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La Musique sacrée

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque municipale de Toulouse


. La Musique sacrée. 1912-07-01.

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N<« 7&8 JUILLET & AOUT 1912 11« Année

SOMMAIRE :
TEXTE : Les cadences psalmodiques, Léon Préchantre. — Les orgues de Saint-Pierre de Rome, Ch. Widor. — Con-
grès de l'Association Sainte-Cécile. — Chronique musicale : Les Livres et les OEuvres, T. Cheminât. — Un
cinquantenaire d'organiste. — Nécrologie : P. A. Dechevrens, s. j. et Orner Guiraud. — Notre Musique. —
Bibliographie. — Annonces.
MUSIQUE : Six pièces inédites pour orgue ou harmonium, par Ch. Collin et Ch.-A. Collin. — Prière, de J. Guy-Ropartz.

on se sert de lettres différentes pour les distinguer


Les Cadences Psalmodiques les unes des autres ; l'on ajoute môme un exposant
à la lettre répétée ; ainsi dans le Cantorinus on
trouve g2, g3, a2, a3,. Enfin, en plus de la lettre qui
Toulouse, 16 juin 1912. se trouve au commencement de l'antienne, on se
sert, à la fin de la môme antienne, des abréviations
Mon cher Ami,
e, u, o, u, a, e, pour désigner soeculorum. Amen.
Je veux vous parler aujourd'hui des cadences Les cadences psalmodiques ont toutes été mode-
psalmodiques qui constituent le vrai chant du lées sur les types syllabiques suivants : le type dis-
psaume. syllabique ou spondée tonique : mêis, — et le type
Les cadences psalmodiques sont les notes ou tétrasyllabique ou dispondée : corde méo.
groupes de notes qui terminent la première et la Le premier a donné naissance aux cadences mu-
seconde partie du verset. sicales à un accent : (' •), et le second aux cadences
La flexe que recommandele Cantorinus Vatican musicales à deux accents :{'•'•)
n'est qu'une interruption dans le récitatif ; on ne Les médiantes et finales ont donc été naturelle-
doit pas la considérer comme une cadence propre- ment classées en cadences à un accent et en cadences
ment dite. Autrefois, dans quelques églises, la flexe à deux accents.
constituait une double médiation qui s'exécutait Ces mélodies types, vrais moules rythmiques,
comme celle des versets non divisés. C'était altérer auxquels doivent s'adapter les mots dans le chant
la forme véritable de la psalmodie. des psaumes, ne varient jamais, elles ne cèdent au
Par quoi les cadences psalmodiquessont-elles in- texte que quand elles se trouvent en présence d'un
diquées dans les livres de chant ? Au début de dactyle (Dominus) au lieu d'un spondée (mets).
chaque antienne, le ton de l'antienne et du psaume L'étude pratique des cadences dans les psaumes
correspondant se trouve indiqué par un chiffre et ne peut se faire que dans les Méthodes développées,
la cadence finale par une lettre. On emploie les ma- comme celles de Dom Sunol, à laquelle j'ai em-
juscules, si la dernière note de la terminaison est la prunté quelques-uns des principes ci-dessus énon-
même que la finale du mode ; les minuscules, si cés. Le Cantorinus donne les règles générales pour
elle n'est pas la même. De plus, quand dans un chaque ton de la psalmodie, les méthodes en indi-
mode il y a deux cadences finales sur la môme note, quent les applications de détail.
26 LA MUSIQUE SACRER
.

Les médiantes sont au nombre de neuf, une pour ment raison ». Ainsi prophétisait, en 1908, l'abbé
chaque mode, le Peregrinus compris. Piérard (Psautier-Vespéral, p. 8).
Les finales s'élevaient, dans les livres de Soles- Le rôle de prophète est difficile à tenir.
mes au nombre de vingt-six, à savoir : Les événements donnent souvent un démenti
6 pour le 1er ton ;
humiliant.
Je suis toujours
1
— 2« —
S — 3° - Votre bien dévoué,
4 _ 4» _ Léon PRÉCHANTRE
1
-- Se —
1
— 6e —
5 7e —
lies Orgues «le Saint-Pierre «le Borne

2 — Se —
1 Peregrinus. Un Comité mondial s'étant formé pour offrir au Sou-
— verain Pontife, Sa Sainteté Pie X, des orgues monumen-
Dans les éditions abrégées, en usage en France tales pour la Basilique de Saint-Pierre, le projet, bien
qu'accueilli favorablement, n'en resta pas moins en sus-
et à l'étranger, il y avait des médiantes et des fina- pens par suite des nécessités architectoniques qui impo-
les en bien plus grand nombre, quelques-unes fran- saient une harmonie complète entre ce projet et l'ensem-
chement mauvaises, d'autres simplement étrangè- ble si merveilleux du plus grand et du plus beau temple
de la Chrétienté. La Fabrique de Saint-Pierre, après un
res à la psalmodie grégorienne. A. de la Fage en long échange d'observalions, vientenim d'accepter défini-
fait l'énumération détaillée. tivement et complètement le projet présenté par le Co-
mité. S. E. le Cardinal Archiprêlre de Saint-Pierre en a
11 compte 52 formules de terminaisons
pour le informé récemment le Comité.
1er ton ; 10 pour le 2° ton ; 34 pour le 3e ton ; 40 Le Comité français ayant à sa tête S. E. le cardinal
pour, le 4e ton ; 14 pour le ou ton ; 8 pour le 6e ton ; Amette, archevêque de Paris, comprend, entre autres no-
tabilités marquantes, M. Ch. Widor, organiste de Saint-
20 pour le 7e Ion ; 16 pour le 8° ton. Dans un pa- Sulpice. On lira avec intérêt l'article si richement docu-
ragraphe particulier, il étudie les psalmodies irré- menté que le maestro a consacré au projet pontifical :
gulières qui vont jusqu'au nombre de douze. Vient C'est un événement considérable clans l'histoire
un autre paragraphe sur les psalmodies bisallernécs de l'art : Pie X désirant que l'on construise un ins-
ettrisallernèes. « Il n'eut pas été impossible, ajoute trument monumental dans Saint-Pierre, a agréé,
le docte musicologue, de rassembler un plus grand sauf certaines réserves de détail, le projet conçu
nombre de psalmodies irrégulières, mais celles que en 1868, par Cavaillé-Col et très favorablement ac-
- nous avons données suffisent pour bien faire com- cueilli successivement par Pie IX et Léon XIII.
prendre en quoi elles s'éloignent des formes établies. Une lointaine tradition défendait, dit-on, toute
On voit qu'au lieu d'une dominante unique elles en musique instrumentale devant le Pape. Il ne fallait
•Ont deux, que leur médiation et leur terminaison ni toucher aux murs de Michel-Ange en les agré-
dépassent quelquefois l'étendue fixée et surtout mentant d'une tribune, ni les exposer à un formi-
qu'elles ont presque toujours je ne sais quelle tour- dable poids de deux ou trois cent mille kilogram-
-nure moderne qui, même à l'égard'de celles qui mes. L'amplitude du vaisseau s'opposait à toute
ne sont pas sans mérite et de quelques-unes qui polyphonie syinphonique... Etquantité d'autres ob-
ont une valeur bien réelle, les laisse bien loin des jections que Pie X vient de réduire à leur juste va-
antiques, vénérables et inimitables formules de l'É- leur.
glise romaine. » La tradition cependant était démentie par l'his-
Le Cantorinus Vatican remet en usage quelques toire : il y eut, en effet, autrefois à Saint-Pierre,
terminaisons des 1er, 3° et 4? tons que le Directo- des orgues et des organistes célèbres. Le jour où
rium de Guidetti avait abandonnées. Frescobaldi inaugura ses fonctions, plus de 30. 000
Ce qui a mécontenté l'école de Solesmes c'est admirateurs accoururent (1608-1614) et Frescobaldi
qu'il réhabilite pour les 2% 5" et 8? tons la médiante eut de nombreux successeurs longtemps reconnus
rompue condamnée comme une aberration rythmi- comme les premiers artistes de leur époque. Quant
que. « Son agonie sera peut-être longue, mais un à l'architecture et aux murs mêmes, on les respec-
brin d'attention et de bonne volonté en aura finale- tera : au lieu d'être placé au-dessus du portique,
LA MUSIQUE SACRÉE 27

l'orgue restera isolé, soit vers le fond du transept, i| déro,


déi 10.000 ou 11.000 comme l'Albert-Hall. Si
soit dans un des arceaux de la nef les plus rappro- !
Mozart
Me vivait en 1912, croyez-vous qu'il dédaigne-
chés de la Confession, sans adhérence quelconque rait
rai nos cuivres, nos percussions, tout ce qui con-
avec les murs ou avec le sol. 11 pourra être déplacé, tri
tribue à l'éclat de la symphonie moderne, qu'il ne
mobile, comme le demande le Saint-Père. transformerait
tr; pas sa manière ?
La difficulté pour un instrument sonore de rem- Admirable, incomparable, la polyphonie de Pa-
plir une aussi vaste nef, c'est affaire à l'intelligence lestrina
les dans la chapelle Sixtine; effacée, décevante
et à l'expérience du constructeur. Si les fameusep da dans Saint-Pierre. Le plain-chant lui-même, le
trompettes d'argent se font entendre, quelle que fo formidable unisson des voix, y paraît maigre
soit la foule enlassôe sous la coupole, les jours de n'étant n' point soutenu par les basses d'un grand
cérémonie pontificale, des tuyaux d'orgue auront or orgue, ainsi qu'on, a pu le conlaster à l'époque des
certainement une sonorité plus puissanle encore e| fô fêtes du Congrès grégorien. L'impression fut alors
plus imposante. unanime,
ut tous les assistants étaient d'accord pour
Un tuyau d'orgue n'est autre qu'une trompette en ei témoigner, et celte impression, nul doute que
obéissant à une pression artificielle ; l'idée de rem- Pie P X ne l'ait non moins profondément ressentie
placer les poumons humains par une soufflerie ne -dans -
ai son âme de Pontife et d'artiste ; c'est à cette
saurait guère être qualifiée de moderne, car elle re- impression
il que nous devrons sans doute la réalisa-
monte à plus de deux mille ans, née en Egypte, à tion ti du projet de 1868, la construction d'un orgue
Alexandrie. aux
a sonorités éclatantes, aux basses profondes, ca-
Suétone rapporte que, sous l'empire de Néron, on pables p de soutenir et accompagner vingt ou trente
vit apparaître, à Rome, un instrument extraordi- mille n poumons humains, un instrument miehel-an-
naire : des tuyaux chantant sous l'action du vent ggesque, digne du monument.
comprimé par l'intrusion de l'eau dans un réservoir Cavaillô-Col a été très justement surnommé le
d'air. Saint Jean Chrysoslome remarque le profond père \: de l'orgue moderne ; non seulement-il a fondé
silence des spectateurs ëcouUml Vhydraulis. « Con- une VJ école sans rivale, formant lui-même des ingé-
sidérez, dit Tertullien, cette machine étonnante et nieurs r spéciaux, harmonistes et mécaniciens, d'une
magnifique, cet orgue hydraulique composé de tant. 1habileté universellement reconnue, mais vivan^
de pières et parties différentes formant un assein- dans c l'intimité des physicienset mathématiciens les
blage varié de sons, ce grand nombre de tuyaux; plus i illustres de son temps ; lié avec llelmhotz,
et cependant cet ensemble qui ne forme qu'un seul1 Léon 1 Foucault, Dessaint, Lissajous, etc., savant
et môme instrument. » L'obélisque de Théodore ài 1lui-même, il a découvert plusieurs lois acoustiques
Constantinople, le monument du musée d'Arles,, — rapport entre la longueur et le diamètre-d'un
quantité de terres cuites trouvées à Carthage nouss tuyau, théories des flûtes harmoniques, — inventé
représentent des orgues antiques. Toutes nous lais- I1 l'appareil qui analyse et décompose le son,- apprécié
sent voir l'exécutant, sa tète dépassant les tuyaux, j et vulgarisé le moteur Barker, admirable moyen de
ce qui nous indique l'exiguïté relative de l'instru- transmission de la'touche au tuyau.
ment d'alors. Quoique toujours fort aimablement accueilli par
Tout change, tout se transforme, tout s'agrandit.L. Pie IX et Léon XIII, Cuvaillé-Col mourut en 1899;
Les moyens d'autrefois ne suffisent plus àdesoreil- l- sans avoir pu obtenir l'approbation définitive de
les habituées aux sonorités de l'orchestre ; or, si si ses plans, la réalisation de son rêve. Toutefois, loin
cet. orchestre a fait les progrès que l'on sait, s'il a d'être abandonne, le projet continuait à rester en
décuplé ses richesses en moins d'un siècle, c'est st discussion, et voici que Pie X va le réaliser. La
que, depuis moins d'un siècle, les dimensions de le grande école d'orgue des Frescobaldi et des Scarlatti
nos salles de concerts et de théâtres.ont été décu- i- qui, jadis, a enfanté l'école allemande dont Bach
plées. Mozart écrivait pour trois ou quatre cents ts est la gloire immortelle va maintenant renaître à
auditeurs ; son orchestration s'équilibrait au plus JS Rome, car ce sont les beaux instruments qui font
juste avec les grêles sonorités du clavecin ; il les grands organistes. Nul doute que le futur orga-
n'était point alors question de salles de musique ne nistede-Saint-Pierre ne devienne un célèbre «hef
contenant 4.OO0 ou 5.000 places, comme le Troca- a- d'école, auprès-duquel viendront prendre conseil
28 TA MUSIQUE SACRÉE

tous les jeunes talents, à quelque nationalité qu'ils Mercredi soir, à la réunion pour le renouvelle-
appartiennent. ment des charges,le P. Desanti a été réélu président
Ce sera une grande joie pour les pèlerins, accou- par la quasi unanimité des 365 votants.
rus du monde entier, d'entendre dans l'immense Jeudi, jour de clôture, eut lieu une messe de
nef la grande voix des orgues qui parlent à l'âme Requiem pour les sociétaires défunts ; puis la réu-
avec tant de puissance. Et dans les circonstances nion solennelle de clôture se tint sous la présidence
que nous traversons, cette voix sera, en quelque d'honneur du cardinal Agliardi. Le P. Desanti lut
sorte, celle de la chrétienté tout entière élevant de nombreusesadhésions et les voeux du Congrès.
vers le ciel la prière qui parle des souflrances de Le maestro Boezi, directeur de la Maîtrise de Saint-
l'Eglise et du Pontife qui préside avec tant de force Pierre, lut ensuite l'éloge du maestro Capocci, mort
et de calme à ses éternelles destinées. le 25 juillet dernier, qui était le directeur dé la maî-
Ch. WIDOR. trise de Saint-Jean-de-Latranetfut un des premiers
pionniers de la réforme et un des chefs de la musi-
que d'orgue.
Congrès de l'Association Sainte-Cécile A midi, eut lieu dans la salle du Consistoire,
l'audience solennelle des congressistes. Le cardinal
Rampolla, protecteur de l'Association Cécilienne,
Le mardi, 16 avril, a été inauguré, dans la exprima éloquemment
au Pape les sentiments des
grande salle du palais de la Chancellerie, le Con- congressistes, leur affection filiale
pour celui qui re-
grès national de l'Association Sainte-Cécile pour le présente
b j au plus haut degré la paternité du Père
chaut grégorien et la musique sacrée. Y assistaient céleste, leur vénération de savants pour le digne
le cardinal Richelmy, archevêque de Turin, et de
successeur de Grégoire le Grand, leur reconnais-
nombreux évoques et prélats, les délégués ré-
sance et leurs résolutions à l'auguste promoteur de
gionaux et diocésains de l'Association cécilienne. 1
la restauration de la musique sacrée.
Un discours fut prononcé par le P. Desanti, de la Le Pape répondit en remerciant le cardinal de ses
Giviltà Cattolica, président de l'Association. Puis,
affectueuses paroles, félicita les congressistes de
dans l'église Saint-Philippe de Néri, une messe leurs travaux, leur recommanda d'adapter leurs
pontificale fut célébrée solennellement en l'honneur justes désirs de progrès, dans
une si utile réforme,
de saint Grégoire le Grand.
aux exigences de personnes et de lieux ; insista sur-
Le Congrès a continué mardi soir, dans la salle
tout sur la participationdu peuple tout entier aux
de la Chancellerie, par la discussion du rapport de chants sacrés, qui transforment les églises vrais
en
M. l'abbé Maggio, délégué régional de Venise, sur
paradis, raconta avec émotion comment lui-même,
l'enseignement du chant et de la musique sacrée
dans le diocèse de Venise, avait eu le bonheur de
dans les Séminaires.
rencontrer des paroisses ou le peuple entier chan-
Mercredi, les congressistes de l'Association Céci- tait ainsi merveilleusement les chants grégoriens.
lienne ont célébré la mémoire de leur sainte pa-
« C'est la chose la plus belle, dit-il, que j'aie vue... »
tronne par une messe pontificale, dans la basilique Le Pape termina en bénissant le cardinal protec-
cémétériale des catacombes de Domitille. La Messe
teur et les membres de l'Association Cécilienne,
a été chantée par le cardinal Vannutelli, les chants
exécutés schola la direction pour que le Seigneur féconde leurs efforts, afin que
ont été par une sous les mélodies sacrées répondent à la dignité du culte
de M, l'abbé Réfice maestro de la basilique de
et que les chants dans les églises ressemblent tou-
Sainte-MarierMajeure.
jours mieux à ceux des anges dans le ciel.
A l'Evangile, on lut l'homélie prononcée par
Lé dixième Congrès national de l'Association Cé-
saint Grégoire le Grand dans cette même basilique
cilienne a eu surtout pour but pratique le déve-
des saints Nérée et Açhillée.
loppement de la réforme du chant liturgique en
.; Après la Messe, le commandeur Marucchi exposa Italie.
dans une conférence les souvenirs locaux, ainsi que
les détails intéressants sur sainte Cécile, saint Gré-
goire le Grand et la liturgie sacrée.
LA MUSIQUE SACRÉE 29

goire VII et non Grégoire IX qui a introduit la li-.


CHRONIQUE MUSICALE
turgie romaine en Espagne.
Les Livres et les OEuvres Peu familiarisé avec la littérature ecclésiastique
le traducteurn'a pas toujours su donner une dési-
La Musique d'église par le docteur Karl Wein- nence française à beaucoup de noms propres que
mann. — Paris, Delaplane. 1 fr. 60. l'usage a francisés. Ainsi (p. 17) il écrit : Amalar pour
Les professeurs de l'enseignement secondaire Amalaire ou Atnaury ou Amalhard, (p. 15) Damasus
connaissent les volumes de 160 pages publiés par pourDamase,(p.l7)LéopourLéon, GelasiuspourGé-
Paul Delaplane sur « les genres littéraires et leur lase, Symmachus pour Symmaque, Johannes pour
évolution » Jean, Bonifacius pour Boniface, (p. 30) Mamertus
Une série semblable sur « les genres musicaux et pour Mamert, Fortunatus pour Fortunat, Benat Ve-
leur évolution » va paraître sous la direction de nerabilis pour Bède le Vénérable, (p. 33) Aurelia-
Paul Landormy. Il y aura un volume sur la sonate, nus Reomenis pour Aurélien de Réomé, Rémigius
un volume sur la symphonie, un volume sur l'opéra, d'Auxerre pour Remy ou Raymond d'Auxerre,
un volume sur l'oratorio, un volume sur le chant (p. 33) Berno pour Bernon,Hoddopour OdonouEudes
grégorien, un volume sur l'opéra-comique, un vo- de Cluny, (p. 34) Aribo Scholasticus pour Aribon le
lume sur là chanson populaire et le lied artistique, Scholastique, Joannes de Garlandia pour Jean de
La série commence par ce la Musique d'église » Garlande, Marchettus de Padoue pour Marchetti,
du D' Karl Weinmann, directeur de l'école de mu- (p. 90) Perotinus pour Perotin, Leoninus pour Léo-
sique de Ratisbonne. Fait pour une collection alle- nin, Petrus de Cruce pour Pierre de La Croix,
mande, la « Collection Kosël », cet ouvrage ne con- Pseudo-AristotelespourPseudo-Aristote (p. 91), Ma-
tient pas une histoire détaillée de la musique reli- thoeus de Perusio pour Mathieude Pérouse, Christo-
gieuse, histoire établie d'après les sources origina- forus de Feltro pour Christophe de Feltre, Antonius
les 'avec un appareil scientifique imposant, mais Romanus pour Antoinele romain, (p. 100) Aoegidius
seulement un exposé général qui met en relief les pour Gilles, (p. 101) Wilhelm pour Guillaume (p .102,
grandes lignes du développement de l'art musical à 113) Antwerpenpour Anvers, (p. 121) CarolusBorr.o-
l'église. moeus pour Charles Borromée, (p. 123) Filipo Neri
L'auteur traite séparément de l'évolution de cha- pour Philippe de Néri. — 11 serait bon de modifier
que genre musical : homophonique, polyphonique, la première phrase de la page 22, d'y substituer le
instrumental, depuis leur naissance jusqu'à leur mot Sàcramentaire au mot sacramentel, d'adopter
complète maturité. Quoiqu'il soit conçu au point l'expression lectionnaire qui est classique pour
de vue allemand, l'ouvrage fait une large place aux signifier le livre des lectures liturgiques. Le der-

artistes et aux érudits français. nier alinéa de la page 27 doit commencer à"« les
Il est regrettable que l'on n'ait pas consacré quel- modifications etc. — Il faut écrire : (p. 76, 78) fé-
ques lignes à l'école belge contempo^aine (Lemmens, bronianisme au lieu de fébrorianisme, joséphisme
Ë. Du val, Wambach, n'y sont pas nommés), aux au.lieu de joséphinisme. Il faut traduire (p. 89)
oeuvres de l'Italie moderne (Tebaldini, Perosi, par « déchant fleuri ou orné » le discantus flori-
Ranavello sont oubliés); à Felipe Pedrell qui, à dws, puisque l'expression est reçue.
l'exemple de Bordes en France, a créé une renais- A qui s'adresse la collection des genres musi-
sance musicale en Espagne en publiant les oeuvres caux? Le traducteur nous le dit : « aux musiciens,
des Morales, Guerrero, Ginès, Pérez, d'Ant. de Ca- aux amateurs de musique et à tous les esprits cu-
bezon, de T. L. de Vittoria. rieux de l'histoire de l'Art. Nous souhaitons qu'elle
Sur plus d'un point, lo D' Weinmann va à ren- pénètre dans les Conservatoires, dans les Lycées,
contre des idées reçues : par exemple, sur l'origine dans les différents établissements d'instruction et
des chants en langue vulgaire antérieurs à la Ré- jusque dans les salles de concerts. (Pour ce volume
forme (p. 57-64), sur le rôle de la quarte dans Yor- il faut souhaiter qu'il pénètre dans les Séminaires,
ganum (p. 82. 83), sur l'ancienneté et la com- grands et petits, dans les maîtrises et chorales pa-
plexité de l'art polyphonique(p. 84-85). roissiales). De si courts volumes ne sont pas faits
Une erreur historique à signaler : c'est Gré- pour les érudits. Ils résument les travaux des
mu-
30 LA MUSIQUE SACRÉE
sicologues contemporains, ils mettent les derniers
résultats de la science à la portée de tous. Ce sont Un cinquantenaire
des guides destinés à orienter le grand public dans
le dédale des faits esthétiques. Ils lui apprendront
Le 21 avril dernier, le cinquantenaire de M. Lé-
à situer dans la longue chaîne des oeuvres celles
andre Czerniewski, organiste et maître de chapelle
auxquelles vont naturellement ses préférences et
de Saint-Martin de Pau, a été l'occasion d'une belle
son admiration. » manifestation d'art religieux, à laquelle deux émi-
Th. CHEMINAT.
1
nents organistes, le R. P. Abbadie, de Bélliarratn,
*
et M. de Lescazes, maître de chapelle de Saint-Jac-
lies reiptarqnes Bci'ati<£ues sur la pro- ques, avaient tenu à donner le concours de leur ta-
nonciation romaine cln latin que vient lent si éprouvé.
de publier dom J. Jeannin, à la Maison de la Bonne
A la grand'messe, après une entrée de M. de Les-
Presse, n'obtiendront sans doute pas le résultat
qu'en attend l'auteur. A quoi bon modifier la ma- cazes, M. Léandre a fait exécuter une messe de sa
nière de prononcer le latin si la prononciation composition,chantée pour la première fois en 1862,
romaine est elle-même vicieuse ? Or dom Jeannin dans l'ancienne église Saint-Martin, en ce dimanche
nous signale un certain nombre de défauts fré- du Bon Pasteur, où l'excellent artiste, élève favori
quents en Italie. du grand maître de Limoges, M. Charreirc, venait
11 faut donner aux consonnes finales leur valeur
à Pau, prendre possession des fonctions qu'il a rem-
pleine, par conséquentproduire le chuchotement du
plies depuis cinquante ans avec tant d'autorité.
son propre à chacune, mais sans ajouter quoi que
A l'offertoire, un duo pour violoncelle a été joué
ce soit après. « En cela, il faut certainement éviter
les Romains » (p. 11) — « Autre défaut très com- par M. Léandre et le R. P. Abbadie.
mun en Italie : celui de prononcer en une diphtongue Rattachant avec un heureux à propos le sujet
deux voyelli-s bien distinctes » (p. 11). —Troisième dé- de la fête du jour au cinquantenaire de l'organiste,
faut : « Les Italiens donnent à l'accent tonique M. l'archiprêtre s'est félicité, au nom de la paroisse
certainement beaucoup trop de force et aussi unecer- Saint-Martin, de posséder un maître de chapelle
taine longueur » (p. 11) ce qui est contraire aux
joignant le sentiment de l'art le plus élevé à la con-
principes de Solesmes.
Avanldom Jeannin, les philologuesavaient signalé science, professionnellela plus délicate.
d'autres « vices italiens » dans la prononciation du Les vêpres ont été égalementsolennelles, grâce à
latin. Mais alors les modèles qu'on nous propose la participation des mêmes maîtres.
sont imparfaits? Sans nul doute.Pourquoi donc chan- A midi, un repas fraternel avait réuni à la table
ger si la fuite d'un mai nous fait tomber dans un de M. l'archiprêtre, les acteurs de cette belle fête.
pire ? M. l'abbé Dubarat a de nouveau remercié et félicité
Dom Jeannin se demande si la prononciation ro-
M. Léandre Czerniewski et lui a remis une belle
maine du latin « ne sera pas la dernière étape de
cette marche vers l'union liturgique avec Rome dont
l'illustre Dom Guéranger a été l'initiateur ». Je
n'ose l'espérer, Après les disciples de dom Guéran- surprennent chez un musicien aussi érudit que Saint-
Saëns, le plaidoyer du maestro faveur1 de la pronon-
ger viendront les disciples de Mgr Barbier de ciation reçue du latin n'en gardeenpas moins toute
Montault, qui, au nom de l'uniformité liturgique, leur démonstrative. « Ce sera toute une révolutionsadans va-
chercheront à imposer au clergé français la forme le mondedes chantres, des chanteurs hommes et enfants...
romaine des chasubles, des chapes, des autels, des Voyez-vous ces hraves gens, peu lettrés, quittant.la forge
chandeliers, des reliquaires et... la propreté des ou l'établi pour venir psalmodier du plain-chant, forcés de
dire Yésouce pour Jésus, ekçaoudi pour exaudi, etc...
amicts et purificatoires. Qui sait si le style gothique, Et les fidèles, ceux qui aiment à mêler leur voix au chant
si peu compris des Italiens, ne sera pas un jour mé- des Hymnes et des Proses, devront-ils aussi apprendre
prisé comme contraire à l'unité liturgique des tem- l'italien ? »
ples catholiques ? Tenons à l'unité ; ne cherchons Si l'uniformité est si difficile à obtenir, c'est qu'appa-
remment elle répugne à la nature humaine ; les tempéra-
pas l'uniformité (1). ments des peuples différent et exigent en tout des habitu-
T. R. des différentes.
Aussi bien l'Église n'a jamais imposé l'uniformité, elle
à cette conclusion que conduisent les argu-
(1) C'est qui tient à l'unité. Je reprends donc ma formule : Gardons
ments développés par Saint-Saëns dans l'Echo de Paris l'unité ; renonçons à l'uniformité.
.
du 26 mai dernier. Quoique déparé par des erreurs qui ! ' " T. R. "
LA MUSIQUE SACRÉE 31

image de Sainte Cécile, venue de Rome avec la bé- après quinze jours de maladie, muni des sacre-
nédiction du Saint-Père. cremenls de l'Eglise. La foule énorme qui se pres-
Le R. P. Abbadie a tenu à rappeler les rapports
sait autour de son cercueil, le jour de ses funérail-
les, dit mieux que nous ne pourrions l'exprimer la
si affectueux et si dévoués que M. Léandre a tou- place que le cher défunt occupait dans la vie tou-
jours entretenus avec Bétharram, depuis le jour où, lousaine et le vide que va créer sa disparition.
en 1863, il tenait les orgues aux obsèques du P. « Lauréat du Conservatoire de Toulouse pour
Garicoïts. Il le remercieau nom de ses frères exilés. le solfège, le piano et l'harmonie, dit le Bulletin
D'aimables poésies françaises et béarnaises ont mensuel de la Belle Chanson auquel nous em-
été lues par le P. Abbadie et M. l'abbé Bonnet. Les pruntons ces détails biographiques, Orner Guiraud
remerciements émus de M. Czerniewski ont clos travailla avec Massis, organiste de Saint-Sernin,
la réunion. l'orgue et le contrepoint. Il continua à Paris, sous
la direction de Lôfébure-Wély, dont il fut un brillant
élève. A vingt-sept ans, en 1873, ses études musi-
NÉCROLOGIE cales achevées, il fut nommé, en remplacement de
son ancien maître, organiste de la Basilique Saint-
Sernin et, tout de suite, il utilisa ses facultés
P. A. Dechevrens, S. J. (</7 janvier 19-12). actives pour l'éducation artistique de ses conci-
— Le P. Dechevrens, le représentant le plus illus- toyens .
tre de la théorie mensuraliste du rythme grégorien, C'est ainsi qu'il fonda, en 1875, une société cho-
étudia de longues années, avec un zèle, une indé- rale l'Ecole Philharmonique, qui connut le succès dès
pendance d'esprit et une science indiscutables, les le début, puisque, sous sa direction si autorisée,
manuscrits notés et les ouvrages musicologiques elle obtint en Juillet 1878, au concours officiel du
du moyen-àge, et chercha, en les comparant entre Trocadéro, le premier prix en division supérieure.
eux et avec ce que l'on peut savoir ou supposer des Orner Guiraud fut alors nommé officier d'Académie.
formes de la musique hébraïque et orientale, à trou- Six ans plus tard, il devint prolesseur au Con-
ver la clé des mélodies traditionnelles. Bien que servatoire de Toulouse, puis membre du Conseil
ces travaux n'aient pu aboutir nulle pari, pour d'enseignement.
plusieurs raisons excellentes, à faire prévaloir les Entre temps, il s'est consacré à la composition : il
conclusions mensuralistes de leur auteur, ils ren- a écrit différentes pièces d'orchestre, exécutées par
ferment une quantité de remarques objectives et la Société des Concerts, des oeuvres pour piano et
d'aperçus dont la science grégorienne n'a pu que principalement pour orgue, parmi lesquelles il faut
profiter. Le P. Dechevrens, après avoir critiqué, citer une Fantaisie et une Marche Triomphale,
dans son dernier et très intéressant ouvrage (Com- qu'il exécuta lui-même à l'inauguration de l'orgue
position musicale et composition littéraire à propos de l'église Saint-Vincent, à Carcassonne.
du chu.nl grégorien), les théories de ses adversaires, Devenu officier de l'Instruction publique, il a été
et en particulier, celle des modernes épisèmes « qui souvent fait appel à sa compétence, soit pour
suppriment la concordance des accents avec les l'inauguration de nombre d'orgues dans le Midi,
arsis ou temps forts du rythme » termine ainsi sa soit comme membre du Jury et président de plu-
dernière page : « Toutes les divergences de doc- sieurs concours orphéoniques »
trine entre moi et mes adversaires, n'ôtent rien à Orner Guiraud qui aimait passionément son art,
l'estime sincère et profonde que j'ai toujours eue avait eu la légitime ambition de le servir dans la
pour eux. » presse avec la plume du critique et du vulgarisa-
Après la Revue du Chant Grégorien à laquelle teur. Après le Monde Artiste, le Courrier Musical.,
nous empruntons ces lignes, la ï Musique Sacrée » le Guide Musical qui étaient honorés de sa colla-
ne saurait mieux faire que de prendre, elle aussi, à boration, c'est l'Express du Midi, surtout, qui
son compte, ces sentiments, en recommandantcor- bénéficia largement, dans son « Courrier artis-
dialement aux prières doses lecteurs ce sincère ami tique », de son érudition musicale unanimement
des mélodies traditionnelles. reconnue.
Les articles d'Orner Guiraud, écrits le soir, à la
bâte, à la sortie du théâtre ou du concert, mais tou-
Orner «uiraml. — (8 Juin 1912) — Orner jours documentés,témoignent de qualités personnel-
Guiraud, l'organiste de l'Insigne Basilique Saint- les qui faisaient du collaborateur de l'Express, un
Sernin, le professeur honoraire du Conservatoire, critique très écouté et un journaliste connaissant
le critique musical à l'Express du Midi etc, n'est parfaitement son métier. Ils apporteront des maté-
plus! Il s'est éteint dansla nuit du vendredi 7 Juin, 1 riaux intéressants et précieux à ceux qui écriront
32 LA MUSIQUE SACRÉE

plus tard l'histoire artistique et musicale de Tou- ]trop connus pour qu'il soit besoin de les présenter à nos

louse pendant ces trente dernières années. lecteurs. Leur musique, toujours écrite d'après les meil-
leurs procédés du style religieux, se recommande par
Sur sa tombe, plusieurs discours ont été pro- elle-même.
noncés qui ont exalté tour à tour, l'artiste, le mu- Messe des « Saints-Anges» pour 2 voix égales
sicien, le professeur, le compositeur, l'improvisa- par l'abbé A. Hue, maître de chapelle de la cathédrale
d'Albi.
teur, le critique, voire même, le chrétien, le patriote
La partition, chant et orgue : 1 fr. 25. Chez l'auteur,
et l'ami que fut le regretté Orner Guiraud. 2, rue de ta Buade, Albi.
S'il est permis à la « Musique Sacrée i d'appor- Facile, pratique, chantantecomme la € M esse des Anges i>
ter sa note émue à ce concert de justes louanges et du Kyrialé Vatican dont elle rappelle la suave mélodie,
de plus légitimes regrets, elle dira que, devant les cette messe fera le bonheur des choeurs modestesde nos
petites églises, sans toutefois déplaire aux lutrins plus
preuves d'estime et d'efficace dévouement que le abondamment fournis qui voudraient en faire l'essai.
cher disparu n'a cessé de prodiguerà l'oeuvre qu'elle Trois Litanies de la T. S*e Vierge, à 4 v.
poursuit, elle portera longtemps le deuil d'une inég. ou 3 voixég. avec accompagnement d'orgue, par
le P. J. A. Abbadie, organiste du Sanctuaire deN.-D.
si précieuse collaboration. Dernièrement encore, de Bétharram. Prix : 2 fr.
le bien regretté défunt dédiait à notre Revue quel- En vente chez l'auteur et dans nos bureaux, 11, rue
ques spécimens de ses plus religieuses compositions. Sainte-Anne.
En attendant la publication de ce souvenir pos- Litanies du Sacré-Coeur de Jèsus,à 4 voix
inég. ou 3 voix ég. avec accompagnement d'orgue, du
thume, nos lecteurs n'auront garde d'oublier dans même auteur. Prix : 1 f. 50.
leurs prières celui qui, au milieu de son écrasant
labeur, trouva le moyen de travailler pour eux. L'Image du Christ, mélodie religieuse et choeur
(ad lib.), avec accompagnement de piano, du même
P. N. auteur. Prix : 1 fr. 25.
Le P. Abbadie n'est pas un inconnu pour la majorité de
nos lecteurs. Voilà bientôt un demi-siècle que son nom se
NOTRE MUSIQUE trouve mêlé à toutes les solennités religieuses de Béthar-
ram et de Lourdes.Ses oeuvres, dontbon nombre comptent
plusieurséditions, sont toutes marquées au coin du savoir
et du bon goût. A noter, toutefois, dans l'Image du Christ
Si* pièces inédites pour orgue ou harmonium, de (1er couplet),une mauvaise adaptation de paroles que l'au-
Charles Collin, Gh.-A. Collin, et une Prière de J.Guy- teur d'ailleurs réprouve puisqu'il se propose de la faire
Ropartz. disparaître dans une prochaine édition. Mais c'est là un
détail de minime importance et qui n'enlève rien à la
Le Stipplément de juillet est entièrement consacré à des valeur intrinsèque de l'oeuvre.
musiciens bretons du plus haut talent.
L'abondance des matières ne me permet pas de conti- 124 Pièces d'orgue d'auteurs français, italiens,
nuer aujourd'hui mon étude sur les Maîtres de l'Orgue, allemands, etc., des xve, xvi°, xvne et xvin« siècles,
mais dans les numéros suivants, — après avoir silhouetté motets réduits pour harmonium ou piano, par Henri
les grands organisteslorrains Roman/ et Ernest Grosjean Maréchal. En deux volumes; chacun, prix net: 7 fr.
j'aurai un plaisir tout particulier à évoquer les figures
— Henry Lemoine,éditeur, 17. rue Pigalle, Paris.

si attachantes de mes vieux amis du cher pays natal. El
j'essaierai alors d'analyser le charme pénétrant, la douce Sous la forme claire et élégante, qui est la caractéristi-
poésie et la merveilleuse harmonie qui se dégagent des que de ses belles éditions, la maison Lemoine vient de
diverses pièces brèves que la « Musique Sacrée » est heu- faire paraître une importante publication qui permettra do
reuse de pouvoir offrir à ses fidèles abonnés. placer sous les doigts des organistes, une littérature mu-
Les morceaux inédits des Collin ont été spécialement sicale fort riche, écrite d'origine pour des voix seules ou
composés pour notre Revue ; l'exquise Prière de Guy- accompagnées. En cette nomenclature de plus de cent
Ropartz, nous a été gracieusement offerte par l'auteur auteurs se relèvent des noms illustrés par des oeuvres
sous l'aimable autorisation de son éditeur, V» Muraille, universellementadmirées.
de Liège (Belgique), dont le célèbre répertoire de musique Ce recueil se présente au lecteur comme l'effort tenté
d'orgue est ta providence des organistes de tous les pays. d'un nouvel hommage au patient labeur de tant de musi-
Commt J. BAZIN. ciens qui, à travers les siècles, devaient peu à peu amener
notre oreille à goûter la prestigieuse polyphonie de notre
temps.
BEBLI©@fMAPHIl 11 fait le plus grand honneur à la science consommée
et à l'habileté de transcripteur d'Henri Maréchal.
D'exécution facile, cet ouvrage est appelé à rendre des
services aux nombreux organistes qui recherchent des
Quatre chants à la Bienheureuse Jeanne[ pièces courtes ou développées sous le couvert de noms
d'Arc (Extrait du Recueil des Cantiques), abbé »
consacrés.
C. Boyer, maître de chapelle au Petit séminaire de5 Leçons d'Harmonie (par correspondance). Har-
Bergerac (Dordogne). monie élémentaire. — Harmonie supérieure. Contre-
Chant et paroles, net : 0 fr. 20. La douzaine : 2 fr. Lee point et fugue. — Accompagnement du chant grégo-
cent : 13 fr. — Partition, chant et orgue : 0 fr. 60. rien. — Orgue. Composition. — Etude des genres.
Trois motets à 2 v. ég. ou inég. ou 4 v. mixtes, Orchestration. Arrangement. Correction et mise au
par A. Gastouô : (A la Bienheureuse Jeanne d'Arc point de compositions.
t Pour le Souverain-Pontife —
— Pour les Défunts). S'adresser à M. l'abbé Chassang, 3,. rue Berthelier, à
Partition, chant et orgue, net : 2 fr. 50 ; parties voca- Genève (Suisse). —Prix très modérés.
les : 0 fr. 40,
Bureau d'édition delàScholaCantorum,269,rue Saint- Le Gérant : B. BÉNÈZET.
Jacques, Paris.
Les auteurs des compositions ci-dessus désignées sontt Toulouse. — Imp. A. MONTLAUZEUR, 41, rue Riquot.

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