Mathématiques Conte d’une construction d’une conique bitangente

1) C’est l’histoire de Γ , une conique passant par P , tangente en A et en C aux droites AB et BC.
Éprouvée par des soucis personnels, et/ou par l’état du monde, Γ aimerait se reconstruire via ggb.

Pour cela, ggb attend deux autres points D et E de Γ , et sera en mesure de tracer la « Conique passant par P , A, C, D, E ».
2) Γ vous a appelé à la rescousse, et s’est absentée pendant que vous travaillez.
Vous sortez vos bons vieux outils de bricolage affine et dessinez, sur cette vieille photo que vous a confiée Γ ,
les céviens : A0 = AP ∩ BC, B0 et C 0 .

Une des céviennes, BB0 , est bien sécante en un point nouveau : b.

Mais ça ne suffira pas, puisque vous cherchez deux points.
3) Instruit par un stage récent de plomberie projective, vous installez les cocéviens a0 = BC ∩ B0 C 0 et c0 = AB ∩ A0 B0 .
(b0 = CA ∩ C 0 A0 reste au fond de la sacoche.)

Ah, des quatre nouveaux candidats, choisissons par exemple ces deux-là.
4) Comme vous ne disposez pas de Γ , vous aimeriez que D et E appartiennent à d’autres droites, encore à construire.
Par exemple a0 E et c0 D ?

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Mathématiques Conte d’une construction d’une conique bitangente

5) Pour faire joli, vous pourriez recoller la ligne brisée a0 C 0 A0 c0 en un pentagone, avec B00 = a0 E ∩ c0 D à préciser ?

Le nez en l’air, vous rêvassez à la position que pourrait bien occuper ce fichu point B00 , hors dessin en plus.
6) C’est alors que surgit la Fée Dorée, la cousine de la Fée Harmonie.
Se penchant sur le berceau de B00 et le touchant de sa baguette magique, elle√déclare :
« Tu seras le conjugué doré de B0 par rapport à B et P : celui de birapport − 5 ! »
Disparaissant dans un nuage d’étoiles ( !), elle vous laisse reconnaissant, mais un peu insatisfait.
« Qu’est-ce que je vais raconter à Γ ? Allons-nous devoir construire un foutu pentagone régulier ? »
Mais justement, voici Γ qui réapparaît (serait-ce elle qui s’était déguisée en fée ?) et vous rassure : « ggb peut construire
le conjugué pour n’importe quel birapport, donc tout est parfait. Combien vous dois-je pour le déplacement ? »
7) Γ plaisantait, puisque vous êtes de vieux amis, et que votre récompense consistera à passer la soirée ensemble, en
accueillant aussi le point b, qu’on avait négligé au (2).

Appelé anticévien et constructible comme intersection de Aa0 avec Cc0 , il est aussi le conjugué harmonique de P par
rapport à B et B0 .
Il ne me semble pas faux de dire que le quadrangle ABCP et le quadrilatère complet abca0 b0 c0 sont associés.
Ce quadrilatère complet est constitué du triangle anticévien abc, et de la sécante a0 b0 c0 des cocéviens.
8) Conclusion.
√
a) À cause du recours à − 5, cette construction n’a rien de recommandable, disqualifiée qu’elle est par la simplicité
des autres méthodes sur le marché. Mais elle nous aura permis d’astiquer nos outils projectifs, c’est toujours ça.
b) Je m’attendais à ce que l’approche projective simplifie les choses, mais pas au point que
les coordonnées homogènes (pour elles : produit vectoriel à gogo) rendent tout aussi fluide.
On s’en rendra compte en comparant ce qui suit avec la recherche des coordonnées de P , B0 et B00 dans un repère
cartésien, pour un pentagone régulier campé sur (±0, 5; 0).
Les coordonnées des 13 premiers points (4 pour le quadrangle, 3 pour le triangle cévien, 6 pour le quadrilatère
complet) ne changeront pas, quel que soit le dessin.
Donc, après s’être convaincu une ou deux fois, on pourra recourir au catalogue sans vergogne.
A(1 : 0 : 0), B(0 : 1 : 0), C(0 : 0 : 1), P (1 : 1 : 1). Puis A0 (0 : 1 : 1), B0 (1 : 0 : 1), C 0 (1 : 1 : 0).
a0 (0 : 1 : −1), b0 (−1 : 0 : 1), c0 (1 : −1 : 0). Ensuite
√ a(−1 : 1 : 1),√ b(1 : −1 : 1),√c(1 : 1 : −1).
√
Par Γ : xz = y 2 , et√a0 C 0 : x = y + z, il vient D(1 + 5 : 2 : −1 + √ 5) et E(−1 + 5 : 2 : 1 + 5).
Enfin B00 (1 : 1 + 5 : 1) permet de confirmer [B, P , B0 , B00 ] = − 5, la magie de Mme la Fée.

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