Iain Jackson

PETIT
MANUEL
D’ARCHITECTURE
pour penser
et travailler comme
un grand architecte
Traduit de l’anglais par
Jean-Louis Clauzier et Laurence Coutrot
L’édition originale de cet ouvrage a été publiée en 2015 au Royaume-Uni
sous le titre The Architecture School Survival Kit par Laurence King Publishing Ltd.

Text and illustrations © 2015 Iain Jackson. Iain Jackson has asserted his right under
the Copyright, Designs & Patent Act 1988 to be identified as the Author of this Work.
Translation © 2016 Dunod Editeur SA

This book was designed, produced and published in 2015 by Laurence King Publishing Ltd.,
London.

© Dunod, 2016 pour la traduction française

© Dunod, 2019 pour la nouvelle présentation
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com

ISBN 978-2-10-080461-0

Traduction française : Jean-Louis Clauzier et Laurence Coutrot

Graphisme de couverture : gymnase.com

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3° a), d’une part, que
les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation
collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration,
« toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses
ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4).

Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une
contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
AvAnt-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

1 s’Approprier
l’environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 3 ÉlÉments
ArchitecturAux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Explorez la ville Le poteau, la poutre et le mur
Prenez des notes Positionnement des poteaux
Sur le terrain : tissez votre réseau Questions de forme
La photo d’un bâtiment L’enveloppe
n’est pas le bâtiment Le mur
Croquis La fenêtre
Lire La toiture
Le vernaculaire L’escalier
Densité Circulation et assainissement
La rue Exposition
Pente et terrassement Isolation
Étude des précédents La porte
Intersections Le porte-à-faux
100 intersections Du bon usage du toucher
Dessiner par plaisir Matériaux
Le plan de masse Respect de l’environnement
Le banal Sauvegardez vos données
La somme des parties

2 À propos
des proportions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Rapport largeur de la rue/hauteur du bâti
Rapport surface/volume
Dessiner à l’échelle
Tout est dans les proportions
Les proportions du cube
4 prÉsenter
son projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Pour qui dessinez-vous ? Espace traversé, espace destination
Épaisseurs de trait Le piédestal
Annotez vos dessins Forme, technologie et programme
Polices Coût, temps et qualité
La vue axonométrique

6
Le plan
l’Architecte
Le nord Au quotidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
La coupe
L’élévation Présentation orale
Dessinez l’idée du bâtiment en 20 secondes Style vestimentaire
Personnages L’architecture, c’est pour les gens
La grille Mais évitez de travailler pour ces gens-là…
Subvertir la grille Organisez votre emploi du temps pour respecter
les délais et préserver votre équilibre personnel
Quelle est votre position ?

5 l’Architecte
Au trAvAil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
Contexte index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
Horrible bon goût
Cérémonie, mythes et rituels remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
L’architecture n’est pas seulement espace,
forme, lumière
Avant/arrière – public/privé
Point focal
Les espaces entre-deux
Le dessin chronologique
La vue en série
Le seuil
 AvAnt-propos
Trop souvent, face à un client ou à un jury, un jeune architecte
ou un étudiant en architecture perd un temps précieux à expliquer
ses idées et à éviter les malentendus, au lieu de présenter les mérites
architecturaux et le contenu de son projet. Des lacunes, même importantes,
ne devraient pourtant jamais masquer et faire oublier de bonnes idées.

Ce petit manuel a été conçu pour vous aider à créer des projets
convaincants et à en faire une présentation efficace. L’essentiel des sujets
évoqués ici est discuté quotidiennement dans les écoles d’architecture
du monde entier. Au fil des pages, vous retrouverez ou découvrirez
les principes fondamentaux de l’architecture, ainsi que des astuces
qui vous permettront d’enrichir vos dessins. Faites-en un aide-mémoire
que vous consulterez régulièrement, pendant la phase de conception
de vos projets et avant de les présenter. Avec lui, vous saurez concevoir
un espace ou un bâtiment en exposant sans peine ce que vous souhaitez
exprimer, pour vivre pleinement le métier d’architecte.

6
s’Approprier
l’environnement

1
 exploreZ lA ville
1 Photocopiez, ou téléchargez puis imprimez un plan
de votre quartier, arrondissement ou ville.

2 Au feutre, apposez votre signature en travers de la carte.

3 Votre signature est l’itinéraire que vous devrez suivre

dans la zone indiquée sur la carte.

4 Suivez cet itinéraire et notez vos observations, en essayant

de bien suivre le chemin indiqué par la signature.

Il s’agit ici de redécouvrir un lieu familier en suivant un itinéraire différent

du trajet habituel, sans autre but que d’observer, d’aller au-devant de la
nouveauté et de l’inattendu. Gardez trace de votre exploration en prenant
des photos ou en dessinant. Attendez-vous à vous perdre. Vous
apprendrez à regarder votre ville d’un œil nouveau : vous croiserez des
petites rues sympathiques, découvrirez des arrière-cours intéressantes,
des raccourcis improbables, et franchirez des seuils ouvrant sur de
nouveaux mondes…

10
 preneZ des notes
Avoir un carnet de croquis est essentiel, mais tenez aussi un journal.
Ne vous contentez pas d’un simple agenda avec une semaine par page
et la liste des jours fériés, et optez plutôt pour un carnet à lignes
ou à carreaux, si possible à couverture Moleskine, de format 140 × 90 mm.
Notez-y vos réflexions, vos idées et vos rêves. Vous pouvez aussi
y consigner la liste des choses à faire, des courses, vos références
bibliographiques ou vos notes de cours. Ces carnets ont généralement
une petite poche au dos pour ranger tickets, cartes de visite
et mémentos. Numérotez et datez chaque page. Il faudra remplir
un carnet chaque mois. Ces carnets deviendront les gardiens
de vos découvertes. Ils contiendront également l’historique
de vos projets, ce qui est crucial pour un apprenti architecte.

-v o u s u n e liste
FixeZ BjectiFs :
d’o veux rÉAliser
ce que je i/d’ici vendredi/
’hu
A jourd t lA Fin du mois/
u
AvAn mort ?
AvAnt mA

12
 sur le terrAin :
tisseZ votre rÉseAu
Les sorties de terrain sont essentielles dans la formation de tout architecte.
Elles vous permettront d’explorer une ville inconnue et d’en découvrir
tous les charmes, mais aussi de consolider des amitiés
et d’en former de nouvelles. C’est l’occasion de rompre
avec la monotonie de l’atelier. Profitez-en pour
dessiner et photographier sans relâche.

Organisez aussi une sortie hebdomadaire

dans votre ville, pour visiter des expositions,
des galeries, aller à des concerts… Loin des projets
de l’atelier, votre esprit sera délassé : vous élargirez
votre cercle de relations et adopterez des modes
de raisonnement nouveaux.
5

tout Architecte devrAit visiter les villes suivAntes :

1 Athènes 5 Brasilia 9 Florence 13 Lagos 17 Shanghai
2 Ahmedabad 6 Chandigarh 10 Helsinki 14 New York 18 Stockholm
3 Barcelone 7 Chicago 11 Hong Kong 15 Paris 19 Tokyo
4 Berlin 8 Copenhague 12 Las Vegas 16 Rome 20 Vienne

14
 19

17
11

12

6
7 2
14

10
18
8
4 20
15 9 1
16

13
 lA photo d’un BÂtiment
n’est pAs le BÂtiment
Prenez garde aux clichés d’architecture qu’on trouve dans les magazines
sur papier glacé et les livres reliés. Une photo d’un bâtiment n’est pas
le bâtiment, mais une image fortement chorégraphiée et mise en scène.
Photographié sous un angle spécifique, dans des conditions parfaites
d’éclairage, le bâtiment paraîtra immaculé avec en arrière-plan
un ciel d’un bleu parfait. Ou bien on aura truqué l’image pour accentuer
la perspective, ou pour faire disparaître certains « défauts ». Appréciez
sans retenue la puissance ou l’élégance des photos d’architecture,
mais faites tout votre possible pour visiter le bâtiment, ou du moins
pour regarder les plans et les coupes qui vous apporteront une meilleure
compréhension.

16
 croquis
Bien sûr, avec l’omniprésence de l’informatique, le rendu haute définition
et la modélisation en 3D sont à la portée de chacun, mais rien ne remplace
un croquis. Un croquis vous permet de séduire un client potentiel
lors d’un dîner, ou d’expliquer rapidement une idée, et il aide à résoudre
conflits et malentendus sur le chantier. Dessiner est également un plaisir,
mais c’est un talent qui a besoin d’être nourri et entretenu. Avec 10
à 15 minutes d’exercice par jour, vous obtiendrez d’excellents résultats.

Pour débuter, choisissez un crayon à mine très grasse (9B) ou un fusain.

Prenez le temps de bien visualiser le modèle avant de poser la pointe
de crayon sur le papier. Détendez-vous, sans vous inquiéter du résultat.
Dessiner c’est essentiellement observer et « apprendre à regarder » ;
un dessin n’est pas un bijou.

18
 lire
Il est essentiel de lire des livres sur l’architecture et les architectes.
Il existe une longue tradition de l’édition architecturale – explorez
les bibliothèques, fouinez dans les librairies d’occasion et devenez
bibliophile. Ménagez-vous un temps de lecture d’au moins
une demi-heure par jour. Une bonne connaissance des magazines
d’architecture, des monographies et des textes théoriques vous aidera
à donner du sens à vos projets et à en maîtriser le contexte historique ;
vos propres créations gagneront en sophistication.

20
le vernAculAire
On peut tirer grand profit de l’observation de l’architecture vernaculaire
d’une région, notamment pour ce qui est des matériaux et des formes
adaptés au climat et à l’esprit local. Cette architecture intemporelle recèle
une certaine beauté. Dans tout bâtiment, les angles, les linteaux des portes
et fenêtres, les appuis de fenêtre et les ouvertures sont des éléments
essentiels. Ici, les pierres d’angle taillées sur mesure sont des ponctuations
fortes. Soyez attentif aux endroits où les matériaux et les formes
se rejoignent ou se modifient : ils sont importants du point de vue pratique,
pour la résistance du bâtiment aux intempéries, mais aussi pour leur intérêt
visuel : c’est pourquoi ils méritent une attention particulière lors de la
conception de la façade. L’utilisation de matériaux et de formes locaux
enrichira vos créations.

23
 densitÉ
La notion de densité est très ambiguë, et source de fréquents
malentendus. Par exemple, un gratte-ciel n’implique pas nécessairement
une densité élevée s’il est situé sur une grande parcelle de terre
inoccupée. Observez les trois exemples ci-contre : tous comptent
le même nombre de logements à l’hectare, mais chacun correspond à
des conditions de vie bien différentes pour les habitants. Une solution
à mi-hauteur assure des espaces verts privés et publics et des logements
de types et de tailles différents. Le nombre de résidents à l’hectare
est un indicateur plus utile que le nombre de logements à l’hectare ;
en tout cas, il est essentiel de réfléchir à la manière dont les logements
et les habitants sont répartis sur l’espace disponible.

24
Construction de faible hauteur,
mais pas d’espaces verts

Immeuble entouré par un espace libre

Construction de hauteur moyenne

surplombant un espace commun
 Balcons donnant sur la rue

Végétation

Éclairage public

Parking
 Espace de balcon de 2 m minimum

lA rue
La rue doit être un lieu attrayant et vivant. On évitera les rues sombres,
Jardins désertes, donnant la priorité aux voitures : ce sont des lieux dangereux
et déplaisants. Une rue doit offrir de l’espace à la fois pour les piétons,
les cyclistes et la circulation automobile. Elle doit être bien éclairée,
bordée d’arbres et avec du mobilier urbain solide, mais sans trop de
barrières ou de ralentisseurs. Favorisez un usage mixte : un rez-de-chaussée
animé pour le travail, le commerce et les loisirs, surmonté par des logements.
Pensez au stationnement des voitures, soignez les circulations piétonnes
et l’organisation de l’espace public.

27
 pente et terrAssement
Efforcez-vous toujours de tirer parti des attributs naturels
du site, notamment les dénivelés. Les promoteurs et les constructeurs
ont tendance à considérer qu’il est trop compliqué de construire sur des
sites escarpés ; or ceux-ci représentent un énorme potentiel pour créer
des bâtiments intéressants. Concevoir dans le sens de la pente facilite
le travail de construction et réduit les coûts ; on peut même parfois
y gagner une vue panoramique (voir A ). Placer le plan du sol
perpendiculaire à la direction de la pente permet de créer
des demi-niveaux et des espaces intérieurs de hauteur double ( B ),
voire de poser le bâtiment sur pilotis ( C ), ou même en porte-à-faux
par rapport à la pente. On peut également enterrer partiellement
la construction en prévoyant un accès par le toit ( D ). La terre du chantier
extraite pour faire les fondations du bâtiment peut être réutilisée
pour remblayer le terrain ailleurs.

28
 D

Remblai

Décaissement
B

A
 Étude des prÉcÉdents
Chaque bâtiment est en soi un prototype, et jamais deux bâtiments n’auront
des finitions identiques – il est néanmoins essentiel d’apprendre comment
d’autres architectes ont traité et résolu des problèmes analogues.

L’étude des précédents prendra en compte trois éléments :

1 Typologie fonctionnelle : pour concevoir un musée,

regardez comment d’autres musées ont été organisés.
Comment les espaces d’exposition sont-ils disposés ?
Les visiteurs sont-ils censés suivre un itinéraire déterminé ?

2 Typologie matérielle : observez les détails et les solutions

adoptés dans des bâtiments construits avec les matériaux
que vous voulez utiliser.

3 Typologie formelle : si le site est très étroit, regardez

d’autres projets ayant une emprise semblable ; si vous
envisagez de construire autour d’une cour, examinez d’autres
bâtiments sur cour, même s’ils ont une fonction différente.

Mettez en forme vos résultats en résumant les principaux aspects

que vous comptez utiliser pour votre projet. Vous n’êtes pas en train
de copier un bâtiment, mais d’observer les mêmes principes.

30
Typologie fonctionnelle : comparez la façon dont des exemples du même
type fonctionnel sont agencés. Voici cinq musées qui répondent à une même
fonction, mais sont conçus de manières radicalement différentes. Ils sont
dessinés à la même échelle pour faciliter la comparaison.

31
 A B

A En biseau
B En courbe
C Concave
C D D En saillie

intersections
Les angles jouent un rôle majeur dans la configuration des rues et des îlots
urbains. Ils méritent d’être conçus avec soin. Une intersection étant le point
où deux rues se rejoignent, sa configuration a un impact sur les voies très
passantes ; elle est aussi riche en possibilités pour l’architecte.
Quelle solution allez-vous choisir ? La voulez-vous majestueuse, ou va-t-elle
adoucir la raideur de l’angle par un biseau ou une courbe ?

32
100 intersections
Remplissez tout un carnet avec
100 croquis d’immeubles formant
un carrefour. En quoi les matériaux
et la forme prennent-ils en compte
cette intersection ?
dessiner pAr plAisir
Il est agréable de dessiner à loisir sans vraiment
avoir un problème de conception à résoudre ou un sujet
à représenter. C’est une bonne façon de se détendre
et de laisser parler son subconscient.
Quand vous butez sur un problème ou quand vous
êtes découragé, mettez-vous à esquisser des rues
et des bâtiments imaginaires. Le plus souvent,
vous y gagnerez en lucidité et vous produirez
une série de croquis amusants.
 le plAn de mAsse
Chacune de vos présentations doit comporter un plan de masse
indiquant l’insertion du projet dans le quartier. Signalez les principaux
points de repère et les éléments naturels. Vous pouvez également placer
des flèches directionnelles et des annotations précisant comment
votre projet se situe par rapport aux vues existantes et aux tracés
routiers, et comment il relie les rues et les quartiers. Le haut de la feuille
doit toujours être orienté au nord et les plans de masse sont habituellement
présentés à l’échelle au 1:1 250 ou 1:2 500 (voir p. 49).

1 Principaux éléments naturels 5 Bâtiments historiques importants

(par ex. rivières)
6 Quartiers (par ex. quartier nord, quartiers
2 Transports (par ex. trains, trams, chauds, ghetto, quartier d’affaires)
ferries, canaux)
7 Vues et belvédères
3 Espaces verts et parcs
8 Problèmes (nuisances sonores, voies
4 Monuments et espaces publics à trafic intense, occasions manquées)

36
 6
8

6
1
4

2 2
7
4

3
le BAnAl
Restez à l’affût de la « laideur sublime », du banal et du quotidien ; faites-en
des croquis et mettez-les en valeur. Il ne s’agit pas de faire l’éloge de la
médiocrité, mais d’observer comment nous vivons et d’améliorer la qualité
générale de la conception. Tout ne doit pas être emblématique ou capter
l’attention ; cherchez à regarder le quotidien avec des yeux neufs et à donner
une qualité esthétique aux objets communs et aux lieux de vie ordinaires.

39
 lA somme des pArties
En architecture, il nous faut prendre l’ordinaire et le quotidien
et les réaménager de manière à les transformer. L’idéal consiste en
une intervention minimale pour un effet maximal. Simplement répondre
aux exigences pratiques ne suffit pas. 1 plus 1 devrait toujours faire 3.
Cherchez toujours à obtenir plus que vous n’avez apporté.

40
À propos
des proportions

2
 rApport lArGeur de
lA rue/hAuteur du BÂti
Le rapport entre la largeur de la rue et la hauteur des bâtiments a
un effet majeur sur la perception qu’en ont les usagers. Une ville médiévale
aux ruelles étroites et aux maisons en encorbellement est mystérieuse
et invite à la découverte. Dans une métropole moderne, en revanche,
la hauteur des bâtiments est parfois le décuple de la largeur des rues :
l’ensoleillement y est très réduit et les vents s’y engouffrent. Les piétons
peinent à traverser les rues, à cause de la circulation et des rafales de vent.
Par contre, des artères trop larges, bordées d’immeubles à un ou deux
étages, manquent de dynamisme et sont source de gaspillage, car il faut
plus de routes, de services et d’aménagements paysagers par immeuble.
Le prix du terrain oblige souvent à définir une hauteur et une densité
déterminées, mais soyez conscient de l’impact qu’aura votre projet
sur le paysage urbain ; essayez de trouver la bonne densité, avec des rues
pratiques et agréables.

44
 rApport superFicie/volume
Si un bâtiment présente un rapport superficie/volume élevé, on peut
espérer plus de vue, d’ouvertures et de pénétration de la lumière naturelle.
L’inconvénient est que comme la surface extérieure est plus grande,
la déperdition (en climat froid) ou l’accumulation de chaleur (en climat
chaud) s’en trouveront accentuées. Dans un climat chaud, à condition
de protéger du soleil les murs et les ouvertures, on a plus de possibilités
pour ventiler et rafraîchir de façon naturelle. Si l’on désire un rapport
superficie/volume restreint, la sphère représente la solution optimale,
mais peu fonctionnelle. Dans le type G , le rapport superficie/volume
est très élevé, ce qui en climat chaud apporte plus d’ombre, avec
des cours carrées fraîches et une ventilation par courants d’air. Le type H
est souvent utilisé pour des hôtels car il offre une grande superficie
(avec des fenêtres dans chaque chambre) dans un plan relativement
compact, et également un bandeau central permettant d’abriter les salles
des services communs et les pièces de réception.

surFAce Au sol superFicie surFAce Au sol superFicie

A 16 16 E 16 32
B 16 20 F 16 64
C 16 34 G 16 34
D 16 30 H 16 34

46
A B C D E

F G H
 dessiner À l’Échelle
Pour dessiner des bâtiments, on utilise un système permettant
de les représenter plus petits qu’en vraie grandeur. C’est ce que l’on appelle
« dessiner à l’échelle ». Par exemple, si l’échelle est au 1:50, cela signifie
que le dessin du bâtiment est 50 fois plus petit qu’en réalité. Autrement
dit, 1 cm sur le dessin équivaut à 50 cm en réalité. On utilise des échelles
différentes selon le niveau de détail et le type d’informations à fournir.

En général, on commence par le plan de masse et les plans d’ensemble

du bâtiment. Ces croquis montrent l’emplacement du bâtiment et
l’agencement de base du plan. À mesure que le projet se précise, l’échelle
augmente et on commence à considérer les détails et la construction
du bâtiment. On veillera à fournir le niveau de détail adapté à l’échelle
choisie. Les croquis d’architecture sont tracés aux échelles figurant
dans le tableau ci-contre. (Les échelles comme 1:25 et 1:33 parfois
mentionnées conviennent à des projets d’ingénierie et ne sont jamais
employées pour les croquis architecturaux.) Certains pays utilisent
une échelle exprimée en pieds et pouces – les mêmes principes s’appliquent.

48
Échelle tYpe de croquis ce que vous deveZ inclure
1:1 250 Plans de masse Tracé des rues, présentation du site.
ou 1:2 500 et analyse du site

1:200/1:100 Croquis généraux Présentation des masses composant le projet.

d’aménagement L’aménagement paysager et le contexte sont
explicités. On peut spécifier les matériaux
et le mobilier. Pour les petits projets,
ces informations doivent être au 1:100.
1:50 Dessins détaillés La conception de bâtiment est résolue
et des éléments de base de construction
apparaissent, notamment l’emplacement
de l’isolation et des éléments porteurs.
Chaque pièce doit être nommée, et la disposition
et les matériaux du mobilier seront indiqués.
1:20 Construction Utile pour montrer la composition d’une coupe
de mur en entier.
1:10/1:5 Détails Croquis techniques détaillés intégrant souvent
des dessins d’experts ou de sous-traitants. Tous
les éléments doivent être identifiés et renvoyer
aux croquis généraux au 1:200 ou au 1:100.
1:1 Prototypes/fabrication Des dessins en CAO peuvent servir à produire
CNC (machines des éléments de construction. Pour les bâtiments
à commande numérique)/ traditionnels, décorations et modèles de taille
fabrication assistée de pierre sont produits à cette échelle.
par ordinateur/modèles

49
tout est dAns
les proportions
La taille et les proportions de chaque élément du projet sont souvent
déterminantes dans la réussite d’une œuvre architecturale. La différence
entre bonne et mauvaise architecture est une question de centimètres.
En général, c’est le corps humain qui sert de mesure à notre environnement,
notamment pour les entrées, portes et hauteurs sous plafond. Certains
endroits sont conçus à une échelle monumentale pour susciter
l’admiration (les cathédrales) ; d’autres espaces sont petits pour
créer l’intimité et donner un sentiment de sécurité (comme un
« nid douillet »).

Des architectes ont eu recours à des proportions et

à des dimensions spécifiques. Le Corbusier a inventé
le Modulor, un système de proportions qui fonde
les dimensions du corps humain sur la suite de Fibonacci
(séquence mathématique dans laquelle chaque nombre est
la somme des deux précédents). Cependant, toute proportion est relative
et difficile à définir ainsi. Tournez-vous plutôt vers Lewis Carroll : Alice
au pays des merveilles expose bien le caractère relatif des proportions.

51
 les proportions
du cuBe
Lorsque l’on change les dimensions externes d’un bâtiment, son volume
ne change pas dans les mêmes proportions. Par exemple, un bâtiment
qui fait 2 × 2 × 2 m aura un volume de 8 m3, tandis qu’un bâtiment faisant
4 × 4 × 4 m aura un volume de 64 m3. En d’autres termes, à superficie
égale, plus le cube est grand, plus vous obtenez un volume important
par unité de surface. Le volume plus grand peut donc être considéré
comme plus économique et plus efficace en termes de construction.
En revanche, il consommera davantage en chauffage et en climatisation.

52
ÉlÉments
ArchitecturAux

3
 le poteAu, lA poutre
et le mur
On peut dire, sans simplifier exagérément, que presque
toute l’architecture consiste à combiner trois éléments : le poteau,
la poutre et le mur. En considérant soigneusement l’espacement,
l’épaisseur, le rythme, la composition et la matérialité de ces trois
éléments, il est possible d’inventer de belles solutions architecturales.
Si l’on ajoute la rampe et l’escalier, et aussi les portes et les fenêtres,
on obtient une panoplie d’éléments permettant de résoudre la plupart
des problèmes architecturaux. Ne craignez pas de recourir à des solutions
simples, rectilignes, à angle droit. N’utilisez l’arc, le cercle et l’ellipse
qu’avec de grandes précautions.

56
 Poutre

Mur

Poteau
 positionnement
des poteAux
Ne vous contentez pas d’aligner simplement une rangée de poteaux
structurels – réfléchissez à l’emplacement optimal en fonction des murs,
des cloisons et des ouvertures. Un pilastre (poteau en saillie sur un mur)
peut contribuer à délimiter l’espace et à en préciser les bornes.
Si le poteau est toujours encastré dans le mur, et donc invisible,
on perd l’occasion d’exprimer la structure et les qualités rythmiques
qu’elle apporte au bâtiment. Le mur est-il bien nécessaire ?

58
Poteaux Extérieur

Intérieur
Encastrés

Extérieur

Intérieur
1 2

3 4
questions de Forme
Comment allez-vous produire une forme architecturale ?
D’où viennent vos idées ?
La forme choisie répond-elle à un besoin fonctionnel ?
L’architecture a-t-elle un rapport avec la sculpture et les formes
expressives ?

Telles sont les questions auxquelles vous serez confronté durant

toute votre vie d’architecte.
On peut considérer qu’il existe quatre manières de produire une forme :

1 Faire rentrer toutes les exigences 3 Tenter d’exprimer figurativement

du programme dans une jolie boîte
bien rangée, bien fonctionnelle.
2 Exprimer les fonctions du bâtiment,
de sorte que chaque élément
du programme ait sa propre forme :
par exemple un auditorium n’aura pas
la même forme qu’une bibliothèque.
les fonctions du bâti à travers sa forme :
ainsi à un projet de bibliothèque
on donnera l’aspect d’un livre.
4 Ignorer la fonction et employer
un autre moyen pour générer la forme
indépendamment de la fonction. On peut
concevoir la forme comme une réponse
sculpturale à laquelle la fonction devra
s’adapter.

61
 l’enveloppe
L’enveloppe qui constitue la forme réelle du bâtiment est ce qui
distingue l’intérieur de l’extérieur ; elle définit le volume et les espaces
intérieurs. L’enveloppe doit satisfaire plusieurs exigences :

1 Elle doit être perméable à certains endroits 5 Il convient de prévoir en entrée

et imperméable ailleurs. Elle doit laisser
rentrer les occupants, tout en empêchant
la pluie et le vent de pénétrer.
2 Elle doit empêcher l’humidité de la terre
de remonter en surface.
3 Dans l’idéal, elle doit permettre
de modifier la température et de la
maintenir à l’intérieur des bornes que
les humains jugent confortables.
4 La lumière doit pouvoir pénétrer à certains
endroits et l’aération doit être possible
(celle-ci peut être étroitement contrôlée
par un dispositif mécanique ou obtenue
simplement en ouvrant les fenêtres).
l’accès des services techniques (eau,
gaz, électricité, télécommunications)
et en sortie l’évacuation (eaux usées,
eaux pluviales, fumées).
6 Elle doit être durable et résister
aux intempéries et aux visiteurs
indésirables (fourmis, rats
ou cambrioleurs).
7 Elle doit vieillir bien et, si possible,
embellir avec le temps ; elle doit être
facile à entretenir et à nettoyer.

62
6
6

2
 le mur
On distingue généralement deux types de mur :

1 Le mur porteur supporte son propre poids, mais aussi les planchers,
la toiture et l’intérieur du bâtiment. Il protège contre les intempéries
et intègre un isolant. C’est un modèle simple et éprouvé, utilisé
en général pour les petits bâtiments ou les maisons. Il doit être fait
d’un matériau capable de supporter la charge. L’épaisseur du mur est
généralement proportionnelle à la taille du bâtiment : un bâtiment
plus haut exigera des murs plus épais, ce qui réduit la surface
de plancher utile et augmente la quantité de matériau nécessaire.
Les ouvertures sont obtenues en perçant la paroi et surmontées
de linteaux ou d’arches supportant le mur au-dessus.

2 Le mur non porteur utilise une série de poteaux et de poutres

pour créer un cadre qui soutient les planchers, la toiture et l’intérieur
du bâtiment. Le mur extérieur ne supporte alors que son poids,
et il est simplement « fixé » à l’ossature ; ou bien il est entièrement
soutenu par elle, et il ne supporte aucune autre charge.
Cette méthode permet d’obtenir une plus grande hauteur, sans perte
de surface de plancher, et d’utiliser en façade des matériaux
non porteurs, comme le verre. On peut alors pratiquer de grandes
ouvertures qui ne nécessitent ni linteaux ni arches.

64
 Linteau nécessaire

Mur extérieur
fixé à l’ossature

2
 lA FenÊtre
Ouverture pratiquée dans le mur, la fenêtre est généralement faite de
plaques de verre tenues par un cadre. Elle a plusieurs fonctions : ventiler
une pièce de façon naturelle ; y faire pénétrer la lumière ; offrir une vue
sur l’extérieur et/ou donner à voir l’intérieur d’un bâtiment (vitrine
de magasin).

Insertion de la fenêtre : réfléchissez à la manière dont vous allez insérer

la fenêtre dans l’épaisseur du mur. Ce choix définira souvent le caractère
de la façade. Placée en retrait dans le mur, la fenêtre offre un sentiment
de stabilité ; alignée sur la façade extérieure, elle donne une finition plus
nette. Un appui de fenêtre intérieur assez profond peut servir de siège,
et les ouvertures en biais dans les murs apportent plus de lumière dans
la pièce et attirent l’attention sur la vue.

Dormants : l’encadrement des fenêtres mérite lui aussi réflexion. Un mince

châssis en métal ne véhicule pas le même sens qu’une fenêtre à carreaux
sertis de plomb dans un châssis en bois. En dessin, on utilise des lignes
en pointillé pour indiquer la position des ouvertures et des charnières.

Formes : les fenêtres plus larges que hautes encadrent une vue
panoramique, tandis que des fenêtres hautes mais étroites font pénétrer
la lumière en profondeur et donnent une impression de hauteur.
Une fenêtre placée à l’angle d’un bâtiment produit un effet spectaculaire,
mais sa réalisation est difficile avec des murs porteurs.

66
Insertion dans
l’épaisseur du mur

Formes

Dormants

Alignée
ou en retrait
 8

5
4
2

9
lA toiture
Parfois surnommée la « cinquième façade », la toiture est un élément
trop souvent négligé dans la conception d’un bâtiment. Essayez d’utiliser
cette zone pour créer un jardin, un espace de production énergétique
ou un refuge pour la faune.

1 Dissimulez une toiture à deux pentes
derrière un parapet (n’oubliez pas le solin
entre le mur et la toiture).
2 L’accès au toit est obligatoire.
L’usage des trappes doit être évité.
5 La toiture doit évacuer les eaux pluviales.
Les gouttières peuvent être masquées
dans le mur ou être apparentes
en façade.
6 Utilisez les toitures comme espace de vie.

3 Si toutefois une trappe est inévitable, 7 Les fumées peuvent être évacuées
posez des barrières et des garde-corps. à travers le toit.

4 Les usines et les ateliers nécessitent 8 La toiture comme balise et point de mire.
une lumière constante, sans ombre, On peut en faire un moyen d’attirer
avec une exposition au nord. La toiture l’attention sur le bâtiment et de faciliter
à redents est idéale dans ce cas. l’orientation dans la ville.

9 La toiture peut servir d’aire de stockage.

69
 l’escAlier
L’escalier sert à passer d’un étage à l’autre. Il offre aussi toutes sortes
de possibilités architecturales, à la fois comme objet à part entière
et pour les points de vue qu’il permet de créer.

Évitez l’escalier en spirale : il utilise autant d’espace qu’un escalier droit

et, le plus souvent, l’espace périphérique est inutilisable.

1 Arrondissez la première marche : 4 L’espace devant un escalier doit être

cela permet de tourner au moment
de quitter l’escalier.
2 Une bonne idée consiste (si l’espace
s’y prête) à ménager un petit jour entre
deux volées de marches. Vous permettez
à la lumière d’atteindre le bas de l’escalier
et rendez le trajet plus intéressant.
au moins égal à la largeur de l’escalier.
5 Placez une verrière au-dessus de l’escalier
pour inonder l’espace de lumière.
6 Dessinez toujours une coupe au niveau
de l’escalier pour vous assurer qu’il y a
assez d’espace libre en hauteur.

3 Placez une fenêtre au niveau du palier. 7 La contremarche doit mesurer 200 mm

Non seulement cela apporte de la lumière, et la marche 250 mm.
mais cela offre une vue depuis un repos.

70
 3

1
2
4

200 mm

250 mm

7
 circulAtion
et AssAinissement
Quand vous planifiez un édifice plus important, regroupez si possible
les éléments de circulation verticale (escaliers et ascenseurs, halls
et toilettes). C’est pratique pour les visiteurs et cela facilite les travaux
de construction, car les gaines techniques et les tuyaux verticaux peuvent
être installés en même temps que les cages d’ascenseur et les escaliers.
Essayez toujours de superposer les pièces humides comme les toilettes
et les cuisines ; cela facilitera la pose de la plomberie.

1 Ascenseur
2 Gaine de service technique
3 Placard destiné à l’entretien

72
2 3

1
 exposition
Dans les climats froids ou tempérés, l’édifice doit être orienté
pour exploiter au mieux la lumière et la chaleur du soleil. Une bonne
exposition améliore la qualité environnementale du bâtiment, mais aussi
la qualité des espaces intérieurs et le bien-être des occupants.
Les chambres à coucher doivent être exposées à l’est pour recevoir
les premiers rayons du soleil. Le jardin doit si possible être exposé au sud,
tandis que les fenêtres donnant au sud doivent être ombragées
et ventilées pour éviter des chaleurs excessives. La salle de séjour
et la fenêtre au-dessus de l’évier doivent être orientées à l’ouest.
Les pièces qui n’ont pas besoin de lumière, comme le garage, doivent être
exposées au nord, tout comme les ateliers qui ont besoin d’une lumière sans
ombre. Quelle que soit la fonction du bâtiment, votre projet doit toujours
tenir compte de la lumière du soleil et des ombres.

74
 Matin

Après-midi

Ombre nécessaire

Soir
 isolAtion
En climats froids et tempérés, l’isolation est un élément clé
de la construction, pour réduire les dépenses d’énergie et améliorer
le confort. L’exemple ci-contre présente une coupe d’un mur ordinaire.
L’exemple A montre l’isolation sur la face interne du mur. Le principal
problème avec cette solution est la condensation interstitielle (qui se forme
dans le mur). Un pare-vapeur efficace est nécessaire pour empêcher
l’humidité venant de l’intérieur du mur de se condenser quand elle atteint
la partie froide du mur extérieur au point 1 . L’avantage de cette solution est
que la pièce se réchauffera rapidement et qu’on ne gaspillera pas d’énergie
à chauffer les matériaux de construction, ce qui est le cas dans l’exemple B,
où l’isolation est placée à l’extérieur de la structure principale. On aura alors
besoin d’une couche externe supplémentaire, comme un crépi ou du bois.
Avec cette solution, le risque de condensation interstitielle est moins
important, mais un pare-vapeur est néanmoins fortement conseillé
aux points 2 ou 3 . La pièce mettra plus de temps à se réchauffer,
mais la structure servira à accumuler de la chaleur, limitant ainsi
l’amplitude thermique au fil de la journée.

76
 A B

Doublage

Extérieur Extérieur

Intérieur Intérieur

3
1
2
 lA porte
Une porte est un élément mobile dans un mur, qui permet soit
d’accéder à un espace, soit d’en interdire l’accès pour en préserver
la sécurité, l’intimité, la chaleur.

1 Normalement, une porte, fixée au mur 3 Une passerelle amovible a toujours

sur un côté par des charnières, s’ouvre quelque chose de captivant, tout comme
vers l’intérieur de la pièce : il faut les volets roulants et les portes pliantes.
donc prévoir l’espace nécessaire
pour qu’elle puisse s’ouvrir. Notez que 4 La porte sur pivot décentré offre
la porte s’encastre dans un cadre également un potentiel architectural,
(le châssis), qui la protège et améliore en particulier les portes très larges,
le fini de la jonction avec le plâtre. qui donnent ainsi l’impression que c’est
toute la façade qui s’ouvre.
2 Une autre solution consiste à
ménager une fente à l’intérieur du mur,
dans laquelle la porte vient coulisser.
Il faut alors augmenter l’épaisseur du mur.

78
 1

Châssis

3
1x 3x
le porte-À-FAux
Un porte-à-faux est un élément saillant au-delà de son appui qui permet
de construire des structures en surplomb, souvent d’un très grand intérêt
visuel et spatial. En règle générale, la longueur de la portée arrière doit
être le triple de celle de l’élément « en surplomb » (on trouve toutefois
de nombreuses exceptions).

Considérez l’élément en porte-à-faux comme une charpente.

Ménager une pente devant le bâtiment et incliner la face du porte-à-faux
vers le haut permet d’accentuer encore l’impression d’acrobatie
architecturale.

81
 du Bon usAGe
du toucher
Les bâtiments dessinés par l’architecte indien Charles Correa (né en 1930)
se découvrent par « la plante des pieds » : l’architecture n’est pas seulement
visuelle, elle fait appel à tous les sens, et le toucher est particulièrement
important. L’œil confirme ce que la main sait déjà. Les sièges ne doivent pas
conduire la chaleur ; les poignées de porte doivent être agréables à prendre
en main ; les mains-courantes et balustrades doivent être finies avec soin
et confortables à saisir. Certains points, en revanche, doivent subir
le minimum de contact humain – lorsque c’est possible, éliminez des toilettes
publiques les distributeurs de savon et les portes actionnés à la main.
Quelle est l’allure sonore, et pas seulement visuelle, de vos projets, et quelles
sont leurs propriétés tactiles ?

82
mAtÉriAux
L’architecture peut s’envisager indépendamment de ses propriétés
matérielles. On peut élaborer un plan et produire des idées, mais il est
toujours bon de penser aux matériaux dès le début de la phase de
dessin/conception. Les matériaux ne viennent pas se surajouter à une
forme, comme un simple papier peint ; faites votre choix en fonction
de leurs qualités intrinsèques : la forme devrait émerger en partie des
matériaux choisis. Les matériaux doivent être d’un bel aspect, mais aussi
durables, abordables et faciles à mettre en œuvre sur site. Vous devez
coordonner les joints, les raccords et la taille des unités de manière à ce
que la façade forme un tout cohérent ; évitez les raccords maladroits.
Des matériaux nouveaux peuvent engendrer de nouvelles formes
et méthodes de construction – mais restez prudent tant qu’ils n’ont
pas fait leurs preuves.

Ne faites pas l’erreur d’utiliser un trop grand nombre de matériaux

dans un même bâtiment – limitez votre palette à trois matériaux
au maximum pour l’enveloppe.

85
 respect
de l’environnement
L’approche la plus durable en matière de construction serait de ne rien
construire du tout. Si vous devez tout de même construire un bâtiment, qu’il
soit alors compact, passif plutôt que bardé de technologies (la production
d’un panneau photovoltaïque est très énergivore), orienté avec soin et fait
de matériaux locaux et recyclables. Veillez à ce que l’isolation soit continue
sur toute l’enveloppe, sans « ponts thermiques » en climat froid (un pont
thermique est un défaut d’isolation qui laisse la chaleur s’échapper ;
il favorise aussi la condensation de l’air chaud et humide). En climat chaud,
la climatisation est à présent la norme, tout comme les façades vitrées
(ce n’est pourtant pas la meilleure manière d’aborder l’ère de la fin
du pétrole). Le problème du chauffage des volumes et de l’eau est aisé
à traiter sans s’écarter des modes de construction conventionnels.

1 Recueillez l’eau de pluie et utilisez-la 3 Pour chauffer l’eau, utilisez une chaudière
pour la lessive, les douches et les chasses à bois, des panneaux solaires
d’eau. et un thermoplongeur électrique.

2 Récupérez l’eau des douches 4 Une pompe à chaleur permet

pour arroser les jardins. de réchauffer ou rafraîchir l’air.

86
 3

4
 sAuveGArdeZ
vos donnÉes
Faites connaître votre travail. Documentez vos résultats et publiez-les.
Tenez un blog pour présenter vos explorations. Photographiez votre ville,
votre quartier, et créez des archives. Vous pourrez revenir à ces informations
et observer comment le paysage qui vous entoure se transforme peu
à peu, de nouveaux immeubles remplaçant les anciens.

deZ
sAuveGAr t
uotidie n nemeesn
q hotos et vos d s in s
vos p s.
numÉrisÉ

88
prÉsenter
son projet

4
 pour qui
dessineZ-vous ?
On réalise des dessins pour diverses raisons : certains aident le client
à mieux comprendre le type de bâtiment qu’il obtiendra ; d’autres servent
à définir le prix de vente d’un bâtiment, ou encore comme indications
pour la construction. Nous, architectes, réalisons encore d’autres dessins
durant le travail d’élaboration, pour mieux nous représenter les espaces
et les formes que nous créons. Réalisez des dessins et des schémas
qui fassent passer votre concept, votre idée-force. N’ayez pas peur
de commencer par des traits bruts et des dessins exploratoires. Ne vous
précipitez pas sur l’ordinateur. Explorez plutôt une idée à l’aide de croquis :
alternez plans, coupes, détails et esquisses en 3D pour laisser émerger
un ensemble d’idées.

Certains dessins de présentation servent à « vendre » le projet.

Si un bâtiment n’est pas beau sur papier, il ne le sera sans doute pas
une fois construit. Demandez-vous toujours à qui sont destinés
vos dessins, et adaptez-les en fonction.

92
 ÉpAisseurs de trAit
Dans un dessin, l’épaisseur du trait est essentielle : elle rend le dessin plus
lisible, crée l’illusion de profondeur et exprime visuellement l’importance
relative des éléments. La ligne du sol doit être très épaisse, sinon
le bâtiment aura l’air de « flotter » sur la page. En élévation, on utilise
des traits plus épais pour montrer les objets qui sont « plus proches »
de l’observateur, et parfois aussi pour indiquer les ombres ; en plan,
ils servent à dessiner les éléments structurels et l’enveloppe du bâtiment.
En coupe, le trait le plus épais est réservé aux éléments qui sont
« traversés » par la coupe ; les objets en élévation, qui sont au-delà
de la ligne de coupe, sont dessinés au trait le plus fin.

-vous
munissnesZ suivAnts
des cr AYo Ètres) :
(en millim 5 0,3
8 – 0,25 –
0,13 – 0,1 – 1 – 2
– 0,5 – 0,7

94
 AnnoteZ vos dessins
Donnez un titre à vos dessins, et indiquez de quoi il s’agit, par exemple
« Coupe A – A ». Nommez les pièces, indiquez les matériaux et ajoutez
des notes ou des flèches pour montrer les vues, les itinéraires
et les intentions de conception.

Sans ces informations, vos dessins seront sujets à des

interprétations multiples. L’image ci-contre, par exemple,
peut représenter une ampoule, ou une personne penchée
dans sa baignoire. Les notes suppriment l’incertitude
et éliminent l’ambiguïté.

96
À empattement Sans empattement

polices
Le choix de la police fait partie du message que vous voulez faire passer.
Une police à empattement (le Garamond par exemple) découle du ciseau
du tailleur, les empattements étant une trace du travail de la pierre,
et dénote « l’establishment », la tradition et la longévité. Une police sans
empattement (l’Helvetica) élimine ces références comme anachroniques
et affiche la clarté et la modernité. La question n’est pas tant de savoir
ce que l’on dit, mais comment on le dit.

97
 lA vue AxonomÉtrique
Servez-vous de vos plans pour construire une projection axonométrique
(également appelée axo : un dessin en 3D sans perspective). C’est une très
bonne manière d’exprimer vos idées : il s’agit d’un dessin à l’échelle
qui démontre les qualités spatiales de votre proposition, et qui peut être
utilisé pour montrer à la fois le plan, l’élévation, la coupe et même
les détails de construction. L’axo est utile si l’on s’adresse à des personnes
qui ne sont pas habituées aux plans et coupes. Dessinez tous vos projets
en axo : vous montrerez que vous savez comment le bâtiment fonctionnera
et l’aspect qu’il aura.

98
45O
le plAn
Le plan est un mode de représentation très abstrait. Imaginez
que l’on coupe horizontalement un bâtiment à environ 1 m au-dessus
du sol : c’est cela que le plan s’efforce de représenter. Le plan ne montre
pas les qualités spatiales de l’architecture, mais il est utile pour agencer
le mobilier et réfléchir à la manière de subdiviser l’espace, par exemple
pour le louer.

11 1 2 11
12

10
4

7
6
5

9
1 Nommez chaque pièce.
2 Ajoutez le mobilier et le mobilier fixe
(cuisine aménagée par exemple).
3 À l’aide d’une flèche, indiquez
la direction d’un escalier :
toujours en montant.
4 Vues sur l’extérieur ? Ventilation ?
Annotez les fonctions des ouvertures.
5 Représentez les matériaux utilisés
pour l’aménagement paysager.
6 Intégrez les bâtiments voisins :
il n’y a jamais trop de contexte.
7 Accès. Comment entre-t-on et sort-on
du bâtiment, comment le contourne-t-
on ? Mettez en valeur l’entrée principale.
8 Indiquez le nord et, si possible, orientez
votre plan de manière à ce qu’il soit
placé en haut.
9 Notez l’échelle, par exemple 1:50
(ou affichez une barre d’échelle si le
dessin est réalisé par informatique,
comme ci-contre).
10 Assurez-vous que tous les accès
et portes apparaissent clairement
et n’entrent pas en contradiction
avec d’autres fonctions du bâtiment.
11 Indiquez l’emplacement des coupes
(voir p. 104).
12 Utilisez des lignes en pointillé
pour indiquer qu’il y a un élément
au-dessus (par exemple une mezzanine)
ou un vide dans le plafond.
101
 le nord
Sur le plan, cette petite indication est essentielle. Sans elle,
la confusion menace, et le bâtiment risque d’être construit avec la
mauvaise orientation. Il suffit d’un simple cercle avec un rayon orienté
vers le haut. L’indication du nord n’est nécessaire que sur les plans.
(Dans l’hémisphère sud, on marque la direction du sud.)

102
lA coupe
Voici sans doute le dessin le plus important. Sur le plan, faites
passer vos coupes par des endroits présentant un changement
vertical (escaliers, espaces évidés ou sur double hauteur par
exemple), mais aussi par d’autres éléments à l’intérieur du
bâtiment, comme des cours intérieures. La coupe révèle les qualités
spatiales de votre projet, et peut si nécessaire montrer le mode
de construction des murs. Faites aussi une coupe là où l’enveloppe
du bâtiment change de forme ou de direction : pour les formes
complexes, on trace une coupe tous les mètres.
l’ÉlÉvAtion
L’élévation montre l’aspect extérieur du bâtiment.
Chaque côté, ou face, est dessiné séparément, à l’échelle,
sans perspective, comme si l’observateur était équidistant
de toutes ses parties. Il est très rare qu’un bâtiment
soit vu purement en élévation, mais ce dessin est utile
pour réfléchir à l’aspect du bâtiment.
Intégrez les matériaux, et surtout les ombres portées. Un bon
dessin en élévation, bien qu’étant une image à plat, doit faire passer
certains aspects du relief du bâtiment. Sans ombres, l’élévation aura l’air
très « plate », et plus grave, il sera difficile de discerner à partir du dessin
quels composants de la façade sont en avant ou en arrière des autres.

Dans l’exemple ci-contre, les fenêtres apparaissent en retrait par rapport

au mur principal, parce que l’œil interprète les lignes plus épaisses comme
des ombres, et les petites ombres triangulaires projetées par les lucarnes
révèlent que le toit est penché. Je ne dis pas que ce bâtiment est une
réussite architecturale, mais il montre quelques bons principes à suivre :
la façade s’articule en sept baies verticales – un nombre impair est toujours
préférable. La baie centrale est surélevée, indiquant l’entrée, mais elle
fonctionnerait tout aussi bien si elle était décentrée. Horizontalement,
le bâtiment est divisé en trois sections : haut, milieu et bas. C’est un bon
point de départ pour le traitement et la disposition de votre élévation.

Si la façade se doit d’exprimer les fonctions internes, faut-il la dessiner

indépendamment de ce qui est à l’intérieur ?

107
 dessineZ l’idÉe du BÂtiment
en 20 secondes
Si vous ne pouvez pas expliquer et esquisser votre projet en 20 secondes,
c’est soit qu’il est trop complexe, soit qu’il est insuffisamment élaboré.

108
personnAGes
Ajoutez des personnages sur vos dessins, surtout sur les élévations.
Ils indiquent l’échelle, suggèrent un usage de l’espace et animent
votre travail. Vous donnerez ainsi l’impression que l’espace sera bien
accepté, actif et lucratif : peuplez donc toujours de personnages
vos présentations à des clients. Un enfant jouant avec un cerf-volant
ou un promeneur et son chien font toujours leur petit effet.

111
 lA Grille
La grille est un puissant outil de dessin, une aide conceptuelle
et un système d’organisation. Utilisez une grille pour vous aider
à organiser les façades et agencer les colonnes ou les murs porteurs.
Vous devez l’utiliser pour mettre en forme vos dessins de présentation.
Une grille ne mène pas forcément à l’uniformité ou à une banale
répétition – elle donne cohésion et clarté à votre travail. À l’échelle
de la ville, la grille sert à organiser l’espace et à définir les parcelles.
Ainsi, pour concevoir le plan de Chandigarh, en Inde, Le Corbusier utilise
une grille pour tracer le réseau des routes, mais les itinéraires ménagés
à l’intérieur de chaque secteur ne suivent aucune grille.

112
suBvertir lA Grille
Une fois que vous avez établi une grille, ne craignez pas d’introduire
un élément qui vienne en contrarier l’uniformité. Vous pouvez rendre
ludique un élément par de simples ajouts ou soustractions. Par exemple,
lorsque vous utilisez une grille pour organiser une façade, mettez
en valeur une entrée ou un escalier pour rompre le caractère formel.

115
l’Architecte
Au trAvAil

5
 contexte
La prise en compte du contexte n’est pas une excuse pour sombrer
dans la médiocrité ou respecter servilement le bâti existant. N’oubliez pas
que votre projet est destiné à un lieu précis et replacez toujours vos dessins
en élévation dans leur contexte élargi. Certains étudiants se contentent
d’intégrer quelques mètres de bâtiments ou d’espace de chaque côté
du site ; efforcez-vous d’étendre ce contexte au moins à l’îlot urbain
ou à la rue. Plus le contexte sera large, plus vos dessins seront attrayants.

118
Le site
horriBle Bon GoÛt
Pourquoi aimez-vous plutôt telle ou telle chose, tel style, telle allure ?
Qu’est-ce qui a pesé sur ces choix ? Faites confiance à votre capacité
à juger ce qui est de bon et de mauvais goût – mais n’oubliez pas
de cultiver vos goûts par une bonne connaissance de l’histoire,
de la technologie et des tendances actuelles. Soyez prêt à dessiner
ce que d’autres jugeraient affreux. Ne rejetez pas par réflexe ce qui est
populaire, pastiche ou banal. Modernisme et minimalisme ne sont pas
toujours synonymes de qualité.

121
 cÉrÉmonie, mYthes
et rituels
Très souvent, l’architecture est liée à l’idée de procession : la plupart
des bâtiments les plus réussis intègrent une notion de rituel, ou
de cheminement que le visiteur suit à mesure qu’il avance à travers
des espaces chorégraphiés et agencés avec soin. Pensez à l’expérience
spatiale et aux émotions que vous souhaitez susciter chez le visiteur
qui déambulera dans le bâtiment que vous aurez créé. Nous sommes
devenus trop préoccupés par la forme. Une forme intéressante est moins
architecturale qu’un espace intéressant que l’on découvre avec son corps.
Les trois itinéraires présentés ci-contre mènent vers un objet,
mais ils parviennent au même résultat de trois manières différentes.

122
Colonnade, procession Bref et rapide, Clos, sombre
ouverte mais aussi intime et mystérieux
 l’Architecture
n’est pAs seulement
espAce, Forme, lumiÈre
On a parfois tendance à compartimenter l’architecture : on considère
les matériaux, la structure et les services comme s’ils en étaient en quelque
sorte distincts, au lieu d’en faire partie à part entière. De même, on ne doit
pas dire qu’une chose relève « simplement » du détail ou de l’urbanisme :
tout cela relève de l’architecture. Lisez à voix haute la liste ci-dessous,
et méditez sur ces vérités.

ructure
hitec ture est st AtiÈre
l’Arc st m
ecture e
l’Archit ecture est dÉtAilme
l’Archit ture est urBAnis
ec
l rchit
’A

124
Surélevée et en retrait

En saillie, offrant un abri et

retardant le moment de l’entrée

AvAnt/ArriÈre –
puBlic/privÉ
Efforcez-vous de distinguer ce qui est à l’avant et public, de ce qui est
à l’arrière et privé. Cela vous aidera à organiser votre plan et le traitement
de vos élévations. On doit pouvoir reconnaître l’avant et l’entrée
d’un bâtiment sans indication.

Même mises en valeur (surélevées, en saillie ou en retrait), les entrées

doivent faire partie intégrante de la conception de la façade.

125
 point FocAl
Points de mire, repères et axes (lignes droites imaginaires)
sont utiles pour attirer l’attention de loin et servir de balise aux usagers,
ou au contraire pour distraire leur attention, ou pour plaire au regard.
Un axe est un élément cérémoniel, linéaire, doté d’un début clair
et d’une destination toujours en vue. Le point de mire, moins formel,
suppose davantage l’exploration et la découverte. Il « joue à cache-cache »,
se montre par instants à l’observateur pour disparaître aussitôt derrière
un mur ou un élément du paysage, en une sorte de spectacle burlesque
architectural.

1 Début de l’itinéraire
2 Une brèche dans le mur donne un aperçu du temple
3 Vue depuis le temple vers les abris à bateaux et le lac
4 Grottes à découvrir

126
 3

2
4

1
 les espAces
entre-deux
Vous devez penser les espaces créés entre deux formes construites
comme les formes elles-mêmes. Concevez des espaces dédiés
aux échanges, aux rencontres, à la flânerie. Ces espaces doivent être
abrités du vent, offrir un abri contre le soleil et la pluie, et être visibles
du dessus pour créer un sentiment de sécurité. Ils doivent se situer
à des endroits que l’on a envie de traverser, plutôt qu’être cachés à
l’écart des artères principales. Les marches peuvent servir de sièges,
les jardinières jouer le rôle de tables, et les limites être démarquées
par de subtils changements de matériaux. Concevez les espaces
intérieurs pour les rendez-vous fortuits, encouragez les espaces
de bavardage et les points de rencontre improvisés.

128
le dessin
chronoloGique
Un dessin chronologique sert à représenter la manière dont un bâtiment,
une rue ou une ville ont évolué au fil du temps. On peut bien sûr utiliser
une carte pour montrer comment les bâtiments et les rues se sont faits
et défaits, mais on ne raconte pas la même histoire qu’avec un dessin
chronologique. Ce dessin de Chandigarh, en transcrivant les changements
progressifs de styles, cherche à montrer l’évolution (ou à raconter
l’histoire) d’un quartier.

Années 1950 Années 1960

Années 1980
 lA vue en sÉrie
La vue en série montre un mouvement dans l’espace. Considérez
chaque dessin comme une image clé d’un film. L’objectif est de montrer
les vues que l’on a et que l’on rencontre à mesure que l’on traverse
un bâtiment. Voici une vue en série composée de trois croquis,
mais elle pourrait comporter un dessin tous les cinq mètres.

132
 le seuil
Le seuil est la limite entre un espace et un autre. Ayez conscience
des frontières à l’intérieur de votre projet, et veillez à les marquer. La porte
est un exemple évident de seuil, mais il est possible d’en créer d’autres,
plus perméables et moins tangibles, par des changements de niveau,
de matériau ou de volume. Servez-vous des seuils pour organiser
l’espace et déterminer des territoires, des frontières et des
limites de propriété.

1 Un mur : même si un espace n’a ni porte ni
toit, la présence d’un mur crée un sentiment
de propriété et d’intimité. C’est sans doute
la forme la plus simple de seuil.
2 Matériaux : le simple choix d’un matériau
de dallage distinct permet de définir
des limites, qui créent elles-mêmes
un sentiment de propriété.
3 Marqueurs : ce sont des objets simples,
placés de manière à définir une bordure.
Il suffit d’une ligne de petites pierres
pour créer un espace clos.
4 Mares, douves, fossés : on peut créer
un seuil en ajoutant de la matière,
mais aussi en en retirant. Un étang-miroir
placé devant un bâtiment le fait paraître
plus grand, et en climat chaud, il apporte
de la fraîcheur.
5 Plantes et végétation : une haie végétale
non seulement définit un espace,
mais sert aussi de barrière défensive.
6 Changements de hauteur : l’espace
de part et d’autre d’un escalier semble
lui « appartenir ».

134
1 2 3

4 6
Espace traversé Espace destination
espAce trAversÉ,
espAce destinAtion
Certains espaces sont faits pour être traversés, d’autres constituent
une destination. Dans un espace destination, on se sent plus en sécurité,
plus apaisé (par exemple salles de séjour et chambres). Cet espace
a en général une entrée et/ou une sortie uniques. Un espace traversé,
plus dynamique, offre des occasions d’échange et de rencontre,
et sert en général de plaque tournante pour accéder aux autres.
Un tel espace est plus difficile à organiser car une partie est toujours
dédiée à la circulation.

137
 le piÉdestAl
Le piédestal sert à mettre en valeur l’importance et le prestige d’un objet
ou d’un élément donné.

1 Sous sa forme la plus élémentaire, 3 Le modèle « tour sur piédestal »

le piédestal sert à valoriser un objet
et à en faciliter l’observation. Sa taille
par rapport à l’objet présenté
a son importance. Placez la base
du piédestal en retrait, ce qui donnera
l’impression qu’il flotte (et évitera
aux gens de le heurter du pied
en s’approchant).
fonctionne également bien, il permet
de créer un front de rue plus réduit,
à échelle humaine. Placées en retrait,
les tours laissent davantage de lumière
parvenir dans la rue, et visuellement,
on saisit mieux quelle est leur base.

2 À plus grande échelle, un bâtiment peut

aussi être posé sur un piédestal (ou socle).
Dans une maison individuelle, cela consiste
à surélever le rez-de-chaussée
pour donner du cachet à l’entrée,
améliorer la vue depuis l’intérieur,
et préserver l’intimité des habitants.

138
 1

3
 Forme, technoloGie
et proGrAmme
Pour être réussi, un projet doit aborder à la fois la forme (configuration
du bâtiment), le programme (exigences fonctionnelles) et la technologie
(problèmes de fabrication). Si l’un de ces facteurs est négligé, tout le projet
risque de s’effondrer. Ces trois composantes sont en outre déterminées par
une époque, un lieu et une société donnés : vous devrez en tenir compte.

Espace (contexte)

l’idÉe Temps

Société, économie
et politique
Forme Fonction Matériaux
et technologie
140
 coÛt, temps et quAlitÉ
Ces trois facteurs déterminent l’essentiel des commandes architecturales.
Votre client ne peut en avoir que deux sur trois :

S’il veut que le projet soit achevé rapidement et qu’il soit de très bonne
qualité, il devra débourser beaucoup.

S’il veut un projet de haute qualité à bon prix, la conception et la réalisation

demanderont du temps.

S’il veut que le projet soit rapide et bon marché, celui-ci ne sera pas de très
bonne qualité.

coÛt

quAlitÉ temps

141
l’Architecte
Au quotidien

6
 prÉsentAtion orAle
La présentation orale est un élément intimidant mais essentiel.
Planifiez-la et répétez ce que vous allez dire. Votre présentation doit
raconter une histoire. Vos dessins les plus importants doivent se trouver
au niveau de l’œil des critiques. Assurez-vous que vos dessins sont
lisibles à 2 mètres, bien éclairés et arrangés avec soin – pas de bords
qui s’enroulent, pas d’affiches mal présentées. Veillez à ce que
vos maquettes soient bien exposées et n’oubliez pas de prendre
tous vos carnets de croquis.

Les présentations numériques exigent une planification

encore plus soigneuse pour que vos explications soient cohérentes
et que vous ne vous perdiez pas dans vos diapos. Tout tient à la clarté
et à la simplicité. Essayez d’éviter de lire votre présentation ; servez-vous
plutôt de vos dessins comme d’un aide-mémoire. Soyez courageux
et confiant – regardez votre public dans les yeux et efforcez-vous
de savourer l’instant. Demandez à un ami de prendre note des points
clés de la discussion, afin de ne pas les oublier immédiatement
après le cocktail final.

144
 stYle vestimentAire
Les architectes s’habillent souvent en noir. Tels les magiciens,
les employés de pompes funèbres ou les ecclésiastiques, ils sont
solennels, sérieux, ritualistes. Vous pouvez choisir une voie plus
flamboyante, mais ne négligez ni votre allure ni votre tenue. Adoptez
(ou réinventez) un style qui fera partie de votre identité de créateur.

146
l’Architecture,
c’est pour les Gens
Nombre de créateurs de talent l’oublient, ou laissent leur arrogance
prendre le pas. On ne doit jamais perdre de vue que l’on travaille
pour et avec autrui. Un architecte doit collaborer avec une large équipe
aux désirs et aux objectifs contradictoires : ingénieurs, entrepreneurs
et promoteurs. L’ingénieur des structures ne s’intéresse en général
qu’à la structure, l’électricien s’occupe de là où passent ses câbles,
et le métreur voit tout en termes de coût – la seule personne à avoir
une vision holistique de la composition, c’est l’architecte.

e et poli,
u d rA Être hABil mer,
il vous FA Aussi vous AFFir elAtions
mAis onnes r
entr et enir de B Aucoup de Gens s
et il Avec Be t que vou
de trAvA s le mÊme intÉrÊ e.
pA u r
qui n’ontpour l’Architect

147
 mAis ÉviteZ de trAvAiller
pour ces Gens-lÀ…
La meilleure manière de découvrir l’architecture est de tenter
de concevoir un bâtiment. Des occasions vous seront offertes, mais
avec certains clients, la prudence s’impose.

Les clients formant un couple. Pensez à facturer au moins le double

de frais. Vous passerez un temps énorme à jouer le rôle de conseiller
conjugal et à négocier entre les deux parties.

Les gangsters/propriétaires de boîtes de nuit. Gardez au moins un dessin

essentiel par-devers vous tant que le dernier paiement n’a pas été versé.

Les clients aux structures complexes. Que vous travailliez pour une
école, une grande entreprise ou une autorité locale, « l’organisme client »
a tendance à former une structure démesurée et compliquée. Identifiez
toujours la personne qui prend les décisions et n’acceptez d’instructions
que d’une seule personne. Les décisions peuvent mettre du temps à être
acceptées, veillez donc à ce qu’un calendrier clair ait été établi
et que vos questions reçoivent une réponse dans un délai donné.

148
Les promoteurs qui veulent des schémas de « faisabilité » jusqu’à la phase
d’approbation. Évitez de travailler gratuitement sur la promesse que l’on fera
appel à vous ensuite. Si vous donnez votre travail gratuitement, il est en fait
sans valeur ; pourquoi devriez-vous supporter le risque encouru par
quelqu’un d’autre ?

« Est-ce que vous pouvez juste… » Écartez de telles demandes, en général

de la part de connaissances qui veulent juste que vous fassiez quelques
dessins pour l’extension de leur maison, ou que vous leur donniez juste
quelques conseils sur leur maison délabrée et envahie de buddleias.
Il est toujours bon de rendre service, mais ne dévaluez pas la profession
et vos années d’étude en acceptant de travailler pour rien. Fixez des tarifs
adaptés, ayez toujours une assurance responsabilité professionnelle
et recherchez des clients aisés qui respectent l’architecture et savent
apprécier votre contribution.

149
 orGAniseZ votre emploi
du temps pour respecter
les dÉlAis et prÉserver
votre ÉquiliBre personnel
L’un des « rites de passage » en école d’architecture est la « charrette ».
Vous devrez alors passer la nuit à travailler sur votre projet, en tenant
à coup de comprimés de caféine et de boissons énergisantes ; la charrette
dure parfois plusieurs nuits d’affilée. Efforcez-vous de planifier
votre charge de travail, faites que chaque heure soit utile, et fixez-vous
des objectifs par jour et par semaine. Soyez productif, et ne passez pas
tout votre temps à l’atelier : c’est un rythme malsain et invivable à long
terme. Cela fait aussi de vous un camarade ennuyeux, et sans doute pas
très propre. Nourrissez-vous correctement, douchez-vous souvent,
allez courir, visiter une galerie, ayez des amis qui ne soient pas architectes.
Passer plus de 12 heures par jour à l’atelier n’a aucun intérêt, et cela
vous empêchera de développer vos qualités de créateur et de penseur.

150
 est lA p rochAine
quAnd ÉsentAtione-t ?
pr de jours rest -itl,tes
comBien de dessins/mAque
n r?
et comBie-il FAire pAr jou
FAut
quelle est
votre position ?
Vous pouvez parfaitement être en désaccord et trouver des arguments
contre tout ce qui est affirmé dans ce livre. Prenez position et défendez
vos opinions.

tout
remetteesZtion
en quAs AveuGlÉment
p
ne suiveZ s ou les discours
les mode GmAtiques.
do

153
 index
accès 28, 68-69, 78, 101
air conditionné 86
annotations 36-37, 49, 96, 101
appuis de fenêtre 23
architecture définie 124
arcs 64
arrière des bâtiments 125
arrivée d’eau 62, 86
ascenseurs/cages
d’ascenseur 72-73
assainissement 62, 72-73, 86
ateliers 69, 74
avant des bâtiments 107,
125, 134
voir aussi façades
axes 126
balcons 26-27, 44
banalité dans la conception
39, 40, 112
bâtiments 24-25
historiques 36-37, 121-122
bibliothèques 12, 20, 60-61
blogs 88
cadres, structures
et ossatures 64-65, 66-67,
78-79
canalisations 68-69, 72
CAO 49, 92
carnets de croquis 12-13,
33, 144
Carroll, Lewis 51
cérémonie, mythes
et rituels 122-123, 126
chambres à coucher 74, 137
Chandigarh (Inde) 112, 130-131
châssis
de fenêtre 66-67
de porte 78-79
chauffage 52, 74, 76, 86
circulation 72-73, 137
climat 23, 46, 74, 76, 86, 134
CNC (machines à commandes
154
numériques) 49
colonnes et poteaux 56-57,
58-59, 64-65, 112
condensation 76, 86
contexte 49, 101, 118-119, 140
contours 28
Correa, Charles 82
coupes 94, 98, 101, 104-105
cours 30, 46, 104
coûts 141, 147
critiques/jurys 6, 144
croquis 18, 92
d’aménagement 48-49
élaboration d’un concept
92, 108
outil de documentation
10, 14, 39
voir aussi dessin
cuisines 72, 74, 101
densité 24-25, 44
dessin
à l’échelle 36, 48-49, 111
chronologique 130-131
de construction 48-49,
92, 98
élaboration d’un concept
92
en 3D 92, 98
outil de communication 6,
92, 144
pour le plaisir 35
vue axonométrique
98-99
voir aussi croquis
détails 30, 48-49, 82, 92, 124
échelle 36, 48-49, 51-52,
100-101, 111
éclairage urbain 26-27
électricité 62, 86, 147
éléments naturels 36-37
élévations 94, 98, 106-107, 111,
118, 125
entrées 51, 101, 107, 113, 125,
137, 138
voir aussi seuils
enveloppe d’un bâtiment
62-63, 85, 86, 94, 104
épaisseur des traits 66, 94,
101, 107
escaliers/cages d’escalier 56,
70-71, 72, 101, 104-105, 115,
134-135
espaces
communs 24-25, 46
de stockage 69
d’usage mixte 25, 27
entre les bâtiments 10, 44,
70, 128-129
intérieurs 28, 52, 62, 122
ordinaires 39, 40
publics 25, 27, 36-37,
125, 128
sur double hauteur 28, 104
traversés et destination
122-123, 128, 132, 136-137
verts 25, 36-37
façades 23, 64, 66, 69, 78, 85,
86, 107, 112, 115, 125
facteurs temporels 141
fenêtres 46, 56, 66-67
voir aussi verrières
Fibonacci (suite de) 51
flèches de direction 36-37,
96, 101
fonction 30-31, 46, 60-61, 62,
66, 70, 140
forme 23, 30-31, 46, 60-61,
62, 66-67, 70, 122, 124, 140
frontières et limites 58,
128, 134
garages 26-27, 74
gens 24, 27, 44, 62, 110-111,
128, 147
goût et conception 121
gratte-ciel 24-25
grilles 112-113, 114-115
hauteur d’un bâtiment
changement 134
densité 24-25, 46
entrées 107, 134-135
espaces sur double
hauteur 28, 104
hauteur/épaisseur
des murs 64-65
hauteur/largeur 44-45
hôtels 46
intersections 23, 32-33
isolation 49, 64, 76-77, 86
jardins 24, 26-27, 68-69, 74, 86
Le Corbusier 51, 112
lignes en pointillé 66, 101
linteaux 23, 64-65
lumière
éclairage urbain 26-27
ensoleillement 44, 46,
74, 128
naturelle 46, 62, 66, 69,
70, 74, 86, 118
mains-courantes et
garde-corps 68-69, 82
marches 70, 128
mares et étangs 134-135
marqueurs 134-135
matériaux 23, 30, 49, 85, 86,
101, 107, 124, 134
métier au quotidien
clients à éviter 148-149
planifier sa charge de
travail 150
relations avec autrui 150,
156
relations avec les clients 147
style vestimentaire 146
mitres de cheminées 68-69
mobilier 49, 100-101
urbain 27
modèles 49
Modulor (Le Corbusier) 51
monuments 36-37
murs 56-57, 112, 134-135
construction 49, 76, 104
épaisseur/hauteur 64-65
isolation 64, 76-77
ouvertures 46, 56
perméabilité 62, 64, 134
porteurs et non porteurs
64-65, 66
poteaux et colonnes
58-59, 64-65
voir aussi portes, fenêtres
musées 30-31
nord (indication du) 36-37,
100-101, 102-103
ombres 46, 74-75
portées 44, 69, 74,
94, 107
orientation 74-75, 86
ouvertures 23, 46, 58,
64-65, 101
voir aussi portes, fenêtres
parapets 68-69
parcs 36-37
pare-vapeur 76
parking 26-27, 74
passerelles amovibles 78-79
patine 62
paysagisme 44, 49, 101
personnages 110-111
perte de chaleur 46, 86
photographie 10, 14, 16, 88
piédestaux 138-139
piétons 27, 44
pilastres 58
pilotis 28-29
plans 48, 98, 100-101, 125
de masse 36-37, 48-49
plantations et jardinières 26,
134-135
pluie/eau de pluie 62, 69,
86, 128
poignées de porte 82
point focal 126-127
point de mire 68-69, 126
points de vue 36-37, 70
polices de caractères 97
ponts thermiques 86
portails 51, 56, 78-79, 101, 134
porte-à-faux 28, 80-81
portes 78-76, 82
poutres 56-57, 64-65
précédents (étude des) 30-31
présenter son projet 36, 92,
111, 144-145
accroître ses
connaissances 6, 20, 121
communication 6, 92, 98
documenter 10, 12, 14,
39, 88
explorer son
environnement 10, 14-15, 88
exprimer ses idées 6, 12,
92, 98, 156
lire 6, 20
relations avec autrui 14
résoudre un problème 28,
30, 35
se poser les bonnes
questions 61, 153
programme 61, 140
propriétés tactiles 82
prototypes (dessins de) 49
qualité (facteurs de) 141
quartiers 36-37, 130
rampes 56
repères 36-37, 68-69, 126
respect de l’environnement
74, 86-87
routes 36-37, 44, 112
voir aussi trafic, transports
rues 10, 26-27, 36, 44, 49
voir aussi intersections
salles de bain 74
salles de séjour 74, 137
services 44, 62, 72-73, 124
voir aussi assainissement
seuils 134-135
sièges 66, 82, 128
stylos et crayons 18, 94
superficie/volume (rapport)
46-47
surface 46-47, 52
technologie et conception
121, 140
température 46, 62, 74, 76,
86, 134
terrassement 28-29
toilettes 72, 82, 86
toits 28, 64, 68-69, 107
tours 68, 138-139
trafic, circulation 27, 32, 44
voir aussi routes
transports 36-37
trappes 69
traversée d’un bâtiment 70,
122-123, 126, 132
typologie 30-31
vapeur 62, 86
végétation 26, 134-135
vent 44, 46, 62, 128
ventilation 46, 62, 66, 74, 101
vernaculaire 22-23
verrières 70-71
vides 101, 104
villes 10, 14-15, 88, 112, 130-131
voir aussi quartiers, rues
vitrage 64, 86
vues 28, 36-37, 46, 66, 70,
126-127, 132-133, 138
155
 remerciements
La plupart des conseils présentés dans ce bref ouvrage m’ont été
transmis par les professeurs, architectes, experts techniciens et clients
avec lesquels j’ai travaillé.

Je suis en particulier reconnaissant à Souymen Bandyopadhyay,

Stephen Bell, Jack Dunne, James Burke, David Dunster, Mike Knight,
Barry Lewis, Bill Lowe, Emma Mitchell, Ian Nahapiet, Robert Plant,
David Roocroft, Anja Schade, Torsten Schneiderknecht, Ola Uduku
et Anas Younes.

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AppreneZtoujours conscie chemin ; es,
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156