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SURMONTER
LES OBSTACLES
à C. et à M.
Chapitre 1
La panne de courant
La lampe torche
Étape 1 : évaluer votre résistance émotionnelle
Étape 2 : raconter votre obstacle
Étape 3 : analyser votre contexte
Étape 4 : évacuer votre désordre émotionnel
Étape 5 : faire votre premier bilan
Chapitre 2
Le groupe électrogène
Étape 1 : couper avec la hache de Ganesh
Continuer de couper
Faire un bilan après coupe
Étape 2 : digérer avec le ventre de Ganesh
Étape 3 : voir les choses autrement
Avec la tête de Ganesh
Chapitre 3
La dynamo du vélo
Étape 1 : évaluer la lumière qui brille au fond de vous
Étape 2 : remarquer les changements émotionnels
Étape 3 : tenir bon encore au cœur de l’obstacle
Étape 4 : partir avec panache
Étape 5 : se concentrer sur ses garde-fous
Chapitre 4
La lumière du soleil
Étape 1 : évaluer la lumière qui brille au fond de vous
Étape 2 : s’évader
Étape 3 : acter le premier jour du reste de votre vie
Étape 4 : sauter dans un avion
Chapitre 5
Le bout du tunnel
Étape 1 : évaluer l’intensité de la lumière qui brille au fond de vous
Étape 2 : s’engager sur votre nouveau chemin
Étape 3 : le début de la fin
Les obstacles dans la vie, ce sont des moments vraiment pas sympas, qui
arrivent sans crier gare. Ils peuvent avoir différentes formes. Il n’y a pas de
classification ni de liste officielle, pas de taille et encore moins de niveau.
Certains les collectionnent, d’autres en rencontrent quelques-uns.
Ce sont des périodes difficiles, qui dévastent, qui font beaucoup de mal, qui
contrarient, mettent des bâtons dans les roues…
Pour les surmonter, ce n’est pas de la tarte, mais à partir du moment où on
décide de retrousser ses manches pour y arriver, tout est possible, même
supporter/surpasser la rupture de l’amour. Madeleine Spirituelle y était
parvenue. Si elle avait réussi, d’autres le pouvaient aussi. À commencer par
vous. Oui, vous.
On ne savait pas grand-chose d’elle, en dehors du fait qu’elle était devenue
Madeleine Spirituelle : son père, célèbre chercheur d’or noir en Afrique de
l’Ouest, l’avait enregistrée à l’état civil sous un tout autre nom. Mais seul
aujourd’hui comptait. Et le chemin qu’elle avait parcouru pour voir la lumière
au bout du tunnel afin de vous aider à en faire autant. Oui, (encore) vous.
Pour y arriver, elle le savait, elle ne pourrait agir toute seule. Parmi les
grandes forces qu’elle pouvait activer, il y avait son imagination. Un moyen
simple et merveilleux de s’évader du contexte et d’en créer un autre plus
doux.
Elle avait donc demandé une aide improbable au plus haut niveau : celle de
Ganesh, le dieu des obstacles. Il était la preuve qu’une épreuve pouvait être
l’opportunité d’une vie : c’est ainsi qu’il était devenu un dieu. Madeleine
Spirituelle ne voulait pas se transformer en déesse, mais s’appuyer sur
Ganesh pour guérir, rebondir et se libérer, oui.
Ainsi en avait-elle décidé : il allait être son guide, son ami et son soutien
massif. À ses côtés, elle vivrait quelques aventures spirituelles en solitaire,
aussi réconfortantes et bienfaisantes que drôles, et apprendrait à voir les
choses sous un autre angle, à considérer que cette épreuve pouvait être une
occasion favorable et à prendre conscience que l’obstacle est à l’intérieur
d’elle. Non, elle n’avait pas été victime d’une terrible malédiction, mais un
immense manque de respect d’elle-même avait permis à l’obstacle de rentrer
sans frapper et de prendre beaucoup de place. À la fin, elle ne l’épouserait
pas, elle ne serait pas non plus sauvée par un prince charmant, mais elle allait
s’engager sur un nouveau chemin de vie avec des fondations plus solides et
plus douces à la fois. Comme vous, si vous le voulez bien.
En route !
Chapitre 1
La panne
de courant
La lampe torche
Étape 1 : évaluer votre résistance émotionnelle
C’est-à-dire ?
Ce premier exercice vous invite à évaluer votre résistance
émotionnelle vis-à-vis des petits tracas du quotidien et aux
obstacles majeurs.
Pourquoi ?
Parce que vous allez un peu mieux comprendre vos réactions
face à l’obstacle, vous serez plus conscient des raisons pour
lesquelles l’obstacle vous atteint autant. Vous serez aussi plus
indulgent et plus doux avec vous-même, parce qu’en écrivant noir
sur blanc ce que vous pensez de vos émotions tout bas et que
vous n’avez sans doute jamais complètement exprimé, ce sera un
premier pas vers une meilleure connaissance de vous-même, clé
indispensable pour commencer à avancer sur votre chemin.
Comment ?
Écrivez à la troisième personne un petit texte.
Ajoutez une petite touche de fantaisie, cela va vous permettre de
prendre du recul. Fermez les yeux et imaginez que vous vous
observez de loin avec un grand sourire plein d’empathie.
Inspirez-vous de celui de Madeleine Spirituelle.
C’est-à-dire ?
Venons-en aux faits. Vous allez décrire l’obstacle qui vous tombe
dessus. Ça peut être l’obstacle final ou la série d’obstacles qui se
sont accumulés avant de donner lieu à un bouquet final.
Pourquoi ?
Parce que l’obstacle tourne en boucle depuis longtemps dans
votre tête. Vous le racontez à vos amis, à vos proches… pour
évacuer vos émotions et trouver du réconfort. Normal. Le moment
est venu de le coucher sur papier, cela va être la première étape
d’une vraie libération intérieure.
Comment ?
Vous allez d’abord faire un brouillon ; écrivez, décrivez votre
obstacle et ses dommages collatéraux. Donnez tous les détails
que vous voulez, même les plus cruels. L’important c’est de tout
dire, de vider votre sac émotionnel.
Vous aurez envie d’écrire ce texte plusieurs fois, c’est normal, en
fonction du temps qui avance les émotions s’apaisent. Réécrivez
une version modifiée à chaque fois que vous en ressentez le
besoin.
Puis faites un résumé sous forme de descriptif, de compte-rendu
ou d’histoire.
Ce résumé va vous aider à aller droit au but, donc à y voir plus
clair.
À la fin de votre texte, définissez clairement l’obstacle.
Inspirez-vous du texte de Madeleine Spirituelle.
C’est-à-dire ?
Vous allez exprimer votre état émotionnel sans jugement et sans
limites de différentes manières.
Pourquoi ?
Parce que c’est douloureux. Très. Il est donc impératif d’évacuer
les émotions toxiques et négatives. Toutes.
Comment ?
Vous allez écrire plusieurs textes courts :
1/Une analyse à chaud de votre état avec une liste de mots, des
phrases ou juste un dessin, une image, une photo. Au choix.
2/Une analyse lucide du contexte ; en clair, il s’agit de reconnaître
froidement les choses.
3/Une analyse d’autrui imaginaire, hors famille et amis, trop
impartiaux et acquis à votre cause.
4/Une analyse de votre ressenti en temps réel sans pudeur.
Inspirez-vous des analyses de Madeleine Spirituelle.
Analyse à chaud
Écran noir
Analyse lucide
– Il ne s’agissait pas de la grande surprise de l’année : ce n’était pas comme si
elle ne s’y attendait pas du tout, il lui avait donné des gros signes dits « avant-
coureurs » qu’elle avait préféré ignorer.
– Elle allait devoir escalader un Everest, sans l’avoir choisi et sans y être
préparée. Autrement dit, se dressait devant elle un challenge pas piqué des
hannetons.
– Elle avait sa part de responsabilité dans cette affaire.
Analyse d’autrui
Celle de saint Thomas, célèbre apôtre à qui on doit « je ne crois que ce que je
vois », en aurait déduit :
« Elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle voyait pourtant si clairement : il ne
l’aimait plus du tout et ça ne datait pas d’hier. »
Madeleine Spirituelle restait figée, malgré les signes, les preuves et son
intuition : c’était à se demander si elle n’était pas prisonnière d’un fluide
collant comme celui de Spiderman.
C’est-à-dire ?
Vous allez écrire tout ce que vous avez sur le cœur, sans
jugement et sans limites.
Pourquoi ?
Parce que votre cœur a besoin de se sentir moins lourd, parce
que vous avez besoin d’alléger ce qui vous pèse tant et de sortir
de ce tourbillon émotionnel qui vous empêche d’avancer
sereinement et sûrement.
Comment ?
Écrivez au kilomètre tout ce qui vous passe par la tête, sans
réfléchir, sans vous imposer aucune contrainte. Vous pouvez soit
le faire au fur et à mesure quand vous en avez besoin, soit
prendre un moment et empiler vos ressentissoit encore décider
de ne pas vous arrêter.
Inspirez-vous des états d’âme de Madeleine Spirituelle.
Elle avait noirci plusieurs carnets pour lutter contre ce mal au cœur et même
ce mal partout comme jamais, à se réveiller la nuit, à lutter le jour. Elle
écrivait les jours de grande détresse, et les autres aussi, pour tout donner au
papier et peut-être ainsi réussir à se débarrasser de ces souffrances ensuite
pour toujours, en brûlant par exemple ses carnets/notes/écrits ou en les
relisant de temps en temps afin de mesurer les millimètres parcourus.
Elle avait gardé quelques pages, de ces bouts de phrases qui exprimaient son
chaos mental, ses pensées en boucle en vrac, à l’envers, à l’endroit… comme
celles-ci…
Elle voulait découper en rondelles le psy qui lui disait « C’est vraiment très
difficile tout ça madame, n’est-ce pas ? », elle buvait de la vodka premier prix
à 17 h 42, elle se mourait, elle ne se mourait plus, elle pensait toucher le fond
mais ce n’était qu’un rocher pointu, elle était boulimique, elle ne mangeait
plus, elle voyait des femmes enceintes partout, elle ne comprenait pas, elle
pensait qu’elle était morte, elle était vivante, elle disait aux éboueurs qu’on
l’avait mise à la poubelle, elle regardait en boucle la vie des bébés animaux,
elle décidait qu’elle ne donnerait plus jamais son cœur à personne, elle restait
digne devant ses enfants, elle pleurait toutes les larmes de ton corps devant
eux, elle voulait s’immoler, elle avait ouvert les yeux, elle avait refermé les
yeux, elle s’en voulait, elle voulait faire bouillir les nouveaux caleçons du
déserteur, elle allait chez le gynéco pour cette boule ici, elle faisait la liste des
preuves, elle entendait des histoires pires que la sienne, elle pardonnait, elle
dé-pardonnait, elle n’avait plus de famille, elle regrettait tout, elle ne
regrettait rien, elle cherchait la caméra cachée, elle attendait l’ex en devenir
devant la porte avec une grenade, elle cherchait depuis quand il ne l’aimait
plus, elle se souvenait qu’il avait souvent dit qu’il ne serait pas son prince
charmant, elle voulait remonter le temps, elle se demandait pourquoi elle
n’avait pas réagi avant, elle se disait qu’il aurait pu la prévenir quand même,
elle contactait un avocat sans savoir quoi lui dire, elle se demandait qui allait
tenir sa main maintenant avant de se souvenir qu’il ne la lui tenait plus depuis
très longtemps, elle se couchait plus tôt que les poules, elle ne comprenait pas
pourquoi il disait qu’il réfléchissait alors que les dés étaient jetés, elle relisait
les vieux messages, elle se demandait comment allait être répartis les albums
photos, elle pensait que c’était la crise de sa nouvelle dizaine, elle se disait
que sa place était ici avec lui dans cette maison, elle pleurait dans le métro
quand le monsieur de l’accordéon jouait La Vie en rose, elle se demandait
pourquoi elle avait accepté autant d’irrespect, elle trouvait qu’elle avait un
déficit massif de respect d’elle-même, elle culpabilisait, elle ne culpabilisait
plus, elle regardait les couples dans leur voiture se tenir la main, elle priait
pour tout et pour rien, elle ne savait plus quand elle avait vraiment pu
compter sur lui, elle voulait lui faire livrer sa robe de mariée, elle remballait
ses derniers cadeaux, elle voulait acheter un chien, elle notait les noms de
ceux qui avaient servi d’alibi, elle se demandait si ça allait durer longtemps
cette comédie, elle imaginait sa tête à lui quand il la verrait au bras d’un
autre, elle pleurait alors qu’elle pensait avoir tout pleuré, elle attendait des
excuses, elle n’attendait rien du tout, elle se demandait pourquoi elle
attendait, elle se sentait vide, elle voulait hurler dans le téléphone, elle
écrivait des mails atroces qu’elle n’envoyait pas, elle n’entendait plus les pas
de l’autre dans la maison, elle voulait qu’il explique, elle ne voulait rien
entendre, elle changeait tout dans la maison, elle ne comprenait toujours pas,
elle s’intéressait à tous les rituels de protection possibles, elle demandait des
explications, elle perdait ses cheveux, elle relisait Devine combien je t’aime,
elle rangeait dans des cartons les souvenirs, elle pensait à un moment passé à
chaque endroit de la ville, elle ne comprenait toujours pas, elle avait 150 ans
au réveil…
C’est-à-dire ?
Vous allez faire le point avec vous-même pour voir si les
exercices précédents vous ont permis d’y voir plus clair et de
vous préparer pour la suite.
Vous allez également faire une légère introspection en effectuant
un petit saut dans le passé.
Pourquoi ?
Parce que vous allez vous alléger en continuant de reconnaître et
d’accepter votre état émotionnel. Vous déculpabiliser en vous
posant cette question : auriez-vous pu être mieux préparé à
l’obstacle ?
Comment ?
1/ Écrivez votre bilan au moment M.
2/ Collez côte à côte une photo de vous jeune et une photo
actuelle.
Faites un léger saut dans votre passé et demandez-vous si
autrefois vous auriez pu vous préparer à ce qui arrive aujourd’hui
(culpabilité et regrets formellement interdits). Écrivez quelques
lignes ou plusieurs pages.
Inspirez-vous du bilan de Madeleine Spirituelle.
C’était limpide : Madeleine Spirituelle n’avait pas la frite. Des jours et des
jours à accepter l’inacceptable, pardonner l’impardonnable, comprendre
l’incompréhensible… Voilà ce qui occupait une bonne partie de ses jours et
nuits, entre deux recherches de baguette magique qui aurait pu la réparer en
deux temps trois mouvements. Ou de fuseau de quenouille pour dormir
longtemps et oublier tout ça.
Elle se demandait cependant si sa vie aurait pu être différente si elle avait été
beaucoup mieux préparée aux obstacles. Elle avait grandi sous un soleil qui
brillait trois cent cinq jours par an, si on enlevait deux mois de saison des
pluies. Tout était facile, simple et joyeux. Aucun obstacle jamais, en dehors
d’une crise de palu parfois ou d’une panne de courant occasionnelle, certes
aussi fatale pour le frigo que pour le nombre d’heures de sommeil sans
climatisation.
Seidou travaillait dans la maison. Sur son visage il y avait des grandes et
profondes balafres, comme celles des guerriers. Elles avaient l’air d’être
cicatrisées depuis longtemps. Madeleine Spirituelle était fascinée par la
capacité de la peau à se régénérer, renaître, se reformer. Impressionnée de
voir à quel point cet organe surmontait les obstacles comme une grande, sans
rien demander à personne. À cette époque, elle était loin de se douter qu’il
pouvait y avoir des obstacles dans la vie et encore moins qu’on pouvait les
surmonter comme l’avait fait le visage de Seidou. Souvent aussi, elle se disait
que peut-être ça n’aurait servi à rien de suivre une formation intensive anti-
obstacles parce que si ça se trouve, son destin avait déjà prévu de lui en
mettre sur son chemin. Madeleine Spirituelle avait toujours estimé que c’était
incroyable qu’on puisse le prédire. C’est un don qu’elle aurait aimé avoir, si
elle en avait eu un. Elle avait rencontré cette femme qui voyait bien plus loin
que le bout de son nez quand elle avait 25 ans. Si elle était toujours là, il y a
une question qu’elle aurait rêvé de lui poser rétroactivement aujourd’hui :
« Non mais franchement, c’était prévu tout ça ou quoi ? »
La luciole dans le pot de yaourt en verre recyclé
C’est-à-dire ?
Vous avez avancé, c’est indéniable. Vous ne vous en rendez
peut-être pas encore compte, mais c’est flagrant. À cette étape,
comme à chacune, vous allez mesurer l’intensité de la lumière qui
brille au fond de vous. Même si elle est infime, elle est là.
Pourquoi ?
Parce que vous allez vous encourager, vous allez tenir bon et
vous allez continuer d’avancer dans votre tunnel, à votre rythme.
Cette lumière va guider chacun de vos pas et éclairer votre
chemin.
Comment ?
Sur une feuille que vous allez peindre ou colorier en noir, laissez
un carré ou plus en blanc qui représente votre lumière intérieure.
Ou :
Dessinez une ligne avec 10 petits traits verticaux : un trait
correspond à une très faible intensité de votre lumière intérieure
et dix à une grande brillance. Indiquez votre position en y ajoutant
la date.
Très faible
intensité.............................................................................................................................................Grande
brillance
C’est-à-dire ?
Vous allez mettre en place un plan d’action à votre mesure pour
commencer à avancer. Pas d’inquiétude, vous vous sentez
encore très fragile et vous pensez ne pas avoir assez d’énergie.
Normal. Mais dans le fond, vous avez envie de vous en sortir, pas
vrai ? Alors lentement mais sûrement, le moment est venu de
faire le premier pas vers la lumière au bout du tunnel.
Pourquoi ?
Parce que vous avez fait un travail d’extériorisation de vos états
émotionnels et continuerez à le faire, vous méritez de vous sortir
de cette situation douloureuse et anesthésiante.
Comment ?
1/ Écrivez quelles sont vos bouées de sauvetage possibles, c’est-
à-dire vos soutiens de près ou de loin. Soit sous forme de liste,
soit en rédigeant un texte.
2/ Fermez les yeux. Ajoutez une touche magique à votre
demande à l’aide. Commencez à imaginer que vous la demandez
à Ganesh, le dieu des obstacles. Si vous ne le connaissez pas
encore, c’est le moment de le « google-iser ». Et de réfléchir à
comment vous allez solliciter auprès de lui une aide massive.
Inspirez-vous de la manière dont l’a fait Madeleine Spirituelle.
Il y avait donc cette petite lumière qui était demeurée allumée à l’intérieur de
Madeleine Spirituelle et qui lui donnait assez d’énergie pour remonter sa
pente à 90 degrés. Restait à savoir comment et où. Elle était à la fois motivée
et complètement démunie.
M. Touba était voyant médium exorciste. Sa carte de visite était collée sur le
frigo depuis des mois : décidément, il n’y a pas de hasard. « Ne restez plus
seul à souffrir chez vous. » Il donnait plein d’espoir avec cette promesse
d’accompagnement, écrite juste en dessous de son nom. Avec ses vingt ans
d’expérience, il affirmait « réussir là où beaucoup avaient échoué ». Il disait
« qu’il n’y avait pas de problème sans solutions » et revendiquait « des
résultats garantis 100 % dans tous les domaines », dont le permis de conduire,
les esprits maléfiques et l’amour perdu. La première question était gratuite et
le paiement après résultats. La chance était du côté de Madeleine Spirituelle,
alors que demander de plus ? Confucius avait raison : « La joie est en tout, il
faut savoir l’extraire. » Si M. Touba avait « la réponse à toutes les
questions », il n’en avait pas pour celle qui l’intéressait au plus haut point :
« Comment surmonter les obstacles ? »
Madeleine Spirituelle recherchait la meilleure option. Elle avait écarté
plusieurs pistes : se laisser mourir de chagrin sur une plage pleine de
plastique, créer un prix de « la victime la plus victime », éradiquer tout « chat
noir » de la planète et récupérer tous les fers à cheval de France ou encore
finir ses jours dans une station de ski. Quitte à en baver autant vivre le
supplice à l’extrême, elle qui ne jurait que par les cocotiers et 30 °C à
l’ombre. Elle préférait imaginer d’autres options et trouver les réponses à ses
questions dans ce brouillard à couper au couteau. Une chose était certaine :
elle ne pourrait pas y arriver seule.
Elle sollicita sainte Rita, la patronne des cas désespérés depuis les années
1400. Son « ancienneté » la rassurait et elle se mit à l’invoquer sans plus
attendre avec trois célèbres prières : « Prière dans les cas difficiles et
désespérés », « Prière dans la détresse » et « Prière à sainte Rita, sainte de
l’impossible ».
Simultanément, elle listait ses soutiens massifs. Sa famille, les mieux, les
vrais, les plus forts, ses fées ; elle avait la chance de pouvoir compter sur des
femmes merveilleuses et extraordinaires, des êtres humaines au grand cœur
qui en avaient vu d’autres ou qui savaient ce qu’il fallait dire pile au bon
moment. Et elle-même, sur laquelle elle pouvait pas mal compter.
Et puis il y avait Ganesh, le dieu des obstacles.
Elle avait découvert son existence quelques années plus tôt. La première fois
qu’elle l’avait vu, il était sous l’écran d’ordinateur de Mala, qui l’avait fait
venir dans son bureau pour une réunion importante qui aurait pu changer son
destin. Apparemment, c’était surtout un coup des astres pour qu’elle
rencontre Ganesh. Elle avait été séduite sur-le-champ, physiquement d’abord,
par son histoire et par cette infinie bonté qui émanait de tout son demi-
éléphant. Elle n’avait jamais entendu parler de lui, lui non plus a priori. La
semaine suivante, Mala lui avait offert une statuette de Ganesh et Madeleine
Spirituelle lui avait immédiatement dédié un petit espace sacré sur son
bureau, en lui demandant de le partager avec une sainte vierge sud-
américaine très influente. Elle ne pouvait pas imaginer encore à quel point il
ferait partie de son quotidien.
L’obstacle avait transformé Ganesh en dieu. La preuve qu’une épreuve peut
être l’opportunité d’une vie. Alors que Shiva son père était parti faire du yoga
et méditer dans les montagnes, sa mère, Parvati commençait à trouver le
temps long. Un jour, alors qu’elle prenait un bain, elle décida de « créer » un
enfant à partir de poussières et d’onguents raclés sur sa peau et au moment
d’un énorme éclat de rire, elle « donna naissance » à Ganesh. Elle aimait lui
confier des responsabilités et ce jour-là, elle lui avait demandé de garder
l’entrée de la maison. Aucun visiteur, sans exception, ne devait rentrer. Mais
lorsque Shiva fut de retour, fou de rage d’être refoulé devant sa maison, il
trancha la tête de Ganesh avant de comprendre qu’il venait de provoquer une
énorme catastrophe. Parvati, ivre de colère et de désespoir, exigeait une
solution très rapide pour réparer cette gravissime erreur. Shiva promit de
remplacer la tête de son fils par le premier être qu’il croiserait. C’était un
éléphant. Ganesh avait gagné au change : en plus de ses pouvoirs divins, il
était aussi très fort et doté entre autres d’une mémoire de pachyderme et
d’une trompe à la fois outil et symbole d’une grande force. Moralité : son
immense douleur et ce défi dans ses plus jeunes années l’avaient rendu
superpuissant. Madeleine Spirituelle voulait mettre son 36 et demi dans les
pas du dieu des obstacles.
Malgré l’obstacle dévastateur, elle avait les idées claires comme l’eau d’un
aquarium tout juste changée : elle allait employer les grands moyens pour
s’en sortir et demander de l’aide au plus haut niveau. Une prise de contact
divine devait être possible : « Quand on veut, on peut, quand on peut on
doit », même Napoléon Bonaparte le disait. Elle décidait un jeudi, un jour qui
lui réussissait plutôt bien en comparaison avec les autres jours de la semaine,
de demander un rendez-vous officiel et ainsi bénéficier du soutien du dieu
des obstacles.
Il y avait du pain sur la planche, elle le savait : obtenir cette entrevue serait un
défi. Normal. Si on pouvait toujours compter sur un dieu, Ganesh était sur le
pont vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, surtout par les
temps qui couraient, côté obstacles dans le monde. Madeleine Spirituelle
avait pris sa plus belle plume et avait rédigé sa lettre de motivation. C’était la
première fois qu’elle écrivait à un dieu, elle craignait donc de ne pas avoir la
bonne formule, les bons mots… d’être à côté de la plaque, de lui manquer de
respect, de griller sa chance… Mais elle s’était lancée, une nuit d’insomnie,
éclairée par une bougie, ce qui faisait plus holistique. Elle lui avait écrit très
simplement ce qu’elle avait sur le cœur, en vrac. Aussi bien sa colère infinie,
son chagrin béant, et surtout son envie sincère de surmonter l’obstacle en
cours et tant qu’à faire les obstacles en général.
C’est-à-dire ?
Vous allez écrire votre demande au dieu des obstacles. Oui,
carrément.
Pourquoi ?
Parce que vous avez besoin d’être aidé et soutenu. Même si c’est
imaginaire, c’est un soutien qui va vous donner du courage. Votre
imagination a un pouvoir fabuleux, celui de vous extraire de votre
réalité ; c’est le moment de vous en servir.
Comment ?
L’important dans cet exercice est de faire l’effort d’exprimer votre
besoin au plus haut niveau, donc il va vous « obliger » à le faire
de manière moins « émotionnelle », moins « directe » que
d’habitude et donc plus officiellement. Vous allez
exceptionnellement faire cet exercice d’écriture à la première
personne.
Inspirez-vous de la lettre de Madeleine Spirituelle.
C’est-à-dire ?
Vous avez le choix :
Imaginez la réponse de Ganesh à votre demande et écrivez-la.
Ou
Si vous préférez, lisez celle du dieu des obstacles à Madeleine
Spirituelle.
Pourquoi ?
Parce que le moment est venu de définir le programme que vous
allez suivre pour vous sortir de ce chaos. Comme Rome ne s’est
pas faite en un jour, il va vous falloir du temps, alors raison de
plus pour ne plus tarder à s’y mettre.
Comment ?
Soit vous allez faire marcher votre imagination comme jamais et
écrire le programme dont vous auriez tant besoin pour vous
soutenir et vous aider à avancer.
Inspirez-vous de celui proposé à Madeleine Spirituelle.
Soit vous allez lire celui proposé et faire deux colonnes :
À gauche, écrivez les différentes étapes du programme ; c’est
important pour vous en imprégner.
À droite, écrivez ce qu’il vous inspire, par exemple « OK pour
moi », « je ne me sens pas prêt », « je vais y réfléchir »,
« pourquoi pas », « je vais essayer pour voir », « ça me va, je le
fais », « rien à perdre, je me lance »…
Quelques jours plus tard, elle recevait une réponse du secrétariat de Ganesh,
qui mettait un point d’honneur à ce que chaque demande soit traitée. Le style
était complètement ampoulé, pas du tout le genre de Madeleine Spirituelle, et
la fin accompagnée d’un mantra puissant pour redresser les choses qui vont
de travers : OM Vakratundâya HUM. Elle avait cherché comment dire à
Ganesh sans le froisser, ni lui manquer de respect, qu’elle avait vraiment
besoin qu’il lui parle sur un autre ton et dans d’autres termes, pour qu’elle
puisse bénéficier de tous les bienfaits de sa sage pensée dans la vraie vie
assez rapidement. Parce que les grands discours c’était bien, et bien entendu
un dieu préférait s’exprimer comme ça, mais elle avait surtout besoin d’un
mode d’emploi simple et efficace pour la sortir de là. Elle avait repris sa plus
belle plume et beaucoup de pincettes, pour demander à Ganesh et/ou à ses
collègues si cela était envisageable.
Peu de temps après, elle avait reçu une autre lettre, beaucoup plus longue. Il y
avait plusieurs pages de trois couleurs différentes écrites par le dieu des
obstacles lui-même.
Sur les feuilles blanches, symboles de paix, il invitait Madeleine Spirituelle à
« accueillir » l’obstacle, sans le juger. Le reconnaître, l’avouer et assumer
complètement son immense chagrin, sa profonde douleur et sa colère infinie.
Sans jugement aucun. Elle devait continuer à écrire dans ses carnets tout ce
qui lui faisait si mal. Une petite phrase accompagnait cette sage
recommandation : « Il est important de trouver le trésor caché derrière cette
épreuve. Il existe, il est magnifique et le processus pour le découvrir est ton
chemin d’évolution. Sois toujours vraie avec toi. Toujours. » Un dieu se
trompe rarement, encore moins Ganesh. Ou alors, où va le monde.
Sur les feuilles vertes, symboles d’espoir, il avait proposé quelques mantras à
réciter matin midi et soir. Ce n’étaient pas des phrases toutes faites, même si
à première vue, elles en avaient tout l’air, mais des formules pleines de
sagesse et de sens pour qui voulaient les apprécier à leur juste valeur.
Évidemment, on pouvait hausser les épaules, lever les yeux au ciel et passer à
autre chose en marmonnant que « c’est tellement plus facile à dire qu’à
faire » ou dire : « Oui enfin, c’est comme enfoncer des portes ouvertes. » À
chacun de voir midi à sa porte justement et la vérité en face. Bien sûr, il n’y
avait rien de nouveau sous le soleil, ces mantras, Madeleine Spirituelle les
avait entendus, lus, vus si souvent. Aujourd’hui encore, expliquait Ganesh,
elle pouvait, si elle le voulait, prendre le pouvoir sur son mental, décider que
les choses se passeraient comme elle l’entendait, et observer ces obstacles à
l’intérieur d’elle-même. Ceux qu’elles créaient toutes seules et qui la
menaient par le bout du nez. Madeleine Spirituelle avait recopié la lettre
divine dans un petit carnet pour ne pas l’abîmer et s’apprêtait à suivre les
instructions divines.
Sur les feuilles bleues, symboles de sagesse, Ganesh avait écrit le programme
qu’il lui proposait, en deux parties :
D’abord, surmonter cet obstacle comme elle l’avait demandé pourquoi pas,
mais le transformer en opportunité, c’était encore mieux. Pour écrire cet
improbable scénario, ce « cadeau de la vie », il lui proposait quelques
aventures spirituelles en solitaire, nécessaires pour guérir et rebondir. Des
points de suture de son cœur à la cicatrisation, ça allait être long, douloureux,
autant que réconfortant, bienfaisant et passionnant.
Le dieu des obstacles l’invitait ensuite à prendre conscience que l’obstacle
était à l’intérieur d’elle. Rien à voir avec une terrible malédiction, mais tout à
voir avec un immense manque de respect d’elle-même, qui avait permis à
l’obstacle de rentrer sans frapper et de prendre beaucoup de place. Sans
limites, il s’en donnait à cœur joie côté autosabotage. Elle ne devait surtout
pas culpabiliser, ce n’était pas le sujet et à quoi bon. S’en rendre compte était
la clé, s’occuper de son « self-respect », voilà la priorité.
Ganesh lui proposait en parallèle de développer une vie intérieure, en
« parlant » avec lui régulièrement. Il était là pour elle, il promettait d’être un
solide appui, un précieux compagnon de route. Méditation, prière, contact
spirituel… ça ne rentrait pas forcément dans une case précise. Ce qui était
important, c’était de créer un lien spécial et un rituel qui lui permettait chaque
jour d’être guidée. À ce stade, si Madeleine Spirituelle était d’accord sur le
principe, elle ne voyait pas bien comment tout cela allait se mettre en place.
Sa tisane au curcuma avait des vertus anti-inflammatoires, mais un message
aussi sur l’étiquette : « Laisse les choses venir à toi. » Il n’y avait jamais de
hasard, bon d’accord.
La lumière de l’ampoule de 25 watts
C’est-à-dire ?
Ceci est un nouveau point d’étape. Pas le premier, pas le dernier.
Il est important de continuer à mesurer l’évolution de l’intensité de
votre petite lumière intérieure.
Pourquoi ?
Parce que prendre le temps de noter cette évolution va vous
donner du courage ; vous allez être fier du chemin parcouru,
même si c’est infime c’est toujours ça de gagné et de pris pour la
suite. Si votre petite lumière ne brille pas plus que ça, cela va
peut-être vous décourager un moment, mais juste après vous
allez avoir une furieuse envie de tout faire pour la rallumer.
Croyez-en Madeleine Spirituelle.
Comment ?
Même exercice que le précédent : sur une feuille que vous allez
peindre ou colorier en noir, laissez un carré ou plus en blanc qui
représente votre lumière intérieure.
Ou :
Dessinez une ligne avec 10 petits traits verticaux : un trait
correspond à une très faible intensité de votre lumière intérieure
et dix à une grande brillance. Indiquez votre position en inscrivant
la date.
Très faible
intensité..............................................................................................................................................Grande
brillance
C’est-à-dire ?
L’horizon se dégage. Un tout petit peu sans doute, mais il se
dégage quand même. Vous allez écrire les morceaux de ciel bleu
qui sont apparus dans votre journée ou nuit.
Puis vous allez lire quels sont les atouts de Ganesh et
commencer à imaginer comment vous pourriez les utiliser si vous
aviez les mêmes ou si vous les lui empruntiez.
Enfin, vous allez aussi lire les conseils de Ganesh et penser aux
comportements et attitudes toxiques que vous répétez et qui vous
desservent.
Pourquoi ?
Parce que le moment est venu de sortir un peu de votre grotte
glacée dans laquelle il fait tout noir. De prendre conscience qu’un
premier après est en train de se dessiner. Les contours sont
certes très flous, mais ils sont là. C’est à vous de décider de les
voir de plus près, vous en êtes complètement capable.
Comment ?
Écrivez trois textes :
1/ Faites la liste des petites choses qui vous ont fait du bien dans
une journée ou une semaine ou racontez un moment heureux
dans le chaos que vous traversez.
2/ Imaginez, si Ganesh vous prêtait un de ses atouts, lequel ou
lesquels vous choisiriez et pourquoi.
3/ Faites un tableau avec deux colonnes :
À gauche, écrivez un ou plusieurs comportements/attitudes
négatifs.
À droite écrivez ce qui changerait dans votre vie si vous les
laissiez tomber, si vous faisiez/pensiez/agissiez autrement.
Inspirez-vous du premier après, ressenti de Madeleine Spirituelle.
Elle était d’accord avec tout. Il fallait maintenant réussir à l’appliquer. Facile
à écrire quand on est Ganesh, plus dur à mettre en place quand on est
Madeleine Spirituelle. Mais elle était prête. Il était clair que son cœur était si
arraché qu’elle ne pourrait pas y arriver comme d’habitude toute seule avec
quelques rustines.
« Si j’avais un marteau », avait chanté Claude François ; « si j’étais Ganesh »,
avait pensé Madeleine Spirituelle. Elle avait passé la nuit à réfléchir un peu
dans tous les sens, elle qui avait pourtant besoin de ses dix heures de
sommeil.
Et si Ganesh lui prêtait un ou plusieurs de ses solides atouts ? Et pourquoi
pas ?
C’est-à-dire ?
Ça serait trop simple si l’obstacle principal était le seul et unique à
gérer. Vous allez écrire ce qui vient perturber toute votre bonne
volonté de vous en sortir.
Pourquoi ?
Parce que vous n’allez pas vous arrêter en si bon chemin. Vous
avez commencé à extérioriser ce qui est douloureux, alors il faut
continuer. Sans relâche.
Comment ?
Vous allez raconter ce nouvel obstacle, le décrire.
Puis écrire les émotions qui ont été déclenchées, quelles qu’elles
soient : colère, angoisse, tristesse, sentiment d’injustice…
Inspirez-vous du texte de Madeleine Spirituelle.
Les trois enfants remis en état avaient envoyé un message sur le nouveau
groupe téléphonique mère/enfants, en rentrant de l’école. Plutôt lapidaire et
plein de suspenses insoutenable,s de ceux qui font que les mamans peuvent
avoir besoin d’un défibrillateur sans plus attendre : « Maman il faut qu’on te
parle. » Elle les avait bien vite rappelés.
– Qu’est-ce qui se passe ? (Question posée en croisant les doigts, les orteils
et même les cheveux.)
– On veut te parler en face à face, c’est important.
– Je vous attends à la maison ? (Question posée en ordonnant aux cordes
vocales une neutralité absolue.)
Quelques instants plus tard, elle était derrière la porte quand l’Interphone
avait sonné. Elle avait examiné sa progéniture sous toutes les coutures en
luttant contre les pensées les plus atroces, consciente qu’elle pouvait les
attirer quand même, alors que rien de dramatique ne s’était encore passé, si ça
se trouvait. Foi de Ganesh. Face à ces choux d’autrefois 51 centimètres, elle
restait souriante et digne, prête à tout entendre. Mais pas ce qu’ils allaient lui
annoncer : « On veut une garde alternée. »
En termes de sensation, c’était comme si le cœur de Madeleine Spirituelle
venait d’être griffé par un horrible loup-garou galeux, un ressenti partagée par
toutes les mamans super extra poules comme elle. Face à ce souhait exprimé
les yeux humides par son trio, elle restait anormalement normale. Un peu
comme quand l’anesthésiste avait planté dans son dos la première fois
l’immense aiguille de la péridurale, juste au moment où une contraction force
6 000 passait par là. Respecter le choix de ces petits était la décision la plus
sage qu’elle pouvait prendre.
Elle en voulait terriblement à Ganesh. Trop dur. Trop d’obstacles. Trop lourd.
Trop triste. Trop cruel. Trop tout. « Tout, tout, tout est fini entre nous, j’ai
plus la force du tout d’y croire et d’espérer » : si elle avait été Lara Fabian,
elle aurait déclaré son forfait à Ganesh en chantant. Simple chanteuse de salle
de bains assumée, elle avait remis au lendemain son annonce au dieu des
obstacles et se s’était réfugiée sous sa couette, en espérant que le dieu de
l’hibernation accepterait cette fois-ci sa candidature. Cette nuit-là, elle avait
fait l’insomnie la plus longue de toutes ses insomnies. Un dieu entendait ce
qu’on lui disait et aussi ce que l’on ne lui disait pas, et il avait toujours des
moyens de faire passer des messages. Elle aurait mis sa main à couper, au
point où elle en était, elle n’aurait rien senti, que cette carte qu’elle venait de
trouver sous son oreiller, n’était pas à cet endroit quelques heures plus tôt.
Elle faisait partie d’un jeu qu’elle adorait : « Murmures de Ganesh ». Au
recto, il y avait une image magnifique de Ganesh et ce titre en dessous du
numéro de la carte « Révélation ». Au verso, un message édifiant de justesse,
même s’il était en langage « dieu » : « Sois prête à accueillir les changements
dans ta vie : en toi et autour de toi. Te voilà arrivée à la fin d’un cycle et il est
désormais temps de créer autre chose de nouveau. Il est temps de briser les
structures de ta vie qui ne te servent plus et qui te limitent. C’est un processus
douloureux et difficile si tu résistes, alors accepte-le pleinement, car il fait
partie de ton évolution. La révélation dont je veux te parler peut se rapporter
à ton ego et à l’illusion d’être séparée des autres. Tu vas découvrir une
perspective neuve et cette découverte va t’aider à devenir plus forte, plus sage
et plus calme. Si tu rencontres d’autres défis, ils sont nécessaires à ton
évolution spirituelle. Des changements positifs sont devant toi. »
Là tout de suite, Madeleine Spirituelle ne les voyait pas du tout. Le fait
accompli c’est surtout ça qui lui venait à l’esprit. Elle s’était calmée, petit à
petit, reprenant ses esprits. Ganesh lui tendait la main et lui proposait de vivre
une autre histoire. Et rebondir l’attirait bien plus que de périr engloutie sous
des kilos de compotes d’hôpital. Facile à dire, il lui fallait maintenant trouver
l’énergie, le courage la motivation… Bilan : Madeleine Spirituelle avait du
pain sur la planche.
Les feux anti-brouillard
C’est-à-dire ?
Nouvelle étape, nouvelle mesure de votre petite lumière
intérieure. Le brouillard est un peu moins épais dans votre tête et
votre cœur : c’est grâce à tous vos efforts pour y voir plus clair.
Bientôt tout sera illuminé, tenez bon.
Pourquoi ?
Parce que toute avancée fait du bien, mais parfois vous ne vous
en rendez pas compte. Cette petite lumière, c’est votre GPS. Il
est très important de continuer à la faire briller. La meilleure façon
c’est de ne jamais la perdre de vue et de mesurer à quel point elle
grandit. Comme vous.
Comment ?
Même exercice que le précédent :
Sur une feuille que vous allez peindre ou colorier en noir, laissez
un carré ou plus en blanc qui représente votre lumière intérieure.
Ou :
Dessinez une ligne avec 10 petits traits verticaux : un trait
correspond à une très faible intensité de votre lumière intérieure
et dix à une grande brillance. Indiquez votre position en inscrivant
la date.
Très faible
intensité..............................................................................................................................................Grande
brillance
C’est-à-dire ?
Vous allez vous concentrer pour observer des signes, des petits
ou des gros. Chez vous, dans la rue, sur votre chemin habituel,
dans le bus… ou dans votre thé.
Pourquoi ?
Parce que vous allez vous rendre compte que plus vous
développez votre attention en remarquant des petits détails, plus
vous allez vous réjouir d’être capable de le faire, plus cela va
détourner votre esprit des pensées qui tournent inlassablement
en boucle.
Comment ?
Écrivez-les, soit en les détaillant et en racontant l’histoire qui va
avec, soit en faisant une simple liste. Ajoutez de la magie et
décrivez vos émotions du moment.
Inspirez-vous des signes remarqués par Madeleine Spirituelle.
C’est-à-dire ?
Vous allez écouter le morceau de musique recommandé par
Madeleine Spirituelle dans le texte ci-dessous : l’ouverture de
L’Italienne à Alger de Rossini. Puis mesurer toutes les forces que
vous apportent ces notes, toute l’énergie qu’elles vous donnent.
Pourquoi ?
Parce que comme le dit Platon : « La musique donne une âme à
nos cœurs et des ailes à la pensée. »
Comment ?
Mettez des oreillettes ou un casque, augmentez le son autant que
possible, fermez les yeux et écoutez. Sentez cette force à
l’intérieur de vous. Écrivez vos sensations, votre force intérieure
qui s’est développée.
Inspirez-vous des sensations de Madeleine Spirituelle.
C’est-à-dire ?
Vous allez lire le programme proposé par Ganesh à Madeleine
Spirituelle.
Pourquoi ?
Parce que les choses sérieuses se mettent en place à partir de
maintenant, donc action. Ça ne signifie pas que vous laissez vos
émotions de côté ; bien au contraire, vous allez continuer à les
surveiller de près et à les accepter. Mais il est temps de franchir
un cap.
Comment ?
Imaginez que Ganesh vous prête à vous aussi sa hache pour
couper, son ventre pour digérer et ses yeux pour voir les choses
autrement. Faites trois colonnes et inscrivez au fur et à mesure ce
que chaque atout du dieu des obstacles vous permettrait de faire.
Le groupe
électrogène
Étape 1 : couper avec la hache de Ganesh
Certaines des aventures sont véridiques, d’autres fictives. Ce qui compte c’est
qu’elles vont vous donner des idées. Madeleine Spirituelle a rencontré moult
spécialistes dans son imaginaire ou dans la vraie vie, c’est ce que vous
découvrirez dans les pages qui suivent. Vous aurez peut-être envie vous aussi
d’aller à la rencontre de ces bienfaiteurs mais sans eux vous pourrez
également avancer dans votre tunnel.
Bien sûr, d’un point de vue extérieur, vous pourriez considérer qu’elle était
devenue une boulimique spirituelle qu’aucune aventure n’arrivait à satisfaire.
Une déséquilibrée émotionnelle que rien ne pouvait combler. Une femme
animée par une quête sans fin : celle de convaincre un soleil de janvier de 15
h 40 de briller comme une après-midi de juillet en Grèce. Point du tout.
Toutes ses aventures enrichissaient la précédente et la nourrissaient. Chacune
d’entre elles la faisait avancer d’un petit pas, version Neil Armstrong. Jamais
Ô grand jamais elle n’en resterait là, persuadée qu’un jour le baromètre
reviendrait sur beau temps. Karma pourri ou non, barrages sur sa route ou
pas, il n’y avait pas de raison qu’elle n’y arrive pas.
Vous non plus. Alors c’est à vous. Coupez, coupez, coupez.
Madeleine Spirituelle était prête à tout pour que ce passé aille se faire cuire
un œuf et qu’elle en finisse pour toujours avec toutes ces vieilles casseroles.
Ces liens karmiques avaient un sens, même si elle avait du mal à s’imaginer
au Moyen Âge vêtue d’une simple armure, au galop sur un cheval féroce,
hurlant des horreurs à celui qui deviendrait son mari, le torturant de surcroît
sans pitié avec sa lance très aiguisée. Pas plus qu’elle ne pouvait imaginer
qu’il avait pu être sa mère dans une autre vie, la torturant psychologiquement
et physiquement dans une grotte dans le désert du Ténéré, à l’époque où son
arrière-grand-père poilu creusait une tranchée entre trois obus. Elle pouvait
encore moins penser qu’elle et lui s’étaient traînés devant les tribunaux pour
une affaire de voisinage qui avait dégénéré. Remonter le temps et comprendre
davantage ce qui avait amené son couple à finir en jus de vieilles merguez,
pourquoi pas, mais à quoi bon, on n’allait pas refaire l’histoire, ni recoller les
morceaux sur des générations et des générations. Son intuition et quelques
indices soufflés par Ganesh donnaient un éclairage limpide sur le contexte :
ça sentait la vengeance à plein nez, depuis des siècles et des siècles. L’heure
était venue de couper cette malédiction, dont acte. Elle remit son destin entre
les mains de grands spécialistes fortement recommandés par Ganesh.
Ce jour-là, elle s’était assise sous un chêne, la hache de Ganesh entre les
mains. Seule et en silence, un peu inquiète mais pas trop non plus, comme
chez le coiffeur quand on lui demande de couper vraiment le minimum,
qu’on lui fait confiance mais qu’on surveille de très près et qu’il ne se prenne
tout à coup pour Édward aux mains d’argent. Elle avait laissé faire les
ciseaux, le sécateur, la faux ou si ça se trouve un simple coupe-ongles, pour
couper ad vitam æternam ces liens karmiques toxiques. Quand l’opération
avait été terminée, elle avait fermé les yeux en tenant la hache très fort dans
sa main. C’était à elle de jouer et en pensées de couper avec son outil divin ce
fil rouge qui la retenait attachée. Une page ou plutôt les pages des cent vingt-
cinq volumes de l’encyclopédie d’une relation houleuse à travers les siècles
qui se tournait. Sur le moment elle n’avait rien senti, même pas une petite
coupure. Pendant les soixante-douze heures qui avaient suivi, elle avait
pleuré sans interruption, trois boîtes de mouchoirs en papier n’avaient pas
suffi. Mais au moins si on regardait le bon côté des choses : ça, c’était fait. Il
avait fallu ensuite qu’elle récite pendant des mois quelques prières
nécessaires au bon déroulement du processus.
Résumé
« J’ai l’impression que nous nous connaissons depuis toujours » :
vous avez forcément dit au moins une fois dans votre vie cette
phrase. Ce n’est pas un hasard : nous avons tous eu des vies
antérieures au cours desquelles nous avons « déjà » rencontré
certaines personnes. Souvent, nous avons partagé des émotions
intenses. Quand ces émotions sont négatives, comme la
culpabilité, la peur, la dépendance, la jalousie, la colère… elles
perdurent dans le temps et quand nous les « recroisons »
aujourd’hui, ces émotions reviennent sur le tapis d’une manière
encore plus virulente. En coupant les liens karmiques, vous
coupez ces énergies entre elles et vous pour vous libérer.
Exercice
Faites trois colonnes.
Dans la première, écrivez la nature des liens avec la personne
concernée.
Dans la seconde, décrivez pourquoi ils vous font du mal.
Dans la troisième, expliquez le bien que cela vous ferait de les
couper.
Fermez les yeux, visualisez la hache de Ganesh et coupez
mentalement tous ces liens toxiques qui ne doivent plus vous
retenir.
Couper l’ego
Force était de constater que l’ego de Madeleine Spirituelle en avait aussi pris
un sacré coup. Elle s’en rendait compte à moitié, dans le brouillard de ses
journées, mais Ganesh, lui, voulait insister sur ce point et l’emmener sur cette
piste. Le dieu des obstacles avait plus d’un tour dans son sac pour faire passer
les messages stratégiques à sa protégée. C’est ainsi qu’elle avait croisé au
petit matin devant sa porte une petite souris, très mal en point mais vivante.
Elle semblait avoir échappé de justesse au chat prédateur. C’était la première
fois de sa vie que Madeleine Spirituelle en voyait une dans cette maison au
milieu de la nature, qu’elle fréquentait depuis des lustres. Elle n’avait pas
compris sur-le-champ le message clair et net de Ganesh, mais s’intéressait
immédiatement à la symbolique de la souris. En effet, lui avait révélé Google,
« une souris indique la nécessité d’un changement de comportement ». Près
de la souris, il y avait une carte du dieu des obstacles : il fallait arrêter de
chercher midi à quatorze heures : elle était la clé. Si elle changeait son
approche, elle y gagnerait beaucoup en tout. Au dos de la carte, il y avait une
photo de Mushika, sa souris, son moyen de transport et quelques lignes en
dessous pour raconter la légende qui les liait. Quand il était enfant, Ganesh
avait attrapé avec son lasso cette souris alors gigantesque qui passait ses
journées à terroriser tout le monde. Redevenue petite souris, elle apportait à
Ganesh des idées et des stratégies de déplacement qu’il ne pourrait avoir étant
donné sa taille et son poids. Complémentaires ils étaient. Mushika
symbolisait l’ego qui venait perturber l’harmonie de la vie. Le fait qu’elle soit
aux pieds de Ganesh prouvait que le dieu des obstacles l’avait maîtrisé.
Madeleine Spirituelle pouvait faire pareil et dompter si elle voulait cet ego
destructeur. Prendre le pouvoir, voilà le meilleur chemin qu’elle était invitée
à prendre. Le temps de réfléchir à tout ça, la petite souris avait disparu.
Couper son ego ne se faisait pas du jour au lendemain, mais ce qui comptait
comme dans toutes les autres aventures, c’était d’en prendre conscience et de
faire le premier pas. Même un pas de souris. Elle avait d’abord gravé sur une
planche de bois le mot « ego » et avec la hache de Ganesh avait donné un
grand coup entre les lettres. Il faut un début à tout, à commencer par prendre
conscience qu’il nous mène par le bout du nez. Et que plus de recul et de
sagesse nous ferait le plus grand bien.
Résumé
« Il/elle a un ego surdimensionné » : encore une petite phrase
que vous avez dite ou entendue. L’ego, d’après le dictionnaire,
est la représentation et la conscience que tout individu a de lui-
même. D’un point de vue plus spirituel, l’ego va nous empêcher
d’atteindre une forme de vérité et de profondeur. Il se manifeste
par exemple dans la manière d’imposer aux autres vos idées, vos
façons de penser ou d’agir.
Exercice
Faites trois colonnes (oui, encore).
Dans la première, décrivez une ou plusieurs situations ou
moments en lien avec votre obstacle.
Dans la seconde, écrivez les pensées, le ressenti dicté et contrôlé
par votre mental. Pour vous aider, voici quelques repères : vous
voulez avoir raison, dans votre tête c’est Hollywood avec des
scénarios dans tous les sens, pleins de colère et de ruminations,
vous êtes dans le jugement de tout y compris de vous-même…
Fermez les yeux, visualisez la hache de Ganesh. Coupez
pensées, ressentis, scénarios, ruminations… mentalement.
Puis dans la troisième, écrivez ce que vous souffle votre cœur,
c’est-à-dire mettez beaucoup d’amour dans votre analyse.
Hautement compliqué à faire, mais complètement possible.
Prenez tout le temps qu’il vous faut. Et une fois que vous aurez
accepté l’inacceptable, même un tout petit peu, et vu les choses
plus sagement, vous ferez de petits bonds de joie intérieurs.
Couper les émotions négatives
Ganesh avait recommandé à Madeleine Spirituelle de rencontrer Michelo,
persuadé qu’il serait son homme. Rien à voir avec l’amour, mais l’amour des
pierres, oui, celles qui soignent et qui font du bien, dont il était un génie. Il
leur dédiait désormais sa vie, lui qui collectionnait autrefois les femmes, les
voitures à plusieurs pots d’échappement et les cartes de visite avec en relief
son rôle clé au sein d’une très grande entreprise : directeur commercial. Rien
ne le prédestinait à poser sa valise cabine dans cette contrée lointaine,
désormais son fief, encore moins de devenir marchand de cailloux qui font du
bien. Après un big bang émotionnel, dont il ne confiait que quelques rares
détails, il était devenu lithothérapeute, mais dans un genre très particulier : il
avait le don de mettre dans une pierre une formule magique, un soin pour
faire du bien et dompter les émotions dissonantes. La pierre portée sur soi,
rangée dans une poche, posée sur la table de nuit… agissait là où elle le
devait. Il donnait des indications précises en fonction des besoins de chacun.
Comme une prescription sur mesure. Complètement séduite et follement
intriguée, elle n’avait pas hésité à faire des kilomètres pour aller voir Michelo
de près. Quand elle avait poussé la porte de sa boutique, Madeleine
Spirituelle n’avait pas eu besoin de se présenter en détail : il savait qu’elle
venait ce jour-là et lui avait choisi et préparé sa pierre, un jaspe léopard.
Scène absolument lunaire qui ne la perturba pas plus que ça, au contraire. Il
était d’ailleurs encore question de lune dans tout ce qu’il lui racontait ensuite.
Les pierres se rechargeaient à la pleine lune, à qui il fallait demander
gentiment : « Lune, recharge mes pierres. » Le jaspe léopard, adapté à son cas
particulier, n’aurait jamais besoin des forces régénératrices de l’astre : il
devait être porté pendant une semaine jour et nuit, avant qu’on ne lui dise
adieu. Sa mission était claire et courte : couper le négatif passé. Michelo avait
proposé de faire un point à la fin de la semaine et d’effectuer un bilan sur ses
ressentis. La photo sept jours plus tard était hallucinante : la pierre orangée et
mouchetée était devenue toute foncée, pas noire, mais très sale. Elle pouvait
continuer d’agir, selon Michelo qui lui proposa de la porter encore quelques
jours. Madeleine Spirituelle ne se lassait pas de la regarder « aspirer » les
dommages collatéraux de ses obstacles, fascinée de vivre une telle aventure
au milieu de son chaos. Un quartz des neiges attendait de prendre la suite,
renfermant une nouvelle prescription magique de Michelo en plus de son
officielle propriété : apaiser, retrouver sa sérénité et avancer sur une autre
vibration. La hache de Ganesh pouvait servir au propre comme au figuré. La
tenir symboliquement dans sa main avait le même impact. Michelo avait fixé
longuement dans sa main l’objet tranchant pourtant invisible. Ce n’était pas
tout à fait de la lithothérapie, cet homme-là n’était pas tout à fait un Michelo.
Couper les émotions négatives : l’opération était en cours.
Résumé
Les pierres ont des pouvoirs, notamment sur nos émotions. Elles
ont toutes leurs qualités propres. Certaines vont nettoyer les
énergies négatives, d’autres protéger, purifier… Si on en trouve
partout, on doit faire attention à leur origine, leur qualité… c’est
très important.
Exercice
Écrivez ce que vous aimeriez couper comme émotions négatives.
Toutes celles qui vous font souffrir le jour comme la nuit et qui
vous empêchent d’avancer. Comme une to do list.
Fermez les yeux. Visualisez la hache de Ganesh. Coupez, le
sourire aux lèvres.
Ce n’est pas tous les jours que la vie mettait des obstacles sur le chemin, ce
n’est pas souvent qu’on avait l’opportunité de rencontrer une telle destinée.
Madeleine Spirituelle savourait sa chance et son bien-être, en serrant très fort
la hache de Ganesh. Une indéfinissable envie de hacher menu son obstacle
l’avait saisie comme jamais. Elle voulait vivre aussi des aventures
incroyables et couper tout ce qui pouvait l’empêcher de le faire.
Résumé
Quand on surmonte un ou plusieurs obstacles, on lutte. Pour tenir
le coup, on dépense beaucoup d’énergie et souvent on se sent à
plat. Même si vous faites beaucoup d’efforts, que vous prenez sur
vous, vos batteries s’épuisent à force. Il est important de vous
écouter et de ressentir quand le niveau est trop bas et à quel
endroit. Et d’agir mentalement.
Exercice
Écrivez quelles sont les émotions qui aspirent vos énergies, plutôt
la colère, la tristesse, la peur… et de quelle manière. Cela va
vous aider à mieux comprendre comment vous vous « videz »,
donc comment vous pouvez à l’inverse vous remplir. C’est-à-dire
couper les pensées et comportements qui vous affaiblissent.
Fermez les yeux, visualisez la hache de Ganesh, et imaginez
même un plan de survie pour vous régénérer, écrivez-le comme
une ordonnance.
Coupez ces émotions qui vous entravent.
Couper les éléments perturbateurs
– Bonjour, Sébastio, c’est Ganesh qui m’a conseillé de vous appeler.
– Oui, je sais, j’attendais votre appel.
– OK… ha ha ha ! (Rires pour rester calme et centrée.)
–…
– Si je vous appelle, c’est que je n’arrive pas à m’en sortir. Tristesse infinie,
colère pour ne pas dire rage, me pompent toute mon énergie : sauvez-moi s’il
vous plaît Sébastio, Ô grand guérisseur.
– Oh la la la la la la !
–?!
– Vous avez des masques chez vous ?
– Oui, j’en ai plein, j’adore, et…
– Je n’y crois pas.
– Han… quoi ?
– Il va falloir me les montrer tous, en photo, je vais vous dire où sont les
esprits.
– OK… mais quel rapport entre celui qui est parti et les masques ?
– Il y a des esprits dedans. Pas dangereux, mais très négatifs. Il va falloir les
enterrer. Pas le choix.
– Alors Sébastio, il faut que je vous dise, je ne peux pas enterrer quiconque,
ni quoi que ce soit dans une ville ; la forêt la plus proche, c’est une forêt de
ville avec des caméras partout. Si on me voit avec une pelle, ça va mal finir
pour moi et côté obstacles… comment vous dire, ça suffit…
– OK, OK, alors il va falloir le jeter à la poubelle.
– J’ai aussi un problème de poubelle.
– Ah…
– Une vieille histoire municipale qui m’oblige à jeter mes sacs-poubelle dans
la poubelle des voisins et depuis quelques mois, il y a des gens qui crèvent les
sacs-poubelle et laisse le contenu à moitié par terre. Alors si mon masque se
retrouve par terre, il va se venger non ?
– Attendez… je vois comme on peut faire alors.
– J’ai une hache.
– Oui je sais.
– Comment savez-vous ?
–…
– Je peux le trancher en mille morceaux.
– Oui vous allez faire ça, mais après il faut que vous guettiez quand même le
camion poubelle et que vous vous jetiez dessus quand il passe pour jeter les
morceaux de masque.
– Me jeter sur le camion poubelle ?
–…
– Bon d’accord… mais quel masque ?
– Envoyez-moi les photos.
– Déjà fait.
– Je regarde… Oh la la la la la la la la la la !
– Quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ?
– Il y en a trois.
– Trois quoi ?
– Trois masques maléfiques.
– Pourtant ils sont là depuis longtemps et…
– Vous m’avez parlé d’obstacles ?
– Oui.
–…
– Oh mon Dieu Sébastio… OK, OK, je suis prête, je serai forte, dites-moi
lesquels.
– Le numéro 4.
– OK je m’en fous total de celui-là, je hache et je jette.
– Le 9.
– Pareil.
– Et le 12.
– Oh non, pas le 12 !
– C’est le pire, Madeleine Spirituelle. Le 12.
– Mais je l’aime tellement, tellement, tellement.
–…
– Je ne peux pas le garder quand même ? Et on lui dirait d’être plus gentil ?
Non je blague, mais une fois « nettoyé » ça serait…
– NON.
– Je suis hypertriste.
– C’est vous qui décidez, je ne peux rien vous imposer, juste vous conseiller.
– C’est encore un obstacle ?
–…
Deux jours plus tard…
– Vous me dites quand c’est fait, je dois faire une prière.
– Oui, mais je voulais savoir si vraiment il n’y avait pas moyen de le…
– Madeleine Spirituelle !
– Oui ?
– Non.
– C’est une vraie déchirure.
– Ça va aller.
– Oui mais quand même, c’est difficile.
– Je vous laisse réfléchir, OK ?
– Je suis désolée Sébastio, mais ça fait des années qu’il est là, et ce n’est pas
non plus dramatique… bon OK je radote, je sais. Je vais le faire.
Un jour plus tard…
– Je suis prête. Sûr alors qu’on ne peut pas négocier avec lui ?
– Vous avez haché les autres ?
– Oui. Je les ai abandonnés dans une petite rue.
– Parfait. Vous avez marché à reculons, pour ne pas leur tourner le dos ?
– Oui. J’ai ri aussi. En douce. Mais j’avais quand même l’air un peu ridicule.
– Il faut hacher celui-là, maintenant.
– Oh non… enfin si. OK, j’entends le camion poubelle au bout de la rue.
– Jetez-le et ne lui tournez pas le dos, OK ?
– Oui, mais là je pleure en fait.
– Allez go ! C’est très important.
– OK, OK.
– Quand c’est fini, envoyez un message.
– OK.
Madeleine Spirituelle avait jeté les morceaux de masque tout divinement
hachés, marché à reculons et pleuré en entendant le camion poubelle
écrabouiller les débris du masque. Elle s’était demandé ce qui serait arrivé si
elle avait quand même gardé le masque sans le dire à Sébastio. Mais elle
n’aurait jamais osé, trop la super trouille. Le lendemain dans la maison
flottait un air d’étrange sérénité.
Résumé
On entasse, on accumule… Trier, jeter, ranger est très important,
surtout quand on tourne des pages de sa vie. Pour y voir plus
clair, pour passer à l’étape d’après, cette phase est absolument
nécessaire. Ce qui est également très important c’est de nettoyer
les mauvaises ondes qui sont là et qui nous bloquent. Nous
avons tous des objets qui, avant de trouver leur place dans notre
intérieur, ont eu une histoire. Parfois ces histoires ne nous
appartiennent pas, peu importe lesquelles, ce qui compte c’est de
ne plus les garder chez soi. Exemple extrême, les malédictions
dans la vraie vie ou dans les films des objets trouvés dans les
tombeaux des pharaons qui portaient malheur à ceux qui les
avaient pris avec eux ; il y a de nombreuses histoires du même
genre à moindre échelle aujourd’hui encore.
Exercice
Écrivez votre inventaire : ce dont vous allez vous débarrasser et
pourquoi, ce qui n’a plus intérêt à être là parce que c’est trop lié à
un mauvais souvenir, ce qui doit disparaître à tout jamais parce
que vous ne voulez plus l’avoir sous les yeux et pourquoi, ce qui
vous semble émettre des ondes négatives… et coupez.
Fermez les yeux, visualisez la hache de Ganesh et mentalement
aussi pour décupler l’effet.
Couper la peur
C’était comme ce petit caillou dans la chaussure, qui empêche de marcher
tellement il fait mal. Celui-là griffait son cœur à chaque respiration. Non, elle
n’avait pas aspiré ce grain de sable un jour sur une plage, elle l’avait fabriqué
elle-même. Ganesh avait expliqué : s’il avait commencé par être grain, il était
devenu quasi-rocher. Sa taille était liée à ses peurs et plus elle avait peur, plus
il prenait du poids. Le dieu des obstacles savait comment lui redonner une
taille lilliputienne. Grâce à une simple manipulation secrète, il pouvait la
libérer de sa peur. Mais pour cela, il avait besoin que Madeleine Spirituelle
soit la grande chef des opérations. D’abord elle devait identifier sa peur, celle
qui était la plus ancrée et à la base de tout. Puis elle devait prendre la décision
de s’en libérer et la laisser aller à jamais.
Tout était encore et toujours une question de mental et d’état d’esprit.
Madeleine Spirituelle se rendait compte chaque fois un peu plus que la
solution était en elle et que surmonter les obstacles, c’était tellement dur mais
complètement possible aussi. En revanche, ce n’était pas facile d’identifier
cette peur. Normal, avait expliqué Ganesh, elle se cachait, accrochée comme
une moule à un rocher à ses pleins pouvoirs. Alfredo pourrait l’aider.
Il ne voyait pas avec ses yeux depuis qu’il était né, mais il sentait avec son
intuition surdéveloppée et il savait tout. Il n’avait cessé de faire remonter à la
surface ce que Madeleine Spirituelle savait très bien au fond d’elle-même, et
de mettre en lumière cette peur bleue qui s’était agrippée depuis l’enfance
pour de bonnes ou mauvaises raisons, peu importe. Étrangement, elle écoutait
Alfredo sans trouver ça incroyable, mais au contraire complètement normal.
Elle sentait surtout que le bon moment était venu. Elle était prête à lâcher, à
tourner la page, à hacher le gros caillou surtout. Ganesh laissait passer
quelques jours pour en être certain. Elle faisait déjà quelques pas en arrière.
Quand ça serait le moment, ça serait le moment. Et un matin, aux côtés
d’Alfredo, elle donna un grand coup sauvage avec la hache de Ganesh et fit
exploser le rocher. Il y aurait encore quelques jours des grains de rocher, mais
ils s’évacueraient doucement. Ganesh avait laissé une de ses cartes dans la
boîte aux lettres : « Ne dis pas à Ganesh quelle est la taille de tes peurs, dis
plutôt à tes peurs quelle est la taille de Ganesh. »
Résumé
Il y a quelque chose qui coince. C’est comme ces jours où on
avale une gélule par exemple avec trop peu d’eau. Elle reste
d’abord un peu bloquée dans la gorge avant de descendre plus
bas avec beaucoup de difficulté. Cette gêne, cette douleur fait
peur. Comme si c’était un caillou qui obstrue la respiration et
provoque beaucoup d’angoisse. On focalise et évidemment plus
on focalise, plus l’anxiété grandit à l’intérieur de soi.
Exercice
Décrivez à quoi ressemble le caillou bloqué dans votre gorge et
votre cœur qui fait si mal : sa taille, son aspect… Racontez les
émotions que renferme ce caillou. Fermez les yeux. Imaginez
votre liberté retrouvée s’il était pulvérisé.
Résumé
Dans votre cœur il y a un gros nœud que vous pensez ne jamais
réussir à défaire. Un peu comme celui des cordons de sweat-
shirts passés à la machine durcis par la lessive et l’eau. La
douleur est intense, c’est surtout ça qu’il faut à tout prix résoudre
comme problème. Alléger ce poids trop lourd pour mieux respirer
et voir les choses de manière plus légère.
Exercice
Décrivez à quoi ressemble ce nœud, racontez le mal qu’il vous
fait, qu’est-ce qui a fait qu’il soit si serré, par exemple l’obstacle
en lui-même ou ses effets secondaires.
Racontez toutes les tentatives pour l’assouplir, les moyens pour
libérer toute cette tension intérieure.
Fermez les yeux, visualisez la hache de Ganesh, coupez ce
nœud, et hachez le menu.
Résumé
C’est comme si vous étiez dans un manège qui tournerait trop
vite sans s’arrêter : vous avez mal au cœur (sauf si vous êtes
astronaute). Évacuer au plus vite votre pollution intérieure est à
inscrire sur votre to do list sans plus attendre. Celle que vous
avez créée vous-même à force de broyer du noir. C’est normal,
pas de culpabilité et la bonne nouvelle c’est que tout est
possible : s’en rendre compte et faire revenir l’air pur.
Exercice
Dessinez-vous très simplement avec un rond pour la tête, un
ovale pour le corps et des traits pour le corps, en grand au milieu
d’une page. Écrivez dans les cercles tout ce qui vous pollue, du
matin au soir, la nuit aussi.
Fermez les yeux, imaginez que vous avez la hache de Ganesh
entre les mains, coupez toutes ces énergies polluantes.
Couper l’autosabotage
Si elle avait pris rendez-vous avec une dermatologue, c’était pour arrêter sa
chute de cheveux dite « de mammouth », synonyme de niveau catastrophique
de désertification de sa fibre capillaire.
Elle était consciente que son dernier choc émotionnel faisait des ravages et il
devenait urgent de trouver une solution. Le docteur avait confirmé en effet
immédiatement le désastre avec un « Ah oui ! et comment ! Vous les perdez
mais GRAVE ! ».
Avant de la gaver de gélules, le docteur lui avait prescrit des analyses– fer,
vitamine D et thyroïde – et proposé un traitement de cheval post-
connaissance des résultats.
– Bon, je vous appelle vite fait entre deux rendez-vous : le fer OK, la
vitamine D OK, mais bon une ampoule ça ne fera pas de mal, en revanche la
thyroïde c’est la cata, un peu comme si vous étiez en train de vous
autodétruire.
– Moi ?
– On va surveiller, peut-être que ce n’est rien. Attendez, oups, pardon, je
vous rappelle, OK, à tout à l’heure.
C’est à ce moment-là qu’elle partait en métro pour un rendez-vous à l’autre
bout de la ville pour parler de bonheur ensoleillé, thème de sa prochaine
conférence dans une grande entreprise. C’est là qu’elle avait fait ce qu’il ne
fallait jamais faire : regarder sur internet à quoi correspondaient ces taux
pourris de thyroïde. Bilan de ses recherches : fin de vie, en gros. Dans le
wagon du métro, Madeleine Spirituelle avait vu sa vie défiler depuis le début
et avait pris la décision que ses cendres seraient jetées au milieu des
dauphins. Elle s’était aussi juré de ne plus jamais créer de conflit avec ses
petits sur des problématiques de cahiers oubliés à l’école justement le jour de
révision d’un devoir… parce qu’il y avait bien plus grave dans la vie.
Elle partait en sucette, alors Ganesh lui avait envoyé un signe pour arrêter
immédiatement ce délire en cours et lui rappeler qu’elle avait entre les mains
un outil puissant pour trancher dans le vif de ce grand n’importe quoi
émotionnel.
Entre deux stations, dans un couloir, une dame jouait de la musique. Pas
n’importe quel air. Un morceau de Bach revisité par un groupe allemand,
Sweetbox dans leur chanson Everything Gonna Be Alright. Elle la connaissait
par cœur, ce moment était dingue, le clin d’œil hallucinant. Pas de doute,
Ganesh était à ses côtés et elle était arrivée à son rendez-vous quasi
frétillante. Restait à attendre les prochains examens, mais elle remballait ses
idées de fin de vie tragique. Le docteur la rappelait pour lui dire qu’il n’y
avait en fait rien de dramatique. À ce moment-là, c’est comme si elle avait
senti la hache de Ganesh sur son épaule. Ou alors c’était une impression.
Résumé
Évidemment, c’est le grand chambardement émotionnel et donc
forcément tout est exacerbé. Dans ces moments-là, on a
beaucoup de mal à prendre du recul et à réaliser parfois à quel
point on va créer dans sa tête des scénarios catastrophes à la
vitesse de la lumière. Normal mais toxique. Donc on se calme, on
revient sur terre et ça va aller.
Exercice
Faites deux colonnes. Dans la première, écrivez un moment où
votre mental a pris tout le pouvoir et vous a embarqué dans une
folle aventure pleine de pensées négatives complètement folles.
Pas de limites, dites tout.
Avant d’écrire dans la seconde, vous allez fermer les yeux,
visualiser votre endroit merveilleux, là où vous vous sentez le
mieux. Une fois que vous y êtes, la hache de Ganesh dans vos
mains, coupez cette pollution intérieure et réécrivez le même
moment avec beaucoup plus de sagesse.
Résumé
La musique adoucit les mœurs, celle des bols guérit. Explication
scientifique rapide, le son des bols se mesure en hertz. Il va
permettre au mental de se relâcher et à vos tensions physiques
de s’apaiser. Il va aussi réguler vos émotions négatives comme le
stress, l’angoisse, la colère, la tristesse… Et donc apporter
beaucoup d’énergie positive.
Exercice
Cherchez sur internet la musique des bols tibétains ou des bols
en cristal. Écrivez avant d’écouter quelles sont vos émotions,
reliez-les si ça vous aide à des moments. Puis écoutez. Racontez
quel effet ce son a sur vous, s’il les apaise ou déclenche d’autres
émotions.
Couper la colère
Quand Ganesh lui avait proposé de rencontrer Odila pour une lecture
akashique, Madeleine Spirituelle avait sauté sur cette nouvelle occasion.
Odila savait lire dans les archives des âmes : telle une bibliothécaire, elle
ouvrait des dossiers pour comprendre leurs voyages depuis leur conception.
« Ces informations sont le savoir présent et passé de toute chose », avait-elle
expliqué depuis son cabinet à l’autre bout du monde, là où le WiFi est encore
vivant.
Ce rendez-vous allait être une expérience encore incroyable mais vraie, là-
dessus Madeleine Spirituelle n’avait aucun doute. Elle y voyait surtout un
moyen de résoudre les défis de la vie courante et une occasion en or de
ramener son attention et son énergie au moment présent. Augmenter sa
compréhension pour remplir sa mission de vie : ce n’est pas Socrate qui
aurait dit le contraire avec son « connais-toi, toi-même ». Avant le rendez-
vous, Madeleine Spirituelle avait secrètement et dûment rempli le
« consentement à la consultation des archives akashiques ». Elle repensait à
ce grand moment de solitude dans l’entreprise, quand ce genre de feuille
confidentielle se retrouve en bourrage papier dans la photocopieuse,
nécessitant l’intervention d’un spécialiste qui en profite pour jeter un œil au
contenu ou pire encore, l’oubli de la feuille dans l’imprimante de l’open
space. Avec une imprimante personnelle, les risques étaient divisés par
beaucoup. Odila avait annoncé la couleur : « Je vais faire une prière pour
demander officiellement l’autorisation de l’ouverture de vos archives, puis je
vous transmettrai les messages que je reçois. » Madeleine Spirituelle vivait ce
moment d’une autre dimension en trépignant, comme le font tous ceux qui
attendent une révélation importante. C’était comme si des roulements de
tambours résonnaient dans sa tête avant le fameux coup de cymbale final
révélateur. La lecture akashique avait mis le doigt sur de nombreux sujets,
mais surtout un dont Madeleine Spirituelle était consciente mais face auquel
elle était désarmée : la colère. Pas la petite colère, celle causée par exemple
par ce moment où le lave-linge tombe en panne juste avant l’essorage. Non.
LA colère, aussi puissante et profonde qu’un volcan qui gronde et commence
à projeter à tout va des morceaux de lave brûlants.
Odila l’invita à la disséquer, dans les moindres détails, comme quand elle
tranchait des grenouilles avant d’en mettre un morceau sous microscope avec
Mme L. en 4e B. Cette colère était là depuis longtemps, pour ne pas dire une
éternité, d’autres étaient venues s’empiler par-dessus, les derniers événements
en avaient ajouté une quintuple couche. Même si c’était violent, il fallait
regarder en face ces colères et les inviter à aller voir ailleurs si Madeleine
Spirituelle y était. La lecture avait révélé d’autres traumatismes de son âme
ainsi que de belles choses enfouies ou un peu laissées pour compte.
L’important pour cette première lecture était de se concentrer sur la colère.
Celle qui lui avait brûlé les ailes et la détruisait à petit feu à l’intérieur.
Odila lui avait demandé de réciter une prière pendant trente-deux jours
consécutifs, une ou plusieurs fois par jour et surtout dès que Dame Colère
s’incrustait. Et de la recontacter si et seulement si elle avait respecté la
consigne. Un seul jour d’oubli et c’était cuit. Elle faisait des croix à l’encre
rouge sur le calendrier que le facteur lui avait offert début octobre, pour la
nouvelle année, contre un don de 20 euros.
Le bilan était mitigé : si elle était moins forte le jour, la colère avait décidé de
prolonger son séjour la nuit, transformant le lit de Madeleine Spirituelle en
trampoline. Autre dommage collatéral : la naissance de poches bouffies sous
ses yeux. Cet air de femme au bout de sa vie commençait vraiment à lui
courir sur le haricot. Si dans sa vie avant obstacles, chaque bruit dans la
maison la nuit pouvait la tétaniser, elle savait reconnaître le bruit ami, celui
des poils de la trompe de Ganesh qui aspirait les miettes de modak, le gâteau
préféré du dieu des obstacles à base de haricot mungo. Et puis la hache
veillait sur elle, alors il n’y avait pas de raison qu’elle ne réussisse pas à
trancher cette colère en plusieurs petits morceaux et à être enfin libre et
libérée.
Résumé
Votre colère est légitime. Elle fait des ravages en prenant
beaucoup de place dans votre tête, votre cœur ou votre ventre.
La colère peut être aussi bénéfique qu’un réveil après de longs
mois en mode « anesthésie ». Quoi qu’il en soit, il faut l’évacuer
pour aller mieux. Mais comme dirait le Dalaï-Lama : « Nous ne
pouvons vaincre la colère et la haine simplement en les
supprimant, nous devons ardemment cultiver les antidotes : la
patience et la tolérance. »
Exercice
Écrivez toute votre colère. Toutes les raisons. Racontez depuis
quand elle gronde, à quels moments elle n’en peut plus de rester
enfermée à l’intérieur de vous alors que vous vous sentez comme
une Cocotte-Minute ; racontez aussi cet instant où elle est sortie
tout à coup, depuis quand elle ne demande qu’à s’exprimer alors
que vous la retenez… Expliquez comment vous faites pour la
laisser s’évacuer, quels sont vos moyens à vous pour la laisser
aller. Puis hurlez dans un coussin ou un oreiller. Même si ça fait
un peu mal à la gorge. Laissez-la sortir.
Résumé
C’est terrifiant à quel point vous vous intoxiquez avec vos
pensées négatives, non ? La bonne nouvelle, c’est que vous avez
le pouvoir de vous en rendre compte. D’abord de les observer
avant de rectifier le tir. Bien sûr que vous pouvez le faire. Les
exercices d’écriture vont vous y aider parce que vous aurez sous
les yeux du concret vs ce qui tourne en boucle dans votre tête.
Exercice
Faites deux colonnes. Dans la première, écrivez vos pensées
négatives dès qu’elles viennent. Toutes sans censure aucune
pendant trois jours. Puis relisez et dans une seconde colonne,
rayez celles dont vous ne voulez plus. Refaites l’exercice trois
jours plus tard. Observez celles qui ont disparu, les plus tenaces.
Continuez jusqu’à ce que votre liste diminue. Ne lâchez rien.
Résumé
Votre mental est votre pire ennemi, il n’aura de cesse de vous
faire voir des choses de travers, sous leur angle le plus négatif.
Difficile de le dompter et de prendre le dessus ? Tout dépend si
vous prenez le pouvoir, et vous en avez les capacités. Il existe de
multiples moyens d’y arriver ; commencez par appliquer les
conseils de Ganesh. Faites-le en conscience, c’est-à-dire avec la
ferme intention de purifier tout ce désordre émotionnel.
Exercice
Écrivez vos coups de grisou même s’ils vous paraissent
lamentables ou anecdotiques. D’abord pour faire un état des lieux
émotionnel et ensuite pour adopter les mesures nécessaires.
Prenez un bain salé, désinfectez/purifiez avec de la sauge votre
doux logis autant que vous. Respirez, inspirez et décrivez
comment vous vous sentez.
Continuer de couper
Exercices
Visualisation : fermez les yeux et imaginez que vous êtes dans
une réserve indienne au cœur de l’Amérique. Joe Dassin l’a dit :
« L’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai », donc vous allez y
arriver aussi. Imaginez la cérémonie du calumet, menée par le
grand chef indien à laquelle vous êtes invité.
Exercices
Visualisation : fermez les yeux et imaginez que vous faites partie
d’une compagnie de cirque. Le numéro du lanceur de couteaux
va commencer, vous êtes la cible, et un des couteaux vous
touche en plein cœur. Touchez votre cœur en même temps que
vous faites la visualisation. Cherchez la zone ou le point où vous
avez le plus mal. Respirez, inspirez. Allez plus loin encore dans
l’exercice mental, imaginez que vous retirez délicatement la
pointe ou le couteau tout entier.
Exercice d’écriture
Faites le bilan de vos émotions négatives après coupe, soit en
écrivant un texte soit en listant vos émotions en indiquant « – 1 »
ou « – 10 » en fonction de votre avancée émotionnelle. Évaluez
également votre niveau de concentration entre l’issue et
l’obstacle, en tenant par exemple un petit carnet de bord sur trois
journées.
Son chakra du cœur était gros comme une pastèque, alors qu’il aurait dû
plutôt être comme une tomate cerise lui avait-on expliqué : encore et encore,
tout était en vrac. C’était à se demander si un jour elle arriverait à surmonter
ses obstacles ou si elle passerait de spécialiste en expert jusqu’à la fin de sa
vie. Ganesh la menait en bateau, ou tout ce qu’il mettait en place ne portait
aucun fruit ; il y avait un bug quelque part. Ou alors, elle devait payer sa dette
karmique. En clair, son comportement pourri dans sa vie d’avant avait des
conséquences sur sa vie d’aujourd’hui. Navrant et désespérant. Mais
étrangement, c’était comme si Madeleine Spirituelle ne ressentait plus aucune
émotion. Pas de colère extrême, pas vraiment de tristesse infinie, mais une
profonde et immense lassitude. Plus rien ne semblait la toucher vraiment.
Même le maillot de bain qu’elle avait essayé dans l’après-midi ne l’avait pas
atteinte plus que ça, ce moment pourtant sans pitié face à ces fessiers laissés à
l’abandon depuis trop longtemps. Elle avait quitté la cabine pas plus
déstabilisée que si elle sortait de sa supérette voisine avec une boîte d’œufs
sous le bras. Drôle d’état qui lui donnait envie de tout abandonner, de partir
avec son short et son passeport loin de tout ça et sans laisser d’adresse.
Elle pouvait aussi changer de visage avec un as du bistouri et tout
recommencer autrement, comme les serial killers. Elle pouvait sinon
répondre enfin à l’appel des témoins de Jéhovah qui passaient régulièrement
dans le quartier et pourraient l’emmener dans des aventures incroyables. Ce
ne sont pas les idées qui lui manquaient, mais aucune ne lui plaisait plus que
ça. Exaspérée, gavée, horripilée… elle coupa le contact général de son
entourage, prétextant une activité professionnelle intense, ignorant les signes
et appels de Ganesh. L’agent du gaz trouva lui aussi porte close alors qu’il
avait bien prévenu de son passage entre 8 heures et 15 heures.
Exercice
Décrivez votre état émotionnel global. Soyez honnête ; s’il est
positif tant mieux, s’il est négatif, ça va aller, ne lâchez rien et
tenez bon.
Exercice
Décrivez le degré d’ouverture de votre cœur, écrivez quelle place
vous laissez à vos émotions dans votre quotidien, racontez si
vous faites attention à vous ou si vous vous laissez complètement
couler. Soyez honnêtes, pas de jugement, pas de compétition et
surtout pas de culpabilité. Tout est possible.
Ganesh est à vos côtés, si vous le voulez bien.
Exercice
Posez à côté de votre lit un petit bloc-notes et un crayon. Dès que
vous vous réveillez, les rêves s’envolent vite, alors écrivez vos
rêves d’amour, même si vous ne vous souvenez que de quelques
extraits.
Ganesh est à vos côtés, si vous le voulez bien.
Exercice
Prince, belle personne, personnage hors du commun, fée, elfe,
bon génie… Racontez qui vous avez croisé et qui s’est occupé de
vous, ou vous a donné quelque chose de rare et précieux qui a
ravivé même quelques instants votre confiance et votre joie
intérieure. Si vous n’avez pas encore croisé cet oiseau rare sur
votre chemin, laissez venir les opportunités qui n’attendent que
ça. Château ou cabane, tout est possible.
Ganesh est à vos côtés, si vous le voulez bien.
Demander à une fée, vous trouvez que c’est une bonne idée ?
Maya était une fée qui vivait dans un pays des Mille et Une Nuits, à 5 000
kilomètres de la localisation géographique de Madeleine Spirituelle qui avait
eu ses précieuses coordonnées par un créateur de cosmétiques chics rencontré
au hasard d’un shopping improbable de « brosse à ongles » pour sa première
Fête des mères sans ses enfants. Un achat indispensable pour venir à bout de
ces poils de chaussettes glissés sous ses ongles de pieds. Il lui avait
rapidement parlé de Maya, la meilleure fée qu’il n’ait jamais rencontrée. Elle
en savait beaucoup plus que lui sur son avenir et tombait toujours juste dans
ses prédictions à base de chiffres et de lettres. Les yeux de Madeleine
Spirituelle brillaient.
Si elle ne voulait absolument rien savoir de son futur, elle avait besoin de
checker en revanche ce qui avait bien pu se passer au-dessus de son berceau
pour en arriver là. Rendez-vous fut pris avec la fée qui avait été formelle : le
cycle abominable allait s’achever bientôt. D’après ses calculs, la sortie du
tunnel était toute proche, le chiffre 7 était celui de Madeleine Spirituelle et il
en disait long sur l’après-programme qui s’annonçait. Son bilan des derniers
mois était plutôt juste : des barrages à sauter et des rochers à faire exploser
sans bâtons de dynamite.
Maya n’avait pas pu s’empêcher de lui dévoiler un peu de la suite. À nouveau
cycle, nouvelles personnes et d’ailleurs d’autres plutôt bienveillantes allaient
faire leur entrée dans la nouvelle vie de Madeleine Spirituelle. Dont un
homme avec un Y dans son prénom et un S aussi. Peut-être Myshel ? Un
drôle de Y qui s’expliquait peut-être par sa double nationalité et un homme
pas comme les autres avec un cœur gros comme le Golden Gate.
Madeleine Spirituelle n’avait montré que très peu d’intérêt à ce futur sur fond
d’étrange prénom bilingue, mais peu importe finalement, Francysco ou
autres, aucun n’avait la moindre chance pour le moment, même juste pour un
tour de vélo.
Ce qui comptait à ce stade c’est que Maya avait été une nouvelle rencontre
improbable, positive et bienveillante. Ganesh, Petit Poucet à ses heures,
semait quelques graines qui germeraient un jour ou l’autre.
Exercice
Racontez quelles sont toutes les nouvelles personnes que vous
avez croisées sur votre nouveau chemin. Écrivez les
circonstances de ces rencontres, partagez ce qu’elles vous ont
apporté, donné, transmis…
Ganesh est juste à côté de vous, si vous le voulez bien.
Exercice
Racontez ce moment ou cet embryon de moment où vous avez
pensé que ce gros gâchis c’était finalement tant pis pour lui/elle.
Si ce n’est pas encore arrivé, ça ne saurait tarder.
Ganesh est à vos côtés, si vous le voulez bien.
« Si vous changez votre manière de voir les choses, ce que vous regardez
change. »
Réactions possibles à la lecture de cette petite phrase :
– Ah…
– Pfft…
– Ouais…
Mais tout ça, c’est ce que vous auriez dit et pensé avant de parcourir tout ce
chemin. Avant de réaliser tout le pouvoir que vous avez en vous, celui qui
vous a permis de couper et de digérer beaucoup de choses pour retrouver la
lumière au bout du tunnel, Ganesh à vos côtés.
Aujourd’hui, vous pouvez prendre du recul, de la hauteur, comme un
éléphant le ferait du haut de ses 3 mètres ; vous êtes capable de regarder d’un
autre œil différentes situations. C’est ce que vous êtes invité à faire dans cette
partie, guidé par Madeleine Spirituelle.
Les exercices qui vont suivre vont vous inspirer encore et encore. Vous
vivrez sûrement d’autres moments, scènes, situations qui vous permettront de
réaliser que vous êtes en mesure de prendre cette distance nécessaire et
bienfaisante.
Ayez confiance. Ganesh sera toujours avec vous. Il suffit de lui demander de
vous accompagner.
Exercice
Deux options :
S’il y en a une, quelle est la petite phrase qui vous a fait bondir ?
Racontez la scène et surtout vos arguments.
S’il n’y en a pas eu, écrivez comment vous réagiriez si on vous
disait à vous : « La balle est dans votre camp. » Quelles émotions
ce point de vue active-t-il ?
Imaginez que Ganesh est près de vous, qu’il vous soutient.
Laissez votre imaginaire vagabonder.
Exercice
Ça fait tant de mois, X années, un certain nombre de jours…
racontez comment vous vous êtes senti avant, pendant, après
cette date anniversaire. Écrivez ce qui vous a permis de tenir le
coup, de dépasser ce moment et décrivez vos émotions.
Ganesh n’est pas loin, si vous le voulez bien.
Lâcher prise
Madeleine Spirituelle devait encore accepter ce qu’elle n’avait pas du tout
envie d’accepter. Et pour y arriver, il n’y avait que le fameux « lâcher-prise »,
LA seule solution encore et encore. Un challenge OK, un défi bien sûr, une
série de menhirs devant le seul péage ouvert de l’autoroute, surtout.
Si ses enfants restaient pour toujours dans son cœur ses petits bébés tout
doux, le temps était venu qu’ils s’affirment et s’émancipent. Elle devait les
laisser s’envoler pour leur bien vers cette nouvelle étape de leur existence :
l’adolescence. Celle de son trio ne faisait pas exception à la règle : c’était une
période riche en rebondissements émotionnels.
Madeleine Spirituelle naviguait à vue.
Souvent elle se couchait pour tout oublier, vers 20 h 25, pendant que ses
nouveaux jeunes trouvaient que 22 h 30 « c’était trop nul » surtout une veille
d’école et tout ça avec des « Maman laisse tomber, on voit bien que tu n’as
jamais eu notre âge ».
Elle créait en cuisine pour ses autrefois petits choux à la crème qui estimaient
que « ça faisait quand même trente ans qu’ils mangeaient des tomates et que
la coupe était donc pleine ».
Elle chantait à tue-tête sous la douche ses chansons préférées pour leur éviter
le supplice quand ils trouvaient que « franchement c’était mieux de le faire
dans sa tête qu’à haute voix tellement c’était lamentable ».
Elle prévoyait des coups de fil à des amis alors qu’ils rejoignaient au
téléphone « des potes qui eux sont drôles au moins, mais ça non plus tu ne
peux pas comprendre nos 6 897 messages en deux heures ».
Elle repensait à ce qu’elle avait enduré pour eux pendant plus de huit heures
sur la table d’accouchement, maintenant qu’elle était persona non grata aux
abords de l’école dans un périmètre de 2 kilomètres, black-listée dans toutes
les salles de cinéma de France et fichée au poste de sécurité du stade où ses
petits poussins faisaient crisser leurs baskets.
S’il était patient, compatissant et bienveillant, Ganesh avait aussi une
intuition grosse comme un mammouth, son ancêtre : tout partait encore en
banane. Chouchou de Shiva, sa mère, avait du recul et beaucoup de
compréhension sur cette étape de l’existence qui déstabilise les mamans avant
qu’elles s’y fassent. Grâce à sa grande hauteur d’éléphant et à son immense
sagesse de dieu des obstacles.
C’était normal, c’était une mauvaise passe, mais il ne se résignerait pas et il
avait plus d’un tour dans sa trompe. C’était justement avec cet énorme
appendice nasal qu’il l’avait réveillée un matin à l’aube, en lui envoyant en
pleine figure une bouffée d’air XXL avec sa trompe accompagnée d’un cri de
bête très autoritaire. Les cheveux figés en arrière par la puissance du souffle
éléphantesque, les battements de son cœur en folie furieuse, les glandes
lacrymales complètement asséchées, elle n’osait ni bouger, ni dire un mot de
peur de contrarier davantage son guide divin.
Après ces deux effets « surprise » et « peur de sa vie », il y en avait un autre
complètement inattendu : une nette et bénéfique impression d’avoir été
passée au karcher, nettoyée de toutes ces émotions et pensées négatives des
dernières semaines.
C’est ainsi que Madeleine Spirituelle trouva comme par hasard sur la table de
la cuisine la brochure d’une association humanitaire dédiée aux bébés en
perdition. Elle avait senti un souffle d’air de trompe dans son cou pour lui
signaler qu’il était à ses côtés et qu’au lieu de souhaiter que ses enfants
reprennent leur place dans leurs couffins, elle pouvait compenser autrement.
C’est ainsi qu’elle passa haut la main son entretien pour donner un peu de son
temps à ces tout-petits mignons qui ne pouvaient pas se permettre d’avoir une
couche sèche à tout moment de la journée. Et gazouillait avec eux autant
qu’elle le pouvait.
Exercice
Racontez les challenges indépendants de l’obstacle, qui viennent
s’ajouter sur votre chemin. Par exemple, ceux auxquels vous ne
vous attendiez pas ou ceux qui s’inscrivent dans une suite
logique, ou ceux qui arrivent parce que même hors obstacle ils se
seraient manifestés quand même, question de timing… Écrivez
ce que vous avez mis en place ou ce que vous prévoyez de faire
pour voir les choses autrement.
Ganesh va vous aider, si vous le voulez bien.
Exercice
Écrivez ce que pourrait être votre demain ou après-demain. Les
envies les plus folles, même si ce ne sont que des embryons de
désir d’après.
Ganesh vous accompagne si vous le voulez bien.
Exercice
Prêtez attention aux plumes sur votre chemin, si vous ne le faites
pas déjà. Quand vous en voyez une, prenez une photo, faites
comme un « plume board » par jour ou par semaine ; ajoutez une
légende par exemple, si après avoir vu cette plume ou ces
plumes il s’est passé quelque chose dans votre journée.
Ganesh veille sur vous, si vous le voulez bien.
Ganesh allait plus loin dans les explications : « Chaque heure a une
signification différente, tu peux t’amuser à les trouver, ou juste sourire
intérieurement, ce qui a pour effet de diffuser instantanément de bonnes
ondes en toi. Tu remarqueras que tu les verras toujours au moment où
justement, tu ne regardes pas l’heure. »
Exercice
Notez l’heure miroir qui se présente à vous, dans la journée ou
dans la semaine, recherchez la signification, et écrivez ce que
vous en retenez pour vous. Tenez un mini-journal des heures
miroir pour vous permettre en un clin d’œil de voir celles qui
reviennent souvent.
Ganesh vous guide, si vous le voulez bien.
Exercice
Écrivez quelle opportunité vous a apportée votre obstacle ; si
vous ne la voyez pas encore, ayez confiance, ça ne saurait
tarder.
Ganesh vous apporte beaucoup de discernement, si vous le
voulez bien.
Chapitre 3
La dynamo
du vélo
Étape 1 : évaluer la lumière qui brille au fond de vous
C’est-à-dire ?
Elle est de plus en plus importante. Vous progressez, vous
pouvez être fier de vous. Cet exercice va vous permettre de
suivre son évolution depuis que vous avez commencé à le faire.
Pourquoi ?
Parce que même dans les moments où vous flanchez, elle est là,
comme un GPS qui vous montre que la lumière au bout du tunnel
se rapproche. Il est donc très important de toujours continuer à la
regarder de près.
Comment ?
Comme dans les autres parties, vous allez peindre ou colorier
une feuille en noir, en laissant un carré ou plus en blanc qui
représente votre lumière intérieure
Ou
Dessinez une ligne avec 10 petits traits verticaux verticaux : un
trait correspond à une très faible intensité de votre lumière
intérieure et dix à une grande brillance. Indiquez votre position en
y ajoutant la date.
Très faible intensité.....................................................................................Grande brillance
C’est-à-dire ?
Vous avez travaillé dur pour vous détacher de l’obstacle depuis
des mois. Même si vous ne le sentez pas encore, vous êtes loin
devant, d’un point de vue émotionnel ; en clair vous avez pris du
recul, emmagasiné des forces.
Pourquoi ?
Parce que remarquer les changements, même les plus subtils, va
vous rassurer et vous encourager. Vous faire prendre conscience
que ce chemin que vous pensiez infranchissable, vous avez
réussi à le dégager pour avancer coûte que coûte.
Comment ?
Écrivez ce qui a changé dans votre quotidien en termes de
réactions, d’attitudes, de comportements. Sur quel sujet
émotionnel êtes-vous différent aujourd’hui. Racontez ce que ça
vous a procuré comme sensation, comme bienfaits, ces moments
ou ces situations où comme Madeleine Spirituelle vous pédaliez
tranquillement sur la piste cyclable de votre nouvelle vie. Inspirez-
vous des changements notés par Madeleine Spirituelle.
C’est-à-dire ?
Vous pensiez avoir laissé l’obstacle derrière vous. C’est vrai. Mais
il arrive souvent que, comme après un tremblement de terre, il y
ait des répliques. Inutile de chercher à savoir pourquoi tant
d’acharnement, l’important est de continuer à avancer vers le
bout du tunnel et retrouver la lumière. Tenez bon.
Pourquoi ?
Parce que vous allez réaliser que vous avez beaucoup avancé
sur votre chemin, donc cela va beaucoup vous aider d’une part à
amortir le nouveau choc et d’autre part à prendre conscience que
vous êtes beaucoup plus armé pour le supporter. Même si c’est à
bout de bras de fourmi, c’est une énorme avancée, vous allez
vous en rendre compte. Et vous trouver brillant.
Comment ?
Si vous vivez les répliques de l’obstacle, racontez-les.
Puis mettez en lumière vos progrès, tous les fruits de vos efforts
pour en arriver là où vous en êtes aujourd’hui. Exprimez cet état
d’esprit qui désormais vous porte et vous fait prendre un recul
considérable sur la situation.
Inspirez-vous de l’expérience de Madeleine Spirituelle.
Si vous avez été épargné, écrivez les changements qui se sont
opérés dans votre manière d’appréhender les choses. Votre
avancée : pas celle qui « fait bien », mais celle qui vous fait du
bien.
Ganesh, s’en mordait la trompe, mais il ne pouvait rien dire : ce qui allait
suivre créerait quelques secousses. Madeleine Spirituelle, trop concentrée sur
autre chose ce jour-là et notamment le bon fonctionnement de la dynamo de
son vélo, n’avait pas vu le signe que le dieu des obstacles lui avait envoyé
quelques jours plus tôt. Sur le chemin de son retour de voyage en avion, le
commandant de bord avait proposé d’admirer le Stromboli sur la gauche de
l’appareil. Le soleil sublime avait écarté la moindre trace de nuages, laissant
voir le volcan éteint dans toute sa splendeur. Une vue époustouflante, mieux
que sur n’importe quelle carte postale. Elle mesurait sa chance, y compris
celle d’être capable de se montrer sensible à tant de beauté. Deux jours plus
tard, le Stromboli s’était réveillé comme un fou. L’obstacle de Madeleine
Spirituelle aussi.
Il vivait nuit et jour avec la suivante : elle avait fini par apprendre ce que
beaucoup savaient depuis des lustres, y compris ses petits poussins à qui on
avait demandé de garder cette information pour eux, alors qu’eux aussi
avaient changé d’adresse.
C’est-à-dire ?
Il y a, il y aura forcément un moment où vous serez confronté à
l’obstacle en face. Pas de timing, ça arrivera un jour. Pas de
scénario type, chacun vivra le sien. Ce qui compte ce jour-là,
c’est votre panache.
Pourquoi ?
Parce que sortir par la grande porte, vous en êtes complètement
capable et c’est très important. Comme une récompense que
vous vous offririez pour vous féliciter d’avoir fait tout ce chemin
difficile, la preuve éclatante de votre courage, de votre
détermination et de votre respect de vous-même.
Comment ?
Trois exercices au choix en fonction de ce que vous vivez :
1/ Si vous êtes en train de vivre ce moment ou venez de le vivre,
racontez-le, détaillez les efforts que cela vous a demandés, la
force que vous avez eue aussi et la fierté que cela vous a
procurée. Décrivez votre panache, comment vous êtes sorti la
tête haute par la grande porte. Imaginez le soutien de Ganesh à
vos côtés et des mains tendues qui vous ont donné de la force.
Votre imagination est sans limites.
Inspirez-vous de celui de Madeleine Spirituelle.
2/ Si vous sentez que ce moment va bientôt arriver, écrivez
comment vous allez conclure avec panache. N’hésitez pas à y
ajouter magie et féerie et à inclure aussi dans votre récit vos
indéfectibles soutiens dans la vraie vie.
3/ Si vous voulez vous préparer pour le jour où… commencez à
écrire cette occasion qui vous sera donnée pour le faire. Même
exercice que le précédent.
Du panache, voilà ce que lui avait écrit Ganesh de bon matin, sur une de ses
petites cartes. Le panache, oui le panache devait être son seul mot d’ordre.
Une sortie définitive pour toujours par la grande porte, la tête très haute. Elle
s’était préparée et mise en condition pour supporter ce challenge éprouvant.
Elle était soutenue par Maxima, son amie de toujours, qui malgré les milliers
de kilomètres les séparant, veillait sur elle ce jour-là, minute après minute
sans la lâcher une seule seconde. Maxima n’avait inscrit ce jour-là qu’une
seule priorité à son planning : être aux côtés de Madeleine Spirituelle non-
stop. Ses objectifs étaient clairs et nets : l’écouter, l’encourager, la conseiller
et lui donner des forces. Un inestimable soutien qui lui avait permis de tenir
bon avant d’arriver toute seule à la cérémonie avec sa grande couronne de
fleurs. Maxima avait continué de suivre le déroulé de cette journée cruelle,
branchée sans interruption et disponible à tout moment pour transmettre à son
amie le courage dont elle avait tellement besoin. Elle était prête à donner la
réplique dans cette très mauvaise pièce de théâtre, y compris lorsqu’on lui
avait posé cette question : « Ça doit être difficile non d’être là
aujourd’hui ? ».
À l’extérieur le panache était au maximum, à l’intérieur elle était alignée
comme jamais. Rien ne pouvait la déstabiliser, d’autant qu’elle avait
demandé à Ganesh de mettre les bouchées quadruples pour supporter tout ça.
Alors Madeleine Spirituelle s’était lancée. D’abord en saluant tous ceux de sa
vie d’avant qu’elle n’avait plus revus du jour au lendemain, puis en mettant
un visage sur le nom de la suivante en situation irrégulière. Elle avait ensuite
pris elle-même sa place au premier rang, la sienne, pour la dernière fois de sa
vie. Sans rancune, sans vengeance, sans tralala, sans arrière-pensée. Sa place,
un point c’est tout. Ce qu’elle avait à dire, ces quelques souvenirs émus d’il y
a longtemps qu’elle avait compilés le matin même dans son carnet, elle avait
pu les dire à voix haute devant tous ceux qui étaient là, comme un clap de fin,
tirant ainsi sa révérence par le verbe. Elle était restée un peu après, le temps
de dire adieu sans le dire, à la famille, aux amis, au décor… et à tout le reste,
avant de s’éclipser incognito.
Sur son vélo, elle pédalait comme une folle pour faire sécher les larmes. Elle
avait pris le chemin le plus long possible, le temps de dompter ses glandes
lacrymales. Maxima suivait toujours à distance chaque coup de pédale. La
dynamo ronronnait et la lumière l’emmenait désormais vers le prochain
chapitre.
Devant sa porte, elle avait trouvé un magnifique éventail rond en plumes de
paon. L’animal était parfois la monture de Ganesh. A priori, il avait dû faire
un arrêt. La plume avait une symbolique importante : à la fois protection et
ouverture du troisième œil. Se concentrer sur ce qui arrive et laisser partir le
passé. Regarder honnêtement les choses et laisser tomber les vieilles
croyances. La légende racontait aussi qu’elle contenait des pouvoirs spirituels
magiques pour ceux qui souhaitent attirer équilibre et guérison dans leur vie.
Sacré Ganesh, le dieu des obstacles avait plus d’un tour dans sa trompe.
Pourquoi ?
Parce que même si c’est tellement difficile, vous allez prendre
conscience de votre chance de l’avoir ou de les avoir auprès de
vous. Vous allez réaliser que sans eux, vous n’auriez pas toute
cette force dans le fond. Même s’ils ne vous aident pas
concrètement, ils sont là. Ce n’est pas que vous tenez bon pour
eux, c’est juste une évidence qu’ils contribuent à maintenir votre
cap.
Comment ?
Écrivez qui vous aide sans vous aider concrètement, qui vous fait
tenir, pour qui vous êtes resté debout. Racontez toute votre
gratitude, votre reconnaissance, votre amour pur. Ça peut être un
texte de remerciement ou un texte qui raconte simplement pour
qui vous vous battez en dehors de vous-même et qui vous remplit
de bonnes ondes.
La lumière
du soleil
Étape 1 : évaluer la lumière qui brille au fond de vous
C’est-à-dire ?
Elle continue de briller. Mieux ! Elle brille de plus en plus. C’est
grâce à vous. Persévérez, elle va briller de mille feux d’ici peu.
Foi de Madeleine Spirituelle.
Pourquoi ?
Parce que plus rien ne peut vous arrêter pour qu’elle rayonne. Il y
aura des hauts et des bas, certes, encore et encore, c’est OK.
Continuez à avancer. Laissez-la briller, elle ne demande que ça.
Comment ?
Même principe : comme dans les autres parties, vous allez
peindre ou colorier une feuille en noir, en laissant un carré ou plus
en blanc qui représente votre lumière intérieure.
Ou :
Dessinez une ligne avec 10 petits traits verticaux qui
correspondent pour 1 à une très faible intensité de votre lumière
intérieure et pour 10 à une grande brillance. Indiquez votre
position en y ajoutant la date.
Très faible intensité...................................................................................Grande brillance
Étape 2 : s’évader
C’est-à-dire ?
Plus que jamais, vous allez laisser toute la place à votre
imagination. Laissez-vous embarquer dans une aventure hors du
commun, comme un rêve, une fiction, un conte. Marchez sur les
pas de Madeleine Spirituelle. Ou créez votre propre évasion pour
aller à la rencontre de Ganesh.
Pourquoi ?
Parce que s’évader est un moyen tellement simple de se
détourner du quotidien sans pour autant le fuir ni l’oublier. Une
parenthèse enchantée pour de vrai ou pour de faux qui ne peut
vous apporter que du positif et des étoiles dans les yeux.
Comment ?
Écrivez comment vous pourriez vous évader de votre contexte, ce
que vous pourriez faire de différent, de nouveau, d’original.
Vous pouvez aussi imaginer que vous êtes au même endroit et
que vous vivez la même scène que Madeleine Spirituelle.
Dans les deux cas, vous rencontrez Ganesh, le dieu des
obstacles : racontez vos émotions, les petits détails, le déroulé de
cette rencontre aussi inattendue qu’incroyable…
Inspirez-vous de son récit.
C’était un superbe cahier aux pages très épaisses, avec des illustrations
magnifiques tel un livre de contes des Mille et Une Nuits. Il y avait 21 pages,
au format 21 x 29,7 cousues avec un fil d’or. Tous ces 21 étaient liés à
quelque chose : c’était le chiffre préféré de Ganesh. Il avait été spécialement
édité pour Madeleine Spirituelle. Elle le regardait comme un trésor, à
l’envers, à l’endroit et vice versa. Puis elle le posa devant elle, prête à suivre
les nouvelles indications du dieu des obstacles.
Il avait envoyé un grand coup d’air avec sa trompe pour ouvrir le livre et
laisser sa protégée lire les textes qu’il avait écrits pour elle. Quand il jugeait
que c’était le bon moment de changer de page, il donnait un nouveau souffle
d’air.
Le texte avait été adapté dans un style qu’elle aimait, Ganesh avait retenu
depuis leur premier échange qu’elle était plus à l’aise avec un langage
« moins dieu ».
« J’ai de grandes oreilles pour écouter très attentivement. Les tiennes sont
plus petites, mais tu peux écouter aussi attentivement que moi si tu veux. J’ai
aussi une minuscule bouche, qui me permet de faire bien attention à ce que je
dis. Sers-t’en, je te les prête, comme je t’ai prêté ma hache, mon ventre et
mes yeux. »
Étape 3 : acter le premier jour du reste de votre vie
C’est-à-dire ?
Plus rien ne sera plus jamais comme avant, mais ceci n’est pas
une mauvaise nouvelle dramatique bien au contraire : vous avez
fait votre chemin et vous en sortez grandi. Vous avez coupé,
digéré, regardé les choses autrement. Vous allez intégrer dans
votre état d’esprit les sages recommandations de Ganesh pour
activer votre respect de vous-même et enpêcher l’obstacle
d’entrer.
Pourquoi ?
Parce que vous vous êtes donné les moyens de surmonter votre
obstacle, donc de repartir sur de nouvelles bases. Le temps est
venu de sceller ce nouveau départ, en clair d’acter le premier jour
du reste de votre vie.
Exercice
Vous allez lire le programme proposé par Ganesh dans son
ensemble.
Puis pour chaque conseil, vous allez écrire :
Si vous êtes d’accord ou non et pourquoi dans les deux cas.
Si vous l’appliquez déjà un peu ou beaucoup et si cela a changé
quelque chose dans votre quotidien.
Si vous ne l’avez pas encore fait, si vous prévoyez de le faire à
court/moyen/long et terme et ce que cela pourrait vous apporter.
D’autres petits exercices sont aussi proposés à la suite de la
lecture de chaque conseil.
Voilà pour vous ce qu’il y avait de plus important à retenir de ce divin cahier.
Écoute tes valeurs, pour savoir ce qui compte pour toi, ce qui compte par-
dessus tout. Ne fais jamais aucun compromis par rapport à elles. Jamais. Tout
ce que tu fais et ce que tu dis doit être guidé par elles. Si tu en dévies, ne t’en
veux jamais. Mais prends-en conscience. Et rectifie le tir. Écoute ta valeur, ce
que tu vaux. Écoute ce que tu aimes, ce que tu n’aimes pas, ce que tu veux, ce
que tu ne veux pas. Écoute tes peurs. Prête attention à tout ça. Prends de la
distance. Le respect de soi commence par là.
Exercice
Écrivez ou listez quelles sont vos valeurs et expliquez en quoi
elles sont importantes pour vous.
Écoute ce que tu te dis à toi-même, ouvre grand tes petites oreilles, tu n’es
pas parfaite. Il y a des choses que tu n’aimes pas chez toi. C’est normal. Je ne
suis pas en train de te dire que la prochaine fois que tu passes devant un
miroir, tu dois bondir de joie devant cette image merveilleuse, mais regarde-
toi avec plus de compassion et de tendresse. Observe ce qui te plaît le mieux,
aime-toi et dis-le-toi le plus souvent possible.
Exercice
Écrivez ce qui vous plaît le plus chez vous, vos atouts, vos
qualités.
Parle de toi en bien aux autres, ça ne veut pas dire parler de toi en utilisant
uniquement une collection de superlatifs, mais entraîne-toi à dire du bien de
toi avec douceur et empathie. Plus tu t’en préoccupes, plus tu vas élever tes
vibrations et donc attirer ce qu’il y a de plus juste vers toi. Le positif attire le
positif, le négatif attire le négatif. C’est scientifique.
Exercice
Faites deux colonnes. Dans la première écrivez tout le mal que
vous dites de vous parfois et dans l’autre réécrivez ces phrases,
ces mots en version positive.
Pose tes limites, tu ne peux laisser personne te dire ou te faire sentir comme
une vieille chaussette dépareillée. Tu dois être ferme avec toi-même. Pas dure
avec toi, mais autoritaire ; c’est-à-dire que tu dois savoir où sont les limites,
en clair ce que tu peux et dois accepter, et ce que tu dois refuser. Tu es la
seule à pouvoir fixer le seuil maximal. Ceux et celles qui ne voient pas ou ne
partagent pas tes valeurs, ne leur donne pas trop d’importance dans ta vie. Tu
peux le recopier mille fois s’il le faut : personne sur cette planète n’a le droit
de te juger ou encore de te contredire. Ce n’est pas du courage, c’est du
respect de toi. C’est ta meilleure arme contre ceux et celles que tu ne pourras
pas empêcher de te manquer de respect. C’est ton armure, ta carapace qui va
te protéger. Tu dois savoir qui tu es, l’assumer pleinement et le revendiquer.
Pas en allant sur les barricades. Au contraire, en restant calme et sereine. Et
ainsi dès que le voyant alerte intrusion clignotera, tu ne céderas pas à la
panique et à la peur du danger, tu ne te mettras pas en difficulté, tu seras à ta
place, dans le juste et dans le vrai vis-à-vis de toi-même. Si cette « attaque »
te blesse, te bouleverse, te déstabilise, tu as le droit d’accepter cet état parce
que tu n’es ni un robot, ni une super-héroïne invincible. En revanche, tu seras
capable de réduire le temps inconfortable et parfois misérable pour reprendre
les choses en mains. Tes mains à toi. Bien sûr c’est un entraînement, c’est
même une lutte intense avec ton mental qui ne cessera de te mettre des bâtons
dans les roues. Mais quand tu verras les résultats, quand ta fierté prendra le
dessus, tu seras une reine. Tu deviendras inaccessible dans le sens où tu ne
laisseras pas ou plus le libre accès à rien ni personne. Parce que tu seras en
accord avec qui tu es. C’est un grand pouvoir, le tien, plus puissant que tous
les pouvoirs du monde. Si tu as laissé quelqu’un franchir ces limites malgré
tous tes efforts, ne te condamne pas. N’en profite pas pour parler de toi en
termes négatifs. Fais plutôt la liste de ce que tu as toléré, ça t’aidera à te
rendre compte de ce que tu dois corriger et reprends le contrôle.
Exercice
Écrivez votre liste de limites à ne plus jamais laisser franchir,
c’est-à-dire ce que vous ne pouvez plus tolérer, accepter. En
dessous, écrivez ce qui vous empêche de les poser fermement,
ces petits « oh quand même ça passe… ». Laissez poser, relisez
le lendemain, ajustez, puis le lendemain encore, ne cessez pas
de réécrire jusqu’à ce que ce soit juste et évident pour vous. Et
que vous les fassiez appliquer à la lettre dans votre quotidien.
Exercice
Revivez des moments où vous avez ressenti un manque de
respect et où vous avez fermé les yeux, bouché vos oreilles et
barricadé votre cœur. Écrivez-les sans culpabilité ni regrets. Puis
faites le contraire, écrivez ces instants où vous avez pris la
mesure du non-respect et ce que vous avez fait.
Écoute les compliments, les tiens et ceux des autres, tu sauras discerner le
vrai du faux.
Exercice
Listez les compliments que l’on vous fait chaque jour, que ce soit
votre entourage ou des inconnus, et écrivez quelle émotion cela
déclenche chez vous.
Écoute ta petite voix, elle sait, toujours. Tu le sais, alors laisse-lui te parler.
Exercice
Écrivez les moments où vous entendez votre petite voix et où
vous l’écoutez.
Exercice
Recopiez dix fois : « Je ne suis pas négociable. »
Dans la suite du cahier, Ganesh parlait du pardon. Ganesh était bien placé
pour parler de pardon. Son histoire avec la lune était un bel exemple et cette
grande fête de Ganesh Chaturthi était un moment clé pour pardonner.
« Pardonner c’est te libérer, ôter les pièges à loup que tu as aux pieds et que
tu traînes comme une âme en peine. C’est te concentrer sur ton objectif avant
tout et laisser la colère derrière. Victime, oui tu peux l’être, c’est tellement
facile, et tu le seras toujours si tu laisses la possibilité à ton bourreau de te
sentir dans cet état. L’obstacle est à l’intérieur de toi quand tu décides de
t’apitoyer sur toi-même, de répéter inlassablement tout ce qu’on t’a fait subir,
endurer, ou de trouver des circonstances atténuantes ; c’est toi qui entretiens
le mal alors que l’autre est déjà passé à autre chose. C’est toi qui gâches ta
vie toute seule, tes journées comme une grande, et tes nuits comme un chef.
Toi et toi seule. Reconnais-le. Reconnais que tu as aussi donné le bâton pour
te faire battre et que ton manque de respect de toi est ton pire ennemi. Ne
culpabilise pas, aucun intérêt si ce n’est de dévier de la priorité. Tu auras
toujours tellement de raisons d’en vouloir à l’autre, de l’accuser de t’avoir
fait ci ou ça, dit ci ou dit ça. Tu peux gaspiller ton énergie et faire des nœuds
à ton estomac aussi serrés que ceux d’un cordon de sweat-shirt passé à la
machine lavante puis séchante. Tu peux aussi dire stop. Basta. Ça suffit.
Point final. Tu n’iras pas pardonner les yeux dans les yeux, tu n’iras pas
répandre tout ton chagrin, ta colère ou encore ta culpabilité à sens unique
pour mieux te faire écrabouiller encore. Non, tu seras au-dessus de ça, parce
que tu seras en accord avec ton respect de toi. Alors tous les soirs avant de
dormir, tu pardonneras pour tout le mal que l’on t’a fait consciemment et
inconsciemment et tu pardonneras aussi pour tout le mal que tu as fait
intentionnellement ou non. Et puis petit à petit, tu verras que tu prends de la
distance et que ta lumière intérieure brillera. Et tu te pardonneras aussi à toi-
même d’avoir laissé dire et laisser faire. Tu accepteras de te pardonner. Et ça
te délivrera du mal. Cette reconnaissance ne t’apportera pas de belles
médailles ou des gens qui t’approuveront dans la vraie vie. Ça sera ta
reconnaissance à toi, de ce que tu es, ce que tu vaux et qui tu es. Le pardon te
donnera une liberté magnifique, une distance merveilleuse et un souffle d’air
divin. C’est ainsi que tu imposeras ton respect de toi-même à toi en premier
et au monde ensuite. »
Exercice
Écrivez deux lettres de pardon. La première à ceux qui vous ont
fait du mal et la seconde à vous-même. Avant de le faire,
observez le rituel ci-dessous que Ganesh a proposé à Madeleine
Spirituelle.
Elle faisait le rituel du pardon que Ganesh lui avait recommandé, tous les
soirs, sans en manquer un. Elle se concentrait tellement, c’était comme si elle
vivait la scène pour de vrai, c’était même troublant. Elle le retrouvait toujours
dans le même lieu, ils étaient assis côte à côte sur le même banc, elle prenait
sa main gauche, celle du cœur. En serrant très fort cette main qu’elle aurait pu
reconnaître entre mille les yeux fermés, elle avait clairement énoncé qu’elle
lui pardonnait pour tout le mal qu’il lui avait fait consciemment ou
inconsciemment et elle lui demandait pardon pour tout le mal qu’elle lui avait
fait consciemment ou inconsciemment.
Les pages suivantes du cahier faisaient référence aux petits yeux de
Ganesh. Un atout qui lui permettait de se concentrer.
« Tes yeux sont immenses, contrairement aux miens, alors si moi j’arrive à
me concentrer avec les miens, imagine le pouvoir que tu as. Tu dois t’en
servir pour te concentrer sur une tâche, un projet, une activité, une idée…
pour dépasser l’obstacle. La connaissance quelle qu’elle soit est une arme
redoutable pour développer ton self-respect et pour te détourner de l’obstacle
et de ses effets secondaires. Tu seras plus forte que tout si tu te concentres sur
autre chose, laissant ainsi à l’obstacle peu de chances de prendre le dessus. Si
tu laisses ta créativité et ta curiosité s’exprimer sans limites, l’obstacle n’aura
même pas envie de « rentrer » à l’intérieur de toi, en se disant que c’est peine
perdue tant tu seras bien occupée à autre chose. J’ai bien dit « concentre-toi »,
pas son contraire : ne t’éparpille-toi ou ne te perds pas pour oublier. Reprends
la liste de ce que tu aimes, ce que tu veux, ce qui te rend heureuse, ce qui te
plaît, ce qui te fait avancer, ce qui te fait vibrer. Et fonce. À partir du moment
où tu l’as décidé. Cette fierté, c’est une des plus belles illustrations de ton
self-respect et le meilleur pied de nez au tourbillon des émotions négatives. »
Exercice
Écrivez vos passions et vos passe-temps, si vous leur avez
donné vie exprimez tout le bien qu’ils vous apportent, si ce ne
sont encore que des projets, racontez-les en détail, expliquez ce
qu’ils apporteraient de bienfaisant dans votre vie et ajoutez un
plan d’action avec un planning.
Dans les dernières pages du cahier, Ganesh proposait d’appliquer les quatre
lois indiennes de la spiritualité. C’était fou. C’était si juste. Madeleine
Spirituelle n’avait jamais été aussi prête à les entendre. Ganesh avait le sens
inouï du timing.
Exercice
Recopiez ces quatre lois, puis prenez des exemples concrets
dans votre vie qui les confirment ou qui les illustrent.
« Ceci est une invitation pour changer le cours de ton histoire. Aie confiance,
continue d’y croire et n’aie pas peur. Tu vas trouver la clé pour ouvrir les
portes que tu veux ouvrir et jeter au fond d’un puits celles que tu voudras
laisser fermées pour toujours. Moi, je serai toujours là à tes côtés. »
Ganesh avait donné un dernier coup d’air avec sa trompe pour refermer le
cahier. Madeleine Spirituelle n’avait aucune idée du temps qu’elle avait eu la
chance de passer avec le dieu des obstacles. C’était un moment hors du temps
rempli d’une douceur infinie dont elle aurait évidemment voulu qu’il ne
s’arrête jamais. Une douce musique commençait à se diffuser dans le temple,
un célèbre mantra qu’elle connaissait par cœur. Elle avait tendu à Ganesh,
pour qu’il le bénisse, son mini-lui, ce petit pendentif qu’elle ne quittait jamais
depuis qu’il était entré par hasard dans sa vie il y a cinq ans. Elle en avait
surmonté des obstacles grâce à lui, à chaque fois en le serrant fort dans sa
main. Elle ne l’avait pas lâché depuis qu’elle était entrée dans le temple.
Ganesh avait délicatement posé sa trompe sur ses yeux pour qu’elles les
ferment. Elle se doutait que ce n’était pas demain la veille qu’elle aurait la
chance de le revoir de si près. Elle essayait de contenir les grosses larmes qui
s’apprêtaient à couler le long de ses joues quand elle sentit un gros souffle
d’air dessus, si puissant qu’elle avait fini par se laisser aller dans un grand
éclat de rire. Des larmes au rire, elle avait inversé le processus. Quand elle
avait ouvert les yeux, Ganesh était parti, physiquement, mais elle sentait
encore sa présence comme elle l’avait senti depuis le début de cette aventure
il y a vingt et un mois.
Elle était sortie du temple comme sur un nuage. Le soleil brillait encore
malgré l’heure tardive et lui réchauffait les épaules. Dans sa poche, elle avait
trouvé une nouvelle carte de Ganesh qui disait : « Tu es sur la bonne voie, ton
niveau de self-respect a considérablement augmenté grâce à tout le travail
accompli pendant tous ces mois. Il porte ses fruits, même s’ils ne sont pas
encore très mûrs. Je suis fier de toi, mais ça ne doit être rien à côté de ta fierté
à toi. »
Exercice
Prenez plusieurs clés, de votre trousseau ou celles qui traînent au
fond de ce tiroir. Posez-les sur une feuille disposée à
l’horizontale. Sous chacune d’entre elles, écrivez celles qui ont
fermé pour toujours les portes que vous n’ouvrirez plus jamais et
celles qui vous ont permis d’en ouvrir d’autres.
Sur le chemin du retour, elle avait fait le bilan. Elle n’était pas devenue une
héroïne super parfaite. Elle était devenue Madeleine Spirituelle. Un prénom
emprunté à une ancêtre qui côté obstacles en avait empilé plus d’un dans sa
vie de femme, d’épouse et de mère aussi. C’était un clin d’œil pour elle qui
avait tout juste 20 ans quand la deuxième guerre mondiale avait éclaté.
Spirituelle, elle pouvait l’être surtout en prières pour l’aider à avoir moins
peur et tenir le coup. Ganesh existait déjà et aurait sans doute pu l’aider aussi.
Mais c’était une autre époque, une autre histoire.
Exercice
Écrivez quelques enseignements que vous tirez pour vous-même
de votre parcours. Regardez-vous dans un miroir et racontez qui
vous voyez dans le reflet aujourd’hui à travers quelques petits
textes : quel est votre ressenti, quels sont les signes
encourageants et positifs, les progrès que vous avez faits, les
freins, les faiblesses, les doutes et les peurs.
C’est-à-dire ?
Voyager pour prendre l’air et passer enfin à autre chose aussi.
Vous tournez autour de cette idée et puis un jour vous le faites.
Loin, tout près, en tout cas à mille lieues de votre quotidien et de
vos habitudes. Si vous n’osez pas, foncez. Si vous hésitez, ne
vous posez plus de questions. Si vous avez peur, laissez les
opportunités se concrétiser. Peu importe où vous irez, suivez
l’objectif Marcel Proust : « Le véritable voyage ne consiste pas à
chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux
yeux. » Ou Hippolyte Taine si vous préférez : « On voyage pour
changer, non de lieu, mais d’idées. »
Pourquoi ?
Parce que vous avez besoin de cette « rupture » avant d’arriver
au bout du tunnel. Elle va vous donner des forces. Comme si
vous remettiez le compteur à zéro pour repartir sur les chapeaux
de roue.
Exercice
Écrivez votre voyage, votre virée, votre escapade… et racontez
vos rencontres avec tous ceux et celles qui ont croisé votre
chemin, que vous n’auriez peut-être jamais croisés avant ou si
vous l’aviez fait, vous n’auriez jamais pris autant conscience de
votre chance de les avoir vus et écoutés sur votre route. Intégrez
comme toujours magie et féerie, mélangez fiction et réalité et la
présence de Ganesh à vos côtés. Exprimez ce que ce voyage a
changé, ce que vous avez laissé comme bagages là-bas, ce que
vous avez compris et appris, la force nouvelle qu’il vous a donnée
et que vous avez emmagasinée.
Elle était partie à plus de 10 000 kilomètres de là, dans un pays inconnu à son
bataillon, invitée par une blonde fée au cœur gros comme une pastèque. Rien
à voir avec une fuite en avant, mais un tel voyage ne se refusait pas, d’autant
qu’elle rêvait depuis longtemps de cette destination. Ces aventures lointaines
lui donnaient toujours l’impression magique d’appuyer sur la touche pause
là-bas de l’autre côté de la terre. Bien sûr, après il fallait rentrer et parfois
c’était encore plus difficile après ce genre de parenthèse enchantée, mais cette
fois-ci c’était différent, lui disait son intuition. Cette escapade de quelques
jours à l’autre bout du monde s’annonçait comme un « voyage reset » : c’est
ce qu’avait dit le douanier en souriant avant de lui rendre son passeport
tamponné. Un voyage qui allait l’aider autant à se déconnecter qu’à se
reconnecter.
Quand elle était descendue de son quatrième avion, il y avait cette plume sur
la première marche de l’escalier en bas près du tarmac. Un signe merveilleux
que Ganesh la suivait de près et qu’il la protégeait. Le dieu des obstacles
n’avait pas besoin de visa pour passer d’une frontière à une autre. Elle avait
vidé sa valise, laissant bien enfermés dedans tous les derniers événements,
pour neuf jours et sept nuits. Madeleine Spirituelle vivait chaque moment au
présent, réussissant même à dompter son décalage horaire du jour au
lendemain. Une prouesse en ce qui la concernait, un signe que tout pouvait
être vécu autrement. Quatre rencontres improbables allaient ponctuer ce
voyage pas comme les autres, guidées évidemment par Ganesh, omniprésent
dans ce pays. Elles s’étaient enchaînées dans un laps de temps très court,
comme une chance inouïe en cascade qui venait s’ajouter à cette aventure
merveilleuse.
D’abord ce guide touristique, captivant et bouleversant, qui lui avait raconté
les obstacles de sa vie, entre deux explications historico-culturelles. Sano
était un survivant avec des yeux qui pétillaient et qui se recouvraient d’un
voile, par moments, quand il racontait ces moments insoutenables que la vie
avait mis sur son chemin. Il avait partagé avec elle sa devise : « Il ne faut pas
imiter les termites, l’obstacle de la vie c’est comme un termite, il rentre à
l’intérieur et détruit tout. » Madeleine Spirituelle n’y connaissait pas grand-
chose en termites, en dehors du fait qu’ils pouvaient finir par faire écrouler la
charpente d’une maison. Ses fondations à elle s’étaient renforcées avec l’aide
de Ganesh, elle devait continuer à développer son respect d’elle-même,
extraordinaire barrage aux insectes-obstacles.
Il y avait eu ensuite cette liseuse de cartes au fin fond d’un marché, cachée
derrière son stand de bijoux, entre celui des fruits et légumes et un coiffeur.
Un lieu haut en couleur et en odeurs. Un rendez-vous hors du temps, hors de
tout. Au premier coup d’œil, cette femme savait déjà tout. La fixant droit
dans les yeux, elle avait été formelle : « Le pire est derrière toi. » Elle avait
ensuite détaillé : ces derniers mois avaient été douloureux et violents, mais à
partir de maintenant le soleil allait briller à nouveau. Il fallait faire confiance,
ne pas s’inquiéter et regarder devant.
Et puis il y avait eu Mo, qui lui, lisait dans les mains. Mo était connu de tout
le quartier et consultait dans des cafés de la ville. Ce n’était pas l’avenir qu’il
voyait, mais les forces sur lesquelles elle pouvait compter et les faiblesses qui
lui causaient du tort. Il ne posait aucune question, il lisait et voyait très juste
pour ne pas dire pile-poil. Dans la main gauche de Madeleine Spirituelle, il
pouvait voir ce qui s’était passé quand elle était enfant, ce qu’elle avait
compris, appris, retenu… autrement dit sur quel modèle et avec quelles
références elle s’était construite. Il tapait droit dans le mille. Dans la main
droite, il lisait ce qui manquait aujourd’hui et qui la bloquait pour avancer
comme elle en avait envie. L’homme ne comptait pas son temps et donnait en
plus de précieux conseils pour qu’elle puisse corriger ce qui la coinçait. À
elle de les appliquer ou non, mais la clé était là.
Elle avait aussi rencontré le docteur Grego, un cardiologue pas comme les
autres. Il avait confirmé : il y aurait sur son cœur de profondes cicatrices ad
vitam æternam, mais elles n’empêcheraient pas les battements de son cœur.
De ce côté-là d’ailleurs, il y avait du changement, il fallait qu’elle le sache :
leur nombre par minute faisait penser à celui d’un éléphant, soit 25 à 30 fois
par minute, au lieu des 50 à 80 battements d’un être humain. Le visage de
Madeleine Spirituelle s’était illuminé : « Docteur ! c’est le cœur de la sagesse
divine ! »
Elle avait croisé le même douanier au retour. Un hasard… Il lui avait rendu
son passeport sans un mot, mais avec un clignement des paupières et un
immense sourire qui en disait long. Très long. Son « bon voyage, bon retour »
avait une saveur très particulière.
Ce voyage loin de tout avait rallumé la lumière. Au lieu de l’éblouir, elle lui
donnait une force incroyable, aussi importante et subtile que celle d’un
éléphant. Elle avait pensé que c’était peut-être ça son destin : elle devait vivre
tout ça pour en arriver là aujourd’hui avec elle-même. C’était cher payé, mais
c’était apparemment le prix à payer. Sa vie allait désormais continuer sur
d’autres bases et des fondations plus solides et plus douces.
Chapitre 5
Le bout
du tunnel
Étape 1 : évaluer l’intensité de la lumière qui brille au fond de vous
C’est-à-dire ?
Elle briiiiiiiiiiiiiiiiiiille. C’est bien et c’est bon. Ça y est, vous l’avez
complètement rallumée et il n’y a presque plus de faux contacts. Il
y en aura peut-être, mais vous saurez comment lui redonner de
l’énergie en deux temps trois mouvements. Vous verrez d’ailleurs
que plus le temps passera, moins vous en aurez besoin pour le
faire. Vous vous en étonnerez vous-même.
Pourquoi ?
Parce que vous avez tellement fait pour que son intensité soit
aussi belle que vous n’allez plus jamais rester dans le noir très
longtemps. Il faut continuer à veiller sur elle et mesurer son éclat
régulièrement. C’est votre chasse-gris.
Comment ?
Même exercice que les précédents : sur une feuille que vous allez
peindre ou colorier en noir, laissez un carré ou plus en blanc qui
représente votre lumière intérieure.
Ou :
Dessinez une ligne avec 10 petits traits verticaux : un trait
correspond à une très faible intensité de votre lumière intérieure
et dix à une grande brillance. Indiquez votre position en inscrivant
la date.
C’est-à-dire ?
Le bout du tunnel n’a jamais été aussi proche. Vous allez prendre
un nouveau chemin, une route ou une autoroute.
Pourquoi ?
Parce que c’est un nouveau départ qui s’annonce et que vous
êtes prêt.
Exercice
Racontez à quoi ressemble votre nouveau chemin et avec quel
état d’esprit émotionnel vous commencez à avancer dessus.
Vous pouvez aussi écrire quelques acquis depuis le début, même
s’ils ne sont pas encore durs comme du béton et ce que vous
laisserez au fond du tunnel.
C’est-à-dire ?
Vous voilà arrivé à destination. Il y a un moment, un événement,
une rencontre, un heureux hasard, une petite étincelle, un point
de bascule, un élément déclencheur, un rayon de soleil… bref
quelque chose qui se produira. Ce sera énorme ou subtil. Mais ce
sera comme un tournant, un point de non-retour en arrière dans
ce tunnel que vous avez traversé avec courage et détermination.
Observez, écoutez, prêtez attention à tout.
Pourquoi ?
Parce qu’après la pluie vient toujours le beau temps, que vous
avez mérité de revoir briller le soleil. Les cicatrices dans votre
cœur ne disparaîtront jamais, c’est ainsi et tout va bien se passer,
mais un jour vous rirez comme vous ne l’avez pas fait depuis si
longtemps. Pas de tout ce que vous avez traversé mais d’autres
choses et notamment parce que vous réaliserez à quel point ce
qui ne vous a pas tué vous a rendu tellement plus fort. Rien à voir
avec Hulk, c’est une invincible force intérieure qui se manifeste.
Exercice
Écrivez cet instant où vous avez ri à en avoir eu mal au ventre,
racontez le moment, la scène, l’occasion pleine de joie retrouvée.
Inspirez-vous du texte de Madeleine Spirituelle
Et puis…
Une suggestion… à partir de tout ce que vous avez écrit, si vous
racontiez votre histoire ?
Pour vous, pour aider les autres aussi.
Madeleine Spirituelle avait rendez-vous avec celui pour qui elle aurait pu
s’immoler par amour des milliers d’années plus tôt. La passion dévorante
avait longuement duré, jusqu’au jour où Madeleine Spirituelle avait enfin fini
par comprendre qu’elle n’était pas sa priorité. Du jour au lendemain, elle lui
avait clairement exprimé qu’il était donc grand temps de mettre un terme à
cette histoire et annoncé sa décision irrévocable en quatre lettres : STOP. Elle
avait ainsi disparu de ses écrans radars pendant très, très longtemps. Il n’avait
jamais cessé pendant cette éternité d’envoyer des petits messages sans sujet
particulier, à intervalle complètement irrégulier. Elle restait ferme et sereine
sur sa position et ne donnait jamais suite. Le siècle d’après, il avait encore
proposé une entrevue. Cette fois-ci, Madeleine Spirituelle avait accepté, parce
que dans le fond, il y avait prescription. Mojito fut bu, rien d’autre à signaler.
Les années avaient continué de défiler avant qu’il renouvelle de temps à autre
son offre.
Le soir de ce nouveau rendez-vous, Madeleine Spirituelle y était allée les
mains dans les poches et en était revenue avec des ailes dans le dos. Pour une
inexplicable raison, qu’il ne fallait pas chercher à comprendre lui aurait
rappelé Ganesh, le coup de foudre avait re-frappé. Peut-être que c’est parce
qu’il l’avait regardée comme si elle était Bo Derek courant en maillot doré
sur la plage. Ou alors parce que le destin avait dit : « Allez hop, on y retourne
les gars ! » À moins que ce soit un coup de Ganesh pour que le cœur de sa
protégée vibre à nouveau, elle qui pensait qu’il n’émettrait plus jamais
aucune onde. Le dieu des obstacles avait mis le paquet. Hollywood ne
pouvait pas rivaliser avec ce baiser sauvage sous la pluie. Moment d’une
magie inouïe, entre grand bond en arrière et instant très, très présent.
Elle était redescendue très vite de son nuage, se rendant à l’évidence : s’il
était encore plus beau qu’avant, il n’avait pas beaucoup changé quant à la
gestion de ses priorités. Ce prochain rendez-vous mais quand, ce verre peut-
être, ce baiser qui sait, cette pensée sans doute et ce message oui mais à quel
moment, déstabilisait le cœur de Madeleine Spirituelle. Or elle s’était fait une
promesse : il ne le serait plus jamais. Elle n’était pas devenue une vieille sage
tout aigrie, bien au contraire, la lumière était revenue. Ce chemin parcouru
avait été si dur que maintenant qu’elle y était arrivée, rien ni personne ne
pourrait la faire revenir en arrière. Même sous la torture, elle ne donnerait
plus jamais son cœur à un homme qui ne la respecterait pas entièrement, ne
l’aimerait pas pour ce qu’elle était, ce qu’elle disait, ce qu’elle faisait. Si
c’était un oiseau rare ou s’il n’existait pas, tant pis, elle avait d’autres projets.
Il n’avait jamais entendu parler de Ganesh, mais il constatait qu’il avait une
sacrée influence.
Il ne voulait pas en rester là et avait insisté un peu avec des « reprends ta
promesse » ou « ça serait vraiment dommage de passer à côté d’une telle
émotion ». L’intuition de Madeleine Spirituelle lui envoyait des nombreux
avertissements rouges et clignotants, visibles depuis Uranus, mais cette façon
qu’il avait de la regarder comme aucun autre était tellement unique, magique,
magnifique, qu’elle avait cédé de son plein gré à la tentation. Il avait
finalement peu de temps après filé à l’anglaise. De retour quelques longues
semaines plus tard et après une soirée aussi merveilleuse que divine, il avait
expliqué que c’était trop compliqué en fait pour lui. Avant de revenir sur sa
décision, puis de l’annuler, et de revoir sa copie à nouveau, etc. Elle avait pris
le même chemin sur fond de oui/non en allers-retours, prise en tenaille entre
ce que lui dictaient les battements de son cœur et son respect d’elle-même.
Ganesh n’était jamais très loin et n’avait pas attendu longtemps avant de lui
envoyer des litres d’eau à la figure avec sa trompe, histoire de lui remettre les
idées en place. Elle avait été aussi surprise que trempée jusqu’aux os, mais
elle avait surtout éclaté de rire. Pas le petit rire nerveux, mais celui qui vient
de l’intérieur et qui fait tellement, tellement de bien.
Une musique se jouait au loin, Ganesh ne l’avait pas choisie au hasard,
évidemment. Sleep Walk, de Santo & Johnny : il y a des airs comme celui-là,
qui dès les premières notes sont des promesses de lendemain qui chantent.
Ces quelques lignes pour écrire votre conte
Table des matières
Introduction
1/Vous inspirer du chemin parcouru
2/Vous donner envie de laisser votre imagination faire la folle
3/Vous inviter à écrire
Chapitre 1 : La panne de courant
La lampe torche
Étape 1 : évaluer votre résistance émotionnelle
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 2 : raconter votre obstacle
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 3 : analyser votre contexte
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Analyse à chaud
Analyse lucide
Analyse d’autrui
Analyse du ressenti en temps réel
Étape 4 : évacuer votre désordre émotionnel
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 5 : faire votre premier bilan
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
La luciole dans le pot de yaourt en verre recyclé
Étape 1 : évaluer l’intensité de la petite lumière qui brille au fond de
vous
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 2 : commencer à prendre les choses en mains
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 3 : passer à l’action
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 4 : considérer un embryon d’espoir
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
La lumière de l’ampoule de 25 watts
Étape 1 : évaluer l’intensité de la petite lumière qui brille au fond de
vous
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 2 : envisager un premier après
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 3 : accepter d’autres bâtons dans ses roues
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Les feux anti-brouillard
Étape 1 : évaluer l’intensité de la petite lumière qui brille au fond de
vous
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 2 : prêter attention aux signes
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 3 : se donner des forces
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 4 : gonfler son gilet de sauvetage
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Chapitre 2 : Le groupe électrogène
Étape 1 : couper avec la hache de Ganesh
Couper les liens karmiques
Résumé
Exercice
Couper l’ego
Résumé
Exercice
Couper les émotions négatives
Résumé
Exercice
Couper les fuites énergétiques
Résumé
Exercice
Couper les éléments perturbateurs
Résumé
Exercice
Couper la peur
Résumé
Exercice
Couper avec lui
Résumé
Exercice
Couper la pollution intérieure
Résumé
Exercice
Couper l’autosabotage
Résumé
Exercice
Couper les mauvaises vibrations
Résumé
Exercice
Couper la colère
Résumé
Exercice
Couper les pensées toxiques
Résumé
Exercice
Couper le désordre émotionnel
Résumé
Exercice
Continuer de couper
Couper les états d’âme
Exercices
Visualisation
Écriture
Couper les douleurs du passé
Exercices
Visualisation
Écriture
Faire un bilan après coupe
Exercice d’écriture
Étape 2 : digérer avec le ventre de Ganesh
Exercice
Ce n’est pas encore le moment : et vous, vous en êtes où ?
Exercice
Pas du tout envie, et vous ?
Exercice
Pourquoi pas… mais non en fait, et vous ?
Exercice
Encore trop tôt et vous ?
Exercice
Et pourquoi pas rencontrer un prince alors (ou une princesse), et
vous, ça vous dit ?
Exercice
Demander à une fée, vous trouvez que c’est une bonne idée ?
Exercice
« Tant pis pour lui/elle », et vous, avez-vous eu le déclic ?
Exercice
Étape 3 : voir les choses autrement
Avec la tête de Ganesh
Dans quel camp est la balle
Exercice
Passer les dates anniversaire
Exercice
Lâcher prise
Exercice
Oui et donc après, c’est quoi le programme ?
Exercice
Remarquer les plumes
Exercice
Voir la lune de plus près
Exercice
Voir les heures miroir
Exercice
Voir l’opportunité de l’obstacle
Exercice
Chapitre 3 : La dynamo du vélo
Étape 1 : évaluer la lumière qui brille au fond de vous
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 2 : remarquer les changements émotionnels
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 3 : tenir bon encore au cœur de l’obstacle
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 4 : partir avec panache
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 5 : se concentrer sur ses garde-fous
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Chapitre 4 : La lumière du soleil
Étape 1 : évaluer la lumière qui brille au fond de vous
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 2 : s’évader
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 3 : acter le premier jour du reste de votre vie
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Exercice
Écoute tes valeurs
Exercice
Écoute ce que tu te dis à toi-même
Exercice
Parle de toi en bien aux autres
Exercice
Pose tes limites
Exercice
Écoute quand quelqu’un te montre des signes d’irrespect
Exercice
Écoute les compliments
Exercice
Écoute ta petite voix
Exercice
Écoute-moi bien
Exercice
Dans la suite du cahier, Ganesh parlait du pardon
Exercice
Les pages suivantes du cahier faisaient référence aux petits yeux
de Ganesh
Exercice
Dans les premières pages du cahier
Première loi
Deuxième loi
Troisième loi
Quatrième loi
Exercice
Sur la dernière page
Exercice
Étape 4 : sauter dans un avion
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Exercice
Chapitre 5 : Le bout du tunnel
Étape 1 : évaluer l’intensité de la lumière qui brille au fond de vous
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Étape 2 : s’engager sur votre nouveau chemin
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Exercice
Étape 3 : le début de la fin
C’est-à-dire ?
Pourquoi ?
Exercice
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À C. et M. ;
À toutes les fées et les anges-gardiens qui ont croisé mon chemin ;
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