀeuµaTt,eâ, pour autant que nos
extraits permettent d'en juger, n'avait aucune prétention
littéraire. Dans les deux chapitres << Sur les lettres >> et << Sur
la navigation >> (fr. 0 79 et 80), où la forme primitive est le
mieux conservée, les répétitions des mêmes expressions abon-
dent, et le vocabulaire emprunte largement au langage com-
mun de la conversation. Mais il prend par là même quelque
intérêt pour la connaissance de la xotv~. Rien ne paraît
s'opposer à ce que ce jargon populaire remonte jusqu'à la
période alexandrine.
Des morceaux traduits en arabe et attribués à Zaradoust,
nous permettent d'enrichir considérablement notre petite
collection d'extraits astrologiques tirés d'auteurs grecs. Les
plus importants sont ceux qu'Abenragel (•Ali ibn Abrr Hi-
gâl) a insérés, au x1e siècle, dans un ouvrage dont seule une
mauvaise version latine a été publiée, mais donl M. V. Stc-
gemann a édité et commenté récemment ( 2) les passages
zoroastriens (fr. 0 88 ss.). Il est impossible d'affirmer que le
livre dont s'est servi l'astrologue arabe soit identique aux
'AnouÀeuµaTtxâ du Pseudo-Zoroastre, mais toutes les pro-
babilités donnent à penser qu'Abenragel n'en a pas connu
d'autre. Il cite plusieurs auteurs grecs : Dorothée, Antiochus,
Ptolémée, Hermès Trismégiste, et les recherches de M. Ste-
gemann ont prouvé que, pour Dorothée, il avait fidèlement
reproduit son modèle, tout en le paraphrasant parfois (3).

(1) Cf. La Théologie solaire du paganisme (Mém. sav. élr. Acad.


Inscr., XII), 1909, p. 449 s.
(2) V. Stegemann, Astrologische Zarathustra-Fragmenle bei dcm
arab. Astro[. AbÜ 'l-Hasan 'Alî ibn Abî'r Rigà l, dans Orientalia, VI,
Rome, 1937.
(3) Stegemann, Beitrtige zur Gesch. der Astrologie, I ( Quellen und
Unters. zur Gesch. herausg. von Bilabel, D. 2), Heidelberg, 1935.
LJVnES D'ASTnOI.OGIE 141

Ces conclusions peuvent sans cloute être étendues aux autres


sources helléniques que cite le compilateur ara be.
Les extraits d'Abenragel(fr. 0 88 ss.) traitent pour la plu-
part de la question, si souvent agitée par de doctes géné-
th]ialogues, de la durée assignée à la vie au moment de la
naissance. Ils n'ont guère d'autre intérêt que de nous
montrer, par de nouveaux exemples, la complexité des
données mises en œuvre pour tenter de résoudre une
question insoluble. Plus remarquable est le commentaire em-
prunté à Zaradoust de deux thèmes de géniturc de morts
revenus à la vie. On ne s'étonnera pas de trounr de pareilles
spéculations dans un écrit zoroastrien. Les mazcl(•ens pen-
saient que les morts ressusciteraient à la fin du monde : les
cas où un cadavre se ranimait soudain, ne faisaient donc que
devancer un phénomène qui devait se produire un jour pour
l'humanité entière. Dien plus, on peut croire que les Mages
ont dû invoquer de tels cas à l'appui de leur doctrine escha-
tologique, afin de la rendre plus vraisemblable aux Grecs,
qui ont toujours éprouvé pour elle une grande répugnance.
Selon le mythe de Platon, Er l'Arménien resssucita le dou-
zième jour pour raconter ce qu'il avait vu aux enfers, et, nous
l'avons rappelé plus haut (p. 111), on identifia cet Er avec
Zoroastre. Selon le Ileei <pvaewç, c'est Zoroastre qui est
descendu dans l'Hadès et qui, revenu à la vie, a appris aux
hommes ce que les dieux souterrains lui avaient enseigné
(p. 112 s.). On peut encore rapprocher de ces récits les expé-
riences d'hypnotisme de Cléarque de Soloï (1), qui s'était
intéressé particulièrement aux doctrines des Mages (p. 1n),
et suivant Arnobe (I, 52 = fr. B -1), ces Mages prétendaient
in Jrigentia membra sensus animasque reducere, expression qui
convient mieux à des résurrections de défunts qu'à l'é-

(1) R,:alt'IIC .. s.1>., l. XL c<,J. :,hL li~.


142 ŒUVRES DE ZOROASTRE

vocation des ombres par la nécromancie (p. 180 ss.). Tou-


tes ces considérations rendent vraisemblable qu' Abenragel
nous a vraiment conservé un morceau zoroastrien dans son
chapitre De his qui reviviscunt semel mortui.
En un endroit (1 ), l'auteur précise qu'il s'agit d'une résur-
rection obtenue à Harrân (Carrhae), ville qui fut le siège
d'un vieux culte astral du dieu Sîn (Lunus). Comme M.
Stegemann l'a noté (ibid., n. 11), ce détail est de nature
à faire croire que l'ouvrage du Pseudo-Zoroastre a été
composé dans le Nord de la Mésopotamie ou en Syrie, ce
que d'autres raisons rendent vraisemblable pour les 'Ano-
uÂeaµan,ea grecs (2). Mais, d'autre part, Harrân est resté,
même à l'époque musulmane, un foyer de paganisme et
d'astrologie. Il se pourrait donc - à la rigueur - que le
traité faussement attribué à Zoroastre et consulté par Aben-
ragel, fût une compilation tardive d'un prêtre harranien.
Toutefois, les termes techniques grecs qu'on y devine encore
sous un déguisement arabe, rendent cette hypothèse peu
vraisemblable.

(1) Fr. 0 94, p. 238 ; cf. p. 239, note 11.


(2) Cf. supra p. 136 ss. - Dans un chapitre du lleel rpvuew.;
aussi, les présages zoroastriens tirés du lever de la Canicule concor-
dent avec ceux qui ailleurs sont donnés comme une <• méthode des
Harraniens •> ; cf. fr. 0 40, et p. 181, note 1.
VI. - LIVRES DE MAGIE.

La sorcellerie était pour les vrais mazdéens une œuvre dé-


moniaque, dont les dévas et les drujs passaient pour les au-
teurs (1). Elle était définie comme le culte d' Ahriman opposé
à celui d'Ormuzd (2 ). Zoroastre lui-même aurait révélé les rites
qui permettaient de réduire le magicien à l'impuissance (3).
Une hostilité foncière à toutes les pratiques occultes des sor-
ciers, suppôts de démons maléfiques, propagateurs du men-
songe, caractérise le mazdéisme épuré, tel qu'il nous appa-
raît dans sa littérature sacrée (4). On peut sans doute tenir
pour plus ou moins magiques certains rites de cette reli-
gion (5), comme de toutes celles de l'antiquité ; mais les in-
cantations ou les talismans sont toujours employés pour pro-
duire un bien, non un mal; ils procurent au fidèle le secours
des puissances célestes contre les esprits des ténèbres.

(1) Cf. Darmesteter, Zend Avesta, I, pp. 713, n. 8 ; 90, n. 53 : II,


pp. 12, 252, 353 ; Mon. myst. de Mithra, I, p. 141.
(2) Boundahish, XXVIII, 4 (p. 106 West); cf. Darmesteter, 1,
p. 383 s.
(3) Dinkard, VII, 5, 11 (Pahlavi Texis, V, p. 76 West).
(4) Messina, Der Ursprun.g der Magier, 1930, p. 57 ss.
(5) Carnoy, dans Hastings, Encycl. of Religion, s.v. « Magic •> (lra-
nian); Le Muséon, série III, vol. I, p. 171 ss. Cf. nos Relig. orient.',
p. 295, note 90. - Christensen, Die lranier (Handb. d'lw. Müller),
1935, p. 231, note en particulier la puissance magique attribuée aux
formules sacrées et signale le passage de l'Avesta ( Yasht, XIV, 43-
46) où Ahoura-Mazda enseigne à Zarathou~tra comment il peut rem-
porter la victoire à l'aide de plumes d'oiseau et lui interdit de révé-
ler ce mystère aux profanes. Cf. in/ra p. 147 n. 2, où il est question
d'une plume portée comme amulette.
1'11 ŒUVRES DE ZOROASTRE

Cette condamnation formelle de la magie noire a été em-


pruntée par Mani au mazdéisme de son époque. Selon lui,
le Hoi des Ténèhres <c frappe et tue par ses paroles magiques>>,
et le fidt.;lc, homme ou femme, doit s'abstenir de toutes· les
pratiques des sorciers, s'il ne veut pas que son âme soit
enchaînée un jour avec les puissances des Ténèbres (1).
Lorsque Je Pseudo-Aristote dans son Maytx6ç, et Dinon
dans son histoire (fr. D 2, 1. 22), affirmaient que les Mages
ne connaissaient pas n)i· yo11ux1) v µayelav, ils disaient
clone vrai, si J'on entend par eux le clergé orthodoxe de la
Perse. A plusieurs reprises, les auteurs grecs croient devoir dé-
clarer que les Mayot ne sont pas des magiciens, mais des
sages voués au pur culte des dieux (2).
Mais l'insistance même que mettent les écrivains à répé-
ter cette observation, prouve combien était courant en Grèce
le sens péjoratif qu'avait pris le nom de la caste sacerdo-
tale des Perses. Les plus anciens textes où µayoç; apparaisse
avec la signification de <c sorcier >>, <c thaumaturge >>, <c en-
chanteur>>, remontent jusqu'au cinquième siècle avant notre
ère (3), et dans la suite ce mot est fréquemment employé

(1) Mani, Kephalaia, M. Schmidt, t. 1, Hl35, p. 31, 25 ss. ; cf. p.


143, 13 ss. : « Jetzt aber sind durch die Kraft des Licht-Novç die Stim-
men der Bcgierde (imOvµla) und die Worte der Magie (µayrla) und die
Bosen Mysterien ihm ein Abschcu geworden. ~ P. 160, 8: « Sein Licht
(du Soleil) verschmilzt die boscn Zaubcrkünste (µayda) aller
Uebeltater ».
(2) Pseudo-Alcib., fr. B 10a, n. 3: Mayûa ZweoaaTeou l<TTl 6ewv
fheanela; Dion Chrys., fr. 0 8, p. 144 n. 1 ; Porphyre, De Abstin.
IV, 16; Ps. Jean Chrysostome, fr. S 12, n. 1 : Magi apud illos
(Persas) non male/ici, sed sapientes intelliguntur. Cf. Apulée, fr. B
1 Ob ; Suidas, s.v. I'o71ula et Mayla. - Comparer ce qui est dit
supra, p. p. 93 s., à propos de Dion Chrysostome. - De même dans
les Kephalaia récemment retrouvés, Mani célèbre constamment la
aoqila, dont il se donne comme le représentant ; cf. supra, p. 93,
n. 3.
(:l) Sophocle, Œdipe Roi, 387 ; Euripide, Oreste, 1498 ; Hippocrate,
De morbo sacro, c. 3 et 4; Platon, Rép., IX, 572 E; cf. Politique,
280D.
1.1\"IIES DE '.\l.\1;11-:

t·omme un synonyme de yu11; (1). Il a la double acception


de << mage •> et de <• magicien >> (2) et dans la seconde, qui de-
vient la plus ordinaire, on cessa souvent de lui imposer au-
cune restriction ethnique (3), mais on ne cessa jamais cepen-
dant d'l'tahlir une connexion entre les deux sens du nom.
Il est tn\s remarquable que Pline, au déhul du livre qu'il
consacre <• aux chimères du plus frauduleux des arts >>, ne
mette pas en doute son origine perse et lui donne pour pfre
Zoroastre ( 4), et pareillement, ù l'époque d'Auguste. Trogue
Pompée faisait déjà du prophète l'inventeur de ces mêmes
magicae. artes (5).
Ils ne se trompaient qu'à moitié. Car si le réformateur
iranien avait réprouvé toute sorcellerie, celle-ci n'en avait
pas moins subsisté dans la croyance populaire, qui réagit
en quelque mesure même sur la religion orthodoxe ( 6 ). Mais
surtout, clic se développa dans les colonies de <• Magu-
séens >> soumises à l'action de Babylone. qui fut ù cd égard
décisive, comme pour l'astrologie.
On sait quelle part considérable les incantations et le~
conjurations occupaient dans la liturgie babylonienne, quelle
multitude cle démons de tout genre y étaient invoqués et
quelle place était réservée dans le clergé à l' âshipu, exorciste
mais aussi magicien. Lorsque Zoroastre fut regardé dans

(l) On notera p.cx.. les définitions d'lfrsychius, s. ,·. yo,1;, "'/O?/Ht•n,


wiyo; . .... Sur l'association des mages et des empoisonneurs. cf. supra,
p. 115.
(2) L'érudition de )1. Nock a réuni un grand nombre de textes
attestant cette double signification dans un excursus de l'ou\'rage
de Foaks et Lake, The beginnings o / christianity. Part I (.·lcls o/
the Aposlles), t. V, 1933, p. 164 ss.
(3) P. ex.., Pline, H.~.;., XXV, 13 !fr. 0 2-1]. à propos de Démocrite,
dit <• pcragratis Persidis, Arabiae, Aethiopiae, Aegypli :\lagis •>.
(4) Pline, XXX, 1, § J ( = fr. B 2).
(j) Justin, I, 1. 9-10 ( = fr. B :i:la).
(li) Cf. Carnoy, l.c., el supra, p. 62, note 2; p. 1-t:l, note 5.
146 ŒUVRES D1': ZOROASTRE

certains milieux comme le maître des Chaldéens (p. 36),


il devint du même coup celui de la magie, au pire sens du
mot (1), et il est souvent présenté comme tel dans la littéra-
ture grecque et latine (2). La démonologie d'une doctrine dua-
liste permettait de donner aux pratiques des encha.nteurs
une justification théologique, et elles en acquirent une auto-
rité nouvelle. Les . esprits mauvais sont désormais des anti-
dieux (àVTlOeoi), leur armée est soumise à un chef qui tient
en échec même Ahoura-Mazda (3). La magie la plus noire est
ainsi canonisée et se transforme en une religion à rebours (4).
Contrairement aux préceptes de l'Avesta, les Mages qu'ont
eonnus les Grecs rendaient un culte à Ahriman (5) et ils lui
offraient des sacrifices qui rappellent singulièrement des
opérations de nécromants. Ils pilaient dans un mortier sa-
cré ( 6) une sorte d'amome à forte senteur (7) en invoquant le
dieu des ténèbres, puis, mêlant cette herbe au sang d'un
loup égorgé, ils allaient jeter leur mixture dans un lieu sans
soleil (8). Sans doute, pour la théologie orthodoxe, de pareilles
offrandes étaient apotropaïques, destinées à écarter les
coups de l'Esprit Malin et de sa séquelle, mais combien elles
pouvaient être aisément utilisées pour obtenir d'eux des
~ervices ! Le célébran1 qui se flattait de repousser les puis-

(l) Très caractéristique à cet égard est la Nécyomancie zoroastro-


babylonienne de Lucien (fr. B 30). Cf. supra, p. 55.
(2) Pline, supra, p. 154, n. 4. Cf. fragm. B 38 ss.
(3) Cf. Porphyre, De Abslin. l I. 41 = Ost. fr. 9, p. 280 n. 3 ss.
(4) Cf. Religions orientales ', p. 175 s.
(5) Mon. myst. de Mithra, I, p. 139 ss. Cf. ~upra, p. 60 s.
(6) Le Hdvana.
(7) Sur le sens de oµwµ,, cf. Benvéniste, Journal Asiatique, CCXV,
1929, p. 289 ss. (fr. D, 4, p. 74, note 7).
(8) Plutarque, De Jside 46 [fr. D 4, p. 71, 1. 11); cf. Moulton, Barly
zoroastrianism, Londres, 1913, p. 71 ss. Ce sont ces cérémonies noc-
turnes que paraît viser. Héraclite, lorsqu'il condamne au feu éternel
les i-t1"Tmo,lo,. Mciyo, "al Bci"xo, (Diels, Vorsokr. 6, 22 (12] B, 14).
LIVRES DE MAGIE 14ï

sances du mal par ses exorcismes (1), devait se croire aussi


capable de les asservir à son pouvoir par ses sacrifices noc-
turnes ou ses formules d'incantation, et d'en faire les exé-
cuteurs de sa haine ou de sa vengeance ( 2).
Mais à côté de cette magie proprement religieuse, qui opé-
rait par des évocations de démons (3), les Maguséens en con-
naissaient une autre, plus scientifique, qui est proprement
une physique dévoyée. Ils croyaient les trois règnes de la
nature unis entre eux et à l'homme par des << sympathies
et des antipathies >> mystérieuses (4). Si l'on pénétrait le secret
de ces forces occultes, si l'on savait en provoquer l'action,
on pouvait obtenir des effets prodigieux.
Dès que les Grecs sont entrés en contact avec les Mages,
res prêtres leur sont apparus comme des thaumaturges. Ceux
qui accompagnent Xerxès dans son expédition apaisent une
tempête du Strymon par une incantation (i:nq,èl17) ( 6) et se
soumettent l' Hellespont en y jetant des chaînes (6 ). Mais

rien n'est plus significatif que la description que Pausanias,

(1) Nous avons publié Comptes rendus Acad. lnscr., 1915, p. 2ï 1,


une dédicace à Anaïtis, découverte en Lydie, consacrée par une
femme :n:ee{:n:1:wµa lxovua "ai U;~u(Jeïua v:n:o 1:ijç [eeElaç •
(2) On voit même dans un passage de l'Avesta s'opérer cetle trans-
formation (Yasht, XIV, 14, 35, t. Il, p.575, Darm.): <• Si un exorcisme,
si une formule est jetée sur moi par maint homme qui me hait, quel
est le remède? Ahoura Mazda répondit : Prends une plume de l'oiseau
Vâreiijina (corbeau?), avec cette plume tu frotteras ton corps,
avec cette plume tu lanceras en retour l'exorcisme contre l'ennemi.
L'~omme qui porte les os du puissant oiseau, les plumes du puis-
sant oiseau, nul ne peut le tuer ... >>.
(::l) Cf. Ostanès, fr. 12 ss., et infra p. 180 s.
(4) Geopon. XV, 1 = fr. 0 52. Cf. supra, p. 107 ss., et infra p.
188 ss. Un curieux passage de Jamblique le platonicien, qui a passé
dans les scholies de Platon (Sophiste, 216 A, t. VI, p. 250, éd.
Herrmann) affirme que ~ ,pvaiç v:n:6 nvwv µd:yoç "É"À'JTa, <'hà 1:àç
uvµ:n:a(Jtlaç "ai àv1:1m18daç 1:wv <pv<1ei.
(5) Hérodote, VII, 191. Cf. Lapidaire, fr. 0 59 et li2.
(ü) Cf. Comptes rendus Acad. lnscr., 1917, p. 278, n. 2.
148 ŒUVRES DE ZOHOASTRE

témoin oculaire, nous fait d'un sacrifice offert dans un temple


de Lydie (1 ). Le célébrant déposait sur l'autel du bois sec et,
tandis qu'il psalmodiait une longue litanie en langue bar-
bare, on voyait une flamme jaillir de ce bois sans qu'on y
mît le feu. Sans doute un cristal lenticulaire concentrait-il
sur le foyer les rayons du soleil (2 ).
Il n'est peut-être aucun témoignage ancien qui nous offre
une image plus saisissante de la magie chaldéo-iranienne pra-
tiquée en Orient, que les détails autobiographiques que nous
donne dans son œuvre le romancier Jamblique (3). Pur
Syrien, qui, dans son enfance, ne parlait que son dialecte sé-
mitique, Jamblique fut instruit par un Babylonien (4 ), fait
prisonnier lors de l'expédition de Trajan en Mésopotamie. Cet
Oriental était un sage ( aoq;oç T~v /Jae/Jaewv aoq,lav) (5), qui
avait été secrétaire du roi des Parthes. Dans ses leçons, il
enseigna à son disciple T~v µayt')(,1)v :riat6dav, que celui-ci s'as-
simila aussi bien que l'éducation grecque (6 ), et il insère dans
son roman une digression sur cette magie (7), dont il distingue
' des sauterelles (8 ), des lions, des sou-
plusieurs espèces, celles

(1) Pausanias, V, 27, 8.


(2) Cf. Bidez, Mélanges Navarre, 1935, p. 37, n. 2.
(3) Photius, Bibl., cod. 94, p. 75 b 20 ss. Cf. Rohde, Griech.
Roman 2 , p. 388 ss.
(-l) BapvÀwv,oç, comme l'a noté v. Gutschmid (Rohde, p. 389 note),
désigne ici un Parthe, les Arsacides étant alors maîlrcs de la Babylonie.
(5) Sur la <• sagesse>> des Mages, cf. supra, p. 93, n. 3.
(6) Photius, l. l. (supra, n. 3): Ma(hiv T~v µay,wqv, µuOEiv oi xui
T~V iÀÀTJ1'LX'YJV :TtaLOtiav,
(7) Photius, l. c.
(8) Cf. le Dinkard, VII, 5, 9 (Pahlavi Texts, V, p. 76 West).
Parmi les merveilles accomplies par Zoroastre le texte cite : « the
libcrating of rain and the confining of hail, spiders, locusts and olher
lerrors of corn and plants. Cf. Pline, XXX V Il, 124 [ = fr. 0 72) :
<• Grandinem ac locustas precatione addita ,,. CL aussi les préceptes
des Geoponica, XIII, 16 et XIII, 9 (= fr. 0 50 et 51) sur les can-
tharides et les scorpions.
LIVHES DE M,\l;iE l l!l

ris, de la grêle (1), des serpents (2), enfin la nécromancie ( 3)


et la ventriloquie (').
On pourrait citer d'autres passages instructifs sur le syn-
crétisme de la magie perso-sémitique ( 5), et celle-ci y apparaît
comme singulièrement chimérique, lorsqu'elle n'est pas nocive.
Mais les puérilités de cette pseudo-science ne doivent ce-
pendant pas la faire condamner tout entière sans rémis-
sion : de précieuses observations ont pu s'y mêler à des
aherrations haïves. Souvenons-nous que cette physique en-
fantine de l'Orient a été l'origine de toute l'histoire naturelle
de l'antiquité. Zoroastre passait pour le premier maître de
cette érudition trouble, et les données du Ihui rpvautJç, comme
les propriétés supposées des pierres dans le flE(!t UOwv, ont
souvent un caractère nettement magique ( 6). Mais alors que
les élucubrations d'Ostanès sur la magie (7) sont une source
explicitement citée et souvent utilisée, les mentions que nous
avons d'écrits spécialement consacrés à cette discipline par
Zoroastre, sont fort rares et peu sûres. Le Pseudo-Clément
de Home (B 45, O 9:3) affirme bien que de << très nombreux

(1) Pour les souris, cf. fr. D 4 (p. Tin. 11); pour la grèlc, .mpra. p.
148 n. 8; Psellus, De opera[. daem., p. H>9, n. 9 éd. BoissonadC'.
Un exorcisme pour détourner la grêle à Philadelphie, Afélanges Ec.
de Rome, t. XV, 1895, p. 49, no 122.
(2) Cf. Boissonade, 1.1 .. p. 260.
(3) Cf. Ostanès, fr. 12 et note 1 ; cf. infra, p. 180 s.
(4) Le nom babylonien serait, suivant .Jamblique, <Ta"xovea. C'est
le mot syriaque bien connu zakurâ « enchanteur>>, « magicien ». -
Cf. sur les èyya,JTe{µv6ot, joints à d'autres magiciens. L'É.'gypte des
Astrologues p. 161, n. 4.
(5) Zacharie le Scholastique, que nous aurons à citer plus has,
raconte aussi (p. 70, Kugener) comment de prétendus sourciers vin-
rent à Béryte et se firent fort de retrouver des trésors qui y auraient
été cachés par le roi Darius. Ils auraient été instruits de la chose par
<< des mages et des Perses». Outre ce genre de divination, ils prati-
quaient aussi la nécromancie.
(6) Fr O 55 ss. Cf. supra, pp. 11 ;> rt 11 ï ss.
(7) Cf. Ostanès, fr. 12 ss., et infra p. 188 ss.
150 ŒUVRES DE ZOROASTRE

livres » de ce genre circulaient sous le nom du prophète


oriental, mais c'est un médiocre garant. Les manuscrits
dont on fit un autodafé à Béryte, selon Zacharie le Scholasti-
que (fr. O 103), ne paraissent avoir été que des recueils de
recettes analogues à celles de nos papyrus magiques et, en
effet, dans un de ceux-ci, on trouve (fr. 0 101) Zoroastre
mentionné comme auteur. L'assertion de Zozime (fr. 0,
99) que Zoroastre enseignait des moyens de détourner
tous les maux de la fatalité, particuliers ou généraux, se
rattache à l'idée très répandue que le sage est supé-
rieur au Destin, et elle peut avoir été exprimée dans un
écrit religieux plutôt que magique.
Pour rencontrer une citation étendue d'un traité de magie
pseudo-zoroastrien, il faut attendre le moyen âge. Les li-
gnes qu'a transcrites Cecco d' Ascoli (fr. 0 104) nous per-
mettent d'espérer que l'exploration des occultistes médié-
vaux suppléera un jour en quelque mesure à la pauvreté
actuelle de notre documentation.
VII. -- L'ALCHIMIE.

Nulle part, dans les recueils de recettes de la chimie an-


tique, ni même dans les allégories mystiques d'une chrysopée
tardive, on ne trouve une formule attribuée à Zoroastre. Le
seul passage de la collection des Anciens alchimistes grecs de
Berthelot où son nom figure (1), n'a rien de commun avec
le Grand Art: il doit provenir d'une sorte d'écrit gnostique.
D'après ce témoignage, le sage de l'Iran considérait la race
des philosophes comme échappant au pouvoir de l' E[µaeµév11,
et de plus - selon lui - pour écarter les maux causés par
le Destin, des formules d'incantation suffisaient. Le texte se
trouve dans un extrait du livre de Zosime lleel -cov D a-coi-
xetov, au milieu d'un exposé emprunté par Zosime au lleel
àv.Uaç d'Hermès. On se tromperait en concluant d'une
telle carence que nos apocryphes zoroastriens ne renfermaient
rien qui eût rapport avec l'alchimie. Le nom de <i mystère
mithriaque » qui fut donné à la connaissance de la pierre
philosophale (2), est déjà caractéristique à cet égard. D'ail-
leurs, parmi les restes du lleel .UfJwv uµlwv de Zoroastre,
on trouve un passage où - d'après Pline (3 ) - le Mage note

(1) Cf. fr. 0 99, ·p. 243.


(2) Cf. M. Berthelot, Les alchimistes grecs, t. Il, p. 114, 6 (extrait
de Zosime, Ilsel -rijç daPiaTov): Toifro yde iun -rà rpdeµaxoJJ To n}JJ
6vJJaµw Exo,,, -rà M,IJeiaxàJJ µvaTfieio,, Il ne faudrait cependant pas
conclure de là que les spelaea des mithriastes auraient servi de la-
boratoires aux faiseurs d'or.
(3) H. Nat., XXXVII, 159 (fr. 0 58).
:- ')
l ,)_ ŒlTVRES DE ZOROASTRE

l'emploi d'une gemme appelt'•c << exébène >>. qui avait la pro-
priété <le donner au plus précieux des métaux tout son poli.
Les indications de ce genre étant très rares, il n'y a pas lieu
pour nous <le leur réserver une rubrique spéciale; on trouvera
tout ce que nous aurons ù en dire <lans la section de notre
travail réservée spécialement à Ostanès alchimiste ( 1).

(l) Sur une prt·lt•n<lt t· mention du nom d<' Zoroastr<' dans un<'
Jisl<' lardivr d'alchimistes clonl parlr B<'rLhelol (l,a chimie au moyl'll
cigr, t. l, Paris. urn:i. p. :HJt), voir la redilïealion failr. clans notre
t. 11, p. :if>li. - On t rouvrra dwz nerllwlot, ibid., p. !lï. ,, l'hisloirr du
prêtrt' pt'rsan du rulle dr Zoroaslrr qui fil vrrst•r sur son corps dix--
huit livres de cuivrr en fusion, au temps <le Sapor, <'n 241, ù lilrl'
de mirack •>. . -- Dans un traité d 'akhimit' syriaqur eo11lrn11 clans
le ms. Mm. fi, :rn, de la nibliolhi·qUl' dt• l'Uniwrsilt\ de Cambricl-
ge, el traduit par H. Duval (rhez nertlwlot, op. cil., t. IL p. :H3),
on lit (f. n;Jr) : « Rous/os l<' philosophr apprit que Ct(·sias a\·ail
donné ù son pays crttC' licornr [ clrux mols efracés]. li frigra dans son
pays unr imag<' ( ?) cl'éléphant, sur la poitrine duquel il frrivit c·c·s
mots : << li mang<' ùC'aneoup cl vit (? mol l'fl'aer) h<'auconp d'annfrs.
Unr offrande était ... [mot rffacr] ~. Nous nous abstiendrons de loulr
conjecture sur l'origine de la leçon qui a fait croirr aux c\clitrurs clr
ce texte que le mot traduit par<• Roustos ,, était peut-être unr trans-
cription du nom de. Zoroastre. Quant à Ctésias, il avait en effet
mis en circulation chez les Grecs la fable de la licorne ou 1wvoxF-
pwç; cf. Élien, .\'.A.. , IV, ;j2, et Welhnann, Realenc., t. V, col. 2114.
VIII. -APOCRYPHES GNOSTIQUES.

Parmi les écrits apocryphes de Zoroastre, plusieurs furent


composés ou du moins utilisés à l'époque où se développèrent
les systèmes dits gnostiques. pour l'édification de certaines
communautés religieuses.
1) Dans les Recognitionrs et les Homélies pseudo-clémentines
(fr. B ,15), ù la source de la gnose judéo-chrétienne combattue
par l'apôtre Pierre, on a reconnu ù bon droit une forme par-
ticulière de mazdéisme. où la figure <le Zoroastre reste au pre-
mier plan. comme elle l'est dans la littérature orthodoxe de
la Perse, mais où son rôle est singulièrement différent.
Après avoir admis l'origine hellénistico-iranienne de 13 dé-
monologie dualiste de Porphyre et de certains passages du
Pseudo-Clément (fr. B -15 et Ost. 9), W. Bousset a pu soute-
nir avec vraisemblance que -- suivant la doctrine perse qui
forme l'élément primitif d'un certain hermétisme ainsi que
de la gnose judéo-chrétienne dont nous parlions - Zoroastre
avait eté représenté comme envoyé ici-bas pour combattre
l'influence envahissante des mauvais démons dans le monde,
afin de les maîtriser et de préparer par son triomphe sur eux
un retour à l'âge d'or (1).
Selon cette gnose dualiste, deux << éons >> se succédaient
dans le gouvernement du monde; celui-ci était soumis

(1) Cf. Bousset, Gotling. gelehrt. Anzeigen, 1905, p. 136 ss., 428 ss.
Hauplprobleme der Gnosis, p. 136 ss. ; voir aussi E. von Lippmann,
Entslehung der Alch1wù•, p. 221; Thorndikc>, History of magic, t. I.
p. 400 SS.
1!'14 ŒUVRES llE ZOROASTRE

d'abord au Dieu de l'Ancien Testament, impitoyablement


attaché à punir les méchants et jouant le rôle d'un démon
vengeur, puis venait le règne du Christ, dieu de lumière, de
miséricorde et d'inaltérable bonté. Dans cette gnose, l'inter-
vention de Zoroastre, et l'opposition de deux périodes cosmi-
ques soumises l'une à un dieu malfaisant et à l'influence d'un
astre maléfique, l'autre par contre à un représentant du
dieu du Bien, sont des traits essentiels, à côté de détails carac-
téristiques, qui décèlent l'influence directe de )a religion
chaldéo-mazdéenne, selon laquelle à la domination d' Ahri-
man devait succéder celle d'Ormuzd et où la vie cosmique
dépendait d'influences planétaires (infra, p. 219).
L'auteur des Clémentines était exactement informé d'idées
proprement iraniennes, comme celle du << feu de la royauté >>,
feu d'origine céleste, constamment entretenu dans le pyrée
et dont la perpétuité assurait la durée du pouvoir souverain
(fr. B 45, n. 5. Cf. Additions).
Mais le romancier a amalgamé ces croyances avec une his-
toire de la mort .de Zoroastre, consumé par le feu du ciel,
tradition inconnue à l'Orient (1) et qui n'apparaît que chez
les auteurs grecs de l'époque chrétienne (fr. B 51 ss.). Peut-être
y a-t-il dans cette légende un vague souvenir du feu céleste
qui aurait enveloppé Zoroastre sur la montagne où il s'était
retiré (fr. 0 8, n. 5 ; supra p. 30), bien que, selon ce récit,
le héros mazdéen n'eût souffert aucune brûlure. Mais il
semble plutôt que l'histoire de la mort du prophète consu-
mé par un éclair ne soit, à l'origine, qu'un mythe étiologi-
que destiné à expliquer pourquoi ceux qui périssaient frap-
pés de la foudre étaient, ainsi que Zoroastre, inhumés à
l'endroit où ils avaient succombé, puis adorés comme des hé-
ros (fr. B. 45, n. 7).
Notons encore que le Pseudo-Clément parle dans les Re-

(1) Jackson, Zoroaster, p. 124 ss.


APOCRYPHES GNOSTIQUES 155

cognitiones de nombreux livres de magie mis sous le nom de


Zoroastre (supra, p. 149). Il est probable que ces apocryphes
n'étaient pas sans rapport avec la gnose censément professée
par Simon le Mage et combattue par le prince des Apôtres.
L'extrait du Pseudo-Zoroastre qui parle de~ moyens magiques
de soustraire l'âme à J'influence de la Destinée (fr. 0 99)
donne une certaine vraisemblance à cette supposition.
2) Nous retrouvons également le nom de Zoroastre chez
les Séthiens (supra, p. ,16). W. Bousset ( 1 ) a fait remarquer
que, dans )a tradition judéo-chrétienne qu'ils représentent,
le patriarche Seth n'est guère qu'un prête-nom et qu'en
réalité, pour s'expliquer leur doctrine, c'est de la légende du
prophète iranien qu'il faut se souvenir. En effet, lorsque les
adeptes de cette secte identifient leur éponyme Seth avec
Jésus, c'est à l'exemple de la théologie perse qui faisait naî-
tre le Messie de la semence de Zarathoushtra. Dans une apo-
calypse mise sous le nom du prophète, il est dit que le
Messie naîtra dans sa famille: << je suis en lui et il est en
moi >> ( 2). Il faut noter enfin que les Séthiens possédaient des
liwes des prophètes dits << Allogeneis >>, alors que, dans le pas
sage de Porphyre dont il va être question, un certain << Allo-
génès » est cité comme une autorité à côté de Zostriànos
et de Zoroastre (fr. O 10!), n. :1). Enfin, dans les spéculations
de cette gnose chrétienne, c'est le dualisme iranien qui four-
nit les grands cadres de la doctrine, de même que dans la
gnose visée par le Pseudo-Clément.
3) Nous savons par Clément d'Alexandrie (fr. 0 106) que
les disciples de Prodicus se vantaient de posséder des apo-
cryphes de Zoroastre, que sans doute ils produisaient à
l'appui de leurs croyances. Malheureusement, le caractère

(1) Hauptprobleme, p.119 ss., et la Realenc., s.v. " Gnostiker ~· col.


1540.
(2) Cf. fr. S 15, p. 128, n. -1.
156 ŒUVRES DE ZOROASTRE

particulier du dualisme de Prodicus nous est insuffisam-


ment connu. Nous ne pouvons donc, en c_e qui concerne
ces livres, que constater leur existence (voir fr. 0 106, n. I ),
sans pouvoir en reconstituer le contenu.
4) Bien que la Vie de Plotin par Porphyre soit d'une époque
où le gnosticisme était devenu en majeure partie judéo-chré-
tien, c'est d'une gnose purement hellénique encore que parle
le biographe, lorsqu'il mentionne (fr. 0 105) une apocalypse de
Zoroastre, dont il démontra au moyen de preuves nombreu-
ses, dit-il, à la fois l'inauthenticité et la fabrication récente
par deux sectaires, qui y avaient introduit leurs propres doc-
trines. L'un des deux, Aquilinus, avait été le condisciple
de Porphyre lui-même, et c'est cet Aquilinus, semble-t-il,
qu'il faut reconnaître dans un passage de Lydus comme l'au-
teur d'une interprétation philosophique du mythe de la dées-
se Maïa (1). D'ailleurs, parmi les patronages invoqués dans
cette secte, on ne trouve aucune mention qui puisse faire
soupçonner quelque accointance avec les chrétiens. Quant à
la doctrine prêtée par Plotin au groupe de gnostiques (2) dans
lequel Porphyre range Aquilinus avec son coréligion~aire
Adelphius, elle est caractérisée par le dogme de la chute de
Psyché dans le monde préexistant des ténèbres, où elle se
perd. C'est dire que la réfutation de Plotin ne nous met
guère à même de reconstituer les croyances représentées
par Zoroastre dans cette prétendue apocalypse. Tout ce
que nous pouvons supposer, c'est que, si cette apocalypse
servait à démontrer la perversité du monde et de son dé-
miurge, c'était de la période actuelle du cycle des millé-
naires mazdéens qu'il s'agissait. Il est à peine besoin de
rappeler à ce propos ce que l'on sait de la prédominance

(1) Cf. fr. 0 105, p. 249, n. 1.


(2) Ennéades, II, 9 (titre): Tovç ,rn"àv -ràv dr1µ1ovpyàv Toii 1e6-
<1µov "al TOI/ "0<1µ011 "a"ov elva, Uyov-ra~.
.\ I'< >CI-IYl'I I ES fôl's< >STl().1 'ES t:"',7

passagère concédée par la théologie iranienne au génie du


mal Ahriman et à ses suppôts (1). Quant aux idées prêtées
à Zoroastre sur le sort de l'âme du monde ou << Psyché>>,
nous aurons l'occasion d'en signaler le caractère conjectu-
ral (2).
Pour terminer, et pour justifier notre façon de classer les
divers fragments, il nous reste à constater que ces apocalyp-
ses et autres livres sacrés de sectes assez tardives ne figu-
raient évidemment pas dans la Bibliothèque d'Alexandrie
parmi les volumes dont Hermippe a dressé le eatalogue et
dont nous avons recueilli les restes (3).

(1) Cf. fr. D. 4, t. li, p. 78, n. 22.


(2) Voir t. li, p. !i:i, n . .'i.
(3) \'oir supra, p. 86.
IX. - LES ORACLES ATTRIBUÉS A ZOROASTRE
PAR GÉMISTE PLÉTHON.

On ne saurait assez rendre hommage à la science, à la


perspicacité et aux heureuses divinations qui ont si bien
servi l'auteur d'une magistrale reconstitution des Oracles
dits chaldaïques (1 ), et l'on comprend qu'avec les renseigne-
ments dont il disposait pour apprécier une tradition manus-
crite compliquée, il ait considéré le commentaire des M ayixà
Aoyia de Pléthon (2) comme un remaniement négligeable
de l'opuscule de Psellus consacré à ces oracles. Cependant, si
tardif qu'il soit, ce témoignage semble mériter d'être pris
en considération. En effet, en examinant à notre tour la
plupart des manuscrits (3) de l" E!~Y1JCTLç Twv XaÀ.baïxwv
é1J-rwv de Psellus ('), et, en recourant parallèlement aux
collations réunies par Mme C. Zerck-Nové, qui prépare une
édition critique du petit traité de Pléthon, nous avons pu
reconnaître la valeur particulière de ce dernier. Pour con-

(1) W. Kroll, De oraculis chaldaicis, Breslau, 1894.


(2) Ed. Opsopaeus dans Dracula magica Zoroastris cum scholiis
Plelhonis etc. Paris, 1599; sur les éditions précédentes (de Patricius
etc.), cf. le Lexicon bibliographicon de S. F. G. Hoffmann, s. v. <• Zoroa-
stcr •>.
(3) Voir fr. 0 108.
(4) C'est le titre donné au commentaire de Psellus dans les meil-
leurs des manuscrits, notamment dans le P(arisinus) gr. 1182, f. 16Qr,
que M. Kroll n'a pas pu utiliser, et dont le Valicanus 951 n'est sans
doute qu'un apographe. Ce Parisinus 1182 donne mainte fois un
texte des oracles plus complet ou moins fautif que celui qui est
reproduit dans la Patrologie grecque de Migne, CXXII, col. 1123
ss.; par ex., 1148 A, 13, P reproduit au complet l'oracle reconsti-
tué par Kroll, l. l., p. 50, 16.
LES ORACLES CHALDAÏQUES 159

stituer son recueil de Mayi"à Aoyia ( 1), Pléthon doit avoir


eu sous les yeux autre chose que l" E!~yrJ<1tç de son devan-
cier. Arrivé au n° 12 (i{:J') de sa série, par exemple ( 2), Plé-
thon a conservé dans le texte de l'oracle en question des
leçons que Psellus a perdues :

"Ont 'lj}VX~ nve Ô'IJVO.µEt /Ia-reoç 0'0<1a ipaeivov,


'AOava-roç -re µévei "ai Cwijç ôeanouç fod,
Kai 'foxei "oaµov noJ..J..à nÂrJecbµar:a ,eoJ..nwv.

Il suffit de scander les hexamètres pour voir qu'au premier


vers, Psellus omet fautivement le mot lla-reoç après ipaeivov,
ensuite qu'au dernier, il manque chez lui un mot, ,e6a1wv,
qui est d'accord avec le sens, et qui est exigé par le mètre
aussi bien que la forme du verbe iaxei (lxei Psellus) propre
à la version de Pléthon. L'omis!\Îon de x6aµov, notons-le,
remonte jusqu'à Psellus lui-même : en effet, le mot fait éga-
lement défaut dans sa paraphrase (Migne, l. l., l 141D) :
lxei ôè ,eai :n:oUwv :n:ÂrJewµar:a x6J..:n:wv, tandis que celle de
Pléthon en tient compte comme il convient ( 3) : ,eai 'laxei
ôè ô17 rj 'f/JVX~ . . . noJ..Aà nÀrJecbµarn T w v T o v x 6 <1 µ o v
"6 An w v, 'YJTOL TWV ôtatpO(!WV éavûjç èv T<p x6<1µq> xwewv, wv
:it(!OÇ Âoyov TWV Tfjôe atJTfÎ {:Je{:JtwµÉvwv ÉX0.<1TOTe TvyxaveL ( 4 ).
Nous compléterons ailleurs une démonstration dont il suf-
fit ici d'indiquer la portée.
Dans ces conditions, lorsque Pléthon nous présente les

(1) Voir fr. 0 107-108 les titres donnés successivement aux oracles
commentés par Pléthon.
(2) Cf. Kroll, l. l., p. 47; P. G., CXXII, col. 1141 C, et l'éd. des
A6yia de L. H. Grav dans Jackson, Zoroastre, pp. 267, vers 145 ss.-
Voir aussi l'intéressante remarque tle A. Jahn, Eclogae e Proclo de
philos. chald., Halis Sax., 1891, p. 45, l. 24 ss.
(3) Cf le passage parallèle de Psellus lui-même, P. G., /. dt.,
col. 1152 C 2.
(4) Cf. le début du commentaire de Pléthon sur les Oracles dits
de Zoroastre, dans Pléthon, Traité des Lois, éd. C. Alexandre, Paris,
1858, p. 275, l. 7 S.
Ili() Œl.'V Jll·:S DE ZOIIO.\STHE

rt·Y<'.·latio11s qu'il comme11le <·0111me u11e sl'.•rie d'oracles de


Zoroastre, nous n'avons pas le droit de nt'.•gligcr absolument
son Ll'.•moignage. :\ss11rl'.•111cnt, le nom de Zoroastre est de
c-eux que Je rénovateur des /,ois de Platon fut tenté de
eherclwr et de rclrouvcr partout (1). Toutefois, longtemps
:n·ant le 111011tl'lll où il ro11111urn~·a :"t daborcr le nl'.•o-paga-
nisme qu'il mil sous k patronage de sages antiques, un de
ses premiers maîtres, disriple lui-mème d'Averroès. le juil"
l~lisée, lui avait appris le 110111 du fondateur de la secte des
Mages mazd(•o-eh:lldt•l'IIS e). De plus, dans un des manus-
nits qui nous ont 1·onst•n·i· Je eommcntairc <le Psellus, un de
Sl'S devanciers, nous lrou,·ons, comme chez lui, Pléthon, les
orades d1aldaïques appcks .16yia rotï Zw(!oâ.ar(!ov. Cc ma-
nuserit, Je \'aticwws gr. 1-11G, t·st trop récent, il est vrai,
pour avoir beaucoup d'autorité (3). Mais heureusement, pour
nous éelairer, nous aY011s mieux que le tèmoignage de cet
apographc suspect ( 4 ) : Gen11a<le Scho]arios nous fournit des
re11seignements, sinon plus précis, du moins beaucoup plus
dignes de foi. Dans deux de ses lettres, le patriarche déclart'
formellement qu'ù propos de Zoroastre, Pléthon 11e fit que
plagier Proclus ( 5). Or, il se peut que, avant Psellus, mais

(1) Cf. fr. 0 110 l'i 100. --- W. Housset (Die Himmelsreise da
Srcle, dans Archiv für Religionswiss., t. IV, 1901, p. 263, n. 2) pense
que c'est Pléthon qui a mis le premier le nom de Zoroastre dans le
titre des ,16yrn : mais il admet en même trmps que ces A6yrn por-
Lent la trace d'idées pseudo-zoroastriennes ( /. /., p. 2li4).
(2) Cf. fr. 0 15-11\. Il importe de noter aussi que l'absence du
surnom fli.~OwY dans l'intitulé de certains de nos manuscrits ferait
croire que le commentaire des A6yia dits de Zoroastre est une des
premières œuvres de George Gémiste. Voir fr. 0 108.
(:l) Voir fr. 0 107.
(4) L'allusion de Psellus à des livres (/31/JUa) de Zoroastre (fr. 0 li
= Mrn. B1{3À., t. V, p. 57) ne peut pas être invoquée ici, car, dans cc
passage, les {Jif]Ua sont opposés à des fa'I); ils ne peuvent donc pas
désigner des oracles rédigés en vers hexamètres.
(5) Fr. O 115-6. Dans le Traité des Lois, I, 1, (l. l., p. 24 s.), par
exemple, cc qui est dit des opinions des hommes sur les dieux et la
LES ORACLES CHALDAÏQUES 161

après beaucoup d'autres interprètes des Aoyta dits Maytxa.


ou Xa.ilèJai:,,a, Proclus ait considéré les révélations de ces ora-
cles comme influencées par les doctrines mises sous le nom
des Mages.
En effet, déjà chez les premiers néoplatoniciens, pareil
rapprochement dut sembler plausible. Tout d'abord, si
les Aoyta s'appliquaient à détourner les esprits de l'as-
trologie (1), le Zoroastre dont l'enseignement ne cessa point
d'être écouté sous les Parthes (cf. fr. S 2), n'était-il pas resté
étranger lui-même à l'aberration babylonienne? De mê-
me que les Mages, ses disciples, les Aoyta Xa.ilèlaïxa. ne prê-
chaient-ils pas, avec une sorte de dualisme, le culte du Feu
divin? (2). Enfin, ne trouvait-on pas en bonne place, dans les
A6yw, avec des entités personnifiées sous le vocable <( ol
hd rwv 1wyetwv Iladesç >> (3), le no:rp. même et certaines pra-
tiques théosophiques de la caste sacerdotale qui prétendait
_Perpétuer l'enseignement du vieux sage iranien? Ainsi donc,
dès le IIIe siècle de notre ère, chez les premiers propagateurs
de la théurgie néoplatonicienne, on a pu reconnaître - sinon,
· comme Pléthon, une parfaite identité - du moins une affinité
entre les révélations des Aoyta et les croyances -rwv àno
Zweoaareov Maywv (4). Le nom même (µaytxa.) donné aux
Aoyw - nom que Pléthon n'avait aucune raison d'inventer

Providence pourrait avoir été emprunté à Proclus : cf. ce dernier, ln


Tim., t. 1, p. 207, 28 ss. éd. Diehl, ainsi que De Providentia et fato,
etc.
(1) Cf. W. Kroll, De orac. Chald., p. 64 ss.
(2) Cf. W. Kroll, Rhein. Mus., t. 50, 1895, p.636 ss. ; pour d'autres
rapprochements analogues, cf. W. Bousset, l.l. (supra p. 160 n. 1),
p. 265 S.
(3) Cf. le résumé de Psellus chez W. Kroll, De Orac. Chald., p. 74, 33.
(4) L'expression ('roùç àn:à Zweocia-reov µciyovç) a pu être emprun-
tée par Pléthon à Plutarque (fr. D 5; cf. fr. B 5, B 30 etc.); il la
retint sans doute afin de pouvoir affirmer l'origine zoroastrienne des
May",à Â6yia qu'il invoque.
162 ŒUVRES DE ZOROASTRE

- peut provenir de textes analogues ù celui où Damascius


parle à leur propos d'une 1iaytur1 à).~Oeta (1 ).
A cet égard, toutefois, une réserve s'impose. Aux yeux de
Proclus, l'ombre des Mages put sembler assez propice aux
oracles théurgiques pour être invoquée à leur propos, mais
jamais elle ne dut paraître les dominer au point de faire
perdre de vue leur caractère propre de A6yia X 11 À. /J a i" u a .
Dans l'exégèse de Pléthon, par contre, le sens de la me-
sure se perd, et l'attribution des oracles à Zoroastre et :'1
ses Mages devient systématique et exclusive. De plus en plus,
en effet, l'auteur des Lois dut être tenté d'insister, dans sa
rénovation de l'antique polythéisme, sur la part faite au génie
de l'Orient aussi bien qu'à celui de la Grèce. Ambitionnant,
comme il l'a dit (2 ), de créer une religion universelle destinée
à remplacer la foi de Mahomet en même temps que celle
du Christ, et désireux de se concilier les esprits dans le
domaine de l'Islam, il fut tout naturellement entraîné à
faire ressortir une sorte d'harmonie préétablie entre les voix
qui lui venaient de l'ancienne Asie et celle de son maître
Platon : or, dans les révélations des A6yta, c'est Zoroastre
qu'il croit réentendre.
S'il en est ainsi, ce serait prendre trop au sérieux les exa-
gérations tendancieuses d'un propagandiste, que de se fier
à lui pour mettre les Oracles Chaldaïques au nombre des
textes que nous avons à réunir. Bref, si nous n'avons pas
le droit de passer sous silence la mention de Zoroastre
dans le titre de ces oracles, chez Gémiste Pléthon d'abord,
puis chez ses amis de l'Académie platonicienne de Florence,
nous devons cependant nous borner à énumérer les do-
cuments où ce singulier témoignage se trouve rapporté (3),

(1) Cf. Damascius, De primis princip., p. 349v, t. II, p. 201, 1 ss.


éd. Ruelle.
(2) Cf. George de Trébizonde cité chez AlexandrC', l. l., p. xvr,
n. 1.
(3) On les trouvera réunis fr. 0 107 ss.
LES ORACLES CHALDAÏQUES 163

et personne ne voudra nous reprocher d'avoir laissé de côté


l'encombrante collection des A6yia ( 1). En effet, ces A6yta
servirent de livre sacré à une sorte de foi gnostique dont
nous n'avons point à nous occuper. De plus, les Aoyta eux-
mêmes sont inséparables d'une littérature mystique trop
~bondante et trop touffue pour trouver place dans notre
recueil. Comme nous l'avons montré ailleurs ( 2), si l'on
voulait donner une suite utile à l'entreprise de M. Kroll, on
ne pourrait pas se contenter de reproduire avec ses derniers
accroissements la série des hexamètres qu'il a magistrale-
ment reconstilués. Il faudrait y joindre un ensembÎe consi-
dérable de textes relatifs à la théurgie que ces vers préten-
daient prescrire et justifier, ce qui entraînerait à réunir les
fragments du grand ouvrage de Proclus sur l'accord des
Aoyta avec Orphée, Pythagore et Platon ( 3 ). Or, il s'agit uni-
quement ici de réunir les doctrines et les textes attribués à
Zoroastre lui-même dans l'antiquité. A côté des apocryphes
mis expressément sous son nom, il y a des œuvres d'un ca-
ractère mixte, que nous devons laisser en dehors de ce re-
cueil : sinon, notre tâche deviendrait interminable et notre
répertoire manquerait d'unité. Il perdrait en même temps
l'homogénéité qui le caractérise. En effet, nos fragments zoro-
astriens datent de l'époque hellénistique et ils ne portent pas
la marque du syncrétisme des Oracles Chaldaïques. Ceux-ci
contiennent une série d'émanations divines étrangères an
mazdéisme. Ils sont mystiques, et les Mages ne le sont pas.
Une juxtaposition de ces deux sortes de textes brouillerait
les idées.

(1) Bien que Jackson ait accordé une place dans son Zoroaster (p.
261 ss.) à un groupement nouveau des A6yia réédités par L. H. Gray.
(2) J. Bidez, La liturgie des mystères chez les néoplatoniciens, dans
Bulletins de la Classe des Lettres etc. de l'Académie Roy. de Belgique,
1919, p. 415 SS.
(3) Voir Suidas, s. v. fleo-xÂoç, et notre étude sur Proclus fleel
Tijç leeanwrjç Tixv77ç, dans Mélanges Cumont, Annuaire de l'Institut
de Plzilol. el d'Jiisl. orientales, Bruxelles, t. IV, 1936, p. 89 ss.
DEUXIÈME PARTIE

OSTANÈS
OSTANÈS

On lit chez Diogène Laërce (1) que Xerxès, ayant été


l'hôte du père de Démocrite à Abdère, << lui laissa des Chal-
déens et des Mages comme précepteurs>>, et qu'ainsi, plus
tard, le jeune Démocrite reçut de ces Mages ses premières
notions de théologie. Aussi bien qu'un trait analogue, rap-
porté dans la biographie d'un autre Abdéritain, le fameux
sophiste Protagoras (2), cette tradition pourrait provenir
d'auteurs de traités IleeZ Maywv - ou bien du démocritéen
Hécatée, d' Abdère lui aussi (3 ) - désireux de réagir con-
tre l'exclusivisme d'une historiographie trop nationaliste,

(1) Diogène Laërce, IX, 34 (Vorsokr. 68 (55) A, 1): Ov-roç (Démo-


crite) MciywP nPwP c5o)ieovcn ieai Xail.c5alwP, Eiel;ov -rov {Jaatil.iwç T!ÏJ
na1:ei aihov imGTOTaç iea-rail.tn6noç TJPliea i/;tPfoBri nae' avTrp, "a(Jci
rp1]Gt ieai 'Ile61JoTOÇ · nae' (i))) Ta u ntei BtoÂoylaç (des Mages) "al
àa-reoJ.oylaç (des Chaldéens) lµaOeP, ln naiç wP. Ce texte est à rap-
procher de celui de Valère Maxime, VIII, 7, extr. 4 ; Diels pense que
l'histoire a été inventée d'après Hérodote, VIII, 120 et VII, 109. Mais,
comme le "ai (ieaO' ü. rp17at ieai 'H.) le montre, le témoignage d'Hérodote
n'est invoqué que subsidiairement, parce qu'il confirme que Xerxès
a passé par Abdère. - Suivant une autre version que celle des Vies
des Philosophes (cf. Dicls, Doxogr. graeci, p. 565, 10 et Vorsokr.
li8 [5jl A, 2, 16 et 40, puis B 299 etc.), c'est à Babylone que Démo-
crite aurait été l'élève des Mages. - Cf. aussi supra p. 117.
(2) .Philostrate, ViJ. Sophisl., I, 10: (llewrny6eaç) cvµ0,17ae ... :v.ai
rniç iie llteawv Mayotç "aTà Tl/JI Eiel;ov è:n:i T~J/ 'EJ.).ac5a lÂaGtP.
naTi1e yàe ... c5tl;aµEPOÇ ... TOJ/ Eiel;'f/V olietq. TE ieai IJweotç T~J/ l;vvov-
alav TWV Maywv T()J nair5i nae' av-rov EV(?ETO . ov yàe :n:atc5EVOVGt TOÙÇ
w) llieaaç llieaat Mayot, rjv µr) 6 {3aatÂeù; irp[Ï. « Der Roman stammt
aus Deinons Persika, in dem die Magier vorherrschen » suppose H. Diels,
Vorsokral., 80 (74) A 2, note.
(3) Voir plus haut, p. 20 s.
168 OSTANÈS

contre celle d'Hérodote entre autres (1). Afin de justifier


par des précédents leur propre cosmopolitisme, ces auteurs
de l'époque hellénistique durent s'attacher à découvrir dans
la Grèce des guerres médiques des exemples anciens <l'une
largeur <l'esprit qui n'avait pas cru trahir l'hellénisme en
profitant <le la présence dans le pays de représentants
d'une civilisation étrangère pour s'instruire auprès d'eux.
Étant donné le grand nombre de barbares qui, de bonne
heure, comme Xanthos le Lydien et d'autres, se mirent ù par-
ler la langue grecque (2), l'anecdote a dû sembler au moins
aussi croyable que l'histoire du Mage Gobryès, envoyé par
Xerxès à Délos pour empêcher le pillage <le l'île natale du
dieu Apollon (3).
Quoi qu'il en soit, suivant la plus digne de foi des tradi-
tions que nous avons à considérer, le Mage Ostanès (4 ) accom-
pagnait le Grand Roi dans son expédition en Grèce. De
même que, sans doute, ce grand prêtre de la religion perse
officielle ne fut pas étranger au fanatisme qui poussa le con-
quérant à réduire en cendres les temples de l'Acropole (5),
de même partout où il passa, il sema - pour parler comme

(1) Cf. Diogène Laërce, Prooem., D: lleàç TovToiç x<Hayivwcrxovcriv


'Heor36Tov oi Tà neei Maywv y(!alpavuç etc.; cf. ci-dessus, p. 78, n. 2.
(2) Cf. les judicieuses remarques du P. Peeters, Érudits et poly-
glottes d'autrefois, dans Bulletins Acad. roy. Belg., Classe des Lettres,
1935, p. 126 SS.
(3) Cf. Platon, Axiochos, 371 A.
(4) Pline, N. H .• XXX, 8 (cf. fr. Ost. 1). - Le nom d'Ostanès est
écrit avec un T - et non avec un 9 ou th - dans tous nos textes,
excepté fr. 14 a, n. 3, et fr. 21. - Jusli, Iranisches Namenbuch p. 52,
écrit également 'OcrTav11ç et il considère ce nom comme identique à
AtlaTav11ç (Arrien, IV, 22, 1 ; cf. <• Haustanes ~ chez Quinte-Curce,
VIII, 5, 2). Le Fihrist arabe a Ost;anes. Pour l'étymologie controver-
sée de ce nom, cf. Preisendanz, Realenc., s. v. << Ostanes >>. L'au-
teur a eu l'extrême obligeance de nous communiquer les placards
de cet article très fouillé, encore inédit.
(5) Cf. Cicéron, De legibus, Il, 26 : « Nec sequor Magos Persarum,
quibus auctoribus Xerxes inflammasse templa Graeciae dicitur, quod
parietibus includerent deos, ... quorum hic mundus Ômnis templum
esset et dom us &. Cf. Diogène Laërce, Prooem .. 7 = fr. D 2.
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES 169

Pline (1 ) - les germes infectieux d'une superstition qui


allait bientôt pervertir l'humanité entière. Le jeune Démo-
crite avait l'esprit trop curieux pour ne pas profiter du
passage chez lui d'étrangers de marque pour observer et
s'instruire. Tel fut, sans doute, le point de départ des
fictions qui devaient aboutir, quelques siècles plus tard, au
fabuleux récit d'une initiation transformant le créateur de
l'atomisme en un continuateur de l'œuvre d'Ostanès (2 ). La
légende de ces deux personnages très différents fut alors
si étroitement associée, que, pour nous, le souvenir du
Mage ne se détache qu'avec peine de celui du premier des
rationalistes et, dirons nous, des positivistes.
A regarder de près les textes, cependant, on voit la figure
d'Ostanès prendre un relief tout particulier, bien que ce soit
dans le demi-jour d'un occultisme qui devait se dissimuler
'
celui des alchimistes et des nécromants. Dans ces milieux,
au lieu de subordonner Ostanès au fondateur de sa caste
sacerdotale, Zoroastre, on fit du compagnon de Xerxès le pre-
mier maître d'une sorte de magie étrangement horrifique-
D'accord en ceci avec Pline, le Pseudo-Damigéron appelle
Ostanès le prince de tous les Mages, et dans les mêmes cercles,
on le donna pour le Hoi de l'<c Heptaphthongue >>, révéla-
teur de formules d'invocation particulièrement, efficaces
pour agir sur les divinités planétaires (3).

"'
* *
Nous aurons à reparler du moment où, ù l'exemple de
la médecine, l'alchimie rattacha sa technique à la grande
doctrine de la sympathie universelle, et présenta ses opéra-

(1) Pline, N. H., XXX, 8 ss. = fr. Ost. 1.


(2) Cf. fr. A 6.
(3) Cf. fr. Ost. 11.
170 OSTANÈS

tÏ<>ns comme la mise en œuvre, dans les règnes minéral et


végétal, d'un système comp]iqué d'affinités cachées ( 1). Il
est probable qu'en réalité, pour retracer Jes origines de cette
alchimie mystique, il faudrait analyser Ja notion primitive
de l'astrologie elle-même, et distinguer ]es divers domaines
soumis à des influences astrales omnipotentes et omnipré-
sentes. Mais, ici, nous n'avons pas à remonter si haut. Ce que
nous devons noter tout d'abord, c'est que, vers le moment
où, dans la bibliothèque d'Alexandrie, le péripatéticien Her-
mippe cataloguait tout ce qu'on avait pu y obtenir ou y tra-
duire de documents originaires des pays les plus différents,
et extrayait ensuite de ce vaste inventaire les éléments de
son Thel Maywv, les principales nations de l'Orient helk-
nisé pouvaient se disputer l'honneur d'avoir découvert ks
premières notions de l'art sacré : tandis que l'Égypte avait
pour elle le grand nom de Thoth-Hermès, en Palestine, on
invoquait des écrits du roi Salomon sur les propriétés des
plantes et des animaux ( 2), et l'on prétendait même faire
reJI1onter cette sci~nce occulte jusqu'à Moïse.
Dans ce ·conflit, sans doute, faisant valoir l'apport de l'Iran
grécisé, Bolos de Mendès, après d'autres lecteurs de Dé-

(1) La série des références à faire à ce propos serait interminable.


A titre d'exemples, signalons, entre beaucoup d'autres, Philon (citant
les << Chaldéens»), De migr. Abr., § 178 ss. (t. If, p. 303, 5 ss. Wcnd-
land), avec les remarques de E. Pfeiffer, l:Toixûa, t. II. 1916, p. 117.
Sur les gemmes et plantes mises en rapport avec les étoiles, voir
E. von Lippmann, Chemiker-Zeitung, 1925, n° 83, p. 578, et ci-des-
sous, p. 193 ss. - Blochet ( Études sur le Gnosticisme musulman,
p. 128-131) appelle de son coté l'attention sur l'affinité de la doctrine
du macrocosme avec l'astrologie. Cf. encore Proclus, Catal. des
man. alchim., t. VI, p. 145 ss. - Sur l'idée du microcosme chez
Démocrite et Platon (Timée, 88D-89A),' cf. E. Sax, Philol. Unters.,
fasc. 24 (1917), p. 227, n. 3;W.Kranz, Kosmos und Mensch in der
Vorstell. frühen Griechent., Nachr. Ges. Wiss. Gottingen, N.F., Il, n° 7,
1938, ainsi que Th. Weidlich, Die Sympathie in der antiken Litle-
ratur, Progr., Stuttgart, 1894.
(2) Rois, m, 4, 31-33 ; cf. Josèphe, Antiq. Jud., VIII, 2, 1, et
supra, p. 41. - Sur Dardanus, cf. infra, p. 172, n. 3.
TÉMOIGNAGES SUR SES ŒUVRES 171

mocrite, reprit et développa à sa façon les notes recueillies


par le sa.vant d'Abdère sur les croyances dive,scs de l'O-
rient (1).Nous avons déjà mentionné les Xete6xµrJ7:a où ce com-
pilateur dissertait sur les Sympathies et les Antipathies et où,
vraisemblablement, les affinités secrètes des simples et des
pierres étaient groupées sous la forme d'un répertoire alpha-
bétique. Nous avons noté aussi (p. 117 s.) qu'il fut sans doute
tributaire d'ouvrages apocryphes de Zoroastre. Ici, il s'agit
de voir s'il a eu entre les mains des écrits mis sous le nom
d'Ostanès (2).
Dans un résumé de l'histoire de la magie dont les pré-
cisions proviennent en grande partie du Ileei Mâywv d'Her-
mippe (3), résumé figurant chez Pline en tête du livre XXX
de son Histoire Naturelle, il est dit que, à en juger d'après
ce qui subsiste, le premier qui ait disserté sur ce sujet fut,
non point Zoroastre, mais un Mage qu'une légende com-
mune ne rejeta jamais dans un passé aussi lointain que
lui ( 4), Ostanès, le compagnon de Xerxès (5). Il convient de
rappeler ici en quels termes Pline s'exprime: << Primus,

(1) Diels (Archiv für Gesch. Philos., VII, p. 154; cf. E. Pfeiffer,
.ETotxeïa, t. Il, 1916, p. 93 ss., etc.) a fait ressortir l'intérêt porté
par Démocrite aux superstitions populaires. Cf. M. Wellmann, Ab-
handl. der Preuss. Akad.. Philol.-llist. /(lasse, 1928, fasc. 7, p. 14,
n. 2, et 21, n° 13.
(2) Comme le pense M. Wellmann (dans Dicls, Vorsokr., 68 [55], B
300, 12, (t. 115, p. 216, en note): << Der sogcnannte Ostancs ... hat </Jv-
111,ea geschrieben, die ebenso angclegt waren wie des l\'Iendesiers Sym-
pathiebueh •>.
(3) Par l'intermédiaire du lleei Jlfciyov d'Apion (sous Néron),
suivant M. Wellmann (Vorsokr .. 115, p. 217, 1. 1.); sur la série des
ouvrages analogues (llfayi,ea ou bien llee 1 M aywv), cf. M. Well-
mann, Abhandl. Preuss. Akad., l. l., 1928, fasc. 7, p. 57, n. 3.
(4) Voir fr. Ost. 4-5, et surtout Cosmas, fr. 8 b, p. 27~1, n. 2: Za-
eafJeov<1T1JÇ, Zdµ11ç 6è µeTà TOVTOV... l:rietTa 'Oeof1}(JOÇ ... é;ijç 6è µe-
Tà TovTovç 'OaTaVtJÇ. Sur les Atrlooxal des Mages, cf. Marquart,
Philol. Suppl., t.VI, p. 618 ss., suivi par G. Messina, Der Ursprung
der Magier, p. 29, n. 2. Cf. supra, p. 93, n. 1 ; infra, p. 176, n. 1 ;
fr. B la, n. 5; S ll, p. 119, n. 3.
(5) Pline, H. N., XXX, 8 =Fr.Ost. 1, l. 1 ss.
172 OSTANÈS

quod exstet, ut equidem invenio, commentatus est de ea (i.


e. magice) Ostanes, Xerxen regem Persarum hello quod is
Graeciae intulit comilatus >>, et c'est d'un exposé d'Ostanès
(ut narravit Ostanes) que provient l'énumération des
diverses sortes de magies faite un peu plus loin (1). Toute-
fois, dans le même contexte ( § 8), Pline fait une sorte de ré-
serve en ajoutant qu'en tout cas, ce qui est certain (quod
certum est), c'est qu'Ostanès inspira aux peuples de la Grèce
<< la rage>> de sa science monstrueuse. L'existence d'ouvra-
ges d'Ostanès, à ce qu'en dit l'écrivain latin, n'est donc pas
tout à fait avérée. De même, un peu plus loin ( 2), là où,
selon Bolos de Mendès apparemment, il rapporte que Démocrite
composa ses écrits d'après ceux d'Apollobechès Je Copte
et aussi d'après ceux de Dardanus (3), qu'il alla chercher
dans son tombeau, on est frappé de voir qu'il n'est point
fait mention d'emprunts à Ostanès lui-même. A la fin de
ce développement, l'auteur de !'Histoire Naturelle parle
d'un second Mage du même nom, qui eut l'honneur d'accom-
pagner Alexandre et de parcourir avec lui toute la terre (4).
Certainement, il est question de plusieurs 'Oa-ro.vai chez
nos auteurs ( 5), et nous rencontrerons dans une fiction assez
tardive un fils de l'initiateur de Démocrite, s'appelant Os-

(1) Fr. Ost. 12 = ibid., * 1-t. Sur cc témoignage, cf. Wcllmann,


/. cil., p. 51.
(2) Ibid., § 9. Le P. G. Messina (/. /., p. 32, 1. !}) tire du texte de
Pline qu'Ostanès aurait été le premier « der die Zoroastrischen Schrif-
ten commentiert bat. •>
(3) Sur ce Dardanus, différent du Phrygien de ce nom (Realenc.,
s. v., n° 11) et représentant de la magie juive, cf. fr. B 2, t. II, p.
13, note 20, et p. 289, note 5.
(4) Pline, H. N., XXX, § 11 = fr. B 2, t. Il, p. 14, n. 26.
(5) Cf. t. II, p. 268, fr. 3a (Diog. L., Pr., 2) et 3b, ainsi pue q. 14,
n. 26 ; Kopp, Beilrage zur Geschichte der Chemie, I, 1869, p. 407 ss. ;
E. von Lippmann, Entstehung u. Ausbr. der Alchemie, 1919, p. 66;
Wellmann, l. cil. (supra p. 171, n. 1), p. 15, n. 1, et surtout Preisen-
danz, Realenc., s. v. « Ostanes •> [sous presse].
TÉMOIGNAGES SlJH SES Œl'.VHES 173

tanès sans doute, comme son père (1), mais nulle part, on ne
découvre la trace d'un écrit mis sous le nom d'un Ostanès dif-
férent du fameux propagat cur de la magie gréco-romaine.
De tout cc que Pline rapporte, on peut donc retenir qu'il n'a
jamais vu aucun des ouvrages ù'Ostanès et qu'il n'a de leur
existence même qu'une idée vague et incertaine. Par contre,
deux ou trois siècles auparavant, l'auteur d'où provient pres-
que tout ce qu'il sait de ce personnage, c'est à dire Bolos de
Mendès, semble avoir été mieux renseigné que lui. En effet,
ce collectionneur de fables exotiques dut compulser, en
même temps que le ilE(!t rpvaEwç ou le ilE(!i ).{Owv n1dwv
de Zoroastre, un apocryphe du même genre, où Ostanès
dissertait sur les diverses sortes de magie et de divination
(nécromantie, hydromancie, etc.), ainsi que sur les pro-
priétés médicinales des animaux, des plantes et des pier-
res. Du moins, en parcourant une suite d'extraits d'Ostanès
qui nous sont parvenus en grande partie par l'intermédiaire
de Bolos, on verra prédominer les élue ubrations de ce genre
(fr. 13 ss.).
Un extrait de Philon de Byblos nous fait connaître le
titre d'un ouvrage d'Ostanès: 17 buyea<poµÉv'YJ 'Oxniuv-
xoç (2). Devons-nous considérer cet ouvrage comme étant
la source ultime de tous nos fragments? Nous noterons ulté-
rieurement les réserves qu'il y a lieu de faire à cet -égard.
Philon, d'ailleurs, se borne à constater l'accord d'Ostanès
avec Zoroastre sur les attributs de l'Être suprême dans
. l'Octateuque dont il parle. Ce titre aurait-il été choisi par
l'auteur à cause du caractère sacré de l' ogdoade? (3) Nous

(1) Cf. fr. A 6, t. II, p. 318, 6 (où Je rétablissement du nom d''Oa-


Tav1Jç s'impose), avec la note 9.
(2) Cf. fr. Ost. 7, et Preisendanz, Realenc., s.v. << Ostanes >>.
(3) Cf. le paroemiographe Zénobios (V, 79), qui cite le platonicien
Euandros: IlaVTa o,aw . Evavlieoç È<p1J o;;;;Tch TOVÇ naVTWJI ûvai uea-
TOVJ/TaÇ Oeovç · /Ive, "Y<lwe, I'ijv, Oveav6v, Eû.~1J1]1J, ·H).wv, MiOeav,
Nv'XTa. Cf. sur cc texte, Kcrn, Orphica, fr. 300, p. 314 (suivanl lequel
174 OSTANÈS

connaissons l'existence d'un 'Oxra:roµoç que le mag1c1en


Didyme d'Alexandrie intitula peut-être ainsi pour se poser
en concurrent du plus fameux de ses devanciers (1), et nous
aurons à parler bientôt (p. 219) des huit millénaires de l'a-
pocalypse d'Hystaspe. Mais le nom d'Octateuque pourrait
désigner simplement le nombre de rouleaux que l'ouvrage
comprenait (2). Quoi qu'il en soit, ce que l'on peut affir-
mer, c'est que les œuvres du Pseudo-Ostanès n'ont proba-
blement point paru d'abord en grec, bien que, plus tard,
comme nous le verrons, on ait mis sous son nom plus d'un
apocryphe écrit dans la langue du pays qu'il traversa avec
Xerxès. Nous aurons du moins à reproduire un texte censé-
ment emprunté à une 'Oara.vov neayJLau.la rédigée en grec (3).
Mais son Octateuquc - comme le Pentateuque de Moïse -
fut sans doute mis à la portée du monde gréco-romain par
des traducteurs.

le nom de Mithra a été substitué chez Zénobios à celui de Pha-


nès, et ne doit pas être corrigé comme on l'avait pensé). Voir aussi
Reitzenstein-Schii.der, Studien zum antiken Synkretismus. 1926, p. n
et 194. Une doctrine hermétique propose comme ogdoade divine la
série lhoç - alwv - voiiç - tpv;r.ri - OV(!UVOÇ - xeovoç - rpv<1iç - yivE<1tÇ
(Catal. man. alchim., t. VI. p. 218, 14-21). En réalité, le caractère
sacré de l'ogdoade vient de ce que les sphères célestes étaient huit
(sept planétaires et une des étoiles fixes) ; cf. le passage de Celse
(Origène, C. Cels., VI, 22) sur les huit portes de l'ascension mysti-
que des mithriastes ; R. Reitzenstein, Poimandres, p. 53 ss. ; Cu-
mont, La fin du monde selon les Mages, l. I., p. 47 ss., et d'une façon
générale sur le symbolisme de l'ogdoade, Dèilger, Antike und Chris-
lenlum, t. IV, 1934, p. 153 ss., et V, 1936, p. 293 s. - Quant à l'Oc-
tateuque composée des huit premiers livres de l'Ancien Testament
- commentés notamment par Procope de Gaza - il suffit ici d'en
rappeler l'existence en mentionnant le titre ({Jl{J).oç leeà im"aÀov-
µiv'I'/ Movàç fj 'Oyt561'/ Mwv<1iwç) qui figure dans le papyrus magi-
que XIII (éd. Preisendanz, t. Il, p. 116). Voir encore l'àyt5oàç nvrn-
µauufJ de Méthode, Sympos., VII, 6, p. 77, 12 Bonwetsch.
(1) Cf. Alexandre de Tralles, t. Il, p. 318 éd. von Putschmann ;
E. Oder, Rhein. Mus., XLV, 1890, p. 218, n. 1; M. Wellmann, Der
Physiologos (Philologus, Suppl., t. XXII, fasc. 1), 1930, p. 112.
(2) Birt, Buchwesen, p. 43 ss. et 118.
(3) Cf. fr. A 14 g, t. II, p. 331, 21 : 'O '0<1-raV'l'jÇ ini "rÉÀEt -rijç av-rov
neayµa-r elaç.
RELIGION ET MAGIE 175

1. THtOLOGIE, ANGtLOLOGIE, DÉMONOLOGIE

a) L'extrait de Cosmas de Jérusalem.

Les commentaires historiques et mythologiques de Cos-


mas de .Jérusalem - évêque de Maïouma en l'an 743 -
aux vers de S. Grégoire de Nazianze, ont été publiés par
Angelo Mai (1) d'après un manuscrit du Yatican, qui seul,
semhle-t-il, nous les a conservrs ; puis, ils ont été reproduits
d'après Mai par Migne (P. G., XXXVIII, 310 ss.) et utilisés
dans le Catalogue des manuscrits aslrologiqurs grecs (2). Pro-
venant d'une bonne source, ils nous ont transmis plusieurs ren-
seignements précieux (3). Le passage relatif ù Zoroastre, à
Ostanès et à leurs suceesscurs n'est p:18 le moins remarquable.
La valeur en apparaît déjà dans la forme donnée au nom du
prophète, Za[!an(!ova-c17ç, transcription qui se rapproche du
perse Zarathoustra beaucoup plus que toutes celles qui sont
employées ailleurs chez les écrivains grecs (Zweo6.a1:e17ç,
Zweo11âabei7ç, Zaeaô17ç, Zaea1:0ç etc.). Diodore de Sicile seul
a ZaOeava1:r1ç ( 4). Cosmas lui-même en offre une variante
moins exacte : T1)1 1 àa1:eovoµ{av Àiyov-cat J1:(!W1:0L everixivaL
Baf3vÂwvw, &à ZweoO(!va-cov, dans une notice (5 ) qui paraît
remonter à la même source que l'article de Suidas au mot
'Aa1:(!ovo1tfa (fr. B 7).
Le début du morceau nous fournit un premier indice
de l'érudition de l'auteur : on y trouve une généalogie qui

(1) Spicil. Rom., Il, xv.


(2) Tome VIII, 3c partie, p. 120 ss.
(3) Fr. Ost. 8 b, t. II, p. 271 ss. Cf. Comptes rendus de l'Acad.
lnscr., 1911, p. 292 ss.; S. Reinach, ibid., p. 333. Voir aussi notre
t. Il, pp. 14, n. 25 ; 19, n. 1 et 4, et (pour Nonnos) p. 12, n. 13.
( 4) Diodore, I. 94, 2 (fr. B 19, n. 3), supra, p. 6, note 5.
(c":'>) Cf. fr. U 9 a, l. II, p. 19, n. 3.
176 OSTANÈS

fait d'Ostanès le descendant de Zoroastre. Celui qui a ima-


giné cette filiation, n'ignorait pas que la science ésotérique
des Mages se transmettait de père en fils (1 ). Le platonicien
Hermodore ( 2 ) donnait Ostanès comme un successeur de
Zoroastre; Suidas associe, lui aussi (3), ces deux prétendus
représentants de l'astrologie babylonienne, et la même tra-
dition apparaît ailleurs encore.
La théologie exposée dans le curieux commentaire de
Cosmas n'est pas le vrai zoroast~isme. Elle se rattache à la
doctrine zervaniste en cc qu'elle place à la tête du panthéon
céleste << un Dieu éternel, de tous le plus élevé >> ( 4), dont
sont issus les autres divinités, les démons et les héros. Mais
les no ms de toutes ces puissances célestes sont grecs ou gré-
cisés, et le système qui est adopté ici, offre des particularités
qui ne se retrouvent nulle part ailleurs.
L'ouvrage auquel est emprunté cet extrait, ne peut être
antérieur à l'époque hellénistique, C'est ce que suffirait
à déceler le nom de Sarapis ( 5), dont le culte à Alexandrie
est une création de Ptolémée Soter. Le rapprochement de
la lyre heptacorde avec les sept planètes, qui produisent l'har-
monie des sphères (Il, p. 272, 7), a aussi, semble-t-il, été ima-
giné par les néo-pythagoriciens d'Alexandrie ( 6 ). Toutefois,
une tradition curieuse attribuait à Ostanès l'invention de la
doctrine qui mettait l'hebdomade des sphères célestes en
rapport avec les sons des cordes de la lyre, et c'est pour-

(1) Ammien Marc., XXIII, G, 33 ; cf. Rapp, ZDMG, XX, p. 70 s.


- Noter Basile, Epist. 258 à Epiphanios ~' propos des Maguséens
d'Asie Mineure : II aïç :naeà :naT(!oç lJim~ExoµEvoç T~v àaé{Jttav ; Sozo-
mène, Il, 9, 1 : Tovç Mdyovç, ai T~v IlEeawv Oer;a"Elav w<1:nE(! u
tpiiÀov tE(!aTt)(OV ,eaTà lJialJox~v yévovç àexiiOEv èntT(!O:nEvov<11v; cf. s11-
pra, p. 171, n. 4 et 93, n. 1.
(2) Diogène Laërce, Prooem., 2 = fr. B 1 a, ; cf. t. II, p. 8, n. 5.
(3) Fr. Ost. 4 a, t. II, p. 269 et fr. B 7 avec la note.
(4) T. II, p. 272, 8 avec la note 7 de la p. 274; cf. supra, p. 67, n. 2.
(5) P. 273, 2.
(6) Voir p. 273 s., la n. 6.
RELIGION ET MAf;fE 177

quoi un oracle (1) appelle Ostanès M ayoç ox' aeun:oç -cijç


bnaq;fJ6yyov {JaatÂevç, o'P naneç iaaat'P. Du passage de Cos-
mas, qui donne les Mages comme auteurs de la relation éta-
blie entre la lyre et les planètes, nait donc une présomp-
tion assez sérieuse que cc morceau est emprunté à un
livre d'Ostanès, prétendu héritier des doctrines de Zoroastre,
et vraisemblablement à son « Octateuchos >>. Ostanés, qui est
chronologiquement k dernier cité dans la série des Mages
donnés au début comme auteurs de toute la doctrine zodia-
cale ici reproduite, doit être la source ù laquelle celle-ci
est empruntée.
Nous savons par ailleurs que les Égyptiens divinisaient
chacun des trente-six décans, dont les noms barbares nous
sont transmis par les manuscrits (2), et qui, à l'époque
chrétienne, se sont transformés en démons (3). Mais, seul,
notre extrait de Cosmas nous apprei:id à quels dieux les Grecs
attribuaient la tutelle de ces trente-six compartiments du
zodiaque astrologique (4). Boll a noté que la série paraît
commencer par le Bélier : ainsi Osiris est associé comme il
convient au Verseau (5), l'Océan aux Poissons, Charis au
Taureau (6 ), Héraklès au Cancer (7), Thémis et Hestia à la
Vierge (8), Erinys, Kairos et Némésis à la Balance, Latone

(1) Eusèbe, Prép. Ev., V, 14 = Porphyre, De phil. ex orac. haur ..


p. 138 éd. Wolff; cf. notrl' fr. 11, p. 284, avec les notes 2 l't :i.
(2) Bouché-Lcclercq, L'Astrologie grecque, p. 219 ss. ; Boil, Sphac-
ra, Sachregister, p. 548, s. v. « Dekane ,>, et surtout Gundel, Dekane
und Dekansternbilder, Hambourg, rn:rn, qui commente la liste de
Cosmas, p. 71 ss. - Cf. Calai. codd. aslr. gr., t. XI, 2, p. 189 ss.
(3) Mac Cown, The Testament of Salomon, 1922, p. 57 et cxv111.
(4) Cf. Hermès Trism., chez Stobée, I, 21, p. 190 éd. Wachsmuth.
(5) Cf. Boil, Sphaera, p. 175.
(6) Gruppe, Bursians Jallresber., CXXX V II, p. 112.
(7) Eratosth., Calas ter., ch. 11.
(8) Cf. Archiv /ür Religionswiss., XII, p. 476 ss. - Thémis ainsi
qu'Ananké, qui figure aussi dans cette liste, étaient toutes deux des
déesses invoquées par les mithriastcs (voir fr. 0 9 f, t. II, p. 155).
178 O!iTANÈS

au Scorpion (1). Les autres attributions restent pour lui


inexplicables. Toutefois Isis, ayant été assimilée à la déesse
syrienne, a pu pour ce motif être placée dans le Lion, et si
la Peste (Aot/t6ç) est donnée au Sagittaire, c'est peut-être en
souvenir des ravages provoqués, selon la fable, par l~s flè-
ches d'Apollon. M. W. Gundel a proposé d'autres rappro-
chements. Nous d<;>nnons ICI la liste des correspondances
ainsi supposées pour chacun des signes du zodiaqùe:

Bélier: Aidoneus Perséphone Éros


Taureau: Charis Heures Al.at
Gémeaux: Thétys Cybèle Praxidikè
Cancer: Nikè Héraklès Hécate
Lion: Héphaïstos Isis Sarapis
Vierge: Thémis Moires Hestia
Balance: Erinys Kairos Némésis
Scorpion: Nymphes Latone Kairos ( ?)
Sagittaire : Aotµoç Korè Anankè
Capricorne : Asklépios Hygie Tolmè
Verseau: Dikè Phobos Osiris
Poissons: Océan Dolos Elpis.

b) Les extraits de Porphyre, Minucius Félix


et S. Cyprien.

Avant de réunir les vagues indications fournies par nos


textes sur la démonologie d'Ostanès, il nous a paru bon de
reproduire au préalable (fr. 9) - bien qu'Ostanès n'y soit
point cité - un long passage qui peut aider à saisir le sens
et la portée d'extraits à première vue insignifiants.
Porphyre a inséré dans son De Abstinentia (II, 37-43) l'ex-

(1) cr. Hygin, Asir .. II. 2(i.


RELIGION ET MA<;IE 179

posé d'une doctrine qu'il emprunte, dit-il, à « certains Pla-


toniciens,, (rwv llJ.arwvt')(,éüv uveç) et où l'un de nous (1)
a signalé à la fois l'influence du dualisme iranien et celle
de la conception mazdéenne des « dévas ,, soumis ù Ahriman.
Plus tard, cette observation a été confirmée par W. Housset.
Celui-ci a montré, en cHeL, les affinités qui unissaient ce
morceau de Porphyre au troisième discours prononcé par
St Pierre à Tripoli selon les écrits pseudo-clémentins (2).
L'insertion dans cc morceau de détails biographiques sur
Zoroastre, le père de la magie (fr. B 45, p. 50 ss.), suffirait à
y déceler la présence d'un élément iranien. Depuis lors,
les conclusions de Housset ont été généralement acceptées (3).
De fait, les analogies entre la doctrine relative aux démons
malfaisants rapportée par Porphyre et celle du Pseudo-Clé-
ment sont telles, qu'elles présupposent nécessairement
J"existence d'une source commune antérieure au ue siècle
de notre ère, et remontant sans doute jusqu'à l'époque
hellénistique (4 ).
Quels sont les llJ.arwvixot qui ont transmis à Porphy-
re ces croyances perses'! Nous l'igonorons. On peut songer à
Nouménios et à Kronios, qui sont cités ailleurs dans le De
anlru nympharum, Nouménios s'étant adonné, on le sait, à
l'étude des théologies orientales et en particulier de celle des
Mages. .Mais cette conjecture reste très fragile. Par contre,
on peut deviner quel est l'écrit mazdéen utilisé par ces llJ.a-
-cwvtxoi: c'est vraisemblablement le livre d'Ostanès auquel ont

(1) F. Cumont, Religions orientales 4, p. 280, note 53.


(2) Homélies VIII-IX; Recogn., IV. Cf. Bousset, Archiu f ür Reli-
gionswiss., XXIII, 1915, p. 134-172, et supra, p. 1.:-,;3 ss.
(3) Cf. Andres, dans la Realenc., Suppl., t. Ill, s. u. « Daimon •>,
col. 315 ss.
(4) Cf. la démonologie du De defectu oraculorum de Plutarque
(Zoroastre, fr. il .i), et les textes cités par P. Boyancé, Les deux dé-
mons personnels dans l'antiquité, dans Reu. de Philol., LXI (1935),
p. 189 SS.
180 OSTANÈi;

été empruntées aussi les brèves indications que donnent Mi-


nucius Félix et S. Cyprien sur les démons (Ost., fr. 14).
Mais de même que, dans les discours de Pierre, ces idées
perses ne sont qu'un des ingrédients utilisés par un syn-
crétisme judéo-chrétien, de même, elles ont été adaptées
à leur syst~me du monde par les philosophes dont parle
Porphyre. D'autre part, il faut se garder d'en forcer le sens
pour tâcher d'établir un accord complet entre cette démo-
nologie, foncièrement polythéiste, et celle que les écrivains
chrétiens concilièrent avec leur orthodoxie, en y intro-
duisant l'idée de la chute des anges.

II.- LA NÉCROMANCIE.

Reprenant un rapprochement fait déjà par K. Dilthey (1), Ed.


Norden a démontré l'étroite parenté de longs extraits de Ter-
tullien avec une suite de passages du chant VI de l' Enéide (2),
tout d'abord aux vers 315-383 sur les li:rapot, puis 426-429
sur les aweot, ensuite sur les trois classes des p,awOa.Pa-roi :
a) les victimes d'une injuste sentence (vers 430-433), b) les
suicidés par amour ou par misère (vers 434-439 et 440-476),
enfin c) les soldats tombés à la guerre (vers 477 ss.). Com-
me Norden le constate, Tertullien ne reproduit pas inté-
gralement la doctrine qu'il combat : certes, il parle expressé-
ment des ll.weoi " immaturi >>, et des 1< innu[!li » ou ayaµot,
etc., mais à propos des /Jia wOa.Parni, ce qu'il dit des sup-

(1) Rhein. Mus., LXXVII, 1872, p. 386 ss. ; cf. S. Reinach, Archiv
für Religionswiss., t. IX, 1906, p. 312 ss., et H. Weil, Éludes sur
l'Anliquilé, 1890, p. 80. Dans la Realenc., s.v. ~ Necrornantie ,1, col.
2219 ss., Th. Hopfner n'a pas pu, cela va de soi, donner une idée de
la filiation des témoignages qu'il cite.
(2) Tertullien, De anima, chap. 55 s. = fr. 13, t. II, p. 287 ; cf.
E. Norden, P. Vergilius Aeneis Buch VI, 1916, p. 11 ss.
RELIGION ET MAGIE 181

pliciés n'épuise apparemment pas la série dont il semble avoir


connaissance (1). Cette série, par contre, conforme aux sub-
divisions de Virgile, se retrouve presque au complet chez
Lucien, par exemple (2) : en effet, dans le cortège des âmes
entraînées par Hermès, il fait figurer, les uns après les
autres les a.weoi ('rà veoyva), puis les {3iawOa.1•arot répartis
en trois groupes, -r:ovç 11:oleµovv-r:aç, -r:ovç 15t' ëew-ra àno-
acpa!av-raç lav-rovç, et iOVÇ l-x 15t'XaGT'YJ(!{wv. Quant au sort
réservé à ces âmes infortunées, Tertullien est d'accord avec
les inspirateurs de Lucien et de Virgile: toutes ces âmes doi-
vent, comme celles des lfra<pot, errer hors des enfers et de-
meurer soumises aux nécromants jusqu'à ce que soit accom-
plie la durée normale de la vie qui leur avait été assignée
par le destin. Pour achever de préciser les idées, notons
encore que, suivant la doctrine adoptée par Virgile, le do-
maine d'Hadès se subdivise comme il suit (3) :
I. En deç.à de l' Achéron : les èfra<pot ;
I 1. Au delà de l' Achéron :
A. Entre l' Achéron et les enfers proprement dits :
1. les a.weot
a) les condamnés
b) les suicidés
2. les {3tato0ava-rot
c) les victimes de l'amour
d) les morts à la guerre
B. Dans l'Hadès :
o,
1. Dans le Tartare : laael àvui-r:wç ëxov-reç
2. Dans l'Élysée : o,laael µm,aewi
3. Dans la prairie de l'oubli : ol <5tà naliyyevea{aç
àva{3twaoµevoi.

(1) Cf. Norden, 1. cil., p. 12.


(2) Lucien, Cataplus, chap. 5 ss.
(3) Ce tableau est ~mprunté à Norden, 1. cil., p. 13 s.
182 OSTANÈS

Basée sur l'idée naïve d'une vie qui s'interromprait avant


son terme fatal - l'accident meurtriers' opposant de la sorte à
la mort<< naturelle>> (1) - cette doctrine provient certainement
de croyances anciennes. Platon, puis Démosthène opposent
déjà soit le suicide, soit la mort trouvée sur un champ de
bataille à celle conforme à l'arrêt du sort - Tov Tijç eLµae-
µÉ'IITJÇ xal avToµaTov Oa.vaTov (2) - et l'on trouve chez Aulu-
Gelle un spécimen des controverses relatives aux genres de
mort « en dehors du Destin»: il se demande« cur (Cicero) id
genus mortis extra fatum posuerit >>, en d'autres termes« ante
diem » et non cc sua die » (3). Macrobe ('1.), puis Olympiodore (5 )
fait des distinctions tout aussi subtiles : Oa.varnç (1 °) eLµae-
µévoç Tijç cpvaeroç, (2o) xaTà v6aov, (3o) ,ea.à fJlav ij UOov i}
àMyov, (4°) naeà àvOewnov, olov ri t5ixaCovrnç ri noÀ.eµovvrnç,
(5°) xaTà {Jlav lavTov, etc. Quant aux astrologues, pour se tirer
d'affaire dans ces cas épineux, ils admettent que l'exi-
stence <c naturelle» annoncée dans l'horoscope peut être in-
tempestivement abrégée par l'intervention d'un astre meur-
trier, l'àvaiefr71ç (opposé à l'àcpfr71ç) amenant la mort avant

(1) Cf. Tertullien, l. l. (De anima), 56, 6 : << Si hic necesse erit ea
tempora impleri quae fuerant deslinata •>.
(2) Démosthène, De Corona, 205; Platon, Lois, IX, 873 C (cf. aussi
infra, p. 185, n. 3). On trouvera d'autres références en grand nom-
bre dans l'exposé de F. Cumont, Afterlife in Roman paganism, p.
128 ss. ; cf. encore Norden, l.l., p. 12 et 42, où il cite Lucien, Philops.,
c. 29 ; Rohde, Psyche, Excursus 6 ; W. Schultze, Der Tod des Kamby-
ses, Sitz.-ber. der Preuss. Akad., 1912, p. 691 ss., et notamment p.
697 : Mori sua morte bedeutet nichts anderes als << fato suo mori aut
natura.
(3) Aulu-Gelle, XIII, I. 4; cf. W. Schultze, l. l., p. 691, n. 4.
(4) In somn. Scip., I, 13, 10, et 11 : ~ Constat enim numerorum
certam constitutamque rationem animas sociare corporibus : hi nu-
meri dum supersunt, perseverat corpus animari ; cum vero deficiunt,
mox arcana illa vis solvitur, qua societas ipsa èonstabat, et hoc est
quod fatum et fatalia vitae tempora vocamus •.
(5) In Phaedonem, D, (!µ8', p. 242 ss. éd. Norvin. On remarquera
que cette division concorde singulièrement avec celle qu'jldopte Vir-
gile (cf. p. 181),
RELIGION ET MAGIE 183

son heure, par un accident, un meurtre ou une exécution (1),


et, naturellement, ces vies accidentées pouvaient être pré-
vues comme les autres. C'est ainsi que des prêtres syriens
auraient - suivant Lampride - prédit à Héliogabale qu'il
périrait de mort violente (2).
Si déconcertante qu'elle puisse sembler au premier abord,
la doctrine que nous pouvons reconstituer grâce à Tertul-
lien, n'est cependant pas absolument incompréhensible. Les
astres attribuant à chacun selon la généthlialogie un nombre
déterminé d'années au moment de la naissance, si la vie
vient à être écourtée par un accident meurtrier, le temps as-
signé à cette existence doit nécessairement prolonger la pré-
sence du défunt sur la terre jusqu'au terme fixé à l'origine
par le Fatum. D'autre part, on peut concevoir que, tout
étant réglé par la Nature ou la Destinée, les anciens aient
admis, pour chaque sorte d'être vivant, une durée normale
d'existence: pour l'homme, par exemple, soit un maximum
optimiste d'une centaine d'années (3), soit quatre-vingts ans
environ, ce qui est le chiffre de Tertullien. Cette durée de
vie semblant due équitablement à chacun de nous, une fin
prématurée produite accidentellement a pu être considérée
comme une perturbation de l'ordre des choses, laquelle devait
ètre suivie d'un redressement, l'âme continuant à séjourner
dans les airs au nombre des démons et demeurant capable
d'agir sur terre, soit au gré de ses vengeances, soit à la
disposition des magiciens et des nécromants(~). C'est bien

(1) cr. le passage de Macrobe cité ci-dessus p. 182, n. 4; F. Cu-


mont, U., p. 131. Par contre. un astrologue byzantin (Hermippos,
II. 6, p. 43 Kroll) conclut de là que la durée de la vie ne dépend pas
des astres (cf. Bouché-Leclercq, L'astrologie grecque, p. 403, n. 1).
(2) Lampride, Héliog., 33, 2; F. Cumont, l. l., p. 131, n. 12.
(3) Servius, In Acneid., VI, 325 : <• Centum anni sunt legitimi vitae
humanae. •> Cf. Platon, Rép .• X, 615A (d'après une croyance pytha-
goricienne?) ; Schultze, /. l .. p. 703.
(4) Cf. F. Cumont, A/ter Life, p. 134 ss.
184 OSTANÈS

au profit de la nécromancie, en effet, que les Mages la font


intervenir, suivant le témoignage de Tertullien, pleinement
confirmé par celui de S. Augustin, ou plutôt de Varron,
ainsi que de Pline (1 ). D'après Norden, les données de Ter-
tullien et de Cicéron (2) dériveraient en dernière analyse de
Posidonius. L'essentiel pour nous est de noter que, dans
ses grandes lignes - sinon dans tous ses détails - cette
doctrine peut, comme Tertullien le donne à penser, être mise
sous Je nom du Mage Ostanès. El1e est en tous cas d'origine
orientale. L'un de nous l'a montré, en commentant les invo-
cations au Soleil vengeur tracées en assez grand nombre sur
des tombes d'aweoi et de fliawOava-roi dans l'île de Chypre,
en Asie Mineure, et jusqu'à Nisibis en Mésopotamie (3). Au
Ve siècle, .Jean Chrysostome combattait encore, à Antioche,
la superstition qui faisait redouter comme des démons les
âmes des hommes tombés victimes d'une mort violente (4 ).
Nous disposons même de témoignages d'auteurs grecs qui
nous font remonter presque jusqu'à l'époque d'Ostanès,
le compagnon de Xerxès. Indépendamment de certains pas-
sages des tragiques (1), de Python entre autres (6), qui fait
annoncer par << certains Mages des barbares n qu'ils ramène-
ront au jour l'âme de Pythionikè, on lit chez Aristoxène (7)
qu'un genre de comédie appelé µaycpMa tirait son nom ànà

(1) Cf. fr. Ost. 12, t. II, p. 286, n. 1 ; sur la nécromancie, cf. B 30,
p. 40, Il. 1 ; Ü 73, p. 204, Il. 1, et Ü 104, p. 247 SS.
(2) Tertullien, fr. Ost. 13, p. 287; cf. Cicéron, De dfoinat., I, 64
etc. ; Norden, l. l., p. 41 ss.
(3) F. Cumont, Nuoui Epitafi etc., dans Rendiconti pontif icia
accad. di archeolugia, 1927, p. 71 ss., et Il sole uindice etc., dans
les Memorie de la même Académie, 1923, p. 67, n. 27. L'inscription
de Nisibis est expliquée dans Syria, 1933, p. 385 ss.
(4) Jean Chrysost., In Lazarum, 2 (Migne, P. G., XLVIII, col.
983, et fr.~B 10 c, t. Il, p. 23, n. 1.
(, (5) Sophocle, Oedipe-Roi, 387; Antigone, 896 (:nelv µoi(!av i,;1:>eetv
Plot1) ; Euripide, Oreste, 1497.
(6) Trag. gr. fragm., éd. Nauck, p. 811, v. 5 ss.
(7) F.H.G., t. II, p. 285, tiré d'Athénée, XIV, 621 CD.
RELGION ET MAGIE 185

rnv ofovei µaytxà neorpéeeafJat xal rpa(!µaxwv lµrpav[?;etv dvva-


µetç, c'est à dire de la spécialité dont Ostanès aurait censé-
ment donné le premier exemple. Au Ve siècle aussi - suivant
Aristote (1) - un Mage venu de Syrie à Athènes, précur-
seur lointain du devin qui devait prédire à l'empereur Hé-
liogabale son triste sort (p. 183), aurait annoncé à Socrate
qu'il périrait d'une mort violente : Piawv laeafJai -ràv fJavarnv
av-ri(>.
Dans la Cyropédie de Xénophon (2), Cyrus, au moment de
mourir, invoque des faits incontestés pour démontrer l'ac-
tivité vengeresse des âmes de ceux qui ont souffert un sort
injuste (-rcov adixa nafJ6v1:wv). L'on retrouve les mêmes
idées chaldéo-ira niennes chez Platon lui-même, peut-être
dans le Tirnée d'abord (3), là où, à la manière des disciples
d'Ostanès (4), il oppose la durée de l'existence assignée par le
Destin (1:àv elµaeµévov ptov) aux accidents dûs à la nécessité
(nov è~ àvayx'Y/ç nafJnµa-rwv), puis, sans aucun doute, dans le
mythe d'Er: il y prête à son revenant Pamphylien - qui fut
identifié plus tard avec Zoroastre - toute une théorie sur les
èi.weot, où il faut reconnaître le prototype de celle du Pseu-
do-Ostanès et des pythagoriciens de Virgile et de Tertullien (5 ).
On peut ajouter encore qu'au livre II de son De abstinen-
tia, après le long passage où nous avons cru retrouver une
interprétation platonicienne de la démonologie d'Ostanès
(p. 178), le philosophe Porphyre invoque, pour proscrire
(1) D'après Diogène Laërce, Il, 45 ; cf. Aristote, fr. 32 éd. Rose.
(2) Cyropédie, VIII, 7, 17 ss. ; cf. E. Rohde, Psyche, p. 228, n. 1
de la trad. Reymond, Paris, 1928.
(3) Timée. 89 BC; le rapprochement que l'on a fait de ce passa-
ge avec Aristote, Probl. I, li p. 859 b 12, n'est pas probant. - Tenir
compte aussi du passage des Lois cité supra, p. 182, n. 2.
(4) Voir p. 182 ss ..
(5) Platon, Rép., 615 C; J. Bidez, Bulletins Acad. Roy. Belgique,
Classe des Lettres, 1933, p. 275 ss., et E. Norden, l.l., p. 11. Cc
n'est point à un pythagorisme« ancien» que Platon a vraisemblable-
ment pu emprunter les propos qu'il attribue à un représentant de
croyances purement orientales,
186 OSTANÈS

le régime carné, ces mêmes doctrines pythagoriciennes


sur les maléfices causés par les âmes des dw(!ot et des
/3tatoOa11a-cot (l. l., II, § 47); or, il faut noter que, dans le
contexte (§ 48), un prêtre égyptien anonyme (1) rapporte
que oi l;<f,w11 µantxw11 v,vxàç lJi~aaOat /3ovMµt11ot elç lav-covç
-cà XV(!U.O"C<lTa µoeta ,ea-camoneç, olo11 Xa(!Maç XO(!CJ.XW'II 1/ àa:n:a-
ÀaXW'II i} 1eeaxw11, ëxovat :n:aeovaa11 T~71 'll'VX~" xat xenµa-ct-
l;ovaa'II WÇ Oeo'I/ xat elatovaa'II elç ÉaVTOVÇ aµa l110ian TOV G(J)/IUTOÇ,
tandis que Pline, de son côté (N. H. XXX, 19), attribue la
même croyance aux Mages, c'est à dire à l'école d'Ostanès:
« Nullis aeque crcdunt (Magi) extis ... , ut, si quis cor eius
(i. e. talpae) recens palpitansque devoret, divinationes et
rerum efficiendarum eventus promittant ». (2) II s'agit donc
là, on le voit, d'un ensemble d'idées qui, très vraisembla-
blement, étaient déjà développées à l'époque du plus fa-
meux des Mages dont les Grecs aient connu les théories. Dans
l'apocalypse rapportée par Timarque chez Plutarque (De
genio Socratis, 590F), au cours d'une sorte de paraphrase du
mythe ci'Er, il est question d'enfants que l'on entend sanglo-
ter au fond des enfers ; une telle rencontre avec la doctrine
d'Ostanès mentionnée chez Tertullien à propos du triste
sort des aweoi, montre que, dans la fiction eschatologique
rapportée par Plutarque, afin d'amplifier le récit de Platon,
on a mis à contribution les sources mêmes dont ce récit
provenait.
*
* *
D'après Minucius Félix (3), Ostanès a dû parler dans un

(1) Hermès Trismégiste d'après Festugière, Rev. Et. gr., XLIX,


1936, p. 589 ss.
(2) Sur les opérations pratiquées avec des cadavres d' liweoi ou
de piaiofJdvaToi, et même sur les enfouissements d'enfants vivants
dans la magie noire antique, cf. la série des références de Th. Hopf-
ner, Realenc., s. v. Mayela, col. 330 ss., ainsi que J. Sprey, Papyri
Iandanae, fasc. V, 1934, n° 87, avec le commentaire, p. 205.
(3) Cf. fr. Ost. 14 a, t. II, p. 290.
RELIGION ET MAGIE 187

seul et même ouvrage à la fois des démons et des anges.


Or, non seulement on a de sérieuses raisons de croire que
le système dualiste de démonologie repr~duit par Porphyre
dans son De Abstinentia remonte jusqu'à notre auteur (1 ),
mais il ne manque pas de textes, chez le même Porphyre no-
tamment, où il est question conjointement aussi de ces deux
sortes d'êtres surnaturels (2). - Plus d'un écrivain chrétien
(fr. 14 ss.) rapporte d'ailleurs qu'Ostanès faisait .des anges
les ministrès et les messagers du dieu suprème. et un oracle
(fr. 11) lui attribue d'autre part l'invention des sept formu-
les qu'il fallait murmurer en l'honneur des sept dieux de
l'hebdomade planétaire. On pourrnit Hre tenté de combi-
ner tout ceci et de supposer que les anges du septénaire
mentionné dans les Theologumena arithmeticae (fr. 10)
proviennent, eux aussi, du même écrit. Mais -il faut se gar-
der de prétendre absolument faire rentrer tous ces frag-
ments de théories dans un ouvrage unique et dans un seul
corps de doctrines. La dissertation sur l' àyyd ta-àydela
des. sept anges planétaires (3) n été suggérée en effet par
un jeu de mots qui n'a pu figurer que dans un traité rédigé
en grec. Or, toute une section des fragments d'Ostanès semhlc
provenir d'un ouvrage composé en une langue orientale
(p. 1!)0 s.). Nous attendrons donc des informations ulté-
rieures avant de nous risquer ù dénombrer les écrits du Pseu-
do-Ostanès dont la trace s'est conservée, et surtout avant de
préci5er ce qu'était le fond et la forme de l'Octateuque cité
par Philon de Byblos (4). De tout ce que nous venons de voir
et de ce qui va suivre encore, on peut conclure en tous cas
que l'enseignement prêté à Ostanès avait un caractère ency-

(1) cr. supra, p. 178 s.


(2) Pour les références, cf. Andres, Realcnc., Suppl., t. Il I; col.
111 SS.
(3) Voir t. II, p. 283.
( 4) Cf. supra, p. 173 ss.
188 OSTANÈS

clopédique analogue à celui du IIeeZ rpvaewç de Zoroastre (1).


Quant aux livres magiques d'Ostanès que l'on faisait recher-
cher et jeter au feu du temps de Sévère d'Antioche, ce
n'étaient sans doute, comme on le verra, qÙe des recueils de
phylactères et d'amulettes de toutes sortes dont son nom
servait à garantir l'efficacité (fr. 2fi, t. II, p. 306 s.).

II 1. - LES VERTUS DES HERBES ET DES PIERRES

D'après un aperçu historique dont Pline nous donne les


grandes lignes (2), la magie s'est développée conjointe-
ment avec la médecine. En effet, connaissant les secrets de
la nature - c'est à dire le jeu de la sympathie universelle
et ses ressorts les plus variés - les disciples d 'Ostanès et
de Zoroastre mirent leur savoir à profit pour composer des
remèdes aussi bien que des phylactères et, les pierres étant
censées vivantes, ils les firent coopérer avec les animaux et
les herbes dans la composition des charmes (3). Ce n'est que
tardivement qu'un certain esprit de système - inspiré par
la philosophie grecque - dissout cette sorte de commu-
nauté des forces occultes et les différencie, afin de pouvoir
les répartir entre les trois règnes de la nature.
Dans les premiers textes que nous avons assemblés, on

(1) Voir supra, p. 102 ss.


(2) Pline, N.H., XXX, 10: ~ Plenumque miraculi et hoc, pariter
utrasque artes effloruisse, medicinam dico magicenque • etc. ; cf.
Zoroastre, fr. B 2 (t. II, p. 11) et surtout fr. B 9a, p. 19, n. 4; sur la
,paeµaxela associée à la µayela, supra, p. 11.'i, n. 4.
(3) M. Wellmann (Die Stein- u. Gemmenbücher der Anlike, Quel-
len u. Studien zur Gesch. der Naturwiss., IV, 4, p. 135) recon-
naît que ~ die ... magische Vorlage des Plinius muss eine umfAngliche
Schrift gewesen sein, in der, ausser den Steinen, auch1 die Pflanzen
und Tiere in ,ihren mystischen, sympatetischen Beziehungen zum
Menschen und zu der Natur behandelt waren •.
RELIGION ET MAC.lE 18\1

verra s'associer les vertus des simples et les propriétés


des corps animaux. Ce sera notamment le cas pour un cu-
rieux extrait de Tatien (1) : on y lira comment, dans un re-
mède contre les dérangements de l'esprit, des racines <l'her-
hes coopèrent avec une mixture <le nerfs et d'ossements,
puis il y sera question de l'instinct qui pousse les bêtes
à manger des herbes pour se guérir <le leurs maladies. Bref,
presque tout ce que nous avons fait observer ci-dessus (2)
à propos du Ile,e_l <pvaew:; Je Zoroastre, pourrait être rappelé
ici pour son disciple Ostanès; ce que nous savons de ses doc-
trines sur les propriétés secn\tes des animaux, des herbes ou
des pierres doit provenir d'un ouvrage d'ensemble où le Mage
les exposait conjointement (3). Or, au premier siècle de no-
tre ère, peut-être sous Néron, l'auteur d'une sorte de dic-
tionnaire polyglotte des noms des plantes - source de
maints articles de l'Herbarius du Pseudo-Apulée ainsi que
des notes marginales de quelques manuscrits de Dioscoride
- un certain Pamphilos d'Alexandrie, avait pu connaître
encore et noter dans son lexique les mots perses ou araméens
dont Ostanès s'était servi (4 ), et son érudition provient sans
doute des ouvrages de Bol os de Mendès, en partie du moins( 5).

(1) Fr. Ost. Hi. L'accord littéral de ce passage de l'apologiste avec


Népoualios ( cité t. Il, p. 295, n. 2), qui est rempli lui-même d'em-
prunts à Bolos de Mendès, nous montrera qu'ici, comme pour Zo-
roastre, c'est à l'ouvrage de ce << démocritéen •> sur les Sympathies
et les Antipathies que remontent nos principales informations. --
Cf. aussi (fr. 22, n. 4) une recette où Ostanès associe Je corail à la
pivoine et à la racine de solanum.
'(2) Voir supra p. 114 ss.
(3) Voir les fr. 22 et 23, où il est question des pierres et des plantes
à la fois; cf. aussi le lapidaire du Ps.-Orphée (cité ci-dessous, p.
HJ3, n. 3), aux vers 409 s. (d'après le Mage Damigéron, qui s'inspi-
rait en partie d'Ostanès) : "Oaaa ôvvana, éll;a,, r6aaa UOo,; Con-
Jessio Cypriani, p. 205 AB, etc.
(4) Cf. M. Wellmann, Realenc., s. v. « Dioskorides >>, col. 1138, 63
ss., 1139, 20 etc. ; Hermes, XXXIII, p. 360 ss. : voir supra p. 116.
(5) Voir supra, pp. 117 s., et I W.
190 OSTANÈS

Il nous faut ici interpréter un témoignage important


de Pline. Toute une section de son livre XXIV sur les vertus
des plantes serait tirée . .:. . _ à ce qu'il dit (1-) - des « Xet-
e6"µr11:a n de Démocrite, où les doctrines des Mages étaient
résumées, et l'écrivain latin atteste (2) que ce Pseudo-
Démocrite avait reproduit les noms « magique5 » de toutes
les plantes : « Harum omnium (planlarum) magica quoque
vocabula ponit (Democritus) "· Parmi ces noms magiques
ajoutés à la terminologie gréco-latine usitée chez Pline, à
côté de données empruntées par Bolos à Démocrite lui-même,
il peut y en avoir que l'érudit alexandrin a trouvées dans
les écrits pseudépigraphiques de Zoroastre, d'Ostanès, ou de
leurs continuateurs, nomina barbara dont les thaumaturges
recommandaient l'emploi dans les incantations. L'œuvre de
Bolos de Mendès a donc pu renfermer des mots perses ou
araméens que Pamphilos aurait ensuite reproduits (3).
Quoi qu'il en soit, un fait demeure établi : tandis que la
nomenclature propre à Zoroastre - d'après le Pseudo-Apu-
lée et le Pseudo-Dioscoride - ne renferme que des termes
grecs ou tirés du grec, et dont l'étymologie est souvent invo-
quée pour expliquer les vertus des plantes (4), par contre, les
vocables dits d'Ostanès sont presque tous des transcriptions
de mots étrangers (5). Que conclure de là, sinon que les érudits

(1) N. H .. XXI\', 160 ( - fr. O :rn).


(2) L. l., XXIV, 166 (~ l. Il, p. Hi8).
(3) Cf. Suidas, s.v. Bw).oç ( UOwv "aTà <TTot;:i:ûov), avec Je com-
mentaire de Wellmann dans les Abhandl. Preuss. Akad., 1928,
fasc. 7, p. 10 ss., et spécialement p. 12, 1. 1 ss. ; Pline, XXV, 23 =
Vorsokr. ti8 [55) B 300 (Bolos), 6-7, et notamment Aulu-Gelle, X,
12, 6; W. Kroll, Hermes, LXIX, 1934, p. 228.
(4) Cf. M. Wellmann (/. l., note 9 de la p. 14) : << lm übrigen sind
die Pflanzennamen Pseudo-Zoroasters griechische und durchsichtigen
Sinnes t; mais il n'a pa~ fait observer toute la portée de ce détail,
ni la différence qui se marque de la sorte entre Je cas de Zoroastre
et celui d'Ostanès.
(5) Les données de notre fr. Ost. 21 semblent parfois trop fantai-
sistes pour permettre une statistique.
RELIGION ET MAGIE 191

alexandrins - comme on a déjà eu l'occasion de le dire -


ont utilisé, pour Zoroastre, un Ileei <pvaewç rédigé en grec,
avec çà et là, peut-être, des transcriptions de noms araméens,
mais que, pour Ostanès, ils ne disposaient que d'une tra-
duction, où l'on avait jugé bon de reproduire en caractères
grecs les mots et les formules mystiques de l'original.

*
* *
Alors que Zoroastre figure, fi. côté de Sudinès et de Za-
chalias, dans la liste des auteurs censément consultés
pour la rédaction du livre (XXXVII) que Pline a consacré
à l'étude des gemmes, Ostanès n'y est pas plus nommé
qu'en tête des autres sections de !'Histoire Naturelle où il
est cité sporadiquement. C'est parce que, sans doute,
aucun des ouvrages d'érudition dont Pline s'est servi ne men-
tionnait un lapidaire qui fût l'œuvre personnelle de ce Mage.
On ne s'en étonnera pas, car, d'après ce qui vient d'être dit (1),
Ostanès n'a point dû séparer, dans ses spéculations, les
vertus des pierres de celles des plantes ou des autres êtres
vivants. Il est vrai, au livre II des lalrica d'Aétius d'Amida
(vie siècle après J.-C.), certains rnanuserils préscnLcnt deux
ou trois extraits de !Iegi UOwv mis sous des noms -- il to-
yÉv'YJÇ puis .dr1µoaOl11ovç (2) - où M. Wellmann avait cru
voir d'abord une altération de celui d'Ostanès (3). Mais,
dans une publication posthume du savant naturaliste, l'hy-

(1) Voir supra, p. 188 s.


(2) Aétius, JI, 30 et 32, p. 166 éd. Olivieri. Cf. V. Rose, Dami-
geron de lapidibus, Hermes, iX, 1875, p. 481 ( cf. notre fr. Ost. 24 b)
et p. 482 (o ôè .dtoyÉV1JÇ iv T<p Ileel UOwv).
(3) Cf. les Vorsokratiker 68 [551 B 300, 12, t. II, p. 216, note, et
Der Psysiologos, Philologus, Suppl., t. XXII, fasc. 1, 1930, p. 90. On
trouvera dans les Lapidaires de Mély, t. Il, p. 131 ss., les extraits
où Aétius se rencontre avec Damigéron. d'après V. Rose, Hermes, IX,
1875, p. 484 SS.
1fl2 OSTANf:s

pothèse a été abandonnée: c'est LJ11µoxefrov que Wellmann


proposa en fin de compte de substituer à L1111w110ivovç (1) ;
quant à LJwyb•11ç, il n'est plus question d'y toucher. De
ll'lks conjectur<'s sont assurément trop fragiles pour offrir
aU('lllll' trace sérieuse d'un 'OaOavovç Il1·ei ÀÎOwv (2 ). En
réalité, Ostanès n'est cité, à propos des gemmes, qu'une seule
fois, et cela dans le lapidaire latin dit de Damigéron (fr.· 28a),
qui fut censément dédié par le roi d'Arabie Évax ù l'empereur
Tibère, mais qui pourrait fort bien être de deux ou trois
siècles postérieur ù sa date fictive (2), tandis que le texte
primitif dont ce lapidaire dérive, fut composé sans doute
à l'époque hellénistique. Le vrai lleei ÀÎOwv de Damigéron
ne s'est pas conservé jusqu'à nous, mais beaucoup de nos
lapidaires en renferment des extraits : c'est le cas notamment
des AtOtxa versifiés et mis, sans doute au 1v8 siècle, sous
le nom d'Orphée (3). De ce prétendu lapidaire orphique,
M. K. \V. Wirhelauer a rapproché, dans une monographie
très instructive, un ensemble de textes, dont il a déterminé
IC's rliverses tendances (4). Enfin, chez Aétius d' Amida (5),
on rencontre plusieurs chapitres provenant sans doute du
même original grec que les 'Oecpiwç J,Otxa. Quant au De

(1) Die Stein- und Gemmenbücher der Antike, Quellen u. Studien


zur Gesch. der Naturwiss., t. IV, fasc. 4, 1935, p. 131, et notre t.
11. /. /.
(2) Cf. M. Wcllmann, ibid., p. 139 ss. Sur les éditions de ce la-
pidaire (Pitra. Spicileg. Solesm., t. III. 324-335, puis E. Abel en ap-
pendice aux Orphei Lithica, Berlin, 1881 etc.), cf. supra, p. 128, n. 2,
et Wellrnann, Realenc., s.v. <• Euax •>.
(3) Th. Hopfner, Realencycl., s. v. « A,Oixâ », col. 765, 42 ss.,
résume le texte, qui fut réédité d'après E. Abel (/. cit.) par Mély,
Les lapidaires grecs, 1898, p. 137 ss. Cf. la liste des auteurs de
Lithica donnée par Th. Hopfner, l.l., et déjà dans ses Griechisch-
Aegypt. 0/fenbarungszauber, t. I (Studien zur Palaeographie etc.
de Wessely, fasc. 21, 1921 ), § 554, p. 141 ss.
( 4) K. W. Wirbelauer, Antike Lapidarien, Diss. Berlin, 1937 (no-
tamment p. 42 ss., sur Damigéron-Évax).
(5) Cf. supra, p. 191, n. 3; V. Rose, Hermes, t. IX, l. cit, et M.
W ellrnann, l. l.
RELIGION ET MAGIE 193
lapidibus latin dit de Damigéron, à la différence du poème
du Pseudo-Orphée, il a subi une épuration : on en a éliminé
les superstitions les plus choquantes d'une magie foncière-
ment païenne (1); d'autre part, à côté d'éléments hétéro-
gènes, il conserve mainte partie de son vieux fonds (2). Des
doctrines relativement anciennes se sont ainsi maintenues
dans cette compilation latine tardive. Lorsqu'on y lit que, si
étranges qu'elles puissent sembler, les assertions des Mages
reposent cepcndaRt sur des expériences (3 ), c'est peut-être
encore une trace des emprunts faits à Démocrite par Bolos de
Mendès et Xénocrate que nous retrouvons dans le lapidaire.
Enfin, pour être complet, il reste à ajouter que les lapidai-
res de Psellus et du Méliténiote semblent apparentés, eux
aussi, avec celui de Damigéron (4 ), et que l'auteur de ce
Damigéron primitif avait peut-~tre trouvé lui-même dans
les Lapidaires des Chaldéens Sudinès et Zachalias ce qu'il
savait d'Ostanès.
*
**
Après avoir parcouru les fragments d'Ostanès relatifs
aux vertus des herbes et des plantes, on voudrait voir se
dégager le système des relations établies par ce Mage,
d'après l'astrologie chaldéo-persique, entre les feux du ciel

(1) C'est ainsi que la pierre dite <1vvoxlTf/ç ou synochitis, qui sert
à évoquer les âmes des morts (Pline, fr. O 73), y est simplement
mentionnée, sans indication aucune des superstitions auxquelles elle
doit sa sinistre notoriété. Voir aussi Wellmann,Realenc., s.v. « Euax •·
(2) Voir l'éd. de Pitra, p. 331, n. 3 (« interpolatio Pliniana •) et
Pline, N. H., XXXVII, 182. Immédiatement après cette • interpo-
lation•> ( ?), l'auteur fait reparaître Damigéron: « Damigeron scri-
bit : Hic integer • etc. - V.· Rose (Hermes, IX, p. 4 73) a déjà relevé
cette rencontre, mais pour certains autres rapprochements qu'il fait,
c'est l'intervention d'une source commune (le Damigéron primitü)
qui a produit la ressemblance constatée. Cf. M. Wellmann., l. l.,
et Wirbelauer, ibid., p. 45.
(3) Voir fr. Ost. 24 a, p. 304, 6 ss.
(4) Cf. M. Wellmann, l.l., pp. 88, 104 ss., 107 ss., etc. ; Wirbe-
lauer, l. cit., passim, et ci-dessus, p. 129.
OSTANÈS

et les forces occultes qui remplissent d'attractions et de ré-


pulsions les règnes les plus distants de la nature (1). Or, on
rencontre un certain nombre d'allusions à des croyances de
ce genre dans des textes en partie dérivés du lapidaire de
Damigéron : l'opale par exemple y est donnée pour l'amie
du Soleil (2); il y est question aussi de sélénites et d'hélio-
sélénitcs, dont le nom suffit à indiquer les nffinités (3); la
planète Mars a dans son domaine la sardoine, aaet5wç, tan-
dis que l'agate appartient à Hermès (4), et, d'après le lapi-
daire latin de Damigéron-Évax, sept pierres-talismans sont
en rapport avec sept signes du zodiaque : " Lapides ad sep-
lem signa pertinent ; subditi etiam et septem lapides, quos
ad curam Jwmines in phylacleriis habere deberenl, sunt enim

(1) Cf. les extraits de Proclus Ileei Tijç xaO' EÀÀ1Jvaç lEeaTtxijç
0

TÉXV1JÇ publiés dans le Calai. des manuscrits a/chim., t. VI, p. 148,


19 ss. : 'Ev µiv ovv Tfj yfi xBovîwç Ë<rTtv iJJ.îovç xai aû77vaç oeav, iv
oveavq, di oveavlwç etc. ; Institut. Thcolog., § 145 avec les notes
de l'éd. Dodus, p. 275 ss. ; Hopfner, Realrnc., s.v. A1B1xd, col. 751
ss., et le tableau d'ensemble dressé par \Virbelauer, l. cit., p. 25.
- Sur les plantes soumises aux signes du zodiaque et aux planè-
tes, cf. Calai. codd. astrol. gr., t. IV, p. 134; t. VI, p. 83 ss., VII, 232
ss., VIII, 3, p.153 ss., et XII, p. 126 ss. ; Pfister dans Byz. Zeilschrif t,
XXXVII, 1937, p. 381 ss., et Realenc., s.v. <• Pflanzcnglaube ». Pr,ur
les pierres, les douze gemmes zodiacales des ornements sacerdotaux
du ~rand prêtre à Jérusalem sont sans doute l'exemple le mieux connu.
(2) Lapidaires grecs, éd. Mély. 1898, p. 167, 19 (neoaq>1À~ç µd).,_
cn:a TQI 71).üp), cf. p.177, 12 ss.; Pline, N.H., XXXVII, 83 s. Sur les
rapports de la garamantile avec les Pléiades et les Hyades d'après
les Chaldéens, voir Pline, ibid., § 100.
(3) Cf. le iJUov ).lOoç chez le Méliténiote, aux vers 1152 ss. (éd.
Mély, l. l., p. 206 ss.); le xeva6Be1~ 6 xal Toii iJ).lov xaÀovµevoç,
ibid., p. 162; Proclus, l. l. (voir la n. 1), p. 149, 20 ss. : '!Jç Tàv µiv
17Àln1v . .. oewµEv Tàç 17Àta1'àç à1'Tivaç µiµovµevov, TOIJ di B1j,lov ...
OIJ <pat11v 17).lov xeijvai 1'UÀEÎV àrpBaÀµov, TOIJ di aeÀ'}ViT1jV ... avv Tfl ae-
À?]VlJ T(!rn6µ1:vov, Tov di 17À1oaé,l11vov (une plante d'après Pline, N.H.,
XIX, 124 et XX, 117) etc.; sur l'héliotrope, Pline, N. H., XXII, 57-
61 etc. ; sur la plante nommée <• helioselinwn », ibid., XIX, 124, etc.
(4) Cf. le Ileel UBwv de Socrate et Denys, §§ 6 et 15, chez Mély,
l. l., 176, 12 et 177, 14. Dans le lapidaire latin d'Evax (c. 44, p.
193, 15 éd. Abel), c'est le t narcissites » qui G Marlis signum habet ».
RELIGION ET MAGIE Hl5

sani et patentes (1) », puis, dans la table de correspondances


destinée à préciser l'idée, les sept signes mentionnés sont,
d'après l'ordre adopté, ceux où ont leur domicile le Soleil,
la Lune, Mars, Jupiter, Vénus, Mercure et Saturne (2):
Lapis primus, qui dicitur chrysolithus Leonis
)) secundus )) aslroselinus (l. aphros-) Cancri
)) terlius haematiles
/) Arietis
)) quart us ceraunius
)) Sagittarii
)) quintus )) medicos (3) Tauri
Il sextus arabicus
)) Virginis
)) septimus ))ostrachitus (ostraci- Capricorni ('1).
tis Pline, 37, 155)
D'autre part, de même que la chrysolithe est une pierre
vouée au Soleil (5 ), de même la pierre appelée« aphrosélinon >>
rentre dans la catégorie des sélénites (6 ). Le rapprochement

(1) Cc texte cl le suivant sont réédités et commentés par Wirbe-


lauer. l. cil., p. 22.
(2) Notons que, si l'on ramenait Mercure de la sixième à la qua-
trième place, on retrouverait ici l'ordre des sept portes mithriaques
de Celse et celui de la semaine planétaire, qui d'ailleurs figure (en
commençant par Saturne) dans l'extrait suivant de Dami~éron-
Évax (éd. Wirbelauer l.l.). Cf. F. Cumont, La Fin du Monde suivant
les Mages occidentaux, Revue de l'Hist. des Relig., 1931, p. 46 ss.
(3) Correction ( = µ17ikxoç) de Wirbelauer, l.l., p. 22.
(4) Damigéron, De lapidibus, p. 162 éd. Abel l·t p. 22 Wirbelauer.
- La série des domiciles planétaires admise dans ce lapidaire est
conforme au système que Cosmas attribue à Ostanès, et qui n'a
lui-même, rien de particulier. Cf. Ostanès fr. 8b, avec la note 12. -
On trouvera de tout autres allributions des pierres aux planètes
chez Constantin Manassès, p. 124 ss. ; cf. Roscher, s.v. << Planeten ,1,
col. 2534.
(5) Cf. ci-dessus, p. 194, n. :i.
(6) Cf. F. de Mély, l. l., p. 182, 29. Voir aussi, par exemple, la
série des minéraux planétaires du Parisinus 2419, f. 46V (Calal. cod.
aslrol. gr., VIII, 1 e p., p. 28, et A. Ludwich, Maximi et Amm.
rel., Teubner, 1877, p. 121, ainsi que Berthelot, Alchim. gr., t. Il,
24-25). On ne rencontre dans cette liste aucune des pierres plané-
taires du lapidaire de Damigéron-Évax. Quant à la provenance de
la lis te, cf. Berthelot, l.l., l. I (Introduction), p. 79 ss., et 206.
196 OSTANÈS

de l'hématite (ou pierre de sang) avec Mars va de soi, comme


celui de la céraunie avec Jupiter, le dieu de la foudre. Certes,
nulle part cette liste de concordances minéro-astrales n'est
attribuée à Ostanès, mais elle est apparentée avec un système
de cosmologie astrologique qu'il a sans doute professé (1).
En effet, pour interpréter la collection de textes que
nous avons formée, il est permis de rattacher aux opinions
prêtées expressément à Ostanès les croyances collectivement
attribuées aux Mages de son école (2 ). Mainte fois même,
elles se présentent intimement unies les unes aux autres
au cours d'un seul et même développement (3). Or, dans
leur ensemble, elles portent la marque d'une doctrine homo-
gène et remplie de conceptions également anciennes". No-
tamment, le caractère bienfaisant ou malfaisant attribué
par les Mages aux pierres et aux plantes reflétait un des
aspects d'une cosmologie dualiste à laquelle, de son côté,
l'esprit d'Ostanès dut rester foncièrement attaché, celle qui
prétendait tout expliquer par la lutte des Ténèbres et de la
Lumière ou bien de l'eau et du feu. De plus, un examen ap-
profondi des anciens lapidaires permettrait peut-être de
constater que la blancheur, la dureté ou l'éclat des gemmes
furent considérés comme des indices de l'excellence de leur
nature. Mais, pour refaire cette section des doctrines auxquel-
les nos fragments se rattachent, c'est le lapidaire de Dami-
géron qu'il faudrait avant tout reconstituer ('). Or ce travail
est de ceux dont nous ne pouvons qu'indiquer l'intérêt

(1) Cf. fr. Ost. 8b.


(2) On les trouvera jointes aux fragments de Zoroastre, t. II, pp.
166 SS, et 201 SS.
(3) Voir par exemple t. Il, le fr. Ost. 18, avec la n. 1 ; fr. 24a, etc.
(4) Quant à wi lleel U6wv de Pébéchios qui serait cité chez Zosime,
ce qu'on en a dit jusqu'ici provient sans doute d'une inadvertance. Le
passage de Zosime (Berthelot, Alchim. grecs., t. Il, p. 186, 6-7: iv 8è
Toi, Âl6o,ç, etc.) ne peut avoir la signification qui- lui est prêtée
(cf. E. von Lippmann, Entstehung der A lchemie etc., p. 94, n. 10).
RELIGION ET MAGIE 197

en reconnaissant combien il nous manque, et nous devons


nous contenter ici d'appeler l'attention sur un ou deux des
faits les plus frappants.
Dans les descriptions de gemmes qui semblent emprun-
tées à d'anciens lapidaires orientaux, il s'agit principa-
lement des propriétés médicinales, des couleurs et du bril-
lant, en même temps que des rapports qui unissent la vie
des pierres - car elles naissent, vivent et meurent - avec
celle des animaux ou des plantes et avec le cours des astres
dont cette vie dépend (1). C'est des Mages que doivent prove-
nir pour la plupart aussi les désignations (leeaidr:nç, aav-
efrnç, vaivfr71ç, ophite, chélidoine, etc.) qui caractérisent les
pierres par des noms d'animaux (2). Enfin, d'après les recher-
ches érudites de Wellmann, il y a lieu d'attribuer la même
origine aux indications fournies par Pline sur la teinture
ou la falsification des pierres précieuses (3). Ce ne serait pas

(1) Cf. au fr. 22, note 5, la recommandation faite par Ostanès de


préparer un mélange de corail et d'herbes ad.~v17ç µeiova11ç.
(2) On trouvera des exemples chez M. Wellmann, l. l., p. 101
ss., et (sur le rôle des no.ms d'animaux) p. 127, n. 3, et 133; cf. aussi
chez Pline (XXXVII, 187) la liste des pierres qui <• ab animalibus
cognominantur : carcinias.... echitis, scorpitis •>, etc. A cet égard
encore, la monographie de Wirbelauer (citée supra, p. 192, n. 4)
renferme des remarques suggestives, par ex. pp. 5 ss., 45, etc. -
Hose déjà (Herm~s, IX, 1874, p. 473) faisait o·lserver que les pierres
enchantées des Mages semblent des produits de leur imagination.
(3) Pline, XXXVII, 197: <• Quin immo exstant conunentarii auc-
torum - quos non equidem demonstrabo - quibus modis ex cry-
stallo smaragdum tinguant aliasque tralucentes, sardonychem e
sarda, item ceteras ex aliis : neque enim est ulla fraus vitae lucro-
sior >>. On ne découvre, dans ce passage ni dans d'autres analogues,
pas la moindre apparence du mysticisme alchimique dont il va être
question. Pline n'a en vue que la cupidité des faussaires. Si l'on rap-
proche ce qu'il dit d'un passage parallèle de Sénèque (Ep. 90, 32,
reproduit Vorsokral. 68 [55] B 300, 14: o Excidit porro vobis eundem
Democritum invenisse quemadmodum ebur molliretur, quemad-
modum decoctus calculus in smaragdum converteretur, qua hodie-
que coctura inventi lapides <in> hoc utiles colorantur. t), on est
lcnté de croire avec M. Wellmann (Vorsokrat., ibid, 1!5, p. 218, n.)
ms OSTANÈS

s'aventurer beaucoup que de tenir compte de ces croyan-


ces et de ces opinions prêtées aux Mages pour suppléer à
l'insuffisance des textes où Ostanès est cité, et chercher à
rendre ainsi à nos menus fragments toute leur significalion.

IV. - L'ALCHIMIE

Notre série d'extraits sur les vertus des plantes et des


pierres a fait voir qu'Ostanès dut en grande parlie sa no-
toriété à Bolos de Mendès (250-150 av. J.-C.) et à son ou-
vrage sur les sympathies et les antipathies, où les croyances
des Mages avaient une part prépondérante. Dans cet ou-
vrage, on peut s'en rendre compte à présent, Bolos citait
conjointement les observations de Démocrite - plus ou
moins fidèlement rapportées - et les allégations d'Osta-
nès sur les actions et réactions des propriétés occultes des
corps aux divers degrés de l'échelle des règnes de la nature,
allégations que l'expérimentateur d'Abdère avait essayé de
vérifier (1). C'est une association toute pareille des souve-
nirs de Démocrite et d'Ostanès que nous allons retrouver
- peut-être grâce à l'intervention du même Bolos de Mendès
- dans le domaine de l'alchimie.
A partir du ive siècle de notre ère (2), en effet, chez les

que les << commentarii » dont il est question chez Pline, ne sont autres
que les Barpt'>'a de Bolos, ouvrage d'un caractère absolument pro-
fane. - Cf. encore Pline, ibid., XXXIII, 115; XXXVII, 51 et 79,
ainsi que le Papyr. gr. Holm., cd. Lagercrantz, VIII, 10, p. t.1;
VIII, 41, p. 18; XII, 22, p. 20; Wellmann, Steinbücher, l. l., p.
101, 136 et 137, n. 1 et 2, et le fr. Ost. A 10 avec la n. 1.
(1) Pétrone, 88, 2, etc. ; cf. Vorsokrat., 68 (55] B 300, 2 et 6.
(2) Il est difficile de préciser la date ; utilisé par Zosime et les
autres alchimistes grecs, le traité est certainement fort ancien, mais
postérieur en tous cas au 1er siècle ap. J.-C. Les papyrus chimiques
d'Upsal et de Leyde citent Démocrite d'après Anaxilaos, mais on
n'y trouve rien qui provienne des LJ11µo'>'elTov 4'>. "al M. Cf. O. Lager-
ALCHIMIE 199

a<leptcs d'une sorte de gnose, on lisait et commentait un


ouvrage intitulé '17Jµo"efrov <l>vat"à "ai .1l1v<11:t,ta, et Dé-
mocrite, censément l'auteur de ce livre révélé, y était pré-
senté comme le collaborateur d'Ostanès et comme le con-
fident de sa pensée. En termes apocalyptiques, le person-
nage qui portait le nom du philosophe d'Abdère, y ratta-
chait les <liverses transmutations des substances à l'une ou
l'autre des trois formules révélées par Ostanès et demeurées
<lepuis lors fameuses chez les alchimistes: 'J-I <pvatç -rfj <pvaet
dener:at, 1; <pV<JtÇ -r1)i· <pvatv Vt,tij., 1/ <pV<JtÇ 'f~V <pV<JtV "eauï.
Composée <le recettes techniques analogues à celles des
papyrus chimiques de Leyde et d'Upsal mais parfois - dans
leur forme actuelle du moins - singulièrement écourtées (1),
la compilation physico-m ystique du Pseudo-Démocrite se
divisait originairement en quatre livres, un Ileei xevaov, un
Ileel àeyveov, un Ileel UOwv et un Ileel 7to~<pveaç. On y
trouvait donc successivement une chrysopée, une argyro-
pée, un traité sur les pierres, et un traité sur la pourpre (2) •
.Dans les nombreux fragmep.ts qui nous restent de cette élu-
cubration - bien qu'elle ait été rédigée en Égypte, notons-le
sans tarder - Hermès le Trismégiste n'est jamais nommé.
D'autre part, on n'en relève aucune trace ni chez Clément
<l' Alexandrie - parmi les plus suspectes des références des-
tinées à présenter Démocrite comme l'élève des Mages et des

crantz, Papyrus gr. Holmiensis, p. 108 ss. ; Riess, Realenc., s.v. f Al-
chemie », col. 1343 ss. ; Hammer-Jensen, Realenc., Suppl. IV, col.
222 ss. (pour qui l'attribution du recueil à Démocrite daterait de la
2e moitié du ve siècle ; mais cf. la n. 1 de notre fr. A 4).
(1) O. Lagercrantz, (Das Wort Chemie, K. Vetensskapssoc. Upsal,
1937, p. 30 s.) donne un exemple curieux de ces remaniements;
cf. pour d'autres exemples, Papyr. Holm., p. 105, et J. Rm;ka, Turba
philosophorum, Quellen u. Studien, 1931, p. 280 ss. Voir aussi infra, p.
204. n. 2.
(2) Cf. nos fr. A 3 ss., et la minutieuse analyse de Preisêndanz,
Realenc. s.v., <• Ostanès >> [sous presse).
200 OSTANÈS

prêtres de l'Égypte (1) - ni dans l' Histoire naturelle de Pline.


Là notamment où ce grand seigneur érudit s'indigne des mé-
faits de la magie d'Ostanès, il paraît ne rien soupçonner de
ses opérations dans le Grand Œuvre (2). Vraisemblablement,
à l'époque de Pline, l'ouvrage d'un Pseudo-Démocrite de ce
genre nouveau, s'il avait déjà vu le jour, n'était pas en-
core sorti d'un cercle restreint d'initiés (3).
Des quatre livres des L1nµo"efrov IPvO't"à "al MvO'u"a,
nos manuscrits ne nous ont conservé qu'une reproduction
incomplète et fort embrouillée. Elle commence en effet par
des recettes pour l'imitation de la pourpre - sans alchimie
- ('), suivies d'une liste d'ingrédients requis pour cette tein-
ture ; en d'autres termes, elle débute par un extrait du Ileel
n:oerpveaç, qui formait en réalité la dernière section de l'ou-
vrage, tandis que le premier livre - sur la chrysopée mysti-
que - n'y apparaît qu'une page ou deux plus loin. Le titre
donné à ce singulier remaniement dans un ancien catalogue
- celui du corpus alchimique byzantin partiellement con-
servé dans le Marcianus M (6) - s'accorde bien d'ailleurs avec

(1) Stromat., I, 15, 69. - Voir les Vorsokrat., 68 [55] B 299.


(2) Sur les allusions faites par Pline aux recettes des fabricants
de pierres fausses (XXXVII, 197, etc.), cf. ci-dessus, p. 197, n. 3.
(3) W. Gemoll a réédité en 1884 (à Striegau) un opuscule intitulé
LJf}µo"elTov :1uei uvµ:rr:a8eiwv "ai àvu:rr:aOuwv, uniquement connu jus-
qu'alors par la Bibliotheca Graeca de Fabricius. H. Diels et Well-
mann (Vorsocrat., 68 [55] B 300, 9) y ont reconnu un faux, tiré par
un Byzantin de quelques chapitres des Geoponica.
(4) Lagercrantz en distingue trois : cf. Papyrus Gr. Holm., p. 113,
notes 2 à 4. - Sur les procédés employés pour la teinture en pourpre,
cf. R. Pfister, Nouveaux textiles de Palmyre, Paris, 1937, p. 10 ss.
(5) Cf. le Catalogue des manuscrits alchimiques, t. II, p. 21. -
Ibid., p. 6 (cf. pour B et A, let. Il du même Catalogue, p. 1 et 19),
on verra que ce titre - négligé par Berthelot - n'est qu'incomplè-
tement reproduit dans le corps même du manuscrit. Diels (Vorso-
krat., 68 [55), B 300, 18 fin) a signalé l'intérêt de ce témoignage.Quant
à la division visée dans la correspondance de Pébéchios avec psron, :[fr.
A 16), nous verrons (t. Il, p. 339, n. 7) qu'elle n'est pas en désaccord
certain avec l'ordre primitif des quatre livres. - Il est à peine utile·
ALCHIMIE 201

l'interversion et le désordre où la série des chapitres s'y suc-


cède : .d7Jµoxefrov :r&E(!t 1'0(!'fJVeaç Xat X(!VO'OV 1'0L~GEOJÇ (f)VGLXà
,eai µvar:ixa, puis .oii mhov :rcee, àa~µov (c'est-à-dire ici
àerveov} :rcoi~aewç : l'auteur du catalogue reconnaît donc
qu'il s'agit, dans ce morceau, de la pourpre tout d'abord,
de la chrysopée et de l'argyropée ensuite.
Toutefois, les 4>vaixà xai Mva.ixa se conservèrent pen-
dant un certain temps sans altération. Notamment, lors-
~

qu'on voulut y ajouter l'épître de Démocrite à Leucippe


et qu'on intitula cet apocryphe .d17µ0,eefrov {Jt{J).oç :rcéµ:rcT'YJ
:rceoarpwv110efoa Aev,e{:n;mp ( 1 ), pour qu'on pût avoir l'idée
d'un cinquième livre, il fallait que les quatre premiers se
présentassent encore séparés l'un de l'autre, et non emmêlés

de faire remarquer que le traité De arte magna publié sous le nom


de Démocrite en 1553 par Pizzimenti, et dont Kopp (Beilrtige zur
Geschichte der Chemie, 1869, p. 137 s.) reproduit un extrait, n'est
qu'une traduction latine du texte grec édité depuis par Berthe-
lot, l. l., t. Il, p. 43, 20 ss. - D'après P. Tannery (Mémoires
scientifiques, t. IX, p. 144), le commentateur chrétien anonyme (cf.
Berthelot. Alchimistes grecs, p. 286, 2, où le livre II semble être le
Iüel U8w11) aurait déjà connu notre remaniement des <Pvuiieà ieal
MvuTt"â. Cf. cependant Berthelot, l. l., p. 396, 16, où, après avoir
écrit Tijç 1t(!wT17ç Tâ~ewç µ1117u017u6µe8a, l'anonyme cite le début
de la chrysopée ().a{Jàw vôeâeyveo11 etc. = ibid., p. 63, 1 ss.).
Nous ne disposons malheureusement pas encore d'une reconstitu-
tion du traité de Démocrite en question. - Sur le fragment 3 A de
l'ébauche de Tannery (l.l., p. 149 = Berthelot, l.l., p. 159), où l'on
cite une ieaTà nÀcfroç ëieôouiç destinée à un personnage appelé Phi-
larète, cf. l'excellente étude de J. Ruska, Quellen u. Studien zur Ge-
sch. der Naturwiss. etc., t. 1, 1931, p. 279 ss., et notamment p. 284 s.
(1) En dessous de ce premier titre, il faut rétablir l'adresse de la
lettre telle qu'on peut la reconstituer d'après les meilleurs manuscrits :
LJ17µoie(!tTOÇ T<p iTaiecp (,à iueov A) :rtÀeiarn xalee111: cf.Catalogue des
manuscrits alchimiques, t. 1, p. 146 (A, f. 258) ; t. Il, p. 91 (Ambrosia-
nus A 57 inf., f. 189) et p. 119 (Marcianus app. ms. cl. IV 28, f. 239),
tandis que le Marcianus 598, f. 216 (t. Il, p. 38 du Catal.) a la fau-
te ,<ÏJ friecp. - Notons qu'il est formellement question de· quatre
livres chez Olympiodore (Berthelot, ibid., p. 78, 12) : 'E11 ,aiç ,ÉO'ua-
eu, {Ji{JÀOtÇ LJT}µD"(!iTDV.
202 OSTANÈS

en une masse confuse, comme il le sont dans notre tra-


dition manuscrite. D'autre part, c'est encore dans son
état premier que le commentateur Synésius (1) connut le
texte des quatre livres du Pseudo-Démocrite: non seule-
ment il en énumère les titres en bon ordre, mais de plus,
il peut indiquer exactement à quel endroit de l'ouvrage fi-
guraient les passages dont il juge bon de reproduire la te-
neur (2).
Cette parfaite connaissance que Synésius avait encore des
<Pvaiuà uai Mvanua devait être mentionnée, parce que,
tout en confirmant - parfois par un accord littéral - un
passage parallèle de Syncelle (3), les propos du commentateur
reç9ivent aussi, de ce côté et à leur tour, une confirmation
et un complément. Il suffira de lire les passages reproduits
dans notre recueil (p. 311 s.) pour constater que, en com-
binant, d'une part, les extraits de Syncelle et les citations
de Synésius, et de l'autre, Syncelle encore et le texte même
des débris des <Pvatuâ uai Mvanua (p. 317 s.), on obtient,
de l'œuvre du Pseudo-Démocrite, une idée aussi cohérente
que suggestive.
D'après la série de nos fragments, en effet, Ostanè~ avait
censément été envoyé en Égypte par les rois de Perse -
Xerxès et son successeur ? - avec la mission de diriger le
clergé des temples des Pharaons. De son côté, le maître
d'Abdère, fort avancé déjà dans l'étude de la nature, était
venu « lui aussi» dans la vallée du Nil, et il y avait d'abord
travaillé avec Ostanès, afin de compléter ses recherches.
Était-il question en détail dans les <Pvaiuà uai Mvanua d'ex-
périences faites alors par les deux collaborateurs? Pour

(1) Sur l'identité supposée de cc Synésius et du célèbre évêque de


Cyrène, voir t. II, p. 314, note 1.
(2) Cf. Alchim. gr., t. Il, p. 58, 17 (èv 1:fl ûa{JoÀfi, etc.); 59, 10 et
21 etc.
(3) Voir t. II, p. 311, notre fr. A 3, notes.
ALCHIMIE 203
répondre à cette question, on pourrait être tenté d'invoquer
un témoignage conservé par le médecin Élius Promotus, et
où l'auteur cité - Démocrite apparemment - aurait parlé
d'opérations et d'observations d'Ostanès auxquelles il avait
assisté (1-). Dans nos extraits les plus sûrs des '1>vaixà xal. .ivlv-
au:iea, ces éléments autobiographiques du Pseudo-Démocrite
n'ont laissé aucune trace certaine. Mais il faut tenir compte
à cet égard de l'état fragmentaire des textes dont nous dis-
posons.
Quoi qu'il en soit, nous avons heureusement conservé les
traits les plus marquants de la mise en scène qui figurait
dans l'ouvrage: Ostanès étant mort sans avoir pu ache-
ver sa formation, Démocrite se serait efforcé d'évoquer
son ombre de l'enfer, afin d'obtenir de lui une initiation
complète. Mais Ostanès, fidèle à l'antique coutume qui
voulait que la doctrine des Mages se transmît de père en
fils, résista à ses conjurations, se déclarant empêché de par-
ler par son démon. Que~que temps après, cependant, tandis
que Démocrite et les autres prêtres égyptiens qu'Ostanès
avait été chargé d'instruire, se trouvaient réunis à un ban-
quet au milieu d'une des salles du temple de Memphis (2),
d'elle-même, une colonne se brisa. Démocrite et les prêtres
fouillant en vain la stèle béante, Ostanès, un fils homonyme
du Mage défunt, déclara que le trésor des livres de son père
s'y trouvait caché, et aussitôt, il l'apporta. Mais on n'y aper-
çut que la formule mystique : « La nature est charmée par la
nature, la nature vainc la nature, la nature domine la nature»
- formule dont l'origine est ol S( ure, mais qui remonte

(1) Cf. Cs .. fr. 23. Il faut no ter que les .d171w~eirnv :naiyvia - où
l'on retrouve, grâce à un papyrus grec du 111c siècle de notre ère, la
trace de cet extrait (voir t. Il, p. 303, n. 1) - proviennent sans
doute de Bolos de Mendès. Cf. Vorsokr., 68 [55] B 300, 19, et
Preisendanz, · Realenc., s.v. « Ostanes >> !sous presse].
(2) Cf. le récit contenu dans notre fr. A 6 avec les notes.
204 OSTANÈS

certainement jusqu'à l'époque hellénistique (1), et dont


Ostanès semble avoir révélé la portée. En d'autres ter-
mes, quelque étendues que fussent déjà les connaissances
de Démocrite sur les secrets de la nature, l'essentiel, qui lui
manquait encore, lui était soudain communiqué : la notion
de la grande loi de l'unité de la matière et de la sympathie
universelle qui, après avoir donné à l'opérateur le secret du
vrai processus des transmutations, allait enseigner symbo-
liquement aux alchimistes comment l'âme se sublime à son
tour par une chrysopée intellectuelle, qui l'élève jusqu'à
l'esprit du démiurge souverain (2). De la sorte, dans une fic-
tion caractéristique, Démocrite, le pur représentant de la
philosophie grecque, devenait à la fois le prophète de la
sagesse chaldéo-iranienne et le vrai chef et inspirateur du col-
lège des prêtres de l'Égypte. C'est à eux, en effet, qu'il
adresse le récit de l'initiation, en insistant pour qu'ils sai-
sissent et retiennent le sens profond d'un ouvrage qui peut
s'appeler à bon droit : « Physique et Mystique », '1>vaixà xal
Mvanxa (3).


• *

Fort instructif pour l'histoire de l'alchimie proprement dite


et de la gnose, cet apocryphe est intéressant aussi pour l'histo-

(1) Chez Firmicus Maternus, Mathes., IV, 22, 2 : , Natura alia


natura vincitur & etc. = Nechepsonis et Petos. fragm. 28, éd. Riess
(Philologus, Suppl., t. VI, 1891 p. 379). Cf. les Commenta in Luca-
num Bern., II, 2, éd. Usener : • Natura naturam vincit • ; infra,
II, p. 320, n. 11. Cf. Additions.
(2) Cf. fr. A 6, note 11 ss., A 8, note 1, etc.
(3) Cf. Berthelot, Alchim. grecs, t. Il, p. 47, 2 (c'est Démocrite
qui parle) : "!J atJµneo<pijTai, etc. ; p. 61, 17 : '!Jç vo71µoaiv vµïv 6µ,.1.w
etc. ; 69, 7, etc. - Dans les recettes techniques, par contre, s'adres-
sant à l'opérateur qu'il est censé diriger, Démocrite emploie l'impé-
ratif au singulier (• in befehlender Form t Lagercrantz, Papyr. Holm.,
p. 130) : Pd.le, ènlOeç, neoaszs, etc. (Berthelot, l. l., p. 41 ss.).
ALCHIMIE 205

rien de la chimie. Il nous apprend par exemple qu'Osta-


nès n'employait, dans sa technique, ni les projections, ni les
grillages usités chez les Égyptiens, mais que, suivant la
pratique des Perses, il enduisait extérieurement les corps
d'ingrédients qu'il y faisait pénétrer par la cuisson (1).
Dans une compilation tardive, nous lisons que, pour avi-
ver l'éclat de l'escarboucle, de l'améthyste (011 hyacinthe)
et de l'émeraude, Ostanès connaissait des procédés que son
élève Marie la Juive perfectionna jusqu'à donner aux
gemmes de la phosphorescence (2 ) ; mais il fau! remarquer
que la provenance démocritéenne de ce témoignage est
peu sûre (3).
Tandis que s'accrédite et se répand, malgré les hésitations
des spécialistes, l'idée que l'alchimie est née en Égypte,
les restes de notre apocryphe, dans leur en5emble, serviront
à montrer que, si courante que soit cette opinion, née à
l'ombre des pyramides, elle doit son prestige à un préjugé.
Quant à la fiction même qui fournit son cadre dramati-
que au discours de Démocrite à ses confrères, les autres
prophètes d'Égypte, elle a des traits communs avec l'his-
toire de la Table d'émeraude, et elle vient, semble-t-il, de
fort loin. Dans le précis d'histoire de la magie reproduit par
Pline, comme dans la vie de Numa ( 4), il est déjà question

(1) Voir fr. A 4 a, p. 313, l. 21 SS.


(2) Cf. fr. A 10, n. 1, et ci-dessus - au sujet de Pline - p. 197, n. 3.
(3) Voir t. Il, p. 324. - Nous ne ferons que mentionner ici l'in-
génieuse conjecture de J. Ruska - communiquée par M. E. von
tippmann, Entstehung der Alchemie etc., t. Il, p. 87 - suivant la-
quelle il faudrait lire, dans un extrait du philosophe anonyme (éd.
Berthelot, ibid., t. Il, p. 424, 13 ss. : ('Eeµijç o Teir1µiyir1Toç) à"&-
AovOov lr1xev '0<1TaV7JV ('lwa.VVfJV dans les manuscrits) àexieeia yevo-
µevov Tijç iv Alyv:nup Ovalaç (Tijç iv Evayl~ TvOlaç dans le Marcianus
M) "al Twi· iv avTfi à«5vTwv. Sur ce texte et sur le titre correspon-
dant (chez Berthelot, ibid., p. 263, 1), cf. O. Lagercrantz, Festsgabe
für E. v. Lippmann, 1927, p. 15 ss.
(4) Cf. fr. B 2, t. II, p. 10, d'après Apion d'Alexandrie? Cf. ibid.,
206 OSTANÈS

de livres découverts dans une tombe, et récemment (i),


au milieu d'un recueil démotique de récits de Grands
Prêtres, dont la copie retrouvée date du ne siècle avant
J. C., les égyptologues ont déchiffré l'histoire d'un fils de
roi, Neneferkaptah, qui s'obstine à chercher les écrits
cachés dans une nécropole de Memphis, ainsi que les stè-
les de la « Maison de la Vie)). Un jour, tandis qu'il prend
part à une procession en l'honneur de Ptah, il rencontre un
vieux prêtre qui lui dévoile l'endroit où Thot (Hermès)
a caché un livre autographe, capable de fournir le moyen
de dominer le Ciel, la Terre, les Enfers, les Montagnes et la
Mer. Le voyage nécessaire pour exhumer le livre enseveli
au fond de sept coffrets emboîtés les uns dans les autres et
faits d'or, d'argent, d'ébène, d'ivoire, d'un second bois, de
bronze et enfin de fer (2), puis les épisodes d'un combat
avec un dragon fantastique, bref toute cette histoire est ana-
logue aux récits orientaux de l'initiation d'Ostanès dont
nous avons extrait l'essentiel (fr. A 17 et 19). On pourrait citer
d'autres exemples encore de la prétendue découverte en
Égypte de livres de vieux auteurs révélant les arcanes d'une
sagesse oubliée (3).
Dans son récit de l'initiation de Démocrite, Syncelle -
chez qui l'on retrouve maintes traces de Zosime et de divers
écrits alchimiques perdus - semble ajouter à l'histoire de
l'évocation d'Ostanès certains traits tirés d'un L'.ltci?,oyoç

p. 14, n. 22 et supra, p. 45, n. 4. - Sur les livres retrouvés dans la


tombe <le Numa (Pline, N.H., XIII, 84 ss.; Plutarque, Vie de Numa,
22 etc.), cf. A. Delatte, Bulletins Acad. Roy. Belgique, Classe des
Lettres, février 1936.
(1) Cf. R. Reitzenstein, Festschrif t Andreas, 191G, p. 39 ss. (avec
les références) ; J. Ruska n'en dit qu'un mot à la p. 52 de son étude
sur la Tabula Smaragdina, Heidelberg, 1926.
(2) Les métaux cités sont ceux des quatre âges.
(3) Cf. Catal. codd. astral., VIII, 4, p. 102 s. ; Kroll, Realenc.,s.v.
o Hermes Trismeg. », col. 794, 22 ss. et 802, 29 ss. ; Roussel, Bull. corr.
hell., 1929, p. 143.
Al.CHIMIE 207

<ptÀoa6rpwi, (1 ). De quel droit rattacl:e-t-il ainsi des dialogu€ s


d'alchimistes à la mise en scène du banquet de Memphis?
Et quelle est au juste la provenance de cc LLâJ.oyoç et d'autres
morceaux où nous voyons Ostanès intervenir èe même (fr.
A 5 b et A 9 ss.)? Dans la Turba philosophorum, M. J. Ruska
a pu relever des emprunts aux <tva1xà xai Mvauxâ du Fs.-
Démocrite (p.275 de son éd.). Mais, pour les autres dialogues
du même genre - qu'il s'agisse de la .Evi,atiç .wi, <piÀ0<16<pw·)
dont le Parisinus A nous a conservé à peine une page (2) ou
bien de la 'lovarnnavov ôiâ}.ettç neàç rnvç cptÀoao<povç dont le
)1arcianus M contient seulement le titre (3)- avant de s'aven-
turer à faire des conjectures, il faut attendre que l'on ait
pu analyser et comparer entre eux beaucoup de témoignages
négligés ou quasiment ignorés jusqu'ici.

(1) Voir fr. A 3, t. II, p. 312, note 2.


(2) Cf. Berthelot, Alchimistes grecs, I xv, t. II, p. 35 s.
(3) Cf. Catalogue mss. alchimiques grecs, t. Il, p. 20 (f. 2', I. 18 s.
du manuscrit).
APPENDICE.

a) La Lettre d'Ostanès à Pétasios.

Le nom de Pétasios - ou Pétésis, synonyme d'<clsidoret (1) -


ne se rencontre que rarement dans la collection des Alchimis-
tes Grecs. L'auteur de notre 'prétendue lettre d'Ostanès
considérait peut-être ce personnage comme le condisciple
ou plutôt comme le disciple de Démocrite. Du moins, nous
voyons citer de lui des LJ'Y}µo-xelnta vnoµv~µaTa (2), com-
mentaires dont provient une au moins des interprétations
de Démocrite qui lui sont attribuées dans nos recettes
alchimiques (3). Il f igurc également dans un lexique et dans
deux listes de faiseurs d'or (4) ainsi que dans le titre d'un
traité d'Olympiodore, où il est appelé roi d'Arménie (6).
Dans la littérature alchimique, c'est chez Olympiodore
d'ailleurs que Pétasios est le plus fréquemment cité (8 ) et il y
est donné pour un des initiés qui osaient parler de l'art sacré
sans trop de détours (7). D'après une interprétation conjec-

(1) Cf. Prcisigke, Namenbuch, s.v.; Berthelot, Les origines de l'Al-


chimie, p. 168.
(2) Berthelot, Alchimistes grecs, t. Il, p. 356, 2: 'O IleT<iaioç lv
Toiç L11]µ01'(!U:Ûotç v1toµv11µa<1tv lni U~ewv yea,pwv etc.
(3) Ibid., p. 282, 8 ss.
(4) Berthelot, Alchimistes grecs, t. Il, p. 15 et 26, et Origines de
l'alchimie, p. 128 ss.
(5) Suivant le Parisinus A du moins; cf. Berthelot, Alchimistes
grecs, t. Il, p. 69, note à la l. 12, et Catalogue des manuscrits alch i-
miques grecs, t. I, p. 41, l. 1 : '0).vµmoM,eov Toii ,p,A 0<16,pov neoç
lleTaa,ov TOV paa,Ua 'Aeµevlaç etc.
(6) Berthelot, Alchimistes grecs, t. II, p. 95, 15 ; 97, 17 et ( ?) 98,
1 ; cf. 278, 17 et 416, 15.
(7) Cf. Berthelot, ibid., t. II, p. 416 s., et E. von Lippmann, Ent-
stehung der Alchemie, p. 103.
APPENDICE A OSTANÈS 209
turale d'un texte syriaque (1), ce Pttasios (<< Isdos >> = Pé-
tésis ?) aurait déclaré que la << méditation » était nécessaire
à l'accomplissement de l'Œuvre ( 2 ) et il considérait que la
réflexion jointe à la patience, à la pureté et à l'amour de l'art,
c'est-à-dire à la recherche désintéressée, suffisait pour que
l'opération réussît; quant aux indications que H. Kopp (2)
a réunies à son sujet, elles sont tirées de textes qui n'é-
taient que très défectueusement connus de son temps.
Ajoutons encore que Berthelot a reproduit, d'après un
auteur arabe (3), la mention d'un traité de « Dioscore ré-
pondant à Pétasius >>. Ce Dioscore, prêtre de Sarapis, a dû
vivre avant la destruction du Sérapéum sous Théodose en
389. Quant à Pétasius lui-même, son nom ne se retrouve
nulle part ailleurs, pas plus qu'aucune mention de l'épître
qu' Ostanès lui aurait adressée.
Le contenu de cette lettre est d'une obscurité voulue (4 ).
Il y est question d'une fabrication de l'eau divine au moyen
tle multiples opérations exécutées dans un alambic de
verre, puis d'une immersion de deux mélanges réunis pendant
un jour et une nuit dans de l'eau de mer. Le produit ainsi
obtenu fait mourir les vivants et il ressuscite les morts ;
une petite goutte de cette eau divine suffit pour produire la
lumière ou les ténèbres, pour vaporiser les ondes marines

(1) Berthelot, La Chimie au Moyen Age, t. Il, p. 239, n. 1 et 259.


Cf. E. von Lippmann, Entstehung der Alchemie, p. 68. - Les astro-
logues insistent fréquemment aussi sur la nécessité de posséder des
vertus analogues pour pénétrer les secrets du ciel ; cf. F. Cumont,
Mysticisme astral (Bull. Acad. Belgique, Classe des Lettres, 1909),
p. 272 s., ainsi que notre fr. A 5 a, et Berthelot, Alchim. gr., t. II, p.
35, 10 ss.
(2) Beitriige zur Geschichte der Chemie, Brunswick, 1869, p. 433
et 353, n. 30, d'après Hoefer, llist. Chimie, t. I, p. 274.
(3) Kitab-al-Fihrist, cf. l'éd. Flügel, p. 353 du texte, traduit
littéralement par Derenbourg, et cité par Berthelot, Origines de
l'Alchimie, p. 131; cf. E. von Lippmann, Entstehung der Alchemie,
t. 1, p. 89 SS.
(4) Voir notre fr. A 15, t. Il, p. 334 ss.
APPEND1CE A OS'îANÈS

ou dissiper le feu, pour donner au plomb l'a&pect de l'or,


pour guérir les yeux des aveugles, les oreilles des sourds et
la langue des bègues. Mais, en s'exprimant comme il le fait,
l'auteur use d'allégories, et il avertit le lecteur de la por-
tée réelle de ce qu'il écrit en plaçant des signes alchimi-
ques - ceux de l'or, du mercure, du cinabre, de la magné-
sie, du soufre ou de l'argent par exemple - au-dessus de
mots qui n'ont pas- le même sens qu'eux (1). Visi~lement,
le texte est plein d'énigmes; et, en s'y superposant, les
symboles le recouvrent d'un voile. hermétique. La doxologie
trinitaire qui termine le morceau ne trompera personne sur
son °\'éritable caractère: il s'agit là d'une eau de vie dont
les vertus portent la marque d'une alchimie peu orthodoxe,
et l'on y découvre, notamment, une trace du vieux dua-
lisme du ciel et des eaux, des puissances de vie et de mort,
des ténèbres et de la lumière. Quant au Pseudo-Ostanès de
ce document, il faut noter combien il semble étranger aux
choses de l'Égypte (2).

b) La Lettre de Démocrite à Leucippe.

Nous avons fait remarquer en passant qu'aux quatre li-


vres des L17Jµo,eefrov <Pvai,eà ,ea/. Mvan,ea, on en ajouta
bientôt un cinquième, formé d'une épître de Démocrite à

(1) Sur la différence à faire entre une telle composition d'élixir


et les recettes des faussaires, cf. J. Ruska, Quelques problèmes de la
littérature alchimiste, Annales Guébhard-Séverine, 1931, p. 162:
• C'est une sorte de magie, opérant surtout avec le mercure, le sou-
fre, le cinabre, etc. On comprend sans peine que l'on ait attribué
à ces corps des vertus blanchissantes, jaunissantes ou rougissantes,
mais il n'est pas possible de s'imaginer que l'on ait jamais obtenu le
moindre résultat avec des recettes si équivoques et si absurdes ».
(2) Cf. t. Il, p. 336, n. 5. - Mm• I. Hammer Jensen (Die d.lteste
Alchymie, 1921, p. 24, n. 5) donne ce morceau pour<• ein byzantinisches
Produkt ,,.
APPENDICE A OSTANts 211

« son compagnon>> le philosophe Leucippe (1). L'auteur de cet-


te lettre annonce qu'il va exposer en langue grecque commune
les secrets qu'il a trouvés dans des livres <le prophètes perses,
livres contenant une suite d'énigmes, confiés jadis aux Phé-
niciens par << les ancêtres et rois de la divine Égypte» (2 ). Si
nous comprenons bien la portée de ce texte, trop négligé et
surtout fort conjecturalement reconstitué, il pourrait se
rattacher à ce qu' Apion avait rapporté des écrits trouvés
dans la tombe de Dardanus (3). A moins que l'auteur de l'é-
pître n'ait pensé aux Mages (Perses) de Phénicie. C'est auprès
d'eux que Platon serait allé s'instruire (fr. B 31). La phrase
de la lettre aurait alors seulement pour but d'attribuer aux
Égyptiens - initiateurs des Phéniciens et par leur intermé-
diaire de Leucippe lui-même - la priorité de la science (4 ).
Quoi qu'il en soit, cet auteur semble admettre pour la trans-
mission des secrets alchimiques la filiation suivante :
Prophètes perses, ancêtres et rois des Égyptiens,
Les Phéniciens,
Traduction composée par Démocrite pour Leucippe.

Cette épître à Leucippe n'étant citée nulle part ex-


pressément (5 ), nous manquons de témoignages pour es-
sayer d'en déterminer l'origine ou la date.

(1) Voir p. 201.


(2) Voir le texte de la lettre chez Berthelot, Alchim. Grecs, t. Il,
p. 53 ss., et le début réédité dans les Vorsokrat., 68 (551 B 300, 18 :
'U1ov µiv o ,Jv etc. -- -Cette fiction pourrait se concilier avec le témoi-
gnage de Diogène Laërce (voir ci-dessus, p. 167, n. 1), d'après lequel
Démocrite fut l'élève des Mages à Abdère et s'initia donc à la sagesse
d'Ostanès et de ses confrères avant d'entendre Leucippe. Cf. Diog.
Laërce, IX, 34: Ilue' wv (scil. Mciywv .ivwv... "ai XuMJa{wv) ...
iµaOev i.i :naiç âh · vaueov {Ji Aev"l:n:ncp :naeéfJaÀe etc. - Cf. aussi
t. II, p. 314, n. 1.
(3) Voir notre fr. B 2, t. Il, p. 10 et p. 13 s., n. 20 et 22.
(4) Pçiur les rois d'Égyple, cf. supra, p. 28, n. 5, et pour les rois
général fr. B 20, n. 1.
(5) Riess (E.ealenc., s. v. , Alchemie i, col. 1344, 30 ss.) est d'avis
212 APPENDICE A OSTANÊS

c) Textes syriaques et arabes.

La légende de l'initiation de Démocrite dans le temple de


Memphis, comme celle des révélations faites à Ostanès, a dû
passer par une série de remaniements. Pour achever de s'en
faire une idée, il faut tenir compte de diverses compilations
alchimiques conservées en syriaque ou en arabe : il s'y trouve
notamment plusieurs livres prétendus d'Ostanès ainsi que
divers récits symboliques de son ascension au ciel ou de sa
descente aux enfers- et de son entrée dans le palais des trésors
cachés, récits analogues à l'histoire de la fameuse Table
d'émeraude. Enfin, sous plus d'une forme, mais de façon à
confirmer un e:xtrait de Psellos récemment découvert (1), i 1
y est question d'une correspondance entre Pébéchios, l'élève
d'Ostanès, et les sages de la Perse (2).
Nous ne pouvions nous dispenser de reproduire les prin-
cipaux de ces textes orientaux, si pleins qu'ils puissent être
de fictions tardives. Fréquemment, en effet, on y rencontre
des transcriptions de mots grecs encore reconnaissables ( 3), et
il s'y trouve des traces de doctrines, de recettes techniques, et
même de légendes qui furent peut-être connues des Grecs à
l'époque alexandrine, soit par l'œuvre d'Hermippe et de
Bolos de Mendès, soit même par les écrits apocryphes des
Mages, dont ces compilateurs nous ont transmis le souvenir.

que Synésius a connu cet apocryphe (voir notre L II, p. 314, n. 1),
et il y voit, au sujet des rois d'Égypte, une rencontre avec Zosime,
Alchim. grecs, t. Il, p. 239 (III, 51, 1) éd. Berthelot.
(1) Voir nos fr. A 1 et 16 ss., t. II, p. 309, n. 1 et 3, puis pp. 336 ss.
(2) Cf. R. Reitzenstein, Alchemistische Lehrschriften und Marchen
bei den Arabern, dans les Religionsgesch. Versuche, XIX, fasc. 2
(1923), p. 74, n. 5, et, sur l'intérêt de telles recherches, voir surtout
J. Ruska, Ueber das Fortleben der antiken Wissenschaft im Orient,
dans l' Archiv für Gesch. der Mathematik, X, 1927, p. 112 ss.
(3) On fera bien de tenir compte à ce propôs, des nombreux textes,
réunis par J. Ruska et E. Wiedemann, Alchemistische Decknamen
dans les Sitzungsberichte der Physik.-medizin. Sozietat in Erlangen,
LVI-LVII, 1924-1925, pp. 17 ss.
TROISIÈME PARTIE

HYSTASPE
HYSTASPE

Les plus anciennes parties de l' Avesta (1) connaissent


un roi Vistâspa qui, converti par Zoroastre, devint le puis-
sant protecteur du réformateur et de sa religion, et les livres
sacrés du mazdéisme racontent les prodiges qui accompa-
gnèrent cette conversion et ils attribuent en particulier
à Vistâspa la connaissance de l'avenir et la révélation de la
félicité qui lui serait réservée (2 ).
Il n'est pas douteux que ce visionnaire est l'auteur supposé
de l'apocalypse grecque attribuée à Hystaspe. Déjà les anciens
tantôt niaient et tantôt affirmaient que cet Hystaspe fût le
satrape de Parthie qui eut pour fils le roi Darius (3), et les
érudits modernes ont parfois admis cette identité et soutenu
que le personnage historique et le héros légendaire ne fai-
saient qu'un (4). Mais il paraît bien qu'il s'agisse d'une sim-

(1) Gâthas XXVIII, 7; LI, 16.


(2) Jackson, Zoroaster, p. 56 ss.; Windisch Hystaspes [cf. p. 217,
n. 2), p. 16 et surtout Herzfeld dans les Archüologische Mitteilungen
aus Iran, t. 1, 1929, p. 76-125. La légende qui faisait prédire par les
Mages la venue du Messie, telle qu'elle nous a été transmise par Théo-
dore-bar-KônaI (~upra, p. 53), donne Gou!itasp pour un des trois
disciples à qui Zaradousht révèle sa prophétie. Cf. Messina dans Bi-
blica XIV, 1933, p. 185 s. et fr. S 15, n. 2.
(3) Contre l'identüication : Lactance, (fr. 1) : Aristikritos (fr. 3).
- Pour l'identification: Ammien Marcellin (fr. 2). - (Agathias fr. 4)
évite de se prononcer.
(4) Cette démonstration a été tentée, avec toutes les ressources
d'une vaste érudition par Herzfeld (l. c.). Mais dans un mémoire
tout récent M. Christensen s'oppose à ses conclusions (Les Kaf!ani-
216 HYSTASPE

pie homonymie et qu'il faille distinguer le roi Vistâspa


de l' Avesta et le noble perse de la race des Achéménides.
La question n'a d'ailleurs pour notre sujet qu'une importance
secondaire, car, en admettant même que l'auteur supposé
des XefJaeiç 'Ya-raanov soit le père de Darius et qu'il faille
le placer au v1 e siècle et pas plus tôt, la rédaction de l' œuvre
qu'on lui attribuait lui serait postérieure, nous le verrons,
d'au moins cinq cents ans.
Lactance, qui avait l'apocalypse sous les yeux, pensait que
son auteur avait vécu longtemps avant la guerre de Troie et
la fondation de Rome (fr. 13). Tous les écrivains s'accordent
à l'appeler « roi» (1), sans doute d'après le titre même de
l'œuvre apocryphe: 'Ya-raanov -rov {JaatUwç, ce qui s'ap-
plique bien au Vistâspa de la légende zoroastrienne, moins
exactement au père de Darius, qui était un simple satrape (2).
La Théosophie d' Aristokritos (fr. 10) précise même que sa
piété rendit ce moµarque digne de recevoir une révélation.
Les rois à qui leur sagesse profonde permet de prévoir l'ave-
nir et qui le révèlent dans des livres prophétiques, sont des

des, dans Mededelser de l'Académie de Copenhague, XIX, 2, 1932),


et ses arguments paraissent couvaincants. Cependant Lehman Haupt
(Klio XXVI. 1933, p. 353) soutient encore que le Vi~tâspa nommé
dans l'Avesta ne peut être différent du père de Darius I, et
M. Herzfeld lui-même a repris et renouvelé la même thèse dans une
communication faite au dernier Congrès de l'histoire des religions.
D'autre part cette identification est dédaigneusement repoussée par
Ed. Meyer, Gesch. des Alt., t. III, éd. Schier, 1937 p. 110, n. 3. Nous
avons déjà dit un mot de cette controverse à propos de la Vie de
Zoroastre, supra, p. 3, note 1.--- Les Scholies de l'Alcibiade, p. 121 E
[fr. B 15], t. II, disent que Zoroastr eexposa sa philosophie Tep {Ja-
a,ltï, et Dion s'exprime d'une façon semblable (fr. B 17). Il semble
bien que cette tradition présente ce roi vague comme un person-
nage légendaire, non comme le père de Darius, connu de tous, et
qui aurait été désigné par son nom.
(1) Fr. 1, 2, 3, 5. On ne savait d'ailleurs pas bien si Hystaspe
était roi des Mèdes (fr. 1, 5), des Perses, ou des Chaldéens (fr. 2, 3).
(2) Cf. cependant Herzfeld, p. 78, p. 112, pour qui le titre ira-
nien de X§ayathya de Parthava, peut avoir été rendu par {Ja.a,).evç.
L'APOCALYPSE 217

personnages traditionnels dans la littérature religieuse de


l'Orient (1).
Nous ne reproduirons donc dans notre recueil que les
fragments qui concernent l'auteur fictif d'écrits pseudépi-
graphiques et non les nombreux textes où il est question
du satrape achéménide, dont le fils monta sur le trône de
l'empire perse.

1. - L'APOCALYPSE.

Nous avons conservé un certain nombre de citations grec-


ques d'une apocalypse d'Hystaspe, dont le titre paraît avoir
été Xe~auç 'Yai-aanov i-ov {Jaa,Uwç (fr. 10), mais elles
sont si brèves que des opinions divergentes ne pouvaient
manquer d'être émises au sujet de l'œuvre attribuée au sou-
verain protecteur de Zoroastre. Nous pouvons nous abstenir
de les discuter ici, M. H. Windisch, dans un mémoire érudit
publié récemment, ayant renouvell> toute la question (2).
Ses recherches ont abouti à la conclusion que cette apocalyp-
se, qu'elle fût rédigée en vers ou en prose, n'était pas, comme
on l'admettait généralement, une œuvre juive ou judéo-
chrétienne, mais un produit du syncrétisme païen. Son auteur
était ou un Oriental hellénisé, qui serait alors lui même un
mazdéen, ou bien un Grec d'Orient, exactement informé des
doctrines des Mages. La date de ce livre prophétique se pla-

(1) On pourrait donner une liste copieuse de ces souverains pro-


phètes ; cf. fr. B 20, note 1.
(2) H. Windisch, Die Orakel der Hystaspes dans Verhandelingen
der Kon. Akademie te Amsterdam, Nouv. série, t. XXVIII, 1929,
n° 3. Les conclusions de M. Windisch confirment les idées qu'avait
émises Ganschinietz dans la Realencycl., s.v. Hystaspes. Elles s'op-
posent à l'opinion de Schürer, Gesch. des Jüdischen Volkes, III 4 , p.
594 ss., qui regardait les oracles comme une apocalypse juive.
218 HYSTASPE

ce au premier siècle avant ou après notre ère. Au milieu du


ue siècle, il est cité à deux reprises par Justin (fr. 6-7), qui nous
apprend que l'autorité romaine en avait prohibé la lecture
sous peine de mort. C'est probablement une allusion aux
mesures sévères que prit Auguste contre les écrits de ce
genre après avoir revêtu le pontificat suprême (fr. 7, n. 3).
Les révélations du prétendu Hystaspe avaient mérité ce
sort rigoureux, puisqu'elles annonçaient la destruction de
Rome et la revanche de l'Orient (fr. 13). Mais une pareille
prédiction ne peut être antérieure à la défaite de Mithridate
et à la conquête de la Syrie par Pompée en 64 av. J.-C. Nous
obtenons ainsi des limites chronologiques assez étroites.
M. Windisch a, de plus, établi par ses recherches que Lac-
tance dans ses Institutions divines avait fait un usage beau-
coup plus large de l'apocalypse mazdéenne qu'on ne l'ad-
mettait jusqu'ici et que ses emprunts étaient loin de se li-
.miter aux passa~es où Hystaspe est expressément cité.
Les conclusions essentielles de ce mémoire paraissent in-
attaquables. On peut les corroborer et les préciser en rappro-
chant les croyances eschatologiques exposées par Lactance
de celles que les Mages occidentaux ou « Maguséens » parta-
geaient avec les sectateurs romains de Mithra (1). Ces Mages
avaient combiné les doctrines du mazdéisme avec les spécu-
lations astrologiques des Chaldéens. Ils enseignaient que la
vie du monde se divisait en sept millénaires, dont chacun
était sous l'influence d'une planète et portait le nom du mé-
tal qu'on associait à cet astre. Pendant six millénaires, le
Dieu du Bien et l'Esprit du Mal se disputaient la domination
de la terre, mais ce dernier finissait par y imposer sa prédo-

(1) Nous nous permettons de renvoyer à notre article sur 1A fin


du monde selon les Mages occidentaux (dans Revue de l'hist. des reli-
gions, CIII, 1931, p. 93 ss.) pour un exposé plus détaillé ries doctri-
nes dont nous donnons ici un bref aperçu.
L'APOCALYPSE 219

minance et y répandait toutes les calamités. Zeus, c'est à-


dire Ahoura-Mazda, devait alors envoyer ici-bas celui que les
Mages appelaient Mithra, et les Grecs, Apollon. Ce dieu solaire
devait faire périr les méchants dans un torrent de feu et
ressuscitant les morts, établir pour toute !:humanité pieuse
le règne de la justice et de la félicité. C'était le septième millé-
naire, celui du Soleil, qui assurait ici-bas le bonheur de l'âge
d'or, l'or étant le métal de cet astre. Mais après mille ans,
la puissance de celui-ci était abolie, et avec elle prenait fin
la dominatioq_ des planètes sur la terre. Dans un huitième
millénaire, une conflagration générale résoudrait en feu les
trois autres éléments. Mais après cette ecpyrosis intégrale, le
monde serait rénové et dans cet univers soustrait à la muta-
bilité et à la corruption, les justes jouiraient d'une béatitude
éternelle.
Ces théories des Mages offraient avec celles des Chiliastes
judéo-chrétiens et spécialement celles de Lactancc une étroite
analogie: car, eux aussi, ils admettaient que ce monde devait
durer six mille ans, qu'ensuite ;;'établirait sur cette terre le
règne du Christ, qui lui apporterait un millénium de félicité, et
qu'enfin, dans un huitième millénaire, l'univers serait dé-
truit et recréé pour l'éternité (1). Dès lors, il ne paraîtra plus
surprenant que Lactance aît affirmé avec insistance que la
sagesse profane s'accordait ici avec la révélation chrétienne
et qu'Hystaspe en particulier enseignait les mêmes vérités
que les prophètes (fr. 11). L'apologiste latin regardait ce
« très ancien roi des Mèdes » comme favorisé d'une inspira-
tion divine et, dès lors, il ne s'est fait aucun scrupule d'insé-

(1) Les témoignages juifs et chrétiens sur ces doctrines chiliastes


ont été diligemment recueillis par Wikenhauser, Die JI erkunf l der
Jdee des lausendjahrigen ReichPs rtans Romische Quarlalschrift, XL V,
1937, p. 1 SS.
220 HYSTASPE

rer dans ses Institutions des passages entiers empruntés à


ce visionnaire iranien.
Nous avons une autre raison encore d'a4mettre l'utili-
sation constante par Lactance d'une source mazdéenne.
II nous est parvenu sous le nom de Zand-i-Bahman-Yasht un
livre pehlvi.qui remonte à un commentaire datant de l'époque
Sassanide (vie siècle), du Yasht de Vohu-Manô (Bahman),
lequel n'est plus conservé dans l' Avesta mutilf que nous pos-
sédons (1 ). Cet ouvrage dont les idées essentielles doivent
ainsi remonter à une date reculée, offre avec les Institutions
de Lactance de telles ressemblances, même dans certains
détails caractéristiques, qu'elles ne sauraient être fortuites.
Elles s'expliquent très naturellement, si l'apologiste chré-
tien a suivi l'apocalypse d'Hystaspe, qui exposait en grec
les croyances des Mages relatives au grand drame qui se dé-
roulera quand les siècles seront consommés.
Un article tout récent de M. Benvéniste (2) a apporté en-
core une contribution importante à la connaissance de l'apo-
calypse mazdéenne et de ses rapports avec Lactance. Il a mon-
tré que le 2âmâsp-Nâmak (3), un livre pehlvi en vers octo-

(1) Sur le Bahman- Yasht, nous nous contenterons de renvoyer


à notre étude sur La. fin du monde, p. 38 [67) ss, p. 49 (77) ss. Reit-
zenstein et Schâder (Studien zum Synkretismus aus Iran und Griechen-
land, 1926, p. 38, ss.), ont montré que les croyances exprimées dans le
Zand-i-Bahman-Yasht se retrouvaient déjà dans )'Oracle du Potier,
texte grec qui doit dater du n• siècle avant notre ère, et remonte peut-
être même au règne d'Antiochus 1•r (Benvéniste, l. c., p. 37, n. 1).
L'antiquité de ces idées est ainsi démontrée.
(2) E. Benvéniste, Une apocalypse pehlvie, dans Revue hist. des
religions, CVI, 1932, pp. 337-380.
(3) Sur Djâmâspa (Zamaspes), le gendre et successeur de Zoroas-
tre, cf. Ostanès fr. 8h, note 2. - Une version persane et une version
arabe de l'apocalypse qui lui est attribuée sont résumées par Blochet,
Études sur le gnosticisme musulman, Rome-Paris, 1913, p. 109 ss.
Djâmâsp, devenu le ministre du roi de Perse, Gou~ tasp (Hystaspe),
y révèle à celui-ci les destinées du monde. Ce sont deux élucubra-
tions tardivtis.
L• APOCALYPSE 221

syllabiques composé à l'époque sassanide, n'était pas, comme


on l'avait cru, dérivé du Zand-i-Bahman- Yasht, mais que
l'un et l'autre texte devaient remonter indépendamment à
une source identique, qui ne peut être autre que le Bah-
man- Yasht avestique. Les prédictions que celui-ci contenait
sur la fin de<, temps ont, provoqué toute une floraison
d'écrits apocalyptiques, parmi lesquels celui d'Hystaspe,
qui dérive probablement d'un Vistâsp-Nâmak "perdu. Le
2âmâsp-Nâmak montre que certains traits de la descrip-
tion de Lactance, qui ne se retrouvent pas dans le Zand-i-
Bahman- Yasht, sont néanmoins d'origine iranienne.
Enfin le Père Messina, abordant incidemment le même
sujet (1), a fait observer que dans le Bahm:rn- Yasht et le Zâ-
mâsp-Nâmak la conflagration finale n'est pas mentionnée
et la venue du Sauveur (Saoshyafl.t) à peine indiquée, tandis
qu'elles ont une importance capitale chez Hystaspe, qui, à
cet égard, se rapproche davantage du Boundahish iranien
(p. 211-228). L'auteur des XefJaeiç aurait donc utilisé divers
récits eschatologiques du mazdéisme interprétant au sens
chrétien la doctrine perse du Sauveur suprême.
Dans notre recueil de fragments, nous avons reproduit
tous les passages de Lactance que l'on peut avec une proba-
bilité suffisante faire remonter à Hystaspe, en les distin-
guant par un caractère d'impression plus petit de ceux où
Hystaspe est nommément cité. De la sorte, nous avons pu,
d'une part, reconstituer avec vraisemblance le contenu gé-
néral de l'apocalypse mazdéenne et, d'autre part, mettre
en relief les morceaux qui lui appartiennent certainement.
Lactance a encore connu l'œuvre d'Hystaspe sous sa forme
païenne, puisque, dans un passage qu'il reproduit, le dieu
suprême est appelé Jupiter, c'est à dire Zeus, substitut d'A-

(1) G. Messina, Biblica, XIV, 1933, p. 190 ss.


222 HYSTASPE

houra-Mazda (fr. 15). Mais les textes de S. Clément (fr. 8)


et de la Théosophie (fr. 10) prouvent qu'il circulait aussi une
forme christianisée des Xe~aeiç ·Ya-raanov. L'antique roi
iranien y avait été transformé, comme le fut aussi la Sibylle,
en un prophète: il annonçait les dogmes chrétiens de l'In-
carnation et de la Descente du Christ au jour suprême.
Cette œuvre paraît d'ailleurs avoir été accueillie avec quelque
méfiance et n'avoir pas été beaucoup lue dans les milieux ecclé-
siastiques. St Augustin connaît encore la Sibylle christiani-
sante, mais non Hystaspe. Au ve siècle, l'auteur de la Théo-
sophie est le dernier à le citer. Au moyen âge, le texte de ces
révélations a disparu et leur auteur est oublié. Quand Thomas
de Célano compose le Dies irae, il rappelle que le monde sera
réduit en cendres leste David cum Sibylla, mais il n'invoque
plus, comme Lactance, le témoignage d'Hystaspe.

II. - LE LIVRE DE LA SAGESSE

Les lexicographes syriaques note nt au mot Oustasp ou


Vastasp que ce personnage vivait du temps de Zerdoust
(Zoroastre) et qu'il est l'auteur d'un « Livre de la Sagesse»
(~~ bfiiU) (1). Peut-être ce livre a-t-il été connu
de Mani au ue siècle (2) ; mais nous n'en poi;sédons plus aucun

(1) Payne-Smith, Thesaurus Syriacus, I. p. 1070.


(2) Dans le Livre des Mystères de Mani, le premier chapitre trai-
tait, selon le Fihrist, des sectateurs de Bardesane et le deux:ième, du
témoignage d'Hystaspe (Justâsp) contre Al-Hâbib (le Bien Aimé).
Flügel (.Mani, 1862, p. 102 et note 309), a supposé que le surnom d'Al-
Habîb désignait Zoroastre, et Justi (lranisches Namenbuch, p. 372),
que l'Hystaspe ici nommé serait l'auteur de l'apocalypse, mais l'une
et l'autre conjecture sont très incertaines. Alfaric, Les écritures ma-
nichéennes, 1919, p. 210, a fait observer que le nom d' Al-Habîb dé-
signe probablement ;Jésus, que Mani appelle l' Aimé dans un frag-
ment moyen-persan (F. W. K. Müller, Handschriflen Reste aus Tur-
ÉCRITS ASTROtOGIQUES 223

fragment et n'avons même aucune indication sur son contenu.


Il est donc impossible de savoir si cet ouvrage a existé en
grec aussi bien qu'en syriaque, et s'il était ou non identique
à l' Apocalypse. Cependant il est plus probable que c'était un
livre de philosophie religieuse dans le genre de la « Sagesse
de Salomon ». II est à noter que la aocpta était la qualité
principale dont se targuaient les Mages (1).

III. - ÉCRITS ASTROLOGIQUES.

Lydus (fr. 9) assure qu'Hystaspe avait traité de l'attri-


bution des jours de la semaine aux planètes. II est probable
que ces spéculations ont fait partie de l'apocalypse du Pseu-
do-Hystaspe - le livre d'Hénoch, contemporain de celle-ci,
s'étend pareillement sur de tels sujets .. Cependant, on ne peut
exclure absolument la possibilité que des écrits proprement
astrologiques aient été attribués au vieux roi de l'Iran com-
me à Zoroastre, son protégé, de même qu'en Égypte on en
a placé d'autres sous les noms du rci Néchepso et du prêtre
Pétorisis. Toutefois dans nos manuscrits de miscellanées,
Hystaspe n'est jamais donné comme l'auteur d'aucun ex-
trait d'astrologie, sauf peut-être dans le sommaire d'un
ouvrage perdu, où la leçon du manuscrit laisse le choix
entre le Perse Hystaspe et !'Égyptien Odapsos (fr. 19),
mais où il s'agit probablement de ce dernier (2).

fan, II [Abh. Akad. Berlin, 1904], p. 26, p. 28), probablement scion


la tradition gnostique (Épiphane, Hacres., LXVII, 3, 5 : 6 àya;i11r6,;).
(1) Cf. supra, p. 93, note 3 ; , 1.44, note 2.
(2) D'aprcs cc résumé, l'auteur en question, dans sa géographie
astrologique, tirait ses pronostics ix Tfiç Tâiv µdwv ixciaTov (<plJtov
Uit6r17roç. C'est. précisément ce que faisait Odapsos d'aprcs les cx-
Lraits publiés par Ludwich cités, t. II, p. 377.
APPENDICE

1. - MAGES, JUIFS ET ÉTRUSQUES

Nous avons eu l'occasion d'indiquer à plusieurs reprises dans


ce livre comment les doctrines des Mages s'étaient combinées avec
les croyances juives. L'identification de Zoroastre avec Nemrod
et d'autres personnages de la Bible est la manifestation la plus
frappante de ce syncrétisme (1). Celui-ci se révèle aussi et d'une
manière curieuse dans une annotation d'un scoliaste tardif et mé-
diocre, qui mérite d"être ici reproduite et interprétée, car le texte
en a été jusqu'à présent mal édité et par suite mal compris.
Stace, dans sa Thébaïde, met en scène le devin Tirésias, qui
prétend évoquer les ombres infernales. Comme elles tardent à
paraître, il menace de les y contraindre par des opérations magi-
ques, mais il hésite à y recourir par crainte d'Apollon, c'est à dire
du Soleil, et de l'ttre suprême, qu'on ne peut connaître (IV, 515):

... ni le Thymbraee venerer


el lriplicis mundi summum, quem scire nef aslum.
l llum.... sed laceo.

Le scoliaste Lactantius Placidus, qui vécut au ve ou vre siècle,


a donné du vers 515 une explication étendue et confuse que
nous reproduirons ici.

L'édition que JaJ,·1ke a publiée de Lactantius Placidus est notoirement in-


suffisante et l'on attend encore un texte bien établi des scolies à la Thébaïde de
Stace. Les recherches que nous avons faites dans les mss. nous ont fourni
une preuve nouvelle de ce fait généralement reconnu. Sans prétendre donner
ici un apparat critique complet, nous nous contentons d'indiquer en note où
nous nous séparons du dernier éditeur et pour quel motif.

(1) Cf. supra, p. 42 ss.


226 APPENDICE

516 ET TRIPLICIS MUNDI SUMMUM, iuxta picturam illam veterem,


in qua haec tormenta descripta sunt et ascensio ad deum.
Dicit autem deum demiurgon, id est summum, cuius scire non
licet nomcn. Infiniti autem philosophorum Magorum Persae con-
5 firmarunt revcra esse praeter hos deos cognitos, qui coluntu,r in
templis, alium principem et maxime dominum, ceterorum numi-
num ordinatorem, de cuius genere ~int soli Sol atque Luna ; ceteri
vero qui circumferi a sphaera nominantur, eius clarescunt spiritu,
maximis in hoc auctoribus Pythagora et Platone et ipso Tagete ;
l o sed dirr sentiunt qui eum interess~ nefandis artibus actibusque
magicis arbitrantur.
In versu crgo poeta sic dixit << ilium 1>, quasi nomen sciret, sic
rcpetivit, ut proderct ; sed hoc magis ad terrorem dixit << ilium 1>
ut putarctur scire; si ergo sciri nefas est, disci a vate non potuit,
15 licet Magi sphragidas habeant, quas putant Dei nomina continere;
sed Dei vocahulum a nullo sciri hominum potest.

Nous ulilisons Je M(onacensis) 19482, s. XII (que M. Rudolf Her-


zag a bil'n voulu recollalionner pour nous), le V(aticanus Palatinus)
1li!14, s. X [donl le Paris. 8063 et l'Urbinas 361 sont des dl'rivés] et
Je P(arisinus) 1037, s. X (qui offre un texte écourté). Nous avons
collationné en oulre le R(omanus Barberinus) 84, s. XV, et le Parisi-
nus 8064 (Pb de Jahnkc). -- Le B(ruxellensis) 1723, s. XV, dont M.
Camille Gaspar a bien voulu nous envoyer une photograhie, offre
un texte étroitement apparenté à celui de l'édition princeps de
Mil(an) (vers 1478) qui a servi de base aux suivantes jusqu'à celle
de Lindenborg (1600). 2 haec omis Jahnke, donné par tous les
mss. sauf M 3 demiurgon corr. Heyne: demoirgon MP: aemoir-
gon V: demogorgon RPb: demogorgona BMil. id est sum-
mum VRPb : summum. BMil: omis PM (Il est certain que le scoliaste
a identifié son demiurgos avec le summus (deus) de Stace, cf. 1. 24)
4-5 confirmarunl BMil. : confirmant aut MPVRPb. 8 circum-
ferri aspcra nominantur (nominaretur Pb) MPVRPb : circumferuntur,
aslra nominantur (qui B) quae BMil· Lactantius parrait avoir tra-
duit par circumfer l'adjectif nE/WPEf!~• au sens de << qui se meut en
cercle ». Peut-être aussi l'altération des mots « a sphaera » a-t-elle
fait croire à une dittographie (astra aslra), auquel cas on devrait
lire : « circumferuntur a sphaera, as traque nominantur. • 9 Tagete]
BMil ajoutent convenientibus. 10 dire codd., lire diverse?
mais cf. Pline (fr. 0 73) : dira mendacia Magorum 12 nomen
sciret] sciret nomen M seul. Les li. 13-14 sont corrompues
dans tous les mss. et dans Mil. Nous reproduisons le texte de
Jahnke 15 magi sphragidas Grotius: magis frigidas MP: magis
phrigidas R: magis frigas V: magis phriges PB: omis B Mil.
1. - MAGES, JUIFS ET ÉTRUSQUES 227

Sed quid veritas habeat percipe : huiusne Dei nomen sciri po-
test, qui nutu tantum regit et continet cuncta, cuius arbitrio deser-
viunt, cuius nec aestim.ari potest mundus nec finibus claudi '? Sed
20 cum Magi vellent virtutis eius, ut putabant, sese comprenhcndere
singulas appellationes, quasi per naturarum potestates abusivo
modo designarunt et quasi plurimorum numinum nobilitate Deum
appellare conati sunt, quasi ab effectu cuiusque rei ductis voca-
bulis, sicut Orpheus fecit et Moyses, Dei summi antistes, et Esaias
25 et bis similes.
Etrusci confirmant nympham, quae nondum nupta· fuerit, prae-
dicasse maximi Dei nomen exaudire hominem per naturae fragili-
tatem pollutionemque fas non esse : quod ut documentis assereret,
in conspectu ceterorum ad aurem tauri Dei nomen nominasse,
30 quem ilico ut dementia correptum et nimio turbine coactum exa-
nimasse. Sunt qui se - licet secreto - scire dicunt, sed falsum
sciunt, quoniam res ineffabilis comprehendi non potest.

19 mundus omis VRPb BMil., mundus = -xo<7µ.oç dans le sens de


<•ciel>>; cf. infra, p. 229 21 abusivo B Mil. ; abusive ceteri
26 nondum] dum non MPVRPb: dum BMil. 27 exaudiri codd. ;
corr. hominem MVPR: homines BMil Pb 29 tauri BMil.:
taciti « corr. ut vid. in taci to >> M (Herzog) : tacito PVPb : tacite R.
Tau ri est la vrai leçon, cf. in/ ra, p. 235. 30-31 examinasse M.

La première phrase n'a aucun rapport avec .la suite du texte :


c'est une scolie différente qui s'est agglutinée au morceau princi-
pal. La << vieille peinture>> dont l'écrivain latin a conservé un sou-
venir confus, est peut-être la célèbre composition que Polygnote
avait exécutée dans la Lesché de Delphes, et où se voyaient, dans
le monde infernal, les supplices des grands coupables et les jeux
des héros (1). Mais << l'ascension vers Dieu>> est une idée qui était
entièrement étrangère à Polygnote et à son époque.
A la quatrième ligne, l'édition princeps de 1478 et les suivantes
jusques et y compris celle de Lindenborg (1600) donnaient au
lieu de demiurgon, Demogorgona, qui est la leçon corrompue de
certains manuscrits. Le Démogorgon avait déjà été introduit par
Hoccace dans sa Genealogia deorum. Celui-ci en fait un dieu d' Ar-
cadie en le mêlant à une cosmogonie. Il a emprunté tout ceci à

(1) Décrite par ·Pausanias, X, 28, 31.


2'28 APPENDICÊ

Paulus Perusinus, qui, ayant lu le nom de Demogorgona dans quel-


que ms. de Lactantius, a inventé tout le reste. Ce point à été fixé
par Heyne (1) qui a déjà reconnu que Demogorgona devait être une
corruption de d'1jµto1Jer6v. Mais l'autorité de Boccace a assuré au
Démogorgon une longue survivance et l'a fait pénétrer jusque
dans le Larousse.
Le « dieu le plus élevé du triple monde >> est donc le démiurge
(id est summus deus). Les philosophes grecs conçoivent générale-
ment le démiurge comme subordonné à l':Être Suprême, et même il
devient pour le pessimisme gnostique une puissance malfaisante,
l'auteur d'un monde mauvais. Mais pour les Perses, Ahoura
Mazda - selon Ja formule que répètent les inscriptions des Aché-
ménides - est <c Je grand dieu qui créa cette terre, qui créa Je
ciel, qui créa l'homme >> (2), et de même pour les Juifs, Jéhovah,
est, lui seul, créateur de l'univers. (3) Aussi, dans la polémique
contre les gnostiques, voit-on souvent insister sur l'idée que le
Démiurge est àvw-ran.o @eoç ( 4). Ce summus deus se dérobe à notre
connaissance. C'est ce que dit expressément Stace (quem scire
ne/astum) et ce que répète de son côté Lactantius, puisqu'il oppose
aux dei cogniti, adorés dans les temples, le premier principe qui est
leur maître. Mais cette notion est constamment confondue par le
scoliaste avec celle d'un dieu ineffable, dont le nom ne peut être
su ou tout au moins prononcé, et c'est ce point qu'il développe
surtout dam, toute la suite.
Un résultat essentiel des recherches de Norden dans son beau
livre sur l'"Arvwa-roç Oeoç a été de montrer que cette expression

(1) Heyne, Opuscula Academica, III, p. 296 ss.


(2) Weissbach et Bang, Die altpersischen Keilinschri/ten, p. 39 (Darius),
p. 41 ss. (Xerxès), p. 47 (Artaxerxès III).
(3) Cf. plus bas l'extrait de Suidas, où ce même • dieu démiurge • est seul
nommé.
(4) Cf. p. ex. les Homélies clémentines, II, 22 et Recognitiones, li, 40. Les
philosophes platoniciens, n'ont pas pu admettre que Jéhovah, étant le créateur,
fùt le Dieu suprême. C'est ainsi que Porphyre l'identifiait avec le 6lç è:nb,eiva
TOVTÉGTt TOV TWV oÀwv ôTJµioveyov des Oracles chaldaiques, le subordonnant

à l'éi:na~ è:nixeiva (Lydus, De Mens., IV, 53, p. 110, 20). Rapprocher la dé-
finition 1:aPawO J.iye1:a,, olov o imie 1:ovç é:n1:à :noJ.011ç;, 1:ov1:ea1:iv ô
ôTJµioveyoç (ibid., p. 111, 4) de ce qu'Irénée dit des Val.entiniens (1, 5, 2):
'E:n1:à yàe oveavovç xa1:eaxe11axiva, (Ila1:iea), wv èmivw TOV 67Jµtove-
Î'àv elva, Uyovaiv xal 6,à 1:oii1:o tp6oµâ6a xaÀoiia,v av1:ov.
1. - MAGES, ,JUIFS ET ÉTRUSQUES 229

était étrangère à la Grèce ancienne et d'origine orientale (1). Que ce


caractère appartienne au dieu suprême des Mages, n'est pas affirmé
seulement par Lactantius. Cette assertion s'accorde bien avec
ce que nous disent Philon de Byblos et Cosmas dé Jérusalem (2).
Mais elle se rapproche surtout, comme l'a noté Bousset (3), d'un
passage de,; Recogniliones clémentines, sur lesquelles l'action du
dualisme perse est indéniable (4). Simon le Mage y expose ainsi sa
théologie (II, 38) : Ego dico multos esse deos, unum tamen incom-
prehensibilem et omnibus incognitum, horumque omnium deorum
der.un. Cette définition se rapproche de celle de Lactantius non seu-
lement en ce qu'elle déclare Dieu à,eœrâÂ1711:-roç (incomprehensibilis)
et li.yvwarnç (incognitus), mais parce qu'elle atteste en même
temps l'existence, à côté de lui, d'autres divinités auxquelles il
commande. Le princeps et maxime domin11s, ceterorum numinum
ordinator de notre scolie, se rapproche d'autre part du fhàç 11:âv-rwv
vnéern-roç, it ov 11:âv-raç elvai rnvç aÂÂovç é>ia{3e{3aiovv-ra1. de
Cosmas de Jérusalem (II, p. 272, 8), et ceci est en effet Ia doctrine
du mazdéisme (6).
Le << triple monde •> dont parle le vers de Stace, paraît bien avoir
été, dans la pensée du poète, simplement l'univers formé du ciel,
de la terre et des enfers. Mais telle n°'est pas la conception que le
scoliaste attribue aux Mages ; celle-ci se rattache manifestement
à la croyance mazdéenne d'un triple ciel-- ,e6aµoç en grec, comme
mundus en latin, avait cette acception. L'idée que le mazdéisme se
faisait des cieux remonte à une cosmologie archaïque, qui n'était
pas encore instruite des découvertes de l'astronomie babylonienne.
A la partie supérieure de l'univers, dans la << lumière infinie >> de
l'empyrée (garotman), siège Ahoura-Mazda. Au-dessous, s'étend
la zone du soleil, plus bas, celle de la lune et enfin celle des étoiles,
qui est la plus proche de la terre. On voit cette antique uranogra-
phie, qui est clairement exprimée dans certains versets de I' Aves-

(1) Cf. Ed. Norden, Agnos/os Theos, 1913, p.83 ss. et. sur notre scolie, p. 114.
(2) Cf. t. Il, p. 157, n. 2 ; p. 271 n. 1. Cf aussi S. Cyprien, fr. Ost. 14a, p. 290,
2 : • Ostanes formam Dei vert negat conspici posse •·
(3) Bousset, Hauptprobleme, p. 86.
(4) Cf. supra, p. 153 ss.
(5) Comparer ce que Numénius disait du dieu des Juifs: 'Auoivwv'f/'TO>'
r11hôv ual n:aTéea ,r;avTWV TWV 6eiiw elvat, à:n:a~tOVVTa KOtVW1'êÏV
<ith<p njç riµfiç riva (Lydus, De Mens., lV, 53 = fr. 34 Leemans),
230 APPENDICE

ta (1), se perpétuer à travers toute la littérature pehlvie jusqu'au


moyen âge, parce qu'elle était liée à la doctrin!l du sort réservé
aux âmes des justes dans les cieux (2) et, comme nous l'avons noté
ailleurs dans ce livre, les Grecs n'ont pas ignoré que tel fût l'ensei-
gnement de Zoroastre (3).
Cette croyance iranienne a eu une diffusion dont on peut diffi-
cilement mesurer l'étendue. Elle a pénétré dans le judaïsme, où
l'on trouve exprimée plusieurs fois l'idée que le paradis est dans le
troisième ciel (4) ou, immédiatement au dessus, dans le quatrième (6),
qui répond au garotman des Perses, et l'on se souviendra de la vi-
sion de St Paul qui affirme avoir été ravi <c dans le troisième ciel>>
et dans le paradis, où il a entendu des paroles ineffables, qu'il
n'est pas permis aux hommes de révéler (6).

(1) Cf. p.ex. l'énumération du Vendidad, Farg. XI, 1, 2 et 10 (p. Il, 180 ss.
Dann.) : • Les étoiles, la lune, le soleil, la lumière infinie, toutes les bonnes cho-
ses faites par Ahoura-Mazda •· Cf. Yasht, XII, 29 ss. (II, p. 497. Darm.). ----
Cf. Yasna, XXXVI, 6 (14); LVIII, 3 (21) ( = Darmesteter, t. I, p. 262, n. 12):
• Ces espaces lumineux, cette hauteur des hauteurs, là où l'on dit qu'est le So-
leil,• ou comme traduit Wolff: • Jenes hiichste (Licht) unter den hohen was
Sonne heisst t.
(2) Dinkart, VII, 2, 3 (West, Pahlavi Texts, V, p. 18), Mainôg-i-Khirad,
VII, 9-11 (P. T. III, p. 29); Dâdistan-i-Dtnik, XXXIV, 3 (P. T. Il, p. 76) et
surtout le livre d' Artâ-Virâf, c. 7-8 (trad. Barthélemy, 1887). '
(3) Cf. Lydus, De Mens., II, 6, fr. 0 85, t. II, p. 229, n. 2, peut-être aussi
Plutarque, De Jside, 47, fr. D. 4, p. 76, n. 14.
(4) Selon la Vila Adam et Evae (Kautsch, Apocr. des A. T., t. III, p.526),
Adam après sa mort est transporté ins Paradies zum dritlen Rimmel : De même
selon la rédaction slave du livre d'Hénoch, le paradis est dans le troisième ciel
(The book of the secrets of Enoch, éd. Morfill-Charles, 1896, p. 7.)
(5) Cf. Louis Glnzberg, Die Haggada bei den Kirchenvdtern dans Monatschrift
für Gesch. des Judentums, XLII, 1898, p. 547 ss. Il rapproche des passages de
la baggada, Clément, Exc. ex Theodoto, 51, 1 (Ill, 123, 19 Staehlin): wA116ew-
noç i11 Tij, -,;e-,;aeup ovea11ij, 8,,µ,ot1eyt'i-,;a,; Irénée, 1, 5, 2: Tà11 naed8e,aov
V:lfÈ(! T011 T(!fr011 OÙ(!Œ11011 0117:Œ, TÉTŒ(!T011 ayyeÂOV Aiyot1C1' 81Jvaµei
vnaexei11. Le Testament de Lévi énumère quatre cieux superposés dans le
quatrième liyiol û,n11 (Testaments of the twelve patriarchs, éd. Charles, p. 33).
- On notera que, lorsque la théorie • chaldéenne • des sept sphères planétaires
fut adoptée, la quatrième sphère devint celle du soleil (supra, p. 110) et
qu'ainsi la vieille croyance mazdéenne parut s'accorder avec la théologie
solaire, qui faisait du grand luminaire l'auteur de l'ascension des âmes (cf.
notre Théologie solaire, p. 464).
(6) Il Cor. 12, 2 ss.: 'A.enayéna 1.a,r; T(!frOt1 oveavoii , •. 1}(_):n:dy'7 elç
1. - MAGES, JUtFS ET ÉTRUSQUES 231

Une curieuse transformation de ces croyances mazdéo-judaï-


ques s'est opérée dans la théologie de Marcion. Celui-ci, nous dit
Irénée (1), avait reçu de Cerdon, un gnostique syrien, qui lui-même
était un disciple de Simon le Mage, une doctrine qu'il transforma et
précisa. Dans le troisième ciel, il plaçait le Père <• inconnaissable >>
( ay,,wa-roç), ou << étranger>> ( ~é,,oç), dont le caractère essentiel est
une bonté parfaite. et qui a envoyé Jésus sur la terre pour sauver
les hommes ; dans le deuxième, siège le Démiurge, le Dieu de la
Loi, de l'Ancien Testament, qui a pour qualité la stricte justice;
enfin, le ciel inférieur appartient aux milices divines, qui manifes-
tement ont pris la place de l'armée des étoiles (2).
On voit comment l'hérésiarque du deuxième siècle, dans son
opposition au judaïsme, a séparé le Créateur du Dieu suprême et
lui a assigné une position inférieure, mais l'origine iranienne de
sa triple division des cieux apparaît clairement, et elle se révèle
encore dans la nature attribuée au Père, qui, comme Ahoura-Mazda,
est essentiellement l'Esprit du Bien (3). La doctrine marcionite que
le Père ay,,wa-roç, s'il n'est pas le créateur de ce monde terrestre, est
celui du << monde invisible >>, se rapproche aussi de la croyance
mazdéenne qu'Ahoura-Mazda a commencé par créer, pendant trois
mille ans, les prototypes spirituels des choses matérielles (4).
Nous semblons nous écarter de notre sujet, mais cette digression
va nous aider à comprendre le résumé fumeux de Lactantius Pla-

'l'OV naeat5eiaov "al T}"OV<1tV a(!(!f/TO é11µaTa, a. OV" è~àv àvOewncp ).a-
).ijaai. - Cf. la thèse de J. de Vuippers (Le paradis terrestre au troisième
ciel, Paris et Fribourg, 1925), qui a réuni (p. 125 ss.) une série intéressanté de
témoignages sur ce sujet; mais il s'est certainement fourvoyé t•n défendant
l'opinion que S• Paul aurait désigné par Tehoç oveavo, Je troisième des sept
cieux planétaires en commençant par le plus élevé, c'est à dire celui de Mars.
Cf. E. Peterson, Theolog. Lileralurzeitung, 1927, p. 78 s.
(1) Irénée, I, 27, 1. Cf. IV, 6, 4 et Eusèbe, Hist. eccl., IV, 11; Hippolyte,
Refut., VII, 37. -- Notre attention a été attirée sur la doctrine de Marcion par
M. Erik Peterson, qui lui consacrera bientôt une étude spéciale.
(2) Cette doctr1ne de Marcion nous a été transmise par l'arménien Eznik
IV, 1 (cf. les notes de la trad. Schmidt, p. 173). La valeur de ce témoignage a
été relevée par Harnack dans son ouvrage fondamental (Marcion, 2• éd., 1924,
p. 372* ss. Cf. p. 265* ss.) La source d'Eznik parait avoir été un ouvrage
perdu d'Irénée (cf. Mariès, Le de Deo d' Eznik, 1924, p. 67 ss.) Cf aussi
Adamantins éd. Sande-Bakhuysen, p. 42, 29; 84, 20 ss., 102, 18.
(3) Harnack, op. cil., p. 121 ss.
(4) '3oundahish, I, 8; XXIV, 1 etc.
232 APPENDICE

cidus, dont la doctrine paraît provenir d'un auteur fort bien in-
formé du mazdéisme, mais qui l'a obscurcie en l'abrégeant gau-
chement. Au sommet du monde, il place le dieu inconnaissable,
premier principe, maître et auteur des autres divinités. Puis vien-
nent le Soleil et la Lune, << qui seuls sont de sa race•>: En effet une
tradition plusieurs fois attestée faisait de ces deux luminaires les
enfants premiers nés d'Ahoura Mazda (1). Enfin, au dessous des
luminaires, tournent les étoiles divines attachées à la sphère et
qui reçoivent leur clarté de la << lumière infinie •> de l'Esprit du
Bien. II n'est pas question des planètes, car selon le mazdéisme,
celles-ci ne sont pas des dieux, mais des puissances démoniaques,
suppôts d' Ahriman (2).
Le scoliaste invoque, à l'appui de la doctrine qu'il vient de ré-
sumer, l'autorité de Pythagore et de Platon et même celle de Ta-
gès, et il serait aisé de citer des passages de philosophes, où d'une
part le Dieu transcendant est conçu comme inconnaissable et où
d'autre part, il est représenté siégeant au plus haut des cieux et
communiquant sa puissance au Soleil et à la Lune, et aux astres de
la sphère céleste. Sans trop d'efforts, ou pouvait ainsi établir une
concordance d'idées entre les sages de la Grèce et les Mages perses (3).
Mais l'intérêt principal de cette mention incidente de Pythagore
et de Platon est, croyons-nous, de nous révéler le genre de source
d'où provient tout ce commentaire de Lactantius. Cet exposé a
été emprunté à quelque néopythagoricien ou néoplatonicien comme
Numénius, qui prétendait retrouver les doctrines des penseurs de
la Grèce chez les barbares, Brahmanes, Juifs, Mages, et Égyptiens (4)
et déclarait que Platon était « un Moïse atticisant •> (5). Lactantius

----------

(1) Cf. infra, t. Il, fr. S. 3 a (p. 98, n. 5) et S. 7 (p. 109, n. 3).
(2) Malnôg-1-Khirad, VIII, 17-21 ; Boundahish, Ill, 25; V, 1 ; XXVIII,
44, etc.
(3) Je me bornerai a reproduire la traduction platonisante qu'Apulée a don-
née du lleel Koaµov (p. 938 b 8), De Mundo, c. 27 (p. 163, 11 Thomas):
• Summus atque exsuperantissimus divum.... si ipse in solio residat altissimo
eas autem potestates per omnes partes mundi orbisque dispendat quae sint
penes solem ac lunarn cunctumque caelum • - Cf. Jupiter summus exsupe-
rantissimus dans Archiv filr Religionsw., IX, 1906, p. 329 ss.
(4) Eusèbe, Prép. évang., IX, 7, p. 411B = fr. 9a Leemans,
(5) Clément Alex., Strom., I, 22 =- fr. 10 Leemans : Tl y<fe iaT i IJJ.â-
Twv r} Mwva1ç ànoelCwv,
1. - MAGES, JUIFS ET ÉTRUSQUES 233

y joint les Étrusques, en la personne de leur maître fabuleux, Ta-


gès. Nous reviendrons dans un instant sur ce point.
Le commentaire de Stace continue (1. 10) en niant que le Dieu
suprême puisse présider aux opérations magiques, et il est encore
ici entièrement d'accord avec le mazdéime orthodoxe, qui con-
damne la sorcellerie comme étant l'œuvre d'Ahriman (1). Il re-
pousse ensuite les prétentions des magiciens qui se servent de
<c sceaux>> (2), qu'ils croient contenir les noms de Dieu, allusion à

ces pierres gravées, servant d'amulettes, où on lisait des appel-


lations comme '/6.w, .Ea{JawO, MetOeaç, Xvovcptç (3).
La suite (I. 17 ss.) expose, en phrases assez embrouillées, une
idée qui était courante à la fin du paganisme, à savoir qu'on
ignore l'essence et le nom de l':Être suprême et unique, mais que
l'on adore comme dieux,· sous des vocables divers, ses forces mul-
tiples, ses <c vertus», répandues dans la nature (4). Il paraît certain
que notre auteur latin résume les explications de quelque philoso-
phe grec, qui a été maladroitement traduit. L'expression con-
tinet cuncta rend inexactement avvixu 1à 11:6.v-ra, c'est à dire
qui <c tient unies toutes choses •>, qui empêche le monde de se dis-
soudre (5), et lorsqu'à la fin de ce développement on voit qualifier
Moïse de <c Dei summi anlisles >>, ce titre rend probablement leeevç
Beov 'Yv,fo-rov: c'était ainsi, on le sait, que souvent les païens
appelaient le dieu d'Israël (6).
L'invocation d'Orphée, de Moïse et d'Isaïe, comme garants de ce
qui précède, mérite de retenir notre attention. La littérature orphi-
que contenait sans doute des passages qu'on pouvait, à la rigueur,

(1) Cf. supra, p. 143 ss.


(2) Pour la a,peaylç :1:aÀ.oµwvoç ou a,peaylç Eh:ov, cf. Fr. J. Dôlger,
Sphragis, 1911, p. 63 ss. ; Gat. codd. astr., VIII, 4, p. 139 ss.
(3) Pour l'emploi des• noms barbares,, cf. Rel. orient., p. 240, n. 72; p. 295,
n. 90; Realenc., s. v. • Magia ,, p. 334 ss.
(4) Maxime de Madaure dans Augustin, Ep., 16 (48): • l'num esse Deum
summum .... huius virtutes per mundanum opus diffusas multis vocabulis
invocamus, quoniam nomen eius proprium videlicet ignoramus ». Cf. Religion:,
orientales 4, p. 300 notes 22 s.
(5) Religions orientales 4 , p. 227, n. 57.
(6) Realenc., s. v. • Hypsistos ,. - L' Ascensio Jl,[osis, c. 6, appelle les Maccha-
bées• sacerdoles summi Dei•> [C'orril(é par Charles en sacerdoles summos = à(?7.u:-
(?ûç).
234 APPENDICE

interpréter selon la théologie qui vient d'être exposée (1-), mais on


peut croire qu'Orphée figure dans cette énumération seulement
parce que, grâce à une assimilation audacieuse de Moïse avec
Musée, le législateur des Hébreux était devenu le maître du chan-
tre thrace (2). II n'est pas surprenant que l'autorité des sages d'Is-
raël ait été citée en cette matière. Personne n'a formulé plus rigou-
reusement que les Juifs l'obligation de garder secret le nom de Dieu
et la défense de le prononcer (8), et nous allons voir que l'emprunt
fait à une source juive par l'auteur que suit Lactantius, va plus
loin que son texte ne le donne à croire.
Immédiatement après la mention de Moïse et d'Isaïe, nous re-
trouvons les Étrusques. Le théologien que résume la scolie, n'a
pas voulu s'appuyer seulemènt sur les témoignages des Mages, de
Pythagore, de Platon, d'Orphée et des auteurs juifs ; il a cité aussi
ceux de Tagès et des Étrusques. Sous l'empereur.Héraclius un auteur
byzantin prétendait démontrer la conformité des dogmes chrétiens
avec le contenu des oracles non seulement grecs, perses, thraces,
égyptiens, babyloniens et chaldaïques, mais aussi italiques (4).
Un païen avait de même pu arguer de l'enseignement des vieux
livres étrusques pour établir la conformité de la vérité philosophi-
que avec les traditions religieuses des barbares (5). Les vers latins
qui passaient pour traduire les révélations du maître fabuleux de
la discipline étrusque, ont pu contenir quelques expressions qu'une
interprétation complaisante a appliquées au Dieu inconnaissable
et ineffable. Mais il s'agit plus probablement, nous l'allons voir,
d'un écrit apocryphe mis· sous le nom de Tagès et qui était en
réalité l'œuvre d'un juif.
Les Étrusques donc racontaient, dit Lactantius, qu'une nym-

(1) Kem, fr. 341 et note.


(2) Ibid., Test., 44; 98, 172; cf. supra, p. 41, n. 2.
(3) Cf. G. T. Moore, Judaism in the first centuries of the Christian Bra, I,
1927, p. 424 ss.; Blkerman, Anonymous gods dans Journal of the Warburg
lnstitute, 1, 1937, p. 195 ss.
(4) Photius, Bibl., 170: Maernelat xal xe~aeiç oÂoxÂ~(!WV Âoywv ovx
'EUr,vixai µovai dÂÂà xal lleernxal xal €Jeqxio, ,eal AlyvnTtot xai
Ba{JvÂwviaxal xal XaMarxal xal f,'1/ xal ' I T a  o l ix Twv nae'
lxal1TOtÇ fJoxovvTWV Âoy(wv XaTel1T(!W0f/lJOV,
(5) C'est ainsi qu' Apulée avait consacré un livre à commenter - évidemment
dans un sens platonicien - les vers de Tagès (Lydus, De ost., 54, p. 110, Il
Wachsmuth; cf. c. 3, p. 8, l. 25).
1. - MAGES, ,JUIFS ET ÉTRUSQUES 235

phe, une vierge, - il s'agit probablement de la nymphe Begoe ou


Vegoia, dont un écrit sur la foudre était conservé dans le temple
d'Apollon avec les livres sibyllins (1 ) - aurait prêché que le nom
du Dieu suprême ne pouvait être entendu par aucun homme, et
pour en donner la preuve, elle avait chuchoté ce nom à l'oreille
d'un taureau, qui aussitôt saisi de vertige, serait tombé mort. Ce
conte singulier est un motif traditionnel dont on peut suivre la
propagation à travers la littérature hagiographique depuis les Ac-
tes de Pierre, qui remontent à un original gnostique du 11P siècle,
jusqu'à la légende de St Sylvestre et à la Passion de St Georges.
L'on peut aussi montrer clairement que cette histoire a pour source
un récit de la haggada juive destiné à montrer la puissance du nom
de Jahvé. Ce pouvoir formidable s'étendait non seulement sur le
genre humain mais aussi sur les animaux, et même un taureau suc-
combait en entendant murmurer ce vocable mystérieux (2). C'est
assurément un fait étonnant que cette attribution aux Étrusques
d'une légende destinée à magnifier Jahvé, et l'on se demande com-
ment elle a pu se produire. On trouvera la réponse dans un extrait
conservé par Suidas au mot TV(!f!'YJVîa et que déjà Karl Otfried
Müller a rapproché de la scolie de Lactantius Placidus, en notant
que, de part et d'autre, il était question de l'œuvre du démiurge (3).
Nous en reproduisons ici le texte.

TV(!(!'YjVîa. xwea, xal TV(!(!'YJVOL oi Àeyôµevot Tovaxot.


'l<n:o(!îaV bi na(!' a'l!t'OÏÇ lµnet(!OÇ ÙV~(! <1VVEY(!O.'lf'a'l:O ' l<p'YJ
yàe 'l'OV b'Yjµtov(!yàv 'l'WV nav-raw eeàv t/3' XtÀtabaç Èvtav-rwv 'l'OÏÇ
nii.atv mhov <ptÀouµ~aaaOat xdaµaat, xal -rav-raç btaOûvat
5 -roiç t/3' Àeyoµivotç oïxotç, xal -rfi µiv a' itÀiabt notijaat -ràv ov-
eœvàv xal -r~v yiji• · -rfi bi P' noiijaat -rd aueiwµa -rov-ro -rd <patvô-
µevov, xaUaaç av-rà oveavôv · -rfi y' -r~v OaÀaaaav xal -rà iMa-ra

(1) Servius, Aen., VI, 72, qui l'appelle Begoe nympha; cf. Wissowa dans
Roscher, Lex., s. v. • Vegoia •-
(2) Nous avons étudié ce point à propos de la légende de S' Georges dans
la Revue hisl. des religions, CX IV, 1936, pp. 19-23. La forme la plus ancienne
de ce récit traditionnel se trouvait dans l'histoire d' Artapan, qui écrivait vers
l'an 100 av. J.-C. (Eusèbe, Prép. év., IX, 25-26 = F. li. G. III, p. 223. Cf.
Weinreich, Gebel und Wunder, 1929, p. 136): Pharaon ayant pressé Moïse ac lui
dire le nom de Dieu, le prophète le lui chuchota à l'oreille et le _roi tomba
imssltôt sans voix, mais Moise lui rendit la vie.
(3) K. O. Müller, Die Etrusker, éd. Deecke, t. Il, 1877, p. 38 ss.
236 APPENDICE

'l'à f,7/ yfi :71:II71'l'a " 'l''fÏ {J' 'l'OVÇ qJWO"r:fieaç 'l'OVÇ µeyaÀ.ovç ijÀ.w71 xal
aeÀ.~711]71 xal 'l'OVÇ àadeaç " 'l''fÏ f:' :n;{i.aa7! VJVX'YJ" :n:euwiiw xal le-
10 :n:e'l'w71 xal U'l'(!a:itot5a lv np àé(!L xal l" 'l''fÏ yfi xal 1:otç i5'5aat •
'l''fÏ :;' T:071 a710(!W:71:0V. tfJa{vernt Qt)V 'l'ÙÇ :71:(!W'l'aÇ u XLÀ.ta/Jaç .neà
'l'fjÇ ·rov à,,Oewnov '5tanÀ.aaewç na(!EÂ.1JÀ.VfJivat, 1:àç M: À.oi.nàç §~
XLÂ.tat5aç /Jiaµivet71 1:0 yivoç 'l'WV àvfJewnwv, WÇ ûvat 'l'OV navra
xe6vov µizei ûjç avvuÀ.e{aç XLÀ.tat5aç t{3'.

Doric, chez les Étrusques, selon Suidas, << un homme expert


avait composé une histoire >> où il racontait comment le << Dieu
créateur de toutes choses>> s'était consacré à la production de ses
œuvres pendant douze mille ans, échelonnés selon les signes du zo-
diaque. Pendant les six premiers millénaires, il aurait créé notre
monde actuel, les êtres vivants et enfin l'homme. << Durant les six
autres millénaires, le genre humain subsiste en sorte que la durée
qui s'écoule jusqu'à la consommation des temps est de douze millé-
naires>>.
Il suffit de parcourir ce récit de la création pour s'apercevoir
que l'auteur a réparti entre ses six premiers millénaires les œuvres
énumérées successivement dans le premier chapitre de la Genèse,
ef ses ressemblances souvent textuelles avec la traduction des Sep-
tante (1) montrent que cette élucubration a été imaginée par quel-
que juif hellénisé.
Pour ce chiliaste, comme pour ses congénères, les six jours de la-
Bible sont devenus six millénaires parce que, selon le psalmiste (2),
<< aux yeux du Seigneur, mille ans sont comme un seul jour 1>.

Mais ce n'est pas dans l'Écriture qu'il a pu puiser l'idée que la

(1) L. 5 = Gen. 1, 1 : 'Ev dexii inolf'J<1ev 6 @eàç -ràv otieavàv xal


TTJV y7iv.
L. 6 s. = Gen. I, 7-8 : •E:n:olf'J<1ev o E>eàç -rà aneiwµa xal ixd.J.eaev
-rà aueiwµa otieavov.
L. 7 = Gen. 1, 9: Kal ixd.J.eaev 6 eeàç TTJV ~1/eàv YiiV xal Tà (1!}-
<1TfiµaTa -rciiv vcld.-rwv ixd.J.eaev 6d.J.a<1<1aç.
L. 8 S. = Gen. 1, 16 : 'E:n:olf'/<1BV o eeàç TOIJÇ cltio rpwa-riieaç TOVÇ
1ayd.J.ovç ... xal -roùç àa-rieaç.
L. 9 = Gen. 1, 21 : •E:n:ol11aev o @eàç ;n;aaav 1/!VXTJV l; cpwv ée:n:e-rriw ...
xal ;n;av ;n;euiv&v .•. 24 : •E~ayayi-rw'.~ ri Yii 1/!VXT/V l;ciiaav ,ea-rà yévoç u-
-red.:n:ocla xal ée:n:e-rd..
L. 11 = Gen. 1, 26 : lloifiawµev av6ew:n:ov
(2) Psaume 89 (90), 4. Cf. notre Fin du monde (dans Rev. hist. des religions,
CIII, 1931), p. 70 et Aristokritos, § 3, dans Buresch, Klaros, 1889, p. 95,
1. - MAGES, JUIFS ET ÉTRUSQl!ES 237

durée totale de l'univers doit être de douze millénaires,dont chacun


est sous l'influence d'un des signes du zodiaque. Cette idée, il l'a
empruntée à ce mazdéisme pénétré d'astrologie, que nous avons
spécialement étudié dans ce livre. L'opinion la plus répandue chez
les « Maguséens >> mettait, nous l'avons vu (1), les millénaires, au
nombre de sept, en relation avec les planètes et les métaux appar-
tenant à celles-ci, et, attribuant le septième au Soleil, dont le métal
est l'or, elle attendait, quand viendrait enfin la domination de
cet astre, le retour de l'âge d'or sur la terre et un millénium de féli-
cité parfaite (2). Mais à côté de ce système, on en trouve dans les
livres mazdéens un autre, selon lequel les millénaires qui for-
ment les âges de l'univers, sont au nombre de douze ~t soumis aux
douze signes du zodiaque. Un chapitre du Boundahish, qui l' expo-
se, fait durer l'histoire mythique du monde, qui précède la créa-
tion du premier couple humain, six mille ans, et les autres six mille
ans sont occupés par la succession des rois et des générations (3). La
ressemblance avec << l'histoire>> transmise par Suidas est frappante.
Ce système a certainement été imaginé à une époque de syncré-
tisme, comme le fut la période alexandrine, par quelque écrivain
qui a voulu faire concorder le récit de la Genèse avec le milléna-
risme des Mages. Un indice de cette origine se trouve dans l'emploi
du mot ol"oç pour désigner non, selon le sens technique qu'a pris
ce terme dans l'astrologie grecque, le << domicile>> des planètes,
mais simplement les signes du zodiaque conçus comme les << mai-
sons>> transitoires des astres errants. Ol"oç est employé avec cette
même signification dans les fragments du Pseudo-Zoroastre (4).
L'extrait reproduit par le lexicographe byzantin nous met donc
en présence d'un faussaire qui a délibérément attribué à 1~ i, dis-
cipline étrusque >> une théorie qui, en réalité, est une combinaison
de la cosmogonie biblique avec le chiliasme mazdéen. Il a probable-
ment rattaché ses spéculations à la doctrine étrusque des saecula,
qu'il a détournée de son sens. Un rapprochement de cette cos-

(1) Cf. supra, p. 218, à propos d'Hystaspe.


(2) Fin du monde, p. 57 ss.
(3) Boundahish XXXIV, (dans West, Pahlavi Te:cts, l, p. 149 ss.). Cf. l'Ou-
leima-i-Islam, trad. Blochet, Rev. hisl. des religions, XXXVIII, 1898, p. 41 :
• Chacun des signes du zodiaque est régent du temps <xeo110:><:eai-we) pendant
mille ans •· Cf. Fin du monde, p. 57.
( 4) Cf. t. II, p. 181, n. 3.
238 APPEND1CE

mologie avec la fable rapportée par Lactantius, de la nymphe et


du taureau, ne permet pas de douter qu'il s'agisse d'une super-
cherie voulue. Un auteur astucieux aura mis en circulation sous
le nom vénérable de Tagès, comme d'autres le firent sous ceux de
la Sibylle ou de Phocylide, un livre qui devait faire passer en con-
trebande dans le monde hellénique les idées d'Israël. Cet écrit fai-
sait partie de cette littérature pseudonyme dont s'est largement
servie la propagande juive pour imposer aux païens ses croyan-
ces (1). La constatation que la tradition, trouée de tant de lacu-
nes, que l'on fait remonter au clergé étrusque, a été ainsi fraudu-
leusement altérée, n'est pas faite pour en relever l'autorité ni
pour en faciliter l'intelligence.

2. - XANTHOS ET EMPÉDOCLE.

(Cf. p. 5 ss.)

Suivant Diogène Laërce (2), Xanthos, lv -roiç fleet 'EµneôoxUovç,


aurait rapporté que le philosophe d' Agrigente « refusa la royauté
qu'on venait lui offrir n. Comme il n'est pas impossible, quelque
peine qu'on ait à l'admettre (3), que ce témoignage provienne de
Xanthos le Lydien, il y a lieu, à tous égards, d'en tenir compte ici :
le trait pourrait éventuellement contribuer à faire mieux connaître
non seulement l'auteur des Avôtaxa, mais encore Empédocle lui-
même, personnage intéressant pour nous par sa vie comme par son
œuvre. Aristote rapporte qu'il avait entrepris de composer un poè-
me (Ëm7) sur le passage du Bosphore par Xerxès, ÛJV Eée~ov ôta-
{Jaaiv (4), mais qu'il ne l'acheva point, et cela s'expliquerait sans
peine. Nombreuses en effet sont les affinités qui auraient pu inspi-
rer au médecin pythagorisant d 'Agrigente une particulière considé-

(1) Cf. Schürer, Gesch. des Jüdischen Volkes, III•, p. 420.


(2) Diogène Laërce (citant Aristote, fr. 66), VIII, 63 = Vorsokrat., 31 [21]
A 1 ; cf. Xanthos, fr. 30 (F.H.G., t. I, p. 44).
(3) Cf. A. von Gutschmid, KI. Schri/ten, t. IV, p. 310, et Wilamowitz,
Sitzungsber. Berliner Akad., 1929, p. 653, n. 1.
(4) Aristote, fr. 70 éd. Rose = Vorsokrat. 1. 1., A 1, § 57. C'est la même ex-
pression que Xanthos emploie de son côté; voir infra, t. II, p. 7, fr. B 1 a, 1.17.
- A la fin du fr. 70 d'Aristote, le poème en question est appelé II eeaixd., ce
qui ne donne pas lieu de croire que les Perses y étaient traités avec hostilité.
2. - XANTIIOS E'I' EMPÉDOCLE 239
ration pour les faits et gestes du Grand Roi : partisan d'un dualis-
me ( <l>i).{a et Nû"oç) dérivé peut-être de celui du mythe d'Ormuzd
et d' Ahriman, donnant à ses quatre éléments des noms de divi-
nités (Zevç, "He17, 'A i"bwvevç, Ntjauç), qui rappellent le culte
rendu par les Mages aux mêmes éléments (1), auteur de prodiges et
de cures allant, comme celles d'Ostanès, jusqu'à des sortes de
résurrections, prophète et prédicateur de KaOaeµo{ apparentés
aux purifications dont Zaratas aurait censément fait bénéficier
Pythagore (fr. B 27), et ayant paru chercher enfin dans sa mort
même une sorte d'apothéose par l'épreuve du feu ( 2), Empédocle
passa plus tard aux yeux des Grecs pour le disciple des Mages, et
on lui prêta des voyages d'études en Orient (3), alors qu'en réa-
lité, ce fut sans doute grâce à ses accointances avec les milieux py-
thagoriciens qu'il put avoir quelque notion des croyances du clergé
mazdéen.
Après la défaite définitive du Grand Roi, devant l'exaltation
patriotique qui s'ensuivit en Grèce, que ·les Ileeai"a d'Empédocle
soient demeurés inachevés et qu'une main pieuse ait cru devoir en
détruire l'ébauche tandis que l'auteur, au lieu de continuer à faire
déclamer ses KaOaeµo{ à Olympie par le rhapsode Cléomène, passait
dans un coin perdu du Péloponnèse de longues années d'exil, tout
cela est singulièrement d'accord avec le revirement d'opinion
qui amena le silence apparent de la Grèce sur ses anciens rapports
avec l'Orient : cet apparent silence est dû au discrédit que les vic-
toires de Marathon et de Salamine infligèrent à toute la littérature
où s'exprimait, à l'égard de l'empire vaincu, trop peu d'antipathie
ou trop de compréhension intelligente. Pleine de révérence, semble-
t-il, pour le dieu de Delphes, qui, lui-même, avait montré au parti
des Perses beaucoup de complaisance, l'œuvre de Xanthos a pu
choquer à son tour l'outrance d'un nationalisme altier. Le peu
que nous en savons, et notamment le bien qu'il avait dit de l'é-
mule des Mages, Empédocle, donne lieu de penser que ce Lydien
hellénisé avait dû mettre dans. les Mayt"a de son ouvrage trop
d'appréciations qui répugnèrent au goût d'Athènes. Si les traces
de son œuvre se réduisent pour nous à fort peu de chose, la cause

(1) Cf. notre t. II, p. 145 ss., avec les notes.


(2) Pour les références, cf. Vorsokra1., l.l., A 1 ss.
(3) Vorsokrat., l.l., A 14 = Philostrate, Vita Apollonii, l, 2, 1, et infra, t.
Il, p. 10, § 9, et p. 268, 5.
240 Al>PE?l<DICÈ!

ne doit peut-être pas en être cherchée ailleurs que dans le mouve-


ment d'opinion qui empêcha Empédocle de son côté d'achever, sur
l'entreprise de Xerxès, un poème où sans doute il aurait paru
mal inspiré.

:L - HÉCATÉE ET DÉMOCRITE SUR LES JUIFS

(Cf. p. 21)

Utilisam un extrait d'Hécatée conservé par Photius dans son ré-


sumé du livre XL de Diodore (1), M. Werner Jager vient de décou-
vrir que cet historien, -qui le premier fit connaître la Bible aux
Grecs, s'attacha à mettre en relief dans ses Alyvnna)ea la part qui
revient aux Juifs dans les origines de la civilisation. En même temps,
il rend vraisemblable que Théophraste - dont le Ihel d,ae{Jelaç
est, d'après lui, postérieur aux Alyvnna)ea de cet auteur - leur
a emprunté ce qu'il sait des pratiques religieuses du peuple élu.
Aux textes caractéristiques mis en relief dans ce brillant essai,
M. Jager aurait pu joindre celui où Hécatée (2) fait figurer la pre-
mière transcription grecque, si peu euphonique qu'elle soit, du
nom divin 'Iaw. Cette reconstitution d'un chapitre longtemps
ignoré d'Hécatée, permet d'établir un rapprochement instructif
entre la révélation tardive faite au monde hellénique des livres
sacrés des Hébreux, et le vague des notions que les Grecs ont
eues de la littérature religieuse du mazdéisme.
Toutefois, l'Hécatée de cette reconstitution historique ne peut
être adopté que sous certaines réserves ; pris tel qu'on nous l'offre,
il risquerait de suggérer au lecteur de notre fr. B 19 une interpréta-
tion fausse. Ne tenant aucun compte des emprunts considérables
faits par Hécatée aux théories de Démocrite (3), M. Jager perd trop
de vue que cet Abdéritain est tributaire de son concitoyen et auteur
de prédilection, Démocrite, infiniment plus que de Platon. M. Jiiger
va jusqu'à prétendre qu'Hécatée considéra le système politique

(1) Photius, Bibliotheca, cod. 244, analysé par W. Jiiger, Greek records of
Jewish religion, dans le • Journal of religion •, XVIII, 1938, pp. 127 ss., et
139, n. 37.
(2) Voir infra, t. Il, p. 31, note 3, et Realenc., s. D. • Iao •, col. 707, 55.
(3) Voir lntrod., p. 20, et t. II, p. 30, n. 1.
3. - HÉCATÉE SUR LES JUIFS 241

adopté par les Juifs - aussi bien que celui de Ptolémée I - comme
un essai de réalisation de l'État autoritaire rêvé par l'auteur du
Poli tique, et il suggère que, correspondant à la « sagesse» des philoso-
phes dans la cité idéale, suivant Hécatée, la piété du grand-prêtre
des Juifs représentait le plus haut degré de la vertu, et que, comme
Moïse sur le Sinaï, le pontife se trouvait en communication immé-
diate avec Dieu (1). En réalité, d'après Hécatée - on le voit dans
le fragment cité - l'histoire de l'entrevue de Moïse avec le Tout~
Puissant qui lui dicte les Tables de la loi, n'est qu'une inven-
tion habile (2) de l'auteur du décalogue, et une telle conception du
rôle des rois et des prêtres qui se font passer pour inspirés, cadre
plutôt avec cc que l'on sait des théories de Démocrite.
C'l'st de Démocrite en effet que provient la notion de la place
prépondérante à faire aux nations barbares dans le tableau des
débuts de la civilisation, ainsi que la cosmologie qui fournit à Héca-
tée les cadres de son histoire de l'Égypte : en ce qui concerne la
cosmologie, M. K. Hheinard l'a démontr~ (3). Il semble même que
M. Jaeger aurait pu tirer d'un des textes de Théophraste qu'il
cite, une confirmation de sa propre thèse. En effet, dans ce
texte, en attribuant l'évolution du culte juif àva.yun uai ovu btt-
Ovµlq. ('1), l'auteur du lleei evae{Jelaç ne fait que suivre l'enseigne-
ment de Démocrite, dont la trace en cet endroit est un indice de
plus en faveur de l'attribution du passage à Hécatée. De même
encore, quand Hécatée soutient que les Juifs identifient le Ciel
(Oveav6ç) avec la divinité suprême (5), cette assertion est confor-
me à une opinion de Démocrite sur les croyances primitives des
hommes, qui lèvent leurs mains vers le Ciel, en le considérant

(1) Pour trouver une interprétation platonîsante de la vision du Sinaï; c'est


ailleurs qu'il faut chercher; voir par exemple Psellus éd. C. Sathas; MEuaiw-
vi"~ Bi{JÀio8iJ"7J, t. V, p. 449 etc.
(2) Hécatée (1. 1., = F. H. G., t. II, p. 392, § 3) attribue à Moïse ,pe6vriuiv
"al àvi,eEtav, sans parler d' d,ué{JEia,
(3) K. Rheinhart, dans Hermes, XLVII, 1912, p. 501 ss.; cf. E. Schwartz,
Rhein. Mus., XL, 1885, p. 244 ss.
(4) Jâger, 1. l., p. 135, n. 22, citant un passage du IlEel EVO'E{Jslaç de
Théophraste résumé par Porphyre, De abslin. (II, 26, p. 155, 17 s. éd. Nauck),
comme déjà Bernays l'a fait voir. Or, suivant la thèse exposée par M. Jâger,
Théophraste lui-même s'inspire ici d'Hécatée. La marque démocritéenne de
l'idée confirme cette conjecture.
(5) Hécatée, fr. 13, 1. cil., p. 392; Jâger, ibid., au bas de la p. 140.
242 APPENDICE

comme le Maître et le dispensateur de toutes choses (1). Ici en-


core, les rencontres d'idées qui rapprochent les fragments des
deux Abdéritains, consolident la thèse de M. .Jiigcr en la pr{•cisant.
Si, comme M. Jiigcr l'a remarqu<\ l'I-Ii•catéc de Diodore ne
fait pas un mérite aux .Jui[s d'avoir donné l'exemple d'une reli-
gion monothéiste, c'est, _en dernière analyse, parce que l'auteur
dont cet écrivain reproduisit les idées - nous voulons dire
Démocrite - le père de la libre pensée, ne considérait pas la
religion, fille de la peur, comme une des plus nobles créations de
l'esprit. Pour son disciple Hécatée, le mérite de Moïse est d'avoir
fait accepter à son peuple une discipline très dure (à:rr:avfJew:rr:ov),
en s'autorisant pour y réussir - comme Zoroastre de son côté l'a-
vait fait au profit d'une religion dualiste - d'une prétendue révéla-
tion. Nous noterons, quant à nous, que, dans notre fr. B 19, on voit
l'auteur des Alyv:rr:ua"a appliquer à l'Égypte une doctrine ratio-
naliste suivant laquelle les grandes civilisations furent toutes indif-
féremment - chez les Ariens comme chez les Gètes, les Égyptiens
ou les .Juifs - des réussites politiques obtenues, la nécessité ai-
dant, par d'ingénieuses et salutaires fictions. Élève de Pyrrhon et
voisin d'Evhémère, Hécatée fit œuvre d'incroyant. C'est pourquoi
Philon de Byblos, qui le connaissait assez, s'est dit qu'il avait
dû se convertir, s'il était vraiment l'auteur du Ilee.l 'Iov~a{wv
qu'on lui attribuait (2).

4. -AlUSTOlŒNE ET LES MAGES.

(Cf. p. 33).

L'assertion d' Aristoxène de Tarente qui veut que Pythagore


soit allé s'instruire auprès de Zaratas, est à rapprocher de cc que le
tnême auteur avait dit de la leçon donnée à Socrate par un In-
dien (3). D'autre part, si l'on considère l'ensemble de nos divers ex-
traits de ce pythagoricien, on en aperçoit aussitôt l'exceptionnelle
importance pour nous.
1. C'est Aristoxène qui semble avoir mis en cours la transcrip-

(1) Vorsokrat., 68 (55), B 30, cité par W. Jii.ger, p. 133, n. 16.


(2) Cf. Origène, C. Celse, 1, 14; Realenc., s.v. , Herennios ,, col. 658 ss.
(3) Fr. 31 ; cf. Eusèbe, Prépar. Evang., XI, 3, 4 s. = F.H.G., t. II, p. 281.
4. - ARlSTOXÈNE ET LES MAGES 243
tion, nouvelle en grec, Zaea:raç (supra p. 37), du nom du prophète
de l'Iran, appelé << chaldéen ».
2. Il nous met à même de reconnaître l'influence du dualisme
mazdéen sur la physique stoïcienne. En effet, si le Portique s'est
finalement écarté du Lycée dans la théorie des quatre éléments en
attribuant à l'eau, agent de l'ètvbchwatç, le rôle actif (notr)1:tx6v)
qu'Aristote donnait au froid (ipvxeov) (1), notre fr. D 1 - qui pro-
vient d'Aristoxène - montre comment le culte mazdéen de l'Eau
et du Feu a pu contribuer à introduire cette innovation dans
une cosmologie influencée par des milieux orientaljsants (2).
3. Dans le même extrait de la littérature pseudo-zoroastrienne,
provenant en partie peut-être (3) d'Aristoxène, on trouve un pre-
mier exemple de la cognatio naturae, productrice de sympathies et
d'antipathies (cf. infra, p. 2_44), et la singulière expérience qui y
sert à démontrer la parenté de l'homme avec la fève, est analogue
à celles dont les disciples d'Ostanès aimaient à faire état. Par
là même, l'extrait nous confirme dans l'idée de l'étroite parenté
des doctrines mises sous le nom des deux Mages.
Dans la présentation de cet exemple, il est fait appel à une cer-
taine théorie d'un limon primitif propre à la cosmologie de
Démocrite : on pourrait y voir un indice de l'affinité de l'atomisme
avec les idées d'Empédocle et des Mages d'une part et avec le
pythagorisme de l'autre (4).

(1) Sur celte divergence caracléristiquc, voir K. Reinhardt, Kosmos il.


Sympathie, p. 346 et 347, n. 1 ; F. Boil, Studien über Claudius Ptolemaus, dans
• Jahrb. für class. Philologie•, Suppl. XXI, 1894, p. 162, et surtout Aristide
Quintilien, III, 19, p. 86, 3 s. éd. Iahn: 'A~e µiv v:nà :nue<k, yij t5i v:nà iMa-r:oç
O't1vdye-r:at xai t5iaxei-r:ai. - Cf. infra, t. II, p. 328 (fr. A 13): • Ex his (quat-
tuor elementis) sunt radices ... aqua et ignis. •
(2) J. Bidez. La cité du monde, dans les Bulletins de l' Acad. de Belgique,
Classe des Lettres, 1932, p. 244 ss. Cf. notre fr. D 1, infra, t. II, p. 63, 10:
Ileei -r:âiv ix yijç xai xrfoµou (le ciel) y,voµévwv ... Uyetv -r:àv Zaed-
-r:av ..• -r:àv xOovtov t5atµova (Ahriman) àvtévat -r:~v yéveO'tV ix -r:ijç yijç,
e l Va t ,5 i 'V ,5 (J) e, TOV ,5i ovedvtov (Ormuzd) :nve µe-r:éxov TOV
déeoç, Oeeµov xai ,puxeov, texte OÙ le principe qui s'oppose à l'eau est le
pneuma, et où le froid ( ,pvxeov) n'est point un des deux éléments antagonistes.
(3) Voir les réserves faites à cet égard infra, t. II, p. 66, n. 6.
(4) Cf. Vorsokrat., Empédocle, A 76, Démocrite, B 1 a et 5, et Archélaos, A 1
(-r:à C0a d:nà -r:ijç Uvoç yevv'IOijva,) et A 4 (Ctf,a i-x -r:ijç lJ.voç -r:eeqJoµeva) ;
voir supra, p., 114.
244 APPENDICE

4. En dissertant sur le pythagorisme dans le même extrait - fr.


D 1 - Aristoxène avait rattaché à l'enseignement du Chaldéen
Zaratas la conception pythagoricienne d'un rythme musical ré-
glant la marche du soleil et le cours des saisons (1) : la même idée,
avec plus de précisions, reparaît ailleurs sous le nom des Chal-
déens.
5. Aristoxène eut une notion de la pharmacopée des Mages qui,
à la manière d'Ostanès, préconisaient des remèdes tirés des antipa-
thies et des sympathies occultes de la nature, et, dans le passage où
il en parlait, il dissertait conjointement sur un genre de bouffon-
nerie, la « magodie », dont il est seul à nous donner une idée
(supra, p. 184, n. 7) : MaycpMa, ànà ·wv ofovd µayixà n(!o<pÉ-
eeaOat xat <paeµaxwv lµ<pavtl;uv l>vvaµeiç : cette sorte de mime,
dont l'archéologie n'a malheureusement point encore découvert de
traces, aurait-elle été mentionnée par le théoricien de la musique à
propos du rythme propre à ses parties chantées? Nous en savons
trop peu pour oser rien conjecturer (2).
Bref, sur les origines de la légende de Pythagore élève du
chaldéen Zaratas, aussi bien que sur les doctrines des Mages en gé-
néral, un recueil nouveau des fragments historiques d'Aristoxène
fournirait sans doute beaucoup d'éclaircissements.

5. - LA NATURE V'AINC l'..A NATURE

(Cf. p. 203).

be mêirte que les œuvres de notre Pseudo-Zoroastre, la formule


tripartite d'Ostanès ('1/ <pVGtÇ rfj <pvatt TÉ(!:rtET:at, '1/ rpvatç T'Y}V <pvatv
"(!aTE'i, '1/ rpvatç T:'YJV <pvaiv vixg. ) se rattache par ses origines au
pànthéisme stoïcien (3), et en particulier au système médico-magique

(1) Fr. D 1, p. 63, I. 9: Tàv ijliov noui<1Bat TTJV neelolJov iva(!µovwv; cf.
Plutarque, De animae procr. in Tim., 1028 F: Xalt5aïot i.iyov<1t To lae etc.,
et, dans les mêmes termes à peu près, Aristide Quintilien, /./., p. 86, 9: "E!;EL
TO{vvv To lae, i<aBà i<ai 1IvBay6eav l<paaav (Aristoxène ?) Uyeiv, neàç
µiv µe1:6nweov etc. Voir aussi Calai. codd. astral., t. VII, p. 104 s.
(2) Cf. Realenc., s.v. • 1:tµq,lJo{ •, col. 159, et Hésychius, s. v. µayq,t51.
(3) Dans la « Deutsche Vierteljahrschrift • (Die Keime der Alchemie, fasc. 1
de l'année 1856, p. 150), Praoli déjà l'a affirmé, mais sans donner à ce propos
5. - LA NATURE VAINC LA NATURE 245

des sympathies et <les antipathies et de la cognalio (avyyéveai)


nalurae dont notre fr. D 1 de Zoroastre, à propos de la parenté de
la fève avec l'embryon humain, présente un exemple frappant.
On· voit une partie de la formule (« natura alia' natura vincitur »)
apparaître déjà dans l'iatromathématique de Néchepso-Pétosiris,
ainsi que chez un « antiquissimus poela" cité dans les Commenta in
Lucanum Bernensia (1), vieux poète malheureusement inconnu. Bo-
los, l'auteur du volumineux recueil de sympathies et d'antipathies
censément empruntées à Démocrite (cf. supra, p. 190 ss.), parlait
d'une paix et d"une guerre sévissant dans la nature, nature régie -
d'après lui - non par la raison (Myoç), mais uniquement par la
volonté (2). C'est de cette volonté de paix et de guerre que dépend
apparemment le jeu des antipathies et des sympathies ainsi que
les victoires et les défaites de la formule ostanienne. Comme d'autre
part, le Démocrite de Bolos invoquait Ostanès à ce propos (cf.
Ost. fr. 16, p. 294, 13 : L117µ6xen:oç, o TOV 'Oani.v17v xavxwµevoç),
on peut hardiment affirmer que les victoires, les dominations et les
attractions de la formule alchimique, ne sont que la déformation
d'une idée remontant jusqu'à l'Ostanès de Bolos. S'il en est ainsi,
originairement, la formule s'appli_quait à des conflits de natures
particulières en lutte entre elles, comme chez Néchepso (« natura
alia natura vincitur ))) et chez l'antiquissimus poeta du commenta-
teur de Lucain. C'est d'ailleurs avec ce sens que l'idée reparaît -:--
indépendamment du Pseudo-Démocrite (3) - dans la Tétrabible de

aucun éclaircissement. - Sur l'étude de la Nature à laquelle s'adonnaient les


Mages, cf. Philon, aux endroits cités ci-dessus, p. 108, n. 3.
(1) Voir les références, supra, p. 204, note 1. Plus d'un a pensé à Ennius,
qui, en effet, a connu le pythagorisme.
(2) Cf. PLINE, Nat. Rist., XX, 1 (d'après Bolos) : • Pax secum in bis aut
bellum naturae dicetur, odia amicitiaque rerum surdarum ac sensu carentium
el, quod magis miremur, omnia ea hominum rausa, quod Graeri sympathiam
appellavere, quibus cuncta constal'lt, i~nes aquis restinguentibus, aquas sole
devorante, luna pariente, altero alterius iniuria deficiente sidere • (puis l'exem-
ple de l'aimant attirant le fer etc.); et XXXVII, 60 (toujours d'après Bolos):
« Numinum profecto talis inventio est et hoc munus omne, nec quaerenda ratio
ln ulla parte naturae, sed voluntas •. Cf. Weidlich, Die Sympathie in der antiken
Literatur, Progr. Stuttgart, 1894, p. 18 ss.
(3) Cf. par exemple ses tlivatxà xai MvuTLxci, éd. Berthelot (Alchim.
grecs, t. Il, p. 47, 25 s.), où il est dit que les non initiés ignorent Tà 't'wv qnJ-
aewv dvTt:nafH7 wç ëv eli5oç lîéxa dvaTefoet ; voir aussi ibid., p. 46 1 2;:l
( = 63, 18) : Ta <pVO'UÇ etc.
246 APPENDICE

Ptolémée, c'est-à-dire, suivant Boil, chez les pé_ripatéticiens de


l'école d'Alexandre d' Aphrodisiade, et jusque chez Proclus (1). A
ses débuts, la formule aurait-elle servi à énoncer le mystérieux
[eeov q,vat"ov, œuvre de la Sagesse Suprême d'après la définition
donnée dans l'Octateuque d'Ostanès (fr. 0 11, et Ost. fr. 7)? On ne
peut que se poser la question. Par contre, aujourd'hui, grâce aux
patientes recherches de Lagercrantz et aux rapprochements qu'il
a minutieusement établis entre les recettes des papyrus chimiques
et celles des <Pvat"à "at Mvan"a du pseudo-Démocrite, nous
savons que, dans cette compilation tardive, les maximes mysti-
ques d'Ostanès sont accolées aux diverses formules techniques avec
la fantaisie et l'arbitraire d'un auteur qui se paie de mots (2).

(1) Voir Ptolémée, Tétrabible, 1, 2, ainsi que la paraphrase de Proclus, 1, 3


(p. 18 s., éd. de 1635): Nt" ij. yàe àei 1j µelt;wv al-t:{a T~V µticeo-ri-
eav etc., puis p. 19: Kal yàe ical U8ot ical q,v-rà ,eal l;cpa ical -reav-
µa-ra ical :n:a.8'1'} ical V0<1TJµa-ra -rà µèv U àvdyic'l'}Ç :n:oui Tt, -rà ôè ov etc.,
et sur les sources du passage, F. Boil, Studien zu Claudius Ptolemüus, dans
, Jahrb. ftir class. Philo!. •, Suppl. XXI, 1894, p. 155 ss.
(2) Cf. O. Lagercrantz, Ueber dus Wort Chemie, dans les Mémoires de l'Aca-
démie R. des Sciences d'Upsal, année 1937 (Upsal, 1938), p. 30 spécialement.
ADDITIONS ET CORRECTIONS

P. 6, note 5. - Dans notre fragment O 99 (t. Il, p. 243, 1. 1 et


6), le Marcianus M écrit Zwe6aa1:eiç, orthographe qui assimile la fin
du nom à celle d'autres noms analogues (Eiawa1:eiç, I1E:1:6at(!tç,
Boxxoeiç, etc.), et qui est assez fréquente dans la tradition manus-
crite de nos extraits. Cf. t. Il, p. 86, fr. D 13, etc.

P. 8. - Dans une étude très fouillée sur<< les Assyriaca de Ctésias •


(Philologus, Suppl. VI, 1892 p. 528 ss.), Marquart s'est efforcé de dé-
montrer que le passage où Arnobe (fr. B 4) attribue à Ctésias un récit
des hauts faits de Zoroastre, Mage bactrien, est emprunté à un apo-
cryphe pythagoricien, et qu'il est d'une façon générale indémontra-
ble que Ctésias ait connu Zoroastre, le fondateur d'une religion. Un
roi de Bactriane nommé par Ctésias aurait été postérieurement iden-
tifié avec le Mage Zoroastre. Mais l'idée que le médecin grec, vivant
à la cour d' Artaxerxès Mnémon, ait pu ignorer l'existence du grand
réformateur du mazdéisme, paraît aujourd'hui dépourvue de la
moindre vraisemblance. Selon toute probabilité, déjà Darius fut un
adepte de la foi zoroastrienne.

P. 19, n. 1.- Un écrit d'Al-Kindî (t vers 870) sur l'âme attribue à


Aristote le récit de l'extase d'un roi grec • qui resta plusieurs jours
ni vivant, ni mort • et dont l'âme, qui s'était transportée dans le
monde invisible, put à son retour prédire aux familiers du souverain
la durée de leur vie et, en outrej un tremblement de terre et une inon-
dation. L'authenticité de ce fragment d'Aristote, déclaré apocryphe
par l'éditeur d'Al-Kindî (Furlani,Rivista di studi filosofici e religiosi,
III, 1922, p. 50 ss.) a été défendue par R. Walzer, Studi italiani di
filologia classica, XIV, 1937, pp. 125-137).11 nous paraît inspiré par
l'astrologie, dont le grand œuvre était le calcul de la durée de la vie
(Bouché-Leclercq, Asir. grecque, p. 404) et qui prédisait volontiers les
séismes et les cataclysmes. Or l'astrologie est entièrement étrangère
à Aristote, bien que les Arabes ne lui aient pas attribué moins de dix
livres consacrés fi cette science (Cat. codd. astr., I, p. 82), dont Al-
Kindî était un adepte.

P. 33, n. 5. Voir infra, p. 250.

P. 36. - Zoroastre n'est pas le seul sage dont on ait fait un• Chal-
déen•. A l'époque hellénistique. Homère lui-même, en qui l'on voulut
voir le père non seulement cie la poésie mais de la science, fut regardé
248 ADDITIONS ET CORRECTIONS

conune instruit de toutes les découvertes de l'astronomie, et l'on re-


connut en lui un disciple des Chaldéens, lorsqu'on ne le proclama pas
lui-même un Xal6aioç. Cette opinion singulière, défendue par Kratès
de Mallos et son disciple Zénodote (Realenc. s.v. << Krates », col. 1638
61 ; s.v. « Homeros •>, col. 2197, 51 ss.), nous permet de mesurer le
prestige dont jouissait au ne s. avant notre ère le clergé babylonien
et de saisir la raison qui poussa les Mages à y rattacher Zoroastre.

P. 39, 1. 1 ss. - Il est à noter que, si la légende transporte Zoroastre


en Syrie - et même en Palestine (p. 50) - , aucune tradition grecque
ou orientale ne le fait voyager en Égypte, comme Ostanès, qui selon
les alchimistes y aurait rencontré Démocrite (p. 202). Cc silence de
nos sources vient corroborer d'autres indices qui tendent à prouver
que les écrils pseudo-zoroastriens n'ont pas été rédigés, comme une
partie de ceux attribués à Ostanès, dans la vallée du Nil, mais bien
dans l'empire des Séleucides (cf. supra, p. 122, 141 ; t. II, 181, n.1 ;
183, n. 1).

P. 78 ss. - Voir infra, p. 251.

P. 92. - Aux exemples que nous avons réunis (t. II, notes des pp.
142 ss.) de l'emploi du langage stoïcien appliqué à la doctrine des
Mages, ou pourrait en ajouter bien d'autres. Voici un rapproche-
ment particulièrement frappant : P. 150, 2 : Kal TYJV ovalav :navTwv
:naaav dç av1:àv àvaÀa/30VTa, :noÂv xednw àq,Oijvai ..• To:nov n wç
:n}.Eia1:~v xaTaÀa{JEiv xal µElCovoç xweaç 6é710ijvai. Cf. Diels, Doxogra-
phi gr., p. 469, 12: <1>vaiç µElCwv xal :nÀdwv ")léVoµiv71 TiÀoç àva~71-
eavaaa :ndv-ra xal élç éavTqv àvaÀa{Jovaa... Cf. aussi, sur le quadrige
cosmique (t. II, p. 142, n. 4), Varron, De lingua lat., V, 11 s., et
E. Elordui, Philologus, Suppl., t. XXVIII, 3, 1936, p. 70 et 251.

P. 94, n. 1. - C'est probablement Aristote dans son lléel tpiÀo-


ao,plaç qui a le premier reconnu aux Mages la « sagesse », aotpla. Cf.
W. Jaeger, The Journal of Religion, XVIII, 1938, p. 129: f In the
Dialogue on Philosophy ... Aristotle combines both Greek philosophy
and oriental religious systems like that of the Zoroastrians, the Magi,
under the common denomination of wisdom (ao,pla), which sometimes
designates in Aristotle the metaphysical knowledge of the highest prin-
ciples, or theology. •

P. 99. - La légende s'est emparée de bonne heure de cet événement


sensationnel qu'était la chute soudaine de Crésus, fait prisonner par
Cyrus. Les diverses traditions ont été analysées par Weissbach, Real-
enc., s.v. ,Kroisos•, Suppl. V, p. 463 ss. Un témoignage nouveau a été
apporté par une ode de Bacchylide, selon lequel Apollon, récompen-
sant Crésus de sa dévotion envers lui, l'aurait transporté chez les
Hyperboréens, le peuple pieux qu'il protégeait (Carm. III. 58 s.).
ADDITIONii ET CORRECTIONS 249
P. 110, n. 3. - L'ordonnance <<chaldéenne>> des planètes se retrouve
aussi chez Ostanès (fr. 8 b, p. 274, n. 11). Sur la date à laquelle elle
remonte, cf. Pierre Boyancé, Éludes sur le songe de Scipion, 1936, p.
60 ss., qui montre que cet ordre a été adopté par Archimède, qui est
mort en 212 (cf. Macrobe, Somm. Scip., 1, 8, 2; II, 3, 13; Hippol.,
Ref. haes., IV, 9), et il pense qu'il a été connu des pythagoriciens à
une date antérieure à celle admise jusqu'ici. Ceci corrobore notre
conclusion sur l'ancienneté du Ileel <pvuewç.
P. 130. - M. Karl Willy Wirbelauer a publié en 1937 une disser-
tation (Anlike Lapidarien, Wurzbourg, 1937) où il étudie la filiation
et le contenu de tous les lapidaires antiques. Selon lui, le livre d'Evax-
Damigéron serait un remaniement d'un traité hermétique. II devrait
au lapidaire de Zoroastre ce qu'il rapporte des propriétés magi-
ques des pierres ; au contraire, la description physique de celles-ci,
l'indication de leur provenance, en un mot leurs caractères minéra-
logiques seraient empruntés à Ostanès (mais cf. supra p. 188 ss.). Evax
aurait de plus ajouté au texte primitif des paragraphes tirés des
Coeranides.
P. 132, n. 2. - Mani enseignait que non seulement les cinq pla-
nètes mais aussi les douze signes du zodiaque sont des puissances
maléfiques, des Archontes, que le Créateur a attachés à la sphère, qui
les entraîne dans sa rotation. Tout le chapitre LXIX des Kephalaia
récemment retrouvés leur est consacré. Cf. l'édition de Carl Schmidt,
Berlin, 1937, p. 166 ss.
P. 154, I. 19 s. - Une légende syriaque parallèle à celle des CU-
menlines sur l'origine du feu de la royauté, est rapportée par Malalas
(p. 37 Bonn) d'après Pausanias le Chronographe (F.H.G., IV, 467,
fr. 3). Persée, qui est un roi des Perses, fait descendre sur le mont
Silpion t7<paiea nveàç "eeavvlov be -roii oveavoii. A l'aide de ce globe de la
foudre, Persée allume un feu qu'il emporte en Perse dans son palais et
il institue le culte de ce feu descendu du ciel. Cf. Jean d'Antioche,
F.H.G., t. IV, p. 544, fr. 6, 18, et Realenc., s.v. << Perseus ~ col. 987 s.
P. 179. - C'est de Numénius que provient peut-être en partie,
le contexte du fr. Ost. 8a, qu'il est bon de rapprocher de deux pas-
sages voisins du même scoliaste où - sans qu'Ostanès soit cité -
l'explication est un peu plus développée :
Theb. I, 717 (p. 73 Jahnke): Theb. l, 719 (p. 73 s. Jahnke):
« Dicit Apollinem a diversis <c Persac ab Achaemene, Persei
gentibus variis· appellari nomini- et Andromedae filio, qui iis im-
bus. Apud Achaemenios enim Ti- peravit, .. . Achaemenii dicun-
tan vocatur, apud Aegyptios Osi- tur. Ubi Apollinem Solem dicunt,
ris, apud Persas, ubi in antro coli- cuius et sacrorum ritus invenisse
tur, Mithra vocatur .... 718 : Quae dicuntur >>,
sacra primum Persae habuerunt,
n Persis Phryges etc.>>
250 ADDITIONS ET CORRECTIONS

Comme c'est Numénius que l'on retrouve à la source de Porphyre,


traitant de l'histoire des spelaea mithriaques (fr. B 18 et note 2), il est
probable qu'ici aussi, en dernière analyse, c'est à lui qu'il faut attri-
buer, partiellement du moins, le fond de la doctrine qui reparaît
singulièrement déformée chez le scoliaste, au vers 717, et surtout au
fr. Ost. 8a.

P. 186, l. 4 ss. - A la vérité, l'idée qu'en absorbant quelque or-


gane d'un animal, on acqu·ert ses qualités, est générale dans la
magie, et l'on en pourrait citer aussi de nombreux exemples tirés
des religions des sauvages : le chasseur qui mange le cœur d'un lion
devient fort comme lui, etc. Mais même dans l'antiquité, de tel!es
croyances sont fréquemment exprimées : nous citerons seulement un
passage de Philostrate (Vita Apoll., I, 20), où il rapporte qu'en se
nourrissant du cœur et du foie des serpents, les Arabes croient pou-
voir comprendre le langage prophétique des oiseaux, peut-être en
vertu de la fascination (cf. Porphyre, De Abst., IV, 1 et III, 3 ss.).
L'effet attendu, on le voit, est analogue à celui que promettent les
recettes de !'Égyptien et de Pline.

P. 33, n. 5. - Comme on peut le voir t. Il, p. 66 (fr. D 1, n. 6;


cf. supra, p. 83), un des enseignements censément donnés à Pytha-
gore par Zaratas - sur la <• faba homini cognata • - figure parmi
les fr. d'Héraclide Pontique (fr. 94, p. 88 éd. Voss), et il se peut
qu'Aristoxène, à ce propos, se soit inspiré du IIeei Movatxijç d'Héracli-
de. Dans son édition des fr. d'Héraclide (1896, p. 32; cf. p. 92), Voss
range en effet Aristoxène au nombre des écrivains qui <• Heraclidem
ante oculos habuerunt •> ; cf. supra, p. 82, n. 3. Aux ressemblances
de doctrines qui auraient fait supposer par Héraclide une rencontre
de Pythagore avec Zoroastre (supra, l. cil.), on peut rattacher ce
qu'il dit d'une année astrologique sothiaque, tantôt pestilentielle,
mais parfois aussi favorable (« salubris &), suivant l'aspect et l'éclat
de Sirius (fr. 93 éd. Voss = Cicéron, De divin., I, 57,130, avec les
remarques d'E. Bignone, Mélanges Boisacq, I, 1937, p. 102 s.; cf.
Realenc., s.v. • Sirius &, col. 326, 63 ss.). Nous avons vu en effet
l'importance particulière attribuée au lever héliaque de Sirius dans
les fragments astrologiques du Ps.-Zoroastre (supra, p. 123). - Enfin,
dans l'histoire des leçons données par Zaratas à Pythagore (nous
venons de le rappeler ci-dessus, p. 243), on voit figurer une théorie
du limon primitif commune aux pythagoriciens, à Démocrite et à Em-
pédocle, c'est-à-dire à un groupe de penseurs auxquels Héraclide
Pontique s'est tout particulièrement intéressé. Nous trouvons ainsi
sa philosophie romancée mêlée aux premiers développements d'une
légende et de spéculations particulièrement importantes pour nous,
non seulement à cause de leurs rapports avec le Ps. Zoroastre, mais
aussi eu égard à leur diffusion dans des milieux voisins du domaine
des Mages hellénisés. Notamment, c'est à la manière d'Hécatée, sem -
ble-t-il, que la même iclée d'un l~on prinûtif, prodQ.oteur de semence
ADDITIONS ET CORRECTIONS 251

et de vie animale, s'énonce dans la théologie phénicienne de Philon


de Byblos (F. H. G., t. III, p. 565, fr. 2, 1 : MwT · TOVTO TtVÉÇ <pa<1tV
lAvv · ol oè Marwclovç µl~ewç <1ii'1ptv; cf. t. Il, fr. D 1, p. 63, 13
ss., et ci-dessus p. 242, n. 2, et 243, n. 4), et d'un autre côté, elle se
retrouve jusque dans l'œuvre d'un astrologue byzantin du xrv 0 siè-
cle, Catrarios, auteur du dialogue Hermippos, De aslrologia, dont de
longs extraits ont servi à reconstituer le Mi,eeàç ,1 ia,eoaµoç de Dé-
mocrite (Vorsokrat., 68(55], B 5), extraits auxquels on aurait pu en
joindre d'autres du même auteur, notamment sur la production d'a-
nimaux sexués. Cf. Hermippos, l.l., p. 35, 23 éd. Kroll : To clè
O,;;Av ,eai TO a~ev iv TOÏÇ ,ea(J' 0(2µ'TJV ,eai ,e{V'f/<1LV l;,<f>otç "EXW(!l<1Tat
etc., et Philon de Byblos, l. l., fr. 2, 3: Kai oià :ni5ewatv etc., jus-
qu'aux mots : i,eivfi01J lv -re yfi ,eai OaAann aeeev ,eai Ofi).v ; et dé,jà
plus haut fr. 1, 1 : xaoç OoAeeov, ieePwoeç, et Hermippos, l. l.,
p. 33, 10 : THv lee{Joç ,eai xaoç etc. - On fera bien de noter en
outre que Kroll (Realenc., s. v. <• Hermippos •>, col. 856, 30 ss.) a re-
connu dans ce même dialogue (p. 27, 4 ss.) un des traits propres à la
cosmographie d'Héraclide Pontique.
En joignant ainsi ces noms à la liste des ouvrages dont la dispari-
tion nous a le plus embarrassés, il convient de retenir -l'attention sur
Philon de Byblos, l'auteur d'une sorte de traité de bibliographie rai-
sonnée Il eei ,e-rfiaewç ,eai i,eAoyfiç {3t{3Afwv en 12 livres ( Realenc., s.v.
<• Bibliotheken •>, col. 417, 35 s.), tout autant que sur son lointain
devancier Héraclide Pontique. A un moment où les anciennes cosmo-
gonies de l'Orient ne font sans doute que commencer à revenir au
jour, 11 importe surtout, dans un recueil comme celui-ci, de signaler
à l'attention des Orientalistes tous les rapprochements de textes qui
peuvent les éclairer. Tantôt, comme pour l'illuminisme de Pic de· la
Mirandole et sa foi dans les prétendues révélations d'oracles de Zoro-
astre, il nous aura fallu de longues pages pour réfuter des erreurs et
n'aboutir ainsi qu'à la perte d'une illusion, tantôt au contraire, comme
ici pour la légende de l'enseignement donné à Pythagore par Zaratas,
nous avons à colliger laborieusement des matériaux informes avec
l'espoir de les voir s'agencer un jour dans des reconstructions instruc-
tives.

P. 78 ss. - Nous avons reçu trop tard pour pouvoir l'utiliser dans
notre ouvrage un article fort érudit du Père P. de Menasce (Bulletin
of the school of Oriental studies [Univ. de Londres), IX, 1938, p. 587-
601) où il publie et commente un texte syriaque inédit du moine nes-
torien Johannan bar Penkayë (vn° siècle). Cet extrait contient no-
tamment un nouveau résumé du mythe zervaniste de la naissance
d'Ormuzd et d' Ahriman (t. II, p. 89 ss. ), et il a fourni à son éditeur
l'occasion de parler doctement des mariages entre proches. des
,na;idéens.
INDEX GÉNÉRAL
H. = Hystaspe, O. = Ostanès, Z. = Zoroastre.
N renvoie à l'index des noms propres (t. II, p. 385), lorsqu'il complète
celui-ci.

Aaron (prodiges) II 14 n. 23. Aétile (pierre) 122; 12!); II l!l7 n. H;


Abdère, patrie de Démocrite, Protago- 200 ss.; cf. 306; 346 n. 1.
ras et Hécatée 167 ; cf. II 296 n. 4 Aétius d'Amida 191 s. ; II 305 n. t.
- Mages à A. 211 n. 2 - N. Affinités occultes, voir Sympathies.
Abenragel, cf. Abü'I Hasan. Agate, pierre de Mercure 194 n. 4 --
Ablutions des Mages II 120; cf. Eau. usage magique II 195, I. 8.
Abou-Bekr (Riizi) II 344. Agathias 38 ; II 34 ; 83 s.
Abou-Khaled, alchimiste indien II Agathodémon II 157 n. 1 ; 324 n. 1 ;
344, J. 10. 351 IJ. 1.
Abraham, auteur de l'astrologie, mai- Age d'or, millénaire clu soleil 219; 11
tre de Zoroastre 41 ; II 48 n. 1 -- N. :i74 s. - Cf. Millénium.
Abstinence de Zoroastre 25 - des Aglaophotis II 16 7.
Mages 26; II 282 n. 3 - des Py- Agneau substitué à un enfant II
thagoriciens 28 - Cf. Végétarisme. 342 n. 1.
Abü 'I Ha~:rn 'Ali ibn abi'r-nïgal, Agonacès ou Azonacès II 11 n. 6.
citations de z., 140 ss. ; II 233 ss. Agriculture. Influence de la lune II
AbQ-Mafar, voir Apomasar. 227 n. 1 et 2. Cf. Geoponica.
Académie (idées orientales dans I') Ahori (aweot) II 288 - Cf. Morts
13 - Cf. Platoniciens. prématurées.
Accouchement favorisé par l'aétite Ahoura-Mazda dieu du Bien 231 n.
II 201 ; 306 - Cf. Aétite. 3 ; II 279 n. 3 - dieu créateur
Achéron 181. 228 - crée les prototypes spiri-
Acropole, temples brùlés par Xerxès tuels des choses 231 n. 4 ; II 78 n.
168. 22 - identifié avec Bêl 35 n. 8 ; 95
Adam au troisième ciel 230 n. 4 -- n. 2; 133; II 85 n. 5 - avec Zeus
A. et la Caverne des trésors II 120 ; ou Jupiter 12; 221; II 9; 372
125- Livre d'A, 46 n. 1, n. 3; II n. 3 - assimilé à Spenta-Mainyu
121 et n. 2; 122 n. 3; 123 - N. II 24 n. 5 - époux de Spenta-
Adelphios gnostique 156; II 249 n. l. Armaiti, la Terre 79 ; 94 - andro-
Adharbaijân (Atropatène) patrie de gyne II 110 n. 7 - son règne sur
Z. II 31 n. 2; 134 n. l - et le roi la terre 154; 219; II 78 n. 2 -
Sîsân II 121 n. 5. dieu du premier jour du mois II 103
Adonaî qaton et Adonaï gadôl II n.6 - intervient à la fin du monde
117 n. 5. 219; II 116 n. 2 - né de Zervàn
Adonis et Sirius 126 - Adonies sy- 69; II 87 s. ; 89 ss. - épouse d' A.-
riennes II 188 n. 1 ; cf. Canicule - M. II 98 - A.-1\1. couche avec sa
N. sœur et sa mère 95 ; II 98 n. 5 ;
Aéromancie II 287 n. 1. 109 n. 3, n. 4; 111 n. 2; cf. Soleil
254 INDEX GÉNÉRAL

- sottise d'A.-M. II 109 s. Alchimistes doivent êlre vertueux


N. 209.
Ahriman opposé à Ahoura-Mazda II Alcibiade 1 (scholies) 103 s. ; II 23 s.
24 n.5; 100; 102- dieu ou démon Alexandre le Grand fait traduire I' A-
59 - chef des démons 179 ; II 208 vesta II 137 s. - N.
n. 3; 281 n. 1 - crée les planètes Alexandre Polyhistor 33 n. 6; 42; Il
232 n. 2 ; cf. Planètes - assimilé 48 n. 1 - N.
à Hadès 12; 59; li 9 n. 4; 69 n. Alexandre d' Aphrodisiade 246.
13 - à Satan li 87 - né de Zer- Alexandrie, bibliothèque 86 - patrie
vân 69 ; II 87 ss. ; 89 ss. - règne d'O. Il 270 - Cf. Sérapéum.
sur Je monde actuel 154; 156 ss. ; Al-Habib = Jésus 222 n. 2.
II 52 n. 4 ; cf. Il 78 n. 22 - son Al-Kindi sur Aristote 247 (add. 19).
intelligence Il 109 s. - auteur des Allogène (gnostique) 155; Il 250 n.3.
créatures mauvaises II 100 ; 102 n. Amasia du Pont 30.
4 - A. à la fin· du monde Il 78 n. Amastris, femme de Xerxès 60.
22 ; 376 - culte rendu à A. 60 ; Amaymon, esprit du midi Il 248 n. 2.
146; II 74 n. 8 - A. et la magie Ambre II 194 n. 13.
143 s. - N. Ame selon Z. 82 - selon Héraclide
Aidoneus, dieu d'un décan 178. 81 s. - â. des {JtawBdvai-oi 181
Aigle = année (àt:Toç = a' lToç) Il s. ; 186; Il 295 n. 1 ; 296 n. 9; cf.
332 n. 4 - placé sur une colonne, l'index grec - âme pour âme dans
ibid. - se rajeunit par un bain, les sacrifices d'animaux II 342 n.1 ;
ibid. cf. 352, 1.1 ss. - âme, esprit vital,
Aimant ; ses propriétés magiques II et corps des substances chimiques I 1
206 ; cf. Il 194 § 28. 348 n. 4 - â. passent à travers Je
Alôn 64 ; cf. Éon. zodiaque Il 158 n. 2 ;· cf. Ascen-
Air peuplé d'ei'<SwÀa 75 - identifié sion - livre d'Al-Kindi sur l'à. 247
avec Ananké 113 ; Il 160 n. 3 - (add. 19),
air uni au feu II 151 n. 5 - air Ameretat II 75 n. 12.
obscur chez les Sto[ciens . II 146 Amesha-Spentas (Amshaspands) II
n. 1 - divinisé II 102 - personni- 75 n. 12 ; 109 n. 1 - gouvernent
fié par Héra Il 146 n. 1 ; 151 n. 4. le monde 274 n. 10 - entourent
- Cf. Vâyu, Vents. Ahoura-Mazda II 283 n. 2 ; 292
Albîrounî II 188 n. 1. n. 4.
Alchimie. Par qui inventée 170 ; 205 Amestris, fille d'Artaxerxès 79.
- étrangère à Z. 151 s. - pro- Améthyste 205 ; Il 204.
cédés des Perses et des Égyptiens Ammien Marcellin 27; II 32 s.; 359.
205 ; II 314 n. 1 - science ésoté- Amome (oµwµt) 115; 146; Il 74
rique II 315 n. 8 ; 316 n. 1 ss. - n. 7.
opérations mystérieuses II 309 n. Amour (victimes de l') 180 s. - Cf.
2 - mysticisme 170 - libération Eros.
de l'âme II 319 n. 6 - parenté Amous, ermite égyptien II 34, n. 1
(avyyiveia) alchimique Il 322 -N.
n. 2 - pierre philosophale Il 323 Amshaspands, voir Amesha-Spentas.
n. 3 - eau abyssale Il 321 n. 1 Amulettes II 296 n. 8. - Cf. Ma-
- eau de vie 209 - fabrication gie, Phylactères.
de l'or et de l'argent II 315 n. 6 Anacharsis II 81 n. 1.
teinture unique Il 317 n. 4. Anâhita (Analtis) = Aphrodite II 84
ÎNDEX GÉNÉRAL 255
- culte en Asie Mineure 5 ; G n. Anliochus I\", de Commagène (ins-
2 ; 147 n. 1 - son quadrige Il 142 cription) 67 s. ; 133 ; 138 n. 2.
n. 4. Antiochus I••, roi de Syrie 220 n. 1 ;
Ananké identifiée avec l' Air 113 ; cf. II 174 n. 1.
II 160 n. 3 -- invoquée dans les Antiochus d'Athènes (astrologue) 109;
mystères ùe Mithra II 115 f; 160 121 s.; 140; Il lli3 n. 2; 178.
11. 3 -déesse d'un décan 177 n. 8; Antisthène le Cynique, son .Mayix6ç
178. Il 17 n. 1.
Anaxilaos de Larissa 120 n. 1 ; 130; Antisthène de Rhodes II 17 n. 3;
II 325 n. 3. 69 n. 10.
Anaximandre II 230 n. 2. Antilheus 60; 146; II 281 n. 1.
Ancien Testament (Dieu de l') 154 ; Antonius Diogène, source de Porphy-
231. - Cf. Genèse. re 33 n. 6; 83; 105 n. 3; 108;
Andalousie II 345 s. ; 347. 110; 114; II 64 n. 3; 66 n. 6.
Ane créé par Ormuzd II 109 n. 5 Antres sacrés 25 ; II 29 n. 2. cr.
- â. dans une recette magique Il Grottes.
196 n. 12. Anubis (Anubion, astrologue) II 310
Anémone II 170. n. 5.
Anges = yazatas mazdéens 60 n. 6 ; Aphrosélinus, pierre du Cancer et de
II 282 n. 3 ; 372 n. 5 - entourent la Lune 195.
le trône de Dieu II 283 n. 2; 292 n. Apion d'Alexandrie, source de Pline
4 - a. des planètes 33 - a. dans 21 ; II 11 n. 2; 14 n. 23; 169 n.
Platon II 293 n. 1 - dans la ma- 8; 267 n. 1.
gie II 293 n. 3 - anges et démons Apocalypses mazdéennes 54 ; 220 ss. ;
chez O. 187 s. - invisibles II 294 II 116 n. 2 - de Zoroastre 54
n. 1 - Chute des a. II 295 n. 1. n. 5 ; 156 - Cl. Hystaspe.
- Cf. Archanges, Démons. Apollobéchès ou Apollobex le Copte,
Angra-Mainyu, voir Ahriman. source de Démocrite 172 ; II 13
Animaux bienfaisants et malfaisants n. 19; 15 n. 3 - = Pébéchios Il
II 75 n. 11 ; 85 n. 9 - assignés à 309 n. 3.
Ormuzd et à Ahriman II 102 n. 4 ; Apollodore d'Alexandrie Il 168 n. 6.
109 n. 5 - a. perdront leur féroci- Apollon délien 19 ; 168 - lyricine II
té II 152 n. 1 ; 375 n. 1 - animal 94 n. 2 - delphique 239 - chez
aux trois formes II 348; 351 - H. II 372 n. 3 - A. hostile aux né-
animaux, plantes et pierres dans cromants 225 - temple à Rome
la magie 188 s. - noms d'a. don- 235. Cf. Mithra, Soleil - N.
nés aux pierres 197 - Cf. Cœur, Apollonius de Tyane impose le silence
Zodiaque. 27 n. 5 - œuvres apocryphes II
Année sothiaque ou cosmique 123 ; 241 ; 320 n. 12 - N.
II 323 n. 3; cf. Sirius - a. rac- Apomasar (AbO.-MaSar) II 181 n. 1.
courcie II 369 n. 4. Apotélesmatiques de Z. 143 ss. ; II
Antarès serait TBtrya 124 n. 5. 207 ss.
Antéchrist II 114 ss. ; 371. Apparitions de dieux, voir Evocations.
Anthropomorphisme condamné par Apulée, source des Geoponica II 195
les Mages 74 ; II 68 n. 5. n. 1 ; 196 n. 10, n. 12 - De
Anthropophagie II 297 n. 1. Mundo 232 n. 3 - sa démonolo-
Anti-dieux, voir Antitheus. gie II 276 n. 1 - Pseudo-Apulée,
Antioche (superstition) 184. Herbarius 189 ; Il 163 ss. ; 300 ss,
256 lNDEX GÉNÉRAL

Aquilinus 156 ; II 245 n. 5 ; 249 n. 1. penences de divination 19 ; 247


Arabes mangent le cœur des serpents (add. 19) - critiqué par Colotès 80
249 (add. 186); - Évax, roi des s. - confondu avec Hermippe Il
A ; cf. Évax - Mages a. 51 n. 2. 47 n. 2 ; 139 n. 1 - citations chez
Arabicus, pierre du signe de la Vier- Diogène Laërce Il 8 n. 2 - dans
ge 195. les Geoponica II 195 n. 1 ; 19G n.
Arabie (magic en) 117; 145 n. 3 - 8 - chez Psellus II 25G n. j -·
N. alchimiste égyptien II 344 -- élè-
Arabissos (inscription) 95 11. 2; 133; ves d' A. 16 ss.; 33 - Cf. Aristo-
II 85 n. 5. xène, Cléarque, Eudème, 'l'héophra-
Araignée, créature d' Ahriman II, 102 ste - N.
n. 4. Aristoxène fait de Pythagore l'élève de
Araméen, langue des Magusécns 35 ; i.. 17; 33; 38; 110; II 64 n. 2 --
89 n. 4 ; 91 - Cf. Arabissos. source d'Hippolyte II 64 ss. ; 80
Arcadie (dieu d') 227. n. 1 - provenance de l':îme 82 --·
Archanges = Amshaspands mazdéens sur la mag6dia 184; 244 - A. cl
Il 75 n. 12; 372 n. 5 - comman- les Mages 242 ss. - A. et Héracli-
dent aux planètes II 283 n. 2 - de Pontique 250.
dans l'inscription de Milet II 284 Arménie (mazdéisme en) Il 142 n. :1
n. 3 - Cf. Anges. -- Pétasios roi d'Arménie 208 - ·
Archibios Il 173 s. Sémiramis en Arménie II 10·1 11. l
Archigène II 302 n. 1. -·- Auteurs arméniens : voir Ard-
Archimède cl l'orclounance chaldéen- zrouni, Élisée, Eznik, Moïse ùc
ne des planètes 248 (add. 110). Khorcn - Cf. Tiridate; N.
ArdaSir Il 121 n. 4; 124 n. 6. Arménios, père de Zoroastre 11 1GO
Ardefan, cf. ArdaSir. n. 2 - père d'Er 113; cf. Har-
Ardzrouni II 85 n. 9 ; cf. 102 n. 4. monios - N.
Areia II 30 n. 2. Arnobe 10; 141 ; cf. t. II index des
Areimanios; cf. Ahriman. auteurs.
Arès en Syrie II 58 n. 3 - Cf. Mars. N. Arphaxad II 56 n. 4.
AreS (démon) 72. Arsitanus = Ostanès Il 327 n. 1 ; 328
Aretè (signification) 108 n. 3. n. 1.
Argent chez les alchimistes 210. Arfüit Il 155 /.
Argyropée de Démocrite 199 ss. Artapan (histoire cl') 235 n. 2.
Arimanius, voir Ahriman. Artii-Viriif (livre d') 113; 131 ; 230
Ariane II 30 n. 2; 168 n. 3. n. 2; II 97 n. 1 ; 106 n. 2.
Aristéas de Proconnèse 23 n. 3 ; 11 Artaxerxès I - 3 n. 1 - N.
13 n. 18. Artaxerxès Il - 79.
Aristobule 41. Artaxerxès III - 228 n. 2.
Aristokritos 216 ; II 363 s. Afa-VahiSta Il 158 n. 4.
Aristote s'occupe de Z. el des Mages Ascension ùes ùmes et démons II
15 s.; 59 n. 3; 102 - son Ileei <pt- 294 n. 1 - a. vers Dieu 227 - a.
Âoao<plaç 13; 15 ; 248 (add. 95); à travers les cercles planétaires II
II 8 n. 2; 69 n. 10 - Méta- 294 n. 1 - à travers le zodiaque
physique 102; II 69 n. 13 - II 158 n. 2 - Cf Ames.
May,"oç apocryphe 15 ; 144 ; II Ascétisme étranger au mazdéisme 26
8 n. 2 ; 17 n. 3 ; 69 n. 10 - sur s. - attribué à z. Il 34 n. 1
un Mage de Syrie 185 - ses ex- Cf. Abstinence.
1.1\"DEX GÉNÉRAL 257
Asclépiade de Bithynie 119; II 169. Attalides 6 n. 2 - Cf. Pergame.
Asclépiodote d'Héliopolis II 247 n. 2. Attis, II 285 n. 3.
Ashipu (magicien) 145. Attius ou Accius 135; II 226.
A~i-Vanuhi, fille d' Ahoura Mazda 94. Auguste 122 - édit contre les livres
Asklépios, dieu d'un décan 178 - fatidiques 218 ; II 362 n. 3.
son apothéose II 53 n. 7 - N. S• Augustin 60 n. 4; 184; 222; II
Afoqar 69; II 89; 100; 102; 104; 81 n. 1.
108. Aulu-Gelle sur les morts violentes
Astamus ou Astanius = Ostanès, II .182.
353 n. 1. Aurige du char cosmique II 144 n. 4
Assyrie (rois d') 48 ·- A. et z. ; cr. Zo- ·- du Bien II 158 n. 3.
roastre - N. Autel allumé par le soleil 50 n. 2 ;
Astanis = Ostanès, II 270 n. l. C'f. 148.
A.ç/éroscopiques de Z. 134 s. Averroës, maitre d'Élisée 160.
Astrampsychus (lapidaire d') II 200 Avesta. Date de sa rédaction 89 s. ;
-N. Il 9(i n.1 - rédigé en sept langues
.\slrcs, enfants d'Ormuzd Il 110; 40 ; cf. Langues - brûlé par Ale-
cf. Soleil -- a. reçoivent de Dieu xandre II 137 - traduction grec-
leur lumière 232 - a. et gemmes que? 31; 57 n.1; 87 s.; II 104;
l!ll ss.; 197 - Cf. Astrologie, 137 s .. --· cité par Mani 90 n. 1 ; cf.
Étoiles. Il96 n. 1 - par Bo'dad II 131 -
Astriotès ( ?) plante ou pierre ma- dans les vies des Saints 89 n. 4 ;
gique li 197 n. 1. Il 108 n. 1 ; 112 - condamne la
Astrologie étrangère au mazdéisme magie 1-13; 146 - médecine et
131 - adoptée par les Mages 133 ; astrologie dans I' A. II 138 -
II 33 n. 4 ; 42 n. 2 - a. et Zoro- encyclopédie des sciences 108 n. 1
astre 17; 11-1; 120; 133 ss.; II - description d'un monde nouveau
21 ; cf. Zoroastre - a. et zervanis- II 153 n. 1. - Cf. Mazdéisme.
me (i5 ss. - a. et fatalisme II 244 Aveugles guéris 210.
n. 3 -- faussement attribuée à Axiochos 19, 113.
Aristote 2-17 (add. 19) - sa doc- Azaziel, nom de Zoroastre Il 103 n.3.
trine sur les morts prématurées ..\zi-Dahâka (dragon) II 376.
182 s. - Cf. Héphaistion, Hyslas- Azonacès, voir Agonacès.
pe, Lune, Mansions, Odapsos, Pal-
chos, Ptolémée, Vettius Valens, Babylone. Mages à B. 34 s ; II 37
Zodiaque. n. 1; 40; 93; 131 - B. patrie
Astrologues doivent o'!tre vertueux supposée de z. 36 ; cf. Zoroastre
209 n. 1. - Pythagore à B. 33 ; cf. Pytha-
Atar, fils d'Ahoura-Mazda 94 n. 2. gore - Démocrite à B. 167 n. 1 -
Athènes (Mage à) 195 - Cf. Acropol-e. légendes de B. connues par Ovide 45
Athéna Il 272, 13. -N.
Athénoklès, Il 85 n. 6. Babyloniens créateurs du zcrvanisme
Atlantide 24. 64 - noms qu'ils donnent aux
Atomes d'Héraclide 81. planètes 137 - leur magie 145 s.
Atomistes Il 160 n. 3 - cr. Démo- - chars sacrés Il 142 n. 4 -
crite, Leucippe. leurs douze heures II 177 - Ba-
A tossa, fille d' Artaxerxès 79. bylonien = Parthe 148 n. 4 - Cf.
Atropatène, voir Adharbaijân. Chaldéens - N.
INDEX <~ÉNÉRAL

Bacchus· ( culte de) 27 n. 5 ; cf. II Détail, créé par Ormuzd li 109.


186, 23 note - cr. Vin. lleth-Lapàt (synode de) II 97.
Uacchylide sur Crésus 2'18 (add. 96). llineo/hanali II 319 n. 7. Cf. Ames,
ll::.ctriane patrie supposée de z. 8 ; Morts, et index grec.
23; 24; 247 (adcl. 8); II 31 n. 1 ; Bibliothèque cl' Alexandrie' 86 s. ; 157.
d. Zoroaslrt• . salrapic ile U. Bitys. voir Pitys.
79 -- N. Ulam·, couleur des vêtements, 77 ;
Bagour = baypur, fils du ciel II 117 Il 69 11. 8 ; 73 n. 5 - Cf. Noir.
n. 2. Bncc·ace, Genealogia deorum 227.
Baguette d'ébène des ma!(icicns 39. Uolos de Mendès le démocritéen 170
Bahmàn (Vohu-;\lauo) II 109 n. 1. s. ; t!l8- ses Xet(!6~µT{f<l I t 7 ss. ;
Bahmàn-Yasht 54 ; 119; 220 s.; 11 171 · puise dans le Pseudo-Zoroas-
367 Il. l : 368 SS. trl' 112; Il 195 n. 1; 201 . B.
Balaam et Zoroastre 47 s. ; Il 112; C'l les py thagoriC'icns II 329 11. 1
129 n. 2; 130; 131 ; 133 -- fon- source des alchimistes .II 324 11. 1
dateur des Mages 48 n. 1 ; cf. I 1 pas connu par Hcrmippe 22 --
48. a-t-il pour source Ostanès '? 171 s. ;
Balance (signe) Il 181 n. 4; 227 n. 1. 173; 198 - source de Tatien. cle
Balinus (Apollonius de Tyane) II 320 Pamphile d'Alexandrie 18!l --· de
n. 12; cf. Apollonius. Pline 172; 190; 197 11. 3 --· sur
Bâltî II 116 n. 4. les sympathies et les antipathies
Barbares auteurs dl' la philosophie II 295 n. 2, n. 3; 296 n.7; 2!17 n.1 ;
104; Il 68 n. 1 - leur part dans la 303 n. 1 - sur la nature 245
civilisation 241 -- N. ses Baphika 197 n. 3 - lapidaire
Bardesaue; sa conception de l'Espacl' 129 s. -- botanique II 166 ---
62 n. 4 - cosmogonie II 106 n. 2 astrologie Il 187 n. 1 -- évoque
- cité par Mani 222 n. 2 - N. l'ombre d'O. 203 - phosphores-
Baresman (barsiim) 114: 115 n. 1: cence des poissons Il 325 n. 3.
Il 86 n. 3 ; 92 n. 4. Dorsippa II 270 n. 1.
Barlaam (roman de) 27. Bosphore passé par Xerxès 238.
Baruch, identifié avec z. 49 s. ; II Bostrychitis, pierre magique II 198.
130 n. 1 ; 132 n. 4 - N. Botanique 114 s. - Cf. Plantes.
Basile de Césarée 58 ; 68; Il 88 n. 2. Bouddha et z. 27 - et Mani Il
Begoê, nymphe étrusque 235. 95 s. ; 156 - B. n'a rien écrit 90
Bègues guéris 21 O. n. 1 - futurs Bouddhas (Bod-
Behi~t paradis II 108 n. 4 - sa hisatva) Il 116 n. 1.
porte Il 109 n. 5; 110. Bouddhistes (Sakaïmonaïê) II 117 n.
Bël = Ahoura Mazda 35 n. 8; 95 n. 4.
2; 133; II 85 n. 5 - pierre de B. Doudhâsap, cf. Bouddha.
194 n. 3 - N. Boundahish iranien 71 ; 221.
Bélier II 227 n. 1 - pierre du b. 195 ; Brahma Il 116.
cf. Eléphant, Zodiaque. Brahmanes 27 ; 33 ; II 81 n. 1 - N.
Bélus II 16 n. 5. BQchcr allumé sur une montagne Il
Bérénice magicienne Il 289 n. 5. 143 n. 4 - Cf. Feu.
Bérose 10; 111; II 85 n. 7 - cf.
Chaldéens. Cacus II 153 n. 1.
Béryte, Magiciens à B. 149 n. 5; 150 Cadavres, voir Corps.
- école de droit Il 24 7. Çâkyamouni II 117 n. 4.
INDEX 1,ÉN1::RAI. 259
Calamités à la fin du monde II 3(i8 II 1-11 n. 1 - . dodécaétéridcs ch.
ss. - Cf. Monde. 122 s.; II 187 n. 1.
Calanus II 68 n. 2. Chalcléc11s astronomes babyloniens 11 ;
Calendrier j ulicn et syro-macédonicn 17; 21 ; :l:l ss. ; II 177 -- astrolo-
126 - mazdéen II I03 n. ü - Cf. gul's 1:J,1; Il 126; 284 n. -1 --
Jours, Mois. frurs Sl'des 51! - - opposés aux
Calid II 321i n. 1. !\!ages :1:1 s. l'On[on<lus avec les
Callimaque 44. Mages :J:l n. ü; 30; Il 123 -- maî-
Cancer (pierre du) 195 - C. et Ca- tres de Zoroastre II :l3 11. 2 - et
pricorne, portes du ciel 82 n. :l. des Mages Il 131 ---Ch. et Hystaspe
Canicule 123 ss.; Il 171 11. J; 323 n. 218 -- traduits en grec 88 n. 3 -
3 -- Cf. Adonis, Sirius. maitres de Pythagore II 37 n. 1 ;
Ca11lharides. Remèdes rnntre l<'s <', :J!J --- de Démocrite 167 - source
II 192. de Pline Il 160 n. :J - ordre chal-
Capnomancie II 287 n. 1 . déen des planètes 110 s. ; 249 (add.
Cappadoce. Maguséens en C. 57 ; 133 ; 110) ; II 274 n. 11 - noms des
II 101 n. 4 -- églises rupestres planètes 1 :J7 s. ; Il 230 n. 3 --
de C. 48 n. 1 - N. placent trente étoiles fixes sous
Capricorne (pierre du) 195. Cf. Can- les planètes II 230 n. 2 - créent la
cer. semaine planétaire II 229 n. 1 --
Carcinias (pierre) 197 n. 2. vents cosmiques des Ch. 123; Il
Carmendas II 15 n. 1 ; 268 (fr. 2) HH n. 3 -- Ch. et démons Il 279
Cf. Tarmoendas. n. 2 - leur magie 145, 148 - rite
Carrhae, voir Harran magique II 12 n. 12 ; 74 n. 8 ; 172
Carthaginois, sacrifices humains li n. 2 - sur les plantes magiques
342 n. 1. 194 n. 2 - Cf. Babyloniens, Béro-
Cassianus Bassus 120; 126. se, Sudinès - N.
Cat>.1clysme des Stolciens II 148 n. 2 Cham, confondu avec Zoroastre 43 ;
- Cf. Stoïciens, Monde. Il, 62 (B 54) n. 1 - N.
Catastérismes 44 ; Il 58 n. 3. Chars de Zeus et d'autres dieux II
Catoptromancie Il 248 n. 2 - Cf. 142 n. 4; 143 n. 1; 144 n. 3; 147
L écanomancie. n. 2 - Cf. Quadrige.
Catulle Il 122 n. 3. Charis, déesse d'un décan 1~7 s.
Caverne des trésors 43 ; II 120 ss. ; Chélidoine (pierre) 197.
126, n. 2. Cheval blanc adoré par les Perses Il
Cecco d' Ascoli 150; II 240 s. ; 247 s. 121 n. 6 ; cf. 124 - chevaux blancs
Cédrénus Il 60; 262 n. 2 ss. des dieux II 142 n. 4 - ch. consa-
Celse sur Z. 85 ; II 139 - sur la se- crés au Soleil II 144 n. 2 et 3 -
maine planétaire II 229 n. 1. ch. de Nisa II 144 n. 2.
Censorin II 162 n. 1 ; 163 n. 2. Chien, animal bienfaisant II 75 n.
Céphalion II 44 n. 1. 11 - ch. gardent le pont Cinvat
Céraunius, pierre du Sagittaire et de II 109 n. 5 - ch. noir Il 299 n.
Jupiter 195 s. 1 - ch. et hyène II 193, l. 25.
Cerdon (gnostique) 231 s. Chiliastes. Mages ch. 35; 132; cf.
Cerfs mangent vipères Il 295 n. 2. Millénaires - ch. judéo-chrétiens
Chaînes jetées dans !'Hellespont 219 ss.; 236 s. - Cf. Lactance.
147 n. 6. Chinois II 117 n. 2.
Chaldaîques (oracles) 64 n. 2; 158 ss.; Chirocmeta, voir Démocrite.
260 INDEX GÉNÉRAL

Chiyoun, étoile royale Il 126. Cléopâtre, alchimiste II 310 (A 2);


Chnouphis 233. 326 n. 1.
Choaspe. Eau des Rois II 168 n. 2. Climats (esprits des) II 248.
Chodaï (seigneur) II 108 n. 5. Clitarque li 68 n. 2.
Chorographie astrologique 223 n. 2 ; Cloporte, créature d' Ahriman II 102
II 377. n. 4.
Chosroès entouré des astres II 284 n.3. Coeranides II 196 n. 7 - C. et Évax
Chous confondu avec z. 43 ; Il 55 249 (add. 130).
n.1 - N. Cœur des animaux consommés 186;
Christ, parousie à la fin du monde 248 (add. 86).
219; 222; II 363 n. 2; 372 n. 3 Cognatio naturae 243 ; 244 - C::f.
- règne du Ch. 154 - cr. Jésus. Sympathie.
Chronocratories des planètes li 365 s. Coloquinte Il 165.
- Cf. Planètes. Colotès 80 s.; 111; Il 159; 161 n. 5.
Chronos, premier principe 63 n. 2 ; Columelle 117.
Cr. Temps. Comarios, alchimiste Il 310 ; 329 n. 2.
Chrysippe 95. Comètes à la fin du monde II 369,
Chrysolithe, pierre du Lion et du n. 3.
Soleil 195. Commagène 133 - Cf. Antiochus IV.
Chrysopée, voir Démocrite ; Psellus. Commenta in Lucanum 245.
Chwdizag femme de Zervan II 111 Concupiscence de Zoroastre II 9i,
n. 4. n. 1; 100 n. 1 ; 104 n. 1.
Chypre. Invocations au Soleil 184 - Condamnés à mort 180 s. ; cr. in-
magie à Ch. Il 14 n. 25 - N. dex grec s.v. p,aioOdva-ro,.
Cicéron sur les Mages 22 - sur la Conflagration (ix:nvewa,ç) : cf. Monde
nécromancie 184 - N. Conjurations, voir Serments.
Ciel divinisé uni au Temps 66 s. - Coq et démons II 75 n. 11 . - c. et
Ciel troublé à la fin du monde li lion II 196 n. 4.
368 - ciel triple 228 ss. - troi- Corail, propriétés magiques 122; 189
sième ciel 230 s.; li 76 n. 14 - n. 1; Il 197 n. 15; 199 s.; 302
ciel, dieu des Juifs 241. n. 4.
Cilicie 124 - Cf. Tarse. Corbeaux dans la magie 186 - cr.
Cinabre (alchimie) 210; Il 334. Oiseau.
Circé li 12 n. 12. Cornélius Labéon 19.
Circonscrire uRe plante, rite magique Corps livrés aux bêtes li 83 n. 2 ;
II 172 n. 2 - Cf. Plante. 101 n. 6 - ~érense de briller les
Cire. Comparaison avec la c. fondan- c. 75 ; 80 ; 99 ; cf. Inhumation ·-
te II 149 n. 3. corps d'enfant dans la magie 186.
Clairvoyance 15 - Cf. Hypnotisme. Corps astral Il 276 n. 2.
Cléanthe II 151 n. 1. Cosmas de Jérusalem 6 n. 5 ; 175 ss. ;
Cléarque de Soloi 18 s. ; 141 ; II 68. 229 ; II 8 n. 5 ; 14 n. 25 ; 271.
Clef (K).elç), titre d'ouvrages ésoté- Cosmogonie (mythe) Il 151 n. 1 ss.
riques II 310 n. 4. - Cf. Monde.
Clément d'Alexandrie 85; 109; 155; Cosmologie, voir Monde.
II 36 - et Hystaspe 222. Couronne descendue du ciel Il 121
Clément de Rome (apocryphes) 6 n.5 ; n. 2.
30 ; 43 s. ; 55 ; 153 SS. ; II 50 ss. - Couronne (La) ouvrage d'Ostanès II
sa démonologie 179. 340 n. 10.
INDEX GÉNÉRAL 261

Crapaud, créature d' Ahriman II 102 Décans : dieux des trente-six d. 177 s.
n. 4. Dejocès 74.
Cratès akhimiste 314 n. 2 ; 320 (A Délos (Gobryès à D.) 168 - Cf. A-
7); 345 n. 2; 348 n. 4; 351 n. t. pollon.
Cratès de Mallos II 230 n. 2 - fait Delphes (peinture de Polygnote) 227
d'Homère un Chaldéen 247 (add. - Cf. Apollon.
36). Déluge II 148 n. 2 - Cf. Monde.
Création, voir Animaux, Monde. Démétrius Paléologue, despote de Mis-
Crésus 99; 248 (add. 99); II 82 n.l. tra II 255 n. 1.
Cronius, voir Kronios. Démiurge et f:tre Suprême 228 ss.
Ctésias 8 s.; 23; 55; 57; 152 n. 1 ; Démocrite, élève des Mages à Abdè-
II 16 n. 2; 3t'n. 1 ; 41 s.; 43 n. 1; re 57 ; 211 n. 2 ; Il 296 n. 5 -
44 n. 1 -- et la licorne 152 n. 1 instruit par les Chaldéens et les
-- n'aurait pas connu Z. 247 (add. Mages 167 -- prétendu voyage en
p. 8). Égypte 202; Il 311 n. 1 - initié
Cuir servant à l'écriture 89 n. 1. à Memphis 212 - disciple d'Os-
Cuivre en fusion versé sur le corps tanès 169; II :311 n. 1; 318 n. 2;
d'un Mage 152 n. 1. 321 n. 1 - Démocrite et Hécatée
Culte des dieux appartient aux Ma- 21 ; 240 - et I3olos de Mendès 118 ;
ges 34 n. 1 ; cf. Mages - c. rendu 198 ; II 166 ss. ; 295 n. 2 ; 297 n. 1 ;
aux démons II 281 n. 2 ; 282, n. 2, 303 n. 1 - se sert d'Apollobechès
n. 3 ; cf. Démons. 172 - son tombeau II 14 n. 22.
Cybèle, déesse d'un décan 178. D. et le microcosme 170 n. 1 - cos-
Cyclamen II 164. mogonie 114 n. 1 - sur les eiclw-
St Cyprien sur les démons 180; cf. ,1,a 76 - spiritisme 15 n. 2 - sur
II 289 ss. les superstitions populaires 171 -
Cyranides, voir Coeranides. N.
Cyrus 5; 13 n. 2; 109; 185. -- Cf. (Euvres du Pseudo-Démocrite : r/>v-
Crésus - N. O't"à "al Mvuu"ci 199 ss. ; 207 ;
Cyrus, fils de Darius 79. II 311 n. 1; 314 n. 1; 317 ss.; 3.54
n. 1 - Xeie6"µrrra 190; II 167
Daemoniarches II ~80 n. 3 - Cf. - épitre apocryphe à Leucippe
Ahriman, Démons. 201 ; 210 s. ; II 339 n. 8 - sur les
Damigéron (lapidaire) 128 s. ; 189 plantes magiques 117 ; 190 ; II
n. 3; 192 s. ; 249 (add. 130); II 15; Hi6 s. - sur les pierres 192 s. ;
198 ss.; 289 n. 5; 305 n. 1 - sur II 324 n. 1 - sur les Mages II
Ostanès 169 - N. 11 n. 2 - quatre livres d'alchimie
Damoitas II 273 n. 2. 199 ss. ; II 314 n. 3; 318 n. 1 ;
Daniel 51 ; II 131 ; 367 n. 1 et 2. 324 n. 1 - chrysopée 199 ss. -
Daphnca (ou -nius), pierre magique De ar/e magna 200 n. 5 - dodé-
II 198. caétéride II 187 n. 1 - préten-
Dardanus magicien II 13 n. 20 ~ 289 du livre sur les sympathies 200
n. 5 - écrits trouvés dans son n. 3 - cité dans les Geoponica II
tombeau 211; Il 14 n. 22 - N. 195 n. 1; 196 n. 9 - Pseudo-D.
Darius, fils d'Hystaspe 3 n. 1 ; 6 n. 1 ; et Pétasios l'alchimiste 208.
215 - zoroastrien 247 (add. 8) - Démogorgon 227 s.
Cf. Vistâspa - N. Démon, nom donné à Ahriman 59;
l)ascylium (bas relief de) 6 ; 115 n, 1. II 73 n. ;{ ·- prince des démons
262 INDEX GÉNÉRAL

enchainé Il 375 s. - d. créatures d. et magiciens II 280 n. 2 -- Cf.


et suppôts d' Ahriman II 104 ; 280 Démons.
n. 3 ; 281 n. 1 - six d. créés par Dialogues des philosophes 206 s. ; II
Ahriman II 75 n. 13 -- démons 312 n. 2 ; 326 n. 1.
égalés aux dieux 60 ; 77 ; II 281 n. Didyme d'Alexandrie, magicien 17 4 .
1 - culte rendu aux d. 61 - d. Dieburg (bas relief de) 92 ; 98 ; II
messagers = anges II 277 n. 2 - 147 n. 4.
d. et anges chez O. 187 s. ·- d. des Dieu éternel des Mages 176 ; cf. f: lcr-
décans 177 - d. au service des ma- nité, Zervan - D. de l'Ancien Tes-
giciens II 280 n. 2 ; 291 n. 2 ; tament 154; 231- D. communique
293 n. 3 - d. aériens II 276 n. 1 sa lumière aux astres 232 - d. su-
- leurs corps II 277 n. 3, n. 5 - périeurs à la Fatalité II 244 n. 3 - .
invisibles II 277 n. 4 ; 294 n. 1 - d. planétaires 187; cf. Planètes - -
polymorphes II 278 - mortels ou apparitions de d. 75; II 67, 16 s.
éternels II 278 n. 2 - leurs atta- 167 - d. paîens (grecs) II 116 -
ques II 278 n. 3 - inspirent les d. mauvais 60 n. 1, n. 4 ; II 281 n.
passions II 292 n. 7 - s'introdui- 2 - d. mazdéens mariés 73; 94 -
sent dans les corps II 282 n. 1 ; sept d. l<pO(!Ot Il 274 n. 10 - dou-
292 n. 9 - se nourrissent de la ze d. II 275 n. 13 -- vingt quatre
fumée des sacrifices II 281 n. 3 ; d. II 76 n. 16 ; 100; 101 n. 3 --
292 n. 10 - inspirent la divina- trente d. du mois II 76 n. 16; 101
tion II 292 n. 8 - d. et Ptato- n. 3; 103 n. 6; 107 n.1 ; 109 n. 2 -
lldvaTot II 295 n. 1 ; cf. Héros -- trente six et soixante d. II 272, 30
d. s'opposent à l'ascension des ss. - Cf. Anthropomorphisme,
âmes II 294 n. 1 - chassés par le Décans, J::tre suprême, Repos.
coq II 75 n. 11 - Cf. Anges, Dévas, Diké, déesse d'un décan 178.
Esprits, Héros, Incubes. Diminution de l'année, du mois, du
Démonologie des Mages II 17 n. 1 ; jour à la fin du monde II 369 n. 4
cf. Démons - d'Ostanès 178 ss. - Dinkart 72; 108; II 137.
- de Platon 12 - de Plutarque Dinon 6 n. 5; 10 s.; 102; 144 ; 167
58 s. ; II 275 n. 1 - de Minucius n. 2; II 42; 69 n. 11 - N.
Félix II 291 n. 1 ss. - de Porphy- Diodore d'Érétrie II 64 n. 1 - N.
re II 275 ss. - gnostique II 294 Diodore de Sicile 6 n. 5 ; 24 ; II 30
n. 1. - guerre contre Ninus 8 s. - D.
Démosthène sur Je suicide 182. et Hécatée 29; 240 ss. ; cf. Héca-
, Démosthène• corrigé en O. 192 - tée.
N. Diodore de Tarse 48 n. 1.
Désert où vit Zoroastre 25 ; 39. Diogène de Babylonie 110.
Destin. Les Philosophes y échappent Diogène Laërce 21 ; 56; 57 n. 2;
150; II 244 n. 3 - formules qui 74 SS.; 86; J 05; 167 ; Il, 7 S. ;
y soustraient ibid. - durée de la 67 S.; 268.
vie fixée par le d. 182 ; 185 - Cf. Diomède (coursiers de) II 296 n. 4.
Fatalisme. Dion Chrysostome 25; 29; 91 à 97;
Destruction des animaux nuisibles II 34 n. 1 ; 142 SS. ; 361 n. 2.
II 75 n. 11 ; 85 11. 9; 102 n. 4. Dionysios de Milet 5 n. 1.
Deucalion II 148 n. 2. Dionysos, voir Bacchus - N.
Dévas soumis à Ahriman 179 - - culte Dioscore, lettre à Pétasios 20ft ; l'f.
rendu aux dévas 60 ; II 280 11. 3 - Il 310 n. 1 - N.
INDEX GÉNÉRAL 263
Dioscoride 116; 121 ; 189; li, 163 s. ; 65 n.5; 328 n.1 - e. el feu détrui-
::!99 S. ront le monde 45 - e. et feu dans
Divination des Perses, voir Aéroman- l'alchimie II 34!) n. 1 - eau des
cie, J.écanomancie, Nécromancie, mystères de Mithra II 333 n. 10
Palmomantique, Présages, Pyro- - eau ranime les morts II 327
mancie. n. 5 - eau de mer versée dans un
Divinités féminines créées par Ahriman puits II !J5 n. 6 - mythe de l'eau
li 103 n. 5 - Cf. Dieux. et d'Ahriman II 109 s. - eau
))ixième (un) des hommes survit à la divine des alchimistes 209 s. -
fin du monde Il 369 n. 7. eau abyssale II 321 n. 1 - em-
Djabir (Geber) Il 344. ploi de l'e. de mer 209.
Djâmâspa, gendre de Zoroastre II Ébène II 195, 6 - Cf. Baguette.
127 n. 2 ; 273 11. 2 -- mari de Échitis (pierre) 197 n. 2.
l'ourucistâ II !l7 n. 2 - son Éclair créateur 93; II 151 n. 1
apocalypse 220 n. 3 ; cf. Zâmâsp- Cf. Tonnerre.
Nàmak -- écrit l' Avesta !JO 11. 1 ; Éclipse à la fin du monde II 369 n. 3.
II !J6 n. 1. Ecpyrosis, voir Feu, Monde.
Dodécaétérides 1·haldaiques 122 ; II Écrits découverts dans les temples II
183 S.; 187 n. 1. 319 n. 8; cf. Stèle - é. attribués
Dolos, dieu d'un décan 178. à Z. et O., cf. Zoroastre, Ostanès.
Domiciles des planètes II 274 n. 12; tcritures (sept) II 338 n. 8 - Cf.
cf. ind. grec ol:xoç. Langues.
Dorothée de Sidon, source d' Abenra- Écume produite dans le coït II 299
gel 140; li, 234 -- puise dans (fr. 20) n. 1.
Zoroastre Il, 220. Édesse 47.
Doura-Europos. Mithréum 39 ; !)8 Éducation des Perses 13 n. 2.
-- horoscope 138 n. 2. Egyn, esprit du Septentrion II 248 n.2.
Douze dieux II 275 11. 13 -- d. Égypte. Pyramides II 30!) n. 3 --
langues de Z. II 131 n. 5; 135 antiquité de sa science 17 - reli-
douze l\Iages ; cf Mages. gion II 157 n. 1 - démonologie
Dragon (lui te contre un) II 345 n. 2 177 - l\Iages en É. 117; 145 n. 3
-- - animal à queue de d. li 348 - - dieux des douze mois II 275 n.
Cf. .-\zi-Dahâka, Monstre, Serpent. 13 - noms des planètes 137 s. ; II
Droite et gauche, sens astrologique Il 230 n. 3 - trente six décans 177
87 n. 2. - É. et l'alchimie 170; 205; II
Dualisme iranien 132; 153; 155 s.; 314 n. 1 ; 34G n. 8 - Ostanès et
l'i!J; 196;1173n.3; 32!ln.1 Démocrite en É. 202 s.; II 312 n.1 ;
d. d'Empédocle 239. 3f.l n. 1 - Zoroastre ne voyage
Dumopircli 5 n. 4. pas en É. 248 (add. 39) - N (Ai-
yvm-oç).
Eau - Culte chez le! Perses 74 ; 243; Égyptienne (inscription) II 348 -
II 66 n. 5; 102 ; 146 n. 2 ss. -- prophétie de Jérémie aux Égyptiens
identifiée avec Poseidon 146 ·n. 2 II 130 - N (Alyvm-ioç).
- défense de souiller l'eau II 85 Eid~la dans l'air 75 ss. Cf. ind. grec.
n. 10 - e. purifie II 148 n. 3; 155 Éléments. Leur culte II 103 n. 7;
e ; cf. Ablutions - e. dévaste la terre 108 n. 11; 147 n. 2 - symbolisés
II 148 11. 2 ; cf. Cataclysme - eau par un quadrige 91 s. ; II 147 n. 1
et feu dans la cosmologie 243 ; II - lutte des é. II 149 n. 2 - leur
264 INDEX GÉNÉRAL

transsubstantiation II 151 n. 2 Épigène de Byzance 138 n. 1.


é. chez Empédocle 239. Épiménide, voir N.
('.:léphant (statue d'un) 152 n. 1 Épinomis 12 s.; 16; 137.
urine d'é. Il 350 n. 3 - animal à Er (mythe de Platon) 12; 19; 185
tête d'é. II 348 - é. furieux et Er, fils d' Arménios assimilé à Z.
bélier II 193, 9. 110 S.; 141; Il 161 Il. 6 - N.
Élie (saint) Il 54 n. 7 - E. pour Jé- Éralosthène 44.
rémie II 134 n. 3. Ères et millénaires li 8 n. 3 - Cf.
Élisée, disciple d' Averroës, 160 - N. Millénaires.
i~lisée Vartabed, Histoire de Vardan Érinys, déesse d'un décan 177 s.
II 88 SS. Éros, dieu d'un décan 178 - Cf.
Élius Promotus 203. Amour.
Elpls, déesse d'un décan 178. Erynge Il 171.
Elysées (Champs) 181 - Cf. Enfers, Escarboucle 205.
Hadès. Ésotériques (dortrines) II 315 n. 8 -
Embarquement, voir Navigation. Cf. Mystères, Stèles.
Émeraude ; son éclat avivé 205. Espace, premier principe 62 n. 4.
Émèse (auteur d') [El-Homsi] II Esprits des quatre points cardinaux II
344. 248 n. 1 ; cf. Démons - e. (:n;vt:ii-
Empédocle 76 n. 2 - E. et les Per- µa?) uni à la Lumière II 128; 130
ses 238 ss. - N. - Cf. Pneuma.
Empire romain, détruit à la fin du Esséniens II 297 (fr. 18) n. t.
monde Il 367 n. 3 -- succession Été (milieu de l') Il 323 n. 3 ; 336
des e. II 367 n. l. n. 4 - Cf. Sirius.
Empoisonneurs et Mages 115 n. 4. Éternité du Dieu suprême selon les
Empyrée 229 s. - Cf. Garotman. Mages 101; 176; II 144 n. 4; 157
Empyromancie 83 n. 2 - cr. Feu. n. 2 ; 271 n. 1 ; 274 n. 7 - Cf. Zer-
Enfants : naissance à sept mois 114 ; van.
II 161 s. - moyens d'avoir de f:ther (feu del') II 58 n. 2; 145 n. 1.
beaux enfants II 168 n. 5 - Éthiopie (Mages en) 117; 145 n. 3 -
e. servant de médiums II 367 n. N (Al8tonla).
2 - e. tués par les magiciens 186 Étoffe, voir Tissu.
- e. dans les enfers 181 ss. - Étoiles fixes sont bienfaisantes 132;
Cf. ind. grec aweoi. cf. Planètes - maléfiques pour
Enfers: descentes aux e. 19; 112 s. Mani 249 (add. 132) - groupées
- morts avant l'âge dans les e. en constellations Il 145 n. 4 - pla-
186 - e. sans soleil II 74 n. 10 cées sous le soleil et la lune 229 s. ;
- cr. Hadès, Tartare. II 230 n. 2 - é. filantes II 145
Énoch, voir Hénoch. n. 3 - Cf. Astres, Chiyoun, Ourse,
Éons qui gouvernent le monde 153 s. Sirius, Zodiaque.
- Cf. Gnostiques. Étoile des Mages 51 ss. ; Il 118 ss. ;
Épée brandie Il 12 n. 12. 125 ss. ; 128; 130 ss. - contient la
Épervier adoré Il 157 n. 1 - Cf. Hié- figure d'un enfant Il 120 n. 2 -
racite. d'une vierge et d'un enfant Il 123
Éphèse. Mages à E. 6. n. 1 ; 125 n. 2; 131 n. 2; 135.
Ephoroi (dieux) Il 274 n. 10. ~tre suprême éternel ; cf. Éternité,
Éphrem le Syrien 62 n. 4. Zervan - inconnaissable 228 s. ; Il
f;plcuriens II 73 n, 2 - N. 274 n. 7 - ineffable 228 s, ; 234 -
INDEX GÉNÉRAL 265
indivisible II 157 et 275 n. 2 -- Fer écarte la foudre II 190 n. 1.
démiurge 228 - Cf. Dieu. Feu des stoïciens = Zeus II 145 n. 1 ;
Étrusques. Cosmogonie apocryphe, 151 n. 4 - F. doué de raison 32;
imitation de la Genèse 235 s.- E. II 106 n. 2 - devient le fiyeµo11,-
et Juifs 234 s. "611 II 150 n. 3 - absorbe les au-
Euandros (platonicien) 173 li. 3. tres éléments II 150 n.1 - fleuve de
Euboulos 26 - N. feu 32; 219; II 143 n. 5; 147 n. 3;
Euchologes des Mages 89 n. 4 ; 90 ; 149 n. 1 ; 373 s. - f. dévaste la
97 - Cf. Hymne, Prière. terre II 147 n. 3 - f. détruira le
Eudème de Rhodes 18; 58 n. 2; monde II 296 n. 6 ; 361 n. 2 ; 376 ;
59 n. 1 ; 62 s.; 66; II 69 n. 15; 72 cf. ind. grec l":rivewcnç - f. fera
n.1-N. périr les dieux II 149 n. 3.
Eudoxe de Cnide 11 s. ; 57 ; 103 ; II Feu divinisé, adoré par les Mages
8 n. 2, n. 3 ; 11 n. 5 ; 24 n. 1 ; 74; 161 ; 243; II 52 n. 5; 66 n. 5;
69 n. 10; 72 li. 1 ; 73 n. 4 - N. 121 n. 3; 124 s.; 145 n. 1 ; 151 n.
Eusèbe: Chronique 10 ; II 45 n. 1 - 4 ; 284 n. 3 - feux sacrés des Ma-
sur les démons II 276. n. 1 ; 280 ges II 372 n. 2 - f. sacré nourri de
n. 3 - Pseudo-E. sur l'étoile des bois sec Il 106 n. 2 - f. purifie II
Mages 49 n. 1 -- Cf. liste des Au- 148 n. 3 ; 155 c - f. souillé par les
teurs. cadavres 75 ; 80 n. 2 ; 99 - !.enfant
Évax, roi des Arabes 130 - Évax- d'Ahoura-Mazda II 110 - divi-
Damigéron 192; 194; 249 (add. nation par le feu II 122 n. 2 ; cf.
130) ; II 305 n. 1. Pyromancie - f. dont sort Zo-
Evhémère II 70 n. 16. roastre 154; II 143 n. 5 - f. de
Évocation des dieux 75 ; II 167 - des la royauté 154 ; 249 (add. 154) ;
démons : cf. Démons, Nécroman- II 52 n. 5 - f. porté devant les
cie. rois II 33 n. 6; 53 n. 5 - divinisé
Exébène, pierre magique, 128 n. 3; dans oracles chaldaïqucs 161 - feu
152; II 198 s. et eau premiers principes II 128
Exorcismes 147 - Cf. Grêle, Magie. n. 7; 130; 329 n. 1 - mêlés Il
Extase 19; 141; 247 (add. 19). 349 n. 1 - éléments opposés II 65
Ézéchiel identifié avec Zoroastre 42 ; n. 5 - f. uni à l'air (:riveiiµa) Il
II 36. 151 n. 5 -- feu du ciel 29 s.; 154;
Eznik de Kolb 52 ; 58 n. 2 ; 95 ; II cf. II 52 n. 5 - f. des astres II 66
88 ss. - sur Marcion 231 n. 2. -· f. et foudre II 151 n. 1 - mort
<!'Empédocle par le feu 239 - cr.
Famine et peste II 77 n. 18; :non. n. Bûcher, Foudre, Pyrèthes.
Farkhùn (FarruchànJ-bar-Artabagàn Fève chez les Pythagoridens 114; II
II 98 n. 2. li6 n. 6, n. 7; 1G3 - dans la magie
Fars; voir Perse. II 191 (0 48).
Fatalisme astral cl.ans les livres maz- Ficin (Marsile) II 252.
déens 70ss. ; cf. Astrologie- moyens Figuier dans la magie II 193, 1. 11.
d'échapper au destin II 244 li. 3; Fin clu monde 53; 92; II 116 n. 2;
cf. Destin, Tychè. 149 n. 1 - selon Hystaspe 218 ss. ;
Faucon dans la magie 186. Il 365 SS. ; 368 SS.
Femmes s'éprennent de Narsaï II 105 Fléaux qui ravageront la terre II,
- la r. corruptrice, suppôt <l' Ah- 77 n. 18 - Cf. Eau, Famine, Feu,
riman 105 n. 3, reste, Sécheresse, Séisme.
266 INDEX GÉNÉRAL

Fleuve de feu à la fin du monde 219; Géographie astrologique 223 n. 2 ; II


Cf. Feu. 377.
Florentinus II 173. Géomancie II 287 n. 1.
Folklore et Démocrite 171. Geoponica 120 ss. ; II 173 ss.
Formule triple d'O. ; voir Ostanès. St Georges (légende de) 235.
Fortune identifiée avec Zervan 68 ; II Georges le l\loine II 262 n. 2 s. -
89 ; 92 n. 2 - Cf. Tychè. Cf. liste des auteurs.
Foudre divinise ceux qu'elle frappe Georges de Salonique II 2-17 n. 2.
154; II 53 n. 7; 58 n. 3 --- f. et Georges de Trébizonde 162 n. 1.
feu créateur !l3; Il 151 11. l ; cf. Gêtih (monde terrestre) Il 108 n. 3.
Tonnerre - foudre écartée II 190 Glôfa de Hourîn (fontaine) II 127
(0 47); 199 (0 59). n. 1: lW.
Fourmi, créature d' Ahriman II 75 Gnostiques: apocryphes attribués à
n. 11 ; 102 n. 4 - Cf. II 19-l § 26. Z.85; 100 s.; 153-157; II 249 SS.-
Fràsiyâk s'unit à la Terre Il 105 n. 5 livres des g. Pératcs II 86 s.- g. cl
- ligote Hôm II 106 n. 4. apocryphes clémentins 153 ss. : li
Frasôqar 69; II 8!l; 100 n. 1 ; 103 52 n. 1 - -- doctrine d' Aquilin us
n. 8, n. 9 ; 101 ; 108 n. 8 --- en- II 245 n. 5 -- ascension des âmes
gendre Hormizd Il 103 n. 9. II 158 n. 2; cf. Ascension - dé-
Fravashis II 27 4 n. 9. monologie II 294 n. 1 - Cf. Éons.
Froid chez Aristote 243. (;obryès 19; 113; 168.
Fromage nourriture de Zoroastre 25 ; Gougi (Kùnl?) II lOli n. li.
II 28 - des Mages 77. Gounrap li 106 n. 1.
Fumée produite par Ahriman Il 101.i Gourzan (Hyrcanie) II 10-l n. 6.
n. 2. Goustasp, voir VBti\spa.
Gr11ppe (symbolisme de la) II :n:i
Gad= Hvarcnô II !I:.! n. :.! ; cf.llva- n. 5. - Cf. Vigne.
renô. Grec. Avesta écrit ou traduit en grec
Galactite, usage magique, II 305 n. 1. II 104 n. 6; cf. Avesta - g. langue
Galien 116 s. des Mages hellénisés 91 - livre
Gannat Bussamé II 113 ss. d'Ostanès traduit en grec II 339
Garamantide 194 n. 2. n. 8.
Garotman 229 s. Grèce: Xerxès en G. 167 s. G.
Garfasp ( 'I) II 106 n. 1. renie ses rapports ave1· 1'Orient
Gathas 89. 239.
Gauche, voir Mains. Grêle (exorcisme contre la) 14!) n.1 :
Gazaca II 284 n. 3. II 199 (O 59); 204 n. 1 - cr.
Gélon 83. Tempête.
Gémeaux, signe du zodiaque II 227 Grenade (malum punicum) II 192.
n. 1. Grenouille, créature d' Arhiman II
Gémistos, voir Pléthon. 102 n. 4 ; 110 n. 2.
Gemmes, voir Pierres. Grottes consacrées au culte II 74
Générations des dieux mazdéens 73 ; n. 10; 120 n. 1 ; 333 n. 10; 372 n.
74 n. 3 ; 94 s. ; II 68 n. 4. 2 - Cf. Antre, Mithra.
Genèse introduite dans cosmogonie Guerre: morts à la guerre 180 ss. -
étrusque 236. présages sur la g. II 225 s. ; 232 s.
Génésius (Inscription fausse) II 263. - g. à là fin du monde II 368.
Gennaciios Scholarios 160 s. ; II 255 ss. Gushnâsâph pour GuStasp Il 130 n. 2.
INDEX GÉNÉHAL 267

Gustasp, voir Vistâspü. Hénoch (livre d') 223 - astronome


Gymnosophistes, 18; II 68 n. 2 - N. II 46 n. 4.
Hl'phaistion de Thèbes li 162 n. 1 ;
Hadad II 94. 163 n. 1, n. 2; 2'20; 377.
Hadès = Ahriman 59 n. 3 ; 61 - Héphaïstos, dieu d'un décan 178 -
divisions de l'H. 181 - descente N.
dans l'H. 112 s.; Il 40 (B 30) - Heptaphthonguc 169; II 286 n. 5.
Cf. Enfers - N. Héra = l'air 93; Il 146 n. 1 -- ma-
Hadr:in identifié avec z. 39 ; II 95n.2. riage avec Zeus 92 ss. ; 95 ; II 151
Haggada juive sur le troisième ciel n. 4 ·-· fille de Zeus II 2.58 - N.
230 n. 5 - légend" du taureau 235. Héracliùe de Cume 21 ; 102.
Hailâ:'.( II 234 ss. Héraclirle le Pontique, 14 s. ; 19 ; 33
HamO.n (lac) II 119 n. 7. n. 5; 76 n. 2 ; 113; 124 n. 1 ; 250
Haiihaurvah II 273 n. 3. (add. 33); II 25 n. 1 ; 66 n. 6 - -
Hanubius, voir Anubis. son Zoroastre 81 ss.
Haoma 114 ; II 74 n. 7. Héraclides (retour des) II 258 n. 2.
Harmonie des sphères 176 ; Il 286 Héraclite et les Mages 102 n. 1 ; 1'16
n. 5. 11. 8 ; cf. Il 38 n. 4 ; 361 n. 2 -·

Harmonios, père de Z. 109; cf. Armé- Fondre chez H. II 151 n. 1 - N.


nios. Héraclius (empereur) 2:J.t; Il 284 n.
Harrân (Carrhae) 123 n. :J; 142; II 3 - Hrraclius le Romain, alchi-
181 n. 1 ; 239 n. 11 - Cf. Sabéens. miste Il 344.
Haurvatât et Ameretât II 75 n. 12. Héraklès = Véréthrap:hna II 142 n.
Hâvana II 74 n. 7. :i - = Sandès II 85 n.5 -- apothéo-
Hebdomade, voir Sept, Semaine. se' d' H. II 53 n. 7 - H. ami de
Hébreu (langue) II 104 - Cf. Juifs -- Zaradès II 94 n. 1 --- dieu d'un
N (' E{Jeaïoi). décan 177 s. - N.
Hécate, déesse d'un décan 178. 1-Icrbairc rie Z. Il 163 s~. - d'Osta-
Hécatée d'Ahdère chez Diodore de Si- nès 188 s. ; II 299 ss. - Cf. Plan-
cile 6 n. 5 ; 20 s. ; 24 ; 29 ; 114 n. 1 ; tes.
II 30 --- chez Diogène Laërce 76 ; Hercule, voir Héraklès.
1f>7 ; II 70 n. 16 - chez Philon de Hérédité du sacerdoce chez les Mages
Byblos 242 ; 250 p. - sur les .Juifs 93 n. l; 171 n. 4; 176 n. 1;118
240 S. n. 5; 119 IL 3 ; 127 Il. 3 ; 143 Il.
Heimarménè II 214 n. 3 ; d. Fata- 2; 319 n. 7.
lisme, Destin. Hérisson, animal bienfaisant II 75
Héliogabale 183, 185. Il. 11.
Hélios psychopompe II 285 n. 2; cf. Hermès psychopompe uni à Hélios
Soleil. II 285 n. 2 - planète, voir Mer-
Héliosélénite 194. cure - N.
Héliotrope 194 n. 3; II 203 (0 68). Hermès Trismégiste (Thoth) as tro-
Hellanikos, voir N. logue 140; 151 -- rapproché de
Hellespont enchaîné 147 n. 6; II 70 Z. II 35 n. 2 - écrit lleel ài.iUac;
n. 17. 151 ; II 245 n. 4 - sur les douze·
Helpidios, voir N. lieux de la sphère II 231 s. - in-
Hématite, pierre du Bélier cl de Mars vocation de démons II 241°
195 s. - usage magique II 203 ouvrages alchimiques II 309 n. 3;
(0 69). :144; 348 n. 1 ; 351 n. 1 ; 352
268 INDEX GÉNÉRAL

son Kle,~lov II 310 n. 4 - sa Hiérapolis de Syrie, voir Maboug.


doctrine secrète II 341 n. 14 - Hiérocésarée 5, 90.
sur l'ogdoade 173 n. 3 - Cf. Thoth Hincmar II 47 ; 122 n. 5.
-N. Hindous 65 ; II 350 - Cf. Inde.
Hennias, tyran d' Assos 16. Hipparque. Traité apocryphe sur la
Hennippe, son livre • sur les Mages • hiérarchie des esprits II 241 ; 24 8
21 s. ; 86 - son catalogue des œu- n. 1.
vres de Z. 86 s.; 157; 170; II 47 Hippocrate II 344 - (N).
n. 2; 138 s. - sa chronologie de Z. Hippolyte 34 n. 2; 96; 114 Cf.
103 s. ; II 8 n. 3 ; 24 n. 1 ; 73 n. 4 - lnd. des auteurs.
Z. descendu de la sphère supérieu- Hôm, héros perse II 106 n. 4.
re 24 n. 4 - place l'origine de la Homère, voir N.
philosophie chez les barbares 104 ; Hommes créés par Ormuzd II 102.
II 68 n. 1 - sens qu'il donne à Homs! (El-) II 344.
la •magie• II 13 n. 17 - source Hormisdas = Hormizd II 85 n. 8.
de Diogène Laërce II 8 n. 2 ; 69 Hormizd, voir Ahoura-Mazda.
n. 10 - source de Pline II 11 Houtôs (Houtaosa), sœur et femme
n.2 - source d'Arnobe II 15 - H. de Gou~tasp (Vfüâspa) II 97 n. 3 ;
et les auteurs orientaux 212 - N. 104 n. 3.
Hennodamas, voir N. Huit, nombre sacré 173 n. 4.
Hermodore de Syracuse : sur Zoro- Hukairya (mont) II 116 n. 2.
astre 13 s. - étymologie du nom Humide (élément) 93; 243; II 62
de Z. 6 n. 5 - sa chronologie de 1. 6; 328 (A 13) - l'humide des
Z. 103; II 8 n. 3, n. 4; 11 n. 7; 24 bois II 106 n. 2.
n. 1 ; 73 n. 4 - donne O. comme Hutaosa, voir Houtôs.
successeur à Z. 176 n. 2 - sour- Hvarenô 24 ; II 52 n. 5; 92 n. 2;
ce de Diogène Laërce II 8 n. 2 ; 121 n. 2; 124 n. 2.
69 n. 10 - N. Hyacinthe 205.
Hérode II, 118 - (N). Hydaspe, fleuve II 359.
Hérodote sur les Mages 25 ; 74 - Hydromancie des Perses II 204 (0 73)
sur le séjour de Xerxès à Abdère n. 1 ; 287 n. l.
167 n. 1 - sur Déjocès 74 - sa- Hydropiques (guérison des) II 168
crifice d'enfants perses 60 - source n. 4.
de Strabon 57 n. 2 - de Nicolas Hyène; fables sur la h. II 167 (§163);
rle Damas II 82 n. 1 - de Diogène 193, 1. 25; 196 n. 4,n. 6, n. 7.
Laërce II 68 n. 4, n. 5 - H. criti- Hyénite (pierre) 197.
qué 78 n. 2; 168 n. 1 - N. Hygie, déesse d'un décan 178.
Héros immortels se réveilleront à la Hymnes des Ma!(es 90 ss. ; II 142 n.3;
fin du monde II 116 n. 2 - gens 151 n. 4 - Cf. Euchologe, Prière.
frappés de la foudre deviennent des Hypaipa 5, 90 - Cf. Lydie.
h. II 53 n. 7 - Cf. Démons. Hyperboréens 248 (add. 99) - N.
Hésiode II 298 n. 3 - N. Hypsistos, dieu des Juifs 233 n. 6 -
Hestia, déesse d'un décan 177 s. Cf. Jupiter summus.
= la TerrP. II 146 n. 4 - N. Hyrcanienne (plaine) 5.
Heures, déesses d'un décan 178. Hystaspe (Apocalypse d') 54 ; 99 ;
Heyne sur le Démogorgon 228. 217 ss. ; II 361 ss. - condamnée
Hiéracite, pierre magique 197 ; II par Auguste 218 ; II 362 n. 3 -
205 S, - C(. Épervier, christiani&ée 219; 222 - destruc,
lNDEX GÉNÉRAL

tion du monde par le feu 221 ; II Israël, voir Juifs --- l',;.
150 n. 1 ; cf. Monde - citée par
Lydus 33 - Livre de la Sagesse 222 Jamblique (philosophe) 22 n. 4 ; 33
s. ; II 376 - Écrit astrologique n. 6 - N.
223 ; II 376_ - cf. Vistâspa - N. Jamblique (romancier) 148 s.
Jannès et Mambrès Il 14 n. 23 ; 15
Iahvé, voir Jéhovah. n.2.
Iannès, voir Jannès. Jardins d'Adonis II 188 n. 1; cf.
Iao 233 ; 240. Adonis.
Ibn-Amial II 354 n. 1. Jaspe II 204 (0 71); 302.n. 3.
ldâser = Ardasir II 121 n. 4; 122 s. .Jazdpanâh (Mar) I [ 112.
Idoles détruites à la fin du monde li Jean Chrysostome sur les {JiaioOa-
373 n. 7. vaTot 184.
Ignorance ( ayvo,a) d'Ahriman II Jean le Foulon II 247.
73 n. 5. Jéhovah, créateur 228 - nom inef-
lmmaturi 180; cf. ind. grec liweoi. fable 234 s. - Cf. Juifs.
Incantations magiques 145 ss. - Cf. Jérémie, maitre de Z. 4!1 11. 4, n. 5 ;
Magie, Prière. cf. Il 131 n. 4.
Incarnation et Hystaspc 222 ; II Jérusalem, voir N.
:164 n. 2. ,Jésus : naissance de J. 51 ss. ; II 117
Incendies cosmiques II 147 n. 2 ss.; 123; 125 s.; 130 - J. et Mân
Cf. Feu, Monde. 90 n. 1 ; 222 n. 2 ; II 95 ss. - Cf.
Inceste chez les Mages 78 ss. Cf. Christ.
Mariage. Jésus Sabran, martyr Il 112.
Inconnaissable (Dieu) 228 s. ; II 274 Jontôn, fils de Noé, astrologue 43 n.
n. 7. 7 ; II 122 n. 1.
Incubes et succubes (démons) II 241. Josué = Isô'dâd II 133 n. 3.
Inde visitée par Z. 27 ; II 33 n. 3 ; Joubarbe dans la magie II 303 n. 1.
96 n. 2 ; 156 n. 3 - visitée par Jours propices ou néfastes 132 n. 5;
O. II 270 n. 3 - par S• Thomas li 223 n. 1 - dieux des trente
47 - inscription indienne II 350 - jours du mois, cf. Mois - j. de la
Cf. Brahmanes, Hindous - N. semaine; cf. Semaine - jour rac-
Ineffable (Dieu) 228 s. ; 234. courci à la fin du monde II 369
Inférieur et supérieur Il 327 n. 3. n. 4.
Inhumation prohibée II 83 n. 2 ; cf. Juifs et Zoroastre 41 ss. -- et Mages
Corps, Sépulture, Terre - i. des 236 s. - grec, langue liturgique
gens foudroyés II 53 n. 7. des J. 91 - chiliastes j. II 116 11.
Jnnupti 180 ; cf. ind. grec dyaµoi. 3 ; 237 ; cf. Chiliastes - apocryphes
Întermariage, voir Mariage. j. attribués aux Étrusques 234 ss.
Johannes pour Iannes Il 15 n. 2. - J. et apocalypse d'Hystaspe 217
Ion de Chios II 38 n. 4. n. 2 - magie juive 172 n. 3; II
lotape Il 14 n. 24. 14 n. 23 - J. adorent le Ciel 241
Iran, voir Perse. - J. chez Hécatée 240 s. -- pa-
Irénée sur les Valentiniens 228 n. 4. radis juif dans le troisième ciel
lsaîe 233 s. 230 n. 5 - Cf. Haggada - N.
Ishtar aux enfers II 340 n. 13. Juillet; le 19°-20• j., voir Sirius (le-
Isis déesse d'un décan 178 - arétalo- ver de).
gie d'I. II 244 n. 3. Julien l'Apostat 22 n. 4.
270 iNDEX GÉNÉRAL

Julien le théurge II 16 n. 6 - Cf. KGni II 106 n. 6.


Oracles chaldalques.
Junon, sœur et femme de Jupiter 95 ; Labéon 19.
cf. Héra. Lacédémoniens, voir N.
Jupiter = Ahoura Mazda II 142 ss. ; Lactance et l'apocalypse d'Hystaspe,
370 - J. planète II 242; cf. Pla- 216 SS; II 368 SS.
nètes - J. summus exsuperantissi- Lactantius Placidus Il 157 n. 2; 271
mus 232 n. 3; II 274 n. 7 - cr. 11. 1 - passage commenté 225 ss.
Zeus. Laine, son emploi dans la magie II
Jusquiame II 165. 302 n. 6.
Justes créés par Ormuzd II 92 n. 6 ; Laitue sauvage 121; Il 164; 192 n. 1.
100 n. 2 - justes épargnés par le Langes de Jésus II 118 n. 1 ; 133
fleuve de feu II 143 n. 5 - Cf. n. 4.
Feu. Langues : sept 1. de Zoroastre 40 ;
Justice prisée par le mazdéisme 74 s. ; Il 102 n. 1 ; 104 n. 5 ; 113 n. 7 . .
II 22 n. 4 - cr. index grec s. v. douze I. Il 348 n. 3 ; cf. Écriture -·-
dixaioavv'l les ressuscités ont une seule lan-
Justin (historien), cf. Trogue Pompée. gue II 69 n. 14; 77 n. 21 - Cf.
Justin le Martyr cite Hystaspe, 218; Araméen, Grec.
II 361. Lapidaire de Zoroastre 128 ss. ; 249
(add. 130) - aucun 1. d'Ostanès 191
Kâdhudiih II 234 ss. - 1. du Pseudo-Démocrite 199 ; II
Kaikâûs monte au ciel II 106 n. 5. 324 n. 1 - 1. attribué à Pébé-
Kaikhusrau II 98 n. 1 ; cr. 106 n. 4. chios 196 n. 4 - Cf. Aétius, Da-
Kairos, dieu d'un décan 177 s. migéron, Évax, Méliténiote, Orphée,
Kangdêz II 116 n. 2. Psellus.
Karkhâ d' Ladhiin II 112. Latone, déesse d'un décan 178.
Kâsawa (lac) II 119 n. 7. Laurier chasse les démons Il 190
Katrarios, De aslro/ogia 251. n. 1, n. 2.
Kéraunios, voir Céraunius. Lécanomancie II 248 n. 3 ; 287 n. 1 ;
Keresâspa II 106 n. 1 ; 376. 308 (28) n. 1 - Cf. Catoptroman-
Khêtûk-das; voir Mariages entre cie, Divination.
proches. Lèpre II 106 n. 7.
Khôtan II 117 n. 4. Lesbos, voir N.
Khoudos, voir Houtôs. Lettres : présages sur la remise des 1.
Kidénas, voir N. Il 208 SS.
Kikoaouz, voir Kaïkâûs. Leucippe : cosmologie, cf. Atomistes
Kgvars (sept) II 104 n. 5; 108 n. 7. - Lettre alchimique de Démocrite
Komarios alchimiste II 310 (A 2). à L. 201 ; 210 s. ; II 314 n. 1 ;
Korè, déesse d'un décan 178. 339 n. 8.
Koum II 106 n. 4. Lézard, créature d'Ahriman II 102
Kratès, voir Cratès. n. 4.
Kronios, platonicien 179 ; Il 16 n. Liban Il 334 - N.
1 ; 161 n. 5. Licorne 152 n. 1.
Kronos (Xe6voç) = Nemrod II 56 Lieux : douze 1. de la sphère II 231 s.
n. 2 ; 61 n. 2 - maitre du Tarta- Limaille dans la magie Il 303 n. 1 ;
re Il 258 - Cf. Saturne. cf. II 191 n. 1.
l{Qh-i-Khwâgà (lac) Il 119 n. 7. Limon primitif chez Empédocle, Dé-
INDEX GÉNÉRAL 271

mocrite, Zaratas, etc. 243 n. 4 ; 250 284 - sa couleur change à la fin


S.; cf. Il 63, 21 SS. du monde II 369 n. 3 -- Cf. Nuit,
Linos, cf. N. Soleil.
Lion et coq II 196 n. 4 - L. premier Lunus (dieu) 142.
signe de l'année caniculaire II 181 Lycurgue, voir N.
n. 1 ---- domicile du soleil II 168 Lydie: Mages en L. 5; 57 ; 99 ;
n. :1 - - lune dans Je L. II 227 n.1- - sacrifice mazdéen en L. 148 --
pierre du L. 195 - Cf. Zodiaque. Cf. Hierocésaréc, Hypaepa, Xan-
Litai, déesses d'un décan 178. thos -- N.
Livres de z. H 138 SS. ; cf. Zoroastre Lydus 33; 83; 138; 156; II 229 11.
-- 1. sacrés des Mages 89 n. 4 ; cf. 1 ss.; 245 n. 5 (texte corrigé) -- -
Avesta, Hymnes - livres d'O. 172 Cf. ind. des auteurs.
ss. ; cf. Ostanès - livres de Mani Lyre heptacorde et planètes 176 s. ;
40 ; 222 n. 2 ; II 95 ss. - livre ca- II 94 n. 2; 273 n. 6; 286 n. 5.
ché dans sept coffres 206 - décou- Lysis, voir N.
verte de livres dans les temples
ou les tombeaux, cf. Temples, Maboug (Z. adoré à) 39; II 94; 103.
Tombeau. Machagisiia Il 33 n. 1 ; 359 n. 1.
Logia de z., voir Zoroastre. Macrobe 182.
Loïmos (la Peste), dieu d'un décan Macrocosme et microcosme 170 n. 1.
178 - Cf. Famine. Mages établis en Asie Mineure 5 s. ;
Loup, animal d' Ahriman, sacrifié 60 ; 35; 90 s. ; cf. Maguséens --· en
0

146 ; II 74 n. 9 - loups dévorent Mésopotamie et à Babylone 34 s. ;


Zoroastre 41 n. 1 ; II 107 n. 2 li 37 n. 1 -- en Phénicie 211 ;
1. dans la magie II 193 1. 13 ss. II 13 n. 21; 41 n.1 - M. de Syrie
Lucien, Ntcyomancie 19, 113. à Athènes 185 - M. passent à Ab-
Lumière d'Ormuzd II 73 n. 5 ; 102 dère 211 n. 2; d. Démocrite - M.
- opposée à !'Obscurité II 102 accompagnent Xerxès 16 ; 147 -
1. 4 ; 280 n. 3 - 1. génératrice li disciples des Chaldéens 33 s. ; 35
128; 130 ; cf. ind. grec '1Jwç - - s. - opposés aux Chaldéens 33 s.
Lumière infinie (garotman) 229 s. - M. et Stoïciens ; cf. Stoîciens -
Lune : heure des levers et des cou- M. et l'apocalypse d'Hystaspe 218
chers li 175 ss. -- jours propices -- les sept M. II 33 n. 8 - succes-
et néfastes II 223 n. 1 - impor- sion de père et fils 93 n. 1 ; 171
tance dans l'astrologie de Z. 139 - - n. 4 ; 176 n. 1 ; II 8 n. 5 ; 119
présages tirés de la 1. dans le zo- n. 3; 143 n. 2; 319 n. 7 -- sa-
diaque II 181 ; 227 n. 1, n. 2 crent les rois de Perse Il 202 (0 65)
1. et ouverture des tonneaux II n. 1 - -- descendraient de Balaam
189 (0 45) - J. et Yendange II 48 - - instruits par Daniel 51 ; II
189 -- 1. et semailles II 227 n. 131 ; cf. Daniel - Mages = sages
1 et 2 - cueillette des plantes au 11 ; 68 Il. 1 ; 93 S. ; 119 Il. 1 ; 144
déclin de la 1. li 302 n. 5 ; cf. II n. 2 - théurges et moralistes 33 s.
189 (0 44) - pendant le croissant - ne sont pas des magiciens 11 ;
de la I. II 303 n. 1 ; cf. Il 190 1. 7 - 61 ss.; 94 n. 1 ; II 13 n. 17; 19
I. vaisseau céleste, astre des voya- n. 4; 22 n. 32; 144 n. 1 - double
geurs II 219 s. - nombre d'années sens du mot µa.yoç 144 s. - Magus
qu'elle octroie II 228 n. 1 - in- = veneficus 115 n. 4 - les Magi
voquée (Mènè) avec le Soleil II de Pline 117 ; 129 n. 2 - prièrç
272 INDEX GÉNÉHAL

silencieuse des M. 90 n. 4 ; II 112 clsmes 145 s. - figures magiques


11. 1 ; 113 n. 5; 119 n. 6; 285 n. 3 li 308 n. 1 - sceaux magiques 233
- n'ont pas de lhTe sacré 89 n. 4 ; n. 2 - emploi des ossements hu-
li 112 n. 2; cf. Avesta - livres mains II 297 n. 1 - du cœur
araméens traduits en grec 91 - d'un /J1a109ava-ro~ II 308 n. 1 ;
leurs hymnes 89 n. 4 ; 90 ss. ; 97 ; cf. Cœur, Enfants, Corps - emploi
II 142 n. 3; 151 n. 4 - Jeurs sa- de la main gauche II 172 s.; 192
crifices 90; li 33 n. 7 ; 101 n. 4 ; (0 49) - emploi de la tique II
372 n. 2 - adorateurs du Feu Il 299 n. 1 - de la hyène Il 196 n. 4,
145 n. 1 ; cf. Pyrèthcs - adorent n. 6 - du bouc II 197 n. 16 -
un dieu éternel li 157 n. 2 ; cf. couleur noire en magie II 299 n. 1 ;
Éternité ; Zervan - cosmologie des Chien - Cf. Aétite, Agate, Ai-
M. 34 s. ; cf. Monde- doctrines sur mant, Cantharides, Corail, Daphnea.
les plantes et les pierres 129 n. 2; l~bène, Exébène, Fer, Fève, Fi-
196 ; II 201 ss. ; cf. Pierres, Plan- guier, Galactite, Grenade, Héliotro-
tes - cures merveilleuses II 16 n. pe, Jaspe, Laitue, Laurier, Li-
8 ; cf. Résurrection - M. et nécro· maille, Loup, Pierres, Pivoine,
mancie 180 ss. ; cf. Nécromancie - Plantes, Plomb, Plumes, Rose, Scil-
divination des M. ; cf. Divination le, Scorpion, Solanum, Taupe, Ti-
- M. et l'astrologie 131 s. - leurs que, Tortue, Vigne.
divergences d'opinion II 73 n. 1 Magnésie (alchimie) 210; Il 335.
- Cf. Droite, Magie, Maguséens. Magnésie du Méandre 6 n. 2.
Mages de l'Évangile II 117 ss. - • Magodie • d'Aristoxène 244.
baptisés par St-Thomas II 120 n. 3 Maguséens (Magû~ala), étymologie du
- sont des Perses 51 n. 2 - au nom 35 n. 3 ; cf. II 20 n. 2 - éta-
nombre de douze 47; II 119 n. 4; blis en Lydie et en Cappadoce 5 s. ;
132 n. 1 ; 133 n. 3. 57; 68; 91 s.; II 88 n. 3 - en Asie
Magie en Perse 143; 145 - à Baby- Mineure et Mésopotamie II 72 n.
lone 145 s. - m. juive 172 n. 3; 1 ; 88 ; 93 - leur langue 35 ; 91 -
II 13 n. 20; cf. Juifs - m. en donnent des noms sémitiques aux
Arabie en Éthiopie et en Égypte dieux Perses II 85 n. 5 - con-
145 n. 3 - en Phénicie li 13 n. 21; naissent la semaine II 229 n. 1 --
cf. Phénicie - magic et mazdéisme Cf. Mages, Pyrèthes.
143 s. - magie de Z. 145 s. - Mahman ou Mahimad II 127 n. 2;
d'O. 172 s.; 188 s.; II 267 SS.: 129 n. 2.
307 n. 1 ; cf. Ostanès - la vraie Mahmi (démon) II 109 n. 3.
m. est le culte des dieux 11 ; 61 Mahomet et Pléthon 162.
ss.; 94 n. 1; II 13 n. 17 - double Maïa (déesse) 156; Il 245 n. 5; 249
sens du mot ; cf. Mages - unie à n. 1.
la médecine 188 ; II 295 n. 2 - Maidyôi-Mâonha (Mêdyômilh) II 127
œuvre d'Ahriman 233 - comman- n. 2.
de aux démons II 280 n. 2 ; 291 Mains levées vers le ciel II 372 n. 4
n. 2 ; 293 n. 3 ; cf. Démons, Dé- - main gauche dans la magie II
monologie - m. fait échapper au 172 s. ; 192 (0 49) - feuille se
Destin II 244 n. 3 ; cf. Destin contracte à l'approche de la m. 168
- procure l'ascension au ciel II (§ 167).
285 n. 2 - diverses espèces de m. • Maison de la Vie • 206.
JI 286 n. 1 - incantations et exor- l\lala<lic arnarticnt à Ahriman Il 102.
INDEX GÉNÉRAL 273
Malalas 44 ; II 57 ; 262 n. 2 - sa Mars, planète II 226 n. 1 - ses pier-
légende de Persée 249 (add. 154). res (narcissitès, sardoine) 194 -
Malkô? Il 117 n. 3. Cf. Arès.
Mandragore II 165 n. 1. Martyrs perses Il 83 n. 2 ; 86 ; 112.
Manéthon, livres de magie Il 247. Massagètes II 43 - N.
Mani: sa sagesse 93 n. 3; 144 n. 2; Mastoubios, chorévêque ( = Mastotz
-- ses livres 40 ; Il 95 ss. -· on Mesrob) II 87 (D 14)n. l.
Liure des Mystères 222 n. 2 --- Mauve II 16,1.
condamne la magie 144 - con- Maxime de Madaure 233 n. 4.
naît !'Avesta 90 n. 1; II 96 n. 1 Maximin, évêque des Goths II 118.
- - connait Hystaspe'l 222 n. 2 --- Maximos astrologue 136 n. 3; II
sur les planètes et les signes du 227 n. 1.
Zodiaque 249 (add. 132) <'On- Mazdak Il 122 n. 2.
damné par les chrétiens Il 117 ; Mazdéens et astrologie 131 - et ré-
155 s. surrection 141 - placent le so-
Manichéens vénèrent Z.H 156 - leurs leil au-dessus des étoiles 229 s. ; Il
prières zoroastriennes 100 ; II 156 230 n. 2 -- Cf. Mages, Zoroastre.
n. 4 - M. distinguent entre Zara- Médecine unie à la magie 188; Il,
dust et Zaradès 37 n. 7 ; Il !lü 295 n. 2 - Cf. Vene/icus.
n. 2 - Zervan devient le Père de Médiat~ur (µurl-r'T}ç), nom de Mithra
Grandeur 70 ; II 111 n. 1 - sort II 73 n. H.
des âmes II 158 n. 2 - séduction Métlicos, pierre du Taureau 195.
des Archontes Il 105 n. 3 - nom- Médie, patrie de Z. ; cf. Zoroastre -
més chez Agathias II 34 n. 1 --- guerre médique, cf. Xerxès -
fragments manichéens II 95 ss. - Déjocès en M. 74 - N.
anathèmes contre les M. II 155 s. Médiums Il 367 n. 2 - Cf. Spiritis-
Manilius 124. me.
Mansions planétaires li 274 n. 12 Mégabyze 6.
- Cf. Astrologie. Méliténiotès, cf. Théodore.
Mambrès, voir Jannès. Méliton de Sardes II 94.
Màr-Abhâ 95 n. 2; II 97. Memphis (temple de Ptah) 206 ; Il
Marbod d'Angers 129 ; Il 199. 314 n. 2 - écrits cachés à M. 206
Marcellus, médecin II 198. -- Ostanès à M. 203 ; II 311 n. 1 ;
Marcion: sa théologie 231 s. - con- 313 ; 325 n. 2 - prodige dans le
damné Il 117. temple de M. 203 ; li 339 n. 6.
Mariages incestueux entre proches Mèn, dieu mâle de la lune II 87 n. 3.
(Khêtük-das) 8 ; 78 s. ; !l5 ; 251 ; li Mèn (Ména) législateur des Égyp-
69 n. 6; 82 n. 1 ; 94 n. 1 ; 97 à 100; tiens II 259 n. 4.
109 n. 4; 151 n. 4 - donnent la Mènè, voir Lune.
sagesse II 122 n. 3; 125 n. 1 - m. Ménandre II 12 n. 14.
des dieux dans le mazdéisme 73. Mênôké-Khrat, voir Minokhired.
Marie, voir Vierge. Mer enchaînée par les Mages 147 n.
Marie, alchimiste 205 ; li 310 (A 2) ; 6 ; li 70 n. 17 - Cf. Eau, Océan.
311 (A 3); 316 (A 5 b); 324 n. 1 ; Mercure (planète) Il 226 n. 1 -
326 n. 1 ; 328 n. 1; 329 n. 2; 352 a pour pierre l'agathe 194 n. 4.
n. 2 - N. Mercure (métal) chez les alchimistes
Marius Victorinus Il 81 n. 1. 210; JI 334.
Marmarus - voir N. Merv (langue de) II 104,
274 INDEX GÉNÉRAL

• Mésltès • 71 n. 6 ; cf. Mithra. II 77 n. 17 - médiateur .(µiutn1r;)


Mésopotamie: Mages en M.; cf. Ma- II 73 n. 6 - monté sur un quadri-
ges - patrie de Balaam 47. ge Il 142 n. 2 - voleur de bœufs
Mésos, gnostique II 249. II 153 (0 9) n. 1 - règnera 'sur la
Mesraïm, voir N. terre à la fin du monde II 149 n.
St Mesrob, voir Mastoubios. 1 ; 36'1 n. 2 ; 372 n. 3, n. 5; '373 s.
Messianisme 47 s. - MElOear; sur les amulettes 233
Messie descend de Z. 54 ; 155 ; II -N.
128 n. 4; cf. Saoshyant - règne Mystères de Mithra .en ~sic Mineure
du M. II 116 n. 3; cf. Millénium 91 s. ; II 142 n. 2 - et la Ba-
-N. bylonie 36 - pratiqués par l'armée
Métaux et planètes 218; Il 340 n. 13; de !'Euphrate 39 - leurs spelaea
cr. Or - m. et empires Il 367 n. 25; 249 (add. 179); li 333 n. 10;
l - m. des quatre âges 206. cf. Grottes - bas-relief de Dieburg
Métempsychose 26 s.; 28. 92 ; 98; Il 147 n. 4 - Z. fonda-
Méton, joint à Z. II 207. teur des mystères 98 ; cf. Il 28
Métrodore de Chios Il 200 n. 1 ; - pénétrés d'astrologie chaldéenne
230 n. 2. 36 ; 67 ; 133 - livres liturgiques
Milet (inscription de) Il 284 n. 3. Il 153 ss. - prières 91 ; 98; 100
Millénaires : sept m. soumis aux planè- - invoquent Thémis et Ananké
tes 35; 219; 237; II 78 n. 22 - six 177 n. 8 ; II 115 / - sacrifices à
m. durée du monde actuel II 364 n. Ahriman 61 - divinisent le Temps
3 ; 365 ; 366 n. 2 - septième m. du 66 - culte des signes du zodiaque
soleil 219 ; II 374 ; cf. Millénium Il 145 n. 4 - de !'Eau Il 146
- douze m. soumis au zodiaque n. 2; cf. Eau - de la Terre II
132; 237; Il 24 n. 1 ; 78 n. 22 - 146 n. 4; cf. Terre - de !'Air et
neuf m. avant le règne d'Ormizd des Vents Il 160 n. 3 - des qua-
Il 78 n. 22 ; 92 n. 5 - six m. entre tre éléments Il 149 n. 2 - cosmo-
Z. et Platon 7 ; 13 s. ; 103; II 8 n. gonie 94 - eschatologie 218 s. ;
3, n. 4 ; 11 n. 5 ; 24 n. 1 - cinq m. Il 149 n. 1 ; 158 n. 2 - connaissent
entre Z. et la guerre de Troie 14; la semaine Il 229 n. 1 - poignée
Il 8 n. 3 ; 18 n. 2 ; 24 n. 1 ; 73 n. 4. de main rituelle Il 153 n. 2 - titre
Millénaristes, voir Chiliastes. de Père ibid. - de Nymphus li
Millénium de félicité 219; Il 116 n. 3; 154 n. 1 - grade de Lion Il 155
149 n, 1 ; 374 SS. c. - purification par le Feu II
Minokhired 71 ; 131 n. 3 ; 132. Cf. 155 c; cf. Feu - mystère mithria-
230 n. 2. que des alchimistes 151 ; cf. li 315
Minos, voir N. n. 8.
Minueius Félix 180; 186; Il 271 n. 1 ; Moab 47.
289 SS. Moires, déesses d'un décan 178.
Misère et perversion à la fin du monde Mois : trente dieux des jours du mois
Il 371 n. 1. II 101 n. 3; 103 n. 6; 107 n. 1 -
Misralm confondu avec Z. 43 ; li, m. raccourci à la fin du monde Il
52 n. 2 ; 54 n. 8. 369 n. 4 - Cf. Calendrier, Nais-
Mithra identifié avec Apollon et Hé- sance.
lios 249 (add. 149) ; Il 271 (8 a) Moïse, magicien 170 ; II 14 n. 23 ; 15
n. 1 ; 374 - avec Phaéthon II 147 - M. sur le Sinai 241 - identifié
n. 4 - avec Phanès 97; 173 n. 3; avec Musée, maitre d'Orphée 41 ;
îNDEX GÉNÉRAL 275
234 - maitre de Pythagore et de Musée d'Alexandrie 22. Cf. Ale-
Platon 41 - un Platon atticisant xandrie.
232 n. 5 - alchimiste II 324 n. 1 -- Mutisme, voir Silence.
légende de M. et Pharaon 235 n. 2. Myrte 115 n. 2 ; II 168 (§ 165).
-- N. Mystères II 315 n. 8 - m. mithria-
Moïse de I<horcn 42 n. 4; II 104 n.1. l(Uc des akhimi,t,•s 151 ---. Cf. Mi-

Monde gouverné par cieux éons 153 s.; thra, Secret.


cf. Ahriman - m. triple 229 s. -- Mythes étiologiques du Pseudo-Clé-
création du monde (cosmologie) II ment 44 ; II 52 11. 5 ; 53 n. 7 -
65 n. 5 ; 106 n.2; 151 s. ; 328 (A 13) mythes cosmologiques de Dion 91
n. 1 - m. dure six mille ans s. ; II 142 s. - Cf. Hymnes.
219 - douze mille ans 236 s.; cf.
Millénaire - détruit par l'eau et Nabourianos II 21.
par le feu 45 ; Il 148 n. 2 ss. ; cf. Nabuchodonosor (Kabukadnezar) 51 ;
Eau -· dévasté par un incendie, en- II 131 - rève de N. II 367 n. 1.
suite anéanti II 149 n. 1 - con- Naissance à sept mois II 162 n. 1 --
flagration finale 219 ; 221 ; II 296 n. de Z. ; cf. Zoroastre.
n. 6 ; 361 n. 2 ; cf. Feu - rénova- Namu sebesio II 15-t d.
tion du m. 219; II 150 n. 5 - Narcissitès (plante) 194 n. 4.
éternelle jeunesse du m. nouveau Narsaï (Nêryôsang) séduit les femmes
II 152 s. ; 153 n. 1 - m. invi- II 105 n. 2.
sible de Marcion 231. Nature: traités sur la nature 112 -
Mons Viclorialis (Mont du Seigneur) de z. 107 S, - d'O. 188 SS, - la
II 119 n. 7. n. vainc la n. 199 ; 203 ; 204 n. 1 ;
Monstre ailé (figure magique) II 307 244 ss.; II 318 n. 2; 320 n. 11 ;
s. - animal monstrueux II 348 - 321 (A 8) n. 1. - Cf. Physis.
Cf. Dragon. Navigation sous l'influence de la lune
Montagnes : Mages y sacrifient 26 ; II Il 219 SS.
372 n. 2 - m. où se retire Z. 25 ; II Nébo = Orphée à Maboug II 94 n.
143 n. 3 - montagnes égalées à 2.
la plaine II 77 n. 19 ; 369 n. 5 - Nébrod, voir Nemrod.
Cf. Mons Viclorialis. Nécessité, voir Ananké.
Moriénus II 326 n. 1. Néchepso 223; 245; Il 320- n. 11 ;
Mort appartient à Ahriman II 102 - voir Pétosiris. - N.
morts ne peuvent être ni brùlés ni Nécromancie des Mages 19 ; 142 ; 149
enterrés 75 ; 80 ; 99 ; cf. Corps -- n. 3 ; 180 SS. ; 183 S. ; 193 n. 1 ; 225 ;
morts prématurées 180; cf. Biaeo- II 23 (10 c) n. 1 ; 40 (B 30) n. 1 ;
lhanali et ind. grec S, V. aW(!Oi - 204 (0 73) n. 1 ; 247 ss.; 287 n. 1
m. naturelle ou m. violente 182. - Cf. Spiritisme.
Mortier sacré (hâvana) II 74 n. 7. Nectabis (Néctanébo) II 289 n. 5
Mouche créature d' Ahriman II 102 -N.
n. 4 ; 110 n. 3. Nekyia 19; cf. Nécromancie.
M ousa (reine) 80. Némésis, déesse d'un décan 177 s.
Moustique, créature d' Ahriman II 102. Nemrod, roi de Babylone II 121 n. 1 ;
Murmure des Mages, cf. Prière silen- 124 n. 1 - confondu avec Ninus
cieuse. II 54 n. 8 - assimilé à Zoroastre
Muses, voir N. 30; 42 ss.; II 52 n. 2; 54 n. 8;
Musée, assimilé à Moïse 41 ; 234 - N. 55 s. ; 121 n. 1 - et à Orion II
276 tNDEX GÉNÉRAL

44 ; cf. Orlon - fonde le culte du II 78 n. 24 - cr. Abstinence, Pro-


feu 44 n. 2 ; II 121 n.3 - inventeur mage, Végétarisme.
de l'astrologie 43 s. - N (NE- Nuit sans lune dans la magie II 172
fJecM). n. 2 - sacrifices nocturnes 146
Nénéferkaptah 206. n. 8 ; II 74 n. 8 ; 342 n. 1 - cr.
Néoplatoniciens et oracles chaldaî- Ténèbres.
ques 161 ss. - cr. Kronlos, Olym- Numa Inspiré par Dieu II 31 n. 2 -
plodore, Platoniciens, Plotin, Por- livres trouvés dans son tombeau
phyre, Proclus. 205 n. 4 - Cf. Livres - N.
Néopythagoriciens, voir Nicomaque, Numénius, cf. Nouménios.
Nouménios, Pythagoriciens. Nymphes, déesses d'un décan 178
Népoualios 189 n. 1. ; II 295 n. 2 ; 296 personnification de l'Eau divine 11
n. 7 ; 303 n. 1. 146 n. 2.
Neptune, voir Poseldon. Nymphus de Mithra Il 154 c.
Néron et les Mages II 287 n. 2.
Nestor de Laranda 11.195; 196 n. 5. Obscurité (a,eoToç), voir Ténèbres.
Nestorius, voir N. Occultisme des alchimistes Il 315
Nicolas de Damas 8 ; 98 s. ; II 82 n. 8 ; 316 n. 1 ss. - cr. Secret.
n. 1. Océan (culte de l') Il 146 n. 2 -
Nicomaque de Gérasa 32 s. ; II dieu d'un décan 177.
283. Octateuque d'Ostanès 173 s. ; 177 ;
Nicothéos, gnostique Il 245 n. 5 ; 187 ; 246 ; II 157 ; 271 n. 1 - .
249 n. 1. biblique 173 n. 1.
Nigidius Figulus II 361 n. 2. Octatomos, ouvrage de Didyme 174.
Niké, déesse d'un décan 178. Odapsos 223 ; II 376 s.
Nil, symbole alchimique II 331 ; 333 Œil: yeux guéris par les roses II 191
n. 11 - N. - par les grenades Il 192.
Ninive: z. à Ninive II 104 n. 1 ; cf. Œuf cosmique Il 76 n. 17 - o.
Zoroastre - N. percé par une épée II 355 (A 22).
Ninus vainqueur de Z. 8 s. ; 55 ; II Ogdoade sacrée 173 n. 3.
41 ss.; 55 n. 8 - confondu avec Oiseaux prophétiques 250 (add.
Nemrod Il 54 n. 8 - père de 186).
Zamès Il 273 n. 2 - N. Olympe de Lycie Il 336 n. 5.
Nisibis (Inscription de) 184 n. 3. Olympie et Empédocle 239.
Nocturnes (sacrifices), voir Nuit. Olympiodore (platonicien) 182.
Noé, voir N. Olympiodore (alchimiste) 208; Il 314
Noir dans la magie Il 299 n. 1 - n. 3.
Chien noir II 299 n. 1 - cr. Ombre : les bienheureux sans o. 11
Blanc, Rouge. 78 n. 25 - les chevaux de Sraosha
Nom : importance dans la magie II sans o. Il 142 n. 4 - o. ne peut
69 n. 14 - • noms barbares• em- être souillée II 298 n. 2.
ployés 233 n. 3 - noms barbares Omômi 115 ; Il 74 n. 7.
des plantes 190. Oniromancie, voir Songes.
Nouménios et les Mages, 33; 179; Opale, pierre du Soleil 194.
249 (add. 179) ; Il 29 (B 18) n. 2 Ophite, pierre 197.
- et les barbares 232 - sur le Or (âge d'or), millénaire du Soleil
dieu des Juifs 229 n. 5. 219; Il 374 s. ; cf. Millénium -·
Nourriture spirituelle des ressu,cités recette pour polir l'or II 198 s. -
INDEX GÉNÉRAL 277
or chez les alchimistes 209 s. ; II - portrait supposé d'O. 39 ; 98
335 1. 7 - Cf. Alchimie. -N.
Oracles (Âoyia) de Zoroastre Il 141 Œuures d'Ostanès : • Octateuque •
- O. chaldaïques 158 ss. ; 228 173 S. ; 177 : l 87 ; Il 271 n. 1 - 0.
ri. 4; II 16 n. 6; 251 ss. - o. n'a composé aucun lapidaire 191 -
païens et doctrines chrétiennes II livre d'alchimie composé en grec II
363 - recueils chrétiens d'o. 80; 339 n. 8, cf. n. 2 - O. écrit en
234; Il 328 n. t ; cf. Aristokri- perse ou en araméen 189 ss. --
tos. traduit en grec, en égyptien etc. II
Oracle du Polier 220 n. 1 ; II 372 n. 3. 337 s. ; 343 - livres syriaques et
Orfèvres, polisseu{s d'or II 198 s. arabes 212 ; Il 270 n. 1 - • Livre
Orhoisès, Mage Il 273 n. 3. des trente chapitres • Il 347 ss. -
Oriens (démon) II 248. • Douze chapitres sur la pierre phi-
Orient : Grèce et O. 239 - revanche losophale • Il 343 ss. - • La cou-
de l'O. 218 ; II 367 n. 3 - Urieus ronne • II 338 - Lettre de Pitys
roi de l'O. II 248 n. 2. à O. Il 308 fr. 28 - Ostanès
Origène sur les Mages 48 JI. 4. source de Bolos 112 n. 3; 198; cf.
Orion et Zoroastre 44 ; II 58 n. 3 ; Bolos.
59; 60 n. 2. Démonologie d'O. 178 ss. ; 187 ss. ;
Ormuzd, Oromasdès, voir Ahoura- Il 17; 275 ss,; 283 n. 2; cf. An-
Mazda. - N ( 'QeoµaatJTJç). ges, Démons - sa nécromancie
Orphée, assimilé à Nébo II 94 - 184 ss.; cf. Nécromancie - O. et
disciple de Moïse 41 ; 234 - O. et la lyre à sept cordes 176 s. - sur
la magic Il 11 n.15; 17 (B 5)n.1 les plantes 188 ss. ; Il 16 ·n. 8 ;
- herbaire et lapidaire 128; 189 299 ss. - sur les pierres 188 ss. ;
n. 3; 192; li 12 n. 15; 305 n. 1 192; Il 302 ss. - source du la-
-1',;. pidaire d'Évax 249 (add. 130) -
Orphiques 63 n. 2 ; 96 s. - et Mi- O. alchimiste 198 ss. ; II 309 ss,__:_
thra 97. sa formule triple 199 ; 203 ; 204 n.1 ;
Orus, auteur d'un lapidaire II 197. 244 ss.; Il 315 n. 5; 318 n.2; 320
Osiris, dieu d'un décan 177 s. n. 11 s. ; 321 n. 1 - ses procédés
Osron, alchimiste II 336 s. métallurgiques II 314 n.1 -- • Osta-
Ossements humains et magie Il 297 nès le Perse • signifie le feu II 356.
n. 1 -- Cf. Magie. Ostanès, fils supposé du Mage homo-
Ossètes Il 54 n. 7. nyme 172 s.; 203 - N.
Ostanès, forme du nom : Ostanès non Ostanès, Mage compagnon d'Alexan-
Osthanès 168 n.4; II 13 n. 16; cf. dre 172 n. 4; II 14 n. 26.
N -- successeur de Z. 176 - l'ntre Ostracitis, pierre du Capricome 195.
eux trois générations II 8 n. 5 ; 273 • Otnaïê (habitants du Khotan) II
n. 2 - accompagne Xerxès en 117 n. 4.
Grèce 168 - maître de Démocrite Ouleima-i-Islam 237 n. 3.
169 ; Il 311 n. 1 ; 314 n. 1 ; 318 Ouranos 241 n. 4; II 76 n. 17 - Cf.
JI. 2 ; 321 n. 1 - voyage en Égyp- Ciel.
te 202 ; 205 n. 2 -- O. dans Je Ourouk, voir Uruk.
temple de Memphis 212; Il 311 Ourse (Grande) II 366 n. 1.
n. 1 ; cf. Memphis - son ombre Ou~tasp, voir VBtâspa.
évoquée par Démocrite 203 - Ovide connait des légendes babylo-
voyage dans l'Inde II 270 n. 3 niennes 45,
278 INDEX GÉNÉRAL

Oxyarte, roi de Bactriane 9. cion 231 - Pères des Mystères


de Mithra II 153 p. 2.
Paix entre hommes et animaux II 152 Pergame 6 n. 2.
n. 1 ; 375 n. 1. Péripatéticiens II 25 - Cf. Aristote.
Palchos 135 ; II 208 ss. ; 219 ss. ; Perse (rois de) 30, 119 ; cf. Rois -
225 S. ; 231 S. Mages de Perse 117 ; cf. Mages -
Palestine, voir Juifs, Salomon, Sa- patrie de Z., cf. Zoroastre - édu-
marie, Zoroastre. cation des Perses 13 n. 2
Palingénésie 181 ; II 151 n. 2 - cr. mariages incestueux 79 ; cf. Ma-
Métempsychose, Monde. riage -- Perses en Asie Mineure 5 s.,
Palmier, voir Vin. cf. Mages - • Recueil sacré des
Palmomantique 25; Il 27; 122 n. 5 P. • 101 - livre persan d'astrolo-
- Cf. Divination. gie II 242 - livres d'alchimie 205 ;
Pamménès, alchimiste et astrologue II 337 n. 4 ; 339 n. 8 - prophètes
II 312 n. 2 -N. perses instruisent Leucippe 210 -
Pamphilos d'Alexandrie, botaniste procédés alchimiques des P. Il
116 S.; 119; 189; Il 163 S.; 195 314 n. 1 - Perse = feu, II 356 -
n. 1. Cf. Iran, Maguséens, Parthes, Sas-
Panodore II 45 n. 1 ss. - N. sanides - N.
Parchemin 89 n. 2. Persée institue le culte du feu 249
Parisag, voir Frâsiyâk. (add. 154).
Parousie du Christ, 222 ; II 363 n. Perséphone, déesse d'un décan 178.
2; 372 n. 3. Pe~iotan (Pe~otanu), auxiliaire de Sao-
Parsis 80 - Cf. Mazdéens. ~yant II 116 n. 2.
Parthes 79; 148; Il 169 - Cf. Phraa- Peste et famine Il 77 n. 18 ; 369 b -
tacès. Cf. Fléaux.
Parysatis 79. Pétasios (Pétésis) alchimiste, préten-
Pasargardes 30. du roi d'Arménie 208 ss. ; II 33_4.
PâtachMh (= pâdhBâ) Il 108 n. 6. Péthor (ville) 47.
St Paul ravi au troisième ciel 230 n. 6 Pétoslris 134; Il 163 n. 1 ; cf. Néchep-
- Acta Pauli Il 362 (fr. 8). so - P. successeur de Z. II 207
Paullciens 100. n. 1 - P. et la semaine astrologique
Paulus Perusinus 228. Il 229 n. 1 - P. chez les Gnosti-
Pausanias 50 n. 2; 57 n. 6 ; 90 ; 147 s. ques Il 87 n. 4.
Pauvreté créée par Ahriman Il 92 Phaéthon, symbole de l'l,envew11iç
n. 6 ; 102 ; 105 n. 1. 92 ; Il 147 n. 4 - planète = Ju-
Paymon (esprit de l'Occident) Il 248 piter 136 s. - N.
n. 2. Phainôn = Saturne 136 s. ; cf. Satur-
Pazatès (Mage) II 7. ne - N.
Pébéchios 196 n. 4; 212; II 309 Phanès assimilé à Mithra 97 ; 173
n. 1 ; 315 n. 7; 336 ss. ; 339 n. 2 n. 3; Il 76 n. 17.
-N. Phaon II 171. - N.
Pégase II 146 n. 3. Pharaon et Moise 235 n. 2.
Pensée (Bonne ou Sainte) II 24 n. 5. Phénicie: Mages en Ph. 211 ; Il 41
Pérates gnostiques II 86 (D 13) n. 1. n. 1 - cr. Platon.
Père de grandeur manichéen assimilé Phéniciens et magie II 13 n. 21 ; cf.
à Zervan 70; II 111 n. 1 - Père Magie - fausse lnscripti9n phéni-
Inconnaissable ou étranger jle Mar- cienne Il 263 - Phéniciens in-
INDEX GÉNÉRAL 279

struits par les rois d'Égypte 211 ; 3 ; cf. Teinture - p. philosophale


II 13 n. 21 ; 339 n. 8. II 323 n. 3 ; 343 ss. - p. mysté-
Phénomènes célestes à la fin du mon- rieuse des alchimistes II 352.
de II 368 s. ; cf. Monde. Pirfabour II 131.
Phérécyde 63 n. 2; 102 - N. Pitys (Bithys) II 308 n. 1.
Philokômos, voir N. Pivoine II 171 (0 34) n. 1 ; 302 n. 4.
Philon d'Alexandrie 79 n. 5; 108 n. Planètes 71 ; II 145 n.5 - leurs noms
3; 110. 126; 136 ss. ; II 208 - leurs domi-
Philon de Byblos 63; 101 ; 173; 187 ciles 195 n. 4 ; 237 - ordre des
n. 4; 229; 242; 250 S.; Il 157. planètes 110 s. ; 249 (add. 110) ;
Philosophes échappent au Destin II 219; 228 n. 1 ; 229 n. 2 - do-
151 - ph. = docteur ès-sciences mination sur la terre 133 - sur
occultes II 339 n. 3 - Cf. Plato- les jours de la semaine 195 n. 2;
niciens, Pythagoriciens, Stoïciens. II 229 n. 1 ; 363 (fr. 9) ; 366 -
Philosophe anonyme (alchimiste) 205 maléfiques 132; 232 n. 2; 249 (add.
n. 3 ; II 332 n. 1 ; 333 n. 9. 132) - bienfaisantes ou malfaisan-
Philostrate, Vie d'Apollonius 27 n. 5 ; tes Il 219 - nombre d'années
250 (add. 186). qu'elles octroient II 228 n. 1 -
Phobos, dieu d'un décan 178. culte rendu aux pl. 67 ; 72 ; II
Phocylide 238. 285 n. 2 - dieux des pl. II 274
Phoenix Il 13 n. 21. n. 10 - pl. et archanges II 283
Phormion, voir N. n. 2 - pl. et voyelles II 243 n.
Phosphorescence des pierres 205 ; cf. 1 ; 286 n. 5 - et lyre heptacorde
Teinture - des mollusques Il 325 176 s. ; cf. Lyre - pl. et plan tes
n. 3. 194 n. 1 - pl. et pierres 195 s. -
Phosphoros remplace Vénus 136; 139 pl. et millénaires 133 ; 218 ; II 365
- représenté comme un enfant II s. ; cf. Millénaires - pl. chez Osta-
218 n. 1 - au masculin Il 218 n. 2 nès 249 ; II 285 n. 2 ; 286 n. 5 -
-N. Cf. Ascension, Étoiles.
Photius 234 n. 4 ; II 156 n. 5. Plantes sacrées du mazdéisme 114 -
Phraatacès 80. p. zoroastriennes 116; Il 163 ss. -
Phylactères 188; 233; II 302 n. 4, p. d' Ostanès 188 s.; II 299 s. -
n. 6 - Cf. Amulettes, Magie. p. magiques de Pline 117 s. ; II 166
Physis : leeàv rpvao,6v œuvre de la ss. - rites magiques pour la cueil-
Sagesse suprême 246; II 157 (0 11) lette des p. II 172 n. 2; 173 n. 2;
- Cf. Nature. 302 n. 5 -amulette contenant des
Pibéchios, voir Pébéchios. p. II 302 n. 4, n. 6 - Cf. Magie.
Pic de la Mirandole 251 ; II 252. Platon vit 6000 ans après Z. 7 ; 13 s. ;
Pikos, voir N. 103 ; II 8 n. 3 ; 11 n. 5 ; 24 n. 1 -
St Pierre dans les apocryphes clé- prétendu disciple de Moïse 41 -
mentins 153 s. ; l 7!J s. ; Il 52 n. 1 ; un Moïse atticisant 232 n. 5 - P.
57 n. 2. en Égypte II 310 n. 3 - chez les
Pierre de Sicile II 156 n. 5. Mages de Phénicie 211 ; II 41 n. 1
Pierres, plantes, animaux dans la - P. et les Mages 12 ss. ; 33; II
magie 188 ss.; cf. Magie, Ostanès, 13 n. 17 - idée du microcosme
Zoroastre - p. portant des noms 170 n. 1 - P. et dieu inconnais-
d'animaux 197 - p. et astres 194 sable 232 - doctrine du mal 12 -
s. - p. prKieuses teintes 197 n. sur le suicide 182 - les Idées de
280 INDEX GÉNÉRAL

P. et les prototypes spirituels créés sur la teinture des pierres 197 ;


par Ormuzd II 78 n. 2 ; cf. Proto- cf. Teinture - Pline et l'alchimie
types - démonologie 12 ; 59 ; Il 200.
292 n. 6 ; 293 (fr. 15) n. 1 - sur Plomb dans la magie II 303 n. 1 --
les lJ.weo, 185 - mythe d'Er de la p. changé en or 209.
République 12; 110 s.; 113; 185; Plotin et les gnostiques 156 ; Il 249
186 ; Il 158 ss. (fr. 0 12 ss.) ; 161 n. 1. - N.
n. 6 - la cité idéale 241 - Timée Plumes d'oiseaux, emploi magique
185 ; II 147 n. 4 ; 148 n. 1 s. ; 149 143 n. 5; 147 n. 2.
n. 1 ; 153 n. 1 - Phédon II 319 Plutarque dans le De Iside a pour
n. 6 - PhPdre imité chez Dion II source Théopompe 20 --sur le dua-
143 n. 1 - Premier Alcibiade 13 lisme 58 s. -- opposition de Dieu
- Ps.-P. Epinomis 12 s. ; 16; 137 el du Démon 59 ; II 73 n. 3 ; 79
-- Axiochos 19; 113; II 8 n. 5 - (D 6) n. 1 - P. n'a pas connu le
cité par Lactantius Placidus 232 ; zervanisme 65 ss. -- sur les Mages
II 157 n. 2 - dans les Geoponi- dans le De Iside Il 72 n. 1 ~s. --
ca II 195 n. 1 - chez Pléthon II création de vingt-quatre dieux II
254 n. 6; 256 n. 2 - N. 76 n. 16; 101 n. 3 - sacrifice
Platon (scoliaste de) 29 ; 103; Il 24 d'un loup à Ahriman 60; 146; cf.
n. 1 s. ; 27 (B 15). Loup - Contre Colotès 80 s. -
Platoniciens, leur démonologie 179 - Sur le génie de Socrate, mythe de
sur Jéhovah 228 n. 4 - source de Timarque 186 - De facie lunae,
Porphyre 179; Il 275 s. - cr. sur le continent qu'entoure la mc-r
Euandros, Néoplatoniciens. 105 n. 2 -- Quaestiones com>iviales
Pléiades et Hyades commandent à la sur les sympathies el antipathies
Garamanlide 194· n. 2. II 196 n. 2, n. 13 - les Mages
Pléthon et les oracles chaldaîques 158 tuent les souris Il 79 n. 1 -- Vie
ss ; Il 251 ss. - son néopaganis- de Numa : les législateurs inspirés
me 160; 162 - s'inspire de Pro- par la divinité 28 ; cf. 241 ; II 31
clus 160 - en l'exagérant 162. n. 1 ; cf. Rois - livres trouvés
Pline l'Ancien: sur la légende de Z. dans la tombe de Numa 205 n. 4
24; 25; II 12 n. 6 ss.; cf. Zoro- - Plutarque chez Pléthon II 253
astre - cite Z. comme source II n. 2 ss. ; 258 n. 2 - N.
173 (0 38) n.1 - sa citation d'Her- Pluton II 258 ; 272, I. 25.
mlppe 21 ; 85 ss. ; II 24 n. 1 - Pneuma stoicien, 93; Il 151 n. 3,
sur la magie 145 ; 205 ; Il 9 ss. ; n. 5 - p. s'attache à l'âme II 276
cf. Magie - ce que sont ses Magi n. 2 - cf. ind. grecs. v. nvevµa.
117 s.; 120 - sur la nécromancie Points cardinaux : leurs quatre es-
184 ; cf. Nécromancie - sur Osta- prits II 248 n. 1.
nès 169 s.; 171 s. -sur les levers Pompée 218.
et couchers de la lune Il 176 - Pont (rois du) 30.
citation astrologique Attius in Pra- Porc créé par Ormuzd II 109 - p.
xidico 135; Il 227 n. 2 - sur les et éléphant II 193 n. 10.
vertus des plantes 117 ; 190 ; II Porphyre sur les Mages 26 - sur
166 ss. ; cr. Plantes - sur les pier- Pythagore 33 n. 6; 108 ss.; cr.
res magiques 128; 130 ss. ; 191 ; Antonius Diogène - contre les
II 197 SS.; 201 SS. ; cf. Pierres - gnostiques 156 s. - sa démonolo-
sur l'exébène 152 ; cf. Exébène - gie 153 ; 178 s. ; 187 ; II 275 ss,
INDEX GÉNÉRAL 281

- sur les llweoi 185 s. - De source de Pléthon 160; JI 252;


regressu animae II 81 n. 1 - 256 n. 3 - sur l'Arl Sacré, antipa-
lsagoge Il 163 n. 1 - commentaire thies et sympathies 194 n. 1 - N.
sur la République 111 n. 1 - P. et Proconnèse, voir Aristéas.
l'apocalypse de Z. 156 s. - et Nu- Prodicus (gnostique) 85 ; 155 s. ; II,
ménius 249 (add. 179) -- sur Jé- 36 (26 b) n. 1 ; 249 n. 1 ; 250
hovah 228 n. 4. (0 106) n. 1.
Portes (sept) à franchir II 340 n. 13 ; Protagoras d' Abdère instruit par les
348 n. 2 - portes du ciel dans le Mages 167.
Cancer et le Capricorne 82 n. 3. Prototypes spirituels créés par Ahou-
Poseidon = l'Eau II 146 n. 2 - N. ra-Mazda 231 n. 4; II 78 n. 22.
Posidonius sur les Mages 22 - sur Psalmodies des Mages 90 n. 4 -
la nécromancie 184 - rapproché de Cf. Prière.
Dion Chrysostome II 142 n. 1. Psellus : commentaire des oracles
Poumon marin Il 325 n. 3. chaldaîques 158 s. ; II 251 s. ; 256
Pourpre (traité sur la) de Démocrite n. 2 - cérémonies magiques attri-
199 s. - sang d'un coquillage II buées aux Chaldéens II 74 n. 8 ;
336 n. 7 ; cf. 338 I. 3. 172 n. 2 - lapidaire 193 - sur
Pourriture d'où naissent les animaux l'alchimie 212; II 309 n. 3.
114; II 196 n. 11 - Cf. Limon et Psychagogie 19 - Cf. Spiritisme.
ind. grec, s.v. '1fJnelJ&VTJ. Psyché (chute de) 156.
Pourucista, fille et femme de Zoroas- Ptah; procession de P. 206 - à Mem-
tre Il 97 n. 2. phis 206; cf. II 314 n. 2 - cf.
Prairie de l'oubli 181. Memphis.
Praxidiké, déesse d'un décan 178. Ptolémée Soter 176 ; 241.
Praxidikos 135 s. ; Il 225; 227 n.2; Ptolémée Philadelphe 88.
231. Ptolémée, époux de Cléopâtre II
Précession des équinoxes II 241. 310.
Présages tirés des jardins d'Adonis Ptolémée (astronome) : noms des pla-
li 188 n. 1 - cr. Divination. nètes 139 s. - la cause la plus for-
Prêtres inspirés 28 n. 5; 241 ; Il 31 te vainc 245 - N.
n. 1 - cf. Rois. Pureté nécessaire à l'alchimiste et
Prière silencieuse des Mages 47 ; 90 à l'astrologue 209 n. 1.
n. 4; II 112 n. 1 ; 113 n.5; 119 n. Purification par l'eau et par le feu II
f, ; 245 (0 100) ; 285 n. 3 - p. aux 148 n. 3; 155 c - p. d' Empédo-
dieux du zodiaque II 145 n. 4 ; cle 239 - Cf. Eau.
187 n. 4 - p. aux planètes 67 ; Pyrèthes (nveaiOoi) 5 n. 4; 6 n. 2 -
72 ; II 285 n. 2 - p. zoroastriennes Cf. Feu, l\laguséens.
du mankhéisme 100; II 156 n. 4 Pyroeis = Mars 136; 138 n. 1 - N.
- p. magique Il 133 (§ 19) - Cf. Pyromancie 83 n. 2; II 85 n. 11 ; 287
Incantations, Hymnes. - Cf. Feu.
Priscillien II 246 n. 1. Pythagore disciple de Z. à Babylone
Proclus a lu les livres de Z. sur la 33 SS. ; 38 ; 42 ; 103 SS. ; 108 ; 250 ;
nature 109 -- les déclare pleins Il 37 SS.; 64 11. 2 SS.; 283 Il. l - P.
d'astrologie 120 -- son commen disciple de Moïse 41 - P. en Égypte
taire du mythe d'Er 19; 110 ss. - Il 39 (B 28 a) n. 1 - P. fils d'A-
sur les oracles chaldaïques 160 s.- pollon 24 n. 5 - ses emprunts à
paraphrase de Ptolémée 246 - l'Orient II :l8 11. 4 -- P. et la ma-
282 INDEX GÉNÉRAL

gie 39 (B 28 b) - plantes magiques Résurrection des morts 18 s. ; 209 ;


117 - sur les astres 226, 1. 9 ; II II 16 n. 8; 69 n. 14"; 70 n. 2 ; 158
157 n.2 - Trois œuvres de P. II 39 n. 1 ; cf. Ristâchêz - chez Aben-
(B 29) n. 1 - P. et dieu Inconnais- ragel, 141 ; II 238 s. - chez Em-
sable 234 - N. pMocle 239.
Pythagoriciens et Mages 32 ss. - P. Ressuscités tous semblables II 77
et légende de Z. 27 s. ; cf. Pytha- n. 20 - langue unique 69 n. 14;
gore - leurs emprunts à Z. Il, 77 n. 24 - nourriture spirituelle
230 n. 3 - P. et Sapho Il 171 II 78 n. 24 - sans ombre II 78
(0 32) n. 1 - et Empédocle 239 n. 25- Cf. Ombre.
- cosmologie I 1 329 n. 1 - noms Retraite de Zoroastre 25 ; 39 n. 4 ;
des planètes 137 -· sur la lyre hep- II 28 s.; 143 n. 3; 372 n. 2.
tacorde 176 ; II 273 n. 6 - ordre Rève, cf. Songe.
des planètes 248 (add. 110) - sur Révélations interdites chez les alchi-
les morts prématurées 185 ss. - mistes et astrologues II 315 n. 8;
rythme musical 243 - défense d'u- 341 n.14 et A 17; cf. Secret
riner face au soleil II 297 n. 1 - r. faites aux Rois, cf. Rois.
apocryphe source de Clésias 247 Rhéa, voir N.
(add. 8) - N. Rhétorios II 162 n. 1.
Rhodon II 17 n. 3.
Quadriforme (dieu), cf. Tétrade, Zer- Richesse créée par Ormuzd II 92
van. et n. 6; 102 n. 3; 105 n. 1.
Quadrige, symbole des éléments 91 Rire de Z. 24 s. ; Il 26 n. 1.
ss.; II 147 n. 1 - qu. des dieux Ristâchêz Il 108 n. 2 - Cf. Résur-
248 (add. 92); II 142 n. 4. Cf. Char. rection.
Qualités nécessaires à l'alchimiste et Robes blanches des Mages 77 ; Il
· à l'astrologue 209. 69 n. 8 ; 73 n. 5.
Quarantième jour II 26. Rois de Perse sacrés par les Mages, II
Quartiers du monde Il 248 n. 1. 202 (0 65) n. 1 - leur sacrifice à
Pasargades 30 - cités dans les for-
Ragu Il 123 (S 13 b); cf. Regu Il mules magiques d'Asclépiade 119 -
121. boivent l'eau du Choaspe Il 168
Rapaces, créatures d' Ahriman Il 102 n. 2 - leurs ambassadeurs II
n. 4 - Cf. Animaux. 169 (0 28). Cf. Artaxerxès, Cyrus,
Ras-Shamra 101. Darius, Sapor, Xerxès - r. du
Rat d'eau, animal malfaisant II 75 Pont 30 - r. d'Égypte, inven-
n. 11 - Cf. Souris. teurs de l'alchimie 211 ; II 340 n.
Raz! II 344. 8 ; cf. n. 11 - r. reçoivent des
Recogniliones clémentines 85; 153 révélations 28 n. 5 ; 211 ; 217 n.
ss. ; 229 - Cf. Clément. 1 ; Il, 28 n. 3 ; 32 n. 1 ; 42 n. 2 ;
Règles de la femme II 106 n. 7. 364 n. 1 - se font passer pour
Renards et loups II 193, 1. 15. inspirés 241 - rois impies à la fin
Regu, voir Ragu. du monde II 363 n. 1 ; 368 ss. ;
Rénovation du monde II 150 n. 5 371 - Grand }foi apparaftra 53 ;
- Cf. Monde. cf. II 127 n. 4; 128 n. 1; 130
Repos de Dieu Il 78 n. 26. - descendra du soleil II 372 n. 3
République de Platon 83 ; Il 196 n. - dominera la terre II 183 n. 2.
3 i cf. Platon. Romain (empire): destrucUon prédite
INDEX GÉNÉRAL 283

par Hystaspe 218; II 366 - N. Il 325 n. 2 ; 334 n. 12 - Cf. Stèle,


s. v. 'Pwµaiot. Temple.
Romains = Grecs II 137 n. 1. Sandès, dieu de Tarse II 85 n. 5.
Romarin II 166. • Sang de la coquille • = pourpre II
Rose, remède contre l'ophthalmie Il 336 n. 7 - • ;ang pour sang • dans
191 - floraison des r. II 190 (046). les sacrifices Il 342 n. 1 - sacrifice
Rouge dans la magie II 170 (0 29); sanglant et non sanglant II 281 n.
299 (20) n. 1 - Cf. Blanc, Noir. 2.
Rouille ( = nvevµa) II 333 n. 6, n. Santal, orfèvre II 124.
8 - (rubigo) II 353 (20 b). Santé apprtient à Ormuzd II 102.
Roustos identifié avec Z. 152 n. 1. Saoshyant, rénovateur du monde 9 ;
Rythme musicar- des Pythagoriciens 52 ss ; 221 - identifié avec Z. II
243. 128 n. 4; 130 - ses auxiliaires II
116 n. 2 - cr. Sauveur.
Saba, cf. Shéba. Sapho II 171.
Sabéens 72 n. 3 - Cf. Harrân. Sapor, roi de Perse 152 n. 1 ; Il 138.
Sabaoth 228 n. 4 ; 233. Sarapis, voir Sérapis.
Sacrifices humains 60 n. 5 ; cf. Osse- Sardanapale Il 59 n. 3.
ments - s. nocturnes 146 n. 8 ; II Sardes 5.
74 n. 8 ; 342 n. 1 - s. à Ahriman Sardoine, pierre de Mars 194.
60 n. 7 ; II 74 n. 8 ; 146 - s. aux Sâsan, ancêtre des Sassanides Il 121
dieux mauvais (dévas) Il 281 n. 4; 127 n. 2.
n. 2 ; 282 n. 2, n. 3 - cr. Sang, Sassanides 55 ; 132 ; II 83 n. 2 ; 85
Victimes. n. 7 - Cf. Perse, Sapor.
Saecula des Étrusques 237. · Satan = Ahriman II 52 n. 4 ; 87
Saêna, disciple de Z. II 127 n. 2. (D 14) ; 90 s. ; 99; 102; 105 ; 124
Sagastàn, voir Séistan. s.-N.
Sages de la Perse II 350. Saturne, planète Il 126 ; 242 (0 97)
Sagesse de l':Être Suprême (<peoviµwv - nommé Phainôn 136 ss., II 229
<p(!OVtµwTaTOÇ etc.) II 157 - S, (§ 12) - sa prééminence II 377 -
des Mages 93 ss. ; II 68 n. 1 ; 119 âge d'or de Saturne II 375 1. 2 -
n. 1 ; 144 n. 1 - de Z. II 17 n. 2 ; sacrifices nocturnes à Baal-Saturne
18 n. 1 ; 248 (add. 94); cf. ind. II 342 n. 1.
grec ao<pla - • Livre de la Sages- Sauritès, pierre 197.
se • d'Hystaspe 222. Sauterelles écartées 148 n. 8 ; II
Sagittaire (pierre du) 195 - Cf. Zo- 204 n. 1.
diaque. Sauveur né d'une vierge 53; II 119
Sakaimononaïê (boudhistes) II 117 n. 7; 127 n. 5; 130 s. - Cf. Mes-
Il, 4. sie, Saoshyant.
Salamandre II 195 (§ 33). Sceaux des Mages 233.
Salmanas II 325 n. 4. Scille (oignon) II 193 § 16; 195 § 30.
Salomon, livre de la Sagesse 223 Scorpion : laitue guérit les piqures du
écrits apocryphes ·110 ; II 248 n. s. 121; II 192 - autre recette ma-
1 - sceau de S. 233 n. 2. gique Il 196 n. 12 - s. créature
Samarie, patrie de Zoroastre II 103 d'Ahriman II 102 n. 4 - signe
n. 3. du zodiaque II 227 n. 2.
Samos, voir N. Scythianos II 156.
Sanctuaire [adyton] (livre tiré d'un) Scythie, voir N,
284 INDEX GÉNÉRAL

Sécheresse à la fin du monde Il 369 Serpentaire (herba dracontea) li 166.


n. 2 - cr. Fléaux. Seth inventeur de l'astronomie 45 -
0

Secret imposé II 315 n. 8 - Cf. My- identifié avec Z. 46 - écrits attri-


stère, Occultisme, Révélations, Stèle. bués à S. 46 s.; 53; Il 118 s. ; cf.
Seharbokt II 114. Séthicns.
Séisme II 369 n. 1 - cr. Fléaux. Séthiens gnostiques 46; 155; Il 121 ;
Séistan (Sagastân) II 104 n. 2, n. 7 ; 128 n. 4; 250 n. 3.
119 n. 7. Sévère d'Antioche nomme Z. et O.
Sélénite, pierre 194. 188; II 307.
Séleucides : voir Antiochos, Syrie. Shiihnameh II 106 n. 4.
Semailles (époque des) II 227 n. 1, Shamash, voir Sin, Soleil.
n. 2. Shapour, fils d' Arda~ir, et I' Avesta
Semaine planétaire 223 ; Il 229 n. 1 ; II 138 n. 1 - Cf. Sapor.
363 (fr. 9); 366 - dieux de la se- Shâpourakân de Mani II 96.
maine 195 n. 2 - Cf. Hebdomade, Sheba, royaume (Saba?) Il 131.
Jours. Sibylle 99; 222; II 81 ; 361 n. 1 ; 372
Semélé II 53 n. 7. n. 3 - s. juive 238 - N.
Scmerônios (Sumérianos? Sempro- Siècle, voir Saecula.
nlos ?) II 59 n. 3. Sikand-Gàmânîk-Vizar 71.
Sémiramis 8 s. ; 42; li 42, I. 3; 59 ss. ; Silence de Z. 25 ; 27 n. 5 ; I I 27
104 n. 1 ; 273 n. 2 - N. (B 15) n. 1 - des pythagoriciens
Sept, nombre sacré II 366 (12) -· sept et des mystes de Bacchus 27 n. 5.
dieux 187 ; Il 274 n. 10; 284 n. 4 Silpion, culte du feu sur le S. 249
-- s. écritures II 338 n. 9 - s. (add. 154).
langues 40; Il 104 n. 5; 113; 340 Simakos II 85 n. 5.
n. 9 ; 348 n. 3 - s. portes II 340 Simi ou Siméa, déesse d'Hiérapolis
n. 13 ; 348 n. 2 -- s. voyelles II 40 ; II 95 Il. 5.
286 n. 5 - s. coffrets cachent un Simon le Mage 155 - maître de Cer-
livre 206. don 231.
Septénaires Il 22 n. 1. Simples, voir Plantes.
Sépulture (privation de) 180 s. - Sin et Shamash 140 - culte à Carr-
cr. Corps , Inhumation. hae 142 - Cf. Lune, Soleil.
Sérapéum d'Alexandrie 209 ; II 310 Sinai (M:>Ise sur le) 241.
(A 2); 314 n. 1. Sirius = TBtrya II 76 n. 15 -· pré-
Sérapis (prêtre de) 209 ; II 312 sages tirés du lever de S. 123 ss. ;
(A 4 a) - S., dieu d'un décan 131 n. 4; 250; Il 179 ss.; 182 s.;
176; 178 - N. 187 n. 5; 188 n. 1 - Cf. Adonis.
Sergios l'interprète II 34 (B 22) n. 1 ; Sisan le tisserand II 121 - S. =
85 n. 7. Saêna li 127 n. 2.
Serments de ne rien révéler Il 315 Slsân roi = Sâsân II 121 n. 4.
n. 8 - Cf. Secret. Sisimithrès 79.
Serpent créature d' Ahriman II 102 Smerdis (faux) 5 n. 1 ; II 6.
n. 4 - exorcismes contre les s. 149 Socrate (prédiction d'un Mage à)
n. 2 - remède contre les morsu- 185 - S. et un Indien 242 - N.
res de s. II 171 (0 34) ; 192 n. 1. Soixante dieux II 273, I. 5.
- présages tirés des s. 132 n. Solanum (racine de) 189 n. 1 ; II
5 - œufs de s. 334, I. 9 - s. ou- 302 n. 4.
robore Il 338 - Cf. Dragon, Soleil et Lune, mythe de leur naissan·
INDEX GÉNÉRAL 285
l'e II 98 11. 5 ; 10!) 11. 3 --- cle la Stellion, créature d' Ahriman II 102
race du Dieu syprême 232 - S. Il. 4.

placé au-dessus des étoiles 229 s. ; Stéphanos, alchimiste II 310 n. 4;


II 76 n. 14; 229 n. 2 - S. au 326 n. 1; 333 n. 11.
milieu des planètes 110; II 161 n. Stichométrie 86 ..
4 ; 228 n. 1 - quadrige du S. Il Stilbôn = Mercure 136; 138 n. 1 - N.
147 n. 2; -- S. roi à la fin clu mon- Stoïciens et Mages 32 s. ; 92 s. ; 248
de 219 ; II 372 n. 3 ; cf. Millénai- (add. 92) ; II 373 - interprétation
res - or, métal du soleil 219; II physiqüe des dieux II 145 n. 1 ;
335, l. 7 -· pierres du s. 194 n. 3 ; 146 n. 1, n. 4; 147 n. 3 - monis-
195 - vin et rayons du s. II 189 me II 73 n. 2 - quatre éléments
(0 45) -- S. vengeur des crimes 184 91 ; 243; II 147 n. 1 ; cf. Éléments
- S. ne doit pas voir les excré- - cosmogonie 95 s.s. ; cf. Monde --
ments Il 297 (fr. 18) n. 1 - En- ecpyrosis II 147 n. 2, n. 3 - ca-
fers sans s. II 74 n. 10.- Cf. Hélios. taclysme II 148 n. 2 ; cf. Eau - feu
Sommeil des héros immortels II 116 absorbe le monde II 150 n. 1 ;
n. 2. cf. Feu - foudre et feu 151 n. 1 -
Songes prophétiques II 367 n. 1 - création d'un monde nouveau 11
Cf. ind. grec '011ueonoµ11.6,. 150 n. 4 - Cf. Monde, Posidonius.
Sophar (Shapur) le Perse, alchimiste Strabon ne nomme pas Z. 22 - a vu
II 310 (A 2); 329; 332 11. 2, n. 4. les Mages en Cappadoce 57; II 101
Sort, voir Fortune. n. 4 - sur les ChaldPcns 58 -
Sosigène, voir N. utilise Hérodote 57 n. 2 - source
Sotakos Il 201. de Théodore Méliténiote Il 270 n.1.
Sothiaque (année) 123 ; 250 ; Il 323 Strymon apaisé 147 - Cf. Hellespont.
n. 3 - Cf. Sirius. Stymphalitis (herbe) II 164.
Sotion Il 8 n. 2; 68 n. 1 - N. Succubes et incubes II 24 t.
Soudinos, cf. Sudinès. Sudinès (Chaldéen) II 21 - lapidaire
Soufre chez les alchimistes 210 ; II 191 ; 193.
334 s.; 336 n. 6. Suicidés 180 ss.. - s. à la fin du
Sourds guéris 21 O. monde II 369 n. 6.
Souris, animal malfaisant 149 n. 1 ; Il Suidas, donne les titres des œuvres
75 n. 11 ; 79 (D 5) n. 1 - Cf. Rat. de z. 85; 107 ; 134 s. ; II ~~o; cf.
Spefita-Armaïti (Spendarmat), la Ter- index des auteurs - S. sur les
re, épouse d' Ahoura-Mazda 79 ; Étrusques 235.
94 ; Il 105 n. 5 - Cf. Terre. Summus deus 228.
Speiita-Mainyu Il 24 n. 5. Supérieur et inférieur Il 327 n. 3.
Sphragis, voir Sceaux. Superstition à Antioche 184 - Cf.
!ipiritisme 15 n. 2; 19; 141; 247 (add. Folklore, Magie.
19) - enfants servant de médiums Suppliciés 180 ss.
II 367 n. 2 - Cf. Nécromancie. Suse Il 112.
Stace, Thtbaide 225. Sympathies et antipathies 147; 170;
Statues divines et mazdéisme 74 ·· - 243; 245; Il 191 n. 2; 193 ss.; 295
Cf. Anthropomorphisme. n. 2, n. 3; 296 n. 7 -· sympa-
Stèles portant des écrits ésotériques, thie universelle 169 s.; 188 ss.;
19; 45; 206; Il 49; 319 n. 8; 334 204; Il 320 n. 10.
n. 12 ; 338 ; 340 n. 12 - Cf. Se- Syncelle, sa chronique II 45 n.1 ss. -
cret, Temples. extrait du Pseudo-Démocrite 202
286 tNDEX GÊNtRAt

- sur Ostanès 206; II 311 n. 1, Teinture des pierres 197 n. 3; 205;


n. 2 - renferme des extraits d'un Il 324 n. 1 ; 338, 1. 3.
corpus alchimique II 312 n. 1. Telmessos de Carie Il 12 n. 13.
Synésius, alchimiste 202; Il 310 n.1; Tempête apaisée 147 - t. détournée
311 n. 1 ; 312 ss.; 315 n.7; 317 n. par des pierres magiques Il 199
2, n. 3 - identique à l'évêque de Cy- (0 59) ; 202 n. 1 ; 203 (0 66)- Cf.
rène 'l 202 n. 1 ; Il 314 n. 1 - con- Grêle.
nait la lettre à Leucippe 211 n. 5. Temples et statues condamnées par
Synochitis (pierre) 193 n. 1. le mazdéisme 74 - t. détruits à
Syriaques (auteurs) 69 s. ; II 93 ss.- la fin du monde II 373 n. 7 -
Avesta écrit en syriaque II 113 découverte de livres secrets dans
n. 7 - livres s. d'Ostanès 212. les t. II 319 n. 8; 325 n. 2; 334 n.
Syrie conquise par Pompée 218 - 12 - Cf. Stèles.
Z. prétendQment en S. 39 ss. - Temps infini premier principe 62 ss. -
Mage de Syrie à Athènes 185 - T. dans l'Orphisme 63 n. 2 -
écrits astrologiques rédigés en S. uni au ciel 66 n. 2 Cf. Zer-
122; Il 181 n. 1 ; 183 n. 1 - cf. van-Akarana.
Antioche, Antiochus, Émèse, Har- Ténèbres d'Ahriman Il 73 n. 5; 74
rAn, Hiérapolis, Maboug, Phénicie, n. 8 - Cf. Lumière, Nuit, et ind.
Silpion-N. grec c,,coToç.
Terre: culte de la T. divinisée 74 ; II
Table d'Émeraude 205; 212; 319 n. 102; 146 n. 4 ; 172 n. 2; cf. Speiita
8 ; 323 n. 3 ; Il 327 n. 3. Armaiti - t. avale le ciel II t 06 n. 6
Tacilae preces II 286 n. 3 - Cf. Priè- - s'unit à Frâsyâk II 105 n. 5 -
res, et ind. s.v. • precalio •. Cf. Inhumation.
Tagès, cité par Lactantius 232 ; 234 ; Tertullien sur les morts prématurées
238 ; II 157 n. 2. 189 Il 287 ss. - durée normale de
Tahmuraf 105. la vie 183 - démonologie Il 293.
Tamaris (baguettes de) 115. Téthys, déesse d'un décan 178.
Tangri (dieu en turc) II 117 n. 1. Tétrade suprême 69 ; cf. ASoqar ; Zer-
Taouhir, voir Thouir. van.
Taradastla, voir N. Thémis, déesse d'un décan 177 s. -
Tarmoendas Il 12 n. 11; cf. Carmen- Th. et Ananké des mithriastes II
das. 155 ,.
Tarse Il 85 n. 5 - cf. Cilicie. Théodore bar-Kônaï sur Z. Il 103
Tartare 181 ; Il 258 - Cf. Enfers. ss. ; 107 - sur la venue du Messie
Tatien sur la magie 189 ; II 25 215 n. 2; Il 126 ss. - sur la cos-
(12 b) n. 1; 293 SS. - T. et Né- mogonie Il 88 ss. - sur Allogène
poualios 189 n. 1 ; II 295 n. 2; Il 250 n. 2.
296 n. 7. Théodore Méliténiotès 129; 193; II
Taupe dans la magie 186. 21; 198 s.; 270 n. 1.
Taureau sauvage Il 193, l. 10 - t. Théodore de Mopsueste: livre contre
tombe mort en entendant le nom les Mages 55 ; 68 ; Il 87 ss. -
de Dieu 235. source du Gannat Bussamé 114.
Taureau zodiacal Il 227 n. 2 - pierre Théodoret: livrecontre les Mages II 89.
du t. 195. Théodorus Priscianus II 302 n. 6.
Taurus: Mages dans le T. 124 - Théogonie des Mages 94 ; Il 68 n.
i;erpent du T. Il 334 n. 5. 4 ; 89 s. ; cf. 151 n. 4 ss.
1NDEX GÉNÉRAL 287
Theologoumena arilhmeticae 187. Tombeau (livres trouvés dans un)
Théophile d'Édesse II 225 ; 231 s. 205 n. 4 - Cf. Temples.
Théophraste 80 s. ; 94 n. 1 ; 102 ; II Tomyris, voir N.
195 n. 1 - sur les Juifs 241 - Tonnerre et éclairs font tourner le
N. vin II 190 - t. après le lever
Théopompe 20 ; II 68, l. 3 ; 70 n. 2 ; du Chien II 182 ss. - Cf. Foudre.
72 n. 1; 73 n. 4 - N. Topos, premier principe 62 n. 4.
Théosophie d' Aristokritos 222 ; II Toptaiê (Thibétains) II 117 n. 4.
363. Tortue, créature d' Ahriman li 75 n.
Thessalie, voir N. 11; 102 n. 4 - emploi dans la ma-
Théurgie· chaldaïque II 12 n. 12; 74 gie II 203 (0 66).
n. 7 ; 172 n. 2 - Cf. Chaldéens. Tourfan (manichéens de) II 97.
Thibet II 117 n. 4. Traditions orales sur le mazdéisme
Thomas (S 1) baptise les Mages 47 ; 57 ; II 88 n. 2 - dans le mazdéis-
II 120 n. 3. me 89 n. 4.
Thomas Ardzrouni 42 n. 4 ;II 102 n.4. Traductions des livres mazdéens 57
Thomas de Célano 222. - Cf. Avesta, Zoroastre (œuvres).
Thoth, inventeur de l'alchimie 170 - Trajan en Mésopotamie 148.
livre caché 206 - Cf. Hermès Tris- Transmutation des éléments II 320
mégiste. n. 10 ; cf. II 151 n. 2.
Thoutr (? Taouhir, Tôhir), roi de l'In- Trèfle dans les sacrifices 115 n. 2.
de II 270 n. 3. Tremblements de terre li 369 n. 1.
Thrace 5 n. 4; II 13 n. 15 ; 14 n. 25 - Trésors cachés 212 - Cf. Secret.
N. Triple monde, voir Monde.
Thwâsha, l'Espace, premier principe Tripoli II 52 11. 1.
62 n. 4. Trogue Pompée 10 ; 20; 145; II 41.
Tibère : loi contre les astrologues 121 ; Troie (guerre de) 14 ; Il 8 n. 3 ; 18
II 362 n. 3 - Tibère et Évax (B 8); 24 n. 1 ; 73 n. 4 - N.
192. Turba philosophorum 207 ; II 323 n.
Tiers des fidèles survit à la fin du 3; 353 SS.
monde II 370 n. 8. Turcs Il 117 n. 1.
Timarque (apocalypse de) 186- Cf. Tyane, voir Apollonios.
Plutarque. Tyché identifiée avec Zervan 68 ;
Timée, astrologue 136. II 87 ; 89 ; 92 n. 2 - avec le Hva-
Timée, voir Platon. rei.6 II 92 n. 2.
Tique, son emploi dans la magie II Typhon, roi d'Égypte li 288 n. 4
299 n. 1. -herbe de T., et. N.
Tirésias, voir N.
Tiridate d'Arménie Il 298 n. 1. Unions incestueuses, voir Mariage.
Tishtrya = Sirius 124 s.; II 76 n. Uranographie mazdéenne 229 ; II 229
15; cf. Sirius. n. 2 - cf. Ciel.
Tissu enveloppant amulette II 302 Uranus 241 ; cf. Ciel.
n. 6 - t. rouge II 170 (0 29) ; 299 Urieus, esprit de l'Orient II 248 11. 2.
(20) n. 1. Uriner face au soleil II 297 (fr. 18)
Titans II 274 n. 8 - herbe d'un n. 1, n. 3 - sur l'ombre de quel-
Titan II 164 (0 17). qu'un II 298 n. 2 - sur son pied
Titye et le feu divin II 374 n. 2. II 298 n. 4 - urine d'hyène II
Tolmè, déesse d'un décan 178. 167 (§ 163).
288 tNDEX GÉNÉRAL

Uruk (Orchoé) II 270 n. 1. Vierge signe zodiacal des mystères,


U~idao (montagne) II 119 n. 7. II 219 n. 3 - pierre de la V. 195.
Vierge concevra le Sauveur (Saosh-
Vaisseaux, cf. Navigation. hyaiil) 52 s.; II 119 n. 7; 127 s.;
Valentiniens 228 n. 4. 130; 131 S.
Valgius Rufus 119 n. 1. Vierge Marie II 118.
Vaporisation de l'eau (alchimie) 209. Vigne, protection de la v. II 192 (03)
Varron sur la nécromancie 184. - floraison de la v. II 190 (0 46)
VaUasp; voir Hystaspe. - Cf. Grappe.
Vautour: animal à ailes de v. II :-1411. Vin: ouverture des jarrès et décan-
Cf. Aigle, Épervier. tation II 189 - laitue bue dans du
Vayu, l'air Il 73 n. 6 ; 160 n. :-1 - vin II 192 (0 50) -vin de palmier
cr. Air, Vents. 167 S. (§ 164 S.).
Végétarisme 26 n. 5 ; 27 ; 186 ; II 78 Virgile sur les morts prématurées, 180
n. 24 ; 375 n. 2 - Cf. Abstinence. S.; 182 n. 5.
Vegoïa, nymphe étrusque 235. VBtàspa : syr. Gou~tasp II 104 ; 127
Vendange Il 189 (0 44) - Cf. Vin. n. 2; Ou!tap ou VaUasp 222
Vene/icus et Magus 115 n. 4 ; cf. Ma- (corrompu en Gou!nâsâph 139
ges. n. 2); BaUasp 100 (S 4) -- grec
Vents (culte des) II 160 n. 3; cf. Air, 'Yurdan:71ç, cf. N. - disciple et
Vayu - vents cosmiques 123; Il protecteur de Z. 29 s. ; 215 ss. ;
161 n. 3; 187 n. 3. II 211 n. 3; 95 (S 2); 127 n. 2 -
Ventriloquie 149. Z. devine ses pensées II 367 n. 2
Véracité des Mages II 22 n. 4 ; 38 n. 2. frère et mari de Khoudos
- Cf. Vérité. (Hlltôs, Houtaosa) II 97 n. 3 ;
Verethrâghna, Hercule mazdéen II 104 n. 3 - père de Pêshôtanu 116
85 n. 5 - hymne à V. II 142 n. 3. n. 2 - frère de Zairiwairi II 360
Vérité assimilée à Ormuzd II 73 n. 5 n. - porte le titre de roi 29 n. 6 ;
- cl. ind. grec s.v. à.,t~(hia. 215 n. 4; II 28 (8 15) n. 3; 29
Verseau, signe du zodiaque II 227 n. n. 4 ; 95 (S 2) - dit roi des Per-
1 - Cf. Zodiaque. ses, des Mèdes ou des Chaldéens
• Vertus • divines répandues dans la 216 n. 1 ; Il 100 (S 4); 359 (fr. 1);
nature 108 n. 3; 233 - v. néces- 360 (fr. 3 el 5) - est-il le satrape
saires à l'alchimiste et à l'astrolo- père de Darius? 3 n. 1 ; 215 n. 4 ;
gue 209 n. 1. II 34 (8 32); 84 n. 3; 359 n. 2
Vêtements blancs 77; II 69 n. 8; 73 - l'écriture connue de son temps
n. 5 - Cf. Noir. 40 n. 5 - prétendu voyage dans
Vettius Valens sur le nom de Satur- l'Inde Il 359 n. 3 - ses œuvres
ne 138 - sur les naissances à sept grecques, cf. Hystaspe.
mois II 162 n. 1 - sur les levers et Vohu-Mano = ûJvoia Il 75 n. 12;
couchers de la lune II 176 ss. 158 n. 4.
Victimes assommées II 101 n. 4 - Voie lactée, séjour des âmes 82 n. 3.
Cf. Loup, Sacrifices, Sang. Volumen et stichométrie 87 - v.
Victorialis mons II 119 n. 7. tenu par Z. et O. 39 n. 2 ; 98.
Vie appartient à Ormuzd Il 102 Voyelles (sept) et planètes II 243
durée de la vie 183 ; Il 228 n. 1 - (0 99) n. 1 ; 286 n. 5.
vie pour vie dans les sacrifices II
342 n. 1 ; cf. 3!l2, 1. 1 ss. Xanthos le Lydien, auteur des plus
INDEX GÉNÉRAL 289

anciennes notiecs sur Z. 5 s. ·- Zarig (Zarang) II 1(1~ 11. :i., 11. ï.


écrit en grec 168 - 011 lui doit le Zarnaq (langue de) li 104 n. 7.
nom de ZweoaCTT(;!1JÇ 6 -·- sa chro- Zarôqar 69; II 89 ; 100 n. 1 ; 102
nologie de Z. 7 ; II 8 11. ·1 --- sur la n. 8; 104 ; 108 n. 8.
succession des l\lag,•s JI X n. 5 ; Zathraustès, voir Zoroastre.
268 (3 a) n. 1 --- a-t-il parlt' des Zénarios, astrologue II 87 n. 4.
Oracles de Z.? 31 : !)\): Il 82 n. l Zénobios sur l'ogdoade 173 n. 4.
-- X. et Empédodc 238 ss. -- sour- Zénodote fait d'Homère un Chaldéen
ce de Xénophon ? II 22 n. 4. 247 (add. 36).
Xénocralc, (platonid,•11) : sa démono- Zénon (philosophe) .:12 - Cf. Stoï-
logie 12 ; cf. II 1 ï 11. l doetrine ciens.
des Idées 80; II 25 --- emprunts à Zénon (empereur) 363 (fr. 10).
Démocrite 19:'I. Zervan-Akarana r,:1 ss. -- dit Za-
XénoC'rate (médPC'i11) li 29ï (17) rouan, Zourouam, Zourv:în (\8; d.
n. l. N s.v. Zoveovaµ --- tétrade su-
Xé11ophon sur Crésus 11 82 11. l --- prême 69; II 1 ï2 n. 2; cf. Zarôqar
Cyropédie 185; II 22 n. 4. - - mythe de Zerv.în, père d'Or-
Xerxès : inscription cle Pt•rsépolis ti5 muzd et cl' Ahriman 69 s. ; II 87
n. 1 ; cf. 228 n. 2 - - passage du SS.; 98; 100 n. 3; 102 Il, 2 --
Bosphore 238 --· "·'jour en Grèce z. et Ahriman II 52 11. 4 - andro-
167 s. ; 239 -- a!'rompagné par des gyne li 110 n. 7; 111 n.1 -- a une
Mages 16; 1~7 ; !'f. Mages -- sa épouse II 111 n. 4 - - ancêtre des
femme Amastris (Hl -- N. l\lages II 88 n. 2 --- Z. et les élé-
ments II 102 n. 7; 144 n. 4 - cr.
Yahvé, voir Jéhovah. Teritps.
Yahya-ibn-1\fohamed Il 2·12. Zervanisme, chez Eudèmc de Rhodes
Yasht = culte II 86 n. 2. 62 s.-· chez Dion f.hrysostomc 92 ;
Yima assimilé à Deucalion II 148 n. II 144 n. 4 --- son histoire 63 ss. --
2 - légende de Y. II 3i4. influence des Chaldéens 64 -- lié
au fatalisme astrologique 65 ss. ; 71
Zachalias l!l1 ; 1[)3 ; Il 197 (0 54) -- dans les mystères de Mithra 66
- cr. Zalarhthès. - dans l'inscription d' Antioehus
Zacharie le Scholastique 149 n. 5; de Commagène 67 - chez llasile
150; Il 246 S. de Césarée 68 ; II 88 n. 2 - chez
Zairiwairi, frère dt• \ïst;ispa II 360 Théodore de Mopsucste (i8 ; Il 87 s.
(Ir. 5). - chez Eznik, Élsée Vartabed,
Zalachtès = Zachalias? II 302 n. 2. Théodore bar Konaï II 89 ss. -
Zaleukos 31 (B 30). chez Cosmas de Jérusalem 176 ; Il
Zalmoxis, voir N. 274 n. 7 - chez les auteurs syria-
Zâmâsp-Nâmak 220 s. ; II 367 n. 3 ; ques 69 s. ; Il 89 ; 98 ss. ; d.
368 ; 369 n. 1 ss. ; 372 n. 1 ; 375 Zervan -- dans les livres pehlvis
n. 1 - Cf. Djàm>ispa. 70 s.; 132 s. - Z. absl·nl de Plu-
Zamès ( = Dj,îmàspa) serait fils de Ni- tarque 65 s. ; II 72 n. 1 - et de
nus II 273 n. 2 - Cf. Djâmâspa. Diogène LaërC'e 78 - - ne met pas
Zaortès II 16 n. 2. Ormuzd et Ahriman sur le même
Zaradès, Zaratas, Zarathounra, Zar- rang 59 n. 2.
douU, voir Zoroastre. Zeus déification du Feu II 145 n. 1 ;
Zariadrès II 360 (fr, 5) note. 151 n. 4 - mariage de Z. et d'l-Ié·
290 INDEX GÉNÉRAL

ra 92 ss. ; Il 98 n. 5; 151 n. 4 10 n. 9; 18 (B 8); 25 ( 12 B); 104


- Z. = Ahoura Mazda chez Hy- n. 1 - fonde une école en Perse
staspe 219; 221; II 370- Cf. Ju- II 100 - roi de Bactriane 8 ; 23 ;
pifer - N. 55 ; 247 (add. 8) ; II 16 n. 2 ; 31 n.
Zodarios (Zénarios 'l) li 87 n. 4. 1 ; 41 ss. - en Ariane 24 ; II 30
Zodiaque : influence bienfaisante 71 ; n. 2 - Z. est un Hellène Il 24 n.
132 - culte rendu au z. 67; II 145 2 - venu d'au delà de la mer 14;
n. 4 - dieux des signes du zo- 24 ; 104 - époque où il vécut 3 n.
diaq}le II 187 n. 4 - sont des 1 ; cf. VBta~pa - sa date d'après
démons pour Mani 249 (add. 132) Théodore bar-Konaï II 107 n. 3 -
- z. puise les âmes Il 158 n. 2 placé 6.000 ans avant la deuxième
- • membres • du z. 223 n. 2 ; II guerre médique 7 ; II 8 n. 4 - 6.000
377 (19, 1. 7) - plantes du z. 194 ans avant Platon 12; 16 - 5.000
n. 1 - pierres du z. 194 ss. - ans avant la guerre de Troie 14 ;
pays soumis au z. 223 n. 2 ; II 377 cf. Millénaires.
- z. et millénaires du monde 237 Z. fils d'Ahoura-Mazda 24; Il 22
- Cf. Décans, Lune, Bélier, Gé- n. 2 ; - fils de Ninus et Sémiramis
meaux, Taureau etc. II 261(0116) n. 3; cf. 273 n. 2 -
Zoroastre, noms: Zaea6eovl1T1JÇ 175; descendu du ciel 24; II 16 n. 1 -
II 272 n. 1 - Zweo6evl1T1JÇ 175 ; II sa famille 24 ; li !J7 n. 2 - rit à
19 n. 3 - Za6eav11T1Jç 20; 24; 175; sa naissance 24 ; II 26 n. 1 -
Il 31 n. 3 - Zweocil1Te1J,, Zoroas- silence et abstinence 25 ; 27 n. 5 ;
ter 6 et passim - Zweoa11Teiç 247 Il 27 (B 15) -- se nourrit de fro-
(add. 6) - Zweoµ,i.116e1J, 175; II mage, cf. Fromage - sa retraite
18; 140 (0 5) n. 1 - Zorohadis II sur une monta(lne ou dans un dé-
81 n. 1 -- Pehlvi : Zarat1Ut 37; II 6ert 25; 39; Il 28 s .. (B 16-18);
138 - Arménien : ZradaU, Zraddt 143 n. 3; 372 n. 2 - obtient des
37 n. 3 ; II 85 n. 9 ; cf. ZaravyU révélations 28 - rèves prophéti-
43 (B 35 a) - Syriaque : ZaraduH, ques Il 367 n. 1 - ses prophéties
ZarduU, ZaradeH 37 ; II 96 ss. - II 367 n. 2 - annonce la naissance
De là en grec ZaeclTaç 37 n.5, forme de Jésus 51 SS.; Il 117 SS.; 126 SS.
peut-être introduite par Aristoxène - convertit le roi Vistàspà 29 ;
242 - ZaeaTOÇ 37 n. 4 - Zaea- cf. Vistâspa - fondateur des my-
61}Ç 37 n. 6 ; Il 156 n. 2 ; 273 n. 2 stères de Mithra 98 ; cf. II 28 -
- Zaradès distingué à tort de Z. voyage dans l'Inde 27 ; II !J6 n. 2 ;
37 n. 7 ; II 12 n. 9 ; 94 n. 1 ; 96 n. 2 156 n. 3 - héros de la légende de
- N (p. 389). Bouddha 27 -- reçoit le Hvarenô
Étymologie: dérivé de •zarahµHra II 121 n. 2 - - envoyé pour com-
6 - interprété d11Teo6VT1JÇ 6 n. battre Ahriman 153 - vierges fé-
.5; 103; II 24 n. 6; 67 n. 12 - condées par sa semence 52 ; II l l!J
Ccii(11a) éo(11) d11Téeoç 6 n. 5 ; 32 n. 7 - le Sauveur descend de lui
n. 4 ; II 24 n. 6; 67 n. 12 - vivum 54 ; II 128 n. 4; cf. Saoshyant -
sidus ( Cw1Jeàç àt1T1)e ?) II 51, I. consumé par le feu du ciel 154 ; II
11 ; 62 (B 53) - vivens stella II 52 n. 5 - épargné par le feu du
55 n. 3 - • royaume d'or• II 112 ciel 29 s. ; Il 143 n. 5 - Z. et le
(S 9) - • or royal• II 113 n. 4. feu des rois 24!J (adcl. 154) ; cf. Feu
Vie de Zoroastre 23 ss. - sa patrie : - divinisé dans la constellation
Perse ou Médie 23; Il 7, I. 14; d'Orion 4-1 ; li 58 u. 3 - z. est le
INDEX GÉNÉRAL 291

Soleil II 156 --- dévoré par des ham li 48 - Z. et Hénoch II 46


loups 40 s. ; II 107 n. 2 son n. 4 - identifié avec Ézéchiel 42 ;
portrait? 39 ; 98. II 36 n. 3 - avec Nemrod 42 ss. ;
Connaissances attribuées à Z. 107 cf. Nemrod -- avec Seth 45 s. ; cf.
- sa sagesse (ao,pla) II 17 11. 2; 18 Seth - avec Balaam 47 s.; II
(B 8) ; n. 1 ; cf. Sagesse - Z. clair- 130; 131 s.; 133; 135 n. 3 --
voyant (médium) 15 - concupis- avec BaruC"h 49 ; II 129 n. 1 ; 131 ;
cence de Z. II 94 n. 1 ; 100 n. 1 ; 135 - avec Chous ou Misraïm 43 ;
104 n. 1 - Z. transformé en astro- Il 55 n. 1 ; 57 (B 50) - avec
nome et aslrologue 36; 133 ss. ; II Cham 43; II 62.
21 ; 33 n. 4; 42 n. 2; cf. Astrologie Œuvres de z. 31 ; 85 ss. ; II 138
- inventeur de la magie 55; 145 ss. - énumérées par Suidas 107 ;
s. ; II 9 (B 2); 42 n. 2; 52 n. 9 II 140 -- Z. n'a rien écrit 89 n. 4;
- doctrines de Z. 56 ss. - sa II 95 (S 2) n. 1 ; 112 n. 2 -- aurait
conception de l'âme 82 - urano- écrit !'Avesta en sept langues 40;
graphie 229 ; li 229 n. 2 ; cf. Ciel Il 102 n. 1 ; 104 n. 5; 113 n. 7 -
- démonologie Il 17 n. 1 ; cf. Dé- en douze langues 49 n. 4; II 132
mons. n. 5; 135 n. 2 - ses oracles (Ao-
Z. assimilé à Er, fils d'Arménios yiu) 8 ; 31 ; 99 ; 141 (0 7) n. 1
110; 141 ; li 16 n. 4 ; 161 n. 5 - auteur supposé d'hymnes grecs
- Z. n'aurait pas été connu de 91 ss.; II 143 n. 2 - prières zo-
Ctésias 247 (add. 8) - Z. et Py- roastriennes des manichéens 100 s. ;
thagore 103 s. ; 110 ; II 36 ; 40 ; II 156 n. 4 - auteur supposé de
cf. Pythagore - les pythagoriciens la lilurgie mithriaque 198 ; II 153
auteurs de sa légende 27 - Z. ss. - d'un Recueil sacré 101 ; Il
dit Égyptien II 35 (B 24) - as- 157 - légende arménienne II 85
socié à Amous II 34 (B 23) n. 1 - n. 9 - quatre livres sur la nature
prédécesseur de Pétosiris li 207 107 ss.; II 38 n. 3 ; 65 n. 4; II 158
n. 1 - Z. et les gnostiques 153 ss. - rédigés en grec 191 - cités
ss. -- Z. et les manichéens 100 - dans les Geoponica 120 ss. ; II 173
nommé dans les écrils manichéens ss. - lapidaire 128 s.; 191; II 197
li 95 ss. - nommé '1>w<1T1J!! II ss. - source du lapidaire d'Évax
95. 249 (add. 130) - sur les plantes
Z. voyage à Babylone 33; 110; II 189 ss. - écrits philosophiques 102
35 (B 25) - devient un Chaldéen ss. ; II 140 n. 1 - livres d'astrolo-
36; 247 (add. 36) - roi des Chal- gie 133 ss. ; II 207 ss. ·- livre per-
déens 42 ; II 45 (B 37) - un Assy- san d'astrologie Il 242 - livres de
rien 36 n. 4 ; 37 n. 7 ; Il 134 (S 20) magic 55; 145 ss; II 242 ss. - au-
n. 2 - captif des Assyriens II 103 cun livre d'alchimie 151 s. - apo-
- gouverne Ninive et l'Assyrie 42; cryphes gnostiques 153 ss. - pré-
li 104 n. 1 - devient un Syrien tendue apocalypse 156; II 249 --
39 s. - divinisé à Maboug II 95 prétendu auteur des Oracles chal-
n. 3 s.; cf. 103 (S 6) -- n'a pas daïques 160 ss. ; li 251 - Z. source
voyagé en Égypte 248 (add. 39) - de Bolos de Mendès Il 195 n. 1 ; cf.
Z. d'origine juive 50 n. 3; II 104 n. Bolos - de Damigéron 128 n. 3
4; 129 n. 3; 131 - adopté par les de Pline 135 s. ; II 173 n. 1
Juifs 41 ss. -- aurait habité Sama- de Dorothée de Sidon II 220
rie Il 103 (S 6) - disciple d' Abra- cité par Abenragel 140 ss. ; Il
292 îNDEX GÉNÉRAL

233 ss.- par Cecco d'Ascoli 150 ; la lettre D • 151 - • Sur l'art sa-
II 240; 247. cré • II 322 n. 1 - sur Pébéchios
Zoroastre de Proconnèse 23 n. 3 ; 196 n. 4 - Z. et la Lettre à Leu-
II 10 n. 18; 24 n. 2. cippe 211 n. 5 ; II 340 n. 8 -
Zoroastre, nom prêté à un Mage du source de Syncelle 206 - sur la
temps de Gélon 83. teinture des pierres II 324 n. 1
ZoroCl3tre, titre d'un ouvrage d'Héra- - ses visions II 351 n. 1.
clide 81 ss. ; II 25 (B 12 a) n. 1. Zostrianos 155 ; II 16 n. 3 ; 250 n. 3.
Zosime l'alchimiste : ses Xf'}µwn,ed Zradast, voir Zoroastre.
ou Xe,ed,eµ,yra 119 n. 2 - • Sur Zurwân, voir Zervan.
TABLE DES MATIÈRES

Préface. v. - Liste des abréviations. xn.

INTRODUCTION

PREMIÈRE PARTIE

ZOROASTRE

Objet de ce livre. 3.

I. - Vie de Zoroastre.

Xanthos le Lydien. 5. - Le nom de Zweoaa"r:f!TJÇ. 6. - Date as-


signée à Zoroastre. 7. - Ctésias. 8. - Bérose. 10. - Dinon. 10. -
Eudoxe de Cnide. 11. - Platon. 12. - Hennodore de Syracuse. 13.
- Héraclide le Pontique. 14. - Aristote. 15. - Disciples d'Aristote.
16. - Eudème de Rhodes. 18. - Cléarque de Soloï. 18. - Théo-
pompe. 20. - Hécatée d'Abdère. 20. - Hennippe. 21. - Posi-
donius. 22.
Patrie de Zoroastre. 24. - Sa naissance. 24. - Sa retraite. 25. -
Désaccord avec les sources mazdéennes. 26. - Influence de la lé-
gende de Bouddha. 27. - Révélations reçues. 28. - Communica-
tion au roi Vistaspa. 29. - Zoroastre et le feu du ciel. 30.
A l'époque hellénistique, livres attribués à Zoroastre. 31. -
Influence du stoïcisme. 32. - Les Pythagoriciens. 32. - Zoroastre
à Babylone. 33. - Mages et Chaldéens. 34. - Zoroastre devient un
Chaldéen. 36. - Zoroastre et Zaradès. 37.
Zoroastre naturalisé Syrien. 39. - Aurait rédigé l'A,ves~ en sept
Jan~i.nis, 40,
294 TABLE DES MATIÈRES

Zoroastre revendiqué par les Juifs. 41. - Identifié avec Ézéchiel.


42. - avec Nemrod. 42. - avec Seth. 45. - avec Balaam. 47. -
avec Baruch. 49.
Zoroastre annonce la naissance du Christ. 50. - Utilisation d'une
apocalypse mazdéenne. 52. - Zoroastre condamné par les écrivains
chrétiens. 55.

II. - Doctrines de Zoroastre.

Source de nos informations. 56. - Diversité d'opinions. 58.


Dualisme. 59. - Culte rendu à Ahriman. 60.
Nature du Dieu suprême. 62. - Zervanisme. 63. - Doctrine
d'origine babylonienne. 64. - Plutarque. 65. - Mystères de
Mithra. 66. - Basile de Césarée et Théodore de Mopsueste. 68. -
Écrivains syriaques. 69. - Écrits mazdéens. 70. - Le zervanisme
est toujours lié à l'astrologie. 72.
Disparate de la tradition grecque. 73. - Le témoignage .de Diogène
Laërce. 74. - Commentaire de son texte. 75.
Mariages consanguins. 78.
Le Zoroastre d'Héraclide Pontique. 80. - Sa doctrine de l'â-
me. 81.

III. - Œuvres de Zoroastre.

Témoignages anciens. 85. - Hermippe. 86. - Ses deux millions


de lignes. 87.
I. LEs LIVRES SACRÉS. 89. - Hymnes en araméen. 90.
l. Premier hymne de Dion. 91. - Second hymne. 92. - Mariage
de Zeus et d'Héra. 92. - Mages et orphisme. 96. - et stoïcisme. 97.
2. Liturgie nùthriaque. 98.
3. Les<< Oracles de Zoroastre ». 98.
4. Les « Prières zoroastriennes» des manichéens. 100.
5. Le << Recueil sacré» de Philon de Byblos. 101.
Il. ÉCRITS PHILOSOPHIQUES. 102. - Division en physique, écono-
mique, politique. 103. - Influence pythagoricienne. 105.

III. LEs QUATRE LIVRES « SuR LA NATURE». 107. - Leur date.


109. - A~tres œuvres analogues. 112. - Description des . Enfers.
113.
La Botanique zoroastrienne, 114. - Pamphilos d'Alexandrie,
TABLE DES MATIÈRES 295

116. - Plantes des Mages chez Plinr. 117. - Bolos de Mendès.


118. - Asclépiade de Bithynie. 119.
Extraits zoroastriens des Geoponica. 120. - Rapports avec An-
tiochus d'Athènes. 121. - Les Dodécaétérides. 122. - Importance
attribuée au lever de la Canicule. 123. - Remaniements de Cas-
sianus Bassus. 126.

IV. LE LAPIDAIRE. 128. - Les pierres des Mages de Pline. 130.

V. LIVRES o'AsTROLOGIE. 131. - Le mazdéisme exempt d'astro-


logie. 132. - Influence chaldéenne sur les Maguséens. 133. - Les
<( Astéroscopiques >>. 134. - Les (( Apotélesmatiques ». 135. - Praxi-
dicus. 135. - Nomenclature <(chaldéenne» des cinqplanètes. 136. -
Méthode archaïque des présages lunaires. 139. - Morceaux conser-
vés par Abenragel. 140. - composés non loin de Harran. 142.

VI. LIVRES DE MAGIE. 143. - Le mazdéisme condamne la Ma-


gie. 144. - Double sens de magia. 145. - Influence des Chaldéens.
146. - Magie pratiquée par les Maguséens. 147. - Témoignage du
romancier Jamblique. 148. - Livres de magie attribués à Zoroas-
tre. 149.

VII. L'ALcHIMIE. - Faibles traces d'une alchimie attribuée à


Zoroastre. 151.

VIII. APOCRYPHES GNOSTIQUES. -1) Les Apocryphes Clémentins


et Zoroastre. 153. - 2) Les Séthiens et Zoroastre. 155. - 3) Apo-
cryphes des disciples de Prodicus. 155.-4) Apocryphe dont Porphy-
re démontra la fausseté. 156.

IX. ÛRACLES ATTRIBUÉS A ZOROASTRE PAR GÉMISTE PLÉTHON. -


:?léthon n'a pas connu les Oracles seulement par Psellus. 158. -
Pléthon les attribue à Zoroastre en se servant de Proclus. 160. -
mais en détournant ses expressions de leur vrai sens. 162.
296 TJ\.BLE PES MATIÈRES

DEUXIÈME PARTIE

OSTANÈS

Ostanès, accompagnant Xerxès, aurait instruit Démocrite à Ab-


dère. 167. - Ostanès, grand propagateur de la magie. 169. - Quelle
est l'origine de l'alchimie? l 70. - La théorie des sympathies et anti-
pathies de Bolos de Mendès. l 71. -:-- S'est-il servi d'Ostanès? - Le
témoignage de Pline sur les deux Ostanès. l 72. - Sa source paraît
être Bolos de Mendè&. 173. - L'Octalcuque d'Ostanès. l 73.
1. THÉOLOGIE, ANGÉLOLOGIE, DÉMONOLOGIE. - a) L'Extrait de
Cosmas de Jérusalem. 175. - Sa doctrine. l 76. - Les dieux des
décans. l 77. - b) Les extraits de Porphyre, Minucius Félix et St
Cyprien. l 78. - Démonologie dualiste de Porphyre dans le De
Abstinenlia. 1 79. - Démonologie de Minucius Félix et St Cyprien.
180.
Il. LA NÉCROMANCIE. - Théorie de Virgile et Tertullien sur les
morts prématurées. 180. - Mort naturelle et mort avant l'âge. 182.
- Cette doctrine répandue par Ostanès? 184. - Les démons et les
"anges selon Ostanès. 187.
III. LES VERTUS DES HERBES ET DES PIERRES. - La Magie et la
médecine. 188. - Les doctrines d'Ostanès sur les animaux, les plan-
tes et les pierres transmises par Bolos de Mendès. 189. - Pline sur
les vertus des plantes. 190. - Les noms transmis par Ostanès sont
barbares. 191. - Pas de lapidaire d'Ostanès. 191. - Le lapidaire
de Damigéron. 191. - Rapports des pierres avec les dieux célestes.
194. - Les opinions attribuées aux Mages collectivement. l 96.
IV. L'ALCHIMIE. - Association de Démocrite et d'Ostanès. 198,
- Les quatre livres de Démocrite : << Choses physiques et mysti-
ques». 199. - Ostanès rencontre Démocrite en Égypte. 202. - Le
prodige de Memphis. 203. - Les proci)dés chimiques d'Ostanès.
205. - Le thème de la découverte de livres cachés. 206. - Le << Dia-
logue des philosophes». 207.
Appendice. - a) La lettre d'Ostanès à Pétasius. 208.
b) La lettre de Démocrite à Leucippe. 210.
c) Textes syriaques et arabes. 212.
'i'ABLE DES MATIÈRES 297

TROISIÈME PARTIE.

HYSTASPE

Le roi Vist:ïspa, disciple de Zoroastre, est-il le pi.\rc de Darius?


215. - Reçoit une révélation. 216.
1. L'APOCALYPSE. - Son auteur. 217. - Sa date. 218. - L'escha-
tologie des Maguséens. 218. - Ses ressemblances avec celle de Lac-
tance. 219. - Le Bahman-Yasht et le 2:ïm:ïsp-Namak. 220. -
L'apocalypse christianisée. 222.
Il. LE LIVRE DE LA SAGESSE. 222.
Ill. ÉCRITS ASTROLOGIQUES. 223.

APPENOICE.

1. Mages Juifs et Êtrusques. - Une scolie de Lactantius Pla-


cidus à la Thébaïde de Stace. 226. - Le Dieu suprême des Mages est
le démiurge. 228. - Ce Dieu est inconnaissable. 229. - Le triple
monde. 229. - Doctrine de Marcion. 231. - La division mazdéenne
des trois cieux est celle de Lactantius. 2:32. - La source philoso-
phique de Lactantius. 232. - Sa condamnation de la magie et sa
conception des << vertus » divines. 23:3. - Un apocryphe a attribué
des doctrines juives aux Étrusques. ~34. - Le passage de Suidas
sur la prétendue cosmologie étrusque·. 235. __: Empruntée à un
apocryphe juü. 237.
2) Xanthos et Empédocle. - Rapports d'Empédocle avec les
Mages. 238. - L'œuvre de Xanthos répudiée après les guerres
médiques. 239.
3) Hécatée sur les Juifs et Démocrite_. - Discussion d'une thèse
de M. W. Jager. 240.
4) Aristoxène et les Mages. 242.
5) La. nature vainc la nature. 244.
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 247.
INDEX GÉNÉil.AL. 253.
LES TEXTES
PREMIÈRE PARTIE.

ZOROASTRE
1. -- TÉMOIGNAGES BIO GRAPHIQUES

B 1a. DIOGÈNE LA2RCE, Prooem., 1-2 (1):


Tà 1:ijç qn).oao<ptaç leyov lviot <paatv ànà {3aef3&.ewv ll.e!ai ·
yt:yevfjaOat yàe naeà µsv Iléeamç MO.J!O?IÇ, nagà {Ji Ba{3vÀwvlotç
f} 'Aaavetoi; Xa).tJa{o,,ç, xal I'vµvoaorptaiàç :r.aeà 'lvtJoïç, naea
u Kt:À1:0ï; xal I'a).0.1:atç 1:0vç xaï.ovµévovç L1evtoaç xal Et:µvo-
5 ()lovç, xafM. <pTJatv 'A (! t a T o TÉ ). 'Y/ ç lv np Ma y t" cp (fr.
35] (2) xal E w T { w ,, ê V T 0 é l " 0 (1 "l 0 T (! { T q> T ij ç L1 L a -
0 0 X fj ç. t/Jo!11txa Té yt:viaOm T!Jxov, xai @eij.xa Z&.µoMtv, xal
,'lt/Jvi· "Aûw 1:a. Alyvnuot µh yàg Nd).ov yt:i•iaOat naïda "H-
1 1

<patarov, ôi• <'i.e;ai. <ptÀoao<pta~-, iJç 1:01,ç ;ieot:anv1:aç tcQÉaç ûvat


10 xat' :reo<pfiraç. 2. 'Anà {Ji r.ov1:ov dç 'AU;avtJeov -ràv Ma,cttJ&va
hwv ûvat /tV(!tO.tJaç daaaeaç xal oxrnxtax{).ia owra,coata U11-
XO'J/Ta T(!la · èv oFç ~.Uov µh• beÎ,Û,pt:tç yevéa8at T(!taxoa{aç
/{Jôop1/'Y.O'J/Ta Tf!SÎÇ, O"eÂ.1JVTJÇ {Ji OXTaX0<1/aç T(!tO.XOVTa ÔVO. 'A:n;o {Ji
z e a
TWV Maywv. coi• èig;at w O (1 Te T/ V TO'J/ JlÉ(!O"TJ'II, • E e µ 0 -
e
15 {J w (l O ç µèi• 0 II). a T (JJ V t " à ç è,, Tep II é l µ a OT/ µ a-
T CO V <PT/O"I,?' elç T~i· Teola; aÂ.watv lrri yeyovévat 7!;f.'11T.a;eiax{-
Â.1a (3) --- S a 11 () à ç M. o .11 v {J oç elç 1:,711 Eég!o,, dui{3aaiv
,bd iofi Zw(!o6.a1:eov i;axu11.{Àui 'l'TJO"t (4) - xal µe1:' mhùv ye-
yoi•Émt no.V.ovç uvaç Mdyovç xa1:à tJiatJoxfJv (6), 'Oa1:&.vaç xal
20 'A<TTQU/l1/111X01..'Ç xal Tw{Jevaç xal Ilal;J.ra; µéxei ·djç TW'J/ Ilee-
awv vn' 'Aï.efai·tJeov :v.arnÀvaewç.

: 1 µvouf.éJmv F ,eal F om. PS 13 ovo SF evan. in P


18 Toi, om. F i~a,eiaxtÀta P é~axoata S x F 20 Tciiv om. PS

B 1h. St11r,As, s.u. (n° 28 éd. Adler):


Mayot . ,-,;aeà Il éeaatç oi rptÂ.oaoq;oL ,ea,' rtJ,6(hot, cLv 1Jexe
.z ()) (! a a Te 1/ ç'
0 xai /lfTÙ TOVTOV ,eaTÙ lnw5ox11v 'Oa1:ava.t ,eai
'Aa,ea/tlj vxoi.

(1) Pour nos extraits de Diogène Laërce, nous avons consulté


= Parisinus 1759, s. XIII-XIV, collationné
Ir s mciEeurs manuscrits : P
8 ZOROASTRE

par nous-mêmes ; - S = ms. du vieux Sérail 48, n° 36 Ouspenskij,


s. x1v-xv, gemellus de P, à consulter surtout lorsque la leçon primitive
de ce codex optimus P a disparu; - F = Laurent. 69, 13, s. xm,
collationné.- Quant à B (N eapolitan. Borbonicus gr. III B 29, s. xn),
il a perdu, avec son premier feuillet, le passage reproduit ci-dessus.
Nous avons une photographie de S ainsi que de B.
(2) Comme W. Jager (Aristote les, p. 136, n. 3) l'a fait observer, dans
nos extraits de Diogène Lai!rce (cf. infra, p. 6!), n. 10), les citations
d'Aristote se répartissent en deux groupes: (1°) au§ 1 et an dl'lmt du
§ 8, elles proviennent de Sotion, qui invoque comme témoins l'auteur
du May,"dç (Ps.-Aristote) ainsi que le disciple de Platon. Hermodore
de Syracuse; (2°) dans la suite du § 8, les citations sont emprun-
tées au Ileel qnil.0<1orplaç d'Aristote (fr. 6 éd. R. Walzer) et à Eudoxe
de Cnide, par l'intermédiaire d'Hermippe. Il faut donc distinguer les
deux sortes de mentions d'Aristote et se rappeler que son prétendu
Mayi"dç n'est pas de lui en réalité. Cf. infra. fr. H 6. p. 17, n. 3.

(3) Ce chiffre - donné par une tradition manuscrite unanime - est


confirmé par Plutarque et par Pline; cf. infra, fr. B 1c et 2 § 3, p. 9.
Il semble donc qu'Hermodore, suivi par Hermippe (infra, p. 12. n. 7).
ait adopté l'intervalle de six millénaires établi d'après Eudoxe de
Cnide (infra, p.11, n. 5) entre la vie de Zoroastre et celle de Platon,
mais qu'il ait rattaché cette chronologie à une ère troyenne courante
de son temps (cf. R. Reitzenstein, Studien zum antiken Synkretismus,
1926, p. 5, n. 2). En effet, la chute de Troie se plaçant au xm-xue
siècle avant J.-C., il ~uffit d'arrondir un peu les chiffres pour que les
5.000 ans d'Hermodore correspondent aux 6000 d'Eudoxe. - Chez
Pléthon, infra, p. 258, fr. 0 110, c'est la date du retour des Héracli-
des qui sert de point de repère.
(4) Le P. Messina (Il Saushyant nella tradizione iranica, Rome,
1932, p. 175 ss.; cf. Der Ursprung der Magier, p. 46, n.1) a cru :'I tort
que les meilleurs manuscrits avaient la leçon Ua,e6,na. Le chiffre
(6000) attribué par P à Xanthos peut chronologiquement se conci-
lier avec la donnée tirée d'Hermodore. Par contre, si l'on s'en tenait
au nombre l~a,e6<1ia des manuscrits SF, il y aurait entre les-deux
données successives (5000 puis 600) une opposition irréductible, et il
serait surprenant que Diogène ne l'eût pas marquée par une parti-
cule plus expressive qu'un simple M.
(5) Pour les Mages, l'expression "arà &a8ox~v doit s'entendre
d'une succession de père en fils, comme, chez Sozomène, Rist. Eccl.,
II, 9, 1 : Kard 8,a8ox~ yivovç aexij9ev; cf. Ammien, xxm, 6, 33 :
« per suam _quisque progeniem » ; Lucien, Necyomant., 6 ; la note 3
au fr. S 12 (p. 119), et M.M.M., t. I, p. 10, n. 3. Nous verrons plus
loin Cosmas (Ostanès, fr. Rb, p. 272, 1 ss.) mettre entre Zoroastre et
Ostanès trois générations. A elle seule, la série d'Hermodore, avec la
grande lacune marquée par les mots "al µer' ath-ov yeyovéva, noil.i!ovç
Tf'.MOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 1-B 2 9

-rwaç Mdyovç, autoriserait Pline (fr. B 2, p. 10, § 4) à parler de t nec


claris nec continuis successionibus •>. - Quoi qu'il en soit, Xanthos,
le contemporain d'Hérodote, ne peut avoir dit que les &a6oxaf des
Mages se continuaient jusqu'au temps d'Alexandre. II faut, dans
l'extrait de Diogène Laiirce, mettre pour ainsi dire entre parenthè-
ses et détacher de la suite du texte la ligne où l'opinion divergente
de Xanthos est mentionnée dans une remarque incidente par le
consciencieux compilateur ; dans le passage parallèle de Suidas (fr. B
lb), l'incidente ne figure pas.

B 1c. PWTARQUE, DP lside el Osiride, c. 46, p. 369 E:

z (1) a a T (! 'Y/ ç O Mayoç, 8v mv-ra,uaxtÂLOlÇ freatv TWV


(! 0
Tewi°x<ÛI' yty01•Éi'<1t neeaf3vugov la-rouovaw (pour le contexte, cf.
in/ra, p. 70 s.)

B 2. PLINE, :Vat. Hist., XXX. DIOGÈNE LAERCE, Prooem., 8 :


* :1 ss. ( éd. Mayhoff, t. IV, p. 'A e t a -r o -r é À 1J ç o' l v
1:20 SS. (1) : <r(fl> n e wT cp IIe e i <p , -
 o a o <p { a ç (fr. 6 Walzer) xai
neea/Jvdeovç elvai (scil. -rovç
Mciyovç) -rwv Alyvndwv · xal
§ 3. Sine dubio illic orta (magi- ovo xa-r' avwvç elvai àexac;,
ce) in Perside a Z o r o a s t r e , àyallàv oa{µova xai xaxàv
11 t inter auctores convenit , 2 ,'. Sed oa{µova · xai -uï, µiv i'Jvoµa el-
unus hic fuerit, an postea et vat Ztvç xai 'fleoµa.ao11ç, n~
alius. non satis constat (3 ). E u - oi "Au517ç xai 'Aeei1iavwç (4) •
d o x u s, qui inter sapientiae sec- q;'Y)ai /Ji wv-ro xai "E (} -
tas clarissimam utilissimamque µ t n n o ç lv -r 0 n e w-r cp
eam intellegi voluit, Zoroastren IIe e i M ci y w v (fr. 7D), xai
hune sex milibus annorum ante E vo
o ~ o ç l v T fi II e t 6- e
Platonis mortem (5) fuisse pro- o <p (fr. 59), xai (9 e 6 n o µ -
didit; sic et Ar i s t o te I es. no ç i v -r 'fi à 6yo n T wv
§ 4-. H r r m i p p u s qui de tota <P t  t n n t " w v (infra p. 72).
ea arte diligentissime scripsit, et viciens crntum milia versuum
a Zoroastre condita, indicibus quoque voluminum eius positis,
explanavit, praeceptorem, a quo institutum diceret, tradidit
10 ZOROASTRE

Agonacen (6), ipsum vero quinque milibus annorwn ante Troia-


num bellum fuisse (7). Miru m hoc in primis durasse memoriam
artemque tam longo aevo. commentariis , intercidentibus (e),
praeterea nec claris nec continuis successionibus custoditam.
§ 5. Quotus enim quisque hominum auditu saltem cognitos ha-
bet qui soli nominantur, Apusorum et Z ara tu m (9) Medos,
Babyloniosque Marmarum et Arabantiphocum (16) aut Assyrium
Tarmoendam (11), quorum nulla extant monumenta. Maxime
tamen mirum est in hello Troiano tantum de arte ea silcntium
fuisse Homero, tantumqu!' operis ex cadcrn in Ulixis errori-
Lus, adeo ut vcl totum opus non aliunde constet [§ li], si quidem
Protea et Sirenum cantus apud eum non aliter intellegi volunt,
Circe (1 2) utique et inferum evocatione hoc solum agi. Nec postea
quisquam dixit quonam modo venisset Telmesum, religiosissimam
urbem (1 3), quando transisset ad Thessalas matres, quarum rngne-
men diu optinuit in nostro orbe. aliena genti Troianis utique tem-
poribus Chironis medicinis contcntac ,·t solo l\larte fulminanti.
§ ï. Miror equidem Achillis populis famarn l'ius i11 lantum aùhai·-
sisse, ut l\1enander quoquc. litterarum sul1tiEtati sine aernul!l gull-
tus, Thessalam cognominarel fabulam (11) compkxam :un k1.gt·;;
feminarum detrahentinm lunam. Orphca putare111 e propinqud
primum pertuli:;se ad Yicina usqm• superstition(•m a nwdi!'ill:t pro--
vcctam (1&), si non expers scdes eius tota Thrace magin·;; fuissl'l.
§ 8 [Ps.DE~1ocnrr., \'orsokr. r,8 ('.""15J n ;10o, 13]. Primus, quod e:-.~;Ll'L,
ut equidem invenio, commentatus est de ca Ostan~s (16 ), XPrxe11
regem Pcrsarum lwllo quod is Graeci:w intnlit. (1 7 ) c<,mitat.us, ar-
vclut semina artis portentosae sparsit ohitt'r inferto quacum<JIH'
cummeaverat mundo. Diligentiores paulo anle hunl' pnnunt Z or o-
a s t r c 11 alium Proconnensium (1A). Quod cerlum est, hic Ptaximr
Ostanes ad rabiem, non nviditatem modo scie11tiac •!ius Graecorum
populos egit. Quarnquam anim:i.dvcrto sumrnam litterarum clari-
tatem gloriamque ex. ea sdentia antiquitus et. paene semper pcti-
tam. § 9. Certe Pythagoras, Emµedocles, Democritus, Plato ad
hanc discendam navigawre, cxiliis verius quam peregrinationibus
susceptis, hanc reversi praedicavere, banc in arcanis habuere.
Democritus Apollobechen Coptiten (19) et Dardanum (20 ) e Phoeni-
ce (21) inlustravit, Yoluminibus Dardani in sepulchrwn (22 ) eius
petitis, suis vero ex disciplina eorum editis, quae recepta ab ullis
hominum atque transisse per memoriam aeque ac nihil in vit::..
mirandum est. § 10. In tantwn fidcs istis fasque omne deest, adeo
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 2 11

ut qui cetera in viro probant, haec opera eius esse infitientur, sed
frustra : hune enirn maxime adfixisse animis earn dulcedinern con-
stat. Plenumque rniraculi et hoc, pariter utrasque artes effloruisse,
medicinarn dico magicenque, eadem aetate illam Hippocrate, banc
Dernocrito inlustrantibus circa Peloponnensiacurn Graeciae bellum,
quod gestum est a trecentesirno urbis nostrae anno. § 11. Est et
alia magices factio a Mose et Janne (23) et Jotape (24) ac ludaeis pen-
dens, sed rnultis milibus annorum post Z o r o a s l r e n . Tanto
recentior est Cypria ( 25). Non levern et Alexandri Magni ternpori-
bus auctoritatern addidit professioni secundus Ostanes, cornitatu
eius exornatus, planeque, quod nemo dubitet, orbem terrarum
peragravit ( 26).

(1) Les notes critiques de C. Mayhoff, /. c., doivent être corrigées


d'après les addenda de son t. V, p. ;,08; d'autre part. elles contien-
nent beaucoup de superfluités, notamment les leçons du Toletanus T,
qui sont sans valeur: cf. W. Kroll, Die Kosmologie des Plinius, Bres-
lau, 1930. p. 82. Nous avons revu nous mêmes les Parisini ôî!:l'i et
li797 (E et d de M'.lyhoff), chaque fois que nous les citons.

(2) Les assertions de Pline sur les Mages pourraient provenir du


lle(}i MaJ'Ot' d'Apion, comme M. Wellmann l'a affinr.~ (chez Dicl5.
Vor.~okr., 5e écl., fasc. !i, p. 217, n'· 68 [5.''i]. R 300, 13 c11 nutP; d. G.
Messina, Der Ursprung der J\fagier, 1930. p. 25 s., et ci-dessous p. 1-1. n.
23), Apion étant lui-même tributaire du Ps.-Démol'riie. Notre fr [3 -1
aidera à voir la part qui. dans cet extrait, rPvien t au ll Ff! i M riywv
d'Hermippe; cf. l'analyse d~! morceau chrz Wellmann, .Abhandl.
Preuss. A.kad., Philos-hist. Kl., 1928, fasc. 7. p. 64 ss.; R. Reitzcn-
stein, l.!. [dans notre n. 3. p. 8(; G. Messina, 1.1., p. 25 et 28 ss. C'est
sans doute de l'érudit Hermippe que proviennent notamment les
données relatives aux différents personnages nommés Zoroastre (d.
la n. :{). Pline, bien entendu, ne connaît ces données que telles qu'el-
les figuraient dans l'exposé tendancieux de l'apologiste de la magie
(Apion?), dont il fait remarquer le~ insuffisances et les lacunes.
(3) Cf. p. 10. au § 8 : , Diligentiores paulo ante hune ponunt Zoroas-
tren alium Proconnensium », et Arnobe, infra. fr. B 4, p. 15.
(4) Le Borbonicus B (cf. p. 8. fin de la n. 1) écrit 'Aeip,dvto;.
(5) Eudoxe ne peut avoir mentionm' dans sa chronologie la mort
de Platon, qui lui survécut. Il est vrai. Gisinger (Die Erdbeschrciburig
des Eudoxos von T(nidos, p. 22 et n. l de la p. 5) suppose qu'Endoxe
est mr,rt arrès Platon; mais W . .Jagcr ( Arislotelcs, p. 1:38. · n. t)
rnuntre bien i'invraisemblancc de celle combinaison.
12 ZOROASTRE

(6) « agonaecen • VG et R (leçon primitive): « aganacen o d avant


un grattage, puis « agonacen •> d 2 : << azonacen >> E. - Tandis que Paul
de Lagarde (Gesammelte Abhandl., 1866, p. 150) voyait dans ago-
nacen une corruption de Auromasden (Ahoura-Mazda ; cf. 'Qgoµa-
a,3-qç, supra, p. 9), G. Messina (/. l., p. 39; cf. C. Andreas, Sitzber.
Heidelberg. Akad., 1917, Abh. 10, p. 44 ; Detlefsen, Berliner Philol.
Wochenschr., 1897, col. 622, et déjà Ph. Keiper, Philo/ .. 1885, p. 369)
adopte la leçon « azonacen •>. qu'il explique par « ii-zanak •>, « der
tüchtig Weise •>, <• der weise Herr •>, Ahoura Mazda; cf. ]'Alcibiade 1,
infra, fr. B 10 a: ZweoaGT/lQ'V Tov '!Jeoµal;ov, ainsi que le fr. B 4, n. 1.

(7) C'est la chronologie d'Hermodore; cf. supra, fr. B 1, p. 8, n. 3.

(8) « Intercidere >> est fréquent chez Pline avec le sens de « deficere •> ;
Mayhoff aurait dû respecter ici le texte de ses meilleurs manuscrits
V et G, que nous suivons ; on pourrait lire avec eux aussi : « durasse
eorum artem eamque tam longo aevo •> etc.
(9) Zaratus = Zaecfra,. Pline semble ignorer que ce nom rlésigne
en réalité Zoroastre. Cf. infra, fr. B 25 ss. et l'introduction, p. 37 ss.
Sur la provenance orientale des autres noms de Mages ('AaTeaµ,pv-
xo,, etc.) cités ici et dans le fr. B 1a et th, p. 7, 20 ss., cf. Messina,
l.l., p. 29, n. 1, etc.

(10) Il n'y a pas lieu de s'écarter pour ces noms d'une tradition ma-
nuscrite unanime : E seul écrit c, arabantipphochum. o
(11) La variante « tarmoandam • de T est sans importance: cf.
W. Kroll, Realencycl., s.v. ; infra, fr. B 3, p. 15, n. 1.

(12) Voir par exemple, sur l'effet magique de l'épée brandie devant
Circé (Odyssée, ,e, 323 ss.), Porphyre, Quaest. Homeric. ad Odyss.,
éd. Schrader, p. 98 ss., ainsi que la théurgie chaldaique d'après Pscl-
lus, Calai. man. alchim., t. VI, index, p. 240, s.v. ~l,;poç, et De operal.
daemonum, P. G., t. 122, 873 A.

(13) Sur l'oniromancie et la tératomancie de Telmessus, cf. Nonnus,


Ad Gregorii Oral. I c. Julian., Migne, P.G., XXXVI, col. 1021 D infra,
n. 25) etc., et voir Realenc., s.v. « Telmessos o, col. 413 ss., et ibid.
<< Telmissos •>, col. 416.

(14) Les manuscrits écrivent« famulam o, mais il faut lire« fabulam >>,
comme le fait Littré ; cf. Ménandre, fr. 229-234, Comic. graec. f ragm.,
t. III. p. 65 ss. éd. Kock.
(15) Ici aussi, nous respectons les leçons des manuscrits, que May-
hoff a fort arbitrairement remaniées. - Sur les herbaires et les lapi-
daires attribués à Orphée, cf. O. Kern, Orphie. /ragm., § 319 ss., et
p. 327, 8 ss. ; p. 267, ainsi que p. 25 (Orpheus magus et medicus), où
notre passage est cité au § 84. Voir l'Jntrod., p. 128. - Chez Diogène
TÉMOIGNAGES CIOGRAI'HIQUES - · FR. B 2 13

Laërce, Prooem., 5, il est aussi question d'Orphée, mais c'est à propos


des origines de la philosophie.'Wellmann (Abhandl. der Preuss. Akad.,
Phil.-Hist. KI., 1928, fasc. 7, p. 64, n. 2) fait remarquer qu'on cite la
Thrace dans l'histoire de l'alchimie aussi (Berthelot, Alchim. Grecs,.
t. II, p. 26, 6).

(16) Cf. Pline, XXVIII, 5-6 (Ostanès, fr. 17, l. 6): « Ostanc ... qui
primus ea condidisti ». Mayhoff reconnaît (t. V, p. 508 de son éd.) qu'il
aurait dû écrire avec ses manuscrits « Ostanès >> et non « Osthanes ».

(17) Cf. Cicéron, De Legibus, II, 26; R. Rcitzenstein, Hellenisl. My-


slerienrelig., 3• éd. p. 171, n. 2. - Le même érudit (Bibliolhek Warbur.Q,
1926, p. 4, n. 2), recherchant jusqu'à quel point cc qui st'l.it proviendrait
encore de la même source - c'est-à-dire d'Herrnippc - se demande si,
pour celui-ci comme pour Platon (Alcibiade I, 121 E), la µayda est tou-
jours la (hwv Oeeanela, ou bien une grossière sorcellerie (yo17ula). Il
est pourtant évident que l'historien Hermippe ne pouvait songer à une
telle distinction. La µayela était, dans sa pensée, la doctrine religieuse
des Mages avec tout ce qu'elle impliquait d'astrologie et de manti-
que chaldéennes. Pline, par contre, ravale la µayela au rang de µa-
yiie17 (<• magice »).

(18) Il s'agirait d' Aristée de Proconnèse suivant Diels, Vorsokral., 68


[55] B 300, 13, p. 217, 1. 5 ; mais cf. Pline, supra § 3 : « An postea
et alius, non satis constat •>.

(19) Cf. ci-dessous, fr. B 3, p. 15, n. 3, et le nom 'AnoUw/317! cité


dans le papyrus magique V de Leyde, XII, 121 (t. II, p. 66, éd. Prci-
sendanz). Sur Apollobex (Pébéch;'ls ?) et Ostanès, voir infra, p. 309,
fr. A 1 et p. 336 s.
(20) Comme l'a supposé Welhrtann (Vorsokr., l. c. supra, n. 18; cf.
Abhandl. Preuss. Akad., Philos.-Hist. Klasse, 1921, fasc. 4, p. 15, n. 8,
et 1928, fasc. 7, p. 12, p. 13, n. 6 et 14, n. 7), d'accord avec Reitzen-
stein (Poimandres, 163, n. 4) ce Dardanus est le magicien rival du roi Sa-
lomon; cf. III Rois, 4, 27 (31) ; Josèphe, Antiq. Jud., VIII, 2, 5 (43).
D'après Fulgence, De allegor. libr. Verg. (Mythogr. latin., p. 141), il
aurait publié un traité magique intitulé .1vvaµeed. - Sur la mention
,d'un .Jaei5dvov !lrpoç dans le papyrc1s magique Paris. 1716, et sur les
• Dardaniae artes • de Columelle, X, 358, cf. A. Dieterich, Kleine
Schriften, 1911, p. 4 s. Dardanus est encore mentionné infra, p. 15, fr.
B 3 s., et Ostanès, fr. 13, p. 288, I. 18, ainsi que dans la Turba philoso-
phorum, p. 4 s. éd. Ruska.
(21) Cette leçon tirée du vieux Parisinus E ( « ephenicae ») pourrait
sembler justifiée par un passage où le Ps.-Démocrite (Berthelot,
Alchim. grecs. t. II, p. 53, 4; cf. l'Introd., p. 210) invoque des révélations
réservées aux Phéniciens pal' les rois d'Égypte. - H. Diels, qui adopte
Ja leçon« et Phoenicem • (des manuscrits VG) a fait observer que la men-
11 ZOROASTRE

tion de Phénix, l'éducateur d'Achille et l'inventeur <les lettres, pour-


rait se comprendre ici.

(22) Lire sepulchro >>? Cf. l'extrait du manuscrit de St Gall 44


<<
(1xe s.) publié par F. Boll, Aus der Offenbarung Johannis, 1913, p.
137 : ,, Incipit Pronostica Dcmocrito sum(m)o philosopho, quod in
tabulas eburneas scripsit et in suo iussit ponere scpulchrum (sic) •>
etc. ; cf. Vorsokrat. 68 [5;i] B 26 b et l'introduction, p. 205, n. 1.

(23) Les deux magiciens qui opposèrent leurs miracles à ceux de Moïse
et d'Aaron (Exode, 7, 8 ss.), sont appelés 'lavvij; "ai 'fo1i/Jeij; (par-
fois <• Mambrcs >>) d'après un apocryphe juif remontant à l'~poqu<'
hellénistique, ensuite chez St Paul (2 Tim., 3, 8), chez Numénius
(Eusèbe, Prép. Evangél., JX, 8 = fr. 18 éd. Lecmans; cf. Origène. C.
Cels., IV, 51) et dans le Talmud (cf. Ganschinietz, Realenc., s. v. ,, Jan-
nes •>; Schürcr, Gesch. Jüd. Volkcs, III, 3° éd., p. 2fl2; Cumont,
Revue hisl. religions, t. 114, 1936, p. 19 ss., etc.) - Constatant qu<'
Pline ravale Moïse en le mettant sur le même plan que Jannes, le P.
Messina (Der Ursprung der Afagicr, p. 25) croit reconnaître dans C<'
trait l'antisémitisme d' Apion. - On trouve Jannès (appelé « Johan-
nes •>) joint à Moïse comme ici - d'après une source commune ---
chez Apulée (in/ ra fr. B 3), cl il y a lieu de rappeler à ce propos l'exis-
tence d'apocryphes alchimiques mis sous le nom de Moïse: voir Berthe-
lot, Alchim. grecs., t. II, pp. 38,300 et 353; E. von Lippmann, Entstc-
hung der Alchemie, p. 68, etc.

(24) <• Wahrscheinlich - écrit Messina, l. l., p. 16 -- ist auch lolapc


ein Aegypter, vgl. <• lotape ac ludaeis >>; sein Name jedoch stellt einc
aramaïsche Bildung von,, Iahwe >>und<• tab •> dar, und bedeutel ,, Jahwe
ist gut •>. Sie entspricht der hebrat schen Form Tobias >>etc.Cf. Realenc.,
s. v., les personnages de ce nom. - Les manuscrits écrivent « lota-
pe •>, mais la confusion de i et de l est fréquente, même dans les ins-
criptions.

(25) Chypre figure également à côté de la Thrace chez Cosmas et


Nonnus (infra, p. 18 s., fr. B 9), et de plus (Alchim. grecs, t. li, p. 26, 6
Berthelot, cf. p. 13, n. 15, fin) dans une liste des pays où l'art sacré
fut pratiqué. M. Wellmann (Abhandl. Preuss. Akad., 1928, fasc. 7,
p. 64, n. 6) relève des noms de Mages originaires de l'île. De fait, on y a
trouvé beaucoup de « tabulae devotionis ». Cf. Audollent, Defixionum
tabellae, 1904, p. 34-68 ; Hondius, Suppl. epigr. Gr., VI, n°• 802-3 ;
Louis Robert, Inscr. coll. Froehrer, p. 106, n° 60.

(26) li n'est question de ce second Ostanès qu'ici et peut-être infra,


fr. A 6; cf. p. 320, n. 9. Chez Diogène Laërce (Prooem ), la 6ia6ox~
des Mages s'arrête à la destruction de l'empire perse par Alexandre;
cf. supra, p. 7, 21 s. et l'Introduction, p. 172.
TÉMOIGNAGES HJOl;HAPJ-11().l,ES - FR. B 2-B 4 15

B 3. APULÉE, Apologia sive de Magia, c. 90 (p. 100, 9 éd. Helrn):

Si quamlibet modicum emolumentum probaveritis, ego ille sirn


Carmendas (1) vel Damigeron vel t his Moses vel Johannes (2) vel
Apollobex (~) vel ipse Dardanus (4 ) vel quicumque alius post
Z o r o a s t r e n et Hostanen inter Magos celebratus est.

(1) Lire « Tarmoendam •> comme supra fr. B 1 ; cf. p. 12, note 11.

(2) Bosscha a conjecturé<• Hisus (.sci/. Jesus) vel Moses•>: quant à


<< Johaimcs », Ganschinietz (Realenc .. s.v. <• !aunes •>, l'Ol. 694, 9 ss.)
mo11trt• qu'il ·n'y a pas lieu d'écrire « Jaunes •>, comme Pline (supra
fr. B 2. p. 11, ~ 11, cf. p. 1-1. n. 23), car la confusion ùes <ieux noms
est ancienne.
(3) << apollo haec •> cod.; la correction s'impose; voir supra. µ. 1:l.
n. 19 ('AnoUoJP7J~ Papyrus V de Leyde etc.). Sur Apollobex - Pébé-
chios (Hiess, Realenc., t. l, col. 2847, 39 ss.), cf. Ostanl's. fr. A 1.
in;ra, p. 309, et p. 3liG ss.
\4) Sur Darclanus. cf. supra. p. 1;1. 11. 20. et infra. Ostani·~. fr. 13,
p. '.!88. 18.

B 4. ARNOBE, Adv. nationes, I, 52 (p. 48 éd. Marchesi):


Age nunc veniat, quaeso, per ignearn zonarn Magus interiore ab
orhe (1) Z or o astres , H c r m i p p o ut assentiarnur auctori ;
Bactrianus et ille conveniat, cuius C t e s i a s res gestas historiarurn
exponit i n p ri m o (fr. 6 éd. Müller) (2), Arrnenius Zostriani (3)
nepos et farniliaris Parnphylus Cyri (4), Apollonius, Darnigero et Dar-
danus, Belus (5), lulianus (6) et Baebulus, et si quis est alius qui
principatum et nomen fertur in talibus habuisse praestigiis : per-
rnittant uni ex populo in officium sermonis dandi ora coarticulare
mutorum, surdorum auriculas returare (7), sine luminibus procreatis
oculorum redintegrare naturas et in frigentia olim membra sensus
anirnasque reducere. Aut si ardua res ista est neque aliis permittere
taliurn possunt operurn potestates, ipsi faciant, et cum suis ritibus
faciant, quidquid malefici grarninis nutricant terrarum sinus, quid-
quid virium continet fremor ille verborum atque adiunctae carmi-
num necessitates (8), non invidemus, adiciant ; non interdicimus,
colligant ; experiri libet et recognoscere an cum suis efficere diis
possint quod ab rusticis Christianis iussionibus factitalwn est nudis.
16 ZOROASTRE

(1) Cf. ibid., 42, p. 37, 11 : « Christus interiorum potentiarum deus».


• Das hat Orelli richtig auf die von uns entfemten Telle des Himmels
gedeutet, die dem Sitze des Gottes na.ber sind (• les moins extérieures
à Dieu») und ebenso wird unsere Stelle zu erklaren sein. • Kroll,
Rhein. Mus., LXXI, p. 350, n. 1. Cf. l'introduction, p. 24, et le fr.
0 85, n. 2, infra, p. 229, où l'on prend aussi pour point de départ la
divinité <JUi siège au haut du ciel ngô Tciiv ànil.avw1•. --- Au début 1\u
passage, la correction quaeso per (pour quae super du manuscrit P) est
due à une brillante conjecture de Saumaise. - Kroll (ibid., p. 35:{)
compte le néopythagoricien Kronios au nombre des phllosophl's
qu'Arnobe a mis à contribution.
(2) Pour mettre d'accord entre elles les diverses allusions des an-
ciens ù ce que prétendûmenl Ctésias aurait dit de Zoroastre, roi tic
Bactriane, on a attaché à la variante Zao(!Tf/Ç des mss. GM de Diodore
(11, 6, 2) une valeur qu'elle n'a point. Voir notre Introduction, p. 9 ss.

(3) Ce Zostrianus esl mentionné par Porphyre, Vie de Plotin, Hi ;


cf. infra, 0 10:-,, p. 250, n. 3.
(4) C'est le Zoroastre - identifié avec l'auteur du mythe d'Er,
'Heù:; Toii 'Aeµevlov, Tô yivoç Ilaµrpvlov - ~uteur d'un traité Ileei
ff!V<H:wç dédié au roi Cyrus, qui semble visé ici. Cf. W. Kroll, ibid., p.
353; infra, fr. B 13, p. 26 ; 0 13, p. 160, n. 2. et l'introduction, p.
109 SS.
(5) Correction de Meursius pour « velus & cod.
(6) Sans doute Julien, le théurge chaldéen ; Amobe a eu certaine-
ment une notion du contenu des A6yia Xa)..Sai',ea ; cf. W. Bousset.
Archiv f. Religionswiss., XVIII, p. 141 ss., et W. Kroll, Rhein. Mus ..
LXXI, p. 355.
(7) Correction de Saumaise ; • recusare * cod.
(8) Les Mages (au nombre desquels Ostanès figure d'ordinaire) re-
couraient donc aux vertus des plantes, ainsi qu'aux noms et aux for-
mules incantatoires, pour opérer des cures merveilleuses et même pour
ressusciter des morts. - Sur les rites visés par Amobe (• fremor
verborum », 11 necessitates ,1, etc.), voir les fragments d'Ostanès relatifs
à la démonologie et à l'angélologie, infra, p. 283 ss. avec les notes ;
Porphyre, De regressu, p. 29• s. éd. Bidez, etc.

B 5. PLUTARQUE, De de/ectu oraculorwn, 10, p. 414 F (t. 111, p.


70 éd. Paton-Siveking) [cité par Eusèbe, Praep. Evangel. V, 4):
Ev pèv ovv .Uyovai ,eal ol .Uyovuç 8r.i Il'Ao.T(J)V -rà -raiç yevvw-
µÉ'llaiç 1wi&1:11uw uno1eelµe11ov a-r:oixeïov èEe11ecb11, 8 'lliiv -0).1J" 1ea,
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B ·1-B Ô 17

cpvaw ,ea).ovaw, :n;o).).wv àm7ÂÂaEe ,eai µeyaÂwv ànoeiwv TOVÇ


cp,).oa6cpovç · ȵoi '5è '5o,eoifot :n;Àeiovaç Àvaa, ,eal µetCovaç à:n;o-
elaç oI TO TWV '5atµovwv yÉvoç Èv µÉa<p Oewv ,eai àvOecfmwv
,eai T(!6nov nvà T~v ,eoivwv{av iJµwv avvayov elç Tav,o xai avv-
an,ov iEeve6vuç, EÏTE Maywv TWV :n;eei z Cù e O a (1 T e 1/ V 0
Myoç OVTOÇ èanv, eiu @eg,eioç à:n;' 'Oecpiwç, eï.' Alyv:n;noç I}
<Pevywç, WÇ u,eµaie6µe0a Taîç Èxa,iewOt TEÀETaîç àvaµeµt-
yµÉva :n;o).).à Ov17,à ,eai névO,µa ,wv ôeyiaCoµévwv ,eal '5ewµÉvwv
'8(!WV O(!WVTEÇ (1).

(1) Pour la rencontre des noms de Zoroastre, d'Orphée et de la Thrace


à propos des rites d'un culte démoniaque, cf. l'histoire de la magie résu-
mée chez Pline ci-dessus fr. B 2, et Andres, dans Realenc., Suppl..
t. Ill, s.v. • Daimon ~. 303 ss. - Quant à la part ù faire aux Mages
dans cette démonologie, cf. in/ra, p. 271 ss., Ostanès, fr. 8 ss.-- Enfin,
sur la démonologie de Plutarque, voir von Arnim, Verhandel. K. Aka-
demie te Amsterdam, Letterk., 1921, et pour le mélange des rites
joyeux et lugubres, H. Ch. Puech, Mélanges Bidez, p. 770 ss.

B 6. SurnAs , s.v. 'AvnaOév'T]Ç (t. I, p. 243, no 2723 éd. Adler):


'AvnaOivriç, 'A01,vaioç, Ù:n;o é'l'J•V(!WV iptMaocpoç !:w,eean,e6ç,
üauç neeina,17n,eoç È,e}.fJOri :7i(!WTOV (1), elr:a ÈXVVtO'EV · vioç '5è
G:w oµwvvµov :n;a,e6ç, µ1}T(!OÇ '5è TO yÉvoç @eq.ua11ç · OVTOÇ <1VV-
érempe ,6µovç M,ea · :7i(!WTOV Mayi,e6v · àcp7Jyeî1:at '5è neel Z w -
e a
O cr Te O V TL'VOÇ Mayov, EV(!O'VTOÇ ,1v aocplav (2) • TOVTO di TL-
VEÇ 'Aeial'oTÉÂei, oI /Jè 'P6'5wv, (3) àvanOéaaw.

(1) Confusion avec !'Antisthène :r:rg11rnn1nxci; cité par Phlégon


(F. Gr. Hisl., n° 257, fr. 36, p. 1174, 15); cf. n. ::1. - Sur le Cynique,
cf. Diogène Laërcc, VI, 1, 13 et 15.

(2) Cf. supra, p. 7, fr. B la, l. 2 et 14, et fr. B 1 b.


(3) Le codex optimus A écrit é6"w11, et Berhardy conjecture -r:ëp
'PolJlq, d'après Diogène Laërce, VI 19: ( 'Avna6tv,,ç) 'Pod,oç rn;
la-r:oei,eoç; E. Schwartz (Realenc., s.v. « ..\ntisthcnes "• 2538, 27) esti-
me qu'on pourrait attl'ibuer à ce <• Péripatéticien •> le i',foyi"6; du Ps.-
Aristote ainsi que des tfh).oa6,pwv t5ia"or.al, oü se trouvent (F.H.G.,
Ill, p. 182 s.) d'intéressantes données sur Démocrite élève des Chal-
déens et des Mages. Voir !'Introduction, p. l.'">, et p. 167 ss.
18 ZOROASTRE

B 7. SumAs, s.v. (t. I, p. 393, n° 4257 éd. Adler) :


'A,11:eovoµla • 11 TWV aa-rewv <Jtavoµ~. Ilewr:o, Ba{Jv).wvw, r:av-
1:1JV ùpeveov <Jià Z (J) e O a (1 T e O V ' µeO' div (1) "ai ·oar:aV'f}Ç '
oi lnÉ<1T1JUaV r:fl oveavlq. "lV~<JU -rà neel TOVÇ Tl"Toµévovç
avµ{Jalvew · à<p' div Alyvn'T:lot "al "E).).11veç l<Jé~avr:o, "al -rovç
ye,,vwµÉVOVÇ O.Va<péeov<1lV elç T~V TaW O.<JT6ewv "{V1J<1lV.

(1) Lire µrO' ôv? Cf. Ps.-Eudocia, Violarium, c. 993, p. 727 éd.
Flach : Oi Xa).ifoiot, ùii· :r:(!UITO, Zweoa.GT(!f'JÇ, "ai µe-i:' av-i:àv 'Oa-i:dvf}Ç,
i:11:iaTfJG<Zv T!Ï etc. . - Cf. l'introduction, p. 36.

B 8. SuIDAS, s.v. (t. Il, p. 514, n° 8 159 et 161 éd, Adler) :

z (J) e O a (1 Te 1/ ç. Ileeaoµfjdoç ao<poç (1) • C77n:, nee i TOVTOv

iv •fi dau;w11oµl~ [cf. fr. B 7] · /Jç "al :n:ew-roç rie~e -r:oiJ nae' avr:oîç
:n;o).,uvoµévov ôvoµar:oç TWV Ma.yw11 • lyéver:o lJè neà 1:(0V Tewï-
xwv luai <p' (2) (suite ùe l'arlicle, infra, p. 140, fr. 0 5).
Z (J) e O µ Cl <1 (j e 1J ç, .Xa).ôaioç <JO(f)O,: (suite, infra, ibid.).

(1) Sur le titre de aorpoç, voir l'introduction, p. 93, n. 3.

(2) Dans le passage parallèle de Diogène Lai'rce (supra. p. 7, 17 s. :


cf. p. ~l, fr. B1 c), on lil nn·.a"iaxO.w. -- L'article de Suidas 11° 160
est reproduit infra, p. 61, fr. ll 51 f.

B 9 a. CosMAS DE JÉRUSALEM, Ad carmina S. Gregorii, c. 64


(Migne, P.G., t. 38, col. 491):

[{al W<1:n;ee, f/J1J<1{, TÙ fJe'f/<1'X eveiv@e<p<W1' È<11:lV (1), O'VTOI XUL TO


fJveiv fJeoiç XaÀ<Jaio, lrpeveov ?)1:0l Kvneiot (2) (<Jl(fJO(!ÛTat ovv 11
for:oeta) · Xal<Jaioi ôè lOvoç l<rrl Ileea1xo11• T~v <Je àa-reovopfav
,
)..eyovTal - ,
7'(!WTOl EV(!1]%f1'at
, BR1' -~·z
at'V/l.WHOl ula (1) (1 0
J
fJ, .
(! V (11: 0 1> (ci).
CJEVU(!Ol lJè iôÉ~aVTO Alyvnrwt ... T11v c5i ,uaydai•, (f)'f}Œ{, I'\,_,•;
Mf;ôot Jr:(!ôir:ot. Eir:a JI ÙJŒai. il ta<péeet é,è µaysta yo11rduç ·
µiv 1wyda l:tiÛ1Ja{ç Èan ô,uµ6vwi• àyafJonoiwv neùç à1,a 110 ·'
TlVOÇ avaraaiv, cl.'ianee TÙ TOV 'AnoÂÀwviov TOV Tvavéwç ()w;d-
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 7-B 9 19

aµa-r:a lJt' àyaOwv yey6vaat. I'orrreta lJé èa1:tv hr:l,eÂ'TJatç lJaiµovwv


,ea,eonotW'JI 1reel 1:0VÇ -r:atpO'IJÇ el).ovµévwv Èni ,ea,eofj Tt'J/OÇ (]V(]Ta-
(]tV" yo~1:8ta lJi, lj,eovaev ànà 1:COV yow'1 ,eai 1:W'1 0e~'1(J)V: 1:W'1 m:el
1:ovç 1:a,povç ytvoµé,,wv, ,paeµa,ee/a lJé, lha,, dia 1:t'1oç a,eevaalaç
OavaT'TJ'Poeov neàç q,0.1:eov lJoOfj 1:ivt 6,à a1:6µa1:oç (").
Ibidem, c. 51, col. 461 :

Ilew-r:oç µiv O'ÜV ZaeaOe01foT:'TJÇ :ruei "'COV"'COV (-rov (<po<p6eov


,ev,eÂov) dtea,r,bpa-ro /Jae/Jaeoç wv (Cf. la suite infra, p. 272, 1 ss.).

(1) Cf. Nonnus, Ad Gregorii Oral. I, Migne, P.G., t. 36, col. 1021B:
Tù ,tµav 9eovç bedÀeaav Oe'l'/_r~,eeveiv, chç @ei,elaç oiJa'l'/ç Tijç evei-
aewç · aÀÂot lie 17,vµoÀ6y'l'}<1av ou ,à 9(!'1'}<1,eevetv :naeij,e,ai dml ,oii
ofovû 9eooee,eeveiv, ,ov.iau Oeàv oeav; cf. infra, p. 67, fr. D 2, I. 15 ss.

(2) Cf. supra fr. B 2, p. 14, n. 25.

(3) Nous reproduisons les leçons du Valicanus 1260, comme au


fr. 8 b d'Ostanès ; cf. infra, p. 271 s.

( 4) Cette opposition de la magic cl dr la sorcellerie provient de bonne


source: cf. infra, fr. B 17, n. 5; S 12, n. 1, et O 8, p. 144, n. 1. ; Nicé-
phore Grégoras, Scholia in Synes. De insomniis, Migne, P. G., t.149, 542
B : "ÀÀÀo la-r:l YO'l'J1:6la, ,eal aÀÀo µayela, ,eal aÀÀo rpaeµa,eela. I'o'l'}-
1:ela µiv yde è<11:1v ~ d:nà ,ûiv èvvÀwv ,eal d,ea8de,wv ,eal ,ea,eo:noiûiv
oaiµ6vwv lanv OVÇ :neoa,eaÀovµiv'I'} · laxe oè TÙ ovoµa d:nù TWV yowv
WÇ 9(!7JVWV a,;ta :nednovaa · µayela oi lanv 1j Otd TWV µéawv Oatµo-
vwv àoJ.wv Tli ,eal lvvlwv lveeyovaa · rpaeµa,eela oè 11 «5,à Pewaew;
~ :n6<1ewç. • En oµo{wç aV.o la,l ,ea,eoTBxvla, ,eal. aÂÀo ,pev«5oTBx-
vla, ,eal aÀÀo µa,aionxvla. Ka,eo.Texvia µiv yde lanv 17 Tûiv
)101JTWV ,eal rpaeµa,eûiv ,eai Mdywv l:nl ,ea,erp TWV dv8ew:nwv SV(!'l'}µÉ-
V'I'} · '{IBVOOTSXVla oè ~ ipevoij «5ei,evvovaa, WÇ ~ :naeorp8aÀµt<1Tt1'1] ·
µa,atoTBxvLa «5è 17 oµoii ,cp :nÀ'l'}yivn diei oiaÀvoµiv'l'J. - Pseiius
(Calai. manuscrits alchimiques, t. VI, p. 128 ss.) montre bien le
caractère païen de la démonologie magique, qui attribue la malignité
foncière de certaines catégories d'esprits à leur nature et non à une
déchéance causée par une perversion de leur volonté.

B 9 b. NoNNus ABBAS, Ad S. Gregorii oral 1 contra J11lianum,


c. 70 (Migne, P. G., t. 36, col. 1021 BC) :

Aéye-rai {Jè {j-,;i "'CO Ovetv Oeoiç Xa.:l.ôaioi i~EV(!OV, ehovv K11newi.
Ôta<pOf!ÛTat yàe fi La-roela. Xa?.ôaioi ôi ë()voç Ilef!Ut'Y.OV. T~,, lJi
ILU"'CfJOVOµlav Uyov-rai 1r:(!W1:0t 8V(!1]"Évat Ba{3vÂœ'1tot dtà Z (J) e O-
a U ·r, (! 0 V . ôevueoi Ôf. Ôteôéfav-ro Alyvnnot.•. T~v di µayelav,
20 ZOROASTRE

<paa{v, eveov Mijdo,, el-r:a Iléeaa,. !Jia<pÉ(!Bl bè µayela 'J'OrJTelaç'


xai yorJ-rela <paeeµa,ee{aç 1:ov1:oiç. on ~ µèv µaye{a br{,eÂrJ<1lç èan
ba,µ6vwv dyaOonoiwv neoç dyat101J nvoç <11~<11:11.aiv (1).

(1) La ~uitc à peu près comme chez Cosmas (fr. B 9 a).

B 9 c. GEORGES LE MoINE, Chronique, t. I, p. 74, 4 éd. de Boor :

Kai Oveiv Oeoïç XaÀ.ôaïo, µèv i!eveov rj-rot Kvnetot (bupoeofiv-


-rai yà(! [(Jvoç Il E(!<Jt')(.OV {ma(!XOVUÇ), 1:~V ÔÈ; a<JT(!OVOµfov Ècpev-
(!'YJ,eÉvat 7C(!WTOL Uyov-rat Ba/JvÀ.wvwt ô,à Z W !! 0 a <1 1: (! 0 V,
lE wv ôevueoi 11:aeeO,rJcpov Aiyvnno,... Tr1v ôè µaydav ,eal yorJ-
ulav ,eai <paeµa,edav Mijôo, µèv lcpeveov ,eai Il 6(!<1at, ÔtmpÉ(!OV<Jt
ds :iieo, cU).17laç etc. (1).
(1) La suite est conforme à l'extrait de Cosmas (fr. B 9 a).

B 9 d. MICHEL GLYCAS, Annal., Pars Il, p. 244 éd. Bonn (Migne,


P.G., t. 158, col. 253 C) :

T~v aa-reovoµlav Uyov-ra, 11:(!WTOV BV(!rJ"éva, Ba{JvÀ.wvwt btà


Z a a 1: (! 0 v, ÔEVU(!OV bè ÈÔÉçaVTO ol Aiyvnno, (1) ... May da
W (! 0
;Jè ù.m) !vlayo·L<Jaiwv rj-ro, Ileeawv, oOev luxe ,eai n)v àex~v .
Maywç lyx.we{wç ol Ilil!uai Uyonai (2).

(1) La. suite comme chez Nonnus (fr. B 9 b).

(~) Cf. Suidas, s.v. l'orrrda : Mayela fJè "ai àaTeoAoyla à:nà Mayov-
etc. -- .. Ce renseignement provient d'une source sémi-
aaiwv 1'j(!;ar:o
tique ; le nom des Mages en syriaque est en effet magü§(ii.) ; cf. l'in-
troduction, p. 35, n. 3.

B 9 e. CÉDRÉNUS, I:vvOVJLÇ fo-roeiwv, 41 A (t.I, p 73, 4 éd. Bonn):

"Ou yewµe-relav µèv Aiyv11:uo, (1) 11:(!WTOL lçeveov, à<JT(!OÀ.oylav


ôè ;mi yevt:OÂ.iaÀ.oy{av XaÀ.ôalot, YAeafJeç ,eai <Pevyeç olwvoa,eo-
niav, uwiç ôè Ovetv XaÀ.Ôalot efr' ovv Kvnewt (ôtcpO(!OVVTat yàe
lOvoç JI ë(!OL')(,àV ovuç), à.u-reovoµtav ôè Ba{JvÀ.wvw, ÔLÙ Z W (! 0 a -
<1 'l' (! 0 v, li div 11:aeiÀ.a/Jov Aiyvnnot, µayelav ôè itai YO'f/Telav
"ai cpaeµa,eelav Mijbo, xai Iléeaai etc. (2).
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 9-B 10 21

(1) Jusqu'au mot olwvo<1,eonlav, Cédrénus reproduit les emprunts


faits par son auteur, Georges le Moine, à la Graec. a/f. curai. de
Théodoret, I. 19 (qui suit Clément d'Alex .• Strom., I, 16, 74 ; cf. Ta-
lien c. 1).
(2) La suite à peu près comme chez le Georges le Moine (fr. B 9 c).

B 9 f. THÉODORE MÉLITÉNIOTE ( 1), Elç -r~,, .Ewrpeocrv'V'T}v (éd.


Miller, Notices et extraits des manuscrits, t. XIX, 1858, p. 70, après
une liste d'inventeurs mythiques, allant d'Orphée à Palamède) :
V. 1330 : z w (! 6 a C1 i (! 0 ç O tp(!OVtµoç ,ml :rr:eiin:oç àcr-reovoµoç.

LE MhlE, In astronomiam, c. 11 (Migne, P. G., t. 149, 997CD;


cf. Catal. codd. astrol. graecorum, t. V, m, p. 140, 32):

'Ev olç (se. XaÂ<5a{otç) aÂÂot TE :n:Âeîcr-r:ot yeyovaatv à~toÂ.oyot


livbeeç ,eai µa.Àta-r:a 2, W (! 0 a <1 1: (! 'fJ Ç ,eai µe-r:' è,ee'ivov 'O < CT>-
1:UVrJÇ, o TE Ktb'f}VO.Ç ,eal o Napoveiavàç ,eai CTVV av-r:oïç o .Eov-
Mvoç (2) etc.

(1) M. F. Di:iLger (Mélanges Bidez, Annuaire Institut de philol. et


d'hist. orienta/es, t. II. 1, p. 315 ss. ,. et, spécialement. sur cet extrait p.
326) a prouvé que le poi·me Elç T,)v Ewrppo11vv17v - dont il analyse
minutieusement les sources - est l'œuvre de Théodore le Méliténiote,
qui, au XIV 0 siècle, fut un des premiers à utiliser. d'après l'original ou
bien dans une traduction, des ouvrages astronomiques perses. Nous
noterons que, dans le poème « Sur la tempérance* aussi bien que
dans l' 'AaTeovoµt,eTJ T(!l{Ji{JJ.oç, il insère proprio motu le nom de Zo-
roastre au milieu d'extraits où le nom du prophète de l'Iran ne figu-
rait pas. - Pour le fond, cf. Justin, fr. B 33 a : • Cum Zoroastre ...
qui primus dicitur ... siderumque motus diligentissime spectasse • aver
la note 2, infra, p. 42.
(2) Théodore a tiré l'ensemble de ce passage de Strabon (XVI. 1,
6, p. 739 C), mais celui-ci ne nomme ni Zoroastre, ni Ostanès.

B 10 a. PsEuDo( ?)-PLATON, A lcibiades I, 121E-122A :

'EneiMv <5s bn:h:etç yévwv-rat ol naïbeç (1), btl .ovç lnnovç


,eal lni -covç -cov-cwv <5u'Jaa,ea).ovç rpoi-r:watv ,eal l:rr:;, -ràç ·O~eaç
H.exov-cat lévai • <5lç É;rr;-rà M yev6µevov l-rwv -r:àv naïda naeaÂaµ-
22 ZOROASTRE

pa,,OtJ<1"1 oflç lxsi,,Ot {Jaatlslovç natÔaywyovç o"oµal;otJ<1tv • BÎ<1t


ôè lEstlsyµé,,ot IIseaw,, ol aeia-rot ô6Ea,,uç i,, ~l,xtg. -rinaesç,
8 7:8 <10tpWT:aTOÇ xai O ÔtxaufraT:OÇ xai O <1Wtp(!OVÉaT:aT:ÔÇ xai O
tbÔ(!Bt<fra-roç. •Qv O µè,, (scil. 0 <10tpWT:aT:OÇ) µayslav 7:8 Ôtt5a.O'X8t
T~,, Z W (! 0 a O' 7: (! 0 V TOV ·neoµal;ov (2) - l<11:t ôè 1:0VTO Oewv
Osecur;sla (3) - ô,ô, iaxe, ôè xal -rà /Jaa,lixa, o ôè ô,xa,6-ra-roç
à).7J08V8tv Ôtà nav-ràç l'OV /J{ov (4), O Ôt O'Wtp(!OVia't'aTOÇ µ7Jô' unà
µiaç H.exsaOat TWV ~ôovwv, iva i).svOeeoç slva, iOtl;7Jl'at xal OV't'WÇ
{Ja<1tÂBVÇ, U.(!XCù" new-co,, TWV iv aù-rcp à).).à µ~ ôovJ.evrov, o ôè à,,-
Ô(!BtOT:aT:OÇ dtpo/Jov xal àôsa naeaO'xeval;wv, WÇ lfrav ôslan ôovÀov
6na.

(1) Sur la succession des âges d'après Platon, cf. F. Boil, Die Lebens-
alter, 1921, p. 21, avec la n. 3, et l'Axiochos, 366 D ; quant aux élu-
cubrations du lleei épéioµaéiwv à ce propos (Œuvres d'Hippocrate, t.
VIII, p. 636 éd. Littré), il n'y faudrait rien voir d'oriental d'après
Boil, l. l., p. 28.
(2) Zoroastre, fils spirituel ou disciple d' Ahoura-Mazda; cf. l' Intro-
duction, p. 24.

(3) Sur le sens prêté aux mots µayoç et µayela, cf. I' Introduc-
tion, p. 94, n. 1.
(4) Cf. surtout infra p. 28 (fr. B 17) Dion, Or. 36, 40 : (Z.) l11wT1
e1orplaç "ai 61"a,oe1vv71ç etc., et (ibid., 1. 8) : cn,yylvyvee18aî n ... Toiç
aeie1Ta neàç dl718eiav nerpu"6e11 etc. ; Xénophon, Cyrop., I, 2, 6 ss., et
Nicolas de Damas - d'après Xanthos ? - sur l'éducation de Cyrus
(F. Gr. Rist., no 90, fr. 67, t. II, p. 370 Jacoby): THv rp1loe1orplaç ...
lµneieoç, iJvnva naeà TOÏÇ Mayoiç ina,éiev871 • éJ'" a ' 0 C1 V V '1 V
T e H a i d  7] 8 e ! a V i616ax81/ HaTà éJ7J TIVQÇ 1fQT(llo1JÇ Voµouç
Ha8ee1TciiTaç lle11e1ciiv Toiç defoT01ç. Cf. infra, p. 38, n. 2. Voir aussi
Philon, De special. leg., III, 100 (t. V, p. 178, 11 Cohn), et Cicéron,
De divinat., 191 : « Nec quisquam rex Persarum potest esse, qui non
ante Magorum disciplinam scientiarnque perceperit "·

B 10 b. APULÉE, Apologia sive de Magia, 26 (p. 30 éd. Helm):


Verba ipsa divini viri (i.e. Platonis) memini, quae tu mecum,
Maxime, recognosce : LI lç in-rà ôè ys,,&µe'llov ( = A lcibiad. I,
121E-122A = supra, fr. B 10 a) ... ôtôaO'xs, ôè xal -cà /Jaa,J.ixa.
Auditisne magiam, qui earn temere accusatis, artem esse dis immor-
talibus acceptam, colendi eos ac venerandi pergnaram, piam scili-
cet et divini scientem, iam. inde a Z o r o a s t r e et Oromaze auc-
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES -- FR. B 10-B 11 23

toribus suis nobilem, coelitum antistitam, quippe qui inter prima


regalia docetur, nec ulli temere inter Persas concessurn est Magum
esse haud magis quarn regnare. Idem Plato in alia sermocinatione
de Zalrnoxi quodam Thraci generis sed eiusdcm artis viro ita scrip-
tum reliquit: Tàç M, br:cpdàç ûvat -rovç Âoyovç -r:ovç xaÂ.ovç (1).
Quodsi ita est, cur rnihi nosse non liceat vel Zalrnoxi bona ver-
ba vel Z o r o a s t r i sacerdotia?

(1) Platon, Charmide, 157 A.

B 10 c. S. JEAN CHRYSOSTOME, In S. Babylam contra Iulia-


num, 2 (t. Il, p. 539 A Montfaucon) :

Elni yae µot, dtà -,;{ 1:0V z CO e O a a 1: e 1/ V èxûvov xal 1:0V


Z&.µoMtv ovc5i ig ovoµa-roç ïaaa1,• olnoUol, µüUov di ovôt l'tVEÇ
nAi;v àUycov uvwv; àe' ovx 01:t nÂ.ciaµarn ?]V -r:à neei av-rwv Âey&-
/tEVa a.navrn ; xafrot ye xàxûvot xai ol -ra èxelvcov avvOévuç (1)
()EtVOl yeviaOat Uyov-r:at, oI ,nlv yo'fjulav evet:iv xai ieyaaaaOru,
o[ bi avaxttfoat tpevôoç -rfi 1'W1' Mycov ntOav6-r:rJU· 'AAÂ.a navrn
µa1:11v ytve-rat xai elxfi, o-rav 11 1:WV Âeyoµlvcov vn60eatç aaOeà
Ml tpevdi;ç ovaa 7:VX'fl·

(1) Pour supposer que oC ,à b,eivov 11uv9ivre; seraient les auteurs


des écrits pseudo-zoroastriens, il faudrait prêter à !'écrivain chrétien
plus d'frudition peut-être qu'il n'en avait. Au commencement du dis-
cours (536 C), il est vrai, !"orateur rapporte que rpar1µara µèv -rwv "a-r-
oixoµivc,;v ,rnl ve"ewv TtVWV EÏOwÀa oei~at noÀÀol :,r;oÀÀOVÇ :,r;ae'
a1hoïç 9auµa,onoiovç rpa<1t, "al <rwvàç fJi rivaç àn:à µv'l)µelwv ri11lv
ivex9jjvat Uyov111, et la suite du texte prouve qu'il a en vue Zoro-
astre. Sur la nécromancie des Perses, cf. l'introduction, p. 184 s., et
infra fr. B 30, et p. 247, fr. 0 104.

B11. ScuOLIASTE de l'Alcibiade 1, 122A [supra, p. 21) (éd. C.


F. Hennann, Plat. opp., t. VI, p. 281):
z CO e O a a 1' e 1/ ç àexat6-reeoç UaxtaxiMotç l-reatv elvat Â.é-
ynat IIM.w.wo; (1) • av oi µiv "EAA11va (2), ol ôi nôv l'i(, -rfjç unie
24 ZOROASTRE

· T~" µeya).17,, O&Aaooa,, iJnd(!OV W(!µ17µé,,wv naiM <pa,n (3), nifo&.,,


TE oo<ptav na(!à -rov àyaOov l>alµovoç (4) heµa(hïv, -rov-réauv Èm-
-cvxovç '10-ljµa-coç (5) • ov ~ elç 'EU11vi,e~v <pw~v µe-ra<p(!al;,6µevov
-coiJvoµa T0'1 àOT(!OfJVT'l7V <J?]ÀOÎ (6) ' -rtµijaa{ U aVTOV T~V àva,eexw-
(!f},evîav <Jtayw~v TWV noÀÂ.wv, ,eal t:5r) T~V TCÔV lµtpvxwv àno-
XrJ" (7) . avyyeaµµa-r&. TE <Jta<pO(!a ,ea-raÂ.meî'1, Èç cr,,, ,eal <Jet-
,e'Jlt)oOat T(!la µée17 rptÀooorplaç elvat ,ea-r' av-r&,,, rpvat,e&,,, ol,eovo-
µi,eov, noÂLTLHOV ( 8).

(1) On a cru que toute cette scholie pourrait provenir du lleel


µafJ'}µchw,, (ou traité d'histoire des sciences : cf. Realenc., s.v . • Her-
modoros •, 861, 37) du disciple de Platon Hermodore ; cf. fr. D. 2
(Diog. Laêrce) p. 67, 1. 269. Mais c'est perdre de vue que la chronologie
d'Hermodore fait s'écouler 5000 ans depuis Zoroastre jusqu'à la guerre
de Troie et qu'elle diffère ainsi du millénarisme que nous rencontrons
ici (cf. Diog. Laërce, Proocm. 1 = fr. B 1. supra, p. ï, 15 s.). et qui
semble emprunté à la conception iranienne d'une année cosmique de
12.000 ans ; en d'autres termes, nous retrouvons ici sous sa forme pre-
mière la croyance rapportée par Eudoxe de Cnide ; elle semble même
plus exactement reproduite dans notre scholie que chez Pline (fr. B
2, § 3) où d'après Hermippe, les six mille ans vont jusqu'à la mort
de Platon. Cf. Reitzenstein, Vom namdad-Nask zu Plalo (Bibl. War-
burg, 1926), p. 3 et 5 ; supra, p. 11, n. 'i, et notre Introduction, p. 7.

(2) La prétention de faire de Zoroastre un Hellène (peut-être le


Zoroastre proconnésien de Pline, supra, p. 10, n. 18) doit provenir d'un
écrivain qui n'a point encore appris à vénérer la sagesse de l'Orient et
qui croit que les origines de la philosophie sont en Grèce.
(3) Voir l'introduction, p. 24, n. 1 et p. 104 s.
(4) Cf. in/ra, fr. B 19, l. 4:n,,,àyafJà,, 6alµo,,a ... TOVÇ ,,oµovç a"T<i>
iJ,iJo,a,, et l'introduction, p. 29.

(5) L'bnTvxi!ç "d"}µa est sans doute Spei'lta-Mainyu, la «Bonne• ou,


selon d'autres, 1Saintet Pensée, que les Galbas opposent à Ai'lgra-Mainyu
ou Ahriman, l'Esprit malin, et qui par suite s'y identifie avec Ahoura-
Mazda (cf. Darmesteter, Zend-Avesta, passages cités au t. III, index,
s.v. • Ahoura-Mazda •). - Meillet (Conférences sur les Gathas, Paris,
1925, p. 59-60) le définit : • le principe actif de tout ce qu'il y a de bon,
de profitable dans la personne d'Ahoura-Mazda t. Il est vrai que Spei'i-
ta-Mainyu apparait ailleurs comme une divinité distincte du Dieu
suprême, et il est alors (comme Vohu-Mano, dont il devient presque un
synonyme) un médiateur - particulièrement un intermédiaire entre
Ahoura-Mazda et ZarathouUra (p.ex. Yasna, XLV, t.I. p.297 Darmes-
teter). Les iranisants ont cherché à expliquer ce double caractère « of
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 11-B 12 25

one of the most perplexing figures in the whole Iranian pantheon &
par une évolution du mazdéisme (Louis Gray, Poundalion of the Ira-
nian religion, p. 101 ss.). - Il est très remarquable de trouver chez
le scholiaste de Platon une allusion aussi précise à la vieille théologie
de !'Avesta.
(6) Cf. infra, p. ti7, fr. D 2, 1. 25, et l'Introduction, p. 6, n. 5.
(7) Cf. Porphyre, De abst., IV, 16, et l'introduction, p. 26.
(8) Cf. l'Introduction, p. 103 ss.

B 12 a. PLUTARQUE, Adver.m:; Coloten, c. 14, p. 1114F-1115A:


Kal :newnfr ye .~v huµéÀ.eiav uai noÀ.vµafJeiav 'COV qnÀ.0<16cpov
(!-cil. 'COV KoÀ.w-r:ov) <JUE'lj'WµefJa, Uyov-r:oç ou 'COV'COlÇ 1:o'iç Myµaat
'COV IIÀ.a1:w11oç ènrpeoÀ.m·fJ~ua<JtV 'Aei<11:odÀ.1JÇ ual Eevouea.1:nç
,C(ll eeocp(!a<JTOÇ ,cal navreç ol IIeema1:nuuo{. IIov yàe (OV 1:riç

àoiu~-r:ov 1:à {Jt{3Uov lyearpeç (scil. Colotes), iva rnifra avvufJeiç


Til Èyu).1µarn µ~ TOÏÇ ÊUELVWV <1vv1:ayµa<1tV Èl"CVXTJÇ µ'f}/J' àva-
Àa/3rJÇ elç xeieaç 'Aei<11:01:ÉÀ.ovç rà IIe (! t O'Ü (! a V OV ual 1:à
[l E Q L '1/J V X ri ç, eeorpeaarov /Jè 1:à II g OÇ 'CO V Ç <p V <T 1 -
U OV ç, 'Heaui.el/Jov 6È TOV Z W g O a <1 T Q 1J V (1), rà [le Q l
T ,o V è V "A l /J Ov, rà II F e ;, r (0 V <p tt (1 l " w ç à n O-
e u '(/ µ é v w v, .1 iuaiaexov 1'è Til IIe e l. 'P v x ri ç, èv olç neoç
rà xveiwrara ual µéyiara rwv <pV<JlUWV v:nevavrwvµevot ri[> JI;.&.-
1:(J)Vt ,eal .uar.,oµevot dtaTeÂ.OV<Jt ;

(1) Sur le Zoroastre d'Héraclidc, voir l'lntroduction, p. 81 ss.

B12 b. CLÉMENT o'ALEXANDRIE. Stromata, J, 21 ; 133, 2 (t. TI,


82, 24 éd. Stiihlin):
IIeoyvc!,aet 1'è ,eal IIvfJay&eaç o µéyaç neoaaveîxev alel, "A{Ja-
elç re o'Y:nee/Joeeioç, ual 'Aetadaç oITeouovv~awç, 'Emµevl1'nç
Te O Ke~ç. 8auç elç Enaen1v àcp{ue-ro, ual z (J) e O a (1 Te?'/ ç 0
Mrj1'oç, 'Eµne/JouÂrjç re o'Aueayavûvoç ual ~oeµlwv oAauwv (1).

(1) Cf. Tatien, c. 40, où toutefois le nom de Zoroastre fait défaut dans
la liste. - Sur Zoroastre le Mède, cr. l'introduction. p. 23, n ..,.
26 ZOROASTRE

B13. PRocws, ln Remp. Platonis [aux mots àn6loyov èew ...


'Heoç .av 'Aeµe:vlov, .à yévoç Ilaµq,'5J.ov, 614 B] t. II, p. 109,
4 ss. éd. Kroll :

Tàç neei 'tOV .&nov wifrov TWV neà fJµwv t5tarpoeàç ,eai nav-
Tolaç t5taareorpàç OavµaaEtEV (I.'11 UÇ. wv ol µèv ov TOV THea rpaatv
elvat 'tOV naréea wv µvOov rovt5e navroç, à,t:l.à Z W (! 0 a a T (! 'f} 11 ,
,eal WÇ rovt5e 'tOV ov&µawç èy,et:tµévov T'T)V Y(!Œ'P'T)V l,et5et5w,eaatv,
W<mE(! ,eal O • En t ,e O 1J (! E t O ç KO .Â. w 't 'f} ç, ov ,eal neo-
'tE(!OV lµv~aO'f}aµe,, (1).
Ibid., t. Il, p. 110, 2 SS. :

Ol ôè TOV THea µèv oµoloyovaiv yeyearpOat (Platon, Rép., 614B)


,eal Z'w (! 0 a a T (! 0 V yeviaOat TO'ÛTOV t5iôaa,eaÂov, &5anee
K (! 6 V t O ç, TOV IlaµrpvÂov TO yévoç uvà re6nov T<p Zweoaaren
avve{eovnç - el µiJ aea ov T<p Iléean rpaiev av, à).Aà np IlaµrpiJ-
,
11.cp, ,
'tOVT<pVf/ E1'E.tv<p ov T O t Ç II E(! l' <p V, a E W Ç Etnoµev
Mo , I .,. - ,,
p i {3 Â { o i ç èvrvxûv (cf. infra, fr. 0 13).

(1) Sur ce passage et le suivant, cf. infra, J>. rno, notes et l'in-
troduction, p. 111 s.

B 14 a. PLINE, Nat. Hist., VII, § 72 :

Risisse eodem die quo genitus esset unum hominum accepimus


Z o r o a s t r e n ; eidem cerebrum ita palpitasse, ut impositam re-
pelleret manum, futurae praesagio scientiae (1).

(1) Les livres pehlvis aussi mentionnent, parmi les prodiges qui
marquèrent la naissance de Zoroastre, le rire sonore que poussa l'en-
fant et qui effraya les sages femmes (Dinkart, VII, 3, 2 et 25; cf. V,
2, 5, et Zad-sparam, XIV, 12 et 16 dans West, Pahlavi Texts, pp. 35,
41, 123, 142 s.), et la littérature orientale a gardé le souvenir de ce
phénomène merveilleux (cf. Jackson, Zoroaster, p. 27, n. 5, et notre
Introduction, p. 24 s.). L'assertion de Pline remonte donc à une source
excellente. - Pour les pythagoriciens que suit Lydus (De Mens., IV,
26, p. 85, 20 Wünsch), c'est le quarantième jour après la naissance
que l'enfant neoaJ.aµpdvei To }'eÀaanxàv ieal liexeTai lniy,vcbaxuv
T~v µf'/TÉ(!a. On eu rapprochera le vers célèbre de Virgile (Ecl. IV, 60):
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 13-B 15 27

<<Incipe parve puer risu cognoscere matrem >>, où l'on a voulu voir un
écho de la légende zoroastrienne (cf. Clemen, Nachrichten, p. 43). Quoi
qu'il en soit, la signification de cc trait est bien claire : en riant dès le
premier jour, le nouveau-né a manifesté la précocité de son génie. Se-
lon leur coutume, les docteurs mazdéens (li. cc.) se sont livrés à ce
propos à de vaines spéculations. - Quant au << palpitasse >>, ce présage
se rattache à la Zuckungslileratur, la palmomantique, litu<liée par H.
Diels, A bhandl. der Preuss. Akademie, HI07 et 1908. 'On ne la voit men-
tionnée nulle part comme faisant partie spécialement de la magie perse,
mais elle était généralement répandue en Orient aussi bien qu'en Occi-
dent.

B 14 b. SOLIN, I, 72:
Itaque unum novimus eadem hora risisse qua erat natus, sci-
licet Z o r o a s t r e n, mox optimarum artium peritissimum.

B 14 c. S. AUGUSTIN, De civitate Dei, XXI, 14:

Solum, quando natus est, ferunt risisse Z o r o a s t r e m, nec


ei boni aliquid monstrosus risus ille portendit, nam magicarum
artium fuisse perhibetur inventor ; quae quidem illi nec ad
praesentis vitae vanam felicitatem contra suos inimicos prodesse
potuerunt : a Nino quippe rege Assyriorum, cum esset ipse Bac-
trianorum, hello superatus est ( 1).

(1) Cf. infra, p. 41 SS., fr. B 33.

B 15. SCHOLIASTE de l'Alcibiade I de Platon, 121E [au mot


bn:éTs,,] (éd. C. F. Hermann, Plat. op., t. VI, p. 281):
·H «5,à TO TOV M;,ov TOTS aexeafJai uÀetofiCTOat, 1} «5tà TO TOV
ZweoaCTT(!rJV C' yevoµevov è-rwv CTtW:rtijCTat (1), el-ra µe-rà ).' X(!OVOVÇ (2)
èE·f/y~aaaOat -rq, paailei (3) -rijç 8À1JÇ q;i).oaoq;{aç (4), ij wç T<p M {-
Oeq. ol,eeiov Tov C' àei0µ6v, 8v «5iaq;eeovTwç oi IUeaai aépovaw.

(1) Sur ce silence et sa durée, cf. l'introduction, p. 25 et 27, n. 5.


28 ZOROASTRE

(2) Cf. p. 24, fr. B 11 ; infra, fr. B 16, et p. 29 de l'introduction.


(3) C'est-à-dire au roi Hystaspe, le G Vishtâspa » de la légende maz-
déenne ; cf. l'introduction, p. 29. Sur les rois qui ont reçu les pre-
miers la révélation, cf. infra, p. 31 s., fr. B 20, avec la n. 1.
(4) Cf. supra, p. 22, fr. B 10a, n. 4.

B 16. PLINE, Nat. Rist., XI, § 242 :


Tradunt Zoroastren in desertis caseo v1x1sse annis XXX (1)
ita temperato ut vetustatem non sentiret (2).

(1) La variante G annis XX• du Parisinus 6795 (• viginti » Parisi-


nus 6797) est certainement erronée ; cf. supra fr. B 15.
(2) Cf. fr. D 2 (Diog. Laërce), p. 67, 1. 19 : Kal ..l.dxavov T(20<pf/ (scil.
Magis) Tveoç TE "al lieToç etiu).?jç, "al "d..l.aµoç 1} pa"1:'1ela, q, "ev-
1:oiivuç, rpa11î, Toii Tveoii àvneoiino "al dn1711lliov. Voir l'introduc-
tion, p. 25. - Plutarque, Quaest. Conviv., IV, 1, 1, p. 660 E, men-
tionne un certain ~w11a11Teov, ôv rpaai µ171:t no1:q, xe11116.µevov a..l...l.q.,
µ'7T' ioiaµaTt :7tÀ1JV yd).a"TOÇ oia[Jiwaat navTa 1:0V [Jlov (cf. Athénée,
Il, 21, p. H C) . d).).' i"elvq, µiv i" µ.ernffoUjç àexriv ytvi11Bat Tfiç
ToiavT1JÇ oialTf'}ç d"oç.Il est fort douteux qu'en écrivant ces lignes,
Plutarque se soit souvenu de la légende de Zoroastre.

B 17. D10N CHRYSOSTOME, Oratio XXXVI, c. 40 (t. II, p. 11 i·d.


von Arnim):

~o.,, (i.e. Z w e o a a • '! 'fJ v) IIieaai (') Uyovatv lewu ao<plaç


"ai tu"atoGVV'fJÇ ànoxwe11aana 't'WV a,Uwv (2) "a()' mhàv lv 8eei
uvi Cij-v . lnen:a aipOrjvat 't'O Of!OÇ nveàç avwOev no.Uoii "a't'aG"?)-
'ljJŒV't'OÇ, GVVF.XWÇ TE "aeaOat (3). Tàv ovv {JaatUa (4) av,, 't'OÏÇ 0.-
Â.oyiµwra.otç IIeeawv à.qJt"veïaOat nÂ'fJatov, {JovMµe-vov eiJEaaOat
rqï Oeqj · "ai ràv a-vtJea lEeWeîv l" rov nveàç à.naOfj, cpavivra tJè
avrnïç ÎÂEWV Oaeeeîv "EÂeiiaat "al Oiiaat Ovalaç uvaç, WÇ fj"ovroç
elç ràv r6:rcov roii Oeoii · avyy{yveaOal re µerà -raiira ovx ânaatv,
à.).).à ro'iç àeia-ra neàç à).110eiav ne<pv"6at "al rov Oeof'J Evvtévat
{Jvvaµivoiç, ovç IIie aai Mayo vç buü.eaav, lma-raµivovç Oeea-
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR, B 15.,.B 18 29

nevetv t'O 6atµovtov, iwx WÇ "EÂÂ1JVEÇ àyvo(q. t'OÜ ovoµaTOÇ OVTWÇ


ôvoµaCovuw avOewnovç yorrraç ( 6). [Cf. la suite in/ra, p. 144 ss. ).

(1) Cf. fr. 0 8, infra, p. 143, et n. 3 ss. ; Housset, Hauptprobleme,


p. 149, avec les n. 2 ss., où il renvoie à Arnobe 1, 52 (fr. B 4). - Le
changement du sujet du verbe (IUeaa, au lieu de Z. "ai Mciywv :n:ai-
deç) indiquerait-il que la source du texte n'est plus la même?

(2) Peut-être la leçon cV.lwv des manuscrits est-elle fautive ; lire


dt,( 9edm) wv 'l

(3) Cf. l'introduction, p. 29 s.

(4) Tov {Jaa,Ua: Hystaspe; cf. p. 28, fr. B 15, n. 3.

(5) Cf. supra, p. 19, fr. B 9a, n. 4.

B 18. PORPHYRE, De antro nympharum, c. 5:

"Avrea µiv {J~ ùmtuwç (1) oL naÂatoi uai <1n17Âata -r:q, uo<1µ<[>
,ea()deovv... § 6. Ovrw ,eai lléeuat l'rJV elç UUTW ,ea()otJov t'WV ,pv-
xwv uai :n:aÀ.tv lço'5ov µvu-raywyovvuç uÂoiÏ<1t t'OV µv<1T:1JV, ùw-
voµauavuç <1:n:17À.atov <rov> r6nov . :n:eana µév, WÇ rp1J<1LV E1J-
{JovÂoç, Z W (! 0 a <1 l' (! 0 V aVTO(j)V6Ç <1:n:17À.at0V ÈV t'OÎÇ 1l:Â1J<1{ov
8ee11, Tfjç lleeut'5oç àvfJ11eov uqi :n:11yàç lxov àvtE(!W<1avr:oç elç Tt-
µiJv t'OV :n:aVt'WV 11:0L1JT:Oii uai nat'(!OÇ M {Oeov, elu6va rpÉ(!OVTOÇ
a1hq, (2) r:oii <1n1JÀ.a{ov rov u611µov, 8v o MiOeaç l'511µwv.ey1111e,
t'WV '5è frrdç ,earà uvµµÉt'(!OVÇ à:n:0<1-ra<1etç uvµ{JoÂa (j)E(!OV'l'WV •
t'WV uo<1µtuwv <1t'Otxelwv uai UÀ.tµar:wv . /U:T:à '5i 'l'OVT:OV t'OV
ZW (! 0 a <1 'l' (! 1J 1' U(!at'~UaVT:OÇ Uat :Tta(!à TOÏÇ aÀ.À.OtÇ '5t' aVt'(!WV
Uat <1:n:1JÀ.a{a,v ei:r:' O'VV aihorpVWV ÛU: XEL(!031:0L1JTWV Tàç TEÀ.e·,Ùç
'àxo'5t'56vat etc. (3).

(1) Nous reproduisons le texte adopté par Nauck. après avoir con-
staté que ce mot èmei"wç - comme les autres leçons de la vulgate
opposées à celles tlu Marcianus M dans l'apparat critique de cet édi-
teur - est attesté par le Vaticanus gr. ::J05 (f. 191V) du XI11 8 siècle.

(2) La même expression (sl,edva q,ieovr:oc; etc.) se retrouvant plus


30 ZOROASTRE

loin dans un emprunt à Numénius (De antro, c. 21, p. 70, 25 ;


cf. Théodore citant Numénius chez Proclus, In Tim., t. Il, p. 27i>,
Hl éd. Diehl : elY.ova <piewv), c'est sans doute ,le ce néo-pythago-
ricien d'Apamée que Porphyre est ici tributaire.

(3) Cf. supra, p. 28, fr. B 17, I. 2 s. (èv oee, -r,vl l;iiv); fr. Syr. 12,
p. 119, n. 7; Mon. Myst. Mithra, t. 1, p. 55 ss., et l'introduction,
p. 25.

B 19. DIODORE DE SICILE, I, 94, 2 (1):


Kai :ir:ae' h:leoiç M: :ir:Â.eloatv lBveat :ir:aeat5éôornt rnih:o ro yé-
voç rfjç imvolaç u:ir:a.egai "al :ir:oÂ.Â.w" âyaBw,, ai.ta" ye,,foBa,
't'OÏÇ :,r;ett1Beît1t . :ir:aeà µs,, yàe TOÎÇ 'Aeta'10ÏÇ (2) Z a (J (! a V -
11 .- 'Y/ ,, (3 ) Ca-roeovat .-cl,, âya(Jc),, lJalµo"a (4) neo11:ir:o,~11a11Bm
't'OVÇ '1oµovç œimp 6,Mvai, :ir:aeà lis 't'OÏÇ Ô'1oµaCoµÉ'10lÇ I'fraiç
't'OÏÇ a:,r;a(Ja,,a-rlCova, Za.ï,,µogw waav-rroç ..~,, 7'0W~,, ·Ea.-lav,
naeà ôs 't'OÏÇ •lov6alotç Mrovt1fj'1 't'0'1 •la.w Èm7'aÂ.ovµe110'1 Beov.

(1) D'après Jacoby (Realenc., t.VII, col.2758, 57 ss., et 2760, 19 ss.),


rectifiant et complétant en partie l'analyse de cette partie de l'ou-
\'rage de ,Diodore faite par E. Schwartz (ibid., t. V, 670, 22), on n'a
guère de· raisons d'enlever à Hécatée d'Abdère la paternité de ces as-
sertions ;" cf. l'introduction, p. 20. De notre extrait et de son contexte,
il y a lieu de rapprocher ce qui est dit des législateurs p. :u, fr. B 20,
n. 1.
(2) Un seul manuscrit (F) écrit àeeiavoi; - et non àciuvoï; - ,
tandis que C Oe Vaticunus 130) ,t la leçon conjecturale 'Ae11rn,1::wï.;.--
De méme qu'Eudème de Rlwdcs, exposant la doctrine des Zervanistes
(cf. fr. D 2, p. 69, n. t:'>), la donne comme étant celfc des .lfciroi Y.al
:riiv -rà v Aenov yii:oç (cf. dans l'inscription de Darius, Ahoura-Mazda,
,. divn des Ariens »), de même, dans ce texte, Diodore place la patrie de
Zorv~sln· chez le~: 'A(!iavoi. On trouve pareillement .Eo1!<1io, = Io•J-
fJ.tH·.·,i, IJri,auoi -. Ba-x-reiavol, L'6y6to1 = }:(,ylJiavvl, .c1r!ayy17 =
Llc'lJ';'1av~, ete. Les géographes distinguent, il est vrai, l'Areia et l'A-
ri11n<1. ,'.l'l!l'-d étant beaucoup plus vaste que celle-Et, mais I,•s frontières
ùes dt·u:x tNritoires paraissent parfois se confondre ; cl. Tomaschek,
Rcal,·,,c .. '· I. 619 et 814. Ici. en réalité, il ne peul gnèi'e s'agir de
I' A riww au sens vague, c'est-à .. <lirc <le l'Iran, mais bien de l'.lr iu au sens
restrcinl, c'est-à-dire de la région voisine de la fü1clriaill:. C\:st b qu'il
Iau<lrail alors situer l'Airyana-Vaya h (Airan Vej), où, suivant b ira·
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 18-B 20 31

dition iranienne, Zoroastre serait né (Boundahish, XX, 32). Jackson


(p. 193) la place à tort dans l'Atropatène. - On doit rapprocher de ce
texte le passage où Apulée (Métamorph., XI, 5, p. 764 Oudendorp)
cite les Arii à côté des Éthiopiens et des Égyptiens au nombre des
peuples qui <• appellent la déesse Isis de son vrai nom » Reginam Jsi-
dem >>. D'après Ptolémée (Tetrab., II, 2), les habitants de l'Inde, de l'A-
riane ('Aeiav~). de la Gédrosie, de la Parthie etc., aé{Jova, -rd,, -rijç
'A,peoôln1, TJaiv o"oµaCoSITe,.

(3) Sur la forme donnée ici au nom de Zoroastre, cf. Cosmas, fr.
B 9 a, p. 18 et n. 3, et l'introduction, p. 6, n. 5; une telle trans-
cription (cf. 'Iaw à la fin de l'extrait) ne peut surprendre chez
Hécatée qui, en disciple fidèle de Démo·crite, avait observé les carac-
tères particuliers de chaque idiome: /Iav-rolovç ... xaeax-rijeaç ô,a-
Ux-rwv etc.,· écrit Diodore, 1, 8, 4 ; cf. K. Rheinhart, Hermes, t.
XL VII, 1912, p. 501 s.
(4) Cf. supra, p. 24, n. 4, et l'introduction, p. 59, n. 1 et 3, où l'on
trouvera les principales références aux textes d'après lesquels l'àya8àç
ôaiµwv désigne Ormuzd.

B 20. PLUTARQUE, Vila Numae, c. 4, 10 (p. 61, 13 éd. K. Ziegler,


1926):

Ae' OV'J/ à~tOV èan, Tafrra avyxweovv-raç br;i TO'V'i'WV, àmauiv el


Zru.ev,ecp xal M{vcp ,eal Z W (! 0 a O' T (! rJ xal Noµij. ,eal Av,eoveycp,
{Jaa1Àelaç ,evfJeevwat ,eal :rwÀtTelaç <Jta,eoaµovatv (1), elç TO mhà
È<pofra TO <Jatµoviov, ,Jj TOVTOtÇ µiv < ovx> el~oç ÈO'n ,eal O':liOV-
t5aÇovi-aç Oeovç oµtÀeiv bû ()t<Jaa,eai.lq. ,eal :iiaeatvéaet TÔJ'J/ {Je).-r{-
a-rwv, :fiOt'f}Tai.ç <JB ,eal ÀU(!tXOÎÇ µtvvetCovatV, ei:riee àea, xefia/)at
:ria{Çovrnç ; ... OvlJi yàe O.Te(!OÇ Àoyoç lxet Tt pavÂov, 8v neel At>··
,eoveyov ,eal Noµâ xal TOIOVTCO'J/ aÂÀwv àvlJewv (2) ÂÉyoVO'l1 w; 1,

()t)O',CaOe,e1:a xal <J'VO'a(!EO'Ta :rilfJO'f/ xueovµsvot xal µeya).aç lm-


<pÉ(!OVTBÇ 1:ai'ç :rioÀtTelatç xaivo-ro1daç, neoasnotfJaav-ro "r'TJV ànà
TOV /)eov ()O~av avTOÎÇ èxdvotç, :rr:eoç ov; .fox1JµaTlCov1:o, aw-
'l''l](!tO'J/ OVO'aV.

(1) Peut-être faut-il conclure de ces termrs que le législateur Zoro-


astre doit être considéré, non pas comme un simplr. conseiller du roi
Hystaspe, mais comme le roi de Bactriane avec lecruel un texte équi-
voque de Ctésias l'aurait fait confondre (cf. l' Introduction, p. 6 s.). Quoi
qu'il en soit, on trouve chez Manilius (I, 40 ss. ; cf. in/ra, p. 42, n. 2,
où les \'ers sont reproduits) w1e tradition suivant laquelle, d'accord
32 ZOROASTRE

avec notn• texte, le ciel s'est révélé d'abord aux rois, puis aux prê-
tres, mais Manilius précise qu'il s'agit des rois d'Orient. Cf. aussi
Pseudo-Lucien, De C111trol., c. 2: 'H µèv uorplrJ :n:aAa111 ËGnv leyov àe-
xalwv pau,Atwv Oeoq,,Atwv. Le mot pau,Aevç peut désigner Bël selon les
Chaldéens (Maass, Comment. in Aratum, p. 27; Pline, N.H., VI, 121;
cf. Realenc. s.u. • Bel •), mais il peut désigner aussi Zoroastre. Cf.
l'introduction, p. 8 ss. et infra, p. 42, n. 2, cc que nous avons noté à
propos de Trogue Pompée (fr. B 33 a) : <• Zoroastre rege Bactrianorum *·
(2) Entre autres, Zoroastre encore, comme le prouve la parenté
de cet exposé avec l'extrait de Diodore, fr. B 19; cf. la reprise de part
et d'autre du même mot caractéristique :n:eoe1:n:01fJuau/Ja1, et, dans
la suite du contexte cle Diodore (I, 94, 2 fin): Elu "al neoç Tf/v vneeo-
XT/"' "al 6vvaµ,v TWII llV(!ÛII AeyoµÉllwll TOVÇ voµovç ànopJ.bpallTa TOI/
oxloll µaAAov vna"ovueu/Ja, 6,aAaPéwrsç, considération visée dans les
mots w!; 611u"d/Je"Ta etc.

B 21 . .AMMIEN MARCELLIN, XXIII, 6, 32-36 (p. 316, 5, éd. Clark):


In his tractibus (i.e. Mediae) Magorum agri sunt fertiles, super
quorwn secta studiisque, quoniam hue incidimus, pauca conveniet
expediri : rnagian opinionum insignium auctor amplissirnus Plato
machagistiam (1) esse verbo mystico doeet, divinorwn incorruptissi-
mwn culturn, cuius scientiae saeculis priscis multa ex Chaldaeo-
rum arcanis (2) Bactrianus addidit Z o r o a s t r es , deinde Hystas-
pes, rex prudentissirnus Darei pater. 33. Qui (3) cum superioris
lndiae secreta fidentius penetraret, ad nemorosam quandam vene-
rat solitudinem, cuius tranquillis silentiis praecelsa Brachrnanorum
ingenia potiuntur, eorwnque rnonitu rationes rnundani motus et
siderwn (4) purosque sacrorum ritus quantum colligere potuit crudi-
tus, ex bis quae didicit, aliqua sensibus Magorum infudit, quae illi
cum disciplinis praesentiendi futura, per suam quisque progeniem.
posteris aetatibus tradunt (6). 34. Ex eo per saecula multa ad prae-
sens una eademque prosapia multitudo creata deorwn cultibus
dedicatur; feruntque, si iustwn est credi, etiam ignem caelitus
lapsum apud se sempiternis foculis custodiri, cuius portionem exi-
guam, ut faustam, praeisse quondam Asiaticis regibus dicunt (8).
35. Huius originis apud veteres numerus erat exilis, eiusque ministe-
riis Persicac potestates in faciendis rebus divinis sollemniter ute-
bantur. Eratque piaculwn aras adire vel hostiam contrectare ante-
quam Magus, conceptis precationibus, libamenta diffunderet prae-
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 20-B 21 33

cursoria (7). Verum aucti paulatim in amplitudinem gentis solidae


concesserunt et nomen, villasque inhabitantes, nulla murorum
firmitudine communitas, et legibus suis uti permissi, religionis res-
pectu sont honorati. 36. Ex hoc Magorum semine septem (8) post
rnortern Carnbysis regnurn inisse Persidos antiqui rnemorant libri,
docentes eos Darei factione oppressas, imperitandi initium equino
hinnitu sortiti.

(1) Dans le passage parallèle d'Agathiàs (fr. D 11, infra, p. 83, n. 4),
on lit µaytwijç... ay,autaç; le Jer Alcibiade attribué à Platon (fr. B
10a) parle simplement de 8ewv 8eea:n.ela; Wagner note : , dytanlav
novi », et Reinesius propose magistiam. - Cf. Hystaspe, infra, fr. 2,
p. 359.
(2) On retrouve avec plus de détails chez Agathias (fr. D 11, l. l.)
une mention analogue des emprunts faits par Zoroastre aux doctrines
des Chaldéens. Cf. déjà Hérodote, 1, 131 : evova, di (ll teaa,) ?}Uqi u
xai aEÀ71vn xai yfl xal :n.vei xal i/6au xal àvtµotat ... àex;;8ev · l:n.i-
µeµa071xaa, di xal Tfl Oveavln 8vEtV :n.aeci Tt 'Aaavelwv µa86vu~
xal 'AeaPiwv. - Cf. l'introduction, p. 35 ss.
(3) Qui, non point Hystaspe, mais le fondateur de la secte des Mages,
comme Ammien va l'expliquer lui-même (§ 34: 4 Ex eo per saecula
mulla•> etc.). Agath. _,:: dans un passage parallèle (fr. D 11) et Justin (fr.
B 33 a) sont tout à ~ ~; t ,'xplicites à cet égard, et nulle part, on ne lit
qu'Hystaspe ait passé v·1ir i•· premier des Mages. Il faut noter d'ail-
leurs que des traditions or;,·ntales - tardives il est vrai- font voya-
ger Zoroastre dans l'Inde. Cf. Jackson, Zoroaster, p. 39 et 200; infra,
Syr. 2 c (p. 96, n. 2), et l'introduction, p. 27.
(4) Cf. Valère Maxime, VIII, 7, 2 : << (Pythagoras) ad Persas pro-
fectus Magorum exactissimae prudentiae se formandum tradidit,
a quibus siderum motus cursusque stellarum et unius cuiusque vim,
proprietatem, effectum benignissime demonstratum docili animo
sorpsit >>, où l'astrologie chaldéenne est donnée comme une science
des Mages; voir également Justin, fr. B 33 a, infra, p. 42.
(5) Les témoignages analogues sont très nombreux ; cf. par ex. su-
pra, fr. B 1, p. 8, n. 5.
(6) Sur ce feu sacré porté devant les rois, cf. infra, fr. B 45, n. 5.
(7) Cf. Hérodote, I, 132: "Avev yàe d~ Mciyov olJ aip, v&µor; laTi
8valar; :n.oiüa8a,; Xénophon, Cyrop., VII, 3, 11; Strabon, XV, 3,
13, p. 732 C.
(8) Valère Maxime (IX, 2, ext. 6; cf. Porphyre, F. Gr. Hist., n° 260,
fr. 40) parle également de sept Mages ; à un certain moment, on a
confondu sans doute le nombre de ces Mages avec celui des conjurés
qui machinèrent leur perte (Hérodote, III. 71, etc.).
34 ZOROASTRE

B 22. AGATHIAS, IIeei Tfjç 'Iovanvtavov {JaatÀelaç, II, 24 (p.


220, 29 éd. Dindorf) :

IIteaai lJè mhov (i.e. Zoroastrem) oC ,,;;,, (1) l:,,:l •yaTaa:n;eœ, oiJnJJ
~ n a:n;).wç, ipaai yeyovivai, wç Uav àµiptyvoeîaOai ,i;al ov,i; elvai
µaOeïv :r&OTE(!OV LJ aeelov :n;aT7}(!, EÏTE ,i;al dlloç, OVTOÇ v:rcfiéxev
'YaTaa:n;71ç. -- Cf. fr. D 11 (infra, p. 83).

(1) Ol "ii" : un peu plus loin (p. 223, 13 ss.), l'auteur écrit : "ii"
l,i... i:oiç :oeaÂovµé,,oiç l~fa,,ixalo,ç !vµrpéeonai ; il s'agit donc des
Perses contemporains de Justinien. Sur les services que rendit à Aga-
thias son ami l'interprète Sergios, qui traduisit pour lui des extraits de
chroniqueurs perses, cf. Krumbacher, Gesch. Byz. Litt., p. 242. Pour
la mention d'Hystaspe, cf. l'introduction, p. L n. 1, et p. 215 s.

B 23. SYNÉsrus, Dion, c. 12 (p. 280, 14 éd. Krabinger) :


'A).).' ~µeiç avToîç (i.e. aux sophistes palens, contempteurs des
moines) ei:rcwµev, ae,ov rae · TD ToÀµ7](!0TaTot :r&av.œv, el µèv
iJmaniµeOa vµii.ç Ei,µoie71aavraç l,i;elv71v Tijç v,vxfjç T~v àElav
i}v 'Aµovç, i}v Z Œ e O <1 (1 T (! 7] Ç ( 1), i}v 'Eeµfjç, ljv 'Avnovtoç,
OV1' âv iJeiovµev 1/J(!EVOVV ovlJè lJtà µa671aeœç dyetv, vov µéyeOoç
ËXOVTaç <p :r&(!OT(lUEtÇ elai ,i;ai Tà ovµ:r&E(!<ZUµaTa • à).).à 1eâv tVTV-
XEÏV :n;ou T<p TOtoVTq> yévotTo, ae{JolµeOa TE âv avTov 1eai dCol-
µeOa . vµii.ç lJè oewµev Tfjç 1eoivfjç ,pvaeœr; OVTar; ijnovaç 1eal 0V
µii.ÀÀOV ayx{vovç I} :r&axeir;.

(1) Zoroastre et Arnous, l'ermite égyptien, sont associés, de même


qu'ici, chez Psellus (fr. 0 6), et d'autre part, nous allons voir Zoro-
astre joint à Hermès (fr. B 24) dans un contexte faisant allusion,
comme notre extrait, à l'illumination intellectuelle dont le prophète
mazdéen fut favorisé. C'est sans aucun doute par l'intermédiaire de
Dion Chrysostome (fr. B 17, supra p. 28 s.) que Synéslus a connu
l'histoire de la retraite de Zoroastre, représenté comme un anacho-
rète qui se purifie par l'ascétisme pour recevoir ensuite les révéla-
tions divines. Voir l'introduction, p. 25 ss.
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR, 8 22-B 25 35

B 24. MICHEL PSELLOS, 'A;rio).oyla ,mèe -,;ov Noµo<pvi..a-xoç ,ea-,;à


-rov 'O<pev<'lâ, éd. C. N. Sathas, Bibliotheca Graeca medii aeui, t. V
(Paris, 1876), p. 189 :
z e O a <1-,; e 1J .,, <'Jè nov OfJaetç TO'II Alyv:rtTW'II (1), r} 'Eeµfiv 1:0'11
(0

TeiaµÉyt<1TO'l1 (2), ·ot'Jç ,ea{ <paaw avr:o<'Ji<'Ja,e-,;ovç yeviaOat, Tfjç 'lj)V-


xfiç µO'l11JÇ W<1:rtE(! É'X TtllOÇ ,ee,eevµµÉ'l11JÇ <pÂe{Joç àva<11:oµw<1a<117ç av-
TOÎÇ -rà µaOfJµa-ra ;

(1) Cette erreur grossière peut avoir été causée par le rappro-
chement 17 Zweodu-r:e71ç 17 'Aµµovç o Alyv:n:noç que i'on trouve chez
Psellus lui-même (fr. 0 6, infra, p. 140).
(2) Nous ne rencontrons nulle part ailleurs l'assimilation établie
ici comme au fr. précédent entre Hermès Trismégiste et Zoroastre,
tous deux autodidactes inspirés.

B 25 a. HIPPOLYTE, Re/ut. haeres., I, 2, 12 (p. 7 éd. Wendland


= Diels, Vorsokr. 14 (4] 11, et Doxogr. graeci, p. 557):
LI i6<'lweoç <'Jè o 'Eeer:eievç -xai 'Aeia-r6Eevoç o µovat-x6ç <paa,
:rt(!OÇ Z a e a -r a.,, TO'II Xaï.<'Jaio'II li..71).v()évat llvfJay6eav • TOV dè
t-xOéaOat aVT<p dvo elvat àn' àexijç TOÎÇ IW'1tV at-ria "· T .).. (1).
Ibid., VI, 23, 2 (p. 149, 29 éd. Wendland):
Kal Z a e a -r a ç o llvfJay&eov <'Ju5at1-xai..oç.

(1) On trouvera la suite du texte ainsi que les variantes infra, p.


63, fr. D 1. - Sur l'histoire même, voir l'introduction, p. 33 s.

B 26 b. PLUTARQUE, De animae procr. in Timaeo, c. 2, p. 1012E


(reproduit chez A.PosToLIUS, Paroemiogr., Centuria VIII, 27 a) :
Kal Z a e a -r a ç 6 llvOayo(!OV <'Ju5(1t1'XaÂoç TUVT1JV (scil. T~V
6va6a) µèv t,ea).ei TOV aeiOµov µ71-réea 'X, T,Â, ( 1),

(1) La suite du texte est reproduite fr. D 7 b, in/ra, p. 80.


36 ZOROASTRE

B 26 a. CLÉMENT o'A.LEXANDRIE, Stromaf'l, I, 15; 69, 6 (p. 44,


éd. Stiihlin) :
z (! 0 a (1 T e 'T/ " èJè TOV Mayov, TOV IUe<1'TJV, 0 IIvOayoeaç
CL)

lC17Àœ<1ev, <xal> (J{p).ovç ànox~vq,ovç -ràvèJeoç TovèJe o[ T~V Ileo-


dlxov µenovuç aleeaw avxov<1t xexTfj<10ai (1). • AU~avèJeoç èJè
lv Tep II e e l II v () a y o (! t x w v <11J µ P6 Â w v (fr. 138 ;
F.H.G., III, p. 239) Z a e a Tcp (2) Tep 'Aaave{cp µa0'TJTe'V<1at
foTO(!e'i TOV IlvOayoeav (' leCext~Â TOVTOV (3) iJyovna{ Tt'lleç, ov,e
lan <Ji, WÇ ënet't'a d1JÂœOfJ<1eTat), à,erJ,eOÉ'llat TE neoç TOVTOtÇ
I'aÀaTWV ,eal Beaxµavœv TOV IlvOayoeav povÂernt.

(1) Cf. infra, fr. 0 106, p. 250.


(2) Il faut en effet rétablir Zaed-rrp, comme le prouve le second des
deux extraits de Cyrille reproduits ci-dessous, et qui ne sont que des
paraphrases de notre texte de Clément. La leçon vaÇaechrp des ma-
nuscrits de Clément est sans doute le fait d'un copiste chrétien qui
aura songé à NaÇaei8 ou à NaCae11v6ç. Cf. l'Introduction, p. 37. n. 4.
(3) Toii-rov, c'est-à-dire -ràv nae' q> éµa8~uve1ev a II., ou Zoroastre.
Voir l'introduction, p. -12.

B 26 b. CYRILLE, Adv. Julianum, III, p. 87 éd. Aubert (Migne,


P. G., t. 76, col. 633 C):
MɵV'Y}Tal TOVTOV (scil. TO'V IlvOayoeov) xal o aoq,wTaTOÇ KÂfJ-
µ17ç Èv TOÎÇ E 't' (! w µ a T E V (1 l Uywv . (( z w (! 0 a (1 T e 'Y/ 'Il
TE TO'II IlÉ(!<T1J'l1 IlvOayoeaç lÇiJ).wae ,eai ptpÂovr;; àno,eevq,ovç
Tàvèleoç 't'OVèJe Ot 't''l/'11 IleoM,eov µeTtOVUÇ aZeeaiv avxov<1t ,ee-
,eTijaOai. » "On µèv oiSv Ot Mayot Ileeai,e6v elat yÉvoç, leova{ nov
na.V't'CL>Ç · Z W (! 0 11. <1 't' (! 'YJ V ye µ~v ovèJelç ànaÀÂa.Eue Myoç TOV
Taiç µayixaïç ÈnaxfjaOat Téxvatç, ov ~ xal navaetaTov C11-
Àœ-r~v IlvOayoeav q,aa{v, WÇ ,eai ptp).ovç ànoe~fJTovç nae' av-rov
avvuOeiµévaç avxfiaai Ttvaç (1).
Id., ibid., IV, p. 133 éd. Aubert (Migne, l. l., col. 705 B) :
·JoTO(!e'i yovv •AUEavèJeoç, o lnb,ÂTJV Ilo).vtaTw(!, èv T<f>
IIe (! i II 1) () ai' 0 (! l" w " (1 tl µ p 6 À w V, 'Aaavelcp To yé-
voç OVTl Tq> Za (! q. (2) ipon;fjaat l'OV llvOayoeav.

(1) C'est-à-dire les Prodiciens dont parle Clément.


TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 26-B 27 37

(2) Lire T<p Zaed <Tep> ; le copiste aura cru sans doute que Ta,
était l'article faussement répété. Cf. toutefois la forme Zdef/ç fr.
B 29 a, infra, p. 39, à côté de Zaechov, ibid., fr. B 29 b.

B "n. PORPHYRE, Vila Pythagorae, c. 12 (p. 23 éd. Nauck) :

"Ev TB 'Aea/Jlq. Tq> /3a<1iÂei <1v'llfj'II (i.e. Pythagoras), l'II TB Ba{Jv-


Âw'llt TOÏÇ T' aÂÂoiç Xa:Adaloiç <1V'lleyÉ'IIETO "al :71:(!0Ç Z ci e a -
T O 'Il (1) à<{J{"ETO, :n:ae' O'O "al È"a(Jci(!(J'YJ Tà TOV :71:(!0"t:É(!OV /3{ov ÂV-
µaTa "al ediMxOrJ à<{J' O'O ay'IIEVBL'II :71:(!0<11J"8t TOÏÇ <1novdalo1ç (2),
TO'V TE :n:eel <{JV<18WÇ Âoyo'II 'Îf"OV<18 (3) "al -rl'IIBÇ al TWV 8Âw'II àeza(.
E" ràe Tijç :n:eel Tati-ra Tà l0v11 :n:Âa'llrJÇ o IlvOayoeaç TO :n:ÂBÏ<1TO'II
Tijç ao<p(aç evmoewoaTo (').

(1) La leçon CdeaT011 est attestée par une correction de la pre-


mière main de l'archétype, le cod. Bodl. gr. mise. 251, d'où provient
la faute t;dPeaTov de V; cf. Rose, Hermes, t. V, 1871, p. 362, et
Nauck, p. vm de son éd. de 1886. - On notera que, dans beaucoup de
passages parallèles, le nom de Zoroastre est omis : cf. Jamblique,
Vit. Pythag., 19 : Kd"ei (à Babylone) Toiç Mdyo,ç daµévoiç li.aµevoç
avvlJtaTeltpaç "al è"nau5ev8elç Tà nat avToîç aeµvà "al 8ewv 8efJ-
a"elav èvTeileaTdTfJV (lvuUaTaTa Cobet) i"µa8wv, dei8µwv -re "al
µova,"ijç· "al -rwv li.,Uw11 µa8f}µd-rwv in' li."eov U8wv nae' a1hoiç
ailila u {jcf)lh"a neoa6taTel1/JaÇ lTf/, dç Idµov vnéGT(!E1/JE neel B"TOII
nov "al m:11TfJ"oaTd11 l-roç if6'1 yeyovwç (cf. infra, n. 2); Julien, Orat.
VII, p. 236 D ss. : El {jè viiv iléyotµt 8n "al elç AlyvnTov ino-
eev8f} "al II éeaaç el6e "al naVTa;,coii ndVTa ineted8f] -rà µva-r17eia
-rw11 8ewv inon-reiiaa, "al -reilea8ijvat naVTolaç navTa;,coii -reile-rdç,
È(}W µèv laa,ç dyVWGTŒ Got, YVW(!tµa µéVTOt "al tra<pij TOÎÇ noi!i!oiç,
La rencontre de Pythagore avec les Mages est encore mentionnée
chez Cicéron, De fin., V, 87; Valère Maxime, VIII, 7, extr. 2 ;
Pline, XXIV, 156 et 160, et XXX, 9. - Chez Clément d'Alexandrie,
Stromates, I, 15, 66, 2, et Diogène Laêrce, VIII, 3, il est question
à la fois des Chaldéens et des Mages, mais - le fait mérite d'être
noté - la plupart de ceux qui font séjourner Pythagore à Babylone
ne les confondent pas (cf. l'Introd., p. 33, n. 6).- Une histoire ana-
logue, également sans le nom de Zoroastre, se rencontre dans la Vie
d'Apollonius de Tyane de Philostrate, I, 2, 1 : Ol 6é, ine,6TJ Mdyo,ç
BaPvilwv{a,v "al 'lv6wv Bea;,cµaa, "al Toiç ÈV AlyvnT<[) I'vµvoïç çVV-
eyéveTo (i.e. Apollonius), Mdyov 1)yoiivTat av-rdv "al t;iapdi!ilovuiv wr;
pialwç GO<pÔV, "a"wç ytyvwa"oVTeç · 'Rµne6o"ilijç u yàe "al IIv8a-.
yoeaç av-rdç "al L1f}µ01'(!tTOÇ &µtil170'allT6Ç Mdyotç "al noilild 6atµ~v,a
eln6vuç, olJnw vmfa8f/aav Tfj Té;,cvn.
38 ZOROASTRE

(2) Cf. Porphyre, ibid., ch. 6 : lleel Tàç Tw,, 8eâi" dy,anlaç ,eal Tà
Ao,nà TW'1 neel TOV Plov tn,n1devµaTO)V naeà TWV Mdywti <paal d,a-
,eofiaat Te ,eal Aapeiv · ,eal TaiiTa µèv axe8àv noitAovç lmyvivcba,ee,v
d,à To yeyed<p8a, èv vnoµvfJµaaiv. C'est peut-être des mêmes écrits
d'auditeurs de Pythagore que proviennent les données du ch. 41 (ibid.)
dont Windischmann (Zoroastr. Studien, p. 261) a fait ressortir la valeur
et l'intérêt : To,afiTa naenvei (i.e. Pythagoras), µd,\ taTa {)' d ). f'/ -
8 e v e i v · TOiiTo yàe µdvov 8vvaa8a1 Tovç dvOecbnovç noieiv Ou'[!
naeanA11alovç · tm:l ,eal Toii Oeoii, wç naeà Tâiv Mdywv ÈnvvOdveTo,
6v '!JeoµdCf'/v ,ea,\oii'aiv t,eeï:voi, ioi,eéva, To µèv awµa <pwTl, T~v 8è
'PVX~" dAf'/IJelq.. Cf. supra, p. 22, n. 2 et 4 ; Stobée, Floril., XI. 33
(t. III, p. 442 s. éd. Hense) : Tov µeylaTov Tâiv Oewv, 6v '!Jeoµdy8T/v
,eaAoiiaiv.

(3) Serait-ce une allusion au II eel <pvaewç dont nous avons recueilli
les fragments? Cf. l'introduction, p. 109, n. 2.
(4) Dans un fragment dont l'authenticité a été contestée par Diels (cf.
Vorsokr. 22 [12), B 129), Héraclite aurait reproché à Pythagore d'avoir
pillé une littérature où auraient pu figurer maints écrits de provenan,!e
orientale: llvOaydef'/Ç MVf'JO'O.fJXOV iaTOf}l'}V 71a,ef'JO'EV dvOewnwv µd-
ÂtO'Ta ndvTwv ,eal è,e,\e~dµevoç (t,e8e~- Wilamowitz) TavTaç Tàç avy-
yea<pàç tnoifJaaTo AavTofi ao<ptrJv, nolvµaOl')v, ,ea,eonxvlf'JV. - A. De-
latte (Vie de Pythagore, p. 161 s.) rapproche ce mot d'Héraclite des
vers d'ion de Chios (Vorsokr., 36 [25 JB 4) : Elnee IIvOayoef'/ç ÈTvµwç o
ao<por; neel :n;aVTO)V dvOewnwv yvwµaç elt5e ,eal i~iµaOev, vers dont W.
Kranz (Hermes, 1934, p. 227 s.) défend à bon droit l'authenticité et où il
reconnaît une réminiscence du mot d'Héraclite. Ceci confirme l'idée
que l'école de Pythagore aurait connu des écrits prouvant les em-
prunts qu'il avait faits aux littératures exotiques : ,, yvwµar; ldeiv
,eal l,eµaOeiv kann nichts anderes bezeichnen ais die Kenntnisname
der Ansichten von Menschen in ihrem objektiven Gchalt » (Krantz,
l.l.). Voir aussi Wilamowitz, Glaube der Hellenen, t. Il, p. 188, n. 1,
et, sur les influences orientales chez Héraclite, K. Joël, Gesch. der
anliken Philos., t. 1, p. 314 ss. Bref, loin d'être suspect, le fr. 129
d'Héraclite cité ci-dessus a pu (avec les vers d'ion) contribuer à la
formation de la légende qui fit de Pythagore l'auditeur de Zoroastre.
Quoi qu'il en soit, en plus d'un endroit de la Vie de Pythagore de
Porphyre, des vnoµvfJµaTa relatifs au Maître fournissent des préci-
sions qui complètent celles que nous trouvons ici. Cf. ci-dessus, note 2.

B 28 a. APULÉE, Florida, 15 (p. 21, 11 éd. Helm):

Sunt qui Pythagoran aiant eo temporis inter captivos Cambysae


regis, Aegyptum cum adveheretur (1), doctores habuisse Persarum
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 27-B 29 39

Magos ac praecipue Z o r o a s t r e n, omnis divini arcani anti-


stitem.

(1) Cf. Arlstoxène (fr. 23, F.H.G., t. Il, p. 279, extrait des Theolog.
arithmeticae, p. 53,1 éd. de Falco) : 'Yn~ Kaµpvaov yoiiv lctTo-
eBiTa, (i.e. Pythagoras) Aly,mTov i!lovToç avvnxµaJ.oJTlafJa, b,ei avv-
8,aTelPwv TOÏÇ Eeeeiia, 1'al slç BapvJ.wva µsnJ..8wv Tàç flaeflae11'àç
n).nàç µv'l8fiva,; IG 14, 1297 II 20 = Fr. gr. Rist., n° 252 B 7;
Syncellus, Chron., t. I. p. 397, 11 ss. éd. de Bonn; Jamblique, Vit.
Pythag., 19 (supra p. 37, fr. B 27, n. 1 ).

B 28 b. APULÉE, De magia apologia, c. 31 (p. 36, 15 éd. Helm):

Pythagoram plerique Z o r o a s t r i sectatorem sinùliterque


rnagiae periturn arbitrati (1).

(1) Cf. Philostrate, Vie d'Apollonius, I. 2, 1 (extrait reproduit ci-des-


sus, p. 37, fr. B 27, n. 1).

B 29 a. SUIDAS, s.v. IlvOayoeaç (n° 3120 éd. Adler):

Oih:oç flxov<1e newTOÇ (/)eeexvt5ov TOV J:ve{ov... elTa 'EeµoM-


µaVTOÇ lv Tfj avTfj J:aµcp ... el-ra 'Aflael(5oÇ TOV 'Yneefloeiov xal
z a(! 'Y/ T O ç TOV Mayov. llau5ev0etç t5t xal nae' Alyvndotç xal
XaHa{oiç 'l}Wev elç J:aµov ... J:miyempe éJè o llv0ay6eaç µ6va
Teta {JifJUa · IlatCJevTtx6v, IloÂ.tTtX6v · TO {Ji <pee6µevov Tefrov
wç llv0ay6eov AvatéJ6ç laTt TOV Taeanb•ov (1).

(1) Cf. Diogèné Laërce, VIII, 6-7: I'iyeanrn, ~è Tep Ilv0ay6eq. avy-
yeaµµaTa Tela . 1Iat~WTl1'0V, Ilo).1Ttl(;OV, tf>v<1t1'0V . TO ~è <pseoµsvov
wç 1Iv8ay6eov Av111~6ç iaTI etc. Sur ce traité tripartite écrit vers le
m• ou le ne siècle avant J.-C., cf. H. Diels, Archiv Gesch. Philos., t. III.
p. 451 ss. ; A. Delatte, Vie de Pythagore, p. 160 ss. ; Vorsokrat., 14
(4], 19, et ci-dessus p. 38, fr. B 27, n. 4, ainsi qu'au fr. B 11. la di-
vision analogue des écrits de Zoroastre. -- Voir l'introduction, p. 105.
40 ZOROASTRE

B 29 b. ScuoLIASTE de Platon, In Rempubl., 600 B (éd. Her-


mann, Plat. op., t. VI, p. 360):

Ilv0ay6eaç... -5t71,eovae <Peee,evdov TOV Evetov, el-ra 'EeµoM-


µav-roç, È7! Eaµq:, àµcpoi7!, el-ra 'A{Jaetdoç TOV 'Ynee/Joeéov, ,eal
Z a(! a T OV TOV Mayov ' µeO' OVÇ ,5nà Alyvndaw ,eal XaÂ.-
~alœ7! lnai~wOr, (1).

(1) Nous reproduisons le texte d'après le Paris. A de Platon, f.105•.


- Comme tant d'autres scholies de Platon (cf. notre étude, Aréthas de
Césarée dans Byzantion, IX, 1934, p. 391 ss.), celle-ci provient de la
même source que Suidas, s.v. 11v8ay6ear; (fr. précédent) ; elle n'en
fournit qu'une version abrégée et n'a d'autre intérêt que la forme
traditionnelle ZaedTov (et non pas Zde"}Tor;) conservée au nom du
maître de Pythagore.

B 30. LucIEN, Menippus sive Necyomantia, c. 6:

Ka{ µot no-re ~iayevnvovv-ri 't'OVTW71 lve,ea Moeev lç Ba{JvÂ.wva


è).86v-ra t5eri8ifvat nvoç TWV Maywv TW71 z w (! 0 a O' T (! 0 V µa-
0rJTW71 ,eal diaMxwv . 77,eovov t5' a{n:ovç Èncpdaiç u ,eal -rd.e-raiç
TtO'tv a.71~(yeiv TE TOV "Atdov -ràç nvÂ.aç ,eal ,ea-rayetv 8v âv {JovÂ.w7!-

-rat àacpaÂ.wç, ,eal onlaw avOiç a.7!anéµneiv (1).

(1) Sur la nécromancie des Mages, voir les référrnces supra, p. 23,
fr. B 10 c, note 1.

B 31 . .ANONYME, Vita Platonis, Prolegomena Plat. philos., c. 4


(éd. Hermann, Plat. op., t. VI, p. 199):
MeµaOri,ewç dè (scil. o ID.a:r:wv) wç -riJv àexiJv laxo" ol IlvOa-
yoeeiot -rfiç cpiJ.oaocptaç à.no Alyvn.ov, 17}.()ev ,eal elç Alyvn-rov
,eal ,ea-roefM,aaç l,eeiae -riJv yewµe-relav ,eal -riJv Eeea-ri,efJv, àve-
xweriae" · el-ra UOwv elç <Poivl,eriv neetérvxev l,eeiae II éeaatç
,eal lµaOev nae' avni>v -riJv Z W (! 0 a O' T (! 0 V natdetav (1).
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 29-B 33 41

(1) Comparer l'Alcibiade I, 121 E = fr. B 10 a, et Olympiodore, Vila


Platonis c. 5 (ibid., t. VI, p. 194, l. 17) : Bovl6µevoç <5è ieal 1:oiç
Mdyoiç ivTvxeïv, <5tà 1:0 iea1:' iieeivov 1:àv ieaieàv iv lleeat<5, avveaTa-
va, :n6Àeµov µ'f} ovv710elç 1me' athovç O.Oeiv, àrp{ieeTo elç TTJV t1>o,v{-
1'f/V, itai .MayotÇ Èitei ÈV'l:VXWV, :naeüa{Je TTJV µaytit1)V O
<5t' {J itai iv
up T, µ a l q, (71 As.) rpalve1:at Tijç Ov1:iitijç lµ:neieoç wv, tI7]µeid Te
Uywv ij:na1:oç ieai a:nlayxvwv itai TotaiiTd nva. Cf. encore ibid., p.
202, I. 8: OvToç (scil. o /Iv0ay6eaç) µèv yàe à:nijlOev elç lleeal<5a,
TTJV TWV Mdywv w<peÀ7]0ijvat Oélwv aorplav · ol oè Mayot <5,à TOV
llld1:wva 'A01jvaÇi; :naeeyévov1:o, 1:ijç il; av1:oii µe1:éxeiv <ptÀoaorplaç
yJ.ixoµevot; Diogène Laërce, III, 7: .1tiyvw OTJ o lIÀaTWV uai Toiç
Mdyoiç avµµi~at · ,hà oè Tovç Tfiç 'Aa{aç :noUµovç à:nia1:71; Apu-
lée, De Platone, c. 3 (p. 84, 21 éd. P. Thomas) : <• Ad lndos et Magos
intendisset animum, nisi tune eum bella vetuissent caletica >> (« A-
siatica •> vulg.); Pausanias, IV, 32, 4, etc.

B 32. ARNOBE, Adversus Nationes, I, 5 (p. 7, 5 éd. Marchesi) :

Ut inter Assyrios et Bactrianos, Nino quondam Z o r o a s -


t r e q u e ductoribus, non tantum ferro dimicaretur et viribus (1),
verum etiam magicis et Chaldaeorum ex reconditis disciplinis,
invidia nostra haec fuit?

(1) Cf. ibid., I, 52 (supra fr. 8 4, et p.16, n. 2): <• Bactrianus (i.e. Zo-
roastres) et ille conveniat, cuius Ctesias res gestas H i s t o ri a r u m
exponit in primo» (fr. 6 éd. Müller, p. 17 Didot).- Sur la confu-
sion de noms qui a pu faire prêter à Ctésias l'histoire d'un Zoroastre,
roi de Bactriane, défait et vaincu par Ninus et Sémiramis (cf. les fr,
suivants), voir l'Introduclion, p. 8 s..

B 33 a. [TRoGuE PoMPÉE] JusnN, Hist. Philipp., I, 1, 7-10


(p. 3 éd. Seel) {1) :

Ninus magnitudinem quaesitae dominationis continua posses-


sione firmavit. Domitis igitur proximis, cum accessione virium
fortior ad alios transiret et proxima quaeque victoria instrumentum
sequentis esset, totius Orientis populos subegit. Postremum bellum
illi fuit cum Z o r o a s t r e, rcge Bactrianorum, qui primus dicitur
42 ZOROASTRE

artes magicas invenisse et mundi principia siderumque motus dili-


gentissirne spectasse (2). Hoc occiso, et ipse decessit, relicto adhuc
irnpubere filio Ninia et uxore Samiramide (3).

(1) • Sicher ist, dass die assyrische Geschichte des Trogus eine Bear-
beitung des Ktesias ist, die seine Motive weiterentwickelt und rheto-
risch pointiert » (F. Jacoby, Realenc., s.v. <c Ktesias ,, 2068, 53; cf.
F.Gr.Hist., II C, son commentaire du n° 93, fr. 1, p. 297, 1. 29 ss., sur
le désaccord entre Diodore II, 6, 2 et Justin quant au nom du roi des
Bactriens).
(2) C'est une idée souvent exprimée dans la littérature astrologi-
que, que des rois d'Orient ont été les premiers à obtenir la révélation
des mystères du ciel ; cf. Manilius, 1, 40 : <• Et natura dedit vires seque
ipsa reclusit I regales animas primum dignata movere I proxima tan-
gentes rerum fastigia caelo I qui domuere feras gentes Oriente sub
ipso»; Pseudo-Lucien, De astrol., c. 2: 'H µiv uorplTJ naÀairj iunv
leyov dexalwv {3auiï.iwv Oeorp,Uwv; Firmicus, Mathes .. VIII, 5. 1 ;
Strabon, XVJ, 2, 39, p. 762 C; Boil (Aus der Offenbarung Iohannis,
1914, p. 136) a réuni d'autres témoignages sur les • Konige als Of-
fenbarungslrli.ger •>. Cf. supra, p. 31, n. 1. - Sur Zoroastre inven-
teur de la magie et de l'astronomie, cf. supra, fr. B 21, p. 33, note
4, et l'introduction, pp. 36 et 133 ss.
(3) Cf. l'introduction, p. 8 ss. et 55.

B 33 b. ÛROSE, Histor., I, 4, 3 (p. 43 éd. Zangemeister):

Novissirne Z or o astre m Bactrianorum regem, eundemque


magicae, ut ferunt, artis repertorem, pugna oppressum interfecit
(Ninus) (1).

(1) Orose suit ici Justin (fr. 33 a); cf. Ruehl, Jahrb. fiir Philol.,
Suppl., t. VI, p. 158.

B 33 c. Exordia Scythica, § 1 (Chronica minora, éd. Mommsen


[M.G.H., Auctores Anliquissimi, t. XI, 1), t. II, p. 311, 5):

Ad postremum [bellum Nino fuit) cum I o as t ra (1 ), rege Bac-


terianorum, qui dicitur primus invenisse artes magicas et mundi
principia siderumque motus diligentissime scrutasse, ipso occiso et
ipse Ninus postea discessit.
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQlTES - FR. B :l3-B 35 43

(1) Cf. la leçon • Zoastres * ci-dessous, fr. B 35 a (version latine).


Les cnroniques parallèles ont conservé la forme correcte du nom, qu'el-
les empruntent à Justin avec tout le contexte.

B 34. AELIUS THÉON, Progymnasmata, c. 9 (éd. Spengel, Rhet.


Graeci, t. Il, p. 114, 32) :

Ov rae, el Toµveiç 17 Ma<1<1ayénç fi EnaeüJea 17 'Aµoeyov -rov


Eai,ewv Pa<11Uwç yvv~ 'X(!elnwv è<1.l Kveov (1), i) -xal, val µà
LI {a, Eeµleaµtç z w (! 0 a (J' -r: e O V -rov Bawr:etov, ~151/ <1vyxw-
(!TJTÉOV 'Xal -r:o Oip.v -r:ov lJ.eeevoç Ûvat àv"eetOU(!OV, µtii.ç µèv fJ
"vo yvvau,wv àv"eeio-r:a-r:wv OVO'WV, àeeévwv r,è, naµnoÂÂwv.

(1) Histoire tirée de Ctésias ; cf. Photius, Bibl., cod. 72, p. 36a,
30 ss. éd. Bek k<'r.

B 35 a. EusÈHE, Chronique.
a) Version latine (Eusebius Werke, t. VII, tre partie, Hierony-
mi chronicon, éd. Helm, 1913, p. 20, 13):
XLVIII (scil. anno imperii Nini = 2010 ante Chr.) - Z o -
r o astres(<( Zoastres ,, codd. LM) Magus, rex Bactrianorum, cla-
rus habetur, adversus quem Ninus dimicavit. Abraham natione
Chatdaeus primam aetatem aput Chaldaeos terit.
b) Version arménienne (Ibid., t. V, Die Chronik, Aus dem Arme-
nischen übersetzt, éd. J. Karst, Leipzig, 1911, p. 28 ss.) :
Kephalion des Cieschichtsschreibers <Bericht> vom Konigtum
der Assyrer : <( Ich beginne zu schreiben worüber auch andere Er-
wii.hnung getan haben; und zwar zunii.chst <H>ellanikos der Les-
hier und Ktesies der Knidier, sodann <H>erodotos der <H>ali-
karnier. Zuerst herrschten über die Asiaten die Assyrer, von wel-
chen war Ninos der Belide, unter dessen Regierung viele Dinge und
gewaltige Grosstaten vollbracht wurden. >> lm Anschlusse hieran be-
richtet er sodann auch die Generationen der Samiram; und von
Z a r a v y s t (Zoroastre) dem Magier, von seinem des Baktrer-
konigs Kriege und seiner Besiegung durch Samiram ; und die
Jahre des Konigtums des Ninos, 52 Jahre, und von dessen Ende.
c) EusÈBE, chez SY1scELLE, Chronogr., t. I, p. 315 éd. Bonn (cf.
CÉPHALION, F.Gr.Hist., n° 93, fr. 1 ; II A, p. 438) :
fT aeia-r:w (-r:wv 'E).).~vwv fo-r:oei-xàç) KeqmUwv lnlO'rJµoç elç,
44 ZOROASTRE

ol,z O -rvxwv, o(f,:o, q,a<1"°'" • (1,,Aexoµat reaq,u11 àq,' wv {lÂM.Ot Te


lµvr]µ6vev<1av i-eal -rà neiin:a 'E).).dvii-e6ç -re o Aéa{Jioç i-eal K TrJ-
<1lrJç (1) o Kvtlnoç, lnet-ra 'He66o-r:oç o 'A.ilii-eaevaoevç · 1:0 na.ilaiov
-rijç 'Aalaç l/Ja<10.ev<1av 'À<1<1V(!tOt, 1:wv <5è o B~Â.ov Ntvoç >>. El.'
ènayet yéve<1t'II :Eeµieaµewç, ,eal Z W (! 0 a (1 'T: (! 0 V Mayov * U
lTrJ -re (2) v{J' 1:fjç Nlvov /3a<1tÂ.elaç.

(1) Kn111lf1i; : l'œuvre du Ps.-Céphalion était écrite en ionien.

(2) La version arménienne et Moïse de Chorène (I, 17) qui en dé-


rive (cf. F. Gr. Rist., commentaire du n° 93, fr. 1, p. 297, 16 ss.),
prouvent qu'il faut écarter ici la conjecture de Scaliger (lui v{3')
et supposer une lacune.

B 35 b. EusÈBE, Praepar. Evangel., X, 9, p. 484 D {p. 33 Gifford) :


'Ano <5è Mœaéœç na.iltv àvtwv lnl, TO 1'(!WTOV l-r:oç Cwijç 'A-
/Jeaaµ, 61J(!~<1etÇ l't'r] q,e' " 'T:0<1av1:a 6è àno TOV 6r]Â.W0ÉVTOÇ frovç
't'i'jç Kéi-eeonoç /JaruÂ.elaç 1:ov àvw't'iew xe6vov ànaeiOµovµevoç
lnl Nivov ifEeiç -ràv 'Ae1aveiov, 8v new1:6v q,a<1tv a.na<1rJÇ 't'i'jç 'A-
<1laç nÀiJv 'lv6wv "6X(!Œ't'rJXÉ'llat . oi5 Nlvoç lnwvvµoç n6Â.tç, 1}
NtveviJ nae' 'E/Jealoiç wv6µa<11:at · xaO' 8v Z w e o a <1 1: e rJ ç o
Mayoç Bax1:e{wv (/Jax1:rJelwv codd. I 0) è{Ja<1lÂ.ev<1e · N{vov 6è
yvviJ i-eal 6iadozoç 1:ijç /JaatÂ.elaç :Eeµteaµtç, wa1:' elvai 1:ov 'A/Jeaàµ
,ea'T:à TOV"COVÇ (1 ). Tavrn µèv OV'II ànobeixnxwç È'II 1:oiç XO'llr]Otiatv
fJµiv X(! 0 'Il t " 0 i ç Ka 'Il 6 (1 t 'Il o(hwç lzov1:a O'V'IIÉ<11:rJ,

(1) Porphyre avait affirmé (F. Gr. Rist., no 260, fr. 33) « post
Moysen Semirarnin fuisse •>.

B 36. 'E".iloyiJ fo-,:oet<Ï)1• (tirée du Paris. 854, éd.Cramer, Anecd.


Paris., t. 11, p. 175, 4-11):
T6-re xal Nïvoç, {3ae1tÂ.evç 'Aae1vetwv, x'T:l(et noÂ.tv Nïvov, xal
àrp' lav-cov 'T:1]'11 X(!OO'rJYO(!lav ËOt'T:O, 1:iJv naÂ.at XÂ.r]Otiaav Ntvev{,
+}v 1:0 na.À.ai cpxoMµrJaev o 'Ae1ove. Tif> bè xe6vq., rpfJaeeïaa olxt-
Ce-cat È'II -coiç neoxetµévotç Xf!O'IIOtÇ, ,ea(J' oiJç Z W (! 0 a <1 'T: (! 'YJ Ç
o Mayoç BaX"CrJ(!lW'II (sic) f3aatÂ.tVÇ lyvwelCe-co, èrp' av È<J't'(!<J.UV<Je
Nivoç (1) ' oi5 µe-c' oMyov :Eeµteaµtç Nlvq., O'V'IIOtX~O'aO'a 1:à ulxrJ
µeyaÂ.ocpvwç ÈO'xevaaa1:o.
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 35-B 3i 45

(1) Cette assertion est tirée d'Eusèbc. Pour la leçon Ba"T1Jeiwv, cf.
ci-dessus fr. B 35 b, l. 7.

B 37. ANN1ANos et PANoooRE chez SYNCELLE, Chronogr., t. I,


p. 147 éd. Bonn (1) :
'AU~uvôeoç o Ilo).vt,n:we è')(, 1:ovôe 1:0V {3m uo<1µl'K,OV frovç
{JovÂe1:Ul :n;aÂtv 't''Y)V µe-rà 1:àv XU't'U'K,ÂV<1µàv 't'O>V Xa).ôa{wv {3a<1t-
·-
).eluv xu1:ae~a<10ai, µvOoJ.oywv ôtà <1aewv ')(,Ut V'i}(!WV ')(,Ut <1W<1<1WV
{Je{Ju<1tÀevxivut XuJ.ôulwv xut Mnôwv /3u<1tÂeîç ii( èv 1:et<1µvelotç
freal xal 6ëj, 1:oii1:' ËG't'lV èv aaeotç O xul "1Jl?OlÇ fi ,mi GWG<10lÇ 17,
éi:Jtee UVBÇ 't'ÔJV lxXÂ'YJGla<1UXÔJV 71µwv fo1:oetxwv (2) O'V 'K,UÀWÇ i~eÀa-
{3ono elç Ëî:'YJ 71Àlxuxà · qô xal µijvaç rj, a:n:ee, wç rpaatv, elç 1:à
fjvq() Ëî:oç xoaµt'K,àV avv1:eixet (3). 'A:n:à ôè 't'OV1:0V 't'OV xe6vov 't'ÔJV
iç- - ôvo µiv XuJ.ôulwv {3aatUwv, Evrixolov xal Xwµaaf3nJ.ov, m5
<Ji Mnôwv - Z W I? 0 a <11: I? 'YJ V xul wùç µd av-ràv CXaÀôaiwv
/3arnÀÛÇ Û<1ayel Ëî:'YJ 'K,(!U't'1J<1UVTUÇ '17Àla'K,Ù l?<i O a,hàç IJo).vfo,W(!,
ov,du ôtà aaewv ')(,Ut v~ewv xal <1W<1GWV ')(,Ut 1:1'/Ç ).Ol:rti]Ç µvOtwfJç
ia1:oe{uç, à).).à ôt' 71ÀtaXCÔV hwv · r:ovç yàe :n:eoyeveadeovç WÇ
Oeovç ri 71µtOiovç voµlCovuç xul 't'OVÇ µe1:' avrnvç 't''Y)V :n;Àavriv
ÛG'YjyovµeVOl 1:<p OVU Xl?OVOVÇ à:n:eleovç {Je/3aatÀBV'K,iVal GVVé-
Yl?a'IJJUV, àtôwv elvat 1:àv x6<1µov ôo~aCovuç èvavdwç 1:aiç Oeo-
:n:vevar:otç rempuiç, TOVÇ ôi µe1:ayeveadeovç xui :n;ii.at rpuveeovç
ôt' 71ÀtaX<ÎJV hwv WÇ Ovrir:ovç, xal ovx - WÇ r:cp II uvoôwer:p ôoxei:
xul frieoiç ualv - ôtà 1:à èaxifrwç v:n:à Z W I? 0 a <1 , (! 0 V 't'WV
71Àtaxwv èvia,rrwv b, 't'WV 't'OV 'Evwx èyvwaµévwv lx.ou 71Àtaxoïç
freatv èmµe.eûaOal 1:à 't'WV {3u<1tÀÉWV 81:'YJ (4).

(1) Comme Schnabel l'a fait observer, Syncelle, en cet endroit, uti-
lise un passage d'Eusèbe (cf. Schnabel, Berossos., fr. 39b, et p. 140 ss.,
àinsi que p. 185 ss. ; Chronique d' Eusèbe, éd. Karst, t. V, p. 12)
remanié par Panodore. Cf. l'article de Laqueur, Realenc., s.v. « Synkel-
los », col. 1399 ss., et la. note suivante. - Nous reproduisons le
texte d'après la recension fournie par M. H. Lebègue à Schnabel
(cf. Berossos, p. 186 s.), recension dont nous avons constaté l'exac-
titude.
(2) D'après la suite, il s'agit entre autres de Panodore ; cf. H. Gel•
zer, Satus Julius A/ricarws, t. II (1885), p. 198-204. Faut-il consîdécer
46 ZOROASTRE

qu'Annianos le suivit (Gelzer, l.l., p. 203), ou plutôt qu'il le critiqua


(Schnabel, l. l., p. 187, n. 1)? Nous n'avons point à nous occuper de cette
controverse.
(3) Sur ces chiffres, cf. Schnabel, l.l., p. 141, etc. ; Gelzer, l.l., t. II,
p. 200 SS.
(4) Suivant les auteurs ecclésiastiques (Panodore et d'autres?) dont
Syncelle reproduit la thèse. l'an du monde 1286. Uriel aurait fait sa-
voir à Énoch TL ic11:l µTJv i.:ai T(!O:Tr.TJ "al iv,avT6ç (Syncelle,~. 60, 16),
1213 ans plus tard, cette sagesse secrète d'Énoch aurait été révélée à
Zoroastre et, depuis lors, on se serait servi en Chaldée d'un calendrier
d'années solaires. Panodore-dont Syncelle (ou Annianos) refuse d'ad-
mettre l'opinion - aurait donc admis qu'à prutir de la dynastie
des Mèdes, il fallait cesser de réduire les chiffres fournis par le calcul des
sares, nères et sosses, et il aurait trouvé un moyen de tout expliquer
par l'intervention prétendue d'Énoch et de Zoroastre. On rappro-
chera de ceci un autre passage de Syncelle (p. 30, 11 éd. Bonn), où il
parle, comme ici, de Tivdç Twv "aO' fJµiiç luTof!'"wv ( = Panodore).
Cf. aussi Gelzer, l.l., p. 201.

B 38 a. IsmoRI IUNIORIS Chronica (Chronica minora, éd. Momm-


sen [M.G.H., Auctores antiquissimi, t. XI, 1], t. II, p. 431):
III CLXXXIV :
32. Sub quo (Nino regeAssyrio- 32a. Hac aetate magica ars in
riorurn) Z o r o a s t r e s ma- Persida (sic) a Z or o astre,
giae inventor a Nino rege occi- rege Bactrianorum, reperta est.
ditur.

B 38h. IsmoRE PAcENs1s, Chronica (Migne, P. L., t. 96, col.


1024):
Hac aetate magica ars in Perside a Z o r o a s t r e, Bactrianorum
rege, reperta; a Nino rege occiditur.

B 39. IsmoRE DE SÉVILLE, Etymol., V, 39, 7 (éd. Lindsay):


Regnum Assyriorum et Siciniorum exoritur, IIIMCXIV. Thara
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 37-B 40 47

ann. LXX genuit Abraham. Z o r o a s t r e s artem magicam


repperit.
Ibid., IX, 2, 43 :
Bactriani Scythae fuerunt, qui suorum factione a sedibus suis
pulsi, iuxta Bactron Orientis fluvium consederunt,ex cuius vocabulo
et nomen sorliti. Huius gentis rex fuit Z o r o a s t r e s , inventor
magicae artis.
Ibid., VIII, 9 :
DE MAGIS. 1. Magorum primus Z or o a s t r es, rex Bactria-
norum, quem Ninus rex Assyriorum proelio interfecit (1 ) : de quo
Aristoteles scribit quod vicies centum milia versuum ab ipso condita
indicüs voluminum eius declarentur (2). 2. Hanc artem multa post
saecula Democritus ampliavit, quando et Hippocrates medicinae
disciplina effloruit (3)... 3. !taque haec vanitas magicarum artium
ex traditione angelorum malorum in toto terrarum orbe plurimis
saeculis valuit.

(1) Cf. ci-dessus p. 42, fr. B 33 b.

(2) Aristote a été erronément substitué à Hcrmippe ; cf. Pline,


supra, p. 9, fr. B 2, § 3 ss., et infra, p. 138, fr. 0 2 a.

(3) Cf. Pline, l. l., § § 9 s., supra, p. 10 s.

B 40. HINCMAR DE REIMS, De divortio Lotharii, 15 (Migne, P. L.,


t. 125, col. 718 B) :
Haec autem vanitas magicarum artium ex traditione angelorum
malorum in toto.. terrarum orbe, auctore Zp r o a s t r e , rege
Bactrianorum, quem Ninus rex Assyriorum praelio interfecit, et pro-
pagatore Democrito plurimis .saeculis valuit (1).

(1) Cf. Isidore de Séville, VIII, 9, supra, fr. B 39.


48 ZOROASTRE

B 41. PETRUS CoMESTOR (xue s.), Historia Scholaslica, Liber Ge-


nesis, c. 47 (Migne, P. L., t. 198, col. 1095):
De ortu iubilaei... Tune erat quinquagesimus annus ex quo locu-
tus erat Dominus Abrae in via, vel ex quo egressus erat de Haran ;
vel Abram peritus astrorum (1), in quibus etiam secundum quosdam
Z o r o a s t r e m magicae artis inventorem instituit, noverat quod
intemperies aeris, quae fit ·ex elevatis vel depressis planetis, semper
usque ad quinquaginta annos ad temperiem redeunt, et quod vidit
fieri in astris, voluit imitari in tf'rris.

(1) Une tradition judéo-chrétienne qui remonte au moins jusqu'à


Alexandre Polyhistor, voulait qu'Abraham eût inventé l'astronomie
(cf. Bouché-Leclercq. Astrol. gr .• p. 378, n. 1), et les Abrahae libri
d'astrologie sont déjà connus de Firmicus Maternus, VIII, 3, 5 (Il, µ.
287, 11 Kroll); cf. IV, prooem., 5: Abram, Orpheus et Crilodemus;
IV, 17, 2 et 18, 1. Si le patriarche est donné ici comme le maître de
Zoroastre, c'est peut-être parce qu'Isidore de Séville (V 39, 7 = fr.
13 30) nommait le second à la suite du premier. Toutefois, on trouve
la même assertion clans la haggada juive l voir l' Introduction, p. 41,
note 5).- Pour Théodore Méliténiote au contraire (cf. fr. B 9 f), Abra-
ham est le disciple des Chaldéens, parmi lesquels Zoroastre et Ostani·s
se sont illustrés (Cat. codd. astr., t. V, m, p. 141, 3 ss.).

B 42. PsEuoo-ALCUIN, De divinis officiis, c. 5 (Migne, P. L.,


t. 101, col. 1178 B):
Magi Chaldaei in Oriente stellam videntes nimia claritate ful-
gentem, ita ut solem luce superaret, ut erant edocti in cursu astro-
rum, animadverterunt banc esse stellam quam olim Balaam (1)
Madianita, cuius traditionem sequebantur, praedixerat ita adfu-
luram : <, Orietur stella ex Jacob >> (Num. XIV, 7) et reliqua. Vi-
debatur enim sidus per diem. Istorum enim Magorum primus
Z o r o a s t r e s rex exstitit, a quo originem feruntur traxisse.

(1) Sur la légende de Balaam voir l' Introduction, p. 49.


TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 41-B 44 49

B 43. HuGuEs DE SA1NT-V1cToR, Adnot. elucidat. in Pentateu-


rhon ; ln Gen. X l (Migne, P. L., t. 175, col. 49 C) :

Assur autcm, recedens in terram quae postea ab ipso dicta est


Assyria, multiplicatus est usque ad regem Ninum, qui ab eius pro-
genie ortus est. Hic condidit civitatem et vicit Cham in hello, qui
usque ad illud tempos vixerat, factus rex Bactriae, Nino vicinus,
et vocatus Z o r o a s te s , inventor et auctor maleficae mathe-
maticae artis. Qui etiam septem liberales artes quatuordecim co-
lumnis, septc-m aent'is et septem lateritiis, contra utrumque dilu-
vium in utilitatem posterorum praevidens scripsit. Huius libros
mathematicae Ninus, adeptus victoriarn, combussit. Post haec
audacior factus invasit Nemroth, id est, Chaldaeos, et acquisivit
Babylonem, transferens illuc caput imperü sui (1).

(1) Sur toute rettc histoire, cf. l'Introduclion, pp. 8, 45 et 55, n. 7.

B 44. PETRl'S Col\IESTOR (xne s.), Hist. Schol., Liber Genesis, c.


39 ('.\1ignC;, P. L.. t. 198, col. 1090 A):

Ninu:;: vicit Cham, qui adhuc vivebat et regnabat in Bractia


(l. Ractria) et dicebalur Z or o astres, inventor magicae ar-
tis; qui et scptcm libcralcc; artcs in quattuordecim columnis scrip-
sit, scptem aeneis, et sep~cm latcritiis, contra utrumque diluvium.
Nïnus vero Iihros eius combussit (1 ). Ab eisdem orta sunt idola sic.

(1) CL l'extrait d'Hugues de Saint-Viclor. supra. B 43.


50 ZOROASTRE

B 45. PsEUno-Cr.ÉMF.NT DE RoME (1).


Recognitiones, Rufino intcrprete, Homil. IX, 3-5, Migne, P.G.,
IV, 27-29 (Migne, P.G., t. I, col. t. II, co~. 242C (Clemcntina, éd.
1326A): P. de Lagarde, 1865, p. 94, 1) :

27. Ex quibus unus Cham no- 3. "'Qv elç -rtç ànd yévovç &ho
mine cuidam ex filiis suis qui X&µ, -rov notfJaavroç -rov Me-
Mesrairn appellabatur, a quo a-reéµ, l~ ov:,ue (i.e. Cham) (2)
Aegyptiorum etBabyloniorum et -rà Alyv:n:dwv ,eai BapvÂwv{wv
Persarum ducitur genus, male ,eal Ileeawv lnUj()vve <pvÂa.
compertam magicae artis tradidit 4. 'E,e -rov yb•ovç iOVTOV y{ve-
disciplinam ; -ra{ uç ,earà {na/JoxiJv payi-x,à
:7t0.(!ElÂ1J<pWÇ, ov6µau N e{3ewb
(Genes., 10, 9), wa1iee y{yaç
hune gentes quae tune erant lvan{a np €hep tp(!OVFÏ.V li.6-
Z o r o a s t r c m appellaverunt, µEvoç, ôv oi "EÂÀ'Y)VFÇ Z w -
admirantcs primum magicae (! 0 0. O' i (! 'Y) V :7t(!OO''YJYO(!WO'U,1.
artis auctorem, cuius nomi- Ovroç µErà iOV -x,ara,eJ..va,lOV
ne etiam libri super hoc plu- {3aai;l1::{aç O(!EX()Ûç ,eal µéyac.
rirni habcntur (3). Hic ergo as- &°)v Mayoç, iOV 11VV {3aatÂEvoi•-
tris multum ac frcqucntcr inten- iOÇ Kmwv (4) ràv W(!OIJ'Y.0-
tus et volens apud homines vi- novvra 'Xoaµov àadea neàç
deri deus, velut scintillas quas- -riJv l~ avrov {3aatÂdaç /Joatv
dam ex stellis producere et homi- µaytxaiç ~vay,eaCE dxvatç. 'O
nibus ostentare coepit, quo ru- /Jé, au biJ U(!XWV &°)v ,cal rov
des atque ignari in stuporem mi- {3taCoµivov ÛJv l~ovalav ixwv.
raculi traherentur, cupiensque µE-rà O(!yijç Tà Tijç paatJ..Efaç
augere de se huiusmodi opinio- neoaéxEE :7tV(! (5), ïva :7t(!OÇ U
nem, saepius ista moliebatur, ràv O(!,Ctaµov EvyvwµovfJan ,eal
usque quo ab ipso daernone, iOV new-rwç àvay,eaaavra Tt-
quem irnportunius frequentabat, µwefJa'Y)iat.
igni succensus concremaretur. 5. 'E,e ravrrJç ovv rijç l~
oveavoii xaµai 'J'(,f,<JOV<11JÇ àarea-
:riijç o Mayoç àvatedhlç Ne-
Pewb, b, -rov avµf3av-roç neay-
µaro,; Z W (! 0 O. <1 i (! 1J Ç µE-
T:WVOµa<1fJ1J btà iO 1:rJV 1:oii
àa1:ieo,; ,ea1:' avrov Cwaav lvE-
28. Sed stulti homines qui xfJijvat éofJv (8). Ol tJè àv61J-roi
tune crant, cum debuissent uti- 1:WV TOU àvfJewnwv,
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 45 51

que opinionem quam de eo con-


ceperant, abicere, quippe quan1
poenali morte eius viderant con-
futatarn, in maius eum extollunt.
Exstructo enirn sepulero ad ho-
norern eius, tanquam amicum dei wç '5tà ï~V elç Oeov <ptUav
ac fulminis ad caelum vehiculo ,eeeavvcp µe.raneµ<pOûaav -c~v
sublevaturn, adorare ausi sunt, et 1J)VX~V voµfoavreç, iO'V <1œµa-coç
quasi vivens astrum colere: bine -cà 1e{,pavov ,earoeveavreç, -càv
cnim et nomen post mortern eius µèv -ca<pov vacp idµrJ<1av lv
Z o r o a s l c r, hoc << est vivuin IIéeaatç, ëvOa i; -cov nveàç ,ea-
sidus •>, appellatum est ab bis, -ca<poeà yéyovev, av-cov <5è wç
qui post unam generationem Oeov UJefJa,eevaav.
Graecac linguae loquela fuerant
repleti ... 29 (l. l., col. 1328 A 6).
Et eius quem supra diximus in-
dignatione daernonis, cui ni-
mis rnolestus fuerat, conflagras- 6 (p. 94, 26 Lagarde). IUe-
se, busti cineres tanquarn fulrni- aat new-cot rijç le oveavov
nei ignis reliquias colligentes hi, neaoVGrJÇ àa-cgan~ç Àa{36v-ceç
qui erant prirnitus deccpti, de- avOear.aç -cfi oi,edq. '5te<pv).a-
ferunt ad Persas, ut ab eis tan- eav -ceo<pfi, ,eal wç fJeov ov-
quam divinus e caelo lapsus ignis eavwv neouµfJaav-ceç rd nve,
pcrpetuis conservaretur excubiis wç newrot neoa,evvfJaavuç, vn'
atque ut caelestis deus coleretur. avrov TOV Tt:V(!OÇ new-cot {3aat-
ï,.e{q. redµrJV"Cat, 1rn8' ovç Ba-
{3vÀwvwt ano -r:ov l,eû nveoç
avOea,eaç ,eï,.é,pavreç ,eal '5ta-
awaavreç
,
etç
,
-ra' eav-r:wv
e --
,eai'
neoa,evvfJaavreç; ,eal av-roi à,eo-
ÀovOwç; l{3aatï.evaav.
28 (l.l., col. 1:-327 B 4). Hoc 5 (p. 94, 18). Tov-r:q, -r:q'>
denique exemplo etiam nunc unoi5dyµan ,eai ol ï.otnol
multi eos qui fulmine obie- l,eeiae -covç; ,eeeavvcp 811fJ<1,eov-
rint, sepulcris honoratos tam- 1:aç; wç; fJeo<ptÀeiç; Oan-r:0111:sç;
quam arnicos Dei colunt. Hic vaoiç; -r:tµwat, ,eal TW'JI -re.Ovew-
ergo cum quartadecima genera- 1:WV lMwv µoe<pwv fo1:a<1tv àyaÂ-
tione coepisset, quintadecima µa-ca (7).
defunctus est, in qua turris aedi-
ficata est et linguae hominu.m
52 ZOROASTRE

multipliciter divisae sunt. 29.


Inter quc,s primus, magica ni-
hilominus arte quasi corusco
ad eum delata, rex appellatur
quidam Nemrod, quem et ipsum
Graeci Ninum vocaverunt (8), ex
cuius nomine Ninive civitas vo-
cabulum sumpsit. Sic ergo diver-
sae et erraticae superstitiones ah
arte magica initium sumpsere (11).

(1) Sur la doctrine gnostique qui a inspiré, dans les Clémentinl'.ç,


out le discours de S. Pierre à Tripoli, cf. l'Introrluction, p. 153 ss.
(2) C'est la tournure amphibologique de cette phrase qui a provoqué-
la substitution de Misraïm à Nemrod clans les Recognitinnes. comme l'a
expliqué W. Bousset, Hauptproblm1e, pp. 369 et 145. On retrouve
d'ailleurs une trace de l'identification de Zoroastre avec Nemrod dans
les Recogniliones mêmes, I, 30 fin: <• Septima decima generatione
apud Babyloniam Nemrod primus rrgnavit urbemque construxit et
inde migravit ad Persas, eosque ignem colcre rlocuit. » - Sur Nemrod
astronome, cf. l'extrait cité Calai. codd. astral. gr .. t. VIII, 1, p. 160, et.
sur son identification avec Zoroastre, l'introduction, p. 42 ss.
(3) Cf. infra, p. 242, fr. 0 !l!"i, et l'Introduclion, p. 149.
(4) 'O vvv {Jaaihvwv Ka"oç: Ahriman-Satan, à qui Zervan a con-
cédé le premier des deux éons, c'est-à-dire la période actuelle, destinée
à être suivie du triomphe du dieu du Bien (Bousset, l. l., p. 14,5) ; il
faut donc traduire: <• l'astre ayant l'horoscope (c'est-ù-dirc le gouver-
nement) du monde du Mauvais. qui règne à présent.
(5) W. Bousset, qui a tant contribué à éclairer la signification des
Clémentines, s'est cependant fourvoyé en voulant reconnaître le Hva-
renô iranien dans le feu de la royauté qui fait périr Zoroastre. Sans
doute, le Hvarenô. que ks Grecs ont rendu parTvv1 (MMM.,I, p. 285),
est, sous son aspect matériel, conçu comme une auréole lumineuse,
mais jamais il n'est une flamme qui consume. Le récit du Pseudo-Clé-
ment et ceux qui lui sont apparentés (fr. B 48 ss.) prétendent révéler
l'origine du feu sacré que les Perses entretenaient sur leurs autels, et
la nature de ce feu matériel et terre~tre diffère absolument de celle du
Hvarenô, • lumière céleste ,1 (Hertel, Die Avcstischen Herrschaft- und
Siegesfeuer, Abh. Akad. Leipzig, XLI, 6, 1931, p. 76). Ce sont d'autres
croyances iraniennes que l'auteur des Clémentines a transposées dans
son roman, et elles nous sont aujourd'hui connues avec une précision
suffisante (cf. Revue d'hist. et de lilMrature religieuses, I, 1896, p.441 ss.).
Un feu qui passait pour être descendu du ciel, brûlait perpétuellement
TÉMOIGNAGES nIOGRAPHIQUES - FH. B 4;) 53

dans le pyrée royal (Ammien, XXIII, 6, 34 : « Magi ferunt ignem caeli-


tus Iapsum apud se sempitemis foculis custodiri o (= fr. B 21). et la
durée de la puissance souveraine semblait liée à celle de ce foyer tou-
jours ardent (cf. Christensen, L'Empire des Sassanides, p. 66, n. 3,
et L'Iran .~ous les Sassanides, 1936, p. 161). Quand l'JlOUrait le roi, on
éteignait ce feu sacré (Diodore, XVII. 114, 4); le posséder élait la
marque d'une souveraineté indépendante. Une portion de cc feu était
portée devant les Grands Rois dans les cérémonies officielles. Cette
coutume passa - avec les idées qui s'y rattachaient - des Aché-
ménides aux diadoques, et l'on retrouve un prêtre rpwaq,61201; dans
le culte officiel des Ptolémées (W. Otto. 'E:ritTvµfhov Heinrich Svo-
boda dargebrachl, 1927, p. 194 ss.). Des Ptolémées, cet usage se trans-
mit aux Césars, et il se combina à Rome avec des traditions itali-
ques (Alfëildi. Rom. Milleil., XLIX. 1934, p. lHi ss.). Il n'est pas
surprenant que le Pseudo-Clément ait connu des croyances si répan-
dues et d'une si longue durée. Elles expliquent pourquoi il fait pas-
ser la royauté ({JaaiAda) des Perses aux Babyloniens, puis aux
Égyptiens en même temps que la possession du feu zoroastrien.

(6) Sur cette étymologie, voir I' Introduction, p. 44. note :-i.
(7) Tandis que. selon la croyance commune, ceux qui mouraient de
mort violente, les {Jia101Jci11aT01, subissaient un sort misérable dans l'au-
delà (Introd .. p.180 ss.), au contraire.ceux qui étaiPnL frappés par la fou-
dre de Zeus étaient, selon les Grecs, divinisés. Hohde (Psyche4, t. l, p.320
= trad. p.597) et Usener (Kleine Schriflen. I\', p. -178 s.) ont déjà réuni
les principaux textes relatifs à cette croyance populaire. On retrouve
fréquemment exprimée l'idée, crûment formulée dans notre morceau,
que la foudre descend du ciel sur la terre pour y enlever un mortel
favorisé de Dieu. et Rohde a montré qu'elle expliquait les légendes de
l'apothéose de Sémélé, d'Héraklès, d'Asklépios etc. Elle apparaît encore
sous l'Empire, dans une épitaphe de Thyatire (C.I.G. 3511 = Kaibel,
Epig., 320). Mais on se figurait aussi que le contact avec le feu divin
purifiait et ennoblissait celui qui était ainsi foudroyé ; s'il survivait,
toute sa descendance devait en être illustrée el glorifiée (Servius. Aen.,
II. 649 : << De J'ulminibus hoc scriptum in reconditis invenitur, quod si
quem principem civitatis vel regem fulmen afflaverit, et supervixerit,
posteros eius nobiles futuros et aeternae gloriae •>) ; s'il mourait, il était
héroïsé. La religion romaine (Wissowa, Rel. d. Ramer, p. 546), comme
celle des Grecs (Artémidore IL 9 p. 95, 5 Hercher). voulait qu'il fût
enterré et honoré à l'endroit même où l'éclair l'avait tué, et c'est pré-
cisément ce que l'ont les Perses selon le Pseudo-Clément (p. 51. I. 6 : lvOa
~ Tov :riveàç :>1:aTa<poeà yéyovE). La remarque que, suivant cet exemple,
beaucoup de ceux qui périssent ainsi continuent à être adorés dans des
temples (ibid.), fait apparaître tout le récit comme un mythe étiologique
destiné à indiquer l'origine d'un usage sacré, encore en vigueur. Il con·
vient d'ajouter que cette coutume religieuse n'était pas seulement ré-
pandue en Grèce, mais aussi en Syrie, comme le prouve une épitaphe
54 ZOROASTRE

récemment découverte dans le Ledja (Mouterdc, C.R. Acad. Jnscr.,


1931, p. 144 = SEG, VII, 980 : "Ou ,} ,eeeavvofJoAla iyivno xai
d:ne9ecb91J AJao; 'Aµûd9ov ; cf. Cyrille de Jérusalem, Cateehes. XIII,
37 : Ke,eeeav11c»µi11ov; neoaxv11oiia,11). Des croyances semblables ont dû
exister parmi les populations iraniennes, car elles se sont perpétuées
jusqu'à nos jours chez les Ossètes. Chez eux, lorsque quelqu'un est
foudroyé, on le regarde comme bienheureux, car on croit que saint
Élie, substitut du dieu de l'orage, l'a appelé auprès de lui. On couche
le mort, habillé de vêtements neufs, à l'endroit où il a péri, et l'on
danse autour de lui en poussant des cris de joie; finalement on l'en-
terre sous un tas de pierres (Klaproth, Reise in den Kaukasus, 1812,
t. II, p. 606, cité par Hübschmann, Zeitschr. D. Morg. Ges., XLI,
1887, p. 533).
(8) Cette confusion de Nemrod avec Ninus se rattache à celle de
Zoroastre avec Misraün: cf. supra, note 2, et W. Housset, op. cil.,
p. 145 SS.

(9) Bousset (l.l., p. 145) a fait remarquer judicieusement que, pour le


polémiste qui combat celte conception dualiste, la doctrine de Zoro-
astre et des Mages était la forme la plus marquante du paganisme.
De l'apparition du prophète après le déluge dépend toute l'histoire
religieuse de l'humanité.

B 46. Historia Britlonum (Nennius interpretatus), éd. Mom-


msen, Chronica minora (M.G.H., Auclores anliquissimi, XIII],
t. III, p. 151 :

Britus vero filius Silvii, filii Ascanii... filii Telluris, filii Z o -


r o astres, filii Mesram, filii Cham, filii maledicti ridentis patrcm,
filii Noe (1).

(1) Cette généalogie fantaisiste esl empruntée, comme le note Momm-


sen, aux Recognitiones, IV, 27 (fr. B 45, supra, p. 50).

B 47. GRÉGOIRE DE TouRs, Hist. Francorum, I, 5 (p. 36, éd.


Arndt-Krusch) :

Primogenitus vero Cham, Chus (1) ; hic fuit totius artis magicae
inbuente diabolo et primus idololatriae adinventor; hic primus
TÉMUHiNAGES BIUGRAPHIQUES - Fil.. B 45-B 48 55

staticulum adorandum d.iabuli instigatione constituit (2) ; qui et


stellas et ignem de coelo cadere falsa vertute hominibus ostende-
bat. Hic ad Persas transiit ; hune Persi vocitauere Z o r o a s -
t r c n, id est viventem stelam (3) ; ab hoc etiam ignem adorarc
consuiti ipsum divinitus igne consumptum ut deum colunt (4).

(1) Commettant une erreur analogue à celle de Procope (fr. B 4!.I,


in/ra, p. 56), Grégoire de Tours identifie Zoroastre avec Chous. Cf.
l'introduction, p. 43.
(2) Passage tiré du Ps.-Clément, Recogn., I, 30 (Migne, P. G., t. 1,
col. 1224): « Ex maleùicta progenie quidam, propter artem magi-
cam, primus aram statuit daemonibus. »
(3) Cf. Ps.-Clément, fr. B 45, p. 51, l. 11 s.
(4) De nouveau, on retrouve des emprunts aux Recogn., I, 30, l.l.:
<< Septima decima generatione apud Babyloniam Nemrod primus regna-
vit... et inde migravit ad Persas eosque ignem colere do cuit. » - Cf.
la traduction du Ps.-Clémcnt citée dans la Chronique Pascale (t. 1,
p. 50, 18), traduction dérivant, d'après Bousset (Hauplprobleme, p.
:171. n. 1), d'une version des Recogn. (I, 30) différente de celle que nous
connaissons.

B 48. ÉPIPHANE, Panarion haer., 3, 2-3 (t. I, p. 177 éd. Hall) :

NefJewfJ yàe {JaaiÀevei, vlàç 1:ov Xovç wu AUJ{onoç, iç ov 'A-


aove yeyiVV'f)Tal. Tovrov (i.e. Nemrod) ~ {JaaiÀda iv 'Oeèx yeyi-
V'f)Tal xai iv 'Ae1à). xai XaM.vvn (1) · xdCei {Jè xai 1:~v @eieàç xai
n)v @o{JèÀ xai A6{Jov iv 1:fj 'Aaavetwv xweq. (2). Tov1:6v 1aai nai-
fJeç 'EU~vwv elvm ràv z w (! 0 a (}' r e 1/ v, Ôç ne6aw XW(!~O'UÇ
ini rà 'AvaroÀixà µie'f/, olxiar~ç ylverai Baxrewv. 'EvuvOev
rà xarà 1:~V yrjv naeavoµa fJiaveviµ'f}Tal (3) . È(J)cV(!fr'f}Ç yà(! OV!OÇ
yeyiv'f}Tm xaxijç fJifJaxiJç, àa1:e0Àoylaç xai µayelaç, WÇ 1:wéç <paai
neei rovrov rov Z W (! 0 a O' 1: (! 0 V ( 4) · :r,;)..~v, WÇ ~ àxelfJeia neei-
ixei, rov Nef3ewfJ 1:ov ylyav1:0ç ovroç 1111 o xeovoç (5), noU, {Jè
à).l~Àwv 1:cp xeovcp '5iear~xaaiv aµ1w, o n: Nef3ewfJ xai o Z w -
/! 0 a O' ! (! 'f/ ç.

(1) Genèse, X, ü, 8, 10 et 11 ; cf. Hippolylt!, Chronique, p. 5:i


1. 12 S. éd. Hclm: NePewrl rlè o yiya;, vlôç Xovç TOU Al9lonoç etc.
ZOROASTRE

(2) • Aus unbekannter Quelle , Holl.

(3) Cf. le Ps.-Clément, fr. B 45 (supra, p. 50 ss.), à qui Épiphane


emprunte peut-être l'identification de Nemrod avec Zoroastre. Cf.
W. Bousset, Hauptprobleme, p. 370.
(4) Depuis la 1. 4 ( ToiiTov rpac11 etc.), ce passage est fi rapprocher
de la Chronique Pascale, infra, p. 57, fr. B 50.
(5) Les manuscrits GU écrivent ov noJ.ti ôi (cf. Procope au fr.
B 49); mais en réalité Épiphane adopte la chronologie d'Eusèbc,
qui fait de Zoroastre le contemporain d'Abraham ( cf. p. 43 s., fr.
B 35 a et 35 b).

B 49. PROCOPE DE GAZA, Comment. in Genesim, c. 11 (Migne,


P. G., t. 87, 1, col. 312 B):
Tàv 'Aaaove (1-) <paatv ol "EUTJVEÇ elvat ràv Z w (! o ci a r (! TJ v,
8ç neoaw xwe~aaç lni rà 'Avaro.À.t,eà µÉ(!TJ oi,elar1Jç y{vnat
Bci,eT(!WV • OVTOÇ, <paatv, l!EV(!EV àareoÂoytav . ,r:Â~v WÇ iJ à,ee{-
{Jeta roii NefJew{J TOV y{yavroç 7'E(!tézet, OVTOÇ ?Jv () Keovoç (2) .
OV no.À.V (3) {Jè ÙÀ.Â~Âwv Tq> X(!OV<p CJLE:O'T~,eaat Nef3ewè> TE ,eai
Z W (! 0 ci O' Te TJ Ç ' aÂÂot è>è TOV 'Ae<paeciè> <paO'tV EV(!'YJ'eÉVat T~V
·àareoÂoy{av (").

(1) Tàv 'Aaaove et non Tov Ne/Jewô, peut-être parce que Procope
comprend mal la phrase d' Épiphane qu'il copie (fr. B -18).
(2) Sur cette identification, cf. infra, p. 61, n. 2, et Realenc., s.
v. « Nimrod », col. 625, 21 ss.
(3) Procope s'oppose ici à Épiphane ; cf. supra, n. 5.

(4) Sur Arphaxad - 60ev ol XaJ.ôaioi (Hippolyte, Chronique, p. 72


éd. Helm) - voir Josèphe, Ant. Jud., I, 6, 144; Malalas, p. 6,
16, éd. de Bonn. : MeTà ôi Tàv ,m.a,cJ.vaµàv Kaïvdv, 6 v[àç 'Aerpa~cic5.
avveyeav,aTO T~V à<1T(!OVOµtav, f:V(!1J,CWÇ T~V TOV EhO ,cai TWV av-roii
TÉ,cvwv ovoµaalav, wç eie11.ai (ibid., p. 6, 4 ss.), -rcov àO't"É(2w1 1 iv :rcÀaxi
J.iOlvr, yeyeaµµÉV1JV, ijuç <1T7JÀ1J ,C.T.À. WÇ <p1JO'tV 'lw0'1J1,:0Ç (cf. Josè-
phe, Ant. lud., I, 3,70). - Zaroës et Arfaxat sont les noms de deux
Mages dans le roman de Simon et Judas chez Abdias, VI. 7-23, et
Arphâzad est le cinquième roi d'une prétendue dynastie chaldéenne
chez Michel le Syrien, 1, p. 25, 1 trad. Chabot, et Barhébraeus, Chron.
Syr., p. 116.
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 48-B 51 57

B 50. Chronique Pascale, t. 1, p. 49, 12-19 éd. de Bonn:


Oifroç Meueaeiµ oAlyvnnoç µednet1:a ènl -rà 'Ava-roÂ.txà µéeri
olx17uaç oix17-rwe ytve-rai Bax-rewv (-rip, èuwdeav IIeeu{/Joç Uyei
''.Auoa 'l'WV µeya.Â.wv 'lv/Jwv). 'Evuveev -rà xa-rà 'l'~V yijv naea-
i•oµa /Jtavevéµr,-rat · È<pevee-r~ç yàe ov-roç èyéve-ro xaxijç /Jiaxo-
vlaç (1), àcr-reoÂoylaç xal µayelaç, ôv xal Z w fl o 6. <J 't' (l rJ v o[
"EUr,veç èxa.Â.euav. Tofüov flv{~arn IIheoç elnwv (i.e. KÂ.r,µ{cp :
Cf. ibid., 40, 15) Ol'l µHÙ 'r(J'JI Xa't'aXÂ.VCTµov :n;a.Â.tV Ot IJ.V(}(!W:ltOt
àue{Je'iv rJe~av't'o (2).

(1) <c Du service~. c'est-à-dire de la pratique? Lire t5iui•oiaç '? ou


bien t5it5ax1j; comme au fr. B 48, supra, p. 55?
(2) II s'agit ici des discours de Pierre reproduits chez le Ps.-Clément,
Recognitiones, IV, 27 ss. ; cf. fr. B 4.5, supra. p. 50, et W. Bousset.
Hauplprobleme, p. 370, et p. 371, n. l, où il affirme que la Chronique
dépend directement des Recogniliones (cf. supra. p. 55, fr. B 47, n. 4).

B 51 a. MALALAS, Chronogr., extrait de la Chronique Pascale,


t. 1, p. 67, 14-22 éd. de Bonn (1):
'E~ av-rov (i.e. Nini) oiiv wv yéi•ovç èyevv1(}r, xal o Z w e o a -
<1 -r e rJ ç o à<J'r(lOVOpo; Ilegcrwv o 7tf(!t/J6rirnç · ocrnç, flÉÂ.Âwv uÂev-
-râv, r,iJxern v:n;o :71:V(!OÇ àvaÂ.w(}1ïvat oveav{ov, elmhv 't'OlÇ II É(!<Jatç
ou (C èàv xmfon µe 't'O nve, Èi< ni'>v -xatoµévwi· µov ôadwv è:n:6.-
(laU xai <pVÂa~au, xal ovx hû,dipei 't'o {Jau{J..ewv Èx t"·~ç vµiM
xweaç, O<JOV xe6vov tpvÂ.aneu 't'à f/tà dada )) . xal ev~aµei:oç 't'01'
'!Jelwva ànà :n:veàç àeelov (2 ) cln7}.ch(}ri. Kal br:olr,aav o[ II égcrat
xa(}wç elnev mhoïç, xai lxovcrt q:vÂ.anovu; 't'O J..elipavov av't'OV
u,pewOèv lwç vvv (3).

(1) Les neuf premiers feuillets dl' l'unique copie de Malalas (cod.
Barocc. 182) ayant disparu (cf. C. J. Xeumann, Hermès, XV, p.356 ss.),
au lieu de citer la reconstitution conjecturait de Hodius-Bentley,
p. 18 de l'éd. de Bonn, on doit recourir au Parisinus 1336, qui renferme
une version abrégée de Malalas éditée par Cramer (fr. B 51 b), ou de
56 ZOROASTHE

préférence à la copie plus fidèle introduite dans la Chronique Pas-


cale, dont nous reproduisons ici le texte (cf. Gelzer, Julius Africanus,
1, p. 73), copie qui est en général conforme au récit de Georges le
Moine (fr. B 51 c) et de Cédrénus (fr. B 51 d). - Sur le texte et les
sources de Malalas, cf. Wolf, Realenc., t. IX, col. 1795 et 1796, 26 ss.
(2) Le texte dit ici nveoç deelou après avoir écrit plus haut nueàç
oveavlou, et la même variation de l'épithète se retrouve chez Geor-
ges le Moine (fr. 51 c) et Cédrénus (fr. 51 d). Les autres passages pa-
rallèles (fr. 51 b, e, f) ont simplement oveaviou. Il s'agit dans tous
les cas de la foudre (cf. supra, p. 53, n. 7), non du feu de l'éther
(:rive aUUeiov), dont il est question dans l'hymne de Dion (fr. O 8,
p. 147, note 2).
(3) La légende rapportée par Malalas et dans les textes apparentés
(fr. B 51 a-f), est manifestement une déformation de celle que· nous font
connaître les Clémentines : si Zoroastre est toujours brûlé par le feu
du ciel, ce n'est cependant plus au feu perpétuel, né de ses cendres,
qu'est lié le pouvoir des rois, mais bien à la possession de ses osse-
ments. A une conception vraiment iranienne, on a substitué une
croyance empruntée au culte grec des héros ou peut-être à l'idée chré-
tienne du pouvoir des reliques. - Un détail de ce récit prouve, à n'en
pas douter, que celui-ci dérive de la même légende que les Clémenti-
nes : Zoroastre prie Orion de faire descendre sur lui le feu qui va le con-
sumer. La raison en est - comme le dit Jean d'Antioche (fr.51 e) - que
Nébrod, G géant chasseur devant l'Éternel & (Genèse, 10, 9), a été identi-
·fié avec Orion, qui., comme lui, était, selon la Fable, un géant robuste
et un chasseur intrépide. En d'autres termes, le catastérisme du héros
grec a été transporté à l'histoire du patriarche biblique ; cf. Mala-
las, p. 17, 9 Bonn = Jean d'Antioche, l.l., et Georges le Moine,
p.11, 12 de Boor: oi (Persae) -ràv NePew6 ï.iyovuç à:rio/Jew/Jév.a ieal
yevoµevov lv TOÏÇ lia-reoiç TOV oveavov ,caï.ovaiv '!Jelwva, et K.
Preisendanz, Realencyclop., s.v. « Nimrod », col. 625. - Le récit de
Malalas, bien qu'il le taise, présuppose donc que, comme dans les
Clémentines, Zoroastre et Nébrod ne font qu'un. La narration primitive
disait certainement que le feu de l'éclair, descendu sur Zoroastre-
Nébrod, l'emportait au ciel, en précisant que le héros foudroyé était
devenu la constellation d'Orion. Les Clémentines ont conservé le pre-
mier trait, Malalas s'est souvenu du second. - Écrivant après la chute
des Sassanides (donc après l'an 636 - cf. Gelzer, l.l., p. 75), le chroni-
queur suivi par Cédrénus (fr. B 51 d) conclut comme suit: -rà Ael1Pava ati-
-rou 6ià nµijç elxov ol II éeaa,, lwç <ov> -rov-rov iea-raq,eov71aav-reç, ,eai
-rijç paa,ï.elaç l;é:rieaov. Nous noterons encore qu'à la page suivante
de la Chronique pascale (p. 68, l. 1 ss. éd. Bonn), après avoir résumé le
règne du successeur de Ninus ( @oveeaç ôvoµan, 6vnva µe-rwvoµaaev
o TOVTOU :lfOT'f/!,) Zaµf/Ç, o Tijç 'Péaç à6eï.q,oç, "Aeea elç 8voµa TOU :riï.d-
da-réeoç ... cpnvi "Aeei· àvÉGTf/aav neœ-rov a-r71Af/v ol 'Aaavewi
'llf/TOÇ
,cal WÇ Osàv neoaexvvouv av-rov, ,eal lwç 'l'ijç 'IIVV ,caï.ovat IleeaiaTl
TOV Baàï. Oeov, 6 ian µelJeeµf/VEVOµevov "À!,)1JÇ, :rioUµwv /Jeoç etc.),
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 51 59

puis, après avoir successivement mentionné la royauté de Zamès et


celle de Sardanapale, qui enleva l'empire aux Assyriens pour lui don-
ner le nom des Perses, le chroniqueur ajoute (1. 18): ·An,,ci avve-
yed'l'a-ro Eeµf/(!<0t1ioç (i.e. Sumerianos ?) o BaPt1i.dJ,,,,oç IUe11'1 ç.
"Schwindelcitat • ( ?) d'après Gelzer, l.l., t. I, p. 77, et à l'index, s.v.

B 51 b. 'ExÂO')"YJ TWV Xeovt'XWV ... ànà 'lwavvo" lctTO(!Ueov, ànà


'AMµ lwç /3a<1tÂelaç Kalaaeoç etc., éd. Cramer, Anecd. Paris,
t. Il, p. 235, 14 :
Tijç <JB •Â<1<1"(!laç µe1:à Tov BijAov l{Jaa{).e,,ae Nîvoç o «UAoç
viàç Keovo", 8anç xat TrJV lav-rov µrJTÉ(!a 'Palav (L 'Péa11), TrJV
xal Eeµleaµtv, lAafJe yvvai',ea ...
·o ()8 Nivoç ÈmxeaTrJÇ yev6µevoç, xd/;et TrJV Ntve"t ,i;o).iv 'Aa-
<1V(!{wv, new.oç /3a<1tÀev<1aç lv œinfl, lxwv TrJV la"-rov µYJTÉ(!a Y"-
vai,ea ' È~ avTov ovv TOV yévovç Èyevv~(J'YJ oïo/;o(!âÇ (1. o Z W (! o a-
<1 T (! 'YJ ç ), àa.eov61wç Ileeawv neetfJorJTOç · 8a.iç µé).).wv u).ev-
-râv 11ii~a-ro tino nVQOÇ àva).wOijvai. oveav{ov, eimJw 'TOÏÇ Iléeaatç
on «làv xavan µe 1:0 nve, be TWV xexavµévwv µov àadwv q;,vÂa-
Eau xal oti µrJ lxAelipn 'Y/ {Jaailetu. àqi' tiµwv >>. Kat ev~aµevoç
-ràv '!Jetova, tinà n"eàç ù.vneéOrJ, xat q;,vAanovat -rà ).el,pavov
av-rov oI Iléeaat uq;,ewOiv lwç -rijç vvv.

(1) Sur cette 'E1'ÂOY1J -rciiv Xeovt"ciiv, extraite en partie de Malalas,


cf. Gelzer, Julius A/ricanus, t. I, p. 73, et t. Il, 129 s., cl supra, p.
57, n: 1 (fr. B 51 a).

B 51 c. GEOHüES LE Mo1NE, Chrunic., c. ,1 (t. I, p. 12, 10 éù.


de Boor):

Me-rà .5i Keovov l{3aatAwae Nlvoç, o v[àç av.ov, lfrrJ v/3' · üç ye


TrJV olxelav µTJT:É(!a Eeµ{eaµtv Aa/30Jv de; yvvai:iea, v6µoç lyivnu
Ilieaatç Âaµf3avetv -ràç lawwv µ'Yj'TÉ(!aÇ ,eai à.5eA,pàç '5tà ul ,eat
1:àv ,Ma Aa{Jûv 1:rJV éav.ov à.5eÀtprJV "Heav (1). ·a ()F, N{voç lm-
'X(!aTrJÇ yevoµevoç -rfjç 'Aaave{aç ··xai xdaaç lv av-rfl noÀtV µe-
ylaTrJV aq,o<>ea aq,6.5ea, noeelaç o.5àv rJ/tE(!WV T(!lWV -#]v xai xaU-
<1aç elç IJvoµa av-roiJ NtvevfJ, 3t(!WTOÇ lv av-rfl {JaatÀevet. 'E~ ov
révovç èyéve-ro ,eal Z w e 6 a <1 -r (! o ç o neeif36rJ1:oç Ileeawv
àa-reovoµoç • 8ç µé).).wv u).wréiv, TJVXBTO tino oveavtov nveoç
àva).wO,jvat, elnwv TOÎÇ Ilieaatç · «làv xava11 µe 1:à nve, lx TWV
"atoµévwv µo" oa-riro.,, Aaf3eu "ai q,vlMau, xal ovx è,e).ebpet · 1:à
60 ZOROASTRE

{Jae1li.etov Èu Tijç xweaç vµwv, lwç ,pvi.aneu Til OCJTi]. µov ».


Kal ev~aµevoç Tep 'Detwvt ( 2), vnà àeelov nveàç àvrii.wfJri, ual Âa-
{J6vuç ol Ilieaai lu 'l"WV u,pewOivrwv OCJ'l"Éwv lxovat ipvi.c:b:rovreç
lwç lien (3).

(1) Cf. le contexte du fr. B 51 b chez Cramer, l. cil.,; Konon, chez


Photius, Bibl., cod. 186, p. 132a, 38 ss. éd. Bekkcr, et l'introduction,
pp. 79 et 95, note 3.
(2) Sur le rôle d'Orion, cf. fr. B 51 a (supra. p. i'i8. note :-1), fr. B
51 e, n. l, el l' Introduction, p. 44.
(3) Michel Glykas (t. Il, p. 244 éd. Bonn) reproduit le même récit,
mais 'en l'écourtant, et il en résume sommairement la fin. - On trouve
un extrait analogue de cette histoire dans un écrit polémique du pa-
triarche Gennadius contre Gémiste Pléthon, édité par C. Alexandre,
Pléthon, Traité des Lois, Paris, 1858, p. 423, l. 11 ss.

B 51 d. CÉDRÉNus, Hislor. Compendium, p. 16 B (t. I, p. W,


19 ss. éd. de Bonn):

Nivoç tJé, o wvTov Oeioç, lyuear~ç yev6µevoç Tijç à(!zijç,


v{J' ÈT1J TCÎ>V 'Aaavelwv è{Jaa{i.evaev. 'Eu 'l"OV yivovç ovv avroii
uai z w e O a (1 T e 'YJ ç ' 0 neet/J01JTOÇ àareov6µoç iv II ieaatç
yevoµevoç, rJil~aro vnà nveàç àeelov "eeavvwOijvat "al àvai.w-
Oijvat, ivutÂaµevoç TOÎÇ Ilieaatç rà oaûi. avroii µerà T'Y/V "aiiatv
àvaÂa{Jûv ,mi qivÂanetv avrovç (sic) ual uµàv . (( ual iwç ov, tp1}al,
awaeaOe 1:aiiTa, rà {3aali.ewv rijç vµwv xweaç ovu i"Âebpet >>. Ov-
Twç ovv 'l"OVt'OV nvel oveav{cp uipew6h•roç, rà Âebpava avroii btà
uµijç elxov oi Ilieaat, lwç <ov> TOVTOV "aTatp(!OV~aavuç, "ai
rijç {JaaiJ.elaç i~éneaov.

B 51 e. JEAN o'ANTIOCHE, fr. 3 (F.H.G., t. IV, p. 541 = Exc.


Sa lmasiana, tirés du Paris. gr. 1763, écrit de la main de Saumai-
se, éd. Cramer, Anecd. Paris., t. II, p. 386, 11) :

'E" ûjç tpvÂijç ErJµ TOV vioii Nwe lyivei-6 UÇ NePew "vvr1yùç
:7i(!W'l"OÇ, Ôv Ol 'Aaavewi ànoOewaavuç lrnfov iv TOÏÇ Ü.Ut'(!OtÇ
;eai "aÂoiiat-:i 'Qelwva (1), c5tà "al ràv Kvvaareov avrqï avVij'lj)aV.
, E"ÂrJO'Y} tJi vno TCÎJV imxwelwv ual Xe6voç (2), "al ËÂa{Je yvvai-
ua 'l'~V Eeµteaµtc5a, 1} 'Pia i").fJOrJ, "ai laxev i~ avr~ç II{"ov, ràv
TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. B 51-B 52 61

,eai Llta, ,eai "Heav ,eai a.Ïi.Aovç :n;aièlaç ... (P. 386, 21) Nïvoç /Jè
"Eyf]µEV "H (!aV (3\I ïrJV
• ..'"'eµt(!aµw,
, , Ot,tEWV
ïrJV , , flrJTE(!a, . Er;;
't: OV" 0•

v6µoç naeà Ilieaaiç yaµeïv -ràç µr;-deaç. Tou l<pavrJ ,eai Z w -


eo a a -r e 'Y/ ç o àa-reov6µoç, oauç 'f/V~m:o v:n;à nveàç oveavlov
ïEÂEVïrjaai, elmiw 'Aaaveloiç ï~V iav-rov TÉ<peav T'YJ(!EÎ1' . o{Jw,
yàe <1.v-rwv -r~v {Jaai).etav µ17 l,e).d:n;etv ( 4 ).

(1) Cf. Georges le Moine, p. 11, 12 ss., et ci-ùessus, p. ;i8, n. 3.

(2) Lire Ke61•oç avec Cédrénus, ibid., p. 28, 11 ss.

(3) Pour 'Pfov? Cf. fr. B 51 b et c; Cédrénus, l.l., p. 28. 14 ss ..


etc.
(4) La fin du texte (depuis les mots üanç tJ,·.:~,no) va Sl' rPtrouvl'r
ù peu près fic même chez Suidas (fr. B :i1f).

B 51 f. SUIDAS, s.v. Zweoa<YT(tf/Ç (t. Il, p.514, n° 160 (•cl. Adler) :

Z w (! o &. a r e r; ç, àa-reo116µoç, J:n;i Nlvov {JaaiUwç 'Aaave{wv,


fJauç r;v~aïo v:n;à nveàç oveai·fov UAF:VTrja<ll naeeyyv17aaç roïç
'Aaaveloiç TrJV U<p(!ÙV av-rov <p'llAU.TUtV · OVTW yàe avroïç 11 {Jaat-
).da ov,e È,eA.El'lf'Et ôta:JtaVTOÇ . chr:E(! µ{X(!t VVV :JtE<pVÂ.a,e-r:at :Jta(!'
av-roîç ( 1).

(1) L'identité de ce texte avec celui des Exc. Sa/mas. de .Jean d'An-
tioche (ci-dessus. fr. B :ile) a élé signalée par Patzig, Byz. Zeitschr ..
t. Il, p. 419 ss. ; cf. Gelzcr . .Julius Africanus, t. I. p. 79 et 81 : << Die
Excerpte gebcn einen kurzcn Auszug, wahrcnd anclererscits Suidas
im ganzen getreu den Wortlaut des johanneischcn Geschichtswprks
wiederzugcben scheint. •>.

B 52. EuTvcmus, patriarche d'Alexandrie, Annales, traduites de


l'arabe par E. Pocock, Oxford, 1658, pp. 262-263 (1):
Mortuo Cyro Ilario Babelis rege, post ipsum imperavit filius
ipsius Kambysus annos novem; post quem Samarduis [ = Smerdisl
Magus annum unum. Hic Magus cognominatus est, quod ipsius
tempore florucrit Persa quidam Z ara da s h t, qui Magorum
religionem contlidit aedibus igni detlicatis. Post ipsum rcgnavit
Dara primus annos viginti. Post illum Artachschast Longimanus
rngnominatus ann os viginti quattuor clc.
62 ZOROASTRE

(1) Bien que les Annales du patriarche meJchite d'Alexandrie Eu-


tychius (t 940) aient été rédigées en arabe (cf. Brockelmann, Gesch.
der Arab. Lileratur, t. l, 1898, p.148 s., et Suppl., t. I, 1936, p.228)
et que sa liste des rois de Perse transformés en souverains de Babel
soit fantaisiste (Gelzer, Julius Africanus, t. II, p. 410), nous avons
voulu reproduire ce passage, qui est comme l'aboutissement 111Limc
d'une longue tradition erronée.

B 53. HuGuT10 (Uguccione) de Pise (xne siècle), Summa de vo-


cabulorum signi/icalionibus (cf. A. De Poorter, Catalogue des mss. de
la bibliothèque publique de la 11ille de Bruges, Paris, 1931, p. 613,
nos 542 et 543).

Ce lexique, qui résrrvc une place importante ù l'étymologie, après


un :.irticle sur Zorobabel, se termine par les mots :
Z o a s t r u rn minimum sidus.

Il semble que cette interprétation du nom de Zoroastre remonte ù


une fausse lecture du texte des Recognitiones clémentines (supra, p. ;; 1.
1. 11 s.) : Zoroaster, hoc est vivum sidus. Quant à l'altération <111 110111.
cf. la variante Zoastres, fr. B 3!i a, version latine, p. 4J.

B 54. fils du gnostique Basilide, dans Cu~MENT n 'A-


lsrnoRE,
LEXANDRIE, Strom., VI, 6, 53, 4 (p. 159 Stahlin; la citation est
1

tirée du livre II Tiiw roii :rt(!O<p1]TOV IIaexwe 'EE'f/Y'YJTL'Xwv) :

AvfJlç Te èv n[, mhif> . (( 'X(lt yae flOl ~O'XÛ 'l"OVÇ :rr:eoa:rr:otov-


µivovç qitÂoaorpeiv, ïva µafJwat Tl ianv iJ v:rr:6:rr:ueoç l'Jevç -xai rà
è:rr:' ai!rfj :rtE'liOt'Xtµivov <pÜ.(!OÇ, navra oaa <l>efie-xvt511ç (Vorsokrat.
7 [71] B 2) àÂÂ'YJYO(!?]UUÇ èfJeoÂoy1JUEV, Âa{Jwv ànà rijç TOV Xàµ
'li(!O'P'YJTElaç T~V vnofJeatv (1) * ** (lacune).

(1) Harnack, Gesch. der altchr. Lit., I, 856, n° 65, a pensé que
Cham représentait ici Zoroastre d'après Recogn., IV, 27 [fr. B 45, p. 50;
cf. l'introduction, p. 43, note 5), et W. Bousset (Hauptprobleme etc.,
p. 96) rappelle à ce propos t die Herkunft der Basilidianischen Welt-
anschauung aus orientalischem Dualismus und orientalischer My-
thologie.•
II. -LES DOCTRINES.

D 1. HIPPOLYTE, Re/ut. haeres., I, 2, 12-15 (p. 7 éd. Wendland =


Diels, Vorsokr. 14 [4], 11, et Dox. graeci, p. 557, 8-30) :

L1 t 6 ô (J) e O ç t5i O ' E e E • e t EV ç (1) xat ' A (! t a • 6 -


~ E 'JI O ç O µ. 0 V a ,. X 6 ç <paat neoç a(! z a.
a 'JI Toi• Xaï.-
ôaîoi• lï.17ï.vOivat Ilv0ay6eav (2) • .dv t5i lx()éa()at aim'j> ovo
Ûi•at àn' àexifç TOÏ.Ç OV<Yl'V aina, nadea xat µ'Yj'l"É(!a . xat
5 nadea µiv <{WÇ, µ17d(!a ôi ax6.oç, TOV oi <pWTOÇ µie17 Oeeµ6v,
~'fj(!O'V, xovcpov, .axv, iO'Û oi ax6.ovç VJVX(!O'V, vye6v, fJaev, f3eaov ·
lx oi .ovuvv mh.a Tov x6aµov avvw.&.vat, lx 01JÏ.e{aç xal aeee-
1•oç (3). [Efrat r5è ràv 1erfoµov <p7JGiv (i.e. Pythagoras) ,rnrà µovuiio)v
uei1nvlav, ôtà r.ai ràv 1jJ.iov nou:iuOat r~v neefotiov ivaeµ6vtov ( 4 ).]
10 IIeei oi .wv h yijç xat x6aµov ytvoµivwv .&.be <paal (i.e.
Diodorus et Aristoxenus) Uyew Tov Z a(! a T a v · ovo bat-
~
poi•aç Et'Vat,

TO'V µev oveavwv, TO'JI uE X oviov · "at TO'JI µev X o-
\ \ ' I ' _1?\ ()' \ \ \ ()'

vtO'V àvtévat .~v yb•eatv l" .ijç yijç, elvat bi fMwe, TO'JI bè ovea-
'JllOV nve µe.ixov 'lOV àieoç (5), Oeeµov "al VJVX(!O'V "bto xal 'l"OV'l"W1'
15 ovbiv àvat(!ûv ovbi µiafreiv <p17al (i.e. Zaratas) .~v tpVX'IJ'' · lan
yàe .avTa ova{a 'l"W1' 7(,CJ.'Jl'l"(J)'JI. Porphyre, Vie de Pythagore.
43 ss. (p. 40, 20 ss. Nauck) :
"T .lt
1 , .!, ,
K1,&.µovç bi Uye.at (i.e. Pytha- .1.aa ue xvaµwv naeuve, anexe- 1

goras) naeayyiÂÂuv µ1) laO{w•, aOat "a0ME(! àvOewntvwv aae-


al-c{q, TO'V Td'V Z <J. f! (1 'l' a 'l-' XW'JI · fo.oeovat 15' av.ov ànayo-
20 Et(!'YJ"É.'Vat "a.à .~v àex~v ,ml. (!EVEl'JI 'l'O TOtO'ÛTO Oit Tfjç new-
avyxetati· .wv nav.wv avvt- irJÇ .wv oÂwv àezrjç xal yevi-
a.aµb•17ç -r:rjç yijç Ën xal avv- aewç TaeanoµÉv1JÇ xal noÂÂ<Îiv

2 Caechav Hippolyti corld. LT Caefrav B Ca(!OT'}V O 7 nav-


Twv codd., corr. Roeper 8 <p'TJ<1lv Gronov. : <pV<Jtv codd. ; « un-
vermittelter Uebergang von Zaratas zu Pyth.,wie z. 18 » Wendland
8 1eaTà edd. Goettingenses : ,eal codrl. ; cf. Hippol., p. 5, 9 Wendl. :
µeAwlJeiv l<p'} (i.e. Pyth.) TOV ,d,<Jµov etc. 14 Oeeµàv Toii ipvxeoii
Roepcr ; cf. adn. !i.
64 ZOROASTRE

aeaTjµp.É'PTJÇ yevfaOai TO'II ,eva- aµa <1V'IITJ'lleyµivro'II ,eai ava:,r;ei-


/tOV. (!O µivrov ,eai av<1<11J:itO µivwv lv
T'fi Y'fÏ ,eaT' o.Uyov yÉveatÇ ,eai
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Tijç GTJ:ite'56voç (8) dvOecfniovç
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µ011 'XaTafJtl1] neoç 17ÀtOV xeavov 'Xai Toiç 06oiiC1t ÀEa1•aç ii• àUr,i
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y6vov 1foµ17v · e1aq,foueov 6è Elva, éUJot µE:T' ov :n;oÀv, Eveoi àv oôw-
15 "a/ lueov naeaf5Etyµa ÂÉJIEI. El é1ha àv9ew:nelov q,6vov (7) · û ÔÈ
dv(JoiiVTOÇ TOV 'Xvaµov Àa{36vuç TOI' 'Xai àv9oiinoç èv T<p /JÀae1T<ll'Etl'
'XVaµov xal To livOoç avToii 'Xal TOV 'XVaµov Àa{Jcfw TIÇ nee'XriCov-
'Xa1:a6ÉVTEÇ Elç XVTeav TQVT1JV TE TOÇ TOV avfJovç /Jeaxv lvfJtl71 Ùy-

"aTaxefoaVTEÇ tlç yijv "aToev- ytl<p 'Xeeaµeép 'Xai lnl971µa i :ni-


2() ea,µEv 'Xai µe1:' oUyaç r,µéeac; Oûc; iv Tfi yfi 'XaToevEEtF.11 ;cal
ÙVa'XaÀvipatµEV, if5otµEV <àv> a1Î- È11E117j'XOVTa naeaq,vï.aEl'tE11 ·1uu-
TO tllJoç; lxov TO µÈv newTOV ù)Ç eaç µeTà TO 'XaToevx9ijvut, dra
alc,XVV1]V yvvat"OÇ, µnà 6È Taii- µeTà Ta'ÜTa oevEac; Àa{Jot 'X/IL
TO "aTavoovµevov naiMot• 'XE,pa- àq,ÉÂOt TO nwµa, tveo, âv àvû TOV
2!i À,}v uvµntq,vi<,11iav. 'XVaµov ij 1latf5oç 'XEq,aÀTJV <1VV-
EC1TWC1QV ,; yvvat'XOÇ al6o iov.

1 y1,vée16a, <Tov av9ewnov 6µoii 'Xai> TOV "va11ov Sauppe e Lydo


(cf. adn. 6) 7 àvOew;iov Lydus (cf. adn. 6) 12-13 ToiiTo -
dvnÀ17ip1,rn1 codd., corr. Diels 16-17 [To1• i<,1~a,w11 'Xal] del. Sauppe.
iuxta Porphyrium et Lydum (cf. arln. 6) 21 <àv> Cruicc
24 'XaT<ivoov1av Usener.

(1) Serait-ce le Diodore cité chez Porphyre, In Plolem. Ilarmon.,


p. 92, 26 éd. Düring?

(2) La légende du voyage de Pythagore allant entendre Zaratas


se rattache à l'histoire de sa captivité chez Cambyse; cf. fr. B 28a
(Apulée, Florida, 15), ainsi que B 26 s., où figurent des références com-
plétant les assertions attribuées ici à Aristoxène. Voir l'Introd., p.33.
(3) A première vue, le passage d'Hippolyte est déconcertant, le polé-
miste faisant parler successivement et sans les distinguer nettement
Zoroastre (Zaratas) et Pythagore. Mais il suffit d'examiner le con-
texte pour s'y retrouver. Après avoir, précédemment (c. 2, 1 à 5),
reproduit un premier exposé des doctrines de Pythagore, Hippolyte re-
LES DOCTRiNES - FR. D 1 65
court cnsuitl' à un second résumé des mêmes doctrines, qui est parfois
plus précis que le premier (par ex., l.l., § 6: µovàç a e cr 11 v yevvwcra
na 1: e t" w ç etc. ; cf. Vorsokr., Index, s.v. µovaç), mais qui l'amène
ù se répéter fastidieusement (cf. Diels, Do:rogr. gr., p.145): on en verra
un exemple à la n. 4. - Notre extrait étant apparenté à celui de
Porphyre (Vie de Pythagore, 12, fr. B 27, supra, p. 37). il se peut
<11w l 'anleur suivi par cc dernier, c'est-à-dire Antonius Diogène ( cf.
infra. p. tili, ï1. ti). sr soit lui aussi, inspiré d'Aristoxène.

(4) Ici, c'est Pythagore qui parle;_ les opinions qui lui sont prêtées
ont déjà figuré d'ailleurs dans le premier exposé de son système (voir
11. :l), § 2, p. ;Ï, 8 ((•d. \Vendl.): Mûcpdeiv l<p'IJ (Ilv0ay6eaç) 1:àv
%00'µ011 "ai U(!µOVL(!. O'·Vj1%EÏ0'0at, "ai TCÎI V ÉnTà UO'Tf!WII li(!CÎITOÇ T~V
%11•11a1 v f î; r}t•O I' àv "ai µéi.oç ,Jjyayev. Lorsqu'il s'agira, quelques
lignes plus has, de tht•scs empruntées par le penseur grec à son mat-
ire Zaratas, le Lextr le dira clairement ( 1:a6e ,paal Uyetv 1:àv Zaea-
r1L1•). On rencontrera plus loin encore (à la l. 17) un retour aux propos
de Pythagore aussi brusque que celui-ci. - Aristoxène ayant dû
commencer ù frrire vers l'an :i.JO av. J.-C. ( Realenc., s.v., col. 1057,
.-,ti), c'est-à-dire peu après la mort de Platon (348-7), on a peine à
croire que notre extrait - nous voulons dire sa première partie -
renferme des emprunts au Ileel <pvaewç apocryphe, dont la compo-
sition ne nous semble pas remonter si haut, et qui débute notam-
ment par un remaniement assez tardif du mythe d'Er de Platon. Cf.
l'introduction. p. 107 ss.
(5) Comme R. Reitzenstein (Silzungsber. der Heidelberger Akademie,
Philol.-Histor. Klasse, 1917, fasc. 6, p. 34 ; cf. Studien zum antiken
Synkrelismus aus Iran, etc., 1926, p. 116 s.) le fait observer, le résumé
de la doctrine attribuée à Zaratas pourrait être lacuneux en cet en-
droit, et il propose de suppléer après les mots 1:àv 6è oveaviov le
verbe dvtivat plutôt que elvat. Si l'on reconstruisait la phrase avec
Reitzenstein 1:àv dè oveavtov <1:~v 1JJVX"/'IJ, elvat 6è> nve µe1:ixov Tov
dieoç, 8eeµàv "al 1JJvxe6v, dià etc., le sens deviendrait d'après lui
plus compréhensible. L'eau ne serait plus le mauvais démon, mais la
I'Éveaiç, et elle s'opposerait à l'âme du monde ou 'l'v;d, faite de feu et
d'air; cf. Hippolyte, ibid., IV, 43, 3, p. 65, 8 Wendland: 0[ dè ivdo-
1: É(!w Tijç àÂ'1]8elaç voµlaan eç yeyovivat II iecrat ë,pacrav 1:àv 8eàv el-
vat ,pw1:etv6v, <pwç iv diei O''V'IJtxoµevov [ cf. infra fr. 0 8, p.151, n. 5, et
0 13, p. 160 n. 2) etc., et la,, K6e'YJ K6aµov » (chez Stobée I, 389, 9
t;d. Wachsmuth), où Dieu crée l'âme du monde ou 1JJvxwcrtç, nvevµa
{Jaov de"e1:àv ànà 1:ov lc5tov Î.apwv "al voeeij, 1:oii1:o nvel µl!aç, et
où (ibid., 1. 16) il est dit d'elle que ovu, wç i" nveoç, i,,aioµiv11 6u-
T7J"ETo, ovTB µ7Jv, wç i" nvevµa1:oç 1:decrtovey'YJ8e'icra, l1J!vxev (com-
mentaire des mots 8eeµàv "al 'PVX(!6v de notre extrait). Enfin, le
membre de phrase final (lan yàe 1:avTa ovcrla 1:wv minwv) résume-
rait l'ensemble de la doctrine et, dès lors, on comprendrait le rôle de
la ronjonction 1•ri(! qui sert à l'introduire. A l'appui de cette in-
(j(i ZOROASTRE

terprétation, Rcitzenstein cite un passage d'Hippolyte (IV, 43, 8 = p.


fi6, 6 Wendland) où figure une doctrine analogue, censément égyp-
ticnn<', mais en réalité, comme celle-ci, de provenance néopythagori-
cienn<'. Pour élucid<'r la question, il faudrait reconsidérer les doctri-
nes résumées chez Diogèn<' Laërce, VIII, 25 ss. Sur l'inépuisable pro-
lification de ce thème (le feu et l'eau à l'origine du monde), cf. R.
Rcitzenstcin, A lchemisl. Lehrschriften etc., Religionsgesch. Versuc_he
u. Vorarbeiten, t. XIX, fasc. 2, 1923, n. 5 de la p. 74; Goldschrnidt,
ibid., p. 23, et ci-dessous, p. 128, dans une curieuse prophétie maz-
déenne, <• la s<'mence de vie, semée du feu et de l'eau », ainsi que
le fr. A 13 d'Ostanès, p. 328, n. 1. - Cette doctrine a servi à expliquer
i<' culte rendu par les Mag<'s au Feu et à l'Eau; cf. Dinon et Strabon
dtés Introduction, p. 75, 11. 1 ; Vitruve, VIII, praef. 1 : « Magorum
saccrdotcs aquam et igncm », et Clcm'en, Fontes etc., p. 34 ss. ;
M.M.M., I, p. 105 ss. - Quant aux rapports cle ces doctrines avec
ccJl<'s des Mages d<' Dion, cf. infra, p. 151, n. 5 et Introd., p. 96. -
L'idé<' que les astres ne sont pas du feu à l'état. pur, se retrouve à
la fois ch<'z Platon (Timée 32 B) et chez les pythagoriciens: cf. entre
autres M. Wellmann, Hermes, 1919, p. 228, citant (n. 6) la doxogra-
phic d'Aétius li, 13, 15, p. :M3 Diels; P. Boyancé, Le songe de Sei-
pion, 193G, p. 71. Enfin, sur les affinités de ces doctrines avec celles
des Pythagoricims, cf. A. Dclattc, Vie de Pythagore, p. 210 ss.; M.
Wellmann, Hermes, l.l., pp. 225-248.
(6) A partir de ces mots (Tou àml Tijç avTijç a.), notre extrait se
retrouve, cité à peu près de même, chez Lydus, De Mens., IV, 42 (p.
99, 24 ss. éd. Wünsch) sous le nom d'Antonius Diogène: LJ1oylv'7ç: M
iv Te1axattlE:>HlT1l <TWI' v:ûe eovÀ'7J> àniaTWV etc. (cf. Mewaldt,
De Arisloxeni pylhag. sentenliis, Diss. Berlin, 1904, p. 3). Aristoxènc
(fr. 7, F.H.G., t. II, p. 273) ayant nié que l'usage des fèves eût
été interdit par Pythagore, ce n'est pas lui qui est l'auteur des as-
sertions rapportées en cet endroit. Toutefois, une partie de ces élucu-
brations figurant déjà sous une forme analogue panni les fragments
d'Héraclide Pontique (Lydus, l.l., p. 99, 17 ss. = fr. 94 Voss: 'O IJè
'H eaitÀelf>,,r; lf''IO'iV cbç Ef nç TOV itvaµov lv itatvfi 0~~11 iµ {JaÀÙJv
ànoitevy,Et etc. ; cf. Kern, Orphie. fragm. 291, p. 301), on voit que,
dans les croyances prêtées ici à Pythagore, disciple de Zaratas, il
peut y avoir des traces de traditions fort anciennes.
(7) Nauck a substitué à tort ici la leçon ydvov d'Hippolyte à celle
des manuscrits (q,dvou), qui se rattache manifestement à l'tltymologie
"vaµor; :rraeà To itvrn• alµa (Lydus, l. l., p. 99, 11). Pour le reste, cf.
l'étude de M. A. Delatte, Faba Pythagorae cognata (Serla Leodiensia,
1930), p. 42 ss., qui analyse les particularités de chacwie des ver-
sions concernant la fève; voir aussi M. Welbnann, Die Georgika des
Demokritos, Abhandl. der Preuss. Akad., Phil.-Hist. KI., 1921,
fasc. 4, p. 10 s.
LES DOCTRINES - FR. D 1-2 67

D 2. D10GÈNE LAëRcE, Prooemium, 6-9 :


Ol oi 1aa:>eovuç; ànà flaeflaewv (1) a~!at <ptÂ.oaorplav :>eai TO'JI
'l'(!07tO'JI nae' faaawtç; airrijç; iwr:tOevTat · ,ea{ cpaat 'l'OVÇ µèv I'vµvo-
aocptaTàç; :>eai LI evtoaç; alvtyµannowç; ànocpOeyyo,uévovç; · <ptÂ.oao-
<pijaat al{Jetv (hovç; ,eal µ'YjbÈV ,ea,eàv O(!Ü.'11 ,eal àvoedav- àa:>eûv.
f> Tovç; yovv I'v1tvoaocpta1:àç; "al Oava.ov ,ea1:a<p(!OVÛ~! <pr;at K À. e t -
T a (! X O ç; i,, 'l' 'fi O(J) 0 e " a 'l' n (2) . 'l'OVÇ oè X aÂ.oa{ovç;
~uei àa1:eovoµlav "al 1i(!O(!(!'YJUl'JI à.axoÀeîaOat . 'l'O'IJÇ oè Mayovç;
neel u Oeeanelaç; Oewv ota1:el{Jetv (3) "ai Ovalaç; :>eal evxaç;, wç;
avwvç; µ6vovç; à."ovoµévovç; · ànocpatveaOal u neet u ovalaç; "al
10 Oewv yeviaewç; (4), o·vç; nal 7lV(! elvat "al yijv "al VÔW(! . 'l'<Ï>V oè
!oavwv ,m.aytvwa"et'll, :>eal µa.À.ta.a 1:W'JI Â.ey6vnvv O.(!(!EVaç; elvat
()eovç "ai fJr;).e{aç; (5) ' nee{ 'l'e Ot:>eatOU'V'll'YJÇ Myovç; 7WteiafJat, "ai
àv6awv ~yûaOat nvei 06.nutv, "al oatov voµll;,etv µr;T(!t r} fJvya1:el
µ{yvvaOat (6), wç; i v T q> e l " o a T qj T (! { T rp cpr;aiv o
l!i 1..,' w 1: { w v · àa:>eûv u :>eai µav1:1:>e~v :>eai 7l(!O(!(!'YJUtv, "ai avToiç;
fJeovç; èµcpav{I;, eaOat ).iyov.aç; . ÙÂ.Àà :>eai elowÂ.wv 7lÂ.'YJ(!'YJ elvat Toi•
àiea, :>eaià Ù7lO(!(!Otav V'Jr.0 àvafJvµtaaewç; ela:>e(!tVoµivwv Taïç
otpeat 'l'WV d!voee"6°)V (') . 7l(!Oa"oaµfJµaTa 'l'e "ai xevaocpoetaç; à.na-
yoeevetv. Toinwv oi iaO~ç; µèv Àev,efJ (8), an{1àç; oè evvfJ, :>eai Â.a-
20 xavov 'l'(!O~ 'l'V(!OÇ u :>eat ll(!'l'OÇ evu.ilfJç;, ,eal "a.ilaµoç; ~ {Ja:>e'l''YJ-
(!la, c[> ,eev1:ovvuç;, cpaat (9), Tou TV(!OV àvneovvTo "ai ànfJafJioi•.
T~v oè yor;n"~v µayetav ovo' lyvwaav, cpr;aiv • A (! t a T o T l ). ri ç;
i v T qj Ma y t " qj (1°) :>eal LI e t v w v (11) è v T 'fi n l µ n T n
T w v • I a T o et w v (F.H.G., II, p. 90), 8ç; xal µefJeeµ'fJvev6µev6v
25 <p'Tjat 'l'O'JI z (J) (! 0 a a 'l' (! 'YJ V ÙU'l'(!OfJVTTJ'll elvat (1 2) • <p'Tjal oi 'l'OV'l'O
xai o • E (! µ 6 o w (! o ç; . • A (! t a T o T É À 'TJ ç; O' l v n (! w -
T rp IIe (! l <p t .il o a o <p ( a ç; (fr. 6 ed. R. Walzer) xai n_ee-
a{1vTi(!ovç; elvat 'l'W'JI Alyvndwv • "ai c5vo :>eai' aVTOVÇ elvat àexaç;,
àyafJàv oalµova "ai xa"dv /Ja{µova · xai Tq> µèv ovoµa elvai Zevç;
:m xai 'Qeoµaa/J'f/ç, Tq> oè "AtO'YJç; xai 'Aeeiµavwç; (13). <PTJal lJi
TOVTO xai " E (! µ t :n; 7l O Ç È V T q> :n; (! W 'l' o/ II e (! L M a -

De Laertii codd. manuscrlptis, cf. supra fr. B 1, p. 7, adn. 1 ;


hune locum habet codex B 9 .et om. F 9-10 :n:eel Te
ovalaç ,eai 8ewv yevéuewç BS et P ante corr. :n:eel ovalaç 8ewv ,eal
yevéuwJç; F 13 -qyeiafJa, BP voµlCetv F voµlCeiv BP ~yeiufJat F
15 .e xai BP .e F 15-16 8eo,}ç; avToiç; transp. F 18 :n:eo-
,eoaµ~µaTa perperam edd. 22 xal ante µayelav add. B
µayelav BSF µav.elav (sed µrzn ln ras.) P 30 lM11ç BPS lie'l, F
ZOROAS'ffl~

y m" (F.H.G., III, fi3, fr. 78) ,eai E ,fj i, o Eo ç l 11 T ?Ï Il r. (! ,. n-


i, <p (fr. 38, p. 21 Gisinger) ,eai 8 e 6 n o~µ n o ç l" -r fi
a•,,·,, 6 Tl -r w" rJJ , À, n n, ,e w v (F. Gr. Hist., n° 115, fr. fi4a) ·
8ç ',eai àva{Jtw<1e<10ai ,eœrà 'l'OVÇ Mayovç 'PTJ<1i TOVÇ àvO(!wnovç
5 ,eai àOavaT01JÇ laeaOat, ,eai .à OVT'a 'l'aîç av'l'CÛV lnt,eÀ~aeat t5ta-
µeveïv (14). Taffra "è ,eai E {J" TJ µ o ç o • P 6 t5 t o ç (fr. 118
Spengel) foroee'i (111). • E ,e a T' a ï o ç /Ji (18) ,eai yevVTJ'l'ovç -rovç
Oeovç elvat ,ea.' aii.ovç. K À. é a e x o ç t5i o l: o ;. e v ç l ,.
• <p Ile(! i na t /JE { a ç (F.H.G., II 31:3, fr. 28) ,eai .ovç I'vµvo-
10 aorp,a.àç ànoy6vovç elvai .wv Maywv <prJalv · l'Jllot t5i ,eai .ovç
'Iovt5alovç l,e 'l'OVT'WV elvat. Ileoç 'l'OVT'OtÇ ,ea-rayivwa,eovatv 'H(!0-
'56.ov (V 105 ; VII 35) oi. .à neei Maywv yeaVJaVUÇ . µ1) yà(!
av elç 'l'OV "HÀ.wv /JÉÀ.rJ E éeeTJV à,eovdaat, µrJt5' dç T'Y}V OaÀ.aaaav
nét5aç ,eaOeîvat (1 7), Oeovç iinà -rwv Maywv naeat5tôoµévovç · nt
1.3 µéi•TOt àyaÀ.µarn el,eo-rwç ,eaOat(!BÎV (id. V III 53).

;°>-6 d,aµevûv F d,aµivetv BPS ; cf. adn. 14 ï 'J'EVVtJTOÙ;


BFPS, sed in yevvtJn"otlç corr. P 2 Yll· ,cal yevt,covç (ead. manu?) F:
'J'Elll,COVÇ Oeovç in margine S 2 8 0 11ofJEv<1 sic B 1:i le n
14 naeadetSoµtvovç PSF

(1) Sotion (cf. Diogène Laërcc, Prooem. 1 ; Diels, Dox. gr., 147, cl
Nietzsche, Rhein. Mus., XXV, 217 ss.) aussi bien qu'Hermippc (Real-
enc., t. VIII, 846, 30, et t. V, 1856, 24), considérait la philosophi~
grecque comme une continuation de l'œuvre de la sagesse barbare.
Sur le résumé de la doctrine des Mages reproduit ici, cf. l'introduc-
tion, p. 74 ss.
(2) Clitarque (Jacoby, F. Gr. Rist., n° 137, fr. 6) avait parlé <le cc
mépris des gymnosophistes pour la mort sans doute dans son récil des
derniers moments de Calanus (Diodore, XVII, 107). Cf. Jacoby, l.l.,
dans son commentaire dl' ce fr. 6 de Clitarquc, p. 488 ss.

(3) Cf. l'introduction, p. 94, note 1.


(4) Comme ce qui suit (cf. note 5), ceci semble tiré d'Hérodolc
qui dit que le Mage sacrüiant chante une théogonie (1, 132 : Oeoyo-
vlfJv). II subsiste peu de traces dans !'Avesta des générations divines
de l'ancienne mythologie aryenne, mais les textes grecs et syriaques
nous en parlent plus fréquemment. Cf. infra, p. 68, 1. 7 de l'extrait et
la note 16, ainsi que l'introduction, p. 74 et 94 s. - Peut-être, dans
le texte de l'extrait, faut-il rétablir Ov11laç au lieu de ov11laç?
(5) Tout ce passage semble provenir de réminiscences d'Hérodote :
J, 1:u (,lydÂ/lUTa µÈv "al v11ov, ,eal Pwµovç o'Ù" lv VOi"/' 11011:11/tll'Onç
LES f>OCTIUNES - Fil, D 2 69

i,le1ic110w. ... cï,.; ,,èv èµol <lo,deiv, ÜTt oùie clvOaamo,pviu~ èvJ1uauv
Toù; Osoù; iernu nea ol "E).).rJveç elvai, .. Ovovai .lè .. , ,eai Yfi ,eal nv11l
,eui fHiau ,eui àvéµoiai etc. (passage utilisé également par Strabon,
XV, :J, 1:i, p. 7:l2), puis I, t:l2 (sur le rôle du Mage dans les sacrifi-
ces), et 1-Hl (sur la sépulture donnée aux morts).,
(6) Sur les mariages incestueux chez les Perses, cf. l' Inlroduclion,
p. 78 SS.

(7) Cf. supra, p. 10, note 1 (OeoJeaieerJeiv), et l'introduction, p. 7û,


note 2.
(8) Vêtement blanc : cf. infra, p. 73, note ;"i.
(9) Cf. l' Introduction, p. 77 s.
(10) Comme nous l'avons déjà fait observer (supra, p. 8, n. 2), dans
nos extraits de Diogène Laërce, aux §§ 1 et 8, Sotion invoque comme
témoins le Muyi,e6ç - dit d'Aristote mais peut-être en réalité d'Anti-
sthène de Rhodes (cf. fr. B li, supra, p. 17, n. 3) - ainsi qu'Hcr-
modore, landis que clans la suite, nous avons affaire à Hermippe, qui
recourt au lleei cpi).oaocpluç d'Aristote et à la I'1jç neelo6oç d'Eu-
doxe de Cnide. Il faut donc distinguer dans notre texte les deux sor-
tes de citations du Stagirite.
(11) Sur cc témoignage de Dinon (F.If.G. /./.), cf. Windischmann,
Zoroaslrischc Sludiea, p. 27-1 s.

(12) Cf. l' Introduction. p. li, n. ~i.

(l;J) cr. Hésychius, s.v. 'Aeeiµuvw,;, () "At<l11,; :tUl]Ù lU!J<1Ut,;;


Elymol ..Mag11., s.v. 'Aeeiwlvioç, etc. ; cf. aussi i11fru, note 15 ; fr. D
4, p. 71, I. :.! , et I' Introduction, p. Z\9 s. - Quant ù Aristote, dans
sa Métaphysique aussi (1091 b 10), il attribue aux Mages une des
premières conceptions du dualisme.
(14) La leçon '5wµeveiv de F s'impose, ainsi que l'interprétation de
Clemen, Nachrichlen, p. 131. En effet, d'après la source de Plutarque
(infra, fr. D 4, p. 72), après leur résurrection, durant leur immortalité
heureuse, les hommes ne parleront plus qu'une seule langue, où les dé-
nominations des choses se maintiendront avec une parfaite unanimité
dans la concorde d'une cité universelle idéale. Une telle assertion, qui
n'apparaît à notre connaissance nulle part ailleurs, est un indice de
l'importance attachée au nom par la magie : le nom fait partie de la
personnalité des hommes et de la substance des choses. Cf. Moulton,
Early Zoroastrianism, 1913, p. 416.
( 15) t:f. Damascius, De primis pri11c., c. 1:.!5bis (Ruelle) : Muyui <li
ieui nâv TO "Aeeiov yévoç, wç xal Tourn yeriqiet 6 EMriµuç (fr. 117
Spengel), ol µiv T6nov (cf. l'introduction, p. 62, note 4), o[ dè X(!6-
vov ,eu).uva, TÔ vu11Tùv ünav xui TÙ fJvwµévuv, i; ov Jw,eeiOfjvu, 11
Oeov àyuOov ,eui '5aiµovu ,ea,e6v ( cf. supra p. 67, 1. 29), 17 qiwç xai a,e6-
70 ZOROASTRE

TO!: neà TOVTCt>v ,cbç ivlovç Uyetv · ovTot di ovv ,mi atlToi µeTà T~v
àJta,e()tTOV tpvatV Jia,eeivoµÉVf'/11 11:0lOVIYt T~II Jin~v IYVO'Tot,::lav TWV
,eeeinovwv, <,eal> Tijç µèv '1)yeia8at TOI' '!Jeoµaat511, Tijç di TOI'
'Aeeiµaviov. Sur les témoignages d'Eudème, de Théopompe et de
Damascius, voir l' Introduction, p. 18 et 62 ss.
(16) Il s'agit ici, non pas d'Hécatée de Milet, mais vraisemblablemnt
de son homonyme d' Abdère ( ± 290), élève de Pyrrhon, contemporain
du premier Ptolémée, et auteur d'Alyvnua,ed et d'un lleel 'Y,r,ee{Jo-
eéwv. De même qu'il avait fait une part aux mortels divinisés dans
sa théologie égyptienne (cf. F. Jacoby, Realenc., t. VIL col. 2752,
58; 2759, 11 ss. et 18, et surtout K. Reinhardt, Hermès, XLVII,
1912, p. 496 s., ainsi que Diodore 1, 13), ce précurseur d'Évhémère
avait sans doute attribué un caractère analogue à certaines divinités
secondaires de la cosmogonie iranienne.
(17) Sur celle cérémonie magique, cf. l'lntroduclion. p. 147, n. li.

D 3. ÉNÉE DE GAZA, 1'heopf.irastus, p. 72 éd. lloissonadc :

/(al-coi xai Il).a:r:wv (1) T<T> awµau -ràv 'Aeµovwv (2 ) È~ ".tfofov


:lt(!OÇ T:OVÇ C<vVTaç àvayet . 0 {Jè z(I) e O a (J T (! 'Y/ ç neoUyei WÇ
la-rat :ltOÛ X(!OVOÇ Èv lp :ltaV'l'WV VfX(!WV ÙVa(J'l'a(JlÇ forat " olbëV
o fJ e 6 n o µ n o ç (F. Gr. 11 isl. n° 115, fr. {i-1l>) ô Uyw xai wùc;
aÀÀovç av-ràç lx/Jt6aaxei.

(1) Cf. Platon, Rép .• x. 614 B SS.

(2) Les mss. ABCD écrivent en effet Tel11 u.u116vwv ( cf. la nolc :ili:~ ile
Doissonade), et c'est ù sa source néoplatonicienne qu'Jlnée emprunte
l'allusion au mythe d'Er (cf. infra, fr. 0 12 ss.) aussi IJicn que la cita-
tion suivante de Théopompe sur la résurrection des corps (Tr.îiv vt:uuwv),
qui est plus explicite que celle de Diogène Laerce, fr. D 2, supra, p. li8,
2-5; cf. infra, Ir. D 4, p. 72. 1 ss .. et p. 1G1, fr. 0 13, n.6. Sur le lr-
moignagc d'Énée de Gaza, cf. infra, p. 256, n. 1.

D 4. PLUTAIIQUE, De Iside el Osiride, 45-17. p. 369 D - 370 D


(p. 46, 2, éd. Nachstadt-Sieveking, 19:15) (1) :

45. El yàe ov/Jèv àvai-rlwç '!'tÉ<pvxe y{vea8ai, aldav /Jè xa"ov -rà-
yaOov ovx âv naeaaxoi, /Jei yéveatv lMav xa l àex,~v w<mee àyaOov
"al xaxov -r~v <pvatv lxeiv. 46. Kai /Jo"eî -rovt"o -roîç '!'tÀefo-roiç
LES DOCTRINES - FR, D 2-4 71

x,û aorpw-r:a:rotç (2) . voµlCovat yàe ol µèv Oeovç elvat CJVO xaOa-
nee àvndxvovç, 't'OV µèv àyaOwv, -r:àv éJè ,pavÂwv CJ1}µtovey6v · oi
éJè -r:àv µèv [yàe] àµelvova Oe6v, -r:àv éJ' freeov éJalµova xaÀoiiatv (3),
wanee Z w Q o a a -r: e 'YJ ç o Mayoç, ôv nev-r:ax,axiUotç luatv
5 uiiv TQWÏX(UV yeyovévat neea{Jvueov ta7:0(!0VC1tv ("). Ov-r:oç ovv
ÈxaÀet -r:àv 1tèv 'Deo1taC'YJV, 't'()V éJ' 'Aeet11,avwv, xal T&(!OC1ane<pat-
'VHO -r:ùv pèv èotxévat <pwÛ /tUÀtarn Twv aiaOrJ-r:wv ('t TÙV éJ' lµ-
naÀtv ax6up xal à.yvolq., µéaov é,' Ù/t<poiv -r:ùv MlO(!rJV elvat · éJtà
x,û Mt()Q'f/V Iléeaat -r:ùv MeafrrJv ovoµa.Covatv (6). 'EMéJa~e <éJè>
10 û[> ;tiv evx-r:aia 01frti• Y.al xagtan7gta, 7:(~ ô' àno-r:e6mua xal axv-
() (!Wrta' · noav
' yae' nva xonrovuç
' oµwµt
" r.a11ov1tevr1v
1 ' (7',1 ev
' 011/t<p
"1

8
-r:dv "Atôr1v àvaxaÀoiivrat xa1, nlv Ex6rov ( ), elra µl~avreç a'lµau
Àvxov aqmyévroç (9) dç r6nov àv~Àtov èxcpégovat xai étnrova, (10).
Kai yàe -r:w·v <pViWV voµtCovat rà ,uiv iOV àyaOoii Oeov, rà ôè -r:oii
15 xaxov éJal,uovoç eivat, xai iWV C<[>wv wanee xvvac; xai O(JVtOac;
xal xef!aatovc; èxtvovc; Tov àya001ï, rov [dè] ,pavÀov /tiic; èvvéJeovç
Ûvat . ()to xai 'TOV xutvovra nÀelarovç ev<5atµoi•tCovatv (11). 47.
Ov ,UIJV <aÀÀÙ> xàxeivot noÀÀ.Ù 1wOwÔ1J neel iWV OecÎJV Uyovatv,
ola xal rmir' èadv · o pèv 'Qeo,ua.C'Y}c; lx r.ov r.afJa(Jwrarov
:!U <pa.ovç. o 15' 'Aut:1pa.1,w; èx roii C6rpov yeyovà,ç noÀeµovatv àÀÀ17-
Àot; ' r.ai O ,aèv U fJeOVÇ ÈnOlrJUE (12), iÙV µèv 7t(JlÎJiOV f,VVOlaÇ,
rdv bi bevUf!OV àÀtJOelaç, ràv /iè i(Jfrov evvo,utaç, nii v éJè Âomwv
rùv pèv aocpta;, rdv ôè nÀovrov, ràv ôè râ1v èni roïç xa}.oïç ~ôéwv
i517µwvgy6v . 0 ôè iOViOtÇ wanee àvrm!xvovç iaovç iOV àed)µov (13).
:{·1 EW' o pèv 'Qf20116.C1Jç -r:ei; fovràv av~1aaç ànéarrJae (1") wû
~Uov roaofirov, oaov O fjÀto,; r1jç yijç Ù.<péai'fJXE::, r.ai iOV oveavùv
O.Ui(!OlÇ È'Y.OU/l'f/(fCI' ' {va ô' àad(!a nQÙ navrwv olov ,pvÀaxa xai 7t(J0-
0Jti'f/V èyr.adar·qaf:, rùv Eetgwv (15). "A}.Àovç ôè not~aa; daaaea;
r.ai t:'ixoat Oeovç (16) elç c~ùv Wr1xev · oi ô' ànù roii 'A(Jetiwvtov
:JO yev61œvot xai avrol roaoürot Ôtarq1aane; rù cJ>ùv t yavwOèv
tlV<1,ui,utY.i<U ra ;wr.d roi; àyaf)oï; (17). "E;r;et(lt oè XQOVOÇ eiµa(J-
pévoç Èv (~ rù,, 'A(Jëtpavwv, Àot,llOV Èn<J.)'OVia >eai Àt,llOJJ (18), vnd
iOVi<ùV à.11a.yxr1 cpOaf!liVut naJ/ianuat %Ut à,pavta01jvui, njç ôè y·ijç

;{ [yà!,l] '.\Iarkland -t Zwe6uG-rgi; codd .. sccl cf. fr. B 3 et B :w


!.J <6è> l\leziriac 11 opw111v \'aL Reg. 80 15 ufom::e 1'ui
ni'iv Cc[Jwv transp. Wyttenbach Hi [6è) Pohlenz µvç Squire
rnv; cocld, ; cf. infra p. 75, adn. 11 18 <àV.c.i> Reiske
2:1 ncMwv codd., -~6ovwv Wendland ::IO yavwlJév codd. : yuv •*"'
lJIJev Duebner ; nciVT <o IJev naeetGé6vGav 1'ai neoaéµtçav i"elvotç>,
lJIJev Bottcher
ZOROASTRE

bunédov xal O/taÀ.ijç yevoµÉV'f/Ç (10) ëva {Jtov xal 11tu1, ·:;wÀ.n:elu:v (20)
ùvOec!.mwv µaxaetwv xal oµoyÀ.waaawv anavuov yevéaOat (21).
e e 6 noµ n oç é,é rp'f}at (F. Gr. Hist. n° 115, fr. G:i) xa-rà -roùç
Mayovç àvà µl(!OÇ l'(!taxtÀ.ta ÉT'f/ l'OV µiv X(!UUÏV, l'O'V ~i X(!UUÏ-
:; aOat l'W'V (huïv, aÀ.À.a ()f, l'(!taxlÀ.ta pa.xeaOat r.ai noÀ.E/tEÏV xal àva-
À.vetv -rà l'OV ideov l'OV Él'B(!O'V (22) • -réÀ.oç èJ' ànoÂdneaOat l'Oll
"At()'f}V, xal l'OVÇ piv àvOewnovç evl,alµovaç iaeaOai (23), µ·,,rn
T(!Orpijç l,eoµivovç (24), µ~u axtàv nowvv-raç (25 ), -rov ôi rnvrn /t'l}-
xavrJaaµevov Oeov 1J(!eµeiv xal ùvanavF.aOat X(!O'VOV a.Uwç 1tiv ov
10 noÀ.vv WÇ Oeip, wanee <<5'> àvOewmp xo1µw1ti1•cp //t;l'(!W'V (2H).
'Il µèv oiJv Maywv µvOoÂoyla l'Oto'Ul'O'V èxet 1'(!07lOV.

li Tl).oç ô' àn:0Àëi110ai Markland !l-1 Il üV.w; --- ,,,,; Bax.Ier


et Heiske: "aÀwç - T<ÏJ codd. 10 <!5'> Heiske

(1) Ce morceau de Plutarque, le plus important de tous ceux 1111c


l'antiquité grecque nous a laissés sur les cloctrincs des l\lages. a <lrjù rlé
longuement expliqué par Anquclil du Perron (Jlis/. de l'Acad., 1ï70,
p. 376 ss.), et tous les auteurs qui ont lraité du mazdéisme ont eu ~1
s'en occuper. Nous citerons, parmi ses conunentaleurs les plus récenls,
Ed. Meyer, Ursprung des Chrislmtums, Il, p. 63 et passim: Clemen,
Nachrichlen, p. 155 ss. et Realenc., Suppl., t. V, 703. 20 ss., et surloul
Benvéniste,Persian religion. 1029, p.69 ss .. cl Nyberg, Joumal asialiqur.
CCXIX, 1931. pp,f23 s. et 233 s. Nous avons nous-même essayé de l'in-
terpréter, M.M.M., Il, p. 33 ss. et Fin du monde, p. 62 ss. Mais l1•s
efforts de cette mulliple exégèse ne sont pas parvenus ù éclaircir toutes
les difficultés qu'offre l'exposé <lu philosophr. - Une première remar-
que s'impose: c'est que ce texte n'est pas d'une venue. On est g(•né-
ralement d'accord (,H.M.M., I.e.; Meyer, p.70; Jacoby, F. Gr. His/., 11"
115, fr. 65 commentaire) pour affirmer que Théopompc n'est la sour-
ce que de la dernière partie (p. 7'2. 1.3-10), qui suit la citation de son nom
(cf. l'Introduction, p. 20). Pour le reste, on a proposé les noms d'Eu-
dème de Rhodes (Meyer, p. 69 n. 4) et d'Eudoxe de.Cnide, source princi-
pale du De Jside. Mais, même si cette origine pouvait être mieux éta-
blie, le problème essentiel en serait déplacé, non résolu. Nous avons
supposé autrefois (I.e.), adoptant une correction de Lagarde. qui s'rsl
révélée fausse (note 7), que Plutarque exposait les doctrines des Mages
de Cappadoce, et M. Benvéniste s'est attaché à montrer que le système
qui était ici présenté était zervaniste. Mais il semble bien que le zer-
vanisme n'ait jamais été connu de Plutarque (cf. Introd. p. 66). Il nous
paraît aujourd'hui certain que ce chapitre du De Jside n'exprime
pas les idées des Maguséens : on n'y discerne aucune trace d'une in-
fluence astrologique ou chaldéenne, et il doit avoir pour source pre-
mière des infonnations recueillies, non chez les Mages d'Asie Mineure
ou de Mésopotamie, mais chez les mazdéens de l'Iran. Toutefois,
LES DOCTRINES - Fn. n 4 73

panni ceux-ci, on voit qu'il existait des divergences <l'oplnlons dont


les traces se retrouvent chez Plutarque (note 3), comme chez Eu<lèmc
de Rhodes (supra, p.69, n.15, et Introd., p.59, n.1). Certains des prêtres
qu'ont interrogés les auteurs de ces renseignements, déifiaient l'Esprit
du Mal en même temps que celui du Bien, et ils offraient à Ahriman
des sacrifices nocturnes, ce que l' Avcsta considère comme une œuvre
démoniaque sévèrement interdite aux fidèles (cf. l'introduction, p.ül).
(2) C'est l'opinion de la majorité des sages, par opposition - sui-
vant l'idée de Plutarque (ibid., ch. 45) - aux Épicuriens aussi bien
qu'aux Stoïciens. qui n'admettent qu'un seul principe, ou, pour repro-
duire la formule prêtée par l'auteur à ces derniers (3ü9 A), ànoîon
J'l}/HOV(!yàv ÜÂ'f/Ç Eva i.6yov "al µlav n(!ovoiav.

(3) Parmi les Mages dualistes, certains admettent l'cxislcnce de


deux dieux opposés, d'autres réservent le nom de dieu au Principe du
Bien et appellent son adversaire << démon •>. Cf. Plutarque, De lalenler
vivendo, c. üO, p. 11:lO A: Tàv oè njç ivav-r:laç "ueiov µoteu.ç, eiu
lhoç, eiu: oal11wv i<nlv, "Aich1v àvoµdÇovaiv; De E apud Dclphos,
:HJ4 A: 'ETÊ(!<p ... Oe,~, 11üi.J.ov oè 6u.l11ovt; infra, p. 79, fr. D (i, et l' In-
trod., p. 59.

(·l) C'est la chronologie d'Hermodorc (fr. B 1 = Diog. Laërœ,


supra, p. 8, n. 3, et p. 12, n. 7) et cl'Hermippe (fr. B 2, § -1), et 11011
pas celle d'Eudoxe de Cnide (supra, p. 11, n. 5). L'une et l'autre sem-
blenl se rattacher au chiliasme exposé par 'l'héopompe un peu plus
loin. Cf. infra, p. ï8, n. 22, et !'Introduction, p. 7 et U s.

(5) Cf. Porphyre, Vie de Pythagore, -11 : 'Entl "ul Toii Oeoü, 1u~
nu(!Ù Twv Mdywv im,vOdvero (scil. Pythagoras), ôv 'DeowiCr1v xu).oti-
atv i"eivot, iot"i!vat To 1tiv aiiJµa <pwTi, Tr)v oè 1pv1.1)v àJ.110d,~. Le rap-
prochement avec ce texte pourrait faire supposer une lacune dans le
De Jside; il se peut qu'il faille lire <pwTl µu.i.taTa Tâiv ula011Twv <"ul
ù.i.110tlçi nvv ùvata01rniv>, ce dernier membre de phrase rtant cxigr
par le "u.l àyvotq., qui lui est opposé. Quant à àyvolq., cf. Plut., De
lalmler vivell(fo, 1130 E (à6o~la "al ü.yvoiu etc.), et pour a%,,ro;,
ibid., 1130 B C, et Quaesl. Rom., c. 29, 270 E, où les Mages porlent
des vêtements blancs [cf. Fr. D 2, 1. 19J neàç Tov "Ato11v "al rà a%u-
Toç àvuTano11évovi;, up oè <pwuiv,µ "al J.a1tn(!<p avvt~oµoiovnuç
iavrnvç. Cf. Fottilles de Doura-Europos, p. (il ss. ; Dolger, Anlike
und Christ., t. V, 1936, p. 68 ss., et l'introduction, p. 77, note 1.

(ü) Aucune épithète qui réponde à ce nom de MeairrJç n'est donnée


à Mithra dans la littérature sacrée du mazdéisme, et nous ne pouvons
l'interpréter que par conjecture. Le mot eut probablement d'abord
une signification physique. et c'est certainement celle que l'auteur
suivi par Plutarque avait en vue en disant µfoov àµcpoiv : Mithra
étant le dieu de la lumière, était porté par l'air et habitait la zone mi-
toyenne entre le ciel el les enfers, le Viiyu (cf. fr. 0 13, p. 160, n. 2), ou
74 ZOROASTHE

bien peut-être, lorsqu'il fut devenu un dieu solaire, voulut-ou rappeler


par ce nom qu'il occupait la place du milieu dans la série des planètes
(cf. notre Théologie solaire, p. 453 s.). Mais il est probable que, plus
tard, on attribua aussi à µealTrJ,; un sens moral, et que Mithra fut le
Médiateur entre le Dieu suprême et les hommes (M.M.M .. I, p. 303; cf.
F.W.K. Müller, Handschriflenreste aus Turfiin. Il, Abhandl. Akad.
Berlin, 1904, p. 77: • Mithras grosser... Güttcrbote, Vermittler der
Religion des Auserwahlten ». - D'autres interprétations de ce rôle
de médiateur ont été proposées par Clemen, Nachrichten, 157 ss. ; Ben-
véniste, p. 89 ss. ; Nyberg, p. 224.
(7) "Oµwµ, des mss. a été corrigé en µwÀv (nom cappadocien de la rue
sauvage) par Lagarde (Abhandl., p. 173), puis ce mot a été introduit
dans le texte par Bernardakis. A tort, sans doute; Benvéniste (Journal
Asiatique, CCXV, 1929, p. 288) · y a reconnu avec une grande vrai-
semblance l'àµwµl,;, une variété de l'amome, plante odorante, le hu-
mama (fem. 1) des Perses, originaire du Nord-Ouest de l'Iran. - Le
ül1,o,; est évidemment le Hâvana, le mortier sacré, où l'on pilait aussi
le Haoma (cf. Hôm Yasht, t. I, p. 98 ss. Darmesteter).
(8) Il ne s'agit pas, comme l'a suggéré Windischmann (Zoroaslr.
Sludien, p. 281), d'un sacrifice aux dieux bienfaisants pour obtenir leur
protection contre Ahriman (cf. Yasna X. 2, 6, 7), mais d'un sacrifice
apotropaïquc à Ahriman; cf. l'Introd., p. 60. Cc sacrifice se célèbre en
invoquant !'Obscurité (l:'"oToç), c'est-à-dire que c'est une cérémonie
.nocturne. La nuit';resta même en Grèce le temps propice aux aux or-
l'randes foi les aux dieux infernaux. et le droit pénal romain interdit les
i;acrificia noclurna (Mommsen, Slrafrecht, p. 641. note 6).- Il faut rap-
procher les incantations mentionnées par Plutarque du rite magiqtw
décrit par Psellus comme étant prat.iqué par les Chald(~ens ( Tiva :rt:o(!i
Dai116vwv ,5o~aCovaiv qEV.r1ve;, Migne, P. G., CXXII, 881 C): Llvvâ-
,,i;iç uvàç àve"a).EiTo "f!vrplovç (suivent des noms de divinités em-
pruntés aux commentaires des A6yta Xail.ôaï"a): cf. Psellus enco-
re, Calai. man. alchim., t. VI, 1028, p. 218, :{ ss. Voir aussi
Lucien, Menippus, c. 9.

(!>) Le loup, terreur des troupeaux (cf. Vendidad. Farg. XIII. -11
(115) ss.), est pour les mazdéens le type de l'animal malfaisant créé
par Ahriman (Vcnclidad. Farg. XVIII, 65; Yasna, IX. 21; Yashl
Ill, 8, 11 etc.). Pour le sacrifice du loup, inconnu en Grèce, cf. Xé-
nophon, .Anab., Il, 2, 9, à propos de l'alliance conclue entre Grecs et
Perses: Ol f3aef3a1101 ... wµoaav a,pa~ane,; TaV(!OV "al il V" 0 V xal
"a:n:eov "al "f!tov el; àa:n:lôa, ol 1tiv "E,lil.71vi;ç {36.:n:Tovuç ~L<pl'ç, oi
ôè [Me/Jaeoi l6rxr1v. Dans ce cas-ci, l'immolation du loup s'explique
probablement par les exécrations qui terminaient les serments anti-
ques, le violateur étant voué aux puissances du mal. - Sur le loup
comme animal démoniaque, cf. Gruppe, Griech. Mylhol., Il, p. 805.
(10) Le Tono,; dv77,l10,; (une grotte ou une cave?) est le symbole des
LES DOCTRINES - FR, D 4 7S

enfers, auxquels cette épithète est souvent appliquée : Lucien, De luclu,


:l: T&nov nvà vno Tfl yfj ,BaOvv "Auh1v ... Cocpe(!ÙV ital àv~11.tov; cf.
Aesch., Sept., 859 ; Pindare, fr. l :33 éd. Christ (t. IV, p. 20!), n·, 21
Puech); Eustathe, Ad Iliad., VIII, 16, etc.

(11) Tout ceci est conforme à !'Avesta: le règne animal est partagé
entre Ormuzd et Ahriman, et le fidèle accomplit une œuvre méritoire
en exterminant les bêtes malfaisantes (cf. Hérodote I. 140, 3; infra
fr. D 11, p. 85, note 9; fr. S 5, p.102 n. 4).' Le chien, le coq, dont le
chant met en fuite les démons de la nuit (Proclus, II eei Tfjç freanit1ï;
-r:ixv11ç, Calai. man. alchim., t. VI, p. 150, 15 ss. ; Boundahish, XIX.
:33, p. 73 West : <1 The cock is created in opposition to demons and
wizards cooperating with the clog •>; M M.M., I. p. 210; cf. Prudence,
Cath., I. 37) et le hérisson, qui fait la guerre aux fourmis (Darmesteter
Z.A., Il, p. 194, n. 5), sont en effet, pour les mazdéens, des créatures
d'Ormuzd, mais il est étrange qu'ici, comme dans les Quaesl. conviv.
(IV, 5, 2, p. 670 D = infra, p. 7~); cf. De inuidia, 3, p.537 B), Plutarque
nomme, parmi les animaux mauvais, le seul rat d'eau, que les livres
mazdéens ne mentionnent pas. On en a proposé diverses explica-
tions (Clemen, Nachrichlen, p. 161). M. Bcnvéniste (p. 75) a conjecturé
qu'il s'agissait du mus marinus de Pline (IX, 19, § 71 ; 51. § 66),
c'est-à-dire d'une espèce de tortue, laquelle apparaît en effet dans la
liste des animaux qu'il faut tuer (Vendidad, Farg .. XI\', 5. D). Toute-
fois les voyageurs rapportent que les Guèbres sont grands destruc-
teurs de rats et souris (Darmesteter. Il, p. 213, n. 15 ; cf. Assema-
ni, Acta morlyr. orienlalium, p. 20:3). CL aussi I' lnlrud. p. 1 m. 11. 1.
(12) On a reconnu depuis longtemps dans ces six <1 dieux ,, cn,és par
Oromazès, les six Amcsha-Spentas (Amshaspands) ou « Immortels
bienfaisants D, les premières divinités suscitées par Ahoura-Mazda cl
qui ont un caractère à la fois spirituel et physique. L'identification
est certaine, mais les difficultés commencent quand on veut appliquer
les noms énumérés par Plutarque aux abstractions du mazdéisme
(cf. Windischmann, Zoroaslr. Sludien, p. 283; P. de Lagarde, Abharul-
lungen, p. 127 ss.; Darmesteter, Zend-Avesta, I, p. 22 ss. ; Gray .
.Archiu für Religionsw., III, 1004, p. 370 ss.; Clemen. Nachrichten, p.
162 ss., etc.).Si la correspondance peut être établie avec une probabilité
suffisante pour les quatre premiers Amshaspands, il faut ayoucr
qu'elle est boiteuse pour les deux derniers, Haurvatât et Ameretat, « la
Santé t et 1'<1 Immortalité •>. M. Benvéniste, se fondant sur une étude
de Geiger (Die Amesha-Spentas, Vienne, 1920), qui a montré l'insta-
bilité dans la théologie mazdéenne du groupe ùcs six « Archanges •>
entourant le dieu suprême, a suggéré l'idée que les trois dernières défi-
nitions du De lside s'appliquaient en réalité à d'autres yazalas que les
Amshaspands traditionnels, et cette conjecture est assez séduisante.
Cf. cependant les observations de Nyberg, Journal Asiatique, CCXIX,
1931, p. 223, note 2. et infra, fr. 0 11, p. 158, n. 4.
(13) Ce trait est conforme à la doctrine des livres mazdéens. Pvur
76 ZOROASTIIE

eux aussi,Ahrimau créa six ùémous, qu'il opposa aux six A11Jshasparnls.
Cf. Veudidad, Farg., X, 9-10 (p. 175 Dann.) ; XIX, 43 (274) ; Bountla-
hish, 1, 24; XXVIII, 7 (1, pp. 10 et 128 West).
(14) On a voulu corriger dnÉ<1T1JCIE en dnÉ<JTf/ ; notons que c'est la
leçon de nos manuscrits que Pléthon - ou son auteur - semble avoir
interprétée (infra, p. 253, à la n. 5). L'Avesta ( Yasna XXXVI, 6 (14)
et LVIII, 28 (21) fait siéger Ahoura-Mazda dans • cette hauteur des
hauteurs, où l'on dit qu'est le soleil•· c'est-à-dire dans le troisième
ciel (Darm. 1, p. 262, n. 12), la zone du soleil étant, suivant celte
antique cosmologie, située au-dessus de celle de la lune et de celle
des étoiles (cf. fr. 0 85, p. 229, n. 2). Peut-être est-ce à cette croyance
que se rapporte la phrase trop concise de Plutarque. Sa source aurait
été mal comprise par un Grec, pour qui le Soleil élait nécessairemenl
plus rapproché de nous que les étoiles fixes. - La création des astres
telle qu'elle est exposée dans le Boundahish, ch. 2 (p. 10 s. West) ne
s'accorde pas avec l'indication du De Iside.
(15) Sirius remplace ici Tishtrya, <• astre magnifique et glorieux
lJU'Ahoura-Mazda a établi maître et surveillant de toutes les étoiles
comme Zarathoustra des hommes~ ( Yasht, VIII, 44: II, p. 42(i
Darm. ; cf. Mainog-i-Khirad, c. 49. III, p. 190 West). Nous avons mon-
tré ailleurs (Inlrocl .. p. 12:1 ss.) l'importance qu'avait pour les Mages
cet astre, qui passait pour l'auteur de la pluie bienfaisante. l'adversaire
du démon de la sécheresse, el rappelé les présages qu'on Lirait du
lever héliaque de Sirius pour la récolte future (fr. 0 1:i). - Cf. W.
Gundel, Ralenc., s.v. <• Sirius 1), col. 334 s.
(Hi) Nulle part, un groupe de vingt-quatre dieux auxquels seraienl
opposés vingt-quatre démons n'est mentionné dans la littérature sa-
crée du mazdéisme. Darmesteter (Ormuzd el Ahriman, 1877, p. 2üU)
a fait observer qu'en ajoutant à ces « vingt-quatre autres dieux 1> les
six Amshaspands, on obtenait le chiffre de trente, qui est celui des
divinités présidanl aux jours du mois, hypothèse eonfinnée par un texte
syriaque (in/ra, p. 101, fr. S -1, n. 3). D'autres ont songé aux vingl-
lJualre astres de la théologie des Chaldéens (Diodore, 11,31, 4), assignés,
la moitié aux vivants et la moitié aux morts, el qui sont les juges de
toutes choses ; on a fait d'autres conjectures encore (Clemen, Nac/z-
richlen, p. 166), mais aucun ùe ces rapprochements n'est décisif;
le mythe que résume Plutarque reste, malgré tout, difficile à inter-
préter ; ou ne dispose à ce sujet que d'analogies trop imprécises.

(17) Déjà Windischmann (Zoroastr. Slud., p. 284) a rapproché de


cc passage le Mainôg-î-Khirad, XLIV, 7 (III. p. 85 West), où le
monde est comparé à un œuf dont le ciel est la coque et la terre, le
jaune, et pour l'invasion d'Ahriman, il a rappelé que, selon le Boun-
dahish III, 13. <• the middle of lhis earlh was pierced and enlered by
him 1>. Darmesteter (Ormuzd el Ahriman, pp. 133 et 339) et Benvénisle
(p. 100) ont proposé d'autres interprétations de ce mythe, mais la la-
U:S DOCTRINES - Fn. D rf 77

cune qu'offre le texte du De Iside suffirait à rendre hasardeuse toute


tentative d'explication, et si l'on rapproche de cette phrase mutilfo
l'œuf de la cosmogonie hindoue ou celui de la cosmogonie orphique, il
semble qu'on n'en soit guère plus avancé. Cependant une découverte
récente nous met peut-être sur la voie d'une explication. Une inscrip-
lion trouvée à Rome établit définitivement que "Mithra a été idenlifü~
avec Phanès, et les mithriastes représentent celui-ci au moment où.
brisant l'œuf cosmique, il fait briller la lumière qui doit éclairer le
monde. Le syncrétisme de l'époque alexandrine paraît déjà avoir
rapproché le contenu des rhapsodies orphiques de celui des traditions
cosmogoniques des Perses (cf. Revue de l'hist. des religion.~. ClX, 1!)34
p. 65 ss.). On trouver::i. les textes orphiques sur l'œuf du monde
dans les Orphir. fragm., n°• ;-,4 ss., (p. 1:rn ss. éd. O. Kern); Lobeck .
.1glaophamus, p. 47!); voir surtout Damascius, De primis pri11cip ..
125ter (t. 1, p. :323, 11 éd. Ruelle): ·o iJè ài•otydç Xov<1w(!,,r; ... , Trl
t5i <:JOV 6 OV(!OVOÇ . Uynat yàe il; avTOV r}ayivrnç €/ç t5vo ye1•i<10tll
Ov(!UVOÇ "ai Yii, TWV iJi1.,oTO/l1J/Ul.TWV ÉY.UU:(!OV.

(18) Aoiµùç "cû Mµoç: l'expression se retrouve non seulement dans


d'autres descriptions des maux qui se produiront quand les Lemps se-
ront révolus, mais aussi dans les présages astrologiques (d. Fin du mon-
de, p. 76, n. 2. 3). L'alliance de mots est grecque, mais l'idée des
fléaux qui ravageront la terre est authentiquement mazdéenne. Cf. p.
ex. Dinkart, VII, 8, 19 (V, p. 98 West). -- Comparer Cicéron, De di-
vin., I, 47: « Qua nocte templum Ephesiae Dianae deflagravit, eadcm
constat ex Olympiade natum esse Alexandrum alque, ubi lucere coc-
pisset, clamitasse Magos p c s t e m a c p e r n i c i cm Asiac pro-
xmna nocte natam •>. Cf. infra, p. 370, n. 9.
(19) Les montagnes sont l'œuvre de !'Esprit du Mal et disparaissent
avec lui. Cf. Boundahish, XXX, 33 (1, p. 129 West) : Dans l'univers
rénové « this earth becomes an iceless, slopeless plain ; even the moun-
tains, whosc summit is the support of the Kînvat bridge, they keep
clown and il will not exist. » _:_ Cf. Fin du monde, p. 78, note 2.
(20) Boundahish, XXX, 8 (p. 123 West) : Tous les ressuscités ap-
partiendront à une seule et même classe. Cf. Apocal. apocr. Johan-
nis, 11 (Tischendorf, p. 78, 9 ss.) : Les hommes ressusciteront sem-
blables, comme le sont les abeilles, tous du même aspect et du même
âge. - Cf. Rohde, Griech. Roman 2 , 1900, p. 245, n. 3.
(21) Suivant un développement exposé par Origène dans son
Contra Cels., VIII, 72 (invoquant Sophonie 3, 7-13), de même que,
pour les Stoïciens, lors de l'è,mvew11iç, le feu absorbera toutes cho-
ses, de même, quand le A6yoç divin se sera rendu maître du monrle
entier et dominera toutes les âmes, l'unité des peuples sera rétablie
et tous parleront la même langue comme avant la confusion de Ba-
bel (cf. E. Peterson, Gottliche Monarchie ais politisches Problem,
Hl:1!:i, p. 1:-Jï,. note 118). A rapprocher du Bounclahish XXX, 23 (p.
78 ZOROASTRE

126 West): • All men become of one voice and administer loud
praise to Aûhannazd and the archangels •. - La doctrine juive en-
seignait que tous les hommes furent oµo,pwvo, jusqu'à la confusion
des langues, châtiment de leur présomption; cf. Schnabel, Berossos,
p. 69 SS.
(22) Boundahish, 1, 20 (p. 7 West) : <• Three thousand years every-
thing proceeds by the will of Aûhannazd, three thousand years therc
is an intenningling of the wills of Auhârmazd and Aharman and the
last three thousand years the evil spirit is disabled, and they keep
the adversary away from the creatures ,,. Cf. Maînôg-î-Khirad, VIII,
11 (III, p. 33 West). - Sur la durée de trois fois trois mille ans qui
doit s'écouler jusqu'à ce que Je règne d'Ormuzd s'établisse, cf. Benvé-
niste, Persian religion, p. 107 ss., et Nyberg, I.e., p. 235 ss. Le maz-
déisme postérieur (zervaniste, selon Nyberg) a transformé ces neuf
mille ans en douze mille, en plaçant avant la cosmogonie une quatriè-
me période de trois mille ans, où le Dieu suprtmc aurait créé les
prototypes spirituels des êtres matériels, et il a mis ces douze millé-
naires en rapport avec les signes du zodiaque (Boundahish, 1, 8 ;
XXXIV, 1), mais il<• est impossible de ne pas être frappé du carac-
tère tout platonicien de cette conception >> (Darmesteter, Zen<l-
Avesta, t. III, p. 52). D'autre part, les Maguséens ont réduit Jcs neuf
millénaires à sept, qu'ils ont placés sous la domination ùcs planNcs ;
cf. Fin du monde, p. 156 ss.
(23) Cf. :Énée de Gaza, fr. D 3, supra, p. 70.
(24) D'après Je Boundahish (c. 30), Je premier couple hwnain s'est
nourri d'abord d'eau, puis de plantes, puis de lait, puis de viande; à la
fin des temps, les hommes renonceront successivement à la viande,
au lait, au pain, à l'eau, et ils finiront par rester sans nourriture et
n'en mourront pas. Selon Je Dinkart, VII, 10, § 8; 11, § 4 (V, p.114 et
117 West), les hommes deviendront d'abord végétariens, puis ils se
contenteront d'eau et enfin d'une nourriture « purement spiritueJle t,
comme ce IJe de Saoshyant (11, § 2).
(25) Ce détail curieux provient probablement de la croyance que
les ombres sont produites par l'Esprit des Ténèbi:;es. L'Avesta note
( Yasna, LVII, 27 ; Yasht, X, 68) que les brillants chevaux de Sraosha
et de Mithra traversent les espaces célestes f sans faire d'ombre o. La
croyance mazdéenne a passé dans les spéculations des Pythagoriciens
et des Platoniciens; cf. Plutarque, Quaest. Graecae, 39, p. 300 C:
Twv ànoOavoVTWV ol llvOa-yoeu,ol Uyova,v Tàç ipvxàs; µ-q no,eïv
aie,ciç, µf'/l>È axael>aµvneiv. Cf. De sera numinis vind.icta, 24, p.564 C
avec la note de Wyttenbach (ed. 1772, p. 105); Porphyre, Sent. ad
intell., 29 (p. 15,9 Mommert) : l'âme, si elle est pure, atJy-q Ef'/eà
ylvnai, aaxioç xal dvi,peÂoç, opposé à (p. 15, 1) ax,dv i,piJ.xeTai.
(26) C'est-à-dire que c le Dieu qui aura été l'artisan de tout ceci,
cessera alors d'agir et se reposera pendant un temps peu considérable
LES D0CTR1NES - FR, D 4-6 79

pour une divinité, mais mesuré, comme le serait pour un homme la


durée du sommeil~. On n'a fourni aucune explication plausible de
cc bref repos d'Ahoura-Mazda, dont les livres mazdéens ne disent
rien. Cf. Clcmcn, Nachrichlen, p. 130.

D 5. PLUTARQUE, Q11ar.<1/, Conv., IV, !1, 2, p. 670 D (IV. p. Hi9


é<l. BC'rnardakis) :

Kai -r:t av'l'tÇ Alyvndovç aiuipTO ûjç TO<JQVT'YJÇ à.2.oy{aç, onov


' 'TJ() ' .t<JT.O(!OV<J/,
:it:tll TOVÇ. V ayO(!l:it:OVÇ - :it:at' '(l/1.f:it:T(!VO'Pa
1 / 11.ev:it:o'P
1 ' <Jt;113 ea0at
uai ni.w Oalan{wp µaÀtarn T(!lyÂ'YJÇ uai àuaÂfJtp'YJÇ ànéxeaOat,
TOVÇ /J' ànà Z (J) (! 0 ll <1 T (! 0 V Mayovç nµiï.'P µi'P È'P TOÎÇ /tll.-
Ât<JTU TO'P xeeaa'io'P èxi'PO'P, ixOal(!Ct'P /Ji TOVÇ f.'PVCJ(!OVÇ µvç :it:ai TO'V
<b:ouufro11Ta n.2.da-r.ovç OeoqJlÂij uai' µa:it:a(!to'V Poµt?;,et'V (1) ;

(1) Id., De invidia, :1, p. 587 A: oi ~i lfr(!<1WV .Mayot TOVÇ µvç (L3tt,e-
Tlvvv<1a11 oiç mlTol u: µt<1ovvuç ,ea/ TOv Ocov ~v<1xeeafvovToç To
t,[>01• . 0/IOV TF ï'<i(! navu;ç WAeaf3e, ,erû AlOlonec; /W<T(J,1:T()l'Tat.; Cf.
s111;m fr. D tl, p. 7 ;:,_ note 11.

D 6 PLUTARQUE, De animar. prorreat. in Timaeo, c. 27, p. 1026


B (VI, p. 177 rd. Bcrnardakis) :
T' 11 /3 -
..;.v11.1•.a ovaa ue
.!:'
Tn' -r.avTO'V
''
uat''O' •
To aTt:(!01', oµotoT'Y}<Jt
I .l
uat, a'Poµow-
,

T'Yj<Jt'V àetOµaw b~ CJtatpO(!âÇ oµo.2.oyla'V àneeyaaa1d'VW'/J t:wfJ u


-roV :n:a'P1:6ç; èa-r:tv lµ<pf!OJ'V ,eal 6.eµovla ,eal l&yoç èiymv netOot
/lfµtyµé'll'Yj'/J àvay:it:'Yj'V, ,J}'V E[µaeµÉ'IITJ'II o[ noUoi :it:aÂOV<Jt'II, 'Eµne-
()O:it:Âijç {Ji qnUav uµoii uai veiuoç, 'HeauÂetToç {Ji (fr. 51) << naUP-
T(!Onov U.(!/W'V{'YJv u6aµov ouwanee ÂV(!'YJÇ uai To~ov », Ilaeµev{CJTJÇ
{Jè tpWÇ uai a,eoTOç, 'Ava~ayoeaç ()f, '/JOV'/J ,eai ànetelav, Z W (! 0 -
a a T (! TJ ç {Jè Oeà'V ,eai CJa{1w'Pa~ T01' piv 'üeop.a<1llTJV ,ea).wv.
Tov ,r 'Aeuµavtov (1).

(1) Cf. Plutarque, fr. D 4, supra, p. 71. 1. :{, avec la note 3. p.


73, et l' Introduction, p. 59.
xo ZOHOASTnE

D 7a. lhPPOLYTE, Ue/111. hncrcs., VI, 23, 2 (p. H9, 29 t'~d. Wcnd-
Jand):

Rai z a (! a T a ç, () IlvOay6uo·11 ,,11MmmA.nç, haUn TIi /ffll


l1• ,rud(!a, ni M. ,51fo /t'YJTÉ(!<1 (1).

(1) Le r(•snmé du sysH•me de Pylhagorc an milieu c\nqnel cèt ex-


trait esl insfré, se retrouve, nvpc plus cle dt'•tnils, an livre I, 2, 5-10.
puis I\'. :il .. J SS, <l'Jlippolyl(•: d. l(, fr. 1) 1. ri\'('(° k•s 11. :1 SS,, Slff)f'(I,
p. (i-1 s.

D 7 b. P1.uTAIIQUE, Dr. 1111im11r pr<wr,·at. in 'lï111111•11, I'. 2. p. 1(112


E (YI. p. 1:-i:1 t'·d. Bcrnanlnkis):

Tly1 1mOat rov à(!tOttàv -rov froç (){J{,m•-roc ,o ,û1]0nç ~ai T?/ dnr,-
(!''! né(!aÇ huOÉ11TOÇ, ·fj1• xai ,h,a,5u XUA.Ofa11• ÙO(!taTOl' . xai. z (l-
i! a T a ç () Ilv0ay6eov c5,'5cfoxaÀoç TUVT'YJ1' µh· heaA.l't TOV ll(!tOpo·;;
1117Tlea, rà ,5' Ê1• :rnd(!<l · 15/ll xu i {Ir Arf01'(1c û1•at n,11• ,l.[! ,(),,.,,11• f,m,,
T!J /I01'(1'5t 7r.[!OCTFO{xaa,..

(1) n·après l'extrnit ll'Arisloxène cil{, plus haut (p. G3 s. Hippo-


lyte. fr. D 1), cette forme donnée nu rlunlisme de Zoronstre est Je
fait de ses interprètes pythagoriciens : clans les extrails de Zaralas,
l'élément mâle est le fcn <ln riel ('l'ri,~ - :or1ï/!), l'l l'm1ln~ est I'0bscurit1;
l crrPstre des eaux.

D 7 c. APOST01.ms, r.mturia \111 l, 2ïa ((.,cl. Lentseh, Corf111S fllll'-


nrmiogr. (;,arr., t. II, p. 435) :
z 11 (! (l Tu ç () TOîÎ1I110<1y.o(!01) ,)uMaxaA<>C ,·1)11 ,5va,~<I i!At=:yr
/l'YJTF(!<I, Tt1 M. l1• 7f.11Tf(!<l • 1~/11 xul {lrATl1m1,: elc., comnw plus h:1111,
fr. 7 h.

D 8. CLAUDIANUS MAMERTITS, De statu animae, Il 8. S'attachant


il démontrer que l'âme est incorporelle. l'auteur l'hri·lien ter-
mine ainsi (p. 1~0, 10 M. EngC'lbrccht):

Qui<l ego mmc Z or o a <l hi s (1 ), qui<l Brnchmannm ex India,


LES DOCTRINES - FR, D 7-9 81

quid Anacharsidis e Scythia, quid vero Catonwn, quid M. Cice-


ronis, quid Crispi (2), qui ab ipso paene principio sui operis animo
dominandi ius tribuit, corpori legem servitutis imponit, in defen-
sionem veri sententias adferam?

(1) Variante : « Zorohadi >>. - M. F. Bomer (Der lateinische Neupla-


tonismus ... und Claudianus Mamertus, 1936, p. 85), rapprochant ce
texte d'un chapitre de S. Augustin (Civ. Dei, X, 32 = Porphyre, De
regressu animae, fr. 12 Bidez), estime que cette mention du témoi-
gnage de Zoroastre, des Brahmanes et d' Anacharsis a dû être tirée de
l'ouvrage de Porphyre« sur le retour de l'âme>>, que Cl. Mamertus
lisait dans la traduction latine de Marius Victorinus. Nous ne pou-
vons savoir exactement ce que Porphyre y disait de Zoroastre, mais
ce philosophe, concevant à la suite des Pythagoriciens les Mages
comme des ascètes végétariens (Introduction, p. 26), a aisément
pu ranger leur Maître parmi les sages qui avaient enseigné comment
l'âme, en se libérant de la matière par l'ascèse, parvenait :\ remonter
vers le ciel.
(2) C'est-à-dire Sallustins ùispns ; cf. Cati/in., I, 2.

D 9. N1cOLAS DE DAMAS, F. Gr. Hisl., éd. Jacoby, II A, n° 90, fr.


68, p. 372, 19 ss. ( = Exc. de Virlutibus, t. L p. 346 éd. Boissevain):
10. Taxv t,;, Kveoç néµ1Paç -covç àµrp' mhùv ixiÀevae -c~v nveàv
'
a{J evvvvat · r;• u.Il' uJ<f) e-co, xat' ovxe
' '()' owv -c 1:i; i• e.,,
? , ' , I: '
17µµev1JV '
ev , 1
xvx11q,
1
neoativat -ctva. <Paal /j~ 1(eoiao1• l.µ{JÀbpavra eiç -cov oveavov
F.vgaaea, np 'A:noÀÀwvt àerjgat o[, 071:0TE xai ol ixeeoi awl;etP
5 av-cov iOf,îovuç ov t>ilvawro. Xetµwv t,' ërvze n)v ~1,éeav ixetv17v
l; iJovç, ov µr)v ve-coç ye. Keotaov t,' ev~aµévov, l;orpeeoç ifotrp-
v17ç à~e avvé/jeaµe vecpo1Jµevoç [ov] :r,;av-coee1•, fleov-ca.t u ytvon:at
xai àa-ceanai avvexeïç, waov-c,1,; TE xaueea.yrJ Vê'l:o;, wau /l'ij
µ6vov -cr)v nveàv a{Jea()ij·l'at, <àÀÀà> ~al. wù:; à.veewnov; µoÀtr;
10 àn:éxeiv. 11. Keotacp µiv oi5i• -caxv adyaaµa :werpveovv v:rceehet-
vav ' -COÎÇ {Ji àv()(!W71:0tÇ 'l:Ù µÈv vno (orpov ;,ccÛ Àa{,Îa.,·,wç 'Ca(!U'l:-CO-
µÉVOlÇ -cà {Ji, fo;o ÙO'-C(!a1tW1' 1 <xat> Xaoana-covµÙott; V31:0 -CWV
Ï:r,;:n;œv, 'l:(!UX,VVO/LÉVWV :'1:(]0Ç -COV IJ)OrpOV -CWV {lf20V'l:WV1 /Je{µaotJ.
t>atµovta ivémnuv, xat oï TE 'l:ijç Et f3 V À À 1J ç xer;aµot -ca 1:E

7 [ov] Coray 9 <d).ilà> Valois 12 <"al> Coray 14 Si-


byllae oraculum paulo ante (§ 8) a Nicolao Damasccno memoratur
82 ZOROASTRE

Z W (!0 a (1 T (l OV .Myta lafJet . Keoi<Jov µÈ:v O'ÜV lPowv lu µâ.À-


Àov ij :n:aÀat awl;etv, av-rol {JÈ; xa-ranl:n:-rovuç elç yijv :rE(!O<IEXV-
vovv, evµÉvetav :n:aeà TO'V Oeov al-rovµevot. 12. <Paal {Ji Tt1 EÇ 1

@aÀfjv neoUJoµevov lx TlV(J)V <l'YJµelwv oµPeov yEV'YJ<IOµevov x<e-


5 Àeva>at àvaµÉvetv T~V weav ixdV'fJV. To ye µ~v z w f! 0 (l Œ T e O V
II ieaai àn' lxelvov bteînav µfJu vexeovç "aletv, µ'YJT' a.ÀÀwç
µtalvetv :rive, xai naÀat TOVTO xafha-rwç TO voµtµov TOU pepaw,-
aaµe1'0t (1).

1 l;weiaureov cod., corr. Valois 4-5 ,a:ÀEiiuai Orelli: xa/ cod.


5 r6v YE µ'f/v ZweoaureT/1' cod., cor!'. Bremi (qui cum Grotio intel-
ligit : <, Zoroastris vero dictum illud ex hoc Persae celcbrare coepcrunt ,,) ;
TOV YE µTJV Zweoat1T(!"}V <allfotiµr;vot> Valois; TOI' YI' /t1/V Z. <iri
µü.llov lrlµ.,,aav> {;u:l:nan:a? J acoby

(1) Dans cc récit de la mort de Crésus. Nicolas de Damas suit et


enjolive la version d'Hfrodote (I. 84 ss.), et il s'(•cartc- par conséquent
de celles de Xénophon et de Ctésias (cf. Weissbach. Realenc .. Suppl..
t. V, 4ü2, § 7). Aux li. 1 et ss. ci-dessus -- lù où l'auteur fait intervenir
des oracles de Zoroastre qui << reviennent à la mémoire •> (}.oyta ElafJEt).
- on pourrait se trouver devant un emprunt aux Avoo,d ou Maytxci
de Xanthos. Cet historien connaissait en effet les usages et les coutu-
mes des Perses : cf. Müller, F.H.G., t. I, p. 43, fr. 28 : Mly1•vnat M,
rp,,alv(i.e. Xanthos),ol Mayot µT}T(!a<1t xa/ Ovyaredcrt xa/ àodtpaiç etc. ;
voir aussi fr. B 10a, p. 22. note 4. Toutefois, personne n'ose attri-
buer formellement ce fragment à l'historien lydien: cf. Wachsmuth,
Einleilung, p.464, n. 3, et 107, n. 1 ; Jacoby, Fr. gr. Hist., commentai-
re du n° 90, fr. 68, p. 234, 16 ss., et 252, 5 ss. Au lieu d'y voir un
rappel des commandements sacrés interdisant l'incinération des cada-
vres et la souillure du Feu par la crémation de Crésus sur un bûcher
(p.82, 6), faudrait-il supposer qu'il était question dans ces ).6yia d'une
succession des règnes ou des royaumes (Introd., p. 99)? -- Quoi qu'il
en soit, et quoi qu'en ait dit Weissbach (Realenc., Suppl., t. V, 464,
48), il ne se trouve rien, dans ce texte, qui semble faire de Zoroastre
le contemporain de Cyrus. Cf. ci-dessus, p. 7, la chronologie attribuée
à Xanthos chez Diogène Laërce (fr. B 1, avec la n. 4) et l'Introd., p.
6 SS., et p. 98 S.

D 10. THÉODORET, Graec. alfecl. curalio, IX, 33 (p. 229, 19 ss. éd.
Rader):
'A,'),,là xa-rà TOVÇ z a (la b O V :n;aÀat llieaat '1W.Àtuv6µevot
v6µovç xai µ'fJT(!<l<Jt xal àbd<paiç àôewç xai /lÉVTot xal Ovya-
LES DOCTRINES - FR. D 9-11 83

-rea<n µiyvvµevot 'Xat voµov lvvoµov T1]'11 naeavoµlav 'lloµ{Cov-


'l'EÇ ( 1), È'TlEt()1} Tfjç TWV aÏ.tÉwv voµoOealaç È'Tl?]'XOV<Jav, TOVÇ µiv
z a (! a ,5 0 V voµovç WÇ naeavoµlav inaTrJ<Jav, T1}'11 E'ÙayyEÀt'X1]V
{Ji <JW<p(!O<JVVrJV 7J'J'O.'Tl'f/<Jav · xal xval xal olwvoïç -rovç vexeovç
neouOévat nae' lxelvov µeµaOrJ'XO'l'EÇ, vvv TOVTO CJ(!ÜV oi. 'l'lt<J'l'EV-
<Ja'V'l'EÇ ovx àvéxov-rat, àï.ï.à -r'fj y'fi xaTa'X(!V'TlTOV<Jt, xal -rwv -rov-ro
{Jea.v ànayoew&v-rwv ov <peovdCovai v&µwv, oMè nupelxaat n)v
TWV 'XOÏ.a(o'IITW'V dJµoTrJTa ( 2).

(1) Cf. Eusèbe, Praep. Hv., I, 4, p. 11 BC, et l' Introduction, p. 79.


(2) Cf. ibid., p. 80. Les corps des martyrs, pendant les persécutions
<les Sassanides, furent livrés aux rapaces et aux carnivores, mais les
chrétiens, bravant toutes les défenses, s'efforçaient <le recueillir leurs
rèstes pour les ensevelir. Voir p.ex. H. Delehaye, Actes des martyrs
persans (Patrol. Orient., II). VII, 11 (p. 460): llagi/yyui.av oi -roïc;
T'Y/(!OV'1t <p1JJ..axOijv,u rà ).ei'l/lavoi• mhijç ( de la vierge Ia) ïva µ'f/oelç
ÈYTa<p/,(.J.(Jn a•hi/1', ëwç ov Tà :Il E:Uti•à TOV ovgavov ,rn-rO.OwfJt xai TO
<1wµa av-rijc; xa-raqHiywfJtV, hut.O~:llE:(! ovx rjv lOoç lli(!<1atç Oa:llTE:lV
ii î'r]. Cf. Labourt. Le christianisme
1·c~gov,, iva µiJ µ0J..vn7rni, f/J'TJ<1Îv,
dans l'empire Perse, 1904, p. ü2 ss., et Revur hist. des religions, CXIV,
193G, p. 30.

D 11. AGATHIAS, llEQt nj; 'lovauviavov {3aaci.df1;, Il, 2-1 (p.


117, 2 éd. de Bonn):

n éeaatç ()f, TOÏÇ VV'V -rà µèv 'l'l(!OTE(!a lOrJ axeMv Tt anav-ra !!fl(!-
Û Tat àµtï.et xal àvadrean-rat, àï.ï.otoiç M Tt<Jt xal olov vevoOev-
µévotç xewvrat vo11,{µotç, È'X TWV z w e O a (] Te O V T O V • 0 e -
z
µ a(] () ê w ç (1) ()tCJayµa-rwv 'XUTU'X'YJÂrJOÉ'lluç. Ov-roç ôi O w e 6 -
a, <J T (! O Ç, 1)TOt Z a (! a () 1/ Ç - ()tTT1} yàe en' aVT({J 1] B'TlWVvµ{a (2)
- O'l'lrJVfxa µèv ijxµaaev T1JV àeX1JV xal -rovç v6µovç lOe-ro ovx
lve<JTt ampwç ()tayvwvat. n éeaat ()f, av-rov oi 'VVV lnl •y<JTO.-
<J'TlW), OVTW CJ?] Tt an-Ï.wç, <pa<Jl yeyovévat, WÇ ï.tav àµ<ptyvoei<JOat
xal OV'X elvat µaOeïv n6ueov Llaeelov n"UT?]f!, eÏTe xal aï.ï.oç ov-
TOÇ {mfJexev T <JTO.<Jn71ç (3).
'E<p' ffrqJ o' ovv xal 1j110rJ<1B xeovqJ, V<p'YJ'J''YJT1JÇ av-roïç lxeïvoç
'Xai xaOrJyeµwv T?)Ç µaytxijç yéyovev aytau{aç ('1), xal av-ràç 01]
-ràç neodeaç te(!oveylaç dµebpaç naµµiyeiç uvaç xal n-oix{ï.a,
84 ZOROASTRB

f,,éOrp,e MEaç. To µi,, yàe :n:aÂaio,, .Ma TE -xal KeoJIO'II ual -rov-
TOVÇ Mi li:n:anaç TOVÇ :n:ae' "EÀÀ'Yj<Tt OevÀovµÉ'IIOVÇ htµw'II Oeovç,
:n;).~,, ye lJn Mi av-roiç ~ :n:(!O<T'YJ)'O(!La ovx oµo{wç fowCn:o, à).).,i
BjjÂO'II µi11 TO'II Lita -rvx611, 1:a'll()'YJ'II TE l'O'II ·HeauUa (6), uai 'Avaî-
Tt()a T?J'II 'ArpeoMT'YJ'II, 'XUL aÀÀwç l'OVÇ liÀÀovç beaÂovv, WÇ :n:ov
B'Y/ewaaip TE -rip Ba{JvÀw11tr.p (fr. 14 Schnabel) 'Xat 'AO?J'IIO'XÂei uai
1:tµaur.p (6) TOÎÇ Tà àexai6rnrn l'W'II 'Aaavetw11 u uai M~/Jw11 dva-
rempaµÉ'IIOLÇ tGTOe'YJTaL . 'IIVV {Jè WÇ Tà :n:oÂÂà l'OÏÇ xaÂovµévoiç
Ma11txatotç EvµrpÉ(!O'IITat, lç8aov t5vo Tàç :n:ewrnç ~yeïaOat Ù[Jxaç (7).
ual l'?J'II µèv àyao~,, Te aµa ual Tà xaÂÀtarn l'WV OVTWV à:1wxv~-
aaaa11, lvavdwç {Ji xaT' éi.ftrpw lxovaav n)v frieav · àvôµaTa n:
UVTUÎÇ È:rcayovat {Jae{3a(!t'XÙ 'XUt Tfj <T<pETÉ(!(!. yÂWTTr/ 'JtE:n:OL'YJ/lÉVa "
l'O'II µèv yàe àyaOàv EÏTE Oeov eiu /JrJµtoveyàv ·oeµtal5anJV (8)
à:n:oxaÀovaiv · 'Aeiµa'll'YJÇ <>È lJvoµa Tiµ uautanp uai àleOel<p. ·Eo[Jr~v
TE :n:aawv µelCova n)v rwv uauwv ÂeyoµÉv'Y]V àvateeatv lxuÂov-
aiv, È'II fi l'WV TE le:n:erwv :n:Âeiarn xai l'(()'/) aÂÂwv C<f,wv onôaa èiyeia
xai lerJµov6µa 'XUTU'Xl'ELVO'IIUÇ TOÏÇ Mâyotç :n:eoaayovatv wanrr:.
lç l:n:t/JeiEtv evae{3elaç (9) · TaVTTJ yàe oiovrnt •0 µiv àyaOip xe-
xaeurµiva /Jta:noveiaOat, à,,tâ'II {Ji xai ÂvµatveaOat l'OV 'AetµaVrJV.
I'eealeovat {Ji lç Tà µa.Àt<TTa Tà iJ/Jwe, WÇ µ'Yj/Ji rà :n:eoawna afm[i
l11a:no11lCeaOat, µ~u liÂÂwç lmOtyyavuv, o u µ,} :n:01:ov u ixan
ual Tijç Twv rpvrwv l:n:iµûetaç (1°}.
25. IloHovç /Ji xal aUovç Oeovç àvoµa.Covat xai [laaxovrnt ·
TOVTO ·EÀÂ'YJVL'X01' . Ovafatç TE xew'IITat xai àrpayvtaµoîç r.ai µav-
TElatç · 'Xai l'OVTO ·EÀÀ'T}Vt,,6'11. Tà {Ji :n:ve avroiç dµi6v u Etl'al
rfoxei xai ciytwTarov, xal rotvvv lv olxlaxotç uaiv freo'iç u
MjOev 'Xai à:n:oxexeiµivotç èi.a{3earov oi Mayot ,pvÂaTTovat, xai
Èç l'XEÏVO Ù<pO(!WVTEÇ TUÇ U ànO[J(!~TOVÇ UÂETàÇ È'>euÂOVGL 'XUI
'l'WV laoµtvwv nÉ(!t àva:n:vv(MvovTat (11). Tofüo {JI,, olµai, 'l'fJ i•ô1u-
µ011 i} :n:aeà XaÀ/Jatw11 i} lE frieov Tov àveUEan:o yivovç · rnJ yù(?
<>,} Toiç liÂÂotç Evµ{3al11et.

(1) C'estl'expression de !'Alcibiade I, fr. B Hl a. p. 22; r.f. l'Introrl..


p. 24.
(2) Cf. l'introduction, p. 38, note 3.

(3) Pour ce passage, cf. supra, p. 34, fr. H 22.


(4) Cf. l'introduction, p. 143 ss., et Agathias lui-même, l.l., ch. 2!i,
p. 224, 26 éd. Dindorf: -rfl µayo,fl 'Xa-roxoç leeovrnlq. ; r.f. aussi fr. B
21, supra, p. 33, note 1.
LES DOCTHINES - FR. D 11 85

(:"i) La source d'Agathias identifiait les dieux mazdéens avec les


dieux sémitiques, comme l'ont fait très anciennement les Maguséens
d'Asie Mineure. Ahoura-Mazda est en effet appelé Bêl dans l'in-
scription d'Arabissos (Chabot, Répertoire d'épigr. sém., Ill, n° 178,5;
cf. Religions orientales, 4e éd., p. 275, n. 33). - 1:aviJIJ,; était un
<lieu cilicien, spécialement adoré à Tarse, qui est assimilé ici à
Héraklès, fait intéressant pour l'origine du renseigne1:nent. VérHhragh-
na, l'Hercule mazdéen, a pu être assimilé à San<lès, comme Ahoura-
Maz<la à B:•l. - On ne peut admettre l'hypothèse <l'un dieu mazdéen
San<lès (Hofer, dans Roscher, Lexie., s.v., p. 329).
(6) Athénoklès est inconnu (Realenc., s.v., n° 4). Schwartz l'iden-
tifie avec l" AOrJvaïoç cité par Diodore, Il, 20, 3 (ibid., s.v. « Athe-
naios •>, no 17). 11 serait superflu d'énumérer toutes les conjectures
faites au sujet de Simakos (Eeiµa.1'qJ co<l. R).
(7) Agathias n'est donc pas zervaniste ; il reconnaît deux premiers
principes opposés, et il ne dit nullement qu'ils soient issus de Zervan.
Il a reçu certaines données indirectement d'une source ancienne
tBérose '?], mais dans l'ensemble, ce qu'il décrit, c'est le zoroastrisme
de l'époque sassanide. Nous savons que son ami, le drogman Sergios,
avait traduit pour lui des extraits de livres pehlvis (Krumbacher,
Gesch. Byz. Lit., p. 242). Certaines de ses bévues semblent dues en
effet à de fausses traductions.
(8) La forme singulière donnée ici au nom d'Ahoura-Mazda, en
syriaque Hormizd (in/ra. p. 100 ss .. fr. S 4 ss.), semble provenir d'une
confusion avec le nom de personne 'OaµfotJa,; (cf. Pape-Benseleer, s.v.)
(9) Outre le chapitre d'Hérodote 1. 140, et les autres textes cités su-
pra, fr. D 4, n. 11 ; D. 5 n. 1 (p. 75 et 79), et in/ra, fr. S 5 (p. 102 n. 4),
nous rapporterons encore un mythe étiologique conservé par un histo-
rien arménien du 1x 0 siècle, Ardzrounî (Brosset, Historiens Armé-
niens, 1874, t. I, p. 21): « Zradast [Zoroastre) raconte qu'une guerre
s'étant élevée entre Ormizd et Ahriman, le premier... rencontra tm
bœuf qu'il déroba. L'ayant caché sous un tas <le pierres, il attendit
le crépuscule pour l'enlever chez lui et rassasier sa faim ... Mais il
trouva le bœuf gâté, dévoré par les lézards, les araignées, les stellions
et les mouches, qui avaient fait leur proie de son gibier. Maintenant
donc la légion des cloportes et des jjacs( '?) vinrent...•> C'est à la suite de
cet accident arrivé à Ormuzd.que Zoroastre aurait prescrit<< une quan-
tité de règlements puérils •> sur la destruction des animaux nuisibles.

(10) Cf. Strabon, XV, :.1, 16: El,; yàe no-r:uµàv oii-r:' oveovatv uv-r:e
vln-r:ov-r:a, o[ IUeaa,, oviJè }.ovovrn,. oviJè VB1'gàv èµ{JaÀÀOIJCIW, uviJ'
aÀÀa -r:wv IJor.ovv-r:wv slvu.t µuO'U(!WV. Cf. Hérod., 1, 138; M.M.M., t. I,
p. 105, n. 4.
(11) Sur la << Pyromantia •> (Isidore, Etym., VIII. 9, 13), cf. Th.
Hopfner, 0/fenbarungszauber, I, §§ 515-516.
86 ZOROASTRE

D 12. Actes de Sie Sira, martyrisée en Perse sous Chosr<>ès en 568


ap. J.-C. (Acta Sanctorum, Mai, t. IV, p. 171, c. 2):
lla-rfea l<11,e11 Tfl aiaaxfl TfjÇ µayelaç lnfor,µov Xat T'YJV ln' av-
TOÏÇ lJexavtX1JV àeXrJV lxavàv aiavv<1av1:a xeovov xal Tfl TWV Maywv
fJyeµovlq. 1:fl Âeyoµévn µavtn1:ofJOa (1) nÂr,<1iaaana, wç 1:ov Z w -
f! 0 a (1 T e OV lJiaa<1xaUav lv1:dwç àxei{Jc/J<1a11Ta.
(P. 172): 'Ex :n;aiaoç TOÏÇ Mayoiç naeaM!Jornt (fJ Elea) xal T'YJV
{JtJdvew1:aTrJV avTci>ii ).r,ewMav naiaevn:ai, wç xal T'YJV µvauxiJv
ÂaTeelav lxnU<1at T1JV •là<10 (2) Âeyoµévr,v.
C. 11 (p. 177 E) : "OOev 1:rjç µr,1:eviâç av1:iJv lwOev µernautÂa-
µévr,ç xal neo1:eenov<171ç µayeveiv xa-,;à (11JV~Oeiav, TOU 1:1JV iav-
1:fjç q,aveewaai <11tovM<1aaa nl<11:iv, Âa{Jov<1a 1:à ~vÀa (3) /Jt' wv
lµayevev xa1:à T1JV -,;ov Z w e o a <1 -,; e o v t5aiµovicbll1J naeat50<1tv,
. . . 1:à EvÀa 11vvéOÀa<1ev, xal 1:iJv Ovalav l<1xé!Ja<1ev xal 1:<[J nvel
l1tÉ1tw<1év u xal l<1{Je<1ev.

(1) Cf. c. 12, p. 175 : "Aexovrn TWV Mdywv TWV µavinTÜJV µETE(!,coµe-
p.176, passim, et les Actes de Ste Pherbutha, c. 1 (Delehaye, Acles
11011 ;
des martyrs persans, dans Patrol. Orient., Il, p. 439, 20): MavnTdç, ô
ianv àexir.er.vç Twv Mdywv. Le titre µavinn)ç rend mobed qu'on trouve
traduit ailleurs par àe,ciµdyoç. Le mot µavinTovBa est un nom abstrait
syriaque en uthd dérivé de ce titre, comme l'a noté P. de Lagarde,
Gesammelte Abhandl., 1866, p. 189.
(2) Yasht, pris ici dans son acception générale de « culte t, Le mot
a désigné spécialement, comme on sait, les hymnes avestiques en l'hon-
neur des Yazatas (Izeds).
(3) Les ~vAa sont le faisceau sacré de baguettes, le baresman (bar-
sôm). Cf. infra, p. 92, note 4.

D 13. HIPPOLYTE, Re/ut. haeres., V, 14, 8 (p. 109, 25 éd. Wend-


land) (1):
L1vvaµtç t5eEià (f.l) Uov<1taCet xaenwv • TOVTOV fJ àyvwala lxa-
Àe<1e Mrjva (3), ov xa-,;' eixdva lyévov-,;o Bovµéyaç, '0111:av11ç,
'Eeµfiç 1:eiaµéyt<1TOÇ, Kovefr71ç, lled,<1iei;, Zwt5aeiov, B71ew116ç,
'A<11:eaµ,pv1,oç, Z w e 6 a <11: e i ç (').

(1) Extrait du livre des Pérates, gnostiques dont les doctrines, com-
me Hippolyte le fait ressortir, sont pleines d'emprunts à l'astrologie.
LES DOCTRINES - FR. D 12-14 87

(2) Sur le sens astrologique de la droite et de la gauche, cf.Boil, Sphae-


ra, p. 383, note, et 563 ss. ; P. Wendland, Die hellenistisch-romische
Kullur 9 , p. 157 ; Bouché-Leclercq, Astral. grecque, p. 174 et passim.
(3) Mèn, dieu mâle de la lune, « qui fait croître les plantes, mûrir
les raisins, se multiplier troupeaux et volailles •; cf. Realenc., s.v. ;
Graillot, Le culte de Cybèle, p. 208 s. et nos Religions orientales•, p.
58 SS.
( 4) Pêle-mêle de noms destinés à impressionner des croyants trop
crédules; cf. E. de Faye, Gnostiques et gnosticisme, 2e éd., p. 201.- Au
lieu de Z w6âf,iov, nom complètement inconnu, peut-être faut-il lire
Z71vdewv (Cal. codd. aslr., I. p. 128). Le Laurenlianus 28, 34, le plus
ancien de nos mss. astrologiques, cite successivement, à propos d'iatro-
rnathématique: 'Egµ,ï; Teia1tiyiaw;, Ile-r:rfoieir;, Z71vâeio; (cf. ibid.,
µ. til, f. 21-22). Peut-être est-ce à un recueil analogue que l'auteur
gnostique a emprunté ces noms. Cf. Preisendanz, Realenc., s.v. <• Osta-
nes •> (sous presse).

D 14. THÉODORE DE l\foPSUESTE, }]e(!t ·6jç ÈP fi e(!a{{Jt µaytxfjç


Photius, Bibliolhcca, cod. 81, p. G3 éd. Bekker):

'Aveyvwa017 /3t/3Àd'Ja.e1ov 6Jeooweov Ile(! i -r: 1 ç è JJ Ile e -


aloi ,uayixrïç, xai -r:{ç '1 -r:fjç evae{Je{aç
ô i a cp o ea, èP Myoiç -r:eial · neoacpwvu l:Ji av-r:ov; nedç Maa-r:ov-
{Jwv è~ '.Aeµevlaç oe,uwµevov, xweenlaxonov oi -r:vyxavovrn (1).
[(ai ù µiv Tep 1t(!WU!,) Mycp neo-r:{Oernt -r:d µta(!ÙV Il eeawv ô6yµa,
ô Z a e a o 'Y/ r; ela11y~aa-r:o, 11-r:oi neei wü Zoveovaµ, ôv àey11-
ydv naVTWV elaayet (2), ôv xai Tvx11v xaÀÛ . xai O'l't ani'Vôw'V (3},
Ïva dxn TOJJ 'Oeµlaoav, luxev èxeïvov xai TOJJ EaTaJJâv . xai
neei ûjç avnov a[µoµt~{aç ('). Kai aûwç To ovaae{3iç Mi
{méeaiaxeov o6yµa xaTà ÂÉ~l'V be()elç àvaaxevaCet èv 'l'q> 1t(!W'l'<p
Àoycp. , Ev oi 'l'OÎÇ Àotnoîç ôvai Àoyotç Tà neei Tijç evae{Jovç {JtÉ(!-
xernt nfouwç, Ù;r,o TfjÇ xoaµoyov{aç U(!~aµevoç, xai 1te(!t avûjç
Tijç xa(!l't'OÇ oµo{wç xai èmT(!OXaôrJV ôteM)wv.
O{froç o @e6oweoç o M01povea't'laç elvai boxeî · T~v u yàe
NeaTO(!{Ov aleeatv, xai µaÀtaTa èv 'l'q> T(!frcp Mycp, X(!U'l'VVWV
neoava<pwieî, ÙÀÀÙ Xat 'l'~V 'l'ÔJV aµa(!TWÀWV anoxaTaaTaatV
U(!UUVE'l'at.

(1) Ce chorévêque Mastoubios paraît être St Mastotz ou Mesrob, le


célèbre traducteur et docteur arménien du. ive siècle; cf. le P.Peeters,
Analecta Bollandiana, XLIV, 1926, p. 174.
88 ZOHOASTUE

(2) Basile de Césarée, parlant des Maguséens de Cappadoce (Epis/.


258, Migne, P.G., t. XXXII, 953; cf. M.M.M., 1, p. 10, n. 3), nous
dit que Zaevoiiav nva fovTOÏÇ àev1yàv TOU yÉvovç inupriµlCovut.
Zervan, le générateur de toutes choses, est devenu l'auteur de la race
des Mages. La comparaison avec Théodore de Mopsueste ne permet pas
de douter de la confusion faite par l'évêque de Césarée, qui ne dispo-
sait que d'informations orales. - Sur cette lipître de St. Basile, cf.
l'introduction, p. 68. - Quant à la forme du nom Zoveovdµ donnée
par Photius, d'après Noldeke (Feslsgruss an R. von Roth, 1893, p. 34,
n. 2), elle répond au pehlvi « Zuruan n, 111:t i'iiT.

(3) Le sens de ce mot, qui paraît obscur, est éclairci par le récit
d'Eznik reproduit plus bas.

(4) Allusion au mythe rapporté infra, fr. S 7. p. 10U, n. :i. -


Sur les unions consanguines des Perses, cf. l' Inlroduction, p. 7!1.

Après avoir reproduit ce texte tiré de Théodore de Mopsueste, nous


croyons devoir le rapprocher des témoignages parallèles. parce que cc
sommaire est fort important pour l'histoire de la doctrine zervaniste,
dont nous parlons dans l'introduction (p. 63 ss.). Zoroastre y est
donné comme l'auteur d'un mythe que Photius résume en quelques
mots, mais qui est rapporté avec plus de détails dans le livre d'Ez-
nik de Kolb, De Deo [Contre les Sectes] (p. 75 trad. Le Vaillant de
Florival, 1853; p. 88 trad. all. de Schmid, Vienne, 1900): !'Histoire
de Vardan d'Élisée Vartabed (v• s.) le reproduit dans un édit attribué
faussement au Marzban Mir-Nersèh (p. 26 trad. Karabagy Garabed,
1844). A côté de ces deux écrivains arméniens, dont le second paraît
bien avoir transcrit le premier, nous retrouvons encore ce mythe dans
le Livre des scholies de Théodore bar Kônaï, un auteur syriaque du
vme siècle (p. 111 [162] éd. Pognon. cf. infra, p. 103 fr. S 6). Il nous
paraît certain que ces écrivains dépendent tous trois directement ou
indirectement de Théodore de Mopsueste, dont l'ouvrage était, no-
tons-le, adressé à un évêque annénien (cf. M.M.M., 1, p. 17 s.). Le
P. Peeters considère comme plus probable qu'Eznik s'est servi d'une
source syriaque (Analecta Bollandiana, XLIV, 1926, p. 172 ss.), mais
cette opinion du savant orientaliste ne contredit pas la nôtre, car
nous savons que l'ouvrage de Théodore de Mopsueste fut traduit
en syriaque (Assemani, Bibl. Orient., III, p. 34: « Deux tomes contre la
magie>> [magusuthü]). Le succès du livre polémique du célèbre théolo-
gien s'explique aisément par son utilité pratique: c'était un ouvrage
de controverse combattant les erreurs des Maguséens, qui conti-
nuaient dans l'Est de l'Asie Mineure, aussi bien qu'en Mésopotamie,
à pratiquer leur culte ancestral. Peu après Théodore de Mopsueste
LES DOCTRINES - FI\, D 14 8tl

cl pour le même motif, Théodoret, évêque de Cyrrhus, croyait


ùevoir composer un livre polémique Ileôç Tàç :ruvaeiç Twv Maywv
(voir son Epist. 82, Migne, P.G., LXXXIII, 1266A).
Les trois écrivains que nous venons de citer, Eznik, Élisée, Théodore
bar Kônaï nous rendent donc le récit mythologique que le grand évê-
que de Mopsueste avait attribué à Zoroastre. M. Louis Mariès (Le De
Deo d' Eznik de Kolb, Paris, 1924, p. 48 ss.), qui a étudié la relation
des trois versions orientales de cette légende, les a confrontées d'après
une nole laissée par Aug. Carrière. Nous reproduisons ici son tableau
en le modffiant légèrement.

EZNIK ÉLISÉE. TIIÉODOI\E BAR KÔNAÏ


(Zcrdousht) recon-
nut d'abord quatre
principes, à l'instar des
quatre éléments ( <1Toi-
zeia): Ashôqar, Fra-
shôqar, Zarôqar et
Zerwan. et il dit que
Zcrwan fut le père de
Hormizd (1).
Voici cc qu'il dit
sur la conceplion de
Hormizd et d' Ahri-
man:
.\lors que rien abso- .\vanl (Jlll' fusscnl les Quand rien n'cxis-
lumcnt n'existait en- cil'llX l'i la ll'rrc. lait encore, sinon les
core, disent-ils. ni cieux lénèbres,
ni terre, ni autres créa-
tures que ce soit, qui
sont aux cieux ou sur
la terre, existait un
dénommé Zrouan qui Zrouan k grand dh·u Zcrvan
se traduit<• Sort,, (baxl)
ou<• Gloire 11 (p·ark) e).
Pendant mille ans. offrait des sacrilïces offrit des saerifiœs
il avait offert sacrifice. pcndanl mille ans el pendant mille ans
afin d'avoir peut-être disait: <• Pcul-èlre au-
un fils, qui aurait nom rai-je un fils, Ormizll
Ormizd et qui ferait <sera son> nom, il
les cieux et la terre et fera Je ciel cl la terre. 1)
tout ce qu'ils contien-
nent. Depuis mille ans
il offrait (ainsi) sacri-
fice, quand il se mit à
faire réflexion et dit :
<•De quelle utilité pour-
ra bien être le sacrifice
9ù ZOROASTRE

que j'offre 'l et aurai-Je


un fils Onnizd 'l ou bien et parce qu'il douta,
fais-Je en vain ces ef- craignant qu'il ne lui
forts? vint point de fils,
Et tandis qu'il fai-
sait cette réflexion, Or-
mizd et Ahrmn fu- Et il conçut deux Satan fut conçu en
rent conçus dans le fils dans <son> sein, même temps que Hor-
sein de leur mère (1 ), l'un pour le sacrifice mizd.
Onnizd en vertu du sa- offert et un autre en-
crifice offert et Ahr- core pour avoir dit
mn en vertu du doute • peut-être •.
susdit.
Lors donc, s'en étant
rendu compte, Zrouan
dit : • Deux fils sont Et quand il s'apcr-
dans le sein que voilà : Quand il sut qu'ils çut de la conception de
celui d'entre eux, quel étaient deux dans ce <Honnizd et> d'Ahri-
qu'il soit, qui vite à sein, « celui qui vite man, il dit:« Celui qui
moi parviendra, je le viendra, dit-il, je lui le premier viendra vers
ferai roi. • donnerai la royauté ». moi, je le ferai roi.
Onnizd ayant con- Honnizd connut la
nu ces desseins de pensée de son père et.
leur père, (les) révéla la révéla à Satan.
à Ahnnn disant :
• Zrouan notre père a
formé ce ·dessein : qui
d'entre nous vite à lui
viendra, il le fera roi. »
Et Ahnnn ayant en- Or, celui qui avait El lorsque Satan en
tendu cela perça le été conçu de par son eut connaissance, il
sein et sortit, (et) se doute, déchira le sein fendit le ventre de sa
présenta devant .son et sortit dehors. mère (3), et tomba de
père. son nombril, et alla
Et Zrouan l'ayant vers Zervan.
vu, ne sut pas qui il
pouvait bien être ; et
il demandait : « Qui Et Zervan lui de-
es-tu, toi 'l • Zrouan lui dit : Qui manda:• Qui es tu?»
Et celui-ci dit : « Je es tu 'l ; il dit : « Je Et celui-ci lui répon-
suis ton fils. • suis ton fils Onnizd. • dit : « Je suis ton fils ».
Zrouan lui dit : Zrouan lui dit : • Mon Et Zervan lui dit :
« Mon fils est parfwné fils est lumineux et par- « Tu n'es pas mon fils,
et lwnineux et toi tu fumé, toi tu es téné- parce que tu es téné-
es ténébreux et puant.. breux et aimes à faire breux et laid. •
le mal.•
Et après avoir pleu-
ré très amèrement, il
LES DOCTRINES - FR. D 14 91

lui donna la royauté


pour <neuf> mille ans.
Et tandis qu'ils é- Quand il eût donné
changeaient entre eux naissance à l'autre fils Et, pendant qu'll
ces paroles, Ormizd encore, il le nomma pa,lait ainsi, Hormizd
étant né à son heure, Ormizd, ôta la royau- naquit, de bonne o-
lumineux et parfumé, té à Ahrmn et deur et lumineux.
vint se présenter de- Et Zervan dit:• C'est
vant Zrouan. Et Zrou- mon fils Hormizd ~
an l'ayant vu, sut que
c'était là son fils Or-
mizd, en vue duquel il
offrait sacrifice. Et,
ayant pris les baguet-
tes (4 ), qu'il tenait à
la main.avec lesquelles
li offrait sacrüice, il Et les baguettes qu'il
les donna à Ormizd et la donna à Ormizd en tenait, il les lui donna
dit : « Jusqu'à présent, disant: << Jusqu'à pré- et dit: « Jusqu'à pré-
c'est moi qui pour toi sent c'est moi qui t'ai sent c'est moi qui t'of-
offrais sacrifice, doré- offert sacrifice. main- frais des sacrifices, do-
navant c'est toi qui tenant c'est à loi de rénavant tu vas m'en
pour moi l'offriras. &. me l'offrir. >> offrir. »
Et, tandis que Zrou-
an donnait les baguet-
tes à Ormizd et le bé- Mais Satan, comme
nissait, Ahrmn s'étant les choses se passaient
approché devant Zrou- ainsi, dit à Zervan :
an,lui dit: «N'as-tu-pas << Prends garde, n'asstu

fait le vœu suivant : pas fait cette promes-


quiconque de mes deux
se : le premier qui vien-
fils parviendra à moi
le premier, celui-là je dra, je lui donnerai la
le ferai roi ? » royauté? t
Et Zrouan, pour ne
pas violer son serment,
dit à Ahrmn : • 0 four-
be et malfaisant ! la Et Zervan lui dit:
royauté te sera ac- « Va-t-en, Satan; je
cordée neuf mille ans t'ai fait roi pour neuf
et [ =mais) Ormizd, je mille ans et Hormizd,
l'ai établi roi au dessus je l'ai fait dominer sur
de toi, et après neuf toi et, après le terme
mille ans Ormizd ré- fixé, Hormizd règnera
gnera et tout ce qu 'il et tout suivant sa. vo-
voudra faire, il le fe- lonté il mènera. Et
ra• (ti). Satan s'en alla et fit
tout ce qui lui plut.
92 ZOROASl'HE

Alors Ormizd et Ahr- Et Ormizd créa les El lors11ue Ifo1·111izd


um se mirent à faire cieux et la terre, mais créa les juste~, Satan
des créatures. Et tout Ahrmn à l'opposé fit créa les démons; celui-
ce qu'Ormizd créait le mal. là créa la richesse et
était bon et droit,et ce celui-ci l'indigence.
qu'Ahrmn faisait é-
tait mauvais et tor-
tueux (8).

(1) Il est douteux que cette première phrase du scholiaste syriaque


remonte à Théodore de Mopsueste, car rien ne lui correspond chez
Eznig et Élisée. Toutefois l'indication qu'elle contient se retrouve.
jointe à un résumé du mythe de la naissance des deux dieux opposés,
dans d'autres polémiques syriaques contre le mazdéisme ; voir infra,
textes syriaques, fr. S 7, p. 108, n. 10. - Cf. l'introduction, p. 69.
(2) Le mot arménien p'ark, qui signifie « gloire *• « éclat 1>, <c splen-
deur 1>, répond au Hvarenô iranien. dont les Sémites avaient rendu le
nom par Gad, et les Grecs, par Tvx'l; cf. M.M.M., I, p. 285. -- CL
l' Introduction, p. 68.

(:i) Cette mère d' Ahriman et d'Ormizd, qu'ignore naturcllcmcnt


le mazdéisme orthodoxe, est mentionnée aussi dans les Actes d' Acl-
hourhormizd, cf. infra, fr. S 7, p. 109, n. 3.
(4) Le faisceau de baguettes sacrées ou baresman. Cf . .~upra (Actes
de stc Sira), p. 86, n. 3, et Benvéniste, Le monde oriental, l.l., p. 181.

(5) Pendant neuf mille ans, Ahriman sera roi, Ormizd gardant
toutefois au dessus de lui le pouvoir suprême ; après ce délai, Ormizc..l
règnera seul (cf. Nyberg, Journal asiatique, CCXIX, 1931, p.73, note).
(li) Un autre passage d'Eznik répond mieux au texte syriaque
(p. l:iS) : c, Car Ormizd, disent-ils, tout ce qui était bon, il le faisait. et
les hommes justes et bienfaisants, et Ahrmn, les créatures mauvaises
et les deus •> [note de Carrière]; cf. aussi infra, p. 102 (fr. S 5), où la
richesse appartient comme ici à Ormizd, et la pauvrelé à Ahriman.
APPENDICE

TEXTES SYRIAQUES.

Nous pouvorn; nous dispenser de reproduire ici la plupart des


textes orientaux relatifs à Zoroastre. Notamment les passagrs
assez nombreux d'auteurs arabes qui concernent le fondateur du
mazdl-isme, sont d'ordinaire empruntés à des sources persanes et
ils repr{·scntent une tradition entièrement indépendante de la lit-
tfraturc hellénique. Ces témoignages ont été d'ailleurs utilis<'.•s et dis-
cutés par Jackson dans son ouvrage sur Zoroastre (cf. lntrod., p. 4).
Toutefois nous avons cru devoir réunir ici divers extraits d'écrivains
syriaques qui ont parlé du maître des Mages, car ces écrivains ont
vécu dans l'empire romain ou tout près de sa frontière, et le maz-
Misme qu'ils ont connu est celui de ces Maguséens de Bahylonie,
qui étaient les descendants de ceux dont les écrits grecs du Pseu
do-Zoroastre reproduisent l'enseignement. Les points de contact
entre ces textes et nos fragments grecs sont nomhreux. Ces mor-
ceaux syriaques ont déjà été partiellement recueillis par Richard
Gottheil, Re/erences to Zoroaster in Syriac and Arabie literature,
dans Classical sludies in honour of Henry Drisler, New-York, 1894,
pp. 24-32. D'autres ont été publiés ou signalés depuis cette date.
Ces fragments peuvent se diviser en deux catégories. Les uns
sont empruntés à des ouvrages d'adversaires du mazdéisme, où sont
mentionnées ou exposées des doctrines attribuées à Zoroastre. Si
ces croyances ont été parfois défigurées par des polémistes pas-
sionnés, leur étude reste cependant pour nous fort instructive, car
elles sont celles du zervanisme pratiqué par les Mages de Mésopo-
tamie, et le témoignage d'auteurs syriaques qui vécurent au
milieu d'eux, est d'un grand intérêt pour la connaissance de cette
forme de la religion mazdéenne (cf. l'introduction, p. 69).
Une autre catégorie de fragments se rapporte à la prophétie
qu'aurait faite Zoroastre de la naissance du Messie, et ils se ratta-
chent à l'exégèse syriaque du récit de l'Évangile sur l'Adoration des
Mages. La croyance à cette prétendue révélation a pénétré jusqu'en
Occident, comme lc prouve un curieux texte latin que nous avons
94 ZOROASTRE

joint aux autres. Nous montrons dans }'Introduction (p. 51 ss.)


quels furent les caractères et l'origine de cette singulière tradition.

1. - TEXTES RELATIFS A LA VIE ET AUX DOCTRINES


DE ZOROASTRE.

S 1. PsEuDo-MtLIToN DE SARDES, Discours publié par Cureton,


Spicilegium Syriacum, Londres, 1925, p. 25; trad., p. 45. Repris et
traduit par Renan, Comptes rendus Acad. Inscr., t. XXIII, 1868, 2e p.,
p. 322 s. ( = Otto, Corpus Apolog, IX, p. 426). Cf. Benvéniste, Le
monde oriental, XXVI, 1932, p. 171.
Cet écrit, attribué à l'apologiste Méliton, n'est pas une traduction du
grec, mais un original syriaque, qu'on suppose avoir été rédigé à Hié-
rapolis (Maboug) sous Caracalla ou Héliogabale (cf. Baumstark, Gesch.
Syr. Lit., p. 27 ).
Les Argiens firent des statues à Héraklès, parce qu'il était leur con-
citoyen ... il était violent et il commettait des rapts nombreux, car sa
concupiscence était grande, comme l'était celle de Z u rad i (Zaradès)
le Persan (1), son ami...
Quant à Nébo, qui est à Maboug, pourquoi vous en écrirais-je? Car
tous les prêtres qui sont à Maboug savent que c'est une image (statue)
d'Orphée, le Mage thrace (2). Et Hadran (3) est de même l'image de
Z a r â clous t , le Mage perse. Ces deux Mages pratiquaient leur ma-
gisme à un puits situé dans la forêt de Maboug, dans lequel était un
esprit impur ; celui-ci molestait et attaquait au passage tous ceux
qui traversaient l'endroit où est assise maintenant la citadelle de Ma-
boug (4 ). Ces mêmes Mages chargèrent Simi, fille de Hadad ( 5), de
puiser de l'eau de la mer et de la verser dans le puits. afin que l'es-
prit ne sortît plus pour commettre d'agression, conformément aux
mystères de leur magie ( 6).

(1) Méliton, pas plus que les :\lanichéens (fr. S 2). ne paraît se douter que
Zaradès et Zaradou~t sont deux noms d'un même personnage. Comment Her-
cule devint l'ami de Zaradès, nous l'ignorons entièrement.- Sur la concupiscen-
ce attribuée à Zoroastre, cf. Théodore bar KônaY, fr. S 6, p. 104, n. 1, et Jesu-
hocht fr. S 3 b, p. 100. Il paraît ressortir de ce dernier texte que ce sont les
unions incestueuses des Mages qui ont valu cette réputation à leur martre.
(2) Ce passage a été expliqué par Clermont-Ganneau, Recueil d'archio/.
orientale, t.111, p. 212 ss. Le dieu Nébo a été confondu avec Orphée parce qu'il
avait été assimilé à Apollon et représenté sous l'aspect d'un Apollon lyricine.
Cc joueur de lyre a été pris pour Orphée. Les tessères palmyréniennes ont con-
firmé cette ingénieuse interprétation; cf. Ingholt, Actes du V• Congrès d'hist.
des rrligion.ç, Lund, 1930, p. 140-146. La lyre heptacorde étant l'emblème des
TEXTES SYRIAQUES - FR. S 1-2 95

sphères célestes, elle a pu être prêtée comme attribut à Nébo, parce que ce dieu
avait enseigné aux hommes l'astronomie ; cf. infra, Ostanès fr. 11, p. 286, n. 5.
(3) Longtemps le nom de Hadran n'a été connu que par ce seul texte, et l'on
a naturellement tenté de le corriger (Payne Smith, Thes. Syr., p. 978). Mais
on peut citer aujourd'hui plusieurs dédicaces au dieu Hadaranes ou Hadranes
trouvées non loin de Balbek (Realenc., .s.v.). Pourquoi à Hiérapolis l'a-t-on
identifié avec Zoroastre? Ceci reste un mystère, mais il ressort de ce passage
de Méliton que dans cette ville Zaradou~t était regardé comme un dieu, de
même que dans le roman des Clémentine& (fr. B 45, p. 51), de même aussi que
chez IC's Manichéens selon les Anathèm<'s [fr O 10. p. 155). La vraie doctrine
mazdé!'nne nl' faisait de lui que le représentant et le confident d' Ahoura-Maz-
da sur la terre, mais d'autre part, on lui rendit un culte comme à un yazata
(d. Yasna. l(i, 2, Darmesteter, Z. A1• .. t. 1, p. 141).
(4) La même tradition S<' retrouve dans Théodore i>ar Kônaï (infra, fr.
S G, p. 103, n. 2).
(5) Sur la déesse Simi ou Simea, rf. Dussaud dans Realenc. s.v., col. 137 ss.
(o) Cette légende a Hé rapprochée d'un rite pratiqué dans le temple d'Hiéra-
polis. Deux fois par an. on allait chercher le l'eau à la mer pour la verser
dans Ulll' fcnl<' du sol (Lucien. De Dea Syria, c. 13, cf. 33 et 48). Sur la signifi-
cation dl' l'e! le drrmoni!•, rf. I.agr::mgc, f.:tude.s sur les religions .sémitiques,
190:;. p. loli ss. : Dussnud. nerwr hi.si. drs rr./ig., ï.IY, 1931, p. Hi9, n. :1. rt
p. :m:t

S 2. TEXTES MANICHÉENS. - Mani (216-276) a écrit ses ouvrages


en syriaque ou lout au moins dans un araméen très proche du syria-
que classique. sauf le Shâpurâkân adressP au roi de Perse Sapor I.
qui était rédig{• en pehlvi. On a retrouvé récemment une traduction
cople de plusieurs livres de l'Apôtrc babylonien et de ses disciples
immédiats (Schmidt el Polotsky. Silzungsb. Akad. Berlin. 1933. pp.
-HlO: cf. Schaecler. Gnomon. 193:3. pp. 337-362).
a) Schmidt. Jlanichiiische Handschriften. I. l{ephalaïa. fasc. 1
{1935), p. 7. 1. '27 ss. Dans ce passage des Kupa}.aïu, Mani développe
l'idée qu'il est appel<' ù parfaire les révélations incomplètes que
divers peuples ont reçues avant lui. et à fonder une religion univer-
selle. Ses prédécesseurs. Zoroastre, Bouddha . .Jésus, n'ont pas porté
leur message en dehors de leur pays d'origine et, de plus, ces trois
<• Pères de la justice •> n'ont pas corr.posé eux-mêmes les livres sacrés;
leurs disciples ont consigné par écrit une tradition orale :
<• [Der Aposte!] des Lichtes, der glanzendr <Pwa-rne [ist gekommen

nach] Pcrsicn (llE(lffl;) zu dem Këinig Hystaspes. [Er hat ausgewâhltl


gerechte und wahrhafte .Jünger (und hat grpredigtJ seine Hoffnung
in Persien (il cf!ul;), aber [... nicht hat] Zarades Bücher geschrieben,
sondern seine .Jünger, nach seinem Todc. erinnertcn sich uncl srhric-
hen · die BiicherJ. wdche sic heu te lcscn •> ( 1 ).
!16 ZOROASTRE

Cc passage des KErpaAaia vient corroborer la traduction que nous


a transmise Albîrouni (Chronology of ancient nations, 1879, p. 190,
trad. Sachau) du début du Shâpourakan :
Wisdom and decds have always from lime to time been brought to
mankind by the messengers of God. So in one age they have been
hrought by the mcssenger called Buddha to India, in another by
Zarfidusht to Pcrsia, in another by Jesus lo the West. Thereupon
this revelation bas corne down, this prophecy in this last age through
me Mânî, Lhe messenger· of the God of trulh to Babylonia.
b) Koustaïos (disciple de Mani), Discours sur la Grande (;uerre
(l'ololsky, Manichüische Homilien, I, 1034, p. 11. 1. 21):
L ·erreur fut chassée du monde entier : « Zaradès warf sic aus Ba-
by Ion hinaus ; Jcsus warf sie aus .Jcrusalcm hinaus •>.
L'auteur admet donc que Zaradi's élait un réformateur religirux
de Babylone, un Chaldéen.

,·) Récit de la cr11ci/ixion du Luminaire ( q,w11T~(!), le vrai Apôtre


(Polotsky, op. cil., p. 70, 2 ss.):

<• Zaradrust (sic) der ... bci den Pcrsern ... ibn vor dcm Konig ...
wil'viel seitens der... cr offenbart. .. die bcidcn Naturen die mit [cinan-
1!l'r] kampfen ... auch die Angelegenheit seines Leichnams (11wµa): sie
l'hrtcn ihn mchr als ( 'l) alle Aposte). Siche ... seinen Leichnam, dass
sic ihn nicht würfcn ... Siche, Zarades, wie es geschrieben steht, [wur-
dl' brgrabcn 'l] in den Grabcrn der Konigc ... sie nahmcn scinen Lcich-
nam ... Klcid und lcgtcn ihn in Ehrcn ... in Indien (2).

( 1) Le passage ici rcproduil est d'un haut intérêt. 1\lani paraît avoir connu
la tradition mazdéenne suivant laquelle l' AYesta aurait été écrite par Dj:îmâspa,
gcnùre et disciple de Zoroastre (Jackson, Zoroasler, p. 117; infra, p. :n:1, 11. 2).
De plus ce témoi~nage est précieux pour fixer la date controversée de la rédac-
tion de !'Avesta. Dès le règne d'Ardashir, le premier roi Sassanide, on lisait
ries ouvrages mis sous le nom de Zoroastre. On ne pourra plus révoquer en
doute l'existence des livres avestiques au moins depuis l'époque parthe.
(2) Bien que les nombreuses lacunes ne permettent pas de saisir clairement la
suite des idées, il parait impossible que le Zaradrult (sic) qui apporta sa ré-
vélation aux Perses, et Je Zaradès qui fut enterré dans l'Inde, soient regar-
dés par l'auteur comme un même personnage. Sur la distinction qu'on fit
erronément entre les deux, cf. Introd., p. 37, n. 7. - Une tradition orientale
tardive fait voyager Zoroastre dans l'Inde (Jackson, p. 39 et 200, cf. Zoroas-
trian Studies, p. 252, et aussi Ammien fr. B 21, où il est question d'un voyage
de Zoroastre chez les Brahmanes). - Cf. sur ce pointl'Introduetion, p. 27.
TEXTES SYTIIAQUES - FR. S 2-3 97

Zoroastre. que Mani et ses plus anciens sectateurs avaient ainsi fréquemment
représenté comme un prophète, est mentionné parfois, bien que rarement, dans
la littérature manichéenne postérieure : en grec les Anathèmes condamnent les
• prières zoroastriennes• (infra, fr. 0 10, p. 156 ss.); les Manichéens de Tourfân
connaissent aussi un • écrit zoroastrien •. et les fragments qui y ont été retrou-
vés nous ont rendu quelque strophes d'un hymne où est nommé • le véridique
Zarhu~t •. mais dont la J>ortéc a été singulièrement exagérée par Reitzenstein
(Das Iran. Er/o.mngsmyslerium. 1921, p. 2 ss. : cf. Myslerienre/igionen a, p. 57
~s.). <:r. sur tous ces fragments, Schaeder, Vrsprung des !,fan. Sy.~lems, p. 105.

S 3a. MÀP. ABHÂ, Interprétation des lois concernant l'union sexuelle


et le mariage. Le passage que nous reproduisons a été publié et com-
menté par Braun (Zeitschr. D. Morgenl. Gesellschaft, LVII, 1903,
p. 562) et par Sachau (Syrische Rechtsbücher, III, 1914, p. 265, cf.
p. 3(i6), dont nous reproduisons la traduction.
L'auteur de ce petit écrit de droit canonique, Mar Abâ, s'était
converti du mazdéisme au christianisme et fut Katholikos des Nes-
toriens de 540 à 552. JI y combat notamment les unions incestueuses
des Perses, que certains chrétiens, s'autorisant de cet exemple, pra-
tiquaient autour de lui, comme le fait voir une prohibiiion for-
mulée par Je synode de Beth-Lâpat en 484 (Chabot, Synodicon
Orientale, 1902, p. 624) :

. Die besondere Gerechtigkeit der Hormizd- Anhanger kommt dadurch


zu Stande. dass Jemand mit seiner Mutter, seiner Tochter und seiner
Schwester Geschlechtsverkehr gepflogen hat (1). Wenn dies die
Gerechtigkeit ist, kann also derjenige der nicht mit diesen (Weibern)
trmgang bat, nicht gerecht sein, wenn er auch den ganzen Magismus
hcrsagte, und aile Tugenden, die es unter Menschen gibt. übte. Sie
miigen uns also erzahlen von der Mutter und Sch wester und Tochter
des Z a rd û s t (2) oder des Vistasp (3) oder des Kaikhusrau. des mit

(1) Cf. sur ces mariages entre proches chez les mazdéens, l' Introd. p. 78 ss.
Sar.bau note que dans le livre d'Artâ Virâf (ch. 2 [p.7, trad. Barthélémy, 1887J)
le sage se présente comme ayant épousé sept femmes qui toutes sont ses
sœurs. Celui qui vit dans un pareil mariage est admis au ciel (ch. 12); celle
qui le rompt descendra en enfer (ch. 86).
(2) Une tradition relatée dans le Dînkart (p. 299, West, Pahlavi lexis, IV)
voulait que Pourucistâ, la fille de Zoroastre, fût aussi sa femme, si le mot que
West traduit par womanly service, doit être rendu, comme le veut Sachau, par
mariage. Pourucistâ est généralement regardée comme l'épouse du sage Djâ-
maspa.
(3) Le même passage du Dlnkart (p. 300) nomme Hütôs (Hutaosa), qui
serait sœur et femme de Villaspa. cr. Justi, Iran. Namenbuch, p. 372.
98 7.0ROASTRF.

Kindern geschmückten ( 1), oder des Farkhün-bar-Arlabagân (1), die·


zugleich deren Gemahlinnen gewesen (die Gemahlinnen von Mannern)
clic sic als Gerechte zusehen. Sonst mogen sic uns ancien• von ihrcn
Leutcn ncnnen, die durch die Heiral mil solchen (blutsvcrwandten)
Weibem gcrerht worden sind. Wenn sie aber (solches) nirht de-
monstriercn konnen, was rcden sie dann Torichles uncl suchcn einC'
schmulzige Sache, welchr die ganze Natur verabsche11t, clurrh facle
Reclensarten zu beweisen.
Von Z e r w â n, dcm Vatcr ihrcr Gottcr, erzahkn die Magier
dass es tatlSl>nd .Jahre Magismus geiibl habe. flamil er rinen Sohn
hekomme, und dass cr ob seiner Gcrechtigkeit erhort wurde (3).
Sic (die Magier) mogen uns nun nachwcism, wer dieses Zcrwâns Mut-
trr, Schwt•ster und Tochter war, w<·r drr Gemahl seiner Mutter und
der Vater seinn Schwester, wer seine Gemahlin odcr Muttcr oder cll•r
Vater scinrr Muller war (4 ). Wenn sie über dicsen (Zerwân) nichts
vorbringen konnen, wie reden· sie dann über Ho r mi z d, wohcr
kommen clenn dicse Weiber des Hormizd, da sic doch lehren, dass er
weder von sich selbst noch von scincm Vater noch von irgendeinem
andcren Mcnschen geboren sei.
Wie war es Cerner moglich dass durch cin solches Lager die Him-
melskéirper geschaffen wurden, wie sic sagen (6)? Unwahrscheinll-
chcs und l'nglaubwürdiges kann durch Wahrscheinliches und Sicht-
bares bewiesen werden. Sie sollen uns nun ein sicheres Zeugnis Hir

(l) Pourquoi Kaikhusrau reçoit cette épithète, reste Inexpliqué.


(2) Braun a reconnu dans ce personnage FarruchAn, fils d'Artaban V, pl-re
de la mère de Sapor I (Cf. Justi, op. cil., p. 94). - Peut-être faut-il lire Artah:1n
au lieu d'Artabagân.
(3) Sur ce mythe zervaniste, cf. supra, Théodore de Mopsueste, fr. D 14,
pp. 87 SS.
(4) La théologie zervaniste semble avoir été Indécise sur cc point, cf. infm,
les Actes d'Adhourhormizd, fr. S 7, p. 11 t, n. 4 et Eznik, Il, 7 (p. 90 Le Vail-
lant).
(5) Allusion au mythe suivant lequel le Soleil et la Lune seraient nés du com-
merce d'Honnizd,avec sa mère et sa sœur. cr. les Actes d'Adhourhonnlzd, fr.S 7,
p. 109, n. 3. Chez Eznik aussi, l'on voit que les Mages invoquaient ces unions di-
vines pour justifier les mariages consanguins (II, 9, p. 94, Le Vaillant). • Zra-
talt attribue (la naissance du soleil) au libertinage, disant que du commerce
incestueux avec la mère et la sœur, furent produits le Soleil et la Lune, afin
qu'en voyant cela, sa nation se livrât sans scrupules aux mêmes turpitudes •·
cr. aussi II, 3 (p. 81). - De même, en Occident, l'union de Jupiter et de Ju-
non, soror Pl cnniux, a été proposée !'nmme modèle; cf. l'Inlrodurtion p. 9:i li,
TEXTES SYRIAQUES - FR, S 3 99

diese Hormizdgeschichte bringen. Infolge ihrer jetzigen Theorien


heiraten sie ihre Mütter, Schwestern und Tochter. Wenn nun solche
Leute imstande sind Wunder und eine neue Schopfung zu verrich-
ten, und durch den Geschlechtsverkehr mit solchen Weibern eine
neue Weisheit zu crlangen (1), dann glauben die Menschen auch diese
unwahrscheinliche Hormizdgeschichte so, wie sie erzahlt wird. Wenn
sie aber derartiges nicht nachweisen konnen, wie sollen wir dann von
Hormizd glauben, dass er imstande gewesen sei die Weisheit für die
Erschaffung der Himmelskorper durch eine solche schmutzige Ge-
schlechtsverbindung zu erwerben, er, der ein Schüler des Satan ist ( 2 ),
dem der Satan Gcnosse und gesinnungsgleich ist (9)? Wenn aber Hor-
mizd, der nicht von sich selbst und nicht von seiner und seines Va-
ters und seiner übrigen Vorfahren Gottesnatur, sondern von dem Sa-
tan diese Lehre von der absonderlichen Geschlechtsverbindung mit
Mutter, Schwester und Tochter empfangep hat, wie sollte es da nicht
klar sein und man es nicht Iaut ausrufen, dass alle diejenigen, welche
um ihres Gottes Hormizd willen solche (blutverwandte) Weiher hei-
raten, Schüler und Sklaven Salans sind, nicht des wahren Gottes.

(1) cr. infra, fr. S 13, p. 122, n. 3.


(2) Suivant Eznik c'est un démon qui a révélé à Honnizd ce moyen de créer
les deux luminaires, cf. infra, Actes d'Adhourhormizd, fr. 7, p. 1119, n. 3.
(3) Satan = Ahriman, comme dans Théodore de Mopsueste, supra fr. D 14,
p. 87.

S 3b. JESUBOCHT, Corpus iuris, II, 2 (dans Sachau, Syrische


Rechtsbücher, III, p. 35, I. 22 ss.).
On sait très peu de chose de l'auteur de ce grand ouvrage juri-
dique, mais il paraît avoir vécu dans la seconde moitié du vm• siècle,
sous les premiers califes Abassides. - Dieu a interdit les unions
incestueuses, dit l'auteur, par un triple mur légal : le premier est la
nature de l'homme, le second le commandement de la loi, le troisième
la crainte de la malédiction.
Die Mauer in der Natur des Menschen zeigt sich darin, dass diese
Menschen (die Magier), wenn sie auch ihre schmutzige Sitte für Ge-
rechtigkeit halten, doch nicht leicht dazu kommen, eine solche unreine
Verbindung einzugehen, wenn sie nicht vorher von schnoder Begier
entflammt sind und einen harten Kampf mit der ihrer Natur innc-
wohnenden Vernunft gekampft haben. Und wenn sie den Schritt ge-
than haben, erfüllt er sie oftmals mit Widerwillen ...
100 ZOROASTRE

Verflurht ist also Z a r d u !I t, der von wilder Begier entflammt


war, durch die er vor vielen notorisch geworden ist ( 1). D11rrh rt i(•
Wirkung und mit Hilfe der Diimonen, welche an rler Sinnrnglut
ihre besonderr Freud<' hatten, bat er samt seinen Anhangern Mut gP-
wonnen und sic haben sich erfrecht einzudringcn in rlasjcnigc• w::is
durrh die drei Maucrn rl<'s Gesctzes vor ihnen verschlossrn war. Ausspr
Z a rd 11 !I t bat keinrr der Hiir<'siarrhen rlirsr Grsrtzr 1.11 iihrrtrPfl'n
vermocht.

(l) Sur la 1·011('upis1·cnt·e altrihu~c à Zoronslrc. 1·f. $1/flrtl, fr. S 1, p. !1.1. 11. 1.

Sr... Traité sur la Cause ,fr. fa Fondation de.~ É:rofe.~. par Mün BA n11A n-
m:!IABBA, évêque de Halvan (écrit entre 581 et li04), érl. ri trad. par
Adclaï Scher, Patrol. orientafis, IV, HI08, p. :i65-3fi7. r.r. BPnv(•nistl'.
Le monde oriental, XXVI, l!l32, p. 17fi s., p. 204.

z a r d u /:; t, Mage perse, fonda, lui aussi, une école en Perse. au


temps du roi Bastasp [VistâspaJ; il attira à lui beaucoup d'ifü•vrs
qui, étant aveugles d'esprit, s'accordèrent facilement avec lui dans srs
erreurs. Il enseigna tout d'abord l'existence de quatre dieux, Asôqar,
Frasôqar, Zarôqar et Zarwân (1) ; mais il ne dit pas quelles étaient
leurs opérations. Ensuite il admit deux autres dieux, Hormizrl et
Ahriman, disant que tous deux ont été engendrés par Zarwân. Hor-
mizd est complètement bon; Ahriman est complètement mauvais.
Ce sont les dieux qui ont fait ce monde ; le dieu Bon créa les bonnrs
créatures, le dieu Mauvais créa les créatures mauvaises ( 1 ). Z a r -
d u !I t admit ensuite vingt-quatre autres dieux, qui font en tont
trente, selon les jours du mois (8). Il dit qu'il ne faut point égorger
d'animaux, car Hormizd est en eux, mais qu'il faut meurtrir à coups
de bâton le cou de l'animal destiné à être égorgé, jusqu'à ce qu'il soit
sans vie, et ensuite l'immoler, afin qu'il ne sente point la douleur (•).
Il dit encore entre autres choses que l'homme peut épouser sa mère,
sa fille et sa sœur ( 6) et qu'il ne faut pas que les morts soient ense-
velis, mais qu'ils soient jetés au dehors pour être la nourriture des
oiseaux de proie (8).

\l) La mêmt> énumération sr retrouve dans l'Anonymr fr. S 5, n. 8, dans


TEXTES SYIIIA\.IUES - FIL S 4-5 101

Théodore har K,inaï (supru p. Il!!) et dans les Acles d'Adhourhonnizd (Cr. S 7,
(), l 08, n. 8). Sur celle tétrade suprème, qui se compose de trois qualilés de Zer-
vàn personnifiées et jointes il lui-même comme des hypostases, cf. I' Inlroduc-
tion, p. 69.
(2) La même doctrine mazdéenne est mentionnée avec plus de détails daus
l'.\nonyme, fr. S 5, p. 102, uote 4.
(3) Selon notre auteur, les trente tlieux des jours du mois se co111p11seraicnt
donc de la tétrade suprême, d'Ormuzd et Ahriman, cl de vingt-quatre autres
déités. L'anonyme reproduit plus has (fr. S 5, p. 10:1, 11. Il) connait aussi ces
trente divinités qui président aux jours du mois, mais il note simplement que
la 1,remière est Hormizd. Les Actes d'Adhourhormizd (fr. S !., p. 1O!l, 11. 2)
nomment aussi les • trente dieux et fils de dieux, qui font le Ilien et le mal•, al-
lusion évidente à ces déités engendrées par Zerv:in ou ses fils jumeaux.- Ces
renseignements doivent ètre rapprochés du De Jside de Plutarql!e, qui parle
aussi de vingt-quatre dieux créés par Oromasdès (fr. D 1, p. ïll, 11. 1fi) ; si on
les joint aux six Amshaspands uommés antérieurement, on obtient un total
de 30, mais ce groupemeut ne répond qu'approximativcmcut 'aux altribu-
Lions tlu calendrier avestiquc, où Ahoura-Mazda occupe quatre places. Cf.
Darmesteter, Zernl-.-1.vesla, l, p. 34. -··· Benvé niste, I.e., p. 204, rapproche les
24 dieux des 24 astres, douze daus chaque hémisphère, qui scion IJiodore ( 11,
:11, -0, jugent les vivants et les morts. Uousset a rattaché à ces trente dieux
mazdéens les Lreule éons des Valentiuiens (Hauplprublemc, l'· 341).
(-t) Cf. ce 11ue dit Slrabou, XV, p. 733 C, du rituel des ~lagcs tlc Cappadoce,
qui assommaieul les victimes d'un coup de massue.
(5) Cf. I' I11Lroduclio11, p. 78.
(6) Cf. Th1'11dorcl. fr. lJ 10, uote 1, et l'I11troductio11, p. l:IU.

S 5. Tcxlc rc111011lant probablement à l'époque Sassanide, et tiré


cl'un livre anonyme contre les hérésies conservé dans un ms. du 1x"-
X" siècle; publié par Rahmani, Studia Syriaca, fasc. IV, 1!)0!J, p.1-::! ;
réédité cl traduit par Nyberg, Journal Asiatique, CCXIV, l!l::!!1,
p. ::i:rn; cf. ibid., CCXIX, 1931, p. 85:
Sur l'erreur des Mages.

Cl'ux-ci Sl' répandirent, eux aussi, dans l'empire de l'Est ; ils


avaient re!,U leur erreur de Z a r d u s t le fou [lacune j. .. qui avait
été instruit dans la langue hébraïque et la langue égyptienne, et qui
avait recueilli de sept langues ses paroles (1 ) en y mêlant le poison de
la mort pour le donner en nourriture aux Mages, de sorte qu'on peut
dire tJu'ils ne comprennent ni ce qu'ils disent eux-mêmes, ni les fables
incplcs 11ue 11.'ur Maître a inventées.
C'est que son impiété est manifeste. Elle consiste en ceci : à l'ori-
102 ZUROAS'fRI,;

glne des choses li pose deux antagonistes comme chefs <le cc monde
qui est un, à savoir Hormazd et Ahremêd, c'est-à-dire Sal:rn ; il dit
que ces deux sont nés du dieu Zarwân (1). Il partage les choses créées
entre ces deux en disant: la lumière appartient à Hormazd, les ténè-
bres appartiennent à Ahremi!d ; la vie appartient à Hormazd, la mort
à Abremëd ; la santé et la richesse appartiennent à Hormazd, la mala-
die et la pauvreté à Ahremëd (8 ). De la même façon, les êtres vi-
vants sont assignés les uns à Hormazd et les autres à Ahremi!d. C'est
ainsi qu'il attribue les hommes et les grands animaux à Hormazd,
mais les serpents, les scorpions, les moustiques, les poux, les mouches
et tous les reptiles de la terre à Ahremêd ('). De tout cela on peul in-
férer clairement qu'il suppose des séries de divinités mâles et femel-
les ( 6). Il dit qu'à chaque jour du mois préside un dieu, en commençant
par Hormazd, qui est le premier, et en donnant ainsi une série de
trente dieux (8). Il dit aussi que les éléments (11To1;:Eia) ( 7), à savoir
la lumière, l'eau, la terre et l'air, sont des dieux, mais qu'ils sont
inférieurs quant à la souveraineté et à la divinité aux dieux A~oqar. Fra-
&oqar, Zarôqar et Zarwân (8). Fra!ioqar est celui qui engendra Hor
mazd (').

(1) Sur les sept langues de Zoroastre, cf. infra, Théodore har Kônaï. fr. Sr..
p. 104, 11, 5.

(2) Ceci se retrouve presque teKtuellement fr, S 4. - Cf. su1,rn p. SU ss.


(3) Cf. Théodore bar Konaï, infra, fr. S 6, p. 105, 11. l, cl .m/"'"• p. \.12, 11. li.
(4) Les animauK d'Ahriman, dont la destruction est une œuvre pic, énumé-
rés dans le Vendidad sont: dcuK espèces de serpents [l'f. Hérodote, I. 140: ,,v11..;
,mi TaÂ.).u É!.mETd], les tortues, les grenouilles. les crapauds, les fourmis et les
mouches (Vendid. 14, 5, cf. les notes de Darmesteter, t. Il, p. 212). Cf. aussi le
Boundahish, III, 15 (p. 17 West): • Noxious creatures ... such as the snake, scor-
pion, frog and !izard ,. Selon les Actes syriaques de martyrs. les Mages repro-
chaient aux chrétiens d'enseigner que Dieu a créé les serpents et les scorpions
(Assemani, Acta mari. Or., p. 181), et les mazdéens étaient destructeurs de
fourmis (ibid., p. 203; cf. Hérodote, I, 140); pour s'assurer que la conver-
sion d'un manichéen est sincère, on lui fait tuer des fourmis; cf. Braun,Ausy.
Aklen pers. Mari., p. 133; Delehaye, Acles des martyrs persans sous Sapor II
(Patr. Orient. II), p. 511 et 531. En Arménie, Eznik (Il 1 t, p. 381 trad. Lang-
glois) rapporte qu', Ormizt créa les bêtes brutes, les quadrupèdes, les oiseaux,
les poissons et tout ce qui est bon et beau, et Ahrmèn les animaux féroces, les
oiseauK de proie, les reptiles, les serpents, les scorpions et tous les animaux
nuisibles .,. Selon Élisée Vartabed (c. 2 fin, p. 200 trad. Langlois), le roi de
Perse ordonne , qu'on se débarrasse des serpents, lézards, grenouilles, fourmis
et de toute espèce de vermine ,, et Thomas Ardzrounl (cité supra, p. 85, 11. !I)
TEXTES SVRIA<JUES - FR. S 3- G 103

é11umèrc les lézards, les araiguécs, les slellious, les mouches ... , les cloportes, les
jjacs ( 1) •· cr. .m,,ra, Plutarque, fr. D -!, µ. 75, note 11, cl Agathias, fr. D 11,
p. 85, note 9.
(5) Comme Beuvéuiste l'a uolé dans son commentaire de Th. bar I<ôual
((J. 187), cette phrase semble indiquer que notre auteur range les divinités
femelles parmi les créatures d'Ahrima11 ; cl. infra, fr. S 6, p. 105, n. 3.
(6) Cf. supra, fr. S 4, p. 101, note 3, li est exact que dans Je calendrier
mazdéen le premier jour du mois était consacré à Ahoura-Mazda.
(7) Cf. infra fr. S 7, p. 108, n. 11. - Sur le culte des éléments chez les
mazdéens, d ..Uon. myst. Mithra, I, p. 107 ss. L'homélie syriaque de Thomas
d'Édcssc sur la Nativité (éd. Carr, 1898, p. 61 syr. = p. 43 trad.) parle des
ethnici adoratores elementorum (estouksê = aTo&xeia) ; cf. Religions orie11t.',
p. 189, p. 298, notes l6 el 18.
(8) Cf. supra, fr. S 4, p. 100, 11. 1.
(9) Celle indication ne se retrouve nulle part, mais ~l. Nyberg (p. 91) lu
croil authentique. Frafoq,tr désigne scion lui ZervJ.n dans la plénitude de sa
vie, dans sa malurité, el c'csl de cet aspect de la Tétrade suprême que doit
naitre son fils Hormizd. - CI. cependant supra, p. 92, n. 3; ittfra, p. 111, n. -!.

S 6. T11f:uuo1m 11.\ll KùNAÏ. Livre des Scholies (dans Pognon, Jns-


rriptions manclaïles dl's coupes de 1(/wuabir, 1898, JJ". Ùl. trad.
p. Hil). - Ce chapitre a été commenté par Benvéniste, Le monde
orimlal, XX\'!, 1!:132, p. 170-215. Cf. aussi Yohannan, Journal of
,lmeric. oriental Sode/y, XLIII, p. 2:·J0-242.
Suu LE M.\GE ZOROASTRE (1).

Il y a diffèrcntes opinions sur ccl impur personnage. Les uns disent


qu'il était de race persane; ils prétendent que lui el ses compagnons.
des !\fage s turcs, pratiquaient le culte des Mages dans un endroit
désert, situé dans la forêt de ~faboug. et que. dans cettl~ solitude, se
trouvait un espril impur (Jlli nuisait aux voyageurs (2). D'autres ont
aft'irmé qu'il était juif. de race sacerdo~.ale, ((U'il habitait Samarie cl
se nommail d'abord Azaziel ei :
que, lorsque les habitants de Samarie
furent conduits en captivité par les Assyriens, il fut également em-

(1) Un aulrc exlruil de Th. har K<inaï sera publié i11/ra, p. 1:w. rr. S 15.
(2) Ces lignes sonl cmprunlées au Pseud'.l-1\léliton (fr. S l, p. !1-1) ou repro-
duisent, tout au moins, la mèmr lra<lilio11, qui avait cours à Hiérnpolis.
(:1) Zoroastre est idcnlifil' a\'l'c .\z.tziel de ~.rn1al'ic pur,·e que. rn111111c t·c
dernier, il fondai!. son pouvoir ,ur la rna;,ic ernphiyéc â <les ti11s perverses (Grün·
h:1111n, ZI J.\J(j, XX~ 1. p. :.!33; Jei:•ish lfa,,yc/op., s.v. :\zazid) [HcnvénislcJ.
104 ZQROASTRE

mené; qu'affolé par la passion des femmes, il s'enfuit de Ninive (1)


et alla dans le Sagastân, dans la ville de Zarig ( 2), vers Khoudos (3 ),
femme du roi GouUasp, que là il assouvit ses désirs, et enfin qu'il
attira à lui beaucoup de personnes, parce qu'il était magicien. La
vérité est qu'il était de race juive (•), mais rédigea son enseignement
en sept langues (6) : en grec, en hébreu, dans la langue du Gourzan (8 ),
dans celle de Merv, dans celle de Zarnaq, en persan. et dans la langue
du Sagastân ( 7). Cet enseignement est mauvais et pervers, et il a
déliré de toutes les manières en ce qui concerne la religion.
Il reconnut d'abord quatre principes comme les quatre éléments,
A~ôqar, Fraooqar, Zarôqar et Zarwan, et dit que Zarwan fut le
père d'Ormuzd.
Suit la légende - empruntée à Théodore de Mopsuesle ou à la source
de celui-ci - que nous avons reproduite plus haut, p. 89 ss. Puis le
texte reprend :
Lorsqu' Ormazd créa les justes, Satan créa les démons: celui-là

(1) Sur la concupiscence de Zoroastre, cr. le Pseudo-Méliton, fr. St, p. !1-1,


n. 1.- D'autres traditions orientales mettent pareillement Zoroastre en rapporl
avec Sémiramis et Ninive (fr. B 51 ss.); Moïse de Khorène, I, 17 (cf. Jackson,
Zoroaster, p. 275) affirme que la reine, se rendant dans le nord, en Arménie,
confia le gouvernement de l'Assyrie et de Ninive à Zoroastre, un Mage et pa-
~rlarche des Mèdes. Cf. Thomas Arzouni, chez Jackson, ibid., p. 277.
(2) Il faut lire zrni,, c'est-à-dire Z(a)rang, capitale du Séistan ; cf. .Mar-
quart, Erii.nlahr, 1901, p. 37 ss. [Benvénistej.
(3) Houtôs (en zend Houtaosa) est le nom pehlvi de la femme de Gou~lasp
(Villaspa), la protectrice de Zoroastre (Darmesteter, Z. A., II, p. 587, n. 24).
- Ce voyage de Zoroastre dans le Sagastân est connu aussi par la tradition
iranienne (Jackson, Zoroaster, p. 45).
(4) Sur la transformation de Zoroastre en un Juif, cf. l'introduction, p. 41
SS,, p. 50, n. 3.
(5) La tradition que Zoroastre aurait écrit en sept langues se retrouve dans
l'extrait sur l'erreur des Mages (fr. S 5, p. 102, 11. 1) el dans le lexique de Dar
BahJQI (fr. S 9b), où leurs noms ne concordent que partiellement avec ceux de
Théodore. Le Fihrist d'al-Nadlm (p. 125 Flügel), dans sa notice sur l'écriture
persane, affirme encore que Zoroastre publia son livre • dans une multitude de
langues•; Isho'dad parle de douze, fr. S 17, note 5. • L'énumération des sept
langues doit refléter la variété des réglons où Zoroastre a prêché ... peut-être
ces sept régions répondent-elles au sept ki§var du monde iranien• [B.J. Cf. p.
133, n. 2.. - Sur l'origine de cette tradition, cf. I' Introduction, p. 40.
(6) L'Hyrcanie.
(7) La langue de Zarnaq n'est autre que celle de Zrang, et fait double emploi
avec celle du Sagastân (cf. note 2) [Benvéniste].
TEXTES S\"I\IAIJUES - FIi. S fi 10!1

créa la richesse, celui-ci la pauvreté (1 ). Lorsqu'Ormazd cul donn~


tics femmes aux justes, elles s'enfuirenl et se rendirent auprès de
Satan; lorsqu' Ormazd procura aux justes le calme et le bonheur,
Satan procura aussi le bonheur aux femmes. Satan ayant permis aux
femmes de demander ce qu'elles voudraient, Ormazd cul peur qu'elles
ne demandassent à avoir des rapports avec les justes et qu'il n'en
résultât pour eux un chàtiment. Il chercha un expédient et fit le dieu
Narsa, personnage de cinq cents ans ( 2). Il le mit tout nu derrière
Satan pour que les femmes le vissent, le désirassent et le demandas-
sent: ~ Satan, notre père, donne nous le dieu Narsa en présent ~ (3 ).
Dans un autre passage, il dit(') que la terre était une jeune vierge.
qui s'était fiancée avec Parisag (5). Il dit que le feu était doué de

(1) Cl. .mpra, fr. S t, nolc 2; S 5, p. 10:a!, note :-1, et Théodore clc MoJ)sucsle,
suµra, p. !J2.
(2) Il faut probablement lire • quinze , au lieu de a cinq cents ,. NarsaT
(pehlvi Nêryôsa1\g, av. Nairyù-Safiha) était le messager d'Ahoura-l\Iazda,
qu'on se représentait, peut iltre à l'imilation de !'Hermès hellénique, comme un
éphèbe d'une beauté juvénile. Les Actr,s de mar Pcthiôn raconlent que le sainl
étant resté en prison sans manger deux mois et six jours. « le chef des i\Iages le
retrouva en vie et semhlal>le par la fraicheur de son visage au dieu Narsaï , ;
cf. nos Recherches sur le manichéisme, I, 1908, p. 61.
(3) Cc récit offre une parenté évidente avec le mythe manichéen de la séduc-
tion des archontes, dont nous avons tralté ibid., p. 54 ss. Ce mythe parait
avoir été emprunté par Mani l't certaines sectes gnostiques à la religion compo-
site de la Mésopotamie où des éléments indigènes s'étaient combinés avec les
doctrines iraniennes. - , Les femmes des justes, L>ien que formées par Or-
mazd, viennent spontanément dans le royaume du mal ... Non seulement elles
témoignent ainsi d'une perversité innée, mais leurs désirs mettent en péril
l'œuvre d'Ormazd. Ce dernier doit imaginer le subterfuge de Narsaï pour
tromper la lubricité des femmes et garder les justes d'une concupiscence <Ill i
leur serait funeste... c'est un fragment cosmologique à tendances éthiques ...
Les justes doivent demeurer chastes : conception ascétique transposée en
mythe, dont le mazdéisme orthodoxe n'offre pas la moindre trace, mais qui
a profondément marqué la morale manichéenne ·•. Ces observations très
pertinentes sont de M. Benvéniste (p.186), qui a suivi dans les écrits mazdéens
les traces de la conception qui fait de la femme une corruptrice, suppôt d'Ah-
riman. - cr. supra, fr. S 5, p. 103, note 5.
( 4) Cette transition. prouve que, comme il le fait ailleurs pour la cosmogo11ic
manichéenne, Théodore bar Kônaï extrait d'un récit continu des épisode~
qui lui paraissent extravagants, afin de ridiculiser les croyances des i\Iagcs.
(5) Il faut lire , Fri!.siyi!.g (Fri!.siyiik) ,. Suivant une légende mazdéenne qu'a
reconstituée M. Benvéniste (p.194 ss.), cc héros touranien s'unit à Spandarmat,
la Terre, et rendit aux Iraniens les eaux qu'il avait détournées de leur territoire.
106 ZOROASTUE

raison et marchait avec Gounrap (1), l'humide des bois (1 ). li dit


de Parisag qu'il était parfois une colombe, une fourmi, un vieux
chien (3); de Koum qu'il était un dauphin et un coq et qu'il accueillit
Parisag ('); de Kikoaouz qu'il était un bélier de montagne et frappait
le firmament de ses cornes (•), de la terre et de Gougl qu'ils menacè-
rent le ciel de l'avaler (8),
Les partisans de Zoroastre réprouvent les règles de la femme et
Ja lèpre ( 7), qu'ils considèrent comme impures au point de vue de la

(1) Ce nom est inconnu. M. Benvéniste (p. 201) propose de le corriger en


üarHsp (= Keresàspa), qui, d'après un 11ask perdu de )'Avesta, faillit être ex-
du du paradis pour avoir laissé s'éteindre le feu sacré (Dinkart, IX, 14; cl.
West, Pahlavi Tufs, li, p. 373 s.).
(2) Le mazdéen pieux devait nourrir le feu sacré de bois sec, 11011 de bois
humide, qui produit une fumée noire (cl. Darmesteter, z. A., 1, p. 390, 11. 29 el
Vendidad, 18, 27). Comme l'a noté Pognon, dans le Livre d' A rdii Vira/ (X, 6-13).
celui-ci rencontre , Je feu d'Ormuzd, l'lzed Atar ,,qui l'interpelle comme• l'hom-
me au bois humide,. el lui montre un lac formé de l'eau du bols qu'il a fait brû-
ler sur les autels. - Mais il ne semble pas que l'expression , le feu doué de
raison • puisse désii,(ner ce yu:ala. Elle répond exactement au nve voteov, au
Feu divin el créateur des Sloîclens (Fragm. stoic., Il. 146, 18; 223, 2, 9 von
.\rnim; d. Vettius Valen~. I, t), et la phrase de Théodore fait allusion,
pensons-nous, à quelque mythe cosmogonique semblable à celui d'un hymne de
IJardesane conservé par le même Théodore (Pognon, lnscriplions mandafles, p.
123 [178); cf. Schaeder, Zeitschr. /ür Kirchengeschichte, LI, 1932, p. 48): , Le
feu enflamma lu forêt [ ii.hi), el une fumée obscure se condensa, qui n'était
point enfant du feu, et l'air pur en fut troublé,. Cf. Boundahish, Ill, 24 (p.
19 West) : , (The evil spirit) came to Cire and he minr,1led smoke and durkness
wilh il. • - D'autre part il est certain que les !\luges ont regardé rnmme un
, feu sage , celui qui, au jour supl'ême, brûlera les méchants et épargnera les
justes. Cf. notre Fin du monde, p. 3-1.
(3) Rien de semblable ne parait se relrouver dans les livres mazdéens qui
nous sont parvenus.
(-1) Koum est prollalllcme11t Hôm qui, suivant une légende rnnservél'
dans le Shiilmameh, poursuivi par Kaïkhosrau, se réfugia dans la grotte d' Afrii-
siyiib (Friisiyiik), qui le ligota cl le livra au roi. L'assimilation de Koum à un
dauphin el à un coq ne peut s' interpréter que par conjecture (Benvéniste.
p. 199 s.).
(5) Kikoaouz doit probablement être lu Kai-Kâüs, le nom du monarque
qui voulut aller combatlrc le ciel, où <les aigles devaient le porter, mais les oi-
seaux laissèrent choir le roi (Bcnvénisle. p. 202).
(6) Il semble que celte phrase fasse allusion à un mythe perdu, où la Terre
ténébreuse, alliée à un démon notoire, peut-être Küni, voulut avaler le ciel,
conune dans la cosmogonie manichéenne les (ils des Tenèbres avalent l'Homme
primitif ( = Ormuzd). (Cf. D envrSniste, p. 203).
(7) Pour les mazdéens, la femme qui avait ses règles était impure et ne pou-
TEXTES SYRIAQUES - FR. S 6-7 107

loi religieuse. Il enseigne à honorer le feu et 1·egarde les jours du mois


comme des dieux (1).
D'après le témoignage de ses disciples, cet imposteur fut dévoré
par les loups, parce que, lorsqu'il voulut s'enfuir d'auprès d'eux, ils
lui ôtèrent la vue. II y a des gens qui prétendent ,cru'il leur donna ù
l'origine un enseignement véridique, mais que, lorsqu'il voulut par-
tir, ils ne le lui permirent pas et l'aveuglèrent, et qu'alors il changea
et leur donna un enseignement pervers (9).
De Zoroastre à l'apparition de Notre Seigneur Jésus Christ, six ccnl
vingt huit années et sept mois s'écoulèrent (3).

vall toucher ni l'eau ni le feu; d. le Vendidad, farg.lli, et l'A1-tà-Vinlf-Nàmak,


c. 20, p. 43 trad. Barthélémy.- Sur les léprnux, qui passaient p~ur avoir offen-
sé le Soleil, cf. Hérodote, I, 138; Ctésias. fr. 29, 41 (p. 53 l\Iüller) ; Vcndidad 2,
29 (t. Il, p. 27 Darm.).
(1) Cf. supra, fr. S 4, p. 101, 11. 3.
(2) Cette singulière tradition ne se retrouve clans aucun autre auteur. Chez
un peuple de pasteurs, le loup fut rc!(ardé, par excellence, comme l'auimal
pervers d' Ahriman (supra, Plutarque, fr. 1) -l, p. 7-l, 11. U). De là probable-
ment la légende que Zoroastre avait été dévoré par cc C'aruassicr.
(3) Il n'est pas possible d'établir à quel chroniqueur Théodore a emprunté
une date aussi précise. Elle a été disculée par Jackson, Zoroaslria11 s/udies,
1922, p. 249 s. Le calcul doit partir du 25 décembre, jour de la naissance du
Christ. Les sept mols nous reporleraicnl dune en l\Iai où, suivant la tradilion
pehlvic, le 5, Zoroastre eut sa première vision, qui se place rail, selo11 les calculs
de West, en 630 av. J.-C. Deux ans après, eu li28, le prophète • convia l'huma-
nité à la religion d'Auharmazd ,,. Il parail doue l'erlaiu que Théodore 011 plulôl
sa source dépend de la chronologie des !\luges sassanides.

S 7. Arles d' ,1<1/wurhurmi::d l'i d' Amîhêdh (martyrisés l'i\ 1-t (i).
publiés par Iledjan, .Ac/a Martyrum. t.11. 18\.11, p.:iïti ss. -- Passagl's
traduits par Noldekc, Syrische Pofrmik f/l'gen di,, pcrsische Heligiu11.
dans Festgruss an Rudolf uon Roth, Stuttgart, 18\l:3. pp. 3-1-:38, traduc-
tion reproduite par Mariès, Le de Deo li' E:nik, Paris. 102-1, p. 41 ss.
Bien que le nom de Zoroastre ne figure pas dans cc texte syriaque.
nous avcins reproduit celui-ci à cause de son importance exception-
nelle d'une part, et d'autre part parce qne, comme l'a déjù nok
Schaeder ( Urform der manich. Reliflion. p. 141), i::ettc polémique se
rattache trrs probablement à eelle cle Thfodorc de l\fopsm•ste dans
son livre contre les Mages, qui avait (•té traduit en syriaqm•. L'.a-
nalogie aussi bien du mythe zervanistc de la création que des argu-
ments r1ui lui wnl opposés. e~t frappante. Cf. supra. p. 8ï ss,
108 ZOH.OASTHE

[P. 57H). Lr. chef des Muges dil: Aus unscrcm Abhcslii.g(1)
ist dcullich crkannt worden, dass jeder, der in diescr Welt i11 Glanz
und Ehren, auch im R i s t â c h ê z ( 2) herrlich, geehrt und crhabcn
ist, und jeder, der in dieser Welt elend und niedrig, auch in jencr
Weil ebenso elend ist. Denn diese beiden Wellen Gê th i h (3 )
und B e h i s t (') sind von Hormizd geschaffen, und wie eincr vor
dcm Grosskünig, den H o r m i z d C h o d h â i (6) zum P â t a c h -
~ â h {') gemacht hat, um in dieser Weil über unser Ki s w a r (7)
zu herrschen, Ehre hat, so hat cr sie auch im B e h i s t von H o r -
mi z d C h o d h â i . Da thal der trefflichc Adhurhormizd den
Mund auf und sprach zu ihm : « ••. Was habt ihr fiir eine Lchrc clic
nütze? Sollcn wir A s ô Cf a r , F r a s li q â r , Z a r li q a r (8 ) und
Z u r w â n ( 9) für Güller hallcn? Oder den durch Gcbct und Gc-
Iübde crlanglcn Hormizd, dlisscn Vater für seine Gelübde und Opfcr
crsl Erfolg halte, nachdem cr, ohne es zu wollcn, den Salan hcrvor-
gcbracht, indcm cr gar nicht damil einverstandcn war, und nichl
wusste, wcr sie in ihm gcbildcl halle und von wcm sic gcschaffc11
warcn (16). So zcigt sich dass A s o q a r, Fr as ü q a r und Z a r ü-
tJ a r lccrc Namcn und cmpfindungslosc Stcine sind. und so zcigl sich
auch Z u r w à n fern von aller Eigenschafl ais Golt, da cr nichl
cinmal das w usslc, was in sein cm Lcibc gcbildct wurdc. Es sich l
also nach curcn ·w orlcn so aus, ais ob etwa noch cin andercr Goll
da war, dcm Zurwiin, nach curcn Wortcn,opfcrlc und der ohnc scincn
Willcn die Siihne bildele. Oder galt das viellcicht den Nalurwcsc11
(a1:017.ûu) ( 11 ), die von cuch die angchürigcn des Hormizd und Bah-

(1) L'.\vesta. -- - Sur les passages de textes hagiographiques où il csl que~-


tion de l' A wsta, t'f. i11/m. p. 11 :!.
(2) La résurreclion. Corre('llon heureuse tle ;'1/iildek c.
(3) Notre monde terrestre.
(4) Le paradis.
(5) Chodal = , seigneur,, , dieu ,, litre tl'llormizd.
(6) Corr. de Ntihlekc. C'est le persan p,idhi.{ti, • mallre,, c'cst-ù-dlre • S1JUVeral11 ,.
(7) , Partie du monde ,. Corr. de Nüldckc. - - Cf. sur ('<' passa~(· I' 111 Lrodu('-
lion . p. 6!J, n. 1.
(8) Cf. s11/Jru, fr. s 4, p. llHJ, note 1.
(!l) Orthographié :rvn, ce qui a pu se pro11onecr Zcr,, ü11 ou Z11mü11. cr. infra,
p. 1 13, fr. S \l Il, sur la prononciation de Zardushl.
(10) Cf. supra, Théodore de '.\lopsucsle, p. 87 ss.-- Une allusiou au mème my-
the se retrouve dans les Actes de Pusaï (Braun, ,1usyew .. 1klc11 fJCrsischcr .Uürly-
rer, 1!)15, c. 9, p. 67): • Les l\Iagcs disent que Hôrmizd est le fri·re cJe Salan ,.
(11) Cf. suµru, fr. S 5, µ. 103, note 7.
TEXTES SYRIAQUES - Ffl. S 7 109

rnân (1) grnnnnl Wl'rdm. den dreissig Gottem und Güttersühnrn clil·
Gutrs nn<l Biisrs thun (2)? Wen sollen wir also von ih ncn rhrrn O(l1•r
wrm zn gefallen suchcn, dass cr uns helfe? Oder muss man vicl-
lcicht dcm A h ra m an z u gcfallrn suchcn, der nach currn Worlrn.
nns seincn Wrrkrn ais wrisc, kundig und hochmachtig crschrint..
wic Hormizrl ais sr.hwach und dumm, da cr gar nkhts zu sr.haffrn
wusstc, bis er von Ahr aman·s Schiilcrn lernte? Dcnn ais cr, narh
euren Worten, die Welt ersrhuf, Jicss cr sir in Finsterniss, bis er von
Ahraman's Schülern lernte. Dann crst schuf cr das Licht. Und ais
Hormizd dann nur einmal hci scincr Muttcr schlief, wnrck dh•
Sonne, die so hell ist, gci>oren ("). und die Hundc, Schwcine, Escl und
Hinder. Wahrcnd sie vorher jcrlcn Tag Ch w ê t w ô d a t î h (4 )
vollzogen hatten, konntcn sic doch nicht die Sonne schaffcn und br-
sonders nicht die Rinder, welche <lie Gcrcch ten s ind. und die l-Jundc.
<lie rein en und rcinigenden, die Hüter der Thorc des Bchist ( 6 ). l.Jnd
ais das Wasscr zu m A h r a m a n grkommen war ("), sprach diesl'I'
zu Hormizd: <• Deinc Tiere sollPn nichl. von mcincm \Vasscr trin ken ,>.

(1) IJahmiin ou Vohu-Mani\, un de~ Amshaspands -- personnification rll' la


, Bonne Pensée, - ... que Plutarque (fr. D ,1. p. ï5, n. 12) semhlr avoir rcnrlu
par Oeoç evvolaç.
(2) Sur ces trente dieux, cf. fr. S -1, p. Jill, note, 3, et S 6, p. lOï, n. 1.
(3) Allusion à une légende cosmogonique que nous raconte Eznik, Il, 8
(p. 92 ss. trad. Le Vaillant). Le démon Mahmi enseigne à Hormizd le moyen,
que lui a révélé Ahriman, de produire lès luminaires C'élesles et de dissiper l'obs-
curité. Pour faire naitre Je Soleil, il doit coucher nYec sa mè're, l'i pour pro-
duire la June, avec sa sœur. Cf. supra, M:ir Ahli. fr. S 3n. p. fl8, n. :;. - Dans
les Actes du martyr Pusaï. le roi ordonne d'adorer • Je Soleil. la Lunl', le Feu
et l'Eau, qui sont fils de Hôrmîzd " (Draun, A11.çgew. Aktrn persisd1Pr Marl!J-
rer, 1915, c. 9, p. 67). --· Cf. suwa, fr. D 14, p. 88, n. 4.
(4) L'intermariage (Khëtiik drrn). Pour ces unions entre proches chl'7. lrs
Perses, cf. l'introduction, p. 78 ss., et les fragm. S 3 a et h, et S 4, note .5.
(!i) , Die hohe Wertschâtzung des Rindes bei den Persern und der Platz
des Urstieres in der Schiipfung sind wohl bekannt, ebenso die Hochschatzung
des Hundes (cf. supra, Cr. D 4, p. 71, 1. l!i). Mit den Hütern des Paradiest.ores
sind wohl die beidcn Hunde gcmeint, welche die Cinvatbrücke bewachen. Der
~usdruck , die reinen und reinigenden •, sieht mir recht persisch aus. Natlir-
Jich spricht der Verfasser hier ironisch. Die Scmiten veraehten im allgemei-
ncn den Hund. Spiittisch wurden oben auch die Schweine und Esel genannt,
fUr den Masdayasnier Tiere der guten Sehiipfung • [Niildeke). - Cf. Vendi-
dad, Farg. XIII, 9 (24) (t. II, p. 196 Darm.): « Les chiens qui gardent J,-
pont (Cinvat) ne viendront pas, au moment mi il meurt, l'aider dans l'autre
monde 1>. Cf. M.M.M., I, p. 191, note 5.
(6) I.e texte parait être ici altéré.
110 ZOROASTRE

Da Hormizd mm kein Miltel sah und ln Furcht war, entdeckte ihm


ein Damon von Ahramans Schar eins und belehrte ihn. Da sprach er
zu Ahraman: << Nimm dein Wasser von meiner Erde ,. So trank (')
nun der Frosch (2), den Ahraman geschaffen halte, das Wasser aus.
und Hormizd blieb wieder in Furcht und Betrübnlss, bis er von den
Geschëipfen Ahraman's Hilfc erhielt ; denn eine Fliege (8) drang dem
Frosch in die Nase, da wurde er irre. und nun kehrte das Wasscr an
seine Stelle zurück. Hormizd freute sich da und versprach einem von
den Dienern, den Vertrauten Ahramans, der ihm die Entdeckung
und Milteilung gemacht halte, ihm einen Sitz im Behist zu geben.
Und aile Magier sagen für ibn S h n û m a n (') her. Wie aus den
Tatsachen ersichllich, zicmt sich's also für uns, dem weisen und
miichtigen Satan zu gehorchen und zu dienen, nicht aber dem clum-
mcn und unkraftigen Hormizd.
1P. 592) Anâhcdh parle au chef des Mages :
Wie sagst du, o Obcrmagier, class das Feuer und die Gestirne, clic
du vorbringst, Kincler des H o r m i z d seien, die von ihm selbst
t•mpfangen und geboren sein? oder von jemand anders? (6). Wir sehen
ja dass alle die erzeugen und gebaren. die Geburt durch Vereinigung
zweicr, des Mannlichen und Wciblichcn, zu Stande bringen, und nicht
(geschicht das) bloss von einem von ihnen. Wenn sie nun aber Hor-
mizd in sich selbst, d. h. bloss in seinem Leibe empfangen und geborcn
hat, so ist cr (8). wie sein Vater Z u r w â n. mannweiblich (7), wie <lie

(1) Peut-être un verbe ou plusieurs mots sont-ils tombés.


(2) , So seltsam die Gesrhirhte vom Frosch ist, so kann sie doch eine,
vielleirht leicht enlslellte, persische Schulmythe sein ; wo man den GMurva
(13undahish, c. 4), den GilpàdhMh (;\linok. 62), den Charmâhl (ib.) und garden
drciheinigen Escl hat (ih. und 13und. 10), da kann dies vorzugswcise Abraman-
isehe Reptil nicht hcfremden • [Nülclekc].- Sur la grenouille animal d'Ahriman,
cf• .mpra, fr. S 5, p. 102, note 4.
(3) , Ein Ahramanlsches Tier, wie der Frosch selbst. In jüdischen und musli-
mischcn Erziihlungen dringt die Flicge oder Mücke grossen Tyrannen wie
Nimrod und Nabukadnezar lns Gehim • [Nôldcke].- La mouche, animal d'Ah-
riman, .mpra, fr. S 5, p. 102, n. 4.
(4) Avesta Chlnuman = , satisfaction•, , réconciliation•, un mot llturglqu<',
(."i) Construction embarrassée, le texte est probablement corrompu.
(fi) Un passage du Boundahlsh publié par Nyberg semble prouver que la
1·osmogonie zervaniste considérait Ormuzd comme mâle et femelle. • Par la
!'f~ation, Ormuzd s'est acquis la position de mère et de père » etc. Cf. Nyberg
Ju11rnal Asiatique, CXIX, 1931, p. 83.
(7) I\1i'me tradition sur ZervAn dans Eznlk, Il, 7 (p. 90 Le Vaillant). • Ils
TF.XTF.S 1'iYRJAQtiES - FR. S 7-8 111

Manichlier sagcn ('). Und wenn er mit seiner Mutter, Tochter oder
Schwestcr gczeugt hat ( 2), wie eure thiirichte und alberne Lehre sagt,
warum soli er uns dann nicht in allen gleichcn (3). Ein Gott dagegen
hat weder Mutter, noch Tochter, noch Schwester. weil er e i n e r ist
und cr allein Gott ist. der über ail seine Schatze verfügt. Dass aber
Hormizd wie wir dem Anfang, Ende und \'ergehen unterliegt, dafür
zcugen sein Vater Z u r w â n und seine Mutter Ch w as î z a g (4).
Wie diese rlas Leben vcrloren haben, so verlieren es auch ihre Kinclrr
und Kinrlrskinder. und über dicsc · heisst es in unsercn (heiligcn)
Schriftcn : ,, Vrrlasst cuch nicht auf eincn l\frnschen. auf den kein
\'erlass ist. sondern auf den kbrnrlig<'n Golt. » ( 6)

disent que tandis qu'il n'y avait rien, ni deux. ni terre. Zervùn seul était .... il
serait père et il serait mère ,>.
(1) Sur l'identifieation du Père de Grandeur, te premier principe des mani-
chéens, avec Zervân, cf. l'Jntrod., p. 70. M. Benvénlste (Le Monde Oril'nlal,
XXVI, 1932, p.182) note qu'un texte manichéen turc appelle Zervân « le frl-re
ainé el la sœur ainée de tous les dieux du paradis • ; le degré de parenté a rhangé.
mais le caraclère bisexué demeure. Cf. A. von Le Coq, Türkische .Man. am
Chol.~cho, I, 1912, p. 22; Bang, Muséon, 1923, p. 181; Waldschmidl-Lenzt,
Die Stellung Jrs11 im Manichtiismus (Abhandl. Akad. JJerlin, 1926), p. 9!l, n. 6 .
..-- De même le Troisième Envoyé du manichéisme est mâle et femelle ; cf. nos
Recherches sur le M., 1, p. 57.
(2) Cf. supra p. 109, n. 3, 4 et infra, note 4.
(3) Si Zervan s'unit à ses proches, comme le font les hommes, ne doit-on pas
l'assimiler entièrement à ceux-ci 'l
(4) D'antres textes zervanistes attribuent aussi une femme à Zervân. Il est
question plus haut déjà d'une mère d'Horrnizd (p. 109, n. 3). Suivant les récits
de Théodore bar Kônaî l't d'Eznik ( = Thtlodore d!' Mopsueste, p. 90), Or-
mizd l'l Ahriman, fils de Zcrvân, sont conçus dans le sein de leur rnèrl', l't
,\hrirnan • fend le ventre de sa mère,. Mais le nom de l'épousl' supposél' dC'
Zurvi\n n'est donné que dans notre extrait. L'orthographe des mss. varie, la
vraie forme est • Chwa~îzng ,, qui se retrouve plusieurs fois comme nom fémi-
nin dans les textes mapiqu!'s des mazdtlens. Elle répond prut Mre à la • Mt'-rf'
tir Vir, dl's manichél'ns: d. Benvrnistl', l. r., p. lll3 ss.
(!i) Citation inl'xactr cl<' I Tim. n, 17.

S 8. Document.~ hagiographiques.- Les vies syriaques de saints con-


tiennent lie nombreux passages où il est question de la religion des
Mages (cf. .mprn. fr. S 5, µ. 102. n. 4. et p. 108, n. 10; 109 n. 3), mais,
saul" dans les Ad1•s d' Aclhourhormizcl (fr. S 7). leur polémique reste
112 ZOROASTRE

d'ordinaire sans aucune précision (cf. M.M.M., 1, p. 14 et p. 108, n. 4).


L'abbé Nau (.Journal Asiatique. CCXI. 1927, p. 150 ss.) a réuni
quelques passages où il est question de l' Avesta. Zoroastre n'est
nommé que dans un petit nombre de textes qu'on pourra rappro-
chrr drs Actes grecs de ste Sira, cités plus haut (fr. D 12. p. 86).
a) Hi.~toire de .Jesus Sabran, martyrisé en 619, publiée par Cha-
llot, Nouv. archfoes des missions, t. VII, p. 485 ss. ; traduite par Nau.
l. c. - Cette Histoire a été écrite vers 630.
Le bienheureux dit au jeune homme: « Avant que je m'occupe
<l'apprendre les lettres, récite moi dix psaumes ~. Il dit cela parce qu'il
était accoutumé :i recev.oir de bouche la psalmodie (1) du magisme ;
car il n'est pas écrit avec des lettres l'enseignement nuisible de
Z a r a d u s t (2). Et il demanda au jeune homme de recevoir les
versets de bouche, et quand il avait reçu un verset.il le répétait avec
force en agitant la tête à la manière des Mages. Mais le jeune homme
l'en empêchait en disant: « Ne fais pas comme font les Mages,.
h) Martyre de Miir ./azdpanii.h, dans G. Hofmann, Auszüge mm
syri.~rhen Akten Persisrher Miirtyrer, 1880. p. 87 .
.Jaz'.lpanah aus einem Dorfe. nahe bei Karkhâ cl' Ladhan. wekh<'
Süs (Sus<') hiess. in wC'lchem viele Magier wohnten. die im Magier-
tlrnm beriihmt waren. Deren einer war Jazdpanah. und zwar erfahr-
ncr aJs aile im Magismus. zugleich « Haupt und Richter * in jener
l'rovinz. DC'n lrrlum <1er Anhanger des frrvelcn Z r â rl h ü s t gab er
auf, nachrlcm cr in die Slarll (Karkha) gekommen war.

( 1) Lilléralcmcnt • le murmure •, re/iâ. Sur les prièr<'s des Mages prononcérs


il voix hnss<', d. Ostanès, fr. 11 (infra, p. 2114, 11. 3) ; fr. S 9 b, n. 5, et S t 2.
11. li. l!C'xpression élnit si courante que les Actes syriaques appellent • viande
du murmure • la viande du sncrifke ù cnuse des récitations qui accompn-
(.(nni<'nl. l'offranclc. Cf, Drmm, A1uge111. Akten persischer M,ïrtyrer, 1915, p. 198.
note 1.
(2) Sur crttr assertion. cr. l'In l rod urlion, p. 8!l, n. 4.

S 9, LEXICOGRAPHES.

a) BAR ALI (vers 832 ap. J.C.) dans Payne Smith. Thes. Syr .. I,
roi. 1155, s.11. O..o!;T ; Gottheil, op. cil., p. 27.
Zardii.st est interprété « royaume d'or•. Zardu~t composa son
t•nseignement dégo1ltant en sept langues (1).
S.v. l!U.u [Payne Smith, col. 539]: Balaam est Zardfüit, Je pro-
phHe des Mages ( 2). - Répété dans Bar Bahloul.
'TEXTES SYRIAQUES - FR, S 9-10 113

b) BAR BAHLOUL (vers 960 ap. J.-C.) éd. Duval, Paris, 1888, col.
H99, s. v. l).&o!;T ; Payne Smith, l. c.
Zardiist, dans le liHe Paradis (3). (Ce mot) est expliqué comme signi•
fiant or royal, c'est-à-dire zar «or*• wasl (ou basl) <•royauté* (').
- Cc Zardiist inventa les balbutiements des Mages (6). Comme de
coutume pour des noms employés dans d'autres langues, nous ne pro-
nonçons pas Zardûst, comme les Persans, mais Zaradest (e).
S.v. l°"O.a:ol [Cf. Payne Smith, I, col. 18]: Abastaga... est le
nom du livre de Zoroastre, qu'il composa en sept langues : syriaque,
persan, araméen (ou arménien), ségestanien, mervien, grec et hé-
breu (7).
Un autre passage de Bar Bahlonl sera rc11roduil à propos de la légende chré-
licnne (Cr. S 22, p. 135).

(1) cr. infra, nolC' 7.


(2) cr. l'Introduction,p. 47 si•.
(3) De Palladius?
(4) Cf. P. de Lagarde, Gesammelte Abflundlungen, 1866, p. 46.
(5) cr. infra. Ostanès, fr. 11, p. 285 110Le 3, et fr. S 8, p. 112, note 1.
t6) Les voyelles n'étant pas indiquée~. la prononciation est ,neertainc.
li) Cf. supra, Théodore bar Kônal, fr. S fl, p. 104, n. !>, et Christenscn, Ac-
Ifs d11 IV• Congrès des Orientalistes, t. IV, p. 602.

S 10. E:rlrail du (;annal Bussamê.

Le Père Jacques Vosté, professeur à l'Angeiicum de Rome, au


<'ours de ses recherches frui:tuenscs sur les versions syriaques des
œuYrès de Throdorr de :\fopsucstc. a découvert un passage remarqua-
ble sur le~ dieux adorés par les infidNcs. Avec une libéralité dont
nous ne saurions assez le remercier, il a bien voulu nous communiquer
le texte et la traduction de cet extrait. qu'il a éclairci par des notes
fruclites. Bien que Zoroastre ne soit pas nommé dans cc morceau, les
indications que celui-ci fournit sur Je mazdéisme, sont si curieuses
que nous croyons devoir le reproduire ici. Nous laissons donc la
parole au savant dominicain :
« Le Gannat. Bussamë, ou Jardin des délices, est une ch&îne patris-
tique en forme de commentaire du Jectionnaire nestorien. Nous en
avons donné une description et analyse détaillées dans la Revue Bi-
blique, t. XXXVII (1928), pp.221-232, 386-419. La compilation date
du xe siècle, comme nous l'avons prouvé dans la même revue, t.XLII
(1933), p. 82.
114 ZOROASTRE

Parmi les nombreux auteurs cités, Théodore de Mopsueste y a la


part du lion, même quand son nom n'est pas expressément men-
tionné. C'est ainsi, par exemple, que nous avons pu identifier avec
certitude l'auteur des commentaires des leçons tirées de saint Paul
grâce au texte latin de Théodore de Mopsueste publié par H. B.
Swete (1). Il en est de même des commentaires des Actes. On peut l'n
dire autant des passages se référant aux religions païennes, puisque
nous savons par 'Abdifo' de Nisibe que Théodore l'Interprètc avait
composé aussi un ouvrage <• contre les Mages •> (2).
Le passage que nous publions se lit à la Commémoraison des dé-
funts, cod. Syr. Vat. 49"4, f. ~ a-b ( 3 ) ; il se réfère au texte clc
Matthieu xx1v, 23-24: <• Alors, si quelqu'un vous dit: <, Le Christ est
ici •>, ou : " li est là•>, ne le croyez point. Car il s'élèvera de faux christs
et de faux prophètes, el ils feront de ·grands prodiges et des chosrs
l'Xtraorclinaires, jusqu'ù séduire, s'il se pouvait, les élus mêmes ,1.
Dans le contexte ilmnt·diat, ~charbokt (~~;a,.,.) est cité- au-
teur inconnu - - ; il explique qui sont ces élus. Ces faux Christs et
faux prophètes font l'œuvrc de l"Antéchrist, dont les signes trom-
peurs sont décrits. On ne voit pas où finit la citation de ~eharbokt ;
et, en tout cas, la présence de ce nom n'exclut pas l'origine théodo-
rienne probable du passage suivant, qui se lit une vingtaine de lignes
plus loin».
On notera que le paganisme gréco-syrien n'avait pas disparu au
moment où écrivait l'auteur (p.ll(i) el qu'Allah n'est pas nommé parmi
les dieux des divers peuples, ce qui paraît confirmer pour cc morceau
une date antérieure aux conquêtes de l'Islam. Toutefois, d'après une
communication qu'a bien voulu nous faire notre confrère M. Pelliot.
la mention des bouddhistes peuplant le Tibet et le Khôtan (p. 11 7,
11. 4) ne peut guère être antérieure au vue siècle. Si, comme il est
probable, la connaissance de ces pays est arrivée à l'auteur du Gannat
H11ssamë par les missionnaires nestoriens, nous devrions admettre
cc même terminus posl quem, car ce n'est pas avant le v11• siècle
que ces missionnaires se sont établis au delà du Pamir. Il semble

(1) Swetr, 1'heodori episcopi Mopsuesteni in Epislolas B. Pauli commentarii


(Cambridge, 1880-82).
(2) Bib/iotheca Orientalis, Ill, 1, p. 34. - M. J. RENDEL HARRIS écrit de
même dans l'introduction aux commentaires d'Uo'dad de Merv sur les Actes:
, Theodore was an adept, for examplc, in Greek l\lythology, and when we fin<!
ourselvcs trcated to a discussion of the dceds or descent of gods and heroes, wr
know wcll enough what namc to attach to the cxtract • (The Commenlarif8
of Js/1o'dad of Merv, vol. IV, Horae Semilicae, X, Cambridge, 1913, p. xn).
(3) Cf. notre note sur les .Manuscrits syro-clw.ldéens récemment acquis par la
Bibliothèque Vaticane, dans Angelicum, VI (1929), p. 35-46. Le codex syr.
4.94 est décrit p. 35-38. - Dans notre exemplaire du Gannat, ce passage se
lit dans le 1" volume, p. ~ a-b,
TEXTES SYRIAQUES -- FR. S 10 115

donc que ce paragraphe ait été ajouté par l'écrivaln syriaque à une
énumération plus ancienne, qu'il a reproduite jusque là.

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Aussitôt qu'il (l'Antéchrist) apparaît sur la terre, ses adeptes,


bande de démons, faux Messies, courent partout prêchant: « Voici
que Je Messie est venu >>, trompant tout le monde sous prétexte de
religion, et l'attirant à la perdition.
116 ZOROASTRE

Aux Chaldéens babyloniens il dit: " Voici qne Bêl. votre (lieu,
est apparu sur la terre•.
Aux Indiens (il dit) : "Brahm, le feu, est dcscencln dn C'icl. et Hond-
dhâs(a)p (1) est ressuscité •>.
Il trompe les Mages en disant : (< Voici qm· Pesiotan Hmrdk( ?). k
directeur (ou correcteur), s'est réveilltl de son sommeil et est venu ;
il se tient devant Hormizd, votre dieu, qui est apparu sur la ter-
re » (2).
Aux Juifs il dit : " Voici le Messie, l'élu de Dien, qni vous donne
la résurrection et le saint avec la jonissancc clc tous les plaisirs pm-
clant mille ans •> (3).
Il trompe les païens de toute espèC'e avec les noms cle leurs dieux
imaginaires et faux : Kronos, Zeus, Apollon, Aphrodite, Hermi·s.
Bâlti ('), et autn•s divinités aux noms falladeux.

(1) L'auleur counail vaguement la doctrine de l'apparilion de Bouddhas


dans les üges il venir du monde (Oldcnbrrg,Budd/m 7, Hl30, p. :li:ï). - La form1·
qu'il donne à ce nom semble être une corruption de JJodhisah•a • fulur Bouddha •.
(2) Suivanl les livres mazdéens, Pê~hôtanu (ou l't'shyùlanu), fils de Vifüîspa,
est le prêtre qui gou,·erne le Kangdêz et qui, doué d'immortalilé, doit inter-
venir quand les temps seront révolus, pour restaurer la vraie rrligion ; cf. Din-
kart, VI, 4, 81 (p. 70 West); VII, 5 12 (p. 77 West). Il est nommé parmi les auxi-
liaires de Saoshyant, le Sauveur qui doit rénover le monde. La suite fait certai-
nement allusion à la tradition que des héros immortels dorment en allendanl
l'arrivée de Saoshyant et se relèveront pour l'aider dans son œuvre (Darmeste-
ter, Zend-Avesta, II, p.638, n. 125). :\lais le nom de Harmadak (?) n'esl pas <'Ïll;
dans les énumérations qui nous sonl pan·enucs de ces héros (d. Sêiderblom, Lr1
vie future selon lt mazdéisme, 1901, p.25ï), et il reste énigmatique; il est probable-
ment altéré. - Dans les apocalypses mazdéennes qui prédisent les éYéncrncnls
tics derniers jours, Ormuzd n'intervient pas personnellemcnl, mais il agit par ses
envoyés (Fin du Monde, p. 84). Toulcfois, comme nous le fait obserYcr 1\1. Bcn-
véniste, d'après le Bahman Yasht, Ill, 31 (Pahl. T.,\', p. 227 West), •Auharmaztl
descend a\'cc ses archanges sur le mont Hukairya ,, pour· leur faire transmettre
l'ordre de secourir Pêshyôtanu. Or ce mont fait partie du catalogue des mon-
tagnes 'donné dans le Boundahish (ch. 12) et il est cité dans l'Avcsta. Il n'est
pas mythique mais existait réellement. L'expression dont use l'auteur syriaque
• Hormizd est npparu sur terre ,, pourrait se justifer par cette tradition. Mais
la mention du mystérieux Harmadak rend plus probable que cet écrivain en
a connu une autre, où l'intervention du dieu suprême était plus active.
(3) La doctrine que le règne du Messie, où les hommes ressuscités jouiront
d'une félicité parfaite, durera mille ans, appartient aux chiliastes Juifs (Schü-
rer, Geschichte des Jüdischen Vo/kes, II8 , p. 544) comme à Jeurs sectateurs chré-
tiens.
(4) nait! ou Dclati (Payne Smith, 1, roi. 541), en latin Ba/lis, une • Notre
TEXTES SYIHAl,IUES - FH. S 10-11 t 17

Il pousse à la perdition tous les autres peuples lointains avec les


noms qui sont vénérés chez eux, à savoir, les Turcs avec Tangri (1),
les Chinois avec Bagour (2), avec Malkô (3) les Sakaïmonaië, c'est-à-
dire les Toptaïë et les 'Otnaïë (') noirs. ainsi que tous les autres noms
(de peuples) qui, par erreur, sont appelés gentil~ par les étrangers.
Je laisse de cùté Manès, Marcion, Bardesane;j'omets leur doctrine
cl leurs dieux fictifs et immondes, parce que trop vils et indignes de
mémoire. Je ne rappelle ici qu'une seule chose, Adonaï qaton, général
d'Aclonaï gadol e), erreur honteuse, culte des Israélites. •>
Suil la descriplion de l'œuvre et de la fin de l'Antéchrist.

Dame• syrienne. qu'on idcnlifiait avec la planète Vénus (cf.· Rer1le11c., s. v.,
L. II, col. 2842).
(1) Tangri signifie it la fois• Ciel• et, Dieu• en turc et en ,mongol.
(2) Nous devons it l'érudition de i\l. Paul Pclliol l'explication de ce nom.
, Uagour • doil représenter bayprir • rils du ciel ,, qui est la traduction pehlvic
de l'ien-tseu, litre de l'empereur de Chine (cf. Perrand, Journal ,lsiatique, avril-
juin 192t, p. 2-t3). Celui-ci est appelé dans les textes arméniens èen-bakur,
(1-liihschmann, Armenische Etymologie, 1807, P: 49, n• t()J). M. Benvéniste
signale d'autre part un lcxlc chrétien, en pehlvi du Nord. où ce 110111, écrit
hypwf:,.r (= baypühr) est aµpliqué à Jésus, fils de Dieu <F. W. K. 1\Iüller,
lldss.-Resle in Eslrange/o-Schrifl [.\nhang zu den .\bh . .\kad. lkrlinl, 1904,
p. 34, ). 1 cl :n
(3) Cc nom d'apparence sémitique ( ~ roi) reste ici incxplicahle.
(-1) l\l. Pclliol cl \1. Honigmann se sonl rencontrés pour nous proposer, l'un
cl l'autre, la mèmc interprétation des trois derniers non1s. Les Sakaïmonaïii
ne peuvent èlrc que les sectateurs de Çâkyamouni, c'est à dire les bouddhistes.
Toptaïê doit ètre l'ethnique tiré de Tüblit, le Tibet, et 'ûlnaiê désigne les habi-
tants d'une région voisine, le Khotan, en chinois Ho-lhiw,. en turc et mongol
Üdiin (cf. Chabot, Histoire de Mar Jaba/alta, Paris, 180,ï, p. 22, 11. 1). Le
bouddhisme s'était en cHet établi dans le Khotan ; cf, supra, p. 114.
(5) Deux noms hébreux, 1?,P~ ~ i lit, Seigneur ( = Dieu) mineur, et ~ ~, tt
:>ii::1, Seigneur (= IJieu) majeur.

JI. - TEXTES HEL:\T!FS A LA PROPHÉTIE DE ZüHOASTH.E SUH


L'ÉTOILE DES MAGES.

S 11. Évangile a;abe cle l' Enfance, ch. v11-v1n (trad. Paul Pceters,
Évangiles apocryphes, II, Paris, 1914), p. 9. [ Il est certain que cet
Évangile arabe dérive d'une source syriaque! :
VII. Or, quand le Seigneur Jésus fut né à Bethléem de Juda à
118 ZOHOASTRE

l'époque du roi Hérode, voici que des Mages arrivèrent d'Orient à


Jérusalem, selon ce que Z or o astre avait prédit. Et i!s por-
taient avec eux des présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
Ils adorèrent l'(enfant) et lui offrirent leurs présents. Alors sainte
Marie, prenant un des langes [cf. Luc, 11, 2], le leur donna par manière
d'eulogie. Ils l'acceptèrent de ses mains avec une parfaite bonne
grâce. Et au même instant un ange leur apparut sous la forme de
l'étoile qui avait d'abord été leur guide. Ils partirent conduits par sa
lumière jusqu'à leur arrivée dans leur pays.
VIII. Leurs rois et leurs chefs se réunirent autour d'eux cl leur
dirent : Qu'est-ce donc que vous avez vu et fait? Comment se sont
passés votre voyage et votre retour? Et à quoi faites-vous cortège?
Et ils leur montrèrent le lange que sainte Marie leur avait donné. A ce
propos, ils célébrèrent une fête ; ils allumèrent un feu suivant leur
coutume et ils l'adorèrent. Ils y jetèrent le lange, le feu y prit et le
pénétra. Quand le feu se fut éteint, ils retirèrent le lange : il était
dans le même état qu'auparavant, comme si le feu ne l'avait pas
touché [cf. Daniel, 111, 50] .. Et ils se mirent à le baiser, à le poser sur
leurs yeux, et ils dirent : • Le fait est, sans aucun doute, que voilà un
grand prodige : le feu n'a pu le consumer ni l'endommager (1). •>
Ils le prirent et ils le conservèrent précieusement chez eux avec une
une vénération profonde.

(1) Budgo, Book of the Bee [cl. fr. S 16), cite (p. 85 note) une autre forme
de cette même légende d'après une Histoire de la Vierge Marie, reproduite
]Jal' Houe, Protevangelion lnfancy, ch. III, 4-10. - Cf. infra, fr. S 19, p. 133,
ù la note 4.

S 12. PSEUDO-JEAN CHRYSOSTOME, Opus irnperfeclurn in Malthaeum,


Hom. Il, 2, 2 (Migne, P. G., LVI, col. 637).

Ce commentaire mutilé du premier Évangile, est l'œuvre d'un


écrivain arien, anoméen, qu'on a cru être le Goth Maximin, l'adver-
saire de S. Ambroise. Mais des recherches récentes semblent prou-
ver que le texte latin est une traduction du grec et a été écrit à Con-
stantinople vers l'an 400 (Bardenhewer, Gesch. Altchr. Lit., III,
p. 597). La Scriptura nomine Seth, dont il s'est servi, a probablement
été rédigée .:n Syrie (cf.Introd., p. 46 ss). Certainement elle se rattache
TEXTES SYHJAQUI::S - FIi, S 11-12

étroilement aux légendes syriennes sur la prédiction de Zoroastre,


et elle en est peut-être la source. Nous n'avons donc pu nous dispen-
ser de joindre ce texte latin à nos fragments syriaques. - En s'in-
spirant de l'Opus imperfeclum, on a composé en allemand un récit
remanié de l'histoire des Mages, qui a été publié d'après un ms. de
Munich (Cod. German. 504, s. xv) par Hugo Kehrer, Die heiligen drei
Konige in Lileralur und Kunst, t. I, 1909, p. 82-83.
Commentant le verset Ecce magi venerunt ab Oriente, l'auteur s'ex-
prime comme suit :
Qui sunt Magi? Viri orientales qui venerunt a Perside. Magi enim
apud illos non malefici, scd sapientcs intelliguntur (1) ... Audivi aliquos
referentes de quadam scriptura, etsi non certa. tamen non destruente
fidem, sed potius delectante, quoniam crat quaedam gens sita in
ipso principio Orientis iuxta Oceanum, apud quos ferebalur quaedam
scriptura, inscripta nomine S e th (2), de apparitura hac stella
et muneribus ei huiusmodi offerendis, quae per generationes studio-
sorum hominum, patribus referentibus filiis suis, habebatur deducta (3).
ltaque elegerunt seipsos duorlecim (4 ) quidam ex ipsis studiosiores et
amatores mysteriorum caelestium (j) et posuerunt se ipsos ad exspec-
tationem stellae illius. Et ~i quis moriebatur ex eis. fi\ius eius aut
aliquis propinquorum, qui eiusdem voluntatis inveniebatur, in loco
conslituebatur defuncti. Dicebantur autem Magi lingua eorum. quia
in silentio et voce tacita Deum glorificabant (6 ). Hi crgo pcr singulos
annos post messem trituratoriam ascendebant in montcm aliquem
positum ibi, qui vocabatur lingua eorum Mons Victorialis (7), habem,

(l) Cf. in/ru Dion Chrys .. fr. 0 8. p. 114, 11. l. cl l'Introd., p. \l3, n. 3.
(2) Sur Je livre attrihué à Seth, cf. l' fntrod .. p ..t(l.
(3) Les :\[ages se transmettent leurs doclrincs oralemcnl de père en fils. Cf.
Dion Chrys .. fr. 0 8, p. 1 13. 11. 2 ; Oshn•'.·s. fr. 8, i11/rn, p. 2ï2, 11. '..!; Diogène
Laërce supra, fr. U 1, p. 8, note 5 et i11/ra fr. S 14, p. 127 11. 3 ; I' Introduc-
tion, µ. !13 n. 1.
(4) La tradilion que les ~[ages étaient au nombre de douz~ se retrouve dans
la Caverne des Trésors, chez Isho'dad (fr. S 17. p. 132, 11. 1) et souvent ailleurs,
mais elle parait être particulière à la Syrie. Plusieurs auteurs syriens nous
donnent des listes de leurs douze noms, qui d'ailleurs varient. Cf. Kehrer, op.
cil., t. I, p. 65-72.
(5) Expression caraclérislique; d. L' Ëyyple des a\slro/ogucs. Hl37, p.1 :-.7, n.2.
(6) L'auteur est bien informé sur la prière silencieuse des :\Iages; cf. fr. S 8,
fr. 112. n. 1 ; Ostanès, fr. 11, infra, p. 284, note 3.
(7) Kuhn (µ. 218) a reconnu dans le .'\-Ions Viclorialis la \Io11tag11e Usidao,
siluéc en Orient près du lac Kasawa, où à la fin des temps une vierge concevra
Saoshyaiit de la semence de Zoroastre; cf. Darmesteter, Z. Avesta, t. II, p. 521,
120 ZOROASTRE

in se quandam spcluncam in saxo, fontibus et electis arboribus amoe-


nissimus (1): in quem ascendentcs et lavantes se orabant et laudabant
in silentio Deum tribus diebus; et sic faciebant per singulas genera-
tiones, expectantes semper, ne forte in generatione sua stella illa bea-
titudinis oriretur, doncc apparuit cis descendens super Montem ilium
Victorialem, habens in se formam quasi pueri parvuli et super se
similitudinem crucis (2) ; et locuta rst eis, et docuit eos et praecepit ut
proficisccrcntur in lndaeam. Proficiscentibus autem eis per biennium
praecedebat stella, et neque csca, neque potus defecit in peris eorum.
Cetera autem quae gesta referuntur ab eis, in Evangelio compendiosc
posita sunt. Tamen cum reversi fuissent, manserunt colcntes et gJori-
flcantcs Deum studio~ius magis quam primum et praedicarunt omnibus
in generc sno et multos erudierunt. Denique, cum post resurrcctionem
Domini Thomas apostolus isset in provinciam illam, adiuncti sunt
ei, et baptiz~ti ab eo (3) facti sunt adiutores praedicationis illius.

11. 112 ; p.033, n. 66. Des écrivains plus récents l'appellent• Mont du Seigneur,.
Le P. Messina (Pro/e::ia di Zoroaslro, /./., p. 196), utilisant les observations de
Herz[cld, identifie cc mont du Seigneur avec le KQh-i-Khwàgà, voisin du lac
Hamùn dans le Séistân (S. O. de l'Afghanistan). Les Mages, d'après !'Opus
imper/ectum, avaient coutume d'y monter chaque année, et aujourd'hui encore
on y fait un pèlerinage au printemps entre le 21 mars (début de l'année maz-
déenne) et le 4 avrif. Le nom de Viclorialis serait di\ à ce que Saoshyafil porte
dans !'Avesta le nom de •Victorieux,. Il est en effet le vainqueur du mal.
- Cf. P. Peeters, Analecta Bollandiana, 1935, p. 143.
(1) Sur la coutume des l\lages de s'établir dans des grolles des montagnes, cf.
Fin du monde, p. 84, 11. 1. Selon la tradition reçue dans les mystères mithriaques,
Zoroastre aurait le premier consacré au culte avTorpvÈç <1m7Àa1ov lv Toiç ...
o(!e<11 Tijç llE(!O'ilJoç àvlh1eciv ~ai n11yàç l:r.ov (Porphyre, fr. B 18, supra, p.
:.!9 ; cf. M. M. M., I, p. 55). La ressemblance avec notre apocryphe est frap-
pante.
(2) Cf. Caverne des trésors, fr. S 13, p. 123, n. 1, et Bar-Hébracus, fr. S 21,
p. 135. La croix est une addition du rédacteur chrétien.
(3) Sur cette légende du baptême des Mages par S. Thomas, cf. von Gul-
schmid, Kleine Schri/ten, II, p. 333; I{ehrer, op. cil., I, p. 22.

S 13a. La Caverne des Trésors doit son nom à la grotte où Adam


aurait caché l'or, l'encens et la myrrhe qui devaient être offerts
par les Mages au Messie. Cette histoire fabuleuse a été écrite en
Mésopotamie probablement au vie siècle de notre ère, mais d'après
un écrit plus ancien (ue ou me siècle 'l) ; cf. Carl Bezold, Die Schatz-
hohle, édit. et trad., Leipzig, 1883, et sur les sources de cet ouvrage
TEXTES SYRIA(.!UES - FH. S 12-13 121

et les conceptions iraniennes qui l'inspirent, A. Gützc, Die Schalz-


hi:ihle, dans Si/zungsb. Akad. Heidelberg, 1!)22, Abh. 4. Toute la pre-
mière partie du livre remonterait à un Livre cl' Adam des gnostiques
Séthiens (cf. l'Introd. pp. 4!i, 15.j), - Nous reproduisons les passa-
ges principaux relatifs à Nemrod et à la prédiction faite aux Mages
d'après la traduction de Bczold. - Cf. Gottheil, op. cil., p. 35.
P. 30: Und in den Tagen des flegu, in seincm 130 Jahre, herrschte
der ersie Künig auf Erden, Nimrod der Riesc. Er hcrrschte GU Jahrc
Jang und das Haupt seines Reiches war Babel (1). Dicser rnh etwas
wie cine Krone am Himmcl. Da rief cr Sisan den \Vcber, und der
flocht ihm eine ahnliche und setzte sic auf sein Haupt, und ,Jcshalb
sagt man, es sei vom Himmcl di~ Kronc zu ihm hcrabgeslicgcn (2).
P. 13G ; trad. p. 33 : Und in dl'n Tagen Nimrod's, des Ricsen, cr-
schien ein Feuer, welches aus der Erde aufstieg. Ond Nimrod sticg
hinab, sah es und betctc es an, und stellte Priester an, di c dort dicn-
len und Weihrauch hineinwarfen. Und scit dieser Zeit fingcn die Per-
ser an das Feuer anzubetcn, bis auf clcn heutigcn Tag (3).
Und es fanrl der Kêinig Sisàn (4) cine Quelle in Adharbaijùn ( 5),
und er machte ein weisses Pferd und stellle es obcn an dcrsclben aur ;
und dicjenigen, welche sich badeten, betcten <licscs Pferd an. Und
von da an begannen die Perscr dieses Pfer<l anzubetcn (8).

(1) Des chronographes chrélic11s ont placé Nemrod eu tète ùe la lisle des
ruis de Dabylonc el fixé la durée de son règne it !Hl ans. Cf. :\lichel le Syrien, lrnd.
Chabot, t. I, p. 21 ; Gelzrr, Srxlus Julius .lfri('(t1111s, L. ![. p. ·H5, ~8\J. - Dans
tout cc qui suit, Nemrod est un substitut ùc Zoroastre; ef. 1'Introd11ctio11.
p. 43 SS,
(2) Dousset (Hauplprob/emc, p. l~ï) " rapproché ce récit du passage parul-
lèle du Livre d'Adam (infra, fr. S !:3b), oü apparaît la tradition qu'un nuage
brillant descendit sur Nemrod pour le couronner. et il a reconnu 'Ju'il y avait
ici un souvenir du Hvarenô iranien. auréole lumineuse, consécralion céleste de
la légitimité, qui accompagna Zarathou§tra ( Yasht, XIX, 7!) ss., t. II, p. ü3ü
Darm.), et qui descend ici sur le premier roi ùc Babylone pour témoigner qu'il
règne par la grilce de Dieu.
(3) Comparer le récit des apocryphes elémeutins, fr. B -15. supra, p ..311 s.
Bousset (Hauplprobleme, p. 3ï3) a réuni une série d'autres témoignages orien-
taux qui font de Nemrod le fondateur du culte du feu.
(4) L'auteur semble avoir emprunté cc nom à la généalogie des Sassanides,
dont Sasân est l'ancêtre, comme lùâ§êr, cité plus bas, p. 122, est Arda§ir, le
fondateur de la dynastie. Cf. cependant infra. fr. S 15, p. 127, note 2.
(5) Le texte syriaque a Derogîn, corrigé par Goltheil, I.e., à l'aide de la tra-
duction arabe.
(6) Légende obscure. Markwart, Untersuch. zur Gesch. von Eran, 1905, p.
122 ZOROAS'l'RE

La suite raconte comment JonUJn, fi/$ de No~. fit connaître à Nimrod


un livre de prophéties (1) : Und als (Nimrod) ostllch hinaufstieg und
begann dleses Orakel zu gebrauchen, da verwunderten sich viele über
ihn. Und ais ldMêr der Priester, der jenem Feuer diente, das aus
der Erde emporstieg, sah wie Nimrod sich mit jenen alten, hohen
Künsten abgab, da bat er den Diimon, der um dasselbige Feuer er-
schien, er moge ibn die Weisheit Nimrod's Iehren (1 ). Und wie die
Diimonen die Gewohnheit haben, aile, die sich ihnen nahen, durch
die Sünde zu verderben, so sagte der Diimon diesem Priester : « Es
kaon kein Mensch ein Pricster oder Magier werden, bis er sich nicht
mit seiner Mutter und mit seiner Tochter und mit seiner Schwester
begattet 1) ( 8 ). Und ldâ~êr der Priester tat so. Und von da an begannen
die Priester und Magier und Perser· ihre Mütter und Schwestern und
Tochter zu nehmen (•). Und dieser Magier IdMêr begann zuerst die
Sternbilder zu erforschcn und die Schicksale und Loosc und Zufiille
und das Augenblinzeln (6 ) und aile derarlige dingen der Chaldiierkunst.

10, croit que son origine est le culte que rendaient les Perses à Atur gu§nasp,
"le feu au destrier,; cf. Darmesteter, Z. Av., I, p.151. Mais pourquoi dans ce
cas la fontaine? D'autre part, nous savons que les Mages sacrifiaient des che-
vaux blancs aux fleuves et à la mer (Mon. myst. Mithra, I, p. 106, note 3, cf.
105, n. 2) et ,promenaient dans les processions un cheval sacré, monture du
Soleil (Quinte-Curce, III, 7). Verethraghna apparait à Zoroastre sous la forme
d'un beau cheval blanc, Balunan Yasht, 9 (Zend Avesta, t. Il, p. 584 Darm.}.
- C'est probablement comme successeur de Mithra, dieu cavalier, que S•
Georges monte un cheval blanc; cf. Journal of Roman Studies, XXVII, 1937,
p. 69.
(1) Sur les révélations astrologiques de Jontôn à Nemrod, cf. l'Introduc·
lion, p. 43, note 7.
(2) L'hérésiarque Mazdak (fin du v• siècle) prétendait aussi, s'il faut en croire
Mirkhond, faire con verser le roi de Perse avec le feu sacré. Cf. Splegel, Eran.
A/teriümer, II, p. 233. Cf. aussi supra, p. 85, note 11.
(3) Comparer le livre d'Adam (fr. S 13 b, p. 125), où apparait l'idée que ces
mariages pieux avec des proches procurent aux justes qui les contractent la
faveur divine d'une sagesse particulière ; elle est exprimée plus clairement
encore dans Mar Aba (fr. S 3, p. 99). Elle est apparentée à celle qui a inspiré
les vers de Catulle (XV) : • Nam Magus ex matre et gnato gignatur oportet, 1
gratus ut accepto veneretur carmine divos ». - Sur les unions incestueuses des
Perses, cf. l' Introduction, p. 78 ss.
(4) Ce récit comprend donc successivement trois fables étiologiques destinées
à expliquer, la première l'origine du culte du feu, la deuxième la vénération des
Perses pour le cheval, la troisième la coutume des mariages entre proches.
(5) Allusion à la• palmomantique , répandue en Orient comme en Occident;
TEXTES SYRIAQUES - FR. S 13 123

P. 234 ; trad. p. 56 : Zwei Jahre aber vor der Messlas geboren wur-
de, erschien den Magiern der Stern ; sie sahen aber einen Stern am
Firmament, welcher in einem helleren Lichte ais aile (anderen) Sterne
strahlte. Und in seiner Mitte war ein Mii.dchen, welches einen Kna-
ben trug, und auf dessen Haupt war eine Krone gesetzt (1). Es war
namlich eine Gewohnheit der früheren Konige und chaldii.ischen
Magier, aile ihre Zustande aus den Sternbildern iu erforschen. Und
ais jene den Stern sahen, da gerieten sie in Verwirrung und Furcht
und ganz Persien ward aufgeregt... Eilends lasen die Magier und
Chaldii.er in ihren gelehrten Büchern, und durch die Kraft der Weis-
heit ihrer Schriften erreichten sie ihren Zweck und standen auf dem
machtigen Boden der Wahrheit. Denn in Wahrheit wurde das von den
Chaldii.ischen Magiern gefunden, dass durch den Lauf' derjenigen
Sterne, welche sie Tierkreiszeichen nannten, sie die Kraft der Tat-
sachen voraus erkannten, noch ehe dieselben eintraten ... So fanden
auch diese Magicr, ais sie zusahen und in dem Orakel des Nimrod (2 )
lasen, in demselben dass ein Këinig in Judas gcboren werden würde ;
und der ganze Weg der Heilsordnung des Messias wurde ihnen ge-
offenbart. Und sofort verliessen sic gemass der Tradition, die sic
durch die Ueberlieferung ihrer Va.ter erhalten hatten, den Osten, stie-
gen hinauf zu den Bergen von Nod, welche an den Eingii.ngen zum
Osten von den Grenzen des Nordens her sind, und nahmen von dort
Gold, Myrrhen und Weihrauch.

cf. Diels, Beitrüge zur Zuckungsliteratur (Abhandl. Akad. Berlin, 1D08 et lDO!J).
On en a conservé un traité babylonien: Meissner, Sitzungsber. A..kad. Berli11,
1921, p. 319. Cf. Hincmar, De divortio Lotharii, P.L., CXXV, col. 719 A:
Sunl et qui de sa/tu membrorum dum eis aut oculi aut cuiuscumque membri pars
salierit, aliquid sibi exinde prosperum aut triste significari praedicunt.
(1) Cf, supra Ps.-Jean Chrys., fr. S 12, p. 120, n. 2; infra, p. 125, 11. 2;
132, n. 2 et Bar-Hébraeus, p. 134, fr. S 21. L'enfant (Jésus) porte la couronne
parce qu'il est roi.
(2) L'• oracle de Nimrod • (cf. supra, p. 121, n. 1) est en réalité la prédic-
tion de Zoroastre, que nous trouvons mentionnée infra, fr. S 15 ss. La figure
!Jlbllque a été substituée à celle du sage iranien ; cf. l' Introduction p. 42 ss.

S 13 b. Le livre d'Adam el d'Ève, un apocryphe éthiopien dont on


fait remonter la date au ve ou vie siècle, a utilisé pour sa deuxième
et sa troisième parties les récits de la Caverne des Trésors. Nous re-
produisons les passages parallèles sur Nemrod et les Mages d'après la
traduction de S. C. Malan (The book of Adam and Eve, Londres, 1882).
III, ch. 23, p. 173 : When Ragu, Phalek's first born son, was one
124 ZOUOASTRE

hundred and thirty years old, lhere reigned one of lhe first kings that
ever reigned on the earth, whose name was Nimrud, a giant (1). Thal
Nimrud saw a cloud of light under heaven, a mere apparition of
Satan. And be lnelined hls heart to il, and eoveted its beauly ; and
then ealled to one whose name was Santal, a earver, and said to
him : • Carve me a erown of gold after the pattern of that cloud •.
Then Santal made him a crown [of gold], which Nimrud look and
placed upon bis own head. Wherefore was il said that a cloud had
corne [down) from heaven and overshadowed him (1 ). And be beca-
me so wicked, as to think within himself that be was God.
III. ch. 25, p. 177 : Then in those days, king Nimrud saw a fla-
ming fire in the East, which arose from the earth. Then said Nim-
rud: o What is that fire •? (3 ) He then went towards il; and when
he saw il, he bowed to it ln worship, and appointed a priest lo mi-
nister before il, to burn incense to it and sacrify victims to il. From
that day the men or Fars (la Perse) began to fill the earth (').
The Satan, the worker of idols, saw a fountain of water, near lhc
fire-pit, and he came to il, and looked al il, and made a horse of gold,
and set il up on the edge of the fountain of water ; and it so happened
that ail those who came Lo wash in that fountain of water, bowed in
worship to that golden horse ; and from that lime lhe people of
Fars began to worship horses.
But the priest whom Nimrud appointed to ministcr to the firc (")
and to burn incense to il, whished to be a teacher, and wise (6 ) of the
same wisdom as Nimrud, whom Barwin, Noah's fourth son, hacl
taught. Thal priesl, Lherefore, kepl on asking Satan, whilc standing

(1) Cf. supra, fr. S 13a, p. 121, note 1.


(2) Bar Hel>raeus relates a similar Iegeud, and says that Nimmd's royal
crown was made of woven material [zaqiro filagrec?J (Dyn. Syr. cd. Bruns cl
Kirsch, 1789, p. 9), but the Arable copy adds (p. 18) that « some sald the
crown had been let down from heaven t [Malan]. Cf. fr. S 21. -· Sur Je nuage
lumineux qui ici et plus bas (extr. p. 204) représente le Hvarenô, cf, supra, fr.
S 13a, p. 121, n. 2.
(3) Cf. supra, fr. S 13a, p. 121.
(4) The whole of this paragraph ls told word for word l>y Eutychius, Xuzum
ut Djaunar. p. 62 sq. (Malan].
(5) Cf. supra, fr. S 13a, p. 121, note 3.
(6) Eutychius lui donne pour nom Ardesan. La Caveme des Trésors a Jd,lsèr,
pour Ardalir, cf. fr. S 13a, p. 121, note 4.
TEXTES S\'RJAQlJES - FR, S 13 125

before the fire, to teach him this cvil ministry and abominable wisdom.
So, when Satan saw him doing his best in the service (of the rire),
he talked to him and said : • No man can become a teachcr, or wisc,
or great before me, unless he harkens to me and goes and wcds his
mother, his sister and his daughter • ( 1).
Then that priest harkened to Satan in ail that he commanded him,
and taught him ail manner of wisdom and of wickednesses. And from
that time, the people of Fars have committed like sins unto this day.
And Nimrud buill great cities in the East, and wrought ail nrnnnrr
of iniquities in thcm.
rv, ch. 14, p. 204 : And whcn Christ was born al Bethlehem a star
in the East macle il known, and was scen by Magi. Thal star
shone in heaven, amiù ail the other stars ; it flashecl and was like the
face of a woman, a young virgin, sitting among the stars, flashing,
as it were carrying a little child of a beautiful countcnance ( 2). From
the beauty of His looks both heaven and earth shone, and were fil-
lcd with His beauty and light above and below ; and t.hat child was
on the virgin woman's arms ; and there was a cloucl of light aroun<l
the child's hcad, like a crown (3).
But it was a custom of the Chaldaeans to observe the stars of hea-
vcn, to take counscl from them; and they were numbercd by them. So
when thcy saw the star of the figure wc havejust mentioned, they werc
grcat.ly troubled and said among themselves: • Surely the King of the
Hclonacans is putting himsclf in battlc away against us. » And they
inquired among soothsaycrs and philosophers, until thcy ascerlailwcl
the fact and cliscovered that the king of Lhe chilc!ren of Israel wa!>
horn ... Thus the Magi, when they reacl in their books, kncw from thcm
thal Christ should be borne in the land of .Judah. So thcy wcnt upon
a higl: mountain in the East, white coming weslward, and they look
with thcm the presenls thcy harl prcparcd, cre Lhcy sel off on thcir
journcy ; Lhat is golcl. frankinccnsc ancl myrrh -- thal had IH·c·n
\vith Adam in the Cave of Trcasurcs.

(l) Cf. la Cai,erne de.ç lrlsor.ç, supra Jl. 122, n. :1.


(2) Cf. supra, ibidem, p. 123, n. 1.
(:J) J.c, Jlvarcnî,; d. p. 12,1. notl' 2.
126 ZOROASTRE

S 14. Un écrit presque contemporain de la Caverne des trésors


connait la même légende :
PsEuoo-DENYS L'ARÉOPAGITE, Traité astronomique, publié par
M. A. Kugener, Acles du XI V° Congrés des Orientalistes, Paris,
1907, t. II. p. 53. - Cet apocryphe doit avoir été composé au v10
siècle. Un chapitre réfute l'erreur des « Chaldéens ~. c'est-à-dire des
astrologues, et l'auteur y parle de <• l'étoile royale t, qui exercerait
son influence le 27 avril, date de la sortie d'Égypte, et le 25 décem-
bre, et que l'on identifiait à Chiyoun [Amos, V, 26) , c'est-à-dire ù
Saturne, mais pour !'écrivain syriaque, c'est l'astre merveilleux qui
guida les Israélites dans le désert ( 1), et il termine ainsi :
Et puisque les Chaldéens lui (à cette étoile) attribuent la royauté,
fsachez qu' ]un seul roi est né sous elle, le Christ, fils de Dieu. Pour
quelle cause lui attribuent-ils la royauté? Écoutez, amis de la sa-
gesse. C'est cette étoile que voyaient les Mages sur la montagne des
splendeurs, où étaient déposés les présents de l'or, de la myrrhe et
de l'encens. Et cette caverne, où se trouvaient ces présents, était
appelée <• Caverne des trésors •> (2). Cette étoile fut pour eux (les Ma-
ges) un guide, quand ils montèrent de la Perse. Voilà pourquoi les
Chaldéens lui attribuent la royaul<'.·, et en ceci ils ne se sont pas
trompés.

(1) Cf. Bar Hébraeus. Commrntaire sur l'Évnngile, trad. Carr [infra, fr. S 2 r !,
p. 10, à propos de la naissance de Jésus : , Thal il might be fulfilled which was
s1iokcn by the prophct: Out of Egypl have I called my son •· - From an unk-
nown prophet.
(2) La Cn1Jcrne des Trésor.~ raconte en effet qu'Adam, rhassé du Paradis, se
relira dans la caverne d'une montagne cl y ch'posa l'or, l'encens et la myrrhe
qu'il avait emportés de son premier séjour.

S 15. THÉODORE BAR KÔNAÏ, Livre des Scholies, Il, éd. Addaï
Scher, Paris, 1912, p. 74 ss. Cf. Messina, Profezia di Zoroastro. p. 173.
- Le Père Paul Peeters, dont on n'invoque jamais en vain l'érudi-
tion obligeante, a bien voulu traduire pour nous très exactement ce
passage en français, et c'est à lui que nous devons les renvois aux
versets bibliques. - Un autre extrait de Théodore bar Kônaî est re-
produit plus haut, fr. S 6, p. 103.
Prophétie de Zaradoust sur le Messie.
Z a ra cl o u ~ t étant assis près de la source d'eau (vive) de Glôsa de
TEXTES SYRlAQUES - FR. S 14-15 127

l,Iourîn ( 1), à l'endroit où un bain avait été établi par les anciens rois,
ouvrit la bouche et parla ainsi à ses disciples Gou§tasp, Sasan et
Mahman (ou Mah-i-man] (2) : "Je m'adresse à vous, mes amis et (mes)
fils (3), que"j'ai nourris de ma doctrine. Écoutez, que je vous révèle le
mystère prodigieux concernant le grand roi qui doit venir dans le
monde (4). En effet, à la fin des temps, au moment de la dissolution
qui les termine, un enfant sera conçu et formé avec (tous) ses membres
dans le sein d'une vierge, sans que l'homme l'ait approchée (5). Il
sera pareil à un arbre à la belle ramure et chargé de fruits, se dressant
sur un sol aride (8 ). Les habitants de (cette) terre s'opposeront à sa
croissance· et s'efforceront de le déraciner du sol, mais ils ne le pour-
ront point. Alors ils se saisiront de lui et le tueront sur le gibet ; la
terre et le ciel porteront le deuil de sa mort violente (7) et toutes ks
familles de peuples le pleureront. Il ouvrira la descente vers les pro-

(1) Cc nom ne paraît pas avoir élé identifié ou expliqué.


(2) Les noms de ces lrois disciples de Zoroastre ont été inlrrprélés par I,•
Père !\lessina (I.e., p. 18'5 s.). Gou~lasp est évidemment Vifü\spa, c'cst-ù-dirr
Hystaspe, <lont nous nous sommes occupés à propos de son apocalypse (lnlrorl ..
p. 216 ss.). Le passage du 11i initial à gou csl attesté depuis le p, siècle.-·- Sii-
siin, qui reparaît dam la Caverne des Tré.~ors sous la forme Sisan (fr. S 1:fa. p. 121.
fl. 4), serait, scion Markwart, Djamàspa (cf. infra, Ost. fr. 8 . p. 2i3, 11. 2). mais
Je Père Messina préfère l'idenlifier avec Saêna, le disciple de Zoroastrr. nommr
clans le Dinkart (IX, 24, 17, cf. West, Pahl. Texls, IV, p. 230. et Yasht XI 11.
!J7).- Enrin, J\la];tman, dont le nom a été corrompu en Mahimad dans le Lillre
de l'A.beil/e (fr. S Hi), serail :llaicly,\i-.\lùonha (pehh-i : .\lèdyùm.ih), le cousin
de Zoroastre el son premier rlisciple, nommé clan., le Yasna. LI, 1(); ef. Dar-
mesteter, II, 529, note 175. ·- Ces trois personnages sont mentionnés sm·c·rs-
sivement Yasht, XIII, 95-!J9.
(3) Fils est probablement pris au sens propre, non au sens mystique. Le
rédacteur syriaque s'est rappelé que la tradition de la doctrine des Mages S<'
faisait de père en fils, comme 011 nous le dit ailleurs à propos de cette prophC:t ic
même <le la venue du Chrisl (fr. S 12, p. 119, note 3). En réalité, Zoroastre s'a-
dressait à ses disciples; d. wpra, note 2.
(4) L'arrivée,. à la fin des temps , et lors de la destruction finale, d'un granrl
roi - regem magnum de caelo, comme dit Lactance, Jnsl. Vil, 17-19, d'après Hy-
slaspe - esl un thème connu des apocalypses mazdéennes; cf. infra Hyst., fr.
1:'>, p. 3ï2, n. 4. Les prophéties judéo-chrétiennes l'ont repris en en transfor-
mant la signification (Lagrange, Le Messianisme, 190!), p. 116 ss.). D'autre
part le manichéisme l'a adopté (Polotsky, Manic/J. Homilien, I, 1934, p. 32,
20 ; cf. Revue hist. des religions, CXI. 1935, p. 12() s.).
(5) Sur ce sauveur qui doit naître d'une Yierge, cf. l'lnlroduction, p. 52.
(6) Cf. Isaïe, 53, 2 : • Ascendit sicul virgultum coram co et sicut radix rle ter-
ra sitienti ».
(7) NPcis, mort violente ou meurtre.
128 ZOROASTRE

fondeurs de la terre ; et de la profondeur il montera vers le (Très)


Hant. Alors, on le vrrra venir avec l'armée de la lumière, porté sur les
blanchrs nuérs (1), car il rst l'rnfant conçu du Verbe générateur de
toutrs choses •> ( 2 ).
Goustasp dit à Z a ra 11 o 11 s t : << r.elni de qui tn as dit tout cela.
d'où lni vient sa puissance? Est-il pins grand qne toi, ou toi (es tu)
pins grand qur lui? 11
Znrndoust lui dit : <• Il surgira (3) dr ma famille et de ma lignrr.
\loi c'est lui rt lni c't•st moi. Jr suis en lui et il est en moi (4 ). Quand
st> manifrstrra Ir drbut de son avi.>nrmmt, de grands prodiges appa-
raîtront dans le ciel (5). On vrrra 1111r Hoile brillante au milieu du
cirl. sa lumière l 'rmportrra sur crllr du soleil. Or donc, mes fils,
Yous la scmrnce de vir, issue du tn;sor (6) de la lumière et de l'es-
prit. qui a été senu;c dans Ir sol du feu (7) et de l'eau, il vous faudra
êl re sur vos gardes et vci lier ù ce que je vous ai dit et en attendre
l'éch(•ai1ce. parce que vous connaîtrez à l'avance l'avènement du
grancl roi. que les captifs attendent pour être libérés.
Or donc, mes fils, gardez le mystère que je vous ai révl'lé; qu'il
soit t'l'l'il l'll votre l'œur l'i conservr clans Ir trrsor dl' vos ânws. Et

(1) Sur l'apparition du roi c·éll'str, rf. lf~·slaspr, i11/ra p. :lïO s.: Fin d11111011-
<le, p. 87, et l'lntroduclion, p. 53 s.
(2) Cf. lob. 1, 2.
(3) Le futur, d'apri:'s la variante 8 [P. P.]
(4) Saoshyaîit doit, <'n cffC'I, d'npri•s la iradilion iranienne. dC'S('Cndrr clr
Zarathou§tra (voir Introdurlion, p. 52). Nol rc tex le ,·a plus loin : il considère
le premier comme un avatar du scC'ond, prut-être. C'Omme le croit le Père Mes-
sina, parce que Zaralhoustrn rrroit déjù clans !'Avesta le litre de Saoshyafil
qui apparlicndra au héros de la rénovation du monde. - "'· Dousset (Hm1p/-
1,rob/cme, p. 382) a rapproché de cette idC'nlifil:ation une doctrine qu'Épiphnnc
nllrilrne aux Séthicns f(nostiqucs (Haer. 39, 3. 5, p. 74, 15 Holl): 'Anù ,5i Toii
1::-~o XUTà rmiew). ,eal xarà ôta'5ox~v yivovç 6 Xeu1TÙÇ ,]JJhi• UÙTOÇ
,l'TJf10VÇ, ovxi ieaTà yivi''f/r1W à,Uà Oavµarnwç iv T<Ï> ,e6<1µcp :7lE,P'f/Vd,ç,
{f; Fl1Tt11 OVTOÇ 6 .r~o 6 TOTE ,eal [XetaTàç] viiv int,potT10"<JÇ T{i> 7,i-
'VEt Twv ài•Oecunwv, cbrà Tijç MTJTeàç àvwOev àneaTOµÉvo,;. Le rapproche-
ment est d'autant plus justifié que Seth a été assimilé à Zoroastre (Introd.,
p. 45). - Cf. toutefois p. 129, note 2.
(5) Cf. Luc 21, 25: "EaoVTat O"TJµEia li• 1]Âlcp ieal afÂ1]V?I ,eal aaT(!Otç.
- Cf. infra, p. 368, Hystaspe, fr. 14,
(6) Trésor = l'arsenal, le dépôt [P. P.J.
(7) Le texte a • de la lumière •, avec la variante • du feu •, mais celJco-rl <'St
corroborée par le Liure de 'Abeille (Cr. S 16, p. 130).
TEXTES SYRIAQUES - FR. S 15-16 129

quand se lèvera l'astre dont j'ai parlé, que des courriers soient en-
voyés par vous, chargés de présents, pour l'adorer et lui faire offran-
de. Ne le négligez pas, pour qu'il ne vous fasse pas périr par le glaive,
ear il est k roi des rois et c'est de lui que, tous, ils reçoivent la cou-
ronne. l\Joi et lui nous sommes un (1). »
Ces choses furent dites par cc second Balaam (2), soit que, Dieu,
selon sa coutume, l'ayant contraint, il ait rendu cet oracle, soit que,
comme un homme du commun (3 ), .il ait été persuadé par les prophéties
<Jtti ront allusion au Messie et qu'il les ait dévoilées par avance.

(1) lob. x, 30: 'Eyn'i ,uû o naT'tj(} iv iaµev.


(2) Zoroastre est ici le ,, second Ilala'am •, cesl-à-ùirc son successeur. Ail-
leurs il est identifié avec lui (fr S O a, p. 112); cf, l'Introd., p. 47 s.
(3) Littéralement• du peuple ,, c'est-à-dire comme le premier venu pouvait
le faire [P. P.J. Peut-être le sens est-il • qui était issu du peuple élu, du peuple
par excellence • ; Théodore bar Kônaï croyait Zoroastre d'origine juive ; cf.
supra, fr. S (i, p. 104, n. ·1 ; le livre de l'Abeille, fr. S 16, p. 130, et Isho'dad,
fr. S 17, p. t:H.

S 16. SALOMON, évêque DE BASRA (vers 1220 ap. J.C.), Le livrt


de /'Abeille, éd. Budge, Oxford, 1886, ch. xxxvu, p. 81. - Ce chapi-
tre a été commenlé par Kuhn, Eine zoroastrische Prophezeiung dans
Feslgruss a11 Rudolf von Roth, Stuttgart, 1898, p. 218 s. ; cf. Gottheil,
op. cil., p. 29.
Ce texte a perdu beaucoup de sa valeur depuis que le Père Messina
a reconnu qu'il était emprunté à Théodore bar Kônaï (fr. S 15):
mais il offre certaines variantes intéressantes ; c'est pourquoi nous
reproduisons ici la traduction de Budge :
THE PROPHECY OF ZâRâDÔSHT CONCERNING THF, LORD.

This Z â r ii. d o s h t is Baruch the scribe ( 1). When he was sitting


by the fountain of water called Glosha of l:lôrîn, where the royal bath
had been erccted, hc said to his disciples, the king Gûshnâsâph ( 2 )
anrl Sâsân and Mahîmad : $ Hear, my beloved children, for I will re-
veal to you a mystery concerning the great King whc, is about to
rise upon the world. At the end of the time and at the final dissolu-
tion, a child shall be conceived in the womb of a virgin and shall
be formed in his members, without any man approaching her. And
hc shall be like a tree with beautiful foliage and Iaden with fruit,
standing in a p arched land ; and the inhabitants of that land shall
130 ZOROASTRE

be gathered together (8 ) to uproot it frorn the earth, but shall not be


able. Then they will take hirn and crucify him upon a tree, and heaven
and earth shall sit in rnourning for his sake ; and ail the families of the
nations shall be in grief for him. He will begin to go down to the depths
of the earth, and frorn the depth he will be exalted to the hcight ;
then be will corne with the armies of light, and be borne aloft upon
white clouds ; for he is a child conceived by the Word which establishes
natures •. Gûshnâsâph said lo him : • Whence bas this one, of whom
thou sayest these things_, bis power? ls he greater than thou, or art
thou greater than be? • Z â r â d ô s h t said to him : • He shall rles-
cend from my farnily ; I am be and he is I ; he is in me and I am in
hirn. When the beginning of bis coming appears, mighty signs will be
seen in heaven, and his light shall surpass that of the sun. But ye,
sons of the seed of lüe, who have come forth from the treasuries of
lifc and light and spirit, and have been sown in the land of fire and
water, for you it is meet to watch and Lake heed to these things, which
I have spoken to you, that ye await his coming ; for you will be the
first to perceive the coming of that great king, whom the prisoners
await to be set free. Now, my sons, guard this secret which I have
revealed to you and let il be kept in the treasure-houses of your
souls. And when that star rises of which I have spoken, let ambassadors
bearing offcrings be sent by you, and let them offer worship to him.
Watch, and take heed, and despise him not, that he destroy you not
with the sword ; for he is the king of kings and ail kings receive their
crowns from him. He and I are one. •
These are the things which were spoken by this second Balaam, and
God, according to His custom, compelled him to interpret those things ;
or he sprang from a people who were acquainted with the prophecies
concerning Lord Jesus-Christ and declared them aforelime.
Cf. ch. XXXI, p. 72: The Jews stoned Jeremiah in Egypt. .. This
(prophet) during his life said to the Egyptians : • A child shall be born
- that is the Messiah - of a Virgin and He shall be laid in a crib,
and He will shake and cast down the idols. ~ From that time and un-
til Christ was born the Egyptians used to set a virgin and a baby in a
crib, and to worship him because of what Jeremiah said to them.

(1) Cf. Ishô'dad fr. S 17, n. 4; Bar-Bahloul fr. S 22, et l'lntrod., p. 49.
(2) J.irc GouAtasp et Mâhlman; cf. Théodore, fr. S 15, p. 127, n. 2.
(3) Or accordlng to another readlng • shall strlve wlth one another • [Budge).
TEXTES SYRIAQUES - FR, S 16-17 131

S 17. The commentaries of lsHô'oAD OF MERV, bishop of Hadatha,


cdited and translated by Margaret Dunlop Gibson (Horae semiticae,
V-VI), Cambridge, 1911.
lshô'dad de Merv, katholikos des Nestoriens (circa 850), écrivit des
commentaires de l'Ancien et du Nouveau Testament.
P. 15 (f. 10 a). A propos de la venue des Mages : Now lhey wcre
threc sons of kings and nine from among the notables of their lands ( 1) ;
and the king of the Pcrsians, who sent the Magians, was called Pir-
sabour, and thcse came by the guidance of the likcness of a star :
L o w e s a w a s t a r i n t h e E a s t, because in the midst
of the star was shown the likeness of a Virgin embracing her son ( 2 ),
and it is evident from many things that it was not a real star, not an
imagination, not an automaton, but an Angel, who shone like a star
from Persia to Bethlehem.
P. 19 (f. 11 b). And it is asked: « Whence did the Magians receive
that, when the star was shown to them, the King of Kings was born,
and that lhey ought to bring him threefold güts? Sorne say it was
from Dan i e 1; to wit, that Magian men came from Sheba to Ba-
bylon, to the palace, during the lime when Nabuchadnezar reigned,
to offer gifts to the king and to learn Chaldaism, and it was said to
them by Daniel, that when the Messiah should be born, the kings of
Sheba and Seba ought to bring Him gifts ; but these wrote in a li-
brar)'. ({3t{3ÀiofJ~x1J), that is to say in their own archives, and in
their records ({moµ11~µaTa), thal is to say in a book of remembrances.
Others say, from Bal a am they received it (3 ) ; but, to tell the truth,
il was announced by Z e rd us h t, chief of their dogma, that is, be
was constrained by divine power, like Balaam and Caiaphas; or be-
cause be was of the nation of Israel, and cognizant of the Scriptures ;
and some say that he was Baruch, the pupil of Jeremia ('), and
for the reason that the gift of prophecy was not given to him, as be
coveted, and also by the reason of that bitter captivity and the de-
vastation of Jerusalem and of the Temple etc., be was offended and
went out to the heathen and learned twelve languages (6) and wrote
in them that vomit of Satan, that is to say that book of theirs that
is called the Abhasta. For it is written there (8) that as Z e rd us h t
was sitting at a fountain of water, a place that had been established
as a bathing-place for the ancient kings, he opened bis mouth and said
to his disciples:« Hear, o my beloved and sons, whom I have educa~ed
in my doctrine ; for in the latter days a virgin, a daughter of the
Hcbrcws, shall without conjugal intercourse bring forth a son, in
132 ZOROASTRE

whom somewhat of the Divine nature shall dwell, and He shall do


wonderful miracles and signs, and al His birth a star shall be shown
to you. Go bring him offerings three gifts, gold, myrrhe and frank-
incense ; as He is the King of Kings etc. », then he spoke to them al
length about this passion and death and resurrection and ascension
etc. But the Magians had no reward for their labour, and il was not by
their will that they came and not evcn afterwards did lhcy bclievc in
the truth ; because there was also no reward to Balaam for that
prophecy about our Lord.

(1) Les Mages sont au nombre de douze. Cf. fr. S 12, p. 11!1, n. 4. cl S 1!1.
p. l :H, n. a. Les noms de ces douze, rois pC'rsans • sont donnés clans le Lirirc de
/'Abeille (ch. xxx1x, p. 84 trad. Budge) cl ailleurs, avC'c cil' nombrcusC's va-
riantes. Cf. Wirlh, Aus orie11/a/ischen Chroniken, 18!14, p. 207.
(2) Cf. la Caverne des Trésor.ç, supra, fr. S 13a, p. 12:l. 11. l cl in/m, p. 1:ir,. fr.
S 21.
(3) Cf. l'introduction, p. 48.
(4) Ct. le Livre de /'Abeille, fr. S 16, p. 130, note 1.
(5) Cf. Bar-Bahloul, fr. S 22.- Ailleurs sept langues sont énumérées ; cf. Thfo-
clore bar KonaY, fr. S fi, p. l 04, 11. !'i et l' Introduction, p. 10 ; p. 4!l, n. 4.
(6) La suite est une déformation de la prophétie de Zoroaslrc transmise par
Théodore bar KônaY, fr. S 15.

S 18. Les commentaires d'lshô'dad sont la source d'un morceau


qui a été placé en tête d'une rédaction de l'Évangile arabe de )'En-
fance, conservée dans le Cod. orient. 32 de Florence, lequel est clatr
de 1299. Cette pièce a été traduite par le Père P. Pccters, op. rit.
(.mpra, fr. S 11), p. IX de son introduction.
Il y eut à l'époque du prophète Moïse un homme appelé Z a ra -
d u ~ t, qui fut l'inventeur de la doctrine du magisme. Un certain
jour, comme il se trouvait assis auprès d'une fontaine, occupé à
instruire les initiés ès science du magisme, il leur dit au milieu de
son discours < ... > (1): t Voici que la Vierge concevra sans le secours
d'un homme. <Elle enfantera> sans que soit brisé le sceau de sa
virginité et < ... > sa bonne nouvelle dans les sept climats de la ter-
re (1). Les Juifs le crucifieront dans la Cité sainte, qui a été fondée
par Melchisédec. Il se relèvera d'entre les morts et montera au ciel.
Comme signe de sa nativité vous verrez à l'Orient une étoile plus
brillante que la lumière du soleil et des étoiles qui sont an ciel, car en
TEXTES SYHIAQUES - FI\ • ., 17-1\:1 133

fait cc ne sera pas une étoile mais un ange de Dieu. Quand vous le
verrez, hâtez-vous de vous rendre il Bethléem. Vous adorerez le roi
nouveau-né et vous lui offrirez vos présents. L'étoile sera votre guide
vers lui. >> Or, cette parole était un trait de prophétie, et le métropolite
Josué, fils de Nün (3), dit que ce Zaràdust n'est autre que Balaam l'as-
trologue. La prophétie se réalisa à la fin des temps.

(1) Il manque un mot, ici cl clans les ligues suivantes.


(2) C'est pour cc motif qu'une Lradition tardive attribuail it Zoroaslrc une
Lraduction en sept langues clc !'Avesta; cf. supra, Théodore bar Kônaï, fr. S
ü, p. IU4, 11. 3 cl l'l11trodu,·Lio11, p. -IU.
(3) C'est à dire Isù·cl.\d <le :'llcrv, clo11t l'auleur cle cet évangile a rcprocluil le
récil en l'enjolivant. Cf. rnJJra. fr. S 17.

S 19. Prière magique, til"ée d'un recueil inédit d'incantations et de


charmes contre diverses maladies et traduite par Gottheil, op. cil,.
p. 31 :
On eclhra (1) and boils. Let him say a blessing three limes and
(repeat) : « Z a rd ô s h t the prophet prophesied saying : A lime will
corne, when they will see a star in t_he heavens having the likeness
of a mother with a son in her arms (2). The lime came and they sa w
the star. Twelve kings (3 ) set out from Persia to go tu Jerusalem.
Before the cock could crow, they had reached Jerusalem. They saw
king Herod, who said to them : <• W hence corne ye, and wither are
0

ye going? •> They answered : <• A king has been born in Bethlehem,
and we have corne to worship him. •> Then the star fcll clown in front
of them ; they went and worshipped the boy who had been born.
They opened their treasure chests and brought him offerings : gold
and _myrrh and frankincense. They asked for a set of swaddling
clot~es ; they then went to Persia, made a great fire, and threw the
swaddling clolhes of Our Lord upon the fire. Before the swaddling
clothes of our Lord the fire went out (4). In this manner may the
e d h r a go out and leave, and he plucked from the body of N. N.
the son of N. N. and ail the evil boils, (just) as that fire went out
in the presence of the swaddling clothes of our Lord. Amen. ,

(1) :--10111 d'une maladie in connue.


134 ZOROASTRE

(2) Cf. Caverne des Trésors, ff. S 13a, p. 123, 11. 1 ; Mala11, 1'/rl' book u/ .1'111111
a11d Eve, 1882, p. 135 (fr. S 13 h, p. 125, n. 2).
(3) Cf. Ishô'dad, fr. S 17, p. 132, n. 1 et Gottheil, p. 31, nolc ü.
(4) Cf. l'Évangile arabe, supra, fr. S 11, p. 118, note 1.

S 20. GRÉGOIRE ABU'L FARADJ, Historia dynasliarum, trad. Po-


cocke, Oxford, 1663, p. 54 = éd. Salhani, Beyrouth, 1890, p. 83.
Grégoire Abou'l-Faradj, dit Bar-Hébraeus, vécut de 1226 à 128G.
Bien que son Histoire des dynasties ait été rédigée en arabe, nous
reproduisons cet extrait du célèbre écrivain syrien.

Porro hoc tempore (sous le règne de Cambyse) fuit Z or a -


da s h t, praeceptor sectae Magorum, oriundus regione Aderbijan (1)
vel, ut dicitur, regione Assyriae ( 1). Dicitur etiam fuisse ilium e disci-
pulis Eliae prophetae (3). Hic Persas docult de manifestatione Domini
Christi, iubens eos illi dona afferre; indicavitque futurum ut ultimis
temporibus conciperet virgo foetum absque contactu viri, cumquc
nasceretur, apparituram stellam, quae interdiu luccret, et in cuius
medio conspiceretur figura puellae virginis.
• Vos autem, o filii mei, ante omnes gentes ortum eius perccpturi
cstis; cum ergo videritis stellam, abeuntes quo vos (illa) dirigat, nu-
tum istum adorate, offerentes ipsi munera vestra ('). •

(1) La tradition que Zoroastre était originaire de I' Adarbcdjan (Atropatènc)


est prl'squc générale parmi les écrivains arabes. Cf. Jackson, Zoroaster, p. 107 s.
(2) Zoroastre, devenu le maître des Chaldéens, passe pour un Assyrien ; cf.
Introd., p. 36.
(3) Élie est une bévue de Bar-Hébraeus pour Jérémie (en Arabe Arimiah).
L'erreur semblera évidente, si l'on rapproche de cc passage ce que dit Ishû'-
dad, fr. S 17, p. 131, n. 4, et les textes cités dans l'Introcluclion, p. 49, n. ,J,
à propos de Baruch.
(4) Ceci résume la prédiction de Zoroastre rapportée par Théodore bar Kûnaï
et d'autres (supra, p. 126 ss.).

S 21. GnÉGomE ABU'L FARADJ (Bar-Hébraeus), Horreum Myste-


riorum éd. Spanuth, p. G, I. 25; cf. Gottheil, I.e., p. 32. Trad. Carr.
Gregory Abu'l Faradj Commentary on the Gospels from the Horreum
mysteriorum, 1925, p. 10 :
For we have seen His star in the East.
TEXTES SYIIIA(JUES - FH. S 19-22 135

Somc say Lhat il was au auge! that appcarcd to them likc a star (1).
And according to othcrs they saw in the star a maiden who was
bearing a male child in her arms, and on His head was a diadem (•) .
.-\nd according to others they saw in il letters written which made
known His arising. And according to others Balaam, their father (3),
or Z a r d u s h t i. lheir prophet ('), foretold them the knowledge.

(1) cr. Ishà'dad, Ir. s 17, p. 131.


(2) Cl. fr. S 12, p. 120, n. 2; S 13, p. 12:1, n. 1.
(3) C'est à dire leur ancêtre, les Mages pussanl pour descendre de Ualaam ;
l'f. lnlroduction, p. 48.
(-t) Cf. Ishô'dad, rr. S 17, p. 131, cl note 3,

S 22. BAil liAHLOUL (cf. supra, fr. SU b), s.v. • Kasoma t (devin),
dans Payne Smith, Thes. syr., col. 3704. Cf. Gottheil, l. c. ,p. 28.
Uevin comme Z a rd ô s h t, que l'ou dit être Baruch le scribe ( 1),
et parce que la prophétie ue lui fut pas accordée, il s'éloigna, voyagea
vers (d'autres) nations et apprit douze langues (2). li est écrit dans un
livre que Z a r d ô s h t étant assis près d'une source, un bain du roi,
il dit à ses disciples : <• Dans les derniers .iours, une vierge. une fille
des Hébreux. aura un fils selon la chair. mais sans relation (charnelle),
lequel aura une nature divine. A sa naissance une étoile apparaîtra.
Allez donc, apµortez-lui trois offrandes, l'or, la myrrhe et l'encens. •
li disserta alors de sa µassion et de sa rt!surrnction (3).

(1) Cf. supru, lshô·dml, fr. S 17, p. 131, 11. -t.


(2) Tout ceci parait ètre cmprunlé à lshù'dad, I.e.
(3) Hésumé inexact de lu prédiction de Zoroaslrc d'après lslul'dad, I.e.
III. - LES ŒUVRES.

TÉMOIGNAGES SUR LES ŒuvRES.

0 1. DÎNKART [première moitié du 1x 8 siècle], dans West, Pah-


lavi lexis, IV (S.B.E., XXXVII), p. xxx1.
a) Le Dînkart raconte comment deux exemplaires de !'Avesta, ré-
vélé par Zoroastre, furent rédigés sur l'ordre de Vinâspa, qui fit
déposer l'original dans le trésor de Shapigan et une copie dans la
• forteresse des documents ~. c'est à dire les archives royales. Puis
le texte continue :
During the ruin that happened in the country of Irân and in
the monarchy, owing to the evil-destined villain Alexander, that
which was in the fortress of documents came to be burnt, and
that in the treasury of Shâpîgan into the bands of the Arûmans ( 1),
and was translated by him even into the greek language, as infor-
mation which was connected with the ancients.

(1) Les Romains, nom donné sous lC's Sassanicles aux Gr('cs.
habitants de l'empire romain.

La première partie de cette tradition, ù savoir que, des deux copies


de !'Avesta, celle du trésor et celle des archives, une grande partie
fut brûlée lors de l'invasion d'Alexandre, est répétée dans le Dînkart.
IV, 23 (p. 413 West), et cet ouvrage ajoule même (VIII, 1, 21, p. !J
West) que, des mille chapitres que contenaient les vingt et un Nasks,
il ne subsista pas plus qu'il ne serait possible ù un grand prêtre de
réciter de mémoire. Les Riviiyats persans précisent pour plusieurs
Nasks quelle était Jeur étendue originelle et ce qui en a subsisté après
Alexandre (Riv. II, 8-11, pp. 422-4 West; Riv. Ill, 9-12, p.439 West ;
Riv. IV, 12, 21, 23, p. 434). Mais un seul passage à notre connaissance
reproduit l'assertion que les Grecs auraient traduit Je livre sacré :
b) DiN VIGIRGARD (Rivayat pehlvi, mais de date tardive), § 22,
ibid., p. 446 West:
Now, alas ! if all these Nasks do not remain, that is for this
ZOROASTHE

reason, that the accursed Alexander, the Artlman, took several


transcripts - in the Artlman language and characters - of any
among those twenty-one Nasks, which were about the stars and
medicine (1 ), and burnt up the other Nasks; and the soul of the
accursed Alexander, the Rtlman, Will remain wretched and burnt
in gloomy hell till the resurrection, owing to bis own vileness,
which injured the religion of Zarattl!t.

(1) Ibid., § 24 : , There were twenty-one Nasks ; there are first in


scven Nasks the topics of the religion of the Mazda-worship, in the
second seven Nasks are the topics of medical practice and ln the third
seven Nasks the topics and capabilities of the stars are menlioned. •>
On voit combien est faiblement attestée la prétendue traduction
qu'Alexandre aurait fait faire de la littérature sacrée des Perses.
Parmi les nombreux passages du Dînkart et des Rivayats persans
qui parlent de la destruction partielle des Nasks de l' Avesta primitif
par le conquérant impie, un seul fait mention de cette version grec-
que, et ce texte est postérieur de plus d'un millier d'années à la mort
du conquérant macédonien. Le Din Vigirgard, qui reprend cette histoi-
re, la rend plus invraisemblable encore; que les deux tiers de l'A vesla
fussent consacrés à la médecine et à l'astrologie est une pure absur-
dité, contredite par tout ce que nous savons du contenu primilif de
ce recueil sacré, et Alexandre ne peut avoir fait traduire ce qui n'a ja-
mais existé. Mais on mettra cette affirmation en rapport avec Je récil
que Shapour (241-272), le fils d 'Ardashîr, fil rechercher les documents
relatifs à ia médecine, à l'astronomie cl à la géographie dispcrs(os
chez les Hindous et les Grecs et les fit incorporer dans !'Avesta
(Darmesteter, Zend-Avesta, Ill, p. xx11). On pourrait mème se de-
mander si le lb:ei ,pvai;w; et les 'A:n:ouJ.i,aµuuxd, attribués par les
Grecs à Zoroastre, n'ont pas été traduits en pehlvi sous les Sassani-
des. Cf. cependant A. Christensen, L'Iran sous les Sassanides, rn:m,
p. 136 SS.

0 2 a. PLINE, Nat. Hist., XXX, 4:


Hermippus, qui de tota ea arte (i.e. magice) diligentissimc
scripsit, et viciens centum -milia versuum a Z o r o a s t r e con-
dita, indicibus quoque voluminum eius positis, explanavit... (cf.
supra, p. 9, fr. B 2).

Pour l'interprétation de cette indication précieuse, cf. l'Introduc-


lion, p. 85 ss.
TÉMOIGNACES sun LES ŒUVRES - FR. 1-4 1:m

0 2 b. lsIDORE DE SÉVILLE, Elgmol., VIII, 9, 1 (éd. Lin<lsay):

Magorum primus Z or o astres , rex Bactrianorum, qucm Ni-


nus, rex Assyriorum, proelio interfecit (cf. fr. B 39) : de quo Aris-
toteles (1) scribit quod vicies centum milia versuum al> ipso condita
indiciis voluminum eius declarentur.

(1) Isidore, en copiant Pline, cite Aristote au lieu d'Hermippe,


les deux noms étant rapprochés dans sa source; cf. supra, p. 47,
n. 2.

0 2 c. RABAN MA.UR (t 856), De universo, XV, -1, Migne, P. L.,


t. 111, col. 422 B:
Magorum primus Z o r o a s t e s , rex Bactrianorum, quem Ninus
(nimis cocl.), rex Assyriorum, proelio interfecit. De quo Arisloteles
scribit quod vicies centum milia versuum al> ipso condita indiciis
voluminum eius declarentur.

0 3. 0111c1:::-.1E, Kœr:à KO.aov, I, 16 (p. 68, 31 éd. Kütschau) :

"Oea OV11 el µ'Y} lf.11n,eevç ,ea,eoveyw11 (o Ké).aoç) l;é(3a).e TOV


,ea-,;a).6yov -r:w11 <1o<pw11 ,eai Mwv<1éa, A{vov i5è ,eal Movaafov ,eal
'Oe<péa ,eal -r:àv <l>eee,evd1JV ,eal -r:àv II É(!<11JV z QJ e O a <1 T e 17 V
,eal IlvfJay6ea11 <p1J<1aç :rieei -r:wvde dtetÀ1J<pÉ11at, ,eai èç (3t(3).ovç
,ea-r:a-r:eOei<JOat i:à lav-r:w11 i56yµ~-r:a uai ne<pvUxOat av-r:à µexei
deveo.
En faisant figurer Zoroastre à côté de Linos, Musée, Orphée, Phé-
récyde et Pylhagorc dans une seule et même série, Celse seml>le avoir
en vue des livres où la philosophie grecque sc coml>inait avec l'escha-
tologie orientale, peut-être le Il eei rpv,uwç, peut-être les apocryphes
gnostiques.

O 4. ScttoLIASTE nE l'Alcibiade l de Platon, 122 A (cf. fr. il


11, p. 24):

Evyyeâµµa-r:a u du1<poeu. (<pa<1/ -r:àv z QJ e O a <1 T e 1J V) ,ea-r:a-


140 ZOROASTRE

Âtnûv, li wv xai delxvvoOat -ceta µée11 qnÀoourplaç elvu.t xa1:'


av-c&v, <pVOt'XOV, olxovoµtxov, noÂt"CtXOV (1).

(1) Sur ces ouvrages philosophiques allribués .\ Zoroaslrc. cr.


l'introduction, p. 103 ss.

0 5. SumAs, s.u. (t. II, p. 514, n° 8 lj!:J et lül {•d. Adler):

z w (! 0 a O T (! 'Y} ç, Ileeooµfj6oç, oorpoç ... "Oç xal .71:(!WTOÇ ~eEe


1:0ii nae' av-coi:ç noÀtuvoµévov ovoµa1:oç TWV Maywv · lyéve1:o 6è
neo TWV Tew'txwv l-ceot <p'. <Péee1:at 6è av-cov Il e e i <P v -
oewç /Jt/JUa 6', Ileei ).{Owv nµtwv a','AoTE(!O-
o X O .71: t X a, 'À .71: 0 TE). 13 <1 µ a T t X à /Jt{JAta e' [tiré d 'Hé-
sychius].
Z w e o ft a a ô e ·,, ç , Xa).6aï:oç, aorpoç · ëyempe µu.fJr1µu.nxù.
xai q;va,xa (1).

(1) Zweuµr.iuiJQ11; est un doublet de Zw11ou.1JT(!1i;. comme l'a vu


déjà Hyde (De religione velerum Persarum, 2c éd., 1ï60, p. 3-!j).
- D'autre part, Wellmann (Abhandl. der Preuss. A.kad., BC'rlin.
1928, fasc. 7, p. 15, note) considère les µu.011µunxu. (c'est-à-dire les
àuTeo).oytxa) et les q,uuixr.i du second article de Suidas comme équiva-
lant aux 'A:riou).euµu.nxu. et au lleei q,vui::wç du prC'micr. Il n'en
reste pas moins acquis que nous nous trouvons devant deux manières
de cataloguer 'les œuvres du Pseudo-Zoroaslre.

0 6. MICHEL PSELLUS, 'Eyxwµtov elç T~V wrr: l(!U. U.VTOV (pu-


blié d'après le Parisinus Gr. 1182, f. 84, par C. ~- Sathas, Biblio-
theca Graeca medii aevi, t. V, Paris, 1876, p. 57) :

... o Myoç 8v ... nedç E>eov xai àyyéÀovç notovµai, 8.i niiatv
lv-cvxciJv /3t/3Uotç 'EU'f}vtxoi:ç, elnei:v 6è xai /Jae/Jaeixoïç, onoaa
'Oeq;evç i} Z W (! 0 a <1 Q T Q rJ Ç (1) ij 'Aµµovç (2) avvéyempev U
AlyvnTtoç, ono<1a TE Il aeµev{6at xal 'Eµne6ox).eiçev lneat <1V'IIE-
yeav,avi-o... neel TE érJTWV xal àee111:wv Evyyeyearp11xa<1t, xal
LtVRES SAC.RÉS - - FR. 0 4-7 141

:n:â.aav aV'l'W'J/ 'l'?]'J/ 'l'e Owï.oylav "ai .àç neei 'l''YJ'll <pV<Jt'J/ neayµa-
ulaç "al 'l'ÙÇ ànooel!etç àveyvw,ewç, 'l'O /ÛV {JaOv 'l'fjç yvcfJ/l'Y}Ç
fiycfoOrjv ,erû .à neeteeyov lOavµaaa 'l'ijç ('YJ'l'~aewç (2).

(1) Il est difficile de deviner d'où provient ~ette allusion ù des


<•livres •> de Zoroastre que Pscllus n'a sans dout.c· pas plus connus
que les poèmes de Parménide et <!'Empédocle cités un peu après.
S'opposant à des br.17, ces /31{3).la ne peuvent désigner les Xrût5ai;ul
}.ôyia qui étaient rédigés en vers hexamètres. Sur Pléthon et ks
A,Sy1a, voir l'Tntroduction p. 1S8 ss.

(2) Amous et Zoroastre sont rapprochés ici comme chez Syn<'.•-


sius (Dion, 12), supra, p. 34, fr. B 23.

On trouvera les témoignages spéciaux sur les 'Anouï.eaµan"a,


infra, p. 207, -sur les Mayt"&, p. 242 s., - sur les·apocryphes
gnostique~, p. 249, - sur les prétendus oracles de Zoroastre,
p. 251 SS.

1• - Les Livres sacrés.

0 7. NrcoLAS DE DAMAS, F. Gr. Hisl., éd. Jacoby, II A, n°


90, fr. 68, p. 372, 30 (=supra, p. si, fr. D 9) :

L'historien décrivant Je prodige qui se produit au moment où


Crésus est sur le point de périr sur le bûcher rt l'orage qui sauve le
roi vaincu en éteignant les flammes, ajoute :

Toîç M àvOewnotç ... •eaxvvoµfvwv neàç Tov 'IJ'O<po,, 'l'w" /Jeo11-


Twv, oelµa'l'a ôatµovta l.vénmuv, "al ol 'l'e 'l'fjç l:t{Jv).).'Y}Ç X(!'Y}-
/WL 'l'a 'l'e z w (! 0 a a 'l' Il O V ).6yta lafJet (1).

(1) Sur l'origine de cette citation, que l'on a fait remonter à Xan-
thos le Lydien (Jacoby, op. cil., II C, p. 252) et sur la signification
des mots A,Syia Zw(!Oat1T(!ot1, cf. l'introduction, p. 99.
142 ZOROASTRE

0 8. DxoN CHRYSOSTOME, Oratio XXXVI, 39-60 (t .. tr, p. 11


éd. von Arnim) (1) :

:-J9. "E-reeoç {Jè µvOoç È 'JI à :n; O (! (! 7J T O t ç Te ,l E T a 'i ç (2)


v n o Ma y w " à " /J e w " q. /J e T a t Oavµa/;,oµE'JIOÇ, TO'JI or
Oeo'JI 't'OVTO'JI (se. LJ la) vµpofiat'JI (3) wç 'l"ÉÂetO'JI Te xal :ll;(!WTO'JI ~'Jllo-
XO'JI TOV u,letoTOTOtJ aeµaTOÇ ( 4). To yàe 'Hï.lov o.eµa 'JIEWU(!O'JI
5 rpaUt'JI Û'Jlat :ll;(!OÇ ÈXÛ'JIO X(!t'JIOµE'JIO'JI, 'fJŒ'Jl8(!0'JI {Jè TOÏÇ :n;o,l,loiç, O.U
:ll;(IOl>7JÂOV ytyPoµÉ'Jl'fJÇ Tijç rpoeii.ç . IJ0e'JI XOt'Jl'ÎjÇ <p7Jµ'f}Ç 'l'Vi'l(Z'Jl8t'JI, OJÇ

(i i<oivaïç <piJµaiç codd., corr. Reiske

tl) Un commentaire philosophique de res pages de Dion Chry-


sostome a été donné par Bruns, De Dione Chrys. crilica el exegelica,
Kiel, 1892. D'autre part, on trouvera d'utiles observations sur les
rapports de ce chant des Mages avec le mazdéisme rhez Reitzen-
stein, Das iranische Erliisungsmysterium, p. 246 ss., et Nyberg,
Journal Asiatique, CCXIX, 1931, p. 92 ss. - Quant aux rappro-
ehemcnls avec divers extraits de Posidonius réunis par M. L. Fran-
çois dans sa thèse, Essai sur Dion Chrysostome, Paris, HJ21, p. 12 ss.,
d I' Inlrod., p. 91 ss.
(2) Il ne peut s'agir que des mystères de Mithra, que Dion, né en
Asie Mineure, avait certainement appris à connaître ; cf. l' fntro-
1luction, p. 91.
(3) •At<'JeTai - vµvoii<1tv, cf. p. 143, 1. 6, {Joov<1L ; p. 145, 1. 8, Pae{Ja-
(!ti<OV ~<1µa et p. 146, I. 4, vµvovµevoç. Toutes ces expressions d(•signent
un hymne liturgique, un Yasht. Les auteurs anciens parlent fréquem-
ment des longs hymnes des Mages (cf. l'introduction, p. 90).- Nous
avons conservé quelques vers d'un hymne à Vcréthraghna, l'Herculc
mazdéen, qu'on chantait en Arménie (Hübschmann, Armen. Ety-
mologie, 1897, p. 75, no 176).
(4) Cf. Xrnophon. Cyrop., VIII, 3, 12 : 'E~iJyETo lleµa .i!ev,eov xeu-
<10Çvyov i<1uµµivov Lltoç leeov, µeTà oi TOVTO 'H).lov aeµa Àev,e611, i<al
ToiiTo iauµµivov wa1ue To :ne6a0ev. Cf. infra p. 144, n. 3 el p. 147,
11. 2. Les Perses ont emprunté aux Babyloniens l'usage de faire figu-
rer dans les processions les chars des dieux (voir p. ex. Thureau-
Dangin, Rituels accadiens, 1921, p. 89 s. ; cf. nos Fouilles de Doura,
p. 204). - Dans l'Avesta, la déesse Anâhita s'avance sur un char
attelé de quatre chevaux blancs, qui sont expliqués par un sym-
bolisme analogue à celui de notre texte, comme étant le vent, la
pluie, la nuée et le grésil (Ahan- Yasht [V), § 11, et 120, t. Il, pp.
369, 394 Darm.). Mithra est de même monté sur un quadrige (Mihir-
Yasht, 125, t. II, p. 475 Darm.) et Sraosha est entrainé par quatre
coursiers blancs <• ne faisant point d'ombre», plus rapides que les
vents. la pluie et les nuées ( Yasna, 27; 29; Cf. Nyberg, l. c., p. 101).
Notre chant est la transposition mythique d'un attelage rituel.
I.IVRES SACRÉS - FR. 0 8 143

lot-xev, à31:o 31:(!w-rwv o-xe~ov Tt TW'1 not171:w" <-rwv> àva-roÂ.àç ,eal


f5vO'ElÇ É'XClO'TOTE Â.EyOVT(J)V ,ea-r:à TaVTà 31:ClVT(J)'JI È~'YJYOVµÉVW'JI /;EV-
yvvµÉVOVÇ TE -rovç ln11:ovç ,eal -ràv "H).iov av-r:011 Èm{Jat,,ov-ra -r:oii M-
<pf!OV. 40. To ~È iaxvr1ov ,eal TÉÂEtOV aeµa TO LI lOÇ ov~elç aea fJµ11'Y]-
!i ae11 Mlwç -rwv -rfj~e, ovu "Oµ'Y](!OÇ, ovu 'H alo~oç (1), àUà Z w e o -
a O' T {! 'lJ ç ,eal Maywv 11:at~EÇ q.dovat nae' È,eelvov µaOov-reç (2) •
a,, IUeaai Uyovaiv lero-rt aorplaç ,eal dt'XatOO'VVrJÇ Ù31:0XWf!~O'a'I/Ta
TW'JI èi.ï.ï.w11 ,eaO' ÉaVTO'II Èv O(!El Tt'IIL l;ijv (8) • faei-ra a<pOfjvai TO Of!OÇ
nV(!OÇ èi.vwOev noï.ï.oii ,earaa,e~1J)a'IITOÇ avvexwç 'l':E ,eaeaOat (4).
10 Tov ovv {JaatUa O'V'II TOtÇ ÈÏ.Àoyiµw-rarotç Ileeaw11 à<pt,evûaOat
nÏ.rJalov, . {Jovï.oµevov ev~aaOai np Oe(p · ,eal -rov èi.vdea UûOûv
/,e TOV 7&V(!OÇ à11:aOfj (5), <pavÉv-ra di av-ro'i:ç lÂ.ewv Oaeeûv ,ee.Âev-
1 v:nà codd., corr. Emperius Tciiv add. Arnim 1-2 ,mi
,~vurn; del. Emperius li nae' buivwv codd. 8 aÂ.Àwv: an
àv( Oewn)wv?

(1) .M. Nybcrg a appelè ù bon droit l'attention sur l'emprunt fait
id au Phèdre de Platon (246D-249D), où sont décrits les chars ailés
<le Zeus et des dieux, et la course des âmes. Notre passage de Dion
offre en effet une ressemblance presque textuelle aYec la p. 24 7C :
Tàv oi: V:rtE(!Oll(?UVLOV To:nov ovu: TLÇ fiµV1'JO"É nw TWV TfJÔE :nOLf'JT'YJÇ
fJVTE :noTè vµv,)uu ieaT' à~iav. Cf. aussi infra, p. 147, n. 1 s., et Plu-
tarque, Quaest. conviv., IX, 5, 2 : Tov oveavov TTJV VOf'JT1jv <pvaiv
ileµa ieaÀEiv (ll'AciTwi·a) :nT1Jvàv "· T.À., et. Windischmann, Zoroastrische·
Studien, p. 273, note 1.
(2) L'expression employée prouve que Dion savait comment se
faisait la tradition des doctrines chez les Mages, qui, selon les an-
ciens, se les transmettaient de père en fils. Zoroastre passait pour
être le premier auteur de cette tradition, c'est à dire de toute la
liturgie. Cf. fr. B 1. p. 8, note 5 et Ostanès, fr. 8, infra, p. 272 etc.
(3) Sur la retraite de Zoroastre, cf. Porphyre, De antro Nymph. 5,
[ = fr. B 18]; Pline, N. H. XI, 42, § 242 [=fr. B 16]; Hystaspc, fr. 15,
p. 372, n. 3, cl l'introduction p. 25. Elle est mentionnée aussi dans les
sources orientales, cf. Jackson, Zoroaster, p. 34. - Nous avons repro-
duit les lignes qui suivent, bien qu'elles fussent déjà insérées parmi
les fragments relatifs à la vie de Zoroastre (fr. B 17) : un morceau
aussi important que ce passage de Dion devait être présenté ici in-
tégralement.
(4) C'est peut-être en souveriir de celte légende que se célébrait
le sacrifice décrit par Appien (Mithr. 65) : sur le sommet d'une mon-
tagne, on allumait un bûcher immense. Cf. l'introduction, p. i9 s.
(5) Zoroastre sort indemne de cet incendie, comme à la fin du
monde les justes traverseront un fleuve de feu sans en sentir la brû-
lure (Boundahish, XXX, 18). L'affinité entre les deux ,écits est
144 ZOROASTRE

aat xai Ovaat Ovalaç -rtvaç, WÇ fjxov-roç elç 'l'OV 1:0:n;ov 'l'O'V 8eov.
11.Evyy{yveaOat u µe-rà rnv-ra ovx' <'br:aatv,àllà 1:oiç èietarn neoç
<lÀ1]0etav neq,vxoat xal 'l'OV Oeov ~vvtÉvat /JvvaµÉvotç, OVÇ Illeaui
Mayovç beaÀeaav, Ènt<J'l'U/J.Évovç Oeecmevetv 'l'O 6atµ6vtov, ovx
:i wç "EU11veç àyvo{q. 'l'OV àv6µa1:oç OV'l'WÇ ovoµaf;,ovaiv àvOewnovç
')'01JTUÇ (1). , E-xûvot di 'l'O. u àUa /Jewat ,ea-rà Myov; leeovç xal
lir) np '1 ti 1:eiq,ovau O.(!/ta Ntaa{wv innwv (2), - o, /Jé eiat xaÀ-
1

Àt<11:0t xal µiyta1:0t 1:wv xa-rà 1:~v 'Aatav - 1:q, /Ji ye 'HUq, lva
innov(3).
10 '12. 'E~11yov11rnt {Jè 'l'OV µvOov (n)x wanee ol nae' rjµiv neoq,ij-rat
üov MovaiiJv lxaarn q,eaCovat µ,:1:à noUfjç netOovç, àUà µala
avOa/Jwç . elvat yàe /J1) 'l'OV ~vµnavrnç µtav àywy'l}V 'l'E xai rjv,6x11-
atv V:liO 1:ijç UX(!UÇ iµnt:tefoç 'l'e 'XUL éwµ'f}Ç ')'l')'VOµÉV'f}V àet XUL TUV-
TrJV anava.ov iv ànav<JTOlÇ alwvoç :liF(!t6/Jotç (4) • 'l'OVÇ {Jè 'HUov

7-8 ol ol Eiat - 'Aaluv erron' forsan e margine in Lextum inserta.

d'autant plus étroite que l'idée du fleuve de feu a probablement


été inspirée par Je spectacle d'éruptions volcaniques. Cf. Rev. hist.
Rel., CIII, 1931, p. 40.
(l) Cf. Porphyre, Vit. Pythagor., 6, et De Abstin., IV, 16, qui re-
montent à la même source; voir Introd., p. 94, n. 1. - Sur l'opposi-
tion de µdyoç et de y61Jç, cf. l'Introd., p. 144 ss. et fr. B 9, p. 19, n. 4.
(2) Cf. Strabon. XI. 14, 39, p. 530 C; Himérius, Ecloga, XIII,
:rn : llwÂ.oç freoç ,eai àyéewxoç oiouç 'H).{qi (JEép Ntaaïot nwlouç 1lW-
i.nlovo, est peut-être une réminiscence de ce passage de Dion, mais
!'f. l'hilostrate, V. Apoll., I, 31, 2 : 'O paatÀEvç Àw,eàv r1r1rov Twv arp6-
,l(!11 Nt<1alco1• ,eaTa8vO'Ell' ëw,ÀÀE T<p '/{)._{~,, rpaÀaeatç ,eoaµfJaar;, WO'-
:'Tf(! Ir, nof'1l1JV.
(3) Ceci est parfaitrment d'accord avec la description que donne
Quinte Curce (III, 3, 11) de la suite de Darius : « Currum deinde Jovi
sacrat um albcntes vehebant equi ; hos eximiae magnitudinis equus,
qucm Solis appellabant, sequebatur. •> Cf. Hérodote, VII, 55 :
•Imro1 ot leoi ,eal aeµa Tà te6v. - L'usage des Perses de sacrifier
<les chevaux au soleil est bien connu ; cf. Bochart, H ierozoicon, I.
p. 141 (éd. Rosenmiiller. 1793); Mon. Myst. Mithra, I, p. 126, n. 4,
(4) L':Être suprême est éternel, il dure à jamais pendant des périodes
Infinies d'années. La doctrine zcrvaniste, qui était celle des mithri-
ostes, plaçait à la tête du panthéon et à l'origine des choses le Zervân
Akarana, le Temps sans bornes. Zervân était mis par les théologiens
orientaux en rapport avec les éléments, comme il l'est dans le mythe
!le Dion (Nyberg, p. 97) ; cf. supra, fr. S 5 p. 102 et 103, n. 7). Cette
conception mazdéenne se combine ici avec celle du Dieu stoîcien qui
,,,·,oxm• T(!O:ITOl' 111•toxEi Tli a1lµ1lflVT(J fJUq, ,eal O'EÂ.1]V1/ ,eal TOÏÇ üï.-
LIVRES SACRÉS - FR. 0 8 145

,eal EeÀ1JV'f/Ç CJ(!6µovç, ,eaOanee el:n;ov, µeewv elvat ""'1JO'EtÇ, 80ev


{m' àvOewnwv O(!ii.O'Oat uacpiO'TE(!OV · 1:fjç ()8 TO'V !vµnav-,;oç ,et,.1]-
0'EWÇ "al cpoeii.ç µ~ Evvtivat Tovç :n;oÀÀovç, à).).' àyvoûv TO µiyeOoç
TOV()E TOV àywvoç. -13. Tà ()~ µe1:à TOVTO aluzvvoµat cpeal;ew TW"
:> Znnwv niei "at 1:ijç ?]VWX1JO'EWÇ, o:n;wç l!'f/yovµevo, Uyovatv, ov
:n;avv Tt <p(!OVT{l;ovuç oµotOV O'<plO't y{yveaOat :n;anaxfl TO Tfjç el-
"ovoç. fowç yàe âv <patvo{µ'f/V èfro:n;oç naeà 'EU'f/vt,ea TE ,eal,
Xa(!LeVTa q.aµa-,;a /Jae/Ja(!t,eov q.uµa Èn</,CJO>V ' oµwç ()8 TOÀµTJTÉOV.
<l>aat TWV Ï:n;:n;wv TOV new1:ov avwOev àneteq, ()tacpieetv ,eaÀÀet TE
10 "at µeyiOet "a' TaxvTfjTt, au UwOev :n;e(!tT(!ÉXOVTa TO l''YJ"LO'TOV
TOV CJ(!Oµf>V, av1:ov ZTJVOÇ tE(!OV · nûjvov ()8 elvat, T~V {Jè xeoav
Àap,neov, avyijç 1:fjç ,eaOa(!WTO.TTJÇ (1) ' TOV {Ji "H ÀtO'II Èv av1:ip ,ea,
T~V Ed~V1JV a11µeîa neocpavfj ueii.aOat, wunee olµat ,eal, TWVCJe TWV

l:n;mov (2) iaû ar;µûa, Tà 1tiv µ11voeu5fj, Tà {Ji ÙÀÀ.ofo. 44. Tafüa
Li bi vcp' fJµwv oeii.aOat O'VVEO'T(!aµµÉva, ,eaOcinee <Èv> avyfl Àaµnef/.
<pÀoyoç umvOijeaç luxveovç CJtaOiovTaç (3), lMav ()8 ,e{V1JO'LV
l!xeiv xaO' av1:ci . ,rn, Ta.À.À.a O.O'T(!U ()t' è,ee{vov cpatvoµeva ,ea, Evµ-
:n;avTa è"etvov :n;ecpv"oTa µie'f/ Tà µiv 'l'&E(!tcpieeaOat avv av1:ip µta11
TaVT1JV ëxona "lV1JO'LV (4), Tà {Jè aÀÀovç Oeïv 6eoµ1JiJÇ (5). Tvy-
2 t'in' àvOew:iwv Arnim : vn' airrwv codd. 3 ,;vNévat Reiske :
i;m•ûvat codd. 8 i:iqr5wv Arnim : naîowv codd. 10 é.in Emperius:
-rd u: codd. 1-1 -raiiTa vix sanwn, fortassc -ra.il.il.a coniungendwn
emn v. 17 r.al -rüJ..il.a. 15 iv add. Reiske ; plura t'ortasse desunt
17 /J,· h,e{vov <• vix sana•> Arnim 10 an 1,fov <"ul> -r~r a'ÙT'JI'?

Î.IJ/,; "ui àn;).aVÉO'tl', i-ct Oi àÉ(!t Y.ai TOÏ; <a.il.),01;> µÉ!!EO't


:r,),<JV1JfTI
Tnii ;d,aµov :iaf!111ni1ievo; Y.ai avvol/wv (Philo11, De aetern. muruli,
Ili, ~ 8:> ; cf. De opif. mundi, 1-1, § -rn).
(1) Zeus est ici, conformément à une doctrine adoptée par Po-
sidonius, Je Feu qui se meut à la périphérie du monde et qu'on peut
«lèii11ir aussi l'éther. ,â;•,) %a0ug<.,-run1, d'où les astres tirent leur
rlarté (cf. Boyancé, Songe de Scipion, p. G8 s.). L'adoration du Feu
était. aux yeux des Occidentaux, Je trait Je plus saillant du culte des
Mages, qui lui donnaient la primauté sur les autres éléments (cf.
Mon. Myst. Mithra, I, p. 103 ss). C'est ce qu'indique notre texte
plus bas (p. 146, 1. 5 ; 14!), 1. 15).
(2) C'est à dire des chevaux que nous voyons ici bas sur la terre.
(3) Allusion aux étoiles filantes qui sont dites àa'-rieeç /Jia()iov-re;
(Aristote, Meieorol., 342b, 21).
( 4) Les étoiles fixes qui se groupent en constellations (p. J,16, 1. 2).
Il faut songer avant tout aux signes du zodiaque auxquels les Mages
rendaient un culte (Mon. mysl. Mithra, I, p. 110).
(5) Les planètes, qui portent chacune un nom particulier.
146 ZOROASTRE

xa"Et" {Ji naeà -roiç à,,Oewnotç Taffra µiv lMov l,ea,n:o'JI àvoµar:oç,
-rà <JÈ dAAa ,ea-rà nMjOoç àOeoa, llta1'e,,eµrJµÉva eiç nva oxfJµarn
,eal µoeq,aç. 45. ·o µèv Âaµneo-ra-roç innoç ,eal not,etÂWTQTOÇ avnp
TE L1 ti neoo<ptÂÉOTQ'COÇ, wM nwç vµvovµevoç vn' aVTW'II, Ovolaç
5 TE ,eal nµàç li.TE new-roç elx6-rwç new-caç Uaxev · lleVTE(!OÇ {Jè µe-c'
beei:V01' rin-c6µevoç av-rov ,ea, nÂrJOU.OTaTOÇ "Heaç lnwvvµoç (1),
, 1 , 1 ,L 1 , JU .g .L • , , 1
EVf]VtOÇ Xat µar.aXuÇ, nOr.V Ut; ,,TTW1' XaTa TE (!Wµf]V ,eat -raxoç_.

Xeoiàv {Ji Tfj µiv athov <pvoet µO.aç, <patèJ(!VVETat {Ji àel TO ,ea-ca-
ÂaµnO/lEVOV 'HUc;, . TO {Jè o,eiaoOiv lv -cfi m:etq,oeif. -rn,, a,hov
10 µernÂa/tPavt:t T'ijç xe6aç · l{Jta,,. 16. Tehoç llooetèliiwoç lee6ç (2),
TOÛ /Jrndeov /JealJvTE(!OÇ . TOVTOV {Ji µvOoÂoyoûotv eillwÂ07J ol
notri-ral yevÉoOat nae' à"Oewnotç, l1wî ,/Joxei7', lfvnva ovoµ&Covot
llfJyaoov (3), "a{ q,aot7J à7Jei:7Jat "(!rJ"1'J" lv KoetvOrp xae&ea"-ca -cfj
onÂ:fj. ·o {Ji /Jn TÉ-cae-roç el"&oai ,t(l7J'CW7J à-conwTa'COÇ, OTE(!EOÇ TE
15 xal à"{"1JTOÇ, ovx 8:nwç nTE(!W'COÇ, lnw7'V/IOÇ 'Eo-claç (4). 'Oµ,vç

8 rrxQora"i vel ux(!otà vel xeotà corld., corr. Emperius; an potius


h•g. X(!<,ai• (cf. 14!1, 11 et infra, v. 10)?

(1) On sait que les Stoïciens faisaient de "Hea la personnification


rle l'air, à,je, et celui-ci était suivant eux par sa nature frigidus et oh-
scurus (Senèque, Nat. Quaest., Ill, 10, 4) et ne devenait lumineux que
lorsque le soleil l'éclairait (cf. v. Arnim, Fragm. Stoic., Index, -~- ,,.
à1je, p. 6, et "Jlea, p. 68 : Zeller, Philos. d. Gr .• IV. p. 183, n. 2).
(2) Poseidon t'St la mer, et par extension l'eau. Cf. p. 148, ï : Nuµ,p<"iiv
"ai Ilouuow1•oç fre6ç. Les Perses vénéraient !'Eau presque à l'égal
du Feu et ce culte a passé dans les mystères mithriaques (cf. M. M. M.
I, p. 104 ss.). - Pour l'emploi du nom de Poseidon. cf. Appien, Mithr ..
c. 70, qui dit de Mithridate Eupator: Iloru:dJriJl't ).rn,c1iJl' ïn:iwv li(!-
µa ,caOciç tlç To nÉÀayoç. Sur les monuments mithriaqut's. on trouve
Neptune représenté avec le trident, mais on lui substitue fréquemment
une image de l'Océan (M. M. M., I. p. 98).
(3) M. Bruns a rapproché de ce passage Cornutus (Theol. gr.,
22, p. 44. 10 Lang) : IlouEiowvoç vlàv Eiv1ii Toi• IlfJyae101• à7ro Twv
n17ywv cbvoµauµivov. - Pégase est représenté sur les monnaies de
Mithridate (Waddington, Babelon, Reinach, Recueil de.ç monn. d'A.~ie
Mineure, I, 2e éd., 1925. p. 14, n° 11 ss.) et, à côté du Soleil, sur un
bas-relief mithriaque (M.M.M. I. p. 106), mais il est ctoutt'ux que
ce cheval ailé y figure comme divinité des sources ; cf.nos Études
syriennes, 1917, p. 92 ss., et Bull..~ociété archéol. d'Alexandrie. Hl24.
p. 193.
( 4) 'EuTia est la terre immobile au centre du monde selon les
Stoïciens (Cornutus, c. 28 ; cf. Roscher, .~.v., col. 264/i). - Culte etc
la Terre chez lt's mazdrens et les mithriastes: M. M. M., 1, p. 107,
LIVRES SAC.RÉS - FR. 0 8 117

<5è ov,e Tijç el,e9voç, àÀ.À.Ù È'lleCevxOal <paut ,eal TO'Ü-


à:n:OT(>É:rt'O'l'Tat
TOV Tlp lJ.eµan, µÉvetv M "aTà xweav xaAtvo'II à<5aµaVTOÇ È'11<5a,e611-
Ta (1) • 47. Evveed<5eiv dè :n:avrnx60ev mhcp Toi'ç µéeeut, ,eal Tw
,%0 TW :77:À.'f/Ulov oµolwç 1t(}OÇ avTO'II ly,eUvew, àux1•wç Èm:n:l:n:TO'IITS
;) "al <bOovµÉvw • TO'II dè È~WTaTW [1t(>WTOV] àel :n:eel TO'II foTWTa
WÇ vvuuav <pÉ(!EUOat (2).
To /Û'II ovv noÀ.v µer:' Et(!'YJ'll'f/Ç "'û <ptUaç dtaTEÀ. JVUtV à{JÀ.a-
fhiç v:n:' àÀ.À.rJÀ.wv · rjd11 dé nou È'II µfJ,eei xeovov xai :n:oÂÀ.aiç
:n:eet6dotç l<1xveov à<10µa TOV :71:(!WTOV '1:(>00':77:80'011 a'llw0ev, ola
10 ,5ri Ovµoet<5ovç, lOéeµ'fJVE TOVÇ ÜÀ.À.ovç, <1<pode6ue&11 ye µ'Y}'II TOV
TEÂ.EVTUÎOV . T:'YJV Te fl'Y} xafr'f/'11 1tê(!tÙpÀ.e!ev av-,;ov, fÎ µaÀ.tO'Ta
17yaÀ.À.eTO, "ai TOV a:n:ana "6<1µ0'11 (3). 48. Tofüo dè TO na.Ooç ana~
"EU'f/vaç /tV'fJ/WVevovTaç <pa<1t <Paé0o'llr:t :n:eo<1a:n:ut'II (4), ov dvva-

:"i :rt(!wT01• clrl. Arnim 11 n),, /Ji IJ~ codd., corr. Emperius

(1) C'(,st l'expression du J>hè<lre 2;)4 1): t~v,)o.~c:n, r,,}J, r.(1Àtv,Jv.


(2) Le char de l'tlrc suprême est donc atlelé de quatre chevaux
qui reprrsentent LriJis éléments en mouvement ainsi que la terre
immobilr. Le culte de ces quatre éléments. inconnu aux mazdéisme
orthodoxe. est bien attPslé dam, le mithriacisme (M. M. M., l, p. 107
ss.). Si nous n'avons pas d'autre témoignage c1ue celui-ci sur le
quadrige du Premier Principe, nous trouvons ailleurs le symbo-
lisme de J'hymne de Dion appliqué au quadrige du Soleil, dont
les chevaux figurcraienl les éléments (Martianus Capella, li, ~ 18\);
Malalas, VIL 17:i Bonn).
(:{) Le feu détruit donc la végétation (xaln1v; cf. Ovide, Mel.,
l l, 28:! : << Tostos en aspice crines •>), qui est l'ornement (-x6uµoç, le so-
phiste joue sur le double sens du mot) de la terre. Évidemment Dion,
en écrivant ces lignes, a songé aux incendies qui, suivant les Stoï-
ciens, désolaient périodiquement la surface de notre globe ; cependant
il n'a pas mis dans la bouche des Mages un récit de son crû. Les plus
anciens hymnes du mazdéisme connaissent déjà la croyance à un
'neuve de feu qui, à la fin des temps, doit ravager le monde. Les Stoï-
ciens se sont emparés de cette idée et ils l'ont combinée avec leur doc-
trine de l'bmvewuiç : le torrent incandescent, coulée de lave en igni-
lion, devient pour eux (Philon, De aelern. m., 27, § 147) t}evµa al-
Oeelov nveo; avwOev bexe6µe1•ov comme dans Dion. La combinaison
des idées perses avec celle du Portique a été opérée non par celui-ci
mais par les Mages eux-mêmes (Cf. La / in du monde, dans Revue de
l'hisl. des Religions, CIII, 1931, p. 39 s.).
(4) Les Mages hellénisés d'Asie-Mineure, adoptant l'interpréta-
tion platonicienne (cf. Timée, 22 C) et stoïcienne, qui faisait du mythe
de Phaéthon un symbole de l'i,e:ri:vewuiç, ont introduit ce personnage
148 1.0ROASTH1'

TOVÇ TE 'H'11.tOV
' fl(!O/IOVC.
1
µ~11ovç
1 µeµ<pu1
' () at T'YJ1'
' A tOÇ
LI ' ,,11tOX'YJO'LV,
,S. ' 1: '

ov,c l()éï.0111:aç tpÉyetv . /Jto rpaat VEWU(!OV rrvloxni•, 'HUov Tt:<lÎ<Jn


O"'YJTOV, im011µ17aa11-ra xaÂenfjç ,cai à~V/l<p0(!011 na.ai TOÎC. OvrJrn'ic.
:rmtôtaç, alTTJO'O.µe11011 ,r;aeà TOfJ :rr:aT(!OÇ lma1:fjvat np /Jlrpe<p, <pF(!O-
;i µev6v u à1:a,cnoç mfna ,ca1:arpU!at Ccpa ,cai rpv1:a. ,cai dï.oç m~-
TOP ÔtarpOaeijPat (1) 31:Î.TJyÉvrn ti:rr:o "(!elnovoç :rr:ve6ç. ·1\1. IlaÎ.tV M.
0Ta1' <'ltà :rr:ÂetOPl.!W ÈT:w11 0 Nvµ<pwv ,cal l10<1etMÏJPOÇ leeoç :rr:âiÎ.oc.
È,r;apaa1:fl :rr:aeà TO O'VP1)0eç àyawufoaç ,cal rneaxOeiç Mewn :rr:oÀ.Âr:°J
,caw.,cï.van î"OV av.av î"OV.07' au oµ6Cvya, :rr:Et(!Ü.Tat ôt) ûjç lvm•-
10 1:laç •fi :rr:eoueov <pOoeq., vt5an :rr:oÂÂ<p XEl/taCop.evoç {2) · uai TOt-
O?)T:011 fva XEl/WJ7'U /J117yFîaOat1 rm\c. "EÀÂTJ7'UÇ vnn 7'fDTTJTOÇ u Y.(ll'
µv'l]µT}ç àaOePovç, uai [Uyovat] L1F-v,caUwiia f)aatÀevo,,rn Tou:
arplatv ae,cfoat :rr:eo Tfjç :rr:aPuÎ.ovç <pOoeüç. rio. Taifra IH. a:rr:m•lmç
!vµf)alvov.a Ôo,ceiv µÈP àvOew:rr:otç dtà TOV avnÏJv oÀeOeov y{yvr-
1!"', aOat µ17 ,caTà ï.oyov µT}di µedzetv Trjç rnv navn:lç nUuoç, ).1171-
()6.vetv ÔÈ aVTOVÇ oeOwç ytyv6µeva ,cal ua.à YVW/fTJV TO~) a<[JConoi;
uai uv{Jê(!PWV'Z"OÇ TO ,r;âv . elvat yàe oµowv wa:n.ee OT<J.V U(!fUlTOÇ
ijvtoxoç niiv l:rr::rr:wv nvà uo).aCn xaÂtV<p a:n.aaaç ~ ,cÉVT(!<p chpa-
µevoç . 0 d' la,cleT1JO'E uai fraeaxOTJ, 1,:U(!UX(!TJflU elç t5iov uaOta.a-
20 µevoç ( 3).
9 "aTb,.À1•0'e eodd., corr. Geel 10-11 TotoiiT01• Emperius ; Toiiro1·
codd. l 2 U,-011111 del. Reiske 14 ,'5o:,cEi1• Geel : ,'îo:,cû code!.

dans Jeurs mystères et l'ont identifié avec Mithra, qui était scion leurs
croyances l'auteur de cette conflagration. C'est cc qu'a prou,·«:·
la découverte du bas-relief de Dieburg, où est représenté Phaéthon
priant Hèlios de le laisser conduire son quadrige (Behn, Da.ç Milhrns-
heiligtum zu Dieburg, Berlin, 1928); cf. l'introduction. p. !)2.
(1) Cf. le Timée, 22 C: "l!}.fo,, ;;ruï~ ... r'imrOri(!'I·
(2) A la destruction par le feu succède celle par l'eau (cf. Ploton,
Timée, 22 C : '1>0oeal :rw(!i :,cal vt5an 1iiytO'Tat; Philon, Dr aetern.,
mundi, c·. 27; Fragm. Stoic., II, n° <i08 Arniin: "'E:,cm:(!wO'tç quam
secuhuam >rnra:,c).t•O'µovç adserunt Stoïci ,,, et n° 1174, 1. :n : Kaui-
%Î.110'/tOiç ;wi brn11ewO'eO't). Mais ici encore, les Mages avaient com-
biné ces idées chaldéo-stoïcicnnes (cf. Schnabel, Berossus, rn2:i. p.
2Hli, fr. 137 ss.) avec leurs vieilles traditions du déluge de Yima.
qu'ils avaient identifié avec Deucalion (cf. Fin dll monde, p. 37 ss.).
(:{) Ces catastrophes cosmiques doivent donc ramener les hom-
mes dans le devoir. Cf. chez le Ps.-Aristote ( = Posidonius), De
mundo, c. ü, p. 400 a, 31 ss., l'incendie et les fleuves de feu qui du
temps de Phaéhton rpargncnt les <• hommes pieux >>. L'idée qui préva-
lut cher les mazdéens est quelque peu différente : ces fléaux puri-
fieront l'humanité de ses souillures (Fin du monde, p. 42). CL le
1'imfr 22 D : T,j,· ,•ijr ,,/iw1i1• :,c,,Ouleo1·u; "'1Ta:,cJ.t:CwO't1•.
LlVIlES SACllÉS - FIL O 8 149

Mtav µiv ovv <Uyovat> 'l"UV'l"rJV ~VlO:('f/O'lV iazveav, ovx


ü).ov rpOeteoµévov 1:ov nav1:6ç (1). :ï 1. Il a.Âtv /Ji fréeav 1:fjç -rcï:iv
unaewv xtv~aewç ,eal µern{Jo).fjç, lv <ÎÂÀ~Âotç µern{JaU01-tévwv
xai IJtaÂÂan6v1:wv 1:à eï()ri, /téX(!tÇ âv eiç µlav anav-ra avvé).Oy
;Ï cpvatv, ~nriOévrn 1:ov Y.(!elnovoç · 8µwç è}è xai 1:av1:11v 1:~v ,e{vriatv
~VlOXJ/O'ël 1l(!OO'et,ea{;etV 1:0).µcÏ>O'tV l).cfoet U aeµa-,;oç, àT:OTCW-ré(!aÇ
IJeoµevot 1:fjç el,-.6voç · olov ei 1:lÇ Oavµa-ronotoç ÈY. "rJ(!OV nÂaaaç
'l;c;covç, eTCetrn àrpat(!W'll Y.ai TCE(!l~V(JJV àrp' faaa1:0v 1l(!00'1:tOetri
ü).).ou ü,Ucp, TéÂOÇ /Ji {inav-raç eiç éva 'l"W'll U?:1:0.(!WV àvaÂwaaç
10 µ{av µoerprJV i~ ana.O''f/Ç 'l"ijç VÂ'f/Ç leyaf;ot-ro. 52. Elvat ye µ~v 'l"O
'l"OlOV'l"O µ1) ,eaOanee ù.ipvxwv nÂa<1µrfrwv UwOev 'l"OV tiri,uoveyov
n(Jayµau1.1oµévov xai ftdh<1TaV1:oç n)v VÂ1JV, avuôv · IJè lxelvwv
ylyveaOat rr1 nafJoç, wanee lv àywvt µeyrHcp -re xai àXIJOtvrT, nerJi
vtx11ç È(!tf;6vrwv (2) · ylyveafJat /Ji 1:~v vfxriv ,eai -rov inérpavov l~
l:i ù.vayxriç rov 1l(!WTOV ,eai xead<JiOV 1:axet u ,eaUtÂxfi r.ai 1:fi ~vµ-
naan Ù(!ET!Ï, ov e'ino1tev Èv àexrï 'l"CÔV Mywv l~atee-rov eivat L'.1 toç .
.ï:.3. Tovrov yu.e, au navuov à).xiµw1:a1:ov xai rpvaet IJufaveov,
·raxv àvaÎ,waavw TOVÇ aUovç, ,eaOanee olµat 1:cT, OV'l"t "1J(!lvovç (3),
1 Uyot•at udd. Hei~kc. 2 <,îtù> Tij;; vel <i:ti> njç Wi--
lamowitz 8 :r:'!uar,Ud; cudd.. corr. Arnim 1 0 irtyû<101rn
co<ld., corr. Arnim

(1) Dion distingue 11ellemcnt ici l'incendie et l'inondalion qui ne


dévastent que la surface de la terre (cf. Platon, l. c.). de la destruc-
Lion totale du monde. qui se produira quand les temps seront révolus.
II est en ceci parfaitement d ·accord avec les doctrines des Mages."
Ceux-ci enseignaicnl que l\lithra doit d'abord descendre ici bas et
y faire couler un fleuve de feu pour châtier· les méchants, et éta-
blir son règne bienheureux sur la terre. Puis, après cc millénium de
félicité. l'univers tout entier sera anéanti (Fin rlu monde, p. 42 ss.).
(2) La doctrine de l'anlithèsc et de la lutte des tiuatre éléments
dont on aperçoit ici la signification eschatologique, est souvent re-
présentée par un groupe syml,olique sur les monumcnls mithria-
llUes (M. M. M., I. p. 100 ss.). i\f. Nock fait observer (Journ. hell.
Sludies, XLIX, 1U2U, p. 114) que Dion exprime ici la conception
iranienne d'une guerre ù latJuellc participent des puissances subor-
données ü Dieu.
(3) Cf. Plutarque, De comm. nol., 31, p. 1075 C = Sloic. /ragm.
104U (II, p. 30!), :rn Arnim) : Le feu fera périr les dieux eux-mêmes
-ctJXTU-Ùç xcLT' uùToiiç w<1~e!! "'l(!{vovç ij xuTTtTe!!{vuvç ovTuç. Ps.-Hip-
polytc, De consumm. mundi, c. :17 : 'O nveivù; noTuµà;; xuTuxuu<1u
,'Je 11... :v.ai Tov alOiea c5ia.Ho-et ofonee x11e6v. Cf. Fin du monde, p. 42",
n. -1.
150 ZOHOASTHE

f,, ov noÂÂqj Tt71t xe&,,q,, l,o,eoii"n l,è nµ,,, à1teleq, neoç T071 'Y}µÉ-
neo" avTW71 ).oyt<1µ071, ,eal T~71 ova{a,, mI7ITW7I naaa" elç QVT071
à,71a).ap&,,-ra, noU, ,eeelnw ,eal Àaµn(!OTef!O" orp8ij71at TOt! 1t(!OTE(!071,
vn' ovlJe7IOÇ a).).ov 0V1JTWV ovt,è àOavaTwv, à,U.' QVTOV vrp' av-roii
5 "'"'l'Poeov ye,,&µe,,ov Tov µeytaTov àywvoç (1) · <1Tavrn l,è VtpTJÀov
,eal yaiieov, xaf!É71TU Tfj v{,en, TOnov TE WÇ nÀÛ<1TOV ,ea-raAaPeiv
,eal µe{Co7IOÇ xweaç ,,e,,Oijvat TOU: vnà éwµT}Ç ,eal µÉ710VÇ (2).
54. KaTà TOVTO t,~ yevoµt7'0t TOV Myov tJvawnovnat T~V av-r~,,
inovoµaCeiv TOV C<[,ov <pV<1tv · elva, yàe UVTOV 71lJT} TT}vt,eal,e a1tÂwç
10 T~V TOV ,jvtozov ,eal lJeanOTOV Y,VX?JV, µaÀÂov l,è av-rà TO '/J(!OVOVV
,eal TO 'YJi'OVµE7'0V avûjç (3) ••• 55. Aeirp8eiç yàe l,~ µovoç O voiiç ,eal
TO:rlOV àµ17zavoviµnÀ17<1aç avTOV, éfr' ln' t<11JÇ nanaxfi ,eezvµévoç,
ovlJevàç È71 avTqj nv,evov Àetrp8É71TOÇ, à).).à 3?0<1TJÇ lm,eeaTOV<11JÇ µa-
VOTTJTOÇ, OTE ,eaÂÂ.t<1TOÇ ylyve-rai, T~V ,ea8aew-raTTJV Âapwv avyijç
15 à"TJ(!(ZTOV <pvaiv, evOvç l1to81J<1E T071 lE àezijç ptov. Ë(!WTa l,~ Âa(Jwv
TfjÇ 'YJ'l'LOX1J<1EWÇ l,eelvr,ç ,eai àezijç ,eai oµovo{aç Tijç TE TWV T(!LWV
<pV<1EWV ,eai 'Y}Uov ,eai <1EÂ1JVTJÇ ,eai TWV aÂÂwv 0.<1T(!WV, anaVTWV
TE anÂwç C<[,wv ,eai <pVTWV, weµr,aev lni TO yevvav (4) ,eal l,iavi-
µuv l,ea<1Ta ,eal llr,µwvrneïv TOV OVTa VV'JI ,e,foµov lE àexifç noÂ.v
20 "f!ÛTTW ,eai Âaµ1t(!OTE(!OV au VEWTE(!OV (6).

9 Fort. inovoµciCuv uvnp Ccfiov qiv<1iv Arnim 12 mhuii ih'


in 'Ï<1t7ç Wilamo_witz, uvToii ye nlOw; vcl utlToii y' lnnO' c,,ç vl'l uvTuii
lin ye nl9o<;. codd. 14 avyijç Emperius : 11vTàç coùù. Hi T~ v
TE codd., corr. Geel

(1) Le feu absorbera en lui les autres éléments cl subsistera seul.


C'est la pure doctrine stoïcienne. Mais Hystaspe aussi enseignait
yev~<1t<10at TWV qJ(}ueTwV àvuÂw<JtV 6tti nveoç; cf. Fin du monde, p .
.1:1 et 93 n. 1, et infra, p. 361, Hystaspe, fr. 6.
(2) Bruns a fait observer que les mots Tonoç et 1.weu sont pris
ici dans le sens technique que leur donnait le Portique : Ille
locum solido expletum signi/icat, hoc vacuum ex parte occupatum, cum
,eevdv inane vacuum sil. Cf. Fragm. Stoic., Il, n° 505 Arnim.
(:i) Le Feu, qui a retrouvé sa pureté primitive, est, suivant les
Stoîciens, l'âme du monde, le ~yeµovi"ov, le seul Dieu. Il est difficile
de savoir jusqu'à quel point les Mages ont accepté ces théories.
(4) Cf. Cornutus, p. 28, 18 (Lang): o WEewç ... ~ aeµr1 ,j ini Tri
ynvâv.
(5) Le Dieu suprême, après avoir détruit le monde, le crée de nou-
veau, plus beau qu'auparavant : ce dernier trait n'est pas stoîcien
mais mazdéen, car pour les disciples de Zénon, le monde futur doit
reproduire le monde actuel, et l'on ne peut d'ailleurs comparer la vie
LIVRES SACRÉS - FR, 0 8 151

56. 'ÂO't'(!CllpaÇ lJè 8Âoç OV,t; O.t'a,t;t'O'II ovlJè év:n:a(!ÙV àO't'(!Wl:~'11, oiav
v;tµÉ(!LOÇ ÈÂavvoµivwv Piaufreeov :n:o.Ua,eiç t'W'II veq;wv l>t'fiEev,
àllà ,eaOaeàv ,eai àµiyij :n:avToç a,eouwov, µeTé{Jale éq.Mwç aµu.
T'fi vo~aei (1). Mv'f/aOeiç bè 'ArpeobtT'f/Ç ,eai yevéaewç l:n:eavve ,eai
5 àvij,eev avT6v, ,eal :n:oU, Tov q;wToç à:n:oapiaaç eiç aéea :n:vewlJ'f/ reé-
:n:eTat 3tV(!OÇ ~:n:lov (2) • µixOeiç tJè T6Tt "H(!(!, ,eal µeTaÂa{Jwv TOV TE-
Âttot'Clt'OV Uxovç, àvanavaaµevoç àrpl'f/C1t t'1J'II niiaav av TOV :n:avroç
yov~v (3) ' T O 'V T O 'Il tJ µ V O V C1 t :n; a Ï: tJ e Ç O' o '/J w V È V à (!-
(!~Tot ç Tel e Ta;; ç "Heaç ,eal L'.lioç evtJalµova yaµov (4). 57.
10 Tyeàv tJi not~O'aç t'7JV 8Â'f/'11 ovatav, §v a:n:éeµu. t'OV 71:U'llt'OÇ,
aVTOÇ ÈV t'OVT<p 6ta0éwv, ,eaOa:n:ee Èv yovfi nvevµa t'O :n:Â.anov ,eai
617µwveyovv (&), t'OTE biJ µaÂ.tC1Ta 3t(!OO'tot,ewç Tfi nov a..Uwv

1 oJ.oç Arnim : üJ.ov coùù. 1-2 oïu iv 1..uµi;(!iot; Casaullon


8-9 Ù(!(!~Totç codù. : an àno!!!!1ro1;; sicut p. 1-12, 1. 1 '/

de l'univers aux âges de l'homme (Philon, De aetern. m.,!). ~ 7'1., p. 4%


M). La doctrine de la rénovation de 1·univcrs est très ancienne rlans la
religion perse, mais pour celle-ci celte création nouvelle doit sullsis-
ter éternellemerit, tandis que le stoïcisme ne lui accordait qu'une
durée limitée dans le déroulement infini ctes µhénomènl's cosmiques.
(1) La comparaison du Feu créateur avec la foudre de Zeus est
courante chez les Stoïciens, cf. µ. ex. l'hymm• <le Cll'anlhc. Fragm.
Stoic. t. 1, n° 537, p. 122, 1. ti ss. cl 28 (où il faul mainll'nir la leçon
du manus<.:rit à(!xixéeuv1•ë). Les Stoïciens l'onl empruntée ù lk-
raclite (fr. li4 Diels: Tà ,~è nciVTu oluxt;n Këf!Ul'v,,~). '.\lais le rôle
qui est assigné ici à l'éclair dans la création, µaraîl ne point lui ap-
partenir ailleurs.
(2) La doctrine stoïcienne est que, dans la palingénésil'. le feu se
transforme en air, l'air en eau (Fragm. stoic., II. ,ï7!)-.-,81). '.\lais Dion
introduit ici des idées mythologiques. qui lui sont inspirfrs par un
poème religieux.
(3) Le nvEiJµu, (JUi est, selon les Stoïciens, composé <le l'eu cl d'air
(v. Arnim, fr. 311, t. II, p. 112, 35; fr. 442, µ. 145, --11) contienl les
ani;eµauxoi J.6yo1, qui féconderont le monde.
( 4) Dion fait allusion à un second hymne des '.\Iages comme nous
le montrons dans I' Introduction p. 93 ss. Zeus et Héra ne µcuvent
avoir une signification différente de celle qui leur est expressément
attribuée plus haut et désignent donc nécessairement le premier le
Feu (p. 145, 11. 1), la seconde l'Air (p. 14G, n. 1). Mais dans l'hymne
des Mages ce mariage devait être Joué comme étant celui d'un
frère et d'une sœur (lntrod., p. 95, n. 3), une telle union étant la
plus sainte de toutes aux yeux des mazdéens. Cf. Introd. p. 78 ss.
(ii) Le nveiJµu, composé d'air et de feu, pénètre l'élément humide
152 ZOI\OASTRE

O'V(T't'llO'Et C<[,wv, ,r,a()' 80'oV be v,vzijç ,eal awµar:oç avvear:&vat Âe-


yotr: ' av" ov,r,
' uno
1! r:eonov,
' r:a' 11otna
, ,,u'l'J eg.uiwç
' ,:(JI • !1./
n11ar:r:et
, '
xat' r:v;r,;oi,
Âelav ,eal µaÂa,eiJv avnp neetzéaç r:1)v ovaiav ,eai nâ<Jav el,eov<1av
evner:ii>ç. 58. 'Eeya<10.µevoç M ,r,ai uÂew<1aç àné~et~ev I.~ àezijç
5 r:ov Bv.a ,r,,foµov evet~ij ,r,al ,r,aÂov àµrJz&vwç, noÀv ~iJ Àaµne6u-
eov i} oloç O(!éi:,:at VVV ' nana 7'0(! nov ,eai TÜÀ.Àa Ë(!ya TWV ~rJ-
µtoV(!7'W'P xatvà àno Tijç r:ixv'l'JÇ ,eai TWV zet(!WV naeaxeijµa TOV
nOt'f}<JaVTOÇ ?e(!EfrTCJ> ,eai, <17:tÂ7T-VOU(!a ' :>eai T:WV <pVT<ÏJ'P Tà VEWU(!U
evOaUauea TW) naÀatii>v IJÀ.a r:e PÀaGTOÏ:; lr.tx6.a · ,eai µ·fjV T(l ye
]Ü (éj.>a EVXO(!tT:a ;eal n(!0<1rJVij l~eiV µeTà T1]V ytVE<1t'P1 OV µ6vov Tà
:>eaÀÀ.t<JTa avr:â>v, iwÀo{ TE :>eal µoazot ,eal <J?eVÀa:>eeç, àÀ.).à ,eal
OYJelwv a,evµvot TW'V ày(!tWT/lT(J))I (1). 59. 'H µèv yàe àvOewnov
rpv<1tÇ VrJnla TOU ,eai v~ae17ç, oµoia L11µrJT(!OÇ àrdeï xMn .
neoûOovaa M elç TO µÉT(!O'V weaç ,eal ve6TrJTOÇ naVTOÇ àTExvwç
15 <pVTOV "(!EÎTTOV :>eai Ènt<paVÉ<1U(!OII pM.aTrJµa. '0 ~È ~tSµ;r,;aç OV(!U-
'POÇ TE ,r,ai ,eoaµoç, ou n(!WTOV avveuU<10rJ, ,eo<1µ1JOeiç v;r,;Ù Tijç
<JO<pWTllT'l'JÇ TE ,eal àeiaTrJÇ TÉXV'l'JÇ, O.(!Tt r:wv TOV ~11µwveyov xet-
(!W'V ànTJÀÀayµévoç, Àaµneoç ,eai dtavyiJç ,eal m'iat 1:oïç µéeeat
naµ<paivwv, V'f}ntOÇ µiv oMéva xeovov ÈyéveTo ov~i àaOev1}ç ,eaTct
20 1:1jv àvOewnlv11v TE ,eal OvrJTrJV njç rpvaewç àaOévetav, véoç ôè ,eai
àxµa.(wv evOvç ànà Tijç àezijç (2). 60. "Ou ~r) ,eal o ~rJµtov(!yÙç
aVTOV ,eal naTrJ(! Mwv fja011 µiv ovdaµwç, - Ta71:et'VO'V yàe èv Ta-
0

;r,;etvoîç TOVTO ;r,;a()oç - ÈXO.(!'l'J ~i :>eai frée<pOrJ ~ta<pE(!OVTWÇ


fjµevoç OvÀvµmp, ÈyéÀ.a<1<1E M ol <plÀov l}TO(!
rrJOO<JVVrJ, oO' O(!ÛTO Oeovç

7 "ut PÙ H.ciskc : "al TÙ cod. !I üaa u coni. H.ciskc 11 "u.}.-


ÀtaTa : lcg. nOaaaa? 13 Tou Arnim : TE codd. 1:ï u tli:
Arnim: o ~TJ codd. 24 Hom. Jliad., XXI, :ll:i!J s.

et le rend fécond, comme dans la grossesse il forme l'embryon.Cc soul


là des idées stoïciennes, mais clics se retrouvent dans les spécula-
1.ions des Mages. Cf. Hippolyte, Re/ut. haer., l, 2, 13 [ = fr. D 1, p.
ü3) et l'introduction, p. 9ü.
(1) II y a probablement ici un souvenir des vers où était rappclrc
la paix qui règnera entre l'homme et les animaux ayant perdu leur
férocité, thème obligé de toute description d'un monde dont le mal
a disparu; cf. Fin du monde, p. 89 s. ; Platon, Polilic., 272 BC, cl Ir.
D 4, p. 71 S.
(2) Fragm. Stoic. Il, n° 584 : « Nihil imperfcdum erat in prima
procreatione universorum etc. >>; Virgile, Georg., Il, 336: " Ver illud
erat, ver magnus agebat orbis ~. Cf. l'allusion au 1'imée relevée in/ra,
p. 153 n. 1.
LIVRES SACRÉS - FR, 0 8-9 153

-coùç dnanaç i/611 'J'6'J'OVOTaÇ xal 1iaeov-r:aç . -ct}v dè 7:07:6 µo(!<prJV


-r:ov xoaµov, Uyw 6è -,;~v -r:e &,eav xal 1:0 xaÂÂoç àel xaAov OV'l:OÇ
à.µ11xavwç;, ov6elç; bvyuii·' âv àv0(!W1'WY 6tavo110fjvat xul Ûn;ûv
Mlwç; (1) .••

(l) L'Avesta ( Yasht XlX, U, § 8!), t. II, p. 3ü8 Uarm.) décrit


en des termes qui rappellent la louange <1uc fait Dion de sa radieuse
jeunesse, u ce monde nouveau soustrait à la veillesse et à la mort, ù
la décomposition et à la pourriture, éternellement vivant, éternelle-
ment accroissant, ... alors que les morts se relèveront, que l'immorta-
lité viendra aux vivants, que le monde se renouvellera ù souhait t,
Notons d'autre part l'allusion de la p. 1.J2, 21 ss. au passage fameux
du Timéc 37 CD (l'f. Philèbc, 3:{ B) sur le .plaisir resscnli par le démiurge
<• père•> du monde, au moment où il va s'appli<1un il rendre son œuvre
plus pareille encore ü son modèk.

Ü 9. L!VIIES l.ll"lJ HGl(JlJES DES :\IYSTÈIIES llE '.\[!Tllll.\,


(Cf. Introduction. p. 98).
a) FmM1cus MATEHNus, De errore profanarum reliyionum, c. V,
2 (p. 12 Ziegler) :
Persae et Magi omncs ... virum ahactorem bovum colcuLes sacra
cius ad ignis transferunt potestatem, sicut propheta eius tradidit
nobis dicens :

Mva-r:a (Joo-xJ..onl11 ç; (1) avvM~te (2) II a-r:eùç; àyuvov.

(1) Mithra d'après la légende,<< comme Cacus, fils de Vnkai11. vo-


lait les bœufs d'autrui et les entrainait dans son antre •> (Commodien,
Instr., 1, 13). ce qui lui avait valu le nom de 1'Jov'>'J.6:-r,o; Oe,;; (Por-
phyre, De antro Nymph., 18). Cf..Won. Must. de 11,!ithra, I, p. 171.

(2) Le seul ms. existant de Firmicus (Palatinus) donne EYN AE-


EIE, mais l'exactitude de la correction avvM;ie a été définitive-
ment établie par les inscriptions du mithréum de Doura, où se lit
plusieurs fois avvlh;icp, ùyuO,p a~1·6E;lr!i, La signification de ce
mot paraît être « celui qui par la iunctio dextrarum, par la poignée
de mains rituelle, a été admis au nombre des mystes" par le Père
(pater) qui l'a initié. Cf. C.-R. Acad. Inscr., 1934, p. 108. Nous re-
154 ZOROASTRE

viendrons sur cette acception liturgique du mot r11m'li.;ioç dans le


volume qui sera consacré au mithréum de Doura.

b) FrnM1cus, ibid., c. XIX, 1 (p. •17 Ziegler) :


TA,]«'s vvµ'{JS (1), zaïes vvµ'{Jt, zaiee vÉov '{JWÇ,

( 1) Ce vers, qui suit une lacune du ms., et dont la première lettre man-
que, avait été rapporté au culte de Dionysos (Dieterich,Mithraslilur-
gie', p. 214) et NYN'1>E, donné deux fois par le ms., avait été corrigé
en J1t1µ<ple. A tort, car les inscriptions de Doura ont fourni la preuve
que vvµ<poç était le nom d'un grade mithriaque, indiqué déjà dans
la nomenclature fournie par S. Jérôme (Hpist. CVII, ad Laetam):
, Corax, nymphus (corrigé par le·s érudits en gryphus ou cryphius],
miles, leo, Perses, heliodromus, pater•>. Le vvµ<poç était peut-être le
/iancé d'un mariage mystique, plus probablement l'adolescent ad-
mis dans la société des hommes, c'est à dire, des mystes, souvenir
tic ces « rites de passage t qui chez lant de peuples s'accomplissent
au moment de la puberté; cf. C.-R. Acad. Inscr., 1934, p. 108.

c) F111M1cus, ibid., XX, 1 (p. 50 Ziegler) :


Alterius profani sacramenti signum est Oeàç lx nb: eaç.
li semble que Firmicus rappelle un symbole ou un hymne où
était invoqué le dieu m:Teoycvqç, Mithra, né de la Petra genilrix.
Cf. Mon. Myst. Mithra, 1, p. 159 ss.

d) C.I.L., VI, 719 = 30189:


Nama sebesio
Ces deux mots gravés sur le grand bas-relief mithriaque du Lou-
vre ont donné lieu aux interprétations les plus extravagantes (Mon.
Myst. Mithra, I, p. 314, n. 2). Le sens du premier mot n'est pas dou-
teux, il se retrouve dans deux inscriptions latines Nama (CIL, VI. 731),
Nama cunctis (CIL XIV, 3567), et un grand nombre de fois dans les
graffites de Doura, où il est régulièrement suivi d'un nom au datif,
que ce soit celui de Mithra ou celui d'un fidèle. C'est un mot iranien
qui signifie «hommage•, « révérence t, «honneur•, et qui s'est con-
servé dans la liturgie des mystères comme les amen, alleluia, ho-
sannah hébreux dans celle de l'Église. Cf. C.-R. Acad. Inscr.,
1934, p. 106; Rostovtzeff, Rom. Mitteil., XLIX, 1914, 203 ss. - La
signification de Sebesio reste incertaine ; toutefois on ne peut plu&
LIVRES SACRÉS - FR. 0 9-1 Ü 155

douter que cc soit un ùalif el non un prétendu ,np 4awv. Von Gul-
schmid (Kleine Schriften, III. p. Hl7, n. 1) y voyait une corrup-
tion de l'iranien Saoshya11l, le Sauveur mazdéen, devenu une épi-
thèle de Mithra.

e) llv(!wTo,, ifoOµa 1 -rci ,eal Mayoun 1} v[{Jn-reov ,foalwv (pour


oalwv).
Ce graffite du temple de Doura, qui sera publié et plus longuemcn l
commenté dans le Report VII ùes fouilles [sous presse], paraît être
une citation d'un lambeau de phrase liturgique. L'hymne de Dion
[supra, p. 147, 9) parle de l'àullµa brûlanl du coursier qui repré-
sente le Feu. - Si la lecture de la fin est exacte, ce texte sacré fait
allusion à cette purification par le feu, que les gnostiques ont sou-
vent opposée au baptême par l'eau. Sans cloute est-il tiré du rituel
d'initiation au grade de Lion; cf. Porphyre, De Antro· Nymph., c.
15 : '!Jç µvu1:ri ,rnllaen;cov OIJT:OÇ T'OV 1W(!OÇ, ol;ct:ia ~ t :n; T: (! (l 1t(!OU-
ayot1<1t na'eatt''IJUUµEVOt t:Ù vt5W(! etc.

/) PRocws, In Plat. Rempubl., Il, p. 345, 4 Kroll:

"On Tfj @éµtCJt T~V a1JT~V elvat T~V 'Avay,e'l}V TaVT'l}V OÎ'l}TÉOV.
ov µovov be TWV 'E).).'l}vt,ewv Oeoyoviwv mai-ov [Hesiod., Theog,
901), à).).à ,eal l,e TWV IIeeai,eéiJv TWV TOV M{Oea -re).ei-éiJv, nae'
alç nâaa, al Tijç @éµtCJoç lntd~aeiç, new-rai µiaat -re).evi-aiai,
avvani-ovaiv ,eal T~V 'Avay,e'l}V, Uyovaat aarpwç e i µ t " a l
• A ,, a y " 1/ ' ,eal TOVTO lnl naawv.
Sur le culte d'Ananké dans le mithraïsme, cf. Mon. Myst. Mithra,
1, p. 152 ; cf. aussi, infra, p. 160. la note 3 au fr. 0 13 du Thel
qnfoewç. Thémis, sa compagne et associée, pourrait représenter Arslât,
qui est pour les mazdéens la déesse dela Droiture, << guide des êtres
célestes et terrestres•>; cf. L. H. Gray, The foundations of the ira-
nian Religion (Ratanbai Kalrak lectures), 1926, pp. 136-137; Dar-
mesteter, Zend Avesta, t. II, p. li 11.

O 10 a. Formules d'abjuration imposées aux Manichéens (Co-


telier, I, p. 543) (1):

•AvaOeµaTlCw Zaea.611v (2), ôv ô Mav11ç Oedv Ueye ned aihoii


156 ZOROASTRE

rpavi,rra 1eae' 'lv~oiç (3) xai liéeuaiç, xai "H).iov ànexa).u, avv
atJTéjJ ~6 ,eal T à ç Z a e u t'J e t o v '° OvoµaCoµi1Jar; 8 V -
X a ç (4) ...
'AvaOeµœrlCw -rovç -rov Z a(! a t5 11 v xai -rùv Bovdü.v xai -rùv
Xeiu-rov xal TOV Mavizaîov xal TÙV "H).wv lva xal TÙV mhùv
elvai Uyov-raç.
(Goar, p. 885) : 'A vaOeµadCw xai xa-raOeµaTlCw Z a(! a -
c'J 't/ V' Bo~~ù.v xai l:xvOiavov TUVÇ li(!O Mavixafov yi::yuvu-
TUÇ ••• (5).

(1) Le ll•xtc de ces anathèmes a été pul>lié par Cotelier dans une
note aux Recognitiones clémentines (SS. Patrum apo.~tolicorum opera
::! 8 éd. de Clerici, 1724, t. J, p. 543) et reproduit par Migne, P. G., l,
col. 1461 ss. D'autres rédactions ont été éditées par Tollius, Jnsig11ia
ltinerarii ltalici, Utrecht, 1ti9li, p. 126 ss. (mutilée du début) et
par Goar. Euchologion, 1647, p. 885. Nous espérons pouvoir don-
ner bientôt une édition critique des diverses formes de cette formu!c
ll'abjuration.
(2) Mani a dû employer la forme sémitique du nom, Zarudesl, qui
déjà dans la traduction copte est devenue Zurudes (Polotsky, Ma11i-
chüische Homilien, I, 11, 21 ; 70, 14). Cf. supra, p. \J3, fr. S 2 b cl c.
(3) La tradition lJUe Zoroastre aurait visité l'Inde et y aurait
fait des conversions se retrouve chez Ammien (supru, p. :32, fr. U 21)
cl chez les écrivains orientaux du moyen âge; cf. supra, p. \Jli, 11. 2,
l'l J'Inlroduclion, p. 27 ss.

(4) Sur ces prières zoroas lriennl'S, cf. l'introduction, p. 100.

(ti) L'assertion du Pseudo-Photius (Contra Manich., I, 14; P. G ..


CJJ, 41): "Ereeoç Tep xe611cp /Jeaxv Tt TOVTOtl (Mu11t:no.;) :n:!!OYt:Pi-
<11:li(!O.;, Ô/HJTlµo; ~f: Û/V tfo<1<1É/JetaV Z a (! a V 1'/ Ç OVOµU, rclllOntc Ù
ecJlc de Pierre de Sicile dans un passage parallèle (Rist. Ma11ich.,
1ü : P. G., CIV, 12ü5): 'Hv oi :n:eà TOI/TOtl (MuVliPTOÇ) xai tTli(!OÇ
D1<)ua;rn).oç TUVTr/Ç Z U (! UV 1/ Ç àvoµau. Elle n'a pas d'autre
source. Cf.Henri Grégoire, Byz<intion, XI, 1\J3li, p. 610 ss.

0 10 b. [MARIUS V1cToR1Nus ], Ad Juslinurn Manichaewn (Migne,


P. L., VIII, col. 1003 D) :
1am vidistine ergo quot Manis, Zoradis aut Buddas haec docenclo
deceperint.
Il s'agit d'une doctrine de Mani, qui n'a rien à faire avec Zoro-
LIVRES SACRÉS - FR. 0 10-11 1!i7

astre ou avec Boudrtha. Cf. Reitzcnstcin, Die hellenistischm Mysfe-


rienrel.3, p. :17, note. La forme ùonm;c au nom de Zoroastn•, ~ Zara-
clt•s " ((,c·rit raulivc•nwnl Zoraclis) rend probable que l'(•nivain a sim-
plement emprunté son énumération aux Amtlhi•mcs C'Ontre ks Mani-
chéens.

0 11. PHILON DE BYnLos, dans EusÈBE, Praep. Evan,q., I, 1(), p.


12 A (t. I, p. 56 Gifford = F.H.G., III, p. !i72, fr. 9).

7, (f) (! 0 a aï(! 'Y/


ç O Ma:yoç l:v Tfl 'le[!Jj. .Evvaywyfl Tôh• Ileern-
,e1»11 <p1JŒL ua-rà U~t'V . ·o
M Oe6ç iau ,rn<paÂ~v ëxwv iieauoç (1) .
01i-r6ç lauv () 'll(!WTOÇ, a<pOae-roç, àt<}wç (2), àyÉvrJïOÇ, àµeefJç.
tivOJtOLOTaToç, iJvloxoç ,r;a'VTOÇ uaÂoii (3), à.<}weoi56"'YJTOÇ, àyaOcô,•
àyaOwTaTOÇ, rpeoviµwv <pf!OVtµWTUTOÇ . lan bi ,eai 'JlUT1J(! evvo-
/lLaÇ ,eai /!u,eawavv'Y/ç (4), avTo/}{<}a,ernç rpvai,erlç "ai dJ..ewç ,eai
aorpoç "ai ieeoii rpvut"oii µ6voç evefrrJç.
Tù. b' avTÙ. uai 'OaT<J.V'Y}Ç <p'f/ŒL 'llE(!L aVTOV lv Tfj èmyearpn.i1é-
·vn 'O,e-rauvxq>(cf. infra, fr. 7 d'Ostanès, p. 271)].
Sur la valeur de ce fragment, voir l'introduction, p. 101.

(1) Un pareil monstre est inconnu chez les Perses. Nous avons
manifestement ici un emprunt à la religion égyptienne. Selon Philon
de Byblos lui-même ·- dans le ronlexlc de notre exlrait (Eusèbr,
/./., p. 11 C) - - les Égyptiens adorent Je dieu serpent Agathodémon
,wi K111jrp bwi•oµa.l;,ovrnv, n(Joan81:am 6i mhif, it'Qa:ieoç :v.i;rp1L).1j1•. Sur
cc dieu Chouphis ou Chnoum représenté avec une tête cl'épervicr,
cf. Hoschcr, Lexikon, s.v. « Knuphis » col. 1258.- Sur la vénéralion
dont l'épervier était l'objet en l~gyptc, cf. les réffrrncrs réunies par
Hopfner, Fontes rel. Aegy ptiacae, p. 803, s. 11. « Acripiter •>.

(2) Cf. Lactantius Placidus, Ad Theb. IV, 51G : <• Dicit dcum 017µiot•u-
yôv, cuius scirc nomcn non Iicct. lnfiniti autem philosophorum, Ma-
gorum, Persac ctiam confirmant rcvcra esse praetcr hos dcos rogni-
tos, qui colunlur in templis, alium principem el maxime dominum,
ceterorum numinum ordinatorem, de cuius gencre sint soli Sol atqu<·
Luna ; ccteri vero eius clarescunt spiritu, maximis in hoc auctoribus
Pythagora et Platone et ipso Tagetc •> etc.; v. infra, p. 271, note 1.
Voir aussi Cosmas de Jérusalem, Cal. codd. astr., VIII, 3, p. 121, 1\
[ = fr. Ost. 8b, infra, p. 272, 7]: /J>aai (scil. les Mages) àt6101• eli>lli
eeoi• 1r,U.'I/TWV V1if(!TaTOV, È/; OV na.'1/TaÇ ÛVUf. T01j; à).),OVÇ ,5uz{Je{Jat-
Cf. Iupifer .mmriws exsuperanfi.~.~imus, dans Archi,, /ür Hrli·
OV'I/Tat,
gionsw., IX, 1 !JOI>, p. 332 ss.
158 ZOROASTRE

(3) Pour l'emploi de fJvloxoç, cf. supra, fr. 0 8, p. 144, 12 ss., avec
la note 4.
(4) Cf. Plutarque, De Jside, 47, dans l'énumération <les six <lieux
(Amphaspanrls) créés par Ahoura-Mazrla (fr. D 4, p. 71, 21) : Trii•
1dv :'i(!WTOV F1Ïvolaç, TOV ~è rÎEIITE(!OV àÀri(Je(rzc:, TOI' r'li T(!lrnv F.'Ù1•0-
Pour les irlentirications de ces austraclions avl'(" les Amshas-
Jlfac:.
pmHls. supra, p. 75, n. 12, l'i l\'kssina, J magi a Bl'IIP1111111•, 1!1:l:l, Jl. :.!O.

2. Les quatre livres TTEPI (J)Y.EEQ.E

(Cf. l' Introduction. p. 1()!) ss.).

0 12. CLÉMENT D'ALEXANDRIE, Strom., V, 14; 103, 2 (t. ll,


p. 395 Stahlin = EusÈnE, Prarp. E1Jangel., XIII, 13, p. 675 D):

(/Ii.cfrwv) lv Tep i}e"aT<p Tijç IIoï.tulaç 'Heàç TOV 'Aeµe11{ov,


TO yÉvoç IIaµrpvï.ov, µÉµV'f}T<lt, oç Ê<JTt Z We O a <1 T (! 'fJ Ç • avTÙÇ
ynf>1 1 0 z w (! 0 a (1 T (! 'fJ ç Yf!U<pEI, • (( Ta " E (1 V "li É y (! a 1P (l

Zweoa.<1T(!'YJÇ o 'Aeµev{ov, ro yévoç II&.µ.-


;; rp v Â. n ç, l 11 n o ). É /'- cp r e ). e v T ~ a a ç, 8 a a l 11 "A t -
1, ny F 11 0 fi, EV Oç I ô (.L 'Y/ 11 ;,r; (1 O E w V "·
(! à Tdv ô~ z w (! <>-
a <1 T (! 'YJ V TOVTOV O IIÏ.aT<t)V i5wi}e,eaTaÏOP È:nl T'fj 'JT,V(!ij. "ÛftC-
POP àva/3t<ÎJPat Î.ÉyEt " Taxa µiv OVV T~V ÙPa<1Ta<1W ( 1), Taxa l,è
i"eïva al1 1la<1ETat, WÇ i}ià TW"ll tJ,oi}e"a l;cpMwv 77 o!5dç -raiç ,pv-
10 XUÎÇ y[vET<lt EtÇ T1]V àPUÎ.rJ,PtV (2), aVTOÇ /Jè "al ÈlÇ T~"ll y/.veafr
'f'1J<1t IRcp., 621 B ?] n)v avnjv ylyveaOai "&Oodov.

:i 011vÉy(!ri1J"' Cobct : ov11 /y(!w1•n• cotlrl. -1 f/,rn Eusebius, om.


Clemens : er. fr. 0 1:3. infra, p. l.l!l, !)

(1) Pour la croyance mazdéenne il la rrsurrection drs morts, cf.


supra, Diogène Laërce (fr. D2, p. !i8, 1. 4); fr. D:I ; infra, Ahenragel,
fr. 0 94, p. 238, et J'Introdul'tion, p. 141.

(2) Clément fait ici allusion à une doctrine qui s'est conservée sous
sa forme la plus naïve dans le manichéisme (Hégémonius, Acta Ar-
<'helai, 8, p. 12 Bccson; Épiphane, Re/ut. haer., LXVI. 9). La révolu-
tion du zodiaque, agissant à la façon <les grandes roues à godets (no-
rias) qui puisaient l'eau dans les fleuves de Mésopotamie et de Syrie.
l'mportait les âmes vers le ciel et les déversait dans les vaisseaux
lumineux du soleil et de la lune. La croyance que ces âmes parve-
naient aux hauteurs l'flesles ù travers les signes du zodiaque a laissé
uvnr-:s << sun LA NATUflF. >> - FR. o 11-13 159

cl.es tracrs dans Je gnosticisme, peut-être aussi dans les mystères de


Mithra; cf. Cumont. Revue hist. des relig., LXXII. 19Li, p. :{84 s ..
rt J. Kroll. Lehren des Herme.~ Trism., 1914, p. 297. - De la suite
dr notrr extrait, rapprochrr Ir passage parallèle (cf. infra, p. 161.
n. 6) clr Plntarqur, Quae.~t. ï.01111i1• .. 740 C: wi'IFiOn m~O,: hri T<k
f~F1'Tf'(!fLC J'Fl'FfTF/,C T(!F:'TOJ'T(l/,

0 13. PRoc.r.us. In Remp., Il, p. 109, ï Kroll : commentaire aux


mots de Platon (p. fi 14 B) : ' H I! n c: T o 1'j ' A (! /t t: i• { o v ,
T n y {: v o ç 11 a I' <p v ï,. o 11 :

Tàç :.rit:(!t Tnv Tonov T01JT01, nô1• n(!n 1111,wv rJt.mpoeàç ,eal. :iiai•-
TO { aç utaaT(!o<paç
.i: ' 0 avpaaein•
' ~ 1uç · mv
ai .,. o ["t 11ev
' ov. '] Tov ' THea' <pa-
atv elvat TO'V nadea TOÛ µ.vfJov TO'ÎÏ()e navToç, ,i).).à Z W (! 0 ci -
a T (! 'l'J v, ,eal <7,ç Toîiôe TOV àv6µaToç ly,eeiµlvov T'YJ'V yea<p1)v È,e-
fi rJeôw,eaatv (1), <ÏJa:iiee ,rnl O 'Em,e.')'IJ(!etOÇ KwAWT'l'}Ç, ov ,eai ne6-
Te(!OV lpvfJa01'}/Je'V. /{ al UVTOÇ lvfrvxov z (!) (! 0 ci a T (! 0 u
{Jt{JUotç ÛT(!UUt n
e (! l <p V a e (t) ç. <il'V TO neoolµto'V Èan .
Z ,,, (! o 6 a T (! 17 ç o ' A (! I' f 'I' { o v Il â I'· <p v ), o ç T ci ô e
). / y é' t, fi a a T e F v n o ï,. É 11 '!' T F ). F v T 17 a a ç :n; ,1 (! à
JO () r: <•> ,, i {) â 'Y/ r. a i fi a a F ,c T 1j ç ii ï,. ). 'Y/ ç l a T o -
I.! t'a ç . )) 'fü, llè /tÉaotç avToiç 1l(!OÇ Ki5(!0'V neoa<pW'VW'V Mj.ï.6ç
Èan Tnv {JaaiUa (2) · dva {Ji Toi• l(veov, ov ôtaaa<pe'i. Twv
/Ji ÈvTmJfJa ).eyo/tÉ'VW'V O'ii()E1 0Ç in' (J'VO/WTOÇ plft'V'l'}Tat :n;.Ï.1)v ûjç
1

'Avciy,e'Yjç . Ta'VT'YJ'l' ôi el11a1 T01' 'Alea <p'Yjafr (3). 'AaT(!OAoyt,ecûv


L-> r5i ian Ow11ciuov TrI {Jt{J.ï.fa yÉ/tOVTa · xa{ no11 ,eal à1•nUyn1•
,,O'XEÎ neoç n)i· iv n
O A t T 1 " 1'(, [ p. 2fü) E] àvaxv'XÀ'Yjatv, waT'
UÔ1'JÀD1' et àno 'WVTW'V 01hoç O /tVOoç laxe n)11 à<poeµfJv, ,eal
fÏ Z W (! 0 ci <J T (! 'Y/ Ç ànt TOV 'Heoç lyéy(!U;T;TO Èv TOÏÇ àvn-
y(!a<potç . n.ï.1)'V on Toi• ij.Ï.to'V È~EÏ'Va 1dao11 olôe TCVV n.Ï.a'V'l'}TW'J/(4),
:m o M Toi• /tîiOov T01JT01• lf.ôwi• {mie ae).fiv'Y/v eMJvç Mil6v lanv Toïç
hteï11ci U elôoat'V ,eat TOVTW1' Ù,e(!OUO'a/lÉ'VOIÇ · cÏJaT' mix' <'z'l 1 0
ll).cirn>'V àn' lxelvwv Û'YJ TovC,e TO'V ,,v()o,, avvOelç.
Ol {Ji rov THea 1ûv 01wloyova1v yeyga.rpOai ,eai Z me o ci a -
T (! 0 V yevlaOat TOVTO'V ôtôciaxaAO'V, lôanf(! Keo'VtoÇ (5), T01'
n
2;'i ci11,<pv.Ï.ov T<I yfroç nvà T(!Onm· T<fl Zweoa.aT(!'(J avveleo11u:ç
(el /11/ a.ea OV T<fl lliean <païev av, àUà Tip Ilaft<ptJÀ<,p, TOVTl[) ô1)
l,eelvcµ ov Toïc: 1lE(!t q;vaewç einopev {JtfJUoiç ÈVTvxeïv) • oï {Ji 'H-
(!OÇ vloi• E1' 1ialwva TOV Ôl'YJYOV/lfl'O'V yecirovu:ç ,eal nwç TO f;fjç
li.nv aeOeo11 <TUVTÛ;watv Tif1ôe T<ÎJ OVO/IUTt Uyetv ov,e lxovu:ç, mi~
160 ZOROASTilE

elœ061:œ11 TW11 naÂatW1' 0.1'E1J TOVT01J ,ea-r:à ye11t,e~11 n1:wat11 naTÉeaç


avvcfauw · o2 ~i ov,e 'Aeµivtov 1:011 na-r:iea ipcfo,eo11uç, àÂÂà <5111
Oadeov TWV /Jeaxiœ11 'Aeµovtov, U/U"(!OV TL neei 1:0 lJvoµa nÂ1711.-
µEÂov11uç ,eai eiJeoµe11 ,eai OVTWÇ lv 7:0ÏÇ l,edvov 1:0V Z W (! U -
O

ci a 1: e o v {3i{3Uotç 'Aeµ611wv (6 ) 1:1h nadea yeyeaµµi11ov.


( 1) C'cst-il-dirl' l':ipocrypht• dl.(• par Clt•mcnt (fr. 0 12). et anlfril'ur
:iux c11ialrl' livres dn lh'!i q:•,;rrrw.:., comme Kroll (/{h1·il1. .Hus.,
LXXI, l!llG, p. :J51 s.) l'a l'ait ohsl'rVl'r, l'll monlranl dans ll's mols
xui ürru ... iurne{,1.:. de la 1. 10 llllC' addition fail<· pour rai l,lt'hl'r :'1
l'apocryplll' crs quatre .livres.
(2) C'est probablement de n• llqJi qn;utw, que drrivc la nolicl'
confuse ct 'Arnobe, 1, 52 : « Armrnius Zostriani nepos el familiaris
Pamphylus Cyri ~- Cf. fr. H 1, supra, p. 1.\ :IVl'l' les notes, ainsi ((Ill'
Kroll, /. cil., p. :J5:J.

(:J) Lr sommaire écourlr de Proclus ne permet gui•re de saisir la


r:iison de cette singulière assimil:it ion de la Néccssil{· et de l' Air.
Mais son origine doit être cherch(•c dans une conception vrainH'nt
iranienne, ceJJc de \'ayu ou de l'Air, c'est il dire J'espace qui s"étcn<l
cntrr la lumière céleste d"Ormuzct et les ténèbres souterraines <!"Ahri-
man cl où a lieu la rencontre <les deux puissances opposl•es (Boun-
dahish, I, 4). Comme l'a noté Darmesteter (Zend .4.11esta, II. p. f>7\1).
« tous les mouvements cosmiques se produisent dans ce vide, de l:'1
l'identification ou du moins Je rapport très étroit de Vayu avec Je
Temps et avec le Destin •>. L'importance primitive de Vayu et sa
connexion avec le Destin résultent aussi des recherches de ~1. Ny-
berg (Journal Asiatique, CCXlX, 1931. p. 197 ss., 203). L'on invoquait
Anankè aussi dans les mystères de Mithra (supra, p. 153, fr. O 9 f)
et de nombreux monuments montrent quelle place y occupait le culte
de l'Air et des Vents (Mon. Myst. M., I, p. 97 ss.). Cf. aussi ·.-h1u-
Ajar chez Housset, Hauptproblemr l'll'., p. 1:35 (awc la n. 1). -- l 'Ill'
opinion un peu différente est altribufo aux Perses dans l"expos(•.
fortement teinté de pythagorisme. que nous a transmis Hippolyte
IV' 43, 3 (p. (i5, 9, Wc11dland) : Tà,, OF1i1• Fi1•r11 rpwTFtVOV. <pw, ù• ÙF(JI
11v1•exâµi;vov. Cf. supra, p. 63, n. :, et l'Introduction, p. 75, n. 1. -
D'autre part, on est. frappé de la similitude de ces croyances avec
la doctrine des atomistes, qui faisaient naître toutes choses d'un
tourbillon (ô{vtJ) d'atomes. mus par une loi fatale (Zeller, Philos. Gr..
18, p. 1081). Démocrite identifiait cette ôivtJ cosmique à l'Anankè
(Diogène, IX, 45 = Diels, Vorsokr. 6 , 68 (55] A, 1, t. Il, p. 84, 18):
llci1na "aT' àvciy"'JV y{vc110a1, Tfjc; ô{Vf'}C: alTiaç OV<11'}Ç Tijç ycviuewç
nciVTwv, ijv àvciy"tJV Uyu ; Sextus Emp., IX, 113 ( = ibid., 83, p.
105, 1 Diels) : KaT' àvay"f'J" ,eai vno ôiVf'}Ç ... ,ttl/OÏTO 6 "011/IOÇ. -
Peut-être la doctrine du lleel ,pvucwç doit-elle être aussi mise en
rapport avec la croyance néo-platonicienne que les âmes, contraintes
par la nécessité :'t venir s'incarner dans les corps et remontant a.près
LIVRES SUR LA NATURE - FR. 13-14 161

la mort vers le ciel, sont entraînées par les Vents (Porphyre, De


antro Nymph., c. 25 ; cf. ibid., p. 57, 7 ss. Nauck, et M.M.M., I,
p. 97, n. 8). Pline dans son livre Il, où il fait de larges emprunts
aux Chaldéens (Kroll, Hermes, LXV, 1930, p. 1 ss.) mentionne en-
core ( § 116) r opinion que les vents cosmiques sont << ille generabilis
rerum naturae Spiritus hue illuc tanquam in utero aliquo uagus •>, c'est
ù dire qu'ils sont assimilés au 11,11Eiiµa générateur des Stoïciens, le-
quel agissait selon une loi fatale. Mais, dans l'expression tanquam
ill utero, il subsiste peut-être un souvenir de cette membrane ( vµ1111).
qui suivant les atomistes enveloppait le tourbillon des atomes (Diog.
Laerre, IX, 32; cf. Zeller, Philos. Gr., 16 , p. 1103). 'Yµ7111 désigne
souvent la membrane qui dans la matrice entoure le foetus (cf. l'in-
dex de Bonitz à Aristote, p. 787b, 55 ss.).
(4) Cf. sur cette place assignée au soleil, l' Introduction, p. 110.

(;>) Entre ceux qui reconnaissaient Er !'Arménien comme auteur


du mythe platonicien et ceux qui, comme Colotès, le dépossédaient
au profit de Zoroastre, Kronios avait cherché un compromis: il ne
niait pas que Zoroastre eût partagé les doctrines eschatologiques
exposées par Platon, mais il faisait du prophète l'élève d'Er, à qui
il laissait la paternité du mythe.

(6) La tradition manuscrite a cependant douné 'Aeµniov plus


haut (p. 159, 8). Par contre, dans un passage important pour nous,
Plutarque (Quaest. Convil>., 740 B) écrit: 'Ae1io11lov naTeàç 'Hea?3'
aiJTCJII 011oµd.l;.u11, ai11LTT6µe11011 OTl ye1•11w11Tat µèv a, l/JVxal xaO' ae-
µ011la11 xal avvaeµoTTonai Toiç awµaa,11, ànaililayeïaa, IJè avµcpi-
eonat :nanaxolJE:11 elç TOI' àiea . xàxeïOev etc. (la suite supra, p. 15n,
fin de la n. 2).

014. PRocws, ln Remp., II, p. 34, 3 Kroll :

"Ou ,eai Z (l) (! 0 a a 7: (! 'fJ


Ç ,uaerneeï -rfj yeviact 7:WV lm:aµ~vwv,
neoUyetv n6re Én-raµ'fJVOV fo-rat '5tda~aç (1-). Aéyet ràe OVTWÇ ·
Al ,ta-rà c,vvot5ov fJUov ,eat aeÂ~V'fJÇ yevoµevat avÂÂ~v,eiç l,,
navaeÂ~voiç noiovv-rat -ràç àno,ev~aeiç · al M, ,earà nœvC1ÉÂ1Jvov
5 lv avv6'5otç · ,eai '5ixoµnvlatç oè ytyvovrat àno,ev~c,eiç, ànà c,vvod,-
,e1jç µÈv avÂÂ17v,ewç av~avoµÉv'fJÇ aeÂ~V'fJÇ iv up av-i<j) CcpMcp, nav-
aeÂ1JVtaxfjç '5è µewvµévnç ('5ixoµ1Jvlaç M Uyei -ràç '5ixo-r6µovç) ·
af t}È; f,V '5txoµ1JVfotÇ CIVÂÂ~ljlEtÇ ayoVClt -ràç Ù:n;o,e~c,etÇ avtoµe'l'at
µèv elç navc,Ü.'f/vov, µewvµevat oÈ elç avvo6ov · ai '5è µÉCiat -rwv
10 avv[ 6'5wv ,eai] '5ixoµ~vwi• ,eal :n:a'l'C1eÂ17v(a1v lacuna LV litterarnm ,ea]-
rnÂaµpavet .àv fj).i[ ov] -ro-re µèv [iv np av-rq,] CcpMcp, [-ro].e di
iv nJ> Uijç, iv[lou: '5è] ,ea-r' àexàç -rov CcpM[ov · ô-re] di fJ yevoµÉv'I]
162 ZOTIOASTRF:

XaTaÂaµpa71Et a,ho'I' /71 Tep TÉÂEt, X(}1J TOVTO TTJ(]EÎ'I', :ritJTE 'rJ O'EÂ~11TJ
«5vo notei-r:at O'XTJ/J,aTtaµovç, olo" t5vo a,w6t5ovç, lv ivi µT}Vt lv T<'p
15 aimp Ccpt5lcp . TOTE yàe fa-r:aµT}71071 TO ytyJ16µE710V. lv <!> yàe 7'(}WTOJÇ
lq;a"T} TEÂEtOt TO {Jeéq;oç · 8 lJÈ neoaeUµ{Javev Tep ~e6µcp TOii fJ-
Uov, TOVTO vnETÉfl,J/ETO TOV ,,, Tfl yaa-r:ei xe6vov.

5 ,mi) ",iv Radennachcr 17 vm:.Téµern cod.

(1) Vettius Valens a un chapitre (I, 24) lleei hnaµT}vooi•. mais


la doctrine qu'il expose iiiffère de celle de Zoroastre ; de même cel-
les d'Héphaistion de Thèbes (Cal. codd. astr .• VIII, ,, p. 142, 1 ss ;
145, 8 ss.), de Rhétorius (Ibid .. Il, p. 186) et des Chaldaei de Censo-
rin. c. 8. Cf. Bouché-Leclercq, Astrologit grecque, p. 377 ss., C'I Dil'ls.
Doxographi gr .. p. 429.

0 15 a. PROCLUS, In Remp., II, p. 59, 3 Kroll :


Oi {Ji neei JI F,TOO'Et(!t11 Alyvnnot ,eai Z OJ (} 0 a U T (! TJ Ç
~taTEl'l'OJ/Tat, ,eai II-r:oÂeµaïoç àeiu,ee-r:at, T1J11 µi11 unoelµT}1'
wea11 ylveuOat aEÀ~11TJÇ -r:6noJI ,,, -r:aiç àno,ev~O'EUtV, T1JV {Ji
,moelµT}" aEÀ~VTJV weav Tfjç lx-ri~EOJÇ (1). El t5i Toii-r' à).r]fUç, ell,6-
!j TŒÇ T'YJ'I' 0'7&0(}{µT}V O'EÂ~JIT}JI <JV11aT011 )'t)'VWO'XEW ,ea1, T'Yj71 W(}Œ11 TfjÇ
àno,ev~UEOJÇ ,ea1, lµnaÂtv . TavTa <Ji )'t)'tlWUXOJ/TaÇ X(!'YJ a,e07&Et11 Û
in-r:aµT}11011 TO uxOTJu6µe11011 î'} l11veaµT}t101!, ,eai noaaxwç ,eai nwç
ixauea -,;{,eu-rat, ,eai OVTWÇ 7&(}0EV110Û11 -r:àç yevéauç TW'I' 0'7&Et-
eoµÉJIOJJI. 'Eni µÈJI OV'I' TW1' Èv1'eaµ~11wv yly11ov-r:ai al anoeai È1I T<p
10 evwi•vµcp TET(}ayw11cp TOV Tfjç àno,ev~O'EOJÇ fJUov (l,eû yàe OVTOÇ
mhov yéyovev fJ unoea), lni t5i TWJI in-r:aµ~vw11 lv -r:cp t5iaµÉT(}<p (2)·
,eal -r:à µi" /71ve&µTJ11a TEÂEtov-r:at lni µi" -r:fjç µeyluTTJÇ àno,ev~aewç
iJµeew" anTJ' ,eai wew" r/, lni {Jè -r:fjç µlaT}ç fJµeew" aoy' wew" TJ ,
1

lnl t5è Tfjç l).axlu-r:TJç fJµeew" U71TJ' wew11 TJ' · -r:à t5i in-r:6.µTJ"a u-
15 ).eiovTai lni µè" -r:fjç µeyluTTJÇ iJµeew11 ai{' wew" 'Y/', lnl t5i -r:fjç
µéuTJç < iJµeew"> eqa' wew" r/, ln, t5è -r:fjç l).axluT'f/Ç fJµeew"

1 Cooeoa'1T(!fJV cod., corr. Usener 2 Ps.-Ptolem. Kaenôç, 51


3-4 Elç post yl'l1E'10a, et TOV post TÔ1'0'11 et lili;; T~V post O'E:ÂT)VfJV add.
m. 3 cod. 8 ne0Gev11oeiv cod., corr. Kroll 13 f;µiea,ç
rroy' cod., corr. Scholl 15-17 tres numeri corrupti: ,n,· u,a'
eqç' rccte proposuit Usener 16 f;µeewv add. Scholl.
LIVRES sun LA NATUR1': - FR. 0 14-15 163
1 1
(!OC W(!W'II T/ (3). Aap6neç oil''II T~'II anoetµ,,,,, a'iea,, àno TŒ'VTf}Ç
E'IJ(!{a,eovaiv, noi'a È'IIVEl1.µT/'IIŒ ,eai, noia én-raµT/'IIŒ.
Suivent d'autres méthodes qui paraissent ne pas appartenir
à Zoroastre.

(1) Cf. Porphyre, Jsag., p. 194 éd. 1559: II lie l a :n; o elµ o"
C q, 6 l O" T ij ç (1 li À 1/,,,,, ç. IlliTtfoie{r; 'P"l'1&V lJu 8:n;ou 11 '16Â1J-
,,,,, lT11XliV È:n;l Tij<; (1:n;O(!âr;, TOVTO ,eaTà n)v à:n;o,e11"1'1!V W(!0/1,eo:n;lii rj
Tà T01/TOV ~taµliT(!OV O
lJ:n;ov 6è 11 '11iÂ1JV"I èir.l Tijç à:n;o,e1J7J(11iWÇ lTVXliV,
l,eEivo TrJV '1:n:oedv 'P"I"'" weo11,eo:n;"l,eéva,. Même citation dans Héphais-
tion, II, 1 ( Cat.codd. astr., VIII, 1, p. 142, 10) ; cf. Pétosiris, fr. 14 Riess.
- Sur toutes les théories exposées par Proclus, cf. Bouché-Leclcrcq,
Astro/. grecque, p. :i79 ss.
(2) Cf. Antiochus, Cal. codd. astr., VIII, 3, p. 116, lü : won am,-
(!tµov 71J..iov itiyovaiv elvai l:n;l Twv ~i;,eaµqvwv TO d1wvvµov mhov
TH(!Œ)'WVOV, ltp' Ô :n;O(!liVETat . È,eEÏ yà(! OVTOV OVTOÇ 11 (1:n;O(!Ù ÈyéveTO .
hil 6i rwv énrnµ11vwv Tà 6iti.µ_eTeov. Même texte dans Porphyre, l. c.,
qui s'est servi d'Antiochus; cf. Héphaistion, Gat. VIII, 1, p. 141, 16
ss. - Cf. aussi Censorin, c. 8 : « Chaldaeorum ratio breviter trac-
tanda est, explicandumque cur septimo mense et nono et decimo tan-
t ummodo posse homines nasci arbitrentur » etc.
( :{) Mêmes chiffres dans Héphaistion, i.e.

015 b. Fragment sur l'origine de la fève tiré peut-être d'une


cosmogonie du llEei <pvaewç: cf. fr. D l, supra, p. 63 s., et l'intro-
duction, p. 114. - La provenance des extraits parallèles est trop
incertaine pour que nous les reproduisions une seconde fois. On
les trouvera supra, p. 66, notes 6 et 7.

PLANTES ZOROASTRIENNES.

Le De materia medica, de Dioscoride contient, parmi d'autres noms


barbares de certaines plantes, des appellations qui sont attribuées
à Zoroastre et à Ostanès. Elles concordent en partie avec celles
qu'on trouve dans l'Herbarius du Pseudo-Apulée. M. Wellmann a
montré que ces listes de noms avaient été introduites après coup
dans l'œuvre du botaniste grec et qu'elles étaient probablement em-
pruntées au Ileel /JoTavwv de Pamphilos qui vivait au 1er siècle de
notre ère (cf. l'introduction, p. 116). Il semble qu'aucun philologue
n'ait étudié ces vocables pseudo-zoroastriens et déterminé leur ori-
gine.
11i4 ZOROAS'rRF.

016. Ps.-DroscoRIDE, II, 118 (1, p. 191, 11 Wellmann):

MalaxfJ "fJXala. ·Proµaiot µa.À{Ja oe-révue, IlvOayoeaç ,ipn(fo/Ul,


Z 0J e O a UT e 'l'J Ç tua{Jeuµa, Alyvnnot xro~oenJV,

6id6f'Jµa * Wellrnann ; cf. Apulée. Les mots Co e o a " T , c


2 <• fort.
,)1.d~rnµa se retrouvent dans Le Lexique de botanique du Pari.~i1111s
grnerus 241!), éd. A. Delatte, Serta Leodiensia, Liège, Hl30, p. fi!i [7, 7).

PsEuno-APULÉE, Herbarius, XL, 20 adn. (p. 88 éd. Howald-


Sigerith):
Romani malva ortese, Pythagoras anitoa, Z o r o a s t r i s
<liadema, Aegyptii locorten.

O 17. Ps.-D1oscoRmE, II, 136 (I, p. 207, li W.):


@el{JaE àyela · ol {Jè "al -roifro lee,fawv, neopijnu atµa Ti-ra-
vov, Z 0) (! 0 a UT e fJ Ç <pÉeoµ{Jeoç, Alyvnuoi èµ{Jemul, •p,,,,1a'int
Àa"-rofheaµ àyeéu-re<µ>.

Cf. Geoponica XIII, 9, 10 fr. 0 50, infra, p. 1!12.

O 18. Ps.-DroscoRIDE, II, 164 (1, p. 228, 15 W.):


Kv"Àaµivoç ... ol {JJ; KvUfivTJ, Z 0J e O a UT e TJ Ç .E-rvµ<paÂiuç.
'OuOaVTjÇ àa<pw, neo<pijTat µvaa<pw, Alyvnuoi ()éu,ee, ·Pmµaïoi
éanovµ Tteeai.

Ps.-APuLÉE, XVII, 15 (p. 53 H.-S.): A Graecis dicitur cicla-


minos ... , alii chelonion, alii Cillena, Z or o astres stimfali-
tis, Osthanes asphet, prophetae maalpha, Aegyptii palalia, alii
thiteo, Itali terrae malum. ...

2 chelonion] Zoroastres cheliena vel chellena codd. quidam


2<1 stimfalitis) in stympaites, stympaitos, stytnplates, stimpantes
carruptrunt corld.
l.lVl\ES SUI\ LA NA'l'UlΠ- l'll, U lli-21 165

0 19. Ps.-D1osc0R10E, IV, 68 (II, p. 22'1, 6 W.) :


'Yoo"vaµoç... A11µ<o"(!t?'OÇ> O(!taµ{Jiov, 1Iv0ayo(!IJ.Ç n(!Otp11-
'r'IJÇ, 'OoOav11ç Ce.Uwv, Z w e o a o -r e 1/ ç Tvcpwvwv, 'Pwµaiot
lvoava, ol "s "ev-raeta.

Ps.-APULÉE, IV, 7 (p. 33, 1. 26, note H.-S.):


Democritus triambion, Pythagoras prophetis, Osthancs asiu-
zclion (vel asioLelion), Z o r o a s t r c s trifonion (vel tryconion),
Latini insana (vel insaniam), idem ucntariam.

0 20. Ps.-DwscoHrnE, IV, 75 (Il, p. 23 11, 10 W.) :

Mav"eayoea ll(l(!BV ... ul i,è (!tyaUoç, Z W (! 0 a O ?' (! 1/ Ç Mµu(!-


tpov (1) [rJ àex~v17], 7&(!0<pfjrnt 1//UOVUÇ, ol ds yovoç TvrpciJvuç, 'Pw-
,aa'iot µaï.a "av{va.

l {JiuiJw; codd., corr. \Vcllm. 1-2 iJiaµuvuv codd., corr. Wcll-


111a11n, Hulus-Demukritos, p. 15, adn. 2 ij ànr;v,1 (var. àe1.~v,711,
rl!! 1.vvt'/) scclusit Wellm. o[ Mc yuvoyewv aç code!., corr. Wellm.

(1) La ·mandragore paraît avoir été appelée µ01:av11 r5upv,;;. et on


en tlbtinguait en effet deux espèces, la blanche et la nuire : cf. Roh-
dc, Griech. Romu11, :.!" éd., p. 248, note, et Hubaux, ,Hélcmges Cu-
111011L, IJruxclles, rn:fü, JJ. ï61 ss.

0 21. Ps.-DmscoRIDE, IV, 176 (Il, p. 326, 17 W.):

Koï.o"vvOlç ... ol i,e "oM"vvOoç'Aï.egavi,e,voç, Z w (! o a o -r f.! 11 ç


OvµfJe11 1J OCT?'OVV av-royevéç, 'Pwµafot "OV1'0V(!{Jt1:a crtÂ{Jan"a.

2 ù1rr:aav1:uyeviç codd., 'OaOeivr1ç vulgo, co1-r. Wellmann ; cl. Osta-


11ès, fr. 21 m, in/ru, p. 301.
166 ZOROASTRE

0 :ria. PSEUDO-APULÉE, XIV, 2 (p. 48, 1 H.-S.) :


Herba dracontea. .. Alii cocodrillion, alli... , Ostanes... , Z o r o -
a s t r e s theriofonon, Aegyptü eminion, ltali dracontea.

Codices alii : • Zoroastres terifonon, Aegyptii eminion, Romani


columbinam, Itali draconteam • vel • Zoroastres ypnoticon, Aegyp-
til terifonon, Romani eminion, Itali columbina • vel • Ostanes ip-
noticon, alil auriculam asininam, Zoroastres terifronos, Libii aziza-
froth, Aegyptil eminion •.

0 23. PSEUDO-APULÉE, LXXX, 39 (p. 146, 3 H.-S.). :


Rosmarinum ... Daci dracontos, Aegyptii semen, Z o r o a s t e r
theopnoen, Latini salutarem.

1-2 Zoroaster theopnoen) socoreastresteopnum cod., corr. Himmel-


berg

PLANTES DES MAGES SELON PLINE L'ANCIEN.


(Cf. l'introduction, p. 117 s.).

a) Extraits lO 24-27) tirés du Pseudo-Démocrite, c'est-à-dire


sans doute de Bolos de Mendès.

0 24. PLINE, N. H., XXV, 2, § 13 (IV, p. 1:W Mayhoff):


Pylhagoras clams sapientia primus volumen de cffectu carum
(i.e.herbarum) composuit .... composuit et Democritus, ambo pera-
gratis Persidis, Arabiae, Aethiopiae, Aegypti Magis.

0 25. PLINE, N. Il., XXIV, 17, § 156 (IV, p. 105 M.):


ln promisso herbarum mirabilium occurril aliqua diccrc el <.le
magicis. Quae enim mirab iliores? Primi eas in nostro orbe celebra-
vere Pythagoras atque Democritus, consectati Magos.
LIVRES SUI\ LA NATUl:lE - Fl:l. 0 22-26 167

Puis, après avoir cité quelques extraits d'un écrit de Pythagore,


qui serait en réalité du médecin Cleemporus (médecin mentionné
précédemment tléjà N. H., XXII, 90), Pline continue:

0 26. Ibid., XXIV, 17, § 160 (IV, p. 106 M.):


D e m o cri t i certe Chirocmela esse constat ( 1). At in bis ille post
Pythagoram Magorum studiosissimus quanto portentosiora tradit 1
11 l Aglaophotim herbam, quae admiratione hominum propter
cximium colorem acceperit nomen, in marmoribus Arabiae nascen-
tem Persico laterc. qua de causa et marmaritim vocari ; hac Magos
uti, cum velint cteos cvocare.
[ Hi 1) Achaemenida. colore clectri, sine folio nascentem Tara dastlis
Indiae, qua pota in vino noxii per cruciatus confiteantur omnia iper
varias numinum imaginationcs ; eandem hippophol>ada appellat,
<ruoniam equae praccipue caveant eam. -· Cf. infra, fr. 0 28, p. 169.
[1li2] Theombrotion XXX schoeni s a Choaspe nasci ; pavonis
picturis similcm. odore eximio ; hanc a rcgibus Pcrsarum bibi (2 )
contra omnia corporum incommoda ; ... stabilitate mentis et iusti-
liae ; eandem semnion a potentiae maiestate appellari.
Aliam deinde adamantida, Armeniae Cappadociaequc alumnam ;
bac admota Icones resupinari cum hiatu lasso ; nominis causam esse
quod contcri nequeat.
Arianida in Arianis gigni, igneam colore ; colligi, cum sol in Leone
sil (3) ; huius tactu peruncta oleo ligna accendi.
[163] Therionarca in Cappadocia et Mysia nasccnle omnes feras
torpescere, nec nisi hyaenae urina adspersa (/. adspersas '?) recreari.
Aethiopida in Mcroe nasci, ob id et Meroida appellari, folio lac--
tucae, hydropicis ulilissimam (') e mulso potam; Ophiusam in Elea
phantine ciusdem Acthiopiae, lividam difficilemque aspectu, qui
pota terrorcm min asque serpenti um obversari. ita ut mortem sibi
eo metu consciscant ; ob id cogi sacrilegos illam bibere : adversar
ci palmeum vinum.
[164) Thalassaeglcn circa Indum amnem inveniri, quae ob id
nomine alio potamaugis appellatur; hac pota lymphari homines
obversantibus miraculis.
Theangelida in Libano Syriae, Dicte Crelae montibus et Baby-
lone et Susis Pe;sidis nasci, qua pota Magi divinenl ; gclotophyllida
in Bactris et circa Borysthenen ; hacc si bibatur cum murra et vino,
varias obversari speries ridendique finrm non fieri, nisi polis nu-
cleis pineae nucis cum pipere et melle in vino palmeo.
[165) Hestiaterida a convictu nominari in Perside, quoniam hi-
larcntur illa, eandem protomediam, qua µrimatum apud reges ob-
tineant ; casig neten, quoniam secum ipsa nascatur nec cum aliis
168 ZOROASTRE

ullis herbis, candem dionysonymphadem, quoniam vino mira con-


veniat.
Helianthes vocat in Themiscyrena regione et Ciliciae montibus
maritimis folio myrli ; bac cum adipe Ieonino decocta, addito croco
et palmeo vino, perungui Magos et Persarum reges, ut fiat corpus
aspectu iucundum ; ideo eandem heliocallida nominari.
[166] Hermesias ab eodem (i.e.Democrito ?) vocatur ad Iiberos gene-
randos pulchros bonosque non herba, sed compositio e nucleis pi-
neae nucis tritis cum melle, murra, croco, vino palmeo, postea ad-
mixto theombrotio et Jacte ; bibere generaturos iubet et a conceptu,
puerperas partum nutrientes : ita fieri excellentes animi et formae
bonis (6). Atque harum omnium magica quoque vocabula ponit
(i.e. Democritus).
[167] Adiecit his Apollodorus (8), adsectator eius, herb am aeschy-
nomenen (alaxv1•01dv11v), quoniam appropinquante manu folia con-
traheret, aliam crocida, cuius tactu phalangia morerentur, Crateuas
onothurïn ( 7), cuius aspersu e vino feritas omnium animalium mi-
tigaretur; anacampseroten (àva"aµtpi()wTa) celeber arte grammatica
paulo ante (1), cuius omnino tactu redirent amorcs vel cum odio
dcpositi. Et abunde sit hactenus attigisse insignia Magorum in her-
bis, alia de his aptiore dicturis loco (9).

(1) Sur les Chirocmela de Bolos (voir Vorsokral., 68 [55[ l3 300,


::!), cl. !'Introduction, p. 117 s.

(2) Souvenir de ce que les rois de Perse buvaient l'eau du Choaspe ;


cf. Realenc., t. III, col. 2354, 35 ss.
(3) Cum sol in Leone sil: le soleil a dans le Lion son domicile
astrologique ; pour l'importance de cette constellation chez le Ps.-
Zoroastre, cf. p. 181, n. 1. II faut noter aussi que Zoroastre passait
pour être né dans l'Ariane (supra, p. 30, fr. B 19, note 2).
(4) Hydropicis utilissimam »: cf. ci-dessous, p. lli9, fr. 0 28,
<•
*18 : Aethiopide herba amnes ac stagna siccari ,:. - On trouve une
<<

autre recette des Mages pour les hydropiques au livre XXVIII, 232.
(5) Cf. ibid., XXVI, 4, 19: << Quae apud eundem Democritum in-
venitur compositio medicamenti, quo pulchri bonique et fortunati
gignantur liberi, cui umquam Persarum regi tales dedit? •>
(6) Apollodore d'Alexandrie composa, au temps du premier Plu-
lémée, un ouvrage Ileel io{JaÀwv 8fJelwv et un autre l!Eel 8avaai-
µwv ipaeµa"wv.

(7) PLINE, XXVI, 11, 111, donne plus de précisions: << Onothcras
sive onear hilarïtatem afferens in vino, amygdalae folio, flore roseo,
fructicosa, longa radice et, cum siecata est, vinum olente : haec in
potu data feras quoque mitigat. »
LIVIŒS SUil LA NATUIŒ - FR. 0 26-28 1(j\}

(8) Sans duulc Apion d'Alexandrie le contemporain de Til>èrc; cf.


notamment le passage parallèle de Pline (XXX, 18) sur l'herbe ap-
pelée en Égypte « Osiritis •> et dont Apion avait révélé les vertus.
Les d vulf.aµ1JJéewu; figurent pal'mi les plantes merveilleuses de la
Gédrosie et de la Troglodytis chez Plutarque, De f acie in orbe lunae,
939 D.
(\l) Cf. PLINE, ibid., XXVI, 18, infra, fr. 0 2 8, etc.

0 27. PLINE, N. JI., XXI, 11, § 62 (III, p. 100 Mayhoff) :


Nyctegreton (vvlf.njyeeTov) inter panca miratus est Dcmucrilus,
coloris hysgini, folio spinae, nec a terra se adtollentem ; praeci-
puam in Gedrosia; narrat erui post aequinoctium vernum radicitus,
siccarique ad lunam XXX diebus, ita lucere noctibus; Magos Par-
thorumque reges hac herba uti ad vota suscipienda ; eandem vo-
cari chenamychen (v1va,uv7.11 ?), quoniam ansercs a primo con-
spectu eius expavescant, ab aliis nyctalopa (vvlf.Tui.w1JJ), quoniam
e longinquo noctibus i'ulgeat.

b) Fragment tiré d'Asclépiade de Bithynie (cf. l'introduction,


p. 119).

0 28. PLINE, N. ll., XXVI, 4, § 18 (IV, p. 180 Mayhoff) :


Aethiopide herba amnes ac stagna siccari (1) ; onothuridis (9) tactu
clausa omnia aperiri; achaemenide coniecta in aciem hostium trc-
pidare agmina ac terga verti (3) : latacen dari solitam a Persarum
rege legatis, ut, quocumque venissent, omnium rerum copia abun-
darent, ac multa similia.

(1) Cf. supra, fr. 0 26, § 163.


(2) Cf. supra, fr. 0 26, § 167.
(3) Cf. supra, fr. 0 26, § 161.
170 ZOROASTRE

c) Fragments [O 29-36] d'origine douteuse.

0 29. PLINE, N. H., XXI, :.!3, § 166 (III, p. 433 Mayhoff) :

Magi occultum quiddam iis (i.e. anemonis) tribuere, quamprimum


aspiciatur eo anno tolli iubentes dicique colligi eam terlianis et quar-
tanis remedio, postea adligari florem panno russeo et in umbra ad-
servari, ita, cum opus sit, adalligari.
Sur l'anémone, cf. Preisendanz, Pap. mug. XII, col. lJ I, :M ; Dios-
coride, Il, 176 (1, p. 244 Wellm.), qui diffère de ceci.

0 30. Ibid., XXV, 10, § § 129-130 (IV, p. 158 Mayhoff):

Antirrinum vocatur, sive anarrinon, lychnis agria. similc lino,


radice nulla, flore hyacinthi, scmine vituli narium. Et hoc perunctos
venustiores fieri nec ullo malo medicamento laedi posse, vel si
quis in bracchiali habeat, arbitrantur Magi ; similiter ea quam eu-
pliam (') vocant, traduntque ea perunctos commendatioris esse fa-
mae. Artemisiam quoque secum habcntibus negant nocere mala
medicamenta aut bestiam ullam, ne solem (1) quidem ; bibitur et
haec ex vino. _, Cf. Dioscoride, IV, 1:10: '/<1Toet:irn, TovTo (i.e. àv-
•leeivov, ol lJè ÙVCJ(!(!tVov, ol i5è ... Avxvîi5u àyeluv) àvnnuOiç ÛPUt
({'U(!pCJ1'0tÇ :11;t:(!W:11;TOpt:IIOJJ, br,{XUf:!{V Tt: ;r;ou::iP ÙÀt:tlpUpl:iPOP IJÙP ÈÀUtif'J
1'(!t1'li·q,.

(1) Saumaisc conjecture f cucliam ~. d'après Théophraste, Hi.~l.


Piani., IX, 19, 2: Kal Tà nt:(!l Tijç t:V1'Àt:luç i5i 1'ai t:vboçluç oµoîwç
1j "al µaÀÂov · t:il1'Ât:iav yde q;aa, no,Eiv To àVTl(!f:! ,vov 1'aÂovµevov.

(2) « An solanum '! t Mayhoff.

0 31. Ibid., XX, 8, § 74 (III, p. 324 M.):


Adiciunt Magi suco totius ( i. e. cichorii) cum oleo perunctos favora-
biliores fieri et quae velint Iacilius impetrare.
LIVRES SUR LA. NATURJ;: - FR, 0 29-34 171

0 32. Ibid., XXII, 8, § 20 (111, p. 446 M.) :


Ex bis (i. e. eryngis) candidam nostri centum capita ( 1) vocant ...
Portentosum est quod de ea traditur, radicem eius alterultrius sexus
similltudinem referre, raro invento, sed si viris contigerit mas, .ama-
biles fieri ; ob hoc et Phaonem Lesbium dilectu.m a Sappho, mulla
circa hoc non Magorum solum vanitate, sed etiam Pythagorico-
rum (2).

(1) L'i,eaTov'l'a,eé,pa.i!o,., herbe de Kronos, est mentionnée Magie de


Salomon, éd. A. Delatte, Anecdola Alhen., 1927, p. 444, 2.
(2) Sur ce passage dont le sens est très controversé, cf. J. Carco-
pino, La basilique pythagoricienne de la Porte Majeure, 1927, p.
382 ss. ; Boyancé, Revue archéologique, XXX, 1929, · pp. 212-219 ;
Hubaux, Musée Belge, XXXII, 1928, p. 167 ss., et }'Antiquité
Classique, l, 1932, p. 380 ss.

0 33. Ibid., XXII, 21, § 61 (III, p. 459 M.):


Magi heliotropium <in> quartanis quater, in terlianis ter atl-
ligari iubent ab ipso aegro, precarique eum soluturum se nodos libc-
ratum, et iacere non exempta herba.

0 34. Ibid., XXV, 9, §§ 106-107 (IV, p. 151 M.):


Sed Magi utique circa hanc (i.e. hieran bolanen, aristercon, 1Jel
latine verbenacam) insaniunt : hac perunctos inpetrare quae velint,
febres abigere, amicitias conciliare, nullique non morbo mederi ; col-
ligi debere circa Canis ortum (1), ita ne luna aut sol conspiciat, l'avis
ante et melle terrae ad piamentum datis ; circumscriptam ferro effodi
sinistra manu et in sublime tolli (2) ; siccari in umbra separatim
folia, caulem, radicem; aiunt, si aqua spargatur triclinium, <in>
qua maduerit, laetiores convictus fieri. Adversus serpentes conteri-
tur ex vino.

(1) JI y a ici un indice de l'origine orientale de cc morceau. Sur l'im-


portance accordée dans le lhei q;va~w; au lever de la Canicule, cf.
l'lnlroduction, p. 1:.n ss. Cependant on retrouve celle même pres-
cription pour la pivoine dans le Carmen de herbi s, 11 ; cf. A. Dc-
Iat.te, Jlerbarius (1. cil. infra, n. 2) p. 31.
17:l ZOHOAS'J'IIE

(:.!) Ces rites prescrits par les Mages se rattachent aux cérémonies
décrites par Psellus cl attribuées par lui aux Chaldéens : Tlvff :n:eel
t5a,µ6vwv 6o~aCovcnv ·Eu,.,veç (p. -13 de l'éd. de Boissonade, Paris,
18:iS) : ll(!WTOV µèv Ovala TOVTOtÇ dyvevovaa :n:aeea,uvar1TO, àewµaTa
TE "al {JoTavat "ai UOot, "f!O"OÇ Tt "al µtJ(!r1lV'I'} "al 6a,pV'7, µvan"w,;
:IH'f!'"aOuieoµtva . XW(!OÇ TB TOI./TOIÇ :n:ic:(!tBy(!a,pBTo ,pvuvoµivotç "al
{JoOeevoµivo,ç • i,p' olç o T7}V c,vvO,i"'l'JV :riotovµi,vo;;, 151,ivoç TtÇ â)v
àv,)(! Tà YO'l'JTt"a, "al O V O µ a (1 a Ç T O :r,; (! Ü. yµ a l ,P' q) T YJ V
0 " (1 l a V :r,; e :r,; 0 l 'I T a ,, Vr1TE(!alaç avO,ç tiç TOV Tijç TEÀBTijç
naeeylveTo To:n;ov. Kai àvaxwvvvwv Taç TB TWV ,PVTWV Par11>tÇ "al Tàç
à,payvtr10efoaç i/).aç "al Tfl Àat,;i TaiiTa àvaÀ<lµ{Jcivwv :r.eiel, àOeoa :n:aVTa
"al i~amvalwç, t5vvaµe,ç nvàç ùve"aÀeiTo "f!"'Plo"ç • al M. ,jaav o Tijç
À'7,pOElC11JÇ 01Jr1laç "a011yeµcov, ol TWV vÀciiv "V(!IOt, 0 njç fJµi(!UÇ 1i(!0-
(1TUT1J; ( cf. Ostancs, fr. 11, infra, p. :.!84 ss.), o :r.eovoae:r.11ç, o TET(!af!r.'lç
Jalµwv (d(•mon télrarquc, qui paraîl ressembler beaucoup au Zer-
vàn mcnlionné dans l' Inlroduclion, p. li!I ss.). - De pareilles pres-
criptions pour la cueillette des simples cl des planlcs magiques se
retrouvent fréqucmnll'nt.. Elles onl Hé diligemment recueillies cl
expliquées avec sagacilé par 1\I. Armand l>elalle. Jlerbariu.~. Paris,
193G (extrait des Bull. cle l'Acucl. de Belgique, (:lasse des Lettres,
XXII, 1936, n°• 6-!l) : pour la recommandation d'opérer par une
nuit sans lune, cf. p. 17 et 23. n. 5 ; pour le rite qui veut qu'on cir-
conscrive la plante, cf. p. 45 ; pour le sacrifice offert à la terre, cf.
p. 88; pour l'usage imposé de la main gauche, cf. p. 108 ; pour l'obli-
galiun d'élc\'er la plante vers le ciel, cf. p. 114. Comparer en parti-
culier cc que Pline dit de l'iris de Pisidie, XXI. 42 : « Effossuri tribus
ante mensibus mulsa aqua circumfÙsa hoc veluti placamcntu tcrrac
blandiuntur, circi.Imscriptam mucronc triplici cum legerunt, pruti-
nus in caelum attollunt *· - Sur le pacte rituel décrit par Psellus.
l.l. (cf. Calai. mss. alchimiques grecs, t. VI, 1928, p. :.!18, 3: TÙ ôvo-
Y-aiJnw (JoO(!iu ck.), voir A. Dclattc, ibid., p. 15.

0 35. Ibid., XXI, 30, § 176 (III, p. 436 M.):


Magi contra tertianas sinistra manu (1) cvelli cam (i.e. parthenium.
alii leucanthes, alii amaracmn) iubcnt, diciquc cuius causa vellalur e).
nec respicere, dein eius folium aegri linguae subicere, ut mox in cy-
atho aquae devoretur.

( 1) Voir supra, note 2.

(2) Même prescription fr. 0 3G ; cf. infra, p. 173, n. 2.


LIVRES SUR LA NATIJRE - FR. 0 34-38 173

0 36. Ibid., XXII, 20, * 50 (JTI, p. 1:i;'i M.):


1

Folium cius (i.e. psemloanchnsae) sinistra (1) <.lcccrpi iubcnt Mn-


gi, et cuins causa sumnt11r <.!ici (2), tcrtianisquc fchrill11s nrlnlligari.

(1) Usage de la main ga11clw. cr. Sl!pra, rr. 0 :u, :l\'('{' l'l'xtrni l
<Ir Psrl111s rrproduit p. 172, n. 2 : ))l'fattc. or. cil., p. 1()g_
(2) Pour l'ohligalion dïll(Jiqul'r dans qul'l hui. la plant!' ,·sl ('111•illic.
ri'. l'sl'llns, passagl' dl(, .rnpra. p. 172, nolP 2 (1,1•011111m: T1i ;r'.!1î;11,r1
irr' r"(, Pl!'.); fr. 0 29. p. 170 (« diciqur ,, etc.). PL lklnllP. 01i. 1·if .. p. li7.

EXTRAITS DES (;f~'()f>()S fr:.,1.

O 37. CAss1ANus Ihssus, Geoponica, I, Prooem. (p. :l, X {•ri.


Beckh):
l:vvelÀ.ewr:ai (-ro {31.{J).lov) iu l'CüV <PÀ.o>eevdvov "at Ovïv,5m,uo-
vlov ... "al 'AnovÂ1Jtm, "al. Bâemi1oç "ai Z ,,, (! o ,,. rr r (! o v ,wi
<Pe6v-rwvoç "· -r ,).,

0 38. Pline cite parrillrmrnt Zoroastre dans la liste de ses au-


teurs au livre XVIII, sur l'agriculture (t. I, p. :i8, 27 ,:d. Mayhoff) :
Ex auctorihus cxtrrnis ... Sosigcne. Hippnrcho. Arato. Z or o a -
s t. r c (1). Archibio.

(1) 11 esl probable que Pline, en citant Zoroastrr parmi les auteurs
qui ont écrit sur l'agriculture, est tributaire du n e(!i rp1iaewç ; mais il
est difficile de préciser ce qu'il a pu - indirectement - lui emprunter
en rédigeant son clix-huilième livre. Le fait que Zoroastre n'est nomm(·
qu'à la fin de la série des auctores et en compagnie d'astronomes, rend
probable qu'il n'a été utilisé en réalité que pour des présages astro-
logiques, et tel est en effet le caractère du seul passage où. dans le
corps du livre, il soit cité(§ 200 = fr. 0 82b, infra, p.226). De même,
le Syrien Archibios, qui lui est associé et qui est inconnu par ail~
leurs (Rcalerw., s.v. n° fi), n'est mentionné qu'à propos d'une opéra-
174 1.0ROASTR~

tion magique (§ 294): • Archibius ad An1iochum Syriae regem scrip-


sit, si fictili novo obruatur rubeta rana in media segetc, non esse
noxias tempestates ,.

0 39. Geop., l, 7 : "O T , à v a y " a i o v A a T , v e l C, i " a ,


o
n T e fJ a e  "1 v 1/ y l v e T a , tJ n è (! y ij v, n T e o
"è tJ3'CO yijv. Zweoa<1T(!01J.

1. 'EneiMJ no,tilà leya 1:ijç yeweylaç noû µèv ,faeeyelo11, noû


5 "è vnoyelo11 1:ijç <1eÂ?J"1JÇ o.;J<11JÇ, neoPalveii, àvay,eaioi, É<ITt, "ei"
<p?J01J" ànà 1:ijç i,eoµ1J11laç -rijç aeÀ~'l'TJÇ lwç 1:ijç 1:eia,eoa-rijç, ,eaO'
faau1:11v fJµÉ(!a" <11Jµifrai ànà nolaç weaç """TE(!LVijç ,eal ànà
nolaç W(!ŒÇ fJµe(!t71ijç vnoyetoç 1} tJ1CÉ(!yetoç ylveT:at fJ <18Â?J711J·
2. Tfi i,eoµ11i,{q. aexernt vnà yij11 elvat fJ <1eÂ?JV1J ànà fJµluo11ç
10 W(!ŒÇ """Te(!LVijç lwç fJµluo11ç W(!ŒÇ fJµeeivijç. 3. Tfi "e1JT:É(!q.,
ànà µiaç 71µlao11ç weaç v11,euei11ijç lroç µiaç fJµlaovç weaç 71µe-
(!t'l'ijç. 4. Tfi 1:efrn, ànà <5vo W(!W71 ,eat TET:a(!TTJP0(!{01J Tijç W(!ŒÇ Tijç
vv,eueivijç lroç "e11Tieaç ,eal TET:a(!T1Jµoelo11 1:ijç weaç 1:ijç fJµeei-
i,ijç. 5. Tfi -re-rae1:n, ànà 1:efr11ç ,eal 1:ei1:oµoelo11 weaç v11,eueivijç
15 lwç T(!frf/Ç ,eal T:(!tTOµoetov W(!ŒÇ fJµeei11ijç. 6. Tfi 1eiµn1:n, ànà
W(!ŒÇ T(!l.1JÇ ,eal l~ µoelm11 W(!ŒÇ i,v,eueivijç µÉX(!l .w·v mhwv
fJµeet11ijç. 7. Tfi l,e1:n, ànà W(!ŒÇ TET:Cl(!T1JÇ ,eal l11véa µoelro11 W(!ŒÇ
'VV"TEf!t'V'Ï7ç lroç 1:ii>'V av-rw11 fJµeet1117ç. 8. Tfi épMµn, ànà weaç néµ-,
1CT1JÇ ,eai ç[' µoelro11 11v,eU(!t'Jl'Î7Ç lroç TW71 avniii," iJµeeivijç. 9. Tfi
20 oyMr, ànà W(!ŒÇ l,eT1JÇ ,eal U<1<1Cl(!(J)71 µoelwv weaç """TE(!LVijç
lroç TW'JI av1:w11 fJµeew17ç. 10. Tfi lv11a1:r,, ànà W(!ŒÇ C' ,eal ,a l'
µoelw11 weaç 11v,eTE(!t'l''Î7Ç lwç TW71 avTW'I' fJµE(!t'l'ijç. 11. Tfi "e,ea1:n,
ànà W(!ŒÇ " ,eal ,a' µoe{wi, weaç i,v,eueirfj_ç lwç TWV av-rwv
fJµeeivijç. 12. Tfi Év,,e,ea-r:n, ànà W(!ŒÇ 1/1 ,eal µoelwv 1/ l' aJ(!ŒÇ

3 ZweoaaTeou in marg. H, ante titulum L, post titulum M, om. F


12 et 13 TETaeT11µoelou vel TETaeToµoelov codd. : dl ' Bilfinger
r~cte, cf. diem XVIII 14 TeiTOµoelov F : -,;en11µoelov LM :
TeTaeToµoelov H : dvo µoelwv Bilf. 15 Tefrov :ical Te,Toµoelov F:
T(llT'lç; ,cal T!?LTOµoelov H : T!?LT,,µoelov LM ; dvo µoelow corr. Bilf.
16 ç' µoelov M : ç' µoelwv L : é:ic:icaldt:ica µoelw11 F : iç' µoelw11 H : ,a
l' µoelw11 corr. Bill. 20 :ical nTaeT11µoelov H 21 ,ai..'
codd. : al, corr. Bilf. ,,,,,,ne,11;;,
24 sq. à:iio Tijç; (J l' aJeaç; lwç; L :
cüea, (J' ,eal 9 l' µoelov wea. 71tJieT. lw, M
LIVFIES SUR T.A NATURE - FR. 0 38-39

'Pv,e1:eei.,,ijç É<oç TW,, a'V'l'côv ~µeeivijç. 13. Tfl '5ro"e,ed:r17, ànù


weaç Ol' 11vwreei11fjç lwç TW11 avTW'P fiµeet11fjç. 14-. Tfi T(!U1'eat-
fme&.-rn, à:n:o weaç t' ,eai i,' µoelw'P aJ(!aÇ 'PV"Uflt'Pfiç lwç TW'P
UVTW'P fiµeei11fjç. 15. Tfj uaaaeea,eatôe,ea-rn, à:n:à weaç é'Pôe,ea.T7JÇ
!> ,eai T(!tW'P µoe{wp W(!aÇ V1J,eU(!tflfjç lwç TWJ/ avTWJ/ fJµE(!t'Prjç.
16. Tfl ,r;epu,eaiôe,ea-rn, ànà àJ1aT0Âfjç fiUov µixei ôvuewç UTE-
).e{w-rat · ,eaÂÂl<1TrJ ôè av-rrJ, lnetÔ'YJ ôi' 8Â7Jç fJµéeaç -rà ëeya ,ea).).tw
'JWtfJuoµefl. 17. Tfl é,e,eaiôe,ea-rn, à:n:o fJµ,aelaç weaç fJµe(!tflijç
lwç -rijç av-rijç 'PV"U(ltflfjç. 18. Tfi l:n:-ra,eaiôe,ea-rr,, à,r;à weaç :11;(!WT'f/Ç
10 ,eai tC' µoelw'P weaç fJµe(!t'Pijç lwç "T.W'P UVTW'P 'PV,eU(!t'Pfjç. 19. Tfl
o,eul),eatôe·,ea-rn, àm1 weaç ôev-rieaç ,eai ô L' µoe{w,, weaç iJµeet-
flfjç lwç TW'P avTW'P 'JJV"U(!t'Pfjç. 20. Tfi È'P'Pea,eatÔe,ea-rn, ànà weaç
T(!frrJÇ ,eai T(!lW'P µoelw'P weaç 7JµE(!t'Pfjç lwç TW'P avTW'P 'JJV"U(!t-
'Pfjç. 21. Tfi el,eoa-rfi, ànà weaç T(!fr1JÇ ,eai Ôe,eaU µoelw'P weaç
1.5 fiµe(!t'Pijç lwç TW'P avTW'P 'PV"U(!t'Pfjç. 22. Tfl el,eoa-rfj ,eai 3i(!WT?7,
à:n:à W(!aÇ TETU.(!T'f/Ç ,eai È'P'Pf.a µoe{wv W(!aÇ fiµe(!t'Pfjç lwç TW1'
avTW'P 'PV"U(!t'Pijc;. 23. Tfl el-xou-rfi ,eai ôevdeg., ànà (.O(!aÇ e' ,ea_l
'L' µoe{w'P weaç fJµeei1 1ijç lwç TW1' avr.w'P vv,eu(!t'Pijç. 24. Tfj
f-Ï,eoa-rfl ,eai -refrn, àm) weaç l,eTrJÇ ,eai U<JUU(!WV µoelwv weaç
:w ?JµE(!t'Pijç lwç -rw'P mhoi'P Pvxueivijç. 25. Tfi el,eou-rfi ,eai u-rae-rn,
(l,tO weaç lf3ô6p.TJÇ xai l'Pôe,ea ,eai iεtuv µoelwv weaç fJµE(!t'Pfjç
lwç TW1 avni!'P 'PV'XU(!l'Pijç. W. Tfi elxou-rfl ,eai niµn-rn, à:n:o weaç
1

if3ô6prJÇ xai l'PÔe,ea 1welw'P weaç fJµeeti•ijç lwç TWV athwv vv,eu-
(!t'Pijç. 27. Tt, e.l,wu-rfj XIJ.t ÉXT?7, à:n:à weaç 'f/ ,eai 1J l' µoelwv weaç
1

2ri fip.eetPijç lwç T<ÎJ'P av-rw'P Pvxueivijç. 28. Tfi elxou-rfi xai lf3ô6µn,
àml ,.oeaç lv'PU.TrJÇ ,eai (} l' 1welw'P weaç fiµe(!t'Pijç lwç TWV ml-r,ïn•
VVXU(!t'Pijç. 29. Tri el,eou-rfi xai oyôon, àno W(!aÇ ÔEXl1T1JÇ xai ,,,
p.oetwv c.lSeaç fJpe(!t'Pfjç lwç Tw'P avTw'P 'PVXTE:(!t'Pfjç. 30. Tt, el,eou-rfi
,eai ÈV'PU.TrJ, àno ùJ(!UÇ É'PÔEXl1TTJÇ xai T(!tW'P µoe{wv WQaÇ fiµE(!t'P'YJÇ
:10 lwç TW'P a,hw'P 'PVXTE(!IP?jç. 31. Tfi -reiaxou-rf,, à:n:à ôvuewç fJUo?J
[wç àvaToÂijç aVTOV.

:1 iç'codd. : y l' corr. Bilf. 5 a' µoetov corr. Bilf. 10 iC'


codd. : ,, corr. Bilf. 11 uaaa.ew1 1 111tia11 H 13 Tf!twi•
codd.: Ieg. T(!LT0110elo11 ut die IV· (p. 174, 14): P' Bilf. 14 lJe"aè~
codd. Leg. ç' sicut die V (p. 174, 16): ,a l' Bilf. 19 TE<1<1a.-
ewv F et per comp. H : r)' aut P' L L : ,~µoelov M 21 lvlJe"a
"al ijµiov FM: ,a l' H: lvlJe"a L: al' corr. Bilf. 24 'YJ!..' MFH:
ç l' L 26 () j_' H : ivvia "al ijµiav FM : ivvia L : ç' corr. Bilf.
27 ,ç' FM: al' L: rl' Bilf. 29 T(!LWV HL: y' F: y' /loefov
( = Tenoµoelov) M: a' µoelov corr. Bilf.
ZOROASTRE

Ce chapitre astronomique des Geoponica a été commenté par


Bilfinger, Neue Jahrb. Jür Philologie und Pii.dagogik, LIV (1884),
p. 488-493. Nous avons prié l'abbé A. Rome, dont on n'invoque ja-
mais en vain l'érudition obligeante en une matière où il esl spécia-
lement" versé, de vouloir}'étudier à son tour, et nous résumons ici
les observations qu'il a pris la peine de nous communiquer.
Dillïngcr commence par affirmer qu'on peut vraiment établir
une liste des levers et couchers de la lune valable pour toute l'an-
née, à condition de négliger l'inclinaison de l'orbite lunaire sur l'éclip-
tique et les irrégularit(•s du mouvement lunaire, si, en outre, l'on
eomple ('11 heures saisonniè>rcs (c'rst ù dire si l'on divise rommc les
Grecs en 12 l'intervalle entre Je lever et le coucher du soleil) et si
l'on néglige le déplacemmt de la lune au cours de la journée. Mais
c'est une erreur. Des vérifications faites à l'aide de l'astrolabe mon-
trent que, sauf dans la région de l'équateur, une liste qui prétend
donner une fois pour toutes l'heure du lever et du coucher de la June
pour chaque jour du mois lunaire, n'atteint qu'une approximation
si grossière que de telles indications sont sans aucune valeur.
La suite du travail de Bilfinger est au contraire exacte. II rappro-
che de la liste des (;eoponica deux règles différentes données par
Pline, H.N.. XVIII, 324, et II. 58. A ces passages on peut ajouter au-
jourd1rni les indications d'un chapitre de Vettius Valens (l, 15).
Si l'on suppose le mois lunaire de trente jours, et si l'on fait ab-
slraclion des irr(~gularités de la lune, étant donné qu'au bout de
~W jours elle repassera au méridien à la mème heure ; que chaque
jour clic passr au méridien un peu plus tard que le soleil, on pour-
ra en conclure, le retard au bout de 30 jours atteignant 24 heu-
res, que chaque jour le retard dans le passage au méridien aug-
mente de 24/30 ou 4/5 d'heure. Une façon naïve de dresser une table
des levers et des couchers de la lune est d'admettre que ce retard
de 4/5 d'heure dans l.! passage au méridien se traduit par un retard
équivalent dans le lever cl le coucher. Cette manière de procéder
est celle de Vellius Valens, dont la table correspond exactement à
celle que Bilfinger a retrouvfr par le calcul, avant que fùt publié cet
astrologue. Il faut seulement pour le huitième jour corriger le chiffre
de l'édition Kroll (p. 28, 14) ç' ç' n' en ç' î'' u' et pour le treizième
(p. 28, 16) ty' u:' en t' y' u/.
Les deux passages de Pline invoqués par Bilfinger donnent des
règles différentes. L'un (XVIII, 324) dit que les heures du lever et
du coucher progressent chaque jour d'un sextans et d'un siculus
(10/12 + 1/48). Cette règle suppose que la pleine lune est atteinte
en 14 jours, c'est à dire qu'elle progresse par jour de douze heures
divisées par 14 soit de 6/7 d'heure, ce qui rend à peu de chose
près la notation romaine de Pline en fractions d'as. Ce système
n'est pas celui que suivent les Geoponica.
Au contraire selon l'autre passage de Pline (Il, 58), le retard quo-
ticlien ùu lever et du coucher est d'un dodrans et d'une semiuncia,
LIVRES SUR LA NATURE - FR. 0 39 177

c'est à dire de 9/12 + 1 /24, ce qui répond presque exactement aux


4/5 de Vettius Valens, exprimés en fractions d'as.
Si dans le texte de Zoroastre. on traduit avec Bilfinger 1i6e1ov par
1/12 d'heure. à travers les irrégularités de la tradition manuscrite,
on peut reconnaître l'application de la règle de Pline, qui remonte
il la même source que celle de Valens. Cette source est probablement
quelque ouvrage des Chaldéens, auxquels se rattache le Pseudo-Zoro-
astre et que suit souvent Pline dans son II• livre. Mais si µ6eiov veut
bien dire un douzième d'heure, Cassianus Bassus doit avoir connu
cette théorie orientale par l'intermédiaire d'un astronome romain
usant des divisions de l'as. Les Babyloniens, de même qu'ils parta-
geaient l'année rn douze mois de trente jours, divisaient le nychthé-
mère en douze heures (danna), dont chacune équivalait à deux des
nôtres. et qui étaient subdivisées en trente ge§, dont la durée était
clone de quatre minutes (Thureau-Dangin, Esquisse du système ,çe-
:mgésimal, rn:12. p. 42). Nous n'avons, scmble-t-il, aucun indice que
les Chaldéens de l'époque grecque aient jamais divisé en douzièmes
l'heure diurne 0n nocturne comme le jour et la nuit.
Beckh a procédé d'une façon assez arbitraire, introduisant sou-
vent dans son texte les corrections de Bilfinger, mais parfois suivant,
en dépit de ces rectifications, la tradition manuscrite. Comme nous
ignorons jusltu'ù quel point l'auteur des Geoponica a transcrit des
chiffres exacts, nous avons préféré conserver toujours dans le texte
la leçon des manuscrits, bien qu'elle soit parfois d'une incorrection
évidente. Ainsi le chiffre du dixième jour est plus petit que celui
ciu neuvième. et la même anomalie se retrouve pour le 24• et le 25°
jour. Les mss. donnent pour le treizième jour 16 µôeia, pour le dix-
srptii•me 17. pour Je vingtième encore 16, ce qui est absurde, si vrai-
ment le µ,,eio1• est 1/ 12 d'heure. De plus, les deux parties de la liste
(jours 1 à 15 et 1:3 à 30) sont visiblement symétriques et quand les
nombres donnés ne concordent pas, l'un des deux est sûrement cor-
rompu. En indiquant dans les notes la correction la plus probable,
nous avons ajouté celle de Bilfinger. qui devrait représenter le chiffre
originel. JS'ous reproduisons enfin en un tableau, d'après les tables
dressées par notre collaborateur. l'abbé Rome, les ch;rr,·es de Bil-
fingcr. ceux de Valens et ceux de l'auteur des Geoponica vu du moins
des mss. qui nous ont conservé sa compilation:
178 iOROASTRE

Jour VALENS 8ILFINGER Geoponica Jour BILFINGER Geoponica


-- - --- - ---------
1• 0 4/5 0 9,5/12 0 1/2 16° 0 9,5/12 0 1/2
2• 1 3/5 1 7/12 11/2 17• 1 7/12 1 + 17 (llre 7) µ.
3• 2 2/5 2 4,5/12 2 1/4 (llre + 4 1/2 µ.) 18• 2 4,5/12 2+4 1/2 µ.
4• 3 1/5 3 2/12 3 1/3 19° 3 2/12 3+3 µ.
5• 4 3 11,5/12 3+6 (var 16) µ. 20° 3 11,5/12 3+ 16 (1. 6) "µ,
6• 4 4/5 4 9/12 4+9 µ. 21• 4 9/12 4+9 µ.
7• 5 3/5 5 6,5/12 5+6 1/2 µ. 22• 5 6.5/12 5+6 1/2 µ.
8• 6 2/5 6 4/12 6+4 µ. (v. 6 1/4) 23• 6 4/12. 6+4 µ. (var. 6 1/4)
9• 7 1/5 7 1,5/12 7 + 11 1/2 (lire 1 1/2)µ. 24° 7 1,5/12 7+ 111/2 (lire 11/2)µ.
10• 8 7 11/12 7+11 µ. 25° 7 11/12 7+11 µ.
11• 8 4/5 8 8,5/12 8+8 1/2 µ. 26• 8 8,5/12 8+8 1/2 µ.
'
12• 9 3/5 9 6/12 9 1/2 27° 9 6/12 9+9 1/2 µ.(lire 9 1/2)
13• 10 2/5 10 3,5/12 10+16 (10 1/2?) µ. 28• 10 3,5/12 10+1 1/2 µ. (v. 16 µ).
14• 11 1/5 11 1/12 11+3 µ. 29• 11 1/12 11 +3 µ. (var. 11 1/3)
15• 12 0 0 30• 0 0
o.-l-d. 11 11 10,5/12
10,6/12 forcé
forcé en 12

0 40. Cc chapitre se retrouve dans un ms. de Naples sous le nom


<l'Antiochus et il a été publié Cal. codd. astral., IV, p.154. Sa teneur
est presque conforme à celle des Geoponica. Cf. l'introduction, p.
121. - Au contraire, une rédaction différente nous est transmise par
le plus ancien de tôus nos mss. astrologiques, le Laurentianus
XXVIII, 34 du xe siècle [ = Cal. Astr., I, cod, Fior. 12). f. 123' et
ses dérivés le Paris. 1991 (Cal., VIII, 1. cod. 1), f. 16, et le Paris.
2139 [Cal. VIII, 3. cod. 36), f. 234", dont le texte s'écarte considé-
rablement de celui des Geoponica ; il est parfois abrégé ou lacuneux,
mais une fois plus complet (signe du Lion), et l'ordre des signes a
été modifié (cf. note 4). L'auteur du Syntagma Laurentianum n'a
nulle part rien emprunté aux Geoponica, et cet extrait du Pseudo-
Zoroastre, qu'il donne sans nom d'auteur, doit lui être parvenu par
une autre voie. Nous avons donc reproduit ici cette seconde rédac-
tion en regard. de la première d'après une photographie du Lauren-
tianus, qu'a bien voulu nous adresser Melle Teresa Lodi.
LIVRES sua LA NATURE - FR. 0 39-40 179
GEOPONICA SYNTAGMA LAURENTIANUM.

1, 8. - li e e i -r ij ç -r o ii "O <1 a ~ E e Â. 17 v 1J l v -rfi


Kuvoç è:rn-roÂ.ijç xal Toii Kvvoç lnt't'oÀfi
-rijç neoyvwaewç 't'WV É.,eaa-rcp /;cp6tcp dtee-
l! av-rijç <111µ/Jatvov- xoµév1J <17Jµatvet.
5 -r w v . T o ii a v T o ii (1). 5
1. ·n TOÜ Kuvoç Ént't'OÂ.i] yt- ·n 't'OV Kvvoç àva-roÂ.~ ylve-
ve-rat dtaq,atvov<17JÇ elxoa-rijç -rat dta<pqVOV<11JÇ Û,tadoç (2) 't'OV
't'O'Ü , I ouMou µ7JVOÇ . xe~ dè xaea- ,lovUou µ1]VOÇ . xe~ dè naea-
't'1J(!ÛV, lv xotcp o'txcp (3) ~<11JÇ 't'1J(!BÎV notcp o't,ecp 0'1J<17Jç -rijç <1e-
Â.17v7Jç ~ àva-roÂ.~ y{ve-rat -rov 10
10 -rijç <1eÂ.17v7Jç 17 -rov-rov ytve-rat
Kvvoç · lv Aéovn (') oifo7Jç -rijç
àva-roÂ.17. 2. lv Aéov-rt 01Ja7Jç -rijç
<1BÂ.17v7Jç làv ~ àva-roÂ.~ yév7J-rat
<1eÂ.17v7Jç,iàv àva-roÂ.~ yév7J-rat -roii -rov Kuv6ç, afrov q,Ooeà ,eal l-
Kvvoç, afrov q,oeà no).).~ xal ).atou ,eal o'tvov :n;o,U~ ,eal -rwv
ÉÂ.a{ov xal o'tvov la-rat xal -rwv Â.otnâiv nav-rwv evwv{a, Ooev- 15
15 aUwv nav-rwv evwv{a · Ooev/Joç {Joç dè ,eal <J<payal ,eal {JaatUwç
dè ,eal aq,ayai ,eal {JaatUwç im- Ènt<paveta ,eal MaÂ.o't'1JÇ 't'OV àé-
(!OÇ ,eal lmdeoµ~ lOvovç ln'
q,aveta ,eal anaUa 't'OV àéeoç xal
lOvoç lueov, ,eal laov-rat aet-
lmdeoµ~ lOvovç lq,' lueov lOvoç, aµol xal ,e).vdwveç ,ta-rà n6v-rov 20
xai laov-rat <1et<1µol ,eal ,e).v6w- "al àexov-rwv µey{a-rwv Oava-roç.
20 veç. 3. lv li a (! () é v cp {,è OV<11Jt lv li a e () é v cp ov<11JÇ -rijç <1e-
av-rijç, :n;oÂ.voµfJelat, evq,eaa{aç Â.17v7Jç, :n;o).voµ{Jelat ,eal ev<pea-
,eal 't'tX't'OV<JWV cpOoea, awµa-rwv <J{at ,tat 't'tX't'OV<JWV cpOoea, (](J)-
,eal. n:-recmodwv evwvta. 4. lv µo:r:wv ,eal -re-rean6dwv àxwÂ.eta. 25
z V r (fi OV<11JÇ av-rijç ' {Jaa,Uwç iv Z v y :-cp 0V<11JÇ -rijç <1eÂ.'17V1JÇ,
25 ,e{v7J<1tç ,eal u-rean66wv IJV7J<JtÇ {Ja<1tÂ.ÉWÇ ,t{V1J<1lÇ xat 't'6't'(!a1':0-
,tal lv 't'OtÇ ox.lotç Ooev/Joç, l- dwv Ovijatç ,eal lv 't'OtÇ ozÂ.otç
).atov a:n;avtç, afrov q,Ooea, o'tvov Ooeu/Joç, Ualou anavtç, afrov

Praeter codices ab editore Geo- Orthographica negleximus.


ppnicorwn adhibitos contulimus 13 Leg. fort. rpoecJ. sicut Geop.
Parisinos 231'.:!, f. 43 s. XIII-XIV, 1 7 cinaÀoTf/Ç scripsimus :
et 2286, f. 109, s. XIV (Zcoeoci- anÀwT17ç cod. 20 XÀf/66veç
aTeov :7tE!]L Tijç TOV Kvvoç im- xaTd To:n;ov cod., correxlmus
TOÀijç), sed varias lectiones fere 25 à:n:olelav cod. 27 xlvf/atV
omnes, quae ad senswn nihil perti- cod. 28 6v~a17ç cod.
nent, hic negleximus. 7 6ia-
rpavova'lç F ut Syntagma Elxo-
anjç] x' codices plerique
180 7.0ROASTTIF.

aè ,enl àueoi5evc.o'I' evrpoela. 5. l,, rpOoea, oTvov ual à,eeot5evc.o" F.1~-


E ,e O (l :n; { '!/ oiJU'YJÇ av-rijç, le- rpoela. lv ,l; ,e O (! :n; [ qJ OVUrJC:
(lÉ<.O'I' Ooev{3ot ,eai µût-r-réiw rpOo- Tijç UEÀ1)VrJÇ, fr(!WV FJoev{3ot l-
eà ,eai ÀOt/U"rJ ,ea-rrfornatç. 6. È1• <TOVTat. ,erû tdÀtTOC: <pOoeà ,uû
!'i T O ~ 6 T n o-lJa11ç mhijç, EVf.l'7J- J..otpt,eiJ ,ea-ca<1-raatç. i,, T o - :i

ela ,ea, :n;oÀvoµ{Jela ,eai afrov


~ 6 -r 'li oiJariç Tijç GEÀ'f}VrJÇ, flJ-
F.V0'Y]'l'lri ,ea; EvrpeoaV'l'1J lv TOÏÇ
ùvOew:notç . OeEµµa-rc.ov {Ji rpOo- ETrJ(!la ,eai n0Àvo1,f3f!la ,eai afro1,
ea ' ujjv t5è 7lT1J'l'W'I' :n;oÀÀrJ rpoea. F.vrpoela ,eai evrpeoavvri. ü A ,:_
10 7. là" lv A l y o " te c.o -r t ova 11 ç y O " Ée 0) T t OVUrJÇ Tijç aF.À17-
av-rijç rj lm-ro).iJ yÉY7JTat, a-rea-
VrJÇ, UTf!UTOnÉ<Jü)'JI ,dVrJUtC: ,eal J ()
TO:n;Ü)<.OV ,e{v7Jatç ,eai :n;oÀvoµ-
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f).a{ov :n;o).).iJ ,PO(!à ,eai %'1VT<.OV xai Uatov noÀÀ1) rpOoeà ,eal nav-
1 :i EV<.O'l'la. 8. lav ;,.,, • Y /J e o - Tc.ov EVOJVta. lv • y <J (! 0 X O({)
X 6 qJ OVU1JÇ av-rijç rj lm-roÀ17 ovariç -rijç aûfivriç làv rj lnt-
-ro).iJ TOV Kvvoç yÉVrJTat, {3aat- 1.-,
yÉV1JTat, {3aatU<.0ç Âvatç, afrov
Uwç Àvaiç ,eai afrov rpOoeù
rpOoeu. ,eai à,eel/Jc.ov lrpo/Joç ,eai ,eal à,ee{/Jwv lrpo/Joç ,eai anavu;
anavtç oµf3ec.ov ,eai Àotµot. 9. lv oµ{Jewv ,eai Àotµol laovrnt. là1•
20 ' / X Ov a t v oiJa11ç av-rijç làv lv 'IX() vat v ovariç Tijç aE-
yévn-rai ~ br.i-ro).17, noÀvoµ{Jela ÀrJVrJÇ, noÀvoµ{Jeta la-cat xai 2fl
la-rat ,eai TW'I' n-r11vwv rpOoeà ,eai
TW'JI 71:TrJVWV rpOoeà ~ai afrov
oivov ,eai afrov evrpoela, 'l'Oaoç
{Jè :n;eei TOVÇ à'l'Oedmovç. 10. làv ,eai oivov EVrpoela, voaoç /Ji 71:E(!i
25 /Jè lv K e t cp oiJa11ç av-rijç rj TOVÇ <i.vOewnovç . lv K e t (~
àva-ro).iJ yÉV1JTat Tov Kv'l'oç, ovari; Tijç aûfJvriç, TWV C<[>wi·
-rwv C<fic.ov Twv 'l'Eµoµévc.ov la-rai
-rwv veµoµévwv la-ci noU1) rpOo- 2,,
:n;oÀÀ1) rpoeà ual :n;oÀvoµf3eta
,eai afrov ÈÂazlaT1J rp0(!'1 ' È- eà ,eai :n;o).voµf3elat *** ,eai xa-
30 ).alov evrpoela. 11. làv <Jt È'I' ).aC at ,ea1, levat{Jri ,eai TtflW(!ÜU
Ta v e <p, noÂvoµf3elat ,eai za- noÀÂ.al . [lv Ta Ve qJ ()VUrJÇ

22 rpOoed HL et Parisini : 12 rpOoed. Leg. rpoed ut Geop. '!


'l'"f! d FM. quos srquitur Beck. 1fi rpOoeàv cod. 21 An
leg. "•'IVÜ!V? 26 Lacunarn si-
gnavimus ; curn verba ,ml (Jfrov -
Tavecp a librario omissa essent,
lector inepte addidit vv. 28 sq.
lv Tavecp ... Keiép, quae seclusimus.
27 i11uuf(J1111 cocl.
LIVRES Sllll LA NATUIIE - FH. O J.0 181

Àa(ui "ai leva{{h1 ,eai r:iµw- 't'fiç <113À'~'ll'f/Ç, oµo{wç y{veTut Tif,
etai no'Ua{. 12. èàv {Jè Èl• .1 t - Keup]. lv ,1 t 15 v µ o t ç ov-
{) l/µ O l Ç, ah:ov ,eai oi-vov ev- <11Jç 't"ijç <1eÀ17v'f/ç, afrov ,eai oi-
rpoe{a 1r,o.H11 cnp6'5ea ,eai nav- vov noU,) rpOoeà
5 Toç ,eaenov ,eai {JaatUwç lr..-
Awptç ,eai àvOedmwv rpOoeù. ,eai ,eat'
<1't'U't'(!Oni'5wv ,et-11,,,atç. 13. làv <1't'(!UTOni{Jow ,e{v·q<JtÇ . lv K a e-
'5è lv K u (! " { v <p , ~r1eualut " { ·v cp olJar,ç Tfjç <1Û17n1ç, ~ri-
,eai Àtµ6ç. (!O't''f/Ç i!a-r:ai ,eai, Atµ6ç.

(1) I.e. Zo1e()u.a-reo11: d. ibid .. I, 8, .~upra, fr. 0 3\). - La méthode


employée dans ce chapitre consiste à observer à l'aubé du 20 juil-
let la position de la lune dans le zodiaque. Les présages dépendent
du signe où elle se trouve et ils sont énumérés pour chacun des dou-
ze signes. La même méthode esl suivie dans un extrait publié par
Boll (Cat.'aslr., \'II, p. 18:i ss.). c1ue son contenu prouve avoir été rédi-
gé en Syrie, et dans un chapitre d'Apomasar, où celui-ci l'attribue aux
Harraniens (Cal. aslr., IV. p. 124, cf. l'Introd., p. 1-12). ce qui nous indi-
que dans quelle région a été rédigé ce morceau du Pseudo-Zoroastre.
Seulement, chez celui-ci le premier signe nommé n'est pas, comme
ailleurs, le Bélier, mais le Lion (Juillet), et le dernier le Cancer (Juin),
c'est ù dlre c1ue cc chapitre des Geoponica a conservé plus fidèlement
lfUe les autres textes la succession des mois de l'année caniculaire, dont
le lever de Sirius marquait le début. -'- Sur l'habitude de tirer des pro-
nostics de l'état du ciel le 19 ou 20 juillet, cf. l'introduction, p. 123 ss.
(2) Ei1!.u.r)o, est la vraie leçon, non eixoa-r 1- C'est le terme propre
pour le vingtième jour du mois, et l'on a continué très tard à l'em-
ployer en Orient. Cf. p. ex. nos Fouilles de Doura, p. 306, 1. 14 ss.

(3) Noter l'emploi caractéristique du mot olxoç qui ne désigne


pas, au sens habituel de l'astrologie, le<• domicile,) des planètes, mais
simplement le signe du zodiaque conçu comme la demeure transitoire
tics astres errants. Le même terme est employé plus bas, p. 183,
fr. O 42, 1. ."> (eiç i5wihxa o'txov;) ; cf. fr. 0 4-1. 1. 1, ainsi lfUe le fr. 8
d'Ostanès, infra, p. 272, note 4 [Cosmas] : 6ie0.ov d; o'txovç.

(4) Le compilateur du Synl. Laur. a mis en tête la Balance (fr


Zvy<ÏJ oiJatJ; ... .. , l. 2ti ss.) pour faire coïncider le premier pronostic
avec le début de l'année byzantine, qui commence le 1er octobre.
L'extrait se termine donc par la Vierge (Des ... -re-rean6owv chtwÀeta).
Nous avons rétabli l'ordre primitif, pour qu'on pût confronter fa-
cilement les deux textes.
182 ZOROASTRE

0 41. Geop., I, 10. 1: 'l'J µ e t œ ut ç 1: c.ih àno1:eÀov-


µijl(J)j/ '"' Tijç 1'(]WT'YJÇ fJeo,,1:ijç ,ea(J! lxa-
UTo,, lToç µe1:à T1J" 1:oiJ Kv,,àç Ènt1:0Â7J11.
Zœeoau1:eov.
5 1. •E,eel"'YJ" xe1J n(!WTf'/11 {J(!OVT1J11 ~yeiaOat ,eaO' l-xau1:ov Èvtav-
Tà11 T1J" µe1:à T1JV à11a1:0Â1J11 1:oiJ Kv11àç yt,,oµlv7J11 · dû oJv naea1:7J-
eeïu8at È71 nolq, ol,eq, 1:oiJ Cœ6ia,eoiJ ,ev-xÂov 1:ijç aeÂ7J71TJÇ ovanç
~ {J(!071T1J ,J 1'(!WTf'J yl11e1:at. 2. inà,, È11 K (! t cf> 1:ijç UeÂ7]71TJÇ ov-
'11'JÇ 71 {J(!OVT1J 71 n(!WT'YJ yi11111:at, t11jµal11et n1:0118ij11al nvaç -xa1:à
10 1:1)11 xwea11 ,eal yevéaOat àyœvlav ,eai <pV')'1)11 à110ewnœ71, 1)t1U(!OII
di ,ea1:at1Tat1t71, :·t È11 T a V (! lp Tijç t1EÂ7]711JÇ 0Vt11JÇ iàv {J(!OVT7J-
t1r,, <p8oeà11 ufrov ,eai 'X(!tOijç u11µalvet -xai à-xel6œv l<po6o", Èv 6i
{JaatÂt'Xfi olJ).fl xaeav, 1:o'iç 6i neàç 1i11a1:o).àç (J).l,ptv ,eal Âtµ6v.
4. È71 L1 t 6 v µ o t ç Èà11 /J(]OVT7Jt1T/, Ta(!ŒX1J" ,eai voaov 61JÂO'i, ,eai
15 afrov <pOoeà11 ,eal 'Aea{Jœ11 ànwÂetav. 5. È11 Ka(! ,e { v cp, 'X(!tOijç
<p8oeà11 ,eal àvoµ{Jela11 ,eai {Jowv Oava1:ov . neei 6è Ma(!TtOV ,eai
'AnelAtov n0Âvoµ{Jeta11. 6. Èv A É o v 1: t, afrov ,eai 'X(!tOijç <pOo-
eàv Èv 1:fl O(!Etvfl, ,eal 'XV1jt1µovç -xai Âetzij11aç. 7. Èv Il a(! (J É 11 q,'
{Jat1tÂÉŒÇ ana,Âeta11 ,eai d).).ov {Jat1tÂEVEtv Tijç XW(!ŒÇ • TOÏÇ vav-
20 nÂÂoµévotç ,e{v6vvov, 1fiE(!i 6è 1:à anoeiµa È(!vt1t{J11v, 8. È11 Z v -
y cf> , noUµovç ,eal nnyw11 (1) nÂ1J<1µovàç -xal -xaenw11 <pOo-
eav. 9. lv E" o en t q,, Âtµàç l111:a,, -rà dè neutvà n).110vv87J-
11ov-rat. 10. l11 T o ~ 6 1: r,, <1aÂov Ë1I 1:fl XW(!Q., Èv 1:fl Ô(!etvfl afrov
E'V'/JO(!ta11, Èv T?} ne6ta6t <pOoea.11. 11. Èv A l y O " É (! w T t' 6µ{)(!011
25 laeuOat <11'Jµa{11et Èni ~µÉeaç neVT7J'X011Ta -xai {JautUw11 66).ov
,eai 'lj)0')'011 xai àneenij ).a).iàv ,eal Ènt<pavetav aÂÂov {Ja<1tÂ.Éœç
àn' àva1:0Âijç, 8ç Ènt'X(!UT7]<1Et 1'0<11JÇ -rijç OÎ'XOVµÉVTJÇ (2). EtJ'XŒ(!-
n{a di l<1Tat xal Èv66~œv à116ewv Oava1:oç ,eai neo/Ja1:w11 yov~.
12. È1I • Y 6 e o X 6 q,, noUµovç foxveovç È1I 1:fl nae ci).q, • 'XU(!-
30 nwv 6è TWV dÂÂwv <pOoeav, Ô<1netœv di ànwÂEta11. 13. Èv ' l -
X (J V <1 t' afrov <p8oeà11 ô).{y1JV xai o&,,a1:011 àv6eàç 6vv a1:ov.

Praeter codices Beckhii contulimus Parisinos 2313, s. x111-x1v,


f. 44, et 2506, s. x1v, f. 166, ubi titulus differt (cf. Cal. codd.
astr., V III 1, p. 110). 8 7} /JeovTT/ 7} :rt(!WTf/] 7} et 7} :rt(!WTf/ om.
Laurentiani et Parisini 16 Post 6dvaTov add. "a,coaij,; .i!aov
E<1Ti (i.e. '<u,cwa,,; .i!aoii laTai) ex corr. manu rec. L 19 a.i!.i!o,;
{Jaa,.i!EvaEt Par. 2506 21 :ri.i!71ywv codd., correximus :-JO q;,6oedvJ
Ieg. ,poedv?

(1) La correction :ri71ywv pour :ri.i!71y<.ii11 paraît s'imposer; cf. p. ex.


LIVHES SUll. LA NA'fUll.E - :FH. U ..J.1-42 183

Cal. uslrul., VII, p. 183, 8: Ai n1Jyui ,mi oi nornµoi .,).11µµ·v!!~aov<1t.


Cette indication prouve que le morceau a été écrit, non en J!gyple,
où les sources font défaut, mais en Syrie, ce qui s'accorde avec la
mention des Arabes, à la 1. 15. Aux 11. 16-17, les noms des mois ro-
mains remplacent ceux du calendrier macédonien.
(2) Ce roi venu de l'Orient et qui dominera la terre, est un person-
nage connu de l'apocalyptique mazdéenne. Cf. Windisch, Die Orakel
des Hyslaspes, 192!), p. 52; Revue hisl. des religions, CIII, 1\)31, p.
72, et infra, p. 370, Hystaspe, fr. 15 s. - Pour l'universalité de ce
royaume, cf. L'Égypte des aslrulugues, 1937, p. 27 s.

0 42. Geoµ .. I, 12. L1w<Je"aB'r'YJ(!iÇ -rov LI toç,


xai lfaa àno-reÀet neetnoÀevwv -rovç bw-
()e"a oïxovç -rov Cw<Jta"ov xv"Àov. Zw-
eo aa • e o v ( 1).

5 1. 'O Cwbta"àç xv"Àoç -rÉ-rµ'fJ-rat elç {)dJ{)e,ea oi-xovç (2) · la-


f!Lvovç µiv 'r(!EÏÇ, Kei6v, Taveov, L1 tbvµovç, elç {Ji eeeivovç oï-
xovç -reûç, Kaexlvov, Aéov-ra, II aefJévov, elç {)i cpeivonweivovç
'r(!ÛÇ, Zvy6v, Exoenlov, To~O'r'YJV · Alyo-xéew-ra {)i "ai 'Y<J(!O-
x6ov -xai 'I xOvaç xeiµeen•ovç. 2. lv l-xaa-rcp ovv Ol"'{> <o> -rov
10 LI LOÇ àan)e yiv6µevoç ànouÀû -rà vnoyeyeaµµéva.
3. 'Enàv lma-rfi üp Keu'[J o-rov J iàç àa-r17e, o'i"cp ovu "Aeeoç,
B).ov µiv la-rat f36eewv -rà l-roç, lm"OLVWVOVV -xai -rcp evecp à.véµcp (3),
o {)i xeiµcov "a-reVJvyµévoç "ai XWVW<J'f/Ç, oµ{Jeoi di laov-rat avv-
exûç -xai no-ra110i µeya.Àot. 4. µe-rà di -r~v laewr)v larJµeelav µe-
15 rn{3aÀû o àr1e eiç vda-ra µaÀaxà xai nv"va. -rà di fJéeoç ev"ea-rov
la-rat xai vyieivov, -rà cp(Jiv6nweov "avµa-rwdeç. laov-ra, di iv
av-r0 voa~µarn "ai µcJ.Àta-ra ànà "ecpaMjç 'Xat "a-raeeot -xai
f3i'jxeç. -rwv ôi -ronwv -rà nedivà µiiÀÀov oiaet 'XUQ:>iOII . eiJxeaeat
M, {)eî, ïva µ1) mHeµot yévwv-rat (1). 5... 6. à.acpaUCeaOat di <Jû -ràv
20 afroV ÈV 'ratÇ aÀwat <Jtà 'rOVÇ oµ/J(!OVÇ ' yevéafJat ()f, O(JVÉWV anaVtV,
-xa).àv {)i "ai -x17;11;ovç "a-raa"ev&Ceiv.
7. "Ou <Ji lv Tavecp yÉV'YJ'raL lv o'i"cp -ri'jç 'Acpeodfr'f/Ç, 6 xeiµwv
àexoµevoç µiv ev"ea-roç la-rat "ai l;11;01i/Jeoç, µea&Cwv {)i vicpe-rw-
d'f/ç, xai À17ywv ,pvxeoç. 8. µaÀta-ra {)' el xeiµaaet à.nà µéaov xei-

!J o supplevimus 12 è:nt"Àwvovv (pro i:ni"Àovo·iiv) Paris. 2313


14-15 µer:a{Ja.Uei codd., correximus 18 cf. infra, p. 184,4.
19 sq. Haec sunt Zoroastri, non Democri ti, <1ui antea § 5 lau-
datur, cf. §31, p. 185, v. 31: 6û Ù<I'l)aÀl,eaBat ".-r.À. cl§ 10, p. 184,
v. 6: àevlfJwv ana.viç.
184 ZOROASTRE

µwvoç lwç la11µeetaç laewijç, TO lae ev,eearov l<1-rat ,eai ,eaOv-


Yf!OV lwç <Tijç> Kvvàç lmToÂijç ( 6). 9. To Oieoç ,eavµarw6eç,
TO tp0w6nweov nayw6eç ,eai lntvo<1ov, µaÂt<JTa TOÎ:Ç vlotç · l<1ov-
Tat 6i Otpv..J.µlat. 10. o[ ne6tvoi r6not µa).).ov TWV O(!EtVWV ev-
5 tp0(!~<1ov<1 o olvoç à6t,e1J0~<1erat, 6tà X(!~ T~v aµneJ.ov O'lfi
T(!Vyav. l<1rat 6i ,eai TWV ,eaenwv TWV !vÀt,ewv evrpoela, àev{Owv
<1navtç. TOÏÇ 6i nÀÉOV<Jt TO froç àvemr~6ewv. lv TOVTq) Tlp lret
1'E(!tÂaµn~ç àv~(! TEÀEVT~<Jet. 11. ... Evxe<10at 6t: 6ei /t~ yevi:-
<10at <1et<1µovç ,eai <1T(!aTE{aç ,e lV1]<1t'JI.
10 12. "Ou 6i l,, LI t 6 v µ o t ç lv oi,eq, 'Eeµov oZevç yÉV1JTat, TIi
8).ov ËTOÇ Uet nvevµa VOTtOV ,eai Ât{Jv,e6v. 13. o6i xetµwv àex6-
µevoç µèv Ë<1Tat àveµw61JÇ, eVX(!aToç 6i µe<1a(wv, ,eai À~ywv na-
yw61JÇ ,eai à,,eµw611ç. 14. TO lae ev,eearov ,eai Âen-rà lxov ·Mara ·
Ë<1Tat 6i <JÎTOÇ :n;o).vç. 15. TO OÉ(!OÇ ev,eearov 6tà TO TOVÇ l-r11ulaç
15 à"ɵOVÇ Âaµ1t(!OVÇ Ènt1'VEV<Jat Ènt 1'0Â.VV Xf!OVOV. ÈV 6È TaÏÇ aÀW<JtV
oi ,eaenoi 6tmpev<1ovrnt, µaÀt<JTa 6i lv Evelq.. 16. Ë<JTat 6i neei
TO '{J0l'IJ01'W(!O'JI v6<1oç, ,eai µaÂ.t<JTa TOÏÇ vi:otç ,eai µe<J~Àt!t ,eai
yvvat!{v. Ë<JOVTat 6i ,eai otpOa).µlat TOV 'f)Otvonweov ,eavµauo6ovç
OVTOÇ. Ë<JTat ,eai yvvat,ew'P Ociva-roç. TWV !vÂt,ewv o Ua(!nàç EV-
20 qJO(!~<JEt. ).e{'lj)OV<Jt 6i ,eal a[ 1'1Jyai TW'IJ v6czTWV. aµEt'JIOV 6i Ua(!1'0VÇ
dnoOi<JOat 6tà T~v. lv Tep lexo1tévq, fret l<1oµÉv'f/V àtpoetav. 17 ... Ev-
xeuOat 6i 6ei, iva µ~ Âotµtuà naO'Y/ yÉV'f/Tat.
18. 'E,,oiuq, 6i EeJ.~v'Y/ç Kaeutvq, yevo1dvov rov Lltoç, o
xetµwv rà nÂEÏ<JTa ànà TW'JI àva-roÂtuâiv Ë<Jrat 'lfVX(!OÇ TE xai
25 xaÂa(w611ç ,eai Y'VO'f)W61JÇ, lxwv ,eai noraµovç µ.eyaÀovç. neei 6i
T(!Onàç XEt/lE(!tVàç àvox~ v6arwv lu-rat. µe-rà M rr)v ia(!t'Jl~V
i<1'f/µeelav, <1vvexeïç ë<1ov-rat xaAa(at. ol 6i -reaxei:ç -r6not 1ui.V.ov
oÏ<Jov<Jt ,eaenov. o 6i lvtav-ràç l<1Tat vytetv6ç, nÂ~'JI TOV rpOtvonw-
(!OV. 19 ... 17 6i l).ala EV'{JO(!~<Jet.
30 20. I'evoµÉVov 6i rov LI tàç lv A É o v T t TqJ oi,eq, rov 'HUov,
o xeiµwv l<1-rat àexoµevoç µèv 'lfVX(!OÇ ,eai v6a-rw6'f/Ç µerà µeya-
.ilwv nvevµa-rwv, coç uai 6lv6ea ua-rane<1ûv · µe<1a(wv 6i ev,eea-roç,
,eai ).~ywv ,eaTCl'lfVX(!OÇ. 21. TO lae fJnoµ/Jeov, TO Oéeoç laet 8µotO'IJ •
,eai ÂEl'lj)OV<Jl'IJ lv av-rcp a[ li'f/yai TW'JI vMrwv, ÂEl'lj)Et 6è ,eai (Jo<1,e't)
35 roïç àMyotç. 22. rd tp0tv6nweov ,eavµarw6eç ,eai ln{vo<1ov ànà
,eaTCl(!(!OV ,eai /311x6ç · 6tà xe~ aeup àUyq, xeif <10at, oivq, 6è nÂ.elovt.
0 GÏTOÇ ËGTat GVµ/tET(!OÇ. 1] aµe:n;Âoç ,eal 1] l).a{a EV'{J0(!~<1Et. ev-
Oe-rov TO lToç neàç lvo'f)8aµtaµ6v, ov µ~v neoç rpvu{av. -rwv

15 An Àaµnewç 'I cf. p. 186, 10


LIVRES SUR LA NATURE - FH. 0 42 185

µeyaAwv po<1U1Jµa-r:wv l<1-r:at ,pOoea, 't'WV ê,è àyelwv noÂvnÂ170tta.


àV'YJ(! inl<1rJµoç uÂev't'17<1et. evxe<10ai {,è êJei, lva µ'Y} yévwv-r:at <1et-
<1µol ual noÂeµot.
23. I'evoµÉvov {Jè -r:oiJ L1 iàç lv II a (! () é v cp lv oiucp Tov •Eeµov,
5 o xeiµwv àex6µevoç µèv l<Y-r:at VJVX(!OÇ, evuea-r:oç êJè µe<1aCwv ual
;.17 ywv xuµeeiw'5rJt;, nayovç txwv noÂÂovç ual liµPeovç uai no-r:a-
µovç µeyaAovç, wç noAAovç OaÂa<1<1wOfivat Tonovç. 24. -r:à ëae
,ea't'oµ{Jeov ,eal t'OÏÇ êJévêJeeut xaÂe.n6v. A17yovwç êJè t'OV laeoç xa-
AaC at ,ea't'à 't'0.7t0VÇ laonat. t'O Oieoç l.noµ/Jeov ,eal yvo,pwêleç.
10 25. ,eal Xf!'YJ 't''YJV <1vy,eoµtêl'Y}V 't'WV UlTlUWV uae.nwv avv-r:6µwç ye-
véaOat, Yva µ'Y} vn' l:Jµ{Jewv rpOaewat. 26. -r:à rp0tv6.nweov àveµwêleç
uai vyu:iv6v. fJ aµneAoç evrpoe17aet. lmn7êJuov -r:o ë-r:oç neoç à1i-
néAwv ,pvulav. o a'froç evrpOa(!t'OÇ ëa-r:at. vytttvàv 8).ov t'O Ët'oç,
µ1'}êJeµ{av ëxov V0<10V, evxeaOat êJè êJei neei 't'WV uae.nwv.
15 27. 'Ev êJè 't'cp oiu,p ûjç 'A,peo'5fr1Jt; <Tep Z v y cp > yevoµivov
t'OV L1 toç, oxeiµwv àex6µevoç µèv Ëa-r:at vêJa-r:w&17ç, EVU(!a't'OÇ <µe-
aaCwv> ual àveµwêlrJt;, A17ywv êJè uaOvyeoç ual naxvwêlrJt;, -r:à lae
evuea-r:ov, lxov àaOev17µa-r:a ànà ,eerpaMjç. TOV CJè Oéeovç fJ àexri la-
(!l la-rat oµola. -raiç ly,,votç yvvat~iv lmxtvêJvvov ëa-r:at .à l.oç ...
20 29. "Ou êJè lv oiuq; "Aeewç 't'lp :E ,e o (! n t q; yÉVrJTat o Ze/Jç,
o xeiµwv àexoµevoç Ë<1Tat µe-rà xaAaCrJÇ '/JVX(!OÇ, 1ieaaCwi (}f, 1

Oeeµoç, À17ywv CJè nea'iJç. .à lae larnt XElflE(!lVOV lwç 't'(!OllWV


Oeeivw11, oµ{Jewv xal /Jeov-r:wv yivoµévwv · Aetwov<1tv al nrJyal
't'WV vêlcfrwv · ai.oç µéaoç, fJ apneÀ.oç ,ml, fJ Uata evrpeoe1<1et,
2J TCO'JI {Jowv larnt rpOoea. 30 ... EvxeaOat ôei ïva /l'YJ Àotµtxà yÉVrJ·
.ai naOrJ.
31. "Ornv lv Tep iMq; oixq; 0 Zevç yÉVrJTal t'l~ T O ~ ô 1: n, f~et
xeiµwva EVX(!UTOV ,eal lvv/Jeov, ovu Oeeµàv OVTe VJVXf!OV. oi
no-ra1wl fttyaÀot laov-rat. navoµévov /Jè TOV xeiµwvoç, VJVX'YJ xal
30 aveµot laovTat. TO lae vôuov ,eai Ënoµ{Jeov, TO {Jè ()é(!OÇ evxea-r:ov,
1'al /tâÂ.Âov xeiµeetvôv. ôe'i {Ji àa,paUCeaOat -ràç aÂ.wvaç êltà TOVÇ
l:Jµ{Jeovç. -rà ,pOtvônweov àarpaUç, êltà -rà -rovç È't'rJalaç nvletv.
32. ol newïµot xae:rr:ol xai ot owiµoi laov.at xaAo{, ol êJi µéaot rpaiJ-
Âot, ev,po(!17<1et ai'Tov ,eai .à :n:eêJivà ,eal .à -reaxéa. 0 olvoç ëar:at
35 naeaµovoç O'j)tafreeov 't'(!Vywµevoç. evrpoe17aet :n;av.a 't'à éJévêJea.
im-r17'5etov TO l.oç neàç rpvulav ,eal :n:eàç .à aÂA.a navr:a. TWV

15 Tep Cvycp suppl. editores 16-17 1u:11t:iCwv suppl. editores


21 xaAaCwv Marcianus 22 xEtµeeicM11, Marcianus 25 cf. p. 186,
v.29
186 ZOHOASTRE

µeyaÂa,11 Ccpro'II :.,goÂvnÂ1]0Eta, "V'IIW'II {Jè <p9oeà la-rat . "al 9aÂaaaa


XEtµi(!tOÇ "al a11eµot µeydÂot O'IJ}tµot. à'II~(! {Jè nself3Âen-r:oç TE-
ÂEV"t?jast.
33. •Eà11 0 Zevç '" A l ,, 0 " i (! a, T ' ,,, T<p ot"q, TOV K(!O'IIOV
5 YÉ'll'TJTaL, o xeiµw'II àexoµB'IIOÇ µè'II siJ"(!aTOÇ la-rai, µsa&.Cro'II ()6
"&.9vyeoç "al "aT0.1/JVX(!OÇ, Â?Jyrov {Jè à'lleµcM11ç, Tà <J6 yiv&µeva
;Ma-ra la-r:ai "al T<p anoe<p "al TOÏÇ a.Uotç leyotç /3Aa/3E(!ll, à9e&o,
{Ji laonai lm-r:aaetç i16aa{ -r:e "al 'IJJVEsa, "al xioa,. 34. -r:o 9ieoç
neà µèv <Tijç> d11a-r:0Âijç 1:06 Kv'lloç <pavÂo'II, µe-r:à {Jè -r:av-r:a "av-
10 aw6sç "al ln{voaov. n'llsvaovai 6è "al ÈTTJata, Aaµnewç, ylvov-rai
"al astaµo{. Tà 6è ne6wà µâAA011 oiau uaen&v. o ol'lloç <p9tv~aet
vnà n&.xv11, . TW'II EvÂt"W'II "a(!néÏJ'II ev97Jvla. TOÏÇ µt1'(!0ÎÇ Cc[Joiç
e110e-r:o'II -r:à l-roç, -roiç 6è µeya.Âotç àavµrpoeov, µ&.Aia-ra {Jè f3ova{.
-r:ép {Jè rp9woncb(!<p la-rat voa?]µa-ra ànà "e<paÂaÂylaç "al ôrp9aµlaç
15 "al "'117Jaµovijç. e11xea0ai {Jè <JEÏ, lva µ~ o, "aenol vnà mfywv "ai
a'lléµw,, PAaPwaw.
35. 'H11{"a O Zevç ,,, Tép 'Y() (! 0 X 6 qJ yÉV1JTat Ti[, oi'"q, TOV
Keo'IIOV, aveµot laov-rat noAAol avµ<pO(!Ot Tip atu"i[, "aenip,
1eal µciAta-ra ûf> EvAt"ép. 36. la-rai {Jè a xeiµwv àexoµevoç µèv "a-ra-
20 'IJJVX(!OÇ, ).~ywv {Jè àveµcb<JTJÇ. -ro lae lvv<J(!O'II "al µüUov zttµeei-
vo'II "al nax'll@<Jeç. TO {Jè Oieo, lµnvovv <Jtà TO <1<pOÔ(!OV TWV è'r1J·
qlwv à'lliµw'II. laov-rat <JÈ "al oµ{3eoi lv -r<f> Oieei, wau "al lm-
").va0ij'lla·t TOV LJ~µ7JT(!t,a,eàv 1eaeno'II l" µÉ(!OVÇ. Tep <pOtvom/Jeq,
y{ve-rat nvevµa-ra v<JaTW<J1} ual TOÎÇ "aenoîç {3Aa{3eea, 37. laovTat
25 l>6 "al na91J àEéa lE vyeâç al-r:laç TOÎÇ 'IIÉOtÇ "al TOÏÇ µea?]ÀtEt'II.
0

la-rat ()8 naxv1J "al /3Àa'IJ}Et -ràç arnrpv).àç É'II no).).oiç Tonotç. -rà
<J8 an6eiµa la-r:ai "aAAta-r:a, ual -rà necbïµa "al -rà o'lj!tµa. la"Cat /Jè
O(!VÉW'II <pOoea, "al 91Jelw'II àyelwv. la-rat "al vavayta nÂeiarn.
àv~e /J6 nd'llv bda1}µo, TEÂEV"C?JaEt. evxeaOat ()8 <JEÏ lva µ~ yi'll7JTat
:10 Aotµiuà n&.07], ual aeiaµol ual ueeavvol.
38. Tov L'.I ,à, l'II -roiç • I x () v a t ,, lv "C<p oi'u<p -ré[) lMq, yevo-
µi'llov, o xetµwv àexoµs'IIOÇ µ8v v<Ja"CwlJ11ç, µea&.Cwv ()8 à'lleµcb/J7JÇ,

2 µ.1:yaAo, xal 0'1'1µ01 Marcianus 4 Keavov edilores ; Keiov codd.


9 Tjjr; suppl. 20 Deesse videtur µèadCwv... 21 EiJ:nvovv
Laurenlianus ; sed cf. Cal. aslr., V, 1, p. 178, 13 ss. 23 xaemlv
omis. Harleianus, sed in Dodeca.eterlbus alibi quoque LJf/µrJT(!WJxor;
xae:nor; et LJ01v11a1axor; xaeno, memorantur (Cal. astr. Il, p. 145,24 ;
V, 1, p. 173, 12; 114; 8; VIII, 1, p. 268, 2; 270, 27) 30 Ao,µ1-
xov na8o, Marclalius, sed d. supra p . .185, 25 32 dexoµi;vor;
scripsimus : aexna, codd.
LIVRES SUR LA NATURE - FR, 0 42 187

,eal Â71ywv xaÂaCwd11ç xal vovwd11ç, iv T<p la(!t nvÉov<JtV aveµo,


Cl,pveoi Âaµneot. TO dè Oleoç lamt xavµaTwdeç, To rp0iv6nweov
nvewdeç, µaÂt<JTa yvvatEl ,eal naeOivotç. 39. in,nvlov<Jt dè ,eal
nveuµaTa µox811ea, WO'Te TOV EvAi,eoi, ,eaend11 ini,eavOi'jvat. oE
5 <1n6eoi l<JoVTat ,ea).o{. Tàç lUwvaç àurpaUl;eaOa, xe~ dtà TOVÇ
• {J(!OVÇ • TatÇ
uµ - ey,evotç
• ' yvvat5tv
t' E:lr:tXtVuVVOV
• ' .s: l'\.'.1 'eTOÇ,
" 40 , .. , evxe
" ·
aOat dè dei' µ~ yevlaOat aeiaµovç.

::1 nuecü6eç <"al ènl11oao11> Boil, Cal. aslr. II, 178, 26

(1) Ce chapitre offre des resseml>lances souvent littérales avec


les Dodecaétérides chaldaïques publiées par Boil, Cal. codd.
astr., II, p. 145 ss., V, 1, p. 173 ss., et par Boudreaux, Cal. VIII, 3,
p. 189, qui ont noté les passages parallèles à ceux des Geoponica. Cf.
aussi Cod. Vindob. 108, f. 237 (Cal. codd. aslr., VI, p. 8). Ces morceaux
semblent être tous des résumés ou remaniements 'd'un original
qui faisait peut-être partie du IIeel ipvaewç de Zoroastre, mais il
serait imprudent de rien affirmer, tant que la filiation des dodé-
caétérides, qui nous sont parvenues en assez grand nombre, n'aura
pas été éclaircie. Cf. l'introduction, p. 122.- L'auteur des Geoponica
a intercalé dans le lexte du Pseudo-Zoroaslre aux signes du Bélier
(§ 5), du Taureau(§ 11), des Gémeaux(§ 17), du Cancer(§ 1!)), de la
Balance ( § 28), du Scorpion ( § 29), des Poissons ( § 40), de courts
pronostics empruntés à une dodecaétéride attribuée à Démocrite,
c'est-i1-dire probaulement d'après Bo los de Mendès ( Introd .. p. 118).
Nous en avons indiqué la place par quelques points. Ces présages démo-
critéeps ont été omis, peut-être par la négligence d'un copiste, aux
signes du· Lion, de la Vierge, du Sagittaire, du Capricorne et riu Ver-
seau.
(2) Sur les ulr.ut, cf. supra, fr. 0 41, p. 181, note 3.
(3) Vent cosmiques; cf. supra, p. lül, et l'Introd., p. 123, n. 1.
('1) Le texte doit avoir été christianisé ici et dans les phrases ana-
logues qui terminaient chaque paragraphe. Zoroastre devait in-
diquer quel dieu il fallait prier (cf. l'Introd., p. 127). C'était appa-
remment celui qu'on mettait en relation avec chacun des signes du
zodiaque ; cf. Saglio-Pottier, Dicl., s.v. « Zodiacus >>, p. 1056. Cette
prescription d'une prière en vue d'obtenir un résultat déterminé s'est
conservée aux §§ 4, 11, 17, 22, 2ü, 30, 34, 37 et 40. Elle a été omise
au Cancer, à la Balance et au Sagittaire. Elle provient du Pseudo-
Zoroastre, non de Démocrite, car elle se trouve même aux endroits
où celui-ci n'est pas cité.
(5) Sur l'importance attribuée par le Pseudo-Zoroastre au lever
de la Canicule, ici et § 34, cf. l'lntrod., p. 123.
188 ZOROASTRE

0 43. Geop., II, 15. JI(! o y.,, w a Ti " & 'Il, & <1 T e .e l d é -
'llat noîa TW'II aneieoµÉ'IIW'II )IB'll1]<10VTat
evOa).fj. ZW(!Otl<1T(!01J,

1. TivÈr; OV'/1 -rà µéÂÂov-r:a evOaMj ytveaOat OVT(JJ neoµa'llfJavovat ·


5 neà à).lyro'II fJµeecov -rfjr; lm-roMjr; TOV Kv'llàç lv UVt -romp ànà
faaa-rov anéeµa-ror; neàr; àUyov µéeor; ()O"tµaatar; évexev anet-
f!OV(1L'J/, 2. OTa'/1 OV'/1 lm-ré).).r, o Kvwv, uvà µÈv TWV anaeév-rw'II, wr;
elx&r;, /JÂ.anut, U'IIÙ ()f, OVCJaµwr;. TOVTO ovv <11Jµûov notovµe'IIOL,
-rà à{JÂ.a/Jij µetvav-r:a lv -rfj lm-roÂfj andeovai, naeaÂtµnavovat M.
10 -rà lmxavOévrn. 3. lan CJÈ "7 lm-ro).~ -roii Kvvàr; -rfj tO' -roii 'Iov-
).lov µ1Jvor;. &;; ov'II neà x' ·~ ).' fJµeewv -rà CJoxiµuatar; lvexu ana-
eévrn aeCJetv elr; TO <pVVUL TaVTa (1).

JO Èm"u-uOinuJ var. htt;(rJ/l'fOÉV'lu, Èm"uOiV'lu.

(1) Comparer la cuuLUllll' signalée par .\lblrouni (Chronuluyy of


Satiuns, trml. Sachau. p. 2li0) dans sun chapilre sur le calendrier
des Grecs : l'raclicul ohservcrs prescribe the /ollowing. Tuke u plult:
sonw lime bt!/ore the dog-duys, sow upon il ull sorts of seeds ami plant.~
und let it stand 1111/il the :!51 11 11ight of 'l'ammuz, i. e. the fast niyht of
the doy-clays ; then put the plate somewhere outsicle al the lime whm
the stars rise and sel and expose it uncovered to the open uir .•Hl seecls
thcn thal wi li grow in the year. will be yellow in the morning a111l ail
whose growth not will be prosper, will remain green. This expt'rimmt
the Egyptians used to make. L'usage que connaît l'historien arabe
est une survivance des Adonies syriennes, 11ui se célébraient au dé-
but de l'année sothiaque (1!.l juillet) et où l'on avait coutume de
semer les célèbres<• "qnoi 'Aô,uv1ôo; •>; cf. Syria, t. XVI, 1935, p. 118
ss., cl l'Introcl., p. 12G. -- Cf. aussi le Fl(!oyvwun"àv m:ei r.e1µcëJ1•0.:;
publié <:al. astr., VIII, :!, p. l!i(i : AuPe tpv,V.u <Jvûj~ 1:fi 0"1:W"ut-
t5fXU1:!J 1:0V 'lot•J.io-u µ7/VÙ;; xui Y!!UI/IOV elç uv1:à 1:WV ,p· µl]VCOV 1:à dvu-
/lUHl ;wi Oé; Hl ÈI' 1:uncp vm1Wg cp ôtu).ov 1:·qç VV"î:OÇ xrli 1:0 newt <1XU7r.TJ-
<JOV X<lt <fl.:;> olov tpu).Î.011 E:U!J1<1etÇ l'OÛÔU, [<11:ut Xttµwv 1W1:' ÈXÛVOV
ràv µ~vu. - Le troisième paragraphe du chapitre des Geoponica est
probablement une addition de leur rédacteur ; le chiffre de vingt ou
trente jours est en contradiction avec la ligne 5, nell dUywv fiµeewv,
que confirme la pratique païenne: les « Jardins d'Adonis t levaient
rapidement l!t se flétrissaient aussitôt.
I.IVRF.S SUR LA NATIJRF. - FR. 0 13-46 189

0 44. r.rop., V, 4G. 'E 11 ,no t q, o i" q, (1) OV'1'YjÇ 'l'fjç


a e  'l'J 11 'YJ ç x e 1) 'l' e v y a 11,
a i " 8 'l' t Â'YJYOV'1'YJÇ
QV'l'fjç ,eai vnoye{ov OV'1'YjÇ 'l'011 'l'(!VY'YJ'l'rl1•
l',eï noteï11. Z(J)eoaai-eov.

5 L1eï 'l'(!Vyâv 'l'fjç aeÂ'YJV'YJÇ OV'1'YJÇ iv 11ae,e{11q> r} Aéovu r} Zvyqj


ij .E,eoen{q, r} Alyo,eÉ(!W'l't r} 'Ydeoxoq,. anovMCuv di X(!1J Â'Yj-
yovt1'YjÇ avi-fjç ,eai vnoyelov OVt1'YjÇ 'l'O'V 'l'(!VY'YJ'l'(/1' notûaOat.

4 Zm(!orirrr1Jo1• post. titulum L : om. MH

(1) Sur Ir srns de olxo~. cf. suprr,, fr. 0 -10. p. 181. note 3.

0 45. (;f'O/J., \'IJ, !i. TT f. (!;, à 1' 0 { ~ F, (/) ç 'JC {0 (/).,, ,e a t\


T'L X(!?/ 'JC(l(]ll<pVÂll'l''l'E:t10at 'l'ip ,eat(!i'f, Tij ç
"l'O'VT0)1' àvot~e<JJÇ. Zrueo&a-reov.
1. XeiJ àvo{yuv 'l'OVÇ n{Oovç naearpvÂanoµl.vovç n)v 'l'W'V at1'l'(!W1'
5 f'JCt'l'OÂ'YJ'V • 'l'OU yùe ,e{V'Yjt1tÇ ytvernt 'l'OV oi'i•ov, ,eai OV xer) 'l'01 1
olvov 'I/J'YJÂarpii.11. 2. ,eai el µi11 i11 ~µÉ(!f!. 'l'ov n{Oov à1•o{yetç, Xl2'Y/ hu-
11,eouï11 i-qj ~ï.tq,, lva µ'Y] ~ 'l'OV'l'ov avyiJ iµnln'l'r, 'l'<p oi'vq,. 3. el
di È11 vv,e'l'l, 'l'fjç xeelaç noÏ.À,a,etç ,eaÀOVt1'YJÇ, àvo{yet11 µlï.ï.uç 'l'01'
n{Oov, Ènta,eouïv Xl2'Y/ 'l'<p rpw'l'i i-fjç t1E:Â'YJ'V'YJÇ,

:1 ZweoaaTeov post titulum M : om. P : Cwvo in marg. L li ri n


imaieoTEiv Cornarius : hrtrrieonû1• codd. Î rrlv 1j}.1.m• Ll\1
!) nl pfhç L

0 46. Grop., VII, 6. IIe(! i µ e 'l'a y y taµ o v o i v o v,


" a i n 6 'l' e X (! iJ I" e i- a v 'l' Â e ï v 'l' o ç v
o i 11 o v ç,
,eai 8-rt dtarpoeà11 lxet o lv 'l'<p avi-q; ntO<.p
l µ /3 e /3 Â 'YJ µ É 11 0 Ç O l 11 0 Ç , T O fJ a V T O fJ (i. e. Zweoa-
5 t1'l'(!OV ).

1. Xe~ 'l'OVÇ oïvovç µFrnyy{Cuv È11 'l'OÏÇ {Joeetoiç àvéµotç, ov~a-

,1 Toii uvToii post titulum LM : om. CH


190 ZOROASTRl.

µwç /Ji È" 1:otç '1101:loiç · ,eal 1:ov1: µiv ào8eveo1:ieovç np laei, 1:ovç
/Ji loxveoTÉ(!OVÇ È1' Tep Oieei, TOVÇ /Ji Èv avxµ'f/(!OÎÇ 1:6:r,;oiç µe1:à
T(!O:riàç XEtµE(!tVQ.Ç. µe1:ayyt/;OµEVOÇ lJè O olvoç ÈV :r,;avoEÂ~Vq>,
a!oç ylverni. 2. ellJévai /Ji xe~ 8n olvoç xwei/;6µevoç -rfjç 1:eeipov-
5 O'f/Ç av1:àv T(!Vyoç, ).e:r,;1:oµE(!ÉoUf!OÇ ,eal àoOevÉaU(!OÇ y{ve-rat.
3. li(!OVO'Y}TÉOV ovv, lva xeiµwvoç µèv Oeeµa{v711:at, Oieovç /Ji '1/JVX'YJ-
T(lt. 4. lJEi lJi µe1:ayyl/;etv, Tijç oEÂ~V1JÇ avEoµiv71ç ,eal v:r,;à yfjv
OVO'f/Ç- 5 ... 6. Xf!~ lJè, ~v{,ea à:r,;o TW'/1 :r,;{Owv elç µi,eeà àyyeia µe-
1:a{Ja).).oµev TOV ol'JIOV, ipv).aneoOat 1:àç Èm1:o).àç 'flü'/1 àoTÉ(!WV .
10 ,eivEiTat yàe ~ Tf!VE Èv TaÏÇ Èm1:o).aïç ,eal µa).una Èv T<i,> lJ.vOet
1:wv é6lJwv, ln /Ji ,eai {J).aornvovorJÇ -rijç àµ:r,;i).ov (1).

(1) Après la citation de Sotion intercalée au § 5, l 'cxtrait du Ps.-


Zoroastre paraît se poursuivre au § 6. La suite, § 7 ss., est tirée d 'Hé-
siode.

0 47. (;rnp., VII, 11. "!Jo1:E v:r,;à {J(!OVTWV ,eal


àa-rea:r,;wv 'Y}µ T(!É:r,;e aOat TOVÇ olvovç. Zw-
(!OClO'T(!OV.

E{/J'f/f.!OÇ TOÎÇ :r,;wµaat T(OV :r,;{Owv ÈmnfJéµevoç à:rieev,eet n)v


5 àno TWV {J(!OVTWV ,eat ÙO'T(!ami'iv {J).a{JrJV ( 1) " fVtot tJi /JaipV'fJÇ ,e).a-
tJovç lmnOéaot ,ea-rà àvnnaOuav (2).

2 ,cr. 117'. l;n(!. in mg. L: l;r,iunr1<1T(!nu post til11l11m PM.: tit. et l;(J)(!.
om. P

(1) Le fer. dont on forge les armes (cf. Ta; à,c11àç Twv <1t6fJela)1'
chez Psellus, Calai. man. alchirn., t. VI, 1928, p. 131, 4 s.) et spé-
cialement l'épée (ibid., index, p. 240, s.u. ~lrpoç), écarte les coups
de la foudre. D'une façon générale, il sert de talisman contre les
puissances du mal. Frazer (Golden Bough •, t. I, p. 348 ss. = 1'a-
boo, p. 232) a réuni de nombreux exemples de son usage magique.
Pour l'antiquité, il suffirait de renvoyer à Pline, XXXIV, 151. Mais
un passage des Geoponica mêmes est surtout à rapprocher du nôtre,
parce qu'il réunit le fer au laurier, comme protecteurs de la fou-
LIVRES SUR LA NATURE - FR. 0 46-49 191

<Ire (XIV, 11, 5. Arnnli,ov) : l:dJTJ(!OtJ lÀaaµd Tt ivTtfJiaatv ij ,a:-


qiaJ.àç 1)ÂW'I' xa/ Ôaq>Vf'/Ç XÂW'l'ia TOÎÇ 'l'EOTÛatÇ ' ÔOXEÎ y à(! àJ.t~tq>d(!-
/taX01' ûvat :n:eàç Tàç ôtoaf'}µtlaç.

(2) Le laurier passait pour chasser les démons (cf. Geopon., XI. 2,
:'i-7 = Lydus, De Mensib., IV, 4, p. 68 Wünsch: cf. Proclus, Calai,
man. alchim., t. VI, 1928, p. 151, 7), mais son pouvoir apotropaïque
s'exerçait surtout contre la foudre (cf. note 1). Il était, disait-on,
la seule plante qui ne fùt pas frappée par celle-ci (Pline, Il, 146,
etc; cf. Rcalenc., s. v. <• Lorbeer ,,, col. 1440, 56 ss.). Parmi les pas-
sages qui signalent cette propriété, il en est un en particulier qui
explique l'antipathie dont parle le Pseudo-Zoroastre : Pline, f,;. I-1.,
XV, :rn, · 134 s. : « (Laurus) manu satarum receptarumque in domos
fulmine sol a non icitur.... la urus manifesta abdicat ignes crepitu et
quadam dctestatione ( = àl'Tmdthia), interaneorum ctiam vitia et
nervorum ligno torquente. Tiberium principem tonante caelo coro-
nari ea solitmn ferunt contra fulminum mctus (cf. Suétone, Tib., fi!)).

0 48. Gcop., X, 83. L1 é V /j (! 0 V a " a e :,r; 0 V " a (! n O 'P O-


(!EÏV. ZW(!OO.CTT(!OV.
1. .EvCwa&.µevoç xal àvaxoµ{3wa&.µevoç xal Âa/3wv :,r;é).exvv iJ
MlvrJv,µe-rà Ovµov :,r;e6aeWe np Mv6ecp ixx6'1/JaL -rov-ro {3ovMµevoç.
;; 2. :,r;eoaû66vrnç M ao{ r:t1 oç xal :,r;aeairnv;tévo,J r:iJv r:ov-rov à:,r;o-
1

,eo:,r;nv, WÇ iyyv'Y}TOV 1U(!i ïOV 1té,Uonoç xae:,r;ov ytvoµÉvov, {,6-


!ov nel6ea6at -x,ai peloeaOai ïOV /Jtfrô(!OV ,eal eiJ<p0(!,1)fY6t ïOV ).oi:,r;ov.
3. xa1 axuea oè xv&.ptva naea/3aV.611eva n'f'J au:Uxei ;r;oieï n,
MvlJeov xae_:,r;ocpoe,eïV.

2 Co>(J. post Lit II h1 m M CO(J. marg. L 3 Cwrrdµtvoc: xal à1•,1-


xoÂ:n:wrr,i11F1•oc: L li 1TF:(!i L: TE FM ywo1,ivov om. FM

0 49. Grop., XI, 18. ll e el é 6 lJ w v.


§ 11. Z w (! o &. a • (! 'YJ ç ~è Uyei ènl ivtavTov lva µiJ à).yeïv
iOVÇ opOa).µovç ïOV iv :Tt(!,WTOLÇ lMna i:,r;l r:oii <pVïOV µeµvxvlaç
,e&.).vxaç xal r:e,ialv è! aiJTwv à:,r;oµa!&.µevov -rà oµµaTa ,eal bû
iOV rpv-rov -ià é6~a )taïaÂm6v-rrt.
192 ZOHOASTR~

Cf. Pline, XXIII, 59, § 110 : « Primus pomi huius (sri/. mali punici)
parlus florere incipientis cytinus vocatur a Graecis .... si quis unum
cx his, solutus vinculo omni cinctus et calciatus atque etiam anuli,
clecerpserit duobus digilis, pollice et quarto sinistrae manus, atquc
ita lustralis levi tactu oculis in os additum devoravcrit, ne dl•ntc
conlingat, aclfirmatur nullam oculorum imbccillitatem passurus co-
dem anno. » Cf. Phérécrate dans Athénée, Ill, p. 78 o = Comic. Ail.
fragm .. I. p. 184, n° 1:J2 Kock, ct A. Dclatll·. ller/Jarim. 1!1:!G. J>(>. :li
l'i 10!1.

0 50. Gr.op .. XIII, 9. .ll F (! ;, a ,e o en t w 1•.

§ 10. ZweoaaT(!1)Ç <p1Jat · njç Oelôaxoç 'l'O anie11a µeT<l oï-


1'0V :wOh lifrat rnvç axo(!ntoô1xrnvç (1).

'..! i;,,1eoa.<1T(!1JÇ '1'1J<Ii rubro fit. loeo Laurcntianns: l:weo,lf1Te1i;:


omisso, ,pa<1f Palalinns: /:,,,u<111<1T(!01• marg. aclcl. Laurentianus. nihil
I-1 arlcian us.

(1) Pline, ,\'. JI., XX. '..!li. *


(i'..!: "(Laetucac sueus) serpcntium
ielilrns mecll'tur in vino pot us " : Dioscoridc, De Mat. Med., II. 1:rn,:i
(t. 1, 208, 11 l\(1. Wellmann) : 'Ji <ÎJ'(!fa Oefôa~ ... (o o:noc) n0Ti-
i::na1 neoç <1xoen1011).11xT01,c. -- Nous avons vu plus haut [p. lli-1,
fr. 0 17) quc Zoroastre ap1wlail la lailul' sauvagP q-luo1,~uoc. cr.
lïnlrodul'lion. p. 121.

0 51. (;1•op., XIII, lG . .ll e e ; ,e 11 1• 0 a el ô w 1•. Z <o (! o a-


O'l'(!OV.

s 1. }(av 0a(!tueç
~ '-~ov, p1'
11mpovat Taç' aµne11ovç,
, '1 ,, av'l'aç
eav ' ' Taç
' :itm•-
Oaelôaç PeiEaç lmx(!for,ç n)v à:itOV1JV, bp' ~ç àxovéiv µÉÀÏ.etç Tà
!i Ô(!Énava (1). 2. 'Eàv fJè xaï.p&.v1JV µeTà poï.Pfrwv naï.atwv xavanç,
ànoôiwEeiç mhaç (2), ,eai àyelov aixvov iàç él{aç oµolwç Ovµu»v
ànû.aaeiç mhaç (3).

1 Cwe. posl litulum 1\1 : om. LP : Cc,,eoau-reoç mg. H


L; tum iÂalcp additur V.

(1) Attribué à Africanus Geop. V, 49, 1. Cf. Palladius, Agric., I,


35, 3 : • Ne cantharides vitibus noceant, in cote, qua falces acuun-
tur, ipsac sunt conterendac •.
LIVRES SUR LA NA'IùRE - FR. 0 49-52 193

(2) Cf. Pline, N. H ., XIX, 180 : « Hi ( culices) galbano accenso fu-


gantur.
(3) La suite du chapitre, où Aristote est cité, ne peut appartenir
à Zoroastre.

FRAGMENT DOUTEUX.

052. Geop., XV, 1. Ileel rp11ai,ewv a11µna6e1wv


X a i à V T t ;n; a O 6 1 W V . . Z (J) e O ci (1 f (! 0 11 (1).

l. II o,Uà eveev iJ rpva,ç àvnna6ovVTa ,eal avµna6oiivTa àÀÀ.7JÀOIÇ,


WÇ o li }, O V T a (! X O Ç iv Tep {J' TWP I11µnoa1a,ewv ( 3) avTOV 'P'l"'v.
5 2. '.1bay,eaïov ovv T/Y1J'1ciµ11v ,eal i,e TOVTWP Tà naeaoo;oTeea (11/VTci.~ai
TijJoi .uov Tep avyyeci.µµaTI . où yà(! µovovç TOVÇ yeweylaç ieaaTàç b,
TCÔV iµwv TCOVWV TO xe11a1µov avÂÀiye,v ianovôa,ea, àÂÂà ,eai TOÏÇ
9a}.o).oyo1ç aeµooiav elva, TTJV nae' iµov ""YYearp11v. 3. Mci.v6ave ovv
on µatVO/tEVOÇ iUrpaç TC(!ij.Oç ytveTal "(!toV orp6ÉVTOÇ athep, ,eai 6T
10 rpetTu, viov oilrpa,eoç rpWV7JV. 4. UAy(!toÇ Taveoç àT(!eµû ,eal neq.dveTatl
av,eü neoaoefJeiç. 5. "Imioç vnà ).v,eov fJew6Eiç àya6àç laTa, ,eal no -
OWXfJÇ. xai Tà Âv,eo{JewTa neofJaTa 1jOtoV lxe, TO "(!iaÇ, TO ôè éeiov
rp6e1eonotov. Tafüa µiv IlÂOIITciexcp EÏ(!7JTat.
û." II aµ rp I Â O Ç iU iv Tep neel rpva,,ewv rpfJ'11V on Âv,ewv Zxv'I
15 naT11aavu:ç fano, vae,ewa, Tà a,eiÀ1J. 7. Av,eoç u,ûÂÂt'JÇ fJlywv umiTa, •
oOev a, àÀwne,eeç TOÏÇ rpwÀeo,ç avTWV u,elÀÀav naearlfJevTat o,d Tot\ç
ÀVHOVÇ. 8. 'O Âv,eoç TC(!OO(!WV TOV avOewnov àufJeviaT8(!0V aÙTOV ,eal
arpwvov notei, cI,ç o II À ci T w v iv Taiç IloÀtTBlatç avToii rp1J'1W ( 3) •
àrpfJûç oi :Ti(!OTe(!OÇ O Âv,eoç aÙTOÇ àaOeviuT6(!0Ç ytveTat. 9. Aiwv im{Jàç
20 netvov neTciÀOIÇ vae,eij. · rpo{JûTat ,eai TOV àÂe,eTevova ,eai TOV rpOoy-
yov avTOV . ,eâv lon avTOV, rpevye,.
10. •yaiva rpva1,eep TIVI ÀOy<p Tfi ànà '16Â1JVt'JÇ vv,eTB(!tVfi u,e,ij. TOV
,evvàç im{Jaua, wanee o,à axotvo11 àno VljlOIIÇ ,eaTaye, atÎTOV ( 4).
11. 'O ôi N i a T w e ( D) iv Tfi nava,eel~ atÎTOV rpf'JUIV on iJ ila,ava
25 ine,oàv Oeda,p:a, avOewnov rj ,evva ,eaOevôoVTa, naee,eTeive, TO ol-
,eeiov aciiµa -cep ,eaOevôovn · ,eal el µèv éat1T1JV lôo, µelCova Tov ,eafJev-
oov-coç T11yxavo11aav, naeci.qieova rp11a,,ewç TQ) éa11-cijç P1J"6' notei TOV
,eallevoovTa, ,eal ,eaTeaOte, avTOV Tdç xe,eaç ovoèv àµ11voµévo11 • el ôè
{Jeaxt1Tieav éat1T7JV lJeciU6Tal, (j)6V')IBI TaXtlTQ.TOIÇ :TiOU[V, 12. 'YalVt'}Ç Ôs
30 ao, imovu'lç, anovoaCe µ11 ànà Toii .ôe,,oii µéeo11ç atÎTTJV iméva,, i:iiei
vae,e1JU61Ç, ,eal ov,e âv ovva,o {Jot'}Oijaa, fot1Tcp • i, detaT6eoii oi µéeo11ç
imov'11JÇ Oaeewv inéexo11. dva,eûç yà(! avn)v mivTWÇ (1 ). 13. Ef nç

4 -rq, {J' Needham : -ccô ,p' codd. 11 /JewOelç : Ot'JxOelç L


13 rpOoeo~o,ov L rpOBt(!ta M 23 atlToJ/ Wellmann : éat1T7JJ/ codd.,
cf. adn. 4 30 avTTJV Need.na.'11 : avTijt vel av-cij codd.
32 avr,jv · TCO.VTWÇ ôè el M
19.( .ZOROASTRE

,t<i.Tl'iéi Tfl xF.tel yAwuuai• valvr,ç, µtylaTrJI' Un qi11J.11ie111· nenc TTJI'


TWV ""vw,• bufJeoµIJv ( 7).
14,. Kaeieivoç neoutvtx9elur,ç athip noihlnofJoç fJoT<frrJr; ànofJdAlft
Tàç xr,ldç · vv"uelfJtç "'uuoii 9vµ,wµivov 9v1Ju"ovu, · yvntç àn6AJ.11v-
!', Ta, /'IJf!Otl duµfi ( 8). 15. ·oqi,ç (Jv-,juieu fJevàç !pVÂ.Â.wv iniPlr,9ivTwv 111\-
Ttp · o" "'vr,91JatTai o,p1ç nueoii i{Jtwç avTip imër}iqiinoç: ( 9). Hi. •E-
ziç nlr,yûç llnaE "aldµcp Vaf!"9-, nÂtovd",ç lJi, tJWVVVTal (1°) " Tfi lzlt5vn
qi,;yoii "lwvlov iàv :lr.(!OO'aydn1ç, :Tr.Tf]O'O'EI. 17. Xûwv'I oqitwç !payoiiua
vouû, imqiayoiiua fJi <>elyavov tlyialvti. 18. II ûaeyol nJ.aTdvot1 !pVÂ.Â.a
1 0 Taiç VEOTTlaiç ivn9iau, ~là Tàç Vtl"TE(!lfJaç. 19. XûifJovEç: t5tà Tàç: ulÂ-
qiaç O'iltVOII tVTlfJÉaO't, fPUTTat fJaqill'l]'II, "'!?"Ol ày(!foll fletfJa"{V'IJV, Q(!:lr.at
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V:Tr.È(! ŒVTOÎÏ. O'rJµEÏOV fJi, ÔTI :lr.B(!fJoµtVOÇ fJtaTEÂEÏ. 25. ÈÙII O :Tr.ÂrJ')'ÛÇ v:,r.à
uxoenlot1 El,; To oJç einn Toii 011ot1 · • u"oneloç µe lnJ.'IJ~Ev ~. otl,e 1Uy~-
<1E1, E[ç TOI/ 01/0V µET EÂfJoVO'rJÇ TijÇ àÂ.yrJfJOJIOÇ ( 11).
26. Ol µveµrJ"EÇ, iva 6 O'ÎTOÇ dno9r,uaveiC&µevoç nae' aVTWI' µ71
35 qivn, Tàç ivue1wva,; TWV r}aywv dqia1eoiiu,.
27. Tà iv Tij, <1nel(!t<19a1 anleµaTa à:11Toµeva TOÎÏ "leaTOÇ Toii {Joàç
vnà nveoç o" c5anavaTai. ,eaÀEÏTa, fJè Tà To,aiiTa xteaup&Aa. 28. ,) µa-
yvijn,; ).l9oç 7ÎT01 <11fJr,eïnç irpil,eeTa, TOV aldr,eov · i"nvEi t5i a,eoeot5ot1
neoaTeifJiVToç auTfi, dval;fi fJè mUw T(!aytlov aiµaToç imzt19iVToc;
40 mhfi. 29. o 1}ÂE"Tf!IWVOÇ ).{(Joç, ilTOI <1ot1yxlvoç, ndVTa Tà dxvecMr,
,eal ,eoiirpa ll,eei ne~ç lavTov, :d,)v w,elµov (11).

8 ipvToii ,eÏ.ovlov L 12 dfJlaVTov Gronovius ex Ael., Nat. an.


I, 35 (cf. Welhnann p._38): dµlanov codd. 15 µvealvr,ç, nie-
t5iE fJi ,eaAdµov {Joï.pdv L 23 6 bono,; M 24 iel9a,eoç Need-
bam ex Artst. Hist. an., 1, IX, 46 : aeel9a,eo,; vel aeelc5a,eoç codd.
25 al suppl. Beckh 36 TciiV ,eeeaTWV L 40 O"OVXÏVOÇ aut
O"O'J' xivo, L
LIVRES SUR LA NATIJRE - FR, 0 52 195

30. '0 deTlT'lt; U8oc; ôvo ipvaetc; lxei (H) · o µÈv yde iau var1Tàc; "al
aufJae6c;, 6 ôè deaiàc; "al ôtci"evoc;. d).).' 6 µèv var1Tàc; neeianToµevoc;
TOÏc; dvôeciat r1tJµfJdAAETat avToic; neei T~V anoedv . 6 ôè "oiitpoc; nee1-
anT6µevoc; Taie; yvvatçl u).euipoeeï Td XtJOtpoeovµeva. 31. o ,C:OtJ(!OÂtoc;
5 ).[(Joc; xelµevoc; iv Tij ol"l'I nciVTa q,Oovov xal im{JovU1v ilavve, ( 16) · Tà
avTà ÔÈ no1eï "ai Tà ,eaeq,'I Tijc; i{Jévou ,eal al éll;a, Ti, .iana).d(Jov
xal 11 evcM'lc; àvaya).).ic; /JoTdv'I ,eal 11 axl).).a ç'l(!atvoµév'I ,eal iv Tep
neoBvecp Tijç ol,elac; ,eetµiv'I. 32. ,, yaydT'lt; ).[(Joc; (Juµ1wµév'1 Tà
É(!1'E:Tà ÔtWXE:t.
10 AilT'I 6è 11 ).[(Joç 'l'VX(!'P {Mau /Jeexol,(ÉV'I ,eal nt1el neoaq,eeoµév'I
anTETat µd).a ).aµnewc;, WÇ 6 N é (1 T w e iv Tij navaxeli avToii 'l''lr11V .
ilalou ÔÈ imfJa).).oµévov avTjj, r1{JévvuTa1.
33. Tô dµlaVTov "f!EÏTTov iau Tijç; Toii nveàç ôvvdµewç xal ov ,eale-
Tat, ,eâv inl no).tiv xeavov µelv11 iv Tep nuel. 34. 6µolwç 6è "ai 1) aa).a-
15 µavôea TO iÂOXtr1TOV ÇcpoV È,e TOii 1'V(!OÇ lxet T~V yÉVV'IO'IV xal ÈV Tep
nvei /Jtoi, OV xa16µevov vnà Tijç; ip).oy6ç. 35. TaV(!OI Tov; µvxTij(!aÇ éo-
ôlvcp X(!lr18ÉVTEÇ '1XOTOVVTat. T(!ayoç OV tpE:VÇE:Tat, iàv :leE:[(!1/Ç aVTOV
TOI/ nwywva ( 16).

8 17 yayciT1ç F et per comp. HM : 6 aaydTl'JÇ L

(l) Il est difficile de savoir cc qui peut provenir du Ileel q,vaewç


dans cc chapitre, mis à tort sans doute sous le nom de Zoroastre.
car l'introduction, où Plutarque est cité, est manifestement due
à Cassianus Bassus, le compilateur des Geoponica. Où celui-ci a-t-il
recueilli • les plus paradoxales des sympathies et antipathies ~ qu'il
prétend nous offrir? Il cite Platon, (Je Pseudo-) Aristote, Théophraste,
Pamphile, mais nulle part Zoroastre. Un passage du livre XIII, c. 8, des
Geoponica, où sont mentionnés Démocrite et ~pulée, a été introduit
dans notre morceau sans le nom de ces auteurs, et il en est de même
d'une citation d'Apulée tirée! du chapitre suivant (notes 9-12). Ces
traductions du latin nous éloignent beaucoup de Zoroastre. Well-
mann, qui a étudié à deux reprises (Hermès, LI, p. 50 ss., èt surtout
Die Physika des Bolos [Abhandl. Akad. Berlin, 1928, n° 7), p. 29, n. 1)
le pot-pourri de Cassianus Bassus sur les sympathies physiques, abou-
tit à la conclusion que la plus grande partie (les §§ 6 à 10, 14, 17 à
19, 24 jusqu'à avTep, 26 à 33, 45) en est empruntée au botaniste
Pamphile, qui vivait sous les Flaviens (Introd., p. 116). La source de
Pamphile pourrait être Bolos de Mendès, dont l'ouvrage principal
avait précisément pour titre Ileel r1uµna6eiwv ,eal àvuna6eiwv, et
Bolos lui-même a probablement puisé dans le Ileel ipvaewç zoroas-
trien (Introd., p. 118). Mais, à supposer même que cette filiation soit
démontrée, Cassianus Bassus ne l'a vraisemblablement pas connue.
II se pourrait donc que le nom de Zoroastre, absent dans presque
tous les manuscrits, ne figurât en tête de ce morceau que par suite de
quelque erreur. Toutefois certains rapprochements que nous avons
196 7.0ROASTA~

signalés dans les notes, permettent de croire que la mention de


cet auteur vénérable n'est pas sans raison d'être. - Wellmann
(pp. 29-50) a réuni pour chacun des paragraphes de nombreux pas-
sages parallèles tirés des naturalistes de l'antiquité et du moyen âge.
Nous y renvoyons ceux qui voudraient approfond:r la doctrine des
sympathies et antipathies magiques.

(2) Plutarque, Quaest. conviv., II, 7 sq., p. 641 C et (i42 AB.

(3) Il s'agit en réalité d'un commentaire de la lfépublique; d.


Proclus, cité n. 4 ; Ambroise l't aulres référenl'es chez Wcllmann, p. :l:ï.
(4) Proclus, In Remp., I, 290, 17: 'Hyà(! tÏan·a, rpuaf, nj1· To1• ""''<,c
iv ihpet xaOriµivov naTfJaaau 11:>tt<tl' ,anrz/Ja.V.r1 xw' (/0(1•ri1· ;'lotriTw
niv xvva ; Pline, VIII, lOfi : « Umbrac eius (hyaenac) contactu eanrs
obmutcscere tradunt ». --- Sur Je coq cl le lion, cf. Produs, Calai. 111ss.
alchim., t. VI, p. 50, 7, cl en général, Pli ni', XX\' 11 I, !J2 : <• 1 ly:wn:1111
Ma g i ex omnibus animalilms in maxima a<lmiratione » etc.

(5) Nestor de Laranda, qui vivait sous Scptinw S{·vère.


(6) Pline, XXVIII, 93: « Cum fugianl venantcm, dcclinare ad
dcxlcram (traduntur), ut pracgressi hominis vestigia occupent ; quod
si successerit, alicnari menlem ac vel ex equo hominem dccickrc ; at
si in laeva detorserit, deficientis argumcntum esse celcremquc eap-
turam ; facilius autem capi, si cinclus suos vcnator flagellumque i11-
perilans cquo septenis alligaverit nodis. mox, ut est sollcrs mnha-
gibus vanitas Magorum, capi iubent Geminorum signum transcunl<'
luna, singulosque prope pilos servari *· Cf. Wcllmann, p. 50.
(7) <..:oeranides, p. 76, n° 1,1 Ruelle : 'Eàv ~i Ttç Ti1,, yÀwaaav mh1ïç
( valvriç) rpoefi iv àeian:ecp vno~fJµan xal :rtO(!EVO'rJTUt, rpt/tW01)arwnu
naVTEÇ XVVEÇ xai ü.v/Jeamoi . lan yàe rpiµoxaTO 1.0.;.

(8) Attribué à Aristote, Geop., XIII, 16, 3.

(9) Attribué à Démocrite, Geop., XIII, 8, 5.

(10) Geopon., XIII, 8, 6 : 'A no 11 À ~ l' 6 ç rpfJGI Tùv r'5rpu• xrzJ.11w.u


éinaE nÂ'])'ÉVTa 11aeieav, nÀE011ClXtÇ oi, éwvv11a/Ja1. - Cf. note 12.

(11) Sur la • pourriture •, arine~ovri, d'où naissent les animaux,


cf. supra, fr. D 1, p. 64, l. 1 s.

(12) Geop., XIII, 9, 4: 'An o v). fJ r o ç rpfJGI TÙ11 nÀf}yivTa iinà


ait:0(!1'foV V1'èf} 01/0V xa/J{aai 1'f}àÇ T1)11 0Vf}à11 tGT(!UppÉV011 XQt TÙV OVOV
dlyei11 vnèe avToti ieal née6ea9a,. - Cf. aussi Théodore Priscianus,
Append.ix, p. 398, § 202 éd. Rose : • Ad morbum regium : regio
morbo tenlus asinwn diu ac frequenter intuens remediabitur •·
(13) Pour les §§ 27-29, cf. Plutarque, Quaest. conviv.,VII, 2 et II,
7, et Wellmann, Bolos, p. 29, avec la n. 3.
LAPIDAIIŒ - FU. ü 53-55 Hl7

( 11) Pline XXXVI, 21,§ 140, distingue aussi deux espèces d'aélitc:
<<ln Africa nascentem pusillum ac mollcm .... fcminci sexus putant,
marem autem, qui in Arabia nascatur, durum ». - Zoroastre parlait
des propriétés de cette pierre dans son lapidaire, cf. infra, fr. 0 61.
et la note p. :w1.
( Lï) Comparer ce que dit du corail le lapidaire dè Zoroastre, infra,
fr. 0 ::i9, et la note, p. :.lOO : « ln domo positus • etc.

(l(i) Geop .. XVIII, 9, 7: Teayoç <5è ov <pêV~êTUt, èàv ,œlonç UVTOÜ


n1v m!Jywvu. Pline, N. JJ., XXVIII, 198: "Adferunt et Ma g i sua
commenta: primum omnium rabiem hircorum, si mukcatur bar-
ba, miligari, cadcm praecisa non abire cos in alicnum grcgem. •>

1. -· JIEPI AffJQN 1'/Ml!JN.


[cf. Introduction, p. 128 ss.].

0 53. St.aoAs [supra, p. 140, fr. U ;:-iJ:

<Pi(!BUl.t (Z W /.! f) ,i a,(! 0 v) lleei ).{Owv -rt,u{wv ,i.'.

0 54. PLINE, JI. N., 1, § 77, citant les sources pour le livre
XXXVIJ (1, p. 128 :\Iayhoff):

Ex auctoriuus externis ... A.lcxandru polyhistorc, Apiune, Uro.


Z o r o as t r e , Zachalia.

0 55. PLINE, Il. N., XXXVII, 1!), § u:~ (V, p. ! li :\I.):

Cclcurant et astrioten, m1rasque laudes cius iu magicis arLiuus


Z o r o a s t r e n cecinisse produnt (1).

\'ur. astrioncm; astroiten edd., forsan recle; cf. infra, ucln. 1.

(1) Le nom de cette plante ne se retrouve pas ailleurs, sei;nLic-


198 ZOROASTllli

t-il. Seul le poète byzantin Méliténiotès, dans sou énumérâlion des


pierres (vers 1130), nomme l'daT(.!WT'1v tJeiov, que Miller a corrigé
en daTeot1:'1v (cf. F. de Mély et Ruelle, Les lapidaires grecs, p. 206).
Dans le Ps.-Plutarque, De Fluviis, XII, 3, il est question d'une
pierre "aAovµevoç daT~(.!, qui brille comme un feu dans une nuit
profonde au début de l'automne. CI. aussi Dioscoride, V, 142 ().iOo; ...
aaT(./IOÇ "aAovµel'oç).

0 56. PLINE, H. N., XXXVH, 55, § 150 (V, p. 449 M.):


Bostrychitin Z o r o a s t r e s crinibus mulierum similiorem
vocat.
Bostrychitin Sillig, bostrygiten vel bostraciten codd.
Cf. Marcellus, De medicam., VIII, 98 : « Lapidem bostrychilin
tecum semper habeto, qui ad aciem oculorum excitandam effica-
citer prodest. • Méliténiotès, l.c., vers 1140: poaTevxlT'1v, Cf. aussi
Hermès, 'leed PlfJAoç, chez Pitra, Analecta sacra, V, 2, p. 286 °c:
Ruelle, Revue de Philologie, XXXII, 1908, p. 254, 43.

0 57. P1.1NE, H. N., XXXVII, 57, § 157 (V, p. 4;'>:i M.):


Daphnean Z o r o a s t r e s morbis comitialibus demonstrat.

Var. dapnean, daphniam.


Cf. Damigéron, ch. 32 (dans Pitra, Spicil. Solesm., III. p. 333, et
Orphei lithica, éd. Abel, 1881. p. 187) : « Daphnius lapis facit ad
lymphaticos et ad daemoniacos et ad defusionem sanguinis et ad
hydropicos. t Méliténiotès, I.e., vers 1143: Llaqm:,,:àv µeTà Tij; y).wu-
ao;ifreaç ("od. yaAuonheaç ; cf. Pline, XXXVII, 59, § 164). - Unl'
paraphrase en vers du Damigéron latin a été publiée par Gorlacus,
Dactylothe~u. 1695, et reproduite par Migne, P. L., CLXXI, col.
1779 : ~ Daphnius eximius facit ut lymphaticus omnis. se praesente.
statim mereatur habere salutem u etc.

0 58. PLINE, H. N., XXXVII, 58, § 159 (V, p. 454 M.) :


Exhebenum Z o r o a s t r e s speciosam et candidam tradit,
qua aurifices aurum poliant.
Var. exhebonum.
Cf. Damigéron, ch. 8 (locc. citt., p. 327 et 170): "Exebenws lapis
LAPIL)AIIΠ- FH. U 55-58 199

albus csl et speciosus, cum quo soient aurificcs aurum limpidare.


Curat autem stomachum maxime in potu aspersus cum aqua. Prae-
terea insanos aut lassos (passos cod.) in potu persanat ~ etc. Mé-
liténiotès, I.e., vers 1147: Ui{Jaivov (sic) To "f!eiTTov. - La para-
phrase versifiée de Damigéron citée p. 1\J8, fr. O ~7, donne aussi
cc passage (Migne, P. L., l. c.).

0 59. MAnnun DE HENNES, Liber lapidum, § 20 (Migne, l'. L.,


CLXX I, col. 1753) :
DE COHALLO.

Ipsius est, ut ait Z o r o a s t es , mira potestas ;


Et sicut scribit M et r o d o ru s (1), optimus auctor,
Fulmina, typhonas, tempestatesque repellit
A rate vel tecto vel agro, quocunque feratur.
Ast in vinetis aspersus et inter olivas,
Aut a rnricolis cum semine iactus in agros,
Grandinis avertit calamis contraria tela,
Multiplicans fructus, ut fertilitate redundenl.
Umbras dacmonicas et Thessala monstra repellit;
Introitus praestat faciles, lïnesque secundos.

L'ne rédaction en prose du même texte a été publiée par Pitra,


SpicilPgium Solesmense, III. p.392 (d'après le Parisinus regius 8817,
f. 28) :
Hui us la pi dis ( coralli) haec est virtus, ut ait Z o d a s t e r et
;\,1 et r o d o r u s : portantibus salubris est ; fulmina, typhona et
aquaticos serpentes fugat a nave vcl a tecto vel ab agro, quocumquc
gcralur. Tntus et as pers us in vineis et inter olivas avertit gramlinem,
;; dat illis fcrtitilitatem, pellit umhras daemonicas et monstra quae-
libet. Dat bona initia ad quaelibet officia. pe rducit aù finem incep-
ta : novem sunt virtutes.

Zodaster cud .. /. Zuroasta.


Cf. Damigfron, l'h. 7 (li.cc., p. 327 et 16!1) : <• Lapis corallius.... In-
victum et efficacem et impenetrabilem sine timon• et sine tristitia et
securum facil. geslanlcm eum ..... Praetcrea consecratus et contrilus
et seminatus 1:um frumento aul hordco aut aliquo fructu amovct
de terra grandinem et ornncm p:!rniciosam tempestatem ; insuper
200 ZOJ\OASTRE

in vineis aut olivetis dispersus repellit omnem exitiosum impelum


ventorum. In domo autem positus conservat ab omni maleficio et
umbris daemoniorum et vanis somniis et fulminum ictibus. In nave
hoc si habueris, multum efficacior eris ; resistit autem ventis et
tempestatibus et turbirlinibus. Tantam sortitus est potestatem iste
lapis remedii contra adversas partes. ~
Lapidaire dit d'Astrampsychus (F. de Mély et Ruelle, op. cil.,
p. 191) : KovecUioç avv déeµan <pWHTJÇ ûç Tci itaex~atov Toii :n:;\o{ov
1tE(!tO:n:ToµeVOÇ, dvn:n:cfoxet dvɵOtÇ ,eal itÀv6wat ita/ ÙitUTUO'TOO'latç
:n:av-rolatç v6ciTwv. - Cf. ibid., pp. Hi-1 s., 185, et les Lithica orphiques,
vers 594 ss.
Comparer l'indication sur le corail attribuée à Zoroastre dans les
Geoponica, XV, 1, 31 = fr. 0 52, .mpra. p. l!l5.

(1) Peut-être Métrodore de Chios, l'l'lève de Démocrite, qui était


l'auteur d'un traité lleei <pvaewç [Uealerzc. s.11. Metrodoros, n° 14).
mais plus probablement Métrodore de Scepsis [Ibid. 11° 23), qui est
une des sources du XXXVII 0 livre de Pline et qui, dans le VIIIe,
est cité à propos des serpents volants qu'on trouverait dans le
Pont (VIII, 36).

0 60. SouN, Il, 41 s. (p. 41, 16 Mommsen):

Ligusticum mare trutices procreat, qui quantisper fuerint in


aquarum profundis, fluxi sunt tactu prope carnulento : deinde ubi
in supera tolluntur ... lapides fiunt ... Habet, ut Z or o astres
ait, materia haec quandam potestatcm, ac proptcrea quidquid
inde sit, ducitur inter salutaria.

Cf. Pline, XXXII, 2, § 22, passage qui prouve qu'il s'agit du


corail. Solin corrobore ainsi la citation de Marbod, fr. 5U.

0 61. SOLIN, XXXVII, 15 (p. 159, U Mommsen):

Hune aëtiten Z or o astres praefert omnibus maximamquc


il1i tribuit potestatem; invenitur aut in nidis aquilae [Pline,
XXXVI. ·t49] aut in litoribus Oceani: in Perside tamen plurimus.
LAl'll>.\IIIE - FIi. U 59-û2 201

Rapprocher supra, p. rn5, 1 ss., Geop .. XV, 1, 30 fr. 0 :ï~. cl


i11/ra, Ostanès, fr. A 14, p. 332, n. -1.
Damigéron, ch. 1, Il. cil., p. 324, et 1G3, place l'aétite en tête de
son livre et commence ce chapitre presque comme Solin : ~ Aeti-
tes lapis maximum naturae tutamentum ... ,, mais la citation de So-
lin est si concise, qu'on ne peut déterminer ce qui, dans la suite du
texte de Damigéron, appartient à Zoroastre. Nous en transcrivons
cependant un extrait si voisin de ce que rapporte Pline (XXXVI, 21.
§ 149-151), que le fond doit remonter à une source ancienne (p. 325
Pitra = 163 Abel) : << Aetites est lapis colore puniceo visu asperrimo.
et habet infra se alterum lapidem veluti praegnans. Utilis est
mulieribus praegnantibus ; circumligatus enim brachio sinistro, non
permittit feminam abortum facere ; est autem idem ad velocitatem
partus aptissimus ; nam periclitantc mulicre, introductus et tritus et
super lumbaginem eius posilus, continuo partu Iiberabitur "·
Cf. Berthelot, Alchimistes grecs, t. 1, Inlrod., p. 23,i: ,, Aélile, va-
riété géodique de fer hydroxydé ... contenant un noyau mobile. qui
résonne quand 011 agite la pierre. Cette pierre. grosse en apparence
d'une pierre plus petite, était réputée par analogie avoir une influence
sur les grossesses des femmes. •> - · De nombreux écrivains parlent de
l'aétite et de ses propriétés merveilleuses : Coera11ides, p. G s. ; p.
11, § 39; p.46, 17; Marbod. c. 25; Ps.-Plntarque, DP fluviis. XX. 2;
Aétius d'Amida, Il, 32, (p. 166 Olivieri), etc. - Wellmann s'est oc-
cupé de cette tradition (Der Physiologos, Philologus. Suppl. t. XXII,
1931, p. 89) et il conclut que la description des caractères physiques
de la pierre remonte jusqu'à un des plus anciens minéralogistes grecs,
Sotakos (vers 300, cf. Realenc., s.v.), mais que les détails fournis sur
les vertus magiques de l'aétite proviennent de Bolos de Mendès (cf.
l 'Introduction, p. 118). - Sur les intermédiaires par où auraient
passé les citations de Zoroastre et d'Ostanès, voir à présent Well-
mann, Die Sleinbücher der anlike, dans << quellen u. Studien zur
gesch. Naturwiss. •>, l. IV, p. Hl:35. 470 ss.

PIEIIIŒ DES MAGES SELON PLINE ET DAI\IIGÉHON.

(cf. Introduct,on, p. i:10, et p. 191 ss.).

0 62. PLI~E, H."N., XXXVII, § 142 : Achat c s .... Aliac aputl


Magos differentiae sunt in iis : quac leoninis pcllibus similes repe-
riuntur, potentiam habere contra scorpiones cticunt. In Persis vero
suffitu earurn ternpestates averti et presteras ('). flumina sisti - ar-
5 gumentum esse, si in ferventes cortinas additae refrigerent - , sed
ut prosint, leoninis iubis adalligandas, nam hyacnae adctita abomi-
nantur discordiam domibus. Eam vero, quae. unius coloris sit, in-
victam athletis esse, argumento, quod in ollam plenam olei coiecta
202 2:0ROASTRE

cum pigmentis, intra duas boras suffervefacta, unum colorem ex


omnibus faciat minii.

4 var. fulmina (sisti om.), sed cf. Isidor., Orig. XVI, 11, 1 : « flumina
sistunt. •
Cf. Damigéron, ch. 17, ll. Il., p. 239, et 177 ; Pseudo-Orphée, Li-
thica, 617 ss ; Wellmann, Die Steinbücher etc. (l. cil., supra) p. 441.

(1) Comparer Hérodote, VII, 191, où les Mages apaisent une


tempête "aTaeti,oVTeç yofjc1' (yo11a, codd.) Tif, dvéµq,; cf. l'Introd.,
p. 147. - L'emploi des pierres contre les troubles atmosphériques
est fréquent ; cf. supra, fr. 0 59, sur le corail ; infra, fr. 0 66, et
Ruelle, Lapidaires grecs, p. 191 ; enfin Wellmann, ibid., p. 442, sur
les "· /JeovTaiot, ""(!avvio,, oµ/Jeioi etc. des Mages.

0 83. Ibid., § 144 : And roda mas argenti nitorem habet


quadratis semper tessellis similis. Magi putant nomen impositum
ab eo quod impetus hominum et iracundias domet.
Cf. Solin, XXXIII, 21.

0 M. Ibid., § i45 : A n t i p a t h es.... Contra effascinationes


auxillari eam Magi volunt.
Le Ps.-Plutarque, De fluviis, XXI. 5, attribue à la pierre ainsi
appelée des vertus médicinales :rieàç àï.rpovç ital U:riea;.

0 65. Ibid., § 147 : A t i z o e n in lndh et Persidis Acidanc monte


nasci, argenteo nitore fulgentcm, magnitudine trium digitorum, ad
lcnticulae figuram, odoris iucundi, necessariam Magis regcm consti-
tuentibus (1).
'AvnCw11v Méliténiotès, l. c., vers 1133.

(1) Les Mages sacraient les rois de Perse; cf. Plutarque, Arlax.,
3, et Rapp, Zeilschr. D. Morg. Ges., XX, p. 70. Voir aussi Bidez.
Plantes et pierres magiques d'après le Ps.-Plutarque de f luuiis (X IV,
3). dans Mélanges Navarre, Toulouse, 1935, p. 36 et 39 ss.
LAP)l)AIRE - FIi, U 62-70

0 66. Ibid., § 155 : C h e I o n i a oculus est Indicae Leslutlinis,


vel portentosissima Magorum mentlaciis : melle enim collulo ore im-
positam linguae futurorum divinationem praestare promillunt XV
luna et silente toto die, decrescente vero ante ortum solis, c~teris
diebus a prima in sextam horam. Sunt et .éh e Ion i t i. des
aliarum testudinum superficiei similes, ex quibus ad tempestates
sedandas mulla vaticinantur, eam vero, quae ex iis aureis guttis
aspersa sit, cum scarabeo deiectam in aquam ferventem tempesta-
tes commovere.

Cf. Damigéron, ch. 11, li. li., p. 328 et 172.

0 67. Ibid., § 156 : Ch I o ri t i s herbacei coloris est ; eam in


ventre motacillae avis inveniri dicunt Magi congenitam ei et ferro
includi iubent ad quaedam prodigiosa moris sui.

Cf. Méliténiotès, l. c., vers 1187.

0 68. Ibid., § 165 : H e I i o t r o p i u m... Magorum impudentiae


vel manifeslissimum in hac quoque cxcmplum est, quoniam admixta
herba heliotropio, quibusdam additis precationibus, gerentem con-
spici negent.

Cf. Damigéron, ch. 2, li. li., p. 326 et 165 avec la note des édi-·
leurs; Wellmann, Die Sleinbücher, l. cil., p. 450 et 482.

0 69. Ibid., § lfüJ : H a e ma t i Lis... sanguinco colore, non


omittendis promissis ad coargucndas magorum l 1) insidias.

(1) Il s'agit probablement id en réalité, non point des doctrines


des Mages, mais d'« insidiae magorum (yorj1:w1·) •> comme ibid., XXVIII,
§ 105.

0 70. Ibid., § 18.:i : Z or anis c a c o s in Indo fluminc Ma-


gorum gemma narratur, neque aliud amplius de ea.
204 ZOROASTR~

0 71. Ibid., § 118: I as pis ... Libet obiter vanil.alcm Magicam


hic quoque coarguere, quoniam banc utilem esse contionàntibus
prodiderunt.
Cf. Damigéron, ch. 23, et infra, p. 302, Ostan., fr. 22 r1w11r;iç -
,m:nviTTJç).

0 72. Ibid., § 124 : Sur les espèces <l'a m é th y s l c: , Magoru111


vanitas ebrietati eas resistere promiltit et inde appellalas, practcrca,
si lunae nomen ac solis inscribatur in iis atquc ita suspcndantur c
collo cum pilis cynocephali et plumis hirundinis, rcsistere vencficiis,
iam vero quoquo modo adesse (1. prodesse ?) reges adituris, grandi-
nem quoque avertere ac locustas (1 ) precatione addita, quam de-
monstrant ; nec non in smaragdis quoque similia promiserc, si aqui-
lae scalperentur aut scarabei. quae quidem scripisse eos non sine
contemptu et inrisu generis humani arbitror. 1>

(1) Jamblique le romancier distingue, ù propos dl's diverses 1•spè-


ces de magies, µayov à"Qiôwv ... µa yov xaAaC'li; ; cf. Pholius, Bibl .•
cod. 94, p. 75 b, 21 el 2! éd. Bckker, et notre lntrotl., p. 148, n. 7.

0 73. Ibid., § 192: An an ci t ide in hydromantia (') dicunt


evocari imagines deorum, s y n o c h i t i d e teneri umbras inferum
evocatas, den d rit ide alba defossa sub arbore, quae caedatur,
securium aciem non hebetari. Sunt et multo plures magisque mon-
strificae, quibus barbara dedere nomina confessi lapides esse, non
gemmas; nobis satis erit in his coarguisse dira mendacia Magorum.
'Avay"lT'lç Méliténiotès, l. c., vers 1132; cf. Coerani<ies, p. 27, 8
Ruelle. - .devôelT'lç Méliténiotès, 1133, et ailleurs. - Anancitis -
s y n o c h i t i s , cf. in/ra, p. 303 s.. Ostanès, fr. 24.

(1) L'hydromancie, Varron nous l'apprend, était un mode de divi-


nation d'origine perse (Aug., Ciu. Dei, VII, 35 ; cf. Realenc., s.u.
<• Hydromanteia •>, col. 80; Cal. codd. astr., V, 11, p. 139 ss.). - Cf.
Pline, XXX, 2, § 14 : Ostanes ... aqua.... divina promittit, praete-
rea umbrarum inferorumque colloquia 1>. - Les Magi pourraient
donc ici désigner Ostanès ; cf. infra, p. 286 s .• fr. 12, avec la note 1.
tAPIDAIRE - FR. O 71-74 205

0 74. AETIUS, Iatrica, Il, ~o EvAx-DAMIGÙWN ,De lapidibus,


(éd. A. Olivieri. 1!1:t), p. Hifi, li): c. 26 (éd. E. Abel, Damigeron
de lapidibus, dans Orphei lilhica,
1881, p.182, etPitra, l.l., p.:1:H).
·o {Jè Awyévr;ç (1) lv Ttp lleel
ï..l(Jwv ovi-w rpr;al. ,1wyhovç.
• I e e a " { T r; ç UOoç tin6- Geraciten lapis in pnm1s nu-
x.:lweoç µÉv lau ,eal neàç TO meratus et probatus est a Magis.
p,O.av hrre.eaµµÉvoç, imeeea- Est autem niger mo<licc ( d.
apévoç u xeoatç frieatç wç PLINE, H.N .. XXXV 11, Hi7) ...
:n;oi,e{Â.oç Û1•at. Llvvapiv bi lxei
àva~r;eatvovaav a[1weeotéJaç àn-
rJ(!TrJµÉvoç TOV ôe~LOV µr1r.ov -rofj
,ea.µvov-roç. LI o,-;iµâa C:LÇ /Jè on (l uod si volueris sci rc
ô),r;fh7ç av-r6ç èanv, itzwv 11vtov quia verus est iste lapis, sic r,o-
/teTà Xél(!OÇ . xetov /lÜt,U TILÇ gnoscerc poteris : Jacte el mellc
xûc aç xal oi, neoaeyy1ao1ïa[ commixta circumfunde Iapidem
<JO/, Tl/1 1 ).[(}011 rpÉ(!O'VTl flVtal. et pones cum, el non scdehit ibi
musca, sic eam expellit. - Cf. le
Lapidaire orphique (Mdy, l. l., p.
lGU, § 27) ; 'Oµo[wç oi ,eai 11vla1ç
<lVTtnUŒXf:t Ù.,e()WÇ (o ;.{()oç LE()U-
,efrr;ç) · ù't.v yàe (ici un blanc
de 18 lettres) µvia ( ?) -rà,, <po-
eovna UVTOV, 0V xa(JiaTJJO'êTat
µvia br.' av-r6v.
·o {Jè > lvéJt,eoç T'IJ'V pi11 xeoav PLINE, N.Ii., XXXVII, 170:
f:<JTl'V t!1'01'V(!(!OÇ, dv{r;at éJè T(!l-Indicae gentium suarum.babcnt
{Jopê'VOÇ :rtO(!<pV(!OêtMj xv.:1611 • nomen, subrufo colore, sed in
oi5u nvxv6ç èauv oi5u ;meueoç, attritu purpureo sudore manant.
"al éJvvai-at µei-' olvov ntv6µevoç
à,eeai-ov a[µai-oni-v ï,eovç wrpe-
Â.eïv. 'O éJè l,e).w,eoç "al a:n;o- Alia co-
MCwv uani 1:~v rpav.aalav xal dem nomine candida, pulvcreo
i-àç ü).).aç 'lai-r;aiv a[µoeeaytaç. aspectu.

(1) L1ioyi!v71; à corriger peut-être en "11Jµoyigw1,, d'après V, Hose,


Hermès, IX, p. 474.- Cf. .loutdois le Ps.-Dioscoride, lleei ).lfJwv (chez
Mély, Lapidaires grecs, ·p. 180, § 14), qui dérive sans doute <l'Aù-
Lius : AlOoç iteaxiT71ç icai l1•Jtx<Jç ne(!La1tT01uvoç µf/(!ij) Je~tf, Tà;
206 ZORt'.>ASTRF.

alµoeeoMai; dva!'lealvova,v, wi; "al ~µEii; ène1ea9'Jµev • o dè L11oylv'l.;


lv Tq> IIe e l A l 8 w v o{iTw <p'J'1lv · 'I e e a " l T '1 i; Al9oi; vnoxAw-
(!OÇ µiv ÈaTt ,eal 1C(!OÇ TO µUav È:tetl(ÂlVEI . dvvaµ1v 8è lxe1 àva,;,,-
(!ŒVTll(T}V alµoeeotdwv. ( § 15) Al9oi; ,Jvd1l(OÇ TTJV µèv xeoav laTiv
1J1C01Ctl(!(!OÇ, T(!I/Joµevoi; dè 1CO(!<ptJ(!OVV àvt,,a, xvAov · "al µn' à"ea-
TOV oivov mvoµevoi; a[µo:teTtJl""ovi; wqiEÂE:i · "al a[µoeeotdai; àva,;'1eal-

ve1. Voir aussi le Ps.-Dioscoride latin, chez Arnold Saxo, De virtule


univer.~ali, p. 424 éd. Rose (Abel, I.I., p. 182, note).

0 75. ÉVAX-DAMIGltRON, ne lapidib11s, C. 30 (éd. Abel, ibid., p.


185):

Ma g nit. i s lapis magnas virtutes habet. Plenus est spiritu (1),


hoc est attrahit quod appos1tum ferrum et retinet. Invenit autem
cum Colchis. Hoc dicunt usum in magica ... Inde Medi qui per omnem
horam eo usi sont ex claritate duodecim signorum ... Huius lapidis
potestatem vero omnes Magi confirmaverunt, quasi maximas ha-
hcntis potentias, et sic invenerunt quemadmodum tentarent uxorcs
suas de caritate erga se, an benivolentiam semper custodirent, et
cognoverunt diligenter ... Dorrniente uxore subtus capot posuerunt
latentN lapidem et ... si a ltero viro coierat ... ut de lecto in pavi-
mento caderet... Et ad sacrificia Magorum aptissimum est; qui
hune lapidem habent, exaudit enim Deus vota eorum; ideo sacri-
ficantes et precantes gestant eum.

Cf. Ps.-Orphée (Abel, p. 24 et Mrly, l.l., p. 146), v. 316 ss. :


AvTàe lywye I aijç àMxov ,ei).oµa{ CJE lJa~µe11at, el lOe11 ay11à11 1
dv<5eàç àn' ÙÂÂoTelow Uxoç ,eal awµa qivÂciaaei etc., jusqu'au
V. 323 : el {Ji l 1wxJ.oavvnaiv ÈÂavvoi /Ji' 'AqieolJLT11, 1 {np69ev lç
yaïav TeTaVV<J<1eTat l,eneoneaovaa, puis vers 335 SS, : llavTa
1w11
, 1 • oaa
" , 6eevaa, nae,:;<1<1eTat,
, <iy 1 eoe
" • e:,r;i
' R '
' pwµo11 1 [1()
11 wµev.

(1) Sur le m•evµa auquel est d1i, suivant de vieilles idées orien-
tales, l'action de la pierre magnétique, cf. Th. Hoepfner, dans Rea-
lcnc., s. v. A101"a, col. 756, 38 ss., et E. von Lippmann, Entstehung
der Alchemie, II, 1931, p. 203.
LIVRES D'ASTROLOGIE - FR. 0 74-78 207

:i. - MTEPOEKOIIIKA ou AllOTEAEXMATIKA.

0 76. SUIDAS, S./1. Z W (! 0 a a 'l' (! 1J Ç [supra, p. 140 fr. Ü ;->.] :


<Pl.ee-ra,. IIV'l'OV... 'Aaueoaxomxa, 'Ano-rûeaµ.a-rtxà {Jt{Ji.ta e'.

Sur la signification du titrr 'A11ueo1neo:rr:ixci et sur l'identité pos-


sible clr cet ouvrage avec les 'A:r.ouÂe111,anxci, cf. l'introduction,
p. t:i4.

0 77. TzETz1~s, Schol. in Ilesiodi Op. el DiPs. 44G (dans Gais-


ford, J>oet. min. Graeci. Leipzig, 18:n , Il, p. 283):

ll(]oÂÉyei M. To1\ç Xllt(!OVÇ 1] yÉ(]ll'JIOÇ, lae Te xat xet1tw11a, ovx


lJç àar.(]oÂoyoç ,u1.1 à1•alee111té1•1J {Jt{Uovç -roii IfroÂeµalov ,mi
AfFT<•ll'OÇ xal. Z W (! 0 a (1 T (! 0 V uat 'l'W'JI aÂÂwv, àU' laû.11 <11'-
'l'(l)Ç ()rJÂoTIIT.OV /;f>01• rJ yÉ(!a1 10Ç.

O 78. LYDl.'S, De oslcntis, JJroorrn., 2 (p. fi, g ûd. Wachsmuth):

'Ae11,6ôto'JI oè elvat voµl/;w Tl)) neel. 7:(üV 7:0tOV'l'WV (i.e. n eei


Oto<11jpeuïw) yeacpetv lOÉÂovu, n60ev u r} 'l'(.()'J/ 'l'OtOV'l'WV xa-ra-
À.1JV!tÇ 11eer aTO, Uy]et'JI, uai ôOev laxe 7:ÙÇ àcpoeµaç, xal. lJnwç bd
TO<TOV'l'OV neof ij).Oev] WÇ xal. av-rovç, û Oéµtç eineïv, Alyvndovç
{.mee{JaÀeiv. Tov'l'W'JI [yàe Ô'~ µe-rà] Z W (! 0 a a 7: (! 1J V 'l'OV
noÂvv /Ie-r6at(]t.; rnïç ei,fowïç -rà [xaffo~ixà avµµt]eaç (1), no.Uù
/IF.1' UaT' UV'l'OV naem'Jovvat {Jt1i./;e1:at, OV n<Ï[ <Tl Oè T&U(.>a]ôlôW<Tl
1:aiirn, µovotç /Jè 7:0ÏÇ uaO' av-r6v, /Û.ÏÂÂo;, {Ji ôaot XIII [ avuüi•J
7':(!nÇ <11:oxaa1wvç lnt7:1jôet6ueot.

(1) Wachsmuth avait suppléé' Tà [iv yévtt ota:n:UJçaç ; il faut


rétablir plutôt le terme technique et suppléer Tà [xaOo}.ixà 11vµ-
1.tlJçaç. - Il y a certainement dans cette affirmation de la priorité
de Zoroastre. c'est-à-dire des « Chaldéens, une part de vérité. Cf. W.
Kroll clans Realenr .. s.11. « Nechepso ~. col. 2Hi4, :~5 ss .. et 2Hi5, li4.
208 ZOROASTRE

0 79. 1/Hl'l HllŒTOATIE ANALJOEEQJ:.

Le fragment I!E:ei i:ntaToÀfit; àvai5oaewt; nous a été conservé dans


la compilation de l'astrologue Palchos, qui vivait à la fin du v• siè-
cle. Comme la plupart des extraits insérés dans cet ouvrage, il ne
porte plus de nom d'auteur dans nos manuscrits, et de plus il offre
plusieurs lacunes (pp. 210, 4 ; 211, (i ; 212, 11 ). li a cependant gardé
les appellations <• chaldéennes » des planètes cJ>alvwv, <I>aéfJwv, Ilv-
eoeiç, c/>wa<poeoç, .ETO.Pwv, comme nous l'avons relevé déjà dans notre
Introduction (p. 1:rn ss.). Toutefois, ces vieilles appellations étant
hors d'usage du temps des Byzantins, on a çà cl là introduit dans k
tcxl(• d(' Palchos des gloses indiquant, par un des siglPs astronomi-
<Jucs ordinaires, de quelle piani-te il s'agissait (p. 210, note ù la 1. 7 ;
p. 211, note aux li. 4 cl 9).
Cc morceau a passé, probablement par l'intermédiaire de Palchos,
dans les recueils byzantins de miscellanées astrologiques, et le nom
de son auteur, Zoroastre, y est indiqué. Mais non seulement les pla-
nètes n'y sont plus figurées que par les sigles habituels, mais Je
ll•xte, qui d'ailleurs n'offre aucune fixité, y a été souvent écourté
et remanié. Toutefois, le livre de Palchos lui-même a été si mal-
nwné par les copistes qu'en certains passages les compilateurs hy-
zantins ont mieux conservé la teneur primilive de l'ouvrage de Zo-
roastre. C'est pourquoi, sous le chapitre tiré de Palchos, nous
reproduisons cet extrait byzantin avec les variantes de quelques
manuscrits.
Le style du Pseudo-Zoroastre, comme nous l'avons noté dans l'in-
troduction (p. 140), n'a rien de littéraire. Incorrections et répétitions
y abondent. Mais il est difficile de savoir lesquelles remontent jusqu';'1
1'auteur lui-même, lesquelles sont dues à Palchos - qui a probable-
ment retouché l'extrait qu'il introduisait dans son recueil - , les-
quelles enfin sont imputables ù la négligence des copistes. Nous
avons été très sobres de corrections dans un morceau dont la tra-
dition est aussi peu stîre.
.UVRES D'ASTROLOGIE - FR. 0 79 209

Ileel lntaToÂ.ijç àva<56aewç.

10S 'Eàv È:,r,unoÀ'fJ aot ava<5o0fj TtVWV :IT,(!OU1'J"OVTWV xai Oû~0'7]Ç


yvcÎJvat Tà ye,,Qaµ/J,Éva aTtva iau xal Tlvaç l:n;ayyeUaç U'Y}µalve,
xai. :n;oueov <56Mp Jj fat{JovÀfi ~"ev ij <5t' àyaOov axonô'v, waaVTWÇ
5 Ji ,ml <5t' wv yéyeam:at To intaToÂ.tov, ij el OéÀetç neà 1:ijç arpea-
yl<5oç iniyvw'Pat 1:à iv6na, OVT(J) :,r,ot~aetç, lav u VVXTOÇ, iav -r:e
iJµéeaç à:,r,o<5o0fl 1:0 ima1:6Â.tov, To <5' avTà xai làv <5tà Myaw ay-
yûoç naèayÉV'Y}Tat xotvoÂoyeîaOat OéÂwv :,r,eoç aé.
'Eà1• </> a t 'P w " cJJeoaxonfj 1j µeaoveavfj, lv fi a'P weq. bu<5o0fi

A(ngelic. 29) [ = cod. astrol. Rom. 2), f. 116, cap. o/J'; B [ = Ambro-
sianus B :is sup.], f. 118v, quem mihi descripsit Carolus Zuretti :1 ye-
yea.µ1d1•a. A: yeaµ,ta.Ta B 4 a;eo:nov om. A ;) ôt' wv A:
l'Jt' â B 7 c5tà A : à:n,i B 8 ;eotvo:notûaOat B 9 'Eàv <p<ll-
i•r1Tu1. A : signurn Salurni (q,afr11Tat superscr.) B

Ilr,ei intaToÂ.fiç àva<56aewç


l.,e Tli•P ZweoClGi(]OV.

yz. 'Eài• lmawk) ù:vaJoOfi aoî. ,mi 8ünç imyvwvat T~v lv'Potav
TWV lyyeyea.uµévwv, noueov <56..îoç èaûv ij ov, xal JtOU(!OV M-
5 xawv Jj li.<5txo-r Jj àyaOà11 ·~ :n;o'P'YJ(!OV, 1:à <5' av-r:à xai {hav Ttç àno-
a-r:a).elç àyyeUav <pÉ(!?] ne&ç ae, OVTW yvwar, TO xexevµµivov.
llfi!oi· 1:à xénea ,ml 1:àç inoxàç Twv àadewv c.oç inl yevéaewç,

l\1(arcianus) 3~5 1= Venet. astrol. ïj, f. 121, ex quo edidit Olivleri


Cal. codd. aslr., Il, p. 192.- P(arisinus) 250G [ = Astrol. 10), s. x1v,
f. 98•, cap. avô', et P', f.136, cap. Tµe' (usque ad p. 212, v. 4). - Q =
Parisinus 2-124 ( = Astrol. 9], f. 112v -·- H = Paris. 2419 [ = Astro!.
-1], f. 11!), cap. n'. -- Orlhographicas quisquilias ncgleximus.
1-2 , E;eTOÎJ ZweoaUT(!OV :neei hua·wi.,,;; àvac500ëla11; P' 3-,J TWI'
yeyea,,µivwv 'CTJV lv1•otav imie aov ÈUTI !I ~ oii P' 4 :noueov)
:nche M (bis) 4-5 i5{;eaio1• ij a~tieov, &cil. Tà imaToJ.1011 (cf. supra
v. 5 ), quod in mente habuit epitomator; ::ioueov ü.ôi;eov fj olJ fj ol-
;eaiov R : i5l,wioç ij lii5t;eoç ;eal àyaOàv (àç superscr.) ij :riov11eèw (àç-
superscr. manu 2, quae supra mfreeov add. : "al o d:no"e;eoµtxwç) Q :
:nOTE(!OV i5{;eatoç ;eal àyaOoç n a.i5t;eoç xai ÔOÀtoç o TŒVT'l'JV :ne:noµ<pwr; P'
·l-5 à:noaTaJ.eiç M : à,r;o<1TaÀ1] P : à,,oaToÀoç R : à:nù a-coµaTOÇ P'
(et Q sed µaToç e corr. m. 2) fors. recte 6 àyyûlav ante d:no aToµ.
transp. P' : om. R 7 Tàç è:nozàr; 1:wv ùaTiewv ;eai Tà ;einea
P' : nj11 i:nozip• 1\1
210 ZOROASTRE

os <JOt TO ima-r6Â.tov, <J'f/µatvet -rà lvov-ra biayyeiÀ.at ü.v <J<poôea


xaÀ.ena, ,eal uÀ.eaOtJa6µevov. f,eaa-rov avnôv neoytvwa,ee. iàv bè
•TJ" l:eÂ.fJV'YJV -rvxn elvat lMa, ,ea-rà u-reaywvov r} ,earà la6nï.evea
avy,eve<'fi ... ............ > ôtnï.ovç o ôovç l,e{J~aerat ,eal -rà ye-
5 yeaµµl.va ava-rtJe6uea µâÀ.Ï.ov la-rat · iàv bè lv <JT'f}(!tyµi[J -rvw
o ll<JT'T}(! ü)(!O<J,ecmwv ij µeao1:eavwv, xaï.enàç brnyyeUaç àvay-
-xa{wv -rtvctw neeta~et. iàv bè ~al l:dï.{3wv avµnae'fi, lm{Je{Jauoaet
a,--,;av-ra lnl TO xeïeo11, avTo ôè TO lma-r6À.tOV vml civOedmov ôoUov
,eat nOV1J(!OV Èy(!a'P"}, ,eal O ànoc5tc5ovç ,eai, o y(!a1jJaÇ ÈXfJ(!OI. ,ent
10 0.1'UY.elµevot, µaÀ.t<JTa ôè oi5 TO xeie6yeaqi6v iau, navrwv (]Ot noï.e-
µufna-roç ,eai lx0e6-ra-roç · làv c5è o 1:ov ..1 tàç avµnae'fi r} 6 n7ç
'A<peoc5tT1Jç, la-rat -rà yeyeaµ,ul.va ,eoiva. onov µèv àyaOa, fhwv {Jè

3 post TTJV signum lunae codd. aïriia ut vid. l3, ù)fo = sofa
4 vacat in codd. arnbobus linca fcrc tota ; cf. Exc. Hyz. <1,11•r1 n ,)a !i
7 l:T0.{3wvj siynum 11Iercurii B : aT0.{3wv 1jrn1 si_q,111111 Mcrcurii A
10-11 :ro}.cptwTaToi• xai i,c1Je6Ta1:ov B 11-12 signa Jouis l'i
Veneris codd., 6 1:oii L1ioç et o Tijs 'Arpeor'iinF dixisse viclelur scrip-
tor ; scilicet t!>aivwv et t!>warpo(!OÇ sunt astrn lovis et Vcncris

1z. ,eai iàv µèv K e 6 v o ç weoa,eonfj r} peaovearfj h, ?/ w(!q. l?.a{Jeç n)1•


ima-roï.fJv, iaTlv iJ àyyeUa Uav xaï.emj · F.l c5è avvanfJan 11 l:dfi1•11
r} u-reaywvtan, ôtnÀ.ovç o li.ywv iaû ,eai av<JT'f/(!OU(!OÇ · èài, M
Ke6voç <JTT}(!tCn weoa,eomuv ri µeaoveavwv, c5t:i'V'YJ1' àyyeUm•
5 àvay,ea{wi• Tt'VWV neetl.xe, · 1::l c5è ,eai 'Eeµijç avµnaen, lm{Je(Jmw-
<Jet nav-ra ini TO xeieov, ~ c5È int<JTOÂ.1/ vnà àvOecfmov 11',0l"Y/(!01)
yl.yean-rat · o ôè ànoc5ovc; ,eal o )'(!U'I/JaÇ lxOeot <JOV elat ,eal ovdôt-
"ot, /lUÀ.t<JTa ôè DV 'l'O xete6yea<p6v fou, nav-rwv <JOl 11',0}.eµuonrr:oç.

1 µeaoveav1]) signa cryp_tographica R O.a{3e PP'Q


2 ,ueiaei àyyûlav a<poliea :xaJ.rnTJv P' 17 et Uav om. n
avvavnja11 MP : avvfi avTcp Q e corr. m. 2 : iàv ôi avvfi u Ke6voç r !Ï
Eû71v11 P'R, sed de coniunctione non agebat Zoroastres, cf. supra, v. :1
3 tanv 6 üywv transp. R 6 àyaywv sic P' sine lanv. Fartasse
legendum 6 àywv: cf. Palchum, infra p. 212, v. 2 et 16 aùan1-
e1haToç P' 3-4 èàv {U Keovoç GT'f}(;!iCwv ij µeaoveav(wv) 6'f}}. ( ?)
c!v xal }.{av r'ietvT)V nvwv àvayxalwv :neeii,cei R 4-5 :xaJ.e:n~v
àyyûiav àvayxalwv Tt'/JWV :neeiÉ;EI P' (j d:na'VTW'/J T!J :XÛ(;!O'/J P'
i:nl) v:nù M àvfJew:nov Tt'VOÇ :nOV'}(;!OV H 7 i,c0e6aov (sic)
ianv :n;aVTlliixoç µfiHov M. R
LIVRES D'ASTROLOGit:: - FR. 0 79 211

os <pavÂa, WO"r' È:rtl TOÎÇ yeyeaµ,uÉvotÇ l<p' olç µèv xae~e1n, 8nov oè
µeuwet<10~an · xaxov µÉv-rot ye ov xauaxve1et. "Ea-rat oè TO Èm-
<1TOÂtov, làv ,uèv <PaiOwv avµnaefi, nae' àvoeoç TWV xoivwv 'V1WJÉ-
xov-roç, µtaonov~eov, Otxatov . el dè <Pwa<pO(!OÇ uvµnaefi, lu-rat
5 ,uiv xotvà TWV u àyaOwv xal. <pavÂwv -rà yeyeaµµÉva, µe-rà oi
yvvatxoç yvwµri; È'VOVU1JÇ uvveyea<p'f/ TO ÈntUTOALOV . [ 0 oè T(!07'0Ç
TOV yeyea<po-roç] la-rat XOL'VOÇ Èv TOÏÇ 1t(!OÇ (18 Tfl Tê 7'0V1J(!Lf/- xal
Tfj X(!'f/(1?'0T1JTL' TO di yvwa-rov xaJ.oxayaOiuueov r) ,7:0V?J(!OTB(!OV.
'Eàv ll v e 6 e t ç waav-rwç weoaxonfi r) /J,B(JOV(!UVfj ij Ènl
10 xa-rarpoeii.ç -roîi 'HUov yévri-rat, -r6 u Ènt<1-r6).wv Èm{3ovJ.17v nee,-
ae, xal àno/30).~v µeya.J.riv, xal O TÙ Ènt(JTOAtOV naeaxoµlCwv
1 waT' inl B : wc; o' ,'iv inl A 3 <PaiOwv] sigrwm Salumi codcl.,
crrorc, cf. supra p. 210, 11 niiv "otvâiv B : "otvov A
4 1j ante <J>warp. add. A <Pwarpoeoç litteris scriptum in codd., qui
aclcl. ijTot iJ ( fi omis. U) et sig11u111 Veneris. Glossa est vcrbi tl>warp6-
f.!O:;, Cf. Supra J). 210, V. 7 ti-7. 0 oi T(!. T. yey(!atpOTOÇ Suppl. CX CXC.
Byz. Dimidia fcrc linca vacat in A, tcrtia pars lincac in B !) nve671;
(sic) ijTot sigrwm l\1arlis cocld., cf. supra ad v. 4 10 "aTa,poQtû;
codd., corr. e Ryz.

y1.. hh M. pe-rà Keovov avvfj Zevç, laû -rà yeyeap,uiva /Wf.Ta, onuv
µèv ù.yaOa, onov oè rpavÀa · xaxdv µiv-rot ye ov xauaxvaet. fon
oi -rù ènt<1?'0AtOV nae' àvoeùç v:r,;eeixonuç, µ,aono~eov, Otxalov ·
ci oi µe-rà Ke6vov uvµnaeü 'ArpeoofrlJ, lan µèv xowà -rà yeyeaµ-
5 µÉva Èx <pa·uÂwv xal. àyaOwv, µe-rà oè yvvat1'ÙÇ YPWµ1JÇ yiyeanrnt
'YJ ima-roÂ.~, 0 oè T(!O:rtOÇ ?'OV yeyearp6-roç ,Ut'XTOÇ è')( 7'0V1J(!laç ,wl
ï.(!1J<1r.6-rri-roç, piiAÂov oi l:rr.l -rà àyaOùv r}énwv.
'Eàv "A (! 1J ç Wf!0<1Î<.onfi r) µe<1oveavfi r) lnl xa-rarpoeiiç rnîi
'JI).{ov yiv1Jrnt, bu{JuvÂ~v µeya.ÂrJV :rr.ee,ixet f; imaroÀ'~, o oè
10 r.oµ{Çwv n)v imarnÂr)v avPla-rwe ÈaÛ ûjç lmf3ovhjç, xal -rù h-

1 avv1i) r1V/t'JZ<l(!fj P' èO'Tl om. P' 1-2 nov µiv ... nov µiv sic Il
2 "uTax17aet H la-rat l'' 3 TÙ intrJTeÀoµevu :n:aeà R
'Y.Ut oi"uiov H ·1 iàv è'Ji O'VV KQOVC/) avvfi 'ArpeooiT71 ÔVTt"'YJ µiv
"otvà H 5 yvwµ71v M G TO imaToÂLOV P' i" u; P'
(i-7 i~ dyu06T77Toç xe11r1TonToç "al nov71elaç R 7 à).).à µâÂÂov
inl P' oi om. Q 8 iàv oè P' Post µeaoveavfl verba era-
sa : µéytrJTOV àywvav (sic) ne(?LÉXft "at Ù:n:wÂetaV TtVWV µet{;OVWV p
!) To i:n:taTo}.tov 1ûv neeti~et im{JovJ.qv µeyd.J.'f/v P', quod proprius
Palcho acccdit 10 iaTi Tijç {JovÂijç P: inl -rijç imf1ovÂijç M: iaTl
TrÏÇ imO'TOÂ1ÏÇ H 10 S<J. "UTÙ ivov Til xaÂemi datv P' Tà
ii·oi-rn] èvâiv TÙ l\1l'QH
212 ZOROASTRE

10s ovvlu-rwe lo-rai û'jç lmpovÂ,jç, xai -rà lv6v-ra zalenà lanu · iùi•
<>È lv aT'Y](!tyµcp TVXTJ weoaxon,vv li /ltaoveavwv, piyta-rov dyciii•ri
7t:E(!tlEet ,mi ànwÀetav TtVWV µttC6vw1 1, lyeaq>'fj (}f, vnrl 7WV?}(!01~
àv<>eoç, OÉ(!/WtJ, oEvOV/lOtJ, àae{Jofîç . là,• {Ji <l>al.Oow aV/t:TGf.!?η
.5 xotvà ,}yoii -rà lv6v-ra, xaOanee bti <l>alvov-roç · là,, <Pwa<pO(!OÇ.
01wlwç la-rat xotva, TO µÉvTOt lntaTOÀtov iy(!ll<pTJ ()UI yvvat~OÇ 1j
ana<>ovwç . làv '7 Eû'l}VTJ avµnaefi, waav-rcnç dnouUact, wiOa-
nee bii <l>alvov-roç ànot5éi5rn~rnt · làv Ed).{Jwv avnp avvweoaxomj
li avµµeaoveavfl, làv /lOVOÇ TVX'fi () dt1-r17e, needEet TO hrta-r6).w1·
10 éq.<>wveylav xai voa<flaµdv -eai <56).ov <>tmpo(!tit61 larnt <>i xai :u:-
1 •

(!tt(!ylaç,..0 . ovbiv {Ji à).ri(hv6v . 0 i5i rea1paç TO lma-r6Âwv larnt


XOlVWVOÇ li 1.,El(!tGT?/Ç neayµa-rwv ij TWV àno 111:roeixijç ieyaalaç
1'ewµÉvwv. làv <>e lv aT'Y](!ty/t{jJ -rvxn, xcteova la-rat nl: lyytyeaµµ/.-
va · làv µÉV-rot ye o <l>atvwv -rcp Ilve6tvu avµnaefi, xa).enà larn1
15 .à yeyea,uµéva, xai ovbh• vytÈç nt(!tÉ~et TO inia-r6Àwv, ÙÂ.Âll OOÂ.01'
xai hr:tOeaiv xai àywva. xai '7 Eû'l}VTJ av1nrn(!ofiaa dnouUaern1

1 T'fj i:m{3ovÀ'fi A: cf. infra, p. 213, v. 2 9 µeaoveavrj A


1t Post :TtE(!tE(!')'laç verbum velut :no,'ln"oç deesse vidctur t 2 xoi-
vwvàç ex Byz. corr. : xoivàç codd. zet(!tCIT~ç A : XEtgov(!yt>1w1·
B. cf. p. 217, 5 iµ:nv(!t"ijç B 13 r5(!wµfrwv A : no101iw-
va B 13-14 yey(!aµµiva B 14 ye om. B

yz. 6v-ra xa).enci. lài• {Ji a-rrieti;wv TVXrJ o "Â(!?}Ç weoax6:mp li peaov ·
(!UV'l}µau, µlytawv iyw-va neetéxtt xai ànwÂ.etav uva µetC6vœi• ·
yiyean-rat bi tinà no-vr1eov à-vbeoç oEvOvµov, Oeeµov, àae{Jovç ·
là-v t,i Zevç ovµnae'fi, xotva lau rà yeyeaµµé-va · làv bi 'Aq;eo-
5 llfr'Y], xot-và µiv .à lv6v.a elatv, tino <>È yvvatxùç ij ana<>wvoç
yéyean-rat · làv M EEÀ'IJ"TJ avvfl -r(jJ 'Eeµfl, -rà av-rà -vodaOw
ébrev xai lni Ke6vov . làv "Ae1,ç avnp at•vij, xai el µèv µovoaTOl-
XEÏ o àaT'IJ(!, 71:eetéxei '7 lma-roÀij éi<>wveylav xai voarpiaµ.ov xal
66Â.ov xai 7t:E(!tt(!ylav "ai 'lptiiboç · o bi yeawaç la-ri XOlV(J)VOÇ
2 neeié~u P' ut Palchos nvwv P' ut Palchos 3 àv-
t5eoçJ cetera desunt in P' ,"i "o,và om. R v:nà yvve"àç i}
c,:nav&6wv (sic) R 6 TO avTO (ÈCITtV '1) WC11iE(! "ai Q 7 éinee :
onee codd., correximus supra wÂI!'), rubr. yg. 'E(!µij; Q
avvfl scripsimus : avvean codd. xai om. R 7-8 d µèv
µovoaToixfi QR : el µiv µ&vov a-roixeï P : d µèv CIT']()lCei M ; leg.
µovoç TVXT/ '1 8 o da-r1}e M et o superscr. Q : dan)e PR ~ar5tove-
ylaç xal VOCl<ptClµovr; R 9 neeioveylav R "OLVWVOÇ PQR :
X<UVWV l\I
LIVRES D'ASTROLOGIE - FR. O. 79 21:-J

Pnlchos 'l'Ù xeleova àxo.Â.ovOwç 'l'OÏÇ lnl <l>a{von:oç rJ,aaa<povµévotç · xal o


'l'Ù lmaToÀ.w11 ,eoµt(wv avvlaw,e lawt 'l'ijç lm{JovÀ.'ij;, xal t'à
~
t;;,itaT011tov
'1 wr;tat'ov,
" YJn aneg
" avve{J ov11,evaev
'1 BYY€Y(!a,u1te11a,
' ' avve-
{Jo1JÂevaev lv 'l''fÏ orJ<j:1 tj iv t'i[> nÀolcp naaaa<pg.aylaaaOat ... t'ov
5 rJ6J.ov · xai noÀeµ{ov lat'at t'à ;,;goanent'wx6ç, xai nvevµ1frwv xtv-
rJvvoç . neeté~et ,Jè 'l'à lnta'l'OÂWV ....... ..
[ 'Eàv Et' t À {J w v weoaxonfi tj /teaovgavflJ, 1œy1Ua &yaOà
xal ;rr;egi {Jtov xal neel GW'l''YJ(!LUÇ xal neel 01't'lOV xai yeyovot'WV xal
nÀeovaCov'l'W'II àÎ1aOcôv, xai t'à miv-ra Ù.À'Yj(Hj . 0 ,Jè ygatpaç t'O lm-
10 at'<JÀ.wv, làv 1tèv <l>aéOwv avµ;rr;a'!fi, ù.v~e <lanv> vil:eeéxwv t'f,
{Jtcp xai t'fl <56~n, M,ea,6ç u xai µ.a-:aewç • làv rJs <l>wa<pO(!OÇ, vea-
vlaxoç lat'at o yea.1J1aç (1) vewaû. l,u{Je/J'YJXWÇ elç neayµarn, UaQà;
xal êV<pf]OPV'IIOÇ, natyvuo<5r,ç, xaÀoç xal dya06ç, xai o ànorJ,rJovç
't'O Èntat'OÀWV larnt Mxawç ,ml evvovç lx v,vxfiç.
2 Tij; èm{JovJ..fiç B : 1:,p èm{Jov (cum J.. suprascripto) A, cf. supra,
p. 212, v. 1. 4 èv (prius) om. A Lacunam indicavimus ; verba
quaedam deessc videntur 5 nPeuµau A 6-7 Dimidia ferc
lineola vacat in ambobus codicibus; 'Eàv-µer1oveuvü restituimus ex
Exc. Byz. 10 Èr1t'IV suppl. ex Byz. uneeéxwv A : umiexs, B
12 vewr1û corr. ex Byz. : èav 1:e codd. . è"/Je/J11"rh,; codd. 14 ér11:a,
B : èaû A lvvov,; A et fors. B

11. Byz. tj Xêt(!tGt'IJÇ neayµa'l'WV tj lµnogtx~v éxwv È(!yaa{~v . èiv rJè G'l'YJ-
g{Cn, xelgova È<Jn t'Ù voovµeva xai rJoÀ.t<.OU(!a xai dywvtanxwuea,
el <5è ·~ Eû~vYJ av/tnUQ'fÏ, xelf!ova ànouÀéaet, w~neg xai lni Kg6-
vov ei(!r;t'at, xal o ànoxo,utat'~ç av'lllat'WQ laû. 'l'ov xaxov r} Èlr;e-
.j {JovÀevaev ÈV t'fl orJqi t'fl Œrp(!ayii5t Xat t';~ Èntat'OÀ.?]·
'Eàv <5.l 'E (! µ ij ç weoaxonfi tj µeaoveavfi, µeya.Àa àyaOà ne-
etéxe, xal negi {Jlov xai awn,etaç 'l'UÏV u O'll'l'W'II xai 'l't.Ï)V yeyov&-
'l'(()'II, xai l'à jULVt'U ii.À'Yj(hj · o ,Jè ygatpaç -d Èntal'o).wv, i;l uèv

Zevç avµnagij, ,îv~g lrrnv vneeéxwv t'ij M~n ;eal M,eatoç · el M.


10 'Arpg0Mn1, veav{a"oç vewaTi l11,{Je/3'Yjxwç elç neayµaTa, Ua!_)oç rJè
xai nruyvtw~r,ç ;<al àya06; · o rJè èmat'o.~r,rp6go; Mxawç, efJvoJ;.
1 µE1:u7.eieir11:û R 2 Post 1:à voovµ;;:va] èàv Kg6vo; avµnagfi,
i!11u deesse videtur, cf. Palchum p. 212, 14 3 M. om. MR
ànou).ei Q 3-4 èni Ke6vov eie111:at, cf. supra ad v. 2
G 'Eàv scripsimus : el codd. 6-7 neetéxei neel u {Jlov "ai aoipfaç R
7 1:wv ante yeyov61:wv om. R 10 Aipeodl1:11 avµnaeei R
v nae xwv ante elç add. R iJ..aew,; R 11 eiJvov,; MPQ :
evyeveïç R
214 ZOllOAS'fllE

10s ·Eà,, /Jè ,Pal Ow,, waav-rw, weoa"onfj ij µeaoveavfj, ltei


ÊntO'TOÂto,, àyaOà µeycUa "ai àA110n>a, WO'Te evrpea{,,eaOat bd
TO
TOÏ~ :Tf(!OO';r;e;r;TW"CJO't • {mÈ(! OVTW,, "ai 1i(!OyeyoVOWJ'P 1i(!ayµcfrwv
"a).w,, U ,eai UÂ.e0'01JO'OµÉ,,W,, ;r;eetltet • Ù:itÉO'TaÂTat /Jè tJ;r;o àv-
5 Oecfmov tmeelxov-roç lv -ro'iç 8Aotç neayµaat ,eai µa,eaelov ,eai àA11-
0n>ov · TO /Jè zeteoyearpov EO'Tat oµolwç uvoç TWV li•/Jo!wv ,eai
neàç àywy,j,, à,,arpeeoµl,,wv, ,eal lv TOÎÇ 1i(!OÇ O'e àA110n>ov ,ea-r'
b,ei,,o,, TO,, xeovo,, OVTOÇ. làv {Ji; O'V,, Tfj .EûfJvn W(!OC1,eo;r;'fj, È;r;av!et
µii.ÂÂov -rà yeyeaµµlva, WÇ OVTWV vneeaya.OoJV ,eai avµrpeeov-rwv.
10 lu /Jè ,eai là,, lv O'T?](!tyµc"(J fl o C/>alOw,,, /JtnÂoiiv -rd àyaOàv larnt.
là,, /Jè ,eai oEdA{Jwv avµnaefi, a'Î!tet µèv -ro ùya06v, neetaaoueov
/Jè neetl!et TO ÊntO'TOÂtov vnèe l>tarpoeii.ç TWV nÀeovaaµwv, EO'Tat
/Jè yeyea,tµlvov TO ÊntO'TOÂtov µe-rà yvwµ11ç àvl>ecuv Mo, wv oµèv
M,eawç ,eai ,ea).àç ,eai àyaOàç, o /Jè freeoç /Jo).wç ,eai èi./Jt,eo, · o /Jè

1 rj µeaoveavfi om. B Uei B : {Uei A 2 bû A : neùç ll ; cf.


infra, p. 215, 7 3-4 vnèe - uÂeaO,,aoµivwv A: naeoiiui :itui
naeayeyovoui nedyµaai ,eaÂoiç TE :itai uÂurO,,aoµivoiç D
3 neoayeyovoa, A, corr. ex Byz. 5 iv om. A 11 IJè om. A
av~e, µèv corr. e Byz. : ati~6µevov A : ailefJTa! B 'liE(!ICTcJOTÉQWÇ ll
12 An neel :itie6ovç nvoç ex Byz. post èmuToAiov supplcnrlum?
13 µnà yvwµijç, cf. supra, p. 211, 6 6voB : P' A 14 iueoç
om. B ,eal om. A

yz. 'Eàv /Jè z e 1\" W(!OO',eo:,i17 1j µeaoveavfl, neetlzet àyaOà µeya?.a


,eal à).110tvà ,eai evrpeoavva {ml(! u OVT<OV ,eal :!i(!Oyeyov6-rwv nea-
yµa.TOJ,, ~ai /teÂMnwv . Ù;riÉO'TaÂTat /Jè vnà aexov-roç µeya.À.ov
,eai ÙÂ1J0tvoii· o {Ji, yea,paç lv/Jo!oç "ai <pO,oç vµlueoç. el /Ji O'VV
5 l:dfJvn W(!OO',eo;r;f;, inav!e-rat -rà lJ11Aovµe,,a àyaOa. el /Jè o Zevç
O'T1J(!l(et, /Jin;).oûv TO oyaOov ÈO'Tt. el /Ji ,eai 'Eeµijç avµnaefi, a'Î!,et
µÈP TÙ l>11Aovµe,,a àyaOa, ;r;eetézet /Jè neei ,eéelJov~ Tt710f; ,eal nAeo-
vaaµov, yéyecm-rat /Jè µe-rà y,,wµr,ç à,,!Jew,1 /Jvo, w,, 0 µèv c5{,,.atoç
,eai ôyaOoç, (} /Jè lTe(!OÇ /Jl,eatOb' à).).à /JoÂtOb'. (} {Jè à;rio/Jt/Jovç T'YJV
10 ÈmO'TOÂ'YJ,, evy,,cfJµw" O'Ot ,ea-rà /Jta'l'otav. làv {Jè O'Vvfj avT<!Ï Kgovoç

1 'Eàv corr. : t:l MPQ : oR 3 µ1,.',ÂoVTwv MPQ : µri avTwv R


4 fJµiTE(!OÇ R 5 ènav!Et Tà d'fÂOvµevu (sine dyaOd) R 6 Td dyaOd R
7 n1,e1ixe1] supple To imaToÂiov 7-8 6è ,cal :itÂeovaaµov nvoç
(sine nEel ,eie6ovç) R
1
LIVRES D ASTROLOGIE - FR. 0 79 215

lOS lmtJdJovç l'O bitaToÂ,ov evy11wµw11 xal X0t1/(J)1/0Ç XaTà .5,avomv


énoµevoç i11 l'OÎÇ 7'(!0Ç ae . làv 0011 l'WOÇ TW11 <pOO(!OJr:OtiÏJV avvw-
(!Oi:Txonfl, xo,và ~roii Tà lvona, Tt11à µèv àyaOa, TtVà tJè <pav).a.
•Eàv tJè tP w a <p o (! o ç (2) weoaxonfj ~ µeaoveavfi, To èmaTo-
5 Â.wv neeti!et Uaea; ~al 'W<p(!OOVVa Tà lrrereaµµiva wau za{-
(!ELV ,eaTà ôtavotav xai àvaytvwaxovTa UaeeveaOa, ,eal ev<pea{-
veaOat b;l TOÏÇ neoanenTw,eoat . èrea<p'T} M, làv µèv èv àeeevt,eq,
t;cpM<.p wgoaxonfj, vnà àv/Jeàç àyaOoii xal ()t,ea{ov ,eal lv TOÏÇ neoç
ae ev lr.,ov-roç, làv /Jè lv On).v,eip, naeà yvvai,eàç àyaOijç ,eal ,eaÂ.wç
10 lv Toiç nQ6ç ae /Jia,eeiµÉv1Jç · làv /Ji lv OT1J(!tyµcp, /JmÂ.ovv To ev-
ayyiÀiov ~rov yeyeaipOat · làv {Jè ,eal avv Tf'I Ee.Â~V?7 ~ ,eal o.E-r{Â.-
{1wv avµnaefi, lm{1e{1atwO~aernt µaUov rd àya06v, neeiaaodewç
è3è /J,à Tov .Ed).{1ovTa, làv avµnaefi · neeté~et {Jè neel <'3taipog,xwv

1 XOLIIWVOÇ scripsimus: XOLVÙÇ codd. ; cf. p. 212 V. 1 '.:! ; µ. 216 V. 3


2 fa.6µevoç vix sanum ; fort. l>wxeiµevo.;. Cf. p. 2lü, 7 1. nvl?
;3 iv6vrn corr. ex Byz. : ovrn codd. ; cf. p. '.HO, 1 Li Legendum
Tov àvay1vw11xona xai? 7 bd Toiç neo11nenTwxoui) cf. supra p.
214, 3 7-8 iv àeeevix0 CcptJLcp A: àeeevixàv CwtJ1011 Il U àyaOijç
yvvwxùç transp. B 10 :;ieo; 11è (sic) A: neayµaut B ; cf. supra v.
2 et p. 2Hi, 7 11 ~yov A: ~yoiiv B. xal (prit•s) om. B
12 l'tE(.l!O'O'OH(.lOV A 13 neeta~Et A tJiarpoewv B

fZ. ·ri"' " A


1<otva' ·riyo1. ra evovn1, uva 1œv '.lya a, uva uf.
n(!T}Ç, t!' - ' ' ' ' ' ' (} .$. '
, '
ipav- ;.a.
'Eàv è3è 'A 'P (! o <'3 t -r 1J ltl(!Oaxonfl -~ µsaoveavfi, neetér,ei 17
lma-roÀ11 Uaeà r.al evrpgoavva. yéyea..,,;rnt <'Jé, el µèv lv ùeaevtwp
t;cpMcp weoar.ontï, vnà yvvatïeàç ilyaOr]ç ,eui r.akii; neoç ae ôta-
5 r.etµÉvrJÇ · el tJè 'A<pgo<'3t-r1J UT1J(!lCn, ôm).oüv larnt -rù e·ùayyÉÀwv ·
el /Jè EeÂ.tJV1J r) ·Eeµijç avµnagfj, lm/3e{Jauo017aewt TÙ àya001,•,
nÀeiov <'Jè t5tà l'OV ·Eeµov · à,Uà /Jtà 't'OV ·Ee1tij'v neeté!et ~ta<pO(!t-

1 xoivà R : xuivà P : xuJ.à in textu, in mrg. olµut xoiva M : xaJ.-


J.à, superscr. m. 2. rubr. ye. ~,va (sic) Q. Cf. p. 216, v. 7 1}yov
om. R Jj ante nvà add. R 2 el tJè Q : 77 dè R µi;aoveu.v{Ï
·~ w(!oaxonü transp. R ni;etixei om. R. 3 i;vrp11611vvoç PR
iv omis PR 3-1 àeaevixàv CwtJlov P 6 Ta naeàv
ûyaOàv R 7 tJ1à] neel bis R Uù R 7 sq. noJ.J.oùç
).oyov; ôlCltf!O(;!LXOVÇ R
216 ZOROASTRE

ws Mywv ,ml ,eaÀoÀoy,wv · lyearpr; /Jè iinà veavl<r,eov Uaeov µèv l,u-
rpa{von:oç, lv/Jov /Jè ev µala nvxvov ,eal .len-rov ,ea{, µe-rà llve6-
enoç, ,eotvwvov l11 TIJÏÇ neayµarrt ,eal '1/0U<ptUTOV ,eal Èmoexov ,eal
y,evu-rov ,eal È,e -rwv uwv vourpil;oµivov ,eaOae{œç xal àvvnovo~-
5 l'WÇ, Èà'II /Jè µ'Y/ 'Jia(!fl O I:-r{À/3w11, VtlO )'VVUtXOÇ ,eotvijç Èy(!fl'P"J ' 0 /Jè
Ènt/Jt/Jovç TO lmu-roÀtO'II /Joeato"6n1ç ,eal /J[,eaioç -rfj rpvuet <nai
etJ11ouç > lv -roïç neoç ue. làv oJv -rtç -rwv rpOoeonouiw uvvweou,eo-
nfl, ,eotvà -rà lyyeyeaJtµéva rjY17u71, d µèv, àyaOa, d /Jè xaAena •
nee,.iEei /Jè -rà Èmu-r6).tov bu-ra,eu,eà ,eal naef!TJUUI.uu,eà -rà lv-
10 6v-ra · Èy(!a<pTJ /Jè ,eal ÈunlÀ'Tj t>no à.VO(!WtlOV iineeixov-r:oç ,eal :liE(!t·
iEet µe-ra TtVOÇ V1'B(!OX'7Ç ,eai unov/Jijç :liU(!(!TJUtaun,eà <xai>
au-roxa, là11 6è ,ea-rarpÉ(!TJTUI b,:l l''YJV 6vutv, elç ,e).ij(!O'II TtV(J)'II
ne(!ttEet -rà l:ruu-r6).tov · -rà 6è xet(!ôy(!arpov lu-rat uvoç urp66ea
V1U(!TJ<pavov · ,eai a ,eo1.1,{!;wv -rd lmu-r 0Àt011 -rotov-roç lu-rat.

2-3 llve&evToç] sign11m ,ttartis codd. 3 xoi11oü codd., correximus,


cf. Byzant. et 212, 12 ; 215, 1 4-5 dvvvo17Twç B li-7 xal
e{h,ovç ex Byz. suppl. 11 unovJijç xal vneeoxijç transp. B.
xal suppl. 12 6vnxrJV B elç xÂijeov, i.e. XÂ'7(!01Joµlav (cf. ad
Byzant.) '/ aut corrigendum eiaxÂT/u,v, ut infra p. 217, 6; 218, 15
13 xeig&yeaqiov cf. supra 210, 10; 2H, 6

yz. ,eovç Myouç ,eal ,eaÀÀtÀoyouç . yÉy(!cmTat /Jè vnà veavlu,eov


lAa(!OV µè11 czÀÀÙ nv,evov ,eaÎ ,e(!V'ljJ{VOV ,eat ,eotVWVt,eov ,eaÎ VOU<pt-
UTOV ,eai lmoe,eov ,eal 'IJJEVUTO'IJ ,eal be T<ÎJV uwv vourptl;o,uivov
,eaOaecüç ,eai àvvnovo~-rwç. el 6è µ'Y/ nagij 'E(!µij;, v.nrl yvvat,eoç
5 ,eoivijç yÉy(!anTat · o /Ji lma-roÀ'YJ<pO(!OÇ M,eatoç T?J rpvuet ,eai
EVVOVÇ :rt(!OÇ ae · el {Jè K(!O'IIOÇ fi "Aer,ç avµnaefl -rfj 'Arpeo6frn,
,eoivà -rà yeyeaµ1téva ,eal ,ea).à ,eai 6etva. -rà 6è àyaOà lm-ra,e-
n,ea, :rtU(!(!1JUtaun,ea. yÉy(!anl'at /Jè V11:0 ÙV{J(!OÇ V:liE(!ÉXOVTOÇ
,UETO. TtVOÇ unov/Jijç 1'U(!(!1jUtaan,eà ,eai IJ.u-roxa. el /Ji ... /Jvvet,
10 ly,e).11utv TtVa 1iE(!tÉxet 11 lma-roÀ~, TO 6è xeie6y(!a<pov la1:at TtVOÇ
arp66ea iineer,rpavov · àUà ,eai 6 uoµtl;wv avn)v -rotov-r6ç lauv.

1 xa.i!Ailoylav Q 2 nvxvov om. R 4 Y.aOueoç xai à11u-


novoriToç R 6 Post evvovç iter. Tfl qnJue, R xrû
"À(!'}Ç codd., corr. Olivieri 7 ,wl xa.Â.à MPQ : xa.Â.a 6i R
8 xal 1iQ(!(!'}UtaUTt1'à R 6è om. R 9 El 6i ... 6vvu
scripsimus : el 6è 6vve, R : èàv 6i 66vei (èàv Ji manu 2) Q ; ... al... (anlc
et post ol lacuna circa V Jill.) MP. Leg. iàv Jè ci àt1TTJ(! (scil. ArpeoM-
TT/) dvv11? Leg. elux.Â.7Jl1t1J? cf. p. 217, 6 ; 218, 10 11 a•iTTJIJ
MP : avi.., Q: avuj, R
LIVRES D'ASTROLOGIE - FR. 0 79 217

'Eàv 6i E e A,j v r, oµ.olwç weooxonfl a,n:~ xaO' émrrfiv,


µr1~et1àç -rœt1 nÀa"7-rwv {mèe y1711 àvarpeeoµévOtJ fJ µeaovea11ovnoç,
nE(!tÉEet -rà bua-roÂtov neoado,e{av ,eai lnayyûtav ,eotvrJV xai
tJ7F:B(! 7':E71:(!ayµÉVOJV ,ea/, TEUÂEtOJµÉVOJV • '1:0 dè lntaTO,itOV la-rat
ànà lma-ra-rov fj ldtw-rov nvàç lj ,eotVOJ'JIOV ,eai xeieia-roii fJ avy-
yevotïç TtVOÇ' làv lJè avvodov l1.y17, e'ia,e).11aiv aiJEet -rà bita-roÂto'JI ·
0 di l:rttdtdOVÇ Tà lmaTOÂtO'JI nE(!Ü(!yO~ ,ea/, lWÂVn(!ai'µOJV ev_ µa).a
la-rat.
'Eàv di µfiu o"H).wç, µfiu ~ EeAfJv11, µ11di -rwv e' àadewv nç
weoa,eonfl fJ ,ueaoveavfl, lmdo(Jtï di -rr.l lma-r:6).wv, needEet -rà
àrp' é,eaa-rov Cq,Mov ar,1talvoµevov -rcüi• t/3' Cq,Mwv, àn6v-rwv -rw·v
e' àa-réewv ,eai '1:'ijç EEÀ.rJV1JÇ ,eai roii 'H.l tov. K e t o v <veoax o-
novv-roç fJ µeaoveavovnoç làv lntdoOfi, btt-r:axu,eà rà lv6v-ra.

3 btayye.Uav in d;rr;uyyeÀiav corr. B ; cf. infra p. 218 v. !) 5 :tt:t-


p. 212 v. 12
!.HO'Toii) cf. 6 elç xÀijt1tv A: el; >eÀij(!oV Il : EÏ<J>eÀYJatv
scripsimus, cf. adn. ad p. 216, v. 12 \l "JHioç] signum verbi
àO'T7J(! AB ; corr., cf. v. 12. 11 àn,11•Twv Sl'ripsimus (cf. Byz.) :
àno TE COdd.

Ei di E e ). rj v 1/ weoaxonfi aim) xaO' Éav-r,;v, µ116evàç -rwv nÂav17-


nüv tJ:rtt(! yijv ÙvacpE(!Off.ÉVOV 1 flEaOVl]UVOVVTOÇ, :rtE!]tÉXt:;t 1/ Ènta-r;o).1)
neoatJo,elav TtVOÇ xai lnayyeUuç xoivàc; xai vni(! 1tE1t(!U')'µÉvwv
,eai TETEÀ.EUO/tbwv . 1/ t,è lmaTOÀ.IJ fou À.6yoc; lmaTa.TOV 17 lMov
Tti'()Ç 1j ,eoti'WVOV 1 xet(!t<JTO'Îj rj avyyFVO·VÇ . el ,jÈ, <1VV0'5ov iJ.yet,
Et<1XÂ1JatV neetÉXët ~ Ènt<ITOÂ 11· O {Ji:, dnorfofov.; :rtE(!fe(!yOÇ xai. noÂV-
n(!o.yµwv.
El {Ji /l'YJ"CE l...'drjv11, µ~,e UÇ TùÏV nivu àadewv weoaxonfi 1j
µeaoveavfi, neetéxet TÙ àcp' lxaaTOV C<pMov <1l}ltati•6,ae·vov àno-
<VTWV> TWV C' àaTÉ(!WI'. K2tn.; weoaxo:müv ,;; µeaoveavwv

1 el] ,j H. 2 1mè11 scripsimus : umi codd. :1 Post Tivôç)


àya8oii superscr. Q "oivàç M : >eotvrjç PR inayyd.laç
>eotvijç corr. m. 2 in inayydlav "otvrjv Q 4 u).nop.ivwv 11v ( ?)
,j R ldlou] elorjO'(et) R 5 "al xet(!t<JTOV QR 6 ëy>eÀt)l1tV
suprscr., rubr. ye. >eÀtJ(!Ovoµlav Q :ioÀveeyoç R 8 mine] t:'
PQR : om. M 9 :ieetéxei TO - Hl µeaoveavwv om. R !.l t.wMuv
MQ : Cw6iov P O'f/µa1v&µevov.] rubr. superscr. O'f/µeiov Q
9-10 àmlVTwv scripsit Olivieri ; àno codd. ; cf. Palchum
218 ZOROASTRE

lOS T a V (! 0 V weoaX01'0VV1:0Ç I} µeaoveavovv1:oç, 1:aeaxcMrJ 1:à


lvo"Ta xal oeyt).a lxMae1:ai ' Èàv LJ { (5 Vµ 0 L weoaxonwa,v I}
µeaoveavwa,v, neaéa :TEE(!LéEe,, avaT1}(!01:f.(!a dé, xai n).elo'/Ja 1:à
lm1:aaa61ieva, Il ,ml uÂea617ae1:ai. Ka(! X t V O V weoaxonovv-
5 TOÇ rJ µeaoveavovv1:oç, neel lveaTrJXOT<J)V 1:à lnea1:a'Aµéva. A é O11-
T OÇ di weoaxo,ioiinoç I} µeaoveavovv-roç lE vneeozijç xal dva-
fJu»e'YJTa · làv dè If a e () é v o ç, µva1:,xà (li) 1ieetéEet xal u).e-
aOfJanai. làv di Z v y 6 ç, lE {meeozijç 1:à lyyeyeaµµéva, /Jtw-
nxà «'è µâ).).ov. làv dè Ex o en t o ç, lnayye.Uav lEei xal
10 neoadoxlav nvoç àyaOoii. eav T o E 6 1: 'Y/ ç, bu-raxnxà 1:à
lv6vrn xai avaT'f/(!OTE(!a, xal u).ea6fJanai. làv A l y 6 x e e w ç,
Uaeà neetéEet 1:à yeyeaµµiva, lyea.<p'f/ éJi vno avµ/JtWTOV TtvOÇ .
oMiv di à).'f/0tv6v. làv di • Y éJ e oz 6 o ç, neetéEet xal dta<poei-
x&v, xai lni Té).oç àz617ae1:at · làv éJi 'I x () v e ç, :TEF.(!tÉEet
15 efoxÀ'f/atv xal lm{JovÂ1711.

:1 Je avuT'}(!OTE(!a codd., transposuimus 4 Tdi;e1017uonat A


-l-5 weou,eonoüvToç fj µeuoveavovnoç om. A 6 Leg. ig vnee-
exovTwv sicut Byz. ? sed cf. v. 8 9 inuyytUav ,eal neouJo-
lav] cf. p. 217, v. 3 12 vnà corr. ex Byz. : ànà codd. 13 Le-
gendum <f:ni,eée/JTJ> ni;eiéEi;i? cf. Byz. 15 cf. supra, ad p. 216,
V. 12

yz. lmr:axnxà :TEOLÛ r:à yeyeaµµéva . Taveoç weoaxo1,;ojv ~ 1œaovea-


vcûv r:aeaxwJ'f/ xal àeytJ..a . LI {bvµoi neaia xai aVG1:1J(!Ù xal nï,el-
ova, à xai TEÀeaOfJaer:ai. Kagxtvoç neel lvear:wr:wv tJ'f/ÂOl, Aéwv
sE vneeexov-rwv xal avaT'f/(!OT'f/1:0Ç ' llaeOévoç µvar:tr.à b'f/).o,, â
5 xai uÂeaOfJaer:ai. Zvyoç lE v:r;eeexonwv, àUà {Jtwuxà µa.Uov ·
Exoenloç biayyeUm• xai neoaboxtav uvoç àyaOov «517).oi, c'l xai
uï.ea6fJaer:at. ToE6r:'f/ç lmr:axnxà xai avar:1'/ea., d xai uï.eaOfJ-
aer:ai. Alyoxeewç iÀatià µÈv xal vn6 1:tVOÇ avµ{Jtwr:oii «''f/ÂOt, ovbiv
tJè àï.170éç. 'YtJeozooç lmxéeéJ17 µèv naeézet, â xal inl r:éï.oç
10 àxOfJae1:ai. 'fxOveç e'tax).17a1v b17ï.oiia1 xal lm{JovÂfJv.

1 imTa,eTi,ed M et Q. sed a,en,ed corr. m. 2 : ènl Tà "TTJTt,ed P


2 Al/Jvµo; weou,eonwv fj µeuoveavwv signis astrol. R n11uéwv
PQ 3 Kae,elvoç weou,eonwv fj µeuoveavwv ac sic deinceps per
omnia signa R 4 avUTTJ(}OTéewv R 7-8 HÀeutJ17uavTat (bis) R
10 elç ,eÀijcnv MPQ : év,eÀ'}UtV R
1
LIVRES D ASTROLOGIE - FIi, 0 79-80 219

(1) [P. 213] L'auteur de la lettre est un veavla,eoç, parce que


Phosphoros est conçu lui-même comme tel et représenté dans l'art
par un enfant tenant une torche. Le pronostic ne se comprend
plus dans le remaniement byzantin, où Phosphoros est remplacé par
Aphrodite. Les dédicaces Bono puero Phosphoro trouvées en Dacie
(C.I.L., Ill, 1130 SS. ; Dessau, 4345 ss.), dans un pays tout pénétré
d'influences orientales, prennent un sens très précis, si on les rap-
proche de notretexte zoroastrien. Le jeune Phosphoros est bonus,
parce que c'est un astre planétaire àya0onoi6ç. - Cf. note 2.
(2) [P. 215) <Pwarp6eoç pourrait être un adjectif féminin si l'on sous-
ntendait 'Aq;eoMr:rJ, mais il est constamment employé au masculin
dans le Pseudo-Zoroastre. Chez les Hébreux comme chez les Ara-
bes, la planète, Vénus est conçue comme mâle;. cf. Smith, Relig.
of Semites, 3° éd., p. 56, note 3.
(3) [P. 218] La Vierge indique les choses mystiques, parce qu'on
l'identifie avec Déméter et avec Isis (Eratosth., Catast., 9) et aussi
avec Korè et avec la Mère des dieux (Boll, Sphaera, p. 209 s., 279
s.) Cf. Vettius Valens, 1, 2 (p. 10, l. 13 Kroll) : o[ yevvcoµevot
µvanuol, et Calai. codd. astral., V, 1, p. HJ9, I. 15 ss.

0 80. llEPl J[AOJQN ANAI'DI'HE.

Dans la compilation de Palchos, l'extrait de Zoroastre • Sur la re-


mise des lettres•> est immédiatement suivi d'un chapitre Ileel nÀo{wv
àvaywyijç, anonyme comme le précédent, mais manifestement em-
prunté au même auteur. Non seulement il offre, comme le premier,
la particularité très caractéristique de se servir des noms « chaldéens •>
des cinq planètes ( <Pa{vo,v, llve6eiç, etc.), mais de plus, il les énu-
mère presque dans le même ordre, qui n'est pas, comme d'ordi-
naire, celui de leur distance de la terre, mais qui joint cl 'abord les
deux planètes malfaisanles, Saturn<! et Mars, unissant en sui le 1-cs
cieux astres bienfaisants, Jupiter et Vénus, tan dis que Mercure, la
planète commune, est d'un coté mis entre les deux groupes, et de
l'autre, rejeté à la fin. En outre, la méthode de divination planétaire
qui est appliquée dans le Ileei imaTOÀwv, est analogue ~ celle
qui est employée dans le 1Ieel nÀolwv. Relativement simples,
elles ne tiennent compte l'une et l'autre que d'un petit nombre d'élé-
ments et sont fort éloignées de la complication de l'astrologie tar-
dive. Nous croyons donc pouvoir regarder ce texte comme pseudo-
zoroastrien. Les pronostics sur la navigation sont tirés de la lune,
selon qu'elle est unie à chacune des autres planètes, ou qu'elle oc-
cupe seule chacun des signes du zodiaque. Le soleil et la lune
sont en effet des vaisseaux célestes suivant une vieille croyance
220 ZOHUASTIUC:

orientale, qui s'affirme encore très nettement dans le manichl'.•isnw ( 1),


et l'astre qui, dans son cours sinueux, parcourt avec une rapidité
extrême les douze signes de l'écliptique, est tout naturellement
celui qui préside aux voyages (2 ).
Les présages donnés au début de cc morceau <lu Pseudo-Zoroastre
eonconlent pour le fond. mais 11011 pour la forme. avec ceux <[u'f-Ié-
phaistion tic Thèbes a introduits tians sun chapitre fh!!i ,i:T,rJ6wdu;
( Cal. codd. aslr., \', 2, p. 1:.!0. 1. 1li ss. ). el il peuvent ûlrc arrivés par
quelque intermédiaire de Zoroastre jusr1u'ù lui. La connexion 1•st
beaucoup plus étroite entre la deuxii•me partie d1• notre chapitre
(p. 222,22 ss. "Ocru fJ :Et-i.,j,,.,, etc.) cl un morceau d1• Dorolhre de Sidon,
que nous a conservé le m(•mc Héphaislion (Cal. code/. aslr.. VI. p. ]()!),
vers 2:H ss .. rendu en prose Cal. cocld. aslr., \'. '.!. p. t l !), 1. :l'.! ss.).
011 pourrait se demander si ccll1• seconrk moiti{, cl1• notre texte. au
lieu de provenir de Zoroastre n'a pas l'IC:· 1·m1H·1111lt'.-l· ù Doroth{oc cl
combinée avec la prcmii•re par l'alchos. :\lais il nous parait plu~
vraisemblable que c'est Dorothée lui-méme qui a utilisé de vieux
pronostics attribués au sage irano-chaldécn. Uientôt. peut-dre, 011
pourra se montrer plus affirmalil', les rapports du Pseudo-Zoroastre
avec Dorothée devant élre étudiés dans l'(·dilion que va publier 1\1.
Stegcmann des fragment~ <le ce poète-astrologue grec.
Le texte du lhyi :n).oiwv ùvuyw11ijç n'est conservé, à notre connais-
sance, que par Palchos, et il est en médiocre état. Mais un résumé
de sa première partie a été inséré par un compilateur byzanlin parmi
les miscellanées d'un ms. de Venise. Ce résumé indique en gros le
sens des divers paragraphes et il permet de combler une lacune des
mss. de Palchos (p. 222, 14). Nous l'avons donc reproduit l'll pclil
texte à la suite de l'extrait de Zoroastre.

(1) Cf. Usener, Sintflutsagl'I!, llo11n, 1899, p .• 130 ss., et nos Re-
cherches sur le Jianichéisme, I. p.29, n. 5. Cf. Martianus CapcJla,
Il, 182.

(2) Cf. Vett. Valens, L 1 (p. 1, 19 Kroll) : 'H :Et:J.,;vT/ r111µ.ulvu ...
Bouché-Lcrclecq, Astrologie Gr., p. 455.
nJ.oia, çt:viulu;, :n).civu; ;

lle(!t :n;Â.otw11 nvaywyijç.

'Eàv np <P a t v o 11 -r t <1-rrJetCov-ri avµnaefl rj l:d~v17 {mèe yijv,


à11azO'fi /Jè -rd nÀoïov li• lxetvaiç -raiç fiftÉ(!atç, xiv/Jvvq, ::riegmeaeï-
·rat µi::ya.Â<p, xat oaot âv ).rJqJOwai -r:<0·11 vav-r:cëv xa-r:à xltµanijea

A(ngelicus) :!.9 [= Rom. astr. 2) f. 117•- B = Ambrosianus B 38


sup. [ = Mediol. astrol. 8] f. 120, cap. oy' 2 v:niey(uoç) A pro v:nie
y1jv, ac sic deinceps saepius 4 Àf'JrpfJwai "aTà Tciv a1hciv·,cJ.iµa,c-
Tijea, et in mrg : Y€/· avÀÀ']rpfJwai B.
LIVRES n'M;TROT.OC.JF. - Fn. 0 80 221

ànoï.ovv"Wt. là,, <5~ èv TOÏÇ T(!tywvotç TVX?'J ,eivovµi'llr, uµolwç V'JtÈ(!


yfi,·, t'1,ieexei11aaO~GETat ,mi be{JaJ..û 7:/, /1.É(!OÇ n7Jv lv T<:) nï.olr:> .
r.u•f>vuvar-:1 M., xai bvanÂ01711a; 116ï.1.c; aw-rr,(!laç n:vçET<ll XQ01•{wç ·
ù,v /Ji, 1]31,1) an,ety/tOV, ou ri.vaynat, Tijc; Ed.~vr,ç avv avTf~ ovar,ç
fi ·,"nr(! yij1 1, '>e<lt ofrw '>etVt5vvevaaç È:l;i TÙ Ëaza-ra ijçet ,erÛ ÊY./3ahfw Tl,
µ.É(!OÇ T<V7' lv Ti[> :r. ï.o{cp /1.0A tÇ %aX<ÏIÇ aw017aernt xai xeovlwç •
/àv f5i,, TO~Ç T(!ty<fnootç ÎJ UT(!UYWVOIÇ 1COV TV'X,'{/ l1<1UVTQIÇ Ù,7r1 <TTr/-
(!typoÎI ovaa vnAe yfjv, xu11,aaOfiae-rot ,eai oiJ-rwç. Ùlv /'Jè ,eai
E-rlï.f3wv av11na(!fl, v1w-re{/Jet T<> ,ea,edv noï.vnï.aa{wç.
10 'Et',,v <'Ji [ho] np Il v (! 1> f. v Tt, xa.v u <1T1l(JlCovu, naear.vxr,
iJ Eeï.fJvr, v:de yijv, àvayr,uu M uç, 01,x ,,yuÎ>ç àvaynat · ij yùe
huf3ovÂev(h7anat ij noUµ,p nr-:emmû-rat · n) '5' liÀov i'n' o:iÀw1•
xtvbvvt:vaoi:atv oi ,,ava-ro).ovi•uç r'moUaOat [/Ji:] ,mi ,foi nver,ç
r.al btà aibfieov · àfJc~ot ov µ,) yivowrat · ùh f>è iv ro'iç T(!tyw-
1;i VOtÇ ij TE'l'(!ayw11oiç -rvxn 'JtOV ôtaXEtµivr, vnèe y1ïv, 'l'OV ,e{vf>vvo11
71:(!0 o<pOaï.p.wv Àaf36vuç · xai dno/JaÀovuç rù onÀa awOfiaoVTat.
iàv M. (L:71;(} <1T1J(!tyµov OVTt 'Jt<I(!U"l'?JX?l V'JtÈ(! yijv, ov,e ev:reÀ01J<Tf.t
d).ÀÙ rÏ'JtO(!(!t<prJ<Tf:Tat ;eai cpo/Joç .,oÀeµ{wv 71(,lV'l'UÇ Xt711]<1Et,
amOfiaovTat {)è xe1paaOl.vuç, oï.tya 'Jt<IVUÏ.r7Jç <'mo{3aÀ011uç . là,•
20 M: iv TOÏÇ T(!tywvotç 0V <1VVTVX'fl naeovaa {mèe y1jv, ôva:reÀofiaov-
at /1.ÉV, ,eivr,Ofiaovrw. <'Ji rnïç 1fJVtaiç µixei TOV à:7t' àyxveaç
UOe'iv. làv E-rl)..f3wv avµna(!O)V -rvxn iv T<~ avn~ Ccpf>tq,, È'JtOT(!V-
VEt -ràv ,e{v/Jvvov.
'Eàv </)ai O O" Tt <JT'fj(!{Covn v:tie yijv r} xai d:reù UT'fj(!tyµoii
2,i 1-,, TOÏÇ T(!tycbvotç ij TET(!<IYWVOtÇ <'JtU(!U.>TVXrJ ~ Ed.1JV'f/, àvayr1-
-,;ru ue~, nç, ev:rer.OTJ<JEt
' 1 ' ' '/3 wç xat\ a,eu•uvvwç
<1.<po ' 't:
Y.<tt :>eaTWE(!U,.F.t
.i_.l \

1 ,:v T<Î' Tf!l'J'<f,vrp (signo astr.) B :l rrmT'TJf!!flC uv~eT.at A :


rrr,,Of;rrF.Tfll B 4 ,bro <1T'YJ(lLY/tOV, scilicct n5xn ,; <Pa[v,,,v
Tijc signum J,iinae B : elç riJv signum Lunae A ,i xrli i:,r:i rù A

7 r,Î' cum signis friang. et tetrag. B nou om. B ,uxciw A


8 n,fo(!. B : OTF- A XEt,µarrOij oi sine xrzl OVTWÇ A 9 vno-
T(liPEt J leg. inorevyu? cf. v. 22 sq. noV.anAaulwc. B 10 iv delevi-
mus 11 prius rivdyera, codd., corr. 12 ,h' lhi:Awv (sic) B : 01'
rÏIJµ<ZToç A rn ol vauuroAovvu; B : v<1vo-,0Àot sine ol A
,)i clrll'vimus xui ôtà om. A 14 àBwoi A : àawni B <5è om.
A 1;Ï n01l ,vxn transp, A 1(j an vnoAapôvuç? 1(j Tà
om. A 17 t'ivn scripsimus : ovroç cod. Ncmpe (llueoevH) àno
O""'-'YJ(!tyµov t'ivn (L'e:A.17v17) naeaT11xn 18 vavTac scripsimus : mhovç
codd. ; cf. supra p. 220 v. 4 19 àUyov A fors. recte 20-21
,àç vmxrk A. Leg. Toîç vivxeo-iv? 24 vnie scripsimus: neel
1.:odd. 25 ,,vdyer <u codd., corrcximus.
222 ZOROASTRE

lJua àv impa.ÂrJ7:at, xai n ':!l(!OUlJo,e{a n ,eaTà TOV nï.ovv tpaveirnt


àya(h7 · iàv {J; ,eai 1:·rlï.{3wv avµnaefi, lmpepalœaet Tà r11hà noÀ:Ù
µaï.J.ov.
'Eàv {Ji TOV rJ> w (J' <p 6 (! 0 V UT'TJ(!l(oVTOÇ 17 ,eai vno UT'f/(!lY/tOV
5 OVTOÇ lv TOÏÇ T(!tywvotç uvwmeanJxu n 1:d.~V'f/ unie yijv, ,eai
TOTE àvay'f]rnt nç, in' l,eelvatç TaÏÇ n/tÉ(!atÇ vnodOEt. ixp~awOat
waaVTWÇ . OVTW r.ai lni TOV /Jvu,eov aVTOV OVTOÇ . br,àv µinot lv
T<p <Jvu,ecp UVTOV OVTOÇ avvo/Jevun ,eai n 1:d.~V'f/, xiv,5vvEVUEl ,mi
È~EV<JtaaOEiç xeovtwç awO~UETat.
10 }; T t). p w v · OVTOÇ o Ù<J'Trj(! [yàe] EÏÀ'f/'1:Tat noi,e{).wç · fJu
<ràe> avµnaefi TOÏÇ àyaOonotoiç, avveeyeï elç TO àya06v, ,w.i
TOÏÇ rpOoeonotoiç 0/tolwç t:lç TO ,ea,e6v· oµwç {Ji indnee W'XVÇ wy-
xovet, iàv <J'T'f/(!{(OVTt <1vµna(!fj n J:EÀ~V'f/ vni(! yijv oifoa, ,eai, Ùva-
Y?}Ta{ nç, <To à,•uxOiv nÀoiov '1:E(!tnE<J'EÏTat µÈv> µeyaJ.cp XEt-
15 µwvt, ev0vnÀOrJ<1Et <Ji U.(>TtoÇ, àpJ.ap~ç- iàv <Ji Èv TOÏÇ T(!tycovotç r}
TET(!aywvotç avµnaefi, lÀanov xeiµaaO?jaeTat 'XUL evOvnÀofiaet
Ù.(!Tto,;, àpJ.afMç· iàv {Ji Ùno <J'T'f](!tyµov T'VX'fl vnà yijv, oÀO<J'XF.(!Ô>Ç
o.Àvnwç EVnÀo~UEt.
'Oµo{wç <JÈ ,eai, Ènt TOÏÇ o/JotnO(!foÇ ÈVa(!XOµÉVOtÇ :lt(!(Z<J'<J'E • TOÏÇ
20 ovv TÙ neay1iarn imxeieovat n;v 1:EÀ~V'f/V xai Tovç nÀav~Taç naea-
TfJ(!WV Ù':!lo<patvov Tà neoyeye_aµµiva ànouUaµaTa ivàç lxcfornv.
" 0 (J' a n }; e ). ~ V 'f/ /~ ?/ U V /l n a (> 0 V T O Ç T t V () Ç
T (J) V à (J' T i (! w y a V T fl " a T l () t a V i V É ~ a (J' T q>
Ccp () { <p à n OTE). E ï. - 'Eàv Tijç .Ed.17V'f]Ç iv Keup OVU'f/Ç ùva-
25 YfJTU{ nç, ànà 1ioteaç t' evnJ.o~<J'Et, iàv µ~ TtÇ TW'V àadecov ivo-
xï.fj· iàv {Ji iv Tav(!cp OV<J''f/Ç àvay'f]Tat 'Xt'VOV/lÙ'f/Ç vnie. yijv, xei-
paaOfiaETat <1<pOô(!a . iàv M TtÇ TÔJV <pOoeonotwv mhfi 7'U(!_UT'IJXrl,
7&E(!lW<J'Et TÙ ,ea,ea· iàv {Ji OVU'f/Ç f.V LI tCJvµotç vni(! ytj,, (l7'll'}'1JTIU,

1 àv om. A 2 a1hà scripsimus : a'lhoii codd. 4 vnù arr1-


eiyµôv] Lcg. ùml ar17eiy11oii '? cf. p. 221, v. 4 et 24 5 imie y1jv]
vnéey(Etoç) skut semper A : om. B 6 àvdynai codd., corrcximus
in' scripsimus : vn' codd. 7 ovnxoii athoii ovroç A : tf>aéOovroç B
8 È~Evt5eiau0dç A: i~aôiauOElç (u dubiurn) B ; cf. infra, p. 22::!, v. 2
10-11 yàe transposuimus 10 EÏÀ'Jnra, A: EV(!'JTal B fors. recte
no,xO.oç cod. ; correximus 13 ovaa om. A xai scripsimus;
cf. supra, v. 5 etc. ; iàv codd. 14 vacat dimidia Jinea in codd.,
rà àv. :riÀoi'ov neein. µiv supplevimus ex Byzantino excerpto
19 ieai om. B TÙÇ oôoinoeiaç àexoµévatç B 20 'l'à om. A
imxeieovu, A : èyxeleovu, B 24 o{Juf], ÈV Keicp A 25 TtÇ B :
Tot A 26 x,vovµiv'] B 27 U<pOÔ(!ÔTE(!OV A 26 nE(!LWUEt
A, cf. p. 223, v. 5 : ni;eiuui;vue, B fors. recte
LIVRES D'ASTROLOGIB - FR. O 80 223

ànà µoteaç r/ xeo11ioç naeécn:a, ..... ne6ueov éJè "tàti nÂoii11 Uet. làv
l11 KaeY.t11cp xwov1d111Jç l'ijç E~ÂTJ'll'TJÇ {m;èe yij11 à11ciy'T}Tat uç, l;ev-
éJiaaOelç X(!O'lllÛ ml l'O;n;ov. là11 éJè l11 Aéo'IIU oiJG'T}Ç v;n;èe yijv àva-
Y'TJ"taL uç, xeiµaaOûç a<p<Mea xivéJvvq, ;n;eei;n;eaeï-rat. là11 éJè &j
5 r.al àa.iJe q:,Ooeo~otàç avµ;n;aefl, ;n;eeubaei. làv éJè lv IIaeBévq,
Xl'llijrnt v;n;èe yijv, à11ay'T}rnt éJé uç, 11wOe6ueov O.evaernt l;n;l .àv
"to;n;ov xal l'à xa.à .à11 ;n;).otî11 larnt µfreta. là11 l11 Zvyi[> o-iJ<1'YJÇ .ijç
Eû1J11'Y/ç ,m;èe yfj11 àvayTJrnl nç, àno µoteaç t' evnÂoljaet, xaMiç
u ànaÂÂa;et, là11 µlj uç <pOoeonotoç av1maefl. làv lv Exoe;n;l<p
10 OV<1TJÇ ,mèe yfjv àvay'T}rnl "l'lÇ, evnÂofJaet µiv, rneazOIJaernt éJè lnt
"l'lVa X(!O'IIOV " làv l11 ToçO't'rJ o-iJaf}Ç vnèe yfjv, xeiµaaOIJae.at xal
<po/Joç ;n;oi.e1dwv av.àv rnea;ei. làv <lv> Aly6xeeq, o-iJa'T/ç vnèe
yfjv àvayf}"l'al "l'lÇ, àno µoleaç :71;(!W"l''TJÇ lwç (}' XtvCJV'llq> 0aÂa<1<1'TJÇ
neemeaei"tai, ànà /Jè µoleaç t' ev;n;Âof/aet µév, rneaxO·~ae"tat éJè
15 /Jtà "l'l}V OÇV"l''TJ't'a !'W'II àvéJtWV · làv lv 'Y/Jeoxoq, OV<1'TJÇ vnèe yfjv
àvaynrnt uç, evxÂoljaet ÙÂvxwç xal lntuvçe-rat. làv {Jè lv '1x-
Oval'II, evOv;n;Âolja et µév, vw0e6ueov /Jè xaeia.at lxl Tonwv, ànaÂ-
Âa;et {Jè xaÂwç.
Taiirn ovv à;n;ouÂoiiat ol ;n;évu à.adeeç •.. xal ~ l:ûljv17 lv
20 lxaa't'<p Ccp/Jt<p, xal ràç µèv lma'T},uaataç l'Cüv ax'f/µanaµiüv ciiv
;n;otei-rat xa't'à µijva /Jeljaet ,uâÂÂov ;n;aea•'f/(!eîaOat · a{frai yàe
µa).tara o;VU(!at xal al<pvl/Jtat lµnlx-rovat xal /JtoÂov lv "l'OÏÇ
xaieoïç .oïç av"tfjç lma'T}µalvovatv. "OOev lv "ta'iç :1ta(!a't''YJ(!rJ<1eatv
l.arTJ (1).

1 lacuna trium litterarum A: septem fere litterarum B ; cf. Doro-


theum, v. 238 : iv '1t6vµou; E"VT' üv TtÇ û:t' ciyoo,fr·qc; <ivayrJTUt, 1J0<1Tu.;:
1Liv ;œ6vwç ToTE y' laana,, à,U' imugn1,, et Hephaest., Calai.
astral., VIII, 2, p. 120, 3 sq. 2 iv B: ovv A 5 oè om. A
li àvdyr]Tal TtÇ vnèe yijv transp. B fi TtÇ B : Tot A 11 iv
om. A 11 xetµaatJfJaerat - rn vnèe yijv om. B 12 iv
supplevimus 14 inmeaûra,B fJè om. A 15 njv d,;vT71Ta
in marg. add. A manu prima, ut vid. : om. B 17 evOvûofJaet
A: evnÀofJae, B 19 Lacunam indicavimus. Expectes avv6vuç
.EûfJvn :H avTat A : OVTOt B 22 Ô,;VTe(!Ot "ai alrpvlôtot codrl.,
corrcximus 18 Post iniariµalvovat verbum deesse videtur.

(1) Ces prédictions ont trouvé place dans le chapitre sur les jours
propices et néfastes de la lune, comme nous en possédons un grand
nombre (cf. Gat. astrol., VIII, 4, p. 102 ss.; X, p. 121 ss.; XI, l,
p. 134 ss.), mais nous inclinons à croire que cette phrase se trou-
vait dans le texte zoroastrien et n'est pas une addition de Pal-
2'24 ZOROASTRE

chos, qui aurait coupé le morceau de Zoroastre en deux et trans-


porté la fin aux llaeaT'l'Jefiueiç; lunaires. Palchos, à la vérité, con-
tient des extraits sur les jours, les mois, les heures favorables et
défavorables aux entreprises: cf. Cat. astrol.. V, 1, p. 29, cocl.
Hom. 2. ff. 103 ss.

ll e (! t :n; ,l o;; . (cf. .<mpra, p. 220, 1. 27 s.),

Tip <P a I 1• o 1• T I l'll UT'l'J(dl t91•T I FI 1,nie, yijv 11 l:cJ.tj1•t1 <1vl'fl1j, à1•cntT1i-
l'Jr101• T<i ll1''1YtC10at :nÂOÎ01' ' "ai j'Ù(! "ti'l'JVl'(p :TIF(!tnFUEÎT<!I. T(!tywvi-
Co11ua M 111ho1• oµolwç 111TÈ(! yiji• ovua . XFLµaa01)unat xeoi•lwç; "ai
f> l'J11onÎ.01;uc1. · âiuai1Twç M "ai l'l µt"(!Ùv µnà un7e1yµàv avup avi•cl'l'J
1)1deaç, Taihà uvµ{Jfianat, "ai cl T(!tywvlCov,rn av-roi• cÏ'l'J 1j "al Tc-
T!f'lJ'w1•fC01,ua ovTwç lxovTa, "lvl'Jt;vov àneiÂEi. iàv l'Ji "ai l:TlÂ{Jwi• Tàv
mho1• Teonov avToîç ux'l'/µaTlC'l'JTat, To "a "àv imulvc1.
'Eà1• M Tep II v e o c v T I uvi•?i 11µÉ(!aç, To àvayoµtvov nÂoiov ,j
10 :nvei 1j no).cµlo1ç; ncemcuciTat. iàv /Ji T(!tywv{Covua ij TET(!ayw1•i-
Covaa nlxn, 11'.(!0 drpfJaµwv ina~EI TOV "lv/Jvvov, (OUTF. µoÀtç; crw/Jijvat

T<i nÀoïov i"fH'T}fJÉvTOÇ TOV 'f!O(:TOII . "ai µnà UT')(!tyµàv cvOvç avT<ï,
r1t11·oeaµovua imie yijv 11 l:û..fi1•'1 Tà 0µ01a /Jedact. iàv /Ji "ai o l:TlÀ{Jwi•
fr T<p avTCp fJ Ccp/Jlcp, iniulvct Tov "fvt'fovov.
15 Ttp M <P a t O O V T I UTr/(!lCovTt fi "ai µnà UT')(!tyµàv evfJvç 11
J;dfiv'l'J uvvovua ij T(!tywvlCovua {mie yijv Eiin).oiav <no1Ei>. rl /Ji "ai
o l:TiÀ{Jwv uvvd'1, a1l~fiue1 Tà àyafJd. neàç /Jè To11 .Pwacpoeov oµofwç
,)rn"FLµÉl''T} TaVTà ltOll)O'EI TOÎÇ ini TOV .Pal:fJovyoç . iàv µÉVTOI /Jvvoi•n
CJVHp uv110/Jcvu11, xc11,au8fiana1 µÈv To :n:Âoio1•, awO,janat /Jt.
20 'Eàv /Ji T(Îl 1: T /). fJ o v T I UTl)(!LCovn uv1 1fj v:n:èe yijv oVTt, TO àv'1-
1JJèv :n).oiov :n:cemcuEi1a1 µiv xuµwvt, uwfJfiucTat /JI:. 11nov xc1µauO,j-
una1, El "aTà T(!lywvov :n:eoç aihàv ux'1µaTlC01To fi I:d17v'7 ij ;rn i
<)(aTà> TET(!aywi-ov. iàv {Jè /lETÙ O'Tl)(!tyµù,• cvOvç vnà yijv a,hq, uvv-
/Jed.µ11, aÂv:n:ov cv:n:Âoiav :n:ott:î.
25 'Oµolwç inl TWV 01'!01:n:oeovnwv ij "al TIVOÇ leyov àexoµti•,,,1 1 T7/I'
l:dfiv111• "aTà Ta'ÙTà u"o:n:wv à:n:orpalvov.

Marcianus 335 [ = Venet. astrol. 7], f. 351 •, cap. xµt 9 llu-


eoevrn signo astrol., cr.teroquin nomina exscrlpta sunt planetarum
1 G 11.01Ei supplevimus 20 ante Mercurium, quae de Venere Zoroaster
clixt•rat, omissa sunt; cf. supra, p. 222, v. 4 23 "aTà supplevimus
LIVRES D;ASTROLOGIE - FR. 0 80-81 225

0 81. llEPI llOAEMOY llPOE.10K!JMENOY.

Ce chapitre aussi a été inséré dans la compilation de Palchos, dont


les mss. nous l'ont transmis sans nom d'auteur. De cet ouvrage pro-
bablement, il a passé chez Théophile d'Édesse, par qui nous a été
conservée la précieuse indication Zweoc:iaTeov ieaTà lleaçlfm,011, dont
nous avons parlé dans l' Introduction p. 135 s. Il a été repris ensuite
dans des recueils de miscellanées byzantins.
Partout les anciens noms des planètes, dont s'était certainement ser-
vi le Pseudo-Zoroastre (cf. Introd., p. 136 s.), ont été remplacés par
les sigles ordinaires, et le texte, qui varie sensiblement de ms. à ms.,
n'a probablement gardé dans aucun d'eux sa forme originale.

Zweoaa-reov ,eaTà liea~{lJi,eov


:li E (2 t 'li O À ɵ 0 V 'li (2 0 <1 lJ O,e W µ É V O V /J ,e a ,e O V T t V O Ç,
n&Te rt,,e1:a,.

l:,eonEt "Aeea, ,ea, ~àv EV(!rJÇ mhov tlç lv TWV ,eÉVT(!WV naeiona,
5 .Uye ou o noÀeµoç naeeanv · èàv lJi "Ae1Jç èv -raïç biavarpoeaïç
TWV ,einewv rJ, la-rat o noÂ.E,UOÇ µeTà iJµéeaç 'T/ ÈV'lOÇ µ1}VOÇ · èàv
{Ji lv w'iç à.no,r,Upaat, yiyovev OVTOÇ o nOÀEµoç ,eal TO neoalJouw-
µe:vov uaie6v · èà11 l,i È(!WTTJOflç neel noUµov µÉÂÂ.011-roç laeaOai,
àelO,urwvv ,àç µe-rafv 'Eeµov ,eal "Aeewç µoleaç noaai tlal11, ,ea,

Edidit Hceg ex codice V(aticano) 1056 [ = Rom. Astr. 20], s. x1v, f.


10-1, Cal. codd. astral., V, 3, p.87. Codicem Parisinum 2417 [= Astrol.
3), s.iec. xiii, f. 35 ( = P) et f. 175v ( = p) contulit Boudreaux. M(arcia-
num) [ = Venet. Astro!. 6), f. 75v, c. na' et Palchi codicem A(ngelicum)
2!) [= Rom. 2], f. 108, cap. µy' contulimus.
1 Zweoâ1neov ieaTà ll(,!açloiieov integre habent soli Pp: Zweoc:iaT(!OU
V : Zweoc:io'T(!OV ieaTà lleaçiôtieov omis. AM 2 :neoaoo,ew1dvou
c,m. M Ttvoç om. A 4 Tov wAern M lv AM: €i·a
VPp ,wei6vrn PpV : ûvai (signo tachygr.) ut vid. M: om. A
5 i.iy;:; oH ô n6J..e1w, :rrdeeaTtv M : Uyc naeeivai Tov n6Àeµov V :
o :rroÀeµoç :na(!EGTt (sine Àiyf ÔH) PpA wÀ(!f/Ç om. MV : iaû A

li rJ om. PpA.1\1 ivTàç 1111vàç iàv om. V ri' scripsimus :


1ï M : 0111. cctt. 7 oi M : •Ae11ç Pp : tii ianv A: ôi post iv
transp. V 6 :i6Àe1,oç ovTo; Pp : transp. ovTo;; om. V 7-8 ,eal
To neoa,foiewµevov ,ea,e6v solos habet V 8 là·v ôi le, n. :noÀ. µ.
l<JeaOat om. V oi om. Pp 9 àel8µ11a,v P : àelOµe, A
iU post àei0µ11aov add. V Tàç µETaç'Ù µ()Leaç 'E. ieat ~A. mfoa,
Û<J[v M : Tàç µnaç'Ù 'E. ,eal wA. n6aa1 µoïeai elalv PpA; Tà;
µna~v µoïeuç 'E. ,eai "Aecw~ cetcris omissis V
226 ZOROASTRE

èloç 'raV'WÇ ànù /Wl(!<Ô'V "Aeewç xai {JU:ne elç :rr:oiov /l?J'Va laxa:r:w,;
,ea-r:ai•T{j. (I) · xai lhav elaeÂO'fi Èv avn'p o "Ae17ç, Tou yevnaemt ô
n6).eµoç · 1j àµ<pt{Jo).{a Èv TaVTl/ Tfl W(!Q. <Ëa-rat>.
01 àyaOonotol Èni no).eµtuijç ,ea.aexfiç eiç Tà evwvv1,a TET(!a-
5 ywva lex61ievot ,eaTaÂvatv Tov noUµov <11)µ.alvovatv.

1 t'lo, PpAM : àmil,,ao11 V ; legendum biît'loç? rnvTa, scripsimus :


Taiirn PpAV: TOVTO M. µ.oiewvJ µ'f/VOÇ M 1-2 ,eai pUnt: ---
,eaTUVT,;i om. V elç :rr:oiov µf]1•a laxaToç ,euTan(i M : :,roïoç µ-1)1·
laxaToç ,eaTanü (,wi TaiiTa p) PpA 2 ,eai lhav PpM : ,e(ll' üu·
A : ornv oilv V o ante :rr:&le1w,; om. Pp :i-5 iJ àwp,-
{JoUa "· r. ).. usquc ad finem om. Al\l : a'n Zoroaslri sunt? :1 iJ
Û.JllPo).la (sic) ;,. rn1h11 T7j weq. l' : 1] Ù/t<pt<1p71n7atç h, ath,ï T/Ï IÜ(!I!
p : om. V loTat supplevimus

(1) Quelle que soit la leçon des mss. que l'on adopte, le sens est JH'U
satisfaisant. La méthode prescrite paraît être la suivante : Au l'hif-
frc du degré qu'occupe Mars, il faut ajouter (ou en retrancher selon
V) le nombre des degrés qui sépareul Mars de Mercure. On notera le
degré de longitude où tombe le dernier degré de cette somme
ainsi reportée sur la sphère. Au moment où Mars entre dans ct• de-
gré, la guerre commence. Si tel est le sens, l'abréviation de µijv a été
confondue par le copiste avec celle de µoiea, et il faut écrire : {JJ.far
elc: notai· 1wïeai• loxaT<nÇ ,eaTavT,;ï, ,eai lhav elud8fl iv avTli etc. Mais
peut-être le Pseudo-Zoroastre emploic-t-il 11711• dans l'acception clt•
<• signe du zodiaque t.

0 82. a) PLINE, N. //., liste <les auteurs consultés pour le livre


XVIII (I, p. 57 s. Mayhoff) :
Ex auctoribus ... Attio, qui Praxidica scripsit ... externis ... Ara-
to, Z o r o a s t r e , Archibio.

1 Praxidica, praxidicas, praxidios codd. : praxidicam conj. Ribbeck.

b) PLINE, N. H., XVIII, 55, § 200 (t. III, p. 198 Mayhoff) :


Adiecit his At t i us in Praxidico, ut sereretur cum luna
UVRES D'ASTROLOGIE ...... _ FR. 0 St-83 227

esset in Ariete, Geminis, Leone, Libra, Aquario (1), Z o r o a s t r e s


sole Scorpionis duodecim partes transgresso, cum luna esset in
Tauro (2).

1 Praxidica conj. Ribbeck, perperarn; cf. supra, fr. 82 a 2 Zo-


roastris vel Zoroastrius codd. quidam.

(1) Des pronostics analogues, tirés pareillement de la position de


la lune dans les signes du zodiaque, se retrouvent chez Maximus,
c. X, llt:ei yeweylaç. Sa source est peut-être Praxidicus ; cf. Real-
r.nc., s.v. <1 Maximus•, n° 44, col. 2574, 24.
(2) Cc précepte de Zoroastre, la seule citation de celui-ci que con-
tienne le XVIIIe livre, paraît être arrivé jusqu'à Pline - comme
notre fragment précédent à Palchos - par l'intermédiaire de Praxi-
dicus, nommé dans le même -passage. Cette brève indication doit
ètre tirée d'une xaTaex~ <1 Sur les semailles•, telle que nos mss. nous
en ont conservé plusieurs (Julien de Laodicée, Ileei an6eov, Cal.
aslr., VIII, 4, p. 250: Elç To anûgat xal yeweyeiv; cf. Ibid., V, l,
p. :rn, f. 157v, chap. v6'). Mais, parmi les textes publiés, on ne trou-
ve nulle part, semble-t-il, l'indication qu'il faut semer quand le
soleil a d(,passé le douzième degré du Scorpion, c'est à dire à la
fin d'Octollrc. La lune, qui favorise la naissance et la croissance des
corps (cf. Comptes rendus Ac. -Inscr., 1918, p. 290 ss.) et toute la
vie végétale, doit être dans le Taureau, la bête de labour, dont l'asté-
rismc préside aux travaux des champs (Manilius, IV, 140 ss., cf.
Vcttius Valens, p. 7, 8: yi-:weyi-xov; p. 7, 13: YE7Jn6vot), animal fécond
dont le signe est noÀvrrm:eµov (Cal. codd. astr., I, 166, 3 s.).

0 83. VETTIUS VALENS, IX, 3 (p. 337, 1 Kroll) :

'A y (/) y 1/ n e e ;, X (! 6 V w V èµnea,e-rwv ;eal


ànea,e.wv ,eal, l;wijç (! 0 Ç ,E e À '17 V 1J V (1).
'lt

'Eeeveov bè ,eal, i-réeav a<peatv è,e neleaç, ,eaOwç nvtea-ro Z w -


(! 0 a a T (! 'f} ç, 'lt(!OÇ -ràç TWV àa-réewv l;wvaç • àno .EûfJVrJÇ àex~v
5 'lT.Ot'f}GUf.teVOÇ àvw<pe(!WÇ iuaanp àa-réet . .EeÀ17vn (J'' el-ra 'Eeµfi (J''
ieijç 'A<peoM-rn O', el-ra 'HUr.p O', el-ra "Aeeï O', el-ra L1tl 0',el-ra
1
Ke6vr.p (J' • ,eal, Uijç ,ea-rw<pE(!WÇ Ëwç avµn).11ewaewç è-rii>v (!1J

5 dvwµeew, cod., corr. Kroll,


228 ZOROASTIIE

TWV Tijç l:EÂ17'111)Ç TEÂElw'II XeO'IIW'II ' TatÏTa lJè ,eoaµt'XWÇ neoifh-tlJ
wio/Jelyµa1:oç xaet", wç ,eal o f3 a a t it e v ç (= Néchepso) ,e,û
lneot nol..îot.

(1) Il y a d'abord à noter sur ce court extrait que les planètes y


sont disposées selon l'• ordonnance chaldéenne ». le soleil étant
placé au milieu. Nous avons parlé de cf'tle doctrine astronomique
du Pseudo-Zoroastre dans l'introduction à propos du II E(!i <pv,uwç
(p. 110). - Il ressort en outre de ces lignes que Zoroastre connaît
la théorie des 'lÉAE:101 xeovo, ou 'lÉA.ua È'lfJ des planètes, c'est-à-dire
du nombre maximum d'années de vie qui est octroyé par chacune
d'elles. Ce nombre était en effet de 108 ans pour la lune ; cf. Douché-
Leclercq, Astro/. gr., p. 410.

0 84. NICOMAQUE DE GÉRASA, 'AedJµ11u:x71, I. II (chez [JAM-


BLIQUE), Theolog. Arithm., c. 43, p. 56, 1-1 l'd. De Falco):
Ba{JvÂw'IIÜO'II ol lJo,etµcfnœrot ,eal ·oa1:dv17ç ,eal z (/) I! 0 a (] i (! 1/ ç
àyt.itaç ,evelwç ,eaÂoiiat 1:àç àanei,eàç acpaleaç ,e.1:.Â.
Cf. Ostanès, fr. 10, infra, p. 2s;1, n. 2.

0 85. Lvous, De mensibus, II, 4 (p. 21 éd. Wünsch) :

"Ou oi neel Z W (! 0 a (] T (! 1/ V ,eal • J'" (] T a <1 7' 1/ 'Il ( 1) XaÂ-


lJaiot ,eal Alyvnuot àno TOV àetOµov TCOV nÂUV1]"rWV èv l/3/Joµa/Jt
-ràç fJµieaç à'llt.ita{Jov ....
(i (p. 23). Toaaffra µèv neel njç ,utiiç (i.e. fJµéeaç -rijç lf3/Joµa-
'3oç), fj'II, wç Ë<p1J", n(!WT1JV -ro nÂijOoç ,eaÂeî:, l}v ,ea-r' aia011aiv
'H.itlq1 à'l!é0ev-ro, -raµlq. µi;.,, 1:oii nav-ràç ala011-roii cpw-r&ç, {Jt' oi'i
Oeeµai'llet TE âµa ,eal 'YJ(!ɵa E'T/ealvei -rà aw,ua-ra, É'llt no,, n,1.a.,,71-
1:wv ,ea()' "EÂÂ'TJ'llaç, ,edv el Z W (! 0 a(] -r (! 'YJ Ç av-ràv neà T(ÔV
ànÂa'PwV TQTTOt (2),
7. T~.,, {Jè '3e1n:iea.,, fJµlea.,, -rfj .Eeit71v71 ,palvov-rat ol q;vat'Xot
àvayea,pov-reç, vyeawovan u: âµa ,eai µe-relwç Oeeµaivovan .. ,
0
LIVRES D ASTROLOGIE - l'R, O 83-85 229

8 (p. 25). T~v {)è 7:(!b:'f/V r11deav àvéOev-ro Ilveôevu - "A(!'f/Ç ô'
âv tÏ'f} o'Ot:o~ nae' r'E).l17t:1t - 1:ov1:éa-rt T<P à.eelq, xal yovlµ<y
1W(!t (3) ... !) (p. 28). Tr1v dè 1:eTll(!T'f/11 ~µÉ(!UV E-r:O.{Jovu, lvl l'WV
nÂav171:wv na(!' .4 l y v n -r t o t ç ovuo uaÀovµÉvt.p, àvéOev-ro, Bç
È.ç ïaov noû ,uèv vyeatvet, noû dè $'Y}(!atvet, nvev,ua-rov,uevoç vnà
Tijç neel -ràv fj.Â.iov d~vutv'Y}ataç · 'E(!,1tov /Jè -rov-rqv "EU17veç elvat
{Jov).ovwt... 10 (p. 30). T~v dè néµn-rr1v <Paé()ovu, np nav-rwv
n.Â.av~rwv evuearo-raui> àvéOev-ro · L1 ta dè av-rà·v "EU'Y}veç Cwoy6-
vov Oeo.Â.oyoiiatv ...
11 (p. 31). T,)v ôè Ëim7v àvcupéeovat <PwaipOf!<i>, Oeeµatvovu a,u.a
ual yoviwnç vyeatvov-ri · ov-ro; /Jè âv El'TJ o o
'A<p(!Oôfr'Y}Ç, ual
"Eaneeoç, wç "EU'Y}ai. doxeï...
12 (p. :-l3). TYJV é{J/Joµ'f/v ~µée"v A l y v n -r t o t /tÈv ,eal
.Y a À i5 a ;; o t neoa<pwvovat <Patvovu, offrw ua-r' aù-roùç neoaa ·
yO(!EVO/l.ÉvqJ Ù.aî:Égt, î<p :rtaVl'WV llVWl'lll'qJ, V,V'X,Olll'l <fa(]WÇ ual
71:(!0aexwç ~'Yj(!atvovu ' Keovov t5è av-ràv "EÀÂ'YjUt'V lfJoç ,ea.Âeiv.. ,

(1) Lydus nous apprend que les Chaldéens Zoroastre et Hystaspc


- nous reparlerons de celui-ci (fr. Hyst. !!), - attribuaient chacun
des jours de la semaine à une des planètes. Il est en effet très vrai-
semblable que, dans un des cinq livres des Apolelesmalica, il était
question de cette domination des planètes sur les jours et sur les
heures, c'est-à-dire des <• chronocratories ~ des astres que des astro-
logues postérieurs appellent n0Âe1fovuç ical ddnovuç (Cal. aslrol.,
L p. 128 ss. ; Paul d'Alexandrie, H, 3-K ; cf. Bouché-Leclercq,
Astro[. grecque, p. 476 ss.). - Le renseignement fourni ainsi par Ly-
dus est d'importance. Pour Celse (Origène, Contra Celsum, VI, 22),
lequel est le plus ancien écrivain grec qui, à notre connaissance, ait
traité de la semaine planétaire, celle-ci faisait partie de la « théo-
logie des Perses•>. Les Maguséens d'Asie Mineure l'ont, en effet,
connue et elle a passé de leurs communautés dans les mystères de
Mithra. On a défendu l'opinion que l'institution de la semaine plané-
taire était due aux astrologues égyptiens Pétosiris et Néchepso.
Ceux-ci ont sans doute contribué à la répandre, mais ils ne l'ont pas
inventée. Elle est une création des <• Chaldéens •>, et de chez eux elle
a passé d'une part chez les Maguséens et de l'autre chez les
Égyptiens. II n'est donc pas surprenant qu'on la trouve chez le
Pseudo-Zoroastre. - Cf. sur tout ceci, Re11ue de l'hisl. des religions,
CIII, 1931, p. 54 ss.
(2) Cette indication est très remarquable. Le passage pseudo-zo-
roastrien visé ici avait conservé la tradition d'une cosmographie
archaïque, bien antérieure à celle du Ilegl rpv<1ewç et du fragment O
83 (Valens), qui plaçaient le soleil au milieu des planètes selon l'or-
230 ZOROASTRE

donnance dite Chaldéenne (lntrod., p.110). IIeo -rwv ànAavwv doit se


comprendre avant, en commençant par la région supérleurê, qui est
celle des dieux (supra, p. 16, n. 1), c'est à dire que le soleil est situé au
dessus des étoiles fixes. Telle était en effet l'antique croyance maz-
déenne qui apparait dans l'Avesta ( Yasna XXXVI, 6 (14), LVIII,
8, 21, cf. Darmesteter, t. 1, p. 162, n. 12) et qui s'est conservée
dans l'ArtA Virâf-Nâmak (trad. Barthélémy, ch. 7-9). Artâ Vîrâf, en
montant vers l'empyrée (Garotman), fait un premier pas, qui le trans-
porte dans la sphère des étoiles ; un deuxième lui fait atteindre la
sphère de la lune, et un troisième celle du soleil, où règne la lumière
qu'on appelle la plus haute. La même doctrine est clairement expri-
mée dans le Dinkart VII, 2, 3 (Pahl. Texls, V, p. 8, West) et peut-
être une trace s'en est-elle conservée dans l'exposé de Plutarque, De
Jside (fr. D 4, p. 76, n. 14). Les XaÂdaioi de Diodore (Il, 30, 6)
plaçaient de même les trente astres (c'est-à-dire les étoiles fixes) sous
la zone où se meuvent les planètes. Cf. aussi les rapprochements faits
par R. Reitzenstein, Studien zum antiken Syncrelismus aus Iran und
Griechenland, Bibliothek Warburg, 1926, p. 116 ss. - Cette cosmo-
graphie naïve était celle d'Anaximandre et elle aurait été adoptée
même par Métrodore de Chios et par Kratès (Aétius, Il, 15, ti;
Doxogr. gr., p. 345) : lIEel -rci~Ewç àcn:lewv.... àvw-rci-rw nciv-rwv -rov
1jA,ov u1:cix6a,, µET' av-ràv di TTJV O"EÂ.1)V1JV, v,i;à ()È, UVTOVÇ Tà à,i;).avii
-rwv c'ia-rewv ,eal -rovç ,i;,lav,j-raç. D'après Diogène Laërce IX, 33
( = Vorsokrat., 67 (54) A 1), Leucippe aussi admettait que le cercle
du soleil était le plus éloigné de la terre ( ûvat -ràv -roii 11Uov ,ev-
,e,lov l~dna-rov), mais celui de la lune en était suivant lui le plus
rapproché et les autres astres s'intercalaient entre eux. Toutefois on
ne voit pas si, par les autres, il faut entendre seulement les cinq
planètes ou aussi les étoiles fixes (cf. Boil dans Realenc., VII, 25(i5,
39 ss.), plus probablement celles-ci.

(3) Lydus, d'un bout à l'autre de son chapitre, oppose les vieux
noms des planètes, qui seraient ceux des Chaldéens cl des I~gypliens,
aux noms communément usitrs chez les Grecs (KQ6vo,, v.,\!!•Jç, elc.).
Nous avons vu dans l'introduction (p. 1:l7 ss.) que, au moins pour
les Chaldéens, cette affirmation n'est pas dépourvue cle fonde111enl.
- Il est difficile de savoir jusqu'où s'étend, chez Lydus, l'crnprunl
fait aux écrits zoroastriens. Son expos(• est rempli de spéculalions
sur les nombres et les Pythagoriciens y sont cités. C'est probabll'-
ment par l'intermédiaire d'un de ceux-ci c1uc les indications rela-
ves à Zoroastre sont parvenues jusqu'à J"anliquaire byzantin (cf.
l'introduction, p. 33). - Quant à sa référence (p. 2:i, 1. 10 ss.
éd. \\'ünsch) à Proclus et aux Oracles draldaïqucs, comparer. infra, rr.
0 99, p. 245, n. 5, et O 10!), p. 253 s., avec IL-s 1wtes.
LIVRES D'ASTROLOGIE - FR, 0 85-87 231

0 86. PsEuno-JEAN DAMASCÈNE ( 1), LI t6a<1,eaÀtxal É[!µ-rJvelat


(èd. Tannery, Rev. des él. grecques., VI, 1893, p.88 = Afémoires scien-
li/., t. IX, p. 174) :
z (1) (! 0 a (1 T [! 'Y/ ç xal 'O (1 T aV 1} ç lM6a~av -rà :ieel TOVÇ
ux-ro,uévov; IJVJt/Ja{vov-ra, e'fre àyaOa, e'he ;TgOVrJ(]U,

1 ZoQ6u111:etç "ui Tcivtc; cod.

(1) Les extraits biographiques cl mythologiques que contient le


ms. Parisin. 2531, du xve siècle, dépouillé par Tannery, ne sont pas
tirés d'un ouvrage authentique de Jean Damascène, mais d'une com-
pilation tardive et futile ; cr. Krumbacher, Byz. Zeilschr., IL 1893,
p. 637 ; III, 1894, p. 193. Pour les lignes que nous reproduisons,
l'auteur paraît s'être borné à démarquer l'article 'A111:eovoµla de
Suidas (fr. B 7, p. 18).

FRAGMENT APOCRYPHE.

087. (Attribué à Zoroastre par une erreur de copiste).

Le chapitre que nous publions ci-après est donné comme étant


Zweo,fo1:gov ,mi-à Ilgu!;t,hi<ov uniquement dans l'index de l'ouvrage de
Théophile d'Édesse. index conservé dans le Vaticanus 208 ( = Rom.
7, Cal. codd. aslr .• V, l, p. G8) et dans le Parisin11s Suppl. grec 1241
( = Par. 1'1, Cal. aslr. \'III. 1, p. 120). De part et d'autre, le titre
:,.cul nous est transmis. Le texte du chapitre est perdu. l\Jais il sem-
blr qu'il y ait dans cet index une simple erreur de transcription et
que cette indication rl ·auteur ne se rapporte pas à cc chapitre ,1.'
mais au suivant ).a', qui est le :r,'!/ nu).i1wu ir.1]01180",,,µùou publié
plus haut (p. 225 s.). Les mots Zwuodai-t]rnu i<raù IJ~ia!;iot%ov placés
;'1 la fin du premirr titre devraient r:o réalité se trouver en tète
du Sl'l'Ond. Ceprndant, cette %C1?"C1']'1.•J .cr,,Î.f)J,li<.1/ étant, semblc-t-il,
conserYre. comme l'aulre extrait. dans le recueil de Pa!ehos (Cod.
Rom., 2. f. l;1l'', chap. !}µ;:';cf.Cal. aslr., XL p. 1(1:ï. cod. Scor. 10),
on pourrait être trnté de croire que celui-ci les a emprn11 tés l'un et
l'autre à la même source. C'est pouquoi nous avom reproduit ici
cc texte. Mais son contenu même paraît exclure une origine « chal-
déenne •>, car la doctrine des douze lkux, sur laquelle il se fonde.
a puur auteur Hermès Tresmégistc ; clic a ét(: irnagin<:c sous les
232 ZOROASTRE

Ptolémées probablement au 11 8 siècle avant notre ère (Cal. codd.


astt., VIII, 4, p. 117; Kroll, Klio, XVIII, 1923, p. 213 ss.). La mé-
thode suivie n'est donc pas orientale, mais proprement égyptienne,
et il serait difficile d'admettre qu'elle efit été exposée dans un
écrit attribué à Zoroastre, même si le nom de cet auteur avait été
mieux attesté.

Ka1:aexTJ :noA6p,"TJ èE ;;, yvwelC6-ra, :naua


7} T o ii :n o A i µ o v d v a 11 T e o rp fJ [Z m (! o u 11 T e o v ,eaTà
Il(! a E l d , " o v J.
"E,e TOii CO(! 0 (1" 0 :n O" yvweLC6Ta, 11 TOii :noUµov àexTJ ,eai al-
5 -ria ,eaJ :niiua 1} ivu1ni,aa lrpo6oç 711:0, -rwv a-reanvoµivwv ,eai àvn-
a-reanvoµivwv, ,eal -raiiTa pèv i,e -rijç (Uaewç -rwv -re,ywvi,ewv 01hoii
C,6a:no-rwv ,eal p'YJV ,eal -rcii v l:ndv-rwv ,eal pae1:veovv1:wv à11-riewv ,eai
-r,;;, a1'-rciiv 611vdµew, • i,e C,è -r,;;, è :n a v a rp o (! â , -r o ii w (! o -
a " o :n o 11, l.àv piH11 y6via0a, :no lep o, li PT/ yeviaOa, ,eal fil i:nl
10 ,eaA,p ,eal 11vprpieovn ylve-ra, li i:nl ,ea,eq, · i,e -roii -rel -r o 11 -rà 8:nAa
Toii :no:Aipo11 o:noid Eluiv, li :noia è,e Tov-rwv è:ni-rfJ6ua tlt1lv :neô,; vl,e1Jv
ij lixeua ,eai àvwrpe:Aij . è,e -roii V .:n O ,, 6 { 0" 0 t:d:no, èv ip O :noÀEpoç
ylvHa,, dn :nt61a,eoç, dn o(leivoç iun, naQà Od:Aauaav ij :naeà :Al-
pV1JV ij naeà µiy111-rov :no-raµ6v, iv rpdeayy1 li èv 11vv6ivliecp Tonq, ij èi•
15 €(!fJpcp • l,e TOÜ :ni p :n T O V t:o:nov TWV 11T(!UTIWTWV TÔ :Ti(!0811µov ij T O
é<i011µov, TÔ àvC,eeiov li TÔ 6e,Aov . l,,e t:Oii l ,e T O V t:6:nov -rà 'XT7lV1J Toii

A= cod. Angelic. 29 (= Rom. astr. 2), f. 151v, cap.(!µ~' - B =


cod. Paris. 2417 [ = Astrol. 3), f. 24 v ( osque ad v. 16) - C = idem co-
dex, f. 37 - P = Parisinus 2506 [ = Astrol. 10], f. 110v, cap. 11:nC' -
Q = cod. Paris. 2124 [ = Astrol. 9), f. 126, cap. a,e{J' (gemellus codi-
cis P, sed a rubr. correctus).
2-3 Zweoda-reov ,eaTd IleaEldi,eov om. codices, cf. supra, p. 231
4 Post weoa,ed:no11 add. rp1J11lv o Oedtpt:Aoç codices PQ ln
marg. ,eal -roii-ro è,e -roii p,fJ:Alo11 1:oii paa,Uwç BC 4-5 ,eal 11 alt:la
Tijç µdxr1s B et C (ubi -ria -r,;;, evanida) 5 0Tea-re116v1:wv PQ
5-6 àvn11-reaH11dnwv APQ 6 Oiaewç] µe(yi8ovç 'l) C
7 àa-réewv signis aslr. ABC : :Aawv PQ. sed in Q superscr. yg.
(àa1:iewv) 8 6è om. ABCP, rubro superscr. Q, recte 9 µiA-
:A.11 ABC : µiÂ'J PQ :noUµ,o, P : :noAeµ( oç) e corr. Q ,eal el
om. ABC 10 ylveTat post ,ea,ecp transp. PQ t:(!lt:ov
ABC : y' PQ 11 i,e om. PQ Elalv B : ian A : om. CPQ
12 ,eal àvwtpeÂij PQ : PT/ lxovrn lJrpe:Aoç ABC 13 eiu
(ante :ne6.) om. A : ljyovv B :nefüda,µoç iaTiv ij oeuvoç ABC
15 :niµ:nTov) e' ABP ac sic saepe deinceps To:no11 om. A
TO ante é49vµov om. ABC 16 li -rd àv6e. Q 6ijAov B
-rà ,e-rfJv'IJ tex.tus abrumpitur in ima pagina 24v B
LIVRES D'ASTROLOGIE - FIi. O 87 233

aTeaTo:riédotJ ijToi f:n;:n;oi ij ~µlovo, "al "ci.µTJÂ.o, • è" ToÜ l fJ ô oµ o v


Tà µTJxavfiµaTa "al Tà lvu:xva ÔclTa ij au:xva ' è" TOÜ d y t') OO IJ Tà
av1,fJalvovTa l" TeatJµauwv "al Cwyefi11ewv "al t'Jeaaµwv "al J.ei:n;o-
Ta;laç "al Tcov ToiovTwv · è" Toii è v v d T o tJ 17 "aTaa"6:ri1Jatç "al :n;cit1a
5 17 TWV èvaVT[wv yvwatÇ ' i" TOV µ 6 Cl O V e a V 1J µ a T O Ç O Teo:n;oç TOU
CITeaTTJYOÎi "al TCÏJV CIVV avTCp àexoVTWV ' È1' TOÜ è V Ô 6 " a T O V ,)
naedTa;tç Toii :rr:oUµotJ "al n (1Vt1TaC1tÇ TCÏJV TayµaT(!)V "al n i<p6eµTJt11Ç
"aTà Twv ivaVTlwv · è" Toii t'J w t') e " d T o v Tà lOvoç Tà ,ea"ov11evov
ij n xwea ij ,) noÂtÇ n TtOÂeµotJµév1J "ai ÈTtt<IT(!aT woµévTJ.
10 XeTJ oi'Jv µeTà ndt11JÇ :rr:eor1oxijç "ai àieei/Jelaç -;r;oieiaOa, Twv t{J' T6-
:n;wv TovTwv T'1JV i;tfraatv ieal Twv "velwv avTwv ieal Twv Oét1ewv av-
Twv "al TWV i:rr:6VTWV à,néewv µeTà njç t1vt1x1JµaTlt1ewç TWV <pOJTWV
"al Twv imCTJTovµévwv ").,jewv Tijç TVX7'/; "al Toii :rr:oÂéµov ,eal Tijç vl-
"1JÇ 1'ai Tijç neoyeyovvlaç t1vCvylaç ieal a:rr:Àwç :rr:dvrn, ieaOcù; µeµaO,j-
15 "aµev, "al ofüwç à:rr:o<patv6µr.vo,,ov t1<paÂovµeOa.

1 ijTo, AC : ijyovv PQ ,eal nµlovot C 2 Tà µ11xavfi1tarn


"ai om. PQ, scd adrl. rubr. in marg. Q lldrn A : lac. quinquc
litt. C: MjJ.a Pet Q, ubi rubr. superscr. llwrn (vcl t.5ûrn). An lvnxva
ÔaTd? cf. Suidas S. V. 6ciTO!Ç (n° 93 Adler) . ôoÀotç, ;,i;a1•oveyEvµat111'
... 1foToïç ov,e l/;w cîeiv6TrJTOÇ u7.vaaOûa1v 5 µet1ovgav,jµaTo;
AC : ,' PQ Teo:rr:oç AC : To:rr:oç PQ Post 1:6no; rubr.
superscr. "al To 1JOoç Q, fors. recte 7 Tayµchwv CP et Q ( qui
rubr. superscr. :rr:ea) : :rr:eayµdTwv A i<p6eµ1111iç AC: oeµrit11; P
et superscr. i<p Q 9 i) (prius) superscr. rubr. Q 1) :rr:o-
Àeµovµévri :rr:6Àiç transp. PQ 10 TovTwv To:rr:wv C 12 ,eal
Twv ènovTwv - Twv <pwTwv om. C 14 :rr:eoyevoµivriç A
15 ov µ11 C a<paÀÀovµeOa P : a<pd.Àwµev AC

APPENDICE.

A. CITATIONS o'ABENRAGEL.

Abü '1-l;[asan .'Ali ibn abï 'r-Rigal, appelé en Occident Abcnragel.


composa au x1e siècle un traité d'astrologie, le Kitii.b al-büri', qui fut
traduit en vieux castillan, puis, en 1256, rendu textuellement de l'es-
pagnol en latin. Cette traduction latine fut imprimée en 1485 [ et
1501) à Venise sous le titre Praeclarissimus liber completus in iudiciis
astrorum quem edidit Albohacen llaly filius Abenragel ( = La 1).
Une édition postérieure imprimée à Bâle en 1571 (Albohazen Haly
filii Abenragel de iudiciis astrorum per Antonium Stupam
La 2) ne fait que paraphraser la première. Dans une étude sur les
234 ZOHOASTRE

fragments de Dorothée cités par Abü'l I_lasan, M. Victor Stcgcmann,


(Beilrüge sur Gesch. der Astrologie, 1, dans Quellen und Unters. zur
Gesch. herausg. von Bilabel, D, 2, Heidelberg, 1935) a montré que ces
traductions latines étaient fort infidèles, souvent même incompré-
hensibles. Il a donc fallu recourir au texte arabe original. M. Fulton
du British Museum a bien voulu identifier et faire photographier
les passages qui nous intéressent dans le Cod. Mus. Brit. Addit.
23 399 ( = L), et M. Yves Marquet a collationné ces textes avec le Cod.
Arab. 2590 de la Bibliothèque Nationale ( = P). Nous les en remer-
cions l'un et l'autre. Sur cette base, M. Stegemann, qui est seul ou
ù peu près en Europe à combiner le savoir d'un arabisant avec celui
d'un astrologue grec, a bien voulu retraduire et annoter les emprunts
fails par Abi 'r-Rigal à l'ouvrage de Zoroastre. Il vient de les publier
dans une étude où il a comm.enté avec plus d'ampleur ces mor-
ceaux pseudo-zoroastriens (Aslrologische 7arathuslra-Fragmenle bei
dem arabischen Aslrologen Abü'l-J.Iasan 'Ali ibn abi 'r-Rigiil, dans
Urientalia, VI, Home, 1937, p. 317 ss.). Nous lui devons une vive
gralitude pour nous avoir permis de reproduire ici son interpréta-
tion de ces textes obscurs.
Quant il la valeur de ces citations zoroastriennes, nous ren-
voyons ù ce qui en est dit dans l'introduction, p. 1-10 ss.

0 88. Ueba dn aslrulo!JÜches Wcrk des Zariidust.

I<ilab al-bàri: IV, 3 Encl.c (Cod. Mus. Brit. [ = LJ f. 15tr Z. 10;


cod. P(arisinus), f. 108 ; La 1 fol. 5ïv col. a ob en.

Und in meinem (1) Buche, das von den Zcfrhen (2) handelt, sind
fünf Abschnitte, die vom Hafüig und don KadlJudah hanrlcln.
Und es erwahnt den einen Teil den Z a r ii d u s t , den arnkren
Teil habc ich gcfunden aus der Menge seiner Hailiige (3). Lang
war sein Leben, und rasch war seine Einsicht in der Kcnnt.nis
des Kadgudiih (4 ).

(1) 'Ali ibn abi 'r-Hig:ïl sprichl. (2) Die Schrift ( I<il:ïb if
'r-Hamüz) erwiihnt H. SuLC'r, Nachlrùge usw. s. 1ï2 f. 11ach dcm
Zitat der latcinisehcn UebC'rst'lzung von 1571, p.14li. Hss. sind wohl
nil'ht l>ckannt. -- La 1 :Librum signalium qui lor1ilur per signalia.
{::l) La 1 : quos exlraxi a suis hylech per co(Jilaliones el considera-
lioms meus. (-1) Hailâg (persiseh), wohl = << the master
of a family •> und Kadt)udiih (pers.) <• pater familia~ •• aber auch << a
magistrale, a king,>, entsprC'chen dem à,pin7ç oder dalor vitae ciiwr-
scits und dcm dominus signi ipsius in quo tsl vitae dalor cons!ilalus
LIVRES D'ASTROLOGIE - Fil. 0 88-89 235

(Firm., Math. Il, 25, 2) anderseits. Man bestimmt letztcren nach


den htichsten Würden am Orle des àq,fr17ç, worüber Plolcm. Tetr.,
III, p. 127 ff. ed. Melanchthon zu vcrgleichen ist.

0 89. Ueber Hailiig und Kad!J.udiih.


Ebda IV 3 (Cod. L fol. 150 verso Zeile 19 - fol. 151 recto Zeile :i ;
cod. P fol. 108 ; La 1 fol. 57 verso col. a oben).
Und Z ara dus t ist der Ansicht, dass, wenn die Sonne im
12 Ort in ihrem Haus ist oder in ihrer Erhéihung (1) oder in ihrcm
Trigon, in einem mannlichen Tierkreisbild, und sich mit einem (Pla-
neten), der ihr gebietet (2), verbindet (3), und dieser Gebieter nicht
vom Horoskopos fa.lit (4), letzterer die Kraft der Sonne und ihre
Natur zu seinem Ort zieht (6) und die Sonne zur Hailagianitiit (6 )
brauchbar ist und jener Gebieter zur Kadg.udahitat (7). Denn, wenn
die Sonne im 12 Ort ist, vereinigt sie die Mannlichkeit des Orts
mit dem Zustand des Aufgangs.
Wenn aber der Gebieter der Sonne in einem Eckhaus (8) oder
in dem einem Eckhaus benachbarten Ort steht (0), indem er einer
von den Planeten ist, die sich (ihrerseits) mit der Sonne verbinden,
wahrend die Sonne sich nicht mit ihm verbindet, vielmehr (eben)
jener Gebieter sich mit der Sonne verbindet, dann wahrlich zicht
die S«:>nne seine Kraft von seinem guten (10) Ort zu ihrem fallenden
Ort ab (11), und jencr Gebieter ist zur Kadg.udahitat nicht brauch-
bar ; der Sonne nützt seine Annaherung (12) zu ihr nicht das Gc-
ringste.

(1) = fJlj)wµu. (2) = oli.:ot5i-:anoTrJÇ -roü 'Il }.iuv. La 1 :


habenli in illo loeo dignilai<'m. (3) t1vvdnuiv = La 1 : 11p-
plieare. (4) oùi.: àno,ûivwv -ron wgot1Y.onov. (,""i) ])jp
Sonne tritt ihre Macht ab. nagcMoaiç njç t5vvdµewç (Cal. endd. astr.,
V, 3, p. 10U, 12 ff.). weil sic sich mit eincm Planetcn vcrbincll't.
(6) La 1 : tune Sol aptus ut sil hyleeh = à.rpeatç ( = xeovoi.:grnogirt "?).
(7) ,1plus ut sil alcochodcn ; oli.:oôet1no-rcia HJÜ dq,frov Tu nov.
(8) La 1 : et si fuerit ille de dignitale Salis in angu lo (9) iP
Y.inecp l/ inavarpo(!ij., letzteres nach der lat. Uebersctzung in suc-
cedenti. (10) arab. ~ali'un. (11) La 1 : lune Sol trahit
virtulem ri posse (La 2 : potcnliam) i llias plandc et exlraxil ip.mm
de illo sua bono loeo et ponit cum in illo suo loco eadcnti.
(12) ovvaq,1?
236 ZOROASTRE

0 90. 3. Bestimmung der Kadbudii.h bei besonderer Konslellalion


der Planeten.
Ebda IV 4 (Cod. L fol. 152 verso Zeile 10 ; P fol. 110 ; La 1 fol.
58 recto col. b).
Z a r a d u A t sagt : Wenn die Herrn, die am Ort des Haïliig
Würden haben (1), für die Kadl}udahitat nicht geeignet sind und
wenn der Hailag der Horoskopos ist und die Nativitat zum Tage
gehôrt oder (2) der Hailag der Pfeil des Glückes (3) am Tage ist -,
wenn du (dann) einen Planeten findest, der im ersten Grad (4)
ôstlicher Stellung aufgegangen ist, und wenn kein anderer (5) na.ber
ist ais er in bezug auf ôstliche Stellung und in bezug auf ein Zu-
sammentreffen mit der Sonne, und wenn (dieser Planet) in einem
Eckhaus oder in dem einem Eckhaus benachbarten Ort (8) steht
nnd den Hailag oder den Horoskopos (7) anblickt, dann sieh ihn
(den Planeten) ais jenen (d.h. ais Kadgudiih) an, und wahrlich
er vertritt den Kadgudiih.
Und wahrlich, es gehôrt zum Dunkel der Geheimnisse, durch die
die Gelehrten prüfen: es ist in der Ordnung (8), wenn seine (der
Planeten) Natur zu der Natur des Horoskop os passt und zur Natur
der Sonne in ôstlicher Stellung (9).

(1) La 1 : quando dominorum dignilalum hylech nullü.s aplus fue-


ril pro alcochoden. (2) LP « und », La 1 vel. (3) o
)eÀijeoç Tijç TVXf/Ç. (4) La 1 : in sue orienlalitalis principio ;
LP « im ersten Platz •>. (5) LP • und keine Sache». (6) s.
Frg. 89 Anm. 9. (7) Ebenfalls = Haila~. (8) worll.
<< es steht wohl an •>, La 1 : convenienlia huius planele. (9) La
1 : cum nalura Solis in orienlalitale separalim el non in alio.

0 91. 2. H aus. V eber Vermogen.


Ebda IV 11. (B(erolin. Or. 5892) fol. 139 verso Z. 11 ff. ; P fol.
131 recto, Z. 5 unten; L nicht eingesehen; La 1 fol. 68, recto b).
(Es sagt) Z a r a d u A t von dem Glück des Grades, in dem der
Mond in seiner Nativitat aufging, dass das Glück ihm folgen wird,
indem er seinetwegen geehrt ist, bis er stirbt.
LIVR~S D;ASTROLOGIE - FR, 0 90-93 237

0 92. 2. Haus. Ueber die Teile des Lebens und ihre Herrn und
wa.,; diese über Armut und Reichtum aussagen.
Ebda IV 12 (Cod. L fol. 177 recto, Zcile 6, fol. 132 b: P fol. 132 b ;
La 1 fol. 68 verso col. b u nten).
Und ich sah (1), dass Z a r ad u s t das Leben zwischen die
Herm des Trigons ( 2) so aufteilte, dass · er dem ersten von den
Herrn des Trigons eines jeden Tierkreishildes (3) die Hiilfte (des
Lebens) (4) zuweist, dem zweiten ein Drittel und dem Drittcn cin
Sechstel ( 6).

(1) So L u. P. La 1 : Et Zaradest dividit vitam. (2) TQtywvo-


"ecfroeeç. (3) La 1 signi. Gemeint sind die Herm des Trigons
der Sonne bei Taggeburt und des Trigons des Mondes bei Nachtge-
burt. (4) Das Wort vita ergiinzt auch La 1 ; es wird durch Zu-
satz von totius unterstrichen. (5) Diese Aufteilung des Lcbens
wircl vorgenommen, um nach der Stellung der drei Planeten über die
Vermogcnsverhiiltnisse des Neugeborencn Aussagen machcn zu
konnen. Die vorangehenden Siitze von 'Alï ibn abï 'r-Rigal machcn
die Sache erst verstiindlich : Stehen aile drei Trigonokratorcn in gu-
tcr Stellung, so ergcht es dem Kinde finanziell das ganze Leben hin-
durch gut ; ist aber nur einer gut aspiziert oder gut gestellt, so kann
das Kind sich guter Lebensvcrhli.ltnisse nur in dem Teil des Lebcfls
t•rfrcuen, der diesem Plancten bei der Teilung des Lebcns untcrsleht.

0 93. 8. llaus. Ueber den Kleros des Todes.


Ebda V 7 (Cod. L fol. 210 recto, Zeile 8 ; La 1 fol. 81 rccio col. b
untcn).
Der Pfeil des Todes (1) wird nach Z a r a d u s t am Tage oder
bei Nacht vom Grad des Satum bis zum untergehenden Grad ( 2)
genommcn und (die Entfemung) vom Horoskopos (3) aus proji-
zicrt (4 ). He r m e s sagt u.s. w.

(1) Y.Ï.1jeoc; Oal'(tTOV. (2) .,; 6vvovaa µoie a. (3) .,; W(!O<T"O'l!ovaa
µoFerl. (-1) Vgl. Bouché-Lcclercq, Astro/. gr .. p. 290 ff.
238 ZOROASTRE

0 94. Veber Tote, die neu zum Leben erwachten. Zwei Beispiele.
Ebda V 7 (Cod. L fol. 211 recto, Zeile 18 - fol. 211 verso Zeile 20 ;
Cod. P fol. 157 Zeile 19 ff. ; La 1 fol. 81 verso col. b unten - fol. 82
recto col. a).
Es sprach Z a r a d u § t über den, der wieder lebendig wurdc,
nachdem er offenbar wirklich gestorben war.
Nativitiit eines Neugeborenen : Es war der Horoskopos die
Jungfrau (1), und es waren die Planeten zwischen dem 7. und dem
9. Haus vereinigt, und es war das 8. Haus der Widder im 21. Grad,
und in ihm stand Mars; Jupiter stand im 22., Saturn im 23., und
Venus im 24. Grad. Die Sonne war im 1. Grad des Widders und
der Mond in der Stufe seines hohen Rangs (18) im Stier, und die
Sonne war sein Hailag selbst für den Fall, dass sie Kadgudah
sein sollte (2), und der Horoskopos befand sich im 18. Grad der
Jungfrau. Und der Mond war im 8. Haus sein eigener Herr (3).
Wir hatten ihn mit der Sonne vertauscht, wenn er nicht ein Haus
des Todes gewesen ware ; tatsachlich war er im 9, Haus nicht, son-
dern im Bereich der 8. Hauses infolge der Angleichung der Hau-
ser. Und die Sonne im 7. Haus war in Opposition zum Horosko-
pos, wobei dieses (4) zu den Bezeichnern des Todes gehort ; und es
zogen ihre Bahn (6) in ihm die Planeten (6). Der Herr des Hauses
des Mondes war ihm (7) im Hause des Todes verbunden. So
musste für dieses Neugeborene im Tode eine erstaunliche Lage
vorhanden sein.
Und die Tatsache, dass der Mond vor den Strahlen der Unglück-
bringenden gerettet war, dass cr durch seine eigene Herrschaft er-
hoben war, dass er in seinem hohen Rang sich hefand (8), und
dass das, was vor ihm war, von der Bestrahlung seitens der Unglück-
hringenden frei war (9), weist auf ein langes Leb"n.
Indes, wenn das Jahr < ... > (10) zum 8. Haus gelangt ist,
damais war er am Tage des Wechsels krank. Am zweiten Tage war
er in Ordnung, am dritten Tage kehrte die Krankheit zu ihm zurück.
Und es wurde das Haus des Toten (zum Begrabnis) hergerich-
tet. (Aber) nachdem er in den Sarkophag (Grab) gelegt war, da
lcbte er (wieder), und es war ein Wunder in dem Lande l;Iamïn (11).
Und in was für einem Haus sich der Bund der Planeten in der
Nativitat eines Menschen versanunelt bat, unter allen Umstanden
muss für jenen Menschen von Seiten jenes Hauses (12) ein Zustand
vorhanden sein, über den die Menschen erstaunt sind.
ÜVRES n'AS'rROJ.OGtE - FR, 0 94 239

Eine andere Nalivitüt: Es war sein Horoskopos der Schütze und


in ihm der l\fond, der Herr des 8. Hauses, hinter dem aufsteigenden
Grad im Abstand von ( '?) zwei Grad (13). Auf den Mond (trafen) die
Strahlen des Mars im Sextil von der Waage her. Und sein Hailag
war die Sonne in der Waage und der Kag.udah war Venus; sic
war (in Konjunktion) mit der Sonne und nicht gab sie (die Sonne)
ihr etwas (14).
Trotzdem aber gab die Sonne durch die Kraft der Venus diesem
Neugeborenen ihren kleinsten Umkreis und den kleinsten Umkrcis
der Venus (15). Und es war der Mond der Herr des 8. Hauses und
cr war Feind der Horoskopos und mit ihm die Strahlen des Mars (16).
Und Mars war im Untergang trocken ( ?), indem er der Herr des
12. Hauses war (17). Und im Ort des Mondes war ihm (dem Monde)
kein Glück (Rang).
Wir haben gefunden, dass der Horoskopos zu dem kürperlichcn
Unglücksort des Mondes (19 )-in der Mittc des Lebensalters der Auf-
erziehung (Ernahrung) gelangte, und der Kêirper des Kleincn
wahrend dieses Wegs (19) schwach war. Nachdem sein Horoskopos
zu diesem verdoppelten Ung\ück gelangt war, starb er einen Tag.
Darauf lebte er (wieder), ais Jupiter hinter dem Grad des Mon-
des stand ; und der Mond übergab ihm die Leitung ( 20 ).
Nachdem sein ( = des Mondes) W csen zur Herrschaft gelangt war,
hrachte cr die Hinwcisung des Jahres ( '?) des 8. Hauses (21), die
Hinweisung seiner Feindschaft mit dem Horoskopos und die Hin-
weisung des Unglücksorts des Mars und der Strahlen seines Sextil-
scheines. Darauf lraf ihn .Jupiter und liess ihn wiedcr aufleh en,
mit Erlaubnis Allahs (22).

(1) La 1 : Virgo oclodecimu.~ gradus. c I ") '''l'"'lw (:3°). (2) La 1 :


l'i Sol fuit hylech et ipsemct alcochoden. (:{) lm 8. I faus sld1t
in diesem Horoskop ausser einem Teil des \Vidclers dPr Anfang des
Stiers. (4) d.h. der Aspckt der Opposition, so La 1. (:i) sâ'jr
LP; et fuerunt ibi alii planete La 1. (li) unklar. (7) << ihm ,,
LP mit Rückbeziehung auf den l\lond; La 1 : et dominus domus Lune
iunctus cum aliis planetis. (8) s. Anm. 1 a. (9) Anders La 1 :
et alii (welche'/) significatores salvi a radiis inforlunarum ; nach clcm
arab. Text muss das Bild des Stiers geme:nt sein, das der Mond rück-
warts durchlauft. (10) Lücke anzunehmen '/ La 1 : quando per-
venil (scil. Luna) anno, in quo fuit revolulio, ad VIII. domum, was im
arab. Tcxt bestimmt nicht steht. (11) La 1 : quod fuit magnum
mirabile, de quo loquuntur homines per lolam lerram illcun : LP bi-
240 !OROASTRË

li.rQi l;iarrani. Ob dies irgendwie auf den Osten (Syrien) für die Ent-
stehung der Fragmente weist? (12) de nalura illius domus La 1
(13) L bi-daragataini; La 1 : post gradum ascendenlis per duos
gradus. (14) Vertauschung der Planeten ist nicht moglich, da im
Arab. die Geschlechter verschieden sind. Doch verstehe ich den
Satz nicht ; La 1 : nec ei poleral dare vitam. (15) Bouché-Leclercq,
Astro/. gr., p. 409 ss. (16) La 1 : Luna ... inimica ascendenli fuit in as-
cendente non habens in suo loco aliquem dignilalem. (17) Fehlt in
La 1. (17) Denn der Stier steht im 6. Haus unter dem Horizont ;
cf. Cal. codd. aslr., VIII, 4, p. 130, 5 ss. (18) Cal. codd. aslr., I, 92;
Hephaist. 1, 14 : avi•af/JTJ ,ea,à awµa ; Bouché-Leclercq, Asir. gr.,
p. 246. (Hl) L ~wbtun, P twbtun : nübatun Paret und B ; La 1 : in
hoc tempore. (20) Vgl. Cal. codd. astr. V, 3, p. 108, 14 (iadfa'u
tadbiran) und 108, 41 ff. (21) unklar, vgl. oben Anm. 10. La
1 : operala est significationem octave domus. (22) Der Schlussab-
satz wi<'dcrholt nochmals die Konstcllation bcidcr Zustande.

0 95. Vebrr den Asccndenten des Beginns und des Endes einer
Reise.
Ebda Teil \'II c. 70 (Cod. L f. 299 verso, Z. 14 f.; P. fol. 272 b;
La 1 fol. 120 verso b ).
Es sprach Z a r a d u s t : Der Horoskopos des Reisenden ist
der Zeitpunkt, an dem cr aus seincm Hause hcrausgeht, und der
Horoskopos des Heimkchres ist cicr Zcitpunkt, an dem sein Augo
auf sein Haus fiillt.

096. B. CITATION DE CEcco o'AscoLI.

Cccco d'Ascoli (mort sur le bûcher en 1327) a im;fré dans son com-
mentaire de la Sphaera de Sacrobosco (1) deux extraits attribués
à Zoroastre ; l'un, cité à propos des climats, est purement magiqu<'
[cf. infra, fr. 0 104]. l'autre, astrologique, se trouve au chapitre sur
les éclipses de lune•> (Sphaera mundi cum tribus commentis nuper
edilis, 1499, DIIII, et Sphaera mundi noviter recognita cum com-
mentariis, Venise, 1518, p. 22v. Cf. le ms. de Paris, latin 7337, du
xve siècle, f. 39).
Sicut Z or o as tes (sic) in libro de dominio quartarum octavac
sphaerae dicit ad litteram : Ex dominio quartarum octavae sphae-
rae et ex virtute incuborum et succuborum oriuntur homines divi-
J.l\'RES D 'ASTHOLOGIE - FR. 0 94-96

nitate fulciti, qui mutant leges et adducunt novas : ut quorum


obitum c(a)elum compatitur, eo quod unusquisque C h e os (2)
dicitur in natura. Nam, secundum ipsum, omnis quarta octavae
sphaerae dominatur xn millibus annis et leges quae incipiunt in
prima quarta, terminantur cum alia incipit dominari, sicut fuit Iex
i\Ioysis terminata per Icgem Christi, et nostra secundum primum
modum terminatura est (3) per Antichristum. Unde iste bestia
Z o r o a s t e s et aliqui eum sequentes dicunt quod Christus fuit
natus in dominio istarum quartarum ex virtute incuborum et suc-
cuhorum de quihus supra dixi vobis, quamvis horribile mihi vide-
t.ur scrihcrl' ista verba.

(l) CL Thorndike, .1 hislor!J of magic and experimenlal science, Il.


p. ;)() SS.
(2) 1\'"ous ne comprenons pas cc mot. Lire Theos?
(:l) Tcrminatura est éd. 1516 ; terminaret éd. 1499.

Cl'cco d 'Ascoli ne paraît pas avoir lu lui-même ce prétendu livre


d1• Zoroastre. Il emprunte probablement ses citations à un ouvrage
apocryphe d 'Hipparque, qu ïl cile à clcux reprises plus haut (Cil,
l'.·d. 14H9; p. 14 de l'èdition de 1.'ilG; f. ~4 du Parisinus) et dont le
contenu offre avec cc passage pseudo-zoroastrien une étroite af-
tïnitè : l'parchus in lihro de llierarchiis spiriluum (plus bas: in
libro de ordine inle/ligenliarum [cf. infra, fr. 0 104, note 1 ]) enseignait
que les colures ou cercles des solstices et des équinoxes sont les
sit'.•ges d'esprits impurs incubes et succubes, par l'œuvre desqueb,
lorsqul' Saturne . .Juplter Olt Mars sont dans le Cancer ou le Capricorne,
vri1111/11r h01nines qui vidmlur divini el qui constiluunl lcges in mundo
l'i /11ci11nl 111im. ut /nit 1Ucrlinus cl ail An.lichrislus, qui conceplus
1·ril t' 1>irgi11c [d. l'lnlrud .. p. :i:!J d facicl m[rac:ula mulla ut in fine
frctionis <lirnm 110/Jis. - Ccll< œuvre supposfr cl.'I-Iipparquc paraît
arl' ineonnul', mais rllr se rapprochl' d'autres écrits magiques qui
drrulail'llt au mo~·en i\gc scus les noms d'Apollonius de Tyane ou
d 'Henlll~s Trisml'gistc el où ètaient pareillement invoqu(•s une quan-
titt! de démons habilanL ks sphères célestes (Yoir Calai. codd. aslr.,
Y. 1, p. !)8 s.; rf. aussi Calai. VIII. 2. p. 1-Hl ss.). l\lais, quel que
soit l'auteur obscur qui se dissimule sous le nom illustre d'Hippar-
que, il est certain qu'il avait trouv1; dans un ouvrage pseudo-zorn-
astrien unr doctrine qui remontait véritablement aux Mages et qu'il
a plus ou moins allén'e pour l'adapter ù ses théories sur les démons.
En effet, la huitième sphère est celle des étoiles fixes, et la règle, for-
mulée par Ptolémée puis suivie par tous les astrologues postérieurs
pour la précession des équinoxes, est que celle-ci déplace les étoiles
de 1 ° en u11t ans. Pour que s'opt'.•rr la eonversion d'un quart clc la
242 7.0HOASTHE

sphère ou !)0°, il faut donc !)000 ans. Lt· J>scuùo-Zoroastre fixe celte
durée ù 12.000 ans. Mais ks maz1lfrns t•11x-mêm1•s. aprt•s avoir as-
sign(• ù la crration unC' dnrfr dC' !1000 aus. l'ont l'tC'ndue t•nsuite :\
12.000 (cf. Jlev. hist. des religions, l. CIII. l!l31. p. Gli ss.); de
plus ks l\lages occidentaux 1•nsC'ignaicnl qu'nprt•s 1111 cycle 11C' 1\.000
ans 1111 1·m·oyt\ du del élablirait sou rt'.•gne sur la t<'rre et lui impost•-
rait sa loi (Ibid., p. 48 ss.). Toutes ces iclfrs se rPtrouvent ù p1•inP
altérées dans l'extrait dt• Zoroastn• IJUP nous a transmis k com-
uwntairC' 1k Cecco d'Ascoli.

0 97.

M. E. Blochl'l (Éludes sur le g11U.~firism1· musulman. Rome. 191:l.


p. 118 s.) analyse Je co1ltC'1111 c1·1111 livrP persan altril)11{• ù <1 Zanlousht
k philosoplll' » el intitulé- le Traifl' de.~ ronjonclions de.~ trigones. li
pr(•disail <1 les (•vrnrmrnts qui clrvairnt sr proclnir<' clans ll's cliff(·rents
pays cl'aprt'.•s les infhH·m·es <les astres l'l l:t volonté- dP Dieu. To111l's
1·t·s influ1•11ees d{·p1•mlak11t <le la eo11jo11el ion dPs deux piani·! es sup{•-
ril•urC's. Saturne et Jupiter. Toutrs h•s p{-riocles dl' !ll\O ans. il s1· pro-
duit -18 conjonctions soit <1011Zl' clans eh:HJlll' trigone de signes du zo-
<liaq11r. Au commencement de chact111c• de 1·rs p{•riodes cil' !Hill ans.
vient 11n prophl'lt· expos1•ur l'i 11n prophNe s11bstitut. Zoroastre avait
clrcss{· des tabll's des conjonctions pour chacun des quatre' trigofü•s de
signl's du zorliaqur qui ont la na! 11rr d'un m(·ml' rlrm<'nt. Dans c1•
traité-. ks ann(•1•s sont incliqu{·rs ù la fois scion les t'.•n•s musulnrnnl'.
grecque et parsil'. »
Cl't apocryphe. qui ne· parait guère antrril'ur au xn• sièclr. {·po-
que ou frrin1it 1m certain Yahya ibn Mohaml'd. qui prétend l'avoir
lu. st•111hll' n·ayoir aucun rapport a\'el' ks 'Anou).l'G/taTt;ta grecs.
Mais la doctri11l' lJUÏI exposait. offre qul'lqut• affinit{• avPe eellr que
rapport<· Cen·o cl 'Ascoli (fr. 0 !lii).

li. - MAGICA.
(cl. lïntrocluetion, p. 1,n ss.)

0 98. Ps.-CLÉMENT DE RoME, Recoyniliones, IV, 27 s. :

Hune gentes ... Z o r o a s t r e m appcllaverunt. admirantcs


primum magicae artis auctorcm. cuius nomine> c•tiam libri super
hoc plurimi habcntur (1 ).
l.lVHES OE MAGIE - FR. 0 98-99 243
(1) Voir fr. B •1!l, supra, p. 50, avec les notes; Épiphane, fr. B 48, p.
ûrrTr.u1Ànylrcc; ,wi. /HtyF.ln.ç ; fr. B 33, etc. ; cf. l'In-
r,;, : '/:'rpt·vei:n7,...
troduclion, p. l •1!1.

0 99. Zos1ME l'alchimiste, Thel rov Q a1:otxdov (1), éd. Ber-


thelot, Les A [chimistes grecs, t. II, p. 229, et Reitzenstein, Poi-
mandres, p. 103:

·o a
ôè 'Ee1tij.; ,wl <> Z (1) (! o a 1: (! 7/ Ç .à <ptAOGO<pWV yévoç
l!VWTE(]OV TIJÇ f:t/1<1(!/l,É:v'f/Ç etnOV Ttp µ17u 1:fj evôatµov{q. avTfjç
l<ll(!El'IJ - ~ÔOV<ÏJV yù(! X(!aTOVGlV - fl'YJU TOÏÇ xaxoï:ç avTrJÇ
{JallwOu.t, naVTOU iv r.WAl,;i O.}'OVTaÇ, µ17.e 1:à xalà ôwea na{
,; ri·ùnjç xa1:al5éxea0m, rm:b.f(! elç néeaç xaxà {3Unovatv ...
Z 01 fJ O (J. G 1: (! r, Ç Ô è etÔJJ(]E:l 1:0JV <J.VOJ ïlUVTOJV XaL µaye{q.
rivx<ÏJV njç ivarbµov rpea.aewç (2) rpa.axet ànoGT(!ÉrpwOat n<frTa
njç eiµaeµévi7ç xaxù xal f/.Efjtxà xai xaOoÂtxa. (3). ·a /lÉVTOl ·Ee-
ftfjç l.v Ttp JI e (! l à iJ À { a ç (4) ôta{Ja.lÂet xai 1:~v µaydav Uywv
1 o /Jn ov ôeî .àv nvwµauxriv i'frOeom:ov, .àv Èntyi•6v.a iav.6v, ovu:
Ôl<l µarelaç xarneOovv Tl, iJàv xr.ti xalàv vop{('f/Wl, ,U'f/Ô8 ffo1.Çe-
aOat .~v 'Ava.yxrJV, àl).' Èo.v <vç lzet rpvaw>ç xa.i 'XQ{aewç · 1weev-
wOru ôè ôtà µ6vov TOV (rJUÏV iav.61,, xai Oerii• ÈntyvoVTa, X(!aTÛV
1:1)11 ùxa1:ov6µaa.ov 7:(!ta.<5a, xrû È<Ï.v njv El,uaeµivrJV o (}üet notûv
t;, üfi fowijç nrJÂi:J, rnvdau n'y awpau. /(al offrwç, r:p'f/a{, vofJaaç
X<ll no?..tuvaa,uevoç 01,a.an 1:0V Owû vlôv navra ytv6µevov 1:0JV
<latwv 1pv7.0111 /Jvexev, Ïvu avnjv /xanrfon Èx TOV X<LJ(!O'IJ njç Elµae-
11iv17ç bd TOV àawµa.ov (5).

,i f)d.V.eaO,Lt cotld. : {J).6.nn:aOa1 Zurctti ( nendiconti Jstilulo Lom-


bardo, LXIV, l!l:ll, p. 201); non neccssariwn: fJa.V.eaOa1 i.e. « être
frappés" iv àvU? scripsimus [cf. ad v. 9] : ivavUa codd.
5 "a-r:at3e1.,6µevo1 codd., corr. Reitzenstein "axwv codd.; cor-
reximus ( "ar.a, i.e. Tà '3oîga) 6-7 µayi:l~ -rfj; ÈV<1coµov <p(!O<!WJÇ
"par l'effet magique de la sonorité n (des formules), cf. infra, n. 1
et 2 !! 11,eei àvrLv).iaç codd., corr. W. Kroll 11 µfJ-re Reit-
zenstein.

(1) Zosime avait compose\ un traité mystique qui se terminait par


le Ilr,ei -roii [) <1-ro11.,elov, voyelle consacrée, comme il le dit (Berthelot,
ibid., p. 228, ï ss.), conformément à une concordance bien connue des
244 ZOHOASTHE

voyelles avec les planètes, T/Î i{Ji,i,,,n ngtl1•,,1, ;c,J1'?1 ,wd1 n)v ivawpo1·
qiecfoiv, -- 1< nach dem kiirperlichrn (voir n. 2) ... \\'ortsinn " (Ruska,
Tabula Smaragdina, p. 23, avec la n. 2) -- :x:llTà yàe n)1• àacl,11aT01·
(1, nach dem geistigen Wortsinn ») èi.).).o Ti ianv àvt:eµ~vrnT01·, ü 11ôvoc
Nt:x:ofhoç ,ef;:X:(!vµµivoç (1. -FJ'(J);) olbf;1J . ,mn1 oè TrJV Ëv<1wµo1• TO Î,Fyo-
µHOl' '!J:x:EavcJç ÜfCÔ)', q,'Y}<JL (li., XIY, 201), naVTWl• yivF:<JLÇ iwi <Jno-
ea, :x;aOa:nf;e, cprialv, al µOV(llJ)'.LY.ai Tijç ÈV<Jcbµov tp(!U<JEWÇ. To M ).fyn-
µf;1'01J µiya :x:ai (favµllrrTov Q <1Totzûo1• nee1(7.n T.01• :'!f(!i deyrhw1·
,(Jt}ayoç Odou Àoyov :x:ai ,ea1û1•wv narrcôv µiJ'J.llVLY.côv Y.Ili ânÀw1• ,wi
anÂwç n1J<1w1•. En effet, le signe de Oëï.01• est un oméga (cf. Catalogu1·
des manuscrits alchin1., t. VIII, p. 2. n° 55, etc.). On constate ici qu'il
faut mettre le gnostique :,..:icothéos au premier rang de ceux qui
transformèrent la chrysopée en gnose mystique. Cf. plus loin, nolt• ,,,
et fr. 0 105, p. 249, n. 1.

(2) Sur le sens de l'expression lvawµoç qieâaiç, outrl' l'exemple de


la lettre Q donné par Zosime lui-même ci-dessus n. 1. cf. Hl'itzensll'in.
Poimandres, p. 267, 11. 1 : <1 Der Laul ist nach stoisrher Lelut• ais
nvEv1w kêirperlich >>.

(3) L'idée que les philosophes échappent ù l'influence de l'Hci-


marmenè, et que d'autre part les Mages connaissent les formules
capables de détourner son action, a dû figurer ù l'origine des diverses
croyances (Oracles chaldaïques, Ostanès. etc. ; cf. W. Kroll. Rhein.
Mus., LXXI, 356) combattues par Arno be (Adi•. ]Vat .. Il), c'est à
dire apparemment dans quelque écrit apocryphe de Zoroastre. Cf.
en effet Arnobe, IL 13, et 62 : (1 Quod ab sciolis nonnullis .... dicitu r,
deo esse se gnatos nec fati obnoxios legibus, si vitam restrictius egc-
rint, aulam sibi eius paterc >> (cf. Drac. chald., éd. Kroll, p. 60 = Ly-
dus, De Mens., II. 10: Ov yàe vqi ûµae,iJv àyiÎ,'f/l' nf.:'!TOV<JL ÜWV(!-
yof.), puis ibid., 1. 10: (1 Keque quod Magi (Zoroastre) Ostanès et leurs
sectateurs) spondent, commendaticias habcre se preces, quibus
emollitae nescio quae potestates •> etc. Toutefois en parlant de ,eu:x:à
:x:al µf;etxà ,elll xuOo).i,ea, l'extrait de Zoroastre vise drs fins plus
matérielles que le retour de l'à.me dans sa patrie céleste dont il est
question chez Arnobe. -- On trouvera d'autres référènces encore dans
la Realenc., s. IJ. << Hcimarmene •>, col. 2640 ss., ainsi que chez R.
Reitzenstein, Hellenist. Mysterimrel., 1!J27, p. 301. - Quand Zosi-
me distingue les xa,eà ,wi 1u:eixà :ml :x:aOoï.r,ea, il parle le langage
de l'astrologie, et t.oute sa doctrine est conforme en effet à la concep-
tion générale du fatalisme astrologique, qui a toujours admis qu'on
pût exceptionnellement échapper au Destin ( Re figions orientales 4 ,
p. 107 et 291 ss.). Deux moyens différents sont successivement indi-
qués. D'abord, comme dans le groupe <, orientalisant >> des écrits
hermétiques, l'homme peut se soustraire à l' Elµaeµivri, puissance mal-
faisante. par l'ascétisme philosophique et la grâce divine (cf. Braü-
ninger, Unters. zu den Schriften des Hermes Trism., Berlin, 1926,
p. 38; sur les rapports de cette théorie avec l'idéal stoïcien du
I.IVHE;S DF, !\fA(.fl-1 - Fil. 0 99-100 245

sage, cf. Hiess. dans Healenc., s.v. « Alchemie •>, 1347, 24 ss.). D'au•
Lre part. on peut y parvenir par une faveur spéciale des puissances
célestes, quand on les invoque à l'aide des formules appropriées ( cJ.
in/ra, rr. Oslan. 11, p. 28-i s.). Les dieux orientaux dominent la
Fatalité; cr. p. ex. l'arétalogie d'Isis trouvée à Cymé (Bull. corr.
he/1., LI, 1!)27, p. 378 = Peck, lsi.~hymnus von Andros, 1930. p.
12:-1), 1. 55 : , Ey<Ù T<i eiµu.(J,1tivov Vl1'W, i,1tov rà dµueµévov a1'0l'EI.

(4) W. Kroll (Realenc., s. v., <<Hermes•>, 799,31) fait figurer un


rft·'!i àiJAfo; dans la liste des écrits hermétiques.

(5) Cette doctrine semble devoir être mise en rapport avec les
spéculations d'un certain Aquilinus, qui fut le condisciple de Por-
phyre chez Plotin (cf. Porphyre. Vie de Plotin, ch. 1li = fr. 0 10~>.
et Eunape, cité in/ra, p. 24!), 11. l). D'aulre part, dans .le contexte
de notre extrait (Berthe!ot, /. l., p. 228, !) cité ci-dessus, n. 1,
et p. 231. 11 = Poimandres, p. 104, 1G [ cf. p. 2ü7 .ss.)] : ,,01·oç
yàe Nt1'60eoç 6 dveveeroç r<LvTa olôev), on voit revenir plus d'une
fois le nom de Nieothéos, dont les gnostiques Aùelphius et Aqui-
linus, ceux précisément que réfutait Plotin, aimaient {1 invoquer
l'autorité ( Vie de Plotin, l. l.). Ce même Nicothéos est cité encore
dans un texle gnostique copte édité par H. N. Baynes, A coplic
yno.~Lic lrcatise, 1!)33, p. 84. Son système se rattachait ù la théorie
mysl iquc de la déchéance de l'homme primitif, théorit• donl W.
Boussd ( Hauptprobleme, p. 181-i ss.) et R. Reitzenstl'in ( Dfr <iiil-
lin /J.~yc:hc. p. 43 ss.) montrent les rapports avec le chap. \) de l' 1~·11-
n,rw[r, 1r. --- Il semble bien qu'il faille attribuer au même Aquili-
nus l'cxlrait (iv T<p 11:roµv,'Jµu.n H;;v 11gifJ1unv) cité par Lydus, De
Men.~. IV, 76, p. 128, 12 ss., où la déesse Maia (= ill.ûr1. ... :rwgà
Toï; Etlgoic- (i,fo,g) représente TTJV I iç rà t'µqmdç ne,Jor~o1•, tan<lis que
son fils Hermès est le Aclyoc; qui établit l'ordre dans le monde --
interprétation reprise par Proclus (cf. Lydus, l.l. p. 128, 4-11, et
Proclus, Comment. in Alcibiad .. p. 187-188 éd. Creuzn. texte dont.
la lecture suggère pour l'extrait de Lydus, l. l., p. 1(), la correclion
de :riu.07111.uT<•Jv en 1,u.071µdTw1·).

0 100. PRUDENCE, Apofheosis, 491 SS. (p. 101 ~d. Bergman) :


Posito diademate princeps
pallct et adstantes circumspicit, ecquis alumnus
chrismatis inscripto signaret tempora ligno,
qui Z o r o a s t r e o s turbasset fronte susurros (1).

(1) Susurras désigne des formules récitées à voix basse, cf. Osta-
nes, fr. 11, in/ra, p. 234 : "A~aerr,.v rlipOé)'"To1;, et la note 3.
O 101. Papyri gr. mayicw:, éd. K. Preiscndanz, 11° xm. 1. !HIB
(t. II, p. 128 = Papyrus W de Leyde, éd. C. Lccm ans):
Dans une liste de mots magiques empruntés à divers théurges :
'{}r; z Cl) (! 0 aa t' (! r; r; 0 n iear;r; Èv <- .. > . (!Vtaaae VJVXtaaae.

Sur les citations d'auteurs qui se suivent dans ce formulaire (' E(!w-
TvJ.aç iv 1 oie; 'Oe<poeaiç etc.), cf. Dicterich, Jahrbuch für Klass.
Philol., Suppl., XVI, p. 754 ss. ; Abraxas, p. 165 s. Le titre de l'ou-
vrage de Zoroastre a été omis par le copiste du papyrus.

0 102. S. JÉRÔME, Epis/. 1:1:1, 1, :; (t'·<I. l lilhcrg, Srriplnr. <'fffrs.


lai., t. LVI, p. 248):

In Hispania Agape Elpidium, mulier virum, caecum caeca duxil


in foveam, successoremque sui Priscillianum habuit, Z o r o a s -
t ri s Magi studiosissimum, et ex Mago episcopum, cui iuncla
Galla non gente sed nomine germanam hue illucque currentem al-
terius et vicinae haereseos reliquit haeredem (1).

(1) L'hérésiarque Priscillien fut accusé de magic par ses adver-


saires (cf. p. ex. Sulpice Sévère, II, 46, 5 : Magicas artes ab adolt·s-
cenlia eum exercuisse credilum est). De là cette singulière asserlion
de S. Jérôme, qu'il se serait adonné à l'étude de Zoroastre, le Mage
par excellence. Nous ne voyons pas que, dans le procès de Priscil-
lien, cette accusation se retrouve. Elle montre du moins que, dans
la pensée de S. Jérôme, il existait des ouvrages de magic dont Zoro-
astre passait pour l'auteur.

0103.ZACHARIELEScuoLASTIQUE, Vie de Sévèrcd'Antiochc (éd.


M. A. Kugener, Palrologia Orientalis, t. Il, p. 61 ; cf. Cal. codd.
astral., t. II, p. 79).
Cette vie, composée en grec, n'est conservée que dans une tra-
duction syriaque. Elle raconte comment Sévère et ses compagnons,
LIVIIES Db l\1,\1;rn - - FH. o 101-JO.J :H7

dudianls .'1 l'école de Droit de Beyrouth, recherchèrent partout ks


livres de magic et, en ayant découvert chez un de leurs compagnons,
.kan le Foulon. ol>ligèrent Cl•lni-ci .'1 les hrùler. Nous reproduisons lu
traduction de M. Kugcner:

In quiuus (libri-;) crant imagines quae<lam malorum daemonum


et nomina barbara et promissiones gloriosae, maleficae, superbia
imbutae, omninoque malis daemonil.Jus convenientes (l). Inscripti
erant alii « Z o r o a s t ri s Magi •>, alii quoque ,, Ostanis Magi •>
et alii ,, Manethonis {2) •>.

(1) Ces indications sont répétées dans la suite du texte (Calai.


r.odd. aslrol. gr.. t. II. p.80). qui continue comme il suit: Eranl enim
promissa isla lalia: ,, Q11onwdo urbe.~ turbandcœ et populi cnmmouendi
el patres armandi sunl contra /ilios nepntesque •>; el ,, Quibus urli-
bus soluenl11r coniugia legilima concubinalusq11c •>; el « Quo pacto
aliquis ui m11lierem caste ui11rre c11pientcm ad amorem illegilimum
sed11cel •>. elc. Il s'agit donc de recettes analogues ,'t celles de nos
papyrns magiques (cL fr. '27 s. d'Ostanès}, et non clc traités pareils
ù ceux dont Jean Chrysostome acte triomphalement le complet clis-
crédit (fr. B Ill\', supra. p. '2J). -- Cf. l'lnlroduclioll, µ. 150.

('2) L'auteur de la Vie de Sévère (Cal. a~fr'ol .. 1.1 .. p. ï\l) racont,·


ensuite que Zacharie et ses compagnons saisirent el hrùlèrcnt so-
knndlement des livres de Georges de Salonique et cl· ,\sclépiodole
d'Héliopolis. cieux inconnus.

0 104. CEcc:o u 'Ascou, Commentaire à la<< Sphaerw> de Sacrubosco


(D. III verso. dl' l'édilion de 1-1!)9; f. :H. col. '2. dt• l'édition de
Venise, 1518, cl f. 37 du Parbinus 7337, du XV•· ~.). Cc fragment de
Zoroastre l'St prol>al>lcment lirr d'un traité apon:vplw d' Hippar-
que sur la hiérarchie des esprits,, [cf. supru. p. '2 l l l.

Clima sumitur dupliciter, scilicet astrologice et necromantice :


Astrologice, ut Iiic accipitur, necromantice, ut accipit Z o r o -
as tes (sic), qui fuit primus magicae artis inventor, ubi ita dicit
ad Iitter am : << Climata sunt etiam admiranda, quae cum carne mor-

nigromanticl' bis cri. 1-Hl9 : negromanticl' l'd. L>lti -t Clima


tdd. et Paris.
248 ZOROAS1'1Œ

tuorum et humano sanguine fideliorum dant rcsponsa; iuxla


quod debetis intelligere quod isti quattuor spil'itus magnae virtutis,
qui stant in cruciatis locis, scilicet in oriente et occidente et mc-
ridie et septentrione (1), quorum nomina sunt ista : Oriens, Amay-
5 mon, Paymon et Egin (2), qui spiritus sunt de maiori hierarchia et
habet unusquisque sub se xxv legiones spirituum. Unde isti prop-
ter nobilem ipsorum naturam appetunt sacrificia ex sanguine lm-
manorum et carne similiter hominis mortui vel gatti.,> Sed ars ista
Z o r o a s t i s non potest fieri sine magno periculo, ieiuniis et
10 orationibus et omnibus quae sunt contra fidem nostram. Undc
cum ponitur sanguis hominis in concha aenea (3), tales facta invo-
catione veniunt. Et hi spiritus vocantur climata, quod sicut clima
est elevatio, sic hi spriritus sunt super omnes superius clcvati.

1 humano Paris. : christiano ed. 1516 Leg. fidelium 'l 2 quod


isti) Leg. istos sine quod? 4-!i Agimon Pagimon Egin l'ari.-.
6 LXXV Paris. 7-8 humanorum Paris. : christianorum ed. 15 Ui
8 gatti omnes pro catli 11 ponitur - 12 veniunt om. Paris.

(1) Cecco d'Ascoli attribue une doctrine analogue à Hipparqul',


chez qui probablement il a trouvé la citation de Zoroastre [supra Ir.
<;> 96, p. 241] (cod. Paris. f. 34; éd. de î518, f. 14): fparchn~
dicit in libro de ordine intelligentiarum, quod prineipes quidam dac-
monum.... expulsi de trono aerem occupant el quattuor clirnala, etc.
- Les /igurae spirituum qui dicuntur principes in qualluor plagis
mundi sont mentionnées dans un écrit attribué à Salomon, Calai.
Aslrol., V, 1, p. 99. Le codex Holkham. 290 [sera décrit dans le Caf.
astr. IX), f. 15, contient lleornv1.ai -r,ür uuuciewv ,hi11w11 (i.e. 'Am1-
).iw-r'YJ,, Boef:!éiç, Zi<pveoç, Ev(,!o;). - A l'origine de cette division,
on trouve la vieille conception babylonienne des quatre quartiers du
ciel. Celle-ci a passé dans l'Iran (Tarn, Cambridge histury, IX. p.
588, et Revue hisl. des relig., CXIV, 19:36, p. 11 ss.) et il n'y a rirn de
surprenant à ce qu'elle apparaisse dans un écrit pseudo-zoroastrien.
(2) De ces noms il faut rapprocher ceux d'une recette (de catoptro-
mancie ?) renfermée dans un manuscrit d'Oxford (Rawlinson, D 252.
s. XVI, ff. 1sr-23v), et cités dans le De occulta philosophia d'A-
grippa. Cf. A. Delatte, Catoplromancie, 1932, p. 103 : <, Urieus rex
Orientis, Amaymon, rex Meridiei, Paymon, rex Occidentis, Egyn,
rex Septentrionis >>; cf. encore ibid., p. 80, n. 3 (sur Oryence ou Oriens).
(3) C'est donc une sorte de lécanomancie (cf. Realenc., ,ç.v .. et
Calai. astr., V, 11, 141 ss.). Sur sa combinaison avec la nécromancie
dans notre morceau, cf. A. Delatte, Caloplromancie, p. 47.
APOCRYPHES GNOSTIQUES - FH. 0 10;') 249

7. - APOCHYPi IES GNOSTIQl 'ES.


(Cf. Introduction, p. 153 ss.).

0 105. PonPHYRE, Vila Plofini, c. 16 (éd. E. Bréhier, Enru;a-


dcs, t. I, p. 17) :

I'ey6vaat /Ji ,ea'l'' aV!'dv rWv Xeta-ctavWv noÀÀoi µSv ,eai lÏÀ.Àot,
llt(!ET:tl-eol {Jè f,)e ÛJÇ naÂ.auïç; <plÂ.OCToq;laç; IÎV'YJyµÉvoi oi neel 'Aoélg.nov
xal 'Axvlïvov(1), c2 -cà 'Ale~av'5gov rov At/3voç i,eal <l>iloi,ew,nov xal
.1'YJIWCTT(!U.iOV i,eal Avbov (2) avyyeaµparn nÂ.eia-ca l-eE'X'l''YJ/lfVOl,
e a
ùnoxa.it111pEtç; u :rceo<pieovuç; z w O (1 i (! 0 V xal ZwCTT(!l m1oü
i,eal Now()éov i,eal 'A,V,oyevovç; i,eu.l Mtfoov xal aÀÀ.w'li -cowvrwv (3),
no.itJ.ovç; i!'Y}na-cwv i,eal av-col ijnaT'Y}µévol, OJÇ 017 -co·v IIM.-cwvoç el;
-CO f]a()oç; njç; VO'YJiiJç; ova{aç; ov ndaaavroç. "O()Ev av-càç; 1tèv (i.e.
o Illwûvoç;) no.itJ.ovç; iUyxovç; nowvµevoç lv -cu.iç; CTVVOVCT{atç;, yea.-
'lpaÇ {Jè i,eal {3i/3Uo11 onee (( Ileoç; iOVÇ yvwani,eovç; >) ËnEy(!aipapsv (4),
1]/lÏV -cà Àotnà l-e(!{VetV i,ea-ca.ité).01m:v. 'ApÉÀlOÇ bè UX(}l UCTCTaeaxovra
{3i{3Uwv :it(!Ol-eEXW(!1)Xf, ned; -cà Zwa-cu1r1vov {3t{3Uov à1•nyeacpwv.
Iloe<pvew; éJè lycù neàç; -cà z (tl (! 0 a (1 i (! 0 V avxvo·ùç; nrnoh711a1,
l-Uyxovç;. (onwç;) v60ov u xal vÉov -CO fJ1-19Uov na(!a<JEtl-eVVÇ, r,;F,-
nÀaa1iivov iE V'Jl',O uûv nj1• aïewtv C1VCTT'YJCTU-f1ÉvWV EIÇ ôoçm• ro·ü
dvat iOV n<1À111ov Z W (! 0 a Œ i (! 0 V rà ôoyµ11u1 (l mhot EÏÂ.oi•ro
nern/3EVElV.

(1) De ces deux représtnlauts d'une gnose païenne contemporaine


de Plotin, Aquilinus seul est connu. La Vie des Sophistes d'Eunape
(p. 457, 10 SS. Didot: !:v,urpOIT'l}Tal ,,h• oth, (VÇ aVTDÇ (o IloerpueioçJ
àvayea<p€t, K(!OTtUTO{ TtVE; ll:ll:1Ï(! r.01• '!:Jeiyiv17ç H "ai 'AµÉ(!to; "ai ' •. fav-
Àil'OÇ, Kai uvyyeaµaTa ye aVTWV TlE[!ll1(<l(fTal) nous apprend que ce
personnage fut le condisciple de Porphyre, et il semble qu'il faille
le reconnaître comme l'auteur de l'interprétation philosophique clu
mythe de l\faia ( = Jlfoia), mère d'Hermès, qui est reproduite dans
le De Mens. de Lydus, IV. 76 (cf. supra, p. 245, n. 5). Aquilinus
dut professer une doctrine analogue à celle dont Zosime nous donne
une idée (supra, fr. 0 99, note 1), car, dans cet exposé, Zosime re-
court plus d'une fois à l'autorité de Nicothéos, l'auteur d'une apo-
calypse dont Aquilinus, lui aussi, invoquait le témoignage. On trou-
vera p. 245, n. 5, le résumé de tout ce que nous pouvons devinl'r à
ce sujet. Quant à l'apocalypse de Zoroastre mentionnée ici, pas plus
sans doute que les apocryphes des Prodiciens (0 106, n. 1), ils n'ont
dû figurer dans la bibliothèque d'Alexandrie parmi les volumes
dont Hermippc a dressé le catalogue. Dans les notes au fr. B 45,
p. 52 (cf. l'lntrod., p. 153 ss.), il a été question d'autres systèmes
250 ZOROAST1Œ

gnostiques représentant des doctrines également zoroastriennes.


Pour être à même de déceler l'origine récente d'une prétendue rrvéla-
tion du réformateur de l'Iran, Porphyre devait être particulièrement
compétent. Nous en trouverons une autre preuve en analysant la
démonologie du De Abstinentia Il, 36 ss. (Ostanès, fr. 9, infra, p.
275 ss.). Il faut se rappeler aussi, à ce propos, le voyage entrepris
par Plotin, avec l'armée de Gordien.
(2) Les édd., d'après une correction marginale d'un Byzantin,
changent -xai en Tou, mais sans savoir de quel Lyclien (Dt'.·mostrall'
ou Damostrate) il pourrait ètre question ici.
(3) Zostrianos est cité chez Arno be, 1, 52 ; cf. supra. p. t .ï, fr. B 4 ;
pour Nicothéos et Zoroastre, cf. la note 1. - Sur Allogène et les
'A.Uoyevûç des Séthiens, cf. Épiphane.Re/ut. Haere::;., 39, 5, 1, etc.,
et les extraits de Théodore bar Kônaï réunis et expliqués par M.
H. C. Puech, Fragments retrouvés de l' .ipocalypse d' Allogène ( AU-
langes Cumont, Bruxelles, rn:fü, p. !J3!'i ss.), clans une rtude qtd j clte
sur l'extrait de Porphyre un jour nouveau.
(4) Il s'agit du chap. U del' Ennéade II. traité qui, un peu plus loin
(ibid., c. 24), sera intitulé: <• Tlerk Toù; -xa-xùv T<jv 1h11tto11!}y<;I' To1~
-xôaµo1, -xai TÙv -xuaµuv -xu:>e<;,, dvm J.lyoVTa; •>.

O 106. CLÉMENT o'ALEXANDRIE, Slromata, I, r. 15; ü!J. li (p. 11


éd. Stahlin; cf. supra. p. 36, fr. B 26 a):

z ew O a (j 'l'e 'TJ 'JI {Ji 'l'O'JI Mayov, 'l'O'JI llie<Y'TJV, 0 llvOayoe<tÇ N:t,-
.ilwaev' <i-eai> {3{{3.ilovç ànoxev<povç 'l'àvfJeoç 'l'OvfJe o[ 'l'r/'JI [leoMxov
µen6vuç a'leeatv avxovat xex'l"i'jaOat (1).

(1) Windisch (Orakel dfs Hysluspes .• p. 17, n. 1) envisage la pos-


sibilité de rapporter à Pythagore et non à Zoroastre les mots Tàvoeù.;
Tovèk De fait, Cyrille d'Alexandrie, Contra Iulianum, III (Migne,
P. G. LXXVI, col. 63:i), remanie comme suit le passage de Clément
(voir supra, p. 36, fr. B 26a et 26b) : "On µèv ovv ol M ci.yo, ll oeai-
-x6v ela, yivoç, È(!OV<Jl :n:011 :nallTWÇ . Zweoar1T(!1JV yo µqv où<5eiç à:nrzÂ-
).d;i;;u Âoyoç TOV TUÏÇ µayi,eaiç ÈVL<1Xijr1fJai TÉXVaiç . OV <5q 'HUÏ :nava-
(!i<JTOV /;'f}ÂWTTJV /I11fJaya(!UV rpaa[v, WÇ ,eai /3[/3Âovç à:nO(!(!~TOVÇ :nue'
aùTov avvufJe,µivuç aùvïaal uvuç. -- On ne sait rien des rapports
des Prodiciens avec Zoroastre ; mais sûrement, les gnostiques qui se
réclamaient de l'enseignement de Prodicus professaient une doctri-
ne dualiste; cf. Housset, Haupiprobleme, p. 108, n. 1. - C. Schmidt
incline à ranger parmi ces apocryphes le Ileei rpva.wç (cf. supra, fr.
ET LES OHACLES CHALDAÏ(JUJ:::S - FR. O 107-108 251

0 12 et O 13, p. 160, n. 1), ainsi que l'apocalypse citée dans la Vie


de Plotin, ch. 16, supra fr. 0 105 (Plo tins Stellung etc., Texte u.
Unters., N.F., t. V, 4, p. 51) et visée par Plotin lui-même, Ennéa-
de Il, 9, 6, p. 117, 1. 8 ss. éd. Bréhier : Aey6v-rwv (i.e. Tâiv I'vwau-
,eâiv) àvapd.aeiç l,e Tov a1n7Âalov etc. {J).wç yàe avToiç Tà µèv nu12à
TOV IIÂaTWVOÇ BÏÂl]:rtTat, Tà t'Ji, oaa ,eat·VoToµoVGtV ... TUVTa e/;ro Tijç
ÙÀl]Otlaç EVQl]Tat · ènei ,eai al 6{,eat ,eai ol noTaµqi' o[ è v "At6ov ,eai
al µeuvawµaTwaeiç è,eû/Jev. Mais il est probable que le lle12i qnJ-
aewç remonte à une date beaucoup plus ancienne que ces apocalypses
gnostiques: voir l'introduction, p. 10!) ss.

8. - ZOHOASTHE
..
PHl~TENDU AUTEUll DES OHACI,ES CIIALDAIQUES.
[Cf. Introduction, p. 158 ss.J.

0107 . .Codex Vaticanus gr. 1416, f. 92, s. xv1 :

Tov aocpwia:rov Pê..V.ov (sic) èUJy'f/atç elç -rà .Â.oyw -r o v Z w -


(! 0a (1 't' (! 0 V. Xa?.ôaixàv Mywv • fon ~ai ell5cô.Â.cp /te(!tÇ etc.
(P. G., CXXII, col. 1124 A).
Dans les manuscrits plus anciens. ce commentaire <le Psellus est
intitulé tantôt • E,tlhat; ou 'Er~yl]at:; tlç ui }.EJ'OftEV<l X ,11.,foïxû }.â;1111,
tantôt 'El;~yl]atç Tâi v X a},,foi'xâiv ,!l]Tâi v, tantôt 'El; ~yl]at:; ).oyiwv
Ttvâiv Tijç Tâiv XaÀ6aiwv <ptÂoao<piaç (cf. W. Kroll, De orac. Chald.,
p. 3 avec la n. 1). Si le Valic. 141G dérivait d'un manuscrit ayant
renfermé successivement. comme le Vatic. 1011 (cf. Kroll. l. /.):
Mayo,à ÂÔyta TWV àml ZweodGT(!OU Mdywv È/;'f/7''7/JiVTa naeà JJ}.,;ow-
voç, puis: Tov ... 'Jld}.ov il;1y'f/ai.; dç rà uùrà }.6yia, on s'expliquerait
qu'en se détachant du premier de ces deux morceaux pour ètrl'
transcrit à part, le second ait été intitulé Eiç Tà Zweodar(!ov ).,,yrn
par un copiste désireux de remplacer le pronom ,1ùTà par le 110111
(Zw12odaT12011) qu'il semblait représenter. :\ulle part ailleurs Cflll' clans
ce tilrc sus[Jl'cl, les Oracles 111· sont présentés dans leur e11sl'mi>l1·
comme l'œuvre personnelle de Zoroastre. Pléthon lui-1111i111c les
allribuc d'ordinaire (d. fr. 0 108) aux Mages cliscipll's de Zoroastre,
ce qui est tout différent. Voir l'introduction, p. UiO.

0 108. PLÉTHON, Oracula mayica Zoroaslris, éd. Opsopacus,


Paris, 1599, partiellement rérdité par C. Alexandre en appendice
au Traité des Lois de Pléthon Paris, 18:'i8, p. 274 ss. (cf. Gray
dans Jackson, Zoroaster, p. 239 ss.):
252 ZOROASTRE

Mayt"à ).6yta uûv ànà z O) (! 0 a (1 T (!()V Maywv l!t1yr1'}év-r:a


naeà l]).~fJwvoç. - Tel est le titre donné par les mss. Vlllicanus
gr. 1011, r. 12v, S. XV, et Parisin. gr. 2832, f. 23v, s. XV. - Mayt"à
).6yta TWV àno z w (! 0 a (1 !' (! 0 V Maywv se trouve dans les codd.
Marcianus 519, f. 106, s. xv ; Monacensis 495, f. 170. s. xv ; Paris.
gr. Suppl. 66, f. 28v, s. ~v-xvI, et (le mot µayt"à omis) Nea-
politanus III AA7, f. 40, s. xvI ; cf. 'E!~yrie1iç. .. I'ew(!y{ov rofi
I'eµtGTOV Scorial. II T. I, f. 133v; cf. ibid., f. 115: B(!axeia nç
C,iae1&.cprJC1lÇ TWV lv roi:ç Àoy{oiç TOVTOlÇ (i.e. T()lÇ TWV àno Zweoa-
G!'(!OV Maywv) I'ewey{ov TOV I'eµunov.
Au moment où cet opuscule fut composé, Pléthon achevait clc se
former l'esprit par la lecture des auteurs (Diodore, Plutarque, Polybe,
Ptolémée, Strabon, Xéno1,hon, etc.) dont il a tiré maints cahiers
d'extraits. C'est chez Proclus apparemment (cf. l'Introd., p. 159 ss.)
que Pléthon trouva le commenta ire des Aciyiu dont il fit une sorte
d'anthologie. Quoiqu'il en soit, il est bon de noter qu'à la différence
de Psellus (cf. Migne, P. G .. CXXII, 1125A. 112NB. 1129C, etc.),
jamais il n'oppose à l'aberration chaldéenne la doctrine des Pères
de l'Église. comme une sorte d'antidote. - Le commentaire de Plé-
thon fut peul-1Hrc intitulé d'abord comme ùans I' .tlmbrosianus Q
1:l sup. (s. XV. f. 190) et dans Je J.aurenlianus 81), 2-t (s. XV, f.
101): (sans JlJ..,jOw,•o~) l'nogyfo,, rnii crorp(lrrchov l't"ft!CJTOÜ (Toii
urhoü Laurent.) i~t/)''Jm; âç -rù µay,xà ).ciJ1ta, a ,wi XaJ..ôrli"i.:à ln'YJ
J..iyi;-ra1 un' frlwv. titre fort voisin de l'un de ceux qui sont donnés
à l'i~ ,jyi1ai; analogue de Psellus (voir ci-dessus. fr. 0 107). Mais d'or-
dinaire la tradition manuscrite appellc les oracles commentés 11-fo.-
yixà }.6yia -râiv ànà ZwQocir1-reov Mcii1w,,. En effet, pour assurer le
succès d'une réformation religieuse destinée, comme Plélhon le dé-
clara lui-même (cf. ('Introduction. p. 1G2. n. 1), à faire oublier le
Christ et Mahomet, il importait de mettre le nom de Zoroastre en
vedette, afin de montrer la part faite à la sagesse de l'Orient dans
celte vaste et ambitieuse construction. Ce nom de Zoroastre figurait
déjà dans le titre des oracles que Ficin retrouva parmi les papiers
de Pic de la Mirandole. Cf. les textes reproduits par Fabricius, Bibl.
yraeca, l, 3(i, 10; la lettre de Pic (Opera, t. I. p. 3ti7 Bas. ; cf. Kroll.
ibid .. p.1, n.1) à Marsilc Ficin citée par Semprini. Bilychnis, XXXIV,
19::10, p. 10:1; voir encore les Conclusiones secundum Produm quas ....
Picus disputandas exhibuit, reproduites par Portus dans son édilion
de Proclus (ln Plat. Theolog., 1618), p. 504, n° 31 (unum ex dictis Zoro-
asfris etc.); enfin Ficin lui-même, Theo[. Plat., IV, 2, p. 128B, et
De Christ. Rel., ch. 22, p. 25B, cité par W. Dress, Die Mystik des
Jlarsilio Ficino, De Gruyter, 1929, p. 16, n. 2 et 3; Ch. Zervos, Mi-
chel Pse/lo.~. Paris, 1919, p. 243 ss. - Zoroastre et les Mages (ol ànù
Zwgocir1TQOV Mdyoi) sont cités d'ailleurs dans le texte même du
commentaire de Pléthon, p. 278, 1 ss. éd. Alexandre ; cf. -rà Zweuci-
ET LES OHACLES CHALDAÏ(.!t:Es - FR. 0 108 2:j3

UT(!O!! ),oytOV, ibid. p. 279, 6, et p. 297, 5 SS. : TOÏÇ ,i,r,j Zw(!OGUT(!OII


Md,•01c. C<>ttc expr<>ssion pourrait rcmonl<>r en clcrnihe analyse
jusqn'ù Plutarqut• lui-même: voir, sur Cl' sujl'l rk 1·011lrovC'rSC', I'[11-
lrotl111"lio11. p. llil. 11. 5.

0 109 a. Pu'.:nrnN, à la fin du rommcnlaire intilull' eornnw


ci-dessus (fr. () 108) Maytxd ï.oyta TWV ànd X (11 f..! () (l (J T (! () 1'
Mayow etc. : d. C. Alexandre, Traité des Lois de Plélhon, l.l., p.
279 SS. (1) ;

!lrjÏ.ot ovv Eiatv aÂÂot Te avxvoi àvOewnoJl' TO/.Ç àno Z 0) (! 0 ..


a a T (! 0 V TOVTOlÇ avvwclovç n11 xaraarr;aap.evot ràç bo!aç, µaï.t-
ara ye µ1)v X<ll oi ne(!{ Tl' llvOayO(!U'V xrû lIÀaTCù'Va aorpo{ " inû
xa/ ixdvoiç ln(2) u;jv Zw(!oaaT(!OV, oiç <p1Jai m(!i ai•rov oll}.ovra(!-
xoç navv avvwôà xai .à llï.arwvoç rpah:erat. <l>tJUl l>è neei Zweoa-
UT(!OV ll).ovraexoç (De Jside, 369 E = fr. D4, supra. p. ï1, 6 ss.) WÇ
T(!lVÏ Tà ?Jna ôtiÂot, r.ai •'fi µiv 7t(!WT!J avuiJv 110teq. '!lr2oµaC1JV
Ùptar<f>TJ - TOVTO'V <>' ûvat TO'JI vnà TW'V Aoy{wv llariea ,eaÀov-
/1 evoi• - •?Ï <>' èaxaru 'AetµUVTJV, M l0(!1J'V l>i •'fi µian . xai TOVTOV
<>' (l'V ( ô' (l'J! codd.) Ûvat TO'JJ L1 l'VU(!OV Novv ,eaÀOV/U::VO'V vno T(l)'J)
Aoyto>V (3) • àï.ï.' '!Jeoµ&C1Jv µiv ~ï.lov, üv ye <>r) xai Kveov nee-
aiari xaÀûaOai (4), rginÀa.awv éavrov àrpeara,eévai (5), M{Oe11v bè
01JÀOVOTL, TOV µna ye '!Jeoµa.C11v, Otnï.âawv. Oianee na.VTOJÇ cvv-
wôà X<Û .à IIMrwvoç è,eûvd fUTl (Ep. II, 312 E) · (( lleei rd,, nav-
TOJV ffoatÀia nan' èan ,eai ixdvov fvexa navra, xal i,eûvo aï-rç_wv
ana.vuov TWV xaÀwv, Ôl'VU(!Ol' <Ji néet .à ôevuea, xai T(!frov
nte l .à T(!fra. M oleaç ôÈ: T(!ÛÇ, Èç âç ZW(!OO.O'T(!'l}Ç (6) Tl' xai lIÀa.-
)l

TWV rà livra Ôl!J(!'YJ"eaav, û,•at 7t(!WTTJV 1dv T'r)V alwvwv, bevriem·


oi n)v lyxeovo,• µiv àtowv M, T(!lr1JV oi T'r)V Ov11rryv. Zweoa.O'T(!TJV
M' <p1JO'l lIÀovraexoç (ibid., 369 E, supra, p. 71, 1 s.) OVTOJ
naÏ.atov nva yeyon:vai, wç xai nenaxiaxiUotç luat n.iJv Tewï-
,ewv neea{Jvueov tO'TO(!ÛO'Oat.

(1) Sur les formes diverses du titre de ce commentaire, cf. ci-des-


sus, p. 252; quant au texte même de l'extrait, nous l'emprun-
tons à l'édition du commentaire de Pléthon que Mme C. Zerck-Nové
va publier prochainement d'après les meilleurs des manuscrits. Cf.
l'Introd., p. 158 ss.
(2) Ces mols font voir que l'ex.trait du De Iside n'est pas le seul
7.0ROASTRE

témoignage connu par Pléthon : il considère que ce témoignage s'a-


joute à celui des ..1.01,ia. Quant à la leçon ii:ru:n:a (pour è:n:û) de cer-
tains manuscrits, elle est à rejeter.
(3) Quelques pages plus haut, Pléthon a cité en effet l'oracle chal-
daïque Jiu.na yàe il;n:0.f:<J(]ë llunie xui N{[J :n:uet,5wxe OEt>TÉ(!qJ, où
figurent ces deux divinités du panthéon des théurges (cf. Psellus,
dans Migne, P. G., CXXII, 1140C; W. Kroll, De Orac. chald., p.
14, complété par Housset, Archiv. Relig. Wiss., XVIII, 1915, 14:l,
n. 1, en ce qui concerne la dualité Novç :n:areixàç et Novç ôevre(!o,
des .diç è:n:éxeiva). - Tandis que, suivant Plutarque (supra, fr. D 4,
p. 71,25), Ahoura-Mazda aurait triplé sa grandeur pour établir en-
suite, entre lui el le soleil, la même distance qu'entre la Terre et le
Soleil. 1·astre le plus éloigné· de nous, Pléthon lui fait dire toute
autre chose el de plus, il s'exprime comme si Plutarque déjà
avait identifié les ·divinités mazdéennes avec celles des A6yia. En
présence de tant de déformations, on notera que Gennade Scho-
larios (in/rn, fr. 0 11,,) prétend mettre Plutarque au nombre des phi-
losophes (jlll' Pléthon citerait d'après Proclus.

(4) D'après Plutarque, Vfr d' Arla:cerxès, ch. 1, p. 1012A.

(t>) Cf. ci-dessus le fr. D 4, p. 7li, n. 14.

(li) Pléthon a en effet attribué plus haut (ibid., p. 27ti, 8 ss.)


à la philosophie des oracles une division tripartite des êtres ( T(!tT-
701• ..• elowv ... yévoç, TO µiv :n:U.VT1/ XW(!l<JTÙV VÀTJ;;, ... TÙ ,5' û7..,11(!t<fT()l'
:n:al'T7/, ... retro,• Ot /HTu./;ù TOUTWV ûèio;, TTJV 1J1V7.i11• ... njv }.oyix,;1•)
analogue à celle qu'il prête à Platon. Cf. encore ibid., p. 82, 1!J : éx
;Tl<ll'T(IIV ... elowv, aiwviwv, èyxe6vw1•, Ü1"1JTWI' etc. ; 250, ::1 : w:; TOV ov-
(l<lVOV rnfüfr ôvo 1ioiea, rï u àOcivurnç xai 17 Üv'1JT1 clc. ; 1-JO, ,( : roïv,5r
mi rnïv f,oieutJJ ù.1i<poi1• etc. ; 2-1-1, 1-l ss. etc. ; l'se11us, De omni/.
Doctr., 2:1 (Migne, P. G., CXXII, 70-1 AB).

0 109 b. PLÉTHoN, éd. I. Hardt, Calai. <'odd. mss. bibliolhccac


regiae bavaricae, t. V, p. 116 (Munich, 1812, d'après le cod. Mo-
nac. 490, f. 115 ; note mise en marge du passage des ~ois édih~ par
Alexandre, l.l., p. 252, 18 ss., et reproduit infra, p. 258, fr. 0 11:i) :

, Ex TÔJV fI).ov-r:a.exov avyyeaµµa.-r:wv :iaeaarJµeunaeiç . TOV


IJ).170wvoç. "On z OJ (! 0 6. (j T (! rJ V fI).ov-raexoç ia-roeeïaOa{ <prJŒl
:;iev-raxtaxiUotç luat TÔJV Te WÏ'XW'JI neeapvueov yeyovivat .
TOVTO'JI T(]ÛÇ Oeovç T(]LÔJ'JI µoiewv TÔJ'JI OVTWV ~yeµovt'XOVÇ aif)etv

,5u5Mat • '!leoµa.(rJV, MtOerJV, 'Aeiµa.V'f}V · '!leoµa.(rJV µèv -ràv


x(!a.-r:w-rov Tijç neeaf)v-r:a.TrJÇ ual ua).).fo-r:rJÇ -r:wv ov-r:wv µa.Àww.
/IOL(!flÇ al'uoi•, 'Aetµ<IVrJV T?JÇ iaxa.TrJÇ, M{O(!rJV /Ji Tijç µfoTJÇ,
ET LES ORAC:LES C:HALOAÏQlTES - FR. 0 109-110 255

0 110. PLi::nwN, Z w e o a a -r (!et w v u ;eal llï,.a-rwvtxôn,


i)oyµa.To>V avyxe<paÏ,.r1fwatç, éd. C. Alexandre, Traité des Lois de
Pldhon, Paris, 1858, p. 262 (c'est le titre donm• à l'opuscule dans
le manuscrit qui p[1sse pour un autographe de Pléthon (1), le
,\1arcianu.~ ,IOü, f. t:~ï', dont :M. L. Ferrari nous a procur<· la photo-
graphie).

(1) CL .J. Morl'lli. Divi Marci. ... /Jibliolhrca manuscripla, Bassa-


no. 1802. p. 2fül rt 274. - l~troitemrnt apparC'ntl•es avec les
idél's dl'.•nloppées dans la .t1 oyfwi• i~iJyrJair:; (cr. par ex., p. 2fi6, 14
ss., el 274~277 é<l. Alexandrl'), les doctrines récapitulées en douzr
points sou5 Cl' titre ne dil'l'frenl pas de celles des Lois, que Pléthon
a mises (l'f. p. 2.">4) sous](' double patronage de Zoroastre et de Platon.
Il résulte d'ailleurs d'un passage parallèle (p. 297, 19 ss. : II).6.-rw1· ...
rie7.ù.: 110Pov.... nu(!w)où~ etc.) que la communauté de doctrines
cJui - suivant Gl'.•misll' PIHhon - rapprochait Platon de Zoroastre,
devait se borner à des principes fondamentaux. Dans ces conditions.
lïndicalio11 cil' µrovc1ia1H·c· dans h• titre (7-,,i11oa<1T[!dw1· rtc.) Ill'
doil pas i•l n• prbc· .·, la Id lrl'. Pe11l-dre en r(·alit(·. rommr C. Ak-
x:rnclrl' ra s11ggt•r(· (/. /.. p. xxxu. 11. 2. l'i l.\'J. n. 2). la clitr l.'·1•;,i<r-
'J'"Î.r1i,,,rr,~ c•sl-Plle une sorlt> <l'c•sq11issP <lu nèopaganismt• drs Loi.~.
Jancfr au pr(·alable clans I<' public, afin de sonder et Ùl' préparer
l'opinion. toul en éYitanl la censurl' au moyen d'indications pseu-
climymrs. On sail par Gennade (voir le texte cité chez Alexandrr,
/. /., p. 412. rn ss.) que l'élaboration des Lois prit de longues an-
nées. l't qu ·t·n Italie cléjù, le futur patriarchl' eut vent des tendances
antichrétiennes dr l'ouvragl'. Toutefois. cd ouvrage 11e fut achevé
qu'après le rl'Lour de Pléthon en Morér (\'ers 1440), et il fut gardé
sous le manleau (cf. Driiseke. citant Schulzc, Zeil.w:hrif l fiir J{irchen-
!J<'Schichle, 1899. )). 27H) jusqu'au moment où, l'auteur venant de
mourir (le lundi 2H juin 1452 : cf. Alexandre. /, /., p. XLIII, n. 2.
note confirmée par une scholie d'un manuscrit de Salamanque q•ir
:\-1. Dain nous a fait connaître), la frmmr de Démétrius Paléologue -
despote de :i\Iistra ù partir de 144!) - fil parvenir ù Gennade Schola-
rios le manuscrit aulographr qui lui avait été remis (cf. M. Jugie.
Byzantion, t. X. p. :i24). C'est en lcnanl compte de la l:vr,mpa-
}.afoia1; CJlll' l'on peut s'expliquer comment. dès 1450 (cf. M. Jugie,
/. /.. p. ;">21). Gennade put attaquer ks thèses du Traité des Lois en les
attribuant aux "EÂÂrJPet:. et sans mettre en cause PU·thon lui-méme
(cf. ci-dessous, p. 2,)7).
7.0ROASTBE

O 111. PLÉTHON, Traité des Lois, i·d. C. Alexandre, p. ;JO,.-, ss.:

'Hµeîç 1tiv ln) 1jyeµ61 1aç nowv1œOa nüv .i.6ywv {va 11h• 1 0,uoOcrr"i'w
1

,eai ao<pwv, TOV a'IJTOV naÂat6raro1• cvv à.,eofl 'ia111::v, z w e () a (1 -


Te 1/ V ' Mf/'>otç TE ,eai II É(!aatç ,eai TWV aÂÂwi· roiç n)..ffarn,,:;
TWV naÂut ,earà T'fJV 'Aalav TWV Tl:: Odwv ,eu/ dV.w1• :>,;<LÀ<ÎJ1' 1Tf;JI'
n.i.darwv] httrpai•Éararoi• yev6pevov l~1JY1JT1v · 11nù ,)è roiïrrJ'I'
aÀÎ.ovç i f ,eai Ev1w.ï.nov ... ,eai Mfvw I<e11rcvv yE1·61m•01• 1101w-
Ofr11v i-eai Avxoveyov .1axec5atpodwv, ln ô' ''J<ptr61• u Y.<Û Nov-
1ifrv, ... () ()è (Novµû.ç) 'Pwµalotç ÜÂÀWV u avv<vr Y.Ul T<ÏJV 7ff(!t'
Owvç ,eai OVTOÇ µaÀtara 110µ00fr11ç l.yey6vet ... p. :n, :~ : Mnù
/Jè TOVTOVÇ aÂÀovç r ,eai T.OVÇ L1 w/Jwva{ovç .d u)ç Lff]ÉaÇ u xa1
V7W<p~Taç, lMq. i f IloÂvf.lbov T(Ji' pai·nv, <p xai M{vwç hûi•oç hd
ao<p{q. avnj1•, xai Te1ewtav aÂÀwv TE :noÂÂcv1• XU.l xa.i.cüv 1:0ÎÇ
"E.ï.J.11at xai /J1) xai rnii :ruei 111vxijç nj,; 1JµHéeaç à.v6Jwv i f ii·-
uiiOev ,eai avOtç ,ea06/Jw·v àndewi· .i.6yov i~17y11n1i• hr.1g•m•iarar01•
yEvoµevov (1). Xdewv6. T.f etc. [puis, aprt'S les sept sages, p. :r~,
18) l.ni Ji nâat. TOVTOIÇ Ilv0ay6eav u xai fl).6.rwva xat ·rovç àn'
avnüv noÂÂovç TE ,eai Ùj, aOovç yc1·0,11évovç g11Àoa6<povç, (U1' f1\foY.1
/lWi<lTOl Ila(!µEv{/J'f/Ç, T{pawç, Fl.ï.o·vTa(!xoç, fl.i.wûvoç, llO(!<j'IJ-
(!IOÇ, '16.11/3.i.txoç . OVTOl yae TOl n6.neç T<J. Tf, nÂûaT.a Y.Ill 7if(!l
nüv µeyfarwv avvevex(Jivuç à.i..ï.11.ï.01ç ràç "(!arlaraç ôoxoiim
TCÛ'JI à.110ewnwv àû TOÎÇ a1u-:1.v01• </'(!01'0'VŒ11' /~f,1 1TJ1'0Xf1'(!l {JJ~aç e).

(1) Entre loutr celle élucuLrat ion dt• Pléthon -- si fantaisisll'


qu'elle soit - - et le 1'h1'ophrasl1• d'l~m;e de Gaza (cf. fr. D 3, supra
p. 70, n. 2 ; voir encore f:néc, i/iid., p. 71, rt la 11. 555 de !"éd. Uois-
sonade, sur Polycidos), il y a une affinilé donnant lieu de suppost•r,
;1 la source de l'un l'L de l'autre (l~née et l'll'I hon), soit Proclus soit
Hiéroclès licei vn,xij, "uOJ,ho1• n: "'il û1•Jrlw1• (cf. notre rxtrait t•L
Énée, /./., aux notes 61, 101, de.). Voir l'Introd., p. 158 ss.
(2) Cf. Psellus, wE"Oe<1tç ... T<t1v naeù XaJ.l)alotç âoyµchw1• (Migne.
P. G .• CXXII. 1153 AB): TovTwl' r5è TWV i5oyµaTWI' Tà nJ..dw Y.Ut
'A(!t<1TOTÜ'I},; xu/ lIÀaTWV U)é/;'lVTO • o[ ,5è m:el II).wTivov xai 'Idµfl}.1-
1.01• I/o(!tpV(!lOV TE "ai Tleo"ÀOV n â <1 t "aT'l}XDÀOV01]<1av, "ai cI,ç Odaç
tpwvàç à<1uÀJ..oyi<1Twç TmïTa Èr5i/;aPTo. Entre les deux textes, celui
de Pléthon et celui de Psellus, la ressemblance est frappante. Si
Pléthon ne parle pas d'Aristote, c'est pour cause. D'autre part, en cc
qui concerne l'accord de Platon avec la sagesse orientale des A6yta,
il n'y a pas de divergence entre lui et Psellus. Tandis que ce dernier
parle d'un accord portant sur 1, la plupart» des doctrines (Tà nJ..clw,
çt non mïa, comme deux 1. plus bas), de son côté, Pléthon se borne
ET LES ORACLES CHALDAÎQUES - FR, 0 iti-112 251

à faire valoir l'identité des deux enseignements - celui de Platon


et celui de Zoroastre - dans les points essentiels de la philosophie
et non dans tous les détails (cf. ci-dessus, p. 253). Enfin, comme
Gennade le fait observer (ci-dessous, p. 260), Pléthon passe sous si-
lence le dernier des noms mentionnés par Psellus, celui de Proclus,
de peur, sans doute, de faire découvrir le texte qu'il plagie.

0112. PLÉTHON, Traité des Lois, éd: C. Alexandre, l.l., p. 2, 2 ss. :

'H {Jt{J).oç fjbe (c.à.d. Les Lois) neetéxei Oeo).oyta11 µèP -r~v xa-rà
Z W (! 0 Cl G T (! ?J V Te xai IJ).a-rwva, ovoµaCoµé11w11 TW'II ôià
<pLÂoaocplaç àvayvweiCoµivw11 Oeéiw TOÏÇ na-reloiç TOÏÇ "E).).?JaL
Oewv ov6µaatv, iÀxoµi110Lç ixaaTOLÇ èx TOV ov :,r;avv TOL avvwi,ov
<ptÀoaorp{q. ôià -ràç TWV 7WL?JTW'IJ "taa-reo,pàç bii TO WÇ µa).ia-ra "~
<pLÂoaocp{q. av11cpi,6v ... (p. 4, 1) 'Ayia-relaç eva-raÀeiç, xal. ovu;
neeiieyovç O'M' av TOV "éO'IITOÇ èx).ineiç.
Les mêmes idées sont développées plus explicitement ibid., livre
III, chapitre 32 (lleel Twv Twv fJewv àvoµd-rwv), p. 130, 14: Kal
new-r6v ye av-rwv neel Twv -rwv fJeô'•v é'1-réa -re &voµd-rwv "al bu-
t~EÎ"T Éa, w; 0 V µeµnTÛIÇ T}µEÏÇ TOÏÇ naT(!fotç fJewv OVOµaO'tV inl TÛIV
t~ta '{)t},OO'l)tpiaç àvayvwgiÇoµévwv "EXQ~µeOa fJcwv. OVTE yde nov ...
ixeijv... a VTOVÇ "a1và clv6µaTa fJeµévovç f} /Jae/Jaea inayayoµfrovç,
t'vov na-r:eloiç xe~aaufJm etc. - Dans une lettre à Pléthon (de l'an
1450 environ) « à propos de sa réponse à un opuscule défendant la
doctrine des Latins >>,iGennaèJ.e Scholarios (éd. Petit-Sidéridès-Jugie,
t. IV, 1935, p. 125, 7 ss.) rend fidèlement le sens de ce passage et
en confirme le texte: Ilov vvv iJuiov ... fJewv -rivwv àvayvweiuµovç
be tptÀOIJO<ptaÇ vnÈ(! T'Y/V not'7TWV 6tal1T(!Otp0V yvwµ'7V "a/ aytu-re{aç
t:vaTaÀeïç - wç av-roi rpaui (suppléez ol • E).À'7veç; cf. supra, p. 255,
n. 1 ; Alexandre, p. xxxn, n. 1 ; Byzantion, X, 522, n. 2) "al v6µovç
,)Oiin, "al 6taLT'TJÇ vq/ iJyeµ6in z w e O a O' Te Tl "al J]).d-rwvt ... O'VV-
tiyetv; cf. ibid., p. 479, 22 (à propos d'un apostat nommé Juvénal
et soupçonné d'accointances avec les néopaïens du Péloponnèse):
Tevea}.oylaç fJei!JV "al ovoµauiaç dx;edv-rovç vn:à TWV no,,,,-rwv ,mi
uy111-reiaç eva-raJ.eïç, wç avToi rpaui etc. On peut conclure de ces indi-
cations que Pléthon, dans ses Lois bien entendu, a systématiquement
écarté les noms barbares des dieÙx - comme '!Jeoµa.C'l'/ç ou 'Aee1··
µcivioç, et vraisemblablement aussi les "Ana; et Lllç in:fae111a de la
philosophie chaldaïque (cf. W. Kroll, De orac. Chald., et supra, fr. 0
lO!Ja, et p. 254, n. 3) - pour garder les noms immortalisés par la
mythologie grecque (Zevç, II011e1Jwv, etc.). Sa théologie renferme d'ail-
leurs maintes innovations qui lui sont personnelles et que Gennaue
258 ZOROASTRE

Scholarios a bien déterminées. C'est ainsi que, par exempte, il piace


les divinités du Tartare dans Je domaine de Kronos, et non dans
celui de Pluton, Il en est de même aussi pour "H(!a, fille aînée de
Zeus (Lois, p. 134, 13), ûjç ye iJ}.71ç naeaywyoii (hoii (ibid., p. 136,
9 ; passage à rapprocher d'une note autographe de Pléthon, con-
servée dans Je Marcianus 406, f. 137v, et reproduite chez Alexan-
dre, l. l., p. 264, 3 ss.). Cf. Alexandre, /. /., p. LXXX, n. 2 (sur l'affi-
nité de la théologie de Pléthon avec celle de Proclus), et p. ux s.
- Sur la trinité Zeus-.Poseidon-Pluton dans l'interprétation des
.t16yia, cf. Kroll, De Orac. chald., p. 37.

0 113. PLÉTHON, Traité des Lois, éd. C. Alexandre. l. l., p. 252,4 :

Taffra ,à tJ6yµarn (1) rniç àno Ilv0ay6eov µa.Âtarn xai ID.a.-


,wvoç MtJox,at aorpoiç ... ,aiha Z W (! 0 a <1 i (! rJ xai TOÏÇ àn'
av,ov · Ûç ôv fJµeiç, lva {J~ avtJea aexai6.a,ov iWV ye l'P /tV~µn,
,à TOtœifra àvarpéeoµev iW'V boyµa,wv ... 01:t iWV lç fJµaç O'POµal;o-
µÉvwv O'ViOÇ boyµa,w'P iWV ye oe0w'P UTJYTJi~Ç lau'P o naÂato-
-rarnç, n).eloatv rj ne'P,axwxiUotç ia,oeovµe'POÇ ,ijç 'H(!a'XÂntJcov
xa06bov luat neeapvueoç (2) ... (p. 254, 11) : I'eyovivai µÈ'P ovv
xai aÂÂotç aÂÂovç 'Poµovç lmetxeiç uvaç . xai ûva{ ye hlovç
iWV µiv Zweoa<JT(!fLWV iOViWV 'l"OÏÇ b6yµaatv ovx dncptJovç ... lv
olç xai -rovç u 'lv-bwv xal 'IP,f1ewv -rwv foneelwv yeyovivat, rnv-
-rovç µÉ7 ye xal. Zweoa<JT(!TJ ,ovup avrxe6vwç axetJàv iaxrJx6-
1

rnç(3). .. (p. 256, 13) iJµeiç xea,la-rn OV<1TJ •fl xa-rà Zweoa<JT(!TJV
-ravin (suppl. ,fl t56~n) neoauOéw;Oa, fi xal 11 xa,a u flvOay6eœP
xal. fl).cfrwva <JV'PfVtJVt::Xiat <ptÂoaorpla, àxetPelQ. u: iWV aÂÂwv-
anaawv nÂeovexwvan t5o~wv xai 11.µa na-relq, xai fJµiv ovan,

(1) Il s'agit des doctrines fondamentales du Traité des Lois, dont


Pléthon donne une I'l)yxeq,aAalwcnç en douze points, éd. Alexandre,
l. l., p. 262 ss. (cf. supra, p. 255).

(2) Un historien géographe d'où Pléthon a tiré un choix d'ex-


traits dont les Marciani 379 et 406 ont conservé des copies autogra-
phes, Strabon (XIII, 1, 3) considère le retour des Héraclides com-
me de beaucoup postérieur à la guerre de Troie. Ayant rapporté,
d'après Plutarque (ci-dessus, p. 253), que Zoroastre vécut 5000 ans
avant la même guerre, Pléthon doit, pour le retour des Héraclides,
majorer cet intervalle de temps.
ET LES ORACLES CHALDAÏQUES - FR. 0 112-114 259

(3) Synchronismes purement conjecturaux.

0 114. PLÉTHON, IIeoç Tàç vnie 'AeiaTOTiÀOVÇ I'eweytov 't'OV


Exo).aetov (i.e. Gennadios) à,,n).~v,eiç (Migne, P. G., CLX, 983 D -
984 A; cf. C. Alexandre, l.l., Appendice VI, p. 297, 1)(1) :

IIaeaéJtôwai µi" Ot>" "ai 11).a.TW" vnoµ,,~µaTa ana àexwv µô-


"ov "ai ).oyiwijç xai ipvaiûjç "ai 110ixijç "ai OeoÀoylaç, lipiÀoaô-
'PTJaé TE ovx lôlav iavToiJ aoip{av Te"w" (2), à).).à T~v àncl Z w e o-
a. a T (! 0 V ôià TWV IIvOayoeelwv lç av't'o" "aTEÀTJÀV(foiav. IIvBayô-
eav yàe TOtçànclZweoaaT(!OV avyyeyovÔTalv Tfi 'Aatq.Ma.yoiç (3),
TaVTTJV T~V <pLÀoaoiplav µeu).(Jûv, ôv ô~ Zweoa.a't'f!TJV fo't'Of!OVULV aÀ-
Àoi u "ai 11).ovrnexoç (supra, fr. 0 109 a et b) nevTa"LaxiMoiç 't'WV
Tewï"wv yeyovévaL freaL neea{Jvueov · ei Tq> ()6 't'OVTO ov maTÔV,
à).).' oi>v naÀatÔTaToç â" EÏTJ Twv 8).wç êwoµaCoµé,,wv aoipwv TE
xai voµoBeTwv n).~,, M11voç Toii AlyvnTlov "oµoOé't'ov TOVTOV ov
aoipov (4). 'Eôé~an:o ôi "ai Alyv:iiT{w,, ieeeiç µa.Àiarn Tà Zweoa.a-
T(!OV TOvTov ôôyµaTa, "ai evôox{µov" "aTa. ye TÙ ôôyµaTa, lnel
ci.yiau{aiç ipavÀaiç ovaaiç TaÎÇ àncl MTJ,,OÇ TÉWÇ lvéµe,,ov, lip'
ola:iiee xai "auye).wno. '!Jç ôi TaVT1JV 11).a.Twv µeTijÀBe n)v
aoiptav, Tà àml Z W (! 0 a a T (! 0 V lu "ai elç ~µaç awCôµe"a
).ôyia ÔTJÀOÏ, avv,pôà OV't'a TaÏÇ 11).a't'WVOÇ 1'0.VTTJ xai 1'0.VTWÇ ôô-
~aLÇ. IIM.TWV µiv Ot>V lv 't'OtÇ ,ôia).ôyoiç TOÎÇ aV't'OV aexàç µovov
<ptÀoaoiplaç naeaôovç avTà Tà àvayxato't'a't'a. TE xai neei 't'W"
µeylaTwv, Tà Àomà e'laaa 't'OÎÇ frateoiç lx TE 't'WV àexwv T!?V't'WV,
lx TE cL,, avToii 6iaX1J"6eaa,,, àvaÀaµ[Ja.vew (5).

(1) Le livre de Georges Scholarios auquel Pléthon réplique ici,


fut composé vers l'an 1443-1444 ; cf. M. Jugie, Byzantion, X, 1935,
p.520. La réplique de Pléthon dut suivre d'assez près. Migne reproduit
l'édition de Gass (Gennadius u. Pletho, Breslau, 1844, p. 54 ss.),
tandis qu'Alexandre a connu de meilleurs manuscrits.
(2) Le Paris. 462 écrit Ttµvwv; on a conjecturé nµwv; mais (cf.
à:nou"Biv in/ra, p. 261, 6.

(3) Cf. les textes reproduits ci-dessus fr. B 25 s., p. 35 ss.


(4) Cf. Pléthon, Traitt! ·des Lois, p. 252, 19 : Tdv yae To, Mijva
(µlva cod.) Twv Aly11:nTlwv voµoOiT1Jv, ln av Kal TovT011 :nAelocnv 1J
260 ZOROASTRE

Te1a;c1Aio1ç ÉTEIJIJ/ ,,,.rneovµEJIOJ/ neea{JvneoJI, ov aorpOJ/ TIJ/a rp~aoµEV


ov6È anov6aioJ1 yi;yo1•Éva1 J1oµofU.-r11v. Alexandre (l. l., p. LXXIX, n. 2)
fait observer que partout les manuscrits de Pléthon donnent ù
ce législateur des Égyptiens le nom de Mlv (génitif Mivoç), ce qui a
fait croire à Hardt qu'il s'agissait du législateur des Crétois, Minos.
Cette forme extraordinaire du nom égyptien n'est due, sans doute,
qu'à un iotacisme. La vraie forme grecque est M~v (génitif M11v6ç),
citée par Hérodote dans des passages (Il, 4 et 99) que Pléthon
avait sans doute dans l'esprit en même temps que les textes paral-
lèles de Diodore (I, 45 et 89, 3) et de Plutarque (De ].~ide, 8 ss.).
(5) Cf. Pléthon, Lois, p. 32. 20 ss. (fr. 0 1t t), qui donne pour les
plus célèbres des disciples de Pythagore et de Platon successivement
Parménide. Timée. Plutarque, Plotin. Porphyre et Jamblique ..

0 115. GENNADE SCHOLARIOS, Lettre à la princesse du Péloponnèse


(Théodora, femme de Démétrius Paléologue, despote de Mistra à
partir de 1449), éd. L. Petit, Sidéritès et M. Jugie, Œuvres complètes
de Gennade Scholarios, t. IV, Paris, 1935, p. 152, 38 (1):

Tà M: ,mpcUawv atn:ip (i.e. up I'e1.uauj1) T'ijç ànoaraataç 'Iov-


baï6ç TLÇ vaueo11 iveieyciaa-ro, cp È<pOLT'YJGEV WÇ El'56n -rà 'Aeiarn-
TÉÂOVÇ ieTJyûaOat ,mÀ.côç · o bi 1]V 'A/heon neoaEGXTJ'XWÇ -xai TOÏÇ
àÀ.À.otç È'X Iheawv 'Xat ,Aea/Jwv È~TJYTJTaÎÇ 'l"CVV ,Aeta-rouÀ.t'XÔ>V
/Jl/JÀ.wv, dç 'lovbaîot neàç -r~v oi-xdav y.Â.wnav µenjyayov. 'E-xû-
voç avup -xai -rà neei Z 0J (? 0 Q a T (} 0 V -xai 'l"WV aÀ.Âwv i~Hhrn.
'E-xdvq; {J~ -rqj <patvoµÉvcp µiv 'Iovbatcp, 'EÀ.À.TJVta-rfj bi à-xeif3cvç,
ov 1i6vov WÇ ôufoa-xa.À.cp no.Â.V1' avvwv xeovov, àÀ.À.à 'Xat 'V:TtTJ(?E'l"(l)V
iv olç E()Et -xai l; wae-xovµevoç vn' i-xdvcp . TWV yàe -rà µa.Âtara bv-
vaµÉvwv 1JV h, Tfj TWV /Jaef3aewv TOVTWV av.Â.fl f) . 'EÀ.taaîoç ovoµa
~V UVTC{J•••
P. 153, 19 : Nvv bi -rwv {)t/3Uwv b, olç -rà 'EU~vwv ,earaa-xeva-
l;ov-rat '56yµa-ra nÂ~(!.TJÇ µèv yij na.aa -xai vijaot na.am ... i~ di,,
av-ràç (Péthon) navv ô).lytara ÛÂTJ<pWÇ avviOe-ro -rà {Jt/JUov (les
Lois). Kat i'va TOVÇ a.Â.Âovç iwµev, dç àyvoû -ràç Ileo-xÀ.ov neay-
µaulaç, lE div av-ràç -rà -rotavra ianeeµo.Â.6y7Jacv ; ,eafrot elç µèv
llJ..wû11ov ,eai IIO(!.<flV(!toV -xai 'Iaµ{JÀ.tXOV àva<pÉ(!.Et -r~v avyyea-
'P~" (8), àq;' div ôUya 1} ovMv neoaetÂ~<pet, Ileo-x.Â.ov ()6 TOV alrnh-
TaTOV athqj -rijç TOtaVT1JÇ <p(!.OV~aewç atwnij., ove)' àvézerat ()f,t,e-
,,vvat lhi lx TW'1 ixe{,,ov /Jt{J).{wv µa.Uov na,,i-a avv,jyayev, ol,
ET LES ORACLES CHALDAÎQUES 261

ovMv lonv aÀÀo 1ee6fJeatç ~ 1eeei 1&À~Oovç fJewv uai yeviaewç ual
1:a~ewç ual {ua,poeaç ual lveeyelaç lv -rq, 1eavû -ri[JlJe ual àv-
Oew1elvwv ,pvxwv ual 8aa 1'B(!t av-rwv àv~xet <1X01'ÛV, xal aa-rewv
uai 8aa -rfi 1'B(!i av-rwv Oewe{q. 1'(!0<1~XetV ua-rà l'1JV oluelav q,e-ro
i56~av. Ov 1'(!0<1TlfJ'f/<1t tJè l'OÎÇ aÂÀOtÇ 1:0V lleouÀov, aoqnC6µevoç
éawq, 1:1JV M~av l'OV 1'(!Wl'OV avn)v -rà l'Otavl'a ù.1eorexeiv. 'AAA' ot
-rà IIeouÀov È1'BÂ'f/ÀVfJouç ,eaÀwç aµa tJè ual xa"-reyvwxo-reç lm-
ytvwaxovat l'1JV 1''f/Y11V nov I'eµta-rov Àoywv.

(1) Lettre écrite vraisemblablement au début de l'an 145:i, avant


l'avènement de Gennade Scholarios au patriarchat, d'après M.
Jugie, Byzanlion, t. X, 1935, p. 524 avec la note 1.
(2) Cf. ci-dessous, fr. 0 116, 1.9.
(3) Cf. Pléthon, Lois, p. 32, 20 (supra, fr. 0 111, p. 256): Wv eV-
ifo~tµclrr:a1:01, ... lllovrnexoç, IIÀWTÏPOÇ, llo(!<pV(!tOÇ, , Ia.µ{Hixoç,

0 116. GENNADE ScuoLARIOS, Lettre à l'exarque Joseph, Ileel


-rov {Jt{JUov -rov I'eµia-rov ual xa-rà l"ijç •EU17vixijç 1eoÀvfJelaç,
éd. L. Petit, Sidéridès et M. Jugie, l.l., p. 162, 3 (1):

·n 1'WÇ âv z w (] 0 a (1 T (! '!I tpÉ(]W'II lvetµaç aeav-r6v, ôv {mèe


1'a1/l'aÇ Aiyetç 1'(]0t<1-ra<1fJat, l'WV <10'/JWl'al'WV Xai ÈVfJÉWll Ù1'0'/)0t-
l'~<1aÇ ; Ttç àyvoeï Zweoaal'(!'f/11 lç àa-reovoµlav 'T&E(!t/3617-rov (2)
Ilieaatç lç ovtJèv a.Ho yeyev17µivov vtp' ~ç <>11 xal nenÀaV'f/l'at, -rà
t,' aÀÀa l"fi yevfoet avµ<pwvov -r11v 1eeoaleeatv lndJei5etyµivov ;
Nt-vov yàe 1}v vioç (3), 1:11v olxelav y~µav-roç µ'f/dea 1:eµleaµw · à.tp'
wv lvoµlafJ17 Ilieaatç µri-reoyaµeiv. ToiJl'ov lyvweiai aot, 1ee6afJev
~yvo'f/µÉvov, o -rcp i5oxeiv µèv 'I ovtJaïoç, noAvfJeoç aè 'EAtaaaïoç ·
cp µiya lJvvaµivq> l'Ol'E 1eaeà -rff l'WV {Jaef3aewv avÀff 1eaeeat-rov,
T1JV 1&al'(!{lJa '{)V'}'WV, Îva l'Ù ,eaÀà 1&a(!' Èuelvov µafJrJÇ tJttJayµa-ra "
l'OtOVl'OÇ ôÈ WV, 3tV(!t l'1JV 'lBÀBVl'1J'II evèe-ro, xa{Jà ô~:itOV ual O vµi-
l'B(!OÇ Zweoa<1l'(!"7Ç ('). Zweoa<Jl'(!OV µèv ot1v TOiJlJe uai M tvwoç ual
Evµ6hov xai Avxoveyov xal lloAvelôov xai Teieeatov xai Tâiv
aÂÂwv, olJç àeifJµeiç (6), oMè {Jt{JUotç lvfrvxeç, 8fJev âv T1JV Poµo-
Oealw'll Tav-r17v elxeç Âa{Jw'll . 1'À~V 8aov 1'0ÀÂ.ol lueot lvta :iiov
av-râiv à1eoµeµp17µovevua<1t'JI, 8fJev ov aol µiiÀÀov fj xai 1'Ü<1t anov-
tJalotç 1J neel avTW'll eiariatç yiyovev. 'AU' lx Twv vaTiewv µéiÀÀov
262 ZOROASTRE

na11T' lzeiç O'VVetÀozcbç " or /IvOay&eav ,eal ÉT:t µa.AAov IIUr:wva


neoO'T'f/O'O.µsvo,, r:à nÀE:ÏO'Ta µ'f//J' avr:qi IIAar:wv, /Js/Joyµiva nsel
Tijç noAvOéov nÀŒV'f/Ç èv {Jt{JAtoiç uvvsyea"l'avr:o noÀvur:lzoiç, µsr:à
TOVÇ nAda1:ovç {Jè avr:wv ,eal ,inèe navr:aç TOVÇ Èv avr:oiç a,eeovç
IIe 6" À O ç' ov TWV 1'0ÀÀâiv {Jt{Jï.lwv Tavr:t. Tà /Jeaxia lun·2µ0-
Àoy'f/O'aç. Kafroi /1Aov1:aezq, µiv av ys ,eal Il).wdvq, ,eal 'Iaµ-
{JAtzq, ,eal /Ioe,pvetq, Uyeiç oµoÂ.oyûv (8) . IIeo:>eÂ.ov {Jè TOV ai-
TtWTaTOV aot ysv&µsvov aiwnfjç, 1:~11 1:ov 1t(!âiToç ÈtpE:V(}'YJ:>eÉvat
1:à nÂ.sforn /Jo!av usav.q, ao,ptl;,&µsvoç. 'A).).' of IIeouÂ.ov àveyvw-
,eouç, li.µa {Jè ,eal ,eauy11wu6uç, avvol/Jaat µot .~v 'l'WV Â.oywv
TOVTWV 1''YJY?J"·

(1) Lettre écrite après la démission de Gennade du patriarcat,


~ soit sur la fin de l'année 1456, soit en 1457 • ; cf. M. Jugie, Byzan-
tion, l.l., p. 524.
(2) Cette épithète montre que Gennade emprunte ses renseigne-
ments à des auteurs voisins de Cédrénus et de Malalas (cf. ci-dessus,
p. 57 ss., fr. B 51, etc.), peut-être à Georges le Moine (p. 59).

(3) Les auteurs cités à la n. 2 (Cédrénus, etc.) disent que Zoro-


astre est issu i" Toii yivov,; Toii Nlvov.
(4) Cf. Georges le Moine, fr. B 51 c, supra, p. 59.
(5) Voir supra, p. 256, fr. 0 111, l. 11 (Lois, p. :.l2, .J): lloÀvuôov
TOV µaVTtV, cp "al M{vw,; ... , "al Tuesalav etc.
(6) Lois, p. 32, 18 ss., ci-dessus, fr. 0 111, p. 256, avec la n. 2.

0 117. Z W (! 0 a a 'l' (! 0 V ' Ileei /Jta,pO(!Ü.Ç TWV 1'E(!t TWV µe-


y{a'l'WV Èv àvOecbnotç /Jo!âiv.
D'après une table des matières qui figure en tête du Scorialensis
II T 1 (ms. du XVIe s.), table que le regretté C. O. Zuretti a trans-
crite pour nous, le 1er chapitre du livre I des Lois de Pléthon (p.
16 ss. de l'éd. Alexandre) se trouva jadis sous ce titre aux ff. 117
ss. du manuscrit, feuillets aujourd'hui perdus. Comme ce Sco-
rialensis dérive apparemment du Monacensis 336 (cf .le catalogue
de Hardt, t. III, p. 329 ss.), il n'y a rien à retenir de cette attri-
bution fantaisiste.
FAUX MODERNE - :l'H, 0 118 263

0118. FAUX !\10DEHNE.

Une inscription gréco-phénicienne, prétendùment trouvée à Cy-


rène, où figurent les noms Z a e ci r) 1/ ç n ,ml Ilvffoyoeaç, I:iµwv
Kve1Jv(aïoç), ewrJ, Keovoç, Z w e o au -r e 1/ ;, etc., et qui est encore
citée à propos de Zoroastre par Gray, Muséon, 1908, p. 313, est apo-
cryphe. Publiée par Genesius, De inscr. phoenicio-graeca in Cyrenaica
reperta, Halle, 1825, p. 13 s., elle fut aussitôt démontrée fausse par
Hamaker et Kopp (cf. Lidzbarski, Jlandbuch der Nordsemilischen
Epigraphik, 1898, p. 14), et cette fausseté fut reconnue par Genesius
lui-même. Scripturac linguaeque Phoenicaeae monumenla, Leipzig,
1837, p. 248 s.
DEUXIÈME PARTIE

OSTANÈS
I. -- TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES

1. PLINE, Nat. Hisl., XXX, §§ 8-11 (t. IV, p. ,122 éd. Mayhoff) :

§ 8. Primus, quod exstet, ut equidem invenio, commentatus est


de ea (i.e. magice) 0 s tan es, Xerxen regem Persarum hello quod
is Graeciae intulit comitatus, ac velot semina artis portentosae
sparsit obiter infecto quacumque commeaverat mundo. Diligentiores
paulo ante hune ponunt Zoroastren alium Proconnensium. Quod
certum est, hic maxime O s t a n e s ad rabiem, non· aviditatem
modo scie11tiae eius Graecorum populos egit. Quamquam animad-
verto summam litterarum claritatem gloriamque ex ea scientia
antiquitus et paene semper petitam. § 9. Certe Pythagoras, Empe-
docles, Democritus, Plato ad hanc discendam navigavere, exiliis
verius quam peregrinationibus susceptis, hanc reversi praedicavere,
hanc in arcanis habuere. Democritus Apollobechen Coptiten et
Dardanum e Phoenice inlustravit, voluminibus Dardani in sepul-
chrum eius petitis, suis vero ex disciplina eorum editis, quae recepta
ab ullis_ hominum atque transisse per memoriam aeque ac nihil in
vita mirandum est. § 10 In tantum fides istis fasque omne deest,
adeo ut qui cetera in viro probant, haec opera eius esse infitientur,
sed frustra : hune enim maxime adfixisse animis eam dulcedinem
constat. Plenumque miraculi et hoc, pariter utrasque artes efflo-
ruisse, medicinam dico magicenque, eadem aetate illam Hippocrate,
hanc Democrito inlustrantibus circa Peloponnesiacum Graeciae
bellwn, quod gestum est a trecentesimo urbis nostrae anno. § 11. Est
et alia magices factio a Mose et Janne et Iotape ac Iudaeis pen-
dens, sed moitis milibus annorurn post Zoroastren. Tanto recentior
est Cypria. § 12. Non levem et Alexandri Magni temporibus aucto-
ritatem addidit professioni secundus O s t a n e s . comitatu
eius exornatus, planeque, quod nemo dubitet, orbem terrarum
peragravit (1).

(1) Cet exposé pourrait provenir du Thel lllayoi• d'Apion, comme


on l'a indiqué ci-dessus, p. 11, note 2. Pour les particularités du texfc
voir ibid., note 1, e_t p. 13, notes 16 ss. ; enfin sur le second Ost.anès,
lire l'introduction, p. 172.
268 OSTANÈS

2. APULÉE, Apologia sive de Magia, c. 27 (p. 31, 21 éd. H«tlm) :


Partim autem, qui providentiam mundi curiosius vestigant et
impensius deos celebrant, eos vero vulgo Magos nominent, quasi
facere etiam sciant quae sciant fieri, ut olim fuere Epimenides et
Orpheus et Pythagoras et O s t a n e s , ac dein similiter suspec-
tata Empedocli Catharmoe, Socrati daemonion, Platonis -rd
àyaO&,,, Gratulor igitur mihi, cum et ego tot ac tantis viris adnu-
meror.
Ibid., c. 90 (p. 100, 5 éd. Helm) :
Si quamlibet modicum emolumentum probaveritis, ego ille sim
t
Carmendas vel Damigeron vel his Moses vel Johannes vel Apollo-
bex vel ipse Dardanus vel quicumque alius post Zoroastren et
H o s t a n e n inter Magos celebratus est... Doceam rursum haec et
multo plura alia nomina in bybliothecis publicis apud clarissimos
scriptores (1) me legisse?

(1) Cf. supra, p. 9 ss., fr. B 2 s., avec les notes, et Pline qui, au
début du fr. précédent (p. 267) place en tête de la série des Mages
Ostanès avec Zoroastre.

3a. [SOTION? chez] DIOGÈNE LAëRcE, Prooem., 2:

'Anà {Ji 'l'W" Maywv, w,, lleEat ZweoaOTf:!1jV TOV IIleOTJV, 'Ee11,6-
lJweoç µi,, o llÂaTW,,t'XOÇ lv T<p IIe e i µ a fJ TJ µ a-r w v 'PTJOÎv ...
(cf. Zor. fr. B la) -xal µe-r' ml-ràv (i.e. -rà" Zweoa.OTf!TJV) yeyo-
vÉvat noUovç nvaç Mayovç -xa-rà lJia«5ox~v. ' 0 a -r a v a ç -xai
'Aa-reaµtpvxovç -xal I'w/Jevaç -xal IIaC,fraç µixei 'l'~Ç 'l'WV IIee-
owv vn' 'AleEa.,,lJeov 'XaTaÂVOEWÇ (1).

(1) Sur la provenance réelle de l'extrait; qui semblait emprunté


à Xanthos le Lydien, cf. supra, p. 8 s., fr. B 1, n. 5.

3b. SumAs, s.v. (n° 28 éd. Adler) :

Mayot · naeà IIéeaaiç ol rpiMoorpot ua l rptÂoOeot, wv '1exe Zweoa-


a-reTJç -xai µnà TOVTOV -xa-rà lJtadox~", 0 0 Ta Va t -xai 'AO'Teaµv,vxot.
TiMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES - FR. 2-5 2fül

3c. SmoAS, s.v. 'Oaûi.,,at (n° 710 éd. Adler) :

Ov-cot 7r:(!<p1JV naeà llieaaiç Mayot i.Uyov-co, xa-cù {Jta/Jov)v


'Oa-càvat. Z,jui iv T<ÎJ ~ ùar:eovo 1dr1 11 (infra, fr. 4 a).

3d. ARÉTHAS, Schol. in Tatiani Oral. ad Graecos, 27 (éd. E.


SCHWARTZ, Texte und Unters., IV, 1, p. 46, 30) :

'Oa-cavat oi Mayot :ri:aeà -coîç Ilieaatç bmJ,ovno.

4a. SurnAs, s.v. 'Aa-ceovoµla (n° '12:'>7 érl. Ac\lrr) :

llew-cot Ba{3vÂwVtot Ta'VT'f}V Ùpeveov /Jiù Zweoa.<1-C(!OV . µeO'


wv xal 'O a -c a v 'fJ .; • o2 bda-cr,aav T?Ï oveavl<!, xtv~aet -cà nf(!L
-covç n"-ro1dvovç avµ{3alvetv etc. (1).

(1) Cf. supra, p. 18, le fr. B 7 de Zoroastre; l'insertion du pas-


sagl' rd a tif ù Os tan ès est propre il cet extrait U 7.

4b. PSEUDO-JEAN DAMASCÈNE, 1JtO<l<JXUÂtY-al leµ17velui (éù.


Tannery, Rev. des Ét. grerr,ues, t. VI, 1893, p. 88 = Mém. Scien-
ti/, t. IX, p. 174):
Zw(!OQ<JT(!'f}Ç 'Y.<ll , 0 a T a V 1j ç (1) li5l/Jafoi• T(L 'llf(!l TOVÇ Tt-

a,
'Y.TO/tÉ110VÇ <JVf1/1<1frov-ca eïre àyaO cïu 7W1''f}[!U.

(1) Tri1·1~ cod. CL supra, p. 231, Zor., fr. O 8(i.

4c. I-11PPOLYTE, Ucfut. hacr., \", 1'1, 8 (= Zor. fr. D t:l. supra
p. 8ü) :
Bov;dyaç, , () (J T (I 11 'f} Ç ••• 'Aar-1Jap1pvzoç, Zweoa<JT(!lÇ.

5. THfoDoRE MÉLITI,NIOTE, In astronomiam, c. 11 (Migne, P. G.,


t. 149, 998 CD; cf. Calai. codd. astrol. graec., t. V, 3, p. HO,
32):
'Ev olç (se. XaUla{oiç) aÂÂ.ot u nÂ.eîa-cot yey6vaatv Ù~t6Âoyo1.
270 OSTANtS

ll.'Pd(!EÇ Mi µa.Âto.a ZweoaOT(!'YJÇ ,eai µe-r' lxei11011 'O < 0 > T &-
v 'Y/ ç IJ u Ktd'YJ11âç xai o Napoveta11àç xal ov11 a~-roiç o l:oo-
dï11oç (1) etc.

(1) Le Méliténiote emprunte à Strabon (XVI. l, 6) les précisions


qu'il donne dans le contexte de ce passage sur les écoles chaldéen-
nes de Borsippa et d'Uruk, mais les noms de Zoroastre et d'Ostanès
ne proviennent pas du géographe. Pour Zoroastre, cf. supra, p. 21,
t'r. B 9 f, n. 1 ; quant à Ostanès, il pourrait avoir été ajouté à la
série d'après Suidas (supra. fr. 4a) ou une notice analogue à celle
du lexicographe.

.
6. AL-NADÏM, Kilâb-al-Fihrisl (1) (Berthelot, La chimie au
JWoyen âge, t. Ill, p. 28, traduit par O. Houdas; cf. J. Ruska,
Quellen u. Sludien :ur Gesch. der Nalurw. I, 1931, p. 269 ss.):
0 s tan ès . Ce fut l'un des philosophes qui pratiquèrent l'œu-
vre et se rendirent célèbres par leurs travaux et leurs ouvrages
relatifs à cette science. 0 s t a n è s le Roumi (2) était un des habi-
tants d'Alexandrie; il composa, à ce qu'il rapporte dans une de
ses épîtres, mille ouvrages ou opuscules, ayant chacun un nom par-
ticulier. Les livres de tous ces auteurs sont écrits dans un style
énigmatique et obscur. Parmi les livres d'Ostanès, on cite le livre
De la conversation d'Ostanès avec Thouir, roi de l'Inde (3).

(1) C'est le texte qui est mentionné à la fois par Berthelot, Origi-
nes de l' Alchimie, p. 130 ss., et par Reitzenstein, Poimandres, p. 168.
-J. Ruska, l.l., p. 270, au n° 9, relève encore le nom d'Ostanès (As-
t;ânis) dans une liste des philosophes qui ont traité du grand art,
puis (p. 271 ss.) dans une liste de livres, au n° 1~, • le livre d' Aul].ija-
nas >> (pour Ostanès ?), au n° 34, le livre du sage <• Magus •. - Enfin,
sur la présence du nom d'Ostanès (<• Ant;iis •) dans un ms. d'al-
Razi, cf. Ruska, Quel/en u Studien, VI, 1937, p. 25 p.
(2) Les écrits d'Ostanès visés ici étaient donc rédigés en grec.
(3) M. Levi Della Vida, qui a bien voulu s'assurer pour nous de
l'exactitude de la traduction de Houdas, note que ce nom doit plutôt
être écrit Taouhir ou Tôhir. Ruska transcrit dubitativement Tauhir.
- Une tradition orientale voulait donc qu'Ostanès eût voyagé dans
l'Inde, comme Zoroastre (cf. l'introduction p. 27, et fr. B 21, supra,
p. 33, n. 3).
II. - FRAGMENTS RELIGIEUX ET MAGIQUES

7. PHILON DE BYBLOS, dans Eusèbe, Praep. Evang., 1, 10, p. 42


AB (t. I, p. 56 éd. Gifford = F.H.G., III, p. 572. fr. 9) :
Zweoaare1Jç ... <p1Jai ,earà UEtv · ~O bè 8e6ç ian ,eerpa).~v ëxwv
Uea,eoç · oih6ç èauv o :Tl(!W"COÇ, a<pfJaewç, àtbtoç, àyh71wç, àpe-
1!1JÇ,.. [cf. .mpra, p. 157, fr. 0 11]. Tà {J' mhà ~ai 'O a r a v 1/ ç
<prJal neei av"COV È'1 "Cfl imyearpopivn '0 ~ r a. e v x q> (1).

(1) Telh' est la leçon du meilleur ms., le Paris. A (01'TaTÉ7.1•c,J ON,


passage omis dans BI : cf. infra, p. 284, n. 1). - Il semble lJien C)Ul'
Philon de Byblos, ou sa source, ait vraiment consulté une Octateuque
d'Ostanès. L'information que celui-ci aurait considéré r:i;;tre suprê-
me comme un dieu éternel. se retrouve dans l'extrait conservé par
Cosmas de Jérusalem (infra, p. 272, 1. 8) et semble confirmée éga-
lement par Minucius Félix (infra, fr. 14, p. 290, l ss .) Cf. Lactan-
tius Placidus, Ad Statii Theb., IV, 516 (cité supra. Zor. fr. 0 11.
11. 2) : <• Infiniti autem philosophorum, Magorum, Persae etiam con-
finnant revera esse praeter hos deos cognitos, qui coluntur in tem-
plis. alium principem et maxime dominum. ceterorum numinum
ordinatorem, de cuius genere sint soli Sol atque Luna, ceteri vero ...
cius clarescunt spiritu >> etc. : Cicéron, Leg., II, 26 (<• Magos Persa-
rum •> etc. : cf. lnlrod., p. 168, n. 5); Porphyre, De abstin .. Il, 37
(infra fr. 9. p. 27,'j, n. 2) et 1·Introduction. p. 173 s.

Sa. LACTANTms PLAcmt•s, Ad Statii Theb. I, 718 (p. n éd.


Jahncke) :
Apud Persas Sol proprio nomine Mithra dicitur, ut H o s ta -
n e s refert (1).
(1) Dans le mazdéisme perse, Mithra n'est pas le soleil, mais il le
devint en Babylonie ; cf. M.M.M,, t. I, p. 231 ; supra, p. 74, n. 6, et
l'Introd., pp. 35, 98 et appendice.

8b. CosMAS DE JÉRUSALEM, Ad carmina S. Gregorii, Migne, P. G.,


t. XXXVIII, col. 461 ; notre extrait est réédité d'après le Valic.
gr. 1260, f. s2v s. ; cf. Catalog. codd. astrol., VIII, 3, p. 120 (1) :

Ae,edov ()f, :TlE(!L ov <paai Ccpo,pdeov xv~Âov. Ilewroç µsv o'!Jv


272 OSTANi:S

ZaeaOeovaT']Ç neei TOVTOV ÔtEa'KÉ'lpaTO /Jae/Jaeoç W'I, Z&.µ'Y)ç oè


/.tETà Tofüov xai t1aµofraç o[ wv-rov naideç (2), lnetrn 'OeolTJ-
aoç (3), o t1aµofrov naiç, Èçijç Oè µe-rà TOVTOVÇ '0 a Ta V 1J Ç.
Oifrot TOV l;cpôta'KoV xvxÀ.ov OtEÏÀ.ov Elç o7xovç (4) xai Oeovç
5 'Kai avvot'Kealaç xai Otarpoeàç àiewv (6). 'En-rù piv ltioçav Elvat
Ocovç, TOV "H.:lu5v rpTJµt xai T1JV .EeÀfJVTJV xai TOVÇ 'TCÉVTE nÀ.O.V'YJTŒÇ,
lvuv()ev ÉnTO.XO(!dOV xai T'YJV À.V(!ŒV taTO(!OVVTEÇ (8). <Paal µi,,
ovv àtotov Elvat Oeàv nO.VTWV tJtiÉ(!TŒTOV (7), Èç ov :Ti'O.VTŒÇ ûvat
-rovç aÀ.À.ovç dta{Je{Jawvnat, Tovç TtTavaç (8) xai lfolµovaç xai
10 y'Y)ytvûç ,eai Koveijrnç ·,eal ijewaç 'Kai EÏOwÀ.a Oûa 'Kat batµ6vta
TWV àvOewnwv, wç rpaat, {JaatÀ.EVOVTa (9). 'En-rà µèv irp6eovç rpaal,
ut
.î • wv
.. ' 1
-ra• ano-re111,aµan'Ka ' ' 1 "A eea, 'A <p(!OutT'Y)V,
avµ {J atVtt .î ' LJrJ-
-~ '

/l1JT(!ŒV, LI t6vvaov, 'AOr;vâv, "Hqm,a-rov, "Aeuµtv ( ) • nvèç oè 10

,eai TOV 'AaxÀ.r;màv neoanOÉaat TOÏÇ voaovatv Ènaµvvov-ra. "A.:l.:lot


15 M, l;wvaç ovoµal;ovuç TOVÇ bmi, OVTWÇ àeiOµovvrnt · Ke6voç,
Ze·vç, "Aer;ç, "H.:lwç, 'Arpe0Mn7, 'Eeµifç, .Edljvr; (11). Ileei oè -rijç
/;<pôtaxijç olxljaewç rpaatv elç Êç oi'xovç oineifaOat TOVTOV T<>V
T(!6nov (12) • Ke6vov /lÈV olxot AlyoXE(!WÇ xai 'Yoeox6oç, ,1 tOÇ oi
Toç6-rr;ç xai 'lxOvç, "Aeewç .Exoenloç xai Keioç, 'A<peoolT1JÇ
20 Zvyoç xai Taveoç, 'Eeµov /Ji IIaeOévoç xai LI li5v1wt, 'HUov oè
ÀÉwv xai Kaexlvoç · avvotxot oè TOVTWV 'HUov µèv 'An6Uwv,
'Eeµov Movaa, 'Arpeoofrr;ç 'Avdewç, "Aeewç "A-rr;, Lliàç "Hea,
Keovov 'Pia . OV'l"Ot µèv TOVTWV avvotxot ini TWV lç l;cpolwv, olov
.tliov-roç, IIaeOivov, Zvyov, .Exoe1ilov, Toç6-rov, Aly6xeew · xai
25 {ç1ïç Ll tOÇ avvotxoç IloaetlJwv, "À(!EWÇ II.:lov-rwv, 'Arpeoofrr;ç "I1ie-
(!OÇ, "Aeuµiç, Nup0.17 [.EE.:l11i•1Jç µiv olxoç ovx lan. ,ea-rù oi avµ-
miOeta'I' OVTWÇ · 'HUov avvotxot t ÀÉwv ,eai Ke6voç] ,eal OVTOt lni
TWV ÜÀ.ÀW'I' Êç /;<polw'I' olov 'JxOvwv, Kewv, Taveov, /(ae,e{,,ov,
LltOvµwP, 'Yoeox6ov (1 3).
30 Tw'JJ oè {nner;µÉ'Jlw'JJ elç àieaç .:lç' Oewv -rà O'JJ6µa-ra rpaatv WÔE (14) •
Alowvevç, Ileeaerp6vr;, "Eewç, Xaetç, -rneai, ,1t-ral, Tr;Ovç, Kv-

5 avv .. xEalaç manu 1 : avvoiiualaç m. 2 15 Cwva;: an Cwvai-


ov;? 16 "Ae71ç add. in marg. m. 2 17 0171eijaOa1 ex 0171-
eûaOa, corr. 26 Verba corrupta, nam OE:oi avvo1xo1 Saturni,
Mercurii et Solis dcsunt; l. fartasse "lµEl}oç <'Eeµov ... 'HUov>
•AgTrµiç, <Keovov> Nup0.71? 26-27 L'd.~v71ç - Ke6voç: nota
ex margine irrepsisse videtur ; postquam Owvç avvoixovç in sex
prioribus zodiaci signis enumeravit scriptor, qui sint in sex postcrio-
ribus, addit 27 oiJ-i:wç fJ).lo1J in ras. m. 2 28 Orcto tur-
hatus: expectes 'Y6eox. 'IxO. Ke1ov Taveou L'.116. Kae1d1•011
::JO cliea cod., corrcximus; cf. supra v. 5.
FIELIGION ET MAGIE - FR. 8 273

/JÉA1J, llea~t/Jt'Jf,'f}, Nt')f,'Y/, 'Hea')f,).rjç, 'E')f,0.1:1J, "H<pat<JTOÇ, <:latç,


Eaeamç, fJéµiç, Moïeai, 'Ea.ta, 'Eeivvç, Kaie6ç, Néµwi,;, Nvµ-
<pat, A1Jnh, Kaie6ç, Aotµ6ç, K6erJ, 'Avay')f,'Y/, 'Aa')f,ArJm6ç, 'Yyleia,
T6).µa, iJ {'J<,'fJ, <P6/Joç, "Oatetç, 'Q')f,eav6ç, 116).oç, 'Ehdç · à<p' wv
fi Urpwvrn a.:Uovç elvat <pa<JtV, f,')f, {Ji 1:0VTWV 1:rJV anEt(!OV 'J<,{V'f}<Jtv
1:ov Cq,o<p6eov ')f,'IJ'Jf,AOV ')f,at 1:wv nAaV'fJTWV.

3 Kaie6ç bis repetitur ; forta.sse Koeoç Bol! Aolµ'T} m. 1 cod.,


XvµtJ corr. m. 2 ; Aolµoç scripsit. Bol!, cf. Roscher, Lexikon, III, p.
2Hl-1, 22 K6e'T/: <poe'T/ cod., correximus

(1) Cf. l'introduction, p. 175 ss.

(2) Zdµ'f/ç est, suivant Eusèbe (Chron., 1, 55, 63; cf. Syncelle, p. 181,
10, et Cas Lor de Rhodes, Fr. Gr. Hist., n° 250, fr. 1), un fils de Ninus
et de Sémiramis, et LJaµolwç est un nom propre grec (Théocrite, 6,1 ;
Anlh. Pal., VI, 193; Sui<las, s.v. LJaµoiT'T}ç), qui doit avoir été sub-
stitué à un vocable iranien. Le Père Giuseppe Messina (Der Ursprung
<Ier Magier und die Zarathustrische Religion, Rome, 1930, p. 51 ss.)
pense que ce LJaµolTaç n'est qu'un doublet de Zdµ'T}ç (cf. le féminin
Aaµae1:nla, Ctésias, 41 b 39), lequel ne peut être que Djâmâspa ( Yas-
na, 51, 18), en syriaque Zamasp. Celui-ci n'est pas le fils, mais le
gendre de Zoroastre ; mais la tradition iranienne fait de lui son
successeur comme grand prêtre. La forme correcte du nom serait Z a-
/lUC1:rt'T}ç (cf. Justi, Iran. Namenbuch, 1930, p. 109, et les inscriptions
de Suse, C.-R. Acad. Jnscr., 1930, p. 211; 1931, p. 238 = Suppl.
Epig. Gr., VII. 11 et 12), dont Zdµ'T}ç est une abréviation (Justi,
op. cil., s.v.). -Zdµ17ç rend la forme sémitique Zamasp, par suppres-
sion de la finale, imprononçable pour un Grec, de même que Zaed-
6'T}ç est dérivé de Zaradest (Introduction, p. 37, n. 6). - Sur le,
.2âmâsp Nâmak, cf. l'introduction, p. 220 s.
(3) Orhoises- 'Oeoln1; sont des noms perses connus (cf. Justi, l. l.
p. 234). Cependant le Père Messina (I.e.) incline à reconnaître dans
l"Oeoi,7e1oç de Cosmas Hanhaurvah, fils de Djâmâspa ( Yasht XIII,
104).
(4) Les ol,eoi sont simplement ici les douze cases du zodiaque,
non les ma.osions ou domiciles des planètes au sens astrologique du
mot; cf. Geopon. l, 8 (fr. O 40, supra, p. 181, note 3), et infra, note 12.
(5) Les 6ia<poeai àéewv ne désignent pas ce que les astrologues
grecs appellent communément 11.veµot (p. ex. Paul d'Alexandrie B, 3 ;
Vettius Valens, III, 4), c'est-à-dire les quatre points cardinaux,
mais la division du cercle en trente-six parties (cf. ligne 30).
(G) Cf. l'introduction, p. 176; Philon tl'Alex., De opi/. mundi, 42:
274 OSTANiS

Aveu 17 É:rcTdxoe1foç àvuÀoyovuu Tfj TWV :rcÀavqTWV xoedq. xai èÂ-


Àoyîµovç ae1,01•lac à:rcouÀEi. Les plus anciens textes conservés
qui mettent la lyre heptacorde en relation avec l'harmonie des
sphères, paraissent être ceux de Cicéron, Somn. Scip., V, 3, et d'Alex-
andre d'Éphèse ( Realenc. s.v., n° 86) cité par Héraclite, A lleg.
Hom., c. 12. Tous deux remontent à une source néo-pythagori-
cienne (cf. Revue archéol., 1!H8, VIII, p. 69, n. 2). Ces idées ont
probablement passé des pythagoriciens chez les « Maguséens. •> - - Cf.
P. Boyancé, Élude sur le ~ange <le Scipion, Paris, Hl3(i, p. 104 ss. ;
et Le culte des Muses chez les philosophes grecs, p. 173, n. 1, et 178 s.
(7) On voit affirmer en Occident que les Mages adoraient un dieu
suprême éternel et inconnaissable : cf.' supra, Zor. fr. 0 11, Ost.
Ir. 7, et l' Jntrod., p. 63 ss. - L'expression miVTwv vnieTaT01• peut
être rapprochée des épithètes de summus exsuperantissimus données
au Jupiter oriental: cf. Archiv für Religionsw., IX, 1906, p. 324.
- De l'ensemble du passage sur Dieu, rapprocher les prières à
l"Al,:11• suprême dans les papyrus magiques (Preisendanz, 1, 207: IV,
1202) : KTluaç 8eovç xai àexayyÉÀovç xai i5txavo1iç, q> a[ µ1•e111()tc
Twv àyyUwv :rcaeeuT71xau1v. Cf. infra, fr. 14 ss.

(8) Cf. Oracula Sibyllina, Ill, 110 (p. 54 Geffcken) : K ai ffoul-


Àtvut Keovoç xai TtTàv 'Iannoç TE etc. ; Alex. Polyhistor eh(·z
Syncelle, p. 81, li : MeTà Tov xaTaxÀvuµài• T1Tâ1•a ,cai Il(!0/111flfo
ytviu8a1.

(9) Probablement les Fravashis mazdéens, analogues aux genii


romains ; cf. Comptes-rendus Acad. Jnscr., 1930, p. 220.
(10) Cette doctrine des sept dieux lrpoeoi n'est attribuée nulle part
ailleurs aux Mages. Il semble qu'il y ait ici une combinaison mazdéo-
chaldéenne de la croyance perse aux six Amshaspands, qui sont as-
sociés à Ahoura-Mazda dans le gouvernement du monde, avec cefü•
des sept divinités planétaires, dont dépend le destin des hommes et
des choses selon l'astrologie. Le groupe de sept dieux créateurs.
parfois, mais non toujours, identifiés avec les planètes, constitue
une doctrine capitale du gnosticisme, et elle est certainement d'ori-
gine orientale (cf. Housset, Hauptprobleme der Gnosis, 1907, p. !l ss.,
et Realenc. s.v. t Gnosis ~. col. 1510 ss.)
(11) Comme on pouvait s'y attendre, Ostanès connaît l'ordonnance
<•chaldéenne• des planètes, ce qui fournit un indice rhronologiqur.
il est vrai, assez vague. Cf. l'introduction, p. 110.
(12) Le système des domiciles ou mansions planétaires, qui est
donné ici comme celui de Zoroastre et Ostanès, est conforme à la
théorie généralement exposée par les astrologues (Bouché-Leclercq.
Asir. gr., p. 184 ss. ; cf. notamment Porphyre, De antro, c. 22), sauf
que le Soleil, outre son domicile habituel, le Lion, se voit attribuer
?,ussi le Cance,:, qu'il enlève à la Lune. On pourrait croire que le co-
RELiGION ET lMAGiE - FR. 8-9 275
piste a sauté le signe de l:eA11v11 devant Kaexlvoç, si cette exclusion
singulière de la lune n'était garantie par la suite du texte (1. 26).
(13) La doctrine de deux séries de dieux avvo,xo,, qui partagent
les domiciles des planètes, ne se retrouve nulle part ailleurs, sous la
forme qu'elle prend ici. Toutefois les Chaldéens, comme les Égyp-
tiens, connaissent un groupe de douze dieux patrons des douze signes
et des douze mois. Bouché-Leclercq, Astrol. gr., p. 184 ss. ; Boil,
Sphaera, p. 4 7ü ss. - La « sympathie • alléguée entre le Soleil et
Saturne fait songer à la vieille dénomination de Kronos, << planète
du Soleil~; cf. Cumont, L'Anliquité Classique, IV, Hl3!i, p. 14.
(H) Cf. l'introduction, p. 177 s.

9. FRAGMENT DOUTEUX.
(Cf. l' Introduction, p. 178 ss.)
PonPHYRE, De abslinenlia, Il, 36 (p. 165, 24 éd. Nauck) :
'E1iol r'îè Tà µèv a).).a eiJaTOµa xelaOw ( 1) . ll o' ovv TWV IIÀaTwv,xciiv
nveç i1J.,,µ011lev11av, Ta'ÜTa àveµÉ'1'T/TOP :riaeaTiOivTa Toiç ev;vvhoiç µ'T/-
vveiv Tà neoxelµeva • ).iyovat oi woe. § 37. 'O µiv newTOÇ Oeà; àawµa-
'!CU; TE côv xrû àx,v11Toç xal àµÉ(!t<1Toç ( 2) xal oiJu lv Tiv, côv oilT' ivôeoe-
5 µivoç elç ÉaVTOV, xenCet ovoevàç Tciiv l;wOev, wanee Û(!f/Tat (p. rn:1,
ti-7, Nauck), 011 µriv ovo' 1/ TOV x611µov 'l'"X'IJ, lxovaa µèv TO T(!!X?Ï
/jta(1TOTOV (3 ) xal avTOX{Vf/TOV F,)(. qivaewç, :ir:eoaieeïaOa, <Yi neqivxvia
TO xa..l.ciiç xal evTaxTwç xiveiaOa, xal xweiv TO awµa TO'Ü x611µov
xaTà TOÙÇ à(!foTOVÇ Àoyovç · OÉOeXTat OÈ TO <1wµa elç iaVTTJV xal 1!:li(!t-
10 eO.,.,qiev, xal:ir:ee àawµaTOÇ ovaa xal :,r:anàç :ir:dOovç àµfroxoç · TOÏÇ ôè
Aoi:ir:oiç Oeoiç, Tq> TB x611µcp xal Toiç; d:ir:Aavéa, xal :ir:Âavw,,évoiç, lx TB
wvxijç xal awµaTOÇ OV<1W O(!aTOÏÇ Oeoiç, àvuvr.aei<1T'7TÉoV TOV ele'rj-
/lÉVOV T/201':0V o,à TWV Ova,ciiv TWV d'f'vxwv. Aomàv ovv riµiv F,(1Tt TO TWV
v(aticanum) 325, s. xiv, f. 300 sq. contulimus 1-5 â o' ovv ~- Bief/-
mi Cyrill. C. Julian. IX, p. 311 B 2 dveµÉ<1f/TOV Cyrill. àvd µfoov V
1 xul oi!n Hercher xai ovoè V et Cyrill. 6 To Valentinus Toii V

( l) Dans des divulgations sur la démonologie qui présentent avec


notre extrait de Porphyre maintes affinités, Plutarque (De defeclu
orac., 417 C; cf. fr. B 5, supra, p. 17 s., et l'lnlrod., p. 179, n. 4)
s'interrompt de la même manière : II eel µiv ovv Tâiv µv<1Ttxwv, iv olç
TÙÇ µeyfoTaÇ iµrpdaeiç xal o,aqidaeiç Aapeiv l<1n Tijç :ir:eei oa,µ6vwv
à..l.'rjOelaç, « ei!<1Toµd µo, xefoOw" xaO' 'He6ooTOV (II, 171).
(2) Cette définition de l'~tre suprême est à rapprocher de celle de Zo-
roastre et d'Ostanès (ci-dessus, p. 157, fr. 0 11, et p. 271): 'O new-
Toç, aqiOa(!TOÇ, àtoioç, dyévfjTOÇ, dµeeqç, etc.
(3) Cf. Archiv f. Religionsw., IX, p. 331 ; Numénius, Test. 29, p.
90, 12 ss. éd. Leemans.
276 OSTANÊS

àoeihwv :riUj6oç, otlç fJalµovaç àt5taO'TaÀwç El(!1J"E lllaTWV . T01hw1•


{ji OÎ µiv "a-r:ovoµaO'fJÉVTEÇ tJ:TiO TW'JI àv6(!W:TiWV 7la(!' btaO'TOtç: TIIYXri-
VOl/0'1 Tlµciiv y' lao6iwv "ai Tijç cUÂ1JÇ 6eea:rielac:, or,'jè ,;,, TO 71:oJ.1)
µÈv otl mivv Tl "aTwvoµda61JO'av, tl:ri' ivlwv fJi "aTà "'''µac. ,j Tti•u;;
5 :rioÀEIÇ àvoµaToç TE "ai 6(!TJG"elaç àqiavciiç T11yxdvot10'tV, TO t5i üV.o
:ri).ijOoç oiJTw µiv "otvciiç :Ti(!OO'ayoeevE.Tat T<p Tcii1· fJa1µ6vwv ôvoµau ·
:riEiO'µa fJi :rieei :TiOVTWV TOtOVTO'JI ÈO'TtV, WÇ aea "ai {J).d:riTOtEV <av>,
el xo).w6tïev i:rii T<p :riaeoea0'6ai "ai µ71 TtJyxdvuv Tijç vevoµiO'µÉ:V?JC:
fhea:riElaç, "ai :riaÀtV EVE(!yETOÎEV ch TOVÇ evxaïç TE UVTOVÇ "ai ).tTa-
10 vElatÇ 6110'latç TE "ai TOÎÇ à"oÀov6oiç iernµevtCoµivovç. § 38. Evy-
"cx11µÉi'7JÇ {Ji Tijç :rieei avTciiv ivvola~ "ai dç :riuÂÂTJV 6ta{Jo).71v xweov-
O'TJÇ, àvay"aïov t5taaTE0.a, ).6yqi TTJV <pvO'tv avTciiv · ÏO'wç yàe àvay"aio1•,
qiaa{v, 00e1• fJ :,i).dvr1 yiyovev TOÎÇ à1•6ew:riotç 7lE(!i avTwv, àvaqiaiN"tV.
L1tfll(!E.TÉ:ov ovv Tov T(!O:riov ToiiTov · éiaat µiv [ oiJv] 1Pvxw' Tijç éi).TJ, i"-
1/'i 7lEqiv"viat µeyd).a µÉ:(!TJ t5101"oii0'1 Tciiv v7là O'ûfJv11v Tonwv (1), ànF(!Et-
t'JoµE.va, µÈ:v 7lVEVµau ( 2), "(!aTOVO'Ut t5i UVTOV "aTà Àoyov, Tmhac ,'),if-

5 àqiavoiiç? Nauck 7 <av> Nauck 9 TOVÇ Reiske Taie:\"


14 [ oiJv] Hercher 15-16 br.eeeit56µevat Hercher

(1) Eusèbe, Praep. Ev., IV, 5, p. 141C: E>wïç µ.iv oveavàv "'11 n,,.
OX(!l O'ÛfJVfJÇ aiOÉ(!U qJUO'iV Ù:TiOTE.TUX(Jat, /fo{µOO't fJÈ: Tà :TiE.(!i O'ÛJJ-
l'fJI' "ai. àiea, 1Pvxaîç t5i Tà nE.ei yiji• "ai 1l:ri6y1:1a. La source
inconnue de tout le passage d'Eusèbe est singulièrement proche
de celle de Porphyre, mais n'est cependant pas la même. Cf. Apulée,
De deo Socr .. c. 6 : « Pot esta tes inter summum aelhera et infimas
terras in isto intersitae aeris spatio... Graeci nomine daemonas nun-
cupant »; Porphyre, De regressu animae, fr. 2 p. 29• Bidez (Aug.
Civ. Dei, X, 9) : ~ Aeria loca esse daemonum, aetheria vel empyria
angelorum •>; Epist. ad Aneb., 3; Maxime de Tyr, XIV, 8: 'Ev µE6o-
elqi yijç "ai oveavov TETayµévot. Voir aussi le développement de
Philon, De Gigant., 1, § 6 ss. (Il, p. 43 Wendland); Plutarque, De
defectu orac. c. 38, p. 431 B ; Joseph Kroll, Die Lehren des Hermes
Trism., p. 83 s.
(2) Sur la doctrine du nvEiiµa qui s'attache à l'âme et parfois la
domine, cf. Clément d'Alex., Stromat., Il, 20 (112): Ol fJ' àµqii Tàv
BaO'i).ElfJTJv :ri(!OO'a(!TfJ/taTa Tà :rid6TJ "aÀtîv elcMJaO't, :rivevµaTd <Té>
Ttva, TaiiTa "aT' ovO'lav v:rid(!xeo· :Ti(!OO'fJ(!TTJµÉva Tfi Àoy,"fi 'l'IIXfi "a-
Ta TtVa Taeaxov "ai O'VYXIIO'ti' àexi"fJv ,c.T.À. ; ibid., 20 (113, 3): 'O Tofi
Ba0'1).ElfJ011 vlàç 'lO'lfJweoç iv T<p llEei :rieoO'qivoiiç 'l'vxijç etc., et, plus
loin, § 114 (Valentin écrit) : 'H ,eaeMa ,ea6aeà yevfo6a,, :ria11Tàç 7lOV1'}-
eoii :rivtvµaTOÇ iew6011µÉvo11 Tijç ,eaefJtaç . :rio).).à yàe ivot,eoiivTa UVT?Ï
:rtVEVµaTa OV'X Üj. ,ealla(!EVEIV, [,eaO'TOV fJÈ aVTWV TÙ ifJta È'XTEÂEÏ E(!)'U
:rioUaxciiç ivvPeil;ollTwv imllvµlaiç. Housset, Archiv f •. Religw., XXIII,
1915, rapproche (p. 148) de ces passages l'àvTlµ,µov :riveiiµa de la Pis-
tis Sophia, c. 111, 131-133, et (p. 116) l'expression du Pseudo-Clément
(Homil. IX, 12) : 'H yàe yEwfJriç 'l'IIXTJ •.. WÇ avyyEvtî ivoiiTat T(~
HELIGION ET MAGIE - FR. 9 277

µovd; H àyaOov; voµtcn:iov ,eai è:n' wrpdel~ TWV ày xoµivwv ;'l;UVT/1


1f(!UY/WTEVEt19at, eÏTe TtVWV àrp11yoiv-ro c,r,wv, ëÏTE XU(!:t<OV ,,:noTëTayµi-
vwv (1 ), etTE ieai TWV lvEiea TOVTWV, olov O/t{J(!WV, ;n;vevµciTwv µET(!lwv,
ëùôta;, Tâiv TE <ÏÂÂ.wv li TovTot; avVE(!yei, Evieeaalaç TE wewv Tov lTovç,
;) fJµiv aJ TEXVWV TE ieai TWV ,eaTÙ µovatieTJV :natÔEla; TE avva:nat11}Ç,
laT(!tieij,; TE ieai yvµvaonieijç ij TtVOÇ TOVTOtÇ oµolaç; . TOVTOVÇ yùe
àôvvaTOV ÈaTt ieai Tàç ,brpûtla; fa:noelCetv ,eai ;iaJ.iv itÙ {JJ.d{JFj; iv
-roiç aù-roiç ul-rlov; ylyvEo9at • iv ôè -rovTotç dei9µ11-riov ieai Tovç :noe9-
µe,Jov-ru;, WÇ rp11ai lIÂaTWV ( 2), ieai ÔtayyiHov-ra; Tà :riae' àv9ew:nwv
10 Oeoiç ieai TÙ ;n;aeà 9Eâiv àv9ew:notç, Tàç µèv :nae' fJµâiv eùxàç WÇ ;n;goç
ôtieaaTàç àvarpieovTaç Tovç Oeovç, -ràç Jè iietlvwv :naeaivÉOEtç ieai
vovOealaç µETà µavTEtâiv èierpieovTuç fJµiv.
"Ooat ôè 1f'Vxai TOV 11VVEXOVÇ ;n;vevµa-ro,; (3 ) ou X(!UTOVl1tV, dJ.J.' WÇ TO
;n;oÂv ieai ieeaTOVVTat, t5t' aÙTO TOVTO ayov-ral TE ,eai rpigov-rat Âlav,
15 fhav al TOV ;n;vevµa-roç deyal TE ieui huOvµlat Tl/V ô(!µTJV Âa{Jwatv ·
UVTat ô' al 1f'Vxat, ôalµoveç µèv ieai av-rat, ieaitOë(!yoi cS' 'âv ëlieoTWÇ U-
yotVTO. § :l!J. Kai elaiv o[ avµ:nuvTeç ohot TE ieai o[ -r,j,; ivuvTlaç ôvva-
µewç ÙO(!UTOL Te ,ea/ TEÂÉWÇ àvaL11Ü1JTOt alo91t1eOtV àv(}ew;n;{vat,; (i) "
où yùe GTE(!t:Ùv aâiµa :neei{Ji{JJ.11vrnt ( 5) oùJè µoeqJ'f/V mine, µlav, àH'
20 èv ax1µ~at ;n;J.eloatv ÈieTv;n;ovµeva, al [ t5èl xaeaieT11elCovaat TO ;n;vevµa

1 àexoµivwv Fogerolles iexoµivwv V 8 alTlov,; Abresch et


Heiske alTlotç V 13 •oaat ôè - p. 271!, 12 {JrnC6µevot Euseb. Prucp.
Ecl(lng. IV 22, p. 171 C - 172 A 14 ôt' aÙTo -rovTo V otà -rov-ro
Eus. 20 [ t5è) Nauck, èiern:n. ieai 7.aeaie-r. Eus.

:nvt,v/taTt. - Cf. lVlinucius Félix cl. Cyprien au fr. 14a infra, p. 21)1,
n. 1, et, P')Ur d'autres références encore, E. H. Dodds, à l'appendice II
(« Thé astral body in Neoplatonism ») de son éd. de Proclus, Elemenls
of Theology, Oxford, 1933, pp. :H-1 ss.
(1) Cf. Tatien, 12 (p. 13, 28 Schwartz): "Eanv o,îv m•t:vpa iP rpwa1:ij-
(!t1t, ... ;n;vevµa iv <pVTOÏÇ ,eai vôaot ... , :nvEvµa iv Ccf,ot,;.
(2) Platon, Symp., 202 E; cf. Maxime de Tyr, XIV, ~ ; Apulée,
De dogm. Plat .. 12, p. 206 ; De deo Socr. li ; Plutar<[ue. De lside 2H
(361 C); etc. - Ces démons messagers furent assimilés aux ayyi:-
lot; cf. Cumont, Les anges du paganisme, dans Rev. hisl. Relig.,
1915, p. 165 SS.
(:J) Cf. supra. p. 276, 11. 2, et Arnobe. IV, 12 (p. 214, 21 Mar-
chesi) : Anlilheos [cf. infra, p. 281, n. l] esse quosdam maleriis ex
crassioribus spirilus : même conception des àvTlOeot chez les Chal·
décns de Jamblique, De myst., III, 31, p. 177, 16 ss. (cf. infra, p.
279, n. 2).
(4) Jamblique, De Mysl., I, 20 (p. 62, 5 Parthey): tJalµoveç
à6eaTot Té elat ieal oulJaµwç alaO~aEt :nt:(!tÂrrnTol.
(5) Cf. Psellus, De operat. daem., 18, P. G., t. 122, col. 86-1 A-1: Où
yae iau aueeùv (sic Calai. man. alchim., t. VI, p. 125, 1-1) To awµa
-ro 1Jatµ6viov etc. ; infra, p. 292, n. 9
278 OSTANÈS

a"Tâiv µoe<pal ToTB µèv bu<palvovTai, ToTe fJè d<paveiç Elcriv · • ivlou:
flè xal µeTapaÂÂovcr, Tàç µoe<pàç or ye xeleovç (1). Tà fJè :n:vevµa µév n
lcrn crwµan,,,ov, :n:aOf]l'iXOV icrn "al <pOa(!TOV, T<p fJè vnà TWV ipvxaiv
oiJTWÇ fJefJécrOa,, wcru: TO elfJoç a"T<ÜV fliaµéveiv :n;Âelw xeovov. av µ~v
5 È<1l'iV alwviov (1) xal yà(! d:n:O(!(!BÏV a1hov n CflJVBX<ÜÇ ell(,oÇ ÈC1Tt "al T(!É-
0

:n;ecr0ai. 'Ev crvµµnel<; µèv oJv To Taiv dyaOaiv cI,ç xal Tà uwµaTa Taiv
<paivoµévwv, Tâiv fJè (axo:n:oiaiv dcrvµµeTea, oF nUov Ttf, :n:a071nxcp
véµovTBç Tov :n:eelyeiov Tônov o1'6èv 6 n Taiv xaxaiv oilx è:n:ixeieovcr,
fleâv • ptaiov yàe 6Âwç xal iJ:n:ovÂov lxovTeç ~Ooç éuTB(!'T}µévov TB Tijç
10 <pvÂaxijç Tijç d:n:à Toii xeelnovoç flaiµovlov, <1<pofleàç ,eal al<pvilJlovç
olov <lE> lvé1'eaç cI,ç TO :n:oÂv noiovv-ra, Tàç lµnTw<1uç (8), :n:fi µèv
ÂavOdveiv :n:eiedJµevo,, :n:fi fJè PiaCoµevoi · 80ev oUa µèv Tà d:n:' è,eElvwv
:n:ci.011 · al fJ' d,eéu1iiç xal al xaToeOwueiç al dnà Twv xeeinôvwv fla,µ6-
vwv PeaflvTBeai fJoxoiicriv • miv yàe TO dyaOàv ev~viôv TB 8v xal oµaÂov
15 Tci.Eei ne&eiuiv xal To fJéov ovx vneePalvei. O{frwç lié uoi lJo~ci.Cov-ri
ovfJé:n:oT' liv elç TO dTo:n: roTaTOV lµ:n:lnTBiv lvécrTai, TO :n:eel T<ÜV dyaOaiv
Tà xaxà v:n:oÂaµpci.veiv xal <To> :n:eel TWV xaxâiv Tà àyaOci. . ov yàe
Ta1h11 µovov ô Âoyoç lfro:n:&ç lunv, dÂÂà xal Tàç neel TWV Oeâiv <patJÂO-
TaTaç v:n:oÂ~ipeiç ÂaµPci.vovTBç al :n:oÂÂol 1'ialJifJôacriv xal elç Toùç
20 J.o,notiç àvOewnovç. § 40. Ev yàe f,~ xal TOVTO Tijç µeylcrT'T}Ç PJ.dp71ç
ft

Tijç d:no TWV xaxoeeywv lJa,µôvwv Oe-réov, 6n avTol alnoi yiyvôµevot


T<ÜV 11:t(!l T,}V yijv :n:a071µaTWV, ofov Âoiµwv, d<pO(!t<ÜV, <1ei<1µaiv, avxµwv
ieai Twv oµolwv ('), dva:n:elOovcriv ?jµâç cI,ç 6.ea TovTwv alnol elcriv

5-6 T(!énecrOa, Eus. T(!É<pecrOai V 6 T<> T<Ïiv V Tà T<Üv Eus.


7 ol nUov Eus. ov nÂeiov V 8 ovfJèv oTi
Eus. oilfJèv oJv V
11 <lE> Abresch et Relske 12 d:n:' Valentlnus in' V
17 <To> Nauck

(1) Cf. Porphyre, Epist. ad Aneb., 26 (= Cyrille, C. Julian., 125


A et Aug., Civ. Dei, X, 11 ; cf. Jamblique, De myst., III, 31): 'Yn~-
xoov yévoç d:n:aT71Âijç <pvcrewç, :n;avTôµoe<pôv TB xal 11:0ÂVT(/011:0V, vno-
xeivôµevov "al Oeovç xal 1'alµovaç "al ipvxàç nOv71"0Twv; Psellus,
De operat. daem., 18 (P. G., t. 122,861 B) : Oil µovov fJè "aTà µéyeOoç
v:n:aÂÂaTTBTa,, d).).à xal xaTà crxijµa "al xewµa :n:oÂveilJwç ... TO
crwµa To 1'a,µôviov (d'après la théurgie chaldaïque: voir Calai. man.
alchim., t. VI, p. 120, 16 ss.• et 101 ss. ; Proclus, In Tim., II, 11,
10 ss. éd. Diehl., cité ibid., p. 120, etc.).
(2) Cf. Plut., De Defeclu orac., c. 12 (416 B).- Apulée au contraire
(De deo Socr., 13, 148) croit les démons éternels.- Pour le mazdéisme,
Ahriman et ses dévas périront à la fin du monde.
(3) Cf. L'Egypte des astrologues, p. 167 ss., et 171, n. 1.
(4) Origène, Contra Celsum, VIII, 31, p. 765: Lfaiµovwv ... leya,
<p~croµsv 6Ti A,µol xal d<poelai ... xal avxµol d).).à xal 1j Toii déeoç lJia-
<pOoeà brl Âvµ11 TWV xae:n:wv, lcrO' 6TB fJè "al Tep ... Âoiµcp ; Hermes
Trism., 0eoi 'Acr,,,Â., § 10 (Reitzensteln, Poimandres, p. 352): 'EvOévfJe
9

Âaxôvuç TOVTWV xweav Tà TWV dvOewnwv l<poewcr,, Tà 1'è vnà TWV Oeâiv
lmTanôµ11va ÈP8(!yovcr, OvéAAa,, xal xaTaiytcr, xal 11:(!'TJCfTij(!Clt "al
}H';J.IG(ON ET MAGIE - FH, 9 279

r,Ï::u:(! xui Twv Èvuvuwnhwv [TovTéoTtv Twv eÙ<pO(!tWV), iavTovç ii;at-


(!Diivn:; Tij; alTlaç xal 011TO TOVTO :t(!ayµaTetJoµEVOt :li(!WTUV, TO ÀavOd-
veiv à<'lixoiivn:ç. Teinovalv u µnà ToiiTo ini Â.tTavtlaç fJµâç xai
Ovalaç Tcuv àyaOoteywv Oewv cv; w(!î'taµivwv (1). TaiiTa <'lè xai Tà
::; fiµota notoiiatv µeTaaTijaai fJµiic; iOO.ovTec; dml Tfjç àeOijç èvvolaç
i-ùiv Oew,, xal irp' iavTovç èmaT(!É!pUt · mïat yàe Toiç ovTwç dvoµo-
Àoyw; xai àxarnÀÂ.17Àwç ytvoµévoic; a11Tol xaleovat, xai (OG:liê(! vno-
<'lvvu:ç TÙ TWJI aÀÀwv Oewv :Tt(!oawna, Tijç fJµtTÉ(!UÇ àfJovUaç dnoÂ.av-
OtJat, :Tt(!OGETUt(!tCoµevot Tà :,i).17011 <'ltà TOV Tàç èmOvµlaç TWV dvOewnwv
10 èxxaleiv lewatv xal noOoiç n).ovTwv xal <'lvvaaTetwv xal ,j<'lovwv, xevo-
ifoi;iaiç Te av ( 2), ii; div aTdattç xal noJ.eµot rpvovTat xai Tà atJy,,Evij
TOVTWV. Tà <'lè navTWV <'letvoTUTOl', ènava/JalvotJGIV ix TWVIÎê xai Tà
fJµoia àvanElOova, xai neel Twv µtylaTwv Oewv, µéxe, Tov xai Tov
O(!tGTOV 0EOV (3 ) TOVTOtÇ TOÏÇ iyxJ.111iaatv vndyê!v, q, IÎ'YJ xui TETU(!axOat
15 rpuaiv ::r:uVT' avto XUTW. II enovOaa, ôè TOVTO 011X lbtwTat µovov, d).).à
xai Twv èv rpiJ.oaorplg. <'ltaT(!t/JoVTwv 011x dUyoi. 'H b' alTla <'lt' àU,j).wv
yiyovev . xai yàe TWV <ptÀOIJO<pOVl'TWV ol µri ànoaTaVTEÇ Tijç xoivijç
tpO(!ÛÇ ÛÇ TÙ 011TÙ TOÏÇ nJ.17/leat avvÉ/J1Jl10V, xa/ naÂ.tV UV TÙ :,i}.,j01J
IJVµ<pWVO Taiç ÉOVTWV <'Jo;atc; na(!à TWV <'JOXOVVTWV GO<pWV àXOVOVTU,
20 ine(!ew11011 rpeoveiv lu µaUov neel Tâiv Otwv Tà TotavTa. § 41. Tà µèv
yàe :li0t1JUXOV xai :li(!OGE;Éxavaev Tàç vnoÀ,j'f'EIÇ TWV àvOewnwv Tcj,
xeijaOat rpedaet neàç lxnÂ.rJ;tv xal yo11Teiav mmoi11µivn, x17J.11alv TE
èµnotijaa, xai nlauv nE(!i Tâiv à<'lvvaTwTaTwv ÔtJvaµévn, <'léov èµnébwç
nënûaOat ÔT! oifre To àyaOàv /JÂ.dnut noTÉ, oiJu To xaxàv w<pëÂ.ei ·
25 011 yàe OeeµoT1JTDÇ, dSç <p1JGt lIJ.dT<ov (Resp., 1, 335 D), TO wvxeiv, dUà

1 TOVTÉ/Juv Twv ëÙ<poeiwv delet Nauc k 4 TaiiTa ôè - p. 280, 5


noTë yévotTO Euseb. ibid., IV, 22, p. 1728 - 17::JA 6 èrp' (ûç AI)
ÉavTovç Eus. èn' a11rovç V 9 Tov Eus. To V 10-t 1 xEvoboi;laiç
Eus. i;evo<'loi;iaiç V 1::l àvaneiOova, xul neei Eus. nelOovaiv xai
i-à neei V 14 r[J ij~ Eus. 8 <~'Y/ V 19 aorpwv Eus., om. V
20 lu Eus. ini V 1!E(!i TWV Eus. m:ei Tà TWV V 25 ov<'lè
!ptJX(!OT1JTDÇ To Oe eµalveiv post V'VXEtv add. Eus. codd. HIO

µeTafJoJ.uiç nveà,; xui 1JE1aµoi,;, lu dè J.iµoic; xui noUµo,ç àµvvoµevot


T'YJV àai{IEiuv. - Cf. Housset, i.e., p. 157, n. 1.
(1) Ps. Clément, Homil. IX, 1:.l: VAUot dè aUwç ÈVëdeevoµevot où
:li(!OIJlalJtV fJµiv TUÏÇ TWV xaxoveywv batµ6vwv ivOvµ,jaeatv ànaTw-
µevot, WÇ vnà µèv. TWV Oewv a11TWV TaiiTa ndaxovuç <'ltà T'YJV :li(!OÇ uù-
TOVÇ àµUeiav, Ovaiatç bè a11Tovç biaHdaaëiv <'lvvdµEvoi. - Cf. Hous-
set, l.c., p. 158.
(2) Une doctrine analogue est exposée par Jamblique, De Myst.,
III. 31 (p. 176, 2, éd. Parthey) comme étant celle de XaÂ.du.iot neo-
<pijTat : le méchant, par ses sacrifices, attire les mauvais démons, qui
augmentent alors la perversité de leur adorateur.
(3) Tàv aeiaTov Oeàv: le Dieu du Bien, Ahoura-Mazda; voir ci-
dessous p. 281, note 1.
280 OSTANÈS

Toii lvaVTlov · oi1Twç otMil Toii lhxalov TO pAdnn:111 · ,Jixaiôunov ,5i


,hjnov qnfoet naVTWll To,Oeiov, lnel ovo' âv nv Oeiov. Ovxoiiv ànou-i:µij-
aOat dei TaVT1JV T~ll 6vvaµiv xal µoieav T<iiv 6aiµ611w11 -i:wv àyaOo-
eeywv " 7} yàe PAanTetll nerpvxvid Te xal povAoµÉ111J ivavTla TÜ à)'uOo-
5 eeyéi> • -i:à 6' ÈVaVTla neel TO aVTO ovx èiv :JiOTe yivot-i:o. Tov-i:wv oi xa-i:à
no).).à µÉ(!1J Àvµawoµivwv To 8v1JTOV, ivlou 6è xal xa-i:à µeydAa, xaO'
ëva µèv yàe ovx fo(J' OTE: ovxl ol àyaOol ovx àvtÜCTt Tà xaO' lavTDVC:, à}.-
).à xal :Ji(!0<11Jµalvov<1tll (1) elc; 6vvaµw TOVÇ Èn1JeT1J/lÉllOVÇ ànà TWJ/
xaxoeeywv xiv6vvovc;, xal 61' oveiedTwv iµrpalvoVTeç xal 6tà ivOiov
10 1/JVXijç èiAAwv Te noÀÀàiv. Kal el ixavoc; uc; el1J -i:à <111µatv6µeva oia1-
eei118a1., :rrâc; Ôl• ').'t}'l'W<!XOt xal :rreorpvÀaTTOtTO . nâat yàe IJ1}µalvuvatv,
ov :n:âc; 6è ~VVL1J<11 Tà <11Jµat11oµe11a, ov6è mie; Tà yeyeaµµiva 01,va-i:at
à11ayi11waxei1,, à).).' 6 µaOcbv yedµµaTa. Lltà µÉVTot Tuiv ivavTlwv xai 17
:n:âaa yo1J-i:ela ixuÀeiTat ( 1 ). To1hovc; yà(! µdAtcna xal 1:011 :n:eoe<11:àiTu
15 avTwv (3) ixuµài<1t11 al Tà ,rnxà 6tà Tàiv yo1}Tetàiv 6ta:n:ean6µevoi.

2 ov6' âv Eus. ov8èv âv V 8 È:n:1J(!T1JµÉ11ovc; Rhoer ÈV1J(!T1]/iÉVuv.; V


11 nâc; âv Meermanni codex(= Leid. suppl. 106) :n:ü<1a11 V
12 < w<1:n:ee> ovbè :n:âc; coni. Nauck 13 Lltà µivTot - p. 2112, 1
<1aexw11 8v11latc; (sic) Euseb. ibid. IV, 22, p. t 73 AC, Llià µevTol - p. 282, 4
dvoµotov Cyrill. C. Julian. IV, p. 124 CE 14 bi:t-i:eÀûrnt Eus.

(1) On lit ici la scholie suivante dans la marge du Valicanus :l25,


f. 301 V : 0Tt ol ayyeÀot à11a<1TBÀÀOVTeÇ Tà lx TWV oaiµovwv ,ea,ed .
8

:n:eoa1Jµal11ov<11 yàe TaiiTa (sic).


(2) La croyance que les magiciens opèrent à l'aide des dévas, des
esprits du Mal, aP,partient au mazdéisme ;cf. l'introduction, p. 62 et
143 ss. Comparer Augustin., Civ. Dei,- X, 10-11 (d'après Porphyre, Dr
regressu, p. 30* éd. Bidez, et Episl. ad Aneb.) ; Ps.-Clément, Homil.
VIII, 14 : Mayelav <1v11v:n:i6e1~av xal à<1T(!ovoµlav è6l8a~av, et infra,
p. 291, n. 2. -· Cf. Bousset, I.e., p. 159.
(3) Cf. infra, p. 281, 5: Kal 17 :n:eoe<1Tw<1a aihwv ôvvaµic;. Cette pé-
riphrase ne peut désigner qu'Ahriman, chef des esprits du mal; cf.
Jamblique, De myst., III, 30 (p. 175, 7 P.): Tàv µiyav 1}yeµ6va Twv
6aiµ6vwv; Lactance, Inst., II 14, 6 : Immundi spiritus quorum diabo-
lus est princeps: unde ilium Trismegistus daemoniarchen vocal; cf.
Religions orientales'· p. 279, note 51. La source de Porphyre disait
donc en réalité que les magiciens honoraient Ahriman et ses dévas.
-Sur le culte que les Mages leur rendaient en effet, cf. l' Introduction,
p. 59 ss. - Dans l'exposé de la doctrine des XaA6aioi neorpijTat men-
tionnée ci-dessus (p. 279, n. 2, d'après Jamblique), le dualisme au-
quel se rattache la théorie des mauvais démons est présenté com-
me une opposition des Ténèbres insurgées contre la Lumière ( <Pàiç
et .Exo.oc;) ; il en est de même dans l'esquisse de théologie hellénique
placée par Eusèbe un peu avant ses emprunts à nos extraits du
De abstinenlia (Praepar. Evang., IV, 5, p. 141 BC) : Kal <Pàiç a:rrav
neo11ayoeeve<18at To To16116e (c'est-à-dire tout ce qui participe à l'idée
du Bien, Tijç TOV xeelnovoc; Mlac; µe.a<1xovTa), à).).à xal Tijf; TOV xeleo-
RELIGION El' MAGIE - FR, 9 281

§ •12. IH1enç yàe mio''Jç rpav-ra11laç ovrnt xu.i àm1ûj11u.t l,wvo/ ,hà
-rf]c; Hi]aTOn(!ylaç · IÎtà TOVHOV q,lï,.T(!f1 Y.ai È(!WTtii:d 11:aru.11xevaCov<1tv
oi x1lxoou.l1,ovëç · na11r1 ')'Ù(! àito},a11la xfli :n:Àov-rw1· i,1.niç xai ,56~1')ç
6tà TOvTwv, xai µd,1.111rn fi <indTI'). Tà yà(! 1j!eVIÎoç Tovroiç olxûov ·
5 {Jo1Uovrat yà(! ûvat Ocoi xai ri neoe<1Hi>11a av-rwv iîv1•aµ1.ç iîoxëiv Oëoç
dvat 6 1dyt<1TOÇ ( 1). OVl"Ol o[ xai(!Ol'Teç 1( Àot/J[i Tc xvian T f, », {h' wv u.v-
niiv TO 1r:1'6VflflTtXOJI ,erû fJW/WTt'XOJI ma{Vf;TUl ( 2 ) ° Cfi yàe TOVTO d-rµoïç
xai àvaOvµta<1E<1t -x,û :;ioixO.w:; 8tii -rwv :n:oii<.iÀwv (3), ,eu/ IÎvva1iovTat

1 OPTOt om. Eus. 5 aÙTWV 6vva1tt; V cl Eus. iîuvu.µ1.ç aÙTWV Cyr.


7 x,û 11wµanxàv Eus. el Cyr., om. V 8 xr:ii :n:ot"i,1.w; V et
Cyr. :;ioixO.wç Eus.

orlaiu.; To xaxàv 17yti110aî <pa<1t · TOVTO c5è elvat µox011ewv ,5at111,-


1•0..;
1•wv yii•oç ... :n:av tJè -rà To1.6vifr l:x6-ro; neo11ayO(!ëue110at.
(1) C'est dans cette phrase que se marque avec le plus de clartl'
l'origine mazdéenne du morceau. Le dualisme perse divinisait les
esprits du mal. et il faisait de leur chef, Ahriman, le rival du dieu su-
prême; cf. Arnobe, IV, 12 (p. 214. rn éd. Marchesi): Magi sllis in
accitionibus memorant antitheos saepius obrepere pro accitis, esse
aulem hos quosdam materiis ex crassioribus spiritus, qui deos se fin-
gant, nesciosque mendaciis et simulationibus ludanl ; Lactance. par-
lant de Salan l'aemulus Dei (ln.si. Il, 9. 13) : Nox quam pravo illi
anlilheo dicimus atlributam ; Jamblique, De myst., III 31 (p. 177 ,-
16 P.): L1at1,ovuç :n:01•1'/eov; ..• ove xa).oiicriv (i.e. les prophètes chai,
déens) d1·nOiovç. Nous avons réuni. d'autres textes sur ces àl'TiOwd
Relig. Orient.', p. 278. n. 49. - Cf. Augustin, Civ Dei, IX, 1: Ill
q11i deos quosdam bono.~. quosdam malos esse dixerunt, daemones
quoque appellaverunt nomine deorum.
(2) Aoi/Jfj -re etc. : Iliade, IX, 500. - La doctrine ici formulée par
Porphyre (cf. c. 36) se retrouve chez Cornélius Labéon. Il existait,
selon celui-ci, des c, dieux mauvais>> il qui l'on sacrifiait des victimes.
pour les empêcher de nuire, mais les dieux bienfaisants ne voulaient
qu'un culte non sanglant; cf. Augustin, Civ.Dei, VIII, 13: Nonrmlli
putanl deos malos sacris placandos esse ne laedanl, bonos uutcm ut
adiuvent invocandos ... Labeo numina mala victimis crucniis et hciius
modi supplicalionibus placari exislimal, bona vero ludis el talibus
quasi ad laetitiam pcrtinentibus rebus. - L'intervention du dualisme
iranien dans cette croyance se marque dans le nom de dii mali donné
aux démons pervers; cf. supra, n. 1, et les inscriptions citées
Relig. Orient .. p. ,279, n. 51. Le mazdéisme, dans le cours de sa longue
histoire, a passé du sacrifice sanglant au sacrifice non sanglant
(Mon. Mysl. Mithra, J, p. 6). - Voir aussi Porphyre, Ilc(!l 1:-rvy6ç,
chez Stobée, Ecl., l, 49, t. I, p. 425 érl. Wachsmuth.
(3) Augustin, Civ. Dei, X, 19: Non enim revera, ut ait Porphy-
rius et nonnulli putanl, cadaverinis nidoribus sed divinis honoribus
gaudent ... Cf. infra, fr. 14a, et p. 292, n. 10 ; Religions orient.', p. 296.
282 OSTANÈS

Taiç be TWV alµaTWV ,eal aae,ewv ,evlaaiç ( 1). § 43. L1 ,à '1VVETOÇ Ù.V1/(! ,ml
awrp(./WV evAa{J']671aeTat To,avTatç xeijafJai 6valatç, /Jt' div imana<1eTat
neoç la11Tov Tovç TotovT011ç • anov{J&aei {Jè ,ea6aleew T~v 'l'"XTJV nav-
To[wç • ,eafJaefi. yàe 'l'"Xfi ov,e lmTt6tVTat {J,à TO athoiç àvoµotov. El
5 bd Taiç noÀeaw àvay,eaiov ,eal TOVTOVÇ àno µttUTTt<16at (1), ovf>èv 1f(.!OÇ
ljµéi.ç . TavTatÇ yà(.! ,eal nÀOVTOÇ ,eai Tà È,eTOÇ ,eai Tà <1wµaTt,eÙ
dya6à elva, vevoµ,aTat ,eal Tà ivaVT{a ,ea,ea, àUytc1TOV {J' iv avTaiç TÙ
Tijç "'""ijç imµtÀovµevov. 'H µEiç f>è ,eaTà f>vvaµtv ov /Je11<16µe8a div
ovTot naeéxo11atv, dAA' l,e Te 'l'"Xfiç l,e TE Twv l,eToç naaav <1nov/J71v
10 noiovµe6a, 6eij, µèv ,eal Toiç dµrp' aVTOV oµotovr16at, 8 y{veTat {Ji' ànu-
8daç ,eal Tijç neel Twv IJvTwç ovTwv /J111e8ew1iév11ç f>iaJ..fJ'l'ewç ,eai Tijç
1i(.!OÇ avTà TaVTa f;wijç, 1i0VfJ(.!OÏÇ f>è àvfJewnotç ,eai f>a{µoa,v ,eai CÏÀwç
navÛ Tep xa{(.!OVTt Tq> 6Vf]Tq> TE ,eal VÀt,eq, dvoµot0v<18at (8 ) • W'1TE ,eaTÙ
Tà Û(.!f]µéva Tep 9eorp(./a<1Tq, 6vaoµev ,eal fiµEiç. Olç ,eai ol 8eoÀ6yot
15 <1VVEVJWVfJ'1aV, elboTEÇ WÇ ,ea(J' cïaov Tijç TWV na8wv UaieicJewç àµdov-
µev Tijç 'l'"Xfiç, ,eaTà T0'10VTOV TfÎ 1iOVfJ(./fi. f>vvaµet <1VIIU1iToµe8a ,eai
f>efJaei ,eal TavT1JV dnoµeiAlTTEr18at · wç yae rpaatv ol fJeoÀoyoi, Toiç
{Jef>eµé1JOLÇ vno TW'IJ l,eTdç ,eal µT}f>énw ,eeaTOVO't'IJ TW'IJ na8w11 à11uy-
,eaio1J ànoTeénea8at ,eal TaVT1JV TTJ1' f>v1Jaµ,v · el f>è µfi ye, n611w11 ov A71;ova,.
1 ,evlaaatç Cyr. ,evlaatç V, 6valaiç Eus. 1 ,1 id - 4 dvoµotov Cyrill.
c. lu/. IV p. 130 DE 1 ..1,o - 13 d11oµotov<18at Euseb. Praep. Eua11g., IV,
18, p. 166 B-D 2 evJ..af3fJ8fJana, Eus. et Cyr. evAa{JfJaeTat V
6 nÀovToç Eus. nÀoiiTot V 18 f>ef>eµi1Joiç Nauck f>eoµé1Jotç V
(1) Même pensée dans Porphyre, De philos. ex orac., p. 149 Wolff
(Eusèbe, Pro,ep. Ev., IV, 23, 3). - et Ps.-Clément, Homil., IX, 9:
Ol yàe /Jalµoveç f>,à Tijç avToiç dnof>o8elaf}ç Teorpijç lçovr1la1J lxov-
TEÇ vno TCÜ'IJ vµeTéew'IJ XEL!/WV elç Td vµéTEea ela,ee{vollTat awµa-
Ta ; IX, 15 : AvTol ( f>alµo1Jeç) Tovç µeTaÀaµ{3&110VTaç Tijç athcüv T(.!a-
nif;11ç f>ta ye TWII /JeWTW'IJ ,eal 1iOTW1J à1Ja,eea8ÉVTEÇ athwv Tq> lllp Ûç
To if>,011 athcüv imancüvTat {JovÂ.T}µa, et les autres passages cités par
Housset, I.e., p. 155 ss. - La raison donnée est que les démons
n'étant pas pourvus de corps, entrent dans ceux des hommes pour
pouvoir jouir des plaisirs des sens à l'aide des organes dont ils s'em-
parent. Voir, sur ce sujet, les élucubrations qui remplissent le De
operat. daem. de Psellus (ch. 9 ss., et 12 ss., Migne, P.G., t.122, 837
et 845 ss. ; Calai. man. alchim., t. VI, p. 97 ss.) et qui sont emprun-
tées à Proclus principalement .
(2) Eusèbe, Praep. Ev., IV, 5, 141 D (cf. supra, p. 280, n. 3 fin):
t/Jaal bei1J... TÉTa(.!TOV -rovç rpavÀovç ,eal novrJeovç ànoµe,U<1<1E<16at
èialµo1Jaç.
(3) Cf. Clément d'Alex., Stromat., Ill, 6 (48, 3; p. 218, 16 éd.
Stiihlin : 'AµiJ..ei {J,à '/Jl!OIIT{f>oç ir1Tl ,eal TOÏÇ M&yotç ol'IJOV TE oµov ,eal
iµ'l'VXW'IJ ,eal àrpeof>talwv ànéxeafJa,, Â.aTeevov<1t1J àyyÉÂ.otç ,eal {Ja{µo-
aw (c'est-à-dire aux yazatas et aux dévas; cf. l'introduction p. 60,
n. 6). En effet, comme Porphyre l'explique, une telle abstinence
produit, dans l'âme de l'homme qui la pratique, une sympathie avec
les anges et une antipathie à l'égard des esprits mauvais.
RELIGION ET MAGIE - FR. 10 283

10. NicoMAQUE DE GÉRASA, chez [Jamblique), Theologumena


Arithm., 42 (p. 56 éd. De Falco):
'Aydeta µiv Aéye-rai (1i Én-raç) ànà -roiJ avveiÂ.ijaOat... -~
µaÂÂ.ov, 8 ,eal IlvOayoei,ewTB(!OV (1), lnei{J~ ,eal' Bapv).wvlwv ol
{Jo,eiµcb-raTOt ,eal • 0 a T cf v 17 ç ,eai ZweoaC1T(!rJÇ à y é ). a ç ,ev-
f!{Wç ,eaÂOVC1t Tàç àC1Te(!t,eàç arpa{(!aÇ, rjTOt na(!' 8aov TeÀelwç
5 a r o v T a t nef!l lv n ,eéneov µ6vat naf!à Tà awµan,eà µeyé017,
I} ànà -rov at5v{Jeaµol nwç ,eai avvaywyal xe17µadCetv {Joyµad-
CeaOai na(!' ati-rwv -rwv rpvai,ewv Mywv, dç à y é ). a ç ,eaTà Tà
ati-rà ,eaÀovatv èv TOÎÇ leeoïç ).6yotç, ,ea't'à naeéµnTWC1tV {Ji 't'OV
yaµµa èrpOll(!µé11wç àyyé).ovç (2) • {J,à ,eai 't'OVÇ ,eaO' é,eaC1't'rJV wu-
10 -rwv Twv àyeÀwv è~af!xonaç àadeaç ,eal {Ja{µovaç oµolwç àyyéï.ovç
,eai àexayyéï.ovç (3) neoaayoeeveaOat, oZnee elaiv én-rà TOV àe,0-
µ6v ('), &iO'Te à y e À e { a .ieaTà TOV't'O È't'vµcoTa't'a ~ é{J/Joµaç.

3 dyéAaç Meursius et Ast dyéeac; codd. 7 Àoyw v codd., in


Àoylwv corr. Roscher dyéAaç codd., àyiAovç Meursius et Ast
12 àyydla codd., corr. Kroll; cf. supra, v. 1

(1) En effet, les pythagoriciens présentent leur maitre comme ayanl


été l'élève de Zoroastre à Babylone; ef. l'introduction, p. 33 s.
(2) II .est 'difficile de savoir ce qui, dans ces spéculations astro-
étymologiques, remonte à un écrit mis sous le nom d'Ostanès ou
de Zoroastre, et ce qu'y a introduit Nicomaque. Mais il est certain
qu'Ostanès admettait l'existence d'anges, qui entouraient le trône
du Dieu suprême, les Amshaspands, chargés d'aider Ahoura-Mazda à
gouverner le monde (supra, fr. 8, p. 274, n. 10 ; cf. Revue de l'hist. des
relig., LXXII, 1915, p. 163; Clemen, Nachrichlen, p. 172, et R. Reit-
zenstein,Hellenist.-Mysterienreligionen, p. 174, n. 2 et p. 413). D'autre
part, la doctrine que sept archanges commandent aux sphères des
planètes a probablement passé du mazdéisme chaldaïsant au ju-
daïsme et au gnosticisme (Bousset-Gressmann, Die Religion des
Judentums im spiithellenist. Zeitalter 8 , 1926, p. 499 s. ; Roscher,
Lexik., s.v. ~ Planeten •, col. 2531. 2539 s.). - Cf. Proclus, In Hesiod.
(Poetae graeci minores, t. Il, p. 241, 7 éd. Gaisford) : Tav-rac; 6vvdµuc;
dexayyelueàç -rciiv fa-rà 11,paiewv etc. ; Proclus, Plat. Theologia, VI,
17, p. 394 éd. Portus: "Avw6ev yàe olov dyûaexai -rtvdç bu{Je{Jrpeo-
uç -roiç iv -rcp ')(.Ot1µq, :nau,, ')(.al olov 6alµovec; 6eol 6eciiv :neouexciiç
i~aexovnç, ,}yoiivrnt l'ijç inl l'O 'V01Jl'OV :noeelaç, l'OÏÇ µiv aÀÀwc; ')(.al'à
-r~v neot17J')(.Ot111av -roiç àvayoµévotc; -rd;tv; Eusèbe, Praep.Evang., XIV.
25, p. 776 A; Demonstr. Evang., IV, 6 (p. 155 D) : lleou-rdrnç athciiv
( l'WV dv6ecbnwv) ')(.al imµEÀ1]Tàç wunee l'tvàc; dyeldexaç ')(,al •1tot-
µÉ11aç 6elovç dyyO.ovç ')(.al'Et1l'7Jt1a-ro.
284 OSTANÈS

(~) Sur l'inscription chrétienne de Milet invocruant les archanges,


mais étrangère, semble-t-il, à l'idée d'un culte planétaire, contraircmenl
à ce que croyait Boeckh (CIG 2805), cf. Deissmann, Lichl vbn Osten 4 ,
1923, p.393 ss. ; Grégoire, Jnscr. chrél. d'Asie Mineure, 221.- Lorsque
l'empereur Héraclius entra dans la ville de Gazaca, où se trouvait un
temple du feu, il y trouva encore (Cédrénus, I, p. 721 éd. Bonn; cr.
Cramer, Anecd. Paris., II, 337) Yà µvaaeàv ûlJwJ.ov Toii Xoae,,ov ...
wç iv oveavip ,ea(hjµevov ,eai :ruei YoiiYo ijÀtov ,e<Û ad~vr1v ,eui a<JY(!a,
olç o lJeunlJalµwv wç (hoiç UdY(!EVE, ,eai àyyÉÀov.; av'!"<p a,e11:rneorpâeo1J~
meii,n11aev etc. Cf. Relig. Orient 4 , p. 27!), n. 52.

(4) Cf. Clém. d'Alexandrie, Slrom .. VI.16(143, 1): 'E:rnù µiv elrm
o[ 'n}V µeylaY1JV lJvvaµtv lxoVUÇ :rt(!W'l"IJj!OVOt àyyÉÀWV Ü(!XOVUÇ, É:rt'l"I!
lJè ,eai ol ànà YWV µa011µdYwv Yovç nÀav~Yaç elval tpuatv ùaTieuç Yi1v
neeiyetOV Otoi1<.1J<1tv inndoiinaç, vtp' wv ,ea'!"à avµnaOEtaV ol X u ). -
o ai o I nana ytveaOa, voµil;ovat YÙ 11:eei Yov OvrJTàv piov.

11. PoRPHYRE, De philo.~ophia ex oraculis haurienda, I (p. t:\8


éd. Wolff = Eusèbe, Praep. Evange[., V, c. 14 - "On ,eal µayevuv
neor:eénovaiv scil. o[ (Jeol - p. 202A) (1) :

Kal n&Aiv lv xerJaµoïç l<p'YJ (scil. o Iloecpvetoç) r:ov 'An6Uwva


elnûv·
KAfjl;eiv ·Eeµel'Y}V ~i,· 'Hütov ,ear:à r:avr:a
·nµéen 'HeUov, M~V'YJV 15' ou r:ijat5e na(!el'Y},
5 'H/Jè K(!ovov ,eal •Péav (2) ~<5' i~el'Y}ç 'A<peoMr:rJV
KÏ,.~<1U1tV àq,Oéy,er:otç (3), âç ei5ee M&.ywv (4) ox' a(!t<1r:oç,
Tijç inr:a<p06yyov {JaatÂevç (5), ôv n&.vr:eç 'taaatv.
- (< ' 0
r: a V 'Y/ V UyetÇ eln6vr:wv (6), Èn~yaye .
(J l)

Kal a<p6<5ea · ,eal ,ea(J' é"aar:ov àd Oeàv inr:a,ei <pwveiv.

De codd. A.BION ; cf. adn. 1 ~ leµijv BON rnvYd Dindorf:


codd.
rniirn 4 Yija,5e Al ûa iJi BON fJµie11 post 11:ue1.h1
add. BION 5 ,eui ijiav A: om. cctt.; 1. ,eae11u ·] cf. adn. 2
!) tpwveiv I tpwv-rrv BON tpwvu A

(1) Nous devons à l'obligeance de notre savant collègue M. C.


Mras une collation de tous les manuscrits d'Eusèbe (AB ION) dont il
faut tenir compte pour l'établissement du texte; nous négligeons
les fautes d'orthographe insignifiantes du Pw-isin.us .A.
RELIGION ET MAGIE - FR. l1 28:'i

(2) L'oracle mentionnait peut-être les sept planètes de l"EnTatpOoy-


yoç, et la leçon "ai' Piu.i· pourrait à la rigueur provenir d'un lecteur
mythologue, qui aurait fait suivre Kronos par son épouse. En ce cas, si
l'on rétablissait "af!'l'/a, il ne manquerait plus à la série de l'hebdomadc
<rue la planète de Jupiter, le vers où elle figurait étant accidentelle-
ment tombé, soit au début de l'oracle, soit après 'Atpeo'5lT1J1'. - Her-
mès semble être réuni à Hélios, parce que ce sont les deux dieux psy-
chopompes; cf. dans l'inscription du Netnroud-Dagh (Jalabcrt cl
Mouterde, Inscript. de Syrie, n° 1): 'An6.V.wv MWeaç "H).io,; 'Eeµfi,.
On voit en effet, par le contexte du II eei Tijç i" Âoyiwv tpiÂoaoq,iuc
(p. 141 Wolff = Eusèbe, ibid., IX, 10), que Porphyre. en cet endroit.
parlait de la neoç Oeovç 6rl6ç, c'est-à-dire sans doute de l'ascension
des âmes à travers les sept zones planétaires (Ek h• 7r:<11•Ti nOn
"6aµov "v,d.oç à.V.à avv inTà Cwvaiaiv) ; cf. W. Bousset, Die ll im-
mel.~reise der Seele, dans Archiv für Relig. Wiss., t. IV, 1901. p. 2!i7.
- Sur les invocations rituelles (commendaticiae preces) par IPs<111cl-
• les les Mages prétendaient obtenir l'aide de puissances quae 11ias
faciles praebeant ad coelum contendentibus evolare, voir Arnobe. A dv.
Nat., Il, 62; cf. Julien, Oral. V, 172 D, à combiner avec Marlia-
nus Capella, II. 202-204 (chez qui septimo radiatos = lnT<i"T1.vuc;,
et où il s'agit d'une ànoOiwaiç, c'est-à-dire d'un retour de l'âme au
sein de Dieu). - Quant au rôle assigné aux planètes dans la théo-
logie d'Ostanès, cf. supra, fr. 10, p. 283, n. 4, et Porphyre, De ab.~t.,
Il, 37 = fr. !), p. 275, 11.

(::l) K).~aeaiv àtpOiy"Totc; : c'est-à-dire par des invocations psalmo-


diées sourdement. - Les anciens priaient d'ordinaire à haute voix :
c'est la forme primitive de la prière, car il fallait parler distinctement
pour se faire entendre d'un dieu comme d'un bomme, et elle resta
toujours de beaucoup la plus répandue dans l'antiquité (Sudhaus, Lau-
tes und leises Belen, dans Archiu f. Relig. Wiss., IX, 1009, p. 185 ss. ; cf.
Balogh, ibid., XXIII. 1926, p.345). Mais il en était autrement dans la
liturgie des Mages, et les écrivains signalent souvent ce faif excep-
tionnel. Ainsi, dans !'Opus imperfectum in Matthaeum (Migne, P.G.,
LVI. 637 ; .rnpra, p. 119, n. 6) on lit : <• Dicebantur Magi Iingua eorum,
quia in silentio et voce tacita Deum glorificabant... Iaudabant in
silentio Deum tribus diebus.t II ne s'agit pas d'ordinaire, comme dans
ce texte-ci, d'une oraison mentale et muette, mais d'une prière murmu-
rée à voix basse. Prudence parle (Zor. fr. 0 100) de <• Zoroastreos susur-
ros ». Lucien (Ménippe, c. 7 ; cf. fr. B 30) fait prononcer à son Mage
Mithrobarzanès une longue incantation rjç ov <1tp66ea ,eaT~"ovov ...
infreox.6v Tt ,eal àaatpèç lrpOiyyeTo; c'est le atpOey,eToç de notre ora-
cle. L'auteur des actes syriaques de Jésus Sabran (vne s.), parlant
des hymnes que les Mages récitent par cœur, les appelle<• le murmure
du magisme » (ret;iii. d'magu~uthâ; cf. Nau, dans Journal Asiatique,
CCXI, 1927, p. 150 = fr. S 8, supra, p. 112, n. 1). De même, Firmicus
Maternus (De err. prof. rel., XXII, 1) décrivant une cérémonie des
mystères d'Attis, note que le prêtre « lento murmure susurrat », ce
286

qui rappelle le « magicum susurramen » d'Apulée, ,lletam,, I, 3, 1,


ainsi que le« fremor verborum » du fr. B 4 (supra, p. 16, n. 8) et l'vno-
v,é.V.cp Tfj yÀwaan de Psellus (éd. Sathas, Mea. nip;,., t. V, p. 474,
20. - Plusieurs textes orientaux sur la « mussitatio » des Mages ont
déjà été réunis par Hyde, Religio veterum Persarum, 1760, p. 351.
Cf. en outre le murmure de 9999 ans, dont parle Shahrastâni (trad.
Haarbrücker, t. I, p. 277) à propos de la prière de Zervan. - Du
rituel des Mages perses, les tacitae preces se sont répandues dans toute
la magie; cf. Apulée, Apologie, 54: « Tacitas preces in templo dis
allegasti, igitur Magus es•; Apulée, Metam., II, 28, le magicien
Zatchlas • orientem obversus incrementa solis augusti tacitus im-
precatus »; Quintilien, Declam., X, 7 et 15 : « Barbarum murmur in-
tonuit (Magus) •; Martianus Capella, 1.1. (voir n. 2), § 203: « Voce
mentis inclamans •, et autres textes réunis par Sudhaus,l.c ., p. 197.
(4) Cf. Porphyre, chez Philopon, De opi/. mwidi, IV, 20 (p. :wo,
21 éd. Reichhardt) : T71v Te nea~nwqv 6eoao<plav - ofJTw T?}v µa-
yElav ~aÀciiv (scil. () lloe<pveioç 1.1.).

(5) Cf. infra, p. 308, fr. 28 : Baa,).û. 'OaTavn. - Comme Wolff l'a
fait remarquer, l'faTa<p6oyyoç désigne probablement ici la lyre à sept
cordes, emblème de l'harmonie des sphères ; cf. F. Cumont, Revur
archt!ol., t. VIII, 1918, p. 69; et supra fr. 8, p. 273, n. 6. Par contre,
F. Dornseiff (Das Alphabet in Mystik u. Magie, 1922, p. 45 ss.)
adoptant l'opinion d'E. Maass (Tagesgotter, p. 245), reconnait dans
l' faTa<p6oyyoç la série des sept voyelles, où l'on voyait une notation
des sept planètes (cf. supra, p. 243, n. 1; Lydus, Mens., III, 2, etc.).
Comparer aussi infra, p. 348, n. 3.
(û) C'est-à-dire elnonwv Twv Tov 6eàv iewT11aavTwv; même con-
struction par ex. ibid., pp. 141, 10 ss., et 176 Wolff = Philopon, 1.1.,
IV, 21, p. 201 SS.

12. PuNE, Nat. Hîst., XXX, § 14 (t. IV, p. 424 éd. Mayhoff):
Ut narravit Ost an es , species eius (i.e. « magices ») plures
sunt : namque ex aqua et sphaeris (1) et aere et stellis et lucernis
ac pelvibus securibusque et multis aliis modis divina promittit,
praeterea umbrarwn inferorumque colloquia. Quae omnia aetate
nostra princeps Nero vana falsaque comperit (2).

(1) Cf. Pline, ibid., XXVIII, 104 : « Eodem (i.e. sanguine hyaenac)
tactis postibus ubicumque Magorum infestari artes, non elici deos nec
conloqui, sive lucernis sive pelvi sive aqua sive pila sive quo alio ge-
nere temptetur ».- Dans notre extrait(• ex aqua... et aere et stellis »),
FIELiGION ET MAGIE - FR. 12-13 287
on retrouve les éléments de la division adoptée par Varron (Servius,
Aen .. Ill, 359) : <• Varro autem quattuor genera divinationum dicit:
terram. aerem, aquam, ignem : geomantis. aëromantis, pyromantis.
hydromantis •>. Cf. Augustin, De Civ. Dei, VII. 35 : « Nam et ipse
Numa. ad quem nullus Dei propheta, nullus sanctus angelus mitte-
batur, hydromantiam facere compulsus est, ut in aqua videret ima-
gines deorum - vel potins ludificationes daemonum - , a quibus
audiret, quid in sacris constituere atque observare deberet. Quod
genus divinationis idem Varro a Persis dicit allatum, quo et ipsum
Numam et postea Pythagoram philosophum usum fuisse commemo-
rat : ubi adhibito sanguine etiam inferos perhibet siscitari et vex(!o-
1wndav graece dicit vocari : quae [sive hydromantia] sive necro-
mantia dicatur, id ipsum est, ubi videntur mortui divinare •>; Stra-
bon, XVI, 2, 39, p. 762 : Il aeà t5è TOÎÇ llteaatç ol Mayot xa/ Vf-
x1•oµanEtÇ xai lu o[ },E)'OµëlJOt ).exavoµa.VTEtÇ xa/ Vt5(!0µa.VTE/,Ç ;
Pline, XXXVII, 192: << Anancitidc (cf. fr. 24, infra, p. 303) in hydro-
mantia dicunt (Magi) evocari imagines deorum, synochitide (cf.
in/ru p. 304 s.) teneri umbras inferum evocatas t (cf. supra, p. 204, fr.
Zur. 0 73). - Sur la lécanomancie, dont Psellus, De daemonibus
(p. 42 éd. Boissonade), attribue l'invention aux Assyriens, c'est-à-
dire aux Chaldfons (offTw t5ry xa/ i.Exavoµavula -roiç :neeinoi, TYJI'
rrorpfai, 'A nnveio1; xaT<pxov6wr1utt). cf. les textes réunis par J. Heeg,
Catalog. codd. astr., t. VIII, 2, p. 141 ss., et surtout Arm. Delatte.
La· Catuplromancie, 1932, p. 8 ss., et passim. - Pour la pyromancie,
cf. supra, p. 85, n. 11 ; 122 n. 2; Realenc., s. v. Ka:nvoµavula; Lac-
tantius Placidus, Theb. IV, 411 ; X, 599.
(2) Nous avons expliqué cette histoire de l'initiation de Néron par
les Mages dans la Rivista di filologia, LXI, 1933, p. 146 ss.

13. Ti::nnrLLIEN, De anima, c. 55, 5 (éd . .J. H. Waszink, 193:{,


p. 182):
Habes etiam de paradiso a nohis libellum (1), quo constituimus
omnem animam apud inferos sequestrari in diem domini. c. 56. Oc-
currit disceptatio an hoc ab excessu statim fiat, an quasdam animas
aliqua ratio detineat hic interim, an etiam receptas liceat postea ah
;ï inferis ex arbitrio vel ex imperio intervenire (2). Nec harum. enim opi-
nionwn suasoriae desunt. Creditum est insepultos (i.e. à-raqiovç) non
ante ad inferos redigi quam iusta perceperint secundum. Homericum
Patroclum (3) ... [ § 4]. Aiunt et immatura morte praeventas eo usque
vagari istic, donec reliquatio compleatur aetatum, quacum pervi-

U acstatum cod. aetatis (;e/enius quacum cod. quam t11m


Reiflerscheid
288 OSTANÈS

xissent, si non intempestive obissent... [ § 5]. Ecce obiit verbi gratia


infans sub uberum fontibus, puta nunc puer investis, puta vcsti-
ccps, qui tamcn LXXX annos victurus fuisset ; hos praereptos ut
anima eius hic post mortem transigat, quale est? aetatem enim non
!"i potest capere sine corpore, quia per corpora operantur aetates ...
[ § 8). Proinde extorres inferum habebuntur quas vi ereptas arbitran-
tur, praecipua atrocitate suppliciorum, crucis dico et securis et
gladii et ferae ; nec isti porro exitus violenti, quos iustitia decernit,
violentiae vindex. et ideo, inquies, scclestae quaequae animae in-
10 fcris exulant. Alteruin ergo constituas compello aut bonos aut
malos inferos. Si malos placet, etiam praecipitari illuc animae pessi-
mae debent : si bonos, cur idem animas immaturas et innuptas et
pro condicione aetatis puras et innocuas interim indignas inferis
iudicas? [C. 57] : Aut optimum est hic retineri secundum ahoros aut
l!"i pessimum secundum biaeothanatos, ut ipsis iam vocabulis utar,
quibus auctrix opinionum istarum magia sonat, 0 s ta n es et
Typhon (4) et Dardanus et Damigeron et Nectabis et Berenice (5).
Puhlica iam Iittera est, quae animas etiam iusta aetate sopitas,
etiam proba morte disiunctas, etiam prompta humatione dispunc-
:W tas evocaturam se ab inferum incolatu pollicetur. Quid ergo dice-
mus magian, quod omnes paene fallaciam ... [§ 3]. Itaque invo-
cantur quidem ahori et biaeothanati suh illo fidei argumento,
quod credibile videatur eas potissimum animas ad vim et iniuriam
facere, quas per vim et iniuriam saevus el immaturus finis exlor-
2!'i sit, quasi ad invicem offensae

li proinrle cod. pcrindc Reif/erschcid 14 ahoros (;e/e11i1rn : a rhoros


cod. 16 Ostanes Gelenius: ostentantes cod. 18 lillcralura
1•dd. 22 ahori Gr/l'lli11s: hac-ori cod. 24 1•l immalurus Nid.
ctiam maturus cod.

(1) Ce traité, aujourd'hui perdu, est cité Adv. Marc., V, 12, et il


figurait dans le cod. Agobardinus A avant sa mutilation (Waszink).
(2) Sur l'origine et les traits principaux des doctrines auxquelles
il est fait allusion ici, cf. l'introduction, p. 180 ss.; K. Dillhey
(Rhein. Mus., 1872, p. 387) rapproche de ce passage deux vers d'un
hymne à Hrcate : Tàv 'E,e,frai• <1E ,eailâi <1VV ànoip9i1,évot<1tv dweoiç etc.
(3) Cf. l'Iliade, XXIII, 72 ss.
(4) Sur Typhon, le roi d'Égypte cité chez Pline, N. H., II. 91, cf.
W. KroU, Plinius und die Chaldâer dans Hermes, LXV, 1930, p. 11.
RELIGION 1::1' MA.GlE - FR, 13-14 289
(5) Nectabis : il s'agit certainement de Nectanébo ; cf. le roman
du Ps.-Callisthène (Historia Alex., éd.Kroll, 1926, p. 1) : 4iaal Tdv NE.-
"Tavepw, Tàv TÛ.t:tiTaiov Tijç Alyv.n:TOIJ paa,Ua, Tfj µayu,fj tJvvdµe,
:ndVTwv :neeiyeviafJa, x.T.J.. - Dardanos et Damigéron sont joints
de même à Ostanès supra, p. 15, fr. B 3; cf. B 2 p. 10 et p. 13, n. 20.
- Quant à Bérénice, elle serait mentionnée par Proclus, ln Plat.
Theol. p. 422 (d'après Lobeck, Aglaophamus, p. 315, n.r) : I'vvai"aç
TeÀe(JTil(,aÇ, WÇ '1,oTlµav n}v IIJ.cfrwvoç, WÇ T~V Beevl"'I" (sic) aÀÀ?jV
TUt>T?jl' ,,ayeiaç «5u5da"aJ.ov.

14a. M1Nucms FÉLIX, Octa- St CYPRIEN, Quod idola dii


vius, 26 (p. 44 i•d. Waltzing, non sint, 6 (t. 1, p. 23, éd. Har-
1912): tel):
§ 8. Spiritus sunt insinceri, Spiritus sunt insinceri et vagi
vagi, a caelest.i vi~ore terrenis qui, posteaquam terrenis vitiis
labibus et cupiditatibus degra- inmersi sunt et a vigore coelesti
vati. Isti igitur spiritus, postea- terreno contagio recesserunt,
quam simplicitatem. substantiae
suae onusti et iruncrsi vitiis per-
diderunt (1), ad solacium calami-
tatis suae non desinunt perditi non desinunt perditi
iarn perdere et depravati errorem perdere.et depravati errorem pra-
pravitatis infundere et alienati a vitatis infundere.
deo inductis pravis reliigonibus
a dco segregare. § 9. Eus spiri-
tus daemonas esse poetae sciunt, Bos et poetae daemonas norunt,
philosophi disserunt, Socrates no- et Socrates
vit, qui ad nutum et arbitrium instrui se et regi ad arbitrium
adsidentis sibi daemonis vel daemonii praedicabat,
declinabat negotia vel petebat.
§ 10. Magi quoque non tantum et Magis inde est ad perniciosa
sciunt daemonas, sed etiam quic- vel ludicra potentatus.
quid miraculi ludunt per daemo-
nas faciunt : illis adspirantibus
et infundentibus praestigias e-
dunt (2), vel quae non sunt vide-
ri, vel quae sunt non videri. § 11.
290 OSTANES

Eorum Magorum et eloquio et Quorum


negotio primus O s t h a n e s ( 3) tamen praecipuus O s t a n e s
et verum Deum merita maiesta- et formam veri Dei negat conspi-
tc prosequitur et angelos, id est ci posse
ministros et nuntios, Dei sedem et angelos
tueri eiusque venerationi novit veros scdi eius dicit
adsistere (4), ut et nutu ipso et adsistere.
vultu domini territi contremes-
cant. Idem etiam daemonas pro-
didit terrenos, vagos, humanita-
lis inimicos (5 ). * 12. Quid '? In quo cl Plato pari rationc con-
Plalo, qui invenire Deum nego- sentit et, unum deum scrvans,
tium credidit (Tim. 28 C), nonne ceteros angelos vel daemonas
et angelos sine negotio narral et dicit.
daemonas? et in Symposio (8 )
etiam suo naturam daemonum
exprimere ('Onititur'l Vult enim
esse substantiam inter mortalem
inmortalemque, id est inter cor-
pus et spiritum mediam, terreni
ponderis et caelestis levitatis
admixtione concretam, ex qua
monel etiam nos t procupidinem
amoris et dicit informari et <in>
labi pectoribus humanis et sen-
sum movere et adfectus fingere
et ardorem cupiditatis infunde-
re (7).
Hermes quoque Trismcgistus u-
num deum loquitur eumque in-
comprehcnsibilem atque inacs-
timabilem confitctur.
Chap. 27, § 1 : lsti igitur im- Chap. ï : Hi ergo spiritus
puri spiritus, daemones, ut os-
tensum Magis ac philosophis,
sub statuis et imaginibus conse- sub statuis atque Îil'.aginibus con-
cratis delitiscunt et adflatu suo secratis delitescunt. Hi adflatu
auctoritatem quasi praesentis suo
numinis consequuntur, dwn in-
spirant interim vatibus, dum fa- vatum pectora inspirant,
RELIGION ET MAGlE - FR, 14 291

nis intnorantur, dum nunnum-


quam extorum fibras animant, extorum fibras animant,
avium volatus gubernant, sortes avium volatus gubernant, sortes
regunt, oracula efficiunt falsis regunt, oracula efficiunt, falsa
pluribus involuta (B). § 2. Nam veris semper involvunt. Nam
et fallunlur et fa1Iunt, ut et et falluntur et fallunt,
nescientes sinceram veritatem et
quam sciunt, in perdiditionem
sui non confitcntes. Sic a caelo
deorsum gravant et a Deo vero
ad materias avocant, vitam tur- vitam tur-
bant, somnos inquietant ; inre- bant, somnos inquietant, inre-
pentes etiam corporibus occulte pentes etiam spiritus in corpori-
ut spiritus tenues (9 ), morbos bus occulte mentes terrent,
fingunt terrent mentes, mem- membra distorquent, valetudi-
bra distorquent, ut ad cultum nem frangunt, morbos lacessunt,
sui cogant, ut, nidore altarium ut ad cultum sui cogant, ut nido-
vel hostiis pecudum saginati (lo), re altarium et rogis pecorum sa-
remissis quae constrinxcrant, cu- ginati, remissis quae constrin-
rasse videanlur. xerant, curasse videantur. Haec
est de illis medella, cultorum ces-
sat iniuria : nec aliud studium
est quam a Deo homines avoca-
re... cum sint poenales (uµweol),
quaerere sibi ad poenam romites.

(1) Dans le dualisme iranisant résumé par Porphyre (supra,


p. 276, n. 2), le caractère malfaisant des démons est déjà exp·liqué -
un peu comme ici - par une sorte de déchéance, leur âme subissant
l'influence du nvivµa qui l'enveloppe et l'entraîne; nota.rament, ils
sont dits là aussi iJnov).ov lxovn:ç -i}Ooç (p. 278, 9) et dna'l'ijO'ai
heavol (281, 1). Cf. infra n. 5; Tatien, ch. 12-13, et Lactance; Divin.
Jnst., Il, 16, citant à ce propos Hermès Trismégiste. Pour d'autres
références, cf. les notes érudites de l'éd. Waltzing, Teubner, 1912.
(2) Cf. fr. 9, supra, p. 280, 13: LI ,à µivro, Twv lvanlwv (c'est-à-dire
les mauvais démons) ieal 1) néiO'a 'J'01JTÜa lieTllÀEÏTa1 ; Clément d' Alex.,
Protrept., IV, 58, 3 (p. 45 Stii.hlin) : Mdyo, fJA f1611 dO't{Jdaç Tijc; O'<pwv
OVTWV vn11efraç fJalµovaç avxovO'iv, oliefrac; atlTotlc; fo'IITOÏÇ ieaTayed-
v,avn:ç, Tove; ieaT11vayieaO'µÉvouc; fJovJ..ouc; Taie; lnao16aic; :m:no,11ieon:c;.
cf. Lactance, Jnsl., Il 16, 1.
(3) Le ms. a «Sosthenes», mais Cyprien écrit « Ostanes » (var,
« Hosthenes •> C, corr. en « Demosthenes t C1 ).
OSTANÈS

(-1) Dans un oracle • sur le dieu immortel• cité par Porphyre (De
philos. ex orac. haur., p. 144 ss. éd. Wolff), il est question, comme
ici, d'assesseurs de la divinité suprême (les • Amshaspands t, voir fr.
8, p. 274, n. 10) ; cf. la scholie citée par Wolff (p. 145 s.) : "On 1:eûr;:
1:d!uç àyytAwv ... Tciiv àEi Tep (hep naeeu1:w1:wv etc., et l'oracle repro-
duit ibid., p. 143 : 6v... fJalµo11eç Éx<peluuovuiv ; Orphie. f ragm., n° 248,
p. 265, Kern, vers 9 : .I:éjJ fJè 8eovip :rrneoEvn naeEu1:â11iv noJ..vµoxOoi
ayyeJ..o,; autres textes dans Revue hist. relig., LXXII, 1915, p. 173,
n. 3.
(5) Cf. le même Ostanès chez Porphyre supra, p. 278, 8 : Oï ... 1:01•
neelyeiov TO'll.OV ovfJèv o n 1:ciiv H.OH.WV OVH. émv:ieoiiut 6eav etc. ; 280,
6 : A. vµaivoµivwv 1:0 8v7J1:ov etc. Zor. fr. B 9a, supra, p. 19 n. 4.
(6) La démonologie de Porphyre (fr. 9, supra, p. 277, n. 2) s'appuie
de même sur l'autorité de Platon, Sympos., 202 E ss.
(7) Cf. Porphyre, supra, p. 279, 9: ..1,à Toii Tàç èmOvµlaç 1:w1·
àv8ewnwv b,xaleiv lewuiv ieai no8oiç 11.J..ov1:wv xai fJvva11uiwv etc.

(8) Cf. Laclance, Divin. Jnst., Il, Hi, 4 : • Sed eos Magi ... veris
suis nominibus cient... Hi porro incesti ac vagi spirilus, ut turhent omnia
et errores humanis pectoribus offundant, serunt ac miscent falsa
cum veris. !psi enim caelestes multos esse finxerunt unumque omnium
regem Jovem... sed veritatem mentitis nominibus involutam l'X
oculis abstulerunt. $ - Cf. Il, 17, 10.
(9) Cf. Lactance, l.l., Il, 14, 14, : • Qui (daemones), quoniam
sunt spiritus tenues et incomprehensibiles, insinuant se corporibus
hominum et occulte in visceribus operati ... morbos citant t etc. ---
Sur les • spiritus tenues t, cf. Porphyre, supra, p. 277, 19 ss.
(10) Cf. Porphyre supra, fr. 9, p. 281, n. 2: Ao,pfi. u xviun u
(Iliade, IX, 500) ... malvE1:a,; Tertullien, Apol., 22, 6: • Ut et sibi pa-
bula propria nidoris et sanguinis procuret simulacris et imaginibus
oblata t. L'idée que les démons sc nourrissent de la fumée des sa-
crifices est courante (cf. Hopfner, Oflenbarungszauber, I, § 224, p. 53,
et l'index s.u. t Nahrung t). Ici, pour justifier la présence du nom
d'Ostanès dans nos références, il importe de noter,que la croyance
provient de l'ancien Orient. Voir Religions orientales•, p. 296, fin de
la note 97, citant Yasht, V, 215, 94, et l'introduction, p. 61, n. 3.

14h. AUGUSTIN, De baptismo, VI, c. 44, § 86 (éd. Petschenig,


Script. eccles. latini, t. LI, p. 340) :
Nam cum de Magis loqueretur (i.e. Cyprianus): «quorum ta-
men, inquit, praecipuus O s t a n e s et formam veri dei negat
conspici posse et angelos vcros sedi eius dicit adsistere etc. (1)
RELIGION ET MAGIE - FR. 14-16 293

(1) Augustin continue à citer l'extrait de Cyprien reproduit cl-


dessus, fr. 14a, p. 290.

15. TERTULLIEN, Apol., 22, § 2 (éd. Waltzing-Séveryns, 1929,


p. 54):

Angèlos quoque etiam Plato (1) non negavit: utriusque nominis


(i.e. daemonum et angelorum) testes esse vel Magi adsunt... § 8 :
Sic et auctores interdum videri volunt eorum quae annuntiant. Et
sunt plane malorum nonnumquam, bonorum tamen· numquam (2).

Ibid., 23, 1 (éd. W.-S., p. 56) :


Porro si et Magi phantasmata cdunt et iam defunctorwn infa-
mant animas, si pueros in eloquium oraculi elidunt, si mulla mira-
cula circulatoriis praestigiis ludunt, si et somnia inmittunt, haben-
tes semel invitatorum angelorum et daemonum assistentem sibi
potestatem (3), per quos et caprae et mensae divinare consuerunt,
q1.1,anto magis ea potestas de suo arbitrio et pro suo negotio studeat
lotis viribus operari, quod alienae praestat negotiationi? (4)

(1) Cf. Graty le, 40d B ; Lois, IV, 717 D ; Rép., ül4 D, etc.
(2) Cf. Porphyre, De abst. II. 41 supra, p. 280, 4 s.
(3) Voir la liste des anges et des démons donnée Calai. codd. astrol.
gr., t. VIII, 2, p. 149 ss.; Justin, Apol., I. 18, 3 : Ol J..ey6µevot :n:aeà
-roi:ç Mciyoiç ôveieo:n:oµ:n:ol "al :n:cie6ileot etc.
(4) Il serait superflu de reproduire ici tout le contexte de Tertul-.
lien (Apol., 21, 31 - 24, 1) ; il n'ajouterait rien d'utile pour nous
aux extraits de Minucius Félix et de Cyprien (fr. 14 a).

16. TATIEN, Oral. ad Graecos, § 16 (p. 18, 3 éd. Schwartz) :

To{n:ovç {Jè (-rovç l'Ja{µovaç) VtXUV av t'tÇ ()e).~an, t'~V i5À7JV


naeat-r17<11foOw (1 ) • Oweaxt yàe :n;vevµa-roç (cf. Ephes. 6, 11-17,
294 OSTANÈS

etc.) lnov11a11lov ,t,aOwnÂtaµévo~ nü11 Td tJn' u'lrr:oij nf:e1,ex6-


µe11011 <JW<Jat /Jv11a-ràç la-rai. Elal11 µè11 OV11 ,tat v6aot ,tal a-ra-
UEtÇ -rijç è11 fJµi11 VÀ1JÇ • /Jalµo11eç /Jè œirroi TOVTwv Tàç aldaç,
È7r;Et/Jà11 <1vµ{Ja{11w<1t11, ÉaV"l'OÏÇ :r&l]O<Jy(!a<pOV<JlV (2), f:r&lOVTêÇ 8-rav
5 ,ta-raAaµ{Ja11n ,taµa-roç • lan {Jè 8u ,tat avTOt XEt/UrJl'l Tijç <1<piiw
à{JeAuelaç xea/Jal11ovat11 -r~11 Uiv -roii awµarnç, oi My<!> fJeov
/Jv11aµewç :r&À1Jl"TOµe11ot, /Je/Jt6uç à:r,;laaw, xai () ,taµV(J)11 Oeeaneve-
rnt. § 17. lleei yàe Tw11 xa-rà -rd11 L11Jµ6"enov ~v1maOeiwv u xai
à11n:r,;aOeuo11 (3) -rl xal Uyeiv lxo11.ev, f} -roiiO' nn ,tarà -rdv "01vù1,
10 ).oyo11 àfJbrJ(!OÀoyoç èa-riv O à:r,;d -rwv 'A{J/J~ewv a.veewnoç ; wanee
/Ji o -rfl :r,;oÀEl ûjç :r,;eoa1}yoelaç a'frtoç, <p{).oç wv, wç <pctutv, 'Hea-
xUovç, vnd -rwv L1 toµ~/Jovç imr:w11 xau{Jew01} (4), Tl]O:r&q> Tep avuy
xal o -rdv Mayov ' O a -r a 11 1J 11 xavxwµe11oç (5) lv fJµéeg. avne-
Aelaç :r,;vedç aiw11tov /Joeij. :r,;aea/Jo()~ae-rai (6) ••• llaOoç ovx lan /Ji'
15 à11n:r,;aOetaç à:r,;oAAvµevo11 ov/J' o µeµ1J11wç axvd/Jwv l~a(!T~1wat
OeeaneveTat. L1 atµo11wv eiaiv È:rr:t<pOl"f~(JflÇ . ,tal O voawv ,tat ()
.Uyw11 leav xai o µiawv xai o {JovMµevoç àµvveaOai rnv-rovç Aaµ-
{Ja11ovaiv fJ01JOovç. Te6noç /Ji av-roiç -rijç µ1}xavijç OVTOÇ . wa:r,;ee
yàe oi TWV yeaµµa-rwv xaeax-rrjeeç udxoi Tê o[ àn' UVTWV ov
20 xa()' ÉaV"l'OVÇ eiat ÔVVa"l'Ot <J1}µa{vetv "l'O O'VVTaTToµevov, O'TJµeîa
/Ji -rwv lvvot<ÏJV a<plat11 <av-roiç> avOew:rr:ot ~E:Ô7Jµwvey1,taat, ...
:rr:aeanÀ1Ja{wç xai TW11 étCwv al :r&Ot,tt}.{at VEVl]WV Tê xai oadwv
:rr:aeaÀ~'IJ'etç (7) ovx avTai xaO' iav-ràç IJeaaTt,ta{ rivéç elai. ..
llwç /J' âv àyaOàv µoixelatç vnrJeeuiv ; nwç /Jè "ai anov-
25 /Jafov nedç rd µiaeiv nvaç naei6vraç fJorJOe'iv ; ~ nwç vÂn (8 )
xaÂÙV neoaa:n;TelV ïrJJJ elç rovç µeµ7Jv6rnç /Jo10etav xai µ,) ri[>
<:>ecp ; réxvn yàe rijç Oeoae{Jelaç rovç àvOewnovç naeaTeénovai,
:r,;oaiç avrovç xai élCaiç neteeaea, naeaaxeva.Covuç ... llwç yàe
< âv> Cwv µèv ij,ttO'ïa µoxOTJ(!OÇ ÛrJV, Vf,tl]OÎÏ {Jè OVTOÇ /WV Â.Fl-
30 'IJ'avov rà lv lµoi µ1]/JÈv lµoii neanovroç rd µ~u ,ttvovµevov àHù
µrJÔÈ ala0av6µevov ala01Jr&v "l'l àneeyaae"t"at ; :r,;wç /Jè o uOveÙJÇ
oixda"t"q> ()a11a"t"q> (9) /Jvv~ae"t"at ne àç nµwetav TtVOÇ È~V7'1Jl]E:Tijaat ;

(1) Cf. Porphyre, De absl., Il, 43, supra fr. U, p. 282 ; de même,
en maints autres endroits, on aperçoit des arfinités de croyances
entre la forme de gnosticisme attaquée par Tatien et la démonologie
des Mages de l'école d'Ostanès; par exemple sur l'invisibilité des
anges et des démons, cf. Tatien, 15, p.16, 27 ss. : ,fotµovt:ç rJè :n:avu,
aae"lov µèv ov "bn11vt:at etc., et Porphyre, supra, p. 277, 17 ss. ; -
sur les obstacles opposés par les démons à l'ascension des âmes.
RI:;LIGION E;T ~J\GlE, - FR, 16 295

Tatien, 16, p. 17, 19 ss. (IJalµoveç yàe 1:ri 11qiwv xaxoTJfJelq. 1:oiç
,ivfJ(!wnot; èµ{Jaxxevovuç, noixO,aiç xai è,pev11µéva1ç IJ12aµa1:ov(j-
yfo1ç TÙ; yvwµaç aÔTWV na(]aT(!É1iOVl1l XlITW VllVEtJXtJlaç, 8nwç µe-
7:U(!l1toffofJat neàç 1:qv èv OÙ(!avoi; nogelav è~alJvva1:wq1v) et Porphyre
ci-dessus, fr. 9, p. 278, 279, n. 2 etc. ; - sur l'intervention malfai-
sante des âmes des {1ia108drn1:01, cf. l' Introduction, p. 184 ss., et
Tatien, 16, p. 17, 11 ( ,fotµovrç 15è ol 1:oiç àvOewnoiç im1:a1:1:ov1:eç
OVY. EtC1tV al 1:0011 àvfJewnwv - scil. ànoOavoVTWV - v,vxat etc.) et la fin
de notre extrait (1rcôç {Jè 6 uOvrwç olx1:la1:<p Oava1:<p fJVV7]C1fTat neàç
uµw(!ÎUV nvàç Uvn17enijaa1). Toutefois, il ne faut pas perdre de vue
que la tMorie de la chute ou de la déchéance à laquelle est due
- suivant les gnostiques - la perversion des esprits mauvais, est
étrangère au dualisme foncier d 'Ostanès. Sur le récit de la chute
des anges chez Tatien - récit « très curieux et très obscur» - cf.
l'étude de M. A. Puech, Recherches sur le discours aux Grecs de Ta-
tien, Paris, 1903, p. 63 ss.
(2) Le texte des mss. se comprend, et c'est à tort que, dans 1es
Vorsokrat. 68 [55) B 300, 10, il a été changé en ainot ... <ol;> 1: à;
aldaç etc. - H. Diels (Vorsokrat., 1.1.) fait remarquer que le Ileei
àninafJBLwv de Bolos de Mendès, qui est utilisé ici (cf. n. 3), avait dû
consacrer - censément d'a1nès Démocrite - tout un chapitre à
la thérapeutique médico-magique des maladies humaines, et il se
pourrait (cf. M. Wellmann, Abhandl. der Preuss. Akad., 1928, fasc. 7,
p. 33; p. 10, n. 6 et 15, n. 1 ; E. Oder, Rhein. Mus., L. 45, p. 71) que
Tatien eût connu l'ouvrage àe Bolos par l'intermédiaire de Népoua-
lios (cf. W. Kroll, Realenc.. s.v. <• Nepualios ~>:
en effet, les allusions
faites par Tatien à certaines vertus curatives (18, p. 20, 10 ss. : 'O
µÈv xtlwv ,5ià n6aç (lheann.1rrni), 6 fJi lJ..aqioç 15i' ixli5v17ç, 6 IU aiiç fJià
1:wv iv no1:aµoiç r.aextvwv, 6 fJi Uwv fJià 1:â,v m(/~xwv) se retrouvent
chez Népoualios, :! : KvvFç voaoiivuç XÀweàv é1.y(!wanv èafJlovai ...
aveç voaoiinrç iwexfrovç no1:aµlovç ialJiovat, i!Àa<po~ voC1oiiaa ixi-
vov (1. ixii5vav ?) iaOiEi, Uwv 1•oaâ,v nW17xoi• fo(/ifi, et l'ancienneté
de ces données de Népoualios lui-même est prouvée par maints pas-
sages parallèles de Plutarque; cf. Quaest. Nat., 26, p. Dl 8 BC: .::foi
y{ 1:à t.ipa 1:à~ f3011eovaaç ,fova1u1ç, ifrav fi, rra.&Et yt!v111:a1, C11ui xai
<~twitEt :mi 7.gcb11Ha noÀ).r.ix1; wrpûei1:a1; xalJd.nre al ~vveç iaOiovai
:i:6av i1·<1 1:~v 7.0À~1· iteµci'J,riv · al l'Jè {h; ini 1:ovç no1:ap.lovç xaextvovç
qiéeov-,;a,, {1017(/ovvTat yàe fo(l{ovaa, neoç xE<paÀaÀyia~·, et De sollert.
anim., :W, p. 074 AB (où le Ps.-Démocrite est expressément cité) :
Fûoiot {J' ÏO'w; iaµÈv ini 1:<j> µav(/dvuv 1:à C<j>a aeµvvvov-,;eç, div 6
.::h1µ6xenoç àno<paivet µa(/111:à; èv 1:oiç µeyiaTot; yryov1haç fiµü.ç ...
(97-1 n) xuveç 15è (suppléez <paeµar.rvnit<j> xgwvrni) noi 1:1vi xaOat-
govuç iaHov; xoÀeeiwvrnç. Cf. Th. Weidlich, Die Sympathie in der
antiken Litteratur (Progr. Gymn., Stuttgart), 18H,t, p. 42 ss.
(3) Sur le traité du Ps.-Démocrite Ileei crvµ::rn(/nâ,v xai àvnna(/e1w1•
- où Ostanès était cité d'après notre extrait - cf. Vorsokr., (68] 55
B 300, 10 et 12 ; ci-dessus, la note 2, et fr. Zor. 0 52, p. 195, note 1.
296 OSTANÈS

(4) Sur la légende du héros éponyme de la ville d'Abdère, déchiré


par les coursiers de Diomède, cf. Realenc., s.v.. La sottise des abdéri-
tains était proverbiale. Cf. Démosth., Or. XVII, 23, etc.
(5) C'est à dire Démocrite, à qui les Mages auraient enseigné la
théologie et l'astronomie; cf. Diogène Laerce, IX, 34 (Vorsokr.,
68 (55) A 1): O~-roç Md,,wv nvwv i,,71,eovas ,eal Xa).6alwv, SéeEov -roii
paa,Uwç lma-rd-raç Tq> :,ga-rel av-roii 'HaTaÀ,n:ov-roç, fJv(,ea lEsv(a671
n:ae' av-rq> ,ea6d q,71a, ,eal 'Heo8o-roç; Valère Maxime (VIII, 7, ext.
4) : • Democrltus, cum divitiis censeri posset, quae tantae fuerunt
ut pater eius Xerxis exercitÙi epulum dare ex facili potuerit •,
etc. ; cf. l' Introduction, p. 167 s.
(6) Ce trait ferait croire qu'Ostanès avait parlé d'une destruction
du monde par le feu, se conformant ainsi à la doctrine du mazdéisme.
Cf. E. Meyer, Anfti.nge des Christentums, t. Il, p. 92, n. 2. - Nous
retrouverons la même croyance chez Hystaspe (infra, p. 361, n. 2).
(7) D'après un résumé du traité des Antipathies de Bolos de Men-
dès, où la magie noire d'Ostanès était moins édulcorée que dans le
résumé de Népoualios dont Tatien s'inspire (cf. supra, n. 2), Pline
(fr. 17) nous donne des précisions autrement saisissantes que ces
vagues allusions à l'emploi des ossements des morts dans les opé-
rations thérapeutiques.
(8) C'est à dire aux amulettes dont il a été question un peu plus
haut (1. 15 a,ev-rl6wv lEaenjµaa,).
(9) Il s'agit des âmes des p,a,o6dva-ro,; cf. la note 1, et l'introduc-
tion, p. 183 ss.

17. PLINE, Nat. Hist., XXVIII, § 5 ss. (t. IV, p. 277 éd. Mayhoff
= Diels, Vorsokr., [68] 55 B 300, 13 a) :

Nec pauci apud Graecos singulorum viscerum membrorumquc


etiam. sapores dixere omnia persecuti ad resegmina unguium, quasi
vero sanitas videri possit feram ex homine fieri morboque dignum
in ipsa medicina, egregia, Hercules, frustratione, si non prosit. Ad-
spici hum.ana exta nefas habetur : quid mandi? Quis ista invenit,
0 s t a n e ? §.6. Tecum enim res erit, eversor iuris humani mon-
stroru.mque artifex, qui primus ea condidisti, credo, ne < tub vita
oblivisceretur. Quis invenit singula membra humana mandere?
qua coniectura inductus? quam potest medicina ista origine m
RELIGION ET MAGIE - FR. 17-18 297

habuisse? quis veneficia innocentiora fecit quam remedia? Esto,


barbari externique ritus invenerant : etiamne Graeci suas fecere
has artes? § 7. Extant commentationes Democriti ad aliud noxii
hominis ex capite ossa plus prodesse, ad alia amici et hospitis (1).

(1) H. Diels (I.e.) attribue cet extrait au lleel auµnaOeiwv de


Bolos de Mendès. qui présentait son érudition comme provenant
de Démocrite. Quoi qu'il en soit, on trouvait dans le lleel 1:fiç à:rià
1:oii àvOewnou ieal Crf,wv wq,ûdaç du médecin occultiste Xénocratc
(sous Néron) des recettes anthropophagiques analogues à celles
que Pline attribue ici à Ostanès : cf. Galien, De simplicium medi-
cam. facultatibus, X, 1 (t. XII, p. 248 éd. Kühn): vEvuz µiv yàe
athwv (-rwv rpaeµaiewv) àad.yfi 1:é èau ieal P6d.uea, nvà 6è ieal
:Tr;(!OÇ TWV voµwv ànt'JYO(!BVµéva, neei WV Ov,e ol6a nwç Éy(!atpBV 0
SevoieeaTf/Ç, llvOewnoç ov naÂat yeyovwç, àÂÂà ica Tà TOVÇ nannouç
fiµwv, Tfiç 'Pwµaïiefiç paaiÂ.daç à:ri7Jyoewicvlaç à vOew:rrovç laOleiv,
àll' iietiv6ç ye, WÇ avToÇ :rr;e:rieiea,tivoç à~io:rrla-r:wç navv yearpei, Tlva
nalJ1J Oeeaneveiv nérpvicev iyicirpaloç la/Jt6µevoç 1j aagieeç i/ 1:ria(!
àvOeco:riotJ, Tlva 6è Tà Tfiç icerpaÂ1jç f} icv17µ7JÇ ij 6aieTVÂWP daTIÏ, 1:à µèv
,eauOiVTa Tà 6' llieava-r:a mv6,ueva, Tlva 6' av-r:à -r.à alita etc.

18. PLINE, ibid., XXVIII, § 69 (p. 299 éd. Mayhoff):

Magi vetant eius (i.e. urinae) causa contra solem lunamque nu-
dari (1), aut umbram cuiusquam ab ipso respergi (2). Hesiodus iuxla
obstantia reddi suadet, ne deum aliquem nudatio offendat (3).
0 s t a n e s contra mala medicamenta omnia auxiliari promisit ma-
tutinis suam (urinam) cuique instillatam in pedem (4).

(1) Cf. Ammien Marcell., XXIII, 6, 79: « Nec stando mingens ... fa-
cile visitur Persa •>; Diog. Laërce, VIII, 1, 17 (Pythagorac symbola) :
II eoç 17Âtov TBT(!aµµévov µq àµlxeiv ... ànovuxlaµaat ical H:OtJ(!aiç µ71
lnoveeïv µ1J6è irplaT.aOaai. Ce symbole pythagoricien, et le fait que les
Pythagoriciens ont partagé avec les Esséniens la crainte d'offenser
le soleil en lui laissant voir leurs excréments (Josèphe, Bell. Iud.,
Il, 8, 9, § 148; cf. M. Wellmann, Abhandl. Preuss. Akad., 1928,
fasc. 7, p. 6 s.) pourrait faire croire que les Mages de Pline sont ici
quelque ~ pythagoricus et Magus t du genre d'Anaxilaos. Mais il n'en
est rien. Herman Brunnhofer (Arische Urzeit, Berne, 1910, p. 324
ss.) a signalé que la défense d'uriner en se tournant vers le soleil
298 OSTANÈ:,;

était formulée dans l'Atharvavéda XIII, 51 et dans d'autn•s t;crils


hindous (cf. Oldenberg, Die Religion des Veda, 1894, p. 422). Il rap-
porte en outre (d'après Gmelin, Reise durch Russ/and, t. III. 1774.
p. 203) que, parmi les populations de l'Iran. on considérait comme
une chose honteuse, <• wenn man bei Entleerung des Leibes sein Ange-
sicht gegen die Sonne und den Mond richtet, ùenn von diesen Gestir-
nen fallen 'die Strahlen auf die Erde. •> L'analogie avec la prohibition
indiquée par Pline est frappante. Il s'ensuit que le mol<• Magi » dési-
gne ici, sans doute possible, les Mages perses. D'ailleurs, cette défense
s'accorde avec d'autres prescriptions ou usages qui leur sont at-
tribués : interdiction d'uriner dans les fleuves (Hérodote, I. 138, 3) ;
de souiller de ses excréments l'eau de la mer (Pline, N. Il., XXX,
17 : << Navigare noluerat (Magus Tiridates), quoniam cxpuerc in ma-
ria, aliisque mortalium necessitatibus violarc naturam cam l'as non
pulant » ; cf. Mon. Myst. Mithra, t. l, p. 105, n. 4) ; pudeur qui em-
pêche d'uriner en présence de quelqu'un (Hérodote, 1, 13:-J, 3 : Oveij-
uai ànîov aÀÂ.011 à rapprocher d'Ammien, l.l.).

(2) La défense d'uriner sur l'ombre de lJUelqu'un s'explique aisé-


ment : l'ombre est regardée comme une porlion vitale de la per-
sonne; si l'on porte atteinte à l'ombre, on blesse aussi l'homme. Cf.
Frazer, Golden Bough, part Il (Taboo), 1911, p. 77 ss. ; Brunnl10-
fer, l.l., p. 258 s. : << Der Kürperschatten ais Pcrsiinlichkeit •>. - li
est à noter que Pline nomme successivement les Mages et Ostanès.
comme s'il suivait un recueil doxographique - fait d'extraits du
démocriléen Bolos -- où, à côté d'Ostanès, les Mages étail·nl men-
tionnés en général.
(3) Hésiode, (Euvres, v. ï27 : Jll1ir'>' üv-r' ,jt·J.iuv HT(!U/tJdvo, Ù(!O<i~
ôµixeïv. Pour la provenance des superstitions mentionnées dans ce
vers et les suivants, il nous suffit de renvoyer au commentaire de
Wilamowitz (Hesiodos Erga, Weidmann, 1928. p. 125 ss.).
(4) D'après le \'endidad 18, -10 (8!l). il faut considérer (·ommc
démoniaque l'homme qui ,, faisant eau, en h1issl' toml.><•r tou l k long
du coup-de-pied». passage que Wolff (p. -122) traduit. il est vrai.
tout aulrement que Darmesteter: <• Wenn jemand über die Svitzcn
seiner Vorderfüsse um eincs Vorderfusses Lange hinauspissl •>. On dl·-
vait s'accroupir pour uriner (CL Darm. I.e.).

19. P1.1NE, ibid., § 256 (p. 363 éd. Mayhoff) :

E bove silvestri nigro si sanguine ricini (1) lumbi perungantur mu-


Iieri, taedium veneris fieri dicit O s t a n e s (2), idem amoris potu
hirci urinae admixto propter fastidium nardo.
IIELIGION ET MAGIE - FH. 19-21 299

(1) Pline (ibid., XXX, 82 ss.) donne 1111 spcc1mc11 <les doctrinC'S
des Mages, qui aide ù comprenclre l'imporlance magique altrib11re
par leur chef de file Ostanès à la tique', ainsi qu'i', la coukur noirl'
de l'animal qui la porte: <• Fel canis nigri masculi anmletum esse di-
cunt Magi domus totius suffilae co purilïcatacve conlra omnia mala
mcdicamenta, item sanguinem eanis respersis parietilrns genilak-
que eius sub limine ianuae dcrossum. Minus mircnlur hoc, qui sciunl
foe<lissimum animalium in quantum magnific<.>n.l, ricinum, quoniam
uni nullus sil l'Xitus saginae nec lïnis alia quam morte, diulius in fa-
me vivcnti : scptenis ila dicbus durare Lradunl, al in satietale pau-
cioribus cl ehisccre ; hune ex a ure sinistra canis omncs dolorcs sedan·
adalligalum, el indicium in augurio vilalium habl'nl, 11am si Ul'g(·r
initio respondeat ci qui int.ulc1 it, a pcdibns stanli intcrrogantiquc dl'
morbo, spem vilac certam <.>sse, moriturum nihil rcspondcrc ; adiciunl
ul cvellatur ex aure laeva canis, cui non sil alius quam nigcr color. •>

(2) On retrouve à peu près la même expression dans des recettes


analogues prêtées aux Mages chez Pline, XXX li, '4!) : <• Addunt
Magi... )larundine transfixis a nalura per os, si surculus in men-
slruis defigatur a marito, adullerorum laedium fieri. •>

20. Pu:--1E, ibid., § 21il (p. :Jüj t•tl. Mayhoff):

Coitus stimulat ... ciusdcm (asini) a coitu spuma collecta russeo


panno et' inclusa argcnto, ut O s tan c s traùit (1).

(1) Sur les propri<'.·tl;S atlribures par les Mages ù l'i·cumc (,, virus,
spuma •>, ,),faut""') pro<luile duranl le coït. cf. les lcxlcs rrunis par
M. Wcllmann . .Abhawll. der Prrnss. Akad .. 1!)28, fasc. 7. p. 78. --
l'o11r Il' 1111111111., r11ss,•11s, l'i. E. \Vundl'rlkh, /)fr Jfrdcu/w1y der J<u-
/m J,'arbl' (Hl'ligionsµt·sd1. \'l'rs. und \'orarh. XX) 1!)2.-,, p. 22 ss.

21. a) D1osc0RmE, I, 10 ((, p. 14, \l Wellmann) :

"Aaaeov · ol {Ji Va.(!CJOÇ àyeta, neoip·~rat alµa "Aeewç, '0 -


a a V rJ ç Oiaav, Alyvnuot XE[!Ù(2a (1).
(J

b) D10sconmE, li, 164 (p. 228, 17 W.) :


Kvxli.a.µivoç ... Zweoa.at'QrJÇ ErnµrpaAiuç, '0 a O av rJ ç àarpw
(cf. supra, Zor., fragm. 0 18).
300 OSTANÈS

PsElIDo-A.PULÉE, Herbarius, XVII (p. 53, 15 Howald-Sigerist):


A Graecis dicitur ciclaminos... Zoroastres stimfaliti~. 0 s ta -
ne s aspbet.
Asphaet, aspeht alii cod.d.

c) 0IOSCORIDE, Il, 176 (p. 244, 14 W.):


'A,,eµwfl'f/ 1j t/>oivi,eij ... • 0 <1 0 av 1J ç /J1J(!VÂÂtoç, aµolwç O(!Vt-
Ooç ,ee<paÂto,,,
oe11toç xeeav,oç cod., corr. Wellmann.
d) DIOSCORIDE, Il, 178 (p. 247, 14 W.):
'AvayaÂ.il.lç 1j ,eua"fi ... '0 <1 O av 1J ç xduMvw,i.

e) D10SCORIDE, Ill, 11 (Il, p. 18, 12 W.):


Llbpa,eov ... • 0 <1 0 a" 1J ç xée/JaOe.
xiePa8e, fort. xie<vi> pa 8e<wv> Wellmann.

PSEUDO-APULÉE, Herb., XXV (p. 66, 19 H.-S.):


Alü dipsaca... 0 s t a n e s cervaste, alii salpho.
Var. cerbastae, cerbasten.

/) DJOSCORIDE, III, 35 (p. 47, 13 W.) :


KaÂaµlv01J ... oi tJè Oe<1µov!;oe(, ' 0 <1 0 a " 1J ç [ le nom manque j.

PSEUDO-APULÉE, XCI (p. 165, 9 H.-S.):


Calaminte... alii tesmu, 0 s tan es [le nom manque].
alii tesboostantes vel alii tesmuortantes codd., corr. ex Dioscuride.

g) DIOSCORIDE, III, 65 (p. 77, 16 W.) :


'Oeeo<1ÉÂtVOV .. . '0 <1 0 a " 1J ç <11JVW/Jéa.

h) D1osc0RIDE, III, 102 (p. 113, 13 W.):


KelPOV /Ja<1tÂi,e6v .. . • 0 <1 0 a " 1J ç aiJea ,el!o,eo6elÂov.
<• alJea libri : corruplum t Wellmann.

i) DIOSCORIDE, IV, 33 (p. 194, 15 W.) :


l:tlJ7J(!ÏTtÇ .. • • 0 <1 0 a " T/ ç {Jov<pOaµop.
Va~ po,8aAµo~ po,~8aAµo~

PSEUDO-APULÉE, XLIX (p. 100, Interpolationes, note H.-S.):


Siderites .. . 0 s t a n e s putaganon.
iü:LIGION E:T MAGIE - FR. 21-22 301

j) D10sc0R1DE, IV, 68 (p. 224, 9 W.) :


•you"vaµoç . . . • 0 a O a ,, r; ç Cû.é<.o'1, Zw(!OClUT(!'YJÇ Tvq.iw'1to'1
(cf. Zor., fr. 0 19).
PsEuDo-APuLÉE, IV, 7 (p. 33, 26 note H.-S.) :
0 s t han es calion (vel galion), alibi Ost han es asiozelion
(vel asiotelion).
k) DIOSCORIDE, IV, 78 (p. 239, 15 W.) :
Kwveto" . . . ' 0 a Oa" r; ç {Ja{JaOv.
l) DIOSCORIDE, IV, 127 (p. 273, 10 W.):
BovyJ..wauov. .. '0 a() 6. v r; ç uavvovxt (vel -rCavovx{).
PSEUDO-APULÉE, XLI (p. 89, 12 H.-S.) :
Bovis Iingua... 0 s t a n e s anuci.
Var. alii ostaneanuci. Ostanes anis, Ostancs anaxc. Ostanes anix,
alii ostaneanucu.
m) Dwsc01UDE, IV, 176 (p. ~26, 19 W.):
'OaOu.vr;ç se lisait dans la vulgate, d'après une conjecture (rlau1-
rw-royeviç codd.) que Wellmann - lisant om:ovv airroyt:1•/ç -
semble avoir à bon droit rejetée. Cf. l'Introd uclion, p. 190.

n) PsEuno-APu LÉE, X (p. 43, 18 H.-S.) :


Artemisia ... Galli titumen, 0 s ta n es [fr nom manqw,J, Dad
zired.

o) PsEuno-APuLÉE, XIV (p. 48, 11 H.-S.) :


Dracontea ... 0 s tan c s [le rwm manque]. [Cf. Zor., fr. 0 22].

p) PsEuDo-APuLÉE, XCIV (p. 170, 54 note H.-S.) :


Herba puleium ... 0 st anes dimoron.

(J.) Sur l'origine de ces nomenclatures, cf. I' Introduction, p. 1 tli s.

22. ARCHIGÈNE chez ALEXANDRE DE TRALLES, t. I, p. 567, éd.


Putschmann, 1878:
lleetanrn "al a'1Tt:rta0ij :reeoç imÀr;:re-ri"ovç È" -rwv • A (! xi-
y ÉV O V Ç ( 1).
302 0STANÈ$

... z a  a X() 'f} ç ( 2) {Ji Ta/Je <p'f}<J{v . (( "lamttç MOo~, 0 :Ti(!OGayo-


(!EVOµevoç ,eanvfr'f}ç 3
( ), elç mina -rà neei -r~v ,ee<paÂ~v ,eal /Jui-
votav <JV'Jlt<JTaµeva :fiE(!tanu-rat . ,eai naea-ret{Jlv-roç /JÈ. TOV av-rov,
ÈÙ'JI <JV)'X(!fo'f}Tat Tep 'V)'(!<p, TaVTÙ /J(!a<JEtEV < av> lVa(!ywç ,eai,
5 Oavµaalwç. )) '0 a T a v 'f} ç /JÉ <pqat · « KoeaÂÂtOV ,eal yÂv,eval/J'f}V
,eal a-revxvov élCav àveil&µevoç ( 4 ) aeÂ~V'fJÇ µet0V<J'f}Ç (5), lv/J~aaç
eiç o06vtov lelveov (6) neelanu. ))

4 àv add Putsch. 7 èelvovv vel iEeàv codd., ï..lvrnv coni. Guinthcr.

(1) Archigène, célèbre médecin originaire d'Apamée, écrivit sous


Trajan un Ileei Twv "aTà yb•oç q;aeµcfawv. Cf. Wellmann, Realenc.,
s.v., col. 484, 46 ss.
(2) Sans doute une déformation de la transcription grecque du nom
du Chaldéen Zachalias (Pline, N.H., XXXVII, 1139) à qui est due
sans doute la citation d'Ostanès. Cf. Wellmann, Die Stein- und Gem-
menbücher der Antike (Quellen u. Studien zur Gesch. der Naturwiss.
etc., IV, 4, 1935), p. 462 [122].
(3) Cf. Aétius d' Amida, II, 36 (p. 167 éd. Olivicri) : 'O IU "a:nvlaç
ùvoµaC6µevoç iaamç etc.; Pline, H. N., XXXVII, 151 et 118: « Est
et (i.e. iaspis) ... velot fumo infecta, quae capnias vocatur. ,1
(4) Cette recette sur la confection d'une amulette renfermant du
corail, de la pivoine et de la racine de solanum confirme la supposi-
tion que le Ps.-Ostanès n'avait pas séparé les unes des autres ni
décrit dans des sections différentes de son ouvrage les vertus des
plantes et celles des pierres. Cf. aussi Aelius Promotus, infra, fr.
23. - Quant aux plantes, la réflexion d'Arnobe (I. 52; Zor. fr. B
4, p. 15 : « Faciant (i.e. Magi) et cum suis ritibus faciant, quidquid
malcfici graminis nutricant terrarum sinus~ etc.), s'applique évi-
demment à Ostanès aussi bien qu'aux Mages dont cet auteur men-
tionne expressément le nom; cf. supra, fr. 16 et p. 295, n. 2 s., etc.
(5) L'on recommande souvent de cueillir lès simples pendant le
déclin de la lune; cf. A. Delatte, Herbarius, 1936, p. 19.
(6) Sur le rite consistant à envelopper la pierre magique dans un
tissu, cf. Th. Hopfner, Realenc., s.v. AiO,"d, col. 759, 30 ss. ; pour
les alchimistes, cf. von Lippmann, Enlstehung der A lchemie, II, p.
57, s.v. « heilige Binden •. - Sur la puissance apotropaïque de la laine,
cf. J. Pley, De lanae in anliquorum rilibus usu, Giessen, 1911, p. 80
s. cl 109 ; et infra, p. 304, 14 ; 305, 1. - Quant à la parenté de notre
extrait avec un passage parallèle de Théodoros Priscianus, cf. Well-
mann, Marcellus von Side (Philologus, Suppl., t. XXVII, fasc. 2),
Hl34, p. 43.
RELIGION ET MAGJJ;; - FR. 23-24 303

23. AELius PRoMoTus (époque d'Hadrien), 'la-r(lt'Xà rpvat'Xà 'Xai


àvnnafJ'f}U'Xa., éd. M. Wellmann, Sitz. Ber. der Preuss. Akademie,
1908, p. 776, 13 SS, :

,A TOL'.I'. Ileàç nven61• · lau {Jo-ra.vrJ fJUov leeà rj àdl;wov, 8


t7UxfiµeVO'II Tfj 'Xf<paÀfj a{JÉV'IIVUl 'r'YJ'II <pÀoya ' Ûç 'Xa.µl'IIO'II CJÈ xaÀ-
'XEWÇ i} {JaÀaveîov TaVT'f}V -riJv {Jo-ra.V'f}'II èàv Ofjç, ov ,eavOfJae-rat.
IIaeà /Ji ' 0 a -r a .,, e i Tip ()tCJaa'Xa.Àcp èOeaaaµ'f}V ou ual µoU{Jov
r}{vta;ta avv r.(i> àetl;wcp elç T'YJV uaµwm· {m;e-rlOet. ( 1 )

(1) Comme H. Diels (Aniike Technik3, p. 137) le fait observer, Aelius


Promotus ne fait que reproduire une assertion prêtée à Démocrite
par Bolos de Mendès (cf. supra, fr.16, p. 2D6, n. 5). Il est peu croyable,
en effet, qu'à l'époque d'Aelius Promotus. on ait pu rencontrer un
personnage qui aurait pris le nom mal famé d'Ostanès, celui que
Pline (supra, p. 2fH\, fr. 17) flétrit en l'appelant « eversor iuris huma-
ni monstrorumque artifex •>. D'ailleurs, notre extrait se retrouve en
partie dans une autre compilation dérivée de celle de Bolos, je veux
dire celle de Népoualios, .:i8 (éd. Gemoll): 'AEi(wov iàv iv œùg110eian
ad~11n ü.gnç iu -rijç yij; uai µnà µo).i{Jov uevipn.:; elç fo-riav, niie
f·ic mlnj1• ovu rl1•utp01jcnat; enfin, les LJ11µou11i-rov naiyvrn renfer-
ment un doublet de notre texte (Catalogut. des man. alchim. grecs,
t. III, p. 27; Vorsokratiker, fi8 [55) B 300, 19): y' wiyeieov µi1 dv-
Nu;Oai -rr1v nveàv àvciipw · {Jo-rciv11v àel(wov ()èç aù-roii elç -r~i1 ia-rlav.
Or, ces LJ11µou11i-ro1J nalyvta proviennent de Bolos de Mendès; cf.
?\I. Wellmann, Abhandl. Preuss. Akad., 1921, fasc. ·1, p. 29, n. 3 et
p. :10, et, pour notre extrait, ibid., 1928, fasc. 7, p. 45.- Sn r le fond,
cf. Hippolyte, Re/ut. haer., IV, 3:i, 4: El 6è ,wi xv).àv àet(wov -rtç
TOVTOtÇ µn' ogovç imµlgeiev ua/ :ll(!Ù :11:0).).oii a,p66ea ,ea-raxelaat
xeoi•ov, {Ja,piv rqï <paeµciuc,o µévu nav-rdwç lJ.,eava-rov. -- Pour l'usage
dl' la limailll' dl· métaux dans la magie, cf. Cal. mlrol., XI, 2, p. 1Gü, 13.

24a. ÉvAx-DAMIGÉRON, D~ lapidibus [c codicc Parisino 7418] éd.


E. Abel, Orphei Lilhica, Berlin, 1881, p. 188 ; cf. Pitra, Analecta
Sacra, t. 11, 1884, p. 643 :

Chap. 34. Galaciten lapis : hune quidam vocant ananciten,


alteri autem leucographiten ; alii, Aegyptii, smaragdmn, alii gal-

1 et p. :101, 10 galacilen cod., galactites corr. Pilra anachi-


ten cod.: cf. Plin. N. H., XXXVII, 192 (fr. Zor. 0 73, p. 204): ~Anan-
citide in hydromantia dicunt evocari imagines deorum, synochitide
( = avi•oxfr11) teneri umbras inferum evocatas •>. Cf. supra, p. 287, n. 1,
304 OST.u.iÈS

batiten. Dicunt Magi et Aegyptii syneciten (i.e. <1tJ'Pox'1:1i"') ; con-


tinet enim in se omnia, quae destinaveris, solus omnium lapi-
dum. Sed Ost an es, magister Magorum omnium, appellavit
eum super omnia vocabula lethargum, quasi omnium oblivionem
5 malorum; facit enim et utilium. negotiorum (1 ). Laudavit eum
tamquam nullus alius, tantas vires habet. Non enim ex auditu
eurn Magi, sed ex scriptura mirati sunt et experti omni magica
actione. Solurn hune lapidern efficacissirnum omnium repertum et
potentissirnum extremis laudibus decoraverunt. Et ipse memoratus
10 galaciten dicitur eo quod mulieribus lacte deficientibus facit
abundarc. Facies autem sic : iubetur mulieri ieiunare ; deinde
contrito lapide da eum illi cum mulsa ,vel passo vel aqua, et bibat
sufficicnter, et continuo habebit plurimum et optimum lac. Et si
non voluerit bibere, accipe lanam ovis gravidae et facta acia per-
15 tunde lapidera, et ligabis circa collum eius, et sic fluit lac. Si oves
deficiunt lacte, ut excutias lac, sic ages : lavata ovilia circumasper-
gis sale oriente sole. Habeas antea contritum lapidem tenuiter cum
aqua, unde ovilia circurn asperseris, et videbis eas abundare plurimo
lacte. Et si scabie laborantibus hoc feceris, sanabis eas et fecundiores
:W habcbis. Lethargum vero dicitur propter hanc causam, quia praece-
dentia mala in oblivionem ducunt hornines (2). Nam quicumque eum
consecratum portat et, ut infra scriptum est, etiam <si> offendcrat
regem vel potentem aut praepositum aut parentem aut dominum,
in oblivionem eum adducit. Omnino autem auctorem gratiosum
25 facit semper et peritum et facundum et efficacem et impetratorem
et persuadentem omnibus hominibus et deo placabilem, et sacrificia
quae fiunt deo gestatus excellenter apta sunt : propitiat enim
viribus suis deo et benevolentem omnibus facit. Amplius etiam ad-
versus invidiam et fascinum resistit ; qui euro portat, numquam
:10 fascinabitur. Sed infantibus pueris aptus congruit, et non permittit
eos macerari, si quando intimidaverit eos horrida mulier : nam sicut
non aliud tutamentwn resistit. Idem dolorem liberat dentium labo-
rantium circumligatus. Praeterea laetos et validos eos constituit (-1).
4 et 20 lytargum cod. ; cf. infra, adn. 1 5 « facit, immo etiam ,1
coni. Ring, sed cf. Psellus l.l. in adn. 1 : ;.~o,,,, èeyciCe.a, -rcii11 "a"cii"
"al µ11~µ1111 -rcii11 "a,lcii11; an facit mcmorem? 12 contrito
lapide da eum cum mulsa cod. Cavcnsis (Piira, l.l.) 20-21 an
l. : praecedentium malorum in oblivionem ducit homines? cf. v.
24 27 cf. Lapid. gr. Mély, p. 160, 22 : ôv... irp6(!ovv wç bi' mhoii
TÙ Ot:iov i~iÀeovµevo,; an l. : dco <dum> gcstatur ? 32-33 ùcn-
tium laborantes cod. Cauensis (Pilra, l. l.).
RELIGION ET MAGIE, - FR, 24 305

Quod si mulieri difficulter parienti, acia facta de lana ovis fecundae,


ligaveris circa dextrwn femur, continenter pariet sine dolore. Nam
oblivionem praebet omnium dolorum : ita resistit. Craterit~s autem
dicitur, quoniam tenax est. Nam fortitudine et potentia in iudiciis
et causis litigatores vincere facit : tantam magnitudinem habet iste
lapis ; et ne mireris quod tanta nomina habet iste lapis.

(1) Ce passage est un de ceux où l'on voit le mieux se marquer la


parenté des textes du Ps.-Orphée, d~ sa paraphrase (cf. n. 3), d'Aé-
tius d'Amida (latrica) et du Damigéron latin (ou « Évax-Damigé-
ron ~) : ces divers textes parallèles proviennent en partie sans doute
d'un ancien lapidaire grec mis sous le nom de Damigéron, continua-
teur et émule d'Ostanès (cf. Introd., p. 193), qu'il a utilisé et même
cité (p. 304, 3). Cf. Ps.-Orphée, Lithica (éd. E. Abel), vers 194 :
Tov (ja :rra}.aiyevéeç µiv àva,eÛT1JV (1. àvay,el-c1Jv) àc'Mµav-ca ,eÀei:ov...
oi lJ' aea µiv J.,jOaiov È<p71µ1<1av ollve,eev altl µeµvijuOa, ,ea,e6-c71-coç àl-
C1J(!ijÇ àneev,eei Ov11-covç àOavd-co1Jç n ; cf. la paraphrase dans
Mély, Lapidaires grecs, p. 160, 21 s., et 161, 7 ss., et supra, p. 304,
21 ss. ; pour les l. 10 ss. de la p. 304, cf. encore Psellus, /Ieel AtOwv
lJvvdµewv, chap. (8 chez Mély, ibid., p. 202) : 'O ya).a,e-cl-c'}ç à:rroee,jup
(1. ànoeev-ccp) Pevet yd.Aa,eu · lvOev yàe av-cep ,eal -coilvoµa · ,ea-ca11:rr:iJ
lJi yd).a rniç yvvai~l · .il71011v lJi ieydCe-cai -cwv ,ea,ewv ,eal µv,jµf/V -cwv
,ea.ilwv · àVTlO E"COÇ {jé, È<1Tt ,eal O'}eiwv n.il17yaïç m:elan-coç yeyovwç;
A.étius d' Amida, Il, 17 (p. 162 éd. Oliveri) : I'a.ila,e-cl-c17ç · ,eal ov-coç
naeanJ.1711lav -cep neoeieFJµévcp xeoav lxwv v:rr:oxAweov ya.ila,e-cwlJFJ
xv.ilàv àvl11<11 · lan IU aie.il17e6ueoç -cijç .ilw,eoyearplt5oç, :rr:oAvyd.ilovç
lJi ·1iotti -càç yvvaï,eaç, èàv ).ov11dµeva1 :rr:{waiv fj µeO' iMa-coç fj µe-cà
y).v,eéoç oivov Tt"C(!tµµévov -càv .iltOov. Mlyvv-cat lJè ,eal -caïç drpOa.ilµi,eaï;
1Jvvdµe111. Les ressemblances de notre notice avec celle de Pline (H. N.,
XXXVII, 162) ne sont pas moins frappantes: « Galaxian aliqui
galactiten vocant... Galactitis ex uno colore lactis est. Eandem leu-
cogaeam et leucographitim appellant et synechitim, in attritu lactis
suco ac sapore notabilem, in educatione nutricibus lactis fecun-
dam; infantium quoque collo adalligata salivam facere traditur, in
ore autem liquescere, eadem memoriam adimere ». Sur les ren-
contres de ce genre, cf. M. Wellmann Die Stein- u. Gemmenbü-
cher der Antike, Quellen u. Studien zur Gesch. der Naturwiss. etc.,
IV, 4, p. 100, 109, 115, 122 ss., et 135 ss.; K. W. Wirbelauer, Antike
Lapidarien, Diss. Berlin, 1937, p. 2 ss., 42 ss., etc., et l'introduction,
p. 191 SS.

(2) Répétition d'un trait mentionné déjà plus haut (l. 4) dans
cette contamination.
(3) Cf. Aétius, ibid., p. 162, 10: cJ>aal 8i av-càv (ToV ,,aAa:aeTlT'}v)
71:E(!ta:ltTOµEVOV -ceax,j.ilq, "CWV olJoV"CtWV"CWV Peerpwv d86v-rwv à-caAa{-
:llW(!OV iit<pv<1iP naeaa,cwa.Ceiv; Ps.-Orphée, l.l., v. 224, et sa para·
OSTANJÎ:S

phrase (éd. Ml'ly, Lapidaires, grecs), p. 161, 5 : 'AV.à ieai :rr:eei œôr.J-
"''°"' Toic. 'll'f'J7ilotç ieaTalhaµovµEvoç
àndeyu, qiaal, nai•-r.11 qi06vov, xa1
O.'iJOGOV XIII ÛvempovÂEVTOV litaipvÂaTTU TO 1'1j1lLOV.

24 b. AÉTIUS, Jalrica. II, 32 (p. 166, 18 éd. Olivieri, avee la n.):


· c'ie Tcüv 1u:11i Tciiv AliJwv LI 11µoaOivovç (1. 'OaOavo11c. 'l) ( 1). -- 'Anf-
T'TJC UOoç, n h• Tc'j, iet1 1ûatJai 1jxo1• ànoulwv, ,i,ç héeou iyie1\11wv ).l0<1v
vnaQxwv · ieH-r.uxw1 1 iµ/Jr11\wv iaTfi,, ÔTHv ôl1atJ1Jeai waiv Hf 11f/T(!a1.
1lF.Ql<l7lTOµl'l'OC. ,i(!LGT.E(!cp Peuxlo1 1 t . iv ,); Tep )Catecr Tf/ç; ànoTÉ~EWC.
IJ.(!UC. È" TOV /Jeuxlo1 1 oc. :'IE(!ianTf. T(fl µ'T}(!cp, )C(l( ÈieTOC. o,lv'IIÛIV TÉ~FTat ·
ifoT.1 M ieÂr:niJ.Eyxoç, l'i t'mOdt/ Ttc; mh,i,, de. Teh ngoaqireo,,n•o1·
rt(!TOI' · o J'd(! "AfVJ(lC ov" âv 1lv1 'T}tJd71 ieaTamûv -r.à 1rna71tJévui. <Paal
1

M ,,n ieui av1•r1P6µE:1•oc. 6 ÙE:TLT'YJC. Toic U'IÉaflfl..Gt ").rnTÉAeyxoç yfrnm · ov


yà(.) ,5111•~,rf;Tfll O )CAfl/JII, )C(lTfl1llÛI' TÙ (11!1' 111ÏTrp É1/'oµeva ,a).,

(1) Vu la parenté de cet extrait avec Damigéron (chap. 1, cité


supra, fr. 0 61, p. 201), M. Wirbclaucr (Anlike Lapidarien, l. l., p. 44),
reprenant une conjecture de Wellmann (Philologus, Suppl., XXII,
p. 90), n'hésite pas à rétablir ici le nom d'Ostanès, auquel les copis-
tes auraient substitué celui de Démosthène, beaucoup plus connu.
Il est de fait que nous avons rencontré ailleurs (supra, p. 291, n. 3)
Ir nom du Mage pareillement altéré. Mais, d'autre part, cette indira-
loin <k provenance m• figure que dans quelques mss. d' Aétius.

25. Aux extraits précédents, il convient de rattacher les textes


(infra, fr. A Hl ss.) montrant qu'Ostanès recourait aux vertus des
herbes, de la bile et d'autres sucs animaux, pour rendre les pierres
phosphorescentes : bien que ces recettes sr trouvent dans des élu-
cubrations alchimiques, elles pl•uvcnt provenir des memes écrits
du Ps.-Ostanès que les autres emprunts faits à ces apocryphes.

26. ZACHARIE LE ScuoLASTIQUE, Vie de Sévère d'Antioche, éd.


M. A. Kugener, Patrol. Orientalis, t. Il, pp. 16 et 18 [62 et 89 dr
la traduction]; cf. Calai. codd. astrol., t. II, p. 79 (voir le résumé
du contrxte supra, p. 24H, "r. Zor. 0 103) :

P. Hi. In quibus (libris) erant imagines quaedam malorum dae-


monwn et nomina barbara et promissiones gloriosae, maleficac,
superbia imbutae, omninoque malis daemonibus convenientes.
RELIGION ET MAGIE - FR, 26-27 307

Inscripti erant alii <• Z o r o a s t r i s Magi >>, alii quoque << 0 -


s t a n i s Magi ». - P. 18. Libros magicos (1), iam prehensos,
tune comburendos curavimus. ldcirco, defensore (bdloeoç) urbis,
magistratibus (oi -rov Ô'Yjµoatov) clericisque iussu episcopi nobiscum
abductis. igncm ante templum Virginis sanctae genitricisque Dei
Mariae acccndimus, unoquoque Magorum Iibros operaque daemo-
·•
num flagranlia aspiciente atque: audiente antea, per ea quac Iege-

hantur ab eo qui ista in ignem coniciebat, rerum exaratarum,iac-
lantiam, alque daemonum arrogantiam impiam et,.barbaram,jpro-
missioncmque malam et generis humani odio imbutam atquc
ùiaboli superbiam, qui promissa facinoraque tam horribilia docuil.
Erant enim promissa ista tafia: « Quomodo urbes turbandae et
populi commovendi et patres armandi sunt contra lïlios nepotcs-
q uc », cl <• quibus arlibus solvenlur coniugia legitima concubi-
natusque >>; et <• quo pacto aliquis vi mulierem caste vivere cu-
pientem ad amorem illegitimum seducet >> ; vel << quomodo adul-
terium et homicidium audacter impetrabuntur aut furtum ce-
labitur >> ; et « quanarn ratione aliquis iudices coget, ut causam
sibi adiudicent. >>

(1) Il n'y a point lieu de croire qu'il s'agit ici de traités proprement
dits mis sous le nom de Zoroastre ou d'Ostanès. Les ,, libri rnagici ,,
brûlés à l'instigation de Zacharie contenaient des recettes du même
genre que celles des « Papyri magicae •> retrouvés en Égypte. Cf. par
ex. supra, p. :m6 : ,, quomodo urbes turbandae >> etc., et Pap. mag.
éd. Preisendanz, t. Il, p. 82 : Llta"om.lç etc. ; supra, 1. 14 : ,, quibus ar-
libus solventur coniugia •> etc., et ibid. (Pap. Paris. 574), t. I. p. 82 :
<[,i).T(!OY.rHu.lJtaµoç OavµaaT6;. Cf.· Arnobe, [. 52 : « Fadant (Magi) ...
11uidquitl virium continet fremor ille verborum atque adiunctae
<"arminum nccessitales » etc. (supra, fr. 13 4, p. 15)

27. Papyri graecae magicae, éd. Preisendanz, t. Il, p. 66, n° XII,


col. IV, 15 ss. :

'Oveieonoµnoç Zµlvwç Tev-rvefrov · Aa{Jdw d06viov ,eaOaeov -


"al "a.à , 0 (J • a V ri " - l;µV(!ll'f/ reaipov eiç avTo à1:0ew1ioeidèç

1 Zµf;tvtoa Tf;VTV(!f;tTov pap. 2 " "al "aTà '0<1Ta.v17v Hcr-


kunftsbczeichnung wie Zµîvtoç TenvelTov, offenbar vom Rande der
Vorlagc an die falsche Stelle geraten » K. Fr. W. Schmidt (Philo/.
Woch., 1935, col. 1183). qui haec tria verba ante ÀapùJV transp.
308 OSTANÈS

C<[,'5tov xai nueà {J' x[ ai -r)iJ,, µiv Àatàv v;ïea twre-rax6rn uvv
TOÏÇ àetaTe(!OÏÇ nueo'iç P', T'f/11 {Ji frieav x[ ex]aµµÉV7JV lxon[ a]
:xai -rovç fJax-rvÀovç 'XE'Xaµµivovç · bd {Ji -rijç 'Xeq>aÀijç pau{Aet[ov]
'Xai iµa.TtoV :iiee[i] TO')I nijxv'II 'Xai {J' lÀt'XaÇ lv T<p iµaTtq,, inavw
{Ji Tijç 'XEq>aÀijç 'XÉea-ra TaV(!OV, neoç {Ji TOtÇ yÀOVTOÏÇ nvyiJv O(!-
VÉOV nTE(!WT?JV (1) ' Ë<JTW {Ji 'TJ Xet(! {Je~tà n(!O<JÉXOV<Ja T<p <1.oµaxq,,
'XE'XÀet<1µÉv7J, lq>' É'Xa-rieov {Ji .av <11/JV(!OV ~{q>oç lwr:erny ,,.ivov
(sic). "Eyyeaq>e etc. Suit la conjuration.

(1) On trouvera des textes et des représentations de figures ana-


logues chez Hopfner, 0/fenbarungszauber etc., t. I. p. 212 ss., avec
des dessins empruntés à des papyrus magiques. - Quant à Z1d1•toç,
cf. Roscher, Lexie. Mythol., s.v. « Zminis •.

28. Papyri graecae magicae, éd. Preisendanz, t. 1, p. 135, n° IV,


2006 SS.:

Il t TV O ç à y QJ y 17 . BaatÀe"i ' 0 (1.6.1171 llb:vç xateeiv.


•EnetfJ17 µot nae' l'Xa<JTa Yf!O.q>etÇ neei Tijç 'l'W'I' <J'XV'/JW'II àvaxet-
aewç, à'llay'XaÏO'II 'TJY1J<10.µ7J'II aot imuui'Àat -r17vfJe -riJv olxo'lloµtav
wç o.Juav àUeeacTTOV 'Xai fJvvaµÉV7JV <JOt vneea(!É<J'Xetv (1 ) etc.

(1) Il nous paraît superflu de reproduire ici tout le texte de cette


recette, qui n'appartient d'ailleurs pas à Ostanès; on le trouvera
chez Hopfner, 0/fenbarungszauber, Il (Studien zur Palaeographie de
Wessely, XXIII), § 367 ss., avec une traduction et un commen-
taire succinct. Cf. aussi R. Reitzenstein (Poimandres, p. 108, n. 2), qui
propose (ibid., p. 107, n. 1) de lire BlTuoç dyw,y71 (d'après Jamblique.
De myst., VIII, 4). - Relevons seulement qu'on y fait intervenir le
cœur d'un piaio8&.vaTor; ainsi que la lécanomancie (cf. supra, p.
287, n. 1 ; p. 248, n. 3; Ganszyniec, Realenc., s.v. « At:"avoµavTEla >>,
1883, 30 ss., et K. Dilthey, Rhein. Mus., 1872, p. 388, n. 1). - Sur
les rapports à établir entre Bithus de Dyrrhachium, Bitys et Pitys
le Thessalien, cf. W. Kroll, Die religionsgesch. Bedeutung des Posei-
donios (Neue Jahrb. für das Klass. Altertum), XLIX, 1917, p. 156,
n. 2.
III. ALCHIMIE

A 1. PsELLus, extrait du cod. Bodleian. Arch. Seld. B 18, xv1• s.


f. 192v, éd. Calai. man. alchim. grecs, t. VI, 1928, p. 44:
'A,Uà ôeï Tà {moxetµeva Àuwaat xal ixÂeii.vat i~ vôaTwaewç TE
xal àxlvwaewç O'Ta~EWÇ TE xal al()a).waewç xal 8aa lirJxva'ioç
0 O'O<pOÇ lx TWV , 0 O' 'l" a " 0 V naeala/Jwv (1), xÂelaaç; lv' OVTWÇ
EÏnw, TOÏÇ é~µaO'tV, ?"'fi TiXV'lJ 11:a(!ÉÔWXE . O'VVEO'X{aa.E yà(! Xat
5 l'r/V TWV vÀwv Ta(!txetav xai TOP O'TaOµàv xal T~11 ~av0'YJO't11 xal
TÙ O(!yava xat T~11 xaµtVOV xal T~V 07&T'YJO't11 (2) • TOVTO {Jè xal
·Eeµf/ç nrnolrJTat 7&(!0TE(!OV (3), 80ev xal To neel TOVTWV {Jt{JUov
mhoiJ K ,le ï {J a (4) wvôµaaav. M6voç {Jè o "Avov{Jtç T~v ·En-
Ta{J t{3Àov aV'l"OV (5) lJt'Y}(!µ~VEVO'E, xal ov{Jè OVTOÇ O'a<piÏJÇ • avT{xa
10 yà(! ayvw,na Toïç :n:o,l,loïç rà i:n:i Tijç l'ÉXV'YJÇ ov6/taTa, olov To
aaµa(!t xai TO <paxuxàv xal TO nÂ.aXWTOV (8).

1 Âeiwa,1.11 xui ix).erlvuç cod., correximus 2 n17xvaio; cod., forsan


pro vcr~o I1HBYXIOC uncialibus litteris parum distincte scripto, si-
eut in tabula apud Berthelot, Alchim. grecs, Introd., p. 110, v. 24;
cf. infra adn. 1 3 'OaTrlvov : da-r iov cod., correximus
H àvvov{Jiç ( sic) cod.

(1) Cf. Péibéchios (sur le jaunissement sans blanchiment), Alchim.


grecs, Il, 220, 8 ; infra p. 336 ss. (fr. A 16), les lettres de Pébéchios
à Osron, demandant les<• livres divins•> d'Ostanès •>, et l'lntrod., p. 211.

(2) En effet, les détails des opérations (ingrédients, mesures, do-


sages, instruments) sont mystérieusement voilés dans nos textes ; cf.
fr. A 3 S.

(3) De cc passage, présentant l'enseignement d'Hermès-Thot com-


me antérieur à celui d'Ostanès et de Pébéchios (ou Pébichios, voir
ci-dessous p. 339, n. 2 ; sur l'identification Pibéchios = Apollobcx, cf.
supra, p. 13, n. 19, et 15, n. 3), on doit rapprocher l'allusion faite par
Pscllus dans sa Chrysopée (Calai. man. alchim., t. VI, p. 32, 15 ss.)
à la légende des pyramides d'Égypte et à leurs galeries souterraines,
contenant les révélations mystérieuses et les tablettes des vieux Sa-
ges (cf. J. Ruska, Tabula Smaragdina, p. 61 ss. et 155 ss. ; E. von
310 OSTANÈS

Lippmann, Enlstchung der Alchemie, t. II, 1931, p. 207). Cette lé-


gende, à laquelle Psellus rattache les voyages de Platon, a une ori-
gine apparemment beaucoup plus ancienne qu'on n'a voulu l'âdmet-
tre. On a d'ailleurs ignoré jusqu'ici l'étendue singulière de l'érudi-
tion de Psellus, qui, dans son accusation de Michel Cérulaire (l.l.,
p. 76 ss., avec les notes 15 ss.), montre qu'il connaît Zosime, les L111-
µoi-ee'1:otJ 4JtJa,i-eà i-eal MtJaui-ea, et bien d'autres traités encore. Voir
l'introduction, p. 211.
(4) Un écrit alchimique d'Hermès appelé K).d6,ov est cité par
Stéphanos, Ileel XetJaono,tac, III, p. 212, 23 éd. ldeler (cf. V.
De Falco, Riv. di Filot., 1936, p. 379), et chez Berthelot, Alchim.
grecs, t. Il, p. 281, 15 ss., et 19; cf. J. Ruska, Tabula Smaragdina,
p. 17, et 56, 29; W. Kroll, Realenc., t. VIII, col. 799, 33 et 795, 5
ss., qui rapproche de ce titre le nom de K).elç donné à plusieurs
élucubrations analogues (Dietrich, Abraxas, 71).
(5) Firmicus Maternus, Math., III, 1, 1 (I, p. 91, 13 éd. Kroll;
cf. p. 196, 22), mentionne un ~ Hanubius •, dépositaire des secrels
d'Hermès; cf. Catal. codd. astrol., II, p. 159 s. et 202 ss.; Realenc.,
s.v. ~ Annubion •> (lire Anubion), et Suppl. I, s.v. Mais cet astrologue
est probablement différent de l'alchimiste.
(6) Termes inconnus jusqu'ici. Cf. nÀaxi-r11v chez Ducange?

A 2. ANONYME chez Berthelot, Alchimistes grecs, t. Il, p. 2:-,,


6 ss. (texte tiré du Parisinus gr. 2327 = A, f. 195v et A 2, f. 29-tr):

I'{vw<J'itE, W cpO,e, 'itat -rà àvoµa-ra -râiv 11',0lrJ't'WV. 'Aex~ . ID.a.-


-rwv, 'Aeia-ro-rÉÎ.rJÇ, ·Eeµfjç, .. . Eocpàe o Êv Il E(!<Jtèh, Evvfowç,
Ll tO(J'itO(!OÇ o tE(!EVÇ -rov µeya.Ï.ov ,foea.m6oç wü Êv 'Aï.e~avt5ed<.I,
o ' 0 11 -r av 1J ç àx' Alyvn-rov (1), "al o Koµa.ewç àn' Alyv-
5 n-rov, 'Y/ Maeta, 'itUt 'Y/ Kï.eona.-rea, 'Y/ yvvr1 Ihoï.eµalov 1:0V {Jaai-
Uwç, etc.
:l-'1 'Oa-rdv'lç i~ alyvn-rotJ A 2 ; codd. EL ex A descendere vidcn-
tur : cf. Calai. mss. alchim., t. I, pp. 85 ss. et 115 ss.
(1) Cette mention d'Ostanès manque dans la liste du Marcianus M
(reproduite par Berthelot, Alchim. grecs, lnlrod., p. 110) et dans les
autres listes analogues (cf. Berthelot, Les origines de l'alchimie,
p. 127 ss.). De même que la ligne sur Dioscore qui la précède, celle
désignation d'Ostanès semble avoir été tirée de l'épître de Syné-
sius (infra, fr. A 4a, p. 312 s.), épîlrc qui a pu faire croire que l'É-
gypte était la patrie du Mage, et l'ensemble de la liste a été sans
doute dressé d'après la série des auteurs cités dans quelque compilation
analogue à celle que nous retrouvons dans le Parisinus A. - Berthelot
(Origines de l'alchimie, 1885, p. 128) exagère l'ancienneté de la liste.
ALWUMΠ- FI\, A 1-3 311

A 3. SYNCELLE, 248 B (t. I, p. 471 Dindorf - Vorsokr. G8 [55] il


:100, 16):
( Tov "6aµov l-r:oç ,evr,') Ll1}µ6"(!tTOç 'AP{JrJ(!frrJç ipva,,,,oç ipii.6-
aoipoç 1J"µaCev. 'Ev Alyv:rn:cp µvrJOeiç v:ri:o '0 <11: a V O V 1: 0 V
Mt] {J O V <11:aUv-roç lv Alyvn-r<p naeà 1:WV 1:'f}Vl"av-ra paaiUwv
Ileeawv aexeiv 1:WV lv Alyvn-r<p te(!WV èv -ri[> te(!q> 1:ijç Méµipewç
5 <1VV aÂÂ.OlÇ leeevat "al iptÀoaoipotç, lv olç ~V "al Maela 1:lÇ 'E-
Pea{a <10rprj "al IlaµµÉV1JÇ, (11JVéyempe :ri:eel X(!V<10V "al àeyveov
"al UOwv "al noeipveaç ÀO~(VÇ (1), OJtO{wç {Jè "al Maeta . à.U.' OVTOl
µév, Ll1]µ6"(!l1:0Ç "al Maela, lnr1vé01]<1av naeà ' 0 (1 1: a V O V WÇ
noÂÂ.oiç "al aoipoiç aivtyµaai "(!V'I/Javuç 1:~v 'rÉXV'f}V · Ilaµµé-
10 VOVÇ (2) {Jè "a'l:Éyvw<1aV (3) àip()6vwç y(!a'lj)a'J/1:0Ç.

A (Parisin. 1711, f. 147) et B (Parisin. 1764, f. 93) contulimus


8 :naeà CJTavov A Tà e1Tdvo v B: cf. infra, fr. A 11, p. :J25 s. cum
adn. 1, et A 12, p. 328.

(1) Ce passage du Syncelle renfermant l'exposé le plus clair, le


plus circonstancié el le plus complet que nous ayons de la fameuse
évocation d'Ostanès dans un temple de :\lemphis. il convenait de le
placer avant les extraits du Ps.-Démocrite et de son commentateur
Synésius, dont il établit la parfaite cohérence. On constatera tout
d'abord combien il présente de concordances littérales avec Synésius
(infra. fr. A 4a, p. 313 s.) ; pa1· exemple, on verra Synésius mention-
ner dans les mêmes termes que lui la division de l'ouvrage démocri-
téin en quatre sections Ileei 1.uve1oii "ai àinveov "ai U8wv "ai :noe-
<Pveaç (cf. l'introduction, p. 199 ss.) et, d'accord avec Syncelle encore
(1. 8 ss. ; cf. infra. fr. A 4 b), il rapportera que le Mage avait recom-
mandé le secret aux dépositaires de sa révélation. Enfin. Synésius
va confirmer les premiers mots de l 'extrail du Syncelle qui impli-
quent l'arrivée de Démocrite en Égypte (iv Alyil:nrc,u) avant l'ini-
tiation. En effet, suivant Synésius (chez Berthelot, Alchim. grecs,
t. Il, p. 59, 10 s.). au début de ses <Pvc11."à "al Mv'1HY.a (iv "l'/Ï
i::l0Po).1j Ttjç {Jt{JJ.ov), Démocrite aurait dit qu'il élail venu. <• lui
aussi" (c'est-il-dire comme Ostanès), apporter en l~gyple des notions
sur la nature, afin d'élever les esprits au-dessus de l'indiscrl'le cu-
riosité du vulgaire ('l.l., p. 59. 11): "Il"w o,j "ài'w i,, ,1ii'11nr,:, 'l''t"'"'
Tà cpve11"à etc. ; cf. ibid.. p. 4:i, 22, où l'extrait n'est plus il sa vraie
place (voir infra, p. 3:W, fin de la 11. 11, cl l' Introd .. p. 200 ss.) : "11 "w
ôÈ xàyw iv Alyv:;ncp cpt!ewv Tà tp'V0t1'à ifow; Tijç nuU,j; :rtf!}lf(!YELUÇ ...
1'aTacpeov~C1rJU. Au Ir. Ati (infra, p. 317 s.), on va voir que - d'aprt\S
le récit qu'il fait de son initiation au mystère du grand œuvre - arrivé
en Égypte, Démocrite travailla d'abord avec Ostanès, ensuite que,
312 OSTANÈS

ce dernier étant mort avant d'avoir achevé de l'instruire, il évoqua


le Mage dans le temple de Memphis. Sur la difficulté de concilier
tous nos textes entre eux, cf. P. Tannery, Mém. scientif., t. IX,
p. 143 ss. - Quant aux remaniements subis peut-être par cette his-
toire dans les rééditions successives des IJ>va,"à ,eal Mvan"a, cf. O.
Lagercrantz, Papyrus gr. Holrniensis, p. 110 ss., et E. von Lipp-
mann, Beitràge zur Gesch. der Naturwiss. etc., 1923, p. 25. - Toute-
fois on ne trouve nulle part trace d'une version suivant laquelle Démo-
crite aurait reçu son initiation technique des prêtres de l'Égypte. Syn-
celle écrit comme Synésius l.l. : av'IJ .V.Ao,ç (<1v'IJ :néiai Toiç Synésius) li;-
eEifo,. Il faut noler enfin que les données du Synccllc - qui cite
(p. 23, 21 ss. éd. de Bonn) notamment un précieux extrait de Zosime
- pourraient provenir d'un ensemble d'écrits alchimiques analogue
au Corpus du Marcianus M (cf. Riess, Realenc., s.v. ~ Alchemie o, col.
1341, 33 ss.). Rien ne nous autorise à supposer qu'un tel compilateur
ait remanié le récit qu'il fait ici. Sur ses sources en cet endroit (Pa-
nadore ?), cf. la controverse engagée par Laqueur, Realenc., s.v. o Syn-
kellos •, col. 1391 ss., et 1403. - Dans le Parisinus B, l'extrait re-
produit ci-dessus figure sous la rubrique a:noea,,1JP (i.e. ia:naeµiPwç
ij e'IJ 61aipoeo1ç suivant Hésychius).
(2) O. Lagercrantz (Papyr. gr. Holm., p. 91, n. 1) propose de cor-
riger la leçon des manuscrits ("aTÉyPw<1a'IJ AB) en "aTiyvw wç àv etc.,
mais le pluriel "aT iyvwaav pourrait se rapporter aux interlocu-
teurs du L1 ,aAoyoç ipi).oa6ipwP cité ci-dessous p. 325 s., fr. A 11 (avec
la n. 1). En effet, le Syncelle (voir ci-dessus, n. 1) a pu connaître une
version.du L1,a).oyoç où figurait encore le nom de Marie, version d'où
a été tiré le prétendu oracle d'Ostanès de notre fr. A 12 ; cf. in{ra,
p. 328 (avec la note 1) et p. 327, n. 1. - Notons qu'on n'aperçoit
pas la moindre réprobation de Pamménès dans nos fr. des IJ>. "ai M.
du Ps.-Démocrite, qui l'a pourtant cité: cf. Berthelot, Alchim. grecs,
t. II, p. 49, 8 (passage à interpréter comme O. Lagercrantz, Das
Wort Chemie, dans les << Arsbok de la K. Vetenskapssoc. >> d'Upsal,.
1938, p. 26 s.): ÀvT1J q Ilaµµivovç eaTlv, ijv l:ni"tl~aTO Toiç lv Ai-
yv:nup lEeiva,v etc.); voir aussi Stéphanos, Ileel xeMono,taç, VII.
éd. ldeler, Physici et medici graeci, t. Il, p. 234, 35, où il faut lire
avec les bons manuscrits (B f. 71r, A f. 63r etc.) 'O "è Ilaµµiv7Jc:
i~ évàç "al µovov etc. ; cf. encore Berthelot, ibid., p. 148, 15, et Lagcr-
crantz, ibid., p. 27. - H. Diels (Antike Technik, p. 134, n. 1) voit
dans ce Pamménès l'astrologue égyptien contemporain de Néron
dont parlent Tacite (Annal., XVI, 14) et Ailien (N. A., XVI, 42).

A 4a. SYNÉSrus, E1J11u1lov <ptÂ0<16<pov neoç L1 ufouoeov elç 'f'YJ'JI


{Jl/3).ov L111µouefrov, wç lv axoUoiç, éd. Berthelot, Alchim. gr., t.
Il, p. 57:
L1toaxôeq, leeeZ TOV µeyaÂ.ov Eaecbu"oç TOV lv 'A).e~avôeeli;;i,
Oeov n avvev"oxov,i-roç, Evvé<Tioç <pi).6ao,poç xaleew (1-) •
ALCHIMIE - FR, A 3-4 313

Tijç neµrpfJel<1TJÇ µoi èmu-roi.ijç naeà uov neei 1:ijç -rov fJelov
,J'f}µoxefrov {J{{Ji.ov ovu àµeUcn:eeov luxov, ài.i.à unovdfj noÂÂfj xal
n6vcp èµav1:àt1 {Jauavlaaç léJeaµov neàç ué . lt1 qJ OV'II ne6xen:a1
1jµïv elneiv 1:{ç dv et'f} o Ù'll'YJ(! èxûvoç · o rptÀ6uorpoç t1'1]µ6xen:oç,
5 lMJwv ànà 'AfJM1ewv <pv<1ixàç â}v xai miv-r:a -rà rpvutxà leevvfJ-
uaç ,ml uvyyempaµevoç 1:à ot11:a xa-r:à rpvutv. "AfJéJTJea éJé luu
n6Âtç G>eq.x'f}Ç, èyéve;o éJè o Ù'll'YJ(! i.oyufna-roç. "Oç lWàw lv Al-
yvnnp lµvrn:aywyfJ()'fJ vnà ïOV µeyaÂOV ' 0 <11: a V O V Ç lv 1:Cp
te(!q> 1:'ijç Méµrpewç (2) (11)'1/ ual néi.O't ïOÏÇ leeevO'tV Alyvn-r:ov. 'Ex
10 1:0V'rOV Àa{Jwv àrpoeµàç (3) avvey(!atpa-ro {Jt{Ji.ovç daaaeaç {Jacpt-
xaç, lrf:(!L X(!VO'OV xai Ù(!yV(!OV xai i.t()wv xai lrO(!<pV(!aÇ (4) ' Âéyw
ln) -iàç àcpoeµàç Âa{Jwv avveyeaipa-r:o naeà -rov µeyaÂov ' 0 -
<11: a V O V ç . lxeivoç yàe nv lr(!WïOÇ O yeaipaç 8u (( 'Y/ <pV<1lÇ ï?Ï
rpvaet deneïat xai ri <pV<1lÇ 1:~V <pVO'tV xeaui xai 17 <pV<1lÇ ir/'11
1.5 cpvatv vixq. (5), xai ;à UiJç ». 'A e X fJ · 'Aï.).' fJµ'iv àvayxaï6v lan
-.à -rov cptÂoa6cpov àvtxvevaat xai ftaOûv -.lç fJ ''J'V<nµ'f} xai nota
1j -ra;tç -.iJç lt1 av-.q, àxoï.ov()taç. "Ou 1tèv ovv ô·uo xa-.aMyovç
ÈnotfJaa-ro, c'hji.ov fJµîv yéyovev, Âevxov xai ;aveov . xai newrov
µèv 1:à uueeà 'XaïÉÀe;ev, lnet-ra CJÈ iOVÇ Cwµovç, rovda-rt rà
20 vyea, xafrot µr7/Jevàç iOV'rWV (scil. nov vyewv) neoaï.aµ{Javoµévov
ènl -rijç 'l'ÉXV'f}Ç (6) ' mhàç yàe µa(!TV(!Û Uyw,• neei iOV µeyaï.ov
'O (J .. a V O 1J ç, 8n OOiOÇ Oàv~e OV'X lxéxe'fJ'l"O -raiç 'rW'II Alyvndwv
lnt{Joi.aiç ovéJè àn-.fJaeatv, à).).' l;w()ev /Jtéxeie r.àç ovataç xai
nvewv eÎ<JÉ'X(!tVE -.à cpaeµaxov · el;;r,;e /Jè 8-.i lfJoç ia-.lv OV'r(I) Ilieaatç
25 -.offro noteit1 · ô /Jè Uyet, -rovrô iauv 8u el µ~ ixi.rn-rvvnç -.àç
ovataç xai àvai.vunç uai i;vcfonoanç, ov/Jèv :notfJaetç (7).

A 4 b. SYNÉSIUS, ibid., p. 58, 12 :

t1t6uxoeoç Uyet · <c Kai ;;r,;wç el:nev (scil. Democrilus) lin "üexw
fJµiv lfJe-ro (scil. Ostanes) µ'Y}/Jevi aacpwç lx/Jovvat )) ; (8 ) - KaMüç
30 elne <c µ'f}éJevt ))' -rovdauv u µ'f}/Jévt -rwv àµvfJ-rwv n • -.d yàe cc µr,-
/Jevl )) ov xa-.à nanàç xa-rr,yoeel-rat . av,àç yàe neel nov µe-
µvt]µévwv xai y,eyvµvaaµévov -ràv vovv lx6vrwv eme.

M(arcianum 299) f. 72v, B (Parisinum 2325) f. 20v, A (Paris. 2327)


f. 31, contulimus 8 v:nà M :naeà BA 8, 12-13 et 22 âa-r:a-
vov BA 9 :natal BA 12 :naeà BA m:el M 13 ,;
om. M 15 'Aex~ in margine MBA 18-19 ).w"oii yàe "ai
~avOoii xa-r:ail6yovç ènotq<1a-r:o "ai :new-r:ov µÈv BA 24 :nveôv MA
ov-r:w om. M 25 iléyEt M <p1Jai BA
314 OSTANÈS

. (1) Le célèbre Sérapéum d'Alexandrie ayant été détruit par ordre


de Théodose I en 389, et l'évêque Synésius étant né vers 370-375
(Pauly-Wissowa, Realenc., s.v., 1362, 43), O. Lagercrantz (Das Wort
Chemie, l.l., p.25) laisse indécise la question de savoir qui est l'auteur
de notre commentaire alchimique (cf. l'exposé de la controverse chez
H. Kopp, Beilrüge zur Gesch. der Chemie, t. I, 1869, p. 144 ss.). - On
trouvera une partie de notre extrait dans les Vorsokr. 68 [55) B, 300,
17, et (avec une traduction) chez O. Lagercrantz, l.l., et Pap. gr.
Holm., p. 90 ss., enfin une analyse du traité de Démocrite avec l'é-
numération des extraits chez P. Tannery (Rev. ét. grecques, 1890,
p. 282 ss. = Mém. Scient., t. IX, p. 143-150). - Notons que le
commentaire s'arrête après les deux listes d'espèces qui figuraient
dans la chrysopée et dans l'argyropée des <P"aiità itai M"auitd (cf.
P. Tannery, Mémoires scientif., t. IX, p. 147 ss.). - Si fragmen-
taire qu'elle soit, cette copie du commentaire de Synésius est fort
instructive pour nous. Nous lui avons déjà emprunté (supra, p. 311,
fr. A 3, n. 1 : ijitw 6~ "àyw etc.) un morceau de la préface des (Jl"at-
"à ital M"an"d, qui éclaire le récit succinct où Syncelle parle de la
rencontre de Démocrite avec Ostanès en Égypte. De plus, Synésius
(supra, p. 313, l. 22 ss.) nous fournit, sur les rapports de Démocrite
avec Ostanès, une indication curieuse : Ostanès, fidèle à la métal-
lurgie de son pays, n'employait que la voie dite humide (, métaux
colorés par voie d'enduit, simple vernis, ou bien alliage superficiel >>,
suivant Berthelot, Alchim. grecs, t. III, p. 61, n. 3, et t. 1, p. 59
ss.). Celte assertion est d'accord avec le témoignage de l'Épitre à
Leucippe (cf. l'introduction, p. 201 s.), où le Ps.-Démocrite, exposant
la doctrine des prophètes << perses >>, rejette également les procédés
des Égyptiens. Cf. Berthelot, Alchim. grecs, Il, p. 53, 18 ss. (où le
texte est défectueusement édité), et p. 55, 22: ·Hµeïç 6i oùx oi!-
Twç, c'est-à-dire autrement que les prophètes égyptiens qui vien-
nent d'être cités. Voir aussi Riess, Realenc., s.v. « Alchemie t, col.
1344, 36 SS.

(2) M. Kees, Realenc., s.v. t Memphis >>, col. 678, 25 ss., citant Lu-
cain, Pharsal., VI, 449 s. (<• Secretaque Memphis omne vetustorum
solvat penetrale Magorum >>) fait observer qu'il s'agit ici du temple
de Ptah; nous trouvons cc temple cité Alchim. gr., II, p. 214, 14
(ûç ,à 'H<paiauia) et dans le livre de Cratès (chez Berthelot, La
Chimie au Moyen âge, t. III, p. 61, 1. 27), mais d'ordinaire nos textes
ne le nomment pas (cf. Alchim. grecs, t. Il, p. 26, 6; 224, 5 et 268, 8),
la précision ayant pu sembler superflue (Kecs, l.l., 1. 45).

(3) Cf. Olympiodore (d'après Synésius) chez Berthelot, Alchim.


·o ~i L111µ6ieenoç lit 'lOVTWV (i.e. iJ <pV(1tÇ
grecs, t. Il, p. 102, 17 :
Tfj <pv'1Et ,ienETat itai 'l'Ù Éçijç) Âa/3rJiv (1VVEyea'I/IO'l'O /3t/3Âia 'l'ÉC1C11l(!ll
'l'<p Tfjç à<poeµijç àv6µan

(4) Sur ces quatre livres, cf. l'introduction, p. 200 ss.


ALCHIMIE, - FR A 4-5 315

(5) Cf. ci-dessous, fr. A 6, p. 318, n. 2, et fr. A 8, p. 321, et Sté-


phanos, l.l., p. 215, 6 ss. éd. I<leler (où la formule se rattache au
nEv Tà :n:éü ). - Ici :xean:i vient avant vu,q., comme dans le Ileel Tou
<J,oii Berthelot, Alchim. grecs, t. Il, p. 20, 6 : 'H yde rpv111ç T~v rpv111v
Tée:ne,, :xal 11 tpV<1t<; T~V rpv<1tv :xgaui, "al 17 tpV<1tÇ T~V tpV<1tV Vtxij..
- Quant aux mots :xai Td l;ijç de la 1. 15, cf. in{ra, fr. A 6, p. 318,
8 ss., avec la note 10.

(6) Ces deux « catalogues t renfermaient la liste des ingrédients


employés - pour la voie sèche et pour la voie humide - dans la fa-
brication de l'or et de l'argent; cf. ibid., p. 61, 5-9: Kal 'lva Oav1id-
<1lJ<; T~v Tou àvôeàç 11orplav, {J:Um; :nâiç ôvo :xaTaÂoyovç è:n:oirj11aTo
etc., et O. Lagercrantz, Papyr. gr. Holm., p. 109. - P. Tannery
(Mém. scientif., t. IX, p. 147 ss.) a dressé la liste des fragments.
Sur leur valeur technique, cf. J. Ruska, Quel/en u. Studicn zur
Gesch. der Nalurwiss., 1931, p. 279 ss.
(7) Cf. ci-dessus, le fr. A 1, p. 309, 1. 1 ss., sur les théories censé-
ment empruntées par Pébéchios à Ostanès - d'après Psellos. Nous
n'avons pas à reproduire ici les développements de l'alchimiste
Synésius (l.l., p. 58, 22 ss.) sur la valeur mystique des opérations.
(8) Cf. l'extrait ci-dessous, fr. A 5 : « (Ostanès) profère de terribles
conjurations pour que (ses paroles) ne soient révélées à personne•> etc.
Il est question de serments analogues dans la lettre d'Isis à Horus,
c. 6 (Alchim. gercs, II, p. 30 etc.), et les mêmes objurgations et ser-
ments interdisant de communiquer aux profanes des vérités ésotéri-
ques, sont habituelles chez les astrologues ; cf. L'Egypte des astrolo-
gues, p. 154, ~. 3. - Une formule de serment défendant la clivulgation
de mystères nous est conservée par un papyrus; cf. Un fragmenl
de rituel d'initiation, dans Harvard Theological Revicw, XXVI, 1933.
p. 152 SS.

A 5 a. Extrait d'une compilation alchimique rL'll frrmt'.l' dans ·c


manuscrit syriaque Mm. 6. 2~) (f. tHv) de la Bibliolhèque de l'Uni-
versité de Cambridge (traduction de H. Duval), éd. Berthelot, La
chimie au moyen âge, t. II, p. 326 :
~ Sur Ost an ès ... (il ordonne) que personne n'ose altérer ses
livres ... qu'on n'ose pas y faire des additions ou des suppressions ...
il ordonne à tout le monde et prescrit de ne point faire connaître
au vulgaire ses paroles. II profère de terribles conjurations pour
qu'elles ne soient révélées à personne (1), si ce n'est à un homme qui
en soit digne, à un homme qui recherche la vérité et aime Dieu,
qui possède la crainte de Dieu ; à un homme qui soit miséricordieu:-é
316 OS'fANÈS

envers le pauvre et éloigné de toute méchanceté, et qui n'emploie pas


son temps comme ces hommes et ces femmes pervers (2). Il· a voilé
les mystères avec la même précaution que la prunelle de ses yeux ;
il a ordonné qu'ils ne soient pas livrés aux disciples qui n'en étaient
pas dignes. Voilà pourquoi tous les philosophes ont altéré la langue
dans leurs discours, et ils ont donné un sens pour un autre sens, un
nom pour un autre nom, un passage pour un autre, une espèce
pour une autre, une vision pour une autre (3). Cet homme de bien
parmi les bons ... >>
Les dernières lignes sont effacées.

(1) Cf. supra, p. 315, fr. A 4 b, avec la note 8.


(2) Cf. Cédrénus, t. 1, p. 21::i, 14 (éd. de Bonn): ,-171µ,,"l!t1:o, ... iM,)u-
etc. ; recommandalions analo-
a"t: ou <'it:i ••• :n:dnwi• ànéxraOui "a"âiv
gues chez Firmicus. Mat., Malth., VII, 1. 2 s.
(3) Cf. supra, p. :-n 1, fr. A 3, 1. 8 ss., et Synésius à Dioscore
(Berthelot, Alchim. grecs, t. Il, p. 59, ·1 ss.) : ·o /Jè cpd.oaocpoç (Dl'.~mo-
crite) :n:oJ.J.oïç àvoµaatv l"dJ.t:ai:v athci, :n:oTè µèv bn,eâiç, :n:oTÈ ,~t'
:n:J.710vvu,eâiç, iva yvµvdan fiµii.ç ,eai i<'in t:l laµt:v vo11µovt:ç, puis
ibid., p. 61, 17: "A,eovaov avTov (scil. Tou ,171µ0,eefrov) Uyonoç ·
(<WÇ vo11µoaiv vµïv oµtJ.âi, yvµvdCwv vµâiv TOV vovv)); p. 67, 2:l:
Toïç ix,É<p(!OGLV vµïv Uyw ... iva ,eai TT/V àvlaTov voaov Tijç :n:rvfoç È,e-
rpvyotµi:v etc. ; ibid., p. 122 65 SS. : UfJov ... TOV noJ.vuJVV/lOV ,mi àvd,-
vvµov etc.

A 5 b. KITAB AL-];[ABÏB (traduit par O. Houdas), éd. Berthe-


lot, La chimie au Moyen Age, t. III, p. 105 (1) :

<< Expliquez-moi, dit-elle (Marie), ce que vous m'avez rapporté

au sujet d'O s ta n è s , qui a parlé des deux cuivres, du fer, du


plomb, de l'étain et de l'argent, qui a donné une opération parti-
culière pour chacun de ces métaux, et qui a prétendu que, par
l'opération, ils devenaient de l'or. - Ceci est impossible et absolu-
ment faux. Il n'y a que les ignorants qui croient à pareille chose.
0 s tan ès n'a dit cela que pour dérouter les ignorants (2). Je vous
ai enseigné que nous n'avions nul besoin de tous les corps que vous
venez de mentionner (3). Ce que nous voulons, c'est un corps uni-
que, renfermant une teinture unique ; toutefois, ce corps ne teint
que lorsqu'il a été teint lui-même, et c'est à ce moment-là seule-
ment qu'il teint. C'est pour cela que Démocrite a dit: << Si vous
ALCHIMIE - FR, A 5-6 317

trouvez la composition, vous pourrez teindre tous les corps, avec


la permission de Dien >> etc. (4)

(1) J. Ruska a démontré (Tabula Smaragdina, p. 51 ss., notam-


ment p. 53, n. 3) que le livre« de l'ami•> (al-Habïb) dérivP des alchi-
mistes grecs - comme celui de Cratès - et spécialement des <{)v,ri"à
"11/ Mvau"d du Ps.-Démocrite.
(2) Cf. Synésius à Dioscore, cité .mpra, p. :H,i, fr. A 5, n. :3.
(3) Cf. Synésius, ibid., p. 58, 19 : Kai Toio,h:wv (i.e. des corps)
zeefo iarl; - Ovxl, Llioa"oeë etc.
(4) Sur la teinture unique d'après Démocrite <-:t M:uic, voir les
textes grecs chez Berlhclot, Alch. grecs, t. II, p. Hfü, 5 ss. ; 170, G ss.
etc.

A 6. Ps.-DÉMOCRITE, Physica el My.~lica, éd. Berthelot, A lchim.


grecs, t. II, p. 42, 21 :
§ 3. Tavr:a o'IÎv naeà TOV 11:(!0fl(!'f}µÉvov c5u'Jaa,eaÀov(1) µeµa01J"WÇ ,eai
Tijç VÀ'f}Ç T~V bta<poeàv èyvw,ewç, TJG,eovµ'f}V onwç U.(!/t6aw -ràç rpvaetç ·
el yàe xai d0v1J,eev rjµwv o bibaa,eaÀoç, µ'f}bénw rjµwv -reÀeiwOiv-rwv,
àï.J.' ln neei -r~v èntyvwaw Tijç vÂ'f}Ç ànaaxoï.ovµivwv (2), l~ "Au5ov,
5 rpaatv (3), TOVTOV rpÉ(!etv lnet(!Wµ'f}V. 'Qç bè elç TOVTO <JJeµriaa, evOvç
naee,e&J.eaa Uywv · « llaeixeiç c'Jweeàç lµoi àvO' J;v àneteyaaµai
slç ai ; >> ( 4) Kai wü-ro elnwv èaiwna (5). 'Qç bè noï.J.à naee,ecLl.ovv,
TJ(!WTWV (J' onwç aeµ6aw -ràç rpvaetç, lrpriai µot bva,eoÀov Uyew, ov,e
èm-reinov-roç av-rq, -rov ba{µovoç. Mqvov bè ûnev · « Ai {3t{3Àot èv
10 Tip lee0 elatv. )) 'AvaaT(!Élf'UÇ elç TO leeov èyevoµriv leevv~awv, e'inee
c5vv1J0elriv evnoeijaai -rwv (Ji{3Uwv · oi.i-re yàe neeiwv -rcp {Jtq, -rov-ro
ele~,eei · àbt&Oe-roç yà(! wv l-rûev-ra, wç µiv nvéç rpaaw, b'YJÂ'YJT'YJ(!{q,
xeriaaµevoç c5t' ànaï.J.ay~v vroxiiç è,e awµa-roç (6), wç bè o vi6ç rpri-
aw, àneoabo,e~-rwç ÉaTtwµevoç. THv bè 11:(!0 -rijç -reÀev-rijç àarpa-
15 Àtaaµevoç µ6vov -rcp vicp rpav~aeaOat -ràç {Jt{3J.ovç, el -r~v 11:(!WT'YJV {me(!-
{3fi rjï.i,etav(7) . TOVTWV bè ovc'Jeiç ovbèv rjµwv rJnta-ra-ro. 'Qç ovv È(!êV~-
M(arcianwn 299) f. ô7V, B (Parisinum 2325) f. 10•, et A (Paris.
2327) f. 255 contulimus 5 <p71<1lv M om. BA, cf. adn. 3 wç
lîè M : "al WÇ BA 6 :na(!E1'ÛÂB<1E BA 1. :naeéxn,;? 8 iJerln:wv
To nciiç M iJec.oTwv 8:nwç BA, (J' lJ:nwç scripsimus lxw post
6v<11'0ÂOV add. BA 10 iy,v6µ71v M 11 Tcii Plw B i-cii p,pJ..tw
A om. M ToiiTo M rniirn BA 13 'l"'XiJç M 1f!VX'YJV BA
È1' TOV awµaTOÇ BA · 15 µovov M µovw BA <pW1J~<1B<18a, A
16 ov6elç ov86Awi; l; fJµciiv BA
318 OSTANÈS

O'UVTEÇ E'fJeoµeV o'Ôf5Év, f5etVOV V'JiÉO'T:'YJµEV xaµar:OV lar:' (l'J/ O''IWOVO'ta>-


(Jwat xai avvetaxeiOwaw al o-ôatai xai a[ <pVO'etç. 'Qç '5è ÈTEÂeuhaaµev
r:àç avvOéaetç r:ijç VÂ'YJÇ, xeovov r:tvdç EVO'T:O.VT:OÇ xai naV'YJYVf!EWÇ ov-
O''YJÇ lv r:q, leeijJ navr:eç fJµûç efor:twµeOa • WÇ o.Jv IJµev EV T:lp Va.q'J,
5 l~ avr:oµar:ov O'T:~Â.'YJ T:tÇ (x{wv IJv) (8) "'aee~yvvr:at, 'qV ~/J,ÛÇ ÉWf!.W/U:V
lvt5ov o-ôt5èv lxovaav. ·o '5è , 0 O' T: a V 'Y/ ç (9) l<paaxev EV avr:fl r:àç
na-re<[Jaç TEO'YJaavelaOat p{f3Â.ovç, xai neoxoµlaaç lç µéaov 1jyayev ·
Ëyxmpavuç '5è ËOavµaCoµev 81:t µ'Y/Oèv IJµev naeaÂ.elipavuç (1°), nÂ.iJv
T:OVT:OV TOV Â.oyov eve,oµev lxei navv xe~atµov . (( 'H <pVO'tÇ r:fl <pVO'et
10 r:éene-rat xal 1) <pVO'tÇ r:iJv <pVO'tv vixq. xai fJ <f!VO'LÇ r:iJv rpvaw xe,auï»(H).
'EOavµaaaµev navvôr:t EV oUyq., Â.oyq., nâaav O'VV17Yaye r:iJv yea~v (12).

4 rbç ovv 1)µtv iv 1:w vaw M 1'ai BA 5 "la,v 1jv · fj M 7Jv 1'lwv,
fj ( ij A) BA, ij "'&v,ov Diels ( Vorsokr. 68 [55] B, 300, 18) ; fj delevi-
mus 5 /Jv fJµûç - 8 11.a12aÀÛ1/Javuç M 1'ai iy1'v1/Javuç lvlfov oew-
µtv iv athfj 1:àç 11.a1:12waç {Jl{JÀovç "ai 11.eo"oµlrravuç dç µiaov UJrw-
µdl;oµtv on µ'f}6Èv 7Jµtv 11.aeaÀÛ1/Javuç BA li '0111:<iv11, Diels:
oi/7:' liv ua M, deest in BA

(1) Les recettes qui précèdent (rniirn 01~v etc., interprétées par
O. Lagercrantz, Papyr. gr. Holm., p. 113 ss.), faisaient partie du
dernier livre de l'ouvrage du Ps.-Démocrite, ou livre IV IIeei 11.012-
rpveaç, et elles sont purement techniques, sans apparence d'alchimie.
- A elle seule, d'ailleurs, la mention 1:oii 11.eoue'f/µÉvov 6,6aa1'<1Àov,
c'est-à-dire d'un personnage (Ostanès) dont le texte que nous lisons
n'a encore rien dit, suffirait à montrer en quel désordre nos manuscrits
présentent les fragments du traité du Ps.-Démocrite qu'ils ont conser-
vés, et leurs variantes mêmes - reproduites ci-dessus - font voir
avec quelle liberté nos textes alchimiques ont sans cesse été retou-
chés. Notamment, certaines leçons des Parisini BA semblent pro-
venir d'une revision de la grécité (cf. infra, n. 5). Pour le reste, voir
l'introduction, p. 199 ss.
(2) D'après ce passage, du vivant d'Ostanès, en travaillant avec lui,
Démocrite aurait censément complété ses observations sur les <Pva,"d,
en d'autres termes, sur les propriltés diverses des formes multiples de
la matière (1. 2 T:ijç vÀ'f}ç 1:71v ~tarpoedv). Mais li ignorait encore le véri-
table secret des transmutations (611.ruç a12µ6aw etc.), et il lui restait
à apprendre ce qui rattache la technique du praticien à une sorte de
gnose magique (voir l'introduction, p. 203). - Il résulte des recher-
ches d'O. Lagercrantz (loc. cit. supra, n. 1) que les recettes du Ps.-
Démocrite ne proviennent pas d'Ostanès. Ce qui est emprunté à ce der-
nier, c'est l'énoncé mystique du triple aspect des transmutations. C'est
grâce à la révélation d'Ostanès que Démocrite peut caractériser cha-
cune de ses opérations par l'une ou l'autre des formules finales: 'H
ALChlMIE - FR, A 6 319

1pvatç T/Ï tpVatt TÉ(!7UTat, 'tJ rp~atç T~V tpV/Jt'I) 'l!t"~' 'tJ tpVIJtÇ T~V rpvaiv
"(!a-iû (cf. Alchimistes grecs, t. II, p. 45 ss., p. 46, 22 ss., et p. 277,
.J : o; ,5è TaiiTa Bubµtvoi, tp'f}aiv o .d'f//lO"(!tTOÇ, àva"E"(!ayautv À.Éyov-
TFÇ · ib tpVGEtÇ oveavlwv tpVGEW'II 6'f}µtoveyol, w tpVGêtÇ naµµeyUhtç
Taiç µnapo..1.aiç vi"wuat Tàç rpvaeiç. Sur l'insertion de ces formules
akhimiques dans les (/). xai M. du Ps.-Démocrite, cf. O. Lagercrantz,
Das Worl Chemie, l.l., p. 30. Voir aussi infra, n. 10, et l'introduc-
tion, p. 203.
(3) La correction rpautv (pour rp'f/11iv M) est de Lagercrantz (Papyr.
gr. Holm., p. 112), qui traduit rpauiv, <1 wie es heisst >>. Peut-être l'au-
teur (en réalité un égyptien?) aurait-il prêté ainsi à son Ps.-Démo-
crite une SQrte de dédain pour la mythologie grecque. - Me I.
Hammer Jensen (Die iilleste Alchymie, 1921, p. 85 s.) essaie d'in-
terpréter la leçon ( rp'TJal), si embarrassante qu'elle soit.
(4) Après les mots elç ut, les trois manuscrits MBA ont le signe
de l'interrogation.
(5) <1 Il se taisait >>. Vu la suite de la phrase ( wç 6è no..1...1.à naee-
"d.?.ovv), le sujet du verbe ne peut être qu'Ostanès. Le manque d'ac-
cord (elmbv au nominatif) vient d'une négligence dont on trouve
maints exemples (cf. l'Hislorical Greek Grammar de Jannaris, § 2145);
pareille négligence ne doit pas nous étonner dans un texte d'une gré-
cité à demi barbare et d'un style parfois trivial et sans aucune pré-
tention ; cf. par ex. à la l. 1 l'expression Toii neoeie'fJµÉvov 6i6a-
a"d..1.ov désignant le maître vénéré dont on va solliciter humblement
l'intervention. C'est sans doute pour écarter l'anacoluthe qu'un re-
viseur aura écrit naetxd..1.tat, leçon des Parisini BA à la I. 6.
(6) Cf. le mot fameux du Phédon (64 C: 'Aea µ~ a..1...1.o u fj n}v Tijç
v,vxijç àml Toii uwµaToç àna..1...1.ay'.l/v), qui fit présenter chez les alchi-
mistes le Grand Œuvre comme une sublimation ou libération de
l'âme de la prison des corps. Cf. par ex. Stéphanos, l.l., p. 215, 30
éd. ldeler (cité Alchim. grecs, Il, 136, 10 ss.): "Oeoç rpt..1.ouorplaç(c'est-
à-dire de l'alchimie) iu-ii "aTaAVGtÇ uwµaToÇ "ai xweiuµàç v,vxijç
àno GwµaTOÇ.

(7) L'auteur du récit sait donc que, chez les Mages, la transmission
des doctrines se fait héréditairement de père en fils (supra, p. 119,
n. 3). On peut rappeler aussi à ce propos que, suicidé ou mort ac-
cidentellement (piaioBdvaToç ou èiweoç), d'après la doctrine d'Os-
tanès lui-même, son âme était à la disposition des nécromants. Cf.
l'introduction, pp. 180 ss.,et 176, n. 1.
(8) C'est un lecteur byzantin, sans doute, qui fait observer entre
parenthèses que la stèle était en forme de colonne. Sur le motif de
la stèle trouvée dans un temple, cf. les textes réunis dans le Calai.
codd. aslrol. gr., t. VIII, 4, p. 102; Théon de Smyrne, p. 105, n. (i
(avec la note de Hiller), et J. Ruska, Tabula Smaragdina, passim.
320 OSTANÈS

(9) S'il s'agit du contemporain et compagnon de voyages d' Aie-


xandre, dont il est question chez Pline (supra, p. 265, n. 1 ), peut-être
fa.ut-il faire remonter assez haut le point de départ de la fiction ana-
chronique dont nous n'avons plus ici qu'un remaniement ta.rdif.
(10) C'est à dire que ~ nous n'avions rien omis• da.ns les opérations
visées un peu plus haut, 1. 1 ss.
(11) ~ La nature est charmée par la. nature; la na.ture vainc la na-
ture ; la nature domine la. na.ture &, formule où s'énonce (voir n. 2)
l'idée de la sympathie universelle et le principe de la transmuta.lion
des éléments. Voir NéclÎepso, cité chez Firmicus Maternus, IV, 22, 2
= fr. 28, 4 éd. Riess (Philologus, Suppl. VI, p. 379 ; etc.) ; cf. O. La-
gcrcrantz, Pap. Holm., p. 110; H. Diels, Anlike Technik, p. 131 ;
J. Rohr, Der okkulle Kra/tbegriff, dàns Philologus, Suppl. XVII,
Hl23, p. 75 s.) Voir l'introduction, p. 203.
(12) Cf. le texte arabe reproduit en traduction (d'après un ma-
nuscrit de Râmpür) par MM. H. E. Stapleton et Hidâyat l;lusain,
dans les Memoirs of the Asialie Society of Bengal, vol. XII, n° 1 (1933)
p. 135 : <• The Sage (appelé ici <• Bâlinüs t, i.e. Apollonius de Tyane ;
d. Calai. astrol., V, 1, p. 98, n. 4) said: ~ Nature grasps Nature,
Nature conquers Nalure, and Nature rejoices in Nature. » Consider
the wisdom of this Sage, h o w h e g a t h e r e d i n a f e w
w o r d s s o m u c h k n o w I c d g e, for he means by this three
marriages between Males and Females & etc. Cf. Turba Philosophorum,
éd. J. Ruska, dans Quellen u. Studien zur Gesch. der Nalurwiss.,
I, 1931, p. 205, avec la n. 2, etc.
Après les mots n)v yea9n7v, vient la citation "H-xw ôè -xàyw etc.
(voir supra, p. ~H 1, n. 1), mais cette citation est détachée de ce qui pré-
cède par une rubrique fortement marquée dans les Parisini A (f. 26•)
et B (f. 11', où le rubricateur n'étant pas intervenu, la place de l'ini-
tiale est restée en blanc), tandis que, dans le Marcianus M (f.68•), un
tiret marginal indique le commencement d'une nouvelle section. La
Lradition manuscrite semble confirmer ainsi l'analyse du traité
1'aile par M. O. Lagcrcrantz (Pap. Holm., p. 109 ss.). Voir l'Intro-
duelion, p. 200 ss.

A 7. Le Livre de CRA7Ès, éd. Berthelot-Houdas, La Chimie au


Moyen Age, t. III, p. 57 :
Ne t'ai-je pas dit, me répondit-il (c. à d. l'ange apparu dans· une
vision), que le maître de Démocrite ( 0 s tan ès) ne lui avait
pas enseigné la combinaison des matières et qu'il l'avait laissé
dans un doute poignant à cet égard. Aussi Démocrite dut-il étudier
1es livres, faire des recherches, multiplier les expériences et les
ALCHil\fll': - FR. A 6-8 321

informations et éprouver de graves déboires, avant d'arriver à la


voil\ clroitr. D'après Cl' qu'il raconte, il ne trouva rien de plus dif-
rill• qul' d'obtenir h- mrlangl' intime, propn• à réalisrr la combinai-
son dt•s nrnlii•r1•s (1).

(1) Cel extrait dérive ,l'un texte grec qui df'vait être analogue à
notre fr. A fl (L'allusion qui se trouvr dans le même livrr de Cratès,
1.1., p. 71, 1. 16 ss., ,~st trop vague pour mériter plus qu'une simple
llll'nlion). -- A rel extrait, où le·• maître~ est reconnaissable, on
1wul l'n join!lre un autre, où il l'est moins sûrement : Alchim. grecs,
t. Tl, p. 1-18, 12 (KflT<i Tàv A17µc,xe1To1• Tov dndvrn): Llià ToiiTo xal
Trl1• ,),,~de1,wÀov <pÛl1XEt (Démocrite) ).Éyo'VT(l . ,, ,i;u<1ac Tàc; ov<1laç
{JdnT01•Tr1 » (il s'agit du 1.e11oot.C:iµt01• ou liqueur d'or), 6e1xvvw11 lin
01,Mv f:x<pno,î1• Tal." 01Mf ,~1h·uTa1. -·- l\le Hammer Jensen (Die ülteste
A /chymie, p. 21, n. 1) attribue t'.·galement à Ostanès une mention de
~ l'eau al>yssale » faite par l'anonyme chrétien, A lchim. grecs, t. li,
p. -1118, •I : T,i On,,TuToJ• {!,foiu nj~ n'7.vr1c, {in:FQ ,lfl1l11<1tJw11 xaÀEiTat
:TU(!tt To1i ,)1tfo11x,1}.ot•.

A 8. To1ï X(!t<11:uwov 7iF(!t F.iJumOFla<; nni wvn01j, éd. Berthelot,


A lr.himislt'.~ yrfr.s, t. Il, p. 3%, 9 :

'H yà(! <pV<11Ç -rrï rpv<1et -riene-rat ' O'VTWÇ ual 1/ <pV<1tÇ T~11 <pv<1t11 11tufi.
ual 11 <fv<11; nj11 <pv<1n• ueaui, uaOàic; m~-rnç u. (Dt·mocrite) ual
' 0 u -r a11 1j ç o ôu5cfouaÂoç lrpaaai• (1).

l T1)1• '1'111111• B l'i s11p1•rsrr. A T1Ï 7nl<1n 1\1

(1) On trouVl', au fr. A li, p. :H8, 1. !l s. (avec les n. 2, 10 et 11)


une reproduction plus fidèle du grand principe mis en œuvre dans les
opérations occultes du Ps.-Ostanès. - Ici, comme dans cet extrait
(fr. A 6) des <l)ve1,xà ,eai Mv<1uxd, l'idée signifiée par le verbe xeaui
suit celle d'une victoire (v1,e(i); il en est de même aussi chez Berthe-
lot (ibid., p. 22, 5). Synésius, par contre (fr. A 4a), ainsi que le lliei
Toii cpoii (supra, p. 315, n. 5), mettent xeaTEi avant vix(i. Voir les
principales références à ce sujet chez Kopp, Beitrüge zur Gesch. der
Chemie, 1869. p. 130, en note.
322 OSTANÈ!;

A 9. ZOSIME, llEei acbµawç µay'P'l'Jalaç ,uil olxovoµtaç, éd. Ber-


thelot, Alchim. grecs, t. Il, p. 197, 5 (1):

§ 1 o.
T{ /JovÀ.ETat '0 a T a 'JI 'fJ ç ; AÉyu yàe nE(!L Ti'jç avy-
xeaaEWÇ TWV tpE1:y6vTW'JI xai TWV µ~ qJEtJYOVTWV . (( llaÀ.l'P avy-
yÉVEla'JI (2) lXEl O nvefr1JÇ MOoç n(!OÇ TO'JI xaÀ.xov )). ·o yàe '0 -
a T a,, 'T} ç 01) nE(!L t)()eaerveov EÀEyEv, à,Uà neel T~Ç aya'P À.eu.o-
r, aewç, iva ÂElOVµEVOÇ vnoaTa0µ1j'P µ~ lxn, àÀ.À.' ÔÀ.oç ?/ oÀ.ov VOO>(!.
"H{J'TJ éJEi ae 'POEÏ'P nEel iibaToç ij i~véJauaµov · o rpiÀ.oaocpoç "a-
À.wç lv Taiç nÀ.vawiv "ai À.Etc.vaEatv éJiÉÀ.a/Je'P neel Ti'jç À.rn.vaewç
"al lÀEYEV . (( "ha yÉ'P1)Tat wç véJwe,)) - ·o qiiMaocpoç :rr;aÀ.n• •
«.EvyyÉ'PEta'JI lxu 11 µayvnata "ai O µay'P~T'f/Ç neàç iO'JI a{éJ'T)em•. )>

10 lla.Àt'P o ()t()(laxaÀ.oç • « llaJ.iv avyyÉvuav lxu 't) véJeaeyveoç


neoç TOV xaaafreeov. )) - ·o cpoti'f}T~Ç <p'f/Ul'JI . (( 'YéJeaeyveoç :rr;otei.
µtyµa "aaatTÉeov; » - <l>1jatv • {( Tovw À.ev"a{'Jlel nâv awµa. ·o µ6-
).v{JéJoç nllÂt'P avyybeta'P lxei neoç TO'JI nveb:'f/'P · o MOoç oÈT~awç (3 )
neoç TOV µ6).v{JéJov. » Tavrn µiµovµevoç o qitMaocpoç ËÀ.eye'P neel Tijç
15 71µwv TÉXV'l'JÇ on « 71 qivatç T~v qivaiv TÉenei. »

M f. 161r, B f. 151v, et A f. 136• contulimus 1 yàe M om. BA


5 /Uoç M ôlwç BA 6 ôt:i ae (t5Ei ex 6t corr.) A oi ae MB
7 :ri:Àvv<1e<11 BA 61eÀdµ{Jave BA 8-9 .idÀ11• avyyivuav M c,"yyf-
ve,av BA 12 awµa M om. BA 1:i :ieàç Tàv :rivelYTJI' B.o\. om. 1\1
n iT17a1oç UOoç BA 14 µtµovµevoç M loyt~oµe1•oç BA; 1. 1ay1•,lµn•o, '?

(1) D'après l'ancien catalogue qui figure au f. 2v, 1. !) s., du


Marcianus 299 (M), ce chapitre ferait partie des Z wul1,011 rp1Àoaorpo,,
:n:eàç Evaé{JetaV :n:eel Tfiç leeaç "ai Oelaç TÉXV'T}Ç :l(E<paÀata le'' recueil
intitulé à peu près de même (Zwalµov Toii llavo:rioÀlTOv yv'T}ala yea-
<pf/ :n:eel Tfiç lEeaç :l(QI Odaç TÉXVTJÇ, Tfiç Toii xevaoii "ai tlt5eaeyveo"
Il. deyveov ?) :ri:0117aewç "aT' i:ri:iToµfJv "erpalaicMTJ) dans les Parisini
B, f. 11sr, et A, f. 112• : cf. Catalogue manuscrits alchim., t. Il, p. 21
et 14, et t. 1, p. 11 et 28 .

(2) Dans la doctrine astro-chimique attribuée à Ostanès, le mot


avyyiveta garde sa valeur propre et désigne une parenté et non pas,
au sens figuré, une simple affinité. Cf. ci-dessus note 2 p. 318 ;
Pébéchios, cité Alchim. gr., II, 63, 8 et 91, 3; Stéphanos, chez ldeler,
Physici et Medici graeci, t. Il, p. 211, 6 (wç iv "oÀ:ri:o,ç yovéwv); 216,
16 ïva 1} Tfiç rpvaewç avyyive1a Tie:ri:TJ Tf/V rpva,v etc.), et 236, 2-4 :
To iE l'5laç rpvaewç naed mfof/ç "dwç ol"ovoµfJfJtv avyyevel aç
-iienei "al AevHalvs, Tdi; cpvas,,. - Certaines des parentés dont il
ALCHIMIE. - FR. A 9-10 323

est question ici, d'après Ostanès, se retrouvent Turba philosopho-


rum, éd. J. Ruska, l.l., p. 208, n. 2 et 7.

(3) Nom donné à la pierre philosophale, soit qu'elle ne se produise


qu'une fois l'an, soit que l'opération dure une année entière (cf. l'àt:-
-roç = a' è-roç du fr. A 14, infra, p. 332, n. 4), soit que, comme le
1/'WQLxov de Galien (De simplic. medicam., IX, 40; t. XII, p. 244
Kühn; 1. Hammer Jensen, Die ülteste Alchymie etc., p. 22, n. 8), elle
doive se faire µ.foov Oieovç, à la canicule. En effet, ce qui se produit
à la canicule a une valeur pour toute l'année sothiaque, dont elle
est le début (cf. Cumont, Adonis et Sirius, Mélanges Glotz, Paris,
1932, p. 257 ss., et Adonies et Canicule, Syria, 1935, p. 47 ss.). -
Quant à la pierre, voir encore Turba Philosophorum, éd. Ruska, l.l.,
p. 206, n. 7; Tabula Smaragdina, p. 53, n. 3; E. von Lippmann,
L'nlsl. der .A lchemie, pp. 306, 341 et 345 ; Stéphanos, u:,
p. 212 éd.
Idelcr, clc.

A 10. Extrait d'une compilation tardive de recettes techniques


pour la teinture des gemmes et des perles (1), éd. Berthelot, A lchim.
grecs, t. II, p. 351, 9 ss. :
Titre de la section (2) : Ttva -rà eÏ&rJ -rvyzavovut -rijç -rwv UOwv ,ea-
-ra/Japijç ,eal moç ol,eovoµeï-rat. - (puis à la I. 15) 'Enl µèv -rijç -rwv
Uµaf!O')'ÔWV 1'0t~O'BWÇ1 ,eafJwç ,eal ? 0 O' T• a V 8 t Ôo,eei, "!<p ;iavcJozei
TWV àeza{wv, Îoç zaÀ,eoii ,eal zoÀat /;,<pCJ>V ;iaVTOUJJV ,eal Tà oµota "
5 bû cJè vaxtvfJwv, ua,e{vOov m>a ,eal lua-rtôoç étl;,a 0'1JVE'lj)OµWf] · i;il cJè
Àvzvfrov, ayzovua ,eat alµa cJea,e6v-retOV " Ê;it cJe V1JKrOqJaVOVÇ TB
,eal OaÀauuo/Japovç ovoµal;,oµévov 4vzvl-i-ov, ?;<[xi,,, zoÀal Oa,lauutwv,
lzOvwcJwv 1} ,e111:wcJwv, 6tà To Twrwv vv,eT09Javèç ,eal µo.).).ov yÀa1J-
,e6ueov, wç &rJÀovuw lneea ,eal ÀentcJeç at}Twv vv,eToç ànoO"r{À-
10 /Jon:a ,eal ouTêi. <PrJul yàe ,eal ij Maeta · « •Eàv µèv zÀweov Oünç,
uvµµaÀaO'O'B TOV ldv TOV za,l,eov µ.eTà zoÀijç ze.M,VT}ç, làv cJè ,eaÀ}.iov
/JoVÀT/, TijÇ ÎVÔt,eijç ze.M,VIJÇ l;i{/Ja).e, ,eal lUTat 1'0V1J n(!WTEÎOV "_ làv
cJs µ~ evenç zoÀ~V ze.M,V1Jç, 1Wevµovt OaÀauu(q, Tq> ,evavéq, xew (3),
,eal ,eilliov noi~aeiç • 0'1JVTEÀeuOmeç dè q,fyyoç {JaJJ.ooow >>. "!Ju-re
15 Tàç µèv zoÀàç TWV /;,<pCJ>V ,eal TOV lov TOV .XaÀxov '0 u Ta v 1J, hil
TWV uµaeay&Jv ifé}.a/Je µ~ neouOelç TO ()a,loouwv, hrl ,ia,e{vOov
6è noav vaxwOov 1'al µéÀav lvai,eov ,eal le1ar,&, éll;,av, lnl cJA .,;ou

B (Parisinum 2335) f. 161 • • et A (Paris. 2327) f. 14 7• contulimus


3 'Oa-rci.i>71ç A 7)o..1.àr; codd.,_ corr. Ruelle 17 1. va"(vOov sicut v. 5?
OSTAXF.S

Â1!XVL'1:0V Tl/1' èiyxova,i1· 'Y.tÛ Tfl ,)!!11Y.(Jî'Tflfl1' 111/1!1 . ,, t)j Mfl(!lfl nh•
l,'w wii xaÂxoii ;mi TÙC: xoÂÙ; n•1'1' 011).,n;l,,w Cc(Jc,11•. 'E:r.i M nn~
'J/VXTO,pm•oiiç b1jÂov ;ecû.01ïa111 va;m•Om· ()/ :tf''}I ).{(Jr,w ao,pof · ,;,,i
Y.ai 7t(!0<1E.na.yfl. Uyow (4) • Evi,ui.mOhiuc; M q fJ'yo; {Ja.ÂÂom11•
:i <11ç àxû'veç 11Uov. ( ~ ï) /lo()n• 0111• ).,1111fla.wrna1 ;,) :iv(!rwyi·: of
)..{()oi, P'YJTf' nù1· xoÀ,;-111, /-'1/Tf' TO?Ï /01~ TOÏÏ j(<Û.XD1! t)vi•11,td1•011• m'•rni:
TOVTO xaelaaaOa,' ;;i.me<•l1' O'VT(J)'V Èx <pvano;:; ; Tf r11'•1' q,flfff1' ; ~., lu11
njv Maelm• a<1(!1jÎJh T(} TOIOYÎT01' 1.(!1Jalf1WTl1TOI' i!uyr!1' ; Ai(T'rJ :r,1·ui
Â.vxv1.nii1 1 7Wl1/<1HJJC:, r71• 'Y.(1/ fl1'(r!d(!(J) 'Y.(lTF ).dei• . ' () (1 T a 'V r1 ; M
10 T1)'1' ayxovam, XUI ni Ô(!U'Y.01'Tflfl1' rlÎ,tta. Y.ai aÂÀfl; f'Tf''}(J)1' UOr,)1'
xarn{Ja,pùc; a<1(!aÂa1,fJa.vn.

!l 1ï1· codd., ,, scrihit Hudl(•.


ll) Voir O. Lagl'rnantz, l'111111rus qr. Jlolm., p. \l\t ss., el 14.-,. n. 1.
i\'ous avons <.:onstalr <JtH' la tradition manuscritl' l'onfirnw singulii•rl'-
menl l'intuition <Ir Lagt•reranlz. En l'ffl't. dans le précieux l'arisinus
B (clont A pourrait n't1 lre id qu'une copie), au dt'.·hut (L 1.Y~'') d ù la
fin (f. lï:P' ; ef. Calalogw· mw1. 11/chim., t. I, p. 14 ss.) de la compila-
lion reconnue et earactérist'·(• par Lagercrantz, k eopiste a laissé un
blanc, montrant ainsi qu'il passait d'u111· source à une autre. Happl'lons
t•m·on• CJUl', clans la dill' compilation sur la teinture cl es pierres prfriPu-
ses, indépendamment de Démocrite, Marie,et Zosime (A lchim. gr., ibid.,
p. 35!:i, l etc.), ainsi que Moïse et Agathodémon (ibid., p. :n3, 18 s.). on
voil citer les savants arabes (ibid., p. ::J58, 25: oi aoq;oi rwv 'foµrl1/-
i.1Tc'i>1·) d 1·nlïn que Il- mon·t·au m· figure pas dans l'ancien catalo-
gue du Marcianus 1\1 (Calai. man. alchim., t. Il, p. 20 ss.). -·- D'au-
tre part, H. Dirls (Antikr Tel'hnik. p. 12!)) a montré que. dans l'œu-
\'fe de Bolos de Mendès, il y avait une seclion réservée il la falsifi-
cation des pierres prt•cieuses. Posidonius (Sénèque, Episl., 90, 33),
en effet, prête ù Démocrite -- d'après Bolos de Mendès sans cloute -
la connaissanC'e du secret qui permet de transformer, par 1111 pro-
l'éclé analogue ù ceux de notre texte, une petite pierre en émerau-
de, et Pline (XXX\' Il, 1\/ï ; voir I' Introd., p. 1 !17, n. 3) semble confir-
mer ce témoignage. Enfin, Je papyrus akhimique de Stockholm -
qui a tant de recettes en commun avec la compilation - renferme
des indications du même genre (ia', I. :rn ss .. p. 19 et p. 1!:13 de l'érl.
Lagercrantz). li est donc permis de croire 11ue les recettes de notre fr.
A 10 pro\·iennent, en partie du moins, de la section Ileei UOwv. du
Pseudo-Démocrite Wellmann (Der Physiologos, dans Philologus,
Suppl., XXII, H.130, p. 110, n. 282) considère les recettes de Marie
l'alchimiste comme provenant de Bolos de Mendès. Nous ferons n•-
marquer à et· propos qui· l'on trouve des lapidum tinctores mention-
nés dam, des textes hermétiques remontant à une source ptolémaï-
(JUl' (voir L'Egypte des astrologues, p. 96, n. 3).
(2) Chez I3ert11c1ul tl.l,), celle sccliun figure à tort (cf. Lagcrcranlz,
.\ I.C:11 DII E -·- FIi. .\ 10-11

/./., p. 11.-,1 sous la ruhriqul' \', ,·11. oit il l'Sl queslion i1·u11 li\'l'l' « Lir{-
du sanduairl' ,, ( TIJI; f'!: ,i,hlro,• r,:11- i,·'.!,;", ;.%,lu///J-ro: fJ1/Ji.f,,,,,; cr.
dan~ un lt·xll' paralli·k .. \ lrhi111. 11r1·1·s. II. p. :i.-,:i. 1.-,. ll's mols f'l' r,7,
.rnr'.!o:rri'.!wl,,r,:, îJ,{Ji.f,:,, qui rappl'll1·nl 1•gall•nJl•1tl J"hbloirl' dt· lïnilia-
1ion dl' :\Il'mphis visi'·e t·i-dl•ssus fr. .\ :l s~. : voir I" 1111 rod .. p. :wo ss.).
1-:n n•alilt•. dan~ ks mss .. Il' d1apiln• d"oit nous lirons noln· l'Xlrail
fol"llll' un arlii-ll' :'1 pari q111· ril'll 111· Sl'lllhh· rallal'h1•r au li\'rl' "lir(•
rlu saiH·luair1· ,,.
(:!) Sur la phosphon·Sl'l'lll'l' du poumon 11tari11 d'aprb ,\naxilaos l'i
!lolos dt• :\ll'ndc'.•s. l'i'. :'Il. Wl'lllllann . .\bhan<II. !'r,•11ss . • lcwfrm .. IH:!8.
fasl'. ï. p. (iO. ï8 (l'r. :! cl'.\naxilaos). ainsi ((Ill' p. Ï(i ss.
(-1) l'<'ul-l'lrl' s'agit-il iri du n-1_,·fr.,1c qui n•parail un püu plu~ loin
dans la m1i111l· s1·1·Lio11 (ibid .. p. :i.-,:!. 11). S1•rait-t·t· t'll r1;alit(• Salmarw~
l".\raht· '! cr. l.agl'l'l'J':llllZ. /./ .. p. IOt S.

A 11. < ,1tc:Uoyoç q.1).oaoq.w1• In frrmya lio1H'S r1•y is Ca lid l'i


xal Ki.ro;r.a.T(!u.;> érl. Berthelot. responsiones .l/orieni, éd. '.\lan-
. \lrhim. yrrr.ç, L. Il. p. 292. t:{ (1) : get. Bihliolhcrn ,·hrmim. 1 ï02,
t. I. p. ;)L->a :
'A:rwxo10d; '0 a Ta 11 i/ Ç l 'mk quidam philosophorum,
r.u.i oi. ai~i· m~T<:i if-vu:ç ,·inov dum coram :\Iaria simul ('Oil\'1'-
T!Ï 10.w-:iar{!~t · 'Ei· r10i x(- nissl'n l. ad illam dixerunt:
Y.(!V:i'iTu.t [J).01• f.() /IVŒT 1/(!IOI' T<i 1< Beata es, :\laria (2). quoniam
.-, </'(!l%T111' %ai .ï.<tgaôo$011 • a,tq·1i- divinum srerl'tum oecultum l't
1·1a<H' 11,11i1• T1jÎ.m•y1ï1: ;wi :u!!i sempl'I' ornatum tihi rcvelatum
T<U'I' arn17.Ff,,1·1· · Fi:d -:ici1; Y.<a(g- Psi.,, - lkx Calicl : « Expmw mihi
;(,FTW T() d1•c11Tu TO'I' :Z:!_lf): Til %(1- naturas mulalas. ici l'st quomodo
T<OTUTOI' %fi/ :-r.,u; rt·1•/'.!7.1-·r,u Tl! id quod l'sl infrrius sup1•rius as-
10 Y.an(rrnror· :Z:[Hk T<l à1•,:,n,ro1• Cl l'l'IHlil t'I qua ralionl' quod su-
r.u./ :uï1: 1-:yy{::Ft r,i ,1dao1· :z:y,): p<'rius l'St inferius deseendit l'l
rti àvcuTuro1• r.ui Y.<HWTU.TOI'. xui qualiter unum eorum allcri eon-
oh, à:runofa, ni 1tlg1J T<>1"i ngo- iungitur ita, quod ad inviccm
1-'ÀOEî1• xai /vw01}J1a1 T<i ,1daov. rnisreanlur. Quid etiam sit hoc
1,j Y.ai Tf TcÏJ11 aTotxdw·v 1111roi.; • quod ea faciat misc<'ri. Quomudu
:\l(m·danum :!!Hl) I'. -tO", .\ (l'arisin11111 :!:{:!ï) f.Ï,'i' d L (.Paris.:.!2.i:.!)
r. 15 contulimus I M posl 'Outu.J11J; adcl. _-\.. 1-:J rl:tOY.f!tOtv-
Tf; r)È 01 <ptÎ.UUOtfOI d;rol' :1'.}fl; TIJl' f(Ï.rn;ru.Tf!U.1' J. ~, üvu; :\1
0111 .•.\ :i nj1• Ki.rn."lU.Tf!UI' A (i r1ji.u.v)1È: (sil').\ i :1c:ï1ç :.\1..\ ,)è L
!1-1 U TÙ ~U.TW :tf!à: A 1:! an < To> %<LT(9TU.TIJI' '! 1:! :v.u.i :V.UT(UTU-
TOI' - 1 ;{ /tÉf!JJ TOV 0111. AL 1 :{ tÎ:1ll(!)'0VO'I H<'ilZl'IISll'Îll 13-14 ii.Ofi1·
.\ ,ùuu èi.Oûv L 1-l ,, fort. 1. ri[, piucp » Huelll· 15 TCÏ:H' UTOl-
326 OSTANÈS

,eal nwç ,eaTé(!XO,,Ta& Tà iJdaTa etiam veniat aqua benedicta illa


Tà evÂoy'TJµi"a TofJ éma,ebpaaOai adaquare et rigare et a suo odo-
TOVÇ ,,e,eeovç naeeiµé,,ovç ,eal re foetido mundare (').
nenellfJµé,,ovç ,eal nOJ.iµµé,,ovç
5 f,, a,e,frcp ,eal y,,&tpcp lnôç TofJ
"Ai6ov (11), ,eal nwç ûaiexe-
Tai TO q,aeµa,eo,, Tijç Cœijç ,eal
â.q,,m,,{Cei avTovç cbç lE vn,,ov
lyeeOij,,a, ,,, TOÎÇ ,eo,-rwaw, ,eal
10 nwç ûaéexo,,-ra, -rà ,,éa iMa-ra,
ME(! f,, Tfl Ô.(!Xfl Tijç ,e).{,,'TJÇ ,eai
,,, Tfl ,eJ.lvr, n,ei-&µeva ,eal µe-rà
TOV tp(l)TOÇ lex&µeva, ,eal vetpéÂ'YJ
{Jaai-o.Ce, av-ra, ,eal l,e OaJ.aaa'Y/ç
15 à,,a{Ja{,,ei 1} "etpéÂ'YJ 1} {Jaai-o.Cov-
aa -rà iJ6ai-a • -rà lµtpa,,,a(Jév-ra
dè Oeœeov,,-reç ol tpiÂ&aoq,o,
xaleo,,-ra,.

2 Toii MA neàç To L 3 i:àv ve,eeàv neei,eelµevov L nueuµi-


vovç M naei,eeiµivovç (sic) A 4 nene6fJµÉvov ,eul uOÀiµµivov L
5 a,eon, AL 9 lyee0f1va, MA l~eye,e6µevov L lv TOÎÇ ,eoi-
TWO'LV scripsimus lv Toiç "fJTâia,v A Toiç ,eT~Toeaiv M l,e Tciiv ,eonu-
vwv L 11 llnee M om. A L 17-18 Oeweoiivuç oi ( â
Oeweoiivuç L) ol cpiÀ6aocpoi xaleovaiv AL

(1) Comme R. Reitzenstein l'a montré (Zur Geschichle der Alchemie


etc., dans Nachricht. der Gesellsch. Wissensch. zu Gottingen, Philol.-
Hist. Klasse, 1919, p. 1 ss.), cet extrait est tiré du LI id).oyoç cpiÀoac:-
cpwv ,eal KÀtomfreaç qui figure au f. 2r, l. 21 (n° 18) de la liste des
écrits alchimiques réunis jadis dans l'archétype aujourd'hui perdu du
Marcianus M (Calai. manuscrits alchim. grecs, t. Il, p. 21 et 5, el
t. IV, p. 430-431), et c'est à la suite de la disparition de certains
feuillets de ce Marcianus que le morceau a été erronément incorporé
dans la neuvième leçon de Stéphanos chez ldeler, Medici et Physici
graeci, t. Il, p. 248. Si nous avons· reproduit les variantes du Pari-
sinus 2252 (Le chez Berthelot ; cf. Catal. man. alchim., t. I, p.
125 s.), c'est à cause de l'importance de ses leçons conjecturales. -
Reitzenstein, (Alchemistische Lehrschriften bei den Arabern, dans
Relig. gesch. Versuche etc., t. XIX, fasc. 2, p.71 s.; cf. Berthelot, La
chimie au Moyen dge, t. 1, p. 242 ss.) a fait remarquer qu'un traité
arabe mis en latin sous les noms de Calid et de Moriénus contient
une reproduction du discours prêté à Ostanès dans le dialogue en
ALCHIMIE, - FR. A 11 327

<(ucstion, et c'est à bon droit qu'il a reconnu (l.l., p. 70, au bas)


le mê1r.e Ostanès dans I'« Arsitanus" cité infra, p. 328, fr. A 13 ;
cf. J. Ruska, Arabische Alchernislen, I. Heidelberg. 1924, p. 43. -
Le Fihrist (Berthelot, Chimie au Moyen dge, t. Ill, p. 30) mentionne
au nombre des ouvrages alchimiques << le livre de Marie la Copte
avec les sages, quand ceux-ci se réunirent auprès d'elle"· Marie est
appelée ici « la Copte", pour qu'on ne la confonde pas avec son homo-
nyme juive, et le nom de Cléopâtre lui a .été donné ensuite, sans
doute dans un remaniement égyptien de quelque original araméen
(R. Reitzenstein, l.l., p. 71 avec la n. 1). On notera qu'en donnant le
nom de Marie au personnage interpellé par les philosophes, le tra-
ducteur du traité arabe montre l'ancienneté des sources grecques cl<·
sa compilation. C'est à ces sources greequcs qu'a été emprunté l'o-
racle reproduit ci-dessous, p. 328, fr. A 12.

(2) Sur l'ancienneté de cette leçon, voit· la fin de la note 1. Il faut


noter aussi que la variante du Parisinus L (à:r:oxeiOine:; ôè al ,pi).uao-
<poi) correspond au latin : ,, quidam philosophorum "·
(3) C'est la fonnule de la Tabula smaragdina hermétique, qui se
trouve ici invoquée par Ostanès ( cf. p. 2 de !'éd. J. Ruska) : « Quod
est inferius est sicut quod est supcrius, et quod est superius est sicut
quod est inferius ad perpetranda miracula rei unius, et si eut omnes
res fuerunt ab uno, meditatione unius, sic omncs rcs nalae fuerunl
ab hac una re adaptatione. •> Cf. aussi la formule èi.vw rù où,;iciviu,
ucirw rù imyr1ta · 6id(levoç (sic) ual O,;J.w; ltÀTJ(!Ouµi;vov ro l{!yo1•,
mise sous des dessins d'alambics, f .. 1Hv du Parisinus A, et reproduite
chez Berthelot, Alchim. grecs, lnlrod., p. 1lH; la figure suit les mots
de Zosime reproduits ibid., t. II, p. 23ï, 4-5 ol /Ji rvnoi ovroi,; cf.
Culai. man. afohim. grecs, t. 1, p. 22.

(4) Cf. le Llid).oyoc (Alchim. ,qrecs, II, p. 2!Jli, 14): w<Tu µ,j <puvrï-
vai ,foµfiv·

(5) Il semble qu'il y ait ici un souvenir confus, ou plutôt une alté-
ration voulue de la croyance à l'eau qui devait rafrnîch;r les morts,
et à la fontaine de vie jaillissant dans les enfers : cf. Religions Oricn-
tales4, p. 24 ; voir aussi Bieler. Archiv für Religionswiss., t. XXX,
1933, p. 243 ss. ; H. N. Bay ne.;, A coptic gnostie trealise ( codex: Bru-
cianns), Cambridge, 1933, p. 180. et surtout A. Parrot, Le Re/rirr-
rium dans l'au delà, Paris, 1937. - Rcitzenstcin (Zur Geschichte
der Alchemie, l.l., p. 20) a constaté d'autre part J'cmµrunt fait par
l'auteur du L.l.<i).or'oç (Alchim. grecs, II, p. 298, 12: M-lxaeia v:ncirn:i;i
17 ai f)aarciaaau uoiJ.la) à Luc, 11, 27. -- Comparer fr. A. 1·1, infra,
p. 333, n. 10.
OSTANÈS

A 12. X(!rJ<1µoi ;m.i OeoÂoylu.t 'EU,;vow rptÂou6rpwv, coti. l+aror.c.


:-10, I. 375, éd. H. Bcntlcy (cf. Malalas, p. ti8ü éd. Bonn) :

'0 (1 't'a V O V 71:E(!i -ri'jç 8eo-roxov . Ttµ~uw,œv n)v Muutr'ip UJÇ


xuÂwç xevrpuuuv -rd 1wu-r~ewv (1).

B(arocc.) 50, f. :i75, s. IX l'L P(aris.) llli8, s. x1v, J. 8:Jr. l'Ontuli-


lllUS 'Aunivo11 Il iurrlvnn + 1p1i.ou,;,pu" I'
om. P Tip~O'O/LEV T~l' /lU(!foV p

(1) Cf. supra, p. :{2,"i, fr. A 11, 1. :1 (avec la leçon ,'\.1aria du ll'Xll'
la lin) : 'Ev uoi ,eÉ,e(!11nT111, ii ).01• rù 11110'T1JIJ10V. - Sur les n•rul'ils
chrétiens d'oracles où se lrouvl' celle transformation (cf. le Syn-
cellc fr. A 3) du texte alchimique prfrl'<lent (A 11, I.e.), cf. A. von
Prcmerstein. Griechisch-Heidnische Wcise l'Lc.. Festschri/l der l\'afin-
nalbibl. in Wien, H)21i. p. G4!1 ss .. cl liliO, l'll tenant <·omple spécia-
lement du curieux recueil chrétien Xu,;r1n, 'f;').}.11v1,eui ... ,eai Tlf(!r1t-
xui etc. résumé par Photius, Bi/J/i()fh., cocl. 170.

A 13. lnfl>rroyaliom.'> reqis Cafid d r,·s1i11miom.'> .\Jorimi, l'd.


'.\langet, Hibliothrra rhnniw, l. 1. p ..-in b:
Arsicanus (var. Arsitanus; /. 0 s l n n t• s ) (1) quoquc philo-
sophus ait : <• Quattuor autem clemenla. id est C'alor, frigus, humi-
ditas et siccitas ex uno fonte proccdunl, et eorum quaedam alia
ex aliis iisdem conficiuntur; ex his vcro quatuor quaedam sunl
quasi radices et quaedam quasi ex his radieihus composila. Quac
vero sunt radices, sunt aqua et ignis, quac vero ex his composila,
terra et aer. >> Item Arsicanus (Aristanus ; l. 0 s t a n es) ad Ma-
riam : <1 ;\ostra, inquil, aqua nostram terram habet superantem (2),
quae est magna, lucida et pura : nam et de grossitie aquae terra
eoncrcatur. >>

(1) ~0111 r(-1 ab Ii ronjl·cluralcmcnl par H. Heilzcn sll'i 11 ( A lchc-


111 islisclwLl'hrsl'hri/tcn bei drn Arabern, Heligionsgesch. VcrsUl:hc,
l.l., p. 70 et 75, note) d'accord avec J. Ruska, Arubische A lchemisten,
I. Châlid ibn Jazïd etc., Heidelberg, 1924, p. 44. - Cet extrait est
particulièrement intéressant; on y trouve en effet la trace d'une cos-
ALClllMIE - FIi. A 13- l 1

mologil~ dualislc faisanl du feu cl de l'eau les élénwnls procréalPurS


du monde, cosmologie pareille i1 relie d'unl' slèlc déchirfrée par Osla-
nès d'après notre fr. A 1\l (in/ra, p. :J4fl, n. 1). Or, celte cosmologie
semble concorder avec la conception du dualisme zoroastrien formulée
par les pythagoriciens (Hippolyte, supra, p. 62, fr. Zor. D 1 ; cf. H.
Reitzenstein, l.l., p. 74 n. 5) et dé_jà mentionnée peut-être par
Bolos de Mendès. - Dans la doxographie grecque (cf. Aelii plac ..
I. 2, chez Diels, Dol.:ogr. graeci, p. 275). les qualre élémenls sonl
tous composés ( avvOnu) ; toutefois 1:-Iippon et Archélaos ont con-
sidéré le feu et l'eau, ou le chaud et le froirl, comme deux principPs
(Vor.rnkral., 38 [26) A 3 et 5; 60 (47) A 8). Cf. aussi la leçon de Co-
marios à Cléopalre, éd. O. Lagcrcrantz, Calai. man. alchim., L. IV,
p. 401.

(2) Cf. la leçon de Comarios, ibid.: 'll 1ûv yrj lt1H(!iui-r,u hr:dvw rwv
v,M-rwv ; voir aussi l'extrait - apparemment altéré - d'un manus-
crit de Rampür, publié par MM. H. E. Stapleton et· Hid:îyal
l.f usa in, dans les l\femoirs of the Asialie Soc. of flcngul, X Il, n° t,
Calculla, 1933, p. 134 : <• Ast,iinas (Oslanes) states : ,, Mâriyah has
said : The water possesses a retentive power... and Lhc water of lhc
carth is galhcred together with the water o[ the sky. ,1 Sur le sens de
ces allégories alchimiques, cr. O. Lagcn-runlz, l.l., p. l t l s.

A 14. a) < 'Av1:::myuucpuv <ptÀU<J<J<pov> 1Cf(!i xuvr1unolÎ<tÇ (1), rd. 1-kr-


thclot, A fchimisles grecs, L. II, p. l 20, 1!J :
[foi 'l'OV'lOV ive,eev è,el:::ivoç () Ù(! XatO'la'lOÇ , () (J 'l aV 'Y/ ç iv wiç i-
<LV'lOV ,ea'là na(!a&iyµa ËU(!OV ,f;ê(!l uvoç EocpÙ(! (2) Y.a'là n)v Ileuu{-
~a 1C(!OavwpavÉvï0ç l<J'lO(!Û Àiywv · "Ofroç o 01:::ioç Eo<pti(! l<JT'Y}<Jev
èv ,elovi àeToV xaÀ,eovv ( 3)
,eu.uux6µ1:::vov i.v 1C'YJY?Ï ,eaOae<f ,eai Àov6-
5 µ1:,vov ,eaO' fJµiuav ,eai èvuvOev àvav1:::0vµevov, inelne(!, cp'YJu{v, clnàç

M(arcianum) W!I f. 8:l sq. et A (J>arisin. 2:rn) f. 1m1 sq. contulimus ;


mullas lcctiones codicis A cl in fr. A 14a ciusdem cod. f. !I ( -~ A~) nc-
gligendas eensuimus ; cf. eliam infra, p. :1:i2, adn. 1 1 xui -ro1hov -
:l xu-ru:n:uedi5eiyµu lueov M : lvExf:v ixd11wv ,j à(!znhu-ru; ôa-rdvtF
wç êv iv -roïç éuvTwv xu-ru:n:ueui5Ûy/1-tlt1iv · lugu;; A cl .\2 2-3 110-
<pÙ(! MA 2 aw<pà(] A :l Uywv MA2 J.iyei A :1 lan1111:v iterat M:
lau µiv ovv A et A 2 sed lfon in ianxô-rov corr. A 2 4 ÙETo; ;c<lÀ-
:H:Oiiv sic A : xui (xui suprascr.) tp'l)aiv on ïifov ùen,v zu).xoiiv ( x su-
prascr.) A 2 4 xuTE(! z,,µevo; - :H:Ui Àovôµevo; A el.\~ 5 :H:tÛ
MA2 om. A ÙVUVEvwµEVOÇ A ùvavE{Jwµevoç A 2 ànà;
MA2 6 ÙETOÇ A
330 OSTANÈS

a' hoç frvµo'AoyovµE'lloç -xaO' 'Y/µéea71 ÂoveaOat Oé'Aet >> ( 4), é!Janee -xal
l>t' héec,)71 TO a'OTO al71tnoµe7IOÇ T~71 -xaO' 'Y/µéea71 ànoÂovaw' -xal àno-
nÂV<TW vno/JaÂÂet " X(!~ yà(! TOÏÇ Ô.'X(!t/J<ÏJç Ènt T~71 TijÇ naeoV<T'f}Ç È(!ya-
CT{aç àqn-xoµé71otç qnÂ0<1o<fJ{a71 l,ià 8'Aaw -rEe' rJµeew71 Âoveiv T971 xa'Axàv
5 Ô.ET071 -xal Ô.7la71SOV7I, WÇ -xal leijç l>t' OÂ'f}Ç a'ÔwiJ -rijç neayµa-rdaç a'OTOÇ
OOTOÇ • 0 a -r a 71 'f/ ç ànoOÂttpW <TTll<f)VÂijç (6) vnoyea<f)Et, fj-rtç ée:iJ<TtÇ
nÂV<TtÇ È<TTl TOV µv<TT'f/elov TOVTO'IJ - TO'V lo71 èJei 710Û71 ( 6) - . Lf to -xal
ȵ<f)a71é<TTaTa Ènayet na'Aw Uyw71 " Cl "Ane'AOe neoç -rà éevµa-ra TOV
Ne{Âov, -xal È'Xei evefJaetç ').{()071 lxo71Ta 1'71eVµa . 'l'OVT071 Àa{Jdw t5ixo-
10 TOµ'f/<1071, -xal PaJ.w71 T~71 xeïea <TOV elç -rà È71TOÇ a'OTOV, èEa.yaye T~71
-xaeMa71 a'OTOV " TJ yàe vmx~ a'OTOV È71 Tfl xaeMg. a'DTOV È<TTt71. » L'.ltà
TO Uyew • "noeevov 1'(!0Ç -rà éevµa-ra TOV NeO.ov "al e'O(!fJ<TetÇ
È'XEÏ ').{()071 ËXOVTa 1'71e:iJµa », <Ta<p<ÏJÇ <Jel"VV<Tt T071 TOÏÇ éevµaat 1'ÂV'VO-
µe71071 xa-rà T~71 -raeixelav 'Y/µfreeo71 UOov, àv()' div "al nâç xa'A-xàç
15 UOoç È<TÛ71 -xa-rà T~" lx µe-r&Uwv yéveaw "al nâç µ6).i{Jl,oç ').{()oç.
TovT071 OV71 T071 ').{()071, <p'f}<Tl71, evefiaeiç lxona n'llevµa, 8 È<TTt'II Tijç
ltv<Jeaervewaewç.

b) Ibid., p. 128, 17:


Kai 'O a-ra 71 'f/ ç &à TO'Ù xcmi TIJ'II ÙeTÙ'V 1'1.1.(!U.ôdyµu:r:oç dÂewv
Èviav-rov l,iayea<f)et (7).

c) Ibid., p. 126, 5 :
:.w Ov-rwç 710'1}<10'11 UJÇ <f)'f}<TW ' 0 (1 T a 'Il 'f/ ç • (( BaÂe T~'II xeïea aov elç
-rà È7!Toç -rov UOov xal lxfJaJ.e -r~v xae_olav a-ô-rov, on fJ '1/JVX~ a'Ô-rov
lv Tfi -xaeMq. ÈCT-r{v ». O'Ô'XOV'II <Jtà -rijç TOtaV't''f}Ç ànoeeolaç nana -rà
È'll-roç àno/JaÂÂet o TOtOVTOÇ ').{()oç -xai lEeeevye-rat -rà {JaO'f} -rijç 'X<L(!-
Maç, -xaOa È<TTt 't'O nvevµa, 8 È<TUII loç ,a710oç, WÇ <1-r{yµa xevaovv
25 l,oyµanC6µevov (8).

1 ~ a' l-roç (i.e. 611 lToç) M om. A et A2 W<I1T.S(! M : wa A2 wa


oùv A 3 ànof3dHe1 A et A2 -roïç om. A 3-12 cf.
apud Berthelot ibid. p. 121, 6-16 textum adulteratum quem praebent
A et A 2 7 -rov làv <'Jû votiv A voij A2 om. M 10 xal ante i~d-
yuye add. A et A 2 11-12 an 6,à -roii? 12 n:eàa M da A et A2
14 -ràv fJµiTE(!OV .i..LBoi• A2 -roii fJµeTievv J.lBov A o xa.lxàç A
15 b, µe-rdÂwv M avv µe-rdUwv A et A2 yévv11a1v A yév11aiv A~
µoJ.t{36oç .i..LOoç MN 6 µ0Â1{360J.1Boç A 20 {JdJ.e M {3aUwv A
21 av-roii 2 om. M, cf. supra V. 11 22 àn:oeeolaç M àn:àeelaç
(sic) A 23 iç11eevye-ra1 A i~eeeve-rai M 24 xaOwç A oM
wç A 6 làç A xevaovv A xevaov M
ALCHIMIE. - FR, A 14 331

d) Ibid., p. 128, 7 :
"Aµa rae, WÇ q,rJOtV '0 0 T ci V 1/ ç ' lÀ1::vxavaç, l~civOwoaç.
e) Ibid., p. 133, 18 :
Aoinov el ÂevxavlJ'fj, l~avOw011, WÇ û.:n;ev • 0 0 T ci V 1/ ç. ÜTt /i.µa
ycie, q,rJO{v, ÈÂevxavaç, leavOwaaç.
n Ibid., p. 263, 3 (&):
'AfA' iva bmptÂéauea Tà éevµaTa lxwµev, xaOà al à.n&eeotat Tijç
5 oeÂ1JVtaxijç àvaeeevaewç y{vov-rat, noeevov xaTà TO an17Âatov ' 0 O' -
-r ci v o v ç, xai lJea Tà Tcov t'iôaTwv àyyeïa elç nÀijOoç naeaaxevaaOiv-
-ra av-rq, (1°} xai nodµov iUJawç nÀrJewaaç, fj neoç Tà éevµaTa Tov
Ne{Àov noeevlJdç, :r,;o{naov ,eaTà TO :neoyeyeaµµévov, WÇ 7&(!01JYO(!EVO'ev
'Eeµifç .Uywv . (( To ànà Tijç aeÂrJVtaxijç à.noeeo{aç lxn{:r,;wv, nov ev-
10 etaxeTat ,eal nov ol,eovoµefrat xai :nwç t'i.xaVO'TO'II lxet T~'II <pVO't'II,
nae' lµol eve17aetç xai 'Aya()obatµovt. »
g) Ibid., p. 264, 19 :
TotOVTOV bè ,eai Ill(!O'?JÇ bt?]yovµevoç <p?JO'W · OVTOÇ bè o à.v~e (i.e.
Ostanès) Mtq. aorp{q. evuUaw eïbeat xexenµévoç l~wlJev lxeiev TÙÇ
O'Oalaç xal ~l:V(!WV elaé,eetvev . ofJTwç bé <prJO'W l()oç mi.at Iléeaatç
15 :noteïv (11). LI ià ,eai lv mîaatç rnïç aTrJÂoyearptatç (1 2) bt' lmxetaewç
UaTa{Ja:nTetV naeab{bwat TOÏÇ noÂÂOÏÇ bta<pevywv ȵ:n;OtÛ xat TÙÇ
MOTvxtaç . noÂÂaxtç yàe xal u).dov O'PTOÇ TOV rpaeµci,eov btà TO µ~
nÂEiaOat btà -rijç èmxetaewç, T~v lMav lvleyeiav ov,e fré).eaev. E't:no-
µev yàe on btà TOV <pVOrJTij(!OÇ àvane,1,:noµevov TO :r&V(! µeTà :noÂÂf/ç
:w Tijç orpobe6-rrJTOÇ àvaÂ{a,eet TO mevµa, xal lvuvOev ovx lveeyeï.
Klxe11rni bè xal avToç o•0 a -r ci v 1/ ç l:nl TÉÂet njç av-rov neayµa-
u{aç Uywv · « 'Eµ{Ja:n-rew beï ni nfraÀa wïç i;,wµoïç xai oihwç Èm-
xelew TO rpaeµaxov . OVTWÇ ycie, <prJO'lv, evxetewç neoabégeTat T~'P
{Ja<p17v. »
1 Uevieaveç i~av9waaç M 2 Aotnàv iAevieciv01J ieai i~a110wür1 A
on om. A 4 sq. M f. 91r et A f. 247r 4 ixoiµev A
al à:noeeoia, M al:n:oelat A 5 àvaeevaewç yivwnat M 5-6 ùa-
Tavov A 6 Tà om. A 7 an :nA~ewaat? 8-9 Tà yeyeaµµivov
wç :n:eàç 1}y6eevaev 6 'Eeµijç A 9 à:noeeiaç A 11 :n:ae' iµov M
12 :neeaijç M n,éeaat A 6 M om. A 13 evTÛÉO'tV M èTeÀeVTfJ-
O'EV A 14 nveàv MA, :n:vewv scripsimus ; cf. supra fr. 4, p. 313
v. 24 ovToç tJi M :naa, om. A 15 et 18 i:n:ixe~aewç M 1G :n:eei-
t,lbwa,v M biaq,evyov M, an /Jia,pevyetv iµ:n:oiwv? 17 Tù
A Toii M 18 b,à -ràç imxeelaeaiv T'YJV lblav A 1 9 àva:n:eµ:n:6-
µevoç A 21 a,hàç M avTà A o om. M 22 bei M /Ji A
22-23 ènl X(!LO'UI A 23 etixeewr; bi~eTat A
OSTANi:s

(1) En efl'el, cel cxtrail n'csl pas Liré de Zosime. hil'n qu'il soit
mis sous son nom dans le l'arisinus A (I'. 1li8V) l'L dans l"(•dilion dt·
Berthelot (l.l .. p. 118); il appartient en réalill' ù un ,, l'hilosophl'
anonyme» comme le montre la disposilion du Mardanus '.\1 (fi". 7\l'-
91 r = Berlhclol, l.l., p. 424. :1 - -l:!3. 10, puis 118. 14 - 1:n;, L cl
enfin 263. 3 - 2(i7. 1:ï). <lisposilion eonl"ormc it la vieille Lallh- des
matières, gràce à laquelle nous savons cc qui (\Lail conlcnu dans
l'archétype aujourd'hui perdu <le M (voir supra, p. :l:.!li, 11. 1) : cl".
Calai. Manuscr. Alchim. grecs, t. II. p. 6 s .. el p. 21. r. 2v. n" -l:
O. Lagercrantz. Feslgabe /ür E. 11. Lippmann. p. 18 ss.

(2) :!.'orpa(!, altération <lu nom de Sahpûr (Sapor) comme l'a vu


Ikinesius; cf. sa « Diatril..le "· Calai. man. a/chim. grecs. L. IV. p. :!!Hi.
- - A l'appui de l'hypothèse de Heilzenslein (Poimmulres, p. 11, 11. :.! :
T,l KuTà 1Tt1Qriôeiypa, ,, Schrift des Ostanes ,,), d. fr . .\ 11 1..1.

(:-!) La leçon du Parisinus A 2 (,wi 'f'f/Gi ,, on i\fo,•) se relrouvt· au


L 139r de A dans le textt• menlionnt'.• cht•z Berthelot. .Hd1im. fJ/"1'1·s.
l. II. p. 202. 13 (cf. p. 121. en nok) sous la formt·: <P11<1i1· ,; IJti11~
l.'orpri(! • i,fo,, !lETOV z1û,eo1• (sic) ;(flTf(!X"flFl'OI' etc.

(4) Cf. le texte syriaque Lraduil par H. Duval l'i n•produil dll'z
lkrthelot. La Chimie au moyen lÎfJr. t. li. p. :11:1: ,, Sophar. Il- '.\lagl'
l'l le philosophe des Prrscs. apprit <J ue ks philosoplll's qui (·I ail'nl l'i!
1::gypte avaient fait (ici un mot erra,·(·) dl'S orl"rancles dans lt•ur
pays. Lui aussi. il frigt•a un aigll• (ce qui l'.onlïrml' la le~·on de :'If. :
•'dnJ<rt"I' ... 1inà1• etc,) ... il c'.•crivil au devant de Sl'S palles ... prl'nds
de l'eau et abreuVl' l'aigll'. Aigle signifü• annt'l' (l'original (-tait donl"
rédig(, en grec. et renfrrmait lt• jeu <Il' mols inlrnduisil..llr: <in,,.:. -~ u ·
iro.:. n•produit l'i-dessus. p. :!30. 1. 1). Il ordonna aussi aux l\lagl·~ dt·
la Perst• de rrndrc des honneurs divins ;'1 l'niglt• plan\ sur um• l'Olo111H·.
Dans Home on bâtit un Lemplc et on y installa ces idoles prfril·u-
scs. •> --· La mème interprétation clu nom de l'aiglr (u' ho.:.) st• lrouvl'
di•s le uc siècle chez Artémidore, Il, 20 (p. 112, '.!li lkrchcr): ~·,11 111,-
''"ï û Ùt"rÙ.; "ui T<iv ÈVEGT<ÔT<J i1•,,u,TÔ1• · Far, J'Ù(! Tel ,)PO/Ill uùroV ; u(J.'J·/1·
1

où,h'1• uHo •Ï n(!ÜJTov lToç. La croyance que l'aigle avail le pouvoir


cle se rajeunir et de faire repousser ses plumes apparait cléjà dans la
Bible (Ps. CIi, 5: 'Avu,eatvt1J01)1JETat ,o, ànoii ~ ve6n;.:. <101•; Isaïe,
XL, :H : llneorpi•~1Jov1Jt ,o.:: àn,,f), et les exégètes racontent llUl', lors-
que l'aigle vieillit, les plumes de ses ailes ont peine à le porter el sa
vue s'affaiblit. II monte alors vers le soleil, qui l..lrûle ses ailes, puis il
se plonge dans une source, qui lui rend la jeunesse. De nombreux pas-
sages des Pères sont cités par Bochart, Hierozoïcon (éd. Rosenmüller,
t. II, 1794, p. 747 ss.) et la même fable se retrouve dans le Physiologos
c. 6 (éd. Sbordone, 1936, p. 22; cf. p. 192). - Le détail qu'ajoulc
Ostanès, à savoir que l'aigle se lave chaque jour, paraît provenir d'une
autre forme de la légende orientale : l'aigle accompagnant le Soleil
dans sa course (Eludes syriennes, p. 57, n. 1) doit se plonger avec lui
.\T.r.HT\fIF. -- r-n .. \ 11

l'haq11I' soir d:rns l'Ol'ran pour .v n•lro11v1•r Sl'S for1·1·s. CL aussi ll's <:u1•-
ra11itl1·.~ ( 1f. p. X!l) sur l'ois1•a11 hrliodromos qui voll' avec Il• soll'il rie
l'01·i1·nl ù l'(kl'id1•nl, l'i Ill' vil q11'1111l' a1111(·1·. Les monnail's dl'
Trap{•zus l'rappfrs sons Il• rl·g,w clc 1>iad111nr11il'n et de (iordi1·11 rigurenl
i\lilhra ù dw,·al l't. clcvanl lui, une haute 1·.olonnc, surmonl(,c cl'1111
ois1·au, où l'on a reconnu soit 1111 aiglc, soil 1111 corhea11, et au-cl1•ssus uni'
t'loih• ( Warlrlinglon, Babclon, Hl'inach, Rec11ril gr11fral de.~ monnaie.~
grerq11rs rl'A.~il' mineure, f. 2e éd., Paris, 1!)25, p. 151, 11° 25, cl p. E>I">.
n° ,'>0; el'. Cal. /Jrif. Mus., Pontus Paphlagonia, Pl. Vif, 8). Le sens cll'
cl'tle n•pr(·sl'nlalion n'a pas encore été expliqué, mais il convient dl'
la signaler ici, ù propos dl's origim•s du s:vmholisme alchimique.
(5) J~lrangcr ù l'Égypll• par ses origines, cl' symbolisme 111' la grapp1·
et de la vigne se retrouve dans 1111 des poèmes tlc l'alchimiste byzantin
lfélioclon' (Carmina qualfuor, éd. Goldschmidl, Heligionsgcsch. Vcr-
suche etc., X IX, fasc. 2, 192:i, p.31) aux vers 17a ss. : ·.r.1ç ,ï,au.).rn· elc.
(fi) La parcnthèse niv lnv rh;i voF:iv remplace sans doute le sigm•
de l' ios, qui a clisparu dans le Marcianus M. - Le l'ontexk clc Cl'
passage chez Berlht•lot (p. 1 l!l ss.) sur l'l,k. l't'njaioc ).{(Joc. l'i,!=-
"')'.!"IJ;'1lgmrr,, etc., est fort mal édité, M ayant été négligé.
(7) Ce texte. rappelant la citation déjà faite supra, p. :J2!1, 1. ;j ss ..
signilïl' qu'Ostanès réclame une annre pour le grand œuvrc. d'après
E. von Lippmann. Enl.~fehung u. Au.~br. dPr Alchemie, p. fi7, 11 la n. 1.
(8) CL ihid .. p. ll!J, 11 ss., où nous lisons avec le Marcianus M
(f. 8:1'): /]11.).1.1• Ar11u,x(!tTOë. ·" Olx01·,,,u1, ioJ.; yùrp:rH l<ic. ~avOôc ,~,~ '1Ti-
YW' ï.!!11C1oiiv •> ,~!IL Toii i.,,, ni m•F.V/tfl rrr1µrdvoH• (cf. supra, n. li). Ku/
yrttJ ,; lti; ,5iù To1i 11C1w1vi.To11 XllTl.l niv 11,ptv :-tvniµa éQ/l'l'Jl•e,lnru, etc.

(!)) O. Lagcrcrantz. f.'p.~l,qabP /ür E. von Lippmann, Sludien zur


Ge.~ch. der Chm1fr. 1927, p. 18 ss., a montré quc cel extrait appar-
lil'nl aussi au l'hilosoplw anonyme ; cf. nok 1.
(10) Il semhlc qu'il y ait ici un souvenir des -~pelaea mithriaqiws
el cil' l'eau vivifiante qui y coulait (M.M.M .• I. pp. 55 et 106). Zoro-
astre, suivant la légende, aurait le premier consacré dans les monta-
gnes de la Pers<' 11n:7Î.Âruov tiv0'7g,iv xrû n'7yùç l,:ov (Porphyre, supra,
p. 29, fr. 0 18). Lorsqu'on n'avait ni source ni fontaine à proximilr,
on consrrvait l'eau sacrée dans des jarres; c'est le cas p. ex. dans le
mithréum de Doura-Europos.
(11) Cf. supra, fr. A 4 a, p. :H:l, 21 : Aéywv iuel Toii µeycHou 'OC1ui.-
vovc on oiiToc ô t!l'T/IJ ... ll;wf!ev ~tÉX(!tF. Tàc; ovC1laç xal n:v(!WV efoéx(!tVF
Tri rpri.gµllxov ; Stéphanos, lleel xevC1on:01taç, VII, éd. Ideler, Physici et
Medici graeci, t. II, p. 2:u, 27 : "Una ~i C1orplaç (1. Mlq. 6i C1orplq.?) ev-
u}.foiv ei6eC1t TÔ n:âv ix Tov n:avTàç in:ol11aav xai lv xewµa àn:éi5et~av
etc. Un peu plus Join, ibid., p. 236, 35, l'allusion Ba.).e Tou NeiÂov Trt
6t1,µaTa · llolov Nel).ov ; àea µT/ Tov dexieeéwç etc. ne peut êtr<'
expliquée sans une étude· systématique des sources de Stéphanos,
334 0STANÈS

(12) Sur les aT71:Aoyearpla,, cf. ibid., p. 264, 4 ss.; infra, fr. A 16,
p. 338 et 340, n. 12 ; A 19, p. 348 ; supra, p. 319, n. 8, et Berthelot,
Alchim. grecs, t. III, p. 253, n. 1, où il est question de textes inscrits
~ sur les parois des chambres secrètes des temples, telle que celle où
l'on lit encore de nos jours la formule sacrée du Kyphi •. Cf. ibid.,
Introduction, p. 269 (addition à la p. 13), et Berthelot, Origines de l'al-
chimie., p. 38.

A 15. '0 (1 'l'a" 0 V <ptÀO<JO<pOV :n:(!OÇ Ils-raato'P neei 'l'ijç te(!ÜÇ


'l'fIV'l'rJÇ xai Oelaç 'l'iz'PrJç, éd. Berthelot, A lchimisles grecs, t. II,
p. 261 SS. (1) :
Tijç qmaewç (signe de l'or M) 'l'o O.'l'(!rn'l'O'P È'P µtue<[, f5t5an (signe
5 du mercure MA) de:n:e'l'at • a, xeaaeiç ràe av'l'o 'l'ienooaw (2) 'l'ijç
v<pe<J'l'W<1rJÇ 'l):n;O<J'l'(l<JEWÇ • t5tà yàe 'l'OV èeaaµloo xai Oelov fJôa'l'OÇ
'l'OV'l'OV mï.'P 'P0<1rJµa Oeea:n:eve'l'at · dqx)a).µoi PUnovat 'l'V9)Uj", àna
à,covovat ,ewqxïw, µoytÀaÀot 'l'(!U'P<Ï>Ç ÂaÀOV<Jt'P (3). "E<I'l't ôè ÛXO'l'WÇ ij
a,ceviJ 'l'OV Oelov f5t5a'l'OÇ 'l'OV'l'OV 'l'OtUV'l'1J . ).apw'P cpà t5evt'Pov o<pewç
10 (signe du mercure MA) È'P Avyovanp µ'1]'Pi (") È'P oeeat t5ta'l'elPonoç
(signe du cinabre M) '0).{Jµnov i} At/3a11ov i} Taveov (6), 1'(!0<1<pa'l'W'JI
O'P'l'W'P, e,czeo'P Èv {Je).{11cp àyyelq,, è).a{ov ).freav µlav bit/3aÀw11 1,,, av'l'q,
(signe de f5t5we Oelov àOl,c'l'OV M) (8) IJyoV'JI Oeeµov à11ayaye 1,,, OV(!a'Plf!.
(signe du Oeïov lJ.:n;veo'JI M) 'l'e'l'(!OXtÇ, li.zeiç av'l'oii noe<pVf!OX(!OOÇ yi'P'1]-
15 'l'at ij à'PaÂ1JY,lÇ 'l'OV è).alov. Aapwv àµta'P'l'OV ovrrlaç ty', aZµawç
,eoyzvÀrJÇ (7) ovrrlaç ()'' <[>à xevaon'l'É(!Cl>'P leeaxwv ovrrlaç e'' evei-
axoµÉ'Pw'P 1CÀrJ<1lo11 'l'<Ï>'P xét5ewv -r:ov A,pa'JIOV È'P 'l'<p oeù, Tav-ra Àeto-
'l'(!tP'YJaaç -rà e'tt5'1} b Ovelf!. Àt0l"ll, 'l'~'P àµlano'P xal 1:~11 xoyzvÀrJV xai

M f. 66 et A f. 79 sq. contulimus; de aliis codd. cf. adn. 1


1 sq. Titulum sic praebet M f. 66, sed in indice (ed. Lagercrantz,
Catal. man. alchim. grecs, t. II, p. 21) habet : 'Ob'Tavov rp,:Aoa&rpov
:neoç JleTaaiov neel TijÇ mhijç freâç TÉXV7JÇ M f. 2; lleel Tijç 6ûaç
,cal leeàç (sic) TÉXV7JÇ Tcüv rpi:Aoaorpwv A 5 T(lÉ:rtna, et T(lÉnova, A
avTCÜ A 6-7 15,à yàe TOii 6elov ,cal ieaaµlov iMaTOÇ TOVTO
TO 116a71µa A 8 µoyyl:Aa:Ao, M µoyy,:Ad:Aa,ç y:Acbaaa,ç A
û,coTwç om. A 9 a,cevaala A · TovTov A om. M 9, 16 et p. 335, 1
,bà eras. M 11 â:Avµnlov MA 12 l,cxsov M Exe A, an lnee?
12-13 inl{Ja:Ae Elç avTcü Man (sans le signe du 6eiov 6.6,,cTOv)
6eeµàv A 14 noerpveoxooa A o"ea1111 (e coniectura) cod.
Vindobon. Med. gr. 2, cf. adn. 1 15 àvd:A,""' M ài,d:Avv,11, A,
corr. Ruelle àµtianov ovyylaç y' A 16 xevoonnevyw11 A
ALCHIMIE. - FR. A 15 335

-rà qJ<i, lwç àv ÉvwOwatv oµov navrn, xai µe-rà rnifra iv veJ..l'Jl(p i'J.µ-
(3vxt È~wearaov Én'TO.XlÇ xai àn60eç · àvayaye TO 71:/!<Î>W'V avvOeµa
µnà wv &vTieov, xai ).dwaov b -reiaiv iJµéeaiç, xai µe-rà T1J'V u-
ï.dwaw int{3a).ï.e iv veUvcp navrn oµov ÂetwOina ,eai Oa'lj)O'V iv
:i iMan Oa).aaa{cp iJµieav a', ,eai iuï.iaO'YJ (signe du Oeiov i'i.Ot,e-rov M)
v<5we. Tovw -rà vc5we -rà i,e,eeà (signe de l'eau de mer M) àvt<JT~ (signe
de la magnésie M, du soleil et de l'or A) ,eai -rà Cwvrn (signe du sou-
fre M) vexeoi (signe du cinabre M, de la lune et de l'argent A), -rà axo-
utvà <pw-rl(et (signe du cinabre A) xai .-rà <pwuwà (signe du soufre M),
10 axo-rl(et (signe du cinabre M) · -rwv (signe des vM-rwv fJa).aaatwv M)
<5eaaaernt (8) xai TO nve ànoï.vet, ,mi Tav-ra c5tà µixea.ç a-ray6voç, TÙ
µo).i{3c5oetc5ij xevaoetMj ieya(e.at, avveeyovnoç 1:ov 1:'fj àoea1:cp ,eal.
nano&vaµcp c5vvaµet xai <JO<p{q. X/!'YJ<Iaµivov ,eai ix WÛ µiJ 0'117:0Ç eiç
1:0 elvat 1:à a1,µnana ,eai àxfJijvat ,eai yeviaOat ,eai µoecpovaOat
1:i xeÂevaanoç · q, ,eai X(!tITOÇ viµeiv ()Û avnp Tlp µ6vcp xai ,eafJoÏ.t,ecp
xai tlÂ'YjfJt'Vq> eup, <JV'V Tlp Cwaexixip Tijç iJµedeaç Cwijç xai aw-
T'Yj(!laÇ Xeia1:rp 'l'Yjaov, avv np voeecp ,eai iJyeµovtxcp Oe{cp llvd>-
/lau, M~a, µeyaÂoneineta elç WVÇ ÙUA.ëV7:1JWVÇ alwvaç 7:W'V
aldmov · àµ11v.

1 an [,eal]? 1-2 aµjJv,et M àpv)(.1'}_, rubro àyyûov suprascr. A


2 ,eai àvciyaye A 3 ÂÛwaoJJ M T(!i•poP A i/1tieea M
3--1 ïwatP supra -r:dEiwati• suprascr. A 4-5 i<:ai Ociv,•oJJ av-r:à rlç {iowu
(signe de Oa).ciaatoP Pvx6~µeeov) ëP A 6 pe,eeà M JJeve,eewµiPa A
7-8 CwP-r:avàPe,eeeï (sic) A 10 sq. a,eou:ï(ei -r:ci vi5we -r:à Ô(!a-
,ravu A, qui sic pergit -r:à :rcav-r:a av1•eeyoiiVTOÇ Tij TOV àooa-r:01, i,:a/
:nav-r:oÔvPaµov Beov ôvi•ciµei )(.a/. aorpia etc. 1 :i TOÎÏ om. 1\1
14-15 àx8ijPat i<ai poerpwOij1•at )(.eÂE:vaano; dv (sic) ,eai it(!(J.TO( A
16 ,eal àÂ7'}811•w Oe,ô om. A Cwoae:r.i"w A 17 Ot::lcp - 18 µq"û."-
:net:neta om. A 18 ,ov; om. A

(1) Ce morceau a été édité par C. Wessely, Ephesia grammata.


p. 4 ss., d'après le Vindobon. medic. gr. 2, f. 40v, du xvxe siècle; mais
]'édition ne reproduit pas toujours exactement le texte du manus-
crit. Dans le titre déjà, au lieu de :neàç lle-r:fJatoP, on y lit IIeàç
llHaatov corrigé en llûciytoP dans J'interligne (cf. Calai. man.
alchim., t. IV, p. 6); la description de ce manuscrit faite par G.
Goldschmidt, l.l., p. 3 ss., montrerait à elle seule qu'iJ dérive du
Marcianus M. Nous n'aurons à y relever qu'une conjecture à peine.--
Une collation obligeamment faite pour nous par M. W. Lameere prou-
ve que le Marcianus 598 (fol. 66; cf. Calai. man. alchim., t. II, p.
25) est également une copie de M. Enfin, le texte du Laurent. 86, 1fi
(fol. 83; cf. ibid., p. 43) est à peu près Je même que celui de A. - Pour
le reste, cf. l'introduction, p. 207 ss.
336 OSTANtS

(2) li ~· a peul-être ici un jeu de mols ( r>'!!m'' - rui:ut; cr. J. :1


f'u,ur,,fo,,) dcstinr à rappeler l'adage l'ameux rl'Ostanès: 1j ,p,;rr,~ r1ï
'I irr,, ri(!::rn<u : cl'. l'i-dessus, p. :11:1, H !'l la noll' :-1.

/:l) CL !\Jarl'. 7. :t! ("1,)(r1l1· "ui 1101,fJ.rû.111'): i\lallhiru. 11. ,-1 (n11ri.11i
,i1•,1{J}./::ro1•rr11•) etc.

1) cr. d-<kssus, p. :1:tl, n. :1, c<' qui n


( 1 (•I(· di! <l'nrn• autn· op(•i:nlion
ù l'ain• 1drr111• Oi(!m•.:..

(!i) L'horizon gfographiqul' pn;L(• ù Oslani•s, exclu! l'J~gyptl' el


il Ill' parait pas l'lllprti'nl(• ù un Oril'nl lointain. L'Olymp<' ici nomm(·
<loi! l'Lrl' J'Olympe <le I.yl'i<', auqul'I on rr111lail un culte, cf. ,W.M.JU.,
L. 1J, p. :rn avec la noll' 1. li y avail dl' 110111hn·ux Mages dans celll·
partie rie !"Asie Mineure.

(li) Vu le g(·nitif ijyo1n• OF(!/iov qui lrs suit. nous croyons devoir trans-
crire ainsi h•s deux signes juxlapoSl'S dt• {,,)r,1!! puis du Oûo1• iiOt"ro1•.
Constatant que M ml'L qudqul'fois Il- signe du Oâov è1.0t"To1• au-
dt•ssus du mol ::rva (cf. par l'Xl'lllpil' lkrlhl'lot. A/chim. grecs, t. II.
p. :rn7. n. ù la 1. 8), H. Jh'itzl'nstein (Zur Gesch. der Alchemie u. des
Myslicisnms. Nachr. der Cesl'llsch. der '\Viss. zu Gütlingen, Phil.-
11 ist. KI .. l!lHI. p. 14. n. -1. puis notes aux 1. 1:13, 142 etc.) voit dans
l'l'l Le l'Xprcssion eonsacrfr - ù cùU• d '1111 jeu sur le double sens du
mot grel' 06oi· -- une trace dïnflu<·n<·e iranienm•. reconnaissable ù
Jïd(•t· ù'um· cliYinisalion du feu sacr(• (ou<• immaculé,>). Certainement.
il y a lieu de Sl' demander qurlll' est la raison d 'ètre de ) 'intervention
ici de l'(•pithi•tc li01"To1•; cf. Proclus. In Tim .. t. III. p. 258, 21 éd.
Diehl: l\,ii.i,101• ovv r,i û"'J(!arnv (Platon. Timée 41 D) Uyttv Tti
ihur:1ro1•, ... r,l èiOt"TOv nïç oùafaç rioo:::. Prut-être E. von Lipp-
mann. n·sumant l'étude dr Rl'itzcnstein (Enlslchung der Alchemie.
L. Il. p. :i:.i). a-L-il raison de retenir la brillantr hypothèse de et• pan-
iranien. -- .J. Ruska ( Quel/en u. Siudien etc.. l. I. 1931, p. 282.
n. :1) fait obsrrwr que, clans le chapitre de Zosime llrei Oelo11 fl,fo-
r11,:;. l'exprrssion rd f,,ïwe ro1ï IJFfo1• altcrnr avec r,, 11,5wa Oûo1• <• un<l
l>edl'utl'l uichts anderrs ».

(7) Sur l'arw, "oJ'ï.M.11.:. (qui si• <lil ,, dl' <·olon· purpurt·o eonl'hylii ,,).
d'. Turba plrilo.~11plwr11111, (•11. .1. Huska. Q11rll1•n 11. S/111/irn. t. I. p.
l!Hi. n. 2. e le.

(8) cr. <"i-ill'SSIIS. p. :i:i:1. l'r. i\ 1,1, li. ti.

A 16. Pb:1i,:r.mos ET Osrm~. lettres traduites du syriaque par n.


Duval, (:d. llerthclot, La Chimie au Moyen âge, t. II, p. 309 (1) :
t. J.l'/trc tl,· 1'i'l111chio.~ ( 2). 111frc.~.~ù it Osro11, le philosophr (3) el le
ALCHIMIE - FR. A 16 337

i\Ia!Jt' des l'uses. - « Pébéchios. le plus humble des philosophes, à Os-


ron salut! --- J'ai trouvé en Égypte les livres divins et cachés d' 0 s -
t a n è s . rcrits en lettres persanes, et je n'ai pu les expliquer. Je
,·il'ns te prier de me juger digne de ta grâce et de me faire m'envoyer
ll's Ici tres pt•rsanes. afin que je puisse expliquer les paroles cachées
qui sont frritL'S dans ces livres; car j'ai une grande passion et un
,·it' clrsir d'obtl'nir cette connaissance. Je demande donc la faveur
d 'dre jugé digne <le (recevoir) sans jalousie ( = dq,06vw;) la doctrine de
l'l'I homml'. qui possédait l'esprit de Dieu : de telle sorte que je puisse
1·opil•r ks écritures composées en Égypte. et divulguer celles qui
onl rté composées en Perse (4). Je demande qui' ces lettres me soient
t•n,·oyr(•s. pour Hre divulguées à tout le monde. Aussitôt après que
jl' SL·rai par\'l'irn ù expliquer ces lh-res, je vous les enverrai en retour
dl' l:1 tablette (renfermant l'écriture) (5 ) que je vous demande.Donne-
moi une prompte réponse. avant que la mort (? mot effacé) m'at-
ll'igne. »
:!. Répon.~e d'()sron à Pébéchios. - <• Osron, le plus humble des
\.lages, ù Pt\bfrhios. le philosophe. salut! - Lorsque j'ai reçu tes let-
tres. j'ai é•proun; une grande joie et j'en ai reçu un grand honneur,
puisqm• lu m'as jugé digne d'être distingué parmi les .Mages, mes
('ollègucs. J'ai reçu ton ordre. et je n'ai pu trouver de repos jusqu'à
1·t• qm· jL· vous aie envoyé ce que vous m'a\'l'z demandé, ô philosophes .
.k ,·ous ai adressé les lettres persanes. Quant aux livres divins d ' 0 s -
t an i· s. qui renferment des choses dites excellemment et sans aucum\
altfration. ù vous que j'honorr plus que tous les Sages de la Perse.
j1• vous dl'mande de me faire ce présent. donné et révélé par la bontr
t1i\·i111·. Fais-moi donc promptement ce présent, parce que la vieillessl'
s·1·sl em1uu·rl' de moi. et je crains que l'affaiblissement de lïntcl!i-
gt•111·t·. qui 1·st une maladie de l'esprit. ne m'atteigne ; ou bien encore
1111t• alla1111l'. qui amrne J't'>garcment de mon esprit, et que je cesse
alors d 'ètre digne des paroles divines. Je vous saine, copistes des liwes
1livi11s <I • 0 s t an è s et prineipalement (? mot effacé) toi. le clll'f
1k tous. Pébéchios. ainsi que tous ceux qui reçoivent ton enseig-
lll'lfü'IÜ •> ( 8 ).
3. R,;ponse de l'ébéchios. ·- ~ Je te rends gràces. o toi supérieur
;'1 l'homme. ô immortel. mon maitre ... (mot effacé). de ce que j'ai été
jugL; cligne. moi P(•bfrhios. clt• recevoir l'objet de la demande que
j'adressais aux dieux et aux hommes. 'Kon seulement tu m'as rempli
1!t• joie; mais tu m'as donné à cette heure une grande vertu. J'ai été
jug(• digne ainsi d'une sagesse supérieure. Que ferai-je pour plaire à la
puissance redoutable qui réside en ta personne? \'oici que j'ai ap-
pris à connaître la faveur (divine) révélée à Ostanès. Nous voulons
11m· tu puisses. toi aussi. annoncer ce qu'Ostanès a exposé sans ja-
lousie ( = dq,Oo1·w.:;).
~ J'ai ouvert son livre et j'y ai trouvé tout l'art de l'astrologie. de
l'astronomie. de la. philosophie, des belles-lettres ( = 911).oi.oyta), celui
du 111agisme. des mystères et des sacrifices ; enfin cet art redouté par
bea111·oup dl' pL'rsonm•s l'l si 11(,1·t•ssnirt•, ct>lui du travail de l'or.
338 OSTANÈS

Cet art était écrit ... (mols l'ffacés). Tout Je Jivre était sous la protec-
tion du nom de Dieu ; et le livre entier traitait ( '/ mot effacé) des
minéraux, des pourpres cl des teintures divines des pierres précil•u-
ses (7 ). Je l'ai transcrit au moyen ( '/ mot effacé) des écritures égyp-
tiennes cl grecques (8 ), et je l'ai rendu ainsi clair pour tout le monde.
J'ai transcrit les sept écritures (8 ), telles que je les ai trouvées.
~ J'ai trouvé un livre divin, plus précieux que tous les livres. C'est
avec justice que le divin O s tan è s l'a appelé La Couronne (10) ; car
il est la couronne de tous les dieux, le maître des livres. Il a donc été
nommé soleil (or) et rien n'est plus excellent que lui, si ce n'est Dieu.
En transcrivant, en lisant et en acquérant les (vertus'/) terrestres
consignées parmi les choses écrites, je m'étonnai de trouver des paroles
libres de toute envie, de voir combien elles étaient complètes, ra-
tionnelles et pures; combien Ost a 11 ès était animé de l'esprit de,
Dieu, lui qui, étant un écrivain universel et un docteur, ne dédaigna
pas de prendre le rôle de disciple, alors que toutes ces sciences ve-
naient en réalité de lui ( '/ mol effacé).
» Quant à moi, je me suis efforcé d'écrire selon sa doctrine. Mon
âme en a recueilli de l'avantage; mais mon corps s'est épuisé dans le
travail nécessaire pour faire sortir de ce présent mis ù notre disposi-
tion les paroles divines (qu'il renferme). Venez, vous tous ... philo-
sophes . . . . . . . . . . . . (2 lignes effacées) (11 ). (Apprenez ù
connaître) les 365 sections ( '/) ; il a enseigné le mystère révélé. (Ses
disciples) ont ...... multiplé (leurs commentaires) sur chacune d'el-
les. Il leur a persuadé de lui révéler les mystères du sortilège du
roi. Ils lurent ... l'écrit dont il avait parlé. Ils reçurent ainsi l'ex-
plication des 365 jours de l'année, avec cet autre jour ajouté pour
compléter le temps. Alors ils purent défaire le sortilège du roi, et
ils expliquèrent ce qui était écrit dans les stèles sacerdotales d'Her-
mès, dans chacune de ces stèles (12). Ils y lurent les six jours et
ils montrèrent au roi l'art véritable. Le roi, après s'être réjoui parce
que son désir était rempli, et après avoir rendu grâce, construisit
des lieux secrets en Égypte. Il inscrivit l'art divin et inénarrable
sur sept tablettes (ou stèles), tant de ses propres mains que par les
mains des philosophes, puis il les plaça dans l'endroit secret. Il
disposa à l'entrée de cet endroit sept portes : une porte de plomb ;
une porte d'électrum; une porte de fer; pour le soleil qui éclaire
l'univers, il établit une porte d'or; pour Saturne (lire Vénus), une por-
te de cuivre; pour Mercure ('Eeµijç), une porte d'étain, et, pour la
lune, une porte d'argent ( 11). - (Ici, à la marge, dam wie note, on lit :
• Dans un manuscrit, nous avons trouvé : une porte de plomb, qui
est Kronos (Saturne); une porte d'électrum, qui est un alliage, qui
est Zeus (Jupiter); une porte de fer, qui est Arès (Mars); une porte
d'or, qui est le soleil ; une porte de cuivre, qui est Aphrodite
(Vénus); une porte d'étain, qui est Hermès (Mercure); et une porte
d'argent, qui est la lune. •]
• Avec tout l'éclat et la force . . . . . . . . . (2 lignes effacées),
il retraça un dragon qui mange sa queue (c. à d. le serpent ouroboros)
ALCHIMIE -- FIi, A 16 339

.. des images et œuvres d'art d'un càra.ctère symbolique . . . Il con·


seilla de n'ouvrir la porte des secrets à aucune personne qui ne fût
de bonne naissance, ni instruite ; mais il convenait de réserver tous
les mystères divins pour les adeptes du maitre (1'). C'est ainsi que les
prêtres scellèrent tous les mystères ; puis chacun d'eux s'en retourna
dans son pays (16). »

(1) Cet extrilit fait partie d'une compilation d'écrits alchimiques


contenue dans le manuscrit syriaque Mm.· 6. 29, f. 130 ss., de la Bi-.
bliothèque de l'Université de Cambridge, auquel a été aussi emprunté
l'extrait A 5 a. (reproduit supra, p. 315 s.).
(2) Pébéchios ou Pibéchios (• l'épervier•; Preisigke, dans son
Namenbuch, donne les formes ll{h'Jxioç, ll{Jijx,ç, lliPfixiç, lbfJixiç),
nom fréquent en Égypte, désigne sûrement ici le personnage cité
dans le papyrus magique de Paris (R. Reitzenstein, Festschrift An-
dreas, 1916, p. 33, n. 2, et supra, p. 13, n. 19). Comparer l'histoire de
cette correspondance rapportée dans le « livre d'Ostanès • du ma-
nuscrit arabe (cf. infra, fr. A· 19, p. 350). Il est difficile de dire où
est la source et où est le remaniement. En tous cas (cf. Reitzenstein,
op. cil., p. 36), l'introduction de Pébéchios montre que le texte pri-
mitif était grec. Cf. par ex. ci-dessus, p. 337, l. 8 et 44 àtpOovwç, ainsi
que p. 309, fr. A 1, avec la note 3.
(3) Sur le sens prêté ici au mol • philosophe•, c'est-à-dire docteur
ès sciences occultes, cf. notre Égypte des astrologues, p. 122.
(4) C'est-à-dire, sans doute:·« composées en langue perse•.
(5) Voir l'interprétation de M. Preisendanz, Realenc., s.v. « Osta-
nes • [sous presse].
(6) Il s'agit donc d'une varia,nte de la scène où Osta.nès révèle sa
doctrine à tous les prêtres de Memphis. Cf. supra, p. 31::! ss., fr. A
4 ss.
(7) On remarquera la ressemblance de cette division avec celle des
A'lµoxefrov <l)va,xà xal M11anxa (voir l'introduction, p. 199 ss.).
(8) = 'EJ.A,,v,aTl xal AlyvnnaTl, suppose R. Reitzensteln (Poi-
mandres, p. 363, cf. p.104, 10). Il résulte de ceci qu'il y avait un livre
d'Ostanès rédigé en grec (cf. ci-dessus le texte où Ostanès est nommé
le Roumi p. 270 fr. 6). L'histoire de la traduction en grec d'un
livre rédigé en langue perse et découvert en Égypte, se retrouve
au début de la lettre de Démocrite à Leucippe (Introduction, p. 201),
éd. Berthelot, Les alchimistes grecs, t. Il, p. 53 ss. (cf. Dlels, Vorso-
kratiker, 68 [55] B 300, 18): 'ldov µdv 8 ,}v, cl, AstSxusns, nsel TOVT'co"
( TovTéo,. cod.) T<Ï>7 TBxvci>11 TCÏ>7 AlyvnTlw,. <i,. Ta,, Tci>11> neorp'IT,cov
(neotp,jTa,ç cod. ; corr. Dlels) Ilsea,xaiç fll{JJ.o,,, lyeav,a Tfj Ho,,,fj d,a-
U,mp, neo, ;Jv d,) µdJ."rra deµ6Co11Ta, • ,} dd /Jl{JJ.o, ollx lan xo,,,,j ·
al,,lypaTa yde lxe, µvanxà naAa,d n xal à>ytSy,a ( ?), anse ol ned ..
340 OSTA/'l:Ü,

yo1•01 xni flû1JL Ai)'1;1TT0·11 fftzrrtÀf·i~ Toic •l•ofrt!i iLl'É'f/nTo l'll'. ( :'\ous
avons constat«:- ,1u'ici aussi --· cf. .mprn. p. :t1,1. 11. 1 Il' J.a11r1·11t.
XU. l(i, f. :n:F. a lt• ménw Lt·xlt• qul' A). --- Ainsi don<". dans le Iivn• 1·11
<[Ul'slion, qui est donné pour une trad11ctio11 du pcrs1•. on al Lrihuail
l'invention <ll' l'alchimie aux rois d'J'.:gypk: d. Hi1•ss. Jfralm.<' .. "·"·
« Alchcmi1• •>, 1:H4, 31 ss., qui renvoi!• ,·, 1111 passagt' parnlli•l1• <Il'
Zosime (é<L. Berthelot. A lrhimiste.s qrel'.s. l. 1 r. p. 2:rn s. ). 11. 1>kls
(op. dl.) a fait remarqurr. dans l'l'llf.' ll'llrl' du l's.-(){·mocriLP. d1·s
traces de form<>s ioniennes. --- Cf. I' Int ro,iul'I ion. p. :WJ.
(D) Cf. ci-dessous, fr. A 1!)a, p. :i-18, 11. :i, 1·1· qui t·st dil ll'u111· ins-
eription 1, en sept langm·s », l'l .supra, fr. S li. p. 10.1, 11. ;-, (lnlrodu1·
Lion, p. 40). sur ks Sl'pl langul's cmployt'.·1·s par Zoroaslrl' pour ri'·di-
g1•r !'Avesta.
(10) <• La Couronne•> est tlonc un ouvrage spécial. cl non pas 11· Liln·
de l'ensemble <les écrits d'Ostanès. l'Omme le suppose H. Jll'ilzP11slcin.
Poimandres. p. :rn3. -- De cc titrl' (<• La Couronne•>). Bl\rlhl'lol (Chi-
mi1• ail lUoyl'II Age, t. Il. p. xxxvm, n. :l) rapproclw C'l'lui d'un livrl'
cil' IJjâbcr (Geber) inlitulé <• Le diadème•> (i/Jid .. t. Ill. p. :H. 11° 21)
tl 1) H. Reilzcnstein (f,'estschri/1 .lwlrcns, p. :3·1) suppose qu'ici on
ral'onlail qu'Hermès avait 1·011iï1·· au roi tl't'.:A~·pll' l'o11vrag1• l'II :rn,-,
s1•t·lio11s cxpliqut'.• par ks (•lh,·~ d ·1 krllll'S.
(12) Sur la fiction traditionnelle dl's s\i•les eouvC'rll's tl'frrilun•.
d. plus haut. p. :1rn. n. 8, l'i p. :1:1.1. 11. 1:!.

(1:J) Berthelot avait song(•, ù Cl' propos. aux sept d1•gr(•s <le l'l'l·lwik
milhriaqm· (cf. M ..M.l\J., 1. I, Jl· :-rn ss., l'l 1. II, p. :m l'Lc.). Il l'Sl \'l'.li.
les m(•\aux émnnért'.•s ici Ill' sont pas n·ux dl' l'frhellc (cf. /,a fin du
m1111tic selon les mages occidl'11ta11:r, dans Jlf11. Hist. dl'.~ religions, Cl 11.
19:H, p. :>2 ss.) ; cf. par 1·0111 re la liste plané\ ain• <IPs mi·l aux d 11
l'arisi1111s 241!), f. 4(i'' ( = H chl'Z I3l'rlhclol, Il lchim. grers, II. p. :!li):
zni, ' l<.UO<]LH'(!O: ' or r)t' lli(!<J•H '"'1. oiiTw;, rii.i.ù ,)1tiu;•·1·1_!0: (l'll
kllrcs h(•braïques) l'tc., puis 'Eu111j: ....,jr)l!,iQ;,t•Qoc: · oi ,\è llit.1rrru
xuafn1eor. En tous cas, les porlcs l'n question sonl Cl'rtai11cm1·11l
celks des sphèrl's planétaires. dont chacum· est caractérisfr par 11-
lllt'lal qui lui apparticnl. Il s'agit là d'anciennes croyances sur la
mo11l(•c au ciel ou la dcscenll' aux enfers que les Orientaux tardifs
ont embrouillées ou bien n'ont plus comprises. - D'après le vil'ux
mythl' babylonien de la dcsl'ente d' IHar aux enfers, la déesse doit
aussi franchir sept portes et, ù chacune, se dépouiller d'une parlie dt•
ses vêtements, pour reslt•r enfin nue (sur cc mythe, cf. entre autn•s
J, I<roll, Gutt und Hi.ille, 19:32, p. 20li ss.). - Ici, dans la première énu-
mération, l'attribution des métaux aux trois planètes supérieurrs
fait défaut, et c'est pourquoi un lecteur a cru bon de l'ajouter en
margl'. -- On trouve une autre série des métaux clans le <• livre huil :
<le 1'1mio11 (s)'nodc) de l'or cl de l'argent o, mentionné d'après la même
l'ompilalion alchi111iqu1· s._yriai1u1· l'ht•z lkrlht'lol-Uuval, ibid., t. II,
ALC:HIMJE - FR. A 16-17 3-11

p. 3 Hl : « ~ur les pierres précieuses, leurs lcinlurcs... Sur celle


malièrc, il y a six livres que j'ai indiqués: celui du plomb, de l'étain,
clu fer, du cuivre, rlu mercure et <le l'argent-plomb (asmn). •>
(f.1) Cf. les Coeranide.~. p. 3, li écl. Ruelle (Mély, Lapidaire.~. L. li) :
(·:hov ,'5w(!OP ... À1t{l,0P 'E(!µrj~ J 1:(!tG/téyun:oc;
Oe,l;, fi µ.ÎIOQ(:nrnt, mïatP
1u1:i1~w1uv vor11:t"oïc; · µ;/ o,'5v µHd,fo, dv1~e1irtiP ,lyv,ûµoatP; et .~upra,
rr. Alb avec la note 8 de la p. :H:i.
(15) Ostanès expliquait sans doute dans la suite comment il étail
lui-même arrivé dans le lieu rlcs secrets (le ciel). Cf. le texte suivant
ainsi que le récit du Livre d'Oslanès, infra, fr. A l!)a, p. :1-t7 ss.
Après avoir résum(, cc passage mutilé, .J. Ruska (Tabula Sm(l.rag-
rli11a, p. -12 ss.) fail remarquer l'affinité de cc récil avec la. légende
de la Table cl'l~meraudc.

A 17. Comme Reilzenstein le fait observer (Fcslschri/l .-lmlrcas,


JI. :l:i), aux r. t:n s. du manuscrit syri:H[lW Mm. li. 2H de la Dil>lio-
1hi.•<JUe cle l'Université de Ca.mhridge (traduction de R. Duval chez
Berlhelot, La Chimie au Mo!Jen âge, t. IL p. :120 s.) - [euillels qui sont
forl clétrriorés. -on trouve sans doute la trace d'un récit d'initiation
ù la sagesse hermétique, version que H.eitzenstein interprète comme
il suit: "L'adepte trouve le guide (qui le mènera) au trt;sor caché.
Devant la première porte, l'adepte doit donner fünc pour âme et
corps pour col'ps, et, devant cha<Jue autre porte, jcùncr quarante
jours. Il est dit expressément qu'il meurt alors. Cela rend clair le
sens du récit d' 0 s t an ès : il doit donner, de son corps. la vie phy-
siqm•, âme et esprit; il meurt et ressuscite comme :iveüµu 1>. Telle est
l'interprétation de Reitzenstein, mais nous craignons bien qu'elle
ne nous offre qu'un mirage décevant (voir note 1).

« ,Je vous adjure, au nom des dieux immortels et au nom du


dieu des dieux. par la puissance ... insondable en clle-m ème. qui
(•chauffe par son feu, qui tourne et circule devant la figure de l'ima-
ge ineffable.
1> Ce n'est ni au fils, ni au frère, ni ... à l'ami pervers, ni a.u confident
(infidèle) du secret, qu'on doit révéler ... ces livres que j'ai écrits, pour
l'amour de Dieu: surtout ceux qui touchent l'or (le soleil) et l'ar-
gent (la lune). Tu dois savoir aussi ceci: j'ai pri.; les dieux immortels
de ne point laisser pénétrer mes paroles dans les oreilles des sots.
Quant aux adeptes (qui ont trahi le) mystère, ils ne doivent pas même
voir un de mes livres ... Ne sois pas assez fou pour oser prétendre leur
transmettre la tradition, car le livre est gardé par Dieu ... (Il traite)
de l'art et de ses opérations, mais l'art ... à Dieu qui
(puis vient le f. 138• taché d'humidité, en grande partie rongé par les
vers, et offrant à peine quelques lignes lisibles)
342 OSTANÈS

. . . . . . . ainsi il a été offert à qui (le mérite?). Son maître le lui


donne et lui fait connaître... Ainsi tu es bien heureux ... Il 'est réservé
à ceux qui en sont dignes ... L'art n'est pas donné à tout homme ...
• II désigna la route avec son bâton ... il m'interrogeait et voulait
apprendre de mol où je prétendais aller. Je lui persuadai d'être mon
maître et de me diriger dans la route qui conduit aux trésors cachés.
II comprit mon désir secret . . . Il prit ainsi et désigna avec son billon
... (doublet du passage précédent) (f. 138") . . . je lui persuadai d'être
mon mattre et de me diriger dans la route qui conduit (aux trésors
cachés). Il comprit ma volonté; mais il craignait les dieux immortels
et il ne voulait pas voyager avec mol ; ... je promis ... que je lui don-
nerais le double ... nous arrivâmes ainsi aux trésors cachés. Il me fit
signe de la main (d'offrir) de ma part les sacrifices que réclament les
dieux ; j'accomplis son désir et je donnai âme pour âme et corps pour
corps. Mais même ainsi, on ne consentit pas à suspendre le jeûne -
et je perdis la vie (1) .•. Ensuite je demeurai quarante (jours) .... Un
second dieu m'ouvrit (la demeure des) sages, recouverte par un monti-
cule d'herbes et de rosée, vêtement du corps et de l'âme. Je frappai,
après être demeuré chaque fois quarante jours devant chaque porte.
Alors j'entrai ( ?) par la porte ... après avoir offert des présents nom-
breux et convenables ... • (•).

(1) Pour autant que ce texte syriaque, déplorablement mutilé, se laisse


comprendre, ceci signifie que le narrateur offre aux dieux un sacrifice
d'animaux pour sauver sa propre vie, mais que, néanmoins, il meurt.
L'expression employée • âme pour âme et corps pour corps• (cf. infra,
fr. A 19 a, p. 352, 1. 1 ss.), répond parfaitement aux croyances sémi-
tiques. Déjà les tablettes cunéiformes expriment nettement l'idée
que la victime immolée aux dieux est le substitut (pukhu) d'une per-
sonne menacée de mort (Jastrow, Die Religion Babyloniens, I,
p. 351, et surtout Dhorme, La religion assyro-babylonienne, 1910
p. 272 ss.). Porphyre, parlant des sacrifices humains des Carthaginois
et de leur transformation, note (De Abstin., Il, 27) que vnd.Uayµa
.neàç Tàç 8va{aç Taiv l6{wv lnoioiiVTo awµdTwv Tà Twv .iloinwv '<fJwv
awµaTa = • corps pour corps t. On a découvert récemment en Afrique
une série de dédicaces à Saturne (Baal), où il est question de l'offrande
nocturne d'un agneau • anima pro anima, sanguine pro sanguine, vita
pro vita • (C. R. Acad. lnscr., 1931, p. 22 ss.), soit qu'il faille entendre
que l'agneau a pris la place de l'enfant, qui précédemment était offert
au dieu (Carcopino, Revue hist. des religions, CVI, 1932, p. 592 ss. ;
cf. Eissfeldt, Molk als Opferbegriff [Beitrage zur Religionsgesch. des
Altertums, 3), Halle, 1935; Guey, Mélanges Ec. franç. Rome, LVII,
1937, p. 88 ss.), soit que - comme chez les Babyloniens et dans
notre texte - la victime doive assurer le salut de celui pour qui la
consécration est faite, en perdant pour lui son âme, son sang, sa vie.
- Il va de soi que, dans cette élucubration alchim.i,que, chaque
trait prend un sens allégorique et représente une des opérations du
ALCHIMIE - FR, A 17-18 343

grand œuvre. Par exemple, sur l'union de l'esprit, de l'âme et du


corps, cf. infra, p. 348, n. 4, et surtout, p. 351, dernier paragraphe.
(2) Au bas du verso de ce feuillet, une main moderne a écrit :
Quae nunc sequuntur dislocata eran t folla, quorum pleriqua (sic,
<•
pour « pleraque •) arbitror, ad initium libri pertinent.

A 18.
LES DOUZE CHAPITRES o'OsTANÈS LE PHILOSOPHE
SUR LA PIERRE PHILOSOPHALE

Berthelot (La Chimie au Moyen dge, t. III, p. 13 ss. ; cf. son


Introduction à l'étude de la chimie des anciens, p. 216 ss .) donne des
extraits de deux« Livres d'Ostanès •, traduits par O. Houdas d'après
le manuscrit arabe n° 972 ancien fonds ( = 2605) de la Bibliothèque
Nationale de Paris. E. Blochet (Études sur le Gnosticisme musulman,
1!)13, p. 101-103) analyse de son côté le contenu de ces deux traités,
conservés aussi dans le ms. arabe 440 de Leyde.
En tète du premier, qui est divisé en douze chapitres et intitulé
« Les douze chap itres par Ostanès le philosophe sur la pierre philo-
sophale •>, figure une sorte de préface que M. Blochet - contestant
l'exactitude de la no te de M. Berthelot (l. cit.) - interprète com-
me il suit:
« Le traducteur des cahiers d'Ostanès dit qu'ils sont arrivés (à
sa connaissance) après avoir été très étudiés et très lus. Il disait :
«Par Dieu, personne n'a jamais commenté ton petit livre, 0 s t a n è s 1
Je voudrais bien savoir si tu n'as pas de respect pour la doctrine de
la rénovation (ou« du nouvel avatar du monde>>, qui est une vieille doc-
trine mazdéenne; cf. supra, p. 150, n. 5, et infra, p. 376), ou si, au con-
traire, tu y crois, ou si tu es un novateur dans la secte des philosophes.
car tu as voulu expliquer au delà d'eux (ou<• car tu as voulu te distin-
guer en allant au delà de ce qu'ils enseignent~). et je ne t'ai jamais vu
lire dans cr (petit livre) sans pleurer•>. Un des disciples d'Ostanès dit
qu'il traduisit ce petit livre, de la langue daris laquelle l'avait écrit
son maître, en langue grecque, puis cette version fut traduite en
persan (<• ou peut-être en pehlvi, ou même dans le moyen persan des
Arsacides *: il serait dangereux de préciser, observe ici Blochet);
un certain Ibn Omar mit cette version persane dans la langue ira-
nienne de la partie la plus reculée du Khorasan, et Abou-Bekr tra-
duisit ce texte en arabe sans y changer un seul ·mot, ce dont il pro-
teste dans sa préface t.
Après quoi, viendrait un sommaire de l'ouvrage, sommaire dont
voici la traduction suivant Berthelot (Introduction à l'étude de la
chimie des anciens, p. 216 ; cf. La Chimie au Moyen Age, p. 14, et E.
Blochet, l. l., p. 103):
OSTANÈS

<, La premifre partie rcn[crme un chapitre sur la descriplio11 <lt• la


pierre philosophiqm• et un cl1apilre sur la drscriplion de l'eau; --· sur
les préparations: - sur les animaux. La srconde parlil' ren[ernw 1111
chapitre sur les plantes: - sur les tempéraments: -- :rnr les esprils;
- sur les sels ; - un chapitre snr les pierres ; - sur les poids :
sur les préparations : - sur h•s signes secrets.
« J'ai donné ces choses (ou << cc livre»). dit-il (il s'agit cL\ho11-
Bekr [ou Rii.zï] suivant E. Blochet, l. l .. p. 10:n. d'aprt\S les paroles
d '0 st an ès le Sage. et j'ai ajouté ù la fin deux chapitres
d'après les paroles d'H(•raclius le Romain, les paroles d' Alrn-Khalcd
l'indien, les paroles d'Aristote ]'Égyptien, les paroles d'Herm<'.•s, les
paroles d'Hippocrate.et les paroles de Djabir (Geber) et les paroles de
l'autrur d'Émèse (« d'el-Homsi 11, suivant Blochet) ».

Apr<'.•s cette préface. vient le prl'lendu livre d'Ostan ès. pour lc<1ucl
c'est seulement à Berthelot (Introduction à l'étude de .. p. 211i) que
nous pouvons recourir, I3lochet (l.l., p. 103) n'en donna nt qu'un ré-
sumé sommaire :
« LIVHE DES DOUZE CIIAl'ITRES o'OsTAN;f::s LB SAGE SUI\ L\ SCIENCE
LJE LA PIEHBE ILLUSTHE >>. - IntroductiCln. - Au nom de Dieu, clc ..
Jr sage O s tan ès clil: Ceci est l'inlerprélalion <lu livre du Conlcnanl
(<• Ir philosophe <h\clarc que son ouvrage est la traduction du livre ck
la Somme•>> mochct), dans lequel on trouve la science de l'œuvrc. sa
rnmposition et sa dissolulion. sa synthèse et son analyse. sa distilla-
tion et sa sublimation. sa combustion et sa cuisson. sa pulvérisation
l't son c~traclion,, son grillage. son blanchisscmrnt et son noircissc•-
ment, ] 'opération qui la rend rouge, sa fabrication avec des élûml'llls
provenant des règnes minéral. végétal, animal. rt la constitution dl'
l'or philosophique, lequel est le prix du monde ; ainsi que l'acide cl
la composition du sel el le dégagement de l'esprit; la synthèse des
mercures et ! 'analyse des soufres, et tout cc qui se rapporte à la mé-
thode de l'œuvre >>.

Après avoir fait oberver (cf. Introduction etc., p. 217) que l'on ni'
retrouve pas dans la suite du texte les chapitres techniqut\S an-
noncés dans la préface. O. Houdas (chez Berthelot, La Chimie ml
.711oyen Age, t. III, p. 116-119) traduit comme suit le premier C'ha-
pitre du traité (f. 2v du manuscrit) :

Chapitre Jcr, - DES QUALITÉS l)E LA PIEIIHE


(Extrait du livre intitulé Eldjami)
Le Sage a dit: << Ce qu'il faut d'abord à l'étudiant, c'est qu'il con-
naisse la pierre, objet des aspirations des Anciens *· Ceux-ci en ont
défendu le secret à la pointe de l'épée et se sont abstenus de lui donner
un nom, ou tout au moins de lui donner le nom sous lequel la foule
la connaît ; ils l'ont dissimulée sous le voile des énigmes, en sorte
ALCHIMIE - FR. A 18 345
qu'elle a 1:chapp(• aux esprits pénétrants, que fos intelligl!llces lt•s
plus vives n'ont pu la 1·omprcmlrc et que les cœurs et les âmes ont
l!ésespfré d'en connaître la description. Il n'y a que ceux à 11ui Dieu
a ouvC'rt. l'entendement qui l'ont comprise et ont pu la faire conuaîlre.
Parmi ks épithètes qu'ils lui ont appliquées, on trouve : l'eau
courante, l'eau éternelle, le feu ardent, le feu qui épaissit, la terre
morte, la pierre dure, la pierre tendre, le fugitif, le fixe, le généreux,
le rapide, celui qui met en fuite, celui qui lutte contre Je feu ( ~"" n11-
'!f1wxov), celui qui tue par le feu, celui qui a été tué injustement.
cl'lui qui a été pris par violence, l'objet précieux, l'olJjet sans va-
lt·ur ( 1), la gloire dominante,. l'infamie avilie.
Qu'elle est chère ü quieonquc la connaît! Qu'elle est glorieuse pour
qui la pratique! qu'C'lle 1•st vile pour qui J'ignore I Qu'elle est infinit•
pour qui ne la connaît pas! Chaque jour, eu tous lieux, ou entend
nier : 1, 0 troupe de chercheurs, prenez-moi. tuez-moi ; puis, apri•s
m'avoir tuée, IJrûlez-moi, car je revivrai après tout cela et j'enrichi-
rai quiconque m'aura tuée et brûlée I S'il m'approche du fl'u, alors
que je suis vivante, je le supporterai toute la nuit, même s'il me
sublimait d'une manière complète et m'enchainait d'unl' façon alJ-
solue. 0 merveille! Conunent. étant vivante, puis-je supporter le
mal'? Par Dieu! je le supporterai, jusqu'à cc 11ue je sois alJreuvéc
cl '1111 poison qui me tuera, et alors je ne saurai plus ce que le feu
aura fait de mon corps.
Tdh• l'St sa manière d'Nre chaque matin et chaque soir. Eh IJien !
troupe de chercheurs, que pensez-vous de cette proposition que vous
«:mettiez : l'expression formulée par la parole est seule vraie, tandis
que celle marquée par l'attitude est fausse. Or, un grand nombre de
philosophl's ont rapporté que l'attitude indique mieux la vérilé que
l 'l'xprl'ssion par la µarole. Cette pierre vous interpelle et vous 1it·
l°l'lltendt•z point ; elle vous appelle et vous ne lui répondez pas. O
nwrveillc ! Quelle surdité bouche vos oreille.,! <1uellc extase étouffl'
vos cœurs ! Ne voyez-vous pas qu'elle combat le feu, que rÎl'll 11 ·csl
plus hostile qu'elle au feu. Lorsqu'on la place dans le ku. l'lk pro-
duit un craquemmt scmlJlable ù celui de l'eau congelfr. qui s1· dés-
agrègc par l'action du froid de la neige.
Sachez, ô chercheurs. que c'est une eau IJ!anchc. qu'on trouvl· l'llfouk
dans la terre de l'Inde; une eau noire, qui se trouve enfouit· dans
Je pays de Chadjer, une eau rouge IJrillantc, qui se trouve enfouie
dans l'Andalousie. C't•st un liquidl' qui s'enflamme au contact du
IJois dans un feu violent ; c't•st un flou qui s'allume aux pieL"res dans les
contrées de la Perse; c'est un arlJrc lJlli pousse sur les pics des monta-
gnes ; c'est un jeune homme né en Égypte (2) ; c'est un prince sorti de

(1) CL llcrthl'lol, .-Uchim. grecs, t. II, p. 114. 4: .clv a.H1w1• ;mi


:'lo},1hi1w11 etc., etc.
(2) Cf. la lutte d'un jeune homme contre un dragon près du Nil
dans le<< Livre de Cratès •>, éd. Berthelot-Boudas, Lu chimie au .Uuy{'fz
àgc, l. li I, p. 72 s.
346 OSTANÈS

l'Andalousie, qui veut le tourment des chercheurs. Il a tué leurs chefs


et il a fait de quelques-uns d'entre eux les coureurs des princes. Les
savants sont impuissants à le combattre. Je ne vois contre lut d'autre
arme que la résignation, d'autre destrier que la science, d'autre bou-
clier que l'intelligence. Si le chercheur se trouve vis-à-vis de lui avec
ces trois armes et qu'il le tue, li redeviendra vivant après sa mort,
il perdra tout pouvoir contre lui et li donnera au chercheur la plus
haute puissance, en sorte que celui-cl arrivera au but de ses désirs.
Ces éclaircissements doivent te suffire.
J'ai entendu Aristote dire : • Pourquoi les chercheurs se détour-
nent-ils de la pierre 'l C'est pourtant une chose connue, qualifiée,
existante, possible•. Je lui dis alors : • Quelles sont ses qualités 'l
Où se trouve-t-elle 'l Quelle est sa possibilité 'l •
11 me répondit:• Je la qualifierai, en disant qu'elle est comme l'é-
clair durant une nuit obs.cure. Comment ne pas reconnaître une
chose blanche qui paraît sur un fond noir'l La séparation n'est point
pénible pour quiconque est accoutumé à l'éloignement. La nuit ne
saurait être douteuse pour celui qui a deux yeux.
Quant aux endroits où l'on trouve cette pierre, ce sont les maisons,
les boutiques, les bazars, les chemins, les décharges publiques, les
mosquées, les bains, les bourgs, les cités ; on la rencontre dans la terre
et dans la mer.
Quant à sa possibilité, je dirai que c'est une pierre liée dans une
pierre, une pierre encastrée dans une pierre, une pierre englobée dans
une pierre (1). Les philosophes ont versé des larmes sur cette pierre
et lorsqu'elle en a été inondée, sa noirceur a disparu, sa couleur som-
bre s'est éclaircie ; elle a paru semblable à une perle rare. Son posses-
seur a été rassuré et le chercheur a été émerveillé.
Le Sage a dit: • Par les paroles suivantes, Aristote a indiqué les
qualités de la pierre et en a donné la description: c C'est un lion
élevé dans une forêt. Un homme a voulu s'en servir comme de mon-
ture, en lui mettant une selle et une bride ; vainement il a essayé,
il n'a pu réussir. II lui a fallu alors avoir recours à un stratagème
plus habile, qui lui a permis de le maintenir dans des liens solides,
et il a ensuite pu le seller et le brider.Puis il l'a dompté avec un fouet,
dont il lui a donné des coups douloureux. Plus tard, il l'a délivré
de ses Hens et il l'a fait marcher comme un être avili, à ce point qu'on
eût dit qu'il n'avait jamais été sauvage un seul jour•. La pierre,
c'est le lion; les liens, ce sont les préparations, c'est-à-dire les choses
dont je parlerai dans le chapitre suivant ; le fouet, c'est le feu. Que
dites-vous, 0 chercheur, de cette description si claire 'l
Voici une autre description qui a été donnée par le Sage: • A
quoi donc pensent les hommes 'l Ils parlent de la pierre· et ils n'en
tirent pas profit : ils l'enveloppent, ils en font des emplâtres pour
traiter la gale qui couvre les corps et ils n'en tirent pas profit ; ils
la foulent aux pieds et ils ne la prennent point •.

(1) Passage est à rapprocher du fr. 0 61, supra, p. 201 s.


ALCHIMIE - FR. A 18-19 347

Un autre Sage a dit:~ Voici quarante ans que je vis et je n'ai pas
passé un seul jour sans voir la pierre matin et soir, si bien que je crai-
gnais que sa vue n'échappât à personne. J'ai alors employé des ex-
~ressions plus énigmatiques que celles dont je m'étais servi tout
d'abord, et j'ai accru l'obscurité des phrases, dans la crainte que
leur sens ne fO.t trop clair t.
Sachez que les auteurs, dans leurs livres, ont employé un grand
nombre de mots pour désigner la pierre. Je vais vous en donner les
plus faciles, laissant de côté la plupart d'entre eux, je veux dire
de ceux qui ne sont pas, à ce que je crois, très connus dans le monde.
On l'appelle: lion, dragon, serpent, vipère, scorpion, eau, feu, torrent,
(corps) congelé ou dissous, vinaigre, sel, chien, Hermès, mercure, cha-
cal, page, suivante, gazelle, coursier, loup, panthère, singe, soufre, ar-
senic, tutie, écume d'argent, fer, cuivre, plomb, étain, ll!gent, or, talc,
toulaq, tiraq, tarq, muet, oppresseur, (être) soumis, aimant, verre,
rubis, corail, nacre, cœur, langue, main, pied, tête, visage, graisse,
esprit, âme, huile, collyre, urine, os, veine, Saturne, Darkhis, (1.
« Balti ! = Vénus? Cf. supra, p. 115, n. 4), Mars, Soleil, Lune ( 1) •••••••
(la suite manque dans le manuscrit de Paris).

Le résumé de Blochet (l. l., p. 103 avec la n. 4) nous fait savoir


que, plus loin (f. 7'), l'auteur cite notamment l'Almageste de Pto-
lémée. Cf. aussi Berthelot (La Chimie au Moyen Age, t. III, p. 14),
dont les indications, vu qu'il ne distingue pas les chapitres d'Osta-
nès des deux sections ajoutées par Abou-Bekr (Razï), ne peuvent
guère nous servir. Faisons remarquer pour finir la mention de l'An-
dalousie (p. 345, 4 du bas et p. '346, 1) qui fournit un << terminus
post_ quein • - la conquête de l'Espagne par les Arabes - pour la
dernière élaboration du traité pseudépigraphe.

(1) Énumération à rapprocher de la précédente, p. ::!45, 1. 5 ss.

A 19 a. LE LIVRE DES TRENTE CHAPITRES.

Le même manuscrit arabe n° 972 ancien fonds (cf. supra, p. 343)


de la Bibliothèque Nationale de Paris contient, à partir du folio 62
(le titre figurant au f. 61v) un traité d'alchimie écrit censément par
le philosophe Ostanès (voir le texte arabe du titre chez Blochet,
Etudes sur le gnosticisme musulman, p. 103, n. 6). O. Houdas en a-
traduit le début (éd. Berthelot, La Chimie au Moyen Age, t. III,
p. 119-123):
EXTRAIT DU LIVRE DU SAGE ÜSTANÈS.

Au nom du Dieu clément et miséricordieux 1


Le sage Ost an ès a dit: Voici ce que Dieu m'a fait com-
prendre et qui m'a ouvert les yeux :
348 OSTANI~S

Lors1111e jr m'a1wrrus qm• l'amour 1lt1 grand n•uvr1\ était ll}mh(,


dans mon cœur et que les préoccupations <[LW j'!'prouvais ù ccl ,·gard
avai11nl chassé le sommeil de mes yeux, qu'elles m'cmpèchaicnt de
manger et de boire, au point que mon corps maigrissait el que
j'avais mauvaise mine, je me livrai ù la prière cl au jcùne ; je de-
mandai alors à Dieu de dissiper les angoisses cl les soucis qui s' i'Lail'nl
l'mparés de mon cœur et de donner une issue à la situation 1• mlJarras-
sfo dans laquelle je me trouvais.
Pendant que je dormais sur ma couche, un être m'apparut l'n
songe et me dit : « Lève-toi et comprends cc que je vais le monlrl'r "·
.J<o me levai et parlis avec ce personnage('). Bientôt nous nous trnu-
v:\mrs devant sept portes ( 2 ) si hrlles. que jamais j1i n'en avais vu <11•
pareilles. << Ici. me dit mon guide, se trouvent les lri'sors de la scil'IH'-l'
que lu cherches >>. - « Merci. r{'pondis-jc. Maintcnanl. gu idcz-moi
pour pl•m•trer clans ces <ll'meurcs où vous prétendez q1w se trouvlml
ks trésors de la science ~. - <• Tu ne saurais, me répondit-il. y pi-11<'.•-
t rer, si tu n'as pas en ton pouvoir les clefs de ces portes; mais vi1•ns
avec moi, je te montrerai les clefs de ces portes. >>
.fr marchai avec lui et bientôt nous truuvàmes un animal d'unl'
forme telle que je n'avais jamais vu son semblable. Il avait dl's :iill's
dl' vautour, une l<}te d'éléphant. l'L une queue 1k drag1,n: les div1•rs1•s
parties dl• l'l'l animal Sl' 111'.•voraienl l'une l'autrl'. E11 voyant c·i·la.
je Ius pris 11'11m· vive krreur cl clw11g1·ai de eo111l•11r.. \lors 111011 guich-.
vo~·,rnt dans qul'i l'tal j'{'tais. me dil: , Yu vers l'l'I a11i111al l'i dis-lui:
,, :\11 110111 du Dil'u puissant, don111•-moi les cll'l's dl':s porll's de la sagl'S-
M'. ,: Lorsqm•. pll'in de L1•rrcur 1·L d 'df'roi. .i<' 111c l'us rl'nd li Vl'l'S l'l'l

animal cl lui l'IIS dit ks paroks d-!lessw;, il llll' rl'lllil el's clds . .J '011-
\'ris ks portes et, arrivé ù la clcrnii.·n·. jl' Lrouvai l'n l'an· dl' 11111 i 1111c
plaqul' d'un aspl'cl brillant cl mullicolon·. dont il m',·tail i111p11ssililc
de supporter l'éclat lorsque je la n•gardais.
Sur eellc pla<1Lie se trouvait une inscriplion l'll s1•pl langui•s (") :
la première élail en langue égyptienne. Je lus celle inscription.
Elle commcnç'.ail ainsi :
,, Jl' vais vous proposer l'alll•goric clu corps, de l'esprit vil a I l'i de
l':'t111L· (~); éludil·z-Ia avec votre raison cl voire inlclligcncc cl. si vous

(1) Hermès Trism{'gistc·! Cf. H. Reilzcnslcin, Fcslschri/l .lndr,:as,


p. :i.ï. qui retouche un peu dans son résumé la traùuclion d'O. Hou-
das.
(2) Sur le symbolisme des sept portes, cf. la lettre clc l'éuéchios,
ci-dessus, p. :J:-!8 ss., fr. A rn, avec la n. 1:t
(:l) Sur les sept langues, voir supra, p. 340, la note !).
(-1) !:w1iu, :ivdipu, 'lm1.•i, cf. le Livre de Cratès, éd. Berthclot-
1 loudas, La Chimie au .Moyen âge, t. III, p. 5:.! : << Sachez que le
cuivre a, dl' mémc que l'homme, une âme, un esprit cl un corps *
- avec les références de la note 3 de Berthelot.
l•d doillll'Z 1011 le votn• al ll'ntion. vous :wrn: 111w ho111w din·d ion
pour m·1·omplir l'haqm• œuvn· d pour con1rnlln• loul et· qui e~I rndu··.
,, l.t, 1·orps. l'i\nw ri l'esprit vital sont. 1·011111w la. lampe. l'lrnilt•
el la mi·dw. ))t• mèuw que la mèehe m• saurait servir dans unr l:1111111·
suns huilt•. d1• n1(•mt• l'esprit vital m· sm1ruH. l'ln• 11lilis:11>h· dans 1111
eorps sans :\nw. L'esprit vilal du corps. e'csl h• sa11g: 1':\1111· <'Il esl.
Il' soul'fle, oui st• r(•parlil dans h• sang el le <'ll'lll', j11sq11·aux 1•xlr(·111il(·s
du corps: 1·,· 11!-rnÎl'r. vous Il' savez. corn,isl1• t•n d1air. 1•11 os l'i <·11
m•rl's.
<< Saelwz que si vous logirz l'esprit vital s1•1il da11s lt• 1'.orps sans y

inl ruduire l'ilnw. 11• 1·orps n'aurait point d1• clarlt'•s: il Sl'r:iit. 1·011111u·
t·nvdoppt'• dt· l.(onèhr<'s. Qu:rncl vous y faites p(•11(·l r<'I' l ':111w. h, 1·orps
s':11ïïn1•. s1· purifie cl prend un hd asp1·1·L.
,, Saisissez hil'n <·1· que .ie vais vous clfrrirl'. 1·nr· 1·.·esl 111w ehosl' i111-
p11rla11I 1· l'i 111·rsonm• m· pourra il l'ln• guid(· Vl'l'S la seil·111·1• cad1(·1·
dont j1· park. s'il ne 1·onnaissail ct· 1·hapilre. 1':t· ,·oyt·z-,·ous pas (JIil'
lt· l'l'll possi·d1· um• clarté. des ra.,·ons d 1k l'(·l'lal.; si vous l'a.rros,·z
a\'1·1· dt• l't':111. la clarl(· l'i l't'·dal disp:1rais~1·nl l'i il dl'Vit•1ll léni·h1·1·s
apri·s avoir (·lt'• clarl(·.
« Si vous pn•ncz <lu l'eu el cl1• l'l'Ull ri 1111'c11 opfranl. comm1• nous
l'l'xposons dans IP pr(•s1•11L livr<·. vous r(·11ssissiez ;1 les mêh-1· l'l ù ll's
l'omhincr. aucun des deux ne pourra plus nuire ù l'autre et l1•11r
r(•union clonnr.ra cieux fois autanl de clarl(, cl. de rayons que quand
ils l'Laienl dans l<•ur élat primitif. C'l'sl de cclll' fa\~on qu'il vous fau-
dra commencer, car c'est ainsi qu'onl commcnc(· ceux qui sont venus
avant vous.A l'origine. les éléments primitifs étaient le feu et. l'eau ( 1).
C'<·st ck l'accouplenwnl cle l'eau et clu feu et ck h•m· comhinaiso11
11u'ont ûlé form(•s de nombreux corps. arbn•s el pierres. Il convient.
<lom: que vous pro<·(•diez par analogie. en agissant pour la sci1•1u·1•
d1•rnH•n•. conform<·mcnl ù la façon suivit• dans la science primitive.
Vous <kvcz agir et proc(•cll'r vous-mèmt•s, conrnw on vous a appris
qu'on avait procl'llé et agi. ~
C:1• que je viens de vous <lin•, ce sont l<~S termes mêmes <le la J1r1•-
mii-rl' inscription tracée sur la plaque en langue (·gypli1\11n<•.
Ensuite (f. li4v) venait une inscriplion 1•.n lang1w persane. pl1•i111•
il'unP grande science cl d'une grande sagesse. .k vais <lirn mainl1•-
nanl le contenu de la lecture de cette plaque cl cle la sdcncc j'ai
acquise.
· ,, Le pays <Ir. Misr (Égypte) est supfricur il toutes l<•s autres villt•s
l'i. bourgs. ù cause de la sagrss<' et de la science de toutes choses q uc
Dieu ù déparli1,s à ses habilants. l'ourlant les gens de Misr (l:;gypl1~).
ainsi 4u1• ceux ilu rest1· cle la terre, ont besoin des habitants clc la

(1) Sur le mélange des deux éléments, le feu et l'eau, cf. les rnppro-
chemenls de H. Rritzensl<'in. A lrhm1i.~/i.çr.he Lrhr.çrhriften 1·tc. ( RC'li-
gionsgl'sch. Ver.~ul'he, etc., l. IX), 1!J23. p. 74, n. 5, et supra, fr At:{,
p. 328, avec lu nolt• 1.
350 bSTANÈS

Perse et ils ne peuvent réussir dans aucune de leurs œu\11'es, sa.nj!


le secours qu'ils tirent de ce dernier pays. Ne voyez-vous pas que
tous les philosophes qui se sont adonnés à la science se sont adressés
à des gens de la Perse, qu'ils ont adoptés comme frères? Ils leur
ont mandé de leur envoyer ce qui se trouvait dans la Perse et qu'ils
ne trouvaient pas dans leur propre pays. N'avez-vous pas entendu
raconter qu'un certain philosophe écrivit aux Mages, habitants de
la Perse, en leur disant : • J'ai trouvé un exemplaire d'un livre des an-
ciens sages ; mais ce livre étant écrit en persan, je ne puis le lire.
Envoyez-moi donc un de vos sages, qui puisse me lire l'ouvrage que
j'ai trouvé (1). Si vous faites ce que je vous demande, je vous aurai
en haute estime et vous témoignerai ma reconnaissance tant que je
vivrai. Hâtez-vous de faire ce que je vous demande, avant que je
meure ; car une fois mort, je n'aurai plus besoin d'aucune science. •
Voici la réponse que lui adressèrent les Sages de la Perse : • En
recevant votre lettre, nous avons éprouvé une joie bien vive, à cause
des choses que vous nous avez écrites. Nous nous hâtons de vous
envoyer le Sage que vous nous avez demandé, afin qu'il lise votre li-
vre et vous montre les secrets qu'il contient, car nous estimons que
tel est notre devoir strict vis-à-vis de vous. Quand vous aurez achevé
votre livre comme vous le désirez, vous nous obligerez en en faisant
exécuter promptement une copie ; comme ce sont nos ancêtres qui
ont composé cet ouvrage, nous sommes désireux d'en faire notre pro-
fit aussi bien que vous (1 ). C'est ainsi qu'il convient d'agir. Salut. •
Voilà tout ce que j'ai lu dans l'inscription persane de la plaque.
Ensuite (f. 65•) je lus une inscription indienne, dont voici le contenu:
• C'est nous, disent les Hindous, qui, dès les premiers âges, avons eu
la supériorité sur les autres hommes, alors qu'ils étaient encore peu
nombreux et que leur intelligence était tendre. Notre sol est de tous
celui qu_i est le plus vigoureux. Cela tient à ce que le soleil est proche
du zénith, au-dessus de nos têtes, et à la chaleur que nous recevons de
cet astre : telle est la cause de la vigueur de la nature dans notre pays.
Si nous n'avions pas besoin de la Perse, nous pourrions achever l'œuvre
tout entière, rien qu'avec ce qui sort de notre sol et de nos mers.
Certain sage envoya un jour quelqu'un nous demander de lui expédier
de l'urine d'éléphant (1 ) blanc mâle, animal qùi se rencontre dans
la partie la plus occidentale de notre pays. Cette urine, assure-t-on,

(1) Ci-dessus p. 337, fr. A 16, dans la correspondance de Pébéchios


et d'Osron, on demande l'envoi d'écrits, pour être à même de com-
prendre les livres persans trouvés en :€gypte; cf. aussi aux fr. A
17 s., l'initiation et la vision d'Ostanès.
(2) Cf. supra, p. 337, la réponse d'Osron à Pébéchios.
(3) Cf. le lexique syriaque de Bar Bahloul, trad. par R. Duval
chez Berthelot, La Chimie au Moyen dge, t. Il, p. 138, no 89:
• Claudianos... les Persans disent que c'est l'ivoire, d'autres l'urine
d'éléphant• etc.
AtctlIMIE - 1'11, A 19 351

est un remède pour un grand nombre de maladies. Quand le messager


fut arrivé, nous lui remîmes ce qu'il nous avait demandé. Le Sage,
lorsqu'il eut reçu cette substance, loua Dieu et lui témoigna sa re-
connaissance. Il donna à cette urine la préférence sur tous les autres
remèdes, à cause des bons effets qu'il savait être produits par elle,
et il en fit ensuite l'éloge, en raison des résultats qu'il avait obtenus.
• Jamais, dit-il, je ne l'ai mélangée avec une autre préparation, sans
que cette préparation ait acquis une force nouvelle et donné d'ex-
cellents résultats. • Il écrivit ensuite à une foule de gens, en leur di-
sant : ~ Admirez comment une chose infime produit un grand effet. »
Ici se terminait l'inscription hindoue.
Le reste des inscriptions était effacé, par suite de la vétusté de la
plaque ; · aussi n'ai-je pu copier que ces trois inscriptions qui, se
trouvant sur la partie initiale de la. plaque, avaient échappé :i. la
destruction.
Pendant que j'examinais la. partie que je n'ai pas réussi à déchiffrer
sur cette plaque, j'entendis une voix forte qui me cria (f. 66V) : • Hom-
me! sors d'ici avant que les portes se ferment, car le moment de les
fermer est venu». Je sortis tout tremblant en redoutant qu'il ne
me fût plus tard impossible de sortir. Lorsque j'eus traversé toutes
lrs portes, je trouvai un vieillard d'une beauté sans pareille (1 ).
<< Approche, me di\-il, homme dont le cœur est altéré de cette science;

je vais te faire comprendre bien des choses qui t'ont paru obscures
et t'expliquer ce qui est demeuré caché pour toi. • Je m'approchai
du vieillard, qui me prit alors par la main, puis qui leva sa main
vers le ciel, en me jurant par le Dieu du Ciel que je possédais toute
la science et que tous les secrets de la sagesse étaient en moi. Je
louai Dieu qui m'avait montré tout cela et qui m'avait fait apparaî-
tre tous les secrets de la science.
Tandis que j'étais ainsi, l'animal aux trois formes, dont les parties
se dévoraient entre elles (2), cria d'une voix forte : • Toute la science
ne peut être parfaite que par moi, et c'est en moi que se trouve la clef
de la science ; celui qui veut accomplir l'œuvre dans sa perfection,
qu'il me reconnaisse ma véritable puissance et il n'ignorera rien de
ce que les philosophes ont dit sur l'œuvre (3). ,
En entendant ces paroles, le vieillard me dit : • Homme I va retrou-

(1) Ce vieillard serait Agathodémon, d'après Ganschinietz, Rea~


lenc., s. v. KaTti.paaiç, coJ. 2395, 61. Il faut noter en tous cas qu'Her-
mès est nommé à la fin de l'extrait: cf. les visions de Zosime, Al-
chim. grecs, II, p. 109 et 115 ·ss. - Ce texte est à rapprocher aussi
du livre de Kratès que J. Ruska résume Arabische Alchemisten. I.
1924, p. 17 SS,
(2) Cf. supra, 348, troisième alinéa.
(3) Pour cet alinéa, nous disposons d'une traduction rédigée par
Blochet, qui reproduit le texte arabe du passage dans ses Éludes
,ur le gnosticisme musulman, p. 105, n. 4.
O!;TANF.~

\'l'r ni animal. 1lo111w-l11i lllll' inll'lligl'ncl' ù la. placl· dl• ton inl!'lli-
gl'nl'r. 1111 1·spril vital :·, la plal'l' du IÎl'II. une vie ù la plal'r d1• la
lil'lllll': :llors il s1• soumrllra ù toi l'i Il' 1lo1111cra tout ce dont lu auras
hl'soin ( 1). » <:01111111· j!' ri•l'lt'.•l'hissais 1·omment je pourrais donner 11111·
inlt•llig1•11(·1· ù la pl:11·1• dl' la mit•11111•. 1111 esprit vilal ù la plae1• du
111it·11. 11111• exisl1·111·1• ù la plal't' 1k la mi1•11m•. 11• vieillard me <lit : <• Pn·rHls
Il' <'orps qui n·ss1·111hlt• au li1•11. 1•nli•ve-lui <"<' que j1• viens 1k ll' 11irP
Pl n·nds-h• lni. .. .Il' ris 1·011111w Il' vi!'illar<I mt• l'avait or1lo1111i• l'i j'ai·-·
quis alors la sd1•111·1· 10111 !'11lii-r1•. nussi 1·0111pll'l1• que <'<'Il<' dfrrit1• par
î lt-r111i•s.

A 19 b. l)'apri•s 11• r{•surni• d1• la suite qui lïgun· l'lwz Blodwl


(/./ .. p. to.·, s. ). <• l'animal fa11lasliq111· qu'Oslani•s par\'inl :'1 dompl<'r
d'1111l' raro11 i111·0111pri·lw11sihl1• 1·11 lui do1111a11l um• i11tl'llig1•11ce. 1111
Pspril l'i 111u• vit•, 11'aill1•11rs 1lil'fi•r1·11ls 1lrs si1•ns. <'lait une eri•alion
dl's philosoplws qui a,·ail'nt plac<; )pur scir111·1• 1•11 l'II<' (f. (i8 1') : l'lh•
(l'<"l lt· n(,ation) avait f)t1aln• visag<'s dont l'11a1·1111 avait quatn•-vi111,:l-
dix la111-(111•s. l'i r111w d'l'llt•s <lisait 11111'. dans la sphi•rc du del. il y a
:llio d1·gr(,s. l'i dans 1':11111(,1• :mo jours. drncun des degr{•s <111 l'il'I 1·or-
n•spo11d:ml ;·1 1111 des jours <k l'annfr. »
1) 'apri•s Blodwl 1•111·on•. 1111 Jll'II plus loin. an f. 7'.2\' (la 11011• :! dt• sa
p. IOli reproduisant h• l1•xt!' nrall<'). ,, 11' livre d'Oslani•s J':l('Olllail q111·
ll's philosophl'S. ayant vu tllll' pit•rn· 111yst(,ri1•11s1• l'l 11'1111l' ndmirahh•
!'ouh·ur. 111· pment savoir qul'llt• die Nait l'i que. dans leur <loutl'. ils
lïn•nl 11111· l'll<JllNl' dans lt• 11101111(• 1•nlit•r pour connaîtrr la rnirw tl'oil
on la lirait. mais qu'ils n'obtinn•nl :llll'UII n·ns1•igrw111enl. .\lors. ils
frrivirt•nl ù :\1:lril' pour lui dir<' qu'ils aYaienl tro11\'r um· pi<'l'I'<' 11·u1w
rnull'ur l'i 11·1111<' nrnlièn· l'Xtraorctinain•. qu'ils J'nvaienl 1•11voy1·1·
dans lous l1•s pays. mais qu'ils n'avait•nl rit•n pu apprendn• sur son
l'ompll'. Ils njo11tnit•11t que ks t'aml'lfrisli<[Ul'S 1k e1•L11• pit·rn• l'laÏl'nl
qu'l'lh· riait dnut·<' au toul'hl'r. qu'dle brillait dans J'obsl'uritt'.•. l'i
ils la priaient 1k kur l'nvoy<'r cles n•nseigm•nwnts ;"1 son sujet. si
dit• 1m avait. Marit• J'l~gypl it·nnl' l1•ur n\ponclit <Jill' sl's prrdt\n•ss('Urs
dans la sl'Ït'JH'l' <111 (;ranci m11vr1' (,taiml d'avis (Jill' rl'l Il' pÎl'IT<' pro-
vi1•nl d'un(• 111011lag1w qui Sl' trouvl' an mili1•11 cil' la ml'r. l'i qu'dh·
hril Il• au fond <11•s ahi1111·s rom nw un rtam lwa11 <lans la 1111 it l 1·111··-
hreusr (f. 7:ir). "
Enfin. suivant h• rrsnmr d'un pnssagt• figurant au f. 1;inr <111 ma-
nuserit. <• Il' 1;1r trnitt'.• <lu livrl' d'Ostani~s ronlirnt h• texll' <i'unl'
l'OUl'll' ll'llrr 1(11<' i\Iari1• l'l~gyplit•nnc· lui aurait 1·1Tit1· pour sollidll'r
s1•s l'OllSl'ils ( 2) l'i la r1·po11s1• qu'y rit 1·a1d1imislc• Jll'rs1• • (Hlorlwt.
/.1.. p. lO(i).

(J) CL .rnprn. p. :l-1:!. 11. 1, et p. :Jt8. n.. J.


('.!) .\11 fr. ,\ 11 ..rnpm, p. :12.:, s .. t·'t·st Osla1frs qui dl'mandt• ù Marit'
:sl·s 1·xplicalions.
ALClilMIE- FR, A 19-20 363

À 20 a. Turba Philosophorum, éd. J. Ruska, Quellen u. Studlen


zur Gesch. der Naturwiss. etc., t. 1, 1931, p. 148 (trad. p. 229) :
[Sermo XLII] Ait Asta mus (l. Ostanes) (1): • Nimius sermo,
omnes doctrinae filü, habentium intellectus errorem augmentat. Cum
autem legitis in libris philosophorum quod natura una tantum est,
quae et omnia superat, scitote quod unum et una composita sunt.
Nonne videtis hominis complexionem ex anima et corpore fieri 'l
Sic oportet vos coniungere, eo quod pbilosophi, cum res paraverunt
ac coniuges et <inter> se coadunantes coniunxerunt, ascendit ex eis
aqua aurea ». - Respondit Turba : • Dum de priore tractabas ope-
re, ecce versus es in alterum opus. -Quam ambiguum constituisti li-
brum tuum, et tua verba tenebrosa l » - Et ille : • Perficiam alterius
opcris dispositionem. » - Et illi : « Age l » - Et ille : « Irritate bellum
inter aes et argentum vivum, quoniam peritum tendunt et corrum-
puntur prius (2), eo quod aes argentum concipiens vivum coagulat
ipsum, argentum vero vivum concipiens aes congelatur. Inter ea
igitur pugnam irritate aerisque corpus diruite, donec pulvis fiat.
Masculum vero feminae, quae vapore fit, et argento vivo coniungi-
te, quousque masculus et femina fiant ethel. Qui enim eos per eUzel
in spiritum vertit, deinde rubeos facit, omne corpus tingit, eo quod
cum corpus diligenter coquendo teritis, mundam ex eo animam spi-
ritualem ac sublimem extrahitis, quae omne corpus tingit. » -
Respondit Turba : <• Demonstra posteris quod est illud corpus l » -
Et ille : « Est sulfureum naturale quod omnibus corporum nuncnpa-
lnr nominibus l •>

A 20 b. Turba philosophorum, éd. J. Ruska, l.l., p. 151 (trad. p.


232):
[Scrmo XLVI] Inquit At am us (I. Ostanes): « Notandum est,
omnis Turba philosophorum, quod de rubigine frequentissime trac-
taverunt. Rubigo autem sumptum nomen est, non verum. •> - Res-
pondit Turba: u Nomina igitur rubiginem vero nomine, non enim in
hoc vituperandus es 1 •> - Et ille : « Rubigo est secundum opus,
quod ex auro solo fit. » - Respondit Turba : « Cur ergo vocaverunt
cam philosophi hirudineam 'l •> - Respondit ille : « Eo quod aqua in
sulfureo auro celatur, quemadmodum hirudo in aqua ; rubigo igitur
est rubeum facere, rubiginem autem facere est dealbare in priori
opere, quo philosophi iusserunt poni et auri florem et aurum aequali-
ter. » - Ait Mundus : u De rubigine, Atame, iam tractasti etc. »

(1) Les manuscrits écrivent tantôt • Astamus •, tantôt• Astanius t,


« Atamus », Attamus •, • Ascanus •, ou bien encore • Artanius » ; cf.
<•
supra, p. 328, fr. A 13, note 1.
(2) Cf. Alchim. grecs, II, p. 124, 18: lleeiµdxov xa,h,ov etc.
354 OSTANÈS

A 20 c. Turba philosophorum, éd. J. Ruska, l.l., p. 167 (trad. j.J.


252):
[Sermo LXVIII] Ait Art an i us (l. Ostanes): <• Scitote, omncs
huius artis investigatores, quod opus nostrum, cuius inquisitioncm
passi estis, ex maris fit generatione, quo post Deum et in quo opus
perficitur. Accipite igitur alçut et veteres lapides marinos, et carbo-
nibus assate, quousque albi fiant. Demum albo aceto extinguite~ si
assati fuerint et viginti quatuor unciae corum ; calor tertia parte sui
ponderis extinguitur, scilicet octo unciis. Et aceto terite albo et co-
quite in sole et terra nigra per quadraginta duo dies. Secundum autem
opus sil a decimo die mensis Septcmbris ad decimum Librae. Huk
autem secundo acetum nolile imponere, et dimittite ipsum coqui.
quousque suum desiccetur acetum et t~rra fixa fiat ut terra a,egyp-
liaca. Et scitote quod opus aliud citius congelatur, aliud vcro tardius.
Hoc autem accidit ex coquendi diversitate; si enim locus ubi coqui-
tur humidus et roridus fuerit, citius congelatur, si vero siccus, tardius
congelatur. •

A 21. D1scouns ÜSTANÉSIEN.

Dans un traité d'alchimie conse1·vé par le manuscrit arabe no


2609 de la Bibliothèque Nationale de Paris, vers le f. 10, on lit :
, Le discours Osthanésicn dans lequel il est traité dr l'union <lu
principe mâle rl du principe femelle et de leurs sœurs unies par
quatre unions » ( 1).
(1) Cette traduction est empruntée à E. Blochet, Études sur le gnos-
ticisme musulman, 1913, p. 173 ss. - Il faut noter que le nom
<< Osthanésien » répond à un mot arabe retouché conjecturalement par

Blochet. Si l'on voulait déterminer la valeur et la provenance lointaine


de cette référence, il faudrait tenir compte du fait que, un peu plus
haut, dans le même opuscule (f. 5v, 9v, 2r d'après Blochet, l.l., p. 171),
l'auteur fait appel à l'autorité de Démocrite, celui des <l>vui"à "ai
Mvun"ri. vraisemblablement. D'autre part, d'après Blochet encore (li.
p. 175), cet opuscule est suivi« <lu dixième chapitre d'un livre d'lbn
Amial, dans lequel il est parlé de la science des talismans, des in-
fluences des astres, de la manière de se concilier les esprits, des pro-
priétés cabalistiques des pierres et des plantes », et où Blochet relève
aussi « des théories cosmogoniques apparentées de très près à celles
de la philosophie alexandrine, qui sont exposées dans le livre d'Os-
tathis, ou plutôt d ' 0 s t a n è s ». - Sur l'identité avec Ostanès de cet
<< Ostathis », ou « OstOthâs », ailleurs « Ostamakhis » ou « Ostamahis »

- auteur qu'Aristote aurait commenté pour Alexandre le Grand,


d'après un texte arabe du manuscrit 2577 de Paris - cf. E. Blochet,
l.l., p. 81 ss., 96, 98, 99-101, et 108; E. von Lippmann, Die Ent-
stehung der Alchemie, p. 383, n. 9, etc.
ALCHIMIE - Fl\, A 21-23 355

A 22. Traclalus Micreris suo discipulo Mirnefindo, ed. Thealrum


chemicum, t. V, 1660, p. 90-101 ; cf. J. Ruska, Quellen u. Sludien
etc., t. I, 1931, p. 322, caractérisant comme suit l'extrait prêté à Osta-
nès:
« Eine dem O s t a n e s (Astannus maximus) zugeschriebene
Allegorie vcrlangt, das Ei mit feurigem Schwert zu durchbohren.
Die Fortsetzung des Textes ist unverstandlich, die Decknamen « oculi
visus », « tegmen cordis », « lumen rationis » sind ebenso neu wie
die Vergleiche mit dem Stein mehe, d.i. dem Diamanten, mit echtcn
Perlen und weisser Butter. Vergleiche mit roten Edelsteincn kommen
un einer andcren Stclle vor. •

A 23. Allegoriae sapienlium, éd. Manget, Bibliotheca Chemica,


t. I, p. 481 b :
Distinctio IV, résumée comme suit par J. Ruska. Quellen u. Slu-
dien etc., t. I, p. 331 :
« Distinctio IV ist ein Lehrgesprach zwischen Ast a nt us
( = Ostanès ?) und seiner Schülerin Ehelihe oder Helehieh ( = Theose-
beia ?). Zuerst werden die Metalle beschrieben, dann die Geister Auri-
pigment, Schwefel und Salmiak: • Mizadar volatile est, quod volat
suis alis, et non percipitur; ideoque dictum est aquila ('uqab)
propter nimiam velocitatem. • Dann folgen dragantum, calcan-
tum, nitrum, sal und schliesslich das Quecksilber. Ehelihe fordert
darauf die Beschreibung des « kostbaren Steins », die fast Satz für
Satz der Charakteristik in d~r Schlussrede der Turba Philosopho-
rum BC entspricht. »

A 24. Mul,iAMMAD DIN UMAIL, Three Arabie Treatises on Alchem!},


texte éd. par M. Turab 'Ali, avec un excursus de H. E. Stapleton et
Hidayat I;Iusain, dans Memoirs Oj the Asialie Society of Bengal, vol.
XII, n° 1, 1933, p. 91 (nous devons à l'obligeance d'un éminent
orientaliste, le R. P. Paul Peeters, Bollandiste, le résumé et l'extrait
suivant du texte arabe) :
En cet endroit, on trouve une explication allégorique d'un discours qu'Her-
mès aurait tenu à une assemblée de sages, à propos d'un arbre figuré, qu'il
avait planté dans Wl temple (1). Au cours do cette explication, l'auteur
356 OSTANÈS

remarque Incidemment que les sages emploient un langage allégorique. Quand lis
disent, par exemple, l'Occident, ou l'Égypte, ou e le Nil d'Égypte•, Ils veu-
lent dire uniquement une chose froide et humide, de la nature de l'eau. Puis le
texte continue comme suit :

« Et quand nous mentionnons le pays de Perse ou Asj;ânes le Perse.


nous voulons seulement dire une chose arclente cl sèche, de la naturr
du feu, puisque le peuple de Perse adore le feu. Tout cela cache un
sens inspiré. •

(1) Le mot berb:i employé, loc. c., est la transcription arabe du copte, p-erpe
• le temple•, et non pyramide, comme le commentateur le dit, p. 122 [P. Pl'r-
tersJ.

D'après Marcelin Berthelot, La Chimie au Moyen Age, t. I,


p. 301, dans !'Alchimie d'Avicenne (Paris. Lat. 6514, f. 14!:l•), une
liste d'auteurs << distinguée par les mots : avant ceux-ci les payens >>,
débuterait par les noms suivants, <c la plupart défigurés » :
Ostanès ( ?), Zoroastre ( ?), Hippocrate ( 'l), Platon, Caton, etc.
Sur la photographie du dit feuillet 149r, nous lisons : (• et ante islos
alii gentiles aramus (cf. supra, p. 353, n. 1) medianus et alius ulti-
mus, ·vant butras flacto coto » etc. ; et nulle part, il n'y a de trace des
noms d'Ostanès et de Zoroastre.

Parmi les extraits du manuscrit syriaque Mm. 6.29 de la Biblio-


thèque de l'Université de Cambridge (f. 106) traduits par R. Du-
val, éd. Berthelot, La Chimie au Moyen Age, t. Il, p. 283, § 39, on
lit:
Eustathénès a dit : « Au sujet du lieu dans Hiérapolis, qui est
appelé la Montagne» etc.
En réalité, le nom qui figure dans le texte syriaque reproduit
par le traducteur (l. cil., en note) doit se lire , Eustathios •, et il
n'y a pas lieu de songer ici à Ostanès.
TROISIÈME PARTIE
I. - TÉMOIGNAGES BIOGRAPHIQUES

1. LAc.:TANCE, Inst., VII, 15, 19 (cf. infra, fr. 13):


H y s t a s p e s , qui fuit Medorum rex antiquissimus, a quo
amnis nomen accepit qui nunc Hydaspes dicitur... sublatum iri ...
nomen Romanum multo ante praefatus est quam illa Troiana gens
conderetur.

2. AMMIEN ~faRCELLIN, XXIII, 6, 32 (p. 316 éd. Clark) [ = Zor.


B 21]:
Magian opinionum insignium auctor amplissimus Plato macha-
gistiam (1) esse verbo mystico docet, divinorum incorruptissimwn
cultum, cuius scientiae saeculis priscis multa ex Chaldaeorum arcanis
Bactrianus addidit Zoroastres, deinde H y s t a s p e s, rex pru-
dentissimus, Darei pater (2). Qui (3) cum superioris Indiae secreta
fidentius penetraret, ad nemorosam quandam venerat solitudi-
nem, cuius tranquillis silentiis praecelsa Brachmanorum ingenia
potiuntur.

(1) Machagistiam est la leçon de l'archétype de nos mss. (le Ful-


densis) ; Reinesius l'a corrigée en hagisliam, mais µaxay,aula" sem-
ble être w1 ntot forgé par une combinaison de µay-dy,anda, c'est-à-dire
µay,x~ dy,aula. Cf. Agathias, II, 24 ( =Zoroastre, fr. D 11, supra, p.
83) : Zweoal1t:(!OÇ Vtp1JY1JT~Ç 1:itç µay,xijç ay,an:laç, et Porphyre, su-
pra, p. 38, n. 2.
(2) Ammien identifie donc VBtâspa, le disciple de Zoroastre, avec
le père de Darius; cf. l'introduction, p. 215 ss.
(3) Le qui, grammaticalement, devrait se rapporter à Hystaspcs,
et peut-être Ammien l'a-t-il ainsi entendu, ayant mal compris sa
source. Mais celle-ci parlait certainement d'un voyage, non d'Hys-
taspe, mais de Zoroastre. Cf. supra, fr. B 21, p. 33, n. 3.
360 HYSTASPE

3. [Amsw1rnrcos], Théosophie (cf. infra, fr. 10):


Xe~oetç • Y O Ta (1 n O li nvàç paatÂÉwç Tle(!UW'II ·r} XaÂ.-
/Ja{wv, evÂ.apeaTaTOt.1 ')'E')'OVOTOÇ,

4. AGATHIAS, Il, 24 (supra, p. 8:J, fr. Zor. D 11) dit de Zoroa-


stre:

flieaai athov ol VVV fal • Y <1 Ta <1 :rr; E w, OVTW 11h7 Tt a:rr;Â.wç,
,paal yeyovivai, wç Mav àµ<ptyvoeiaOai "al ov" ûvat µaOâv no-
Teeov .tfo(!EiotJ :rr;a-r~e, eÏTE "ql aÂ.Â.oç OVTOÇ vnfiex1:v • y (1 1: a -
<1n1J,,
Cf. l'introduction, p. 215.

5. Il faut joindre à ces témoignages le récit suivant ùc C11A11Ës


DE MITYLÈNE:

AmÉNÉE, XIII,· 33, p. 575 A ( = J_acoby, F. Gr. Hisf., n° 125,


fr. 5, p. 660) :
Xae11, o Mt-rt.1Â1Jvaioç Èv T<p IJE"CJ.Tq> TWV 'l<r-roetiiJv TWV 1'E(!l
'AUEav6eov 'P'}<1tv ovetean 01:a<1aµivot.1ç nvàç ofJç µ~ 1'(!0U(!OV
El/Jov ieaaOijvat athwv • yea,pe, /Jè o{J-rwç . «• y (1 T a (1 :,r; Tl vew-
TB(!OÇ ~" d/Je.il<poÇ Zaeia8e'I'/,, neel div Uyot.1<1tv o[ ÉntXW(!tOt O?'t
iE 'A,peoMT1JÇ ,eal 'A/Jclwt/Joç iye~o.,,aav • ÉHt.1(!let.1<18V /Jè O µiv
• Y a T a <1 n 'I'/ ç M118taç ,eal Tijç '5no,eaTW XW(!aÇ, o 8è Zaeia/J(!1JÇ
Tijç vneeavw Kaan{wv nuJ.wv µÉX(!' TOV Tavaï6oç.
Charès raconte ensuite les amours de Zariadrès avec Odatis,
fille du roi de « ceux qui sont au delà du Tanals ,,.
De cette légende, il n'y a à retenir pour nous que le titre de « roi des
Mèdes• donné à Hystaspe par Charès comme par Lactancc (fr. 1).
Le Zariadrès grec est Zairiwairi, frère de Vi§tâspa; cf. Justi, Iran.
Namenbuch, s.r,,
APOCALYPSE -- FI\, J-7 361

li. - FRAGMENTS DE L'APOCALYPSE.

Nous avons réuni d'abord les témoignages grecs que nous pos-
sédons sur cet apocryphe, puis nous avons tenté, à l'aide de Lactance,
!le reconstituer la suite de ses prédictions. Nous reproduisons en
grands caractères les passages de l'écrivain latin où Hystaspe est
cité comme source, et en caractères plus petits ceux que l'on a des
raisons plausiiJks de croire tirés de l' Apocalypse ; cf. l' Introduction
p. 217 SS.

6. JusTIN LE MARTYH, Apol., I, 20, 1 :

Kai :El{JvÂÂa (1) tJè "ai • Y a?: a an r, ç yev~aeaOat ?:wv cpOarr


'l:WV àvaÂœatv 6tà nveàç lcpaaav (2).

7. In., Apol., I, 44, 12:

Ka?:' èvéeyeiav bi -rwv cpavÂwv ~atµôvwv O&va-roç weta011 "a-rà


'l;'WV ?:àç • Y a?: a an OV ~ Et{JvÂÂ1JÇ ~ 'l:WV lleo<p1J?:WV {J{fJÂovç
àvaytvwa"ôv.wv, onwç btà 'l:OV cp6{3ov ànoa?:ebpwatv èv.vyxavov-
?:aÇ 'l:OVÇ àvOewnovç -rciiv "aÂwv yvwatv Âa{Jûv, ath-oi'ç bi bovÂev-
011?:aç 1'a?:éxwatv (3), onee elç ?:ÉÂOÇ OV1' iaxvaav neâ~at. 13. 'Acp6-
{Jwç µiv yàe ov µ6vov lv.vyxavoµev avwtç, ÙÂÂà 1'Ul vµiv, WÇ
oeâu, ÛÇ Èn{a"S1/JlV <pÉ(!Oµev.

(1) Orac. Sibyll. Il, 196-205 ; III. 84-87 ; IV, 171-178 etc. ; cf. H.
Windisch, Die Orakel des Hystaspes, 1929, p. 26 ss.
(2) La croyance mazdéenne que le monde sera détruit par le feu est
exposée p. ex. dans le Boundahish, XXX, 19 s. (p. 125 trad. West).
Peut-être:Héraclite·(fr. 14 Diels; cf. l'introduction, p. 146, n. 8) a-t-il
déjà connu cette doctrine des Mages (cf. Windisch, p. 30 s.); cer-
tainement Nigidius Figulus la leur attribue (Servius, Buc., IV, 10 =
Nigidii reliquiae, fr. 67 Swoboda). Le premier auteur grec qui l'ex-
pose avec plus de développement est Dion Chrysostome (supra, p.
150 ss.). Nous avons parlé de l'origine iranienne de cette doctrine
362 HYSTASPE

et de ses rapports avec les spéculations chaldéennes et avec l'ixnv-


ewrnç stoîcienne, Fin du monde, p. 39 ss. - Le passage d'Hystaspe
auquel Justin se refère, se plaçait naturellement à la fin de l' Apoca-
lypse (cf. infra, p. 376).
(3) Il n'est pas surprenant que l 'Apocalypse d'Hystaspe ait été
condamnée par l'autorité romaine, puisqu'elle prédisait la destruction
de l'Empire. prélude de celle de l'univers (infra, fr. 13). Justin
fait probablement allusion à un édit d'Auguste qui, selon Suétone
(Aug., 31), après avoir revêtu le pontificat suprême, fit rechercher et
brûler quidquid fatidicnrum lihrnrum Graeci T.atinique gmuis nulfü
vel parum idoneis auctoribus vulgo ferebatur. Cet autodafé a dû être
accompagné de la menace de la peine capitale contre les détenteurs
d'ouvrages qu'on ordonnait de livrer à la police. On a supposé aussi
(Windisch, p. 32 s.) que }'écrivain chrétien pouvait avoir en vue une
loi de Tibère (Paul, Sent.,V, 21, 3): Qui de salute principis vel de summa
reipublicae mathematicos, hariolos, haruspices, vaticinatores consulit,
cum eo qui responderit, capite punitur. Mais cette répression était
dirigée contre ceux qui cherchaient à obtenir des astrologues ou devins
des précisions sur un prochain changement de règne (Mommsen, Stra/-
recht, p. 584, n. 4), et l'écrit d'Hystaspe ne se prêtait pas à de pareil-
les consultations.

8. CLÉMENT o'ALEXANDRIE, Stromata, VI, 5 ; 43, 1 (p. 4f>3, :J


Stâhlin), attribue à l'apôtre Paul l'exhortation suivante :

A.a.peu ,ml -ràç 'EU11vixàç {Jl{JJ.ovç, ènlyvwu El{JvHav, coç


~1JÂOÏ lva Oeov xai -rà µÉÀÀO'J/1:a laeaOat, xai l'O'JI • y (1 't' a (] n 1/ i•.
Àa{J6vuç à11ayvwu, xal everjaeu noÀÀqj l'1JÀavyéuueov xal. <Ja-
<pÉa't'E(!O'JI yeyeaµµÉ'JIO'JI 'l'O'JI v[àv l'OV eeov, xal. xaOwç naearn!iv
7t0t'f}<JOV<Jt -rqj Xeunqj noHol {Ja<1tÀeiç (1 ), µi<1ovvu:ç mhdv xai -roùç
<pO(!OVVTaç l'O lJ,,oµa av-rov ual TOVÇ 7tt<1-COVÇ av1:ov, xal. -cr)v ·vno-
µ0117J'JI Xat "&~V 7tQ(!OV<1{av QV't'OV (2).

Ce discours ne se trouve dans aucune des épitres pauliniennes du


Nouveau Testament. Il est emprunté à un apocryphe, probablement
aux Acta Pauli, dont nous n'avons que des fragments, et qui furenl
rédigés croit-on, entre 160 et 180. Ou bien l'auteur de ces Actes a
donné arbitrairement une interprétation chrétienne aux prophéties
paîennes d'Hystaspe, ou plus probablement il lisait un texte où l'a-
pocalypse mazdéenne avait reçu des interpolations chrétiennes,
analogues à celles de nos Oracles Sibyllins (cf. Harnack, Gesch. d. ait.
christl. Literatw, I, p. 129).
APOCALYPSE - FR. 8-10 363

(1) cr. Psaume, 2, 2 : Ila(!É<n:'TJ<JUV ol paa,Aeir; ûjr; y·qr; ,eal oi iiexov-


TEÇ <111v11xlJf/<JUV è:ril i-à aili-o ,eai-à i-ov ie11(lloV ,eal ,eai-à i-oii X(! t<Jl"OV
a1hoii; Orac. Sibyll., III, 663 s. : 'AUà :ricUiv paa,Ujsr; èOvwv è:ril
i-71vde ye yaiav ' dOeoo, O(lµ71<1ovi-a, etc. cr. Windisch, p. 36 SS. - Sur
les luttes des rois impies contre les fidèles dans la kadition mazdéenne
et dans le Pseudo-Hystaspe, cf. infra, p. 368 ss.
(2) Le Pseudo-Paul a rapporté à la parousie du Christ, qui doit
revenir à la fin des temps, ce qu'Hystaspe racontait de la descente de
Mithra sur la terre, quand six millénaires seront révolus. Cf. l'intro-
duction, p. 219 et i11/ra, p. 372, n. 3.

9. LYnus, De mensibus, II, 4 (p. 21 Wünsch ; cf. supra, p. 228, fr.


0 85) :
"O·n o[ ;r;eei Zweoa<JT(!1]V 1'ai • y a T a a ;r; 1'J V XaÂCJIJ.lOl xai
Alyv;r;uot àm) roiJ àetOµov TWV ûav17.wv Èv lfJ/Joµa/Jt ràç fJµieaç
àvO.a{Jov.

Ce texte se rapporte probablement au début de I' Apocalyp se, où


Hystaspc traitait de la domination des planètes sur les jours et sur les
millénaires ; cf. infra, p. 366.

10. [AnISTOKRITos], Théosophi1! (v" sh•cle). dans Burcsch, J(larus,


1889, p. 95, 11 SS. :

Cet ouvrage, dont l'auteur est probablement Aristokritos et qui


date du v 0 siècle (Brinkmann, Rhein. Museum, LI, 189li, p. 280; cf.
Realenc., s.v. « Theosophie >>), tendait à établir la concordance entre
la théologie des païens et celle de !'Écriture, et il fondait cette démon-
stration dans ses trois premiers livres sur des sentences de philoso-
phes et sur les oracles sibyllins. Le contenu du quatrième, d'après le
sommaire conservé, était le suivant :

'Ev {Jè np UTU(!T<p ... :naeayet X 12 17 a el ç • y a Ta a :n; 0 V


TlVOÇ f3aatÂiwç lleeawv ~ XaÂ()a{wv, evJ..a{Jeanfrov, rprJ<J{, yeyovo-
·roç 1'ai i3tà -r:ov-r:o Oe{wv µv<JT'f}(!lwv àno1'a.ÂV'lpw i'Je~a1tévov ( 1 ) neei
ûjç TOV .EwTfj(!OÇ ivav()(!W1t1]<1êWÇ ( 2) • l:ni 'fiJ..et <Jè TOV TeVXOVÇ
Xf!OVt1'0V <JVVTOflWTa-r:ov Ti0et1'e'V àno 'AMµ lwç TWV Z~vwvoç
364 HYSTASPE

xe&""'"· '" q> xal """XtJe{Ce-ra, µs-rà n}" OVJl1CÂ1](? œaw .-ro6 Uax,-
oxiA,oo-ro6 l-rotJ, ys,,11oeo8a, n}" lo'tJJ1TéÂe&aJ1 • bcel yàe r'rea-
nTa, [Psalm. 89, 4), 'l"'I"'·
8T& xtA,a lT1J naeà KtJelq, w, fJµéea µla,
'" U 6è fJµéeai, d 8eo, To" x&oµo" :iio,11oa, Tfj l{JMµr, xaTbtatJoe,
naJ11:w, <xe1)> µs-rà T?)JI naeéÂ8tJ(1W TWV lEaxiaxiAlwv lTwv,
ll.nee dnl §E fJµeewv AoylCsTa,, Tà :iiana xaTa:iiaiiaai (').
La théosophie d'Aristokritos n'était pas seule de son espèce. Pho-
tius lisait encore un ouvrage en cinq livres et quinze discours (Adyo,)
composé après le règne d'Héraclius, dont l'auteur prétendait démon-
trer la conformité des oracles avec les doctrines chrétiennes. Il invo-
quait, nous dit Photius (cod. 170, p. 117, 3), xe11ae,ç o1Jx •EAA'lv,"al
µdva, dAAd Ileea,"al "al Be4"ioi "al Alyvnnoi "al BaPvAwv,a"ai
"al XaA8ai·"al "al 8r1 "ai •ITaAol. Il est probable que les oracles a per-
siques • étaient les xe11aeiç 'Yndanov utilisées déjà par Aristokritos.

(1) Hystaspe, roi oriental, jugé digne d'une révélation; cf. supra,
fr. B 20, p. 31, n. 1, et l'introduction, p. 217, n. 1.
(2) L'auteur de la Théosophie prétendait trouver dans les oracles
d'Hystaspe une prophétie de l'Incarnation. Forçait-il le sens des pré-
dictions mazdéennes, ou bien des vers chrétiens avalent-ils été inter-
polés dans les révélations du roi des Perses (Windisch, p. 43 ss.)?
Il nous paraît probable que, par une audacieuse interprétation, Aris-
tokritos christianisait le récit de la descente de Mithra sur la terre
(cf. Fin du monde, p. 91).
(3) Cette doctrine de la durée six fois millénaire du monde actuel
était celle d'Hystaspe, et ce passage offre avec les Institutions de
Lactance (VII, 14, 8 ss. ; cf. infra, fr. 12) une ressemblance frap-
pante. Peut-être est-elle due à ce qu'il a utilisé la même source.
Mais il est possible aussi qu'Aristokritos ait connu l'écrivain latin
et que ce soit cette lecture qui l'ait engagé à rechercher et à utiliser
le Pseudo-Hystaspe.

11. a) LACTANCE, Epitome Jnstit., c. 68 [73] (p. 761 Brandt) :


Quare cum haec omnia vera et certa sint prophetarum omnium
consona adnuntiatione praedicta, cum eadem 'Trismegistus, eadem
H y s tas p es, eadem Sibyllae cecinerint, ,dubitari non potest
quin spes omnis vitae ac salutis in sola dei religione sit posita.
APOCALYPSE - FR. 10-11 365

b) lnst. epitome, 66 [71) (p. 7!'i6, 9) :


Haec autem a prophetis, sed et a vatibus futura dicuntur : cum
coeperit mundo finis ultimus propinquare, malitia invalescet.
c) Instit. div., VII, 14, 16 (p. 630, 18) :
Saecularium prophetarum congruentes cum caclestibus voccs fincm
rcrum et occasum post breve tempus adnuntiant [cf. infra, p. :rnô, fr.
12).
d) Ibid., VII, 25, 1 (p. 663, 11) :
Haec sunt quae a prophetis futura dicuntur ; quorum testimonia
et verba ponere opus esse non duxi... ut ea ipsa quac dicerem non
nostris sed alienis potissimum litteris confirmarem, doccrcmque non
modo aput nos, verum ctiam aput eos ipsos qui nos inscctantur,
veritatem consignatam teneri quae recusant adgnoscere.

Lactance revient ainsi à plusieurs reprises sur la conformité des


prédictions païennes, notamment de celles d'Hystaspe, avec les doc-
trines eschatologiques de l'Église. Sans doute on peut soupçonner
que cet accord parfait est un peu l'œuvre de Lactance lui-même et
que celui-ci a mis quelque complaisance à découvrir une harmonie
aussi satisfaisante pour son esprit. Il faut néanmoins que le Pseudo-
Hystaspe n'ait pas dévoilé un avenir inconciliable avec celui que pré-
disaient, selon l'apologiste chrétien, les prophéties bibliques. Les
péripéties de la tragédie mystérieuse où devaient périr l'humanité et
le monde, telles que les avaient 'décrites le visionnaire mazdéen, ne
différaient donc pas radicalement de celles que rapporte Lactance. En
confrontant le récit des Diuinae institutiones avec les autres extraits
d'Hystaspe et en le rapprochant de ce que nous savons des croyances
des Mages chaldaïsants et des mithriastes, nous ·pourrons reconnaî-
tre au moins dans ses traits ess'entiels le ·contenu de !'Apocalypse
perdue.

Lactance commence son récit en rappelant que Dieu a créé le monde


en six jours et s'est reposé le septième: de même le monde actuel
doit se maintenir six mille ans parce que « le grand jour • comprend-
un millier d'années (cf. supra, p. 364, fr. 10). Pendant cette période
la malice prévaut sur la terre, mais au bout de six mille ans, la ju-
stice et la tranquillité règneront en ce monde et un millénium de
bonheur commencera.
Ces croyances, d'origine astrologique, étaient celles des Mages (cf.
l'introduction, p. 218), et il est probable que !'Apocalypse d'Hystaspc
commençait de même par des considérations sur les • chronocrato-
ries • des planètes, qui règnaient à la fois sur les jours de la semaine
HYSTASP~

et sur les sept millénaires. Nous savons par Lydus (supra p. 363,
fr. 9), qu'Hystaspe avait traité de l'attribution aux planètes de_ cha-
cun des jours de l'hebdomade. Il y a donc quelque probabilité pour
que les idées qui suivent se soient retrouvées dans Hystaspe (cf. Fin
du monde, p. 70 ss.):

12. Jnstit. VII, 14, 8 (p. 629, 10) :


Septenarius numerus legitimus ac plenus est : nam et dies scptem
sont, quibus per vicem revolutis orbes conficiuntur annorum, et sep-
tem stellae quae non occidunt (1) et septem sidera quae vocantur er-
rantia, quorum dispares cursus et inaequabiles motus rerum et tempo-
rom varietates efficere creduntur... per saecula sex, id est annorum
sex milia, manere in hoc statu mundum necesse est. Dies enim mag-
nus dei mille annorum circulo terminatur ( 2 )... religio et veritas in
his sex millibus annorum laboret necesse est, malitia praevalente
atque dominante·; et rursus ... necesse est ut in fine sexti millesimi
anni malitia omnis aboleatur e terra et regnet per annos mille iustitia
•• • § 16. Saecularium prophetarum congruentes cum caelestibus
voces finem rerum et occasum post breve tempos adnuntiant, des-
cribentes quasi fatigati et dilabentis mundi ultimam senectutem.
Quae vcro a prophelis et vatibus futura esse dicantur, prius quam
superveniat extrema conclusio, collecta ex omnibus et coacervata
subnectam.

(1) La Grande' Ourse.


(2) On rapprochera de cc passage la Théosophie d' Aristokritos, où,
après avoir invoqué les prophéties d'Hystaspc, l'auteur ajoutait que la
consommation des siècles se produirait au bout de 6.000 ans ; cf.
supra, fr. 10, t•t p. :-J64, note 3.

13. a) LACTANCE, lnstit. VII, 15, 19 (p. 6341 15) :


H y s t a s p e s quoque, qui fuit Medorum rex antiquissimus,
a quo amnis nomcn accepit qui nunc Hydaspes dicitur, admirabile
somnium (1) sub interpretatione vaticinantis pueri (2) ad memoriam
posteris tradidit : sublatum iri ex orbe imperium nomenque Rorna-
num multo ante praefatus est quam illa Troiana gens conderetur.

b) lnst. VII, 15, 11 (p. 632, 15) :

Cuius vastitatis et confusionis haec erit causa quod Romanwn


APOCALYPSE - FR. 12-13 367

nomen, quo nunc regitur orbis, tolletur e terra et inperium in Asiam


revertctur ac rursus Oriens dominabitur atque Occidens serviet (3).

(1) La révélation d'Hystaspe commençait donc par un songe éton-


nant, qu'interprétait « un enfant prophétique». Ce songe prédisait la
succession des empires, dont le dernier devait être celui des Romains.
On en rapprochera le rêve de Nabuchodonosor dans le livre de Da-
niel et la statue composée d'or, d'arge:nt, d'airain et de fer (II, 31.
cf. VII. 1 ss.; Hippolyte, ln Da11it:lem, II, rn etc.). De même, nous
trouvons au début du Bahman- Yasht (1, 1 ss. IL 14 ss.) un ou plu-
tôt deux rêves de Zoroastre, qui voit un arbre dont les branches
métalliques lui sont expliquées par Ahoura-Mazda comme représen-
tant les règnes successifs des souverains de la Perse. La vision de
l'apocalypse mazdéenne avait probablement une forme et une signi-
fication analogues : des métaux différents y figuraient une suite de
dominations qui devaient se succéder jusqu'à celle de Rome. L'on
cite d 'allleurs d'autres songes présageant chez les Perses des événe-
ments politiques (cf. Windisch, p. 46 ss. ; Fin du monde, p. 72 ss.
et Realenc., s.v. <• Hystaspes », col. 542, 3 ss.).
(2) Une oniromancie merveilleuse était mise par Hystaspe dans la
bouche d'u11 enfant, parce que l'enfant, comme la vierge. passait pour
particulièrement apte à prévoir l'avenir. Sa pureté Je rendait digne
de recevoir le don céleste de la divination, et le naï; 11,pOogoç était
couramment employé comme médium 11ar les magiciens ("Windisch,
p. 48 ss. : Fin du monde. p. 73). La tradition iranienne veut que des sa
naissance Zarathoustra ait manifesté par des prodiges ses facultés
merveilleuses (cf. Zor. fr. B 14 a) et elle lui reconnaît le don de pro-
phétie. II se peut donc que l'enfant dont parlait Hyslaspe fût Zoroa-
stre, qui, suivant le Dinkart, << aurait deviné les pensées secrètes •> du
roi ViHâspa. " Le point de départ des Oracles serait un songe mer-
veilleux, qu'aurait eu Vistàspa, et dont Zarathoustra enfant lui
aurait révélé le sens, tout comme le fait Daniel devant Naboukad-
nessar » (Benvéniste. Une apocalypse pehlvie, dans Rev. hist. des rd.
CVI, 1932, p. 378).
(:l) L'idêe que l'empire romain serait le dernier et que sa chute pré-
sagerait l'écroulement de toutes choses, est traditionnelle dans l'apo-
calyptique juive et chrétienne (Housset. Der Antiehrist, 1895, p.
76 ss.). Lactance y ajoute l'idée nouvelle que la domination reviendra
à l'Asie et que l'Occident sera asservi. La similitude, même verbale,
de ce passage avec celui où Hystaspe est nommé, indique qu'il remonte
à la même source. M. Windisch (p. 52 ss.) a suivi à travers les siècles
les manifestations de cette croyance que l'Orient vaincu par Rome
prendrait un jour sur elle sa revanche. De même, suivant le 2âmâsp-
Nâmak, <• l'empire de l'Iran passera aux mains de ses ennemis ... cc
qui est iranien redeviendra non iranien » (Benvéniste, l. c., p. 376).
368 HYSTA.SPE

La destruction de l'Empire romain est suivie d'une longue période


de guerres, et Lactance rapporte les péripéties dramatiques de ces en-
treprises belliqueuses. Ces guerres étaient aussi un des thèmes dévelop-
pés dans le Pseudo-Hystaspe, comme l'indique Clément d'Alexandrie
(p. 362, fr. 8) : le visionnaire exposait comment ~ de nombreux rois•
livreront bataille aux fidèles, et l'endurance de ceux-ci. Dans le
Rahman- Yasht et dans le 2âmâsp-Nâmak aussi, on trouve le récit
des luttes soutenues par les mazdéens contre les hordes qui les as-
saillent. Mais il est impossible de déterminer avec précision ce qui,
dans Lactance, peut avoir été emprunté à Hystaspe, quoique certains
détails paraissent bien. d'origine iranienne (Fin du monde, 74 ss. ;
Benvéniste, I.e., p. 374 ss.).
Ces guerres auront pour effet la dévastation de la terre, où règnera
la misère et l'injustice, et la perturbation du ciel lui-même, où appa-
raîtront des phénomènes prodigieux. La description s'en trouvait
dans Hystaspe, comme l'indiquent des ressemblances, même dans les
détails, avec le Bahman- Yasht (cf. Fin du monde, p. 75 ss.). Voici les
passages où Lactance selon toute vraisemblance s'inspire de l'Apoca-
lypse mazdéenne; mais, comme l'apologiste combine ici des emprunts
faits à des écrits différents, on ne peut être tout à fait affirmatif.

14. lnst., VII, 16, 4 (635, 5) :


a) lmperii sede translata, confusio ac perturbatio humani generis
consequetur ; tum vero detestabile atque abominandum tempus exis-
tet, quo nulli hominum sil vita iucunda. Eruentur funditus civitates
atque interibunt, non modo ferro atque igni, verum etiam terrae mo-
tibus adsiduis (1) et eluvie aquarum et morbis frequenlibus et fame
crebra. 6. Aer enim vitiabitur et corruptus ac pestilens fiel modo in-
portunis imbribus, modo inutili siccitate, nunc frigoribus, nunc aeslibus
nimiis, nec terra homini dabit fructum : non seges quicquam, non ar-
bor, non vitis feret, sed cum in flore spem maximam dederint, in frugc
declpient. 7. Fontes quoque cum fluminibus arescent, ut ne polos
quidem suppetat (2), et aquae in sanguinem aut amaritudinem muta-
buntur. Propter haec deficient et in terra quadrupedes et in aere volu-
cres et in mari pisces.
8. Prodigia quoque in caelo mirabilia mentes hominum maximo
terrore confundent, et crines cometarum, et solis tenebrae et color
lunae et cadentium siderum lapsus ... (8).
10. Tune annus breviabitur et mensis minuetur et dies in angustum
coartabitur (') ... 11. Montes quoque altissimi decident et planis ae-
quabuntur, mare innavigabile constituetur... (1).
12. Tune vero per iram dei adversus homines qui iustitiam non ad-
gnoverint, saeviet ferrum ignis fames morbus et super omnia metus
semper impendens. Tune orabunt deum et non exaudiet, optabitur
mors et non veniet. .. gratulabuntur mortuis et vivos plangent (8). His
et alüs pluribus malis solitudo fiet in terra et erit deformatus orbis
atque desertus ... ita enim conficietur humanum genus, ut vix decima
APOCALYPSE - FR. 13-14 369

pars bominum relinquatur, et unde mille processerant, vix prodient


centum (7). De cultoribus etiam dei duae partes interibunt et tertia
quae fuerit probata remanebit (8).

b) J:,'pitome, 66 (71), 3 (p. 757, 5) :


Tune erit tempus infamlum et execrallilc, quo nemini libeat vivere ;
denique in eum statum res cadet, ut vivos lamentatio, mortuos gratu-
latio sequatur. Civitates et oppida interibunt, modo ferro et igni,
modo terrae motibus crellris, modo aqua.rum inundatione,modo pesti-
lentia et fame ('). Terra nihil feret aut frigoribus nimiis aut caloribus
sterilis ; aqua omnis partim mutabitur in cruorem, partim in amari-
tudinem vitiabitur, ut nihil sit nec ad cibos utile nec ad potum salubre.
His malis accedent etiam prodigia de caelo, ne quid hominibus desit
ad timorem. Cometae crebro apparebunt, sol perpetuo pallore fusca-
bitur, Iuna sanguine inficietur, nec amissae lucis damna reparabit,
stellae omnes decident, nec temporibus sua ratio constabit, hieme
atque aestate cunfusis; tune et annus et mensis et dies breviabitur.

(1) La description de ces calamités est conforme aux traditions


iraniennes (cf. Fin du monde, p. 76). M. Benvéniste a fait observer
que la mention des séismes répétés, qui manque dans les autres sour-
ces, apparait dans le .Zâmâsp-Nâmak (§ 28) : o Les tremblements de
terre se multiplieront et causeront mainte destruction. »
(2) Cf. Balunan- Yasht, II. 41 (trad. West) : • A willingly-disposed
cloud and a righteous wind are not able to produce rain in the proper
time and season ... and the hot wind and the cold wind bring along
fruit and seed of corn... and it does not rain and the waters of ri vers
and springs will diminish and there will be no increase. - Il, 31 :
The earth of Spendarmad is more barren... the crop will not yield
the seed... and that which increases will not become ripe. - Cf.
le Zàmâsp-Nâmak, § 28 ss., chez Benvéniste, et Fin du monde, p. 77.
(3) Cf. Bahman Yasht, ll,31 ; II. 4 etc.; Fin du monde, p. 77, note 3.
(4) Bahman-Yasht, II, 31: • The year, month and day are shor-
tcr. , Cf. Bousset, Der Antichrist, 1895, p. 143 ss. ; Fin du monde, p.
78, n. 1.
(5) Idée mazdéenne. cf. Zor. fr. D 4, p. 77, n. 19, et Fin du monde,
p. 78, n. 2.
(6) Balunan-Yasht, II, 44: • The living (of the men) is not possible
and tbey seek death as a boon ; and youths and children will be appre-
hensive. .. and gladness of heart will not arise among them ,. Cf.
Fin du monde, p. 79, n. 1; Zàmâsp-Nâmak, § 16 et § 57, Benvéniste.
(7) Même détail caractéristique dans le Balunan-Yashl, II, 47:
• Nine in ten of these men will perish ». Cf. Fin du monde, p. 79, n. 2.
370 HYS'l'ASPB

(8) Nous avions cru (l.c.) que ce trait était pris par Lactance aux
Oracles sibyllins, III. 554 ; V, 103, cf. Apoc., IX, 15, 18. Mais il se
peut qu'il soit emprunté aussi à Hystaspe. M. Benvéniste (l.c. p.
376) a fait observer qu'il se retrouve dans le 2âmâsp-Nâmak (§ 72):
« Un tel massacre se produira qu'une partie de l'humanité sur trois
subsistera. •
(9) Aoiµf, xal À.lµi[J; cf. supra, p. 77, note 18.

15. Jnst., VII, 17, 9. (p. 639, 15):


a) Id erit tempus quo iustitia proicietur et innocentia odio erit, quo
mali bonos hostiliter praedabuntur. Non lex aut ordo aut militiae
disciplina servabitur, non canos quisquam reverebitur, non officium
pietatis adgnoscet, non sexus aut infantiae miserebitur : confunden-
tur 01nnia et miscebuntur contra fas, contra iura naturae (1). Ita
quasi uno communique latrocinio terra universa vastabitur. 10. Cum
haec facta erunt, tum iusti et sectatores veritatis segregabunt se
a malis et fugient in solitudines. Quo audito inpius inflammatus
ira veniet cum exercitu magno et admotis omnibus copiis circumda-
bit montem in quo iusti morabuntur, ut eos conprehendat (2 ). 11. Illi
vero ubi se clausos undique atque obsessos viderint, exclamabunt
ad deum voce magna et auxilium caelesle inplorabunt, et exaudiet
eos deus et millet regem magnum de caelo (3), qui eos eripiat ac li-
beret omnesque inpios ferro ignique disperdat.
18. Haec ita futura esse cum prophetae omnes ex dei spiritu,
tum etiam vates ex instinctu daemonum cecinerunt. H y s t a s -
p e s enim, quem superius nominavi, descripta iniquitate saeculi
huius extremi pios ac fideles a nocentibus segregatos ait cum fletu
et gemitu extenturos esse ad caelum manus (') et inploraturos fi-
dem Iovis : Iovem respecturum ad terram et auditurum voces ho-
minum atque inpios extincturum ; quae omnia vera sunt praeter
unum, quod Iovem dixit illa facturum quae deus faciet. Sed et
illud non sine daemonum fraude subtractum, missum iri a patre
tune filium dei, qui deletis Oillllibus malis pios liberet.

19, 5 (p. 645, 8). Cadet repente gladius e caelo, ut sciant iusti
ducem sanctae militiae descensurum, et descendet comitantibus an-
gelis in medium terrae et antecedet eum flamma inextinguibilis et
virtus angelorum tradet in manus iustorum multitudinem illam quae
montem circumsederit (6) et concidetur ab bora tertia usque in ves-
perum et fluet sanguis more torrentis : deletisque omnibus copiis in-
pius solus effugiet et peribit ab eo virtus sua. 6. Hic est autem
APOCALYPSE - fH. 14-15 371

qui appellatur Antichristus... victus effugiet et bellum saepe reno-


vabit et saepe vincetur donec quarto praelio confectis omnibus
inpüs debellatus et captus tandem scelerum suorum luat poenas.
7. Sed et caeteri principes et tyranni, qui contriverunt orbem, si-
mul cum eo vincti adducentur ad regem, et increpabit eos et coar-
guet et exprobrabit iis facinora ipsorum et damnabit eos ac meritis
cruciatibus tradet. Sic extincta malitia et inpietate compressa re-
quiescet orbis, qui per lot saecula subiectus errori ac sceleri nefan-
dam pertulit servitutem. Non colentur ulterius dii manu facti, sed a
templis ac pulvinaribus suis deturbata simulacra igni dabuntur, et
cum donis suis mirabilibus ardebunt (1 ).

b) Epitome, 66 (71), 1 (p. 756, 9) :

Haec autem a prophetis, sed et a vatibus futura dicuntur:


cum coeperit mundo finis ultimus propinquare, malitia invalescet,
omnia vitiorum et fraudum genera crebrescent. .. 2. Si qui erunt boni,
praedae ac ludibrio habebuntur : nemo pietatem parentibus exhibe-
bit, nemo infantis aut senis· miserebitur, avaritia et libido universa
corrumpet...
66, 10 : Ille (rex inpius) vecors ira inplacabili furens adducet exer-
citum et obsidebit montem quo iusti confugerint, qui cum se vide-
rint circumsessos, implorabunt auxilium dei voce magna, et exau-
diet eos et mittet illis liberatorem. 67, 1. Tune caelum intempesta
nocte patefiet et descendet Christus in virtute magna et anteibit
eum claritas ignea et virtus inestimabilis angelorum et extinguetur
omnis illa multitudo impiorum. et torrentes sanguinis current et ipse
ductor effugiet atque exercitu saepe reparato quartum praelium
faciet, quo captus cum caeteris omnibus tyrannis tradetur exustioni.
2. Sed et ipse daemonum princeps, auctor et machinator malorum,
càtenis alligatus custodiae dabitur, ut pacem mundus accipiat et ve-
xata tot saeculis terra requiescat.

M. Windisch (p. 72) a montré que l'emprunt fait à Hystaspe ne se


limitait pas aux quelques lignes qui lui sont expressément attribuées,
mais qu'il commençait à l'endroit (VII, 17, 9) où Lactance reprend
le thème du triomphe de l'injustice déjà développé par lui précé-
demment (VII, 15, 7-9). Lui-même d'ailleurs nous apprend qu'Hys-
taspe avait décrit l'iniquité du siècle suprême, et les mots du § 10 :
• Iusti et sectatores veritatis segregabunt se a malis• se retrouvent
presque exactement dans la citation d'Hystaspe : • Pios ac fideles
a nocentibus segregatos •.

(1) Cf. Bahman-Yasht, II, 28-31 (p. 203 West): • They will lead
these Iranian countries... into tyranny and misgovernment... there
is no law, they preserve no security; with deceit, rapacity and mis-
government they will · devastate these Iranian countries... Ail men
372 llYSTASP:!;;

will become deceivers, great friends will become of different parties,


and respect, affection, hope and regard for the sons will depart from
the world. The affection of the father will depart from the son and
that of the brother from his brother •. Cf. Fin du monde, p. 81, n. 4,
et le 2âmâsp-Nâma.k, § 18 ss. Benvéniste.
(2) Les Perses, rapporte déjà Hérodote (1, 131), avaient coutume de
sacrüier sur le sommet des montagnes, et cet usage religieux se perpé-
tuait chez les Mages d'Asie Mineure à l'époque de Mithridate (Appien
Mithr., 65). Zoroastre le premier, <•s'éloignant de la société des hommes,
s'était retiré sur une montagne et y avait consacré au culte une grot-
te • (Zor., fr. 0 8, p. 143, n. 3, et Introduction, p. 25). Les livres
sacrés du mazdéisme spécifient sur quelles cimes élevées ont été éta-
blis les trois feux sacrés de cette religion. Quand les infidèles envahi-
ront l'Iran, ces feux seront transférés au loin sur des hauteurs reculées
pour être soustraits aux envahisseurs, et« les hommes de la Loi s'éta-
bliront dans des cavernes sur le sommet des montagnes i> (Fin du
monde, p. 83).
(3) Ce rex magnus que Lactance confond avec le Christ (cf. l' E1-i-
tome), était, dans Hystaspe, le "HA,oç pacnAevç (cf. notre Théologie
solaire, Mém. sav. élr. Acad. Inscr. XII, 1909, p. 452 ss.) ou plutôt
Mithra, son incarnation, que le texte grec devait appeler Apollon,
comme il identifiait Ahoura-Mazda avec Zeus. La version christianisée
du Pseudo-Hystaspe parlait, selon Clément (fr. 8, p. 363, n. 2), de la
, parousie du Seigneur. • - Deux vers de la Sibylle, dont on n'a
pas bien saisi la portée, annoncent avec toute la netteté possible la
venue de ce roi solaire, qui fera régner la paix sur la terre (Ill,
652) : 1( ai ToT' àn' ,}t:Aloio Oeàç niµv,ei paa,Uja, 1 ôç miaav yaïav
navae, noUµoio xaxoïo. De même, !'Oracle du Polier, qui est un
remaniement égyptien d'une apocalypse mazdéenne, peut-être de celle
d'Hystaspe, prédit que ànà 'HAI.av :naeayÉvf/TaL (Jaa,Aevç àyaOwv
fJOTTJ(2 .•• WCJTli eveaaOa, TOVÇ neeioVTaÇ TOVÇ neoTliUÀWXOTaç àva-
anJva,, iva µHaaxwaiv TCÏ>v àyaOwv (Reitzenstein et Schli.der, Stu-
dien zum anliken Synkretismus, 1926, pp. 40 et 49). La croyance à
la descente sur la terre d'un dieu solaire a laissé des traces dans l'a-
pocalyptique judéo-chrétienne (cf. Fin du monde, p. 81). - Le
• grand roi o qui paraîtra à la fin des temps, est annoncé aussi
dans la « Prophétie de Zardoulit; cf. supra, p. 127, n. 4.
(4) Geste de supplication habituel en Orient, spécialement pour les
prières au Soleil; cf. Il sole vindice dei delitti ed il simbolo delle muni
alzate dans Memorie Accad. Rom. Archeol., Série III, t. I, 1923, p. 65,
ss., et Rendiconti, V, 1926, p. 69 ss. ; Syria, VI, 1925, p. 243 et XIV,
1933, p. 385. - Cf. Orac. Sibyll., III, 558 ss. et Windisch, p. 78.
(5) Anges mazdéens, cf. Ostanès, fr. 10, supra, p. 283, note 2 ; fr.
15, p. 292, n. 4, et nos Religions orientales', p. 279, n. 52. Dans le Bah-
man- Yasht(III, 31 ss.), Ahoura-Mazda du haut d'une montagne
APOCALYPSE. - Fil. 15-16 373

ordonne à ses archanges d'envoyer ses anges combattre les mé-


chants, et Mithra est le protagoniste des troupes célestes.
(7) Le récit du Bahman- Yasht se termine de même par la des-
truction des temples des idoles, demeures des démons, et par la re-
stauration de la vraie religion (Fin du monde, p. 86}.

Selon les croyances mazdéennes, dont le Pseudo-Hystaspe était


l'interprète, Mithra descendu sur la terre ressuscitait les morts, les
jugeait et les faisait passer à travers un fleuve de feu, qui ne brûlait
que les méchants. La résurrection des morts et le jugement dernier
étaient des doctrines chrétiennes si fermement établies, ,qu'on pour-
rait s'étonner de voir Lactance, à propos de ces articles, puiser à la
source païenne dont dérive ce qui précède. Cependant, même dans
cette partie de son œuvre, comme l'a noté M. Windisch (p. 29), il re-
produit une croyance iranienne, et il s'écarte de la doctrine orthodoxe,
lorsqu'il définit la nature et les effets du feu divin qui doit châtier les
coupables. Ce feu, qui n'a besoin d'aucun aliment, est« pur et liqui-
de et fluide comme de l'eau •: c'est le• fleuve de feu~ des mazdéens.
Il n'est pas seulement, comme l'enseignait l'Église, l'instrument du
supplice des réprouvés (Matth., xxxv, 41 ; Hippolyte, De Antechr.,
64 s. etc.); les justes doivent y être plongés aussi, mais conformément
à ce qu'enseignaient les Mages (Boundahish, XXX, 18 etc.), ils ne
sentent- pas sa brûlure, qui ne torture que les impies. Dès l'époque
alexandrine, les stoïciens s'étaient emparés de cette doctrine maz-
déenne pour l'interpréter selon leur système, et l'Oriental hellénisé
qu'était le Pseudo-Hystaspe, a connu ces spéculations. De là provient
la couleur stoïcienne des explications de Lactance (cf. l'Introd.,
p. 32 ; Fin du monde, pp. 40 ss. et 88 s.).

16. lnst., VII, 21, 3 (p. 651, 11):

Ignis sempiterni ... natura diversa est ab hoc nostro, quo ad vitae
necessaria utimur, qui nisi alicuius materiae fomite alatur, extingui-
tur. 4. At ille divinus per se ipsum semper vivit ac viget sine ullis
alimentis nec admixtum habet fumum, sed est purus ac liquidus et in
aquae modum fluidus : non enim vi aliqua sursum versus urguetur
sicut noster, quem labes terreni corporis quo tenetur et fumus inter-
mixtus exsilire coget et ad caelestem naturam cum trepidatione
mobili subvolare (1). Idem igitur divinus ignis una eademque vi ac
potentia et cremabit inpios et recreabit et quantum a corporibus ab-
sumet, tantum reponet ac sibi aeternum pabulum sumministrabit :
quod poetae in vulturem Tityi transtulerunt (2). Ita sine ullo revi-
rescentium corporum detrimento aduret tantum ac sensu dolori11
374 HYSTASPE

adficiet. 6. Sed et iustos cum iudicaverit deus, etiam igni eos exami·
nabit ; tum quorum peccata vel pondere vel numero praevaluerint,
perstringentur igni atque amburentur, quos autem plena iustitia
et maturitas virtutis incoxerit, ignem ilium non sentient : habent
enim allquid in se dei, quod vim flammae repellat ac respuat.
7. Tanta est vis innocentiae, ut ab ea ignis Ille refugiat innoxius,
quia accepit a deo banc potentiam ut inpios urat, iustis temperet.

(1) Cf. Sénèque, Quaest. Nat., II, 24, 3.


(2) Cf. Minucius Félix, 35 ; Tertull., Apol., 48. - Nous ne savons
pas si Lactance a trouvé la comparaison avec Titye dans Hystaspe,
comme l'admet M. Windisch (p. 29), ou si c'est une addition de l'a-
pologiste.

Les Mages occidentaux, acceptant les spéculations chaldéennes


sur la domination des planètes (supra, p. 365), enseignaient que le
septième millénaire était celui du Soleil, dont le métal est l'or. Ils
appliquèrent par suite à ce règne de Mithra-Apollon les descriptions
que donnaient les poètes grecs des délices de l'humanité primitive.
Ils pouvaient d'ailleurs trouver dans les traditions sacrées du maz-
déisme une légende qui s'harmonisait avec les récits helléniques :
A la fin des temps, Yima sortira avec ses troupeaux de l'abri sou-
terrain où · il s'est refugié pour échapper au déluge, et une heu-
reuse prospérité règnera sur la terre. Le lait coulera alors en si
grande abondance et sera si doux que les hommes, retrouvant leur
innocence première, renonceront à se nourrir de la chair des animaux
et cesseront de les immoler (cf. Fin du monde, p. 89 ss.).
Il est donc à peine douteux que l'Apocalypse d'Hystaspe contenait
une description de la félicité dont jouira la terre pendant le mil-
lénium du dieu solaire. Lactance en a-t-il reproduit un passage?
Il emprunte certainement des éléments de sa peinture poétique à
lsale, à la Sibylle et aux chiliastes juifs ou chrétiens, mais il sem-
ble que certains traits aient été pris à Hystaspe (cf. Fin du monde,
p. 90, n. 3):

17. Inst., VII, 24, 7 (p. 660, n. 4) :


a) Terra vero aperiet fecunditatem suam et uberrimas fruges sua
sponte generabit, rupes montium melle sudabunt, per rivos vina
decurrent et flumina Jacte inundabunt : mundus denique ipse gaude-
bit et omnis rerum natura laetabitur erepta et liberata dominio mali
et impietatis et sceleris et erroris. Non bestiae per hoc tempus san-
guine alentur, non aves praeda, sed quieta et placida erunt omnia.
Leones et vituli ad praesepe shnul stabunt, lupus ovem. non rapiet,
canis non venabitur, accipitres et aquilae non nocebunt, inf~s cum
APOCALYPSE. - FR. 17-18 375

serpentibus ludet (1). Denique tune fient illa quae poetae aureis tem-
poribus facta esse iam Satumo regnante dixerunt.

b) Epit., 67 (72), 3 (p. 759, 11):


Erit regnum iustorum mille annis ... tune descend et a deo plu via
benedictionis matutina et vespertina et omnem frugem terra sine
labore hominum procreabit. 5. Stillabunt meIIa de rupibus, lactis et
vini fontes exuberabunt, bestiae deposita feritate mansuescent,
lupus inter pecudes errabit innoxius, vitulus cum leone pascetur,
columba cum accipitre congregabitur, serpens virus non habebit,
nullum animal vivet e sanguine, omnibus enim deus copiosum atque
innocentem victum ministrabit ( 2).

(1) Sur le thème de la paix règnant entre les animaux, cf. Fin du
monde, p. 89, n. 2 ; 90. n. 1, et le 2âmâsp-Nâmak, § 105, Benvéniste.
(2) De même, les mazdéens ont eu la croyance que les hommes à la
fin des temps renonceraient à la chair des animaux pour revenir au
végétarisme primitif. Cf. Fin du monde, p. 90, n. 3.

18. Inst., VII, 24, 5 (p. 659, 5) :


Sub idem tempos etiam princeps daemonum. qui est machinator
omnium malorum, catenis vincietur et erit in custodia mille annis
caelestis imperii, quo iustitia in orbe regnabit.

VII, 26, 1 (p. 665, 7) :


Diximus paule ante in principio regni sancti fore ut a deo princeps
daemonum vinciatur ; sed idem cum mille anni regni. hoc est septrm
millia, coeperint terminari. solvetur denuo et custodia ernissus exibit
atque omnes gentes quae tune crunt sub dicione iustorum. concita-
bit, ut inferant bellum sanctae civitati ; et colligetur ex omni orbe ter-
rae innumerabilis populos nationum, et obsidebit civitatcm.
Epit. 67 (72), 2 (p. 759, 5) :
Sed et ipse daemonum princeps, auctor et machinator malorum,
catenis alligatus custodiae dabitur, ut pacem mundus accipiat ...
6. Peractis vero mille annis ac resoluto daemonum principe rebel-
labunt gentes adversus iustos et veniet innumerabilis multitudo ad
expugnandam sanctorum civitatem.

Lactance a sans doute pu trouver cette doctrine hétérodoxe chez


les chiliastes ju déo-chrétiens, qui se fondaient sur I' Apocalypse (xx. 2).
376 HYSTASPE

Mais elle était certainement exprimée aussi dans la prédiction d'Hys-


taspe, car elle est d'origine mazdéenne. Le dragon Azi-Dahâka, après
s'être emparé du trône, désole la terre pendant mille ans, puis, ren-
versé, il est enchaîné au mont Demavend, où il restera jusqu'à la fin
des temps. Alors, Ahriman l'ayant délivré de ses chaînes, il se pré-
cipitera sur le monde, qu'il ravagera, jusqu'à ce qu'il soit tué d'un
coup de massue par le héros Kérésaspa et que « l'adversité quitte le
monde et que commence un nouveau millénaire t. Telle est l'antique
légende iranienne qui forme la conclusion du Bahman Yasht (Ill
54 s., cf. Fin du monde, p. 92, n. 4) et qui devait être rapportée de
quelque façon vers la fin de la révélation d'Hystaspe.

La conclusion de celle-ci nous est fournie par Justin (fr. 7, supra,


p. 362, n. 3). Hystaspe prédisait que « les choses périssables seraient
détruites par le feu. & Les Mages occidentaux avaient adopté la doc-
trine chaldéenne et stoîcienne d'une grande i'X:rr:vew<11ç, distincte du
fleuve de feu que fait couler Mithra (supra, p. 373). Cette conflagra-
tion détruira tous les éléments et préparera la rénovation totale de
l'univers, devenue le séjour éternel des élus ; Lactance, VII, 26, 5 :
« Cum vero completi fuerunt mille anni [au bout du huitième mil-
lénaire] renovabitur mundus a Deo •> etc.; cf. supra, p. 149. n. l,
et Fin du monde, p. 93.

III. - LE LIVRE DE LA SAGESSE


(Introduction, p. 222).

Aucun fragment n'en est conservé.

IV. - ÉCRIT ASTROLOGIQUE


(Introduction, p. 223).

Un manuscrit de Paris (1) nous a transmis, parmi d'autres résumés


d'ouvrages astrologiques aujourd'hui perdus, le sommaire d'un livre
que le texte attribue à •yaTaV71ç '!UJmpàç leeevç Aeyoµevoç. II semble
qu'un des deux noms soit une correction de l'autre, mais il n'est pas

(1) Cod. Parisinus Gr. 2425, f. 222; cf. Cal. codd. astr. VUI. 3,
p. 92.
ÉCRIT ASTROLOGIQUE, - FR. 18-19 377

aisé de décider si •y,n:dt1:n:1Jç, ayant été écrit "Ya-rmpiç,a donné lieu à la


fausse conjecture 'QlJmp6ç, ou si 'QlJa1p6ç est le véritable anteur, resti-
tué au lieu d'un "Y a-ra'l'tç erroné. Peut-être aussi le texte portait-il
'Ya-rda:n:011 'QlJa'l'àç, }'écrivain égyptien (il était de Thèbes: Lydus,
De mensib. Il, 4) ayant été rattaché par une filiation fantaisiste au
roi Perse. - En faveur de l'attribution de cet opuscule (piplilJdeiov)
à Odapsos, on peut invoquer cet argument que 'Q6ay,6ç, cité plu-
sieurs fois par Héphaistion de Thèbes, avait écrit sur la chorographie
astrologique (Héphaest., 1, 1, p. 52, 14 et 57, 11 Engelbrecht; Maximi
et Ammonis reliquiae, éd. Ludwich, p. 114, 24; 116, 14; 117, 11) et
que précisément ce sujet était traité dans le livre dont nous avons
l'analyse. - Mais d'autre part la prééminence que l'auteur de notre
opuscule accordait à Saturne dans ses présages paraît indiquer qu'il
y exposait la pseudo-science des << Chaldéens •>, non des Égyptiens,
cf. Diodore Sic., II. 30, 3: (XaÀôaiot) µeylaTfJV ôi rpaatv ûvai Oew-
eiav xal ôvvaµtv :n;eel TOVÇ :n:ivn: àa-rieaç Tov; :n;À(ZVfJTa; xaÀovµi-
vovç... i6[q ôÈ -ràv v:n;à -rciiv •EUfJvwv Ke6vov dvoµal;6µevov, èmrpa-
via-ra-rov ôÈ xal :n;À.Eia-ra xai µiyta-ra :n:eoaf}µa[vona. Cf. Bouché-
Leclercq, Astro!. gr., p. 94, n. 2; Calai. codd. astr., VIII, 4, p. 229, 31.

19. 'O " Y a T a 'I' t ç 'Q6a'l'àç ieei;vç Àey6µevoç xoaµtxà avvéTa~ev


à:n:oTEÀÉ!fµa-ra . :n:eoarpwvëi fiè TO p,p).tfideiov t <[> àvarpieei, ÈV <[> ôta-
Àaµpdvet -roii Ke6vov l;cpôt01• ëxaa-rov -rwv ,p' l:n:ixonoç xai xaO'
éavTOV xai avv TOiç aÀÀotç Tiaaaeatv TWV n:Àavwµivwv fi xaO' ëva
5 ,j xa-rà :n;À.elovç xievaµivov xai a11vemOeweovµivov, Ti èmt11Jµa[vet,
xal ovx a:n;Àwç xaO' b'lov To l;</Jôtov, àUà xaO' ixaarov Tûiv èv av-rcp
µE(!WV TE xai µEÀ.iÏJV TijÇ È:n;oxijç È;ETal;oµÉVfJÇ " Àiyet ôÈ xa/ ;n;ofot XW(!UL
Tta, TWV l;cpMwv àvaxetVTat, xal Tà TWV à:noTEÀeaµaTWV eilJf} È"X rijç
TWV µûwv t"Xat1TOV l;cpôlov lôtOTfJTOÇ xaea"XTf/(!ll;et (1).
10 ~Oµota µÈv OVV È:n;ayyEÀÀ.OµEVOÇ Èt1TtV Toiç aÀÀ.OtÇ, Otfaw ôÈ ;n;E[(!q
ÔO"Xtµâaaç lxw fi xai Àoyiaµoiç EV(!OV, el "Xal 6µo[wç Toiç aÀÀotç
:n:eel i-àç ,J:n;oaxiaw; lJ,aµae-ravei.

1 cMatpàç reeë' sic cod. 2 <[> àvarpieu vix sanum. Nomen latere
videtur, velut Tep 'Ae-rarpieve, 'l 3 l:nixov-roç corr. Boudreaux:
è:nixwv :n; (cum o superser.) cod. 7 l-ral;wµivf}, cod. nota
cod. : corr. Boudreaux 8-9 -ràç -rwv à:n;ouleaµd-rwv rjfiEt è" -rijç -rwv
pelw: . .. xaeax-r1Jell;etv cod. : corr. Boil et Boudreaux 11 fil el cod.

(1) Sur cette géographie astrologique, cf. Bouché-Leclercq, Asir.


grecque, p. 327 ss. ; Gundel, Dekanc und Dekansternbilder (Studien
Warburg, XIX), 1934, p. 309 ss. II se pourrait que les µief/ -rwv
t;rpt}twv désignent ces décans, mais pour la répartition des pays selon
les membres & (µiÂ.17), cf. Ludwich, l. c.
INDEX

LISTE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS

auxquels des fragments sont empruntés

Abenragel, Kitâb al-bo.ri' 233 Ps.-Alcuin, De divinis officiis,


Actes d' Adhourhormizd et d' And- C, 5 48
hMh (Acta Martyrum, t. II, Alexandre de Tralles, t. 1, p.
p. 576 ss. éd Bedjan) 107 567 éd . Putschmann 301
Actes de Jesus Sabran etc. 112 Allegoriae sapientium. éd. Man-
Actes de su Sira (Acta Sane- get 355
torum Mai, t. IV, p. 171 Ammien Marcellin, XXIII, 6, 32-
ss.) 86 · 36 32; 359
Aelius l'tomotus, 'laTetieà <pV<1tieri Anathèmes imposés aux Mani-
303 chéens 155
Aelius Théon, Progymnasmata, 9 43 Anonyme, Prolegomena Pla-
Aétius, latrica, Il, 30 205 tonis philos., c. 4 40
II, 32 306 Anonyme syriaque contre les hé-
AgathJas, lIEei Tijç 'lovanvtavov pa- résies 101
aiiœlaç, Il, 24 34 ; 83 ; 360 Apostollus, Centuria VIII, 27a 80
Alchimistes grecs (Collection Apulée, Apolog ia, c. 26 22
des) éd. Berthelot, t. Il, c. 27 268
p. 25 310 c. 31 39"
42 317 c.90 15; 268
57 s. 312 Florida, c. 15 38
120-128 et 263 s. 329 Ps.-Apulée, Herbarius
197 322 IV, 7 165, 301
229 243 X 301
261 ss. 334 XIV 301
292 325 XIV, 2 166
351 323 XVII 164; 300
395 321 XXV 300
Alchimistes, textes syriaques XL, 20 adn. 164
315 ; 336 ; 341 SS. ; 316 XLI 301
- arabes 316; 320 S.; XLIX 300
343 SS. ; 347 SS, ; 354 LX.XX, 39 166
380 INDEX I

XCI 300 p. 56 123


XCIV 301 p. 177 124
Archigène, voir Alexandre de p. 204 125
Tralles. Cecco d' Ascoli, Commentaire de
Arélhas, Scholia in Tatia ni la , Sphaera • de Sacro-
Orat. ad Graecos, 27 269 bosco 240 ; 24 7
Aristokritos, Théosophie 360 ; 363 Cédrénus, Histor. Compendium,
Arnobe, Adv. nationes, I. 5 41 p. 16 B 60
I, 52 15 p. 41 A 20
Astrampsychus, Lapidaire, p. Chronique Pascale, t. I, p. 49,
191 éd. Mély 200 12-19 éd. de Bonn 57
Athénée, XIII, 33, p. 575 A 360 Claudianus Mamertus, De statu
S. Augustin, De baptismo, VI, animae, Il, 8 RO
44, § 86 292 Clément d'Alexandrie, Stroma ta,
De civit. Dei, XXI, 14 27 1, 15, 69, 6 36; 250
Bar Ali, s. v. , Zardu~t • et I, 21, 133, 2 25
~ Balaam • 112 V, 14, 103, 2 158
Bar Bahloul, s. v. , Zardusl • VI, 5, 43, 1 362
et • Abastaga , 113 VI, 6, 53 62
s. v. • Kasoma , 135 Ps.-Clément de Rome, Recognit.,
Bar Hebraeus, voir Grégoire IV, 27-29 50; 242
abu'l Faradj. Homilia IX, 3-5 50
Cassianus Bassus, Geoponica, Cosmas de Jérusalem, Ad car-
I Prooem. 173 mina S. Gregorii 18; 271
I, 7 174 Cratès (Livre de) 320
1, 8 179 S. Cyprien, Quod ido/a dii non
I, 10 182 sint, c. 6 289
I, 12 183 Cyrille d'Alexandrie, Adv. lu-
Il, 15 188 lianum, p. 87 et 133 éd.
V, 46 189 Aubert 36
VII, 5, 1 189 Damigéron, voir Evax-Dami-
VII, 6, 1-6 189 géron.
VII, 11 190 Ps.-Démocrtte, <l>v0'1xà xai Mv-
X, 83, 1 191 O'TIXIJ 317
XI, 18, 11 191 Ps.-Denys l'Aréopagite, Traité
XIII, 9, 10 192 astronomique, p. 53 éd.
XIII, 16, 1-2 192 Kugener 126
XV, 1, 193 Dlnkart, Pahlavi Te:r:ts, IV, p.
Catalogus codd. astrologorum XXXI 137
Graecorum, Diodore de Sicile, 1, 94, 2 30
Il, p. 192 209 Diogène Laërce, Proem., 1-2 7; 268
V, 1, p. 32 220 6-9 67
V, 1, p. 68 232 8 9
V, 3, p. 87 225 Dion Chrysostome, Orat.
VIII, 3, p. 92 376 XXXVI, 39-60 142
p. 120 271 40 28
Caverne des Trésors, p. 30 et 33 Dioscortde, De materia medica,
trad. Bezold 121 l, 10 299
LISTE ALPHABÊTIQUE DES AUTEURS 381

Il, 118 164 Firmicus Maternus, De errore


II, 136 164 pro/an. relig., V, 2 153
II, 164 164; 299 XIX, 1 et XX, 1 154
II, 176 300 Gannat Bussamë 113
II, 178 300 Gennade Scholarios, Lellre à
III, 11 300 la princesse Théodora 260
HI, 35 300 Le/Ire à l'exarque Joseph 261
III, 65 300 Georges le Moine, Chronic ..
III, 102 300 p. 1_2 éd. de Boor 59
IV, 33 300 p. 74 20
IV, 68 165; 301 Glycas (Michel), Annal., Il,
IV, 75 165 p. 244 éd. Bonn :w
IV, 78 301 Grégoire abu'I Faradj, Ili.<loria
IV, 127 301 dynastiarum, p. 54, é<I.
IV, 176 165; 301 Pococke 13-1
'Ex}.oyq la-roeiwv, éd. Cramer Jiorreum mysteriorum, p. 6
Anecd. Paris., t.II, p.175 44 éd. Spanuth 134
,ExADyiJ TWV Xeonxwv, éd. Grégoire de Tours, Historia
Cramer, ibid., p. 235 59 Francorum, I, 5 54
Elisée Vartabed, p. 26 trad. Hincmar de Reims, De divor-
Garabed 89 tio Lotharii, c. 15 47
Enée de Gaza, Theophrastus, Ps.-Hipparque, De ordine in-
p. 72 éd. Boissonade 70 telligenliurum 241 ; 247
Epiphane, Panarion haer., 3, Hippolyte, Re/utalio hacr.,
2-3 55 I, 2,12 ss. 35; 63
Eusèbe, Chronique, a. 2010 av. V, 14, 8 86; 269
J.-c. 43 VI, 23, 2 35; 80
Praep. Evangelica, Historia Brillonum, p. 151 éd.
I, 10, p. 42 AB 157; 271 Mommsen 54
V, 14, p. 202 A 284 Hugues de Saint-'Victor, Ad-
X, 9, p. 484 D 44 not. in Gen. XI -19
Eutychius d'Alexandrie, An- Hugutio, Summa de vocabu/o-
nales, trad. Pocock, pp. rum significationibus 62
262-263 61 Ishô'dad de Merv, Commentair.es
Évangile arabe de t' Enfance, del' A. etdu N. Testament 131
ch. VII-VIII, p. 9 117; 132 Isidore de Séville, Étymolog.,
Evax-Damigéron, De lapidibus, V, 39 et IX, 2 46
c. 1 201 VIII, 9, 1 47; 139
c. 7 199 Isidore Iunlor, Chronica, p. 431
c. 26 205 éd. Mommsen 46
c. 30 206 Isidore Pacensis, Chronica,
c. 32 198 P. L., XCVI, col. 1024 46
c. 34 303 Jamblique, Theolog. arithm.,
Exordia Scythica, § 1 42 c.42 283
Eznik de Kolb, De Deo [Contre c. 43 228
les Sectes], p. 75 trad. I.e Jean d'Antioche, fr. 3 60
Vaillant 89 S. Jean Chrysostome, ln S. Ba-
Fihrist 270 by/am, c. 2 23
382 INDEX l

Ps.-Jean Chrysostome, Opus Marbod de Rennes, Liber lapi-


imperfectum in Mat- dum, c. 20 199
thaeum, Hom., II, 2, 2 118 Marius Victorinus, Ad Iusti-
Ps.-Jean Damascène, Lli6aa- num Manich., P. L. VIII,
xaÀu.:ai iew1vela, 231 ; 269 col. 1003 D 156
S. Jérôme, Epist. 133, 4, 3 246 Ps-.Méliton de Sardes, Discours,
Jesubocht, Corpus iuris, II, 2 99 p. 25 éd. Cureton 94
Justin, Hist. Philipp., I, 1, Michel Glycas, Annal., p. 244
7-10 41 éd. de Bonn 20
Justin le Martyr, Apol., I, 20, 1 361 Minucius Félix, Octavius, c. 26 289
1,44, 12 3til Muhammad bin Umaïl 355
Kitéib al-bëiri' voir Abenragel al-Nadlm, Kitii.b al Fihrist 270
Koustaîos, Discours sur la Nicolas de Damas, fr. 68 81 ; 141
Grande Guerre, p. 11 éd. Nicomaque de Gérasa, p. 56 éd.
Polotsky 96 De Falco 228 ; 283
Lactance, Divinae Institutiones, Nonnus abbas, Ad S. Grego-
VII, 14, 8 366 rii oral., c. 70 19
14, 16 365 Oracles des philOS()phes helléni-
15, 11 366 ques éd. Bentley 328
15, 19 359; 366 Origène, C. Celsum, 1, 1 6 139
16, 4-12 368 Orose, Histor., I, 4, 3 42
17, 9 370 Ps.-Orphée, Lithica, v. 316 ss. 206
18 370 Osron ; voir Pébéchios
19, 5 370 Ps.-Ostanès, Lettre 4 Pétasius 334
21, 3 373 Palchos l'astrologue 209; 219;
24, 5 375 224; 231
24, 7 374 Papyri Graecae magicae, no xn,
25,1 365 col. IV, 15 ss. 307
26, 1 375 no IV, 2006 SS. 308
Epitome Inst., n° XIII, !!68 246
c. 66 365 ; 369 ; 371 Pébéchlos et Osron, Lettres 337
c. 67 375 Petrus Comestor, Hbt. Schol.,
c. 68 364 Genesia, c. 39 49
Lactantius Placidus, Ad Statii C, 47 48
Theb. I, 718 271 Philon de Byblos ; voir Eusè-
Lexicographes syriaques 112 be 157; 277
Lucien, Menippus sive Necyo- Platon, Alcibiade 1, 121 E s. 21
mantia, c. 6 40 Pléthon, utraits divers 252-259
Lydus, De Ostentis, Proem. 2 207 Pline, Natural. Hist., Index
De Mensibus II 4-12 228 ; 363 auctorum 173; 197; 226
IV, 42 66, n. 6 VII, 72 26
Malalas, Chronogr. ( = Chroni- XI, 242 28
que Pascale, I, p. 67 éd. XVIII, 200 226
Bonn) 57 XX, 74 170
Mani (Tutes mani~ns) 95 XXI, 62 169
MAr Abhâ, Interprétation des 166 170
lois etc. 97 176 172
Milr Bahrad-Be!abba 100 XXII, 20 171
LISTE. ALPHABÉTIQUE DES AUTl::URS 383

50 173 Vila Plotini, c. 16 249


61 171 Vila Pylhagorae c. 12 37
XXIV, 156 166 - c. 43 ss. 63
160-167 167 Proclus, In Remp, II, p. 34 éd.
XXV, 13 166 Kroll 161
106 s. 171 p. 59 162
129 S. 170 p. 109-110 26; 159
XXVI, 18 169 p. 345 155
X.XVIII, 5 SS. 296 Procope de Gaza, Comment.
69 297 in Genes., c. 11 56
256 298 Prudence, Apotheosis, v. 491 ss. 245
261 299 Psellus, éd. Sathas, Biblioth.
XXX, 3 SS. 9 medii aevi, t. V, p. 57 140
4. 138 - p. 189 35
8-11 267 éd. Bidez, Calai. mss alchim.,
14 286 t. VI, p. 44 309
XXXVII, 118 204 Raban Maur, De universo, XV, 4 139
124 204 Salomon, évêque de Basra,
133 197 Le livre de l' Abeille, p. 81
142 201 éd. Budge 129
144-7 202 Scholiaste de Platon, In Rem-
150 198 publicum, 600 B 40
144 s. 203 In Alcibiad. 1, 121E 27
157 198 122A 23; 139
159 198 Solin, 1, 72 27
155 s. 203 II, 41 s. 200
165 et 169 203 XXXVII, 15 200
170 205 Suidas, s.v.
185 203 'A11na8ÉV1JÇ 17
192 204 'AGTeo11oµla 18; 269
Plutarque, Vila Numae, c. 4 31 ZweoaO'T(!1JÇ 18; 61 ; 140; 207
De lside et Osiride, Mdyoi 7; 268
p. 369 D-370 D 70 'OaTêi11ai 269
- p. 369 E 9 ll118ay6eaç 39
De de/eclu oraculorum, p. 414F 16 Syncelle, Chronogr., t. I, p. 147
Quaest. Conviv., éd. Bonn 45
IV, 1, 1 p. 660 E 28 n. 2 - p. 471 311
IV, 5, 2, p. 670 D 79 Synésius, Dion, c. 12 34
- p. 740 B 161 n. 6 Synésius à Dioscore 312
De animae procr. in Ti- Tatien, Oral. ad Graecos, c. 16 293
maeo, p. 1012 E 35; 80 Tertullien, De anima, c. 55, 5 ss. 287
- p. 1026 B 79 Apol., c. 22, 2 s. 293
Adversus Cololen, p. 1114 F- Théodore bar KônaJ,
1115 A 25 Livre des Scholies, p. 111 éd.
Porphyre, De abslin., II, 36-4 275 Pognon 89; 103
De antro nympharam, c 5 29 Il, p. 74 ss. éd. Scher 126
De philosophia ex orac., 1, p. Théodore Méllténiote, In as-
138 éd. Wolff 284 lronomiam, c. 11 21; 269
384 11'IDEX t

Elç TrJV CTWf1/(!0CTVV1JV, 151 et 167 éd. Ruska 353 s.


vers 1330 21 Tzetzès, Scho/. in Hesiodi Op.
Théodore de Mopsueste, Ileei et Dies, 446 207
-r:ijç iv II eeuidt µayixijç, Vettius Valens, IX, 3, p. 337
p. 63 éd. Bekker 87 éd. Kroll 227
Théodorct, Grace. affect. cura- Zacharie le Scholastique, Vie
tio, IX, 33 82 de Sévère, p. 61 éd. Kugencr
Trogue Pompée, voir Justin 246; 306
1'11rha philosophorum, p. 148,. Zosime l'alchimiste 243; 322
II

LISTE DES NOMS CONTENUS

DANS LES TEXTES

Pour le contenu des textes reproduits dans les notes, voir l'index général
à la fin du tome I.
z. = Zoroastre.
Les mots latins sont rangés d'après l'initiale (I' Z H eK ,P X) du grec
correspondanL- F suit E; V ~uit Y, et H suit X.

wAfJae,i; l'hyperboréen 25 (B 12 b) 'A871vâ, lipoeo; des )lagcs 2n, 1:1.


- maitre de Pythagore 40 (B 29 b). 'A8f}vaioç Antisthène 17 (B 6, 1).
wA./J6rJea patrie de Démocrite 294, 10 ; 'A8rJ11o"Aijç 84, 6 ; 85 n. 6.
313, 5 s. Alyvnnoç 17, 6 - AlyvnTio, 18 (B
'AfJ6rJelTfJi; Démocrite 311, 1. - dfJ- 7 et 9 a) ; 19 s. (B 9 b-e) - créent
6rJeoAoyoi; 294, 10. la philosophie 7, 8 - moins anciens
Abou-Bekr (Raz!) 347, 23. que les Mages 67, 28 - z. o
'AfJeadµ 44 (B 35 b 1 et 8) ; 47, 1 - Aly. 35 (B 24) - 39 (B 29 a) ; 40
Abraham mattre de Z. 48 (D 41). (B 29 b) ; 50 ; 57 (B 50) ; 79 (D 5) ;
Abu-Khaled l'indien 344, 10. 130; 140 (0 6) ; 162 (0 15 a 1) ;
Aecius : voir Attius. 164 ss. ; 228 (0 85) ; 259 n. 4 ; 303
'Aya8o6alµwv 331, 11 ; cf. 351 n. 1. (fr. 24 a) ; 304, 1 ; 348 s. - Aris-
Agape femme d'Elpidius 2-16 (0 102). tote !'Égyptien 344, 11.
Agonaces (var. «azonacen», «aganacen » Alyvm-oç 38 (B 28 a) ; 130 ; Hi6
etc.), maitre de Z. 10, 1 ; 12 n. 6. (0 22 a.) ; 311, 2 SS. ; 313, 7, 9 ;
'A6aµ 363 (fr. 10)- Adam et la Ca- 345, n. 2 - Platon en É. 40 (B 31)
verne des Trésors 125. - les Mages d'Égypte 166 (0 24)
'AJélip,oç gnostique 249, 2. -- les rois d'É. alchimistes 340, 1
Adharbaijâ;n (Atropatène), patrie de - l'É. = l'eau {alchimie) 356, 2.
z. 121 n. 5. 'Aï6wvevç dieu d'un décan 272, 31.
Adhu:rhormizd, martyr perse 108, 10. ..\ethiopia 167 (§ 163). - A. Magl
Adonaï qiiton et Adonaï gadol 117 166 (0 2-l).
n. 5. Al8loVJ (6 Xovç) 55 (B 48, 1).
~A6wi·,; 360 !.r. 5. ~A1671ç 158 (0 12, 6) - ses portes
Azaziel 103 n. 2. 40 (B 30 J-· · i~ "A,6ot1 70 (D 3) ; 317
Azonaces : voir Agonaces. et 319 n. 3 -- 326 el 327 n. 5 -
386 INDEX II

9
A,6']ç = Ahriman 9 11. 4 ; 67, 30 ; Apollonius de Tyane 15 (D 4, 5) ;
69 n. 13 ; 71, 12 ; 72, tl 74 n. 8. 18 (B 9 a, 11).
Acidane, montagne en Perse 202 'A:novÀ71ïoç 19(i n. 10 et 12.
(0 G5). Apusorus, Mage:mède 10 (§ 5).
'Axeayanïvoç Empédocle 25(ll 12 ù). Araùantiphorus,' Mage baùylonien 10
'AxvÀÏvoç 249 n. 1. (§ 5) ; 12 n. 10.
Alblrounl 188 n. 1. •AeaPEç 260 (O 115, 4).
'A.~E~avt:5eua, son prêtre de Sérapis 'AeaPla 37 (D 27, 1); 197 n .. 14 -
310 (A 2) ; 312 (A 4 a). Mai:es d'A. 166 (O 2•1)- marbres
'A).E~av6eivoç 165 (0 21); d'A. 167 (§ 160).
'AU~av6eoç le Grand 7, .10 ; 11, \1 ; Aratus 173 ( 0 38) ; 221i ( O 82).
137 (a) ; 138, 5 ; 354 n. t-; 360 Argiens 94 (S 1, 1).
(fr. 5). 'AeEtµavioç = ffA1«'l71ç 9 n.4 ; 67, 30 ;
'AU~avi5eoç 6 Alpvç, gnostique paien 69 n. 13 ; 71, 6, 20, 29, 32 ; 74 n. 11 ;
249, 13. 79 (D 6, 9) - 'Aeiµav'lç 114, 11,
'AU~av6eoç Polyhistor 31.i (D 26 a ù) ; 19 ; 253 (0 109 a 9); 254 (0 109 o)
45 (13 317, 1) ; 197 (0 54). - Ahriman 89 à 92 ; 100 (S 4) ;
'A Àtxaevaaat:tiç (Hérodote) 43 (b) ; 109 s. - Ahremëd 4 ; 102.
44, 3. ·Ae')ç, l'Poeoç des Mages 272, 12 -
Allah 239 n. 22. planète 183 (0 42, 11) ; 185, 20 ;
Allogenes, gnostique 249, 6. 225 S, ; 229, 1 ; 272, 16 SS, ; 338
Amaymon, démon 2411, 4. et 340 n. 13 - • AeEwç alµa herbe
'AµUioç d'Apamée 249, 11. 299 (a). Cf. ;\fars et Ilveouç.
'Aµovç, ermite égyptien 34 (B 23) ; 'Aeiavol 30 n. 2 ; 167 (§ Hi2).
'Aµµovç 140 et 141 n. 2. 'AeiaTtaç de Proconnèse 25 (U 12 b).
•A1,oeyoç, roi des Daces 43 (B 34). 'AetaTo~EVOÇ de Tarente 35 (B 25 a) ;
'Avayx') déesse d'un décan 273, 3 ; 63, 1.
voir index III. 'AetaToÛÀ1JÇ iv Tep Maytxq, 7, 5 ; 8
Anâhedh, martyr perse 110 (p. 592). n. 2 ; 67, 22 - èv a' II Eel !ptÀoao-
'AvatTtç Aphrodite 84, 4. 'Plaç 67, 26 ; cf. 9 (B 2, 1). - De
'Ava$ayoeaç 79 (D 6, 7). Coelo et De anima 25 (B 12 a 7)-
Anacharsis Kl, 1. 47 n. 2 ; 139 (0 2 b c) ; 194, 17 ;
Andalousie 345 et 346, 1. 260 (0 115, 2) - alchimiste 310
·Avovpiç inlerpri:te du Trismégiste (A 2) ; 346 ; 354 (A 21) - A. l'É-
309, 8. gyptlen 344, 11.
'Aniewç associé à Aphrodite 272, 'AeµEvla 87 (D 14, 4) - A. Ada-
22. mantis 167, 7 (§ 162).
Antéchrist 114 ss. ; 371, 1. 'Aeµi_vioç : voir •ne.
'AvTwvioç l'ermite 34 (B 23, 4). 'Aeµovioç 70 n. 2 - père d'Er 160,
Apio Alexandrlnus 197 (0 54); cf. 3, 5 ; 161 n. 6 - Armenius z. 15
169 n. 8. (B4, 4) ; cf. 160 n. 2.
Apollobeches Coplites 10 (§ 9) ; 13 Artaxerxes Longimanus 61 (B 52).
n. 19 - Apollobex 15 (ll 3 11. 3). ·Aenµtç, llj'OO(!OÇ 272, 13.
Apollodorus, adsectator Democritl Alilman = 'Pwµaioç 137 (0 1 a) n. 1 ;
168 D, 6. 138, 1 ••
'A:n6Uwv 81 (D 9) ; 116, 13- associé 'Ae'PaÀ 55 (B 48, 3).
à Hélios 272, 21 - oracle d'A. 'Ae'Pa~a6 56 (D 49 n. 4).
284 (fr. 11) - .Mithra 372 n. 3. Archibius 173 (0 38).
NOMS CONTENUS DANS LES TEXTES 387
'Aexiyévr,ç médecin d'Apamée 301 Babylonia 96, 9.
(fr. 22) ; 302 n. 1. Ba{JvÂwv,o, 7, 2 ; 10 (§ 5) ; 18 (B 7
Ascanius, père de Silvius 54 (B 46). et 9 a) : 19 s. (B 9 b-d) ; 50 ; 228
Ash6qar89-Afoqar 100(S4); 102; ( O 84) ; 283, 2 - Chaldéens B.
104; 108. 116, 1 - Br,ewaaoç o B. 84, 6.
'Aala 44, 4 et B 35 b ; 144, 8 ; 256, Baebulus, Mage 15 (B 4, 6).
4; 367, 1 - Mages d'A. 259 n. 3 Dagour 117 n. 2.
- « Asiaten » 43 (B 35 ll) - Asia- Bahman, Vohu-Manô 109 n. 1.
tici reges 32 (B 21 § 3i). Bd,eTea 56 (B 49) ; 57, 2.
'Aa,ejl,piuiç dieu des Mages 272, 14 Bactrl 167 ( § 164).
- dieu d'un décan 273, 3. Bactria 49 (8 43 s.).
"Aaoa Twv µtydJ.wv 'Ivôwv 5ï (U SU). Uactrianus Z. 15 (Il 4, 3) ; 32 (U 21).
'Aaaove roi éponyme d'Assyrie 44 --- Z. rex U. 27 (li 14 c) ; 41 s.
(B 36) ; 55 (B 48) ; 49 (B 43). (B 32 s.) ; 43 (Il 35 a et b) ; 47 ;
'Aaavela 59 (c) - Ass. 49 (B 43) - 139 (0 2 be) - Bacteriani 42 (1:1
patrie de z. 131 (S 20 n. 2). 33 c) ; 44 (B 36) - z. Ba,eTeiwv
'Aaaveio, 7, 3 ; 41 (B 32) ; 47 (B 39) ; {Jaa,Âevç 44 (B 35 b).
43(b); 44(b); 46(8 39); 55(8 48); Ba,eTeioç z. 43 (B 34).
61 (B 51 f) ; 84, 7 ; 103 (S 6) Bactron (fleuve) 47, 5.
- Ninus, roi des A. 27 (B 14 c) ; Balaam 48 n. 1 ; 112 (S 9) ; 129-133 ;
43 (a) ; 44 (B 36) ; 47 (B 39) ; 47 135.
(B 40) ; 59 (B 51 b) ; 60 ; 61 (f) ; liâlti 116 n. 4.
139 (O 2 b et c)- Z. assyrien 36 Bardesane 117, 6.
(B 26 a) - Tarmoendas ass. 10 Barkhis 347, lï.
(§5). Baruch 129 n. 1 ; 131 n. 4; 135 (§ 22).
'AaTeaµ,pvxoç 86 (D 13); 269 (4 c). Barwin, fils de Noé 124.
- 'AaTeaµ'l"'xo, 7 (B I a, 20 et Bastasp (ViUâspa) 100 (S 4, 2).
li 1 b). Behi~t 108, 6, 9 ; 109 n. 5 ; 110, 10.
"ATf/, associée à Arès 272, 22. Bérénice 288, 17.
Attius 226 (0 82). Bethléem (S_ 11) ; 125 (1v) ; 131 ; 133,
Africa 197 n. 14. 2 ; 133 (S 19).
'Aq;,eo6l-rr, 206 (fr. o 75) ; 272, 12- BijÂoç = Zeus 84, 4 - Bêl 116, 1
'A. ,eal yévta,ç 151, 4 - 'A. = - B., père de Nin us 44,4 ; Ninos der
Anaïtis 84, n. 5 - mère d'H. Belide 43 b - B. 1",age--15 n. 5.
360 (fr. 5) - planète 116 n. 4 ; BfJewaaoç 84, 6 - gnostique 86 (D
183 (0 42, 22) ; 185, 15 ; 272, 16 13).
&s. ; 338 ; cf. 283 et 285 n. 2. Borysthenes 167 (§ 164).
Avesta, Abhestag 108 n. 1 - Aba- BovMç 156, 4 - Bo66dv 156, 8 -
staga, nom du livre de z. écrit Buddha 96, 6 ; 116 ; 156 s.
en sept langues 113 (b) - Abhasta Bovµéyaç 86 (D 13) ; 269 (fr. 4 c).
131. Cf. 157 (0 11) et t. I, p. 101. Brahm, le feu 116, 3.
Averroës: 'A{Jee6rJç 260 (0 115, 3). Beaxµii.vtç 36, 8 - Brachmani 32
Achlllis populi 10 (§ 7). (B 21 § 33) ; 80 (D 8).
Brltus, filius Silvil 54 (B 46).
Babel 61 (B 52, 1); 121 n. 1.
Ba/M.wv 37 (B 27, 1) ; 40 (B 30) - I'aÂaTat 36, 8.
Babylon 49 (B 43) ; 96 (b) ; 131 p. Galla, priscillienne 246 ( 0 102).
19 ; 167 (1164). Gedrosia 169 n. 8 et O 27,
388 INDEX II

I'hai 30 (B 19). Al"'l· déesse d'un décan, 273 4


I'ew(nioç o I'sµ,a-r:oç Pléthon 252, 7 LlioyÉ11'J, auteur d'un lapidaire (?)
- I'. ne connait que Proclus 261, 8. 205, 1 ; 206, 1.
Gêthlh, notre monde terrestre 108, Ll,ooweoç o 'Eene,evç 35 (B 25a) ;
n. 3, 63, 1.
Glo~a de ij:ourln, fontaine 126 (S 15, Ll,0µ11011,; et ses coursiers 294, 12.
1) ; 129 (S 16, 2). Llto11Uaoç, dieu i<pO(!O, des Mages 272,
Gougi 106, 5. 13.
Gounrap 106, 1. Ll,oa"O(!OÇ, prêtre de Sarapis 310
Gourzan, l'Hyrcanie, 104 n. 6. (A 2) ; 312 (A 4 a) ; 313, 28.
Go1lshn4sâph, VUtâspa 129 (S 16 n. LloAoç, dieu d'un décan 273 4
2) ; 130, 8. Llevtoeç 7, 4 ; 67, 3.
GouUasp,VHtàspa 103, 4; 127 n. 2; Llwow11aio, [se,i"iç 256, 10.
128, 5.
I'vµ11oao<pLaTai 7, :-1 ; 67, 2, 5 ; 68, 9. 'EPeaïo, 44 (B 35 b)- 'EPeaia, Marie
l'wfJevu; ï, 20. l'alchimiste 311, 5 - la Vierge Mère
131 en bas ; 135 (S 22).
Daci lliü (U :n). Egin (var. : Egyn) esprit dn Septen-
Damigero, ;\la(,(e lii n. -1 : lii (B 4,5); trion 2411 n. 2.
voir index I. Ehelihc (var. Heh-hil'h) - Tht•o,c
LJaµolTaç Mage 272, 2 s. ; 273 n. 2 heia'? alchimiste :1;;;, (A 2:1).
Daniel 131, 13, 16. 'ExaTaioç d's\bdèrc liM, 7 ; 70 n. 11;.
Dara 61 (B 52, 6) ; voir Llaeeioç. 'E"a.Tf} déesse d'un décan 273 1.
Dardanos, Mage 10 n. 20 ; 15 (B 3, 3 Elpchantine 167 (§ 163).
et B 4, 5). Élias (pour Jérémia) 134 (S 20 11. 13 ).
Llaeeïoç, fils d'Hyrtaspe 32 (B 21, 'EA,aaaio,;, Juif maitre de Pléthon
7) ; 33, 6 ; 34 (B 22) ; 61 (B 52) ; 261 (0 116 8) ; cf. 260 (0 115).
83 (D 11, 9). 'EUdn"oç de Lesbos 43 (b); 44, 2.
Lld11w11, historien 67, 23. "EAJ..1111eç 18 (D 7) ; 29, 1 et passim
Derogin, voir Adharbaijân. Z. hellène 23 (B 11).
Llev"aï.tw11 148, 12. Helonaeans 125, 24.
Ll'7µ'7/Tf/(! 152, 13 - planète 272, 12. Elpidius, maître de Priscillien 246
Ll']µo"(!LTOÇ 11, 5 ; 14 n. 22 - (0 102).
voyages 10 (§ 9); 106 (0 25); 'EAnlç, déesse d'un décan 273, 4.
47 (B 39 et 40) ; 166 (0 24 s.) ; 'E'µm,OoxÀ.f/ç 25(8 12 b) - ses voya-
296 n. 5 - d'après Bolos de Men- ges 10 (§ 9)---son dualisme 79(0 6)
dès 165 (0 19) ; 168 (§ 166 s. et n. - ses poèmes 140 (0 6)- ses Ku-
5) ; 169 (0 27) ; 187 n. 1 ; 294, 8 et 9aeµoi 268, 5.
295 n. 3; 297, 3 - Ps.-D. alchi- 'E11wx 45 n. 4.
miste 311, 1, 8 ; 312 (A 4 a) ; 313, 'Em"oveeioç Colotès 26 (B 19); 159
2, 4 ; 314 n. 3 ; 316 (A 5 b) ; 319 (0 13, 5).
n. 2; 320 (A 7); 333, n.8; 354 n.1 'Emµe11{011ç de Crète 25 (B 12 b);
LI. nalyna 303 n. 1 - Lettre à 268 (fr. 2).
Leucippe 339 n. 8. 'EenemJç: voir Ll,ooweoç.
Ll'7µoa6é11'1ç pour 'Oa6d11'JÇ ( ?) 306 'Ee,11vç, déesse d'un décan 273, 2.
(fr. 24 b) ; cf. 291 n. 3. 'Eeµijç, planète 116, 13 ; 184 et 185 ;
Ll']µOaTeaToç, gnostique 249, 4. 225, 9 ; 227 (0 83, 5); 272, 16, 20 ;
Lltiwlaexoç 25 (B 12 a). 284(tr. 11, 2); cf. I:Ti).(Jw11 - Tris-
NOMS CONTENUS DANS LES TEXTES 389

mégiste 34 (B 23) ; 35 (B 24) ; 86 te 116, 14 ; 183 à 185 ; 227 (0 83).


(D 13) · 364 (fr. 11) - (lleel diJAlaç) Z71vwv empereur 363 (fr. 10).
243 n. 4 - sur Dieu 290 - sur Zµtv,oç TeVTvetTov 307 (fr. 27).
l'alchimle 309, 7 (sa K).Elç); 310 Zoveovaµ 87 (D 14, 6) ; 88 n. 2 -
(A 2) ; 331, 9 ; 344, 11 ; 355 (A 24). Zurwl'in 108 et 110 s.(S 7)- Zrou-
wEeµm:noç, sur les Mages 9 (B 2); 15 an et Zerwan 89 ss. -- ZerwAn 98 · -
(B 4) ; 67, 31 ; 138 (O 2 a). ZarwAn 100 n'. 2 ; 102 n. 2 ; 104.
•Eeµo6dµaç maitre de Pythagore 39 Zw6aeiov (pour ZT/vaeiov?) 86 et 87
(B 29 a) ; 40, 1. n. 4.
·Eeµo6weoç 7, 14; 67, 26. ZweoarJT(!T/Ç 7, 14, 18 ss. ; 9 (B l c),
"Eewç, dieu d'un décan 272, 31. etc. -- ZweoarJT(!tÇ 86 (D 13) ;
·EaTla, la Terre 146 n. 4 - déesse 231 (0 86) ; 269, (fr. 4 c) ; voir t.
d'un décan 273, 2 - 1} "o,vr, 'E. I p. 247 - Zweo0evt1T1Jt; 18 (B 9,
déesse des Gètes 30 (B 19). a) ; Zaea0eovaT1JÇ 272, 1 ; Za-
Evangellum 120, 10. OeavaTT/Ç 30 (B 19) :· Zc•J(!O/iO.f11>(!1JÇ
EiJP01JAoç 29 (B 18, 4). 11! (B 1!); 140 (0 5).
Ei16']µoç de Rhodes 68, 6. (Latin) Zoroastre!! 9 (B 2) ; 15
Ei16oçoç de Cnide 9 n ..'i ; 68, 1. (B 3 t;t 4) etc. : Zoroaster 166
EvT/x.oioç foi des Chaldéens 45 (B 37, ( 0 23) ; Zoroastes 49 (B 43) ; 199
9). (0 59) ; 240 (0 96) ; 247 (0 104) ;
Evµalwv fils d'Er 159 (0 13,211). Zoastres 43 (B 35) ; Zoastrum 62 ;
EvµoAm,ç 256, 6; 261 n. 5. Zoroadhls 80 (D 8) ; Ioastra 42
Eustatbénès 356. (B 33 c); Zodaster 199 (0 59).
(Syr.) Zarathu§t 138, 7 ; Zara-
Farkbün-bar-Artabagân = FarruchAn dôsht 130 ; Zarâdou!t 94 n. 1 ;
fils d'Artaban V, 98 n. 2. 96, 7 ; 112 (S 9) ; 126 SS. (S 15) ;
Fas : voir lleealç. 132 s. (S 18); ZarduU 113 (b) ;
Fra~ôqar 89•; 100 (S 4 n. 1); 102 n. 8 ZArAdôU 129 (S 16) ; ZoradaU 134
et 9 ;· 104, 11 ; 108, 12, 18 et n. 8. (S 20) ; Zaraddt 113 n. 6 ; Zar-
duU 97 (S 3) ; 100 s. (S 4); 112
ZaAax.OT/ç = Zachalias 302, 1. s. (S 9) ; ZerdouAt 89 ; 131 ; Zar-
Zd.}.ev,coç 31 (B 20, 2). doushtl 135, 6.
Zd.).µoç,ç 7, 7; 23, 4 et B 10 c; 30 (Arabe) ZaradaU 61 (B 52) ; Za-
(B 19). rl'idu§t 96, 4 ; 234 ss. ; 238.
ZaµT/ç = Djârnâspa 272, 1 ; 273 n. 2. (Arménien ) Zaravyn 43 (b 9).
Zao(!Tf'JÇ 16 n. 2. (Copte) Zaradru~t 96 (c).
ZaeiaÔ(!1JÇ, frère d'Hystaspe 360 (fr.5). Zaeo.Taç 35 (B 25 a et b) ; 63,
Zarig (Zarang) l 04 n. 2. 2, li, 19; 80, 3 et D 7 b - Zdea-
Zarnaq (langue de) 104 n. 7. Toç 37 n. 1 et 36 n. 2 ; 40, 3 --
Zarôqar 89 ; 100 ; 102 ; 104 ; 108. Zaratus 10 n. 9-ZaeadfJç 82 (D
Zachalias 197 ( O 54). 10); 83 (D 11); 87 (D 14, 6); 155
Zei>ç Llw6wvaioç 256, 10 -- = Or- (0 10 a) ; 156, 4 ; 263, 2 - Zora-
muzd 9 (B 2) ; 67, 29 ; cf. 70, 3 - dls 156 (0 10 b).
= Bel 84, 1 et 4 - = Pikos 61, (Syr.) Zuradl 94 (S 1) - (syr.
1 - Z. et son char 142, 3; 143, 4 ; = copte) Zarades 95 (S 2) ; 96
144, 7 ; 145, 11 (Zf'Jvoç) ; 146, 4 ; (b et c et n. 2) - Zo.(!1JTOÇ 39 (B
149, 16 - Mariage de z. et d'Hé- 29 a).
ra 59 (B 51 c n. 1) ; 151, 9 - planè. Zaeav,,ç 156 n. 5.
390 INDEX Il

Z. Mijt5oç 25 (B 12 b)- [U1]<1"7ç Themiscyrena regio 168 (§ 165).


7, 14; 23, 25 - lle(}<10µ1j6oç @eodwl}oç de Mopsueste 87 (D 14, 1,
18 (B 8) - "E.A.Af7V 23 n. 2 - Xa.A- 14).
daioç 18 (B 8) ; 21 (B 9 f) ; 63, 2 ; @eonoµnoç (F. Gr. Hlst. fr. 64 a)
228 (0 85) -llaµrp1)ÂOÇ 158, 2, 4 ; 68, 2 ; (ibid. 64 b) 70 (D 3) ; (ibid.
159, 8, 25 s. Voir B,faT(}ioç et Bac- 65) 9 (B 2) et 72, 3.
trianus. @eOTO"OÇ ( 7)) 323, 3.
Z. & naAa,oç 249, 16 (Porphyre). E>t:OqJ(}a<JToç 25 (B 12 a) ; 194, 17 ;
Zaratus Medus 10 n. 9; Zoroastres 282, 14.
alius Proconnenslus 10 n. 18. Thessala monstra 199 (0 59) - Th.
tf>w<1T17(} 95 (S 2). Cf. 112 (S 9) ; matres 10 (§ 6) - Th. fabula 10
113, 4; 156, 1. (§ 7).
z. = à<JT(}08VT'JÇ 24, 4 - z. = Bo{Jé). 55 (B 48, 4).
vivum sidus 51, vivens stella 55, Thomas apostolus 120 n. 3.
4 ; cf. 62 (D 53) - z. = Cwua @(}4""1 313, 7 ; Th.race 10 (§ 7).
à<1TÉ(}oç (}ofi 50 n. 6. @(}ij.~ 7, 7; 17 (B 6, 3); 18 (B 9 a);
Za1]d6e101 evxai 156, 2 - Zoro- 23, 4 - @. Orphée 17, 6 ; 94 n. 2.
astrei susurri 245 (0 100).
Zweoa.<1T(]'JÇ (6) ouvrage d'Hé- lacob 48 (D 42).
raclide le Pontique 25 (B 12 a n. Iazdpan:lh, martyr perse 112 (b ).
1); voir Hadran. 'ldµ{J.Aixoç 256, 19: 260 (0 115, lï);
Zw<JT(}tavoç 24!1, "• 12. 262, 6.
Iannes, Mage 11 11. 23 ; cf. 15 n. 2 .
..Hl} )'Arménien 26 (B 13); 158, 1 ; 'ldu8 86 n. 2.
159, 2, 18, 23, 27 ; 161 n. 6. 'ldw 30 (B 19, 7).
"ll(}a, épouse de Zeus 151,6, 9 et n.4 ; ·1p,,(}eç occidentaux 258 (0 113, 10).
2ï2, 22 - sœur et épouse de Zeus IdUêr = Arddir 122, 4, 12 ; cf. 121
59(8 51 è n. 1) - "H. = Sémira- n. 4.
mis'! 61 n. 3. 'IeC e"ifi.A 36 (B 26 a).
'H(}a".Aett5,,ç le Pontique 25 (B 12 a). 'le(}ano.Atç 356 ; voir Maboug.
'H(]a".Aeit5wv "d8odoç; 258 (0 113, 6). Jérémie, le prophète 130 s.
'H(}a"ÂeiToç, sorte de dualisme 79 Jérusalem 118, 2; 131 ; 133.
(D 6). '1,,uovç Xl]t<1Toç, passim.
'H(]a").ijç 294, 11 ; 94 (S 1) - dieu "lµt:(}OÇ associé à Aphrodite 2ï:l, 2:i.
d'un décan 273, 1 - 'H. = Sandls ;î
lndia 33 n. 3 80 (D 8) ; 96 n. 2 ; I6ï
84 n. 5. (§ 161); 202 (0 65); 345.
Héraclius « le Romain • alchimiste lndicae gemmae 205.
344, 10. 'lvt5oç 7, 3; 44 (B 35 b); 57 (B 50);
'H(}odoTOÇ 13 (b 6): 44, 3; 68, 11. 156, 1 ; 258 (0 113) ; 344, 11 ; 350s.
" Hérode» et les Mages 118, 1 ; 133 (S lndus,fleuve 167 (§ 164); 203 (0 70).
19, 7). Ioannes ('1), Mage 15 n. 2.
'Huiot5oç 143, 5 ; 297 (fr. 18). Jontôn 122 o. 1.
"HqJat<1Toç, dieu lqJO(}OÇ des Mages Josué = Uô'dAd de Merv 133 n. 3.
272, n. 10 - dieu d'un décan 273, t. lotape, Mage 11 et 14 n. 24.
Hipparchus 173 (0 38).
Bai..ijç 82, 4. Hippocrates 11, 4 ; 37, 13.
Bet(}aç 55 (B 48) et 56 n. 2. IrAn 137 .
Béµiç, déesse d''UD déçao 273, 2. ..la,,, déess\l d''Q.Il décan 273, 1,
NOMS CONTENUS DANS LES TEXTES 391

Hlspanla 246 (0 102). KovelTf'/Ç 86 (D 13).


Israel 125, 131. Crateuas 168 (§ 167).
Israélites 117, 126. KefJç 256, 6; Eplménlde 25 (B 12 b).
Juda 117 ; 123; 125. Cretae montes (leurs plantes) 167 (§
Iudaea 120, 8. 164).
'lov6aïo, 11 (§ 11); 30 (B 19); 68, Crlspus Sallustius 81 n. 2.
11 ; 116, 9 ; 130 ; 132 (S 18) Keoiaoç 81 s. (D 9) et 82 n. t.
Élisée le J. 260 s. (0 115 s.) ; cf. Keovtoç pythagoricien 26 (H 13) :
'E{Jeaïot, Israélites. 159 n. 5.
lulianus, Mage 15 (B 4 n. 6). Keovoç 56 (B 49 n. 2); 59 (B 51 b);
v lrptTOÇ 256, 7. 84, 1 - planète 116, 13 ; 186, 4,
18; 210 ss., passim; 227 (0 83)
Caiaphas 131, 22. etc. Cf. lfJalva,v.
Kaieoç, dieu d'un décan 273, 2 s. Cteslas(KT']Glaç) 15 (B 4); 43 et 44,2.
Kaikhusrau 97 et 98 n. 1. Kv{JÉÀ'}, déesse d'un décan 272, 31.
Calid (rex) 325 (A 11, 7). KvUfivf'J herbe 16-1 (0 18).
Cambyses 33, 5 ; 38 n. 1 ; 61 (B 52, 2) ; Kv:n:etot 18 SS. (B 9 a-c) - Cyprla
134 (S 20). magice 11 n. 25.
Cappadocia 167 (§ 162 s.). Kveoç 43 (B 34); 61 (B 52) ; 81 (D
Karkha d' Ladhan (Suse) 112 (b). 9) ; 159, 11 s. - en perse = if ).ioç
Carmendas 15 n. 1 ; 268 (fr. 2, 10). 253, 11.
Kdama, nvÀat 360 (fr. 5). KwÂWTfJÇ l'épicurien 26, 5 ; 159 5.
Cato 81, 1: 356.
Ki"eonoç {Jaa,Aela 44 (H 35 b). Aa"eda,µovio, 256, 7.
Ki).aoç 139 (0 3, 1). Ad"wv Phormion 25.
KErpaUwv 43 (b et c). Aia{Jtoç Hellanicos 43 (b) ; 44, 2 -
KtMjvaç 21 (B 9 f). L. Phao 171 (0 32).
Cicero 81, 1. At{Jdvov iv oeea, (alchimie) 334 (A
Kikoaouz 106 n. 5. 15, 11, 17)- Libanus 167 (§ 164).
Ciliciae montes 166, 3. Alvoç 139 (0 3).
Circe, la magicienne 10 n. 12. Anal, déesses d'un décan 272, 31.
KBwar 108 n. 7. Ao{Joç ville d'Assyrie 55 (B 48).
KAiaexoç o l.'oAEvç 68, 8. Aoiµoç dieu d'un décan 273, 3.
Cleemporus, médecin 167, 2. Longlmanus, voir Artaxerxes.
KÀÛTa(!'X,O; sur Calanos (1) 67 n. 2. Lotape, voir Iotape.
KAwndTea alchimiste 310 (A 2); 325 Avdoç, gnostique? 249 n. 2.
(A 11, 3). Avdoç, voir Eav06ç.
KAfJµf'JÇ " dans les Stromates " 36 Av"oiieyoç 31 (B 20) ; 256, 7 ; 261
(B 26 b) ; cf, Index I. (0 116, 13).
Kvl6toç Ctésias 43,(b, 6) ; 44, 2. Avatç de Tarente 39 (B 29 a).
Colchis (son aimant) 206 (0 75).
Ko1tdgtoç alchimiste 310(A 2). Maboug (Hiérapolis) 94 ; 103 n. 2.
Coptices Apollobeches 10 n. Hl. Madianita (Balaam) 48 (B 42).
Kogtv/Joç et Pégase 146, 13. Mahman, Mahtmad, Mahiman 127
KO(!f'/, déesse d'un décan 273, 1. n. 2 ; 129 (S 16 n. 2).
Koeor;; (1), dieu d'un décan 273, 3. MalkO 117 n. 3.
Koum 106 n. 4. Mambres1 14 n. 23.
Knuei;TEÇ 2i2, 10. l\!anethonis lihri maglc-i 247,
392 INDEX II

Md'P1JÇ 155 (0 20 a); 156(010 b); Mwvuijç 11 (§ 11); 15, 3; 30(B 19);
117, 6 - Ma.,tzaioç 156, 5, 8. 44 (B 35 b) ; 132 (S 18) : 139
Ma.,,zaio, 84, 9 ; 111 n. 1 ; 156. (0 3).
Manzaioç, voir Md"'1J•·
J\farie, l'alchimiste 310 (A 2) ; 31 J, 5, NafJoveta'Poç 21 (B 9 f).
7 s. ; 316 (A ,, b); 323 (A 10, JO); Nahuchadnezar 131, 14.
:i24, l, 8; 325(,\ 11, 2 ss.): 328 (A Narsai(dieu) 105 n. 2 et 3.
13,7)---ccl'é~ypticnne »352 (A 19 b). Nébo, adoré à l\faboug 94 n. 2.
Marie(mère de Jésus) 1111, 5, 13 -- NefJew.5 = Nemrod 49 n. l ; 50 ;
Mae1u11 328, 3. 52, 5 ; 55 (R 48) ; 121 à 125 --
l\Jarl'lon 117, 6. NefJf!<b lill (U 51 e).
I\Jarmarus, Mage babylonien JO ( § 7). Ntï).nç 330, 12; 331, 8 et n. 11 --
Mars (de la 1-(uerre de Troie) 10 (§ 6); signifie l'eau 356, 2.
cf. ~À(!?JÇ, Nectabls = Nectanébon 288, 17:
MauaayÉnç Tomyris 43 (0 :J-1). 289 Il. 5.
MaC1TovfJ1oç 87 n. 1. NÉ1ua1ç, déesse d'un décan 273, 2.
Melchisédec 132 (S 18). :-..-éron et la magie 286 (fr. 12).
Jlliµ<p1ç 311, -1 ; :J13, !I. :\'èryôsanjl : voir Narsal.
:'.'llenander 10 n. 14. !Ve11roe10;, hérésiarque 87 (D 14, 15).
l\leroe 167 ( § 11i3). NÉC1TW(! de Laranda 193 n.5; 195, 11.
Merols, plante rn7 (§ 16:l). Ne,pÉÀ?J jointe à Artemis 272, 2(i.
MeulT11ç 71, 9. Nechepso 228, 2.
Mfooç, gnostique 249 n. 3. Nl1t1J, déesse d'un décan 27:i, 1.
!\lesraim (llleureiµ) 50 : 54 (B -16) ; N11to6eoç gnostique 249, 6.
57, 2. N1vw,j 44 (B 35 s.); 59 (8 51 b s.) ;
!\lessfc 115; 1 tli.n. 3; 123 ;·126 (S 15). 104, 1 - Ninive 52, 7.
130 S. Ninlas 42, 3.
l\letrodorus 199 (0 59). Nlvoç 27 (Il 14 c) ; 41 à 49 ; 52 n. 8 ;
MiTwv 207 (0 77). 57 ; 59 à 61 ; 139- père de Z. 261
l\ledia 32 (B 21, 1) ; 360 (fr. 5). et 262 n. 3.
Mijdo, 10 (§ 5); 18 (B 9 a); 19 s. (B N,aaio, Z:n1io1 144, 7.
9) ; 45 ; 84, 7 ; 206 ; 256, 3 ; 311, 3 ; No惇, Numa 31 (8 20); 256, 7 s.
359 (fr. 1). :Vvµtpat 148, 7 - déesses d'un dé-
M71v, la lune 86 et 87 n. 3. can 273, 2.
M71v l'Égyptien 259 (0 114). !'lün (Uo'dâd de Jierv) 133 n. 3;
M71i•11 284 (fr. 11, 4). cf. Index J.
Jft6ea; 27 (B 15) ; 29 (B 18) ; 271 (fr. Nwe, Noe 54 (B 46) ; 60 (B 51e) ;
8 a) - Ml6e11; 71, 8 s. ; 253, 9, 124.
12; 254 (0 109).
Mlvwç 31 (B 20) ; 256, 6, 11. Edv6oç le Lydien 7, 17.
Mm1A11vaioç Charès 360 (fr. 5). Ee1101ted-r11ç 25 (B 12 a , 3).
Moieai déesses d'un décan 273, 2. Ete~1/• 7, 17; 10 (§ 8); 68, 13.
Mons Victorlalls ; voir Victorlalis.
Mundus 353 (A 20 b). 'Odvuaevç = Ulixes 10 (§ 5).
Moiiaa associée à Hermès 272, 22 'O,e-rduvzoç 157 (0 11, 9) ; voir
Movua, 144, 11. 'Ou-rav11,;:
Movuaioç 139 (0 3). "OAvµnoç 152, 24 - montagnes de
Mysla 167 (1 163). l'O. 334 (A 15, 11),
NOMS CONTENl'S DAJ\S LES TEXTES 393

W0//1/(!0:: 10 (§ ëi) ; 143, 5. IlE(!<1trp6v'7, déesse d'un décan 272,


'OgÉX, Xemrod roi d'O. 55 (B 48, 2). 31.
Oriens, dominl'ra 367, 2 - · démon lIÉ(!<1f'/C: 7, 20 et passim - II. Zor.
248, 4. 26, 10; 59; 139 (0 3); 246 (0 101)
'Oeot'l'/<10;, )!age 2ï2, 2 ; 273 n. 3. II. rex 10 (§ 8) ; 167 (§ 162) ;
'O(!<pEVÇ 10 (§ 7); 17, 6; 9-1 n. 2; 139 lfil! (§ rn5) ; 360 (fr. 3) -- n.
(O 3); 140 (0 6) ; 268 (fr. 2, 4). !\fagi 38 s. ; 166 (0 2-1) -- alchi-
v0<11gtç, dieu d'un déc:rn 273, 4. mistes perses 313, 24 - stèle
Osron, alchimiste 336 ss. perse 349.
'Oara1•'1'/, 18 (B 7); 1:i7 (0 11); 260 IIee<1ti<àv l8voç 18 ss. (H 9 s.) - II.
ss.--- Ostanes 10 n. 1() ; l(i6 (0 22): yh•oç 36 --- Persicae potestatr.s
268 : 286 ss., etc. - '0<10a1''1'/;, Os- (magie) 32 (§ 35).
thanes 16-1 s. ; 29!1 s. - . Hostanes IIeg<1f:; 20 (11 18): 46 (B 38 b): 57,
la1(l13); 2ïl (fr. 8 a) - Hosthanes 2 et passim -- Perse= le feu 356,
(corr. en Demosthenes), Sosthenes ëi SS.--· Fars .a.· II. 124 n. 4; 125,
291 n. :1. 8.
'O. mède 311, :1 - chaldéen IIee<1011ijlfoç Z. 18 (B 8).
260 (rr. 5) -··· àn:' Alyvn:Tov 310 Pe~iotan Hmrdk 1 Hi, 5.
(A 2) --·· " le Houmi » 270 n. 2. IIETri<110; 334 (fr. A 15).
'O. magister magorum omnium llET0<1t(!tÇ, astrologue 162(0 15, 1);
304, 3 - 'O. {Ja<1ti.ev; 284 n. 5 : 163 n. 1; 207(0 78)--·- chl'z les
308 (fr. 28) -- 'O. chez les Péra- Pérates 86 (D 13).
tes 86 (D 13). IIÉT(]OÇ 57, 6.
Son fils '0.("1) 317 (A li, lëi): 318, II1iya<1oç 146 n. 3.
6 ; 320, !l - ,c secundus » o. 11 II171.vaioç (pour II17/Ju1.ioç·!) 30!l, 2.
n. 26. IIii<oç = Zeus 60 (B 51 e).
'0<1Tavat 7, 19 et H 1 h : 268 s. Pir!abour 131, 3.
(fr. 3). llfrv; 308 (fr. 28).
Ast,anas 329 n.2 : - Astannus, 11i.aTCrJV 16 (B ;,) ; 23 (B 10 b); 25 ;
Ast:rntus, .-\stamus etc. :l53 s. ---· 32 ( § 3:?) ; 70 (D 3) ; 158 ( 0 12) ;
Arsicanus :328 (A 13). 1.59, 22 : 193, 18 ; 249, 7 : 253, 3,5,
Ast,ânas le Perse = le feu :i;;i;. 1-J, lÏ; 256,16; 257,_s. j 259,14 SS.;
'Otnaië(Khotan?) 117 n. -1. 2H2, 1 s. ··- ses voyages 10 ( § !1) ;
Oti!]a1·6; 77 s. n. li. 40 (H 31)- sur les démons 276, 1 ;
277, 9; 279, 25 : 290 (§ 12) ; 293
lJa,aT<l/. 1, 20. (fr. 15) - magie 268, 5 - alchi-
lla1i11ù1i:: alchimiste 311, li, 9. miste 310 (.-\ 2).
lldprp•1).o; Z. 158, 2, 4 ; 159, 8, 2,; s. Platonica dogmata 255 (O 110).
llav6,lcrJ(!OÇ 45, 18. ll).aTWV/%(VV TtVF.Ç 275 (fr. 9, 1).
Paradis, livre de Z . 113 n. 3. II).ofra(!7.o; 193, 4, 13 et 196 n. 2;
Parisag 10ëi n. 5; 106, 2, 4. 253, 4, 6, 20; 254; 256, 18; 259,
llae1m·l671; ï9 (D li, 6); 140 (0 ti) ; 7 : 262, 6.
256, 18. lli.orlrwv associé à Arès 272, 2,'i.
Parthorum re!'.(es 1ll9 (0 27). II).wTii•o; 2-19, 9 ; 256, 18 : 260, 17 ;
P4tach~àh 108 n. 6. 262, 6.
Pébéchios 336 (A 1()) ; 337 s. IIo).utttJoç 256, 11 ; 261.
Peloponnensiacum bellum 11 (§ 10). lIO(!<pV(!IOÇ 249, 13 ; 256, 18 ; 260, t 7 ;
llE(!l:t<lTt/Tli<Oi 25 (8 12 a, 4). 262, 7 ; 284 (fr. 11, 1).
394 INDEX II

Iloaswwv 146, 10; 148, 7 - II. as- Edeamç 310 (A 2); 312-· dieu d'un
socié à Zeus 272, 25. décan 273, 2.
Ileaç,{Jl"f'J déesse d'un décan 273, 1. Siisan, disciple de Zoroastre 127 n. 2.
IIeaç[{J,"oç 225 - Praxldica 226 EaTavéiç 87; 90 ss.: 99, n. 2; 102, 2
(0 82). (=Ahriman};104s.; 108; 110;
Priscillianus 246 (0 102). 124 s.; 131.
IIeofJl"ov ( 7j aiesaiç) 36 ; 250. (0 Sapho 171 (0 32).
106). Seba, Sheba 131, 13 et 17.
Ile,fa).oç, source unique de Pléthon Seharbokt, auteur inconnu 114, 16
260 (0115, 15}; 261, 5, 7; 262, 5, et 19.
7, 9. Edei.oç 71 n. 1:>; voir inclf'X TTT .<.v.
Ileo"ovvfiaioç Aristéas 25 (B 12 b)- "vwv, et t. I, l'index général, s.v.
Z. 10 n. 18. Sirius.
Proteus 1O ( § 6). Ee11leaµ1ç femme de Ninus 42, 3 :
Ifro).sµaioç époux de Cléopâtre 310 59 (B 51 c) ; 60 s. - mfre de Z.
(A 2). 261(0116, Il); 262 n. 3; 273 n. 2.
l/To).sµaioç l'astronome 162 (0 15 a) ; Eeµ11ewv1oç ( = EsµnQwvioç?}, auteur
207 (0 77). babylonien? 59, 4.
I1v8ay6eaç 25 (B 12 b); 139 (O 3); Seth 119 n. 2.
164 s. - ses voyages 10 (§ 9) ; 166 EfJµ 60 (B 51 e).
(0 24 s.) - élève de Z. 35 à 40 El{Jv).).a 81 ; 361 (fr. 6 et 7} ; 3fl2
(B 25-29) ; 63 n. 2 ; 80 (D 7) ; 250 (fr. 8) ; 364 (fr. 11).
(0 101\}; 253; cf. 256, 16: 258(0 Siciniorum regnum 46 (B 39).
113) ; 262, 1 ; 268, 4. Silvius, fils d' Ascanius 54 (8 41\).
IlvOayoei"à avµ{Jo).a 36, 4. E1µa"6ç (inconnu) 84 n. 6.
llvOayoei"ol 79 (D 5); 171 (0 32}; Sim! (déesse) 94 n. 5.
283 n. 1 - I1v8ay6euo1 40 (B 31). Sirenum cantus 10 (§ 6).
Ilve6s,ç 211, 9 ; 212, 14 ; 221, 10 ; Sîsân 121, 4, 12 et n. 4.
224, 9 ; 229, 1. Cf. v Â(!1JÇ, Scythae 47, 4.
Scythia 81, 1.
nagu, fils de Phalek 123 (S 13 b.)- E"u8iav6ç anathématisé 156, 8.
Regu 121 (p. 36). Smerdis (« Samarduis ») 61 (B 52).
'Pia ( = LJ1}µTJT1J(!?) 272, 23 ; 284 Socrates (son démon) 268, 5.
(fr. 11, 5) - = Sémiramis 60 (B EoÀivç (Cléarque) 68, 8.
51 a); 61, 2. Eovt5ivoç 21 (B 9 f).
'P661oç, EiJt5f'/µoç 68, 6. Eorpde, alchimiste 310 (A 2} ; 329
'P6t5wv 17 n. 3. (A 14 a); 332 n. 2.
'Pwµaioi, Romani 164 s.-Romanum Enaeé8ea, reine des Saces 43 (B 34).
nomen 359 (fr.1); 366 (rr. 13 as.) 1:na(!Tf'/ 25 (B 12 b).
1:TLÀ{Jwv 210, 7 ; 212, 8 ; 213, 7 ;
Sagastân 104, 2 et n. 7. 214, 11; 215, 11 ss.; 216, 15;
Ed"at 43 (B 34). 221, 9, 22 ; 222, 10 ; 224, 20; 229,
Sakaïmonaïê 117 n. 4. 3. Cf. 'Eeµijç.
Samarie 103 n. 3. ET'l,µrpaÀinç, herbe de Z. 164 (0 18).
Edµoç 39 s. (B 29 a b). 1:vviaioç, alchimiste 310 (A 2) ; 312
Edv{J'T/ç = Héraklès 84, 4. (A 4 a).
Santal, « a carver » 124, 5 et 7. Evela 167 (§ 164) ; 184, 16.
Sh4ptgan 137 (a 9). 1:veioç, voir '1>E(!B"V'3f'JÇ,
NOMS CONTENUS DANS LES TEXTES 395

Susae Persldls 167 (§ 164) - Su§ Varro 173 (0 37).


112 (b). Vlctorlalis mons 119 n. 7 ; 120, 6.
Ewaa<JT(!OÇ 28 (B 16 n. 2). Vindonianus 173 (0 37).
Sosigenes 173 (0 38).
Ewrlwv 7, 6(ivrrjj ,ey' rijç .dtaôoxijç): q,ai8wv 147, 13 - planète 211, 3:
67, 15 ; 68 n. 1 et 69 n. 10. 212, 4; 214, 1, 10; 221, 24;
224, 15. ;' 229, 7. cr. 7,e1k.
Tavaïç 360 (fr ..'i). q,afrwv planète 209, !) ; 212, .'i, fi,
Tangri 117 n. 1. 14 ; 220; 229, 14. Cf. Keôvoc.
Taradastla Indiae 167 (§ 161). Phao Lesbius 171 (0 32).
TaeavTivoç Lysis 39 (B 29 a). q,eeexvô1Jç 39 s. (n 29) ; 62 (B 54) ;
Tarmoendas 10 n. 11. 139 (0 3).
Tav(!OIJ ÈV lJ(!E<Jt 334 (A 15, 11). q,i).6,ewµoç, gnostique 249, 3.
TEt(!E<Jlaç 256, 12; 261 (0 116,13). q,ÀW(!EVÛVOÇ 173 (0 37).
Telmesus 10 n. 13. q,opoç, dieu d'un· décan 273, 4.
TEl!TtJ(!LTOtJ voir Zµlvioç. Phoenice 10 n. 21 - Platon en Ph.
T-ri(Jvç, déesse d'un décan 272, 31. 40 (B 31) - les Phéniciens (alchi-
Thouir (Taouhir ou Tôhir) 270 n. 3. mie) 340, 1.
Ttµatoç 256, 18. q,oeµiwv 6 Aaxwv 25 (B 12 b).
Tiriiveç 272, 9 - TirdvotJ alµa, q,(!OVTWV 173 (0 37).
herbe 164 (0 17). q,evyioç 17, 7.
Tityus 373 ; 374 n. 2. q,W<IT1](!, Zoroastre 95 (S 2) ; 9(; n. l.
ToAµa, déesse d'un décan 273, 4. q,W<JtpO(!OÇ 211, 4 ; 212, 5 ; 213, 11 ;
ToµtJ(!tÇ 43 (B 34). 215, 4 ; 222, 4 : 22!l, 10. Cf. 'Aq,eo-
Toptaîë 117 n. 4. Mr1J·
Teiaµéyiaroç 35 n. 2 ; voir 'Eeµijç.
Troianum bellum 10, 19 - Tr. tem- XaÀaVVrJ ,55 (B 4/1 n. 1).
pnra'IO(§ 6)- Tà T(!wï,ca 18(B8); XaAôaiot 49 (B 43) : 84, 30 ; 1 rn, 1 etc.
71, 5 ; 140 (0 .5); 253, 21 ; 254 (0 - rois des Ch. -15 (B 37, -1 ss.);
100). 360 (fr. 3) --- X. [01•0; /lf(!<ItX<>I'
Tuanvç : voir 'A;,io).h:JJ•io;. 18 ss. (B 9 a ss.) -· philosophie 7,
Turcs 117, 2. 3 -- astronomie et astrolol!ie 117,
Tvq,wvoç y6voç, herbe lfi.'i (0 20) - 6; 125 s.; 284 n. 4 - arcana :12
Typhon 288 n. 4. et 33 n. 2; 41 (n 32) ~ :\fagi chal-
1'vq:wviov (var : trifonion, tryco- daei 48 (B 4?) ; 123, 10 - - maitres
nion), herbe 165, 3. de Pythagore 37 n. 1 ; 39 s. (Tl 2!l) ;
Tvr.'I = Zervan 87 (D 14, 7). voir Zweoa<JT(!rJÇ.
Chaldaism 131, l.'i.
'Yyiua déesse d'un décan 273, /1. XciJt, Cham 49 s. ; 54 : 62 (B .'l-1
Hydaspes fi. 359 (fr. 1). n. 1).
'Y~E(!/30(!EtOÇ Abaris 25 (B 12 h) ; Xae7Jç de Mitylène 360 (fr. 5).
39 s. Xaeiç, déesse d'un décan 272, 31.
Hyrcanie: voir Gourzan. Xdewv 256, 15 - Chironis medicinae
'Yara<1~1Jç 32 (B 31 § 32); 34, 3, 6; 10 (§ 6).
83 (D 11, 7); 95 (S 2); 228 (0 Cheos 241 n. 2.
85) ; 359 ss. ; voir Ba§tasp, Goush- Choaspes 167 (§ 162).
nAsâph, G,ouUasp. Chodahâi, titre d'Hormlzd · 108, 7,
•yam,ptç 377, 10.
396 INDEX II

Xoueoov er6wAov 284 n. 8. !l'éAAoç 251 (0 107).


Khoudos = Houtôs 104 n. 3.
Xovç 54 (B 47) et 55 n. l ; 55 (B 'D6atpoç ou Hystaspc 376 S.
48, 1). 'D,ceavoç, dieu d'un décan 273, 4.
Xovuct>(!OÇ 77 n. 17. TDea, déesses d'un décan 272, 31.
Xeovoç pour Kronos 60 et 61 n. 2. '!Jelwv 57 et 59 s. (B 51 a ss.).
Xwµd.ufJ"IÀoç, roi des Chaldéens 45, '!Jeoµdu6"1ç = Zeus 9 (B 2) ; 67, 30 ;
(B 37). 69 n. 15; 83 (D 11 n. 1)- 'Deo-
ChwaAlzag, femme de Zerwan 111 µd.C'f/, 22, )5; 71, 6, 19, 25 ; 253 S.
n. 4. (O_ 109 a et b). - AuhArmazd 78
n. 22 - Hormazd 102- Ormuzd,
Hadad 94 n. 5. Ormazd, Hormlzd 89 à 92 ; 97 à
Hadran 94 n. 3. 100; 104 s.; 111 ; 116 - 'OeµL-
Herran 48, 2. u6aç 87 (D 14, 8)- 'Oeµ,u6d.T'f/Ç
Hourm 127 n. l. 84 n. 8 ; cf. 'Aya8d, 6alµw'I'.
T!Jeoi;, Orus 197 (0 54).
III

INDEX DES PRINCIPAUX MOTS

GRECS ET LATINS

Seul le texte des fragments recueillis a été dépouillé pour ret index.

Z == Zoroastre ; O. = Ostani's : H. = Hystaspe.

'A;,r10ùv ('rà) nit)vtu1• TE xrû oµa).61· rinù: 7.rûxov; :120 ( A H, ,1 ss.)


278. 14 - àyaO,i,v dyaOwTaTOC: ,; rii;rÙ~ a' lToc 330, 1, 18 s. ; 332
Oe,,ç 1.5 7 ( o 11 ). n. 4.
ÙJ>d).µaTa xaOateEiv fl8, li\; voir asiozelion (var. asiotelion) IH:\ (0
~,fova. 1fi).
( àyuµoç) innuptus :!1!8, 12. azizafrolh 166 (0 22).
ilyyûoç 283, 10 : 284 n. 3 ·- · ange- à71e 160 n. :i ; 11; 1 n. fi -· :11•(!wr'!t1::
lus 290 (§ 11) ; 293 (fr. 15) ; :no : 1.51, :"'> · - frigidus et oliscurus
372 n. 5. 146 n. 1 ; cf. n 1 ... ex aere maAicl'
dydct{)xat 283 n. 2. 286 (fr. 12 et n. 1) - dieeç '2n.,
dyd.da = dyydla 283, 1, 12 30 ; 273 n. 5 - aeromantis 286
dyiÀ'I = done,x7) arpaiea 228 ( O 84) ; S, n. 1,
283, 3, 7, 10. àOdvaToç 68, 5.
dyéVf/TOÇ o Oeoç 157 (0 11). ri.ft5ioç 157 (0 11 n. 2); 271 (fr. 7);
ayianla µay,x71 33 n. 1 ; 38 n. 2 ; .272, 8 -- · distinbué de al,fJv,o:
83 (D 11 n. 4) ; 359 n. 1. - ay. '253, 19. Cf. alwvtoç.
evt1TaÀEiç 257 (0 112). alOci.l.watç 300, 2.
aglaophotis (herba) 167 (0 26, 3). (alOfomç) aethiopls herba 167 ( § 163);
ayvevw 37 (B 27) 169 (0 28).
liyvota = axoToç 71, 8; 73 n. 5. alµa deaxOVTEtOV 323 (A 10, 6) ; 324,
lfy!WOTtÇ 295 U. 2. 1, 10 - xoyxv.l.'lç 334 (A 15,
llyzouaa 323 (fr. A 10, 6); 324, 1, 15) ; 336 n. 7 - TtTcivou 164
10 - pseudoanchusa 173 (0 36). (0 17)- sanguls humanus 248, 1,
adamantis (herba) 167 (0 26 § 162). 7, 11.
dddµanoç xaAwoç 147, 2. alµaeeotç 205, 8.
àdweodoxf/TOÇ 6 Oeoç 157 (0 11, 4); (alµaTinç) haematltls 203 (0 69).
et. 275 (tr. 9, 5) : xeiJCe, µèv ov- alµaTonTul"xoç 205.
devoç, etc. alµoeeayla 205.
àelCwov 303 (fr. 23). àtv{yµaTa 311, 9.
deTfrf/Ç 195, 1 ; 197 D, 14; 200 (0 alesa,ç 249, 15 ; 250 (0 106).
61); 306 (fr, 24 b) ; 346 n. 1, aleen,col 249, 2,
398 INDEX t1t

(alt1x11voµÉVf/) aeschynomene (herba) livo8o, 'l"'Xiis 256, 13.


168 (0 26 § 167). dvo1ye11ç 77 D, 17,
alcbv 144, 14 ; 274 n. 7. livo1;1ç nl6wv 189 ( 0 45 ).
alcbv,oç : pourquoi le nv6vµa ne l'est àvop.OIOTOTOÇ 6 660Ç 157 (0 11).
pas 278, 5 ss. Cf. àt6,oç. àvoµ.01ova6a1 282, 13.
dxaÀ71q.>fj 79 (D 5). àvov) ,MaTWV 184, 26.
dxaTovoµaaTOÇ T(!UJÇ 243 (0 99, 14). ànl6eo, 277 n. 3 ; 281 n. 1.
d,e{VfjTOÇ 275, 4, dvnna6s,a 190(0 47, 6); 191 n. 2 -
dÀ6XT(!VQJV 79 (fr. D 5) ; 193, 20 S, d. curative 294, 15 ; voir O'IJµ.na-
dA71661a 22 n. 4 ; 28 (B 17) ; 38 n. 2 ; 66,a.
71, 22 ; 73 n. 5 ; 144, 3 ; 158 n. 4. ànmu6ij neo, lmA,pinxovç 301 (fr.
amaracum 172 ( 0 35). 22) - antipathes contra effascl-
amethystus 204 (0 72). nationes 202 ( 0 64).
dµ6(!7jÇ 157 (0 11, 3). dvnna6ovvTa xal a11µ.na6ovna nom-
dµi(!IUTOÇ 275, 4, . breux dans la nature 193 (0 52, 3).
liµndoç; 192 (0 51); 333 n. 5. antlrrlnum sive anarrinon 170 (0
dµt1fjTOÇ 313, 30, 30).
àµwµ.{ç; 74 D, 7. ànlnxvo, 6sol lJvo (Ormuzd et Ahri-
dva/31cba6a6a1 68, 4. man) 71, 2, 24.
dvayaUlç 300 (d). anucl 301 (0,
dvayxfj 155 ( 0 9 f) ; 160 n. 3 ; 243 ( 0 àvunovo,jTwç; 216, 4.
99, 12)- n616oï µ6µ1yµhf/ = EL- dvwTaTov et xaTcbTaTov (formule de
µaeµtvf/ 79(D 6)-(décan) 273, 3. la Table d'émeraude) 325 (A 11, 9).
dvayxlTf/Ç 305. n. 1 - anancites 303 doeaToç; (lnvislbfilté relative des dé-
(fr. 24 a) - anancltis 204 (0 73). mons) 277, 18 ss.
d1'0;'W : d1'fj;'µi1'0I 249, 2. anaAla (var. cinaÀoTf/ç;) de l'air 179,
dvaywy71 :do lwv 220. 17.
d11a6oa1ç imaToÀijç; 208 ; 209. dnÂaVW1' (neà TWV) 228 et 22\1 n. 2.
dva66µ.a 164 (0 16). àno,eaÀV'l'IÇ 363 (fr. 10, 3) - d,ro,ea-
dva6vµla.a,ç 67, 17. À11,p61Ç ZweodaTeo11 etc. 249, 5 et
(dva,eaµ.'l'tewç) anacampseros 168 250 n. 3.
n. 8, dnoxtJf/O'lç; 161(014, 4) ; 162 (0 15 a,
d1'a,eoµ.f36w 191 ( 0 48, 3) 3, 6, 10, 12).
dva,ev,eÀf/UIÇ 159 ( Û 13, 16), ànoµ.61Àlaa1Ja6a, 6alµ.ovar; 282 n. 2.
à1'aÀf/'l''s 158 n. 2 ; 334, 15. ànoeeeïv ( des effluves du ,rvsvµ.a)
anarrlnon : v. anUrrlnum. 278, 5.
àvaaTOO'IÇ 158 n. 1. dnoeeo1a 67, 17; 330, 22-dnoeeo,a
d"axwetw (de Z.) 24, 4 ; cf. dnoxw- UBÀfjVla,e,j 331, 9.
e71aavTa 143, 7 dnOTBÀ80'/J,OTIXQ 207 (0 76) ; 272, 12,
androdamas 202 (0 63). d,ro X~ : voir iµ.'l'vxwv
dv6µ.tafjTOV 275, 2. arlanls (herba) 167 (§ 162)-
a1'Bp.01 68 n. 5 - (ol TiUO'O(!BÇ) 248 aristereon (herba) 171 (0 34).
D, 1 ; 273 D, 5, de111Tse6ç; 193 (0 52, 31) - sinistre
anemona 170, 3; 300 (c). decerpl(follum) 173(0 36)- quar-
àv6tJ(!BTOç; 6 N1,e66soç; 245 n. 5. to slnlstrae dlglto 192, 4. Cf, 172
angelus : voir dyydoç. n. 2, et O 35 n. 2 ; 196 n. 6 s.
dvfjihoç; 71, 13 ; 74 n. 10. a(llO'TOÇ (d) 6soç; (Ahoura-MazdaJ 279
cl,,,OTâv -rà 1'sicgd en alchimie 335, 6, D, 3.
PRINCIPAl:X MOTS GRECS ET LATINS

lieµu (allégorie) 142, 4; 143, 4 ; 147, à<p06vwç 311, 10 ; 337, 8.


2 ; cf. 1)v,ox11au;. à<poela (stérilité) 184, 21.
deµoviu 79 (D 6). à<pvnviCuv en alchimie 326, 8.
artc misia (herl.Ja) 170 ( O 30). (àxaiµe1•lç) Achaemenis herba 167
aeTOÇ 6VU:À1]Ç 67, 20. (§ l(i 1); 169 (0 28).
àexcl.yyûo, 28:l, 11 ; cf. 284 n. 4. achatC's 201 ( 0 (i2).
à nui (T(Ol' ,,).roi•) ;17 (B 2ï, ;, ) = ri7.i.vwa1:; 309, 2.
mundi principia 42. 1 : li7, 28. iiweoç = ahorus 288, 14 et 22.
aex11v'I 165 (o 20).
cfoaeov 299 (a). Bu/JaOv plante 301 (k).
daOwi du coursier représentant le {Ja"T'/Jeia 67, 20.
Feu 1-47, 9 - d. :TW(!wTov 155 le). fJcl.e/Jaeoç 272, 1 : flug{Jagt"à àvo-
daµa des Ma!(es 145, 8 : cf. c'i,lcniat µ,au 8-1, 12 - barbara nomina
1-l:l, li, cl vp 1•rn~ar. 1.-, 1, K. 247 (0 103); cf. ô9 n. 14.
àaueoa"om;eu 20ï ( 0 7(i). {JaatÀ6VÇ (o) ,tc/.JITWV 253 ( 0 109 a)-
àaTeant) 51; 151, 1: I\H1 (0 lï). rex: magnus 370 (fr. 15 n. 3) - /J.
àaTeanTW 151, 1. Ti;ç Énrn<pOoyyov 284 (0 11, 7)-
astriotes 197 ( 0 55). /J. '0aTaV1JÇ 308 (fr. 28) - {Jac1t-
daTeoOt1T1J, 24, 4 ; 67, 2:'i. Àn1~ 0
~Hystaspe? 27 n. 3 ; 143,
à,neoÀoyla 55 ss. 10: cf. :J."i\l (fr. 1 s.) et 18:J n. 2.
àaTeovoµla 18 ss. : 2(il (O 1 Hl). {JaatÀevwv TWV àvOewnwv 272, 11.
àaTeovoµoç 57 SS, {Ja<p17 331, 24.
àaq,w (var. : asphct) lli4 (0 18). {Ja<pt"ai {JlfJ).ot 313, 10.
àGC!l/WTOÇ (o newTOÇ Oeoç) 275 (fr. 9, /J11ev).}.toç 30il ( c).
3) ·- de l'âme du monde ibid., I. 10. /JtatoOc/.vaTot 53 n. 7 ; 295 n. 1 ; 296
arn<pot = insepulti 287 (fr. 13, 6). n. 9 ; 308 (0 28, n. 1) -- hiaeo-
atizoe (ou ÙVTt(c:n1), pierre pour sa- thanatus 288, 15 et 22.
crer les rois 202 ( 0 li5). /Jlaiov des mauvais démons 278, 9.
o.Ttµov "ai no).vTl,µ17Tov 345 n. 1. I.Jyl.JliolhC'cac pul.Jlicac 21ill (fr. 2).
c'frernTOV (To) en alchimie 334, 4. {Joo"ÀonlrJ 153 ( 0 9 a).
avy17 14,,, 15 ; 150, 14 - éther d'où I.Jos silYeslris niger 298 (fr. 19).
les astres tirent leur clarté 145 {Joa"'I 184, 34.
n. 1 ; 147 n. 3 ; cf. 151, 6. bostrychitis 198 ( 0 56).
avOaôwç et non /t6Tà ne,Oov;, style {101\y),waaov 3111 (J).
propre aux il-Iages 144, 12. {Jov<pOa˵ov 300 (i).
àvUa 2-13 ( O 99, 4, 9). /Jeon,j -ig<:JnJ 1x2, 2: cf. t!lo (0 -17).
aiiea "eo"ol'Jel.:lov 300 (h). fJeovrniot UOo, 202 (0 62 n. 1).
avTol'Jil'Ja"TO;; 6 z. 35 (B 24) - a. o
Oeoç 157 (0 11, 6). I'ayc/.1:17ç ÀlOoç 195, 8.
ailrn"iv17Toç(de l'âme du monde) 275 yaÀa"TLTrJÇ 305 n. 1 et 3 - galaci-
(fr. 9, i). tes 303 (fr. 24 a) ; 304, 10 ; voir
UVTO<fJVii aVTea 29 (B 18, 12). Î.1jfiC11n;.
à<pay1•taµ6ç 84, 24. yc/.µoç Lltà; "ai "Heaç 151, 9.
àq:,uv~ç : voir ÙO/!UTOç. gelotophyllis herba 167 (0 26 § 164).
àcpÉT'f/Ç 234 (0 88 n. 4) yiveaiç primitive 64, 3 - y. Oewv
a<pOaeToç 6 Oeo;; 15i (0 11). 67, 10 - yevfoew; "al 'A<peol'Jfr'f/ç
a<pOey"TOt "À1JG6tÇ 284 ( 0 11, 6) ; µv11aOelç 151, 4 - y. = iJ~we 63,
285 n. 3. 13.
400 INDEX 111

YEVVfJTOi oi (ho{ 68, 7. cf. 75 n. 12 - Mithra {J. et père


geomantia 287 n. 1. du monde 152, 21 ; cf. 157 n. 2
yieavoç 207 (0 77). et :.!9 (H 18, 8).
yij adorée par les Mages 67, 10 - fJ,d6eoµa (var. diadema) 164 (0 16).
- yij oµaÀ17 71, 33. fJ,a6ox11 (Mdywv) 7, 19, 23 ; 8 n. 5
Yf/YEVEÎÇ 272, 10. - Mdyw11 fJ,afJ. 40 (B 30) -- (suc-
y.l.,nwoi61/ 302, 5. cessiones) 10, 4 ; 14 n. 26 ; 50,
yvwon,eo{ 24!:l n. 4. 7; cf. 272 s.
y611ç 144, 6. ô&a<poeai aéewv 272 et 273 n. 5.
yof/Tela 18 s. (B 9 s.) ; cr. 13 11. 17, fJ&a'l'EVfJoµaL 184, 16,
opp. à µarela) ; 23 (B- 1O c) ; 6,Einm• 82 (D 9, fi).
279, 22 ; 280, 14 S. dies magnus 366 (fr. 12, 6).
yov17 151, 8, 11. 6,xa,06,h'}ç 216, 6.
yovlµwç vyealv,,,v 229 (§ 11). 6,,ea&oovv'} 22 n. 4 ; 67, 12 ; 158 n. 4 ;
gramen male[Icum 15 (B 4, 13). cf. lli7 (§ ll\2): 370 (fr. 15 n. 1)
-- 6. 11aT17e 157 (O 11, 6) -- de
Lla,µdv,ov (To ,eeeïnov) 278, 10. z. 143, 7.
6aiµwv àyaOàç ,eal ,ea,eoç(Ormuzd l'l fJ,xa,oraTov To Oeio1• 280, 1.
Ahriman) 9 (B 2); 67, 29 (cf. 7:J dlmoron 301 (!')·
n. 3); o ayoOàç 6. (Ormuzd) 24, 2 ; {J{µoeq,o; 165 ( 0 20).
30 (B 19, 4)- {J. oved.v,oç et xOo- 6lv'1 160 n. 3.
v,oç 63 (D 1, 11 s.)- {J. (Ahriman) dionysonymphas (herba) 168 (§ 165).
opposé à Oeoç 71, 3, 14 s.- fJ.(entre fJmldo,ov 253 ( 0 109).
ùieux et hommes) 17, 3 s.; 272, Lliç inéxewa 254 n. 3 ; voir LlEVTE-
9 ; 290 -- princeps daemonum (!OÇ voiil;.
375 (fr. 18, 1, 4 ss.) ; voir neoeorwç 6,xoµf"/l'ia 161 (0 14, 5 ss.).
- - ô. défini 27b, ü; voir V'1-'Xl7- ôlv•axo1· 300 (e).
IJ. àyaOo{ 277, 1 ss. ; 2711, 6, 13 ; dracontca (herba) lli(; (0 22): :m11
280, 3 ss. - Ô, ,ea,eot:eyo{ 277, 16 ; (o).
278, 21 : 280, 9 ; ,eaxonotoi 19, 1 dracontos 161.i ( O 2:1 ).
et n. 4 ; q,aiii.o, 361 (fr. 7) ; ùae- 6w6EX0t:T'T}(!{; 183 (0 ~2),
mones mali 247 (O 103); :rnti (fr.
26) ; 370 ( c. 18) ; ,ea,eoôalµovEç 'EfJ6oµdç 283, 12.
281, 3. Cf. nvEiiµa. l{Jevoç 195, 6.
ÔO.Ta 233, 2. iy,eéq,aÂoç ioO,éiµt:voç 297 n. 1,
ôatpVfJ (,eaTà àvnmiOeiav) 190 (0 47) ly.xeovoç 253 (0 109, 19).
et 191 n. 2. EÏôwÀa (l'air en est rempli) 67, 16 ss.
daphnea 198 ( O 5 i). - û{J, des dieux et des démons
fJe,edµ11vov 163 n. 2. 272, 10 - Pégase EifJ. de Posei-
fJéltpa~ 193, 10. don 146, 11.
fJe~,à fJvvaµiç 8ü (D 13) et Si n. 2. Elxaç 180 n. 2.
dendritis 204 (0 73). dx6va <pieew 29 (H 18, 7 et n. 2).
Llevneoç voiiç 253 n. 3. elµaeµévf"/ 243 ( 0 99, 2, 8, 17) ; cr.
Ll f/µf}T(!ta,eoç kŒ(!'JtOÇ 11!6, 23. 244 n. 3 -- xedvoç elµ. 71, 31 s.
fJ'}µwveysiv 150, 19. i,eaTovTaid,paÂoc; centum capita 1 ï 1
fJ'}µ&o11eyoç; deux d., l'un des biens (0 32).
l'autre dea maux 71, 2 s. - {J. 'l'â°>II lXMal"w 309, 1.
ini Toiç xaÂoiç ifJéwv 71, 23 s. ; i,eÂimww 313, 25.
PRINCIPAUX MOTS GRECS ET LATINS -101

benvewa,ç 147 n. 2 SS. ; 362 n. 2 èelveov 302, 7.


376. Cf. eluvies. leiov 193, 12.
èAirpaç µa,v&µevo; 193, 9. hermesias non herba sed composltlo
eluvies aquarum, déluge 36tl (fr. l4, 168(§ 166).
5) - inundatlo 369 (b). erynga 171, t.
èµPewal 164 (O 17). èewn,ed 281, 2.
emlnlon 166 (0 22). hestiaterls (herba) 167 (§ 165 ),
èµrpalvo> intr. 210, 1 s. - èµrpavll;e- èT~a,oç AtfJoç 322, 13 ; 323 n. 4.
afJa, 6eo1l; au dire des Mages 67. ev~v,oç (du Bien) 278, 1-1 ; cf. 275
16. (fr. 9, 8) B'ÔTO.leTWÇ etc.
èµv,vxwv ànov, 24, 5. eùfJv:ÛoÉw 222, 15, l 7.
Ëv et c5vo père et mère 80 (D 7). ei11101a (Amshaspand) 71, 21 ; 75 n.
lvfJeoç v,tl'X.11 280, 9. 12; 158 n. 4.
ivvedµ'}vo; 162 (0 15 a 7, 9) ; 163, 2. ev11oµla ( = Vohu-l\lano) 71, 22 ; 157
ivorpfJaÂ.µiaµ&ç 184, 38. (0 11, 5 s.); 158 n. 4.
lvawµoc:. rpedai; 2-13 (0 99, 7) ; 244 euplla, herbe? 170 (n. 1):
n. 2. evxal des l\fages seules efficaces 67
i11vc5eoç µvç 71, 16. 8 s. ; cf. precatlones.
exhebenus 198 (0 58). 1HieiTf/; ( Ceeoû q,va,ieov µdvoç) o,
i.;w,11d,;1,, 222, !l. 9e&c; 157 (0 11).
i;vc5aT1aµdç 322, 6. irpoeo, inTd 272, 11 ; 274 n. 10.
è~vc5aToW 313, 26. ixivoç xeeaaioç: 71, 16 ; 79 (D 5, 5).
i~vc5eaeyvewa,ç 330, 17.
èmytl!W<J)(EIII Éa!JTÔJI 243 (0 99, 10, ZeUwv 165 (0 19) •
•13). C6rpo;; opp. à rpdoç 71, 20.
èm"Â.71ae1; 68, 5 - è. newTat 1iéaa, Ccpliia,e~ olie11a1ç 272, 1 7 Ccpli.
n:).. 155 (f) : cf. û.1iae1; 284 (fr. 11). iev"Â.oç 272, .4. Cf. ol,eoç.
bu),11nn"ol 301 (fr. 22). C1f,ô1011 377 (fr. 19, 3, 8).
i:uaTo)..,,rpdeoç 213, 11 (Exc.). Cw11 TOV navToç 79 (D 6).
bilrna,ç 186 8. Cwµol (i.e. Tà vyed) 313, 19 ; 331,
ÈmTOi.,j TOV Kt11·0~ 1ï9, 2 : 182, :1. 22.
Voir %vw1•. Cwva, tnTd 285 11. 2 - 1. Cwvalov;'l
infreoxoç 285 JI. 3. 272, 15 - zona ignea 15 (B 4, 1).
èntTv;cÈç v6T}µa i.e. Speftta-Mainyu Cwoydvoç (Z ev;) 229, 8.
24 n. 5. Ccporpoeo, ievieAoç 211 (fr. 8b) ; 273, 6.
imxeteiv 33l, 22. zoranlscaeos gemma 203 (0 70).
t:CTC11'l (f)Wl'EÏI' 284 (0 11, 9)- tnTO.-
)(t; 335, 2. 'Hyovµevov (To), le 'qYEitOVlleOII des
inTci"n"e;, septimo radiati 285 n. 2. Stoiclens 150, 1 t.
inrdµ,111~; 161 s. cr. ùveJp111•0;. fJM.a (Td) èni Toiç ,eaÂ.oiç 71, 23 ; cf.
tnTci; 283, 1 - septenarius numerus 75 n. 12.
361.i (fr. 12). electrl color 167 (§ 161).
tnTaxoelio; fJ Avea 272, 7. ·1jÀeieTe1wvàç UfJoç ijTOI aovyxivoç
tnTdrpfJoyyo; 284(0 11, 7); 285 n. 2; 194, 90.
286 n. 5. helianthes (herba) 168 (§ 165).
èmplial ouvrant les portes de l'enfer heliocallis (herba) 168 (§ 165 ).
40 (B 30). fJM011 Ceed herba, àelCwov 303 (fr.
È(!fJµovoµo; 114 (D 11, 17). 23).
402 INDEX Ill

'17Àtoç dieu des Mages 68, 13 ss. ; 144 theriofonon (var.terifonon) 166 (022).
s~. ; 284 (fr. 11, 3) - son char Oiuav 299 (fr. 21 a).
1-12, 4 : 143, 3--dlstance de la ter- Oiu"E 164 ( 0 18).
re 71, 26-- plus récent que Zeus Oe1d11P1oi•(var. trlambion) 165 (0 l!I).
142, 4. Oe{6a; àyela 164 (o n); rn2 (O 5o
heliotropium 171 ( O 33) ; 203 ( O 68). el n. 1).
'1)Vt6 X?JO'tÇ (allégorie) 144, 12 ; 145, OvyaTei µ(yvvuOa, 67, 13 ; 122 n. :1.
5 ; 149, 1, 6 ;- 150, 16 - 1J· .dt6ç OvµPe11 rn5 (o 21).
148, 1 - 1J· Toii navT6ç 144, 12. Ovulai des Mages C.7, 8 - prescrites
'l)Vloxoç (allégorie) 142, 3 ; 148, 2 - par z. 144, 1 - O. dues aux dieux
1J· nanoç "aloii (o Oëo,;) 157 (0 visibles 275, 13 ; 276, 10 O. of-
1T, 4) ; 158 n. 3. fertes aux mauvais démons 27!1, 4 ;
ij:rrueoç au-delà de la grande mer 282, 2.
24, 1.
ij(!wEç; opp. aux démons etr. 272, 1O. wlaumç, Iaspis 204 (0 71) ; 302, l.
iMa = sola 210, 3.
(:)d).auua adorée par les Mages (lEeà /J0Tav11) hiera botane 171 (0 :14).
Ci8, 13 S, - 0. '1) µEyd),1] 24, leedxtov 164 ( 0 17).
- en alrhimie 32Ci, 14. leea"lT1J; gcracites 205, 5.
thalassaegle (herba) lü7 (§ 164). liea"o,; "E,pal~. de Di~u 157 (0 11).
Oalauu6w 185, 7. leean"~ ( 71) 40 (D 31).
Od:nniv wç Ow,ptAEiç (les hommes ieeoveyla 83 (D 11, 13) - i. 1wy1-
foudroyés) 51 cl 53 n. 7. "~ 84 n. 4.
OavµaTonotôç 14!l, 7. ignls : voir :rriie.
theangelis (herba) Hl7 (§ 1Ci4). imaginationes : voir ,pavu,ula.
Oeiov liOt"TOV (v6we) 33-1, 13 ; 33(l imagines daemonum 247 (0 103).
n. 6. immatura mors 2ll7 (fr. 13, 8); 288.
Ow6E(!"tvw Hl n. 1 ; cf. Oe6ç. 12; cf. inlcmpcstivc, ü.weo, cl
lhcombrotion (herba) ; 07 ( § 162) ; PiawOd1•aT01.
168 ( § 166). lnaestimabilis 290 ; cf. t. I p. 22ï, :J :
theopnoen 166 (0 23). nec aestimari potest.
Ot6; défini par Z. et O. 157 (O 11) ; incomprehcnsibilis 2!l0 ; cf. t. I p.
271 (fr. 7) -- voir 6a{/tWV - 0EoÇ 221i.
l" nfrea; (J\lilhra) 154 ( c). • infans 288, 2; rf. puer.
0Eoi 6vo (Ormuzd et Ahriman) 71, inferi 287 (fr. 13, 2) - i. cvocalio
1 SS. - 0. O(]aTOI (l'âme du mon- 10 (§ 6).
de, le cosmos) 275, 9 ss. - O. àô- innuptus, cr. liyaµo;.
eaTot = balµovEç 276, 1 - les insana (herba) 165 (0 19).
dieux apparaissent aux l\lages 67, intempestive obire 288, 1.
Hl - fausses idées sur les dieux interlor orbis 15 (B 4, 1 s.) ; Hi, 11. l.
278, 18 SS. l6ç 330, 7, 24; 333 n. 6 et 8.
Oto,p1).1j; 79 (D 5 n. 1) - Oeo,ptÀ.eiç lnnoç: equa 167 (§ 161).
pau,).eïç 42 n. 12. hippophobas (herba) 167 (§ 161).
Oeeanela Otwv 22, 5 SS, ; cf. ibid., hircl 197 n.16 -- h. urina 298 (fr. 19).
B 10 b. ladrnfoç tJ{Ca 323 (A 10, 5, 17).
Oeea1uvttv Oeouç, savoir des Mages
144, 4. KdOoboç elç yéveu,v 158(0 12, 11)-
therlonarca (herba) 167 (§ 163). "· 1J111Xfiç 256, 14.
PRINr.lPAUX MOTS GRECS ET LATINS 403
":><.me6ç (6 vvv {JaatÂevwv etc.) 50 n. 4. cynocephalus 204 (O 72).
,ûaµMJri 300 (/). cytinus (xvnvoç) 192, 2.
xcUaµoç hn!(uctte des Ma!(es fi7, 20. x1îwv 193, 23 ; t!l-1, 2 etc. - animal
calelica hella 41 (D 31) n. 1. d'Ormuzd 71, 15 - lever de la
calion (var. galion) 301 (i). Canicule 171 (0 ::1.1 11. 1); 179 ss. ;
XO.µTJÂOÇ 2::13, 1. J 82, ::1 ~s., 184, 2 ; ll!(i, \) ; 187 n.
xrlvOa(!l,Si; 192 (O .51). .5; 188, i'i, 7, l f l - cunis orlus 171
xa:rcvl-rric: 302 n. ::1. (0 34). - xvai Tovç VEX(!ovç :rceoT.
Xfl(!XÏVOÇ 194, 3 - 1', :l'COT fL/UOt 2!l5 83, 1 cl n. 2 - Cf. index II .Eû-
n. 2. (!toç.
casignete (herba) 167 (§ 165). X(JJVEtoV ;J() l (k).
xarn{Jaqn) ).lOwv 323 (fr. A 10, l).
xaTaxÂvaµ6ç 57 (Il 50, 7) ; cf. cluvics. Lac 168 ( § lfi(i) ; 304, 10 SS. ; cr. 2X
xaTo.Âoyot Âevxi·v xai ~avOov 313, (Il 2).
l(j JI,

17 ; 315 n. 6. lactuca 1fi7 ( § J(i3) - Âaxrnvx<t/t


xaTaeeoi 183 (0 4~, 17); 11!4, :m. àye. 164 (o 11) ; ('r. o(!t,),1ë.
xaTatpoea 211, 8 (Exc.). Jana 304, 14 ; 305, 1.
xaTatpvxw 183 (0 42, 13). latace 16!J (0 28).
XU.Toµf)(!OÇ 185, 8, Mxavov T(!Otp7/ 67, 19 s.
XUTWTUTOV voir àvwTaTOV, }.EtOT(!t{Jfo> 3:14, l Ï.
xeeaa{J6Âa 194, 37. À.EtOQ) 309, 1 ; 335, ::1 s.
xeeavviot UOot 202 n. 1. }.E;eavoµu.vu,ç 286 s. n. 1.
xeeavvoç 51. ).wxaivw 331, 1.
cichorium 170 (0 ::Il). leucanthes 172 (0 35).
xlwv ::11 I! 11. Il ; 32!J (fr. A l -1 a, 4). ).EV'X'YJ (iaO~ç) (ii, 19.
,e),E:rcTE:ÂE)'XOÇ 306 (fr. 24 h ). ).w-xoyempiç 305 n. l. - Jeucogra-
iû.~an, : voir ?iyq;Of:yTot. phites 303 (fr. 24).
(-xMµaTa) climala 218, 12. Uwv craint Je coq etc. 193, 20 s. -
concha aenea (Jécanomancie) 218, craint le diamant 167 (§ 1G2) --
11 et n. 3. signe du zodiaque 167 (§ 162) l'l
XOY:(VÂTJÇ alµa 334 (A 15 n. 7). Hi!! 11. 3 ; 17!) SS,
xotTwv en alchimie 32fi, !l. leoninus adeps 16/i, 4.
,eo).oxvvOiç 165 (0 21). Â710atoç lethargus 304, 4, 20 ; 305 n. 1.
xoeaÂÂtOV 200 (O (iO); 302 11, 5 - Àoyta TÙ Z. 82, 1 -- i.. µtiyt'X<J. 2[1:!,
,eovealtoç 195, 4 ; 199 ( 0 59). l ss. ; 253 -· i.. Xalc5ai"-xu. 251 ( O
x6aµoç 63, 7 ; 152, 5, 16 - 6 vvv 107) ; 252.
150, '19 ; cf. 152, 1G ; 153, 2 - 6 Àotµuç ,eai Àiµoç 71, 32 ; 77 n. 18 ;
Tov Kaxov 50 n. 4 - yi'j -xai 368 SS,
xoaµoç (ciel) 63, 10 - mundi ),v,eo{JewTOÇ 193, 12.
prlnclpia (découverts par Z.J 42, Àv,eoç 193, 11 etc. - animal d'Ahri-
1 ; cf. 37 (B 27, 5). rnan 71, 13 ; 74 n. 9.
craterltes 305, 3. Luna et Sol 204 (0 72); cf. ae}.11v7J,
xelvov 300 (h). Àvea i:rcTaxoec5oç 272, 7,
xe,oç 193, 9. lychnis agria 170 (0 30).
crocis (herba) 168 (§ 167). l11xvlTriç 323 (A 10, 6) - (phospho-
,evaµoç; 63, 17 SS, rescent) ibid., 7 ; 324, 1, 9.
xvxldµivoç ciclamlnos 164 (O 18);
299 (b). Mayeveiv 86 (D 12, 9,11) ; 284 (0 11).
404 INDEX III

µa-yela 57 (B 50); 86(D 12, 1)- ma- µav6eay6eaç 165 ( 0 20).


gia 39 (A 28 b) ; 288, 16, 21 - fi Z. µavoT']Ç uruverselle, excluant le vide
µay. définie 22 11. 3 ; cf. 13 n. 17 - 150, 13.
opposée à yo,p:ela 18 s.- et à ipae- µuv-r:da, caprae et mensae divinan-
µa"6la 19 n. 4 - µ. àn:à Mayou- tes 293 (fr. 15).
aalwv 20 n. 2 - µ.. yo']Ti"17 67, marmarltis 167 (§ 160).
22 - µ. Tijç ÈVGWp.Ot! !p(!0.'1BWÇ 243 machagistia 32 (B 21) et 33 n. 1.
( 0 99, 6 et 9). - µ. = 6eoaoipla µau1m17ç et µavimoî,Oa 86 (D 12
n:ea~'"'I 286 n. 4. n. 1).
µayt"OÇ : µ.. Tixvat 36 (B 26 b) -- medicina 10 ( § 6) ; 11, 4 ; 267 (§ 10):
maglcae artes 27 (B 14 c) : 42, 1 : 296 (fr. 17).
197 (0 55) - magice ars 10 ( § 7) ; µ0.av lv6t1'0V 323 (A 10, 17).
11, 4 ; 41 n. 1 ; ~ 2 (Il 33 h) : 47, 1, µÉA'] Tciiv ,q,6iw11 377 n. 1.
7 ss. ; 48 (B 41) ; 50 ; 54 ; 267 (§ 10 meroïs (herba) in :\!croc 167 (§ lfi3).
s.) - m. species 286 (fr. 12) - µ. µeatT'f/Ç 71, 9 et 73 n. 6 ; cf. 25:1 s.
fi iv lleeai6, 87 (D 14, 1 s.) : d. (O 109 a et b).
H\li (0 24) - µ. aytaTlilu 83 11. 1. µB1:ayy1a11nç 011'()1• 18!1 (0 46).
- m. acUo 304, 7 - µ. leeoueyla µ~T'](! axoTo.; 63, 4 s.- ,1 l'Maç 80
84 n. 4 - m. herbae 166 (0 25) (D 7 a-c).
- m. libri 307, 2, 6 - m. voca- µ'l]T(!Oyaµeïv 82 (D 10) ; 122 11. :i-; 21i 1
b ula 168, 12 - le Mayt1'oç d'A- 0 116, 7) - µ'l]T(!l µiyvua8at 67,
ristote 8 n. 2; ti7 11. 10 - d'An- 13.
tisthène 17 (B 6). Cf. .l.oyiu. mille anni 3titi 11. 2 ; :ns (b) ; cf.
µayvijrn; 194, 37 ; 2Uti (0 75). T(!tUXiÂtU 72, 3 s., et l~ax1axO.tu
Mdyoç z. 15 (B 4) ; 39 ss, ; 71, 4 - :i64, 5.
O. 294, 13 - Magus 23, 2 - Md- minium 202, 2.
yo, définis 144, 4 ; cf. 28 s. ; 67, 7 µoïea 73 n. 3 - µoi(!at T(!BÏÇ 253 n.
- M. cités 7, 2, 14, 19 ss.; la, 4; 6 ; 254 (O 109 b).
17 : 32 ss. ; 41 (B 31 n. 1) ; 72, 4, µoAl{Jou éiviaµa 303 (fr. 23).
11 ; 142, 2 ; 155 (e) ; 282 n. 3 - p.O(!IOV 174, 16 SS. j 177; cf. TeTO(!T!J-
µdywv n:ai6eç 143, 6 - )!agi 4K /J,O(!IOV.
ss. et passim ; 166 (0 25); 167 motacWa avis 203 (0 67).
(§ 160); 170-3 (passim); 196 n. µvaaipw, maalpha 164 (0 18).
6; 197 n. 16 ; 201 ss. (passim); µv6oAoyla Mdywv 72, 11.
206 (0 75) ; 2811 (1 10 s.) ; 290, 1 ; mundus: voir Koaµoç- i.e. coelum
292 (fr. 14 b) ; 293 (fr. 15) ; 297 (fr. t. I, p. 227, 3.
18); 299 n. 1 s.; 304, 1, 3, 7 - murmur barbarum 286 n. 3; cf, 112
Magorum agri 32 (B 21, 1)- 11eel n. t - fremor verborum 16 (B 4
Mdywv d'Hermippe 9 (B 2) - n. 8) - cf. 8.,p8ey~o,.
lleel Mdyou d'Apion 11 n. 2. mussltatio 286 n. 3.
µayouaaiot 20 11. 2. myrtum 168 (t 165).
µayq,6la t. I, p. 244. µ6i; l111J6(!0i;' 79 (D 5 D, 1).
µaywç, les Perses 20 n. 2. µvadnoµa, 79 (D 5 n. 1},
µaAa"o' 146, 7; 152, 3 - µ. (iJ6aTa) µvaT,j(!tOV (Td) 325 (A 11, 4) ; 328
1'al m,"vd 183 (0 42, 15). (A 12) ; 330, 7. Cf. Td M,6eta1'0V
1ia).dx,1 malva 164 (O 16). µVaT1J(!LOV t. 1, p. 151 n. 2.
maleflcum gramen 15 (B 4, 13), µ@Av 74 n, 7,
malum punicum 192, 1,
PIUN'CIPAUX MOTS GRECS ET LATINS 405

Nama 154 (d). oµo,ovatJa, tJsq, 282, 10.


necromantia 286 n. 1. oµovo,a universelle 150, 16.
necromantice 247 (0 104). ;;µwµi, plante odorante, sorte d'amo-
ve,eeov (action magique des corps me 71, 11 ; 74 n. 7.
morts) 294, 29 ve,eeovç µr, ùvueonoµnoç 307 (fr. 27).
,ea{eiv 82, r, -- Vl'"'!U ( alchimir) nvoµa-ra TWV 6sciiv 8-1, 11 s. : 257
::135 6. (0 112) - o. des démons 276, 5
IIEOµ'YJVla l 74, 6. s. - nomina harhara 247 (0 103).
VBV(!WV naea).1J'1'BU; 294, 22; 296 n. 7. 011oç: 194, 30 ss., etc. - asini spuma
vsrpÜ'YJ 326, 13. 2!19 (fr. 20).
vl,e'YJ (du char de Zeus) 149, 14 ; 150, onolhcras sive oncar lli8 n. 7.
6 ; cf. ijTT7JfUvTa 149, 5 - voir rpv- onothuris lliR n. 7 ; 160 (0 28).
a,ç. ,J~vr5ee,eeïç 67, 111 ; cf. Otot,Ef!"EVW,
vlnT(!OV 155 (e). onTrJaiç 309, 6 ; 313, 23.
vorJµa 24, 3; voir imTt1xér;. dey,&.(: eatJa, 17, 8.
voµo6ÉT'YJÇ 256, 1, 6, 9; 259 (0 114). &eyl(:oµa, : WÇ weyiaµlvw11 TWV àyu-
vovç .5svneoç 253 et 254 n. 3. 6oeeyâiv 6sciiv 279, 4.
nudarl 297 (fr. 18). àetoaUivov 300 (g).
nyctalops (herba) 169 (0 27). üeoç, retraite de z. 28 (B 17, 2) ; 20
nyctegretos (herba) 169 (0 27). (B 18, 6).
vvµrpoç 154 (b). oaTÉwv naeal7J,ptiç 294, 22 ; 296 11.
7 - ossa 297, 4 et n. 1 - &aTovv
E&.vfJ'Y/a,r; 309, ii. UVTO)IBVÉÇ 165 ( 0 21 ).
;avtJow 331, 2 SS, oveù (?) i-:eo,eo1)sl).ov 300 (h).
;lrpo; (épée magique) 12 n. 12. oveeiv Elç n0Taµ611 85 n. 10. ; cf.
~oava condamnés par les Mages 297 (rr. 18) n. 1 s. - urina llyac-
67, 1 t ; cf. dy&.i.µaTa. nae 167 (§ 163); cf. hirci urina.
;vla ( du baresman) 86 n. ::t ; 92 n. 4. ,,rp9uÀ,uov; ,,~ à).yû11 1U 1 (0 49).
;vi.,,eoç 184, 6, 19; 186, 12, 19. lfrpiç arilmal d'Ahrlman 102 n. 4
cf. serpente.s l67 (§ 163); 171 (0
"Oôovnuw: dentium lahorantcs :i04, 34 fin) ; 1~-1, 5, 8 etc.
32; 305 Il, 3. ophiusa (herha) 1,,7 (§ 103).
ofJ011,011 307 (fr, 27) - o. È{!ivEOII :i02,
7. lluiç: voir puer.
ol,eo11oµi,eu11, partie de la philosophif' palrneum vinum (antidote) lfi7 s.
suivant Z. 24, 7. (§§ 163-6).
oi,eoç case du zodiaque 17!-I, U; 182, ::WVU.)(lita 193, :U.
7 ; 183 (0 42, 3, 5, !J ss.); 18!1, 1 ; nav6oxev.; (Ostanes) 323 (A tu, ::t) .
272, 4 et 273 n. 4 ; cf. t. I, 235, 5 ::ia11aEÀ'YJl'tu"~ 161 (O 14, li) - m11•-
- domicile des planètes 272, 18 ss. aÉÀrJ1•oç 161, 4, !) s. ; mir a1-
-- l'larila~ X Il _signorum 206 (O i.~i·11,
75, 4). parthenius 172 (0 :-15).
oi110; Cf. a11oiii;, µHuyytaµu:;, etc. ;tUT1J(!, rpciiç 63, 5 - ,r, = Tà 611 80
olwvoiç TOVÇ vs,eeovç neo Tt(JÉ1•u1 (D 7 a-c)- naT~(! svvoµlaç ,eai. .51-
83, 4 el n. 2. ,eaioav1171ç o E>soç 157 (0 11) ---
oµulov (du Bien) 278, 14. 7WT'YJ(! miv-rwv (Mithra) 29 (B ,8,
oµ{J(!tol lltJot 202 n. 1. 7) - n. TOV µvtJov 26 (B 13, 3).
oµ6ylwaaot anavnç 72, 2. pavonis picturae 167 (§ 162).
406 INDEX 111

neeianTro 302, 3, 7 - ligare circa :n:eoe<1TÙJÇ (o) TWIJ ,ea,eoeeywv t5at-


collum 304, 15. µ6vo,v 280 n. 3 ; 281, 5 prin-
neeinoltvo, 183 (0 42, 2). ceps daemonum 375 (fr. 18).
ni/Tala 331, 22. :n:eo<1eTaie{Coµa1 279, 9.
m1Y'f (alchimique) 329 (A 14, 4) :n:eo<1'Xo<11i71µa1:a Interdits 67, 18.
:n;. de Mithra 29 (B 18, 6). :n:(]0<11:111:']Ç Tijç TJµÉ(!UÇ 172 11. 2 --·
mjyvvµ, Td ,eÉvT(la 209, (Exc.) 7. Z. cl les dieux des jours 101 11. :1 ;
:n:'}l&ç = uwµa 243 (0 99, 15). 107 n. t.
:n:{80,v èivo,~tç 189 (0 45). prophetis (herba) 165 (0 19).
:n:la,eo,Tov ( TO) 309, 11. provldentia mundi 268 (fr. 2).
:n:Aolrov àvayroy71 220 ss. protomedia (herba) 167 (§ 165).
nvevµa, iv yovfi 151 n. 3 et 5 ; 161, o :n:ew1:oç (6 Beoç) 157 (0 11); o:n:ew-
n. 3 - s'attache à l'âme 276 1:oç 8. 275 (fr. 9, 3) - :n:ew1:oç 'X<Û
n. 2; 277 n. 3; 278, 2'ss. - :n:v. TéJ.eioç Zeus 142, 3.
des démons 291 n. 1 - :n:v. de puer vatlclnans 366, fr. 13 n. 2. -
l'aimant 206 n. 1. - :n:v. en alchi- puer Investis, vesticeps 288, 2 ss. ;
mie 330, 9, 13, 16; 348 n. 4 - cf. èiyaµoç, ü.weo; etc.
:n;v. = làç ~av8oç 330, 24 - Spiri- :n:ve mêlé d'air, principe du Dien 6:1,
tus = daemo 289 (fr. 14 a, 1 ss.) ; 14; 67, 10; 151, 5 - feu divin
290 s. - splrltus quattuor (cllma- du ciel 32 (D 21 § 34); 51 ; 52 n.
ta) 248 (0 104, 12, 12). 5 ; 65 n. 5 ; !14, 25 ; 143, 9, 12 ;
:n:vwµan,eaç iJ.v8ero:n:oç 243 ( 0 9i), 144, 1; 148, 6; cf. 122, 4 - :n:Ü(!
10) - To :n:v. ,eal <1roµan'Xov 281, àieiov ,eal y6viµov 229, 2 s. - :n;.
7. ÙÉ(!IOV, OV(!llVIOV, alOieiov 57 (fi
nvwµaTovµevoç 'Eeµijç 229, 5. 51 a) ; 58 n. 2 ; 59 s. (B 51 c SS.) -
:n:vtvµrov 8aÀa<1<1LOÇ 323 (A 10, 13). TWV rpOae1:wv ùvu}.c,,<11~ ,\tri ;r. 361
:n:aa lJµroµt 71, 11 - médicinale 2U4, (fr. 6) - :n;. aiwvtov 2U-1, 14 - i!(nis
28 ; 295 n. 2 etc. ; voir gramen etc. scmpitcrnus 373 (fr. 16, 1, 8) -
:n:Ot1JT7/Ç :n:avTroV (Mithra) 29 (U 18, :n:v(!i 8a:n:TetV ÙVU<1IOV 67, 13-- 1:Ù
7) ; voir ÔrJµiovey6ç. :n:ve à:n:oÀvetv en alchimie 335, 11.
:n:Ot']Tt'Xov (To) nous trompe au sujet :n:vea 81 (D 9, 9).
des dieux 279, 12 ss. :n:veoµavnla 85 n. 11 ; 286 n. 1.
:n:oléµov (:n:eel) :n:eoaôo,eroµivov 225, 71V(!W1:0Ç 155 (e).
2 - ,eaTaÀV<1tÇ TOU :n:. 226, 5 -- putaganon 300 (i).
,eaTa(lXTJ :n:0Aeµi,e71 232 ss.
:n:oÀinla 31 (B 20, 3, 10) - règne 'PevµaTa (alchimiques) 330, 12; 331,
d'Ormuzd 72, 1 ; 77 n. 20. 4.
:n:oltn'XoV partie de la philosopihe éev<1tÇ 330, 6.
suivant z. 24, 8. ricinus (tique) 299 n. 1.
:n:OÀV:n:OtlÇ {JoT/lVf'/ 194, 3. élCai 294, 22, 28 ; 302, 6 ; 323 (A 1o,
ol :n:oe8µevOVTEÇ 277, 8 s. 5) ; voir <11,evov etc.
potamaugis (herba) 167 (§ 164). élv1<1µa (limaille de métaux) 303 n. 1.
precatio ( dans les opérations magi- ris us ( de Zoroastre) 26 s. (B 14).
ques) 1!17 n. 4 ; 203 (0 68); 204 ritus (des Mages) 15 (li 4, 12).
(0 72, 6) et 172 n. 2-- prccari 171 ev1<1<1a(! (mol magique?) 246 (0 101).
(O 3:J). é66tvov 195, 16 s.
princlpatus (in magicis praestigiis) 15 é6t5wv (:n:eei) 191 (O 49).
(B 4, 7) ; cf. [Ja<11Àevç. rosmarinum 166 (0 23).
PRINCIPAUX MOTS GRECS ET LATINS 407

russeus pannus 299 (fr. 20 n. 1). Zoroastre 18 (B 8 n. 1) - ao<po ç


6 Oeoç 157 (0 11).
Sacrilegi 167 (§ t 63). aovyr.ïvoç : voir 1)Àe,cT(!tw116;.
aaAaµdvl>ea 195, 14. andl>wv 212 (Exc.), 5.
adµaei 309, 11 . t11T.l'}ÀUÏOV TOU 'P..()<1/IOII modèle des
sanguis : voir alµa. << spelaea •> mithriaques 2n (B Hl,

aavvovxl (ou T(;avovxl) 301 (1). 8 ss.).


(ad.el;) caro hominis mortui 248, 8. anoelµI'} wea Ui2 ( 0 t.i a, 2, 4, :; )
scarabeus 203 ( O 66). quand semer? 221\ ( 0 82 h ).
sebesius 154 (d). <1TO.~tÇ 309, 2.
aû1i11ri Oeu; 272, 6 - au.,711,i; ogu- aTa'flVÀI/ 186, 26 ; voir èipm·}.o;.
1101 145, 1 ss., 13 - a. v:tÈ[! (ou an7Àoygacplat 334 n. 12.
1ho) yijv 174, 3 ss. - présages aupà; etl1•1i 67. 19.
17!) ss.; 184, 23; !!)6 n. (i; 210, 3 aTot7.Eia 103 n. 7 ; 108 n. 11 ;1'..!.-,
ss.; 221, .j ss.; 22(i (082); 22ï (A 11, 7).
(0 83), etc. - aû1ivri; /tE10va11; <1Tl)l!l.llOV f}{(;a 302, 6.
302, (i. avyyévew 322, 1 - du frr avec l'ai-
se men (herba) 166 ( 0 23). mant 322, \) - chlorith motm·il-
semnion 167 (§ 162) . lae aYi congcnita 203 (0 67).
arinef>,hv 64, 7 ; l!lli n. 11 mir ui:J.}.11~11; conception opp. àno;cv11<11;
avaafinw. 161 (fr. O 14, 3 s.).
auh1gïn; 1\J4, :i8 : :rno (i). au1i:rti.Oewi ;cai àvunnOeiai 1!)3 (0
aii,vov àyelov ,Jl(;rit 1!)2 (0 51). ,i2. 1 ,.) : 2!)4, 8 S.; Cl'. 272, 21i S.
sinistra : voir àeiaueo;. et :!H 1 11. 1.
aiu;coi ,cdenoi opp. à l;vi.i;co{ 185, avvôil;io, l.i3 (0 9 u).
10 ; 186, 18. uvvl>eaµoi xai avvay(l);,<li 2x:1, ti.
284 n. 3.
""'YJ1T.T(!O'f/O(!OÇ synecites (av1107.tn1;) 30L 1.
a;c{a produite par l'esprit des Té- a,, veia;cg {vw 3 18, 2.
nèbres ï2, 8 et 78 n. 25 - inter- a1J1•w,5o;ciw 312 (.\ 4 a).
diction d'uriner sur l'ombre de avvi7.et11 Tà ndvH1 L. 1, p. 2:1:1. --
quelqu'un 297 (fr. 18). l'arlion des :iincs sur le :r111,vµa '..!7K,
/1,CO(!molJf};cTo; 192 (0 50). Cf.4 ss., et avveecti5uv etc.147, 3 s~.
a;co(lnlwv ( ncei) Hl2 ( O 50). avvoi;cealai 272, 5.
a;couivoii 1r,a11Tclç àµtyfiç 151, 3. (11Jl'Ot"Ot 272, 21, 23 SS, ; 275 Il, 1;!,
/1,COTOÇ ,cal ayvota 71, 8, 12- (;tJ- avvovatow 318, 1.
'f/OÇ 71, 20 ; cf. 73 n. 5 ; 74 n. 8 ; synochitis 204 (0 73).
280 n. 3. O'VIITÉÀEta 364, 2.
axvTll>wv il;aeTfiµara 296 n. 8 ; cf. avvw{Jia 300 (g).
1T./::(!t0.1T.TW. aua;cid~w 309, 4.
a;cv<pwv 308 (fr. 28). avaa1înw : 11vv<1ë0'1JNU1i•1J; h1 r ,j;
smaragdus 204 (0 72); 303 (fr. 24 a); yijç 6-t, 1 ss.
323 (A 10, 3, 16). susurri 245 n. 1.
Sol Lunague 297 (fr. 18). a<paÏl}at ( ai) àan:(!t"u.{ 283, 4
ao'Pla trouvée par Zoroastre 17 (U magice e sphaeris 286 (0 12).
6, 5) ; 22 n. 4 ; 24, 2 ; 31 (Il 20
n. 1); 143, 7; 256 (0 111, 12) Tacitae preces 286 n. 3.
Amshaspand 71, 23 et 75 n. 12. Taµfoç (o ij,lioç) Toii aiaOl'}Tov ,pw-
ao<poç, des législateurs 256, 2 - - de To, 228 (0 85, 6).
408 INDEX Ill

TU~IÇ TOU 3fUIITOÇ 148, 15. v6we dieu des Ténèbres et de la yi-
TU(!IXE{a 309, 5. vsa1,; 63, 13 ; 65 n. 5 ; 67, tu ---
TaV(!OÇ l1ye1oc; 193, 10. divinisée par les Mages 67, lU;
Taq,oc; sepulcrum : voir 8dnnu,. 84, 20 - aqua (humlditas) radix
ûJ.e,oc; o 8s6c; 157, 6 - Zeus 142, 3 ; :128 (Al)- Tà v. 331, 6 -- etiJ.o-
143, 4 - T. ;((!OVOI Tijc; a EÂ1]V'}Ç Yf/µÉVa (en alchimie) 326, l ss.
etc. 228, 1 - To TEÂs10TaTov U- vµl'}v membrane cosmique 160 n. 3.
;coc; de Zeus et d'Héra 151, 6 et vµvÉw des hymnes des Mages 142, 3 ;
n. 4. 143, 4 ; 151, 8; cr. daµa.
nJ.nai àn6(!(!'}TOt 84 (D 11, 28) ; VOO'"vaµoc; 165 (0 19); 301 (/).
142, 1 ; 151, 9 - flt:(!0'11'UÎ TOU V3tÉ(!TaToc; 272, 8 et 274 n. 7.
11/lOea _155 ((). V3tf/(!ÉT'}t;, ol"ÉTf/t;, 6otiJ.oc; (é>alµwv)
TE;(!aTOtJ(!yla 281, 2. 291 n. 2.
TETa(!Tf/µO(!tov, T(!&Toµoe1ov 174, ypnotlcon 166 (0 22).
13 ss. ; voir µoeiov . v:noµ{Jeoc; 184, 33.
TET(!CJ(!Xf/t; (dalµwv) 172 11. 2. ii:nooJ.011 des mauvais démons 278, !J :
(nµweol) poenales (démons) 291. voir 'f'EIÏ6o;.
TCJ:TiOÇ 69 n. 15 - TC,,tOÇ TE "ai xw- hysglnus color 169 (0 27).
(!U 150 n. 2; cf. 71, 25 ; 253 n. 5.
T(!uyo;;, cf. hirci. (l)a"Tl"OV ( To) 309, 11.
T(![yÂ'} 79 (D 5). q,aVTaala des mauvais démons 281,
T(!i3rÂaO'tOV 253 n. 5 ; Cf. 71, 25 et - lmaglnatlones numinum Hi7
76 Il, 11. (§ 161); cf. 167 (§ 161), et iµrpu-
Teix,; 6,uarnTov (To) 275, o - T. viCw.
6&Ul(!ÉW 253 (0 109 a). phantasmata ~fagl cdunt 29:i (fr.
T!Jt•;·i,To;, le momenl propice 18!:I 15, 5).
(0 -14) : l'f. 185, 35. q,aeµa1'sla 19 11. 4 ; cf. µaydu.
TV(!OÇ (aliment des Mages) 67, 2U - tpa(!µU1'0V (To) -iijç Cw;;; 326, 7.
(caseus) de Z. 28 (D 16). ipÉ(!oµ{Jeo,; 164 ( 0 17).
TtJtpwviov (trlfonion) 165 (0 19). q,8s1eo:no16c; 193, 13.
Tvq,wvo; y6voç 165 ( O 20). ipfJoeci, destruction du monde 148,
TVXt/ (l:varenô) 52 11. 5. 10, 13 ; cf. 149 n. 1 ss.
ip1).68so1 ( ol Mdyo,) 7 (8 1 li).
"l'utvu 193, 22, 24, 29 ; 194, 1 ; ip1Âoa6q,w11 yivoc; 243 ( 0 !:l!J, 1) -
196 11. 4 et 7 ; 201 (0 62) - hy- rp. ol 1lf dyot 7 (B 1 b).
aenae urina 167 (§ 163). rpO.T(!a 281, 2.
1•u1'11•60; 323 (A 10, 5) - :nou v. Cj71ÂT(!01'0TCJIJSO'pO; 307 Il, 1.
ibid., ;j l'L 17. rp6voc; àv8ew:ne10; : odeur de la fève
·uyealvw l'humide, le chaud, le froid 64, 15 SS, ; 66 n. 7.
et le sec ùans l'action des planè- <p(!OViµwv tp(!OlltµwµuTOÇ o Ot::6; 157
tes 228 (0 8,j). (0 11).
Jyeov (T<i) humiùitas (élément actif) Ç)!/OVOVI' (îÙ) (l'~yeµovi,cov du IDOll-
328 (A 13) ; 3U2, 4. ue) 15U, 10 ; voir tp(!oirviµwv.
voael'}, ( du nouveau-né) 152, 13. '/IVO''tJT~(l 331, 1!J.
voci.Twc1t; 309, 1. tptJO't1'0Ç' Dieu tE(!OV lj!VO'l1'0V svei-
·u/Jeoµavula, hydro manl ia 204 ( O T'}Ç 157 (0 11, 6 s.) - tpVO't1'ol' par-
73) ; 286 s. n. 1. tie de la philosophie suivant z. 24,
hydropici 167 (§ 163). 7 - 'P· rp1Â6aotpoc; (Démocrite)
PRINCIPAUX MOTS GRECS F.T LATINS 40!)

:H 1, 1 ; :u::1, 5 - of <pvrrnwi 228 chenamyche 169 (0 27).


(Û 85) - <pVCTt,eOt À.oyat 283, 7. chloritis 203 (0 !i7).
rpvatç : TOV 1EE(!t rp. Àoyov de z. 37 7.oÀal Ccfiwv 323 (A 10, 4 ss.).
(B 27, 5) ; cf. rpvat,eoç - <p. pro- xe~auç d'H. 360 (fr. 3) ; 363 (fr. 10) ;
ductrice d'antipathies et de sympa- 364, 14.
thies 193 (0 52, 3) - ai T(!EÏ,; <p. xef'Jaµot d'Apollon 284 (0 11) - X·
150, 17 - Tà oVTa ,eaTà <p- 313, 6 de la Sibylle 81 (D 9, 14).
- la nature vainc la nature 313, 13 xeovociexf'/Ç 6alµwv 172 n. 2.
ss. ; 315 n. 5 ; 318, 9 s. et n. 2 ; xevaorpoela, interdites !i7, 18.
321 (A 11) ; t. 1, p. 244 -· TÙÇ <p.
rieµoCEiv 311 (A ü, 2, 8); cf. 318, 'l'Eii6oç propre aux mauvais démons
2. 281, 4 - spiritus insinceri 289 (fr.
rpuTci et Crva d'Ormuzd et d'Ahriman 15) ; falluntur et fallunt 291.
71, 14 ss. - leur concorde 150, 18. vivvi âme du monde 275, 6. -·- â. du
rpwç 151, .5 etc. - <p. Ormuzd et conducteur du char cosmique 1.50,
a,eoToç Ahriman 71, 7 ss. ; 63, 5 10 ·-·· à.préposées it de grandes par-
ss. ; 7:1 n. il ; 280 n. 3 ; cf. 79 ties des régions sublunaires 276 n.
(D 6) -- viov rpwç 154 (b). 1 - â. = démons bienfaisants
rpr,iuivà (Tà) a,eoTlCetv en alchimie 277, 1 ss. -- â. dominées par leur
335, !l s. :nvEiJµa = démons malfaisants 277,
13 ss.- ascensions et descentes des
Xain1 (de la végétation) 147 n. :1. à. 29 (B 18) ; 256, 13 - en alchi-
7.aÀpcivf'j 192 (0 51, 5) - galbanum mie 330, 11, 21 ; 348 n. 4 - 'P·
193 n. 3. lvlhoç 280, 10.
7.'>t(!tCTT* 212, 12; 217, 5. ipvxiaaae (mot magique) 246 (0 101).
7.e1eonoi'7TU (spelaea) 29 (B 18, 12).
Chirocmeta de Bolos 167 (§ lfiO). !J CTTOtj'ÛOV 243 (0 !)!)).
7.e).wVf'jÇ XDÀ~ 323 (A 10, 11) ·-·· X· lv- cfiuv cosmique 71, 29; 76 n. 17 - en
61,e~ ibid. 12. alchimie 334 (A 15, 9, 16) ; 335, 1.
chelonia 203 (0 66). (o àaT71(2) TOV
W(20CT1'01'WV 1'0CTflOV
chelonlticles 203 ( O !Hi). d'Ahriman 50; 52 n. 4.

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