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Selon un tel schéma, les traits élémentaires – partagés donc par la majorité des

mouvements classifiés sous cette étiquette – du populisme, considéré du point de vue


doctrinaire, seraient, exposés brièvement, les suivantes : faisant appel aux vertus et aux
traditions collectives du peuple simple, qui constitue l’immense majorité au sein de la société, le
populisme se fonde rarement sur une idéologie fortement articulée, portant le plus souvent la
marque, même au niveau de ses représentants intellectuels, d’une puissante tendance anti-
intellectuelle, dans la mesure où les intellectuelles appartiennent à une élite sociale instituée
(established) qui ignore les besoins et les espoirs du grand nombre; pourtant, le populisme
revêt rarement une forme révolutionnaire, reposant sur l’espoir d’une conversion de toutes les
parties de la société et surtout des élites en faveur de la majorité; du point de vue de
l’organisation économique et de la distribution des biens, le populisme se donne comme idéal le
modèle de la coopération volontaire entre petits proprietaires gérée dans un système de
marché, où l’Etat, bien que souvent appelé au secours, ne s’érige pas en propriétaire dominant.

Il est vrai que la démarche de Stere rencontre souvent la structure d’un discours de type
populiste, notamment pour ce qui est du modèle de l’organisation économique qu’il propose.
Sans entrer en détails, disons que, reprenant à son compte la condamnation – fréquente à
l’époque – du caractère artificiel et irrationnel du développement de l’industrie roumaine 1 [7] et
faisant explicitement recours à l’exemple économique danois, Stere conclue que l’unique
solution économiquement rationnelle et juste du point de vue social pour la Roumanie du début
du siècle est la formule coopératiste qui situe la petite entreprise agricole à la base du
développement économique nationa

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