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Arithmétique M.Y.

Gueddari Maths&Maroc

Correction du devoir N◦4

Exercice 1 :
√ √
Posant An = (3 − 5)n + (3 + 5)n . Alors on a :
√ √ √
(3 + 5)An = 4(3 − 5)n−1 + (3 + 5)n+1
√ √ √
et (3 − 5)An = (3 − 5)n+1 + 4(3 + 5)n−1
En sommant ces deux équations on trouve que : 6An = An+1 +4An−1 , d’où An+1 = 6An − 4An−1 ,
cette relation nous pousse à procéder par une récurrence double.

1. Montrons alors par une récurrence double que An ∈ N pour tout n ∈ N.


— Initialisation : Pour n = 0 on a A0 = 2 ∈ N et pour n = 1 on a A1 = 6 ∈ N
— Hérédité : Supposons que An ∈ N et An−1 ∈ N pour un certain entier non
nul n, et montrons que An+1 ∈ N.
On a déjà montré que An+1 = 6An − 4An−1 , ainsi An+1 s’écrit comme somme
de deux entiers, et puisque An+1 ≥ 0, alors An+1 ∈ N.
— Conclusion : d’après le principe de la récurrence double, on a An ∈ N pour
tout entier naturel n.

2. Montrons par une récurrence double que 2n divise An pour tout n ∈ N.


— Initialisation : Pour n = 0 on a A0 = 2 divisible par 1 et pour n = 1 on a
A1 = 6 divisible par 2.
— Hérédité : Supposons que 2n | An et 2n−1 | An−1 pour un certain entier non
nul n, et montrons que 2n+1 | An+1 .
On a alors 2n+1 | 4An−1 et 2n+1 | 6An , donc 2n+1 | 6An − 4An−1 d’où
2n+1 | An+1 .
— Conclusion : d’après le principe de la récurrence double, 2n divise An pour
tout entier naturel n.

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Exercice 2 :
a+b+c
Soit (a, b, c, p) un bon quadruplet, et montrons que 3
≥ p + 2.
On a p divise ab + 1 et ca + 1 donc p divise a(b − c), or p est un entier premier alors p
divise soit a soit b − c. Si p divise a alors puisque p divise ab + 1 on obtient que p divise
1 ce qui est absurde, ainsi p divise b − c. Par symetrie de rôle de a,b et c on montre de
la même manière que p divise c − a et p divise a − b. Ceci veut dire que les entiers a,b
et c ont le même reste de leurs divisions euclidienne par p, notant ce reste commun par
r, c’est à dire que a ≡ r [p], b ≡ r [p] et c ≡ r [p].
Maintenant supposant sans perdre de généralité que a > b > c, alors il existe des entiers
naturels q1 > q2 > q3 ≥ 0 tels que a = q1 p + r, b = q2 p + r et c = q3 p + r. Alors on
obtient que a + b + c = (q1 + q2 + q3 )p + 3r, on a d’abord q1 > q2 > q3 ≥ 0 alors q2 ≥ 1
et q1 ≥ 2, ainsi q1 + q2 + q3 ≥ 3, ainsi il suffit de montrer que r ≥ 2. Supposons par
l’absurde que r < 2, alors r = 1, ainsi a ≡ 1 [p], b ≡ 1 [p], d’où ab + 1 ≡ 2 [p] donc p
divise 2 ce qui est absurde car p est un entier premier impair, finalement r ≥ 2.
Finalement :
a+b+c q1 + q 2 + q3
≥ p+r
3 3
q1 +q2 +q3
Or 3
≥ 1 et r ≥ 2 ce qui implique le résultat souhaité.

Exercice 3 :
Soit p et q deux entiers tels que q est impair, alors 2 ∧ q = 1 donc on peut considérer
l’ordre multiplicatif de 2 modulo q, notant k = ωq (2) l’ordre de 2 modulo q.
On a q divise 2k − 1, alors il existe un entier m tel que 2k − 1 = mq. Notant encore
n = mp, alors on obtient finalement que

p n
= k
q 2 −1

D’où le résultat.

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Exercice 4 :
Soit n un entier non nul tel qu’il existe k entiers naturels deux à deux distincts
k(k−1)
a1 , a2 , ..., ak qui vérifient que n = a1 a2 · · · ak . Montrons que n admet au moins 2
+1
diviseurs distincts.
Supposons sans perdre de généralité que a1 > a2 > · · · > ak
On considère les ensembles d’entiers suivants :



 E1 = {a1 }





 E2 = {a1 ai |i ∈ {2, · · · , k}} = {a1 a2 , a1 a3 , · · · , a1 ak }

E3 = {a1 a2 ai |i ∈ {3, · · · , k}} = {a1 a2 a3 , a1 a2 a4 , · · · , a1 a2 ak }




..

.


Ep = {a1 a2 · · · ap−1 ai |i ∈ {p, · · · , k}}





 ..
.





Ek = {a1 a2 · · · ak }

Sk
Soit E = i=1 Ei . E contient alors des diviseurs de n.
— Montrons que les ensembles (Ei )i∈{1,···,k} sont deux à deux disjoints. Soient Ep ,
Em avec p > m définies comme avant, montrons que Ep ∩ Em = ∅, supposons
par l’absurde le contraire, alors il existe i ≥ p et j ≥ m tels que a1 a2 · · · ap−1 ai =
a1 a2 · · · am−1 aj c’est à dire que am am+1 · · · ap−1 ai = aj , on a j 6= m car si non on
obtient que am = am+1 = · · · = ap−1 = ai ce qui n’est pas possible, ainsi j > m
et donc aj < am d’où am am+1 · · · ap−1 ai > aj ce qui est absurde. Ainsi les deux
ensembles Em et Ep sont disjoints.
On en déduit que Card(E) = ki=1 Card(Ei )
P

— Montrons maintenant que les éléments de chaque ensemble Ep sont deux à deux
distincts. Soient a1 a2 · · · ap−1 ai et a1 a2 · · · ap−1 aj (avec j > i ≥ p) deux éléments
de Ep , alors aj < ai et donc a1 a2 · · · ap−1 aj < a1 a2 · · · ap−1 ai donc ils sont dis-
tincts.
On en déduit que Card(E1 ) = 1 et Card(Ei ) = k − i + 1 pour tout i entre 2 et
k.
Pk Pk
Finalement Card(E) = Card(E1 ) + i=2 Card(Ei ) = 1 + i=2 (k − i + 1) = 1 + k(k−1)
2
,
ce qui prouve le résultat.

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Exercice 5 :
Montrons qu’il n’existe pas d’entier naturel n tel que 9 | 7n + n3 .
Supposons par l’absurde qu’il existe un entier naturel n tel que 9 | 7n + n3 c’est à dire
que 7n + n3 ≡ 0 [9], ainsi 7n + n3 ≡ 0 [3] d’où n3 ≡ −1 [3] d’où n ≡ −1 [3]. Ainsi on
a nécessairement n3 congru soit à 2, 5 ou 8 modulo 9 ce qui implique que n3 ≡ −1 [9].
Ainsi 7n + n3 ≡ 0 [9] implique que 7n ≡ 1 [9]. Or on remarque que 3 est l’ordre de 7
modulo 9, ainsi 3 divise n ce qui contredit le fait que n ≡ −1 [3].
Finalement il n’existe aucun entier naturel n tel que 9 | 7n + n3 .

Exercice 6 :
Montrons qu’il existe une infinité d’entiers naturels n tel que n2 + 1 | n!.
Montrons d’abord l’existence en remarquant que 182 + 1 = 53 , alors n = 18 vérifie que
182 + 1 divise 18!
Soit maintenant un entier naturel n ≥ 18 qui vérifie que n2 + 1 | n! et montrons qu’il
existe un entier m > n tel que m2 +1 | m!, alors m doit avoir la forme suivante m = n+k
avec k > 0. Alors il faut que (n + k)2 + 1 | (n + k)! c’est à dire que :

n2 + 1 + k(k + 2n) | (n + k)!

On a n2 + 1 divise n!, afin de bénéficier de cette relation, essayons de trouver un certain


entier k tel que n2 + 1 + k(k + 2n) soit le produit de n2 + 1 avec un autre entier naturel.
On remarque que si on pose k = 2n3 on trouve que n2 +1+k(k+2n) = (n2 +1)(1+4n4 ) =
(n2 + 1)(2n2 + 2n + 1)(2n2 − 2n + 1).
On a alors : (n + 2n3 )! = (n + 2n3 ) · · · (2n2 + 2n + 1) · · · (2n2 − 2n + 1) · · · n!, car les
inégalités n + 2n3 > 2n2 + 2n + 1 > 2n2 − 2n + 1 > n sont vraies pour tout entier natruel
n ≥ 18, et puisque n2 + 1 divise n! alors on conclut que (n + k)2 + 1 | (n + k)!.
Donc la suite (ak )k∈N définie par récurrence par :

 a0 = 18
 ak+1 = ak + 2a3
k

est une suite d’entiers naturels strictement croissante (donc infinie) qui vérifie que a2k +

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1 | ak ! pour tout entier naturel k.

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