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99 Remèdes contre les Péchés

Ibn al-Qayyim
© 2023 MuslimLife, LLC
Tous droits réservés.
ISBN : 978-1-952608-27-8
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Table des matières
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Biographie de l’auteur
Avant-propos
Chapitre 1 : Acquérir l’amour d’Allah
Chapitre 2 : Éviter les péchés
Chapitre 3 : La patience dans l’épreuve
Chapitre 4 : Baisser le regard
Chapitre 5 : L’expiation des péchés
Chapitre 6 : Les barrières entre le serviteur et Son Seigneur
Chapitre 7 : La mise en pratique du savoir
Chapitre 8 : Ouvrir son cœur
Chapitre 9 : Se protéger des jaloux
Chapitre 10 : Se protéger du Diable
Nos autres éditions
Biographie de l’auteur
Son nom :

Il est l’imam, le Hafidh, l’exégète, le juriste, Shaykh Al-Islam : Abu


‘Abdullah Shams Al-Din Muhammad Ibn Abu Bakr, plus connu sous le nom
de Ibn Qayyim Al-Jawziyyah.

Sa naissance et son éducation :

Il est né le 7 du mois de Safar de l’année 691 du calendrier Hégirien, dans


le village de Zar ’ , près de Damas en Syrie.

Il grandit au sein d’une famille noble et éduquée. Dès son plus jeune âge, il
s’attela à l’apprentissage des sciences islamiques auprès des savants de son
époque.

Al-Hafidh Ibn Rajab décrit sa soif de connaissance dans son livre Dhayl
Tabaqat Al-Hanabilah : « Il éprouvait un amour intense pour le savoir, les
livres et les écrits. ».

Ibn Kathir dit dans Al-Bidayah wa Al-Nihayah : « Il acquit le savoir à


partir de livres que les autres n’ont pas pu obtenir. Il développa une
compréhension profonde des ouvrages des Salafs et des Khalafs. »

Ses enseignants :

Voici quelques-uns de ses enseignants :

- Shihab Al-Nablusi
- Qadi Taqi Al-Din Ibn Sulayman auprès de qui il étudia le hadith
- Qadi Badr Al-Din Ibn Jama’ah
- Safi Al-Din Al-Hindi
- Isma’il Ibn Muhammad Al-Harrani de qui il prit le fiqh et les fondements
- Son père qui lui enseigna les lois de l’héritage
Son enseignant le plus notable fut toutefois Shaykh Al-Islam Ibn
Taymiyyah qu’il accompagna pendant seize ans.

Al-Hafidh Ibn Kathir a dit :

« Il atteint une profonde maîtrise de nombreuses branches du savoir, en


particulier l’exégèse, le hadith et les fondements. Lorsque le shaykh Taqi Al-
Din Ibn Taymiyyah revint d’Égypte en 712H. Il demeura auprès de lui
jusqu’à ce qu’il décède. Il prit de lui une grande part de la science, en plus de
ce qu’il avait déjà appris par lui-même. Il devint donc un savant d’exception
dans plusieurs domaines du savoir. ».

Son comportement et sa piété :

Nombreux sont ses étudiants et ses contemporains qui ont témoigné de sa


noblesse de caractère et de sa piété.

Ibn Rajab rapporte :

« Il, qu’Allah lui fasse miséricorde, demeurait constamment en adoration.


Il accomplissait la prière de nuit. Il prolongeait ses prières et ses adorations
autant qu’il pouvait. Il évoquait constamment Allah et éprouvait un amour
intense pour Lui. Il aimait également profondément le repentir envers Allah,
s’humiliant devant Lui à travers un sens prononcé de la soumission et de
l’impuissance. Il se jeta à corps perdu dans la piété et la servitude. Je n’ai
jamais vu quelqu’un de semblable à lui dans ce domaine. ».

Ibn Kathir a dit :

« Il implorait et faisait appel constamment à son Seigneur. Il possédait


une belle récitation et un comportement éminent. Il était rempli d’amour. Il
n’a jamais cultivé de jalousie ou de malveillance envers qui que ce soit. Il ne
cherchait jamais à nuire ou à déceler les erreurs des autres. Je faisais partie de
ceux qui se trouvaient le plus souvent en sa compagnie et je fus l’un de ceux
qu’il aimait le plus parmi les gens. Je ne connus personne de meilleur que lui
dans l’adoration à son époque. Ses prières se prolongeaient par de longues
inclinaisons et prosternations. Ses pairs le critiquaient à ce sujet, mais il ne
répliquait jamais ni n’abandonna cette pratique. Qu’Allah lui fasse
miséricorde. ».

Ses élèves et ses travaux :

Parmi ses élèves les plus célèbres, on trouve :

- Ibn Kathir
- Al-Dhahabi
- Ibn Rajab
- Ibn ‘Abd Al-Hadi
- Ses deux fils Ibrahim et Sharafu Al-Din ‘Abdullah

Ibn Al-Qayyim fut l’auteur de soixante travaux. Ses livres et ses écrits se
caractérisaient par leurs capacités à atteindre le cœur et l’âme. Il se
distinguait par son style précis, ses arguments forts et ses recherches
profondes.

Dans le domaine du fiqh et des fondements, on peut citer les ouvrages


suivants :

- I’lim Al-Muwaqqihin
- Turuq Al-Hukmiyyah
- Ighathatu Al-Lahfan
- Tuhfatu Al-Mawlud
- Ahkam Ahl Al-Dhimmah
- Al-Furusiyyah

Dans le domaine de la croyance :

- Ijtima’ Al-Juyush Al-Islamiyyah


- Al-Sawa’iqu Al-Mursalah
- Shifa Al-‘Alil
- Hadiy Al-Arwah
- Al-Kafiyat Al-Shafiyah
- Kitab Al-Ruh
Dans le domaine du comportement et de la purification :

- Madarij Al-Salikin
- Al-Da wa Al-Dawa
- Al-Wabil Al-Sayyib
- Al-Fawa’id
- Rissalat Al-Tabukiyyah
- Miftah Dar Al-Sa’adah
- ‘Uddat Al-Sabirin

Dans les sciences du Coran :

- Al-Tibyan fi Aqsam Al-Qur’an


- Amthal Al-Qur’an

Dans la langue et les sujets divers :

- Bada’i Al-Fawa’id

Ce qu’ont dit les savants à son sujet :

Ibn Rajab a dit :

« Il avait une profonde connaissance de l’exégèse et des fondements de la


religion, atteignant les plus hauts rangs de ces domaines. Ce fut également le
cas en ce qui concerne les sciences du hadith et notamment la compréhension
du sens des textes, de leurs subtilités et la déduction de loi à partir d’eux. Il
possédait une grande maîtrise de la jurisprudence et de ses fondements ainsi
que de la langue arabe. Il apporta beaucoup à ces sciences. Il fut également
un fin connaisseur de la rhétorique, de la grammaire et de la poésie. Il
disposait d’un regard averti sur les finesses et les détails que renfermaient les
paroles des gens du tassawwuf. »

Al-Hafidh Ibn Hajar a dit :

« Et si le shaykh Taqi Al-Din [Ibn Taymiyyah] n’avait pour seul mérite


que son célèbre élève, shaykh Shams Al-Din Ibn Qayyim Al-Jawziyyah –
l’auteur de nombreux travaux dont ont bénéficié à la fois ses partisans et ses
opposants – cela suffirait comme preuve de son [Ibn Taymiyyah] rang
immense. »

Al-Hafidh Ibn Nasir Al-Dimashqi a dit :

« Il était doté de la connaissance des sciences, en particulier l’exégèse et


les fondements. »

Al-Suyuti a dit :

« Ses livres restent inégalés. Il travailla dur et devint l’un des grands
imams de l’exégèse, du hadith, du Livre, de la Sunnah, des branches de la
religion et de la langue arabe. »

‘Ali Al-Qari a dit :

« Il apparaîtra clairement à quiconque aspire à lire le commentaire de


Manazilu Al-Sa’irin [Madarij Al-Salikin] qu’ils [Ibn Taymiyyah et Ibn Al-
Qayyim] font partie de l’élite des Gens de la Sounnah et du Consensus et se
situent parmi les Alliés de cette Communauté. »

Qadi Burhan Al-Din Al-Zur’a a dit :

« Il n’y a personne qui, sous les cieux, possède un savoir plus étendu que
le sien. ».

Sa mort :

L’imam Ibn Al-Qayyim décéda à l’âge de soixante ans, la treizième nuit


du mois de Rajab de l’an 751 H. Qu’Allah lui fasse miséricorde.
‫ﺑﺴﻢ ﷲ اﻟﺮﺣﻤﻦ اﻟﺮﺣﯿﻢ‬
Avant-propos
Toutes les louanges appartiennent à Allah, le Seigneur de tout ce qui
existe, le Roi, le Tout-Puissant.

Nous attestons que nulle divinité n’est digne d’être adorée en dehors
d’Allah, seul, sans associés, et nous attestons que Muhammad est Son
serviteur et Messager (paix sur lui).

Ce livre contient 99 remèdes spirituels précieux tirés des écrits de l'illustre


savant, l'Imam Ibn al-Qayyim.

Ils ont été classés dans les dix chapitres suivants :

Chapitre 1 : Acquérir l’amour d’Allah


Chapitre 2 : Éviter les péchés
Chapitre 3 : La patience dans l’épreuve
Chapitre 4 : Baisser le regard
Chapitre 5 : L’expiation des péchés
Chapitre 6 : Les obstacles entre le serviteur et Son Seigneur
Chapitre 7 : La mise en pratique du savoir
Chapitre 8 : Ouvrir son cœur
Chapitre 9 : Se protéger des jaloux
Chapitre 10 : Se protéger du Diable.
Chapitre 1 : Acquérir l’amour d’Allah
Remède n°1 : Récite le Coran en méditant. Cherche à comprendre ses
sens et ce qui est visé.

Remède n°2 : Rapproche-toi d’Allah en accomplissant des actes


d’adorations surérogatoires, après avoir accompli les obligations.

Remède n°3 : Rappelle-toi constamment d’Allah, dans chaque situation,


avec la langue, le cœur et les œuvres. On acquiert l’amour d’Allah en
fonction de son souvenir de Lui.

Remède n°4 : Lorsque tu es envahi par les désirs, privilégie ce qu’aime


Allah par rapport à ce que tu aimes toi. Tu t’élèveras ainsi vers Son amour,
même si l’ascension est difficile.

Remède n°5 : Médite sur les magnifiques Noms et Attributs d'Allah avec
ton cœur.

Erre dans les jardins de cette connaissance et de ses concepts


fondamentaux. Celui qui connaît Allah par Ses Noms, Ses Attributs et Ses
Actes, l'aimera inévitablement.

Remède n°6 : Observe et reconnais Sa bonté, Sa bienveillance, Ses


faveurs et Ses bénédictions, cachées et apparentes.
Remède n°7 : Soumets complètement ton cœur à Allah, et ceci est l’un
des plus grands moyens (d'acquérir l'amour d'Allah).

Remède n°8 : Recueille-toi au moment de la Descente Divine[1], tourne-toi


vers ton Seigneur et récite Son discours.

Médite avec le cœur et pare-toi du comportement de l’adorateur devant


Lui. Termine par la demande de pardon et par le repentir.

Remède n°9 : Fréquente ceux qui L'aiment vraiment, sincèrement.


Recueille le meilleur de leurs paroles à la manière de celui qui ne choisit
que les meilleurs fruits. Garde le silence, sauf lorsque tu es certain qu’il est
plus bénéfique que tu parles, que tu sais que cela améliorera ta condition et
profitera aux autres.

Remède n°10 : Reste loin de tout ce qui pourrait s'interposer entre ton
cœur et Allah l'Exalté.
Chapitre 2 : Éviter les péchés
Remède n°11 : Garde à l’esprit que le péché est répugnant et méprisable.

Allah n’a interdit les péchés que dans le but de nous protéger du mal et des
vices, tout comme un parent attentionné protège son enfant de ce qui pourrait
lui nuire. Même s'il n'existait aucune menace de châtiment, cette information
seule suffirait à pousser toute personne raisonnable à abandonner les péchés.

Remède 12 : Éprouve de la pudeur envers Allah, le Glorifié.

Lorsque le serviteur sait qu’Allah le regarde, l’observe, le voit et l’entend,


il éprouve trop de honte vis-à-vis de son Seigneur pour exposer sa personne à
Sa colère.

Remède 13 : Médite sur les faveurs dont Allah t’a comblé et sur Sa
bienveillance envers toi.

En effet, les péchés font disparaître les bienfaits. Cela est inévitable. Nul
individu n’a commis de péché sans qu’Allah ne lui retire un bienfait.

S’il se repent, ce bienfait spécifique ou un bienfait similaire lui est


redonné.
S’il persiste sur ce péché, le bienfait ne lui est pas retourné.

Les péchés ne cessent de retirer les bienfaits jusqu’à ce qu’ils disparaissent


tous.

« En vérité, Allah ne saurait modifier Ses faveurs envers Ses serviteurs


tant que ces derniers n’ont pas modifié leur comportement. »[2][3]

Or, le plus grand bienfait est celui de la foi. La fornication, le vol, la


consommation d’alcool et le pillage arrachent et dissipent la foi.

Certains Pieux Anciens disaient :


« J’ai commis un péché et j’ai alors été privé de la prière nocturne pendant
une année entière. ».

D’autres ont dit :

« J’ai commis un péché et j’ai alors été privé de la compréhension du


Coran. ».

À ce sujet, il a été dit :

« Si tu possèdes des bienfaits, alors protège-les, car les péchés les font
inévitablement disparaître. ».

En résumé, les péchés consument les bienfaits tout comme le feu consume
le bois.

Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre la perte des faveurs qu’Il
nous a octroyées et de notre sécurité.

Remède 14 : Crains Allah et redoute Son châtiment.

Cela ne peut être atteint qu’en ayant foi en Sa promesse, en Sa menace, en


Lui, en Son Livre et en Son Messager (paix sur lui).

Ce remède se renforce par la connaissance et la certitude. De même, il


s’affaiblit lorsque la connaissance et la certitude sont d’un niveau faible.

« De Ses serviteurs, seuls craignent Allah ceux qui Le connaissent


vraiment. »[4]

Certains Pieux Anciens ont dit :

« Le savoir suffit pour craindre Allah, alors que l’ignorance suffit à ce que
l’on soit trompé par Sa Miséricorde[5]. ».

Remède 15 : Aimer Allah, le Glorifié.


Il s’agit du remède le plus puissant pour rester patient et éviter les péchés.
En effet, la personne obéit à celui qu'elle aime. Plus cet amour grandit dans
son cœur, plus sa volonté de Lui obéir et sa réticence à Lui désobéir
grandiront. Les péchés et les transgressions ne proviennent que d'un amour
faible.

Par ailleurs, il existe une différence entre celui qui abandonne les péchés
par crainte de son Seigneur et de Son châtiment et celui qui abandonne les
péchés par amour pour Lui.

‘Umar Ibn al-Khattab a dit à ce sujet :

« Quel serviteur béni est Suhayb ! Même s'il ne craignait pas Allah, il ne
lui désobéirait pas. »

Ce qui signifie que même s'il ne craignait pas Allah, il aurait dans son
cœur suffisamment d'amour envers Lui pour l'empêcher de Lui désobéir.
Ainsi, l'amour véritable est un gardien de la personne aimante : il veille sur
son cœur et ses membres. Le signe de cet amour véritable est illustré par la
façon dont il garde le cœur de la personne et le maintient dans cet état.

Il y a là une question subtile à laquelle il faut prêter attention : le simple


amour ne produira pas ces résultats s'il n'est pas accompagné de la vénération
et de la glorification de Celui que tu aimes.

Si cet amour est accompagné de la vénération et de la glorification d'Allah,


alors il entraînera la pudeur et l'obéissance.

En revanche, l'amour dépourvu de ces deux qualités n'apportera que


sympathie, plaisir, souvenir et nostalgie, alors que les effets du véritable
amour seront absents.

Ainsi, lorsque la personne examinera son cœur, elle constatera certains


aspects de l'amour pour Allah, mais ils ne l'inciteront pas à abandonner les
péchés. Ceci est dû au fait que son amour est dépourvu de vénération et de
glorification. Rien ne donne vie au cœur comme l'amour accompagné de la
vénération et de la glorification d'Allah. Il s’agit de l'un des meilleurs dons
qu'Allah octroie à Son serviteur. Il provient de la générosité d'Allah : Il le
donne à qui Il veut.

Remède 16 : [Avoir] du respect pour soi-même, un cœur pur et de la


dignité. Ce remède poussera le serviteur à s'abstenir de tout ce qui pourrait
l'avilir, le déshonorer et le rendre semblable aux insensés.

Remède 17 : Connaître de manière approfondie les conséquences néfastes


des péchés, de leurs effets désastreux et de leurs dommages manifestes.

Parmi les méfaits des péchés, on peut compter :

- un visage assombri
- un cœur sombre et morose
- la dépression
- le stress
- l'anxiété
- la tristesse
- la douleur
- la fermeture du cœur
- l'extrême agitation
- le manque de concentration
- la faiblesse face à l'ennemi
- la dégradation de la beauté du cœur
- une vie chaotique
- un sentiment d'abandon
- la domination de l'ennemi

On peut ajouter les effets suivants :

- le fait de ne pas profiter d’une connaissance que l'on avait l'habitude


d'appliquer

- l'oubli d'appliquer ce que l'on a appris ou la faiblesse dans ce domaine

- une maladie qui conduira sûrement à la mort si elle s'installe. Certes, les
péchés tuent le cœur.
- le pécheur fait face à l'humiliation après avoir connu la dignité.

- le pécheur devient un esclave prisonnier de la main de son ennemi après


avoir été un roi qui gouverne.

- le pécheur perd son autorité : elle n'est plus respectée au sein de son
troupeau ou même ailleurs, donc personne n'obéit à son ordre.
- la sécurité est remplacée par la peur. Ainsi, ceux qui sont les plus lâches
sont ceux qui pèchent le plus.

- la sociabilité est remplacée par la solitude : plus il pèche, plus il devient


solitaire.

- le bonheur et la joie sont remplacés par la colère.

- la tranquillité et l'aisance avec Allah se transforment en distance et en


détachement de Lui.

- le pécheur tombe dans un gouffre de chagrin et s’enfonce dans l'angoisse.


Chaque fois qu'il goûte à un plaisir, son âme l'abandonne pour un autre désir,
même s'il n'a pas fini de satisfaire le précédent. C'est un feu qui punit son
cœur dans ce monde avant :

« Le feu d’Allah à tout jamais attisé, pénétrant jusqu’aux cœurs des


damnés »[6]

- le pécheur fait l'expérience de la pauvreté après la richesse, car il a été


enrichi de la plus grande richesse - celle de la foi - et cette richesse augmente
et se multiplie de nombreuses fois. Lorsqu'il perd la richesse la plus
précieuse, il devient pauvre et démuni. Il peut retrouver cette richesse par la
repentance, mais s'il ne se repent pas, alors il aura perdu ce qui multipliait son
profit.

- le pécheur perd de sa subsistance, car il sera sûrement empêché d’en


recevoir à cause d'un péché qu'il a commis.
- le corps du pécheur s'affaiblit.

- le pécheur perd la douceur de la foi et l'échange contre la bassesse et


l'humiliation.

- le pécheur est confronté à l'animosité des gens et les cœurs des gens le
fuient.

- le pécheur perd l'un des biens les plus précieux : le temps, cette chose qui
ne peut être remplacée et qui n'est jamais rendue.

- l'ennemi du pécheur (le diable) sera convaincu qu'il peut le vaincre, car
lorsqu'il verra le pécheur obéir à ses ordres, sa confiance augmentera et il se
dira qu'il peut être victorieux. Il fera de lui un de ses soldats et le pécheur
prendra le diable comme gardien au lieu du vrai Gardien (Allah).

- le cœur du pécheur sera enveloppé d'un voile. Le Prophète (paix sur lui) a
dit :

« Lorsque le croyant commet un péché, on inscrit un point noir dans son


cœur. S’il se repent, cesse, et implore le pardon, son cœur est poli [de ce
point], mais s’il persiste, cela continue jusqu’à recouvrir tout son cœur.
C’est là la rouille mentionnée par Allah :

« Non ! Une rouille recouvre plutôt leur cœur en raison de ce qu’ils


commettaient. »[7] »[8]

- le pécheur perdra la douceur de la foi. S'il accomplit un acte d'adoration,


il ne trouvera aucune trace de douceur dans son cœur ou une augmentation de
sa foi, de son intelligence et de son désir de l'au-delà. Or, ce sont là les fruits
inévitables de l'obéissance.

- le cœur du pécheur restera lié à cette vie mondaine. Or, le cœur reste vil
jusqu'à ce qu'il abandonne le désir de ce monde et se dirige vers le désir de
l'autre monde.

- les Anges d'Allah et Ses serviteurs se détourneront du pécheur. Celui qui


se détourne de l'obéissance à Allah et s'occupe par les péchés, Allah se
détourne de lui, de même que les Anges et les serviteurs. En revanche, s'il se
tourne vers Allah, Allah se tournera vers lui, de même que les cœurs de Ses
serviteurs.

- les péchés appellent d'autres péchés, puis un péché rend le péché suivant
plus fort, de sorte qu'ils appellent un troisième péché. Ensuite, ces trois
péchés se rassemblent et appellent un quatrième péché ; et ainsi de suite. Ce
phénomène se produit jusqu'à ce que la personne déborde de péchés et se
retrouve submergée par les transgressions.
Certains des Pieux Anciens ont dit : « Parmi les récompenses d'une bonne
action, il y a une autre bonne action après elle, et parmi les châtiments du
péché, il y a un autre péché après lui ».

- Le pécheur sait qu'il manque ce qui est le plus cher à ses yeux et meilleur
pour lui que son péché. D’ailleurs, le plaisir qu'il perd dans l'autre vie peut
être de la même catégorie que son péché ou il peut être différent. En effet,
Allah ne permettra pas à Ses serviteurs de profiter d’une chose interdite dans
ce monde et d'en profiter à nouveau dans l'autre.

« Le Jour où les impies seront exposés au Feu, il leur sera dit : « Vous
avez joui sans retenue de tous les plaisirs de la vie. Vous subirez donc
aujourd’hui le châtiment le plus humiliant pour vous être élevés sans
raison sur terre et avoir vécu dans la désobéissance. » »[9]

Ainsi, le croyant ne peut pas acquérir toute sa part dans ce monde, il doit
plutôt en laisser une partie pour l'au-delà. Le mécréant, quant à lui, ne croit
pas en l'au-delà et s'efforce donc de se procurer toute sa part dans cette vie.

- le pécheur sait que ses œuvres constituent les provisions qu'il emportera
dans la demeure éternelle. Ainsi, si ses provisions consistent à désobéir à
Allah, alors elles l'emmèneront dans la demeure des criminels et des
coupables. Et si ses provisions consistent à obéir à Allah, elles le conduiront à
la demeure des obéissants et des amis d'Allah.

- le pécheur sait que ses œuvres lui serviront de compagnon dans sa tombe,
lui tiendront compagnie et intercéderont en sa faveur. Ainsi, tu peux soit
accomplir des actes qui te seront bénéfiques, soit accomplir des actes qui te
nuiront.

- les bonnes actions élèvent le serviteur vers Allah. Ainsi, il s'élèvera vers
Allah en fonction de ses œuvres. Au contraire, les mauvaises actions font que
le pécheur descende dans une fosse écrasante et fasse partie des gens les plus
vils.

« Lui vers qui montent les bonnes paroles et qui élève bien haut les
bonnes œuvres. »[10]

« Ceux qui, par orgueil, renient Nos signes ne verront s’ouvrir devant
eux les portes du Ciel et ne pourront entrer au Paradis que lorsque le
chameau pourra passer par le trou d’une aiguille »[11]

Le ciel ne s'ouvre pas pour accepter leurs œuvres, au contraire, il se ferme.


Donc, il ne s'ouvrira pas pour accepter leurs âmes lorsque celles-ci quitteront
leurs corps, au contraire, il se fermera. Quant aux gens vertueux, les cieux
s'ouvrent pour accepter leurs œuvres jusqu'à ce qu'ils soient amenés à Allah.
De même, les cieux s'ouvriront pour accepter leurs âmes jusqu'à ce qu'elles
soient amenées à Allah et placées devant Lui. Il aura pitié d'eux et écrira leurs
noms dans al-'Illiyyun[12].

- le pécheur sort de la protection d'Allah, Celui qui ne néglige jamais ceux


qui sont sous Sa protection. Les méfaits du pécheur le soustraient à cette
protection : il devient alors la proie des voleurs et des bandits.

- les péchés exposent les bienfaits à leur disparition. L'obéissance à Allah


apporte des bienfaits dans tous les domaines de la vie du serviteur – ici-bas et
dans l’au-delà - alors que les péchés les détruisent tous.

En résumé, les effets désastreux des péchés sont trop nombreux pour
qu'une personne puisse les concevoir et les effets bénéfiques des bonnes
œuvres sont trop nombreux pour qu'une personne puisse les imaginer.

Le meilleur de ce monde et de l'au-delà peut être atteint en obéissant à


Allah, tandis que le pire de ce monde et de l'au-delà vient du fait de Lui
désobéir. Il apparaît dans certains récits qu'Allah dit :

« Qui sera condamné pour m’avoir obéi ? Qui sera heureux pour m’avoir
désobéi ? »

Remède 18 : L'absence d'espoir mondain et la certitude de bientôt quitter


l’ici-bas. Être conscient de n’être que comme un voyageur qui entre dans une
ville avec l'intention de la quitter, ou comme un cavalier qui se repose à
l'ombre d'un arbre puis s'en va. Il sait que son séjour sera court et qu'il
passera rapidement à une autre destination. Il tient à laisser derrière lui tout ce
qui peut l'alourdir, lui faire du mal et ne lui apportera aucun bénéfice. Il a à
cœur d'aller de l'avant avec ce qu'il possède de meilleur. Il n'y a rien de mieux
pour le serviteur que l'absence d'espoirs mondains, et rien de plus nuisible
que de remettre à plus tard [les œuvres en vue de l’au-delà] et de se
concentrer sur les objectifs d’ici-bas.

Remède 19 : Éviter les excès dans le manger, le boire, le vêtement, le


sommeil et la fréquentation des gens. En effet, la forte tentation du péché naît
de ces excès. Ainsi, lorsque le licite ne satisfait plus la personne, elle se
tourne vers les interdits.

D’ailleurs, il se trouve que le temps libre est l’une des choses les plus
nocives. L'âme ne reste jamais inactive : elle s'occupe de ce qui lui profite ou
de ce qui lui nuit. C'est inévitable.

Remède 20 : Ce remède résume tous les précédents. Il consiste à


fermement ancrer les racines de la foi dans le cœur.

C’est alors que le serviteur fera preuve de patience en renonçant aux


péchés. Or, cet effort se base uniquement sur la force de sa foi.

Plus sa foi est forte, plus sa patience sera complète, et si sa foi est faible, sa
patience sera également faible. Si le cœur de la personne est rempli de la
croyance qu'Allah le surveille, qu'Allah lui a interdit les choses illicites et les
a détestées pour lui, qu'Il déteste celui qui commet des péchés et si son cœur
est rempli de la croyance en la récompense et au châtiment, au Paradis et à
l'Enfer, alors il ne manquera pas d'agir en fonction de cette croyance. Celui
qui pense pouvoir abandonner ses péchés sans une foi ferme et résolue se
trompe.

Si la lampe de la foi est vive dans le cœur, elle en illuminera tous les
recoins et fera briller sa lumière dans ses profondeurs. Cette lumière se
répandra alors dans tous ses membres, il répondra rapidement aux incitations
de la foi et obéira humblement et volontiers, sans hésitation et sans
ressentiment. Au contraire, il se réjouira de cet appel lorsqu'il se présentera,
tout comme un homme se réjouit de l'appel de sa bien-aimée qui l'appelle
pour l'honorer. Il est donc constamment dans l'attente qu’il apparaisse.

Allah accorde Sa miséricorde à qui Il veut. Il est le Détenteur de la grande


abondance.
Chapitre 3 : La patience dans l’épreuve
Remède 21 : Connaître la récompense et la rétribution de la patience.

Remède 22 : Savoir que les épreuves sont des expiations des péchés et
qu'elles les effacent.

Remède 23 : Savoir que cette épreuve provient d'un décret préétabli. Il a


été écrit dans la Mère du Livre avant que l'épreuve ne soit créée. Il est donc
inévitable qu'elle se produise. Donc, le découragement ne fera que
l'intensifier.

Remède 24 : Comprendre le droit qu'Allah possède sur toi pendant cette


épreuve. Il est obligatoire d'être patient, et il n'y a pas de divergence
d'opinions à ce sujet. Certains savants disent qu'il est obligatoire d'être non
seulement patient, mais aussi satisfait. Ainsi, il est exigé de la personne
d'accomplir les droits d'Allah et de l'adorer pendant cette épreuve. C'est une
nécessité. Si tu ne t’y appliques pas, l'épreuve est amplifiée.

Remède 25 : Comprendre que cette épreuve est le résultat de tes péchés.

« Nul malheur ne vous frappe sans qu’il ne soit le fruit de vos propres
péchés, dont Il efface pourtant une grande partie. »[13]

Ce principe s’applique à tous les malheurs, subtils ou apparents. Par


conséquent, tu dois t'occuper à rechercher le pardon, car c'est le meilleur
moyen de repousser l’épreuve.

‘Ali ibn Abu Talib a dit :

« Aucune épreuve n'est envoyée si ce n'est à cause du péché et elle n'est


levée que par la voie du repentir. »

Remède 26 : Sache qu'Allah est satisfait de cette épreuve et l'a choisie


pour toi. Or, la servitude envers Allah nécessite que le serviteur soit satisfait
de ce dont son Maître est satisfait pour lui. Si le serviteur n'est pas capable
d'atteindre le niveau de satisfaction dans l’épreuve, c'est en raison de sa
faiblesse. Il passera donc au niveau inférieur qui consiste à faire preuve de
patience seulement. S'il est incapable d'être patient, il descendra alors au
niveau de l'injustice et de la transgression.

Remède 27 : Sache que cette épreuve est un médicament bénéfique que le


Médecin donne au serviteur. Il détient la pleine connaissance de ce qui lui
sera profitable et Il est très miséricordieux envers lui. Par conséquent, sois
patient et avale ta dose de médicament. Aussi, ne vomis pas le remède avec
de la colère et des plaintes, annulant ainsi son efficacité.

Remède 28 : Sache que le résultat de cette cure est la guérison, le bien-


être et l'élimination de la douleur. Elle n'est possible qu'avec l'aide de ce
remède. Donc, lorsque tu te surprends à détester cette maladie et son
amertume, médite sur ses fruits profitables et ses effets bénéfiques.

« Il se peut que vous ayez en aversion une chose qui pourtant est un
bien pour vous. À l’inverse, il se peut que vous aimiez une chose qui est
en réalité un mal pour vous. Allah sait ce qui va dans votre intérêt tandis
que vous, vous l’ignorez. »[14]

« Sachez que vous pouvez avoir en aversion une chose dans laquelle
Allah a placé une grande bénédiction. »[15]

Remède 29 : Avoir conscience que cette épreuve n'est pas venue pour te
détruire ou te tuer. Elle est seulement venue pour tester ta patience.

Dans ces moments, on découvre si le serviteur peut devenir un ami d'Allah


et faire partie de Son Groupe ou non. S’il se montre ferme, il sera élu, doté de
la noblesse et habillé du vêtement de la vertu. C’est alors qu’il deviendra l'un
des amis d'Allah.

En revanche, s'il tourne le dos et revient sur ses talons, alors il sera chassé,
délaissé et son épreuve sera amplifiée sans qu'il s’en rende compte que son
malheur a été multiplié et intensifié. Ce n’est qu'après la fin de cette épreuve
qu’il prendra conscience que son malheur s'est transformé en de nombreuses
épreuves.
De même, le patient se rendra compte que son adversité s'est transformée
en de nombreuses bénédictions. La seule différence entre l’impatient et le
patient consiste à faire preuve de patience pendant une heure en ayant un
cœur valeureux. Il est inévitable que l’épreuve les quitte tous les deux, mais
elle laissera le patient plein d’honneur, tandis qu'elle quittera l'impatient dans
le deuil.

Tel est le décret du Tout-Puissant, du Sage et telle est la vertu qu'Il donne
à qui Il veut.

Remède 30 : Savoir qu'Allah soumet son serviteur à l'aisance et aux


difficultés, aux faveurs et aux épreuves. De cette manière, Il fait naître de lui
la servitude dans toutes les situations.

L'esclave d'Allah, dans le vrai sens du terme, est la personne qui fait
preuve de servitude envers Allah en toutes circonstances. Quant à celui qui
n'est le serviteur d'Allah que pendant les bons moments :

« Il est aussi des hommes dont la foi en Allah est chancelante. S’ils
jouissent du bonheur, ils demeurent sereinement attachés à la foi, mais
s’ils subissent un malheur, ils font volte-face pour retourner à l’impiété,
provoquant ainsi leur ruine ici-bas et dans l’au-delà. Est-il ruine plus
évidente ? »[16]

Cet individu ne fait pas partie de Ses serviteurs qu'Il a choisis pour Le
servir. Certes, la foi qui est ferme dans l'adversité et dans la facilité est la foi
bénéfique. Quant à la foi qui n'est présente que dans les moments de confort,
elle n'élèvera jamais son propriétaire au rang des croyants. Seule la foi
pendant la difficulté et la facilité élève à ce niveau.

Les épreuves constituent le soufflet du serviteur et la pierre de touche de sa


foi. Soit il en sort comme du métal brut et rouge, soit il en sort pur, soit il en
sort mélangé à de l'or et du cuivre. Son épreuve se poursuivra jusqu'à ce qu'il
retire le cuivre de l'or et qu'il ne reste que de l'or pur. Si le serviteur sait que
le bienfait d'Allah sur lui pendant l'adversité n'est pas moindre que le bienfait
d'Allah sur lui pendant [son] bien-être, il occupera son cœur et sa langue par
la gratitude envers Lui.

[Le Prophète (paix sur lui) a dit :]

« Ô Allah, aide-moi à me souvenir de Toi, à Te remercier et à Te vénérer


correctement. »[17]

Et comment ne pas remercier Celui qui a retiré de lui les impuretés et l'a
rendu pur !

Ces remèdes aideront le serviteur à patienter durant l’épreuve. Si sa


patience devient suffisamment forte, elle aboutira à la satisfaction et au
remerciement d’Allah.

Nous demandons à Allah, à partir de Ses faveurs, de nous couvrir de bien-


être et nous Lui demandons de ne pas nous exposer à l'adversité.
Chapitre 4 : Baisser le regard
Comme est belle la parole du poète qui a dit :

Combien de regards ont assassiné le cœur de leur propriétaire ?


Tué par une flèche sans arc et sans corde
Son œil est satisfait de ce qui, pour son cœur, est délétère
Il n'y a aucun bien dans le bonheur qui apporte l’opprobre.

Remède 31 : Baisser le regard, c'est obéir à l'ordre d'Allah, c'est se


conformer à Sa Loi. Tel est le bonheur ultime du serviteur dans cette vie et
dans l'autre.

Il n'existe rien de plus bénéfique pour lui, dans sa vie terrestre ou dans l'au-
delà, que d'obéir à l'ordre de son Seigneur.

Les privilégiés de cette vie et de l'au-delà n’ont acquis cette condition


qu’en raison de leur obéissance à Allah.

Les malheureux dans cette vie et dans l'au-delà ne sont que ceux qui ont
négligé Ses ordres.

Remède 32 : Baisser le regard contrecarre les effets de cette flèche


empoisonnée qui est la cause de la destruction du cœur.

Remède 33 : Baisser le regard permet de cultiver un cœur dévoué et


concentré sur Allah.

Laisser le regard errer distrait le cœur et l'éloigne d'Allah. Il n'y a rien de


plus nocif pour une personne que de laisser son regard errer, car cela crée de
la distance entre elle et son Seigneur.

Remède 34 : Baisser le regard renforce et réjouit le cœur, tout comme


laisser le regard vagabonder affaiblit et attriste le cœur.

Remède 35 : Baisser le regard fait naître de la lumière dans le cœur, tout


comme le fait de laisser le regard rôder y produit de l'obscurité. C'est pour
cette raison qu'Allah a cité "le verset de la lumière" après avoir ordonné aux
croyants de baisser leur regard.

« Dis aux croyants de baisser leur regard, de préserver leur chasteté et


de dissimuler leurs parties intimes. Voilà qui rendra leurs cœurs plus
purs. Allah est parfaitement informé de ce qu’ils font. Dis de même aux
croyantes de baisser leur regard, de préserver leur chasteté et de ne
montrer de leurs charmes que ce qui en paraît »[18]

Et à la suite de ces versets :

« Allah est la lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est à l’image


de la lumière émise par une chandelle placée dans une niche »[19]

Cela signifie que Sa lumière est dans le cœur de Son serviteur croyant,
celui qui obéit à Ses commandements et évite Ses interdictions.

Si son cœur est éclairé, des déluges de bien lui parviendront de tous les
côtés.
En revanche, si son cœur est obscurci, des nuages d’épreuves et de
malheurs l'entoureront de toutes parts.

Tout ce qui existe en matière d'innovation, d'égarement, de suivi des


désirs, de délaissement de la guidée, de détournement des causes du bonheur
et d'engagement dans les causes du malheur, sera reconnaissable grâce à la
lumière qui se trouve dans le cœur. Si cette lumière est perdue, alors le
serviteur sera abandonné comme un aveugle trébuchant dans l'obscurité.

Remède 36 : Baisser le regard donne naissance à la clairvoyance véritable


et au discernement par lesquels la personne de vérité est distinguée de la
personne de mensonge et la personne sincère [est distinguée] du menteur.

Shah Shuja’ al-Karmani[20] avait l'habitude de dire : « Quiconque vit sa vie


en suivant la Sounnah extérieurement tout en étant intérieurement conscient
qu'Allah le regarde, en s'abstenant des désirs et en consommant le licite, ne
perdra pas ce discernement et cette clairvoyance ».
Il a été dit de Shuja’ qu'il n'a jamais perdu son discernement.

Remède 37 : Baisser le regard donne un cœur ferme, courageux et fort.


Allah rassemblera pour lui la lucidité, la perspicacité et la force, comme il a
été rapporté :

« Celui qui combat ses désirs, le diable fuit son ombre. »

L'inverse est également vrai : celui qui suit ses penchants ressentira un
sentiment d'humiliation, d'indignité, d'inutilité et d'insignifiance, en plus de ce
qu'Allah a préparé pour ceux qui Lui désobéissent.

Al-Hassan a dit : « Même si les sabots des mules s'entrechoquent


lorsqu'elles la transportent et qu'elle se promène sur des étalons, l'humiliation
des péchés ne quittera jamais leur cou. Allah insiste pour que celui qui Lui
désobéit soit humilié. ».

Allah a lié la force à son obéissance et l'humiliation à sa désobéissance.

« Or, c’est Allah qui détient la vraie puissance, ainsi que Son Messager
et les croyants, ce dont les hypocrites ne sont pas conscients. »[21]

« Ne fléchissez pas et ne vous affligez pas, car la victoire finale vous est
acquise si vous restez attachés à la foi. »[22]

La foi est composée de paroles et d’actes, intérieurs et extérieurs.

« Que celui qui aspire à la puissance sache qu’Allah seul peut le


rendre puissant, Lui vers qui montent les bonnes paroles et qui élève
bien haut les bonnes œuvres. »[23]

Que celui qui désire l’honneur le recherche par l’obéissance à Allah et par
Son rappel, ce qui inclut bonnes actions et bonnes paroles.

Dans l’invocation du qunut[24], il est dit :


« Celui que Tu as pris pour ami n’est pas humilié et celui que Tu as pris
pour ennemi n’est pas honoré »[25]

Celui qui obéit à Allah devient Son ami proportionnellement à son degré
d'obéissance. Il obtiendra de Lui soutien et honneur proportionnellement à
son obéissance envers Lui.

Celui qui désobéit à Allah devient Son ennemi proportionnellement à sa


désobéissance. Il recevra de Lui une humiliation proportionnelle à sa
désobéissance envers Lui.

Remède 38 : Baisser le regard empêche Satan d'entrer dans le cœur.

Certes, Satan y pénètre par le biais du regard et il circule en lui plus


rapidement que le vent dans un espace creux. Satan présente au cœur la belle
apparence que le serviteur a regardée et l'enjolive, puis en fait une idole à
laquelle le cœur est dévoué.

Ensuite, il tente le serviteur et allume le feu du désir dans son cœur,


ajoutant le combustible du péché qui n'aurait pas pu l'atteindre sans la vision
de cette image. C’est alors que son cœur s'engouffre dans les flammes qui
donnent naissance à des souffles profonds chargés d'éclats de feu et de vents
ardents. Il se retrouve entouré de flammes venant de toutes parts. Il est
installé au centre de ces flammes comme un agneau au centre d'un four.

C’est pourquoi le châtiment de ceux qui suivent leurs désirs en posant leur
regard sur l’illicite est le suivant : dans le royaume entre ce monde et l'autre,
ils seront placés dans un four de feu, leurs âmes appelant leurs corps à les
rejoindre. Allah a montré cela à Son Prophète (paix sur lui) alors qu’il
dormait[26].

Remède 39 : Baisser le regard permet de libérer le cœur afin qu'il se


concentre sur ce qui lui est bénéfique et s'en occupe.

Laisser le regard errer s'interpose entre le cœur et [ce qui lui est
bénéfique]. Il néglige ses affaires, suit ses désirs, et devient distrait du
souvenir de son Seigneur.
« N’obéis pas à celui que Nous avons rendu indifférent à Notre
révélation et qui, porté aux excès, suit aveuglément ses passions. »[27]

Remède 40 : [Savoir qu’]il existe un lien entre les yeux et le cœur.

Tout ce que l'un d'eux effectue, l'autre s’y engagera.


Lorsque l'un est bon, l'autre est bon.
Lorsque l'un est corrompu, l'autre l'est aussi.

Si le cœur est corrompu, les yeux seront corrompus.


Si les yeux sont corrompus, le cœur l'est aussi.
C’est alors que le cœur devient semblable à une déchetterie, antre de la
saleté et des impuretés. Par conséquent, il n'est pas apte à abriter la
connaissance d'Allah, l'amour pour Lui, la dévotion envers Lui et le bonheur
de Sa proximité. Il ne peut accueillir que leurs opposés.
Chapitre 5 : L’expiation des péchés
Allah le Glorifié retire les effets néfastes des péchés de plusieurs façons.
Certains de ces moyens proviennent du serviteur, tandis que d'autres
proviennent d'autres personnes que lui.

Remède 41 : Les péchés sont expiés par un repentir sincère. Certes, celui
qui se repent de ses péchés est comme celui qui n'en a pas.

Remède 42 : Les péchés sont expiés lorsque le serviteur demande le


pardon d'Allah.

Remède 43 : Les péchés sont expiés par l'accomplissement de bonnes


actions qui effacent les mauvaises.

Remède 44 : Les péchés sont expiés lorsque l'individu est frappé par des
épreuves, car les épreuves sont l'expiation des péchés.

Remède 45 : Les péchés sont expiés lorsque les Anges implorent le


pardon d’Allah en faveur de la personne concernée.

Remède 46 : Les péchés sont expiés lorsque les croyants invoquent en


faveur de ce serviteur.

Ces six premiers remèdes sont accessibles au cours de la vie de l'individu.


Les six remèdes suivants sont accessibles lorsqu’ils quittent ce monde.

Remède 47 : Les péchés sont expiés si la personne souffre d’une mort


difficile avec agonie.

Remède 48 : Les péchés sont expiés lorsque le serviteur fait l'expérience


de l’horreur de la vision des deux anges dans la tombe, du resserrement de la
tombe et des difficultés qu'elle comporte.

Remède 49 : Les péchés sont expiés lorsque ceux à qui Allah donne la
permission d'intercéder intercèdent en faveur des pécheurs.
Remède 50 : Les péchés sont expiés lorsque le plus miséricordieux des
miséricordieux (Allah) a pitié des pécheurs.

Si ces remèdes ne suffisent pas, le feu de l’Enfer sera inévitable. La durée


du séjour du serviteur en Enfer sera proportionnelle à la quantité de souillure
qui demeure en lui, car Allah a interdit le Paradis à tous ceux qui ne sont pas
purs. Ainsi, aussi longtemps que la souillure restera en lui, il restera dans le
feu de l'Enfer pour y être purifié.

Le Shaykh de l’Islam Ibn Taymiyyah a dit :

« Celui pour qui ces dix moyens n’ont pas suffi à le purifier, qu'il ne blâme
personne d'autre que lui-même. Le Prophète (paix sur lui) a rapporté
qu'Allah, le Très-Haut, a dit :

« Ô Mes serviteurs, ce ne sont que vos œuvres que J'enregistre pour


vous, puis Je vous en donnerai la rétribution. Celui qui trouve un bien,
qu'il loue Allah, et celui qui trouve le contraire, qu'il ne blâme personne
d'autre que lui-même »[28]
Chapitre 6 : Les barrières entre le serviteur et Son
Seigneur
La véritable inspiration est une connaissance que le Seigneur, l'Exalté,
place dans le cœur de son serviteur. Il lui montre certaines choses qui sont
cachées aux autres. En revanche, cette inspiration peut cesser à cause de son
insouciance. Une ombre peut être placée sur son cœur - et c'est la barrière la
plus mince - ou même un nuage plus épais qu’elle ou encore un voile qui est
la barrière la plus épaisse.

La première barrière tomba sur le Prophète (paix sur lui), il a dit :

« Mon cœur est ombragé alors je demande pardon à Allah 100 fois par
jour »[29].

La deuxième barrière concerne les croyants, tandis que la troisième


barrière concerne ceux qui sont accablés par la misère.

« Non ! Mais leurs cœurs ont fini par être voilés par leurs péchés. »[30]

Ibn 'Abbas et d'autres ont dit :

« Il s’agit des péchés qui se succèdent et qui couvrent le cœur jusqu'à


totalement l’envelopper ».

Les barrières sont au nombre de dix :

Remède 51 : [S’éloigner de] la barrière de la négation de la réalité


des Noms et Attributs d'Allah. C'est la barrière la plus épaisse. Ceux qui sont
affligés par elle ne connaîtront pas Allah. Ils ne L'atteindront en aucune
circonstance, pas plus qu'une pierre ne s'élève vers le ciel.

Remède 52 : [S’éloigner de] la barrière du polythéisme. C'est lorsque le


cœur est dévoué à autre qu'Allah.

Remède 53 : [S’éloigner de] la barrière des paroles d'innovation. C’est


celle que ceux qui suivent leurs désirs et les mauvais propos.

Remède 54 : [S’éloigner de] la barrière des actes d'innovation, celle qui


touche ceux qui suivent la méthodologie des innovateurs.

Remède 55 : [S’éloigner de] la barrière des péchés majeurs intérieurs (les


péchés majeurs du cœur). La rencontrent par exemple ceux qui sont affligés
par les péchés majeurs de la haute estime de soi, de l’ostentation, de l'envie,
de l'orgueil, de l'arrogance et autres.

Remède 56 : [S’éloigner de] la barrière des péchés majeurs extérieurs (les


péchés majeurs des membres). Elle est plus mince que celle de leurs frères
qui commettent les péchés majeurs intérieurs, malgré l’adoration abondante
de ces derniers, leur abstinence et leurs efforts.

En effet, ceux qui commettent des péchés majeurs extérieurs sont plus
proches du repentir que ceux qui commettent les péchés majeurs intérieurs.
Leurs péchés intérieurs (l'amour-propre, l'ostentation, l'envie, l'orgueil,
l'arrogance) sont devenus tels des sanctuaires pour eux. Par conséquent, ils
évitent de les exhiber et de les prendre pour des idoles.

Ainsi, ceux qui accomplissent des péchés majeurs extérieurs sont plus
proches de la sécurité qu'eux et plus purs de cœur.

Remède 57 : [S’éloigner de] la barrière des péchés mineurs.

Remède 58 : [S’éloigner de] la barrière des gens vertueux qui se


complaisent dans les choses permises.

Remède 59 : [S’éloigner de] la barrière de ceux qui sont indifférents à la


réflexion sur le but de leur création, à ce qui est exigé d'eux, aux droits
d'Allah sur eux, au fait de rester constamment dans le rappel d'Allah, au fait
de manifester de la gratitude envers Lui, à la mise en œuvre de la servitude
envers Lui.

Remède 60 : [S’éloigner de] la barrière de ceux qui déploient des efforts


et adhèrent au droit chemin, mais dont les actes les détournent du but.
C'est la barrière que rencontrent les pratiquants. Ils contemplent leurs
œuvres, alors elles se transforment en barrière entre eux et Allah.

Il est obligatoire de ne pas t’émerveiller de tes actions, mais plutôt de


continuer à fournir des efforts sur le droit chemin tout en méditant sur la
faveur que tu as reçue, sur tes défauts et sur la déficience de tes actions.

L'obéissance est une faveur d'Allah, et c'est grâce à Sa Générosité qu'Il


t'accorde le succès, le soutien et les bonnes œuvres. Par ailleurs, le serviteur
commet peut-être, dans ses actes, des erreurs qui l'empêcheront d'être agréé.
Le fait que le serviteur soit satisfait de ses œuvres est signe qu'il a une bonne
opinion de lui-même, qu'il est ignorant de la réalité de la servitude et qu'il est
ignorant des droits qu'Allah détient sur lui. Il est ignorant de lui-même, de ses
fautes et de ses défauts. Il est ignorant de son Seigneur et de Ses droits. Par
conséquent, cela le pousse à être satisfait de ce qu’il accomplit.

Chaque fois que tu glorifies Allah dans ton cœur, tu te rabaisses et tu


diminues la valeur des efforts que tu fournis pour obtenir Son agrément.

Plus tu reconnais Sa Seigneurie et Sa Divinité, [et plus tu] connais Allah et


te connais toi-même, mieux tu te rendras compte que tes actes ne sont pas
dignes d’être présentés au Roi véritable. Même si tu accomplissais les œuvres
des humains et des djinns, tu craindrais toujours qu'elles ne soient pas
acceptées. Les actes ne sont acceptés que grâce à la Bonté et à la Générosité
d'Allah.

Telles sont les dix barrières qui s'interposent entre les cœurs et Allah
l'Exalté. Ces dix barrières proviennent de quatre facteurs :

1) l'âme
2) Satan
3) la vie mondaine
4) les désirs.

Il n'est pas possible de s’éloigner de ces barrières si l'un de ces facteurs


reste dans le cœur. Ils pervertissent les paroles, les actes, les intentions et le
cheminement, proportionnellement à leur quantité présente.

Le serviteur combat contre la vie mondaine par la sobriété ainsi qu'en la


retirant de son cœur, sans pour autant renoncer à posséder un toit et des biens,
car cela ne l'empêchera pas d'avoir une forte conviction en l’au-delà.

Il combat Satan en ne répondant pas à son appel à suivre ses désirs.

Il combat ses désirs en appliquant les commandements de la Loi sur ce


qu'il accomplit et sur ce qu'il délaisse.

Il combat son âme par une forte sincérité.

L'Imam Ahmad a rapporté dans son livre al-Zuhd qu'Allah a révélé à


Moïse (paix sur lui) :

« Ô Moïse, avertis les véridiques, car certes, Je n'applique la justice sur


personne sans le châtier comme il le mérite. Et annonce la bonne nouvelle
aux pécheurs, car il n'y a pas de péché trop grand pour que Je refuse de lui
pardonner. ».
Chapitre 7 : La mise en pratique du savoir
La connaissance est un moyen de rectifier le serviteur et de faire son
bonheur. Pourtant, ses actes peuvent contredire son savoir pour plusieurs
raisons :

Remède 61 : [Prendre garde à] l'obstacle du manque de savoir. Ainsi, il


dispose d’une faible connaissance, inappropriée à la situation à laquelle il fait
face.

Remède 62 : [Se protéger contre] l'obstacle d'un cœur inadapté.

C'est lorsque son cœur n'est pas apte à accueillir la purification. Il peut
détenir un savoir profond, sans que les conditions soient réunies pour qu'il se
prête à la purification. Et si son cœur n'est pas pur et apte à accepter la
purification, alors il est comme une terre aride au sein de laquelle l'eau ne
peut pénétrer. Ainsi, rien ne peut germer, car la terre n'est pas adaptée.

Si le cœur est dur comme un roc, alors il sera incapable d'accepter la


purification, d'être touché par les conseils ou de bénéficier de toute
connaissance qu'il recevra, tout comme la terre dure comme un roc ne fleurit
pas, peu importe la quantité de pluie tombée et le nombre de graines
dispersées.

Allah le Glorifié a mentionné la situation de certains types de personnes :

« Quant à ceux contre lesquels l’arrêt de ton Seigneur a été prononcé,


ils ne croiront pas, même si tous les signes étaient produits sous leurs
yeux, tant qu’ils ne verront pas le châtiment douloureux. »[31]

« Quand bien même Nous ferions descendre sur eux les anges ou
parler devant eux les morts, même si Nous produisions sous leurs yeux
tous les miracles, ils ne croiraient pas pour autant, à moins qu’Allah ne
le veuille. Mais la plupart d’entre eux n’en sont pas conscients. »[32]

« Dis : « Méditez les signes qui se trouvent dans les cieux et sur la
terre. » Mais les signes et les avertissements restent sans effet sur des
gens si peu disposés à croire. »[33]

Il existe beaucoup de versets similaires dans le Coran. Par conséquent, si le


cœur est dur, rugueux et aride, la connaissance n'aura aucun effet sur lui. De
même, si le cœur est malade et vil - non pas dur ou sec - mais sans force ou
courage, alors le savoir n'aura aucun impact sur lui.

Remède 63 : [Prendre garde à] l'obstacle de l'arrogance et de la jalousie.

C’est l'obstacle qui a empêché Iblis d’obéir à l’ordre qui lui avait été
donné. C'est la maladie des gens anciens et nouveaux, sauf ceux qu'Allah
protège.

Cet obstacle a empêché les Juifs de croire alors qu'ils ont témoigné [de la
véracité] du Messager d'Allah (paix sur lui). Ils savaient qu'il était un vrai
Prophète.

Cela a empêché Abu Jahl et les autres païens de croire. Ils ne doutaient ni
de la véracité du Prophète (paix sur lui) ni de la vérité qu'il apportait, mais
leur orgueil et leur envie les ont poussés à mécroire.

Remède 64 : [Prendre garde à] l'obstacle du rang, du statut et du pouvoir.

Même si l'orgueil ou la jalousie n'empêchent pas le serviteur d'accepter la


vérité, il peut en être empêché par la crainte de perdre sa position et son
statut.

Ce fut le cas d'Héraclius et des autres souverains non-musulmans comme


lui. Ils connaissaient la véracité du Prophète (paix sur lui) et voulaient entrer
dans sa religion, mais ils craignaient de perdre leurs royaumes.

C'est la maladie des rois et des dirigeants. Seuls quelques-uns sont sauvés
de cette maladie - seulement ceux qu'Allah sauve. C'était la maladie de
Pharaon et de son peuple. Pour cette raison, ils ont dit :

« Ils dirent : « Allons-nous croire en deux hommes comme nous dont


le peuple nous est asservi ? » »[34]

Ils ont refusé de croire et de suivre Moïse, ainsi que Haroun et de se


conformer à eux alors que les Enfants d'Israël étaient leurs serviteurs. En
effet, lorsque Pharaon voulut suivre Moïse, il prit conseil auprès de Hamann
et de ses ministres. Hamann lui dit : "Tu es un dieu que l'on vénère,
deviendras-tu un serviteur qui vénère ?". Ainsi, il refusa la servitude et choisit
la position et le statut d'une divinité.

Remède 65 : [Prendre garde aux] obstacles des désirs et de la richesse.

Cet obstacle a empêché de nombreux Gens du Livre d'avoir la foi. Ils


craignaient de renoncer à la nourriture et aux richesses qu'ils recevaient de
leur peuple.

Les mécréants de la tribu des Quraysh décourageaient leur peuple d'entrer


dans l'Islam en fonction de leurs désirs. Ils disaient à celui qui aimait la
fornication : « Muhammad interdit la fornication et il interdit l'alcool. ».
D’ailleurs, l'amour de l'alcool a empêché al-A'sha d'entrer en Islam.

J'ai discuté de cette question avec plus d’une personne des Gens du Livre
et les ai conseillées. Leur position finale était la suivante : « Je ne peux pas
abandonner l'alcool. Je le boirai en tant que croyant. Lorsque j'entrerai dans
l'Islam, vous pourrez tous m'empêcher de boire, et vous pourrez me fouetter
pour avoir bu. »

Un autre m'a dit : « J'ai des parents qui ont de l'argent et si j'entre dans
l'Islam, je n'en recevrai rien. Or, j'espère hériter d'eux. ».

Il ne fait aucun doute que beaucoup de mécréants sont ainsi : ils suivent
leurs désirs ardents. Ils répondent à l'appel des désirs de l'âme et de la
richesse et suivent leurs ancêtres.

Remède 66 : [Prendre garde à] l'obstacle de la famille. Ils savent que s'ils


ignorent la vérité et s'opposent à leur famille, ils seront mis à l'écart, rejetés et
mis à l'index. Beaucoup de gens sont restés dans la mécréance en raison de
cette situation.
Remède 67 : [Prendre garde à] l'obstacle du nationalisme.

Même si la personne n'a pas de famille, elle peut être empêchée d'accepter
la vérité à cause du nationalisme. Elle considère que le fait de suivre le
Prophète (paix sur lui) le retirerait de son héritage et l'emmènerait vers ce qui
lui est étranger.

Remède 68 : [Prendre garde à] l'obstacle de la crainte de la déloyauté.

Cela se produit lorsque l'individu s'imagine que l'Islam et le suivi du


Messager (paix sur lui) représentent un manque de respect et une insulte à ses
pères et à ses ancêtres.

Voilà ce qui a empêché Abu Talib et ses semblables de rejoindre l'Islam.


Ils glorifient leurs ancêtres à tel point qu'ils ne sont plus capables de
reconnaître leur mécréance et leur égarement, puis de choisir une autre voie
que la leur. Ils croient que s'ils acceptent l'Islam, ils qualifieront leurs
ancêtres d'idiots, d'égarés et les accuseront du plus grand mal, à savoir le
polythéisme et la mécréance.

C'est pour cette raison que l'ennemi d'Allah a dit à Abou Talib au moment
de sa mort :

« Choisiras-tu une autre voie que [celle de] ‘Abd al-Muttalib ? ».

C’est alors que les derniers mots d'Abou Talib furent :

« [Je suis] sur la religion de ‘Abd al-Muttalib ».

En raison de leur louange excessive de leurs ancêtres, ils ne pouvaient pas


se soumettre à la chose même qui les rabaisserait [leurs ancêtres]. Ainsi,
Abou Talib a dit dans l'un de ses poèmes :

« Je sais que la religion de Muhammad est meilleure que toutes les autres
religions de l'humanité ; si je ne craignais pas d'être blâmé ou calomnié, vous
me verriez complètement l'accepter. »
Le blâme et la calomnie auxquels il faisait référence consistaient à
l’accuser de proclamer la mécréance et l'égarement de leurs ancêtres. C'est ce
qui l'a empêché d'accéder à l'islam.

Remède 69 : [Prendre garde à] l'obstacle de l'animosité envers ceux qui


les ont précédés dans l'Islam.

Ceci a empêché de nombreuses personnes d'accepter la vérité. Prenons


l’exemple d’un homme a un ennemi, il déteste le sol même sur lequel il
marche. Il souhaitera donc s'opposer à lui en toute chose. Lorsqu'il verra son
ennemi suivre la vérité, il la haïra alors, ainsi que les gens qui la suivent,
même si aucun problème n'existe entre lui et eux.

Cela s'est produit entre les Juifs et les Ansars, car ils étaient ennemis. Les
Juifs menaçaient les Ansars de l'apparition du Prophète (paix sur lui), de le
suivre et de combattre à ses côtés contre eux. Mais lorsque les Ansars sont
allés vers lui en premier et sont entrés dans l'Islam, l’animosité des Juifs les a
conduits à rester dans leur mécréance et leur judaïsme.

Remède 70 : [Prendre garde à] l'obstacle du fait de s'habituer à la


mécréance et de grandir avec elle.

Une habitude peut devenir tellement forte qu’elle surpasse les règles de la
disposition naturelle. Pour cette raison, l'habitude est appelée la deuxième
disposition. Un homme est élevé selon des principes, depuis sa jeunesse, de
sorte que son cœur et son âme en sont nourris, tout comme sa chair et ses os
sont nourris d'aliments. Il finit par ne plus jamais penser différemment de ce
qu’il a appris.

Puis, lorsque le savoir vient à lui et qu'il souhaite retirer cette vieille
croyance pour la remplacer par la connaissance, il lui est alors très difficile de
l’arracher.

C'est l’obstacle le plus prévalent que l'on trouve parmi les peuples : ils ont
été élevés dans leurs croyances et leurs religions dès leur enfance, sans rien
connaître d'autre. Par conséquent, les quitter pour aller vers quelque chose
d'autre est comme quitter leur nature pour en adopter une autre.

Que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur Ses Prophètes et


Messagers, en particulier sur le dernier et le meilleur, Muhammad (paix sur
lui). Comment a-t-il pu extirper les différentes nations de leurs fausses
habitudes et les amener à la foi de telle sorte qu'elles embrassent une nouvelle
nature et quittent leurs fausses croyances d'antan ?!
Chapitre 8 : Ouvrir son cœur
Remède 71 : Le monothéisme. Sa force et sa croissance élargissent le
cœur de son propriétaire.

« Celui dont Allah a ouvert le cœur à l’Islam et qui est guidé par une
lumière venant de son Seigneur est-il comparable à celui dont Il a
endurci le cœur ? »[35]

« Allah ouvre à l’Islam le cœur de celui qu’Il entend guider. Quant à


celui qu’Il entend égarer, Il rend son cœur serré et oppressé, comme si ce
dernier tentait de monter au ciel. »[36]

La guidée et le monothéisme sont les plus grands moyens d'ouvrir le cœur,


alors que le polythéisme et l'égarement sont les plus grands moyens de
l’étouffer.

Remède 72 : La lumière qu'Allah place dans les cœurs de Ses serviteurs.

Elle s'étend et apporte de la joie aux cœurs. Si le cœur est dépourvu de


cette lumière, il sera comprimé de telle sorte qu'il deviendra plus étroit qu'une
cellule de prison. Le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Si la lumière entre dans le cœur, il se dilate et s'ouvre. »


« Y a-t-il des signes pour cela, ô Messager d'Allah ? » lui demanda-t-on.
Il (paix sur lui) répondit : « Se tourner et se consacrer à la vie éternelle,
se détourner de la vie trompeuse, et se préparer à la mort avant son
arrivée. »[37]

Le cœur du serviteur s'élargira en fonction de sa part de lumière.

Remède 73 : Le savoir.

Il ouvre le cœur et l'élargit jusqu'à ce qu'il devienne plus large que le


monde, tandis que l'ignorance resserre le cœur et le restreint.
Chaque fois que la connaissance du serviteur s'élargit, son cœur se dilate.
Ce phénomène ne se produit pas avec toutes les formes de connaissance, mais
plutôt avec la connaissance qui est l'héritage du Messager d'Allah (paix sur
lui).

C'est une connaissance bénéfique. En effet, les gens du savoir ont les
poitrines les plus larges, les cœurs les plus ouverts et les meilleurs
comportements.

Remède 74 : La dévotion envers Allah en l'aimant de tout son cœur, en se


tournant vers Lui et en prenant plaisir à l'adorer.

Il n'y a rien qui élargisse les cœurs plus que cela, de sorte qu'il est parfois
dit : « Si je suis dans cet état au Paradis, je mènerais une vie magnifique. ».

L'amour a un effet extraordinaire sur l'expansion du cœur et la guérison de


l'âme, mais nul n’en a connaissance en dehors de celui qui en a fait
l'expérience.

Plus l'amour augmente et se renforce, plus le cœur s'élargit. En revanche,


la plus grande des restrictions pour le cœur consiste à le détourner d'Allah et
à l’attacher à autre que Lui, à ne pas se souvenir de Lui et à aimer autre que
Lui. Quiconque aime autre chose qu'Allah sera puni par cette chose et elle
emprisonnera son cœur.

Remède 75 : Se souvenir constamment d'Allah dans chaque situation.

Tout comme se souvenir d'Allah produit un effet étonnant sur le


déploiement du cœur, oublier Allah produit un effet étonnant sur la
compression et la condamnation du cœur.

Remède 76 : Faire preuve de bonté envers les créatures et en leur


prodiguant divers gestes de bienfaisance, sous forme de richesses ou d'efforts
physiques par exemple.

La générosité élargit le cœur et soigne l'âme, tandis que l'avarice resserre


le cœur.
Le Prophète (paix sur lui) a dit :

« L'exemple de l'avare et de celui qui donne en aumône est à l'image de


l'exemple de deux hommes portant des manteaux de fer si serrés que leurs
bras sont relevés de force vers leurs clavicules. Ainsi, chaque fois qu'une
personne généreuse veut donner en aumône, son manteau s'étend sur son
corps au point d'effacer ses traces, mais chaque fois que l'avare veut
donner en aumône, les anneaux (du manteau de fer) se rapprochent les uns
des autres, se pressent sur son corps et ses mains se raccrochent à ses
clavicules." »

Abu Hurayrah a entendu le Prophète (paix sur lui) dire :

« L’avare tente ensuite de l'élargir, mais en vain. »[38]

Remède 77 : Le courage.

Les courageux possèdent les cœurs les plus larges tandis que les lâches ont
les cœurs les plus étroits. Ils ne ressentent aucune joie, aucun bonheur, aucun
plaisir, si ce n'est celui des animaux. Quant au plaisir de l'âme, les lâches en
sont dépourvus. L'état dans lequel l'individu se trouvera dans sa tombe
reflétera l'état de son cœur. Il y trouvera soit la félicité, soit le châtiment.

Remède 78 : Se débarrasser des traits de caractère vils.

Si le serviteur met en œuvre les moyens d'élargir son cœur sans retirer les
éléments qui l'étouffent, il n'obtiendra pas le résultat qu’il recherche.

Remède 79 : Éviter de trop regarder, parler, écouter, fréquenter les gens,


manger et dormir.

Ces excès obscurcissent et restreignent le cœur. En réalité, la plupart des


châtiments dans cette vie et dans la prochaine viennent d'eux. À quel point le
cœur des personnes qui s'adonnent à tous ces excès est-il étroit ?
Chapitre 9 : Se protéger des jaloux
Remède 80 : Se protéger de l'envie en cherchant refuge auprès d’Allah
contre tout mal.

C'est la finalité de la Sourate L’Aube :

« Contre l’envieux qui donne libre cours à son envie. »[39]

Allah entend ceux qui cherchent refuge auprès de Lui et sait qui cherche
Sa protection. Le sens du mot « entendre » dans ce contexte est qu'Il leur
répond, il ne s'agit pas d'une écoute générale. Ceci est semblable à la formule
:

« Allah répond à ceux qui le louent. »

Et à la parole d'Abraham :

« Mon Seigneur entend si bien les prières. »[40]

Allah mentionne le fait de chercher refuge en Lui parallèlement à Ses


Attributs de Connaissance et d'Ouïe, car c'est ce qui est nécessaire à celui qui
cherche refuge. Ainsi, lorsque le serviteur cherche refuge en Allah contre son
ennemi, il sait qu'Allah le voit et connaît le complot et le mal de son ennemi.

Allah a informé celui qui cherche refuge en Lui qu'Il l'entend chercher
refuge, c'est-à-dire qu'Il lui répond, connaît parfaitement le plan de son
ennemi et le voit. Ceci a pour but de donner de l'espoir à celui qui cherche
refuge. Ainsi, il se tournera de tout son cœur vers l'imploration d'Allah.

Médite sur la sagesse du Coran et sur la façon dont il mentionne la


recherche de refuge contre Satan, que nous ne voyons pas, mais dont on
connaît l'existence, en utilisant les Attributs « Celui qui entend tout,
l’Omniscient ».

En effet, lorsqu’il mentionne la recherche de refuge contre le mal de


l'homme, avec lequel nous interagissons et que nous voyons, il mentionne les
Attributs « Celui qui entend tout, Celui qui voit tout » :

« Ceux qui, sans preuve, mettent en doute les signes d’Allah sont
poussés par une ambition qu’ils ne sauraient assouvir. Implore donc la
protection d’Allah, Celui qui entend tout et voit tout. »[41]

Cette mention est faite parce que leurs actions sont visibles à l'œil nu.

Quant aux murmures de Satan que celui-ci insuffle dans les cœurs, ils sont
liés à la connaissance. C'est pourquoi Allah nous a ordonné de nous réfugier
auprès de « Celui qui entend tout, l'Omniscient », alors qu’Il nous a ordonné
de chercher refuge auprès du « Celui qui entend tout, Celui qui voit tout »,
contre les actions qui sont vues par l'œil. Et Allah sait mieux.

Remède 81 : Craindre Allah en obéissant à Ses ordres et en évitant Ses


interdictions est une protection contre les jalousies, car Allah protège ceux
qui Le craignent, et Il ne les confie à personne d'autre que Lui.

« Si toutefois vous vous armez de patience et craignez Allah, leurs


manœuvres resteront sans effet. »[42]

Le Prophète (paix sur lui) a dit à ‘Abdullah ibn ‘Abbas :

« Préserve les droits d'Allah et Allah te préservera. Préserve les droits


d'Allah et tu Le trouveras devant toi. »[43]

Ainsi, Allah préservera celui qui préserve les droits d'Allah. Où qu'il se
tourne, il trouvera l'aide d'Allah. Or, celui qui est protégé par Allah, qui
craindra-t-il ?

Remède 82 : Faire preuve de patience face à l'ennemi.

Ne combats pas le jaloux, ne te plains pas de lui et ne pense pas à lui faire
du mal. La meilleure façon d'obtenir la victoire sur l'ennemi est de rester
patient et de placer sa confiance en Allah. Chaque fois que l'envieux fait du
tort à celui qu'il envie, il se bat contre lui-même sans s'en rendre compte. Sa
persécution est une flèche qu'il décoche en direction de sa propre personne. Si
seulement la victime pouvait y penser ! Toutefois, par manque de lucidité,
elle ne se concentre que sur ce que le jaloux commet.

« Quiconque, injustement agressé, se fait justice à lui-même de


manière proportionnée, puis subit une nouvelle agression, sera assisté
par Allah »[44]

Si Allah a garanti son aide à la personne qui s'est vengée à juste titre, qu'en
est-il de la personne qui ne s'est pas vengée, qui a été blessée et qui est restée
patiente ? Il n'y a aucun péché pour lequel le châtiment est plus rapide que
l'injustice et la rupture des liens de parenté.

Ibn 'Abbas a dit :

« Si une montagne avait agi de façon injuste envers une autre montagne,
elle aurait été pulvérisée. »

Remède 83 : Placer sa confiance en Allah.

« Allah sera toujours d’un soutien suffisant à celui qui s’en remet à
Lui. »[45]

La confiance en Allah fait partie des moyens les plus efficaces pour
repousser les torts insupportables, l'oppression et l'animosité des créatures,
car certes Allah suffit. En effet, Allah suffit à la personne qui place sa
confiance en Lui. Or, lorsqu'Allah suffit à cette personne, il n'y a aucun
espoir de lui nuire ou de lui faire du tort, sauf en ce qui concerne les maux
inévitables tels que la chaleur, le froid, la faim et la soif.

Certains Pieux Prédécesseurs ont dit :

« Allah a rendu la récompense de chaque action similaire à l'acte


accompli ».

Ainsi, la récompense de la confiance en Allah est qu'Il leur suffira.


« Allah sera toujours d’un soutien suffisant à celui qui s’en remet à
Lui »[46]

Il n'a pas dit qu'Il leur accorderait telle ou telle récompense, comme Il l'a
dit pour d'autres actions. Plutôt, Il s'est désigné comme Celui qui leur suffira.

Si le serviteur place sa confiance totale en Allah, puis que les cieux, la


terre et tous ceux qui s'y trouvent complotent contre lui, Allah lui ouvrira une
voie, le soutiendra et l'aidera.

Remède 84 : Éviter d'occuper son cœur avec le jaloux ou de se concentrer


sur lui.

Au contraire, chaque fois que tu penses à lui, essaie de le chasser de ton


esprit. Ne pense pas à lui et ne le crains pas.

Ceci relève des remèdes les plus bénéfiques pour repousser son mal. La
comparaison peut être faite avec l'exemple de celui qui est poursuivi par son
ennemi : s'il ne s'expose pas à son ennemi, il ne sera pas blessé par lui, mais
s'il le rencontre, il sera blessé. Les mauvaises âmes sont ainsi - si le serviteur
se concentre sur l’envieux, ce dernier le gardera éveillé la nuit et il rêvera de
lui.

Le jaloux désire connecter son âme à celle de celui qu'il envie. S'il y
parvient, le mal continuera jusqu'à ce que l'un d'eux soit détruit. Donc, si la
victime se protège en évitant de penser à l'envieux, en l'effaçant de son esprit
et en se concentrant sur des sujets plus bénéfiques, alors l'envieux se
consumera lui-même.

La jalousie est à l’image du feu : si elle ne trouve rien à consommer, elle


se consume elle-même. Voilà donc un moyen prodigieux de repousser le mal,
mais nul ne peut l'accomplir en dehors des âmes nobles. Personne ne peut en
profiter, sauf ceux qui en ont goûté les délices.

Quant à l'âme qui désire se venger, elle s'abaisse alors au niveau de son
envieux. Il voit son plus grand ennemi s'efforcer de lui nuire, alors qu’aucun
de ses torts ne l’atteint.
Aucune âme ne pensera que ce remède peut être mis en pratique, sauf les
âmes qui se contentent de faire confiance à Allah et qui savent qu'il vaut
mieux qu'Allah t'aide plutôt que tu t'aides toi-même. Ainsi, elles trouvent du
réconfort en plaçant leur confiance en Allah.

Elles savent que Sa protection est réelle, que Sa promesse est vraie, et qu'Il
ne la rompt. En effet, il n'y a personne de plus vrai dans la parole qu'Allah. Le
serviteur sait que le secours d'Allah est plus fort, plus ferme, plus durable et
plus bénéfique que son propre secours ou que celui de n'importe quelle
créature.

Remède 85 : Se tourner vers Allah, être sincère envers Lui, L'aimer, se


montrer satisfait de Lui et faire le point sur sa dévotion envers Lui.

Cette démarche se construit pas à pas jusqu'à ce qu'elle s'empare


complètement de ton esprit de sorte que ta préoccupation principale soit de te
rapprocher d'Allah.

Celui qui se remplit d'amour pour Allah est incapable de détourner son
cœur pour penser à autre chose que Lui. Son âme ne peut pas être détournée
de Son amour.

Ainsi, comment pourrait-il être satisfait de permettre à son cœur et à son


esprit de servir de demeure aux pensées concernant l'envieux, puis de
permettre que cela mène à la vengeance ?

Ce phénomène ne se produit qu'au sein d’une demeure en ruine, qui ne


contient ni l'amour d'Allah ni Sa louange ni la recherche de Son agrément.

Allah le Glorifié a cité la déclaration de son ennemi Iblis :

« Satan jura : « Par Ta toute-puissance, je m’emploierai à tous les


égarer, à l’exception de Tes fidèles serviteurs que Tu auras préservés.
» »[47]

« Ce dernier n’a en effet aucun pouvoir sur les croyants qui, à leur
Seigneur, s’en remettent entièrement. Son pouvoir s’exerce uniquement
sur ceux qui, en l’associant à Allah, en font leur maître. »[48]

Et au sujet du Prophète véridique, Jospeh :

« C’est ainsi que Nous l’avons préservé du péché et de l’infamie, lui


que Nous avons élu parmi Nos serviteurs. »[49]

Combien est grand le bonheur de celui qui entre dans cette forteresse et y
devient telle une sentinelle ! Il s'est réfugié dans cette citadelle, il n'a donc
aucune crainte. La forteresse ne l’étouffe pas et son ennemi n'a aucun espoir
de l'atteindre.

« Telles sont les faveurs infinies d’Allah qu’Il accorde à qui Il


veut. »[50]

Remède 86 : Se repentir des péchés qui ont permis à ton ennemi de


prendre le dessus sur toi.

« Nul malheur ne vous frappe sans qu’il ne soit le fruit de vos propres
péchés, dont Il efface pourtant une grande partie. »[51]

« Est-ce que, lorsque vous avez subi des pertes - pourtant deux fois
moindres que celles infligées à l’ennemi - vous avez dit : « Comment cela
a-t-il pu arriver ? » Dis : « Cela s’est produit par votre faute. » Allah a
pouvoir sur toute chose. »[52]

Chacun n'est lésé par un autre qu'en raison de ses péchés, qu'il le sache ou
non. De plus, les péchés dont le serviteur n'est pas conscient sont beaucoup
plus nombreux que ceux dont il est conscient et les péchés qu'il oublie sont
beaucoup plus nombreux que ceux dont il se souvient.

Dans l’invocation bien connue, il est dit :

« Ô Allah, je me mets sous Ta protection contre le fait de Te donner des


associés consciemment, et je Te demande pardon pour ce dont je ne suis
pas conscient. »[53]
Par conséquent, le serviteur a davantage besoin de demander le pardon
pour ce qu'il ne sait pas que de chercher le pardon pour ce qu'il sait.

Personne ne te fait du mal si ce n'est à cause de tes péchés.


Un des Pieux Anciens croisa un homme. Ce dernier se montra dur envers
lui et lui causa du tort. Il dit à l'homme : « Arrête cela, laisse-moi entrer dans
ma maison, puis je reviendrai. ».
Il entra donc dans sa maison, pria, se repentit auprès de son Seigneur, puis
ressortit.
L'homme lui demanda : « Qu'as-tu fait ? »
Il répondit : « Je me suis repenti auprès d'Allah du péché qui t'a envoyé
contre moi. »

Le signe du bonheur du serviteur est de tourner son attention vers lui-


même, ses péchés, ses fautes et de s'occuper à se repentir et à se rectifier. Il
ne prend pas le temps de ruminer en pensant à ce qui lui est arrivé, il se
tourne plutôt vers le repentir. Allah l'aide alors, le protège et le défend.

Quoi donc de plus réjouissant que cela pour le serviteur ! Combien est béni
ce qui lui est arrivé et combien est grand son effet après coup !

Toutefois, le succès et la guidée sont dans la main d'Allah. Personne ne


peut retenir ce qu'Il donne et personne ne peut donner ce qu'Il retient. Toute
personne ne se verra pas forcément accorder la réussite à cet égard ni n’en
aura forcément conscience. Il se peut que le serviteur n’ait pas le désir
d’adopter ce comportement ou ne soit pas en mesure de le pratiquer.

Il n'y a de puissance et de pouvoir qu'auprès d'Allah.

Remède 87 : Faire l’aumône et le bien autant que possible.

Ces actes produisent un effet extraordinaire dans le fait de repousser les


épreuves, le mauvais œil et le mal de la jalousie. S'il n'existait rien d'autre que
les témoignages des peuples d'autrefois pour le prouver, ce serait suffisant.

Le mauvais œil et l'envie ont du mal à nuire à celui qui donne l'aumône et
agit en bien envers les créatures. Même s'il lui arrive un malheur, il lui est
rendu facile et sa fin est digne d'éloges. La raison est que sa gratitude protège
ses bienfaits.

Le cœur de celui qui jalouse ne se refroidit pas tant que l'envié ne perd pas
son bienfait. Or, le serviteur ne protège son bienfait par rien de mieux que la
gratitude. En revanche, rien ne l’expose à sa perte comme l'ingratitude.

Remède 88 : Éteindre le feu l'envieux et du coupable en faisant preuve de


bonté à leur égard.

Il s’agit du moyen le plus difficile de se protéger contre la jalousie et le


plus dur pour l'âme. Celui qui a la capacité de l’accomplir a reçu une grande
part de bien.

Chaque fois qu'ils accentuent leur tort, leur mal et leur envie, alors
accentue ta bonté et ta compassion envers eux. Je ne pense pas que tu seras
d’accord avec moi, alors écoute ce qui suit :

« La bonne action et la mauvaise ne sauraient être égales. Rends le


bien pour le mal, tu verras alors celui qui te traitait en ennemi devenir
l’être le plus amical. Mais une telle attitude n’est donnée qu’à celui qui
sait se montrer magnanime et qui est doté de grandes vertus. Et si Satan
t’incite à la vengeance, alors implore la protection d’Allah, Lui qui
entend tout et sait tout. »[54]

« Voilà ceux qui, pour leur constance, seront doublement


récompensés, eux qui effacent leurs mauvaises actions par de bonnes
œuvres et offrent par charité une partie de ce que Nous leur avons
accordé. »[55]

Médite sur la parole du Messager (paix sur lui), lorsqu’il cita un Prophète
des générations précédentes qui fut battu par son peuple jusqu'à ce que le
sang coule sur son visage.
Ce Prophète dit :

« Ô Allah ! Pardonne à mon peuple, car il est ignorant. »[56]


Observe comment il a prononcé ces quatre phrases de bienveillance à leur
égard face au mal qu'ils lui ont fait :

1) Il leur a pardonné.
2) Il a demandé pardon pour eux.
3) Il leur a trouvé des excuses au motif de leur ignorance.
4) Il les a rattachés à lui-même en disant « mon peuple », comme un
homme le dirait à quelqu'un lorsqu'il cherche à intercéder. Il dirait : « C'est
mon fils » ou « C'est mon ami, excuse-le pour moi ».

Maintenant, écoute ce qui permettra à ton âme de mettre facilement ce


principe en pratique.

Sois-en certain, il existe des péchés entre toi et ton Seigneur.

Tu crains le résultat de ces péchés et tu espères qu'Il te pardonnera. Non


seulement tu veux qu'Il te pardonne, mais tu désires qu'Il t'honore et te donne
un bien supérieur à ce que tu espères.

Ainsi, si tu désires cela de ton Seigneur malgré tes péchés, alors tu dois
traiter le tort causé par les créatures d'une manière similaire, afin qu'Allah te
traite de la même façon.

La récompense est similaire à l'acte. De la même façon que tu traites les


gens vis-à-vis de leur tort envers toi, Allah traitera avec toi et tes péchés. Par
conséquent, vas-tu chercher la vengeance ou le pardon ?

Ce que tu fais aux autres, on te le fera aussi. Tu seras traité comme tu


traites les créatures. Celui qui médite sur ce point trouvera facile de bien agir
envers ceux qui lui font du mal.

Il a été rapporté d'Abu Hurayrah qu'un homme a dit :

« Ô Messager d’Allah ! J’ai de proches parents avec qui je maintiens les


liens de parenté, mais eux les rompent avec moi. Je suis bienfaisant envers
eux, mais eux me font du mal. Je les traite avec gentillesse tandis qu’ils me
traitent brutalement. »

Le Prophète (paix sur lui) répondit :

« Si tu es vraiment tel que tu viens de dire, c’est comme si tu leur faisais


avaler de la cendre brûlante. Tu ne cesseras pas de trouver en Allah un
soutien contre eux tant que tu te conduiras ainsi. »[57]

Lorsque les gens apprendront que le serviteur a fait preuve de bonté envers
la personne qui lui cause du tort, ils l’encenseront et l’aideront contre son
adversaire. C'est une chose qu'Allah a placée naturellement chez les gens.
Ainsi, il aura enrôlé une armée qui ne désire rien de lui, pas même un
morceau de pain : ils ne le connaissent pas et il ne les connaît pas.

Il n'y a que deux scénarios possibles : soit la victime vaincra le coupable


par sa gentillesse et [l'envieux] se soumettra alors, se rabaissera et l’envié
deviendra ainsi l'une des personnes les plus aimées de lui, soit le complot de
l'envieux échouera et l'envié profitera davantage de sa gentillesse envers lui
qu'il n'aurait profité de sa vengeance.

Celui qui a déjà vécu cette situation sait qu’il s’agit de la vérité.

Tout le bien et le succès se trouvent dans la main d'Allah, et non auprès


d'un autre.

Remède 89 : Avoir la certitude que tout ne se produit que par la volonté et


le décret d'Allah le Glorifié.

Il s'agit du sommet de tous les remèdes.

Il n'y a aucun mouvement, aucun bienfait, aucun mal, si ce n'est par Sa


volonté. Lui seul est celui qui fait naître le bien et repousse le mal.

« Si Allah t’afflige d’un mal, nul autre que Lui ne saurait t’en délivrer
et s’Il te veut quelque bien, nul ne saurait te priver de Ses faveurs qu’Il
accorde à qui Il veut parmi Ses serviteurs, Lui le Très Clément, le Très
Miséricordieux. »[58]
Le Prophète (paix sur lui) a dit à ‘Abdullah ibn ‘Abbas :

« Si toutes les créatures se réunissaient pour essayer de t’apporter un


bienfait à travers une chose qu’Allah n’a pas ordonnée, elles ne pourraient
pas y parvenir. Et si elles se liguaient pour te nuire, à travers une chose
qu’Allah n’a pas décrétée, elles ne pourraient pas y parvenir. »[59]

Si le serviteur se consacre entièrement au monothéisme, la crainte d'autre


qu'Allah quittera son cœur. Ses ennemis deviendront trop insignifiants à ses
yeux pour qu'il les craigne en même temps qu'Allah, il craindra plutôt Allah
seul.

Il s'occupera de l'amour d'Allah, de la crainte qu'Il inspire, de sa piété et de


sa confiance en Lui. Il considérera la crainte de ses ennemis et le fait de
penser à eux comme une carence de son monothéisme. Certes, Allah défend
ceux qui croient en Lui.

Le monothéisme est la plus grande protection d'Allah : quiconque entre en


son sein est préservé. Certains des Pieux Anciens ont dit : « Celui qui craint
Allah, tout le monde le craindra et celui qui ne craint pas Allah craindra
tout. »

Voilà dix moyens de te protéger contre le mal de l'envieux, du mauvais œil


et du sorcier. Il n'y a pas de meilleurs moyens que de se tourner vers Allah,
être dévoué envers Lui, se fier à Lui, d'avoir confiance en Lui et de ne
craindre personne d'autre que Lui.

Le serviteur ne craint qu'Allah, n'espère qu'en Allah, n'attache son cœur à


personne d'autre qu'Allah et ne cherche aucun réconfort en dehors de celui
d'Allah.
Chapitre 10 : Se protéger du Diable
Remède 90 : Chercher refuge auprès d’Allah contre le diable.

« Et si Satan t’incite à la vengeance, alors implore la protection


d’Allah, Lui qui entend tout et sait tout. »[60]

« Et si, par ses suggestions, Satan t’incite à transgresser ces


commandements, implore la protection d’Allah qui entend tout et sait
tout. »[61] [Sourate al-A'rdf 7:200]

Comme nous l'avons mentionné précédemment, « entendre » signifie ici


« répondre » et non pas entendre en général. Médite sur la subtilité du Coran
et sur la façon dont il confirme les Attributs de l'Ouïe et de la Connaissance
pour Allah en mentionnant le pronom "Lui", montrant qu'Il est caractérisé par
ces Attributs.

« Lui qui entend tout et sait tout. »[62]

L'ordre de chercher refuge en Allah vient après l'un des ordres les plus
difficiles : celui de répondre par le bien à ceux qui te font du tort. Nul n’est
capable de mettre cet ordre en œuvre, sauf ceux qui sont patients et à qui l'on
a accordé une grande part de bien.
Dans la Sourate al-A'raf, Allah nous ordonne de nous détourner des
ignorants, mais Il ne nous ordonne pas de répondre avec bienveillance à ceux
qui nous font du mal. Ceci est plus aisé pour l'âme.

« Montre-toi indulgent, incite les hommes à la vertu et détourne-toi


des ignorants. »[63]

Le diable s’empressa plus à essayer de t'empêcher de répondre par le bien


à ceux qui te font du mal, qu'à t'empêcher de te détourner d'eux.

Soulayman ibn Sourad a dit :

« J'étais assis avec le Prophète (paix sur lui) alors que deux hommes se
calomniaient l'un l'autre. L'un d'eux avait le visage rouge et les veines de
son cou ressortaient.

Le Prophète (paix sur lui) dit :

« Je connais une parole qui, si elle était prononcée, ferait disparaître ce


qu'il ressent. S'il disait : « Je cherche refuge auprès d'Allah contre Satan le
maudit », ce qu'il ressent s'estomperait. » »[64]

Remède 91 : Réciter la Sourate L’Aube Naissante et la Sourate Les


Hommes.

Leur récitation produit des effets stupéfiants dans la recherche de refuge


auprès d'Allah contre le mal du Diable et dans le fait de le repousser. C'est
pour cette raison que le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Ceux qui cherchent refuge ne peuvent jamais chercher refuge avec


quelque chose comme elles »[65].

Le Prophète (paix sur lui) se protégeait avec ces deux Sourates chaque soir
avant de se coucher[66].
Il ordonnait également à 'Uqbah de les réciter à la fin de chaque prière.
Il (paix sur lui) a dit :

« En vérité, quiconque récite ces deux sourates ainsi que la sourate La


Foi Pure trois fois le soir et trois fois le matin, cela lui suffira pour
tout. »[67]

Remède 92 : Réciter le verset du Trône.

Abu Hourayrah a rapporté :

« Le Messager d’Allah (paix sur lui) me confia la garde de la Zakat


(charité obligatoire sous forme de nourriture) du Ramadan. (Pendant la
nuit), quelqu’un vint et commença à prendre une poignée de nourriture (de
la zakat).
Je le saisis et je lui dis :
« Je vais t’emmener devant le Messager d’Allah ».
« Laisse-moi ! Je suis pauvre ! J’ai une famille (à nourrir) et je suis
dans le besoin », me répondit-il.

Je le laissai alors partir.


Le lendemain matin, le Messager d’Allah (paix sur lui) me demanda :
« Ô Abu Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? »
Je lui répondis : « Il s’est plaint d’une grande pauvreté et d’une famille
à nourrir. J’ai eu alors pitié de lui et je l’ai laissé partir ».
Il me dit alors :
« Très certainement, il t’a menti. Et il reviendra ! »
Je fus alors certain qu’il reviendrait. Je décidai donc de l’attendre.

En effet (la nuit suivante), il revint. Et comme il s’apprêtait à prendre


une poignée de nourriture (de la zakat), je le saisis et lui dis :
« Je vais te traduire devant le Messager d’Allah ».
« Laisse-moi ! Je suis pauvre ! J’ai une famille (à nourrir) et je suis
dans le besoin » me répondit-il.
Alors je le laissai à nouveau partir.

Le lendemain matin, le Messager d’Allah (paix sur lui) me dit :


« Ô Abu Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? »
Je lui répondis : « Il s’est plaint d’une grande pauvreté et d’une famille
à nourrir. J’ai eu alors pitié de lui et je l’ai laissé partir ».
Il me dit alors :
« Très certainement, il t’a menti. Et il reviendra ! »
Je fus alors certain qu’il reviendrait. Je décidai donc de l’attendre.

En effet (la troisième nuit), il revint. Et comme il s’apprêtait à prendre


une poignée de nourriture, je le saisis et lui dis :
« Je vais te traduire devant le Messager d’Allah, car cette fois-ci, c’est la
dernière de trois fois. Tu as promis de ne pas revenir, mais tu es quand
même revenu. »
Il me dit alors :
« Laisse-moi partir et je t’enseignerai quelques paroles qui te seront
utiles. »
« Quelles sont-elles ? » lui demandai-je.
Il me répondit : « Lorsque tu te mets au lit, récite le verset du Trône du
début à la fin. Allah te désignera alors un protecteur et aucun diable ne
pourra t’approcher jusqu’au matin. »
Je le laissai alors partir.

Le lendemain matin, le Messager d’Allah (paix sur lui) me demanda :


« Ô Abu Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? »
Je lui répondis : « Ô Messager d’Allah ! Il a prétendu m’enseigner
quelques paroles qui me seraient utiles auprès d’Allah ! Je l’ai alors laissé
partir. »
« Quelles sont ces paroles ? » me demanda-t-il.
Je répondis : « Il m’a dit :
« Lorsque tu te mets au lit, récite le verset du Trône du début à la fin… »
Et il ajouta : « Allah te désignera alors un protecteur et aucun diable ne
pourra t’approcher jusqu’au matin ! »

Le Prophète (paix sur lui) me dit :


« Certes, il t’a dit la vérité bien qu’il soit un grand menteur ! Abu
Hourayrah, sais-tu à qui tu as parlé durant trois nuits ? »
« Non ! » Répondis-je. « Eh bien, il s’agissait d’un diable ! »[68]

Remède 93 : Réciter la Sourate La Vache.

D’après Abu Hourayrah, le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Ne faites pas de vos maisons des tombes, certes Satan fuit de la maison
dans laquelle est lue la Sourate La Vache ».[69]

Remède 94 : Réciter les deux derniers versets de la sourate La Vache.

D’après Abu Moussa al-Ansari, le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Celui qui récite les deux derniers versets de la Sourate La Vache la


nuit, cela lui suffira. »[70]

Remède 95 : Réciter les trois premiers versets de la Sourate Ha-Mim[71]


avec le verset du Trône.

« Hâ-Mîm Le Coran est une révélation d’Allah, le Tout-Puissant,


l’Omniscient, Celui qui pardonne les péchés de Ses serviteurs et accepte
leur repentir, Celui dont le châtiment est terrible et les dons
incommensurables. Il n’est de divinité digne d’être adorée que Lui et
c’est à Lui que tout fera retour. »[72]

D’après Abu Hourayrah, le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Quiconque récite Ha-Mim jusqu'au verset « c’est à Lui que tout fera
retour. », ainsi que le verset du Trône lorsqu'il atteint le matin, sera protégé
par eux jusqu'au soir. Et quiconque les récite lorsqu'il atteint le soir sera
protégé par eux jusqu'au matin. »[73]

Bien que ‘Abd al-Rahman al-Moulaki ait été critiqué concernant sa


mémoire, ce hadith est renforcé par celui du verset du Trône.

Remède 96 : Répéter cent fois :

« Nulle divinité n’est digne d’être adorée en dehors d’Allah seul. Il n’a
aucun partenaire ni associé. À Lui la royauté, à Lui la louange, Il est capable
de tout. »

Le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Celui qui dit cent fois dans une journée :

« Nulle divinité n’est digne d’être adorée en dehors d’Allah seul. Il n’a
aucun partenaire ni associé. À Lui la royauté, à Lui la louange, Il est
capable de tout. »

aura la récompense de celui qui aura affranchi dix esclaves. Cent


bonnes actions lui seront inscrites, cent péchés lui seront effacés et ces
paroles seront pour lui une protection contre Satan la journée durant
jusqu’au soir. En outre, personne n’aura accompli une œuvre meilleure
que la sienne à part celui qui en récite davantage. »[74]
Il s'agit donc d'une grande protection, avec de nobles bénéfices et des
profits accessibles pour celui à qui Allah l’a facilitée.

Remède 97 : L’évocation abondante d'Allah.

Le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Allah a prescrit à [au Prophète] Jean (paix sur lui) cinq paroles et lui a
ordonné de les appliquer et de les faire appliquer aux Enfants d’Israël.
Jean (paix sur lui) voulut retarder cela. Alors, Jésus (paix sur lui) lui dit
:
« On t’a prescrit cinq paroles que tu dois mettre en application et que tu
dois faire appliquer aux Enfants d’Israël. Si tu ne le fais pas, je le ferais. ».
Jean (paix sur lui) lui répondit : « Ô mon frère ! Si tu le fais avant moi,
je crains d’être châtié ou que la terre ne m’engloutisse ! »
Jean (paix sur lui) rassembla alors les Enfants d’Israël à Bayt Al-
Maqdis jusqu’à ce que le temple soit rempli, s’assit sur la chaire, loua
Allah et fit Ses éloges, puis leur dit :

« Allah m’a prescrit cinq paroles en m’ordonnant de les mettre en


application et de vous ordonner de les appliquer.

- La première est que vous adoriez Allah sans Lui donner d’associé.

L’exemple de cela est comme celui qui achète un esclave avec ses biens
d’or ou d’argent, mais cet esclave se met à travailler pour un autre que son
maître et à lui donner sa récolte ; qui parmi vous serait heureux que son
esclave agisse de cette manière ? Ainsi, c’est Allah qui vous a créés et qui
assure votre subsistance. Adorez-Le donc et lui associez rien.

- La deuxième est que je vous ordonne d’accomplir la prière.

En effet, Allah se tourne vers Son serviteur qui prie tant que celui-ci ne
détourne pas son visage. Aussi, lorsque vous priez, ne détournez pas vos
visages.
- La troisième est que je vous ordonne de jeûner.

L’exemple de cela est celui d’un homme qui possède une bourse remplie
de musc et qui se trouve au milieu d’un groupe de gens. Tous sentent alors
l’odeur du musc. Or, l’haleine du jeûneur est plus agréable pour Allah que
l’odeur du musc.

- La quatrième est que je vous ordonne de faire l’aumône.

L’exemple de cela est celui d’un homme emprisonné par des ennemis
qui lui ont attaché les mains derrière le cou et s’apprêtent à l’exécuter. Il
leur dit alors : « Accepteriez-vous que je me rachète ? ». Il se racheta donc
progressivement jusqu’à retrouver sa liberté.

- La cinquième est que je vous ordonne de mentionner Allah


abondamment.

L’exemple de cela est celui d’un homme poursuivi par des ennemis et
qui se réfugie dans une forteresse. Or, c’est dans l’évocation [d’Allah] que
l’homme est le plus à l’abri du diable. » »

Le Messager d’Allah (paix sur lui) dit ensuite :

« Moi aussi, je vous ordonne d’accomplir cinq choses qu’Allah m’a


prescrites.
Ce sont : L’attachement au groupe (des musulmans), l’obéissance, la
soumission, l’émigration [pour Allah] et le combat sur le sentier d’Allah.
Celui qui se sépare du groupe d’un empan se défait des liens de l’Islam à
moins qu’il ne revienne, et celui qui invoque à la manière de l’époque
antéislamique servira de pierre pour l’Enfer. ».
On lui dit : « Ô Messager d’Allah ! Même s’il jeûne et prie ? »
Il leur répondit : « Même s’il jeûne, prie, et prétend être musulman !
Appelez les musulmans par leurs noms, par les noms qu’Allah leur a
donnés, les musulmans, les croyants et les serviteurs d’Allah. »[75]

Dans ce hadith, le Prophète (paix sur lui) nous informe que le serviteur ne
peut se protéger du diable que par le rappel d'Allah. C’est d’ailleurs
exactement ce à quoi fait allusion la sourate Les Hommes - cette sourate le
décrit (le diable) comme un être qui se retire lorsque le serviteur se souvient
d'Allah.

En revanche, lorsque la personne oublie Allah, Satan lance des


insufflations dans son cœur. Elles sont le début de tout mal. Ainsi, il n'y a
aucune protection contre Satan meilleure que l’évocation d'Allah.

Remède 98 : Les ablutions et la prière.

Elles forment les plus grandes protections contre le diable, surtout dans les
moments de colère ou de désir.

En effet, la colère et les désirs sont des feux dans le cœur du fils d'Adam.

Le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Prenez garde ! La colère est une braise dans le cœur du fils d'Adam,
comme on le voit à la rougeur de ses yeux et au gonflement de ses veines
jugulaires. Donc, celui qui sent quelque chose de cela, qu'il se cramponne
au sol »[76].

Et il (paix sur lui) a dit :

« En vérité, le Satan a été créé à partir du feu et le feu ne s'éteint qu'avec


de l'eau. »[77].

Donc, le serviteur n'éteint pas la braise de la colère et des désirs avec quoi
que ce soit de comparable aux ablutions et à la prière. Ils sont des feux, et les
ablutions éteignent le feu.

De plus, si la prière est empreinte d'humilité, de concentration et qu'elle est


tournée vers Allah, alors toutes les traces de colère et de désirs disparaîtront.

Il s’agit d’une chose qui a été expérimentée et qui est trop connue pour
nécessiter des preuves.
Remède 99 : Retenir le regard, éviter les paroles et la nourriture
excessives, et ne pas fréquenter les gens de manière exagérée.

Le diable s'empare du fils d'Adam par ces quatre portes.

Le regard errant transporte l'image vers le cœur, puis distrait l'esprit par
elle. La tentation commence donc par un regard curieux.

Le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Le regard est une flèche empoisonnée parmi les flèches d'Iblis. Ainsi,
quiconque baisse son regard pour Allah, Allah lui accordera une douceur
qu'il trouvera dans son cœur jusqu'au jour où il Le rencontrera »[78].

Beaucoup de grandes épreuves se produisent par le biais du regard.


Combien d’entre eux ont abouti à la destruction ! Le regard errant est le socle
de la désolation.

Quant au bavardage excessif, il ouvre au serviteur les portes du mal, qui


sont autant d'entrées pour Satan. S'abstenir de parler excessivement ferme
toutes ces portes. Combien de guerres ont commencé à partir d'une seule
parole ?!

Mou'adh dit [un jour] : « Ô Messager d'Allah ! Donc quel est le meilleur
acte ? »
Le Prophète (paix sur lui) sortit sa langue et mit son doigt dessus.
Mou'adh dit alors : « Ô Messager d'Allah ! Est-ce que nous serons jugés
pour tout ce que nous disons et cela est inscrit contre nous ? »
Le Prophète (paix sur lui) tapa plusieurs fois sur l'épaule de Mou'adh et
dit : « Que ta mère te perde ô Ibn Jabal[79] ! Et qu'est-ce qui va renverser les
gens sur leurs visages dans le Feu de la Géhenne si ce n'est ce que leurs
langues ont récolté ?! ».[80]

Anas ibn Malik a rapporté :


« Un homme mourait au milieu de ses amis. L’un d’entre eux lui dit :
« Reçois la bonne nouvelle du Paradis ».
Le Messager d'Allah (paix sur lui) dit alors : « Tu n’en sais rien. Peut-
être qu'il parlait de ce qui ne le concernait pas ou qu'il était avide de ce qui
ne le diminuait pas. »[81]

La plupart des péchés naissent d'un regard excessif et d'un excès de parole.

Ces deux portes sont les entrées les plus vastes pour le diable. En effet, les
ouvertures de ces deux portes ne sont jamais comblées, contrairement au
désir de l'estomac. Lorsqu’un individu remplit son estomac, il ne désire plus
de nourriture. Quant à l'œil et à la langue, si tu ne les surveilles pas, ils ne
s'apaiseront jamais.

Les Pieux Anciens avaient l'habitude de mettre en garde contre l'excès de


regard et de parole. Ils disaient :

« Il n'y a rien sur la face de la terre qui mérite plus d'être emprisonné que
la langue »[82].

Quant à l'excès de nourriture, il est un appel à de nombreux maux, car il


incite le corps aux péchés tout en le rendant trop paresseux pour l'adoration.
Or, ces deux maux sont déjà suffisants.

Combien de péchés ont été commis en raison d'un estomac plein et d'une
consommation excessive de nourriture ?! Combien d'actes d'adoration n'ont
pas été accomplis à cause de la gourmandise ?!

Celui qui se protège contre le mal de son estomac a été protégé d'un grand
danger. Le diable obtient un plus grand pouvoir sur celui qui remplit son
estomac. Ainsi, il est mentionné dans certains textes : « Ralentissez le
mouvement du diable avec le jeûne. ».

Le Prophète (paix sur lui) a dit :

« L’homme n'a jamais rempli de récipient plus mauvais que le ventre. Il


suffit au fils d'Adam de quelques bouchées afin qu'il tienne son dos droit et
s'il ne peut se contenter de cela alors le tiers pour la nourriture, le tiers
pour sa boisson et le tiers pour sa respiration. »[83].

Si le seul préjudice du remplissage de l'estomac était qu'il entraîne une


indifférence au souvenir d'Allah, cela serait suffisant comme mal. En effet, si
le cœur est insouciant d'Allah pendant une heure, le diable se jettera sur lui.

Quant à la fréquentation excessive des gens, c'est une maladie incurable


qui engendre tous les maux.
Combien de bénédictions ont été arrachées à cause de ce mélange ?!
Combien d'animosités ont été cousues et plantées dans les cœurs, combien de
querelles pouvant arracher des montagnes demeurent dans les cœurs pour
cette raison ?!

Une fréquentation excessive des gens est synonyme de destruction dans


cette vie et dans l'autre. Il convient de se mêler à eux uniquement lorsque cela
est nécessaire.

Il existe quatre catégories de gens en matière de fréquentation. Si tu les


confonds et que tu ne fais pas de différence entre elles, le mal s'abattra sur toi.

La première catégorie : elle inclut ceux qui sont à l’image de la nourriture :


tu ne peux pas te passer d'eux, jour et nuit.

Lorsque tu assouvis ton besoin d'eux, tu les quittes. Quand tu en as à


nouveau besoin, tu les fréquentes. C'est une constante. Ils sont plus chéris que
le soufre rouge. Ils sont ceux qui ont la connaissance d'Allah, de Ses ordres,
des complots de Son ennemi, des maladies du cœur et de leurs remèdes. Ils
sont ceux qui sont sincères envers Allah, Son Livre, Son Messager et les
créatures. Les côtoyer est toujours profitable.

La deuxième catégorie : elle inclut ceux qui sont à l’image d’un


médicament : tu en as besoin lorsque tu es malade.

Tant que tu es en bonne santé, tu n'as pas besoin de les fréquenter. Il s’agit
des gens que tu dois rencontrer pour mieux vivre et obtenir ce dont tu as
besoin en matière de commerce, de conseils et de médecine. Lorsque tu as
satisfait ton besoin, ne te mêle plus à eux.
La troisième catégorie : elle inclut ceux qui sont à l’image d’une maladie :
si on te force à les fréquenter, tu souffriras jusqu’à mourir.

Le fait de se mêler à certains d'entre eux est comparable à une maladie


incurable ou à une maladie chronique. Ce sont ceux qui ne te sont d'aucun
profit dans la religion ou la vie mondaine. Au contraire, il est inévitable que
ta religion et ta vie mondaine soient détruites ou au moins l'une d'entre elles.

Les fréquenter est à l’exemple d’une rage de dents : si tu retires la dent, la


douleur disparaît. Ils sont tels la fièvre. Ils sont ces individus pénibles,
détestables. Ils ne savent pas comment dire les choses et t'en faire profiter ni
comment se taire pour que tu leur sois utile. Ils ne se connaissent pas
suffisamment pour se mettre à leur place. Chaque fois qu'ils parlent, ils se
considèrent comme un parfum raffiné qui rafraîchit l'assemblée.

La quatrième catégorie : elle inclut ceux qui sont à l’image du poison :


quiconque se mélange à eux est complètement détruit.

Cette catégorie est extrêmement répandue, qu'Allah n'augmente pas leur


nombre. Ce sont les gens de l'innovation et de l'égarement, ceux qui bloquent
la Sounnah du Messager d'Allah (paix sur lui). Ils appellent à s'y opposer et
détournent les gens du chemin d'Allah. Ils mettent l'innovation à la place de
la Sounnah et la Sounnah à la place de l'innovation, le bien à la place du mal
et le mal à la place du bien.

Si tu répands le monothéisme parmi eux, ils disent : « Tu rabaisses le statut


des hommes vertueux ! ».
Si tu diffuses le suivi de la Sounnah du Messager d'Allah (paix sur lui) au
sein d’eux, ils disent : « Tu as négligé les Imams qui doivent être suivis ».
Si tu décris Allah comme Il se décrit Lui-même et comme Son Messager
(paix sur lui) le décrit, sans dépasser les limites appropriées ni être laxiste, ils
disent : « Tu L'assimiles à la création ! ».
Si tu ordonnes ce qu'Allah et Son Messager (paix sur lui) ordonnent et
interdis ce qu'Allah et Son Messager (paix sur lui) interdisent, ils disent :
« Tu es un fauteur de troubles ! ».
Si tu suis la Sounnah et que tu délaisses ce qui s'y oppose, ils disent : « Tu
fais partie des gens de l’innovation et de l'égarement ! ».

Si tu quittes ce sur quoi tu es, puis que tu suis leurs désirs, alors auprès
d'Allah tu seras parmi les perdants et selon eux tu seras un hypocrite ! Par
conséquent, sois ferme dans la recherche de l'agrément d'Allah en les mettant
en colère, et ne te soucie pas de leurs critiques.

Celui qui dispose d'une protection sur son cœur qui le préserve de ces
quatre éléments - le regard excessif, la parole, la nourriture et la fréquentation
des gens - puis qui utilise ce que nous avons mentionné pour se protéger
contre le diable, aura remporté sa part de réussite, fermé une porte du Feu de
l'Enfer et ouvert une porte de la miséricorde dans laquelle il sera immergé.

Allah est celui qui accorde le succès. Il n'y a aucun autre Seigneur que Lui
et nulle divinité n’est digne d'être adorée en dehors de Lui.
Nos autres éditions
100 Trésors de l’Islam : principes du Coran et de la Sunna pour une
vie meilleure — Samir Doudouch

La Guérison des Âmes — Ibn Al-Jawzi

Les Bienfaits de l’Épreuve — Al ‘Izz ibn ‘Abd Al-Salam & Ibn Al-
Qayyim

Le Réveil des Cœurs — Ibn Al-Jawzi

Tafsir Sourate Al-Fatiha — Ibn Al-Qayyim & d’autres

Le Livre de L’Amour — Ibn Taymiyya

La Piété envers les Parents — Ibn Al-Jawzi

Le Livre du Comportement — Ibn Qudamah

Le Bonheur Véritable – Ibn Al-Qayyim

La Vie d’Ici-Bas – Ibn Qudamah

Le Livre du Repentir – Ibn Hazm

Le Livre de la Vertu – Ibn Qudamah

Les Maladies du Cœur – Ibn Qudamah

La Confiance en Allah – Ibn Qudamah

Le Droit Chemin – Ibn Taymiyyah

Les Qualités du Croyant – Ibn Hibban


Conseils du Prophète – Ibn Rajab

Les Bases de l’Islam – Abu Bakr al-Ajurri

La Vie du Prophète – Al-Nawawi

Les Bases de la Foi – Ibn Baz & Al-‘Abbad

Allah, l’Unique – Ibn Baz & Al-‘Abbad


[1]
Note du traducteur : d'après Abou Houreyrah (qu'Allah l'agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit : «
Notre Seigneur descend chaque nuit vers le ciel de la vie d'ici-bas lorsqu'il reste le dernier tiers de la
nuit. Il dit alors : « Qui est-ce qui M'invoque, que Je l'exauce ? Qui est-ce qui Me demande, que Je
lui donne ? Qui est-ce qui implore Mon pardon, que Je lui pardonne ? » ». (Rapporté par al-Boukhari
& Muslim).
[2]
Sourate 13 : Le Tonnerre, verset 11.
[3]
Traduction approchée du sens des versets.
[4]
Sourate 35 : Al-Fatir (Le Créateur), verset 28.
[5]
En se sentant à l’abri de Son Plan.
[6]
Sourate 104 : Le Médisant, versets 6-7.
[7]
Sourate 83 : Les Fraudeurs, verset 14.
[8]
Rapporté par al-Tirmidhi. Authentifié par al-Albani.
[9]
Sourate 46 : Les Dunes, verset 20.
[10]
Sourate 35 : Le Créateur, verset 10.
[11]
Sourate 7 : al-A’raf, verset 40.
[12]
Note du traducteur : un registre inscrit pour les pieux.
[13]
Sourate 42 : La Concertation, verset 30.
[14]
Sourate 2 : La Vache, verset 216.
[15]
Sourate 4 : Les Femmes, verset 19.
[16]
Sourate 22 : Le Pèlerinage, verset 11.
[17]
Rapporté par Abu Dawoud. Authentifié par al-Albani.
[18]
Sourate 24 : La Lumière, versets 30-31.
[19]
Sourate 24 : La Lumière, verset 35.
[20]
Note du traducteur : Abu al-Fawaris Shah Shuja’ al-Karmani était le fils d’un roi, mais il a
délaissé ce bas-monde. Il est mort avant l’an 300 de l’Hégire.
[21]
Sourate 63 : Les Hypocrites, verset 8.
[22]
Sourate 3 : La Famille d’Imran, verset 139.
[23]
Sourate 35 : Le Créateur, verset 10.
[24]
Note du traducteur : selon la définition des spécialistes du droit musulman, l’invocation du qunût
désigne une invocation à réciter à un moment précis pendant la prière en ayant la posture debout.
[25]
Rapporté par Abu Dawud. Authentifié par al-Albani.
[26]
Rapporté par al-Boukhari.
[27]
Sourate 18 : La Caverne, verset 28.
[28]
Rapporté par Muslim.
[29]
Rapporté par Muslim.
[30]
Sourate 83 : Les Fraudeurs, verset 14.
[31]
Sourate 10 : Jonas, versets 96-97.
[32]
Sourate 6 : Les Bestiaux, verset 111.
[33]
Sourate 10 : Jonas, verset 101.
[34]
Sourate 23 : Les Croyants, verset 47.
[35]
Sourate 39 : Les Groupes, verset 22.
[36]
Sourate 6 : Les Bestiaux, verset 125.
[37]
Rapporté par al-Naysaburi dans al-Mustadrak ‘ala al-Sahihayn.
[38]
Rapporté par al-Boukhari.
[39]
Sourate 113 : L’Aube naissante, verset 5.
[40]
Sourate 14 : Abraham, verset 39.
[41]
Sourate 40 : Le Pardonneur, verset 56.
[42]
Sourate 3 : La Famille d’Imran, verset 120.
[43]
Rapporté par Ahmad. Jugé authentique.
[44]
Sourate 22 : Le Pèlerinage, verset 60.
[45]
Sourate 65 : Le Divorce, verset 3.
[46]
Sourate 65 : Le Divorce, verset 3.
[47]
Sourate 38 : Sad, versets 82-83.
[48]
Sourate 16 : Les Abeilles, versets 99-100.
[49]
Sourate 12 : Joseph, verset 24.
[50]
Sourate 57 : Le Fer, verset 21.
[51]
Sourate 42 : La Concertation, verset 30.
[52]
Sourate 3 : La Famille d’Imran, verset 165.
[53]
Rapporté par Ahmad. Authentifié par al-Albani.
[54]
Sourate 41 : Les Versets Détaillés, versets 34 à 36.
[55]
Sourate 28 : Le Récit, verset 54.
[56]
Abdullah a dit : « [C'est] comme si je voyais le Prophète (paix sur lui) parler de l'un des
Prophètes dont le peuple l'avait battu et fait saigner, alors qu'il nettoyait le sang de son visage et
disait : « Ô Allah ! Pardonne à mon peuple, car il est ignorant » ». Rapporté par al-Boukhari.
[57]
Rapporté par Muslim.
[58]
Sourate 10 : Jonas, verset 107.
[59]
Rapporté par al-Tirmidhi. Authentifié par al-Albani.
[60]
Sourate 41 : Les Versets Détaillés, verset 36.
[61]
Sourate 7 : Al-A’raf, verset 200.
[62]
Sourate 41 : Les Versets Détaillés, verset 36.
[63]
Sourate 7 : Al-A’raf, verset 199.
[64]
Rapporté par al-Boukhari
[65]
Rapporté par Abu Dawud.
[66]
Rapporté par al-Boukhari.
[67]
Rapporté par Abu Dawud.
[68]
Rapporté par al-Boukhari.
[69]
Rapporté par al-Tirmidhi.
[70]
Rapporté par al-Boukhari.
[71]
Sourate Ha-Mim fait référence à la Sourate 40 : Le Pardonneur.
[72]
Sourate 40 : Le Pardonneur, versets 1 à 3.
[73]
Rapporté par al-Tirmidhi.
[74]
Rapporté par Muslim.
[75]
Rapporté par Ahmad. Authentifié par al-Albani.
[76]
Rapporté par al-Tirmidhi.
[77]
Rapporté par Abu Dawud.
[78]
Rapporté par al-Hakim.
[79]
Note du traducteur : les arabes utilisent comme formule de réprobation ce genre d'expression dont
le sens apparent n'est pas voulu.
[80]
Rapporté par Ahmad. Authentifié par al-Albani.
[81]
Rapporté par al-Tirmidhi.
[82]
Cette parole est celle de ‘Abdullah ibn Mas’ud, rapporté dans al-Zuhd d’Ibn Abi ‘Asim.
[83]
Rapporté par al-Tirmidhi. Authentifié par al-Albani.

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