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ESSAI su LES HIEROGLYPHES D'HORAPOLLON, eT QUELQUES MOTS sun LA CABALE. Tay kuby nérdov obdeis nw dmexddubev. Par M. ve cuevauier ve GOULIANOF, MEMenE DF LAcADHMIE ROSS. PARIS, CHEZ P. DUFART, LIBRAIRE, QUAI VOL-TAIRE, N° 19. avn 1847. INTRODUCTION. Le petit traité d’Horapollon, connu sous le titre IEPOPAY- ®IKA, est le seul et unique monument de ce genre qui soit parvenu jusqu’a nous (1). On congoit dés-lors de quel prix ce monument doit étre aux yeux de ceux qui s’occupent de la langue et de l'écriture sacrées des Egyptiens. Toutefois, parmi les archéologues modernes qui ont parlé de cet écrivain niliaque, les uns ont pris ses révélations pour des inepties (2), tandis que d'autres y ont vu l'expression des plus profonds mystéres de la philosophie des Egyptiens. M. Champollion le jeune, dont je médite les brillantes découvertes, pose en fait, dans son PRECIS du systéme hié- roglyphique des anciens Egyptiens (3), que : « la plupart des (1) On sait que Chaeremon d'Alexandrie avait également écrit sur les Hréno- curpnes. Et Vouvrage, perdu sans retour, de ce célébre hiérogrammate est d'autant plus a regretter qu'il parait avoir été beaucoup plus important que celui d'Hora- pollon, & en juger du moins par la mention que quelques auteurs anciens ont faite de l'érudition de ce Chaeremon, dont on cite les travaux philosophiques. (a) Ledocteur Young appelle louvrage ’Horapollon « a puerile work.» Voyer An account of some recent discoveries, etc., page 3. (3) La premitre livraison de mes OPUSCULES, renfermant lanalyse du précis de M. Champollion le jeune sur le Systtme hidroglyphique des anciens Egyp- tiens, a &é publige en 1824, & Paris, sous le nom de M. Tx. AusoxsoLt, formé des éléments de mon nom grec IOYAIANOZ. (6) «images symboliques, indiquées dans tout le livre I" d'Hora- « pollon et dans la partie du II* qui semble le plus authen- « tique (1), se retrouvent dans des tableaux sculptés ou peints « soit sur les murs des temples et des palais, sur les parois «des tombeaux, soit dans les manuserits, sur les enveloppes « et cercueils des momies, sur les amulettes, et que ces « bas-reliefs, pUREMENT ALLEGORIQUES OU sYMBOLIQUES, abon- « dent sur les constructions égyptiennes et furent particulidre- «ment désignés par les anciens sous le nom d'ANAGLYPHES. > « Cette distinction une fois établie, il est ais¢ de voir, pour- « suit M. Champollion, que l'owrage d’Horapollon se rapporte «bien plus spécialement 4 explication des images dont se « composaient les ANAGLYPHES qu'aux élémens ou carac- « téres de I'écriture HIEROGLYPHIQUE proprement dite : « le titre si vague de ce livre IEPOPAY@IKA (Sculptures sacrées «ou Gravures sacrées) est, dit M. Champollion, la seule « cause de la méprise (2). » (1) « Je dois avertir,» dit M. Salt, (page Ga de la traduction de son Essai sur le systime des Hitroglyphes phonétiques du docteur Young et de M. Cham- pollion) «que si je suis convaincu par de nombreuses raisons que le premier « livee et la premidre partie du second, sont écrits par une personne tres au « courant des hiéroglyphes égyptiens, je ne suis pas moins persuadé que le reste « est une méprisable interpolation, excepté peut-étre les trois ou quatre derniers « bigroglyphes qui semblent avoir fait partie de Vouveage original et avoir été « placés & la fin pour mieux tromper le lecteur. » Quelles que puissent étre les « nombreuses raisons » qui ont porté M. Salt a faire un pareil triage, sa décision péremptoire n’en est pas moins une décision & priori; et les exemples donnés par M.Klaproth ont déja convaincu plus d’un savant que l'appréciation d'Hora- pollon ne peut avoir liew qu’au moyen des INITIALES. (2) 1. c. pages 300, 301. (7) Ainsi, dans la doctrine du célébre égyptologue francais , les élémens traités par Horapollon sous le titre d'HIERO- GLYPHES, loin de pouvoir faire partie du systéme hié- roglyphique des Egyptiens, doivent en étre exclus et consi- dérés comme des ANAGLYPHES, lesquels, selon la doctrine du méme égyptologue, étaient des peintures et bas-reliefs purement allégoriques ou symboliques et « tenaient primor- «dialement & un tout autre systéme de representation de la « pensée (t)»; et c'est pour avoir confondu les hi¢roglyphes proprement dits avec les anaglyphes dHorapollon, « que « l'étude de cet auteur n’a, dit M. Champollion , donné nais- « sance qu’a de vaines théories (2). » Légyptologue francais observe ailleurs (3) qu'il ne resterait plus qu’a trouver une méthode pour reconnaitre Ja valeur de ces caractéres symBouiques et que cest 1 lobstacle qui semble devoir retarder le plus l'intelligence pleine et entire des textes HIRROGLYPHIQUES. Aprés avoir ainsi fait connaitre le sentiment de M. Cham- pollion le jeune, au sujet du traité d'Horapollon, je vais, dans ce premier essai, soumettre a l'examen une partie des données de l’écrivain niliaque et j‘essayerai ensuite d’en tirer quelques résultats. Les archéologues qui ont Iu le travail de M. Klaproth (4), ont déja eu lieu de se convainere qu'Horapollon, en révélant (1) Ibid., page 300. (a) Ibid, page a99. (3) Précis, page 397- (4) Lettre sur la découverte des Hiéroglyphes acrologiques, adressée & M. le chevalier Goulianof, par M. J. Klaproth. Paris, Merlin, quai des Augustins,n® 7. 1829. (8) les profonds mystéres des hiéroglyphes, n'a fait au monde que des demi-confidences, et que le véritable secret de ces higroglyphes, était celui de merrRE EN RAPPORT DES OBJETS DONT LES NOMS RESPECTIFS OFFRAIENT LA MEME INITIALE. II ne faut donc plus s’étonner de ne trouver pour lordinaire entre les objets mis en rapport aucune analogie rationnelle, je dirai plus, aucune trace de la méthode tropique ou allegorique. Une telle méthode qui eit di caractériser les « sympotes » neat été en effet qu'un objet de luxe; et ce luxe n’aurait pu marcher de pair avec le besoin des INITIALES. Létude d'Horapollon m’a fait reconnaitre néanmoins un autre mystére dans le langage sacré du sacerdoce égyptien. Ce mystére consistait a mettre en rapport des objets dont les noms étaient plus ou moins EQuIvogues ou HOMOPHONES : c'est ce que les Grecs appelaient ITAPONOMAXIA, parono- mase ou jeu de mots; et ce que je nommerais volontiers une ALLEGORIE AcousTIQUE. Ce mystére de la langue sacrée se reproduisait également dans I'écriture hi¢roglyphique. On se persuadera aisément que ce second genre de mys- téres a di étre beaucoup plus borné que celui qui tenait 4 Videntité des initiales, et qui pouvait étre étendu et varié indéfiniment. Dans la poursuite de ces deux procédés mystiques des hiéroglyphes d'Horapollon, j'ai reconnu, en outre, 1° Qu'un seul et méme hiéroglyphe indiquait souvent plusieurs objets 4 la faveur de mots HomopHonEs ou des ANITIALES ; 2° Qu’un seul et méme objet était, a son tour, rendu par diverses images hiéroglyphiques, dont les noms respectifs offraient la méme INrITIALE; (9) 3° Quon trouve également un ou plusieurs objets rendus par divers hiéroglyphes, tantot a la faveur des womorHones, tantét au moyen des mNITIALES; 4° Que dans les hiéroglyphes complexes les deux procédés se trouvent souvent combinés de maniére qu'une partie de ces hiéroglyphes présente des nomopHones, tandis que l'autre se rattache A des InITIALES; 5° Quill n'existe dans Horapollon aucun objet quelconque donné pour symbole et qui ne soit point susceptible d'une représentation matérielle (1): condition conséquente au titre IEPOPAY@IKA du traité d'Horapollon, condition qui emporte dailleurs cette autre conséquence, savoir : que le LANGAGE HERMETIQUE, connu sous l’épithéte de LANGUE sacri des Egyptiens, est un langage artificiel dont les rorMULES sont assujetties aux convenances représentatives de Uécriture hi¢ro- glyphique. Ces faits généraux, présens & esprit du lecteur, lui feront, je l'espére du moins, apprécier a leur juste valeur les demi- confidences d’Horapollon. Sans prétendre donner, dans ce premier essai, riende systé- matique, je crois néanmoins pouvoir distribuer mon travail en trois petites sections. Dans la premitre section, je donnerai quelques exemples de PARONOMASES ou jeu de mots. Dans la seconde, quelques exemples ACROLOGIQUES, expression heureuse dont M. Klaproth s'est servi pour dé- signer le procédé des INITIALES. (2) Voir ci-aprés les développements de !'Hiéroglyphe ag du livre I d’Ho- rapollon. (10) Enfin, dans la troisitme et derniére section, j/essayerai de déduire quelques conséquences de mes études, et j'y ajouterai quelques autres faits qui se rattachent a la langue et a lécri- ture sacrée des Egyptiens. Dans les deux premiéres sections je suivrai ‘ordre des chapitres hiéroglyphiques d’Horapollon. Je me sers de I'édition donnée par D. Hoeschel en M.DVC. LES HIEROGLYPHES D’'HORAPOLLON. PREMIERE SECTION. PARONOMASES. 1. 4, Honarortox dit que l'image d'un croissant renversé et ayant les cornes tourndes en bas, figurait un MOIS de trente jours ACCOM- PLIS. Les mots qui jouent dans cet hiéroglyphe sont pris dans le dialecte En effet, dans ce dialecte de la haute Egypte, la June s'appelle nooe, poogh, forme oi le n initial est une syncope de l'article mi, pi. Or cette forme nove fait équivoque 19, Avec le mot noe, pogh, qui signifie terme, achdvement ; ache- ver, parvenir, parfaire, ete. Ce mot avertit done qu'il est question d'un mois (roc) accompli. 29, Avec le mot noue, poxcH, qui signifie renverser : jeu de mot qui motive la position renversée du croissant. Horapollon nous apprend en outre que le croissant renversé, mais ayant les cornes dirigées en haut, servait & indiquer quinze parties (1m) du mois. C'est dire en d'autres termes que le croissant dans cette po- sition indiquait la moitié du mois. Or nas, pacué, veut dire moitié; et linitiale de ce mot est iden- tigue a celle du mot nooe, poocn, lune. Diailleurs ro, pécuz, veut dire division, fraction, et nwe, réci, signifie briser, rompre, etc. Si donc, tenant compte des artifices du mystére, on fait attention & l'analogie qui existe entre rupture et frac tion d’une part, fraction et division de Vautre, on concevra que le dernier mot, nwe, rdcH, jouait également avec le mot nooe, Pooci, lune, dans Vindication des quinze jours d'un mois. Limage d’un croissant n’était done pas, & beaucoup pres, aussi figu- rative qu'on pourrait se I'imaginer. Elle l’était d'autant moins qu’elle représentait un mois ou quinze jours et non la lune; et tel était l'emploi du croissant dans I'indication des datca on caractéres hisroglyphiqnes. Je remarquerai enfin que V'image du croissant, considérée hors des dates, fait 'office de la lettre n, P. Telle est, entre autres, la valeur du croissant renversé et ayant les cornes tournées en bas, dans les cartouches hiéroglyphiques. I. 10. Horapollon rapporte que la statue du Soleil, & Héliopolis, avait la figure d’un cuar. Brillant jen de mots. Le soleil est la source de la fertilité, de Vaboridance. Cet astre est par conséquent convenable, utile, bienfaisant. Or toutes ces idées, je veux dive la fertilité, Vabondance, Vuti- itd, etc., sont rendues par le mot copte sav ,cHAOU ; et ce mot signifie également un chat. 1. 13. Horapollon dit qu'une ¢toile ou astre désignait le nombre cing, par la raison que l'économie de I'Univers tient a cing astres seulement. Ceci rappelle, si l'on veut, les cing mondes de Platon et d’autres philosophes anciens versés dans la sapience des Egyptiens; doctrine bizarre qui s'expliquera peut-étre si ’on fait attention a ce que l'image d'un astre ou d’une étoile est formée de cing rayons dans les hiéro- (33) glyphes comme partout ailleurs. Mais le tout, selon moi, se réduit a un jeu de mot; car Gror, ciou, veut dire un astre, une etoile ; et tor, ciou, veut dire cing. 4 La Croze écrit tov, riou, pour le dialecte memphitique, et tor pour lesahidique. Scholtz, au contraire, donne tor pour les deux dia- lectes; et cette derniére forme a di étre la plus ancienne. Les gram- mairiens enseignent, ilest vrai, que la lettre copte + équivaut & la syllabe 11, ti; mais l'analogie universelle prouve que le signe + avait jadis la valeur complexe ¢s#, dont la solution a donné plus tard le prononeé du ¢ et de|'s séparément. Crest ainsi que 'on dit en francais partie et partiel, comme s'il y avait parciel. Tlest & observer d'ailleurs que la lettre + est dunombre des signes de Vancien alphabet égyptien. Nous retrouvons en effet cette lettre cruci- forme, ainsi que Vastre on Vétoile, dans Valphabet harmonique de 'M. Champollion sous les valeurs du b hébraique et du 3 grec, savoir, le premier sous le n* ga, et le second sous le n* rot. Tlest done certain qu’a une époque postérieure aux origines égyp- tienes, le + avait alternativement les deux valeurs de la syllabe ti frangaise ; et qu'ainsi le mot tor, cing, se pronongait ciow, ce qui nous donne un jen de mots. I. 17. Les Egyptiens plagaient sous le trane du soled V'effigie d'un lion, parce que, dit Horapollon, la face ronde de cet animal et sa criniére semblable aux rayons, symbolisaient avec le soleil. C'est ainsi que le commentateur préoccupait les yeux pour distraire les oreilles. uort, nour, lion, uovre, mouk, splendeur. Ce jeu de mots nous explique pourquoi Horapollon compare la criniére du lion aux rayons du soleil. I. 18. Pour désigner la force, aaiv, on peignait les parties anté- rieures de ce méme animal. (45 uot, movt, lion. vam, aid est traduit par Doxa, qui signifie, entre autres, virilité, vigueur de Tage ; et de méme que ‘xia et 2x4 appartiennent & un seul radical, de mame le mot wane qui signific entre utres, dge, quantité, peut et doit avoir signilié aussi, force et viguenr. Crest done encore un jeu de mots. Le lion & La figure de cet animal ornait de plus, les eanaue et les tuyaur des fontuines sacrces. Dans tout cela il est question de I’ t encore le symbole de l'inondation nov, Mott, lion, moor , MGOU, eat. 1. at, Horapollon dit qu'on figur entre autre par trois cruches. ROA, DIOLGHS, Cruche , vase a puiser (1) ae it Lelevation (iviesev) du Nil, MOAK, DIOLK, inonder, xara: aw, p16, elevation Le tradueteur gree d’Horapollon, qui fait souvent de Fétymologie, debute pau Keyptiens appelaient le Nil NOYN ; et fa ,il prétend que ee vin, nouveau Mais Ph remarquer que les ant du gree aux depens del Egyptie izunvedliv BE cxpaiver NE qu'un jew de mots. Sabandonne a la sagacité des érudits le soin de se persuader si ¢ mot NOYN est autre chose quiume allusion au cours du Nil qui simule la lettre V (2) phénicienne par ses deux. bras divergens. Or le mot NOYN est, co N, dont la forme V s'est conservée dans alphabet grec. at les yeux sur It planche onne n’en doute, le nom sémitique de la lettre ne pe ten: Si Von jette mai de Talphabet 1) Frymologie Agyptiace Ig. Rossii, Romae M. DC (15) harmonique de M. Champollion, on remarquera une cruche sub n° 75, et une ligne ondoyante sub n° 72, représentant l'une et l'autre Ia lettre N. Or ces deux images combinées sous le n* 24x du Tableau général qui accompagne le PRECIS de cet égyptologue, offrent précisément Ia lecture sémitique Noun du nom de la lettre V, qui simule le cours divergent du Nil. Ainsi un filet d’eau qui s’épanche en zigzag du bec d'une cruche, représente mystiquement le nom de la lettre V sémi- tique, laquelle lettre préte au flenve Nil son nom et son image dans la langue et I'écriture sacrées des Egyptiens : bel échantillon des tours d'adresse hermétiques ! Je reproduirai les symboles. . .. . du Nil dans la section des initiales. I. ag. Horapollon prétend que les Egyptiens figuraient la voix Hloignée par la voix de Uair, c'est-a-dire par le TONNERRE : dépos guviv yeapoust, rouréont, Bpovmfy. Mensonge adroit pour masquer une amphi- bologie. Le traducteur grec dit ®uvivy 3) paxpdtev..... 6 nadatran nap’ Alyurriong Yoatt. Ce mot donné par Philippe se rapporte a I'dloignement, et non a la voi, La voix s'appelle, spwor, KuRoU, et over, oval on ovtt (1), signi- fie distance, éloignement,, étre dloigné. Les deux mots pwor over, réunis sous la forme KHRoov-ovai, font calembour avec le mot papasat, KHARAVAi (2); mot qui exprime et le tonnerre et 1a foudre. Et puisquiil s'agit d'images, on s'imaginera (2) Voyex infra Taffinité des voyelles a @ (2) Le 8 copte a eu alternativement la valeur du 4 et celle du » frangais, ainsi quion peut le voir dans Scholtz, Valperga et autres. On éerivait par exemple ows et Biouss, ovdxcma et vorcun, loup. Cette coincidence du» avec le 5 se reproduit Partout, et se retrouve également dans les signés hiéroglyphiques de I'alphabet de M. Champollion, oii les mémes signes représentent ors deux valeurs. (16) aisément que ce n'est pas le tonnerre mais bien la foudre qui dut figurer la voix éloignée (1). I. 44. Les Egyptiens figuraient Ja bouche par un serpent, par la raison , dit le commentateur égyptien, que toute la force de ce reptile est dans sa gueule. La bouche s'appelle po, 76, et prog, nov. Etle serpent s'appelle oq, quel'on pronongait Rudr, avec une R aspi- rée, c'est-a-dire avec une aspination tressaillante ou vibrante a Visthme du pharynx, et que représentent le ¢ arabe et malai, le f grec ancien le rh northumberlandais,, I'R provengale ou grasseyde des parisiens. Ge prononcé du-z copte sera facilement reconnu si l'on fait atte tion & ce que la lettre 2 est encore un signe égyptien; or ce signe si mule parfaitement le serpent dress¢, lequel serpent ainsi que la Juche représentent une r dans 'alphabet harmonique de M. Champollion , n* 110, 114. Joserai dire plus: c'est que la position de ce serpent higroglyphique est calquée sur la lettre 2 qui est le type. (1) Le baron de Merian, mon collague d'Académie, et dépositaire de toutes mes recherches, observe avec raison que ce geure de calembours pourrait former un chapitre de charades. En effet, Horapollon, I. 17, explique Iui-méme une charade : + On représentait, dit-il, 'ame par um épervier, attendu que cet oiseau sappelle Faint, et que ce mot coupé on dew, diaytiv, donne les mots ame et cour; car, ajoute Horapollon, lame s'appelle fai, et le cceur, qui en est envelope, s'appelle xt. Le mot BAIG, naicz, conservé dans la Scala Magna, parmi les noms de lépervier, se préte ceffectivement a Vanalyse d'Horapollon. La charade en question devait étre émise sous cette forme : ‘Mon sscoxn est l'enveloppe de mon pnrsuzn, et mon rovr est un oiseau de prote Hen est de méme de hpwor ove, voix dojgnée, pour HAPABAL, tonnerre, foudre. Et les Hermésiens pouvaient dire : ‘Mon paxiex manque aux gens du liquide élément; Mon szconp aflige un amant ; Mon tour serpente et gronde au sein du firmament. (17) I. dg. Liinfamie, In scélératesse,, étaient désignées par Vimage d'un ory, a cause de sa haine implacable pour la lune et le soleil , qu'il témoignait par des actes irrévérents au lever de ces astres. ‘Au rapport de Pline, loryzr était une espéce de bouc unicorne par- ticuliére 4 !Egypte. Le mot oryz est done un terme égyptien, dont ‘on peut supprimer la finale, opr, onv, boue unicorne, ‘opes, ORE Ou ORER, exdcration , abomination. 1. 58, Une chose impossible était figure suns tete quit marche. antre autres, par un homme nemo, aToid, sans fete, Lille 11, ATDIONE,, Empossible. rie rationnelle decet hicrogly phe n'exclut point iei Pallégorie acoustique, je veux dive, le jeu de mots. Te mot vr 1, sans tete, manque, il est vrai, dans les vocabulaires ; mais ce mot n’en est pas moins conforme 4 Fanalogie de cette langue de méme qu'on dit sans huile, manque Whuile; arenoc , sans vetement, nu; anne y is terme, infini ; de méme on aura dit: arxw, sans tele, daizades, Gearas 1. Go. Un roé gardien était fi O%po, OURO, roi. ine par un serpent qué veil ovper, ovmr, gurdien, propose (1 ospar, ovnar, basilie (2 Horapollon ajoute qu'au liew du nom du roe, on pei dien. Je suppose que Philippe a it un gar- traduit, Un gardien ne sav Dans fa Scala magna de Kirelier, le mot OVP : est rendu par Ceyls. Philippe , dans Horapolion, 1.1, § 4, donne le mot finale og yreeque lout Je supprime be (18 ) en effet remplacer le nom du roi, mais bien le mot roi, ou le roi. Or, 204, rohf ou ghof ( prononeé moderne ), veut dire serpent, et eaper, RHARERH OU GHAREGH, garder, surveiller, forme sahidique. Tl en résulte que ces deux images désignaient les objets précédents. Le serpent qui veille se trouve sous les n™ 114,116, de l'alphabet harmonique de M. Champollion. IL. 1. Une ctoile désignait aussi (1) le temps. ior, c1ou, etoile. enor, clou, temps. Ce jeu de mots semble trahir une prononciation copte ; car, dans Yalphabet copte,le w se prononce comme Ix gree moderne (2), ¢ fean- sais. Il. 23. Un owrage futur, poder ipyev, était symbolisé.... par une oreille. Jeu de mots rafliné. Le mot futur, en copte, est eounor , qui signifie proprement avenir, de unor, venir; ce qui donna V'idée de le remplacer par le mot uot, aocut, marcher, qui fait assonance avec le mot uassx, aacxos, oreille. On trouve une pareille analogie dans le slavou. Tpmay, gradow, veut dire je marche et je vais. Tpnaymee, gradouchtchée, Vavenir. (1) Voyex supra, I. 13. (2) Le 1 copte, correspondant au + grec, pouvait avoir, dans Yorigine, plus d'affi- nité avec le H grec ancien, dont le son était identique, non a 'é, ainsi quion Ten- seigne jusqu’d ce jour, mais 4 I' arménien, homophone du ¢séré hébraique. En effet, e 1 a pu et did anciennement avoir, dans les circonstances données, le son du chcva sonore des Hébreux, qui est un terme moyen entre le H, valeur de I. armé- niien, et I aigu francais , et qui est identique aT'st slavorusse. En derniére analyse, le chéva ou l'stest a Ii ce que I? est & 12, et ce que Vou est a I's, valeurs francai- ses. Les Anglais ont aussi leur chéva, sans que leurs grammairiens s'en doutent, Ils écrivent, par exemple, wish, quick, et prononcent ovicum, xouim , avec un Bt, ou i ‘obtus, et le ou avec un son rapide comme dans le mot frangais owate, (19) Quant au mot ouvrage, fy; il se réduit & Vinitiale u, m; car uowx, MONK, veut dire faire et former. Cet hiéroglyphe offre done allusion, assonance, et iales. Il. 25. Le hibou, verse, était Vimage de la mort; car, dit Hora- pollon, la mort surprend 'homme comme cet oiseau surprend de nuit les poussins. uor, Mov, mort, mourir; Aox, Lovie et AoTxOr , LOUDIOU, cesser. Ces deux mots réunis donnent : uor-nox, MOU-LODIE, et wor-aorxor , MOU-LOUDIOU , qqui forment des jeux de mots avee uoraors, Mouioupii, chouette, uorAax, MOULADIE, hibow, et uorax, MoULDIE, saisir, empoigner. TI. 26. Mayic spare tog OXpav Gaver... ... nepiv dépee enpaiver..... dv budy. En renongant au dernier mot, faute de connaitre le pénultiéme, on peut restituer ce passage, les dictionnaires coptes & la main. D'abord Xopxe, DJORDIECE, signifie navi et Opa, filets et chasse; et xopxop, psenvsine, volupté. Suit le mot tronqué Qavar.,. Or les dictionnaires donnent wne et xuwone pour la vie; Panalogie autorise done les formes uov et xut- uor pour la mort ; et cette derniére forme vuxaou, offre l'initiale x, ps, qui commence les mots précédents. Le texte ainsi rétabli nous apprend que les filets représentaient Tamour, la chasse, et la mort. Reste le mot tronqué piv, admis par Hoeschel et autres pour rzepin, aile : Vaile désigne done Pair, ééa. II. 15. (20 ) rene, rexon, aile. Tuxr, TEoU, vent, souffle, esprit : forme sahidique; et ono memphique. Tuiov, Il. 44. Les Egyptiens figuraient les guépes par le cadavre d'un cheval, parce que, dit Horapollon, le cadavre de cet animal en engendre beau- coup. Cette ineptie voile encore un jeu de mots. SSANOTKI, CHALOUKI, guUcpe. ssonze, cHoLcHs, cadavre. Il. 75. Pour désigner un homme dont la colére était réprimée a la vue du feu, on peignait des lions avec des tisons, attendu que, dit Horapollon, le Zion ne craint rien tant que le few, et que rien ne le dompte mieux que les tisons. Les objets & désigner sont : 1, uaeort, mar'nout, colére, fureur (1). 2. pwoue, RONG, feu. 3. caew, sacud, réprimer. Les objets figuratifs sont : 1. wort, movt, lion. 2. pone, ROxGH, biiche. 3. cazt, sacutt, combustion. Je vais maintenant offrir trois exemples puisés a d'autres sources. Pierius Valerianus (2) nous apprend que le silence, Texactitude garder le secret , la tranquillité (silentium , taciturnitas, tranquillitas) , étaient désignés, entre autres, par l'image « hicroglyphique » d'une GRENOUILLE. zpovp, cunour, tranquillité, xporp, KHROUR, grenouille. (8) Rossi Le. (2) J.P. Valeriani bellunensis Hieroglyphica, seu de Sacris Egyptiorum aliarumque gentium Commentarii, (ar) Les archéologues se rappellent cette série d’hi¢roglyphes tant de fois reproduits par les anciens , et que Yon voyait gravés sur le pro- pylée du temple de Minerve a Sais. Cétait d’abord un enfant, donné comme symbole de la naissance. Ensuite un vieillard , image de la mort. Puis un épervier, symbole de la divinité. Aprés, un poisson, image de Ja haine. Enfin un Aippopotame, selon Plutarque; et un crocodile, selon Clément d’Alexandrie, que ces auteurs donnent pour des symboles de V'impudence, Le tout signifiant : O vous gui entres (dans ce monde) et qui en sorten, (sachez que) Dieu hait Vimpudence : £1 ywipeves xsi énopiusve, 6 Oids toed dvaidelav. Les prétendus symboles rentrent ici comme ailleurs dans les jeux de mots et les initiales. En effet , uac, MACE, signifie enfant et naitre : le mot du texte grec est yvouet, naitre et arriver, zero, cuEtto, forme sahidique, signifie vieillard. 2Hn, Guét, veutdire s’en aller, etrend le mot grec du texte énoyivouss, lequel, ainsi que le mot latin abire, signifie s'en aller, se retirer, mourir. Vient ensuite l'épervier, qui s'appelle uosvep, nocuiae, et qui sym- holise Diew, nort, nouti, et wore, Noutt, forme sahidique. Ici et dans les deux derniers hiéroglyphes les symboles se réduisent & des initiales. Le poisson s'appelle rest, Tkerk,, et hair uecre, mist, ce qui ne donne point initiale; mais on aura pu dire également, avec le préfixe verbal +, 11: tuecre, timésté, pour uecte, comme on a dit: spt, int, Saire, opérer, et tpt, THRI, xwur et txwur, DONTE et TIDIONTE, Siirriter , irriter, exaspérer. Il se peut enfin que le nom du poisson commengat par un u, %; par exemple les petits poissons cités par Cassianus : « Pisciculi minuti saliti, quos illi (AEgyptii) wexomn (2a) vocant (1).» Et le grand papyrus du cabinet du Roi nous offre en effet de petits poisons que je ne suis point éloigné de prendre pour des m (2), sans m’astreindre a le prouver dés & présent. Reste l'hippopotame on le crocodile. Puisque l'un de ces hiéroglyphes ne saurait exclure autre, et que Vhippopotame manque dans les vocabulaires coptes, je m'arréte au nom du crocodile, qui , dans ces vocabulaires , est donné sous la forme ducae, EmgacH. Ilimporte d'observer d'abord que les philologues et grammairiens modernes qui se sont occupés de la langue copte, ont tous reconnu a la voyelle e un san approchant de celui de I'a, et clest par un a qu'ils rendent communément cet ¢ dans la transcription des mots coptes en lettres européennes. Yobserve de plus que, dans Véeriture higcoglyphique, les mémes signes servent & représenter les sons de I’a et de I’e coptes, ainsi qu'on peut s'en convainere par s PAL phabet harmonique de M. Champollion. Aussi Jablonski, dans son Panthéon égyptien, rend-il la prononciation du mot dicaz par Asan; et ce prononcé rappelle d’ailleurs la forme antique yax}z, Ahampsa, donnée par Heérodote, et dont la forme moderne amsa a perdu spection de ces hiéroglyphes Vaspiration. Liensemble de ces rapprochements autorise done, sous plus d'un rapport, & admettre le prononeé Amsacn pour crocodile, et a le placer a e6té du mot araaxt, attapit, qui signifie ¢mpudence. Linitiale est done un a de part et d’autre. uur le mot avsaxt Je reviendr ‘oceasion de l'image d'une mouche, qui figure aussi limpudence. Ces jeux de mots hiéroglyphiques n’autorisent-ils point quelque gs page 113. 1 45, premier signe, colonne ro8 au milieu, colonne #17, sixitme signe den bas; ete. (33) doute & l'égard du motif de cette horreur dont les prétres égyp- tiens étaient ou faisaient semblant d’étre saisis 4 l'aspect d'une féve? Que ce légume ett été du nombre de ceux qui étaient considérés comme malsains, un tel motif eat-il eu besoin de mystére? Et d’ot, vient cette divergence d'opinions dans la maniére dont Aristote et d'autres anciens se sont évertués de rendre raison de cette aversion sacerdotale ? D’oit vient surtout que les disciples de Pythagore, au rap- port de Iamblique, nt mieux se livrer & la mort que de livrer leur secret? Diaussi étranges mystéres n’autorisent-ils point a rejeter la féve dans les domaines d'Horapollon ? Plus d'un roi, depuis Chéops, s’étaient permis de fermer les temples des dieux d’Egypte et d'interdire les sacrifices. Une telle impiété était bien propre & éterniscr Ie sontiment d'horreur dans le peuple égyptien, et, a plus forte raison, dans le sacerdoce. Notez qu’au rapport WHérodote, la feve était considérée comme un légume impur, im- monde. Or ces épithétes patentes faisaient, selon moi, I’office d'autres épithétes qui appartiennent d’ailleurs & la méme expression. En effet Avroreo , aTTOUEO, signifie non-seulement impur, immonde , mais aussi impie et inique.Il en est de méme du mot xajeu, vsakuime, qui signifie immonde et. profane. Ces épithétes appliquées a la féve, signifiaient done féve immonde. Mais la féve, quia plus d’un nom, s'appelle, entre autres, oxpw, ‘ound; et le roi s’appelle également ovpo, ovro. Il paratt done démontré qu'a la faveur de ces jeux de mots et doubles sens, le sacerdoce égyp- tien voulu perpétuer Ia mémoire des ois mpies sous l'image d’une FEVE IMMONDE. Une série d'exemples coincidents vient lappui de mon opinion. Mais je me réserve de les fournir dans I'Essai que je me propose de pu- Dlier sur 'ABEILLE qui surmonte les cartouches d’une partie des souverains égyptiens, Je passe maintenant aux INITIALES. DEUXIEME SECTION. ACROLOGIE. I. 5. Les Egyptiens, dit Horapollon , désignaient année ordinaire par a quatriéme partie d'un champ, formé de cent coudées. Pour pie done une année, ils visaiznt (1) le quart. Je supprime le reste des commentaires, et je remarqae seulement qu'Horapollon, II. 89, observe lui-méme ce fait notoire, que l'année égyptienne était formée de quatre années communes : +3 82 fos xzt’ Acpertieue leoagev inavray, Le mot mystique le guart se rapportait done & Zannée sothiaque ou caniculaire, que les Egyptiens appelaient tpount cxot (2). Mais quel rapport pouvaiteil y avoir entre le quart d'une année sothiague et le quart d'un champ inculte ou labouré? Aucun autre que celui des initiales. Un champ s'appelle cwse, socué (3). Un champ labouré, coooe, ser H1ocHt. Ces mots étaient donc destinés & rappeler I'initiale du mot eworc, sothis, qui, dans Horapollon, est l'étoile caniculaire, dont la grande année égypticnne empruntait le nom. (1) Brug 15 inarduevoy ypdquvres, téraproy dpadpas ypdpovaw dort Bf wlspor ys aguvpa, mui dxardy- Boudduerot ve Exo¢ EIMEIN , résaprov AELOYRIN. Du contexte de ce passage on voit clairement que le sacerdoce égyptien usait non- seulement d'un cmtrenn, mais encore d'un LANGAGE stystigue. Pour dire done une année, i disait le quart, sans crainte d’étre compris par les profanes assistants. (2) Kircher Prodromi et Lexici copti supplementum , page 586. (3) Rossi Lc. (35) Horapollon observe, en outre, qu'um champ contenait cent coudées. Dans cette observation, vide de sens, nous trouvons T'initiale 9, cx, donnée par les mots 8, cuit, cent, et won, cuore, coudée ; ce qui laisse entrevoir que le nom de V'astre caniculaire, qui avait deux formes, cwor et cunt, sérHi et siért, se pronongait anciennement avec un 4, cu (1), savoir cor’: et curomi; de méme que le mot cwxe, champ, a dai se prononcer anciennement :swxsa, cudcHé, et signifier champ et plaine, vu sa coincidence avec le mot sw, cudcur, qui signifie plan, uni (2), I. 17. On peignait un dion pour désigner la colére. uaoon, mar'Hout, colére, fiureur (3). nor, mour, lion. I. a1. Je reviens aux trois cruches dont j'ai déja parlé dans la section des jeux de mots. Ges trois cruches désignaient l'élévation du Ni sour, CHOMTE , trois. wosor, cHOCHOU, cruches, yuo, cHoi, eévation. Nedou dvaBasw. M. Champollion le jeune areconnu qu'une image trois fois dessinée, ou bien suivie immédiatement de trois traits, sert a marquer Ze pluriel de la chose qu'elle symbolise. fication gréle +: ¢, étaient rendues parla méme lettre; telle est jusqu‘aujourd’hui la double valeur du W hébraique et du (- arabe, indiquée par des points diacritiques. Telle et plus chuintante encore éuat jadis la prononciation du Z grec, que Pin dare appelle xi63adov Ziyyx, et quion prononce jusqu’aujourd hui encore comme ck francais dans plusieurs parties de la Gréce. (2) 29102 signifie de plus Berger; et le mot 1020 copte présente une analogie sem- Bable, et signifie champ et troupeau par un motif facile & concevoir. (3) Rossi Le. (96) Autant ce fait est indubitable (1), autant est-il certain que le choix du nombre trois rentre dans le principe des initiales. ssour, chomite, trois. eww, ché, beaucoup, multus, plures. L. 23. Pour signaler un homme qui n’a point quitté sa patrie, on peignait la tete Pun dne : iverigador Guypapozaw, parce que, dit le com- mentateur égyptien, un tel homme ne connait point 'histoire et n'a aucune idée de ce qui se passe hors de son pays: cite say int Ebms rwopévew aistivesa. I est done hors de doute qu’Horapollon parle de ses compatriotes. Aveu étrange (2), et d’autant plus, que cet auteur rapporte ici comme ailleurs des faits consaerés par les hiérogram- mates égyptiens. Je laisse & d'autres le soin de réfléchir sur ce symbole, et je m'arréte aux initiales. Lemot aropssouunort (3), aTenchemmEoute, répond exactement aux (1) Voyer Vinseription higroglyphique de Rosette. (2) Aveu étrange aux yeux de ceux qui considérent Egypte comme la source et le foyer de toutes les connaissances humaines, sans se demander une fois comment les disciples d'Hermés pouvaient, dans la profondeur de leur sagesse, admettre les obscénités de la plus dégodtante idolttrie? M. le baron Cuvier, dans son lamineux Discours sur les révolutions de la surface du globe, a établi d'une maniére non équi- voque Tidée que Ton doit se former de la prétendne sapience des Egyptiens. (3) Voici analyse de ce mot. syouuo, voyageur, étranger. ‘opsseuuo , voyager, peregrinari. Avepweuuo,, ne point voyager. Arep=souunor y forme du participe : qui n'a point voyage. Crest ainsi, par exemple , que des themes 20+, crainte, frayeur, zw, travail, acte, operation, on a formé avec le ©p, faire, étre, les verbes : epzot , craindre, seffrayer, Gag.) mots dutexte grec uA éxodnpricavze, etau motrusse HecmpancmposaBuiiit, qui n'a point voyagé. Le mot copte offrait donc deux initiales : celle de la négative ar, et celle du préfixe verbal ep: par conséquent, un a, a, etune, &. Or, un homme qui n’a point voyagé était, au dire d'Horapollon , un ignorant. Le mot atau, qui répond a cette idée, reproduit les mémes initiales: a, 0. AT, ATE, négative. our, tut, connaitre, connaissance. Reste l'évoxipades. ato, ar'ub, téte. ew, 86, dne, forme sahidique. f Telle était, au dire d’Horapollon, l'image parlante d'un Egyptien qui n’avait point quitté son pays. 1. 30. Pour désigner Vantique origine : épyewyoviev, on peignait un JSagot de papyrus, vu que le papyrus était Yembléme de la premiere nourriture. Il était digne, sans doute, des premiers Egyptiens, de préférer & Vamertume des glands le sue de la plante immortelle destinge & de- venic un jour le dépét de toutes les connaissances humaines; mais il nen est pas moins curieux de voir que Vhistoriette d’Horapollon se réduit & des initiales. 130A, CHOLE , fagot. Apt, CHARI, papyrus. sopn,, CHORE, premier, antique, origina s9Auys, CHANCHE, nourrir (1). ‘epews, travailler, agir, opérer; et Ginalement les formes adjectives de négation : Atopect , intrépide. Arepewe y imparfait. (2) Dans le copte, comme dans le chinois, la méme forme lexique, dépourvue de (38) I. 5t. Une mouche était des initiales, Aaxaex (1), tapstps, veut dire humilité, eels dans la Sealn Magna, page 485. ATAAN, OU ATAASI, ATLADS OU ATLADII, doit done signifier inhumilité, impudence. Or, Vinitiale de ce mot est identique a celle du mot aq, ar, mouche. age de l'impudence, grace a V'identité II. 6. Y atil du sens commun & désigner V'estomac par un an- neau ? Le texte donne, il est vrai, Bixsihos, doigt, pour Saxriiing, anneau, bague. Mais initié par les initiales aux mystéres d'Horapollon , M. Kla- proth n'a point hésité a restituer la véritable lecon. oorp, cwoun, anneau. sown, CHOCHPL, estomac. forme accessoire, et sans désinence, peut servir a représenter tour & tour un verbe, un adjectif et un substantif: condition originaire qui rend souvent inutile Vagglo- mération fastidieuse de ses prifizes, (a) Lacroze produit ce mot, a la suite du mot AAZt, Zatrina navis, dots il fait dé Fiver le mot UeTaant, dvaidea, impudentia, Je ne crois point qu'une telle dérivation soit soutenable jet il est facile de voir que le mot UOTAAXt, dansle sens dimpudence, est une forme erronée. En effet, I préposition wer forme les noms abstraits ; reste SARI, qui appartient évidemment & la racine AAXAGX, doublée selon le génie pri- mitif de lidiome égyptien, Et de méme qu’on a dit 2ug0U, cmincndmz, ct UU, onda, conculcare, on a dit aussi AAXAGX et AAXI, On dit encore OX et OA; UAC, UOC et GCI; GP et IPI, ete. done pas fait pour confondre le mot AAXt, Aumilité, avec le mot AA", latrina navis; et il est hors de doute que la i de plus 1 forme UGTAAR!, pour impudence, est une erreur du copiste, qui aura substt préposition abstractive U6T a la particule négative AT, ou bien qui aura omis cette particule & la suite de la préposition uot: doit la forme erronée UeTAAR!, pourla forme correcte METATAAX!, impudence équivalente i la forme ATAAXI; et AANAGX signifie humilité , le UGT est superflu, (99) Aussi Yalphabet phondtique peut-il se prévaloir de cet anwzau et le placer & cété de ovate n° 97 de l’Alphabet harmonique de M. Cham- pollion, cet ovare étant un auf, cworer, soducul, aiyé, et le © copte étant ici une aspiration. IL, 13. Le doigt dePhomme désigne l'action de mesurer.Les cabinets dantiquités égyptiennes réalisent cette donnée; mais ce fait n'exclut point les initiales. swe, reve, doigt. hen, ricHI, mesurer, Le mot arts, arricit, immense, prouve que le préfixe +, 11, con- courait a Ia forme verbale. II. 14. Une,femme enceinte, tues (1), était symbolisée par ledisque du soleil avec une etoile, civ dorép. perk Aiov diexov; auxquels symboles on ajoutait encore un demi-disque. BIHAX, OLINADJE OU BINADIE, disque. 80K, OUOKI OU BOKI, enceinte, c1or, ciou, etoile. ceun, souimt, ferme. M. Champollion le jeune a reconnu au disque, qu'il appelle cercle vide ou strié, la valeur OY grecque; et cette valeur se trouve coufondue dans les mémes signes hiéroglyphiques avec celle du 3 hébraique, B grec (b et 2) dans I'Alphabet harmonique de l'auteur. On peut con- sulter aussi les pages 60 et 69 de son Pagcis. Reste maintenantle demi-disque, qui représente un t dans alphabet de M. Champollion; et ce 7 peut étre l'initiale du mot rworn, réoun, géqev, porter, enfanter, produire, (x) Hoeschel et le bean: manuscrit de la Bibliothéque du Roi, numéroté agg2, don- nent Eyyuov, fiancée , maride, cesteiedive un y pour win x; legon facile & corriger. (30) Il. 15. Un épervier les ailes étendues représente le vent. Les ailes mises ainsi en évidence, attirent Vattention des initiés; car Jes ailes figurent souvent seules dans les hiéroglyphes. rowe, TENGH, aile. vier, mtv, vent, forme sahidique. Diailleurs V'épervier et le milan sont l'un et l'autre du genre des accipitres, et de la famille des accipitrins. opa, THRE, milan, et enor, T'ukov , vent. Il. 22. Un doup ou un chien qui détournent la téte, désignent Vaver- sion, Le mot copte pour aversion deonz, PONGH, signifie, entre autres, détourner; et avec le mot pa, nna, visage, il signifie dédain , mépris. oraniss et sunny (1), OUONCHE et nONCHE, signifieun loup, et orzop (2), oucuor, un chien. nque, mais 'analogie y suppiée. (1) Zoega, De Origine et Usu Obeliscorum, page 455 (2) On trouve quelquefois la forme adjective contractée M2OOP pour NOTZOOP; illne sensuit point que la syllabe O*, dans O+2OP,, chien, soit Varticle indéfini, ainsi qu'on serait tenté de le croire sur Ia foi de Scholtz, qui, dans sa Grammativa agyptinca, page 17, donne des erreurs pour des faits constants, « Interdum articulas + indeterminatus cum nomine coalescit, Ab antiquo (et inusitato) pO, rex fit O-pO, tulo OPO et OFO~PO rex.» Mais Wabord, Scholts w'a pas pris a puisé la forme PO pour Ope, roi; et dans Thy- wliquer la source ne de existence de cette forme PO, le savant grammairien expose des faits ile defini 1 ow qui renversent son opinion. Concoit-un en effet le concours de Va dans le meme mot? NOYPO? Concoit-on mieux le concours de ave larticle indfini O° Estildémontré deuxarticlesindéfinis ou plutdtla répétition du méme article? ororepe ensuite que le prétendu article 7, qui manquersit a la forme hypothétique PO ro‘, niest point une syllabe radicale retranchée du théme OPO, comme on le voit, par (31) Or j'ai déja eu occasion dobserver que le or et le & coptes sont rendus par les mémes signes higroglyphiques; et les éléments p et & se confondent dans toutes les langues et dans I'égyptien, ainsi qu’on peut s'en convainere par Vinspection des n* 15, 16, 17, 18 et 19 de Valphabet de M. Champollion , dont le dernier, n® 19, représente un pied dar, v'uarz, et fait alternativement Voffice d'un v's, d'un p, d'un w, et d'un ov francais, dans la lecture des textes hiéroglyphiques. IL. 28. Une échelle était Vimage du sidge d'une ville: on eat dit que c'est la chose méme; mais le commentateur se plait & observer que Véchelle est la: 8 +3 évéuadov: & cause de Virrégularité ou inéga- lité, et sattache ainsi a détruire T'llusion. Le mot grec du texte nohopsia signitie investissement d'une ville. Ce mot peut done avoir été la traduction du mot uexr, wicuTe (1), qui signitie circumitio et vaut bien obsidio, siége. Cependant le mot xieat du texte gree signifie également degrés ou gradins, et les initiales coptes prouvent que le sidge @une ville pou- vait aussi avoir é&é désigné par l'image d'un gradin ou de degrés. twrep et rorep, TorkrE, gradus scale. taKrH, TAKTE, circumdare, circumeingere, cerner. exemple, dans les mots : W pour Ons, O76, onions (wish anghis). 021 pour O02, habiter, demeurer. ops pour reps, custodia, igilia (warte allemand). Wor pour OTT, graisse. 8uK pour Orel, ovimz, (‘Deb russe), manger, dévorer. Les philologues qui s‘occupent de lexamen comparatif des langues, s'apercevront sans doute que cet Ov copte initial, qui parait et disparait dans le méme mot , n'est au fond que 'équivalent du digamma grec, commun & toutes les langues ct dialectes sans exception. (1) Scala electa,, page 438. (32) wu, tome, sahidique, clore, renfermer, obstruer, donc bloquer. TAT2O, TATGHO , nipioyh, avpdacyic, obsidio, conclusio (1). II. 35. Pour figurer deux ennemis d’égale force, qui se provoquent, ignait selon le cas un scorpion ou un crocodile. 3 Veuiten désigner un vainqueur prompt ? on peignait un croco- le: XApOrKI, KHAROUKI, crocodile. x02, KHOGH, provocation, provoquer. xwaou, KHéLiME, élre prompt. S'agissait-il au contraire de désigner un vainqueur Jent ? c'était le scorpion : eran, 311, scorpion. po, 320, victoire, owar, INa0u, étre lent. Je retrouve dans le I*F volume du Panthéon de Jablonski une longue digression sur un serpent égyptien cité par maints auteurs anciens sous Te nom de Gepuovs. Ce serpent, consacré a la déesse Isis, était, au rap- port d’Blien : sustitta perspicacissima symbolum. espuore, T'HERMOUT'HI, serpent. oun, Tami, justice, ows, 1’nécHE, discerner. alphabet harmonique de M. Champollion offre sous les valeurs réunies 7 et m, ce serpent, n* 26, dont la posture empruntée n'est qu'un masque de la premiere de ces deux lettres. Je terminerai cette section par un exemple qui m’a paru trop impor- tant pour le confondre dans la série de ceux qui précédent; et il faut se recueillir pour l'apprécier. Le voici : (2) Rossi. (33) ligne droite avec une ligne courbe au-dessus, ou bien dix lignes, désignent les habitants de la plaine. M. Requier, dans sa traduction commentée d’Horapollon, rapporte en note observation suivante de Corneille Paw, dont je n'ai pas pu me procurer I'édition : e « Ce sont eux (les habitants de la plaine) que les Egyptiens vou- «laient désigner, On le voit assez, dit Paw (1), lorsque l'on connait « l'Egypte et les pays contigus. » Je ne sais comment a fait Paw pour se convainere qu'une ligne droite surmontée d'une ligne courbe, ou bien dix lignes, ont pu dési- gner les habitants de la plaine ; et si le fait est vrai, ill faut avouer quill dut y avoir dans cette heureuse combinaison plus de hasard que de logique. Voyons done Vépreuve des initiale: uuntsxorn, wakncnort, veut dire habitation ; uahKor, makNKoi, plaine; mot pour mot, locus campestris ; uexsot, MECHCHOTI, champs, mot qui désignait encore les ndmes des Egyptiens. Tous ces mots prouvent que l'initiale & trouver doit étre une u, m. Or cette initiale nous est donnée par les dix lignes; car, dans l'in- dication hiéroglyphique des dates , les lignes expriment les unites ;et le nombre dix en copte s'appelle uer et unr, wire et mire. Reste la ligne droite surmontée d'une ligne courbe (ou inclinde). routes ces lignes mystérieuses peuvent soutenir (x) Il parait que Paw este seul parmi les commentateurs modernes qui ait démélé le sens véritable du passage grec, défiguré par une virgule mal placée. Voici le texte en entier tel quill se trouve dans le beau Manuscrit du Roi, portant len’ 2992. Tpaywh 396% pla dpa ypaups emexapuéry 4 Sta, ypappis immidoug onpaivouer, La virgule placée aprés le mot Séa, doit 'étre aprés le mot ypapjic, qui reven- dique das-lors le + 8 la place du ¢ final substitué par les copistes. On lira done ainsi: Trapp dp0% ula dua ypoups emuxexaupivy % Sdxe ypappal, immidous onuaivovar, ‘M. Letronne a adopté la leon ci-dessus du MS, ag92. (34) Or ces deux lignes combinées ainsi, " ou 4, figurent précisément une u, m hicratique, destinée ’ exprimer le nombre dix, uer, miTE, dans indication des dates (1); et dans les inscriptions doubles, ce signe mufeatiquk répond au signe mignoctypiique N que les égypto- logues appellent fer & cheval, et lequel n'est autre chose que la lettre U, M, copte majuscule, tracée sens dessus dessous et dépouillée de ses appendices. Les hiérogrammates ne se sont point contentés de désigner les ha- bitants de la plaine par le nombre diz, comme ils ont désigné la vo- lupté par le nombre seize (a), toujours a la faveur des initiales : cu- mulant les ruses de leur symbolise, ils les compliquent de lignes droites et de lignes courbes, et s'attachent ainsi a mystifier le vulgaire par la description de la lettre qui représente l'initiale des mots mis en rapport. Les faits que je viens d’exposer dans les deux sections ne sont-ils point de nature & nous faire espérer que le juge-né de cette question, Pégyptologue dont les brillantes découvertes commandent déja Ta miration universelle, devenu désormais attentif aux impostures que nous signalons, se plaira a modifier sa doctrine; et quimpatient d’en- trer dans la carriére nouvelle qui s‘ouvre & ses recherches, il emploiera toutes les ressources de son talent pour confondre ces ineptes impus- tures dont les hiérogrammates égyptiens se sont si merveilleusement jjuguer la croyance idolatrique du vulgaire et soustraire commode l'intelligence de leurs rapports clandestins : Aidou cops dpopuy , xah oupérepes Zoran. (2) Les planches du cahier qui accompague la seconde lettre de M. Champollion Je jeunea M.leduc de Blacas, reproduisent maintes fois ce signe mystique d’Horapolion avec une ligne courbe comme avec une ligne inclinde , le tout plus ou moins non- chalamment trace. (2) uercoor , aircon, seize. wet, ii, amour et désir. Horapollon, 1. 32. TROISIEME SECTION. CONSIDERATIONS GENERALES. Nous avons yu dans I'introduction de cet opuscule que, selon la doctrine de M. Champollion le jeune, les ANAGLYPHES, loin de pouvoir étre confondus avec les hiéroglyphes proprement dits, devaient, au contraire, étre considérés comme formant un systéme particulier de représentation de la pensée ; et que ces ANAGLYPHES étaient les éments exclusifs du Traité d’'Horapollon. Je vais ajouter ici quelques autres considérations de l’égyptologue frangais relatives & ces éléments. Je les extrais de la page 360 et suiv. de son Précis : « Siil existait en Egypte, comme les témoignages trés-multipliés des « anciens permettent & peine d’en douter, un systéme réservé a la caste « sacerdotale et & ceux-Ia seuls qu’elle initiait 4 ses mystéres, ce dut « étre nécessairement la méthode qui présidait au tracé des ANAGLY- «PHES. Ces bas-reliefs ou tableaux composés d’étres fantastiques, «ne procédant que par symboles, contiennent évidemment les plus «secrets mystéres de la théologie, histoire de la naissance , des com- chats et des diverses actions des personnages mystiques de tous les « ordres, étres fictifs qui exprimaient, les uns des qualités morales, «soit propres a Dieu, le principe de toutes choses, soit communiquées « l'homme par la divinité méme; et les autres, des qualités ou des «phénoménes physiques. On peut dire que les images des dieux ex- « posées dans les sanctuaires des temples, et ces personnages humains & « téte d'animal, ou ces animaux avec des membres humains , ne sont. que «des LETTRES de cette écriture cachée des ANAGLYPHES, sil’on « peut tout-a-fait donner le nom d’éeriture & des tableaux qui n'expri- (36 ) «ment que des ensembles d’idées sans une liaison bien suivie. C’est « probablement dans ce sens que les prétres d'Egypte donnaient a Vibis, « &l'épervier et au chacal, dont ils portaient les images dans certaines « cérémonies sacrées, le nom de LETTRES, rPAMMATA (1) comme « étant de véritables éléments d'une sorte d'écriture allégorique. » Quelque ingénieuse que puisse étre cette conjecture de l'égyptologue francais, c'est aux anciens & nous dire le sens qu’ils attachaient aux mots IEPOTAY®IKA TPAMMATA. Or voici un passage que jextrais de Ja Topographie chrétienne (2) de Cosmas I'Indicopleustés, contempo- rain de l'empereur Justin. 0 Maou... srapahafiiv. TEPOFAY®IKA TPAMMATA, pidoy 2 ZYMBOAA TPAMMATON,, ypdupara yap ofmw y. Ce peu de mots dans la bouche d’un Egyptien nous laissent-ils le moindre doute sur l'acception du mot rpamaraa ? E Cosmas prétend que, du temps de Moise, les LETTRES n’existaient point encore. Cosmas entend done par T'PAMMATA des lettres alpha- bétiques. L’auteur égyptien corrige méme lexpression traditionnelle IEPO- TAY®IKA [PAMMATA, admise par tous les auteurs anciens, sans en excepter Manethon (3), de la caste sacerdotale. Cette correction prouve encore que le mot TPAMMATA n'a jamais signifié autre chose que des lettres alphabétiques. Cependant Cosmas assure que du temps de Moise il y avait des sym- boles de lettres. La premiere réflexion qui se présente, c'est que le symbole vient apis la chose qu’il symbolise. Cosmas avoue donc maladroitement que Jes sympoxes des Jettres n'étaient autre chose que les marques de lettres. Tl en résulte que le mot mebat, nisknai, équivalent au mot FPAM- (x) Plutarque. Traité d'lsis et d'Osiris. (2) Montfaucon, Collectio patram gr. vol. II. (3) Foinpacw ipoyhupuxcts et lepeypapuests ypduyasy. Chronographie de Georges Je Syncelle, édit. de Goar, page 40. (37) MATA, devait, dans la bouche des prétres égyptiens, signifier non «déments d'une sorte décriture allégorique, » ainsi que V'insinue M. Champollion, mais tout simplement LETTRES, ainsi que M. Cham- pollion le démontre d’ailleurs lui-méme par le fait des images cérémo- niales de 'épervier et du chacal (citées par Plutarque) auxquelles il assigne une valeur PHONETIQUE. tons maintenant les détails qu’Apulée de Madaure donne d'un Rituel mystique, 2Yoccasion de son initiation aux mystéres d'Isis. Raves de opertis adyti profert quosdam libros, LITTERIS IGNO- « RABILIBUS preenotatos : partim figuris cujuscemodi animalium « concepti sermonis COMPENDIOSA VERBA suggerentes, partim « nodosis et in modum rotae tortuosis capreolatimque condensis api- «cibus, A CURIOSA PROFANORUM LECTIONE MUNITOS. » (1) 1°..La ritel mystique Aéorit par Apulée était done écrit en LET- 'TRES INCONNUES (“itteris ignorabilibus). Ile. Ces LETTRES inconnues étaient de deux espéces = Lune, formée de figures de toutes sortes d’animaux ; Liautre, de signes noueux , compliqués, entortillés. La premiére espéce de ces deux écritures est done celle que Yon désigne sous lépithéte d' HIEROGLYPHIQUE. La seconde est I’écriture courante mais mystique du sacerdoce : vest done Yécriture dite HIKRATIQUE, I'HIEROGRAPHIQUE (2) de Manethon, eh (1) Apuleii Madaurensis Platonici Opera omnia, Francfort M.DC.XXI. 1. Lan. age 268. (2) Warburton a reconnu dans ce passage les deux espéces de caractéres dont nous Parlons; et il discute ce passage dans le sens de sa théorie. (Voyex Essai sur les hiée roglyphes des Egyptiens, t.1, pag. 144-147. Traduction francaise M. DCC XLIV, a Paris). Mais Zoega, qui a également traité ce passage, Ya bien mieux apprécié que Vauteur anglais : «Animalium figure compendiosa verba suggerentes, mibt sunt wt=no- s currmca; in ii vero qua statim subdit Apuleius, graphice describit sacennorauas + MITTANAS, NEMPR CHARACTANES ALPMABETICOS, ipsi apices dictos, nexuum varictate ita * contortos condensosque ut ii quogue qui prima eorumdem elementa novisset a librorum + lectione prohiberentur. » Dx Onicrnn xr usu osaizsconvm , page 435. (38) Liécriture HIEROGLYPHIQUE ou zoomorphique , dont parle Apulée, avait done des FORMULES GRAPHIQUES (figuris anima- lium) convenues pour le tracé des hidroglyphes. Et c'est au moyen de ces FORMULES que les signes de lécriture zoomorphique du rituel en question représentaient des MOTS ABREGES (compendiosa verba suggerentes). : Done, l'écriture zoomorphique représentait des MOTS et non des IDEES. Cette écriture était, par conséquent , phonétique et non sym- bolique ou allégorique ; et les archéologues n’auront probablement pas de peine a reconnaitre, dans expression ABREGEE des signes soomorphiques, le procédé mystique des INITIALES découvertes dans Horapollon. Je ne m’arréte point sur la seconde espéce d'écriture, qui est I'écri- ture courante des hiérogrammates il me suffira de résumer le passage @’Apulée pour le fond de la question : oaks libros, ditteris ignorabilibus prenotatos ..... & curiosa « profanorum lectione munitos. » Doncles signes hiéroglyphiques et hidratiques étaient des LETTRES inconnues au vulgaire , et imaginées par les prétres égyptiens dans le but d'interdire & la curiosité des profanes la connaissance des mystires du sacerdoce. Ces ayeux non équivoques sortis de la bouche d'un eélébre idokitre initié aux mystéres de presque tous les dieux, ne rendent-ils point suspecte sinon Ia connaissance que Clément d’Alexandrie avait dans cette matire, du moins Tautorité qu'on lui accorde dans l'exposé des détails quill a donnés des diverses méthodes enseignées de son temps en Egypte? Dans I'hypothése contraire, comment I'auteur des Stro- mates aurait-il parlé avec connaissance de cause de la méthode Ayrio- dogique qui se servait des éléments initiaus : 32 ar spioy erosion ‘wnaoya (1), sans fournir un seul exemple de cette méthode Ja seule réelle, tandis quill en offre plusieurs pour les autres méthodes men- Oe (a) Sai donné Vanalyse du texte de cet auteur dans la premiére livraison de mes Opuscules archéographiques. (39) songeres,, qu'il admet comme autant de réalités, et qui toutes se rédui- sent néanmoins au secret des paronomases et a celui des éléments Tl résulte de cet état de choses une conséquence qui paraitra sans doute paradoxale aux yeux de ceux qui s‘occupent du fragment hié- roglyphique de la triple inscription de Rosette : c'est que la nature éminemment équivoque du langage sacré et des signes hicroglyphiques ne promet que de faibles résultats aux archéologues qui persistent & vouloir trouver dans le texte gree de ladite inscription Tinterpréta- tion fiddle du texte hidroghphique qu'il accompagne. L'étude com- parée que j'ai faite des signes et groupes tant nufaocLyPuiques qu'sié- RaviquEs , m’a fourni assez de faits pour me convaincre que ces signes et groupes ne sauraient étre diiment appréciés qu’a l'aide d'une con viction puisée dans l'étude des hi¢roglyphes d’Horapollon, dans avis sincére d'Apulée, et dans les travaux de M. Champollion le jeune ramenés au principe des INITIALES. REVELATIONS DE WAHCHIYYEH. On a lieu d’étre un peu surpris que M. Champollion le jeune n’ait jusqu’a ce jour fait aucune mention de ce précieux recueil d’Hidro- glyphes et Calphabets occultes attribué au célébre Wahchiyyéh et sauvé du néant par les soins éclainés du savant orientaliste de Vienne M. de Hammer, quien a trouvé un manuscrit au Caire et 'a publié & Londres avec une traduction anglaise (r) & la suite du texte arabe de Wahchiyyeh. Le recueil dont je parle estd’autant moins susceptible d’étre ignoré, quiil a subi la critique peut-étre trop sévére de M. le baron Syl- vestre de Sacy, dans une dissertation insérée dans le cahier de no- vembre 1810 du Magasin encyclopédig (1) Ancient alphabets and hieroglyphic characters explained ; with an account of the Egyptian priests, their classes, initiations and sacrifices, in the arabic language by Abmad bin Abubekr bin Wahshil, and in English by Jos. Hammer, etc. London, 1806. (fo) Aprés avoir indiqué la valeur d'un grand nombre de chiffres indi- luels et de quelques alphabets sémitiques, Yauteur de ce recueil révele finalement le sens mystérieux de quatre séries distinctes d’uxxs— RoctypHes , partie simples, partie combinés en forme de monograrn- mes, et lesquels, au dire de Wahchiyyeh , ont été employés sur les obélisques, les pyramides, les inscriptions lapidaires, les temples et autres monuments das I'époque des premiers Pharaons. Ces ménocurrnxs, attribués 4 Hermés, sont suivis de quelques autres chiffres et alphabets ; et, chose remarquable dans cet écrit , Cest que Valphabet sraugue ou syaien: l,J\, y est donné pour le prototype de tous les alphabets, celui que Dien méme enseigna & Avam, eh Et le révélateur insiste tellement sur ce fait, qu’il observe que celui qui dirait le contraire aura dit un mensonge “yh (page 119). Vient ensuite Valphabet dit céleste dont SETH, 4% fit usage dans ses livres(1)-Quant a'alphabet attribué antrois rors Grano Heawis des Egyptiens, I'Enocu de la Bible et "'Epats des Orientaux, le révélateur nabathéen le donne pour le troisiéme en ordre, et nous apprend qu'EDRIS le recut d’en haut par l'entremise de lange Gabriel. Le révélateur ajoute que Vopinion a l’égard de ces trois origines était géneralement admise et reconnue par toutes les nations et sectes, et que cette opinion était partagée par 4gathodaimon (2) dans son Tnarré sun Les cHosés secakres, d'or Wahchiyyéh dit avoir tiré les Aéments de son recueil, Ces données, réduites & a simple expression de leur rapport chro- nologique, caraetérisent d'une maniére éclatante le respect d'une tra dition qui se fait jour & travers les impostures égyptiennes pour rendre hommage & 'antiquité primitive de lécriture SEMITIQUE, dont les types ont été si astucieusement travestis par le sacerdoce égyptien. (x) En jetant les yeux sur les pages 117 et 118 du texte arabe, on voit que Yal- phabet d'Adam et celui de Seth sont des variantes de Valphabet chaldeen, appel communément Sraaxcnato par les archéologues. Quant au syrien ou chaldéen cursif, ‘on le voit a la page g du texte arabe sous la méme dénomination de lJ). (2) Probablement, Valchimiste de ce nom, mécanicien a la fois et géographe du cinquiéme siécle , qui dressa les cartes de Ptolémée, (ar) La priorité avouée de l'alphabet syriaque sera facilement appréciée par les archéologues qui voudront prendre la peine de confronter les divers signes de l'alphabet harmonique de M. Champollion avec les variantes de l'alphabet syno-cuatpéen qui se trouvent sur la 1x* plan che, page 675 du 1° volume du Nouveau traité de diplomatique. Diailleurs lil le moins exereé aux comparaisons reconnaitra dans Ja partie égyptienne du recueil de Wahchiyyéh 1© Des signes qui se reproduisent sur les monuments égyptiens de tout genre, sur les papyrus, et autres objets d'art qui portent des caractéres égyptiens; 2° Des Aicroglyphes tantét simples et tantdt combinés, ainsi qu'une suite de développements « symboliques » qui rentrent avec ces hi¢ro- glyphes dans le domaine d’Horapollon. On doit en dire autant du scarabde h tHe himaine donné hla page go du texte, sous le nom mystique de BauoumeD ou KHAROUF, et appelé aussi Le mYSTERE DES mysrisnus; lequel scarabée,, cité par les anciens,, se reproduit d’ailleurs 4 la fin de la fameuse Zable Isiaque (1). Ces faits qu'il est aisé de vérifier, prouvent que le recueil attribué 4a Wahchiyyéh, loin d’étre « une composition moderne », est une révé= lation réelle de ces écritures occultes que les imposteurs hermésiens et leurs imitateurs ont inventées pour abuser de la crédulité d’un vul- gaire idolatre, enseveli dans la plus profonde superstition. La preuve la plus, palpable de cet abus est que Egypte monumentale n’offre peut-étre point une seule image hiéroglyphique qu'on ne puisse re- trouver sous Ja forme d’un amuterre dans les cabinets égyptiens. Jen ai vu, de ces amuterres, qui représentent méme des gradins et des chevets portatifs, sans démentir le secret des INITIALES. Sai déja eu occasion de parler des gradins, qui désignent un sidge de ville chez Horapollon (a), Ces awuzerres, dont on voit l'image sur les papyrus, ont la sommité tantdt plane et tantét pointue, comme le n° 116 de Ia belle collection (3) des antiquités découvertes en (1) Voyez Pignorius et Kircher. (2) Supra, page 31. (8) Actuellement a Beslin. ( 42) Egypte par le oélébre voyageur M. Passalacqua de Trieste, qui en a publi¢ le catalogue raisonné. La méme collection nous offre treize amulettes en forme de cuz- vers (1). Or le nom copte d'un cukver est seyor, cucHore, et la forme de ce meuble portatif des voyageurs égyptiens se trouve népétée & ne point s'y méprendre parmi les variantes de lavant-derniére lettre de Valphabet syro-chaldéen , équivalente au cn francais, ainsi qu'on le voit sur la planche 1x du I* vol. du nouveau Traité de diplomatique que jai cité plus haut. M. Sylvestre de Sacy, dans sa dissertation sur le recueil des alpha- bets attribué a Wahchiyyeh, a déja signalé depuis long-temps « Uétroite « liaison de ces alphabets avec toutes ces CONNAISSANCES CHIMERIQUES « dont Vexistence est due & Vimposture la plus effrontée et i la plus « imbecille erédulité (a). » Les connaissances chimériques dont parle M. de Sacy sont astro- logie, Talchymie, la magie noire , les sortiléges , Cart d'évoquer et de conjurer les esprits, Vart de découvrir des trésors, les talismans, les amulettes ; car c'est & l'usage de ces profondes impostures qu'ont été inventés, selon Wahchiyyzh, les alphabets mystiques qui se trouvent expliqués dans son recueil. L'honorable orientaliste frangais, déplorant les idées dont les orien- taux sont « infatuds » & 'égard des ixscrirrions HigaocLyPaiguEs qui couvrent les monuments égyptiens, ajoute:: « Je soukaiterais, pour Vhon- « neurméme de la littérature arabe, que tout ce que nous ont transmis «les écrivains musulmans sur I Histoire des anciens sowvernins de « CEigypte, ne fiit point un r1ssu REVOLTANT DES CONTES LES PLUS AB- © SURDES ET LES PLUS RIDICULES, sans aucun mélange de traditions « ausxquelles on puisse supposer dus moins un fondement historique (3).» (1) Voyez les numéros 846, 847 et 848. (2) Magasin encyclopédique, |. ¢. page 167. (3) Magasin encyclopédique, 1. c. pages 153, 154. QUELQUES MOTS SUR LA CABALE DES RABBINS. Lees Rabbins et autres auteurs qui ont traité de la CABALE pré- tendent que ce mot hébreu signifie tradition orale. Mais s'il est de fait que les Cabalistes n’enseignaient leurs mystéres que de vive voix (1), ce fait ne saurait détruire la véritable acception du mot Msp; campaan; et c'est gratuitement qu’on fait dériver ce mot précisément de Ia forme 43p, accipere. La Cabale rabbinique une fois dévoilée, on peut, sans efforts, se persuader que les Rab- bins employaient ce mot dans le sens du théme Sap, worva relatio, acceptio; d'o le dérivé Siar, murvo suse EXCIPERE, COLNCIDERE , RE SPONDERE, SIDI INVICEM QPPONT BT ADAPTARI (2), acceptions qui carac- térisent & merveille les bases de l'artifice cabalistique. Génébrard qui, dans sa Cosmographie a parlé de la capac pivor- ue (3) par Siméon Ban Joahai dans le livre Zohar, déduit en ces termes les fondements de la sapience rabbinique : « Fundamenta stulte et vane artis illius CABALISTICAE quae lan- « guet circa LITTERARUM APICES, NUMEROS , TRANSPOSITIONES, anagram «matismos , vocum inversiones, ALLUSIONES , AMPHIBOLOGIAS, HOMO- «nvaus (4).> (1) Duret, dans son Thrésor de !Histoire des langues de cet univers, pages 4o et 5o, en dit autant des « view Egyptiens enseignés par Thayt ou Mercure, » et J.César VL. 13 des Druides, (2) Diction. harmonicum biblicum auct. Elia Huttero. (3) Gabala denudata in libr. Zohar. Christiani Knorii baronis a Rosenroth. 1677. (4) Duret, Thrésor des langues, etc., pages 75, 76. (44) Cette déduetion des procédés mystiques de la Cabale offre la plupart des éléments du systéme hiéroglyphique que j'ai essayé d’ap- précier 4 Vaide des demi-confidences d’Horapollon. Il parait toutefois que le procédé ACROLOGIQUE était le plus commun de tous, témoin le mot artificiel M31, auquel les Rabbins affectent la signification astucieuse de jardin (1); mais qui, au fond, n'est que expression mystique des érois parties fondamentales de Var- tifice cabalistique, exprimées par les initiales de leurs noms respec- tifs, et qui sont : La Gématrie (2), xmmaa (3, G)5 Le Notariacon (8), yyprmrs (3,N)5 Et le Themurah , s>y0n (n, TH). Lartifice des INITIALES avait d’ailleurs son nom particulier. On Pappelait yan swat) termes 6 ne peut avoir été formé que sur le radical 113, d’oa le dérivé yan igus, raison, intelligence, pris pour 2éyoc, PAROLE sous Ia forme arti ficielle pyan, laquelle forme, jointe au mot wx, téte, chef, principe, signifiait ensemble : commencement des paroles, ou, commedit Duret = « chef des dictions, des vocables,» c'est--dire, INITIALES DES MOTS (4). Et Duret observe que les deux termes en question étaient « figurés entre les hébriewx par deux lettres 1,7, » Cest-a-dire, par leurs INITIALES. Le pran wen dela doctrine cabalistique n'est done autre chose que la méthode xuptadcyred 3:& véiv IPOTON ZTOIXEION de Clément d’Alexan- iy oques, dout Te sevund, slow moi, (1) Le jardin en hébreu sappelle y3 et 32- Ce second mot transcrit en lettres arabes sous la forme iis. trahit un procédé cabalistique, qui convertitle 7), # en 79,3, pour obtenir artificiellement une signification étrangére a la forme hébraique, mais propre a masquer le véritable usage de cette forme : 133- (2) et (3) Ces deux termes artificiels, queles Rabbinsont donnés et d'autres auteurs ‘ont pris pour les formes corrompues des mots Teuperpla et Notariatus , offrent dans leur analyse des acceptions conséquentes i leur objet. (4) «Racus muzvorm cxzct ACROSTICHIDAS vocanr. » OEdipus igyptiacus de Kircher, t. If, page 215. (45 ) drie, dont je crois avoir donné le véritable sens dans mes développe- ments du texte de cet auteur qui précédent mon analyse (1) du sys- téme et de la théorie de M. Champollion le jeune sur les wiénocLyPHes des anciens Egyptiens. Les exemples fournis par M. Klaproth et ceux qui font l'objet de cet Opuscule suffisent, ce me semble, pour ne laisser aucun doute sur Videntité du procédé cabalistique avec celui qui a présidé a Vinsti- tution des prétendus «symboles» recueillis dans Vouvrage d’Horapol- lon. Et j'ai reconnu ce méme artifice des INITIALES dans un bon nombre de signes et groupes hiéroglyphiques, tant parmi ceux qui se trouvent dans le petit recueil de Wahchiyyéh, que parmi les hiéro- glyphes considérés comme signes idéographiques dans les divers ou- vrages publiés jusqu’a ce jour par le célébre égyptologue francais. Voiei maintenant un oxemple de la carats, artifice qui consiste & mettre « une parole pour une autre par équalité et computation (a). » «Les cabalistes, dit Duret, eélébrent les lettres de ce mot nbz, qui «signifie le sel, monter en la supputation de leur nombre 78; » car 1D (m) vaut 4o, 5 (2) vaut 30 et m(h) vaut 8..... «Tout de méme «estil du mot pnb, pain, qui est une anagramme du précédent, par « quoi les lettres rendent de méme septante huict,, etc. (3). » Cet échantillon céwararque nous raméne au nombre 1095, lequel, chez Horapollon (liv. I, § 28), indique mystérieusement le stuence. Et le révélateur nous apprend que ce nombre est celui des jours de rrots ans (composés chacun de 365 jours), espace de temps durant lequel les enfants restent ordinairement mvErs. Graces & cette demi-confidence,, la profondeur du mystére se trouve au niveau des INITIALES. En effet les initiales », p, des mots coptes: sour pount, CHOMTE RouPI, trois ans a (2) Opuscules archéographiques, x" livraison. (2) Duret, poge 168. () Page 169.

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