Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
mars 2022
Centre national du cinéma et de l’image animée
Direction des études, des statistiques et de la prospective
291 boulevard Raspail 75675 Paris Cedex 14
Tél : 01.44.34.38.26
www.cnc.fr
ISSN : 1951-4751
Synthèse ............................................................................................................................... 5
Méthodologie......................................................................................................................... 7
Chiffres-clés
Ensemble des films d’initiative française agréés en 2021
4M€-7M€
20%
443 M€ 4,34 M€
de dépenses totales en
102 films agréés production coût moyen d’un film de fiction
(-27 % / 2020) (-32 % / 2020)
Principaux postes
Structure des coûts de production (%)
personnel (21 %)
Interprétation (11 %)
0% 20% 40% 60% 80% 100%
rémunérations technique tournage
Technique (11 %)
19 M€ de dépenses 0,65 M€
25 M€ de dépenses 6,25 M€
En 2021, 135 films d’initiative française ont obtenu un agrément de production. Il s’agit du plus
bas niveau jamais enregistré, derrière l’année 2003 (136 films agréés). Bien que la plupart des
agréments de production en 2021 ont bénéficié d’une sortie commerciale en 2020 ou 2021, il
convient de souligner que le nombre de longs métrages agréés en 2021 est impacté par la
pandémie de Covid-19 qui a entraîné la fermeture prolongée des salles de cinémas. Le total
des dépenses effectuées par les films d’initiative française pâtit également largement de la
baisse du nombre de films agréés. 486,62 M€ de dépenses sont enregistrées en 2021, un cumul
en nette baisse sur un an (-32,1 % par rapport à 2020). Comme pour le nombre de films, ce
total est le plus bas sur l’ensemble de la période, derrière l’année 2003 (-13,1 % par rapport à
2003).
Il convient de rappeler que le périmètre de cette étude est différent de celui du bilan annuel de
la production cinématographique qui s’attache à l’année d’agrément des investissements et non
à celle de l’agrément de production. Or, il se passe en moyenne 18 mois entre les deux
agréments. Aucun film ayant reçu l’agrément de production en 2021 n’a obtenu un agrément
des investissements préalable la même année, 17,8 % l’ont reçu en 2020, 65,1 % en 2019,
13,2 % en 2018 et 3,9 % entre 2015 et 2017.
Le crédit d’impôt des films de fiction représente en moyenne 15,7 % du coût des films
bénéficiant de la dernière réforme du dispositif
Depuis les derniers aménagements du crédit d’impôt cinéma en 2016, le montant total de crédit
d’impôt atteint 421,49 M€, soit 29,2 % des dépenses totales éligibles et 15,7 % du coût total des
films de fiction.
Les résultats de cette étude livrent un éclairage sur la répartition des coûts de production des
films d’initiative française et sur la localisation des dépenses en France ou à l’étranger.
Pour la quinzième année, cette étude présente une analyse spécifique des films bénéficiant du
crédit d’impôt.
Il convient de rappeler que l’agrément de production peut être délivré de deux façons : soit
lorsque l’entreprise de production a reçu des financements encadrés au titre de l’agrément des
investissements pour le tournage du film (il permet ainsi de rendre cet octroi définitif), soit
directement au titre de la production d’œuvres cinématographiques achevées, lorsque
l’agrément des investissements n’est pas requis. La date d’agrément de production n’est ainsi
pas directement corrélée à la date effective des dépenses de production. En 2021, 49,6 % des
films d’initiative française agréés ont bénéficié d’une exploitation commerciale en salles la même
année, 30,4 % sont sortis en salles en 2020, et 17,8 % n’ont pas encore été exploités. Trois
films ont par ailleurs bénéficié d’une dérogation leur permettant l’obtention d’un agrément de
production malgré une exploitation antérieure (un film en 2017 et deux en 2019).
Parmi les 135 films ayant reçu l’agrément de production en 2021, 6 films (4,4 %) l’ont obtenu
directement. Parmi les 129 films ayant reçu au préalable un agrément des investissements,
aucun ne l’a reçu en 2021, 17,8 % l’ont reçu en 2020, 65,1 % en 2019, 13,2 % en 2018 et 3,9 %
entre 2015 et 2017.
Les fiches de coûts utilisées pour cette analyse sont renseignées de manière déclarative par
les entreprises de production et envoyées au service du soutien à la production et à la
distribution du CNC. Ces données sont, par conséquent, à considérer avec les précautions
d’usage.
En raison d’une évolution de la composition des dossiers d’agrément du CNC, liée aux
aménagements du barème de l’agrément, la typologie des dépenses change pour les films
ayant effectué une demande d’agrément de production à compter du 1er janvier 2018. La
nouvelle grille d’agrément implique une évolution profonde des postes de dépenses techniques
(« moyens techniques » et « postproduction image et son »), de même que la création de
nouveaux postes de dépenses, dont l’ajout d’une ligne consacrée aux effets visuels numériques.
Pour cette raison, les historiques des dépenses techniques ont été retravaillés à partir de
nouveaux agrégats : « matériel prises de vue », « matériel technique de tournage », « montage
et sonorisation », « effets visuels numériques », « laboratoires » et « éléments de montage
annexe ».
Les films documentaires ainsi que les longs métrages d’animation font l’objet d’une analyse
distincte, compte tenu de la structure de production spécifique à chaque genre.
Il convient de préciser que certaines données relatives aux années antérieures à 2021 ont fait
l’objet de corrections.
250
1 400,00
204
200 183 1 200,00
1 000,00
150 136 135
800,00
100 600,00
1 055,11
400,00
716,35
50 559,82
486,62 200,00
0 0,00
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Un film agréé en 2021 coûte en moyenne 3,60 M€, un montant proche de celui constaté en
2020 (3,91 M€). Il s’agit du montant le plus faible observé sur l’ensemble de la période. La forte
baisse du coût moyen des films observée depuis 2019 (-31,2 % du coût moyen entre 2021 et
2018) s’explique à la fois par l’absence de superproductions (aucun film de plus de 30 M€ en
2020 et 2021, contrairement aux années précédentes), ainsi que par une baisse plus globale
du coût des films agréés. En 2021, le coût médian des films agréés est de 2,56 M€, un montant
en baisse de 8,3 % par rapport à 2020.
6,00
5,17
5,00
4,12
3,91
4,00 3,60
3,00 3,39
2,76 2,80
2,00 2,56
1,00
0,00
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
En 2021, la baisse du nombre de films est principalement marquée pour les films dont le coût
dépasse 7 M€. Seuls 16 films de plus de 7 M€ ont été agréés (11 dont le coût est compris entre
7 M€ et 15 M€ et 5 à 15 M€ ou plus), soit 11,9 % de l’ensemble des films agréés en 2021, contre
15,8 % en 2020 (29 films). La part observée pour les films de ces tranches de coûts en 2021
est la plus faible jamais observée. Par conséquent, leur poids dans le total des dépenses atteint
également une part plancher en 2021, à 40,8 %, tandis que ces films représentent généralement
plus de la moitié des dépenses effectuées par les longs métrages d’initiative française, à
l’exception des années 2003 (47,2 %) et 2020 (45,4 %). Au-delà d’une baisse du nombre de
films, qui concerne la plupart des tranches de coûts, la faible part des films de plus de 7 M€
dans l’ensemble des dépenses enregistrées en 2021 s’explique par une moindre amplitude des
coûts constatée chaque année pour les films de cette tranche. En 2021, seul un film (Aline, de
Valérie Lemercier) excède 20 M€, contre 3 en 2020 et 5 en moyenne chaque année depuis
2003. Le coût moyen des films de 15 M€ ou plus atteint par conséquent en 2021 son plus bas
niveau (17,7 M€ en moyenne), derrière l’année 2003 (18,1 M€).
L’amenuisement de la part des films à 7 M€ ou plus bénéficie principalement aux films
intermédiaires (dont le coût est compris entre 2,5 M€ et 7 M€) pour lesquels la part augmente
de 2,6 points en 2021, à 39,3 % de l’ensemble des films. Cette hausse impacte également leur
poids dans le total des dépenses effectuées, à 45,9 % des dépenses totales (41,8 % en 2020).
Pour la première fois sur l’ensemble de la période, le poids des dépenses effectuées par les
films dont le coût est compris entre 2,5 M€ et 7 M€ dépasse ainsi celui des dépenses effectuées
par les films à 7 M€ ou plus.
La part des films dont les coûts sont plus modestes (moins de 2,5 M€) augmente également
légèrement en 2021, à 48,9 % de l’ensemble des films (+1,4 point par rapport à 2020). La part
de leurs dépenses demeure en revanche stable, à 13,3 % du total des dépenses enregistrées
en 2021 (12,8 % en 2020).
20%
10% 22,8 22,5 23,5 25,2
0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Malgré la baisse globale du nombre de films, leur répartition selon le genre demeure
relativement stable en 2021 par rapport à 2020. 102 films agréés sont des films de fiction
(75,6 %, contre 76,5 % en 2020), 29 sont des films documentaires (21,5 %, contre 19,7 % en
2020) et 4 sont des films d’animation (3,0 % contre 3,8 %). Si la part des films d’animation
demeure stable sur l’ensemble de la période (3,7 % de l’ensemble des films en 2003), la
répartition du nombre de films selon leur genre est sensiblement modifiée en vingt ans par le
nombre accru de documentaires agréés, de 8,1 % de l’ensemble des films en 2003 à 21,5 % en
2021.
La répartition des dépenses selon le genre du film varie par rapport à celle observée dans le
nombre de films. Les films documentaires, moins coûteux à produire, effectuent ainsi 3,9 % de
l’ensemble des dépenses effectuées par les films d’initiative française. Cette part s’élève à
91,0 % pour les films de fiction. Malgré l’augmentation du nombre de films documentaires
observée sur l’ensemble de la période, la part de dépenses effectuées par les films de fiction
demeure relativement stable (92,6 % du total des dépenses en 2003). Les variations de
structure des dépenses selon le genre des films observée ponctuellement entre 2003 et 2021
sont imputables aux films d’animation, dont les coûts peuvent varier largement d’une année à
l’autre. C’est notamment le cas en 2007 (marquée par l’agrément de Arthur et les Minimoys),
en 2011 (Arthur et la guerre des deux mondes) et en 2016 (Le Petit Prince).
Le coût moyen des films évolue différemment selon les genres. Le coût moyen des films
documentaires en 2021 (646,47 K€) est en hausse par rapport à 2020 (+20,5 %). Cette
évolution s’explique par la présence en 2021 d’un documentaire de plus de 3 M€ (Le Capital au
XXIe siècle). En 2020, aucun film documentaire n’atteignait 2 M€ de coûts. Le coût médian des
films documentaires reste en revanche stable en 2021, à 419,8 M€. Sur l’ensemble de la
période, les coûts moyens et médians des films documentaires évoluent peu. Quelques grosses
productions documentaires impactent toutefois ponctuellement les coûts moyens du genre sur
la période : c’est le cas de Océans (réalisé par Jacques Perrin et Jacques Cluzaud) et Home
(Yann Arthus-Bertrand) en 2010, de Amazonia (Thierry Ragobert) en 2014 et de Les Saisons
100,0 50,0
0,0 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
part de dépenses effectuées à l'étranger part de films effectuant des dépenses à l'étranger
En 2021, les postes relatifs aux rémunérations (hors participations) composent 59,0 % du coût
total d’un film de fiction, une part stable par rapport à celle constatée en 2020.
La part des dépenses de tournage représente 30,3 % des coûts de production des films de
fiction en 2021 (29,6 % en 2020). La part des dépenses techniques reste stable en 2021 à
10,8 % (10,9 % en 2020).
Sur l’ensemble de la période, la structure des coûts de production des films de fiction est
principalement impactée par l’amenuisement des dépenses techniques (-5,2 points entre 2003
et 2021). Cette évolution est liée à la numérisation croissante des techniques de tournage, avec
une baisse des dépenses en laboratoires, sans qu’une nette augmentation des budgets investis
en effets visuels numériques ne parvienne à compenser cette diminution.
100%
90%
28,6 29,2 29,6 30,3
80%
70%
16,0 12,2 10,9 10,8
60%
50%
40%
30% 55,5 58,6 59,6 59,0
20%
10%
0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
La baisse des dépenses constatée en 2021 concerne les trois catégories : -32,8 % à 261,08 M€
pour les dépenses de rémunération, -30,5 % à 134,09 M€ pour les dépenses de tournage
et -32,7 % à 44,70 M€ pour les dépenses techniques.
En 2021, la répartition des dépenses par grand poste varie peu par rapport à 2020. Les
dépenses en rémunérations de personnel demeurent le premier poste de dépense, avec 20,8 %
de l’ensemble des dépenses effectuées (20,7 % en 2020). Conséquence de l’importance de ce
personnel
décors et costumes
20,8%
8,5%
transports,
défraiements, frais charges sociales
9,6% 12,5%
interprétation
technique droits 11,4%
10,8% artistiques
8,9%
rémunération
producteur
5,3%
*Le poste « divers » comprend les frais généraux.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
moins de 1 M€ 1M€ à 2,5 M€ 2,5 M€ à 4 M€ 4 M€ à 5,5 M€ 5,5 M€ à 7 M€ 7 M€ à 15 M€ 15 M€ ou plus
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
Selon le coût des films, la structure des dépenses varie. En 2021, le poids des rémunérations
est ainsi le plus élevé pour les films dont le coût est compris entre 4 M€ et 5,5 M€ (61,1 % des
coûts totaux des films), tandis qu’il n’est que de 50,0 % pour les films de moins de 1 M€. La part
de dépenses techniques, composées de frais incompressibles, est à l’inverse la plus élevée
pour les films de moins de 1 M€ (21,7 % des coûts totaux), et décroît à mesure que le coût des
films augmente (8,6 % pour les films à 15 M€ ou plus en 2021).
Plus spécifiquement, le poids de certains postes est fortement corrélé au coût total du film. Le
poids des dépenses liées au poste « interprétation » augmente ainsi avec le coût total du film.
En 2021, il se situe entre 6,6 % pour les films au coût inférieur à 1 M€ et 15,3 % pour les films
dont le coût est supérieur ou égal à 15 M€. De même, la part du poste « décors et costumes »
augmente proportionnellement au coût du film. En 2021, elle se situe entre 4,6 % pour les films
à moins de 1 M€ et 10,5 % pour les films dont le coût est compris entre 7 M€ et 15 M€.
A l’inverse, le poids de certains postes de coût est assez peu tributaire du coût total du film. La
part des dépenses de rémunération des producteurs se situe entre 4,6 % et 5,8 % du coût total
en 2021.
Structure des dépenses de production selon le coût total des films de fiction en 2021 (%)
En 2021, la structure des dépenses en rémunération est principalement impactée par la baisse
des dépenses en interprétation : elles représentent 19,4 % des dépenses de rémunération,
contre 20,4 % en 2020. A l’inverse, la part des rémunérations des producteurs augmente, à
9,1 % des coûts de la catégorie, contre 7,7 % en 2020. Les autres postes de dépenses (droits
artistiques, rémunération de personnel et charges sociales) demeurent stables sur un an.
Sur l’ensemble de la période, la structure des dépenses de rémunération varie peu. Les
dépenses d’interprétations sont celles dont la part fluctue le plus, de 17,1 % des dépenses de
rémunération en 2018 à 23,6 % en 2008. Ces dépenses sont largement conditionnées par le
choix des têtes d’affiche dans les films.
100%
90% 22,5 21,4 22,0 21,2
80%
70% 18,9 20,4 19,4
21,0
60%
9,5 7,7 9,1
50% 8,6
40%
34,4 34,1 34,8 35,3
30%
20%
10% 16,0
13,5 15,1 15,0
0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Source : CNC.
En 2021, comme en 2020, les trois quarts (78,2 %) des dépenses relatives aux droits artistiques
sont captées par trois sous-postes : le sujet (42,2 %), les droits musicaux (20,4 %) et les droits
d’auteur du réalisateur (15,6 %).
En 2021, les dépenses relatives au sujet représentent 16,57 M€, soit une baisse de 28,0 %, et
3,7 % du coût total des films de fiction. Comme l’année précédente, un seul film de fiction (les
Tuche 4, d’Olivier Baroux) consacre plus d’un million d’euros à ce poste. En 2021, les trois films
présentant les dépenses en sujet les plus importantes (les Tuche 4, Comment je suis devenu
un super-héros et Aline) concentrent 19,1 % du total observé sur ce poste. En 2020, les trois
premières fictions concentraient 13,0 % du total observé sur ce poste.
Les droits d’auteurs des réalisateurs s’élèvent à 6,13 M€, en diminution de 34,7 % sur un an.
Aucun film ne consacre plus de 500 000 euros en droits d’auteur des réalisateurs (un en 2020,
le Prince oublié, de Michel Hazanavicius). En 2021, les droits d’auteur du réalisateur
représentent 1,4 % du total des dépenses des films de fiction, une part stable sur un an (1,4 %).
Les dépenses relatives aux droits musicaux diminuent de 32,2 % en 2021, à 9,15 M€.
adaptation et
dialogues
10,6% sujet
42,2%
droits d'auteur du
réalisateur
15,6%
droits musicaux
20,4%
*La catégorie « autres » comprend les dépenses en traduction et dactylographie, les frais sur manuscrits ainsi que les droits divers.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
*
Sujet + adaptation et dialogues.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
Source : CNC.
En 2021, la majeure partie des dépenses de personnel est allouée à la direction administrative
(14,9 % des dépenses de personnel), aux équipes décoration (12,5 %) et aux équipes de
montage et finition (9,8 %). La structure des dépenses en rémunération est stable en 2021 par
rapport à 2020.
Les dépenses consacrées aux équipes de décoration en 2021 diminuent de 28,9 %, à 11,55 M€.
A l’instar de 2020, aucun film ne dépasse le million d’euros de dépenses en décoration en 2021,
et un seul film (Aline) excède 500 000 € de dépenses sur ce poste (deux en 2020 et quatre en
2019). La nouvelle grille d’agrément du CNC, effective depuis 2018, permet aux sociétés de
production de détailler la répartition des dépenses en personnels de décoration. En 2021,
11,55 M€ ont été dépensés par les 100 films de fiction dont les dépenses ont été renseignées
à partir de la nouvelle grille d’agrément. 23,5 % de cette somme est allouée aux chefs
décorateurs, 8,9 % aux ensembliers décorateurs et 66,5 % au reste du personnel de décoration.
Ces parts sont stables sur un an.
En 2021, le montant total dédié aux équipes de montage et finition est de 9,03 M€ (-33,5 % par
rapport à 2020), pour une part de 2,0 % au sein de l’ensemble des coûts des films de fiction,
une part stable depuis 2003 (entre 1,7 % en 2010 et 2,2 % en 2016).
montage et finition
main d'œuvre 9,8%
tournage
7,2% régie mise en scène
8,0% prises de vues techniciens
8,2% 9,4%
1
La catégorie « autres » comprend les dépenses en conseillers spécialisés, en personnel d’ameublement, personnels VFX, agents
artistiques du personnel technique et dépenses en personnels divers.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
En 2021, 17,6 % des films de fiction (soit 18 titres) se partagent 51 % du total des rémunérations
des producteurs (30 films en 2020). Aucun film ne fait état d’aucune rémunération pour ses
producteurs (sept en 2020).
Le volume financier relatif aux têtes d’affiche s’élève à 32,01 M€ en 2021, soit une baisse de
38,0 % par rapport à 2020. En 2021, cinq films (4,9 % des films de fiction) affectent plus d’un
million d’euros aux rôles principaux, soit sept de moins qu’en 2020. Un seul film (le Lion, avec
Dany Boon et Philippe Katerine) leur alloue plus de trois millions d’euros (deux films en 2020).
Le poids des rémunérations des rôles principaux est corrélé au coût du film. En 2021, il est ainsi
de 3,4 % pour les films à moins de 1 M€ et de 9,8 % pour les films dont le coût est supérieur ou
égal à 15 M€. En 2021, les cinq films accordant la plus forte somme aux rôles principaux pèsent
pour 33,3 % des dépenses totales de ce poste (26,6 % en 2020).
Les dépenses relatives aux rôles secondaires baissent de 18,4 % en 2021, à 7,15 M€.
rôles secondaires
14,1%
rôles principaux
63,1%
*La catégorie « autres » comprend les rémunérations des personnels artistiques après tournage, les personnels musiques ainsi
que les dépenses « diverses » qui intègrent une partie des bénéfices non commerciaux (BNC), correspondant à la composante
« droit à l’image » de la rémunération des acteurs.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
12,5 13,0
150,00 12,5 12,5
12,5
100,00 12,0
11,5
50,00 117,30
85,50
64,83 55,35 11,0
0,00 10,5
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Le détail des charges sociales n’est pas disponible pour l’ensemble des films de fiction étudiés
(88 des 102 films de fiction de 2021). Au sein des films de cet échantillon, les deux tiers (69,2 %)
des charges sociales concernent les techniciens (72,3 % en 2020). Sur la période, la part des
charges sociales générées par l’emploi de techniciens est en forte augmentation de 54,4 % de
l’ensemble des charges sociales en 2007 à 72,3 % en 2020.
matériel technique de
tournage
montage et 21,1%
sonorisation
19,0%
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
2,6
2,5
Sur l’ensemble de la période, la structure des dépenses de tournage évolue assez peu. Les
dépenses de « transports, défraiements, régie » représentent toujours près d’un tiers, celle de
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
studios
10,5%
effets spéciaux,
meubles et accessoires
cascades et animaux
12,5%
12,0%
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
100,00 8,0
80,00 6,0
60,00
94,15 4,0
40,00
64,28
20,00 50,27 42,55 2,0
0,00 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
frais de transports, défraiements, régie (M€) part dans les couts totaux (%)
frais d'assurances et divers (M€) part dans les couts totaux (%)
Le premier sous-poste est constitué par les frais financiers (71,4 % de cette catégorie de
dépenses en 2021, contre 67,8 % en 2020). Viennent ensuite les frais d’actes et de contentieux,
qui représentent 12,8 % des frais financiers et divers en 2021 (15,0 % en 2020), suivis des
dépenses d’assurance (12,2 % du coût total en 2021, contre 13,3 % en 2020).
En 2021, quatre films dépensent plus d’un million d’euros en assurances et divers (six en 2020).
Les frais financiers des films recouvrent les frais bancaires, frais financiers de crédits ou frais
liés aux financements des films (dont frais de Tax Shelter). En 2021, les frais financiers des
films de fiction observent une baisse de 26,3 % et s’élèvent à 19,0 M€. Deux films consacrent
plus d’un million d’euros aux frais financiers en 2021 (un nombre stable sur les dernières
années) et cumulent 14,6 % de l’ensemble des frais financiers (9,6 % en 2020). En 2021,
comme les années précédentes, ce sont les films les moins chers qui affichent la part de frais
financiers la plus faible, à 2,3 % du coût total des films au coût inférieur à 1 M€ (2,5 % en 2020).
Cette part augmente à mesure que le coût des films augmente : elle est de 3,4 % pour les films
dont le coût est compris entre 1 M€ et 2,5 M€ (2,9 % en 2020), de 3,9 % pour les films dont le
coût est compris entre 4 M€ et 5,5 M€ (4,2 % en 2020) et de 5,7 % pour les films à 15 M€ ou
plus (4,7 % en 2020).
100,0 50,0
90,0 45,0
76,4 74,5
80,0 40,0
66,1
70,0 35,0
54,2
60,0 30,0
50,0 25,0
40,0 16,9 16,4 20,0
14,0
30,0 10,1 15,0
20,0 10,0
10,0 5,0
0,0 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
part de dépenses effectuées à l'étranger part de films effectuant des dépenses à l'étranger
En 2021, 11 films effectuent plus de 2 M€ de dépenses hors hexagone, contre 13 en 2020 (20
en 2019). De façon plus générale, le montant médian des dépenses effectuées à l’étranger est
en 2021 l’un des plus bas jamais constaté, à 273,96 K€, devant l’année 2007 (231,80 K€). Ce
montant est en baisse en 2021 par rapport à 2020 (-27,5 %). Les dépenses moyennes par film
hors de France sont en revanche en hausse en 2021, à 953,46 K€ (+11,9 %), un montant qui
demeure en net retrait par rapport aux montant affichés sur l’ensemble de la décennie (de
1,51 M€ de dépenses extranationales annuelles entre 2012 et 2021).
Le niveau des dépenses à l’étranger en 2021 peut notamment s’expliquer par le faible niveau
de dépenses effectuées par les films à 15 M€ ou plus dans l’échantillon : entre 2012 et 2021,
les films de cette tranche de coûts sont à l’origine de 40,3 % des dépenses à l’étranger des films
de fiction. En 2021, les films à 15 M€ ou plus sont à l’origine de 21,9 M€ de dépenses à
l’étranger, soit 30,2 % du total des dépenses à l’étranger.
2 500,0
2 000,0
1 449,3
1 500,0
802,9 852,2 953,5
1 000,0
500,0
571,4
448,7 377,9
0,0 274,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
moyenne médiane
En 2021, la part des films de fiction effectuant une partie de leurs dépenses de production à
l’étranger baisse légèrement mais se maintient à un haut niveau, à 74,5 % de l’ensemble des
films de fiction (76,4 % en 2020, le record historique). Cependant, cette part diffère en fonction
du coût total des films. En 2021, elle est de 36,4 % pour les films de moins de 1 M€ et de 89,5 %
pour les films dont le coût est compris entre 4 M€ et 5,5 M€. De même, la part de dépenses
effectuées à l’étranger augmente à mesure que le coût du film est élevé, de 4,4 % pour les films
de moins de 1 M€ à 24,6 % pour les films à 15 M€ ou plus.
En 2021, les films au coût supérieur ou égal à 7 M€ concentrent un peu plus de la moitié
(53,1 %) des dépenses extranationales. Cette part est en hausse sur un an (47,3 % en 2020),
mais demeure largement inférieure aux parts relevées les années précédentes (entre 63,0 % et
82,5 % sur la dernière décennie). Un film de plus de 15 M€ (Mystère à Saint-Tropez) consacre
en 2021 plus de la moitié de ses dépenses (50,7 %) à l’international.
Répartition des dépenses de production à l’étranger selon le coût total des films en 2021 (%)
81,7 75,4
84,3 86,0 90,3 83,8
95,6
18,3 24,6
15,7 14,0 9,7 16,2
4,4
<1M€ 1-2,5M€ 2,5-4M€ 4-5,5M€ 5,5-7M€ 7-15M€ >15M€
étranger France
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
En 2021, quatre postes concentrent près des deux tiers (61,2 %) des dépenses à l’étranger des
films de fiction. Les dépenses de personnel réalisées à l’étranger composent le premier poste
de dépenses étrangères en 2021, à 15,53 M€, soit 21,4 % des dépenses totales effectuées à
l’étranger (20,2 % en 2020).
divers*
4,4% technique
12,4% personnel
assurances et divers 21,4%
9,9%
interprétation
13,7%
décors et costumes
10,4% rémunération
producteur
7,0%
transports,
défraiements, régie droits artistiques charges sociales
13,6% 2,3% 4,7%
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
Part des dépenses de production en France et à l’étranger selon les postes de coût en 2021 (%)
Moyenne : 16,4 %
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
étranger France
La nouvelle grille d’agrément, entrée en vigueur en janvier 2018, permet d’isoler les dépenses
de postproduction consacrées aux effets visuels numériques. En 2021, 90 des 100 films ayant
utilisé la nouvelle grille d’agrément ont eu recours à des effets visuels numériques, soit 90,0 %
des films de l’échantillon, une part en hausse depuis l’instauration de la nouvelle grille
d’agrément (82,4 % en 2020 et 71,7 % en 2019). Le tiers (33,3 %) de ces films effectue des
dépenses en effets visuels numériques à l’étranger en 2021 (36,1 % des films en 2020). Ils
cumulent 1,98 M€ de dépenses à l’étranger en effets visuels numériques, soit 15,2 % des
dépenses totales en VFX (23,3 % des coûts totaux de VFX en 2020).
En 2021, la part de dépenses en VFX effectuées à l’étranger se situe entre 11 % et 20 % de
l’ensemble des dépenses en VFX quelle que soit la tranche de coût considérée. Cette part
décroît à mesure que le coût du film augmente : elle est de 19,8 % pour les films dont le coût
est compris entre 1 M€ et 2,5 M€ (25,1 % en 2020), et de 11,3 % pour les films de 15 M€ ou
plus (17,2 % en 2020).
51,4
23,3 15,2
Le crédit d’impôt cinéma au bénéfice des producteurs délégués, au titre des dépenses
effectuées en France pour la production de films de long métrage ayant accès au soutien
automatique à la production du CNC, a été mis en place par la loi de finances de 2004
(cf. annexe I). Il se traduit par une baisse de l’impôt sur les sociétés ou par le versement de la
différence si son montant est plus important que le montant de l’impôt dû. Les dépenses doivent
être réalisées principalement sur le territoire français.
Le dispositif a été réformé à plusieurs reprises, en particulier depuis 2012. Le plafond de crédit
d’impôt est ainsi passé de 1 M€ à 4 M€ au 1er janvier 2013, et le périmètre des dépenses éligibles
élargi aux acteurs de complément ainsi qu’aux frais d’hôtellerie, de restauration et de transport.
En décembre 2013, le taux a été rehaussé de 20 % à 30 % pour les films de moins de 4 M€. En
décembre 2014, le taux de 30 % a été étendu à tous les films à moins de 7 M€ de budget, et le
taux augmenté à 25 % pour les œuvres d’animation.
Actuellement, et ce depuis le 1er janvier 2016, le taux de crédit d’impôt est également de 30 %
pour les films en langue française de plus de 7 M€, et son bénéfice étendu aux films en langue
étrangère à forts effets visuels et d’animation (au taux de 30 %) ou dont l’emploi d’une autre
langue que le français est justifié par le scénario (au taux de 20 %). Le plafond de crédit d’impôt
a en outre été augmenté, passant de 4 M€ à 30 M€.
Le crédit d’impôt est accordé en deux étapes : un agrément provisoire sur la base des dépenses
prévisionnelles doit tout d’abord être délivré par le CNC. Il est suivi d’un agrément définitif qui
ne peut être délivré qu’une fois le film terminé et dans un délai de 8 mois après la remise du
visa d’exploitation.
Ce délai explique les corrections effectuées sur les années 2018 et 2019 concernant le nombre
de films bénéficiaires du crédit d’impôt, par rapport à l’étude publiée l’an dernier. Il convient de
souligner que, pour les films ayant reçu leur agrément de production en 2020, le nombre de
films bénéficiaires est sous-estimé à la date à laquelle est rédigée l’étude.
2 212 films de fiction (sur 2 358 films de fiction ayant obtenu un agrément de production et un
agrément des investissements préalable depuis 2004) sont ainsi étudiés. Au sein de cet
échantillon, deux catégories de films sont distinguées : les films ayant demandé et obtenu un
agrément définitif de crédit d’impôt et les films qui ne l’ont pas demandé. L’objet de l’analyse est
de comparer ces deux populations afin de déterminer l’impact du crédit d’impôt sur la production
des films et de caractériser la structure des coûts de production des films bénéficiaires.
Les données relatives au crédit d’impôt utilisées pour cette analyse ont été établies à partir des
fiches de coûts renseignées de manière déclarative par les entreprises de production et
envoyées au service du soutien à la production et à la distribution du CNC. Ces chiffres sont,
par conséquent, à considérer avec les précautions d’usage.
B. Présentation de l’échantillon
Les films bénéficiant du crédit d’impôt (films avec CIC) représentent 74,4 % de l’ensemble de
l’échantillon étudié depuis 2004. A partir de l’entrée en vigueur de la dernière réforme, 460 films
ont bénéficié d’un crédit d’impôt, soit 79,6 % de l’ensemble des films de ce groupe. Avant cette
réforme, la part de films bénéficiaires du crédit d’impôt était moindre, à 72,9 % pour les films
bénéficiaires de la première version du crédit d’impôt et 71,8 % pour ceux bénéficiant de la
réforme de 2013.
324
578
439 118
871
124
460
315
CIC 1 : films agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 / CIC 2 : films
agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 / CIC 3 : films agréés en
production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2016 et 2020.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
Si le crédit d’impôt concerne des films de tous les niveaux de coût de production, leur
représentation varie selon la tranche de coûts. Sur l’ensemble des films de l’échantillon, les films
dont le coût est compris entre 1 M€ et 2,5 M€ sont ainsi proportionnellement plus présents au
sein des films sans CIC (31,4 %) qu’au sein des films bénéficiaires (21,3 %). A l’inverse, les
films dont le coût est compris entre 4 M€ et 5,5 M€ sont davantage représentés au sein des
films bénéficiaires (21,7 %) qu’au sein des films sans CIC (12,9 %).
Depuis la dernière réforme du crédit d’impôt, ayant notamment pour conséquence une
réévaluation du plafond de crédit d’impôt et une extension du taux de 30 % aux productions de
plus de 7 M€, la part des films de cette tranche de coût ne bénéficiant pas du crédit d’impôt est
de 16,9 %. Cette part était de 27,4 % pour les films ayant eu un agrément des investissements
entre 2013 et 2015, et de 27,5 % pour les films agréés aux investissements entre 2004 et 2012.
CIC 1 : films agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 / CIC 2 : films
agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 / CIC 3 : films agréés en
production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2016 et 2020.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
CIC 1 : films agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 / CIC 2 : films
agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 / CIC 3 : films agréés en
production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2016 et 2020.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.
Pour les films bénéficiant des derniers aménagements du crédit d’impôt (ayant obtenu un
agrément des investissements à partir de 2016), les dépenses éligibles représentent 53,8 % du
coût total des films concernés. Cette part atteint 64,5 % pour les films dont le coût est inférieur
Dépenses de production éligibles1 et crédit d’impôt selon le coût total des films bénéficiaires de
la dernière réforme du crédit d’impôt
<1M€ 1-2,5M€ 2,5-4M€ 4-5,5M€ 5,5-7M€ 7-15M€ >15M€ ensemble
dépenses éligibles (M€) 11,98 85,17 206,30 252,88 197,56 381,33 310,41 1 445,64
crédit d’impôt (M€) 2,94 23,48 59,18 73,52 57,51 113,52 91,35 421,49
coût total (M€) 18,58 136,83 337,49 437,79 349,86 724,62 682,81 2 687,97
dépenses éligibles (%)1 64,5 62,2 61,1 57,8 56,5 52,6 45,5 53,8
crédit d’impôt (%) 15,8 17,2 17,5 16,8 16,4 15,7 13,4 15,7
1
Soutien financier déduit.
Base : CIC 3 - 460 films d’initiative française de fiction agréés en production ayant obtenu préalablement un agrément des
investissements à partir de 2016 et bénéficiant d’un crédit d’impôt.
Source : CNC.
Parmi les 460 films de fiction bénéficiant des derniers aménagements du crédit d’impôt, plus du
quart (28,3 %) a reçu au moins 1 M€ de crédit d’impôt et, 7,2 % a reçu plus de 2 M€. Seuls
9,2 % des films bénéficiant de la première réforme du crédit d’impôt (qui réhaussait notamment
le plafond de crédit d’impôt de 1 à 4 M€) a reçu au moins 1 M€ de crédit d’impôt, et aucun n’a
obtenu plus de 2 M€ de crédit d’impôt sur cette cohorte.
Conséquence du rehaussement du plafond de crédit d’impôt lors de la dernière réforme, six
films ont pu obtenir plus de 4 M€ de crédit d’impôt : Valérian et la cité des mille planètes (2018),
Anna (2019), Santa et Cie (2018), La Ch’tite Famille (2018), L’Empereur de Paris (2020) et
J’accuse (2020).
De façon plus générale, les dépenses éligibles moyennes ainsi que le crédit d’impôt moyen ont
fortement augmenté avec l’entrée en vigueur de la réforme de 2016 : +29,1 % pour les
dépenses éligibles par rapport aux films bénéficiaires de la première génération du crédit
d’impôt et +13,4 % pour le montant moyen de crédit d’impôt accordé.
Dépenses de production éligibles1 et crédit d’impôt moyen par film bénéficiaire selon la
génération de crédit d’impôt (M€)
3,14
2,43 2,63 2,67
0,92
0,45 0,56 0,60
45 100,00
40 36 90,00
35 80,00
31
29 70,00
30
60,00
25
50,00
20
40,00
15 11 30,00
10 20,00
5 19,31 18,75 10,00
5,57 14,64
0 0,00
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
100%
90% 18,2 21,1 16,9 22,4
80%
18,1
70% 22,6 18,1
30,3
60%
50%
40%
30% 65,0 59,4
51,4 56,3
20%
10%
0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Les dépenses de personnel (24,3 % du coût total) constituent le plus gros poste de coût de
production des documentaires agréés en 2021. Deux films allouent en 2020 plus de
400 000 euros en dépenses en personnel : le Capital au XXIe siècle, de Thomas Piketty et Justin
Pemberton, et Profs du bout du monde, d’Emilie Therond. Aucun film documentaire n’atteignait
ce pallier en 2020. Le coût moyen sur ce poste augmente par conséquent à 156,9 K€, l’un des
montants les plus importants constaté sur les dix dernières années, derrière 2016 (399,0 K€) et
2014 (237,5 K€), toutes deux marquées par la présence de documentaires au coût supérieur à
7 M€ (les Saisons et Ouragan, l’Odyssée d’un vent en 2016 et Amazonia en 2014).
100,0 50,0
90,0 45,0
80,0 40,0
70,0 61,3 62,1 35,0
60,0 52,8 30,0
45,5
50,0 21,8 25,0
40,0 14,9 20,0
30,0 9,4 15,0
20,0 5,3 10,0
10,0 5,0
0,0 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
part de dépenses effectuées à l'étranger part de films effectuant des dépenses à l'étranger
Part des dépenses de production effectuées en France et à l’étranger pour les films documentaires
selon les postes de coût en 2021 (%) Moyenne : 21,8 %
droits artistiques 21,5 78,5
personnel 18,9 81,1
rémunération producteur 23,9 76,1
interprétation 23,3 76,7
charges sociales 2,9 97,1
technique 28,0 72,0
décors et costumes 41,5 58,5
transports, défraiements, régie 34,3 65,7
assurances et divers 28,6 71,4
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
étranger France
Le poste « divers » comprend les frais généraux.
Base : FIF documentaires
Source : CNC
Depuis 2004, 152 longs métrages documentaires ont bénéficié du crédit d’impôt. Le montant
total de crédit d’impôt alloué s’élève à 22,69 M€, soit environ 149 000 € par film en moyenne.
Le crédit d’impôt représente 8,8 % du coût total des documentaires bénéficiaires sur l’ensemble
de la période. Comme pour les films de fiction, le taux de couverture des dépenses éligibles par
les montants totaux de crédit d’impôt a augmenté en parallèle des différentes réformes du
dispositif : 27,2 % des dépenses éligibles sont ainsi couvertes par le crédit d’impôt pour les films
bénéficiant des derniers aménagements du dispositif, contre 22,2 % pour les films ayant reçu
1
Voir descriptif complet du dispositif et méthodologie d’analyse pp 36-37.
B. Films d’animation
L’analyse des coûts de production des films d’animation est limitée par le nombre de films
agréés. 95 films d’initiative française ont reçu un agrément de production sur la période depuis
2003, soit 5 en moyenne par année, sans qu’une réelle évolution puisse être constatée sur
l’ensemble de la période. La taille réduite de l’échantillon ne permet pas de dresser de réelles
tendances. Il convient donc d’être prudent dans l’interprétation de ces données.
En 2021, 4 films d’animation ont été agréés, soit 3 de moins qu’en 2020. Le montant total des
dépenses effectuées poour ces films est de 25,0 M€, l’un des plus faibles niveaux observés
pour le genre, devant l’année 2017 (20,1 M€ dépensés pour 4 films) et l’année 2005 (20,2 M€
pour 2 films). Le record de dépenses observé en 2016 (161,68 M€) est imputable à l’agrément
cette année de deux superproductions d’animation : le Petit Prince (63,0 M€) et Pourquoi j’ai
pas mangé mon père (53,5 M€). De façon plus générale, le nombre de grosses productions
d’animation tend à baisser au cours des dernières années : seul un film d’animation à 15 M€ ou
plus a été agréé entre 2017 et 2021 (Astérix et le secret de la potion magique) contre sept sur
la première partie de la décennie (2012-2016). En 2021, deux films d’animations présentaient
des coûts compris entre 2,5 M€ et 4 M€, et deux films des coûts compris entre 7 M€ et 15 M€.
10 200,00
9 8 180,00
8 7 160,00
7 140,00
6 5 120,00
5 4 100,00
4 80,00
3 60,00
105,80
2 40,00
1 35,74 44,59 20,00
25,00
0 0,00
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
La structure des dépenses de production des films d’animation pour l’année 2021 se singularise
par l’importance des dépenses de rémunération, qui constituent les trois quarts (75,9 %) des
coûts de production, le plus haut niveau jamais observé pour cette catégorie de dépenses. Les
dépenses techniques diminuent à l’inverse fortement, à 8,7 % du total des dépenses des films
d’animation en 2021 (34,2 % en 2020). Seules les dépenses de tournage conservent un niveau
relativement proche de celui constaté en 2020, à 15,5 % de l’ensemble des coûts (13,0 % en
2020).
100%
13,0 15,5
21,3 28,0
80% 8,7
14,4 34,2
60%
32,1
40% 75,9
64,3
52,8
20% 39,9
0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
divers
6,8%
transports,
défraiements, régie
personnel
2,9%
assurances et divers 59,8%
5,8%
technique
8,7%
interprétation
0,7%
droits artistiques charges sociales
7,2% 8,2%
Pour les films d’animation, la rémunération des producteurs est incluse dans le poste « personnel ». Les dépenses techniques
intègrent les dépenses en sous-traitance. Le poste « divers » comprend les frais généraux et les dépenses en décors et costumes.
Base : FIF d’animation.
Source : CNC
part de dépenses effectuées à l'étranger part de films effectuant des dépenses à l'étranger
Part des dépenses de production effectuées en France et à l’étranger pour les films d’animation
selon les postes de coût en 2021 (%) Moyenne : 29,3 %
66 films d’animation d’initiative française ont bénéficié du crédit d’impôt depuis 2004. Le montant
total de crédit d’impôt alloué s’élève à 66,03 M€, soit environ 1,00 M€ par film en moyenne. Sur
l’ensemble de la période, le crédit d’impôt représente 8,4 % du coût total des films d’animation
bénéficiaires. A l’instar des deux autres genres, le taux de couverture des dépenses éligibles
par les montants totaux de crédit d’impôt a augmenté en parallèle des différentes réformes du
dispositif : 27,6 % des dépenses éligibles sont ainsi couvertes par le crédit d’impôt pour les films
bénéficiant des derniers aménagements du dispositif, contre 22,1 % pour les films ayant un
agrément des investissements entre 2013 et 2015 et 12,5 % pour ceux ayant bénéficié de la
première génération de crédit d’impôt (2004-2012).
1
Voir descriptif complet du dispositif et méthodologie d’analyse pp 39-40.