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Terminale, maths experts

Chapitre 1 :

Divisibilité dans ℤ
Ⅰ. Multiples et diviseurs d’un entier (p144)

Rappels : ℕ = {0 ; 1 ; 2 ; 3 ; ….}, ensemble des nombres entiers


naturels.
Cet ensemble est infini.
Il a un plus petit élément : 0.
Tout entier naturel n a un entier naturel consécutif n + 1.
ℤ = {….-2 ; -1 ; 0 ; 1 ; 2 ; …}, ensemble des nombres entiers relatifs.

Dans toute cette partie, les entiers seront des naturels, sauf si c’est
précisé.

1) Multiples d’un entier

Définition : Soit a ∈ ℕ.
m ∈ ℕ est un multiple de a si il existe k ∈ ℕ tel que m = ka.

Remarque : Si m est un multiple de a, alors m ≥ a.

Notation : a ℕ est l’ensemble des multiples de a.

Exemples : 2 ℕ est l’ensemble des entiers pairs.


0 ℕ = {0}
1ℕ=ℕ

Exemple : Démontrer que pour tout n ∈ ℕ, n3 - n est un multiple de 6.

n3 – n = n(n² - 1)
= n(n + 1)(n - 1), produit de 3 entiers consécutifs.
Sur 3 entiers consécutifs, on a 1 ou 2 nombres pairs et un multiple de 3.
Donc le produit est à la fois un multiple de 2 et de 3, donc un multiple de
6.

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Propriété : Si m et m’ sont des multiples de a, alors :
- (m + m’) et (m - m’) sont des multiples de a ;
- pour tout n ∈ ℕ, nm est un multiple de a (et même de na) ;
- pour tout n ∈ ℕ et n’∈ ℕ, (nm + n’m’) est un multiple de a ;
- mm’ est un multiple de a (même de a²).

Démonstration : Si m et m’ sont des multiples de a, alors il existe k et k’


dans ℕ tels que m = ka et m’ = k’a .
- m + m’ = ka + k’a
= a(k + k’) où (k + k’) ∈ ℕ.
Donc m + m’ est un multiple de a.
De même pour m - m’.
- nm = n(ka)
= (nk)a où nk ∈ ℕ.
Donc nm est un multiple de a.
- nm + n’m’ = n(ka) + n’(k’a)
= (nk + n’k’)a où (nk + n’k’) ∈ ℕ.
Donc nm+n’m’ est un multiple de a.
- mm’ = (ka)(k’a)
=(kk’a)a où kk’a ∈ ℕ .
Donc mm’ est un multiple de a.
Et mm’ = (kk’)a² où kk’ ∈ ℕ.
Donc mm’ est un multiple de a².

2) Diviseurs d’un entier

Définition : Soit a ∈ ℕ.
d ∈ ℕ est un diviseur de a si a est un multiple de d, c’est-à-
dire si il existe k ∈ ℕ tel que a = kd.

Remarque : Si d est un diviseur de a, alors d ≤ a.

Remarques :
- Dans ℤ, il suffit de rajouter les opposés des diviseurs
naturels.
- Dans ce cas, si d est un diviseur de a, alors | | ≤ | |.
- Il y a un nombre fini de diviseurs. Ils sont tous compris
entre -| | et | |.

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Exemples : L’ensemble des diviseurs de 0 est ℤ.
L’ensemble des diviseurs de 1 est {-1 ; 1}.
L’ensemble des diviseurs de 3 est {-3 ; -1 ; 1 ; 3}.

Définition : Une combinaison linéaire de 2 nombres entiers a et b est une


expression de la forme au + bv où u et v sont des entiers
relatifs.

Propriété : Si un nombre entier d divise 2 nombres entiers a et b, alors il


divise toute combinaison linéaire de a et de b.

Démonstration : Si un nombre entier d divise 2 nombres entiers a et b,


alors il existe k et k’, entiers tels que a = kd et b = k’d.
Pour tous nombres entiers u et v, au + bv = kdu + k’dv
= d(ku + k’v) avec ku + k’v,
entier relatif.
Par définition, d divise au + bv, combinaison linéaire de a et b.

Exemple 1 : Ecrire tous les diviseurs de 200.

Dans ℕ : 1 ; 2 ; 4 ; 5 ; 8 ; 10 ; 20 ; 25 ; 40 ; 50 ; 100 ; 200.


Dans ℤ : -200 ; -100 ; -50 ; -40 ; -25 ; -20 ; -10 ; -8 ; -5 ; -4 ; -2 ; -1 ; 1 ; 2 ;
4 ; 5 ; 8 ; 10 ; 20 ; 25 ; 40 ; 50 ; 100 ; 200.

Exemple 2 : Résoudre dans ℤ² : 2 + −7=0

2 + −7=0 ⇔2 + =7
⇔ 2 + =7
Donc divise 7 soit ∈ {-7 ; -1 ; 1 ; 7}

Par disjonction des cas :

Si = -7, alors 2 ² + y = -1 ⇔ 2 × 49 + y = -1
⇔ y = -1 – 98
= -99
De même :
• si = -1, alors 2 ² + y = -7 ⇔ 2 × 1 + y = -7
⇔ y = -7 - 2
= -9

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• si = 1, alors 2 ² + y = 7 ⇔ 2 × 1 + y = 7
⇔y =7-2
=5
• si = 7, alors 2 ² + y = 1 ⇔ 2 × 49 + y = 1
⇔ y = 1 - 98
= - 97

Vérification :

-7 -1 1 7
y -99 -9 5 -97
2 + −7 0 0 0 0

Donc les couples solutions sont les couples ( ; y) dans S = {(-7 ; -99) ;
(-1 ; -9) ; (1 ; 5) ; (7 ; -97)}

Exercices résolus : 2, p145

Exemple 3 : Déterminer n ∈ ℕ tel que 2n + 5 divise n + 9.

n ∈ ℕ donc si 2n + 5 divise n + 9, alors 2n + 5 ≤ n + 9


2n - n ≤ 9 - 5
n≤4

n 4 3 2 1 0
2n + 5 13 11 9 7 5
n+9 13 12 11 10 9
Division Oui Non Non Non Non

Donc n = 4.

3) Utilisation d’un raisonnement par récurrence

Exemple : Montrer que, pour tout n ∈ ℕ, (72n + 3) est divisible par 4.

ATTENTION : « pour tout n ∈ ℕ » !!!!!!!


Or ℕ est infini.
Il est impossible de faire tous les calculs.

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Tests : Si n = 0, alors 72n + 3 = 1 + 3
= 4 est bien divisible par 4.
2n
Si n = 1, alors 7 + 3 = 49 + 3
= 52 est bien divisible par 4.
Comme la propriété est vraie « au départ », il faut la vérifier pour les
entiers suivants.
EN SUPPOSANT qu’elle soit vraie pour un entier que l’on appelle n, si
on arrive à montrer qu’elle est vraie pour le suivant, n + 1, alors elle
serait vraie partout.

Hérédité : On suppose que la propriété est vraie pour un entier que l’on
appelle n donc il existe k ∈ ℕ tel que 72n + 3 = 4k.

Voyons si la propriété est vraie pour l’entier suivant, c’est-à-dire n + 1.


Pour cela, on étudie 72(n+1) + 3 = 72n+2 + 3
= 72n × 7² + 3
Or 72n + 3 = 4k donc 72n = 4k - 3
D’où, 72(n+1) + 3 = 49(4k - 3) + 3
= 4 × 49k – 147 + 3
= 4 × 49k - 144
= 4(49k - 36)
2(n+1)
Donc 7 + 3 est divisible par 4, c’est-à-dire que la propriété reste
vraie pour n + 1.

Principe : On veut démontrer qu’une propriété P(n) est vraie pour tout
n ∈ ℕ.
1) On vérifie que P(0) est vraie.
2) On suppose que P(n) est vraie pour une certaine valeur de
n quelconque. Il faut en déduire que P(n+1) reste vraie.

Application : Montrer que pour tout n ∈ ℕ, 3n+3 – 44n+2 est divisible par
11.

Notons ( P ), la propriété : pour n ∈ ℕ, 3n+3 – 44n+2 est divisible par 11.

Initialisation : pour n = 0, on a 33 – 42 = 27 – 16
= 11 est bien divisible par 11.
Donc la propriété est vraie au rang 0.

Hérédité : Supposons que ( P ) soit vraie pour un entier naturel n, c’est-


à dire que 3n+3 – 44n+2 soit divisible par 11.

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Par définition, il existe un entier k ∈ ℕ tel que 3n+3 – 44n+2 = 11k.

Montrons que ( P ) est vraie pour n + 1, c’est-à-dire que 3(n+1)+3 – 44(n+1)+2


est divisible par 11.
Or 3(n+1)+3 – 44(n+1)+2 = 3n+1+3 – 44n+4+2
= 3n+4 – 44n+6
= 3n+3 × 3 – 44n+2 × 44
D’après l’hypothèse de récurrence, 3n+3 – 44n+2 = 11k soit
3n+3 = 44n+2 + 11k.
D’où, 3(n+1)+3 – 44(n+1)+2 = 3(44n+2 + 11k) - 256 × 44n+2
= 3 × 44n+2 + 33k - 256 × 44n+2
= 33k –253 × 44n+2
= 33k – 11 × 23 × 44n+2
= 11(3k – 23 × 44n+2)
Donc 3(n+1)+3 – 44(n+1)+2 est bien divisible par 11.

Conclusion : ( P ) est vraie au rang 0 et est héréditaire donc ( P ) est


vraie pour tout n de ℕ, c’est- à- dire que 3n+3 – 44n+2 est
divisible par 11

4) Autres méthodes

Exemple 1 : Déterminer l’ensemble des entiers relatifs n tels que


n -1 divise n + 17.

n + 17 – (n – 1) = 18
n - 1 divise n – 1 et on veut que n – 1 divise n + 17 donc n – 1 divise
toute combinaison des 2 donc n - 1 divise 18.
Or les diviseurs entiers naturels de 18 sont : 1 – 2 – 3 – 6 – 9 - 18.
Donc les diviseurs entiers relatifs de 18 sont : -18 ; -9 ; -6 ; -3 ; -2 ; -1 ;
1 ; 2 ; 3 ; 6 ; 9 ; 18.
D’où, n – 1 ∈ {-18 ; -9 ; -6 ; -3 ; -2 ; -1 ; 1 ; 2 ; 3 ; 6 ; 9 ; 18}
Par conséquent, n ∈ {-17 ; -8 ; -5 ; -2 ; -1 ; 0 ; 2 ; 3 ; 4 ; 7 ; 10 ; 19}.

Vérification :

n -17 -8 -5 -2 -1 0 2 4 7 10 19
n-1 -18 -9 -6 -3 -2 -1 1 3 6 9 18
n + 17 0 9 12 15 16 17 19 21 24 27 36
Division Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui oui

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Donc n prend ses valeurs dans l’ensemble {-17 ; -8 ; -5 ; -2 ; -1 ; 0 ; 2 ;
4 ; 7 ; 10 ; 19}.

Exercices résolus : 1, p145

Exemple 2 : Déterminer l’ensemble des entiers naturels n tels que


n² + 3n + 1 soit divisible par n - 1.

n² + 3n + 1 n-1

- (n² - n) n+4

4n + 1
- (4n – 4)

Ainsi n² + 3n + 1 = (n - 1)(n + 4) + 5
Comme n – 1 divise n – 1, n – 1 divise (n - 1)(n + 4)
Donc n² + 3n + 1 est divisible par n - 1 si 5 est divisible par n - 1.
Or les diviseurs relatifs de 5 sont : -5 ; -1 ; 1 ; 5.
D’où, n – 1 ∈ {-5 ; -1 ; 1 ; 5}.
Donc n ∈ {-4 ; 0 ; 2 ; 6}.
On veut que n soit un entier naturel, donc n ∈ {0 ; 2 ; 6}.

Vérification :

n 0 2 6
n-1 -1 1 5
n² + 3n + 1 1 11 55
Division Oui Oui Oui

Donc n prend ses valeurs dans l’ensemble {0 ; 2 ; 6}.

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