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OUVRAGES SOUTERRAINS

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CONCEPTION RÉALISATION ENTRETIEN ~

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• a conception puis " exécution d'un ouvrage souterrain nécessite de la part de
l'ingénieur des connaissances étendues dans les domaines de la géologie, de l'hydre-
Cléologie, de la mécan ique des matériaux, d es différentes méthodes de construction
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~i des aspec ts économiques qui s'y rattachent. ! 1 1",


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L'ingénieur doit également intégrer des ex igences fon ctionnelles liées à la destination ï
~2 1 'ouv rag e (tunnels de circulation, galeries hydrau liques, usines souterraines, cav;- t
tés de stockage, __ .) avec des co nditio ns naturelles souvent encore difficiles à paramé·
~"er . Or ces dernières jouent, là plus que pour tout autre type d'ouvrage, un rOle
déterminant Qui n'est jamais parfaitement prévisible, d'où l'indispensable interac tion
entre l'expérie nce et tes supports théoriques dont cet ouvrage se veut le reflet.

~ e livre, le premier en France consacré aux ouvrages souterrains de génie civil


depuis deux décenn ies, présente la ~ynthèse de l'ensemble des problèmes qui se
osent aussi bien au projeteur qu'à l'entrepreneur ou au Maître d'Ouvrage. Il fait une
arge place aux très importants développe ment s réalisés ces dernières années tant
' 3ns le domaine des procédés d'excavation que dans celui des approches théoriques
et des moyens de calc ul, et tente de réconcilier les résult ats de ces derniers avec les
co nclusions de l'empirisme et de l'expérience acqu ise sur le terrain.

t: ra nçois ESTEULLE GLlY COLOMBET Anne BOUVARD·LECOANET


né en 1942 Né en 1943 Née en 1949
Ingé nieur de l'Ecole Ingé nieur Civil Ingénieur de l'Ecote
'Ipêrieure des Travaux Ecole des Mines Centrale des Arts et
Publics de St Etien ne Manufactures

Les auteu rs de ce livre ont étudié notam ment au sé in du bureau d'Ingénieurs Conseils
OYNE et SELLIER plus de 250 km de tunnels et excavations souterrai nes de toutes
IInens ions dans les terrains les plus variés. Ils part icipent et ont participé à plu sieurs
"r)upes de travail de l'Association Française des Travaux en Souterrains (AFTES).
r

Couverture : J . THIANCHE
PhOto: J.L. CEAVETTI
Anne BOUVARD-LECOANET Bu:-.:c (0Y',~c cLG>.yY~j{ e-"
Guy COLOMBET
François ESTEULLE l'rr..u_',_:-t!,I'.-1~~ ~- .120 'J J~~-U' c::--4 .

KHALEO TENO URI /.'


KHALEO TENOURI \L I~OÙ~J,
INGENIEUR f1J6; ~~~07
061 307 907

OUVRAGES SOUTERRAINS
CONCEPTION - REALISATION - ENTRETIEN

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1 •
Préface

Cet ouvrage a été réalisé avec l'appui de la société Coyne et 8ellier L'ouvrage réalisé pa, Mme et MM. BOUVARD, COLOMBET et ESTEULLE
mérite d' ttre porté au grand jour, ce qui pourrait sembler contraire d son titre
"Ouvrages souterrains" - Il vient en effet combler un vide dans la littérature
technique - S'il est vrai que l'on peut aujourd'hui, en compulsant de nombreux
manuels concernant le génie civil, les structures, la géologie, l'hydrologie, la
mécanique des sols, etc ... , en lisant les publications récentes qui commentent les
innovations continuelles de ces dernières années dans le domaine des sout~nements,
des injections, des tunneliers, s'il est vrai que le maUre d'ouvrage, le projeteur et
l'entrepreneur peuvent se tenir informés de la technique des ouvrages souterrains,
il n'en est pas moins vrai qu'il manquait une synth~se de ces connnaissances
essentielles.

L'Association Française des Travaux en Souterrain, dont le but est de promouvoir


le progr~s technique dans les méthodes de construction et l'intér2t économique et
écologique de l'utilisation du sous-sol, ne pouvait se désintéresser de la parution
de ce livre.

Dans l'introduction sont esquissées deux méthodes de classification des ouvrages


souterrains, l'une fondée sur la notion de paliers de sécurité, l'autre sur les
diverses conditions naturelles caractérisant leur environnement.

Me serait-il permis d'en suggérer une troisi~me, fondée sur la forme des ouvrages ?
On pourrait distinguer les ouvrages massifs et les ouvrages linéaires, chaque
T~~e u~~Production: même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou reproduction
catégorie étant elle-meme subdivisée en trois, selon que les ouvrages sont destinés
~o ~t que produit que ce soit, photographie, microfilm, bande magnétique disque ou autre d recevoir du public, à recevoir seulement le personnel qui doit y travailler, ou
n,Setl~e udn con~refaçon passible des peines prévues par la loi du 11 ~ars 1957 sur la
e
enfin, d ne pas ttre utilisés normalement par des ttres vivants. Je laisse ces
P ro e Ion es drOits d'auteur.
considérations bien cartésiennes à l'appréciation du lecteur.
© 1988
ISBN 2-85978-108-0 Cependant, il m'apparaft que dans la conception et la réalisation des ouvrages
resses . . rblo! r.atioMlc des massifs l'art et la technique trouvent un champ d'action plus vaste que dans le
onts ét chaussées 28, rue des Saint-Pères cas des ouvrages linéaires. Les progr~s récents des tunneleirs ne laissent-ils pas
75007 PARIS présager le moment où un robot placé dans un trou ressortira dans un autre
Département Êdition de r'Asso . tio A • 1 trou en laissant un tunnel derri~re lui ? Science-fiction, peut-ttre, mais que la
des Ponts et Chaussées Cla n mica e des Ingénieurs Anciens IËrèves de "Ëcole Nationale
réalité a souvent dépassée dans l'histoire ...

3
Quoi qu'il en soit, le spécialiste aussi bien que le généraliste trouvera grande
satisfaction à la lecture de cet ouvrage.

C'est donc avec grand plaisir que j'exprime aux auteurs mes félicitations pour le
travail accompli et que je forme le vœu qu'il reçoive une tr~s ample dIffusion.

René WALDMANN

Président de l'Association Française


des Travaux en Souterrain

Les auteurs remercient pour sa collaboration COYNE et BELLIER,


Bureau d'Ingénieurs Conseils - Paris.

4
5
Sommaire

Pages
Préface

Chapitre 1 - Introduction 11
Chapitre 2 - Reconnaissances 17
2.1. Introduction 17
2.2. Articulation des reconnaissances avec les études
et les travaux 18
2.3. Influence des conditions naturelles sur les principaux
paramètres de définition de l'ouvrage 20
2.3.1. Facteurs de choix du tracé et du profil en long 20
2.3.2. Facteurs de choix du profil en travers 20
2.3.3. Influence de l'eau 23
2.4. Reconnaissances géologiques 23
2.4.1. Objectifs 23
2.4.2. Moyens de reconnaissances géologiques 28
2.5. Reconnaissances hyctrogéologiques 33
2.5.1. Objectifs 33
2.5.2. Moyens de reconnaissances hydrogéologiques 34
2.6. Reconnaissances géotechniques 37
2.6.1. Objectifs 37
2.6.2. Moyens de reconnaissances géotechniques 38
2.7. Galerie de reconnaissance 42
2.7.1. Objet d'une galerie de reconnaissance 42
2.7.2. Essais et mesures in situ 43
2.7.3. Section d'essai élargiri 47
2.8. Reconnaissances spécifiques à la mécanisation
de l'excavation 47
2.8.1. Objectifs 47
2.8.2. Moyens 47
2.9. Reconnaissances pendant l'exécution des travaux 50
2.l0.Conciusions 51
Chapitre 3 • Classification des massifs rocheux et
prédimensionnement des ouvrages souterrains 53
3.1. Introduction 53
3.2. Historique des méthodes empiriques de dimensionne ment 53
3.2.1. Méthode de K. TERZAGHI 54
3.2.2. Méthode de M. PROTODIAKONOV 56

7
3.2.3. Méthode de H. LAUFFER et développements actuels 5.2.1. Principes généraux
3.3. Rock Quality Designation (R.Q.D.) 57 136
3.4. Recommandations de l'AFfES 59 5.2.2. Règles de couverture 138
3.5. Méthode de Z. BIENIAWSKI 60 5.2.3. Conditions. usuelles de non-revêtement 141
3.6. Méthode de N. BARTON 61 5.3. Les différents types de revêtements et leurs spécifications 142
65 5.3.1. Introduction 142
3.6.1. Origine et principe de la méthode 65
5.3.2. Le blindage et autres revêtements imperméables 142
3.6.2. Calcul de l'indice de qualité Q du rocher et autres paramètres 65
5.3.3. Le béton armé ou revêtements légèrement perméables
3.6.3:. Pr~dimensionnement du soutènement à partir de la 144
classIfIcatIOn de N. BARTON 73 5.3.4. Le béton projeté et le béton coffré non armé ou les
3.7. Classification des roches relative au mode d'excavation revêtements semi-perméables 145
d'après C. LOUIS 5.4. Les injections 147
3.8. Commentaires sur les classifications et leur utilisation 82 5.5. Calculs des revêtements cylindriques 149
au prédimensionnement des ouvrages souterrains 5.5.1. Formules générales du tube (rappels) 149
84
5.5.2. Calcul d'un revêtement étanche en tenant compte de la
Chapitre 4 . Calcul des ouvrages souterrains réaction du rocher 152
4.1. Introduction 85 5.5.3. Résistance des blindages à la pression extérieure 159
4.2. Solutions analytiques des galeries non revêtues 85 5.5.4. Revêtements perméables: fuites et pertes de charge
86
4.2.1. Galerie circulaire non rev~tue milieu homogène isotrope à travers le revêtement - ROle des injections 161
4.2.2. Remarques générales 86
4.3. Galeries circulaires revêtues: méthode convergence 91 Chapitre 6 - Creusement 169
4.3.1. Introduction - confinement 92 6.1. Creusement à l'explosif 169
4.3.2. Principes généraux de la méthode 92 6.1.1. Principes généraux 169
4.3.3. Définitions préliminaires 93 6.1.2. Découpage soigné à l'explosif 172
95 6.1.3. Contrôle des ébranlements 173
4.3.4. Tracé de la courbe caractéristique du terrain
4.3.5. Tracé de la courbe caractéristique 95 6.2. Creusement mécanique des tunnels au rocher 177
du revêtement ou du soutènement 6.2.1. Généralités 177
4.3.6. Equilibre terrain - soutènement 104 6.2.2. Types de machines à forer
109 177
4.3.7. Récapitulation des étapes de calcul d'un problème type 6.2.3. Les différents types d'outils 183
4.3.8. Conclusions adaptation au site 1!0
6.2.4. Avantages et inconvénients des machines
4.4. La méthode des réactions hyperstatiques 112 à attaque glonale au rocher 184
4.4.1. Introduction 113 6.3. Terrassement mécanisé des tunnels dans les terrains meubles 186
4.4.2. Principe de la méthode 113 6.3.1. Différents types de boucliers 186
113 6.3.2. Domaine d'utilisation
4.4.3. Détermination des charges actives 188
1!4
4.4.4. Calcul des réactions hyperstatiques
4.4.5. Méthode usuelle 1!8 Chapitre 7 - Soutènements 193
4.5. La méthode des éléments finis 1!9 7.1. Introduction 193
4.5.1. Principes généraux de la méthode 120 7.2. Mode d'action des soutènements 193
120 7.2.1. Classification
4.5.2. Applîcation au calcul des ouvrages souterrains 193
121 7.2.2. Construction des tunnels avec soutènement immédiat 194
4.5.3. Résolution d'un problème type par la méthode des
éléments finis 7.3. Types de soutènement 197
4.6. Cas des terrains aquifères 122 7.3.1. Soutènement par boulons 199
4.7. Cas des tunnels en roche gonflante 126 7.3.2. Béton projeté 206
4.8. Appendice : contraintes géostatiques dans les massifs 128 7.3.3. Soutènement par anneaux intérieurs 210
4.8.1. Généralités 128
4.8.2. Contraintes sous versant 128 Chapitre 8 . Construction 215
129 8.1. Introduction 215
Chapitre 5 - Puits et gaJeries en charge 133 8.2. Différents modes de construction 216
5.1. Dispositions générales 133 8.2.1. Creusement en pleine section 216
5.2. Règles de conception des revêtements des galeries et puits en charge 136 j 8.2.2. Creusement par demi·section supérieure 216

8 1
9
-.. "" .... ,.. .. ,.,.
,-,
8.2.3. Creusement en sections divisées
8.3. Traitements spéciaux 217 CHAPITRE 1
8.3.1. Généralités 221
8.3.2. Injections 221
8.3.3. Congélation 221
225
Chapitre 9 • AuscuHation
9.1. Rôle de l'auscultation dans la conception
l'exécution et la maintenance des ouvrag~s souterrains
227 Introduction
9.2. Types de mesures 227
9.2.1. Mesures de convergence 228
9.2.2. Mesures de déplacements absolus 228
9.2.3. Mesures de pression sur le revêtement 229
231
9.2.4. Mesures de contrainte dans le revêtement
9.2.5. Autres mesures 231
232
9.2.6. Mesures effectuées dans les ouvrages en service
9.3. Définition d'un programme d'auscultation 232
9.4. Interprétation des mesures 234
236 Depuis que les hommes excavent et percent des galeries, les méthodes de
Chapitre 10 - Estimation des coûts construction ont subi des transformations radicales, principalement dans les
239 deux domaines suivants:
10.1. Introduction
239 - aux tailleurs de pierre travaillant au front d'attaque des galeries minières ou
10.2. Répartition des coûts dans la construction des tunnels
10.2.1. Travaux de génie civil 239 des carrières avec des burins, des marteaux et des coins de bois, ont succédé
10.2.2. Part des équipements 240 dans la deuxième moitié du XIXème siècle des techniques de perforation
10.3. Méthodes d'estimation des coûts du génie civil 240 mécanique et l'utilisation des explosifs, puis aujourd'hui des machines à
10.3.1. La méthode des prix d'ordre 242 forer de plus en plus performantes ;
10.3.2. La méthode des séries de prix 242 - les déblais, autrefois transportés à dos d'hommes, sont désormais évacués
10.3.3. La méthode des sous-détails 243 par train, camion ou bande transporteuse.
10.4. Quelques exemples de coûts 243
243 Aujourd'hui, la surface du sol dans les villes est de plus en plus encombrée et
Chapitre Il - Entretien et réparation des tunnels cette surface sera de plus en plus souvent rendue aux activités ludiques. Les
Il.1. Introduction 247
problèmes de circulation et d'équipements urbains peuvent etre résolus par une
11.2. Evolution des tunnels 247 solution souterraine: voirie souterraine, métro, réseaux divers, parkings, ...
11.2.1. Evolution du terrain encaissant 248
11.2.2. Evolution du revêtement 248 De meme l'extension des voies de communications (routes, voies ferrées et
11.3. Méthodes d'établissement d'un diagnostic 249 navigables) et le développement des grands programmes d'équipements hy.
249 droélectriques et d'irrigation entrainent des franchissements souvent difficiles
11.3.1. Examen de tous les documents existants concernant
le tunnel et son environnement conduisant à la réalisation d'ouvrages d'art importants, comme les tunnels.
11.3.2. Visites sur les sites 249
250
11.3.3. Synthèse des données recueillies précédemment Des utilisations nouvelles de cavités souterraines sont en plein développement
11.3.4. Investigations 250
depuis quelques décennies: stockage de différents produits, en particulier des
11.3.5. Diagnostic 250
250 hydrocarbures, usines, tunnels de transport de chaleur, centrales nucléaires ...
II.4. Travaux d'cntretÎen et réparation Enfin les travaux souterrains nécessités par les besoins de l'industrie minière
11.5. Conclusion 251
représentent toujours un volume considérable.
251
Bibliographie
255 Cette évolution technique et sociologique a eu pour conséquence d'accélérer
considérablement le rythme de construction des tunnels, tout en diminuant
sensiblement les dangers auxquels étaient exposés les travailleurs. Mais, si les
'- techniques, l'équipement et les matériaux utilisés pour construire les tunnels

r
10
,"1 11
sont constamment améliorés, il n'en reste pas moins vrai que cette opération
est toujours lente et onéreuse.

En effet, contrairement à la plupart des autres Ouvrages, le tunnel est entièrement


construit dans le sol. Là plus qu'ailleurs et malgré tous les progrès réalisés, il y
aura toujours une part imprévisible dans la connaissance des conditions naturelles
et dans la prévision des comportements du complexe tunnel.terrain encaissant.
D'où la nécessaire concomitance de l'expérience et des supports théoriques :
l'articulation de cet ouvrage a voulu illustrer cette interaction fondamentale de
la ~< science» et de l' « empirisme» en intercalant les chapitres concernant
le ~< dimensionnement » entre celui traitant des « reconnaissances» et ceux
abordant les « techniques d'exécution ».

Il faut noter également la difficulté à définir et quantifier la notion de coefficient


de sécurité dans le cas des ouvrages Souterrains ; cette notion ne peut être
que qualitative.
Galerie hydraulique - Barrage Moulay Hassan 1er (MAROC)
Dans ces condîtions il faut, là plus qu'ai!Ieurs, non seulement un bon projet basé
Sur des reconnaissances intelligentes, mais aussi un Entrepreneur expérimenté
et un Martre d'Oeuvre ou d'Ouvrage « majeur », car, encore une fois, la
réalité qui les attend n'est pas et ne pourra être, sauf exception, entièrement
prévue.

Comment classer aujourd'hui les ouvrages souterrains?

Plusieurs: possibilités se présentent et on a choisi d'en présenter les deux qui


suivent

1) N. BARTON, R. LIEN et J. LUNDE classent les ouvrages souterrains sui.


Vant leur destination, en caractérisant la sécurité requise par ordre croissant:
A Excavations minières à caractère temporaire,
B - Puies verticaux,
C - Galeries hydrauliques (sauf conduites forcées à haute pression), Tunnel autorouYer - Autoroute AB - (FRANCE)
collecteurs d'assainissement, galeries de reconnaissances et galeries pilotes,
D - Cavités de stockage, stations de traitement d'eau, tunnels routiers
et ferroviaires Sur axes secondaires, chambres d'équilibre et tunnels d'accès,
E - Usines souterraines (le plus SOUVent hydrOélectriques), tunnels auto.
routiers, tunnels ferroviaires sur axes principaux, galeries du métro, abris
de défense civile, têtes de tunnels et inter sections,
F - Centrales nucléaires souterraines, gares souterraines, salles ouvertes
au public (sports, spectacles, ... ).

2) Une autre classification des ouvrages souterrains concerne les conditions


naturelles dans lesquelles ils sont réalisés:
sol meuble ou rocher,
faible ou forte couverture,
terrain hors nappe ou aquifère,
contraintes naturelles normales (poids de la couverture) ou élevées
(contraintes réSiduelles).
Tunnel ferrovIaire - S.N.C.F. (FRANCE)

12
13
Ces conditions influent non seulemen t sur le choix des techniques d'excavation et
de soutènement mais aussi sur le choix des méthodes de calcul. La diversité des
méthodes reflète la diversité des propriétés mécaniques des terrains auxquelles
elles doivent s'adapter.

Les principaux objets d'étude dans le cadre du projet d'un ouvrage souterrain
sont abordés dans ce livre et peuvent ~c r e résumés rap idement comme ci-après:
- le choix d'un site, d'un tr acé, la reche rche des difficultés parliculières
(failles, venues d'eau, roche gonflante, ... ) : ce sont les objectifs des
reconnaissances;
- le choix d'une forme, d'un volume, d'une section type pour assurer la
fonction , la stabilité et J'économie de l'ouvrage;
- le choix des procédés d'excavation et de marinage qui est au tant techn ique
qu'économique;
- le choix et le dimensionnement du soutènement à court terme, ainsi que

[ celui du rev~ t ement ou du soutènement à long terme ;


- la sécurité du chan tier qui doit rester un souci particulier du concepteur
et du constructeur ;
- le contrOle du comportement de l'ouvrage pendant la construction puis au
Galerie de stockage de G.P.L. à Géovexin (FRANCE) cours de l'exploitation ;
- l'estimation des coûts, difficile pour ce type d'ouvrage, devra néanmoins
faire l'objet d'une étude détaillée et si possible d'études comparatives;
- l'entretien et la réparation des ouvrages seront présents à l'esprit du concep·
teur pour faciliter par la suite la tâche de l'exploitant.

Par contre ce livre n'aborde ni les ouvrages excavés à ciel ouvert puis recouverts,
qui font le plus souvent appel aux t:!chniques de conception et d'exécution
des excavations à l' air libre , r.: tes gale ries et cavités d'exploitation minière à
caractère temporaire qui font a9 y el à des techniques spéciales aux min eurs.

Ce livre n' aborde pas non plus les questions relatives à l'établissement d'un
marché de tunnels. Le lecteur devra alors se reporte r au fascicule 69 du CCfG
Travaux (Ministère de l'Urbanisme et du Logement France) qui donne entre

L aut res un CCfP type et un bordereau de prix type.

Usine hydroélectrique souterraine de Maung (INDONESIE)

"

14
1S
CHAPITRE 2

Reconnaissances

2.1. INTRODUCTION

Les conditions géologiques et hydrogéologiques sont, plus que tout autre, des
facteurs déterminants du degré de difficulté et du coat de réalisation d'un
ouvrage souterrain. Non seulement ces conditions ont une grande influence
sur le choix des méthodes d'excavation, des soutènements et des revêtements
mais de plus, se trouver face à un problème imprévu comme par exemple la
traversée d'un accident géologique avec venues d'eau sous forte pression, est
ce qui peut arriver de pire au concepteur d'un ouvrage. Cette imprévision peut
bloquer les travaux plusieurs mois, mettre en cause la sécurité du chantier,
voire même la faisabilité de l'ouvrage.

Par contre, dûment averti des problèmes potentiels, le concepteur doit pouvoir,
et cela dans des conditions normales de marché, proposer des solutions qui
permettent de modifier le tract ou la géométrie de l'ouvrage et d'adapter
les soutènements, le drainage et/ou les traitements spéciaux aux conditions
susceptibles d'être rencontrées.

Il est donc nécessaire de prévoir. dès l'origine du projet, tous les moyens pour
obtenir une image, aussi complète que possible, des caractéristiques du massif
rocheux à traverser : matériels et techniques adéquats, hommes compétents
(géologues, hydrogéologues, géotechniciens), délais suffisants pour réaliser les
travaux de reconnaissance souvent caractérisés par des accès et des conditions
de réalisation difficiles.

Faute de quoi, le projet reposera sur des données de base incomplètes et la


rencontre en cours d'exécution d'accidents non reconnus risque de provoquer
des dépassements de prix et de délais très importants.

Enfin on n'insistera jamais assez sur la nécessité d'un travail d'équipe tout au
long des reconnaissances pendant les diverses phases du projet: « Une erreur
,. commune est de laisser le géologue travailler seul. Il est alors tenté de fournir,

17
selon son tempérament, soit un modèle d'apparence sOre et entièrement défini
Tableau 2.1
où les hypothèses de travail sont dangereusement masquées par des coupes
convaincantes, soit à l'inverse un rapport trop chargé de mises en garde contre
1 Objectifs et moyens d'une campagne de reconnaissance
le pire et qui, de ce fait, n'est plus utilisable. La vérité d'une étude géologique
exploitable est entre ces deux extrèmes. Et pour y arriver, il n'y a qu'une
méthode: la concertation, tout au long de la reconnaissance, entre le géologue PHASES DES ETUDES OBJECTIfS MOYENS DE
ET DES TRAVAUX RECHERCliES RECONNAISSANCE
et le concepteur du tunnel. Alors les propriétés géotechniques significatives
pour l'ouvrage seront mises en lumière plus vite, les incertitudes du modèle r
1 Etude géométrique de la ~. utlOn Choix du meilleur site ou ' Examen des données exis-
1
géologique seront délimitées, la part de risque irréductible sera connue et dans de base et des variantes éventuel· tracé t3l1tes
l'ensemble les aléas du projet seront réduits. C'est-à-dire que le projet sera les ' PI3l1 et profil en long géoIogi· • Etude des cas analogues
meilleur» (P. LONDE, 1977). 1 Reconnaissances géologiques, ques sommaires éventuels
hydrogéologiques et géotechn~ 'Identification générale des 1 Levé géolog~ue de surface
ques du massif nappes sommaire, sauf pour les dff-
ETUDES 1 Etude sommaire de l'ouvrage ' Identification générale des flCu~és majeures
2.2. ARTICULATION DES RECONNAISSANCES AVEC LES ÉTUDES ET PRELIMINAIRES terrains traversés • Elude hydrogéolog~ue som-

~
LES TRAVAUX ET AVANT·PROJET 'NaturedesdifflCuHés poten· maire
SOMMAIRE tieUes et description des di/· • Quelques sondages éven-
l'lcu~és majeures tuels
Les objectifs habituellement recherchés et les moyens de reconnaissance sus- , Etude préliminaire des têtes
ceptibles d'être utilisés au cours des différentes phases d'étude puis d'exécution et accês , Levé géologique détaillé
d'un ouvrage souterrain ont été regroupés dans le tableau 2.1. Cette articulation , Définition précise du tracé ou du • Définition préliminaire des • Etude hydrogéologique
ne doit pas être considérée comme un passage obligé et il faut bien entendu site retenu méthodes d'exécution env~ détaillé<
sageables • Têlédétection
l'adapter aux conditions spécifiques de chaque projet. t Géophysique
• Estimation des coûts
t Sondages carottés

En général, les campagnes de reconnaissances démarrent au début de l'étude , Recoonaissanœ détaillée géolog~ • Plan, profil en long et coupes t Sondages destructifs avec
que, hydro:/oobj'tque du massif et géologiques prévisionnels enregstremenl des paramè-
d'avant-projet sommaire pour se terminer au début de l'étude d'avant-projet
des sites des tétes • Profil en long géotechnique tres de forage
détaillé. Cela permet d'utiliser les premiers résultats des levés de terrain, de • Etudedétail1éedel'ouvrageycom- prévisionnel ~vec ldentifica· 1 Essais de laboratoire sur
la géophysique, des sondages et éventuellement des galeries de reconnaissances pris têtes et accés tiOl1 des terrams échantillons
pour arrêter les options essentielles du projet lors des études d'avant-projet , Etllde des méthodes d'exécution ' Oéfinitioo des hypJthêses de 1 Galerie de reconnaissance
sommaire. AVANT·PROJET et des conditions de chantier calcul • AuscuHation
DETAILLE ET , Oimensionnement des 500· • Essais et meSl.Jres in situ et

~
ETUDES tènements et revêtements sondages en galerie
Pendant les études d'avant-projet détaillé, il faut se garder la possibilité D'EXECUTION 'Définition des méthodes , Essais in sjh.J en vraie gran-
d'entreprendre des investigations complémentaires pour éliminer le maximum d'exé<:ution et des traite- deur des mèthodes envisa-
ments spéciaux éventuels gées
d'indéterminations majeures et répondre aux questions particulières soulevées
par la première campagne de reconnaissances. , Estimation des coûts el des , Sondages comp~mentaires
, Projet définitif et études d'exécu· délais éventuels
tian • Essais en laboratoire et in
Des reconnaissances (essais et mesures) sont également à prévoir pendant
situ complémentaires éven-
les travaux de façon à pouvoir adapter le projet aux conditions réellement tuels
rencontrées, et cela dans des conditions normales de marché. 'Suivi d'auscultation
• Vérification des prévisions et • Sondages à !'avancement
Le volume des reconnaissances et par conséquent leur durée, dépendra de adaptation aux accidents 'Galerie pilote éventuelle-
la nature et de l'importance de l'ouvrage, des difficultés de sa réalisation et géologiques éventuels ment
également des difficultés à réaliser les reconnaissances elles-mêmes. Une très EXECUTION DES TRAVAUX ' AdaJXation des méthodes et
dimensionnement aux cond~ , Lever géologique des parois
forte couverture et un site accidenté sont en effet des facteurs qui conduisent de f'excavatiOl1
lions reelles
SOuvent à réduire le volume de ces reconnaissances. M. PANET (1981) donne , Mise au ~nt des documents ' AuscuHation
une fourchette de pourcentages des coûts consacrés aux études et reconnaissances, conformes à J'exécudon
par rapport à l'estimation initiale de l'ouvrage: si l'on dépense 2 % seulement
sur le COût en étude et reconnaissance, on risque d'avoir des surprises ;

18

l 19
inversement avec 8 % du coOt d'estimation on limite au maximum les risques
De façon générale, un profil circ'ulaire ou s'en ~PP,rochant est .le plus favor~ble.
sans pour cela conjurer tous les mauvais sorts et se trouver à J'abri de tous
les aléas géologiques et géotechniques. Mais si le gabarit est rectangulaire, un tel profil n est pas toujours é.cono~lque
car la section à excaver est alors bien plus importante que la section utde.
Les reconnaissances et études géologiques. hydrogéologiques et géotechniques Par ailleurs, les facteurs suivants peuvent imposer un profil circulaire ou pseudo.
sont trois aspects complémentaires de la reconnaissance et de l'étude du massif circulaire :
que doit traverser l'ouvrage. Pour des raisons de clarté, ces points sont abordés
séparément. Sont également traitées séparément les reconnaissances propres à la présence d'une forte charge piézométrique,
une excavation mécanisée et les reconnaissances en cours de travaux. la médiocrité des caractéristiques des terrains traversés «(( terrains pous.
sants »).
2.3. INFLUENCE DES CONDITIONS NATURELLES SUR LES
PRINCIPAUX PARAMÈTRES DE DÉFINITION DE L'OUVRAGE Dans le choix du profil en travers, la méthode de construction est éga.lement
un facteur à considérer: ainsi une machine à forer à attaque globale Impose
2.3.1. Facteurs de choix du tracé et du profil en long une section d'excavation circulaire.

Le tracé en plan et le profil en long d'un tunnel de transport (routier, ferroviaire


ou hydraulique) doivent respecter les conditions imposées par l'utilisation future
de l'ouvrage ; mais ils sont également conditionnés par:
la nature des terrains à traverser;
l'orientation du tunnel par rapport aux principales directions de discontinuités;
la figure 2.1 donne quelques exemples ;
la présence d'accidents géologiques. On appelle couramment par ce nom un
tronçon où le terrain à traverser est de très mauvaise tenue et dont l'excavation
nécessite une modification fondamentale des méthodes d'exécution (c'est
par exemple un tunnel au rocher rencontrant une zone faillée avec venues
d'eau en charge nécessitant un traitement à l'avancement par injections). Il
faut chercher à les éviter ou à défaut à les franchir perpendiculairement ;
l'orientation et la valeur des contraintes principales naturelles, la recherche
notamment d'éventuelles contraintes résiduelles tectoniques élevées. De
façon générale, l'orientation et la valeur des contraintes naturelles peuvent
avoir une influence très sensible en particulier sur les cavités de grandes
dimensions ;
la nature et l'épaisseur des terrains de couverture ;
la présence d'eau et les débits d'eau prévisibles;
l'emplacement des têtes qui nécessite une étude particulière: il faut éviter
autant que possible les zones instables, les zones humides (fonds de thalweg,
sources, ... ) les zones bâties; il faut rechercher les zones à forte pente,
les structures orientées favorablement (attaques perpendiculaires aux lignes
de niveau du versant).

2.3.2. Facteurs de choix du profil en travers

Il faut rechercher un profil qui soit le plus uniforme possible tout au long de
l'ouvrage pour des raisons de facilité d'exécution.

20
21
"' '.
.. ". f'
1 - Pendage subhorizontal
hors-profils et risques d'effondrement de la voûte 2.3.3. Influence de l'eau
(bouloonage)
Des venues d'eau importantes posent toujours des problèmes aux conséquenc,es
- souvent très lourdes.
Dans le cas des sols, la présence d'une nappe peut entralner :
• l'instabilité de l'excavation provoquée par un gradient hydraulique élevé au
voisinage de la paroi (venues d'eau, débourrages, ... ),
• des diminutions rapides des caractéristiques du sol,
• des tassements sous les piedroits,
• des tassements de surface dus au rabattement de la nappe.
Dans le cas des roches, on peut craindre :
• des venues d'eau abondantes et des débourrages dans les roches très fissurées
et les zones broyées
• des venues d'eau brutales et des débourrages provenant de réseaux karstiques
• l'altération rapide de la roche excavée
2 - Galerie en direction : a) Pendage oblique _ b) Pendage vertical • le développement de pressions de gonflement dans certaines roches au contact
hors-profils importants de l'eau (anhydrite, certaines marnes et argiles)
- f~exion ~es couches minées tangentes à la paroi (boulonnage) • les réactions physicochimiques de certaines roches en présence d'eau (car-
- risque d effondrement de panneaux importants dans le cas de pendage vertical gneules, gypse, anhydrite, ... ) nécessitant des soutènements importants et des
traitements spéciaux.

2.4. RECONNAISSANCES GÉOLOGIQUES


/1 2.4.1. Objectifs
,1 Les reconnaissances et études géologiques doivent donner au concepteur du
a b tunnel les éléments suivants:
• géologie régionale, histoire géologique et tectonique du massif
• structure du massif
• inventaire et localisation des accidents (failles, zones fracturées, zones
broyées, ... )
• description des terrains rencontrés selon leur nature pétrographique et mi-
3 - Galerie en travers-banc . d' ut t . d néralogique, selon leurs qualités, selon leurs discontinuités.
. a an mOinS e hors-profils que le pendage est plus
proche de la verticale
Plusieurs méthodes de description et de classification des roches ont été déve-
loppées, notamment ces dernières années, spécifiquement en vue du dimension-
nement des ouvrages souterrains.Ces méthodes sont présentées au chapitre 3.

---.,,';' '':>,,--- La méthode de classification proposée par l'AFfES (1) (groupe de travail
,
,, ,, n 0 1 : Géologie et géotechnique) et présentée ci-après est plus générale et
,, \
r
s'inspire des définitions proposées par la SIMR (2) .
J Elle vise à définir des paramètres quantifiables que puissent recouvrir toutes
r
les qualités du rocher, ainsi qu'un mode de quantification qui soit le plus
universel possible. Les classifications proposées par i' AFf ES sont données dans
les tableaux 2.2 à 2.6 et 2.8 à 2.13 et les figures 2.2 à 2.4.

Fig. 2.1 .• Influence de l'orientation de la stratification sur la stabilité (1) Association Française des Travaux en Souterrains.
des parOIs de la galerie (d'après le CETU)
(2) Société Internationale de Mécanique des Roches.

,>
22
23
Tableau 2.4
Tableau 2.2
Classification AF. T.E.S. selon l'orientation des discontinuités
Classification AF. T.E.S. selon l'état d'altération du massif rocheux

ORIENTATION DES DISCONTINUITES


Classe Description Terminologie CONDITIONS DU
Angle entre pendage Pendage CREUSEMENT
Classe et axe d'avancement ~.
Pas de signe visible d'altération ou très sain du creusement, X0
AMI
légères traces d'altération limitées aux
surfaces des discontinuités principales ORt quelconque oà 20 0 en bancs subhorizontaux
(a) avec le
a en pendage
Les surfaces des discontinuités prin- légèrement altéré o à 30 20 à 90· travers
OR2 r -
0
AM2 (b) contre le
cipares sont altérées mais la roche blanc
n'est que très légèrement altérée b pendage
conditions
OR3 30 à 65· 20 à 90· intermédiaires
L'altération s'étend à toute la masse moyennement altéré
AM3
rocheuse, mais la roche n'est pas (a) pendage
lriable a 20 à 60 0 moyen
en
OR4 ,--- 65 à 90· direction (b) pendage
L'altération s'étand à toute la masse très altéré b 60 à 90· lort
AM4
rocheuse, et la roche est en grande
partie friable

La roche est entièrement décomposée complètement altéré


AM5
et très friable. Cependant,la texture et
la structure de la roche sont conservées

A
Note 1 - Dans le cas de roches altérées contenant un fort pourcentage de minéraux
argileux, le matériau peut présenter de la plasticité plutôt que de la friabilité. Ncb Classe (OR 1)
Famille de discontinuités subhorizontales

Note 2 - Lorsque cela est possible, on précisera s'il s'agit d'une altération essen-
tiellement météorique ou d'une altération d'origine profonde, hydrothermale. A

tb
Classe (OR 4b)
Tableau 2.3 Famille de discontinuités rencontrées en
Classification AF. T.E.S. selon /'intervalle entre les discontinuités direction, pendage fort, à gauche
A
Classe (OR 2b)
Classe

ID 1
Intervalle entre
les discontinuités

>200 cm
Densité de discontinuités
dans Je massif rocheux

très faible
tb A
Famille de discontinuités rencontrées en
travers-bancs, contre le pendage

~
102 60 à 200 cm laible

tb
ID 3 Classe (OR 2a)
20à60cm moyenne

~
ID 4 6à20cm forte Famille de discontinuités rencontrées en
ID 5 <6cm très forte travers-bancs avec le pendage

Fig. 2.2 _Illustration schématique de quelques classes d'orientation (OR) du tableau 2.4

24 25
Tableau 2.5.
Pour chacune des familles, l'AFfES donne une classification selon l'espace
Classification A.F. TES. selon le nombre de familles
ment des discontinuités (S) et dans le cas des massifs stratifiés selon l'épaisseur
de disconYnuités des bancs (E).

CLASSE DESCRIPTION
Tableau 2.6
N1 Pas de discontinuité ou quelques discontinuités diffuses Classification A.F. TES. selon /'intervalle entre les discontinuités
de chaque famille
a Une famille principale
N2
b Une famille principale et des discontinuités diffuses ESPACEMENT EPAISSEUR (S) OU (E) ESPACEMENT EPAISSEUR
EN CM DES DlSCON- DES BANCS
a Deux familles principales TlNUITES
N3 D'UNE FAMILLE
b Deux familles principales et des discontinuités diffuses S 1 E 1 >200 cm discontinuités bancs
très espacées très épais
a Trois (et plus) familles principales
S 2 E 2 60 à 200 cm discontinuités bancs épais
N4
Trois (et plus) familles principales et des discon~inuités espacées
b
diffuses
S 3 E 3 20à60cm discontinuités bancs
NS Nombreuses discontinuités sans hiérarchisation ni cons- espacées moyenne-
tance dans la répartition
ment épais

S 4 E 4 6à20cm discontinuités bancs


rapprochées minces

S 5

o
E 5 <6 cm discontinuités bancs très
N très minces
rapprochées
CLASSE (N 1)

1 FAMILLE
N
PRINCIPALE
et des discontinuités
diffusas
~ CLASSE (N "1

N
Le comportement mécanique des discontinuités est déterminé par la morphologie
2 FAMilLES
PRINCIPALES (l) CLASSE (N 3.1
des épontes et la nature du remplissage comme le montre la figure 2.4, mais
aussi par des facteurs extérieurs tels que l'état des contraintes initiales dans le
massif, la présence d'eau, etc.
N

~
3 FAMilLES
PRINCIPALES
CLASSE IN Ob)
et des discontinuités diffuses

Fig. 2.3 - Représentaaon graphique de quelques familles de discontinuités


du tableau 2.5. Diagrammes polaires établis sur canevas de SCHMIDT

26
27
IMBRIQUEES 2.4.2.2. Levé géologique de surface
PLANES ~ Lisses R3J DESIMBRIOUEES

1 Rugueuses
E3"3B 1.. 6-B
Le géologue doit l'effectuer avec le plus grand soin. Ceci permet souvent d'éviter
des travaux d'investigations coo.teux et permet une interprétation optimum des
résultats de ces investigations. L'étendue de la zone à lever dépend de la
Lisses
ONDULEES
~ ~ complexité de l'environnement géologique de l'ouvrage.
RlI9ueuses
~ 2",-!~ Le levé géologique doil comporter :
Lisses - le levé des affleurements ;
IRREGLU:RES
~ ~
l'inventaire des éléments concernant la tectonique (plissements, failles) ;
Rugueuses
~ ~"!$! - l'étude des discontinuités (stratification, schistosité, fissures, ... ) avec
EXEMPLE, orientations réparties sur un diagramme;
- la description des accidents de surface : altération. fauchage. appels au
vide, glissements, effondrements, ... ;
Fig. 2.4 • MorphologIe des épontes des discondnuités
Exemple : discondnuité lisse avec remplissage. - l'examen des sites des têtes et si nécessaire des accès.

2.4.2. Moyens de reconnaissances géologiques 2.4.2.3. Géophysique

Ces moyens sont nombreux. Ils ne sont pas exclusifs aux reconnaissances Les prospections géophysiques sont un complément habituel du levé géologique.
géologiques pour l'étude d'un ouvrage souterrain. Leur résultat ne peut ttre qu'une image globale sur la prévision de l'épaisseur
des zones altérées, la structure du massif, l'appréciation de la qualité du rocher
en profondeur, la détermination et la géométrie d'un accident.
2.4.2.1. Inventaire des données géologiques existantes
Les résultats devront être systématiquement étalonnés par des sondages. R.V.
Il est indispensable de réunir la quasitotalité des données et documents existants MOSSMAN el G.E. HEIM (1972) onl examiné les divers Iypes de prospeclion
s,ur le massif étudié et les géologie, morphologie et tectonique régionales. Leur géophysique applicables aux projets d'ouvrages souterrains. Le tableau 2.7
lIste est généralem~nt la suivante (en France) : résume leur étude.
- cartes géorogiques (1150 000, 1125 000),
Les valeurs des profondeurs d'investigations sont celles indiquées par les sociétés
- pholographies aériennes (1115 000 environ),
spécialisées dans ce type de reconnaissances. De l'avis des auteurs, les résultats
- documents et études géologiques provenant du BRGM:. des Facultés et sont difficilement interprétables et utilisables efficacement au-delà de quelques
Ecoles :. par exemple banque de données des sondages, études structurales, centaines de mètres de profondeur.
reconnaIssance par télédétection, ...
documents spéléologiques éventuels, Les méthodes les plus couramment employées dans le cadre du projet d'ouvrage
documents climatiques et météorologiques. souterrain sont la sismique réfraction et la résistivité électrique. Des applications
de ces méthodes sont utilisées en sondage. Voir 2.6.2.
arch~ves de const~~tion d'ouvrages souterrains dans des conditions analogues
ou situés à proximité. et éventuellement des constructions de surface,
- relevés de carrières souterraines.

28
29
Tableau 2.7
Tableau 2.7 (suite)
Techniques de propecYon géophysique pour fétude
des ouvrages soute"ains
(d'après R. V. MOSSMAN et G.E. HE/M)

ENVIRON·
METHODE PRINCIPE NEMENT ENVIRON·
UTILISATIONS LIMITES
GEOLOGIQUE METHODE PRINCIPE NEMENT UTILISATIONS LIMITES
GEOLOGIQUE
GRAVI· Mesure des va~Tout. Proton- Essentiellement Ne donne pas Mesure de la
METRIE riations de l'in-
deur effective SISMIQUE Roches sédi- Recherche du Impossible de
localisation des de mesure di·
tensilé de la jusqu'à 1 000 m REFRACTION propagation des mentaires, érup- substratum ro- mettre en év;-
cavités souter- recte de la 900-
pesanteur en environ. L'inten- ondes élasti- lives ou méta- cheux, de l'é- dence une cou-
raines naturel· métrie du mas-
des points de sité du signal ques émises par morphiques. paisseur d'aI- che lente située
les. sit.
station avec une décroit avec le un choc (masse Profondeur tération. Détec- sous une cou-
précision de carré de la pro- ou explosif) : effective jus- tian de grands che plus rapide,
l'ordre du 10- 7 fondeur. ondes longitudi- qu'à 200 m envi- accidents. Cor- problèmes dus
gal. nales (compres- ran selon la lon- rélation avec les àunfortrelief ....
sion et dilata- gueur des pro- propriétés du
MAGNETO· Mesure des Principalement Recherche de la Ne donne pas tian) el ondes fils. rocher (module
METRIE intensités ma-roches érupti· transversales dynamique, ... ).
présence de de mesure di-
gnétiques enves. L'intensité corps métalli- recte de la géo- (cisaillement et Application en
gammas dudu champ dé- ques (conduites métrie du mas- torsion). Pros- sondages.
champ total, du croit avec le enterrées). tall· sif. pections linéai-
champ vertical, carré de la dis- les et intrusions res.
du champ hori- tance depuis éruptives.
zontaL l'observateur. SISMIQUE Mesure de l'ins- Principalement Définition des Etalonnage des
REFLEXION tant moyen d'ar- roche sédimen- structures pro- vitesses pour
RESISTIVITE Mesure de la Principalement rivée d'une onde taire. Profon· fondes, recher- détermination
Reconnais· Résultats sou·
ELECTRIQUE conductivité pour les terrains réfléchie sur un deur de 200 m à che des cavités, de la proton·
sance des gise- vent ambigus.
électrique rela- de couverture et ments de mine- plan quelcon- illimitée. localisation des deur.
tive des roches l'eau souter· rais. Recherche que. Pros pec- discontinuités.
en ohm. Pros- raine. Profon- des nappes, des tian linéaire. Utilisation parti-
pection linéaire deur effective dépôts grave- culièrement
sur des courtes jusqu'à 1 000 m, leux et du subs- facile en mer ou
distances. dépendant du tratum rocheux. sur un lac.
type de sédi·
ments et de
l'appareil utilisé.
ELECTRO· Mesure de l'am- En superficie. Recherche des Utilisation res-
MAGNETIQUE plitude et de la
nappes. treinte et résul-
fréquence élec-
taIs ambigus.
tro-magnétique.
MAGNETO· Mesure de la Profondeur
TELLURIQUE Recherche de Interprétation
résistivité appa- théoriquement cavités superfi-
ARTIFICIELLE difficile quand
renie en compa- illimitée lors- clelles. Carto- le signal est
rant les valeurs qu'on fait un graphie de con- perturbé par
du champ élec- "sondage". tacts contras- des courants
trique horizontal tés. vagabonds, des
et de la campo- Travail en fi- lignes haute
sante horizon- nesse pour re- tension, des
tale du champ cherches super-
magnétique liée
lignes télépho-
ficiel/es, ou de niques •...
à la circulation contacts bien
des courants contrastés.
telluriques émis
par un émetteur
radio artificiel.

30
31
2.4.2.4. Télédétection
de rotation (forages réalisés en rotation ou rotopercussio?), pression du
Son but est la recherche, d'une manière générale, de toutes les informations de fluide de forage, vibration réfléchie (pour les forages réal:sés p~r percus-
. ) En particulier grace à la numérisation des résultats d en~eglstrement,
caractére structural telles que failles anciennes ou actives, zones mylonitisées,
anomalies mécaniques. cavités souterraines naturelles, etc ... :.li~~e~prétationa pu faire de gros progrès jusqu'à des corrélatIOns avec les
caractéristiques géotechniques des terrains reconnus.
Les informations provenant de l'interprétation d'un levé infrarouge thermique
sont regroupées sur un document cartographique dont j'échelle est fonction de
l'ouvrage concerné, mais aussi de la nature des accidents repérés. 2.5. RECONNAISSANCES HYDROGÉOLOGIQUES
2.4.2.5. Sondages 2.5.1. Objectifs

Les renseignements tirés des sondages (en particulier des sondages carottés) Les reconnaissances et études hydrogéologiques doivent être effectuées en bmê~e
sont des plus précieux car ils permettent de voir la roche et de prélever des temps que les reconnaissances et études géologiques et elles ont pour ut e
échantillons. Mais ils ne fournissent que des informations ponctuelles qui sont déterminer :
en général insuffisantes. En effet le nombre des sondages est forcément limité - les formations aquifères et les terrains imperméables;
vu leur coat élevé, surtout lorsque la couverture dépasse plusieurs centaines le régime hydraulique (nappes, circulations souterraines, ... )
de mètres. L'exécution des sondages doit être envisagée en liaison étroite avec
- la perméabilité des terrains ;
le levé géologique et les prospections géophysiques. Ds restent utilisés seuls
quand on ne peut effectuer ni levé de surface ni géophysique, par exemple - les réseaux karstiques éventuels.
en zone très urbanisée.
Ces renseignements permettent de définir
Dans les cas les plus fréquents, les résultats des sondages doivent permettre, - la nature des venues d'eau possibles le long du tracé
avec un maximum d'efficacité, la confirmation des hypothèses concernant la leur charge, leur débit, la composition chimique et minéralogique des eaux
structure du massif faites à partir du levé de surface et l'étalonnage de la (choix des ciments, ... ) ;
géophysique.
- les traitements envisageables (rabattement, drainage, étanchement, ... ).
De plus les sondages permettent de prélever des échantillons aux fins d'essais
Comme pour la géologie, on rappelle les classifications AFTES concernant les
de laboratoire et d'effectuer un certain nombre d'essais in situ (diagraphies, conditions hyctrogéologiques.
mesures de la perméabilité in situ, mesures des modules et des contraintes, ... ).

Géologiquement parlant les sondages sont directement utilisés pour déterminer


la nature du sol ou de la roche et le degré de fissuration des roches : relevé Tableau 2.8
détaillé des carottes. détermination du RQD (Rock QuaJjty Designation _ ClassificaOon A.F. T.E.S. selon la charge hydraulique
D. DEERE), photographies couleurs des caisses de- carottes, interprétation de
l'enregistrement des paramètres de forage, ...
Classe Charge hydraulique H en m au·d.essus Terme descriptif
Les sondages peuvent etre, pour l'inclinaison du radier de l'ouvrage souterraIn
- verticaux, les plus classiquement réalisés ;
H 1 < 10 m faible
horizontaux ou inclinés, plus difficiles à exécuter. pour les ZOnes des tetes, H 2 de 10 è 100 m moyenne
les tunnels courts ou les structures à couches obliques et homogènes; H 3 > 100 m forte
ct pour la nature :

- carottés en totalité (faible à moyenne couverture) Ou partiellement (forte


couverture) ;

destructifs avec enregistrement des paramètres de forage: vitesse instantanée


d'avancement de l'outil, poussée appliquée sur l'outil, couple du moteur

32
33
Tableau 2.9 2.5.2.3. Géophysique
Classifieadon A.F. T.E.S. selon la perméabilité

Classe La méthode de résistivité électrique (voir tableau 2.7) peut servir pour la
Perméabmlé K en mis Terme descriptif recherche des nappes, pour la recherche de la profondeur et de la continuité
d'un horizon étanche (argileux ou marneux) sous une formation perméable
K 1
< 10- 8 mis très faible à faible (calcaire ou gréseuse par exemple). L'interprétation des données électriques
K2 est délicate. Elles doivent être étalonnées par sondages.
10- 8 à 10- 6 mis faible à moyenna
K 3
10- 6 à 10-' miS moyenne à forte
K4 2.5.2.4. Sondages
> 10-' mis forte à très forte

Les sondages, quelque soit leur type, vont permettre d'effectuer des observa-
tions et des mesures in situ très utiles à la compréhension de l'environnement
Selon les cas, on retient la perméabilité de la matrice ou la perméabilité due hydrogéologique de l'ouvrage projeté. Il s'agit principalement:
aux discontinuités comme la plus représentative du massif.
d'observations pendant l'exécution du sondage comme pertes partielles ou
totales du fluide de forage, venues d'eau dans le forage, traces de circulation
d'eau repérées sur les carottes, ...
2.5.2. Moyens de reconnaissances hydrogéologlques
de la pose de piézomètres pour préciser les niveaux de la ou des nappes,
2.5.2.1. Inventaire des données existantes leur interdépendance éventuelle, la réaction aux agents atmosphériques;

Docur:n~nts et études donnant des indications sur les nappes et les ca- d'essais in situ pour quantifier les caractéristiques des terrains (perméabilité)
racté~lstlques hydrauliques des terrains dans la Zone concernée (sondages et de la nappe (extension, coefficient d'emmagasinement, transrnissivité, ... ).
antérIeurs, pompages, banque de données BRGM pour la piézométrie Ces essais sont décrits rapidement au paragraphe qui suit.
documents IFP" .. ) ; •
I~ventaire des circulations souterraines (banque de données BRGM, expé-
nence des clubs spéléo locaux, ... ) ;
2.5.2.5. Mesures de perméabilité en place dans les sondages
• Documents climatiques et météorologiques ;
• Arc~ives de const,ru~tion d:ouvrages souterrains dans des conditions analogues
ou situés à proXImIté, pUIts de pompage en site urbain"., Les mesures de perméabilité se font par injection d'eau (Lugeon - Lefranc
Nasberg) ou par pompage (Dupuit par exemple).

2.5.2.2. Levé hydrogéologique de surface La perméabilité Lugeon demande la mesure du débit qui s'écoule sous une
pression effective de 1 MPa et sur une longueur de 1 m à travers les parois d'un
Il est effectué en même temps que le levé géologique et peut comprendre forage (diamètre généralement compris entre 70 à 80 mm). L'unité Lugeon
le relevé des sources, puits,." (1 litre/mètre/minute) correspond grossièrement à K10 7 rn/s. L'essai s'effectue
le relevé des zones d'infiltration ,. en général sur une tranche de forage de 3 à 5 m de longueur.

les mesures de ,dé,bit des ,sources et puits (à répéter pour pouvoir prendre en
compte les vanatIOns saisonnières), la recherche ou le contrOle des trajets L'essai Lefranc-Mandel sert à déterminer la perméabilité d'alluvions situées sous
par traceurs (fluorescéine, isotopes, nuages salins",. ). la nappe à partir d'un forage de diamètre 2 T dont le tubage est prolongé par
une crépine de longueur L. La profondeur de la zone à essayer étant située à
Les synthèses des levés géologiques et hydrogéologiques figurent généralement la profondeur H sous la cote de la nappe, on ajoute une hauteur d'eau dH.
sur le méme document. Connaissant le débit Q absorbé pour maintenir dH constant, on calcule:

34
35

1
2.6. RECONNAISSANCES GËOTECHNIQUES
avec 2.6.1. Objectifs

Les reconnaissances et études géotechniques complètent celles réalisées par la


géologie et l'hydrogéologie.
L'essai Nasberg mesure la perméabilité des alluvions au.dessus de la nappe.
Dans un forage de diamètre 2 T, on envoie dans le tubage prolongé par une Elles doivent permettre de préciser la description des terrains trav~rsés, l~ur
crépine, la quantité d'eau Q permettant de maintenir une hauteur d'eau h dans état de contraintes in situ et de prévoir leur comportement pendant 1 ex~cutiOn
la partie crépinée du forage. Le coefficient de perméabilité est alors: puis l'exploitation de l'ouvrage, enfin, de définir les méthodes d'exé~tlon, le
dimensionnement des ouvrages, les précautions particulières et/ou les tr~l~em~nts
spéciaux à envisager pendant la construction. Pour compléter les class~flcat~ons
0,423 2h données dans les paragraphes précédents, on rappelle cidessous les claSSificatIOns
K=--·Q.log
h2 ,O -r (avec 12 < -rh < 50) AFTES concernant les caractéristiques mécaniques des roches.

Enfin, l'essai de pompage (Dupuît par exemple) consiste à pomper, par un


puits crépiné de rayon T, l'eau qui baigne le terrain perméable adjacent supposé
Tableau 2.10
reposer sur une couche imperméable constituant le fond de la crépine et l'origine
Classification A.F. TES. selon l'indice de conûnuité lc
des cotes de nappe. H étant la cote de la nappe à une distance R du centre
du puits et ho étant la cote à laquelle le pompage d'un débit Q maintient J'eau
dans ce puits, la formule de Dupuît s'écrit: Classe Indice de Densité de fis· Qualité
continuité de la sures, pores
roche le % (1) et minéraux
2 2 Q R altérés
H -ho=-Lo!le-
rrK r
IC 1 100 à 90 nulle très haute
Le choix de ces méthodes peut s'effectuer: lC 2 90 à 75 faible haute
lC 3 75 à 50 moyenne moyenne
selon le but poursuivi : pour l'estimation des fuites en terrain rocheux, IC 4 50 à 25 élevée basse
c'est l'essai Lugeon qui est le plus employé; en alluvions, tous les essais IC 5 25 à 0 très élevée très basse
peuvent être utilisés. Pour la recherche de l'étanchéité du massif, des
mesures ponctuelles de perméabilité peuvent se faire par essai Lugeon
(1) Pour la définition de l'indice de continuité le, voir § 2.8.2,3.
(rocher) ou essais Lefranc (alluvions) et être complétées par des mesures
piézométriques. Pour l'étude d'un rabattement de nappe, des essais de
pompage sont nécessaires;
selon la nature du terrain : en terrain rocheux avec fissuration homogène Tableau 2.11
et assez fine, l'essai Lugeon donne de bons résultats. En terrain karstique, ClassificatIOn
. . A.F.TES
. . . selon la résistance à la compression simple
il ne s'agit plus d'apprécier une perméabilité globale, mais il faut faire une
étude détaillée du niveau hydrographique souterrain. Dans les alluvions, Classe Résistance Re en MPa Description
le choix des méthodes est vaste et il y a intérêt à faire des essais des
différents types pour les contrOler les uns par les autres. En terrain sec
seuls les essais par injection d'eau ou d'air sont possibles;
R 1 > 200 Résistance très élevée
R 2 200 à 60 Résistance élevée
selon les possibilités du chantier: les essais types Lugeon ou Lefranc peuvent R 3 60 à 20 Résistance moyenne
s'exécuter à peu de frais dans des sondages même de petit diamètre. Les R 4 20 à 6 Résistance faible
essais de pompage, par contre, sont relativement CO(Heux. R 5 <6 Résistance très faible

36
37
Tableau 2.12
2.6.2.2. Géophysique
Classification A.F. T.E.S. selon l'état des contraintes naturelles
en fonction du rapport ~
Les modules dynamiques sont reliés aux vitesses sismiques des ondes longitu.
Rc étant la résistance à la compression uniaxiaJe de la roche et dinales et transversales. Ils peuvent ttre déterminés par des essais sismiques
uo la contrainte principale majeure dans le plan de "ouvrage considéré simples à l'échelle de la dizaine de mètres par les méthodes « cross-hole » ,
« down-hole » et « up·hole » entre deux forages.

Classe R apport ReluO Description de ,'état


La méthode « cross·hole » permet de mesurer, entre deux points situés à la
des contraintes naturelles mtme cote dans deux forages, les vitesses des ondes longitudinales et transversales
et ceci sur toute la profondeur des forages. On détermine ainsi les modules
eN 1 > 4 faible
dynamiques et le coefficient de Poisson suivant la direction horizontale.
eN 2 4 à 2 moyen
eN 3 < 2 fort Les méthodes« down-hole » et « up-hole )Jo permettent de mesurer entre deux
forages ces mêmes vitesses avec des trajets proches de la verticale. Le« down.
hole » est caractérisé par un sens émission·réception de haut en bas. On
détermine alors les modules dynamiques et le coefficient de Poisson suivant la
direction verticale.
Tableau 2.13
La Petite Sismique, méthode particulière, mise au point par B. SCHNEIDER
ClassificaUon A.F. TES. selon le module de déformabilité
(1967), est généralement effectuée dans les galeries de reconnaissances (voir
paragraphe 2.7.2).
Classe Modul e E{.) en MPa Description
2.6.2.3. Sondages
DM 1 > 30 000 Très faible déformabilité
DM 2 30 000 à la 000 Faible détormabilité Ils vont permettre d'effectuer des mesures in situ et, éventuellement, des
DM 3 la 000 à 3 000 Moyenne déformabilité prélèvements d'échantillons (cas des sondages carottés) pour des essais de
DM 4 3 000 à 1 000 Forte déformabilité laboratoire.
DM 5 < 1 000 Très forte déformabilité
Les principaux essais et mesures in situ sont :
pour mémoire, l'établissement du RQD, l'interprétation des enregistre ments
E{.) est déterminé par un essai à la plaque (§ 2.7.2). Il correspond à la tangente
des paramètres du forage, les essais sismiques « cross-hole » « dawn-hale»
et « up-hole » ;
à la courbe enveloppe des courbes effort-déplacement établies au cours de
cycles de chargement susccessifs croissants. les diagraphies en forage: eUes donnent des informations sur les paramètres
physiques des terrains. Elles sont décrites dans le tableau 2.14 suivant.
Le principal intérêt des diagraphies est d'effectuer de nombreuses carré.
2.6.2. Moyens de reconnaissances géotechniques lations, par exemple pour localiser des accidents particuliers ou préciser
le détail de structures, à des prix bas (coOt relativement peu élevé des
2.6.2.1. Inventaire des données existantes sondages destructifs et des diagraphies et rapidité d'exécution des uns et
des autres) ;
• Documents et études donnant des indications sur les caractéristiques mécaniques l'essai de pénétration statique peut donner des informations utilisables dans
des sols et des roches dans des conditions analogues ;
le cas d'un tunnel foré dans un sol ou une roche meuble et sous faible
• Archives de construction d'ouvrages souterrains situés à proximité ou dans des couverture et pour le dimensionnement des ouvrages de tete situés dans
massifs similaires.
des sols ;

38
39

1.
1
Tableau 2.14
dans les sols et les roches tendres, l'essai pressiométrique permet de définir
Résumé des diagraphies
trois caractéristiques fondamentales, à savoir le module de déformation, la
pression de fluage et la pression limite ;
dans les roches, l'essai de déformabilité au dilatomètre mesure la variation
du diamètre d'un forage sous l'effet d'une pression radiale.
DlAGRAPHIES PRINCIPALES L'essai est conduit par cycles successifs croissants et les courbes effort dé-
INFORMATIONS APPAREILS
formation permettent de déterminer le module du rocher (premier charge-
FOURNIES ment, recharge ment, fluage, etc ... ). Son interprétation est du même type
que celui de l'essai à la plaque (§ 2.7.2).
CAROTTAGE
ÉLECTRIQUE
• Résistivité (normale et • Limite des couches
• Dispositif quadripôle 2.6.2.4. Essais de laboratoire
latérale) • Résistivité des couches

• Polarisation spontanée • Localisation des niveaux On se bornera à citer les essais les plus utilisés dans le cadre des reconnaissances
-Sonde de mesure de cou-
perméables rants de potentiel des ouvrages souterrains.
• Résistivité de ,'eau
• Sols
CARROTTAGE
Essais d'identification : masse volumique, teneur en eau naturelle, indice des
RADIOACTIF
vides, limites d'Atterberg. granulométrie et sédimentornétrie, minéralogie.
NATUREL: Pour déterminer les caractéristiques mécaniques des sols et calculer la déforma-
• Rayon gamma tion de surface: essais de cisaillement à la boite, essais triaxiaux, essais oedo-
• Distinction des couches • Sonde munie d'un camp-
argileuses métriques, essais de gonflement, essais de compression simple, ...
teur à scintillations
PROVOQUÉ:
• Rayon gamma-gamma -Mesures de la densité Roches
et p:>rosité des roches • Source radioactive plus Densité sèche, porosité, teneur en eau naturelle, vitesse du son, essais de
• Neutron - neutron -Mesure de la teneur en détecteur compression simple, mesures du module d'Young et du coefficient de Poisson,
eau volumique des ro- essais Franklin et brésilien pour la détermination des caractéristiques mécaniques
ches de la roche.
CAROTTAGE
Essais de cisaillement à la botte pour la détermination des caractéristiques de
SISMIQUE
joint.
• Log sismique Essais triaxiaux, oedométriques, essais de gonflement, essais d'altérabilité, ana-
.Vitesse longitudinale • Emetteur de choc
-Amortissement lyses minéralogiques pour les roches tendres et susceptibles d'évoluer rapidement
(marnes, anhydrites, ... ).
• Log sonique • Vitesse transversale Essais particuliers (abrasivité, forabilité, ... ) nécessaires à l'étude d'emploi de
• Vibration continue
-Amortissement (état de machines à forer (voir paragraphe 2.8.).
fissuration, porosité)
Il faut retenir que la validité des résultats de tous ces essais est liée à la
qualité des échantillons prélevés et à leur représentativité. Les spécifications
techniques concernant ces prélèvements (par exemple utili sation du double ou
triple carottier, ou carottier à câble, ... ) doivent donc être clairement définies
dès le début des reconnaissances.

40
41
2.7. GALERIE DE RECONNAISSANCE
également de la solution la plus économique ;
2.7.1. Objet d'une galerie de reconnaissance la galerie est préférable pour les tunnels au rocher sous très forte couverture,
avec de nombreuses incertitudes, où les sondages carottés sont très onéreux.
Véritable préfiguration de l'ouvrage final, une galerie de reconnaissance permet
d'évaluer au mieux les difficuIrés de réalisation de l'ouvrage projet~.
2.7.2. Essais et mesures in situ
Une telle galerie permet entre autres:
On peut utiliser la galerie de reconnaissance pour réaliser des essais et mesures in
l'observation visuelle du terrain et l'établissement d'un relevé géologique situ qui fourniront des données géotechniques des plus utiles pour l'établissement
détaillé ;
du projet.
l'observation des conditions hydrogéologiques, en particulier le type des
venues d'eau (ponctuelles ou diffuses), la mesure des débits en fonction Le co-o.t de ces essais est généralement faible comparé à celui de l'excavation
de l'avancement du front de taille et des conditions météorologiques. l'in- de la galerie de reconnaissance proprement dite.
fluence de l'eau sur la tenue des terrains, la reconnaissance des karsts,
les prélèvements pour analyse chimique et mesure de température. Il est • Mesures des contraintes naturelles
également possible d'exécuter des forages depuis la galerie qui permettront
d'effectuer des mesures de perméabilité, de pression et de débit ; Les méthodes de mesures des contraintes naturelles sont principalement la
méthode du vérin plat à la paroi des excavations et les méthodes de libération
les essais et mesures géotechniques in situ (§ 2.7.2) ;
des contraintes par carottage en sondage,
les mesures de déformations (chapitre 9) ;
les prélèvements d'échantillons pour essais de laboratoire (§ 2.6.2.4,) ; La méthode du vérin plat est en France la plus utilisée du fait de sa facilité de
mise en œuvre. Elle permet de mesurer les contraintes à la paroi du souterrain,
dans une section élargie aux dimensions finales, les essais en vraie grandeur tant transversalement que longitudinalement. La libération des contraintes
des procédés d'exécution envisageables (§ 2,7.3),
est provoquée par une saignée effectuée à la paroi par une scie circulaire
diamantée. Des plots ont é~ préalablement scellés de part et d'autre de la
La galerie de reconnaissance permet ainsi d'obtenir toutes les données géologi- saignée pour mesurer le rapprochement de ses lèvres. Un vérin plat semi-
ques, hydrogéologiques et géotechniques nécessaires à l'établissement d'un projet circulaire est introduit dans la saignée et permet de rétablir les contraintes,
d'exécution détaillé, Néanmoins devant son coOt relativement élevé comparé à c'est-à-dire de ramener l'écartement des plots à leur écartement initial. La
la plupart des autres moyens de reconnaissance, une galerie de reconnaissance mesure de la pression du vérin est une mesure fiable. Si l'hypothèse d'un
n'est généralement utilisée que dans le cadre de certains tunnels:
comportement élastique linéaire du massif autour de la galerie est vraisemblable,
les grandes cavités souterraines (par exemple usine hydrOélectrique souter- on peut en déduire les contraintes principales dans le massif. Par contre, si
raine) dans des terrains de qualité moyenne à mauvaise ; les déformations de la roche à la paroi de la cavité sont supérieures à celles
les tunnels autoroutiers ou galeries hydrauliques de grande section dans des correspondant à sa résistance maximale, les valeurs mesurées des contraintes
terrains de qualité médiocre à mauvaise ; à la paroi constituent seulement une indication sur la résistance de la roche
pour le taux de déformation qu'elle a subi.
les tunnels de plus petite section dans des terrains de mauvaise qualité.
Les mesures en sondage sont basées sur l'observation des déformations induites
Il convient également de comparer le prix de revient d'une telle galerie de dans la roche par un relâchement local des contraintes. Le passage des défor-
reconnaissance avec celui de forages de grande profondeur au vu des rensei- mations mesurées aux contraintes préexistantes suppose la connaissance de la loi
gnements retirés de l'une et des autres, d'autant plus que la galerie peut parfois de comportement de la roche; le plus souvent, l'hypothèse d'élasticité linéaire est
etre implantée de telle manière qu'elle trouve son utilité soit pendant l'exécution admise. Ces méthodes sont de mise en œuvre délicate et fournissent des valeurs
de,s travau~ (par ~xe,mp1c lieu ,de traite ment des zones difficiles, ventilation, ... ), dispersées, Il faut donc multiplier les mesures pour obtenir des résultats moyens
soit pour 1 explOitation (galerie de service, de drainage, de ventilation). Dans significatifs, Par contre, les contraintes mesurées sont faiblement influencées par
ce contexte, une philosophie simple, caractérisant des situations extrêmes serait l'excavation, ces mesures pouvant être effectuées jusqu'à 10 m des parements.
la suivante : '
~es sondages sont préférables pour les tunnels peu profonds, où il est
Important de connaître la nature des terrains de couverture ; il s'agit

;
42
1 43
'1
• Mesures de déformabilité du rocher

Elles sont réalisées par l'essai à la plaque. La défor mabilité est déterminée à partir
de la mesure des déplacements de différents points du rocher sous l'influence
d'une charge appliquée par l'intermédi aire d' un e plaque rigide. L'ex amen de la
fo rme des courbes effort·déplacement des cycles de chargement-déchargeme nt
est sans doute encore plus important et plus utile que les valeurs des modules de
[ défo rmation tirées de l'essai; l'essai à la plaque étant un essai de chargement
et non pas de décha rgement. il ne peut rense igne r sur le comportement du
rocher antéri eur à l'essai, qui est en fait le seul à avoir une signification pour
le projet du tunnel. Cet essa i, relativemen t coo.teux, doit donc ètre réalisé
[ à bon escient avec comme but l'étude de nombreux critères, autres que les
simples modul es. Il permet en part iculie r u ne classification des massifs rocheux
comme le propose par exemple B. SCHNEIDER (figure 2.5).

Charge !'
P À l 1 ~ 1

r Cp : ~ I~
l " 1
Galerie de reconnaissance· Section d'essai oui ~ 1 Deformot lons
~ 10 ~1'~ 1 2 Irrévers ibles
E ~I·î ~
L
1
Pmoxr-- -- - - / i '
E u 1 ~+I---=5'--ii- - - --
Q ~:(J'l .~ Deformor ions
0,1 .t::. 1 III
elost iQue s
[ o Deplocement
D,DI
o
:51
0:: 1
4
1
1
10
ê
~
20 30 ~
C

Fig. 2.5 . Essai à la plaque. Classifica60n de B. SCHNEIDER (1967)

l • Essais d e « petite sismi que»

Cette méthode s'intt':resse à des volumes rocheux limités dont on reche rche les
caractéristiques géotechniques alors que la sismique réfraction cl assique concerne
1 des structures étendues dont on veut con naftre la gt!ométrie. Le principe de la
méthode consiste non seulement à mesurer les vitesses des ondes lo ngitudinales
ct transversales sur des profils de 15 à 40 m de longueu r. mais aussi à analyser
le spectre du signal reçu, sa longueur d'onde et la pe rte d 'énergie le long
du parcours. Ces différents paramèt res o nt été corrélés empiriquement sur de
nombreux mass ifs rocheux avec la fracturation (densité, nature, remplissage)
et la qualité de la matrice rocheuse (essai scléro métrique). B . SCHNEIDER
Essai au vérin plat donne plusieurs corrélations expérimentales, dont on reproduit deux exemples
Essai à la plaque
sur les figures 2.6 et 2.7.

44 45
MOdule stastlQue
E 2.7.3. Section d'essai élargie
MP, E
2
' ,-e'on tn "'OSSt Une section d'essai élargie est parfois jugée nécessaire dans la galerie de

lOOO 0 /
V ' 0o""'e P)( Lero ...
H, g,I"e H V..... .,.'d
<0, ri"'e H Ve' ..o',d
reconnaissance. Ses dimensions seront celles, ou s'approcheront de celles du
tunnel définitif. On pourra y expérimenter les méthodes de soutènement et

0
. .,
lV '''' e'nMo,pa,,,,,'
'''' t'" Si Jean du Gord
".
otou 51 Con,en
OS, h"'I! e"tlolI,1"IS La G.!tOl
tOG,
d'injection, et éventuellement les procédés d'excavation (plan de tir, rendement
d'une machine à forer à attaque ponctuelle, ... ).
on"1 enu,vt
~
./6 Il Co Ica", Vouglans
Il Sc hl!'" Lano ...
00000 X,
• /3 '3<, Ica", ~n,b Pour donner toute son efficacité à cette section d'essai, diverses mesures pourront
t;Y.t'4 " o...o"l,t. lad"en
16eolca ... S' P.. ".....,,,!
Il rt, f' Mont Cen;,
être effectuées telles que mesures des pressions de terrain (cellules de pression
10 •. .12 18G,"";,, Rapoel totale). mesures de convergence, mesures de déformation à l'intérieur du massif
'00 0 7

V~i (extensomètres en forage), essais d'arrachement de boulons, ...


o
o
17 ) /

'00 '00 BOO .


FreQue oce OndeS/Hz)
, Ces divers types de mesures, qui peuvent d'ailleurs être également effectuées
dans la galerie de petite section, sont décrits au chapitre 9 « Auscultation » .
Fig .. 2.6. Estimation du module statique d'élasticité d'une roche
à partir de la fréquence de l'onde transversale (d'après B. SCHNEIDER)
2.8. RECONNAISSANCES SPÉCIFIQUES A LA MÉCANISATION
DE L'EXCAVATION
Vitesse
Onde P 2.8.1. Objectifs
Sc '. Sc: 0,008 Vs + 20
(Ullrasao avec )odlce $Cl<lrometriQue
base 20 cm ) (Schmidt)
.... /:; Dans le cadre des études préalables à un chantier mécanisé, les principales
caractéristiques définissant l'aptitude d'une roche à être pénétrée et détruite
RESULTATS EXPERIMENTAUX POUR par un outil sont :
GALERIES
la résistance intrinsèque, c'est-à-dire, les caractéristiques mécaniques qui
Soulèflemeol. systématique
• ooooecessaore déterminent l'énergie que la machine devra transmettre à l'outil pour remplir
o ~~c;~~~r:r,êma"QueS son rOle ;
Soulenemenl lourd l'abrasivité qui conditionne l'efficacité et le taux de remplacement des outils;
[] nécessaire
les discontinuités qui jouent un rOle important dans les pressions de rupture
sous l'action conjuguée des outils.

Quelques critères complémentaires, déjà examinés par ailleurs, sont également


Vitesse onde S nécessaires pour l'étude des caractéristiques des tunneliers, tels que:
(bose 40m)
:---l---+---~~ ______-<-v, l'hydrogéologie et les venues d'eau prévisibles à proximité du front de taille;
o 3000 5000 - la hauteur de couverture et les contraintes naturelles.
2000 4000

Dans le cas de terrains très déformables sous forte couverture, les risques de
Fig. 2.7. - Estimation du soutènement en fonction de critères sismiques coincement de la jupe doivent être étudiés et la réalisation d'une surcoupe par
et scférométriques (d'après B. SCHNEIDER) un outil périphérique ne suffit pas toujours à éliminer ce risque.

La
« Pe~ite sisx:nique ~ est un~ méthode rapide et économique d'identification
du 2.8.2. Moyens
maSSif étudié. mais néceSSite pour ce faire une galerie de reconnaissance.
La comparaison avec des ouvrages analogues (dimensions et caractéristiques
des terrains) doit être étudiée avec attention pour en tirer les enseignements
nécessaires au choix de la machine à forer.

~
.,
,.::
46 ~;
47
.<___ c·.
Les essais de laboratoire les plus couramment utilisés sont rapportés ci-après. 2.8.2.1. Essais de résistance
Pour plus de détails on pourra se reporter aux recommandations du groupe 4
de rAITES. Il faut noter que les résultats de ces essais n'auront de valeur • Résistance à la compression simple : cet essai est couramment utilisé
représentative que s'ils concernent un nombre suffisant d'échantillons et il est malgré tous ses défauts (grande dispersion des résultats. influence du mode
important q~e tous les résultats d'essais figurent dans le dossier géotechnique. opératoire, ... ).
et non de sImples moyennes,
Résistance à la traction - essai brésilien: cet essai d'une grande simplicité
et de faible dispersion renseigne sur la résistance de la matrice, sans être
trop influencé par les discontinuités.

• Essai Franklin ou « Point Load test )Jo : cet essai simple et économique
ESSAI FRANKLIN peut être réalisé en grand nombre et directement sur le chantier des
Abaque de correction en fonction du 0 reconnaissances (E. BROCH, J.A. FRANKLIN, 1972). Les résultats sont
obtenus sous la forme d'un indice de résistance Is. Il existe une corrélation
directe entre Is et la résistance en compression uniaxiale Rc.

Z. BIENIAWSKI propose pour une carotte 01 50 mm : Rc::!3 Is(50).


la
La SIMR et l'AFTES proposent un abaque (voir figure 2.8) qui permet de

-
......... r--
......... '- déterminer Is(50) à partir d'une mesure sur une carotte de diamètre différent.
..... ""
..... .......
-----
• Résistance à la fragmentation par chocs : l'essai Los Angeles permet de

Q
c

.03 ..........
0

0
"-
r-..... r- 1--
h..
1-- -- tester la fragilité et la broyabilité de la roche; l'essai de « fragmentation
dynamique » du LCPC peut le remplacer.

Autres essais: l'AFTES propose l'utilisation du test de dureté du CERCHAR,


de l'essai de forabilité de Toulouse et de l'essai de ténacité de Toulouse.
;,; .,
~
~

2.8.2.2. Essais d'abrasivité


1

-- -
L'abrasivité d'une roche dépend de la nature des minéraux qui la constituent
(en particulier de la teneur en quartz), aussi l'analyse minéralogique donneMt-
elle des renseignements importants.
-.... :-::::::::
0,3
"'-...J
~
30
--- 40 50 60
Diametre de la
70
carotte en mm
80 90 100
L'abrasivité peut être quantifiée par des essais spécifiques:
essai d'abrasivité du LCPC à utiliser de préf~rence pour le choix des molettes;
le test d'abrasivité CERCHAR à utiliser de préférence pour le choix des
pics.
1 1 1
AW BW NW HW PW La valeur du test CERCHAR varie pratiquement entre 1 et 10 et celle de
15(50 1 I·abrasivité LCPC entrc 1 et 300.
1li Jmêtres normalises

Fig. 2.8 • Essai Franklin : abaque de correction en fonction du diamètre


de la carotte testée (d·après document S/MR) 1
48 Jil 49
2.8.2.3. Détermination des discontinuités
quantité de boulons, etc.), soit qu'elles soient nécessaires à mieux connattre
L'indice de continuité le est souvent utilisé pour déterminer la micro-fissuration pour y adapter le projet (traversée d'une zone de faille, d'une roche
d'une roche : gonflante, etc.), soit qu'elles méritent d'être bien connues en prévision
d'un litige, soit enfin que leur mesure améliore nos connaissances pour
une bonne maintenance de l'ouvrage en service ou pour un meilleur projet
d'ouvrages futurs.
le - 100V//V'/
Réduire les incertitudes relatives aux hypothèses faites sur les paramètres
avec du projet ; ce qui augmente la confiance qu'on a en définitive dans le
comportement du tunnel en service ; ce qui évite les dépenses inutiles d'un
VI vitesse de propagation des ondes longitudinales mesurées sur carotte projet surdimensionné ; ce qui permet de ne pas tout ftxer à l'avance et de
V·l vitesse de propagation théorique de la roche compacte, laquelle prendre les décisions quant aux détails d'exécution en toute connaissance
peut, en première approximation être prise égale aux valeurs données de cause.
dans le tableau 2.15. • Economiser en faisant des travaux « sur mesure )t> , qui sans cela seraient
nécessairement surdimensionnés.

Tableau 2.15 • Crédibiliser les méthodes modernes de construction des tunnels, à l'aide de
Valeurs maximales de la vitesse du son sur échantillon données chiffrées convaincantes (par exemple, la réduction des convergences
(d'après recommandations du groupe 4 de /'AFTES) par le soutènement immédiat)."

Les reconnaissances que l'on peut effectuer en cours de travaux sont du même
Type de roche V'I (mis) type que celles décrites précédemment. Il s'agit principalement :
des sondages à l'avancement qui donnent des informations sur les terrains à
GABBROS (roches siIlcatées, basiques) 7000 traverser et les venues d'eau éventuelles dans le ou les jours qui suivent, et qui
BASALTES
6 500 à 7 000 préviennent ainsi des accidents géologiques repérés antérieurement ou non;
CALCAIRES
6000à6500 de la galerie pilote dont l'objectif est le même que ci-dessus, qui est exécutée
QUARTZITES
6000
GRANITES ET ROCHES GRANITIQUES dans les cas où elle est utile à l'exploitation de l'ouvrage futur, et dans
500 à 6000
les cas de terrains prévus difficiles.

On peut citer comme exemples la galerie sous le massif de BELLEDONE


de l'aménagement Arc-Isère, ai) les difficultés énormes rencontrées pour la
Plus le est faible et plus la roche est affectée par des discontinuités qui favorisent traversée de plusieurs accidents ont imposé la mise en œuvre de sondages à
le travail des outils.
l'avancement. La galerie de service du projet TRANSMANCHE LINK servira
de galerie pilote puisqu'elle précédera de 1 500 m minimum le creusement des
deux tunnels principaux. Dans cette galerie pilote, des sondages à l'avancement
2.9. RECONNAISSANCES PENDANT L'EXECUTION DES seront exécutés quotidiennement pour reconnaître suffisamment tOt, la qualité
TRAVAUX
de la craie et la nature des accidents pour que, par exemple, les traitements
de terrain soient mis en œuvre avec le maximum de rapidité et d'efficacité,
K.S. LANE (1975) et P. LONDE (1977) ont largement insisté sur les buts sans ralentir le percement des tunnels principaux.
recherchés par les reconnaissances et les mesures à exécuter pendant les travaux.
P. LONDE (1977) les définissait ainsi :
Les mesures que l'on peut effectuer dans une galerie pilote et dans le tunnel
"Prévenir suffisamment à l'avance pour qu'une intervention corrective soit proprement dit, sont décrÎtes au chapitre 9 « Auscultation ».
possible et éviter des désordres, notamment des ruptures, et leurs consé-
quences désastreuses sur la sécurité du personnel et sur le prix des travaux.
ContrOler certain~s données spécifiques, soit qu'elles aient une signification 2.10. CONCLUSION
cont:a~tuelle (débIt des venues d'eau, justification des hors profils, tassements
admIssIbles de la surface du terrain naturel, intensité de la précontrainte, Il faut retenir que l'arsenal des moyens de reconnaissances est considérable,
mais que la caractéristique principale d'une campagne de reconnaissances utile

50
51
est le choix à bon escient des moyens nécessaires et complémentaires pour CHAPITRE 3
atteindre les objectifs recherchés.

Ces objectifs peuvent évoluer au fur et à mesure de l'exécution des reconnais-


sa~ces ; le budget prévisionnel doit donc en tenir compte pour permettre la
mIse en œuvre de moyens supplémentaires.
Classification des massifs
~e ~éveloppement énorn:e des moyens de calcul mis à la disposition du concepteur
s o,nent~ d.ans c~ domame vers l'élaboration de modèles représentatifs, plus
rocheux et
qu explicatIfs, qUI permettent de rendre compte des comportements réels observés prédimensionnement des
d.ans la nature. Il en découle toute l'importance accordée aux observations in
SItU et aux analyses des phénomènes naturels ou résultant de l'action humaine. ouvrages souterrains
En.fin ce sont toutes les observations et constatations effectuées sur les chantiers
q~1 forment l'expérience, condition principale d'études à la fois réalistes et bien
faItes.

3.1. INTRODUCTION

Au stade des études préliminaires, on dimensionne fréquemment les ouvrages


souterrains à partir des classifications des massifs rocheux; ces méthodes sont
en effet rapides d'emploi, donc économiques.

Il existe de nombreuses méthodes de classification se basant sur différents


paramètres géotechniques. C'est le choix de ces paramètres et la façon de
les utiliser pour l~ dirnensionnernent de l'ouvrage qui font la différence d'une
méthode à l'autre.

Après une présentation de l'historique de ces méthodes et des principes qui


les régissent, le présent chapitre expose les méthodes empiriques actuellement
les plus utilisées, à savoir celles de
!'AFTES
Z. BIENIAWSKI
N. BARTON.

3.2. HISTORIQUE DES MÉTHODES EMPIRIQUES DE DIMEN-


SIONNEMENT
Les premières méthodes de dirncnsionncment des tunnels considéraient que
le soutènement (cintres) ou le revetement définitif devait supporter le poids
d'un volume de terrain décomprimé situé à l'intérieur d'une zone en forme
de cloche (fig. 3.1). Les dimensions de cette cloche étaient déterminées par
des formules empiriques basées sur l'expérience acquise. Le soutènement ou
le revêtement était ensuite calculé généralement par la méthode des réactions
hyperstatiques (§ 4.4.).

t.i 1
52
53
Ces méthodes SOnt quelque peu dépassées actuellement du fait que les techniques
Tableau 3.1
d'exécution ont beaucoup diminué les effets de décompression. De plus à grande
Hauteur de terrain décomprimé au-dessus d'un tunnel
profondeur les effets de décompression élastiques prédominent (voir§ 4.3.) et
ce type de méthode n'est pas applicable. (d'après M. PROCTOR et K. TERZAGHI)

3.2.1. Méthode de K. TERZAGHf Nature de la roche Charge Hp (1) Remarques

La méthode la plus utilisée fut longtemps la méthode de K. TERZAGHI (1946)


qui classe les milieux rocheux en neuf catégories en fonction d'observations
qualitatives.
1 - Dure et intacte °à 0,25 8 Quelques ancrages s'il y
a chute de pierres

La hauteur de terrain décomprimé pesant sur le soutènement est ensuite donnée


par la formule générale :
2 - Dure et stratifiée °à 0,5 8 Soutènement léger

3 - Massive avec
quelques joints
°à 0,25 8 La charge peut changer
brusquement d'un point
à un autre

4 - Modérément 0,25 à 0,35 (8 + H,) Pas de pression latérale


dans laquelle (fig. 3.1.)
ébouleuse

Hp = Hauteur de la surcharge de terrain uniformément répartie suivant 5 - Très éoouleuse 0,35 à 1,10 (8 + Htl Peu ou pas de pression
l'horizontale (selon le tableau 3.1.) latérale
B = Largeur de la galerie.
6 . Complètement 1,10 (8+ H,) Pression latérale consi-
broyée dérable
Ht - Hauteur de la galerie. mais chimiquement in-
tacte
K Coefficient variable avec la nature et la texture du terrain
(tableau 3.1). 7 - Roche fluante à 1,10 à 2,10 (8 + Htl Grande pression latérale
profondeur modérée Cinlres circulaires recom-
La formule est théoriquement applicable aux tunnels à moyenne profondeur mandés
pour lesquels la hauteur de couverture H est Supérieur à 1,5 (B+Ht).
8 - Roche fluante à 2,10 à 4,50 (8 + H,) Grande pression latérale
grande profondeur Cintres circulaires recorn-
Niveau du terrain naturel mandés

9 - Roche gonflante Jusqu'à 75 m indépen- Cintres circulaires -

~T
dant de (8 + Htl Dans les cas extrêmes,
utiliser des cintres coulis-
Fig. 3.1 - Zone décomprimée au-dessus sants
IHp d'une cavité (d'après K. TERZAGHI)

l ( 1) Le toit en tunnel est présumé en dessous du niveau hydrostatique. .<.d' d 50 %


S'il est situé au-dessus, les valeurs d onn é es pour les roches 4 à 6 devront être r", Ulles e o.

Ht
l
54
55
3.2.2. Méthode de M. PROTODIAKONOV
Cette méthode serait satisfaisante pour les tunnels situés à une profondeur H
~'autre~ auteurs o~t proposé par la suite d'autres formules pour des domaines telle que:
ct emplOI plus spécIfiques. b b
C'~st, le cas de l~ méthode découlant de la théorie de M. PROTODIAKONOV -<H<-
2[ [
qUI S est générahsée grâce aux bonnes expériences faites pendant la construction
des tunnels du métro soviétique. Elle est basée sur la recherche de la forme de Lorsque la hauteur de couverture est plus faible, le soutènement devrait etre
la voOte de terrain décomprimée au-dessus de l'excavation. Selon cette théorie dimensionné en tenant compte de la pression géostatique totale (Pu = "rH)
cette voûte est de forme parabolique. Sa hauteur Hp vaut: '

b Les deux méthodes précédentes ne sont plus guère utilisées à l'heure actuelle,
Hp = _ sauf éventuellement dans le cas de calcul de cintres lourds, notamment avec
2[
la méthode des réactions hyperstatiques (§ 4.4) pour des tunnels peu profonds
où: en radier altéré ou très fracturé (certains tunnels de métro par exemple).
• b est la base de la parabole (fig. 3.1). La valeur de b est donnée par la formule:

3.2.3.Méthode de H. LAUFFER et développements actuels


b = B+2Httg(~-n
H. LAUFFER (1958) apporta une amélioration importante à ce type de méthode
(fig. 3.2). La classification du terrain qu'il propose considère deux paramètres
• f est un coefficient de résistance, fonction des caractéristiques du matériau
Les valeurs de f en terrain rocheux sont indiquées dans le tableau 3.2. . fondamentaux pour la conception d'un ouvrage souterrain, à savoir:

En terrain granulaire, M. PROTODIAKONOV considère que [ = tg <;b. la portée active, c'est-à-dire la plus petite des longueurs suivantes que l'on
peut laisser sans soutènement :
Tableau 3.2
• soit la largeur maximale de l'excavation,
Coefficient de résistance f des roches
• soit la distance entre le front de taille et le soutènement
(d'après M. PROTODIAKONOV)
- le temps de tenue du terrain sur cette portée.
Nature de la roche Description Masse volu- Coefficient de
mique (Um 3 ) résistance f Dans l'application pratique, H. LAUFFER se basait sur des observations
Résistance extrême- qualitatives, généralement faites en galerie de reconnaissance, afin d'extrapoler
Basaltes, quartzites, 2,8-3,0
ment élevée 20 les résultats aux dimensions de l'ouvrage projeté.
granites les plus durs
Résistance élevée Roches granitiques- SOIJTÊNEMENT PLACÊ LOIN OU fRONT
2,8-2,7 10
Grès et calcaires de

Roche de bonne
tenue
très bonne tenue

Calcaires légèrement
fracturés - Grès de
bonne tenue
2,5 8 Ô [':::]1
o
SOUTÈNEMENT PLACÊ PRËS OU fRONT

Roche assez résis- Grès ordinaire


tante 2,4 6

Résistance moyenne Schistes divers - 2,4-2,6 3


Mames compactes
Roche meuble a) DélinWon de la portée acUve 1" b) Diagramme de classification
Argiles compactes _ 2,0-2,2 1 Fig. 3.2 - Classification des roches (d'après H. LAUFFER)
Alluvions cohérentes_

Sols argileux

56
57
Les méthodes modernes de classification ont pour la plupart conservé la notion
de ces deux paramètres. Les progrès ont porté sur la méthode de classification
Aucun~ méthode ne peut garantir les recommandations de soutèn~ment aux
elle-même et Sur les recommandations de soutènement qui en découlent. uelles elle aboutit. Aussi doivent-elles être utilisées avec prudence, l'Idéal étant
d'appliquer simultanément plusieurs méthodes et d'en confronter les résultats.
Pour classer le rocher, il faut définir un certain nombre de paramètres quantifiables Ces méthodes sont commentées globalement au paragraphe 3.8.
qui puissent recouvrir toutes les qualités de rocher.

Le paramètre le plus utilisé est le R.Q.D. (voir définition au 3.3.). 3,3, ROCK aUALlTY DESIGNATION (R.a,D,)

D. DEERE (1964, et al, 1966, 1970) et d'autres comme A. MERRITT (1968) R Q D fut P roposé par D. DEERE en 1964. Il est déterminé à partir
Le . . . d dage
basaient leur méthode de classification des ouvrages souterrains principalement des observations faites sur les échantillons prélevés ans un son carotté.
sur ce paramètre (figure 3.3).

R.Q.D. 100 X longueur totale des morceaux> 10cm


longueur de la passe de carottage
R0D %

100
Pa s de soutènement Nota . 10 1 f t
Par longueur des morceaux d'une dimension supéneure à cm,.1 ~u
80 entendre morceaux de roche saine. Par exemple: on peut extraIre es
carottes de plusieurs décimètres dans de la myloOite ; un tel échantillon
60
ne peut être considéré comme morceau de plus de 10 cm.
Boulons d'ancrage
On calcule fréquemment le R.Q,D. pour chaque mètre de carott;'\ge, La
40
longueur de la passe de carottage est alors de 1 m .

• Il convient d'utiliser un carottier de diamètre supérieur au moins à 50 mdm


Cintres pour que les morceaux de roche saine ne soient pas cassés en cours e
prélèvement.

On utilise la valeur du R.Q.D. pour classer le rocher suivant sa qualité (tableau


PORTEE DU TUNNEL 3.3).

Fig. 3.3 - Type de soutènement en fonction du R.O.D. et Tableau 3.3


de la portée du tunnel (d'après A. MERRITT). C/assificaUon du rocher en fonction du R.O.D.
(d'après D, DEERE)
Actuellement, d'autres paramètres ont été rajoutés tels que par exemple la résis-
tance de la matrice rocheuse, la nature et le degré d'altération des discontinuités, R.Q.D.
leur pendage vis-à-vis de l'ouvrage, etc ... Désignation

De façon générale la difficulté est grande de classer le rocher sur des paramètres o - 25 Très médiocre
aussi quantitatifs que possible et surtout d'en déduire le mode, voire méme la 25 - 50 Médiocre
quantité de Soutènement nécessaire à la stabilité de l'ouvrage. 50 - 75 Moyen
75 - 90 Bon
Les méthodes actuellement les plus utilisées sont 90 - 100 Excellent
- les classifications de l'AFTES (§ 3.4) ;
- la classification de Z. BIENIAWSKl (§ 3.5)
Co la classification de N. BARTON (§ 3.6).

58
59
3.4. RECOMMANDATIONS DE L'AFTES 3.5. MIÔTHODE DE Z. BIENIAWSKI
Le groupe de travail nO 1 de l'AflES (géologie-géotechnique) a établi en Z. BIENIAWSKl (1973, 1983) utilise cinq paramètres pour classer les roches
1978 un texte de recommandations pour la description des massifs rocheux en
1 -la résistance à la compression simple ou essai Franklin (pour les roches dures).
s'inspirant des définitions proposées par la SIMR. Les paramètres de classification
correspondant sont donnés au chapitre 2 (§ 2.4.1, 2.5.1 et 2.6.1). 2 -le R.Q.D. pour caractériser la qualité du rocher (§ 3.3).
3 -l'espacement des joints. Le terme joint comprend tous les types de dis-
Le groupe de travail nO 7 (Soutènement et revêtement) a, de son côté, établi un continuités (stratification, schistosité, fractures, diaclases).
texte de recommandations portant sur « le choix d'un type de soutènement en 4 -la nature des joints,
galerie» à partir de la description du massif rocheux (1974, 1982), succinctement
présenté ici. 5 -les venues d'eau.

Chaque paramètre reçoit une note (voir tableau 3.5) pour aboutir par addition
Pour chaque critère de classification et pour tous les types de soutènement un
à une note globale caractérisant la qualité du rocher.
tableau indique en fonction de la valeur du paramètre qui caractérise le critère
en question, si le soutènement considéré est particulièrement recommandé, Cette appréciation générale de la qualité du rocher doit ensuite etre ajustée
possible, mal adapté ou en principe impossible.
pour tenir compte de l'orientation de la fracturation (tableau 3.6).
Le tableau 3.4 est donné ici à titre d'exemple. La superposition des résultats Après addition des notes obtenues pour les cinq paramètr~s principa.u~' et
relatifs à chacun des critères doit permeltre de sélectionner le type de soutènement
le plus approprié. ajustement pour tenir compte de l'orientation de la fracturauon, on utilise le
tableau 3.7. pour connaître:
la classe du rocher (de très bon à très médiocre) .
Tableau 3.4
Exemple de recommandations de /'AFTES relatives le temps pendant lequel une excavation est stable sans soutènement. On
au choix du type de soutènement en fonction peut également utiliser la figure 3.4.
de la valeur des paramètres décrivant les discontinuités
La note globale obtenue permettant de connattre la classe de rocher est
couramment appelée « Rock Mass Ratings » ou « R.M.R. ».
r.~! ... ,
·. h.!.01

;~ · ..
c,or,,, l ..........
~. ~---

".
Di.continuit ••
f ~.: ~ ,Ij~n Pour chaque classe de rocher, Z. BIENIAWSKI propose également des re-
Il ...... ' ...... _ _ ' _ I , _ . _ _ _
~.~ fi g.~ C :il
~=~ ~
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...~ -~ ~ ::~I
1/ ...... _ •• __ .1 ••••• 1
.! lt :.~ ~!! :~ iF
_."
r.im,lIes Qr,enr.'.or> e'lWCemenl
~ C Ir ~v-'
r- ,1°
j
"'
[)
• ..... ~

'J~ ~ ~
commandations sur le soutènement à mettre en place (tableau 3.8).
Mirlutes Heures Jour s Mois
., '" 1111'"'-
.z Or! .. Or]
.,
St. Sl ·• ~
~
x xl><
X X
l;><: X
X X
X X

.z ., .• · X ;OS X x x x l;><:
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ouN"
•••!e __

....
$>

X
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·· ·· . • xxX 2:' X x
x
x
X

•· ...
X x
••
21 Sols (R5 et R6 1 sans abJet
~ LX . 1>< ! ! x
x
IX x
x

Nora; (, 1 Povr ra fQmili1 la plvs dense Gr "Ayec Çjflllcge COrlt!nu


Bp = Ayec belon prorere
(2) Scellemerlf au mOll,er de pre/tll"" BI ~ Avec bli"doÇjt bOIS Ou métallique
li la rÎsin, lorsqu, lU flssuru I!l Sarl port!Cullèrlmenr recommond'
lonl O\Iy.rt .. (netremen' fayorabl.)
LEGENDE o Soit pauibl. à candll!on que d·au'r .. •
TEMPS Of TENUE EN HEURES
cflr,res soie ... , porllCul!irtment
foyorables {pllltOI favorable)
Soir Irè, mol adapte br.n qU'Îvenluelitmenl Fig. 3.4 - C/assificaYon de Z. BIENIAWSKI
poss!ble {plul!5r (Ufa-.orabl')

S<!!! en pr! rlc!pe impa$s!bl, {rlell'ment


d'fayorabl')

60 61
Tableau 3.5
Tableau 3.6
Méthode de Z. BIENIAWSKI
Note d'ajustement pour l'orientation des joints
Paramètres de classification des roches et notes de pondération

Direction parallèle à
Direction perpendiculaire à l'axe du tunnel
l'axe du tunnel
Creusement du tunnel Creusement du tunnel
PARAMETRES COEFFICIENTS dans le sens dans le sens inverse
du pendage du pendage Pendage Pendage Pendage
Indice 45-90° 20-45° 0-20°
Résis- > 8MPa 4·8MPa HMPa 1·2MPa Indice Franklin Pendage Pendage
Franklin Pendage Pendage
tance non utilisable 45-90°
1 20-45° 45-90° 20-45°
de la Résistance
roch. à la > 200MPa 1000200MPa 5O-1IIOMPa 1~25 ~IO 1-3 Très Défavo- Très Défavo-
2~SOMPa Favorable Moyen Moyen
compression MPa MPa MPa favorable rable défavorable rable
Note 15 12 7 4 2 1 0
R.a.O. 91)·1110 75·91) SO-75
2 25·SO <25
Orientation Très Favorable Moyen Défavorable Très
Note 20 17 13 8 3 des joints favorable défavorable
Espacement des joints >3m 1·3m 0,3-1 m SO-300mm
3 <SOm Note 0 -2 -5 -10 -12
Nole 30 25 20 d'ajustement
10 5
Surfaces lus-
Surfaces très Surlaces Iég;- SurlaœsOgè- !rées ou rem-
rugueuses remenl rement plOsag.
noo continues rugueuses < 5mm
rugueuses Remplissage mOll > 5mm ou Tableau 3.7
4 Nature des joints Epontes en Epaisseur Epaisseur
ou Joint Joints ouverts> 5mm Classe de rocher suivant la classification de Z. BIENIAWSKI
contact < 1mm < 1mm
Mert 1à Joints continus
Epontes non Eponles non Epontes aile- 5mm après applicaYon de la note d'ajustement
altérées attérées rées Joints
continus
Note 25 20 12 6 0 Note globale 100 - 81 80 - 61 60 - 41 40 - 21 <20
Oébitsur Aucune
10m
< 25Vmin ~125 > 25Vmin Classe de ro- 1 2 3 4 5
venue d'eau Vmin
cher et des- Très bon Bon Rocher Rocher Rocher très
Pression cription rocher rocher moyen médiocre médiocre
d'eau
Venues 0 0,0 -0,2
5 0,2 ·0,5
d'eau contrainte > 0,5 Temps de te- 10 ans 6 mois 1 semaine 5 heures 10mn pour
principale
nue moyen pour 5m de pour 4 m pour3mde pourl,5m 0,5 m de
Hydro. suintements pression portée de portée portée de portée portée
Comptétement sec (eau inters!i· d'eau problèmes sérieux de venues
géologie
bene) modérêe d'eau
Note 10 7 4 0

62
63

....... . -t.
Tableau 3.8 3.6. MËTHODE DE N, BARTON
Recommandations d'avant-projet sommaire du soutènement
d'après Z. Bieniawski 3.6.1. Origine et principe de la méthode
(tunnels de 5 à 12 m de portée, excavés à l'explosif)
N. BARTON a analysé plus de 200 cavités existantes, pour la plupart en
Europe et en Scandinavie (O. CECIL, 1970). Il s'est en particulier intéressé à
la stabilité de l'excavation en fonction de la qualité du rocher selon un indice
TYPE DE SOUTENEMENT qu'il définit lui-même, des dimensions de la cavité ainsi que de la destination
BOULONS CINTRES
de l'ouvrage (et al, 1974a, 1974b). Cette analyse lui a permis de classer ces
Classe D'ANCRAGE (1) BETON PROJETE
METALLIQUES ouvrages en un certain nombre de catégories (38 au total) dont il décrit le
de la
roche
soutènement (et al, 1974b, 1975).
Complé- Compté-
Espa- Pié- ment de
ment Voûte Type Espa- Ainsi le projeteur peut désormais par cette méthode se référer à des ouvrages
cement droits soutène-
d'ancrage cement
ment existants similaires placés dans des conditions de roches similaires à celles qu'il
1 GENERALEMENT
rencontre in-situ.
PAS NECESSAIRE
Occasion- La classification aboutit donc à des recommandations en matière de soutènement
nellement qu'il convient néanmoins, comme pour les autres classifications, d'utiliser avec
2 1,5-2,0 m treillis 50mm néant néant non rentable la plus grande prudence.
soudé en
voûte
treillis
soudé + occasion-
3,6.2. Calcul de l'indice de qualité a du rocher et autres
30 mm de paramètres
nellemenl
3 1,0-1,5 m béton pro- 100 mm 50mm treillis et cintres
1,5-2.0m
jeté en boulons si légers L'indice de qualité Q est calculé à partir de six paramètres géotechniques
voûte si nécessaire combinés de la façon suivante :
nécessaire

treillis
soudé + treillis Q = R.Q.D .. Jr. Jw
Cintres
30-50 mm soudé el Jn Ja SRF
moyens +
4 0,5-1,0 m de béton 150mm 100mm boulons de
1,5à3m 50 mmde 0,7-1,5m R.Q.D. est le « Rock Quality Designation» (paragraphe 3.3.). Lorsque
projeté en béton
voûte et en d'espace- le R.Q.D. est inférieur à 10, une valeur nominale de 10 est utilisée
ment projeté
piédroits pour le calcul de Q.

Immédiate- Jn est représentatif du nombre de familles de joints


menlBQ mm tableau 3.9 (0,5< Jn < 20),
treillis de béton
5 Non recommandé ODmm 150 mm soudé bau- projeté puis Jr est représentatif de la rugosité des joints les plus faibles
Ions et cin- cintres O,7m
tres légers lourds à tableau 3.10 (1 < Jr < 4).
l'avance-
ment Jo est représentatif du degré d'altération des joints ou des caracté-
ristiques du matériau de remplissage :
tableau 3.11 (0,75 < Ja < 20),
(1) diamètre des boulons 25mm, longueur 1/2 diamètre du tunnel, scellement réparti à la
résine Jw est représentatif des conditions hydrogéologiques
tableau 3.12 (0,05 < Jw < 1),
SRF (Stress Reduction Factor) est représentatif de l'état tectonique du
massif:
tableau 3.13 (0,5 < SRF < 20).

64
65
. R.Q.D. caracténse
. approXimativement
., 1a tal'11 e des b locs rocheux, Tableau 3.9
Le quotIent --y:;;:- Paramètre Jn description et Indices
Jr la résistance au cisaillement des blocs entre eux et Jw les contraintes
Ja SR p
et forces actives. Les valeurs à donner à ces paramètres sont définies dans les
tableaux annoncés.
Après avoir calculé par la formule précédente l'indice de qualité Q du rocher. les Indice des familles de joints Jn
dimensions et la destination de l'ouvrage aboutissent à l'un des 38 numéros de
A. Rocher massif, joints rares ou absents 0,5 -1,0
catégorie d'ouvrages et de leurs soutènements (utilisation de la figure 3.5). Le
B. Une famille de joints 2
coefficient supplémentaire ESR (Excavation Support Ratio défini au tableau 3.14)
qui apparaît sur cette figure dans le terme des ordonnées est un coefficient C. Une famille + joints erratiques 3
correcteur de dimension qui varie de 0,8 à 3,5 selon la nature de l'ouvrage et D. Deux familles 4
le caractère temporaire Ou permanent du soutènement à prédimensionner. A E. Deux familles + joints erratiques 6
partir de ESR. N. BARTON définit la dimension équivalente de l'ouvrage: F. Trois familles 9
G. Trois familles + joints erratiques 12
D _ largeur, diamètre ou hauteur (en m)
e - ESR H. Quatre familles ou plus, joints erratiques, fracturation
très dense, "morceaux de sucre", etc ... 15
Les descriptions des 38 différentes catégories de soutènement envisagées par J. Rocher broyé, meuble 20
N. BARTON sont décrites au paragraphe 3.6.3.

, ,
! '00 : ml ,
"
li .. 1..
e
..
Notes:
0

a 1 - Pour les croisements des galeries, adopter (3,0 x Jn)


124 1~ 120 2 - Pour les têtes d'accès, adopter (2,0 x Jn)
"2 ",
w
3 - Le paramètre Jn est souvent influencé par la foliation, la s?histosité, le
W
clivage ou la stratification du rocher. Si ces phénomènes sont bien ~arqués,
"q il faut évidemment considérer ces joints parallèles comme une famille. Par
>
contre si peu de joints sont visibles, ou si la fréquence de rupt~re de~

_
3
a
w carottes par suite de ces phénomènes est faible, il convient alors d en temr
2 ...... compte sous la rubrique joints erratiques ...
~
Q "'- (II

2
w
>
;;

.001 .002.004 .01.0 )4 4


o '" 4
00 oc 00 r '0
QUALITE OU MASSI F ROCHEUX
Q= ...BQ.Q..x~x~
Jn Jo SRF

Fig. 3.5 - Classification de N. BARTON


Relation entre Q. De et les catégories de soutènement

66 67
Tableau 3.10 Tableau 3.11
Paramètre Jr - Description et Indices Paramètre Ja - Description et indices

Nole: 1 - Jr (et Ja du tableau suivant) doit être évalué pour la famille de joints la Note voir note 1 du tableau précédent.
moins résistante présente dans la Zone étudiés. Cependant si la famille
qui présente la plus faible valeur Jr/Ja, est orientée favorablement pour la
stabilité de "ouvrage, il se peut qu'une autre famille, moins favorablement
orientée, soit plus significative et il convient alors de considérer la valeur ~r
Indice d'altération des joints Ja
de Jr/Ja de ceHe deuxième famille même si elle est plus élevée. (approx.)
La valeur de Jr/Ja adoptée sera celle correspondant à la surface qui a la (a) Epontes en contact
plus grande probabilité d'amorcer la rupture. A. Joint serré, recimenté, remplissage dur, non- 0.75 -
radoucissant, étanche (par ex. quartz ou épidote)
Indice de rugosité des joints Jr B. Epontes non altérées, taches superficielles l,DO 25_35°
seulement
(a) Epontes en contact
el
c. Epontes légèrement altérées, enduit minéral non- 2,00 25_30°
radoucissant, grains sableux, roche décomposée
(b) Epontes en contact après cisaillement de moins- sans argile, etc.
de 10 cm
D. Enduits d'argile silteuse ou sableuse, faible teneur 3,00 20_25°
A. Joints discontinus en argile (non-radoucissante)
4
B. Joints ondulés, rugueux ou irréguliers E. Enduits argileux, radoucissants ou à faible frottement 4,00 8_16°
3
c. (par ex. kaolinite ou mica) ; également chlorite, talc,
Joints ondulés, lisses 2 gypse, graphite etc. et argiles gonflantes en petite
D. Joints ondulés, striés (lisses, luisants, polis) 1,5 quantité(film discontinu, moins de 1 à2 mm d'épais-
E. Joints plans, rugueux ou irréguliers seur)
1.5
F. Joints plans, lisses 1,0 (b) Epontes en contact après cisaillement de
G. Joints plans, striés 0,5 moins de 10 cm
F. Matériaux sableux, roche décomposée mais sans 4,00 25-30°
Note: 2 - Les descriptions se réfèrent à des éléments de petites ou moyennes dimensions. argile, etc.
G. Remplissage argileux fortement surconsolidé non- 6,00 16-24°
radoucissant (continu, ép. < 5 mm)
H. Remplissage argileux moyennement ou légèrement 8,00 12-16°
Indice de rugosité des joints Jr surconsolidé et radoucissant (continu, ép. < 5 mm)
J. Remplissage d'argiles gonflantes, par ex. ; montmo- 8,0·12,0 6_12°
(c) Epontes hors contact après cisaillement
riHonite (continu, ép. < 5 mm).
H. La valeur deJadépend du pourcentage d'éléments
Zone argileuse d'épaisseur suffisante pour empêcher le
contact gonflants, de l'alimentation en eau, etc.
1,0
J. Zone sableuse, graveleuse ou broyée d'épaisseur suf- (c) Epontes hors contact après cisaillement
fisante pour empêcher le contact 1,0 K. L Zones ou bandes de roche décomposée ou broyée 6.0; 8,0
M. contenant de l'argile (pour les caractéristiques de ou 6_24 0
l'argile voir G, H, J) 8,0-12,0
N. Zones ou bandes d'argile silteuse ou sableuse, fai- 5,0
Note: ~-Majorer la valeur de 1,0 si l'espacement moyen des joints de la famille ble pourcentage d'argile (non-radoucissante)
principale est supérieur à 3 m. O. p Zones ou bandes épaisses et continues d'argile (pour 10,0; 13,0
R. les caractéristiques de l'argile, voir G, H, J) oU 6-24°
Note: 4 - Jr = 0,5 si les joints plans et striés comportent des linéations et que ces 13,0-20,0
linéations sont orientées de telle sorte qu'elles peuvent amorcer une rupture.

68 69
Tableau 3.12 Tableau 3.13
Paramètre Jw. Description et Indices Paramètre SRF (Stress ReducUon Factor)
Description et Indices

(a) Ouvrage recoupant des zones de faiblesse provo-


quant la décompression du ro~herlors du perce- SRF
Pression d'eau ment
Influence de "eau en charge Jw approximative
(kg/cm')
A. Zones de faiblesse fréquentes, contenant de l'argile ou
du rocher décomposé chimiquement; rocher environ-
A. Excavation à sec ou faibles venues d'eau 1,00 < 1,0 nant très décomprimé (toutes profondeurs) 10,0
« 5 I/mn localement) B. Zones de faiblesse individuelles, contenant de l'argile
B. Venues d'e.au ou pressions faibles, débour- 0,66 1,0-2,5 ou du rocher décomposé chimiquement (prof. de l'exca-
rage occasionnel au droit d'un joint vation ~ 50 m) 5,0
C. Fortes venues d'eau ou pression importante 0,50 2,5-10,0 C. Zones de faiblesse individuelles, contenant de l'argile
dans du rocher de bonne tenue àjoints sans ou du rocher décomposé chimiquement (prof. de l'exca-
remplissage vation > 50 m) 2,5
D. Fortes venues d'eau ou pression importante, 0,33 2,5-10,0 D. Nombreuses zones de cisaillement en rocher sain, sans
débourrages fréquents argile; rocher environnant décomprimé (toutes profon-
E. Très fortes venues d'eau lors des tirs dimi- deurs) 7,5
0,20 - 0,10 > 10,0
nuant ensuite avec le temps • E. Zones de cisaillement individuelles en rochersain, sans
F. !rés fortes venues d'eau ou pressions très argile (prof. de ,'excavation ~ 50 m) 5,0
0,10 - 0,05 > 10,0
Importantes sans réduction notable avec le F. Zones de cisaillement individuelles en rocher rigide, sans
temps argile (prof. de l'excavation> 50 m) 2,5
G. Jointsouverts, rocher très fracturé et décomprimé, "mor-
ceaux de sucre", etc ... (toutes profondeurs) 5,0

Notes: 1 - Les indices C à F sont des estimations grossières. Prendre une valeur Jw Notes: 1 - Réduire rindice SRF de 25 à 50 % si les zones de cisaillement influent
plus élevée dans le cas de la mise en place d'un dispositif de drainage sur l'excavation mais ne la traversent pas.

2 - Les problèmes particuliers liés à la formation de glace ne sont pas pris 2 - Dans le cas des massifs rocheux contenant de l'argile, il convient d'évaluer
en compte
l'indice SRF pour les charges de décompression. La résistance de la
matrice rocheuse est alors peu significative. Par contre, dans le cas des
massifs très peu fracturés et sans argile, c'est la résis tance de la matrice
qui peut constituer. le plus faible maillon », la stabilité dépend alors du
rapport : contrainte/résistance du rocher (voir tableau 3.13 (b) et note 3).

70 71
Tableau 3.13 (suite) Tableau 3.14
Coefficient ESR (ExcavaOon Support Ratio)
pour divers types d'ouvrages souterrains
(b) Rocher sain, problèmes de contraintes J
ln situ Rcla1 RU.l SRF
H. Contraintes faibles, excavation peu profonde > 200 > 13 2.5 Nature de l'ouvrage ESR N
J. Contraintes moyennes 200·10 13·0.66 1,0
K. Contraintes importantes, structure très ser- A. Galeries temporaires de mines, elc. env. 3,5? (2)
rée (condition normalement favorable à ta sla- 10·5 0,66-0,33 0,5·2 B. Puits verticaux:
bilité mais peut être défavorable à la tenue - section circulaire env. 2,5? (0)
des piédroits) - section rectangulaire/carrée env. 2,O? (0)
L. Quelques "coups de toit" (rocher massiQ 5·2,5 0,33·0,16 5·10 C. Galeries permanentes de mines, galeries hydrauliques
d'aménagements hydra-électriques (à l'exclusion des
M. "Coups de toit" importants (rocher massif) < 2,5 < 0,16 10-20 galeries à forte charge), galeries pilotes, etc. 1,6 (83)
D. Salles de stockage, usines de traitement d'eau, tunnels
Notes: 3 - Si l'état de contraintes initiales est fortement anisotrope (lorsqu'il a pu être secondaires routiers et ferroviaires, cheminées d'équi-
mesuré) : libre, galeries d'accès, etc. 1,3 (25)
- pour 5 < u1/u3 < 10 : réduire Re et RI à 0,8 Re et 0,8 Rt, E. Usines électriques, principaux tunnels routiers et ferro-
- pour u1/u3 > 10 : réduire Re et Rt à 0,6 Re et 0,6 RI viaires, abris atomiques, entrées en galeries, croise-
Rc résistance en compression uniaxiale ments, etc. 1,0 (79)
Rt = résistance en traction F. Usines nucléaires, gares ferroviaires, aménagements
crI = contrainte principale majeure sportifs ou publics, installations industrielles, etc. env. 0,8? (2)
0'3 = contrainte principale mineure
4 - Il est rare qua la hauteur de couverture a~dessus du toit soit plus faible
que la largeur de l'ouvrage. Si c'est le cas, il est suggéré de porter Nole N représente le nombre de cas étudiés dans chaque catégorie; la confiance
l'indice SRF de 2,5 à 5 (voir H.). que l'on peut accorder à la valeur de ESR est donc fonction de ce nombre.
5 - La résistance de la matrice (Rc et Rt) est évaluée dans la direction qui
est défavorable à la stabilité (particulièrement important dans le cas de
roches fortement anisotropes). De plus les échantillons doivent être saturés 3,6,3. Prédimenslonnement du soutènement Il partir de la
lorsque cette condition correspond à la situation ln situ. Pour les roches classification de N, BARTON
susceptibles de se détériorer au contact de l'eau, il faut prendre une
estimation très conservatrice de la résistance mécanique. Après avoir établi l'indice de qualité Q du rocher, les dimensions et la destination
de l'ouvrage, la figure 3.5 renvoie à l'un des 38 numéros de catégories de
soutènement décrits dans les tableaux 3.15 à 3.18.
Tableau 3.13 (suit • • t fin)
Les soutènements proposés s'appliquent avant tout au soutènement permanent
du toit. Néanmoins, N. BARTON propose d'évaluer le soutènement des
piédroits et les soutènements provisoires de la même façon en utilisant les
(c) Rocher "poussant" (déformation plastique du indications ci-dessous.
rocher sous l'action de fortes contraintes natu- SRF
relies)
• Soutènement définitif des piédroits
N. Rocher "poussant" à moyenne pression 5-10
O. Rocher "poussant" à forte pression 10-20 Le plus souvent et pour des conditions moyennes de rocher on applique le
dispositif prévu pour la voûte en multipliant par 1,5 la maille des ancrages
(d) Rocher gonflant (action chimique en fonction de
la présence d'eau) SRF et par 2/3 l'épaisseur de béton projeté. Si la roche est mauvaise, le même
dispositif sera appliqué aux piédroits et mtme au radier. Les parois de grande
P. Pressions de gonflement moyennes 5-10 hauteur sont à considérer en particulier. Une méthode empirique consiste aussi
a. Pressions de gonflement importantes 10-15 à multiplier l'indice Q d'une valeur de 5 si Q > ID, d'une valeur de 2,5 si
Q est compris entre 0,1 et 10, et à conserver la valeur de Q si Q < 0.1.

73
On obtient ainsi l'indice de qualité en piédroits Qp qui remplace la valeur Tableau 3.15
de Q Sur la figure 3.5. Pour le calcul de la dimension équivalente De, On Méthode de N. BARTON
considère la hauteur de l'excavation.
Soutènement des massifs de qualité "excellente, extrêmement bonne,
• Soutènement provisoire très bonne, bonne" Q = 1 000 à la

N. BARTON pense que l'on obtient une estimation réaliste en remplaçant


ESR par 1,5.ESR
o (voGte) par 5.0 (voGte) Facteurs déterminants
Op (piédroits) par 5.0p (piédroits). Catégorie
Soutènement
Voir
Soutènement RQD Jr Portée Notes
• Légende des tableaux 3.15 li 3.18 Jn Ja ESR
l' - - sb (utg)
sb - (Spot bolting) boulonnage local 2- - sb (utg) -
3' - - sb (utg) -
B - (Systematic bolting) boulonnage systématique suivi de l'écartement des
4' - - - sb (utg) -
boulons en m
5' - - - sb (utg)
6- - sb (utg)
7' - - sb (utg) -
(utg) (Untensioned, grouted) passif, injecté e- - sb (utg) -
9 ;;a: 20 - - sb (utg)
(tg) - (Tensioned) précontraint (coquille à expansion pour les massifs ré- < 20 - - B (utg) 2,5-3 m
sistants, scellement au coulis et post-contraint pour les massifs très 10 ;;a: 30 - B(utg)2·3m -
médiocres - voir note XI) < 30 - B (utg) 1,5-2 m -
S - (Shotcrete) béton projeté suivi de l'épaisseur en cm + clm
(mr) - (Mesh reinforced) treillis soudé 11' ;;a: 30 - - B (tg) 2·3 m
dm - (Chain link mesh) grillage
< 30 - - B (tg) 1,5·2 m
+ clm
-
CCA - (Cast Concrete Arch) revêtement en béton coffré suivi de l'épaisseur en cm 12' ;;a: 30 - - B (tg) 2·3 m -
(sr) - (Steel reinforced) armature acier < 30 - B (tg) 1,5-2 m
+ clm
13 ;;a: 10 ;;a: 1,5 - sb (utg) 1
Nota Les boulons sont supposés être de 020 mm. ;;a: 10 < 1,5 B (utg) 1,5·2 m 1
< 10 ;;a: 1,5 B (utg) 1,5-2 m 1
< 10 < 1,5 B (utg) 1,5-2 m 1
+ S2-3cm
14 ;;a: 10 ;;a: 15 m B (tg) 1,5·2 m 1.11
+ clm
< 10 - ;;a: 15 m B (tg) 1,5-2 m 1.11
+ S (mr) 5-10 cm
B (utg) 1,5-2 m 1.111
- - < 15m + clm

• Estimation des auteu~, dO -'mentation


"' ... insuffisante ne permettant pas une estimation st1re
du soutènement nécessaire.

74 75
Tableau 3.15 (suite)
Tableau 3.16
Méthode de N. BARTON .
Soutènement des massifs de qualité « moyenne » et « médiocre »
Q = 10 à 1

Facteurs déterminants Facteurs déterminants


Catégorie Catégorie Voir
Soutènement RaD RaD Jr Portée Soutènement
Jr Voir Soutènement Notes
~ Soutènement
Notes Jn Ja ESR
Jn Ja ESR
15 > 10 . 17 > 30 sb (ulg) 1
B (Ig) 1,5·2 m LlLIV ;;;dO,~30 - B (ulg) 1-1,5 m 1
. + clm < 10 - ~6m B (ulg) 1·1,5 m
~ 10 . B (Ig) 1,5·2 m
1
LlLIV + S 2-3 cm
+ S(mr)5·10cm < 10 <6m S 2·3 cm 1
16" > 15
Voir note XII - B (Ig) 1,5-2 m LV.VI 18 >5 ;> 10 m B(lg) 1·l,5m 1.111
+ clm + clm
~ 15 - B (Ig) 1,5·2 m LV.VI >5 < 10m B (ulg) 1·1,5 m 1
+ S (mr) 10-15 Cm + clm
<;5 - ~10m B (Ig) 1-1,5 m 1.111
+ S 2-3 cm
<;5 < 10 m B (ulg) 1·1,5 m 1
+ S2-3cm
Note La nature du soutènement nécessaire pour les catégories 1 à 8 dépend de 19 - - ~ 20m B (Ig) 1·2 m LlLIV
la technique d'abattage utilisée. la méthode de découpage fin avec finition à
+ S (mr) 10-15 cm
la main Peut éliminer le soutènement. Les méthodes plus grossières peuvent
- < 20m B (Ig) 1-1,5 m Lli
+ S (mr) 5·10 cm
nécessiter l'emploi d'une seule coucha de béton projeté, notamment pour
les hauteurs d'excavation de plus de 25 m. les expériences futures devront 20" - ~ 35m B (Ig) 1·2 m LV.VI
permettre de distinguer entre les catégories 1 à 8. Voir note XII + S (mr) 20-25 cm
- < 35m B (Ig) 1·2 m LlLIV
+ S (mr) 10·20 cm
21 ~ 12,5 ~ 0,75 - B (ulg) 1 m 1
+ S2-3cm
< 12,5 ~ 0,75 - S 2,5·5 cm 1
- > 0.75 B (ulg) 1 m 1
22 > 10, < 30 > 1,0 8 (ulg) 1 m 1
+ clm
~ 10 > 1,0 - S 2,5-7,5 cm 1
< 30 ~ 1,0 B (ulg) 1 m 1
+ S (mr) 2,5-5 cm
~ 30 - B (ulg) 1 m 1
23 - ~15m B (Ig) 1-1,5 m LILlV.VII
+ S (mr) 10-15 cm
- < 15 m B (ulg) 1-1,5 m
+ S (mr) 5-10 cm 1
24" ~ 30m B (Ig) 1·1,5 m LV.VI
Voir note XII + S (mr) 15·30 cm
- < 30m 8 (Ig) 1-1,5 m LlLIV
+ S (mr) 10-15 cm

• Estimation des auteurs, dO'om,ntation


'" insuffisante ne pennettant pas une estimation so.re .

76
TI
Tableau 3.17 Tableau 3.17 (suite)
Méthode de N. BARTON
Soutènement des massifs de qualité « très médiocre »
Q = 1,0 à 0,1
Facteurs déterminants
Catégorie Voir
ROO Jr Portée Soutènement
Soutènement Notes
Jn Ja ESR
Facteurs déterminants
Catégorie
Soutènement ROO Jr Portée Soutènement Voir 30 ,,5 - - B(tg) 1 m IX
Notes + S 2,5-5 cm
Jn Ja ESR <5 S (mr) 5-7,5 cm IX
25 > 10 >0,5 B (utg) 1 m
- - B(tg) 1 m VIII.x.XI
1 + S (mr) 5-7,5 cm
+ mr ou clm
~ 10 > 0,5 - B (utg) 1 m 31 >4 - - B (tg) 1 m IX
1
+ S (mr) 5 cm + S (mr) 5-12,5 cm
~ 0,5 - B (tg) 1 m 1 ~4,;;:d,5 S (mr) 7,5-25 cm IX
+ S (mr) 5 cm < 1.5 - CCA 20-40 cm IX
26 - + B(tg)lm
B(tg) 1 m -
+ S (mr) 5-7,5 cm
VIII.x.XI - - CCA (sr) 30-50 cm VII.X.XI
- +B(tg)lm
- B (utg) 1 m
+ S 2,5-5 cm I.IX 32 ~ 20m B(tg) 1 m Il.IV.IX
27 - Voir note Xli + S (mr) 40-60 cm
~12m B(tg) 1 m
+ S (mr) 7,5-10 cm
I.IX - < 20m B(tg)lm III.1V.IX
+ S (mr) 20-40 cm
- <12m B (utg) 1 m I.IX - - CCA (sr) 40-120 cm IV.VIII.
+ S (mr) 5-7,5 cm +B(tg)lm X.xl
> 12 m CCA 20-40 cm VIII.x.XI
+B(tg)lm
- - < 12 m S (mr) 10-20 cm VIII.x.XI
+B(tg)lm
28' - ~30m B(tg) 1 m
Voir note XII + S (mr)30-40 cm I.IV.V.IX
- - (" 20m. B(tg) 1 m
< 30m) + S (mr) 20-30 cm I.II.IV.IX
- - < 20m B (tg) 1 m I.II.1X
+ S (mr) 15-20 cm
- CCA (sr) 30-100 cm IV. VIII.
+B(tg)lm X.XI
29' >5 > 0,25 B (utg) 1 m -
+ S 2-3 cm
> 0.25 B (utg) 1 m
" 5
+ S (mr) 5 cm
~ 0,25 B(tg) 1 m
+ S (mr) 5 cm

• Estimation des auteurs, documentation insuffisante ne pennettant pas une estimation sOre.

78 79
",.
Tableau 3.18
Notes complémentaires aux tableaux 3.1!) à 3.18
Méthode de N. BARTON
Soutènement des massifs de qualité 1- En cas de problèmes graves de • coup de toit .. ou d'écaillage, on emploie
« extrêmement médiocre, exceptionnellement mauvaise » 0 = 0,1 à 0,001 souvent des boulons précontraints à plaque d'appui de grandes dimensions,
écartement: 1 m environ (parlois jusqu'à 0,8 ml. Le soutènement définitif
est mis en place après disparition du phénomèna d'écaillaga (R. SELMER-
Facteurs déterminants OLS EN, 1970).
Catégorie
ROD Voir
Soutènement ~ Portée Soutènement
Notes Il - Boulons de différentes longueurs dans le même owrage _ par exemple 3,
Jn Ja ESR 5 at 7 m.
33" ;,2 - 8 (tg) 1 m IX III - Boulons de différentes longueurs dans le même owrage • par exemple 2,
+ S (mr) 2.5-5 cm
<2 - S (mr) 5·10 cm 3 at 4 m.
IX
- - S (mr) 7.5-15 cm VIII.X
34 ;'2 IV - L'action des boulons est souvent complétée par la mise en place de câbles
~ 0,25 - 8 (tg) 1 m IX précontraints - écartement courant 2 à 4 m.
+ S (mr) 5-7,5 cm
<2 ~ 0,25 - S (mr) 7,5-15 cm IX
- < 0,25 - S (mr) 15-25 cm IX
V - Boulons de différentes longueurs dans le même owrage - par exemple 6,
- - - CCA (sr) 20-60 cm VIII.x.XI
8 et 10 m.
+B(tg)lm
35 - - ~ 15 m
VI - L'action des boulons est souvent complétée par la mise en place de câbles
8 (tg) 1 m lUX
Voir note XII précontraints - écartement courant : 4 à 6 rn.
+ S (mr) 30-100 cm
- - ~ 15m CCA (sr) 60-200 cm VIII.x.XI
+8(tg)lm Il VII - Dans plusieurs usines souterraines de "ancienne génération se classant dans
- < 15 m 8 (tg) 1 m IX.III cette catégorie le boulonnage systématique ou ponctuel a été employé avec
+ S (mr) 20·75 cm du grillaga par endroit, et una voOta en béton (ép. 25 à 40 cm) pour
- <15m CCA (sr) 40·150 cm VIII.x.XI. revêtement définitif.
+8(tg)lm III
36" - - S (mr) 10-20 cm IX
VIII - Cas concernant le gonflement, par exemple en présence de montmorillonite
- S (mr) 10-20 cm VIII.x.XI (avec alimentation en eau). En cas de forts gonflements un vide est ménagé
+ B (tg) 0,5·1 ,0 m derrière le revêtement pour permettre ces mouvements. Voir R. SELMER-
37 - - - S (mr) 20·60 cm IX
OLSEN (1970). Dans la mesure du possible, on prévoit un dispositif de
drainage.
- - S (mr) 20-60 cm VIII.x.XI
+ B (tg) 0,5-1,0 m
38 IX - Cas ne concemant pas les argiles gonflantes ou les roches pous santes.
~ 10 CCA (sr) 100-300 cm IX
Voir note XIII - - ;, 10 CCA (sr) 100·300 cm VIII.x.XI x- Cas concernant les roches • poussantes » généralement le soutènement
+8(tg)lm XI
- - < 10 S (mr) 70-200 cm IX
fortement rigide est utilisé comme soutènement permanent.
- < 10 S (mr) 70-200 cm VIII.X.
+B(tg)lm III.XI XI - Selon l'expérience des auteurs, en cas de gonflement ou de fortes poussées,
le soutènement provisoire nécessaire avant la mise en place du revêtement en
béton (coulé ou projeté) peut comporter un boulonnage (boulons à expansion)
pour das valeurs suffisammant élevées du rapport R.O.D./Jn (> 1,5), parfois
complété par du béton projeté. Pour un massif très fracturé ou broyé
(R.Q.D./Jn < 1,5, par exemple zone de cisaillement en • morceaux de
sucre ,. dans les quartzites), le soutènement provisoire peut consister en
plusieurs couches de béton projeté. On peut ajouter, après coulage ou
projection du béton, un boulonnage systématique (avec précontrainte) afin
de réduire la dissymétrie du chargement sur le béton, mais cette solution
• Estimation des auteurs, documentation insuffisante ne permeltant pas une estimation sOre. peut s'avérer inefficace si R.Q.DiJn < l,S, ou en présence d'argiles (à
moins d'Injecter les boulons avant la précontrainte). Dans les massifs de très
médiocre qualité, on peut également obtenir une longueur d'ancrage suffisante

80
81
des boulons à l'aide de résines à prise rapide. En cas de problèmes très
aigus de gonflement ou de fortes poussées. il faut prévoir de bétonner près
du front d'attaque au besoin à l'abri d'un bouclier. Le front lui-même doit
parfois être également soutenu.

XII ~ Pour des raisons de sécurité, le percement, ainsi que la mise en place du
revêtement se fera souvent à l'aide de plusieurs galeries pilotes. Concerne
les catégories 16, 20. 24, 28, 32 et 35 uniquement pour PortéelESR > 15
m.

XIII - En cas de fortes poussées. il est normalement nécessaire de procéder


par galeries pilotes multiples pour le percement et la mise en place du
revêtement (voûte. piédroits, radier). Concerne la catégorie 38 uniquement
;; , Indice d~
( Issoi enlre poÎnhs )
tr<:Jclion
U(M?o)
pour PortéelESR > 10 m. , • , ,
• , JI-~I+
0 c
---

..
1

1
1"

3.7. CLASSIFICATION DES ROCHES RELATIVE AU MODE , , •


D'EXCAVATION D'APRES C. LOUIS "
\ 1
C. LOUIS (1974) a proposé une classification du rocher relative au mode
d'excavation de la cavité souterraine. , 1r---' r-'
\
A-\ -1- " .:' •
1 l'
-,~: ~,
Cette classification constitue un bon complément aux méthodes précédemment J \
décrites qui visent à définir le soutènement, --- -- , -'<

La classification de C. LOUIS (figure 3.6) s'appuie sur les deux caractéristiques


des massifs rocheux qui sont :
Il ,. . jJ
, Il E 0
la résistance de la matrice rocheuse ;
- la fracturation. , -- , ......
"


' -
...... • .. ,. Ri:!
• •
pgrlUl
1

La résistance de la matrice rocheuse est caractérisée soit par la résistance à


vti Vitesse sonique in situ A E .plosil
la compression simple Re, soit par l'indice de résistance à la traction indirecte V(, Vitesse soniq .... sur COrolle A' E.plcaif· TUflnelier puinont.
mesuré par fendage d'un échantillon de forme quelconque entre pointes (essai Mf Module de fracturol;on B E.plosil· Tunnelier mochine ro,l'Ies dures,
de type « Franklin ~ du § 2.8.2.1 ; l'indice de résistance à la traction indirecte, ç MaChine roches hndres, !roiSiI, morreau hydro ... lique
o Fraise, marreou hydro\lli<1ue. pellll
It, est défini par ItFfS où F est la force de rupture de l'échantillon et S la EPelle , çhor~eur
section de l'échantillon dans le plan de rupture. Cet indice est donc différent
de l'indice Franklin défini par [aFID où D est la distance entre les pointes).

La fracturation peut etre caractérisée soit par le R.Q.D. soit par le module Fig. 3.6 Diagramme de cfassificaOon des roches pour l'abattage en souterrain
de fracturation Mf qui est la distance moyenne entre fractures. (d'après C. LOUIS).
La fracturation peut également être déterminée par le rapport de la viresse
sismique mesurée in situ sur la vitesse sismique mesurée sur carotte (§ 2.8.2.3).

82
83
3.8. COMMENTAIRES SUR LES CLASSIFICATIONS ET LEUR CHAPITRE 4
UTILISATION AU PRÉDIMENSIONNEMENT DES OUVRAGES
SOUTERRAINS

L'avantage principal de ces méthodes est d'obliger le géologue et le projeteur


à recenser et quantifier tous les paramètres géotechniques qui peuvent influer
sur l'équilibre de l'ouvrage souterrain.
Calcul des ouvrages
La méthode de Z. BIENIAWSKI tout comme celle de N. BARTON combinent
ces différents paramètres pour aboutir à un coefficient unique qui classe le
souterrains
rocher (le Rock Mass Rating pour Z. BIENIAWSKI. rrndice de Qualité pour
N. BARTON).

Ce coefficient unique doit etre utilisé avec beaucoup de prudence car il ne peut
pas rendre compte, à lui tout seul, de la diversité des caractéristiques du rocher.
Il peut masquer une caractéristique prédominante pour le dimensionne ment de
l'ouvrage.

Chez Z. BIENIAWSKI certains paramètres sont ignorés comme la rugosité des 4.1.1NTRODUCTION
fractures, l'angle de frottement du matériau de remplissage et les contraintes
tectoniques du massif. Les roches gonflantes n'y sont pas non plus traitées. De La vérification de la stabilité d'un ouvrage souterrain et la détermination des
plus les moyens de soutènement proposés sont surtout basés sur l'expérience caractéristiques de son soutènement et de son rev~tement est un problème par-
minière en Afrique du Sud, pour des ouvrages excavés à l'explosif. ticulièrement ardu. Les comportements des matériaux naturels sont extr~mement
variés et souvent complexes, les modèles mathématiques ne les représentent
La classification de N. BARTON n'échappe pas à ce genre de critiques d'autant jamais qu'imparfaitement. C'est pourquoi l'expérience et l'appréciation de
que la distinction de 38 catégories d'ouvrages et de soutènements ne doit pas l'ingénieur de génie civil sont ici, plus qu'ailleurs, nécessaires pour compenser
faire illusion.
le manque de règles précises en la matière.
Pour l'une ou l'autre méthode il est nécessaire de juger avec l'expérience et Les méthodes empiriques, basées sur une classification géotechnique du rocher,
au cas par cas la validité du soutènement recommandé vis-à-vis de chacun ont été décrites dans le chapitre précédent. Elles servent au prédimensionne-
des paramètres pris séparément et de compléter le projet s'il y a lieu. C'est ment du soutènement mais ne suffisent pas à justifier la stabilité de l'ouvrage
ce que recommande d'emblée l'AFTES qui s'est refusée à toute combinaison (notamment la stabilité de forme).
de paramètres. C'est relatif à la valeur prise par chacun d'eux que sont
données les recommandations de type de soutènement. La superposition de ces L'existence de solutions explicites au problème de l'équilibre d'un massif excavé
recommandations pour l'ensemble des critères doit permettre de sélectionner et de son soutènement est limitée à des cas relativement simples tant du
le type le plus approprié.
point de vue géométrie de l'ouvrage que du point de vue comportement du
matériau. La connaissance de ces solutions est cependant fort utile dans les
Dans la pratique ces méthodes seront utilisées simultanément au stade de cas concrets et permet de mieux comprendre le comportement réel du massif
l'avant-projet pour analyser les différences et les convergences des résultats. et du soutènement.
Le projet (notamment à l'appel d'offres) ne retiendra ensuite que trois ou
quatre classes de qualité de rocher dont la définition sera adaptée au site. A Les méthodes analytiques, parmi lesquelles on peut ranger la méthode
chacune de ces classes sera associé un type de soutènement dont la nature et « convergence-confinement» servent ainsi souvent d'approche pour l'utilisation
le dimensionnement seront au besoin vérifiés par le calcul. ultérieure de méthodes numériques plus sophistiquées, telles que les méthodes
de calcul aux éléments finis dont l'application aux ouvrages souterrains sera
décrite ici.

Une autre méthode de calcul, très spécifique aux ouvrages souterrains, dont
il sera également question ici - car elle est encore assez souvent utilisée bien

84 85
que dans des domaines plus restreints qu'autrefois _ est la méthode de calcul 4.2.1.1. Milieu élastique - contraintes initiales Isotropes
des revttements dite « aux réactions hyperstatiques,. qui ne considère que le
revêtement, celui·ci étant soumis à des actions extérieures (poids du rocher)
et à des réactions (réaction de butée du rocher généralement en piédroits).

Ainsi les méthodes de dimensionne ment sont-elles très nombreuses et leur choix
dépend de la nature et des dimensions de l'ouvrage ainsi que des conditions cr"
naturelles de site (couverture, qualité du rocher, procédé d'excavation ... ). Il Il 1 1 CONTRAINTES

Le présent chapitre les abordent séparément et indique les conditions dans EquOTton d'êqutl,tI,e
der,
~+-,--
cr,. 0-", 0
0
lesquelles il y a lieu de les appliquer.
,_ .0-,: 0-9 :cr"
Cond,t,ons Ou~ hm,Tes r= R cr' : 0

4.2. SOLUTIONS ANALYTIQUES DES GALERIES NON


REVETUES DEPLACEMENT RADIAL

4.2.1. Galerie circulaire non revêtue - milieu homogène isotrope


d "c"Ur:J:.'·~cr"R2dr.~
- - ,
C'est le cas le plus simple que l'on puisse traiter analytiquement. L'état initial - E ,2 E
de contraintes géostatiques est lui aussi supposé homogène, approximation qui
est suffisante à partir d'une certaine profondeur (la pesanteur est négligée),
SOLUTION E~j CONTRAINTES (Tr:o-°(1.0(2)
Les équations générales de la mécanique sont résolues en déformation plane.
(en 00,0"1' 0( : ~) O'~ : JO ( 1 • Co. 2 )

En coordonnées cylindriques T,O ces équations se mettent sous la forme: o-à " 0-"

tz = 0 cr" REMARQU[S • (0'1) ) r:R "20-°

cr, O'r et o-s vertent comme ~,so'"


Indépendants de E et V r"
R
SOLUTION EN OEPLACEMENT

:_~ o-0~
Ur
, '
,. V O"0R
(Ur)r:A:·--
E

REMARQUE· Ur varie comme!.. ,d,pend de E et Il


Les conditions aux limites sont les suivantes ,
pour T = R: Cf r = 0 et T r8 = 0

pour T_OO: (O'r'0'8,1'rO)-(O'~,u8,T~o) état de contrainte initial.

Les paragraphes qui suivent donnent de façon synthétique les solutions en


contraintes et en déplacements dans quatre cas simples et courants,

86
87
4.2.1.2. Milieu élastique • contraintes initiales anisotropes
4.2.1.3. Milieu élasto-plastique • contraintes initiales Isotropes

111111 Hypothèses CT' )


:0402.°~a;O(onposeKo:_'
CP , 1111111 EQUATION O·EQUllI6RE do-r ~ 6r-69- = 0 (1)
d, ,

EQuotlons d"eQuilrb-e : (

-
-;
",' O-C"-9-+...!.. ()O"~ -I-2T,.-(>::O
2!f r tl 6) r
CRITERE OE RUPTURE

Q"" 1 - 0" 3 ,..,.. 1 + Q"" 3


'-' 2 Sin 'i'~Ccos
~ Q"" 3
'f-_ f ( -Q""-12 --
)
(2)
2
ou 0"1 = kpû3+Rc
RESOLUTION: Méthode de KIRSCH obtenue à PortlT
de 10 fonction biharmoniQue d'AIRY:
Ou Cel "f sant 10 coheSion el )·onQle de frottemer)t interne,
cp: A Lnr + Br 2 t (C,2t Ortf + F) cos2&- kp = 1Q2 (1:. ~
4 2
)etRcla reSIstonce ci 10 compreSSion Simple
,2
en" J.. i2.<12. + -'-
r 2lr r2
iicb
og.1 RESOLUTION .. ,(
Dons 10 zone elo5tlque(r,tl rpd U
- c = _
=Cr I.V[(I.VI6,.J6o]
dr E (3)

CT. "2.<P
2 .
~ ~ E. ~ 1/ [( 1· J ) cr,,· J 6.]
J,2
"'C re-= _ ..l2..... (1) et (3) dOMe I·êquotlon dlffereMielle ,2 a 2 u • r ~-u =0
dr 2 dr
J, Dons la zone plastique (R<r ~lP )

SOLUTION EN CONTRAINTES (en POSOI'1!"" =~) (1)et(2)donn€ l·êquation'~+Q""r (I_kp) -Rc ~O


, d,
O"r :: -4- (~O Or) résoud alors en cOr"lsideront les conCilions ou~ Ilmlres (r =R Ôr = 0, r œ:6 r ::. 6 ~= 6° )
ello condlflcn de cOnllnuité (6r) , _
_ rp • ::.(6r), •
_ r•
p
C>e=J....(aO
2 • ) cos 2 ~

11 111 REMARQUE ne dépend pos des coroctéristiQues €llastlQues du mOleriou


POURr=R:

Cl9:o:;o[1 ... Ka t 2 ( 1- Ka )cos 20 ""J' ovec Ko: cr20Z


<3;' T

enpor/jculier pou co =O;(J.s;.=(3_Ko)Ut =3~o -3CT20


SOLUTION EN CONTRAINTES
pOu; f) ::
Zone ê!osliQue (r:> rp )

{
6'"6,.f(cr'l~
,2
ZONE EN TRACTION: pOur KO(....!.... iJopporoit une zone en Iroction dcns les
3
directions voisines de celle de la con/reinte initiale mo~imole 6Q=6°+,{0""°)~
,2
(teslde',"i por (2))
Cette zone est limitée par la Courbe d 'eQuot ion.
VALEUR DE rp
(I .. Ka)( 1+0(2 J - (I-Ko)( 1+30<..4 )c0529-:0 ,p=R [_2_.
kp.1
o-O(kP_ll.RC] kp.!
Re
Pour Ko = 0 celle zone a son extension maximale. La courbe la limitant est une
limniscate de BernoullU. (M.~NET) RELATIONS ENTRE C ,~, kp el Re
TT ,0 2'C.Cos'-P
Rc=2.C IQ{"4 +-t
1 = l_sln...p

kp=IQ2{.?Z+:::E)~ ~
4 2 1_5," 'f
88
89
4.2.1.4. Milieu élastique fragile - contraintes initiales isotropes
4.2.2. Remarques générales

A partir des résultats présentés précédemment on peut faire les remarques


suivantes:
f 1 f f f
Equation d'équilibre da-r O""r-Œ&- 0 • La distribution des contraintes dans le massif ne dépend pas des caracté-
dr"""+ - - - =
ristiques de déformabilité du milieu élastique linéaire (ceci n'est plus vrai
en élasticité non linéaire ou lorsque la galerie est revetue). Lorsqu'il y a
rupture du terrain, la distribution des contraintes dépend par contre des
caractéristiques de résistance du milieu.
(a el n constantes déterminées au lriaxial)
• Lorsque les contraintes géostatiques initiales ne sont pas hydrostatiques, il
apparatt pour Ka = u2/uÏ < 1/3 des zones en traction dans les directions
voisines de celles de la contrainte initiale maximale (voir § 4.2.1.2.). La
contrainte de compression tangentielle à la paroi varie de 2u] (pour K 0 =
1) à 3ur
(pour K 0 = 0). C'est pourquoi pour dégrossir un problème
d'excavation, un des premiers critères de stabilité d'un tunnel peut être la
comparaison de la résistance à la compression simple de la roche à 2 ou
3 fois la contrainte géostatique majeure.
/-- ........ • Lorsqu'il y a formation d'une zone plastique ou rompue, les fortes com-
l '\

(0]
" ~----
/
1
1
-T --- -------

Urort=~~~ ____________
pressions sont reportées plus loin à l'intérieur du massif, soit à l'extérieur
de la zone rompue. Le terrain continue ainsi à participer à 1'« effort de
soutènement ».

• La contrainte uz, perpendiculaire au plan de calcul varie elle aussi. En


R rr élasticité et en déformation plane, sa variation est liée aux variations des
deux autres contraintes Ur et u(J et au coefficient de Poisson v par la
relation :

SOLUTION EN CONTRAINTES

Zone élastique (r:;?:- rt)


ZOne plastique (R "'r <rf)
(I-Li) .L
U, (JO t u, f d' -;-, Œr = [af l-n) In.!.]'-n On voit que cette variation n'est nulle que dans le cas d'une galerie circulaire
r'
R en milieu élastique linéaire avec contraintes initiales isotropes. Cette contrainte,
Ul>
, ,
UO{I.!..!.l- ud I.e Jo (O(l-n) I"*]G généralement intermédiaire, est souvent ignorée dans les calculs bidimensionnels
r' de stabilité. Les calculs automatiques (éléments finis entre autres) peuvent
ou urt : ;. [O(l-n) Ln ~],'-n cependant la prendre en compte.

voleur
On trouvera dans de nombreuses références données en bibliographie, le déve-
de rf elle est donnée
1
por ,'équation (CT&-)r:r( -{a-&-)r=rr :: Rc loppement de ces calculs ainsi que d'autres (élasticité non linéaire, élastoplasticités,
soit
[O(I-n) Ln~]r:n[2 ·--L-l~ 2cro·Rc
élastique fragile avec rupture progressive, etc.).
(l-n)Ln!.!
R Certains résultats peuvent être résumés ainsi :

Dans le cas de sections elliptiques il est montré que pour éviter les fortes
concentrations de contraintes dans les zones à faible rayon de courbure, il faut

90
91
que le grand axe de la section elliptique soit dirigé dans la direction de la En outre cette méthode de calcul a l'intérêt de pouvoir se présenter graphiquement
contrainte initiale maximale.
de façon simple comme il sera vu plus loin (figure 4.2).
Dans le cas de deux galeries circulaires à axes parallèles il est montré que La méthode conduit à un prédimensionnement satisfaisant du soutènement
l'interaction des deux tunnels devient négligeable en contraintes dès que la
dans les cas de galeries circulaires à profondeur moyenne ou grande, où les
distance entre les piédroits les plus voisins est égale à deux fois le diamètre
des galeries. contraintes peuvent être considérées isotropes et homogènes. dans les autres
cas, elle oriente, au stade de j'avant-projet, le choix des caractéristiques de
Dans le cas de milieu homogène élastique ortho trope (anisotropie de déformation : soutènement et donne l'ordre de grandeur des déformayons à attendre. Elle
cas de la schistosité) et d'une galerie circulaire dont l'axe est perpendiculaire permet enfin la compréhension et la sélection des facteurs déterminants à
à l'axe d'orthotropie et si les directions principales des contraintes initiales introduire dans un calcul plus élaboré. La méthode convergence-confinement
sont celles de l'orthotropie, la contrainte maximale étant soit dans la direction s'est développée parallèlement à l'utilisation de la « Nouvelle Méthode Autri-
de l'axe d'orthotropie soit dans le plan de schistosité, il est montré que les chienne » (ou « méthode de creusement avec soutènement immédiat » selon
~oncentrations de contraintes, soit en traction, soit en compression, Sont plus les termes recommandés par l'AFTES) qui assure la participation effective du
Importantes que dans le cas des milieux isotropes. 1 terrain à sa propre stabilité: le but du soutènement ne consiste généralement
pas en effet à s'opposer à la déformation du terrain autour de la cavité mais à
limiter celleci ainsi que l'extension de la zone dite « plastique» pour aboutir
4.3. GALERIES CIRCULAIRES REVETUES _ à un équilibre satisfaisant.
MÉTHODE CONVERGENCE-CONFINEMENT
La méthode de dimensionnement par convergencéconfinement permet ainsi une
4.3.1. Introduction optimisation des caractéristiques et du collt du..... soutènement et, associée à
l'auscultation pendant les travaux, elle autorise le contrOle et l'adaptation du
Le calcul analytique de l'interaction entre un massif excavé et son soutènement projet aux conditions effectivement rencontrées sur le site (voir chapitre 9 sur
est abordé ici par la méthode dite « convergence-confinement ». l'auscultation).

La méthode convergence-confinement est une méthode de calcul simple mais Elle a fait l'objet de nombreuses publications et en particulier de recommandations
largement suffisante dans bien des cas. Si elle sacrifie la géométrie de l'ou- de la part du groupe de travail nO 7 de l'AFTES (1983).
vrage, l'a~isotropie de. comportement mécanique éventuelle et l'anisotropie
des contramtes géostatIques (elle Suppose une symétrie de révolution de ces Les principes généraux sont exposés ci-après ainsi qu'un certain nombre de cas
con,ditions autour de l'ax~ de la galerie - fig. 4.1), elle permet par contre de d'application courante.
tenu compte de facteurs Jugés plus importants sur l'équilibre final du complexe
rocher-soutènement, à savoir :
- la déformabilité du terrain, notamment son comportement après la rupture 4.3.2. Principes généraux de la méthode (figuce 4.2)
et dans le temps,
- la raideur du soutènement, a) Considérons une section plane du terrain soumise à une contrainte naturelle
- enfin, la déformation que le massif rocheux a déjà atteinte lors de la mise correspondant à un état initial isotrope uO. La cavité est préexcavée et sup-
en place du soutènement. posée remplie de liquide à une pression p correspondant à l'état initial uo. Le
(T" déplacement u de la paroi de la cavité est nul (point A de la figure 4.2). En
1111 diminuant la pression p, on provoque un déplacement radial u correspondant à
la décompression du massif autour de l'excavation. Dans un premier temps le
comportement du terrain est élastique linéaire et la courbe pression-déplacement
suivie p = 1(11,) est linéaire du point A au point B. Dans un deuxième temps,
il peut se former autour de la cavité un phénomène de rupture (ou mise en
plasticité) qui augmente la déformation. C'est la portion Be de la courbe. La
courbe ABC est appelée « courbe caractéristique» du massif excavé.
Si la courbe ABC coupe l'axe des déplacements (u fini pour p = 0) la cavité
ttlll est stable par elle-même (du moins pour un certain temps)., .
Fig. 4.1- Ga/erie circulaire revêtue sous contrainte Isotrope Par contre si la courbe caractéristique ne recoupe pas l'axe des abSCisses, la cavIté
n'est pas stable par elle-même et nécessite impérativement un soutènement. En

92
93
pratique, la cavité nécessite également un soutènement lorsque la valeur du dépla- 4.3.3. Définitions préliminaires
cement correspondant à l'équilibre théorique p = 0 est grande ou lorsque le phé-
nomène de rupture autour de la cavité s'étend profondément à l'intérieur du massif, Dans la méthode convergence·confinement, on appelle habituellement:

b) Sur le même graphique on représente aussi la courbe p = feu) reliant a) convergence, le rapprochement des parois du tunnel, soit le double du
le ,dé~lacement .radial du revêtement en fonction de la pression extérieur p déplacement radial u de cette paroi .
qUI lUI est apphquée. Cette courbe est appelée « courbe caractéristique du
soutène~ent ~ (c~urbe 4). Supposons un revêtement dont le comportement b) raideur (soit du terrain, soit du revêtement), le paramètre k, homogène
est élastique lInéaIre. Sa courbe caractéristique est une droite : c'est le cas de à un module de déformation, qui relie la variation de la pression radiale
la COUf?e 4 de .la figure 4.2. Parce qu'il n'est mis en place qu'un certain temps p à celle du déplacement u de la paroi (demi-convergence) par l'expression
après 1 excavation, son. c?argeme.nt par le. terrain ne commence que lorsque
le déplacement de celUI-CI est déjà u"o (palOt 0). Le point D, à l'intersection k
D.p = -D.u
des ~eux courbes caractéristiques définit l'état d'équilibre. Nous voyons qu'en R
fo~ctlon du moment de la mise en place du revêtement, beau;.,foup d'autres
pomts d: la courbe caractéristique ABC peuvent être point d'équilibre. où R est le rayon de l'excavation,
La prc:sslOn sur le revêtement au point D doit être comparée à la pression au point
M q~l correspond à la pression maximale que peut supporter le soutènement, c) taux de déconfinement du terrain, le rapport
pression à calculer en fonction des caractéristiques de rupture de celui-ci.
L'influence du temps (fluage-viscosité du terrain) s'exprime de la même façon
par des courbes du ty~e 2 et 3, Si le temps ne joue pas sur les caractéristiques
du revêtement, les pomts D2 et D3 sont respectivement les points d'équilibre
au temps t et au temps infini. où (J'0 est la contrainte initiale homogène isotrope
P la pression de soutènement (fictive ou réelle) correspondant au point
a'
considéré de la courbe caractéristique du terrain.
1 111
Si le comportement du terrain est élastique, le déplacement de la paroi est
af
.E
.,..= - a' lié au taux de déconfinement par la relation
.!!o Comportement
Q.

~
-.
~~
&:
êtastique tineaire
{deAaB)
a'
u=À'Ue

~
~
li Point d'apparitian de la zone en etat limite Ue étant le déplacement élastique de la paroi pour p = O.
~
Q. c.::
Ide rupture autour de j'8tcovotion

§
~ 1----1.II_~'
~ /n B "'-- rot limite de pressÎon du soutènemenl
4.3.4. Tracé de la courbe caractéristique du terrain (figure 4.3)
5 ,~~ \ " .~:~
~ ~.~ \0.~~ ~ 4.3.4.1.Calcul analytique

~H Q.Q.
(4L>(,~"
0/ \\ ~ c
Rappel des hypothèses simplificatrices, notations et définitions:

-----=::~--- - tunnel de section circulaire (R, rayon de l'excavation) ;


Uso Ue

OEPLACEMENT RADIAL U - massif homogène et isotrope, habituellement caractérisé par


Fig. 4.2 - Courbes caractéristiques d'une excavaüon circulaire E, v module de déformation et coefficient de Poisson dans la phase de
et de son soutènement comportement élastique

C, <p cohésion et angle de frottement interne


ou Re, lep résistance à la compression simple et coefficient de butée, liés à

94 95
C et cP. par les relations
Le taux de déconfinement à l'apparition de la rupture vaut:
Re = 2Ccoo4>
l-sin4>'

tg'(7r/4+4>/2) = 1+ sin 4>


I-S104>
Le déplacement de la paroi à l'apparition de la rupture vaut
- Contraintes initiales homogènes et isotropes 0'0 •

a) Milieu élastique
avec À+u O
Si a~ < Rc/2 (cf. 4.2.1.) le creusement n'entratne que des déformations Ue = E u R
élastiques. La courbe caractéristique du terrain est une droite qui recoupe l'axe
des déplacements en un point d'abscisse (figure 4.3) ~'

e
z 1 1 1 Il
l+u °
uR o ~ 17" A
E ~
~
ÇQmpO,lemfi]t
il elcstlQ .... I,n,a;re
Remarque: ~

c
c
La raideur du terrain étant définie par ]a formule Ap = ~AU (voir § 4.3.3), ~

on remarque que dans le cas d'un milieu élastique ~


<.1
a p~~a~i!cntt
Pg'(I')"glrr" ....... dun.:ro""enetat
t t
17"
;;: , limite de rupr ... ,e

E ~ '\,,',rp'RJ
k=
I+u
= 2G ::; Comportement cpres rupture
a: '\ (rp>R)

où G est le module de cisaillement du terrain.


• o,+-----~~~~--~~~~-------
o OEPLACEMENT RADIAL U

b) Pression d'apparition de la zone en état limite de rupture (figure 4.3) Fig.4.3 - Courbe caractéristique du terrain

Si 0'0 > Rc/2 le début de la déformation s'opère de façon élastique, comme dans
le cas précé~ent, ,tant ~~e la pression fictive du soutènement reste supérieure c) Milieu élastoplastique parfait
à Pa, press~on d appantlon d'une zone en état limite de rupture à la paroi Plusieurs formules ont été données pour tracer la courbe caractéristique du ter-
de .l'excavatlOn. Lorsque p est inférieur à Pa, il se développe autour de la rain après qu'une zone en état limite de rupture se soit formée autour de l'ex-
cavité une zone en état limite de rupture (ou « plastique ») qui est circulaire. cavation. Celles que nous explicicons ci-après ont été établies par M. PANET
~ous appellerons T p son rayon. Lorsque p diminue. T augmente (voir § c) (1976) pour un milieu élastoplastique parfait.
cI-après). p

On appelle Er et EO les déformations radiale et tangentielle du terrain autour


Si. le critère de résistance maximale est par exemple de type Mohr-Coulomb, de la cavité qui s'expriment, dans le cas d'une symétrie cylindrique, par:
cntère homogène et isotrope qui s'écrit :
du
soit UI = kp. U3+R, dr
al -0'3 0'1 +0'3 . u
soit
- 2 - = - 2 - sm4>+C.cos4> r

la pression d'apparition à la paroi de J'excavation d'une zone où u est le déplacement radial.


en état limite
de rupture s'exprime par l'expression suivante:
• en fonction de C et 4> Pa Dans la zone plastique on fait l'hypothèse que les variations de déformations
uO(I- sin 4»-C. C05 4> AEr et AEo qui se produisent après que la résistance maximale ait été atteinte,
obéissent à la relation :
• en fonction de Re et kp Pa (u oRe) 2 Re
-2" kp+1 = (uo-2"XI-sin4»

96
97
avec
cadre de milieux élastoplastiques parfaits ou de milieux élastofragiles. Il s'agit par
exemple de la formule empirique de LABASSE qui introduit un coefficient de foi-
sonnement mesurant l'augmentation de volume de la roche avec sa décompression.
Ce coefficient est difficile à appréhender d'autant qu'il semble augmenter avec la dé-
formation plastique. D'autres formules élastoplastiques sont également données.

Citons également les relations de E. HOEK et E.T. BROWN tant pour le


Àa est le taux de déconfinement à l'apparition de 1 1 critère de plasticité lui-mème (figure 4.4) que pour le calcul du déplacement
l'excavation (voir § b) précédent), a rupture à a paroi de
après rupture: l'enveloppe de MOHR est une courbe dont les paramètres m
Si u = 1 la déformation se fait à volume constant. et 8 dépendent notamment de l'état de fracturation du massif rocheux.
Si u> 1
la déformation se fait avec une augmentation de volume,
le milieu est dilatant.
0')
L'intégration des formules conduit aux expressions suivantes
Critère de rupture de
Pour toute valeur de déconfinement À > Àa pour laquelle : la motrice rocheuse

p = (I-À)o-°
Critère de rupture du massif fracturé
le rayon de la Zone plastique est donné (pour <P;rf 0) par

et le déplacement à la paroi de l'excavation est donné par:


Résistance ci la compression simple
l~tJÀoo-o a~l[fp~À)r)+a-I]'R
Re
u(À) =
~ } Paramètres empiriques ou semi-empiriques

Cette dernière formule permet de tracer point par point la courbe caractéristique
U = I(p) pour p < po. Fig. 4.4 - Critère de rupture d'après E. HOEK et E. T. BROWN

Ah' e) Prise en compte de la gravité


caque palOt correspond également une valeur du rayon de la Zone plastiq e La gravité n'intervient pas dans les formules élastoplastiques des paragraphes pré-
T . On peut noter que l'épaisseur de l'anneau en état limite de plasticité ~t
p
Tp-R. cédents. Cependant dans la zone décomprimée (ou zone plastique), le poids du
terrain qui n'est pas repris par le terrain lui-même, en particulier en voo.te (par
frottement et/ou par cohésion) doit Nre repris par le soutènement. La pression
On remarque que l'expression de Tp ci-dessus ne dépend pas de la valeur u
correspondante s'ajoute à la pression de soutènement calculée par les formu-
et que pour u = 1 la relation entre u et Tp s'écrit
les élastoplastiques. Néanmoins, le poids du terrain décomprimé est souvent né-

(RTp(À»)'
gligeable vis· à-vis des contraintes du terrain qui sont en jeu, lorsqu'on est par
u(À) = ua' exemple à grande profondeur et lorsque la zone plastique est peu importante.

Par contre, à faible profondeur, ou lorsque la zone plastique est importante,


d) Autres types de comportement après rupture le poids du terrain dans la zone décomprimée doit être pris en compte. Il se
Les recommandations de l'AFfES indiquent d'autres formules applicables dans le forme en voo.te une cloche dont les contours sont en limite de cisaillement et
dont la stabilité nécessite des efforts supplémentaires qui doivent être apportés

98
99
par le soutènement. Il convient donc d'ajouter à la pression de soutènement
s'agisse de souterrains dont la section est très différente de la section circulaire
calculée précédemment un terme supplémentaire Pg nécessaire à la stabilité
(cavernes de grande hauteur) ou d'ouvrages réalisés en phases successives ou
de cette cloche. Contrairement à la pression de soutènement des formules
à très faible profondeur, soit enfin que le terrain encaissant ou les contraintes
élastoplastiques qui décroit lorsque la conve~ ~nce augmente, le terme de
gravité croit, lui, lorsque la convergenfe~m'e~ 1 initiales soient notoirement anisotropes.

Le plus souvent, pour simplifier, on admet les hypothèses suivantes Dans chacun de ces cas les méthodes numériques actuellement disponibles
(méthodes aux éléments finis : voir § 4.5) permettent d'intégrer la plupart
en voate Pu = 1(rp-R) des hypothèses correspondantes à condition que l'on puisse y faire figurer des
en piédroit Pg = 0 paramètres représentatifs notamment sur le comportement du terrain.

Tp est, rappelons-le, le rayon de la zone plastique. En étudiant plusieurs équilibres successifs correspondant à des valeurs décrois-
santes de la pression fictive de soutènement, on détermine les déformations
Certains auteurs prennent en compte l'effet favorable de la pesanteur en radier. du terrain encaissant pour chaque équilibre intermédiaire, en particulier, la
convergence le long de la paroi. On a ainsi le moyen de tracer, point par
On peut également, en utilisant les formules de TERZAGHI, tenir compte de point, les courbes caractéristiques du terrain en différents points du contour
la résistance par frottement le long des surfaces de glissement et ne prendre (clé, reins, radier par exemple).
en compte qu'une fraction du poids du terrain décomprimé.

La prise en compte de la gravité dans la zone décomprimée aboutit à une 4.3.4.3. Convergence en fonction de la distance au front de taille
courbe caractéristique de terrain différente en piédroits et en voüte (figure 4.5).
La détermination de la convergence en fonction de la distance au front de taille
permet de définir la position relative des courbes caractéristiques du soutènement
P et du terrain dont dépendra l'équilibre final (point 0 de la fig. 4.2). Négliger
la part de convergence déjà acquise au moment de la pose du soutènement
conduit non seulement à surestimer l'effort de soutènement mais aussi à trahir
(J
o A le comportement du massif et son équilibre final.

La convergence du tunnel en fonction de la distance au front de taille peut


etre obtenue à partir d'un calcul tridimensionnel.

Pg=\((rp-Rl Nous nous limiterons ici aux résultats analytiques obtenus dans un milieu à
comportement élastique, ce qui est suffisant dans beaucoup de cas. En effet
on peut souvent considérer que le soutènement est mis en place à une distance

Piédroits.....-
... _----
........ /Vou. . te du front de taille telle qu'aucune plasticité ne s'y est encore formée de façon
significative .

u Bien que le phénomène tridimensionnel soit plus complexe, on peut assimiler


l'influence de la proximité du front de taille à une pression radiale fictive de
Fig. 4.5 • Prise en compte de l'effet de la gravité soutènement.
dans le calcul de la courbe caractéristique du terrain
La convergence et la pression fictive de soutènement en fonction de la distance
4.3.4.2. TraCé de la courbe caractéristique du terrain par la méthode au front de taille se déduit de la figure 4.6 (d'après M. PANET, 1976). Ce
des éléments finis graphique indique la valeur du taux de déconfin~ment >.. (voir définitio~ au §
4.3.3) en fonction de la distance au front de taille ou encore la presslOn de
Dans certains cas, les hypothèses simplificatrices des formules analytiques sont soutènement du front qui vaut
trop éloignées de la réalité pour pouvoir ttre prises en compte, soit qu'il
p = (I-À)"O

100
101
- d'autre part par l'intermédiaire des propriétés rhéologiques du matériau ca-
La courbe caractéristique du terrain permet de connattre la valeur correspon- ractérisées, le plus souvent, par un temps de relaxation v.
dante du déplacement à la paroi u.
Un paramètre sans dimension, appelé index de viscosité K, regroupe ces deux
effets :

K = D
V·T
D 2R diamètre de la galerie
V vitesse d'avancement du front
T temps caractéristique du comportement
À=~ différé du terrain ; dans le cas d'un matériau
Ue viscoélastique, v est le temps de relaxation.

Suivant les valeurs de ce paramètre, la prise en compte du temps se révèle plus


ou moins importante. Lorsque K > 0,10, on peut considérer que le facteur
temps risque de jouer un rOle non négligeable.

Le tracé exact de la courbe de convergence prenant en compte cet effet temps


est cependant délicat ; il fait encore à l'heure actuelle l'objet de recherches,
o ne serait-ce que sur la détermination du temps de relaxation « in situ» du
matériau.
-2 -1 o 2 XI
R On peut cependant préciser que la courbe se situe à l'intérieur d'un faisceau
Fig. 4.6 - Variaffon du taux de déconfinement en fonction
À délimité par les deux courbes « idéales )t suivantes (fig. 4.7) :
de la distance x du front (cas du comportement élasâque) AA' correspond au comportement instantané; la courbe Bo est représentative
de la défonnabilité des parois lorsque l'ouvrage est creusé« instantanément ».
On relève notamment sur cette figure qu'au droit du front de taille le taux
AA" correspond au comportement à très long terme ; la courbe Boo est
de déconfinement est égal à 0,265. On retient souvent la valeur voisine de
alors représentative de la déformabilité des par9is lorsque le creusement
0,3 ou de 1/3 lorsque le soutènement est mis en place à proximité du front
de taille. est mené assez lentement pour que la totalité des déformations puissent se
produire.
On retient également que la valeur de À pour une section située à un diamètre
du front de taille vaut À = 90 %. A l'intérieur de ce faisceau, à chaque historique creusement-soutènement cor-
respond une courbe. La courbe ABCDA, tracée à titre indicatif, correspond à
un tunnel non soutenu creusé avec un arrêt de chantier dans la zone d'influence
du front de taille.
4.3.4.4. Prise en compte du facteur temps
AB creusement à vitesse constante
Une part des déformations du massif peut se produire très rapidement mais BC arrêt de chantier
sauvent la convergence peut encore se manifester pendant longtemps, même CD creusement à vitesse constante
lorsque le front de taille est très éloigné ou ne progresse plus. Il s'agit là de DA" : convergence liée uniquement aux propriétés rhéologiques et qui se
déformations différées qui vont agir sur le revêtement. produit hors de la zone d'influence du front de taille.

En fait le temps intervient de deux façons différentes dans le tracé de la courbe Du fait du manque de connaissance dans ·ce domaine précis, il est donc
de convergence du terrain :
recommandé, dans une première approche d'utilis~r les courbes extrêmes du
- d'une part par l'historique des séquences de construction de l'ouvrage: vitesse faisceau si l'on veut prendre en compte le temps dans le dimensionne ment de
de creusement et délai d'installation du soutènement; la galerie.

102 103
p
A

A"
u Fig. 4.8 - Revêtement en béton coffré ou projeté

a) Raideur
Fig. 4.7 - Courbes caractéristiques du terrain en fonction du temps
Les formules générales du tube sont présentées de façon plus complète au §
5.5.1., seules les expressions des raideurs sont données ci-après .

• Cas du revêtement mince


4.3.5. Tracé de la courbe caractéristique du revêtement ou du
soutènement La raideur kb du revêtement en béton s'écrit sous la forme simplifiée suivante

4.3.5.1. Raideur d'un revêtement ou d'un soutènement

Pour tracer la courbe caractéristique du soutènement ou d'un revêtement, on ou encore


détermine sa raideur ka telle que :

où R désigne le rayon de l'extrados du revêtement (soit sensiblement le rayon


k, de l'excavation),
D.p = R· D.u e, l'épaisseur du revêtement,
Eô. vb, le module et le coefficient de Poisson du béton (l-v& vaut 1 ou
en est peu différent).
où p est la pression exercée sur le soutènement
u. le déplacement radial correspondant • Cas du rev2tement épais
R le rayon de l'excavation
L'expression donnant kb est la suivante

4.3.5.2. Soutènement par revêtement en béton coffré ou par béton


projeté

Un revêtement en béton coffré ou en béton projeté d'épaisseur e est mis en où R.j est le rayon d'intrados du revêtement
place dans un tunnel de rayon R (fig. 4.8). R, Eb. vb ont la même signification que ci-dessus.

104 105
b) Pression maximale de soutènement
b) Pression maximale de soutènement . '
La pression maximale que peut développer J'anneau en béton vaut La pression maximale que peut développer le cmtre vaut
ub max·e S.ua
Pb max = pc max = R.e
R
où:
Où ub max est la contrainte limite admissible du béton.
Ua = résistance de l'acier
R,e, S = mêmes notations que ci-dessus.
Il est habituel de dimensionner le soutènement ou le revétement de telle SOrte
que
de 6 pour
MPa.un béton à 25 MPa la sollicitation soit en fait limitée aux environs
4.3.5.4. Soutènement par boulons à ancrage ponctuel
Cette valeur englobe la non prise en compte par le modèle de toutes les
anisotropies.
a) Raideur . d' . ' ter le déplacement corres pondant
A l'allongement élastique de la tl~e Ol.tèS aJ~~ boulon (ancrage plaque d~"ppui,
à la déformabilité propre de certalOes pl ces ,
Le risque de flambement peut parfois faire l'objet de justification particulière.
tète) qui s'exprime par
Ce point est abordé dans le chapitre des galeries en charge (§ 5.5.3.résistance
des blindages à la pression extérieure).

c) Cas du béton projeté


o~
L'application de ces formules au béton projeté conduit habituellement à né-
gliger l'évolution des caractéristiques de celui-ci avesJ...e temps (en particulier
allongement du boulon moins allongement élastique de la tige
l'augmentation de la valeur de son module). Ceci eKt'ratne généralement une
surestimation de la pression de Soutènement. Il est"possible néanmoins d'en charge agissante sur le boulon
tenir compte, en reliant le temps dont les caractéristiques du béton dépendent, valeur liée aux caractéristiques de charge-déformation de ces
à la distan~e au front de taille et donc à la vitesse d'avancement de ce pièces.
front. On obtient alors une courbe caractéristique dont la raideur crott avec
le déconfinement de l'excavation. La valeur Q peut ètre déterminée à Partir de la courbe charge-déformation
résultant d'un essai d'arrachage.

L a raI·d eur k 8 d'un ensemble de boulons à ancrages ponctuels est donnée par
4.3.5.3. Soutènement par cintres calés à la paroi
la formule:
a) Raideur
La raideur
~ = e,· el [ 4/ +Q]
relation : kc d'un cintre calé de façon continue à la paroi est donnée par la k, R rr.d2.Ea

où ec = espacement circonférentiel des boulons


el = espacement longitudinal des boulons
avec les notations / longueur libre du boulon entre plaque d'appui et ancrage
d diamètre du boulon .
R rayon de j'excavation Ea module d'Young du matériau constituant le boulon.
e espacement longitudinal des cintres
S section du cintre
Ea module d'élasticité de l'acier b) Pression maximale de soutènement. t ngendrée par un boulonnage à an-
La pression ultime de soutènement qUI es e
crages ponctuels est :
Le cas du cintre noyé dans Je béton projeté a une raideur composite donnée
au paragraphe 4.3.5.6. Tbr
Psmax

106
107
.. ,"".".
où T br est la charge résistante ultime du boulon telle qu'elle résulte d'un
essai d'arrachage dans une roche similaire à celle pour laquelle le système de
boulonnage est prévu.
p

4.3.5.5. Soutènement par boulons Il ancrage continu

Dans ce système de soutènement, les déformations qui se manifestent à la fois


dans la roche et les boulons ne peuvent pas être dissociées.

Actuellement, on ne peut traiter le problème que d'une manière qualitative.

Selon certains auteurs l'action du soutènement de ces boulons réside dans un


renforcement interne de la roche. La présence des boulons limite en particulier
les effets de dilatance.
o u
Il en résulte une amélioration des caractéristiques résiduelles c et ifJ de la roche
qui entraine une modification de la courbe caractéristique du terrain. Fig. 4.9 . Combinaison de plusieurs éléments de soutènement simultanés
ou successifs

La déformation maximale tolérable est celle qui provoque la rupture de l'élément


4.3.5.6. Combinaison de plusieurs types de soutènement de soutènement qui, le premier, atteint sa limite de déformation maximale.

La pression ultime de confinement correspondant est la somme ?e la pre~sion


On admet que la raideur d'un système de soutènements combinés est égale à ultime de confinement de cet élément de soutènement et des pressions par ttelles
la somme des raideurs de chaque soutènement. de confinement apportées par les autres éléments dans l'état de déformation
correspondant.

raideur du premier soutènement 4.3.6. Equilibre terrain-soutènement


raideur du second soutènement.
L'intersection de la courbe caractéristique du terrain et de la courbe caracté-
ristique du soutènement donne l'état d'équilibre de l'ouvrage, à savoir:
Si deux soutènements sont mis en place successivement et si J'on appelle Ual le
la pression de soutènement.
déplacement radial qui s'est produit lorsque le premier élément de soutènement
la convergence atteinte. . .
commence à se mettre en charge et Ua 2 le déplacement radial correspondant - s'il y a lieu, le rayon de la zone plastique (ou en état limite de rupture).
au début de la mise en charge du deuxième type de soutène ment (fig. 4.9).
la courbe de confinement est définie par:
Dans le cas simple de caractéristiques é.lastique.s du terrain et ?u sou~ène~ent
(les lignes caractéristiques sont des droites, vOir figure 4.10) 1 état d équ!llbre
est donné par la pression de soutènement :
R
U = Ual + - P
k ,1
pour Ual < U < Ua 2
R
U = u a2+
kat +ka2
p pour u > U a2 D = ~(I-À 0),,0
" k'+2G '

108 109
où ÀaO est le ta.wc de confinement atteint au moment
de la mise en place du soutènement soutènement nul

k, la raideur du soutènement

2G = E /1 +v la raideur du terrain la courbe caractéristique est une droite passant par les deux points de
O coordonnées
a la contrainte initiale

l+v OR
p EU
Si 0'0 > Rc/2
0-0
• calcul de la pression d'apparition de la zone en état limite de rupture Pa, du
taux de déconfinement Àa et du déplacement à la paroi Ua correspondant
(ef.§ 4.3.4.l.b) :

Pa = O'°(I-sinq,)-C.cosq, = (
0'0_ Rc)_2
2 kp+l
= (0'0_ R'){I_ sin.p)
2

u. u
pour pa < P < a O , la courbe caractéristique est un segment de droite.
pour P < Pa, calcul de la courbe point par point selon la loi de comportement
Fig. 4.10 • Equilibre élastique
choisie, par exemple selon le § 4.3.4.1.c :

4.3.7. Récapitulation des étapes de calcul d'un problème type Hu


--ÀoO' [(Tp(À»)O+1 +0:-11R
° -1- 2 - -
• Etape nO 1 : Courbe caractéristique du terrain E 0+1 R

Données types: R rayon de l'excavation avec


E}
v caract é' .
nstlques élastiques du terrain
Tp(À) =
R
[_2_. (kp-I)O'°+Rc l~
kp+l (1 À)(kp I)O'°+Rc
c} (ou
q,
caractéristiques de rupture du terrain
Re et kp) S'il y a lieu, on peut distinguer piédroits et voûte en tenant compte du poids
"Yo poids :olu~i~~e du rocher dans la zone décomprimée de la zone décomprimée (§ 4.3.4.l.e)
a contrainte initiale du massif
• en voOte 1" = p+') (Tp" R)
• en piédroit 1" = p
Etapes de calcul :
Lorsque les caractéristiques du terrain évoluent avec le temps, on trace deux
- Si 0'0 :$ R,/2, ca 1cul du déplacement à la paroI' p .
courbes enveloppes, l'une avec les caractéristiques à court terme du terrain,
our une pressIOn de l'autre avec les caractéristiques à long terme.

110
111
• Etape nO 2 : Convergence acquise 11 la paroi au moment de la mise en place du mode de soutènement et serviront de base au contrOle du comportement
du soutènement à effectuer pendant les travaux. Il ne peut s'agir toutefois que de fixer des
ordres de grandeur compte tenu de l'incertitude de la plupart des paramètres.
Cette valeur donne le point de départ de la courbe caractéristique du soutè~ La souplesse de la méthode permet son adaptation rapide aux conditions ren-
nement. D'après le § 4.3.4.3. contrées sur le site pendant les travaux. Le contrOle continu du comportement
Uso > 0,265ue de J'ouvrage est donc une composante essentielle du projet. L'interprétation
des mesures est faite alors en vue de l'adaptation de l'exécution aux conditions
soit généralement plus du tiers du déplacement élastique à p = o. imposées par le terrain et devient le critère indispensable de jugement de
l'ingénieur de chantier.
• Etape nO 3 : Courbe caractéristique du soutènement L'auscultation pendant les travaux en vue de l'adaptation du projet au site
s'impose particulièrement lorsque le soutènement choisi est du type béton projeté
Il faut déterminer la raideur du soutènement choisi et la pression maximale et/ou boulons (voir chapitre 9).
de soutènement (état limite admissible ou état limite de rupture) puis tracer
la courbe.
4.4, LA MÉTHODE DES RÉACTIONS HYPERSTATIQUES
Dans le cas d'un revetement cylindrique mince de module Eb et d'épaisseur 4,4,1, Introduction
e :
Cette méthode de calcul qui est appliquée depuis longtemps tend à faire place à
des méthodes plus réalistes telles que la méthode convergence-confinement ou
les méthodes aux éléments finis. Elle reste cependant une bonne approximation
dans le cas des ouvrages construits en terrain meuble ou en rocher fracturé
sous faible couverture et avec des soutènements traditionnels lourds.
avec R rayon de l'extrados du tunnel. Elle peut etre utilisée aussi en association avec d'autres méthodes. Par exemple,
dans le cas d'un soutènement non circulaire, on peut déterminer les poussées de
Le paragraphe 4.3.5. donne d'autres formules pour d'autres types de soutènement. terrain par la méthode convergence-confinement en supposant le soutènement
circulaire puis introduire ces poussées dans un calcul par la méthode des réactions
Etape nO 4 : Equilibre final hyperstatiques qui modélise la géométrie exacte du soutènement.

L'intersection de la courbe caractéristique du terrain et de la courbe caracté-


ristique du soutènement donne la pression de soutènement à l'équilibre à court 4.4,2. Principe de la méthode (figure 4.11)
terme puis à long terme. Dans la méthode des réactions hyperstatiques on étudie le comportement du
revêtement sous l'action de charges extérieures. On distingue alors des charges
Si cette pression n'est pas admissible un autre soutènement sera envisagé. dites « actives» qui sont indépendantes de l'état de déformation du revêtement
(charges et surcharges intérieures ou extérieures, poussées du terrain) et des
Ainsi, en faisant varier les caractéristiques (dimensions et écartement des charges dites « passives» qui sont les réactions hyperstatiques dépendant de
boulons, épaisseur du béton projeté, dimensions et écartement des cintres) et la déformation (ce sont classiquement les réactions de butée du terrain).
les hypothèses de pose (distance du front à laquelle ils sont mis en place)
on peut en déduire le soutènement optimal compte tenu des convergences Les déformations et les efforts (M, N, T) du revêtement sont calculées par
maximales acceptables et des coats directs et indirects correspondants à chaque les méthodes classiques de la résistance des matériaux en assimilant celui-ci à
mode d'exécution. un portique, un arc, une coque ou une structure de barres.
Les déformations du terrain et les efforts de but~e correspondants sont souvent
estimées à partir de la notion schématique de module de réaction K, c'est-à-
4.3.8. Conclusions - Adaptation au site dire que l'on suppose que la réaction en un point est uniquement fonction du
déplacement de ce point et généralement même lui est proportionnelle.
On obtient ainsi par la méthode convergence-confinement, dans la mesure où
Le coefficient K dépend des caractéristiques du terrain mais aussi du rayon
les caractéristiques du terrain sont relativement homogènes et suffisamment
moyen de l'excavation et de sa forme (cf.§ 4.4.42.).
connues, un ensemble de documents prévisionnels qui orientent le choix initial

112 113
(a ) cohérent ou fluant) ; mais elle est inférieure à la contrainte géostatique verticale

~ H H II
si la décompression n'intéresse qu'un volume limité. Les charges au-dessus de
cette zone sont alors reportées depart et d'autre de l'ouvrage.
1
La charge verticale d'équilibre sur le soutènement dépend:

(j) de la contrainte géostatique préexistante (donc de la profondeur),


des caractéristiques du terrain,
de la dimension du tunnel,
de son mode de creusement et de soutènement,
de la durée écoulée entre la mise en œuvre du soutènement et celle du
revêtement,
de l'efficacité des injections de blocage entre terrain et revêtement.

Pour les tunnels profonds, elle peut se déduire de la méthode convergence


confinement à laquelle on aura rajouté s'il y a lieu le poids de la zone
décomprimée.

(8) modélisation du soutènement ou du revêtement Pour les tunnels peu profonds, et dans la mesure où la décompression ne
(a) et (b) poussées actives du terrain ne dépendant pas de la déformation de (8) se transmet pas jusqu'à la surface, on considère qu'il se forme une voo.te de
K réaction hyperstatique du terrain: elle s'ajoute à la poussée activa et vaut en chaque
décharge au-dessus du tunnel délimitant un volume de terrain dont le poids
point da (S) : q = K.u doit être repris par le soutènement (voir au chapitre 3 la figure 3.1).
où u est le déplacement du contact soutènement-terrain vers l'intérieur du massif Des formules ont été proposées par différents auteurs. Ces formules sont
(butée). Si u est négatif (convergence du revêtement ou décompression du déduites de théories et/ou d'expériences. Le plus souvent la charge est donnée
terrain), la réaction hyperstatique est généralement nulle par hypothèse. en fonction d'une classification de rocher. On trouvera l'expression de ces
où K est est le coefficient de raideur du terrain, il dépend des caractéristiques du charges actives au chapitre 3 notamment au § 3.2. (méthodes de TERZAGHI
terrain et de la forme de l'excavation. et de PROTODIAKONOV).
Fig. 4.11 - Schématisation de la méthode des réactions hyperstatiques
4.4.3.3.Charge active horizontale sollicitant le revêtement
4.4.3. Détermination des charges actives Il est recommandé, en ce qui concerne les charges horizontales actives d'opérer
de la façon suivante :
4.4.3.1. Introduction
a - Dans le cas général où le coefficient des terres au repos Ko est inférieur
Les charges actives sont celles qui agissent directement sur le soutènement.
à l, on ne tiendra compte d'une charge horizontale active que si le mode
Elles dépendent de la profondeur de l'ouvrage, de ses dimensions et surtout de d'exécution du soutènement, du rev~tement et des injections de bourrage est
la qualité du rocher. Elles ne dépendent pas de la déformation du soutènement, tel que le contact terrain-revêtement est assuré :
c'est-à-dire qu'elles ne sont pas fonction de l'état d'équilibre atteint par celui-
ci. Dans le calcul du revêtement elles seront introduites comme des forces • avec suffisamment d'efficacité pour que les vides résiduels soient peu im-
externes. portants et relativement bien répartis ;

• avec suffisamment de rapidité pour prévenir tout mouvement de terrain en


4.4.3.2. Charge active verticale descendante en voQte du tunnel calotte après la mise en place du rev~tement ;
La charge verticale active est égale à la contrainte géostatique verticale si la • avec suffisamment de régularité pour éviter les mises en charges ponctuelles
décompression se transmet jusqu'à la surface (faible couverture, terrain peu du revêtement.

114 115
Si ces conditions sont remplies, la charge horizontale sera au plus égale au
LIll· l''. J>
1 16 17
produit de la charge verticale active prise en compte suivant les indications du ' /'8 ,;,:
paragraphe précédent par le coefficient Ko des terres au repos (Ph = K a.Pv).
!1 19/
20
Si ces conditions ne sont pas remplies, ou remplies de façon très incertaine, on
ne prendra en compte soit aucune pression horizontale active, soit une fraction
seulement de la pression calculée précédemment.

Ly
1

b Dans le cas où K 0 > 1 le raisonnement précédent est inversé.

c Dans le cas de terrains gonflants les pressions actives peuvent s'exercer


également dans.Ie sens horizontal. Elles doivent etre prises en compte sur la
base des essais de laboratoire. ModélisaUon

4.4.3.4. Charges hydrostatiques

Lorsque le revêtement est plus imperméable que le terrain, la pression hydros-


tatique du fait de la présence d'eau est calculée généralement le long de la
ligne moyenne du revêtement. Elle s'exerce normalement à cette ligne. Il est
souvent commode de décomposer les charges hydrostatiques en deux termes:
une pression uniforme sur le pourtour du tunnel égale à la pression qui s'exerce
au sommet de la voûte et qui n'engendre qu'un effort normal de compression
quand la galerie est circulaire et une pression « triangulaire » proportionnelle
à la profondeur du point considéré par rapport à la vollte qui engendre des
efforts normaux et des efforts de flexion.
Déformations pour une charge dissymétrique
Remarques:
a -Lorsqu'il y a lieu de prendre en compte les charges hydrostatiques toutes
les autres charges actives décrites dans les paragraphes pré cédents doivent
être évidemment calculées à partir du poids déjaugé des terrains sous la nappe.

b -Lorsque le revêtement est au moins aussi perméable que le terrain ces


dispositions ne sont plus applicables et une étude particulière doir être faite
pour définir les pressions de percolation (voir aussi § 5.5.4.).
1

1
4.4.3.5. Autres charges actives
1
D'autres charges doivent être prises en compte s'il y a lieu, telles que charges et 4 13
surcharges à la surface du sol (le coefficient de majoration dynamique pour les
charges usuelles n'est à prendre en compte que si la hauteur de la couverture est
-+-
inférieure à 3,50 m), le poids propre du revêtement (négligé pour les couvertures
importantes) les charges et surcharges d'exploitation (galeries hydrauliques en Courbe des moments fléchissants correspondants
charge par exemple), charges dues aux procédés de construction (air comprimé,
injections de blocage, etc.). Exemple de calcul d'un cintre par la méthode des réactions hyperstatiques

116 117
4.4.4. Calcul des réactions hyperstatiques de rayon R, les calculs élastiques montrent que

4.4.4.1. Généralités K= E
(l+v)·R
On appelle réactions hyperstatiques, les réactions de butée du terrain aux
endroits où la déformation du revêtement se fait vers l'intérieur du massif. Pour des formes très différentes de la section circulaire d'autres formules peuvent
Elles dépendent donc directement du déplacement du revêtement au point Nre utilisées.
considéré.
4.4.5. Méthode usuelle
Pour évaluer ces réactions il faut en particulier répondre aux questions suivantes
On admet souvent que la valeur de K est constante tout au long du contour
1 -Quelle est la valeur du « module de réaction» du terrain, c'est-à-dire extérieur du revêtement.
quelle est la relation entre le déplacement normal à la ligne moyenne du
revêtement et la réaction opposée à cette déformation ? Le revêtement est modélisé comme un arc ou un portique à l'aide d'« éléments
finis» (généralement des éléments de type « poutre») formant un système
2 -Existe-t-il des réactions tangentielles à la ligne moyenne (frottement mobilisé polygonal dont les « nœuds» s'appuient sur des « ressorts» dont l'élasticité
au contact revêtement-terrain) ? correspond au module de réaction du terrain.

On peut distinguer les réactions normales et les réactions tangentielles (fig. 4.13).
3 -La loi de déformation du revêtement doit-elle être vérifiée en chaque point On vérifiera alors que la résultante générale des charges à chaque sommet fait
du revètement ou seulement en quelques points particuliers '1 avec la normale à l'arc un angle inférieur à l'angle de frottement.

Les différentes méthodes dépendent des hypothèses faites pour répondre à ces Dans beaucoup de cas cependant, on néglige le frottement entre le terrain et
questions. le revêtement (la réaction tangentielle est nulle: figure 4.12).

4.4.4.2. Module de réaction du terrain

On admet généralement que la réaction du terrain est proportionnelle au


déplacement au point considéré :

Kil

où li est la pression de réaction au point considéré


11 le déplacement en ce point
Fig. 4.12 Fig. 4.13
K est appelé module de réaction Modélisation de la réaction Modélisation de la réaction
du terrain dans le cas où le du terrain dans le cas où le
La formule ne s'applique qu'en cas de mise en butée du terrain. revêtement glisse sans frot- glissement se fait avec frot-
tement sur le terrain. tement.
K, comme pour les semelles de fondation, n'est pas une caractéristique du
seul terrain encaissant, mais du couple terrain/soutènement.

Cette valeur peut être déterminée à partir d'essais in situ (essais à la plaque
notamment) qui, connaissant ou supputant le coefficient de Poisson v , donnent La réaction du terrain n'est mobilisée que lorsque le sens de la déformée du
un module d'Young E dans la mesure où. un tel module peut être défini revêtement met le terrain en butée si bien que la rigidité des ressorts est nulle
(comportement supposé élastique linéaire). Dans le cas d'un tunnel circulaire dans le sens de l'extension.

118 119
La réaction du terrain n'est mobilisée que lorsque le sens de la déformée du [K] est une matrice carrée appelée matrice de rigidité.·
rev~tement met le terrain en butée si bien que la rigidité des ressorts est nulle
dans le sens de l'extension. Une fois déterminée la matrice de rigidité [K] du système, tout problème
consiste donc généralement à résoudre le système linéaire:
La résolution du système se fait par les méthodes classiques de la résistance
des matériaux en utilisant des programmes de calcul de structures à barres et {F} = [K){U}
poutres. La détermination des réactions hyperstatiques nécessite souvent un
calcul itératif qui peut ttre manuel ou automatique selon le code de calcul
utilisé. où les inconnues sont les composantes U du déplacement des nœuds (si l'une de
ces composantes est imposée par des conditions aux limites elle est remplacée
par la réaction qui en résulte).
Tout chargement se traduit par des forces aux nœuds. Lorsqu'il s'agit d'incré-
4.5. LA MÉTHODE DES ÉLEMENTS FINIS ment de charge, les déplacements obtenus sont des incréments de déplacement
qui s'ajoutent aux déplacements obtenus lors de l'incrément précédent. TI en est
4.5.1. Principes généraux de la méthode de même pour les contraintes.
La méthode des éléments finis est une méthode numérique largement appliquée
dans le domaine de la mécanique et de la résistance des matériaux. Beaucoup
4.5.2. Application au calcul des ouvrages souterrains
d'ouvrages y sont consacrés c'est pourquoi ne seront abordés ici que les
particularités d'application de la méthode aux ouvrages souterrains. La détermination des sollicitations auxquelles est soumis le soutènement d'un
ouvrage souterrain est un problème hyperstatique dont les paramètres suivants
Le principe de base le plus courant en est le suivant :
peuvent être pris en compte par la méthode des éléments finis :
le milieu considéré est bi ou tridimensionnel ;
le milieu continu est divisé par des lignes (ou des surfaces) imaginaires en la bi ou tridimensionalité du problème,
un certain nombre d'~~ éléments finis» ; l'état d'équilibre naturel du milieu (ou état de contrainte initial),
les éléments sont supposés reliés entre eux par un nombre fini de points dits la géométrie de l'excavation,
points nodaux situés sur leurs frontières (ce sont généralement les sommets les propriétés de déformation du terrain et son hétérogénéité éventuelle,
des « éléments» et parfois d'autres points sur les faces ou les ar~tes). les caractéristiques géométriques et mécaniques des éléments du soutènement
Ces points nodaux transmettent les efforts d'un élément à l'autre. Les ainsi que la nature de son contact avec le terrain,
déplacements de ces points nodaux sont les inconnues de base du problème; les techniques de réalisation de l'ouvrage, les différentes phases d'exécution
une fonction permet de définir de manière unique le champ de déplacement des travaux, en particulier la non-simultanéité de l'excavation et la mise
à l'intérieur de chaque « élément fini» en fonction des déplacements de en place du soutènement,
ses nœuds (il existe une grande variété de types d'éléments et de fonctions enfin l'évolution dans le temps des pressions exercées par le terrain sur le
d'interpolation) ; soutènement.
les fonctions de déplacement définissent donc sans ambiguné l'état de
déformation à l'intérieur d'un élément en fonction des déplacements nodaux Contrairement aux méthodes explicitées dans les paragraphes précédents, la
et par suite, compte tenu des propriétés rhéologiques du matériau, l'état méthode des éléments finis, principalement grâce au traitement incrémentaI,
de contrainte (l'état de contrainte de l'élément est défini en un ou plusieurs permet de tenir compte simultanément de tous ces paramètres. La difficulté vient
points de l'élément appelés points d'intégration) j généralement de la connaissance incomplète que l'on a des ~onditions naturelles
du milieu et de son comportement. C'est donc à ces derOlers paramètres que
à partir de ces fonctions de déplacement et des lois rhéologiques choisies,
se réfèrent encore les principales hypothèses.
on détermine une relation de raideur qui à tout champ de déplacement
sur le solide (défini donc de façon complète par les composantes U des
Mais elle remplace avantageusement les méthodes antérieures là où celles-ci
déplacements aux nœuds de la structure) fait correspondre un champ de
ne peuvent plus s'appliquer.
sollicitations (défini de la mème façon par les composantes F des forces
aux nœuds).
Les calculs bidimensionnels élastiques ou même élastoplastiques à plusieurs
phases modélisant les étapes de construction de l'ouvrage sont maintenant
Cette relation s'écrit {F} [K)' {U} couramment effectués, de même que les calculs tridimensionnels.

120 121
Grâce aux pré- et post-traitements (maillage automatique, interprétations gra-
phiques des résultats... ) les prix de revient de ces calculs ont beaucoup
diminué.

Pour réduire encore le coo't de certains calculs complexes, on peut utiliser la


méthode des éléments finis, après avoir néanmoins effectué auparavant des
analyses paramétriques à J'aide de modèles plus souples d'emploi, tels que ceux
proposés par exemple par la méthode convergence-confinement.
Les différents programmes de calcul aux éléments finis diffèrent généralement
les uns des autres par leur capacité à introduire des types d'éléments plus ou
moins élaborés et des lois réhologiques variées, par leur capacité incrémentaie
ainsi que par le développement de leurs pré- et post-traitements.

4.5.3. Résolution d'un problème type par la méthode des élé-


ments finis
4.5.3.1. Le maillage et les conditions aux limites
Fig. 4.14 • Maillage bidimensionnel pour l'étude de /"interacdon
Le modèle sera hi ou tridimensionnel. La symétrie (ou l'antisymétrie) du
de deux tunnels sous un versant (document Coyne et Bellier)
problème permet parfois de ne traiter que la moitié du modèle en imposant
les conditions de symétrie (ou d'antisymétrie) adéquates sur le plan médian.
Les limites du modèle, si elles ne sont pas clairement définies par la géométrie
du sous-sol, doivent ttre placées raisonnablement loin de l'ouvrage pour que les
conditions qui y sont imposées n'influent pas sur le calcul des déplacements et
des contraintes. Il est rappelé à ce propos qu'au voisinage de l'excavation (voir
les solutions analytiques au § 4.2.1.1.), l'incrément de contrainte varie comme
2
l/r en fonction de la distance r au centre de l'excavation et que l'incrément
de déplacement varie lui comme 1/r . Ainsi si on modélise le terrain autour
de l'excavation sur une épaisseur de deux diamètres, l'incrément de contrainte
à cette limite n'est plus que de 4 % alors que le déplacement vaut encore
20 % du déplacement obtenu à l'intrados.
Généralement on modélise le terrain autour de l'excavation sur une largeur
de 1,5 à 2 diamètres mais les conditions aux limites sont alors imposées en
contraintes et non en déplacement sous peine de rigidifier anormalement le
modèle.
Fig. 4.15 - Trace d'un maillage tridimensionnel sur les parois d'une cavité
Si des conditions de déplacement nuls doivent ttre imposées aux frontières, il (demi·modèle) (document Coyne et Bellier)
convient de repousser celles·ci à 3 à 5 diamètres de l'excavation.
De bons résultats sont obtenus par exemple en modélisant le revêtement par
Si l'excavation doit s'effectuer en plusieurs phases les parties à excaver sont deux épaisseurs d'éléments isoparamétriques à 8 nœuds : ces .~léments sont
également maillées, ainsi que les éléments de soutènement qui seront introduits rectangulaires avec des nœuds aux 4 sommct~ et des nœuds ~u mll,l.eu des ~6tés.
par la suite.
Ces éléments à lois d'interpolation paraboliques ont 4 pomts d lOtégratlOn à
Les éléments utilisés sont des éléments de surface (ou de volume), triangles l'intérieur de l'élément. Deux rangées de tels éléments donnent donc 4 points
ou quadrilatères,des éléments « linéaires» (barres ou poutres), des éléments d'intégration par section.
de joints. Pour obtenir les moments dans un revttement il faut que le modèle
comporte plus de deux points d'intégration dans sa section. Deux exemples de maillage sont données aux figures 4.14 et 4.15.

122 123
4.5.3.2. Loi rhéologique des matériaux L'intégration de ces contraintes sur l'ensemble des éléments à ~xcaver cond,uit
à des forces nodales qui s'appliquent sur le contour de l'excavation vers le.vlde
Si tous les matériaux en présence sont élastiques. on détermine E et tJ pour qui étaient les forces internes de soutènement du noyau non excavé (figure
chacun d'entre eux. 4.16).

Même si le calcul est mené en élasticité il est intéressant de donner un critère de


rupture (C et 4> par exemple) pour déterminer les zones où l'état de contraintes
obtenu dépasse ce critère, donnant ainsi l'extension minimale des zones en
état limite de rupture. Dans le cas d'excavation circulaire ou pseudo-circulaire,
l'expérience montre qu'avec un calcul élasto-plastique, les zones en état limite
de rupture sont souvent à peine plus étendues que celles déterminées par le ;-....'---L--'-~I
calcul élastique, justifiant ainsi qu'un simple calcul élastique suffit à donner 1
l'étendue de ces zones.

Si les conditions naturelles du milieu l'imposent, d'autres lois rhéologiques


" ....... _-------....'
doivent être introduites telles que le fluage (module à court terme et module à Etat initial non excavé : équilibre des Forces d'excavation correspondant à
long terme), l'élasto-plasticité, ou la fragilité. Dans ce cas des itérations sont contraintes Initiales sur le tracé I·ex· la de demi-section supérieure
généralement nécessaires pour obtenir l'état d'équilibre du système. cavation
Fig. 4.16 Forces d'excavaUon

..... ,"""-" ...,... ..... ....


4.5.3.3. Les étapes de chargement
"" .. ".n•. ,
..... " ....... " .... ....
'
,,"
-

1) L'état initial
L'état initial des contraintes est à définir car c'est lui qui conditionne le char-
gement de l'ouvrage souterrain. Il peut être connu par une relation simple (par
exemple Uv = "I.H et UH = Ka.uv). par des mesures in situ ou par un cal-
cul « éléments finis» sur le modèle lui-méme (par exemple application de la t t t + ++ t ,,+ + 1" /I~ (;(
pesanteur pour le calcul de contraintes sous un versant).
++ + t~\t t
f" \
1'1' AJ,.
.!I
S
ttf+++ttt t
L'état initial du modèle est défini par
t t t f~'\ t tt t tH r- ~ .. .~
1'\ ~
{U} = 0

{u} = {UO}
aux nœuds du maillage

aux points d'intégration des éléments. +llt . ~Ti+1+++


t
r- r~ '~ i

~
t +~ffi+ +'tt + +
T
V V(\dt e--\
2) Les chargements
Dans certains cas le chargement peut consister à appliquer les contraintes ini-
tiales Sur les limites du modèle initialement non chargé mais il ne faut pas ou-
t
t t tt f \ +i t t V
ILL
V ILLL
L...L
y.
~
/ ~

blier que les déplacements obtenus ont alors pour origine l'état correspondant à
un état de contraintes nulles et non {aO} et qu'une correction s'impose. Si de
plus le modèle comporte déjà le revêtement du tunnel, ce mode de chargement ~.
CONTRAINTES ~. DEFORMATIONS
ne convient pas. Le chargement équivalent à l'excavation consiste à appliquer MAUNG UNDERGROUND POWERSTATION MAUNG UNDERGROUND f>OWERSTATION
à l'intérieur des éléments à excaver des contraintes égales et de signe opposé fCHf.Lt • 000100 10<' ~,00<.l wo. fCHElU • 0,00100 • CfPUC[l.ENT • p",",. ~o,oo

à l'état de contraintes qui existe à l'intérieur de ces éléments avant excavation


(la résolution du système s'effectue bien sOr après avoir annulé la rigidité de Exemple de calcul aux éléments finis d'une grande excavation souterraine
ces éléments, et en tenant compte le cas échéant des éléments de soutènement). (document COYNE et BELUER)

124 125
Le calcul peut tenir compte d'un déconfinement partiel à la mise en place du éventuellement le rabattement de la nappe causée par la galerie. Ces calculs
soutènement. Ainsi le calcul sera mené en deux phases : sont présentés au chapitre 5, § 5.5.4.
1ère phase - déconfinement partiel : application des forces d'excavation
multipliée par un coefficient de déconfinement ). sans soutènement Si le revttement est parfaitement imperméable du moins vis-à-vis de la per-
méabilité du terrain il sera calculé sous l'action de la pression du terrain déjaugé
2ème phase - mise en place du soutènement et application des forces (généralement anisotrope) et de la pression totale de la nappe (qui , elle,
restantes d'excavation (l-À))F
est isotrope et ne dépend pas de l'état de déformation du terrain). Dans
les calculs qui font intervenir l'équilibre terrainrevètement (comme la méthode
). est le taux de déconfinement à la mise en place du soutènement (voir
paragraphe 4.3.3.). convergenceconfinement ou la méthode aux « éléments finis») les calculs sont
menés en contraintes effectives. A la pression de terre obtenue on rajoute
Les soutènements peuvent être passifs (revètement, soutènement par cintres la pression hydrostatique de la nappe. La pression de la nappe provoque
ou béton projeté) ou actifs (boulons actifs à ancrage ponctuel, câbles de des déformations supplémentaires du revêtement qui modifient les pressions
précontrainte) ; dans ce dernier cas leur action est modélisée par des forces. de terrain. Dans les cas courants cet aspect peut ttre négligé. Par contre,
pour les tunnels creusés sous les fonds marins par exemple, ce phénomène
Le fluage se traduit par des forces internes et éventuellement une modification peut devenir prépondérant et le négliger conduirait à un surdimensionnement
de la rigidité du matériau. du revêtement.

3) La résolution du sytème La plupart du temps il est difficile et peu réaliste de dissocier pression effective
Chaque phase de chargement est appliquée sur un système dont la matrice de de terrain et pression hydrostatique de la nappe soit parce que la roche est
rigidité peut évoluer en fonction des étapes d'excavation (des éléments voÎent peu perméable, soit parce que sa perméabilité, si elle vient des fissures, sera
leur rigidité se modifier ou s'annuler, d'autres sont introduites). fortement influencée par la modification des contraintes dans la roche.

La résolution du système {Fi} = [Ki] {.6.ui} conduit à obtenir un incrément La relation établie en mécanique des sols par K. TERZAGHI entre le tenseur
de déplacement {.6.ui} et un incrément de contrainte {.6.Uj} qui s'ajoutent à des contraintes totales U , le tenseur des contraintes effectives u' et la pression
l'état précédent pour obtenir l'état suivant: interstitielle :

Uij = u:j+u.6 ij (Oij est le symbole de KRONECKER)

est d'ailleurs très discutable en mécanique des roches. Elle suppose en particulier
que les grains solides sont indéformables vis-à-vis du milieu poreux.

Des relations plus générales ont été établies par différents auteurs (en particulier
O. ZIENKIEWICZ, 1958 ; A. SKEMPTON, 1961). On écrit plus généralement
4.6. CAS DES TERRAINS AQUIFÈRES la relation sous la forme :
Théoriquement la détermination de l'équilibre d'un ouvrage souterrain, en
présence d'eau, devrait passer par l'étude des écoulements, soit en régime
transitoire au moment de l'excavation, soit en régime permanent.
où ~ = 1 -KlKm
Les prévisions des risques de débourrage au creusement sont du ressort des K est le module de compressibilité du solide poreux pour u 0
reconnaissances géologiques. Quant au calcul du revêtement qui est rarement Km est le module de compressibilité du solide matriciel.
totalement imperméable, il faut considérer la pression effective du terrain
déjaugé en tenant compte des forces d'écoulement de J'eau vers l'ouvrage et Le plus souvent php est proche de l, généralement supérieur à 0,85, mais il
la pression hydrostatique de l'eau au contact revttement rocher. peut être très faible, par exemple pour des roches formées de quartz et sans
discontinuités.
Des cas simples peuvent étre abordés par l'analyse comme celui d'une galerie
circulaire creusée dans un massif homogène obéissant à la loi de Darcy. On L'étude de l'écoulement et des contraintes autour d'une galerie a en parti culier
peut calculer ainsi les gradients autour de l'excavation, les débits à pomper, été faite par J. SCHLEISS (1986).

126 127
:. __'C_:
Lorsque K 0 n'est pas mesuré in situ, on considère parfois les formules suivantes:
4.7. CAS DES TUNNELS EN ROCHE GONFLANTE
dans un milieu élastique. qui aurait été chargé verticalement sans déformation
La détermination des pressions qui s'exercent sur le revêtement d'un ouvrage
souterrain en roche gonflante nécessite des essais spécifiques de laboratoire sur le latérale:
terrain concerné (principalement des essais aedamé triques). C'est pourquoi les v
Ka
méthodes empiriques de dimensionnement ne donnent pas ou peu d'indications I-v
dans ce cas. La méthode de N. BARTON et celle de l'AFTES donnent
quelques recommandations générales. v est le coefficient de Poisson de ce milieu. Puisque 0 < v < 0/5 on voit que
o < Ka < 1 et que pour v = 1/3 Ka = 0,5
Les méthodes de calcul telles que la méthode des réactions hyperstatiques
ou la méthode aux « éléments finis » peuvent être utilisées à condition de Cette formule est applicable pour les bassins sédimentaires récents n'ayant pas
tenir compte du phénomène. Des méthodes spécifiques ont été proposées par subi de déformation tectonique mais elle est très discutable pour les roches
différents auteurs (H. EINSTEIN et N. BISCHOFF, 1975 ; W. WITTKE et surtout à forte profondeur.
P. RlSSLER).
- dans un terrain argileux normalement consolidé
Ko = l-sinq;,
4.8. APPENDICE - CONTRAINTES GËOSTATIQUES DANS LES
MASSIFS dans les terrains anciens on peut imaginer que les contraintes déviatotoriques
se sont évanouies dans le temps et que K 0 tend vers 1. On dit que les
4.8.1. Généralités contraintes tendent à s'homogénéiser.

La sollicitation d'un ouvrage souterrain dépend de l'état de contraintes géos~ A noter que Ko est parfois supérieur à 1, en caS de contraintes tectoniques
tatiques du massif c'est~à~dire l'état des contraintes existant avant le creusement résiduelles après érosion, charges glaciaires ou mouvements tectoniques. C'est
du tunneL Les méthodes de calcul des ouvrages souterrains supposent qu'il souvent le cas dans les roches dures, par exemple dans le granite du bouclier
est connu. Or la prévision des contraintes naturelles se heurte à de grandes canadien où la contrainte horizontale atteint 2 à 3 fois la contrainte verticale
difficultés et il faut bien reconnattre que les progrès dans ce domaine sont correspondant au poids de la couverture. De telles contraintes peuvent causer
encore minces. Les considérations théoriques ne sont pas d'un grand secours des écaillages très importants dans les galeries.
et ne permettent au mieux qu'à fournir a posteriori des tentatives d'explication.
Seules les mesures in situ permettent de connaître l'état de contraintes dans un Dans les terrains où la schistosité est très marquée les contraintes prin dpales
massif. Mais ces mesures sont difficiles et d'interprétation souvent délicates. sont généralement inclinées par rapport à la verticale. C'est également le ;;as
Elles posent toutes le problème de la signification à l'échelle de J'ouvrage des des terrains sous versant vu au paragraphe suivant.
mesures locales qui ont été faites (§ 2.7.2.).

En pratique la contrainte verticale est souvent assimilée au poids de la colonne 4.8.2. Contraintes sous versant
unitaire de terrain sicuée au~dessus :
Il est possible de calculer les contraintes dues à la gravité sous un versant
,,~ = [')(h).dh mais les expressions obtenues dépendent des hypothèses faites. Ainsi la figure
4.17 donne trois configurations possibles pour un versant indéfini donnant des
résultats tant en grandeur qu'en orientation très différents (J. GOGUEL) :
et la contrainte horizontale
a) Dans un milieu élastique, en supposant que les déformations parallèles à la
o pente sont nulles sous l'action de la gravité, les contraintes à une profondeur
"h
z sont données par les expressions :
,,0x v 2
où Ko est le coefficient des terres au repos (ou coefficient de restitution). - - "1zcœ {J
I-v
Dans les terrains perméables le coefficient K 0 s'applique en principe aux
contraintes effectives.

128 129
,/
b) Dans un milieu pulvérulent en état limite de rupture qui forme les versants
naturels (11 = 4», les contraintes principales uï et u~ font respectivement
avec l'horizontale des angles de :

et sont données par les expressions :

u:; = ,z(l- sin iJ)

c) Avec l'hypothèse de la relaxation complète (J. GOGUEL) il est admis une


déformation permanente à volume constant de type visqueux. Les contraintes
principales sont alors inclinées à Tr/4 sur la surface libre et ont pour valeur

,zcos' iJ(l+tgiJ)
/
b) milieu pulvérulent en équilibre limite (3 = 1{)

--
1

/
c) hypothèse de la relaxation complète (d'après J. Goguel)

Fig. 4.17 - Contraintes géostatiques sous un versant


y (d'après J. GOGUEL)

a) milieu élastique 1/ = 1/3

130 131
CHAPITRE 5

Puits et galeries en charge

5.1. DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Le présent chapitre ne traite pas des calculs hydrauliques dans les conduites.
On suppose connues la charge statique à l'intérieur de la galerie ainsi que les
pressions maximales de courte durée ou dynamiques (oscillations de masse et
coup de bélier).

Les premiers paragraphes du chapitre traitent des règles générales de conception


appliquées en France ou à l'étranger et le dernier paragraphe (5.5) traite des
calculs de dimensionnement des revètements.

Les puits et galeries hydrauliques ne sont pas nécessairement revêtus même pour
de très fortes charges Uusqu'à 780 m pour un puits en Norvège, E. BROCH,
1982) si la qualité du rocher et la couverture respectent certaines conditions (voir
paragraphe 5.2.3). Des fuites peuvent ètre acceptées si elles sont, bien entendu,
limitées, si elles ne provoquent pas d'instabilité ni dans le terrain ni dans les
ouvrages, et si les accepter permet de faire des économies substantielles par
ailleurs. Le diamètre de la galerie non revètue doit généralement être augmenté
pour tenir compte des pertes de charge par frottement sur les parois rugueuses
du rocher. Néanmoins l'utilisation de plus en plus fréquente de machines
foreuses (§ 6.2) laissant des parois lisses a beaucoup réduit cet inconvénient.

Lorsque les galeries doivent être revêtues ce revètement peut ètre : du simple
béton projeté armé ou non, du béton coffré, doublé ou non d'une peau
d'étanchéité, du béton armé, ou un blindage. Le revêtement peut également
être constitué de voussoirs préfabriqués, en fonte ou en béton, fréquemment
utilisés en terrain meuble et pour les galeries d'assainissement.

Il est particulièrement important de dimensionner correctement une galerie


hydraulique dès le stade du projet et de l'exécution. En effet :

133
une réparation, après coup, coOte toujours beaucoup plus cher que la mtme pas prise en compte; quant'aux blindages, la poussée qu terrain n'est jamais
prestation mise en œuvre aux premiers travaux alors que tout existe sur prise en compte),
le chantier. De plus, la réparation consiste le plus souvent à blinder la -la pression hydrostatique de l'eau dans le terrain s'il en existe et si elle a
partie endommagée ce qui aurait pu étre évité par un bon dimensionnement eu le temps de se rétablir après l'effet de drainage causé par la galerie elle-
initial ; même pendant l'excavation,
enfin et surtout la réparation nécessite généralement un arrêt d'exploitation
pour plusieurs mois, voire plus d'une année, d'où une perte économique - si le revêtement est perméable et la mise en eau progressive
qui peut ttre plus importante encore que le coOt direct des travaux. -les pressions hydrostatiques internes et externes c'est-à-dire les pertes de charge
dues aux percolations qui se produisent à travers le revêtement,
C'est pourquoi les règles de conception sont-eUes volontiers assez conservatives.
Plusieurs accidents, anciens ou récents (voir en parti culier D. DEERE, 1983), - une variation de température par rapport aux conditions « à vide »,
ont conduit à formuler les règles empiriques et les recommandations présentées -la réaction du rocher si celle-ci peut être mobilisée (la poussée du terrain,
dans ce chapitre. même si le terrain « pousse» n'est généralement pas prise en compte).

Une galerie en charge est fréquemment une galerie de 4 à 8 m de diamètre et On voit ici que la mise en eau a tout intérêt à être progressive et par paliers pour
de 1 à 20 km de longueur. La forme de la section d'excavation dépend du mode éviter le développement de fissures préjudiciables à la tenue et à l'étanchéité de
de creusement choisi mais la section finale est le plus souvent circulaire. Cela l'ouvrage. Elle peut être contrOlée en particulier par mesures piézométriques.
devrait même être la règle dès que la charge devient quelque peu importante Dans les tronçons où le revêtement est perméable, les fuites les plus importantes
(quelques dizaines de mètres). sont à attendre à la mise en eau sans que pour autant cette situation soit
préoccupante; il s'agit simplement de « regarnir» le massif auparavant saturé
Une galerie est dite à faible charge si celle-ci est inférieure à 100 m (typiquement d'eau puis drainé par l'excavation (voir en particulier les essais de la galerie
40 à 100 ml. de Dixence - Bagnes - Bull. techn. de la Suisse Romande, janvier 1958 - et
de la galerie de Roselend - P. JACQUIN et E. CHARDONNET, 1962).
Elle est dite à forte charge si celle-ci est supérieure à 300 m. Dans les puits,
les charges atteignent parfois 1 000 m, voire 1 500 m. b) en exploitation :
la pression hydrostatique intérieure, soit en exploitation normale (pression
Sauf conditions exceptionnelles déjà évoquées, les galeries doivent être blindées:
permanente), soit de courte durée (oscillations de masse et coup de bélier),
pour les très fortes charges (partie inférieure des conduites forcées par exemple),
lorsque les fuites doivent être limitées pour des raisons économiques et bien s\.Îr - la pression hydrostatique extérieure, soit de l'eau naturelle dans le terrain
lorsque le blindage est nécessaire pour des raisons de sécurité et de stabilité (à si le revêtement est étanche, soit provenant des percolations à travers le
la sortie aval de la galerie, à proximité des galeries d'accès, des chambres de revêtement si celui-ci est perméable.
vannes ou de l'usine souterraine, et d'une manière générale lorsque la galerie - une variation éventuelle de température,
est sous faible couverture). Les règles appliquées sont analysées au § 5.2.2. la réaction du rocher si celle-ci peut être mobilisée (pour les revêtements
en béton, même si le terrain « pousse », cette poussée n'est généralement
Les changements de section, lorsqu'on ne peut les éviter, sont progressifs dans pas prise en compte quant aux blindages, la poussée de terrain n'est jamais
la mesure du possible pour minimiser les efforts axiaux dans le revètement. prise en compte).
Sinon, et s'il est nécessaire d'éviter que le rev~tement ne se fissure à cet
endroit, le rev~tement doit être armé, parfois m~me blindé. c) en vidange :
Dans les sections courantes les sollicitations qui s'appliquent au revêtement et la pression hydrostatique interne qui diminue puis s'annule,
au blindage sont les suivantes la poussée du terrain si elle existe (sauf pour les blindages qui n'ont pas
à reprendre cette poussée),
a) à la mise en eau une variation de température,
- si le revêtement est imperméable ou si la mise en eau est rapide
- la pression hydrostatique externe qui est la plus grande des deux pressions
-la pression hydrostatique interne, suivantes si elles existent: la pression de l'eau dans le terrain à son niveau
- une variation de température par rapport aux conditions « à vide », maximum (généralement pris au niveau du terrain naturel, à moins d'être
-la réaction du rocher si celle-ci peut être mobilisée (pour les revttements drainée par une galerie spéciale, ou par le revêtement s'il est perméable),
en béton, même si le terrain « pousse », cette poussée n'est généralement ou la pression existant à l'extrados du revêtement qui s'est établie au cours

135

--'--". ';"", ..
du régime permanent du fait des filtrations à travers celui-ci. C'est pour 1 - Si la pression naturelle de l'eau dans le massif au droit du tracé est toujours
cette raison qu'il est recommandé d'effectuer les vidanges progressivement supérieure à la pression interne de la galerie, il n'y aura ni fuites ni
et par paliers, à une vitesse qui est fonction de la pennéabilité relative problèmes particuliers de stabilité en exploitation. Un revètement ne sera
revêtement-terrain, afin de pouvoir compter sur un effet de drainage à nécessaire que s'il faut soutenir le rocher pendant les travaux et pendant les
travers le rev~tement. vidanges de la galerie, ou encore s'il convient d'améliorer les caractéristiques
d'écoulement et de minimiser la section. Ce revêtement, s'il existe, sera
Des forages drainants ont déjà été envisagés dans les revêtements, avec clapets alors généra lement en béton projeté, armé ou non, ou en béton coffré; ce
anti-retour pour les revêtements étanches, mais ces drains sont obturables par sont des revêtements perméables. On a donc toujours intérêt à rechercher,
formation de calcite, ils gênent les injections et accélèrent le lessivage du béton. sauf cas particuliers, un tracé de la galerie respectant cette condition.
Etant peu fiables ils ne sont pas recommandés et d'ailleurs plus guère utilisés.
2 - Si la pression naturelle de l'eau dans le massif est inférieure à la pression
Dans certains cas, pour des tronçons de longueurs limitées, des galeries spéciales interne de la galerie, il y aura des fuites. Ces fuites vont faire apparaître un
de drainage avec auréoles de forages en direction de la galerie sont prévues champ de pressions interstitielles dans le massif. La condition à respecter
pour réduire les pressions dues à la nappe extérieure alimentée ou non par impérativement pour que ces fuites soient sans inconvénient sur le plan
la galerie hydraulique. Les pressions interstitielles à l'extrados du revêtement mécanique, est qu'en tout point dans le massif et autour de la galerie,
doivent alors pouvoir être mesurées et la galerie être visitable pour permettre les contraintes U), U2, U3 • dans le rocher excèdent la pression interstitielle
l'entretien et une réfection éventuelle des forages drainants. ainsi créée. Si c'est le cas et si le rocher est perméable, le revêtement,
associé ou non à des injections du rocher, aura seulement pour fonction
Dans tous les cas il convient d'assurer un bon contact entre le revêtement et le de limiter les fuites.
terrain, d'une part pour bénéficier de la réaction du terrain et l'uniformiser tout
autour de l'excavation, d'autre part pour limiter les fuites et les mises en charge
3 - Si l'une des contraintes U), U2, U3, est inférieure à la pression interstitielle créée
par cheminement parfois très loin de leur point d'origine et en des endroits
par l'eau en charge dans la galerie, il faut alors un revêtement parfaitement
indésirables pour la stabilité de l'ouvrage. On y parvient par des injections
étanche, obtenu dans presque tous les cas par un blindage; sinon, une fuite
de bourrage au mortier complétées par les injections de collage aux coulis de
risquerait d'entratner le « claquage» du rocher, c'est-à-dire l'ouverture des
ciment ou bentonite-ciment ainsi que par des injections de consolidation du
fissures et la propagation de la pression d'eau à l'intérieur du massif. Il
rocher si celui-ci est fracturé et perméable (voir § 5.4.).
pour rait également se produire des renards (rupture par entralnement de
Si la galerie traverse une faille supposée active en pays sismique des dispositifs matériau le long de cheminements constitués de matériaux désagrégés ou
spéciaux permettant le jeu de la faille doivent être prévus. déconsolidés) ou encore des glissements de versant par augmentation de la
pression interstitielle sur des lignes de rupture potentielles.

Les autres caractéristiques du rocher qui peuvent avoir une influence sur le
5.2. RÈGLES DE CONCEPTION DES REVÈTEMENTS DES
GALERIES ET PUITS EN CHARGE tracé mais qui en ont surtout une sur le dimensionnement du revêtement choisi,
sont:
5.2.1. Principes généraux la perméabilité déjà évoquée pour évaluer les fuites (ou les apports d'eau)
et, si nécessaire, pour déterminer les moyens de les limiter (en particulier
Devant un projet de galerie hydraulique, il convient tout d'abord de déterminer en déterminant l'injectabilité du rocher). Dans le cas des revêtements per-
les conditions hydromécaniques naturelles du massif à traverser et de les comparer méables, la connaissance des perméabilités permet également de déterminer
à la pression interne de la galerie, qui constituent les données de base du le champ de pression interstitielle dans le massif, notamment celle qui
projet. s'établit au contact rocher-revêtement ; le paramètre important est alors
la perméabilité relative du revêtement vis-à-vis du terrain Kr/Kt (voir §
Ces conditions sont principalement au nombre de trois: 5.5.4) ;
- la nappe ou la pression naturelle de l'eau dans le massif les caractéristiques mécaniques du rocher (état de fracturation, résistance,
la perméabilité du massif ; raideur) non seulement pour déterminer les conditions d'excavation et de
l'état de contrainte (11,0'2' u3' du rocher (appelées contraintes« naturelles »). soutènement mais aussi pour évaluer la capacité du rocher à participer à la
résistance du revêtement vis-à-vis de la pression intérieure (voir § 5.5.2.).
Ces trois conditions se~ont d'un grand poids dans le choix du tracé et du type
de revêtement. En effet : Avec ces idées directrices, les reconnaissances à effectuer deviennent plus claires.

136 137
En premier lieu il convient de mesurer la cote de la nappe à l'intérieur du intérieure de la galerie (H) et qu'elle ne l'est pas si le poids de la couverture
massif par des mesures piézométriques ainsi que ses variations saisonnières. b· Z) est inférieure à cette pression.
Des mesures de perméabilité sont alors effectuées par la même occasion (en
généd des essais Lugeon § 2.5.2.5). En considérant que la densité du rocher est le plus souvent proche ou supérieure
à 2,5, cette dernière règle conduit à vérifier une épaisseur minimale de couverture
Les ~ontraintes naturelles dans le massif (ui) et les contraintes autour de la de :
galene (ui) peuvent être connues:
par des règles dérivant de calculs simples ou de règles empiriques (ce sont Z:::: o,m
les règles de couverture indiquées au § 5.2.2.) ;
par des mesures au vérin plat en galerie ou par des mesures de libération Cette condition est nécessaire, mais n'est suffisante que si la perméabilité de la
de contraintes en sondage (§ 2.7.2) ; couverture est homogène. C'est en particulier le cas du rocher norvégien où cette
par le calcul, en particulier par la méthode des éléments finis; règle est couramment appliquée (D. DEERE, 1983).
enfin plus directement par des essais de « claquage )10 (ou fracturation
hydraulique) à l'aide de forages soumis à des essais d'eau à pressions Par contre si le massif rocheux comprend des niveaux de perméabilités différentes,
croissantes. Ces essais peuvent être également effectués pendant les travaux il peut se produire des zones où la pression interstitielle est supérieure au poids du
à partir de la galerie elle-même, en particulier pour préciser in situ les terrain situé au·dessus (figure 5.1). Il convient alors de retenir la règle suivante:
limites des tronçons à blinder.

Les caractéristiques mécaniques du rocher (raideur, état de fracturation) seront


déterminées en particulier (voir chapitre 2) :
par des essais de déformabilité à la plaque, ou en forage (type dilatomètre
ou Médératec) ;
pente1
par des essais de « petite sismique» en galerie de reconnaissance.

H
5.2.2. Règles de couverture

Ces règles déterminent les conditions habituelles de couverture de terrain pour


lesquelles et pour des raisons de stabilité mécanique :
il n'est pas nécessaire d'étancher une galerie;
ou bien un revêtement étanche est au contraire impératif (obtenu par
blindage dans presque tous les cas). a) en terrain homogène b) avec une couche faiblement perméable
Pi < (f" : stabilité à la coteZl - instab#ité sous cette
Comme nous l'avons vu dans le paragraphe précédent, le problème ne se pose coucha où Pi > 0'"
pas si la charge de la nappe ava~t exécution de l'ouvrage est supérieure à la
charge de la galerie ce qui suppose bien entendu, à moins d'être sous un lac, Fig. 5.1 - RépafÛtion dans le plan vertical passant par la galerie de la pression
que la hauteur de couverture soit au moins supérieure à la pression intérieure interstitielle pi dans le terrain alimenté par la galerie (H h < Z < H)
de la galerie.
Sous un versant, la couverture doit être plus importante. Pendant longtemps
Dans le cas contraire la stabilité mécanique n'est assurée que, si en tout point la règle suivie en terrain homogène était :
du massif traversé par la galerie, chacune des contraintes principales 0"1,0'2,0'3,
est supérieure à la pression interstitielle engendrée par les percolations d'eau z ~ 01 6H sous un versant de pente inférieure à 35°
en provenance de la galerie en charge.
Z ~ H sous un versant de pente comprise entre 50 et 60°
En section courante, on considère généralement que la condition de contrainte
est toujours obtenue si la hauteur de couverture (Z) est supérieure à la pression Z étant la couverture mesurée sur une verticale (fig. 5.2)

138 139
-En pratique, les règles usuelles de couverture des zones à blinder (en particulier
aux extrémités des galeries aval en charge) sont les suivantes (D. DEERE,
1983) :
à l'extrémité d'une section blindée la couverture verticale doit être au moins
de 0,8 H et la couverture horizontale de 2,0 H ;
la section blindée doit être prolongée par un revêtement en béton armé
jusque sous une couverture verticale de 1,3 H.

Lorsque des essais de fracturation hydraulique ont été effectués in situ, la règle
à suivre considère que la pression de claquage doit atteindre au moins
120 % de la charge à la limite du blindage;
140 % de la charge à la limite du tronçon revêtu en béton armé.
Fig. 5.2 - Galerie sous versant nota6ons géométriques
On peut alors accepter des couvertures inférieures à celles énoncées pré~dem·
A la suite de la rupture de la galerie d'Askora (Norvège) en 1970 (galerie ment mais sans aller en deçà d'une couverture minimale de 0,6 H pour les
non revêtue de 200 m de charge sous un versant de 55° dans du grès à joints tronçons blindés et de 1,0 H pour les tronçons revêtus en béton armé,
parallèles au versant) une formule plus générale a été introduite par 1. BERGH-
CHRISTENSEN et N.T. DANNEVIG (1971). Dans toutes les formules précédentes la charge H prise en compte inclut la
pression maximale statique qui peut s'établir pendant quelques secondes dans
La pente moyenne {3 du versant est prise directement en compte : la chambre d'équilibre, mais n'inclut pas le coup de bélier,

L>~
- -ycosf3 5.2.3. Conditions usuelles de non revêtement

H En dehors des zones qu'il faut blinder pour des raisons de stabilité du terrain
qui s'écrit aussi : Z ~ encaissant (paragraphe précédent), les galeries hydrauliques sont fréquemment
1cos2 f3 revêtues, ce qui assure un bon état de surface aux écoulements, et permet de
où L est la plus courte distance de la galerie à la surface du terrain réduire la section au minimum. Cependant le revêtement D'est pas nécessaire
Z est la couverture verticale lorsque l'ensemble des conditions suivantes sont rencontrées
H la charge hydrostatique dans la galerie le rocher est massif et de bonne qualité, Il a été aussi peu ébranlé que
f3 la pente moyenne du versant possible par les tirs d'excavation ; au besoin, il a été renforcé par du
béton projeté et des boulons d'ancrage (de préférence par des boulons à
Cette formule est équivalente aux premières règles sauf pour les versants de scellement continu ou injectés sur toute leur longueur pour les protéger de
plus de 50° pour lesquels elle est plus sévère. la corosion). Il est certain que l'utilisation de plus en plus fréquente de
machines foreuses à la place de l'explosif pour excaver les galeries, même
Comme on l'a déjà vu, ces formules ne sont applicables qu'en rocher massif et en roche dure, ne fait qu'améliorer le résultat. Le rocher où les galeries
homogène et sous contraintes in situ « normales» c'est·à·dire qu'il ne doit pas y peuvent ne pas être revêtues est typiquement le granit ou le gneiss sain
avoir de contraintes inférieures à celles que l'on estime empiriquement. Les règles tel qu'on le rencontre en Norvège et où des galeries non revêtues ont été
de couverture ne considèrent en effet que le paramètre « contrainte verticale », faites avec des charges de 150 m à près de 800 m. D'autres types de roches
sous·entendant que les contraintes principales dans les autres directions sont conviennent également tels que le basalte, l'andésite, les calcaires massifs,
en rapport « normal ». En particulier il ne doit pas y avoir de joints ouverts les grés durs et bien cimentés, voire même parfois les schistes compacts,
parallèles au versant. il ne doit pas exister de matériau soluble ou érodable ni dans la roche
ni dans les joints ou les fractures. Si c'était le cas (traversées de failles
La g~le.rie ne doit pas non plus rencontrer de failles, ni de zones importantes ou de joints avec remplissage) il conviendrait alors de revêtir localement
de. cisaillement. De tels tronçons doivent être bétonnés (et parfois blindés) le tronçon correspondant par du béton coffré, armé si nécessaire, ou de
pUIS faire l'objet d'injections de consolidation du rocher. traiter la zone par du béton projeté armé et tenu par des ancrages,

140 141
la pression de l'eau naturelle dans le terrain doit etre assez élevée en Le blindage est donc calculé en tenant compte de la ré~ction du rocher (voir
pri.n~ipe au moins aussi élevée que la pression interne de la galerie', ce § 5.5.2.) là où les deux conditions suivantes sont assurées
qUi Impose g.énéraler:ne~t que les r~gles de couverture vues au paragraphe en couverture verticale Z > 0,4H
précédent SOIent satIsfaItes. Le cntère de contrainte (Umin > H) doit en en couverture horizontale Z > 1,2H
tout cas être respecté. .
Ailleurs, le blindage doit être calculé pour la pleine charge intérieure.
~i la pression de l:eau naturelle dans le terrain était inférieure à la pression
mterne de la galerIe, le rocher devrait de plus être imperméable ou peu per- Le béton enrobant le blindage est un béton supposé fissuré qui n'a aucune
méable pour que les fuites soient limitées. raideur circonférentielle. Il ne fait que transmettre la pression du blindage au
rocher. Ses caractéristiques sont généralement assimilées à celles du rocher
encaissant.
5.3. LES DIFFÉRENTS TYPES DE REVËTEMENTS ET LEURS
SPÉCIFICATIONS A la vidange, le blindage doit supporter la pleine pression extérieure. Comme
il sera vu au 5.5.3 c'est le jeu qui s'établit entre la tOle et le béton du
5.3.1. Introduction
fait en particulier du refroidissement de la galerie par l'eau et du retrait du
Un revêtement est caractérisé par: béton d'enrobage, qui détermine la pression de flambage. La qualité du béton
d'enrobage et des injections jouent donc là un rOle important (voir les essais
• sa ~e.rméabilité, non 'pas ta~t pour J'estimation des fuites mais surtout pour effectués pour la conduite de Montpezat, F. AUROY, 1956). Néanmoins les
définIr les efforts qu Ii encaissera (champ de pression interstitielle créé par
conditions de non-flambement (voir 5.5.3) peuvent conduire soit à épaissir la tOle
les percolations, réaction du rocher),
(solution la plus simple mais pas toujours possible pour des raisons économiques),
• son épaisseur, en particulier le rapport elR définissant la résistance aux soit à renforcer le blindage par des raidisseurs annulaires régulièrement espacés
pr.essions extérieures (pression critique de flambage pour les revètements mais qui gênent le bétonnage entre blindage et rocher, soit à sceller le blindage
mmces),
au béton par des pattes d'ancrage soudées sur la face externe de la tOle (ils
sa résistance mécanique. en gênent la mise en place), soit encore à enrober la tOle dans une deuxième
couche de béton (il s'agit là plutOt d'une étanchéité obtenue par une tOle
On peut noter qu'il y a une différence fondamentale entre le blindage et les
revètements en béton : mince placée entre le rocher lissé et le revêtement en béton de la galerie, citée
plus loin). Lorsque les raidisseurs ne peuvent être évités, leur forme et leur
le .blindage est rigoureusement étanche mais il n'offre presque pas de disposition doivent gêner le moins possible le bétonnage.
résistance aux pressions extérieures,
les revêtemen~~ en bét?n sont par contre toujours plus ou moins perméables;
les efforts qu ds reçOIvent dépendent essentiellement du rapport de leur L'expérience montre que le type
perméabilité à celle du rocher. \ 1\ 1\ 1\ 1\ de raidisseur schématisé ci-con-
tre, préalablement rempli de lai-
tance de ciment permet un rem-
5.3.2. Le blindage et autres revêtements Imperméables 7 v v v v plissage satisfaisant du vide laissé
entre la tOle et le rocher.
Le blindage métallique soudé représente le revêtement imperméable par ex-
cell ence .. Il est universellement utilisé pour connecter l'extrémité inférieure de
la conduIte forcée aux turbines, une partie étant enrobée dans le béton du On peut également diminuer ou annuler la pression extérieure par des galeries
revête~ent de la galerie et une partie étant libre. Il est généralement utilisé et des forages drainants (voir § 5.1).
au vOlstnag~ des tê.tes des galeries (tête aval surtout), lorsque la couverture
est ~rop faIble. (~olr § 5.2.2.) et chaque fois que l'étanchéité absolue est Des revêtements imperméables ont également été obtenus occasionnellement par
requise ~à prOXImité des galeries d'accès, des chambres de vannes ou de l'usine des membranes plastiques flexibles renforcées de treillis métalliques, ou mtme
souterraine ... ). par des tOles minces, mises en place contre le rocher avant coulage du béton.
Cette méthode est particulièrement adaptée aux galeries creusées à la machine
Le. rOle de la p.articipatio.n du rocher à la résistance du blindage a été mis en foreuse pleine section qui donne un rocher sans aspérités importantes. Cette
éVidence à. plusieurs reprIses. Voir en particulier les essais de conduite forcée solution est alors plus économique que le blindage classique et convient pour
à Super BlSsorte (F. CORDELLE, T. DOUCERAIN, 1985). des charges moyennes ou pour servir de transition entre les sections blindées

142 143
,""o • • '.-, ~ ..'
-;"-,,

et les sections simplement bétonnées (références données par G. SEEBER, Les armatures sont généralement placées en une seule couche, à environ 10,
1985). parfois 15 cm du parement; il est difficile de mettre en place le béton et de le
vibrer avec deux couches d'armatures, si bien que des vides et des ségrégations
Le béton armé précontraint par câbles actifs est également utilisé (P.E. ROELLI, peuvent en résulter. Les conditions de travail en galerie sont en effet très
1982) ainsi que le béton coffré « post-contraint »par injections sous forte pression difficiles et les bétons obtenus ne sont jamais aussi bons qu'à l'air libre.
entre le béton et le terrain (G. SEEBER, 1985). Néanmoins l'expérience montre
que la précontrainte ainsi obtenue s'estompe dans le temps et n'assure plus à Pour éviter que les percolations d'eau provenant des fissures du rocher ne
la longue l'étanchéité demandée au revêtement. délavent le béton frais, les venues d'eau seront collectées au mieux et drainées
par des canalisations en plastique flexible scellées au rocher. Ces canalisations
ne doivent pas réduire la section de béton.
5.3.3. Le béton armé ou revêtements légèrement perméables
Les joints de bétonnage sont généralement traversés par les armatures. Si les
La section d'armature du béton armé est généralement comprise selon la annatures ne traversent pas les joints, ceux-ci doivent en principe être traités
circonférence entre 0,25 et 0,75 % de la section du béton, parfois plus. Ce ultérieurement. Ils le seront d'ailleurs en partie par les injections de collage
pourcentage ne comprend pas les aciers longitudinaux de répartition. et de consolidation. Les joints type waterstop ne sont guère utilisés, tout du
moins en galerie, car ils sont « encombrants )10 et il est rare que l'épaisseur de
Normalement les aciers reprennent très peu de traction (voir § 5.5.2). Leur béton permette de bien les enrober. Les vides et les défauts de joints peuvent
rOle est d'assurer l'étanchéité en limitant la fissuration du béton (l'épais seur être repris avec un mortier époxy.
des fissures admises est généralement limitée à 0,3 mm).
Malgré ces précautions qui visent à étancher parfaitement le revêtement, la
Pour limiter la fissuration du béton on peut écrire première mise en eau de la galerie provoquera une expansion. De très nom-
breuses fissures filiformes se formeront dans le sens longitudinal; l'eau peut y
filtrer d'où la qualification de « légèrement perméable )10 donnée à ce type de
revêtement. Mais dans la plupart des cas les filtrations ne sont pas suffisantes
pour provoquer la fracturation hydraulique. En exploitation lorsque la nappe
extérieure s'est reconstituée, les efforts dans le revêtement diminuent ainsi que
où Sa = est la section d'acier
les fuites.
Sb
m
est la section de béton
Ea/Eb est le rapport des modules acier_béton
l
1
"a = est la limite élastique de l'acier
i 5.3.4. Le béton projeté et le béton coffré non armé ou les
Ft = est la résistance à la traction du béton
Rb est la résistance à la compression du béton ! revêtements semi-perméables

Si "a = 400MPa, Ri, = 0,5MPa, Rb = 30MPa etm = EajEb = 10 qui Le béton projeté et le béton coffré non armé coulé en place sont les revêtements
sont des valeurs courantes dans ce type d'ouvrage, on obtient alors: 1 les plus courants. Ils sont utilisés lorsque l'étanchéité n'est pas requise soit
parce que le rocher est lui-même suffisamment imperméable soit parce que la
Sa nappe phréatique est à une pression au moins supérieure à la pression intérieure
Sb ? 0,5%
1 de la galerie.

L'ouverture des microfissures est liée à la déformation du revêtement. De cette Ils ont pu servir au soutènement de la galerie pendant les travaux (en parti-
déformation il résulte une réaction stabilisatrice du rocher (voir § 5.5.2). Le culier pour le béton projeté). Le béton coffré améliore les caractéristiques
module du rocher à prendre en compte dans les calculs doit inclure le module
du rocher décomprimé par l'excavation (par exemple sur environ 0,5 à 1,5 m
de profondeur). Ce dernier module peut avoir été quelque peu « restauré )10
1 d'écoulement, le béton projeté également, mais dans une moindre mesure :
il émousse les irrégularités du rocher et peut recouvrir les têtes des boulons
d'ancrage ou les cintres de soutènement. Ces revêtements sont généralement
l
par les injections mais l'expérience montre que cet effet bénéfique n'est guère fissurés et donc perméables ; on peut s'en rendre compte en visitant une telle
quantifiable. On peut le déterminer expérimentalement dans des chambres galerie après vidange : il y « pleut » abondamment.
d'essais en mesurant les déformations radiales du revêtement en fonction de la
pression intérieure. Plus simplement on peut prévoir des essais à la plaque, voire Le béton projeté peut être non armé ou renforcé d'un treillis soudé, ou même
aussi des mesures de « petite sismique )10 (voir chapitre 2 des reconnaissances). de fibres d'acier ou plastiques (polypropylène). Utilisé comme soutènement,

144 145
il peut avoir été associé ou non à du boulonnage. Une seconde couche peut se produire aux naissances ou dans des positions intermédiaires montrant ainsi
y étre ajoutée avant mise en eau pour compléter ce type de revêtement et une butée latérale plus forte.
réduire les irrégularités du parement.
Les fuites à travers de telles fissures sont beaucoup plus importantes qu'à travers
Le béton coffré présente de meilleures caractéristiques hydrauliques que le celles du béton armé qui sont beaucoup plus fines et uniformément réparties.
béton projeté. Son épaisseur est généralement comprise entre 25 cm et 60 cm En effet le débit de percolation à travers une fissure est proportionnel à la
sur pointes, en fonction du diamètre de la galerie et des charges appliquées. puissance 3 de son ouverture. Or les fissures des revêtements non armés sont
Des vides, des ségrégations et des défauts de joints peuvent également se couramment de 0,5 à 5 mm voire même parfois beaucoup plus. Les fuites sont
produire à sa mise en œuvre mais de façon moins importante que dans le cas également fonction de la perméabilité du rocher et du risque de fractura tian
du béton armé car l'absence d'armatures facilite la mise en place du béton. hydraulique dans celui-ci.
Dans le béton coffré non armé, les fissures sont de deux types : les fissures
de retrait et les fissures dues à l'expansion du revêtement à la mise en eau. Néanmoins si le bétonnage a été correct, si les fissures de retrait sont minimes
ou si elles ont été traitées, si le rocher est bon (voir § 5.5.2), le revêtement
Lorsque le béton fait prise, la température peut monter jusqu'à 55 ou 65 dans en béton plein peut être raisonnablement étanche (du moins intrinséquement,
les 18 heures qui suivent sa mise en œuvre. Lorsque le béton re:froidit il s'y la notion d'étanchéité étant également relative à celle du terrain encaissant).
produit des tensions du fait de l'adhérence du revêtement au rocher (moins
fortes cependant dans le cas de galeries creusées à la machine foreuse). Des Dans la plupart des cas le revêtement en béton coffré non armé est considéré
fissures circonférentielles s'étendant sur tout le pourtour du tunnel apparaissent comme un revêtement semi-perméable.
régulièrement réparties tous les 4 à 9 m ; de même des fissures longitudinales
aux parois et en voo.te peuvent s'étendre sur plusieurs dizaines de mètres. Si
les fissures n'apparaissent pas, le béton reste sous tension ce qui réduit d'autant 5,4. LES INJECTIONS
sa résistance à la pression intérieure. Ou encore le béton en se contractant
peut avoir décollé du rocher (cela peut se produire lorsque les parois sont L'importance du rOle des injections dans les galeries hydrauliques a été soulignée
lisses du fait de l'utilisation d'une machine foreuse). à plusieurs reprises dans ce chapitre. Elles assurent un confinement continu et
homogène du revêtement afin de bénéficier de la réaction du rocher dans les
On peut limiter les effets du retrait par l'utilisation de ciment à faible chaleur meilleures conditions, consolident et étanchent le rocher là où il est perméable
d'hydratation, un faible dosage en ciment, des agrégats frais (non chauffés soit par nature soit qu'il ait été déconsolidé par les travaux d'excavation. Les
par le soleil) et de l'eau froide (ou m~me de la glace pilée). L'épaisseur du injections limitent les fuites et les mises en charge par cheminement parfois
revêtement doit être minimale et il faut éviter les sur épaisseurs (donc les très loin de leur point d'origine et en des endroits indésirables pour la stabilité
hors-profils). Si de telles précautions sont prises la température de prise du de l'ouvrage.
béton peut être ramenée à 30 ou 35° , les fissures seront ainsi réduites voire
complétement éliminées. L'importance des injections est également financière, car le chantier constitue
souvent une grande part du collt global des travaux.
Si le rocher est étanche et non soluble il n'y a pas lieu de traiter les fissures. La
plupart seront d'ailleurs remplies par les injections de collage et de consolidation, Les principes généraux d'injection font l'objet du paragraphe 8.3.2. de ce livre.
s'il en est prévu. Seules les plus fines (moins de 0,3 mm) ne seront traitées Des précisions concernant la méthodologie particulière appliquée en galerie
que très partiellement. sont données ici.

Les joints de bétonnage, qui peuvent être soit verticaux ou en pente naturelle, Outre les injections de bourrage qui visent à combler les vides subsistant
sont traités ou non comme les fissures. gtnéralernent en calotte après bétonnage et effectuées au mortier de ciment
sous faible pression (environ 0,3 MPa), on distingue les injections de collage
A la mise en charge, une expansion se produit, fonction du module du rocher, et les injections de consolidation du rocher. Celles-ci sont à effectuer le plus
du diamètre de la galerie et de la charge hydraulique. Si le déplacement tard possible pour compenser au maximum les effets de retrait du béton du
radial est supérieur au millimètre, des fissures additionnelles sont probables. revêtement. Elles sont effectuées généralement avec du coulis de ciment (ou
Ce ne sont pas des fissures réparties comme pour le béton armé mais de plus ciment bentonite) à des pressions pouvant être plus élevées, du moins pour les
larges fissures. A proximité des têtes, ces fissures se situent généralement en injections de consolidation (2 à 5 MPa, voire 10 MPa). La pression d'injection
radier et en voo.te indiquant une faible butée latérale (aussi bien en terme de est limitée par la résistance du revêtement (blindage et/ou béton) et par la
contrainte qu'en terme de module). Dans le cœur du massif les fissures peuvent contrainte in situ du rocher.

147
Les injections de consolidation s'effectuent à une pression telle qu'elle met 5.5, CALCULS DES REVËTEMENTS CYLINDRIQUES
le rev~tement en compression initiale pour compenser les effets ultérieurs du
retrait, les effets de la baisse de température à chaque mise en eau (effet 5.5.1. Formules générales du tube (rappels)
similaire à celui d'un retrait), pour prévenir tout décollement du rev~tement
et du rocher, voire m~me précontraindre le rev~tement pour augmenter sa 5.5.1.1. Tube épais
résistance à la pression intérieure (tout du moins au début de la vie de l'ouvrage,
cette précontrainte ayant tendance à disparattre dans le temps). D'autre part Les formules du tube épais concernent rarement les revttements qui peuvent
l'étanchement du rocher par injection n'est efficace que si l'on atteint la pression généralement ètre considérés comme des tubes minces (voir paragraphe suivant).
de refus.
Les formules données ci-dessous sont néanmoins utiles par exemple pour tenir
Les injections de collage béton-rocher sont effectuées en premier à partir de compte d'une zone déconsolidée tout autour de la galerie ou au contraire d'une
forages courts pénétrant d'environ 20 cm dans le rocher. La pression d'injection zone injectée. Elles jouent un rOle également dans le calcul des revttements
composites.
est comprise entre 0,3 et 1 MPa (voire 2 MPa) selon la résistance du revttement.
S'il y a un blindage, des trous auront été prévus et provisoirement fermés Les notations géométriques sont données sur la figure 5.3.
par des bouchons vissés pendant le bétonnage. Ils seront d~vissés pendant les
travaux d'injection en pression pour éviter le flambage de la tOle.

Les injections de consolidation du rocher, s'il en est prévu, sont effectuées en


P~ ,Pe Pressions intérieures et edêrieures
deuxième phase. L'auréole traitée, souvent en plusieurs passes, concerne une
épaisseur de rocher d'environ un à deux rayons tout autour de la galerie. Dans b E •V Coractèristiquesèlastiques du lube
certains cas extrtmes, les travaux d'étanchement et de consolidation du rocher
Cf, Contrainte radiale ou pointde",)On r
constituent la part la plus importante du projet et du chantier, le revttement {o(r<b}
en béton n'étant là que pour permettre l'injection sous pression et empêcher ôe Conlrainle circonférentielle ou même point
la laitance de ressortir dans la galerie.
\.l.- Deplacement radial en ce point

Les injections du contact blindage-béton d'enrobage sont effectuées en dernier à


plus faible pression en fonction de l'épaisseur de la tOle. Une tendance récente Convention de signe'
est de supprimer ces injections qui reviennent cher, profitant de meilleures / / / Pression el compression nêgolives
conditions de chantier (la mécanisation de l'excavation permet des enrobages p, Iroclion positive
de béton plus minces réduisant le retrait) et d'en tenir compte dans le dîmen- dêplocement positif ve($!es r crOÎnonls
sionne ment du blindage (voir les essais de conduite forcée à Super Bissorte,
F. CORDELLE et al, 1985, et S. JACOBSEN, 1974).

Les trous effectués dans les revètements en béton pour faire les injections Fig. 5.3. - Tube épais - Notations
doivent être soigneusement rebouchés (généralement au mortier d'époxy).
Equation d'équilibre en coordonnées polaires et en axisymétrie
aŒr Ur -uO
-
ar
+ -r - = 0

Equations de déformation :
au 1
- = -(Œr-UŒO-VUz)
ar E
u 1
;- = E( -uur+uO-uuz)
auz 1
az E(-VUr-Uuo+Uz)

148 149
5.5.1.2. Tube mince

a) Contraintes et déplacements en dérormation plane On notera (figure 5.4.)

L'hypothèse de déformation plane (6 z = 0) conduit à la solution suivante R ~ a+b le rayon moyen du tube
- contraintes: 2
e = b-a l'épaisseur du tube (e < < R)
Pi et Pe les pressions intérieures et extérieures.

Convention de signe:
e
pression et compression nègatives
traction positive
déplacement radial:

Fig. 5.4 - Tube mince - No/allons


éléments de réduction dans la section du tube
Les expressions du paragraphe précédent deviennent alors :

N = !ab (TOdT = bPe-aPi - contraintes (en déformation ou contraintes planes)

M ~ l '{- a;b)dr 1
-ab(P;-P,)
2
(2ab b)
l---Ln-
b2-a2 a
T~O
- déplacement radial en déformation plane (6 z = 0)
b) Contraintes et déplacements en contraintes planes

L'hypothèse de contraintes planes (uz == 0), c'est par exemple le cas des tubes
à l'air libre avec joints souples) conduit à la solution suivante:
- contraintes: Ur et (TO identiques à la solution en déformation plane1uz = 0
Nota : lorsque v est faible (cas du béton) on considère souvent, comme en
déplacement radial : contraintes planes voir plus loin que :
2 2 2 2
1 [( )a b (p,-P;) 1 ( )P'b -p;a ]
( )
UT = -E l+v 2
b -a
2 -+
T
I-v 2
b -a
2 r
u(R) ~
1 R'
-(P,-P;)-
E e
- déformation longitudinale - Contrainte longitudinale en déformation plane

2vPeb2-Pia2
R
-If bL a 2 Uz ~ v(P,-P;)-
e
éléments de réduction dans la section du tube
- déplacement radial en contraintes planes (u z = 0)
N, M et T sont identiques à la solution en déformation plane.

1 R2
u(R) -(Pe-Pe)-
E • e

150 151
- déformation longitudinale en containtes planes (u z 0) Le revêtement est cylindrique, mince, de rayon externe R. assimilé au rayon
moyen, et d'épaisseur e (figure 5.5.).
tJ (P,-P;)R
Ez = sont les caractéristiques élastiques du revêtement
E e
(1 pour « lining ») que l'on notera Ea et Va
Dans la suite du chapitre les relations concernant les revêtements ne seront s'il s'agit d'acier et Eb et tJb s'il s'agit de béton.
développées qu'avec les formules du tube mince. Si le revttement en béton E et v sont les caractéristiques élastiques du rocher
a une épaisseur non négligeable, on peut simplement se rappeler dans la Pi et Pe sont les pressions hydrauliques interne et externe
vérification des contraintes admissibles que la contrainte circonférientielle la p est la réaction du rocher
plus élevée aussi bien en traction qu'en compression se trouve à l'intrados du 0"\ est la contrainte circonférentieUe de traction dans le revêtement.
revêtement et que le rapport des contraintes à l'intrados et à l'extrados varie
de la façon suivante (pour e < < R) : Les conventions de signe sont celles de la mécanique générale. Ainsi les pressions
hydrauliques Pi et Pe sont affectées du signe -. à moins d'être en présence
d'une dépression dans la galerie, la réaction du rocher est nulle ou affectée
du signe -, et 0"\ est généralement affecté du signe + (traction). Lorsque le
revêtement est en béton armé et que le béton est fissuré, la déformation et la
résistance sont contrOlées par les seules armatures. Le problème est ramené à
celui du blindage en répartissant uniformément la section d'acier : R est alors
5.5.2. Calcul d'un revêtement étanche en tenant compte de la le rayon de courbure des armatures et e est la section d'acier par unité de
réaction du rocher longueur de revêtement.

Lorsque la pression hydraulique interne est supérieure à la pression hydraulique


externe (pression de l'eau naturelle dans le massif) la réaction du rocher peut
être prise en compte dans les calculs si certaines conditions de qualité d'exécution
déjà évoquées sont respectées. La réaction est de toute façon limitée par le
poids de la couverture. TI est d'ailleurs recommandé de ne pas en tenir compte e
si ce poids est inférieur à la charge interne de la galerie (soit Z < 0, 4.H en
couverture verticale ou Z < 1,2H en couverture horizontale) et si le contact
rocher·revêtement n'est pas par faitement assuré et homogène.

Dans ce paragraphe on considère qu'il n'y a pas de percolations à travers le


revêtement qui viendraient créer une pression interstitielle au contact béton·
rocher. Le revêtement est donc étanche (blindage, béton armé ... ) ou bien
--- ---
i'action de la pression intérieure est rapide et le réseau d'écoulement n'a pas
eu le temps de s'établir.

Le cas des revêtements semi·perméables sera abordé au paragraphe 5.5.4. Fig. 5.5. - Revêtement et rocher· Notations

Si le contact est assuré uniformément entre le revêtement étanche et le rocher, L'équilibre du milieu composite s'écrit par les deux relations suivantes qui
la pression hydraulique intérieure (ou la différence de pression hydraulique s'il traduisent l'égalité du déplacement u au contact rocher·revêtement en fonction
existe une pression de nappe à l'extérieur du revêtement) est reprise en partie des pressions en jeu :
par le revêtement lui·même ct en partie par le rocher selon un équilibre qui u
pour le rocher (voir paragraphe 4.3.3.) (1)
dépend des raideurs de chacun.
u
Les relations qui suivent ici ont été développées en déformation plane en pour le revêtement (voir par. 5.5.1.2.) (2)
R
supposant que les matériaux sont élastiques et isotropes (revêtement et rocher)
et que le milieu rocheux dans lequel est creusé la galerie est infini. avec (3)

l !i 152 153
.1
Dans ce qui suit on utilisera souvent les notations ob 0"1 sera la contrainte de dimensionne ment en traction du.revêtement, inférieure
ou égale à la contrainte admissible.
E
E'= pour le rocher
l+u Cependant dans le cas de l'acier (blindage, ou armatures de béton armé
~ microfissuré) la réaction susceptible d'ètre développée dans le rocher est très
E"] --
I-vr pour le revêtement élevée même pour un rocher moyen.

On en déduit que la réaction du rocher s'écrit Par exemple si E 10000 MPa (rocher moyen)
E'.'• - 230000MPa
E'
p = E-u = -u] (4)
Ua adm 120 MPa soit la moitié de la limite élastique
d'un acier doux
R E"
on constate que Plim 5,2 MPa soit l'équivalent de 520 m d'eau.
avec
R Aussi la plupart du temps le blindage, ou les armatures du béton, sont rarement
u] - -(Pi-P,-p) dimensionnés pour travailler à leur contrainte admissible. Ils sont dimensionnés
e
alors à leur section minimale pour la bonne tenue de l'ouvrage pendant le
d'où montage, pour la tenue aux pression extérieures (blindage) ou pour respecter
les conditions de non fissuration (armatures de béton). La contrainte de travail
E' R
de l'acier est alors calculée par (6) et la réaction du rocher par (4).
Ff' e
p - ~, R(Pi-P,) (5) Dans le cas du béton coffré non armé la réaction limite du rocher (4) avant
1+--
Er e
fissuration du béton est beaucoup plus faible: si l'on se place dans le même type
de rocher moyen que précédemment (E' = 10000 MPa), les caractéristiques
de béton non fissuré (par exemple E'l = 20000 MPa,ub adm = 1 MPa en
et traction) impliquent une réaction limite du rocher valant 0,5 MPa (50 m d'eau)
B. soit 10 fois plus faible que pour l'acier dans les m!mes conditions. Cette
g R(Pi-P,) (6) réaction est cependant suffisante pour les galeries à faible charge. Dans du très
bon rocher la réaction mobilisable peut être beaucoup plus importante ce qui
1+--
E"] e montre qu'il n'est pas toujours nécessaire d'armer le béton pour lui conserver
une bonne étanchéité intrinsèque, si toutefois les précautions déjà mentionnées
au § 5.3.4. pour limiter les effets du retrait ont été prises et si les injections
De la relation (4) on remarquera que la réaction du rocher qui était déjà du contact ont été correctement effectuées.
limitée par le poids de la couverture Z, le sera aussi par la déformation
maximale admissible du revêtement, ou, ce qui est équivalent, par le rapport Remarque : les relations données ci-dessus ne tiennent pas compte des effets
des modules en présence et par la contrainte admissible dans le revêtement, de température. Le refroidissement de la galerie à la mise en eau provoque
et cela quels que soient le diamètre de l'excavation et l'épaisseur du revêtement: une contraction du revêtement (blindage ou béton) ainsi qu'une rétraction du

Plim = min [,z, ~U] adm ]


rocher (augmentation du diamètre de l'excavation qu'il est difficile d'évaluer).
Ces phénomènes diminuent la réaction du rocher et augmentent par conséquent
l'effort repris par le revêtement lui-même. La prise en compte des effets
de température peut être forfaitaire en réduisant par exemple les contrain-
Si la pression à l'intérieur de la galerie (ou Pi-Pel est supérieure à cette tes admissibles du revêtement d'une quantité corres pondant aux contraintes
valeur de Plim, la pression qui ne pourra ttre reprise par le rocher devra l'être thermiques équivalentes.
obligatoirement par le revêtement dont l'épaisseur sera calculée d'après (6)
par: Voir aussi l'exemple d'application de la figure 5.6 donné plus loin.

p'·-Pe-- u ]
E'
• E'
e - R (7)

154 155
- - - -...·---lIt
10" 20" 30"C • Abaque de H, LAUFFER et G. SEEBER
70r-~~~-'--"-'~'---a~~~ H. LAUFFER et G. SEEBER (1961) ont établi un abaque (figure 5.6) permet-
Kg/cm' tant de déterminer les caractéristiques d'un blindage (épaisseur et contrainte) en
fonction du module du rocher. Cet abaque permet de plus de tenir compte de
la courbe expérimentale pression-déformation du rocher telle qu'elle a pu être
mesurée en place par des essais au vérin.
.,
~ 50
.<:
u La partie supérieure de l'abaque représente en effet la courbe de pression du
0
~
rocher p (en ordonnées) en fonction de la déformation uIR de la galerie (en
""
c 30
abscisses). C'est par exemple la courbe 1 de la figure 5.6. Les droites 2 sont
les courbes pression-déformation pour un rocher à module E constant.
.,.,
.f!
.,
~ La partie inférieure de l'abaque donne l'épaisseur relative du blindage e/R en
a.. "'--- fonction de la pression Pa à reprendre par celui-ci (en ordonnées) et de sa
10 containte de traction Ua (en abscisses) qui est directement liée à la déformation
de celui-ci.
o
L'exemple ci-après montre comment on peut dimensionner un blindage en
10 tenant également compte de la variation de température.

• Exemple d'application (figure 5.6)


~
1 On se propose de déterminer l'épaisseur de blindage d'un puits dont les carac-
il:' té ris tiques sont les suivantes
"" 2R= 3,10 m
Pi = 97 kg/cm'
~
<lt= -20' C
c
o
.~
Le module du rocher est caractérisé par la courbe 1 de la figure 5.6.
~
a..
La limite élastique de l'acier utilisé est de 4 000 kg/cm 2 soit compte tenu d'un
coefficient réducteur de 1,72, une contrainte de traction admissible
cr. adm = 2 325 kg/cm'.
4000 Kg/cm'
La baisse de température de 20° C correspond à une déformation initiale
relative entre le blindage et le béton donnée par l'abaque uojR = 3.10- 4
(1) Courbe pression-déformation du rocher mesurée ln situ (l'échelle de température est en partie supérieure de l'abaque). Cette baisse
(la)Courbe précédente déplacée horizontalement d'une quantité uojR correspondant de température est prise en compte en décalant vers la droite la courbe 1 de
à une variation de température de _20 0 C pression-déformation du rocher d'une quantité égale à uojR. On obtient ainsi
(2) Courbes pression-déformation du rocher à module constant la courbe la. On prendrait en compte de la même façon tout espace initial
(3) Courbes de pressions reprises par le blindage pour différentes valeurs de son non colmaté compris entre le blindage et le béton d'enrobage s'il y en avait
épaisseur. un (da par exemple au retrait du béton).
(Kl) ,(K2): voir exemple d'application dans le texte.
L'épaisseur minimale de blindage est obtenue en introduisant la contrainte
Fig. 5.6 - Abaque de dimenslonnement d'un blindage en tenant compte admissible de l'acier en abscisse (ua adm = 2325 kg/cm 2 - point Kt -
de la courbe pression-déformadon du rocher correspondant à une déformation uejR:10.1O- 4).La courbe ta donne, compte
(d'après H. LAUFFER et G. SEEBER, 1961) tenu d'une baisse de température de 20° C. une réaction de rocher de 47 kglcm2
et. par suite, une pression à reprendre par le blindage Pa = 97-47 = 50kgjcm 2.

156 157
A cette pression correspond une épaisseur de blindage Il serait ainsi montré que les aciers ne diminuent pas sen~iblement la traction
~ = 0,0215 soit. = 0,0215 X 155 = 3,33 cm du béton et donc n'empechent pas les fissures de se produire (le rOle des
soit encore e = 3,4cm annatures est donc seulement de répartir les fissures).

Sans changement de_ température et avec une épaisseur de blindage de 3,4 cm


(eja = 0,0219), la réaction du rocher deviendrait p S4 kglcm 2 et la contrainte 5_5.3. Résistance des blindages à la pression extérieure
de traction dans le blindage de 1 970 kg/cm' (point K2).
Pour une conduite à l'air libre la pression extérieure est égale à la dépression créée
Si la réaction du rocher ne pouvait pas être mobilisée (p = 0), la contrainte par la vidange brusque de la conduite (en général la pression atmosphérique).
dans l'acier deviendrait alors
En souterrain, pendant les travaux, la pression extérieure agissant sur le blindage
8 X 155
u. = ~~- = 4422 kg/cm' correspond à la mise en place du béton d'enrobage et à la pression des injections.
3,4 En exploitation, seul cas considéré ici, la pression extérieure correspond à
ce qui reste encore inférieure à la résistance de l'acier. la pression interstitielle qui se trouve au contact rocher-revêtement (nappe
phréatique ou infiltrations) .
• Cas du béton armé non fissuré
Il conviendrait d'appliquer les expressions établies pour un matériau composite La poussée du terrain, s'il y en a, n'est pas à reprendre par le blindage.
acier - béton - rocher.
Pour le calcul de la résistance des blindages au flambage, la pression de la
nappe est généralement prise égale à une hauteur d'eau correspondant au moins
On pourrait supposer, pour ne pas compliquer inutilement les calculs, que le
à la couverture à moins qu'un système de drainage efficace du massif soit prévu
rayon de l'anneau d'armature est égal au rayon intérieur du revêtement et que
à proximité de la galerie.
les fers sont distribués régulièrement le long de la galerie (fig. 5.7).

5.5.3.1. Conduite lisse à l'air libre

Pour une conduite lisse (sans raidisseurs) à l'air libre, la pression critique de
flambage e~t donnée par l'expression
3EI 0,25 E(,:,)3
Pcr
1-,,' R

où E et v sont le module d'élasticité et le coefficient de Poisson


de la conduite (pour l'acier E = 210000MPa, v = 0,3)

I est l'inertie de la tOle par unité de longueur (I = .3/12)

R, e sont le rayon de la conduite et l'épaisseur de la tOle.

Le coefficient de sécurité (Fs = PcrjP~%t) généralement requis vaut 1,6.

Fig. 5.7 - Revêtement composite béton-armatures - Notations


5.5.3.2. Conduite lisse installée en galerie bétonnée
Les formules n'ont pas été développées ici. On les obtiendrait de la me me
façon que précédemment en appliquant les conditions aux limites adéquates Dans le cas de conduite lisse enrobée de béton, plusieurs formules ont été pro-
à chacun des contacts des matériaux en présence (voir O. FREY - BAER, posées (E. AMSTUTZ, 1950 et 1953 . H. JUILLARD, 1952 . E. VAUGHAN,
1944). 1956 . H. BOROT, 1957 . R. MONTEL, 1960 . S. JACOBSEN, 1974... ).

158 159

::\",,~'.-.---'-
La formule la plus utilisée car donnant des résultats sanctionnés par l'expérience Le coefficient de sécurité recommandé vaut 1,6. Il dépend en fait de la précision
est due à E. AMSTUTZ (voir en particulier E. AMSTUTZ, 1970, et les des valeurs attribuées aux différents paramètres.
recommandations du Comité Européen de la Chaudronnerie et de la. TOlerie
« pour l'étude, la fabrication et le montage des conduites forcées en acier de
construction soudée destinées aux installations hydro-électriques »). 5.5.3.3. Conduites munies de raidisseurs

La contrainte circonférentielle critique de flambage U cr est solution de Lorsque les conditions précédentes ne sont pas vérifiées il faut renforcer la
l'expression : tôle par des raidisseurs régulièrement espacés (voir ce qu'il en est dit au §
5.3.2.). Des formules existent, qui ne sont pas reproduites ici, qui donnent la
1.. + uer )( 1+12R 2 uer )3/2 = 2q;,!!.. ue-ucr(1_21/1!!.. ue-ucr) pression critique de flamblement au droit des raidisseurs en tenant compte de
( R E" e2 E" e E" e El! l'inertie du raidisseur et d'une portion de tOle associée, ainsi que des formules
pour la tôle entre les raidisseurs (me mes références que ci-dessus).

où E" E/I-v 2 module de l'acier (E=210000MPa,v 0,3)


5.5.4. Revêtements perméables -
limite élastique de la tOle Fuites et pertes de charge à travers le revêtement -
ROle des mjectlons
e,R épaisseur et rayon extérieur de courbure de la tOle
5.5.4.1. Introduction
~ et of; sont deux facteurs dépendant en particulier des ca-
ractéristiques de la conduite mais qui ont dans les Lorsqu'un revêtement est très perméable du moins vis~à-vis du rocher qui
cas courants peu d'influence sur le résultat. On peut l'entoure (béton projeté ou béton non armé fissuré) il s'établit rapidement (si
leur attribuer par exemple des valeurs conservatives toutefois la mise en eau est suffisamment progressive) un équilibre entre la
à savoir ~ = 1,73 et of; = 0,225 pression hydraulique intérieure et la pression hydraulique au contact rocher-
j est le jeu entre la tOle et le béton (effet du retrait revêtement. Le rocher recevra ainsi la totalité de la pression hydraulique
du béton et du refroidissement des matériaux). A intérieure et se déformera comme tel: il y aura décollement du rocher et du
défaut de données plus précises on peut attribuer revêtement qui n'est plus chargé ou plus généralement il y aura ouverture des
à j/R les valeurs suivantes : fissures du béton, la déformation du revêtement étant imposée par celle du
il R =::: 0,50/'00 si le rocher est très compact ou rocher.
rendu tel par rendu tel par injections
Dans le cas des revêtements semi-perméables, la notion de perméabilité étant
de consolida tian
relative à celle du rocher, des écoulements se produisent dans le sens galerie
il R =::: 1%0 si le rocher est fissuré, non injecté, vers massif (ou dans le sens massif vers galerie) et un champ de pression
à faible module d'élasticité.
interstitielle se crée qui est fonction des perméabilités relatives en présence. Le
revêtement n'est pas soumis seulement à une pression hydraulique intérieure
Pour les limites habituelles du rapport RIe et du jeu i, l'expression précédente mais aussi à une pression hydraulique extérieure, au contact béton-rocher, créée
se simplifie en négligeant le 1 dans le terme à la puissance 3/2 et en assimilant par l'écoulement à travers le revêtement, c'est-à-dire que le revêtement est
le terme entre parenthèses du deuxième membre à l'unité. soumis à la perte de charge hydraulique qui se produit à travers lui.
L'expression ainsi simplifiée devient:
Le rocher se déforme lui aussi sous l'action de la pression au contact. L'équilibre
revêtement-rocher et donc la réaction du rocher dépend donc du comportement
mécanique des matériaux en présence vis-à-vis des écoule ments voir notamment
O. ZIENKIEWICZ (1958 et 1963), G. SAUVAGE DE SAINT·MARC, M.
BOUVARD et M. MIN·YUAN (1960), M. BOUVARD et N. PINTO (1969).
La pression critique de flambage, pour les mêmes conditions, vaut
A. SCHLEISS (1986) a montré en particulier qu'il y avait ge!néralement de!·
Pcr = collernent (théorique) du revêtement 'et du rocher, sauf pour des rapports de
~(I 0 35~ Cf, Cf") modules entre revêtement et rocher faibles (inférieurs à 0,1) ou pour des rapports
e +, e E"

160 161
de perméabilités très faibles également (inférieurs à 0,01). C'est donc le plus où Ho est la pression à l'intérieur de la galerie de ray~:m Ro
souvent le rocher qui impose sa déformation au revêtement perméable et non Hl est la pression à r = RI, limite extérieure de la zone de perméabilité
le contraire, d'oi) l'importance des injections de contact et/ou de consolidation K1
et de la pression à laquelle elles sont effectuées pour éviter ce décollement R limite atteinte par la saturation, R croit en fonction du temps
théorique ou plutôt, ce qui se produit dans la pratique. pour éviter la fissuration K2 perméabilité du massif pour r > R1
du béton.

Nous ne reproduirons pas ici les équations d'équilibre avec écoulement qui H
permettraient de déterminer une réaction du rocher dans les cas où il y en
aurait une et nous nous limiterons à donner quelques éléments concernant les
pertes de charge à travers les différents milieux en présence pennettant de
dimensionner le revêtement. Les fuites sont également calculées.

Signalons aussi que de nombreux essais en vraie grandeur ont été effectués
confirmant ces conclusions.

Citons en particulier:
les essais de la galerie en charge de Dixence-Bagnes (Bull.techn. de la
Suisse Romande - Janvier 1958) ;
l'essai de mise en pression de la galerie en charge de Roselend
(P. JACQUIN et E. CHARDONNET, 1962).

5.5.4.2. Régimes transitoires Fig. 5.8 - Perte de charge en régime transitoire


Perméabilité hétérogène - Ecoulement radial
a) En terrain sec

On suppose que l'écoulement est radial (la pesanteur est négligée) et que le Le débit de fuite au même moment est donné par:
terrain autour de la galerie se sature progressivement. R est le rayon de la
limite de saturation et crott avec le temps. Q ~ ____~K~2H~o_____
R (K2
Ln-+ - - 1 ) Ln-
RI
L'étude des forces de courant et des contraintes dans les différents milieux Ro KI Ro
poreux (revêtement, zone injectée, rocher ... ) a été faite par J. SCHLEISS
(1986) déjà mentionné plus haut.
Si Kt = K2 (pas de revêtement, ni d'injection), pression en fonction de Ri
En se limitant à l'étude des pertes de charge, M. BOUVARD (et N. PINTO, et débit valent
1969) en application au puits de Capivari-Cachoera a montré que la perte
de charge à travers un premier cylindre de perméabilité KI différente de la
perméabilité K2 du massif (revêtement ou zone injectée voir figure 5.8) est
fonction du rapport de perméabilité K2/KI selon l'expression: R
Ln-
H'I Ho~
R
Ln-
K2 Ro
Ho 1+ K1
HI R
Ln- K2Ho
---.llQ. -1
RI R
Ln Ln-
RO Ro

162 163
et les rapports
RI
H'I Q' 1+ -K2
- 1 )LnR
__ a
HI Q (
KI Ln.!!...
Ra

Ce calcul confirme l'effet négligeable que peut avoir un revêtement en béton ,


(RI/Ra est généralement proche de 1,1) sur l'étanchéité d'une galerie souterraine
à moins que le rapport K2/KI soit très élevé. Cela est d'autant plus vrai
que la perméabilité du revêtement en béton a toute chance d'augmenter avec
l'ouverture des fissures ou même des microfissures provoquées par l'expansion
du revêtement.

Par contre l'étanchement de la galerie par injection du terrain apparatt beaucoup


plus efficace. ,,
Figure 5.9 - Galerie creusée dans un terrain aquifère
Le régime permanent est obtenu en faisant tendre R vers l'infini si toutefois
l'hypothèse de l'écoulement radial est toujours valable. On aboutit alors à la
reconstitution d'une nappe de charge Ho. 5.5.4.3. Régime permanent

a) Galerie Don revêtue en terrain sec - Régime permanent


b) En terrain saturé
L'é:~ulement est s~~posé plan, la perméabilité du rocher est homogène, isotrope
défml par le coeffiCient K, le terrain est sec, l'écoulement est supposé radial
au voisinage de la galerie.
M. BOUVARD (1975) propose une formule permettant de déterminer les fuites
initiales en régime transitoire dans une galerie lorsque la pression augmente R est le rayon de la galerie non revêtue.
de 6.H, la nappe dans le terrain étant équilibrée avec la pression intérieure
H (figure 5.9) : Ho, la pression hydraulique dans la galerie. Ho est grand vis-à-vis de R.

Le réseau d'écoulement en régime permanent est repésenté sur la figure 5.10. La


ligne de saturation prend une forme pseudoparabolique à asymptotes verticales.

2KD.H Dans la partie où l'écoulement poreux est sensiblement vertical, la vitesse


Q
H[ ( R')1/']
Log Ra 1+ 1- ; ,
d'écoulement devient égale à la perméabilité du terrain K. Ainsi si a est
la largeur de la bande limitée par les asymptotes verticales de la ligne de
saturation de l'écoulement, le débit de fuite par unité de longueur de galerie
sera tel que:

Q = K·a (1)
Cette formule correspond également au cas théorique d'une nappe horizontale
drainée à une profondeur H par une canalisation de rayon Ra. Il suffit
d'introduire, au lieu de 6.H, la profondeur H. Pour déterminer a il faut définir la loi d'écoulement.

164 165
D'après M. BOUVARD (1975), si l'axe des x est vertical orienté vers le bas,
/ .... -----...........
l'axe des y horizontal, l'origine étant le centre de la galerie, l'écoulement peut /
/ ""-
1 \
etfe caractérisé par la fonction de la variable complexe z = x+iy : 1 \
1 \
1 1
f(z) = ~Ln sh 7rZ +3Qz (2) 1 1
2n 2a 4a 1
1 R'wt,ment
\ perm'obititë Ko
\
\

n, caractéristique de l'écoulement s'obtient en résolvant l'équation " '..... "-./


~ Zone inject6e
------...... permiobiliti Kl
3
Ho--R (3)
4 " - Rocher non injectè
permiabiUfl KZ

Fig. 5.11 - Galerie revêtue et Injectée - NotaYons


expression qui peut encore s'écrire, puisque R < < Ho :
soient Ki le coefficient de perméabilité de la zone i
Ho Ri le rayon intérieur de la zone i
2-
R Ri+! le rayon extérieur de la zone i

La perte de charge entre Ri et Ri + t se détermine alors par l'expression :


Une fois donc connu le rapport HoiR (donnée du projet) il est simple de
Q Ri+1
déterminer a par l'expression précédente et par suite le débit de fuite Q. t:.Hi = 2nKiLnRi (5)

La perte de charge totale à travers les horizons successifs est alors égale à :

!>.H = E!>.Hi E~LnRn+1 (6)


2nKi Ri

La dernière zone de rang n est infini (Rn+l--+oo). Au bord de cette zone (à


Rn) la pression restante vaut, d'après (4) :

_~__'_1_2__~.-__ .-1
2 ~
j'
'1__
Ho- L !>.Hi -Q-Ln
mKn
Q
nKnRn (7)
o
Fig. 5.10 - Ecoulement autour de la galerie

b) Galerie revêtue et injectée en terrain sec - Perte de charge à travers revêtement Le débit Q est donc solution de cette dernière relation.
et zone injectée en régime permanent

• Cas d'un rev~'ement (K 0) el d'un massif non injecté (Kt)


Le résultat précédent peut ttre étendu au cas d'une galerie creusée dans un La relation (7) devient :
terrain caractérisé par plusieurs perméabilités sous réserve que celles ci soient Q Rl Q Q
homogènes dans un cylindre de rayon défini (fig. 5.11). Ho---Ln- --Ln------
2nKo Ro 2nKI nKIRI

166 167

. ..:;;--
ou encore CHAPITRE 6
2Ho Q KI LnRI Q Q
~~~Ln~~~
RI nKIRI Ko Ro nKIRI nKIRI

Q
soit, en posant À = nKIRl' à résoudre une équation du type

a-bÀ = ÀLnÀ Creusement


Ayant déterminé Q on en déduit la perte de charge dans le revêtement qui
vaut d'après (5) :
ÀH ~LnRI
2nKo Ro

Si le massif est injecté (figure 5.11) les relations s'établissent de la même façon
et l'on détermine le débit de fuite ct la perte de charge à travers le revêtement 6.1. CREUSEMENT A L'EXPLOSIF
ainsi qu'au besoin la perte de charge à travers la zone injectée.
6.1.1. Principes généraux

Le choix d'un plan de tir est d'une grande importance dans la réalisation d'un
tunnel, tant par ses aspects économiques que techniques.

D'une manière générale, l'explosif en souterrain doit être utilisé comme un


outil de découpage de la roche et non comme une « bombe ». Cette remarque
schématique est fondamentale et n'est pas toujours respectée par les mineurs.
Mal conduit, le creusement à l'explosif ébranle trop violemment le rocher, d'où
une fissuration très importante induite par le tir avec pour conséquence un
soutènement très lourd pour stabiliser les parois de l'excavation.

Un plan de tir satisfaisant en tunnel doit avoir pour résultat une fissuration
minimale du rocher en parements, un découpage du rocher proche du profil
théorique (pour limiter les hors-profils) et une fragmentation suffisante des
produits de marinage.

La figure 6.1. représente un plan de tir en tunnel. Les numéros indiquent


les retards des détonateurs, c'est-à-dire la séquence dans laquelle sont tirés les
différents forages chargés.

La première étape d'un plan de tir consiste à créer une cavité initiale en
direction de laquelle on pourra abattre la roche : c'est le rOle du tir du
bouchon. De nombreux modèles de bouchons ont été utilisés. Les bouchons
à trous parallèles tendent à se généraliser en raison de la simplification du
travail de fora tian da. au parallélisme de tous les trous d'une volée (exemple
de la figure 6.1) et parce que les machines actuelles de foration (les jumbos)
qui équipent la plupart des chantiers de tunnels l'imposent pratiquement.

168 169
La section est ensuite élargie par étapes successives avec les forages de dé-

~'1:~
graissage. Enfin on procède au découpage du parement en voOte, piédroits et
radier avec les forages de réglage et de relevage.

Pour les tirs en galerie, on utilise habituellement des retards ordinaires (intervalle
.' - \ ... de 0,5 s entre numéros consécutifs). Po~r les tunnels de grande section, on utilise

,r
également des mic roretards (intervalle de 25 ms entre numéros consécutifs) .
le mineur a ainsi à sa disposition un plus grand nombre de type de retards .

i-
La_ '-"'~'--~-'---~-~---1-~-~--'--~-~O .m_~l
1 1 ZO.. 1 zo.. 1

Caractéristiques de la volée :

Foration : 042 mm, sauf le trou central du bouchon avec


0127 mm, longueur de la volée: 2,70 m
Explosif: gomme 025 x 250 g
Nature des détonateurs retards ordinaires
Bourrage: argile
Densité de charge : 77/ (22 x 2,7l:.1,3 kgJm3

Nombre de Nombre de Charge uni- Chargeto-


Numéro des retards
trous cartouroes taire (kg) tale (~g)
Jumbo hydraulique à deux bras ATLAS COPCO
par trou par trou (document ATLAS COPCO)

Trou centraI du bouchon 1 0 0 0


0 2 5 1.250 2,5
Tir du bouchon 2 4 1 2
1
2 6 5 1,250 7,5
Forag es de 3 8 5 1,250 10
4 10 5 1,250 12,5
dégraissage
8 5 1,250 10
5
7 4 1 7
Dégraissage voOte 6
6 5 1,250 7,5
Découpage piédroits 6
Relevage radier 7 8 4 1 8
10 3 0,750 7,5
Découpage voûte 8
Retevage radier 8 2 5 1,250 2,5

TOTAL 70 308 77 kg

Fig. 6.1 - Plan de lir avec bouchon parallèle pour un tunnel de 22 m' Jumbo Pantolores MONTABERT
de section (document EGCEC)
(document MONTABERT)

170 171
La position des forages de relevage dans la séquence des mises à feu détermine les économies sur les dispositifs de sécurité, le soutènement et le revetement.
en partie la position et la forme du tas des produits de marinage. Ainsi, un L'espacement entre forages périphériques est habituellement de 15 à 16 fois
cycle foration, tir, marinage, mise en place d'une première couche de béton le diamètre du forage. La distance entre la ligne des forages de réglage et la
pro jeté en voo.te immédiatement après le tir, nécessite généralement un tas surface libre après mise à feu des forages de dégraissage est de 1,2 à 1,3 fois
de déblais élevé permettant d'accéder à la voilte. Les forages de réglage en cet espacement.
voo.te doivent alors être tirés après les forages de relevage.
Pour les forages périphériques de réglage, E. HOEK (1980) reprend les re-
L'établissement d'un plan de tir est un travail de spécialiste. Aussi, il y a tout commandations suivantes pour l'utilisation du « smooth blasting en souterrain.
)Jo

intérêt à faire appel à des entreprises spécialisées pour les plans de tir soumis
à des contraintes spécifiques (ouvrages existants à proximité, recherche d'un
découpage soigné des parements dans un terrain difficile ou recherche d'une Diamètre des Diamètre des Quantité d'explosif Espacement (m)
forages (mm) charges (mm) kg ANFO/m
granulométrie particulière des matériaux de marinage).

Enfin il convient de souligner qu'un plan de tir est d'autant plus efficace que 25-32 Il O,OS 0,25 - 0,35
les trous sont parallèles et à l'emplacement prévu. Ce travail est facilité par 32-48 17 0,20 0,50 - 0,70
l'utilisation d'un jumbo. 51-64 22 0,44 0,80 - 0,90

6.1.2. Découpage soigné à l'explosif Dans les spécifications techniques des chantiers français, le Maitre d'Oeuvre
impose généralement à l'entrepreneur de ne pas dépasser un espacement de
Deux techniques de découpage du rocher à l'explosif sont utilisées pour ébranler 0,5 m et de retrouver en parement la trace d'au moins 80 % des cannes de
au minimum le rocher laissé en place autour de l'excavation : le « smooth foration.
blasting » et le prédécoupage.
,r La longueur des forages, donc des volées, est généralement limitée à un
Ces deux techniques reposent sur un même principe. maximum de 3 ou 4 m, 3 m étant applicable aux tunnels de faible section
(20 rn 2 ou moins) et 4 m aux tunnels de grande section (50 m2 et plus).
On effectue le tir simultané des forages de réglage en voOte et piédroits dans des
conditions telles que seule la fissure reliant les forages tirés simultanément puisse
se développer. Ceci nécessite des forages parfaitement parallèles, rapprochés 6.1.3. ContrOle des ébranlements
et peu chargés.
6.1.3,1. Critères de dommage
Avec le prédécoupage, les forages de réglage sont mis à feu après le tir d'un
bouchon élargi et avant le tir principal (forages de dégraissage). Le succès de L'utilisation des explosifs provoque des ébranlements qui se propagent à la
cette méthode, qui donne en général de bons résultats à l'air libre, nécessite en manière des séismes, et qui sont susceptibles de provoquer des dégats aux
souterrain des trous de gros diamètre très rapprochés pour pouvoir s'opposer constructions avoisinantes.
à l'état de contrainte du rocher et pour permettre le développement de la
fissure. A partir d'un tir, une fraction de l'énergie cédée au terrain se propage sous
forme vibratoire, tant dans les fluides (air, eau) que dans les solides. Cette
Le prédécoupage apporte par voie de conséquence une complication certaine à vibration transitoire sollicite les structures sur son passage et y déclenche divers
l'avancement. Habituellement le surcoOt lié à son utilisation ne se justifie que types de vibrations. Lorsque les e(fQ[ts engendrés par ces vibrations excèdent
pour des ouvrages spéciaux, tels que les intersections de tunnels par exemple. localement la résistance des structures, il peut y avoir apparition de dommages.
Avec le « smooth blasting », les forages de réglage sont mis à feu après les Les vibrations transmises par l'air (onde aérienne) n'ont pas d'action sensible
forages de dégraissage comme dans un plan de tir classique; mais ils sont plus sur les constructions, sauf sur les voiles minces (et particulièrement sur les
rapprochés et moins chargés. L'effet bénéfique est moins spectaculaire qu'avec vitres). Il ne s'agit dans la suite que de vibrations transmises par le sol.
le prédécoupage. mais il est suffisamment marqué pour que ce procédé soit Des recherches réalisées dans plusieurs pays ont montré que l'apparition de
de plus en plus fréquemment utilisé sur les chantiers de tunnels. Il se traduit dégats était essentiellement liée à la vitesse particulaire de vibration du sol et
par un accroissement modéré du travail de foration facilement compensé par à l'ouvrage concerné. Aussi la mesure de la vibration en cours de travaux est

172 173
devenue classique. Elle permet un contrOle efficace de la nocivité des chantiers Sur ces bases _~ S7 l'AFTES résume ainsi le niveau maximum de vibration admissible
d'abattage dans les zones construites.
Ouvrages de qualité croissante
Plusieurs auteurs ont proposé des valeurs seuil au-dessous desquelles l'apparition
de dégâts parait très improbable. Ces valeurs sont généralement assez différentes Type A Type B Type C
les unes des autres. La notion de seuil est en effet assez difficile à définir. Elle
varie suivant le type de construction et la position du point de mesure. D'autre VL= 1 500 mis 0,25 cmis 0,75 cmis 2,5 cmis
Terrains
part les expériences n'ont jamais mis en évidence un seuil de vitesse limite
net : il existe toujours un intervalle assez large où coexistent les exemples avec
de qualité VL =3000 mis 0,5 cmis 1,5 cm/s 5,0 cmis
et sans dégâts.

On retiendra à ce sujet les propositions correspondantes de P. CHAPOT (1981) croissante VL =4500 mis 0,75 cmis 2,25 cmis 7,5 cmis
qui nous semblent intéressantes:
toutes les limites ont un caractère probabiliste ; Par son choi.;:lr:::- « ix d'un critère faisant intervenir simultanément les qualités du terrain
les seuils inférieurs à 1 cmls, tels qu'ils ont pu être proposés dans certains et de l'ouvr; .:.--==-rage, l'AFTES élargit très sensiblement la four chette des valeurs
projets de norme, ne semblent pas ètre à retenir, la probabilité d'apparition maximales a.L dmissibles qui s'étend de 0,25 cm/s dans le cas le plus défavorable
de dégâts étant alors très réduite ; à 7,5 cmls c:.. dans le cas le plus favorable. Cette fourchette est probablement
la zone de 1 à 3 cmls constitue une fourchette applicable aux immeubles trop import =ante dans la plupart des cas usuels, ce qui justifie les propositions
courants habités et aux chantiers de travaux publics classiques. A partir de P. CHAI:: ___ POT.
de 3 cmls, la probabilité d'apparition de dégâts reste encore faible, mais
les personnes ressentent intensément les vibrations.
_"",,~319sure de la vitesse de vibration
6.1.3.2. Me ...
Ces propositions peuvent ttre précisées sur la base des recommandations du
groupe de travail nO 3 de l'AffES. Elles prennent en compte la nature des La vibratio[.~ ~ -n est en général mesurée par des géophones (capteurs de vitesse
terrains de fondation et celles de l'ouvrage. particulaire). -.c:::::::-). Le groupe de travail nO 3 de l'AFTES a recensé les différents
types de m~ .. a té riel utilisé et leurs performances.
Les terrains sont classés en trois catégories à partir de la valeur VL de leur
vitesse de propagation sismique (ou célérité des ondes longitudinales). Les capteur~: ~ rs sont scellés ou encastrés et non posés. Ils sont disposés sur les
murs princip - ':'paux, au voisinage des fondations, de préférence sur le cOté orienté
Les ouvrages sont classés également en trois catégories suivant leur qualité vers le tir. =; Si possible, les capteurs sont placés suivant les trois directions Ox,
Oy et Oz.
• Type A mauvaise qualité mécanique - par exemple murs déformés,
pierres plus ou moins déchaussées, liants pulvérulents;
6.1.3,3, InW ~ fluence du plan de tir et paramètres d'amortissement sur le
• Type B constructions moyennes ; site

L'ensemble .:: des vibrations parvenant aux: fondations dépend essentiellement de


• Type C bonne qualité mécanique - par exemple immeubles neufs, la nature de es terrains parcourus par l'ébranlement depuis le point de tir jusqu'à
murs en béton, fondations profondes. la structure .::: étudiée. L'influence de ces conditions est difficile à prévoir a priori
sans mesuree=~~ -e s préalables effectuées sur le ·site.

Certains par:a-:: ~ramètres du plan de tir ont également une influence plus ou moins
directe sur = l'amplitude de la vibration recueillie.

Pour un tir --:J:Jr .i.r avec retards ordinaires, les vitesses de vibration transmises ne
dépendent ~ généralement pas de la charge totale de la volée, mais de la charge
par unité d. 1..--1E=,,-dJe mise à feu simultanée (charge correspondant à chaque numéro

174 175
~e retard des détonateurs). Par contre, avec des micro-retards, il peut y avoir 6.2. CREUSEMENT MÉCANIQUE DES TUNNELS AU ROCHER
Interférence entre les coups successifs. Par ailleurs, l'amplitude de la vibration
n'est pas seulement fonction de la charge, mais également de la géométrie du 6.2.1. Généralités
plan de tir. En particulier lors du tir d'une volée, l'amplitude maximale de la
vibratio~ correspond généralement au tir du bouchon (tir en milieu confiné), L'abattage mécanique des tunnels au rocher, c'est-à-dire l'abattage sans utilisation
m!me SI la charge correspondante est sensiblement plus faible que les charges d'explosif, s'est développé principalement à partir de 1950. Depuis 1970, les
d'abattage. machines correspondantes. appelées machines à forer, sont devenues capables
d'excaver les roches les plus dures.
Lors d'essais préliminaires, il ya donc lieu de porter une attention particulière Sur
la disposition des charges d'essai, afin de respecter une similitude géométrique. Les caractéristiques des machines à forer existantes sont très variées. La plupart
d'entre elles ont un domaine d'emploi physiquement limité par la nature de
leurs outils et la puissance disponible, et mème à l'intérieur de ce domaine,
6.1.3.4. Prédiction des effets d'un tir elles peuvent rencontrer des limitations économiques si leur rendement est trop
faible ou si l'usure des outils est trop forte.
Pour prédire sur un site donné les effets d'un tir en un point donné il convient
alors de déterminer la relation mathématique entre la quantité d'explosif utilisée Aussi, un projet de tunnel avec machine à forer nécessite-t-i1 des reconnaissances
et la vitesse de vibration résultante au point considéré, ce qui permet d'adapter spécifiques à ce mode d'abattage du rocher (voir Chapitre 2 - paragraphe 2.8
le plan de tir à l'environnement. - Reconnaissances spécifiques à la mécanisation de l'excavation).

La seule façon appropriée de définir cette relation est de prévoir sur le site des
tirs expérimentaux où l'on fait croltre la charge et où l'on mesure la vitesse 6.2.2. Types de machines à forer
de vibration correspondante.
L'usage a consacré la classification des machines à forer au rocher en deux
E,n .a.vant-projet et. à défaut de tirs expérimentaux, il est toujours possible grandes familles, à savoir les machines à attaque globale (machine pleine section,
d utiliser des relations empiriques. Les formules publiées sont diverses et tunnelier ou tunnel boring machine - TBM) et les machines à attaque partielle
donnent des résultats souvent bien différents. En effet, les relations établies ou ponctuelle (boom type machine - BTM).
ne font pas apparaître les facteurs pourtant importants que sont la nature du
rocher et la géométrie du plan de tir. On peut néanmoins retenir en toute
première approximation la formule proposée par P. CHA POT (1981) pour les 6.2.2.1. Machines à attaque globale
tlTS en tunnels :

v K-
ft,· Les machines à attaque globale (cas 1 de la figure 6.2) attaquent en une seule
Dl,B passe la totalité de la section. La plupart sont une adaptation en position
horizontale des systèmes de forage des cheminées (cas 3 et 4 de la figure 6.2).
avec v vitesse particulaire en cmls
D= distance entre le point de mesure et le point de tir en m Elles possèdent le plus souvent à l'avant un plateau circulaire, d'un diamètre
Q = quantité d'explosif en grammes sensiblement égal à celui de la galerie, tournant tout d'une pièce autour d'un
axe confondu avec celui de la galerie. Le plateau appelé tète de foration porte
Le paramètre K varie suivant le site et la nature de la roche. Pour les tirs les outils de creusement du terrain (molet tes, pics).
en tunnel, on peut retenir à titre indicatif les valeurs suivantes de K
K = 1,2 représente une valeur moyenne de ce paramètre . Ces machines sont conçues pour excaver des galeries circulaires avec un diamètre
K = 2,4 représente une valeur maximum. déterminé.

Lorsque le plateau est fermé, ce qui est généralement le cas pour les roches
dures, l'accès au front de taille est difficile (elle se fait généralement par un
trou d'homme) et son observation est impossible pendant le fonctionnement
de la machine.

176 177
;,.;:.
)
-- --
ri

1 - Machine à attaque globale (tunnel boring machine) Tunnelier RaBBINS modèle 189229
2 - Machine à attaque partielle ou ponctuelle (ooom type machine) Aménagement de Ca/averas, Californie
3 - Forage de puits descendant (shan boring) (document RaBBINS)
4 - Forage de cheminées et montages (raise boring)

Fig. 6.2 - Systèmes de forages en gros diamètre


(d'après D. FOURMAINTRAUX, 1972)

La désagré gatio n du terrain, donc la progression de la machine à forer, nécessite


le déve loppement de poussées importantes sur les outils. Lorsqu'il s'agit de
roche dure et lo rsque le rev!tcment n'est pas mi s en place à l'avancement,
l'appui est généralement constitué par des patins appuyés directement contre
la paroi du tunnel creusé.

S'il s'agit de tcrrain peu résistant (roches de type marneux ou crayeux par
exemple), il est nécessaire d'utiliser un anneau de réaction qui est bloqué au
terrain sur tOUle sa périphérie et sur lequel s'appuient les vérins longitudinaux.
Cet anneau est généralement constitué par le revêtement préfabriqué (voussoirs)
mis en place à l'avancement.

Etant do nné le domaine d'utilisation des machines à attaque globale (galeries


relat iveme nt longues), l'évacuation des déblais s'effectue le plus souvent par Tunnelier JARVA Mark 30 diamètre 9,80 m
rails. Les fragments de roche produits par le travail des outils (granularité (document ATLAS COPCO)
0110 cm maximum) sont généralement collectés au front de taille par un système
à cuillères et convoyeur à courroie ou à chafne chargeant les trains de berlines.

178 179
Les machines à forer équipées de molettes permetten~ techniquement, tout
au moins celles qui ont la puissance nécessaire, d'attaquer les roches les plus
dures. Une comparaison économique avec une solution traditionn elle (abattage
à l'explosif) doit néanmoins teTe faite prenant en compte l'usure importante
des outils dans les roches dures ct abrasives.

6,2,2,2, Machines à attaque partielle ou ponctuelle

Les machines à forer qui n'abattent qu'une partie de la section à la fois sont dites
« machines à attaque partielle ,. ou encore « machines à attaque ponctuelle »
(cas 2 de la figure 6.2). Elles s'inspirent directement du mode de travail du
mineur: la tête, de faible dimension par rapport à la section à excaver est
munie des pics d'abattage. La tète est située à l'extrèmité d'un bras mobile
qui permet d'excaver progressivemen t toute la section.

Les bras et les organes de fora tian sont portés par un chassis automoteur le
plus souvent mO par des chenilles.

Les machines à attaque partielle doivent le plus souvent se déplacer pour


balayer tout le front de taille . Par contre, elles bénéficient d'une sélectivité
qui leur permet d 'a ttaquer le front à l'endroi t choisi. De plus, elles peuvent
terrasser une section de forme quelconque visible en permanence et laissent
libre l'accès au fr ont.

Tunnelier BOUYGUES TB480 L'expérience montre que l'emploi des machines à attaque ponctuelle qui sont
(document BOUYGUES) généralement équipées de pies doit se limiter à J'excavat ion des roches de
dureté moyenne (résistance à la compression simple maxi mum de 50 ou 80 MPa
suivant la puissance de la ma chine et l'état de fracturation du massif rocheux).

Tunnelier pour la galerie inclinée de Val d'Isère,


France (document HOCHTlEF)

180 181
6_2_3_ Les différents types d'outils

Les machines à forer au rocher emploient deux types principaux d'outils


les pics qui creusent un sillon dans la roche sous l'effort oblique qui leur
est appliqué (voir figure 6.3 dans le cas d'un pic haveur).
Les pics équipent la plupart des machines à attaque ponctuelle.
les molettes constituées d'un disque qui roule librement sur la roche en
exerçant un effort normal très élevé. Sous cet effort, la molette pénètre
dans la roche avec départs d'éclats successifs et crée ainsi un sillon (fig.
6.4). Les mateues, seuls outils capables d'excaver les roches dures, équipent
la plupan des machines à attaque globale au rocher.

Ces outils sont généralement garnis de dents ou de pastilles de carbure de


tungstène. Si ce matériau est assez dur pour user tous les minéraux courants à la
température ord in aire, lorsque la température augmente, il se ramollit et il est
usé par la roche (en particulier par les minéraux de quartz). Le refroidissement
des outils est donc une des préoccupations constantes des constructeurs.

Tableau de commande de machine à attaque ponctuelle


(document ATLAS COPCO - EICKHOFF) +

_.
..~%;~~
,',
Fig. 6.3 - Paramètres caractéristiques d'un pic haveur
(d'après D. FOURMAINTRAUX, 1972)

Machine à attaque ponctuelle WESTFAUA LUCH R-H


(document WESTFAUA LONEN)

182 183
montrent un mauvais terrain systématique, le choix peut se porter sur une
Trace de machine conçue spécialement à cet effet. Par contre le problème est différent
A B lorsqu'il s'agit de mauvais terrain accidentel, rencontré inopinément au cours
d'une perforation en bon terrain. Les cas ne sont pas rares O\), une machine
se trouvant bloquée, on a dû poursuivre la perforation par des méthodes
traditionnelles.

Des reconnaissances géologiques et géotechniques spécifiques à la foration


mécanisée doivent ttre effectuées au titre des études préalables. De plus, il
est essentiel que la machine à forer permette d'effectuer des reconnaissances
Pa Rupture à l'avancement. La multiplication des zones de mauvais terrain (en terme de
forabilité) est en effet de nature à remettre en cause le choix d'une machine
à attaque globale.
Fig. 6.4 - Travail d'une molette
Le tableau suivant fournit un panorama résumé des performances d'une soixan-
(interaction de deux outils) d'après F. GAYE
taine de chantiers équipés d'une machine à attaque globale (analyse de D.
FOURMAINTRAUX, 1972).
6.2.4. Avantages et Inconvénients des machines à
attaque globale au rocher Vitesse d'avancement moyenne de
Années Nombre de creusement des tunnels (m/j)
cas
6.2.4.1. Remarque préliminaire Minimum Moyenne Maximum

Une machine à attaque globale représente un investissement très important. 1981-1982 15 7 18 34


Une erreur dans le choix du type de machine retenu peut avoir des conséquences
très lourdes sur le délai d'exécution global du tunnel et les prix de revient. 1980 13 6 13 26

Une machine à attaque partielle est moins puissante, et représente un inves- 1978-1979 8 10 15 40
tissement moins important. Ses conditions de mise en service sont plus simples.
si bien qu'une machine à attaque partielle peut éventuellement être utilisée en 1973-1978 21 5 12 27
combinaison avec l'explosif sur un même tunnel. D'autre part une machine à
attaque partielle peut être utilisée pour réaliser des excavations de formes et 1970-1972 3 5 12 17
de dimensions variées. Son réemploi sur un autre chantier est plus facile et
plus fréquent.
Les chiffres indiqués dans ce tableau concernent la vitesse moyenne de creusement
des tunnels mesurée sur toute la durée du chantier. Les vitesses d'avancement
maximum journalières sont bien plus élevées puis qu'elles sont généralement
6.2.4.2. Rapidité d'exécution comprises sur ces mèmes ouvrages entre 30 et 60 rn/jour.

La rapidité d'exécution est une caractéristique importante des machines à attaque Une analyse de ces chantiers montre que la vitesse d'avancement ne varie pas
globale. On peut dire qu'en bon terrain, l'avancement moyen est 2 à 3 fois sensiblement suivant le diamètre de l'excavation. Par contre elle est plus élevée
plus élevé que celui obtenu avec une méthode d'abattage traditionnel. dans les roches tendres (craie, grès tendre) que dans les roches dures (granit,
gneiss).
Le rendement d'une machine à forer (vitesse d'avancement, usure des outils)
peut chuter considérablement dès que les caractéristiques du massif rocheux Enfin il ne faut pas oublier que la cadence d'avancement maximum d'une
varient par rapport à celles pour lesquelles la machine a été conçue. Ceci est machine à attaque globale est limitée par la cadence d'évacuation des déblais
non seulement le cas dans un terrain trop dur, mais également dans un terrain et, lorsque cela est nécessaire, par la cadence de mise en place du revètement
trop tendre ou profondément altéré. Lorsque les reconnaissances préliminaires à l'avancement.

185
6.2.4.3. Hors-profils - Soutènements La progression de la machine est généralement assurée pa.r une série de vérins
prenant appui sur le revttement posé à l'arrière. Pour les autres boucliers,
Avec une machine à attaque globale, les hors-profils sont très réduits, voire appelés boucliers doubles, la prise d'appui s'effectue sur un bouclier auxiliaire
pratiquement éliminés dans les bons terrains. Il s'ensuit une réduction notable expansif, dont la grande surface, dimensionnée en fonction des caractéristiques
du volume de déblais et des bétons en hors-profils. ce qui est source d'économie. du terrain, permet de réduire la pression de contact.

La partie avant du bouclier est munie d'une trousse coupante destinée à pénétrer
Par contre, chacune de ces machines étant conçue pour excaver une galerie de
diamètre prédéterminé, il n'est pas possible de modifier le diamètre d'excavation dans le terrain au pourtour de l'excavation.
suivant la qualité du terrain comme on peut le faire en méthode plus traditionnelle
Les opérations de terrassement proprement dites sont effectuées à l'intérieur et
(avec abattage à l'explosif ou avec une machine à attaque ponctuelle). Lorsque
à l'abri du bouclier. De ce point de vue, on peut distinguer schématiquement
dans un tronçon donné on veut accrottre la résistance du revêtement définitif, on
les différents types de boucliers suivants :
est conduit soit à augmenter l'épaisseur du revêtement et à diminuer la section
finie du tunnel, soit à modifier les caractéristiques du revêtement (ferraillage a -les boucliers ouverts laissant le front visible et accessible. Le front peut
plus dense ou béton à plus haute résistance). alors ~tre attaqué sélectivement par un outil d'abattage tel qu'une fraise
ou un bras excavateur équipé d'un godet de pelle, etc... Si nécessaire,
Le massif rocheux est beaucoup moins ébranlé par le creusement mécanisé des interventions manuelles au front demeurent possibles. Cependant, la
que par l'abattage à l'explosif, même avec découpage soigné. Il s'ensuit un stabilité du front de taille dans les terrains de tenue médiocre n'est a priori
allègement du soutènement, ce qui s'avère bien souvent un facteur d'économie. pas améliorée par ce type de boucliers. C'est pour cette raison que certains
d'entre eux sont équipés de panneaux mobiles plaqués contre le front de
taille, ce qui assure un blindage partiel du front.
6.2.4.4. Critères relatifs Il l'ouvrage et Il son environnement
b -les boucliers rotatifs équipés d'une t~te rotative pleine section. La pression
L'utilisation d'une machine à attaque globale est limitée aux excavations de de la ttte sur le terrain contribue au maintien du front de taille, et ceci
forme circulaire. De plus, la trop faible longueur d'un tunnel peut exclure d'autant plus que la dimension des ouvertures dans le plateau frontal est
l'abattage mécanisé, la machine et les installations ne pouvant pas alors être plus limitée. Certains boucliers rotatifs ont une ttte (ou plateau) fermée
convenablement amorties. qui frotte sur le terrain pour ne laisser pénétrer à l'intérieur qu'un mince
« copeau de sol » à travers des fentes étroites. Ces machines sont bien
Les machines à attaque globale ne peuvent pas être employées pour les tunnels adaptées au forage dans les argiles. Par contre la présence de blocs durs et
de trop grands diamètres, suite à l'accroissement très rapide de la puissance trop gros pour passer dans les ouvertures soulève de grosses difficultés, car,
à développer par la machine lorsque le diamètre s'accrot!. la ttte étant fermée, l'accès au front de taille est pratiquement impossible.
Actuellement les plus grands tunneliers construits concernent des tunnels dont
le diamètre d'excavation ne dépasse qu'exceptionnellement 11 à 12 mètres. c -les boucliers à air comprimé pour lesquels l'air comprimé améliore la stabilité
du front de taille et limite le débit d'exhaure lorsque la foration a lieu sous
L'environnement présente également son importance. En milieu urbain, si la nappe. L'expérience montre que ce type de bouclier reste difficile à
l'emploi d'explosifs est interdit, l'utilisation d'une machine à forer peut s'imposer. utiliser dans les terrains perméables et peu cohérents sous la nappe (sables
et graviers). Avec certains types de boucliers à air comprimé, la surpres-
sion est limitée au front de taille, avec d'autres à l'ensemble du chantier
6.3. TERRASSEMENT MÉCANISÉ DES TUNNELS DANS LES d'avancement. Dans ce dernier cas. des inconvénients supplémentaires sont
TERRAINS MEUBLES à signaler : sur veillance médicale rigoureuse du personnel liée au travail
en atmas phère comprimée - délais de manutention allongés par suite du
6.3.1. Différents types de boucliers passage dans des sas.

Les machines conçues pour forer les tunnels dans les sols et les terrains meubles d -les boucliers à bentonite pour lesquels une boue bentooitique en pression
et aquifères sont appelées « boucliers ». Elles comportent un système de assure à la fois la stabilité du front de taille et le transport des déblais. Ils ont
protection des parois de l'excavation entre le front de taille et le revêtement été conçus pour éliminer les inconvénients de l'air comprimé. Leur domaine
qui doit être mis en place immédiatement derrière. Ce revêtement est le plus d'utilisation privilégié semble etre les terrains aquifères et relativement
souvent constitué de voussoirs préfabriqués. perméables (voir tableaux 6.1). Leurs inconvénients principaux sont liés à

186 187
leur coat ainsi qu'à la difficulté de recycle r la boue bentonitique suite au
mélange avec des éléments fins des déblais provenant de l'excavation.

6.3.2. Domaine d'utilisation


D ' une manière générale, il convient de souligne r que malg ré leur grande diversité,
tous les boucliers voient leur vitesse de progression fortement influencée par
les caractéristiques du sol à excaver. Ils sont jusqu'à présent incapables de
progresser en terrain dur.

Si l'on se réfère à l'expérience des tunnels forés au bouclier au cours de la


dernière décennie, on constate que les boucliers sont le plus souven t utilisés
pour les tunnels de petit diamètre en site urbain (émissaires, galeries de service,
etc ... ). Ceci se comprend d'autant mieux que dans les terrains meubles, les
risques d'instabilité du front s'ac croissent très rapidement lorsque le diamètre Schéma du bouclier (document SEMALY)
augmen te .

Les caractéristiques de la ttt e d'abattage sont essentiellement liées au compor-


tement du sol, d'une part par la plus ou moins grande stabilité du front de
taille et d'autre part par la résistance du terra in à l'abattage.

Les critères essentiels à considérer sont donc :


le comportement mécanique du terrain (la na ture du sol et son degré
d'hétérogénéité) ;
la géométrie du tunnel (hauteur de couverture, diamètre du tunnel) ;
les conditions hydrogéologiques (perméabilité du sol, hauteur de la nappe);

Dans les sols où une tenue satisfaisante du front est escomptée, on peut avoir
recours aux boucliers ouverts ou aux boucliers rotatifs à plateau ouvert.

Dans les sols fins de mauvaise tenue, les boucliers rota tifs à plateau fermé
peuvent ttre utilisés. A signaler J'existence de boucliers à sol confiné où le débit
d'extracti on des déblais est contrOlé, ce qui permet d'exercer une surpression
sur le front par les déblais eux-mtmes.

Dans les sols perméables sous la nappe, lorsqu'il est nécessaire de limiccr les
venues d'eau, on procède généralement à un traitement préalable du sol par
injection ou congélation, ou à un rabattement de la nappe. On peut également
utiliser les boucliers à bentonite ou à air comprimé qui exercent de plus une
pression de confinement sur le front.
Photo de la tâte (document HOCHTlEF)
Le groupe de travail nO4 de !'AFTES rédige un texte relatif au domaine d'emploi
des machines à forer à attaque globale. Les deux tableaux ci-après, relatifs Bouclier avec stabilisation du front à la bentonite
aux bouclie rs, sont extraits du projet de recommandations correspondant. diamètre 6,50 m Métro de Lyon, France

189
188
Tableau 6.1 a Remarques sur le tableau 6.1 b
Choix d'un bouclier en foncOon du comportement
mécanique du terrain (hors nappe) La méthode d'injection et la nature du coulis est à adapter à la perméabilité
des sols à traiter.
Stabilisation du Lorsqu'un rabattement est envisagé, il y a lieu d'étudier ses conséquences
Boucliers ouverts Boucliers rotatifs sur l'environnement. Le rabattement n'est généralement pas applicable si
front
Nature du terrain la perméabilité moyenne est supérieure à 10 2 m/s.
à bras à bento- à sol
plateau plateau
En cas d'utilisation d'un tunnelier à sol confiné dans un terrain très irn·
à fraise excava· fermé nite confiné
ouvert
teur perméable à forte cohésion, un apport d'eau ou d'une boue fluide peut
Marnes sableuses ttre nécessaire pour homogénéiser la pression au front.
ou argileuses - 3 2 1 2 2 2
sables marneux
Alluvions grave-
leuses, sables 2 1 1 2 2 1
argileux
Argile - sables 2 2 1 1 2
1
fins argileux
8ilts ou vases peu
consolidés - sables 3 3 3 1 2 2
fins sans cohésion
Terrain hétérogène 3 2 3
2 1 3
(blocs emballés)

Légende commune aux deux tableaux


1 : méthode recommandée
2 : méthode possible
3 : méthode très mal adaptée

Tableau 6.1 b
Choix d'un procédé de stabllisa60n du front
en foncOon de l'hydrogéologie dans un sol ou une roche meuble

Charge BOUCLIER TRAITEMENT PREALABLE


hydraulique Perméabilité
au-dessus du massif
du radier K en mIs air bento- !cl congela- rabattement
injections
H en m comprimé nite confiné 100 de nappe

K < 10-.6 1 2 1 2 2 3
H < 30m 1(}<l < K < 1()4 2 1 1 1 1 2
K> 1()4 3 2 1 1 2 1
K < 1(}<l 2 2 1 2 2 3
H > 30m 1(}<l < K < 1()4 3 3 2 1 1 3
K > 1()4 3 3 3 1 2 3

190 191
--,-.'_.' . . .. ...
-~-
,
;
;-
CHAPITRE 7

Soutènements

7.1. INTRODUCTION
La détermination du soutènement constitue l'un des éléments essentiels du
projet et de l'exécution des tunnels. Il s'agit là d'un problème particulièrement
complexe en raison de l'influence de très nombreux paramètres. Le choix:
d'un type de soutènement doit donc toujours ttre à la charge d'un ingénieur
expérimenté, que ce soit pendant les études ou pendant les travaux.

Bien souvent, plusieurs types de soutènement peuvent ttre envisagés pour des
tunnels présentant des conditions similaires (en dimensions, situation géologique
et hydrogéologique). Le choix doit alors prendre en compte les conditions
économiques, y compris l'influence des aléas d'exécution et les sujétions résultant
de t'organisation et de la sécurité du chantier.
Depuis une quinzaine d'années, des méthodes modernes de soutènement ont
été élaborées, puis améliorées. Comparées aux méthodes traditionnelles, elles
permettent bien souvent d'alléger le soutènement des tunnels au rocher tout en
garantissant la sécurité et en présentant une plus grande souplesse d'exécution.

Les principes de dimensionnement des soutènements ont été décrits aux chapitres
3 et 4 précédents.

7.2. MODE D'ACTION DES SOUTENEMENTS


7.2.1. Classification
Du point de vue de leur mode d'action, les soutènements peuvent être classés
en deux catégories principales :
les soutènements agissant par supportage, comme les cintres métalliques,
les voussoirs, les tubes perforés (voo.te parapluie), les boucliers;
les soutènements agissant par confmement, comme le béton projeté et les
boulons. Le béton projeté peut être employé seul, ou plus généralement en

193
association avec des ancrages qui servent également d'armature au terrain avec la déformation du terrain obtenue avant mise en .place du soutènement
encaissant, quelquefois en association avec des cintres. (déformation du terrain avant le passage du front et déformation du terrain
avant que le soutènement ne soit mis en place et ne devienne effectif).
L'action de supportage se caractérise par une plus forte résistance relative
des éléments de soutènement. Elle privilégie la résistance du soutènement Une analyse rapide de la méthode convergence·confinement pourrait alors laisser
par rapport aux capacités de résistance propre du terrain. Au contraire, dans entendre que le soutènement est d'autant moins chargé qu'il est placé plus
l'action de confinement, le terrain joue le rOle essentiel. Le rOle du soutènement tardivement. En fait, très généralement, ce n'est pas le cas et il y a tout
se limite à développer sur les parois de l'excavation une contrainte radiale de intérêt à placer le soutènement le plus près possible du front de taille. En
confinement permettant au terrain de se soutenir lui·même. effet, avec un soutènement placé tardivement, il peut y avoir dégradation par
« relâchement )po du terrain qui n'est plus confiné, d'où une diminution de sa
Cette classification doit étre considérée comme une représentation quelque peu résista~ce et de ses caractéristiques globales.
caricaturale de deux méthodes de construction des tunnels, appelées couram·
ment il y a une dizaine d'années « méthode traditionnelle de soutènement» Ceci se traduit par une courbe caractéristique du terrain différente qui nécessite
et « nouvelle méthode autrichienne ». Depuis, les différences entre ces deux pour assurer sa stabilité une pression radiale du soutènement plus importante.
approches se sont amenuisées, les différents types de soutènement étant souvent
utilisés simultanément : par exemple cintres métalliques lourds associés à du Par contre, si un revttement définitif est prévu, celui·ci peut, dans la plupart
béton projeté. des cas, n'être mis en place qu'en fin de chantier de creusement.
A préciser enfin que le terme« nouvelle méthode autrichienne» n'est désor mais
plus utilisé en France. On lui préfère le terme de « méthode de construction
7.2.2.2. Interaction soutènement - mode de creusement
des tunnels avec soutènement immédiat» qui regroupe l'ensemble des méthodes
modernes où le soutènement agit par confinement.
Les travaux d'excavation d'un tunnel au rocher, surtout s'ils sont mal conduits,
ébranlent le massif rocheux et diminuent ses caractéristiques. Le soutènement
nécessaire sera d'autant plus important que l'ébranlement est plus violent
7.2.2. Construction des tunnels avec soutènement Immédiat
(§ 6.1.2. et § 6.2.4.3.).
L'intérêt de la méthode de construction des tunnels avec soutènement immédiat
réside dans le fait qu'elle permet à la roche de participer à l'effort de soutènement. Un autre cas est celui des tunnels forés avec une machine à attaque globale
l'encombrement de la machine et la mécanisation du chantier imposent bien
souvent un type de soutènement adapté au type de machine retenu (voussoirs
7.2.2.1. Interaction soutènement - Terrain préfabriqués par exemple pour les tunnels dans les roches meubles ou les sols).

La méthode convergence·confinement, pour ne citer qu'elle, montre l'interaction


étroite entre le soutènement et le terrain. Voir en particulier au chapitre 4 le 7.2.2.3. Application de la méthode
paragraphe 4.3 et la figure 4.2.
Dans ce paragraphe, on se bornera à donner un aperçu des principes de base
Pourvu que le soutènement soit suffisamment résistant, l'équilibre s'établit entre des méthodes de construction des tunnels avec soutènement immédiat. Pour
la demande de pression radiale de la part du terrain (courbe caractéristique du plus de précisions, le lecteur pourra se reporter aux recommandations du groupe
terrain) et l'offre de pression radiale du soutènement (courbe caractéristique de travail nO 6 de l'AflES (1979, 1982).
du soutènement).
Cette méthode de construction qui, à l'origine, était purement empirique, trouve
On constate tout d'abord que les « poussées» de terrain qui s'exercent sur
maintenant quelques fondements théoriques (§ 7.2.2.1.).
le soutènement sont d'autant plus élevées que le soutènement est plus rigide.
Un soutènement souple (par exemple par ancrages et béton projeté) reprend
Le principe de base en est le suivant :
donc une « poussée» des terres plus faible qu'un soutènement plus rigide (par
« perturber le moins possible le terrain autour de la cavité et tirer profit au ma xi·
exemple cintres lourds).
mum des caractéristiques mécaniques initiales du terrain ».
La valeur de la charge ~ppliquée au soutènement varie également avec le
décalage à l'origine de la courbe caractéristique du soutènement, c'est·à·dire Pour atteindre cet objectif, cette méthode de construction prévoit

194 195
.\
a -un découpage soigné du terrain soit à l'explosif (§ 6.1.2.), soit avec une ma- c - la mise en place le plus rapidement possible du soutènement complémen-
chine à attaque ponctuelle. On recherche par làmème à limiter l'ébranlement taire (par exemple béton projeté armé d'un treillis soudé et ancrages).
du massif et à avoir des parements courbes et découpés régulièrement j Le soutènement doit etre continu, adhérer au terrain encaissant et rester
b -la mise en place d'une première couche de béton projeté de quelques suffisamment souple pour s'adapter sans dommage aux défo rmations du
centimètres d'épaisseur sitot l'excavatio n terminée et avant marinage. Cette massif jusqu'à ce que l'équilibre soit atteint et que le terrain se soutienne
couche permet de protéger immédiatement le terrain découvert et de limiter lui-même. -----
sa décompression ;
La stabilité de l'excavation est nécessairement contrOlée in situ par une aus-
cultation fiable (auscultation pendant les travaux) réalisée traditionnellement
par des mesures de déformations. Le paramètre important est J'accélération des
mouvements mesurés (§ 9.4) qui doit toujours ètre négative (ralentissement).
Si ce n'est pas le cas, il convient alors de compléter le soutènement (boulons
complémentaires par exemple).

Le tableau suivant (d'après C. LOUIS) donne à titre ind icatif un ordre de


grandeur des déplacements habituels en voQte, pour un tunnel de 50 à 100 m2
de section excavée .

Couverture Terrain raide Terrain plastique

10 à 50 m 1 à 2 cm 2 à 5 cm

5Oà500m 2 à 6 cm 10à20cm

>500 m 6 à 12 cm 20à40cm
Mise en place de béton projeté

La méthode de construction des tunnels au rocher avec soutènement immédiat


est source d'économie si elle est correctement appliquée. Sa mise en œuvre
impose le suivi des travaux par des ingénieurs expérimentés. Sans cela, des
incidents restent possibles.

A noter également que la méthode n'est applicable que si le terrain est lui
même de qualité suffisante. Les passages où le terrain est de mauvaise tenue
doivent toujours faire l'objet d'un soutènement par supportage (par exemple
des cintres lourds).

7,3. TYPES DE SOUTÈNEMENT


On trouvera dans ce paragraphe une description succincte des différents types
de soutènement et de leurs domaines d'application.

Ils ont été classés en deux catégories principales:


Mise en place de boulons d'ancrages les boulons qui « arment. le terrain ou qui, associés ou non à du béton
projeté, apportent à la paroi de l'excavation une pression radiale ren dant
en quelque sorte le terrain apte à se soutenir lui-mème ;

196 197
les soutènements par anneaux qui sont placés à -l'intérieur de l'excavation
pour constituer le soutien des parois et qui travaillent en quelque sorte
comme une « peau de protection» ou une « coque» (cintres, voussoirs).

Le béton projeté est fréquemment associé à d'autres éléments de soutènement


/( dans le cadre des méthodes de construction des tunnels avec soutènement
\. Oroin. t. ...f"~10 immédiat. Aussi n'entre+i1 pas à proprement parler dans l'une ou l'autre des
--- I_L- catégories précédentes et doit-il être traité séparément.
.1$ ._L 1
7.3.1. Soutènement par boulons
Coupe type du soutènement provisoire et du revêtementjroche calcaire peu fracturée
.,.. ~.. 'i'~'.. <><<< 7.3.1.1, Types de boulons
",,11,._4'''~
... ",.IhL'i"",

" Il existe deux types principaux de boulons utilisés en travaux souterrains, les

~i,
C.oUPE 1.1 ~
" boulons à ancrage ponctuel et les boulons à ancrage réparti (appelés couramment
boulons à scellement continu ou ancrages). Dans certains cas particuliers, on
peut également utiliser des tirants d'ancrage précontraints.

1 Les boulons à ancrage ponctuel comportent une tige qui est tendue entre
Q

l'ancrage en fond de trou et la tête bloquée en parement. L'ancrage est


7â a .n~ ... ~ •• 0;0 couramment un ancrage à expansion constitué de deux demi-coquilles qui se
.".......... ,,,.,...
.......!.'o ...
bloquent au terrain en s'écartant. La mise en tension du boulon (précontrainte)
~Qo."' ',00,"
est obtenue par serrage de l'écrou de tête. Pour procéder à une bonne mise
en tension, l'emploi d'une clé dynamométrique est très souhaitable.
Coupe type du .soutènement provisoire et du revêtementloche calcaire très fracturée
ou mamo-calc81re L'avantage majeur de ce type de boulon est sa mise en œuvre rapide et son
;,.11' HEY 180
'0'"'''' ,"poc,m,o' )...,~" [ efficacité immédiate. Il applique à la paroi une pression de confinement radiale
0,60 .. ,. llOm
d'intensité connue, si bien que son mode de dimensionnement est relativement
aisé.
u~n.( •

Son efficacité ne se maintient cependant dans le temps que si l'ancrage ne


glisse pas dans le trou. Aussi n'est-il pas utilisable dans les roches de faible
8Ô''''' .......,. résistance ou de façon pennanente.
20_ ... , ••
.... " ..... "'.d;
,'"""II. !~
Certains utilisateurs prévoient une injection ultérieure du trou pour enrober
la tige et réduire ses risques de corrosion. L'injection limite par la même
occasion les risques de glissement de rancrage.
NO"'~' b<o'".
,.th; d, ,.4;', , •• ,or,.;IO; •• i ..I ...... L'injection est réalisée en fond de trou par un tube fixé à la tige. Ce disposi.
,.i.im... ' " 4,00 .. j.I,,;.... dOl p;.4 ... ,•.

Coupe type du soutènement provisoire et du revêtement) roche de mauvaise à très


tif n'est pas toujours très fiable suite à une détérioration possible du tube d'in-
jection pendant sa mise en place dans le trou en même temps que le boulon.
mauvaise qualité
Les domaines d'emploi privilégiés des boulons à ancrage ponctuel sont:
- appliquer une pression de confinement de valeur déterminée en parement des
TUNNEL ROUTIER - Exemples de coupes types tunnels sous forte couverture pour éviter ou limiter l'écaillage ;
(d'après document COYNE ET BELLlER) - assurer la stabilité des parements dans les massifs rocheux avec une direction
de discontinuité privilégiée. Par exemple dans les massifs stratifiés, la tension
des boulons en appliquant un effort normal aux plans de stratification améliore

198 199
"
leur résistance au cisaillement. De même, dans une roche compacte décoUpée
par une fracture principale le long de laquelle un bloc rocheux est susceptible de
glisser ou de tomber, le boulon, par sa tension, maintient le bloc en place. Dans
ce dernier cas, la force de précontrainte sera égale au poids du bloc instable
si le bloc risque de tomber. inférieure au poids s'il risque de glisser ;
- assurer la sécurité du personnel contre les chutes de pierres ou de petits blocs
rocheux. Il s'agit là d'une utilisation très fréquente des boulons à ancrage ponc- ANCRAGE MECANIQUE TENQU
ET INJECTE
tuel auxquels on associe alors un grillage de protection.
ANCRAGE AVEC SCELLEMENT ET
0 INJECTION A LA RESINE
2 Les boulons à ancrage réparti comportent une barre nervurée (par exemple
acier à haute adhérence) scellée sur toute sa longueur dans le forage. Suivant
la nature et le mode de mise en œuvre du produit de scellement, on distingue
Rond.lh
plusieurs types de boulons : ,phidque_

• les boulons avec scellement ~ la résine Rosine m;,lon~;,~ loriomon! l'or la ,alo! ion
do 10 toorre pendo"! la mist en plou
Des cartouches de résine contenant dans des compartiments séparés la résine
et le catalyseur sont introduites dans le trou. Elles sont perforées et mélangées
lors de l'introduction et de la rotation de la barre à l'aide d'une perforatrice
(plus de 200 tJmn). Pour assurer une bonne adhérence entre la tige et le massif,
le trou d'ancrage doit etre parfaitement calibré et le jeu entre le boulon et le BOULON SCELLE AU MORTIER PAR 130ULON D'ANCRAGE SCELLE SUR TOUTE
terrain doit correspondre aux prescriptions du fabricant des cartouches de résine LA TECHNIOUE· PERfO· SA LONGUEUR DANS UN FORAGE
(quelques millimètres). PRE -INJECTE
Les boulons à la résine ne sont pas recommandés en présence d'eau en raison
des aléas de polymérisation de la résine. --..,,<8;-"'~ Coulis clt ",lItmtM

• Les boulons avec remplissage prtalable au mortier


Avant la mise en place de la barre, le trou est injecté avec un mortier de ciment
introduit depuis le fond par un tube. Le mortier injecté par une pompe repousse
1oI0rlie, .. 1""" ~".",d la
le tube vers l'extérieur du trou. 1><1"0'" 'nlrodu".
Cette méthode est recommandée dans les terrains fissurés ou hétérogènes où les
trous de fora tian sont mal calibrés.

Néanmoins, et en particulier pour les ancrages en voûte, la mise en œuvre Fig. 7.1 - Principaux types de boulons
satisfaisante des ancrages au mortier nécessite un personnel qualifié. Le mortier (d'après E. HOEK - 1980)
doit être à prise rapide et à haute résistance. De plus, il doit être suffisamment
plastique pour rester injectable et suffisamment consistant pour ne pas ressortir Des mortiers secs, prêts à l'emploi, sont actuellement disponibles sur le marché.
du trou. La technique de mise en place s'apparente alors à celle du scellement à la résine.
La barre est enfoncée à l'aide d'un marteau vibrateur. La poussée du boulon Les cartouches, remplies d'un mortier avec ciment à prise rapide, doivent être
contribue à accrottre le remplissage des vides et du terrain. Un volume de mor- humidifiées quelques minutes avant d'être introduites dans le trou de forage.
tier sensiblement égal au volume du boulon est alors injecté dans le terrain. En
• Les boulons au mortier suivant la technique « Perfa »
fin d'opération, le mortier doit être surabondant et ressortir en tête par l'es-
pace annulaire entre le boulon et le rocher. Le procédé « Perfo » consiste à introduire dans le forage de diamètre approprié
un tube cylindrique constitué de deux demi-coquilles perfor~es, préalablement
remplies de mortier. Le boulon est ensuite enfoncé dans le tube « Perfa ». La
tige fait piston et chasse le mortier par les trous des demicoquilles, ce qui assure le
remplissage de l'espace annulaire entre les demicoquilles et les parois du forage.
L'avantage de ce type de boulon est sa facilité de mise en œuvre. Par contre,
pour assurer une bonne adhérence entre la barre et le terrain, le forage doit être

200 201
parfaitement calibré et son diamètre approprié à celui du boulon et des coquilles. b - Espacement maximum des boulons
Un remplissage satisfaisant du forage se traduit en fin de mise en œuvre de la
barre par une sortie du mortier par l'espace annulaire entre le boulon et le rocher. le plus contraignant de :
Les diamètres indiqués ci-après en millimètres donnent généralement de bons 2 à 2,5 m
résultats. - 0,5 fois la longueur des boulons.

c - Diamttre des boulons â scellement réparti :


Diamètres Boulon 0 20 mm Boulon 0 25 mm
Trou de forage 32 36 40 44 38 42 46 Longueur des boulons en m 2 4 6
Coquilles "Perlo" 27 31 36 40 31 36 40
Diamètre de la tige en mm 16 20 25

En traversant les discontinuités du massif rocheux, les boulons à scellement


continu, qu'ils soient à la résine ou au mortier,« arment le terrain, améliorent
)t 3° Les tirants d'ancrage
ses caractéristiques mécaniques globales et le rendent en quelque sorte apte à se
soutenir lui-même. C'est par cette amélioration des caractéristiques mécaniques Les boulons proprement dits, dont il a été question précédemment, sont des
du terrain, qui reste, il est vrai, quelque peu subjective et soumise à l'appréciation tiges d'acier de 16 à 25 mm de diamètre et de 1,5 à 6 m de longueur.
de l'ingénieur, que l'action des boulons à scellement continu peut être introduite
dans les calculs. Pour des longueurs plus importantes, dont l'emploi peut etre nécessaire dans
les cavités souterraines de grande dimension, on utilise de préférence des barres
Le domaine d'action privilégié des boulons à ancrage réparti correspond aux
à plus haute résistance, Dywidag par exemple, ou des câbles tendus. Leur
massifs rocheux fissurés, de résistance moyenne ou même assez faible. Mais
mise en œuvre doit être conforme aux règlements relatifs aux tirants d'ancrage
ils ne peuvent pas ttre utilisés dans les terrains de mauvaise tenue dont la
résistance mécanique ou la cohésion n'est pas suffisante pour qu'ils puissent, au rocher.
mtme en état de confinement, constituer une voo.te de décharge participant à
la stabilité d'ensemble.
7,3.1,2, Emploi des boulons en association avec un autre type de
Le dimensionnement des boulons à ancrage réparti est généralement empirique soutènement
et basé sur l'expérience. On contrOle par auscultation pendant les travaux
(§ 9.3.) s'ils sont suffisants en longueur comme en densité. A titre indicatif, L'action d'un boulon sur la paroi même de l'excavation ne s'applique qu'au
on peut retenir les usages suivants: voisinage de sa tNe et de sa plaque d'appui.
a - Longueur minimum des boulons :

Diamètre 0 du tunnel Boulons en voûte Boulons en piédroits

0<6 m 0,50 0,50

6 <0 <18 m 3 à 4,5 m 3 à 4,5 m

0>18 m 0,25 0 . 0,2 0

Si le calcul qui a été effectué tient compte des caractéristiques de rupture du


terrain, on peut demander aux boulons de couvrir au moins la zone de rupture
autour de l'excavation.

202 203
Beton projete (e= [5em)
et treillis soudè.
Boulons ci ancrages ponctuels
Lignes ~---en fonction de la fracturation

, / Séton coffré

./
:.4
COUPE TYPE "A"

Béton coffré
Ligne 1

Ligne E
Ligne A

L
j

COUPE TYPE"B"

----- 1

-;-- -
"--
/' ... "'. . "" . 'i~'
/'
,

/.i ::." ."; '.. :


'.'

~ Séton coffré

LlgneA \ Cmtre HEB 120 et bêton projete


1~ (épaisseur moyenne 15 cm)
~

, 1
Cables prècontroints
Capacite 150 t.
Ancrages: 0 25
Longueur 4 et 6 m .,1 i
.~. ~'.
Longueurs. 16rn et 20m Espacement 1,50xl,50m
Espacement: \ '.' ; COUPE TYPE "C"
'loufe 3,50x3,50m ' - - - - - -+----------'
piedroits 6x3,50m ,,[

Exemple de soutènement d'une grande cavité Galerie hydraulique - Exemple de coupes types
(d'après document COYNE ET BELL/ER)

204 205
Les boulons ne doivent donc être employés seuls que si les blocs rocheux Le béton est quelquefois employé sans cintres ou sans boulons. Il s'agit en par-
potentiellement instables ont une dimension voisine ou supérieure à la maille ticulier des tunnels de section modeste dans des terrains altérables suscepti.bles de
du boulonnage (espacement des fissures au moins égal à l'espacement des se déliter par modifications thermiques, hydrométriques ou par action mécanique
boulons). Dans les autres cas, ils sont utilisés en association avec; un autre (ouverture de discontinuités par suite de la modification de l'état de contra in·
type de soutènement. tes). Dans ce cas les parois de l'excavation doivent être découpées le plus soi-
gneusement possible et présenter une courbure régulière.
Les boulons à ancrage ponctuel sont souvent associés à un simple grillage,
quelquefois à des plaques minces. D'une manière générale, le béton projeté ne peut ttre appliqué en cas de
venues d'eau importantes. Il peut étre utilisé si la présence d'eau reste diffuse,
Les boulons à ancrage réparti sont généralement utilisés dans le cadre des à condition de prévoir en parements des drains pour éviter la mise en pression
méthodes de construction des tunnels avec soutènement immédiat (§7.2.2.). de la coque en béton).
Les boulons sont alors associés à un béton projeté armé ou non d'un treillis
soudé. Pour les grandes cavités ou dans les terrains où l'emploi de ces méthodes
s'avèrent limite,. on y ajoute quelquefois des cintres légers. Ces cintres sont 7.3.2.3. Mise en œuvre
maintenus au rocher par les boulons et constituent une coque plus résistante
qu'un simple béton projeté (voir figure 7.3). Il existe deux grandes techniques de projection
par voie sèche (avec ou sans prtmouillage) ;
- par voie mouillée.
7.3.2. Béton projeté
Ces deux procédés sont schématisés sur la figure 7.2.
La technologie et la mise en œuvre du béton projeté font l'objet de recom-
mandations du groupe de travail nO 6 de l'AFfES. a - Projection par voie sèche
Le mélange constitué de ciment, d'agrégats et d'adjuvant en poudre est homo-
On se bornera dans ce paragraphe à en rappeler les principes essentiels. généisé dans un malaxeur, puis transporté très rapidement dans un courant d'air
comprimé. En passant dans la buse de sortie (appelée lance), l'eau est incor-
porée au mélange et le béton est projeté à grande vitesse sur la surface d'ap-
7.3.2.1. Définition· constituants plication. Des aménagements particuliers peuvent permettre l'introduction des
adjuvants au niveau de la buse de sortie (adjuvants alors liquides).
Le terme béton projeté s'applique à un béton mis en œuvre par refoulement.
Les principaux avantages de ce procédé sont les suivants :
Le béton mis en place ne peut s'appliquer sur une certaine épaisseur (en
particulier en voûte) que si sa prise est accélérée. Cela nécessite presque la vitesse de projection du mélange sur la surface d'application est élevée,
toujours l'emploi d'un adjuvant accélérateur de prise et de durcissement. Il faut ce qui permet une bonne adhérence du béton sur le support ;
par ailleurs que le pourcentage de sable soit assez élevé et que la granulométrie seule la quantité d'eau nécessaire à l'hydratation du ciment est ajoutée à
des agrégats ne comporte pas de dis continuités importantes. la sortie de la buse. Le rapport E/C reste faible, ce qui limite le retrait
du béton.
L'AFTES propose dans ses recommandations trois fuseaux granulométriques
des granulats (suivant leur dimension maximum: 08 mm - 12,5 mm - 16 mm). Parmi les inconvénients majeurs de ce procédé, il faut citer:
Ces courbes, basées sur l'expérience, ne sont pas universelles. Des essais de conve-
nance sont systématiquement à prévoir). les rebondissements, donc les pertes qui sont très importantes (25 à 40 % du
mélange) ;
la production de poussière à la projection. La formation de poussière peut
7.3.2.2. Domaines d'application ttre réduite en partie si l'on utilise le procédé appelé « voie sèche avec
pré mouillage .II' pour lequel l'eau est incorporée au mélange par un anneau
Le béton projeté armé d'un treillis soudé est couramment utilisé en association de prémouillage situé 3 à 4 m en amont de la lance.
avec un .aut.re type de soutènement. Il peut s'agir de boulons à ancrage réparti
en apphcatlOn des méthodes de construction des tunnels avec soutènement b - Projection par voie mouillée
immédiat (§7.3.1.2.) ou de cintres métalliques (§7.3.3.1.). Le mélange eau, agrégats, ciment est gâché suivant les procédés traditionnels

1
206 207
puis transporté dans la conduite. La propulsion du mélange mouillé est assu- Au titre des inconvénients, il convient de noter que la c0!1'pacité et l'adhérence
rée soit par air comprimé (le flux est dilué) soit par action d'une pompe à bé- du béton en place est moins satisfaisante qu'avec la voie sèche.
ton (le flux est dense).
Le silicate de soude, utilisé généralement comme accélérateur doit être utilisé
Les adjuvants liquides (notamment l'accélérateur de prise) sont introduits à la dans des proportions plus importantes. Il en résulte une diminution des
lance. caractéristiques du béton qui ne peut être compensée que par un dosage plus
important en ciment.
Les principaux avantages de ce procédé proviennent de la vitesse de projection
relativement faible ce qui conduit à :
- une faible pollution (production de peu de poussière) ;
7.3.2.4. Armatures
- une réduction des rebondissements, donc des pertes ;
- le dosage en eau est plus précis. Avec cette méthode il est plus facile d'auto-
matiser le mode de projection, ce qui permet des rendements plus élevés qu'avec
la méthode par voie sèche.
! La résistance à la traction du béton projeté est un des paramètres essentiels
qui détermine les performances de ce type de soutènement.

1! L'amélioration du comportement à la traction est couramment obtenue par une


armature en treillis soudé. Mais la présence de l'armature pose des problèmes
i à la mise en œuvre du béton. Le béton projeté a tendance à s'accrocher
sur tous les objets rencontrés. Il en résulte que le treillis soudé tient lieu
1! d'écran gtnant la pénétration de béton, ce qui peut avoir pour conséquence de
i créer des défauts de remplissage. C'est pour l'éviter que la maille des treillis
DIFFERENTES TECHNIQUES DE PROJECTION DE BETON

Granula!s clmen! accéltr 1 r


}, généralement utilisés est supérieure ou égale à 15 cm.
PROJECTION
Des vides peuvent néanmoins apparaître derrière le treillis, en particulier si la
PAR
VOIE SECHE teneur en accélérateur est élevée. Il faut veiller à ce point sur les chantiers;
Ea""_~,, en effet les utilisateurs ont tendance à augmenter la teneur en accélérateur
prévue en laboratoire, pour faciliter l'accrochage du béton sur la paroi.
Air comprimé mélon e dans fiai d' ir Adjuvants
ev en lu Ils Les treillis soudés présentent d'autres inconvénients sur le chantier, principa-
lement du point de vue de l'Entrepreneur :
PROJECTION
Sélan frais mauillé il est relativement long à mettre en place et à fixer à la paroi, ce qui
PAR
diminue sensiblement la vitesse de creusement d'un tunnel où le béton est
VOIE MOUILLEE
Accélérateur placé à l'avancement;
A FLUX DILUE
liquide sa rigidité l'emptche de « coller» parfaitement à la paroi. Comme le
mélan edans fIai oir',6====d
/ découpage de l'excavationest souvent irrégulier, mtme avec découpage soigné
/ , ou mécanique, le remplissage de l'espace entre la paroi et le treillis conduit
PROJECTION
à la mise en place d'une épaisseur moyenne de béton bien supérieure à
mouillé l'épaisseur minimum prévue au projet et qu'on aurait sans treillis.
PAR
VOIE MOUILLEE Pom e è béton
A FLUX DENSE Accélérateur Pour éviter ces difficultés, des utilisateurs proposent le béton projeté armé de
AIr comprimé fibres. Il- s'agit généralement de fibres métalliques de 2 à 6 cm de longueur,
mélangées aux agrégats avant projection (0,5 à 1,5 % en volume). Les essais
réalisés montrent que cette technique est intéressante et prometteuse. Cependant
le malaxage et la projection d'un béton armé de fibres nécessitent une technique
spécifique et délicate à mettre en œuvre, si l'on veut obtenir un soutènement
satisfaisant, sans que les fibres ne s'agglomèrent.

Fig. 7.2 - Différents procédés de projec6on du béton

208 209
7.3.3. Soutènement par anneaux Intérieurs
CADRE DE BOISAGE
Parmi les différents soutènements entrant dans cette catégorie. on utilise le Co.
l, plus fréquemment les cintres métalliques et les voussoirs.
Enfil FaJ", ehopeou Enfilooe
.:1 J
f""_ Elrtsilon
,1- ., .,...;,
li • "
hapeau
:
d
, Chapeau 1
: Jombo_'
7.3.3.1. Cintres métalliques " Jambe ----.l-
,
1
, Semell. :1 Stm4ue,I
Les cintres constituent une ossature en forme d'arc ou de portique disposée ~ -dJ ......'" ~.: -l' ,
selon la section transversale du tunnel. Ils peuvent ~tre constitués en bois, en
profilés métalliques. en treillis métalliques. etc. Les cintres les plus utilisés en
travaux souterrains sont les cintres en profilés métalliques BEB ou TH. On
ne s'intéressera qu'à ce type de cintres par la suite. CINTRE H.E.B

Pour que les cintres soient en mesure de jouer leur rOle de soutènement, il
est indispensable de veiller à la qualité du blocage du cintre avec le terrain.

{Jj
Traditionnellement, le blocage était réalisé suivant l'une ou l'autre des méthodes
suivantes : dans les terrains nécessitant un blindage entre cintres, des plaques
de blindage étaient placées longitudinalement entre les cintres ; un béton de --------------
bourrage (quelquefois des pierres sèches) comblait J_e vide entre le blindage et A _ DISPOSITION 'ENSEMBLE TYPE
le terrain. Dans les terrains de meilleure tenue, des cales disjointes en bois
---Hn----
ou en métal assuraient directement le contact entre le terrain et les cintres.
i ----u- [] Prorilé en U soudé Plaline soudêe

f y'NES
Actuellement. il est de plus en plus fréquent de réaliser le blindage avec un bé-
j
ton projeté armé d'un treillis soudé. Cette méthode de soutènement 0\1 les cin.
î ~ °ï:~oD::J"~GE O.PIECE D'APPUI

--
tres métalliques traditionnels sont associés au béton projeté limite la décompres-
sion du terrain après excavation et augmente J'efficacité du svutènement. 1
""'-...,.
C. OEiAIL D"ASSEMBLAGE PAR ECLISSES
On peut remarquer à cette occasion que les cintres ne sont pas jointifs et
constituent un soutènement discontinu du terrain. Un des intérêts d'utiliser le
béton projeté comme blindage entre cintres est de rendre plus efficace l'action CINTRES COULISSANTS ENROBES DE BETON PROJETE ETASSOOES
du soutènement. ADES ANCRAGES (TYPE TH)
.rCauchedebêtonprq~ 3cm
1;:'~ par mêlft Ini0ir9
l
:1/
r2·CoUc.hedeB.P12Cln
L'espacement entre les cintres est généralement compris entre 0,8 et 1,5 m, r-3'Couche de BP5cm
Il est fonction de la capacité de résistance du cintre comparée à la valeur des '-:'''''.--;:'"'
poussées des terres. Il est par ailleurs limité à la longueur maximum de la
passe de terrassement qui doit rester autostable le temps de placer le cintre.
~L/ Barre

~aa~~'f:~~~~~~~~
Dans les terrains de très mauvaise tenue où la stabilité de la voClte avant mise
en place d'un cintre n'est pas garantie, même en réduisant la longueur de ~d'Iacavili 025 . "
Eetou d. Serrage
la passe d'excavation, on prévoit un enfilage sur cintres. L'enfilage peut être • S IQ .. ZG

a ) Poids por mêtre Un6aire suivŒtt


e( ... 1
, '. Ci,..
constitué de plaques métalliques, de rails, de tubes perforés (voQte parapluie).
Il prend appui sur les cintres à l'arrière et pénètre dans le terrain en avant
le diametre de 10 cavite
~ ··>;-i.:~..: ' ~1
R=4.90
R=5.10
du front de taille. Le terrain est ainsi soutenu au fur et à mesure de son '" '- .__.. '.:": ---'"-

creusement avant la mise en place d'un nouveau cintre au front. Treillis 50udi maill. 15"'15 (;15

bl [)jtail de mise en œuvre


Parmi les cintres métalliques, on distingue généralement les cintres légers. et
les cintres lourds.
Fig. 7,3 - Cintres

210
211
a - Les cintres métalliques légers présentent une capacité de portance relati- A titre indicatif, on peut noter que les profilés ci-après sont-les plus fréquemment
vement limitée. Leur faible poids rend leur maniement et leur mise en place utilisés comme cintres lourds à la traversée des zones fracturées et broyées
beaucoup plus aisés qu'avec des cintres lourds. Ils ne peuvent être utilisés qu'au dans les tunnels au rocher :
titre de protection provisoire du personnel. Leur inertie est insuffisante pour
qu'ils jouent un rôle majeur dans le soutènement de l'excavation. Depuis le Profilé Diamètre du tunnel
développement du boulonnage et du béton projeté qui représente une solution
beaucoup plus efficace et économique, ils ne sont plus employés que pour des HEB 120 2,5 à 5 m
applications spécifiques:
• dans les tunnels de petit diamètre (5 à 10 m excavé) où le chantier est peu
HEB 140 4 à 8 m
mécanisé et dans les galeries de reconnaissance où l'on veut pouvoir observer
les parements ; 1l HEB 180 7 à 10 m
• en association avec les ancrages et le béton projeté (§ 7.3.1.2.) ; le cintre (gé-
néralement TIf 29 kg/m) est alors suspendu aux ancrages et son rôle consiste
1, HEB 220 9 à 12 m
essentiellement à répartir les efforts entre les têtes de boulons.

b - Les cintres métalliques lourds qui sont conçus comme un soutènement par
supportage (§ 7.2.). Les profités plus lourds que les HEB 220 sont rarement utilisés dans les tunnels
par suite de leur difficulté de façonnage et de mise en œuvre. Pour la même
Leur forte inertie leur permet, s'ils sont correctement appuyés et bloqués au raison, les cintres lourds sont rarement utilisés dans les cavités souterraines
terrain, de stabiliser les parois de l'excavation. Chaque cintre se compose de d'un diamètre d'excavation supérieur à 12 ou 13 m.
plusieurs éléments dont le nombre peut varier de deux à une dizaine suivant les
dimensions de la galerie. Les dimensions des éléments de cintres sont définies
en fonction des encombrements maximum admissibles pour leur transport et 7.3.3.2. Voussoirs préfabriqués
leur mise en place et en fonction du mode de réalisation de l'ouvrage (par
exemple pattes d'éléphant pour les tunnels réalisés en double section - voir Les voussoirs préfabriqués sont assemblés pour constituer des anneaux circulaires
illustration au début du paragraphe 7.3). faisant fonction de soutènement et/ou de revêtement définitif.

Les caractéristiques des cintres lourds peuvent se calculer suivant le même Leur domaine d'emploi privilégié correspond aux tunnels creusés avec une
principe qu'un revêtement de tunnel, tout en prenant en compte l'influence du machine à attaque globale dans les roches meubles et les sols. Les voussoirs
front d'attaque et du temps sur le comportement du terrain. A noter cependant assurent alors d'une part l'appui de la machine lui permettant de forer le terrain,
que la stabilité d'un cintre dépend en grande mesure de la façon dont il est et d'autre part le soutènement des parois du tunnel immédiatement à l'arrière.
bloqué au terrain. S'il n'a que des contacts locaux et espacés (blocage par Le vide annulaire entre la paroi de l'excavation et l'extrados des voussoirs
cales), le cintre est très vulnérable et susceptible de flamber, ce qui limite sa est comblé par injections de bourrage. Il est recommandé de procéder à ces
capacité de résistance. Si, au contraire, il est en contact de façon continue avec injections immédiatement en arrière du bouclier ou de la jupe de la machine
le terrain (en association avec du béton projeté), il peut travailler beaucoup foreuse.
plus utilement jusqu'à une valeur maximum voisine de sa résistance admissible
en compression simple. Un anneau de voussoirs comporte le plus souvent six à dix voussoirs, dont un
voussoir de clé et le complément en voussoirs courants sensiblement identiques
entre eux (figure 7.4).

Le voussoir de clé est conçu pour constituer le c1avage de chaque anneau.


Les voussoirs adjacents de part et d'autre sont appelés « voussoirs de contre-
clés ,..

Les voussoirs existants diffèrent par le matériau dont ils sont constitués (béton
armé ou fonte), par leur forme et le dispositif d'assemblage (voussoirs évidés
ou non - voussoirs droits ou biais· type du boulonnage entre voussoirs) et
par le type de traitement de l'étanchéité des joints entre voussoirs.

212 213
CHAPITRE 8

SECTION TYPE TYPES VOUSSOIRS Construction

8.1. INTRODUCTION

On peut distinguer deux types principaux de construction des tunnels :


ceux qui sont basés sur des opérations d'avancement cyclique : creusement.
marinage, soutènement;
ceux où les opérations de creusement et de marinage (parfois également
soutènement) sont effectuées en quasi~contjnuité avec l'emploi de machines
à attaque globale (§ 6.2) ou de boucliers (§ 6.3).

Chaque chantier est en effet un cas d'espèce qui dépend non seulement des
conditions locales, mais également du type de matériel utilisé.

Un cycle traditionnel d'avancement se décompose schématiquement comme


suit:

o Opération n 0 1 : creusement
Le creusement peut être exécuté mécaniquement avec une machine à attaque
ponctuelle (§ 6.2.2.2.) ou à l'explosif ( § 6.1.1.). Dans ce dernier cas. cette
opération se décompose ellemême en phases successives: perforation (exécution
des trous de mines) - chargement des trous à l'explosif abattage (tir).

o Opération nO 2 : marinage
Le marinage des déblais est toujours précédé de la purge de la voQte et du
front. Parfois, la mise en œuvre d'une première couche de béton projeté
précède également le marinage (§ 7.2.2.).

o Opération nO 3 : soutènement (si la tenue du terrain le rend nécessaire)


Le soutènement assurant la stabilité de l'excavation (boulonnage. béton projeté,
Fig. 7.4 - Exemples de revêtement en voussoirs
cintres métalliques) est généralement placé avant de débuter une nouvelle phase
d'excavation. Dans les terrains de mauvaise tenue, la longueur d'une passe est
égale à la portée maximum de l'excavation qui peut rester stable par elle-même

214 215

" ....
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..
-.-.~--" "'.'''~-'-.,",,-,\;--':/'
le temps nécessaire pour placer le soutènement. Ainsi, lorsque des cintres L'excavation du strass est effectuée suivant une méthode semblable à celle des
sont prévus, la longueur des passes de creusement est généralement égale à terrassements à ciel ouvert. Elle peut être réalisée tine fois le creusement du
l'espacement entre cintres. tunnel en demisection supérieure terminé, ou avec un certain décalage (20 m
à plusieurs centaines de mètres).
Le présent chapitre ne traite pas de la construction des tunnels creusés avec une
machine à attaque globale au rocher (§ 6.2.2.1) ou avec un bouclier (§ 6.3.). Pour les tunnels de grande dimension (plus de 40 à 50 m) un avantage notable
de cette solution comparée au creusement en pleine section est sa souplesse
On peut souligner que l'étude détaillée des méthodes d'exécution est tradition_
nellement du ressort des entreprises. d'exécution, Elle s'adapte bien aux procédés modernes avec soutènement
imml!diat (§ 7.2.2.). Vu la dimension réduite du front d'attaque en demi·
section supérieure, elle permet de mieux maftriser les problèmes de stabilité de
l'excavation en terrain médiocre et de placer des cintres métalliques lorsqu'ils
8.2. DIFFÉRENTS MODES DE CONSTRUCTION s'avèrent nécessaires, dans des conditions plus favorables.
8.2.1. Creusement en pleine section
Cette méthode consiste à excaver la totalité de la section du tunnel en une 8.2.3. Creusement en sections divisées
seule fois.
Cette méthode regroupe l'ensemble des méthodes de construction où le creusement
Elle est couramment utilisée pour la plupart des tunnels creusés dans des roches d'un tunnel est effectuée en plus de deux phases distinctes,
de bonne ou d'assez bonne tenue, lorsque leur section n'est pas trop importante
pour être couverte par un jumbo ou une machine à attaque ponctuelle, l
, Son application est longue et coo.teuse. Elle ne se justifie que s'il n'est pas
possible d'utiliser une autre méthode.
Cette méthode facilite l'organisation du chantier. Elle est la plus rapide,
Avec un creusement en sections divisées, chaque phase de travaux comprend
Dans les tunnels de plus de 40 ou 50 m de section, elle nécessite de gros engins l'excavation des terrains sur des sections réduites. Par là même, la stabilité des
dont l'amortissement suppose en général des chantiers d'une certaine longueur sections excavées est plus facile à mattriser et la décompression des terrains
(plusieurs kilomètres), EUe suppose d'autre part un bon terrain systématique, susjacents est plus limitée.
la mise en place des cintres métalliques à l'avancement devenant très difficiles
pour des sections aussi grandes, Le creusement en sections divisées s'applique ainsi
soit aux grandes excavations souterraines (par exemple usine hydroélec
Dans les tunnels de plus faibles sections, elle est la méthode d'exécution
trique) dont la section est trop importante pour pouvoir être attaquée même
habituelle, tout au moins dans les terrains dont la tenue est suffisante pour
par demi-section supérieure avec les engins de terrassements habituels ;
permettre la mise en place du soutènement.
soit aux tunnels dans des mauvais terrains lorsque les autres méthodes
A la limite, dans les tunnels de très faible section (10 à 15 m de section), elle de construction présentent des risques d'exécution ou conduisent à des
constitue, quel que soit le terrain, le procédé habituel de construction, tassements en surface inadmissibles (par exemple tunnels en site urbain
sous faible couverture),

8.2.2. Creusement par demi-section supérieure La division de la section à excaver est fonction de la dimension maximale de
l'excavation élémentaire qui peut rester stable par elle-meme avant mise en
Cette méthode consiste à excaver dans une première phase la demisection place du soutènement.
supérieure du tunnel suivant sa forme définitive. La hauteur de cette excavation
préliminaire peut aller jusqu'à 5 ou 6 m. La position par rapport au tunnel fini de la première galerie excavée ainsi que
la succession des phases d'excavation suivantes peuvent etre très variées. Elles
Dans une deuxième phase, on procéde à l'excavation de la demi-section inférieure doivent être adaptées à la situation de l'ouvrage, à sa forme et au matériel
appelée stross (voir illustration ciaprès), disponible.
La mise en place du soutènement s'effectue en principe à l'avancement de On trouvera ci-après une description générale et schématique de deux modes
chaque phase d'excavation. d'exécution caractéristiques:

216 217
un mode de creusement possible consiste à creuser dans un e première phase
une galerie de farte en clé de vollte, puis à l'élargir latéralement pour
achever la demi section supérieure de l'excavation finale. Le terrassemen t de
la demisection inférieure peut ensuite ttre réalisé par tranches horizontales
à l'a bri du soutènement de la vallee;
une autre méthode consiste à commencer par deux galeries de base au
niveau des piédroits pour constituer les appuis rigides du soutènemen t et
permett re l'abattage ultérieur de l'ensemble de la section.

D ans chacune de ces méthodes, la première galerie excavée peu t et doit être
utilisée comme gale ri e de reconnaissance.

Cintre HEB 180 el be lon


S i necesso ire contortement projete ( 2 0 cm moyen)
co mpleme ntoi re por ancrages , plus tre illi s soude .
025 - longueur 2,50 m Exemple d'stlaque par demI-section supérieure
puis exc avation du stross.Autoroute AB (France) (d'après document SGETAUROUTE)

Si necesso ire. le fronl


d'olloque se ra êço l emel"ll
canforle pOr bêt on projete.

Tunnel autoroutier en mauvais terrain


Excavation en secûon divisée
(document GOYNE ET BELLlER)

Exemple de coffrage rétractable - Galerie hydraulique


Barrage Moulay Hassan 1er (Maroc) (d'après document GOYNE ET BELLlER)

218 219
8.3. TRAITEMENTS SPÉCIAUX
1 8.3.1. Généralités

Lorsque l'eau sous pression est associée à un terrain meuble (zone broyée,
sol sans cohésion), les méthodes d'exécution classiques ne permettent pas de
maintenir la stabilité de l'excavation.

Plusieurs méthodes sont possibles. On peut avoir recours à un traitement


préalable au creusement (drainage. injection, congélation), ou à l'utilisation
d'un bouclier .Les différents types de boucliers sont précisés au § 6.3.1.. et leur
domaine d'emploi comparé au § 6,3.2.

On trouvera ci-après quelques notions de base sur les traitements par injection
et congélation.

8,3.2. Injections

8.3.2.1. Principes généraux

Un traitement par injections consiste à faire pénétrer dans le terrain un coulis


liquide qui se solidifie dans le temps. On peut ainsi soit simplement réduire
la perméabilité du sol ou de la roche fissurée (injections d'étanchement),
E ~-- ---" soit chercher également à améliorer sa résistance mécanique (injection de
o consolidation).
o
®
_ _ ..J
Les problèmes de traitement de sol se prètent difficilement à l'établissement de
règles rigides. Les dispositions prévues initialement doivent toujours pouvoir
faire l'objet d'une adaptation aux conditions réelles et/ou locales. Les résultats
obtenus en cours de travaux doivent etre analysés systématiquement par un
spécialiste qui adaptera en conséquence les méthodes de travail envisagées.

8.3.2.2. Coulis

Les coulis peuvent ~tre classés en trois catégories principales :


les suspensions instables qui sont de simples suspensions de grains de ciment
dans l'eau et qui ne sont homogènes que tant qu'elles sont maintenues en
agitation ;
2040m
les suspensions stables qui sont obtenues en malaxant dans de l'eau une
combinaison de ciment et d'argile (ou de bentonite) ;
Phasage d'excavation d'une grande cavite sourerralne les liquides, solutions colloïdales (silicate de soude plus ou moins dilué et
son réactif, résines) qui se transforment en gel après une durée réglable
(temps de prise).

;\

-' .. -,; . "".2/i."'O."~~~,,,_~_~~,O ""f~"'_.~


.' ,,. ... "."."0, .. "C" .:;;J" .. ",,,,,,,,,,,, ... ,,J 221
COUPE HORIZONTALE DANS L'AXE DU TUNNEL
Un projet de recommandations du groupe de travail nO 8 de l'AFTES précise
Limite théorique de "ir,jeC:li0lL,., le domaine d'applicationdes coulis:

~I Les coulis de ciment pur sont essentiellement utilisés dans la consolidation des
roches fissurées avec fissures plus ou moins ouvertes.
Forages d'", 'J«'''u'~~c..
Les suspensions de ciment stabilisées par un apport d'argile ou de bentonite
représentent les coulis économiques de base des traitements de terrain par
injection. Ils sont employés seuls pour la consolidation ou l'étanchement des
! terrains granulaires grossiers. Dans les terrains fins ils sont utilisés comme
injection de 1ère phase en association avec d'autres coulis plus fluides (silicate

Tubes d'lnjectioo

Forages drainants
i de soude).

Dans le cas de volumes importants à remplir, on peut obtenir un produit plus


économique que les deuxcoulis précédents en remplaçant une partie du ciment
Axe du tU!l~~B __ _ par un sable naturel ou des cendres volantes provenant de centrales thermiques.
_______ ~4 m. L'aspect remplissage doit alors être prépondérant sur l'aspect consolidation.
,,j L'injection de coulis à base de silicate de soude est utilisée lorsque la perméabilité

~
du terrain est trop faible pour permettre l'injection d'un coulis bentonite-ciment.
Suivant la formule employée, le gel de silice aura des propriétés d'étanchement
ou de consolidation provisoire ou permanente.
COUPES TRANSVERSALES
Les résines injectées sont des solutions de produits organiques. Le temps de

r FACE DU TUNNEL COUPE TYPE DU TRAITEMENT

Limite théorique
de l'injection
- A
prise est contrOlé par les proportions de réactif ou des constituants mis en
présence. Les résines sont utilisées aussi bien pour l'étanchement que pour la
consolidation, lorsqu'aucun autre coulis n'est injectable.
8
Parmi les résines, on peut distinguer:
Forages drainants / .. "' . / " c. C les résines acryliques où. la polymérisation est provoquée par l'addition de

([D' ?.
/
1 o • , , '0. .'0\, 0
catalyseurs ;
8OC:
A: :: ::. , :' .
,,, r , 0
les résines phénoliques pour lesquelles le durcissement est obtenu par addition
FE -..... ... d'un réactif alcalin ;
H
G:
1 --
::
.•
::.
.• \. "
~'
E
F les résines polyuréthanes qui réagissent avec l'eau du site pour former une

[
1111

3 5
2 4
", 1

6 8
7 9
" 0 - _H
G.
mousse. Ces dernières sont utilisées pour le colmatage des venues d'eau.

L'AFTES propose le tableau 8.1. indiquant le domaine d'application des coulis


1 1 [ [ usuels dans les terrains meubles en fonction de la perméabilité du terrain.
2 3 5 6 7 e
0 2 4m. On peut rappeler la formule de HAZEN indiquant un ordre de grandeur de
la perméabilité des sables (en mIs) en fonction du diamètre des grains les plus
fins constituant 10 % en poids de l'ensemble (dlO en mm).

Exemple d'injection de traitement d'un accident géologique Sable uniforme k = 100 X 10 -6 d~o
Aménagement de Victoria - Sri Lanka - Sable à granulométrie étendue k 40 X lO-6dlo
(document GEOCONSEIL)

222
223
Tableau 8.1 Un traitement par claquage peut néanmoins s'appliquer dans des milieux peu
Domaines d'applica~ons des coulis en te"alns meubles perméables en masse où les injections assurent alors un serrage du terrain,
sans étanchement vraiment efficace.

Con",lod."".. b) Rocher fissuré


COULIS '"o.
E'.nch~_n'
L'injection sous pression d'un coulis à base de ciment dans une fissure produit
'" son essorage. Le blocage progressif de la fissure fait monter la pression. C'est
pour cette raison que le paramètre important pour l'injection d'un milieu fissuré
avec un coulis instable est la pression de refus. L'expérience montre l'intérêt de
fixer la pression de refus à la valeur maximum compte tenu de l'environnement
et de la situation de la tranche injectée (pour éviter les résurgences de coulis).
Pour les tunnels sous forte couverture, la pression de refus peut dépasser 10
MPa.

Lorsque les fissures sont larges, un coulis à base de ciment même épaissi peut
être injecté longtemps avant que l'on atteigne le refus par essorage. Il y a
alors intérêt à procéder en première phase à une injection avec un coulis stable
argile-ciment. Cette injection préliminaire est soumise à des critères semblables
à ceux des terrains meubles.

CARACTEFlISTIQUeS
ou JUIfI""N
po!"n~.b,ht~
",,, .. I~
," 5 10 Z
10'
5.'03
102
5 __ 10.
10l 104
5_105
En pratique, le choix d'un type de traitement (une ou deux phases), et le
.'...... ,' dosage initial CIE du coulis à base de ciment est déterminé à partir des résultats
_ _ _ 1),,"', .... ~ .... h"", ..,,, I.~.,. p'" ......... ' ....... , d'essais de perméabilité type Lugeon.

Voir aussi le paragraphe SA., injections dans le cadre des galeries en charge.

8,3.2,3, Paramètres d'injection


8.3.3. Congélation
a) Terrains meubles
L'injection des terrains meubles s'effectue avec des liquides ou des suspensions Congeler un sol, c'est transformer en glace l'eau contenue dans ce sol.
stables avec lesquelles on cherche à remplir les vides du terrain (injection par Cette technique ne s'applique donc que dans les terrains aquifères. Elle permet
imprégnation). de former autour de la future excavation une paroi gelée dure et imperméable.

Le coulis choisi doit avoir une viscosité d'autant plus faible que le terrain est L'apport de froid au terrain peut se faire :
moins perméable (voir tableau 8.1). soit par circulation d'un liquide refroidi en circuit fermé, en principe la
Le paramètre important est le volume de coulis. TI est prédéterminé avant saumure à une température de -20 à -30°. Cette méthode nécessite des
chaque passe d'injection et il représente le critère d'arr~t de l'injection. installations de surface importantes. La formation de la paroi gelée demande
3 à 4 semaines ;
Il est lié au volume du terrain à traiter et à la porosité du milieu.
Le volume de coulis correspondant doit être mis en place dans un temps donné, soit par circulation d'azote liquide, dont la détente (ébullition à-196°
qui est fonction du temps de prise du coulis. C) produit directement du froid. La circulation se fait en circuit ouvert,
La cadence d'injection se situe le plus souvent entre 0,6 et 1 m 3 /h. Elle doit être l'azote gazeux s'échappant dans l'atmosphère. L'azote liquide est apportée
adaptée à la réponse du terrain, représentée par la pression d'injection corres~ en camion-réservoir, si bien qu'aucune installation au sol n'est nécessaire.
pondante. En effet, avec un coulis et un débit d'injection donné, la pression La formation du mur de glace est rapide et ne demande que quelques
d'injection est d'autant plus élevée que la perméabilité du milieu est faible. jours.

Pour obtenir une bonne imprégnation du terrain, la pression d'injection effective Dans la pratique et pour des raisons économiques, la congélation à l'azote
doit être inférieure à la pression de claquage; sinon il y a gaspillage de coulis. liquide est réservée aux interventions rapides, nécessitant une congélation de

224 225
courte durée et la congélation à la saumure aux travaux de longue durée à CHAPITRE 9
poste ftxe.

Le principe général de mise en œuvre de la congélation est le mtme avec les


deux techniques précédentes :
exécution de forages dans le terrain autour du tunnel à construire avec un
espacement de 1 m environ ; Auscultation
mise en place dans les forages de tubes congélateurs qui permettent de
transférer au terrain les frigories nécessaires à la transformation de l'eau
en glace;
mise en circulationde la saumure ou de l'azote liquide dans les tubes congé-
lateurs, congélation progressive des couches autour des tubes, formation
d'une paroi gelée ;
maintien de la circulation durant les travaux.

Les résultats obtenus sont généralement excellents. Les difficultés constatées


pendant les travaux de creusement à l'abri d'un terrain congelé sont souvent 9.1. ROLE DE L'AUSCULTATION DANS LA CONCEPTION,
dues à un défaut d'orientation des forages. Les plus grandes précautions doivent L'EXÉCUTION ET LA MAINTENANCE DES OUVRAGES
donc ttre prises pour éviter les déviations.
SOUTERRAINS

Les méthodes de calcul mises à diposition des ingénieurs permettent la plupart


du temps de résoudre avec une bonne approximation le problème de la stabilité
d'une excavation d'un point de vue numérique. Mais la détermination du
comporte:rnent du massif rocheux, aussi bien à court terme qu'à long terme et
le choix des paramètres qui y sont liés, constituent les difficultés essentielles
dans l'étude d'un ouvrage.

L'auscultation, par exemple effectuée en galerie de reconnaissance (§2.7) permet


de caler les modèles théoriques de calcul aux observations faites in situ.

Parallèlement les méthodes modernes de construction s'appuient sur un contrOle


continu par l'auscultation de l'ouvrage en cours de construction pour adapter
les méthodes à la situation réelle.

Pendant les travaux, surtout si la méthode appliquée est celle du soutènement


immédiat (boulonnage et béton projeté), l'auscultation doit permettre:
de vérifier constamment l'efficacité du soutènement en s'assurant de la
tendance à l'équilibre ;
de surveiller, le cas échéant, J>influence des travaux sur l'environnement.

L'auscultation permet de contrOler ainsi la validité des modèles de dimension-


nement et des paramètres qui y sont introduits. Parmi ces modèles, la méthode
convergence-confinement (voir § 4.3) est sans doute la méthode la plus souple
qui apporte à l'ingénieur de chantier le support théorique dont il peut avoir
besoin pour adapter le projet aux conditions in situ.

Pour atteindre ces objectifs, l'auscultation pendant les travaux se doit de répondre
au mieux aux conditions suivantes :

226
227
1
validité et facilité d'installation des appareils;
robustesse et protection, d'autant plus que les appareils sont généralement 1
posés au front de taille ;
sensibilité et précision, pour déceler dès le début une évolution (car le facteur
important est la mesure de la vitesse et de l'accélération des phénomènes) ; 1
lecture rapide et interprétation immédiate, d'une part pour ne pas rompre 1 2 3
le rythme normal du chantier, d'autre part pour intervenir rapidement sur
les travaux ; 1
les quantités mesurées ne doivent pas étre trop dispersées. Distomatic
Après les travaux l'auscultation permet d'assurer la sécurité de l'ouvrage en ex·
ploitation. On distingue alors les mesures périodiques et les systèmes d'alarme. 4 5
Les premières sont assez semblables aux mesures faites pendant l'exécution
mais s'étendent à la durée de vie de l'ouvrage, les secondes doivent permet·
tre une intervention immédiate en cas de comportement anormal (arrêt du
trafic par exemple). Cette auscultation concerne aussi bien les ouvrages ré· Boitier de commande
cents que les ouvrages anciens.
Fig. 9.1 Mesures de convergence au fil Invar (Distomètre_Distoma6c)
Les appareils utilisés doivent ttre fiables à long terme et les mesures automa,-
tisées autant que possible. Les mesures transmissibles par fil permettent de
les regrouper dans un mtme local si bien que ce sont les plus couramment
utilisées. 9.2.2. Mesures de déplacements absolus
Les mesures de convergence donnent le déplacement relatif de deux points
situés sur les parois de l'excavation. Les déplacements absolus des parements
9.2. TYPES DE MESURES de l'exca~ation pourraient ètre obtenus par des mesures topographiques mais
9.2.1. Mesures de convergence elles seraIent longues à effectuer et à interpréter et surtout elles n'auraient pas
la précision recherchée.
Les mesures les plus fréquentes effectuées en tunnel sont les mesures de
convergence entre plots scellés aux parois. En souterrain, on leur préfère des mesures directes de variation de distance
entre un point de la paroi de l'excavation et un point « supposé fixe », c'est-
On mesure, généralement à l'aide d'un fil invar maintenu à une tension constante à-dire situé au fond d'un forage et suffisamment loin du tunnel pour sortir
par un dynamomètre, le rapprochement de deux points situés sur des parois de sa zone d'influence. Ces mesures sont appelées mesures de convergence
opposées de l'ouvrage. Comme le déplacement d'un point de la paroi intègre absolue. Elles sont effectuées avec des extensomètres en forage.
la déformation de l'ensemble du massif les résultats ne sont ainsi pas trop
dispersés. C'est pourquoi les mesures de convergence constituent le moyen de Il est possible d'implanter sur ces appareils plusieurs points de mesure de façon
à obtenir la loi de déplacement du massif en fonction de la profondeur.
contrOle par excellence du bon comportement de l'ouvrage. Selon l'importance
du tunnel, la section de mesure comprend une ou trois bases de mesures
Les extensomètres utilisés sont panais des fils tendus ou des barres scellées au
(piMroits et voQte) ou plus (piédroits, reins, voQte, ... ). La précision demandée
fond du forage. Une meilleure précision est obtenue par une tige invar munie
est souvent de l'ordre de quelques centièmes de mm pour les ouvrages en de capteurs électromagnétiques mesurant le déplacement de points à l'intérieur
exploitation et de l'ordre du dizième de mm pendant les travaux.
du massif matérialisés par des bagues métalliques scellées au terrain (Distofor
- fig. 9.2.).
Effectuées le plus tOt possible à partir du front de taille, les mesures de
convergence donnent la déformée de la section et surtout son évolution dans Lorsque les extensomètres sont placés depuis l'intérieur de l'excavation, leur
le temps (évolution due à l'éloignement du front de taille, au fluage du terrain mode d'interprétation est similaire à celui des mesures de convergence. Ils
ou à l'action du soutènement). peuvent en outre être maintenus en place pendant l'exploitation de l'ouvrage,
les mesures ne nécessitant pas d'interrompre le trafic.
i
j
.l
i'

228 ~ 229
Lorsqu'ils sont placés depuis la surface (si la couverture n'est pas trop importante) 9.2.3. Mesures de pression sur le revêtement
ou depuis une excavation voisine (fig. 9.3) ils donnent le déplacement absolu
à partir de l'état vierge du terrain et permettent en particulier de mesurer la Les pressions sur un revêtement peuvent être mesurées par des cellules de
part de convergence atteinte au passage du front de taille. pression totale placées entre le revêtement et le terrain. Il s'agit de vérins
plats remplis d'un fluide dont la pression est transmise à un manomètre (type
GLOETZL) oU à une corde vibrante (type TELEMAC). La mise en place est
délicate car il faut assurer un contact parfait entre la cellule et les matériaux
Aiguille encaissants et l'appareil ne doit pas perturber la répartition de pression sur le
revêtement. En outre, il s'agit d'une mesure locale qui est donc soumise à la
nature discontinue du milieu.

Corps d.~ -~1Iiii Pour toutes ces raisons, les valeurs des pressions obtenues sont souvent dispersées.
conne -
Par contre l'intérêt réside dans le fait que l'on peut suivre l'évolution de chaque
mesure en fonction du temps.
Cheville 6

Connecte.... êtonche 9.2.4. Mesures de contrainte dans le revêtement


ou sortie &taupe
1 La mesure de la déformation d'ensemble du rev~tement (par exemple par des

Fig. 9.2 - Eclat" du Distofor


! mesures de convergence sur plusieurs bases: voir§ 9.2.1.) renseigne utilement
sur son état de sollicitation.
(Document TELEMAC)
1 Il est également possible de placer des extensomètres à l'intérieur du rev~tement
(extensomètres à corde vibrante type TELEMAC - voir figure 9.4.). Il s'agit là
de mesures de déformation sur des bases courtes. Moyennant la connaissance
du module de compressibilité du béton et au besoin des corrections de retrait
i 1

.il.
(pour un revêtement neuf en béton) ou de température, il est possible d'en
12.00

12.00
n 1
déduire la contrainte dans le revêtement.

Bêton projetê

E~tensomètre en foroge g
ci 3 capteurs
l,
o
o
21
il
2; 4Qcm + 10cm
il
2!
il

3000 MESURES DE DEFORMATION


EN PROFONDEUR

Fig. 9.3 - Exemples d'utilisation d'extensomètres 1

en forage (documents COYNE ET BELLIER) E:densomAtre 0 cordes vibrantes

Fig. 9.4 - Extensomètres dans un revêtement en béton

230 231
A posteriori, la mesure de la contrainte dans le revetement est possible avec
la méthode du vérin plat (voir § 2.7.2), mais il faut que cette contrainte Mise en pla ce d'un Distofor dans un
soit significative et que les plots soient scellts suffisamment profonds car le forage situé au front de taille.
retrait différentiel qui se produit entre la peau du béton et le cœur perturbent Galerie Arc·lsère EDF· France
la mesure. Cette méthode a également été utilisée dans des moellons de (document TELEMAC)
revttement anciens.
~

9.2.5. Autres mesures

Les mesures suivantes sont également envisageables:


mesure de ten sion des boulons à ancrage ponctuel par dynamomètre placé
à la tête du boulon ;
mesures tassométrique et/ou inclinométriques en forage (mesure du dépla-
cement longitudinal et du déplacement tran sve rsal au forage) ;
mesures de contrainte sur les éléments de soutènement Uauges de contraintes, Auscultation par incfinométrie TELEMAC
extensomètres, ... ) ; d'une station du métro de Paris
RATp· France (document TELEMAC)
mesures de convergence au radar ou au laser (en développement).
~

9.2.6. Mesures effectuées dans les ouvrages en service

Pendant l'exploitation de l'ouvrage, outre les mesures de déplacement à la paroi


(extensomètres en forage) ou de contrainte dans le revttement qui peuvent
ttre poursuivies ap rès l'achèvement des travaux sa ns perturber l'exploitation,
on peut également réaliser des mesures de contrainte au vérin plat (maçon- Instrumentation d'une galerie
neries anciennes), des mesures topographiques, des photogrammétrie s ou des d'essai à haute pression Super-Bissorte
photo profils. EDF· France (document TELEMAC)
T
Les systèmes d'alarme ne sont pas très courants et re stent à développer: des
fi ls parcourus par un courant électrique peuvent etre tendus en voûte du tunne l
(utilisé par la SNCF pendant des travaux de confortement) : la chute d'un
bloc et la rupture d'un fil provoque une alarme. Les capteurs de déplacement
peuvt:nt également etre équipés d'alarme, bien que la valeur d'un seui l soit
difficile à app réhender.

232 233
o
Ex.tensomètre
9.3. DËFINITION D'UN PROGRAMME D'AUSCULTATION
A en fora e
Les modèles numériques actuels font intervenir de nombreux paramètres liés o o
à l'équilibre initial du massif rocheux (les contraintes naturelles) ;
au comportement du massif rocheux (ses caractéristiques de déforrnabilité
et de résistance) ;
aux méthodes d'exécution (en particulier comportement du soutènement). j Soutènement provisoire
(béton projeté armé de
Le chapitre 2 « Reconnaissances » traite des moyens disponibles pour déter- i cintres metalliquesl
miner. au stade du projet, les valeurs numériques à introduire dans les modèles ,Î
numériques. f
1
L'auscultation, effectuée en galerie de reconnaissance (§ 2.7), permet de caler · .. 1
Ra d 1er prç>vIsolr~ 1
le modèle de projet. Les instruments les mieux adaptés sont essentiellement le vou te Inversee
fil invar à tension constante (§ 9.2.1) et les extensomètres à points multiples
(§ 9.2.2). ----
1 63 numérotation des extensomètres en forage
A é B numérotation des capteurs
Cependant quoiqu'on fasse au cours des reconnaissances, il demeure une in-
certitude sur les conditions réelles, principalement à cause des hétérogénéités a) Section de mesure avec extensomètres en forage
du terrain. Ces incertitudes sont grandement aggravées lors qu'il n'y a pas de
galerie de reconnaissance. C'est pour cette raison que les méthodes modernes MI~e en plo~e (lU fronl de la

de construction prévoient une auscultation pendant les travaux. 10 ,.


eml sec r Ion sup èri'e Ure
18 -1 -82

Là encore, ce sont les mesures de convergence et de déformation interne qui IV


~
P0550ne du slross
e -~9-82 1
renseignent le mieux. Les appareils recommandés sont, comme en galerie de 5
E.len..omè're nOl
reconnaissance, le fil invar à tension constante et les extensomètres à points BC
multiples. Ces instruments utilisés systématiquement sont la meilleure garantie
de sécurité du chantier et ils évitent des surdimensionnements coOteux. , , 5
0'
F M M J J
°
Les mesures fondamentales sont les mesures de convergence relative au fil 0, .§.
Eden$~métre n02
invar. Selon l'importance du tunnel, une section de mesure courante peut
comprendre une ou plusieurs bases de mesure (fig. 9.1) et selon la nature des 5
~
.,
~
terrains traversés, les sections peuvent ~tre espacées de 25 à 100 m. Assez Be
fréquemment, particulièrement pour les tunnels de grande section, les sections de ,-----
mesures courantes sont complétées par quelques sections de mesures renforcées , ,
comportant par exemple trois extensomètres à points multiples (un en voûte
F M M J J 5
°
et un de chaque côté aux reins). 10 E Edensomélre n03
E

Dans le cas de difficulté locale particulière, on peut ~tre amené à utiliser des 0 Be

instruments spéciaux. Des instruments complémentaires peuvent également ~tre 5 f-AB

placés pour améliorer nos connaissances et nos moyens de calcul. On utilisera Ir'" t%-
alors des extensomètres dans le soutènement ou le revêtement, des cellules de
pression, etc, F MA'" J , 5 °
b) Déplacements mesurés
La fréquence des mesures pendant les travaux dépend du terrain, mais sur tout
de la distance au front de taille (ouverture de la calotte, puis abattage du stross). Fig. 9.5 - Exemple de mesures de convergence absolue
Au début, les mesures sont au moins journalières, pour devenir hebdomadaires pendant le creusement d'un tunnel autorou~er (document COYNE ET BELL/ER)
ou plus, sauf si une anomalie apparatssait, auquel cas une fréquence plus élevée
serait reprise.

234 235
Ligne d'intrados du
3 de vérifier constamment l'efficacité du soutènement en s'assurant de la
revêtement. tendance à l'équilibre;
,
i
de renforcer ou d'alléger s'il y a lieu ce soutènement, ou encore de modifier
les techniques d'exécution;
4 f'-----+----", 2 de comparer le comportement réel du massif avec les hypothèses prises en
compte dans le calcul et le projet, et avec les prévisions;
de surveiller, le cas échéant, l'influence des travaux sur l'environnement.
5 \----+----{
L'interprétation des mesures de déplacements joue alors un rOle capital, car
elle conditionne notamment la conduite des travaux:. Elle doit ttre basée sur
l'analyse des quatre paramètres suivants
l'amplitude des déplacements,
la vitesse des déplacements,
a) Section de mesure au fil invar l'accélération (négative ou positive) des déplacements,
l'importance de la zone d'influence du creusement du tunnel.

Mesures du 24/11/76 a) Amplitude des déplacements


Mesures du 29/06/77
L'amplitude des déplacements prévisibles est déterminée par les calculs effectués
Mesures du 19/04/78 au stade du projet. Une comparaison entre les déplacements prévus et les
Mesures du 07102/79 déplacements mesurés in situ permet de juger de la validité des hypothèses de
projet. Toutefois, on retient rarement une valeur maximum admissible pour
les déplacements, car l'amplitude des déplacements mesurés ne permet pas à
Echelle des de!formolions
elle seule de juger de la stabilité de l'excavation.
Référence
ax direction de la base 5-1 ,
Q12345mm
o milieu de la base 5-1 Dans le cas particulier des tunnels en site urbain, un déplacement maximum
admissible en tunnel peut néanmoins ttre fixé pour limiter les mouvements en
b) Déplacements mesurés surface au voisinage des ouvrages environnants.
Fig. 9.6 - Exemple de section de mesures de convergence relative
pendant l'exploitation d'un tunnel autoroutier (document CETE d'Aix-en-Provence) On trouvera au paragraphe 7.2.2.3 un ordre de grandeur des déplacements
habituels en voo.te d'une cavité lorsqu'on utilise la méthode de construction
dite {( avec soutènement immédiat ».
Pendant l'exploitation de l'ouvrage, la périodicité des mesures dépend des
conditions de service. Elles peuvent ttre annuelles ou bi-annuelles, ou dépendre b) Vitesse de déplacement
des arrêts d'exploitation pour entretien.
La vitesse de déplacement est maximum au passage du front dans le plan
de mesure. Si l'on reprend les recommandations données à ce sujet par C.
9.4. INTERPRÉTATION DES MESURES LOUIS, on peut admettre que le déplacement journalier admissible est de
l'ordre de 1/4 du déplacement total prévu au passage du front et doit descendre
en-dessous du 1120 après un délai de l'ordre d'une semaine.
On ne considèrera dans ce paragraphe que les mesures de déplacements effectuées
dans les tunnels pendant les travaux (sections de mesures courantes et renforcées
c) Accélération du déplacement
du § 9.3.).
L'accélération est le critère de base utilisé pour l'interprétation des mesures de
Comme signalé précédemment, surtout si la méthode de construction appliquée déplacement. Il est généralement admis qu'une accélération des déformations
est celle du soutènement immédiat (boulonnage et béton projeté), l'auscultation conduit à la rupture. En réalité, il apparatt que pour éviter à coup so.r la
doit permettre : rupture, il faut constater qu'il n'y a pas {( accélération ~ dans un graphe où

236
. ,:;:;"';717',;
t
! 237
l'échelle des temps n'est pas linéaire, mais logarithmique, c'est-à-dire qu'il faut CHAPITRE 10
un certain degré de décélération.

L,influence du soutènement doit également ttre prise en compte pour une bonne
interprétation: quand a-t-il été installé et quel est l'effet de son renforcement.
Une décélération non marquée ne peut être acceptée que dans les uns ou deux
jours qui suivent le passage du front (ouverture de la calotte ou abattage du
stross).
Estimation des coOts
d) Gradient de déplacement

Le gradient des déplacements dans le terrain autour de la cavité indique


l'importance de la zone décomprimée et de la zone d'influence du creusement.
Cette valeur doit être comparée aux: résultats du calcul.

Si le soutènement mis en œuvre est à base d'ancrages. la situation est idéale


lorsque les déplacements de la zone décomprimée s'annulent à l'intérieur de la 10.1. INTRODUCTION
zone boulonnée. Lorsque ce n'est pas le cas, il convient d'ttre très vigilant et
de s'assurer en particulier que la décélération des mouvements est suffisante. L'estimation du coCU des ouvrages souterrains est une préoccupation des martres
d'ouvrage et des concepteurs. Or son analyse se pose de manière très particulière
e) Cas particuliers des tunnels en sÎte urbain
en raison :
Pour les tunnels sous faible couverture en site urbain, des difficultés supplé- du rOle principal que prennent les facteurs liés à la nature du terrain et
mentaires résultent de l'incidence des travaux sur les ouvrages environnants, à la présence d'eau;
généralement situés en surface. du pourcentage élevé d'aléas qui en résulte pour les estimations

L'auscultation en site urbain est donc principalement axée sur le contrOle des du niveau généralement considéré a priori comme trop élevé du coût
de construction des ouvrages souterrains par rapport aux autres types de
mouvements et des désordres en surface (tassements, fissuration d'ouvrages,
etc.). construction.

A titre indicatif, on peut noter les limites généralement retenues par la RATP Depuis plusieurs décennies de nombreuses tentatives ont été entreprises pour
en France: rechercher une réduction des délais et des coOts de construction des tunnels. On
peut citer par exemple la mécanisation de l'excavation, les nouvelles méthodes
amplitude maximale de l'affaissement de 1 à 2 cm selon la nature et la de soutènement et de revêtement; les chapitres précédents ont particulièrement
qualité des constructions ; insisté sur ces nouvelles méthodes.
pente maximum de la dépression de 1/300e.
Ainsi, on a pu atteindre aujourd'hui une réduction notable des coOts dans
le domaine des travaux souterrains en roche autoportante ; mais dès qu'il
faut revenir aux: méthodes traditionnelles, en particulier les travaux: exécutés
manuellement, on constate qu'il reste encore de nombreux: efforts et recherches
à fournir pour obtenir un gain de productivité appréciable.

10.2. RÉPARTITION DES COÛTS DANS LA CONSTRUCTION


DES TUNNELS

On peut distinguer. dans un ouvrage souterrain, deux: grandes familles de


coOts :

238 239 J
les coÛ.ts du génie civil proprement dit (creusement, soutènement et revê- Le génie civil proprement dit comprend donc le creusement, le soutènement et
tement définitif de la cavité souterraine), le revêtement. Les deux premiers postes constituent l'élément le plus important
du coo.t ; ils représentent en général 60 à 75 du eoOt total du génie civil et
les coOts liés à l'utilisation de la cavité qui comprennent du génie civil
peuvent représenter la quasi-totalité de ce coOt dans le cas des tunnels non
de second œuvre (blindage métallique des galeries hydrauliques à forte
revêtus.
charge, structure interne des usines souterraines,conduits de ventilation
pour les tunnels routiers ... ) et des équipements (éclairage, ventilation, Il est intéressant de comparer la part relative des trois postes cités ci-dessus,
conditionnement d'air, etc.). d'une part, dans une méthode moderne tendant à conserver la qualité du
rocher. d'autre part, dans une méthode traditionnelle d'exécution utilisant des
Il ne faut pas oublier les particularités suivantes cintres, pour des ouvrages de mêmes dimensions situés dans des terrains rocheux
les ouvrages souterrains, sauf pour les installations extérieures de chantiers moyennement difficiles. Le collt supplémentaire total lié à l'emploi de méthodes
et leurs accès, ne nécessitent pas d'acquisition de terrains en surface, mais traditionnelles peut atteindre 50 % environ dans des situations extrtmes.
seulement celle de droits de tréfonds;
par suite de la très grande variété des circonstances, l'estimation des coûts Creusement 42 %
des accès et installations extérieures doit faire l'objet d'une étude particulière • Méthode dite moderne Soutènement 23 %
dans chaque cas ; Revêtement 35 %
dans la plupart des cas, les dépenses de génie civil sont les plus importantes.
Elles peuvent même représenter le coût total de l'ouvrage (galerie hydraulique 100 %
par exemple). La proportion du collt des installations de ventilation et
d'éclairage peut être importante dans des ouvrages d'exploitation difficile
(tunnel routier de grande longueur, tunnel routier en site urbain, par Méthode dite traditionnelle Creusement 30%
exemple). (niveau relatif 150 % du Soutènement 47 %
cont de la méthode dite Revêtement 23%
moderne)
10.2.1. Travaux de génie civil 100 %
Ils comprennent les reconnaissances préliminaires, les études, et le génie civil Compte tenu des niveaux relatifs, on constate donc que les postes déroctage et
proprement dit. revêtement sont de coOts comparables en valeur absolue, par contre, le coOt
du soutènement est trois fois plus important dans la méthode traditionnelle. Il
10.2.1.1. Reconnaissances en vue du projet s'agit là d'une situation extrême dans la quelle on place dans le premier cas
du béton pro jeté associé à des ancrages et dans le deuxième cas des cintres
Ces travaux consistent essentiellement en sondages. géophysique, galeries de avec un blindage traditionnel.
reconnaissance, essais in situ et en laboratoire (voir Chapitre 2 Reconnaissances).
Ils peuvent représenter jusqu'à 8 % du coOt total des travaux de génie civil Les travaux préparatoires (traitement de terrain par injection, congélation, ... )
en site très difficile ou urbanisé. peuvent représenter jusqu'à 50 civil dans les cas très défavorables (très mauvais
terrains avec charge d'eau importante en site urbain, traversées d'accidents
Ce pourcentage peut paraître élevé. En fait, les reconnaissances tentent de géologiques) .
réduire les aléas géologiques et ont pour but de prévoir les meilleurs procédés de
Dans les sols, où le creusement est effectué au bouclier, le revêtement peut
construction à mettre en œuvre et de dimensionner le soutènement et le revê-
représenter plus de la moitié du coOt du génie civil.
tement. Aujourd'hui, l'expérience montre que les reconnaissances permettent
de réaliser des économies substantielles sur le coOt final de réalisation. On peut dire que si l'on prend pour référence le coo.t moyen d'exécution d'un
kilomètre courant de tunnel creusé en bon rocher :
10.2.1.2. Travaux de génie civil principal le coa.t du génie civil en site terrestre rocheux peut varier dans une fourchette
de 1 à 6,
Il ne faut citer que pour mémoire les travaux d'exécution des tètes des ouvrages.
• en site terrestre dans les sols, ce coOt peut varier dans la four chette de 5 à 10,
Leur coo.t peut varier de quelques pour cent à environ trente pour cent du coOt
total du génie civil. Cette amplitude importante a pour origine la longueur du • en site subaquatique dans les sols, où l~emploi de l'air comprimé ou de la
tunnel, la manière d'entrer dans le sous-sol, la nature des terrains rencontrés. boue est nécessaire, on se trouve dans une fourchette de 7 à 14.

241
·:J;J,î""""'______________240
iiiî......______.... ""',,··:;;"'·~"';;!.1"'-'.''.i:..; '--. ·c. _,.
10.2.2. Part des équipements 10.3.2. La méthode des séries de prix
Par exemple, pour un tunnel routier, les équipements à prévoir comprennent Une série de prix est établie sur la base des définitions des prix utilisés dans
l'éclairage dont une partie est indépendante de la longueur (renforcement les marchés. Pour chaque prix, une valeur est attribuée. Le détail estimatif
aux entrées) et une autre proportionnelle à la longueur. Son coût dépend de l'ouvrage en résulte.
du niveau d'éclairement choisi ;
la ventilation dont la nature varie en fonction de l'importance du trafic, de
la pente du tunnel, de la proportion de poids lourds, et de la longueur. 10.3.3. La méthode des sous-détails
La ventilation nécessite des investissements de génie civil de second œuvre,
voire une augmentation de la section creusée ; Dans cette méthode il faut définir les données nécessaires telles que longueur de
des équipements nécessaires à la sécurité et l'exploitation, qui sont fonction l'ouvrage, définition géométrique de la section type, comportement du terrain
du niveau de service demandé. (soutènement), fournitures, moyens en matériels et personnels, cadences des
différents postes. L'estimation de l'avancement réalisable et des temps perdus
Pour l'exemple d'un tunnel urbain, le total des équipements représente par (pannes, entretien, travaux particuliers) permet d'établir, avec les données
rapport au génie civil seul: précédentes, le coÙt direct du mètre linéaire du tunnel.
avec éclairage seul: 30 à 20 % (tunnel de courte longueur)
avec ventilation longitudinale: 34 à 30 % (tunnel jusqu'à 1 000 m de longueur) 1 Il faut ensuite majorer ce cot1t des frais généraux, installations de chantier,
avec une ventilation semi·transversale : 67 à 50 % i frais de siège et bénéfices.
avec une ventilation transversale: 90 à 80 %. !, Cette méthode peut s'appliquer tout particulièrement aux procédés mécanisés
et aux tunnels creusés dans des conditions très particulières pour les quels ils
En rase campagne où le trafic n'atteint qu'exceptionnellement le niveau de n'existent pas de prix d'ordre de référence. Il ne faut pas oublier l'incidence
saturation et où le niveau de service requis est moins élevé, l'incidence des sur les cadences d'avancement des variations des conditions géotechniques qui
équipements n'est qu'une proportion beaucoup plus faible du génie civil (de sont toujours aléatoires.
17 à 40 % selon la longueur pour un terrain de qualité moyenne).

10.4. QUELQUES EXEMPLES DE COOTS


10.3. MÉTHODES D'ESTIMATION DES COOTS DU GENIE CIVIL
Trois méthodes sont utilisées couramment : Les figures 10.1 et 10.2 donnent le coOt moyen en janvier 1986 du creusement
d'un ouvrage souterrain ramené au m de section théorique. Il comprend:
10.3.1. La méthode des prix d'ordre le terrassement,
l'évacuation des déblais à la décharge à proximité des entrées, le soutènement
Les prix d'ordre sont établis sur la base des prix de règlement en fin de chantier
provisoire,
pour des ouvrages terminés. Ces prix forfaitaires et unitaires comprennent en
plus des dépenses directes de personnel, matériel et fournitures, les majorations les sujétions dues aux hors-profils et aux venues d'eau normales.
pour frais généraux, bénéfices et taxes, les frais d'installation de chantier, les
ouvrages provisoires peu importants, les dépenses secondaires et accessoires. Ces prix: correspondent à des moyennes. Les prix réels doivent tenir compte
des paramètres suivants:
Cette méthode est rapide et simple. Elle prend en compte les aléas moyens des situation de l'ouvrage (par exemple site urbain), - pente de l'ouvrage (en
chantiers et peut être utilisée dès les études préliminaires sous réserve d'être particulier longueur totale réalisée à partir d'une seule attaque),
appliquée par des ingénieurs expérimentés. pente de l'ouvrage et sens de l'attaque, terrains très difficiles (accidents

~
localisés nécessitant des traitements spéciaux),
venues d'eau exceptionnelles.
1
~
transports extérieurs dus à une décharge éloignée.

La figure 10.1. fournit les prix de creusement de tunnels de section variant


1 de 5 à 120 m2. On a tracé les courbes suivantes:
1
242
1 243
projeté) ;
la courbe C correspond au prix moyen en terrain difficile avec soutènement
traditionnel (cintres lourds) ;
a
la courbe D correspond au prix moyen en mauvais terrain nécessitant ~
l'enfilage à l'avancement. N
E

Ces courbes appellent les remarques suivantes a


<

le prix au m excavé est fortement influencé par la section du tunnel.
principalement pour les petites sections. Cette différence provient des
difficultés de travailler dans un espace exigu ;
· ~
c a
~
ô
~

l'écart entre les courbes extrêmes A et D est de 1 à 4. La différence réelle '~


c

entre les coûts peut être bien supérieure parce que les courbes donnent a
une différence entre moyennes et parce qu'elles excluent les tunnels réalisés
avec des procédés spéciaux (traitement de terrain, bouclier, tunnel immergé);
·• ,
m

la courbe C correspond à une moyenne, En fait, pour une même section, m « '=. c
a

.
m

. ,.
a u
le coat d'un tunnel avec soutènement lourd peut varier de 1 à 2 suivant
la qualité du terrain ; • ~
~ ~
<
0
"!', , ; a
la comparaison (courbes B et C notamment) apparatt très favorable pour les
méthodes modernes de soutènement immédiat, ces méthodes étant supposées
0
u
0
u u
0 c
u
·
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appliquées selon les règles de l'art. a


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La figure 10,2 fournit les prix de creusement des grandes excavations souterraines
il n'y a pas de courbe correspondant aux mauvais terrains, En effet le proje-
teur localise généralement, autant que faire se peut, les grandes excavations
1 a
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souterraines dans des terrains de bonne ou moyenne tenue. a


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On peut citer enfin quelques exemples de coOts de réalisation de tunnels routiers
ou autoroutiers, coOts ramenés à janvier 1986. Les cocas des tunnels à trois a
~
voies de l'autoroute A8 (contournement Nord de Nice longueurs de 200 à
1100 m) varient de 35 000 F/m à 82 000 F/m. Ces différences s'expliquent
par les proportions variables de terrains de natures différentes, dont le coOt
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au mètre linéaire se situe dans une fourchette de 1 à 3, En roche calcaire,
le tunnel des Monts (Chambéry) serait au niveau de 47 000 F/m environ pour
chacun des deux tubes à 3 voies de 850 et 870 m de longueur. ~
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Le collt d'un tunnel autoroutier court à 2 voies dans un bon terrain, se situe &l\b!JO~41 'W "' "' J:!Jd
à l'heure actuelle (janvier 1986), aux environs de 32 000 F/m.
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Pour les longs tunnels routiers, les équipements tendent à augmenter les coOts
dans des proportions importantes. Par exemple le coOt actualisé du Tunnel
du Mont Blanc (11,6 km) serait de 180 000 F/m environ, y compris les frais Fig, 10.1 - Coût de creusement d'un tunnel
financiers. Celui du tunnel de Fréjus (12,9 km) de 190 000 F/m environ, y
(Prix Janv. 1986)
compris les frais financiers,

244 245 1
CHAPITRE 11

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Entretien et réparation des
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tunnels
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compte à la fois le terrain encaissant et le revêtement, ce qui rend la surveillance,
les études et les travaux d'entretien et de réparation particulièrement complexes.
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En effet il est le plus Souvent bien difficile de connattre l'état réel de ces
Q) ouvrages car:
E on ne peut observer de visu que l'intrados du revêtement ;
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a les documents d'archives (en particulier pour les tunnels anciens) ne per-
1 > mettent pas toujours de savoir comment ont été dimensionnés et réalisés
les revetements ;
1 / / il n'est pas possible de connattre avec précision l'état de chargement et la
capacité de résistance d'un revttement plus ou moins dégradé.

Les travaux de remise en état ou de confortement des tunnels sont de nature


bien spécifique :
'"0 leur importance ne peut bien souvent ttre estimée avec précision à partir
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 des seules études préliminaires ;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 leur exécution est difficile du fait de leur nature mtme et des conditions
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de réalisation ;
anb!JO?41 ~w no ;l ua X! Jd leur interférence sur l'exploitation de l'ouvrage est grande.

Il résulte de ces diverses raisons que les travaux de remise en état des tunnels
Fig. 10.2 - Coût de creusement d'une grande excavation souterraine sont en général très coOteux.
(Prjx Janv. 1986)
Il est donc essentiel d'organiser la maintenance des ouvrages souterrains en
prenant en compte toutes ces difficultés. Depuis plus d'une dizaine d'années les

246 247
J
principales sociétés et administrations françaises exploitants de tunnels et galeries 11.2.2. Evolution du revêtement
(EDF, RATP, SNCF, Services de l'Equipement ... ) ont fait de très gros efforts
pour mettre en place une politique d'entretien qui comprend la surveillance des Les causes d'évolution du revêtement sont très nombreuses et peuvent aussi
bien provenir de la conception rneme de l'ouvrage que des effets de son
ouvrages, les mesures de sécurité imposées pour certaines avaries, la remise
exploitation :
en état des ouvrages dégradés. Cette politique s'est largement .inspirée des
recommandations de la Commission d'enquc!te désignée par le ministère des conception inadaptée aux conditions du site, méthodes de construction
Transports à la suite de l'accident du tunnel de Vierzy (1972). anciennes (percement par parties, revêtements en maçonnerie, qualité des
Dans la suite de ce chapitre, on se bornera à donner un rapide aperçu des prin~ matériaux, ... ), modification des caractéristiques du revêtement (ébranlements
cipales causes d'évolution des tunnels, des méthodes d'établissement d'un dia~ parfaits de guerre, rescindements, abaissement de plate~forme, ... );
gnostic (voir aussi le§ 9.2.6) et des principaux types de travaux d'entretien et modifications des conditions d'exploitation des galeries hydrauliques (aug~
de réparation. Pour plus de précision, le lecteur pourra se reporter avec inté- mentation du débit. augmentation de la charge, ... ) ;
ret aux ouvrages et articles cités dans la bibliographie, en particulier aux Re~ aggravation des défauts de construction ;
commanda tians du Groupe de Travail n014 de l'AFI'ES. désagrégation des mortiers et bétons due au vieillissement des liants hy~
drauliques (chaux. ciment) ;
fati~e due à l'excès de sollicitations (éclatement, fissuration des moellons,
11.2. EVOLUTION DES TUNNELS écaIllage, ... ) ;
effets du gel, des variations de température et d'hygrométrie;
Il faut distinguer l'évolution du terrain encaissant, étant bien entendu qu'il action des eaux : agressivité pour les liants hydrauliques, fluctuation de
s'agit là de l'évolution à moyen et à long terme, et l'évolution du revêtement. pression, cavitation ou usure; autant de facteurs aggravants d'autres phé~
nomènes de vieillissement ;
Les recommandations du Groupe de travail nO 14 de l'AFfES résument altération provoquée par les effets de l'exploitation (atmosphère et/ou eaux
parfaitement les causes générales de l'évolution des tunnels. agressives, vibrations, action des bactéries sur les pierres et les liants, ... ).

11.2.1. Évolution du terrain encaissant 11.3. MÉTHODES D'ÉTABLISSEMENT D'UN DIAGNOSTiC


L'étude des très nombreux ouvrages en service en France a permis de faire
Cette évolution peut résulter de diverses actions : ressortir les causes d'évolution des tunnels énumérées ci~dessus.
l'action de l'eau se caractérise le plus souvent par une modification du régime Il ne faut pas oublier que ces causes n'agissent le plus souvent que sur une lon~
des eaux, laquelle peut provoquer par exemple l'entratnement d'éléments gueur limitée de l'ouvrage et que plusieurs causes peuvent agir simultanément.
fins, la diminution des caractéristiques mécaniques des terrains (certaines Aussi un bon diagnostic consiste~t~il à découvrir la ou les causes qui jouent un
roches et argiles par augmentation de leur teneur en eau), le gonflement rOle déterminant.
par hydratation (roches contenant des montmorillonites, ... ), la dissolution
(roches carbonatées, gypse, ... ), l'altération et/ou l'érosion le long des fissures, En raison des contraintes d'exploitation, de la complexité des phénomènes et
une action chimique, etc.. . du coOt élevé des investigations, il est recommandé de procéder par étapes
la structure me me du terrain peut etre un facteur important d'évolution; successives.
on peut citer par exemple le fluage sous fortes contraintes, la décompres~
sion du terrain, la présence de vides autour de l'ouvrage (hors profils de
construction, cavités karstiques, carrières, ... ), l'instabilité générale du massif 11.3.1. Examen de tous les documents existants
traversé (versant instable, éboulis de couverture l faille active, ... ) ; concernant le tunnel et son environnement
historique du tunnel depuis la construction jusqu'à son état actuel (dossier
les actions extérieures à l'ouvrage telles que les travaux exécutés dans le
d'exécution, rapports de visite,suivi de mesures, ... )
voisinage immédiat (creusement d'un autre tunnel, effet des tirs de mines,
terrassements, ... ), l'influence des circulations ferroviaires ou routières (vi~ cartes topographiques, cadastrales, géologiques
brations induites), la pollution chimique du sous~sol et des eaux qui percolent photographies aériennes;
à travers le revêtement. banque de sondages existants;
contexte climatique et hydrogéologique
éventuellement comparaison avec des ouvrages voisins ou situés dans les
mêmes contextes.

248 249 J
11.3.2. Visites sur les sites 11.4. TRAVAUX D'ENTRETIEN ET DE RÉPARATION
dans le tunnel (avaries, infiltrations, ... )
Les travaux d'entretien courants doivent etre exécutés régulièrement en coor.
su!' les ouvrages de tête, sur la couverture du tunnel et dans sa zone dination avec la surveillance de l'ouvrage afin d'assurer à la fois des conditions
d'influence y compris les ouvrages voisins. de sécurité suffisantes pour l'exploitation, une prévention contre les dégradations
et la possibilité de reporter l'échéance des travaux de réparation.

11.3.3. Synthèse des données recueillies précédemment Ces travaux sont peu coo.teux et nécessitent peu de moyens et de technicité; ils
peuvent comprendre le maintien en état des dispositifs d'étanchéité d'intrados,
Elle porte dans la mesure du possible sur la géologie, l'hydrogéologie, les des dispositifs de captage et d'évacuation des eaux, le nettoyage des ouvrages
avaries visibles, les caractéristiques du revêtement et de son contact avec le en radier et des piédroits, le rejointoie ment et le remplacement de moellons,
terrain encaissant, l'appréciation de la vitesse d'évolution. Elle permet de l'entretien des ouvrages de tête.
définir les investigations nécessaires, qui pourront être entreprises en deux Le tableau 11.1 est extrait des recommandations du groupe de travail nO 14 de
phases successives. l'AFfES. Ce tableau résume succinctement les divers types de travaux envisa-
geables selon les stades des opérations d'entretien et de réparation et il attribue à
chaque rubrique une cote d'importance (A : très favorable, à E : très défavorable)
11.3.4. Investigations permettant de caractériser les études préparatoires, les inve~tigations ~réala.bles,
la facilité de mise en œuvre, l'efficacité durable et le coat relatIf. Il est bIen éVldent
La première phase concerne l'ensemble du tunnel et peut comprendre des que ce tableau ne peut avoir la prétention d'etre un catalogue exhaustif foumis~ant
sondages, des essais en laboratoire sur échantillons (revêtement et terrain), la « solution »à chaque problème rencontré; en effet chaque ouvrage constitue
des reconnaissances et études géométriques, des mesures simples. L'inter- un cas particulier et rien ne pourra remplacer l'art et l'expérience de l'Ingénieur.
prétation de ces investigations permet de définir un programme de travaux de
remise en état, ou si les résultats sont douteux et insuffisants un programme On peut retenir en particulier que pour la ré~aration des tunnels .revètus,
d'investigations complémentaires et un programme de sUlVeillance. une des premières actions à entreprendre est bIen souvent le rétabhsse~ent
de la liaison terrain-revètement (injection d'extrados, traitements des VIdes,
La deuxième phase d'investigations, si elle est nécessaire, concerne les
traitements de blocage).
zones critiques et peut comporter des sondages complémentaires, des fe-
nêtres, des essais in siru, des mesures régulièrement espacées (convergence,
extensométrie en forage, piézométrie, ... ).
11.5. CONCLUSION

11.3.5. Diag nostlc Le lecteur devra retenir de cet aperçu des solutions aux problèmes posés par la
maintenance des ouvrages souterrains, que, s'il n'existe pas de solution miracle,
l'entretien des tunnels requiert une méthodologie ordonnée:
Le diagnostic est basé sur les données recueillies, les visites effectuées sur le
site et les résultats des investigations. Il doit préciser : - surveillance régulière pour assurer la sécurité et détecter les avaries ;
analyse des causes d'avaries ;
la nature des désordres et les risques qui en résultent ; réparations adaptées aux dégradations.
les remèdes proposés qui sont fonction de l'importance des dégradations
et de l'utilisation de l'ouvrage ; Il faut, bien entendu, toujours garder à l'esprit les questions économiques qui
la mise en place des mesures de sécurité éventuellement nécessaires. pèsent de tout leur poids ; l'exploitation de l'ouvrage en est un des facteurs
prépondérants.

En matière de réparation, les tendances actuelles sont à la simplificati~n des


travaux à l'utilisation au maximum du revètement ancien, et à la mIse au
point d; méthodes nouvelles et de procédés nouveaux (béton projeté, ancrages,
voussoirs fonte, ... ).

250 251 J
Tableau 11.1
Travaux envisageables selon le stade des opérations
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COUPE TRANSVERSALE DU TUNNEL APRES RECONSTRUCTION
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10 - TRAV"'UJ( EN RAOIER OU EN PLATE _ FORME


Exemple de travaux de réparaUon
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102. ROP"'. In .0..........,. do. p,""'o,,. ,, ,, , , Tunnel du Mont d'Or - S.N.C.F. - France
103 RoI.c!,on ou o"."on d'un '"d'.' "g;de
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,,, P.M. 4770 à 5050 (documents COYNE ET BELL/ER et S.N.C.F.)
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10.•. R.'O-Chon Qu CI •• hO~ d'u~ 'Id'., ,o~ole C

,,
105. Bu,on, d,.conll"u. C
106 AQueduC'.' o ....... g •• cr. d'.,nage
101. T""omen,., ,n,ec"on 00 .... ,.d", ~.".bl"
C ,, ,
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C
C

" • REPR'SE DE TUNNELS EBOULES , ,

253
BIBLIOGRAPHIE

• ASSOCIATION FRANCAISE DES TRAVAUX EN SOUTERRAINS


Liste des recommandations des groupes de travail

• PRINCIPALES REVUES

• COMPTES RENDUS DE CONGRts

• BIIBLIOGRAPHIE GENERALE

• BIBLIOGRAPHIE SPf;CIFIQUE AU CHAPITRE 5


(PUITS ET GALERIES EN CHARGE)

255
ASSOCIATION FRANCAISE DES TRAVAUX EN SOUTERRAINS Conditions d'emploi du boulonnage nO spécial juillet 1982

Liste des recommandations des groupes de travail parues dans la


revue Tunnels et Ouvrages Souterrains G,T, nO 7 - SOUTËNEMENT et REVËTEMENT
Choix d'un type de soutènement en galerie nO spécial juillet 1982

Méthodes usuelles de calcul de revêtement des


G,T, nO 1 - GËOLOGIE et GËOTECHNIQUE souterrains nO spécial juillet 1982
Description des massifs rocheux utile à l'étude de
la stabilité des ouvrages souterrains nO spécial juillet 1982 Emploi des cintres dans la construction des ouvrages
souterrains nO spécial juillet 1982
O
L'emploi de la méthode convergence-confinement n spécial novembre 1984
G,T, nO 3 - CREUSEMENT à l'EXPLOSIF
Etude des effets sismiques de l'explosif nO spécial juillet 1982
G,T. nO 8 - TRAITEMENT des TERRAINS
Les appareils de mesure de vibration Travaux d'injection pour les ouvrages souterrains O
n 10 1 juillet 1985
Tendance et évolution nO spécial novembre 1984 .
(en cours de refonte)
Les explosifs à J'usage des mines, travaux publics et
carrières, commercialisés en France G,T. nO 9 - ËTANCHËITË
nO spécial novembre 1984
Nomenclature des produits d'étanchéité utilisés en
travaux souterrains nO spécial novembre 1984

G,T. nO 4 - MËCANISATION de l'EXCAVATION Etanchéité des ouvrages en souterrain nO spécial novembre 1984
Propositions relatives aux essais et mesures à effectuer
dans le cadre d'un chantier de creusement mécanisé nO spécial juillet 1982
G,T. nO 10 - UTILISATION du SOUS-SOL URBAIN
Coefficients d'utilisation et de disponibilité et indice de fiabilité Utilisation du sous-sol du domaine public urbain pour
- enquête relative aux machines à forer nO spécial juillet 1982 O
la desserte des immeubles n spécial juillet 1982

Glossaire et lexique des machines foreuses (français, anglais et Utilisation du sous-sol urbain pour l'extension des villes nO spécial jui1\et 1982
allemand) supplément au nO 36
Utilisation du sous-sol urbain pour l'aménagement des
transports publics en site propre nO spécial juillet 1982
G,T, nO 5 _ MARINAGE
Marinage dans les travaux souterrains nO 25 1 janvier 1978
Réflexions sur le marinage dans les travaux en souterrain nO 40 1 juillet 1980 o
G,T,n 12 - SËCURITË
Sécurité de la circulation des personnels et matériels
pendant l'exécution des ouvrages souterrains nO spécial novembre 1984
G,T, nO 6 - BËTON PROJETË
Technologie et mise en oeuvre du béton projeté dans les travaux
souterrains nO spécial juillet 1982 Sécurité dans la perforation et l'utilisation des
explosifs en souterrain nO spécial novembre 1984
Méthode de construction des tunnels avec Sécurité du soutènement dans les travaux souterrains nO spécial novembre 1984
soutènement immédiat par béton projeté et boulonnage nO spécial juillet 1982
Plan d'hygiène et de sécurité nO spécial novembre 1984

Lutte contre la pollution atmosphérique dans les travaux


G,T, n06 et 7 - BËTON PROJETË - SOUTËNEMENT
souterrains nO spécial novembre 1984
ET REVËTEMENT
Technologie du boulonnage nO spécial juillet 1982 Installations électriques en chantiers de travaux souterrains nO 611janv.fév. 1984
G.T. nO 13 - PARTAGE CONTRACI1JEL PRINCIPALES REVUES
DES RISQUES nO 50 1 mars M avril 1982

Tunnels et Ouvrages Souterrains (TOS) - Lyon - depuis 1974


G.T. nO 14 - ENTRETIEN et RËPARATION
des OUVRAGES SOUTERRAINS Tunnels and Tunneling - Londres - depuis 1969
Méthode de diagnostic pour les tunnels revêtus nO spécial novembre 1984
Les travaux d'entretien et de réparation nO spécial novembre 1984 Revue Française de Géotechnique - Presses des Ponts et Otaussées

WateT Power - UK

International Journal of Rock Mechanics and Mining Sciences - Pergamon Press _ UK

COMPTES RENDUS DE CONGRÈS

Journées d'études de l'A.F.T.E.S. : Lyon (1971) - Nice (1974) - Paris(1977-78) _ Nice


(1981) - Lyon (1984) - Bardeau> (1987)

Congrès internationaux de la S,I.M,R. : Lisbonne (1966) - Belgrade (1970) - Denver


(1974) - Montreu> (1979) - Melbourne (1983)

Symposium international - « Reconnaissance des sols et des roches par essais en place ,.
- Paris (1983)

Symposium 'R,ield Instruments in Rock Mechanics - Zürich • 4/6 avril 1977

Symposium Field Instruments in Geomechanics • Zürich • 5/8 septembre 1983

Symposium international sur la géologie de l'ingénieur et la construction en souterrain


- Lisbonne (1983)

Symposium « Rockbursts • prediction and control" . Londres (1983)

Tunneling 82 - The Institution of Mining and Metallurgy - Brighton (1982)

Geotech'84 - Tunneling in soi! and rock - Atlanta 1984 - K.Y. Lo Editor

Symposium International de Bruxelles· La Sécurité des Ouvrages souterrains - 1980

258 259 )
BIBLIOGRAPHIE GËNËRALE BIENIAWSKI Z.T.
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AMBERG W.A., LOMBARD! G. The Civil Engineer in South ArTica, déc. 1973 - pp. 335-343
« Une méthode de calcul élastoplastique de l'état de tension et de déformation autour
d'une cavité souterraine » BIENIAWSKI Z.T.
3ème congrès Sté lnt. Méca. des Roches, Denver 1974, vol II B pp.l055-1060. « Geomechanics classification of Rocks Masses and its application in tunneting »
3èrne congrès int. de la S.I.M.R. - Denver, 1974.
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