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Répartition des puissances d’un complexe de module 1

Notions abordées : Nombres complexes


On note U l’ensemble des nombres complexes de module 1.
On note U n l’ensemble des racines n ème de l’unité (pour n ∈ ℕ∗ ).

On note d (z , z ′) = z ′ − z la distance entre deux complexes z et z ′ .


Pour z ∈ ℂ∗ , on note :
• arg(z ) l’argument du complexe z défini à 2π près.
• A rg(z ) l’unique argument de z qui appartient à [0, 2π[ (appelé argument principal de z ).

On se donne θ ∈ [0,2π[ , et on considère l’ensemble V = {z n / n ∈ ℤ} avec z n = einθ .


L’objectif de ce problème est l’étude de cet ensemble V .
1. Soit α, β ∈ ℝ . Déterminer d (eiα ,eiβ ) .
β −α
On exprimera la solution sans radicaux et en fonction de .
2

2. On suppose θ π ∈ ℚ et on forme A = {n ∈ ℕ∗ / z n = 1} .

2.a Montrer que A possède un plus petit élément. Notons m celui-ci.


2.b Etablir que les z 0 ,..., z m −1 sont deux à deux distincts.

2.c Montrer que V =U m .

Dans toute la suite du problème, on suppose θ π ∉ ℚ .

3. Montrer que les z n sont deux à deux distincts.

4. Soit Z ∈U et ε > 0 .
On désire établir l’existence d’un m ∈ ℤ tel que d (z m , Z ) ≤ ε .

On se donne n ∈ ℕ \ {0,1} de sorte que ≤ε .
n
 2π 2π 
On introduit, pour tout k ∈ {0,1,…, n −1} , Ak = 
z ∈U / k ≤ A rg(z ) < (k + 1)  .
 n n 

4.a Etablir que la famille (Ak )0≤k ≤n−1 forme une partition de U .

4.b Montrer que parmi les z 0 ,…, z n deux éléments au moins se trouvent dans un même Ak .

On note p et q leurs indices respectifs et on pose ϕ = A rg(z p ) et ψ = A rg(zq ) .

Quitte à échanger p et q on peut supposer ϕ < ψ et on a par construction ψ − ϕ ∈]0, 2π n ] .

4.c Etablir A rg(zq −p ) = ψ − ϕ .

4.d On note α = A rg(Z ) et on considère k le plus grand entier tel que k (ψ − ϕ ) ≤ α .


ψ −ϕ
Montrer que d (Z , z k (q −p ) ) ≤ 2sin .
2
4.e Etablir ∀x ≥ 0,sin(x ) ≤ x , et conclure.

Rq : Le résultat établi dans la question 4 pourrait s’interpréter : V est dense dans U ...

Correction
d’après ISG 1979
β − α i ( β +α ) / 2
1. eiβ − eiα = (ei ( β −α ) / 2 − e−i ( β−α ) / 2 )ei ( β +α ) / 2 = 2i sin e
2
β −α
donc d (eiβ − eiα ) = 2 sin .
2

2.a Par hypothèse ∃(p ,q ) ∈ ℕ × ℕ∗ tel que θ = .
q
On a alors z 2q = e 2ipπ = 1 . Donc 2q ∈ A et par suite A ≠ ∅ .
A est une partie non vide de ℕ , elle possède un plus petit élément m .
2.b Supposons ∃0 ≤ k , ℓ ≤ m tels que z k = z ℓ i.e. eik θ = ei ℓθ
Quitte à échanger k et ℓ on peut supposer k ≤ ℓ .
On a alors einθ = 1 avec n = ℓ − k ∈ ℕ .
Or n < m et m est le plus petit élément de A donc n ∉ A .
Par suite n = 0 i.e. k = ℓ .
2.c Puisque m ∈ A on a eimθ = 1 .
Par suite ∀ 0 ≤ k ≤ m −1, z km = eimk θ = (eimθ )k = 1k = 1 et donc z k ∈U m .
Ainsi V ⊂U m .
De plus CardV = m = CardU m donc V =U m .
3. Par l’absurde : Supposons ∃k , ℓ ∈ ℤ tels que z k = z ℓ avec k ≠ ℓ .
Quitte à échanger k et ℓ on peut supposer k < ℓ .
2m π
z k = z ℓ donne eik θ = ei ℓθ d’où ei (k −ℓ )θ = 1 puis (k − ℓ )θ = 2m π avec m ∈ ℤ . Par suite θ = et donc
k −ℓ
θ
∈ ℚ . Absurde.
π
4. ∀ 0 ≤ k ≤ n −1, Ak ≠ ∅ car e 2ik π / n ∈ Ak .
Il est clair que ∪
0≤k ≤n −1
Ak ⊂U .

Inversement, soit z ∈U et α = A rg(z ) ∈ [ 0, 2π[ .


nα 2k π 2(k + 1)π
Pour k = E ( ) ∈ {0,…, n −1} on a ≤α < et donc z ∈ ∪ Ak . Ainsi U ⊂ ∪ Ak
2π n n 0≤k ≤n −1 0≤k ≤n −1

puis U = ∪
0≤k ≤n −1
Ak .

2k π 2(k + 1)π
Soit k , ℓ ∈ {0,…, n −1} . Si Ak ∩ Aℓ ≠ ∅ . Soit z ∈ Ak ∩ Aℓ et α = A rg(z ) . On a ≤α < et
n n
2 ℓπ 2(ℓ + 1)π
≤α < donc
n n
2k π 2(ℓ + 1)π 2ℓπ 2(k + 1)π
< et < d’où k < ℓ + 1 et ℓ < k + 1 ce qui donne k = ℓ . Finalement
n n n n
(Ak )0≤k ≤n−1 est une partition de U .
4.b Il y a n + 1 éléments différents dans la liste z 0 ,..., z n . Ceux-ci sont à repartir parmi les n ensembles
A0 ,..., An−1 . Forcément l’un des ensembles en contient au moins 2 (cette idée est connue sous le nom de
principe des tiroirs).
4.c Remarquons zq = eiqθ = ei (q −p ) θ .eipθ = zq −pz p . On a donc arg(zq ) = arg(zq −p ) + arg(z p ) [ 2π ] d’où
arg(zq −p ) = arg(zq ) − arg(z p ) = ψ − ϕ [ 2π ] .
Comme de plus ψ − ϕ ∈ [0, 2π[ , on peut affirmer A rg(zq −p ) = ψ − ϕ .
α
4.d On a k (ψ − ϕ ) ≤ α < (k + 1)(ψ − ϕ ) (en fait k = E ( ) ).
ψ −ϕ
Remarquons z k (q −p ) = (ei (q −p ) θ )k = zqk−p = (ei ( ψ−ϕ ) )k = eik ( ψ−ϕ ) .
k (ψ − ϕ ) − α
d (Z , z k (q −p ) ) = d (eiα ,eik ( ψ−ϕ ) ) = 2 sin .
2
k ( ψ − ϕ ) − α ψ − ϕ 2π π
L’encadrement initial donne : 0 ≤ ≤ ≤ ≤ .
2 2 2n 2
α − k (ψ − ϕ ) ψ −ϕ
x ֏ sin x étant croissante sur [0, π 2] : 0 ≤ sin ≤ sin qui donne le résultat voulu.
2 2
4.e f : x ֏ x − sin x est dérivable sur ℝ + , f ′(x ) = 1− cos x ≥ 0 , donc f est croissante sur ℝ + , or f (0) = 0 ,
la fonction f est donc positive sur ℝ + .
ψ −ϕ 2π
d (Z , z k (q −p ) ) ≤ 2 = ψ −ϕ ≤ ≤ε !
2 n

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