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Theron Q. Dumont
Adaptation : John Livernal
EXACO EDITION
LE POUVOIR DES COMMANDES MENTALES
Theron Q. Dumont
Que cette force silencieuse obtienne ces résultats à travers des lois que nous ne
comprenons pas encore, ou que, suite à la demande que nous faisons à nos
puissances mentales, nous développions les facultés qui nous permettent
d'accomplir ce que nous voulions, ne change rien au fait. Il y a un pouvoir illimité
dans la commande mentale. C’est une seule et même loi qui opère dans le monde
des affaires et dans le monde spirituel, et qui a été formulée il y a très longtemps,
« Tel sera ton jour telle sera ta force ».
Le Pouvoir de la Commande mentale est, comme tout autre force dans l'univers,
soumis à des lois. La première de ces lois étant qu'on peut le développer
énormément par des efforts constants et méthodiques.
Les personnes qui obtiennent de grands succès sont souvent considérées comme
des personnes dominées par une seule idée. Elles désirent si intensément le but visé
qu’elles excluent tout ce qui pourrait les en distraire. Ainsi, elles préservent la mesure
d’unité et de concentration nécessaire pour atteindre directement leur but, là où un
effort sans enthousiasme s'égare, et une volonté divisée échoue. Ce qu’une intense
concentration peut accomplir est inaccessible à une moindre mesure de pensée et
L’intensité de l’intention qui concentre tous les pouvoirs de l'esprit et regroupe tous
les éléments nécessaires à sa réalisation est, par conséquent, la mesure de la
réussite. L’intention, le désir, la volonté, doivent être supérieurs aux forces
auxquelles on se confronte. Les luttes de l’existence sont réelles et il ne suffit pas de
faire des efforts. Nous devons faire le type d’effort qui domine les conditions
défavorables qui nous entourent et les met à notre service. L’effort pour réussir doit
être le type d’effort qui apporte le succès. L’intensité du désir est à l'être humain en
action ce que l’accélérateur est au moteur. Elle détermine la puissance, la force,
l'extension, l’ampleur de la réalisation. C'est le bouton électrique qui ferme le circuit
et met tout le mécanisme de l’accomplissement en mouvement.
Un pouvoir surnaturel
Les hommes de succès ne sont pas toujours, ni même habituellement, des hommes
de grande force physique ni, selon toute apparence, particulièrement adaptés aux
conditions dans lesquelles ils ont réalisé leur succès. Souvent ils sont tout le
contraire. Ils possèdent rarement un génie supérieur, excepté concernant leur
détermination à réussir que rien ne peut fléchir, qu'aucune épreuve ne peut
décourager, aucune difficulté intimider, aucun danger affaiblir, qu’aucune exigence
physique ou mentale ne peut détourner du but ni influencer.
La qualité de cette force silencieuse s’apparente à l'acier qui peut se plier, mais qui
ne se brise pas. Elle peut supporter un long et difficile parcours sans jamais perdre
de vue son objectif ; par conséquent elle ne connaît jamais l’échec. Ses
caractéristiques sont l'adaptabilité, le tact, les ressources ; par des actions et
réactions incessantes elle forme les conditions indispensables à l’efficacité de ses
efforts. Cette pression constante de la volonté aiguise l'intellect, stimule l'énergie et
perfectionne l'effort. L’ajustement perpétuel des moyens aux fins développe le tact,
suggère la stratégie, inspire le courage, stimule l'activité et déploie des pouvoirs
inconnus en nous, en les regroupant et les modelant en accord avec son but.
Un état d’esprit
Les désirs vagues d'un cerveau oisif ne sont pas plus une intention productrice que
la vapeur de l’eau qui bout dans une casserole n’est la vapeur puissante des engins
modernes. Les deux doivent être canalisés, dirigés, et dynamisés ; dans le premier
cas par la chaleur de l'enthousiasme comme dans l'autre par celle du carburant. Une
intention productrice est cette énergie silencieuse du pouvoir mental qui, une fois
qu’elle a été actionnée et formée ne s’arrête jamais avant d’avoir atteint son but.
Tous les pouvoirs de l’esprit sont au service de la vraie intention. Une telle intention
fait appel à toutes les ressources et à la force de l’enthousiasme. Elle fait appel à
toute la patience, toute la persévérance, toute l’énergie, toute la force que nous
avons en nous.
Une telle intention fait plus encore. C’est elle qui nous désigne ces forces et la
manière de les acquérir et développer. Elle nous enseigne que la persévérance est
le premier élément de la réussite ; que le travail est la condition fondamentale du
succès. Elle nous enseigne l’application assidue. Elle nous apprend à concentrer nos
pensées et à mettre toute notre énergie en œuvre ; à convoquer et réunir toutes les
forces mentales que nous possédons et qui peuvent contribuer à notre effort et à son
aboutissement.
Ce pouvoir nous interdit de poser des limites aux ressources et aux moyens que l’on
doit exploiter. Ses suggestions sont illimitées, ses encouragements incessants et sa
patience et son endurance inépuisables. C'est un pouvoir qui nous donne une
emprise plus solide. Il nous oblige à une meilleure préparation et à une attention plus
vigilante. Il nous montre toutes les difficultés, les obstacles et découragements, et
nous indique comment les affronter. Il génère et stimule l'énergie, la vitalité et la force
Napoléon a dit : La « fortune est une dame inconstante et j'exigerai tout d’elle ». Le
Pouvoir de la Commande mentale rejette avec mépris toute utilisation
parcimonieuse. Comme la femme légère, il ne cède qu’à une prodigalité insistante.
Le dépenser, c’est l'augmenter ; l’économiser c’est le perdre.
Le premier pas
Le premier pas est de faire une demande résolue. Ceci est visible dans la vie de tous
ceux qui réalisent de grands succès. Vous trouverez dans leur réussite un grand
dépassement de soi, un but plus élevé qu'ils n’en étaient conscients eux-mêmes, du
courage, du cran, de la persévérance, de l’endurance, de la détermination dont ils
ignoraient eux-mêmes l'ampleur et la profondeur et dont la force les a propulsés bien
au delà de leurs ambitions initiales.
Il ne peut y avoir aucune limite au pouvoir de l'accomplissement sauf celle que lui
pose notre désir. Le désir rend possible ce qui sans lui serait impossible. Il soumet
toutes les autres forces, et les modifie ou les remodèle s’il le faut. Ce pouvoir semble
irréel parce qu’il est invisible ; pourtant c'est le pouvoir le plus puissant au monde.
C'est le seul qui peut ne jamais se soumettre à aucune condition, contrainte ou
influence, à part celles qui proviennent de la volonté, du désir qui le crée.
Nous trouvons dans le monde animal des exemples similaires. A Hawaï le sol
manque de matériaux nécessaires à la construction de l’ossature. Et dans ces îles
où le bétail se nourrit uniquement des herbes des pâturages montagneux, il arrive
fréquemment qu’une vache mette bas un veau fort et sain, pour mourir de faiblesse
elle-même parce qu'elle a du donner le matériau de ses propres os afin d'assurer les
besoins de sa progéniture ; si forte est la nécessité que la loi de son être soit
accomplie.
Dans la nature nous trouvons des résultats parfaits uniquement là où agit cette loi
invincible, ce pouvoir de la commande.
C’est de la même façon que cette commande mentale dirige et contrôle, par le biais
du cerveau, les conditions, les opportunités, la durée et toutes les forces en nous
dans la mesure exacte dans laquelle elles sont nécessaires pour réaliser le
maximum possible.
L'élément du doute
Il est absolument nécessaire, dans tout ce que l’on entreprend, que ce désir soit
d'abord établi et identifié et qu'il soit si bien implanté que l'élément du doute ne
puisse jamais s'introduire. S'il vacille un seul instant il perd de sa force pendant un
certain temps et il est très difficile de la récupérer. Il réclame une constance
Le Pouvoir de la Commande mentale n'est pas du type visionnaire. C'est une énergie
puissante qui, si vous l’invoquez dans les moments de découragement, vous
redonnera de l'espoir. Si vous l'invoquez dans le doute, elle vous rassurera. Si vous
l'invoquez dans l’incertitude, elle vous indiquera la direction à suivre. Si vous
l'invoquez quand vous avez peur, elle vous donnera courage.
Un compagnon fidèle
C’est une énergie motrice qui pousse en avant et sous-tend les méthodes et les
énergies nécessaires à l'accomplissement du but. C'est le compagnon fidèle sur
lequel vous pouvez compter pour vous donner le genre de conseil et d'appui qui
correspond exactement à vos besoins. C'est l’associé silencieux qui garantit votre
réussite.
Il commande tout talent, toute énergie, toute pensée, toute intention nécessaires à
l’accomplissement de votre but. Il informe la main et le cerveau sur les outils à
employer et la façon de les employer. Il vous rend maître de la situation. Il vous
donne cette assurance qui vient du sentiment d’être à la hauteur de la tâche. Avec
chaque atome supplémentaire d'énergie que vous rajoutez à cette demande, vous
renforcez les centres correspondants de votre cerveau, vous attirez à vous toutes les
forces extérieures qui contribuent à renforcer votre pouvoir mental.
Avez-vous jamais vérifié la puissance de cette résolution lorsque vous désiriez que
quelqu'un vous comprenne sans que vous lui parliez ? Vous est-il jamais arrivé de
réfléchir avec une concentration intense sur un sujet, puis d’écrire une lettre, pour
vous apercevoir que votre destinataire avait pensé au même sujet, dans le même
sens que vous, avant même qu’il ait reçu votre courrier ? Vous est-il jamais arrivé de
réfléchir sérieusement et profondément à un sujet, seul chez vous, puis que votre
Ces choses là ne relèvent ni du pur hasard ni des coïncidences. Elles arrivent trop
fréquémment et uniformément pour qu’on puisse ignorer l’effet de notre effort mental.
Le pouvoir mental semble indéniable. Les résultats sont assurés. Les forces opèrent
avec une constance singulière. Il ne s’agit pas de pouvoirs surnaturels. Peut-être
doit-on cela à un développement supérieur du cerveau. Il s’agit, dans tous les cas,
du fruit d'une détermination forte et résolue.
Ces événements sont une des preuves d'une force croissante, d'une possibilité,
d'une puissance intérieure supérieure à la force physique. Si vous ne l’avez pas
éprouvé dans sa pleine mesure c’est peut être parce que vous ne l’avez pas vue ni
reconnue reconnues, ou parce que vous ne vous y êtes pas suffisamment associé.
Commandez le succès
Dès la première fois où vous ferez l’expérience de ces forces, vous entreverrez la
réussite qui a toujours été là, devant vous mais que vous n’avez jamais clairement
visualisée. Il s’agit de pouvoirs subtils, mais intelligents et précis. Qui peut en
mesurer l’ampleur ?
Toute force est capable de faire le bien ou le mal. La force de l'esprit peut être
dirigée vers un mauvais ou un bon but. La rêverie et le repos peuvent facilement
dégénérer en paresse ou en désirs irréfléchis et flous ; ou ils peuvent être dirigés et
utilisés de sorte à nourrir les forces présentes et attirer celles qui nous sont
bénéfiques. L'eau bienfaisante peut devenir une force destructive ; le feu, l'agent
essentiel du confort et du raffinement humain, peut devenir un fléau.
Acquérir la richesse injustement, aux dépens des autres, ou par cupidité, détruit,
comme tout autre abus, ce qu’il y a de meilleur en nous. Si la richesse vient par les
canaux appropriés, elle aura le plus grand pouvoir bénéfique. Dans la vie moderne,
c’est elle qui rend possible tous les grands accomplissements. La richesse ne peut
pas, il est vrai, nous acheter des amis, mais elle est un moyen d’établir des contacts
qui peuvent nous faire gagner de précieuses amitiés.
La richesse n'est pas le critère universel ou infaillible du succès ; mais elle en indique
le chemin et fournit les moyens de l’atteindre. Elle est à la fois un stimulant et un but.
Dans les domaines de vie courants et ordinaires, elle va de pair avec les grandes
réussites. La vie est plus que la nourriture et le corps plus que l’habit. Mais la vie est
pauvre sans ces derniers.
Il est vrai que, comme tout autre pouvoir, la richesse est souvent mal utilisée ; mais
son abus n'est pas la conséquence de son existence ; et il ne dément pas son
pouvoir bénéfique.
Il est essentiel que tout ce qui nous entoure soit aussi ordonné, attirant, agréable,
salutaire et inspirant que possible. Il est nuisible d’être entouré de choses
misérables, mornes, déplaisantes ou indésirables. Les fortes personnalités ont
surmonté toutes les difficultés et on atteint un niveau où elles peuvent s'entourer
d’énergies bienfaisantes ; et depuis, elles poursuivent des buts encore plus
importants. En même temps, elles auraient accompli encore plus si leurs
Potentiel financier
Les hommes qui mènent une vie active et réussie ont presque toujours été
relativement riches et financièrement prospères ; ou du du moins ils avaient de
grandes capacités financières. Washington, Morris, Hancock, Adams, les héros
révolutionnaires, D'Israeli, Gladstone, Cavour, Bismark, Gambetta, des hommes
d'État européens dont la réussite est incontestée, en sont des exemples. Et aussi
Asquith et Lloyd George de l’Angleterre et Roosevelt, La Follette et Bryan de
l'Amérique, tous des hommes dont les efforts et les actions avaient pour but
d’apporter de l’aide aux défavorisés. Leur richesse, ou ce qui est potentiellement la
même chose, leur pouvoir de créer des richesses, les a libérés de cette servitude
physique qui souvent enchaîne ou détruit la moitié des accomplissements des
grandes vies.
Des conditions favorables de vie rendent plus probable la réalisation d’idéaux élevés.
La richesse est la conséquence des accomplissements qui sont eux-mêmes le
résultat, dans des circonstances favorables, d’une conception basée sur la possibilité
de sa propre réalisation. La richesse n'est pas la conséquence d’un dur travail, mais
la conséquence d'une conception élevée suivie par un effort de qualité. Des milliers
de gens travaillent dur mais ne font jamais fortune.
Un idéal élevé
L'essentiel est que le travail soit accompli en vue d’une conception, d’un idéal et
d’une possibilité élevée élevés ; et cette possibilité ne peut émerger de conditions
médiocres pas plus que la pureté ne peut émerger du vice. Travailler sans utiliser les
forces mentales supérieures voue une vie au labeur de la plus humble espèce ; scier
Les forces mentales supérieures créent les entreprises auxquelles le travail commun
est soumis. Elles fournissent aux individus dont l’esprit est fruste ou pas éveillé les
moyens de subsistance. Elles ouvrent les mines ; elles commercialisent les produits
de la mine. Elles conçoivent et construisent, procurant ainsi du travail à l'ouvrier et
l’artisan.
Vous vous souvenez certainement de plein de cas de ce genre. Ces individus font
l'erreur de consacrer toute leur énergie au travail, ne se donnant pas de temps pour
les loisirs, le repos ou la rêverie. Le résultat en est qu’ils ne voient même pas la
moitié des opportunités que la vie leur présente ; ils ne tirent pas le meilleur parti de
leurs efforts. « La ruine des pauvres est leur pauvreté, » la pauvreté de leur vision,
de leurs perspectives, de leur désir. Les « pauvres gens ont des manières pauvres ».
Un environnement favorable
Les hommes riches et qui ont très bien réussi, en règle générale ne consacrent pas
leur vie aux détails et au dur labeur physique. Ils réfléchissent beaucoup ; leurs
actions sont les conséquences des forces délibérées et concentrées, dont la
Rares sont les vieux préceptes pour obtenir la richesse qui soient encore valables de
nos jours, si tant est qu’ils l’ont jamais été. Aujourd'hui prévaut la règle que les forces
mentales soient le plus finement accordées aux conditions de la réussite ; que
chaque environnement exerce une influence favorable.
La richesse peut assurer cet environnement et ces conditions. Elle est donc une aide
importante à toute grande réussite. En tant que pouvoir de faire le bien, la richesse
est un facteur d’une énorme importance. Ce n'est pas le solliciteur quelconque qui
fait du porte à porte qui sera en mesure de faire le plus de charité. Les hommes
puissants et influents, les hommes riches sont ceux qui peuvent se procurer tout ce
qui favorise une meilleure emprise sur les divers facteurs extérieurs et qui peuvent
orienter ce contrôle vers de bons buts.
Vos pensées sont une force ; elles sont un pouvoir absolu. Si vous désirez
sérieusement faire fortune par les bons moyens, ce désir attirera à vous toutes les
forces correspondantes qui contribuent à son acquisition. Si ces pensées et ces
forces sont bien fondées ; si elles sont destinées à jouir de la richesse jouir, et pas à
l’amasser ; en un mot, si le désir de la richesse est motivé par tout le bien qu’elle
peut accomplir, il se réalisera ; toutes les influences et forces associées s’uniront en
vue de ce but.
Le succès que vous aurez désiré, poursuivi et atteint de manière appropriée, sera
bénéfique à tous ceux qui seront en contact avec vous. Il leur fournira un emploi ; il
leur permettra de subvenir aux besoins de leurs familles ; il apportera la santé là où
régnait la maladie. Il vous donnera le pouvoir d’étendre votre aide à ceux qui sont
dans le besoin. Il vous donnera le pouvoir et les moyens de propager les bienfaits et
les forces qui améliorent les conditions de ceux qui en ont besoin et qui le méritent.
En un mot, il rend non seulement possible votre propre succès, mais il ouvre
également, dans la mesure de votre réussite, de nouvelles opportunités de faire le
bien qui, sans succès, serait entièrement hors de votre portée.
Jusqu’à un certain point, la richesse est donc non seulement nécessaire à votre
propre développement et à la création des conditions favorables à votre succès et à
des accomplissements encore plus grands, mais elle vous donne également les
forces mentales et physiques pour faire le bien. Elle renforce votre pouvoir de faire le
bien, dans tous les sens du mot, proportionnellement au degré de votre réussite. Si
vous ne pensez qu’à la pauvreté, vous vous attirerez la pauvreté, puisque l’énergie
de votre pensée attire ce qui lui ressemble. Si vous envisagez tout effort en terme
d’échec, si vous craignez qu’il n’aboutisse pas, alors vous attirerez tous les éléments
d'échec à vous. Les pensées et les énergies mentales que vous entretenez attireront
toujours les éléments qui leur ressemblent.
Un idéal en premier
On a souvent dit que quand une personne a de l'argent, il lui est facile d’en faire
encore plus. Dans neuf cas sur dix, ce n'est pas l'argent qu'elle possède qui lui
permet d’en gagner encore plus, mais ce sont les opportunités mentales et
matérielles que l'argent lui permet de trouver, et le pouvoir personnel qu’elle a
développée en gagnant cet argent, qui augmente son pouvoir d'en accumuler encore
plus.
La conception
Atteindre n’importe quel but devient possible grâce aux forces de la commande
mentale qui, à leur tour, ne sont que les conséquences de l’environnement mental et
physique qui rend la conception du but possible. Chaque réalisation existe d’abord
Un échange équitable
Votre devoir est de donner en retour une pensée d’aussi bonne qualité que celle que
vous recevez ; si vous ne le faites pas, l’échange est inégal ; si votre pensée est de
qualité égale à celle que vous recevez, c’est un échange équitable ; c'est une
transaction juste.
Celui qui qui prend tout ce qu’il peut des autres, sans leur donner l’équivalent en
retour, cultive une forme d’avarice, d’égoïsme, qui annule le bien qu’il a reçu.
L’absence d'un juste échange est à la base de la pauvreté mentale, spirituelle et
physique, à chaque étape de la vie. Si nous recevons des autres, nous
reconnaissons, de ce fait, notre obligation de leur donner en retour et nous ne
Avant que l'arbre puisse nous donner un fruit savoureux et nourrissant, il doit puiser
de l'air et de la terre les éléments dont il a besoin pour le produire ; et au cours de ce
processus, de l’assimilation et du développement de ces éléments pour un usage
bienfaisant, il grandit en force. Il ne dérobe rien à l'air et à la terre de ce qu’ils n’ont
pas à donner, et il ajoute quelque chose à sa propre vigueur et aux richesses du
monde. La richesse n'est pas le critère universel ou infaillible du succès. Mais elle
montre le chemin et fournit les moyens. Elle est à la fois un stimulant et un but.
Les associés ont deux rôles, celui d’enrichissement et celui de détente. Dans le
premier cas, ils nous donnent quelque chose que nous ne possédons pas. Dans le
second, ils nous permettent de nous détendre et de nous évader ; de reposer
totalement notre esprit grâce aux distractions et aux changements qu’ils introduisent
dans la routine de tous les jours.
L’action et le repos
Les associés qui ont des idéaux, des projets et des buts qui nous plaisent ou qui sont
semblables aux nôtres suscitent en nous un enthousiasme plus vif et l’énergie
nécessaire pour les traduire dans la réalité. La flamme du but partagé crée un
On peut tirer profit d'un associé, sans effort, comme la vie attire les éléments de l'air.
Mais pour nous être profitables nos associés doivent avoir les qualités positives, de
la force, de la richesse ou de la réussite à donner. C'est pourquoi des personnes
banales, des objets, un environnement banals ou ennuyeux ne sont pas bénéfiques.
Ils peuvent être inoffensifs en soi comme par exemple les individus hésitants dans
leur action, indéterminés dans leur méthode et discrets dans leur attitude. En tant
que tels ils sont inoffensifs mais comme associés ils sont susceptibles de créer créer
chez nous un état d'esprit indécis et d’affaiblir notre concentration et nos habitudes
de réalisation.
Les pensées sont nos compagnons. Elles influencent, dirigent et forment nos
actions, nos efforts, et notre environnement. Les pensées hostiles et nocives, si elles
persistent, finissent par dominer notre esprit entier et contrôler toute notre activité.
Les fabricants de poisons mortels connaissent des difficultés à cause de la
propension des ouvriers à en consommer. C’est la raison pour laquelle, il est
strictement interdit à tout ouvrier de rester seul dans une pièce. En effet, la pensée
constante du pouvoir du produit crée le désir de le goûter qui, d’après ce que disent
les ouvriers, est quasiment irrésistible. Ceci illustre comment l’association avec une
pensée malsaine asservit complètement l'intelligence qui au lieu de prévenir le risque
crée une influence opposée si forte que les bonnes pensées- les pensées qui
éloigneraient du danger, sont entièrement annihilées.
Si vous commencez votre journée frais et dispos, appréciant le soleil, le contact avec
la nature et vous sentant plein de bonnes dispositions envers tout le monde, vous
êtes en compagnie de bons associés et leur influence est puissante et bénéfique. Ils
semblent vous apporter tout ce qui leur ressemble, tout ce qui appartient à leur
famille. Si vous vous levez fatigué, d’humeur maussade, en désaccord avec le
monde et la nature, tout semblera s’allier contre vous. D’innombrables contrariétés
surgiront de partout. C'est cette expérience qui a donné lieu au proverbe « un
Les mères ont depuis toujours une connaissance intuitive de cette loi. Elles veillent
avec vigilance à ce que leurs garçons n’aient pas de mauvaises fréquentations. Si
l'esprit d'un garçon se remplit de mauvaises pensées, il s’attirera des ennuis. Il
prendra le mauvais pli et aura, à son tour, une mauvaise influence sur les autres à
moins qu'un autre esprit agisse sur le sien avec suffisamment de force salutaire pour
neutraliser les forces négatives qui s’y sont installées.
L'influence des associés est très subtile et pourtant très puissante. Nous ne pouvons
nous permettre d’ignorer leur valeur et de négliger leur aide pas plus que nous ne
pouvons nous permettre de négliger la valeur d’un environnement sain et de
conditions générales salubres. Nous associer aux courageux, aux braves et
ambitieux, contribuera à renforcer ou à développer ces mêmes qualités en nous, et
ceci sans les diminuer chez eux. En effet, l'association agit en retour sur les
associés. Les associations bénéfiques sont mutuellement salutaires.
Si nous nous associons à ceux qui n'ont aucun but ni ambition dans la vie, nous
subirons une influence néfaste que nous devrons rejeter avant de pouvoir revenir au
niveau duquel nous sommes partis. Il est tout aussi impossible de tirer profit
d’associés inefficaces qu’il l’est de puiser de l’eau d'un puits sec. Nous obtiendrons
d’eux exactement ce qu'ils ont à donner. À moins que nous ne voulions leur
ressembler, implanter en nous les penchants ou les forces que nous trouvons en
Ceci n’est pas seulement vrai dans le domaine moral. C’est tout aussi vrai des forces
qui influencent notre carrière professionnelle, qui concernent notre courage, notre
action, nos idéaux, nos aspirations, notre amour du travail, nos buts, nos capacités
de réalisation ; et aussi notre patience, notre énergie, notre force tranquille et
résolue.
Tous les hommes et femmes d'affaires devraient accorder une grande place, dans
leurs affaires et dans leur carrière, au choix de leurs associés. Les associés
bienfaisants sont reposants tout en étant puissamment actifs. Nous devons garder à
l’esprit que l'accumulation des forces du pouvoir ne cesse jamais. On sait que l'esprit
n'est pas au repos même dans le sommeil ; il poursuit son activité dans les directions
que lui ont tracé les associés et les pensées du jour et il continuer d’absorber
d'autres énergies, là où il peut les trouver, qui se conforment exactement à l’état, à la
disposition dans laquelle il se trouve. C’est doublement vrai quand nous sommes
réveillés ; ces forces accumulent les éléments qu'elles devront dépenser.
Il dépend de nous de déterminer quel sera le caractère de ces forces tout autant qu'il
dépend de nous de déterminer où nous irons.
La pensée est une force invisible qui est absorbée, développée ou transmise par un
processus inconscient. Vous ne pouvez éviter de sentir, de juger et d’éprouver, dans
une certaine mesure, les mêmes choses que la personne à laquelle vous vous
associez. Vous êtes plus ou moins influencé par elle. C’est un pouvoir probablement
différent du pouvoir mesmérique, mais il est évident. Il est à tel point réel que les
gens agissent souvent contrairement à leurs propres désirs quand ils subissent
l’influence mentale des autres. Si ces derniers sont raffinés, vous le serez de plus en
plus. S’ils sont vulgaires ou banals, la qualité de votre personnalité en pâtira.
Ils auront une mauvaise influence sur votre jugement, vos motifs, toute votre nature.
Vous vous rappelez facilement des personnes qui vous irritent, déstabilisent et
inquiètent. Vous vous rappelez de cette baisse d’énergie inexpliquée, de cet ennui
terrible que vous ressentez auprès d’eux. Vous êtes dans un état qui vous fait
souffrir, et vous en êtes tout à fait conscient. Vous ne prenez aucun plaisir en leur
compagnie et vous les évitez autant que vous le pouvez. Il y en a d'autres dont au
contraire vous recherchez, consciemment ou inconsciemment, la présence. Vous
vous sentez apaisé quand vous êtes avec eux ; le temps passe agréablement, et
vous vous dites probablement, « ils semblent me comprendre ». En fait il ne s’agit
pas seulement de compréhension. Il s’agit de l’union de deux énergies similaires, de
forces qui ont des affinités réciproques.
Toutes les personnes ont, plus ou moins, de l’influence les unes sur les autres.
Celle-ci n'est pas toujours aussi visible et évidente que dans les deux exemples
évoqués. Mais elle existe et pour la voir vous devriez vous entraîner à aiguiser votre
sens d’observation, votre réflexion et votre capacité de discernement.
Vous vous rappelez, peut-être, que certaines personnes ont le don d’ébranler, par
leurs conseils, vos propres convictions ; elles provoquent en vous l’incertitude quant
à ce qu’il convient le mieux de faire ; elles ne vous proposent pas de meilleure
option, mais sèment le doute dans votre esprit et créent des obstacles aux projets
que vous avez conçus. De telles personnes vous entravent et vous tirent vers le bas.
Elles n'ont pas atteint le même degré de perception et de jugement que vous.
Vous vivez dans les pensées auxquelles vous vous associez. Elles font partie des
forces qui vous forment et qui modèlent votre caractère. Soit le processus crée un
caractère plus fort, plus capable, plus vaste, plus courageux, plus résolu, soit c'est un
processus de détérioration, qui mine et détruit la possibilité d'ajouter de nouvelles
forces à celles déjà accumulées. Son résultat final est le caractère qu'il crée. Son
effet immédiat, dans le cas positif, est le bonheur et le contentement que vous
ressentez.
Entretenez des pensées positives et elles influenceront ceux qui vous approchent ;
elles influenceront aussi ceux qui sont loin de vous. Vous pouvez leur envoyer des
pensés d'aide, des pensées nourrissantes, des pensées encourageantes aussi
sûrement que vous pouvez leur envoyer un message télégraphique qui exprime ces
pensées.
Il est tout aussi impossible d'avoir des méthodes d'action correctes avec des
méthodes de réflexion défectueuses qu'il l’est d'avoir un vêtement correct s'il a été
Ceci nous révèle une influence puissante que nous pouvons exploiter dans notre
travail ou nos affaires. Nos pensées créent et forment nos affaires. Nous pouvons
agir sur elles, et entraîner constamment notre esprit à prendre des décisions avisées
et correctes, à agir avec efficacité, à nous apporter un soutien spontané. Cet
entraînement nous assure l’augmentation d’un pouvoir qu’une pensée négligente ou
indifférente rend impossible.
La maîtrise de soi
Nous pouvons nous associer, d'heure en heure, aux grands leaders du jour ; nous
pouvons être en contact avec les hommes les plus performants- les hommes
d’action, les hommes qui ont des pouvoirs et forces variés, qui font bouger le monde
L’Environnement externe
Notre nature joue un rôle considérable dans l’ampleur que pourront prendre nos
réalisations. Inconsciemment peut-être, nous suivons régulièrement nos tendances
naturelles. Par conséquent, nous aurons plus de pouvoir dans certaines directions
que dans d’autres. Mais dès la première fois où nous prenons conscience du pouvoir
qu’on a de contrôler et de former notre vie, celui-ci devient très grand. Dès que nous
nous élevons à la connaissance de cette loi, nous comprenons, pour la première fois,
pourquoi « nous pouvons faire ce que nous voulons ». Nos associés sont ceux que
nous choisissons ; par conséquent, la forme de notre caractère, la qualité et
l'ampleur de notre croissance, les limites de nos pouvoirs, seront déterminées par
notre désir.
Certains ordres religieux ont des pièces entièrement consacrées à certains états
d’esprit, et où n’entrent que ceux qui cherchent ces derniers. Ils croient que la pièce
elle-même est propice à attirer les pensées favorables à leur but. Tel était le Saint
des Saints où personne ne pénétrait hormis le grand prêtre, qui lui-même n’y entrait
qu’une fois par an et après s’être soumis à une préparation extrêmement exigeante.
Certains croient que les pensées, en particulier si elles ont été exprimées dans un
certain lieu, y demeurent littéralement. Plus ces pensées sont exprimées et répétées,
plus elles imprègnent les lieux, à condition qu’il n’y ait pas eu de distractions et de
conversations avec des personnes dont les buts et les motifs sont différents.
Que ce soit littéralement vrai ou non n'a pas d’importance pour notre propos. Mais ce
qui est vrai, c’est que nous avons tous besoin d'un certain lieu et de certaines
conditions pour mieux travailler. Vous devez cherchez à instaurer les conditions
propices au travail cérébral important exigé par vos projets et vos buts, où vous ne
risquez pas d’être interrompu ou importuné.
Le manque de courage
Le manque de courage crée des difficultés mentales ; il érige des obstacles et des
barrières ; il fait paraître inaccessible ce qui, avec le courage, est entièrement
possible et réalisable. Le manque de courage fait anticiper l’échec et attire à nous
tous les éléments mentaux qui y contribuent. Il détruit notre confiance en nous-
mêmes et en notre but. Il annule l’attitude puissante et résolue qui force le succès.
Le courage forge un caractère résolu, influent, fort, une volonté déterminée et une
force impérieuse. Il nous assure le respect, la confiance et l'intérêt pour notre but. La
plupart de ceux qui ne cultivent pas le courage, attribuent faussement leur échec à
obtenir les choses qu'ils ne désirent que faiblement, à des causes extérieures. Nous
parlons de faible désir parce que le désir fort n'est pas possible sans courage. Le
désir qui devient un impératif extrait la force de toutes nos puissances mentales et
crée toutes les conditions matérielles et influences extérieures favorables à la
réussite. Le courage ose commander.
Rien ne peut autant déshonorer et humilier un homme que son manque de courage.
Le courage est une qualité positive, une force continue. L'effort qui essaye et
échoue, et ne fait pas de deuxième tentative n'est pas une manifestation de courage,
mais de son contraire. Le courage n'est jamais vaincu ; il n’abandonne jamais ; il
n'admet jamais la défaite ; il ne s’excuse jamais ; il ne blâme jamais les autres de ses
échecs. Le courage, c’est la persévérance ; le courage c’est l’audace. Le courage
c’est la chance, parce qu'avec le courage, le succès et les accomplissements que
nous désirons se réalisent- comme si on les avait arrachés au destin ou au hasard.
Le courage est la résolution conquérante. Il ne s’exprime pas que dans les mots ;
son expression caractéristique est l'action. Il faut du courage pour pratiquer la
Oser et faire
A son plus haut degré, le courage se manifeste dans la ténacité et l'énergie, le calme
et la patience, exercés dans la réalisation d'un grand but. Etre courageux signifie à la
L'homme sans courage est craintif, poltron, lâche. Tous ces termes expriment une
facette particulière du manque de courage —une facette reconnaissable et
méprisable. La peur vous fait douter de la probabilité du succès de votre entreprise.
Elle affaiblit le bras qui doit saisir et frapper. Elle rétrécit vos forces mentales. Elle
attire à vous tout ce qui est faible et vacillant. Elle crée le doute là où il n’a pas lieu
d’être. Elle vous pousse à donner des prétextes et des justifications de votre échec,
d'abord à vous-même puis aux autres. Elle vous conduit à vous persuader vous-
même que c'est l’amour du luxe, du confort, des amis, ou de tout autre chose qui
vous contraint à abandonner vos efforts avant d’avoir atteint votre but. Esclave de la
peur, vous vous plaignez des conditions, vous pleurnichez sur votre sort. C'est la
peur qui vous incite à déprécier les autres dans l'espoir, qu’ainsi, votre propre
manque de courage ne sera pas découvert.
Entretenir la peur détruit l’énergie qui est nécessaire à un effort efficace. Elle
paralyse l'exercice de la force. Elle déteint, inconsciemment et subtilement sur tous
ceux qui vous approchent. Ces énergies mentales, que ce soit celles de la peur ou
du courage sont tout aussi puissantes que les paroles prononcées. Il n'est pas
toujours possible d'analyser ou même de prouver l’existence de ces forces mentales
—des influences des pensées de peur ou de courage. Mais on les sent et elles ont
un impact et un effet conscients ou inconscients sur votre entourage, une influence
efficace malgré vous.
La peur ou le courage est l'élément qui détermine notre destin. Le choix nous
appartient. Le courage inclut la résolution et promeut la réalisation de ce que nous
avons décidé. Aucun esclavage n'est aussi absolu que l’asservissement à la crainte ;
il n’y pas de fers si lourds que ceux forgés par la peur. Il n’y pas de pertes aussi
lourdes que celles provoquées par la peur.
Un esprit courageux
La peur est une force négative, le courage une force positive. La peur vous prive de
tout instinct vigoureux, et du pouvoir de penser et d’éprouver de nobles impulsions.
Elle vous condamne à vous allier à tout ce qui est faible, pauvre et indésirable. Vous
ne pouvez pas réfléchir sous le joug de la peur parce que la pensée tend
irrésistiblement à se prolonger dans l'action ; et les aspirations sont nobles
uniquement quand elles sont accompagnées de la croyance en leur réalisation.
Une pensée claire et déterminée est de la plus haute valeur, mais elle n’est
accessible qu’aux esprits courageux. Évitez de vous associez aux personnes dont
les sont faibles et incertaines, parce qu’elle seront aussi incohérentes et indécises
dans leurs actions. Évitez aussi la compagnie de ceux qui hésitent et qui ont peur
d’agir. Poursuivez avec détermination vos propres plans. Ayez le courage de vos
Ne vous laissez pas influencer par les vieux proverbes ou dictons. Il y en a un pour
justifier chaque faiblesse. Ils sont comme l'ancien extincteur de bougie qui éteignait
très bien les bougies mais ne pouvait pas les allumer. N’oubliez jamais que personne
d’autre ne peut connaître vos affaires aussi bien que vous ; que personne d’autre ne
peut connaître votre esprit ni ses pouvoirs et intentions ; que personne d’autre ne
peut mesurer votre capacité de réalisation parce qu'ils ne connaissent pas les
ressources et les forces dont vous disposez.
Ce que les autres ne peuvent pas faire, ou qu’ils ont peur d’essayer, n’a aucune
commune mesure avec ce qu’il est possible de faire ni avec votre détermination à le
faire. Chaque jour, partout au monde, des choses importantes sont réalisées après
qu’on ait démontré que c’était impossible.
Vous êtes une force et une loi en vous-même. A l’instant même où vous permettez à
qui que ce soit de vous influencer contre votre bon jugement, vous perdez
Délivrez-vous de la peur
Quand vous vous laissez influencer par une autre personne, vous vous soumettez à
un esprit qui ne peut pas juger de vos capacités parce qu'il lui est impossible de
connaître l’élément vital et le plus important de tous —la force de votre courage et de
votre détermination.
La peur n'obtient jamais de bons résultats. Elle ne soulage pas votre esprit de la
tension ou de la fatigue. Au contraire, elle le remplit de soucis et de nervosité. Elle
détruit les forces mentales qui vous sont les plus utiles. Elle ne vous motive pas à
agir, mais paralyse votre énergie. Elle ne vous procure pas les conditions physiques
favorables au succès, puisqu'elle empêche l’accumulation de biens. Elle ne vous
fournit pas les opportunités d’étendre votre influence, puisqu'elle affaiblit ou détruit
les fondations mêmes de votre influence et de votre pouvoir.
La peur est notre adversaire le plus méprisable, le plus ignoble, le plus mesquin de
tous. Elle n’a même pas les bons côtés du péché à sa décharge, parce que elle
n’offre même pas de plaisir ou de satisfaction provisoire. Pourtant la peur est très
envahissante, autant par sa nature que par l’influence qu’elle a sur nos vies. Par
conséquent, nous devrions fermement décider de la tenir à l’écart. Plus nous
parviendrons à préserver nos esprits de ses effets destructeurs, plus nous serons
forts à tout égard. Les tracas et les soucis sont les mites et la rouille qui rongent nos
forces, et la peur est le voleur qui s’introduit chez nous par effraction pour nous
dérober notre but. Chaque fois que vous sentez la crainte s’insinuer, repoussez-la
par une attitude mentale ferme et le renforcement de votre intention.
La majorité des hommes et des femmes ne sont que très vaguement conscients du
pouvoir réalisateur de l'individu. Rares sont ceux qui comprennent cette formidable
possibilité. Croire que vous pouvez faire une chose et avoir le courage de vivre selon
cette croyance avec fermeté, confiance et constance, vous mènera loin. Des
difficultés et des obstacles peuvent apparaître, mais le courage résolu est plus que
tout autre chose capable de les surmonter, et ceci, que les difficultés soient d’ordre
extérieur, ou pire encore, celles qui viennent de nous. Le courage détruit les forces
nuisibles et hostiles en les remplaçant par les forces qui servent nos intérêts. Ainsi,
le gain pour nous est double.
Le fondement du bonheur
Frederick le Grand fût si submergé par la peur lors de sa première bataille qu'il
s’enfuit et se cacha, anéanti par la plus vile et honteuse terreur. Mais il a assez vécu
pour devenir, grâce à sa fierté et à son sens du devoir, un des grands génies
militaires et hommes d'état du monde.
Le Général Grant a déclaré qu'il n'a jamais livré une bataille sans éprouver une peur
maladive ; mais cela ne l'a jamais fait fuir. Beaucoup de grands comédiens ont
l’estomac noué chaque fois qu’ils montent sur scène ; mais cela ne les empêche pas
de continuer. Le devoir et l'application créent le courage.
Le courage, tout comme la lâcheté, est contagieux. Une faible volonté qui se
manifeste par une activité spasmodique, un effort irrégulier ou un manque de
persévérance, est la cause la plus fréquente de l’échec. La réputation même de forte
volonté, de courage, d’audace et d’infatigabilité est d’une valeur sans égale. Rien de
ce qui est digne de notre respect et admiration ne se réalise jamais sans un effort
courageux.
Le contrôle mental
J’ai parlé ce matin avec un homme qui est en train de développer le téléphone. Il
rayonnait de confiance en ce qui serait bientôt accompli grâce à cette découverte. La
« Non, pas du tout, » ai-je répondu. Et ce n’était pas par simple politesse ou pour ne
pas le froisser. Car une pensée traversait mon esprit: « Je sais que la télégraphie
sans fil transmet les messages, et je sais un peu comment ça fonctionne ; et aussi
merveilleux que ce soit, je sais que la pensée et le message mental se transmettent
d'un individu à un autre, bien que je ne sache pas comment ça marche. Le téléphone
me semble, pour ma part, moins merveilleux que cette projection de la pensée, de
l'influence, des messages ou des désirs non exprimés. Pourquoi, alors, douterai-je
de la moindre merveille tout en croyant en la plus grande ? »
C’est de certains aspects de cette plus grande merveille au monde que je traiterai
maintenant. Quelles sont les lois qui la régissent, et aussi subtile soit-elle, dans
quelle mesure peut-elle être utilisée à des fins concrètes et pratiques ?
L'homme a toujours utilisé des lois bien avant de les avoir comprises. L’indigène
australien a inventé et utilisé avec efficacité le boomerang sans savoir qu'il agissait
selon des lois. Ainsi la pensé, le contrôle mental, cette emprise indéfinissable que
vous avez sur vos amis et associés, ce pouvoir par lequel vous influencez et êtes
influencé par les autres, opèrent souvent de façon si manifeste et impérieuse —
qu’ils constituent en réalité un élément fondamental dans la bonne conduite de vos
affaires. De même que vous avez recours à vos forces mentales pour vous aider
dans ce que vous entreprenez, et que vous attirez toutes les forces semblables à
votre effort et but, vous pouvez aussi émettre des pensées, des suggestions, des
commandes mentales à vos associés et employés –et ils les recevront et
appliqueront aussi réellement, bien qu’à un niveau inconscient, que si vous les leur
L’organisation constructive
Le fait est là, même si à l’état actuel des choses nous ne savons pas encore
l’expliquer. Une chose peut être faite —elle est faite. C'est un facteur manifeste dans
toutes les grandes réalisations qui impliquent les efforts combinés d’un grand
nombre d’individus. C'est la force essentielle du leadership —présente dans toute
organisation efficace.
Quand vous avez un contact personnel avec un employé vous établissez une
relation mentale qui rend votre esprit beaucoup plus réceptif à tout ce qui vient de lui.
Si vous écrivez une lettre d’un ton désinvolte et négligent, elle aura très peu
d’influence. Si, en revanche, vous mettez dans l'écriture votre esprit même, un intérêt
intense et l’énergie de vos puissances mentales, vous éveillerez l’intérêt et la
réceptivité du destinataire.
Nous ne comprenons pas entièrement ces forces ; nous ne pouvons guère espérer
les comprendre tout à fait actuellement. Nous savons seulement qu'elles existent,
parce que nous sentons leur influence de mille et une manières, certaines d’entre
elles ayant été observées ou vécues par toute personne un tant soit peu attentive à
elles.
Vous avez donc déjà une preuve positive du pouvoir de contrôle mental dans les
différentes façons dont vous traitez les différentes personnes avec qui vous avez des
relations d'affaires. Prenez, par exemple, un agent ou un employé qui ne vous
intéresse pas sur le plan personnel et un autre en qui vous avez une grande
confiance, en qui vous placez de grands espoirs, qui fait jaillir de vous vos meilleures
pensées et qui vous inspire vos meilleures lettres. Écrivez vos lettres à celui qui les
inspire, mais envoyez-en une copie à l'autre qui effectue exactement le même travail,
dans les mêmes conditions. Le premier prospérera et progressera, le second
échouera, ou au mieux, aura un succès très moyen.
Ce quelque chose d’intangible dans la manière dont une chose est dite, le sentiment,
le pouvoir mental, la force de l’esprit, ou tout autre étincelle qui vivifie, revigore,
donne du sens, de l’inspiration, de la motivation et engendre l'action, est cet élément
subtil qui se transmet —c’est le pouvoir du contrôle mental.
Ressentez le succès que vous souhaitez à votre employé ; imprégnez vos pensées
On peut douter que le contenu d’une lettre écrite avec une telle intention et dans une
telle disposition d'esprit ait plus d’importance que le fait de l’avoir écrit en concentrant
votre esprit sur le destinataire et en lui conférant ainsi une partie de votre pouvoir
mental qui vient s’ajouter au sien.
Jouer ou perdre
Le contrôle mental en question a un impact plus direct et décisif sur les autres que
nous ne sommes prêts à reconnaître en raison de notre connaissance limitée des
lois qui le gouvernent. Pourtant, on ne peut contester que le succès ou l'échec d'un
individu soit grandement déterminé par le leadership, et que le leadership est, en
grande partie, une question de l’influence mentale qu’on produit ou qu’on subit.
L'ampleur et la qualité de cette influence ou de ce leadership ne sont limités que par
Rien n’est jamais immobile. Soit nous jouons, soit nous perdons. L'effort engendre un
effort plus grand, et notre pouvoir de contrôle ou de leadership se développe par la
pratique.
Vouloir fermement et intensément le but que vous avez en vue pour un associé ou
un employé signifie appliquer toutes vos forces mentales à sa réalisation. C’est lui
permettre de devenir ce qu’il n’aurait jamais pu être sans votre aide. Non seulement
vous lui enseignez le goût du travail bien fait, la précision, la compétence et la facilité
qui résultent d’une concentration soutenue et d’un désir réfléchi, mais vous le faites
avec un enthousiasme et un esprit qui, inconsciemment en quelque sorte, le lancent
sur la trajectoire du succès avec un magnifique élan. L'enthousiasme et l'esprit de la
Vos mots revêtent un pouvoir d’attraction qu’ils n’auraient pas eu s’ils avaient été
présentés en caractères écrits froids, sans aucun contact ou influence personnelle
qui les accompagnent.
Il y a quelque chose dans le pouvoir mental qui, bien que moins tangible, est peut-
être plus efficace que la force physique. Son effet persiste sous forme d’influence
motivante et motrice. Vous avez inconsciemment appris à votre employé ou associé
à se placer dans une attitude favorable à son succès. Vous l'avez amené à
comprendre que cette attitude d'esprit, ces forces mentales que vous avez
développées en lui ont le pouvoir d’attirer, de contrôler et de diriger d'autres forces.
Ainsi vous l'avez placé dans l'attitude mentale qui lui permet d’acquérir tout ce qui est
possible à sa personnalité et aussi dans la disposition optimale pour recevoir ce que
vous avez à donner.
Chaque pensée stimulante, créative ou utile que vous envoyez capte et s’entoure de
tous les autres éléments bénéfiques similaires, et absorbe ainsi non seulement votre
force individuelle, mais toutes les forces supplémentaires. Mais entre-temps, chaque
pensée bénéfique que vous envoyez, est renouvelée en vous par les pensées
qu’envoient les autres, parce que le contrôle que vous exercez agit en retour sur
vous ; et comme tout bon exercice, au lieu de vous affaiblir il augmente votre
pouvoir.
Ce principe imprègne également toutes les grandes organisations. Et quel que soit le
degré de proximité physique, s'il n'y a aucune affinité d’esprit ni d’interaction
harmonieuse des énergies mentales, il n’y aura pas d’action intelligente et efficace,
pas plus qu'il n’y en aurait dans un groupe de machines qui accompliraient des
choses automatiquement, sans être animées par la vie et l’esprit.
Les grands leaders du monde avaient ce genre d'influence. Ils fascinaient des
leaders presque aussi grands et influents qu’ils l’étaient eux-mêmes. Mais ils ont
unifié toute leur organisation en subordonnant le pouvoir mental à un seul but avec
comme résultat peu d'erreurs et de gaspillage de forces dans des directions non
profitables.
Un tout
Cette influence, ce contact et ce lien personnels sont si étroits que souvent vous
pourrez à peine distinguer les lettres écrites par vos subordonnés des vôtres. Elles
exprimeront si fidèlement vos propres pensées, vos propres idées, vos propres
motifs, qu'elles sembleront venir de vous. C'est parce qu’un tout s’est construit, dont
vous et eux sont chacun des parties, et comme chacun de vous agit dans le même
but et le même esprit et sous l’influence des mêmes forces mentales, vous devenez
naturellement et inévitablement très semblables dans vos méthodes. Car l'action de
chacun est non seulement le résultat du jeu et de l'interaction d’idées, mais aussi du
contrôle mental qui est aussi absolu et évident que n'importe quelle force physique
de la nature.
La première étape
Pour faire rentrer votre employé ou votre associé dans la communauté, l’amener à
penser, à raisonner et à agir comme vous —la première étape est d’emporter son
adhésion. Dans ce processus vous enverrez plus de force que vous n’en recevrez ;
mentalement vous ne le lâcherez jamais ; vous resterez avec lui. Quelles que soient
ses difficultés, ses problèmes, ses craintes, ils ne vous affecteront pas puisque vous
auriez pris soin de vous entourer du cordon protecteur des forces du succès.
Certains ont la fâcheuse tendance à s’attirer tout ce qui est négatif et décourageant.
Dans beaucoup de cas ils ont compris qu'ils ne pouvaient pas susciter chez les
autres une confiance en soi et en ses efforts, s'ils ne manifestaient pas eux-mêmes
leur foi en eux. Ainsi, ils ont pris enfin conscience qu’en parlant des malheurs et en
étant d’humeur sombre ils communiquaient le même état d’esprit autour d’eux.
De même qu’ils savent que sortir légèrement vêtu par un temps froid peut provoquer
le rhume ou d'autres conséquences fâcheuses, de même ils ont appris à éviter les
forces réelles qui militent contre le succès. Mais ils n’ont pas encore compris que
chaque moment passé à alimenter le découragement, à parler sans arrêt des
difficultés et à demeurer en compagnie des pensées négatives, leur attirent
personnellement ces mêmes forces qui favorisent l’échec ; qu'ils se chargent
d’influences dont ils doivent se débarrasser avant qu'elles ne prennent de l’ampleur.
Dans la gestion pratique de n'importe quelle entreprise il faut prendre en compte que
la plupart des personnes que nous voulons faire participer à l’effort commun n'ont
pas plus de vraie expérience des affaires qu'un enfant. Ce sont, en fait, des enfants.
Naturellement, ils dépendent de nous pour les guider et sans notre soutien moral, ils
ne seront pas capables d’agir avec plus d’efficacité que les plus inexpérimentés et
incompétents parmi nous ne l’étaient au début de leur carrière.
Se rendre disponible
Votre position est semblable à celle d'un individu chargé de s’occuper d'une pièce
d’un mécanisme compliqué. S'il ne connait rien à son fonctionnement il n’obtiendra
pas de résultats, même si la machine est de la meilleure fabrication. C’est comme si
on confiait la responsabilité d’un navire de guerre sophistiqué à un homme qui n’y
connaît rien du tout et qu’on s’attende à ce qu'il le dirige adroitement. Il ne suffit pas,
dans ce cas, qu’on lui ait fait visiter tout le bateau et expliqué le fonctionnement de
chaque machine ; il est nécessaire que, jour après jour, il soit guidé et qu’on lui
enseigne le maniement d'une partie après l’autre jusqu'à ce qu'il soit complètement
familiarisé avec le tout.
Un peu de direction
C’est exactement pareil avec un nouvel employé ou associé. Il faut lui fournir,
chaque jour, un peu de direction, d’aide et de conseils. On ne peut pas tout
apprendre immédiatement de même qu’on ne peut pas manger en un jour la
nourriture nécessaire à entretenir et satisfaire le corps pendant six jours.
Dans presque chaque domaine de la vie nous voyons que, d'une façon ou d’une
autre, les hommes prennent conscience du besoin de cette force mentale
personnelle pour réussir dans leur travail. Chacun l’appelle comme il veut, mais il
existe une conviction unanime, qui est le résultat d'une longue expérience, que sans
cette affiliation et amitié couplée à une forte résolution, qui génèrent les forces
indispensables au succès, celui-ci sera incomplet et insatisfaisant.
La friction
Qu’est-ce qui use et casse les machines ? La friction. Qu’est ce qui use et démolit
les vies ? La friction. La friction ralentit l'action, détériore le produit et gaspille
l’énergie. Elle use, détruit, tue.
La friction est le problème le plus fréquent dans la mécanique. C'est l'élément le plus
destructif dans la vie. Au sens strict du terme, la friction ne s'applique qu’aux objets
physiques. Mais au sens figuratif et métaphorique, elle s'applique à la vie et aux
relations personnelles et sociales.
La cause dominante de la friction dans les machines est la crasse accumulée qui
n’ont pas été régulièrement nettoyée. La cause dominante des frictions dans la vie
est notre incapacité à nettoyer notre esprit de ses soucis et préoccupations.
Peu de vies s’usent à cause du surmenage, mais beaucoup en raison des frictions
provoquées par les tracas et soucis. Pour l'individu il y a une double perte. Il souffre
de la douleur harassante due à la friction et il perd son ressort et sa résistance vitale.
En organisant nos vies de sorte à en obtenir le meilleur, que nous donnions priorité à
notre réussite dans les affaires, à notre bonheur personnel, ou à notre influence et
autorité sur les autres, rien n'est aussi important que d’éviter les frictions nuisibles. Je
parle de friction nuisible, parce que dans la vie comme dans la mécanique, il y a des
frictions nécessaires et utiles. La friction entre nos chaussures et le sol nous permet
de rester debout.
Sans friction les courroies dans les machines seraient inutiles. Sans friction nous ne
pourrions rien saisir et toute l’espèce humaine mourrait de faim et disparaîtrait par la
seule incapacité à faire les gestes les plus simples et les plus ordinaires. Ainsi, il y a
des frictions nécessaires et utiles dans la vie. La friction de deux esprits a un effet
stimulant et sain. Et c’est de la friction causée par la compétition saine que découle
tout progrès.
Les frictions à éviter sont toutes celles qui sont inutiles. C’est le type de frictions
qu’on provoque en mécanique en mettant du sable dans les rouages. Nous
qualifions ceci de sabotage quand ce sont les ouvriers qui détruisent les machines
qui leur servent d’outils de travail. Mais dans la vie nous sommes nous-mêmes
coupables des sabotages qui nous usent.
Je parlerai de quelques causes de frictions qui ont jonché les rivages du temps
d’ordures et d’épaves mentales. Et en premier de la colère, de la méchanceté et de
la haine. Les dommages que celles-ci causent sont du sabotage par excellence.
Elles sont le sable rugueux jeté dans les rouages du plus merveilleux des
mécanismes, l'esprit. Elles l’écorchent et le déchirent. Non seulement elles
l’empêchent de fonctionner, mais elles détruisent aussi sa capacité de bien faire.
Presque, sinon aussi mauvaises, sont la peur, l’inquiétude et l'irritabilité. Leur faculté
de destruction peut même être quantifiée.
Ensuite il y a les grains de saleté plus fins des mauvaises habitudes mentales telles
que le manque de concentration, ou de continuité, ou l’obstruction du mécanisme par
l’accumulation des détails.
On peut affirmer avec certitude que l’individu moyen pourrait augmenter son pouvoir
mental de 30 % s’il éliminait les frictions. Cette seule affirmation prouve que nous
devrions faire un effort avisé, systématique et complet pour éviter les frictions dans
toute relation. L'effort devant d’abord être fait pour les éviter en nous-mêmes.
« L’homme calme, posé, impassible, patient, sans hâte ni anxiété concernant les
résultats —qui peut rester assis et plaisanter et rire quand des millions sont en jeu,
qui garde en réserve son énergie pour le moment propice- est celui qui peut jouer la
meilleure main dans votre jeu, et faire les meilleures affaires ».
La satisfaction que nous tirons de notre travail est très importante. Elle nous permet
de voir toute chose sous un jour lumineux, prometteur et encourageant. Elle nous
permet de nous intéresser à tout ce qui nous entoure et d’oublier, le soir venu, nos
soucis de travail parce que savoir que nous avons bien accompli le travail du jour
nous rassure sur notre capacité de faire aussi bien le lendemain.
Jusqu’à présent j'ai parlé de l’effet que la friction produit sur nous, mais elle a des
répercussions plus vastes. Elle affecte les autres aussi. Son influence s’étend en
cercles de plus en plus larges. Nous devons veiller à éviter les frictions dans nos
contacts et relations d'affaires avec nos associés et employés. Ceci ne se fait pas
aux dépens de la meilleure performance possible ; au contraire, celle-ci est l'un des
moyens les plus efficaces d'éviter les frictions.
La progression doit être mesurée, calme, régulière pour produire les meilleurs
résultats. Un excès de stimulation est nuisible, une stimulation insuffisante est
démotivante. Dans les deux cas il est difficile d’obtenir un résultat, et la friction
résultant d’un effort décevant et inachevé, affaiblit encore plus notre énergie et nos
capacités.
Il n'y a pas de route royale vers des relations harmonieuses. C'est un chemin fait
d’effort, de vigilance, de réflexion et d’exigeance ferme, voire stricte, que chacun
accomplisse son devoir. Toute négligence qui détruit l'harmonie est un méfait. Tout
laxisme qui laisse s’installer la négligence, l’inefficacité, l’inconséquence est un vice.
Si vous avez jamais accompagné un marcheur rapide et que vous deviez courir par
moments pour garder le pas, vous savez combien une telle promenade peut être
frustrante et exaspérante. C’est pareil dans les affaires. On peut enseigner des
méthodes exactement comme on enseigne des démarches. Le harcèlement ne fait
qu’irriter et envenimer les choses et n’est que le résultat d’une négligence antérieure
des méthodes appropriées.
Le seul contact avec une personne bien équilibrée tend à apaiser et détendre un
individu de nature irritable. Le monde des affaires fournit plein d’occasions de
produire une influence gaie, paisible, résolue, sereine. Vous devez faire en sorte que
L'esprit libéré des soucis et des frictions a toujours des forces en réserve. Le
caractère de notre pensée, notre façon d’être avec les autres et l'influence que nous
exerçons sur eux ont un impact important. Ils agissent sur les autres à leur avantage
ou désavantage, ils suscitent l'enthousiasme ou la dépression, ils favorisent la
réussite ou l'échec. Leur influence dépasse de loin l’agrément ou désagrément d’une
relation, la joie ou le bonheur qu'elle inspire, la satisfaction ou le mécontentement
qu’elle engendre. Elle détermine l’esprit de nos affaires, la nature de nos relations, le
caractère de ceux que nous rencontrons et le nôtre.
Pour éviter la friction intérieure nous devons non seulement rejeter les causes de
cette friction, mais développer des conditions mentales de travail efficaces. La friction
est moins importante dans les machines bien conçues et fabriquées.
Pour éviter les frictions dans nos affaires, nous devons d’abord bien les organiser,
puis les lubrifier avec l'huile de la bienveillance.
Les grandes affaires ne sont pas le résultat de la chance ou du hasard ; elles sont
créées par un désir intense et soutenu. Au début il est souvent impossible d’en voir
le bout, mais ce n'est pas une raison pour ne pas commencer. Peu de grandes
entreprises se sont développées exactement comme leurs créateurs les avaient
imaginées au début. En général elles dépassent la conception initiale, parce que la
vision s’élargit au fur et à mesure de la concrétisation d’un projet. Quand vous
trouvez le bout d'une pelote vous ne pouvez pas savoir combien de tours et détours il
vous faudra pour la démêler finalement ni combien cela va durer ; mais si vous tenez
solidement le bout et que vous suivez le fil, aussi enchevêtré qu’il soit, vous réussirez
à le débrouiller.
L'esprit est l'architecte qui dessine d'abord les contours de la structure et les remplit
ensuite. Avoir un désir et ne pas lui fournir constamment le matériel qui peut le
transformer en une réalité substantielle, c’est comme dessiner les premiers contours
d’un bâtiment magnifique, pour en rester là et ne plus rien y ajouter. Cela s’appelle
construire des châteaux en Espagne.
Le désir dont je parle comme de force créatrice est un désir intense et persistant,
amplifiant et fortifiant, soutenu par la conviction qu’il est possible de le réaliser et la
détermination de le faire. C'est un désir qui vous mène, pas à pas, vers un
déploiement toujours plus grand. C’est comme décider de faire un voyage et suivre
résolument les étapes du trajet. Chaque étape rapproche un peu plus de la
destination finale. Chaque étape est essentielle à son accomplissement.
La force
Dans toute création il est fondamental que le désir soit étayé par les qualités
potentielles de leadership. Il faut de la force pour soutenir les objectifs et les buts, la
détermination et la persévérance ; le pouvoir de suivre une ligne de conduite, une
activité régulière et progressive sont, à chaque étape, essentiels à la réussite finale ;
le développement de chaque élément et de chaque partie de l’entreprise est
indispensable à l'accomplissement du tout.
Lorsque vous créez une grande affaire, vous n’êtes pas obligé de connaître dès le
départ les problèmes compliqués que vous aurez à affronter et surmonter. Mais il est
fondamental que vous reconnaissiez la nécessité de faire chaque chose en son
temps et de la faire le mieux que vous pouvez. Qu’un homme maîtrise la mécanique
ou les hommes, il a développé cette maîtrise en apprenant une chose à la fois.
L'homme qui dirige les affaires est probablement passé par l’étape où il n’avait
qu’une très faible connaissance de ce que, maintenant, il maîtrise parfaitement.
J'ai souvent répété que l'exercice d’une faculté augmente sa puissance. Ainsi quand
vous exercez les facultés dont vous avez besoin dans vos affaires, leur pouvoir de
répondre aux défis augmente.
Après avoir décidé de ce que vous allez entreprendre, mettez vous au travail et
persévérez. Faites-le avec intelligence ; investissez-y toutes les forces mentales que
vous avez à votre disposition. L'association constante, la forte résolution alimentée et
soutenue par l’effort, renforcent l’énergie dont vous aurez besoin pour répondre aux
problèmes et devoirs du lendemain.
Avec votre esprit fixé sur un but, la passion pour celui-ci et une association mentale
constante avec lui, se profile peu à peu cette direction de l'effort qui exerce tout le
tact, toute l'intelligence ; cette application des capacités qui en temps voulu vous
Sentez-vous comme un leader —croyez que vous en êtes un, et placez-vous dans
l'état et le courant qui vous attirera tout ce qui contribue à l’accomplissement de ce
but. Osez viser haut. Osez faire preuve de courage, manifestez l’attachement à votre
but, poursuivez sans relâche les méthodes qui ajustent les choses et les conditions
aux buts que vous avez choisis. Il se peut que vous n’atteigniez pas exactement la
cible visée. J'ai déjà dit que peu de grandes entreprises se conforment à leur
conception initiale. Mais vous vous rapprocherez étroitement et efficacement de
votre but.
Rappelez-vous que ce que d'autres ont fait, vous pouvez le faire aussi. Rappelez-
vous que le premier pas vers le succès est d’établir dans votre esprit le désir de
réussir, la détermination, la conviction que vous le pouvez et que vous le ferez, et
que vous avez le talent, la patience, et la ténacité requis ; et que votre cœur est,
sincèrement et entièrement, dévoué au travail qu’il aime.
Courtisez la position que vous visez. Dirigez vos pensées et actions vers celle-ci
comme vous le feriez vers l'homme ou la femme que vous aimez. Dans une affaire
de cœur, vous ne maugréeriez pas, vous n'emploieriez pas des mots durs, vous ne
trouveriez pas de défaut, mais vous ne verriez que ce qui est beau dans l'objet de
votre affection. Vous l'admireriez, respecteriez et aimeriez. Accordez à
l'accomplissement de votre but professionnel la même considération bienveillante. Il
doit être courtisé. Il doit être développé. Si vous procédez ainsi, le but que vous avez
choisi sera votre destin, mais pas votre fatalité. Vous devez l’accomplir.
Une fois que vous avez déterminé votre but, n’en démordez pas. Soyez fidèle à votre
résolution. Rappelez-vous que le progrès est fait d’un cheminement lent et régulier
dans une direction. Mais qu’avancer par à-coups fatigue, égare et perturbe l’aptitude
à diriger l'effort ou à atteindre le but. Préservez la clarté de votre esprit. Ne
l’obscurcissez pas avec les soucis, les atermoiements, les doutes et l'incertitude.
C'est l'athlète aux nerfs les plus solides, et pas aux muscles les plus forts, qui gagne.
Un cheval de course nerveux, impulsif et agité n’est pas fiable. Il en est de même
pour les hommes d'affaires. Un cerveau calme, tranquille, équilibré, qui ne se trouble
pas facilement, obtient les meilleurs résultats. Non seulement les gens ont confiance
en celui qui sait garder son sang-froid, mais la capacité de se maîtriser est le
fondement de l'indépendance. C'est une quantité connue. Elle inspire la confiance.
On s’en remet à ces personnes comme aux lois stables et connues de la vie.
Personne ne peut compter ni se reposer sur des incertitudes. Mais tout le monde
s’appuie sur ce qui est solide, immuable, invariable, connu. De même que vous
comptez sur ces qualités chez les autres, vous comptez aussi sur elles en vous et
des deux, c’est ce qui est plus important.
Après avoir donc décidé mentalement de la direction à prendre et libéré votre esprit
de toutes les incertitudes, vous êtes dorénavant en mesure de bâtir votre entreprise
avec des pensées claires et constructives, dégagées de tout autre préoccupation
hormis le meilleur développement possible de vos affaires.
Il n'est pas difficile de bâtir une entreprise quand toutes les forces mentales peuvent
Les forces dépensées peuvent non seulement être renouvelées grâce à nos
capacités de récupération mais encore accrues du fait de leur exercice même. Ainsi
le travail quotidien développe des capacités de travail encore plus importantes. C'est
cette augmentation de la capacité de travail qui rend possible l’aboutissement de
grands projets et qui préserve du ridicule leurs auteurs. La réussite ne dépend pas
d’une inspiration soudaine et géniale, mais de la détermination résolue et
quotidienne d’occuper chaque heure à profit et de se rapprocher chaque jour un peu
plus du but central.
Vous pouvez bâtir votre entreprise chaque jour de la même façon que vous effectuez
d’autres tâches journalières. La plupart des meilleures réalisations sont celles dans
lesquelles chaque pas en avant a été fait sans connaissance précise de ce qu'allait
être le prochain pas. Vous savez simplement que vous avez l’intention de
promouvoir vos affaires, que vous voulez aller de l’avant, et ce qui vous rassure c’est
de savoir que le pas que vous faites vous mène plus loin, et le faire avec
détermination et confiance vous procure de la satisfaction. Nous n'avons pas besoin
de savoir combien de pas il y à faire pour arriver au sommet d’une colline. Mais nous
devons faire un pas à la fois et l’un après l’autre, sans nous retourner en arrière.
L’idée que nous avons des possibilités de nos forces mentales et de ce qu'elles
peuvent accomplir est si limitée et tellement au-dessous du point raisonnable
maximal qu’elles pourraient atteindre, que nous risquons beaucoup plus de
restreindre nos désirs que de les exagérer. Car tous les jours des entreprises se
développent avec une ampleur qui excède tout ce qui a été construit et développé
dans le passé ; atteignant ces dimensions grâce aux mêmes processus par lesquels
Un pouvoir constructif
Le leader absolu
Dans cette position vous êtes le leader absolu. Vous pouvez attirer à vous toutes les
énergies, tous les plans, toutes les ressources conçues ou suggérées par d'autres.
C'est votre travail de le faire. Mais vous ne serez pas pour autant un parasite, vivant
complètement des autres. Vous générerez à l’intérieur de vous-même ce avec quoi
vous les rembourserez en développant leurs énergies et forces, et vous leur
donnerez en retour autant que vous avez retiré d’eux.
Quand vous êtes confiant, déterminé, combatif, plein d’entrain, d'espoir ; quand votre
courage est volontaire et déterminé, vous influencez toutes les personnes autour de
vous, vos associés et vos employés, et vous leur inspirez les mêmes états d’esprit.
Ils sentent que vous êtes un leader, que vous êtes une force qu'ils peuvent suivre en
toute sécurité. Cela agit en retour sur vous-même. C'est la force invisible qui stimule
Les affaires ne peuvent pas avancer uniquement par la routine du travail. Pour
favoriser leur essor, vous devez mentalement les agrandir et les développer. Chaque
grande entreprise a été revue encore et encore, détail par détail dans l'esprit de celui
qui la développait, et à chaque fois elle se dessinait avec plus de précision jusqu'à ce
que finalement elle débouche sur une activité stimulante, qu’elle prenne forme dans
la réalité. Un grand accomplissement n’est que la cristallisation du concept mental de
cet accomplissement qui l'a précédé.
Chaque homme de réussite anticipe en détail son projet ; c'est-à-dire, il forme son
entreprise dans son esprit avant qu'elle ne devienne visible au monde. Tout ce qui
est fait aujourd'hui a été pensé, projeté et mentalement réalisé auparavant. Et le fait
d’adhérer à ce plan mental est ce qui a amené la réussite.
On devrait plus souvent discuter des projets importants, mais seulement avec ceux
dont l’intérêt et les motifs sont semblables aux nôtres. On dit que James J. Hill a
imaginé et parlé de son premier grand chemin de fer transcontinental longtemps
avant qu'il ait possédé un bout de chemin de fer quelconque.
On doit fermer l’accès à l’inquiétude et aux soucis dans nos affaires. Chaque fois
qu’un travail vous éreinte ça veut dire que quelque chose ne tourne pas rond. Soit
vous n'êtes pas en harmonie avec lui, soit vous vous attirez les énergies et les
influences qui sont hostiles à vos meilleurs intérêts.
Faites de votre esprit votre partenaire dans les affaires. Aimez votre travail. Vivez
avec lui. Respirez avec lui, et faites-en un bel idéal et soyez aussi soigneux en
donnant forme à tout ce qui peut contribuer à son développement et à sa perfection
que si vous étiez un artiste qui à chaque coup de pinceau ajoute un élément de
beauté à sa peinture. Préservez votre esprit de toute invasion des énergies
Rappelez-vous que les affaires ne se développent pas par hasard. La croissance est
la conséquence de la force mentale exercée quotidiennement dans le
développement de vos projets. De cette force mentale procède chaque action,
pensée et direction qui gouvernent et contrôlent les opérations concrètes et même
les menus détails de vos affaires.
L’enthousiasme
IL n'y a pas d’élément aussi important dans les affaires ou dans une vie couronnées
de succès que l’enthousiasme. Pourtant c'est un élément souvent peu compris, ou
pas estimé à sa juste valeur. On lui accorde rarement le degré d'importance qui lui
revient ; il est même souvent totalement négligé.
Pour les superficiels, l'enthousiasme n’est que l’écume sur la surface des eaux
profondément agitées. En réalité, c’est le mouvement des flots eux-mêmes. C'est la
vie même du mouvement et de l’effort. Il est à l'effort ce que le feu est au charbon, la
vapeur au moteur, le fusible allumé à la dynamite - l’énergie vitale qui produit l'action.
C'est l’enthousiasme qui fait briller le regard, qui illumine le visage, qui donne du
ressort et du dynamisme à la démarche, la certitude à l'effort, et la force et la vigueur
au mouvement.
Il nourrit l'effort
Le discours monotone, indifférent, terne qui ne convainc pas, échoue parce qu'il
manque de foi, de sincérité, de but —bref, d’enthousiasme.
L’enthousiasme orienté vers des buts utiles, soutenu par des desseins louables, et
porté par une forte et noble intention est ce qui a accompli tout ce qui est grand dans
l'art ou la science, dans la religion, dans la réforme, même dans les affaires et les
choses courantes et banales de la vie, qui peuvent être aussi nobles et grandes que
les autres réalisations.
L'enthousiasme est une énergie qui inspire et nourrit en même temps, rien de grand
ne s’accomplit sans lui, et tout grand accomplissement porte l’empreinte visible de
l’enthousiasme généreux d'une âme distinguée.
La foi en l'action
Aucun homme ne s’est jamais élevé très haut sans avoir été animé par
l’enthousiasme. Jamais aucun accomplissement qui a engagé les grands efforts d'un
homme n’en a été exempt. Napoléon a dit : « Je préfère plutôt des soldats
enthousiastes et à moitié entraînés, que les meilleures machines de guerre de
l'Europe sans enthousiasme ».
L’enthousiasme est une force que rien n'intimide, qui n’a peur de rien, qui se fortifie
avec chaque difficulté, qui augmente avec chaque accomplissement, qui n'est jamais
au repos, qui prend une réussite comme le tremplin vers une autre. C’est cette
énergie puissante, irrésistible qui ne trouve satisfaction que dans l'accomplissement.
Pour avoir de l'enthousiasme vous devez aimer ce que vous faites ; vous devez être
en harmonie avec votre entreprise ; vous devez croire en son ampleur ; vous devez
avoir confiance en sa grandeur ; et vous devez comprendre que votre pouvoir dans
le monde est soumis au contrôle de quelqu’un et que ce quelqu'un devrait être vous-
même. Ce que vous avez la volonté de faire, est déjà à moitié fait, si cette volonté
s’appuie sur une résolution et un effort sincères, une intention sérieuse, la foi ardente
qui fait l’enthousiasme - un feu flamboyant dont la flamme ne faiblit jamais et qui
illumine tout ce qui est noble.
Quand un homme est véritablement enthousiaste, il l’est parce qu'un esprit plus
grand que le sien le traverse, comme la brise qui erre sur les cordes d'une harpe
éolienne, et réveille la musique qui y somnole, tantôt en murmures divins, tantôt en
sanglots orageux.
« Sans l’enthousiasme d'une noble espèce, l’homme meurt ; sans enthousiasme une
nation périt. La grandeur de la vie de tout homme est véritablement proportionnelle
au feu de son enthousiasme ; il en est de même de chaque nation –la nation n’étant
que le reflet des individus - sans enthousiasme elle n'a ni la volonté ni le pouvoir de
s’affranchir du joug ou de remédier à d’intolérable injustices. La plupart d'entre nous
somnolons et hibernons dans la torpeur morale ; le cri du malheureux résonne dans
nos oreilles et nous n’y prêtons pas attention ; le voyageur inconnu baigne dans son
sang au bord de la route, blessé et à moitié mort, et après lui avoir jeté un regard
indifférent nous nous hâtons de passer de l’autre côté de la route et de poursuivre
notre chemin ».
Un enthousiasme sans but solide est aussi inefficace que la vapeur mal confinée.
L'enthousiasme mène à cette concentration et minutie qui perfectionne et fait aboutir
nos efforts. C’est le pouvoir de réaliser, et non seulement de faire des tentatives.
Générer le pouvoir
La jeunesse rêve souvent de vie dans un passé romantique et aventureux, —au lieu
du banal présent, quand il fallait livrer des combats et en sortir victorieux ; quand de
grandes et nobles causes, qui maintenant sont acquises, exigeaient des chefs et des
soldats. Mais le présent n’est pas plus prosaïque que le passé, sauf pour des esprits
prosaïques. L’époque actuelle a ses causes qui ont besoin de soldats courageux et
de chefs vaillants, pas moins nobles que ceux du passé.
La grandeur n'est pas le résultat d’une acquisition spontanée du pouvoir, elle est la
génération du pouvoir à l’intérieur de l’individu. Elle exige qu’on entretienne
constamment le feu de l'enthousiasme qui nous fait surmonter les mauvais jours et
les difficultés ; qui nous fait chercher de jour en jour une meilleure compréhension de
nous-même, une maîtrise plus forte, plus ferme, plus apte et qui harmonise toutes
les forces en nous. La différence entre un esprit puissant et bien entraîné et celui qui
ne réalise rien dans le monde témoigne de la différence de qualité et de degré de
leur enthousiasme et de leur développement.
Ne ne faisons pas que rêver, laissant passer à cause de notre paresse les grandes
opportunités de la vie. Soyons des hommes et des femmes d'action, de résolution ;
soyons performants ; il nous faut comprendre que le monde est une opportunité
ouverte et qu'il n'y a d’autre limite pour nous que celle que nous posons nous-mêmes
; que ceux qui ont le courage de dire « Je le ferai » peuvent être capitaines de leur
âme et maîtres de leur destin ; et qu’être son propre maître et le maître de son destin
est le couronnement de tout ce que le cœur, la conscience, la noblesse et la force de
la personnalité désirent.
« Si nous devions diviser la vie de la majorité des hommes en vingt parts égales
nous trouverions au moins dix-neuf parties de trous ou de gouffres qui ne sont
remplis ni par le plaisir ni par le travail. La chose la plus appropriée à faire pour
combler les trous est de lire de bons livres ».
« Le désœuvré est non seulement celui qui ne fait rien, mais aussi celui qui pourrait
être mieux employé ».
« Ce vers quoi vont les pensées d’un homme quand il est seul est ce qui le forme ».
Regarder en avant
Le marin, qui grimpe au mât, doit toujours regarder plus haut au risque de perdre son
sens d’équilibre et de stabilité. Sa sécurité, son efficacité en dépendent. Le
navigateur qui traverse des mers inconnues et inexplorées regarde devant lui sans
baisser sa vigilance.
Regarder devant soi est le moyen d’assurer les deux, la sécurité et le progrès.
Regardez devant vous. Rappelez-vous que votre origine, ce que vous avez réalisé,
les limites que votre métier vous a imposées, vos difficultés et échecs, appartiennent
Ne limitez pas votre avenir par votre passé, parce que dans le passé vous étiez une
personne différente de ce que vous êtes maintenant. Les conditions ont changé ;
vous-même avez changé. Votre horizon s'est élargi, et vous avez pris conscience de
vos pouvoirs et amorcé votre développement. Vous n'êtes plus cerné par les
objectifs et les buts limités de votre vie précédente ; vous avez les les grandes forces
dominantes du monde à vos côtés. Si vous avez la volonté, vous ne faites que
commencer ; vous n’avez qu’à poursuivre et perfectionner votre travail.
Êtes-vous jamais retourné visiter la maison et les lieux de votre enfance ? Comme
les rues vous semblent étroites maintenant! Combien insipides et médiocres vous
semblent les gens qui, dans votre enfance, vous paraissaient être l’incarnation même
de la sagesse et du sens des affaires! La maison surmontée d’une coupole qui
paraissait si grande, si majestueuse, combien petite et insignifiante elle vous semble
maintenant ! Le pont près de l'école qui semblait une construction si massive a
diminué presque autant que le ruisselet qu'il enjambe.
Mais ces choses n'ont pas changé. C'est vous qui avez changé. Votre expérience
vous a grandi. Votre horizon mental s'est élargi. Vous avez évolué et vous avez
acquis de nouvelles normes de comparaison.
Retournez voir vos vieux amis. Certains d'entre eux se sont développés comme vous
et vous vous apercevez qu'ils ont, eux aussi, regardé en avant. D’autres, qui par le
passé vous semblaient brillants, actifs et capables, vous surprennent par leurs
limitations. Ce n'est pas qu'ils aient régressé. Ils ont simplement baissé les rideaux
Il y a deux aspects dans le regard dirigé vers l’avenir. Nous regardons en avant afin
d’établir des plans efficaces ; et nous regardons en avant parce que nous aspirons à
un but. Nous regardons vraiment en avant quand nous faisons les deux, quand nous
projetons et aspirons.
Regarder en avant nous permet d’établir notre cours de vie et de perfectionner nos
plans et nos méthodes. Nous ne pouvons ni les améliorer ni les rendre plus efficaces
autrement. L'architecte qui construit un bâtiment à partir de plans qui ont été
soigneusement établis à l'avance sait exactement ce qui doit être fait sur chaque
point. La différence entre penser à l'avenir, prévoir et connaître l’avenir de vos
entreprises, et ne pas le faire, est comme la différence entre construire une maison
avec un plan à l’appui et la construire sans plan. Imaginez un instant une structure
complexe, construite pièce par pièce sans aucun dessin ou plan intelligent et où on
ne fait que poser une brique sur l’autre, ne voyant pas plus loin que le le travail du
jour, et vous verrez la manière exacte dont procèdent beaucoup de gens dans leurs
affaires. Il n’est pas surprenant alors que certains accomplissent beaucoup plus que
d'autres sans travailler plus dur. Ils avancent plus loin alors qu’ils ont peut-être moins
de capacités. Leur accomplissement est plus complet, pourtant ils ont moins travaillé
pour y parvenir.
L’aspiration et la planification
Les résultats voulus ne viennent pas par hasard, même dans les choses où les
résultats semblent dépendre d’un coup de chance, comme gagner une course de
cheval ou un match de football âprement disputé. Hormis l’entraînement et la
préparation, la force et l’endurance, le facteur de projection dans l’avenir dans ses
deux aspects d'aspiration et de planification est déterminant.
J’ai connu dans le temps un des plus grands entraîneurs et drivers de chevaux de
trot américains. Il a entraîné et conduit un certain nombre de chevaux de trot les plus
célèbres du turf américain. Ses victoires se produisaient dans une ambiance
« Quand vous commencez, vous faites sans doute un grand effort pour vous mettre
en position » lui ai-je dit une fois.
« Oui, dans une certaine mesure » a-t-il répondu, « mais d'une manière générale,
j'essaye surtout de me lancer et de m’atteler au travail. Alors je sais dans quel
contexte je me trouve. Je prends tout soigneusement en considération et je me dirige
assidûment vers un objectif donné. Il ne doit y avoir aucune indécision, énervement,
ou absence de direction. Parfois, un coup de chance imprévu surgit, et j’en tire profit.
Mais en règle générale, ma ligne de conduite est bien fixée dans mon propre esprit
très peu de temps après le départ et je m’en tiens à elle ».
Il a décidé de gagner ; il a tout prévu d’avance ; sa ligne d’action est fixée et il la suit.
Il a anticipé mais il continue à anticiper toujours plus loin dans l’avenir, de sorte à
être prêt à tirer profit de n'importe quel imprévu qui peut surgir.
Anticipez continuellement
La sécurité, la force, la réussite, tout ce qui est désirable et satisfaisant exige, qu'en
établissant le cours de votre action, vous regardiez en avant, vous élaboriez des
plans, vous preniez en considération tous les facteurs connus et que vous soyez prêt
à tirer profit des éventuels imprévus.
C'est faire preuve de courage et d'intelligence que de croire que vous avez
d’énormes responsabilités, de croire qu'il est de votre devoir de réaliser de grandes
choses dans cette vie. Le monde apprécie généralement un homme autant qu’il
s’apprécie lui-même. Vous pouvez avoir une aussi grande estime de vous que vous
le voulez, si vous agissez consciencieusement et sincèrement en fonction de cette
estime de soi, elle ne sera pas exagérée. Vous atteindrez le degré de réussite que
vous vous êtes cru capable d’atteindre.
Nos habitudes sont puissantes. Après que nous ayons travaillé dur et longtemps
dans une voie, la tendance à fléchir et à se demander si nous atteindrons le but que
nous visons est tout à fait naturelle. C’est l'une des vieilles habitudes d’une pensée
étroite, d’un but étroit, d’une conception étroite qui ressurgit en nous réclamant le
La mère connaît le danger des mauvaises fréquentations pour son fils. Le garçon,
cependant, n’en est pas conscient. Il en va de même avec nos associés mentaux.
Nos pensées et les forces mentales auxquelles nous nous associons peuvent
retarder notre développement ou promouvoir les forces dont le pouvoir immense et
intrépide nous permet de ne jamais être intimidés et de poursuivre résolument notre
chemin sans dévier de notre but.
Si vous regardez résolument vers le futur, sans être influencé par les échecs du
passé, convaincu que vous pouvez réussir et décidé de le faire, vous avez établi
votre ligne de conduite.
Regardez alors bien en avant, pensez du bien de vous-même, croyez en vos propres
pouvoirs ; effectuez le travail du jour. Demain vous aurez de la force supplémentaire.
Si vous avez de l’esprit, du courage, de la résolution et de la détermination vous ne
manquerez pas votre but. Soyez ambitieux, déterminé à monter aussi haut que votre
intelligence peut concevoir pour vous. Vous vous apercevrez, tout au long du trajet,
que les opportunités et les plans qui vous permettent de réaliser votre but sont à
votre disposition. Vous découvrirez que vous ne les attendrez pas en vain. À chaque
tournant vous anticiperez la suite et la route vous sera indiquée. Vous le saurez et
vous trouverez en vous la capacité de réaliser ce qui s’impose au fur et à mesure .
L'expérience vous enseignera toujours que le premier effort doit être celui de se
projeter continuellement dans l’avenir.
L’Efficacité
L'efficacité est progressive, évolutive. L'homme efficace est celui qui grandit,
L'efficacité dépend de notre volonté. Nous l’assurons parce que nous la voulons, et
que nous faisons tout ce qu’il faut pour l’atteindre. Ses limites dépendent de nous-
mêmes.
L'efficacité est une habitude qui se développe, mais c'est également une habitude
qui peut se perdre. Elle grandit progressivement par la discipline et l’exercice de nos
puissances mentales et de notre force morale et la façon dont nous traitons celles-ci
l'affectera. Les bonnes habitudes mentales sont essentielles à une efficacité
maximale. L'esprit doit se discipliner non seulement à travailler, mais à se reposer
aussi, et à faire l'un ou l'autre sur la demande de la volonté. Le repos et le
changement sont aussi essentiels que la concentration. Le repos des forces n'est
pas moins important que leur exercice. Ce qui est important et utile c’est que l'esprit
soit aussi discipliné que, au repos ou actif, il soit soumis à la volonté.
Travailler sans repos c’est comme cultiver constamment la même récolte sur le
même sol ; sa fertilité s’épuise. De même qu’on entretient et augmente la fertilité d’un
sol par une alternance appropriée de récoltes et du repos et de la culture, de même
on maintient et augmente la fertilité de l'esprit par une alternance appropriée
d’occupations, de repos et de culture ; et ces changements sont effectués avec
méthode et non de façon aléatoire ou arbitraire. Le changement doit être conçu,
déterminé, approprié à un but précis, opéré sous le contrôle d'une volonté
intelligente.
L’habitude de ne faire les choses qu’à moitié est pernicieuse ; l’habitude d’aller
jusqu’au bout de ce qu’on a entrepris est essentielle à l'efficacité. Il vaut mieux bien
faire une seule chose que mal en faire vingt ; car ce n’est qu’avec l’habitude de
terminer les choses que l'esprit ou le corps est entraîné à faire face aux épreuves et
crises de la vie. L'armée ou la marine qui néglige l’exercice de tir en temps de paix
manquera d’efficacité en temps de guerre.
L'efficacité exige un esprit qui n’est pas encombré de choses inutiles propices à créer
la confusion ; l’esprit, comme le cuirassé doit être déchargé pour agir.
L'esprit dilettante est inefficace parce qu'il est tellement encombré qu’il est
inutilisable. L'action est entravée, la direction donnée par le but perdue.
L'efficacité, bien qu'invisible, est tout aussi réelle que n’importe quelle force physique.
Son exercice la régule, la dynamise et la fortifie. C’est l’effet boule de neige.
Et c'était ce même pouvoir d’efficacité, plus développé encore, qui a fait de lui l’un
des esprits dominant dans le monde de l’entreprise de son époque. C'est ce même
pouvoir, cette capacité à concentrer tous ses pouvoirs sur le but fixé, et de les
renouveler avec chaque obstacle rencontré qui a permis à tous les grands créateurs
et inventeurs, de Colomb jusqu’à Robert Fulton, de présenter à une personne après
l’autre, avec conviction, courage et foi, l'importance et la valeur de leur projet ou
invention, jusqu’à ce qu’ils aient finalement obtenu l'attention et les moyens
nécessaires à leur victoire.
L'efficacité est l'inspiration qui renouvelle le courage. Elle aborde chaque nouveau
jour avec une résolution accrue, une détermination nouvelle et une énergie revigorée
L'homme efficace accueille avec sourire les difficultés au fur et à mesure qu’elles
surviennent. Dans l'efficacité il y a une perception aiguë, un esprit alerte, une saisie
intuitive, une âme courageuse, une forte volonté, une détermination invincible, tous
accordés et en harmonie grâce à l’habitude, la pratique et la discipline.
L’Intrépidité
L’efficacité vous donne la capacité de voir rapidement une erreur ou une faiblesse et
le pouvoir de les corriger ; de déceler la défaite imminente et de réajuster rapidement
vos plans pour en tirer profit. L'efficacité est toujours intrépide, parce qu’elle est la
capacité d'utiliser chaque ressource et chaque pouvoir potentiels.
Le travail seul n'est pas l’efficacité. L'efficacité peut être neutralisée et anéantie si on
fait toujours des choses faciles et insignifiantes au lieu de relever des défis toujours
plus grands. Il n’est ni utile ni efficace de compter les poteaux télégraphiques
pendant que vous roulez en train, ou d’additionner les sièges ou les loqueteaux de
fenêtre d’un wagon. L'efficacité s’applique aux choses qui ont une valeur distincte,
les traitant dans l'ordre de leur importance.
Par dessus tout, l'efficacité évite tout ce qui peut être destructif. Si vous ruminez
pendant une heure votre découragement, vos soucis et vos tracas à propos- d'un
incident ennuyant, ou si vous concentrez vos pensées sur des visions désagréables,
Il est tout aussi important que vous fassiez économie de votre énergie, de votre force
vitale que de votre argent. Il est essentiel que vous obteniez la juste valeur pour ce
que vous dépensez. La dépense des énergies mentales et vitales ne cesse pas
quand les muscles ne sont pas actifs. Elles continuent d’agir. Elles agissent toujours.
Elles ne sont jamais au repos à l’état de veille. Ceci par conséquent souligne
l'importance d’une maîtrise et d’une discipline parfaites de ces pouvoirs.
L’efficacité est un pouvoir qui influence les autres, qui inspire leur confiance, qui les
attire à vous, qui les incite à croire à ce que vous dites. Les diverses séductions et
distractions mondaines, dépenses extravagantes, flatteries, concessions ou tout ce
qui représente une tentation pour les natures veules ou n'ont, rien de commun avec
l’influence que la force tranquille et silencieuse de l'efficacité produit sur les
personnes qu’elle attire à vous, sur la confiance en vous qu’elle leur inspire, et l’envie
qu’elle leur donne de coopérer avec vous et de vous apporter leur soutien. Les
choses qu'elles respectent le plus en elles, un caractère solide, la capacité de
réalisation ; les facteurs et les éléments du succès qu'elles désirent, elles les
trouvent en vous ; et comme les semblables s’attirent, elles sont, par la puissance
même de l'efficacité, amenées à croire en la possibilité de leur propre succès. C'est
de cette façon que l'homme efficace se reproduit et se multiplie à travers d'autres.
L'efficacité, le pouvoir de réalisation, activé par le désir, est ce qui a fait avancer le
monde, présidé à toutes les grandes inventions, augmenté la beauté et les plaisirs
de la vie, amélioré la civilisation et développé les hommes.
L'efficacité est à vous si vous le voulez et si vous êtes disposé à en payer le prix ; et
il n'y a pas de limites à votre efficacité hormis celles que vous lui posez vous-même.