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RITE FRANCAIS: DU RITUEL DE LA SAINT JEAN

D'HIVER
Le Temple est décoré au Premier Grade.

A l’Orient est préparé un plateau avec des branches de sapin.

On peut ajouter des plantes vertes à l’Orient.

(La lumière est très basse)

Le Vénérable :

Frère Premier Surveillant, dans quel but sommes-nous réunis aujourd’hui ?

Le Premier Surveillant :

Pour célébrer la mémoire de Saint Jean l’Evangéliste.

Le Vénérable :

Frère Second Surveillant, à quel moment de l’année les Maçons célèbrent-ils cette fête ?

Le Second Surveillant :

Les Maçons célèbrent la fête de Saint Jean l’Evangéliste au solstice d’hiver, lorsque le
soleil disparaît au dessous de l’horizon et que, dans son éclat, ne restent plus que de pâles
et vagues lueurs, qui parviennent à peine à éclairer la terre.

Le Vénérable :

Mes Frères, depuis que nous avons célébrés la saint Jean d’Eté, la Fête de Saint Jean le
Baptiste, la Lumière s’est progressivement affaiblie. Insensiblement, pendant que nous
nous trouvions dans l’euphorie des réalisations, les ténèbres ont envahi notre Temple, nos
esprits, nos cœurs. Nos œuvres se sont détachées de nous. Nous les avons contemplées
d’abord avec une légitime fierté, nous les avons admirés avec vanité, nous abusant sur
leur portée. Nous avons perdu le sens du vrai. Tels les juifs qui se sont prosternés devant
le Veau d’or, nous devînmes admiratifs de nos créations, souvent même nous avons incité
les autres à en louer la grandeur alors qu’elles n’étaient que de petites pierres dans la
construction du Temple.

Frères Surveillants, qu’est devenue le Lumière ?

Le Premier Surveillant :

Très Vénérable, ma colonne disparaît dans les ténèbres qu’aucune lumière ne perce.

Je cherche en vain mes ouvriers….

Auraient-ils, eux aussi, succombé à la tentation profane de dompter le onde, de le plier à


leur égoïsme au lieu de s’intégrer dans l’universalité des êtres.
Le Second Surveillant :

Très Vénérable, la lune répand une lueur pâle sur ma colonne. Le soleil a disparu derrière
l’horizon, ne nous faisant parvenir indirectement que quelques rayons.

Les Apprentis ne perçoivent plus que faiblement ce à quoi il doivent tendre. Ils restent
cependant prêts au travail.

L’Orateur :

Les Maçons quelque soient leurs grades et qualités, ne devraient jamais oublier qu’ils
restent toujours des Apprentis.

Rentrons en nous-mêmes mes Frères, reprenons le maillet et le ciseau afin de nous


débarrasser des impuretés qu’une vaine ambition et un intérêt mesquin ont pu y laisser.

L’obscurité règne en nos cœurs et nos esprits comme elle règne dans ce Temple.

Travaillons au retour de la Lumière.

(Musique)

Le Vénérable :

Frère Second Surveillant, vous qui apprenez le Métier aux Apprentis, dites-nous comment
nous pouvons retrouver le chemin de la Lumière.

Le Second Surveillant :

Très Vénérable, l’histoire de l’humanité nous apprend que toute connaissance trouve sa
source dans la travail. Le Travail n’est pas une punition que Dieu aurait infligé à l’homme
chassé du Paradis terrestre. C’est la prise de conscience par l’homme de ses possibilités et
de soi-même. C’est le moyen dont il dispose pour bâtir son Paradis. Malheur à lui
cependant s’il s’en détache, si son travail lui devient étranger, si ses mains ne s’ouvre que
pour recevoir l’or du lucre. Seul l’homme qui taille inlassablement son moi trouvera le
chemin de la Lumière.

Le Vénérable :

Frère Premier Surveillant, le travail seul suffit-il pour acquérir la Lumière ?

Le Premier Surveillant :

De la Création, seul l’homme travaille Très Vénérable. Son activité n’est pas celle de
l’animal, laquelle n’est qu’une répétition des mêmes gestes eu cours des cycles saisonniers.
Par son travail, l’homme apprend à connaître la matière. Il d »couvre l’enchaînement des
phénomènes. Il peut aussi prétendre à une certaine maîtrise de la matière.

Mais sa connaissance serait bien pauvre si elle n’était qu’un enregistrement des faits.
L’homme, seul parmi tous les êtres, est capable d’établir des relations entre les faits, de
formuler des principes et d’en tirer des déductions. S’il a pu progresser jusqu’à défier les
astres, s’il est parvenu à maîtriser les forces les plus rebelles de la nature, si, un à un, il
arrache à cette nature mystérieuse ses secrets, c’est grâce à sa raison. Le travail et la
raison sont un tout. Sans le travail, la raison n’existe pas, sans la raison, il n’y aurait pas
de travail constructif.

Comme le lune, qui brille dans la nuit, nous fait découvrir le soleil, ainsi le travail nous
fait découvrir la lumière de la raison, qui est à l’homme ce que le soleil est à la terre.

Le Vénérable :

Que le soleil brille donc dans le Temple.

(L’éclairage est forcé à l’Orient)

(Musique)

Le Vénérable :

Frère Orateur, sommes-nous suffisamment préparés maintenant pour recevoir toute la


Lumière.

L’Orateur :

Non, Très Vénérable. Quoique Raison et Travail soient de très précieux instruments, ils
n’en sont pas moins insuffisants.

Le travail peut devenir un instrument d’asservissement, d’aliénation. Au lieu de se libérer


par le travail, l’homme ne cherche souvent qu’à se libérer du travail.

Paradoxalement, il s’encombre de nouveaux besoins dont la satisfaction exige une activité


toujours plus frénétique, une aliénation toujours plus profonde.

Par son travail, l’homme crée ainsi sa solitude ; son égoïsme crée un monde dans lequel
ses frères deviennent ses ennemis. La raison seule n’a pas non plus la force de guider
l’homme vers la connaissance. Alors qu’elle lui fait découvrir les secrets de la nature, elle
le détourne de lui-même. Il emploie sa science à la domination d’autrui.

Le Vénérable :

Frère Orateur, nous possédons donc les moyens de faire jaillir la Lumière, et cependant,
avec ces outils, nous approfondissons les ténèbres.

Ne voyez-vous aucun moyen pour sortir de cette contradiction ?

L’Orateur :

Si, Très Vénérable, l’Amour.

(Musique douce)

Le Vénérable :

Frère Orateur, que signifie la flamme allumée à l’Orient ?


L’Orateur :

Très Vénérable, c’est la flamme de l’Amour.

L’Amour qui est la connaissance intime des êtres.

Par l’amour qui est le lien intime reliant la sagesse d’aujourd’hui à celle d’hier. L’amour
qui est le sens de la tradition, transformant le passé en présent actif.

L’amour donne à la sagesse sa FORCE génératrice.

Le Vénérable :

Frère Second Surveillant, que signifie la flamme allumée sur votre colonne ?

Le Second Surveillant :

Très Vénérable, c’est la flamme de l’Amour.

L’amour est la source de toute création. Toute création porte en elle in étincelle de cet
Amour. Le Franc-Maçon est l’homme qui a découvert en lui cette étincelle et qui veut
l’activer jusqu’à ce qu’elle devienne une flamme brillante. Un homme qui a la ferme
volonté de se aire consumer par son feu pour que, tel le Phénix, il renaisse purifié,
marchant sur le chemin de la vérité, capable enfin de créer lui-m^me dans la beauté.

(Musique)

Le Vénérable :

Mes Frères, les Francs-Maçons célèbrent aujourd’hui la Saint Jean d’Hiver parce que
Jean l’Evangéliste à apporter au monde un message d’amour.

L’amour, c’est l’espoir d’une nouvelle vie. L’amour, c’est illumination intérieure qui nous
anime. L’amour chasse les ténèbres.

Aujourd’hui cet espoir, cet amour est symbolisé par le sapin dont les aiguilles ne perdent
jamais leur couleur verte. Le vert est la couleur attribué à Jean l’Evangéliste, comme elle
était celle d’Ather en Egypte, de Janus qui connaissait le passé et l’avenir, de Fraya la
déesse de la Lumière et de la Fécondité chez les Germains.

Le vert symbolise l’Espérance et l’espoir de la Lumière.

Comme l’arbre de la Saint Jean ou de Noël s’embrase à l’intérieur des foyers, ainsi la
flamme de l’initiation illumine nos cœurs et en chasse les ténèbres.

Frères Premier et second Surveillants, veuillez m’aider à dédier ce Temple à l’Amour.

Mes Frères, debout et à l’ordre.

(La lumière est portée à son maximum)

(Musique douce)
Le Maître des Cérémonies va chercher les deux Surveillants qui se placent face à l’autel
du Vénérable.

Le Vénérable vient se placer entre eux.

Le Maître des Cérémonies présente les rameaux de sapin dans une corbeille.

Ils en prennent chacun un et le place sur l’autel dans un vase en disant :

Le Vénérable :

SAGESSE

Le Premier Surveillant :

FORCE

Le Second Surveillant :

BEAUTE

Ils regagnent leur place.

Le Vénérable :

Prenez place, mes Frères.

Frère Maître des Cérémonies, veuillez distribuez les rameaux de sapin à tous les Frères.

Ceux-ci les mettent à la boutonnière.

(Musique)

Le Vénérable :

Frère Second Surveillant, nous venons de raviver la Lumière en nous.

Comment pouvons-nous la faire jaillir pour qu’elle éclaire notre Temple.

Le Second Surveillant :

Très Vénérable, nous avons découvert que la Lumière de l’Amour brille en tout homme.
Mais l’homme ne peut la répandre s’il ne devient complètement lumière lui-même. Il doit
faire sienne la parole de Bouddha : « Sois ta propre lampe ». Cette lumière lui fera
découvrir son unité profonde de matière et d’esprit. Il prendra conscience aussi que son
existence n’est pas une existence isolée mais participe de la substance même de l’univers.

Le Vénérable :

Frère Premier Surveillant, que pouvons-nous faire pour que plus de lumière encore
éclaire notre Temple.
Le Premier Surveillant :

Très Vénérable, nous avons découvert que le lumière de l’Amour brillant en l’homme
n’est pas une flamme perpétuelle. Chaque instant qui passe la remet en question. Celui
qui s’arrête à la concrétisation d’un seul idéal risque de s’égarer dans le dogmatisme et la
stérilité.

Celui, au contraire, pour qui chaque réalisation appelle une nouvelle idéalisation, pour
qui la mort est génératrice d’une vie nouvelle, celui-là poursuivra son ascension vers la
connaissance.

Le Vénérable :

Frère Orateur, que pouvons-nous faire pour que toute la lumière se fasse dans notre
Temple ?

L’Orateur :

Très Vénérable, notre Frère Goethe a résumé l’ascension vers la Lumière dans les mots :
« Stirb und werde » : « Meurs et deviens ». En effet, la résurrection se fait toujours à
partir d’un mort qui paraît définitive. Le nouveau devenir n’est pas étranger à cette mort
nécessaire, il en est au contraire la conséquence pleine de problème.

Le « Stirb und werde » de Goethe exprime la Tradition qui nous relie au passé et à
l’avenir.

Nous devons être les maillons solides de la Tradition symbolisée par notre Chaîne
d’Union.

(Musique)

Le Vénérable :

A ce moment de l’année, seule la Lumière de l’Esprit brille dans les ténèbres. Cette
Lumière de l’Esprit est faite d’Amour et d’Espoir

Se répandant sur les êtres et les choses, elle génère la Vie. La Saint Jean d’Hiver, la fête
de l’Evangéliste apporte la vision d’une Vie nouvelle, d’un renouveau de la Lumière.

L’Orateur :

Il y eu un homme envoyé de Dieu

son nom était Jean

Il vint pour servir de témoin

pour rendre témoignage de la Lumière,

afin que tous crussent par lui.

Il n’était pas la Lumière


mais il parut pour rendre témoignage de la Lumière.

Cette Lumière, était la véritable Lumière

qui, venant dans le monde

éclaire tout homme.

Elle était dans le monde

et le monde a été fait par elle

et le monde ne l’a point connue.

Le Vénérable :

Mes Frères, nous venons de raviver la Lumière en nous et dans le Temple.

Nous sommes prêts à commencer un nouveau cycle de travail.

Puis-t-il être fructueux.

Gardons toujours intact en nous le feu de l’Amour.

Activons en la flamme pour qu’elle illumine le Temple.

Faisons la rayonner dans les ténèbres du monde profane.

Qu’on reconnaisse toujours en nous les Vrais Enfants de la lumière.

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