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Suite de Fibonacci

Notions abordées : Arithmétique – Espaces vectoriels et applications linéaires


On considère la suite (un ) définie par : u 0 = 0 , u1 = 1 et ∀n ∈ ℕ, un +2 = un +1 + un .
Cette suite est appelée suite de Fibonacci.

Partie I

1. Montrer que ∀n ∈ ℕ, un ≥ n −1 . Déterminer la limite de la suite (un ) .


2.a Etablir que ∀n ∈ ℕ ∗ , un +1un −1 − un2 = (−1)n (appelée relation de Simson).
2.b En déduire que ∀n ∈ ℕ ∗ , un et un −1 sont premiers entre eux.
3.a Montrer que ∀n ∈ ℕ, ∀p ∈ ℕ∗ , un +p = un u p−1 + un +1u p .

3.b En déduire que ∀n ∈ ℕ,∀p ∈ ℕ ∗ ,pgcd(un +p , u p ) = pgcd(un , u p ) .

3.c Montrer que si r est le reste de la division euclidienne de a ∈ ℕ par b ∈ ℕ ∗ alors


pgcd(ua , ub ) = pgcd(ub , ur ) .
3.d En s’inspirant de l’algorithme d’Euclide, établir ∀n , p ∈ ℕ ∗ , pgcd(un , u p ) = u pgcd(n ,p ) .

Partie II

On note E le sous-ensemble de ℝ ℕ formé des suites réelles (an ) telles que ∀n ∈ ℕ,an +2 = an +1 + an .
1. Montrer que E est un sous-espace vectoriel de ℝ ℕ .
2. On considère l’application ϕ : E → ℝ 2 définie par ϕ ((an )) = (a 0 ,a1 ) .
Montrer que ϕ est un isomorphisme de ℝ - espace vectoriel .
En déduire dimE .
3.a Pour quels q ∈ ℝ les suites (q n ) appartiennent-elles à E ?
On notera q1 et q 2 les deux solutions trouvées.
3.b Montrer que les suites (q1n ) et (q 2n ) forment une base de E .
3.c En déduire l’expression du terme général de la suite de Fibonacci.
Correction

Partie I

1. Par récurrence double sur n ∈ ℕ .


Pour n = 0, u0 = 0 ≥ −1 , pour n = 1, u1 = 1 ≥ 0 , pour n = 2, u 2 = 1 ≥ 1 et pour n = 3, u3 = 2 ≥ 2 .
Supposons la propriété établie au rang n ≥ 2 et n + 1 :
un +2 = un +1 + un ≥ n + (n −1) = 2n −1 = n + (n −1) ≥ n + 1 puisque n ≥ 2 .
HR

Récurrence établie. Clairement un → +∞ .


2.a Par récurrence simple sur n ∈ ℕ∗ .
Pour n = 1, u 2u 0 − u12 = −1 : ok
Supposons la propriété établie au rang n ≥ 1 .
un +2un − un2+1 = (un +1 + un )un − un +1 (un + un −1 ) = un2 − un +1un−1 =− (−1)n = (−1)n +1
HR
Récurrence établie
2.b Pour U = (−1)n un +1 et V = (−1)n +1un on a :
un −1U + unV = 1 et par cette égalité de Bézout : un−1 ∧ un = 1 .
3.a Par récurrence sur n ∈ ℕ .
Pour n = 0 on a ∀p ∈ ℕ∗ , u p = u0 .u p−1 + u1u p car u 0 = 0 et u1 = 1 .
Supposons la propriété établie au rang n ≥ 0 .
∀p ∈ ℕ∗ , un +1+p = un +( p+1) = unu p + un +1u p +1 donc
un +1+p − (un +1u p−1 + un +2u p ) = (un − un +2 )u p + un +1 (u p+1 − u p−1 ) = −un +1u p + un +1u p = 0
Récurrence établie.
3.b Posons d = pgcd(un +p , u p ) et δ = pgcd(un , u p ) .
On a δ | un et δ | u p donc δ | un +p = unu p−1 + un +1u p .
Ainsi δ | u p et δ | un +p donc δ | d .
Inversement, on a d | u p et d | un +p donc d | un u p−1 = un +p − un +1u p .
Or d | u p et u p ∧ u p−1 = 1 donc d ∧ u p−1 = 1 .
Puisque d | un u p−1 et d ∧ u p−1 = 1 on a d | un .
Ainsi d | un et d | u p donc d | δ .
Par double divisibilité : d = δ .
3.c pgcd(un +2 p , u p ) = pgcd(u (n +p )+p , u p ) = pgcd(un +p , u p ) = pgcd(un , u p )
Par récurrence, on obtient que ∀q ∈ N,pgcd(un +qp , u p ) = pgcd(un , u p ) .
Ainsi, si r est le reste de la division euclidienne d’un entier a ∈ ℕ par un entier b ∈ ℕ ∗ on a :
pgcd(ua , ub ) = pgcd(ub , ur ) (en prenant n = r , b = p et a = qb + r ; sachant q ∈ ℕ ).
3.d Suivons l’algorithme d’Euclide calculant n ∧ p :
On pose a 0 = n , a1 = p , puis on réalise les divisions euclidiennes suivantes tant que les restes obtenus
sont non nuls :
a 0 = a1q1 + a 2 , a1 = a 2q 2 + a 3 ,…, am−2 = am −1qm −1 + am puis am−1 = amqm + 0 avec am = pgcd(n , p ) .
Or, de part 3.c, on obtient
pgcd(un , u p ) = pgcd(ua0 , ua1 ) = pgcd(ua1 , ua2 ) = ... = pgcd(uam , u0 ) = pgcd(uam ,0) = uam ,
d’où le résultat voulu.

Partie II

1. E ⊂ ℝℕ .
La suite nulle (0) vérifie la relation de récurrence et appartient donc à E .
Soit α, β ∈ ℝ et (an ),(bn ) ∈ E .
α.(an ) + β .(bn ) = (αan + βbn ) et
∀n ∈, αan +2 + βbn +2 = α (an +1 + an ) + β (bn +1 + bn ) = (αan +1 + βbn +1 ) + (αan + βbn )
donc α.(an ) + β.(bn ) ∈ E .
Ainsi E est un sous-espace vectoriel de ℝ ℕ .
2. Soit α, β ∈ ℝ et (an ),(bn ) ∈ E .
ϕ (α.(an ) + β.(bn )) = (αa 0 + βb0 , αa1 + βb1 ) = αϕ ((an )) + βϕ ((bn ))
donc ϕ est une application linéaire.
Soit (an ) ∈ ker ϕ .
On a a 0 = 0 et a1 = 0 .
Par récurrence double, on montre ∀n ∈ ℕ,an = 0 puisque an +2 = an +1 + an .
Ainsi ker ϕ = {(0)} et donc ϕ est injective.
Soit (x , y ) ∈ ℝ 2 .
Pour (an ) définie par a 0 = x , a1 = y et ∀n ∈ ℕ,an +2 = an +1 + an , la suite (an ) est bien définie, elle est
élément de E et on a ϕ ((an )) = (x , y ) . Ainsi ϕ est surjective.
Finalement ϕ est bijective et c’est donc un isomorphisme de R - espace vectoriel .
Il en découle dim E = dim ℝ 2 = 2 .
3.a (q n ) ∈ E ⇔ ∀n ∈ N,q n +2 = q n +1 + q n ⇔ q 2 = q + 1
1+ 5 1− 5
Les solutions de cette dernière équation sont q1 = et q 2 = .
2 2
3.b Les suites (q1n ) et (q 2n ) sont éléments de E .
Montrons qu’elles forment une famille libre.
Supposons α (q1n ) + β (q 2n ) = (0) i.e. ∀n ∈ ℕ, αq1n + βq 2n = 0 .
Pour n = 0 , on obtient α + β = 0 d’où β = −α
Pour n = 1 , on obtient αq1 + βq 2 = 0 ce qui donne α (q1 −q 2 ) = 0 .
Puisque q1 ≠ q 2 , on conclut α = 0 puis β = 0 .
La famille ((q1n ),(q 2n )) est une famille libre formée de 2 = dim E éléments de E , c’est donc une base de
E .
3.c Puisque (un ) ∈ E : ∃!(α, β ) ∈ ℝ 2 ,(un ) = α.(q1n ) + β.(q 2n ) i.e. ∀n ∈ ℕ, un = α.q1n + β .q 2n .
Pour n = 0 , on obtient α + β = 0 d’où β = −α .
1 1
Pour n = 1 , on obtient αq1 + βq 2 = 1 d’où α = = .
q1 −q 2 5
(1 + 5)n − (1− 5)n
Ainsi ∀n ∈ N, un = .
2n 5

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