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Desclin, J. (1969). Etude histophysiologique et expérimentale de la section d'androgènes par l'ovaire chez la souris (Unpublished doctoral dissertation).
Cette thèse de doctorat a été numérisée par l’Université libre de Bruxelles. L’auteur qui s’opposerait à sa mise en ligne dans DI-fusion est invité à
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Jean DESCLIN
TH77
THÈSES ANNEXES
Jean DESCLIN
1969
SOMMAIRE
Pages
AVANT-PROPOS ..................................................................................................... 5
INTRODUCTION..................................................................................................... Il
1. Les androgènes ovariens............................................................................... Il
2. Les glandes sous-maxillaires ....................................................................... 14
MATERIEL ET METHODES............................................................................... 19
RECHERCHES PERSONNELLES....................................................................... 25
DISCUSSION ............................................................................................................. 83
rique ; dessinant le contour des tubes, ils ont mesuré les surfaces
occupées respectivement par les tubes et par les acini dans une
préparation histologique, et calculé le rapport de ces surfaces. Ce
rapport tubuli/acini est fonction du sexe de l’animal et peut être
utilisé pour déceler l’influence de traitements hormonaux. De
même Luckmann (1961) a mesuré le rapport tubuli/acini au
moyen d’une méthode histométrique simple.
Pourtant, la glande sous-maxillaire de la souris n’a été que très
peu utilisée pour déceler des androgènes. Pour quelles raisons en
a-t-on négligé les possibilités ? La complexité apparente de la
réponse des tubes à grains à diverses stimulations hormonales a
sans doute provoqué une certaine méfiance à l’égard de ce récep
teur, dont la spécificité a pu paraître douteuse. C’est là qu’il faut
chercher, selon nous, la cause du peu d’intérêt que cette glande a
suscité.
En effet, si la glande sous-maxillaire réagit aux hormones mâles,
plusieurs chercheurs affirment avoir observé des modifications
histologiques des tubes séreux sous l’influence des œstrogènes
(JUNQUEIRA et ai, 1949, Swigart et al., 1965), de la progestérone
(Junqueira et al., 1949; Raynaud, 1960) et même du cholestérol
(Feyel-Cabanes, 1947). Pour Raynaud (1960), les œstrogènes et
aussi la cortisone provoqueraient une hypertrophie des acini.
De plus, la thyroxine, elle aussi, provoque l’hypertrophie des
tubes à grains de la sous-maxillaire (Arvy et Gabe, I950r/;
Raynaud, 1950; Luckmann, 1957, 1961). Cependant, l’action de
la thyroxine ne semble pouvoir s’exercer qu’en présence des surré
nales (Raynaud, 1955), et il n’y a pas apparemment de relation
quantitative entre la dose injectée et la réaction des glandes sali
vaires. Pour Arvy et Gabe (1950(>), les œstrogènes s’opposeraient
à l’action de la thyroxine sur les glandes sous-maxillaires. Les
observations de ces deux chercheurs n’ont pu être confirmées par
Raynaud (1960).
De même, l’action de la progestérone n’a pu être observée ni par
Muhlbock (1963), ni par Dota (1961) et l’influence des œstrogènes
a paru nulle à Fergusson et Visscher (1953).
Ces travaux laissent supposer que des influences hormonales
multiples peuvent agir sur la morphologie des glandes sous-
maxillaires. Il pourrait donc paraître hasardeux d’utiliser ces
glandes comme récepteur d’hormones mâles.
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 17
s i
Matériel et méthodes
Toutes nos observations ont été faites chez la souris {mus mus-
culus). La plupart des animaux employés ont été des souris de
souche génétiquement pure C57BL, obtenues en 1960 au Antoni
van Leeuwenhoek Laboratorium à Amsterdam, et maintenues
depuis lors en consanguinité par reproduction uniquement entre
frères et sœurs de mêmes portées.
En plus de ces souris génétiquement homozygotes, nous avons
utilisé des souris Swiss Albinos lorsque la consanguinité n’était pas
exigée par les conditions expérimentales. Toutes les souris, main
tenues à un nombre maximum de quatre par cage, ont reçu un
même régime alimentaire constitué d’aliment commercial sous
forme de comprimés, et l’eau de boisson leur était donnée sans
restriction. Les conditions d’éclairement et de température ambiante
ont été maintenues constantes pour l’ensemble des animaux.
Différentes hormones ou combinaisons hormonales ont été
administrées à ces animaux, en général sous forme d’injections
sous-cutanées, mais parfois également sous forme d’implants sous-
cutanés.
Toutes les interventions chirurgicales ont été pratiquées sous
anesthésie générale par injection intra-péritonéale d’Avertine
(tribromo-éthanol), méthode qui s’est avérée la plus maniable chez
la souris.
Dans toutes les expériences où des greffes ont été pratiquées,
les donneurs de greffons étaient des animaux immatures de sexe
femelle.
Les parabioses ont été pratiquées sur souris C57BL de mêmes
nichées selon une technique analogue à celle de Bunster et
Meyer (1933).
Dans les différentes catégories expérimentales, les observations
histologiques ont porté sur les glandes sous-maxillaires, les ovaires,
le tractus génital, les surrénales. Tous ces organes ont été prélevés
au moment du sacrifice, et immédiatement fixés dans divers fixa
teurs histologiques. Le fixateur le plus généralement utilisé a été le
20 JEAN DESCLIN
Fig. 2a. Glande salivaire sous-maxillaire d'une souris femelle témoin. Les tubes
séreux sont peu développés et ne contiennent pas de sécrétion (Bleu de méthazol-PAS)
Fig. 2b. Glande salivaire sous-maxillaire d’une souris mâle témoin. Développement
important des tubes séreux dont les cellules contiennent d'abondantes granulations
de sécrétion.
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Recherches personnelles
Première partie
mitoses dans leurs parois. Ces mitoses sont les plus abondantes le
3® jour après l’injection, pour devenir ensuite fort rares. Dès le
deuxième jour, on peut observer à la base des cellules séreuses à
grains une concentration d’inclusions ribonucléiques qui persistent
jusqu’au 10® jour. Les grains de sécrétion sont les plus denses vers
le 5® jour, mais ils persistent encore les jours suivants et deviennent
plus gros, si bien qu’on peut en retirer l’impression d’une activité
sécrétoire plus intense. En réalité, après le 5® jour, la surface occupée
par les tubes par rapport aux acini commence déjà à diminuer, et
l’aspect des cellules à grains bourrées de grosses granulations
résulte problablement de la coalescence de ces inclusions.
L’bistométrie montre donc (voir graphique) que la réaction
maximum de la glande salivaire a lieu le 5® jour après l’injection de
la testostérone. La régression qui s’installe ensuite est très nette,
mais n’est pas encore complète au dixième jour (fig. 3 et tableau 1).
Fig. 3. Dans ce graphique, les traits verticaux situés de part et d’autre de chaque
point représentent l’erreur type de la moyenne. Chaque point a été obtenu à partir
de 4 animaux, sauf pour le jour 0, où le nombre d’animaux est de 12.
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 27
B. — Effet du traitement
Témoins 50 Y 100 Y
n = 9 « = 9 n = 9
Interprétation statistique :
Témoin versus traités :
F = 1,96 pour 1/24 DL non significatif
50 Y versus 100 y = 6,2 pour 1/24 DL non significatif.
Si les œstrogènes sont sans action sur les tubes à grains chez la
femelle, chez le mâle par contre, ils en provoquent l’atrophie
(Lacassagne, 1940). 11 peut s’agir dans ce cas soit d’une castration
hormonale du mâle, soit d’un antagonisme direct entre hormones
mâles et femelles au niveau des glandes salivaires. Par ailleurs, on
a pu observer, sans toutefois en mesurer l’intensité, une action des
œstrogènes sur la partie acineuse de la sous-maxillaire (Raynaud,
I960). Les acini s’hypertrophieraient sous l’influence des hormones
femelles injectées à l’animal. S’il en était bien ainsi, les œstrogènes
devraient modifier l’indice tubulaire ; en effet, cet indice est le
rapport tubuli/acini qui devrait diminuer si la valeur en dénomina
teur augmente. L’utilité de l’indice tubulaire pour déceler de faibles
quantités d’hormones mâles en présence de fortes quantités
d’œstrogènes serait dans ce cas très douteuse.
11 était donc nécessaire d’étudier la réponse des glandes salivaires
à un traitement mixte androgène-œstrogène.
20 souris femelles C 57BL âgées de 75 Jours ont été employées.
Elles ont toutes reçu, sous la peau de la région antérieure du cou,
une injection de 500 |i.g de propionate de testostérone dans 0,005 ml
d’huile. Dix de ces animaux ont reçu en outre, en même temps que
la testostérone, une injection de 250 [xg de benzoate d’œstradiol,
répétée les 2® et 4® jours après la première piqûre. Les 20 animaux
ont été tués le 5® jour suivant la première injection, temps de réponse
optimum à la testostérone, comme nous l’avons montré plus haut.
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 29
/î = 10 « - 10
// = 8 n = 8 n = 8
À ACTIVITÉ anti-androgénique,
H - 7 n = l n = 1 n = 7
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
n 10 n - 12 n 10
Castrés versus
Castrés traités .................. 1867,5 1 1867,5 42,25***
n = 10 n = 10 /; - 10
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
Thyroxine versus
Témoins.......................... 6469668028 1 6469668028 484,7***
Thyroxine versus
thyroxine + cyproté
rone ................................ 120005904 1 120005904 8,99**
Erreur................................ 360386712 27 13347656
Analyse de variance
Sommes Carrés
Comparaisons des carrés DL moyens F
Testostérone
Témoins Prolactine Testostérone t prolactine
n = Il /I = Il rt = 11 n = Il
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
Introduction
Fig. 46. Détail du greffon illustré en 4o. On aperçoit les cellules thécales hyper
trophiées, dont certaines ont un cytoplasme « hyalinisé ». Dans le haut de la figure
s’observent des cellules de la granulosa. Les masses sombres sont des amas de cellules
bourrées d’inclusions céroïdes fortement PAS-positives.
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 43
n = 28 n = 23 n = 21
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
différence entre les castrats suivant qu’ils portent une greffe ova
rienne ou non (voir tableau X et fig. 5a).
L’étude histologique des greffons ovariens permet de noter un
certain nombre de caractéristiques propres à ces greffons : tout
d’abord l’absence complète de corps jaunes, qui est constante;
Fig. 5a. Vésicule séminale d’une souris mâle castrée porteuse d’un greffon ovarien
intra-auriculaire. Epithélium cubique au repos. Nette réaction fibreuse autour des
glandes, traduisant la présence d’hormones œstrogènes. (Masson).
Fig. 5b. Détail d’une vésicule séminale placée au contact d’un greffon ovarien intra-
splénique chez un mâle castré. Forte stimulation androgénique.
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 45
Fig. 5c. Vésicule séminale d’un mâle castré porteur d’un greffon ovarien et mis en
parabiose avec un partenaire castré. Stimulation androgénique nette.
ensuite l’atrésie folliculaire massive, qui porte sur toutes les caté
gories de follicules. On peut constater la présence de nombreux
follicules hémorragiques, dont la granulosa est en voie de dispa
rition. La masse du greffon est principalement constituée de cor
dons cellulaires formés de grands éléments probablement dérivés
des thèques. Ces cellules sont fortement hypertrophiées et vacuo-
lisées, acquérant ainsi un aspect spongiocytaire. Une forte propor
tion de ces cellules subit une sorte d’hyalinisation cytoplasmique,
qui pourrait prêter à confusion avec l’aspect de cellules lutéiniques.
C’est peut-être ce que certains auteurs ont interprété comme des
images de lutéinisation thécale. Les cellules de la granulosa sont,
elles-aussi, très fortement vacuolisées, et elles se chargent progres
sivement d’inclusions vivement PAS-positives, pour se transformer
graduellement en très gros amas, souvent plurinucléés, bourrés de
pigments céroïdes (fig. 4b).
Dans aucun de ces greffons, nous n’avons pu observer de lutéi
nisation, soit de la granulosa, soit des thèques, telle qu’elle a été
décrite chez le cobaye par Ponse (1955) et chez le rat par
Deanesly (1938).
Ces ovaires, s’ils ne sécrètent pas d’hormones mâles, ainsi qu’on
peut en conclure de l’histométrie des glandes sous-maxillaires, sont
46 JEAN DESCLIN
Les auteurs qui ont observé une sécrétion d’androgènes par des
greffes ovariennes aussi bien chez la souris que chez le rat (Hill,
1937; Hernandez, 1943), ont attribué à la température régnant au
niveau des greffons une importance prépondérante sur leur activité
androgénique. Le pavillon de l’oreille est beaucoup plus soumis
aux fluctuations de température ambiante que ne l’est la cavité
abdominale. Par contre, les conditions de revascularisation et de
reprise des greffons nous paraissent devoir être bien meilleures au
niveau d’un organe situé dans l’abdomen, tel que le rein par
exemple.
62 souris mâles C57BL âgées de 50 jours ont été utilisées. Elles
ont toutes été castrées, et ont reçu une greffe d’ovaire sous la cap
sule du rein. Chez 22 d’entre elles, on a placé une greffe hypophy
saire à côté du greffon ovarien. 20 autres souris ont reçu une
injection sous-cutanée quotidienne de 20 U.l. de prolactine du 90®
au 120® jour de leur vie. Tous les animaux ont été tués le 121® jour
de leur vie.
Fig. 6a. Greffon ovarien sous la capsule du rein chez un mâle castré. On notera
la présence de follicules à tous les stades de développement, et l’absence de corps
jaunes.
LES ANDROGENES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 47
Fig. 6b. Détail de la figure 6a. Le tissu théco-interstitiel bien développé est constitué
par des cellules fortement vacuolisées et contenant de nombreuses inclusions chro
mophiles. Les cellules plus sombres visibles sur la droite du cliché sont des cellules
de la granulosa qui se chargent progressivement d'inclusions PAS-positives.
(Bleu de méthazol-PAS-Kernechtrot-Orange G).
n = 20 U = 22 n = 20
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
à prolactine décrites chez le rat par J.L. Pasteels (1963) (fig. 7).
Les glandes mammaires de ces animaux témoignent très visible
ment de la présence de prolactine : leurs acini sont bien développés,
et déplissés par la sécrétion lactée, alors qu’en l’absence du greffon
hypophysaire les acini sont peu nombreux et fermés (fig. 8a et 86).
Dans ces expériences, la reprise des greffons ovariens est parfaite.
Ils sont généralement mieux développés sous la capsule rénale que
dans le pavillon de l’oreille. Bien que l’atrésie folliculaire soit, ici
aussi, importante, elle est nettement moins accusée que dans l’expé
rience précédente; on note une hypertrophie du tissu théco-
interstitiel également moins intense que dans les cas précédents,
et on ne peut plus observer cette sorte d’hyalinisation des cyto
plasmes que nous avions décrite (fig. 66).
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 49
Fig. 7. Greffon hypophysaire sous la capsule du rein chez un mâle castré porteur
d’un greffon ovarien. Le greffon est constitué presque uniquement par des cellules à
prolactine, très riches en ribonucléoprotéines, et contenant parfois encore des
granulations érythrosinophiles caractéristiques.
(Tétrachrome au bleu d'alizarine acide selon Herlant).
Fig. Sa. Glande mammaire d’une souris mâle castrée porteuse d’un greffon ovarien.
Développement faible des canaux galactophores (Trichromique de Masson).
50 JEAN DESCLIN
Fig. 8h. Glande mammaire d’une souris mâle porteuse d’un greffon hypophysaire
et d’un greffon ovarien. Stimulation marquée des acini qui sont déplissés et con
tiennent du lait (Trichromique de Masson).
Fig. 9a. Greffon ovarien sous la capsule du rein chez un mâle castré. A gauche de
la masse ovarienne et en contact avec elle, on aperçoit le greffon hypophysaire inséré
en même temps sous la capsule rénale. Dans l’ovaire, on distingue entre les follicules
plusieuis amas constitués de tissu lutéinique.
Fig. 9b. Détail de la figure 9a. Cellules lutéiniques hypertrophiées, à limites bien
visibles. Aspect de tissu lutéinique actif.
52 JEAN DESCLIN
Fig. IOo. Greffe double d'ovaire et de vésicule séminale dans la rate chez un mâle
castré. Le greffon ovarien, en forme de croissant, se trouve à droite et au dessous des
vésicules séminales fortement distendues par une abondante sécrétion (Trichro-
mique de Masson).
Fig. lOA. Détail du cliché précédent. Le greffon ovarien est rempli d’abondants
amas cellulaires, composés d'éléments d’aspect spongiocytaire et ayant la morphologie
de cellules de la granulosa.
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 53
AVEC UN CASTRAT.
animaux, dont l’un est castré, sont mis en parabiose, les gonades
du partenaire intact sont soumises à l’action continue des gona-
dotropines hypophysaires du partenaire castré qui traversent la
barrière parabiotique. Les hormones stéroïdes, par contre, sont
arrêtées par cette barrière, et ne peuvent donc pas freiner l’hyper
sécrétion gonadotrope du castrat. Si le partenaire entier est du
sexe femelle, il entre très rapidement en œstrus permanent, et ses
ovaires s’hypertrophient. Ils sont dépourvus de corps jaunes chez
la souris (Takewaki, 1936), ou fortement lutéinisés pendant les
premières semaines chez le rat (Johnson, 1958). Dans ces expé
riences de parabiose, le partenaire entier de sexe femelle peut être
remplacé par un castrat du sexe mâle auquel on a greffé un ovaire.
Les modifications subies par le greffon à la suite de la parabiose
sont superposables à celles observées dans l’ovaire in situ chez la
femelle parabiotique. Ce schéma expérimental présente l’intérêt de
permettre la confrontation entre l’histologie des glandes génitales
accessoires mâles et celle des glandes sous-maxillaires.
20 souris mâles âgées de 2 mois ont été castrées. Le même Jour,
10 d’entre elles ont reçu, sous la capsule du rein, une greffe ova
rienne. Le lendemain de cette intervention, on a pratiqué les para-
bioses par couples, obtenant ainsi 10 couples formés chacun de deux
frères castrés dont l’un était porteur d’un greffon ovarien. Tous
les couples parabiotiques ont été sacrifiés 32 Jours plus tard. Pour
l’analyse statistique des résultats de l’histométrie des glandes sous-
maxillaires, les couples parabiotiques ont été employés comme
« blocs randomizés » (voir tableau XII).
L’histométrie des glandes salivaires montre clairement la pré
sence d’hormones mâles chez les parabiontes porteurs d’un greffon,
alors que chez leurs partenaires castrés les tubes à grains sont
complètement atrophiés. L’examen des glandes génitales acces
soires, en particulier des vésicules séminales, permet de constater
une certaine stimulation chez les porteurs de greffon, confirmant
ainsi les données fournies par l’étude des glandes salivaires, (fig. 5c)
En ce qui concerne la structure des greffons ovariens, ce qui
frappe immédiatement, c’est le développement spectaculaire des
follicules (fig. 11). Les greffons sont en majeure partie constitués
de très grands follicules, souvent kystiques, et souvent hémorra
giques. La granulosa des follicules est très bien conservée et, là où
les follicules sont hémorragiques, on peut souvent observer des
îlots de cellules dérivées de la granulosa qui ont subi une transfor-
56 JEAN DESCLIN
Tableau Xll. Parabioses entre deux castrats mâles dont l’un est porteur d’un greffon
ovarien.
Indices tubulaires moyens
n = 10 n = 10
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
Fio. 11. Greffon ovarien placé chez un mâle castré mis en parabiose avec un castrat
de même sexe. Stimulation folliculaire intense avec foyers hémorragiques. Absence
de corps jaunes (Masson).
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 57
Tableau XIII. Femelles en œstrus permanent par injections de testostérone dans les
jours qui suivent immédiatement la naissance.
n 16 « = 31 n = 17
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
Fig. 12a. Ovaires d'une souris, cyclique bien qu'ayant reçu une injection de testo
stérone peu après la naissance. Présence de petits follicules et de corps jaunes.
Comparer avec le cliché 12 h.
Fig. I2h. Ovaires d’une femelle en œstrus permanent par injection post-natale de
testostérone. Quelques grands follicules, atrésie folliculaire importante, absence
complète de corps jaunes.
( PAS-hématoxyline).
60 JEAN DESCLIN
CASTRAT.
Parabiotiques Parabiotiques à
Témoins Ovaires transplantés ovaires in situ ovaires transplantés
I II III IV
n = 13 n = 1 II = 9 /) = 9
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
Fig. I3è. Glande sous-maxillaire chez une femelle en parabiose avec un castrat.
Hypertrophie des tubes séreux indiquant la présence d'hormones mâles.
Fig. 14. Ovaire in situ chez une femelle en parabiose avec un castrat. L’image
observée est superposable à celle obtenue chez des mâles mis dans des conditions
comparables (Masson).
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 63
Fig. I5o. Greffon ovarien au contact des glandes sous-maxillaires chez une femelle
castrée mise en parabiose avec un castrat. On constate la présence de nombreux corps
jaunes.
(PAS-hématoxyline-Orange G).
Fig. 156. Détail du cliché précédent. Le haut et le bas du cliché montrent deux corps
jaunes d’âges différents, mais tous deux en voie de régression. Entre eux, on observe
des cellules théco-interstitielles à cytoplasme spumeux clair.
64 JEAN DESCLIN
GONADOTROPES.
Fig. 16a. Ovaires d’une souris ayant reçu des injections de gonadotropine HCG.
Ces ovaires sont de petite taille, et contiennent de nombreux petits corps Jaunes.
(Bleu de méthazol-PAS-Kernechtrot-Orange G).
0,5mm
Fio. 166. Un seul des deux ovaires d'une souris ayant reçu des injections de gona
dotropine PMS. Hypertrophie ovarienne importante. La presque totalité du tissu
ovarien est constituée de grosses masses lutéiniques.
n = 10 n = 10 n = 10
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
Fig. 176. La quasi-totalité du tissu ovarien prélevé chez les femelles traitées par la
gonadotropine PMS est constituée par des masses de tissu lutéinique, dont les cellules
ont un aspect très actif.
68 JEAN DESCLIN
n --- 8 /) - Il
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
0.5 mm
Fig. 18. Ovaire d’une femelle porteuse d'un greffon hypophysaire sous la capsule
du rein. Volumineux corps jaunes (11 mois de greffe).
Fig. 19a. Détail d’un corps jaunedu cycle chez une souris témoin. Cellules lutéiniques
petites, à limites cellulaires mal visibles : aspect inactif.
Fig. I9è. Corps jaune sous l’influence de la prolactine sécrétée par un greffon hypo
physaire sous la capsule du rein. Cellules lutéiniques hypertrophiées, à limites bien
visibles. On notera l'hyperémie importante du tissu. Aspect de tissu lutéinique très
actif.
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 71
SÉRIQUE ET LA MÉTOPYRONE.
A7 ^ 10 n = 10 « — 10 n -- 10
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
Témoins et castrés
versus entiers traités......... 5803931448 1 5803931448 2508***
Témoins versus castrés ... 3353805 1 3353805 1,45
PMS versus PMS +......... 650039422 1 650039422 280,9***
métopyrone ........................
Blocs ..................................... 66036356 9 7337372,8 3,17**
Erreur................................... 62481173 27
GESTANTES.
G<-stantes + acétate
Gestantes de cyprotérone
n == 11 n - 13
Sommes Carrés
Source de variation des carrés DL moyens F
Gestantes normales
versus injectées ................. 1572784742 1 1572784742 49,59*»*
Erreur ................................. 697768224 22 31712646
Fig. 20. Ovaire d’une souris gestante et traitée par des injections d’acétate de cypro
térone. A côté des volumineux corps jaunes gestatifs, on observe la présence de masses
lutéiniques plus petites et très peu colorables.
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 75
Fig. 21. Détail de la figure 20. On observe dans la moitié gauche du cliché une partie
d'un corps jaune de gestation d'aspect normal. Dans la moitié droite du cliché, par
contre, on note la présence d'une masse composée de cellules lutéiniques très forte
ment hypertrophiées et vacuolisées. Cet aspect n'est pas observable normalement au
I9‘'jour de la gestation.
n =- 14 /! = 11
Sommes Carré
Source de variation des carrés DL moyen F
0,5 mm
Fig. 22a. Ovaires prélevés le 15®^ jour de la lactation. Les corps jaunes de lactation,
légèrement moins chromophiles que les corps jaunes gestatifs, sont de volume sensi
blement égal à celui des corps jaunes de la gestation.
78 JEAN DESCLIN
Fig. 22b. Ovaires prélevés le 15*' jour de la lactation. Une injection d’ergocornine
le 4® jour. Seuls persistent les corps jaunes gestatifs. Sous le hile de l’ovaire de droite,
on observe les restes discrets de trois corps jaunes de lactation.
Fig. lia. Corps jaune au 15“-’ Jour de la lactation. Grandes cellules d’aspect
spongiocytaire.
Fig. 236. Corps jaune au 15® jour de la lactation, après une injection de méthane-
sulfonate d’ergocornine le quatrième jour. Lutéolyse avancée.
80 JEAN DESCLIN
/ï = 10 n = 10
Fig. 24o. Corps jaune de lactation normale au 9‘‘ jour du post-partum. Cellules
lutéiniques arrondies ou ovalaires, à limites parfois encore imprécises.
Fig. 24h. Corps jaune de lactation au 9‘' jour du post-partum. Animal ayant été
traité par le F6060. Cellules lutéiniques plus grandes que chez le témoin.
82 JEAN DESCLIN
A) Testostérone et thyroxine.
C) Œstrogènes.
D) Progestérone.
E) Prolactine.
Fig. 25. Schéma résumant quelques unes des situations expérimentales conduisant
à la production d’androgènes par l'ovaire chez la souris.
I : Parabiose entre deux mâles castrés dont l’un est porteur d’un greffon ovarien
sous la capsule du rein.
II : Parabiose entre une femelle normale et un mâle castré. Sous l’influence des
gonadotropines hypophysaires de son partenaire, la femelle entre en œstrus
permanent.
III : Parabiose entre une femelle castrée et une femelle dont les ovaires ont été trans
plantés au contact des glandes sous-maxillaires. Comme dans le cas précédent,
le partenaire possédant des ovaires entre en œstrus permanent.
IV : Mâle castré porteur d’un greffon intra-splénique. Les hormones élaborées par
le greffon sont détruites au niveau du foie et ne pénètrent pas dans la circula
tion générale.
LES ANDROGÈNES OVARIENS CHEZ LA SOURIS 89
la présence d’hormones mâles dans tous les cas où les ovaires sont
lutéinisés et qui composent la deuxième catégorie d’ovaires que
nous distinguons.
Quand des androgènes sont sécrétés de façon décelable, on
observe dans les ovaires du tissu lutéinique composé de grandes
cellules à cytoplasme dense, acidophile ou très colorable par le bleu
de méthazol, et à grand noyau vésiculeux; il s’agit de cellules com
parables à celles qui forment les corps jaunes soit de gestation,
soit de lactation : il s’agit donc de tissu lutéinique actif.
Par contre, l’administration d’HCG donne naissance à des corps
jaunes composés de cellules soit fortement vacuolisées, soit denses
mais plus petites et aplaties, à noyaux irréguliers et fripés. Ce sont
là des images correspondant à des corps jaunes en voie de régres
sion, et qui physiologiquement, ne sont certainement pas actifs.
Nous rapprocherons de cette expérience les cas de parabioses
entre femelles dont les ovaires ont été transplantés sous la peau.
Chez ces animaux, 6 transplants sur 9 contenaient des corps jaunes
d’aspect inactif. Il est intéressant de noter que ces animaux étaient
moins « masculinisés » que leurs homologues à ovaires in situ, où
la stimulation folliculaire était plus intense.
Notons encore que la destruction, au moyen d’ergocornine, des
corps jaunes de lactation, est suivie d’une diminution du taux
d’androgènes présents au cours du post-partum.
L’injection de F6060, dont Larsson et Stensson (1967) ont
observé l’action inhibitrice sur la transformation de la prégnénolone
en progestérone, et dont Hanngren et ai, (l965/>) ont démontré
l’accumulation spécifique dans les corps jaunes, abolit complète
ment la « masculinisation » gravidique.
Enfin, bien que nous ne puissions décider actuellement s’il s’agit
là d’une action directe ou indirecte sur l’ovaire, rappelons que
l’acétate de cyprotérone, anti-androgène actif à tous les niveaux,
ne provoque dans la gonade femelle de modifications morpholo
giques que dans les seuls corps jaunes.
Cette série d’observations désigne clairement le tissu lutéinique
comme la source des androgènes.
En conclusion, dans les deux catégories d’ovaires que nous avons
relevées, à l’élaboration d’androgènes correspondent aussi bien le
développement important de la granulosa folliculaire que la forma
tion de tissu lutéinique actif. Par conséquent nous sommes amenés
à accorder à ces deux constituants ovariens d’ailleurs étroitement
92 JEAN DESCLIN
ET LA CLINIQUE HUMAINE
Le SYNDROME DE StEIN-LEVENTHAL
3" Des greffes d’ovaire ont été pratiquées chez le mâle castré,
soit dans le pavillon de l’oreille, soit sous la capsule du rein, ou
encore dans la rate. Contrairement aux observations d’autres cher
cheurs, nous n’avons décelé d’activité androgénique que dans les
seuls greffons intra-spléniques.
14“ Il semble bien que les ovaires puissent sécréter des hormones
mâles en quantités accrues dès que l’équilibre normal entre les
facteurs hypophysaires FSH et LH est perturbé en faveur du facteur
FSH.
the ear, or under the kidney capsule, as well as into the spleen. In
our experiments, androgénie activity of the grafts could be detected
in the intra-splenic location only.