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Je reviens sur un petit détail qui m’a moins questionné qu’agacé 

: celui de l’art
contemporain, de l’artiste et de sa prétendue vacuité.

Je suis très respectueux de ce que les artistes contemporains produisent et en


particulier de ceux qui tentent – en général fort mal – de vivre de leur art. Les
idées de ce mouvement nous sont en général assez mal connues car elles sont
multiples, complexes, parfois même non expliquées par leur auteur. Les codes
sont très souvent obscurs, voire cachés. C’est pour ces raisons impérieuses
qu’il ne me semble pas honnête et encore moins possible de critiquer des
œuvres, des artistes, des réalisations, des propos que l’on ne comprend pas.
L’art d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier, des classiques ou même des
romantiques. L’art d’aujourd’hui s’inscrit pleinement dans le sillage des artistes
modernes du début et milieu du 20e siècle : les Picasso, Derain, Mondrian, Miro
ou Duchamp. L’art est aujourd’hui volontairement subversif, décalé, cherche
bien moins à plaire qu’à interroger. La provocation, l’irrespect, le renversement
de l’ordre établi, la mal « pensence » anime aujourd’hui le monde artistique. Et
que serait le monde sans ce courant de fraîcheur, sans ce décalage de pensée,
de point de vue ? Vivrions-nous dans un monde tout fait de beauté, de rêves
sucrés, de filles bronzées ? Non, le monde n’est pas comme cela, il n’est ni laid
ni beau, il est. L’artiste nous montre ce que nous ne voulons pas voir, nous
ouvre sur une vision autre, décalée, quelques fois outrageuse ou répugnante
mais oh combien réelle. Je dirais que c’est son job… si c’était son métier. Mais
être artiste n’est à mon sens pas un métier, comme curé ou pompier
volontaire. Etre artiste, c’est être investi par une idée, par le sens d’un devoir,
par un désir de sublimer un discours que nous ne comprenons pas si on ne se
donne pas la peine. Alors, mon cher Bélo, mon Ami, mon frère, je ne peux ni
penser ni croire que ta pensée s’égare et se range auprès de ceux qui ne font
pas l’effort de chercher le sens caché des choses. L’art contemporain est notre
richesse, notre cœur et nos poumons. Sans l’artiste, nous ne pourrions pas
vivre, nous ne serions pas dignes d’avoir le nom d’homme.

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