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Année universitaire : 2019_2020

 La matière :
Le droit des sociétés commerciales
 Le thème :
Le devoir de loyauté des dirigeants sociaux des sociétés
commerciales.

 Présenté par :
AMDOUNI AMANI
ALOUI NAWRES
MATHLOUTHI HADHEMI

 Sous la direction de :
Monsieur WALID MOQRANI

 Chargé de cours :
Le professeur SAMIR KOLSI
Les affaires étaient un domaine ou il est admis le bonus dolus astuce ou
une certaine tromperie à chacun de se défendre. Ceci justifie la citation de Guyon qui
dit '' le monde des affaires est le lac glacé des intérêts égoïste'' à la lumière de ce qui
vient d'être dit la moralisation de la vie des affaires est devenue une exigence
impérieuse , ceci nécessite alors a mise en place d'une éthique des affaires par le
biais de certains principes et devoirs qui gouvernent l'action de société à savoir le
devoir de loyauté qui est consacré au sein du code des sociétés commerciales dans
plusieurs articles, le législateur a impose au dirigeant social l’obligation d’agir en tant
que mandataire loyale, mais il n’a pas donné aucune précision à ce terme : Loyauté.
On doit d’abord préciser le sens de cette notion qui est synonyme à la bonne fois,
sincérité, elle s’oppose à la mauvaise fois, le dol, la tromperie ou la fraude. La
loyauté s’attache à la bonne fois hors cette dernier est une notion plus large, son
contenu est variable et incertain.

Le terme loyauté est difficile à délimiter, la loyauté est une notion neutre qui peut être
définit par l’absence de conduite fautive ou malhonnête, elle implique l’absence de
mauvaise fois et la présence de l’attitude diligente et consciencieuse.

Le législateur préfère utiliser le terme devoir que celui d’obligation : la notion


d’obligation apparait comme un lien de droit existant entre deux personnes en vertu
duquel l’une doit faire quelque chose pour l’autre. Cependant, la notion de devoir
contient une certaine coloration morale si bien que selon certain auteur c’est un
verbe qui est plus facilement senti que défini.

Pour le dirigent social ce terme désigne la personne qui a un pouvoir de décision


auprès d’une personne morale ou de représentation de cette personne vis-à-vis des
tiers.

Donc le terme dirigeant, dit aussi organe social, mandataire social ou légal, chef
d’entreprise, employeur, ou manager s’applique à tout représentant de la personne
morale investi de quelque pouvoir d’administration, de gestion ou de direction.

Selon cette conception extensive, par dirigeant, il faut entendre les gérants de la
SARL, les membres du conseil d’administration, le président de ce dernier, les
directeurs généraux de la SA de type classiques, les membres du directoire ou le
directeur général unique dans la SA de type dualiste.

En revanche les directeurs techniques et les membres du conseil de surveillance ne


font pas partie de la catégorie des dirigeants sociaux ils appartiennent aux structures
de gestion.

On peut dire qu’Une société commerciale est une personne morale doté de la
personnalité juridique qui a soit pour objet de réaliser des actes de commerce, soit
une forme juridique que la loi reconnait être une forme commerciale.
En fait ce sujet pose de nombreux intérêts diversifies. Thème ancien de
nouveau d'actualité il apparait comme un besoin suite aux scandales financières qui
avaient pour origine les comportements déloyaux des dirigeants sociaux au début du
21 eme siècle d'ou on cite a titre d'exemple l'affaire ENRON 1. a ce besoin issu d'une
affaire historique s'ajoute un autre d'ordre pratique : l’assainissement du monde des
affaires de l'intérieure est une exigence impérieuse .L'effort de moralisation devrait
ainsi se focaliser sur les comportements des acteurs de la vie des afaaires.de la est
ne le recours au devoir de loyauté qui ne cesse pas de faire la promotion de la
morale. PAGE \* MERGEFORMAT

Cette promotion d'ordre éthique et pratique est avantageuse. On parle


désormais sous la lumière de ce devoir de la sauvegarde de l'intérêt social qui rejaillit
sur la protection de la société sa continuité et sa viabilité qui ont un lien avec la
sauvegarde des droits des tiers et des associes.

C'est toute une chaine, on part du devoir de loyauté le cœur moteur mis en
facteur pour réaliser des objectifs pouvant atteindre l'ordre public économique et la
politique d'encouragement de l'investissement.

En revanche ces donnes ne peuvent pas cacher des failles. Issu de la


corporate gouvernance le législateur tunisien a tombe dans le mimétisme aveugle
guide par un désir de modernisation et de protection.

La lecture du code des sociétés commerciales donne lieu a 2 remarques :


premièrement les contours de ce devoir son objet ainsi que son étendu sont laissés a
la merci de la doctrine et de la jurisprudence. Deuxièmement le législateur ne se
prononce pas sur ce devoir d'ou l'usage de l'expression ''mandataire loyal’.

DANS QUELLE MESURE LE LEGISLATEUR A CONSACRE


LA PROTECTION DES ASSOCIES ET DE LA SOCIETS A TRAVERS
LE DEVOIR DE LOYAUTE DES DIRIGEANTS SOCIAUX ?
L'examen des dispositions du CSC a montre que la protection semble être
affaiblie a cause de la consécration qui souffre d'ambigüité .Cependant le législateur
a pu surmonte ces failles a travers les corolaires de ce devoir.

1
le devoir de loyauté des dirigeants sociaux dans les sociétés commerciales ; HOUDA JAAOUENE;
mémoire en vue de l'obtention du mastère en droit des affaires faculté des sciences juridiques
politiques et sociales de Tunis 2003-2004 Page 3
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HOUDA JAAOUENE mémoire précité
PREMIERE PARTIE : UNE CONSECRATION LIMITEE DU DEVOIR
DE LOYAUTE DES DIRIGENTS SOCIAAUX

DEUXIEME PARTIE : DES IMPLICATIONS AUDACIEUSES


DE DEVOIR DE LOYATE DES DIRIGEANTS SOCIAUX
PREMIERE PARTIE : UNE CONSECRATION
LIMITEE DU DEVOIR DE LOYAUTE DES DIRIGENTS
SOCIAUX :
La consécration du devoir de loyauté est caractérisée par la dualité de ses sources
d'une part c'est une œuvre jurisprudentielle car c'est elle qui a délimitée sa teneur (B)
ouvrant ainsi la voie ultérieurement à un essai de consécration législative (A).

A) UNE CONSECRATION PRETORIENNE NON EQUIVOQUE  :

Le devoir de loyauté a été mis par la jurisprudence à la charge des


dirigeants sociaux. C'est une œuvre prétorienne face à un silence législatif
ce devoir qui est directement issu des '' principes of corporate governance''
définis aux Etats Unies , cette théorie a ainsi précisé les limites que ces
dirigeants ne doivent pas franchir , ainsi les dirigeants sont désormais tenus
d'un devoir de loyauté , mais la corporate gouvernance ne propose que des
simples recommandations que les sociétés sont appelées à suivre
spontanément d'ou ce devoir n'est pas imposé d'une manière autoritaire
c'est pourquoi l'instauration d'un devoir de loyauté demeure une nécessité
par la jurisprudence qui va influencer ultérieurement les législation car il n'ya
pas eu à ce jour des modifications législative notables dans le sens d'un
mouvement de modernisation droit des sociétés en instaurant la notion de
''Fiduicary duties'' qui trouvent leur origine dans la théorie du trust celle- ci
repose sur une relation de confiance entre les dirigeants et les actionnaires
ce mouvement a influencé la jurisprudence notamment les deux célèbres
arrêts de la chambre commerciales de la cour de cassation de Paris ont mis
expressément l'obligation de loyauté à la charge du dirigeant dans un
premier temps vis à vis les associés puis vis à vis la société.
1_ Arrêt le 27/02/1996 :
Cet arrêt se situait dans le cadre d'une cession d'actions le président d'une
société anonyme approché par un actionnaire minoritaire pour trouver un
acquéreur à ses actions avait acheté ces titres avec trois de ses proches au
prix de 3000 F par action ils les revendaient au prix de 8000 F par action.
La cour d'appel de Paris a condamné le dirigeant sur le fondement du dol.
La Cour Suprême de Paris a rejeté le pourvoi et ne s'est pas contentée de
placer sur le terrain classique du dol , elle a fait l'œuvre créatrice en
consacrant un devoir de loyauté qui s'impose au dirigeant d'une société à
l'égard de tout associé , la cour a affirmé que le dirigeant d'un coté doit
toujours être en mesure de justifier auprès des actionnaires l'intérêt que
présente pour eux telle opération commerciale qu'il envisage d'entreprendre
d'un autre coté il doit aux actionnaires une information complète sur la
situation financière et patrimoniale de la société.
Un autre arrêt de la Chambre Commerciale de la Cour de Cassation française
datant du 24 février 1998 PAGE \* MERGEFORMAT vient appuyer cette consécration et élargir
le devoir de loyauté déjà crée. Désormais le dirigeant a une obligation de loyauté
non seulement vis a vis des associes mais également vis a vis de l'entreprise.

Il s'agit en l'espèce d'u DG qui avait démissionné et crée une société concurrente
puis il a embauche des anciens collaborateurs qui ont eux mêmes démissionné pour
le joindre .Dans son attendu principale la Cour de Cassation affirme : "Monsieur X
exerçait successivement les fonctions du gérant et de DG ce dont il découlait qu'il
était tenu a une obligation de loyauté a l'égard de l'entreprise"

La motivation de la cour de cassation est intéressante dans la mesure ou


malgré le fait que la preuve d'une faute issue de la concurrence déloyale n'était pas
établie pour la Cour de Cassation la seule contestation de violation de l'obligation de
loyauté a l'égard de l'entreprise suffit seule pour considérer le dirigeant fautif.

Le caractère large de la nouvelle obligation devrait permettre aux tribunaux de


sanctionner sur le plan civil les dirigeants déloyaux de tous types de sociétés dont
les comportements ne pouvaient être condamnes sur le seul fondement des textes
actuellement existants. PAGE \* MERGEFORMAT

Néanmoins, cet élargissement peut apporter des difficultés concernant son


avenir. En effet le devoir de loyauté édicte l'obligation d'agir dans l'intérêt social qui
peut être soit de l'associe soit de la personne morale. Ils ne confondent pas
forcement. Dans ce cas le dirigeant se trouve devant un risque: envers qui doit-il par
priorité exercer son devoir de loyauté? PAGE \* MERGEFORMAT

Indépendamment de cela la jurisprudence a influence le législateur français


d'ou la loi du 1 Juillet 1996 modifiant l'ordonnance du 1 décembre 1986 s'intitule "LOI
SUR LA LOYAUTE ET L'EQUILIBRE DES REALTIONS COMMERCIALES"

IL est fort regrettable d'annoncer l'absence d'une telle évolution en droit


tunisien : avant 200 le législateur et la jurisprudence ne se prononce pas. Par
conséquent les dispositions du CSC régissant ce devoir étaient presque sans base
chose qui justifie l'ambigüité de l'essai de consécration fait par le législateur.

B) UNE CONSECRATION LEGISLATIVE AMBIGUE  :


Il faut noter des le début que cette consécration est a la fois issue du droit
commun et du droit des sociétés commerciales.

Bien que la consécration de ce devoir en droit français était d'une œuvre


prétorienne, la doctrine française affirmait que le concept de loyauté existait a l'état
PAGE \* MERGEFORMAT
Cass.Com,24fevrier 1998:JCP E 1998, n° 17,P 637;Quot.jur.19 mai 1998; p 4
PAGE \* MERGEFORMAT
BRIGITTE DAILLE DUCLOS le devoir de loyauté du dirigeant JCP édition entreprise n° 39 p1486
et suivantes
PAGE \* MERGEFORMAT
Pour approfondir la question voir ANTOINE PIROVANO, la boussole de la société, intérêt
commun, intérêt social, intérêt de l'entreprise : D 1997 p 189
latent dans le droit français C'est le principe de bonne foi qui en est la base. Affirme
dans l'article 1134 CCF son application s'impose lors de l'exécution du contrat de
société. PAGE \* MERGEFORMAT

Rappelons le fameux débat la société est elle un contrat ou une institution et


insistons sur le fait que l'aspect contractuel ou institutionnel s'accentue ou s'affaiblit
en fonction de chaque type de société on peut admettre l'application de ce principe
au contrat de société.

La bonne foi notion a contours variables et indéterminés apparait comme une notion
plus large .Selon GHESTIN :" la bonne foi apparait comme la consécration générale
d''une exigence de loyauté dans le degré mais pas dans le principe"

En droit tunisien la situation est presque la même .Ainsi comme tout contractant le
dirigeant est soumis a une exigence générale de loyauté. Cette règle affleure en droit
civil pour le mandataire. il convient de se référer a l'article 243 COC. PAGE \* MERGEFORMAT
A son propos la doctrine parlait d'une obligation ''de bonne foi loyauté’’.

Bien que l'idée existe en droit tunisien le code de commerce n'a pas réussi a
attirer l'attention. Par contre cette attention est expressément manifestée dans le
CSC.

Il est bien de noter que la notion de loyauté a imprégné la notion de l'affectio


societatis et était a la base de nombreux principes applicables en droit de sociétés a
savoir l'égalité entre les associes. PAGE \* MERGEFORMAT

Tout ce la nous mène a examiner la consécration de ce devoir dans le CSC.


Animé par un souci de modernisation le législateur tunisien s'est inspire de la théorie
de la corporate governance d'ou la traduction était contestée par la doctrine
française : il est préférable de parler d'un contrôle et d'une direction de l'entreprise au
lieu de parler de la gouvernance de l’entreprise. PAGE \* MERGEFORMAT

Indépendamment de cela le législateur était en quête d'une "identité


textuelle" PAGE \* MERGEFORMAT à travers cette théorie.

La consécration de ce devoir fait preuve d'une intégration -bien que


défaillante- dans la logique de la corporate goverance.

L'examen du CSC donne lieu a 2 observations : premièrement la consécration


législative était parfois expresse mais ambigüe et parfois implicite. En plus elle
diffère d'un type de société a un autre d'ou le manquement d'une consécration

PAGE \* MERGEFORMAT
BRIGITTE DAILLE DUCLOS article précité
PAGE \* MERGEFORMAT
le devoir de loyauté des dirigeants sociaux RIM AMARA mémoire en vue de l'obtention du
diplôme de mastère en droit des affaires faculté de droit de Sfax 2004_2005
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BRIGITTE DAILLE DUCLOS article précité
PAGE \* MERGEFORMAT
BRIGITTE DAILLE DUCLOS article précité
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NADHIR BEN AMMOU le droit des sociétés anonymes a la lumière des principes de la corporate
governance in mélanges offerts a l'honneur du professeur MOHAMED ZINE p 209 et suivantes
générale par opposition au droit américain qui met en place une théorie de relations
sociales dans l’entreprise.

En somme c'est une consécration ambivalente qu'on va examiner


successivement dans les sociétés d’actions et les sociétés a responsabilités limitées
dont la consécration est expresse mais ambigüe puis dans les sociétés de
personnes dont la consécration est implicite.

S'agissant des sociétés anonymes l'exemple type des sociétés d'action plusieurs
articles sont la base :l'article 198 relatif aux membres du conseil d'administration
stipule:".....avec la diligence d'un entrepreneur avise et un mandataire loyale" il est
de même pour les membres du directoire dans l'article 231:" :".....avec la diligence
d'un entrepreneur avise et un mandataire loyale" En plus pour échapper de la
responsabilité les membres du conseil d'administration doivent selon l'article 207
faire preuve d'un "mandataire loyal". En outre dans le cadre de l'exonération de
l'action de l'in comblement du passif la preuve du comportement d'un mandataire
loyale est exige selon les articles 214 et 218.

Pour ce qui est des sociétés en commandite par action les articles 254 et 399
exigent la loyauté dans l'exercice des fonctions.

S'agissant de la SARL il faut noter qu'avant 2009 cette consécration était


implicite mais avec la reforme de 2009 l'article 121 désormais traite de la question
expressément.

Partant le code de commerce n'a pas fait aucune référence a ce devoir. Ce qui
est commun entre tout ces articles est qu'ils ne font pas usage littéralement de
l'expression devoir de loyauté mais du mandataire loyal. PAGE \* MERGEFORMAT D'ailleurs
ceci n'est pas limite au seul législateur tunisien le droit canadien par exemple utilise
les expressions suivantes " l'intégrité, la bonne foi et l'action dans le meilleur des
intérêts de la société".

A l'opposition de cette clarté quasi évidente le cas dans les sociétés de personnes
est différent : pour déduire ce devoir il nous faut un effort d'induction a travers les
multiples consécrations ponctuelles dites aussi des implications qui malgré l'obstacle
de la consécration limitée et ambigüe étaient audacieuses.

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HOUDA JAAOUENE mémoire précité
DEUSIEME PARTIE : LES IMPLICATIONS DU DEVOIR DE
Loyauté DES DIRIGEANTS SOCIAUX :

Le devoir de loyauté se prolonge hors des rapports entre associés (B), Il s’étend
pour organiser/impliquer la relation du dirigeant social avec la société (A).

A)Implications envers la société  :


L’implication du devoir de loyauté qui influence la relation du dirigeant avec la
société s’englobe dans la théorie de la concurrence déloyale dont l’objectif est
essentiellement préventif, tout comme les conventions conclues avec la société le
délit d’initié et le devoir de s’abstenir à divulguer l’information confidentielle
acquise dans l’exercice de ses fonctions. De meme on trouve les mesurés
répressifs qui concernent les abus de biens, de crédit, de pouvoirs ou de voix et
la banqueroute.

Pour l’obligation de non concurrence, comme le dirigent social en vertu de son


devoir de loyauté est supposé veiller à la sauvegarde et à la protection de l’intérêt
social, de ce fait il est dans l’obligation de ne pas concurrencer sa société.
D’ailleurs, c’est que les dirigeants de la SNC, la SCS et la SCA se sont vu imposé
expressément contrairement à leurs pairs de la SA et la SARL où le législateur a
gardé le silence quant à l’obligation de non concurrence incombant à ces
derniers.

Voulant combler cette lacune, la jurisprudence a fait poser une obligation de non
concurrence à l’ensemble des dirigeants en prenant pour fondement leur devoir
de loyauté, la majorité de la doctrine la vite suivie dans cette voie.

De même, en ce qui concerne les conventions conclues avec la société, pour


prévenir la société contre le risque de naissance de conflits d’intérêts et donc de
déloyauté le législateur a donné d’importance aux conventions conclues entre
une société et ses dirigeants. La prévention institué par le code de sociétés
commerciales ne concernent parfois que les conventions liant le dirigeant a la
société alors que d’autres fois elle s’étend à celles passées directement ou par
personne interposée ou même conclues entre deux sociétés ayant des dirigeants
communs.

En général, elle passe par deux techniques qui sont l’interdiction et la


règlementation. Il faut mentionner que le législateur opte parfois pour la mesure
la plus radicale c'est-à-dire l’interdiction de la conclusion de certaines
conventions entre le dirigeant et sa société, surtout lorsqu’il s’agit des cas ou le
risque de déloyauté ou de mauvaise fois est insupportable ou le danger est
flagrant. Cette technique a été critiquée pour sa rigidité et un assouplissement a
été opéré en ce droit. Aujourd’hui, Ces conventions peuvent être valable mais à
condition d’avoir obtenu l’autorisation de l’assemblée générale.
Pour l’obligation de discrétion, L’Intérêt social suppose que les dirigeants de la
société prennent des décisions et agissent dans l’intérêt de la société. Cependant
l’intérêt social peut se trouver sérieusement en péril au cas ou certaines
informations sont divulguées, ceci s’oppose à la mission imposé par le devoir de
loyauté du dirigeant social, celle visant la sauvegarde de cet intérêt ce qui
explique la mise à la charge du dirigeant social une obligation de discrétion qui
signifie ne pas divulguer les informations confidentielles dont il a eu connaissance
dans l’exercice de ses fonctions.

Il faut préciser dans ce sens que l’obligation de discrétion doit être distinguée du
secret professionnel dans la mesure où les deux mentions poursuivent
certainement un même objectif à savoir la protection des informations, hors, la
violation de l’obligation de discrétion ne peut donner lieu qu’à une responsabilité
civile, alors que celle du secret professionnel à une responsabilité pénale.

Il faut dire que l’obligation de discrétion n’est pas sans frontières, elle ne peut
porter que sur les informations confidentielles, la question qui se pose dans ce
sens est : comment savoir si une information est confidentielle ou non ? L’article
253 CSC répond à cette question : l’information sera qualifié de confidentielle dés
que le président du directoire la présente comme telle.

Dans ce cadre, il faut mentionner que seuls les dirigeants de la SA sont tenu
explicitement d’une obligation de discrétion, cette situation est a critiqué car
l’indiscrétion peut être l’œuvre de n’importe quel dirigeant et peut mettre en péril
n’importe quelle société. Ceci s’explique peut être par le fait qu’il s’agit d’un
simple mimétisme vu que le Droit français a également opté pour la même
solution. En plus il peut s’agir d’une volonté d’assure une sécurité à la société la
plus exposé à l’indiscrétion (Vu la nature ouverte qu’elle peut parfois adopter).

Le législateur Tunisien dans ce sens a donné l’importance à la durée de cette


obligation qui est prolongée même après la fin des fonctions du dirigent social.

Hors le cadre de la responsabilité civile, on trouve d’autres sanctions plus


efficaces à savoir la révocation.

Un délit d'initié est un délit de marché que commet délibérément un investisseur


en valeurs mobilières en utilisant des informations sensibles, qui lui sont
extérieures, qui sont de nature confidentielle et dont ne disposent pas les autres
investisseurs. L’initié alors est la personne qui connait des informations
confidentielles, des informations privilégiées non connues des autres personnes.

Il faut bien attirer l’attention qu’il ne s’agit pas de la question de la simple


communication d’information privilégiée à un tiers qui elle a fait l’objet de
répression don l’alinéa 5 de l’article 80 de la loi du 14 novembre portant
réorganisation du marché financier.
Lors de la définition du devoir de loyauté, un auteur a pu affirmer que le propre
même de ce devoir est d’interdire l’utilisation d’information ainsi que de pouvoir
entendu dans un sens large, dans un intérêt personnel contrairement à l’intérêt
social.

En ce qui concerne les abus de biens, de crédit, de pouvoirs ou de voix Il est


incontestable que le dirigeant social ne doit servir que l’intérêt social, ainsi l’abus
de biens, de crédit, de pouvoirs ou de voix ne peuvent pas être compatible avec
cette loyauté. Cette infraction se trouve caractérisée lorsque le dirigeant utilise
sciemment les biens de sa société en portant atteinte à l’intérêt social de cette
dernière et ce, dans le but d’en tirer personnellement profit ou de favoriser un
tiers.

Délit dont l’incrimination ressort des articles 146 al 3, 158 al 4, 223 al 3 et 4, 257
du CSC qui punissent expressément les dirigeants auteurs de ces abus et dont la
sanction dépend de la réunion de certaines conditions qui sont :

Premièrement, L’objet de l’abus à savoir (biens, crédit, pouvoirs, voix), c’est une
condition préalable de ces délits.

Deuxièmement, Pour qu’il y ait abus de biens sociaux, de crédit, de pouvoirs ou


de voix, il faut que l’utilisation du bien, contraire à l’intérêt de l’entreprise, soit
dictée par une volonté d’en tirer profit. On parle de détournement, d’appropriation
ou de dissipation. Par exemple : Le dirigeant fait payer des amendes
personnelles par son entreprise.

Pour être condamnables il est nécessaire que le dirigeant ait été conscient de
commettre l’acte en violation de la loi et de mauvaise foi.

Pour ce qui est de la banqueroute il faut tout d’abord la différencier de


la faillite dans la mesure où la première est un délit tandis que la seconde
désigne simplement le fait de ne plus pouvoir honorer ses dettes sociales. La
banqueroute est caractérisée par des faits de gestion frauduleuse. En effet, il faut
savoir que le délit de banqueroute ne peut être retenu que si la société est déjà
en situation financière critique et qu’une procédure collective, tels que
le redressement ou la liquidation judiciaire, a été ouverte à l'encontre de la
société. Il s'agit d'une condition préalable. De même ce délit ne concerne que les
commerçants et en tout cas, les dirigeants n’ayant pas la qualité de commerçant
n’échapperont pas à toute sanction puisque au nom du devoir de loyauté ils
verront leur responsabilité civile engagée.

B) Les implications envers les associés :


Le devoir de loyauté ne cesse de faire la promotion de la morale dans la vie des
affaires par le biais des instructions bien déterminé afin de garantir la bonne gestion
de la société le dirigeant social loyal alors est tenu d'une obligation d'information et
un devoir de transparence et sincérité vis à vis les associés , ces expressions du
devoir trouvent leur fondement dans le pouvoir du dirigeant d'agir dans l'intérêt de
l'associé , c'est ainsi qu'il ne faut en aucun cas abuser de l'information ou y manquer
de sincérité sous peine d'être pénalement puni.

1_ La révélation de l'information :

Le devoir de loyauté a pour finalité l'assainissement de la vie des affaires d'ou il est
indéniable que l'associé a droit à toute sorte d'information allant d'une périodique
jusqu'à une autre permanente , avant la tenue de l'Assemblé générale , l'associé doit
être mis au courant de la situation sociale : D'une part , le dirigeant doit toujours être
en mesure de justifier auprès des actionnaires l'intérêt que présente pour eux telle
opération commerciale ou financière qu'il envisage d'entreprendre , d'autre part , il
doit aux actionnaires une information complète sur la situation financière et
patrimoniale de la société à l'occasion des assemblées annuelles et lors des
opérations financières , et il doit spontanément révéler tout conflit d'intérêt. L'associé
a le droit de prendre copie de tous les documents présentés aux assemblée
générale tenus au cours des trois derniers exercices , il peut poser des questions
écrites auxquelles le dirigeant social est tenu de répondre.

Il faut noter que , les articles évoquant l'information s'expriment généralement en


termes de ''droit'' or , cette expression pourrait laisser croire que la fourniture
d'information n'est pas une obligation pesant sur le dirigeant social mais plutôt un
droit dont l'exercice est laissé à la libre volonté de l'associé.

De sa part , la jurisprudence française a affirmée que le dirigeant est tenu d'une


obligation d'information qui découle directement de son devoir de loyauté dans un
arrêt célèbre de la chambre commerciale de la Cour de Cassation de Paris daté du
27/02/1996 qui a instauré le devoir de loyauté du dirigeant envers les associés , d'ou
les dirigeants ne peuvent favoriser certains associés au détriment d'autres en
instaurant le principe d'égalité d'information.

Quand au Droit tunisien, le règlement général du conseil du marché financier relatif à


l'appel public à l'épargne précise dans son article 4 que l'information donnée doit
être fiable , pertinente , complète et sincère. L'article 11 de sa part du code des
sociétés commerciales consacre le droit à l'information de l’associé (un texte général
qui concerne toutes les sociétés) sans le qualifier entant qu’un droit fondamental
mais avec la réforme du 16/03/2009 désormais un droit fondamental le législateur a
retenu cette qualification du droit qui n'est pas susceptible d'être réduit ou limité par
les statuts ou les décisions des assemblées générales. L'article 280 du code des
sociétés commerciales aussi consacre ce droit à tout actionnaire quel que soit le
nombre de ses titres quand à l'information continue elle pose un dilemme lié à une
hésitation de la part du législateur tunisien car l'accès est toujours conditionné par
une proportion minimale exigée, d'ou l'absence d'une diffusion équitable de
l'information malgré les différentes modifications. en effet, l'article 284 CSC n'a
reconnu un droit à l'information continue qu'a l'actionnaire qui détient un minimum de
10% du capital social , une reconnaissance limitée qui risquait de ne jamais être
exercé. conscient de cette situation le législateur a du intervenir à deux reprises :
une première fois par la loi du 27/07/2005 pour rendre possible à des actionnaires
détenant une proportion moindre de se regrouper pour atteindre les 10% en vue
d'obtenir cette information en vue d'obtenir cette information mieux encore , un
pouvoir d'injonction est reconnu au juge, l'actionnaire ou les parties peuvent saisir le
juge des référés qui peut ordonner à la société de leur communiquer. La deuxième
intervention était celle du 16 mars 2009 dans laquelle le législateur a revu à la
baisse, la proportion minimale ouvert aux actionnaires détenant 5% au moins du
capital dans les sociétés ouvertes et 3% dans les sociétés fermées.

Il faut noter, que le dirigeant social doit lui meme être informé pour pouvoir informer.
La jurisprudence française a édit de ce fait un devoir de loyauté pesant sur le
président du conseil d'administration envers les administrateurs, c'est lui qui leur doit
cette information.

Si le dirigeant faillit à cette obligation li sera sanctionné, pour que ce devoir soit plus
efficace afin d'assainir le monde des affaires.

2_ Les délits découlant de la violation de l'information :

Un dirigeant loyal est un dirigeant sincère, dont les propos se doivent être exacts et
dont les documents doivent être authentiques. C'est pourquoi, en vertu des articles
146 CSC et 158 et 223 CSC seront sanctionnés les dirigeants qui procèdent à la
présentation d'un bilan ou comptes annuels inexactes en vue de dissimuler la
véritable situation de la société. C e délit ne concerne que les dirigeants de la société
à responsabilité limitée, la société anonyme, la société en commandite par action ,
cela n'empêche l'engagement de la responsabilité des dirigeants sociaux des
sociétés de personnes , on constate que ce devoir est consacré de façon ambigüe
dans certaines sociétés , il n'arrive pas à capturer aisément l'ensemble des
dirigeants déloyaux.

Les documents ou les bilans doivent respecter le principe de l'image fidèle. Parmi les
délits d'information les plus fréquents est le faite de minimiser l'actif ou majorer le
passif et la mise en œuvre de ce délit nécessite la réunion des deux conditions :
l'inexactitude du bilan ou des comptes annuels et la présentations au associés qui
sont à elles insuffisantes seules pour engager la responsabilité du dirigeant , il faut
qu'il ait eu une intention délictuelle : arrêt du 15/01/2002 de la Cour de cassation ,
d'après la cour le dirigeant manque de sincérité mais aussi il le fait pour faire croire à
ces associés que la société est performante afin d'éviter da révocation.

Concernant les tiers, le législateur a incriminé la déloyauté des dirigeants enver les
tiers par le biais d'un acte de publication de faux bilans qui consiste dans le fait de
porter à la connaissance du public.
La liste bibliographique
1)thèses et mémoires:
-LA LOYAUTE DANS LE FONCTIONNEMENT DES
SOCIETES COMMERCIALES ; Rim Amara 2018-2019
- Le devoir de loyauté des dirigeants sociaux RIM
AMARA mémoire en vue de l'obtention du diplôme de
mastère en droit des affaires faculté de droit de Sfax
2004_2005
- Le devoir de loyauté des dirigeants sociaux dans
les sociétés commerciales ; HOUDA JAAOUENE ; mémoire en
vue de l'obtention du mastère en droit des affaires faculté
des sciences juridiques politiques et sociales de Tunis 2003-
2004
-La responsabilité des dirigeants sociaux des sociétés
commerciales ; LEILA OUESLATI mémoire en vue de
l'obtention du diplôme d'études approfondies en droit des
affaires faculté des sciences juridiques politiques et sociales
de Tunis 2001-2002

2) articles :
- BRIGITTE DAILLE DUCLOS le devoir de loyauté du
dirigeant JCP édition entreprise n° 39 p1486
- NADHIR BEN AMMOU le droit des sociétés anonymes
a la lumière des principes de la corporate governance in
mélanges offerts a l'honneur du professeur MOHAMED ZINE p
209

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