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Ses enseignements
`Abd al-Qâdir al-Jîlânî donna un jour à ses disciples l’ordre
suivant : " Tuez un poulet à un endroit où personne ne peut vous
voir, puis apportez-le moi. " Certains prirent l’ordre au pied de la
lettre et pensèrent qu’il suffisait de garder le secret.
Au bout de quelques heures, les disciples revinrent, chacun portant
un poulet tué. Au moment de la prière de l’après-midi, l’un d’eux
manquait toujours à l’appel. Il ne s’était pas encore montré. Le
shaykh dit : " Où est Untel ? " Personne ne savait. Le moment de la
prière de la nuit vint, passa. Le jour suivant arriva et on ignorait
toujours ce qui était arrivé au disciple manquant. Dans l’après-midi
du lendemain, le disciple revint, un poulet à la main, mais un poulet
toujours vivant. Le shaykh lui demanda : " Où étais-tu tout ce
temps ? Chacun a rapporté un poulet tué sauf toi. Pourquoi cela ? "
Il répondit : " Ô mon shaykh, l’ordre que tu m’as donné était de
tuer un poulet dans un endroit où personne ne pourrait me voir. J’ai
essayé toute la journée d’hier, toute la nuit et toute la matinée, de
trouver un endroit où Dieu n’est pas présent, et je n’ai pas pu
trouver un tel endroit. Comment aurais-je pu tuer le poulet ? "
Shaykh `Abd al-Qâdir dit : " Certains d’entre vous ont pris l’ordre
au pied de la lettre, mais vous n’avez pas conservé dans votre coeur
le fait que je suis avec mes disciples, où qu’ils soient. D’autres ont
pensé : ‘Notre shaykh est gourmand et veut se fournir en poulets.’
Ce sont des mauvaises manières que de penser ainsi. Mais votre
frère sait que je suis en son coeur vingt-quatre heures sur vingt-
quatre et que je ne le quitte jamais. Son seul désir était d’obéir à
mon ordre et de me respecter, non de chercher à comprendre la
raison de cet ordre et d’essayer de découvrir son but. Mon fils qui
est ici est mon successeur, qui vous enseignera le code de conduite
correct et sera pour vous un bon exemple à suivre. "
Sa gnose
Bien qu’il fut éminent parmi les grands saints – et c’est la raison
pour laquelle on le surnomma al-ghawth al-a`zam ou le soutien
parfait –, sayyidina `Abd al-Qâdir al-Jîlânî est aussi un juriste hors
pair de l’école hanbalite. On a signalé ses liens avec l’école chaféite
et avec l’imâm Abû Hanîfa. Il fut le disciple de saints prestigieux,
comme Abû al-Khayr Hammâd ibn Muslim ad-Dabbâs (mort en
525 H.) et Kwaja Abû Yûsuf al-Hamadhâni (mort en 535 H.),
second, après Abû al-Hasan al-Kharaqâni (qui fut le shaykh de al-
Harawi al-Ansâri dans la chaîne d’autorité primitive de le
naqshbandiyya.
Les oeuvres les plus réputées du shaykh `Abd al-Qâdir sont les
suivantes :
• al-ghunya li tâlibi tarîqa l-haqq (Provisions suffisantes pour
ceux qui cherchent la voie de la vérité) est une des
présentations les plus concises qu’on ait jamais écrite de
l’école juridique de l’imâm Ibn Hanbal, comprenant les
enseignements solides des ahl as-sunna sur le `aqida et le
tasawwuf.
• al-fath ar-rabbani (Les ouvertures seigneuriales), recueil de
sermons destinés aux élèves et aux maîtres de la voie soufie et
à tous ceux qu’attire la perfection. Fidèle à son titre, ce livre
procure à son lecteur un profit et un gain spirituel immenses
(traduit en français).
• futuh al-ghayb (Ouvertures sur l’invisible), autre recueil de
sermons plus avancés que les précédents, et comme eux d’une
valeur inestimable.
• sirr al-asrâr (Secret des secrets), court traité de pratique soufie
que le shaykh `Abd al-Qâdir rédigea à l’intention de ses
disciples (traduit en français).
Étant donné son statut dans l’école hanbalite, `Abd al-Qâdir
jouissait d’un grand respect auprès de Ibn Taymiyya, au point qu’il
fut le seul auquel ce dernier accorda le titre de " notre shaykh "
(shaykhuna) dans toute sa fatawa, alors qu’il réserva l’appellation
" mon imâm " (imâmuna) à Ahmad ibn Hanbal. Il mentionnait
fréquemment Jîlânî et son shaykh ad-Dabbâs comme les meilleurs
exemples de soufis récents.
Les miracles du shaykh `Abd al-Qâdir sont trop nombreux pour
qu’on puise les compter. L’un de ces miracles a consisté à faire don
de la guidance, qui se manifeste dans ses paroles, par laquelle des
milliers de gens entrèrent dans l’islâm et se repentirent. Al-
Shattanawfi cite, dans bahjat al-asrâr, de nombreux miracles en
mentionnant chaque fois la chaîne de transmission. Ibn Taymiyya
utilise ces récits comme un moyen de satisfaire son souci
d’authenticité, mais son élève adh-Dhahabi, tout en affirmant qu’il
croit d’une façon générale aux miracles de `Abd al-Qâdir, se déclare
cependant sceptique sur nombre d’entre eux. On a pu constater ce
trait de caractère de adh-Dhahabi dans la manière dont il doute du
récit authentique de l’admiration de l’imâm Ahmad pour al-
Muhâsibi. Voici ce qu’il dit de `Abd al-Qâdir al-Jîlânî dans siyar
a`lam al-nubala' : " Le shaykh `Abd al-Qâdir (al-Jîlânî), le shaykh,
l’imâm, le savant, le zahid, le connaissant, l’exemple, le shaykh de
l’islâm, le plus distingué parmi les awliyâ’, le hanbalite, le shaykh de
Bagdad. Je dis qu’il n’en est aucun parmi les grands shaykhs qui ait
plus d’états spirituels et de miracles (karâmat) que le shaykh `Abd
al-Qâdir, mais beaucoup de ces miracles ne sont pas véridiques et
beaucoup de ces choses sont impossibles. "
Sheikh Muhyiddîn `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî (1077 E.C./472 H. - 1166 E.C./561 H.)
fut un phare de son époque dans les sciences spirituelles et les disciplines
relatives à la Loi divine. Sa réputation fut telle dans les sciences du soufisme et
de la sharî`a que certains lui donnèrent le titre de Pôle [1].
Naissance et lignée
Il s’agit du noble Sheikh, le pieux, le modèle, Abû Muhammad `Abd A-Qâdir Ibn
Abî Sâlih Mûsâ Jankî Dôst Ibn Abî `Abd Allâh Ibn Yahyâ Az-Zâhid (le dévot) Ibn
Muhammad Ibn Dâwûd Ibn Mûsâ Ibn `Abd Allâh Ibn Mûsâ Al-Jûn Ibn `Abd Allâh
Al-Mahd Al-Mujall Ibn Al-Hasan Al-Muthannâ Ibn Al-Hasan Ibn Alî Ibn Abî Tâlib
[2],, que Dieu l’agrée.
Du côté maternel, il est le fils de Umm Al-Khayr Fâtimâh Bint Abî `Abd Allâh As-
Sawma`î. Sa mère fut, selon l’expression même d’Ibn Al-Wardî, "dotée d’états
spirituels et de prodiges" [3]. Quant à son grand-père maternel, Sheikh Abî
`Abd Allâh As-Sawma`î, il est originaire de "Jîl", encore appelé "Kîl" ou "Kilân"
ou "Jilân" dont il était l’un des plus nobles savants. [4]
Il naquit dans la cité de Jîlân, dans la province nord-est de la Perse, en l’an 1077
A.D. A l’âge de dix-huit ans, il partit pour Bagdad à la poursuite de la
connaissance et de la guidance divines.
Son apprentissage
Ses premiers maîtres en Loi divine furent le Sheikh Abû Al-Wafâ Ibn `Aqîl, le
Sheikh Muhammad Ibn Al-Hasan Al-Baqlânî et Abû Zakariyâ At-Tabrîzî. A
l’ombre de ces trois grands, il apprit la science de l’exégèse du Coran, la science
du Hadîth, la science de la vie du Prophète (sîrah), la théologie, la jurisprudence
(fiqh), la grammaire, la récitation du Coran et la philologie. Il étudia l’école de
jurisprudence hanbalite, mais il donnait aussi des verdicts religieux (fatwâ)
selon l’école chaféite [5]. Il connaissait le Coran par coeur, et le récitait dans
sept lectionnaires.
Son rayonnement
Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî reçut l’ijazah (autorisation et certificat d’un
savant reconnu) et la direction de la tarîqah (voie - désigne en général une
confrérie soufie) à l’âge de cinquante ans, de son Sheikh, Sheikh Al-Mubârak
Sa`îd. Peu de temps après avoir reçu le titre officiel de Sheikh At-Tarîqah, on le
reconnaissait dans la cité et ses environs comme un grand maître, et comme la
source à laquelle tous les coeurs habités d’un désir ardent devaient se tourner
pour trouver la guidance et l’illumination propres à diriger les coeurs sur la voie
de l’amour divin et de l’inspiration divine.
Il ouvrait la porte aux gens pour qu’ils renouvellent leur pacte avec leur
Seigneur. Musulmans comme non musulmans, ils venaient en masse l’écouter,
se repentir de leurs mauvaises actions et l’accepter comme chef et guide sur la
voie qui mène à Dieu, acceptant de n’associer personne à Dieu, que ce soit
ouvertement ou de façon subtile, de louer Dieu et de Le remercier pour Ses
faveurs bienveillantes, de suivre la voie des prédécesseurs vertueux dans la
religion et la guidance droite, d’éviter toute déviation et schisme en religion,
d’unifier leurs coeurs et de les réunir comme au creux d’une main, dans
l’amour de Dieu, de Ses prophètes et de Ses saints. Ils détournaient leur coeur
de l’amour de ce bas-monde et le dirigeaient vers l’amour de l’au-delà. Ils le
détournaient des plaisirs des sens et de la recherche de la fortune et le
dirigeaient vers l’amour de Dieu et l’acceptation de Ses ordres et de Ses
interdits.
A ce sujet, Sheikh Abû Al-Hasan An-Nadwî écrivit : "Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-
Jîlânî ouvrit grande la porte de l’allégéance et du repentir. Des musulmans des
quatre coins du globe y entrèrent pour renouveler leur pacte avec Dieu, en
s’engageant à ne pas tomber dans le polythéisme ni la mécréance, ni la
corruption, ni l’innovation, ni l’injustice et à ne pas rendre licite ce que Dieu
interdit, ni délaisser ce qu’Il prescrivit. Ils s’engageaient à ne pas se dépenser
dans la recherche de l’ici-bas et à ne pas oublier l’au-delà. Entrèrent par cette
porte que Dieu eut ouverte par la main de Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî des
gens dont Dieu Seul connaît l’effectif tant ils étaient nombreux : leurs états
étaient droits et leur islam fut bon. Le Sheikh persévéra dans leur éducation et
l’évaluation de leurs actes, il supervisa leur état et leur progression si bien que
ces disciples spirituels sentirent la responsabilité qui leur incombait après le
pacte, le repentir et le renouvellement de la foi". [7]
Dans l’une de ses prêches dont on dit qu’y assistaient plus de quatre cents
scribes, il dit : "Les murs de la religion sont tombés et leurs fondations ont
craqué. Rassemblons-nous, ô gens de la terre, et reconstruisons ce qui est en
ruine, rétablissons ce qui est tombé ! C’est inacceptable. Ô soleil ! Ô lune ! Ô
jour ! Venez tous ! Ô gens, la religion implore aide et assistance, tenant ses
mains au-dessus de sa tête en signe de détresse, une détresse due aux
débauchés, aux insolents, aux innovateurs, à ceux qui pervertissent la loi
divine, aux gens insouciants, aux injustes et aux tyranniques, à ceux qui
falsifient la connaissance divine et pourtant la revendiquent, alors qu’en fait
elle n’est pas entre leurs mains.
" Ô hommes ! Que vos coeurs sont devenus durs ! Même un chien sert son
maître. Il le garde, l’accompagne dans ses marches, chasse pour lui, garde ses
troupeaux et veille sur lui avec loyauté dans l’espoir que son maître lui
accordera quelques bouchées de son repas ou les lui mettra de côté pour plus
tard. Réfléchissez-y et comparez à la façon dont vous vous rendez obèses par
les bontés de Dieu, la façon dont vous satisfaites grâce à elles vos désirs vils,
sans même obéir à Ses commandements ni éviter ce qu’Il a interdit ! Vous ne
Lui payez pas ce que vous Lui devez, vous négligez Ses ordres et vous
n’observez pas les limites de ce qu’Il vous a ordonné".
Il disait aussi, que Dieu lui fasse miséricorde : "Toute vérité pour laquelle la
législation ne témoigne point est zandaqah (mécréance hypocrite). Chemine
vers le Vrai (Al-Haqq) en battant des ailes du Coran et de la Sounnah. Et
présente-toi devant Lui, main dans la main avec le Messager d’Allâh, paix et
bénédiction de Dieu sur lui." [8]
Dans le même sens, il disait à ses disciples : "Délaisser les oeuvres de cultes
imposées est une mecréance. Tomber dans l’interdit est un péché. Nul n’a le
droit de délaisser les Ordres [divins] en tout état de cause".
Il dit également dans Adab Al-Murîd : "Si le Murîd (disciple d’un sheikh,
aspirant à l’éducation spirituelle) voit une erreur de la part de son Sheikh, il
doit le lui signaler. S’il s’écarte de son erreur, tant mieux. Sinon, il (le disciple)
doit laisser sa parole et suivre le shar` (la législation islamique)". Ce qui n’est
pas sans nous rappeler la parole du noble Sheikh Ahmad Ar-Rifâ`î que Dieu
l’agrée : "Ne t’oppose pas aux états [spirituels] des gens tant qu’ils ne
contredisent pas le Shar`. Si jamais ils font une entorse au Shar`, laisse-les et
suit le Shar`".
Ses enseignements
`Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî donna un jour à ses disciples l’ordre suivant [10] : " Tuez
un poulet à un endroit où personne ne peut vous voir, puis apportez-le moi. "
Certains prirent l’ordre au pied de la lettre et pensèrent qu’il suffisait de garder
le secret. Au bout de quelques heures, les disciples revinrent, chacun portant
un poulet tué. Au moment de la prière de l’après-midi, l’un d’eux manquait
toujours à l’appel. Il ne s’était pas encore montré. Le Sheikh dit : "Où est
Untel ?" Personne ne savait. Le moment de la prière de la nuit vint, passa. Le
jour suivant arriva et on ignorait toujours ce qui était arrivé au disciple
manquant. Dans l’après-midi du lendemain, le disciple revint, un poulet à la
main, mais un poulet toujours vivant. Le Sheikh lui demanda : " Où étais-tu tout
ce temps ? Chacun a rapporté un poulet tué sauf toi. Pourquoi cela ? " Il
répondit : " Ô mon Sheikh, l’ordre que tu m’as donné était de tuer un poulet
dans un endroit où personne ne pourrait me voir. J’ai essayé toute la journée
d’hier, toute la nuit et toute la matinée, de trouver un endroit où Dieu ne me
voit pas, et je n’ai pas pu trouver un tel endroit. Comment aurais-je pu tuer le
poulet ? " Sheikh `Abd Al-Qâdir dit : " [...] Mon fils qui est ici est mon
successeur, qui vous enseignera le code de conduite correct et sera pour vous
un bon exemple à suivre".
Sa gnose
Bien qu’il fut éminent parmi les grands awliyâ’ (saints) - et c’est la raison pour
laquelle on le surnomma Qutb Al-Islâm, le pôle de l’Islam-, Notre maître `Abd
Al-Qâdir Al-Jîlânî est aussi un juriste hors pair de l’école hanbalite. On a signalé
ses liens avec l’école chaféite et avec l’imâm Abû Hanîfa. Il fut le disciple de
awliyâ’ prestigieux, comme Abû Al-Khayr Hammâd Ibn Muslim Ad-Dabbâs
(mort en 525 H.) et Khawaja Abû Yûsuf Al-Hamadhâni (mort en 535 H.), second,
après Abû Al-Hasan Al-Kharaqâni (qui fut le Sheikh de Al-Harawi Al-Ansâri dans
la chaîne d’autorité primitive de la voie naqshbandiyya).
Les oeuvres les plus réputées du Sheikh `Abd Al-Qâdir sont les suivantes :
Falsification et mensonges
Les savants ont innocenté Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî d’un certain nombre de
propos qui lui sont attribués mensongèrement. En effet, soit par jalousie, soit
par ignorance, des gens, qui auront de Dieu ce qu’ils méritent, ont falsifié
certains propos de Sheikh `Abd Al-Qâdir et en ont inventé d’autres à son sujet.
Que le lecteur ne soit donc guère trompé par certaines énormités, faussement
attribuées à ce noble Sheikh.
On lui attribue cette parole : "Mon pied que voici est sur le cou de tout walî" !
L’humilité exemplaire et la crainte de Dieu que manifestait Sheikh `Abd Al-
Qâdir montrent qu’une telle phrase ne peut provenir de lui, quand bien même
elle serait citée dans tel ou tel livre, par tel ou tel Sheikh. Celui qui propagea ce
mensonge sur le compte de Sheikh `Abd Al-Qâdir, est ’Alî Ash-Shatnûfî, l’auteur
de Bahjat Al-Asrâr, lequel compte de nombreux propos inventés et attribués au
Sheikh.
Aussi, lorsque le juriste Ibn Hajar Al-Makkî fut interrogé au sujet de quelques
passages douteux dans le livre Al-Ghunya de Sheikh `Abd Al-Qâdir, il affirma : "
Surtout, ne sois pas trompé par ce qui se produisit dans le livre Al-Ghunyâ, de
l’Imâm des gronstiques, le Pôle de l’Islam et des musulmans, Sheikh `Abd Al-
Qâdir Al-Jîlânî. Cela [les passages douteux] lui est attribué mensongèrement
par des personnes dont Dieu se vengera. Il en est innocent. Comment une
affaire aussi vacillante se propagerait à son compte alors qu’il est versé dans la
connaissance du Livre, la Sunnah, le Fiqh chaféite et hanbalite au point qu’il
donnait des verdicts religieux selon les deux écoles de juridprudence. [...]
Comment penser ou avoir l’illusion qu’il est l’auteur de ces laids propos, qui ne
peuvent provenir que des juifs ou leurs semblables parmi les gens coulant dans
l’ignorance de Dieu et de Ses Attributs. Il ne peut aucunement le dire. Cela est
impossible. Gloire à Toi, ô Allâh, cela est une manifeste calomnie". [11]
Si je lançais mon secret sur le Feu, j’aurais éteint les flammes par la force de ma
preuve.
Il est impossible que Sheikh `Abd Al-Qâdir ait prononcé une telle phrase, car le
propre des savants et des awliyâ’ (alliés à Dieu ou "saints"), c’est la politesse
permanente et la crainte révérencielle envers le Très Majestueux.
Tous les saints tournent sept fois autour du Temple Sacré, quant à moi, le
Temple tourne autour de moi
Parmi les mensonges fabriqués de toutes pièces et attribués à Sheikh `Abd Al-
Qâdir citons cet entretien fictif entre lui et Dieu le Très-Haut, où une personne
qui ne craint pas Dieu prétend qu’Allâh a dit à Sheikh `Abd Al-Qâdir : "ô Soutien
Parfait [Al-Ghawth Al-A’dham], la nourriture des pauvres est ce que Je mange
[akl’ul-foqarâ’i aklî], et leur boisson est ce que Je bois [wa shurbuhum shurbî]" !
C’est là un laid mensonge !
Nous mettons en garde le lecteur et innocentons ce noble Imâm des propos qui
lui sont attribués et qui sont contraires à la raison et à la sharî’ah, et qui
manifestement, sont indignes du commun des musulmans, alors que dire pour
celui qui fut un emblème des savants et des pieux.
Prodiges
Les prodiges attribués à Sheikh `Abd Al-Qâdir sont trop nombreux pour qu’on
puise les dénombrer. Certains sont rapportés de façon pour laquelle le coeur
s’apaise, alors que d’autres ressemblent à des fables farfelues tissées par une
imagination fertile - l’imagination d’un aimant ignorant ou d’un jaloux menteur.
L’un de ses prodiges c’est que Dieu a fait de lui une cause de guidance pour de
nombreuses personnes, touchées par ses exhortations, sa dévotion et son
ascétisme.
L’Imâm Adh-Dhahabi, tout en affirmant qu’il croit d’une façon générale aux
miracles de `Abd Al-Qâdir, se déclare cependant sceptique sur nombre d’entre
eux. Il évoqua cela dans Siyar A’lâm An-Nubalâ’ : "Le Sheikh `Abd Al-Qâdir (Al-
Jîlânî), le Sheikh, l’imâm, le savant, le zâhid (ascète), le connaissant, le modèle,
le Sheikh de l’islâm, l’emblème des awliyâ’ (saints), le hanbalite, le Sheikh de
Bagdad. Je dis qu’il n’en est aucun parmi les grands Sheikhs qui ait plus d’états
spirituels et de prodiges (karâmat) que le Sheikh `Abd Al-Qâdir, mais beaucoup
de ces miracles ne sont pas véridiques et beaucoup de ces choses sont
impossibles".
Dans son livre Hâdir Al-’Âlam Al-Islâmi (le Présent du Monde Musulman), l’Emir
Shakîb Arslân s’exprima sur le noble Sheikh en ces termes : "Abd Al-Qâdir Al-
Jîlânî qui naquit à Jilân en Perse fut un soufi grandiose, qui a eu une noble
jeunesse. Il a des disciples que l’on ne peut décompter tant ils sont nombreux.
Sa voie (tarîqa) est arrivée en Espagne. Puis, après la disparition du
gouvernement arabe de Gharnâta (Grenade), le centre de la voie qâdiriyyah fut
transféré à Fès. Par les lumières de cette voie, les innovations disparurent dans
les rangs des berbères et ils se sont attachés à la Sunnah et la Jamâ’ah
(regroupement). par ailleurs, c’est par l’intermédiaire de cette voie que les
africains noirs en Afrique de l’ouest ont trouvé la guidance, au 15e siècle". [13]
As-Sam’ânî dit : " `Abd Al-Qâdir, originaire de Jilân, est l’Imâm des hanbalites,
leur Sheikh de l’époque. Il fut un pieux juriste, droit dans la religion, vertueux
et généreux. Il faisait le dhikr abondamment, il était absorbé par la méditation
en permanence et ses larmes coulaient rapidement. Il s’initia au Fiqh auprès de
Al-Makhramî, puis accompagna Sheikh Hammâd Ad-Dabâs. Il habitait à Bâb Al-
Azj dans une école qui fut construite pour lui. Nous sommes partis lui rendre
visite. Il vint et s’assit parmi ses disciples. Ils terminèrent la récitation du Coran,
puis il donna une leçon dont je n’ai compris un seul mot. Ce qui est encore plus
étrange, c’est que ses disciples se sont levés et ont redonné le cours. Peut-être
qu’ils ont compris, habitués à ses paroles et son expression comme ils le sont ".
Siyar A’lâm An-Nubalâ où l’Imâm Adh-Dhahabî écrivit : " Le Sheikh `Abd Al-
Qâdir (Al-Jîlânî), le Sheikh, l’imâm, le savant, le zâhid (ascète), le connaissant, le
modèle, le Sheikh de l’islâm, l’emblème des awliyâ’ (saints), le hanbalite, le
Sheikh de Bagdad."
Tombe de Sheikh Abd Al-Qadir, que Dieu lui fasse miséricorde
Dans sa propre école, `Abd Al-Qâdir passe le reste de sa longue vie (il meurt en
1166) à enseigner, entouré d’une nombreuse famille. Son enseignement prône
à la fois le respect de la loi divine (`Abd Al-Qâdir se rattache au hanbalisme) et
la lutte intérieure (le grand jihâd) contre les passions. Le secret des secrets est
un petit livre que le maître a écrit pour ses disciples. Il n’est peut-être pas
inutile de préciser ici ce que signifie le mot " soufi ", puisqu’aussi bien ce livre
est un " livre de soufisme ". Le mot est aujourd’hui utilisé à propos de
quiconque s’engage dans une démarche spirituelle dans la voie du soufisme. En
toute rigueur, le mot doit être réservé à celui qui est parvenu au terme du
voyage. Celui-là n’a d’ailleurs rien à dire, ni à ceux (très rares) qui sont, comme
lui, réalisés (cela ne servirait à rien), ni à ceux qui le suivent sur le chemin (ils ne
comprendraient pas). Autant dire qu’un " soufi " ne se révèle pas. Ceux qui
suivent la voie soufie sont un peu plus nombreux : ils ne se diront jamais soufis,
car ils savent. Enfin viennent ceux, très nombreux, qui se préparent à entrer
dans la voie soufie. Parmi eux, beaucoup pensent avoir déjà emprunté la voie,
alors que le long, très long travail de purification préalable est à peine entamé
et que peu parviendront à franchir cette première étape. À tous ceux-là, le
Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî apportera une aide précieuse, si Dieu le veut, car
c’est pour eux qu’il a écrit le présent livre.
P.-S.
[1] Qutb Al-Islâm wa Al-Muslimîn, le pôle de l’Islam et des musulmans, est un
titre honorifique attribué par des savants à des Imâms qui furent des sommités
en sciences religieuses et des modèles de piété et d’observance de Dieu. Il en
va de même pour des titres comme "sheikh Al-islâm". L’expression Qutb Al-
Islâm fut par exemple employée par le célèbre juriste Ahmad Ibn Hajar Al-
Haythamî Al-Makkî au sujet du noble Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî (cf. Al-
Fatâwâ Al-Hadîthiyyah, p. 149). De même, l’Imâm As-Sakhâwî intitula la
biographie qu’il a écrite de l’Imâm An-Nawawî : Al-Manhal Al-’Adhb Ar-Râwî fî
Tarjamat Qutb Al-Awliyâ’ An-Nawawî, La Source d’Eau Douce dans la
biographie du "Pôle des Saints" An-Nawawî. On la trouve également dans le
livre "Madjmû` Al-Fatawâ" de Sheikh Ibn Taymiyah. Ces titres honorifiques ne
confèrent aucun pouvoir propre au Sheikh. Aussi, les fables que certains
ignorants ou hérétiques ont tissé pour faire du "pôle" ou du "ghawth" un saint
qui gouverne le monde ou qui a un pouvoir propre de gestion du monde,
relèvent de l’égarement manifeste et du polythéisme, dont tout musulman
s’innocente. Ces nobles Sheikhs, Al-Jilânî, Ar-Rifâ`î, An-Nawâwî, et leurs
semblables seront les premiers à s’innocenter de toute personne qui leur a
attribué un pouvoir de gestion du monde ou d’autres mythes polythéistes. La
personne qui use de ces titres honorifiques doit savoir qu’ils sont attribués à
des serviteurs de Dieu, qui furent des hommes bénis, connus pour leur science
et leur piété.
[2] Cette lignée est établie dans de nombreux livres de biographies. Elle est
citée, entre autres, dans Shadharât Adh-Dhahab par l’Imam l’historien `Abd Al-
Hayy Ibn Al-’Imâd Al-Hanbalî (m. 804 A.H.) et le Târikh du juriste chaféite Ibn
Al-Wardî. Il est dit au sujet d’Ibn Al-Wardî (m. 749 A.H.) dans Fawât Al-
Wafiyyât, volume 3 p. 157 : "le très noble juge, l’Imâm, le juriste, l’homme de
lettres, Zayn Ad-Dîn Ibn Al-Wardî Al-Ma’arrî Ash-Shâfi’î. Il est du nombre des
personnes vertueuses, des juristes, des hommes de lettres et des poètes de son
époque".
[5] Dans Al-Fatâwâ Al-Hadîthiyyah p. 149, le Hâfidh Ibn Hajar Al-Makkî rappelle
que Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî était versé dans la Sunnah et le Fiqh selon les
écoles chaféites et hanbalites et qu’il donnait des verdicts selon les deux
écoles.
[10] Force est de constater qu’une anecdote très similaire est attribuée à
l’Imâm Ahmad Ar-Rifâ`î Al-Husaynî. L’ordre d’égorger un poulet dans un endroit
où nul ne nous voit est alors donné par Sheikh Mansûr Al-Batâ’ihî, l’oncle
maternel et le Sheikh de l’Imâm Ar-Rifâ`î. A la fin de la journée, l’Imâm Ahmad
fut le seul disciple à retourner au Sheikh sans avoir égorgé le poulet, car quel
que soit l’endroit où il allait il se rappelait que Dieu le voit. C’est d’ailleurs suite
à cet événement que Sheikh Mansûr choisit son neveu, l’Imâm Ar-Rifâ`î,
comme successeur de son école d’éducation spirituelle. La similitude entre les
deux anecdotes est d’autant plus frappante que les deux nobles Sheikhs Ar-
Rifâ`î et Al-Jilânî sont contemporains et étaient liés par une grande fraternité.
In shâ’Allâh nous y reviendrons dans la biographie de l’Imâm Ar-Rifâ`î, que Dieu
l’agrée.
[13] Hâdir Al-`Âlam Al-Islâmî (le Présent du Monde Musulman), v. 2 p. 396, par
l’Emir Shakîb Arslân
Voici un texte de Abd al-Qader Al-Jilani (qu'Allah sanctifie son secret) sur le
Jeûne.
Il sont nombreux ceux qui jeûnent et auxquels leurs efforts ne rapportent que la
faim et la soif, et aucun autre bénéfice.
Il y a aussi ceux qui rompent le jeûne lorsqu’ils mangent, et ceux dont le jeûne
continue même après qu’ils aient mangé. Ce sont eux qui gardent leurs sens et
leurs pensées à l’abri du mal et qui évitent que leurs mains et leur langue ne
blessent quiconque. C’est à ceux-là qu’Allah le Très Haut a promis.
Jeûner est une action faite pour l’amour de Moi, et c’est Moi qui en accorde la
récompense.
Celui qui jeûne a deux satisfactions. La première est lorsqu’il rompt le jeûne à la
fin du jour. La seconde est lorsqu’il voit. [1]
Ceux qui connaissent la forme extérieure de la religion disent que la première
satisfaction de celui qui jeûne est le plaisir de manger après un jour de jeûne, et
le sens de la satisfaction exprimée par « lorsqu’il voit » correspond au moment
où quelqu’un qui a jeûné tout le mois de Ramadân voit la nouvelle lune qui
marque la fin du jeûne et le début des festivités.
Ceux qui connaissent le sens intérieur du jeûne disent que la joie de rompre le
jeûne se rapporte au jour où le croyant entrera au paradis et y prendra part aux
ravissements, et que la grande joie « lorsqu’on voit » signifie ce qu’éprouve le
croyant en voyant la vérité d’Allah avec l’œil secret de son cœur.
Encore plus précieux que ces deux formes de jeûne, est le jeûne de vérité, qui
revient à empêcher son cœur d’adorer quoique ce soit d’autre que l’Essence
d’Allah. On le fait en rendant l’œil du cœur aveugle à tout ce qui existe, même
dans le royaume secret en dehors de ce monde, sauf l’amour d’Allah. Car bien
qu’Allah ait créé toute chose pour l’homme Il a créé l’homme uniquement pour
Lui, et Il a dit :
Soixante-seizième discours
Ne néglige point le droit de ton frère sous prétexte de l'amitié qui vous unit.
[Souviens-toi que] les créatures les plus proches d'Allah sont celles qui s'avèrent
les plus magnanimes. (Et que) la meilleure œuvre consiste en la garde (ri'âya)
du "secrêt" (sirr) pour qu'il ne se tourne pas vers "autre qu'Allah".
Qu'Allah nous accorde Sa grâce propice (waffaqanâ) ainsi qu'à tous les
musulmans - âmin !
Ô Ami (walî), applique-toi à l'invocation (dhikr) d'Allah dans tout état, car elle
réunit tout bien possible. Et protège-toi en adhérant fermement à la "corde
d'Allah" (3:13) ; ce qui repoussera toute calamité. Reste toujours prêt à
recevoir les évènements décrétés par le Destin, car ils sont inéluctables. Et
sache que tu seras interrogé sur tes mouvements et tes repos. Consacre-toi à
ce qui est la priorité de l'instant et prends garde à ne pas engager tes membres
dans des actes superflus.
Donne à ce dernier son dû, et ne lui réclame pas ce qui lui incomberait - Et prie
(pour lui) dans tout état. Aie bonne opinion des musulmans et de bonnes
intentions à leur égard. Évertue-toi à leur procurer tout bien. Ne laisse pas
passer la nuit en gardant dans ton cœur un désir de nuire, une rancune ou une
colère pour quiconque. Il faut que tu pries pour celui qui t'a causé du tort, veille
à être conscient du regard d'Allah sur toi (râqib Allah).
Fais chaque matin l'aumône d'un petit pain et, le soir, la prière des morts pour
tous les musulmans décédés au cours de la journée. Après la prière du coucher
du soleil (maghrib), prie pour la demande de consultation (istikhara).
Puis répète sept fois, matin et soir : "Ô Allah, sauve-nous du feu" ; récite
régulièrement (les versets suivants) : "Je cherche refuge en Allah, qui entend
tout (as-samî') et dont la science englobe toute chose (al-'alîm), contre Satan
le lapidé. Lui, (est) Allah, nul Dieu que Lui, le Roi, le Saint, la Paix, le Garant, le
Gardien, le Fort, le Puissant, le Magnifique. Gloire à Allah ! Loin de Lui ce
qu'on Lui associe. Lui Allah, le Créateur, le Novateur, le Formateur, à Lui sont
les plus beaux noms, les êtres des cieux et de la terre Le glorifient. Il est le
Puissant, le Sage" (59:23-24).
La pureté
Issa (Jésus) - que la paix soit sur lui - demanda à Iblis quelle était la créature la
plus agréable pour lui et la plus désagréable. La plus agréable pour moi, lui
répondit Iblis, est le croyant avare et la plus désagréable le débauché
généreux... parce que j'espère pour le croyant avare que son avarice le
conduira à la désobéissance et je crains pour le débauché généreux que ses
péchés ne soient effacés à cause de sa générosité
Repens-toi et reste ferme dans ton repentir. En effet, ce qui importe ce n'est
pas le repentir lui-même, mais la fermeté du repentir. Ce qui importe ce n'est
pas la plante, c'est sa vigueur, son enracinement et ses fruits. Attachez-vous à
vous conformer à Dieu dans les épreuves et dans l'adversité, dans la pauvreté
et dans la richesse, dans les difficultés et dans l'aisance, dans la maladie et
dans la bonne santé, dans le bien et le malheur, dans le don et dans la
réserve. Je ne vois pas d'autre remède pour vous que de vous en remettre à
Dieu.
Eviter la vilénie [Shaykh Abd al-Qadir al-Jilani (ra)]
Extrait de :
"Al-Fath al-Rabbani wa l-Faydh al-Rahmani"
du Shaykh 'AbdulQader Jilani
(Enseignements soufis)
Traduit par Muhammed al-Fatih aux éditions al-Bouraq.
Eviter la vilénie.
"Le faux dévot a un habit propre mais son coeur est souillé. Il donne
l'impression de renoncer aux choses licites mais répugne à gagner sa vie
honnêtement. Il se sert de sa religion comme gagne-pain. En général il ne
s'abstient pas de ce qui est défendu. Il use de ce qui set
incontestablement illicite. Il cache son affaire aux gens du commun et ne
la dissimule pas à l'élite. Tout son renoncement et son obéissance ne sont
qu'apparence. Son extérieur est brillant mais son intérieur indique sa
vicieux. Ta langue loue Dieu et ton coeur s'y oppose. Ton extérieur est
musulman et ton intérieur est impie. Ton extérieur affirme l'unicité de
Dieu et ton intérieur prône le polythéisme. Ton renoncement comme ta
Foi n'apparaissent que sous ton extérieur tandis que ton intérieur est une
ruine, comme de la blancheur sur un tas d'immondices. Si tu es ainsi, le
démon envahit ton coeur et l'élit comme demeure pour lui ! C'est dire que
le croyant commence par restaurer son intérieur avant de reconstruire
son extérieur. C'est comme celui qui construit une maison : il dépense de
grosses sommes d'argent pour embellir l'intérieur tandis que la porte
extérieur reste en ruine. Ce n'est qu'en terminant le restauration de
l'intérieur qu'il installe une belle porte pour cette maison. Tel est le
Soixante-quinzième discours :
Ibrahim [Abraham] (
• La Satisfaction (Ridha), sur le modèle de Ishaq [Isaac] (
),
• La Patience (Sabr), sur le modèle de Ayyûb [Job] (
),
• L'Allusion (Ishâra), sur le modèle de Zakariya [Zacharie] (
),
• L'Expatriation (Ghurba), sur le modèle de Yahyâ [Jean] (
),
• La Sagesse Divine (at-Tasawwuf), sur le modèle de Mûssâ
[Moïse] ( ),
• Les Pérégrinations (Siyâha), sur le modèle de notre seigneur
'Issâ [Jésus] ( ),
• La Pauvreté (Faqr), sur le modèle de notre seigneur et
Prophète Muhammad, que la grâce et la paix soient sur lui ainsi
que sur ses frères d'entre les Prophètes et les Envoyés, toutes leurs
familles (Âl) et tous leurs compagnons.
Le Pauvre en Dieu [Shaykh Abd al-Qadir Jilani (ra)]
Le Pauvre en Dieu
Sayyidi Abd al-Qadir Jilani
« Ce qui est requis du pauvre en Allah [faqir] est qu'il soit souple dans son
raisonnement [fikr] et centré sur la remémoration [dhikr], courtois dans le
désaccord [munaza'a] et prêt à aider à la réconciliation [muraja'a]. Il ne doit
rien chercher chez le Seigneur de la Vérité sauf la Vérité [Haqq], et il ne doit
rien pratiquer à part la véridicité [sidq]. Il doit être le plus tolérant des gens,
ainsi que le plus discret. Son rire doit être du genre joyeux et souriant, et sa
curiosité doit être un instrument pour apprendre. Il doit être un rappel pour
l'inconscient, et un éducateur pour l'ignorant. Il ne doit pas faire du mal à ceux
qui lui en font, et il ne doit pas se mêler de ce qui ne le regarde pas.
"Il doit donner beaucoup sur le chemin des faveurs, mais peu sur le chemin de
l'offense. Il doit être attentif à s'abstenir des choses illicites, et se tenir bien loin
des choses à la licéité douteuse [shubuhat]. Il doit être un secours [ghawth]
pour l'étranger, et un père pour l'orphelin. Sa joie doit être apparente sur son
visage, tandis que sa tristesse est gardée dans son cœur. Il doit être absorbé
par sa contemplation [fikr] et heureux de sa pauvreté [faqr]. Il ne doit pas
dévoiler un secret, ni soulever un voile. Il doit être gracieux dans ses
mouvements, libéral dans sa gentillesse, charmant dans son apparence,
généreux pour en faire bénéficier les autres, raffiné dans ses goûts, excellent
dans son caractère moral, et vraiment doux.
"Il doit être une substance précieuse qui se fond et coule. Il doit être long dans
son silence [samt] et agréable dans ses manières [na't], il doit se contenir
quand on le traite inconsidérément, et être très patient avec celui qui le traite
mal. Il ne doit pas y avoir de gel [jumud] des sentiments en sa présence, et pas
d'extinction [khumud] du feu de la Vérité. Il ne doit jamais être calomniateur
[nammum], envieux [hasud], impétueux [`ajul], ou malveillant [haqud]. Il doit
traiter les anciens avec déférence, et les jeunes avec compassion.
"Il doit être digne de confiance [amana] et éloigné de la trahison [khiyana]. Son
habitude doit être la véritable dévotion, et la modestie doit être sa disposition
naturelle. Il doit toujours être en alerte, et être constamment vigilant sur sa
pratique. Il doit se satisfaire de peu, et être très endurant dans la souffrance. Il
doit être insignifiant à ses propres yeux, mais être important à ceux de ses
frères. Son comportement doit être un exemple de bonnes manières, [adab] et
son discours doit être une merveille [`ajab]. Il ne doit jamais exulter face à la
misère d'autrui, ni dire du mal de qui que ce soit dans son dos.
"Il doit être digne et très patient, satisfait et très reconnaissant. Il ne doit
passer que peu de temps en paroles, et faire une pratique régulière de la prière
rituelle [salat] et du jeune. Il doit être fiable de langue et ferme de cœur. Il doit
traiter ses hôtes avec une hospitalité cordiale, et fournir à tout ceux qui sont
présents toute la nourriture disponible. Quand un désastre lui arrive, ses
voisins ne doivent pas en être affectés en retour.
"Il ne doit pas être quelqu'un qui abuse verbalement [sabbab], un médisant
[mughtab], un calomniateur [ghayyab], un diffamateur [nammam], ou
quelqu'un qui cherche les défauts d'autrui [dhammam]. Il ne doit pas être
impétueux [`ajul], insouciant [ghaful], envieux [hasud], irritable [malul],
malicieux [haqud], ou ingrat [kanud].
"Il doit avoir une langue qui est rangée [makhzun], un coeur qui est soucieux
[mahzun], une façon de parler qui est mesurée [mawzun], et une façon de
penser qui doit voyager loin et large, à travers ce qui a été, et ce qui est à venir
[ma yaun.]"
{Sagesses} Shaykh Abd al-Qâdir al-Jilânî (ra) et Satan
le vrai miracle est le fait de se détacher du moi et d'avoir la certitude que Tout
vient de Lui par Sa grâce et conformément à Sa loi
Un jour, alors que cet éminent maître et savant était assis avec ses disciples, un
nuage lumineux dans le ciel apparut! Et une voix du ciel lui cria : « Je suis ton
Seigneur, je suis satisfait de toi, je t'autorise tout, tu peux t'adonner à l'illicite
ou t'interdire le licite »
Ce grand maître était anéantit en Dieu, son ego est mort (pour quelqu'un
d'autre cela pourrait être une gloire pour lui et un témoignage de sa proximité,
il ne posera même pas de questions et acceptera tout ce qui est annoncé par
cette voix)…Mais, ce connaisseur sûr de lui, répondit aussitôt : « Dis : je suis
Allah » , on n'entendit plus la voix un moment, et Moulay ‘Abd al-qadir
continue : « Maudit sois tu, tu es Satan », le nuage devient noir, et la voix repris
: « Tu as été sauvé par Ta science, ‘Abd al-qadir ! »
Un disciple posa alors la question : « Mais, mon maître comment tu as fait pour
dévoiler la vérité de ce nuage et de cette voix ?»
Salam alaikoum
voici un extrait très intéréssant d'un livre intitulé : "Le réveil des coeurs"
Dans cet extrait le Sheykh parle du baton de Moussa alayhi selem et de ce qu'il
etait capable d'accomplir.
Nous avions vu précedement que le baton de Moussa etait en vérité un
Jawahar haya (Futuhat Makiyat Ibn Arabi)
Extrait:
Lorsque Moise était fatigué, sa canne le portait comme une monture ainsi que
ceux qui étaient avec lui. Lorsqu'il se trouvait en face d'un fleuve, elle devenait
pour lui une digue sur laquelle il passait; lorsqu'il se trouvait en face d'un
ennemi, elle combattait pour lui.
Un jour, alors qu'il faisait paître des moutons dans une terre déserte, sans
aucune compagnie sauf celle de son Seigneur, il fut térrassé par le sommeil et
s'endormit.
Lorsqu'il se réveilla, il remarque des tâches de sang sur le haut de sa canne ; il
regarda autour de lui et vit un grand serpent mort. Il remercia alors Dieu du
secours que lui apporta sa canne. Lorsqu'il avait faim, elle devenait un arbre et
donnait des fruits sur le champ ; il en mangeait selon ses besoins ; lorsqu'il
avait soif, elle devenait une source dans laquelle il s'abreuvait selon ses besoins
; et lorsqu'il etait indisposé par la chaleur du soleil, il la mettait devant lui et
elle lui faisait de l'ombre.
Il en est ainsi de ce serviteur qui, lorsque son coeur devient sain et digne de son
Seigneur (qu'Il soit exalté), Dieu mettra en Lui des avantages pour les créatures
en général et pour Lui en particulier.
Un avantage général et un avantage particulier : ce qui apparaît pour les
créatures et ce qui est caché pour Lui, ce qui est notoire pour les créatures et
ce qui est secret pour Lui.
Saiydi Abd Al Qadir Al Jilani(ra) /Ouvrages
Naissance et lignée
En fichiers-joints:
1/ سّر السرا و مظهر النوار فما يحتاج اليه البرار
Sirrou al Asrar wa madhhar-l-anwar fi ma yahtajou ilayhi al abrar
2/ ُفتوح الغيب
Foutouh al Ghayb
"Le croyant est celui qui gouverne, non pas celui qui est gouverné. Si tu
veux le Seigneur, expulse le bas monde, la Vie Future et tout ce qui est
autre que Lui de ton cœur. Fuis vers les déserts et les lieux inhospitaliers
pour acquérir la Foi dans la solitude et la retraite. Lorsque tu te soustrais
à ton âme ; ton coeur te parle. Puis ton secret intime se mêle à la
conversation. Ensuite Dieu, qu'Il soit Exalté et Magnifié, vous prend en
charge".
Auteur:ABD El-QADER El-JILANI
Editions:Al-Bouraq ,1996
Quatrième de couverture
Si l'arbre se juge à ses fruits, 'abd al-qâdir al-Jîlânî (1077-1166) est certes
un arbre d'une valeur inestimable : il inspire en effet la plus ancienne des
confréries soufies, la qâdiriyya, aujourd'hui encore la plus importante du
monde musulman.
Le secret des secrets est un petit livre que le maître a écrit pour ses
disciples : "Certains de nos étudiants nous ont demandé de préparer un
livre qui puisse suffire à leurs besoins. Pour répondre à ce souhait et à
leur attente, nous avons préparé ce petit livre. Puisse-t-il les apaiser et les
satisfaire, eux et d'autres. Nous avons intitulé ce livre Sirr al-asrâr fî mâ
yahtâju ilayhi al-abrâr - Le Secret des Secrets dont les Justes ont besoin.
Dans ce travail sont révélées les réalités au-delà de notre foi et de notre
chemin. Chacun a besoin d'elles.
Prix : 16,00 €
Abd al-Qadir al-Gîlânî, Muhyi al-Din
traduit par : et annoté par Messaoud Boudjenoun
IQRA , Paris
collection Spiritualité musulmane , numéro 5
Parution : juin 2007
Prix: 11.50€
Résumé
Il traite de tout ce qui concerne le cheminant dans la voie d'al Haqq ,en
matière de caractères, Tassawuf et Adab islamiques.
Voici l'ouvrage en 2 tomes ,en fichier-joint 1,et 2;
في الخلق و التصوف و الداب السلميه: الغنية لطالب طريق الق عّز وجلal ghounya li Talibi
Tariq al Haq
الزء الثان- الزء الول
Juste un mot soeur Nour ala nour ,pour dire que la Voie dont parle sidi
Abdelqader Al Jilani (et les Gens de la Voie) ,n'est pas celle que vous avez
évoqué dans votre post au sujet des "Ahl al Haq";
Les ressemblances que vous avez percue ne sont pas des similitudes ;Les
Je crois qu'il faut etre prudent dans le choix et la source des lectures
,pour éviter toute confusion.
Allah 'Alam
Fichiers attachés
• Al ghounya li talibi 1(Abdel Qader al Jilani).pdf (9,27 Mo, 66 affichages)
• Al ghounya li-talibi 2(Abdel Qader al Jilani).pdf (8,81 Mo, 41 affichages)
Sermon 14
Abd-al Kâder Al Jilâni
Ô serviteur de Dieu, prenez garde aux injustices, car elles formeront les
ténèbres du Jour de la résurrection! L'injustice noircit le coeur et le visage;
prenez garde à l'invocation de l'opprimé! Prenez garde aux pleurs de l'opprimé!
Prenez garde à la brulure du coeur de l'opprimé! Le croyant ne mourra
qu'après avoir vu son oppresseur payer son injustice; il verra sa mort et son
malheur, il verra ses enfants orphelins, ses biens partagés et son autorité
passer à un autre; lorsque le croyant passe sous l'influence de son coeur, il faut
la plupart du temps juger en sa faveur et non en sa défaveur; il ne faut pas qu'il
soit abaissé mais il faut qu'on s'abaisse devant lui; il ne faut pas qu'il soit rejeté
mais il faut qu'on rejette celui qui rejette; il ne faut pas que son honneur soit
bafoué, qu'il soit avili ou qu'il soit livré a un oppresseur. Les individus et les
rares personnes qui endurent cela, seront ceux qui ont encore des restes de
péchés dont ils se purifient par les epreuves et les malheurs; et le Jour de la
resurrection, ils gagneront , grâce à cela, des degrés auxquels ils ne pouvaient
que par cela.
Soyez satisfaits des decret du Sage et soyez astreints aux bonnes oeuvres dans
toutes les circonstances de votre vie, que ce soit dans la gene ou dans l'aisance,
en ce que vous aimez ou en ce que vous n'aimez pas. On rapporte qu'un
homme parmi les pieux a dit : «* celui qui n'accepte pas les décrets de Dieu
( qu'Il soit glorifié ), sa stupidité n'a pas de remède, que ce qui a été décrété ait
satisfait cet homme ou l'ait mecontenté*».
Malheur a toi, ô toi qui conteste les décrets de Dieu ! Ne suis pas tes
élucubrations, car rien n'arrete les décrets de Dieu et rien ne peux les
détourner. Incline-toi et tu trouveras la paix. Vois-tu si tu peux arreter la nuit et
le jour? Lorsque la nuit arrive, elle s'installe, que tu sois satisfait ou mécontent;
il en est de meme pour le jour; tous les deux viennent malgré toi ! Ceci est le
décret de Dieu et Son destin pour toi ou contre toi; quand arrive la nuit de la
pauvreté, incline-toi et laisse le jour de la richesse; et quand arrive la nuit de la
maladie, incline-toi et fais ton adieu au jour de la santé; et quand arrive la nuit
de ce que tu abhorres, incline-toi et fais ton adieu au jour de ce que tu aimes.
Accueille la nuit des maladies, des souffrances , de la pauvreté et de la cassure
de l'honneur avec un coeur serein; ne conteste rien des decrets de Dieu et de
Son destin, car tu périrais, ta foi s'estomperait, ton coeur se polluerait et ton
secret mourrait. Dieu ( qu'Il soit exalté) a dit dans certains de Ses Livres : «*Je
suis Dieu en dehors duquel il n'y a aucun autre dieu; celui qui s'incline devant
Mes décrets, endure devant Mes malheurs et fais preuve de reconnaissance
devant Mes bienfaits, Je l'inscrirai auprès de Moi comme un véridique et Je le
rassemblerai avec les véridiques; et celui qui ne s'incline pas devant Mes
decrets, n'endure pas Mes malheurs et ne fait pas preuve de reconnaissance
devant Mes bienfaits, qu'il cherche un autre seigneur que Moi*»
Si tu n'acceptes pas les décrets de Dieu, que tu n'endure pas Ses malheurs et
que tu ne fais pas preuve de reconnaissance devant Ses bienfaits, tu n'as pas de
Seigneur. Va chercher un autre seigneur que Lui, bien qu'il n'existe pas d'autre
seigneur que Lui. Mais si tu veux, accepte les décrets divins et ajoute foi au
destin qu'il soit positif ou négatif, qu'il soit agréable ou amer et crois que ce qui
te touche ne pouvait t'éviter par précaution et que ce qui t*'évite ne pouvait te
toucher par la demande et l'acharnement. Lorsque se réalise pour toi la foi en
tout cela, tu seras présenté devant la porte de la sainteté ( walâya). A ce
moment la, tu seras parmi les hommes de Dieu les plus soumis a Son adoration.
En effet, le signe du saint est qu'il est en conformité avec la volonté de Son
Seigneur dans toutes les circonstances de sa vie, il devient une conformité dans
sa totalité sans pourquoi ni comment, en accomplissant les commandements et
en renonçant aux interdictions.
Nul doute que son amitié avec Lui durera sans interruption; il deviendra un
coeur sans envers, une proximité sans éloignement, une pureté sans trouble et
un bien sans mal.
Ô jeune homme! Toi qui n'a pas pu mettre en application l'Islam, comment
veux tu etre croyant? Toi qui n'a pas pu mettre en application ta foi, comment
veux tu avoir la certitude? Toi qui n'a pas pu mettre en application ta certitude,
comment veux tu etre connaissant, saint, substitut ( «* vicaire*») ? Toi qui n'a
pas pu mettre en application la science de la connaissance, de la sainteté et du
vicariat («*khalifat*») comment veux tu etre aimant, annihilé en toi et existant
par Lui !?
Dieu n'est pas injuste; Il n'aime pas l'injustice et Il n'est pas injuste envers les
serviteurs, Il donne une chose sans contrepartie; comment en sera t-il alors
avec contrepartie? Il a dit ( qu'Il soit exalté) : «* Y a t-il d'autre récompense
pour le bien,que le bien ?*» S55. V60
Celui qui accomplit de bonnes oeuvres en ce bas monde, Dieu sera bon avec lui
en ce bas monde et dans l'autre. Seuls vos péchés, votre ignorance, la faillite de
votre religion et de votre sacralité vous empêchent de L'adorer et de proclamer
Son unicité. Dans peu de temps, vous viendra le remords. Ecoutez les versets
du Coran avec les ouïes de vos coeurs; accourrez vers Lui par toutes les portes
[du salut]; laissez toutes les [autre] portes et mettez-vous debout devant la
porte de votre Seigneur ( Qu'Il soit glorifié). Il est Celui qui dissipe les malheurs,
Il est Celui qui répond au malhereux lorsqu'il L'invoque; soyez endurants avec
Lui alors que vous avez vu la bienfaisance de Sa part; remerciez-Le lorsqu'Il
vous répond et faites preuve de patience lorsque la réponse a vos invocations
tarde; le courage est de patienter durant une heur.
Ô Toi qui dissipe les malheurs et les préjudices! Dissipe-nous nos malheurs et
Nos préjudices, car Tu réponds au malheureux lorsqu'il T'invoque. Ô Toi qui fait
ce qu'Il veut, Toi qui a le pouvoir sur toute chose, Toi qui connait toute chose!
Tu connais Nos besoins et Tu es capable de les honorer; c'est Toi qui connait
nos défauts et nos péchés et c'est Toi qui est capable de les effacer et de les
pardonner; ne nous laisse pas à la merci de quiconque autre que Toi et ne nous
mets pas sous la responsabilité d'un autre que Toi; ne nous repousse pas vers
la porte d'un autre que Toi et ne nous rehette pas vers un autre que Toi. Âmîn,
Wassalâm
Sermon 18
Abd-al Kâder Al Jilâni
Ô gens! Laissez les racontars et cessez d'accumuler les biens de ce bas monde
et de vous disputer pour lui; vous serez châtiés pour ce que vous possédez dans
vos mains si vous n'en donnez pas ce qui est dû aux pauvres et aux malheureux,
et si vous ne dépensez pas le reste dans l'adoration de Dieu ( qu'Il soit glorifié)
et dans Son obéissance.
Malheur a vous! Vous n'êtes que les dépositaires de ces biens! N'avez-vous pas
honte pour vos voisins pauvres qui meurent de faim alors que vous vous
détournez d'eux? N'avez vous pas entendu la parole du Très-Haut : «* et
dépensez de ce dont Il vous a donné la lieutenance*» S57.V7.
Il vous a informés que vous n'êtes que les dépositaires, alors que vous, vous
voulez en être les propriétaires; vous en avez dépossédé les pauvres, alors qu'Il
ne vous a pas ordonné de donner le tout, mais en a prescrit pour les pauvres un
droit précis : La Zakât, les expiations de fautes par les dépenses, les expiations
de voeux non honorés.
Honorez les droits des pauvres puis honorez les droits des parents et des
proches. La consolation après l'acquittement de la Zakât est une des vertus du
croyant. Celui qui traite avec Dieu aura gagné. Le plus véridique des
énonciateurs a dit dans Son Livre saint : «*Et toute dépense que vous faites
(dans le bien) , Il la remplacera...*» S34. V39.
Celui qui est sincère dans la compagnie de son sheikh, Dieu l'en fera profiter tôt
ou tard. Ô Toi qui sépare l'eau salée de l'eau douce, sépare nous de notre
irritation à Ton égard et de notre contestation de Tes décrets; sépare nous de
nos péchés par un isthme de Ta miséricorde. Amîn.
Le bon comportement avec un connaissant par Dieu est une obligation comme
le repentir pour le commun des gens; comment ne pas se bien comporter avec
lui alors qu'il est la plus proche des créatures du Créateur ? Celui qui fréquente
les rois avec l'ignorance, son ignorance risque de lui coûter la vie; celui qui n'a
pas de bonne éducation sera détesté et des créatures et du Créateur; chaque
moment ou il ne fait pas preuve de bon comportement est une abomination
pour lui; le bon comportement a l'egard de Dieu est une obligation.
Amîn
Wassalâm
Du rapprochement d’Allah
De
Si tu te trouves dans un état donné, n’en choisis pas un autre, ni plus élevé ni moins
élevé.
Si tu te trouves à la porte du palais du Roi, ne choisis pas d’y entrer avant d’y être
obligé. Je désigne par « obligation », une chose puissante, certaine et renouvelée.
Ne te contente pas d’une simple permission d’entrer ; cela pourrait s’avérer une
ruse ou tromperie de la part du Roi. Patiente plutôt jusqu’à te trouver contraint
d’entrer.
La faveur en reviendra alors au Roi, qui ne pourra te punir de l’avoir fait. Dans le
cas contraire, tu t’exposes au châtiment consécutif à un mauvais choix et à ton
envie capricieuse, à ton impatience et ton manque d’adab ; en un mot à ta carence
dans le contentement de l’état qui est le tien.
Lorsque enfin tu accèdes au palais, sois humble, baisse les yeux, respecte les
convenances (adab), accomplis ce qui t’est prescrit, sans chercher à te hisser au
sommet sublime.
Allah dit : « Ne fais pas attention aux profits que nous laissons à certains ;
c’est le clinquant de cette vie pour les tenter, mais les dons de ton Seigneur
sont meilleurs et plus durables » (Coran 20, 131). C’était là une éducation à
Le bien tout entier réside dans la préservation de l’état présent, la satisfaction qu’on
en éprouve et le renoncement à se tourner vers un autre état. D’ailleurs, ce dernier
serait nécessairement soit ta part déjà allouée, soit celle d’autrui. Ou alors ce ne
serait la part de personne, créée par Allah pour éprouver Ses serviteurs.
S’il s’agit de ta part, elle te parviendra, que tu le veuilles ou pas. Tu ne dois pas
laisser paraître de manque de convenances ni d’envie dans sa recherche. Cela est
blâmable selon le témoignage même de la raison.
Maintenant, s’il s’agit de la part réservée à autrui, ne te fatigue pas à chercher ce que
tu n’obtiendras jamais.
Si finalement il s’agit d’une épreuve, et non d’une part revenant à quiconque,
comment l’être doué de raison approuverait-il la recherche d’une épreuve et
accepterait-il de l’attirer à soi ?
Ainsi se trouve établi que le bien tout entier et la sauvegarde résident dans la
préservation (consciente) de l’état actuel.
Ne souhaite pas être déplacé plus haut ni plus bas ; ne recherche ni la permanence
ni le changement. Tu ne dois avoir absolument aucune préférence, cela serait une
ingratitude (kufr) envers le bienfait de cet état présent. Or l’ingratitude précipite
dans l’humiliation tant dans ce monde que dans l’autre.
Agis toujours comme nous te le disons, jusqu’à ton élévation à un état qui
deviendra pour toi immuable. Tu sauras alors qu’il s’agit d’un pur don divin dont les
indices et les explicitations seront manifestes -adhères-y fermement et ne le quitte
plus.
Les états sont l’apanage des Saints (awliya’), les stations celles des abdâl-s. et c’est
:)
Car Allah ordonne qu’on Lui demande (les choses) et nous exhorte à le
faire.
Il dit :
« Demandez-moi, je vous exaucerai » (Coran 40, 60) et
« Et demandez Sa faveur à Allah, et ne souhaitez pas ce dont Allah a
favorisé les uns par rapport aux autres parmi vous » (Coran 4, 31)
Ne dis pas non plus : « Je l’ai imploré et Il ne m’a rien répondu ; je cesse
donc de Le prier ! »
Mais persiste dans ta prière de demande (du’a). Si cette chose t’est destinée,
Il te la fera parvenir après ta demande. Et cela n’augmentera ta foi, ta
certitude et ton tawhid, t’encouragera à cesser de te tourner vers les
créatures et t’amènera à t’adresser à Lui, dans tous tes états, pour Lui
exposer tes besoins.
Ainsi, s’il s’agit de pauvreté, de maladie, Il te les fera accepter. S’il s’agit
d’une dette, Il rendra ton créditeur compréhensif, magnanime jusqu’au
moment où il te sera donné de le rembourser. Il pourrait même inciter ton
créditeur à annuler ou au moins réduire ta dette. Si ce dernier n’en fait rien,
Il en est ainsi parce que par son imploration d’Allah , le croyant est dans
Son invocation, « l’Unifiant », plaçant la chose à son endroit approprié,
donnant son dû à Celui qui le mérite, ne s’attribuant ni force ni pouvoir ;
loin de tout orgueil, arrogance et admiration de soi. Tout cela constituant
autant d’actes pieux dont les récompenses se trouvent auprès d’Allah .
:)
et la patience à Allah
De cheikh Abd Al-Qâdir al-Jîlânî
(qu’Allah sanctifie son secret)
Allah dit : « Le combat vous est prescrit bien que vous ne l’aimiez
pas. Vous pouvez ne pas aimer ce qui vous est bon et aimer ce qui vous
est mauvais. Allah sait et vous ne savez pas » (Coran 2, 216)
créés (akwân) sortiront de ton cœur, il n’y restera plus rien sinon Allah .
Le vouloir te sera rendu par Son Ordre pour la demande d’un plaisir de ce
monde ou de l’autre. Mais alors tu demanderas conformément à Son Ordre.
S’Il te donne, tu remercieras et tu jouiras de ton lot.
S’Il te prive tu ne t’irriteras pas, ni ne changeras intérieurement par rapport
à Lui. Tu ne l’accuseras pas d’avarice pour autant.
Car tu ne l’auras pas imploré par passion et volonté propre, ayant le cœur
libre de ces choses, ne désirant rien, mais agissant pour te conformer à Son
Ordre d’exercer la demande.
Dès que brille la lumière des secrets divins, le ciel nocturne des secrets est
éclairé par des milliers d'étoiles...
Ce ne sont pas les étoiles qui nous guident, mais la lumière divine. Car Allah
a recouvert les cieux inférieurs de la beauté des étoiles. Pour peu que la
lampe des secrets divins soit allumée au fond de ton moi, le reste suivra,
soit en une seule fois, soit peu à peu. Tu connais déjà certaines choses, et je
vais ici t'en transmettre d'autres. Lis, écoute, essaie de comprendre. Les
sombres cieux de l'inconscience seront illuminés par la Présence divine et
la paix et la beauté de la pleine lune qui va surgir de l'horizon en répandant
qui va monter dans le ciel, passant par ses phases déterminées car Allah a
ordonné pour elle des résidence (XXXVI, 39) jusqu'à ce qu'elle brille en
gloire au centre du ciel, dispersant les ténèbres de l'insouciance. Je le jure
ils dormaient peu la nuit, et aux dernières heures de la nuit ils imploraient le
pardon d'Allah. (Coran, LI, 17-18)
car Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient. (Coran,
XXIV, 35)
et les voiles seront enlevés et les carapaces voleront en éclats, révélant le
subtil qui se cache derrière le grossier. La vérité dévoilera son visage.
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Allah :azwjl:dit dans Le Coran :
« Nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager sans que Nous lui
révélions qu’il n’y a d’autre dieu que Moi, adorez-moi donc. » (Coran,
21/25)
Le pauvre en Dieu
"Il doit donner beaucoup sur le chemin des faveurs, mais peu sur le chemin
de l'offense. Il doit être attentif à s'abstenir des choses illicites, et se tenir
bien loin des choses à la licéité douteuse [shubuhat]. Il doit être un secours
[ghawth] pour l'étranger, et un père pour l'orphelin. Sa joie doit être
pparente sur son visage, tandis que sa tristesse est gardée dans son cœur. Il
doit être absorbé par sa contemplation [fikr] et heureux de sa pauvreté
[faqr]. Il ne doit pas dévoiler un secret, ni soulever un voile. Il doit être
gracieux dans ses mouvements, libéral dans sa gentillesse, charmant dans
son apparence, généreux pour en faire bénéficier les autres, raffiné dans ses
goûts, excellent dans son caractère moral, et vraiment doux.
"Il doit être une substance précieuse qui se fond et coule. Il doit être long
dans son silence [samt] et agréable dans ses manières [na't], il doit se
contenir quand on le traite inconsidérément, et être très patient avec celui
qui le traite mal. Il ne doit pas y avoir de gel [jumud] des sentiments en sa
présence, et pas d'extinction [khumud] du feu de la Vérité. Il ne doit jamais
être calomniateur [nammum], envieux [hasud], impétueux [`ajul], ou
malveillant [haqud]. Il doit traiter les anciens avec déférence, et les jeunes
avec compassion.
"Il doit être digne et très patient, satisfait et très reconnaissant. Il ne doit
passer que peu de temps en paroles, et faire une pratique régulière de la
prière rituelle [salat] et du jeune. Il doit être fiable de langue et ferme de
cœur. Il doit traiter ses hôtes avec une hospitalité cordiale, et fournir à tout
ceux qui sont présents toute la nourriture disponible. Quand un désastre lui
arrive, ses voisins ne doivent pas en être affectés en retour.
"Il ne doit pas être quelqu'un qui abuse verbalement [sabbab], un médisant
[mughtab], un calomniateur [ghayyab], un diffamateur [nammam], ou
quelqu'un qui cherche les défauts d'autrui [dhammam]. Il ne doit pas être
impétueux [`ajul], insouciant [ghaful], envieux [hasud], irritable [malul],
malicieux [haqud], ou ingrat [kanud].
"Il doit avoir une langue qui est rangée [makhzun], un coeur qui est
soucieux [mahzun], une façon de parler qui est mesurée [mawzun], et une
façon de penser qui doit voyager loin et large, à travers ce qui a été, et ce qui
est à venir [ma yaun.]"
IL n'est pas prècèdè par l'antèriotè , et ne sera pas atteint par la postèrioritè
.
IL ne peut pas ètre connu par les sens : qu'il SOIT GLORIFIE !
IL EST SAMAD ETERNEL , malgrè les idolatres . UN semblable à lui n'est pas
malgrè les hachawiya .
un ègal à LUI n'est pas , malgrè ceux qui tombèrent dans l'hèrèsie, en
donnant de LUI une description .
TOUT ce qui oeuvre dans le bien , comme dans dans le mal , ouvertement ,
ou secrètement , sur la terre ou dans les abimes des mers , ne s'agite que
par sa volontè malgrè l'opinion des kadariyahs .
IL est JUSTE ; ses dècisions ne sont pas pas pour causer des dommages . IL
est fidèle ; IL tient sa parole ; il parle de son ètèrnelle parole ; IL n'as crèe sa
:)
En effet, en vertu de cette loi que deux choses opposées ne peuvent trouver
place ensemble, le mensonge, lui aussi, ne peut exister dans le cœur du
croyant ; de même la foi ne peut avoir de place dans le cœur d’un homme
qui s’adonne au mensonge.
Or, en ce qui vous concerne, je ne vois pas que vous agissiez selon vos dires.
La plupart du temps, ce que vous conseillez aux autres vous ne le pratiquez
pas vous-mêmes. Quand donc accorderez-vous vos actes et vos paroles ?
Quelles preuves autres que vos actes comptez-vous fournir, pour attester ce
à quoi vous croyez, ce à quoi vous prétendez ?
En vérité ! Si vous étiez fermement convaincus, que tous vous ferez retour à
Dieu, alors tout naturellement, vous eussiez donné des preuves de votre
droiture, dans toutes vos paroles et dans tous vos actes : continuellement,
vous eussiez travaillé à de bonnes œuvres.
Méditant sur cet avertissement, vous vous efforcerez d’embellir vos œuvres,
et de les vivifier par la sincérité, en vous dégageant de l’hypocrisie et du
mensonge, de la médisance et de la calomnie, ainsi que du faux témoignage.
Ce faisant, votre foi se trouvera fortifiée, et le mensonge vous deviendra
impossible. Prêtez attention à tout ceci, afin que vous ne déviiez pas du
droit chemin.
Car celui qui suit ses propres suggestions risque de s’égarer. Si vous
supposez ne pas avoir besoin des conseils des savants, alors c’est que vous
prétendez posséder le savoir. Dans ce cas, démontrez-le par la pratique. Les
preuves qui étayaient vos prétentions où sont-elles ? Si vous gardez en
réserve ces éclatants témoignages de votre vertueuse conduite, lorsqu’une
épreuve vous atteindra, ferez-vous alors montre de patience ? Conserverez-
vous votre sérénité ? N’irez-vous pas auprès de chacun vous répandre en
lamentations et gémir ?
O prétentieux ! Apprenez tout cela de moi ! Car j’ai parcouru toutes les
étapes, de la première à la dernière. Des signes indiscutables me signalent
ceux qui sont véridiques et sincères, et ceux qui affichent faussement ces
sentiments. Oui, croyez-le, vos secrets sont exposés à mes regards.
En vérité, vos longs projets, et vos imposantes demeures, ne sont pas plus
solidement établis que sur les vagues de la mer. Le monde est un mirage ;
chaque minute qui passe le modifie ou le détruit ; l’ange de la mort ou de la
dissolution crie constamment : « enfantez et produisez pour la mort !
Construisez pour la destruction ! » De même que les vagues sont
inconsistantes et fugitives, les affaires et les circonstances de ce monde sont
changeantes et capricieuses. Ces vicissitudes sont visibles jusqu’à l’évidence
!
O mes fils ! Vos fautes et vos crimes vous enveloppent et vous encerclent,
comme les bûches autour du bûcher, où ils vous ont emprisonnés. Les
passions de la bête humaine et satan attisent avec un farouche entrain le feu
latent dont ce bois est porteur. Lorsque vous commettez un acte mauvais,
ce bois s’enflamme, mais une bonne œuvre vient étouffer ce foyer. Eteignez
donc ce foyer tout entier, afin qu’un jour vous ne risquiez pas d’être
consumés par lui ! Que vos bonnes actions, non plus, ne vous illusionnent
pas. En ce qui concerne chaque chose et chaque acte c’est la fin qu’il faut
considérer. Pensez à votre fin et soyez sincères : repentez-vous. Chaque
repentance efface les fautes du registre de vos actions ; repentez-vous et
retournez à dieu, priez-Le qu’Il accepte votre repentir. Gloire à Dieu qui
couvre nos fautes : O Seigneur ! couvre nous du voile de Ton pardon !
Accorde-nous la droiture et délivre-nous du mensonge !
L’été, en plein soleil, ils faisaient leurs prières et leurs prosternations sur un
sol et des pierres si brûlantes que la peau de leur front et de leur visage se
détachait toute brûlée. En hiver, avec leurs vêtements, détrempés par les
pluies, ils supportaient les odeurs des misérables loques qui les vêtaient,
faites de peaux mal tannées, qui se décomposaient sur leurs corps. La
plupart du temps, la faim et la soif leur tenaillaient les entrailles. Ce
pendant, ils persévérèrent, et souffrirent tous ces maux patiemment, et bien
d’autres encore. C’est par de telles vertus qu’ils méritèrent ce titre glorieux
de « compagnons » Telles étaient les choses dans le passé
« O Seigneur ! accordez-nous la patience dans toutes les circonstances ».
O assistance ! O vous qui vous êtes réunis ici pour écouter mes conseils,
dans l’intérêt de votre sécurité, et pour ne pas encourir de tourment : parlez
peu ! Ne remplissez pas les pages du livre où s’enregistrent les actes de
votre vie par des bavardages. Au jour du jugement, ce qui vous sera utile, ce
n’est que le souvenir de Dieu.
L’attrait des biens, en général, vous capte et vous attire, et leurs maux vous
conduisent à votre perte. Un hadith nous recommande d’apprendre tout
d’abord la jurisprudence, puis d’éloigner du cœur tout ce qui n’est pas en
Dieu et pour Dieu.
Quant à vous, pédants, soyez sensés ! Ayez honte, Dieu vous voit et vous
entend ! A tout venant vous conseillez la piété, mais vous n’aspirez qu’à la
richesse. Vous n’aimez que le monde !
Les bonnes paroles sont le témoignage de l’unité divine et les prières. Mais
ce qui élève auprès de Dieu, ce sont les bonnes actions. Les bonnes paroles
sont sans valeur, si de bonnes actions ne les réalisent pas.
S'il n'arrive pas, malgré cela, à trouver la voie du salut, il revient vers son
Seigneur à travers les invocations, les implorations et les louanges. Tant
qu'il trouvera des capacités en lui-même pour affronter cette épreuve, il ne
se tournera pas vers les créatures, et tant qu'il trouvera une assistance chez
les créatures, il se tournera pas vers le Créateur.
" Celui qui se comporte avec son Seigneur avec sincérité et loyauté, sera
dans la morosité, nuit et jour, par rapport à tout ce qui n'est pas Lui.
De la « détestation en Allah »
Sheikh Abd al-Qâdir al-Jilâni
(Rahmatu l-Lahî ‘alay-him)
S’il s’y trouve effectivement des actes blâmables, reçois la bonne nouvelle
Procède de même par rapport à celui que tu aimes, c'est-à-dire examine ses
actes à la lumière du Livre et de la Sunna. –S’ils y sont approuvés et aimés,
alors aime-le sans réserve. Mais s’ils y sont détestés, alors déteste-le, pour
ne pas l’aimer par passion.
(Coran,38/26)
Ces deux spectacles ont pour effet, d’évoquer en notre âme, les pensées de
l’Autre Monde, où nous irons tous.
Par cette recommandation, le Prophète voulait donc nous faire entendre
que les pensées de la Vie Future devaient nous absorber le plus souvent
possible.
O étourdi !
S’il arrive que quelqu’un évoque devant toi la vie future et la mort, tu lui fais
observer qu’il t’arrache à la quiétude ; qu’il trouble l’harmonie de tes jours,
et, penchant la tête, tu lui manifestes tout ton sombre déplaisir.
O homme !
Le Coran nous dit : « Mais craignez Allah, car Allah vous instruit et Il sait
toute chose » (II, 282)
C’est-à-dire : craignez de transgresser les prescriptions de Dieu, et Il vous
instruira de tout ce qui vous sera nécessaire, ainsi que des choses secrètes
qui vous sont favorables et qui vous concernent.
Lorsque la crainte de Dieu se manifeste en toi, la connaissance des choses
apparaît en même temps : les perles sortent d’elles-mêmes de leurs
coquilles ; tes ignorances se changent en savoir ; ce qui t’était caché devient,
à te yeux, clair et évident.
O toi !
O ignorant !
La science n’a pas de bornes, elle est infinie. Mais si tu usais toutes tes
forces et toutes tes ressources pour acquérir ce savoir, tu n’en recevrais
cependant qu’une faible partie.
De l’interdiction de se plaindre
Abd Al-Qâdir al-Jîlânî
Dix-huitième discours
(p.85)
Mais qui donc est démuni du bienfait venant d’Allah ? Allah dit :
« Si vous (essayez) de compter les bienfaits d’Allah, vous ne pourriez
les énumérer »
Combien de bienfaits t’accompagnent sans que tu en prennes conscience ?
Ne te repose sur aucune créature, ni n’en fais ton intime. Que nul ne sache
ce que tu endures. Que ton intimité soit avec Allah Seul . Ne te repose
qu’en Lui, et ne te plains de Lui qu’à Lui. Ne vois pas de « second » (auprès
de Lui).
Toutes choses sont la création d’Allah , sont dans Sa Main. Leur marche
se fait par Son Ordre et Sa Permission, et elles s’écoulent toutes vers un
délai fixé. Elles sont toutes auprès de Lui, selon une mesure (établie).
Nul ne peut avancer ce qu’Il a retardé, ni retarder ce qu’Il a avancé.
Allah dit : « Si Allah vous touche par un mal, nul ne peut l’ôter sinon
Lui-Même, et s’Il veut pour toi un bien, nul ne peut l’empêcher. Il
atteint par ce bien qui Il veut d’entre Ses serviteurs, et Lui est toujours
Celui qui pardonne, le Très Miséricordieux » (Coran X, 107)
La plupart des calamités qui tombent sur le fils d’Adam [2] sont provoquées
par sa plainte contre son Seigneur.
Comment peux-tu te plaindre de Lui, alors qu’Il est le plus Miséricordieux
des miséricordieux, le meilleur des juges, Sage et infiniment informé, Bon et
Très Miséricordieux, Aimable avec Ses serviteurs, jamais injuste, pareil à un
médecin proche, sage et ami, plein de compassion ?
Peux-tu soupçonner une maman miséricordieuse (de faillir à la charité) ? Le
Prophète a dit : « Allah est plus miséricordieux avec Son serviteur qu’un
mère avec sa progéniture ».
Ce sont là des modèles (de lois) proches (à ta portée). Prends-en note pour
ton édification.
Mais il y a des péchés, des crimes, des souillures résultant des nombreuses
sortes de désobéissances. Or la compagnie du Noble (Allah) ne sied qu’au
pur (tâhir), celui qui est débarrassé des impuretés des péchés et des fautes.
Allah n’accepte sur Son seuil que le bon (tayyib) [7], dépourvu de toute
prétention. Tout comme la compagnie des Rois ne sied qu’à un homme
propre, préservé de toute impureté ou odeur nauséabonde.
Muhyi al-dîn Abu Muhammad Abd al-Kadir ibn Abi Salih Djangi Dost al-
Djilani
Quant aux Shî`ites, ils ont des appellations diverses : les Shî`ites (shî`ah),
les Râfidites (râfidah), les Extrémistes (ghâliyah) et les Tayyârites
(tayyâriyyah). Ils furent qualifiés de shî`ah (partisans) pour avoir pris le
parti de `Alî - que Dieu l’agrée - et pour l’avoir préféré à tous les autres
Compagnons. Ils furent qualifiés de râfidah pour avoir rejeté la plupart des
Compagnons (le verbe rafada signifie refuser, rejeter), ainsi que l’Imâmat
de Abû Bakr et de `Umar - que Dieu les agrée. On dit aussi qu’ils furent
qualifiés de rawâfid pour avoir rejeté Zayd Ibn `Alî qui avait reconnu la
légitimité de Abû Bakr et de `Umar - que Dieu les agrée. Zayd dit : "Il m’ont
rejeté (rafadûnî)", ils furent alors appelés râfidah. [...]
Il y a parmi eux les outranciers (ghâliyah) qui exagèrent à l’égard de `Alî -
que Dieu l’agrée - en lui attribuant de façon indigne des Attributs de la
Seigneurie (rubûbiyyah) et de la Prophétie (nubuwwah). Ceux qui ont
composé leurs livres de référence sont Hishâm Ibn Al-Hakam,`Alî Ibn Al-
Mansûr, Abû Al-Ahwas, Al-Husayn Ibn Sa`îd, Al-Fadl Ibn Shâdhân, Abû `Îsa
Al-Warrâq, Ibn Ar-Rawandnî, Al-Mumbajî. Les outranciers se trouvent
majoritairement dans les terres de Qumm, Qâshân, Bilâd Idrîs et Al-Kûfah.
Les zaydites furent appelés ainsi pour avoir penché vers l'opinion de Zayd
Ibn 'Alî qui reconnut la légitimité de Abû Bakr et de 'Umar (qu'Allâh les
agrée tous deux) :
• Les Jârûdites, en référence à Abul Jârûd, prétendirent que 'Alî
(qu'Allâh l'agrée) était le légataire du Prophète (que Le Salut et La
Paix d'Allâh soient sur lui) et qu'il était l'Imâm. Ils affirmèrent que le
Prophète énonça la succession de 'Alî de façon descriptive et non pas
nominative. Puis, ils reconduisirent le Khalifa vers Al Husayn. Ensuite,
le Khalif serait désigné par consultation (shûrâ) entre eux pour
nommer l'un des leurs.
• Et il y a parmi eux (les zaydites) des gens qui renièrent Abû Bakr et
'Umar et adhérèrent à la croyance au retour de 'Alî. »
Fin de citation.