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Mameuh Radi’an lahou anhou, Il disait aussi, que Dieu lui fasse miséricorde :

"Toute vérité pour laquelle la législation ne témoigne point est zandaqah


(mécréance hypocrite). Chemine vers le Vrai (Al-Haqq) en battant des ailes du
Coran et de la Sounnah. Et présente-toi devant Lui, main dans la main avec le
Messager d’Allâh, paix et bénédiction de Dieu sur lui." [8]

Shaykh Muhyi ad-dîn 'Abd al-Qâdir al-Jîlânî (1077 A.D./472 H. -


1166 A.D./561 H.) fut le phare de son époque dans les sciences
spirituelles et les disciplines relatives à la Loi divine. Sa réputation
fut telle dans les sciences du soufisme et de la sharî`a qu’il finit par
être connu comme le pôle de son temps, al-ghawth al-a`zam.
Il est né dans la cité de Jîlân, dans la province nord-est de la Perse,
en l’an 1077 A.D. A l’âge de dix-huit ans, il partit pour Bagdad à la
poursuite de la connaissance et de la guidance divines.
Ses premiers maîtres en Loi divine furent le shaykh Abul Wafa ibn
Aqil, le shaykh Muhammad ibn al-Hasan al-Baqlani et Abû
Zakariyâ’ Tabrizî. A l’ombre de ces trois grands, il apprit la science
de l’exégèse du Coran, la science des traditions, la science de la vie
du Prophète (sîrah), la théologie, la jurisprudence (fiqh), la
grammaire, la récitation du Coran et la philologie. Il étudia l’école
de jurisprudence hanbalite, mais il était aussi capable de donner des
décisions dans l’école chaféite. Il connaissait le Coran par coeur, non
pas sous une seule forme, mais dans les sept méthodes de récitation.
Après avoir acquis la maîtrise de treize disciplines relatives à la loi
religieuse et des sciences annexes, il se tourna alors vers la voie
spirituelle sous la guidance du shaykh Hammâd ibn Muslim ad-
Dabbâs. Il reçut l’initiation dans la voie des chercheurs du shaykh
al-Mubarak Sa`id ibn al-Hasan. Le shaykh al-Mubarak Sa`id fut le
shaykh de la plupart des plus grands chercheurs et maîtres de son
temps à Bagdad.

Shaykh `Abd al-Qâdir al-Jîlânî reçut l’ijaza et la direction de la


tarîqa à l’âge de cinquante ans, de son shaykh, Shaykh al-Mubarak
Sa`id. Peu de temps après avoir reçu le titre officiel de shaykh at-
tarîqa, on le reconnaissait dans la cité et ses environs comme un
grand maître, et comme la source à laquelle tous les coeurs habités
d’un désir ardent devaient se tourner pour trouver la guidance et
l’illumination propres à diriger les coeurs sur la voie de l’amour
divin et de l’inspiration divine.
Sayyidina `Abd al-Qâdir raconte : " Au commencement, seules
quelques personnes fréquentaient mon groupe. Quand de plus en
plus de gens eurent entendu parler de moi, l’école devint
surpeuplée. Je pris alors l’habitude de m’installer dans la mosquée
de Bab al-Hilba, qui finit par être trop petite pour accueillir le
grand nombre de gens qui venaient m’écouter. Ils venaient même au
milieu de la nuit, portant des lampes et des bougies pour voir.
Finalement le lieu ne put contenir les foules, et on transporta la
chaise d’où j’enseignais sur une voie de circulation, puis dans les
faubourgs de la ville, dans un endroit qui devint le nouveau lieu de
rassemblement. Les gens y venaient à pied, à cheval, à dos de mule,
d’âne ou de chameau. On put voir jusqu’à soixante-dix mille
auditeurs assistant à ces rassemblements. "
Dans ces rassemblements, il enjoignait aux gens de faire le bien, et il
les dissuadait de commettre le mal. Son conseil s’adressait aux
gouvernants, aux ministres, aux gouverneurs, aux juges, à ses
disciples et aux gens ordinaires. Selon Ibn Kathîr, le grand historien,
" il se tenait debout dans les mosquées, il réprimandait
publiquement les gouvernants qui commettaient le mal. Il le faisait
en présence de tous, qui pouvaient ainsi en témoigner, dans des
interventions publiques. Il évitait toutes les formes de conciliabule
politique, et ne craignait personne quand il parlait, sinon Dieu Tout
Puissant. Aucun reproche ne l’affectait. "
Un jour, comme le calife du monde islamique venait de nommer une
personne injuste comme juge en chef, sayyidina `Abd al-Qâdir al-
Jîlânî se leva, dans la plus grande mosquée de Bagdad, pour
prononcer le sermon du vendredi. Il s’y adressa directement au
calife. Il dit : " Tu as désigné le pire des injustes pour juger des
affaires des musulmans ! Que répondras-tu demain au Seigneur des
mondes, au Plus Miséricordieux des miséricordieux ? " Entendant
cela, le calife trembla de peur. Versant des larmes abondantes, il se
hâta, après la prière, de démettre ce juge.
Sayyidina `Abd al-Qâdir appelait les gens à se corriger eux-mêmes,
à purifier leur coeur et à chasser de leur coeur l’amour excessif de la
vie en ce monde. Il les pressait de remplir leur coeur de l’amour de
Dieu et de Son Messager et de ses saints. Il les exhortait à suivre le
Prophète dans chacun de leurs actes et chacune de leurs pensées, en
tout comportement et en toute attitude, il les exhortait à éviter
l’hypocrisie et les feintes, à chasser de leur coeur l’orgueil, l’auto-
satisfaction, la haine et l’hostilité, la jalousie, la tyrannie, la
tromperie et la rancoeur. Il appelait les gens à briser leurs
attachements à ce monde et à ceux qui en sont les esclaves, et de se
tourner de tout leur coeur vers Celui qui nourrit, Dieu Tout
Puissant, cherchant Sa satisfaction, Sa guidance, Sa miséricorde et
Son pardon.
Il ouvrait la porte aux gens pour qu’ils renouvellent leur pacte avec
leur Seigneur. Musulmans comme non musulmans, ils venaient en
masse l’écouter, se repentir de leurs mauvaises actions et l’accepter
comme chef et guide sur la voie qui mène à Dieu, acceptant de
n’associer personne à Dieu, que ce soit ouvertement ou de façon
subtile, de louer Dieu et de Le remercier pour Ses faveurs
bienveillantes, de suivre la voie des prédécesseurs vertueux dans la
religion et la guidance droite, d’éviter toute déviation et schisme en
religion, d’unifier leurs coeurs et de les réunir comme au creux
d’une main, dans l’amour de Dieu, de Ses prophètes et de Ses saints.
Ils détournaient leur coeur de l’amour de la vie de ce monde et le
dirigeaient vers l’amour de l’au-delà, ils le détournaient des plaisirs
des sens et de la recherche de la fortune et le dirigeaient vers
l’amour de Dieu et l’acceptation de Ses ordres et de Ses interdits.
Dans une de ses causeries, dont on dit qu’y assistaient plus de
quatre cents scribes, il dit : " Les murs de la religion sont tombés et
leurs fondations ont craqué. Rassemblons-nous, ô gens de la terre, et
reconstruisons ce qui est en ruine, rétablissons ce qui est tombé !
C’est inacceptable. Ô soleil ! Ô lune ! Ô jour ! Venez tous ! Ô gens,
la religion implore aide et assistance, tenant ses mains au-dessus de
sa tête en signe de détresse, une détresse due aux débauchés, aux
insolents, aux innovateurs, à ceux qui pervertissent la loi divine, aux
gens insouciants, aux injustes et aux tyranniques, à ceux qui
falsifient la connaissance divine et pourtant la revendiquent, alors
qu’en fait elle n’est pas entre leurs mains.
" Ô hommes ! Que vos coeurs sont devenus durs ! Même un chien
sert son maître. Il le garde, l’accompagne dans ses marches, chasse
pour lui, garde ses troupeaux et veille sur lui avec loyauté dans
l’espoir que son maître lui accordera quelques bouchées de son
repas ou les lui mettra de côté pour plus tard. Réfléchissez-y et
comparez à la façon dont vous vous rendez obèses par les bontés de
Dieu, la façon dont vous satisfaites grâce à elles vos désirs vils, sans
même obéir à Ses commandements ni éviter ce qu’Il a interdit !
Vous ne Lui payez pas ce que vous Lui devez, vous négligez Ses
ordres et vous n’observez pas les limites de ce qu’Il vous a
ordonné. "

Ses enseignements
`Abd al-Qâdir al-Jîlânî donna un jour à ses disciples l’ordre
suivant : " Tuez un poulet à un endroit où personne ne peut vous
voir, puis apportez-le moi. " Certains prirent l’ordre au pied de la
lettre et pensèrent qu’il suffisait de garder le secret.
Au bout de quelques heures, les disciples revinrent, chacun portant
un poulet tué. Au moment de la prière de l’après-midi, l’un d’eux
manquait toujours à l’appel. Il ne s’était pas encore montré. Le
shaykh dit : " Où est Untel ? " Personne ne savait. Le moment de la
prière de la nuit vint, passa. Le jour suivant arriva et on ignorait
toujours ce qui était arrivé au disciple manquant. Dans l’après-midi
du lendemain, le disciple revint, un poulet à la main, mais un poulet
toujours vivant. Le shaykh lui demanda : " Où étais-tu tout ce
temps ? Chacun a rapporté un poulet tué sauf toi. Pourquoi cela ? "
Il répondit : " Ô mon shaykh, l’ordre que tu m’as donné était de
tuer un poulet dans un endroit où personne ne pourrait me voir. J’ai
essayé toute la journée d’hier, toute la nuit et toute la matinée, de
trouver un endroit où Dieu n’est pas présent, et je n’ai pas pu
trouver un tel endroit. Comment aurais-je pu tuer le poulet ? "
Shaykh `Abd al-Qâdir dit : " Certains d’entre vous ont pris l’ordre
au pied de la lettre, mais vous n’avez pas conservé dans votre coeur
le fait que je suis avec mes disciples, où qu’ils soient. D’autres ont
pensé : ‘Notre shaykh est gourmand et veut se fournir en poulets.’
Ce sont des mauvaises manières que de penser ainsi. Mais votre
frère sait que je suis en son coeur vingt-quatre heures sur vingt-
quatre et que je ne le quitte jamais. Son seul désir était d’obéir à
mon ordre et de me respecter, non de chercher à comprendre la
raison de cet ordre et d’essayer de découvrir son but. Mon fils qui
est ici est mon successeur, qui vous enseignera le code de conduite
correct et sera pour vous un bon exemple à suivre. "
Sa gnose
Bien qu’il fut éminent parmi les grands saints – et c’est la raison
pour laquelle on le surnomma al-ghawth al-a`zam ou le soutien
parfait –, sayyidina `Abd al-Qâdir al-Jîlânî est aussi un juriste hors
pair de l’école hanbalite. On a signalé ses liens avec l’école chaféite
et avec l’imâm Abû Hanîfa. Il fut le disciple de saints prestigieux,
comme Abû al-Khayr Hammâd ibn Muslim ad-Dabbâs (mort en
525 H.) et Kwaja Abû Yûsuf al-Hamadhâni (mort en 535 H.),
second, après Abû al-Hasan al-Kharaqâni (qui fut le shaykh de al-
Harawi al-Ansâri dans la chaîne d’autorité primitive de le
naqshbandiyya.

Les oeuvres les plus réputées du shaykh `Abd al-Qâdir sont les
suivantes :
• al-ghunya li tâlibi tarîqa l-haqq (Provisions suffisantes pour
ceux qui cherchent la voie de la vérité) est une des
présentations les plus concises qu’on ait jamais écrite de
l’école juridique de l’imâm Ibn Hanbal, comprenant les
enseignements solides des ahl as-sunna sur le `aqida et le
tasawwuf.
• al-fath ar-rabbani (Les ouvertures seigneuriales), recueil de
sermons destinés aux élèves et aux maîtres de la voie soufie et
à tous ceux qu’attire la perfection. Fidèle à son titre, ce livre
procure à son lecteur un profit et un gain spirituel immenses
(traduit en français).
• futuh al-ghayb (Ouvertures sur l’invisible), autre recueil de
sermons plus avancés que les précédents, et comme eux d’une
valeur inestimable.
• sirr al-asrâr (Secret des secrets), court traité de pratique soufie
que le shaykh `Abd al-Qâdir rédigea à l’intention de ses
disciples (traduit en français).
Étant donné son statut dans l’école hanbalite, `Abd al-Qâdir
jouissait d’un grand respect auprès de Ibn Taymiyya, au point qu’il
fut le seul auquel ce dernier accorda le titre de " notre shaykh "
(shaykhuna) dans toute sa fatawa, alors qu’il réserva l’appellation
" mon imâm " (imâmuna) à Ahmad ibn Hanbal. Il mentionnait
fréquemment Jîlânî et son shaykh ad-Dabbâs comme les meilleurs
exemples de soufis récents.
Les miracles du shaykh `Abd al-Qâdir sont trop nombreux pour
qu’on puise les compter. L’un de ces miracles a consisté à faire don
de la guidance, qui se manifeste dans ses paroles, par laquelle des
milliers de gens entrèrent dans l’islâm et se repentirent. Al-
Shattanawfi cite, dans bahjat al-asrâr, de nombreux miracles en
mentionnant chaque fois la chaîne de transmission. Ibn Taymiyya
utilise ces récits comme un moyen de satisfaire son souci
d’authenticité, mais son élève adh-Dhahabi, tout en affirmant qu’il
croit d’une façon générale aux miracles de `Abd al-Qâdir, se déclare
cependant sceptique sur nombre d’entre eux. On a pu constater ce
trait de caractère de adh-Dhahabi dans la manière dont il doute du
récit authentique de l’admiration de l’imâm Ahmad pour al-
Muhâsibi. Voici ce qu’il dit de `Abd al-Qâdir al-Jîlânî dans siyar
a`lam al-nubala' : " Le shaykh `Abd al-Qâdir (al-Jîlânî), le shaykh,
l’imâm, le savant, le zahid, le connaissant, l’exemple, le shaykh de
l’islâm, le plus distingué parmi les awliyâ’, le hanbalite, le shaykh de
Bagdad. Je dis qu’il n’en est aucun parmi les grands shaykhs qui ait
plus d’états spirituels et de miracles (karâmat) que le shaykh `Abd
al-Qâdir, mais beaucoup de ces miracles ne sont pas véridiques et
beaucoup de ces choses sont impossibles. "

Préface du Secret des Secret (Al Bouraq)


Si l’arbre se juge à ses fruits, `Abd al-Qâdir al-Jîlânî est certes un
arbre d’une valeur inestimable : il inspire en effet la plus ancienne
des confréries soufies, la qâdiriyya, aujourd’hui encore la plus
importante du monde musulman.
Né en 1077 dans un village du jîlân (dans l’Iran actuel), `abd al-
qâdir arrive à Bagdad vers 1095 pour étudier. La nizâmiyya,
première université musulmane, vient juste de perdre le grand al-
Ghazâlî, parti à la découverte de lui-même. Alors `abd al-qâdir
renonce à s’y inscrire, et c’est avec plusieurs maîtres qu’il se forge
en quelques années, dans une cité où se côtoient les plus grands
saints et les pires perversions, une solide formation dans les
différentes sciences religieuses. Il y mène, semble-t-il, une vie agitée,
tant au plan spirituel qu’au plan matériel.
Puis il part pour, disent certains, vingt-cinq années d’errance et de
retraite. “ Me prenant par la main, Dieu m’a élevé au-dessus de tous
les adorateurs. Je suis proche de mon Seigneur et comblé de L’avoir
rencontré. ” Son maître le plus marquant est alors abu al-khayr al-
dabbas, celui qui a dit : “ Le plus court chemin qui mène l’homme à
Dieu, c’est de L’aimer. ” On dit qu’il a également été formé par abû
yûsuf al-hamadânî, un des premiers maîtres de la chaîne de la
confrérie naqshbandiyya.
En 1127, il réapparaît à Bagdad, et se révèle alors un prédicateur
hors pair. Le “ faucon gris de Dieu ” embrase le coeur des milliers
de fidèles qui se pressent pour écouter ses sermons. Et cette aptitude
à ouvrir les coeurs continue à oeuvrer depuis bientôt mille ans,
même si un orientaliste moderne n’accorde (avec un peu de
présomption ou de naïveté ...) que peu de valeur aux sermons d’`abd
al-qâdir al-jîlânî, pas assez en tout cas pour justifier sa réputation !
Dans sa propre école, `abd al-qâdir passe le reste de sa longue vie (il
meurt en 1166) à enseigner, entouré d’une nombreuse famille. Son
enseignement prône à la fois le respect de la loi divine (`abd al-qâdir
se rattache au hanbalisme) et la lutte intérieure (le grand jihâd)
contre les passions.
Le secret des secrets est un petit livre que le maître a écrit pour ses
disciples. Il n’est peut-être pas inutile de préciser ici ce que signifie
le mot “ soufi ”, puisqu’aussi bien ce livre est un “ livre de
soufisme ”. Le mot est aujourd’hui utilisé à propos de quiconque
s’engage dans une démarche spirituelle dans la voie du soufisme. En
toute rigueur, le mot doit être réservé à celui qui est parvenu au
terme du voyage. Celui-là n’a d’ailleurs rien à dire, ni à ceux (très
rares) qui sont, comme lui, réalisés (cela ne servirait à rien), ni à
ceux qui le suivent sur le chemin (ils ne comprendraient pas).
Autant dire qu’un “ soufi ” ne se révèle pas.
Ceux qui suivent la voie soufie sont un peu plus nombreux : ils ne se
diront jamais soufis, car ils savent.
Enfin viennent ceux, très nombreux, qui se préparent à entrer dans
la voie soufie. Parmi eux, beaucoup pensent avoir déjà emprunté la
voie, alors que le long, très long travail de purification préalable est
à peine entamé et que peu parviendront à franchir cette première
étape. À tous ceux-là, le shaykh `abd al-qâdir al-jîlânî apportera une
aide précieuse, si Dieu le veut, car c’est pour eux qu’il a écrit le
présent livre.
Il semble qu’il faille aussi préciser que, contrairement à une idée
malheureusement répandue, le soufisme est indissociable de l’islam.
Le soufisme repose sur la tradition, c’est-à-dire la transmission
ininterrompue depuis le Prophète Muhammad (la chaîne de
transmission de certaines confréries remonte à Dieu, par Gabriel).
Les maîtres auto-proclamés, sans lien établi avec la tradition, n’ont
pas cours dans le soufisme. Car couper le soufisme de sa source
essentielle revient à le réduire à une sorte de gymnastique ou
d’hygiène “ spirituelle ”. Elles peuvent être utiles, mais elles ne
nourrissent pas cette attitude intérieure spécifique où se mêlent la
nostalgie du temps du pacte primordial et le désir ardent de
retrouver l’intimité du Créateur.
Que Dieu soit remercié pour la sollicitude dont Il a fait preuve pour
guider la plume de Son serviteur dans ce que ce travail a de
meilleur. Et qu’Il veuille bien pardonner les erreurs que ce travail
contient, et qui ne sont dues qu’à la négligence de Son serviteur, car
Lâ hawla wa lâ quwwâta illâ billâh
Il n’y a de force et de puissance qu’en Dieu.
L’Imâm `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî
Un Imâm du Fiqh et du Tasawwuf

vendredi 30 novembre 2001

Sheikh Muhyiddîn `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî (1077 E.C./472 H. - 1166 E.C./561 H.)
fut un phare de son époque dans les sciences spirituelles et les disciplines
relatives à la Loi divine. Sa réputation fut telle dans les sciences du soufisme et
de la sharî`a que certains lui donnèrent le titre de Pôle [1].

Naissance et lignée
Il s’agit du noble Sheikh, le pieux, le modèle, Abû Muhammad `Abd A-Qâdir Ibn
Abî Sâlih Mûsâ Jankî Dôst Ibn Abî `Abd Allâh Ibn Yahyâ Az-Zâhid (le dévot) Ibn
Muhammad Ibn Dâwûd Ibn Mûsâ Ibn `Abd Allâh Ibn Mûsâ Al-Jûn Ibn `Abd Allâh
Al-Mahd Al-Mujall Ibn Al-Hasan Al-Muthannâ Ibn Al-Hasan Ibn Alî Ibn Abî Tâlib
[2],, que Dieu l’agrée.

Ainsi, sa lignée rejoint-elle du côté paternel la branche florissante de l’Imâm Al-


Hasan Ibn `Alî Ibn Abî Tâlib, que Dieu les agrée tous deux.

Du côté maternel, il est le fils de Umm Al-Khayr Fâtimâh Bint Abî `Abd Allâh As-
Sawma`î. Sa mère fut, selon l’expression même d’Ibn Al-Wardî, "dotée d’états
spirituels et de prodiges" [3]. Quant à son grand-père maternel, Sheikh Abî
`Abd Allâh As-Sawma`î, il est originaire de "Jîl", encore appelé "Kîl" ou "Kilân"
ou "Jilân" dont il était l’un des plus nobles savants. [4]
Il naquit dans la cité de Jîlân, dans la province nord-est de la Perse, en l’an 1077
A.D. A l’âge de dix-huit ans, il partit pour Bagdad à la poursuite de la
connaissance et de la guidance divines.

Son apprentissage
Ses premiers maîtres en Loi divine furent le Sheikh Abû Al-Wafâ Ibn `Aqîl, le
Sheikh Muhammad Ibn Al-Hasan Al-Baqlânî et Abû Zakariyâ At-Tabrîzî. A
l’ombre de ces trois grands, il apprit la science de l’exégèse du Coran, la science
du Hadîth, la science de la vie du Prophète (sîrah), la théologie, la jurisprudence
(fiqh), la grammaire, la récitation du Coran et la philologie. Il étudia l’école de
jurisprudence hanbalite, mais il donnait aussi des verdicts religieux (fatwâ)
selon l’école chaféite [5]. Il connaissait le Coran par coeur, et le récitait dans
sept lectionnaires.

Après avoir acquis la maîtrise de treize disciplines relatives aux sciences


religieuses et des sciences connexes, il se tourna alors vers la voie spirituelle
sous la guidance du Sheikh Hammâd Ibn Muslim Ad-Dabbâs. Il reçut l’initiation
dans la voie des chercheurs du Sheikh Al-Mubârak Sa`îd Ibn Al-Hasan. Le Sheikh
Al-Mubârak Sa`îd fut le Sheikh de la plupart des plus grands chercheurs et
maîtres de son temps à Baghdâd.

Son rayonnement
Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî reçut l’ijazah (autorisation et certificat d’un
savant reconnu) et la direction de la tarîqah (voie - désigne en général une
confrérie soufie) à l’âge de cinquante ans, de son Sheikh, Sheikh Al-Mubârak
Sa`îd. Peu de temps après avoir reçu le titre officiel de Sheikh At-Tarîqah, on le
reconnaissait dans la cité et ses environs comme un grand maître, et comme la
source à laquelle tous les coeurs habités d’un désir ardent devaient se tourner
pour trouver la guidance et l’illumination propres à diriger les coeurs sur la voie
de l’amour divin et de l’inspiration divine.

Notre maître `Abd Al-Qâdir raconte : "Au commencement, seules quelques


personnes fréquentaient mon groupe. Quand de plus en plus de gens eurent
entendu parler de moi, l’école devint surpeuplée. Je pris alors l’habitude de
m’installer dans la mosquée de Bâb Al-Hilbah, qui finit par être trop petite pour
accueillir le grand nombre de gens qui venaient m’écouter. Ils venaient même
au milieu de la nuit, portant des lampes et des bougies pour voir. Finalement,
le lieu ne put contenir les foules, et on transporta la chaire d’où j’enseignais sur
une voie de circulation, puis dans les faubourgs de la ville, dans un endroit qui
devint le nouveau lieu de rassemblement. Les gens y venaient à pied, à cheval,
à dos de mule, d’âne ou de chameau. On put voir jusqu’à soixante-dix mille
auditeurs assistant à ces rassemblements". Le grand savant indien Sheikh Abû
Al-Hasan `Alî An-Nadwî Al-Hasanî dit à ce sujet : "Près de soixante-dix mille
personnes assistaient à son assemblée. Plus de cinq milles juifs et chrétiens
sont rentrés en islam par ses efforts." [6].

Dans ces rassemblements, il enjoignait aux gens de faire le bien, et les


dissuadait de commettre le mal. Son conseil s’adressait aux ministres, aux
gouverneurs, aux juges, à ses disciples et aux gens ordinaires. Selon l’Imâm Ibn
Kathîr, le grand exégète et historien : "Il se tenait debout dans les mosquées et
réprimandait publiquement les gouverneurs qui commettaient le mal. Il le
faisait en présence de tous, qui pouvaient ainsi en témoigner, dans des
interventions publiques. Il évitait toutes les formes de conciliabule politique, et
ne craignait personne quand il parlait, sinon Dieu le Tout Puissant. Aucun
reproche ne l’affectait".

Un jour, comme le calife du monde islamique venait de nommer une personne


injuste comme grand juge, notre maître `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî se leva, dans la
plus grande mosquée de Bagdad, pour prononcer le sermon du vendredi. Il s’y
adressa directement au calife. Il dit : " Tu as désigné le pire des injustes pour
juger des affaires des musulmans ! Que répondras-tu demain au Seigneur des
mondes, au Plus Miséricordieux des miséricordieux ? " Entendant cela, le calife
trembla de peur. Versant des larmes abondantes, il se hâta, après la prière, de
démettre ce juge.

Notre maître `Abd Al-Qâdir appelait les gens à se corriger eux-mêmes, à


purifier leur coeur et à en chasser l’amour excessif de la vie ici-bas. Il les
pressait de remplir leur coeur de l’amour de Dieu, de Son Messager et de ses
saints (awliyâ’). Il les exhortait à suivre le Prophète dans chacun de leurs actes
et chacune de leurs pensées, en tout comportement et en toute attitude. Il les
exhortait à éviter l’hypocrisie et les feintes, à chasser de leur coeur l’orgueil,
l’auto-satisfaction, la haine et l’hostilité, la jalousie, la tyrannie, la tromperie et
la rancoeur. Il appelait les gens à briser leur attachement à ce monde et à ceux
qui en sont les esclaves, et de se tourner de tout leur coeur vers Celui qui
nourrit, Dieu le Tout Puissant, cherchant Sa satisfaction, Sa guidance, Sa
miséricorde et Son pardon.

Il ouvrait la porte aux gens pour qu’ils renouvellent leur pacte avec leur
Seigneur. Musulmans comme non musulmans, ils venaient en masse l’écouter,
se repentir de leurs mauvaises actions et l’accepter comme chef et guide sur la
voie qui mène à Dieu, acceptant de n’associer personne à Dieu, que ce soit
ouvertement ou de façon subtile, de louer Dieu et de Le remercier pour Ses
faveurs bienveillantes, de suivre la voie des prédécesseurs vertueux dans la
religion et la guidance droite, d’éviter toute déviation et schisme en religion,
d’unifier leurs coeurs et de les réunir comme au creux d’une main, dans
l’amour de Dieu, de Ses prophètes et de Ses saints. Ils détournaient leur coeur
de l’amour de ce bas-monde et le dirigeaient vers l’amour de l’au-delà. Ils le
détournaient des plaisirs des sens et de la recherche de la fortune et le
dirigeaient vers l’amour de Dieu et l’acceptation de Ses ordres et de Ses
interdits.

A ce sujet, Sheikh Abû Al-Hasan An-Nadwî écrivit : "Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-
Jîlânî ouvrit grande la porte de l’allégéance et du repentir. Des musulmans des
quatre coins du globe y entrèrent pour renouveler leur pacte avec Dieu, en
s’engageant à ne pas tomber dans le polythéisme ni la mécréance, ni la
corruption, ni l’innovation, ni l’injustice et à ne pas rendre licite ce que Dieu
interdit, ni délaisser ce qu’Il prescrivit. Ils s’engageaient à ne pas se dépenser
dans la recherche de l’ici-bas et à ne pas oublier l’au-delà. Entrèrent par cette
porte que Dieu eut ouverte par la main de Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî des
gens dont Dieu Seul connaît l’effectif tant ils étaient nombreux : leurs états
étaient droits et leur islam fut bon. Le Sheikh persévéra dans leur éducation et
l’évaluation de leurs actes, il supervisa leur état et leur progression si bien que
ces disciples spirituels sentirent la responsabilité qui leur incombait après le
pacte, le repentir et le renouvellement de la foi". [7]

Dans l’une de ses prêches dont on dit qu’y assistaient plus de quatre cents
scribes, il dit : "Les murs de la religion sont tombés et leurs fondations ont
craqué. Rassemblons-nous, ô gens de la terre, et reconstruisons ce qui est en
ruine, rétablissons ce qui est tombé ! C’est inacceptable. Ô soleil ! Ô lune ! Ô
jour ! Venez tous ! Ô gens, la religion implore aide et assistance, tenant ses
mains au-dessus de sa tête en signe de détresse, une détresse due aux
débauchés, aux insolents, aux innovateurs, à ceux qui pervertissent la loi
divine, aux gens insouciants, aux injustes et aux tyranniques, à ceux qui
falsifient la connaissance divine et pourtant la revendiquent, alors qu’en fait
elle n’est pas entre leurs mains.

" Ô hommes ! Que vos coeurs sont devenus durs ! Même un chien sert son
maître. Il le garde, l’accompagne dans ses marches, chasse pour lui, garde ses
troupeaux et veille sur lui avec loyauté dans l’espoir que son maître lui
accordera quelques bouchées de son repas ou les lui mettra de côté pour plus
tard. Réfléchissez-y et comparez à la façon dont vous vous rendez obèses par
les bontés de Dieu, la façon dont vous satisfaites grâce à elles vos désirs vils,
sans même obéir à Ses commandements ni éviter ce qu’Il a interdit ! Vous ne
Lui payez pas ce que vous Lui devez, vous négligez Ses ordres et vous
n’observez pas les limites de ce qu’Il vous a ordonné".

Son Attachement au Coran et à la Sunnah


Notre maître `Abd Al-Qâdir conseilla ses disciples dans un chapitre sur le
soufisme dans le livre Ghunyat At-Tâlibîn en disant : "Il convient pour celui qui
débute dans cette voie, d’avoir une foi correcte, qui est la base première de
toute chose, en suivant les croyances des nos pieux prédecesseurs (As-Salaf As-
Sâlih), les gens de la Sunnah, la Sunnah des prophètes et des messagers, celle
des compagnons, des successeurs (tabi`în), les alliés à Dieu et des véridiques".

Tel était l’attachement sincère au Noble Coran et à la Sunnah auquel


appelaient ces nobles savants et éducateurs spirituels que furent Sheikh `Abd
Al-Qâdir, Sheikh Ahmad Ar-Rifâ`î, Sheikh Abû Al-Hasan Ash-Shadhlî et leur
semblable. Puisse tout prétendant à la discipline du tasawwuf (soufisme)
appliquer ce valeureux conseil de Sheikh `Abd Al-Qâdir.

Il disait aussi, que Dieu lui fasse miséricorde : "Toute vérité pour laquelle la
législation ne témoigne point est zandaqah (mécréance hypocrite). Chemine
vers le Vrai (Al-Haqq) en battant des ailes du Coran et de la Sounnah. Et
présente-toi devant Lui, main dans la main avec le Messager d’Allâh, paix et
bénédiction de Dieu sur lui." [8]

Dans le même sens, il disait à ses disciples : "Délaisser les oeuvres de cultes
imposées est une mecréance. Tomber dans l’interdit est un péché. Nul n’a le
droit de délaisser les Ordres [divins] en tout état de cause".
Il dit également dans Adab Al-Murîd : "Si le Murîd (disciple d’un sheikh,
aspirant à l’éducation spirituelle) voit une erreur de la part de son Sheikh, il
doit le lui signaler. S’il s’écarte de son erreur, tant mieux. Sinon, il (le disciple)
doit laisser sa parole et suivre le shar` (la législation islamique)". Ce qui n’est
pas sans nous rappeler la parole du noble Sheikh Ahmad Ar-Rifâ`î que Dieu
l’agrée : "Ne t’oppose pas aux états [spirituels] des gens tant qu’ils ne
contredisent pas le Shar`. Si jamais ils font une entorse au Shar`, laisse-les et
suit le Shar`".

Les savants sont unanimes pour reconnaître la rigueur et la droiture de ce


noble maître du Fiqh et du Tasawwuf, ainsi que ses frères en science et en
piété. Nous retiendrons en particulier ce témoignage de Sheikh Ibn Taymiyah :
"Quant aux gens de la droiture parmi les Sâlikînes (itinérants qui cheminent
vers Dieu), comme la plupart des gens du Salaf, Al-Fudayl Ibn `Iyâd, Ibrâhîm Ibn
Adham, Abû Sulaymân Ad-Dârânî, Ma`rûf Al-Karkhî, As-Sarrî As-Saqtî, Al-Junayd
Ibn Muhammad [Al-Baghdâdî], et d’autres parmi les prédécesseurs, ou encore
des contemporains comme, Sheikh `Abd Al-Qâdir [Al-Jilânî], Sheikh Hammâd
[Ad-Dabbâs], Sheikh Abû Al-Bayân, et d’autres, ils refusent que le sâlik
(itinérant) fasse une entorse aux commandements et aux interdits, même s’il
volait en l’air ou marchait sur l’eau. Au contraire, [ils exigent] qu’il applique les
ordres divins et s’écarte des interdits jusqu’à sa mort. Et ceci est la vérité
enseignée par le Coran et la Sunnah, et le consensus du Salaf. Et cela revient
souvent dans leurs paroles". [9]

Ses enseignements
`Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî donna un jour à ses disciples l’ordre suivant [10] : " Tuez
un poulet à un endroit où personne ne peut vous voir, puis apportez-le moi. "
Certains prirent l’ordre au pied de la lettre et pensèrent qu’il suffisait de garder
le secret. Au bout de quelques heures, les disciples revinrent, chacun portant
un poulet tué. Au moment de la prière de l’après-midi, l’un d’eux manquait
toujours à l’appel. Il ne s’était pas encore montré. Le Sheikh dit : "Où est
Untel ?" Personne ne savait. Le moment de la prière de la nuit vint, passa. Le
jour suivant arriva et on ignorait toujours ce qui était arrivé au disciple
manquant. Dans l’après-midi du lendemain, le disciple revint, un poulet à la
main, mais un poulet toujours vivant. Le Sheikh lui demanda : " Où étais-tu tout
ce temps ? Chacun a rapporté un poulet tué sauf toi. Pourquoi cela ? " Il
répondit : " Ô mon Sheikh, l’ordre que tu m’as donné était de tuer un poulet
dans un endroit où personne ne pourrait me voir. J’ai essayé toute la journée
d’hier, toute la nuit et toute la matinée, de trouver un endroit où Dieu ne me
voit pas, et je n’ai pas pu trouver un tel endroit. Comment aurais-je pu tuer le
poulet ? " Sheikh `Abd Al-Qâdir dit : " [...] Mon fils qui est ici est mon
successeur, qui vous enseignera le code de conduite correct et sera pour vous
un bon exemple à suivre".

Il enseigna à ses disciples l’essence de l’ascétisme (zuhd) : "Sors l’ici-bas de ton


coeur, écrit-il dans Al-Fath Ar-Rabbânî, et dépose-le dans ta main, ainsi il ne te
nuiera pas".

Sa gnose
Bien qu’il fut éminent parmi les grands awliyâ’ (saints) - et c’est la raison pour
laquelle on le surnomma Qutb Al-Islâm, le pôle de l’Islam-, Notre maître `Abd
Al-Qâdir Al-Jîlânî est aussi un juriste hors pair de l’école hanbalite. On a signalé
ses liens avec l’école chaféite et avec l’imâm Abû Hanîfa. Il fut le disciple de
awliyâ’ prestigieux, comme Abû Al-Khayr Hammâd Ibn Muslim Ad-Dabbâs
(mort en 525 H.) et Khawaja Abû Yûsuf Al-Hamadhâni (mort en 535 H.), second,
après Abû Al-Hasan Al-Kharaqâni (qui fut le Sheikh de Al-Harawi Al-Ansâri dans
la chaîne d’autorité primitive de la voie naqshbandiyya).

Les oeuvres les plus réputées du Sheikh `Abd Al-Qâdir sont les suivantes :

• Al-Ghunya li Tâlibi Tarîq Al-Haqq (Provisions suffisantes pour ceux qui


cherchent la voie du Vrai) : il s’agit d’une des présentations les plus
concises qu’on ait jamais écrites de l’école juridique de l’imâm Ibn
Hanbal, comprenant les enseignements solides de Ahl As-Sunna sur le
’Aqida et le tasawwuf (soufisme).

• Al-Fath Ar-Rabbânî wal-Fayd Ar-Rahmânî (L’Ouverture Seigneuriale et


la Manne du Miséricordieux), recueil de sermons destinés aux élèves et
aux maîtres de la voie soufie et à tous ceux qu’attire la perfection. Fidèle à
son titre, ce livre procure à son lecteur un profit et un gain spirituel
immenses (traduit en français).

Futuh Al-Ghayb (Ouvertures sur l’invisible), autre recueil de sermons


plus avancés que les précédents, et comme eux d’une valeur inestimable.
• Sirr Al-Asrâr (Secret des secrets), court traité de pratique soufie que le
Sheikh `Abd Al-Qâdir rédigea à l’intention de ses disciples (traduit en
français).
Étant donné son statut dans l’école hanbalite, `Abd Al-Qâdir jouissait d’un
grand respect auprès de Ibn Taymiyyah, au point qu’il fut le seul auquel ce
dernier accorda le titre de "notre Sheikh" (Sheikhuna) dans toute sa fatwa,
alors qu’il réserva l’appellation "notre imâm" (imâmuna) à l’Imâm des gens de
la Sunnah, Ahmad Ibn Hanbal. Il mentionnait fréquemment Jîlânî et son Sheikh
Ad-Dabbâs comme les meilleurs exemples de soufis récents.

Falsification et mensonges
Les savants ont innocenté Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî d’un certain nombre de
propos qui lui sont attribués mensongèrement. En effet, soit par jalousie, soit
par ignorance, des gens, qui auront de Dieu ce qu’ils méritent, ont falsifié
certains propos de Sheikh `Abd Al-Qâdir et en ont inventé d’autres à son sujet.
Que le lecteur ne soit donc guère trompé par certaines énormités, faussement
attribuées à ce noble Sheikh.

On lui attribue cette parole : "Mon pied que voici est sur le cou de tout walî" !
L’humilité exemplaire et la crainte de Dieu que manifestait Sheikh `Abd Al-
Qâdir montrent qu’une telle phrase ne peut provenir de lui, quand bien même
elle serait citée dans tel ou tel livre, par tel ou tel Sheikh. Celui qui propagea ce
mensonge sur le compte de Sheikh `Abd Al-Qâdir, est ’Alî Ash-Shatnûfî, l’auteur
de Bahjat Al-Asrâr, lequel compte de nombreux propos inventés et attribués au
Sheikh.

Aussi, lorsque le juriste Ibn Hajar Al-Makkî fut interrogé au sujet de quelques
passages douteux dans le livre Al-Ghunya de Sheikh `Abd Al-Qâdir, il affirma : "
Surtout, ne sois pas trompé par ce qui se produisit dans le livre Al-Ghunyâ, de
l’Imâm des gronstiques, le Pôle de l’Islam et des musulmans, Sheikh `Abd Al-
Qâdir Al-Jîlânî. Cela [les passages douteux] lui est attribué mensongèrement
par des personnes dont Dieu se vengera. Il en est innocent. Comment une
affaire aussi vacillante se propagerait à son compte alors qu’il est versé dans la
connaissance du Livre, la Sunnah, le Fiqh chaféite et hanbalite au point qu’il
donnait des verdicts religieux selon les deux écoles de juridprudence. [...]
Comment penser ou avoir l’illusion qu’il est l’auteur de ces laids propos, qui ne
peuvent provenir que des juifs ou leurs semblables parmi les gens coulant dans
l’ignorance de Dieu et de Ses Attributs. Il ne peut aucunement le dire. Cela est
impossible. Gloire à Toi, ô Allâh, cela est une manifeste calomnie". [11]

Des énormités sont aussi à souligner dans le livre Al-Fuyûdât Ar-Rabbâniyyah


où son auteur, un homme de Bagdâd, fait dire à Sheikh `Abd Al-Qâdir :

Si je lançais mon secret sur le Feu, j’aurais éteint les flammes par la force de ma
preuve.

Il est impossible que Sheikh `Abd Al-Qâdir ait prononcé une telle phrase, car le
propre des savants et des awliyâ’ (alliés à Dieu ou "saints"), c’est la politesse
permanente et la crainte révérencielle envers le Très Majestueux.

Dans un autre poème du même livre, l’auteur lui fait dire :

Tous les saints tournent sept fois autour du Temple Sacré, quant à moi, le
Temple tourne autour de moi

La teneur d’un tel mensonge dispense de tout commentaire.

Parmi les mensonges fabriqués de toutes pièces et attribués à Sheikh `Abd Al-
Qâdir citons cet entretien fictif entre lui et Dieu le Très-Haut, où une personne
qui ne craint pas Dieu prétend qu’Allâh a dit à Sheikh `Abd Al-Qâdir : "ô Soutien
Parfait [Al-Ghawth Al-A’dham], la nourriture des pauvres est ce que Je mange
[akl’ul-foqarâ’i aklî], et leur boisson est ce que Je bois [wa shurbuhum shurbî]" !
C’est là un laid mensonge !

Nous mettons en garde le lecteur et innocentons ce noble Imâm des propos qui
lui sont attribués et qui sont contraires à la raison et à la sharî’ah, et qui
manifestement, sont indignes du commun des musulmans, alors que dire pour
celui qui fut un emblème des savants et des pieux.

Les disciples prétendants à la voie de ce Sheikh, ou celle d’un autre Sheikh


considéré, doivent se dresser fermement contre les récits farfelus et les mythes
infondés qui les impliquent. Hélas, combien de fois un aimant ignorant a fait
plus de mal qu’un ennemi dévoué au service du mensonge.

Prodiges
Les prodiges attribués à Sheikh `Abd Al-Qâdir sont trop nombreux pour qu’on
puise les dénombrer. Certains sont rapportés de façon pour laquelle le coeur
s’apaise, alors que d’autres ressemblent à des fables farfelues tissées par une
imagination fertile - l’imagination d’un aimant ignorant ou d’un jaloux menteur.

L’un de ses prodiges c’est que Dieu a fait de lui une cause de guidance pour de
nombreuses personnes, touchées par ses exhortations, sa dévotion et son
ascétisme.

’Alî Ash-Shatnûfî cite, dans Bahjat Al-Asrâr, de nombreux miracles en


mentionnant chaque fois la chaîne de transmission. Mais comme nous l’avons
dit, ce livre contient de nombres récits controuvés et faussement attribués à
Sheikh `Abd Al-Qâdir.

L’Imâm Adh-Dhahabi, tout en affirmant qu’il croit d’une façon générale aux
miracles de `Abd Al-Qâdir, se déclare cependant sceptique sur nombre d’entre
eux. Il évoqua cela dans Siyar A’lâm An-Nubalâ’ : "Le Sheikh `Abd Al-Qâdir (Al-
Jîlânî), le Sheikh, l’imâm, le savant, le zâhid (ascète), le connaissant, le modèle,
le Sheikh de l’islâm, l’emblème des awliyâ’ (saints), le hanbalite, le Sheikh de
Bagdad. Je dis qu’il n’en est aucun parmi les grands Sheikhs qui ait plus d’états
spirituels et de prodiges (karâmat) que le Sheikh `Abd Al-Qâdir, mais beaucoup
de ces miracles ne sont pas véridiques et beaucoup de ces choses sont
impossibles".

Témoignages à son sujet


Sheikh Ibn Taymiyah dit de lui : "Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî, que Dieu lui
fasse miséricorde, ainsi que ses semblables, sont parmi les plus illustres sheikhs
de leur époque, ordonnant le strict respect du shar’ (législation islamique), des
Ordres [Divins] et des interdits, en leur donnant la préémience sur le goût
(dhawq) et la fatalité. Il est du nombre des plus illustres sheikhs qui
enjoignaient à abandonner la passion, la volonté propre. [...] Il ordonne au sâlik
(cheminant dans la voie de Dieu) de ne pas avoir de volonté propre à la base,
pour vouloir ce que Dieu Exalté Soit-Il veut". [12]

Dans son livre Hâdir Al-’Âlam Al-Islâmi (le Présent du Monde Musulman), l’Emir
Shakîb Arslân s’exprima sur le noble Sheikh en ces termes : "Abd Al-Qâdir Al-
Jîlânî qui naquit à Jilân en Perse fut un soufi grandiose, qui a eu une noble
jeunesse. Il a des disciples que l’on ne peut décompter tant ils sont nombreux.
Sa voie (tarîqa) est arrivée en Espagne. Puis, après la disparition du
gouvernement arabe de Gharnâta (Grenade), le centre de la voie qâdiriyyah fut
transféré à Fès. Par les lumières de cette voie, les innovations disparurent dans
les rangs des berbères et ils se sont attachés à la Sunnah et la Jamâ’ah
(regroupement). par ailleurs, c’est par l’intermédiaire de cette voie que les
africains noirs en Afrique de l’ouest ont trouvé la guidance, au 15e siècle". [13]

Sheikh Abû Al-Hasan An-Nadwi Al-Hasanî témoigna de l’étendue des


enseignements de Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî en disant : "Sheikh `Abd Al-
QâdirAl-Jîlânî ouvrit grande la porte de l’allégéance et du repentir. Des
musulmans des quatre coins du globe y entrèrent pour renouveler leur pacte
avec Dieu, en s’engageant à ne pas tomber dans le polythéisme ni la
mécréance, ni la corruption, ni l’innovation, ni l’injustice et à ne pas rendre
licite ce que Dieu interdit, ni délaisser ce qu’Il prescrivit. Ils s’engageaient à ne
pas se dépenser dans la recherche de l’ici-bas et à ne pas oublier l’au-delà.
Entrèrent par cette porte que Dieu eut ouverte par la main de Sheikh `Abd Al-
Qâdir Al-Jilânî des gens dont Dieu Seul connaît l’effectif tant ils étaient
nombreux : leurs états étaient droits et leur islam fut bon. Le Sheikh persévéra
dans leur éducation et l’évaluation de leurs actes, il supervisa leur état et leur
progression si bien que ces disciples spirituels sentirent la responsabilité qui
leur incombait après le pacte, le repentir et le renouvellement de la foi". [14]

As-Sam’ânî dit : " `Abd Al-Qâdir, originaire de Jilân, est l’Imâm des hanbalites,
leur Sheikh de l’époque. Il fut un pieux juriste, droit dans la religion, vertueux
et généreux. Il faisait le dhikr abondamment, il était absorbé par la méditation
en permanence et ses larmes coulaient rapidement. Il s’initia au Fiqh auprès de
Al-Makhramî, puis accompagna Sheikh Hammâd Ad-Dabâs. Il habitait à Bâb Al-
Azj dans une école qui fut construite pour lui. Nous sommes partis lui rendre
visite. Il vint et s’assit parmi ses disciples. Ils terminèrent la récitation du Coran,
puis il donna une leçon dont je n’ai compris un seul mot. Ce qui est encore plus
étrange, c’est que ses disciples se sont levés et ont redonné le cours. Peut-être
qu’ils ont compris, habitués à ses paroles et son expression comme ils le sont ".

Siyar A’lâm An-Nubalâ où l’Imâm Adh-Dhahabî écrivit : " Le Sheikh `Abd Al-
Qâdir (Al-Jîlânî), le Sheikh, l’imâm, le savant, le zâhid (ascète), le connaissant, le
modèle, le Sheikh de l’islâm, l’emblème des awliyâ’ (saints), le hanbalite, le
Sheikh de Bagdad."
Tombe de Sheikh Abd Al-Qadir, que Dieu lui fasse miséricorde

Préface du Secret des Secret (Al Bouraq)


"Si l’arbre se juge à ses fruits, `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî est certes un arbre d’une
valeur inestimable : il inspire en effet la plus ancienne des confréries soufies, la
qâdiriyya, aujourd’hui encore la plus importante du monde musulman. Né en
1077 dans un village du jîlân (dans l’Iran actuel), `Abd Al-qâdir arrive à Bagdad
vers 1095 pour étudier. La Nizâmiyya, première université musulmane, vient
juste de perdre le grand Al-Ghazâlî, parti à la découverte de lui-même. Alors
`Abd Al-qâdir renonce à s’y inscrire, et c’est avec plusieurs maîtres qu’il se forge
en quelques années, dans une cité où se côtoient les plus grands saints et les
pires perversions, une solide formation dans les différentes sciences
religieuses. Il y mène, semble-t-il, une vie agitée, tant au plan spirituel qu’au
plan matériel.

Puis il part pour, disent certains, vingt-cinq années d’errance et de retraite.


"Me prenant par la main, Dieu m’a élevé au-dessus de tous les adorateurs. Je
suis proche de mon Seigneur et comblé de L’avoir rencontré". Son maître le
plus marquant est alors Abû Al-Khayr Ad-Dabbâs, celui qui a dit : "Le plus court
chemin qui mène l’homme à Dieu, c’est de L’aimer. " On dit qu’il a également
été formé par abû yûsuf Al-hamadânî, un des premiers maîtres de la chaîne de
la confrérie naqshbandiyya.

En 1127, il réapparaît à Bagdad, et se révèle alors un prédicateur hors pair. Le


"faucon gris de Dieu" embrase le coeur des milliers de fidèles qui se pressent
pour écouter ses sermons. Et cette aptitude à ouvrir les coeurs continue à
oeuvrer depuis bientôt mille ans, même si un orientaliste moderne n’accorde
(avec un peu de présomption ou de naïveté ...) que peu de valeur aux sermons
d’`Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî, pas assez en tout cas pour justifier sa réputation !

Dans sa propre école, `Abd Al-Qâdir passe le reste de sa longue vie (il meurt en
1166) à enseigner, entouré d’une nombreuse famille. Son enseignement prône
à la fois le respect de la loi divine (`Abd Al-Qâdir se rattache au hanbalisme) et
la lutte intérieure (le grand jihâd) contre les passions. Le secret des secrets est
un petit livre que le maître a écrit pour ses disciples. Il n’est peut-être pas
inutile de préciser ici ce que signifie le mot " soufi ", puisqu’aussi bien ce livre
est un " livre de soufisme ". Le mot est aujourd’hui utilisé à propos de
quiconque s’engage dans une démarche spirituelle dans la voie du soufisme. En
toute rigueur, le mot doit être réservé à celui qui est parvenu au terme du
voyage. Celui-là n’a d’ailleurs rien à dire, ni à ceux (très rares) qui sont, comme
lui, réalisés (cela ne servirait à rien), ni à ceux qui le suivent sur le chemin (ils ne
comprendraient pas). Autant dire qu’un " soufi " ne se révèle pas. Ceux qui
suivent la voie soufie sont un peu plus nombreux : ils ne se diront jamais soufis,
car ils savent. Enfin viennent ceux, très nombreux, qui se préparent à entrer
dans la voie soufie. Parmi eux, beaucoup pensent avoir déjà emprunté la voie,
alors que le long, très long travail de purification préalable est à peine entamé
et que peu parviendront à franchir cette première étape. À tous ceux-là, le
Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî apportera une aide précieuse, si Dieu le veut, car
c’est pour eux qu’il a écrit le présent livre.

Il semble qu’il faille aussi préciser que, contrairement à une idée


malheureusement répandue, le soufisme est indissociable de l’islam. Le
soufisme repose sur la tradition, c’est-à-dire la transmission ininterrompue
depuis le Prophète Muhammad (la chaîne de transmission de certaines
confréries remonte à Dieu, par Gabriel). Les maîtres auto-proclamés, sans lien
établi avec la tradition, n’ont pas cours dans le soufisme. Car couper le
soufisme de sa source essentielle revient à le réduire à une sorte de
gymnastique ou d’hygiène " spirituelle ". Elles peuvent être utiles, mais elles ne
nourrissent pas cette attitude intérieure spécifique où se mêlent la nostalgie du
temps du pacte primordial et le désir ardent de retrouver l’intimité du
Créateur. Que Dieu soit remercié pour la sollicitude dont Il a fait preuve pour
guider la plume de Son serviteur dans ce que ce travail a de meilleur. Et qu’Il
veuille bien pardonner les erreurs que ce travail contient, et qui ne sont dues
qu’à la négligence de Son serviteur, car Lâ hawla wa lâ quwwâta illâ billâh, Il n’y
a de force et de puissance qu’en Dieu". [15]

Un mot aux prétendants à l’école de Sheikh Abd Al-Qâdir


Que Dieu fasse miséricorde au noble Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî, cet illustre
savant, emblème de la piété et de l’observance de Dieu. Qu’Il aide les
prétendants à cette noble voie, une voie lumineuse, éclairée par le Coran et la
Sunnah, loin de toute déviation, à honorer leur pacte avec Allâh.

"Chemine vers le Vrai (Al-Haqq) en battant des ailes du Coran et de la Sounnah.


Et presente-toi devant Lui, main dans la main avec le Messager d’Allâh, paix et
bénédiction de Dieu sur lui", tels furent les enseignements et la vie de cet
Imâm, que Dieu lui fasse miséricorde et qu’Il l’agrée.

P.-S.
[1] Qutb Al-Islâm wa Al-Muslimîn, le pôle de l’Islam et des musulmans, est un
titre honorifique attribué par des savants à des Imâms qui furent des sommités
en sciences religieuses et des modèles de piété et d’observance de Dieu. Il en
va de même pour des titres comme "sheikh Al-islâm". L’expression Qutb Al-
Islâm fut par exemple employée par le célèbre juriste Ahmad Ibn Hajar Al-
Haythamî Al-Makkî au sujet du noble Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî (cf. Al-
Fatâwâ Al-Hadîthiyyah, p. 149). De même, l’Imâm As-Sakhâwî intitula la
biographie qu’il a écrite de l’Imâm An-Nawawî : Al-Manhal Al-’Adhb Ar-Râwî fî
Tarjamat Qutb Al-Awliyâ’ An-Nawawî, La Source d’Eau Douce dans la
biographie du "Pôle des Saints" An-Nawawî. On la trouve également dans le
livre "Madjmû` Al-Fatawâ" de Sheikh Ibn Taymiyah. Ces titres honorifiques ne
confèrent aucun pouvoir propre au Sheikh. Aussi, les fables que certains
ignorants ou hérétiques ont tissé pour faire du "pôle" ou du "ghawth" un saint
qui gouverne le monde ou qui a un pouvoir propre de gestion du monde,
relèvent de l’égarement manifeste et du polythéisme, dont tout musulman
s’innocente. Ces nobles Sheikhs, Al-Jilânî, Ar-Rifâ`î, An-Nawâwî, et leurs
semblables seront les premiers à s’innocenter de toute personne qui leur a
attribué un pouvoir de gestion du monde ou d’autres mythes polythéistes. La
personne qui use de ces titres honorifiques doit savoir qu’ils sont attribués à
des serviteurs de Dieu, qui furent des hommes bénis, connus pour leur science
et leur piété.
[2] Cette lignée est établie dans de nombreux livres de biographies. Elle est
citée, entre autres, dans Shadharât Adh-Dhahab par l’Imam l’historien `Abd Al-
Hayy Ibn Al-’Imâd Al-Hanbalî (m. 804 A.H.) et le Târikh du juriste chaféite Ibn
Al-Wardî. Il est dit au sujet d’Ibn Al-Wardî (m. 749 A.H.) dans Fawât Al-
Wafiyyât, volume 3 p. 157 : "le très noble juge, l’Imâm, le juriste, l’homme de
lettres, Zayn Ad-Dîn Ibn Al-Wardî Al-Ma’arrî Ash-Shâfi’î. Il est du nombre des
personnes vertueuses, des juristes, des hommes de lettres et des poètes de son
époque".

[3] Târikh Ibn Al-Wardî.

[4] Târîkh Ibn Al-Wardî.

[5] Dans Al-Fatâwâ Al-Hadîthiyyah p. 149, le Hâfidh Ibn Hajar Al-Makkî rappelle
que Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî était versé dans la Sunnah et le Fiqh selon les
écoles chaféites et hanbalites et qu’il donnait des verdicts selon les deux
écoles.

[6]Al-Muslimûna fil-Hind, "Les Musulmans en Inde", p 140-146 par l’érudit


Sheikh Abû Al-Hasan An-Nadwî.

[7] Rijâl Al-Fikr wa Ad-Da`wah, les hommes de la pensée et l’appel à Dieu, p.


248 par Sheikh Abû Al-Hasan An-Nadwî.

[8] Al-Fath Ar-Rabbânî wal-Fayd Ar-Rahmânî , L’Ouverture Seigneuriale et la


Manne du Miséricordieux, par Sheikh `Abd -Al-Qâdir Al-Jilânî, p29

[9] Madjmû’ Al-Fatâwa, par Ibn Taymiyah, volume 10, p 516-517

[10] Force est de constater qu’une anecdote très similaire est attribuée à
l’Imâm Ahmad Ar-Rifâ`î Al-Husaynî. L’ordre d’égorger un poulet dans un endroit
où nul ne nous voit est alors donné par Sheikh Mansûr Al-Batâ’ihî, l’oncle
maternel et le Sheikh de l’Imâm Ar-Rifâ`î. A la fin de la journée, l’Imâm Ahmad
fut le seul disciple à retourner au Sheikh sans avoir égorgé le poulet, car quel
que soit l’endroit où il allait il se rappelait que Dieu le voit. C’est d’ailleurs suite
à cet événement que Sheikh Mansûr choisit son neveu, l’Imâm Ar-Rifâ`î,
comme successeur de son école d’éducation spirituelle. La similitude entre les
deux anecdotes est d’autant plus frappante que les deux nobles Sheikhs Ar-
Rifâ`î et Al-Jilânî sont contemporains et étaient liés par une grande fraternité.
In shâ’Allâh nous y reviendrons dans la biographie de l’Imâm Ar-Rifâ`î, que Dieu
l’agrée.

[11] Al-Fatâwâ Al-Hadîthiyyah p. 149, par Ibn Hajar Al-Makkî

[12] Majmû` Fatâwâ Ahmad Ibn Taymiyah, volume 10, p. 488-489.

[13] Hâdir Al-`Âlam Al-Islâmî (le Présent du Monde Musulman), v. 2 p. 396, par
l’Emir Shakîb Arslân

[14] Rijâl Al-Fikr wa Ad-Da`wah, les hommes de la pensée et l’appel à Dieu, p.


248 par Sheikh Abû Al-Hasan An-Nadwî.

[15] avec son autorisation, la préface de `Abd -el-Wadûd Bour, traducteur du


"Secret des secrets" (Sirr Al-Asrâr) édité par Al-Bouraq, préface où il insiste sur
la différence entre les soufis réalisés, très rares, et ceux plus nombreux qui
cheminent ou en sont aux balbutiements, lesquels n’ont aucune raison de se
parer de ce nom.
Du jeûne : Abd al-Qader Al-Jilâni (r.a)

Voici un texte de Abd al-Qader Al-Jilani (qu'Allah sanctifie son secret) sur le
Jeûne.

Le jeûne prescrit par la religion consiste à s’abstenir de manger, boire et avoir


des relations sexuelles entre l’aube et le coucher du soleil, alors que le jeûne
spirituel consiste, outre cela, à protéger ses sens et ses pensées de tout ce qui
est illicite. C’est abandonner tout ce qui est disharmonieux, extérieurement
aussi bien qu’intérieurement. La moindre infraction à cette intention rompt le
jeûne.
Le jeûne religieux est limité dans le temps, alors que le jeûne spirituel est
continuel et dure tout au long de la vie temporelle et éternelle. C’est le vrai
jeûne.

Notre Maître le Prophète remarque :

Il sont nombreux ceux qui jeûnent et auxquels leurs efforts ne rapportent que la
faim et la soif, et aucun autre bénéfice.
Il y a aussi ceux qui rompent le jeûne lorsqu’ils mangent, et ceux dont le jeûne
continue même après qu’ils aient mangé. Ce sont eux qui gardent leurs sens et
leurs pensées à l’abri du mal et qui évitent que leurs mains et leur langue ne
blessent quiconque. C’est à ceux-là qu’Allah le Très Haut a promis.

Jeûner est une action faite pour l’amour de Moi, et c’est Moi qui en accorde la
récompense.

A propos des deux formes de jeûne, notre Maître le Prophète dit :

Celui qui jeûne a deux satisfactions. La première est lorsqu’il rompt le jeûne à la
fin du jour. La seconde est lorsqu’il voit. [1]
Ceux qui connaissent la forme extérieure de la religion disent que la première
satisfaction de celui qui jeûne est le plaisir de manger après un jour de jeûne, et
le sens de la satisfaction exprimée par « lorsqu’il voit » correspond au moment
où quelqu’un qui a jeûné tout le mois de Ramadân voit la nouvelle lune qui
marque la fin du jeûne et le début des festivités.
Ceux qui connaissent le sens intérieur du jeûne disent que la joie de rompre le
jeûne se rapporte au jour où le croyant entrera au paradis et y prendra part aux
ravissements, et que la grande joie « lorsqu’on voit » signifie ce qu’éprouve le
croyant en voyant la vérité d’Allah avec l’œil secret de son cœur.

Encore plus précieux que ces deux formes de jeûne, est le jeûne de vérité, qui
revient à empêcher son cœur d’adorer quoique ce soit d’autre que l’Essence
d’Allah. On le fait en rendant l’œil du cœur aveugle à tout ce qui existe, même
dans le royaume secret en dehors de ce monde, sauf l’amour d’Allah. Car bien
qu’Allah ait créé toute chose pour l’homme Il a créé l’homme uniquement pour
Lui, et Il a dit :

L’homme est Mon secret, et Je suis son secret.


Ce secret est une lumière venant de la lumière divine d’Allah. Il est le centre du
cœur, fait de la plus subtile des matières. Il est l’âme qui connaît toute les
vérités secrètes. Il est le lien secret entre la créature et son Créateur. Ce secret
n’a ni amour ni inclination pour quiconque autre qu’Allah.
Il n’y a rien de précieux à espérer, il n’y a pas d’autre but, pas d’autre bien-aimé
en ce monde ou dans l’au-delà, sinon Allah.
Si un atome de quoi que ce soit d’autre que l’amour d’Allah entre dans le cœur,
le jeûne de vérité, le vrai jeûne, est rompu. Il faut alors le rétablir, revivifier la
volonté et l’intention, retourner à Son amour, ici et dans l’au-delà. Car Allah
dit :

Le jeûne est à Moi et c’est Moi qui en accorde la récompense.

[1] Le jeûneur a deux joies : lorsqu'il rompt le jeûne, il se réjouit de sa rupture,


et lorsqu'il rencontre son Seigneur, il se réjouit de son jeûne ". (Bukhari et
Muslim)
________________________
Source : chapitre 17 sur le jeûne (p. 141) de l’ouvrage « Secret des Secrets »
(Sirr al-asrâr) de Abd al-Qader Al-Jilâni chez Al Bouraq.Traduction de Abd el-
Wadûd Bour.
Conseils [Shaykh 'Abd al-Qadir al-Jîlânî (ra)]
Futuh al-Ghayb
(L'accès au Mystère)

Shaykh 'Abd al-Qadir al-Jîlânî

Traduction & Notes : Nabîl Badrâwî


Éditions Al Bouraq

Soixante-seizième discours

(Pages 293 à 298)

Je te recommande de fréquenter les riches avec dignité (bi-at-ta'zîz), et les


pauvres avec humilité (bi-at-tadhlîl). Garde l'humilité et la sincérité, autrement
dit la permanente vision du Créateur. Ne critique point Allah dans [tes
réactions envers] les causes secondes, demeure-Lui humblement soumis dans
tous les états.

Ne néglige point le droit de ton frère sous prétexte de l'amitié qui vous unit.

Fréquente les "pauvres (fuqarâ) avec modestie, dans le respect des


convenances et avec générosité. Et laisse ta nafs périr jusqu'à ce que la vie
[véritable] te soit donnée.

[Souviens-toi que] les créatures les plus proches d'Allah sont celles qui s'avèrent
les plus magnanimes. (Et que) la meilleure œuvre consiste en la garde (ri'âya)
du "secrêt" (sirr) pour qu'il ne se tourne pas vers "autre qu'Allah".

Tiens-toi fermement à la Vérité et à la patience. Que dans ce monde, deux


choses te suffisent : la compagnie d'un faqîr et le service (hidma) assidu rendu
à un walî. Sache que le faqîr est celui qui ne se contente de rien en dehors
d'Allah ( ). (Et sache que) l'agression dirigée contre un inférieur est faiblesse,
contre un supérieur, une fanfaronnade, et contre un égal, un mauvais
caractère.

La pauvreté et le tasawwuf sont des choses sérieuses. Ne les prends en rien à


la légère.

Qu'Allah nous accorde Sa grâce propice (waffaqanâ) ainsi qu'à tous les
musulmans - âmin !

Ô Ami (walî), applique-toi à l'invocation (dhikr) d'Allah dans tout état, car elle
réunit tout bien possible. Et protège-toi en adhérant fermement à la "corde
d'Allah" (3:13) ; ce qui repoussera toute calamité. Reste toujours prêt à
recevoir les évènements décrétés par le Destin, car ils sont inéluctables. Et
sache que tu seras interrogé sur tes mouvements et tes repos. Consacre-toi à
ce qui est la priorité de l'instant et prends garde à ne pas engager tes membres
dans des actes superflus.

Sois obéissant à Allah, à Son Prophète et à celui auquel Il a confié Sa


Lieutenance (walâ-hu).

Donne à ce dernier son dû, et ne lui réclame pas ce qui lui incomberait - Et prie
(pour lui) dans tout état. Aie bonne opinion des musulmans et de bonnes
intentions à leur égard. Évertue-toi à leur procurer tout bien. Ne laisse pas
passer la nuit en gardant dans ton cœur un désir de nuire, une rancune ou une
colère pour quiconque. Il faut que tu pries pour celui qui t'a causé du tort, veille
à être conscient du regard d'Allah sur toi (râqib Allah).

Astreins-toi à la nourriture licite (halâl) et interroge les gens de la Science par

Allah au sujet de ce que tu ignores. Éprouve la pudeur envers Allah ( ) ; que


ta compagnie soit avec celui qui est avec Allah. Et fréquente ce qui est "autre
qu'Allah" dans le respect de Sa compagnie.

Fais chaque matin l'aumône d'un petit pain et, le soir, la prière des morts pour
tous les musulmans décédés au cours de la journée. Après la prière du coucher
du soleil (maghrib), prie pour la demande de consultation (istikhara).

Puis répète sept fois, matin et soir : "Ô Allah, sauve-nous du feu" ; récite
régulièrement (les versets suivants) : "Je cherche refuge en Allah, qui entend
tout (as-samî') et dont la science englobe toute chose (al-'alîm), contre Satan
le lapidé. Lui, (est) Allah, nul Dieu que Lui, le Roi, le Saint, la Paix, le Garant, le
Gardien, le Fort, le Puissant, le Magnifique. Gloire à Allah ! Loin de Lui ce
qu'on Lui associe. Lui Allah, le Créateur, le Novateur, le Formateur, à Lui sont
les plus beaux noms, les êtres des cieux et de la terre Le glorifient. Il est le
Puissant, le Sage" (59:23-24).
La pureté

sagesses Abd el Qader al-Jilani


Abd el Qader al-Jilani
La pureté intérieure peut se perdre, plus souvent que la pureté extérieure.
Elle se perd par le mauvais caractère, un comportement vil, des actes et des
attitudes dommageables tels l'orgueil, l'arrogance, le mensonge, le
bavardage, la calomnie, l'envie, la colère...

Sois en permanence dans l'effacement et ne t'affirme en rien sauf dans les


commandements et les interdictions car c'est Lui Qui t'a confirmé à ce niveau.

Lorsque la repentance est confirmée, la Foi s'accroît et se confirme aux yeux


des adeptes de la sunnah. Car la Foi croît et décroît. Elle croît avec
l'obéissance et décroît avec la désobéissance

Issa (Jésus) - que la paix soit sur lui - demanda à Iblis quelle était la créature la
plus agréable pour lui et la plus désagréable. La plus agréable pour moi, lui
répondit Iblis, est le croyant avare et la plus désagréable le débauché
généreux... parce que j'espère pour le croyant avare que son avarice le
conduira à la désobéissance et je crains pour le débauché généreux que ses
péchés ne soient effacés à cause de sa générosité

Celui qui a l'intention d'entrer dans l'isolement intérieur doit mettre à la


porte de son coeur tout orgueil, arrogance, esprit de vengeance, tyrannie,
colère, envie, intolérance, calomnies et autres choses de ce genre. Si l'un de
ces sentiments entre en celui qui est dans l'isolement, son coeur est souillé. Il
n'est plus à l'écart du monde et sa solitude n'a plus de valeur. Quand la saleté
entre dans un coeur, il perd sa pureté et tout bien est aboli. Dieu a dit : "Ce
que vous avez produit est magie! Allah l'annulera". (Coran 10, 81)

Repens-toi et reste ferme dans ton repentir. En effet, ce qui importe ce n'est
pas le repentir lui-même, mais la fermeté du repentir. Ce qui importe ce n'est
pas la plante, c'est sa vigueur, son enracinement et ses fruits. Attachez-vous à
vous conformer à Dieu dans les épreuves et dans l'adversité, dans la pauvreté
et dans la richesse, dans les difficultés et dans l'aisance, dans la maladie et
dans la bonne santé, dans le bien et le malheur, dans le don et dans la
réserve. Je ne vois pas d'autre remède pour vous que de vous en remettre à
Dieu.
Eviter la vilénie [Shaykh Abd al-Qadir al-Jilani (ra)]

Extrait de :
"Al-Fath al-Rabbani wa l-Faydh al-Rahmani"
du Shaykh 'AbdulQader Jilani
(Enseignements soufis)
Traduit par Muhammed al-Fatih aux éditions al-Bouraq.

Eviter la vilénie.

Séance du Mardi 19 de Shawwal, 545 de l'Hégire à son école :

"Le faux dévot a un habit propre mais son coeur est souillé. Il donne
l'impression de renoncer aux choses licites mais répugne à gagner sa vie
honnêtement. Il se sert de sa religion comme gagne-pain. En général il ne
s'abstient pas de ce qui est défendu. Il use de ce qui set
incontestablement illicite. Il cache son affaire aux gens du commun et ne
la dissimule pas à l'élite. Tout son renoncement et son obéissance ne sont
qu'apparence. Son extérieur est brillant mais son intérieur indique sa

ruine. Malheur à toi ! L'obéissance à Dieu se fait avec le coeur, non


avec la forme extérieure. Toutes ces choses se rapportent aux coeurs, aux
secrets et à la spiritualité. Dénude-toi par rapport à l'état où tu te trouves

pour que je puisse t'apporter auprès de Dieu un habit inusable. C'est à


toi d'ôter pour qu'Il te couvre. Enlève les habits de tes négligences envers

les droits de Dieu - Enlève les habits de ton attachement et de ton


associationnisme avec les créatures. Enlève les habits des désirs, des
grossièretés de l'arrogance et de l'hypocrisie ainsi que de ton amour
d'être accepté auprès des créatures, de leur zèle envers toi et de leurs
dons pour toi. Ôte les habits de ce bas-monde et mets ceux de la Vie
Future. Débarrasse-toi de ta puissance, de ta force, de ta générosité et

mets-toi en présence de Dieu - dépourvu de puissance, de force,


d'attachement aux causes et d'associationnisme avec quiconque parmi les
créatures.
Si tu réalise cela, tu verras Sa Bienveillance qui t'enveloppera, sa
Miséricorde qui te rassemblera, Sa Bienfaisance qui te couvrira et te
rattachera à elle. Fuis vers Lui. Voue-toi à Lui. Va vers Lui, détaché et
isolé par rapport à ce qui n'est pas Lui. Va vers Lui, dispersé et solitaire
pour qu'Il te rassemble et te relie aux puissances de ton intérieur et de
ton extérieur. Ainsi, même s'Il t'enferme à l'intérieur des cosmos et te fait
supporter tous les poids, ceux-ci ne te nuiront point et tu y sera préservé
par Lui.
C'est dire que celui qui annihile les créatures par la saisie de son
Tawhid(l'affirmation de l'unicité de Dieu), annihile ce bas-monde par la
saisie de son renoncement ; celui qui annihile tout ce qui est autre que

son Seigneur par la saisie du souhait, aura parachevé la reussite et le


succès et gagnera le bien. Mais toi, ta langue est pieuse et ton coeur est

vicieux. Ta langue loue Dieu et ton coeur s'y oppose. Ton extérieur est
musulman et ton intérieur est impie. Ton extérieur affirme l'unicité de
Dieu et ton intérieur prône le polythéisme. Ton renoncement comme ta
Foi n'apparaissent que sous ton extérieur tandis que ton intérieur est une
ruine, comme de la blancheur sur un tas d'immondices. Si tu es ainsi, le
démon envahit ton coeur et l'élit comme demeure pour lui ! C'est dire que
le croyant commence par restaurer son intérieur avant de reconstruire
son extérieur. C'est comme celui qui construit une maison : il dépense de
grosses sommes d'argent pour embellir l'intérieur tandis que la porte
extérieur reste en ruine. Ce n'est qu'en terminant le restauration de
l'intérieur qu'il installe une belle porte pour cette maison. Tel est le

commencement avec Dieu et avec Son agrément. Ensuite on se tourne


vers les créatures, grâce a sa Permission. Le commencement consiste à
s'assurer la Vie Future, ensuite on peut prendre ses parts de ce bas-
monde".
Futuh al-Ghayb
(L'accès au Mystère)

Shaykh 'Abd al-Qadir al-Jîlânî

Traduction & Notes : Nabîl Badrâwî


Éditions Al Bouraq

Soixante-quinzième discours :

Du Tasawwuf et de la base sur laquelle il est établi


(Pages 289 à 291)

Je te recommande la crainte d'Allah (taqwâ Allah) et son obéissance ; le


respect de l'extérieur de la Loi, l'intégrité de la poitrine (sadr), la générosité
de l'âme, l'aménité du visage, la charité agissante, l'abstention
d'occasionner du mal, la patience devant le préjudice et la pauvreté, la
défense de la dignité de maîtres spirituels, l'affabilité avec les frères, la
véracité et le bon conseil avec les petits comme les grands [d'entre eux] ; le
renoncement aux querelles, la bonté et la bienveillance, l'habitude de la
libéralité et l'abandon de la thésaurisation, la cessation de la fréquentation
des profanes, et entraide pour la vie traditionnelle (dîn) et celle pour ce bas-
monde (dunyâ).

La vraie pauvreté c'est celle que tu ne manifestes pas à ton semblable. La


vraie richesse c'est d'être indépendant de ton semblable.

Le Tasawwuf ne consiste pas à acquérir la connaissance par les discussions,


les "joutes oratoires" (qîl wa qâl), mais par la faim, la rupture des habitudes
et l'éloignement des choses plaisantes [pour l'individualité].

N'aborde pas un faqîr avec la science, tu l'effaroucherais, mais aborde-le


plutôt avec la bonté - La science éloigne d'emblée et la bienveillance (rifq) crée
l'intimité.

Quant au Tasawwuf, il est bâti sur huit qualités (hisâl) :

• La Générosité (Sahâ), sur le modèle de notre seigneur

Ibrahim [Abraham] (
• La Satisfaction (Ridha), sur le modèle de Ishaq [Isaac] (

),
• La Patience (Sabr), sur le modèle de Ayyûb [Job] (

),
• L'Allusion (Ishâra), sur le modèle de Zakariya [Zacharie] (

),
• L'Expatriation (Ghurba), sur le modèle de Yahyâ [Jean] (

),
• La Sagesse Divine (at-Tasawwuf), sur le modèle de Mûssâ

[Moïse] ( ),
• Les Pérégrinations (Siyâha), sur le modèle de notre seigneur

'Issâ [Jésus] ( ),
• La Pauvreté (Faqr), sur le modèle de notre seigneur et
Prophète Muhammad, que la grâce et la paix soient sur lui ainsi
que sur ses frères d'entre les Prophètes et les Envoyés, toutes leurs
familles (Âl) et tous leurs compagnons.
Le Pauvre en Dieu [Shaykh Abd al-Qadir Jilani (ra)]
Le Pauvre en Dieu
Sayyidi Abd al-Qadir Jilani

Sayyidi Abd al-Qadir Jilani (qu'Allah sanctifie son secret) a dit:

« Ce qui est requis du pauvre en Allah [faqir] est qu'il soit souple dans son
raisonnement [fikr] et centré sur la remémoration [dhikr], courtois dans le
désaccord [munaza'a] et prêt à aider à la réconciliation [muraja'a]. Il ne doit
rien chercher chez le Seigneur de la Vérité sauf la Vérité [Haqq], et il ne doit
rien pratiquer à part la véridicité [sidq]. Il doit être le plus tolérant des gens,
ainsi que le plus discret. Son rire doit être du genre joyeux et souriant, et sa
curiosité doit être un instrument pour apprendre. Il doit être un rappel pour
l'inconscient, et un éducateur pour l'ignorant. Il ne doit pas faire du mal à ceux
qui lui en font, et il ne doit pas se mêler de ce qui ne le regarde pas.

"Il doit donner beaucoup sur le chemin des faveurs, mais peu sur le chemin de
l'offense. Il doit être attentif à s'abstenir des choses illicites, et se tenir bien loin
des choses à la licéité douteuse [shubuhat]. Il doit être un secours [ghawth]
pour l'étranger, et un père pour l'orphelin. Sa joie doit être apparente sur son
visage, tandis que sa tristesse est gardée dans son cœur. Il doit être absorbé
par sa contemplation [fikr] et heureux de sa pauvreté [faqr]. Il ne doit pas
dévoiler un secret, ni soulever un voile. Il doit être gracieux dans ses
mouvements, libéral dans sa gentillesse, charmant dans son apparence,
généreux pour en faire bénéficier les autres, raffiné dans ses goûts, excellent
dans son caractère moral, et vraiment doux.

"Il doit être une substance précieuse qui se fond et coule. Il doit être long dans
son silence [samt] et agréable dans ses manières [na't], il doit se contenir
quand on le traite inconsidérément, et être très patient avec celui qui le traite
mal. Il ne doit pas y avoir de gel [jumud] des sentiments en sa présence, et pas
d'extinction [khumud] du feu de la Vérité. Il ne doit jamais être calomniateur
[nammum], envieux [hasud], impétueux [`ajul], ou malveillant [haqud]. Il doit
traiter les anciens avec déférence, et les jeunes avec compassion.

"Il doit être digne de confiance [amana] et éloigné de la trahison [khiyana]. Son
habitude doit être la véritable dévotion, et la modestie doit être sa disposition
naturelle. Il doit toujours être en alerte, et être constamment vigilant sur sa
pratique. Il doit se satisfaire de peu, et être très endurant dans la souffrance. Il
doit être insignifiant à ses propres yeux, mais être important à ceux de ses
frères. Son comportement doit être un exemple de bonnes manières, [adab] et
son discours doit être une merveille [`ajab]. Il ne doit jamais exulter face à la
misère d'autrui, ni dire du mal de qui que ce soit dans son dos.

"Il doit être digne et très patient, satisfait et très reconnaissant. Il ne doit
passer que peu de temps en paroles, et faire une pratique régulière de la prière
rituelle [salat] et du jeune. Il doit être fiable de langue et ferme de cœur. Il doit
traiter ses hôtes avec une hospitalité cordiale, et fournir à tout ceux qui sont
présents toute la nourriture disponible. Quand un désastre lui arrive, ses
voisins ne doivent pas en être affectés en retour.

"Il ne doit pas être quelqu'un qui abuse verbalement [sabbab], un médisant
[mughtab], un calomniateur [ghayyab], un diffamateur [nammam], ou
quelqu'un qui cherche les défauts d'autrui [dhammam]. Il ne doit pas être
impétueux [`ajul], insouciant [ghaful], envieux [hasud], irritable [malul],
malicieux [haqud], ou ingrat [kanud].

"Il doit avoir une langue qui est rangée [makhzun], un coeur qui est soucieux
[mahzun], une façon de parler qui est mesurée [mawzun], et une façon de
penser qui doit voyager loin et large, à travers ce qui a été, et ce qui est à venir
[ma yaun.]"
{Sagesses} Shaykh Abd al-Qâdir al-Jilânî (ra) et Satan

Shaykh Abd al-Qâdir al-Jilânî ( ) et Satan

le vrai miracle est le fait de se détacher du moi et d'avoir la certitude que Tout
vient de Lui par Sa grâce et conformément à Sa loi

Un jour, alors que cet éminent maître et savant était assis avec ses disciples, un
nuage lumineux dans le ciel apparut! Et une voix du ciel lui cria : « Je suis ton
Seigneur, je suis satisfait de toi, je t'autorise tout, tu peux t'adonner à l'illicite
ou t'interdire le licite »

Ce grand maître était anéantit en Dieu, son ego est mort (pour quelqu'un
d'autre cela pourrait être une gloire pour lui et un témoignage de sa proximité,
il ne posera même pas de questions et acceptera tout ce qui est annoncé par
cette voix)…Mais, ce connaisseur sûr de lui, répondit aussitôt : « Dis : je suis
Allah » , on n'entendit plus la voix un moment, et Moulay ‘Abd al-qadir
continue : « Maudit sois tu, tu es Satan », le nuage devient noir, et la voix repris
: « Tu as été sauvé par Ta science, ‘Abd al-qadir ! »

Un disciple posa alors la question : « Mais, mon maître comment tu as fait pour
dévoiler la vérité de ce nuage et de cette voix ?»

‘Abd al-qâdir répondit : « D'abord, personne parmi les créatures ne pourra se


permettre de s'appeler par le Nom suprême d'Allah, sinon il sera brûlé : et le
nuage n'a pas pu se prendre pour Allah, mais simplement pour un Seigneur
(rabbun). Je me suis rappelé de même, grâce à Dieu du verset : « Ce n'est
nullement le fait d'un être humain que Dieu lui adresse la parole si ce n'est
par inspiration ou de derrière un écran (voile) ou qu'Il envoie un messager
(l'Archange Gabriel) pour qu'il lui inspire avec Sa permission ce qu'Il veut :
Coran Sourate 42, verset : 51 ». Enfin, Dieu n'aurait pas rendu licite ce qui est
illicite ou illicite ce qui est licite. »
Extrait très intéréssant du "Réveil des Coeurs"

Salam alaikoum

voici un extrait très intéréssant d'un livre intitulé : "Le réveil des coeurs"

Il s'agit d'une traduction du livre «Jalâ'u al afhâm» du cheikh Abdel Kader Al


Jîlânî et qui est composée d'un ensemble de sermons aussi bien pour l'élite que
pour le commun du peuple.
Livre :

Dans cet extrait le Sheykh parle du baton de Moussa alayhi selem et de ce qu'il
etait capable d'accomplir.
Nous avions vu précedement que le baton de Moussa etait en vérité un
Jawahar haya (Futuhat Makiyat Ibn Arabi)

Extrait:

Lorsque Moise était fatigué, sa canne le portait comme une monture ainsi que
ceux qui étaient avec lui. Lorsqu'il se trouvait en face d'un fleuve, elle devenait
pour lui une digue sur laquelle il passait; lorsqu'il se trouvait en face d'un
ennemi, elle combattait pour lui.
Un jour, alors qu'il faisait paître des moutons dans une terre déserte, sans
aucune compagnie sauf celle de son Seigneur, il fut térrassé par le sommeil et
s'endormit.
Lorsqu'il se réveilla, il remarque des tâches de sang sur le haut de sa canne ; il
regarda autour de lui et vit un grand serpent mort. Il remercia alors Dieu du
secours que lui apporta sa canne. Lorsqu'il avait faim, elle devenait un arbre et
donnait des fruits sur le champ ; il en mangeait selon ses besoins ; lorsqu'il
avait soif, elle devenait une source dans laquelle il s'abreuvait selon ses besoins
; et lorsqu'il etait indisposé par la chaleur du soleil, il la mettait devant lui et
elle lui faisait de l'ombre.
Il en est ainsi de ce serviteur qui, lorsque son coeur devient sain et digne de son
Seigneur (qu'Il soit exalté), Dieu mettra en Lui des avantages pour les créatures
en général et pour Lui en particulier.
Un avantage général et un avantage particulier : ce qui apparaît pour les
créatures et ce qui est caché pour Lui, ce qui est notoire pour les créatures et
ce qui est secret pour Lui.
Saiydi Abd Al Qadir Al Jilani(ra) /Ouvrages

Voici en fichiers-joints , 4 ouvrages ,parmi les plus importants ,dont "Taj

Al Awliya",de Saiydi Abd Al Qadir Al Jilani ,Maitre éponyme de


la Tariqa Qadiriya
Les affiches résumées ,lorsqu'ils existent en francais.
Les hagio contiennent un descriptif des principaux ouvrages.

Hagiographie de Saiydi Abd Al Qadir Al Jilani


L’Imâm `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî

Un Imâm du Fiqh et du Tasawwuf


vendredi 30 novembre 2001

Sheikh Muhyiddîn `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî (1077 E.C./472 H. - 1166


E.C./561 H.) fut un phare de son époque dans les sciences spirituelles et
les disciplines relatives à la Loi divine. Sa réputation fut telle dans les
sciences du soufisme et de la sharî`a que certains lui donnèrent le titre de
Pôle [1].

Naissance et lignée

Il s’agit du noble Sheikh, le pieux, le modèle, Abû Muhammad `Abd A-


Qâdir Ibn Abî Sâlih Mûsâ Jankî Dôst Ibn Abî `Abd Allâh Ibn Yahyâ Az-
Zâhid (le dévot) Ibn Muhammad Ibn Dâwûd Ibn Mûsâ Ibn `Abd Allâh
Ibn Mûsâ Al-Jûn Ibn `Abd Allâh Al-MahdHasan Al-Muthannâ Ibn Al-
Hasan Ibn Alî Ibn Abî Tâlib [2],, que Dieu l’agrée.

Ainsi, sa lignée rejoint-elle du côté paternel la branche florissante de


l’Imâm Al-Hasan Ibn `Alî Ibn Abî Tâlib, que Dieu les agrée tous deux.
Du côté maternel, il est le fils de Umm Al-Khayr Fâtimâh Bint Abî `Abd
Allâh As-Sawma`î. Sa mère fut, selon l’expression même d’Ibn Al-Wardî,
"dotée d’états spirituels et de prodiges" [3]. Quant à son grand-père
maternel, Sheikh Abî `Abd Allâh As-Sawma`î, il est originaire de "Jîl",
encore appelé "Kîl" ou "Kilân" ou "Jilân" dont il était l’un des plus nobles
savants. [4]
Il naquit dans la cité de Jîlân, dans la province nord-est de la Perse, en
l’an 1077 A.D. A l’âge de dix-huit ans, il partit pour Bagdad à la poursuite
de la connaissance et de la guidance divines.
Suite :
http://www.islamophile.org/spip/L-Im...Al-Jilani.html

Deux autres liens:


http://membres.lycos.fr/jilani/
http://sabyl.forumactif.com/histoire...-1166-t475.htm

En fichiers-joints:
1/ ‫سّر السرا و مظهر النوار فما يحتاج اليه البرار‬
Sirrou al Asrar wa madhhar-l-anwar fi ma yahtajou ilayhi al abrar

Traduit en Francais sous le titre:"Le secret des secrets"(dont ont


besoin les justes )

2/ ‫ُفتوح الغيب‬
Foutouh al Ghayb

Traduit en Francais sous le titre:"L'accés au mystère"

3/ ‫تاج الولياء وبرهان الصفياء‬


Taj Al Awliya wa Bourhan Al Asfiya
(Le titre complet est plus long)
Ne semble pas etre traduit en francais(?)

4/‫رسائل الغوث سيدي عبد القادر الجلني‬


Rasa'il al ghawth saiydi Abd Al Qadir Al Jilani

"Lettres" de Sidi Abdel Qader Al Jilani:15 "Lettres" trés instructives ,à


base de 75 versets coraniques.
Ne semble pas traduit.(?)

"Abd El-Qader El-Jilânî (1077ou1078-1166) est le fondateur de la Tariqa


Qadiria, fondée a Bagdad. La compilation de séances de ce grand maître
qui nous est proposée ici est une source de lumière qui éclaire le chemin
menant à notre coeur afin de découvrir Dieu."

"Le croyant est celui qui gouverne, non pas celui qui est gouverné. Si tu
veux le Seigneur, expulse le bas monde, la Vie Future et tout ce qui est
autre que Lui de ton cœur. Fuis vers les déserts et les lieux inhospitaliers
pour acquérir la Foi dans la solitude et la retraite. Lorsque tu te soustrais
à ton âme ; ton coeur te parle. Puis ton secret intime se mêle à la
conversation. Ensuite Dieu, qu'Il soit Exalté et Magnifié, vous prend en
charge".
Auteur:ABD El-QADER El-JILANI
Editions:Al-Bouraq ,1996

Magnifique compilation de sermons de Sidi Abdelqader ,sous forme


d'enseignements par thèmes, au style sans complaisance;

traduit par : Abd el-Wadûd Bour


al-Bouraq , Beyrouth
collection Héritage spirituel
Parution : novembre 1999

Quatrième de couverture

Si l'arbre se juge à ses fruits, 'abd al-qâdir al-Jîlânî (1077-1166) est certes
un arbre d'une valeur inestimable : il inspire en effet la plus ancienne des
confréries soufies, la qâdiriyya, aujourd'hui encore la plus importante du
monde musulman.

Le secret des secrets est un petit livre que le maître a écrit pour ses
disciples : "Certains de nos étudiants nous ont demandé de préparer un
livre qui puisse suffire à leurs besoins. Pour répondre à ce souhait et à
leur attente, nous avons préparé ce petit livre. Puisse-t-il les apaiser et les
satisfaire, eux et d'autres. Nous avons intitulé ce livre Sirr al-asrâr fî mâ
yahtâju ilayhi al-abrâr - Le Secret des Secrets dont les Justes ont besoin.
Dans ce travail sont révélées les réalités au-delà de notre foi et de notre
chemin. Chacun a besoin d'elles.

Pour organiser ce livre, nous l'avons réparti en vingt-quatre chapitres,


parce qu'il y a vingt-quatre lettres dans le témoignage sacré de l'Unité

lâ ilâha illâ Llâh muhammadun rasûlu Llâh Il n'y a de dieu qu'Allâh,


Muhammad est l'Envoyé d'Allâh, et parce qu'il y a vingt-quatre heures
dans un jour et une nuit."

Auteur : Muhyi al-Din Abd al-Qadir al-Gîlânî


édité et traduit par Nabîl Badrâwî
Éditeur : al-Bouraq, Beyrouth
Collection : Héritage spirituel
Résumé
Recueil de leçons initiatiques situant les moyens d'une progression
spirituelle dans la voie soufi. L'éditeur se proposant de mettre à
disposition de lecteurs non-arabisants le texte du«Futuh al-gayb», les
poèmes chantés lors des réunions de la tarîqa qâdiriyya n'ont pas été
traduits ici en raison de leur complexité.
Quatrième de couverture
Voici enfin une traduction française d'un recueil de leçons essentielles,
données par l'un des pôles spirituels de l'Islam qu'est le Shaykh 'Abd Al-
Qâdir al-Jîlânî (1077-1078/1166). Le lecteur y trouvera un enseignement
vivant de la spiritualité musulmane, non des discours et des
spéculationsà propos des réalités métaphysiques ou des sciences
cosmologiques, mais les moyens effectifs de la progression sur la Voie.
En un mot: le viatique pour le coeur et l'Esprit.
Paru le : 15/11/2002
Éditeur : al-Bouraq , Beyrouth
Collection : Héritage spirituel
Reliure : Non précisé
Description : 328 pages; (22 x 15 cm)
ISBN : 2-84161-189-2
EAN13 : 9782841611898

Prix : 16,00 €
Abd al-Qadir al-Gîlânî, Muhyi al-Din
traduit par : et annoté par Messaoud Boudjenoun
IQRA , Paris
collection Spiritualité musulmane , numéro 5
Parution : juin 2007
Prix: 11.50€

Résumé

La purification des cœurs, Enseignements spirituels;A. Al-


Jilânî
Les sciences religieuses de l’islam, dans leurs diversités, répondent aux
besoins de la communauté et du croyant. Elles ont pris naissance dans le
Coran et la Sunna. Elles ont évolué et se sont structurées pendant les
premiers siècles de l’hégire Dans ce livre il est question de la purification
des coeurs et c'est le tassawwuf (soufisme) la science appropriée, cette
discipline est partie intégrante des sciences islamiques. Si le fiqh nous
apprend à faire les ablutions et la prière…, le tajwid nous apprend à lire
correctement le Coran, la grammaire
nous apprend à reconnaître le sujet du verbe etc., le tassawwuf, quant à
lui, il nous apprend à éduquer nos âmes (nafs) et à purifier le coeur qalb,
ce cœur à propos duquel Dieu dit « Le jour où ni les biens ni la
descendance ne seront de la moindre utilité, si ce n'est celui qui se
présentera devant Dieu avec un coeur pur » (Coran, 26, 88-89), et sur
lequel le Prophète ε a dit : « Dieu ne regarde pas vos formes mais regarde
uniquement vos coeurs. » Cette discipline, de même qu’elle a son sujet,
ses méthodes (ou techniques) et elle a aussi ses hommes de référence ;
comme le Cheikh Abdelkader al-Jilâni qui fut l’un de ses plus grands
noms. Venu dans la lignée d’al-Hassan al-Basri, abu Ta lib al-Makki, al-
Muhâsibi, al-Junayd, l’imam al-Ghazali …
Les enseignements spirituels du cheikh Abdelkader sont restés toujours
d’actualité car les remèdes qui ont soigné et guéri les âmes et purifié les
coeurs des musulmans d'hier : les compagnons, les Tabi‘îne et
généralementles salaf as-Sâlih ; ces remèdes sont faits aussi bien pour
soigner les âmes et purifier les coeurs de leurs petits enfants et de tous
ceux qui ont cru et rejoint le chemin de Dieu : les musulmans
d'aujourd'hui.
Le Cheikh Abdelkader al-Jilânî est né au cours du mois de Ramadan en
l’an 470 de l’Hégire dans la province de Jilan au sud de la mer Caspienne.
Il a passé dans sa province natale une partie de sa jeunesse, jusqu’à l’âge
de dix-huit ans avant de se rendre en Iraq.
Quant à sa mort, elle est survenue en l’an 561 de l’Hégire. Il avait vécu
donc quatre-vingtonze ans. Il partit en Iraq pour parfaire ses études ; il
arriva à Bagdad en 488 H. pour y rester jusqu’à la fin de sa vie.

Un hommage maghrébin(Tunisien) à sidi Abdel Qader Al Jilani


"Ya Fares Baghdad"

Re : Saiydi Abd Al Qadir Al Jilani(ra) /Ouvrages


[QUOTE=nour ala nour;43802]salma alykoum
merci pour ces ouvrages fort interessants
aussi je usi à la recherche d'un livre de sisi abdelkader jilani intitulé
"Ghunyat At-Tâlibîn Li-Tâlibî Tarîq Al-Haqq" merci de m'en faire
profiter au cas ou celui ci se trouve dans votre bibliothèque
jazakoum allah kairane[/QUOTE]

Wa Alaykoum Salam Wa Rahmatoulah Wa Barakatouh

De rien; merci à vous et à notre soeur hassiba de le conseiller en lecture ;

Il traite de tout ce qui concerne le cheminant dans la voie d'al Haqq ,en
matière de caractères, Tassawuf et Adab islamiques.
Voici l'ouvrage en 2 tomes ,en fichier-joint 1,et 2;

‫ في الخلق و التصوف و الداب السلميه‬:‫ الغنية لطالب طريق الق عّز وجل‬al ghounya li Talibi
Tariq al Haq
‫ الزء الثان‬- ‫الزء الول‬

‫عبد القادر اليلن‬


Ne semble pas traduit en francais

Juste un mot soeur Nour ala nour ,pour dire que la Voie dont parle sidi
Abdelqader Al Jilani (et les Gens de la Voie) ,n'est pas celle que vous avez
évoqué dans votre post au sujet des "Ahl al Haq";

Les ressemblances que vous avez percue ne sont pas des similitudes ;Les

Gens de la Voie (Ahl Al Qawm) ,suivent à la trace ,les pas du Prophète


;pour s'en convaincre par un seul argument:les écrits (à condition de
s'assurer de leur authenticité): il n'y a pas un paragraphe qui ne contient
inséré un verset et/ou un hadith .

La réincarnation ,par exemple ,qui est relevée par Ostadh ou Berhem


Elahi , n'est pas un point de croyance des Ahl asSunna Wa-l-jama'a.
Il s 'agit surement de grands auteurs ,mais non une référence.

Je crois qu'il faut etre prudent dans le choix et la source des lectures
,pour éviter toute confusion.

Notons aussi que certains détracteurs du Tassawuf, jouent (ou pensent


jouer) habilement mais avec médiocrité sur les "ressemblances" que vous
évoquez. Ils ne s'en prendront qu'à eux-memes ,et devraient relire le
Hadith Qudsi de mise en garde d'Allah et de Son Messager au sujet des
Awlia .

Allah 'Alam

Fichiers attachés
• Al ghounya li talibi 1(Abdel Qader al Jilani).pdf (9,27 Mo, 66 affichages)
• Al ghounya li-talibi 2(Abdel Qader al Jilani).pdf (8,81 Mo, 41 affichages)

Abd al-Qadir al-Jilani : Semon n°14

Sermon 14
Abd-al Kâder Al Jilâni

Ô serviteur de Dieu, prenez garde aux injustices, car elles formeront les
ténèbres du Jour de la résurrection! L'injustice noircit le coeur et le visage;
prenez garde à l'invocation de l'opprimé! Prenez garde aux pleurs de l'opprimé!
Prenez garde à la brulure du coeur de l'opprimé! Le croyant ne mourra
qu'après avoir vu son oppresseur payer son injustice; il verra sa mort et son
malheur, il verra ses enfants orphelins, ses biens partagés et son autorité
passer à un autre; lorsque le croyant passe sous l'influence de son coeur, il faut
la plupart du temps juger en sa faveur et non en sa défaveur; il ne faut pas qu'il
soit abaissé mais il faut qu'on s'abaisse devant lui; il ne faut pas qu'il soit rejeté
mais il faut qu'on rejette celui qui rejette; il ne faut pas que son honneur soit
bafoué, qu'il soit avili ou qu'il soit livré a un oppresseur. Les individus et les
rares personnes qui endurent cela, seront ceux qui ont encore des restes de
péchés dont ils se purifient par les epreuves et les malheurs; et le Jour de la
resurrection, ils gagneront , grâce à cela, des degrés auxquels ils ne pouvaient
que par cela.

Soyez satisfaits des decret du Sage et soyez astreints aux bonnes oeuvres dans
toutes les circonstances de votre vie, que ce soit dans la gene ou dans l'aisance,
en ce que vous aimez ou en ce que vous n'aimez pas. On rapporte qu'un
homme parmi les pieux a dit : «* celui qui n'accepte pas les décrets de Dieu
( qu'Il soit glorifié ), sa stupidité n'a pas de remède, que ce qui a été décrété ait
satisfait cet homme ou l'ait mecontenté*».

Malheur a toi, ô toi qui conteste les décrets de Dieu ! Ne suis pas tes
élucubrations, car rien n'arrete les décrets de Dieu et rien ne peux les
détourner. Incline-toi et tu trouveras la paix. Vois-tu si tu peux arreter la nuit et
le jour? Lorsque la nuit arrive, elle s'installe, que tu sois satisfait ou mécontent;
il en est de meme pour le jour; tous les deux viennent malgré toi ! Ceci est le
décret de Dieu et Son destin pour toi ou contre toi; quand arrive la nuit de la
pauvreté, incline-toi et laisse le jour de la richesse; et quand arrive la nuit de la
maladie, incline-toi et fais ton adieu au jour de la santé; et quand arrive la nuit
de ce que tu abhorres, incline-toi et fais ton adieu au jour de ce que tu aimes.
Accueille la nuit des maladies, des souffrances , de la pauvreté et de la cassure
de l'honneur avec un coeur serein; ne conteste rien des decrets de Dieu et de
Son destin, car tu périrais, ta foi s'estomperait, ton coeur se polluerait et ton
secret mourrait. Dieu ( qu'Il soit exalté) a dit dans certains de Ses Livres : «*Je
suis Dieu en dehors duquel il n'y a aucun autre dieu; celui qui s'incline devant
Mes décrets, endure devant Mes malheurs et fais preuve de reconnaissance
devant Mes bienfaits, Je l'inscrirai auprès de Moi comme un véridique et Je le
rassemblerai avec les véridiques; et celui qui ne s'incline pas devant Mes
decrets, n'endure pas Mes malheurs et ne fait pas preuve de reconnaissance
devant Mes bienfaits, qu'il cherche un autre seigneur que Moi*»

Si tu n'acceptes pas les décrets de Dieu, que tu n'endure pas Ses malheurs et
que tu ne fais pas preuve de reconnaissance devant Ses bienfaits, tu n'as pas de
Seigneur. Va chercher un autre seigneur que Lui, bien qu'il n'existe pas d'autre
seigneur que Lui. Mais si tu veux, accepte les décrets divins et ajoute foi au
destin qu'il soit positif ou négatif, qu'il soit agréable ou amer et crois que ce qui
te touche ne pouvait t'éviter par précaution et que ce qui t*'évite ne pouvait te
toucher par la demande et l'acharnement. Lorsque se réalise pour toi la foi en
tout cela, tu seras présenté devant la porte de la sainteté ( walâya). A ce
moment la, tu seras parmi les hommes de Dieu les plus soumis a Son adoration.
En effet, le signe du saint est qu'il est en conformité avec la volonté de Son
Seigneur dans toutes les circonstances de sa vie, il devient une conformité dans
sa totalité sans pourquoi ni comment, en accomplissant les commandements et
en renonçant aux interdictions.
Nul doute que son amitié avec Lui durera sans interruption; il deviendra un
coeur sans envers, une proximité sans éloignement, une pureté sans trouble et
un bien sans mal.

Ô jeune homme! Toi qui n'a pas pu mettre en application l'Islam, comment
veux tu etre croyant? Toi qui n'a pas pu mettre en application ta foi, comment
veux tu avoir la certitude? Toi qui n'a pas pu mettre en application ta certitude,
comment veux tu etre connaissant, saint, substitut ( «* vicaire*») ? Toi qui n'a
pas pu mettre en application la science de la connaissance, de la sainteté et du
vicariat («*khalifat*») comment veux tu etre aimant, annihilé en toi et existant
par Lui !?

Comment oses-tu t'appeler musulman, alors que le Coran et la sunna t'ont


imposé des commandements et que tu ne t'es pas conformé a ces
commandements et que tu ne les a pas suivis?! Celui qui désire Dieu ( qu'Il soit
glorifié) le trouve, et celui qui fait des efforts dans Sa voie, Il le guide, car Il a dit
dans Son Livre saint : «* Et quand a ceux qui luttent pour Notre cause, Nous les
guiderons certes sur Nos sentiers. Dieu est en vérité avec les bienfaisants*» S
29. V69.

Dieu n'est pas injuste; Il n'aime pas l'injustice et Il n'est pas injuste envers les
serviteurs, Il donne une chose sans contrepartie; comment en sera t-il alors
avec contrepartie? Il a dit ( qu'Il soit exalté) : «* Y a t-il d'autre récompense
pour le bien,que le bien ?*» S55. V60

Celui qui accomplit de bonnes oeuvres en ce bas monde, Dieu sera bon avec lui
en ce bas monde et dans l'autre. Seuls vos péchés, votre ignorance, la faillite de
votre religion et de votre sacralité vous empêchent de L'adorer et de proclamer
Son unicité. Dans peu de temps, vous viendra le remords. Ecoutez les versets
du Coran avec les ouïes de vos coeurs; accourrez vers Lui par toutes les portes
[du salut]; laissez toutes les [autre] portes et mettez-vous debout devant la
porte de votre Seigneur ( Qu'Il soit glorifié). Il est Celui qui dissipe les malheurs,
Il est Celui qui répond au malhereux lorsqu'il L'invoque; soyez endurants avec
Lui alors que vous avez vu la bienfaisance de Sa part; remerciez-Le lorsqu'Il
vous répond et faites preuve de patience lorsque la réponse a vos invocations
tarde; le courage est de patienter durant une heur.

Ô Toi qui dissipe les malheurs et les préjudices! Dissipe-nous nos malheurs et
Nos préjudices, car Tu réponds au malheureux lorsqu'il T'invoque. Ô Toi qui fait
ce qu'Il veut, Toi qui a le pouvoir sur toute chose, Toi qui connait toute chose!
Tu connais Nos besoins et Tu es capable de les honorer; c'est Toi qui connait
nos défauts et nos péchés et c'est Toi qui est capable de les effacer et de les
pardonner; ne nous laisse pas à la merci de quiconque autre que Toi et ne nous
mets pas sous la responsabilité d'un autre que Toi; ne nous repousse pas vers
la porte d'un autre que Toi et ne nous rehette pas vers un autre que Toi. Âmîn,

Wassalâm

Abd al-Qadir al-Jilani : Semon n°18

Sermon 18
Abd-al Kâder Al Jilâni

Ô gens! Laissez les racontars et cessez d'accumuler les biens de ce bas monde
et de vous disputer pour lui; vous serez châtiés pour ce que vous possédez dans
vos mains si vous n'en donnez pas ce qui est dû aux pauvres et aux malheureux,
et si vous ne dépensez pas le reste dans l'adoration de Dieu ( qu'Il soit glorifié)
et dans Son obéissance.

Malheur a vous! Vous n'êtes que les dépositaires de ces biens! N'avez-vous pas
honte pour vos voisins pauvres qui meurent de faim alors que vous vous
détournez d'eux? N'avez vous pas entendu la parole du Très-Haut : «* et
dépensez de ce dont Il vous a donné la lieutenance*» S57.V7.

Il vous a informés que vous n'êtes que les dépositaires, alors que vous, vous
voulez en être les propriétaires; vous en avez dépossédé les pauvres, alors qu'Il
ne vous a pas ordonné de donner le tout, mais en a prescrit pour les pauvres un
droit précis : La Zakât, les expiations de fautes par les dépenses, les expiations
de voeux non honorés.

Honorez les droits des pauvres puis honorez les droits des parents et des
proches. La consolation après l'acquittement de la Zakât est une des vertus du
croyant. Celui qui traite avec Dieu aura gagné. Le plus véridique des
énonciateurs a dit dans Son Livre saint : «*Et toute dépense que vous faites
(dans le bien) , Il la remplacera...*» S34. V39.

Ô jeune homme! Dépouille ton coeur de tout ce que tu possèdes et isoles-toi


de ton ensemble afin que tu reçoives en compensation l'ensemble de tout cela.
Malheur a toi! Les créatures ne peuvent t'être utiles et peuvent te nuire,
qu'après que Dieu l'ait ordonné a leurs coeurs; les coeurs sont entre Ses mains
et Il les remue comme Il veut, tantôt dans l'assujettissement et tantôt dans la
domination. N'as tu pas entendu ce qu'Il a dit : «* Ce que Dieu accorde en
miséricorde aux gens, il n'est personne à pouvoir le retenir...*» S35. V2.

Ô jeune homme! Lorsqu'un malheur te survient, accueille-le avec foi, patience


et résignation; endure-le et endure avec lui jusqu'à ce qu'il parte et que se
dissipent ses traces. Ô aspirants a Dieu! Ne t'enfuis pas de la porte de Ton désir
a cause des flèches de Ses épreuves; sois ferme puisque ce qui t'es advenu le
fut par ton désir; lorsque l'aspirant est éprouvé, il a besoin d'un médecin qui le
soigne dans ses épreuves; il le traite avec les breuvages de la patience et de la
reconnaissance ; il lui ordonnera de prendre des choses et d'en laisser d'autres;
il lui ordonnera de se détourner de son âme et de ne plus accepter ce qui vient
d'elle.

Celui qui est sincère dans la compagnie de son sheikh, Dieu l'en fera profiter tôt
ou tard. Ô Toi qui sépare l'eau salée de l'eau douce, sépare nous de notre
irritation à Ton égard et de notre contestation de Tes décrets; sépare nous de
nos péchés par un isthme de Ta miséricorde. Amîn.

Ô jeune homme! Je vois que tu es le compagnon du Diable ou son vicaire! Tu as


confié ton âme a lui et tu lui a accordé ton amitié, alors qu'il est en train de se
nourrir de la chair de ta religion et de ta piété et de te faire perdre ton capital
sans que tu ne le saches; malheur a toi ! Repousse-le et chasse-le avec des
évocations continues; évoque Dieu en permanence, car cela le vainc, l'affaiblit
et le détruit. Évoque le Vrai ( qu'Il soit glorifié) tantôt par ta langue et tantôt
par ton coeur; change ta nourriture et ta boisson; utilise le scrupule dans toute
circonstances de ta vie; fais-toi assister dans ta guerre contre le Diable par la
formule : «*Il n' y a de force et de puissance qu'en Dieu le Très-Haut, le
Puissant; ce que Dieu veut sera ; il n'y a de dieu que Dieu, le Roi et la Vérité
évidente; gloire a Dieu et par Sa louange; gloire a Dieu le Puissant et par Sa
louange*». Avec cette formule, il sera défait, sa force s'affaiblira et ses légions
seront vaincues; le trône d'Iblîs se trouve sur la mer, et il envoie ses légions sur
terre;le plus grand a ses yeux sera celui qui aura séduit le plus les fils d'Adam.

Le bon comportement avec un connaissant par Dieu est une obligation comme
le repentir pour le commun des gens; comment ne pas se bien comporter avec
lui alors qu'il est la plus proche des créatures du Créateur ? Celui qui fréquente
les rois avec l'ignorance, son ignorance risque de lui coûter la vie; celui qui n'a
pas de bonne éducation sera détesté et des créatures et du Créateur; chaque
moment ou il ne fait pas preuve de bon comportement est une abomination
pour lui; le bon comportement a l'egard de Dieu est une obligation.

Ô jeune homme! Si tu me connais bien, jamais tu ne me quitteras et tu me


suivras partout ou j'irai. Tu ne pourras jamais repartir, que je te fasse travailler
ou que je te laisse dans le repos. Le fondement de tout cela est la bonne
intention et l'opinion favorable. Or, tu les a ôtées de ton esprit; comment veux
tu alors prospérer en la compagnie et profiter de mes paroles? Mon Dieu, ne
fais pas en sorte que leur écoute de mes paroles soit un argument contre eux,
mais fais en sorte qu'elle soit un argument pour eux et accorde-nous une
récompense en ce bas monde et une récompense dans l'au-delà et évite-nous
le châtiment du Feu.

Amîn

Wassalâm

Du rapprochement d’Allah De Abd al-Qâdir al-Jîlânî

Du rapprochement d’Allah
De

Abd al-Qâdir al-Jîlânî

(qu'Allah sanctifie son secret)

Si tu te trouves dans un état donné, n’en choisis pas un autre, ni plus élevé ni moins
élevé.
Si tu te trouves à la porte du palais du Roi, ne choisis pas d’y entrer avant d’y être
obligé. Je désigne par « obligation », une chose puissante, certaine et renouvelée.
Ne te contente pas d’une simple permission d’entrer ; cela pourrait s’avérer une
ruse ou tromperie de la part du Roi. Patiente plutôt jusqu’à te trouver contraint
d’entrer.
La faveur en reviendra alors au Roi, qui ne pourra te punir de l’avoir fait. Dans le
cas contraire, tu t’exposes au châtiment consécutif à un mauvais choix et à ton
envie capricieuse, à ton impatience et ton manque d’adab ; en un mot à ta carence
dans le contentement de l’état qui est le tien.

Lorsque enfin tu accèdes au palais, sois humble, baisse les yeux, respecte les
convenances (adab), accomplis ce qui t’est prescrit, sans chercher à te hisser au
sommet sublime.

Allah dit : « Ne fais pas attention aux profits que nous laissons à certains ;
c’est le clinquant de cette vie pour les tenter, mais les dons de ton Seigneur
sont meilleurs et plus durables » (Coran 20, 131). C’était là une éducation à

l’usage de son Prophète choisi concernant le maintien de l’état présent et la


satisfaction de la chose reçue, selon Sa Parole : « Les dons de ton Seigneur sont
meilleurs et plus durables ». ce qui signifie : « Ce que Je t’ai donné du bien, de la
prophétie, de la science du contentement, de la patience, de la direction de la religion, des
expéditions est préférable à ce que J’ai donné à d’autres en ces matières, et meilleur ».

Le bien tout entier réside dans la préservation de l’état présent, la satisfaction qu’on
en éprouve et le renoncement à se tourner vers un autre état. D’ailleurs, ce dernier
serait nécessairement soit ta part déjà allouée, soit celle d’autrui. Ou alors ce ne

serait la part de personne, créée par Allah pour éprouver Ses serviteurs.
S’il s’agit de ta part, elle te parviendra, que tu le veuilles ou pas. Tu ne dois pas
laisser paraître de manque de convenances ni d’envie dans sa recherche. Cela est
blâmable selon le témoignage même de la raison.
Maintenant, s’il s’agit de la part réservée à autrui, ne te fatigue pas à chercher ce que
tu n’obtiendras jamais.
Si finalement il s’agit d’une épreuve, et non d’une part revenant à quiconque,
comment l’être doué de raison approuverait-il la recherche d’une épreuve et
accepterait-il de l’attirer à soi ?

Ainsi se trouve établi que le bien tout entier et la sauvegarde résident dans la
préservation (consciente) de l’état actuel.

Si tu es ensuite élevé à la chambre supérieure puis au toit, demeure bien comme


nous l’avons mentionné dans l’humilité, le contentement et le respect des
convenances. Il est même exigé que tout cela soit accru de ta part. car tu te trouves
plus proche de l’ombre protectrice (Il s’agit de la présence du Roi. A remarquer ce
symbolisme de l’ombre qui figure la projection d’une réalité supérieure sur la terre),
donc exposé au danger.

Ne souhaite pas être déplacé plus haut ni plus bas ; ne recherche ni la permanence
ni le changement. Tu ne dois avoir absolument aucune préférence, cela serait une
ingratitude (kufr) envers le bienfait de cet état présent. Or l’ingratitude précipite
dans l’humiliation tant dans ce monde que dans l’autre.

Agis toujours comme nous te le disons, jusqu’à ton élévation à un état qui
deviendra pour toi immuable. Tu sauras alors qu’il s’agit d’un pur don divin dont les
indices et les explicitations seront manifestes -adhères-y fermement et ne le quitte
plus.

Les états sont l’apanage des Saints (awliya’), les stations celles des abdâl-s. et c’est

Allah qui se charge de te guider.

(Extrait de l’ouvrage : L’Accès au Mystère chez Albouraq, p.44


Mameuh Radi’an lahou anhou, Il disait aussi, que Dieu lui fasse miséricorde
et sois satisfait de lui :
"Toute vérité pour laquelle la législation ne témoigne point est zandaqah
(mécréance hypocrite). Chemine vers le Vrai (Al-Haqq) en battant des ailes
du Coran et de la Sounnah. Et présente-toi devant Lui, main dans la main
avec le Messager d’Allâh, paix et bénédiction de Dieu sur lui."

2. Sur l'encouragement mutuel au bien .


Assalam alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh

2. SUR L'ENCOURAGEMENT MUTUEL AU BIEN .

Suivez et n'innovez pas dans la religion ; obéissez et ne vous écartez pas de


la voie droite ; témoignez de l'unicité et n'associez en rien à Dieu ; exemptez
Dieu de tout défaut et ne Lui attribuez pas ce qui ne Lui sied pas ; ajoutez foi
et ne doutez pas ; patientez et ne vous inquiétez pas ; restez fermes et ne
vous détournez pas ; demandez et ne vous lassez pas ; attendez, scrutez et
ne désespérez pas ; soyez frères et ne vous témoignez pas de l'animosité ;
rassemblez-vous dans l'obéissance et ne vous divisez pas ; aimez-vous et ne
vous haïssez pas ; purifiez-vous des péchés et ne les laissez pas vous
souiller et embellisez-vous avec l'obéissance à votre Seigneur.

Ne quittez pas la porte de votre Seigneur ; ne vous détournez pas de votre


Seigneur ; ne tergiversez pas dans votre repentir ; ne vous lassez pas
d'invoquer votre Seigneur au milieu de la nuit et dans les parties du jour ;
peut-être obtiendrez-vous la miséricorde et la félicité, que vous serez
éloignés du Feu, que vous jouirez du Paradis, que vous arriverez à Dieu, que
vous obtiendrez la félicité éternelle et la compagnie des vierges dans la
maison de la paix, que vous jouirez de la présence des houris, des divers
parfums et de la voix des chanteuses, et que vous serez élevés vers les
degrés des prophètes, des véridiques, des martyrs et des saints .

La purification des coeurs, Enseignements spirituels du Cheikh Abdelkader


al-Jilânî p15

2. SUR L'ENCOURAGEMENT MUTUEL AU BIEN . - at-tawwâb


Wa salamou alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh

Sur le fait de detester pour Dieu


Assalam alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh

Sur le fait de detester pour Dieu

Si tu trouves, dans ton coeur, de l'animosité ou de l'amour pour quelqu'un,


confronte ses oeuvres au Coran et à la Sunna.
Si tu constastes qu'elles sont détestées du Coran et de la Sunna, réjouis-toi
alors de ta conformité à la volonté de Dieu et de Son messager.
Mais si ses oeuvres sont aimées du Coran et de la Sunna, et que toi, tu le
détestes, sache que tu es un homme qui suit ses passions, et que tu le
détestes par tes passions.
Par conséquencet, tu es injuste à son égard et désobéissant à Dieu et à Son
messager, en porte-à-faux avec eux.
Repens-toi donc à Dieu de ton animosité, et demande-Lui qu'Il t'accorde
l'amour de cet homme d'autres parmis Ses bien-aimés, Ses saints, Ses élus
et les vertueux d'entre Ses serviteurs, afin que tu sois en conformité avec
ton Seigneur.

Procède de la même façon avec celui que tu aimes, c'est-à-dire en


confrontant ses oeuvres au Coran et à la Sunna.
Si ses oeuvres sont aimées du Coran et de la Sunna, aime-le. Par contre, si
elles sont détestées, déteste-le afin de ne pas l'aimer avec tes passions.
Or, tu as été sommé de te mettre en porte-à-faux avec tes passions.

Le Très-Haut a dit en effet:

"Ne suis pas ta passion, elle t'égarerait loin du chemin de Dieu"


(Coran,38/26)

La purification des coeurs, cheikh Abdelkader al-Jilânî "31-Sur le fait de


détester pour Dieu" p89

Sur le fait de detester pour Dieu - at-tawwâb

De l'ordre de supplier par du'â (al-Jîlânî )

:)

De l’ordre de supplier par la prière (du’â)


et
de l’interdiction d’abandonner celle-ci
De cheikh Abd Al-Qâdir al-Jîlânî

(qu’Allah sanctifie son secret)

Ne dis pas : « Je ne demanderai rien à Allah , car si ce que je désire m’est


destiné, la chose viendra que je la demande ou pas. Et si cela ne m’est pas
destiné, Il ne me l’accordera pas plus à la suite d’une prière ».

Non, plutôt, demande-Lui tout ce que tu désires et dont tu as besoin du bien


de ce monde et de l’autre et qui ne comporte rien d’illicite ou de nuisible.

Car Allah ordonne qu’on Lui demande (les choses) et nous exhorte à le
faire.

Il dit :
« Demandez-moi, je vous exaucerai » (Coran 40, 60) et
« Et demandez Sa faveur à Allah, et ne souhaitez pas ce dont Allah a
favorisé les uns par rapport aux autres parmi vous » (Coran 4, 31)

Par ailleurs, le Prophète a dit : «


« Demandez à Allah, en étant certain de la réponse » et également :
« Demandez à Allah en tendant les paumes de vos mains » ; Et bien d’autres
traditions existent à ce sujet.

Ne dis pas non plus : « Je l’ai imploré et Il ne m’a rien répondu ; je cesse
donc de Le prier ! »
Mais persiste dans ta prière de demande (du’a). Si cette chose t’est destinée,
Il te la fera parvenir après ta demande. Et cela n’augmentera ta foi, ta
certitude et ton tawhid, t’encouragera à cesser de te tourner vers les
créatures et t’amènera à t’adresser à Lui, dans tous tes états, pour Lui
exposer tes besoins.

Si la chose ne t’est pas destinée, Il t’accordera d’être satisfait et comblé par


Lui-Même en compensation.

Ainsi, s’il s’agit de pauvreté, de maladie, Il te les fera accepter. S’il s’agit
d’une dette, Il rendra ton créditeur compréhensif, magnanime jusqu’au
moment où il te sera donné de le rembourser. Il pourrait même inciter ton
créditeur à annuler ou au moins réduire ta dette. Si ce dernier n’en fait rien,

Allah te réservera une grande récompense en compensation de ce qu’Il


ne t’a pas accordé dans ce monde-ci. Car Il est Généreux, Riche, et Très
Miséricordieux.

Il ne déçoit pas celui qui L’implore, dans ce monde-ci ou dans l’autre. Un


bénéfice a nécessairement lieu pour ce dernier, à court ou à long terme.

Le hadith suivant nous a été transmis :


« Le croyant verra dans son livre, au Jour de la Résurrection, des bonnes
actions inscrites qu’il n’a pourtant pas accomplies. Il lui sera demandé :
« Les as-tu reconnues ? »
Il répondra :
« Non, je ne les connais pas ; d’où me viennent-elles ? »
Il lui sera dit :
« Elles sont des compensations pour les demandes que tu as faites dans la
demeure du bas monde ».

Il en est ainsi parce que par son imploration d’Allah , le croyant est dans
Son invocation, « l’Unifiant », plaçant la chose à son endroit approprié,
donnant son dû à Celui qui le mérite, ne s’attribuant ni force ni pouvoir ;
loin de tout orgueil, arrogance et admiration de soi. Tout cela constituant
autant d’actes pieux dont les récompenses se trouvent auprès d’Allah .

Source : p. 257, l’Accès au Mystère, traduction et commentaire par Nabîl


Badrawî, chez Albouraq.

Re : De l'ordre de supplier par du'â (al-Jîlânî )

:)

De l’ordre de demander le pardon, la protection, la grâce, l’agrément

et la patience à Allah
De cheikh Abd Al-Qâdir al-Jîlânî
(qu’Allah sanctifie son secret)

Demande à Allah le pardon pour tes péchés passés et Sa protection


(‘ismâ) qui immunise contre eux dans les jours à venir ; ainsi que la grâce
(tawfîq) pour une adoration convenable, l’obéissance à l’Ordre, la
satisfaction devant l’amertume du destin, la patience face aux difficultés et
aux épreuves, la reconnaissance pour les bienfaits et les dons ; enfin une
mort « scellée par le bien » [car les actes de toute une vie vont dépendre
pour leurs conséquences finales de la manière dont celle-ci va s’achever] et
la réunion avec les Prophètes, les Véridiques, les martyrs et les vertueux. En
effet, quelle excellente compagnie ils constituent !

Et ne Lui demande pas ce bas monde, ni la cessation de la pauvreté et des


épreuves pour les remplacer par la richesse et la tranquillité. Demande
plutôt la satisfaction de ta part et de ce qu’Il décide. Et implore Sa
Protection (hifz) continuelle dans l’état où Il t’a placé et éprouvé, jusqu’à ce
qu’Il te déplace à un autre état différent. Car tu ne sais pas dans lequel
réside le bien ; dans la pauvreté ou dans la richesse, dans l’épreuve ou dans
la tranquillité. Il a replié devant toi la science des choses, de sorte qu’Il est
seul à connaître leurs avantages et leurs nocivités.

Il est rapporté que ‘Umar Ibn al-Khattâb (qu'Allah l'agrée) a dit :


« Peu m’importe dans quel état je me retrouve ; qu’il me soit désagréable ou
agréable, car j’ignore dans lequel des deux gît le bien ».
Il s’est exprimé ainsi à cause de sa parfaite satisfaction de la direction

d’Allah et de la quiétude quant à Son Choix et de Son Décret.

Allah dit : « Le combat vous est prescrit bien que vous ne l’aimiez
pas. Vous pouvez ne pas aimer ce qui vous est bon et aimer ce qui vous
est mauvais. Allah sait et vous ne savez pas » (Coran 2, 216)

Demeure dans cette position jusqu’à ce que disparaisse ta passion et se


brise ta nafs. Elle deviendra humble, vaincue et docile. Ensuite
s’évanouiront ta volonté propre et tes souhaits individuels. Les mondes

créés (akwân) sortiront de ton cœur, il n’y restera plus rien sinon Allah .

Ton cœur se remplira de l’Amour d’Allah et ta volonté deviendra sincère


dans Sa recherche.

Le vouloir te sera rendu par Son Ordre pour la demande d’un plaisir de ce
monde ou de l’autre. Mais alors tu demanderas conformément à Son Ordre.
S’Il te donne, tu remercieras et tu jouiras de ton lot.
S’Il te prive tu ne t’irriteras pas, ni ne changeras intérieurement par rapport
à Lui. Tu ne l’accuseras pas d’avarice pour autant.
Car tu ne l’auras pas imploré par passion et volonté propre, ayant le cœur
libre de ces choses, ne désirant rien, mais agissant pour te conformer à Son
Ordre d’exercer la demande.

Que la paix soit sur toi !

Source : p. 267, l’Accès au Mystère, traduction et commentaire par Nabîl


Badrawî, chez Albouraq.

Èxtrait d'une lettre , Abd al Qadir Jilani (ra)


"Mon ami,

Ton coeur est un miroir poli. Tu dois le nettoyer pour le débarrasser du


voile qui s'est formé à sa surface, parce qu'il est destiné à réfléchir la
lumière des secrets divins.

Quand la lumière d'

Allah (qui) est la lumière des cieux et de la terre....

commencera à illuminer les régions de ton coeur, la lampe de ton coeur


s'allumera. La lampe de ton coeur

est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand


éclat...

Alors, au sein de ce coeur, l'éclair des découvertes divines va frapper. Cet


éclair émanera des nuages orageux dont la signification

vient d'un arbre béni, un olivier ni oriental ni occidental...

et jette une lumière sur l'arbre de la découverte, une lumière si pure, si


transparente, qu'elle semble

éclairer sans même que le feu la touche (Coran XXIV, 35)

Alors , la lampe de la sagesse est éclairée par elle-même. Comment peut-elle


rester éteinte quand la lumière des secrets de D'Allah l'illumine ?

Dès que brille la lumière des secrets divins, le ciel nocturne des secrets est
éclairé par des milliers d'étoiles...

et au moyen des étoiles (le gens) se guident. (Coran, XVI, 16)

Ce ne sont pas les étoiles qui nous guident, mais la lumière divine. Car Allah
a recouvert les cieux inférieurs de la beauté des étoiles. Pour peu que la
lampe des secrets divins soit allumée au fond de ton moi, le reste suivra,
soit en une seule fois, soit peu à peu. Tu connais déjà certaines choses, et je
vais ici t'en transmettre d'autres. Lis, écoute, essaie de comprendre. Les
sombres cieux de l'inconscience seront illuminés par la Présence divine et
la paix et la beauté de la pleine lune qui va surgir de l'horizon en répandant

lumière sur lumière (Coran, XXIV, 35)

qui va monter dans le ciel, passant par ses phases déterminées car Allah a
ordonné pour elle des résidence (XXXVI, 39) jusqu'à ce qu'elle brille en
gloire au centre du ciel, dispersant les ténèbres de l'insouciance. Je le jure

par la nuit quand elle couvre tout... (Coran, XCIII, 2)

par le jour montant.... (Coran, XCIII, 1)

la nuit de ton inconscience rencontrera l'éclat du jour. Alors tu respireras le


parfum du souvenir et tu imploreras

pardon juste avant l'aube (Coran, III, 17)

pour ton inconscience et tu regretteras ta vie passée à dormir. Tu écouteras


les chants matinaux des rossignols et tu les entendras te dire

ils dormaient peu la nuit, et aux dernières heures de la nuit ils imploraient le
pardon d'Allah. (Coran, LI, 17-18)

Allah guide vers Sa Lumière qui Il veut (Coran, XXIV, 35)

Alors tu verras, de l'horizon de la raison divine, monter le soleil de la


connaissance intérieure. C'est ton soleil personnel, car tu es celui que Allah
guide, tu es le bien guidé, tu n'es pas celui qu'Il égare (Coran, VII, 178). Et tu
comprendras le secret qui est que

le soleil ne peut rattraper la lune, ni la nuit devancer le jour ; et chacun vogue


dans une orbite. (Coran, XXXVI, 40)

Enfin le noeud sera dénoué,

car Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient. (Coran,
XXIV, 35)
et les voiles seront enlevés et les carapaces voleront en éclats, révélant le
subtil qui se cache derrière le grossier. La vérité dévoilera son visage.

Toutes ces choses commenceront à se produire lorsque ton coeur sera


nettoyé. La lumière des secrets divins tombera sur lui, si tu le veux et si tu le
Lui demandes, de Sa part, avec Lui."

Extrait d'une lettre de Abd al-Qâdir al-Jîlânî : "Adresse au lecteur" dans


"Secret des secrets aux éditions Al Bouraq.
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Allah :azwjl:dit dans Le Coran :
« Nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager sans que Nous lui
révélions qu’il n’y a d’autre dieu que Moi, adorez-moi donc. » (Coran,
21/25)

Le Prophète :saawss:a dit :


« La parole la plus excellente dite par moi et les autres prophètes avant
moi est : La Ilaha Illa Allah. »

Le pauvre en Dieu

Sayyidi Abd al-Qadir al-Jilani (qu'Allah sanctifie son secret) a dit:


« Ce qui est requis du pauvre en Allah [faqir] est qu'il soit souple dans son
raisonnement [fikr] et centré sur la remémoration [dhikr], courtois dans le
désaccord [munaza'a] et prêt à aider à la réconciliation [muraja'a]. Il ne doit
rien chercher chez le Seigneur de la Vérité sauf la Vérité [Haqq], et il ne doit
rien pratiquer à part la véridicité [sidq]. Il doit être le plus tolérant des gens,
ainsi que le plus discret. Son rire doit être du genre joyeux et souriant, et sa
curiosité doit être un instrument pour apprendre. Il doit être un rappel
pour l'inconscient, et un éducateur pour l'ignorant. Il ne doit pas faire du
mal à ceux qui lui en font, et il ne doit pas se mêler de ce qui ne le regarde
pas.

"Il doit donner beaucoup sur le chemin des faveurs, mais peu sur le chemin
de l'offense. Il doit être attentif à s'abstenir des choses illicites, et se tenir
bien loin des choses à la licéité douteuse [shubuhat]. Il doit être un secours
[ghawth] pour l'étranger, et un père pour l'orphelin. Sa joie doit être
pparente sur son visage, tandis que sa tristesse est gardée dans son cœur. Il
doit être absorbé par sa contemplation [fikr] et heureux de sa pauvreté
[faqr]. Il ne doit pas dévoiler un secret, ni soulever un voile. Il doit être
gracieux dans ses mouvements, libéral dans sa gentillesse, charmant dans
son apparence, généreux pour en faire bénéficier les autres, raffiné dans ses
goûts, excellent dans son caractère moral, et vraiment doux.

"Il doit être une substance précieuse qui se fond et coule. Il doit être long
dans son silence [samt] et agréable dans ses manières [na't], il doit se
contenir quand on le traite inconsidérément, et être très patient avec celui
qui le traite mal. Il ne doit pas y avoir de gel [jumud] des sentiments en sa
présence, et pas d'extinction [khumud] du feu de la Vérité. Il ne doit jamais
être calomniateur [nammum], envieux [hasud], impétueux [`ajul], ou
malveillant [haqud]. Il doit traiter les anciens avec déférence, et les jeunes
avec compassion.

"Il doit être digne de confiance [amana] et éloigné de la trahison [khiyana].


Son habitude doit être la véritable dévotion, et la modestie doit être sa
disposition naturelle. Il doit toujours être en alerte, et être constamment
vigilant sur sa pratique. Il doit se satisfaire de peu, et être très endurant
dans la souffrance. Il doit être insignifiant à ses propres yeux, mais être
important à ceux de ses frères. Son comportement doit être un exemple de
bonnes manières, [adab] et son discours doit être une merveille [`ajab]. Il ne
doit jamais exulter face à la misère d'autrui, ni dire du mal de qui que ce soit
dans son dos.

"Il doit être digne et très patient, satisfait et très reconnaissant. Il ne doit
passer que peu de temps en paroles, et faire une pratique régulière de la
prière rituelle [salat] et du jeune. Il doit être fiable de langue et ferme de
cœur. Il doit traiter ses hôtes avec une hospitalité cordiale, et fournir à tout
ceux qui sont présents toute la nourriture disponible. Quand un désastre lui
arrive, ses voisins ne doivent pas en être affectés en retour.

"Il ne doit pas être quelqu'un qui abuse verbalement [sabbab], un médisant
[mughtab], un calomniateur [ghayyab], un diffamateur [nammam], ou
quelqu'un qui cherche les défauts d'autrui [dhammam]. Il ne doit pas être
impétueux [`ajul], insouciant [ghaful], envieux [hasud], irritable [malul],
malicieux [haqud], ou ingrat [kanud].

"Il doit avoir une langue qui est rangée [makhzun], un coeur qui est
soucieux [mahzun], une façon de parler qui est mesurée [mawzun], et une
façon de penser qui doit voyager loin et large, à travers ce qui a été, et ce qui
est à venir [ma yaun.]"

(Merci pour m'aider à retrouver les données bibliographiques de ce


texte :))

Credo de cheikh abdul khadir djilani


salam frères et soeurs je partage avec vous ce beau texte de SAYYIDI
CHEIKH ABDUL KHADIR DJILNANI

LOUANGE à ALLAH ! a celui qui a dèterminè les qualitès sans etre


qualifiable lui meme. A CELUI qui a dèterminè les lieux s'excluant lui meme
de tout lieu. DANS toute chose IL se trouve , non soumis LUI mème à
l'immanence.EN toute chose IL est prèsent , sans jamais pouvoir etre atteint
. IL est , LUI , le PREMIER de toute chose et pour LUI IL n'existe pas de fin .
SI tu dis ou est il ? alors tu l'as cherchè, localisè. ET si tu dis : comment est
il ? alors tu lui as attribuè une qualitè . et si tu dis quand fut il ? alors tu l'as
enclavè dans le temps . ET si tu dis : non , alors tu retiens son devenir . EN
disant "si" tu le restreint par la condition .

SI tu dis "pourquoi" ? tu l'atteints dans sa puissance : qu'il soit glorifiè !

IL n'est pas prècèdè par l'antèriotè , et ne sera pas atteint par la postèrioritè
.

RIEN ne peut etre lui comparè ; aucune forme ne lui convient .

ON ne peut L'amoindrir par l'adjonction d'un associè ou d'un semblable à


LUI .

IL ne peut pas ètre connu par les sens : qu'il SOIT GLORIFIE !

S'il etait un etre personnifiè IL serait connu quantitativement ,

ET S'il ètait une personne IL serait douè d'organes .

IL est UNIQUE ! malgrè les dualistes ;

IL EST SAMAD ETERNEL , malgrè les idolatres . UN semblable à lui n'est pas
malgrè les hachawiya .

un ègal à LUI n'est pas , malgrè ceux qui tombèrent dans l'hèrèsie, en
donnant de LUI une description .

TOUT ce qui oeuvre dans le bien , comme dans dans le mal , ouvertement ,
ou secrètement , sur la terre ou dans les abimes des mers , ne s'agite que
par sa volontè malgrè l'opinion des kadariyahs .

SA puissance ne s'affaiblit pas ; SA SAGESSE ne s'èpuise pas , malgrè


l'opinion des huzailiyah .

SES DROITS sont obligatoires et son argument est manifeste ; personne ne


peut prètendre avoir aucun droit sur lui ; malgrè la doctrine du
nazzamiyah .

IL est JUSTE ; ses dècisions ne sont pas pas pour causer des dommages . IL
est fidèle ; IL tient sa parole ; il parle de son ètèrnelle parole ; IL n'as crèe sa

parole ; il a envoyè le coran le CORAN dont la beautè plonge ...

Abd el Qader al Jilani : sermons

:)

Régulièrement, Abdel Qader el Jilani (qu’Allah sanctifie son secret) édifiait


le peuple par des sermons, je vous en présente deux :

Sermon du mardi 18 Djumad II de l’an 545 de l’Hégire


« Le mensonge exclut la foi »

« Le mensonge exclut la foi », disait notre prophète (salallahu’ alayhi wa


salam) : « Il est son contraire ».

En effet, en vertu de cette loi que deux choses opposées ne peuvent trouver
place ensemble, le mensonge, lui aussi, ne peut exister dans le cœur du
croyant ; de même la foi ne peut avoir de place dans le cœur d’un homme
qui s’adonne au mensonge.

Or, en ce qui vous concerne, je ne vois pas que vous agissiez selon vos dires.
La plupart du temps, ce que vous conseillez aux autres vous ne le pratiquez
pas vous-mêmes. Quand donc accorderez-vous vos actes et vos paroles ?
Quelles preuves autres que vos actes comptez-vous fournir, pour attester ce
à quoi vous croyez, ce à quoi vous prétendez ?

Sur ce point, le Coran dit ceci :


« Dieu hait ceux dont les actes démentent les paroles » (Coran 61, 3)

En vérité ! Si vous étiez fermement convaincus, que tous vous ferez retour à
Dieu, alors tout naturellement, vous eussiez donné des preuves de votre
droiture, dans toutes vos paroles et dans tous vos actes : continuellement,
vous eussiez travaillé à de bonnes œuvres.
Méditant sur cet avertissement, vous vous efforcerez d’embellir vos œuvres,
et de les vivifier par la sincérité, en vous dégageant de l’hypocrisie et du
mensonge, de la médisance et de la calomnie, ainsi que du faux témoignage.
Ce faisant, votre foi se trouvera fortifiée, et le mensonge vous deviendra
impossible. Prêtez attention à tout ceci, afin que vous ne déviiez pas du
droit chemin.

Car celui qui suit ses propres suggestions risque de s’égarer. Si vous
supposez ne pas avoir besoin des conseils des savants, alors c’est que vous
prétendez posséder le savoir. Dans ce cas, démontrez-le par la pratique. Les
preuves qui étayaient vos prétentions où sont-elles ? Si vous gardez en
réserve ces éclatants témoignages de votre vertueuse conduite, lorsqu’une
épreuve vous atteindra, ferez-vous alors montre de patience ? Conserverez-
vous votre sérénité ? N’irez-vous pas auprès de chacun vous répandre en
lamentations et gémir ?

O peuple ! repens toi de tes péchés passés : O insensé prétentieux ! Ne


revendiquez-vous pas pour vous-mêmes : l’amour de Dieu ! S’il en est ainsi :
repentez-vous des affections et des attachements que vous concevez les uns
pour les autres ! Car, en vérité, toute affection profonde, pour un autre que
pour le seigneur notre Créateur et Dieu, est un péché ! Elle est même un très
grand péché, en se plaçant au point de vue des degrés initiatiques !

O prétentieux ! Apprenez tout cela de moi ! Car j’ai parcouru toutes les
étapes, de la première à la dernière. Des signes indiscutables me signalent
ceux qui sont véridiques et sincères, et ceux qui affichent faussement ces
sentiments. Oui, croyez-le, vos secrets sont exposés à mes regards.

On relate que Jésus (qu’Allah le salue) prêchait l’ascétisme, l’abstention et la


mortification à ses disciples. Il leur disait : « Qui voyez-vous édifier et
construire sur les vagues de la mer » ?
Combien profonde et grande est cette parole de Jésus ! Comparant le monde
aux vagues de la mer, il a voulu faire entendre ainsi, que le monde n’est pas
plus solide et ferme comme base, pour édifier un œuvre durable, que le
liquide et mouvant océan et que, sur lui, il ne faut pas construire l’édifice de
notre vie.

En vérité, vos longs projets, et vos imposantes demeures, ne sont pas plus
solidement établis que sur les vagues de la mer. Le monde est un mirage ;
chaque minute qui passe le modifie ou le détruit ; l’ange de la mort ou de la
dissolution crie constamment : « enfantez et produisez pour la mort !
Construisez pour la destruction ! » De même que les vagues sont
inconsistantes et fugitives, les affaires et les circonstances de ce monde sont
changeantes et capricieuses. Ces vicissitudes sont visibles jusqu’à l’évidence
!

O mes fils ! Vos fautes et vos crimes vous enveloppent et vous encerclent,
comme les bûches autour du bûcher, où ils vous ont emprisonnés. Les
passions de la bête humaine et satan attisent avec un farouche entrain le feu
latent dont ce bois est porteur. Lorsque vous commettez un acte mauvais,
ce bois s’enflamme, mais une bonne œuvre vient étouffer ce foyer. Eteignez
donc ce foyer tout entier, afin qu’un jour vous ne risquiez pas d’être
consumés par lui ! Que vos bonnes actions, non plus, ne vous illusionnent
pas. En ce qui concerne chaque chose et chaque acte c’est la fin qu’il faut
considérer. Pensez à votre fin et soyez sincères : repentez-vous. Chaque
repentance efface les fautes du registre de vos actions ; repentez-vous et
retournez à dieu, priez-Le qu’Il accepte votre repentir. Gloire à Dieu qui
couvre nos fautes : O Seigneur ! couvre nous du voile de Ton pardon !
Accorde-nous la droiture et délivre-nous du mensonge !

O mon peuple ! La droiture mène l’homme au paradis ; le mensonge le guide


vers l’enfer. Mohammed disait ceci : « Les bienheureux respireront les
parfums délicieux du paradis à la distance de cinq cents années ; quant à
ceux qui sont fiers de leurs bonnes actions, de leurs bonnes œuvres, de
leurs travaux et en tirent vanité, ils ne respireront jais ces délicates
senteurs, ces divins parfums ! Ceux qui s’enorgueillissent de leurs pratiques
et pensent placer ainsi Dieu dans cette obligation, et tous ceux qui sont
hypocrites, n’auront pas de part à cette faveur.

O peuple ! Vous voulez des récompenses obtenues sans efforts et sans


peines ; sans accomplir aucune belle action, et sans avoir eu à persévérer
dans le bien ? Les compagnons du prophète n’obtinrent cependant le rang si
élevé qu’ils occupent aujourd’hui, qu’après de longs efforts et près avoir
souffert de grandes peines.

L’été, en plein soleil, ils faisaient leurs prières et leurs prosternations sur un
sol et des pierres si brûlantes que la peau de leur front et de leur visage se
détachait toute brûlée. En hiver, avec leurs vêtements, détrempés par les
pluies, ils supportaient les odeurs des misérables loques qui les vêtaient,
faites de peaux mal tannées, qui se décomposaient sur leurs corps. La
plupart du temps, la faim et la soif leur tenaillaient les entrailles. Ce
pendant, ils persévérèrent, et souffrirent tous ces maux patiemment, et bien
d’autres encore. C’est par de telles vertus qu’ils méritèrent ce titre glorieux
de « compagnons » Telles étaient les choses dans le passé
« O Seigneur ! accordez-nous la patience dans toutes les circonstances ».

Sermon fait à son Médressé le vendredi 21 djumad de l’année 545 de


l’hégire
« la sobriété en paroles »
(large extrait)

Le prophète Mohammed (salallahu’ alayhi wa salam) disait que :


« Toutes paroles, en dehors de celles qui peuvent servit à encourager le bien
ou faire éviter le mal tournent au désavantage de l’homme qui les prononce,
que seules les premières lui sont avantageuses ».
Sous une autre forme, un autre Hadith éclaire encore cette vérité :
« Celui qui se tait est en sécurité ; celui qui parle beaucoup augmente le
poids de ses fautes ; celui dont les fautes augmentent accumule des péchés ;
celui dont les péchés augmentent en nombre s’expose au tourment du feu »

O assistance ! O vous qui vous êtes réunis ici pour écouter mes conseils,
dans l’intérêt de votre sécurité, et pour ne pas encourir de tourment : parlez
peu ! Ne remplissez pas les pages du livre où s’enregistrent les actes de
votre vie par des bavardages. Au jour du jugement, ce qui vous sera utile, ce
n’est que le souvenir de Dieu.

L’attrait des biens, en général, vous capte et vous attire, et leurs maux vous
conduisent à votre perte. Un hadith nous recommande d’apprendre tout
d’abord la jurisprudence, puis d’éloigner du cœur tout ce qui n’est pas en
Dieu et pour Dieu.

O mes fils ! Abstenez-vous du monde et dirigez-vous vers Dieu. En vous


tenant à l’écart, et dans une vie calme et solitaire, vous éviterez la
fréquentation des potentats vaniteux, des riches et des parvenus ; des
seigneurs ou de leurs vassaux, et ainsi vous serez à l’abri d’une foule de
tribulations.

Quant à vous, pédants, soyez sensés ! Ayez honte, Dieu vous voit et vous
entend ! A tout venant vous conseillez la piété, mais vous n’aspirez qu’à la
richesse. Vous n’aimez que le monde !

O vous qui aimez le monde, craignez le monde ! Il peut vous anéantir. Le


monde est semblable à une femme intrigante et cupide qui aurait aimé
beaucoup d’autres hommes avant d’avoir songé à vous ; et à qui elle aurait
dit comme à vous qu’elle les aimaient. Gardez-vous de cette femme ! Ne
mangez pas des mets qu’elle vous offre ; ne portez pas les habits avec
lesquels elle veut vous vêtir ; ne soyez pas sensible à ses flatteries.

Cela, croyez-le, parce qu’au moment où le monde semblera favoriser vos


vœux, il s’apprête déjà à vous délaisser et à vous trahir. D’anciens dictons
disaient déjà :
« Lorsqu’une chose parvient à triompher, se ruine et son déclin sont encore
plus sûrs à escompter »

Soyez donc constamment détachés et circonspects, réservés et modestes,


car Dieu vous observe ; rien ne lui est caché de vos secrets. Chaque minute
qui tombe emporte vos actes, et leurs mobiles sont pesés par Dieu. O
apostats ! Malheur à vous !

O peuple ! Tes prières ne retombent pas sous terre, elles s’élèvent au


contraire aux cieux. Le Coran dit :
« Si quelqu’un désire la grandeur, celle-ci appartient entièrement à
Dieu ! Vers Lui montent les bonne paroles, et Il élève auprès de Lui les
bonnes actions » (Coran 35, 11)

Les bonnes paroles sont le témoignage de l’unité divine et les prières. Mais
ce qui élève auprès de Dieu, ce sont les bonnes actions. Les bonnes paroles
sont sans valeur, si de bonnes actions ne les réalisent pas.

Source : « Un grand saint de l’Islam – ‘Abd al-Kâdir Guilânî » pp 135-139,


Geuthner Editions

3. SUR LES EPREUVES . (La purification des coeurs, Cheikh


Abdelkader al-Jilânî)
Assalam alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh

3. SUR LES EPREUVES


Lorsque le serviteur est soumis à une épreuve, il commence par agir de son
propre chef puis, lorsqu'il se trouve impuissant à faire face à cette épreuve,
il sollicite l'assistance des créatures, comme les sultans, les hommes aux
postes importants, les hommes puissants et les spécialistes en médecine, en
cas de maladie, et d'autres disciplines.

S'il n'arrive pas, malgré cela, à trouver la voie du salut, il revient vers son
Seigneur à travers les invocations, les implorations et les louanges. Tant
qu'il trouvera des capacités en lui-même pour affronter cette épreuve, il ne
se tournera pas vers les créatures, et tant qu'il trouvera une assistance chez
les créatures, il se tournera pas vers le Créateur.

Ensuite, s'il ne trouve pas une assistance auprès du Créateur, il demeure


entre Ses mains, en continuant à l'Invoquer, à L'implorer, à Le louer, en
oscillant entre peur et espérance. Il continuera ainsi jusqu'à ce que Dieu le
rende incapable d'invoquer et Dieu ne lui répond pas jusqu'à ce qu'il
abandonne tous les moyens.

Dés lors, le décret divin s'appliquera à lui et agira en conséquence. Le


serviteur abandonnera alors tous les moyens et tous les mouvements, et il
ne sera plus qu'un esprit subtil. Ce faisant, il ne verra que l'acte de la Vérité,
et il sera convaincu par nécessité qu'il n'y a de bien et de mal, de tort et
d'avantage, de don et de privation, d'ouverture et de fermeture, de vie et de
mort, de puissance et d'avilissement, que par la volonté de Dieu.

Il deviendra, entre les mains du destin, comme l'enfant aux mains de sa


nourrice, comme le mort entre les mains de celui qui le lave.
Il sera retourné, transformé et changé, sans pouvoir faire un mouvement en
soi ou vers autrui ; il sera absent par rapport à lui-même, soumis à l'acte de
son Seigneur. Il ne verra que son Seigneur et Son acte ; il n'entendra pas et
ne comprendra pas ce qui vient d'autrui. S'il voit, entend et comprend, ses
paroles auront une ouïe, et sa science une science propre.

Des bienfaits de son Seigneur, il profitera ; de Sa proximité, il se réjouira ;


avec Son rapprochement, il sera honoré et ennobli .
Sa promesse sera pour lui une sérénité et une joie, Sa confidence, une
intimité ; tout ce qui n'est pas Lui sera mélancolie et tristesse pour lui ; Son
évocation sera un refuge et un abri pour lui ; il mettra sa confiance en Lui et
sera guidé avec la lumière de Sa connaissance ; il sera initié à Ses sciences
mystérieuses et aura une connaissance des secrets de Son pouvoir. Il
entendra et comprendra par Lui. Pour tout cela, il louera, fera éloge,
remerciera et invoquera.

La purification des coeurs, Enseignements spirituels du Cheikh Abdelkader


al-Jilânî p16-17

38- sur la sincerite et la loyaute.


Assalam alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh

Sur la sincérité et la loyauté.

" Celui qui se comporte avec son Seigneur avec sincérité et loyauté, sera
dans la morosité, nuit et jour, par rapport à tout ce qui n'est pas Lui.

Ô gens, ne revendiquez pas ce qui ne vous appartient pas !


Témoignez de l'unicité de Dieu et ne Lui associez rien!
Par Dieu, les fléches du destin vous toucheront pour vous blesser et non
pour vous tuer !
Celui qui est mort pour Dieu, Dieu Se chargera de sa compensation "

La purification des coeurs, pages 109 "Sur la sincérité et la loyauté."


De la « détestation en Allah" : al-Jilani (r.a)

De la « détestation en Allah »
Sheikh Abd al-Qâdir al-Jilâni
(Rahmatu l-Lahî ‘alay-him)

Si tu trouves, dans ton coeur, de la haine ou de l'amour envers une


personne donnée, examine ses actions à la lumière du Livre et de la Sunna.

S’il s’y trouve effectivement des actes blâmables, reçois la bonne nouvelle

de ton accord avec Allah et Son Envoyé


.
Si par contre ses actes sont appréciés dans le Livre et la Sunna, mais que tu
la détestes, sache alors que tu es un homme de passion. Tu la hais par ta

passion, tu es injuste envers elle et envers Allah et Son Envoyé .

Reprends-toi donc auprès d’Allah de cette haine que tu éprouves et

demande-Lui de t'accorder l'amour de cette personne ainsi que celui


d'autres de Ses bien-aimés Amis, « Saints », Elus et Pieux (salihin), d'entre
Ses serviteurs, afin d’être en accord avec Lui.

Procède de même par rapport à celui que tu aimes, c'est-à-dire examine ses
actes à la lumière du Livre et de la Sunna. –S’ils y sont approuvés et aimés,
alors aime-le sans réserve. Mais s’ils y sont détestés, alors déteste-le, pour
ne pas l’aimer par passion.

Car tu as reçu l’ordre de ne pas obéir à ta passion. Allah dit :


"N’obéis pas à la passion, elle t'égarerait loin du chemin d’Allah"

(Coran,38/26)

Source : p.139 L’Accès au Mystère (31eme discours) Abd al-Qâdir al-Jîlâni


L'Accès au Mystère : Abd al Qadir al-Jilani

Sermon : Al Jilani (ra)


Sermon du vendredi 5 du mois des redjeb de l’année 545 de l’Hégire
de
Abd-Al-Kadir al-Jilani
En présence de ses disciples et de ses fervents auditeurs.

Sur la nécessité de penser souvent à la mort

Le Prophète Mohammed recommandait, tout particulièrement de


« visiter les malades, et d’accompagner les funérailles »,

Ces deux spectacles ont pour effet, d’évoquer en notre âme, les pensées de
l’Autre Monde, où nous irons tous.
Par cette recommandation, le Prophète voulait donc nous faire entendre
que les pensées de la Vie Future devaient nous absorber le plus souvent
possible.

Cependant, ces méditations, ces investigations sur la mort et la vie future,


vous les évitez toujours. Comme le dit, si nettement le Coran :
« Vous aimez la vie qui passe, et vous négligez l’Au-delà » [1]
Pourtant, bientôt, tout ce que vous prisez tant en ce monde, et vous-mêmes,
toute cette affaire sera arbitrée, sans que vous soyez consultés, et sans
votre consentement.

L’arbitre c’est donc la mort.

O étourdi !

Prends donc conscience !


Sache que tu n’as pas été créé pour ce monde !
Car tu n’es créé que pour l’Au-delà !

O toi qui oublies de te procurer ce qui t’est le plus indispensable !


Tu ne t’es soucié que de tes plaisirs, et d’amasser de l’or y consacrant tes
forces.

S’il arrive que quelqu’un évoque devant toi la vie future et la mort, tu lui fais
observer qu’il t’arrache à la quiétude ; qu’il trouble l’harmonie de tes jours,
et, penchant la tête, tu lui manifestes tout ton sombre déplaisir.

Mais voici que le porteur de la mauvaise nouvelle frappe à ta porte ; voici


que la mort te menace par ses signes avant-coureurs ; tes cheveux
grisonnent. Alors tu t’empresses de les teindre, de les arracher ou de les
tondre. Pour ramener par tes efforts ta jeunesse en fuite. Cependant, le
terme de ta vie mortelle approche ; il arrive ; il est arrivé ! Que vas-tu
faire ?...
Crois-moi, abandonne cette passion et le désir de toutes ces choses qui vont
disparaître.

Ne souhaite et ne recherche que ce qui doit demeurer, là où tu vas te


rendre. Là, dans cet autre monde : le mal, les peines, la pauvreté, les
maladies, la mort et la misère n’existent pas.
Porte donc tes regards sur cette dernière demeure, avec les yeux de la
certitude et de la foi.

Médite profondément sur la Résurrection et l’effroi qui s’y rattachent ;


Evoque bien cet événement, pour te le représenter dans tout son processus.

Car dès le moment où tu auras évoqué cet inéluctable événement, dans un


profond sentiment de conviction, cette résurrection, à laquelle tu t’attends
en esprit, se produira alors, et toutes les vérités t’apparaîtront.

O homme !

Sois avec Dieu en toutes circonstances,


Vis avec les idées que tu as pu acquérir sur la Résurrection.
Sache que cette méditation sur un tel sujet, te rapprochera de Dieu.
Le temps dont tu disposes actuellement, emploie-le bien.
Efforce-toi d’utiliser ce répit pour Le prier.

Le Coran nous dit : « Mais craignez Allah, car Allah vous instruit et Il sait
toute chose » (II, 282)
C’est-à-dire : craignez de transgresser les prescriptions de Dieu, et Il vous
instruira de tout ce qui vous sera nécessaire, ainsi que des choses secrètes
qui vous sont favorables et qui vous concernent.
Lorsque la crainte de Dieu se manifeste en toi, la connaissance des choses
apparaît en même temps : les perles sortent d’elles-mêmes de leurs
coquilles ; tes ignorances se changent en savoir ; ce qui t’était caché devient,
à te yeux, clair et évident.
O toi !

Qui agis mal envers toi-même et qui oublies la crainte de Dieu !


Le Seigneur ne te cause aucun tort : c’est toi qui fais ton propre malheur.

On ne te tient pas responsable de ce qui est au-dessus de tes facultés.


Durant ton enfance, avant ta puberté, Dieu ne t’a chargé d’aucune
responsabilité qui dépassait tes forces.
Ce n’est que lorsque ton impuissance eût disparu, lorsque ton corps et tes
membres eurent acquis de la force, et que tu parvins à la maturité de
l’esprit et de la raison, que ton Seigneur t’imposa des devoirs.

Sa volonté est que tu obéisses à Ses ordres.


Sois donc attentif.
Comment te comportes-tu ?
Respectes-tu les prescriptions divines ?
Ne les transgresses-tu pas ?
Prends bien garde de ne pas les enfreindre ; car si tu les transgressais, tu
serais perdu ! Les peines de ce monde, et celles de l’Au-delà fondraient sur
toi.
Selon ce verset du Coran : «Quant à ceux qui achètent l’erreur pour se
guider, leur trafic ne leur profite pas, et ils ne sont pas guidés » (Coran
II, 15)
Tu encourrais tous les dommages en ce monde et en l’autre : tu dilapiderais
ainsi ton capital vital.

O ignorant !

Apprends la science. Car sans la science, la prière ne sert à rien ! De même


sans la connaissance, la foi, n’est pas profitable.
Apprends la science, et agis selon ses règles. Sache que si tu peux te
conformer aux connaissances que tu auras acquises, tu bénéficieras du salut
ici-bas et du salut pour l’autre vie en même temps.

Tout d’abord, si tu manques de patience pour acquérir la science, et pour te


conformer ensuite à ses règles, comment peux-tu espérer trouver le salut et
le bonheur ?

La science n’a pas de bornes, elle est infinie. Mais si tu usais toutes tes
forces et toutes tes ressources pour acquérir ce savoir, tu n’en recevrais
cependant qu’une faible partie.

On demandait à certains savants, comment ils avaient pu obtenir la


connaissance de tant de choses. Ils répondirent qu’ils avaient suivi
l’exemple des corbeaux, qui commencent leur travail de très bonne heure ;
des chameaux, qui sont patients ; des porcs qui sont avides et des chiens qui
sont flatteurs.
Ils voulaient indiquer par là, qu’ils fréquentaient de bon matin les écoles,
afin d’alimenter leurs âmes ; matinaux, comme le sont les corbeaux qui
prennent leur vol pour chercher leur nourriture, dès que le jour point. Ils
voulaient faire entendre aussi, qu’ils n’avaient jamais refusé leurs services
aux maîtres, qui leur ordonnaient telle ou telle chose, cela à l’imitation des
chameaux bien dressés, qui ne se plaignent jamais lorsqu’on les charge de
lourds fardeaux. De même aussi que les porcs qui se jettent avec avidité sur
la nourriture, ils étaient affamés de science, et voraces de savoir. De même
que les chiens qui flattent leurs maîtres, pour obtenir d’eux un peu de pain,
ils s’efforçaient, par surcroît, de plaire à leurs professeurs, et de leur
témoigner leur fidélité, afin de les encourager à leur prodiguer leurs
connaissances.

O chercheur de science divine !

Si tu souhaites cette science, inspire-toi de la réponse de ces Savants,


conforme-toi aux règles de leurs conseils ; suis le même chemin.
La connaissance, c’est la Vie ! L’Ignorance, c’est la mort !
Le savant qui se conforme aux prescriptions de ses connaissances, qui est
sincère et qui accepte toute sorte de difficultés pour instruire les serviteurs
de Dieu, ne connaîtra pas la mort, car en mourant, il parviendra à son
Seigneur, et sa vie se continuera après lui.

O Seigneur ! Accorde-nous la patience, la science et la sincérité !


« Et donne-nous des biens dans ce monde et des biens dans l’autre, et
préserve-nous des tourments du Feu »
(Coran II, 197)

[1] Coran-Sourate 24, 30-31 et sourate « la résurrection », versets 20-21


De l'interdiction de se plaindre : al-Jilânî (ra)

De l’interdiction de se plaindre
Abd Al-Qâdir al-Jîlânî

(L’Accès au Mystère - Al Bouraq)

Dix-huitième discours
(p.85)

Le conseil est le suivant : ne se plaindre à personne de ce qui vous arrive, ni


à un ami, ni à un ennemi.
N’accusez pas votre Seigneur pour ce qu’Il opère en vous et envoie de
calamités.
Montrez (aux autres) plutôt le bien dont vous jouissez et la gratitude.
Même enjoliver en manifestant de la gratitude pour un bienfait inexistant
est meilleur que dire la vérité en se plaignant à votre entourage.

Mais qui donc est démuni du bienfait venant d’Allah ? Allah dit :
« Si vous (essayez) de compter les bienfaits d’Allah, vous ne pourriez
les énumérer »
Combien de bienfaits t’accompagnent sans que tu en prennes conscience ?

Ne te repose sur aucune créature, ni n’en fais ton intime. Que nul ne sache

ce que tu endures. Que ton intimité soit avec Allah Seul . Ne te repose
qu’en Lui, et ne te plains de Lui qu’à Lui. Ne vois pas de « second » (auprès
de Lui).

Nuire ou favoriser, attirer ou repousser, élever ou rabaisser, appauvrir ou


enrichir, mouvoir ou arrêter, ne sont au pouvoir d’aucune créature.

Toutes choses sont la création d’Allah , sont dans Sa Main. Leur marche
se fait par Son Ordre et Sa Permission, et elles s’écoulent toutes vers un
délai fixé. Elles sont toutes auprès de Lui, selon une mesure (établie).
Nul ne peut avancer ce qu’Il a retardé, ni retarder ce qu’Il a avancé.

Allah dit : « Si Allah vous touche par un mal, nul ne peut l’ôter sinon
Lui-Même, et s’Il veut pour toi un bien, nul ne peut l’empêcher. Il
atteint par ce bien qui Il veut d’entre Ses serviteurs, et Lui est toujours
Celui qui pardonne, le Très Miséricordieux » (Coran X, 107)

Si tu te plains de Lui alors que tu jouis de la sécurité et d’un bienfait,


réclamant davantage (ziyâda), ignorant sciemment, par déconsidération ce
que tu possèdes déjà de bienfait et d’intégrité, Il se fâchera contre toi et fera
disparaître ces avantages, justifiant ainsi tes doléances, augmentant ton
affliction, intensifiant ton châtiment, te réduisant à l’impuissance, te
diminuant au point que tu chuteras dans Son estime

Vraiment prends garde à ne pas te plaindre, même si l’envie de le faire


laboure tes chairs comme une morsure de tenailles. Malheur à toi, et encore
malheur à toi (si tu te plains) ; Allah, Allah, et toujours Allah ; (rappelle-toi)
le salut, le salut ; prends garde, prends garde. [1]

La plupart des calamités qui tombent sur le fils d’Adam [2] sont provoquées
par sa plainte contre son Seigneur.
Comment peux-tu te plaindre de Lui, alors qu’Il est le plus Miséricordieux
des miséricordieux, le meilleur des juges, Sage et infiniment informé, Bon et
Très Miséricordieux, Aimable avec Ses serviteurs, jamais injuste, pareil à un
médecin proche, sage et ami, plein de compassion ?
Peux-tu soupçonner une maman miséricordieuse (de faillir à la charité) ? Le

Prophète a dit : « Allah est plus miséricordieux avec Son serviteur qu’un
mère avec sa progéniture ».

Respecte les convenances, ô malheureux, cela te mènera à avoir de la


patience lors des afflictions, si celle-ci te fait habituellement défaut. Puis
exerce ta patience si tu n’as pas encore la force de ressentir la satisfaction et
l’agrément lors de l’épreuve. Ensuite, accepte et agrée si tu es toujours là [3]
; ou éteins-toi si tu n’es plus ; ô toi, Soufre Rouge, où es-tu ? Où peut-on te
trouver ? Où es-tu visible ? [4] N’entends-tu pas Sa Parole « Il vous est
prescrit de combattre et c’est une obligation qui vous pèse. C’est ainsi
qu’il vous arrive de détester ce qui vous convient et, au contraire, de
rechercher ce qui vous est nuisible. Allah sait (ce qui vous est utile et
ce qui vous est nuisible), vous ne savez pas » (Coran XII, 213).

Il a replié de devant toi la science de la réalité des choses et t’en a voilé. Ne


manque pas au respect des convenances en haïssant ou en aimant selon toi-
même. Mais respecte la Loi sacrée dans tout ce qui t’advient, si vraiment tu
te tiens dans l’état de « piété » (taqwâ) [5] lequel constitue le premier pas
(sur la voie d’Allah).
Ensuite, obéis à l’Ordre (amr), dans l’état de wilâya (sainteté, proximité) et
d’extinction (humûd) de la passion, sans l’en écarter. Cela constitue le
deuxième pas.
Et sois satisfait de l’Acte divin (qui s’accomplit dans le présent). Reste en
accord avec lui éteins-toi (fanâ’) dans les états (successifs) de badaliyya, de
gawtiyya, de qutbiyya et de sidiqiyya, ou fin ultime [6].
Ecarte-toi (pour permettre le passage) du chemin du destin (qadar),
n’entrave pas sa Voie, ramène en toi ta nafs et ta passion, garde ta langue de
la plainte.

Si tu agis de la sorte et qu’un bien advienne, le seigneur augmentera le bien,


la joie et le délice.
Si c’est plutôt un mal qui est survenu, Il te protégera dans ce mal même, à
l’ombre de Son obéissance. Il éloignera de toi tout blâme, et te maintiendra
« absent » en Lui tout le temps nécessaire jusqu’à la cessation de ce mal au
moment préétabli. Tout comme la nuit prend fin laissant place au jour, ou le
froid de l’hiver est suivi de l’été.

Ce sont là des modèles (de lois) proches (à ta portée). Prends-en note pour
ton édification.

Mais il y a des péchés, des crimes, des souillures résultant des nombreuses
sortes de désobéissances. Or la compagnie du Noble (Allah) ne sied qu’au
pur (tâhir), celui qui est débarrassé des impuretés des péchés et des fautes.

Allah n’accepte sur Son seuil que le bon (tayyib) [7], dépourvu de toute
prétention. Tout comme la compagnie des Rois ne sied qu’à un homme
propre, préservé de toute impureté ou odeur nauséabonde.

Or les afflictions (du destin) sont des expiations (mukaffarât) et des


purifications.

Le Prophète a dit : « La fièvre de toute une journée constitue l’expiation


d’une année ».
Et sa parole est véridique.
____________________
[1] La forme littérale du texte a été conservée, avec ses répétitions qui
marquent la gravité du conseil, la mise en garde solennelle.
[2] Les « fils d’Adam » sont les individus composants l’humanité actuelle. Ce
terme rappelle par ailleurs l’unité de la famille humaine.
[3] Sous-entendu : si tu crois encore à ton existence séparée.
[4] L’on voit ici que ce degré du « Soufre rouge » correspond à l’extinction
totale dans l’Essence. Le verset situé immédiatement après illustre le sens
du mot « combattre » qui se rapporte à la continuation de la « grande
guerre sainte » (jihad an- nafs ) jusqu’au sacrifice ultime de l’individualité
(c’est-à-dire de l’illusion de l’individualité séparée).
[5] Coran, sourate II, verset 282. « Wa ittaqû Allah wa yu’allimukumu Allah »
: cette injonction coranique suffirait à elle seule de guide. La taqwâ, qui
implique la vigilance et la prise de conscience de ce dont il s’agit, ainsi que
la mobilisation attentive de toutes les facultés dans l’obéissance à Allah, est
le moyen pour recevoir directement Son enseignement.
[6] Fin ultime pour : les hommes, c’est-à-dire les adamiques. Seule la
prophétie se situe au-dessus de la sidiqiyya.
[7] Tayyb signifie bon et qui possède une bonne odeur.

Muhyi al-dîn Abu Muhammad Abd al-Kadir ibn Abi Salih Djangi Dost al-
Djilani

(Nayf, 472 [1077] – Baghdad, 561 [1166]).

Théologien, prédicateur et juriste de rite hanbalite, l'un des plus importants


des mystiques de l'Islam. Installé à Baghdad pour y terminer ses études
religieuses il se fixa dans la grande cité (1095). Il étudia bientôt la
grammaire, le droit (sous l'autorité d'Ibn Akil), le hadith et surtout le
tasawwuf avec Hammad al-Dabbas (m. 523/1131) dont il devint le disciple.

A partir de 1127, au terme d'un long périple à la recherche de la voie de


Dieu, il commença à enseigner et à précher publiquement. Ses cours et ses
sermons lui attirèrent une audience toujours plus grande. Dans la lignée
d'al-Ansari al-Harawi, il s'élevait tout aussi bien contre la sécheresse de la
foi proposée par les théologiens que contre les excès de certains mystiques.
Pour lui le saint reste un homme, avec des devoirs envers sa famille et la
société dans laquelle il vit. Les œuvres surérogatoires qu'il accomplit par
amour de Dieu doivent passer après les œuvres obligatoires et non se
substituer à elles, en outre, elles ne peuvent avoir un caractère contraignant
(juriste hanbalite, Al-Djilani était un grand connaisseur du hadith et Ibn
Taymiyya fera son éloge). Pour lui le plus grand des shirk resta toujours
l'adoration de soi à laquelle se livre tant d'humains, en menant un djihad
contre son ego, le croyant doit donc pouvoir dépasser son moi accidentel
pour atteindre son être essentiel.

Certains des nombreux sermons d'al-Djilani sont répertoriés dans les


ouvrages connus sous les titres d'al-Fath ar-rabbânî wal-fayd ar-rahmânî
("L’Ouverture Seigneuriale et la Manne du Miséricordieux") et de Futuh al-
ghayb ("Ouvertures sur l'invisible"). Sa personnalité extraodinaire lui valut
l'estime de tous, riches et pauvres, faibles et puissant et amena, dit-on, de
nombreux non-musulmans à se convertir.

La confrérie soufie Kadiriyya, la plus importante de toutes les confréries


musulmanes le considère comme son fondateur, bien que cette prétention
soit quelque peu hardie. Elle professe un islam orthodoxe, mettant
particulièrement l'accent sur les notions de charité et d'humanité. Al-Djilani
a également laissé des apologies du soufisme (Kitab al-ghunya li-talibi tarik
al-hakk, écrite selon les règles du hanbalisme ; Sirr al-asrar, où il expose ses
vues à ses disciples). Son mausolée à Baghdad est rapidement devenu l'un
des plus fréquentés de la ville. La personne du saint a fait l'objet d'une
dévotion sans pareille qui explique qu'il soit souvent difficile de faire la part
entre la réalité et l'hagiographie.

Les sectes Shî`ites - Sheikh Abdel Qader Al-Jilani


Un article interessant relatif aux différentes factions sunnites et shiites et
autres.

Source: Les sectes shî`ites (site islamophile)


Les sectes shî`ites

dimanche 3 mars 2002

Dans son célèbre ouvrage Ghunyat At-Tâlibîn Li-Tâlibî Tarîq Al-Haqq,


l’Imâm des pieux, le juriste, le savant seigneurial qui porta l’étendard de la
vérité (haqîqah), qui renforça les piliers de la voie soufie (tarîqah) et qui
défendit la citadelle de la sharî`ah, Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî, dont la
lignée remonte à l’Imâm Al-Hasan Ibn `Alî Ibn Abî Tâlib, que Dieu les agrée
tous, aborda des points de jurisprudence et de l’éthique de l’itinérant sur la
voie soufie, et exposa les doctrines sunnites, ainsi que les divers groupes
qui dévièrent par leurs passions. Il dit - que Dieu lui fasse miséricorde :
"Les origines des soixante-treize groupes sont au nombre de dix : les
Sunnites (ahl as-sunnah), les Khârijites (al-khawârij), les Shî`ites (ash-
shî`ah), les Mu`tazilites (al-mu`tazilah), les Murji’ites (al-murji’ah), les
Anthropomorphistes (al-mushabbihah), les Jahmites (al-jahmiyyah), les
Darârites (ad-darâriyyah), les Najjârites (an-najjâriyyah), les Kilâbites
(al-kilâbiyyah). Les Sunnites ont une voie unique, les Khârijites se
subdivisent en quinze sectes, les Mu`tazilites en six, les Murji’ites en douze,
les Shî`ites en trente-deux, et les Jahmites, les Najjârites, les Darârites et les
Kilâbites consitutent respectivement un groupe chacun. Les
Anthropomorphistes se ramifient quant à eux en trois groupes. Ils
constituent tous soixante-treize groupes, comme nous a informé le
Prophète - paix et bénédiction de Dieu sur lui. Quant au groupe sauvé, il
s’agit des Sunnites ; nous avons déjà exposé leur voie et leur doctrine. [1]
[...]

Quant aux Shî`ites, ils ont des appellations diverses : les Shî`ites (shî`ah),
les Râfidites (râfidah), les Extrémistes (ghâliyah) et les Tayyârites
(tayyâriyyah). Ils furent qualifiés de shî`ah (partisans) pour avoir pris le
parti de `Alî - que Dieu l’agrée - et pour l’avoir préféré à tous les autres
Compagnons. Ils furent qualifiés de râfidah pour avoir rejeté la plupart des
Compagnons (le verbe rafada signifie refuser, rejeter), ainsi que l’Imâmat
de Abû Bakr et de `Umar - que Dieu les agrée. On dit aussi qu’ils furent
qualifiés de rawâfid pour avoir rejeté Zayd Ibn `Alî qui avait reconnu la
légitimité de Abû Bakr et de `Umar - que Dieu les agrée. Zayd dit : "Il m’ont
rejeté (rafadûnî)", ils furent alors appelés râfidah. [...]
Il y a parmi eux les outranciers (ghâliyah) qui exagèrent à l’égard de `Alî -
que Dieu l’agrée - en lui attribuant de façon indigne des Attributs de la
Seigneurie (rubûbiyyah) et de la Prophétie (nubuwwah). Ceux qui ont
composé leurs livres de référence sont Hishâm Ibn Al-Hakam,`Alî Ibn Al-
Mansûr, Abû Al-Ahwas, Al-Husayn Ibn Sa`îd, Al-Fadl Ibn Shâdhân, Abû `Îsa
Al-Warrâq, Ibn Ar-Rawandnî, Al-Mumbajî. Les outranciers se trouvent
majoritairement dans les terres de Qumm, Qâshân, Bilâd Idrîs et Al-Kûfah.

Les Shî`ites se subdvivisent en trois grandes catégories : les Extrémistes


(ghâliyah), les Zaydites (zaydiyyah) et les Râfidites (râfidah).
Les Extrémistes (ghâliyah) se ramifient en douze sectes : les Bannânites
(bannâniyyah), les Tayyârites (tayyâriyyah), les Mansûrites (mansûriyyah),
les Mughîrites (mughîriyyah), les Khattâbites (khattâbiyyah), les
Mu`ammarites (mu`ammariyyah), les Bazî`ites (bazî`iyyah), les Mufaddalites
(mufaddaliyyah), les Réincarnationnistes (mutanâsikhah), les Shuray`ites
(shuray`iyyah), les Saba’ites (saba’iyyah) et les Délégationnistes
(mufawwidah).
Les Zaydites se subdivisent en six branches : les Jârûdites (jârûdiyyah), les
Sulaymânites (sulaymâniyyah), les Batarites (batariyyah), les Nu`aymites
(nu`aymiyyah), les Ya`qûbites (ya`qûbiyyah), et une sixième branche qui ne
nie pas le retour de `Alî sur terre et qui désavoue Abû Bakr et `Umar - que
Dieu les agrée.
Les Râfidites (râfidah), quant à eux, se sont subdivisés en quatorze sectes :
les Positivistes (qat`iyyah), les Kaysânites (kaysâniyyah), les Kuraybites
(kuraybiyyah), les `Umayrites (`umayriyyah), les Muhammadites
(muhammadiyyah), les Husaynites (husayniyyah), les Nâwusites
(nâwusiyyah), les Ismaélites (ismâ`iliyyah), les Qarâmidites (qarâmidiyyah),
les Mubârakites (mubârakiyyah), les Shumaytites (shumaytiyyah), les
`Ammârites (`ammâriyyah), les Mamtûrites (mamtûriyyah), les Mûsawites
(mûsawiyyah) et les Imâmites (imâmiyyah).
Les groupes et les sectes râfidites s’accordent sur les points suivants :

• L’institution de l’Imâmat repose aussi bien sur des arguments


rationnels que sur la croyance à l’existence d’un énoncé divin qui
l’établit.
• Les Imâms sont infaillibles et sont immunisés contre les
imperfections comme l’erreur ou la faute d’inattention.
• Ils renient l’Imâmat de celui qu’ils considèrent comme n’étant pas le
meilleur Imâm potentiel, tout comme ils rejettent la procédure
d’élection de l’Imâm, comme nous l’avons déjà signalé en parlant des
Imâms.
• Ils affirment la prééminence de `Alî sur tous les Compagnons et
soutiennent que son Imâmat, après le Prophète, paix et bénédiction
de Dieu sur lui, est établi par un énoncé divin.
• Ils désavouent Abû Bakr, `Umar et les autres Compagnons - mis à part
quelques-uns. Seuls les Zaydites divergent avec eux à ce sujet.
• Ils prétendent que la Communauté a apostasié en délaissant l’Imâmat
de `Alî, que Dieu l’agrée, exception faite de six personnes : `Alî,
`Ammâr, Al-Miqdâd Ibn Al-Aswad, Salmân Al-Fârisî et deux autres
hommes.
• Ils prétendent que l’Imâm peut dire : "Je ne suis pas un Imâm" s’il doit
se dissimuler face à un danger (taqiyyah).
• Ils prétendent que Dieu ne sait pas ce qui se produira avant qu’il n’ait
lieu.
• Ils prétendent que les morts reviennent sur terre avant le Jour du
Jugement. Les Extrémistes prétendent quant à eux, qu’il n’y a ni
Jugement (hisâb) ni Résurrection (hashr).
• Ils croient aussi que l’Imâm sait toute chose, ce qui fut et ce qui sera
parmi les choses de ce monde et les affaires de la religion - même le
nombre de grains de sable, de gouttes de pluie, de feuilles d’arbres.
• Ils croient que les Imâms déploient des miracles (mu`jizah) à l’instar
des Prophètes, que la paix soit sur eux.
• La plupart d’entre eux affirment que celui qui combat `Alî, que Dieu
l’agrée est un mécréant.
Il y a encore d’autres choses qu’ils ont citées...
Quant à ce qui distingue chacune de ces sectes :
Les Extrémistes prétendent que `Alî - que Dieu l’agrée - est meilleur que les
Prophètes, que la paix soit sur eux tous. Ils prétendent également que `Alî
n’est pas enterré sous terre comme les autres Compagnons, mais qu’il est
dans les nuages, en train de combattre ses ennemis, qu’il s’est élevé au-
dessus des nuages, et que `Alî - que Dieu honore sa face - reviendra à la fin
des temps pour tuer ceux qui le haïssent ainsi que ses ennemis. Ils affirment
que `Alî et les Imâms ne sont pas morts, et qu’au contraire, ils resteront
vivants jusqu’au Jour Dernier, sans que la mort ne les atteigne. Ils affirment
également que `Alî - que Dieu l’agrée - est un Prophète et que Gabriel - que
la Paix soit sur lui - s’est trompé de destinataire lors de sa descente avec la
Révélation. Ils prétendent par ailleurs que `Alî est Dieu. Que la malédiction
de Dieu, de Ses Anges et de toutes Ses créatures s’abattent sur eux jusqu’au
Jour du Jugement, que Dieu efface leurs traces, qu’Il anéantisse leurs
cultures, et qu’Il fasse qu’il n’y ait pour eux la moindre demeure, car ils
exagérèrent dans leur hérésie, tombèrent dans l’infidélité, délaissèrent
l’Islam, quittèrent la foi et renièrent Dieu, les Messagers et la Révélation.
Nous recherchons refuge auprès de Dieu contre ceux qui empruntent cette
voie.
Les sectes qui se ramifient des Extrémistes sont comme suit :
• Les Bannânites en référence à Bannân Ibn Sam`ân : parmi leurs
mensonges et leurs mythes, ils disent c’est que Dieu est à l’image de
l’homme. Ils ont certes menti au sujet de Dieu - Glorifié soit-Il au-
dessus de tout cela. Il dit - Exalté soit-Il : "Rien n’est semblable à Lui,
et Il est l’Audient et l’Omniscient".

• Les Tayyârites - une autre secte extrémiste - en référence à `Abd Allâh


Ibn Mu`âwiyah Ibn `Abd Allâh Ibn Ja`far At-Tayyâr. Ils croient à la
réincarnation et à la transmigration des âmes. Ils soutiennent que
l’esprit d’Adam - que la paix soit sur lui - est l’esprit de Dieu qui s’est
reproduit en lui par le moyen de la métempsychose. [...]

• Les Mughîrites, quant à eux, se réclament d’Al-Mughîrah Ibn Sa`d, qui


s’autoproclama prophète et prétendit que Dieu était une lumière à
apparence humaine. Il prétendit aussi pouvoir ressusciter les morts
et d’autres choses encore.

• Les Mansûrites, en référence à Abû Al-Mansûr qui prétendit être


monté au ciel et que le Seigneur passa Sa Main sur sa tête. Il prétendit
aussi que Jésus - que la paix soit sur lui - était la première créature de
Dieu et après lui, ce fut `Alî - que Dieu l’agrée. Il affirma que les
Messagers de Dieu se succèdent perpétuellement sans interruption et
qu’il n’y a ni Paradis, ni Enfer. Cette secte prétendit également que
celui qui tuait quarante personnes parmi ceux qui ne les suivent pas
irait au Paradis. Ils considérèrent licite de s’emparer de l’argent des
musulmans et que Gabriel - paix sur lui - s’était trompé de
destinataire lorsqu’il descendit avec le Message. Il s’agit là d’hérésie à
l’état pur.

• Les Khattâbites, en référence à Abû Al-Khattâb, prétendirent que les


Imâms sont des Prophètes Probes, et qu’à chaque moment, il y a un
Messager qui s’exprime (nâtiq) et un qui se tait (sâmit) : Muhammad -
paix et bénédiction de Dieu sur lui - était selon eux celui qui parlait et
`Alî - que Dieu l’agrée - était celui qui gardait le silence.

• Les Mu`ammarites adhèrent à cette même croyance, sauf qu’en plus


de cette croyance des Khattâbites, ils délaissent la prière.
• Quant aux Bazî`ites, en référence à Bazî`, ils prétendirent que Ja`far
était Dieu [...]. Qu’ils périssent ! Ils prétendirent aussi qu’ils recevaient
la Révélation divine et qu’ils étaient élevés dans le Royaume de Dieu
(malakût). Qu’ils périssent ! Combien grands sont leurs mensonges et
leurs fausses allégations, ils chutèrent au niveau le plus bas, ils
tombèrent dans le gouffre et dans les fins fonds du Feu à cause de leur
mauvaise parole et leur fausse allégation.
• Les Mufaddalites, rattachés à Al-Mufaddal As-Sayrafî,
s’autoproclamèrent prophètes et messagers et dirent sur les Imâms
ce que les Chrétiens disent de Jésus.

• Les Shuray`ites, en référence à Shuray`, prétendirent que Dieu - Exalté


Soit-Il - est dans cinq personnes : le Prophète et sa famille, à savoir Al-
`Abbâs, `Alî, Ja`far et `Aqîl.

• Quant aux Saba’ites, en référence à `Abd Allâh Ibn Saba’, ils


prétendirent que `Alî n’est pas mort et qu’il reviendra avant le Jour du
Jugement ; As-Sayyid Al-Humayrî est l’un d’eux.

• Les Délégationnistes croient que Dieu délégua la gestion de la


Création aux Imâms, qu’Il permit au Prophète - paix et bénédiction de
Dieu sur lui - de créer et de gérer le monde et que Lui-mêne n’en créa
rien. Ils prétendirent la même chose au sujet de `Alî - que Dieu l’agrée
- et il y a parmi eux des gens qui saluent les nuages lorsqu’ils les
voient, car comme nous l’avons dit, ils pensent que `Alî est dans les
nuages.
Les Zaydites furent appelés ainsi pour avoir penché vers l’opinion de Zayd
Ibn `Alî qui reconnut la légitimité de Abû Bakr et de `Umar - que Dieu les
agrée tous deux :
• Les Jârûdites, en référence à Abû Al-Jârûd, prétendirent que `Alî - que
Dieu l’agrée - était le légataire du Prophète - paix et bénédiction de
Dieu sur lui - et qu’il était l’Imâm. Ils affirmèrent que le Prophète
énonça la succession de `Alî de façon descriptive et non pas
nominative. Puis, ils reconduisirent le Califat vers Al-Husayn. Ensuite,
le Calife serait désigné par consultation (shûrâ) entre eux pour
nommer l’un des leurs.
• Les Sulaymânites, en référence à Sulaymân Ibn Kathîr. Zurqân dit :
"Ils affirmèrent que `Alî - que Dieu honore sa face - était l’Imâm, que
l’allégeance prêtée à Abû Bakr et à `Umar était une erreur, qu’ils ne
méritaient pas de le devancer et que la communauté avait délaissé ce
qui était meilleur".
• Les Batarites, en référence à Al-Abtar - alias An-Nawwâ’ - dirent que
l’allégéance prêtée à Abû Bakr et à `Umar - que Dieu les agrée- n’était
pas une erreur car `Alî - que Dieu l’agrée - délaissa le commandement.
Ils reconnurent aussi `Uthmân et dirent que `Alî devint Imâm dès lors
qu’on lui prêta allégeance.
• Quant aux Nu`aymites, en référence à Nu`aym Ibn Al-Yamân, ils ont la
même croyance que les Batarites, sauf qu’ils ne reconnurent pas la
légitimité de `Uthmân - que Dieu l’agrée - en le reniant.
• Les Ya`qûbites reconnaissaient l’Imâmat de Abû Bakr et de `Umar -
que Dieu les agrée - sauf qu’ils estimaient que `Alî était meilleur. Ils
rejetaient la croyance au retour de `Alî sur terre (raj`ah). Ils furent
appelés en référence à un homme nommé Ya`qûb.
• Il y a parmi eux des gens qui renièrent Abû Bakr et `Umar et
adhérèrent à la croyance au retour de `Alî.
Pour les râfidites, les quatorze sectes qui en sont issues sont les suivantes :
• Les Positivistes furent appelés ainsi pour avoir soutenu de manière
positive que Mûsâ Ibn Ja`far était mort, attribuant l’Imâmat à
Muhammad Ibn Al-Hanafiyyah après lui. Ce serait lui le véritable
Imâm sensé réapparaître un jour.
• Les Kaysânites, en référence à Kaysân, soutiennent l’Imâmat de
Muhammad Ibn Al-Hanafiyyah [...].
• Les Kuraybites sont les disciples de l’aveugle Ibn Kurayb.
• Les `Umayrites sont les disciples de `Umayr. Ce dernier est leur Imâm
jusqu’à l’apparition du Mahdî.
• Les Muhammadites prétendirent que l’Imâm était Muhammad Ibn
`Abd Allâh Ibn Al-Hasan Ibn Al-Husayn, qui avait demandé à ce que la
succession soit pour Abû Mansûr - et non pour un homme des Banû
Hâshim - de même que Moïse - paix sur lui - avait recommandé Josué
fils de Noun, au détriment de ses fils et de ceux de Aaron.
• Les Husaynites prétendirent que Abû Mansûr confia la succession à
son fils Al-Husayn Ibn Abî Mansûr, qui fut l’Imâm après lui.
• Les Nâwusites, en référence à leur chef Nâwus Al-Basrî, crurent en
l’Imâmat de Ja`far et prétendirent qu’il était toujours vivant. Il serait
l’Imâm et ce serait lui le Mahdî.
• Les Ismaéliens, quant à eux, affirmèrent que Ja`far était mort et que
l’Imâm après lui serait Ismâ`îl. Ils dirent que c’était lui qui avait le
pouvoir et qu’il était le Mahdî attendu.
• Les Qarâmidites attribuèrent l’Imâmat à Ja`far et crurent qu’il avait
énoncé la succession de Muhammad Ibn Ismâ`îl, qui ne serait pas
mort, et qui serait le Mahdî.
• Les Mubârakites, en référence à leur chef Al-Mubârak, prétendirent
que Muhammad Ibn Ismâ`îl était mort et que la succession revenait à
sa descendance.
• Les Shumaytites, en référence à leur chef Yahya Ibn Shumayt,
prétendirent que l’Imâm était Ja`far, puis Muhammad Ibn Ja`far, puis
son fils.
• Quant aux Mu`ammarites, appelés aussi Aftahites (aftahiyyah) [...], ils
crurent que l’Imâm après Ja`far était son fils `Abd Allâh. Ils sont
nombreux.
• Les Mamtûrites (les Caillassés) furent appelés pour avoir débattu
avec Yûnus Ibn Abd Ar-Rahmân, un Positiviste, en lui affirmant que
Mûsâ Ibn Ja`far était mort. Il leur répondit : "vous êtes plus vils que
des chiens caillassés (kilâb mamtûrah)", alors cette appellation leur
fut donnée par la suite. Ils furent également appelés les Wâqifites
(ceux qui s’arrêtent), car ils s’arrêtèrent dans la chaîne des Imâms au
niveau de Mûsâ Ibn Ja`far, disant qu’il était encore vivant, qu’il ne
serait pas sujet à la mort, et que c’était lui le Mahdî à leurs yeux.
• Quant aux Mûsawites, ils reçurent ce nom pour s’être arrêtés au
niveau de Mûsâ disant : nous ignorons s’il est mort ou vivant. Ils
crurent que si l’Imâmat d’une autre personne était établi de façon
correcte, alors ils l’agréaient.
• Quant aux Imâmites, ils attribuèrent l’Imâmat à Muhammad Ibn Al-
Hasan, qui serait le Mahdî et qui apparaîtrait pour emplir la terre de
justice alors qu’elle aurait été pleine d’injustice.
• Quant aux Zurârites, se sont les compagnons de Zurârah. Ce dernier
partageait les dires des Mu`ammarites. On dit qu’il délaissa leurs
croyances et s’adressa à `Abd Allâh Ibn Ja`far pour se renseigner sur
quelques questions. Il ne lui répondit pas, alors, Zurârah le délaissa et
se dirigea vers Mûsâ Ibn Ja`far.
P.-S.
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî, Ghunyat
At-Tâlibîn, éditions Al-Huriyyah Lit-Tibâ`ah, Bagdad, 1988

La secte zaydite (Al Jîlânî)

Al Imâm 'Abd Ul Qâdir Al Jîlânî Al Hanbalî (qu'Allâh l'agrée) a dit :


« Les zaydites se subdivisent en six branches : Al Jârûdiyyah, As
Sulaymâniyyah, Al Batariyyah, An Nu'aymiyyah, Al Ya'qûbiyyah, et une
sixième branche qui ne nie pas le retour de 'Alî sur terre et qui désavoue
Abû Bakr et 'Umar (qu'Allâh les agrée) […]

Les zaydites furent appelés ainsi pour avoir penché vers l'opinion de Zayd
Ibn 'Alî qui reconnut la légitimité de Abû Bakr et de 'Umar (qu'Allâh les
agrée tous deux) :
• Les Jârûdites, en référence à Abul Jârûd, prétendirent que 'Alî
(qu'Allâh l'agrée) était le légataire du Prophète (que Le Salut et La
Paix d'Allâh soient sur lui) et qu'il était l'Imâm. Ils affirmèrent que le
Prophète énonça la succession de 'Alî de façon descriptive et non pas
nominative. Puis, ils reconduisirent le Khalifa vers Al Husayn. Ensuite,
le Khalif serait désigné par consultation (shûrâ) entre eux pour
nommer l'un des leurs.

• Les Sulaymânites, en référence à Sulaymân Ibn Kathîr. Az Zurqân a


dit : « Ils affirmèrent que 'Alî (qu'Allâh honore sa face) était l'Imâm,
que l'allégeance prêtée à Abû Bakr et à 'Umar était une erreur, qu'ils ne
méritaient pas de le devancer et que la communauté avait délaissé ce
qui était meilleur. »

• Les Batarites, en référence à Al Abtar - surnommé An Nawwâ° - dirent


que l'allégéance prêtée à Abû Bakr et à 'Umar (qu'Allâh les agrée)
n'était pas une erreur car 'Alî (qu'Allâh l'agrée) délaissa le
commandement. Ils reconnurent aussi 'Uthmân et dirent que 'Alî
devint Imâm dès lors qu'on lui prêta allégeance.
• Quant aux Nu'aymites, en référence à Nu'aym Ibn Al Yamân, ils ont la
même croyance que les Batarites, sauf qu'ils ne reconnurent pas la
légitimité de 'Uthmân (qu'Allâh l'agrée) en le reniant.

• Les Ya'qûbites reconnaissaient l'imamat de Abû Bakr et de 'Umar


(qu'Allâh les agrée) sauf qu'ils estimaient que 'Alî était meilleur. Ils
rejetaient la croyance au retour de 'Alî sur terre (raj'ah). Ils furent
appelés en référence à un homme nommé Ya'qûb.

• Et il y a parmi eux (les zaydites) des gens qui renièrent Abû Bakr et
'Umar et adhérèrent à la croyance au retour de 'Alî. »

Fin de citation.

Source : Al Ghunyat Ut Tâlibîn de l'Imâm 'Abd Ul Qâdir Al Jîlânî Al Hanbalî


(qu'Allâh l'agrée).

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