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Emixam est née dans un petit village elfique nommé Mearius dans une forêt du comté de

Verdaïelle (comté elfe de la fédération des comtés d'Egonzasthan (c’est dans cette région
qu’il y a Egonzasthan-la-basse, qu’entre nous on appelle plutôt La-basse)).
Dans ce village il n’y a pas de garde à proprement parler, ce sont les moines combattants
qui remplissent ce rôle. Les parents de notre jeune elfe (Belanor et Lymseia) font tous deux
partie du monastère de Mearius. Le village étant relativement isolé dans la forêt et trop loin
de Sylphe (la capitale du comté) pour profiter de la protection de ses gardes, les moines
locaux doivent régulièrement repousser par eux-mêmes des attaques de bandits ou de
monstres comme des gobelins ou des orcs. Emixam a d’ailleurs plusieurs fois été témoin
des combats des moines durant les excursions en forêt qu’elle faisait souvent pendant son
enfance. Elle faisait parfois ses sorties seule, mais la plupart du temps elle était avec
d’autres enfants du village (Elnaril, Maiele, Tramyar et Naesala), et le groupe jouait souvent
à faire la course pour voir qui arriverait en premier à la cime d’un arbre, ou qui était capable
de rentrer au village le plus rapidement sans toucher le sol (Emixam gagnait souvent ces
courses ;) ). C’est en regardant les moines combattre pour protéger le village que la jeune
elfe a pris la décision de suivre les traces de ses parents et d’intégrer l’ordre des moines
combattants de Mearius, afin de participer à la protection du village avec Belanor, Lymseia,
et tous les autres moines. De ses amis d’enfance, seul Elnaril a lui aussi choisi la voie
monacale, Maiele, Tramyar et Naesala ont pour leur part suivi les chemins plus classiques
de chasseur ou artisan.
Emixam a commencé son entraînement à l’âge de 10 ans.
Pendant les cinq années qui ont suivi, son quotidien consistait
principalement à effectuer des tâches ménagères au
monastère et à suivre les enseignements des maîtres. Ces
enseignements pouvaient être des entraînements physiques
ayant pour but de préparer les apprentis au combats, ou bien
des cours portant sur des sujets pouvant aller de la
philosophie à la science du combat en passant par la religion.
Quelques années plus tard, lors de son anniversaire
précédant la fin de l’apprentissage d’Emixam, Belanor et
Lymseia lui ont offert sa première arme : Une épée courte
décorée de manière simple mais toutefois élégante, ils
avaient probablement payé une somme assez conséquente
pour la faire forger. Emixam était à la fois ravie de son
cadeau et impatiente de pouvoir l’utiliser une fois que son
apprentissage serait terminé.
Après ces cinq ans passées à forger son corps et son esprit
et à s’être entraînée au combat à main nue et à l’épée courte
en tant qu’apprentie, Emixam a pu commencer à participer à
la surveillance des alentours du village en accompagnant
d’autres moines plus expérimentés. La forêt avoisinante était
maintenant beaucoup plus calme que durant son enfance:
l’ordre des moines avait gagné de nombreux membres, et les
bandits et autres monstres commençaient à savoir que
Mearius n’était pas une cible facile, et préféraient donc
généralement éviter de s’y attaquer, les combats étaient par
conséquent nettement moins fréquents. C’est pourquoi Emixam n’a eu à combattre au
service du village qu’à sept reprises au cours des quatre années qui ont suivi, et elle n’a
jamais été gravement blessée, quelques légères coupures ci et là, mais rien qui aurait pu
mettre sa vie en danger.
Un jour un elfe d’une trentaine d’année vêtu d’une tenue de moine est arrivé au village, il
s’est présenté sous le nom d’Ivellios, et disait qu’il était un voyageur souhaitant vivre ici
pendant quelques temps, en proposant d’aider avec la sécurité de Mearius en échange d’un
peu d’hospitalité. Le chef du village a rapidement accepté, après tout, toute aide
supplémentaire est bonne à prendre...
Les quelques mois qui ont suivi ont été particulièrement paisibles, jusqu’au jour du vingtième
anniversaire d’Emixam. Ce soir-là elle et ses amis d’enfance avaient décidé de passer la
soirée comme au bon vieux temps au sommet des arbres, mais en grimpant elle a remarqué
une chose étrange : une silhouette se déplaçant dans la forêt, une personne seule qui
s’éloignait du village à cette heure tardive. De plus ses vêtements semblaient
particulièrement colorés, comme ceux d’un moine, mais les couleurs ne correspondaient pas
à celles du monastère de Mearius : il ne pouvait donc s’agir que d’Ivellios. Bien que la jeune
elfe sentait qu’il y avait quelque chose d’anormal à cela, elle a tout de même décidé de ne
pas s’en préoccuper : l’heure était actuellement à l’amusement, et les moines de garde à ce
moment là sauraient gérer la situation si jamais quelque chose arrivait… Emixam a donc
passé sa soirée avec Elnaril, Maiele, Tramyar et Naesala tranquillement à la cime des
arbres, sans tenter de savoir ce que tramait Ivellios, ni prévenir qui que ce soit. Le groupe
passait une agréable soirée, jusqu’à ce que Maiele leur fasse remarquer qu’une odeur de
fumée semblait monter jusqu’à eux, suite à quoi les jeunes elfes ont commencé à prêter plus
attention à la lumière orangée provenant… Du village !
Les cinq jeunes ont commencé à se ruer en direction de Mearius en sautant de branche en
branche comme lorsqu’ils s’amusaient étant enfants, sauf que cette fois-ci ça n’avait rien
d’un jeu. Emixam qui était en tête de la “course” s’est trop précipité et a glissé, elle s’est
cogné le crâne dans sa chute et s’est évanouie. A son réveil il faisait jour, elle était allongée
au milieu d’un buisson de ronces, couverte de griffures, une traînée de sang séché sur le
visage et son bras gauche cassé, autant dire qu’elle avait connu des réveils plus doux, mais
le pire était à venir… Elle s’est levé tant bien que mal, a jeté un oeil autour d’elle, pour voir à
quelques pas d’elle quelqu’un d’autre couché au sol, elle s’est empressé de s’approcher de
lui pour savoir qui c’était et si elle pouvait faire quelque chose pour tenter de le remettre sur
pieds, c’était Elnaril, son ami d’enfance qui était lui aussi devenu moine, mort, avec une
immense coupure à l’abdomen. Emixam s’est mise à paniquer, à hurler, à pleurer, à le
secouer comme si elle cherchait à le réveiller, sans succès. Elle a fini par réussir à se
calmer, suite à quoi des nausées ont commencé à se faire sentir, à tel point que la jeune
elfe a rendu tripes et boyaux. Emixam a ensuite décidé de s’éloigner de cette vision
d’horreur pour se diriger vers le village. Au fur et à mesure qu’elle s’approchait les souvenirs
de la veille commençaient à lui revenir : la lumière des flammes au loin qui venait du
village… Elle réalisait progressivement ce qui se passait, et la terreur montait en elle
lorsqu’elle imaginait l’état dans lequel elle risquait de retrouver Mearius…
A son arrivée les cendres du village fumaient encore, des dizaines de cadavres jonchaient le
sol, parmi eux une quinzaine de moines (donc tous ceux du village), dont ses parents,
quelques habitants, et une vingtaine d’inconnus ayant l’air de brigands. Il ne semblait pas
rester la moindre personne en vie. En découvrant cette scène macabre, Emixam a vomit
une seconde fois. Elle n’a pas eu le courage de s’approcher des cadavre de ses parents,
mais elle a toutefois cherché à comprendre ce qui avait pu se passer, et surtout où
pouvaient être les nombreux villageois manquants ? La jeune elfe a rapidement remarqué
un endroit où de nombreuses traces de pas semblaient s’éloigner du village : beaucoup de
personnes étaient parties dans cette direction, il pouvait s’agir des survivants du village, ou
bien des bandits restants. Dans les deux cas, Emixam devait aller vérifier ça, après avoir
pris quelques minutes pour se remettre de ses émotions et se faire une attelle de fortune
pour son bras cassé, elle a commencé à suivre ces traces dans l’espoir de retrouver le
réconforts de visages amicaux, vivants si possible…
Après avoir passé quelques heures à marcher à vive allure, alors que le soleil amorçait sa
descente, la jeune elfe a distingué au loin un large groupe de personnes marchant assez
lentement. En s’approchant, elle a pu petit à petit arriver à estimer leur nombre : une
quarantaine, ce qui faisait trop pour être les villageois restants, il ne devrait en avoir qu’une
vingtaine étant donné le nombre de cadavres qu’il y avait au village. Emixam a décidé de
s’approcher encore pour tenter de mieux comprendre, elle a fini par voir ce qu’il en était : il y
avait bien une vingtaine de villageois, dont ses trois amis Maiele, Tramyar et Naesala, tous
enchaînés les uns aux autres. Et quant aux autres personnes, c’était en fait les brigands, ils
avaient probablement capturé les habitants pour les vendre en tant qu’esclaves. Au milieu
des criminels se trouvait… Ce bâtard d’Ivellios qui avait l’air de tout sauf d’un prisonnier, au
contraire il semblait même diriger les bandits.
C’est à ce moment qu’Emixam réalisa ce qui c’était passé pendant la nuit : le moine
corrompu savait où étaient postés les moines de garde, il a donc permis aux bandits de les
abattre sans qu’ils aient l’occasion de sonner l’alerte, et ils ont ensuite pu rapidement profiter
de l’effet de surprise pour attaquer le village. En comprenant ce que cela impliquait Emixam
a régurgité une fois de plus : tout était de sa faute, elle aurait pu empêcher ce massacre si
elle n’avait pas été aussi irresponsable, elle aurait pu informer le village du comportement
suspect d’Ivellios. Mais elle n’a rien fait, cela a causé l’effondrement de son monde, et elle
ne pouvait rien faire pour y remédier, dans la situation actuelle la jeune elfe était totalement
impuissante, elle n’avait strictement aucune chance de sauver les villageois survivants, ni
même ses amis, elle ne pouvait pas combattre une vingtaine d’hommes armés, encore
moins avec ses blessures.
Emixam a donc fait le seul choix possible : abandonner temporairement ce qui restait de ses
compagnons pour avoir une chance de les secourir plus tard, et de venger son peuple… Elle
est retourné à Mearius, d’ici là la nuit était tombée, elle est allée se coucher après cette
journée épuisante et a tenté de dormir malgré ses cauchemars. Le lendemain, elle a pris
son courage à deux mains et a commencé à enterrer les corps des moines ainsi que des
villageois, l’opération lui a pris deux jours complets étant donné que son bras cassé ne lui
simplifiait pas la tâche. Après avoir terminé, elle a “fêté” ça avec un feu de joie, alimenté par
les cadavres des brigands… Le lendemain Emixam a pour la première fois depuis les
terribles événements été capable d’avaler un peu de nourriture. Elle a ensuite préparé ses
affaires pour partir, elle est allée à Sylphe pour prendre le temps de se reposer, se remettre
de ses blessures, et commencer à chercher des informations pour retrouver les criminels
ayant mis à sac son village.
Après quelques mois, le bras d’Emixam était réparé et elle pouvait à nouveau bouger
normalement, elle a aussi pris le temps de faire teindre ses vêtements en des couleurs plus
sombres afin de passer plus inaperçue, et surtout pour éviter qu’Ivellios puisse la
reconnaître à cause des couleurs de l’ordre monacal de Mearius. Elle n’a cependant pas
trouvé beaucoup d’informations sur ce groupe de barbares. La jeune elfe a donc continué
son périple en se dirigeant vers Laelith en espérant y trouver plus d’informations et
finalement sauver ses amis et se venger...

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