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20/03/2023 09:27 Electronique - Bases - Mesures et controles

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Historique

Electronique > Bases > Quels appareils de mesure pour bien commencer ?
Dernière mise à jour : 22/05/2022

Présentation

Voici quelques indications qui pourraient vous aider à choisir vos appareils de labo dans le cadre de la conception ou du dépannage dans ce
monde merveilleux qu'est l'électronique. Pas de liste toute faite, car chacun a des besoins et des moyens différents.

Oscilloscope

L'oscilloscope est un appareil de mesure assez sophistiqué et coûteux. Les experts disent qu'il s'agit d'un outil indispensable quand on fait
de l'électronique. Pour ma part je pense qu'il n'est pas obligatoire quand on fait ses premiers pas en électronique, mais qu'il
devient indispensable quand on met vraiment les mains dans le cambouis (conception et dépannage).

Bande passante

Mon premier oscilloscope fut un modèle à lampe doté d'entrées sur fiches banane et qui n'a jamais fonctionné correctement (voir page
Droit à l'erreur ?). Quand j'ai acheté mon premier oscilloscope (Hameg HM203-4), je me suis dit que travaillant principalement dans le
domaine de l'audio (20 Hz à 20 kHz), un modèle qui possédait une bande passante de quelques MHz suffisait amplement. Je me suis rendu
compte avec le temps que je m'étais un peu trompé. J'ai eu l'occasion de concevoir et réaliser des préamplis qui ne fonctionnaient pas du
premier coup et qui fournissaient de belles oscillations HF dont je me serais bien passé. Les oscillations parasites peuvent parfois monter
très haut en fréquence, il n'est pas rare qu'elles atteignent plusieurs MHz, voire plusieurs dizaines de MHz (et oui, même pour un montage
supposé travailler dans les fréquences audibles). Un oscilloscope qui présente une bande passante de 20 MHz ne me semble aujourd'hui
plus un luxe. 

Mono ou double voie ?

Sans aucune hésitation, je dis double voie ! Je me sers quasiment toujours des deux voies (surtout pour mes montages audio), et de façon
occasionnelle de 3 voies (je possède aussi un oscillo mixte A/N à quatre voies). Il m'arrive bien sûr parfois de me servir d'une seule voie
(vérification signal en sortie d'un générateur ou d'un oscillateur logique). Vous ne pouvez pas imaginer à quel point une deuxième voie est
pratique et permet d'économiser du temps ! Si vous optez pour un deux voies, n'achetez pas deux sondes, mais trois ! Une troisième sonde
pourra vous être utile pour le déclenchement externe, qui peut simplifier la visualisation de signaux parfois un peu difficiles à "attraper".
Plus terre-à-terre, cette troisième sonde peut constituer un secours.

Analogique ou numérique ?

Il fut un temps où l'oscilloscope numérique n'osait même pas s'afficher chez le commerçant du coin, à cause bien sûr de son prix élevé. On
trouve désormais des oscilloscopes de table (taille normale), transportables (taille réduite) ou portatifs (qui tiennent dans la main) qui
commencent à présenter des performances interressantes pour des prix plus raisonnables, même s'ils ne sont pas encore vraiment à la
portée de toutes les bourses. Attention au choix d'un oscilloscope numérique, ne vous laissez pas piéger par les bandes passantes annoncées
par certains fabricants, qui n'ont pas de scrupule à notifier une bande passante de 2 x 60 MHz alors que les convertisseurs d'entrée sont
cadencés à la fréquence d'échantillonnage de 250 MS/s (méga échantillons - Samples - par secondes). Certes, on peut dire qu'un signal
périodique de 60 MHz peut être capturé avec une fréquence d'échantillonnage de 125 MS/s (moitié de 250 puisque présence de deux voies
d'entrée, et le théorème de Shannon / Nyquist est respecté). Mais avez-vous idée de la forme du signal affiché ? Rien à voir avec la réalité,

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ni avec ce que peut offrir un oscilloscope analogique de même bande passante ! La comparaison peut être faite entre un oscilloscope de
marque Tektronix, modèle TDS2002, qui affiche une bande passande de 60 MHz pour un échantillonnage de 1 GS/s, et un oscilloscope de
marque Owon, modèle PDS6062T, qui affiche aussi une bande passande de 60 MHz mais pour un échantillonnage de 250 MS/s. On se
doute bien que pour le second la fidélité de restitution de la forme du signal acquis sera moins bonne. Pour le Owon PDS6062T, il aurait
été plus sage de parler d'une bande passante de 15 MHz, qui ceci dit est suffisante pour des besoins courants. Il ne faut pas cracher sur les
chiffres, surtout quand on sait que le second coûte moitié moins cher que le premier ! Il faut juste savoir ce qu'on achète. Pour ma part, j'ai
acheté, en complément de mon oscilloscope analogique Hameg HM303 qui fonctionne toujours bien, un petit oscilloscope portatif à
brancher sur un PC. Il s'agit du PicoScope 2205 qui me donne entière satisfaction (photo de gauche ci-après).

   

Il est stable, propose l'analyse spectrale (fonction analyseur de spectre très utile pour avoir un bon aperçu de la distorsion sur un signal
audio par exemple, mais je ne m'en sers pas pour faire des mesures précises), dispose d'un générateur de signal intégré (AWG, Arbitrary
Waveform Generator) et permet la capture directe des écrans sur PC, ce qui me change des photos manuelles de l'écran de mon modèle
analogique. Il dispose en outre d'un système de décodage logiciel de trames de données série, très utile pour l'analyse et le débogage de
flux issus de liaisons I2C ou SPI par exemple (je m'en suis plusieurs fois servi pour analyser des trames SMBus sur des systèmes de
gestion d'énergie avec batteries). Ceci dit la profondeur mémoire du Picoscope 2205 est trop limitée pour pouvoir décoder de longues
trames (mémoire de 48 kpts, on ne peux pas capturer beaucoup d'octets à la queue-leu-leu), et pour pouvoir travailler confortablement avec
ces dernières, je me suis équipé du Picoscope 3204 MSO (photo de gauche ci-après) dont la capacité mémoire est de 128 Mpts (plus de
2000 fois plus élevée que celle du Picoscope 2205).

La société Rigol propose deux modèles à moins de 400 euros qui peuvent être intéressants pour le débutant : le DS1052 et le DS1102 (ces
deux modèles ont la même base physique mais avec des logiciels différents). Moi même possède le DS1054Z (photo de droite ci-avant)
que j'apprécie pour son faible encombrement et son écran confortable. Retenez toutefois que les modèles numérique d'entrée de gamme
possèdent souvent des convertisseurs A/N de résolution 8 bits, ce qui suffit pour voir une forme de signal "générale" mais pas les petits
détails sur cette forme "générale". Par exemple, une suroscillation de 100 mV à 150 kHz superposée à un signal audio de 1 V/ 1 kHz ne
sera pas correctement restituée, on ne voit que du bruit. Pour une bonne visualisation de signaux de "faible amplitude" sur un calibre "peu
sensible", le convertisseur A/N d'entrée doit posséder une résolution d'au moins 12 bits.

Sonde différentielle indispensable ?

Les sondes classiques livrées avec les oscilloscopes ne permettent d'effectuer que des mesures référencées à la masse (ou terre). Si vous
souhaitez visualiser à l'écran un signal prélevé avec une sonde classique entre deux points d'un circuit alors qu'aucun de ces deux points
n'est relié à la masse, cela pose un sérieux problème. La masse de la sonde, qui est reliée à la masse de l'oscilloscope et à la terre, provoque
en effet dans ce cas un joli court-circuit ! Si vous possédez un oscilloscope doté de deux entrées et que la polarité d'une des deux entrées
peut être inversée, alors il est possible d'effectuer une mesure différentielle avec deux sondes séparées. Mais cela reste une solution
amateur, qui n'offre pas le même degré de sécurité que celui offert par une vraie sonde différentielle. Une sonde différentielle coûte
généralement assez cher, mais quand on y regarde bien, on en trouve dans l'entrée de gamme qui suffisent au débutant. 

Moi-même possède une sonde différentielle "simple" Pintek DP-25 (achetée à Radiospare sous leur marque RS, photo ci-avant). Elle
n'offre pas des performances extraordinaires (bande passante limitée à 25 MHz et un peu "bruyante") mais elle permet de totalement
sécuriser l'oscilloscope, l'appareil sous test et... l'utilisateur !

Acheter un oscilloscope analogique d'occasion ?

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Vue le marché actuel des oscilloscopes numériques neufs, on trouve aujourd'hui peut-être un peu plus d'oscilloscopes analogiques sur le
marché de l'occasion. Pour les "petits besoins", un oscilloscope numérique d'entrée de gamme fait l'affaire : pas cher, et bourré de fonctions
qu'on ne trouve pas sur les oscillos analogiques. Si vous pensez qu'une annonce d'oscilloscope analogique vaut le coup, peut-être pouvez-
vous vérifier les points suivants avant achat :
- focus : il doit être possible d'obtenir à l'écran une ligne bien fine, qui ne bave pas (bouton appelé Focus ou Netteté selon appareil).
- lumière : le taux de luminosité ne doit pas être réglé à fond pour une visualisation normale, si c'est le cas c'est que le tube est trop
essoufflé. Si trace très peu lumineuse avec réglage lumière à fond, pas terrible.
- calibrage : si l'appareil est doté d'une sortie Calibrage (souvent appelé Cal Out, et se présentant sous forme d'une petite pinoche sur
laquelle on peut accrocher ou enfoncer la sonde de l'oscillo), il faut vérifier que ce qui sort (signal rectangulaire de fréquence fixe et
d'amplitude fixe) est correctement affiché, aussi bien en amplitude qu'en temps. Si par exemple le signal fourni est un carré de 1 MHz / 1 V
crête à crête, vérifier que les transitions verticales à l'écran sont bien espacées de 1 division quand la base de temps est sur 500 ns / division
(0,5 us / division) et que le nombre de divisions entre haut et bas des crénaux est de 5 divisions quand la sensibilité verticale est réglée à
0,2 V / division. Si pas de sortie générateur pour calibrage sur l'oscillo, utiliser un générateur de signaux externe dans lequel on a entière
confiance. Ceci dit, si l'affichage oscillo n'est pas tout à fait respecté ce n'est pas très grave car l'oscilloscope restera toujours utile pour voir
la forme et l'amplitude "globale" des signaux. Même s'il est un peu usagé, il reste un auxiliaire très précieux.
- qualité des contacts et de la mécanique générale : bougez un petit peu (sans forcer) la connectique de la ou des entrées sur lesquelles sont
reliées les sondes : la courbe à l'écran ne doit pas bouger. Si elle bouge c'est qu'il y a un mauvais contact et ça c'est très embêtant. De même
et toujours sans s'exciter comme un poireau qui vient de comprendre qu'il allait passer à la casserole, manipulez les divers interrupteurs,
commutateurs et potentiomètres de la face avant. Les courbes doivent suivre sans trop tressauter. Il n'y a rien de plus pénible que de voir
une trace qui bouge sans arrêt à l'écran à cause d'un mauvais contact ou d'un potentiomètre encrassé. N'oubliez pas de tester les réglages de
position horizontale et verticale (offset) de la ou des courbes.
- alimentation secteur : vérifier à l'arrière de l'appareil s'il y a un commutateur de tension d'entrée. Si oui, privilégier la position 230 V à la
position 220 V (bien sûr, surtout pas la position 110 V si elle existe).
- détail si vous avez le temps de voir ça avec le vendeur : allumez l'appareil et laissez-le en chauffe pendant 5 minutes, puis commencez
vos vérifications. Laissez ensuite l'appareil une trentaine de minutes sans y toucher et remettez le couvert des tests. Le comportement
global doit être le même.
Avant de vous tourner vers un oscilloscope analogique d'occasion à 150 euros, sachez tout de même qu'on trouve des oscilloscopes
analogiques neufs pour environ 200 euros (1 voie) ou 300 euros (2 voies), et des oscilloscopes numériques 2 x 40 MHz autonomes à
environ 400 euros...

Conseils pour choisir et utiliser un oscilloscope ?

Ce livre sur les oscilloscopes est de moi, permettez-moi d'en faire ici la publicité ;)

Multimètre

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S'il est un appareil absolument indispensable à celui qui bricole, c'est bien le multimètre !

Impédance (ou résistance) d'entrée

Elle est en générale très supérieure à 1 MO pour les appareils numériques et de l'ordre de 20 kOhms / V pour les appareils analogiques.
Retenez qu'une valeur élevée de la résistance d'entrée d'un voltmètre est toujours préférable. Une valeur faible provoque une intrusion non
négligeable dans le circuit sous mesure, ce qui peut modifier son comportement et provoquer l'affichage d'une valeur totalement
fantaisiste.

Analogique ou numérique ?

J'en vois qui sourient... Pourtant, si vous faites des mesures avec un multimètre numérique sur une réalisation audio faible niveau
(préampli à grand gain par exemple), il se peut que vous entendiez des bruits bizarres au moment où vous effectuez la mesure sur ladite
réalisation. Ce bruit est provoqué par le convertisseur numérique / analogique du multimètre (pourtant alimenté par pile n'est-ce pas), et
peut dans certains cas se révéler plutôt gênant. Dans ce contexte, un appareil analogique perturbera moins votre réalisation. Autre raison
d'utiliser un appareil analogique : le contrôle de petites variations de tensions ou de courants, ou évaluation d'une tendance. Choses
quasiment impossible à obtenir avec un appareil numérique. Autre avantage du multimètre analogique : celui de la mesure de hautes
tensions sur une source présentant une impédance de sortie très élevée. Exemple avec un appareil numérique doté d'une impédance
d'entrée de 1 MO sur calibre 2000 V, comparé avec un appareil analogique doté d'une impédance d'entrée de 40 MO sur calibre 2000 V. A
votre avis, lequel des deux appareils va afficher la valeur la plus juste ?

Calibres automatiques

Si vous optez pour un multimètre numérique doté de calibres automatiques, assurez-vous de pouvoir débrayer le mode automatique et
passer en mode manuel. Le mode automatique peut être pratique quand on ne sais pas trop dans quelle fourchette de valeurs le paramètre à
mesurer va se trouver. Mais il peut se révéler très pénible pour certaines mesures. Je peux citer en exemple l'impossibilité potentielle de
faire certaines mesures de tension sur des sources ne pouvant débiter que quelques uA (exemple : mesure d'une tension délivrée par une led
quand elle est éclairée, j'ai eu ce problème de mesure avec deux multimètres différents). Et je ne parle même pas du temps suplémentaire
que l'appareil met avant d'afficher la valeur que l'on attend. Pour une mesure unique, ça passe, mais pour une série de mesure, c'est assez
casse-pied.

Fonction Test diode et Test transistor

Il s'agit de fonctions bien pratique pour celui qui veut dépanner un montage électronique. La présence de telles fonctions de test n'est pas
primordiale, mais je les conseille, même si les mesure sont parfois faites un peu à la légère (mesure du gain d'un transistor avec une seule
valeur du courant de base, par exemple).

Alimentation de laboratoire

Il existe tellement d'alimentations de laboratoire ! Pas facile de faire la différence entre une alim de labo "sérieuse et robuste" et une alim
de labo "grand public". Que peut donc valoir une alimentation de laboratoire ajustable de 0 à 30 V / 1 A, avec affichage numérique, pour
une somme aussi modeste que 30 euros ? Peut-être pas ce qu'on attendrait d'une alimentation haut de gamme. Mais si cette alimentation
suffit pour des petits montages de débutants, pourquoi pas ? Pour ma part, j'attache une importance particulière aux points qui suivent.

Limitation de courant

C'est tellement pratique et tellement sécurisant, de pouvoir brancher une alimentation sur un montage dont on n'est pas trop sûr, et de ne
pas devoir se tenir éloigné, le bras tendu sur l'interrupteur... Sérieusement, c'est le genre de fonction que votre alimentation doit absolument
posséder. Surtout si vous êtes amené à concevoir ou à dépanner souvent un appareil électronique. Vous voulez faire vous-même une alim
de ce genre ? Je vous conseille le régulateur L200, pas cher et capable de monter à 2A (exemple de mise en oeuvre). Si vous possédez déjà
une alimentation, mais que cette dernière ne possède pas de circuit de limitation de courant, sachez que vous pourrez en ajouter un externe,
ce n'est pas très compliqué à faire (exemple).

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Facilité et rapidité de réglage

La tension de sortie doit pouvoir être ajustée à la valeur de sortie désirée, avec un potentomètre rotatif (oubliez les alim à commandes
numériques avec bouton Plus et Moins, c'est vraiment horrible).

Tenue correcte sur les pointes de courant élevées

La réactivité de l'alimentation sur des appels de courants brefs (aux fréquences faibles comme aux fréquences élevées) n'est pas évidente à
évaluer si on n'est pas équipé pour faire ce genre de mesure. On doit donc se contenter de ce que dit le fabricant dans le descriptif de son
produit, et s'en passer s'il ne dit rien. Une alimentation "légère" peut se comporter moins bien sur les appels de courant quand il fait 35
degrés dans la pièce, à cause de la marge de sécurité plus rapidement atteinte.

Capacité en courant

Attention aux valeurs annoncées par certains constructeurs. Certaines alimentations sont données pour pouvoir débiter un courant
maximal, mais cette valeur maximale n'est pas toujours possible si la tension de sortie désirée est de faible valeur. Si l'alimentation est de
conception simple, la tension en amont du circuit de régulation est toujours à son maximum, et une tension de sortie réglée à une faible
valeur va occasionner une forte dissipation thermique au circuit de régulation, limitant ainsi rapidement le courant qu'il pourra fournir.
Certaines alimentations sont ainsi spécifiées comme capables de sortir le courant maximale... sur une durée n'excédant pas 8 heures (bien
entendu, sans même parler de la température ambiante). Autant dire qu'il est préférable de bouder ce type d'alimentation.

Sortie symétrique (double)

Si vous pratiquez souvent l'audio, votre alimentation doit délivrer deux tensions de sortie : une négative et une positive (par rapport au
point milieu 0V). Si les deux sorties sont symétriques avec point commun, c'est déjà très bien. Mais si les deux sorties sont flottantes, c'est
à dire complètement isolées l'une de l'autre, c'est encore mieux, car vous pourrez alors les monter en série ou en parallèle et répondre ainsi
à plus de besoins (en série pour une tension plus élevée, ou en parallèle pour un courant plus élevé).

Remarque : une alimentation dotée d'une seule sortie peut être "transformée" en alimentation double (symétrique) en lui ajoutant un
circuit symétriseur de tension (exemple).

Fabriquer soi-même sa propre alimentation ?

Oui, pourquoi pas ? On peut parfaitement envisager la réalisation d'une alimentation, avec deux orientations possibles :

- soit l'alimentation restera à demeure dans une réalisation donnée (une petite console de mixage par exemple),
- soit l'alimentation servira à tester de nouvelles réalisations (alimentation de laboratoire).

Quelle(s) tension(s) ? Tout dépend du type de réalisation que vous envisagez. Si vous touchez souvent aux circuits audio, nul doute qu'une
alimentation symétrique de +/15 V vous sera plus qu'utile. Si vous touchez plutôt aux circuits logiques, vous serez heureux d'avoir à
disposition des tensions fixes de 3,3 V et 5 V (circuit logiques TTL programmables ou non) ou encore 12 V (tension acceptée par les
circuits logiques CMOS). J'ai pour ma part construit à mes débuts, un boîtier d'expérimentation qui comportait plusieurs alimentations
(toutes isolées les unes des autres) :

Avec le temps et principalement à cause de son encombrement, je l'ai un peu délaissée, au profits d'alimentations "plus simples". Si vous
êtes touche-à-tout, je vous suggère l'acquisition ou la construction d'une alim disposant de trois tensions de sortie -15 V, +15 V et +5 V.

Générateur de test (BF et plus ou moins HF)

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Le générateur BF est un outil génial quand on travaille dans l'audio. Dans certains cas, un simple petit oscillateur sinusoidal d'appoint (que
vous pouvez fabriquer vous-même, voir par exemple la page Générateur audio 007) peut parfaitement suffire pour "tracer" le chemin du
signal BF dans un montage, et repérer ainsi là où ça cloche. Pas besoin d'avoir dans ce cas un signal très pûr, le plus important est qu'il
puisse être entendu. Si le but est de faire des mesures, il faut alors un générateur plus sérieux, qui délivre au moins les formes d'onde
sinusoidale, triangulaire et rectangulaire. Le signal de forme triangulaire permet d'apprécier visuellement (sur écran d'oscilloscope) les
distorsions faibles, mieux qu'avec un signal sinusoïdal. Mais avec un signal sinusoïdal, on peut faire des mesures de distorsion précises
avec un filtre supprimant (ou réjectant fortement) la fréquence fondamentale et en regardant ce qui reste (si très peu de distorsion, il ne doit
pas rester grand chose dans les harmoniques). Un signal carré quant à lui permet d'apprécier pas mal de choses, tel que temps de montée,
suroscillations ou "trainées". Attention à certains générateurs BF de type "analogique" avec affichage "numérique" de la fréquence.
Certains sont instables à souhait (j'en ai acheté un que j'ai du renvoyer dans la foulée, tellement il était décevant de ce point de vue là) !
Préférez un générateur synthétisé (DDS, Direct Digital Synthesis) pour lequel la fréquence de sortie est vraiment égale ou très proche de
celle qu'on attend, si sa stabilité est très importante pour vous (à vérifier tout de même : le pas de réglage sur les différentes
gammes, parfois on ne peut pas disposer de certaines valeurs de fréquence). Pour vérifier un étage d'amplification BF, la stabilité de la
fréquence n'est pas un point critique, mais elle le devient pour une annulation de porteuse avec un modulateur FM (cas particulier, il est
vrai). Je possède pour ma part plusieurs générateurs BF de "qualités" diverses, purement analogiques ou à synthèse numérique. Chacun a
sa place dans mon labo, même s'il est vrai que mon plus récent (Rigol DG4062) sert désormais plus souvent que les autres (malgré son
agaçant bruit de ventilateur, paramètre oublié dans les caractéristiques techniques du fabricant).

Pinces crocodile et pointes de touche

Indispensables ! Ne mégotez pas sur le prix, il vous en faut de bonne qualité si vous ne souhaitez pas être trop rapidement embêté par des
faux contacts. Très pratique pour se reprendre sur la masse d'un appareil sous contrôle ou en dépannage. Les pinces crocos seront de
préférence doté d'un capuchon isolant en plastique, on fait vite des courts-circuits quand on dérappe.

LCR-mètre et/ou ESR-mètre

Une fois qu'on a goûté au multimètre (indispensable outil) et au bout de quelques mois ou années, on ne peut plus se contenter de lire des
valeurs de tension, courant et résistance. Alors on jette un oeil sur ces appareils qui permettent d'effectuer des mesures précises
d'inductance, de capacité ou de résistance série équivalente (ESR, Equivalent Serial Resistor). Et on comprend rapidement qu'il s'agit
d'outils complémentaires au multimètre, qui permettent d'effectuer des mesures qu'on ne pouvait réaliser avant. Vraiment utile ? Si vous
vous attaquez au dépannage et à la conception, alors oui, ces instruments vous apporteront un plus certain !

Mesure des composants en circuit ?

Attention aux ESR-mètres qui permettent de mesurer l'ESR d'un condensateur en circuit (avec une tension de test suffisament faible pour
ne pas "aciver" les semi-conducteurs avoisinants). Enfin devrais-je plutôt dire "attention à l'interprétation que vous faites des résultats de
mesure". Bien souvent un condensateur électrochimique de filtrage (composant qu'on aime vérifier car il vieillit plus vite que les autres
types de condensateur) peut en cacher un autre. Il peut y avoir plusieurs condensateurs câblés en parallèle sur un même "rail"
d'alimentation, et un bon condensateur peut dans ce cas en masquer un mauvais. En cas de doute... dessouder le composant à tester (seule
méthode fiable).

Charge électronique

Sous cette appellation curieuse se cache un principe de base bien simple : une résistance de puissance ajustable.

Imaginez que vous deviez tester la robustesse d'une alimentation secteur de forte puissance, 30 V / 5 A. Un des premiers tests consiste à
"charger" la sortie de ladite alimentation avec une résistance de faible valeur, pour un débit de courant égal à celui qui sera considéré
comme le maximum à ne pas dépasser en régime permanent. Réglage de la tension de sortie à 24 V, courant désiré à 5 A, vous cherchez
donc une résistance de valeur et puissance adéquates. Pour la valeur, c'est facile : R = U / I = 24 / 5 = 4,8 ohms (valeur normalisée la plus
proche 4R7). Pour la puissance, ce n'est pas plus compliqué : P = U * I = 24 * 5 = 120 W. Wow, 120 W ? J'ai dû me tromper dans mon
calcul, que je refais. Eh bien non, pas d'erreur, il faut bien dissiper 120 W. Comme le font certains animateurs TV ou radio qui aiment
propager des sensations fortes, je vais vous livrer un scoop : il n'est pas évident de trouver une telle résistance dans ses cartons de récup. 

Oublions tout de suite la solution de secours qui consiste à câbler plusieurs dizaines de résistances en série et parallèle pour obtenir une
résistance équivalent ad hoc., et qui de toute façon ne nous épargera pas de sortir le ventilateur pour soulager les pauvres composants. La
vraie bonne solution consiste à adopter une charge électronique programmable, qui remplacera à elle seule une multitude de résistances de
valeurs différentes. 

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Charge électronique tenma 72-13200, ici à l'oeuvre pour la validation de mon alimentation multiple 010c 

  

Si ce type d'appareil ne fait pas vraiment partie de la panoplie du petit débutant, il est intéressant de savoir qu'il existe.

Fréquencemètre

Le fréquencemètre n'est pas souvent utile pour le débutant, sauf peut-être pour vérifier le fonctionnement d'un circuit d'horloge ou d'un
oscillateur quelconque.

Attention aux multimètres qui offrent la fonction Fréquencemètre. En général sur ce type d'appareil, la fréquence maximale et la sensibilité
d'entrée ne sont pas très élevées.

Analyseur de spectre

L'analyseur de spectre est un outil réellement génial, mais hors de prix !

J'ai eu la chance d'en récupérer un pour pas grand chose, qui présente quelques défauts mais rend service de temps en temps. Il faut avouer
que ce n'est pas l'appareil du débutant par excellence, et je ne vois pas trop ce qu'il vient faire sur cette page...

Ceci dit, l'analyse spectrale s'est bien démocratisée sur les oscilloscopes numériques, même sur ceux d'entrée de gamme. Mes petits
oscilloscopes portables Picoscope 2205 et 3204 offrent un outil d'analyse et visualisation spectrale de façon native ! Et cette tendance
s'étend sur les oscilloscopes numériques (certaines fois sous forme d'option vendue fort cher). Attention toutefois aux performances plutôt
gadget sur les oscilloscopes d'entrée de gamme. Comme on le dit, à vouloir le beurre et l'argent du beurre...

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