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: D4241 V2
Raccordement de la production
Date de publication : décentralisée aux réseaux de
10 novembre 2014
distribution - Conditions
d'intégration
Keywords
renewable energies |
electrotechnical network |
electric production connection
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00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | tous droits réservés
Raccordement de la production
décentralisée aux réseaux
de distribution
Conditions d’intégration
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ainsi que les dispositions permettant de faire en sorte que ces installations
deviennent partie intégrante du système électrique ;
– la section 2 présente les interactions entre production décentralisée et
réseau de transport et les échanges d’informations à mettre en œuvre entre les
GRD et le GRT ;
– la section 3 présente les contrôles à mettre en œuvre afin de s’assurer que
les installations à leur mise en service et dans leur durée de vie disposent des
performances permettant de les intégrer dans le système électrique ;
– la section 4 présente les solutions en cours de développement ou à venir
qui permettront d’intégrer un plus grand volume de production décentralisé
tout en maintenant la sûreté du système électrique.
1. Impact sur la sûreté anglais Union for the Coordination of Transmission of Electricity
depuis renommée en ENTSOE (European Network of Transmission
du système System Operators for Electricity) en 2009 lors de l’intégration de
nouveaux pays. Des zones synchrones différentes peuvent être
interconnectées par des liaisons à courant continu qui permettent
de dissocier partiellement les réseaux qu’elles relient. C’est par
1.1 Qu’est-ce qu’un système électrique ? exemple, le cas entre la zone UCTE et la zone UKTSOA
(Royaume-Uni) et la zone NORDEL (pays d’Europe du nord).
Le système électrique est constitué de l’ensemble des réseaux et Toutefois, vis-à-vis de la sûreté, il faut tenir compte du fait que le
installations de production interconnectés par des lignes élec- fort maillage a pour conséquence :
triques à courant alternatif ou à courant continu. L’interconnexion
entre les différents réseaux européens s’est imposée car elle crée – qu’une perturbation importante, quelle que soit sa localisation,
les conditions d’une solidarité permanente entre les partenaires ; risque de se propager à l’ensemble du système : (l’incident du
elle offre de nombreux avantages, dont une capacité d’échanges 4 novembre 2006 dont l’origine se situait en Allemagne du nord et
plus importante entre réseaux favorisant la réalisation d’un mar- qui a entraîné le délestage de 15 millions de clients de la zone
ché unique de l’électricité en Europe, ainsi que les possibilités de jusqu’en France, Espagne, Italie... suite à la baisse de fréquence) ;
secours mutuel lors d’une défaillance d’un équipement de trans- – que les perturbations de l’onde électrique résultant des courts-
port ou de production. L’interconnexion du système électrique circuits se propagent sur l’ensemble du réseau interconnecté à des
français à la zone ENTSOE le rend plus robuste grâce à la capacité vitesses proches de la lumière alors que les automates ou protec-
d’échange et donc à l’entraide en cas d’incident. tions travaillent dans des domaines allant de la dizaine de milli-
secondes à quelques secondes, et certaines régulations pilotent
C’est ainsi qu’ont été créés en Europe différents systèmes élec- des processus ayant des constantes de temps de plusieurs minu-
triques correspondant à des zones synchrones : réseaux inter- tes voire de plusieurs heures. L’équilibre du système repose donc
connectés par des liaisons à courant alternatif représentées à la sur une parfaite coordination de l’ensemble des dispositifs de
figure 1. régulation et de protection.
Dans le cas de la France métropolitaine, elle fait partie de la zone Assurer la sûreté d’un système électrique étendu comportant
UCTE, Union pour la coordination du transport de l’électricité, en plusieurs gestionnaires de réseau ayant chacun une compétence
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Consommation France 8 janvier 2012 (MW) Consommation France 5 août 2012 (MW)
105 000 50 000
45 000
100 000
40 000
35 000
95 000
30 000
90 000 25 000
20 000
85 000
15 000
10 000
80 000
5 000
75 000 0
00:30
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Figure 2 – Courbes de consommation 2012 France continentale à la pointe et au creux de charge
df / dr
0
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Cm – Cr = J · dΩ
dt
Consommation Production
avec :
1.2.1.1 Gestion prévisionnelle de l’équilibre concernant, faute de quoi elles seraient à considérer comme un
production = consommation aléa supplémentaire. Dans les ZNI, le taux de pénétration de la
La prévision de la consommation infrajournalière et à J + 1 est production à caractère intermittent a atteint un niveau critique
pratiquée par les gestionnaires de réseau de transport depuis très ayant conduit à la mise en place de dispositif de limitation de leur
longtemps et les modèles de prévisions enrichis du retour d’expé- puissance.
rience sont considérés comme satisfaisants. Ces modèles évoluent La prévision de ces installations fait l’objet du paragraphe 1.2.5.
en permanence pour tenir compte de différents facteurs : offres
nouvelles des fournisseurs, évolution du tissu industriel, des habi-
1.2.1.2 Gestion temps réel de l’équilibre
tudes de consommation... production = consommation
Il est nécessaire d’établir un plan global de production capable
de couvrir la prévision de consommation et les échanges, avec La stabilité de la fréquence, sur un réseau électrique, traduit
une marge suffisante pour faire face aux différents aléas qui l’équilibre entre la production et la consommation (tableau 1). En
peuvent affecter l’équilibre offre/demande : perte de groupes de France continentale, la plage admissible est de 50 Hz +/– 0,5 Hz.
production, écart entre prévision de consommation et réalisation... L’équilibre production se traduit au niveau des groupes tournants
des centrales par un équilibre entre couple moteur et couple résis-
Cela est obtenu en constituant des réserves de puissance mobi- tant (figure 3) :
lisables soit par le biais d’automatismes (réserves primaire et
secondaire) soit par l’action des opérateurs (réserve tertiaire). Ce – si la demande (la consommation) excède l’offre (la produc-
plan de production est établi à partir des données fournies par les tion), le couple résistant est plus élevé que le couple moteur, la
producteurs : disponibilité des ouvrages, programme de marche, vitesse de rotation des machines, donc la fréquence, diminue, le
disponibilité des services système. gradient de chute de fréquence dépend du niveau de déséquilibre
et de l’inertie des masses tournantes ;
Le développement de la production décentralisée à partir d’ins-
tallations à caractère intermittent (éolien et photovoltaïque) intro- – a contrario, si c’est l’offre qui est supérieure à la demande, le
duit une nouvelle dimension dans l’établissement du plan de système voit les groupes accélérer et la fréquence augmenter.
production avec la difficulté due au fait que ces installations sont
■ Comportement dynamique
nombreuses, réparties sur le territoire, de petite puissance donc
raccordées essentiellement sur des réseaux de distribution. Plus le Lors d’un incident entraînant un déséquilibre entre production et
taux de pénétration de la production décentralisée augmente, plus consommation, (en général la perte d’ouvrages de production),
il convient de disposer d’un modèle de prévision fiable les plusieurs phases se succèdent (figure 4) :
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_________________________________________________________ RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION
Temps
50 Hz
Fréquence
Charge dépendant
de la fréquence
Énergie cin
i étique
des masses
a
tournantes
a
Réserve primaire
Temps
0
Quelques
Quelques secondes Quelques minutes
heures
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P Machine
Pmax P – P0 = –K · ∆f d’entraînement Réseau
Plim
K : énergie réglante MW/Hz
P Capacité du groupe à fournir Actionneur
P0 ∆P (MW) suite à une variation ou
–
de ∆f (Hz) Régulateur Mesure
∆f +
(vitesse ou fréquence)
f0 f
Consigne de vitesse
écart de fréquence subsiste et les transits entre les pays sont Réserve
modifiés puisque toutes les machines des différents pays primaire
réagissent à la variation de la fréquence commune, même si la
perturbation s’est produite dans un pays voisin.
Quelques Quelques Quelques Temps
Le niveau total de réserve primaire est déterminé au niveau du secondes minutes heures
système électrique en fonction de l’aléa à couvrir puis réparti sur
les différents groupes l’assurant :
Figure 6 – Temps de réponse attendu des services système
– dans le cas de l’UCTE cette réserve de 3 000 MW correspon- de gestion de l’équilibre production = consommation
dant à la perte simultanée de deux des plus gros groupes existants
est répartie aux différents gestionnaires de réseau. L’inter-
connexion permet à tous les partenaires de mutualiser les partici- d’un nouvel aléa. Les actions correspondantes sont totalement sous
pations au réglage primaire de fréquence et à chacun de réduire le le contrôle des opérateurs de conduite des dispatching (figure 6).
dimensionnement de sa réserve primaire ;
– dans le cas des systèmes insulaires, compte tenu de l’absence ■ Les parades ultimes
d’interconnexion, le dimensionnement de la réserve primaire Dans les situations où les actions normales des différents auto-
correspondant à la perte de la plus grosse installation de matismes et de conduite ne permettent plus de maîtriser la fré-
production peut s’avérer techniquement difficile et économi- quence, des actions exceptionnelles de conduite ont engagées :
quement inacceptable. Auquel cas, il est admis que le délestage – sur la production, passage à Pmax ;
fréquencemétrique de la clientèle participe à la gestion de la stabi- – sur les charges, délestage rapide de la clientèle.
lité du système.
Si les lignes de défense précédentes sont insuffisantes en cas
■ Le réglage secondaire puissance-fréquence d’un incident important, la dernière ligne de défense est constituée
Le réglage secondaire a pour but de ramener la fréquence à la par le délestage fréquencemétrique. Il s’agit d’un délestage opéré
valeur de référence (50 Hz). Cet objectif est atteint en modifiant la automatiquement sur les départs de distribution HTA des postes
puissance de consigne des groupes asservis au réglage secondaire sources lors du franchissement d’un seuil de fréquence. La distri-
fréquence/puissance dans le pays à l’origine de la perturbation bution des départs sur les différents seuils prend en compte la
ayant entraînée l’action du réglage primaire : priorité des charges desservies, les départs non prioritaires sont
affectés au seuil le plus élevé, les départs dont la priorité est la
– pour le réseau français continental, cette action se fait soit de plus élevée sont hors délestage :
façon automatique à l’aide d’un signal calculé de manière centrali-
sée au dispatching national pour le réseau français continental, – sur le réseau continental, quatre stades de délestage correspon-
soit par transmission d’une consigne dans les ZNI ; dant à quatre seuils de fréquences 49, 48,5, 48 et 47,5 Hz sont utili-
– pour les réseaux insulaires, la modification de la consigne sés. Les départs HTA sont distribués sur chaque seuil de façon à
s’effectue généralement de façon manuelle à l’initiative du dispat- représenter approximativement 20 % de la consommation totale ;
ching. – sur les réseaux insulaires, les seuils de fréquence sont fixés à
des valeurs inférieures aux seuils des réseaux continentaux avec
Après action du réglage secondaire (plusieurs minutes), la un plus grands nombre de stade correspondant à un découpage
réserve primaire est reconstituée, les échanges transfrontaliers en fréquence plus fin. Ce choix permet de prendre en compte le
sont ramenés à leurs valeurs programmées, mais la réserve gradient élevé de la chute de fréquence élevée en cas de perte
secondaire est amputée. d’ouvrage de production et, par un délestage fin, de rechercher un
■ Le réglage tertiaire nouvel équilibre production consommation avant action du
réglage primaire. Par exemple pour La Réunion, les seuils de
Le réglage tertiaire consiste à recaler, par activation d’offres délestage sont les suivants :
d’ajustement, les programmes de production sur certains groupes
afin de reconstituer la réserve secondaire, voire une partie de la • clients non prioritaires stades 1, 2, 3 (48, 47,75 et 47,5 Hz),
réserve primaire lorsque celle-ci est entamée, pour se prémunir • clients prioritaires niveau 3 stade 4 (47,25 Hz),
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Producteur Q+ Consommateur
Φ
P− P+
Consommée
soutirée P + : énergie active
Q+ : énergie réactive
+
P – : énergie active G
–
Q – : énergie réactive
Fournie
Réseau injectée
Figure 8 – Terminologie
• clients prioritaires niveau 2 stades 5 et 6 (47, 46,5 Hz), À titre d’illustration, l’application de ces conventions conduit à
ce qu’une machine asynchrone :
• clients prioritaires niveau 1 stades 7 (hors délestage),
– fonctionnant en moteur consomme ou soutire de l’énergie
• déconnexion des groupes de production à 46 Hz. active P+, consomme ou soutire de l’énergie réactive Q+, la tan-
gente Φ est positive ;
1.2.2 Réglage de la tension – fonctionnant en générateur fournit ou injecte de l’énergie
active P–, consomme ou soutire de l’énergie réactive Q+, la tan-
La tension fluctue car elle est d’abord affectée par des variations gente Φ est négative.
lentes et générales liées aux cycles d’évolution saisonnière, hebdo-
madaire et quotidienne de la consommation. Sans action préven- 1.2.2.2 Tension et transit de réactif sont inséparables
tive des gestionnaires de réseaux, elle serait plutôt basse aux
heures de pointe et haute aux heures creuses. Elle subit aussi des La tension en un point du réseau est fonction, d’une part, des
variations rapides liées à de multiples aléas (fluctuations aléatoires forces électromotrices des générateurs qui y sont raccordés et,
des charges, changements de topologie du réseau, déclenche- d’autre part, des chutes de tension dans les divers éléments du
ments d’ouvrages du réseau ou de groupes de production). réseau (machines, transformateurs, lignes). On peut écrire de
façon approchée que la chute de tension ∆U/U = ∆V/V (réseau
Il est donc nécessaire, pour que la tension soit maintenue en
symétrique et équilibré) sur une ligne caractérisée par sa résis-
tout point des réseaux HTB, HTA, BT dans la plage souhaitée de
tance R et sa réactance X avec au dénominateur la tension nomi-
disposer de moyens de réglage adaptés et parfaitement coordon-
nale U en fonction des flux de puissance active et réactive, P et Q,
nés entre eux.
le traversant (figure 9).
Dans la suite du texte, les conventions de signes adoptées sont R*P + X*Q
illustrées par le diagramme de quatre quadrants en P, puissance ∆U/U =
active, et Q, puissance réactive, de la figure 7. U2 R X
V1 V2
La terminologie (figure 8) utilisée pour désigner le sens de circu-
lation des énergies actives et réactives se réfère au sens de transit Figure 9 – Schéma simplifié sous la forme de dipôle d’un élément
à l’interface entre le réseau et l’installation. de réseau
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1.2.2.3 Gestion de la tension sur le réseau HTB3 On démontre que si au lieu de maintenir la tension V1 constante,
on parvient à maintenir la tension aux bornes de la charge V2
■ Tension et réactif sont indissociables constante, la puissance maximale transmissible est deux fois plus
importante. Le gestionnaire de réseau de transport va mettre en
Sur une ligne HTB3, X 10 R ; c’est donc la circulation du réactif
place un réglage de la tension de façon à « tenir » cette tension en
qui crée généralement les chutes de tension prépondérantes.
certains points du réseau.
Gérer la tension sur le réseau de transport consiste tout
d’abord : ■ Participation de la production au réglage de la tension
– en période de forte charge, à limiter le transit de puissance Sur le réseau continental interconnecté, la gestion de la tension
réactive consommée par les charges (essentiellement les moteurs) sur le réseau HTB3 utilise la capacité constructive des alternateurs
et certains éléments de réseau : transformateurs, lignes et câbles. à pouvoir fournir ou absorber du réactif de façon simple en faisant
À cette fin, il est indispensable de rechercher à effectuer la com- varier le courant d’excitation dans la limite de leurs réserves en
pensation du réactif au plus près de la consommation : réactif déterminées par leur diagramme de fonctionnement. Ces
réserves doivent être connues par le gestionnaire du réseau de
• par la mise en place de condensateurs ou de compensateurs. transport et disponibles. Ces réserves sont sollicitées par l’intermé-
Pour inciter à les mettre au plus près de la consommation, le diaire du régulateur pilotant le courant d’excitation.
moyen d’y parvenir consiste à recourir à une incitation tari-
faire par exemple en facturant le réactif consommé au-delà Sur les réseaux insulaires pour lesquels le niveau de tension
d’un seuil (cas des consommateurs HTB, HTA et des GRD) ou HTB3 n’existe pas, ces mêmes principes sont appliqués au réseau
en facturant la mise à disposition de la puissance apparente de transport généralement de tension HTB1.
(cas des consommateurs BT),
■ Réglage primaire de tension
• en utilisant les capacités constructives des ouvrages de pro-
Le réglage primaire consiste à asservir des grandeurs locales (le
duction pour fournir localement du réactif ;
plus souvent la tension) à une valeur de consigne (figure 11).
– en période de faible charge, à limiter le transit de puissance
■ Réglage secondaire de tension
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V2 (kV) Alternateur
Rch = ∞
Enroulements
Point critique rotoriques Réseau
Uc
Excitation
–
Régulateur
Mesure de tension
+
Figure 10 – Puissance transmissible sur une ligne aérienne THT Figure 11 – Principes du réglage primaire de tension
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± 14 % en 17 prises Uc : + 2 % à + 4 % Un
63 kV / 21 kV
R valeur de la résistane de compoundage actif
U = Uc + (RI ) en général non utilisé
Client BT Client BT
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Protection GRD
ampèremétriques
max Iph G
max 3I0
t0
}
Protection découplage
min max f
max U
min U
max 3V0 } t1
manœuvres sur le réseau, soit à la suite de défauts à la terre • l’hydraulique, filière en service depuis des dizaines d’années
devenu auto-extincteurs lors du réseau à neutre isolé créé après et bénéficiant d’un retour d’expérience permettant une bonne
action des protections du GRD. Ces situations n’ont pu être déce- prévisibilité court et moyen terme ;
lées par les protections de découplage en raison de leurs réglages – les installations dont la production est fatale avec une prévisi-
élargis. Lors de la reconfiguration du réseau, le GRD peut être bilité variable :
conduit à « renvoyer la tension » sur ces réseaux ilotés inconnus
du GRD provoquant alors des dégâts dus au faux couplage. • l’énergie marémotrice et hydrocinétique parfaitement prévi-
sible à court et moyen terme (heure et coefficient des
Des études visant à faire évoluer le principe des protections de marées),
découplage sont engagées dans différents pays. Il s’agit de main-
• le photovoltaïque, filière en émergence représentant encore
tenir le bon fonctionnement du réseau tout en insérant la produc-
une assez faible puissance dans le bilan énergétique du
tion décentralisée dans le système électrique.
réseau français continental mais une puissance importante
dans les ZNI. La prévisibilité est difficile à court terme et
1.2.4 Prévisions : un enjeu majeur impossible à moyen terme. La prévisibilité à court terme
pour l’économie de la filière et la sûreté pourrait s’améliorer avec le retour d’expérience et des déve-
loppements de moyens d’observation de la nébulosité,
du système électrique
• l’éolien, filière en très fort développement en France conti-
Historiquement les installations de production raccordées au nentale, représentant une part croissante du bilan énergé-
système électrique étaient essentiellement composées d’instal- tique. Le retour d’expérience montre que les prévisions de
lations de forte puissance, observables par le gestionnaire de vent ne sont aujourd’hui accessibles qu’à court terme
réseau, souvent pilotables présentant une disponibilité connue (quelques jours) et entachées d’incertitude mais avec des
sauf incident ou du moins prévisible à des échelles de temps espoirs d’amélioration.
compatibles avec la gestion du système électrique : thermique à Dans la suite du texte, le terme « énergies intermittentes »
flamme ou nucléaire, turbine à combustion, hydraulique fil de désigne l’éolien plus le photovoltaïque.
l’eau ou de retenue.
Les contraintes apportées par les énergies intermittentes portent
La part croissante de nouvelles sources de production essentiel- sur plusieurs aspects :
lement à partir d’énergies renouvelables modifie cette situation car – la variabilité de la production ;
ces installations dispersées souvent de faible puissance raccordées – sa faible prévisibilité ;
au réseau de distribution sont peu observables, peu pilotables et – la sensibilité des installations aux perturbations électriques
plus difficilement prévisibles. (tension et fréquence) ;
Les caractéristiques vis-à-vis de la gestion du système électrique – la non-participation aux services système.
sont diverses : L’intermittence de la production n’est pas en soi une difficulté
– les installations dont la production est stable et prévisible : insurmontable. La consommation d’électricité est également une
donnée éminemment variable que les gestionnaires de réseau
• la cogénération, la valorisation de déchets, la biomasse, le bio- savent traiter. L’enjeu majeur pour les énergies intermittentes
gaz avec stockage, la géothermie ; ces filières utilisent une éner- consiste à élaborer des prévisions qui soient fiables sur des
gie primaire maîtrisable garantissant une bonne prévisibilité, échelles de temps suffisantes.
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C’est en effet la veille pour le lendemain que se prend l’essentiel 1.2.4.1 Intermittence de la production éolienne :
des décisions dans la gestion d’un système électrique : démarrage cas du réseau continental
des groupes de production pour couvrir la demande du lendemain,
La part croissante de l’éolien dans le réseau continental français,
vérification du respect des règles de sécurité du réseau, consti-
25 000 MW installés à l’horizon 2020 selon l’arrêté PPI du
tution des réserves pour faire face aux incertitudes de la prévision
15 décembre 2009, montre tout l’intérêt de maîtriser la prévision.
de consommation et de production et aux aléas du lendemain.
Si le 5 août 2012 (journée de plus faible consommation) avait été
La qualité de la prévision de production éolienne et photo- une journée avec du vent sur l’ensemble du territoire, la produc-
voltaïque aura donc un impact direct sur le dimensionnement des tion éolienne aurait pu représenter jusqu’à 10 à 15 % de la
réserves, souvent constituées par des centrales thermiques fonc- consommation.
tionnant à puissance réduite, et donc sur l’intérêt écologique (en
La caractéristique majeure de l’éolien est la très grande variabi-
termes de réduction des émissions de CO2) et économique de
lité de la puissance délivrée en comparaison des autres moyens de
cette ressource.
production.
À ce titre, le retour d’expérience des gestionnaires de réseau
L’intermittence de la production éolienne est une caractéristique
allemands est intéressant compte tenu de la très forte pénétration
très spécifique de ce type de production. Certes, d’autres moyens
de l’éolien. Ils indiquent que les prévisions à plus de 72 h sont hors
de production voient varier leur puissance de sortie, par exemple,
d’atteinte, et que l’erreur sur les prévisions à vingt-quatre heures
les turbines à combustion (TAC) suite à des variations de tempéra-
est en règle générale d’une dizaine de pourcents de la puissance
ture ambiante ou suite à des incidents.
installée, mais qu’elle peut parfois atteindre 50 %.
La figure 16 illustre la variabilité de la production éolienne sur
Dans les ZNI, la situation est en encore plus délicate, les réserves
un an et fait apparaître une tendance à une production plus élevée
sont en général assurées par des groupes diesel (peu d’hydraulique
en période d’hiver. La figure 17 illustre l’asynchronisme entre la
à l’exception de La Réunion et de la Corse) dont le coût de fonction-
consommation et la production éolienne la journée du 8 février
nement est élevé, qui ne peuvent subir de nombreux démarrages et
2012 correspondant à la pointe de la consommation.
arrêts, et dont le minimum technique de puissance se situe aux
environs de 30 % de leur puissance nominale. L’hydraulique présente également des caractéristiques assez
variables mais la différence essentielle réside dans la constante de
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100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1
225
449
673
897
1 345
1 569
1 793
2 241
2 465
2 689
3 361
3 585
3 809
4 033
4 257
4 481
4 705
4 929
5 377
5 825
6 049
6 273
6 497
6 721
6 945
7 393
7 841
8 065
8 289
1 121
2 913
3 137
5 153
7 169
7 617
8 513
5 601
2 017
Figure 16 – Variation annuelle de la production éolienne en pourcents de la Pmax atteinte du 1er janvier au 31 décembre 2012
05:00
08:00
20:00
23:00
17:00
14:00
03:30
06:30
09:30
21:30
12:30
15:30
18:30
11:00
80 mai à octobre
– la courbe rouge suppose une répartition géographique des
70
parcs sur l’ensemble de la France. La courbe bleue est une
60 variante où l’on suppose que la majorité des parcs serait installée
50 en zone méditerranéenne. Elle montre l’intérêt de bénéficier de
régimes de vents différents qui permettent de bénéficier du foison-
40 nement.
30 Dans ces conditions, il apparaît qu’un important développement
20 de l’éolien va conduire à une augmentation sensible des groupes
de production pilotables que l’on devra maintenir en réserve pour
10
faire face à des aléas de production ou de consommation sans
0 pour cela atteindre la puissance correspondante au parc éolien
– 10 0 10 20 30 installé.
Température (°C)
Il est encore difficile de dire dans quelle proportion et à quelle
Figure 18 – Puissance éolienne utilisable et température France échéance va se situer cette augmentation, car elle dépend aussi de
journalière (simulation 1993-1999) la part globale de l’éolien dans le système électrique européen.
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Puissance
substituée (MW)
Puissance d’un parc de production conventionnel
qui peut être substitué par un parc éolien
5 000
4 500
Parc de référencement
4 000
Concentration en
3 500 Méditerranée
Sans intermittence
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Parc éolien (GW)
Parution : novembre 2014 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Figure 19 – Puissance d’un parc de production conventionnel susceptible d’être remplacé par un parc éolien pour un même niveau de qualité de
fourniture
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_________________________________________________________ RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION
75 000
120 000 70 000
110 000 65 000
100 000 60 000
90 000 55 000
50 000
80 000
45 000
70 000 40 000
60 000 35 000
50 000 30 000
40 000
25 000
20 000
30 000
15 000
20 000 10 000
10 000 5 000
0 0
07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12 07/02/12
11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 11/01/13 00:05 02:40 05:25 08:10 10:55 13:40 16:25 19:10 21:55
00:05 02:40 05:25 08:15 11:05 13:50 16:40 19:25 22:15
Figure 24 – Compensation variabilité du PV par l’hydraulique
Figure 22 – « Journée normale » sans nébulosité
– de prévisions de production à J-1 pour J intégrant les indispo-
nibilités programmées. Ces prévisions sont habituelles pour les
ouvrages de production centralisée ;
95 000
90 000 – pour les ouvrages de production décentralisée plusieurs diffi-
85 000 cultés compliquent l’atteinte du même niveau de performance de
80 000 la prévision :
75 000
70 000 • ces installations sont nombreuses mais de petite puissance et
65 000
60 000
donc raccordées sur les réseaux des GRD,
55 000 • elles sont généralement de type intermittent, utilisent comme
50 000
45 000 énergie primaire le vent, le rayonnement solaire qui sont
40 000 dépendantes de conditions locales,
35 000
30 000 • les modèles de prévision de ces énergies sont récents et
25 000 manquent de retour d’expérience.
20 000
15 000
10 000 1.2.5.1 Gestion du réseau électrique et intermittence :
5 000 cas du réseau continental
0
16/03/12 17/03/12 19/03/12 21/03/12 22/03/12 24/03/12 26/03/12 28/03/12 29/03/12 ERDF, principal gestionnaire du réseau de distribution, ainsi que
00:06 00:06 00:06 00:06 00:06 00:06 00:06 00:06 00:06 certaines des entreprises locales de distribution ont mis en place
un dispositif d’échange d’information d’exploitation (DEIE) entre le
Figure 23 – Variabilité du PV infrahebdomadaire producteur et le dispatching réseaux de distribution (figure 25).
Ce dispositif assure les fonctions suivantes :
L’exemple de La Réunion est intéressant en raison de la diver- – la mesure des puissances active et réactive à partir des
sité des conditions climatiques très variables selon l’altitude et comptages ou de capteurs de mesure : télémesures (TM) ;
l’orientation cardinale. Malgré cette diversité des conditions clima- – la signalisation d’état (TS) de l’installation de production : dis-
tiques le lissage de la puissance que l’on pouvait espérer en raison ponibilité, couplage... ;
du foisonnement des installations réparties sur le territoire inter- – l’envoi d’information depuis le dispatching du distributeur
vient très peu. (TC) : autorisation de couplage, demande de découplage,
effacement d’urgence... ;
Afin d’assurer l’équilibre production consommation compte tenu – l’envoi de télévaleurs de consigne (TVC) : niveau de puissance
des fluctuations rapides de puissance du photovoltaïque, il est active, de puissance réactive.
nécessaire de disposer de réserves de production mobilisables très
rapidement et capables de répondre à des variations rapides de Ce dispositif est installé sur les sites de production de plus de
puissance. 5 MW en application des arrêtés du 6 octobre 2006 et du 23 avril
2008 qui prévoient que toute installation de production de puis-
Dans le cas de la journée représentée figure 20, ce sont les sance supérieure à 5 MW raccordée au RPD doit être équipée d’un
moyens de production hydraulique de retenue que possède La dispositif la reliant au centre de conduite du gestionnaire de
Réunion qui ont été mis à contribution (figure 24). réseau de distribution.
La mise en place de ce dispositif a été proposée aux producteurs
1.2.5 Observabilité de la production par ERDF pour les installations de plus faible puissance (à partir de
décentralisée : un moyen de suivi 250 kVA) à raccorder au réseau HTA.
et de correction des prévisions Le gestionnaire du réseau de transport (GRT) développe en lien
avec le GRD ERDF le projet IPES « de la production éolienne dans
La gestion de l’équilibre production consommation à court le système » (figure 26). Ce dispositif est un outil d’observation et
terme (infrajournalier) et moyen terme suppose de disposer : de surveillance en temps réel des flux des productions éolienne et
– d’une prévision de la consommation. Les gestionnaires de photovoltaïque sur le système électrique français (métropole
réseau la pratiquent depuis très longtemps et les modèles de pré- continentale). Cette innovation héberge un modèle de prévision de
visions enrichis du retour d’expérience sont considérés comme la production éolienne opérationnel depuis novembre 2009 déve-
satisfaisants ; loppé par le GRT.
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RPD
TS TC TVC Dispatching
distribution
DEIE
Réseau de transmission
Figure 26 – IPES acquisition des données de vent et modèle d’établissement des prévisions éoliennes (source RTE)
En 2012 a été intégré un modèle de prévision de la production – de suivre en temps réel, l’évolution chaque minute des produc-
photovoltaïque. tions de l’éolien et du photovoltaïque à différente échelles : par
Pour l’éolien, le modèle de prévision à 3 jours développé par le parcs ou regroupements des parcs, par zones différentes
GRT se nourrit : d’influence sur le réseau, par région, pour l’ensemble France ;
– des données météorologiques de vent fournies par Météo – de visualiser les prévisions chaque heure de productions de
France réactualisées 4 fois par jour pour chaque cellule de l’éolien et de vitesses de vent pour la journée en cours et le
20 × 20 km sur le territoire français continental ; lendemain ;
– des caractéristiques de chacun des sites éoliens : localisation,
– d’accéder aux données descriptives des parcs et machines
courbe vent-puissance ;
éoliens intégré notamment ceux qui permettent d’expliquer ou de
– de la puissance active de chaque site éolien et photovoltaïque
prévoir leur comportement en cas de situations perturbées ;
raccordé au réseau de transport transmise en temps réel par le
producteur ; – d’accroître la vigilance sur les variations par la programmation
– des puissances actives des sites éoliens collectées par les ges- d’alarmes pour avertir les opérateurs en cas de franchissement de
tionnaires de réseau de distribution auquel est raccordée certains niveaux de production (en temps réel ou en prévisionnel) ;
l’installation ;
– de transférer ces données vers d’autres applications
– des données fournies par les centres de supervision des
notamment les modèles de calculs de marges, de simulations de
grands producteurs éoliens transmises en temps réel vers le sys-
flux sur les réseaux et de prévisions de consommation.
tème d’acquisition du GRT ;
– de la connaissance des indisponibilités. Les prévisions sont mises à disposition des centres de conduite
Ces données sont centralisées et traitées sur un système infor- du réseau de transport et des centres de conduite des gestion-
matique du GRT installé à Toulouse (AREVA T&D). La comparaison naires de réseau de distribution (GRD). Le GRD ERDF travaille éga-
entre prévisions et valeurs réalisées permet d’améliorer le modèle. lement à la mise au point d’outils de prévision des productions
La mise à disposition des prévisions de vent permet : photovoltaïque et éolienne raccordées aux réseaux qu’il gère.
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_________________________________________________________ RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION
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Compteur
SL7000 Adi
Modem
Sparklet
GPRS - IP
Logiciel ACEVISON
Réseau
GPRS
10
11
ao 1
11
12
2
r-1
-1
-1
t-1
-1
t-1
r-1
-1
v-
c-
■ ZNI
c-
v-
in
ût
ût
in
av
oc
oc
av
dé
fé
dé
fe
ju
ju
ao
La situation des ZNI est très différente car il s’agit de petits sys-
Taux d’EnR intermittentes
tèmes électriques pour lesquels il convient d’appliquer un coeffi-
cient d’échelle par rapport au système européen. C’est ainsi que
Figure 29 – Évolution du seuil d’énergie intermittente à La Réunion
(source SEI) les articles 19 et 21 de l’arrêté du 23 avril 2008 modifié applicable
au réseau de distribution prévoient que toute installation de puis-
sance supérieure à 100 k VA doit, par conception, disposer d’une
Un outil d’aide à la décision assiste le dispatcheur dans l’élabo- capacité de réglage de la puissance active d’une amplitude corres-
ration des ordres de découplage en listant les producteurs inter- pondant au moins à 20 % de la puissance Pmax et être équipée
mittents « éligibles » pour effacement suivant les critères ci-après : d’un régulateur mais en exempte « celles mettant en œuvre de
– date d’entrée en file d’attente ; l’énergie fatale telles les fermes éoliennes, les installations photo-
– puissance installée ; voltaïques, les centrales hydrauliques fil de l’eau ».
– dernière puissance moyenne. La réglementation exempte la production décentralisée à partir
d’énergie fatale de fournir le service système de réglage de fré-
1.2.6 Contribution de la production décentralisée quence. L’exemption du réglage de la fréquence et l’intermittence
à la gestion du système électrique de ces productions reportent sur les autres installations de produc-
tion du système électrique l’obligation d’assurer ce service.
L’exposé du paragraphe 1.2 montre l’importance des ouvrages
Dans le cas des ZNI à forte pénétration des installations utilisant
de production dans la gestion du système électrique pour la tenue
les énergies fatales, maintenir une réserve primaire sur les autres
de la fréquence, la tenue de la tension et l’optimisation du transit
installations constitue une forte contrainte notamment en termes
dans les réseaux. C’est notamment le cas de tous les ouvrages de
de coût surtout lorsque la production pilotable est assurée par des
production raccordés au réseau de transport continental et plus
groupes diesel : coût du combustible élevé et contraintes
particulièrement ceux raccordés sur les réseaux HTB3 et HTB2.
techniques d’utilisation (plancher de puissance minimale).
1.2.6.1 Réglage de la fréquence Le dimensionnement de cette réserve primaire habituellement
calée sur l’aléa de perte d’ouvrage devrait aussi tenir compte du
■ Réseau continental risque de fluctuation de puissance en mode commun de
La réglementation française (article 14 de l’arrêté du 23 avril l’ensemble des installations de même type (éolienne ou photo-
2008 applicable au réseau de transport) impose que les voltaïque) dû à la petite taille du territoire.
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_________________________________________________________ RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION
Mettre à disposition un tel niveau de réserve primaire n’est pas de faire évoluer la réglementation et la documentation technique de
économiquement et techniquement envisageable. Le risque de référence des gestionnaires de réseau.
blackout en cas d’échec de la dernière ligne de défense du déles-
tage fréquencemétrique automatique devient élevé justifiant la ■ Quelle participation au réglage de la tension des installations de
mise en place d’un seuil limite de pénétration des EnR. production décentralisée ?
Les installations de production décentralisée à caractère inter-
■ Conclusion mittent sont essentiellement raccordées sur les réseaux de distri-
En l’état actuel, la réglementation exempte donc la production bution de tension BT et HTA, parfois sur les réseaux HTB1, compte
décentralisée à partir d’énergie fatale de fournir le service système tenu de leur faible puissance.
de réglage de fréquence. Techniquement rien ne s’opposerait à ce Les modes de réglage de tension des réseaux HTB1 et HTA
que les installations de production à partir d’EnR, notamment exposés au paragraphe 1.2.2 sont basés sur le pilotage de la ten-
éolienne et photovoltaïque, puissent fournir un réglage de la fré- sion amont du réseau au moyen d’un régleur en charge dont la
quence à la condition d’admettre de perdre la partie de l’énergie valeur de consigne est calée à quelques pourcents au-dessus de la
fatale constituant la réserve primaire. Cette réserve primaire aurait tension nominale afin de compenser les chutes de tension du
cependant l’inconvénient de ne pas être garantie compte tenu du réseau dues au transit descendant des énergies actives et réactives
caractère intermittent de l’énergie primaire. appelées par les consommateurs. Le choix d’une tension de
Cette disposition est aujourd’hui peu contraignante dans le cas consigne supérieure à la tension nominale s’impose car, même en
du système électrique européen compte tenu de la part encore présence de production décentralisée, les contraintes à gérer sur
faible d’énergie intermittente. Pour les ZNI où la part d’énergie les différents départs issus du même transformateur réseau
intermittente est élevée se pose un réel problème de stabilité du restent essentiellement des contraintes de chutes de tension.
système électrique. La solution retenue consiste à instaurer un La production décentralisée en période de faible charge peut
seuil maximal d’énergie intermittente. Ce seuil est aujourd’hui fixé conduire à une inversion du transit d’énergie active conduisant à
à 30 %. des tensions supérieures au seuil haut de la plage admissible de
Les gestionnaires de réseau doivent rechercher les solutions tension. Ce phénomène se rencontre essentiellement avec les pro-
techniques permettant à terme d’augmenter la valeur de ce seuil. ductions intermittentes telles que le photovoltaïque ou l’éolien
Le développement de moyens de stockage performants et écono- dont les courbes de production sont complètement dissociées de
miquement viables, l’amélioration de la prévision devraient la consommation ; par contre, des installations telles que celles de
conduire à mieux partager le réglage de fréquence entre cogénération présentent l’avantage d’une période de production
l’ensemble des installations intermittentes ou non et ainsi synchrone avec la forte consommation.
permettre de relever le taux de pénétration des EnR. La figure 30 illustre à titre d’exemple les différents profils de
tension le long d’un départ HTA issu d’un poste HTB/HTA avec
1.2.6.2 Réglage de la tension réglage de tension à tension de consigne fixe sur lequel se situe
Participer à la tenue de la tension suppose que le dimension- un générateur et trois charges caractérisées par leurs puissances
nement du générateur lui permette à sa puissance nominale de active et réactive. Ces profils dépendent de l’état de la charge (sai-
fournir ou d’absorber du réactif en fonction des besoins du réseau sonnalité) et de l’intermittence de la production. Les tensions
(réglage primaire ou RST). hautes apparaissent à proximité du générateur lorsque celui-ci est
en service et que la charge est minimale. Cet exemple est transpo-
■ Installations raccordées en HTB3, HTB2, HTB1 sable au HTB1 et au réseau BT à la condition de tenir compte du
La réglementation française (articles 11, 12, 13 de l’arrêté du fait que la tension en tête du réseau BT est elle-même dépendante
23 avril 2008) impose que toutes les installations de production de la charge du réseau HTA.
raccordées aux réseaux de transport HTB3, HTB2, HTB1 disposent Pour éviter de dépasser la valeur maximale de la plage de ten-
de la capacité constructive d’effectuer le réglage de tension. Les sion, plusieurs actions sont envisageables :
installations dont la production à partir d’énergie fatale est infé- – renforcer le réseau de façon à diminuer les valeurs de sa résis-
rieure à 50 MW, peuvent en être transitoirement dispensées si les tance et de sa réactance ; c’est une solution onéreuse pour le
conditions de raccordement le permettent. demandeur du raccordement et supposant un délai de mise en
Dans le cas d’installations de production raccordées au réseau œuvre ;
HTB2 ou HTB3 celles-ci, doivent pouvoir être asservies au réglage – limiter la puissance active lors de périodes de tension haute :
secondaire de tension. dans le cas d’installation à partir d’énergie fatale, cela revient à ne
pas utiliser une partie de l’énergie primaire qui est alors perdue,
■ Installations raccordées en HTA sauf à disposer de stockage. Les producteurs souhaitent parfois ce
La réglementation en vigueur (article 10 de l’arrêté du 23 avril type de solution au lieu de financer des coûts de raccordement. La
2008) impose aux installations raccordées en HTA des capacités réglementation n’ouvre pas cette possibilité dans la mesure où un
constructives de fourniture (0,4 Pmax) et d’absorption (0,35 Pmax) gestionnaire de réseau doit proposer pour une puissance de raccor-
d’énergie réactive ; le mode d’utilisation de ces capacités dement demandée une offre de raccordement sans limitation. Par
constructives est déterminé par le gestionnaire de réseau. Les ailleurs, la mise en œuvre contractuelle serait très délicate dans la
modes de contrôle exposés ci-après sont amenés à se développer mesure où des évolutions de réseau et des charges pourraient
dans les années à venir car ils permettent de faciliter l’insertion de conduire à des durées et profondeurs d’effacement très variables ;
la production décentralisée en résolvant certains cas d’atteinte de – compenser l’élévation de tension due à l’injection d’actif par
tension haute. une chute de tension due à une consommation de réactif (R*P et
X*Q) de signe opposé (§ 1.2.2.2). À la différence des deux actions
■ Installations raccordées en BT précédentes, cette disposition présente l’avantage d’une mise en
La réglementation en vigueur (article 9 de l’arrêté du 23 avril 2008) œuvre facile et quasiment gratuite dès lors que l’installation dis-
interdit que les installations raccordées en basse tension absorbent pose des capacités constructives à le faire. Cependant, la
de l’énergie réactive. Bien que le rapport X/R sur le réseau soit plus consommation de réactif présente l’inconvénient d’augmenter
faible que pour les tensions supérieures, des expérimentations ont l’intensité transitée avec pour conséquences des pertes Joule sup-
montré que l’absorption d’énergie réactive en basse tension pour- plémentaires à la fois dans l’installation de production et dans le
rait avoir un effet sur les tensions hautes. La gestion du réactif en réseau. Enfin, la seule gestion du réactif ne peut résoudre d’impor-
basse tension pourrait être envisagée à terme. Sa mise en œuvre tants dépassements du seuil haut de la plage de tension pour
supposera d’introduire de nouvelles fonctions dans les onduleurs et lesquels il faut recourir à des adaptations du réseau.
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P1,Q1 P3,Q3
P2,Q2 P, tan φ
G
Un + 3 %
A vide
Charge maximale, production ES Charge minimale, production HS
Un
Un – 5 %
La mise en œuvre de cette dernière action suppose que les ins- tionnaires de réseau car correspondant à un découpage habituel
tallations disposent de capacités constructives pour produire ou dans les contrats de fourniture. L’année est généralement décou-
consommer de l’énergie réactive. La capacité des installations à le pée en deux périodes : l’hiver tarifaire (1 novembre-31 mars), l’été
faire et la souplesse de pilotage du réactif dépendent des technolo- tarifaire le reste de l’année. L’étude de raccordement permet de
gies des générateurs (tableau 2). fixer pour chaque installation la valeur de la tangente (positive,
nulle ou négative à respecter). L’incitation à le faire est assurée par
La gestion du niveau de réactif consommé permettant de réduire
une facturation de l’énergie réactive en cas de franchissement du
l’augmentation de tension à une valeur acceptable peut se faire
seuil de tangente.
selon différents modes (figure 31).
Cette solution simple est historiquement bien adaptée aux
■ Gérer le réactif selon un calendrier prédéfini
petites installations hydrauliques constituée d’un générateur asyn-
Fixer le niveau de la tangente de l’installation à des valeurs fixes chrone et d’une batterie de condensateur à un ou deux gradins
selon un calendrier. Les périodes sont déterminées en fonction des mis en ou hors service selon la période. Elle se montre peu optimi-
charges du réseau. Ce mode est très largement utilisé par les ges- sée en terme de pertes Joule (réseau ou installation de production)
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1.3 Tenue aux régimes perturbés Figure 33 – Loi avec bande morte de type « droite de statisme »
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Calcul load-flow
Système de
conduite
réseau
Poste source 1 RTU
RTU
Poste source n
U = Uc
Client BT
RTU
Qc
Client HTA
Client BT
RTU
Q1 , P1 Q2 , P2
Figure 34 – Gestion évoluée de la tension sur le réseau HTA avec réglage secondaire de la tension
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_________________________________________________________ RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION
Puissance (MW)
50,9
2 000
50,7
50,5 1 500
50,3 1 000
50,1
500
49,9
0
49,7
00
20
21: 0
00
20
22: 0
00
20
23: 0
00
20
40
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
0:2
0:4
1:2
1:4
2:2
2:4
3:2
3:4
0:0
1:0
2:0
3:0
22:05:00 22:10:00 22:15:00 22:20:00 22:25:00 22:30:00 22:35:00 22:40:00 22:45:00 22:50:00 22:55:00
20:
20:
21:
21:
22:
22:
23:
23:
20:
Heure
Figure 37 – Fréquence zone nord-est
Synchrone prod RPD France
Cogénération
Éolien
Hydraulique
50,2
Autre (biomasse bigaz UIOM...)
50,1
Fréquence (Hz)
49,8
Les travaux au sein de ce groupe de travail ont porté sur :
49,7 – la tenue aux variations de fréquence en deçà et au-delà de la
49,6 fréquence nominale de 50 Hz pour éviter les phénomènes apparus
22:05:00 22:10:00 22:15:00 22:20:00 22:25:00 22:30:00 22:35:00 22:40:00 22:45:00
lors de l’incident du 4 novembre sur les zones ouest et nord-est ;
– la tenue aux variations lentes de tension qui apparaissent lors
d’un écroulement lent de tension du réseau ;
Figure 38 – Fréquence zone sud-est
– la tenue aux variations rapides de tension qui apparaissent lors
de défaut entre phases le temps d’élimination du défaut par le plan
Dans la zone ouest touchée par la baisse de fréquence, de protection, l’objectif étant qu’une fois le défaut éliminé la pro-
10 700 MW de production se sont déconnectés (parmi les duction reste connectée.
182 700 MW). À l’exception d’une unité de production centralisée Ces travaux ont montré qu’il existait une hiérarchie pour la
en Espagne de 700 MW, la plus grande partie des installations de tenue d’une installation de production aux différents types de per-
production déconnectées étaient constituées d’installations de pro- turbation entre machine synchrone directement connectée,
duction décentralisée : éolien, cogénération, raccordées au réseau machine asynchrone directement connectée, machine connectée
de distribution. via une interface à électronique de puissance. Cette dernière tech-
nologie utilisée de plus en plus fréquemment dans les éoliennes
En France (figure 39) environ 2 000 MW représentant 75 % de la
pouvant respecter de façon native les prescriptions.
production décentralisée se sont déconnectés. Ces 2 GW étaient
principalement composés d’installations de cogénération pour les-
quelles la reconnexion au réseau a été très lente. 1.3.2 Prescriptions de tenue aux régimes
La déconnexion de 10 700 MW de production, à rapprocher du perturbés
délestage de consommation 15 825 MW, constitue un évènement Les dispositions constructives relatives à la tenue aux régimes
grave à l’origine d’un délestage plus profond que ce qui aurait été perturbés de fréquence et de tension figurent pour les installations
nécessaire. Cette déconnexion est due principalement à deux raccordées au réseau de distribution dans l’arrêté ministériel du 23
raisons : avril 2008 modifié articles 11, 12, 13 et 14 complété pour les ZNI
– l’absence de prescriptions de conception pour la tenue de ces par les articles 18, 18-1, 19, 20 et les dispositions transitoires
installations au régime perturbé de fréquence ; articles 24 et 24 bis.
– un choix de réglage des protections à un seuil élevé de fré-
quence 49,5 Hz privilégiant d’une part la rapidité de réponse de la 1.3.2.1 Installation raccordée au réseau de distribution
protection en cas de défaut ou d’ilotage et d’autre part évitant de continental
stresser l’installation en la faisant fonctionner dans son domaine Les prescriptions de tenue aux régimes perturbés sont exigées
nominal de fonctionnement. pour toute installation de production dont la puissance Pmax est
Cet incident a été analysé et a donné lieu à de nombreux rap- supérieure ou égale à 5 MW. Cette installation doit par prescrip-
ports internationaux : UCTE, ERGEC et nationaux (CRE, conseil tions constructives rester en fonctionnement lorsque la fréquence
général des mines). L’analyse du déroulement de cet incident et de de tension du réseau public de distribution d’électricité prend des
ces causes ont conduit ces rapports à émettre différentes valeurs exceptionnelles.
recommandations parmi lesquelles la prescription de règles de
tenue aux régimes perturbés et la mise en place de contrôle. Pour ■ Tenue en régime exceptionnel de fréquence du réseau
déterminer ces prescriptions, dans le cadre du comité technique de (article 11)
l’électricité, un groupe de travail composé des acteurs du domaine Le tableau 3 précise, par plage de fréquence, la durée minimum
(gestionnaires de réseau, producteurs, constructeurs) a été réuni de fonctionnement et la perte de puissance admissible pour une
sous l’égide du ministère. installation de puissance supérieure ou égale à 5 MW.
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Entre 47,5 et 47 Hz 20 s 20 50
40
Entre 50,5 et 51 Hz 60 min 10
Entre 51 et 51,5 Hz 15 min selon II 20
Entre 51,5 et 52 Hz 20 s selon II 5
0
– 100 0 300 700 1 100 1 500 1 900 2 300
Au-dessus de 51 Hz, l’installation de production doit être dotée 150 T(ms)
d’un dispositif de contrôle-commande permettant de réduire sa
puissance lorsque la fréquence dépasse un seuil réglable entre
Figure 40 – Gabarit de creux de tension réseau continental
50,5 et 52 Hz. La caractéristique de ce contrôle commande est défi-
nie par le gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité
dans le respect des prescriptions détaillées de sa documentation
technique de référence. Tableau 4 – Tenue en fréquence production réseau
■ Tenue en régime exceptionnel de tension du réseau (article 12) ZNI
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L’installation doit rester connectée au réseau pour des durées au Perte maximale
Durée minimale
moins égale à 20 minutes, sans perte de puissance supérieure à Plage de fréquence de puissance
de fonctionnement
5 % lorsque la tension U au point de livraison s’écarte de la ten- (%)
sion contractuelle Uc de la façon suivante :
Entre 48 et 52 Hz Pas de limitation Pas de perte
0,9 U c U < 0,95 U c ou 1,05 U c < U 1,1 U c fonctionnement de puissance
permanent autorisée
■ Cumul des régimes exceptionnels de fréquence et de tension
(article 13) Entre 48 et 47 Hz 3 min 10
Lorsque, simultanément, la tension U s’écarte de Uc et qu’un Entre 47 et 46 Hz 60 s 15
régime exceptionnel de fréquence apparaît, la durée minimale de
fonctionnement est la plus petite des valeurs de durée et les pertes Fréquence 0,4 s 20
maximales de puissance admissibles se cumulent. inférieure à 46 Hz
■ Stabilité sur court-circuit (article 14) Entre 52 et 53 Hz 5s 20
Il s’agit d’éviter la déconnexion des installations de production
situées dans la zone dans laquelle se propagerait un creux de ten- Au-dessus L’installation ne doit pas rester connectée
sion consécutif à un défaut entre phases affectant le réseau de de 53 Hz
transport. La zone concernée est d’autant plus vaste que le défaut
concerne les niveaux de tension les plus élevés. Après élimination
du défaut, le réseau de transport continue à assurer sa mission ■ Tenue en régime exceptionnel de fréquence du réseau
(règle du N-1) et l’équilibre production = consommation peut être (articles 18-1 et 19)
sauvegardé. Le gabarit (figure 40) établi en cohérence avec le plan
de protection du réseau de transport définit le creux de tension Toute installation de puissance égale ou supérieure à 100 k VA
que doivent tenir les installations de puissance supérieure ou est soumise à des prescriptions de tenue aux variations de fré-
égale à 5 MW raccordées en HTA. quence.
1.3.2.2 Installation raccordée au réseau des ZNI Elle doit rester connectée au réseau. Le tableau 4 précise par
plages de fréquence les limitations de durée et de perte de puis-
Les réseaux des ZNI sont de très petits systèmes électriques par sance admissibles. À noter qu’entre 48 et 52 Hz, l’installation doit
rapport au système électrique européen UCTE. Ces réseaux ne rester connectée de façon permanente sans perte de puissance.
bénéficient pas de la solidarité résultant de l’interconnexion entre Ces conditions sont plus sévères que celles exigées pour le réseau
les pays et sont de fait beaucoup plus fragiles. En cas de déséqui- continental.
libre production consommation, les variations de fréquence sont
rapides ; en cas de défaut sur le réseau HTB, le creux de tension
qui en résulte affecte l’ensemble du réseau. ■ Tenue en régime exceptionnel de tension du réseau (articles 18
et 12)
Une installation de petite puissance (100 kVA) complètement
négligeable sur le système électrique UCTE doit être prise un Toute installation quelle que soit sa puissance doit rester
compte sur le réseau d’une ZNI. Pour cette raison dans les ZNI les connectée au réseau pour des durées au moins égale à
prescriptions de tenue au régime perturbé sont étendues à un 20 minutes, sans perte de puissance supérieure à 5 % lorsque la
grand nombre d’installations : tension U au point de livraison s’écarte de la tension contractuelle
– toutes les installations pour la tenue aux variations lentes de Uc de la façon suivante :
tension ;
– toutes les installations de puissance égale ou supérieure à
100 kVA pour la tenue à la fréquence et la stabilité sur courts-circuits. 0,9 U c U < 0,95 U c ou 1,05 U c < U 1,1 U c
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3 420,3
3 500
3 000
Puissance cumulée (MW)
2 500
2 000
1 500
1 000
578,1
384,7
500 145,8 251,2 113,1
0,1 0,6 0,2 0,9 0,9 0,1 0,9 0,5 7,6
0
) ) ) 8) ) 0) ) ) ) ) ) ) ) ) ) )
,3 ,6 ,9 ,1 36 50 50 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 50 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
(0 (3 (6 (9 8, 10 ,2
(1 3 6, 0 0 5 0 ,
, 1 3 5 7 1 0 2 5 7
( (1 (2 00 0, 0, 0, 0, 0,
1
0,
1
0,
1
(5 00 00 5 00 50 00 00 00
(1 (3 ( (7 10 12 15
( ( (
Puissance (kW)
2,7 MW 1 MW 7 195,2 MW
(0,04 %) (0,01 %) (99,95 %)
(BT < 36kW) (BT > 36kW) (HTA)
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Figure 42 – Répartition des puissances des installations éolienne à fin septembre 2013 (source ERDF)
800 745,1
700 647,6
600
300 255,0
240,6 237,6
163,2 197,3
200
70,9
100 79,8 46,2 51,7
0,5
0
, 1) ,3
)
,6
)
,9
) 8) 36
)
00
)
50
)
00
) 0) 0) 0) 0) 0)
(0 (1 (3 (6 ,1 8, 00 00 00 00 00
(9 (1 6 ,1 0 ,2 0,5 1 3 5 0 2
(3 0 5 0, 0, 0, 1 1
(1 (2 (5 00 00 0, 0,
(1 (3 00 00
(5 (1 0
Puissance (kW)
1 066,4 MW 1 160,5 MW 1 316 MW
(30,1 %) (32,8 %) (37,1 %)
(BT < 36kW) (BT > 36kW) (HTA)
Figure 43 – Répartition des puissances des installations photovoltaïques à fin septembre 2013 (source ERDF)
les premières actives. À titre d’exemple, dans certains dépar- comportaient pas comme des générateurs significatifs de Pcc le
tements, le volume de demande de raccordement éolien atteint deviennent dès lors que la production décentralisée qui y est rac-
sept fois la puissance consommée à la pointe. Dans ces situations, cordée n’est plus marginale. C’est alors le système de protection
des adaptations lourdes du réseau 63 ou 90 kV voire même du HTB qui peut s’avérer inadapté, en particulier si celui-ci a fait
réseau 225 kV sont nécessaires pour accepter les demandes de l’objet de simplifications justifiées par le comportement passif du
raccordement en HTA. réseau HTA conjugué à une structure HTB de poste source simpli-
fiée et provisoire.
2.2.2 Vérification du fonctionnement du réseau L’élimination des défauts apparaissant sur un élément de réseau
en situation de défaut : plan de protection, HTB suppose la prise en compte des apports de courant de défaut
régime de neutre HTB, automatismes... par toutes les extrémités du tronçon amont en défaut, par exemple
les deux extrémités dans le cas d’une liaison entre deux postes
2.2.2.1 Plan de protection, régime de neutre HTB du RPT.
Le développement de la production décentralisée connectée en Lors d’un défaut polyphasé survenant sur le RPT, ce défaut est
HTA a pour conséquence que les réseaux de distribution qui ne se alimenté à la fois par le réseau RPT amont ainsi qu’au travers du
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Tension
HTB
Durée d’isolement
Verrouillage des
réenclenchements HTB
Tension (Présence Tension)
HTB Durée de fonctionnement de la
protection de découplage du
producteur
Durée d’isolement
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■ Documentation technique de référence – d’un point de vue du fonctionnement du réseau, deux aspects
La documentation technique de référence explicite la mise en sont à examiner : d’une part le respect de la tenue de la tension qui
œuvre de l’arrêté par le gestionnaire de réseau dans les trois situa- peut rendre difficile car coûteux le raccordement de la production,
tions pour lesquelles un contrôle est requis : d’autre part le bon fonctionnement du plan de protection du réseau
de distribution qui doit garantir une élimination sélective des
– contrôle initial à la mise en service ; défauts, le maintien en service des installations de production rac-
– contrôle périodique tous les dix ans ; cordées sur des réseaux sains tout en évitant l’apparition de réseaux
– contrôle suite à dysfonctionnement. ilôtés fortuits.
C’est l’objet de la note « Modalités du contrôle de performances
des installations de production raccordées en haute tension (HTA)
au réseau public de distribution géré par ERDF » publiée par ERDF
à laquelle la plupart des Entreprises locales de distribution (ELD) 4.1 Fonctionnement et sûreté
font référence dans leur documentation technique de référence. du système électrique
Dans le cas des ZNI, des dispositions particulières sont appli-
quées compte tenu du facteur d’échelle qui conduit à ce qu’une Le cas des ZNI est à ce titre intéressant car le taux de péné-
installation de petite puissance sur le réseau continental devient tration des énergies intermittentes y est dès aujourd’hui beaucoup
vitale pour le système électrique d’une ZNI. plus élevé que pour le système électrique européen, et il ne pourra
que croître compte tenu du renchérissement à venir du coût de la
Lorsque pour un critère de performance, la réglementation pré- production électrique à partir d’énergie fossile et des ressources
voit plusieurs modalités possibles, mises en œuvre selon le critère naturelles (vent et ensoleillement) dont bénéficient ces petits
considéré : systèmes électriques. Les ZNI se voient donc dans l’obligation de
– la liste des critères de performance selon le type de vérifica- développer des solutions nouvelles favorisant la pénétration des
tion, première mise en service, contrôle périodique, après modifi- EnR, l’existence d’un seuil réglementaire de niveau d’énergie inter-
cation substantielle ou interruption supérieure à deux ans ; mittente devant être considéré comme une étape transitoire per-
– pour chaque critère lorsqu’il s’agit d’attestation de conformité mettant de dégager de nouvelles solutions. Les difficultés à
ou d’étude, les hypothèses retenues, la nature de l’étude à surmonter sont les suivantes :
conduire, les résultats attendus ; – difficulté à gérer l’équilibre offre demande compte tenu d’une
– le moment auquel intervient dans le déroulement de la procé- prévisibilité aujourd’hui encore insuffisante même à très court
dure de raccordement la mise à disposition des attestations et terme ;
études du producteur ; – absence de corrélation entre le profil de production et celui des
– le moment auquel interviennent dans le déroulement de la charges ;
procédure de raccordement les essais, mesures et vérifications ; – fluctuation importante de puissance imposant un surdimen-
– le traitement des non-conformités ; sionnement très onéreux des niveaux de réserve primaire voire
– le traitement des dysfonctionnements ; techniquement irréalisable ;
– la mise en œuvre du dispositif de surveillance.
– absence de service système réglage primaire puissance
■ Convention de raccordement et d’exploitation fréquence ;
– absence d’inertie (pas de masse tournante) pour le photo-
Pour chaque installation la convention de raccordement et/ou
voltaïque ;
d’exploitation précisent :
– fourniture très faible de PCC .
– les échéances des contrôles ;
– la liste des réglages et les valeurs des paramètres, les essais
effectués par le producteur ;
4.1.1 Stockage
– la liste des vérifications, essais et mesures effectués par le ges-
tionnaire de réseau ; Le stockage d’énergie peut selon le moyen retenu permettre de
– les modalités du contrôle effectué par le producteur et la surmonter la plupart des difficultés mentionnées. Le stockage peut
communication des résultats et actions mises en œuvre ; se situer au niveau d’une installation de production ou sur le
– les modalités d’échange entre gestionnaire de réseau et pro- réseau. Différentes solutions de stockage peuvent être mise en
ducteur en cas de dysfonctionnement. œuvre utilisant des technologies très différentes.
favoriser le développement Cette forme de stockage (figure 46) qui permet d’emmagasiner
de grande quantité d’énergie est généralement mise en œuvre par
des énergies intermittentes l’opérateur de réseau. Ce mode de stockage consiste à stocker
l’énergie électrique sous forme d’énergie potentielle hydraulique.
Ce type de stockage apporte les services suivants :
Les difficultés d’intégration de la production décentralisée se – lissage des pointes par un transfert d’énergie infrajournalier
manifestent dans deux domaines : le fonctionnement et la sûreté (pompage pendant les heures creuses, turbinage pendant les
du système électrique, le réseau. Les politiques énergétiques de heures de pointe) évitant le recours aux moyens de pointe TAC,
tous les pays s’orientent vers un taux toujours plus élevé d’énergie ou infrahebdomadaire, pompage le week-end et turbinage la
électrique provenant d’EnR, ces installations étant de petite puis- semaine ;
sance et raccordée sur le même réseau que celui desservant les
consommateurs : – lissage de la production par modulation de la puissance de
pompage ou de turbinage en particulier lorsque ces installations
– d’un point de vue du fonctionnement du système électrique.
sont équipées de machines à vitesse variable (consortium euro-
Ce sont les installations éoliennes et photovoltaïques qui présen-
péen eStorage) ;
tent des difficultés en cas de pénétration massive compte tenu de
leur caractère intermittent et d’une prévision qui reste encore – participation à la réserve primaire ;
insuffisamment fiable, ce qui n’est pas le cas pour la géothermie, – apport d’inertie et de puissance de court-circuit (selon la tech-
la biomasse, l’hydraulique fil de l’eau et d’éclusée ; nologie des générateurs) ;
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Figure 46 – Schéma de principe d’une STEP Le projet NICE GRID situé sur le territoire de Carros au cœur de la
métropole Nice Côte d'Azur développe le système électrique du
futur en intégrant une forte proportion de production d’électricité
– participation à la reconstitution de réseau après blackout ; photovoltaïque locale, des unités de stockage d’énergie et des équi-
– limitation des arrêts démarrages des groupes thermiques en pements électriques communicants dans les foyers volontaires.
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eStorage regroupe de grands acteurs européens de l’énergie et D’autre installations ou projets utilisant des batteries Li-Ion
qui vise à améliorer l’intégration des énergies renouvelables inter- existent dans le monde : le projet européen STORE visant à mettre
mittentes, telles que l’éolien, dans le réseau électrique : Alstom, en service en 2013 un système de stockage (produit par SAFT)
EDF, Elia, opérateur de systèmes de transmission, l’Imperial capable de restituer 1 MW/3 h sur l’île espagnole de Grande
College (une université britannique), DNV Kema (groupe de conseil Canarie. Le plus important démonstrateur à ce jour se trouve en
en ingénierie, évaluation et certification) et Algoé (spécialiste du Chine, à Zhangbei ; il a été mis en service fin 2011 et allie un sys-
conseil en management). tème de batteries Li-ion (produit par BYD) d’une capacité de 20 à
Parmi les projets engagés, le plus important est la transforma- 36 MW sur 4 à 6 h avec une production éolienne de 100 MW et une
tion de la station hydroélectrique EDF de transfert d’énergie par production solaire de 40 MW.
pompage (STEP) à vitesse fixe du Cheylas (dans l’Isère) en STEP à
vitesse variable. Alors que la quasi-totalité des STEP en Europe 4.1.1.3 Autres solutions de stockage en développement
sont des centrales à vitesse fixe. L’apport de la vitesse variable
permet d’adapter rapidement leur niveau de production afin de L’enjeu du stockage d’électricité est tel que de nombreux pro-
garantir à tout moment l’équilibre entre production et consom- grammes de recherche sont actifs donnant lieu à des démonstra-
mation d’électricité. teurs. La principale difficulté consiste à atteindre des coûts
La mise en œuvre de STEP est également intéressante pour des d’investissement, d’exploitation et une durée de vie compatible
petits systèmes insulaires. C’est ainsi que la création d’une STEP avec les exigences du réseau :
sur l’île d’El Hierro aux Canaries grâce à des conditions
– stockage par air comprimé classique (CAES, Compressed Air
topographiques favorables a permis d’atteindre une complète
Energy Storage) et Advanced Adiabatic CAES (AA-CAES) ;
autonomie énergétique en utilisant presque exclusivement des
énergies intermittentes. La STEP se compose d’un bassin inférieur – batteries Zn-Br couple zinc/brome ;
de 150 000 m3, d’un bassin supérieur de 556 000 m3 situé à 658 m
au-dessus du bassin inférieur, d’une station de pompage de 6 MW – batteries Vanadium-Redox Flow (VBR) ;
et d’une station de turbinage de 11,3 MW assurant deux jours – batteries sodium/chlorure de nickel (Zebra).
d’autonomie complète pour l’île (jours sans aucun vent). La pro-
duction est assurée par une ferme éolienne de 11,5 MW et une Enfin, des moyens de stockage d’électricité chez les particuliers
centrale diesel normalement à l’arrêt. Des volants à inertie peuvent également trouver leur justification en garantissant une
apportent l’inertie nécessaire compte tenu du temps de réponse puissance disponible et une qualité de l’onde électrique dans un
des actionneurs de la STEP. contexte électrique perturbé.
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_________________________________________________________ RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION
36 000
34 000
32 000
30 000
28 000
26 000
24 000
22 000
20 000
18 000
16 000
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
4.2 Amélioration de la prévision prévision de consommation même si elle bénéficie d’un plus grand
retour d’expérience reste fondamentale et doit sans cesse être
affinée. Alors que cette prévision était essentiellement assurée par
4.2.1 Production RTE, les gestionnaires de réseaux de distribution ont été conduits
à développer des outils de prévision à la maille de leur réseau :
Des modèles de prévision éolienne mis en place par le GRT ont démonstrateur smart grid Vendée, Nice grid, Greenlys.
été présentés au paragraphe 1.2.5.1. Ces modèles s’appuient sur
des données météorologiques, sur la connaissance des caractéris- Dans les petits systèmes insulaires, il est demandé aux gros
tiques des sites et sur l’exploitation des mesures effectuées en consommateurs : en particulier, les industries dont la puissance
temps réel sur les sites raccordés aux réseaux gérés par le GRT et appelée est difficile à prévoir car indépendante des variables
plusieurs GRD. La modélisation intègre une fonction d’apprentis- d’environnement (nébulosité, température, horaire...) de fournir
sage qui améliore la fiabilité des prévisions. Pour le réseau des prévisions de consommation.
continental, ces prévisions sont aujourd’hui considérées comme
satisfaisantes.
Pour les réseaux insulaires, le maillage des stations météo est 4.3 Une nouvelle approche de la gestion
généralement plus faible que sur le réseau continental avec pour des réseaux : les smart grids
conséquences des prévisions moins fiables. La taille réduite du ter-
ritoire des ZNI fait que le régime de vent est commun à l’ensemble
des sites. Toute erreur de prévision risque d’affecter simulta- Maîtriser les prévisions de consommation et de production est
nément l’ensemble des sites. incontournable pour gérer l’équilibre offre/demande. L’ajout de
moyens de stockage peut permettre d’ajuster cet équilibre. Dispo-
La prévision du photovoltaïque s’avère être plus délicate ser en plus d’une capacité d’agir sur la consommation permet de
notamment quand l’existence de relief peut créer des phénomènes diminuer la capacité de stockage et par voie de conséquence son
locaux de nébulosité locaux. De nombreux travaux sont conduits coût, voire dans certains cas de s’en dispenser.
avec les gestionnaires de réseaux de distribution dont ERDF pour
améliorer les modèles de prévisions aux différentes échéances de En période d’insuffisance de production, il paraît intéressant
temps à partir : d’associer déstockage et effacement des charges possédant une
– des prévisions du modèle météo ; souplesse d’utilisation par exemple en raison de leur inertie
– de données historiques de production photovoltaïque permet- (chauffage, froid, eau chaude accumulée, véhicule électrique…) et
tant de caler le modèle statistique ; de différer les usages pouvant l’être sans conséquence sur le
– d’un examen de la représentativité de l’installation par rapport confort. A contrario en période d’excédent de production il faut
à de nouvelles installations réputées comparables ; associer stockage et incitation à mettre en service ces mêmes
– de données locales à partir de pyranomètre, de traitement charges et ces usages.
d’images issues d’optique à champs de 360o (fisheye), de mesure De nombreuses expérimentations ayant pour objet de dévelop-
de puissance en temps réel. per ce concept sont en cours en Europe. Quelques une de ces
expérimentations françaises sont présentées ci-après. Elles asso-
4.2.2 Consommation cient les différents acteurs du domaine : gestionnaires de réseaux,
producteurs, concédants, constructeurs de matériels électriques,
Si la prévision de la production est un enjeu majeur, il ne faut pas experts dans le domaine de l’optimisation énergétique et de la
oublier que c’est le déséquilibre production consommation qu’il transmission de données et de la connexion d’objet, universitai-
convient de gérer pour assurer la stabilité du système électrique. La res, ADEME, régulateur, Commission européenne…
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(MDE), une adaptation du réseau à moindre coût. – disposer de moyens de communication performants permet-
À ce démonstrateur participent les gestionnaires de réseaux tant de connaître l’état du réseau, de " monitorer " les installations
(ERDF, RTE), des constructeurs de matériel électrique (ALSTOM, de production de consommation et de stockage, de piloter les
LEGRAND, des sociétés dans le domaine de l’optimisation énergé- installations de stockage et les usages des clients qui ont accepté
tique (COFELY INEO, ACTILITY), des universitaires (CNAM), les de moduler leur consommation ;
concédants (SIDEV). – disposer de moyens pour le traitement de ces données et l’éla-
Le démonstrateur vise à tester différents leviers d’optimisation boration des actions.
des réseaux de distribution publique aux échelles régionale et
locale et de montrer la pertinence et la viabilité de nouveaux Parallèlement à ces aspects qui bien qu’essentiellement techni-
modèles d’affaires en prenant en compte les aspects techniques, ques restent complexes, il sera nécessaire de bâtir le cadre règle-
économiques et sociétaux. mentaire et contractuel associé ; et ce n’est pas le moindre des
défis en présence des multiples acteurs : producteurs, consom-
■ Greenlys mateurs, gestionnaires de réseau, agrégateurs, opérateurs de
Il s’agit d’un projet de développement du système électrique du stockage… Ce sont les enjeux que doivent relever les smart grids.
futur visant à équiper les foyers des villes de Lyon et Grenoble d’un
nouveau type d’installation électrique intelligent afin de répondre
aux enjeux du Grenelle de l’Environnement. Le projet GreenLys veut
développer et éprouver les solutions innovantes pour disposer en 4.4 Fonctionnement du réseau
2016 d’une vitrine technologique, pour le réseau de distribution en
sites urbains, combinant des infrastructures existantes et des quar- 4.4.1 Tenue de la tension sur les réseaux
tiers nouveaux. Ce démonstrateur combine la gestion de la charge de distribution
auprès de clients volontaires domestiques et tertiaires, la prise en
compte d’ENR connectées au réseau (photovoltaïque), le pilotage Ce sujet a été exposé au pararaphe 1.2.2.5. Le développement
de source de production locale (cogénération) avec mise en œuvre de solution de réglages dynamiques de la tension par pilotage du
d’outils de prévision de la consommation et de la production. réactif sur le réseau de distribution HTA avec participation des ins-
À ce démonstrateur participent les gestionnaires de réseaux tallations de production est de nature à faciliter le raccordement de
(ERDF, GEG, RTE), des constructeurs de matériel électrique la production tout en assurant le respect des plages de tension. Le
(Schneider…), des universitaires (Grenoble INP…), l’ADEME, les GRD ERDF expérimente la mise en œuvre de la régulation de ten-
concédants. sion HIA sur deux démonstrateurs Venteea et Smartgrid Vendée
auquel il participe. Il faut toutefois être conscient du fait que la
Cette expérimentation a pour objectif d’identifier les conséquen- mise en œuvre de cette solution ne résoudra pas tous les cas et
ces de cette nouvelle approche de gestion d’un réseau sur sa con- que des aménagements du réseau resteront nécessaires pour les
ception, son exploitation et sa planification. cas les plus difficiles.
Ce démonstrateur permettra d’établir un bilan bénéfice/coût en
La transposition des principes de gestion de la tension sur les
comparant des solutions très simples et donc moins chères à des
réseaux HTA pourrait être appliquée au réseau basse tension :
solutions très technologiques et à coût élevé, et de le projeter dans
l’avenir. – les installations de production raccordées au réseau basse
tension utilisant pour la plupart de l’électronique de puissance
■ Venteea peuvent facilement évoluer pour gérer le réactif. Des expérimenta-
Ce projet initié par ERDF se propose de tester sur un petit poste tions ont montré l’intérêt de cette possibilité ;
source en milieu rural (1 transformateur de 20 MW) du départe- – le transformateur HTA/BT à rapport de transformation fixé
ment de l’Aube auquel sont raccordés deux sites éoliens représen- pourrait être remplacé par un transformateur avec régleur piloté
tant 18 MW les apports des nouvelles technologies dans la gestion par une loi adaptée aux caractéristiques locales du réseau. Electri-
du réseau et notamment de la tension. cité de Strasbourg et quelques distributeurs allemands ont installé
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ces nouveaux transformateurs. La difficulté pour définir la loi lumière que la distribution d’énergie électrique suppose de combi-
locale de pilotage du régleur est liée à l’insuffisance des données ner plusieurs exigences complémentaires inséparables et pourtant
disponibles en temps réel relatives aux charges et productions. distinctes :
Le déploiement des compteurs communiquants transmettant
– fournir une puissance à tout moment pour répondre aux
périodiquement leurs données permettra d’envisager de dévelop-
besoins de la consommation. La production intermittente doit
per une intelligence sur les réseaux basse tension ; la question du
trouver des contournements pour gommer sa faiblesse structu-
coût de mise en œuvre sera le principal frein.
relle. La solution de base peut être l’investissement de moyens de
production de substitution pilotables à la demande. Les techniques
4.4.2 Plan de protection et réseaux ilotés fortuits nouvelles ouvrent d’autres portes : stockage, gestion de la
demande, faisant l’objet de nombreuses expérimentations dans le
Le plan de protection des réseaux HTA et BT a été conçu en par- monde. Ces solutions devront atteindre une maturité en termes de
tant du principe que l’amont était la seule source de courant de performances et de coût d’investissement et d’exploitation pour
court-circuit. Le développement de la production met à mal ce être massivement intégrées dans les réseaux électriques ;
principe avec pour conséquence des risques de déclenchement
intempestif de protection et des risques de non-déclenchement sur – fournir de l’énergie en quantité suffisante, l’intérêt du renouve-
défaut par aveuglement de la protection. Il paraît peu réaliste de lable étant que ce kWh est en général à coût proportionnel faible
faire évoluer le plan de protection actuel vers un plan de protec- voir nul, une fois l’investissement initial réalisé. Tout kWh renou-
tion à mesure d’impédance de type de celui utilisé sur le réseau de velable est une économie de combustible fossile auquel il se subs-
transport, en raison du coût exorbitant que cela représenterait. En titue. La gestion de cet équilibre en énergie et le pilotage des
HTA, il semble plus raisonnable de miser sur les évolutions rapi- moyens de stockage suppose une meilleure fiabilité des prévisions
des des moyens de communication qui pourraient permettre de de production à court terme (quelques heures) et à moyen terme
mettre en réseau les différentes protections afin d’assurer la sélec- (quelques jours) notamment pour le photovoltaïque et l’éolien
tivité. L’utilisation de nouveaux moyens de communication par la mais aussi de bonnes prévisions de consommation ;
transmission des ordres de téléaction des protections de type H4
est étudié par ERDF. – s’intégrer dans le réseau électrique sans en détériorer les per-
formances, la sûreté et la qualité de fourniture. La conception ini-
La création de réseaux ilotés fortuits temporaires est de plus en tiale des réseaux de distribution pour desservir des charges
plus probable pour les raisons exposées au paragraphe 1.2.3. La passives ne facilite pas cette intégration. Les différents dispositifs
recherche de nouveaux concepts de protection anti-ilotage est à installés et répartis sur le réseau (réglage de la tension, protections
l’étude en BT. En HTA, c’est le développement de moyens de vis-à-vis des situations anormales, capteurs de mesures) exploitent
communication rapide entre protections et avec les centres de des données locales et de ce fait se montrent peu performants
conduite du GRD qui semble être la solution la plus prometteuse. dans ce nouvel environnement. La mise en réseau de ces diffé-
rents dispositifs grâce au développement des moyens rapides de
communication semble aujourd’hui la solution permettant d’appré-
5. Conclusion hender ces situations complexes résultant de la présence de pro-
duction et d’effectuer les actions appropriées ;
Le raccordement de la production décentralisée, notamment – une adaptation du cadre règlementaire et contractuel sera
intermittente lorsqu’elle utilise des EnR a clairement mis en nécessaire pour accompagner ces évolutions des réseaux.
Glossaire
Abréviation Définition Site web
ANROC Association nationale des régies de services publics et des organismes http://www.anroc.com
constitués par les collectivités locales. Créée en 1962, elle défend
les intérêts de plus de 100 entreprises locales de distribution (ELD).
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Glossaire (suite)
Abréviation Définition Site web
EJP Système de tarification mis en place par EDF consistant à diviser l’année
en deux périodes tarifaires : 22 jours par an avec un prix de kWh très
élevé et le reste de l’année à prix normal. Les jours EJP sont fixés
la veille pour le lendemain selon les coûts de production
et les contraintes de réseau. Le changement de tarif est transmis
aux comptages des clients HTA ou BT.
ERDF Électricité réseau distribution France, filiale d’EDF depuis le 1er janvier http://www.erdfdistribution.fr
2008, en charge de la gestion de la majorité des réseaux publics
de distribution d’électricité français.
FNSICAE Fédération nationale des sociétés d’intérêt collectif agricole d’électricité. http://www.fnsicae.asso.fr
Elle défend les intérêts des SICAE, qui desservent plus de 1 000
communes sur 18 départements et 10 régions.
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_________________________________________________________ RACCORDEMENT DE LA PRODUCTION DÉCENTRALISÉE AUX RÉSEAUX DE DISTRIBUTION
Glossaire (suite)
Abréviation Définition Site web
HTB Tension alternative efficace supérieure à 50 000 V au sens de la norme
NF C 18-510, qui fait référence en France en matière de sécurité.
À l’international, cette tension est souvent qualifiée de haute tension
(HT) ou très haute tension (THT). Le domaine de tension HTB
est découpé en trois sous-domaines : HTB1, HTB2, HTB3.
Réenclen- Dispositif agissant sur les disjoncteurs desservant les lignes aériennes
cheur assurant en cas de défaut une ouverture puis refermeture automatique
du disjoncteur. En cas de défaut non permanent, cette ouverture peut
permettre à l’arc électrique de s’éteindre. Dans ce cas, après referme-
ture la ligne reprend son service normal. L’ouverture peut être courte
(quelques centaines de millisecondes) ou longue (plusieurs secondes),
l’ouverture peut être monophasée ou triphasée.
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Glossaire (suite)
Abréviation Définition Site web
RTE Filiale d’EDF en charge des réseaux de transport d’électricité. http://www.rte-france.com
ZNI Zone non interconnectée. Elle qualifie les petits systèmes électriques
ne bénéficiant pas de liaison d’interconnexion avec un grand réseau
et dont la stabilité est plus précaire. Il peut s’agir d’îles au sens
géographique ou au sens électrique.
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P
O
U
Raccordement de la production R
décentralisée aux réseaux
E
de distribution N
Conditions d’intégration
S
par Jean-Luc FRAISSE
Consultant externe,
A
et
Ancien chef de service raccordement à la direction technique d’ERDF, La Défense
Laurent KARSENTI
V
Chef de service raccordement grands producteurs à la direction technique d’ERDF,
La Défense O
Avec la collaboration de Jean-Paul HORSON, ex-consultant senior à ERDF, La Défense,
France I
R
Sources bibliographiques P
Memento de la sûreté du système électrique RTE.
Version (2004).
RTE met en service un nouveau dispositif de pré-
vision de l’énergie éolienne et photovoltaïque,
Bulletin ELECTRA 77 : Bulletin publié par la CIGRE
(Conseil International des Grands Réseaux Élec-
L
Dossier de presse, 30 nov. 2009. triques).
Rapport d’enquête de la commission de régulation
de l’énergie sur la panne. 4 nov. 2006. Documentation technique de référence du GRT ou
d’un GRD.
U
S
Sites Internet
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O
U Réglementation
E
Normes et standards
N
Publications françaises Les niveaux de compatibilité au point de couplage commun (PCC) sur les
réseaux publics sont spécifiés dans la CEI 61000-2-2 pour les réseaux à
AFNOR Association française de normalisation. Site Internet basse tension et dans la CEI 61000-2-12 pour les réseaux en moyenne ten-
http://www.afnor.fr sion. Les rapports techniques CEI 61000-3-6 et CEI 61000-3-7 décrivent
L
U
S
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