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Réf.

: D4241 V2

Raccordement de la production
Date de publication : décentralisée aux réseaux de
10 novembre 2014
distribution - Conditions
d'intégration

Cet article est issu de : Énergies | Réseaux électriques et applications

par Jean-Luc FRAISSE, Laurent KARSENTI

Mots-clés Résumé Le développement de la production décentralisée sur les réseaux de


Energie renouvelables | distribution a connu un essor à partir du début des années 1990 en raison de la politique
électrotechnique de réseau |
raccordement de la production énergétique mise en place pour atteindre les objectifs EnR de la Directive européenne.
électrique Les productions décentralisées utilisant les ENR présentent deux caractéristiques
nouvelles bien différentes de celles de la production centralisée raccordée au réseau de
transport : d’une part les installations sont nombreuses, de petite puissance et
principalement raccordées au réseau de distribution, d’autre part elles sont intermittentes
et ne sont pas pilotables. Après un rappel des contraintes de fonctionnement d’un
système électrique, cet article présente les conditions permettant d’insérer cette
production et les difficultés qui restent à surmonter. [...]

Keywords
renewable energies |
electrotechnical network |
electric production connection

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Raccordement de la production
décentralisée aux réseaux
de distribution
Conditions d’intégration

par Jean-Luc FRAISSE


Consultant externe,
Ancien chef de service raccordement à la direction technique d’ERDF, La Défense
et Laurent KARSENTI
Chef de service raccordement grands producteurs à la direction technique d’ERDF,
La Défense
Avec la collaboration de Jean-Paul HORSON, ex-consultant senior à ERDF, La Défense,
France

1. Impact sur la sûreté du système....................................................... D 4 241v2 - 2


1.1 Qu’est-ce qu’un système électrique ? ..................................................... — 2
1.2 Comment fonctionne un système électrique ?....................................... — 3
1.3 Tenue aux régimes perturbés.................................................................. — 21
2. Incidence sur le réseau HTB de la production raccordée
au RPD...................................................................................................... — 25
2.1 Échanges d’information entre GRT/GRD et producteur ........................ — 25
2.2 Dispositions relatives au raccordement.................................................. — 25
3. Contrôle de performance des installations ................................... — 28
3.1 Installations raccordées en basse tension (puissance inférieure
ou égale à 250 kVA) .................................................................................. — 28
3.2 Installations raccordées en HTA .............................................................. — 28
3.3 Mise en œuvre des contrôles................................................................... — 28
4. Quelles solutions pour favoriser le développement
des énergies intermittentes ............................................................... — 29
4.1 Fonctionnement et sûreté du système électrique.................................. — 29
4.2 Amélioration de la prévision.................................................................... — 31
4.3 Une nouvelle approche de la gestion des réseaux : les smart grids.... — 31
4.4 Fonctionnement du réseau ...................................................................... — 32
5. Conclusion .............................................................................................. — 33
Pour en savoir plus ......................................................................................... Doc. D 4 241v2

e terme « production décentralisée » qualifie toute production électrique de


L faible puissance raccordée au réseau public de transport (RPT) en HTB1
(quelques dizaines de megawatts) ou de distribution en HTA (de 250 kW à
12 MW) ou en BT (de quelques kilowatts à 250 kW). Ce traité se limite à la pro-
duction décentralisée raccordée au réseau public de distribution (RPD) (ce
réseau est défini en [D 4 200]).

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RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION _________________________________________________________

Le développement de la production décentralisée doit être examiné sous deux


aspects principaux : d’une part les conséquences sur le réseau auquel est directe-
ment raccordée l’installation, d’autre part les conséquences sur le fonctionnement
et la sûreté de l’ensemble du système électrique. Ce dernier aspect conduit à
traiter de façon différente le système électrique continental européen caractérisé
par un grand réseau électrique interconnecté et les petits systèmes électriques
ilotés des réseaux insulaires dénommés ZNI (zone non interconnectée).
Pour des raisons éditoriales, le thème du « raccordement de la production
décentralisée aux réseaux de distribution » a été partagé en trois articles qui
s’articulent logiquement comme suit :
– la première partie [D 4 239] traite des aspects règlementaires et organisa-
tionnels du développement de la production décentralisée ;
– la deuxième partie [D 4 241] traite des conditions d’intégration de la pro-
duction décentralisée dans le système électrique ;
– la troisième partie [D 4 242] traite exclusivement des aspects techniques
du raccordement sur les réseaux HTA.
Dans le présent article sont exposés les grands principes à mettre en œuvre
pour assurer le bon fonctionnement et la sûreté d’un système électrique ainsi
que les dispositions à prendre pour y intégrer la production décentralisée :
– la section 1 expose les principes généraux de gestion d’un système élec-
trique et des réseaux auxquels sont raccordées les installations de production
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ainsi que les dispositions permettant de faire en sorte que ces installations
deviennent partie intégrante du système électrique ;
– la section 2 présente les interactions entre production décentralisée et
réseau de transport et les échanges d’informations à mettre en œuvre entre les
GRD et le GRT ;
– la section 3 présente les contrôles à mettre en œuvre afin de s’assurer que
les installations à leur mise en service et dans leur durée de vie disposent des
performances permettant de les intégrer dans le système électrique ;
– la section 4 présente les solutions en cours de développement ou à venir
qui permettront d’intégrer un plus grand volume de production décentralisé
tout en maintenant la sûreté du système électrique.

1. Impact sur la sûreté anglais Union for the Coordination of Transmission of Electricity
depuis renommée en ENTSOE (European Network of Transmission
du système System Operators for Electricity) en 2009 lors de l’intégration de
nouveaux pays. Des zones synchrones différentes peuvent être
interconnectées par des liaisons à courant continu qui permettent
de dissocier partiellement les réseaux qu’elles relient. C’est par
1.1 Qu’est-ce qu’un système électrique ? exemple, le cas entre la zone UCTE et la zone UKTSOA
(Royaume-Uni) et la zone NORDEL (pays d’Europe du nord).
Le système électrique est constitué de l’ensemble des réseaux et Toutefois, vis-à-vis de la sûreté, il faut tenir compte du fait que le
installations de production interconnectés par des lignes élec- fort maillage a pour conséquence :
triques à courant alternatif ou à courant continu. L’interconnexion
entre les différents réseaux européens s’est imposée car elle crée – qu’une perturbation importante, quelle que soit sa localisation,
les conditions d’une solidarité permanente entre les partenaires ; risque de se propager à l’ensemble du système : (l’incident du
elle offre de nombreux avantages, dont une capacité d’échanges 4 novembre 2006 dont l’origine se situait en Allemagne du nord et
plus importante entre réseaux favorisant la réalisation d’un mar- qui a entraîné le délestage de 15 millions de clients de la zone
ché unique de l’électricité en Europe, ainsi que les possibilités de jusqu’en France, Espagne, Italie... suite à la baisse de fréquence) ;
secours mutuel lors d’une défaillance d’un équipement de trans- – que les perturbations de l’onde électrique résultant des courts-
port ou de production. L’interconnexion du système électrique circuits se propagent sur l’ensemble du réseau interconnecté à des
français à la zone ENTSOE le rend plus robuste grâce à la capacité vitesses proches de la lumière alors que les automates ou protec-
d’échange et donc à l’entraide en cas d’incident. tions travaillent dans des domaines allant de la dizaine de milli-
secondes à quelques secondes, et certaines régulations pilotent
C’est ainsi qu’ont été créés en Europe différents systèmes élec- des processus ayant des constantes de temps de plusieurs minu-
triques correspondant à des zones synchrones : réseaux inter- tes voire de plusieurs heures. L’équilibre du système repose donc
connectés par des liaisons à courant alternatif représentées à la sur une parfaite coordination de l’ensemble des dispositifs de
figure 1. régulation et de protection.
Dans le cas de la France métropolitaine, elle fait partie de la zone Assurer la sûreté d’un système électrique étendu comportant
UCTE, Union pour la coordination du transport de l’électricité, en plusieurs gestionnaires de réseau ayant chacun une compétence

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– satisfaire les engagements contractuels vis-à-vis des clients


L’interconnexion du système électrique français raccordés.
avec les pays d’Europe de l’Ouest
Garantir la sûreté de fonctionnement suppose la maîtrise de
l’évolution et des réactions du système électrique face aux diffé-
rents aléas dont il est l’objet (court-circuit, évolution imprévue de
la consommation ou de la production, indisponibilités fortuites
Associations
d’ouvrages de production ou de transport...), en réduisant autant
que possible le risque d’incidents pouvant conduire à une coupure
UCTE DK : membre associé de l’UCTE généralisée de l’alimentation électrique.
S
NORDEL FIN
Un équilibre entre coûts et niveau de sûreté est à rechercher
N
UKTSOA dans la mesure où ces coûts sont une des composantes du tarif de
ES
vente de l’énergie au client final.
ATSOI
DK LE Pour assurer cette sûreté de fonctionnement, le gestionnaire du
UE IRL système électrique fait en sorte que :
LI
GB
NL PL – à tout instant, il y ait égalité entre production et
B D consommation : P = C. L’électricité ne se stockant pas, le gestion-
L CZ naire de réseau est tenu, pour satisfaire cet équilibre, de prévoir à
SK l’avance la consommation et les disponibilités des moyens de pro-
F
CH A H
duction et du réseau tout en ayant suffisamment de réserve pour
RO faire face à des aléas pouvant survenir sur le réseau ou les instal-
SLO lations de production ;
I BIH
P E SCG BG – la puissance transitée sur les ouvrages du réseau ne dépasse
FYROM pas leur capacité (lignes et transformateurs), en situation normale
AL d’exploitation et en cas d’indisponibilité programmée par exemple
GR pour maintenance, ou à la suite d’incident ayant entraîné la perte
d’un ouvrage. Cette nécessité a conduit à mettre en place la règle
MA du N – 1, c’est-à-dire concevoir et exploiter le réseau de façon à
continuer à assurer la mission du réseau en cas de perte d’un
DZ TN UCTE / ETSO ouvrage ;
– les situations perturbées résultant d’un incident : surintensité,
L’interconnexion variation de la fréquence, creux de tension n’affectent pas les
= ouvrages sains du réseau ou installations de production. Cette
condition suppose la mise en place de plans de protection sélectifs
• un système plus robuste,
et l’imposition de dispositions de tenue des installations aux
• une capacité d’échanges plus grande entre réseaux, régimes perturbés ;
• une assistance mutuelle entre partenaires.
– la qualité de l’électricité est assurée : maintien de la tension, de
Figure 1 – Carte des associations de gestionnaires de réseaux
la fréquence dans des plages admissibles celles-ci sont généra-
de transport en Europe lement définies de façon réglementaire ou normative et
contractualisée.

territoriale suppose la mise en place de règles communes de fonc-


tionnement s’imposant aux différents gestionnaires de réseau. Les 1.2.1 Gestion de l’équilibre
différents pays membres au sein de ENTSOE établissent ces règles production = consommation
visant en premier lieu le développement de la coordination
technique entre les opérateurs de transport d’électricité dans le but Le gestionnaire du système électrique doit satisfaire les besoins
de favoriser une exploitation sûre des réseaux européens inter- d’électricité des consommateurs tout au long de la journée. Or, ces
connectés, principalement par l’adoption de règles communes besoins évoluent en permanence (figure 2). Dans les systèmes
concernant la conduite en temps réel des systèmes électriques, les insulaires, l’écart entre les besoins de puissance varie du simple
règles et dispositifs de protection, etc. au double entre d’une part le milieu de la nuit et d’autre part le
jour et le soir.
Dans le cas de la France non métropolitaine, La Réunion, la
Guadeloupe, la Martinique, La Guyane, Saint-Pierre et Miquelon, Dans le cas d’un système électrique comportant plusieurs ges-
Saint-Martin, Saint-Barthélemy constituent chacun un système tionnaires de réseau tel l’ENSTOE, chaque gestionnaire de réseau
électrique car non interconnecté. La Corse est un cas particulier car doit assurer son équilibre P = C au niveau de sa zone en faisant
connectée d’une part à l’Italie par une liaison à courant continu et appel le cas échéant à des importation ou exportation depuis et
récemment à la Sardaigne par une liaison à courant alternatif. vers les autres zones dans le cadre d’accords entre gestionnaires.
L’équilibre P = C doit être assuré de façon quasi instantané au
niveau du système électrique quels que soient les aléas pouvant
1.2 Comment fonctionne un système survenir :
électrique ? – les fluctuations horaires et saisonnières de la consommation ;
– les indisponibilités fortuites ou programmées des installations
Trois objectifs majeurs gouvernent l’exploitation d’un système de production ;
électrique : – les indisponibilités fortuites ou programmées du réseau
– garantir la sûreté de fonctionnement ; (lignes, jeu de barres, transformateurs) ;
– favoriser la performance économique et dans le cas d’un mar- – les fluctuations des installations de production à énergie inter-
ché ouvert favoriser l’ouverture du marché électrique ; mittente (éolien, photovoltaïque...).

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Consommation France 8 janvier 2012 (MW) Consommation France 5 août 2012 (MW)
105 000 50 000
45 000
100 000
40 000
35 000
95 000
30 000
90 000 25 000
20 000
85 000
15 000
10 000
80 000
5 000
75 000 0
00:30
01:30
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Figure 2 – Courbes de consommation 2012 France continentale à la pointe et au creux de charge

df / dr
0
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L’équation des masses tournantes :

Cm – Cr = J · dΩ
dt
Consommation Production
avec :

Production Cm : couple moteur en newtons-mètres (N . m)


Consommation Cr : couple résistant en newtons-mètres (N . m)
J : moment d’inertie de l’ensemble des masses tournantes (kg . m2)
R É S E A U
Ω : vitesse de rotation en radians par seconde (rad/s)
df dΩ
: dérivée de la vitesse angulaire par rapport au temps, -
dt dt

Figure 3 – Équilibre production = consommation et fréquence du réseau

1.2.1.1 Gestion prévisionnelle de l’équilibre concernant, faute de quoi elles seraient à considérer comme un
production = consommation aléa supplémentaire. Dans les ZNI, le taux de pénétration de la
La prévision de la consommation infrajournalière et à J + 1 est production à caractère intermittent a atteint un niveau critique
pratiquée par les gestionnaires de réseau de transport depuis très ayant conduit à la mise en place de dispositif de limitation de leur
longtemps et les modèles de prévisions enrichis du retour d’expé- puissance.
rience sont considérés comme satisfaisants. Ces modèles évoluent La prévision de ces installations fait l’objet du paragraphe 1.2.5.
en permanence pour tenir compte de différents facteurs : offres
nouvelles des fournisseurs, évolution du tissu industriel, des habi-
1.2.1.2 Gestion temps réel de l’équilibre
tudes de consommation... production = consommation
Il est nécessaire d’établir un plan global de production capable
de couvrir la prévision de consommation et les échanges, avec La stabilité de la fréquence, sur un réseau électrique, traduit
une marge suffisante pour faire face aux différents aléas qui l’équilibre entre la production et la consommation (tableau 1). En
peuvent affecter l’équilibre offre/demande : perte de groupes de France continentale, la plage admissible est de 50 Hz +/– 0,5 Hz.
production, écart entre prévision de consommation et réalisation... L’équilibre production se traduit au niveau des groupes tournants
des centrales par un équilibre entre couple moteur et couple résis-
Cela est obtenu en constituant des réserves de puissance mobi- tant (figure 3) :
lisables soit par le biais d’automatismes (réserves primaire et
secondaire) soit par l’action des opérateurs (réserve tertiaire). Ce – si la demande (la consommation) excède l’offre (la produc-
plan de production est établi à partir des données fournies par les tion), le couple résistant est plus élevé que le couple moteur, la
producteurs : disponibilité des ouvrages, programme de marche, vitesse de rotation des machines, donc la fréquence, diminue, le
disponibilité des services système. gradient de chute de fréquence dépend du niveau de déséquilibre
et de l’inertie des masses tournantes ;
Le développement de la production décentralisée à partir d’ins-
tallations à caractère intermittent (éolien et photovoltaïque) intro- – a contrario, si c’est l’offre qui est supérieure à la demande, le
duit une nouvelle dimension dans l’établissement du plan de système voit les groupes accélérer et la fréquence augmenter.
production avec la difficulté due au fait que ces installations sont
■ Comportement dynamique
nombreuses, réparties sur le territoire, de petite puissance donc
raccordées essentiellement sur des réseaux de distribution. Plus le Lors d’un incident entraînant un déséquilibre entre production et
taux de pénétration de la production décentralisée augmente, plus consommation, (en général la perte d’ouvrages de production),
il convient de disposer d’un modèle de prévision fiable les plusieurs phases se succèdent (figure 4) :

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Tableau 1 – Système européen et ZNI – fréquence et déséquilibre de puissance


Perte de l’installation
 puissance/fréquence de production la plus
importante
Jour environ 60 MW/Hz
Île de La Réunion 52,5 MW
Nuit environ 10 MW/Hz
Système européen à minima 35 000 MW/Hz 1 500 MW

Temps
50 Hz

Fréquence

Charge dépendant
de la fréquence
Énergie cin
i étique
des masses
a
tournantes
a

Puissance Réserve tertiaire


Réserve
secondaire

Réserve primaire

Temps

0
Quelques
Quelques secondes Quelques minutes
heures

Figure 4 – Évolution de la fréquence dans le temps suite à perte d’ouvrage de production

– durant les premières secondes, le gradient de la chute de la – TAC 5000 de 22 MW : 13,8 s ;


fréquence dépend uniquement de la valeur du déséquilibre – TAC aérodérivative de 20 MW : 2 s.
production-consommation et de l’inertie de l’ensemble des masses
tournantes des installations de production en service ; Disposer d’inertie sur les ouvrages de production est important
– après un temps de réponse de plusieurs secondes, le réglage car cela permet, dans l’attente de la réponse du réglage primaire,
primaire des groupes de production intervient pour compenser le de limiter la chute de fréquence évitant ainsi d’atteindre les seuils
déséquilibre en augmentant la consigne de production des grou- de délestage fréquencemétrique de la clientèle ou plus grave
pes en réglage. encore des niveaux de fréquence entraînant le découplage des
installations de production suivi d’un blackout.
Le gradient de chute de fréquence peut varier de façon impor-
tante selon les caractéristiques du système électrique et la puis- Le développement d’installations de production ne présentant
sance de l’installation de production considérée comme pas de masses tournantes tel que le photovoltaïque peut poser un
défaillante : réel problème selon son taux de pénétration. À même volume de
– 6 mHz/s pour la perte d’une tranche de 1 300 MW sur le réseau parc de production, plus le taux de pénétration du photovoltaïque
européen ; augmente, plus l’inertie du système diminue donc plus le gradient
– 3 Hz/s sur la zone ouest du réseau européen lors de l’incident de chute fréquence est élevé pour une hypothèse donnée de
du 19 décembre 1978 (§ 1.3.1) ; déséquilibre production-consommation.
– 2,8 Hz/s pour la perte de la station de conversion de Lucciana Des études de simulation du comportement dynamique de
(50 MW) en Corse (réseau à faible charge avant l’interconnexion l’ensemble du réseau doivent être effectuées afin de s’assurer du
avec la Sardaigne). comportement du réseau en cas de perte du plus important des
L’inertie d’une installation de production peut être représentée ouvrages de production. Ces études prennent en compte les carac-
par son temps de lancer ; c’est temps en seconde que met la téristiques du parc de production, du plan de délestage fréquence-
machine à l’arrêt pour atteindre sa vitesse nominale sous le couple métrique, du réglage primaire puissance fréquence et des charges.
nominal. Le temps de lancer est dépendant des caractéristiques L’adaptation en temps réel de la production à la consommation
constructives de l’installation de production : s’effectue par le biais de l’observation de la dérive de la fréquence
– Turbine vapeur de 600 MW: 13,7 s ; par rapport à sa valeur de référence 50 Hz. Le maintien de la fré-
– Turbine vapeur de 1 300 MW: 13,5 s ; quence nécessite de recourir à des services système mis à disposi-
– Diesel semi-rapide de 11 MW: 3 s ; tion par les producteurs. Ces services système décrits ci-après
– Diesel semi-rapide de 21 MW: 5,2 s ; interviennent avec des échéances de temps de réponse de
– Diesel lent de 45 MW : 11 s ; quelques secondes à plusieurs heures.

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P Machine
Pmax P – P0 = –K · ∆f d’entraînement Réseau
Plim
K : énergie réglante MW/Hz
P Capacité du groupe à fournir Actionneur
P0 ∆P (MW) suite à une variation ou

de ∆f (Hz) Régulateur Mesure
∆f +
(vitesse ou fréquence)
f0 f
Consigne de vitesse

Figure 5 – Mode d’action du réglage primaire de puissance

■ Le réglage primaire de fréquence


Le réglage primaire (figure 5) consiste à disposer sur l’instal-
lation de production d’une réserve de puissance garantie mobili- Volume (MW)
sable instantanément (quelques secondes) dès que la fréquence
descend en dessous de 50 Hz avec pour objectif d’assurer le Réserve
rétablissement rapide de l’équilibre offre/demande. C’est un tertiaire
réglage local, assuré par le régulateur du groupe asservi qui agit
directement sur les organes d’admission de l’énergie primaire Réserve
(vapeur, eau, fuel, gaz...) avec un temps de réponse de l’ordre Inertie des masses secondaire
d’une dizaine de secondes. En fin d’action du réglage primaire, un tournantes
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écart de fréquence subsiste et les transits entre les pays sont Réserve
modifiés puisque toutes les machines des différents pays primaire
réagissent à la variation de la fréquence commune, même si la
perturbation s’est produite dans un pays voisin.
Quelques Quelques Quelques Temps
Le niveau total de réserve primaire est déterminé au niveau du secondes minutes heures
système électrique en fonction de l’aléa à couvrir puis réparti sur
les différents groupes l’assurant :
Figure 6 – Temps de réponse attendu des services système
– dans le cas de l’UCTE cette réserve de 3 000 MW correspon- de gestion de l’équilibre production = consommation
dant à la perte simultanée de deux des plus gros groupes existants
est répartie aux différents gestionnaires de réseau. L’inter-
connexion permet à tous les partenaires de mutualiser les partici- d’un nouvel aléa. Les actions correspondantes sont totalement sous
pations au réglage primaire de fréquence et à chacun de réduire le le contrôle des opérateurs de conduite des dispatching (figure 6).
dimensionnement de sa réserve primaire ;
– dans le cas des systèmes insulaires, compte tenu de l’absence ■ Les parades ultimes
d’interconnexion, le dimensionnement de la réserve primaire Dans les situations où les actions normales des différents auto-
correspondant à la perte de la plus grosse installation de matismes et de conduite ne permettent plus de maîtriser la fré-
production peut s’avérer techniquement difficile et économi- quence, des actions exceptionnelles de conduite ont engagées :
quement inacceptable. Auquel cas, il est admis que le délestage – sur la production, passage à Pmax ;
fréquencemétrique de la clientèle participe à la gestion de la stabi- – sur les charges, délestage rapide de la clientèle.
lité du système.
Si les lignes de défense précédentes sont insuffisantes en cas
■ Le réglage secondaire puissance-fréquence d’un incident important, la dernière ligne de défense est constituée
Le réglage secondaire a pour but de ramener la fréquence à la par le délestage fréquencemétrique. Il s’agit d’un délestage opéré
valeur de référence (50 Hz). Cet objectif est atteint en modifiant la automatiquement sur les départs de distribution HTA des postes
puissance de consigne des groupes asservis au réglage secondaire sources lors du franchissement d’un seuil de fréquence. La distri-
fréquence/puissance dans le pays à l’origine de la perturbation bution des départs sur les différents seuils prend en compte la
ayant entraînée l’action du réglage primaire : priorité des charges desservies, les départs non prioritaires sont
affectés au seuil le plus élevé, les départs dont la priorité est la
– pour le réseau français continental, cette action se fait soit de plus élevée sont hors délestage :
façon automatique à l’aide d’un signal calculé de manière centrali-
sée au dispatching national pour le réseau français continental, – sur le réseau continental, quatre stades de délestage correspon-
soit par transmission d’une consigne dans les ZNI ; dant à quatre seuils de fréquences 49, 48,5, 48 et 47,5 Hz sont utili-
– pour les réseaux insulaires, la modification de la consigne sés. Les départs HTA sont distribués sur chaque seuil de façon à
s’effectue généralement de façon manuelle à l’initiative du dispat- représenter approximativement 20 % de la consommation totale ;
ching. – sur les réseaux insulaires, les seuils de fréquence sont fixés à
des valeurs inférieures aux seuils des réseaux continentaux avec
Après action du réglage secondaire (plusieurs minutes), la un plus grands nombre de stade correspondant à un découpage
réserve primaire est reconstituée, les échanges transfrontaliers en fréquence plus fin. Ce choix permet de prendre en compte le
sont ramenés à leurs valeurs programmées, mais la réserve gradient élevé de la chute de fréquence élevée en cas de perte
secondaire est amputée. d’ouvrage de production et, par un délestage fin, de rechercher un
■ Le réglage tertiaire nouvel équilibre production consommation avant action du
réglage primaire. Par exemple pour La Réunion, les seuils de
Le réglage tertiaire consiste à recaler, par activation d’offres délestage sont les suivants :
d’ajustement, les programmes de production sur certains groupes
afin de reconstituer la réserve secondaire, voire une partie de la • clients non prioritaires stades 1, 2, 3 (48, 47,75 et 47,5 Hz),
réserve primaire lorsque celle-ci est entamée, pour se prémunir • clients prioritaires niveau 3 stade 4 (47,25 Hz),

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Producteur Q+ Consommateur

Injection d’actif Soutirage d’actif


Soutirage de réactif Soutirage de réactif

tan Φ < 0 tan Φ > 0

Φ
P− P+

tan Φ > 0 tan Φ < 0

Injection d’actif Soutirage d’actif


Injection de réactif Injection de réactif
Q–

Figure 7 – Convention de signe

Consommée
soutirée P + : énergie active
Q+ : énergie réactive
+

P – : énergie active G

Q – : énergie réactive
Fournie
Réseau injectée

Figure 8 – Terminologie

• clients prioritaires niveau 2 stades 5 et 6 (47, 46,5 Hz), À titre d’illustration, l’application de ces conventions conduit à
ce qu’une machine asynchrone :
• clients prioritaires niveau 1 stades 7 (hors délestage),
– fonctionnant en moteur consomme ou soutire de l’énergie
• déconnexion des groupes de production à 46 Hz. active P+, consomme ou soutire de l’énergie réactive Q+, la tan-
gente Φ est positive ;
1.2.2 Réglage de la tension – fonctionnant en générateur fournit ou injecte de l’énergie
active P–, consomme ou soutire de l’énergie réactive Q+, la tan-
La tension fluctue car elle est d’abord affectée par des variations gente Φ est négative.
lentes et générales liées aux cycles d’évolution saisonnière, hebdo-
madaire et quotidienne de la consommation. Sans action préven- 1.2.2.2 Tension et transit de réactif sont inséparables
tive des gestionnaires de réseaux, elle serait plutôt basse aux
heures de pointe et haute aux heures creuses. Elle subit aussi des La tension en un point du réseau est fonction, d’une part, des
variations rapides liées à de multiples aléas (fluctuations aléatoires forces électromotrices des générateurs qui y sont raccordés et,
des charges, changements de topologie du réseau, déclenche- d’autre part, des chutes de tension dans les divers éléments du
ments d’ouvrages du réseau ou de groupes de production). réseau (machines, transformateurs, lignes). On peut écrire de
façon approchée que la chute de tension ∆U/U = ∆V/V (réseau
Il est donc nécessaire, pour que la tension soit maintenue en
symétrique et équilibré) sur une ligne caractérisée par sa résis-
tout point des réseaux HTB, HTA, BT dans la plage souhaitée de
tance R et sa réactance X avec au dénominateur la tension nomi-
disposer de moyens de réglage adaptés et parfaitement coordon-
nale U en fonction des flux de puissance active et réactive, P et Q,
nés entre eux.
le traversant (figure 9).

1.2.2.1 Convention de signe et terminologie

Dans la suite du texte, les conventions de signes adoptées sont R*P + X*Q
illustrées par le diagramme de quatre quadrants en P, puissance ∆U/U =
active, et Q, puissance réactive, de la figure 7. U2 R X
V1 V2
La terminologie (figure 8) utilisée pour désigner le sens de circu-
lation des énergies actives et réactives se réfère au sens de transit Figure 9 – Schéma simplifié sous la forme de dipôle d’un élément
à l’interface entre le réseau et l’installation. de réseau

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1.2.2.3 Gestion de la tension sur le réseau HTB3 On démontre que si au lieu de maintenir la tension V1 constante,
on parvient à maintenir la tension aux bornes de la charge V2
■ Tension et réactif sont indissociables constante, la puissance maximale transmissible est deux fois plus
importante. Le gestionnaire de réseau de transport va mettre en
Sur une ligne HTB3, X  10 R ; c’est donc la circulation du réactif
place un réglage de la tension de façon à « tenir » cette tension en
qui crée généralement les chutes de tension prépondérantes.
certains points du réseau.
Gérer la tension sur le réseau de transport consiste tout
d’abord : ■ Participation de la production au réglage de la tension
– en période de forte charge, à limiter le transit de puissance Sur le réseau continental interconnecté, la gestion de la tension
réactive consommée par les charges (essentiellement les moteurs) sur le réseau HTB3 utilise la capacité constructive des alternateurs
et certains éléments de réseau : transformateurs, lignes et câbles. à pouvoir fournir ou absorber du réactif de façon simple en faisant
À cette fin, il est indispensable de rechercher à effectuer la com- varier le courant d’excitation dans la limite de leurs réserves en
pensation du réactif au plus près de la consommation : réactif déterminées par leur diagramme de fonctionnement. Ces
réserves doivent être connues par le gestionnaire du réseau de
• par la mise en place de condensateurs ou de compensateurs. transport et disponibles. Ces réserves sont sollicitées par l’intermé-
Pour inciter à les mettre au plus près de la consommation, le diaire du régulateur pilotant le courant d’excitation.
moyen d’y parvenir consiste à recourir à une incitation tari-
faire par exemple en facturant le réactif consommé au-delà Sur les réseaux insulaires pour lesquels le niveau de tension
d’un seuil (cas des consommateurs HTB, HTA et des GRD) ou HTB3 n’existe pas, ces mêmes principes sont appliqués au réseau
en facturant la mise à disposition de la puissance apparente de transport généralement de tension HTB1.
(cas des consommateurs BT),
■ Réglage primaire de tension
• en utilisant les capacités constructives des ouvrages de pro-
Le réglage primaire consiste à asservir des grandeurs locales (le
duction pour fournir localement du réactif ;
plus souvent la tension) à une valeur de consigne (figure 11).
– en période de faible charge, à limiter le transit de puissance
■ Réglage secondaire de tension
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réactive fournie par les câbles et lignes de transport à vide :


• en installant des réactances au plus près de la fourniture de Le Réglage secondaire de tension (RST) consiste à agir sur la
réactif, consigne de tension du régulateur afin d’assurer des fonctions de
réglage supplémentaires corrigeant la loi d’action du réglage pri-
• en incitant les utilisateurs à mettre hors service les moyens maire. Il s’agit de contrôler le plan de tension à l’intérieur d’une
de compensation du réactif, zone électrique, appelée « zone de réglage », en agissant de façon
automatique et coordonnée sur la puissance réactive de certains
• en utilisant les capacités constructives des ouvrages de pro-
groupes de production de la zone de façon à réguler la tension au
duction pour consommer localement du réactif.
point pilote de la zone. Ces groupes, asservis au RST, sont appelés
La mise en œuvre de ces dispositions pour les utilisateurs de « groupes réglants ».
réseau est décrite dans les clauses d’accès au réseau des contrats Lorsque la structure du réseau ne permet pas d’identifier des
des consommateurs et des contrats d’accès au réseau des produc- zones de réglage indépendantes un dispositif complémentaire est
teurs (contrat de service système pour les gros producteurs). mis en place : le réglage secondaire coordonné de tension (RSCT)
permet de prendre en compte les interactions entre zones.
■ Puissance maximale transmissible sur une ligne
Sur une ligne HTB3 pour laquelle X  10 R , ce sont les transits 1.2.2.4 Gestion de la tension sur le réseau HTB2 HTB1
de réactif qui créent les chutes de tension. À partir d’une source à (réseau continental interconnecté)
tension constante V1 , si on fait évoluer la puissance d’une charge
purement active à l’extrémité de cette ligne (tension V2), on La tension sur les réseaux HTB2 (220 kV) est directement liée à
constate qu’il existe une valeur maximale de puissance active Pmax celle du réseau HTB3 par des autotransformateurs 600 ou 400 MVA
transmissible à une charge à travers la ligne à la tension de possédant trois prises de réglages manœuvrables à vide à distance
consigne Uc (figure 10). (figure 12).

V2 (kV) Alternateur
Rch = ∞
Enroulements
Point critique rotoriques Réseau
Uc

Excitation


Régulateur
Mesure de tension
+

Rch = 0 Pmax P (MW) Consigne de tension

Figure 10 – Puissance transmissible sur une ligne aérienne THT Figure 11 – Principes du réglage primaire de tension

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L’efficacité du compoundage suppose que les différents départs


HTB3 / HTB2 constituant le réseau desservi par le transformateur soient relati-
vement homogènes en structure et en profil de charge. Des
3 prises manœuvrables
hors tension
départs de structures très différentes, certains longs et aériens,
d’autres courts et souterrains, certains desservant des consom-
mateurs, d’autres avec des producteurs font perdre tout intérêt au
HTB2/HTB1 ou HTB3/HTB1 compoundage.

1.2.2.5 Gestion de la tension sur les réseaux


U = Uc + (R*Iactif + X*Iréact) de distribution
■ Tension HTA
La tension sur les réseaux HTA (figure 13), 15 ou 20 kV, est issue
soit du réseau HTB2 dans les postes urbains par des transforma-
teurs de puissance de 40 à 100 MVA, soit du réseau HTB1 par des
transformateurs de puissance de 10 à 36 MVA. Cette tension est
± 14 % en 17 prises HTB1 / HTA
gérée par des régleurs en charge dont la plage de réglage est de
l’ordre de ± 14 %, permettant de s’affranchir, dans la limite de cette
63 kV / 21 kV plage, des variations de la tension primaire HTB2 ou HTB1.
La loi de réglage consiste à fixer une tension de consigne entre
U = Uc + (R*Iactif) + 2 et + 4 % de la tension nominale HTA (15 ou 20 kV). La valeur de
la tension de consigne est déterminée en fonction des
10 20 mars Uc : + 3 % à 4 % Un caractéristiques des utilisateurs du réseau HTA desservis par le
2009 transformateur :
– + 4 % en l’absence de production significative sur les départs
Figure 12 – Principe du réglage de tension sur les réseaux HTA ;
de transport HTB2 et HTB1
– entre 2 et 4 %, en cas de présence de production sur un ou des
départs HTA, la valeur retenue est telle que la tension maximale
Les réseaux HTB1 (90 et 63 kV) sont issus du réseau HTB3 ou HTA sur les départs avec production ne dépasse pas Un + 4 %.
HTB2 par des transformateurs 250 ou 100 MVA équipés de Le compoundage actif est abandonné sur les réseaux de distribu-
régleurs en charge permettant de s’affranchir, dans la limite de tion, d’une part en raison de la difficulté à le mettre en œuvre lors-
leur plage de réglage, des variations de la tension HTB2. La loi de que les départs issus du même transformateur sont très
réglage consiste à imposer une tension de consigne corrigée le cas hétérogènes en structure (aérien et souterrain) et/ou en profil de
échéant par un compoundage actif et réactif. charge, d’autre part parce que le développement de la production
décentralisée a encore accentué l’hétérogénéité des départs : cer-
Le compoundage a pour but d’effectuer le réglage de la tension
tains départs pouvant, selon la période de la journée ou de l’année,
en un point fictif représentant le barycentre du réseau plutôt que
basculer d’un état consommateur à producteur et réciproquement.
d’effectuer ce réglage en sortie du transformateur. L’objectif est de
prendre en compte les chutes de tension active et réactive du ■ Tension BT
réseau entre le transformateur et le point fictif afin d’assurer un
meilleur réglage de tension. La tension sur les réseaux BT = 230/400 V (figure 13) est issue
du réseau HTA par des transformateurs de puissance de 25 à
Pour parvenir à ce résultat la distance électrique entre le point de 1 200 kVA équipés généralement de trois prises de réglage 0, + 2,5,
réglage fictif et le transformateur est représentées par un ensemble + 5 %. La valeur de la tension à vide sur la prise + 2,5 % est de
R et X, la chute de tension active et réactive dans cet élément est cal- 410 V (entre phases) lorsque la valeur nominale de la tension est
culée à partir du transit I. Selon les caractéristiques du réseau, le appliquée au primaire. D’anciennes générations de transforma-
compoundage peut être uniquement actif ou actif et réactif. teurs sont équipées de prises – 2,5 %, 0, + 2,5 % ou – 5 %, 0, + 5 %.

± 14 % en 17 prises Uc : + 2 % à + 4 % Un
63 kV / 21 kV
R valeur de la résistane de compoundage actif
U = Uc + (RI ) en général non utilisé
Client BT Client BT

3 prises manœuvrables Client HTA


hors tension
Client BT Client BT
0, + 2,5, + 5 %
20 kV / 410 kV ± 2,5 %
±5%

Figure 13 – Principe du réglage de tension sur les réseaux de distribution HTA et BT

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La plage réglementaire de variation de la tension basse tension


est de ± 10 % de la tension nominale (230/400 V) cf. arrêté du
29 mai 1986, décret 2007-1826 et arrêté du 24 décembre 2007. La
mesure de la tension s’effectue en valeur moyenne 10 mn selon
une méthode conforme aux prescriptions de la norme CEI
61000-4-30 ou selon toute autre méthode jugée équivalente par
l’autorité organisatrice.
Le choix de la prise doit permettre pour tout utilisateur raccordé, Iph ≤ 0,8 Iccb2
Iph ≤ 1,2 IcctG
de garantir une tension de livraison : G
T = 0,5 s
– supérieure ou égale à 90 % de Un en période de charge maxi-
male et en l’absence de production ;
– inférieure ou égale à 110 % de Un en période de charge mini-
male tout en permettant l’injection de la production BT (décon-
nexion des onduleurs à 110 % de Un).
La commutation des prises de réglages s’effectue manuellement
sur le transformateur uniquement hors tension. Le choix de la Défaut 1
prise ne peut donc être modifié facilement puisque tout change-
ment suppose la mise hors tension du réseau BT desservi par le
transformateur. Le raccordement au réseau BT d’installations de
production décentralisées susceptibles de fonctionner aux pério- Figure 14 – Circulation des courants de défaut en présence
des de faible charge (cas du photovoltaïque et de l’éolien) accroît de production
la largeur de la plage de variation de la tension sur le réseau BT
par rapport à une situation sans production.
de protection et des indicateurs de passage de défaut est réel. Le
L’obligation de ne pas dépasser la valeur maximale de 110 % de
troisième article [D 4 142] à paraître exposera ce sujet et les solu-
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Un (valeur maximale supérieure admissible et seuil de décon-


tions aujourd’hui retenues pour éviter les dysfonctionnements.
nexion automatique des onduleurs par la protection de décou-
plage) tout en respectant la valeur minimale de 90 % de Un peut En cas de défaut sur un réseau de distribution comportant des
conduire à une impossibilité de raccorder de la production supplé- producteurs, il est fondamental que toute source de tension pou-
mentaire, sauf à effectuer des travaux sur le réseau BT (renforce- vant alimenter ce défaut soit interrompue :
ment ou création de nouveau départ BT). – pour le réseau amont, c’est le rôle des protections installées
Dans le cas d’une production répartie sur l’ensemble des diffé- par le GRD sur son réseau ;
rents départs BT desservis par le transformateur, il pourrait être – pour l’installation de production, il est nécessaire de mettre en
intéressant de pouvoir moduler le rapport de transformation du place une protection qui décèle l’existence d’un défaut sur le
transformateur HTA/BT en fonction de la situation des charges et réseau auquel elle est raccordée et qui découple l’installation ;
de la production : c’est le rôle de la protection de découplage.
– augmenter la tension en période de transit consommateur lors Le fonctionnement des protections de découplage (figure 15)
de forte charge ; utilise différents critères :
– diminuer la tension en période de faible charge et de produc- – le franchissement de seuils minimum et maximum de fré-
tion pouvant provoquer une inversion du transit de l’énergie. quence en raison du très probable déséquilibre production
consommation sur le réseau iloté créé après action des protections
La mise en œuvre de cette possibilité suppose de repenser la du GRD ;
conception des transformateurs en y intégrant un dispositif de – le franchissement du seuil minimum de tension dû à la pré-
réglage en charge A, ce régleur en charge doit être associée une sence du défaut, le franchissement du seuil maximum de tension
loi de pilotage de ce régleur par un dispositif de contrôle com- pour éviter de distribuer des tensions élevées dangereuses pour
mande. La mise en place de cet ensemble augmente le coût de la les autres utilisateurs raccordés ;
transformation HTA/BT.
– le franchissement d’un seuil maximum de la composant homo-
La loi de pilotage du régleur BT doit prendre en compte les carac- polaire de la tension. Utilisée uniquement en HTA, l’apparition de
téristiques électriques du réseau, le positionnement et la valeurs tension homopolaire caractérise l’existence d’un défaut à la terre
des charges et des productions ainsi que des mesures du transit et sur le réseau ;
de la tension. Cela reviendrait à appliquer à la basse tension le prin- – une communication par téléaction entre les protections du
cipe du compoundage exposé au paragraphe 1.2.2.4. utilisé en HTB, poste source et la protection de découplage peut avantageuse-
utilisé puis abandonné en HTA compte tenu des difficultés de mise ment compléter ce dispositif.
en œuvre dans des situations d’hétérogénéité des départs.
Le réglage des protections de découplage est exposé
en [D 4 142]. Ces réglages ont pour objectifs, en cas de défaut, de
1.2.3 Plan de protection des réseaux séparer le plus rapidement possible l’installation de production du
de distribution réseau, tout en restant sélectif avec les protections du GRD. Cet
objectif devient plus difficile à atteindre pour deux raisons :
Le plan de protection mis en œuvre sur les réseaux de distribu- – l’élargissement des plages de fréquence et de tension dans les-
tion tant en HTA qu’en BT utilise des critères ampèremétriques quelles les installations de production doivent rester connectées
pour la détection des défauts entre phases ou à la terre. Cette lors de situations exceptionnelles de réseau ;
conception trouve sa justification dans le fait que les réseaux de – la mise en place d’un réglage de tension par la gestion du
distribution à leur origine ne desservaient que des installations de réactif.
consommation apportant pas ou peu (inertie des moteurs) de puis-
sance de court-circuit. Le développement de la production décen- Si une participation des installations de production au réglage
tralisée remet en cause ces hypothèses (figure 14) même si de fréquence devait un jour être mise en place, le fonctionnement
l’utilisation de plus en plus fréquente d’électronique de puissance de la protection de découplage serait encore plus aléatoire.
dans les installations de production limite les apports de puissance Dans différents pays, des situations de réseaux ilotés fortuits et
de court-circuit. Les risques de mauvais fonctionnement du plan temporairement stables se sont produites, soit à la suite de

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Protection GRD
ampèremétriques
max Iph G
max 3I0
t0
}
Protection découplage
min max f
max U
min U
max 3V0 } t1

Figure 15 – Protections du GRD et de découplage (cas de la HTA)

manœuvres sur le réseau, soit à la suite de défauts à la terre • l’hydraulique, filière en service depuis des dizaines d’années
devenu auto-extincteurs lors du réseau à neutre isolé créé après et bénéficiant d’un retour d’expérience permettant une bonne
action des protections du GRD. Ces situations n’ont pu être déce- prévisibilité court et moyen terme ;
lées par les protections de découplage en raison de leurs réglages – les installations dont la production est fatale avec une prévisi-
élargis. Lors de la reconfiguration du réseau, le GRD peut être bilité variable :
conduit à « renvoyer la tension » sur ces réseaux ilotés inconnus
du GRD provoquant alors des dégâts dus au faux couplage. • l’énergie marémotrice et hydrocinétique parfaitement prévi-
sible à court et moyen terme (heure et coefficient des
Des études visant à faire évoluer le principe des protections de marées),
découplage sont engagées dans différents pays. Il s’agit de main-
• le photovoltaïque, filière en émergence représentant encore
tenir le bon fonctionnement du réseau tout en insérant la produc-
une assez faible puissance dans le bilan énergétique du
tion décentralisée dans le système électrique.
réseau français continental mais une puissance importante
dans les ZNI. La prévisibilité est difficile à court terme et
1.2.4 Prévisions : un enjeu majeur impossible à moyen terme. La prévisibilité à court terme
pour l’économie de la filière et la sûreté pourrait s’améliorer avec le retour d’expérience et des déve-
loppements de moyens d’observation de la nébulosité,
du système électrique
• l’éolien, filière en très fort développement en France conti-
Historiquement les installations de production raccordées au nentale, représentant une part croissante du bilan énergé-
système électrique étaient essentiellement composées d’instal- tique. Le retour d’expérience montre que les prévisions de
lations de forte puissance, observables par le gestionnaire de vent ne sont aujourd’hui accessibles qu’à court terme
réseau, souvent pilotables présentant une disponibilité connue (quelques jours) et entachées d’incertitude mais avec des
sauf incident ou du moins prévisible à des échelles de temps espoirs d’amélioration.
compatibles avec la gestion du système électrique : thermique à Dans la suite du texte, le terme « énergies intermittentes »
flamme ou nucléaire, turbine à combustion, hydraulique fil de désigne l’éolien plus le photovoltaïque.
l’eau ou de retenue.
Les contraintes apportées par les énergies intermittentes portent
La part croissante de nouvelles sources de production essentiel- sur plusieurs aspects :
lement à partir d’énergies renouvelables modifie cette situation car – la variabilité de la production ;
ces installations dispersées souvent de faible puissance raccordées – sa faible prévisibilité ;
au réseau de distribution sont peu observables, peu pilotables et – la sensibilité des installations aux perturbations électriques
plus difficilement prévisibles. (tension et fréquence) ;
Les caractéristiques vis-à-vis de la gestion du système électrique – la non-participation aux services système.
sont diverses : L’intermittence de la production n’est pas en soi une difficulté
– les installations dont la production est stable et prévisible : insurmontable. La consommation d’électricité est également une
donnée éminemment variable que les gestionnaires de réseau
• la cogénération, la valorisation de déchets, la biomasse, le bio- savent traiter. L’enjeu majeur pour les énergies intermittentes
gaz avec stockage, la géothermie ; ces filières utilisent une éner- consiste à élaborer des prévisions qui soient fiables sur des
gie primaire maîtrisable garantissant une bonne prévisibilité, échelles de temps suffisantes.

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C’est en effet la veille pour le lendemain que se prend l’essentiel 1.2.4.1 Intermittence de la production éolienne :
des décisions dans la gestion d’un système électrique : démarrage cas du réseau continental
des groupes de production pour couvrir la demande du lendemain,
La part croissante de l’éolien dans le réseau continental français,
vérification du respect des règles de sécurité du réseau, consti-
25 000 MW installés à l’horizon 2020 selon l’arrêté PPI du
tution des réserves pour faire face aux incertitudes de la prévision
15 décembre 2009, montre tout l’intérêt de maîtriser la prévision.
de consommation et de production et aux aléas du lendemain.
Si le 5 août 2012 (journée de plus faible consommation) avait été
La qualité de la prévision de production éolienne et photo- une journée avec du vent sur l’ensemble du territoire, la produc-
voltaïque aura donc un impact direct sur le dimensionnement des tion éolienne aurait pu représenter jusqu’à 10 à 15 % de la
réserves, souvent constituées par des centrales thermiques fonc- consommation.
tionnant à puissance réduite, et donc sur l’intérêt écologique (en
La caractéristique majeure de l’éolien est la très grande variabi-
termes de réduction des émissions de CO2) et économique de
lité de la puissance délivrée en comparaison des autres moyens de
cette ressource.
production.
À ce titre, le retour d’expérience des gestionnaires de réseau
L’intermittence de la production éolienne est une caractéristique
allemands est intéressant compte tenu de la très forte pénétration
très spécifique de ce type de production. Certes, d’autres moyens
de l’éolien. Ils indiquent que les prévisions à plus de 72 h sont hors
de production voient varier leur puissance de sortie, par exemple,
d’atteinte, et que l’erreur sur les prévisions à vingt-quatre heures
les turbines à combustion (TAC) suite à des variations de tempéra-
est en règle générale d’une dizaine de pourcents de la puissance
ture ambiante ou suite à des incidents.
installée, mais qu’elle peut parfois atteindre 50 %.
La figure 16 illustre la variabilité de la production éolienne sur
Dans les ZNI, la situation est en encore plus délicate, les réserves
un an et fait apparaître une tendance à une production plus élevée
sont en général assurées par des groupes diesel (peu d’hydraulique
en période d’hiver. La figure 17 illustre l’asynchronisme entre la
à l’exception de La Réunion et de la Corse) dont le coût de fonction-
consommation et la production éolienne la journée du 8 février
nement est élevé, qui ne peuvent subir de nombreux démarrages et
2012 correspondant à la pointe de la consommation.
arrêts, et dont le minimum technique de puissance se situe aux
environs de 30 % de leur puissance nominale. L’hydraulique présente également des caractéristiques assez
variables mais la différence essentielle réside dans la constante de
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Afin de fournir des éléments pour établir la politique énergé-


temps des phénomènes : quand un litre d’eau a franchi un barrage
tique, le Gestionnaire de réseau de transport (GRT) est chargé par
en amont de la Dordogne, il lui faudra plus de quelques heures
la loi d’établir un bilan prévisionnel de l’offre et de la demande
pour se répandre jusqu’à la Gironde. L’expérience acquise a per-
d’électricité. À partir de ces éléments, la Programmation plurian-
mis de développer des modèles mathématiques de précision
nuelle des investissements de production (PPI) est établie
sophistiqués au fil des années.
(voir [D 4 239]).
Pour l’éolien, la situation est différente car, jusqu’à il y a peu, la
La PPI a retenu comme hypothèse que le développement des
vitesse du vent (sa prévision ou son relevé) n’était guère un souci,
énergies renouvelables en France continentale s’appuierait majori-
sauf bien sûr pour les plaisanciers. Les enregistrements réalisés
tairement sur l’énergie éolienne à terre et en mer et autres éner-
par Météo France permettent toutefois d’avoir quelques idées sur
gies marines et, pour les ZNI, sur les énergies renouvelables non
le comportement du vent. On sait qu’il y a en moyenne plus de
intermittentes et dans la limite d’acceptabilité du réseau sur les
vent l’hiver que l’été, qu’il y a plus de vent le jour que la nuit, ce
énergies renouvelables intermittentes (éolien et photovoltaïque).
qui somme toute est positif puisque la consommation française
Sur le réseau continental, l’arrêté PPI du 15 décembre 2009 pré- d’électricité a les mêmes caractéristiques. Par contre, on constate
voit, à l’horizon 2012, 11 500 MW d’éolien et 1 100 MW de photo- aussi que l’écart type autour de cette moyenne est très important,
voltaïque installés et, à l’horizon 2020, 25 000 MW d’éolien et ce qui constitue un lourd handicap. À titre d’illustration, on trou-
5 400 MW de photovoltaïque. vera en figure 18, une courbe établie pour simuler la production
d’un parc fictif de production éolienne français dont l’objectif était
Fin septembre 2013 étaient raccordés sur l’ensemble de la
d’examiner la relation entre température moyenne en France et
France continentale 7 928 MW d’éolien et 4 160 MW de photo-
niveau de production.
voltaïque dont 7 199 MW d’éolien et 3 543 MW de photovoltaïque
sur le réseau d’ERDF. Deux enseignements peuvent être tirés :
Ces puissances installées ne sont pas négligeables comparées – les périodes de canicule sont très fortement corrélés avec des
aux chiffres de maximum et minimum de consommation niveaux de production éolienne quasi nuls ;
enregistrés en 2012. Pour gérer le système électrique, plus que la – pour des températures médianes ou basses, toutes les situa-
puissance installée, il est important de disposer, compte tenu de tions de production sont vraisemblables de la plus forte à la plus
l’intermittence, de prévisions sur la participation réelle de ces faible : mais pour les températures les plus basses, la production
installations aux différentes périodes de la journée. Lors des deux ne dépasse pas 30 % de la puissance installée.
situations de l’année 2013, pointe annuelle 2013 et charge
Il convient également de prendre en compte un risque d’effa-
minimale, les apports cumulés de l’éolien et du photovoltaïque
cement de la production éolienne lors de vents forts dépassant les
étaient inférieurs à 2 % :
caractéristiques constructives des machines (de l’ordre de 25 m/s)
– le 8 janvier 2012 à 19 h 00, la pointe était de 102 098 MW avec alors que ces installations fonctionnaient au maximum de leur
une participation de l’éolien de 1 360 MW et une participation nulle puissance de production. Ce phénomène est toutefois atténué par
du photovoltaïque compte tenu de l’heure de la pointe ; la non-homogénéité des vents sur un territoire considéré.
– le 5 août 2012 à 7 h 00, la consommation était de 30 632 MW à
Les opposants au développement éolien avancent souvent
7 h 00 avec une participation de l’éolien de 500 MW et une partici-
comme argument, outre les aspects relatifs à l’environnement,
pation négligeable du photovoltaïque compte tenu de l’heure.
qu’il sera nécessaire d’installer autant de puissance de moyens de
Sur le réseau continental français, ce sont les contraintes résul- production pilotable que d’éolien afin de pouvoir gérer l’intermit-
tant du fort développement de l’éolien qui sont encore prédomi- tence de ce type d’énergie. Une étude menée par le GRT sur le ter-
nantes par rapport à celles dues au photovoltaïque. ritoire continental Français conduit à modérer cet argument
compte tenu des caractéristiques du territoire.
A contrario dans les ZNI, la très forte pénétration du photo-
voltaïque par rapport à l’éolien crée d’ores et déjà des contraintes En effet, le gisement éolien de la France continentale est intéres-
qui ont conduit à adopter une limitation réglementaire du niveau sant car plusieurs régimes y cohabitent : vallée du Rhône, Lan-
de pénétration des énergies intermittentes. guedoc Roussillon, Manche mer du Nord, zone plus continentale

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100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0
1
225
449
673
897

1 345
1 569
1 793

2 241
2 465
2 689

3 361
3 585
3 809
4 033
4 257
4 481
4 705
4 929

5 377

5 825
6 049
6 273
6 497
6 721
6 945

7 393

7 841
8 065
8 289
1 121

2 913
3 137

5 153

7 169

7 617

8 513
5 601
2 017

Figure 16 – Variation annuelle de la production éolienne en pourcents de la Pmax atteinte du 1er janvier au 31 décembre 2012

Champagne Ardennes, Beauce. Les différents régimes que l’on


Consommation MW Éolien MW rencontre sur le territoire rendent très peu probable l’absence
Journée du 8 février 2012 complète de vent sur l’ensemble de territoire français continental.
120 000 12 000
La figure 19 illustre le remplacement d’un parc de production
100 000 10 000 conventionnel par un parc éolien avec un même niveau de qualité
de fourniture :
80 000 8 000 – la courbe en pointillé correspond à ce qui se passerait si les
Consommation installations produisaient leur puissance annuelle moyenne (éner-
60 000 6 000 gie annuelle divisée par la puissance installée). On voit sur la
Éolien
courbe que 15 GW d’éolien sont équivalents à 5 GW de production
40 000 4 000 conventionnelle d’où une valeur de 30 % (puissance moyenne de
l’éolien en hiver) ;
20 000 2 000
– la courbe rouge résulte de la comparaison de deux types de
0
parcs de production : d’une part le parc dit conventionnel
0
(nucléaire, thermique classique...) dont l’aléa est uniquement lié à
00:30
02:00

05:00

08:00

20:00

23:00
17:00
14:00
03:30

06:30

09:30

21:30
12:30

15:30

18:30
11:00

la disponibilité (ou risque de panne) et d’autre part un parc éolien


dont la caractéristique de production intermittente conduit à un
écart type nettement plus important que celui du parc conven-
Figure 17 – Variation journalière de la production éolienne jour tionnel. Avec chaque parc, on recherche le dimensionnement pour
de pointe 2012
que la marge (différence entre production disponible et demande)
reste positive dans la quasi-totalité des situations rencontrées en
exploitation (autrement dit, avec la même probabilité). Le dimen-
90 sionnement dépend donc des caractéristiques statistiques de la
novembre à avril
demande ;
Puissance journalière (%Pinst)

80 mai à octobre
– la courbe rouge suppose une répartition géographique des
70
parcs sur l’ensemble de la France. La courbe bleue est une
60 variante où l’on suppose que la majorité des parcs serait installée
50 en zone méditerranéenne. Elle montre l’intérêt de bénéficier de
régimes de vents différents qui permettent de bénéficier du foison-
40 nement.
30 Dans ces conditions, il apparaît qu’un important développement
20 de l’éolien va conduire à une augmentation sensible des groupes
de production pilotables que l’on devra maintenir en réserve pour
10
faire face à des aléas de production ou de consommation sans
0 pour cela atteindre la puissance correspondante au parc éolien
– 10 0 10 20 30 installé.
Température (°C)
Il est encore difficile de dire dans quelle proportion et à quelle
Figure 18 – Puissance éolienne utilisable et température France échéance va se situer cette augmentation, car elle dépend aussi de
journalière (simulation 1993-1999) la part globale de l’éolien dans le système électrique européen.

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RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION _________________________________________________________

Puissance
substituée (MW)
Puissance d’un parc de production conventionnel
qui peut être substitué par un parc éolien
5 000

4 500
Parc de référencement
4 000
Concentration en
3 500 Méditerranée
Sans intermittence
3 000

2 500

2 000

1 500

1 000

500

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Parc éolien (GW)
Parution : novembre 2014 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138

Figure 19 – Puissance d’un parc de production conventionnel susceptible d’être remplacé par un parc éolien pour un même niveau de qualité de
fourniture

Malgré l’intermittence de sa production et sous réserve d’un


développement géographiquement équilibré, le GRT estime que le 90 000
parc éolien participe à l’équilibre offre/demande : 20 000 MW 85 000
80 000
d’éoliennes est équivalent à 4 000 MW de moyens de production 75 000
thermique. 70 000
65 000
Cette conclusion ne s’applique pas aux ZNI composées de petits 60 000
territoires avec en général un seul régime de vent. L’absence 55 000
complète de vent, certains jours, y est une réalité et le parc de pro- 50 000
45 000
duction doit pouvoir se substituer à la totalité de l’éolien. 40 000
35 000
Dans tous les cas, réseau continental ou ZNI, le développement 30 000
du stockage et le pilotage de la courbe de charge constituent une 25 000
solution d’avenir pour permettre une meilleure intégration de cette 20 000
15 000
production intermittente dans la gestion du système électrique. 10 000
5 000
0
1.2.4.2 Intermittence de la production photovoltaïque : cas
des ZNI 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12
00:05 02:40 05:25 08:10 10:55 13:40 16:25 19:10 21:55
La part croissante de la production photovoltaïque dans les ZNI
et sa difficulté de prévision conduisent à examiner particuliè-
Figure 20 – Variabilité PV infrajournalière
rement l’impact de cette filière sur le système électrique en termes
de gestion de celui-ci et de développement de réseau.
Les exemples proviennent du dispositif d’observabilité des
moyens de production intermittents mis en place sur La Réunion 65 000
et décrit au paragraphe 1.2.5. 60 000

Les figures 20 et 21 représentent les courbes de puissance jour- 55 000


nalière agglomérée en kilowatts de l’ensemble des installations pho- 50 000
tovoltaïques de La Réunion. Ces courbes sont atypiques par rapport 45 000
à une « journée normale » (figure 22) caractérisée par une produc- 40 000
tion maximale à la période méridienne à laquelle le rayonnement 35 000
solaire est à son maximum. On remarquera sur ces exemples : 30 000
– que la pointe peut se déplacer au gré de la nébulosité et être 25 000
située le matin ou l’après-midi ; 20 000
– que des fluctuations de puissance très rapides peuvent exister, 15 000
rendant très problématique le suivi de charge par les autres 10 000
moyens de production. 5 000
La figure 23 représente la courbe de puissance agglomérée en 0
kilowatts de l’ensemble des installations photovoltaïques de La 18/02/13 18/02/13 18/02/13 18/02/13 18/02/13 18/02/13 18/02/13 18/02/13 18/02/13
00:05 02:40 05:25 08:10 10:55 13:40 16:25 19:10 21:55
Réunion sur une période de 15 jours. Cette courbe confirme la
variabilité importante sur le moyen terme de la production photo-
voltaïque. Figure 21 – Variabilité PV infrajournalière

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75 000
120 000 70 000
110 000 65 000
100 000 60 000
90 000 55 000
50 000
80 000
45 000
70 000 40 000
60 000 35 000
50 000 30 000
40 000
25 000
20 000
30 000
15 000
20 000 10 000
10 000 5 000
0 0
07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12
11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 00:05 02:40 05:25 08:10 10:55 13:40 16:25 19:10 21:55
00:05 02:40 05:25 08:15 11:05 13:50 16:40 19:25 22:15
Figure 24 – Compensation variabilité du PV par l’hydraulique
Figure 22 – « Journée normale » sans nébulosité
– de prévisions de production à J-1 pour J intégrant les indispo-
nibilités programmées. Ces prévisions sont habituelles pour les
ouvrages de production centralisée ;
95 000
90 000 – pour les ouvrages de production décentralisée plusieurs diffi-
85 000 cultés compliquent l’atteinte du même niveau de performance de
80 000 la prévision :
75 000
70 000 • ces installations sont nombreuses mais de petite puissance et
65 000
60 000
donc raccordées sur les réseaux des GRD,
55 000 • elles sont généralement de type intermittent, utilisent comme
50 000
45 000 énergie primaire le vent, le rayonnement solaire qui sont
40 000 dépendantes de conditions locales,
35 000
30 000 • les modèles de prévision de ces énergies sont récents et
25 000 manquent de retour d’expérience.
20 000
15 000
10 000 1.2.5.1 Gestion du réseau électrique et intermittence :
5 000 cas du réseau continental
0
16/03/12 17/03/12 19/03/12 21/03/12 22/03/12 24/03/12 26/03/12 28/03/12 29/03/12 ERDF, principal gestionnaire du réseau de distribution, ainsi que
00:06 00:06 00:06 00:06 00:06 00:06 00:06 00:06 00:06 certaines des entreprises locales de distribution ont mis en place
un dispositif d’échange d’information d’exploitation (DEIE) entre le
Figure 23 – Variabilité du PV infrahebdomadaire producteur et le dispatching réseaux de distribution (figure 25).
Ce dispositif assure les fonctions suivantes :
L’exemple de La Réunion est intéressant en raison de la diver- – la mesure des puissances active et réactive à partir des
sité des conditions climatiques très variables selon l’altitude et comptages ou de capteurs de mesure : télémesures (TM) ;
l’orientation cardinale. Malgré cette diversité des conditions clima- – la signalisation d’état (TS) de l’installation de production : dis-
tiques le lissage de la puissance que l’on pouvait espérer en raison ponibilité, couplage... ;
du foisonnement des installations réparties sur le territoire inter- – l’envoi d’information depuis le dispatching du distributeur
vient très peu. (TC) : autorisation de couplage, demande de découplage,
effacement d’urgence... ;
Afin d’assurer l’équilibre production consommation compte tenu – l’envoi de télévaleurs de consigne (TVC) : niveau de puissance
des fluctuations rapides de puissance du photovoltaïque, il est active, de puissance réactive.
nécessaire de disposer de réserves de production mobilisables très
rapidement et capables de répondre à des variations rapides de Ce dispositif est installé sur les sites de production de plus de
puissance. 5 MW en application des arrêtés du 6 octobre 2006 et du 23 avril
2008 qui prévoient que toute installation de production de puis-
Dans le cas de la journée représentée figure 20, ce sont les sance supérieure à 5 MW raccordée au RPD doit être équipée d’un
moyens de production hydraulique de retenue que possède La dispositif la reliant au centre de conduite du gestionnaire de
Réunion qui ont été mis à contribution (figure 24). réseau de distribution.
La mise en place de ce dispositif a été proposée aux producteurs
1.2.5 Observabilité de la production par ERDF pour les installations de plus faible puissance (à partir de
décentralisée : un moyen de suivi 250 kVA) à raccorder au réseau HTA.
et de correction des prévisions Le gestionnaire du réseau de transport (GRT) développe en lien
avec le GRD ERDF le projet IPES « de la production éolienne dans
La gestion de l’équilibre production consommation à court le système » (figure 26). Ce dispositif est un outil d’observation et
terme (infrajournalier) et moyen terme suppose de disposer : de surveillance en temps réel des flux des productions éolienne et
– d’une prévision de la consommation. Les gestionnaires de photovoltaïque sur le système électrique français (métropole
réseau la pratiquent depuis très longtemps et les modèles de pré- continentale). Cette innovation héberge un modèle de prévision de
visions enrichis du retour d’expérience sont considérés comme la production éolienne opérationnel depuis novembre 2009 déve-
satisfaisants ; loppé par le GRT.

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RPD

Interface Protections Comptage

TS TC TVC Dispatching
distribution
DEIE

Réseau de transmission

Figure 25 – Dispositif d’échange d’informations d’exploitation


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Figure 26 – IPES acquisition des données de vent et modèle d’établissement des prévisions éoliennes (source RTE)

En 2012 a été intégré un modèle de prévision de la production – de suivre en temps réel, l’évolution chaque minute des produc-
photovoltaïque. tions de l’éolien et du photovoltaïque à différente échelles : par
Pour l’éolien, le modèle de prévision à 3 jours développé par le parcs ou regroupements des parcs, par zones différentes
GRT se nourrit : d’influence sur le réseau, par région, pour l’ensemble France ;
– des données météorologiques de vent fournies par Météo – de visualiser les prévisions chaque heure de productions de
France réactualisées 4 fois par jour pour chaque cellule de l’éolien et de vitesses de vent pour la journée en cours et le
20 × 20 km sur le territoire français continental ; lendemain ;
– des caractéristiques de chacun des sites éoliens : localisation,
– d’accéder aux données descriptives des parcs et machines
courbe vent-puissance ;
éoliens intégré notamment ceux qui permettent d’expliquer ou de
– de la puissance active de chaque site éolien et photovoltaïque
prévoir leur comportement en cas de situations perturbées ;
raccordé au réseau de transport transmise en temps réel par le
producteur ; – d’accroître la vigilance sur les variations par la programmation
– des puissances actives des sites éoliens collectées par les ges- d’alarmes pour avertir les opérateurs en cas de franchissement de
tionnaires de réseau de distribution auquel est raccordée certains niveaux de production (en temps réel ou en prévisionnel) ;
l’installation ;
– de transférer ces données vers d’autres applications
– des données fournies par les centres de supervision des
notamment les modèles de calculs de marges, de simulations de
grands producteurs éoliens transmises en temps réel vers le sys-
flux sur les réseaux et de prévisions de consommation.
tème d’acquisition du GRT ;
– de la connaissance des indisponibilités. Les prévisions sont mises à disposition des centres de conduite
Ces données sont centralisées et traitées sur un système infor- du réseau de transport et des centres de conduite des gestion-
matique du GRT installé à Toulouse (AREVA T&D). La comparaison naires de réseau de distribution (GRD). Le GRD ERDF travaille éga-
entre prévisions et valeurs réalisées permet d’améliorer le modèle. lement à la mise au point d’outils de prévision des productions
La mise à disposition des prévisions de vent permet : photovoltaïque et éolienne raccordées aux réseaux qu’il gère.

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1.2.5.2 ZNI : un développement non contrôlé entraînant


la mise en place de limitation
% Puissance energies intermittentes / puissance totale installée
■ Développement de la production à caractère intermittent %
Les ZNI ont connu un développement très rapide de la produc- 25
tion à caractère intermittent, essentiellement le photovoltaïque
avec une modulation selon les territoires. La figure 27 illustre le
développement des EnR dans les différentes ZNI. 20
La rapidité de la croissance des énergies intermittentes, par
exemple à La Réunion, n’a pas permis au gestionnaire de réseau
de développer des solutions qui auraient permis d’admettre ce 15
niveau de pénétration sans risque vis-à-vis de la sûreté du
système.
À titre transitoire des dispositions règlementaires ont été prises 10
afin de garantir la sûreté du système électrique malgré la très forte
variabilité et la prévision encore aujourd’hui peu fiable de ces
énergies. Cette disposition consiste à instaurer par la réglementa- 5
tion un seuil maximal de production à partir d’énergies intermit-
tentes (article 22 de l’arrêté du 23 avril 2008, article 3 de l’arrêté du
15 février 2010, articles 1, 2, 3 de l’arrêté du 24 novembre 2010). Ce 0
seuil est relatif à la puissance instantanée fournie par les installa- 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 sept 2013
tions à caractère intermittent ramenée à la puissance totale instan-
tanée de production. Ce seuil calculé en temps réel est différent du
Corse Martinique
taux de pénétration en puissance installée représenté à la
figure 27. Guadeloupe Réunion
Saint Martin Saint Pierre et Miquelon
Pour chaque ZNI, la réglementation demande au gestionnaire de
réseau de préciser le seuil retenu et de mettre en œuvre les solu- Saint Barthelemy Total SEI
tions techniques permettant de l’augmenter. Ce seuil a été fixé Guyane
dans une première étape à 30 %. Ce principe et cette valeur de
seuil ont également été retenus par le gestionnaire de réseau grec
Figure 27 – Historique du taux en puissance d’énergie
au vu de son expérience en Crète et est cohérent avec de intermittentes installées (éolien + PV) ramené à la puissance totale
nombreuses études. Néanmoins, il ne peut être vu comme un seuil installée
de rupture. Un réseau peut présenter des instabilités importantes
dès 20 % de puissance intermittente injectée comme il peut accep-
ter sans inconvénient des valeurs de 35 %. Tout dépend de la voltaïque… Par souci de simplification, seules les installations de
structure du parc de production et de la capacité des installations à production supérieure à 36 kVA sont surveillées, les installations
répondre rapidement à des variations de charges électriques à des de puissance inférieures sont traitées par analogie avec les instal-
coûts d’exploitation acceptables. lations de puissance supérieure de même nature.
Ce seuil de 30 % est d’ores et déjà atteint à fin 2012 en Corse et Le comptage de chaque installation de production de plus de
dans tous les DOM à l’exception de La Martinique où il est de 36 kVA transmet la puissance moyenne à chaque période d’inté-
25 %. Il est important de noter que le gestionnaire du système gration égale à 5 minutes vers un serveur situé au centre de
électrique est confronté à de véritables difficultés de gestion du conduite. Cette transmission est effectuée via un réseau de
réseau, surtout en l’absence de moyens réglants comme l’hydrau- communication selon disponibilité : GPRS en général, RTC ou
lique ou des turbines à combustion (TAC), ce qui est le cas à réseau Ethernet (figure 28).
Mayotte. Le traitement de ces données vise à s’assurer que la totalité des
Le niveau de production des énergies intermittentes est calculé données ont été collectées ; en cas de données manquantes, les
en temps réel comme la somme des puissances produites par des données sont reconstituées à partir de l’historique des mesures et
installations intermittentes mettant en œuvre de l’énergie fatale par homothétie avec les autres mesures d’installation de mêmes
sans stockage (photovoltaïque et éolien) rapportée à la puissance caractéristiques.
totale produite par l’ensemble des installations de production. La puissance des installations de puissances inférieures à
Ce calcul est en permanence réactualisé pour suivre l’évolution 36 kVA qui n’est pas transmise est calculée par homothétie avec
du parc de production. Cette grandeur est différente du pourcen- les puissances des installations supérieures à 36 kVA de même
tage de puissance calculé à partir des puissances installées illustré type (photovoltaïque).
à la figure 27. Le système de traitement des données élabore à partir des don-
Lorsque la valeur du niveau de production des énergies intermit- nées de comptage, des données reconstituées et des données
tentes dépasse le seuil de 30 %, le gestionnaire de réseau peut calculées les puissances synchrones moyennes suivantes :
demander la déconnexion des installations intermittentes sans – non intermittente EDF (centrale diesel, TAC, hydraulique...) ;
stockage afin de redescendre sous ce seuil. La déconnexion ne – non intermittente non EDF (centrale diesel, TAC, hydraulique,
s’applique pas aux installations de moins de 3 kVA et de plus de bagasse-charbon, géothermie...) ;
100 kVA disposant d’un stockage d’énergie dont les caractéris-
– intermittente éolien ;
tiques répondent à celles définies par le gestionnaire de réseau
(articles 1 et 2 de l’arrêté du 24 novembre 2010). – intermittente photovoltaïque > 36 kVA ;
– intermittente photovoltaïque < 36 kVA (calculée sur le photo-
■ Dispositif de suivi du seuil de 30 % voltaïque > 36 kVA).
La mise en œuvre de ce seuil suppose de collecter en temps réel Le système de traitement calcule à la fin de chaque période
les puissances de toutes les installations de production y compris d’intégration le pourcentage R de production intermittente
les installations raccordées au réseau HTB, HTA et BT quel que soit ramenée à la production totale et alerte le dispatcheur en cas de
leur type : groupes diesel, bagasse charbon, hydraulique, photo- dépassement du seuil de 30 % (figure 29).

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RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION _________________________________________________________

Compteur
SL7000 Adi

Modem
Sparklet
GPRS - IP

Logiciel ACEVISON

Réseau
GPRS

Figure 28 – Architecture de collecte et transmission de données (source SEI)


Parution : novembre 2014 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138

« installations de production de puissance Pmax supérieure ou


35 % égale à 40 MW autres que celles qui mettent en œuvre de l’énergie
fatale telles que les fermes éoliennes, les centrales hydrauliques
30 % au fil de l’eau » et les usines de « valorisation des déchets » doi-
25 % vent disposer de la capacité constructive pour participer au réglage
primaire de la fréquence.
20 % Les installations de production à caractère intermittent et les ins-
15 %
tallations de production décentralisée de puissance inférieure à
40 MW raccordées sur des niveaux de tension HTB1 et inférieures
10 % sont donc exonérées de participation au réglage de fréquence. Le
seuil retenu à 40 MW illustre le fait qu’une installation de cette puis-
5%
sance est marginale dans le système européen et qu’il est encore
0% possible d’assurer le réglage de puissance en le faisant porter uni-
quement sur les plus grosses installations de production pilotables.
0

10

11

ao 1

11

12

2
r-1

-1

-1

t-1
-1

t-1

r-1

-1
v-

c-

■ ZNI
c-

v-
in

ût
ût

in
av

oc
oc

av


fe
ju

ju
ao

La situation des ZNI est très différente car il s’agit de petits sys-
Taux d’EnR intermittentes
tèmes électriques pour lesquels il convient d’appliquer un coeffi-
cient d’échelle par rapport au système européen. C’est ainsi que
Figure 29 – Évolution du seuil d’énergie intermittente à La Réunion
(source SEI) les articles 19 et 21 de l’arrêté du 23 avril 2008 modifié applicable
au réseau de distribution prévoient que toute installation de puis-
sance supérieure à 100 k VA doit, par conception, disposer d’une
Un outil d’aide à la décision assiste le dispatcheur dans l’élabo- capacité de réglage de la puissance active d’une amplitude corres-
ration des ordres de découplage en listant les producteurs inter- pondant au moins à 20 % de la puissance Pmax et être équipée
mittents « éligibles » pour effacement suivant les critères ci-après : d’un régulateur mais en exempte « celles mettant en œuvre de
– date d’entrée en file d’attente ; l’énergie fatale telles les fermes éoliennes, les installations photo-
– puissance installée ; voltaïques, les centrales hydrauliques fil de l’eau ».
– dernière puissance moyenne. La réglementation exempte la production décentralisée à partir
d’énergie fatale de fournir le service système de réglage de fré-
1.2.6 Contribution de la production décentralisée quence. L’exemption du réglage de la fréquence et l’intermittence
à la gestion du système électrique de ces productions reportent sur les autres installations de produc-
tion du système électrique l’obligation d’assurer ce service.
L’exposé du paragraphe 1.2 montre l’importance des ouvrages
Dans le cas des ZNI à forte pénétration des installations utilisant
de production dans la gestion du système électrique pour la tenue
les énergies fatales, maintenir une réserve primaire sur les autres
de la fréquence, la tenue de la tension et l’optimisation du transit
installations constitue une forte contrainte notamment en termes
dans les réseaux. C’est notamment le cas de tous les ouvrages de
de coût surtout lorsque la production pilotable est assurée par des
production raccordés au réseau de transport continental et plus
groupes diesel : coût du combustible élevé et contraintes
particulièrement ceux raccordés sur les réseaux HTB3 et HTB2.
techniques d’utilisation (plancher de puissance minimale).
1.2.6.1 Réglage de la fréquence Le dimensionnement de cette réserve primaire habituellement
calée sur l’aléa de perte d’ouvrage devrait aussi tenir compte du
■ Réseau continental risque de fluctuation de puissance en mode commun de
La réglementation française (article 14 de l’arrêté du 23 avril l’ensemble des installations de même type (éolienne ou photo-
2008 applicable au réseau de transport) impose que les voltaïque) dû à la petite taille du territoire.

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Mettre à disposition un tel niveau de réserve primaire n’est pas de faire évoluer la réglementation et la documentation technique de
économiquement et techniquement envisageable. Le risque de référence des gestionnaires de réseau.
blackout en cas d’échec de la dernière ligne de défense du déles-
tage fréquencemétrique automatique devient élevé justifiant la ■ Quelle participation au réglage de la tension des installations de
mise en place d’un seuil limite de pénétration des EnR. production décentralisée ?
Les installations de production décentralisée à caractère inter-
■ Conclusion mittent sont essentiellement raccordées sur les réseaux de distri-
En l’état actuel, la réglementation exempte donc la production bution de tension BT et HTA, parfois sur les réseaux HTB1, compte
décentralisée à partir d’énergie fatale de fournir le service système tenu de leur faible puissance.
de réglage de fréquence. Techniquement rien ne s’opposerait à ce Les modes de réglage de tension des réseaux HTB1 et HTA
que les installations de production à partir d’EnR, notamment exposés au paragraphe 1.2.2 sont basés sur le pilotage de la ten-
éolienne et photovoltaïque, puissent fournir un réglage de la fré- sion amont du réseau au moyen d’un régleur en charge dont la
quence à la condition d’admettre de perdre la partie de l’énergie valeur de consigne est calée à quelques pourcents au-dessus de la
fatale constituant la réserve primaire. Cette réserve primaire aurait tension nominale afin de compenser les chutes de tension du
cependant l’inconvénient de ne pas être garantie compte tenu du réseau dues au transit descendant des énergies actives et réactives
caractère intermittent de l’énergie primaire. appelées par les consommateurs. Le choix d’une tension de
Cette disposition est aujourd’hui peu contraignante dans le cas consigne supérieure à la tension nominale s’impose car, même en
du système électrique européen compte tenu de la part encore présence de production décentralisée, les contraintes à gérer sur
faible d’énergie intermittente. Pour les ZNI où la part d’énergie les différents départs issus du même transformateur réseau
intermittente est élevée se pose un réel problème de stabilité du restent essentiellement des contraintes de chutes de tension.
système électrique. La solution retenue consiste à instaurer un La production décentralisée en période de faible charge peut
seuil maximal d’énergie intermittente. Ce seuil est aujourd’hui fixé conduire à une inversion du transit d’énergie active conduisant à
à 30 %. des tensions supérieures au seuil haut de la plage admissible de
Les gestionnaires de réseau doivent rechercher les solutions tension. Ce phénomène se rencontre essentiellement avec les pro-
techniques permettant à terme d’augmenter la valeur de ce seuil. ductions intermittentes telles que le photovoltaïque ou l’éolien
Le développement de moyens de stockage performants et écono- dont les courbes de production sont complètement dissociées de
miquement viables, l’amélioration de la prévision devraient la consommation ; par contre, des installations telles que celles de
conduire à mieux partager le réglage de fréquence entre cogénération présentent l’avantage d’une période de production
l’ensemble des installations intermittentes ou non et ainsi synchrone avec la forte consommation.
permettre de relever le taux de pénétration des EnR. La figure 30 illustre à titre d’exemple les différents profils de
tension le long d’un départ HTA issu d’un poste HTB/HTA avec
1.2.6.2 Réglage de la tension réglage de tension à tension de consigne fixe sur lequel se situe
Participer à la tenue de la tension suppose que le dimension- un générateur et trois charges caractérisées par leurs puissances
nement du générateur lui permette à sa puissance nominale de active et réactive. Ces profils dépendent de l’état de la charge (sai-
fournir ou d’absorber du réactif en fonction des besoins du réseau sonnalité) et de l’intermittence de la production. Les tensions
(réglage primaire ou RST). hautes apparaissent à proximité du générateur lorsque celui-ci est
en service et que la charge est minimale. Cet exemple est transpo-
■ Installations raccordées en HTB3, HTB2, HTB1 sable au HTB1 et au réseau BT à la condition de tenir compte du
La réglementation française (articles 11, 12, 13 de l’arrêté du fait que la tension en tête du réseau BT est elle-même dépendante
23 avril 2008) impose que toutes les installations de production de la charge du réseau HTA.
raccordées aux réseaux de transport HTB3, HTB2, HTB1 disposent Pour éviter de dépasser la valeur maximale de la plage de ten-
de la capacité constructive d’effectuer le réglage de tension. Les sion, plusieurs actions sont envisageables :
installations dont la production à partir d’énergie fatale est infé- – renforcer le réseau de façon à diminuer les valeurs de sa résis-
rieure à 50 MW, peuvent en être transitoirement dispensées si les tance et de sa réactance ; c’est une solution onéreuse pour le
conditions de raccordement le permettent. demandeur du raccordement et supposant un délai de mise en
Dans le cas d’installations de production raccordées au réseau œuvre ;
HTB2 ou HTB3 celles-ci, doivent pouvoir être asservies au réglage – limiter la puissance active lors de périodes de tension haute :
secondaire de tension. dans le cas d’installation à partir d’énergie fatale, cela revient à ne
pas utiliser une partie de l’énergie primaire qui est alors perdue,
■ Installations raccordées en HTA sauf à disposer de stockage. Les producteurs souhaitent parfois ce
La réglementation en vigueur (article 10 de l’arrêté du 23 avril type de solution au lieu de financer des coûts de raccordement. La
2008) impose aux installations raccordées en HTA des capacités réglementation n’ouvre pas cette possibilité dans la mesure où un
constructives de fourniture (0,4 Pmax) et d’absorption (0,35 Pmax) gestionnaire de réseau doit proposer pour une puissance de raccor-
d’énergie réactive ; le mode d’utilisation de ces capacités dement demandée une offre de raccordement sans limitation. Par
constructives est déterminé par le gestionnaire de réseau. Les ailleurs, la mise en œuvre contractuelle serait très délicate dans la
modes de contrôle exposés ci-après sont amenés à se développer mesure où des évolutions de réseau et des charges pourraient
dans les années à venir car ils permettent de faciliter l’insertion de conduire à des durées et profondeurs d’effacement très variables ;
la production décentralisée en résolvant certains cas d’atteinte de – compenser l’élévation de tension due à l’injection d’actif par
tension haute. une chute de tension due à une consommation de réactif (R*P et
X*Q) de signe opposé (§ 1.2.2.2). À la différence des deux actions
■ Installations raccordées en BT précédentes, cette disposition présente l’avantage d’une mise en
La réglementation en vigueur (article 9 de l’arrêté du 23 avril 2008) œuvre facile et quasiment gratuite dès lors que l’installation dis-
interdit que les installations raccordées en basse tension absorbent pose des capacités constructives à le faire. Cependant, la
de l’énergie réactive. Bien que le rapport X/R sur le réseau soit plus consommation de réactif présente l’inconvénient d’augmenter
faible que pour les tensions supérieures, des expérimentations ont l’intensité transitée avec pour conséquences des pertes Joule sup-
montré que l’absorption d’énergie réactive en basse tension pour- plémentaires à la fois dans l’installation de production et dans le
rait avoir un effet sur les tensions hautes. La gestion du réactif en réseau. Enfin, la seule gestion du réactif ne peut résoudre d’impor-
basse tension pourrait être envisagée à terme. Sa mise en œuvre tants dépassements du seuil haut de la plage de tension pour
supposera d’introduire de nouvelles fonctions dans les onduleurs et lesquels il faut recourir à des adaptations du réseau.

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P1,Q1 P3,Q3

P2,Q2 P, tan φ
G

Charge minimale, production ES


Un + 5 %

Un + 3 %
A vide
Charge maximale, production ES Charge minimale, production HS
Un

Charge maximale, production HS

Un – 5 %

Figure 30 – Profil de tension sur un réseau de distribution en présence d’un producteur


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Tableau 2 – Capacité en gestion du réactif des différents types de générateurs


Type de générateur Capacité à gérer le réactif Mode de pilotage
Asynchrone à rotor cage d’écureuil Consomme de façon native du réactif Gestion par paliers dépendant du nombre
ou rotor bobiné sans électronique Possibilité d’adjoindre des batteries et de la puissance des gradins
de puissance de condensateurs répartis en gradins de condensateur
Asynchrone à rotor bobine avec Fournit ou consomme du réactif de façon native Gestion de façon continue en pilotant
convertisseur de puissance rotorique le convertisseur
(double alimentation), utilisé
majoritairement en éolien
Synchrone à rotor bobiné Fournit ou consomme du réactif de façon native Gestion de façon continue en réglant
dans une plage limitée : le courant d’excitation
• par l’échauffement, en fourniture de réactif ;
• par l’angle interne limite en consommation de
réactif
Synchrone à aimant permanent non Pas de possibilité de gérer le réactif sauf NA (non applicable)
associé à une interface à électronique association à des condensateurs ou
de puissance compensateurs
Synchrone à aimant permanent Peut fournir ou consommer du réactif de façon Gestion de façon continue en pilotant
ou asynchrone associé à une interface native dans une plage très large sous réserve de le convertisseur
à électronique de puissance la prise en compte lors de la conception et du
dimensionnement des composants de puissance
Convertisseur continu Peut fournir ou consommer du réactif de façon Gestion de façon continue en pilotant
photovoltaïque/courant alternatif native dans une plage très large sous réserve de le convertisseur
la prise en compte lors de la conception et du
dimensionnement des composants de puissance

La mise en œuvre de cette dernière action suppose que les ins- tionnaires de réseau car correspondant à un découpage habituel
tallations disposent de capacités constructives pour produire ou dans les contrats de fourniture. L’année est généralement décou-
consommer de l’énergie réactive. La capacité des installations à le pée en deux périodes : l’hiver tarifaire (1 novembre-31 mars), l’été
faire et la souplesse de pilotage du réactif dépendent des technolo- tarifaire le reste de l’année. L’étude de raccordement permet de
gies des générateurs (tableau 2). fixer pour chaque installation la valeur de la tangente (positive,
nulle ou négative à respecter). L’incitation à le faire est assurée par
La gestion du niveau de réactif consommé permettant de réduire
une facturation de l’énergie réactive en cas de franchissement du
l’augmentation de tension à une valeur acceptable peut se faire
seuil de tangente.
selon différents modes (figure 31).
Cette solution simple est historiquement bien adaptée aux
■ Gérer le réactif selon un calendrier prédéfini
petites installations hydrauliques constituée d’un générateur asyn-
Fixer le niveau de la tangente de l’installation à des valeurs fixes chrone et d’une batterie de condensateur à un ou deux gradins
selon un calendrier. Les périodes sont déterminées en fonction des mis en ou hors service selon la période. Elle se montre peu optimi-
charges du réseau. Ce mode est très largement utilisé par les ges- sée en terme de pertes Joule (réseau ou installation de production)

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puisqu’elle conduit à des transits de réactif pendant une longue


période de plusieurs mois afin de régler une contrainte qui ne dure Loi de
en cumulée que quelques semaines. réglage
■ Mettre en place un réglage primaire de tension Valeur de
consigne
L’arrivée de générateurs de technologies nouvelles notamment
dans l’éolien, le photovoltaïque, l’hydraulique (tableau 2) permet
Mesure de tension
un réglage continu du réactif à partir d’un signal de consigne dans
une large plage. Ces possibilités nouvelles conduisent logi- Régulateur
quement à remplacer le mode de gestion à tangente fixe selon un
calendrier préétabli par une gestion dynamique du réactif en fonc-
tion de la tension du réseau avec pour effet une diminution des Réseau HTA
pertes Joule dans le générateur et sur le réseau. G

Ce réglage « primaire de tension » consiste à asservir le niveau de


réactif consommé ou fourni par l’installation à une loi de réglage
prenant en compte la tension au point de livraison et une tension de Point de
consigne, la plage du réactif fourni ou consommé étant fixée livraison
contractuellement dans les limites constructives réglementaires.
La loi de réglage expérimentée par ERDF pour le réseau HTA Figure 31 – Loi sans bande morte de type « droite de statisme »
consiste en une loi linéaire Q = f (Updl) dans la plage de tension
donnée. En dehors de cette plage, les puissances réactives four-
nies ou absorbées sont limitées aux valeurs constructives régle-
mentaires (figure 32). Afin d’éviter de solliciter de façon
Qref Qmax = 0,4 * Pmax
permanente à chaque fluctuation de tension les génératrices
constituées de machines tournantes, il est possible d’introduire
une bande morte autour de la tension de consigne (figure 33).
Cette disposition, sans intérêt pour l’électronique de puissance
pour lequel la gestion du réactif ne génère pas de contrainte,
assure un traitement identique de toutes les installations quelle
que soit leur technologie.
ERDF mène des expérimentations avec cette loi sur des sites UPDR HTA
éoliens et photovoltaïques.
■ Une solution d’avenir en cours d’évaluation : mettre en place un
réglage secondaire de tension
Une meilleure optimisation du réglage de tension sur les Qmin = – 0,35 * Pmax
réseaux de distribution s’approchant par ces principes du réglage
secondaire de tension consistera à piloter à la fois le réactif des Figure 32 – Loi sans bande morte de type « droite de statisme »
générateurs raccordés au réseau HTA et la valeur de consigne du
régleur du poste de transformation HTB/HTA. Un tel dispositif n’est
pas sans rappeler les principes du Réglage secondaire de la ten-
sion (RST) mis en place sur le Réseau public de transport (RPT). Qref Qmax = 0,4 * Pmax
Les valeurs optimisées de la consigne au poste de transforma-
tion et le niveau de réactif de chaque générateur seront calculées
par le système de conduite du distributeur à partir de l’ensemble
des données et états disponibles sur le système de conduite et
rafraîchies en temps réel (figure 34) :
– topographie du réseau ;
– état des charges à partir d’un modèle de charge et des don- UPDR HTA
nées de comptage ;
– télémesures au poste source et en certains points du réseau de
tension de puissance, d’intensité... pour déterminer ces valeurs
optimisées qui sont ensuite transmises aux installations.
Qmin = – 0,35 * Pmax

1.3 Tenue aux régimes perturbés Figure 33 – Loi avec bande morte de type « droite de statisme »

Les installations de production décentralisée ne doivent pas se


déconnecter lors d’événements affectant de façon large le système – d’une baisse ou d’une hausse généralisée de la fréquence
électrique, donc survenant principalement sur le réseau de trans- consécutive à un déséquilibre entre la production et la
port. Il s’agit : consommation.
– sur le réseau continental de défaut sur le réseau HTB 220 et
400 kV, sur les ZNI de défauts affectant des niveaux de tension 1.3.1 Incident du 4 novembre 2006
inférieur HTB1 voir HTA, se traduisant par un creux de tension de
quelques centaines de millisecondes (temps d’élimination du L’incident de grande ampleur survenu le 4 novembre 2006 sur le
défaut) ; réseau interconnecté européen à très haute tension a privé d’élec-
– d’une baisse généralisée de tension se traduisant généra- tricité 15 millions d’habitants de l’ouest de l’Europe pendant près
lement par un écroulement lent dû à une difficulté de maîtrise du de deux heures. Cet incident illustre l’enjeu de la tenue aux
plan de tension lors de périodes de forte charge ; régimes perturbés des installations de production.

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Calcul load-flow

Système de
conduite
réseau
Poste source 1 RTU
RTU

Poste source n

U = Uc

Client BT

RTU
Qc

Client HTA
Client BT
RTU
Q1 , P1 Q2 , P2

Figure 34 – Gestion évoluée de la tension sur le réseau HTA avec réglage secondaire de la tension
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L’incident trouve son origine dans une manœuvre d’exploitation


consistant en l’ouverture d’une ligne 380 kV double terne traver-
sant l’EMS River pour des raisons de proximité afin de permettre
la sortie d’un navire dans le nord de l’Allemagne. Sur demande, la
manœuvre, avancée de 3 h par rapport à la prévision initiale, a été
effectuée avec un réseau très chargé sans qu’un manquement à la
règle du N-1 n’ait été identifié lors des simulations. 51,4 Hz

Après ouverture de la ligne, le transit d’énergie est-ouest s’est


redistribué sur les autres lignes. Une demi-heure après cette 49 Hz
manœuvre, une alarme de surcharge apparaît sur une ligne 380 kV
suivie presque immédiatement du déclenchement par surcharge
de cette ligne. Suivent alors des déclenchements de ligne 380 kV
en cascade dus aux reports de charge successifs sur d’autres 49,7 Hz
lignes. À l’issue de ces phénomènes, le réseau UCTE est séparé en
trois zones (figure 35).
La zone ouest en déficit de production de 9 000 MW après action
du réglage primaire a conduit à une baisse de la fréquence légè-
rement en dessous de 49 Hz (figure 36). Cette zone est composée
de l’Espagne, du Portugal, de la France, de l’Italie, de la Belgique,
du Luxembourg, des Pays-Bas, de la Suisse, de la Slovénie, et en Zone ouest : sous-fréquence
partie de la Croatie, de l’Autriche et de l’Allemagne. Zone nord-est : sur-fréquence
La chute de la fréquence a entraîné l’activation de la dernière Zone sud-est : sous-fréquence
ligne de défense, c’est-à-dire l’activation du délestage fréquence-
métrique automatique entraînant la coupure de 15 825 MW de
Figure 35 – Situation du réseau européen lors de l’incident
consommation (dont 6 260 MW en France). Les profondeurs de du 4 novembre (source UCTE)
délestage en pourcents sont variables selon les différents pays tra-
duisant la non-homogénéité des plans de délestage automatique.
La zone nord-est en excédant de production a conduit à une 50,8
hausse de fréquence jusqu’à 50,5 Hz avec des pointes à 51,4 Hz
50,6
(figure 37). Cette zone est composée de la République Tchèque, de
la Pologne, de la Slovaquie, de l’Ukraine et une part de la Hongrie, 50,4
Fréquence (Hz)

de l’Autriche et de l’Allemagne. 50,2

L’élévation de fréquence a été compensée rapidement par 50,0


l’action du réglage primaire et le déclenchement des protections 49,8
de découplage des installations de production décentralisée. 49,4
Cependant, le recouplage automatique et incontrôlé de ces instal- 49,4
lations a provoqué des fluctuations de fréquence.
49,2
La zone sud-est en déficit de production a conduit à une baisse 49,0
de la fréquence jusqu’à 49,7 Hz (figure 38). Cette zone est
22:00
22:02
22:04
22:06
22:06
22:10
22:12
22:14
22:16
22:18
22:20
22:22
22:24
22:26
22:28
22:30
22:32
22:34
22:36
22:38
22:40
22:42
22:44
22:46
22:48
22:50
22:52
22:54
22:56
22:58
23:00

composée de la Yougoslavie, de la Macédoine, du Monténégro, de


la Grèce, de la Bosnie Herzegovine, de l’Albanie, de la Bulgarie, de
la Roumanie et d’une part de la Croatie et de la Hongrie. Figure 36 – Fréquence zone ouest

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51,5 Synchrone de la production télérelevée raccordée au RPD


51,3 3 000
51,1 2 500
Fréquence (Hz)

Puissance (MW)
50,9
2 000
50,7
50,5 1 500

50,3 1 000
50,1
500
49,9
0
49,7

00
20
21: 0
00
20
22: 0
00
20
23: 0
00
20
40
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4

0:2
0:4

1:2
1:4

2:2
2:4

3:2
3:4
0:0

1:0

2:0

3:0
22:05:00 22:10:00 22:15:00 22:20:00 22:25:00 22:30:00 22:35:00 22:40:00 22:45:00 22:50:00 22:55:00

20:
20:

21:
21:

22:
22:

23:
23:
20:
Heure
Figure 37 – Fréquence zone nord-est
Synchrone prod RPD France
Cogénération
Éolien
Hydraulique
50,2
Autre (biomasse bigaz UIOM...)
50,1
Fréquence (Hz)

50,0 Figure 39 – Perte de production France ERDF producteurs


télérelevés
49,9

49,8
Les travaux au sein de ce groupe de travail ont porté sur :
49,7 – la tenue aux variations de fréquence en deçà et au-delà de la
49,6 fréquence nominale de 50 Hz pour éviter les phénomènes apparus
22:05:00 22:10:00 22:15:00 22:20:00 22:25:00 22:30:00 22:35:00 22:40:00 22:45:00
lors de l’incident du 4 novembre sur les zones ouest et nord-est ;
– la tenue aux variations lentes de tension qui apparaissent lors
d’un écroulement lent de tension du réseau ;
Figure 38 – Fréquence zone sud-est
– la tenue aux variations rapides de tension qui apparaissent lors
de défaut entre phases le temps d’élimination du défaut par le plan
Dans la zone ouest touchée par la baisse de fréquence, de protection, l’objectif étant qu’une fois le défaut éliminé la pro-
10 700 MW de production se sont déconnectés (parmi les duction reste connectée.
182 700 MW). À l’exception d’une unité de production centralisée Ces travaux ont montré qu’il existait une hiérarchie pour la
en Espagne de 700 MW, la plus grande partie des installations de tenue d’une installation de production aux différents types de per-
production déconnectées étaient constituées d’installations de pro- turbation entre machine synchrone directement connectée,
duction décentralisée : éolien, cogénération, raccordées au réseau machine asynchrone directement connectée, machine connectée
de distribution. via une interface à électronique de puissance. Cette dernière tech-
nologie utilisée de plus en plus fréquemment dans les éoliennes
En France (figure 39) environ 2 000 MW représentant 75 % de la
pouvant respecter de façon native les prescriptions.
production décentralisée se sont déconnectés. Ces 2 GW étaient
principalement composés d’installations de cogénération pour les-
quelles la reconnexion au réseau a été très lente. 1.3.2 Prescriptions de tenue aux régimes
La déconnexion de 10 700 MW de production, à rapprocher du perturbés
délestage de consommation 15 825 MW, constitue un évènement Les dispositions constructives relatives à la tenue aux régimes
grave à l’origine d’un délestage plus profond que ce qui aurait été perturbés de fréquence et de tension figurent pour les installations
nécessaire. Cette déconnexion est due principalement à deux raccordées au réseau de distribution dans l’arrêté ministériel du 23
raisons : avril 2008 modifié articles 11, 12, 13 et 14 complété pour les ZNI
– l’absence de prescriptions de conception pour la tenue de ces par les articles 18, 18-1, 19, 20 et les dispositions transitoires
installations au régime perturbé de fréquence ; articles 24 et 24 bis.
– un choix de réglage des protections à un seuil élevé de fré-
quence 49,5 Hz privilégiant d’une part la rapidité de réponse de la 1.3.2.1 Installation raccordée au réseau de distribution
protection en cas de défaut ou d’ilotage et d’autre part évitant de continental
stresser l’installation en la faisant fonctionner dans son domaine Les prescriptions de tenue aux régimes perturbés sont exigées
nominal de fonctionnement. pour toute installation de production dont la puissance Pmax est
Cet incident a été analysé et a donné lieu à de nombreux rap- supérieure ou égale à 5 MW. Cette installation doit par prescrip-
ports internationaux : UCTE, ERGEC et nationaux (CRE, conseil tions constructives rester en fonctionnement lorsque la fréquence
général des mines). L’analyse du déroulement de cet incident et de de tension du réseau public de distribution d’électricité prend des
ces causes ont conduit ces rapports à émettre différentes valeurs exceptionnelles.
recommandations parmi lesquelles la prescription de règles de
tenue aux régimes perturbés et la mise en place de contrôle. Pour ■ Tenue en régime exceptionnel de fréquence du réseau
déterminer ces prescriptions, dans le cadre du comité technique de (article 11)
l’électricité, un groupe de travail composé des acteurs du domaine Le tableau 3 précise, par plage de fréquence, la durée minimum
(gestionnaires de réseau, producteurs, constructeurs) a été réuni de fonctionnement et la perte de puissance admissible pour une
sous l’égide du ministère. installation de puissance supérieure ou égale à 5 MW.

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RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION _________________________________________________________

Tableau 3 – Tenue en fréquence production réseau


continental U en %
120
Perte maximale
Durée minimale
Plage de fréquence de puissance
de fonctionnement 100
(%)
Entre 49,5 et 49 Hz 5h 10
80
Entre 49 et 48 Hz 3 min 10
Entre 48 et 47,5 Hz 3 min 15 60

Entre 47,5 et 47 Hz 20 s 20 50
40
Entre 50,5 et 51 Hz 60 min 10
Entre 51 et 51,5 Hz 15 min selon II 20
Entre 51,5 et 52 Hz 20 s selon II 5
0
– 100 0 300 700 1 100 1 500 1 900 2 300
Au-dessus de 51 Hz, l’installation de production doit être dotée 150 T(ms)
d’un dispositif de contrôle-commande permettant de réduire sa
puissance lorsque la fréquence dépasse un seuil réglable entre
Figure 40 – Gabarit de creux de tension réseau continental
50,5 et 52 Hz. La caractéristique de ce contrôle commande est défi-
nie par le gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité
dans le respect des prescriptions détaillées de sa documentation
technique de référence. Tableau 4 – Tenue en fréquence production réseau
■ Tenue en régime exceptionnel de tension du réseau (article 12) ZNI
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L’installation doit rester connectée au réseau pour des durées au Perte maximale
Durée minimale
moins égale à 20 minutes, sans perte de puissance supérieure à Plage de fréquence de puissance
de fonctionnement
5 % lorsque la tension U au point de livraison s’écarte de la ten- (%)
sion contractuelle Uc de la façon suivante :
Entre 48 et 52 Hz Pas de limitation Pas de perte
0,9 U c  U < 0,95 U c ou 1,05 U c < U  1,1 U c fonctionnement de puissance
permanent autorisée
■ Cumul des régimes exceptionnels de fréquence et de tension
(article 13) Entre 48 et 47 Hz 3 min 10
Lorsque, simultanément, la tension U s’écarte de Uc et qu’un Entre 47 et 46 Hz 60 s 15
régime exceptionnel de fréquence apparaît, la durée minimale de
fonctionnement est la plus petite des valeurs de durée et les pertes Fréquence 0,4 s 20
maximales de puissance admissibles se cumulent. inférieure à 46 Hz
■ Stabilité sur court-circuit (article 14) Entre 52 et 53 Hz 5s 20
Il s’agit d’éviter la déconnexion des installations de production
situées dans la zone dans laquelle se propagerait un creux de ten- Au-dessus L’installation ne doit pas rester connectée
sion consécutif à un défaut entre phases affectant le réseau de de 53 Hz
transport. La zone concernée est d’autant plus vaste que le défaut
concerne les niveaux de tension les plus élevés. Après élimination
du défaut, le réseau de transport continue à assurer sa mission ■ Tenue en régime exceptionnel de fréquence du réseau
(règle du N-1) et l’équilibre production = consommation peut être (articles 18-1 et 19)
sauvegardé. Le gabarit (figure 40) établi en cohérence avec le plan
de protection du réseau de transport définit le creux de tension Toute installation de puissance égale ou supérieure à 100 k VA
que doivent tenir les installations de puissance supérieure ou est soumise à des prescriptions de tenue aux variations de fré-
égale à 5 MW raccordées en HTA. quence.

1.3.2.2 Installation raccordée au réseau des ZNI Elle doit rester connectée au réseau. Le tableau 4 précise par
plages de fréquence les limitations de durée et de perte de puis-
Les réseaux des ZNI sont de très petits systèmes électriques par sance admissibles. À noter qu’entre 48 et 52 Hz, l’installation doit
rapport au système électrique européen UCTE. Ces réseaux ne rester connectée de façon permanente sans perte de puissance.
bénéficient pas de la solidarité résultant de l’interconnexion entre Ces conditions sont plus sévères que celles exigées pour le réseau
les pays et sont de fait beaucoup plus fragiles. En cas de déséqui- continental.
libre production consommation, les variations de fréquence sont
rapides ; en cas de défaut sur le réseau HTB, le creux de tension
qui en résulte affecte l’ensemble du réseau. ■ Tenue en régime exceptionnel de tension du réseau (articles 18
et 12)
Une installation de petite puissance (100 kVA) complètement
négligeable sur le système électrique UCTE doit être prise un Toute installation quelle que soit sa puissance doit rester
compte sur le réseau d’une ZNI. Pour cette raison dans les ZNI les connectée au réseau pour des durées au moins égale à
prescriptions de tenue au régime perturbé sont étendues à un 20 minutes, sans perte de puissance supérieure à 5 % lorsque la
grand nombre d’installations : tension U au point de livraison s’écarte de la tension contractuelle
– toutes les installations pour la tenue aux variations lentes de Uc de la façon suivante :
tension ;
– toutes les installations de puissance égale ou supérieure à
100 kVA pour la tenue à la fréquence et la stabilité sur courts-circuits. 0,9 U c  U < 0,95 U c ou 1,05 U c < U  1,1 U c

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terme de sûreté du système, d’équilibre offre/demande et d’exploi-


125 % tation des réseaux.
Il s’agit de :
100 % 1) Répondre aux besoins du GRT en termes d’observabilité des
100 % 90 %
installations de production de plus de 5 MW raccordées sur le
75 % réseau HTA, notamment éoliennes ;
2) Identifier les mesures disponibles et accessibles aujourd’hui,
U/Un

50 % côté distributeurs et côté producteurs, sur les installations de pro-


duction de plus de 5 MW raccordées en HTA ;
25 % 20 % 3) Définir une architecture adéquate pour la remontée en temps
150
ms
20 % réel de ces informations dans les centres de conduite du GRT.
5% 5%
0%
Compte tenu de la part très importante en puissance d’installa-
tions de productions intermittentes raccordées au réseau de distri-
– 300
– 200
– 100
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1 000
1 100
1 200
1 300
1 400
1 500
1 600
1 700
1 800
1 900
2 000
2 100
2 200
2 300
2 400
2 500
bution, environ 95 % en puissance installée de la totalité du parc
éolien et 93 % en puissance installée de la totalité du parc photo-
Temps (ms)
voltaïque, la connaissance des données de ces installations est
indispensable pour alimenter le modèle de prévision du GRT décrit
Figure 41 – Gabarit de creux de tension ZNI au paragraphe 1.2.5.1.
Cette mise à disposition d’information s’est concrétisée avec
■ Cumul des régimes exceptionnels de fréquence et de tension ERDF mais aussi avec certaines des ELD dont la SICAP de Pithi-
(article 20) viers et ERDF. À titre d’exemple, l’accord entre ERDF et le GRT
consiste à fournir en temps réel à partir des dispatchings de distri-
Lorsque, simultanément, la tension U s’écarte de Uc et qu’un bution les informations de puissance active 1 minute des sites de
régime exceptionnel de fréquence apparaît, la durée minimale de production intermittente raccordés par des départs directs en HTA
fonctionnement est la plus petite des valeurs de durée et les pertes au poste source (73 % du parc éolien raccordé au réseau ERDF est
maximales de puissance admissibles se cumulent. raccordé sur des départs directs en 2013, figure 42).
■ Stabilité sur court-circuit (articles 18-1 et 19) La mise à disposition de données relatives au photovoltaïque
(figure 43) est plus difficile à réaliser que pour l’éolien en raison
Toute installation de puissance égale ou supérieure à 100 kVA
d’une répartition très différente des puissances des installations.
est soumise à des prescriptions de tenue aux creux de tension.
La plupart des installations sont de faible puissance donc raccor-
L’objectif est le même que celui décrit ci-dessus pour le réseau dées sur des réseaux BT et HTA desservant des consommateurs,
continental, mais en tenant compte du fait que le creux de tension ce qui rend impossible d’observer directement ces installations
peut être plus profond dans sa seconde partie (20 % au lieu de depuis les dispatchings de distribution.
50 %, figure 41). Le dispositif exposé ci-dessus consistant à observer depuis le
Au-delà de 2 500 ms, la tension au point de livraison est réputée dispatching de conduite les installations raccordées sur un départ
rejoindre le niveau 0,95 Uc en moins de 20 minutes. direct ne constitue qu’une première étape. La proposition de géné-
ralisation des dispositifs d’échange d’informations d’exploitation
(DEIE, cf. § 1.2.5.1) et leur possible mise en place progressive sur
des nouvelles installations de puissance supérieure à 250 kVA va
2. Incidence sur le réseau permettre d’augmenter considérablement la part des installations
observées notamment pour le photovoltaïque.
HTB de la production Depuis 2013, un panorama des EnR est établi conjointement
raccordée au RPD entre RTE, ERDF, ADEeF et le SER. Il permet de fournir un bon
aperçu de l’évolution notamment du parc d’installations éoliennes
et photovoltaïques raccordées sur l’ensemble des réseaux électri-
Le GRD est, vis-à-vis du GRT, un utilisateur. Les conditions de ques français.
raccordement ou de modification des caractéristiques des installa-
tions des gestionnaires de réseau de distribution raccordées au
réseau de transport font l’objet de prescriptions figurant au décret 2.2 Dispositions relatives
2003-588 du 27 juin 2003 et de l’arrêté du 6 octobre 2006 [D 4 239]. au raccordement
Ces textes prévoient des dispositions relatives :
– au raccordement et à la conception des installations des GRD 2.2.1 Vérification de la capacité d’accueil
comportant de la production décentralisée ; du réseau public de transport
– à la sûreté du système électrique en présence de production
décentralisée raccordée au RPD ; Parallèlement aux études de raccordement en HTA, le gestion-
– aux échanges d’informations entre gestionnaires de réseaux naire du réseau de distribution doit s’assurer auprès du gestion-
du RPD et du RPT en présence de production décentralisée raccor- naire de réseau de transport que le raccordement d’installations de
dée au RPD. production en HTA est acceptable vis-à-vis du réseau HTB en
régime permanent et en régime transitoire. Les études conduites
par le gestionnaire du réseau public de transport concernent prin-
2.1 Échanges d’information cipalement la vérification du respect des transits dans le réseau de
transport.
entre GRT/GRD et producteur
Cette étude est réalisée en prenant en compte les hypothèses
Conformément à l’article 18 de l’arrêté du 6 octobre 2006 les habituelles d’étude (prise en compte des situations de N-1, respect
gestionnaires de réseau de distribution et le gestionnaire du des intensités admissibles en période d’hiver et d’été, hypothèses
réseau de transport élaborent conjointement les informations à de production des installations existantes). La forte demande de
échanger pour répondre aux contraintes attendues sur le système raccordement d’éolien et sa concentration dans des zones à haut
électrique à la cible de 10 GW d’éolien installés en France, en potentiel éolien peut conduire à ce que ces contraintes HTB soient

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3 420,3
3 500

3 000
Puissance cumulée (MW)
2 500

2 000

1 500

1 000
578,1
384,7
500 145,8 251,2 113,1
0,1 0,6 0,2 0,9 0,9 0,1 0,9 0,5 7,6
0
) ) ) 8) ) 0) ) ) ) ) ) ) ) ) ) )
,3 ,6 ,9 ,1 36 50 50 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 50 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
(0 (3 (6 (9 8, 10 ,2
(1 3 6, 0 0 5 0 ,
, 1 3 5 7 1 0 2 5 7
( (1 (2 00 0, 0, 0, 0, 0,
1
0,
1
0,
1
(5 00 00 5 00 50 00 00 00
(1 (3 ( (7 10 12 15
( ( (
Puissance (kW)
2,7 MW 1 MW 7 195,2 MW
(0,04 %) (0,01 %) (99,95 %)
(BT < 36kW) (BT > 36kW) (HTA)
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Figure 42 – Répartition des puissances des installations éolienne à fin septembre 2013 (source ERDF)

800 745,1

700 647,6
600

500 415,4 392,0


400

300 255,0
240,6 237,6
163,2 197,3
200
70,9
100 79,8 46,2 51,7
0,5
0
, 1) ,3
)
,6
)
,9
) 8) 36
)
00
)
50
)
00
) 0) 0) 0) 0) 0)
(0 (1 (3 (6 ,1 8, 00 00 00 00 00
(9 (1 6 ,1 0 ,2 0,5 1 3 5 0 2
(3 0 5 0, 0, 0, 1 1
(1 (2 (5 00 00 0, 0,
(1 (3 00 00
(5 (1 0

Puissance (kW)
1 066,4 MW 1 160,5 MW 1 316 MW
(30,1 %) (32,8 %) (37,1 %)
(BT < 36kW) (BT > 36kW) (HTA)

Figure 43 – Répartition des puissances des installations photovoltaïques à fin septembre 2013 (source ERDF)

les premières actives. À titre d’exemple, dans certains dépar- comportaient pas comme des générateurs significatifs de Pcc le
tements, le volume de demande de raccordement éolien atteint deviennent dès lors que la production décentralisée qui y est rac-
sept fois la puissance consommée à la pointe. Dans ces situations, cordée n’est plus marginale. C’est alors le système de protection
des adaptations lourdes du réseau 63 ou 90 kV voire même du HTB qui peut s’avérer inadapté, en particulier si celui-ci a fait
réseau 225 kV sont nécessaires pour accepter les demandes de l’objet de simplifications justifiées par le comportement passif du
raccordement en HTA. réseau HTA conjugué à une structure HTB de poste source simpli-
fiée et provisoire.
2.2.2 Vérification du fonctionnement du réseau L’élimination des défauts apparaissant sur un élément de réseau
en situation de défaut : plan de protection, HTB suppose la prise en compte des apports de courant de défaut
régime de neutre HTB, automatismes... par toutes les extrémités du tronçon amont en défaut, par exemple
les deux extrémités dans le cas d’une liaison entre deux postes
2.2.2.1 Plan de protection, régime de neutre HTB du RPT.
Le développement de la production décentralisée connectée en Lors d’un défaut polyphasé survenant sur le RPT, ce défaut est
HTA a pour conséquence que les réseaux de distribution qui ne se alimenté à la fois par le réseau RPT amont ainsi qu’au travers du

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poste source par les productions décentralisées raccordées sur le


RPD. Le défaut est décelé par les protections du réseau de trans-
port qui provoquent l’ouverture d’appareils de coupure suppri-
mant ainsi l’alimentation de ce défaut par le réseau amont. Selon
la nature et la localisation du défaut HTB, le critère de tension
basse de la protection de découplage peut provoquer la
déconnexion de ces installations à la condition que son réglage RPT
soit instantané. Si cette condition n’est pas remplie, le défaut HTB
reste alimenté par les productions décentralisées dans un petit
système électrique iloté. Le déséquilibre de puissances active et
réactive qui résulte de cette situation provoque de façon quasi
obligatoire le franchissement des seuils de fréquence et/ou de ten-
sion des protections de découplage assurant ainsi la déconnexion PVH
de toutes les productions décentralisées.
Dans le cas des défauts à la terre, le mode de mise à la terre du
réseau HTB est déterminant pour les apports de courant de défaut.
La participation des groupes connectés au réseau HTA à l’alimen-
tation de défaut terre HTB dépend de l’impédance homopolaire du PAH
transformateur HTB/HTA. Cette impédance homopolaire dépend
des caractéristiques du transformateur (groupe de couplage,
l’architecture du circuit magnétique – flux libre ou forcé – et du
mode de mise à la terre du neutre HTB) :
– si aucune mise à la terre n’est effectuée sur le neutre HTB du
transformateur HTB/HTA, le défaut n’est pas alimenté par le pro- RPD
ducteur raccordé en HTA et est donc impossible à déceler par le
critère maximum de tension homopolaire de la protection de Protection
découplage installée en HTA. Après fonctionnement des protec- découplage
tions amont (ligne) et création d’un réseau séparé, cette protection
pourrait agir par critère min/max de fréquence avec un délai
dépendant des déséquilibres actif réactif entre production et G
consommation. Ce fonctionnement par critère min/max de fré-
quence non garanti est incompatible avec un délai d’élimination de
défaut. Il a été retenu d’installer une protection voltmétrique
homopolaire (PVH) HTB à temps constant (figure 44) ; Figure 44 – Plan de protection par PVH ou PAH vis-à-vis des défauts
à la terre HTB en présence de production
– si une mise à la terre est effectuée sur le neutre HTB du trans-
formateur HTB/HTA, le défaut est alimenté par le producteur
raccordé en HTA. La sensibilité de détection du critère maximum Dans la pratique, le renvoi ne peut avoir lieu tant que la tension
de tension homopolaire de la protection de découplage installée U > 0,2 Un sur l’ouvrage HTB1 en défaut.
en HTA vis-à-vis du défaut terre HTB ne peut être garantie dans
tous les cas. La mise en place d’une protection ampèremétriques L’utilisation d’une protection supplémentaire de type protection
(PAH) dans la connexion de mise à la terre HTB du transformateur voltmétrique homopolaire PVH ou protection ampèremétrique
HTB/HTA à action temporisée (3 à 5 s) sur le disjoncteur HTB du homopolaire PAH ne permet pas de résoudre ce problème car le
transformateur HTB/HT est le seul moyen d’élimination des temps de fonctionnement d’une telle protection est généralement
apports de courant de défaut à la terre de la part de la HTA supérieur à la seconde. Le réenclenchement rapide ne peut géné-
(figure 44). ralement pas avoir lieu dégradant alors la qualité de service. Le
réenclenchement lent conserve toutefois son efficacité.
La mise en place de ces dispositifs de protection dans les postes
Compte tenu de cette situation, il a été convenu que :
sources comportant plus de 12 MW de production raccordée au
RPD est prescrite dans l’article 8 de l’arrêté du 6 octobre 2006 ; les – les postes sources HTB1 neufs accueillant dans un premier
modalités pratiques de mise en œuvre sont rendues publiques par temps uniquement de la production HTA ne seront pas équipés
le GRT dans la documentation technique de référence. d’un dispositif de réenclenchement rapide. Ce dispositif sera toute-
fois installé ultérieurement si des consommateurs sont alimentés
L’élaboration de la tension homopolaire pour la protection volt- par le poste ;
métrique homopolaire peut s’effectuer soit à partir des réducteurs
de mesure ligne soit à partir des réducteurs de mesure HTB de la – les dispositifs de réenclenchement rapide déjà installés sur des
cellule transformateur lorsque ceux-ci existent. postes sources existants alimentant la consommation seront
conservés après le raccordement de productions HTA sur ces
postes ;
2.2.2.2 Automatismes – si les conditions locales le permettent, le réglage de la tempo-
risation du réenclencheur rapide sera adapté afin d’améliorer le
■ Les réenclencheurs taux de réussite du réenclenchement rapide et minimiser la durée
Les réenclencheurs sur le réseau de transport ou de distribution des coupures ;
disposent d’une fonction de verrouillage de la fermeture du dis- – les réenclencheurs triphasés lents peuvent être installés ou
joncteur (figure 45) sur présence de tension aval afin d’empêcher maintenus en présence de PVH ou PAH.
la mise en liaison de deux réseaux qui présenteraient un écart de
phase ou de fréquence. La présence de producteur sur le réseau ■ Les automates de reprise de service
aval prolonge le maintien sous tension du réseau aval et dégrade
ainsi la qualité du réseau en augmentant la durée de l’interruption. Les automates de reprise de service ou de permutation utilisant
En effet, après un défaut, le dispositif ne procède au renvoi de la également des fonctions de vérification d’absence de tension
tension sur la ligne qu’après vérification de l’absence de tension. subissent également des perturbations.

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RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION _________________________________________________________

Tension
HTB

Durée d’isolement

Sans producteur - Réenclenchement rapide HTB

Verrouillage des
réenclenchements HTB
Tension (Présence Tension)
HTB Durée de fonctionnement de la
protection de découplage du
producteur

Durée d’isolement

Avec producteur - Réenclenchement rapide HTB

Figure 45 – Verrouillage des réenclencheurs par la présence de tension due à la production

3. Contrôle de performance 3.2 Installations raccordées en HTA


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des installations L’arrêté du 6 juillet 2010 met en place un contrôle de perfor-


mance à la mise en service ou après modification substantielle
ainsi qu’un contrôle périodique :
Les arrêtés du 23 avril 2008 relatifs « aux prescriptions
techniques de conception et de fonctionnement pour le raccor- – le contrôle des différentes performances peut se faire selon
dement à un réseau public d’une installation de production d’éner- divers types de modalités : récolement, attestation de conformité,
gie électrique », l’un pour les réseaux de distribution basse et essai, mise à disposition de résultat d’étude, vérifications et
moyenne tension, l’autre pour le réseau de transport HTB1, HTB2, mesures ;
HTB3, explicitent les prescriptions de conception garantissant le – l’arrêté mentionne pour chaque critère de performance le ou
niveau des performances nécessaires pour assurer le fonction- les type(s) de modalités à mettre en œuvre à la mise en service ou
nement et la sécurité des réseaux et du système électrique. lors de contrôle périodique ;
À la suite de différents incidents intervenus en Europe, ces – le ou les types de modalités de contrôle dépendent du type de
arrêtés introduisent des exigences plus fortes en termes de perfor- performance examinée et de l’importance de l’installation par
mances des installations de production principalement orientées rapport au réseau et au système électrique (sa puissance, sa ten-
sur la tenue en tension et en fréquence avec des développements sion de raccordement) ;
particuliers pour les réseaux des ZNI. Les gestionnaires de réseau – la périodicité du contrôle périodique est fixée à 10 ans ;
ont décliné dans leur documentation technique de référence les – un contrôle intervient pour toute installation objet d’une modi-
modalités de mise en œuvre de ces critères de performance. fication substantielle ou ayant fait l’objet d’une interruption de ser-
Dans le prolongement de cette démarche de prescription de vice de plus de 2 ans ;
niveaux de performance, le législateur a établi un cadre réglemen- – un contrôle adapté à la nature du dysfonctionnement intervient
taire précisant « les modalités de contrôle des performances des suite à un dysfonctionnement ;
installations de production » : un arrêté en date du 29 mars 2010 – un dispositif de contrôle enregistrant différentes grandeurs
pour les installations raccordées en basse tension, un arrêté en électriques (puissances active et réactive, tension, fréquence posi-
date du 6 juillet 2010 pour les installations raccordées sur les ten- tion d’organe) doit être installé au point de livraison pour les ins-
sions HTA ; HTB1, HTB2, HTB3. Ces arrêtés traitent du contrôle de tallations de puissance supérieure ou égale à 5 MW en réseau
ces installations à leur mise en service et pendant leur durée de continental ou supérieure ou égale à 100 kVA en ZNI. Il permettra a
vie. Ils précisent les modalités du contrôle de performance des ins- posteriori l’analyse des grandeurs mesurées afin de détecter des
tallations de production selon les principes ci-après. éventuelles causes de dysfonctionnement ;
– les non-conformités affectant la sécurité des personnes ou des
biens et la sûreté de fonctionnement du réseau entraînent obliga-
3.1 Installations raccordées en basse toirement l’interdiction du couplage de l’installation de production.
tension (puissance inférieure
ou égale à 250 kVA)
3.3 Mise en œuvre des contrôles
L’arrêté du 29 mars 2010 met en place un contrôle de perfor-
mance est effectué uniquement à la mise en service ou après La réglementation fournit le cadre obligatoire à l’intérieur duquel
modification substantielle ou constat d’un dysfonctionnement ; il les gestionnaires de réseaux doivent préciser dans leurs documen-
porte sur : tations techniques de référence les modalités générales de mise en
– la conformité de la fonction protection de découplage : par œuvre.
attestation ; Les modalités particulières propres à chaque installation figurent
– la conformité de l’installation établie par certificat d’un orga- dans les documents contractuels : convention de raccordement et
nisme de contrôle. d’exploitation.

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_________________________________________________________ RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

■ Documentation technique de référence – d’un point de vue du fonctionnement du réseau, deux aspects
La documentation technique de référence explicite la mise en sont à examiner : d’une part le respect de la tenue de la tension qui
œuvre de l’arrêté par le gestionnaire de réseau dans les trois situa- peut rendre difficile car coûteux le raccordement de la production,
tions pour lesquelles un contrôle est requis : d’autre part le bon fonctionnement du plan de protection du réseau
de distribution qui doit garantir une élimination sélective des
– contrôle initial à la mise en service ; défauts, le maintien en service des installations de production rac-
– contrôle périodique tous les dix ans ; cordées sur des réseaux sains tout en évitant l’apparition de réseaux
– contrôle suite à dysfonctionnement. ilôtés fortuits.
C’est l’objet de la note « Modalités du contrôle de performances
des installations de production raccordées en haute tension (HTA)
au réseau public de distribution géré par ERDF » publiée par ERDF
à laquelle la plupart des Entreprises locales de distribution (ELD) 4.1 Fonctionnement et sûreté
font référence dans leur documentation technique de référence. du système électrique
Dans le cas des ZNI, des dispositions particulières sont appli-
quées compte tenu du facteur d’échelle qui conduit à ce qu’une Le cas des ZNI est à ce titre intéressant car le taux de péné-
installation de petite puissance sur le réseau continental devient tration des énergies intermittentes y est dès aujourd’hui beaucoup
vitale pour le système électrique d’une ZNI. plus élevé que pour le système électrique européen, et il ne pourra
que croître compte tenu du renchérissement à venir du coût de la
Lorsque pour un critère de performance, la réglementation pré- production électrique à partir d’énergie fossile et des ressources
voit plusieurs modalités possibles, mises en œuvre selon le critère naturelles (vent et ensoleillement) dont bénéficient ces petits
considéré : systèmes électriques. Les ZNI se voient donc dans l’obligation de
– la liste des critères de performance selon le type de vérifica- développer des solutions nouvelles favorisant la pénétration des
tion, première mise en service, contrôle périodique, après modifi- EnR, l’existence d’un seuil réglementaire de niveau d’énergie inter-
cation substantielle ou interruption supérieure à deux ans ; mittente devant être considéré comme une étape transitoire per-
– pour chaque critère lorsqu’il s’agit d’attestation de conformité mettant de dégager de nouvelles solutions. Les difficultés à
ou d’étude, les hypothèses retenues, la nature de l’étude à surmonter sont les suivantes :
conduire, les résultats attendus ; – difficulté à gérer l’équilibre offre demande compte tenu d’une
– le moment auquel intervient dans le déroulement de la procé- prévisibilité aujourd’hui encore insuffisante même à très court
dure de raccordement la mise à disposition des attestations et terme ;
études du producteur ; – absence de corrélation entre le profil de production et celui des
– le moment auquel interviennent dans le déroulement de la charges ;
procédure de raccordement les essais, mesures et vérifications ; – fluctuation importante de puissance imposant un surdimen-
– le traitement des non-conformités ; sionnement très onéreux des niveaux de réserve primaire voire
– le traitement des dysfonctionnements ; techniquement irréalisable ;
– la mise en œuvre du dispositif de surveillance.
– absence de service système réglage primaire puissance
■ Convention de raccordement et d’exploitation fréquence ;
– absence d’inertie (pas de masse tournante) pour le photo-
Pour chaque installation la convention de raccordement et/ou
voltaïque ;
d’exploitation précisent :
– fourniture très faible de PCC .
– les échéances des contrôles ;
– la liste des réglages et les valeurs des paramètres, les essais
effectués par le producteur ;
4.1.1 Stockage
– la liste des vérifications, essais et mesures effectués par le ges-
tionnaire de réseau ; Le stockage d’énergie peut selon le moyen retenu permettre de
– les modalités du contrôle effectué par le producteur et la surmonter la plupart des difficultés mentionnées. Le stockage peut
communication des résultats et actions mises en œuvre ; se situer au niveau d’une installation de production ou sur le
– les modalités d’échange entre gestionnaire de réseau et pro- réseau. Différentes solutions de stockage peuvent être mise en
ducteur en cas de dysfonctionnement. œuvre utilisant des technologies très différentes.

4.1.1.1 Stockage par stations de transfert d’énergie


4. Quelles solutions pour par pompage (STEP)

favoriser le développement Cette forme de stockage (figure 46) qui permet d’emmagasiner
de grande quantité d’énergie est généralement mise en œuvre par
des énergies intermittentes l’opérateur de réseau. Ce mode de stockage consiste à stocker
l’énergie électrique sous forme d’énergie potentielle hydraulique.
Ce type de stockage apporte les services suivants :
Les difficultés d’intégration de la production décentralisée se – lissage des pointes par un transfert d’énergie infrajournalier
manifestent dans deux domaines : le fonctionnement et la sûreté (pompage pendant les heures creuses, turbinage pendant les
du système électrique, le réseau. Les politiques énergétiques de heures de pointe) évitant le recours aux moyens de pointe TAC,
tous les pays s’orientent vers un taux toujours plus élevé d’énergie ou infrahebdomadaire, pompage le week-end et turbinage la
électrique provenant d’EnR, ces installations étant de petite puis- semaine ;
sance et raccordée sur le même réseau que celui desservant les
consommateurs : – lissage de la production par modulation de la puissance de
pompage ou de turbinage en particulier lorsque ces installations
– d’un point de vue du fonctionnement du système électrique.
sont équipées de machines à vitesse variable (consortium euro-
Ce sont les installations éoliennes et photovoltaïques qui présen-
péen eStorage) ;
tent des difficultés en cas de pénétration massive compte tenu de
leur caractère intermittent et d’une prévision qui reste encore – participation à la réserve primaire ;
insuffisamment fiable, ce qui n’est pas le cas pour la géothermie, – apport d’inertie et de puissance de court-circuit (selon la tech-
la biomasse, l’hydraulique fil de l’eau et d’éclusée ; nologie des générateurs) ;

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RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION _________________________________________________________

4.1.1.2 Stockage électrochimique


Réseau électrique
De nombreux projets de stockage sous forme électrochimique
Bassin Usine sont en cours de développement dans le monde.

Il peut s’agir de stockage au niveau de l’installation de produc-


tion permettant essentiellement de lisser les fluctuations de puis-
sance donc les fluctuations rapides de tension générées. C’est la
capacité de stockage qui va déterminer la durée pendant laquelle
Mer
ce lissage peut intervenir ; généralement il s’agit d’infrajournalier.
Ce type d’installation n’apporte pas de puissance de court-circuit, il
pourrait apporter si nécessaire un service de système de réglage
puissance fréquence. L’apport d’inertie supposerait de disposer de
Pompe/turbine temps de réponse extrêmement court.

Le projet VENTEEA développé dans l’Aube consiste dans une de


ses étapes à associer à un site éolien une batterie de 1 MWh Li-Ion
Quelques centaines SAFT ayant une puissance de décharge de 2 MW. Ce projet
de mètres regroupe de nombreux constructeurs, universités et plusieurs ges-
tionnaires de réseau.

Figure 46 – Schéma de principe d’une STEP Le projet NICE GRID situé sur le territoire de Carros au cœur de la
métropole Nice Côte d'Azur développe le système électrique du
futur en intégrant une forte proportion de production d’électricité
– participation à la reconstitution de réseau après blackout ; photovoltaïque locale, des unités de stockage d’énergie et des équi-
– limitation des arrêts démarrages des groupes thermiques en pements électriques communicants dans les foyers volontaires.
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général, donc réduction de leur vieillissement et de leur mainte-


Une autre approche consiste en un stockage électrochimique au
nance.
niveau du réseau sous la responsabilité du gestionnaire de réseau.
Leur mise en œuvre suppose de disposer de conditions topogra- Ce type d’installation a été réalisé sur la ZNI de La Réunion et mis en
phiques favorables : dénivelé important, possibilité de créer un service en 2009 (figure 47). Une batterie sodium soufre NGK de
bassin supérieur de grande capacité et une acceptabilité environ- capacité 7 MWh avec une puissance de restitution de 1 MW est ins-
nementale. Le produit de la capacité du bassin supérieur par le tallée dans un poste source dans la partie nord-est de La Réunion.
dénivelé représente la capacité de stockage d’énergie. Le premier mode d’exploitation était le report d’énergie infrajourna-
Le développement des énergies intermittentes conduit à un lier. Dans le contexte de La Réunion avec un fort taux de pénétration
regain d’intérêt pour le développement de STEP à vitesse variable. d’énergie intermittente (éolien + photovoltaïque) il est testé la possi-
La Commission européenne vient d’accorder une subvention de bilité d’assurer en plus un service de réglage puissance fréquence.
13,3 millions d’euros au consortium eStorage dont la mission est
de mettre au point des solutions rentables permettant un large D’autres installations de ce type existent dans le monde dont au
déploiement de technologies flexibles et fiables de stockage Japon avec mise en service en 2008 d’une batterie de puissance
d’énergie dans l’ensemble de l’Union européenne. 34 MW en liaison avec la ferme éolienne de Rokkasho.

eStorage regroupe de grands acteurs européens de l’énergie et D’autre installations ou projets utilisant des batteries Li-Ion
qui vise à améliorer l’intégration des énergies renouvelables inter- existent dans le monde : le projet européen STORE visant à mettre
mittentes, telles que l’éolien, dans le réseau électrique : Alstom, en service en 2013 un système de stockage (produit par SAFT)
EDF, Elia, opérateur de systèmes de transmission, l’Imperial capable de restituer 1 MW/3 h sur l’île espagnole de Grande
College (une université britannique), DNV Kema (groupe de conseil Canarie. Le plus important démonstrateur à ce jour se trouve en
en ingénierie, évaluation et certification) et Algoé (spécialiste du Chine, à Zhangbei ; il a été mis en service fin 2011 et allie un sys-
conseil en management). tème de batteries Li-ion (produit par BYD) d’une capacité de 20 à
Parmi les projets engagés, le plus important est la transforma- 36 MW sur 4 à 6 h avec une production éolienne de 100 MW et une
tion de la station hydroélectrique EDF de transfert d’énergie par production solaire de 40 MW.
pompage (STEP) à vitesse fixe du Cheylas (dans l’Isère) en STEP à
vitesse variable. Alors que la quasi-totalité des STEP en Europe 4.1.1.3 Autres solutions de stockage en développement
sont des centrales à vitesse fixe. L’apport de la vitesse variable
permet d’adapter rapidement leur niveau de production afin de L’enjeu du stockage d’électricité est tel que de nombreux pro-
garantir à tout moment l’équilibre entre production et consom- grammes de recherche sont actifs donnant lieu à des démonstra-
mation d’électricité. teurs. La principale difficulté consiste à atteindre des coûts
La mise en œuvre de STEP est également intéressante pour des d’investissement, d’exploitation et une durée de vie compatible
petits systèmes insulaires. C’est ainsi que la création d’une STEP avec les exigences du réseau :
sur l’île d’El Hierro aux Canaries grâce à des conditions
– stockage par air comprimé classique (CAES, Compressed Air
topographiques favorables a permis d’atteindre une complète
Energy Storage) et Advanced Adiabatic CAES (AA-CAES) ;
autonomie énergétique en utilisant presque exclusivement des
énergies intermittentes. La STEP se compose d’un bassin inférieur – batteries Zn-Br couple zinc/brome ;
de 150 000 m3, d’un bassin supérieur de 556 000 m3 situé à 658 m
au-dessus du bassin inférieur, d’une station de pompage de 6 MW – batteries Vanadium-Redox Flow (VBR) ;
et d’une station de turbinage de 11,3 MW assurant deux jours – batteries sodium/chlorure de nickel (Zebra).
d’autonomie complète pour l’île (jours sans aucun vent). La pro-
duction est assurée par une ferme éolienne de 11,5 MW et une Enfin, des moyens de stockage d’électricité chez les particuliers
centrale diesel normalement à l’arrêt. Des volants à inertie peuvent également trouver leur justification en garantissant une
apportent l’inertie nécessaire compte tenu du temps de réponse puissance disponible et une qualité de l’onde électrique dans un
des actionneurs de la STEP. contexte électrique perturbé.

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17:20 02:15 11:50 21:20 06:55 16:30 02:05 11:35 21:10

Figure 47 – Puissance PV + éolien sur 3 jours à La Réunion

4.2 Amélioration de la prévision prévision de consommation même si elle bénéficie d’un plus grand
retour d’expérience reste fondamentale et doit sans cesse être
affinée. Alors que cette prévision était essentiellement assurée par
4.2.1 Production RTE, les gestionnaires de réseaux de distribution ont été conduits
à développer des outils de prévision à la maille de leur réseau :
Des modèles de prévision éolienne mis en place par le GRT ont démonstrateur smart grid Vendée, Nice grid, Greenlys.
été présentés au paragraphe 1.2.5.1. Ces modèles s’appuient sur
des données météorologiques, sur la connaissance des caractéris- Dans les petits systèmes insulaires, il est demandé aux gros
tiques des sites et sur l’exploitation des mesures effectuées en consommateurs : en particulier, les industries dont la puissance
temps réel sur les sites raccordés aux réseaux gérés par le GRT et appelée est difficile à prévoir car indépendante des variables
plusieurs GRD. La modélisation intègre une fonction d’apprentis- d’environnement (nébulosité, température, horaire...) de fournir
sage qui améliore la fiabilité des prévisions. Pour le réseau des prévisions de consommation.
continental, ces prévisions sont aujourd’hui considérées comme
satisfaisantes.
Pour les réseaux insulaires, le maillage des stations météo est 4.3 Une nouvelle approche de la gestion
généralement plus faible que sur le réseau continental avec pour des réseaux : les smart grids
conséquences des prévisions moins fiables. La taille réduite du ter-
ritoire des ZNI fait que le régime de vent est commun à l’ensemble
des sites. Toute erreur de prévision risque d’affecter simulta- Maîtriser les prévisions de consommation et de production est
nément l’ensemble des sites. incontournable pour gérer l’équilibre offre/demande. L’ajout de
moyens de stockage peut permettre d’ajuster cet équilibre. Dispo-
La prévision du photovoltaïque s’avère être plus délicate ser en plus d’une capacité d’agir sur la consommation permet de
notamment quand l’existence de relief peut créer des phénomènes diminuer la capacité de stockage et par voie de conséquence son
locaux de nébulosité locaux. De nombreux travaux sont conduits coût, voire dans certains cas de s’en dispenser.
avec les gestionnaires de réseaux de distribution dont ERDF pour
améliorer les modèles de prévisions aux différentes échéances de En période d’insuffisance de production, il paraît intéressant
temps à partir : d’associer déstockage et effacement des charges possédant une
– des prévisions du modèle météo ; souplesse d’utilisation par exemple en raison de leur inertie
– de données historiques de production photovoltaïque permet- (chauffage, froid, eau chaude accumulée, véhicule électrique…) et
tant de caler le modèle statistique ; de différer les usages pouvant l’être sans conséquence sur le
– d’un examen de la représentativité de l’installation par rapport confort. A contrario en période d’excédent de production il faut
à de nouvelles installations réputées comparables ; associer stockage et incitation à mettre en service ces mêmes
– de données locales à partir de pyranomètre, de traitement charges et ces usages.
d’images issues d’optique à champs de 360o (fisheye), de mesure De nombreuses expérimentations ayant pour objet de dévelop-
de puissance en temps réel. per ce concept sont en cours en Europe. Quelques une de ces
expérimentations françaises sont présentées ci-après. Elles asso-
4.2.2 Consommation cient les différents acteurs du domaine : gestionnaires de réseaux,
producteurs, concédants, constructeurs de matériels électriques,
Si la prévision de la production est un enjeu majeur, il ne faut pas experts dans le domaine de l’optimisation énergétique et de la
oublier que c’est le déséquilibre production consommation qu’il transmission de données et de la connexion d’objet, universitai-
convient de gérer pour assurer la stabilité du système électrique. La res, ADEME, régulateur, Commission européenne…

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■ Nice grid À ce démonstrateur participent les gestionnaires de réseaux


Situé sur le territoire de Carros au cœur de la métropole Nice (ERDF, RTE), des constructeurs de matériel électrique (Schneider,
Côte d'Azur, ce projet développe le système électrique du futur en Saft, Made), le producteur éolien (ENEL green power), General
intégrant une forte proportion de production d’électricité photovol- Electric (GE), des universitaires (École centrale de Lille, L2EP, Uni-
taïque locale, des unités de stockage d’énergie sur trois niveaux versité de Technologie de Troyes), l’ADEME.
(chez le client, sur le réseau BT, au poste source), une gestion Ce démonstrateur vise à faire évoluer la conduite des réseaux de
chez des clients volontaires des usages (chauffage, production distribution par la mise en œuvre du pilotage du réactif pour une
d’eau chaude sanitaire, climatisation). régulation dynamique de la tension en fonction de la production
À ce démonstrateur participent les gestionnaires de réseaux décentralisée, la prévision et pilotabilité de la production éolienne,
(ERDF, RTE), EDF, des constructeurs de matériel électrique (SAFT, le développement de nouveaux équipements… Des moyens de
SOCOMEC, ALSTOM, DAIKIN…), des sociétés dans le domaine de stockage pourraient être déployés au niveau des sites de produc-
la gestion de l’énergie(WATTECO, NetSeeenergy, AIRMINES…), tion décentralisés afin de participer à la stabilisation du réseau afin
les concédants. d’augmenter sa capacité d’accueil.
Ce démonstrateur vise à déterminer les lois de gestion des stoc-
■ Un mot de conclusion
kages, des usages des clients à partir des données de consomma-
tion fournies par les compteurs communiquant et des prévisions La mise en œuvre de ces nouveaux principes de gestion des
de production et de consommation. réseaux électrique suppose de disposer de données et fonctions
nouvelles à la maille de la smart grid :
■ Smartgrid Vendée
– connaissance instantanée des consommations et des produc-
Ce projet est déployé à la maille d’un département, la Vendée,
tions ; celles-ci pourront être fournies par des compteurs commu-
sur un réseau de type rural, incluant des parcs éoliens et photovol-
niquants ;
taïques en toitures raccordés aux réseaux BT et HTA. Il se propose
de tester les nouveaux concepts associés à une optimisation des – disposer d’outils de prévision de la consommation et de la
réseaux publics de distribution visant à une meilleure insertion production, ce qui suppose d’identifier les différents facteurs
des ENR, une politique de maîtrise de la demande d’énergie influents et leurs actions ;
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(MDE), une adaptation du réseau à moindre coût. – disposer de moyens de communication performants permet-
À ce démonstrateur participent les gestionnaires de réseaux tant de connaître l’état du réseau, de " monitorer " les installations
(ERDF, RTE), des constructeurs de matériel électrique (ALSTOM, de production de consommation et de stockage, de piloter les
LEGRAND, des sociétés dans le domaine de l’optimisation énergé- installations de stockage et les usages des clients qui ont accepté
tique (COFELY INEO, ACTILITY), des universitaires (CNAM), les de moduler leur consommation ;
concédants (SIDEV). – disposer de moyens pour le traitement de ces données et l’éla-
Le démonstrateur vise à tester différents leviers d’optimisation boration des actions.
des réseaux de distribution publique aux échelles régionale et
locale et de montrer la pertinence et la viabilité de nouveaux Parallèlement à ces aspects qui bien qu’essentiellement techni-
modèles d’affaires en prenant en compte les aspects techniques, ques restent complexes, il sera nécessaire de bâtir le cadre règle-
économiques et sociétaux. mentaire et contractuel associé ; et ce n’est pas le moindre des
défis en présence des multiples acteurs : producteurs, consom-
■ Greenlys mateurs, gestionnaires de réseau, agrégateurs, opérateurs de
Il s’agit d’un projet de développement du système électrique du stockage… Ce sont les enjeux que doivent relever les smart grids.
futur visant à équiper les foyers des villes de Lyon et Grenoble d’un
nouveau type d’installation électrique intelligent afin de répondre
aux enjeux du Grenelle de l’Environnement. Le projet GreenLys veut
développer et éprouver les solutions innovantes pour disposer en 4.4 Fonctionnement du réseau
2016 d’une vitrine technologique, pour le réseau de distribution en
sites urbains, combinant des infrastructures existantes et des quar- 4.4.1 Tenue de la tension sur les réseaux
tiers nouveaux. Ce démonstrateur combine la gestion de la charge de distribution
auprès de clients volontaires domestiques et tertiaires, la prise en
compte d’ENR connectées au réseau (photovoltaïque), le pilotage Ce sujet a été exposé au pararaphe 1.2.2.5. Le développement
de source de production locale (cogénération) avec mise en œuvre de solution de réglages dynamiques de la tension par pilotage du
d’outils de prévision de la consommation et de la production. réactif sur le réseau de distribution HTA avec participation des ins-
À ce démonstrateur participent les gestionnaires de réseaux tallations de production est de nature à faciliter le raccordement de
(ERDF, GEG, RTE), des constructeurs de matériel électrique la production tout en assurant le respect des plages de tension. Le
(Schneider…), des universitaires (Grenoble INP…), l’ADEME, les GRD ERDF expérimente la mise en œuvre de la régulation de ten-
concédants. sion HIA sur deux démonstrateurs Venteea et Smartgrid Vendée
auquel il participe. Il faut toutefois être conscient du fait que la
Cette expérimentation a pour objectif d’identifier les conséquen- mise en œuvre de cette solution ne résoudra pas tous les cas et
ces de cette nouvelle approche de gestion d’un réseau sur sa con- que des aménagements du réseau resteront nécessaires pour les
ception, son exploitation et sa planification. cas les plus difficiles.
Ce démonstrateur permettra d’établir un bilan bénéfice/coût en
La transposition des principes de gestion de la tension sur les
comparant des solutions très simples et donc moins chères à des
réseaux HTA pourrait être appliquée au réseau basse tension :
solutions très technologiques et à coût élevé, et de le projeter dans
l’avenir. – les installations de production raccordées au réseau basse
tension utilisant pour la plupart de l’électronique de puissance
■ Venteea peuvent facilement évoluer pour gérer le réactif. Des expérimenta-
Ce projet initié par ERDF se propose de tester sur un petit poste tions ont montré l’intérêt de cette possibilité ;
source en milieu rural (1 transformateur de 20 MW) du départe- – le transformateur HTA/BT à rapport de transformation fixé
ment de l’Aube auquel sont raccordés deux sites éoliens représen- pourrait être remplacé par un transformateur avec régleur piloté
tant 18 MW les apports des nouvelles technologies dans la gestion par une loi adaptée aux caractéristiques locales du réseau. Electri-
du réseau et notamment de la tension. cité de Strasbourg et quelques distributeurs allemands ont installé

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ces nouveaux transformateurs. La difficulté pour définir la loi lumière que la distribution d’énergie électrique suppose de combi-
locale de pilotage du régleur est liée à l’insuffisance des données ner plusieurs exigences complémentaires inséparables et pourtant
disponibles en temps réel relatives aux charges et productions. distinctes :
Le déploiement des compteurs communiquants transmettant
– fournir une puissance à tout moment pour répondre aux
périodiquement leurs données permettra d’envisager de dévelop-
besoins de la consommation. La production intermittente doit
per une intelligence sur les réseaux basse tension ; la question du
trouver des contournements pour gommer sa faiblesse structu-
coût de mise en œuvre sera le principal frein.
relle. La solution de base peut être l’investissement de moyens de
production de substitution pilotables à la demande. Les techniques
4.4.2 Plan de protection et réseaux ilotés fortuits nouvelles ouvrent d’autres portes : stockage, gestion de la
demande, faisant l’objet de nombreuses expérimentations dans le
Le plan de protection des réseaux HTA et BT a été conçu en par- monde. Ces solutions devront atteindre une maturité en termes de
tant du principe que l’amont était la seule source de courant de performances et de coût d’investissement et d’exploitation pour
court-circuit. Le développement de la production met à mal ce être massivement intégrées dans les réseaux électriques ;
principe avec pour conséquence des risques de déclenchement
intempestif de protection et des risques de non-déclenchement sur – fournir de l’énergie en quantité suffisante, l’intérêt du renouve-
défaut par aveuglement de la protection. Il paraît peu réaliste de lable étant que ce kWh est en général à coût proportionnel faible
faire évoluer le plan de protection actuel vers un plan de protec- voir nul, une fois l’investissement initial réalisé. Tout kWh renou-
tion à mesure d’impédance de type de celui utilisé sur le réseau de velable est une économie de combustible fossile auquel il se subs-
transport, en raison du coût exorbitant que cela représenterait. En titue. La gestion de cet équilibre en énergie et le pilotage des
HTA, il semble plus raisonnable de miser sur les évolutions rapi- moyens de stockage suppose une meilleure fiabilité des prévisions
des des moyens de communication qui pourraient permettre de de production à court terme (quelques heures) et à moyen terme
mettre en réseau les différentes protections afin d’assurer la sélec- (quelques jours) notamment pour le photovoltaïque et l’éolien
tivité. L’utilisation de nouveaux moyens de communication par la mais aussi de bonnes prévisions de consommation ;
transmission des ordres de téléaction des protections de type H4
est étudié par ERDF. – s’intégrer dans le réseau électrique sans en détériorer les per-
formances, la sûreté et la qualité de fourniture. La conception ini-
La création de réseaux ilotés fortuits temporaires est de plus en tiale des réseaux de distribution pour desservir des charges
plus probable pour les raisons exposées au paragraphe 1.2.3. La passives ne facilite pas cette intégration. Les différents dispositifs
recherche de nouveaux concepts de protection anti-ilotage est à installés et répartis sur le réseau (réglage de la tension, protections
l’étude en BT. En HTA, c’est le développement de moyens de vis-à-vis des situations anormales, capteurs de mesures) exploitent
communication rapide entre protections et avec les centres de des données locales et de ce fait se montrent peu performants
conduite du GRD qui semble être la solution la plus prometteuse. dans ce nouvel environnement. La mise en réseau de ces diffé-
rents dispositifs grâce au développement des moyens rapides de
communication semble aujourd’hui la solution permettant d’appré-
5. Conclusion hender ces situations complexes résultant de la présence de pro-
duction et d’effectuer les actions appropriées ;
Le raccordement de la production décentralisée, notamment – une adaptation du cadre règlementaire et contractuel sera
intermittente lorsqu’elle utilise des EnR a clairement mis en nécessaire pour accompagner ces évolutions des réseaux.

Glossaire
Abréviation Définition Site web

ADEME Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie http://www.ademe.fr

ADEeF Association française des distributeurs d’Électricité de France. http://www.adeef.fr


Elle rassemble tous les distributeurs opérant sur le territoire français
pour défendre leurs intérêts et communiquer leurs positions.

ANROC Association nationale des régies de services publics et des organismes http://www.anroc.com
constitués par les collectivités locales. Créée en 1962, elle défend
les intérêts de plus de 100 entreprises locales de distribution (ELD).

BT Tension alternative efficace comprise entre 50 V et < 1 000 V. Le domaine


de tension BT est découpé en deux sous-domaines BTA  500 V et
BTB > 500 V. BTA au sens de la norme NF C 18- 510, qui fait référence
en France en matière de sécurité. À l’international, cette tension est
également qualifiée de basse tension (BT).

Capacité Caractérise la puissance supplémentaire de production ou de


d’accueil consommation que peut accepter un réseau électrique dans un jeu
d’hypothèses précisé sans que le fonctionnement du réseau et la qualité
de fourniture ne soient affectés. Le jeu d’hypothèses et les règles de bon
fonctionnement du réseau doivent être précisés dans la réglementation
et dans les documentations techniques de référence des gestionnaires
de réseau.

CGIET Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies

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RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION _________________________________________________________

Glossaire (suite)
Abréviation Définition Site web

CRE Commission de régulation de l’énergie, dénomination légale


de l’Autorité administrative indépendante chargée de veiller
au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz en France.
Cet organisme a été mis en place par la loi 2000-108 du 10 février 2000.

CSPE Contribution au service public de l’électricité. C’est un prélèvement sur


les consommateurs d’électricité, destiné à dédommager les opérateurs
des surcoûts engendrés par les obligations qui leur sont imposées
par la loi sur le service public de l’électricité. Elle est acquittée
par le consommateur final d’électricité directement sur sa facture.

DEIE Dispositif d’échange d’informations d’exploitation. Ce dispositif installé


au point de livraison de l’installation de production assure l’échange
entre le centre de conduite du GRD et l’installation de production
des informations nécessaires à la fois à la conduite du réseau
et à l’exploitation de l’installation de production.

DGCIS Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services http://www.industrie.gouv.fr/portail/une/dgcis.html

DIDEME Direction de la demande et des marchés énergétiques http://www.industrie.gouv.fr

DIGEC Direction de l’industrie, du gaz, de l’électricité et du charbon


Parution : novembre 2014 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138

DTR Documentation technique de référence d’un GRD, autrefois appelée


« Référentiel Technique ».

EDF Électricité de France http://www.edf.fr

EJP Système de tarification mis en place par EDF consistant à diviser l’année
en deux périodes tarifaires : 22 jours par an avec un prix de kWh très
élevé et le reste de l’année à prix normal. Les jours EJP sont fixés
la veille pour le lendemain selon les coûts de production
et les contraintes de réseau. Le changement de tarif est transmis
aux comptages des clients HTA ou BT.

ELD Entreprises locales de distribution. Elles sont au nombre de 170


en France, sont en charge de la gestion des réseaux publics
de distribution d’électricité non nationalisés en 1946, et représentent
5 % de la consommation française.

EnR Énergies renouvelables. Ce sont des formes d’énergies dont la


consommation ne diminue pas la ressource à l’échelle humaine.

ENTSOE European Network of Transmission System Operators for Electricity


regroupe les gestionnaires de réseau de transport européen. Il a pour
mission d’élaborer des règles pour assurer la sûreté du système
électrique européen et favoriser l’ouverture du marché de l’électricité.

ERDF Électricité réseau distribution France, filiale d’EDF depuis le 1er janvier http://www.erdfdistribution.fr
2008, en charge de la gestion de la majorité des réseaux publics
de distribution d’électricité français.

FNSICAE Fédération nationale des sociétés d’intérêt collectif agricole d’électricité. http://www.fnsicae.asso.fr
Elle défend les intérêts des SICAE, qui desservent plus de 1 000
communes sur 18 départements et 10 régions.

GRD Gestionnaire des réseaux de distribution d’électricité, dénomination


légale du distributeur d’électricité, quand il s’agit des missions qui lui
ont été attribuées par la loi 2000-108 du 10 février 2000.

GRT Gestionnaire des réseaux de transport d’électricité, dénomination légale


du transporteur d’électricité, quand il s’agit des missions qui lui ont été
confiées dans le cadre de la loi 2000-108 du 10 février 2000.

HTA Tension alternative efficace supérieure à 1 kV et inférieure ou égale à


50 kV au sens de la norme NFC 18-510, qui fait référence en France en
matière de sécurité. À l’international, cette tension est souvent qualifiée
de moyenne tension (MT).

D 4 241v2 – 34 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

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_________________________________________________________ RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

Glossaire (suite)
Abréviation Définition Site web
HTB Tension alternative efficace supérieure à 50 000 V au sens de la norme
NF C 18-510, qui fait référence en France en matière de sécurité.
À l’international, cette tension est souvent qualifiée de haute tension
(HT) ou très haute tension (THT). Le domaine de tension HTB
est découpé en trois sous-domaines : HTB1, HTB2, HTB3.

HTB1 Tension alternative efficace supérieure à 50 kV et inférieure ou égale


à 130 kV.

HTB2 Tension alternative efficace supérieure à 130 kV et inférieure ou égale


à 350 kV.

HTB3 Tension alternative efficace supérieure à 350 kV et inférieure ou égale


à 500 kV.

ICE Interface clientèle EMERAUDE : système d’échange d’informations


ou de services concernant le comptage d’énergie, la qualité de fourni-
ture ou l’exploitation des installations, entre un gros utilisateur raccordé
au réseau HTA et son distributeur.

JORF Journal officiel de la République française. Le JO électronique authen- http://www.journal-officiel.gouv.fr/


tifié publie les textes législatifs et réglementaires de la République
française, à l’exception des textes relatifs à l’État et à la nationalité
des personnes.

PAH Protection ampèremétriques homopolaire. Cette protection donne


une information temporisée en cas de déplacement d’un seuil fixé
par la valeur de la composante homopolaire du courant.

PDL Point de livraison d’un utilisateur du réseau. Il se situe généralement en


amont d’un appareil de séparation du réseau et d’un point de comptage.
C’est le point frontière entre le réseau public et le réseau privé
d’un utilisateur. C’est là que sont contractualisés les engagements
réciproques du distributeur et de l’utilisateur, notamment en matière
de qualité.

POSTE Ensemble des ouvrages assurant la transformation d’un niveau


de tension à un autre ; le poste source assure la transformation
entre la tension HTB2 ou HTB1 et la tension HTA.

PPI Programmation pluriannuelle des investissements : document


sous forme d’arrêté ministériel fixant les objectifs de développement
du parc de production électrique, en France métropolitaine,
et dans les DOM pour les dix ans à venir à partir du bilan prévisionnel
établi par les gestionnaires de réseau et des grandes orientations
de la politique énergétique.

PVH Protection voltmétriques homopolaire. Cette protection donne


une information temporisée en cas de déplacement d’un seuil fixé
par la valeur de la composante homopolaire de la tension.

Réenclen- Dispositif agissant sur les disjoncteurs desservant les lignes aériennes
cheur assurant en cas de défaut une ouverture puis refermeture automatique
du disjoncteur. En cas de défaut non permanent, cette ouverture peut
permettre à l’arc électrique de s’éteindre. Dans ce cas, après referme-
ture la ligne reprend son service normal. L’ouverture peut être courte
(quelques centaines de millisecondes) ou longue (plusieurs secondes),
l’ouverture peut être monophasée ou triphasée.

RPD Réseaux publics de distribution d’électricité, dénomination légale


des réseaux de distribution d’électricité français. En France les réseaux
de distribution sont depuis 1946, date de la nationalisation des réseaux
électriques, la propriété des collectivités locales et sont concédés soit
à ERDF, soit à des ELD. C’est le domaine des tensions HTA et BT
(et HTB dans les ZNI).

RPT Réseau public de transport, dénomination légale du réseau de transport


d’électricité français. En France, il est la propriété et est exploité
par RTE-France. C’est le domaine des tensions HTB.

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RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION _________________________________________________________

Glossaire (suite)
Abréviation Définition Site web
RTE Filiale d’EDF en charge des réseaux de transport d’électricité. http://www.rte-france.com

SEI Gestionnaire des réseaux de distribution d’électricité au sein du groupe http://www.sei.edf.com


EDF en charge de la gestion des réseaux de distribution Corse
et Outremer : Réunion, archipel Guadeloupe, Martinique, Guyane,
St Pierre et Miquelon.

STEP Station de transfert d’énergie par pompage. Ce mode de stockage


consiste à pomper de l’eau d’un réservoir inférieur vers un réservoir
supérieur à l’aide de turbine fonctionnant en pompes lorsque
la production électrique est excédentaire ou disponible à faible coût,
et à turbiner cette eau à l’aide des mêmes machines lorsque
la production est insuffisante ou à coût élevé en période de pointe.
L’utilisation de la vitesse variable améliore la souplesse d’utilisation.

Système Ensemble des réseaux et installations de production interconnectés


électrique par des lignes électriques à courant alternatif ou à courant continu.

TAC Turbine à combustion : machine tournante associée à un générateur


pour assurer la production d’électricité à partir de gaz ou de fuel, elle
existe sous deux formes Heavy duty et aéro derivative (utilisation
des techniques issues de l’aéronautique).
Parution : novembre 2014 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138

Wc Watt crête photovoltaïque : le watt-crête (Wc) est une unité de mesure


représentant la puissance maximale électrique pouvant être fournie
par un générateur photovoltaïque dans des conditions standards.

ZNI Zone non interconnectée. Elle qualifie les petits systèmes électriques
ne bénéficiant pas de liaison d’interconnexion avec un grand réseau
et dont la stabilité est plus précaire. Il peut s’agir d’îles au sens
géographique ou au sens électrique.

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P
O
U
Raccordement de la production R
décentralisée aux réseaux
E
de distribution N
Conditions d’intégration
S
par Jean-Luc FRAISSE
Consultant externe,
A
et
Ancien chef de service raccordement à la direction technique d’ERDF, La Défense
Laurent KARSENTI
V
Chef de service raccordement grands producteurs à la direction technique d’ERDF,
La Défense O
Avec la collaboration de Jean-Paul HORSON, ex-consultant senior à ERDF, La Défense,
France I
R

Sources bibliographiques P
Memento de la sûreté du système électrique RTE.
Version (2004).
RTE met en service un nouveau dispositif de pré-
vision de l’énergie éolienne et photovoltaïque,
Bulletin ELECTRA 77 : Bulletin publié par la CIGRE
(Conseil International des Grands Réseaux Élec-
L
Dossier de presse, 30 nov. 2009. triques).
Rapport d’enquête de la commission de régulation
de l’énergie sur la panne. 4 nov. 2006. Documentation technique de référence du GRT ou
d’un GRD.
U
S
Sites Internet

Commission de régulation de l’énergie • SICAE de l’Oise


http://www.cre.fr/ http://www.sicae-oise.fr
Lois et textes réglementaires Legifrance • SOREGIES (groupement des régies de la Vienne)
http://www.legifrance.gouv.fr/ http://www.soregies.fr
Statistiques concernant le ministère de l’écologie, du développement dura- • ADEME
ble et de l’énergie http://www.ademe.fr
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
• ANROC
Site des gestionnaires de réseau http://www.anroc.com
• GRT (RTE) • DGCIS
http://www.rte-france.com/.fr/ http://www.industrie.gouv.fr/portail/une/dgcis.html
• GRD (ERDF) 95 % du territoire France continental • DIDEME
http://www.erdfdistribution.fr/ http://www.industrie.gouv.fr
• GRD (SEI) DOM (hors TOM)
http://www.sei.edf.com/ • EDF
http://www.edf.fr
• Autres GRD (170 ELD 5 % du territoire) quelques sites des ELD les plus
importantes • ERDF
http://www.erdfdistribution.fr
• Électricité de Strasbourg
http://www.electricite-strasbourg.fr/es-reseaux/referentiel-technique • FNSICAE
http://www.fnsicae.asso.fr
• Gaz Électricité de Grenoble
http://www.geg.fr/index.php/cms/429/GRD-Electricite-:-le-Referentiel-Tech- • JORF
nique?selectedMenu=168 http://www.journal-officiel.gouv.fr/
• Régie du SIEDS (Syndicat Intercommunal d’électricité des Deux Sèvres) • RTE
http://www.sieds.fr http://www.rte-france.com
• Usine d’électricité de Metz • SEI
http://www.uem-metz.fr http://www.sei.edf.com

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P RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION _________________________________________________________

O
U Réglementation

R JO ou JORF : Journal officiel de la République française


JOCE : Journal officiel des Communautés européennes
Attention pour obtenir les tableaux publiés avec les textes, il faut demander
la version publiée au JO
Voir également le site de la CRE (Commission de régulation de l’énergie)
L’ensemble de la réglementation citée dans ce traité peut être aisément
retrouvé sur le site http://www.cre.fr/
http://www.legifrance.gouv.fr/

E
Normes et standards
N
Publications françaises Les niveaux de compatibilité au point de couplage commun (PCC) sur les
réseaux publics sont spécifiés dans la CEI 61000-2-2 pour les réseaux à
AFNOR Association française de normalisation. Site Internet basse tension et dans la CEI 61000-2-12 pour les réseaux en moyenne ten-
http://www.afnor.fr sion. Les rapports techniques CEI 61000-3-6 et CEI 61000-3-7 décrivent

S UTE Union technique de l’électricité. Site Internet


http://www.ute-fr.com
UTE C 18-510 Recueil d’instructions générales de sécurité
l’approche des responsables de la distribution électrique en ce qui concerne
la limitation des installations et des charges de grande puissance
Compatibilité électromagnétique (CEM)/Limites/
A UTE C 15-400
d’ordre électrique
Installations électriques à basse tension –
Guide pratique – Raccordement des généra-
CEI 61000-3-6 Évaluation des limites d’émission des charges
déformantes sur les réseaux MT et HT

V teurs d’énergie électrique dans les installations


alimentées par un réseau public de distribu-
tion
CEI 61000-3-7 Évaluation des limites d’émission des charges
fluctuantes sur les réseaux MT et HT

O NF C 13-100 Postes de livraison établis à l’intérieur d’un


bâtiment et alimentés par un réseau de distri-
bution publique HTA (jusqu’à 33 kV)
CEI 61000-4-13
CEI 61000-4-14
Immunité aux harmoniques
Immunité aux fluctuations de tension

I Publications internationales CEI 61000-4-15 Techniques d’essai et de mesure/Flickermètre :


spécifications fonctionnelle et technique (révi-
Parution : novembre 2014 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138

CEI Commission électrotechnique internationale sion de la CEI 60868)


http://www.iec.ch
R CEI 60909-0 Courant de court-circuit dans les réseaux tri-
phasés alternatifs : calcul des courants
CEI 61000-4-16 Immunité aux perturbations conduites dans la
bande 0-150 kHz
CEI 60909-2 Courant de court-circuit dans les réseaux tri- CEI 61400-21 Aérogénérateurs : mesurage et évaluation des
phasés alternatifs : matériel électrique, don- caractéristiques de qualité de puissance des
nées pour le calcul des courants de court- éoliennes raccordées au réseau
circuit conformément à la CEI 60909
P CEI 60868 Flickermètre : spécifications fonctionnelles et
de conception, révisée par la CEI 61000-4-15
EN 50-160 Norme européenne 50-160 : caractéristiques
de la tension fournie par les réseaux publics
de distribution

L
U
S

Doc. D 4 241v2 – 2 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

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