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• un clavier
• elle est directement affectée par la pression du vent, sans réelle influence sur la
hauteur des sons
• le vent produit agit directement sur le volume sonore généré par les
anches (jeu avec expression) ou peut être régulé via un réservoir (jeu sans
expression)
Les compositeurs du XIXe siècle ont souvent comparé le jeu des pédales de
l’harmonium à la technique de l’archet au violon. Pour qu’un son soit tenu
indéfiniment, il faut alterner sans interruption entre les 2 pédales. Cette
maîtrise demande un entraînement certain.
Paramètres sonores
En résumé, l’instrumentiste (harmoniumiste)
agit sur 3 paramètres du son:
(classique de 4 jeux)
Norme de l’harmonium français
Inventé en France en 1810 par Gabriel Joseph Grenié sous le nom d’« orgue expressif », l’instrument a
subit maintes tentatives d’amélioration durant la première moitié du XIXe siècle. La plus notable est
sans doute le « poïkilorgue » de Dominique Hyacinthe Cavaillé-Coll (1834).
C’est en 1842 que des spécifications normalisées furent établies pour la première fois par Alexandre-
François Debain, qui dépose alors le nom « harmonium ».
Debain propose la nomenclature suivante ( toujours d’actualité) pour les registres, créant ainsi la norme
du « 4 jeux classique », d’usage jusqu’à la fin de la production en France (vers 1970) :
Cette spécification normative de Debain figure déjà dans la première méthode d’harmonium, rédigée
par Lefébure-Wély et publiée en 1845, auquel s’adjoint le registre suivant:
Il est intéressant de remarquer que l’harmonium « normal » se contente d’un seul clavier. Il en sera de
même pour l’Harmonium d’Art, plus tardif.
Orgue expressif Poïkilorgue
GRENIÉ, 1810 CAVAILLÉ-COLL, 1834
L’harmonium d’Art (Kunstharmonium)
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, diverses améliorations apportées à
l’harmonium classique (4 jeux) par Victor Mustel, font évoluer l’instrument vers un
nouveau standard plus élitiste qu’il baptise « l’harmonium d’Art ». Les améliorations
apportées sont:
Si au XIXe siècle, l’instrument trouve aisément sa place dans les salons (comme soliste ou pour
compléter un petit ensemble orchestral), il a du mal à se faire accepter au concert mais occupe souvent
une place discrète dans l’orchestre. Durant la première guerre mondiale en Allemagne, il servit à
remplacer les cuivres et les cordes manquants (arrangements d’Arnold Schönberg et d’Erwin Stein).
À l’église, il remplace souvent l'orgue à tuyaux, que certains facteurs d’harmoniums cherchèrent
d’ailleurs à imiter (Médiophone Dumont-Lelièvre, 1874). Il est généralement joué sans Expression,
difficile à contrôler pour un organiste amateur et jugée inadaptée à la liturgie. Cet usage de « l’orgue du
pauvre » contribua sans doute au déclin de l’instrument au tournant du XXe siècle.
L’explosion des ventes d’orgues électromécaniques dans les années 60 a probablement signé la
fermeture des dernières manufactures d’harmoniums. C’est ainsi que l’atelier Kasriel stoppa sa
production en 1984, alors qu’il ne produisait déjà plus, depuis les 20 dernières années, que des
instruments aspirants destinés au grand public. Le géant Yamaha produisit d’ailleurs des petits aspirants
durant les années 50. Ces aspirants était plutôt destinés à l’usage des écoles ou comme instrument
domestique. Certains groupes de rock populaires tels que les Beatles utilisèrent ce type d’instrument
dans leurs enregistrements.
Guide-chant électrique
KASRIEL, c, 1960
Harmonium électrique
YAMAHA, c. 1970
Médiophone
DUMONT-LELIÈVRE, c. 1900
Une classe d’harmonium?
• En 1846, Jacob Alexandre propose à Daniel-François Auber (alors directeur
du Conservatoire de Paris) d'ouvrir une classe d'harmonium dont lui-
même et Lefébure-Wély seraient titulaires. Cette proposition restera sans
suite.