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Chapitre 8 : Corps humain : de la fécondation à la puberté

CHAPITRE 8  Corps humain : de la fécondation


à la puberté Manuel p. 162-177

I. Introduction
Programme
Connaissances
Dans le champ biologique, l’identité sexuée est fondée sur le sexe chromosomique et génétique qui induit
les caractéristiques sexuelles anatomiques et physiologiques de la personne. Activités 2 et 3
La mise en place de l’organisation et de la fonctionnalité des appareils sexuels se réalise sur une longue
période qui va de la fécondation à la puberté. Activité 1

Notions fondamentales
Hormones sexuelles (testostérone, progestérone, œstrogènes) ; organes cibles ; follicules ; corps jaune ;
cellules interstitielles ; tubes séminifères ; gène SrY ; gonades indifférenciées et différenciées.

Capacités
→→ Extraire et exploiter des informations de différents documents et/ou réaliser des observations
microscopiques et/ou mettre en œuvre une démarche historique, pour identifier :
–– les relations entre sexe génétique et organisation anatomique et physiologique ; Activités 1 et 2
–– le fonctionnement des organes génitaux au cours de la vie. Activité 3
→→ Traduire certains mécanismes sous forme de schémas fonctionnels. Activités 1 et 3

Précisions
Le développement embryonnaire et fœtal des organes génitaux n’est pas étudié. Seul est montré le lien
entre la présence du gène SrY et la transformation des gonades indifférenciées sans entrer dans le détail
des mécanismes génétiques et moléculaires expliquant l’influence du sexe génétique sur le sexe phé-
notypique. L’étude des anomalies génétiques ou développementales n’est pas traitée de manière exhaus-
tive.

Commentaires pédagogiques
Ce chapitre s’intègre dans l’éducation à la sexualité, commencée dès les cycles 2 et 3 et poursuivie au
cycle 4 et qui se fonde sur des connaissances scientifiques clairement établies. Il peut être articulé avec
le parcours éducatif de santé mis en place dans l’établissement, en interaction avec les professionnels
de santé de l’établissement et d’autres disciplines au CESC. Les activités 1 et 2 permettent de com-
prendre la mise en place et le fonctionnement des organes sexuels au cours du développement embryon-
naire ainsi que l’influence du sexe chromosomique et génétique sur la mise en place des gonades.
L’activité 3 a pour objectif de montrer comment l’identité sexuée ou sexuelle s’affirme à la puberté. Le
rôle des hormones sexuelles sur l’affirmation de l’identité du point de vue biologique est étudié. On
identifie, à l’aide d’observations microscopiques et de dosages hormonaux, les cellules qui produisent
les hormones sexuelles (progestérone, œstrogènes et testostérone).

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Livre du professeur – SVT 2de

BIBLIOGRAPHIE
◗◗ Ouvrages de référence
-- Laurence Communal, Christophe Guigné, Éducation à la sexualité : au collège et au lycée, Réseau
Canopé, 2016.
-- Elaine Marieb, Anatomie et physiologie humaines, Pearson, 2018.
◗◗ Sites internet
-- https://eduscol.education.fr/cid46861/textes-reference.html
-- https://planet-vie.ens.fr/article/1487/mise-place-appareil-genital-etre-humain
-- http://www.inrp.fr/Acces/biotic/accueil.htm
-- http://www.snv.jussieu.fr/vie
-- https://eduscol.education.fr/pid23366/education-sexualite.html

II. Corrigés
Corrigés du guide de travail
Activités p. 164-169 • Trois étapes principales de la détermination du
sexe : détermination génétique lors de la féconda-
tion, détermination hormonale ensuite et enfin
Activité 1 Mise en place des gonades différenciation morphologique des appareils
au sein de l’appareil sexuel reproducteurs.
• Durée estimée : 15-20 minutes • On peut penser que le pic de testostérone qui
• Objectif : Comprendre comment les gonades se apparaît entre le 2e et le 6e mois de grossesse
mettent en place au cours du développement de contrôle la différenciation des organes génitaux
l’appareil sexuel. externes et internes en appareil reproducteur
masculin.
• Compétences
Synthèse :
Compétences Capacités associées
Schéma montrant la mise en place du phénotype sexuel
Pratiquer Formuler un problème scientifique.
au cours du développement embryonnaire
des démarches Interpréter des résultats et en tirer
scientifiques des conclusions.
Sexe chromosomique XX XY
Pratiquer Communiquer dans un langage
des langages scientifiquement approprié : schéma. Fécondation
Gonade
3e semaine
Exploitation des documents indifférenciée

Le document 1 est un document d’appel (rappel de Ovaires


Sexe gonadique Testicules
cycle 4), et permet de définir le sexe chromoso-
Après la 8 semaine
e testo­
mique issu de la fécondation.
œstrogènes stérone
Les documents 2 et 3 sont à mettre en relation afin AMH
de montrer notamment le rôle de la testostérone Sexe phénotypique Différenciation : Différenciation :
dans la différenciation sexuelle masculine. Même - des voies - des voies
Entre la 8e et génitales génitales
si d’autres mécanismes sont en cause, y compris la 12e semaine féminines masculines
dans la différenciation féminine qui ne se fait pas (trompes, (canaux
seulement par défaut (en absence de testosté- utérus, vagin, déférents,
rone), ils ne sont pas étudiés au lycée. clitoris) ; glandes
- des organes annexes) ;
Les schémas du document 3 ont été colorés en génitaux - des organes
gardant l’origine embryologique de chaque organe. externes (vulve, génitaux
On montre donc que le clitoris et le pénis, qui sont gland externes
des organes érectiles, ont la même origine du clitoris). (bourses,
embryologique et la même taille. pénis).

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Chapitre 8 : Corps humain : de la fécondation à la puberté

Activité 2 Le contrôle génétique →→ Possibilité de préparer un débat en lien avec


de la différenciation des gonades l’égalité fille-garçon et l’éducation à la sexua-
lité, sur les discriminations que subissent les
• Durée estimée : 15 minutes individus intersexués, et sur la définition de
• Consigne : Expliquer comment les chromo- l’identité sexuée.
somes sexuels contrôlent la différenciation des –– Quand est-ce que l’on peut considérer qu’un
gonades. individu est de sexe féminin ou masculin ?
• Compétences –– L’identité sexuée est-elle unifactorielle ou
plurifactorielle ?
Compétences Capacités associées
Pratiquer des démarches Formuler un problème Réponse à la consigne :
scientifiques scientifique.
Interpréter des résultats et
Le gène SRY est localisé sur le chromosome Y, il
en tirer des conclusions. est responsable chez l’embryon de la différencia-
tion de la gonade en testicule.
Concevoir, créer, réaliser Mettre en œuvre
un protocole. En l’absence du gène SRY, la gonade se différencie
Pratiquer des langages Communiquer dans un en ovaire, mais il existe d’autres gènes impliqués
langage scientifiquement dans le développement du reste de l’appareil
approprié : schéma. sexuel masculin ou féminin.
Une mutation du gène SRY (T à la place de A) aura
Exploitation possible des documents pour conséquence un dysfonctionnement du gène
avec vos élèves et donc une différenciation de la gonade en ovaire.
–– Schématiser la paire de chromosomes sexuels Des mutations, comme des anomalies du nombre
XY d’un individu de phénotype masculin en pla- de chromosomes sexuels ou des translocations du
çant le gène SRY (docs. 1 et 2). gène SRY, peuvent induire des DSD et se manifes-
–– Expliquer les conséquences d’une anomalie ter par des ambiguïtés sexuelles assez fréquentes
chromosomique ou d’une mutation impliquant le dans la population.
gène SRY sur la différenciation de la gonade Il peut y avoir trois raisons pour lesquelles un indi-
(docs. 2 et 3). vidu peut présenter un phénotype sexuel difficile-
–– Argumenter le fait que le sexe génétique contrôle ment identifiable à la naissance :
la différenciation des gonades. –– origine chromosomique : femme XY et homme XX ;
Connaissances utiles –– origine génétique : présence d’un gène SRY qui
s’exprime au moment de la différenciation des
–– Chez l’espèce humaine, un caryotype possède
gonades, et qui est responsable de la formation
23 paires de chromosomes, dont une paire de
des testicules ;
chromosomes sexuels qui diffèrent entre un
homme et une femme. –– origine physiologique : taux de testostérone élevés
(non évoquée dans les documents de l’activité).
–– Les allèles sont les différentes versions d’un
gène.
SRY
–– Une mutation peut rendre un gène non fonction- Embryon +
nel et empêcher son expression. XY
–– La testostérone est produite par les cellules de Gonade
Leydig présentes dans le tissu interstitiel des Testicule
indifférenciée
X Y
tubes séminifères des testicules. Sexe génétique Sexe gonadique
–– Taux de testostérone élevés chez certains indivi- Paire de chromosomes sexuels
dus atteints de DSD. d’individu de phénotype masculin

Propositions de mise en œuvre Activité 3 L’apparition des caractères


→→ Possibilité de faire émerger la problématique sexuels secondaires à la puberté
suivante à partir de cet exemple de DSD :
« Comment expliquer que des individus aient • Durée estimée : 20 minutes
des phénotypes sexuels difficilement identi- • Objectif : Comprendre comment l’identité sexuée
fiable à la naissance ? » s’affirme à la puberté.

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• Compétences Synthèse :
Compétences Capacités associées
Schémas fonctionnels de l’affirmation de l’identité
sexuée chez l’homme et chez la femme à la
Pratiquer des démarches Formuler un problème
scientifiques scientifique.
puberté.
Interpréter des résultats et — Voir le schéma en bas de page. —
en tirer des conclusions.
Concevoir, créer, réaliser Mettre en œuvre un
protocole. S’entraîner p. 173-174
Pratiquer des langages Communiquer dans un
langage scientifiquement 7. Reformuler avec ses propres mots
approprié : schéma. les notions importantes du chapitre

Exploitation des documents — Voir le schéma en haut de la page suivante. —


Le document 1 est un rappel du cycle 4, et permet
de mettre en relation l’apparition des caractères 8. Observation d’ovaires avant et après
sexuels secondaires avec l’évolution de la quantité la puberté
d’hormones sexuelles chez le garçon et chez la
fille au moment de la puberté. • Avant la puberté : des milliers de pré-ovules,
après la puberté : quelques ovules en cours de
Les documents 2 et 3 sont des micrographies et maturation.
permettent d’identifier les cellules qui produisent
les hormones sexuelles, testostérone d’une part • À partir de la puberté, des hormones hypophy-
(doc. 2) et œstrogènes et progestérone (doc. 3) saires contrôlent le fonctionnement des ovaires et
d’autre part. induisent la maturation de certains follicules.
Enfin, le document 4 présente un cas clinique, • La ménopause a lieu vers 50 ans quand le stock
ayant pour objectif de montrer le mode d’action de de pré-ovules des ovaires est épuisé.
l’œstradiol sur des cellules cibles et d’appréhen-
der la notion d’hormone dans sa globalité. 9. Le cas de Caster Semenya

Corrigés du guide de travail • Anomalie chromosomique ; hypersensibilité hor-


monale ; dopage…
• Dans les testicules, ce sont les cellules intersti-
tielles qui produisent la testostérone. Dans les • Ces taux de testostérone élevés permettent
ovaires, ce sont les follicules en cours de matura- d’avoir une masse musculaire plus importante et
tion qui produisent les œstrogènes, puis le corps donc d’obtenir de meilleures performances spor-
jaune qui produit la progestérone. tives.
• Les hormones permettent à la puberté la pro-
duction de cellules sexuelles et la mise en place
des caractères secondaires.

Testicule (activité continue) Ovaires


Follicules Corps jaune
(activité cyclique)
Tubes séminifères Cellules
cellules souches interstitielles Ovulation
stimule
Œstrogènes Ovules Progestérone +
Production de Œstrogènes
spermatozoïdes
Organes cibles
Spermatozoïdes Testostérone
Mise en place et maintien
stimule Affirmation de l’identité
des caractères sexuels
sexuée
Mise en place et maintien secondaires
des caractères sexuels
secondaires

Affirmation de l’identité
sexuée

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Chapitre 8 : Corps humain : de la fécondation à la puberté

Fonctionnement continu Fonctionnement cyclique


Tube
séminifère Futur ovule Follicule
avant
Cellule souche Follicule maturation
des spermatozoïdes mûr

Spermatozoïdes Corps
jaune
Vaisseau sanguin

Vaisseau
sanguin
Cellules interstitielles

Progestérone +
Testostérone Œstrogènes
œstrogènes

Mise en place et maintien Mise en place et maintien


Organes cibles des caractères sexuels Organes cibles des caractères sexuels Organes cibles
secondaires secondaires

10. La différenciation des gonades • On observe dans l’expérience C que les canaux
de Wolff et les canaux de Müller sont maintenus.
• La différenciation gonadique apparaît vers On peut en déduire que la testostérone seule ne
8 semaines. permet pas la régression des canaux de Müller
• Les testicules et les ovaires se différencient à (celle-ci a lieu en présence d’une autre hormone,
partir des mêmes structures embryologiques, les l’AMH).
cordons sexuels primitifs. À partir de la
20e semaine, les testicules contiennent déjà les 12. Les castrats
tubes séminifères, tandis que les ovaires
contiennent déjà les follicules primordiaux. D’après le graphique du doc. 2, la fréquence du
• À 20 semaines, les canaux de Müller et de Wolff chant est plus élevée lorsque la concentration de
sont encore tous les deux présents, ces canaux testostérone est inférieure à 100 pmol/L. La
sont à l’origine des voies génitales soit masculines castration entraîne une absence de production de
si le canal de Wolff se maintient, soit féminines si testostérone à partir de la puberté, ce qui bloque
le canal de Müller se maintient. la mise en place et le maintien des caractères
sexuels secondaires et empêche donc la mue de la
voix. La fréquence du chant reste donc élevée à
Problèmes p. 175-176 l’âge adulte.

11. Des expériences historiques 13. Étude d’un cas clinique d’anomalie
du développement sexuel
• On observe dans l’expérience A (castration de
mâles) que les canaux de Müller se développent et Le document 2 montre que ces hommes pré-
que les canaux de Wolff régressent. On observe sentent un taux d’AMH dans le sang quasi nul
dans l’expérience B (greffe de testicule sur des jusqu’à 16 ans, alors qu’un individu de phénotype
femelles) que les canaux de Wolff se développent masculin a un taux entre 5 à 30 ng/100 mL jusqu’à
et que les canaux de Müller régressent. On peut en 10 ans. On constate sur le document 3 une muta-
déduire que le testicule fœtal exerce deux types tion de la portion de gène responsable de la pro-
d’action pendant la différenciation de l’appareil duction d’AMH chez les individus atteints. Ces
génital : d’une part, il provoque la disparition des hommes de génotype 46XY présentent donc une
canaux de Müller, d’autre part, il est responsable anomalie dans la séquence du gène responsable
du développement des voies mâles (canaux de de la production d’AMH. L’absence de cette hor-
Wolff qui deviennent les canaux déférents). mone chez ces individus a pour conséquence le

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Livre du professeur – SVT 2de

maintien des canaux de Müller et leur différencia- reils sexuels au cours du développement embryon-
tion en utérus. naire.
NB : il y a eu une inversion des légendes dans le
manuel, le graphique a représente le taux d’AMH Métier : Aurélien, chirurgien pédiatrique
dans le sang d’un des cas cliniques, tandis que le Voici quelques examens possibles :
graphique b représente le taux d’AMH d’un indi-
–– caryotype : recherche d’anomalie chromoso-
vidu de phénotype masculin. Cette erreur sera
mique ;
corrigée lors des réimpressions.
–– étude génétique : recherche d’anomalie géné-
tique ;
Parcours d’orientation p. 177 –– examens biologiques hormonaux : recherche de
taux anormaux d’hormones sexuelles ;
Vers la 1re : Substances chimiques –– examens radiologiques : étude des organes
et santé génitaux internes, examen des gonades ;
On peut supposer que le distilbène entraîne des –– examen clinique : description des organes géni-
malformations lors de la mise en place des appa- taux externes.

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Chapitre 9 : Cerveau, sexualité et procréation

CHAPITRE 9  Cerveau, sexualité et procréation Manuel p. 178-199

I. Introduction
Programme
Connaissances
Cerveau, plaisir, sexualité
Chez l’homme et la femme, le système nerveux est impliqué dans la réalisation de la sexualité. Le plai-
sir repose notamment sur des mécanismes biologiques, en particulier l’activation dans le cerveau du
système de récompense. Activité 2
Les facteurs affectifs et cognitifs ainsi que le contexte culturel ont une influence majeure sur le compor-
tement sexuel humain. Activité 1
Hormones et procréation humaine
Le fonctionnement de l’appareil reproducteur repose sur un dispositif neuroendocrinien faisant interve-
nir l’hypothalamus, l’hypophyse et les organes sexuels. Activité 3
La connaissance de plus en plus précise des hormones naturelles endogènes contrôlant les fonctions
de reproduction humaine a permis progressivement la mise au point de molécules de synthèse exogènes
qui leurrent ce système et permettent une maîtrise de la procréation, avec de moins en moins d’effets
secondaires.
Chez la femme et chez l’homme, ces molécules de synthèse sont utilisées dans la contraception régu-
lière (« la pilule »), la contraception d’urgence féminine, les hormones contragestives dans le cadre de
l’interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse, ainsi que la contraception hormonale
masculine. Activité 3
D’autres modes de contraception existent chez l’homme et la femme ; certains permettent de se proté-
ger des infections sexuellement transmissibles (IST) et d’éviter leur propagation. Activité 4
Selon les problèmes de stérilité ou d’infertilité, différentes techniques médicales peuvent être utilisées
pour aider à la procréation : assistance médicale à la procréation (AMP), hormones pour permettre ou
faciliter la fécondation et/ou la gestation. Activité 5

Notions fondamentales
Composante biologique de la relation entre sexualité et plaisir ; cerveau et système de récompense/
plaisir dans l’espèce humaine ; structures cérébrales et composantes affectives, motivationnelles et
cognitives.
Hormones et neurohormones hypothalamo-hypophysaires (FSH, LH et GnRH) ; modes d’action biolo-
gique des molécules exogènes.

Capacités
Cerveau, plaisir, sexualité
→→ Identifier les structures cérébrales qui participent aux processus de récompense à partir de docu-
ments et données médicales et expérimentales. Activité 2
→→ Différencier, à partir de la confrontation de données biologiques et de représentations sociales, ce
qui relève : Activité 1, exercice 16
–– de l’identité sexuelle, des rôles en tant qu’individus sexués et de leurs stéréotypes dans la société,
qui relèvent de l’espace social ;
–– de l’orientation sexuelle qui relève de l’intimité des personnes.
→→ Effectuer des comparaisons évolutives avec les comportements reproducteurs des autres mam-
mifères. Activité 1, exercice 11

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Hormones et procréation humaine


→→ Mettre en œuvre une méthode (démarche historique) et/ou une utilisation de logiciels (exemple :
visualisation de modèles moléculaires, réalité augmentée) et/ou une pratique documentaire pour
expliquer le mode d’action des molécules exogènes agissant comme des « leurres ». Activité 3,
exercice 14
→→ Recenser, extraire et organiser des informations pour relier les causes de stérilité ou d’infertilité au
choix des modalités de l’assistance médicale à la procréation. Activité 5, exercices 10, 15 et 17
→→ Extraire et exploiter des données pour relier la prévention contre les IST (SIDA, hépatite, papillo-
mavirus, etc.) à la vaccination ou l’utilisation du préservatif. Activité 4, exercices 12, 13 et 16
→→ Montrer les applications biotechnologiques découlant des connaissances scientifiques. Activité 5

Précisions
Les autres composantes de la sexualité (psycho-affective et sociale) sont abordées. On veille à ne pas
limiter la relation entre sexualité et plaisir à la seule composante biologique.
Les mécanismes cérébraux du plaisir sont étudiés seulement d’une façon globale (activation de zones
cérébrales) sans explicitation des phénomènes cellulaires. Il s’agit de montrer que l’activité sexuelle
dans l’espèce humaine est dépendante à la fois des hormones sexuelles et des zones cérébrales impli-
quées dans le plaisir et qui peuvent par ailleurs être activées en dehors des activités sexuelles.
La connaissance des différents types de rétrocontrôle n’est pas attendue. Il s’agit de montrer comment
des molécules exogènes peuvent agir comme des « leurres » pour empêcher la production des ovocytes
ou des spermatozoïdes, pour désynchroniser le fonctionnement de l’appareil reproducteur chez la
femme ou empêcher le développement de la muqueuse utérine. Les mécanismes cellulaires de l’action
des hormones, de même que les voies de leur synthèse, ne sont pas au programme. Le lien est établi
entre certaines étapes des techniques de l’assistance médicale à la procréation ou d’interruption volon-
taire de grossesse et les connaissances scientifiques qui permettent de les expliquer et d’évoquer leur
cadre éthique.

Commentaires pédagogiques
Ce chapitre s’intègre dans l’éducation à la sexualité, commencée aux cycles 3 et 4, et qui se fonde sur
des connaissances scientifiques clairement établies essentiellement en fin de cycle 4. Il doit être articulé
au parcours éducatif de santé mis en place dans l’établissement, en interaction avec les professionnels
de santé de l’établissement et d’autres disciplines au CESC. Dans ce chapitre, l’activité 1 permet de
montrer l’influence majeure des facteurs affectifs et cognitifs ainsi que le contexte culturel sur le com-
portement sexuel humain et de le comparer au comportement sexuel d’autres mammifères. Le lien entre
le cerveau, le plaisir et la sexualité est étudié dans l’activité 2. Enfin, les activités 3, 4 et 5 ont pour objec-
tifs d’expliquer que les connaissances actuelles sur le mode d’action des hormones naturelles endo-
gènes ont permis de mieux maîtriser la procréation.

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Chapitre 9 : Cerveau, sexualité et procréation

BIBLIOGRAPHIE
◗◗ Ouvrages de référence
-- Michel Bozon, Sociologie de la sexualité, Armand Colin, 2018.
-- Sébastien Chauvin, Arnaud Lerch, Sociologie de l’homosexualité, La Découverte, 2013.
-- Julie Azan, Le Clitoris, c’est la vie ! First Éditions, 2018.
◗◗ Sites internet
-- Éduscol, textes sur l’éducation à la sexualité :
https://eduscol.education.fr/cid46861/textes-reference.html
-- On SEXprime : www.onsexprime.fr
-- Centre régional d’information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes :
www.lecrips.net
-- Centre Hubertine Auclet pour l’égalité femmes-hommes : www.centre-hubertine-auclert.fr
-- Planning familial, réseau associatif et militant pour la santé sexuelle en France :
www.planning-familial.fr
-- Sida Info Service : www.sida-info-service.org
-- Données des Nations Unis sur l’usage des contraceptifs dans le monde : https://www.un.org/en/
development/desa/population/publications/dataset/contraception/wcu2018.asp
-- Éduscol, éducation à la sexualité : https://eduscol.education.fr/pid23366/education-sexualite.html

II. Corrigés Le document 2 présente sous forme d’arbre de


parenté l’évolution du système d’olfaction chez
plusieurs primates, lié à l’évolution des comporte-
Activitésp. 180-189 ments sexuels.
Les documents 3 et 4 définissent les termes liés à
la sexualité humaine.
Activité 1 Les facteurs intervenant
dans le comportement sexuel Corrigés du guide de travail
• Durée estimée : 15-20 minutes • Chez les mammifères non-primates, les com-
• Objectif : Identifier les différents facteurs qui portements sexuels sont instinctifs, saisonniers et
déterminent le comportement sexuel humain. mécaniques, contrôlés par les hormones, les phé-
romones et les réflexes sexuels. Ces animaux ne
• Compétences se reproduisent qu’en période de chaleur ou de rut
Compétences Capacités associées et ne cherchent pas à s’accoupler à d’autres
moments.
Utiliser des outils Recenser, extraire, organiser
et mobiliser des et exploiter des informations à partir • Chez les primates, la motivation à la copulation
méthodes pour de documents. se diversifie, elle n’est plus uniquement hétéro-
apprendre sexuelle, et elle est découplée du contrôle hormo-
Pratiquer Communiquer dans un langage nal.
des langages scientifiquement approprié : schéma.
Dans l’espèce humaine, la biologie ne peut à elle
seule expliquer complètement les sentiments
Exploitation des documents amoureux, de désir et de plaisir. Le comportement
Le document 1 illustre les modifications dans le sexuel est en effet influencé par d’autres facteurs
comportement sexuel des mammifères au cours cognitifs, affectifs et culturels. Le plaisir sexuel
de l’évolution en comparant les taux d’hormones résulte donc aussi de l’expérience personnelle,
sexuelles chez plusieurs femelles de mammifères, c’est pourquoi il s’exprime différemment chez
et notamment ceux d’un mammifère dont le com- chaque individu.
portement sexuel est saisonnier, le rat, avec ceux
de mammifères qui ont un comportement sexuel Synthèse :
identique toute l’année, le macaque et l’humain. — Voir le schéma en haut de la page suivante. —

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Livre du professeur – SVT 2de

Émotions Capacités cognitives


joie, tendresse, peur, douleur, mémoire, langage, pensée
complicité, amour honte, culpabilité abstraite, imagination

+ + – Contexte
Hormones
culturel
Sentiments amoureux,
Motivation sexuelle
désir et plaisir

Sexualité

identité sexuée orientation sexuelle

Activité 2 Sexualité et plaisir La consommation d’une récompense par le rat


(doc. 4), provoque une augmentation de la quantité
• Durée estimée : 15-20 minutes
de dopamine dans le cerveau du rat. Or la dopa-
• Objectif : Mettre en évidence les phénomènes mine est un neurotransmetteur qui est libéré
biologiques à l’origine du plaisir sexuel. lorsque les zones du cerveau responsables de la
• Compétences sensation de plaisir communiquent entre elles.
Compétences Capacités associées En effet, si la dopamine n’est plus libérée, le sys-
tème de récompense ne fonctionne plus et le com-
Pratiquer Interpréter des résultats et en tirer
des démarches des conclusions. portement d’autostimulation compulsif s’arrête
scientifiques chez le rat.
Pratiquer Communiquer sur ses démarches,
des langages ses résultats et ses choix, en Synthèse :
argumentant (texte et schéma). Le système de récompense met en jeu plusieurs
aires cérébrales interconnectées entre elles et
Exploitation des documents avec les aires sensorielles, par des neurones à
Le document 1 présente l’expérience historique de dopamine. L’activité de ce système de récompense
James Olds et Peter Milner qui met en évidence provoque la sensation de plaisir (aspect affectif).
l’existence d’un système de récompense chez le Nous avons alors tendance à reproduire les actions
rat. Le document 2 permet de comparer deux IRMf qui s’accompagnent d’une sensation de plaisir
et de localiser une zone cérébrale qui s’active lors (aspect cognitif).
du plaisir sexuel. Cette zone est à mettre en rela-
Aire
tion avec le document 3. motrice
Le document 4 montre l’importance de la dopa- Aire
Aire du toucher
mine, neurotransmetteur impliqué dans la sensa- préfrontale
tion de plaisir.
Aire
visuelle
Corrigés du guide de travail
• Le rat adopte un comportement d’autostimula- Cortex
préfrontal
tion (il appuie compulsivement sur la manette)
lorsque certaines zones du cerveau sont stimu-
lées. Cela signifie que lorsque le rat appuie sur la
manette, il éprouve du plaisir et donc il recom-
Zone 2
mence. Dans le doc. 2, l’IRMf obtenu lorsque le Zone 1
sujet visualise des images érotiques montre que le Entrées sensorielles
cortex visuel et les zones 1 et 2 (doc. 3) s’activent, Voie veineuse à dopamine
alors que seul le cortex s’active lorsque l’image est
neutre.
Activité 3 La pilule, un moyen
• Les zones 1 et 2 sont donc impliquées dans la pour maîtriser sa procréation
sensation de plaisir sexuel et ce sont ces mêmes
zones qui sont stimulées chez le rat dans le doc. 1. • Durée estimée : 15-20 minutes

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Chapitre 9 : Cerveau, sexualité et procréation

• Objectif : Comprendre le mode d’action de la Synthèse :


pilule contraceptive. Schéma fonctionnel montrant l’action de la pilule
• Compétences sur le fonctionnement de l’organisme

Récepteur aux hormones


Compétences Capacités associées
de synthèse (œstrogène
Pratiquer Raisonner avec rigueur, modéliser. ou progestérone)
Neurones de
des démarches Molécule de synthèse
l’hypothalamus
scientifiques (présente dans la pilule)
Diminution de la libération de GnRH
Communiquer Utiliser des logiciels d’acquisition,
et utiliser le de simulation et de traitement Hormones
Hypophyse
numérique de données. circulant
antérieure
dans le sang
Diminution de la libération de LH
et de FSH
Exploitation des documents Ovaire

Le doc. 1 présente deux graphiques de l’évolution


de la mesure des taux d’hormones hypophysaires Libération très Absence de production
et ovariennes avant et après la prise d’une pilule faible d’œstradiol de progestérone
combinée. L’évolution de l’épaisseur de la
muqueuse utérine et de la glaire cervicale est éga-
Absence de
lement indiquée sur les graphiques avant et après développement de
Glaire cervicale
la prise de la pilule. Le doc. 2 permet d’utiliser un épaisse
la muqueuse utérine
logiciel gratuit en ligne (Libmol) qui modélise en
3D la fixation d’une hormone naturelle et d’une empêche la nidation empêche le passage des
hormone de synthèse correspondante sur le même spermatozoïdes dans l’utérus
type de récepteur. Cela permet d’appréhender le
fait que les hormones de synthèse que contiennent Activité 4 Éviter une grossesse
les pilules (doc. 3) agissent comme des leurres sur
et se protéger contre les IST
les récepteurs des hormones naturelles (œstro-
gènes ou progestérone). Les docs. 4 et 5 montrent • Durée estimée : 15-20 minutes
que le système neuro-endocrinien hypothala- • Objectif : Faire des choix responsables adaptés
mo-hypophysaire est leurré par la fixation des à sa situation vis-à-vis de sa sexualité.
hormones de synthèse sur l’hypothalamus et l’hy-
pophyse, bloquant ainsi la libération de FSH et de • Compétences
LH.
Compétences Capacités associées

Corrigés du guide de travail Adopter un Fonder ses choix de


comportement éthique comportement responsable
• La pilule contient des molécules de synthèse, et responsable vis-à-vis de sa santé.
analogues aux hormones ovariennes, œstrogènes Pratiquer des langages Communiquer dans un langage
et/ou progestérone (doc. 3), qui agissent comme scientifiquement approprié.
des leurres dans l’organisme en se fixant sur les
récepteurs des hormones naturelles (doc. 2). Elles Exploitation des documents
se fixent notamment sur les récepteurs situés au
niveau de l’hypothalamus (doc. 4), ce qui modifie la Le document 1 est un tableau synthétique présen-
sécrétion de la GnRH, neurohormone produite par tant les différents moyens de contraception, pou-
l’hypothalamus (doc. 5), entraînant en cascade une vant constituer un rappel de ce qui a été vu au
modification des sécrétions des hormones hypo- cycle 4.
physaires, LH et FSH (doc. 1). Les documents 2 et 4 présentent des nouveautés
• Les molécules de synthèse sont des analogues en matière de contraception, la pilule masculine
structuraux des hormones naturelles, comme le d’une part (doc. 2) et la pilule du surlendemain
lévonorgestrel pour la progestérone (doc. 2). Elles d’autre part (doc. 4).
peuvent se fixer sur les mêmes récepteurs cellu- Enfin, le document 5 mis en relation avec l’acti-
laires et ainsi agir comme des leurres en induisant vité 3 peut permettre de comprendre le fonction-
des réponses similaires. nement de la pilule contragestive RU 486.

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Livre du professeur – SVT 2de

Corrigés du guide de travail Exploitation possible des documents


• Selon leur situation, les couples n’utilisent pas avec vos élèves
tous les mêmes moyens de contraception. Ainsi, –– Mettre en relation les docs. 1 et 3 d’une part et 1
par exemple, un couple récent pourrait préféren- et 4 d’autre part, afin de retrouver la (ou les)
tiellement utiliser des préservatifs afin de se pro- cause(s) de l’infertilité du couple.
téger des IST et du risque de grossesse. En cas –– Exploiter le doc. 2 pour montrer que le couple
d’urgence, lors d’un rapport sexuel non ou mal peut avoir recours à la PMA.
protégé, et selon le cas, la pilule du lendemain ou –– Proposer une technique de PMA qui soit adaptée
du surlendemain, ou encore le RU486, pourra être au problème d’infertilité du couple (doc. 5).
utilisé.
• Pour lutter contre les IST de façon individuelle, Connaissances utiles
les préservatifs doivent être utilisés. Pour une –– Pic de LH nécessaire pour déclencher l’ovula-
lutte collective, il existe la vaccination contre le tion.
papillomavirus (doc. 3). –– Stimulation ovarienne permet de pallier l’ab-
sence de pic de LH.
Synthèse :
Propositions de mise en œuvre
— Voir le schéma en bas de page. —
→→ Possibilité de faire un travail en groupes de
Activité 5 L’assistance médicale 4 élèves, avec une présentation orale sous la
forme d’un jeu de rôle :
à la procréation
–– un élève joue l’homme qui décrit et exploite
• Durée estimée : 15-20 minutes ses examens médicaux ;
• Consigne : Construire un argumentaire oral pré- –– un élève joue la femme qui décrit et exploite
sentant les examens qui peuvent être proposés au ses examens médicaux ;
couple pour rechercher les causes de leur inferti- –– un élève joue un étudiant en médecine qui
lité et les solutions proposées par l’assistance propose une technique de PMA adaptée ;
médicale à la procréation. –– un élève joue le médecin (expert) qui valide et
• Compétences explique le choix de l’étudiant.
→→ Possibilité de demander aux élèves de réaliser
Compétences Capacités associées
une vidéo (où ils se mettent dans la peau du
Adopter un Fonder ses choix de comportement
médecin du couple pour leur expliquer les
comportement responsable vis-à-vis de sa santé.
éthique et causes de leur infertilité et la méthode retenue
responsable pour qu’ils puissent avoir un enfant).
Pratiquer Communiquer dans un langage →→ Possibilité de débattre sur la question de la
des langages scientifiquement approprié. PMA et plus précisément sur la GPA dont les
droits sont différents suivant les pays euro-
péens ou aux États-Unis.

Avant le premier
Comportements responsables pour rapport sexuel
Prévention contre les IST Vaccination
maîtriser sa reproductlon et éviter les IST
papillomavirus
Après le rapport sexuel

Méthode contragestive Méthodes contraceptives Le temps du rapport sexuel


IVG
Préservatifs
masculin
et féminin
Contraception Méthodes contraceptives Méthodes contraceptives
hormonale d’urgence : hormonales mécaniques
pilule du lendemain ou
du surlendemain
Pilule masculine Plusieurs années dans l’utérus
ou féminine, patch,
DIU hormonal DIU au cuivre
implant, anneau
vaginal

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Chapitre 9 : Cerveau, sexualité et procréation

S’entraîner p. 193-195 ment 11 % des femmes de plus de 45 ans se font


stériliser en France.
9. Faire un relais pour comprendre • La méthode la plus utilisée en France est la
le mécanisme de l’axe gonadotrope pilule, même si son utilisation diminue avec l’âge :
44,4 % des femmes de 15 à 19 ans prennent la
• L’hormone mise en jeu à ce moment-là est la pilule, contre 18,9 % pour les femmes entre 45 et
GnRH. 49 ans. L’utilisation du préservatif diminue égale-
• Les hormones mises en jeu entre la cellule 2 et ment avec l’âge. Plus l’âge des femmes augmente,
la cellule 3 sont la LH et la DSH. Les hormones plus elles sont nombreuses à n’utiliser aucune
mises en jeu entre les cellules 3 et 4 sont la tes- méthode de contraception (2,3 % entre 15 et 19 ans
tostérone ou les œstrogènes. pour 19,1 % entre 45 et 49 ans), à avoir une
contraception définitive (0 % pour les 15-19 et 11 %
• Si la GnRH n’est pas produite, alors la production pour les 45/49 ans) ou encore à utiliser le DIU
des hormones hypophysaires sera perturbée tout (4,7 % pour les 20/24 ans, et 31,8 % pour les
comme celle des hormones sexuelles. 45/49 ans).

10. Les éthers de glycol, des produits 13. Le RU486 ou l’IVG médicamenteuse
chimiques reprotoxiques
• Les modèles moléculaires du RU486 et de la
On constate que des hommes exposés aux éthers progestérone ont une structure de base commune
de glycols ont une proportion beaucoup plus forte formée de 4 cycles carbonés. Le récepteur de la
de spermatozoïdes anormaux que des individus progestérone se fixe sur cette partie.
non exposés (80 % contre 10 %). Ces éthers de
glycols sont présents notamment dans des pro-
duits ménagers, sont inhalés puis passent dans la
circulation sanguine. Ils ont aussi des effets sur le
développement du fœtus au cours de la grossesse, Site de fixation du récepteur
donc ces éthers passent également la barrière de la progestérone
placentaire.
Des règles strictes ont été fixées par la réglemen-
tation française et européenne, pour limiter leur
utilisation et prévenir les risques. • Le RU486 se fixe sur le récepteur de la proges-
térone, il bloque donc l’action de la progestérone.
11. Le clitoris des mammifères Des contractions de l’utérus se déclenchent alors
et la muqueuse utérine se dégrade. Ces méca-
La stimulation du clitoris entraîne son érection et nismes empêchent donc la nidation de l’embryon
l’activation du système de récompense, la libéra- dans la muqueuse utérine après la fécondation.
tion de dopamine provoque une sensation de plai-
sir liée au contact avec le mâle et à l’accouple-
ment. Cet organe est plus visible chez les femelles Problèmes p. 196-198
primates que chez la femme, il joue un rôle dans
la communication sexuelle entre les mâles et les 14. La relation entre l’hypothalamus,
femelles puisqu’il durcit lors de l’érection, ce qui l’hypophyse et les testicules chez le bélier
indique au mâle que la femme est prête à s’accou-
pler. On constate que la concentration sanguine de LH
est quasi nulle chez un bélier dont les neurones de
12. Les méthodes contraceptives l’hypothalamus ont été détruits, et on détecte
63 ng/dL de testostérone dans le sang.
en France et dans le monde
Après avoir injecté de manière répétée à intervalle
• D’après le doc. 1, 36,4 % de la population mon- régulier de la GnRH, on remarque une production
diale n’utilise pas de moyen contraceptif. La pre- pulsatile de LH qui varie entre 10 et 25 UI/L avec
mière méthode la plus utilisée dans le monde est un pic toutes les deux heures. La production de
la stérilisation féminine (19,2 %), alors que seule- testostérone dans ce cas est presque 10 fois plus

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Livre du professeur – SVT 2de

importante (500 ng/dL). On en déduit donc qu’en –– Fil santé jeunes, un site pour s’informer sur sa
absence de GnRH, l’hypophyse ne libère pas de LH, santé, poser des questions et échanger avec des
ce qui limite la production de testostérone par les professionnels (psychologues, médecins,
testicules. À l’inverse, des injections répétées de conseillers conjugaux et familiaux) ou avec
GnRH provoquent une libération pulsatile de LH et d’autres jeunes : des actus, des dossiers, des
augmentent la production de testostérone. quiz, des enquêtes, des témoignages, une boîte
Schéma fonctionnel de la relation entre le système
à questions, des forums : https://www.filsante-
neuroendocrinien et la fonction testiculaire jeunes.com/
–– Une ligne d’écoute, d’information et d’orienta-
Neurones de l’hypothalamus tion, anonyme et gratuite : le 0800 235 236, dis-
Circulation ponible 7 j/7 de 9 h à 23 h.
Libération de GnRH
sanguine
Hypophyse antérieure
17. L’assistance médicale à la procréation
Libération de LH (AMP)
Testicules
Le spermogramme du patient (doc. 2) montre un
cellules interstitielles
faible nombre de spermatozoïdes dont la plupart
présentent une morphologie et/ou une mobilité
Production de testostérone altérée par rapport à la normale (doc. 1). Deux
méthodes d’AMP pourraient être proposées pour
aider ce couple à avoir un enfant, dans un premier
15. Un traitement contre l’endométriose
temps une insémination artificielle puis, si celle-ci
Comme le montre le doc. 3, le leuprolide est un ne fonctionne pas, une fécondation in vitro avec
analogue structural de la GnRH, sa prise en conti- ICSI.
nue entraîne une désensibilisation de ses cel-
lules-cibles dans l’hypophyse, qui ne sécrètent 18. Le mode d’action de la pilule combinée
donc plus de LH et de FSH. L’absence de LH et de
FSH bloque les cycles de la femme, le développe- • Les hormones de synthèse sont des analogues
ment de la muqueuse utérine et donc la survenue structuraux des hormones naturelles, comme
des règles, comme cela est indiqué dans le doc. 2. l’éthynil œstradiol et l’œstradiol (doc. 1), qui
La muqueuse utérine restant fine tout au long du peuvent se fixer sur les mêmes récepteurs cellu-
cycle, les causes de l’endométriose présentées laires et ainsi agir comme des leurres en induisant
dans le doc. 1 sont limitées : la migration de frag- des réponses similaires.
ments de l’endomètre dans des organes voisins de • Les hormones de synthèse interviennent sur la
l’utérus, qui pourraient causer des douleurs lors répartition des tissus adipeux (seins, hanches,
des règles dans le cas de cycles normaux, est limi- cuisses) ce qui peut conduire à une prise de poids
tée. et sur le développement des seins ce qui peut pro-
voquer des douleurs.
16. Sensibiliser à la lutte contre • Ces femmes pourraient utiliser des préservatifs
les discriminations en raison ou un DIU au cuivre afin de ne pas subir ces effets
de l’orientation sexuelle secondaires indésirables.

Quelques sites utiles à la collecte d’informations


pour la réalisation des affiches : Parcours d’orientation p. 199
–– http://www.onsexprime.fr/Sexe-egalite/Homo-
hetero-bi-egalite-des-orientations-sexuelles/ Vers la 1re : La PrEP : une méthode
L-orientation-sexuelle-c-est-quoi préventive contre le VIH
–– http://www.onsexprime.fr/Sexe-egalite/Homo- • On observe une disparité entre les pays, seuls
hetero-bi-egalite-des-orientations-sexuelles/ quelques pays utilisent la PrEP : États-Unis, Aus-
Faire-accepter-son-orientation tralie, Canada, Brésil, Chine, Inde, quelques pays
–– La Ligne Azur qui permet de bénéficier d’une aide en Europe et dans l’Est de l’Afrique.
à distance anonyme et gratuite : 0 810 20 30 40, • Ces pays sont les pays actuellement les plus
7 j/7 de 8 h à 23 h, http://www.ligneazur.org/ sensibilisés aux problèmes liés au VIH, soit parce

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Chapitre 9 : Cerveau, sexualité et procréation

que de la prévention y est faite auprès des popula- aux femmes, alors que le « femme » de sage-
tions, soit parce que le VIH y est très répandu. Il femme désigne la femme enceinte et non pas le
s’agit en majorité des pays les plus développés et professionnel.
des grandes puissances émergentes. • Pour faire augmenter le nombre d’hommes dans
cette profession, on pourrait changer le nom du
Métier : Sage-femme, un métier métier en « maïeuticien » et « maïeuticienne »,
pour avoir un nom moins genré. Avec la médiati-
qui attire aussi les hommes
sation des discours sur l’égalité femme-homme et
• Il y a actuellement peu de maïeuticiens à cause avec l’augmentation du nombre d’hommes fémi-
des stéréotypes culturels et du nom même du nistes, le nombre de maïeuticiens pourrait aug-
métier qui laisse penser que ce métier est réservé menter dans les années à venir.

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Livre du professeur – SVT 2de

CHAPITRE 10  Agents pathogènes


et maladies vectorielles Manuel p. 202-221

I. Introduction
Programme
Connaissances
Certaines maladies causées par des agents pathogènes sont transmises directement entre êtres
humains ou par le biais d’animaux tels que les insectes (maladies vectorielles). Activité 1
Les agents pathogènes (virus, certaines bactéries ou certains eucaryotes) vivent aux dépens d’un autre
organisme, appelé hôte (devenu leur milieu biologique), tout en lui portant préjudice (les symptômes).
Activités 1, 2 et 3
La propagation du pathogène se fait par changement d’hôte. Il exige soit un contact entre hôtes, soit par
le milieu ambiant (air, eau), soit un vecteur biologique qui est alors l’agent transmetteur indispensable
du pathogène (il assure la maturation et/ou la multiplication du pathogène). Activités 1, 2 et 3
Le réservoir de pathogènes peut être humain ou animal (malade ou non). La propagation peut être plus
ou moins rapide et provoquer une épidémie (principalement avec des virus). Activités 1, 2 et 3
La connaissance de la propagation du pathogène (voire, s’il y en a un, du vecteur) permet d’envisager les
luttes individuelles et collectives. Activité 4
Les comportements individuels et collectifs permettent de limiter la propagation (gestes de protection,
mesures d’hygiène, vaccination, etc.). Activités 2 et 4
Le changement climatique peut étendre la transmission de certains pathogènes en dehors de leurs
zones historiques. Activité 4

Notions fondamentales
Pathogène, vecteur, réservoir à pathogène, cycle évolutif, épidémie/endémie, modes de transmission,
traitements, prophylaxie, vaccins, porteur sain.

Capacités
→→ Exploiter des bases de données permettant de connaître la répartition, la prévalence ou l’impact en
termes de santé publique d’une maladie à transmission directe et/ou vectorielle. Activité 2
→→ Exploiter des données issues de l’histoire des sciences pour comprendre la découverte des maladies
liées à des pathogènes à transmission directe et/ou vectorielle et leurs traitements. Activité 1, exer-
cice 11
→→ Observer des frottis sanguins d’individus atteints de paludisme. Activité 3
→→ Observer des appareils buccaux d’insectes vecteurs d’agents pathogènes. Activité 3
→→ Exploiter des documents montrant les modes de lutte contre des maladies vectorielles en France et
dans le monde. Activité 4, exercice 17, parcours d’orientation
→→ Identifier, dans le cas du VIH, les conduites limitant la propagation de la maladie. Activité 2, exer-
cice 12
→→ Appliquer les connaissances acquises à d’autres exemples choisis pour leur intérêt local ou de santé
publique, et pour permettre aux élèves d’exercer les compétences attendues sur d’autres cas de
maladies (chikungunya, dengue, maladie de Lyme, toxoplasmose, etc.). Activité 2, exercices 13, 15,
16,18 et 19

Précisions
L’objectif n’est pas de faire connaître la grande variété des maladies causées par des pathogènes mais
d’en faire comprendre les problématiques actuelles dans les pays en difficulté économique, politique et
sanitaire ainsi que dans les pays à économie favorable, à partir d’un ou deux exemples actuels et socié-
taux de maladies : on s’appuiera sur les exemples d’une maladie à transmission directe (VIH) et une à
transmission vectorielle (paludisme).

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Chapitre 10 : Agents pathogènes et maladies vectorielles

Commentaires pédagogiques
Les relations entre être humain et agents pathogènes sont étudiées à travers différentes expériences et
observations historiques. Les exemples choisis permettent de montrer la diversité des agents patho-
gènes et des modes de transmission (activité 1).
Un focus est réalisé sur le VIH, ses modes de transmission et les stratégies pouvant limiter la propaga-
tion de l’épidémie. L’étude d’une base de données permet d’identifier quelques caractéristiques de
l’épidémie du VIH dans le monde (activité 2).
Le paludisme est étudié comme un exemple de maladie vectorielle. L’étude des différents documents
permet aux élèves de comprendre les mécanismes de transmission de la maladie (activité 3).
Les connaissances sur la biologie des vecteurs permettent aux élèves :
–– d’identifier les différents moyens individuels et collectifs pour lutter contre la propagation des maladies
vectorielles ;
–– de discuter des avantages et des inconvénients des méthodes utilisées ;
–– d’appréhender les conséquences possibles du réchauffement climatique sur la propagation des mala-
dies vectorielles (activité 4).

BIBLIOGRAPHIE
◗◗ Ouvrages de référence
-- Alphonse Laveran, Traité du paludisme, Hachette, 2013.
-- Gérard Duvallet, Didier Fontenille,Vincent Robert, Entomologie médicale et vétérinaire, Quae, 2017.
◗◗ Issu d’internet
-- Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences, juillet-décembre 1863,
pp. 221, 222 et 223 à consulter : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30143/f221.image
◗◗ Sites internet
-- https://www.who.int/hiv/data/en
-- https://preventionsida.org/
-- http://www.microbes-edu.org/etudiant/mycobacterium1.htm
-- https://www.wehi.edu.au/wehi-tv/malaria-lifecycle-part-1-human-host
-- https://www.wehi.edu.au/wehi-tv/malaria-lifecycle-part-2-mosquito-host

II. Corrigés

Activités p. 204-211
• Compétences
Activité 1 Des maladies transmises
Compétences Capacités associées
par des agents pathogènes
Pratiquer Formuler un problème scientifique.
• Durée estimée : 45 minutes des démarches Interpréter des résultats et en tirer
• Objectif : Étudier à travers des expériences his- scientifiques des conclusions.
toriques la relation entre agents pathogènes et Pratiquer Communiquer dans un langage
maladies ainsi que les différents modes de trans- des langages scientifiquement approprié : tableau.
mission des agents pathogènes à l’organisme.

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Livre du professeur – SVT 2de

Exploitation des documents L’observation au microscope électronique de la


formation de nouvelles particules virales à partir
L’étude des différents documents permet de com-
de cellules ganglionnaires d’un individu atteint a
prendre que la relation entre agents pathogènes et
permis d’identifier l’agent pathogène responsable
maladies n’est pas simple à démontrer. Plusieurs
du SIDA, il s’agit d’un virus, le VIH (doc. 4).
expériences et observations sont nécessaires
comme l’avait énoncé Robert Koch dans ses pos- L’être humain est l’hôte de ce virus.
tulats : • La transmission de la tuberculose se fait direc-
–– L’agent infectieux est présent chez tous les indi- tement par le milieu ambiant en présence des
vidus présentant la pathologie. bactéries dans l’air ambiant (doc. 2).
–– L’agent infectieux peut être cultivé. La maladie de Lyme est transmise par un vecteur,
la tique (doc. 3).
–– L’agent, lorsqu’il est introduit chez l’hôte ou dans
un modèle s’en rapprochant, induit le développe- Le VIH se transmet par contact direct entre hôte :
ment de la pathologie. par voie sexuelle, sanguine ou de la mère à l’enfant
(doc. 4).
–– Il est possible d’isoler à nouveau l’agent infec-
tieux à partir d’un animal présentant la patholo-
Synthèse :
gie.
Expériences
On peut montrer à travers les documents proposés Koch Burgdorfer VIH
Méthodes d’études
la diversité des agents pathogènes et la diversité
des modes de transmission. Observation de tissus infectés × ×
Culture de l’agent pathogène × × ×
En ce qui concerne la classification des modes de
transmission, la tuberculose est à la limite entre Injection à des hôtes sains × ×
une transmission directe par contact entre hôte et
une transmission par le milieu ambiant. En effet Activité 2 Le VIH et sa transmission
les gouttelettes de Flügge contenant le bacille
tuberculeux ne pourront être inhalées par un indi- • Durée estimée : 1 heure 30
vidu sain que si ce dernier se trouve suffisamment • Objectif : Identifier des stratégies pouvant limi-
proche d’un individu contaminé (dans la même ter la propagation de l’épidémie de VIH dans le
pièce par exemple). monde.
• Compétences
Corrigés du guide de travail
Compétences Capacités associées
• Koch utilise plusieurs moyens pour montrer la
relation entre agent pathogène et tuberculose : il Pratiquer Formuler un problème scientifique.
trouve des bacilles dans les tissus infectés, il réus- des démarches Interpréter des résultats et en tirer
scientifiques des conclusions.
sit à cultiver les bacilles et provoque la maladie en
injectant ses bacilles sur des animaux non infectés Communiquer Exploiter une base de données pour
et utiliser construire un graphique.
(doc. 1). le numérique
Plusieurs hôtes peuvent héberger le bacille de Pratiquer Communiquer dans un langage
Koch : l’être humain mais aussi des animaux. des langages scientifiquement approprié : tableau.

Burgdorfer déclenche un érythème migrant en


déposant des tiques sur des lapins (doc. 3). On Exploitation des documents
retrouve dans le sang d’individu atteint de la mala- L’étude des documents permet de montrer com-
die de Lyme la même bactérie spiralée que celle ment exploiter une base de données en sélection-
présente dans le tube digestif des tiques qui ont nant certaines informations. L’exemple choisi per-
déclenché l’érythème migrant des lapins. On peut met de mieux appréhender l’épidémie mondiale de
donc supposer que l’agent de la maladie de Lyme VIH en utilisant la base de données de l’OMS.
est la bactérie spiralée Borrelia Burgdorferi.
L’étude des documents permet in fine de proposer
Plusieurs hôtes peuvent héberger Borrelia (l’être des moyens de prophylaxie contre le VIH grâce à
humain, le lapin et la tique). En ce qui concerne la une identification des différents moyens de conta-
tique, on ne sait pas si la bactérie lui porte préju- mination et à une meilleure compréhension des
dice. effets bénéfiques d’un traitement bien mené.

96

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Chapitre 10 : Agents pathogènes et maladies vectorielles

Corrigés du guide de travail diminuer le risque de transmission aux per-


30 000 000
sonnes non infectées. La couverture ARV est très
inégalitaire en fonction des régions. Il faudrait
améliorer en particulier la couverture ARV en
25 000 000 Afrique.
–– Traiter préventivement et le plus rapidement
20 000 000 possible les personnes qui ont pris un risque. Le
traitement post exposition (TPE) peut empêcher
15 000 000 la contamination.
–– Donner davantage de moyens dans les régions
du monde les plus touchées par l’épidémie et où
10 000 000
les populations bénéficient d’un accès moins
important à l’information et aux traitements (en
5 000 000 Afrique centrale et occidentale par exemple).

0
Synthèse :
Afrique Amériques Asie Europe Méditer- Paci-
du Sud-Est ranée fique Modes de contamination
orientale ouest Voie sexuelle Voie sanguine Mère /enfant
• Plus de 35 millions de personnes sont infectées Meilleure information et éducation des populations.
dans le monde (base de données fournie avec le Dépistage des individus.
Moyens de préventions

Traitement de tous les individus infectés par les ARV


doc. 1). Toutes les régions sont touchées mais de
en particulier dans les pays dont la couverture
manière très inégalitaire (25 millions en Afrique). antirétrovirale est faible.
L’épidémie continue de se propager : 1,8 million de Traitement d’urgence post exposition.
nouveaux cas en 2017 dont 1,2 million en Afrique Utilisation Utilisation de Pas
(doc. 1). de préservatifs seringue à d’allaitement.
• La transmission se fait uniquement lors d’un de manière usage unique. Pas
systématique. Éviter le contact d’accouchement
contact entre un liquide infectant et un tissu per-
avec le sang des par voie basse.
méable au virus qui peut être : autres.
–– une muqueuse : génitale ou anale lors d’un rap-
port sexuel, buccale au cours de l’allaitement ;
Activité 3 Le paludisme, un exemple
–– la peau : contact avec le sang d’un individu
contaminé (seringue contaminée ou plaie) ;
de maladie vectorielle
–– le placenta : au cours de la grossesse (doc. 2). • Durée estimée : 45 minutes
• Voici quelques moyens de prophylaxie permet- • Consigne : Expliquer comment un individu peut
tant de lutter contre la transmission du VIH. contracter le paludisme au cours de son séjour
–– Mieux informer la population : dans ces régions.
• connaître les modes de contamination ; • Compétences
• connaître l’intérêt des ARV ;
Compétences Capacités associées
• savoir qu’il faut toujours consulter un médecin
le plus vite possible après une prise de risque. Pratiquer Formuler un problème scientifique.
des démarches Proposer une ou des hypothèses
–– Éviter les situations de risque (contact entre scientifiques pour résoudre un problème.
liquide contaminant et tissu perméable) : Utiliser des instruments
• proscrire l’allaitement chez les femmes conta- d’observation.
minées par le VIH ; Interpréter des résultats et en tirer
• utiliser le préservatif lors d’un rapport sexuel ; des conclusions.
• utiliser des seringues à usage unique. Pratiquer Communiquer dans un langage
des langages scientifiquement approprié.
–– Traiter les personnes touchées par le VIH avec
des ARV (il faut donc déjà que ces personnes
soient dépistées). Les ARV permettent d’éviter la Exploitation possible des documents
chute du taux de LT4 et font baisser la charge avec vos élèves
virale dans le sang, le sperme, les sécrétions –– Identifier les différents hôtes de l’agent patho-
vaginales et rectales. Ils permettent ainsi de gène (docs. 1, 2, 3 et 4).

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Livre du professeur – SVT 2de

–– Localiser le Plasmodium dans les tissus de l’hôte Activité 4 Biologie des vecteurs
(docs. 2, 3 et 4). et lutte antivectorielle
–– Expliquer comment l’agent pathogène peut être
transmis d’un hôte à l’autre en précisant le rôle • Durée estimée : 45 minutes
joué par l’anophèle (docs. 1, 2, 3 et 4). • Objectif : Identifier des méthodes permettant de
lutter contre la propagation de certaines maladies
Connaissances utiles vectorielles.
–– Les agents pathogènes assurent leur cycle de • Compétences
développement chez différents hôtes (animal,
être humain). Compétences Capacités associées
–– Au cours de ce cycle, ils subissent un ensemble Pratiquer Formuler un problème scientifique.
de transformations (maturation, multiplication) des démarches Proposer une ou des hypothèses
scientifiques pour résoudre un problème.
nécessaires à la poursuite de ce cycle.
Interpréter des résultats et en tirer
des conclusions.
Propositions de mise en œuvre
Communiquer sur ses démarches,
→→ Possibilité de demander à l’élève de construire ses résultats et ses choix en
le cycle de transmission de l’agent pathogène. argumentant.

→→ Possibilité de demander à l’élève d’expliquer Pratiquer Lire et exploiter des données sous
par un texte comment un touriste peut contrac- des langages différentes formes (tableau,
graphique).
ter le paludisme dans les régions où cette Communiquer dans un langage
maladie est endémique. scientifiquement approprié.
→→ Possibilité de travailler par binôme, en faisant Adopter un Identifier les impacts de l’activité
une présentation orale sous la forme d’un jeu comportement humaine sur l’environnement à
de rôle : éthique et différentes échelles.
responsable Fonder ses choix de comportement
–– un élève joue le touriste qui décrit les symp- responsable vis-à-vis de sa santé et
tômes de sa maladie au retour de ses vacances de l’environnement sur des
en Inde ; arguments scientifiques.
–– un élève joue le médecin qui explique au tou- Comprendre les responsabilités
individuelles et collectives en
riste comment il a contracté le paludisme lors
matière de santé et
de son séjour. d’environnement.

Réponse à la consigne :
Exploitation des documents
Le Plasmodium est l’agent pathogène responsable
du paludisme. Il se développe dans différents L’étude des différents documents permet de :
hôtes: les anophèles femelles et l’être humain –– comprendre comment les connaissances de la
(malade ou porteur sain). Ce sont des réservoirs biologie du vecteur permettent de mettre en
de pathogènes (docs. 3 et 4). place des méthodes de lutte contre la propaga-
On localise l’agent pathogène dans l’intestin et les tion des maladies vectorielles ;
glandes salivaires de l’anophèle femelle (doc. 3), –– discuter des avantages et des inconvénients de
dans la peau (doc. 3) et dans les globules rouges ces différentes méthodes ;
de l’être humain (doc. 4). –– proposer des stratégies de lutte contre la pro-
Le Plasmodium est transmis d’un réservoir à pagation des maladies vectorielles à l’échelle
l’autre par l’intermédiaire de l’anophèle femelle individuelle et collective.
qui est hématophage (doc. 1). C’est en piquant un
être humain infecté que l’anophèle s’infecte, elle Corrigés du guide de travail
aspire du sang contenant le Plasmodium (doc. 3) et • Diminuer la population de moustiques vecteurs,
peut à son tour infecter un être humain sain en lui en éliminant les œufs, les larves et les adultes :
injectant sa salive infectée (doc. 2). –– les moustiques pondent des œufs dans l’eau et
L’anophèle femelle peut donc transmettre l’agent leurs larves sont aquatiques (doc. 1) on peut
pathogène d’un individu infecté (malade ou porteur limiter le nombre de gîtes larvaires en asséchant
sain) à un individu sain. C’est un vecteur. Le palu- les points d’eau (doc. 2) ;
disme est une maladie transmise par un vecteur, –– les moustiques pondent des œufs qui peuvent
c’est une maladie vectorielle. être résistants à la dessiccation (doc. 1), on peut

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Chapitre 10 : Agents pathogènes et maladies vectorielles

pulvériser des insecticides sur les gîtes poten- montrent une diminution de la durée nécessaire
tiels (marchandises, pneus) avant leur transport au développement larvaire des vecteurs et une
dans d’autres pays (doc. 4) ; plus grande survie des larves jusqu’à l’âge
–– les moustiques adultes sont présents aussi bien adulte avec une augmentation de la tempéra-
à l’extérieur qu’à l’intérieur (doc. 1), on peut les ture.
éliminer en pulvérisant des insecticides à l’exté-
Développement de la résistance des vecteurs aux
rieur et à l’intérieur des habitations (doc. 4).
insecticides (doc. 4).
Limiter le contact entre le vecteur et l’être humain,
se protéger :
Synthèse :
–– les moustiques comme les anophèles piquent la
nuit. En dormant sous des moustiquaires impré- Échelle
gnées, on limite le contact entre le vecteur et Individuelle Collective
Mesures
l’être humain (doc. 4) ;
Lutte physique et Éducation
–– les Aedes piquent le jour, il faut se protéger indi- chimique. sanitaire.
viduellement en portant des vêtements impré- Vêtements
gnés d’insecticides (doc. 4). Protection contre imprégnés
les vecteurs d’insecticides,
• Lutte chimique : répulsifs,
–– avantages : efficacité à court terme, diminution pulvérisations
rapide de la population de vecteurs ; d’insecticides.

–– inconvénients : toxicité des produits pour l’être Éliminer les gîtes Limiter les gîtes
humain et l’environnement, développement sur larvaires larvaires naturels.
Lutter contre artificiels. Lutte chimique.
le long terme de résistance aux insecticides chez la multiplication Contrôler les
les moustiques (ex : DDT). des vecteurs transports de
• Lutte physique : marchandises et
de passagers.
Moustiquaires imprégnées :
–– avantages : efficacité sur le long terme et court
terme, peu coûteux ;
–– inconvénients : éducation sanitaire nécessaire. S’entraîner p. 215-217
Détruire les gîtes larvaires naturels ou artificiels :
–– avantages : efficacité sur le long terme et court 7. Reformuler les notions importantes
terme ; du chapitre
–– inconvénients : difficile à mettre en œuvre pour
les gîtes naturels ; éducation sanitaire néces- • Une maladie vectorielle est une maladie qui est
saire pour les gîtes artificiels. transmise d’un humain à un autre humain par
• Influence des activités humaines sur la propaga- l’intermédiaire d’un animal appelé vecteur
tion des maladies vectorielles (doc. 2) : (insecte, mammifère) alors qu’une maladie est dite
–– la multiplication des échanges de marchandises à transmission directe lorsqu’elle se transmet
et des voyages internationaux ; directement entre humains sans l’intermédiaire
d’un vecteur.
–– les modifications de l’environnement (ex : instal-
lation d’une rizière, d’un point d’eau artificiel) • Un agent pathogène est un virus, une bactérie ou
peuvent créer de nouveaux gîtes larvaires. un eucaryote qui en se multipliant chez un hôte
Influence du réchauffement climatique sur la pro- (humain, animal) est responsable d’une maladie.
pagation des maladies vectorielles (doc. 3) :
• Un vecteur est un animal qui transmet de manière
–– extension de l’aire de répartition des moustiques
active un agent pathogène à un humain. Le vecteur
vecteurs. Les moustiques vecteurs sont présents
héberge l’agent pathogène qu’il transmet.
dans les régions tropicales et subtropicales, le
réchauffement climatique pourrait étendre leur • Une endémie est une maladie qui persiste au
zone d’habitation aux limites de ces zones ; cours du temps dans une population ou une région
–– modification de la biologie des vecteurs. Les donnée. Une épidémie est une maladie qui touche
données obtenues en laboratoire sur la trans- un grand nombre de personnes dans une popula-
mission du virus de la dengue par Aedes aegypti tion.

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Livre du professeur – SVT 2de

8. Établir des liens entre les différentes 11. La découverte de l’agent responsable
connaissances de la maladie du charbon
Carte mentale sur les modes de transmission des À T = 24 h, on ne décèle aucune anomalie dans les
agents pathogènes (voir bas de page). frottis des animaux à qui on a injecté le sang du
mouton mort de l’anthrax.
9. La transmission des maladies À T = 43 h, le frottis du lapin 1 révèle la présence
infectieuses de structures en bâtonnets, comme celui du lapin
2 à T = 63 h. Le frottis du rat ne révèle pas la pré-
Maladies sence des mêmes structures même 5 jours après.
Maladies
à transmission Maladies On retrouve les mêmes structures en bâtonnets
transmises
directe et/ou par à transmission
par l’eau ou dans les frottis des lapins 1 et 2 à qui on a injecté
le milieu ambiant vectorielle
les aliments le sang du mouton mort de l’anthrax. L’agent
(air)
pathogène responsable de la maladie appelée
L’angine à Le choléra La dengue
streptocoques Le chikungunya anthrax s’est multiplié dans les lapins 1 et 2 et a
Le rhume conduit à leur mort.
La grippe
12. Intérêt du traitement par les
10. La transmission de l’onchocercose antirétroviraux au cours de la grossesse
ou cécité des rivières Pour les individus du groupe 1 qui ont reçu un trai-
Le parasite : le ver Onchocerca volvulus. tement antirétroviral, la probabilité de transmettre
le virus VIH est plus faible (8,3 %) que pour les
Les hôtes : l’être humain, la simulie (mouche individus du groupe 2 qui n’ont reçu aucun traite-
noire). ment (25,5 %).
Cycle évolutif du ver parasite : Il faut donc donner un antirétroviral au cours de la
vers Adultes grossesse d’une femme infectée par le VIH pour
Hôte : Être humain diminuer la transmission du VIH à l’enfant.
Larve Microfilaires
(peau, yeux)
Vecteur : Simulie
Microfilaires

Cycle évolutif

Vecteur/ animal
Porteur sain
Hôte
Individu malade
Transmission vectorielle

Modes de transmission des agents pathogènes

Individu malade
Milieu ambiant Transmission directe/contact
Porteur sain

Air Eau
Rapport sexuel Sang Mère / enfant

Inhalation Ingestion Sperme Sécrétion Sécrétions Grossesse Allaitement


vaginale anales

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Chapitre 10 : Agents pathogènes et maladies vectorielles

13. La maladie de Lyme 16. La peste noire

Plusieurs moyens de prévention peuvent être uti- La peste est causée par une bactérie.
lisés : La maladie peut se transmettre de deux manières.
–– se protéger la peau des bras des jambes par des • Maladie transmise par un vecteur : la puce.
vêtements adaptés pour prévenir d’éventuelles
Les hôtes sont de petits mammifères (rats), et
piqûres au cours d’une balade dans la nature ;
l’être humain.
–– éviter de se promener dans des buissons ou des
L’agent pathogène, une bactérie, est transmis par
herbes hautes, utiliser plutôt les sentiers ;
une puce qui vit sur des petits mammifères comme
–– vérifier la présence de tiques sur la peau ou ses les rats. L’être humain, au contact des rats, est
vêtements après la balade ; contaminé par une piqûre de puces.
–– surveiller régulièrement sa peau : rechercher la • Maladies transmises d’être humain à être
présence de tiques fixées sur la peau (dans ce humain par voies respiratoires (transmission
cas ne pas l’arracher mais utiliser un tire tique) ; directe ou par l’air mais il faut un hôte contaminé
–– dans le cas où apparaît un érythème migrant ou à proximité).
des symptômes de la maladie (douleurs articu- Au Moyen Âge, les médecins portaient des
laires durables, paralysie partielles), consulter masques pour se protéger des mauvaises odeurs
un médecin pour qu’il ou elle prescrive des anti- censées causer la maladie. On sait aujourd’hui que
biotiques. ces masques ne peuvent pas protéger des piqûres
de puce, ils n’étaient pas non plus efficaces contre
14. Les insectes vecteurs de maladies la transmission directe car ils ne permettaient pas
de filtrer l’air de manière suffisamment efficace.
Insectes vecteurs de maladies : phlébotome (lei-
shmaniose). 17. Malaria and global warming
Insectes non vecteurs de maladies : tipule, chiro-
Plasmodium falciparum is a parasite responsible
nome, frelon, pou, araignée.
for malaria. Malaria is a vector-borne disease.
During a blood meal, an infected female Anopheles
Problèmes p. 218-220 inoculates saliva containing parasites into a human
host. Parasites infect the liver then the blood cells
of the host. Its replication inside erythrocytes
15. Relation entre température et causes cell death which is responsible for the
développement du trypanosome manifestations of malaria (periodic fever).
D’après le graphique, le RO est supérieur à 1 pour Plasmodium falciparum is only found in tropical
des températures comprises : areas because the parasite requires a temperature
of more than 21 °C to carry out its life cycle in an
–– entre 21 °C et 25,5 °C pour le vecteur 2 ;
Anopheles mosquito. Malaria is an endemic
–– entre 21 °C et 26,5 °C pour le vecteur 1. disease. You can find malaria in countries where
Les températures correspondant au seuil à partir the parasite and its vector can survive and multiply.
duquel le trypanosome peut être transmis par ces In tropical countries, the conditions for the trans-
vecteurs sont donc supérieures à 21 degrés, ces mission of malaria are optimal : high tempera-
températures sont observées uniquement dans tures, water for the mosquitoes’ cycle. Global war-
certaines régions du monde (équatoriales, inter- ming could extend the territories where Plasmodium
tropicales). and Anopheles can develop and spread. More coun-
tries could thus be concerned by malaria.
D’après le CDC, certaines régions tempérées
peuvent devenir des zones à risque de contamina-
tion avec le changement climatique. Avec une 18. La lutte contre le choléra
augmentation de la température, le parasite se
développerait davantage dans les vecteurs pré- L’agent pathogène responsable du choléra est une
sents dans ces régions, ce qui augmenterait le bactérie : Vibrio cholerae.
nombre d’individus exposés à la maladie. L’être humain est un hôte de ce pathogène.

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Livre du professeur – SVT 2de

La transmission se fait par le milieu ambiant : Parcours d’orientationp. 221


ingestion d’eau ou d’aliments contaminés.
Plusieurs moyens de prophylaxie sont possibles : Vers la 1re : Lutter contre les maladies
–– absence de consommation d’eau ou d’aliments vectorielles
frais susceptibles de contenir la bactérie patho- Avantages de l’utilisation de moustiques généti-
gène ; quement modifiés pour lutter contre les maladies
–– traitement des diarrhées avec des sels de réhy- vectorielles :
dratation ; –– moyens de diminuer la population de vecteurs
–– traitement de l’infection par antibiotiques. sans traitements chimiques ;
–– lutter contre la propagation des maladies trans-
19. La prophylaxie contre l’hépatite B mises par les moustiques.
Inconvénients :
Plusieurs moyens de prophylaxie peuvent être
utilisés pour lutter contre l’hépatite B : –– le coût : produire une grande quantité de mous-
tiques transgéniques ;
–– se vacciner : on peut observer une diminution
très importante du nombre d’hépatites B profes- –– conséquences sur l’environnement : imprévi-
sionnelles lors du passage obligatoire à la vacci- sibles (les moustiques jouent certainement un
nation (passage de 50 cas /an à quelques cas par rôle important dans les écosytèmes et diminuer
an en une dizaine d’années) ; leur nombre pourrait avoir des conséquences
sur les autres espèces que l’on ne peut pas pré-
–– utiliser des préservatifs lors des rapports
voir).
sexuels ;
–– éviter les échanges de matériel souillé par des
traces de sang (coupe-ongles, boucles d’oreilles,
Métier : Épidémiologiste
etc.) ; Le virus Ébola est présent naturellement chez les
–– éviter l’accouchement par voie basse chez les chauves-souris. Il peut être transmis à des pri-
femmes contaminées. mates non humains comme les gorilles, les chim-
panzés mais aussi à l’être humain. On constate
qu’une flambée de cas Ébola chez les primates
non humains entraîne une flambée de cas Ébola
chez l’être humain environ 7 jours plus tard.
Il est donc important de surveiller les populations
animales de primates non humains pour prévenir
la transmission de cette maladie à l’être humain.

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Chapitre 11 : Microbiote humain et santé

CHAPITRE 11 
 Microbiote humain et santé Manuel p. 222-241

I. Introduction
Programme
Connaissances
Le microbiote humain représente l’ensemble des microorganismes qui vit sur et dans le corps humain.
Activité 1
Les interactions entre hôte et microbiote jouent un rôle essentiel pour le maintien de la santé et du bien-
être de l’hôte. La composition en microorganismes et la diversité du microbiote sont des indicateurs de
santé. Activité 3
Le microbiote se met en place dès la naissance et évolue en fonction de différents facteurs comme l’ali-
mentation (présence de fibres) ou les traitements antibiotiques. Activité 2
Le microbiote intestinal a un rôle indispensable dans l’immunité et dans la digestion. Certaines bactéries
ont des propriétés anti-inflammatoires. Les travaux sur le microbiote établissent des corrélations entre
des compositions du microbiote et des pathologies. Activité 3
La modulation du microbiote ouvre des pistes de traitement dans certains cas de maladies. Certains
microorganismes normalement bénins du microbiote peuvent devenir pathogènes pour l’organisme
notamment en cas d’affaiblissement du système immunitaire. Activité 4

Notions fondamentales
Symbiose ; hôte et microbiote ; unicité et diversité du microbiote ; habitudes alimentaires et évolution du
microbiote ; microbiote maternel et construction de la symbiose hôte-microbiote ; compétition entre
microbes.

Capacités
→→ Calculer la proportion de microbes présents dans un individu par rapport à son nombre de cellules.
Activité 1
→→ Observer un frottis de bactéries du microbiote de vertébrés. Activité 1
→→ Exploiter des expériences historiques établissant des relations entre bactéries et santé. Activité 1,
exercice 14
→→ Analyser, comparer, critiquer des informations sur les effets scientifiquement prouvés du microbiote
et sur l’utilisation du microbiote en santé humaine. Activités 3 et 4, exercices 11, 12, 13, 15, 16, 18
et 19, parcours d’orientation
→→ Savoir évaluer les précautions hygiéniques nécessaires au plus juste (fréquence et pertinence des
lavages de mains et utilisation de gels hydro-alcooliques). Exercice 17

Précisions
Les notions doivent être abordées avec un nombre limité d’exemples. La connaissance des pré- ou pro-
biotiques n’est pas attendue.

Commentaires pédagogiques
Après avoir étudié les relations entre l’organisme humain et certains agents pathogènes dans le chapitre
précédent, l’élève pourra appréhender des relations de type symbiotique entre l’organisme et les
microorganismes du microbiote.
Dans un premier temps, l’unité et la diversité du microbiote humain sont explicitées à travers différents
exemples (activité 1), l’élève pourra ensuite identifier des facteurs jouant un rôle déterminant dans sa
mise en place et dans son évolution au cours de la vie (alimentation, traitements antibiotiques) (activité 2).

103

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Livre du professeur – SVT 2de

Les relations de type symbiotique avec le microbiote sont démontrées à partir de l’exemple des fonctions
digestives et immunitaires (activité 3). Ainsi des déséquilibres du microbiote (dysbiose) sont corrélés à
certaines pathologies sans qu’il soit possible de savoir si la dysbiose représente une des causes ou une
des conséquences de la pathologie (activité 4).

BIBLIOGRAPHIE
◗◗ Ouvrages de référence
-- Philippe Marteau, Joël Doré, Le Microbiote intestinal, un organe à part entière, John Libbey Eurotext,
2017.
-- Giulia Enders, Le Charme discret de l’intestin : tout sur un organe mal aimé, Actes Sud, 2015.
-- Intestin : l’organe qui révolutionne la médecine, Dossier pour la science, n° 95, avril 2017.
-- Le Nouveau Monde des microbes, Pour la Science, numéro spécial n° 469, novembre 2016.
◗◗ Issus d’internet
-- Dossier Inra, Microbiote, la révolution intestinale, 2017 : https://inra-dam-front-resources-cdn.
brainsonic.com/ressources/afile/383885-34a7b-resource-dossier-de-presse-microbiote-la-
revolution-intestinale.pdf
-- Jérémy Di Domizio, Alessandra Pagnoni & all, Le Microbiote cutané : le poids lourd sort de l’ombre :
https://www.revmed.ch/RMS/2016/RMS-N-512/Le-microbiote-cutane-le-poids-lourd-sort-de-l-
ombre
◗◗ Sites internet
-- Vidéos sur le microbiote intestinal, réseau canopé :
https://www.reseau-canope.fr/corpus/video/le-microbiote-intestinal-225.html
-- Modélisation du microbiote par Philippe Consentino ; site pédagogique de l’Académie de Nice :
https://www.pedagogie.ac-nice.fr/svt/?p=929
-- Conférence Le microbiote intestinal, ces bactéries qui nous gouvernent (janvier 2018) :
https://www.institut-vivant.org/conferences/

II. Corrigés Exploitation des documents


L’étude des documents permet de caractériser le
microbiote humain : sa composition, sa localisa-
Activitésp. 224-231 tion.
Le microbiote intestinal de tous les humains est
Activité 1 Unicité et diversité composé d’espèces bactériennes appartenant à de
du microbiote humain grandes familles. Les microbiotes de deux indivi-
dus sont différents par leur richesse en espèces
• Durée estimée : 40 minutes bactériennes.
• Objectif : Caractériser le microbiote humain et
comparer le microbiote d’un individu à un autre. Corrigés du guide de travail
• Compétences • Les bactéries du choléra sont des microorga-
nismes pathogènes car ils sont responsables
Compétences Capacités associées d’une maladie, le choléra (expérience 1). Des
Pratiquer Formuler un problème scientifique. microbes « empêchants » empêchent l’action
des démarches Utiliser des instruments d’observation. pathogène de la bactérie du choléra puisqu’ils
scientifiques Interpréter des résultats d’expériences permettent la survie du lapin non sevré qui a ces
et en tirer des conclusions. microbes (expérience 2). Des microbes « favori-
Pratiquer Lire et exploiter des données sous sants » favorisent l’action pathogène de la bactérie
des langages différentes formes (graphique). du choléra puisqu’ils ne permettent pas la survie
Communiquer dans un langage
du lapin non sevré qui ont ces microbes (expé-
scientifiquement approprié.
rience 3).

104

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Chapitre 11 : Microbiote humain et santé

Bactérie du choléra Pratiquer Lire et exploiter des données sous


+ – des langages différentes formes (diagrammes,
graphiques, histogrammes).
Communiquer dans un langage
scientifiquement approprié.
Microbes favorisants Microbes empêchants
Exploitation des documents
• Le microbiote est composé de bactéries (Lacto-
L’étude des documents permet d’identifier cer-
bacillus, Staphylococcus, E. coli, etc.) de champi-
tains facteurs qui ont une influence sur la compo-
gnons (Candida albicans, etc.) et d’archées (Metha-
sition du microbiote d’un individu, depuis sa nais-
nobrevibacter, etc.).
sance jusqu’à l’âge adulte.
• Nombre de microorganismes du microbiote :
10 000 à 100 000 milliards. Corrigés du guide de travail
Nombre de cellules humaines : 30 000 milliards. • Le mode de naissance par voie vaginale ou césa-
rienne influe sur les quantités de Bifidobacterium
Ratio Nombre de cellules du microbiote : et de Clostridium (doc. 1).
Nombre de cellules humaines
100 000 = 3,3 Les nourrissons nés par voie vaginale ont davan-
30 000 tage de Bifidobacterium et moins de Clostridium
Il y a 3,3 fois plus de microorganismes que de cel- que les nourrissons nés par césarienne. Or les
lules humaines. Bifidobacterium aident à la digestion du lait et les
Clostridium peuvent devenir pathogènes s’ils pro-
Synthèse : lifèrent. Cela pourrait avoir une incidence sur la
Caractéristiques du microbiote : santé du nourrisson.
–– Les microorganismes qui composent le micro- Différents facteurs ont une influence sur la com-
biote sont des bactéries, des champignons et position du microbiote intestinal (docs. 2 et 3). On
des archées (doc. 1). retrouve les grandes familles bactériennes (Firmi-
–– Le microbiote est localisé au niveau des cutes, Bactéroidetes, Actinobactéries et Protéo-
muqueuses des voies respiratoires, digestives bactéries) mais pas dans les mêmes proportions.
urinaires et génitales. L’alimentation (lait maternel ou formule infantile)
–– La composition du microbiote intestinal est influe sur la composition du microbiote du nou-
homogène au niveau des grandes familles bac- veau né. La composition du microbiote varie au
tériennes (doc. 3), des plus abondantes aux cours de la vie et en fonction de l’âge. L’état de
moins abondantes : 45 % Firmicutes, 42 % Bac- santé de l’individu influe également sur la compo-
téroidetes, 10 % Actinobactéries, Protéobacté- sition du microbiote.
ries. Une alimentation riche en fibres (Burkina Faso)
Le microbiote de chaque individu est unique augmente les proportions de Bactéroidetes par
(doc. 3). Les sujets A et B présentent des micro- rapport aux Firmicutes. Une alimentation riche en
biotes différents par leur composition et leur sucres et en graisses (régime occidental) aug-
richesse en espèces bactérienne. mente les proportions de Firmicutes par rapport
aux Bactéroidetes.
Activité 2 Mise en place et évolution La prise d’antibiotiques diminue temporairement
du microbiote la diversité du microbiote (doc. 4).
• Durée estimée : 40 minutes Précision scientifique : le microbiote est relative-
• Objectif : Décrire la mise en place du microbiote ment résilient, il retrouve sa composition initiale
et identifier certains facteurs qui le font évoluer au après une perturbation.
cours de la vie.
Synthèse :
• Compétences

Compétences Capacités associées


Pratiquer Formuler un problème scientifique.
des démarches Interpréter des résultats d’expériences
scientifiques et en tirer des conclusions.
3
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Livre du professeur – SVT 2de

Activité 3 Les interactions hôte-microbiote Les animaux axéniques sont carencés en vita-
mines K et B12. On peut supposer que le micro-
• Durée estimée : 1 heure
biote fabrique ces composés.
• Objectif : Montrer que l’organisme et son micro-
Les animaux axéniques sont plus stressés, on peut
biote vivent en symbiose.
supposer que le microbiote interagit avec le sys-
• Compétences tème nerveux de manière indirecte.
Compétences Capacités associées
Les animaux axéniques ont des besoins énergé-
tiques supérieurs de 20 à 30 %, on peut supposer
Pratiquer Formuler un problème scientifique.
des démarches Interpréter des résultats et en tirer
que le microbiote aide son hôte à retirer l’énergie
scientifiques des conclusions. des nutriments. Cependant, un besoin énergétique
augmenté pourrait aussi être la conséquence du
Pratiquer Communiquer dans un langage
des langages scientifiquement approprié. stress plus important des animaux axéniques (un
animal stressé bouge plus et dépense donc plus
d’énergie).
Exploitation des documents
Les animaux axéniques présentent des anomalies
Le document 1 permet de montrer la nécessité du
de leur système immunitaire, on peut donc suppo-
microbiote en présentant les anomalies des souris
ser que le microbiote interagit avec le système
axéniques. On peut en particulier observer une
immunitaire de l’hôte et participe à son bon fonc-
anomalie de la structure histologique de la
tionnement.
muqueuse colique.
• Le microbiote participe à la fonction digestive et
Le document 2 permet à l’élève de remobiliser un
produit des métabolites utiles à l’être humain. Le
raisonnement déjà étudié au collège : la comparai-
microbiote métabolise des éléments non digérés
son des concentrations de certaines substances
par l’être humain comme les fibres ce qui lui per-
dans le sang entrant et dans le sang sortant per-
met de s’approvisionner en matière première et en
met de préciser si cette substance est consommée
énergie. Il est nourri par l’hôte. En retour, le méta-
ou sécrétée par l’organe. En particulier au niveau
bolisme bactérien produit de nombreuses subs-
du tube digestif, ce raisonnement permet de mon-
tances comme les AGCC (acides gras à chaîne
trer l’absorption.
courte). Les AGCC passent dans le sang : on
Précision scientifique non déductible des docu- observe une concentration plus forte d’AGCC dans
ments : les acides gras à chaînes courtes produits la veine porte par rapport à l’artère mésentérique,
par le microbiote représentent la principale source c’est la preuve que les AGCC produits par le micro-
d’énergie des colonocytes et jouent donc un rôle biote passent dans le sang de l’être humain.
essentiel dans leur métabolisme. Ainsi, un apport D’autre part cette concentration diminue lors de la
en fibres insuffisant pourrait perturber le métabo- traversée du foie ce qui montre que le foie capte
lisme de ces cellules. des AGCC. Ces AGCC sont utilisés comme source
Les deux documents suivants abordent les inte- d’énergie par les cellules humaines.
ractions complexes entre le microbiote et le sys- Le microbiote participe à la régulation de la fonc-
tème immunitaire. Le document 3 permet de mon- tion immunitaire. On observe que la quantité de
trer le rôle stimulateur du microbiote sur le messagers chimiques sécrétés par les lympho-
système immunitaire tandis que le document 4 cytes régulateurs de la muqueuse digestive est un
montre le rôle anti-inflammatoire de Fecalibacte- peu plus importante chez une souris à microbiote
rium prausnitzii. appauvri par rapport à une souris sans microbiote.
Un schéma d’accompagnement du document 3 est On observe également moins d’hétérogénéité chez
proposé permettant de montrer de manière très les souris à microbiote appauvri, elles sécrètent
simplifiée l’importance des messagers chimiques toutes une certaine quantité (proche de 100 UA).
régulateurs sur le fonctionnement du système La quantité de messagers chimiques est beaucoup
immunitaire. plus forte chez les souris à microbiote riche (plus
de 1 000 UA en moyenne). Le microbiote joue donc
Corrigés du guide de travail
un rôle important dans l’activation des LT régula-
• Au niveau du tube digestif, les glandes de la teurs de la muqueuse digestive et donc dans la
muqueuse colique sont plus petites, on peut donc régulation de l’activité des autres cellules immu-
supposer que le microbiote joue un rôle dans le nitaires (cellules de l’immunité innée et cellules de
développement normal du tube digestif. l’immunité adaptative).
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Chapitre 11 : Microbiote humain et santé

La bactérie Fecalibacteium prausnitzii du micro- L’expérience du document 2 permet de confirmer


biote joue un rôle anti-inflammatoire. l’hypothèse précédente : le microbiote pourrait
Lot 1 : on observe d’importants remaniements jouer un rôle dans l’obésité.
tissulaires et des lésions inflammatoires nom- Le document 3 permet de montrer à travers des
breuses. expériences de transfert à des souris axéniques
Lot 2 : les modifications de la structure tissulaire que le microbiote pourrait avoir une influence sur
sont beaucoup moins importantes. le système nerveux.
La comparaison des lots 1 et 2 permet donc de Le document 4 présente le microbiote comme
montrer que la présence de F. prausnitzii exerce un « médicament » dans les diarrhées à Clostridium
effet protecteur antiinflammatoire qui limite des difficile récidivantes. C’est pour l’instant la seule
lésions de la muqueuse. indication thérapeutique de transfert fécal dont
Comparaison des lots 3 et 4 : il n’y a pas de diffé- l’efficacité a été démontrée. Cependant d’autres
rence visible entre les souris monocolonisée par pathologies représentent des cibles potentielles
E. coli et les souris qui sont colonisées par E. coli et comme les pathologies inflammatoires chroniques
par F. prausnitzii. du tube digestif, les troubles fonctionnels intesti-
naux, l’obésité, etc.
F. prausnitzii n’exerce donc pas d’effet visible sur la
muqueuse digestive de souris s’il n’y a pas d’in- À noter qu’il existe une grande hétérogénéité au
flammation du colon. niveau international concernant le statut du micro-
biote fécal. En France et aux États-Unis, il est consi-
Synthèse : déré comme un médicament mais le Danemark, le
Royaume Uni ou les Pays-Bas le qualifient diffé-
Microbiote Hôte remment et peuvent le considérer comme un tissu.
Apport énergétique
permettant la croissance Fournit des nutriments Corrigés du guide de travail
du microbiote
Fournit des métabolites Le microbiote et l’obésité
(AGCC et autres Apport énergétiques Doc. 1 : dans la population étudiée, la proportion
métabolites)
d’individus obèses est plus importante chez les
Interagit avec les cellules Régulation du système
individus à métagénome appauvri (75 %) que chez
immunitaires immunitaire
Effets anti-inflammatoires les individus à métagénome non appauvri (60 %).
Un appauvrissement du métagénome est donc
corrélé à un risque plus important d’obésité.
Activité 4 Déséquilibres du microbiote Doc. 2 : dans l’obésité chez l’être humain on
et pathologies observe souvent une modification du rapport Fir-
• Durée estimée : 50 minutes micutes/Bactéroidetes. On ne sait pas si ces ano-
• Objectif : Établir les relations existantes entre malies du microbiote sont une cause ou une
déséquilibre du microbiote et santé. conséquence de l’obésité. On observe que le
microbiote provenant de la jumelle obèse pro-
• Compétences voque une augmentation de 10 % de la masse
Compétences Capacités associées grasse chez la souris 1 tandis que le microbiote de
la jumelle mince ne provoque pas d’augmentation
Pratiquer Interpréter des résultats et en tirer
des démarches des conclusions. de la masse grasse chez la souris 2. Cette expé-
scientifiques Comprendre qu’un effet peut avoir rience de transfert montre donc que le microbiote
plusieurs causes. pourrait jouer un rôle causal dans l’obésité.
Pratiquer Communiquer dans un langage
Microbiote et pathologies du système nerveux
des langages scientifiquement approprié.
Doc. 3 : dans certaines pathologies du système
Exploitation des documents nerveux, le microbiote est modifié mais on ne sait
pas s’il s’agit d’une cause ou d’une conséquence.
Un premier document permet de montrer l’impor-
tance de la diversité du métagénome (notion déjà Résultats de l’expérience de transfert de micro-
introduite dans l’activité 1). Ainsi une perte de biote :
diversité du métagénome est associée à un pour- Graphique 1 : les souris BALB/c transplantées avec
centage plus important d’obésité. microbiote BALB/c présentent un temps de latence

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Livre du professeur – SVT 2de

long (280 s) comparable aux souris BALB/c témoin. S’entraînerp. 235-237


Par contre les BALB/c transplantées avec un
microbiote Swiss ont un temps de latence plus 8. Reformuler avec ses propres mots
court (210 s). Les souris qui possèdent un micro- les notions importantes du chapitre
biote Swiss semblent donc moins stressées que
les souris qui possèdent un microbiote BALB/c. Le microbiote participe à la réalisation de nom-
Graphique 2 : les souris Swiss transplantées avec breuses fonctions.
le microbiote Swiss présentent un temps de –– Fonction digestive : le microbiote participe à la
latence court (20 s) comparable aux souris Swiss digestion en particulier des fibres, il permet la
témoin. Par contre les Swiss transplantées avec production de molécules utiles à l’être humain.
un microbiote BALB/c ont un temps de latence –– Fonction immunitaire : le microbiote régule le
augmenté (60 s). Le microbiote BALB/c semble système immunitaire et empêche la prolifération
être responsable d’une augmentation de l’anxiété de bactéries pathogènes.
de la souris.
Microbiote et pathologie digestive 9. Apprendre grâce à l’étymologie
Doc. 4 : dans certaines diarrhées, la bactérie Clos- des mots
tridium difficile s’est multipliée de façon anormale.
Deux mécanismes sont envisagés : • Micro : provient du grec mikros qui signifie petit.
–– Des traitements répétés aux antibiotiques qui Sym : provient du grec sum qui signifie avec.
font disparaître certaines bactéries sensibles. La Holo : du grec holos qui signifie entier.
compétition pour les nutriments est moins forte
Dys : du grec ancien dus qui exprime une idée de
et Clostridum se multiplie de façon anormale.
difficulté.
–– La baisse des défenses immunitaires de l’hôte
permet également une multiplication de Clostri- Bio : du grec ancien bios, la vie.
dium difficile. • Micro : micromètre, microscope, microphone,
Docs. 2 et 3 : comme le microbiote pourrait être en etc.
cause dans l’obésité ou dans l’augmentation du Syn/sym : synergie, synchroniser, syndicat, sympa-
niveau de stress, on peut imaginer que modifier le thie.
microbiote pourrait aider à traiter ces pathologies. Holo : hologamie, holographe, holocauste.
Doc. 3 : traitement des diarrhées à Clostridium Dys : dysfonctionnement, dyslexique, dysmorphie,
difficile. On remarque que pour le transfert fécal le dysharmonique.
pourcentage de guérison sans rechute est élevé
Bio : biodiversité, biocénose, biotope, antibiotique,
(93,8 %), il dépasse largement l’efficacité du trai-
biochimie.
tement antibiotique à la vancomycine (30,8 %) ou
de la combinaison lavement + antibiotique (23,1 %).
Ainsi, un microbiote sain peut permettre de corri- 10. Jouer avec le microbiote
ger une dysbiose et éliminer une bactérie devenue
pathogène. Microbiote : microorganisme, homme, symbiose.
On envisage aussi de traiter des maladies inflam- Microorganisme : être vivant, microscopique.
matoires du tube digestif par le biais de certaines Bactérie : microorganisme procaryote unicellu-
bactéries du microbiote. laire.
Synthèse : Antibiotiques : molécule, toxique, bactérie.
Symbiose : association, bénéfice, réciproque.
Perturbation du microbiote
• Perte de diversité
• Changement de proportions de certains 11. Du foie gras sans gavage
groupes par rapport à d’autres

Cause et/ou conséquence ?


Plusieurs facteurs sont impliqués dans l’accumu-
lation naturelle des graisses dans le foie : la com-
Pathologies position du microbiote intestinal, la diminution de
Pathologies du
inflammatoires Obésité la durée du jour, la diminution de la température
système nerveux
digestives
extérieure.

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Chapitre 11 : Microbiote humain et santé

Diminution de la 13. Entérotypes et diversité


Microbiote d’oie Diminution de
température du métagénome
sauvage la luminosité
extérieure
• Chez les individus obèses, on trouve une propor-
tion plus importante d’individus à microbiote
Transfert appauvri que chez les individus non obèses.
• Les individus qui possèdent un entérotype Bac-
teroïdes présentent un métagénome qui est en
Jeunes oisons Accumulation
moyenne moins riche que ceux qui ont les entéro-
(de la naissance Jeunes oies de graisses
à 4 semaines) dans le foie types Ruminococcus ou Prevotella.
Comme la diminution de diversité du métagénome
Croissance
est davantage associé à l’obésité, on peut faire
l’hypothèse que l’entérotype Bacteroïdes est plus
12. Microbiote et grossesse souvent associé à des pathologies comme l’obé-
sité.
• En comparant la composition du microbiote, on Ceci n’est bien sûr qu’une hypothèse et ne peut
observe une modification des proportions des dif- être démontré de façon formelle par le graphique
férentes espèces entre le premier et le troisième proposé.
trimestre.
• Les souris axéniques ne possèdent pas de 14. La colonisation par une bactérie
microbiote, ainsi il n’y aura pas d’interaction entre pathogène, la salmonelle
le microbiote transféré et un microbiote déjà exis-
tant. — Voir le schéma en bas de page. —
• On observe que les souris qui reçoivent le micro- On observe qu’avec une forte dose de salmonelles
biote de femme enceinte au premier trimestre ne inoculées (107) on obtient 100 % de colonisation
prennent pas de poids. Par contre, les souris qui chez les souris non traitées aux antibiotiques alors
ont reçu le microbiote de femme enceinte au 3e qu’il suffit d’une dose de 1 000 salmonelles pour
trimestre prennent du poids et sont moins sen- obtenir 100 % de colonisation chez les souris trai-
sibles à l’insuline. On peut alors supposer que tées aux antibiotiques. On peut en déduire que les
l’augmentation du poids et la diminution de la souris non traitées aux antibiotiques résistent
sensibilité à l’insuline pourraient être liées à des beaucoup mieux à la colonisation par la salmo-
modifications de la composition du microbiote. nelle.

Pourcentage de souris
infectées en fonction du
nombre de salmonelles
inoculées

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Livre du professeur – SVT 2de

On peut supposer que le traitement aux antibio- empêche sa prolifération. Ainsi la présence de
tiques a altéré le microbiote intestinal des souris staphylocoques blancs sur notre peau nous pro-
ce qui facilite la colonisation par les salmonelles. tège contre la prolifération des staphilocoques
Chez les souris non traitées, le microbiote intesti- dorés ( bactéries pathogènes).
nal est intact, il empêche la colonisation en exer-
çant une compétition importante pour les res-
17. Hygiène et lavage des mains
sources.
Doc. 1 : on observe une chute importante du taux
15. Le microbiote vaginal de mortalité chez les femmes dès la mise en place
et ses dérèglements d’un lavage des mains (en 1847 et en 1848, le taux
de mortalité reste inférieur à 5 % alors qu’il pou-
Symbiose
vait atteindre 30 % auparavant).
Docs. 2 et 3 : le lavage des mains avec du savon et
l’utilisation de produits antiseptiques est indispen-
sable dans de nombreuses circonstances à risques
pour limiter les infections (après le passage aux
Vaginose toilettes, après une blessure…). Cependant, ces
produits utilisés de façon abusive peuvent aussi
altérer la peau.
Il faut donc se laver les mains et utiliser les pro-
duits antiseptiques de façon raisonnée.

18. La mise en place du microbiote


Mycose intestinal du nouveau-né
En comparant les lots 1 et 2, on observe des diffé-
rences :
–– dans les proportions de bactéries du microbiote ;
–– dans la diversité des familles bactériennes.
● Candida albicans (champignon) Le nombre de familles différentes est un peu plus
● Bacille de Döderlein (bactérie)
● Gardnerella (bactérie) faible chez les enfants du lot 2 dont la mère a reçu
un traitement antibiotique (au 2e jour 12 familles
pour le lot 1 contre 10 familles pour le lot 2, au
Problèmesp. 238-240 10e jour 16 familles pour le lot 1 contre 8 familles
pour le lot 2, au 90e jour 13 familles pour le lot 1
16. Le microbiote cutané contre 10 familles pour le lot 2).
Le traitement antibiotique reçu par la mère avant
Doc. 1 : on observe la présence de la toxine delta la naissance a donc un impact sur la mise en place
dans toutes les couches de la peau (épiderme et du microbiote (composition et diversité).
derme).
Doc. 2 : on observe que la toxine delta provoque
une altération de la membrane plasmique du sta- 19. Relations between diet, microbiota
phylocoque doré. and overweight
Doc. 3 : lorsque la concentration de la toxine delta Comparaison des souris des lots a et b (docs. 1
augmente, la concentration de staphylocoques et 2) : la souris du lot 1 (microbiote provenant de la
dorés diminue, elle atteint 0 à partir de 16 μmol/L. jumelle obèse) présente une prise de poids plus
Par contre la toxine delta n’exerce pas d’effet inhi- importante que la souris du lot 2 (microbiote pro-
biteur sur le staphylocoque blanc. venant de la jumelle mince). Le microbiote joue
Bilan : le staphylocoque blanc sécrète de la toxine donc un rôle important dans la prise de poids. Si
delta. Celle-ci a une action néfaste sur la mem- on compare les lots c et d avec les lots a et b, on ne
brane plasmique du staphylocoque doré ce qui remarque pas de différence significative.

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Chapitre 11 : Microbiote humain et santé

Comme précédemment, on observe une différence tique est plus faible s’il y a prise de probiotique
entre les lots a et b des docs. 1 et 3. Les souris du (9 % contre 21 %).
lot a prennent du poids ce qui n’est pas le cas des Doc. b : on observe que le pourcentage de rechute
souris du lot b. Ceci montre bien l’importance du de la maladie est plus faible lorsqu’il y a prise de
microbiote. probiotique (47 % contre 53 %).
Contrairement à ce nous avons observé dans le La prise de probiotique comme Saccharomyces
document 2, la cohabitation des souris a un impact boulardii présente donc des effets bénéfiques
significatif : les souris du lot 2 présentent une prise (moins de diarrhées post antibiothérapie et moins
de poids plus faible. On peut supposer que comme d’épisodes de rechutes dans la maladie de Crohn).
elles sont coprophages, les souris du lot 1 ont
probablement récupéré des bactéries du micro-
biote des souris du lot 2.
Métier : Aïssata, bioinformaticienne
On remarque que la cohabitation des souris 1 et 2
Si on compare les documents 2 et 3, on constate
a un impact sur la composition de leur microbiote.
que les souris ont une prise pondérale bien plus
faible lorsqu’elles sont nourries avec un régime Pour les souris 1, les espèces caractéristiques du
pauvre en graisses saturées et riche en fruits et microbiote de l’individu obèse disparaissent pro-
légumes. Ceci montre l’importance de l’alimenta- gressivement (carrés violets) et sont remplacées
tion dans la prise de poids. par les espèces caractéristiques du microbiote de
l’individu mince (carrés roses).
Bilan : grâce à ces expériences, on a pu montrer
l’importance de deux facteurs dans la prise de Pour les souris 2, il n’y a pas beaucoup de change-
poids, la composition du microbiote mais égale- ments au cours du temps, elles conservent princi-
ment le régime alimentaire. palement les espèces caractéristiques du micro-
On peut supposer que ces deux facteurs conjugués biote de l’individu mince.
sont à l’origine d’une prise de poids plus impor- Les souris des lots 1 et 2 ont donc acquis par
tante dans certains pays comme les États-Unis. coprophagie des bactéries d’un autre microbiote
mais le microbiote provenant de l’individu mince
semble « dominant » sur le microbiote provenant
Parcours d’orientation p. 241 de l’individu obèse, il semble l’emporter par com-
pétition.
Vers la 1re : Les probiotiques et la santé Ceci permet d’expliquer pourquoi les souris du
Doc. a : on observe que le pourcentage d’individu lot 1 ne prennent pas de poids suite à la cohabita-
développant une diarrhée suite à la prise d’antibio- tion.

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