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les études du CNC Les coûts de

mars 2022 production des films


en 2021
Les coûts de production
des films en 2021

Films d’initiative française


ayant reçu l’agrément de production en 2021

mars 2022
Centre national du cinéma et de l’image animée
Direction des études, des statistiques et de la prospective
291 boulevard Raspail 75675 Paris Cedex 14
Tél : 01.44.34.38.26
www.cnc.fr
ISSN : 1951-4751

Ivan Piccon, Diane Gilbert, Ganaëlle Labranche, Sophie Jardillier

2 Les coûts de production des films en 2021


Sommaire
Chiffres-clés .......................................................................................................................... 4

Synthèse ............................................................................................................................... 5

Méthodologie......................................................................................................................... 7

I. Coûts de production des films, tous genres confondus ............................................... 9


A. Les films .................................................................................................................... 9
B. Les dépenses à l’étranger .......................................................................................12

II. Coûts de production des films de fiction .....................................................................14


A. Structure globale des coûts de production des films de fiction ..........................14
a. Répartition des dépenses .......................................................................................14
b. Structure des coûts de production selon le coût total ..............................................15
B. Les dépenses de rémunération ..............................................................................17
a. Les droits artistiques ...............................................................................................17
b. Les dépenses de personnel ....................................................................................19
c. La rémunération des producteurs ...........................................................................21
d. Les coûts d’interprétation ........................................................................................21
e. Les charges sociales ..............................................................................................22
C. Les dépenses techniques .......................................................................................23
D. Les dépenses de tournage ......................................................................................25
a. Les dépenses de décors et costumes .....................................................................26
b. Frais de transports, défraiements et régie ...............................................................27
c. Frais d’assurances et divers ...................................................................................28
E. Localisation des dépenses des films de fiction ....................................................30

III. Crédit d’impôt des films de fiction ..............................................................................35


A. Méthodologie ...........................................................................................................36
B. Présentation de l’échantillon ..................................................................................36
C. Structure des coûts de production des films ........................................................38
D. Evaluation du crédit d’impôt ...................................................................................39

IV. Coûts de production des documentaires et des films d’animation ..............................42


A. Les films documentaires .........................................................................................42
a. Structure des coûts de production des films documentaires ...................................42
b. Localisation des dépenses des films documentaires ....................................................44
c. Impact du crédit d’impôt sur les films documentaires ...................................................45
B. Films d’animation ....................................................................................................46
a. Structure des coûts de production des films d’animation.........................................47
b. Localisation des dépenses des films d’animation ....................................................48
c. Impact du crédit d’impôt sur les films d’animation ...................................................50

Les coûts de production des films en 2021 3


4,64 M€

Chiffres-clés
Ensemble des films d’initiative française agréés en 2021

487 M€ de dépenses totales en


135 films agréés production
(-26 % / 2020) (-32 % / 2020)
Films selon leur coût
>7M€
12% <1M€
25%

4M€-7M€
20%

403 M€ de dépenses en France 1M€-4M€


43%
(-35 % / 2020)

Films de fiction agréés en 2021

443 M€ 4,34 M€
de dépenses totales en
102 films agréés production coût moyen d’un film de fiction
(-27 % / 2020) (-32 % / 2020)
Principaux postes
Structure des coûts de production (%)
personnel (21 %)

59,0 10,8 30,3 Charges sociales (13 %)

Interprétation (11 %)
0% 20% 40% 60% 80% 100%
rémunérations technique tournage
Technique (11 %)

Films documentaires agréés en 2021

19 M€ de dépenses 0,65 M€

29 films agréés totales en production


coût moyen d’un documentaire
(-19 % / 2020) (-3 % / 2020)

Films d’animation agréés en 2021

25 M€ de dépenses 6,25 M€

4 films agréés totales en production


coût moyen d’un film d’animation
(-43 % / 2020) (-44 % / 2020)

4 Les coûts de production des films en 2021


Synthèse
Pour la dix-neuvième année, le CNC réalise une étude sur la structure des coûts de production
des films d’initiative française ayant reçu un agrément de production. Cette étude s’appuie sur
les coûts définitifs des films, c’est-à-dire une fois le tournage du film achevé. L’analyse donne
un éclairage sur la répartition des dépenses de fabrication d’un film en fonction de son coût total
et sur la localisation des dépenses en France et à l’étranger.

En 2021, 135 films d’initiative française ont obtenu un agrément de production. Il s’agit du plus
bas niveau jamais enregistré, derrière l’année 2003 (136 films agréés). Bien que la plupart des
agréments de production en 2021 ont bénéficié d’une sortie commerciale en 2020 ou 2021, il
convient de souligner que le nombre de longs métrages agréés en 2021 est impacté par la
pandémie de Covid-19 qui a entraîné la fermeture prolongée des salles de cinémas. Le total
des dépenses effectuées par les films d’initiative française pâtit également largement de la
baisse du nombre de films agréés. 486,62 M€ de dépenses sont enregistrées en 2021, un cumul
en nette baisse sur un an (-32,1 % par rapport à 2020). Comme pour le nombre de films, ce
total est le plus bas sur l’ensemble de la période, derrière l’année 2003 (-13,1 % par rapport à
2003).

Il convient de rappeler que le périmètre de cette étude est différent de celui du bilan annuel de
la production cinématographique qui s’attache à l’année d’agrément des investissements et non
à celle de l’agrément de production. Or, il se passe en moyenne 18 mois entre les deux
agréments. Aucun film ayant reçu l’agrément de production en 2021 n’a obtenu un agrément
des investissements préalable la même année, 17,8 % l’ont reçu en 2020, 65,1 % en 2019,
13,2 % en 2018 et 3,9 % entre 2015 et 2017.

Baisse des coûts moyens des films de fiction et d’animation


Le coût moyen des films évolue différemment selon les genres en 2021. Le coût moyen des
films documentaires en 2021 (646,47 K€) est en hausse par rapport à 2020 (+20,5 %). Cette
évolution s’explique par la présence en 2021 d’un documentaire de plus de 3 M€ (Le Capital au
XXIe siècle, de Thomas Piketty et Justin Pemberton).
A l’inverse, le coût moyen des films de fiction est en baisse en 2021 à 4,34 M€, soit 6,8 % de
moins qu’en 2020. Il s’agit de l’un des plus bas niveaux de l’ensemble de la période, devant
l’année 2003 (4,32 M€ en moyenne). Le coût moyen des films d’animation observe également
une légère baisse en 2021, à 6,25 M€ (-1,9 % par rapport à 2020). En 2021, aucun film
d’animation ne présente un coût supérieur à 15 M€. Cette absence de productions d’animation
ambitieuses est davantage marquée au cours des cinq dernières années, un seul film dépassant
ce seuil (Astérix et le Secret de la potion magique, en 2019).

Une part plus importante consacrée aux dépenses de rémunération


En 2021, les dépenses de rémunération des films de fiction (droits artistiques, frais de
personnel, rémunérations des producteurs, dépenses d’interprétation et charges sociales)
composent 59,0 %, une part stable par rapport à 2020 (59,6 %). Les dépenses de tournage
représentent 30,3 % des coûts de production des films de fiction en 2021 (29,6 % en 2020). La

Les coûts de production des films en 2021 5


part des dépenses techniques reste stable en 2021 à 10,8 % (10,9 % en 2020), un niveau qui
demeure inférieur à la moyenne constatée sur la décennie (12,2 %). Depuis 2003, la structure
des coûts de production des films de fiction est principalement impactée par l’amenuisement
des dépenses techniques (-5,2 points entre 2003 et 2021).

Baisse des dépenses à l’étranger


En 2021, 83,88 M€ de dépenses ont été réalisées à l’étranger, tous genres confondus, soit un
montant en baisse par rapport à 2020 (-16,8 %). Le montant des dépenses effectuées à
l’étranger en 2021 est par conséquent l’un des plus bas constatés sur la période, devant 2007
(79,90 M€) et 2003 (65,36 M€). Ce niveau est corrélé à la baisse plus globale du nombre de
films, et donc de dépenses, en 2021. La part de films d’initiative française agréés en 2021 ayant
effectué des dépenses à l’étranger se stabilise à l’inverse au niveau record constaté en 2020, à
72,6 % de l’ensemble des films. Sur la période, la part de films effectuant des dépenses à
l’étranger est en très nette augmentation (55,1 % des films en 2003).
En parallèle de cette évolution, la part des dépenses effectuées à l’étranger est en hausse en
2021 (17,2 % du total des dépenses) par rapport à 2020 (14,1 %). Cette part demeure toutefois
en retrait par rapport à celle constatée chaque année au cours de la dernière décennie. La part
de dépenses à l’étranger varie également selon le genre du film : elle demeure en retrait par
rapport aux parts constatées les autres années de la décennie pour les films de fiction (16,4 %
de dépenses effectuées à l’étranger en 2021), mais observe une très forte hausse pour les films
documentaires, avec 21,8 % des dépenses totales (9,4 % en 2020), l’un des plus hauts niveaux
jamais atteints par le genre. La part de dépenses effectuées à l’étranger effectuées par des films
d’animation varie fortement d’une année à l’autre, en fonction de la typologie des films agréés.
Elle est de 29,3 % des dépenses totales en 2021, contre 17,5 % en 2020

Le crédit d’impôt des films de fiction représente en moyenne 15,7 % du coût des films
bénéficiant de la dernière réforme du dispositif
Depuis les derniers aménagements du crédit d’impôt cinéma en 2016, le montant total de crédit
d’impôt atteint 421,49 M€, soit 29,2 % des dépenses totales éligibles et 15,7 % du coût total des
films de fiction.

6 Les coûts de production des films en 2021


Méthodologie
Le CNC réalise une étude sur la structure des coûts de production de l’ensemble des films
d’initiative française ayant reçu un agrément de production depuis 2003. L’analyse, construite à
partir des données de l’agrément de production, appréhende les coûts définitifs de production
des films. Les devis prévisionnels, communiqués au CNC dans les dossiers d’agrément des
investissements, avant tournage, peuvent en effet subir des évolutions non négligeables.

Les résultats de cette étude livrent un éclairage sur la répartition des coûts de production des
films d’initiative française et sur la localisation des dépenses en France ou à l’étranger.
Pour la quinzième année, cette étude présente une analyse spécifique des films bénéficiant du
crédit d’impôt.

Il convient de rappeler que l’agrément de production peut être délivré de deux façons : soit
lorsque l’entreprise de production a reçu des financements encadrés au titre de l’agrément des
investissements pour le tournage du film (il permet ainsi de rendre cet octroi définitif), soit
directement au titre de la production d’œuvres cinématographiques achevées, lorsque
l’agrément des investissements n’est pas requis. La date d’agrément de production n’est ainsi
pas directement corrélée à la date effective des dépenses de production. En 2021, 49,6 % des
films d’initiative française agréés ont bénéficié d’une exploitation commerciale en salles la même
année, 30,4 % sont sortis en salles en 2020, et 17,8 % n’ont pas encore été exploités. Trois
films ont par ailleurs bénéficié d’une dérogation leur permettant l’obtention d’un agrément de
production malgré une exploitation antérieure (un film en 2017 et deux en 2019).

Parmi les 135 films ayant reçu l’agrément de production en 2021, 6 films (4,4 %) l’ont obtenu
directement. Parmi les 129 films ayant reçu au préalable un agrément des investissements,
aucun ne l’a reçu en 2021, 17,8 % l’ont reçu en 2020, 65,1 % en 2019, 13,2 % en 2018 et 3,9 %
entre 2015 et 2017.

Les fiches de coûts utilisées pour cette analyse sont renseignées de manière déclarative par
les entreprises de production et envoyées au service du soutien à la production et à la
distribution du CNC. Ces données sont, par conséquent, à considérer avec les précautions
d’usage.

En raison d’une évolution de la composition des dossiers d’agrément du CNC, liée aux
aménagements du barème de l’agrément, la typologie des dépenses change pour les films
ayant effectué une demande d’agrément de production à compter du 1er janvier 2018. La
nouvelle grille d’agrément implique une évolution profonde des postes de dépenses techniques
(« moyens techniques » et « postproduction image et son »), de même que la création de
nouveaux postes de dépenses, dont l’ajout d’une ligne consacrée aux effets visuels numériques.
Pour cette raison, les historiques des dépenses techniques ont été retravaillés à partir de
nouveaux agrégats : « matériel prises de vue », « matériel technique de tournage », « montage
et sonorisation », « effets visuels numériques », « laboratoires » et « éléments de montage
annexe ».

Les coûts de production des films en 2021 7


Matériel prises de Matériel technique Montage et effets visuels éléments de
Laboratoires
vues de tournage sonorisation numériques montage annexe
•matériel prises de • machineries •montage •postproduction •laboratoires vidéo •génériques et films
vues cinéma • éclariage •auditorium vidéo •laboratoires photo annonces
• matériel prises de • son •autres prestations •conservation •sous-titrage
vues vidéo • pellicules, •éléments de
supports livraison

Les films documentaires ainsi que les longs métrages d’animation font l’objet d’une analyse
distincte, compte tenu de la structure de production spécifique à chaque genre.

Il convient de préciser que certaines données relatives aux années antérieures à 2021 ont fait
l’objet de corrections.

Le périmètre de cette étude est différent de celui du bilan annuel de la production


cinématographique, qui s’attache à l’année d’agrément des investissements. Certaines
analyses peuvent ainsi apparaître divergentes entre les deux études.

8 Les coûts de production des films en 2021


I. Coûts de production des films, tous genres
confondus
A. Les films
En 2021, 135 films d’initiative française ont obtenu un agrément de production. Il s’agit du plus
bas niveau jamais enregistré, derrière l’année 2003 (136 films agréés). Cette baisse s’explique
principalement par l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la fermeture prolongée des cinémas
en 2020 et début 2021, l’obtention de l’agrément de production étant souvent corrélée à
l’exploitation commerciale des films en salles.
En 2021, le total des dépenses effectuées par les films d’initiative française pâtit largement de la
baisse du nombre de films agréés. 486,62 M€ de dépenses sont enregistrées en 2021, un cumul
en nette baisse sur un an (-32,1 % par rapport à 2020). Comme pour le nombre de films, ce
total est le plus bas sur l’ensemble de la période, derrière l’année 2003 (-13,1 % par rapport à
2003).

Nombre de films agréés et coût totaux (M€)

250
1 400,00
204
200 183 1 200,00

1 000,00
150 136 135
800,00

100 600,00
1 055,11
400,00
716,35
50 559,82
486,62 200,00

0 0,00
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

coût total (M€) nombre de films

Base : FIF (tous genres confondus).


Source : CNC

Un film agréé en 2021 coûte en moyenne 3,60 M€, un montant proche de celui constaté en
2020 (3,91 M€). Il s’agit du montant le plus faible observé sur l’ensemble de la période. La forte
baisse du coût moyen des films observée depuis 2019 (-31,2 % du coût moyen entre 2021 et
2018) s’explique à la fois par l’absence de superproductions (aucun film de plus de 30 M€ en
2020 et 2021, contrairement aux années précédentes), ainsi que par une baisse plus globale
du coût des films agréés. En 2021, le coût médian des films agréés est de 2,56 M€, un montant
en baisse de 8,3 % par rapport à 2020.

Les coûts de production des films en 2021 9


Coûts moyens et médians de production des films (M€)

6,00
5,17
5,00
4,12
3,91
4,00 3,60

3,00 3,39
2,76 2,80
2,00 2,56

1,00

0,00
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

coût moyen coût médian

Base : FIF (tous genres confondus).


Source : CNC.

En 2021, la baisse du nombre de films est principalement marquée pour les films dont le coût
dépasse 7 M€. Seuls 16 films de plus de 7 M€ ont été agréés (11 dont le coût est compris entre
7 M€ et 15 M€ et 5 à 15 M€ ou plus), soit 11,9 % de l’ensemble des films agréés en 2021, contre
15,8 % en 2020 (29 films). La part observée pour les films de ces tranches de coûts en 2021
est la plus faible jamais observée. Par conséquent, leur poids dans le total des dépenses atteint
également une part plancher en 2021, à 40,8 %, tandis que ces films représentent généralement
plus de la moitié des dépenses effectuées par les longs métrages d’initiative française, à
l’exception des années 2003 (47,2 %) et 2020 (45,4 %). Au-delà d’une baisse du nombre de
films, qui concerne la plupart des tranches de coûts, la faible part des films de plus de 7 M€
dans l’ensemble des dépenses enregistrées en 2021 s’explique par une moindre amplitude des
coûts constatée chaque année pour les films de cette tranche. En 2021, seul un film (Aline, de
Valérie Lemercier) excède 20 M€, contre 3 en 2020 et 5 en moyenne chaque année depuis
2003. Le coût moyen des films de 15 M€ ou plus atteint par conséquent en 2021 son plus bas
niveau (17,7 M€ en moyenne), derrière l’année 2003 (18,1 M€).
L’amenuisement de la part des films à 7 M€ ou plus bénéficie principalement aux films
intermédiaires (dont le coût est compris entre 2,5 M€ et 7 M€) pour lesquels la part augmente
de 2,6 points en 2021, à 39,3 % de l’ensemble des films. Cette hausse impacte également leur
poids dans le total des dépenses effectuées, à 45,9 % des dépenses totales (41,8 % en 2020).
Pour la première fois sur l’ensemble de la période, le poids des dépenses effectuées par les
films dont le coût est compris entre 2,5 M€ et 7 M€ dépasse ainsi celui des dépenses effectuées
par les films à 7 M€ ou plus.
La part des films dont les coûts sont plus modestes (moins de 2,5 M€) augmente également
légèrement en 2021, à 48,9 % de l’ensemble des films (+1,4 point par rapport à 2020). La part
de leurs dépenses demeure en revanche stable, à 13,3 % du total des dépenses enregistrées
en 2021 (12,8 % en 2020).

10 Les coûts de production des films en 2021


Répartition des films selon le coût de production (%)
2,9 5,4 1,6 3,7
100%
90% 14,0 14,2 8,1
18,1 5,9
80% 7,4 7,7
14,1
70% 10,8
16,2 16,4
60% 10,3 19,3
11,0 12,6
50%
16,2
40%
25,7 24,0 23,7
30% 16,7

20%
10% 22,8 22,5 23,5 25,2

0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

moins de 1 M€ 1 M€ à 2,5 M€ 2,5 M€ à 4 M€ 4 M€ à 5,5 M€ 5,5 M€ à 7 M€ 7 M€ à 15 M€ plus de 15 M€

Base : FIF (tous genres confondus).


Source : CNC.

Malgré la baisse globale du nombre de films, leur répartition selon le genre demeure
relativement stable en 2021 par rapport à 2020. 102 films agréés sont des films de fiction
(75,6 %, contre 76,5 % en 2020), 29 sont des films documentaires (21,5 %, contre 19,7 % en
2020) et 4 sont des films d’animation (3,0 % contre 3,8 %). Si la part des films d’animation
demeure stable sur l’ensemble de la période (3,7 % de l’ensemble des films en 2003), la
répartition du nombre de films selon leur genre est sensiblement modifiée en vingt ans par le
nombre accru de documentaires agréés, de 8,1 % de l’ensemble des films en 2003 à 21,5 % en
2021.
La répartition des dépenses selon le genre du film varie par rapport à celle observée dans le
nombre de films. Les films documentaires, moins coûteux à produire, effectuent ainsi 3,9 % de
l’ensemble des dépenses effectuées par les films d’initiative française. Cette part s’élève à
91,0 % pour les films de fiction. Malgré l’augmentation du nombre de films documentaires
observée sur l’ensemble de la période, la part de dépenses effectuées par les films de fiction
demeure relativement stable (92,6 % du total des dépenses en 2003). Les variations de
structure des dépenses selon le genre des films observée ponctuellement entre 2003 et 2021
sont imputables aux films d’animation, dont les coûts peuvent varier largement d’une année à
l’autre. C’est notamment le cas en 2007 (marquée par l’agrément de Arthur et les Minimoys),
en 2011 (Arthur et la guerre des deux mondes) et en 2016 (Le Petit Prince).
Le coût moyen des films évolue différemment selon les genres. Le coût moyen des films
documentaires en 2021 (646,47 K€) est en hausse par rapport à 2020 (+20,5 %). Cette
évolution s’explique par la présence en 2021 d’un documentaire de plus de 3 M€ (Le Capital au
XXIe siècle). En 2020, aucun film documentaire n’atteignait 2 M€ de coûts. Le coût médian des
films documentaires reste en revanche stable en 2021, à 419,8 M€. Sur l’ensemble de la
période, les coûts moyens et médians des films documentaires évoluent peu. Quelques grosses
productions documentaires impactent toutefois ponctuellement les coûts moyens du genre sur
la période : c’est le cas de Océans (réalisé par Jacques Perrin et Jacques Cluzaud) et Home
(Yann Arthus-Bertrand) en 2010, de Amazonia (Thierry Ragobert) en 2014 et de Les Saisons

Les coûts de production des films en 2021 11


en 2016 (Jacques Perrin et Jacques Cluzaud). Ces quatre documentaires sont les seuls à
présenter des coûts supérieurs à 10 M€ sur l’ensemble de la période.
A l’inverse, le coût moyen des films de fiction est en baisse en 2021 à 4,34 M€, soit 6,8 % de
moins qu’en 2020. Il s’agit de l’un des plus bas niveaux de l’ensemble de la période, devant
l’année 2003 (4,32 M€ en moyenne). Cette baisse s’accompagne d’une baisse du coût médian
des films de fiction en 2021, à 3,14 M€ (-12,6 % par rapport à 2020), un montant équivalent à
celui constaté en 2015 (3,19 M€).
Le coût moyen des films d’animation observe également une légère baisse en 2021, à 6,25 M€
(-1,9 % par rapport à 2020). Le coût médian des films d’animation est stable sur un an à
6,05 M€. En raison du faible nombre de films d’animations agréés, leurs coût moyen et médian
varient largement d’une année à l’autre. En 2021, aucun film d’animation ne présente un coût
supérieur à 15 M€. Cette absence de productions d’animation ambitieuses est davantage
marquée au cours des cinq dernières années, un seul film dépassant ce seuil (Astérix et le
Secret de la potion magique, en 2019).

Répartition des films selon leur genre (%)

100% 3,7 3,9 3,8 3,0


90% 8,1 15,2 19,7 21,5
80%
70%
60%
50%
40% 88,2 80,9 76,5 75,6
30%
20%
10%
0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

fiction documentaire animation

Base : FIF (tous genres confondus).


Source : CNC

B. Les dépenses à l’étranger


En 2021, 83,88 M€ de dépenses ont été réalisées à l’étranger, tous genres confondus, soit un
montant en baisse par rapport à 2020 (-16,8 %). Le montant des dépenses effectuées à
l’étranger en 2021 est par conséquent l’un des plus bas constatés sur la période, devant 2007
(79,90 M€) et 2003 (65,36 M€).
Ce niveau est toutefois corrélé à la baisse plus globale du nombre de films, et donc de
dépenses, en 2021. La part de films d’initiative française agréés en 2021 ayant effectué des
dépenses à l’étranger se stabilise à l’inverse au niveau record constaté en 2020, à 72,6 % de
l’ensemble des films. Sur la période, la part de films effectuant des dépenses à l’étranger est en
très nette augmentation (55,1 % des films en 2003).
En parallèle de cette évolution, la part des dépenses effectuées à l’étranger est également en
hausse en 2021 (17,2 % du total des dépenses) par rapport à 2020 (14,1 %). Cette part
demeure toutefois en retrait par rapport à celle constatée chaque année au cours de la dernière
décennie (plus de 20 % de dépenses à l’étranger chaque année à l’exception de 2012, 2015 et

12 Les coûts de production des films en 2021


2020). Ce tassement de la part des dépenses à l’étranger sur la fin de la décennie est
principalement lié aux films à 7 M€ ou plus et à leur moindre présence dans les films étudiés,
avec 9,0 % des dépenses totales effectuées à l’étranger par les films dont le coût est compris
entre 7 M€ et 15 M€ (11,2 % entre 2012 et 2021) et 24,6 % pour les films à 15 M€ ou plus
(32,1 % sur la décennie).
La part de dépenses à l’étranger varie également selon le genre du film.
Si la part de films de fictions effectuant des dépenses à l’étranger se maintient à un haut niveau
en 2021 (74,5 % de l’ensemble des films de fiction, contre 76,4 % en 2020, son plus haut
niveau), leurs dépenses sont depuis 2020 moins importantes, à 14,0 % et 16,4 % en 2021,
contre plus de 20 % sur le reste de la décennie (hors 2015). Cette baisse est principalement
liée à l’absence de coproductions internationales ambitieuses en 2020 et 2021. La part de
dépenses effectuées à l’étranger pour les films de fiction à 15 M€ ou plus est depuis 2020 en
net retrait par rapport à celle constatée sur la dernière décennie : 24,6 % des dépenses de ces
films sont tournées vers l’international en 2021 (seulement 8,2 % en 2020), contre 32,9 % en
moyenne entre 2012 et 2021. Pour les autres tranches de coûts, la part de dépenses effectuées
à l’étranger est en 2021 globalement stable ou en hausse, à l’exception des films de moins de
1 M€ (-7,3 points par rapport à la moyenne constatée sur la décennie) ainsi que des films dont
le coût est compris entre 4 M€ et 5,5 M€ (-3,6 points).
La part de dépenses effectuées à l’étranger pour les films documentaires est en très forte
hausse en 2021 avec 21,8 % des dépenses totales (9,4 % en 2020), l’un des plus hauts niveaux
jamais atteint par le genre, derrière 2014 (24,1 %) et 2010 (23,1 %). Cette forte part est
principalement imputable à la coproduction franco-néo-zélandaise le Capital au XXIe siècle, de
Thomas Piketty et Justin Pemberton, dont près de la moitié des dépenses sont effectuées à
l’étranger et qui concentre 40,4 % des dépenses étrangères totales.
La part de dépenses effectuées à l’étranger effectuées par des films d’animation varie fortement
d’une année à l’autre, en fonction de la typologie des films agréés. Elle est de 29,3 % des
dépenses totales en 2021, contre 17,5 % en 2020. Depuis 2018, l’intégralité des films
d’animation effectuent des dépenses à l’étranger.

Part des dépenses des films agréés effectuées à l’étranger (%)

100,0 50,0

80,0 72,7 72,6 40,0


66,7
55,1
60,0 30,0

40,0 17,4 17,2 20,0


14,1
11,7
20,0 10,0

0,0 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

part de dépenses effectuées à l'étranger part de films effectuant des dépenses à l'étranger

Base : FIF (tous genres confondus).


Source : CNC

Les coûts de production des films en 2021 13


II. Coûts de production des films de fiction
A. Structure globale des coûts de production des films de fiction
a. Répartition des dépenses
L’ensemble des postes de production se divise en trois catégories :
• les rémunérations regroupant les droits artistiques, le personnel, l’interprétation, les
charges sociales et la rémunération du producteur ;
• les coûts techniques constitués des moyens techniques et des dépenses en
postproduction image et son ;
• les coûts de tournage intégrant les décors et costumes, les transports, défraiements,
frais de régie, les assurances et les frais généraux.

En 2021, les postes relatifs aux rémunérations (hors participations) composent 59,0 % du coût
total d’un film de fiction, une part stable par rapport à celle constatée en 2020.
La part des dépenses de tournage représente 30,3 % des coûts de production des films de
fiction en 2021 (29,6 % en 2020). La part des dépenses techniques reste stable en 2021 à
10,8 % (10,9 % en 2020).
Sur l’ensemble de la période, la structure des coûts de production des films de fiction est
principalement impactée par l’amenuisement des dépenses techniques (-5,2 points entre 2003
et 2021). Cette évolution est liée à la numérisation croissante des techniques de tournage, avec
une baisse des dépenses en laboratoires, sans qu’une nette augmentation des budgets investis
en effets visuels numériques ne parvienne à compenser cette diminution.

Principaux postes de coût de production des films de fiction (%)

100%
90%
28,6 29,2 29,6 30,3
80%
70%
16,0 12,2 10,9 10,8
60%
50%
40%
30% 55,5 58,6 59,6 59,0
20%
10%
0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

rémunérations technique tournage

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

La baisse des dépenses constatée en 2021 concerne les trois catégories : -32,8 % à 261,08 M€
pour les dépenses de rémunération, -30,5 % à 134,09 M€ pour les dépenses de tournage
et -32,7 % à 44,70 M€ pour les dépenses techniques.
En 2021, la répartition des dépenses par grand poste varie peu par rapport à 2020. Les
dépenses en rémunérations de personnel demeurent le premier poste de dépense, avec 20,8 %
de l’ensemble des dépenses effectuées (20,7 % en 2020). Conséquence de l’importance de ce

14 Les coûts de production des films en 2021


premier poste de dépenses, les charges sociales constituent 12,5 % de l’ensemble des
dépenses des films de fiction (13,1 % en 2020). Les dépenses en interprétation sont le troisième
poste de dépense en 2021, avec 11,4 % des dépenses totales (12,2 % en 2020).

Répartition des coûts de production des films de fiction en 2021 (%)


assurances et divers
divers* 6,0%
6,2%

personnel
décors et costumes
20,8%
8,5%

transports,
défraiements, frais charges sociales
9,6% 12,5%

interprétation
technique droits 11,4%
10,8% artistiques
8,9%
rémunération
producteur
5,3%
*Le poste « divers » comprend les frais généraux.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

b. Structure des coûts de production selon le coût total


En 2021 le nombre de films d’initiative française de fiction agréés en production est, une
nouvelle fois, impacté par la pandémie de Covid-19 en raison de la fermeture prolongée des
salles de cinéma. 102 films d’initiative française de fiction ont reçu un agrément de production
en 2021, soit 38 films de moins qu’en 2020, et le niveau le plus bas enregistré depuis 2003.
L’impact de cette baisse atteint différemment les films selon leur coût. Les tranches de coûts les
plus impactées par cette baisse sont les films dont le coût est compris entre 7 M€ et 15 M€
(14 films de moins en 2021 par rapport à 2020) et ceux dont le coût est compris entre 1 M€ et
2,5 M€ (-10 films). Seul le nombre de films de plus de 15 M€ augmente en 2021 (+2 films).
La répartition des films selon leur coût évolue par conséquent entre 2020 et 2021. Cette
évolution est la plus significative pour les films dont le coût est compris entre 7 M€ et 15 M€,
dont la part diminue en 2021 à 8,1 % de l’ensemble des films agréés, contre 16,4 % en 2020. A
l’inverse, la part de films dont le coût est compris entre 2,5 M€ et 4 M€ augmente de 6,1 points
en 2021 par rapport à 2020 (22,5 % de l’ensemble des films en 2021).
Ces évolutions confortent une tendance observée de façon plus globale depuis 2010, avec une
baisse continue de la part des films aux coûts les plus importants, de 31,2 % en 2009 (leur part
record), à 13,7 % en 2021, le niveau le plus bas jamais observé.

Les coûts de production des films en 2021 15


Répartition des films de fiction selon le coût de production (%)

2021 10,8 26,5 22,5 18,6 7,8 8,8 4,9

2020 9,3 26,4 16,4 20,0 9,3 16,4 2,1

2019 14,3 18,3 22,3 16,6 10,9 11,4 6,3

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
moins de 1 M€ 1M€ à 2,5 M€ 2,5 M€ à 4 M€ 4 M€ à 5,5 M€ 5,5 M€ à 7 M€ 7 M€ à 15 M€ 15 M€ ou plus
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

Selon le coût des films, la structure des dépenses varie. En 2021, le poids des rémunérations
est ainsi le plus élevé pour les films dont le coût est compris entre 4 M€ et 5,5 M€ (61,1 % des
coûts totaux des films), tandis qu’il n’est que de 50,0 % pour les films de moins de 1 M€. La part
de dépenses techniques, composées de frais incompressibles, est à l’inverse la plus élevée
pour les films de moins de 1 M€ (21,7 % des coûts totaux), et décroît à mesure que le coût des
films augmente (8,6 % pour les films à 15 M€ ou plus en 2021).

Plus spécifiquement, le poids de certains postes est fortement corrélé au coût total du film. Le
poids des dépenses liées au poste « interprétation » augmente ainsi avec le coût total du film.
En 2021, il se situe entre 6,6 % pour les films au coût inférieur à 1 M€ et 15,3 % pour les films
dont le coût est supérieur ou égal à 15 M€. De même, la part du poste « décors et costumes »
augmente proportionnellement au coût du film. En 2021, elle se situe entre 4,6 % pour les films
à moins de 1 M€ et 10,5 % pour les films dont le coût est compris entre 7 M€ et 15 M€.
A l’inverse, le poids de certains postes de coût est assez peu tributaire du coût total du film. La
part des dépenses de rémunération des producteurs se situe entre 4,6 % et 5,8 % du coût total
en 2021.

Structure des dépenses de production selon le coût total des films de fiction en 2021 (%)

28,3 28,6 30,1 29,0 30,8 30,9 31,8

14,4 12,7 9,9 9,1 10,8 8,6


21,7

56,9 57,2 61,1 60,1 58,4 59,6


50,0

<1M€ 1-2,5M€ 2,5-4M€ 4-5,5M€ 5,5-7M€ 7-15M€ >15M€

rémunérations technique tournage


Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

16 Les coûts de production des films en 2021


B. Les dépenses de rémunération
Les dépenses de rémunération incluent les droits artistiques, les frais de personnel, les
rémunérations des producteurs, les dépenses d’interprétation et les charges sociales.

En 2021, la structure des dépenses en rémunération est principalement impactée par la baisse
des dépenses en interprétation : elles représentent 19,4 % des dépenses de rémunération,
contre 20,4 % en 2020. A l’inverse, la part des rémunérations des producteurs augmente, à
9,1 % des coûts de la catégorie, contre 7,7 % en 2020. Les autres postes de dépenses (droits
artistiques, rémunération de personnel et charges sociales) demeurent stables sur un an.
Sur l’ensemble de la période, la structure des dépenses de rémunération varie peu. Les
dépenses d’interprétations sont celles dont la part fluctue le plus, de 17,1 % des dépenses de
rémunération en 2018 à 23,6 % en 2008. Ces dépenses sont largement conditionnées par le
choix des têtes d’affiche dans les films.

Répartition des dépenses de rémunération (%)

100%
90% 22,5 21,4 22,0 21,2
80%
70% 18,9 20,4 19,4
21,0
60%
9,5 7,7 9,1
50% 8,6

40%
34,4 34,1 34,8 35,3
30%
20%
10% 16,0
13,5 15,1 15,0
0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

droits artistiques personnel rémunération producteur interprétation charges sociales

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

a. Les droits artistiques


Les droits artistiques s’élèvent à 39,27 M€ en 2021, en baisse de 33,0 % par rapport à 2020. Ils
représentent 8,9 % du coût total des films en 2021, une part stable au cours de la dernière
décennie (9,0 % en 2012).

Les coûts de production des films en 2021 17


Montant des droits artistiques (M€)
12,0
140,00
9,4 9,0 8,9 10,0
120,00
7,5
100,00 8,0
80,00 6,0
60,00
4,0
40,00 87,76
58,59 2,0
20,00 38,68 39,27
0,00 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

droits artistiques (M€) part dans les couts totaux (%)

Source : CNC.

En 2021, comme en 2020, les trois quarts (78,2 %) des dépenses relatives aux droits artistiques
sont captées par trois sous-postes : le sujet (42,2 %), les droits musicaux (20,4 %) et les droits
d’auteur du réalisateur (15,6 %).
En 2021, les dépenses relatives au sujet représentent 16,57 M€, soit une baisse de 28,0 %, et
3,7 % du coût total des films de fiction. Comme l’année précédente, un seul film de fiction (les
Tuche 4, d’Olivier Baroux) consacre plus d’un million d’euros à ce poste. En 2021, les trois films
présentant les dépenses en sujet les plus importantes (les Tuche 4, Comment je suis devenu
un super-héros et Aline) concentrent 19,1 % du total observé sur ce poste. En 2020, les trois
premières fictions concentraient 13,0 % du total observé sur ce poste.
Les droits d’auteurs des réalisateurs s’élèvent à 6,13 M€, en diminution de 34,7 % sur un an.
Aucun film ne consacre plus de 500 000 euros en droits d’auteur des réalisateurs (un en 2020,
le Prince oublié, de Michel Hazanavicius). En 2021, les droits d’auteur du réalisateur
représentent 1,4 % du total des dépenses des films de fiction, une part stable sur un an (1,4 %).
Les dépenses relatives aux droits musicaux diminuent de 32,2 % en 2021, à 9,15 M€.

Répartition des dépenses en droits artistiques en 2021 (%)


agents littéraires et autres*
conseils 4,1%
7,0%

adaptation et
dialogues
10,6% sujet
42,2%
droits d'auteur du
réalisateur
15,6%

droits musicaux
20,4%

*La catégorie « autres » comprend les dépenses en traduction et dactylographie, les frais sur manuscrits ainsi que les droits divers.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

18 Les coûts de production des films en 2021


Eclairage sur les dépenses d’écriture
En 2021, les dépenses d’écriture (sujet + adaptation et dialogues) concentrent pour la deuxième
fois plus de la moitié (52,8 %) des droits artistiques (52,0 % en 2020). Cette part est en très
forte hausse sur l’ensemble de la période (32,6 % des droits artistiques en 2003). Ils
représentent par ailleurs 4,7 % du total des coûts de production en 2021, un niveau équivalent
au record établi en 2020. Quatre films consacrent au moins 10 % de leur coût total aux dépenses
d’écriture en 2021 (sept en 2020) : un film de moins de 1 M€ (Messe basse), deux films dont le
coût est compris entre 4 M€ et 7 M€ (Barbaque et Envole-moi) et un film à 15 M€ ou plus (les
Tuche 4). Dans le cas de Envole-moi, adapté du film allemand Dieses bescheurte Herz, il
convient de souligner que les frais liés à l’acquisition des droits de l’œuvre préexistante sont
compris dans les dépenses de sujet.

Montant des dépenses d’écriture* (M€)


4,3 4,7 4,7 5,0
50,00 4,0
40,00 2,7
3,0
30,00
2,0
20,00 40,60
30,47
10,00 20,75 1,0
14,16
0,00 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

dépenses d'écriture (M€) part dans les couts totaux (%)

*
Sujet + adaptation et dialogues.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

b. Les dépenses de personnel


Les dépenses de personnel s’établissent à 92,12 M€ en 2021 (-31,8 % par rapport à 2020). Sur
la période, la part des rémunérations de personnel dans le coût total des films augmente, de
19,1 % en 2003 à 20,8 % en 2021, une part proche du record constaté en 2019 (21,4 %). Cette
augmentation est principalement portée par les équipes décorations (+1,4 point entre 2003 et
2021).
La faible part des dépenses en personnel constatée en 2018 (18,2 %) s’explique par le poids
des dépenses techniques dans le coût total des films cette année, en raison de la présence de
la superproduction Valérian et la cité des mille planètes.

Les coûts de production des films en 2021 19


Montant des dépenses de personnel (M€)
22,0
20,7 20,8
300,00 21,0
20,0
250,00
19,1 20,0
200,00
19,0
150,00
18,0
100,00 186,98
135,17 17,0
50,00 99,05 92,12
0,00 16,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

personnel (M€) part dans les couts totaux (%)

Source : CNC.

En 2021, la majeure partie des dépenses de personnel est allouée à la direction administrative
(14,9 % des dépenses de personnel), aux équipes décoration (12,5 %) et aux équipes de
montage et finition (9,8 %). La structure des dépenses en rémunération est stable en 2021 par
rapport à 2020.
Les dépenses consacrées aux équipes de décoration en 2021 diminuent de 28,9 %, à 11,55 M€.
A l’instar de 2020, aucun film ne dépasse le million d’euros de dépenses en décoration en 2021,
et un seul film (Aline) excède 500 000 € de dépenses sur ce poste (deux en 2020 et quatre en
2019). La nouvelle grille d’agrément du CNC, effective depuis 2018, permet aux sociétés de
production de détailler la répartition des dépenses en personnels de décoration. En 2021,
11,55 M€ ont été dépensés par les 100 films de fiction dont les dépenses ont été renseignées
à partir de la nouvelle grille d’agrément. 23,5 % de cette somme est allouée aux chefs
décorateurs, 8,9 % aux ensembliers décorateurs et 66,5 % au reste du personnel de décoration.
Ces parts sont stables sur un an.
En 2021, le montant total dédié aux équipes de montage et finition est de 9,03 M€ (-33,5 % par
rapport à 2020), pour une part de 2,0 % au sein de l’ensemble des coûts des films de fiction,
une part stable depuis 2003 (entre 1,7 % en 2010 et 2,2 % en 2016).

Répartition des rémunérations en personnel en 2021 (%)


maquillage son autres*
3,6% 3,0% 6,4%
costumes
direction
4,4%
administration
main d'œuvre décors 14,9%
5,3%
équipe décoration
réalisateur technicien 12,5%
7,2%

montage et finition
main d'œuvre 9,8%
tournage
7,2% régie mise en scène
8,0% prises de vues techniciens
8,2% 9,4%
1
La catégorie « autres » comprend les dépenses en conseillers spécialisés, en personnel d’ameublement, personnels VFX, agents
artistiques du personnel technique et dépenses en personnels divers.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

20 Les coûts de production des films en 2021


c. La rémunération des producteurs
Les dépenses relatives à la rémunération des producteurs ne correspondent pas
nécessairement à la seule rémunération du producteur délégué. Elles peuvent couvrir des frais
de structure engagés dans la production du film et la rémunération du producteur exécutif.

La part de dépenses liée à la rémunération des producteurs (exécutifs et délégués) est en


hausse en 2021, à 5,3 % du coût total des films. Ces dépenses représentent 23,65 M€ en 2021
(-21,4 % par rapport à 2020). Quatre films consacrent plus d’un million d’euros à ce poste en
2021 (un seul en 2020 et deux en 2019). Il s’agit de le Loup et le Lion, de Gilles de Maistre, de
le Lion, coproduit par Monkey Pack Films, TF1 Films Production, TF1 Studio, Pathé Films et la
société belge Artemis Productions, Mystère à Saint-Tropez (Curiosa Films, Ouille Productions,
France 2 Cinema, Studiocanal et la société belge Umedia Production) et Aline (Rectangle
Productions, Gaumont, TF1 Films Production, et la société canadienne PCF Aline Le Film).
Trois films allouent par ailleurs plus de 10 % de leur coût total à la rémunération des
producteurs : le Loup et le lion (15,1 %), A cœur battant (11,9 %) et Deux (10,3 %). En 2020,
un seul film y consacrait plus de 10 % de son coût total (Zombi Child).

Montant de la rémunération des producteurs (M€)


5,5 5,3 6,0
70,00 4,8 4,6
5,0
60,00
4,0
50,00
40,00 3,0
30,00
51,83 2,0
20,00
24,75 30,07 23,65 1,0
10,00
0,00 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

rémunération producteur (M€) part dans les couts totaux (%)

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

En 2021, 17,6 % des films de fiction (soit 18 titres) se partagent 51 % du total des rémunérations
des producteurs (30 films en 2020). Aucun film ne fait état d’aucune rémunération pour ses
producteurs (sept en 2020).

d. Les coûts d’interprétation


Les dépenses relatives à l’interprétation s’élèvent à 50,69 M€ en 2021, soit une baisse de
36,1 % par rapport à 2020. Leur poids dans le coût total des films atteint 11,4 % en 2021 (12,2 %
en 2020). Selon les années, la part des coûts d’interprétation dans le coût total des films fluctue,
de 9,1 % en 2018 à 13,3 % en 2013. Ces variations sont largement imputables aux
rémunérations allouées aux rôles principaux, qui composent la grande majorité des dépenses
en interprétation (63,1 % en 2021, 65,1 % en 2020).

Les coûts de production des films en 2021 21


Montant des coûts d’interprétation (M€)
16,0
140,00
11,6 12,2 14,0
120,00 11,1 11,4
12,0
100,00
10,0
80,00 8,0
60,00 6,0
103,70
40,00 79,35 4,0
60,24 50,69
20,00 2,0
0,00 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

interprétation (M€) part dans les couts totaux (%)

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

Le volume financier relatif aux têtes d’affiche s’élève à 32,01 M€ en 2021, soit une baisse de
38,0 % par rapport à 2020. En 2021, cinq films (4,9 % des films de fiction) affectent plus d’un
million d’euros aux rôles principaux, soit sept de moins qu’en 2020. Un seul film (le Lion, avec
Dany Boon et Philippe Katerine) leur alloue plus de trois millions d’euros (deux films en 2020).
Le poids des rémunérations des rôles principaux est corrélé au coût du film. En 2021, il est ainsi
de 3,4 % pour les films à moins de 1 M€ et de 9,8 % pour les films dont le coût est supérieur ou
égal à 15 M€. En 2021, les cinq films accordant la plus forte somme aux rôles principaux pèsent
pour 33,3 % des dépenses totales de ce poste (26,6 % en 2020).
Les dépenses relatives aux rôles secondaires baissent de 18,4 % en 2021, à 7,15 M€.

Répartition des coûts d’interprétation en 2021 (%)


agents artistiques autres*
7,3% 1,3%

rôles secondaires
14,1%

rôles principaux
63,1%

petits rôles, doublures,


figuration
14,1%

*La catégorie « autres » comprend les rémunérations des personnels artistiques après tournage, les personnels musiques ainsi
que les dépenses « diverses » qui intègrent une partie des bénéfices non commerciaux (BNC), correspondant à la composante
« droit à l’image » de la rémunération des acteurs.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

e. Les charges sociales


En 2021, la part des dépenses en charges sociales est de 12,5 % du coût total, un niveau en
baisse par rapport à 2020 (13,1 %). Cette baisse peut en partie s’expliquer par la possibilité

22 Les coûts de production des films en 2021


pour plusieurs entreprises de production de bénéficier d’exonérations de charges sociales pour
pallier les difficultés financières induites par la pandémie de Covid-19.
Depuis 2003, la part des charges sociales dans le total des coûts varie peu (de 11,7 % en 2004
à 13,1 % en 2020).

Montant des charges sociales (M€)


13,1 13,5

12,5 13,0
150,00 12,5 12,5
12,5

100,00 12,0

11,5
50,00 117,30
85,50
64,83 55,35 11,0

0,00 10,5
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

charges sociales (M€) part dans les couts totaux (%)

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

Le détail des charges sociales n’est pas disponible pour l’ensemble des films de fiction étudiés
(88 des 102 films de fiction de 2021). Au sein des films de cet échantillon, les deux tiers (69,2 %)
des charges sociales concernent les techniciens (72,3 % en 2020). Sur la période, la part des
charges sociales générées par l’emploi de techniciens est en forte augmentation de 54,4 % de
l’ensemble des charges sociales en 2007 à 72,3 % en 2020.

C. Les dépenses techniques


Les coûts techniques couvrent l’ensemble des moyens techniques et de postproduction. En
raison d’une modification de la structure des dossiers d’agrément, la typologie des dépenses
techniques varie à partir de 2018 pour plusieurs films : deux films de fiction agréés en 2021 ont
ainsi des dépenses techniques détaillées en « moyens techniques » et « pellicules et
laboratoires » ; 100 films de fiction ont quant à eux des dépenses techniques détaillées en
« moyens techniques » et « postproduction image et son ». Cette nouvelle typologie entraînant
une restructuration de l’ensemble des dépenses techniques, l’analyse des historiques ne peut
être détaillée.

Montant des dépenses techniques (M€)


25,0
250,00 20,0
16,0
200,00 12,2
10,9 10,8 15,0
150,00
10,0
100,00
50,00 114,43 5,0
82,91 70,83 47,70
0,00 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
technique (M€) part dans les couts totaux (%)

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

Les coûts de production des films en 2021 23


Les dépenses techniques atteignent 47,70 M€ en 2021, soit une baisse de 32,7 % par rapport
à 2020 et le montant le plus bas de la période. La part des dépenses techniques est en revanche
stable sur un an, à 10,8 % des coûts totaux des films (10,9 % en 2020). Exception faite de
l’année 2018, singularisée par l’agrément de la superproduction à forts effets visuels Valérian
et la cité des mille planètes, la part de dépenses techniques dans le coût total des films observe
une baisse continue depuis 2003.
En 2021, les dépenses affectées à la postproduction des films (montage et sonorisation, effets
visuels numériques et éléments de montage annexes) représentent 51,4 % de l’ensemble des
dépenses techniques et 5,5 % du coût total en 2021. De façon plus spécifique, les dépenses en
effets visuels numériques représentent plus du quart (27,8 %) des dépenses techniques, une
part en hausse sur un an (24,7 % des dépenses techniques en 2020).
Les autres dépenses techniques se répartissent essentiellement entre le matériel technique de
tournage (21,1 % des dépenses techniques) et les dépenses en laboratoires (15,0 % des
dépenses techniques).
La baisse des dépenses techniques affecte particulièrement certains postes en 2021. C’est
notamment le cas des dépenses en laboratoires qui diminuent de 39,5 % entre 2020 et 2021
pour atteindre 7,16 M€. Pour cette catégorie de dépenses, la baisse est liée au recul du nombre
de films agréés en 2021 (seul un film ne déclare pas de dépenses de ce type) ainsi qu’à un
tassement des dépenses les plus élevées. En 2021, aucun film n’atteint 200 000 euros de
dépenses en laboratoires, tandis qu’ils étaient cinq en 2020 (Nous finirons ensemble, J’accuse,
Selfie, le Meilleur reste à venir et le Prince oublié).
De façon générale, le niveau des dépenses techniques en 2021 pâtit de la faiblesse des
investissements des productions les plus ambitieuses (15 M€ ou plus) sur ce poste, ces
dernières y consacrant 8,6 % de leur coût total contre 10,8 % pour l’ensemble des films. Aucun
film n’investit en 2021 plus de 3 M€ de dépenses en technique, tandis qu’ils étaient deux en
2020 : le Prince oublié et J’accuse.

Répartition des dépenses techniques en 2021 (%)


éléments de montage
annexes
4,6%
matériel prises de vue
12,5%
effets visuels
numériques
27,8%
laboratoires
15,0%

matériel technique de
tournage
montage et 21,1%
sonorisation
19,0%
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

24 Les coûts de production des films en 2021


Eclairage sur effets visuels numériques
La nouvelle grille d’agrément, entrée en vigueur en janvier 2018, permet d’isoler les dépenses
de postproduction consacrées aux effets visuels numériques. En 2021, 90 des 100 films ayant
utilisé la nouvelle grille d’agrément ont eu recours à des effets visuels numériques, soit 90,0 %
des films de l’échantillon, une part en hausse depuis l’instauration de la nouvelle grille
d’agrément (82,4 % en 2020 et 71,7 % en 2019). En raison de la baisse du nombre de films
depuis 2018, le montant total investi en VFX diminue en 2021 (13,1 M€) par rapport à 2020
(15,6 M€) et 2019 (16,1 M€). La part représentée par ces dépenses dans le coût total des films
est en revanche en hausse sur trois ans, à 3,0 % des coûts totaux des films de fiction en 2021
(2,5 % en 2019). Entre 2019 et 2021, le recours aux effets visuels numériques se généralise
dans les films intermédiaires : la quasi-totalité (98,0 %) des films dont le coût est compris entre
2,5 M€ et 7 M€ a recours aux VFX en 2021, contre 95,0 % en 2020 et 71,7 % en 2019. Les
montants investis par les films de cette tranche augmentent également, à 2,2 % des coûts totaux
des films de cette tranche en 2021, contre 1,0 % en 2019. La part de dépenses allouées aux
VFX est également en nette augmentation pour les films dont le coût est compris entre 7 M€ et
15 M€ (4,4 % de leur coûts totaux) et des films de moins de 1 M€ (4,2 %). Pour ces deux
tranches de coûts, cette évolution est toutefois imputable à un nombre restreint de films : un
seul film de moins de 1 M€ (les Sans-dents) concentre ainsi 80,0 % des dépenses en VFX de
cette tranche de coût, et deux films dont le coût est compris entre 7 M€ et 15 M€ (Adieu les cons
et Comment je suis devenu super-héros) en totalisent les deux tiers (68,1 %). Les montants
investis par les films de 15 M€ ou plus sont en revanche en net retrait en 2021 avec 4,1 % de
leurs coûts totaux consacrés aux effets visuels numériques en 2021, contre 11,8 % en 2020.
L’importance de la part constatée en 2020 est toutefois largement imputable à un film (le Prince
oublié) qui y consacrait 17,2 % de son coût total.

Montant des effets visuels numériques (M€)


3,0

2,6
2,5

16,09 15,60 13,06

2019 2020 2021

VFX (M€) part dans les couts totaux (%)

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

D. Les dépenses de tournage


Les coûts de tournage englobent les frais de décors et costumes, les frais de transports,
défraiements et régie, les assurances et frais divers ainsi que les autres coûts.

Sur l’ensemble de la période, la structure des dépenses de tournage évolue assez peu. Les
dépenses de « transports, défraiements, régie » représentent toujours près d’un tiers, celle de

Les coûts de production des films en 2021 25


décors et costumes environ un quart et les postes « assurances et divers » et « divers » 20 %
chacun.

Répartition des dépenses de tournage (%)

20,3 20,2 20,1 20,4

17,7 20,9 19,8 19,9

34,0 33,3 31,7


34,5

28,1 24,4 26,8 28,0

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

décors et costumes transports, défraiements, régie assurances et divers divers

Le poste « divers » comprend notamment les frais généraux.


Source : CNC.

a. Les dépenses de décors et costumes


En 2021, les dépenses en décors et costumes sont en baisse de 27,5 % à 37,48 M€. Les
dépenses moyennes sur ce type de dépenses sont en revanche stables par rapport à 2020, à
367,49 K€ par film (-0,6 % par rapport à 2020).

Montant des dépenses en décors et costumes (M€)


8,5 10,0
140,00 8,0 7,9
120,00 7,1 8,0
100,00
6,0
80,00
60,00 4,0
40,00
66,56 2,0
20,00 41,53 51,73
37,48
0,00 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

décors et costumes (M€) part dans les couts totaux (%)

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

En raison d’une modification de la structure des dossiers d’agrément, les sous-postes de


dépenses relatifs aux décors naturels (anciennement « décors naturels intérieurs » et « décors
naturels extérieurs ») ne peuvent être détaillés dans cette étude.
Comme les années précédentes les dépenses en décors naturels (locations et prestations)
constituent le premier poste des dépenses en décors et costumes, avec 40,4 % de l’ensemble
de ces dépenses (43,1 % en 2020), une part largement supérieure à celle dédiée aux dépenses
de studio, qui représentent 10,5 % des dépenses en 2021.

26 Les coûts de production des films en 2021


En 2021, les dépenses en costumes accusent la plus forte baisse avec 3,09 M€ soit 48,8 % de
moins qu’en 2020. Seuls trois films affichent en 2021 des dépenses en costumes supérieures
à 100 000 euros (Aline, Benedetta et Mystère à Saint-Tropez), contre six en 2020.
Seul le niveau de dépenses en effets spéciaux, cascades et animaux augmente en 2021, à
4,50 M€ (+65,9 % par rapport à 2020). Cette évolution est toutefois largement portée par un
seul film (le Loup et le Lion), qui concentre près du tiers (32,6 %) des dépenses sur ce poste.

Répartition des dépenses en décors et costumes en 2021 (%)


moyens de transports postiches et
jouant maquillage
4,1% 3,4%
costumes
8,2%

frais divers et décors naturels


décoration 40,4%
8,9%

studios
10,5%

effets spéciaux,
meubles et accessoires
cascades et animaux
12,5%
12,0%
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

b. Frais de transports, défraiements et régie


L’ensemble des dépenses relatives aux transports, défraiements et régie s’élève à 42,55 M€ en
2021, soit une baisse de 33,8 % par rapport à 2020. Ces dépenses représentent 9,6 % des
coûts totaux en 2021 (9,9 % en 2020). Sur l’ensemble de la période, la part représentée par les
frais de transports, défraiements et régie dans les coûts totaux est stable (9,7 % en 2003).

Montant des frais de transports, défraiements et régie (M€)


12,0
140,00 9,7 10,1 9,9 9,6
120,00 10,0

100,00 8,0
80,00 6,0
60,00
94,15 4,0
40,00
64,28
20,00 50,27 42,55 2,0

0,00 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

frais de transports, défraiements, régie (M€) part dans les couts totaux (%)

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

En 2021, les dépenses de défraiements, de déplacements après tournage et de droits de


douanes captent 44,8 % de l’ensemble des frais de transports, défraiements et régie, une part

Les coûts de production des films en 2021 27


en hausse sur un an (42,1 %). Le deuxième sous-poste est constitué des frais en cours de
tournage, à 31,0 % (31,9 % en 2020).
La composition des frais de transports, défraiements et régie a évolué tout au long de la
période : la part de frais de bureaux, régie et divers s’est ainsi progressivement amenuisée (de
18,0 % en 2003 à 14,7 % en 2021, son plus bas niveau historique), tandis que celle des
déplacements avant tournage s’est à l’inverse accrue (de 6,3 % en 2003 à 9,5 % en 2021).
Les dépenses en frais de transports ont pâti de la crise de Covid-19 et de son impact sur les
échanges internationaux. En 2021, les dépenses moyennes sur ce poste de dépense sont de
417,16 K€, son plus bas niveau historique après 2007 (410,14 K€).
Un seul film consacre plus de 2 M€ aux dépenses de « transport, défraiement et régie » en 2021
(deux en 2020) : Benedetta, tourné en France et en Italie.

Répartition des frais de transports, défraiements et régie en 2021 (%)


Déplacements avant
tournage
9,5%
Frais de bureau, régie
et divers
14,7%
Défraiements,
déplacements après
tournage, droits de
douane
44,8%
Tournage
31,0%

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

c. Frais d’assurances et divers


En 2021, les frais d’assurances et divers enregistrent une baisse de 30,1 %, à 26,67 M€.
L’ensemble des frais d’assurances et divers représentent 6,0 % du coût total des films, une part
stable par rapport à 2020. Sur l’ensemble de la période, la part des frais d’assurances et divers
dans le coût total des films est stable et oscille entre 5,0 % en 2003 et 6,9 % en 2013, année
singularisée par la présence de trois films internationaux à gros budgets : Astérix et Obélix : au
service de sa majesté, l’Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet et Taken 2.

28 Les coûts de production des films en 2021


Montant des frais d’assurances et divers (M€)
8,0
140,00
6,1 5,8 6,0 7,0
120,00
5,0 6,0
100,00
5,0
80,00 4,0
60,00 3,0
40,00 2,0
56,95
20,00 38,15 26,67 1,0
26,18
0,00 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

frais d'assurances et divers (M€) part dans les couts totaux (%)

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

Le premier sous-poste est constitué par les frais financiers (71,4 % de cette catégorie de
dépenses en 2021, contre 67,8 % en 2020). Viennent ensuite les frais d’actes et de contentieux,
qui représentent 12,8 % des frais financiers et divers en 2021 (15,0 % en 2020), suivis des
dépenses d’assurance (12,2 % du coût total en 2021, contre 13,3 % en 2020).
En 2021, quatre films dépensent plus d’un million d’euros en assurances et divers (six en 2020).

Les frais financiers des films recouvrent les frais bancaires, frais financiers de crédits ou frais
liés aux financements des films (dont frais de Tax Shelter). En 2021, les frais financiers des
films de fiction observent une baisse de 26,3 % et s’élèvent à 19,0 M€. Deux films consacrent
plus d’un million d’euros aux frais financiers en 2021 (un nombre stable sur les dernières
années) et cumulent 14,6 % de l’ensemble des frais financiers (9,6 % en 2020). En 2021,
comme les années précédentes, ce sont les films les moins chers qui affichent la part de frais
financiers la plus faible, à 2,3 % du coût total des films au coût inférieur à 1 M€ (2,5 % en 2020).
Cette part augmente à mesure que le coût des films augmente : elle est de 3,4 % pour les films
dont le coût est compris entre 1 M€ et 2,5 M€ (2,9 % en 2020), de 3,9 % pour les films dont le
coût est compris entre 4 M€ et 5,5 M€ (4,2 % en 2020) et de 5,7 % pour les films à 15 M€ ou
plus (4,7 % en 2020).

Répartition des frais d’assurance et divers en 2021 (%)


Publicité
Assurances 3,7%
12,2%

Frais juridiques, frais


divers et
certification
12,8%
Frais financiers
71,4%

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

Les coûts de production des films en 2021 29


E. Localisation des dépenses des films de fiction
La part de films de fiction effectuant des dépenses à l’étranger est en très forte augmentation
sur l’ensemble de la période. Parmi les 102 films de fiction ayant reçu un agrément de production
en 2021, 76 films, soit 74,5 %, font l’objet de dépenses à l’étranger, un niveau proche du record
établi en 2020 (76,4 %). Cette part est par ailleurs supérieure à celle constatée sur l’ensemble
des films (72,6 % de l’ensemble des films agréés en 2021).
La part des dépenses effectuées à l’étranger est en hausse sur an (16,4 % des dépenses
totales, contre 14,0 % en 2020), malgré des dépenses totales en baisse, à 72,46 M€ (-20,5 %
par rapport à 2020). Depuis 2003, la part de dépenses effectuées à l’étranger par les films de
fiction varie, entre 10,1 % en 2003 et 23,5 % en 2013, dépendant largement de l’ambition
internationale des plus grosses productions. C’est notamment le cas de la Belle et la Bête en
2014 (25,4 M€ de dépenses tournées vers l’international), de Astérix et Obélix : au service de
sa majesté (22,6 M€ de dépenses à l’étranger) et Taken 2 (14,8 M€ de dépenses à l’étranger)
en 2013. Au regard de la dernière décennie, la part de dépenses effectuées à l’étranger est
toutefois en net repli en 2020 et 2021. Cette baisse s’explique notamment par l’absence de
coproductions internationales ambitieuses.

Part des dépenses des films de fiction effectuées à l’étranger (%)

100,0 50,0
90,0 45,0
76,4 74,5
80,0 40,0
66,1
70,0 35,0
54,2
60,0 30,0
50,0 25,0
40,0 16,9 16,4 20,0
14,0
30,0 10,1 15,0
20,0 10,0
10,0 5,0
0,0 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

part de dépenses effectuées à l'étranger part de films effectuant des dépenses à l'étranger

Base : FIF (tous genres confondus).


Source : CNC

En 2021, 11 films effectuent plus de 2 M€ de dépenses hors hexagone, contre 13 en 2020 (20
en 2019). De façon plus générale, le montant médian des dépenses effectuées à l’étranger est
en 2021 l’un des plus bas jamais constaté, à 273,96 K€, devant l’année 2007 (231,80 K€). Ce
montant est en baisse en 2021 par rapport à 2020 (-27,5 %). Les dépenses moyennes par film
hors de France sont en revanche en hausse en 2021, à 953,46 K€ (+11,9 %), un montant qui
demeure en net retrait par rapport aux montant affichés sur l’ensemble de la décennie (de
1,51 M€ de dépenses extranationales annuelles entre 2012 et 2021).
Le niveau des dépenses à l’étranger en 2021 peut notamment s’expliquer par le faible niveau
de dépenses effectuées par les films à 15 M€ ou plus dans l’échantillon : entre 2012 et 2021,
les films de cette tranche de coûts sont à l’origine de 40,3 % des dépenses à l’étranger des films
de fiction. En 2021, les films à 15 M€ ou plus sont à l’origine de 21,9 M€ de dépenses à
l’étranger, soit 30,2 % du total des dépenses à l’étranger.

30 Les coûts de production des films en 2021


Dépenses moyennes et médianes effectuées à l’étranger par les films de fiction (K€)

2 500,0

2 000,0
1 449,3
1 500,0
802,9 852,2 953,5
1 000,0

500,0
571,4
448,7 377,9
0,0 274,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

moyenne médiane

Base : FIF de fiction.


Source : CNC.

En 2021, la part des films de fiction effectuant une partie de leurs dépenses de production à
l’étranger baisse légèrement mais se maintient à un haut niveau, à 74,5 % de l’ensemble des
films de fiction (76,4 % en 2020, le record historique). Cependant, cette part diffère en fonction
du coût total des films. En 2021, elle est de 36,4 % pour les films de moins de 1 M€ et de 89,5 %
pour les films dont le coût est compris entre 4 M€ et 5,5 M€. De même, la part de dépenses
effectuées à l’étranger augmente à mesure que le coût du film est élevé, de 4,4 % pour les films
de moins de 1 M€ à 24,6 % pour les films à 15 M€ ou plus.
En 2021, les films au coût supérieur ou égal à 7 M€ concentrent un peu plus de la moitié
(53,1 %) des dépenses extranationales. Cette part est en hausse sur un an (47,3 % en 2020),
mais demeure largement inférieure aux parts relevées les années précédentes (entre 63,0 % et
82,5 % sur la dernière décennie). Un film de plus de 15 M€ (Mystère à Saint-Tropez) consacre
en 2021 plus de la moitié de ses dépenses (50,7 %) à l’international.

Répartition des dépenses de production à l’étranger selon le coût total des films en 2021 (%)

81,7 75,4
84,3 86,0 90,3 83,8
95,6

18,3 24,6
15,7 14,0 9,7 16,2
4,4
<1M€ 1-2,5M€ 2,5-4M€ 4-5,5M€ 5,5-7M€ 7-15M€ >15M€

étranger France
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

En 2021, quatre postes concentrent près des deux tiers (61,2 %) des dépenses à l’étranger des
films de fiction. Les dépenses de personnel réalisées à l’étranger composent le premier poste
de dépenses étrangères en 2021, à 15,53 M€, soit 21,4 % des dépenses totales effectuées à
l’étranger (20,2 % en 2020).

Les coûts de production des films en 2021 31


En deuxième place se trouvent les dépenses liées à l’interprétation, dont les dépenses
extranationales atteignent 9,90 M€ en 2021 et concentrent 13,7 % des dépenses à l’étranger
(14,5 % en 2020). Les dépenses en transports, défraiement et régie concentrent une part
similaire des dépenses extranationales (13,6 % en 2021, contre 15,7 % en 2020).
Sur certains postes, la baisse des dépenses à l’étranger est particulièrement prononcée. Les
dépenses extranationales en droits artistiques baissent de 54,4 % à 1,66 M€, leur plus bas
niveau historique. Seul deux films (Envole-moi et Mystère à Saint-Tropez) enregistrent en 2021
plus de 200 000 € de dépenses à l’étranger, contre quatre films en 2020 (dont un, l’adaptation
du roman américain Mon chien stupide, à plus de 600 000€).
Les dépenses techniques extranationales (9,02 M€ en 2021) et dépenses en transports,
défraiement, régie (9,88 M€) perdent par ailleurs toutes deux plus de 4,00 M€ entre 2020 et
2021. Seules les dépenses diverses, comprenant les frais généraux des structures de
production, progressent en 2021 pour atteindre 3,20 M€ (+8,7 % par rapport à 2020). Cette
hausse est principalement portée par la coproduction franco-canadienne le Loup et le Lion, qui
consacre près de 500 000 € de dépenses en frais généraux à l’étranger en 2021 (aucun film
n’atteignait 300 000 € en 2020).

Structure des dépenses effectuées à l’étranger en 2021 (%)

divers*
4,4% technique
12,4% personnel
assurances et divers 21,4%
9,9%

interprétation
13,7%

décors et costumes
10,4% rémunération
producteur
7,0%
transports,
défraiements, régie droits artistiques charges sociales
13,6% 2,3% 4,7%
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

En 2021, les dépenses en rémunération et en tournage affichent des parts de dépenses à


l’étranger en hausse. 13,6 % des dépenses en rémunération ont été réalisées à l’étranger en
2021 (11,1 % en 2020), ainsi que 20,7 % des dépenses de tournage (18,0 % en 2020). Seules
la part de dépenses techniques effectuées à l‘étranger demeure stable en 2021, à 18,9 %. La
part des dépenses à l’étranger augmente toutefois sur la plupart des dépenses techniques.
Cette augmentation est la plus importante pour les dépenses en matériel de prises de vue :
31,0 % des dépenses sur ce poste sont effectuées à l’étranger en 2021, contre 23,0 % en 2020.
Les dépenses en effets visuels numériques sont en revanche davantage relocalisées en France
en 2021 : seules 15,0 % des dépenses sur ce poste sont effectuées à l’étranger, une part en
très nette baisse par rapport aux années précédentes (21,2 % en 2020 et 51,4 % en 2019).
Neuf films, de toutes tranches de coûts, effectuent au moins 75 % de leurs dépenses techniques
à l’étranger en 2021 ; ils étaient huit dans ce cas en 2020.

32 Les coûts de production des films en 2021


Les décors et costumes sont, de façon structurelle, parmi les plus importantes sources de
dépenses hors de France. En 2021, la part des dépenses de décors et costumes réalisées à
l’étranger est en hausse, à 20,1 % (+4,7 points par rapport à 2020). Cette hausse se ressent
dans l’ensemble des postes de décors et costumes, à l’exception des dépenses en moyens de
transports jouant (-8,8 points). Elle est la plus prononcée pour les dépenses étrangères en effets
spéciaux, cascades et animaux, qui s’élèvent à 1,74 M€ en 2021 (+139,5 % par rapport à 2021).
Cette hausse est largement imputable à un film, le Loup et le Lion, qui concentre à lui seul les
trois quarts (75,2 %) des dépenses étrangères sur ce poste.
En 2021, la part de dépenses d’assurances et divers effectuées à l’étranger augmente, à 27,0 %
des dépenses totales (24,7 % en 2020). Cette hausse se ressent principalement sur les frais
financiers, dont la part de dépenses extranationales augmente à 23,0 %, contre 15,6 % en 2020.

Part des dépenses de production en France et à l’étranger selon les postes de coût en 2021 (%)
Moyenne : 16,4 %

droits artistiques 4,2 95,8


personnel 16,9 83,1
rémunération producteur 21,6 78,4
interprétation 19,5 80,5
charges sociales 6,2 93,8
technique 18,9 81,1
décors et costumes 20,1 79,9
transports, défraiements, régie 23,2 76,8
assurances et divers 27,0 73,0
divers 11,7 88,3

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

étranger France

Le poste « divers » comprend les frais généraux.


Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

Les coûts de production des films en 2021 33


Eclairage sur la localisation des effets visuels numériques

La nouvelle grille d’agrément, entrée en vigueur en janvier 2018, permet d’isoler les dépenses
de postproduction consacrées aux effets visuels numériques. En 2021, 90 des 100 films ayant
utilisé la nouvelle grille d’agrément ont eu recours à des effets visuels numériques, soit 90,0 %
des films de l’échantillon, une part en hausse depuis l’instauration de la nouvelle grille
d’agrément (82,4 % en 2020 et 71,7 % en 2019). Le tiers (33,3 %) de ces films effectue des
dépenses en effets visuels numériques à l’étranger en 2021 (36,1 % des films en 2020). Ils
cumulent 1,98 M€ de dépenses à l’étranger en effets visuels numériques, soit 15,2 % des
dépenses totales en VFX (23,3 % des coûts totaux de VFX en 2020).
En 2021, la part de dépenses en VFX effectuées à l’étranger se situe entre 11 % et 20 % de
l’ensemble des dépenses en VFX quelle que soit la tranche de coût considérée. Cette part
décroît à mesure que le coût du film augmente : elle est de 19,8 % pour les films dont le coût
est compris entre 1 M€ et 2,5 M€ (25,1 % en 2020), et de 11,3 % pour les films de 15 M€ ou
plus (17,2 % en 2020).

Part des dépenses en effets visuels numériques effectuées à l’étranger (%)

29,7 36,1 33,3

51,4
23,3 15,2

2019 2020 2021


part de dépenses en VFX effectuées à l'étranger
part de films effectuant des dépenses VFX à l'étranger

Base : FIF de fiction effectuant des dépenses en VFX.


Source : CNC.

34 Les coûts de production des films en 2021


III. Crédit d’impôt des films de fiction

Le crédit d’impôt cinéma au bénéfice des producteurs délégués, au titre des dépenses
effectuées en France pour la production de films de long métrage ayant accès au soutien
automatique à la production du CNC, a été mis en place par la loi de finances de 2004
(cf. annexe I). Il se traduit par une baisse de l’impôt sur les sociétés ou par le versement de la
différence si son montant est plus important que le montant de l’impôt dû. Les dépenses doivent
être réalisées principalement sur le territoire français.

Le dispositif a été réformé à plusieurs reprises, en particulier depuis 2012. Le plafond de crédit
d’impôt est ainsi passé de 1 M€ à 4 M€ au 1er janvier 2013, et le périmètre des dépenses éligibles
élargi aux acteurs de complément ainsi qu’aux frais d’hôtellerie, de restauration et de transport.
En décembre 2013, le taux a été rehaussé de 20 % à 30 % pour les films de moins de 4 M€. En
décembre 2014, le taux de 30 % a été étendu à tous les films à moins de 7 M€ de budget, et le
taux augmenté à 25 % pour les œuvres d’animation.

Actuellement, et ce depuis le 1er janvier 2016, le taux de crédit d’impôt est également de 30 %
pour les films en langue française de plus de 7 M€, et son bénéfice étendu aux films en langue
étrangère à forts effets visuels et d’animation (au taux de 30 %) ou dont l’emploi d’une autre
langue que le français est justifié par le scénario (au taux de 20 %). Le plafond de crédit d’impôt
a en outre été augmenté, passant de 4 M€ à 30 M€.

Le crédit d’impôt est accordé en deux étapes : un agrément provisoire sur la base des dépenses
prévisionnelles doit tout d’abord être délivré par le CNC. Il est suivi d’un agrément définitif qui
ne peut être délivré qu’une fois le film terminé et dans un délai de 8 mois après la remise du
visa d’exploitation.

Ce délai explique les corrections effectuées sur les années 2018 et 2019 concernant le nombre
de films bénéficiaires du crédit d’impôt, par rapport à l’étude publiée l’an dernier. Il convient de
souligner que, pour les films ayant reçu leur agrément de production en 2020, le nombre de
films bénéficiaires est sous-estimé à la date à laquelle est rédigée l’étude.

Les coûts de production des films en 2021 35


A. Méthodologie
L’analyse porte sur les films de fiction d’initiative française ayant reçu un agrément de production
entre 2005 et 2021 et ayant au préalable obtenu l’agrément des investissements. Les films
obtenant directement un agrément de production sont exclus de l’analyse qui suit car ils ne
peuvent pas bénéficier du crédit d’impôt et présentent, de surcroît, une structure de coûts
particulière. Sont exclus également de la présente analyse les films ayant reçu un agrément
provisoire de crédit d’impôt et pour lesquels l’agrément définitif de ce crédit d’impôt n’a pas
encore été attribué au moment de la réalisation de cette étude. Trois groupes de films sont
présentés à travers cette analyse, correspondant aux réformes successives du crédit d’impôt :
- CIC 1 : ensemble des films de fiction agréés en production ayant obtenu un
agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 (mise en place du
crédit d’impôt cinéma) ;
- CIC 2 : ensemble des films de fiction agréés en production ayant obtenu un
agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 (rehaussement du
plafond de crédit d’impôt à 4 M€, augmentation du taux de crédit d’impôt à 30 %
pour tous les films de moins de 7 M€ de budget et élargissement du périmètre
des dépenses éligibles aux acteurs de complément ainsi qu’aux frais d’hôtellerie,
de restauration et de transport) ;
- CIC 3 : ensemble des films de fiction agréés en production ayant obtenu un
agrément des investissements préalable à partir de 2016 (rehaussement du
plafond de crédit d’impôt à 30 M€ et extension du taux de 30 % à l’ensemble des
films en langue française, toutes tranches de coûts confondus, ainsi qu’aux films
en langue étrangère à forts effets visuels).

2 212 films de fiction (sur 2 358 films de fiction ayant obtenu un agrément de production et un
agrément des investissements préalable depuis 2004) sont ainsi étudiés. Au sein de cet
échantillon, deux catégories de films sont distinguées : les films ayant demandé et obtenu un
agrément définitif de crédit d’impôt et les films qui ne l’ont pas demandé. L’objet de l’analyse est
de comparer ces deux populations afin de déterminer l’impact du crédit d’impôt sur la production
des films et de caractériser la structure des coûts de production des films bénéficiaires.

Les données relatives au crédit d’impôt utilisées pour cette analyse ont été établies à partir des
fiches de coûts renseignées de manière déclarative par les entreprises de production et
envoyées au service du soutien à la production et à la distribution du CNC. Ces chiffres sont,
par conséquent, à considérer avec les précautions d’usage.

B. Présentation de l’échantillon
Les films bénéficiant du crédit d’impôt (films avec CIC) représentent 74,4 % de l’ensemble de
l’échantillon étudié depuis 2004. A partir de l’entrée en vigueur de la dernière réforme, 460 films
ont bénéficié d’un crédit d’impôt, soit 79,6 % de l’ensemble des films de ce groupe. Avant cette
réforme, la part de films bénéficiaires du crédit d’impôt était moindre, à 72,9 % pour les films
bénéficiaires de la première version du crédit d’impôt et 71,8 % pour ceux bénéficiant de la
réforme de 2013.

36 Les coûts de production des films en 2021


Les films d’initiative française de l’échantillon selon la génération de crédit d’impôt
1 195

324

578
439 118
871
124

460
315

CIC 1 CIC 2 CIC 3

films bénéficiaires du CIC films non bénéficiaires du CIC

CIC 1 : films agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 / CIC 2 : films
agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 / CIC 3 : films agréés en
production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2016 et 2020.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

Si le crédit d’impôt concerne des films de tous les niveaux de coût de production, leur
représentation varie selon la tranche de coûts. Sur l’ensemble des films de l’échantillon, les films
dont le coût est compris entre 1 M€ et 2,5 M€ sont ainsi proportionnellement plus présents au
sein des films sans CIC (31,4 %) qu’au sein des films bénéficiaires (21,3 %). A l’inverse, les
films dont le coût est compris entre 4 M€ et 5,5 M€ sont davantage représentés au sein des
films bénéficiaires (21,7 %) qu’au sein des films sans CIC (12,9 %).
Depuis la dernière réforme du crédit d’impôt, ayant notamment pour conséquence une
réévaluation du plafond de crédit d’impôt et une extension du taux de 30 % aux productions de
plus de 7 M€, la part des films de cette tranche de coût ne bénéficiant pas du crédit d’impôt est
de 16,9 %. Cette part était de 27,4 % pour les films ayant eu un agrément des investissements
entre 2013 et 2015, et de 27,5 % pour les films agréés aux investissements entre 2004 et 2012.

Les coûts de production des films en 2021 37


Répartition des films bénéficiaires du crédit d’impôt selon le coût total de production et la
génération de crédit d’impôt (%)

4,2 1,9 5,7 4,2


9,7 7,6 11,3
13,3
18,7 9,3
16,5 20,5
23,3
17,7 14,0
14,2 9,3
9,8
4,8 12,4 7,2
7,4 10,2 11,8
12,2 plus de 15 M€
7,3 8,1
7,7 16,2
11,0 7 M€ à 15 M€
8,9 20,0 15,3
12,5 12,9
15,1 5,5 M€ à 7 M€
4 M€ à 5,5 M€
25,4
19,7 21,7 2,5 M€ à 4 M€
31,5 36,4
23,0
31,4 1 M€ à 2,5 M€
29,6
moins de 1 M€
23,1 24,1 21,3
16,1
20,2
12,7 16,1 15,0
4,9 3,8 6,3 5,1
Avec CIC Sans CIC Avec CIC Sans CIC Avec CIC Sans CIC Avec CIC Sans CIC
CIC1 CIC2 CIC3 ensemble

CIC 1 : films agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 / CIC 2 : films
agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 / CIC 3 : films agréés en
production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2016 et 2020.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

C. Structure des coûts de production des films


Les structures globales de coût de production des films avec ou sans crédit d’impôt diffèrent, et
rendent compte de l’impact du dispositif sur la relocalisation des dépenses des films. Les postes
de dépenses éligibles au crédit d’impôt sont logiquement les plus sujets à ces variations.
Sur l’ensemble des films bénéficiaires du crédit d’impôt, une part plus importante est réservée
aux rémunérations (59,4 % contre 52,8 % pour les films sans CIC). L’importance de cette part
peut s’expliquer notamment par le poids des charges sociales pour les films bénéficiaires du
crédit d’impôt (13,9 % de l’ensemble des coûts, contre 8,5 % pour les films sans CIC), car le
poids de ces charges est en général moins élevé si les dépenses sont effectuées à l’étranger.
Le poids des dépenses de tournage est en revanche plus important pour les films sans CIC
(34,1 %) que pour ceux avec CIC (28,4 %). Cette différence est principalement portée par les
dépenses en transports, défraiements et régie, dont la part dans le total des dépenses est
moindre pour les films bénéficiaires du crédit d’impôt (8,8 %) que pour les autres (11,5 %).
Sur l’ensemble des films de l’échantillon, la part de dépenses techniques est similaire pour les
films avec CIC (12,5 %) et pour les films sans CIC (13,1 %). Les parts de dépenses techniques
varient toutefois selon la génération de crédit d’impôt. Les films bénéficiant de la dernière
réforme du crédit d’impôt, qui permet notamment aux productions en langue étrangère à forts
effets visuels d’accéder au dispositif, présentent ainsi une part de dépenses techniques
supérieure (13,5 %) à celle effectuée par les films sans CIC (11,6 %). Ce ratio s’est inversé par
rapport aux films bénéficiaires de la deuxième génération de crédit d’impôt, dont la part en

38 Les coûts de production des films en 2021


dépenses techniques était moindre que celle des films sans CIC (respectivement 10,5 % et
13,1 %).
Principaux postes de dépenses de production des films selon la génération de crédit d’impôt (%)
ensemble

sans CIC 52,8 13,1 34,1

avec CIC 59,4 12,5 28,1

sans CIC 52,4 11,6 36,0


CIC 3

avec CIC 58,1 13,5 28,4

sans CIC 54,6 13,1 32,3


CIC 2

avec CIC 60,8 10,5 28,7

sans CIC 52,3 13,5 34,2


CIC1

avec CIC 59,6 12,6 27,8

rémunération technique tournage

CIC 1 : films agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 / CIC 2 : films
agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 / CIC 3 : films agréés en
production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2016 et 2020.
Base : FIF de fiction.
Source : CNC.

D. Evaluation du crédit d’impôt


Depuis la mise en place du dispositif en 2004, le montant total de crédit d’impôt atteint
990,83 M€, soit 22,5 % des dépenses totales éligibles et 11,0 % du coût total des films. Le poids
du crédit d’impôt augmente en fonction des différentes réformes : le montant total du crédit
d’impôt représente ainsi 18,5 % des dépenses totales éligibles des films ayant obtenu un
agrément des investissements entre 2004 et 2012, contre 29,2 % pour ceux bénéficiant de la
réforme de 2016 du crédit d’impôt, qui voit notamment l’application du taux de 30 % du crédit
d’impôt à tous les films en langue française.

Dépenses de production éligibles1 et crédit d’impôt


CIC 1 CIC2 CIC3 ensemble
dépenses éligibles (M€) 2 120,56 827,86 1 445,64 4 394,06
crédit d’impôt (M€) 392,45 176,89 421,49 990,83
coût total (M€) 4 804,06 1 505,48 2 687,97 8 997,51
dépenses éligibles (% du coût total) 44,1 55,0 53,8 48,8
crédit d’impôt (% des dépenses éligibles) 18,5 21,4 29,2 22,5
crédit d’impôt (% du coût total) 8,2 11,7 15,7 11,0
1
Soutien financier déduit.
CIC 1 : films agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 / CIC 2 : films
agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 / CIC 3 : films agréés en
production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2016 et 2020.
Base : FIF de fiction avec CIC.
Source : CNC.

Pour les films bénéficiant des derniers aménagements du crédit d’impôt (ayant obtenu un
agrément des investissements à partir de 2016), les dépenses éligibles représentent 53,8 % du
coût total des films concernés. Cette part atteint 64,5 % pour les films dont le coût est inférieur

Les coûts de production des films en 2021 39


à 1 M€. La majorité (51,3 %) des 460 films ayant bénéficié de la dernière réforme du crédit
d’impôt présentent une part de dépenses éligibles comprise entre 25 % et 60 % de leur coût
total. Pour les autres films, cette part se situe au-delà de 60 %. Seuls quatre films présentent
une part de dépenses éligibles inférieure à 25 % : un film de moins de 1 M€ (Simon et Théodore,
agréé en 2018), un film dont le coût est compris entre 5,5 M€ et 7 M€ (Yao, agréé en 2019), un
film dont le coût est compris entre 7 M€ et 15 M€ (30 jours max, en 2021) et un film de plus de
15 M€ (Valérian et la cité des mille planètes, en 2018).
86,3 % des films de l’échantillon bénéficient par ailleurs d’un crédit d’impôt qui couvre entre
10 % et 20 % de leurs dépenses totales. La part de crédit d’impôt dans le coût total d’un film
varie peu entre les différentes tranches de coût en 2021. Seuls les films présentant les coûts
les plus importants présentent une part de crédit d’impôt plus faible, à 13,4 % de leurs coûts
totaux. Pour 47 films de l’échantillon (films dont le coût est inférieur à 4 M€), cette part est
supérieure à 20 %. Les trois quarts d’entre eux (78,7 %) ont un coût inférieur à 4 M€.

Dépenses de production éligibles1 et crédit d’impôt selon le coût total des films bénéficiaires de
la dernière réforme du crédit d’impôt
<1M€ 1-2,5M€ 2,5-4M€ 4-5,5M€ 5,5-7M€ 7-15M€ >15M€ ensemble
dépenses éligibles (M€) 11,98 85,17 206,30 252,88 197,56 381,33 310,41 1 445,64
crédit d’impôt (M€) 2,94 23,48 59,18 73,52 57,51 113,52 91,35 421,49
coût total (M€) 18,58 136,83 337,49 437,79 349,86 724,62 682,81 2 687,97
dépenses éligibles (%)1 64,5 62,2 61,1 57,8 56,5 52,6 45,5 53,8
crédit d’impôt (%) 15,8 17,2 17,5 16,8 16,4 15,7 13,4 15,7
1
Soutien financier déduit.
Base : CIC 3 - 460 films d’initiative française de fiction agréés en production ayant obtenu préalablement un agrément des
investissements à partir de 2016 et bénéficiant d’un crédit d’impôt.
Source : CNC.

Parmi les 460 films de fiction bénéficiant des derniers aménagements du crédit d’impôt, plus du
quart (28,3 %) a reçu au moins 1 M€ de crédit d’impôt et, 7,2 % a reçu plus de 2 M€. Seuls
9,2 % des films bénéficiant de la première réforme du crédit d’impôt (qui réhaussait notamment
le plafond de crédit d’impôt de 1 à 4 M€) a reçu au moins 1 M€ de crédit d’impôt, et aucun n’a
obtenu plus de 2 M€ de crédit d’impôt sur cette cohorte.
Conséquence du rehaussement du plafond de crédit d’impôt lors de la dernière réforme, six
films ont pu obtenir plus de 4 M€ de crédit d’impôt : Valérian et la cité des mille planètes (2018),
Anna (2019), Santa et Cie (2018), La Ch’tite Famille (2018), L’Empereur de Paris (2020) et
J’accuse (2020).

40 Les coûts de production des films en 2021


Répartition des films bénéficiaires selon le montant de crédit d’impôt en 2021
films crédit d’impôt
nb (%) (M€) (%)
moins de 100 000 € 14 3,0 0,83 0,2
100 000-199 999 € 26 5,7 3,75 0,9
200 000-299 999 € 21 4,6 5,21 1,2
300 000-399 999 € 30 6,5 10,28 2,4
400 000-499 999 € 41 8,9 18,51 4,4
500 000-999 999 € 198 43,0 145,06 34,4
de 1 M€ à 4 M€ 124 27,0 203,61 48,3
plus de 4 M€ 6 1,3 34,23 8,1
total 460 100,0 421,49 100,0
Base : CIC 3 - 460 films d’initiative française de fiction agréés en production ayant obtenu préalablement un agrément des
investissements à partir de 2016 et bénéficiant d’un crédit d’impôt.
Source : CNC

De façon plus générale, les dépenses éligibles moyennes ainsi que le crédit d’impôt moyen ont
fortement augmenté avec l’entrée en vigueur de la réforme de 2016 : +29,1 % pour les
dépenses éligibles par rapport aux films bénéficiaires de la première génération du crédit
d’impôt et +13,4 % pour le montant moyen de crédit d’impôt accordé.

Dépenses de production éligibles1 et crédit d’impôt moyen par film bénéficiaire selon la
génération de crédit d’impôt (M€)

3,14
2,43 2,63 2,67

0,92
0,45 0,56 0,60

CIC 1 CIC 2 CIC 3 ensemble

dépenses éligibles moyennes crédit d'impôt moyen


1
Soutien financier déduit.
CIC 1 : films agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 / CIC 2 : films
agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 / CIC 3 : films agréés en
production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2016 et 2020.
Base : FIF de fiction avec CIC.
Source : CNC.

Les coûts de production des films en 2021 41


IV. Coûts de production des documentaires et
des films d’animation
A. Les films documentaires
29 films documentaires d’initiative française ont reçu un agrément de production en 2021, soit
sept films de moins qu’en 2020. Le nombre de film documentaires connait une nette
augmentation entre 2003 (11 films agréés) et 2009 (31 films). Depuis 2009, le nombre de films
documentaires varie mais demeure relativement stable (record de 39 films en 2019).
La plupart des films documentaires agréés présentent des coûts modestes : depuis 2003,
95,8 % des films documentaires coûtent moins de 2,5 M€ (83,5 % ont un coût inférieur à 1 M€).
Un film documentaire présente en 2021 des coûts supérieurs à 2,5 M€ : le Capital au XXIe
siècle. Depuis 2003, seuls 18 films affichent des coûts supérieurs à 2,5 M€ et quatre films
documentaires agréés ont un coût supérieur à 10 M€ : Océans, de Jacques Perrin et Jacques
Cluzaud (57,1 M€), les Saisons, de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud (30,6 M€), Amazonia,
de Thierry Ragobert (12,7 M€) et Home, de Yann Arthus-Bertrand (11,5 M€).
En 2021, le coût total des films documentaires est de 18,75 M€, en retrait de 2,9 % par rapport
à 2020.

Nombre de films documentaires agréés et coûts totaux (M€)

45 100,00

40 36 90,00

35 80,00
31
29 70,00
30
60,00
25
50,00
20
40,00
15 11 30,00
10 20,00
5 19,31 18,75 10,00
5,57 14,64
0 0,00
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

coût total (M€) nombre de films

Base : FIF documentaires


Source : CNC

a. Structure des coûts de production des films documentaires


Depuis 2003, la structure des coûts des films documentaires évolue. La part consacrée aux
dépenses de rémunérations est en forte augmentation, à 59,4 % de l’ensemble des coûts de
production des films documentaires en 2021 contre 51,4 % en début de période. L’augmentation
soutenue des dépenses de rémunérations est liée aux dépenses en personnel (24,3 % des
coûts de production des films documentaires en 2021, 19,4 % en 2003) et les charges sociales
(11,8 % en 2021 contre 10,5 % en 2003). Pour les autres postes de dépenses, leur part varie
d’une année à l’autre.

42 Les coûts de production des films en 2021


A l’inverse, la part des dépenses techniques est en forte baisse sur la période, à 18,1 % en 2021
contre près du double en 2003 (30,3 %).
L’évolution des dépenses liées au tournage est variable d’une année à l’autre, et dépend de la
typologie des documentaires produits. Elle est de 22,4 % en 2021, une part en hausse sur un
an (16,9 %) mais proche de celle constatée en début de décennie (21,1 %). Cette part est portée
en 2021 par les dépenses en transports, défraiements et régie, qui captent en 2021 9,9 % de
l’ensemble des coûts des films documentaires (6,1 % en 2020). Plus spécifiquement, deux films
(Princesse Europe et Sing me a song) concentrent le tiers (32,5 %) des dépenses de ce poste.
En 2020, les deux premiers films captaient 19,9 % de l’ensemble des dépenses en transports.
En 2021, la structure des coûts des films documentaires diffère de celle des films de fiction. La
part des dépenses techniques 2021 est bien plus importante pour le documentaire (18,1 %) que
pour la fiction (10,8 %). Cet écart est à mettre en perspective avec le coût des films
documentaires et la nature des dépenses techniques, constituées en partie de frais
incompressibles. La part des dépenses techniques des films documentaires se rapproche ainsi
davantage de celle constatée au sein des films de fiction de budgets modestes (21,7 % en 2021
pour les films de fiction de moins de 1 M€ et 14,4 % pour les films dont le coût est compris entre
1 M€ et 2,5 M€).
A l’inverse, la part des dépenses de tournage est plus faible pour les films documentaires
(18,1 %, contre 30,3 % pour les films de fiction). La part des dépenses de rémunération des
films documentaires (59,4 %) est proche en 2021 de celle des films de fiction (59,0 %).

Principaux postes de coût de production des films documentaires (%)

100%
90% 18,2 21,1 16,9 22,4
80%
18,1
70% 22,6 18,1
30,3
60%
50%
40%
30% 65,0 59,4
51,4 56,3
20%
10%
0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

rémunérations technique tournage

Base : FIF documentaires


Source : CNC

Les dépenses de personnel (24,3 % du coût total) constituent le plus gros poste de coût de
production des documentaires agréés en 2021. Deux films allouent en 2020 plus de
400 000 euros en dépenses en personnel : le Capital au XXIe siècle, de Thomas Piketty et Justin
Pemberton, et Profs du bout du monde, d’Emilie Therond. Aucun film documentaire n’atteignait
ce pallier en 2020. Le coût moyen sur ce poste augmente par conséquent à 156,9 K€, l’un des
montants les plus importants constaté sur les dix dernières années, derrière 2016 (399,0 K€) et
2014 (237,5 K€), toutes deux marquées par la présence de documentaires au coût supérieur à
7 M€ (les Saisons et Ouragan, l’Odyssée d’un vent en 2016 et Amazonia en 2014).

Les coûts de production des films en 2021 43


Répartition des coûts de production des films documentaires en 2021 (%)
décors et
costumes
assurances et divers 0,5%
5,7%
personnel
24,3%
divers*
6,3%
droits artistiques
16,9%
transports,
défraiements, régie
9,9%
charges sociales
11,8%
rémunération
technique interprétation producteur
18,1% 0,7% 5,8%
*Le poste « divers » comprend les frais généraux.
Base : FIF documentaires
Source : CNC

b. Localisation des dépenses des films documentaires


18 des 29 documentaires d’initiative française agréés en 2021 enregistrent des dépenses à
l’étranger, soit 62,1 % des documentaires agréés. Les dépenses extranationales des films
documentaires représentent 21,8 % des coûts totaux du genre en 2021, une part en nette
hausse par rapport à 2020 (9,4 %) et l’un des plus hauts niveaux jamais constatés derrière les
années 2014 (24,1 %) et 2010 (23,1 %). Les fortes parts constatées sur ces deux années sont
liées à deux coproductions internationales de documentaire animalier à gros budget : la
coproduction franco-brésilienne Amazonia en 2014, et la coproduction franco-espagnole
Océans en 2010. En 2021, le documentaire franco-néo-zélandais le Capital au XXIe siècle
concentre à lui seul 40,4 % des dépenses étrangères.

Part des dépenses des films documentaires effectuées à l’étranger (%)

100,0 50,0
90,0 45,0
80,0 40,0
70,0 61,3 62,1 35,0
60,0 52,8 30,0
45,5
50,0 21,8 25,0
40,0 14,9 20,0
30,0 9,4 15,0
20,0 5,3 10,0
10,0 5,0
0,0 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

part de dépenses effectuées à l'étranger part de films effectuant des dépenses à l'étranger

Base : FIF documentaires.


Source : CNC

44 Les coûts de production des films en 2021


En 2021, deux postes de coûts des films documentaires sont fortement délocalisés. Il s’agit des
postes « décors et costumes » (41,5 % de dépenses extranationales) et « transports,
défraiements, régie » (34,3 %). L’importance des dépenses étrangères en décors et costumes
est toutefois à nuancer en raison du très faible niveau de dépenses en 2021 (0,10 M€).
La forte part de dépenses à l’étranger pour les « transports, défraiement, régie » tient par
ailleurs principalement à trois films, qui concentrent 59,0 % des dépenses extranationales : Sing
me a song de Thomas Balmes (tourné au Bhoutan), le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty
et Justin Pemberton (en partie tourné en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis) et Wrong
Elements de Jonathan Littell (Ouganda, République démocratique du Congo, République
centrafricaine et Sud Soudan).

Part des dépenses de production effectuées en France et à l’étranger pour les films documentaires
selon les postes de coût en 2021 (%) Moyenne : 21,8 %
droits artistiques 21,5 78,5
personnel 18,9 81,1
rémunération producteur 23,9 76,1
interprétation 23,3 76,7
charges sociales 2,9 97,1
technique 28,0 72,0
décors et costumes 41,5 58,5
transports, défraiements, régie 34,3 65,7
assurances et divers 28,6 71,4

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
étranger France
Le poste « divers » comprend les frais généraux.
Base : FIF documentaires
Source : CNC

c. Impact du crédit d’impôt sur les films documentaires


Il est difficile d’appréhender l’impact du crédit d’impôt sur les films documentaires. En effet, plus
encore que pour les fictions, la localisation des tournages de documentaires est très étroitement
liée à leur sujet. Comme pour les films de fiction, les films documentaires ont bénéficié des
réformes successives du crédit d’impôt depuis sa mise en place 1.

Depuis 2004, 152 longs métrages documentaires ont bénéficié du crédit d’impôt. Le montant
total de crédit d’impôt alloué s’élève à 22,69 M€, soit environ 149 000 € par film en moyenne.
Le crédit d’impôt représente 8,8 % du coût total des documentaires bénéficiaires sur l’ensemble
de la période. Comme pour les films de fiction, le taux de couverture des dépenses éligibles par
les montants totaux de crédit d’impôt a augmenté en parallèle des différentes réformes du
dispositif : 27,2 % des dépenses éligibles sont ainsi couvertes par le crédit d’impôt pour les films
bénéficiant des derniers aménagements du dispositif, contre 22,2 % pour les films ayant reçu

1
Voir descriptif complet du dispositif et méthodologie d’analyse pp 36-37.

Les coûts de production des films en 2021 45


un agrément des investissements entre 2013 et 2015 et 16,5 % pour ceux ayant bénéficié de la
première génération de crédit d’impôt (2004-2012).

Films documentaires bénéficiant du crédit d'impôt


CIC 1 CIC 2 CIC 3 ensemble
films bénéficiaires 72 26 54 152
coût total (M€) 166,16 53,35 37,99 257,50
dépenses éligibles (M€) 61,70 32,27 19,73 113,70
dépenses éligibles (% du coût total) 37,1 60,5 51,9 44,2
crédit d’impôt (M€) 10,17 7,15 5,37 22,69
crédit d’impôt (% du coût total) 6,1 13,4 14,1 8,8
CIC 1 : films agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 / CIC 2 : films
agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 / CIC 3 : films agréés en
production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2016 et 2020.
Base : FIF documentaires.
Source : CNC.

B. Films d’animation
L’analyse des coûts de production des films d’animation est limitée par le nombre de films
agréés. 95 films d’initiative française ont reçu un agrément de production sur la période depuis
2003, soit 5 en moyenne par année, sans qu’une réelle évolution puisse être constatée sur
l’ensemble de la période. La taille réduite de l’échantillon ne permet pas de dresser de réelles
tendances. Il convient donc d’être prudent dans l’interprétation de ces données.

En 2021, 4 films d’animation ont été agréés, soit 3 de moins qu’en 2020. Le montant total des
dépenses effectuées poour ces films est de 25,0 M€, l’un des plus faibles niveaux observés
pour le genre, devant l’année 2017 (20,1 M€ dépensés pour 4 films) et l’année 2005 (20,2 M€
pour 2 films). Le record de dépenses observé en 2016 (161,68 M€) est imputable à l’agrément
cette année de deux superproductions d’animation : le Petit Prince (63,0 M€) et Pourquoi j’ai
pas mangé mon père (53,5 M€). De façon plus générale, le nombre de grosses productions
d’animation tend à baisser au cours des dernières années : seul un film d’animation à 15 M€ ou
plus a été agréé entre 2017 et 2021 (Astérix et le secret de la potion magique) contre sept sur
la première partie de la décennie (2012-2016). En 2021, deux films d’animations présentaient
des coûts compris entre 2,5 M€ et 4 M€, et deux films des coûts compris entre 7 M€ et 15 M€.

46 Les coûts de production des films en 2021


Nombre de films d’animation agréés et coûts totaux (M€)

10 200,00
9 8 180,00
8 7 160,00
7 140,00
6 5 120,00
5 4 100,00
4 80,00
3 60,00
105,80
2 40,00
1 35,74 44,59 20,00
25,00
0 0,00
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

coût total (M€) nombre de films

Base : FIF d’animation.


Source : CNC

a. Structure des coûts de production des films d’animation


En raison du faible nombre de films d’animation agréés chaque année, les structures des coûts
sont fortement tributaires de la nature des films. Elles présentent donc de fortes variations, qui
ne permettent pas de dégager des tendances claires en termes d’évolution.

La structure des dépenses de production des films d’animation pour l’année 2021 se singularise
par l’importance des dépenses de rémunération, qui constituent les trois quarts (75,9 %) des
coûts de production, le plus haut niveau jamais observé pour cette catégorie de dépenses. Les
dépenses techniques diminuent à l’inverse fortement, à 8,7 % du total des dépenses des films
d’animation en 2021 (34,2 % en 2020). Seules les dépenses de tournage conservent un niveau
relativement proche de celui constaté en 2020, à 15,5 % de l’ensemble des coûts (13,0 % en
2020).

Principaux postes de coût de production des films d’animation (%)

100%
13,0 15,5
21,3 28,0
80% 8,7
14,4 34,2
60%
32,1
40% 75,9
64,3
52,8
20% 39,9

0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

rémunérations technique tournage

Base : FIF d’animation.


Source : CNC

Les coûts de production des films en 2021 47


En 2021, les plus importantes dépenses des films d’animation sont liées au personnel : elles
représentent 59,8 % des coûts totaux de production, un niveau jamais atteint pour ce poste de
dépenses. Le niveau de cette part est lié à deux des quatre films agréés en 2021 (Yakari et Petit
Vampire), qui dépensent chacun plus de 5 M€ de dépenses en personnel. Aucun film
n’atteignait ce niveau de dépenses en 2020.
Les dépenses techniques constituent le deuxième poste de dépenses de production des films
d’animation en 2021 (8,7 % du coût total).
En 2021, la part de dépenses liées aux transports, défraiements et régie représente 2,9 % des
coûts de production totaux des films d’animation, contre 9,9 % pour les films documentaires et
9,6 % des films de fiction.

Répartition des coûts de production des films d’animation en 2021 (%)

divers
6,8%

transports,
défraiements, régie
personnel
2,9%
assurances et divers 59,8%
5,8%

technique
8,7%
interprétation
0,7%
droits artistiques charges sociales
7,2% 8,2%
Pour les films d’animation, la rémunération des producteurs est incluse dans le poste « personnel ». Les dépenses techniques
intègrent les dépenses en sous-traitance. Le poste « divers » comprend les frais généraux et les dépenses en décors et costumes.
Base : FIF d’animation.
Source : CNC

b. Localisation des dépenses des films d’animation


Etant donné le petit nombre de films d’animation qui reçoivent un agrément de production
chaque année, la part des dépenses à l’étranger peut être fortement impactée par un ou deux
titres. En comparaison avec le documentaire et la fiction, l’animation est un genre plus propice
aux collaborations avec des studios étrangers. Depuis 2003, 84,2 % de l’ensemble des films
d’animation ont effectué des dépenses à l’étranger. Cette internationalisation des projets semble
depuis 2018 se systématiser, l’ensemble des films d’animation ayant, depuis cette date, effectué
des dépenses extranationales.
La part de dépenses effectuées à l’étranger est largement dépendante de la nature des projets
et du type de coproductions. En 2021, 29,3 % des dépenses des films d’animation sont tournées
vers l’international. Depuis 2003, la part de dépenses étrangères des films d’animation varie
d’année en année mais n’observe pas de hausse tendancielle.

48 Les coûts de production des films en 2021


Part des dépenses des films d’animation effectuées à l’étranger (%)
100,0 100,0 100,0 100,0
100,0 50,0
90,0 45,0
80,0 36,0 40,0
70,0 29,3 35,0
60,0 30,0
50,0 22,5 25,0
40,0 17,5 20,0
30,0 15,0
20,0 10,0
10,0 5,0
0,0 0,0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

part de dépenses effectuées à l'étranger part de films effectuant des dépenses à l'étranger

Base : FIF d’animation.


Source : CNC

Le total des dépenses à l’étranger s’élève à 7,34 M€ en 2021.


Compte tenu du caractère international du genre, la délocalisation des dépenses demeure plus
prononcée pour l’animation que pour la fiction ou le documentaire. Certains postes de dépenses
sont particulièrement délocalisés : en 2021, c’est le cas de 43,6 % des dépenses diverses (frais
généraux et décors et costumes pour l’animation), de 37,7 % des dépenses en assurances et
divers (dont frais juridiques, frais financiers et frais de promotion) et de 32,7 % des dépenses
en personnel.

Part des dépenses de production effectuées en France et à l’étranger pour les films d’animation
selon les postes de coût en 2021 (%) Moyenne : 29,3 %

droits artistiques 15,7 84,3


personnel1 32,7 67,3
interprétation 22,9 77,1
charges sociales 7,8 92,2
technique 22,2 77,8
transports, défraiements, régie 26,7 73,3
assurances et divers 37,7 62,3
divers2 43,6 56,4

0% 20% 40% 60% 80% 100%


étranger France
Pour les films d’animation, la rémunération des producteurs est incluse dans le poste « personnel ». Les dépenses techniques
intègrent les dépenses en sous-traitance. Le poste « divers » comprend les frais généraux et les dépenses en décors et costumes.
Base : FIF d’animation.
Source : CNC.

Les coûts de production des films en 2021 49


c. Impact du crédit d’impôt sur les films d’animation
Comme pour les films de fiction et les films documentaires, les films d’animation ont bénéficié
des réformes successives du crédit d’impôt depuis sa mise en place 1.

66 films d’animation d’initiative française ont bénéficié du crédit d’impôt depuis 2004. Le montant
total de crédit d’impôt alloué s’élève à 66,03 M€, soit environ 1,00 M€ par film en moyenne. Sur
l’ensemble de la période, le crédit d’impôt représente 8,4 % du coût total des films d’animation
bénéficiaires. A l’instar des deux autres genres, le taux de couverture des dépenses éligibles
par les montants totaux de crédit d’impôt a augmenté en parallèle des différentes réformes du
dispositif : 27,6 % des dépenses éligibles sont ainsi couvertes par le crédit d’impôt pour les films
bénéficiant des derniers aménagements du dispositif, contre 22,1 % pour les films ayant un
agrément des investissements entre 2013 et 2015 et 12,5 % pour ceux ayant bénéficié de la
première génération de crédit d’impôt (2004-2012).

Films d’animation bénéficiant du crédit d'impôt


CIC 1 CIC 2 CIC 3 ensemble
films bénéficiaires 45 5 16 66
coût total (M€) 603,52 33,80 150,02 787,34
dépenses éligibles (M€) 280,17 18,07 97,75 395,98
dépenses éligibles (% du coût total) 46,4 53,4 65,2 50,3
crédit d’impôt (M€) 35,10 4,00 26,94 66,03
crédit d’impôt (% du coût total) 5,8 11,8 18,0 8,4
CIC 1 : films agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2004 et 2012 / CIC 2 : films
agréés en production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2013 et 2015 / CIC 3 : films agréés en
production ayant obtenu un agrément des investissements préalable entre 2016 et 2020.
Base : FIF d’animation.
Source : CNC

1
Voir descriptif complet du dispositif et méthodologie d’analyse pp 39-40.

50 Les coûts de production des films en 2021


Les coûts de une publication direction des études, édité par la direction
production des films du Centre national des statistiques de la communication
en 2021 du cinéma et de la prospective conception graphique
et de l’image animée tél. 01 44 34 38 26 couverture : c-album
291 boulevard Raspail despro@cnc.fr mars 2022
75675 Paris Cedex 14
www.cnc.fr

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