À l’époque il n’existait pas de soutien psychologique pour les
enfants et la "médecine de l’esprit" (psychiatrie, psychanalyse,
psychothérapie...) était réservée aux riches. Pendant de nombreuses années, mes nuits furent peuplées de cauchemars. C’est peut-être alors que débuta pour moi l’apprentissage des rêves. Et votre scolarité ? Profondément croyante ma mère m’inscrivit dès l’âge de 7 ans dans une école catholique. Curieux de tout et à la recherche de réponses à mes questions existentielles, cet enseignement traditionnel (pour ne pas dire traditionnaliste) ne me convenait pas. À 13 ans, et contre l’avis de ma mère, j’obtins d’aller au Collège. A 16 ans, je décidai d’intégrer une école de commerce. Par vocation ? Pas vraiment ! Les études supérieures et privées étaient financées par les parents et il aurait été difficile pour les miens d’en assumer la charge. Une formation dans le commerce me laissait entrevoir une entrée rapide dans le monde du travail et, par voie de conséquence, l’autonomie financière. Cette école, cependant, stricte et rigoureuse, ne correspondait pas à mes attentes. Dans ce monde en mouvement, les enseignants, complètement dépassés et hermétiques à toute Une vie de rêves 17 forme d’évolution, n’étaient pas en mesure de répondre à mes questionnements et à mon besoin d’ouverture. Après deux ans d’études, j’entrai dans la vie active et devins salarié d’une grande entreprise de transports, motivante, ouverte et riche en perspectives. Cette entreprise me procura une certaine sécurité (j’étais fonctionnaire). Elle donnait également à ses salariés la possibilité de gravir l’échelle sociale. C’est ainsi que, par le biais de concours internes, j’accédai rapidement au poste de responsable RH. En relation avec des milliers d’hommes et de femmes, j’ai ainsi pu participer, pendant de nombreuses années, à une aventure extraordinaire.