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représentée dans son pluralisme au sein de la CNCDH 1.

Depuis de nombreuses
années, par ses différents travaux, la CNCDH a mis en évidence la nécessité
d’une coordination et d’une harmonisation des différentes actions de lutte.
Ces trois premiers objectifs concourent évidemment à une même exigence :
formuler des recommandations et des propositions de renforcement des mesures
de lutte, voire la mise en œuvre de nouveaux dispositifs adaptés à la réalité quan-
titative et surtout qualitative du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie.
Des observations préliminaires sur le sens des mots
Pour l’édition 2013 de son rapport, la CNCDH a ressenti la nécessité d’un
débat en son sein sur le sens et l’usage des mots, non pas le mot « racisme » ni
« antisémitisme », mais le mot « islamophobie », utilisé à tort et à travers, mais
aussi à bon escient.
On ne peut nier que le mot fait aujourd’hui partie du paysage politique, média-
tique et institutionnel. Il s’est notamment illustré par une actualité tout à fait
prégnante, à l’occasion de faits divers inquiétants qui se sont succédé, à l’instar
de ces agressions ciblant des femmes voilées. Signe de l’acuité du problème,
un travail de recensement des actes antimusulmans a été initié depuis quelques
années, sur la base du constat « de la réalité d’un phénomène auquel ni les pou-
voirs publics ni les autorités représentatives de l’islam de France ne sauraient
se résoudre et qu’ils sont déterminés à combattre sans relâche 2 ».
L’impropriété sémantique du terme est également largement critiquée. Surtout,
c’est l’instrumentalisation faite de part et d’autre qui est avancée comme devant
conduire à disqualifier le terme.
Dans le cadre de ses travaux de préparation du rapport sur le racisme 2013,
la CNCDH a décidé de ne pas occulter le débat et de le porter en son sein,
dès lors que sa composition pluraliste et son mandat en matière d’éducation
aux droits de l’homme lui donnent une légitimité certaine. Les discussions ont
été riches, solidement étayées, parfois passionnées, et toujours animées par le
souhait de faire progresser la lutte contre le racisme.
La Commission estime opportun de retranscrire, en toute transparence, dans le
cadre de cette introduction au rapport sur le racisme 2013, les différents points
de vue qui se sont exprimés au cours de ce débat et la position majoritaire qui
s’est finalement détachée. Cette introduction se veut donc à la fois une clarifi-
cation conceptuelle, utile à la lecture du rapport, et surtout la prise de position
1. La CNCDH est composée de 64 personnalités et représentants d’organisations issues de la société
civile. Elle est le reflet de la diversité des opinions s’exprimant en France sur les questions liées aux droits
de l’homme. Le choix de ces membres garantit le pluralisme des convictions et des opinions. De plus, la
présence d’un député, désigné par le président de l’Assemblée nationale, et d’un sénateur, désigné par
le président du Sénat, permet la liaison avec le pouvoir législatif. Un représentant du Conseil économique
social et environnemental assure, quant à lui, la liaison avec cette institution. Enfin, le Défenseur des droits
siège ès qualités parmi les membres de la CNCDH. Grâce à cette composition pluraliste, l’institution remplit
sa mission en toute indépendance.
2. Extrait de la convention-cadre signée le 17 juin 2010 entre le ministère de l’Intérieur et le Conseil français
du culte musulman (CFCM), avec pour objectif de « mettre en œuvre un suivi statistique et opérationnel des
actes hostiles aux musulmans de France ». Un an plus tard, le CFCM créait l’Observatoire national contre
l’islamophobie, chargé de ce travail de recensement

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