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ABB 4 | 10

revue
Actualités technologiques
du Groupe ABB

Le poste opérateur de demain 6


Des transformateurs parasismiques 16
Départ-moteur intelligent 27
Filtres actifs : gare aux harmoniques ! 51

Creuset de
productivité
On dit souvent que « le tout est plus grand que la somme
de ses parties » ; l’argument vaut pour presque toute la
sphère industrielle. Limiter nos déchets et réduire au
minimum la variabilité, l’imprévu et le risque d’arrêt
inopiné sont autant d’objectifs à atteindre en optimisant
tous les rouages de la chaîne de production mais aussi
en comprenant leurs interactions. Ce numéro de la
Revue ABB se penche sur les multiples façons de mettre
en œuvre et de combiner des technologies d’exception,
au service d’une plus grande productivité.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 revue ABB 4|10


Sommaire

Productivité 6 Quête d’efficacité


Le poste opérateur 800xA, prêt pour la conduite de

sécurisée
demain

12 Barrières de sécurité
La sécurité fonctionnelle des machines et des variateurs
de fréquence

16 Secousses sismiques et équipements électriques


Des méthodes d’analyse innovantes

Productivité 21 Semi-conducteurs de puissance


et transport électrique

maîtrisée
Ossatures des réseaux du XXI e siècle

27 Départ-moteur intelligent UMC100


L’exemple parfait de départ-moteur modulaire,
adaptable et intégré

32 Démarreur ou variateur ?
Avantages comparés des démarreurs progressifs et des
variateurs de fréquence pour la commande des pompes
centrifuges

Puissance 40 Lignée eXTraordinaire


Nouveaux disjoncteurs en boîtier moulé Tmax XT

mobilisée 47 Jamais sans mon transformateur


Transformateurs modulaires à déploiement rapide pour
réseaux de transport haute tension

51 Filtres actifs contre harmoniques


Les solutions PQF d’ABB

56 Branchement électrique des navires à quai


Une technologie ABB pour réduire les émissions
polluantes dans les ports

Index 2010 61 La Revue ABB en 2010


Récapitulatif des articles de l’année

Sommaire ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3
Édito

Questions de productivité

Chers lecteurs,
Produire consiste à transformer des matières délais, il faut des équipements robustes : ce
premières, du capital, du travail et de l’énergie qu’illustre notre article sur la tenue sismique
en des biens et des services. Dans cette des gros transformateurs.
optique, les entreprises n’ont de cesse de
rationaliser leurs ressources et d’optimiser leurs Même en s’armant de toutes les précautions,
rendements tout en tenant compte des les composants majeurs d’une installation ne
contraintes sécuritaires, environnementales, sont pas à l’abri d’une défaillance intempestive.
réglementaires et autres. La quête de produc­ C’est le cas des gros transformateurs de
tivité a pourtant changé de cible : plutôt que puissance : difficile de les remplacer du jour au
d’optimiser chaque îlot de production, la lendemain quand on sait leur délai de fabrica-
tendance est à l’amélioration du procédé dans tion et d’acheminement ! On peut alors recourir
Peter Terwiesch sa globalité. Les progrès de la supervision, des à des transformateurs mobiles, le temps de
Directeur des technologies communications, de l’intégration et de l’analyse remplacer ou de réparer l’appareil défectueux ;
ABB Ltd.
en temps réel participent à cette évolution. leur faible encombrement et leur masse réduite
autorisent un transport rapide, qui s’accom-
Notre premier article s’intéresse à l’échange mode des infrastructures existantes, et un
d’informations entre un site de production et assemblage sur site. Jusqu’à présent, les
son personnel d’exploitation. La conception transformateurs mobiles plafonnaient à 250 kV ;
des interfaces homme-machine joue un rôle ABB innove avec une version à 400 kV.
essentiel dans la capacité de l’opérateur à
détecter les situations anormales et à réagir en L’électronique de puissance a beaucoup fait
conséquence, avant que l’incident ne tourne à progresser la productivité ces dernières
la catastrophe. Des détails de conception, en décennies, favorisant les économies d’énergie,
apparence mineurs, favorisent une détection l’amélioration de la conduite et la simplification
précoce des problèmes et pèsent lourd sur la de la maintenance. Ce numéro fait la part belle
productivité du site. à l’offre d’ABB dans ce domaine, des semi-
conducteurs de puissance à la commande
Pour autant, la vigilance des opérateurs ne intelligente des moteurs industriels.
suffit pas à prévenir toutes les situations
anormales. Des systèmes de sécurité surveillent D’autres articles se penchent sur la dernière
en permanence équipements et procédés, et génération de disjoncteurs en boîtier moulé, les
prennent le relais de l’homme dès qu’un seuil filtres actifs pour contrer les harmoniques et les
d’alerte est franchi. Si ces systèmes ont solutions d’alimentation électrique des navires à
toujours été dissociés du contrôle-commande quai pour économiser le carburant.
et réclamé un matériel et un câblage spécifi-
ques, l’intégration des fonctions de sécurité à la Enfin, je profite de ces colonnes pour remercier
conduite gagne aujourd’hui du terrain. Notre tous les lecteurs qui ont participé à l’enquête
article sur la sécurité et les variateurs de annoncée dans notre précédent numéro. Nous
fréquence en témoigne. en publierons prochainement les résultats.

Quand il s’agit de prévenir les anomalies et Au fil des pages, la Revue ABB égrène cette
dysfonctionnements, les « bonnes pratiques » fascinante thématique de la productivité indus-
opérationnelles et une solide culture de la trielle avec un florilège d’innovations du Groupe.
sécurité sont la parade idéale aux arrêts
techniques et pertes de productivité. Au Vous souhaitant une lecture « productive »,
demeurant, certaines perturbations puisent leur
origine dans des circonstances exceptionnelles,
externes à la production, comme les séismes. Peter Terwiesch
Pour surmonter ces incidents et rétablir un Directeur des technologies
fonctionnement normal dans les plus brefs ABB Ltd.

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Édito ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5
Quête
d’efficacité
Le poste opérateur Hongyu Pei Breivold, Martin Olausson, Susanne Timsjö, Magnus
Larsson, Roy Tanner – L’industrie mondiale des procédés perd cha-
800xA d’ABB, que année environ 20 milliards de dollars, soit 5 % de sa production

prêt pour la conduite totale 1. Or on estime que 80 % de ces pertes, dont la moitié est impu-
table à l’homme, peuvent être évitées. En d’autres termes, le potentiel
de demain total d’amélioration du secteur se chiffre à quelque 6,4 milliards de
dollars . . . si l’on parvient à s’affranchir de l’erreur humaine ! L’efficacité
des opérateurs, clé de la pérennité économique du contrôle-commande
et de la gestion des procédés, peut être améliorée par une meilleure
connaissance de la situation et une gestion plus fine des dysfonction-
nements. Mieux armés, les opérateurs prennent des décisions plus
éclairées et les procédés gagnent en sécurité et en disponibilité.

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Avec le système
800xA d’ABB, les
clients peuvent
­regrouper et ratio-
naliser des données
multisources, en
toute transparence.

A
méliorer l’efficacité des opéra- La règle de quatre Un site de production moderne peut abri-
teurs impose de relever plu- Si l’on s’en tient aux principes fondateurs ter une multitude d’automatismes pro-
sieurs grands défis technolo- du système d’automatisation étendue grammables (API) et de systèmes de
giques et organisationnels. La 800xA d’ABB, quatre critères essentiels contrôle-commande distribué, de sécuri-
gestion et la surveillance des procédés influent sur la performance globale de té, d’automatisation des infrastructures et
industriels, par exemple, sont confron- l’opérateur : de conduite électrique, etc. S’y ajoutent
tées à des mutations technologiques – L’intégration des opérations ; des systèmes d’information industrielle –
inéluctables, un socle cognitif affaibli (en – La conception de l’IHM ; gestion de la maintenance assistée par
raison des évolutions de la pyramide des – La prise en compte du facteur ordinateur (GMAO), progiciels de gestion
âges affectant le personnel) et des opé- humain ; intégrée (PGI), vidéosurveillance et histo-
rations toujours plus complexes. Négli- – Les compétences de l’opérateur. risation – qui aident avantageusement
ger la question de l’efficacité des opéra- l’opérateur dans sa prise de décision.
teurs, c’est risquer de voir les coûts Intégrer les opérations
s’envoler sous les effets conjugués de Le système 800xA d’ABB permet aux La technologie Aspect Object du 800xA
ces facteurs. clients de regrouper et de rationaliser en d’ABB autorise non seulement l’affi­chage
toute transparence des données multi- et l’accès intuitifs à ces données multi-
ABB estime que le développement d’une sources pour permettre la collaboration sources mais aussi leur filtrage, en fonc-
interface homme-machine (IHM) perfor- de différents systèmes et programmes tion du rôle et des responsabilités de
mante doit tenir compte des procédures informatiques. L’opérateur dispose ainsi l’utilisateur : un simple clic droit et la
de travail et des exigences de l’opérateur ;  de toute l’information utile, avec la pos­ ­sélection d’une commande dans le menu
une opinion que partagent bien des clients sibilité de manipuler les données de contextuel suffisent, par exemple, pour
ABB récemment consultés sur ce thème. ­m anière intuitive et de gérer les afficha- retrouver l’origine des différentes don-
ges en dynamique. Conséquence : les nées affichées sur un graphique.
manœuvres à exécuter sont repérées
Note
plus rapidement. Optimiser la conception
1 Atkinson, T., Hollender, M., Operator Effective-
ness, Collaborative Process Automation Nombreux sont les organismes de nor-
Systems, ISBN 978-1-936007-10-3, 2010. malisation et instituts de recherche à

Quête d’efficacité ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7


1 Deux modes de représentation des données : traditionnel (1) et 2 Poste de travail panoramique 800xA d’ABB
personnalisé (2).

– Hausse ou baisse ?
– Passage en alarme ?
1 39,4 °C – Autres mesures affectées ?

2 – Le déplacement de la souris
sur le graphique affiche 6 pas
une courbe de tendance. de temps
– Cette courbe indique les
passages en alarme ou
retours à la normale.
24 heures

contribuer au progrès des IHM. Leurs tra- de la gestion des situations anormales
Le simulateur offre vaux débouchent sur des recommanda- chez User Centered Design Services et
tions dans les domaines de la conception co-auteur d’un ouvrage consacré aux
aux opérateurs de des interfaces, de l’ergonomie, de l’éva- IHM 4, « un opérateur bien informé a une

conduite et aux luation et de la compréhension de la si-


tuation par l’opérateur, et de la gestion
perception précise de l’état actuel du
procédé et des équipements, et une
instrumentistes des alarmes. Riche de ces apports et de compréhension fine des différentes ten-
sa propre expertise, ABB soutient l’éla- dances de la production ». Dans cette
un environnement boration de normes adéquates en partici- optique, le choix et l’emploi de couleurs

sûr et réaliste pour pant activement aux comités techniques,


groupes de travail et commissions scien-
sont essentiels pour visualiser au mieux
les dysfonctionnements. Ce concept de
apprendre à maîtri- tifiques des instances normalisatrices. connaissance poussée de la situation
n’est pas nouveau mais il continue d’ali-
ser le procédé. La gestion des situations anormales est menter les débats au sein de nombreu-
un domaine qui influence grandement ses entreprises. Parmi les sujets d’ac-
le développement des IHM. On entend tualité figure l’utilisation de vues du
par « situation anormale » les perturba- procédé en niveaux de gris ou « graphi-
tions ou incidents que le système de ques froids ». Le mode de navigation,
contrôle-commande est incapable de l’enchaînement des graphiques pour
gérer lui-même et qui nécessitent donc améliorer la réactivité de l’opérateur et
une intervention humaine. ABB s’attache l’affichage des données sont autant
à identifier des pratiques efficaces de d’outils qui permettent d’anticiper et
super­v ision et d’intervention pour aider d’éviter les anomalies.
l’opérateur à repérer les situations anor-
males et à réagir en conséquence ; ces À titre d’exemple pour illustrer ce
mesures sont mises en œuvre dans le concept, l’ouvrage de Ian Nimmo décrit
système 800xA. Citons, par exemple, deux graphiques renfermant les mêmes
l’agencement personnalisé du poste de informations sur l’état du procédé mais
conduite pour coller aux méthodes de renseignant l’utilisateur de manière radi-
travail de l’utilisateur ou l’aide à l’élabo- calement différente : d’un côté, un fond
ration de stratégies évoluées de gestion d’écran noir et une démultiplication des
d’alarmes avec fonctions de masquage couleurs qui nuisent à la bonne percep-
volontaire (sur action opérateur) ou tion de la situation, même en temps nor-
conditionnel (automatique) de messages mal ; de l’autre, un affichage graphique à
parasites et secondaires pour préserver niveaux de gris et alarmes de couleur
la lisibilité de l’écran. Ces innovations
respectent, voire dépassent les prescrip-
Notes
tions des normes et directives en vigueur,
2 http://www.eemua.co.uk/ (consulté en août
dont EEMUA 191 2 et ISA SP 18.2 3. 2010)
3 http://www.isa.org/ (consulté en août 2010)
Autre levier de la conception d’une IHM 4 Hollifield, B., Oliver, D., Nimmo, I.,
Habibi, E., The High Performance HMI
performante : renseigner au maximum
Handbook, ISBN-10: 0977896919,
l’opérateur pour mieux appréhender le ISBN-13: 9780977896912, Plant Automation
process. D’après Ian Nimmo, spécialiste Services, 2008.

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guident l’opérateur pas à pas pour réagir à
3 Agencement d’une salle de conduite
certaines circonstances.

La bonne marche des opérations impose


également de définir clairement le rôle
et les responsabilités de chacun, ce qui
­revient à répertorier et à documenter
­l’intégralité des tâches à exécuter, y
compris celles sortant du cadre normal
de l’activité.

ABB et son système 800xA constituent à


cet égard une nouvelle référence dans la
réalisation de centres de conduite « intel-
ligents », axés sur l’opérateur. Aidé du
fabricant de mobilier pour salles de com-
mande CGM, ABB s’implique très tôt,
aux côtés de l’utilisateur final, pour
concevoir une salle de conduite optimale
faisant la part belle au facteur humain et
à l’ergonomie. Il suffit de visiter le centre
des opérations de Borås (Suède) pour
vive, qui permet de pointer directement Se focaliser sur le facteur humain s’en convaincre ! Acoustique, absorption
l’information pertinente. Être à l’écoute de l’homme : une éviden- du bruit, matériaux et revêtements de
ce pour ABB ! Un meilleur environnement sol, commandes d’éclairage, état du
Une meilleure connaissance de la situa- de travail peut réduire le stress de l’opé- procédé en couleur . . . rien n’est négligé.
tion peut être décisive en permettant : rateur, dopant ainsi considérablement
– d’augmenter le taux de réussite dans ses performances et son efficacité dans Renforcer les compétences
le traitement des anomalies et le les situations anormales, tout en limitant Les interactions de l’homme avec le pro-
retour à un régime normal de fonc- les problèmes de santé et la rotation des cédé sont souvent lourdes de consé-
tionnement ; effectifs. quences économiques. C’est tout parti-
– d’accélérer l’exécution des tâches culièrement vrai dans les situations
opérateurs, en situation anormale ; Le poste de travail multi-écran Extended exceptionnelles, l’opérateur devant appré­
– de renforcer le rôle des opérateurs de Operator Workplace  ➔ 2 illustre bien ce hender et gérer des opérations complexes
conduite dans la détection d’un souci d’ABB. Il est équipé de claviers aux pour rétablir le procédé. Le système
dysfonctionnement avant même fonctions étendues (raccourcis pour le trai- 800xA d’ABB jette les bases d’une for-
l’apparition d’une alarme. tement multi-clients), d’une console avec mation avancée des opérateurs, à l’aide
réglage électrique d’un simulateur qui reproduit fidèlement
des écrans et du l’environnement de conduite (graphiques
On entend par « situations bureau, d’un systè- et logique de commande). Cet outil réa-

anormales » les perturbations me audio orientable


et d’un éclairage
liste offre aux opérateurs et instrumentis-
tes un moyen sûr de se rôder au procédé
ou incidents que le système variable. À cela
s’ajoute un agen-
et de gagner en confiance  ➔ 4.

de contrôle-commande ne cement ergonomi- Les fondamentaux


L’évolution rapide des technologies, le
peut gérer lui-même et qui que de la salle de
conduite  ➔ 3 qui in- rajeunissement du personnel et la com-
­n écessitent l’intervention de flue considérable-
ment sur les perfor-
plexité croissante des tâches obligent à
traiter la question de l’efficacité des opé-
l’opérateur. mances des équi- rateurs sur toute la durée de vie du sys-
pes en poste. Tous tème de conduite, avec deux objectifs
ces facteurs contri- fondamentaux :
Deux modes d’affichage d’une variable buent à améliorer l’espace de travail et la – Impliquer l’utilisateur ;
process sont illustrés en  ➔ 1. Les diffé- vigilance des opérateurs. – Anticiper l’avenir.
rents niveaux d’informations fournies à
l’opérateur influent sur sa réceptivité et Les procédures de conduite ont aussi leur Priorité à l’utilisateur
sa capacité à prendre rapidement la importance : gages de cohérence des La conception d’une IHM efficace doit
bonne décision. opérations, elles secondent aussi l’opéra- accorder une place centrale aux procé-
teur dans l’exécution de tâches peu fré- dures de travail et tâches de conduite.
quentes. Les listes de contrôle ou chec- Soucieux de bien appréhender ces para-
klists font partie de ces outils précieux qui mètres et d’évaluer la performance des

Quête d’efficacité ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­9


– Leur permettre de participer active-
4 Le simulateur du système 800xA offre un environnement de formation sûr et réaliste.
ment au développement ABB de
Site Simulateur l’interface opérateur 800xA ;
– Bâtir un forum d’échange et de
réflexion pour évaluer les besoins de
l’utilisateur, les tendances et dévelop-
pements futurs, au bénéfice du client
et de sa productivité.
Automate ABB

Automate ABB

Automate ABB

Automate ABB

Automate ABB
commande
Contrôle-

API logiques
PC Le futur en vue
E/S simulées Les progrès constants des techniques

et poste instructeur
Modèle du procédé
E/S Fonctions de simulation logicielles portant sur l’expérience et l’in-
teraction des utilisateurs imposent de
faire évoluer les IHM existantes. ABB dis-
Procédé

pose pour cela d’un laboratoire bien


équipé, tourné vers le futur ; ses cher-
cheurs y analysent l’impact des techno-
logies émergentes et en explorent les
opérateurs face à l’abondance de tâches possibilités d’usage efficace et de combi-
La consultation qui leur incombe, ABB réalise, en colla- naison avec l’existant. Un nouveau do-
boration avec les équipes de conduite, maine de recherche dédié à l’efficacité
des opérateurs a des études centrées sur l’utilisateur mê- des opérateurs vient de voir le jour avec

révélé les bonnes lant entretiens, observations et enquêtes


sur le terrain.
pour mission de recenser les nouvelles
technologies du marché et leurs appli­
pratiques et les cations industrielles. Citons trois exem-
Au préalable, des questionnaires sont ples d’investigation : l’interaction homme-
marges de progrès envoyés aux opérateurs pour s’assurer machine, la visualisation des données et

dans l’exécution qu’ils ont le profil et les connaissances


requises. Ces questionnaires peuvent
les techniques de conception.

des tâches quoti- être structurés ou non, tant dans la La recherche-développement d’ABB est
­n ature des questions posées que dans la à l’origine de nombreuses innovations.
diennes. forme des réponses possibles. En témoigne l’affichage en  ➔ 5 qui, grâce
à la représentation intuitive d’une alarme,
Les enquêtes sur place permettent capte toute l’attention de l’opérateur sur
d’identifier et de hiérarchiser les missions l’anomalie en cause.
et besoins des opérateurs ; l’environne-
ment de travail de l’utilisateur est en effet Autre innovation née du souci d’ABB de
un terrain d’observation idéal pour com- se focaliser sur les procédures et tâches
prendre le mode d’exécution des tâches opérateur pour concevoir une IHM per-
opérationnelles, cerner les attentes et formante : le « bloc-notes électronique ».
difficultés, et mettre au jour les actions Chacun sait que la conduite d’un procé-
inefficaces ou incorrectes dont le per- dé est un travail d’équipe qui suppose
sonnel n’a pas conscience. Les opéra- de collaborer et de communiquer. D’où
teurs sont par ailleurs consultés et les la possibilité pour les opérateurs de lais-
retours d’expérience (bonnes pratiques ser des messages à l’écran  ➔ 6 ou de
et marges de progrès) directement pris faire des propositions sur un tableau
en compte. blanc déroulant  ➔ 7. Cet outil collaboratif
est multimétier : direction du site, ges-
Les données recueillies sont analysées. tionnaires de système, responsables,
Une synthèse permet ensuite de déga- opérateurs et agents de maintenance.
ger de chaque étude les principaux
concepts et enseignements, et de déter- L’efficacité de l’opérateur est une ques-
miner dans quelle mesure ils contribuent tion aussi cruciale qu’intemporelle ; ABB
à améliorer l’efficacité des opérateurs. étudie donc des solutions d’amélioration
tant pour les générations actuelles que
Autre moyen d’être en prise directe avec futures. Pour certains clients, les atten-
l’utilisateur : constituer un « groupe de tes des opérateurs évoluent avec la
­r éférences clients » de divers horizons. ­classe d’âge. De nombreuses personnes
L’objectif est triple : recrutées aujourd’hui sont des « enfants
– Tenir les clients directement informés du numérique » pour lesquels l’appren-
des projets en cours et à venir ; tissage visuel est une méthode idéale

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­10 revue ABB 4|10


5 Exemple d’écran visible uniquement en 6 Messages et commentaires déposés sur 7 Esquisse de projet sur tableau blanc
situation anormale le bloc-notes électronique déroulant

pour se former à la conduite d’un site. technologies, équipements et


Des études révèlent en effet que ces connaissances actuelles pour renfor-
nouvelles recrues jonglent davantage cer leur confiance et leurs compéten-
avec les fenêtres ouvertes que leurs ces.
aînés et sont aussi plus enclines à per-
sonnaliser les écrans ; tout comme elles Qui plus est, ABB s’engage activement à
préfèrent une visualisation graphique du promouvoir un environnement de travail
procédé à une représentation séquen- favorisant l’efficacité des opérateurs et
tielle. C’est pourquoi ABB suit de près poursuit ses activités dans les domaines
les technologies et méthodes de concep- de la conception axée sur l’utilisateur,
tion de demain pour servir les talents des des technologies de demain et de leurs
générations à venir. applications. L’objectif est de limiter l’er-
reur humaine à travers une plus grande
mise à profit des compétences techni-
Intemporelle, ques et des acquis de l’expérience, un
accès rapide à l’information pertinente,
la question de en toutes circonstances, et une aide à la

l’efficacité de prise de décision. Pour le client, toutes


ces avancées sont garantes de la péren-
l’opérateur reste nité économique de son activité.

cruciale. Les solutions ABB pour booster l’effica-


cité de l’opérateur ont jusqu’à présent
Le quarté gagnant rencontré un franc succès : elles placent
Améliorer l’efficacité des opérateurs est vraiment l’homme au cœur de la concep-
un défi de taille. Fournisseur de solutions tion et s’appuient sur des interfaces de
d’automatisation, ABB est en première conduite exceptionnelles qui facilitent la
ligne pour : prise de décisions, dans tous les modes
1) mobiliser une plate-forme d’automa- de fonctionnement. ABB est décidé à
tismes capable intrinsèquement de rester aux avant-postes de la recherche-
promouvoir et de conforter l’intégra- développement dans ce domaine pour
tion et la centralisation des données, accompagner ses clients sur le chemin
indispensables au travail collaboratif ; de l’excellence. Hongyu Pei Breivold
2) contribuer au respect des normes et à Martin Olausson
la conception d’IHM favorisant la Susanne Timsjö
compréhension et la gestion des Magnus Larsson
situations anormales, tout en propo- ABB Corporate Research
sant un système d’automatisation Västerås (Suède)
adaptable aux exigences et spécifi­ hongyu.pei-breivold@se.abb.com
cités du client ; martin.olausson@se.abb.com
3) intégrer le facteur humain et les susanne.timsjo@se.abb.com
meilleures pratiques pour atteindre le magnus.larsson@se.abb.com
summum de l’efficacité opération-
nelle ; Roy Tanner
4) fournir aux opérateurs, au-delà de la ABB Inc.
formation, un environnement de Wickliffe (États-Unis)
travail exploitant le meilleur des roy.tanner@us.abb.com

Quête d’efficacité ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­11


Barrières de sécurité
Mikko Ristolainen – Au sein d’un site industriel, la sécurité passe
De la sécurité fonction- avant tout, même s’il arrive qu’elle soit en conflit avec les objectifs de

nelle des machines productivité. Or de nouveaux concepts de contrôle et de surveillance


permettent aujourd’hui de concilier plutôt que d’opposer ces deux
en général et des obligations. Alors que la sécurité était jusqu’à présent souvent assurée
par des dispositifs externes, l’intégration croissante des fonctions de
­variateurs de fréquence sécurité, de contrôle et de surveillance permet le partage de données

en particulier et des combinaisons de fonctionnalités auparavant impensables. Dans


ce domaine, les variateurs de fréquence ne sont pas en reste, offrant
un éventail complet de fonctions, depuis l’arrêt sécurisé jusqu’à une
surveillance plus poussée, qui ouvrent de nouvelles perspectives en
matière de sécurité des machines.

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L
a sécurité est primordiale. Les r­ éduction des risques et de conformité aux productivité et la disponibilité de la machi-
législations nationales des pays exigences peut notamment s’appuyer sur ne, à atténuer le comportement brusque
membres de l’Union européenne les textes normatifs harmonisés couverts du système de sécurité et à respecter les
(UE) imposent aux machines de par la directive. exigences légales. Les machines peuvent
respecter des exigences essentielles en ainsi être arrêtées rapidement et sans dan-
matière de santé et de sécurité. Toute Lorsque les machines sont conçues et ger ou, mieux encore, fonctionner à vitesse
nouvelle machine mise sur le marché de réalisées conformément aux normes har- réduite pendant un temps donné pour limi-
l’UE doit respecter les mêmes exigences monisées de référence, on suppose ter les risques.
légales relevant de la responsabilité de ­qu’elles respectent les exigences essen-
son constructeur ou de son importateur. tielles de santé et de sécurité. Dans ce Sur les sites où les personnes travaillent
cas, elles ne doivent en général pas être à proximité immédiate des machines, la
À l’origine de l’harmonisation des obliga- certifiées par une tierce partie. Le construc- sécurité fonctionnelle peut à la fois assurer
tions nationales se trouve la directive teur ­déclare lui-même la conformité à la leur sécurité et maintenir l’outil de produc-
­Machines 2006/42/EC (qui a remplacé le directive dans sa documentation techni- tion en exploitation. Lorsque les systèmes
29 décembre 2009 l’ancienne directive que et appose le marquage CE attestant la de sécurité sont intégrés aux équipements
98/37/EC). Elle vise à s’assurer du niveau conformité aux exigences définies. et procédés, la sécurité des biens et des
de sécurité d’une machine qui doit être personnes est garantie, et la productivité
conçue et construite de telle façon que Les normes harmonisées aident également reste à un niveau élevé.
son exploitation, sa configuration et sa le constructeur à déterminer le champ
maintenance présentent un minimum de d’application de sa machine, ses limites Des normes en phase avec ­l’évolution
risque pour les personnes et l’environne- d’exploitation, ses dangers potentiels ainsi technologique
ment, tout au long de son cycle de vie. que les moyens pour analyser et évaluer Dans un contexte d’évolution technologi-
les risques. Elles aident à les identifier et à que et normative, les exigences relatives à
Selon ces exigences, les constructeurs ou décider si ces risques doivent être réduits ; la mise en œuvre des systèmes de sécurité
leurs mandataires doivent évaluer, recen- elles proposent également une stratégie ont dû être réactualisées. Auparavant, il
ser et documenter tous les risques et en pour les ramener à un niveau acceptable. était relativement aisé de concevoir des
tenir compte lors de la conception de leurs systèmes de sécurité selon la norme
machines. Chaque risque doit être ramené La méthode la plus efficace pour réduire EN 954-1 (Sécurité des machines – Parties
à un niveau acceptable par des modifica- ou supprimer les risques ? Concevoir une des systèmes de commande relatives à la
tions apportées à la conception ou par des machine « zéro risque » ! Si cela est impos- sécurité – Partie 1 : Principes de concep-
moyens de protection ad hoc. Après mise sible ou irréalisable, la mise en œuvre de tion généraux) qui fixait des règles simples
en œuvre de toutes les mesures de réduc- protections matérielles ou de fonctions de conception pour atteindre un niveau
tion des risques, tout risque résiduel doit logi­cielles peut être la solution. En prime, donné de sécurité (catégorie de sécurité).
être documenté. La méthodologie de elle peut souvent contribuer à accroître la Cette norme basée sur une approche de

Barrières de sécurité ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­13


Le coût d’installa-
tion d’un système
avancé à sécurité
fonctionnelle inté-
grée est générale-
ment inférieur à
celui d’un système
complété de dispo-
sitifs externes, sur-
tout s’il nécessite
plusieurs fonctions
de sécurité.

cause à effet met l’accent sur l’utilisation pour différents types de systèmes relatifs à fonctions de sécurité réalisées par les
de méthodes et de composants éprouvés. la sécurité (y compris les systèmes hydrau- ­variateurs de fréquence. Les systèmes
liques et pneumatiques, par exemple). Ces d’automatisation mettant en œuvre des
La norme EN 954-1, relativement simple, deux normes sont basées sur la norme variateurs utilisent traditionnellement des
concerne principalement les systèmes « mère » CEI 61508-1 à 7 (Sécurité fonc- relais de sécurité électromécaniques, avec
mécaniques et électromécaniques. Elle ne tionnelle des systèmes électriques/électro- une double mission : d’une part, surveiller
couvre pas les systèmes de commande niques/électroniques programmables rela- les dispositifs de sécurité tels que les fins
complexes ou électriques programma­- tifs à la sécurité) qui définit les exigences et de course et les boutons d’arrêt d’urgence
bles aujourd’hui largement utilisés pour procédures générales de conception de et, d’autre part, actionner les contacteurs
mettre en œuvre la sécurité fonctionnelle. systèmes de commande électriques/élec- servant à couper en toute sécurité l’ali-
­L’approche déterministe de la conception troniques de sécurité. mentation des variateurs et/ou des mo-
de l’EN 954-1 a été remplacée par des teurs lors du franchissement de certaines
concepts comme la probabilité de défail­ Le service en plus valeurs paramétrées.
lance et la logique de cycle de vie. Ils La mise en place de A à Z d’un système de
­s’intéressent donc à la durée de vie com- sécurité pour une machine au titre des L’électronique occupe une place croissante
plète de la machine, depuis ses premières nouvelles normes peut être compliquée. dans les systèmes modernes de sécurité
ébauches jusqu’à son démantèlement. Quelle norme utiliser ? Comment procé- des entraînements électriques à vitesse
der ? Comment effectuer les calculs requis variable. L’évolution est telle qu’une nou-
La période de transition pour l’EN 954-1 et valider les conceptions ? etc. Par consé- velle norme sur les exigences de sécurité
court jusqu’en décembre 2011, date à quent, le secteur du conseil en sécurité est fonctionnelle des systèmes d’entraînement
­laquelle elle deviendra obsolète. Même si en plein essor. De plus, les fournisseurs de EN (CEI) 61800-5-2:2007 (Entraînements
elle prolonge l’effet de présomption de composants doivent assister leurs clients électriques de puissance à vitesse variable
conformité de la directive Machines jusqu’à dans la conception de leurs fonctions de – Partie 5-2 : Exigences de sécurité – Fonc-
fin 2011, cette norme est techniquement sécurité. Selon les prévisions, les entrepri- tionnalité) a été harmonisée en 2008. Elle
dépassée. ses qui, outre leur offre de composants, fixe des exigences de conception des sys-
proposent à leur client de les accompa- tèmes de sécurité pour les entraînements
Les normes harmonisées modernes qui gner dans leur démarche et de partager et normalise également un certain nombre
entrent dans le cadre de la directive Machi- leurs connaissances renforceront leur de fonctions de sécurité pour les varia-
nes sont l’EN 62061:2005 (Sécurité des ­position sur le marché. Ce type de presta- teurs. Ses définitions aident à harmoniser
machines - Sécurité fonctionnelle des sys- tion pourrait bien devenir obligatoire pour la terminologie pour commercialiser ces
tèmes électriques/électroniques/électroni- vendre leurs produits de sécurité et la clé fonctions.
ques programmables relatifs à la sécurité) de leur réussite.
pour les systèmes à commande électroni- Les contacteurs qui arrêtent le moteur en
que et l’EN ISO 13849-1:2008 (Sécurité Sécurité fonctionnelle et variateurs cas d’urgence ou l’empêchent de démar-
des machines – Parties relatives à la sécu- de fréquence rer sont devenus inutiles grâce à la nou-
rité des systèmes de commande – Par- Les progrès accomplis en électronique de velle fonction STO (Safe Torque-Off) inté-
tie  1 : Principes de conception généraux) commande ont également fait évoluer les grée au circuit de puissance du variateur :

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­14 revue ABB 4|10


en interdisant au moteur de produire un Les dispositifs de sécurité externes sont Cette intégration des fonctions de sécurité
couple, elle prévient le démarrage intem- généralement câblés et configurés spécia- dans les variateurs pose un défi aux
pestif de la machine entraînée. lement pour le variateur. Le développement constructeurs. Néanmoins, le coût d’ins-
d’une application impose le plus souvent tallation d’un système avancé à sécurité
La productivité de la machine ou de la de câbler et de configurer les deux appa- fonctionnelle intégrée est généralement
ligne de production peut ainsi être ren- reils séparément pour bien fonctionner ­inférieur à celui d’un système complété de
forcée en utilisant cette fonction pour ­ensemble au prix, toutefois, de considéra- dispositifs externes, surtout s’il nécessite
­a rrêter en toute sécurité le moteur sans bles ­efforts de conception, d’installation et plusieurs fonctions de sécurité.
couper son alimentation ni sectionner le de mise en service du système. Le fournis-
bus continu commun (CC) du variateur. seur du variateur doit par conséquent Identifier ses vrais besoins
L’entraînement peut ainsi rapidement ­fournir à l’utilisateur des instructions claires Les systèmes à sécurité intégrée sont fré-
être redémarré sans avoir à précharger pour la configuration. quemment évoqués dans la presse profes-
son bus CC ou rétablir les paramètres de sionnelle, les manifestations spécialisées
commande. Si les fonctions de sécurité doivent com- et les publications scientifiques. Les fonc-
muniquer, le système nécessite souvent tions de sécurité deviennent souvent un
Si des fonctionnalités plus poussées deux bus de terrain distincts, l’un dédié levier de différenciation pour les fournis-
sont requises, l’option STO peut être à l’échange des données de sécurité et seurs et un impératif pour les utilisateurs.
complétée de fonctions de surveillance l’autre à la commande du variateur. À l’op-
avancées. Parmi les dispositifs externes, posé, les systèmes de sécurité configura- Il est vrai que la sécurité fonctionnelle peut
citons les relais temporisés ou les systè- bles, souvent dotés d’un grand nombre contribuer à booster les performances et
mes de sécurité configurables, solutions d’entrées et de sorties (E/S) supplémentai- la productivité des machines tout en satis-
intermédiaires entre les automates et res, peuvent assurer des fonctions de faisant aux exigences réglementaires. Or il
les relais électroniques de sécurité. commande pour d’autres systèmes géné- faut du temps pour véritablement com-
Aujourd’hui, ces systèmes permettent de riques de machine en dehors du périmètre prendre les tenants et aboutissants des
réaliser, dans les variateurs, de nombreu- de sécurité normal. fonctions de sécurité, et s’assurer qu’elles
ses fonctions de sécurité normalisées répondent aux besoins réels de l’applica-
CEI 61800-5-2. Il s’agit notamment des Étape suivante logique : s’affranchir des tion.
différentes catégories d’arrêt d’urgence dispositifs externes en intégrant la sécurité
(catégories 0, 1 et 2 de la CEI 60204-1), fonctionnelle dans le variateur lui-même. De nombreux constructeurs travaillent
des vitesses limitées et de sécurité SLS Les avantages sont nombreux : réduction ­actuellement sur les spécifications de leurs
(Safely-Limited Speed), du sens de rota- du câblage, libération des E/S du varia- futures machines. L’offre de sécurité fonc-
teur, gain de place tionnelle actuelle n’est pas toujours bien
et configuration à comprise et le choix des clients est orienté
Les contacteurs assurant partir d’un point par des besoins mal spécifiés. Cette
unique avec un seul ­méconnaissance débouche sur l’achat
­l’arrêt du moteur en cas jeu d’outils. Les d’un grand nombre de fonctions de sécu-

­d’urgence sont devenus fonctions de sécu-


rité intégrées étant
rité ou d’un niveau de sécurité maximal . . .
au cas où on en aurait besoin ! Pour l’ache-
­inutiles grâce à la nouvelle spécifiques au va- teur, la connaissance des besoins et la
riateur, la mise en pertinence du choix sont donc impor-
fonction STO (Safe Torque- service consiste es- tants.

Off) intégrée au circuit de sentiellement en un


paramétrage de va- Même si les outils, les techniques et la
puissance du variateur. leurs et d’options. ­réglementation ont évolué, la finalité pre-
Plus besoin de pro- mière de la sécurité reste la protection des
grammer les fonc- biens et des personnes. Un client avisé
tion de sécurité SDI (Safe DIrection), de tionnalités de base : un réel progrès sur les doit savoir faire la distinction entre battage
l’arrêt fonctionnel de sécurité SOS (Safe systèmes externes qui nécessitent la pro- marketing et avantages réels. ABB lui pré-
Operational Stop) qui immobilise le mo- grammation par blocs de la logique fonc- conise donc de bien s’informer pour être
teur, de la commande sûre du frein (mé- tionnelle. De surcroît, une seule connexion fin prêt ; nous restons à ses côtés pour
canique) SBC (Safe Brake Control), etc., bus de terrain peut servir à échanger à l’aider et le guider dans ses choix.
soit au total 17 fonctions de sécurité. la fois des signaux de commande et de
­sécurité. Le niveau global de sécurité fonc-
Ces systèmes configurables sont surtout tionnelle est optimisé lorsque les fonction-
intéressants lorsque plusieurs fonctions de nalités de commande et de sécurité du
sécurité sont mises en œuvre dans un variateur échangent des données d’état
même système. Si une seule fonction doit sur un bus. Et il va sans dire que le système
être assurée, des composants comme les tout-en-un précâblé est beaucoup plus Mikko Ristolainen
relais temporisés ou deux relais à com- fonctionnel. ABB Drives
mande manuelle restent la solution la plus Helsinki (Finlande)
pratique. mikko.ristolainen@fi.abb.com

Barrières de sécurité ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­15


Secousses sismiques et
équipements électriques
Des méthodes d’analyse ABB innovantes
Robert Platek, Bogusz Lewandowski – Les tremblements couvercle et raccordements sur une table vibrante pour un
de terre peuvent faire d’énormes ravages parmi la popula- test en « vraie grandeur » ! Sans compter que l’essai de
tion et gravement endommager les infrastructures. Outre chaque composant n’est pas forcément représentatif de ses
les dégâts causés aux installations électriques, le temps performances sur l’appareil entièrement monté et que le
nécessaire pour revenir à la normale se chiffre aussi en liquide contenu dans le système modifiera encore la tenue
pertes d’opportunité et de productivité. Au demeurant, la sismique globale. Pour lever ces obstacles, ABB a déve-
construction antisismique ne cesse de progresser et les loppé d’ingénieuses méthodes d’essai et de simulation qui
équipements électriques sont de plus en plus conçus pour permettent de mieux comprendre la performance sismique
résister à pareilles contraintes. La tâche des concepteurs de l’ensemble en vue de réaliser des transformateurs prêts
n’en est pas pour autant facilitée : impossible d’installer un à supporter sans dommages un séisme.
gros transformateur avec ses fondations, cuve, traversée,

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­16 revue ABB 4|10


1 Trois déformées modales (amplifiées par un facteur d’échelle) d’une traversée de
transformateur 230 kV SeismicRIPTM

3 3 3

2 1 2 1 2 1
Mode 1 Mode 3 Mode 5

utile pour caractériser la tenue sismique Les simulations montrent une très bonne
de ces produits. A fortiori, quand les essais concordance avec les mesures d’essai :
sont impossibles en raison du poids les fréquences de résonance propres dif-
considérable de l’appareil (cas des trans- fèrent d’un maximum de 1 à 4 %. Pour
formateurs de puissance, par exemple), des accélérations maximales au point de
c’est le seul moyen de déterminer les mesure, en partie haute de la traversée,
propriétés dynamiques du système. l’écart se situe entre 3 et 14 % [3]. Ces
conclusions sont précieuses pour par-
Traversées SeismicRIP TM faire le développement des outils numé-
Les structures complexes peuvent pré- riques de calcul sismique.

P
senter différents modes de résonance 1
lusieurs méthodes permettent dans la plage sismique dangereuse, sur Système transformateur-traversées
d’analyser et d’évaluer la tenue lesquels ABB effectue des analyses mo- Si l’on en croit bien des experts, le compor-
sismique d’un appareillage élec- dales dynamiques. Les analyses numéri- tement dynamique d’une traversée est
trique ; elles se fondent habi- ques de la traversée de transformateur différent selon qu’elle est montée sur le
tuellement sur le calcul statistique pour SeismicRIP™ à 230 kV, sous contraintes transformateur ou testée à part ; le fait
estimer les forces engendrées par un évé- sismiques, ont fait
nement sismique, à une accélération du appel à la méthode
sol donnée, et les comparer aux capaci- des éléments finis. Les nouveaux outils de simu-
tés parasismiques de l’équipement. Ces Dans notre appro-
données peuvent être déduites de calculs che, l’étude struc- lation devraient toujours être
ou de mesures réelles. turale des événe-
ments sismiques se
vérifiés expérimentalement
Les deux grandes familles de normes fonde sur l’analyse pour en apprécier la précision,
­internationales de référence sont linéaire, à l’aide des
l’IEEE  693-2005 [1] et la CEI 61463 [2]. modes de la struc- les avantages et les limites.
La première aborde les procédures de ture jusqu’à une
qualification des équipements de postes fréquence maximale
électriques pour différents niveaux de de 33 Hz. Une fois les modes de réso- est que la réponse sismique de l’ensem-
performance sismique. Elle recommande nance identifiés, leur orthogonalité 2 per- ble transformateur-traversée peut être
vivement de qualifier ces équipements met de construire la réponse linéaire de influencée par ses interconnexions. En
sur la structure porteuse qui sera utilisée la structure en la ramenant à celle d’un outre, le matériel installé sur le terrain
sur le poste électrique en place. certain nombre de systèmes à 1 degré
de liberté. Autrement dit, le comporte-
Notes
La CEI 61463 est une spécification tech- ment mécanique de la structure de la
1 Modèle de mouvement dans lequel un corps
nique sur la qualification sismique des traversée exposée à un mouvement sis- vibre. Normalement, un corps peut vibrer selon
traversées de transformateur. Les tra­ mique du sol découle de la superposition plusieurs modes propres et superpositions de
versées satisfaisant aux exigences de linéaire de ses modes et fréquences pro- ces modes. Exemple : une poutre à extrémités
encastrées oscille sous la forme d’une demi-
l’IEEE 693 sont, dans la plupart des cas, pres d’oscillation. En fonction du spectre
période de sinusoïde mais aussi d’ondes sinu­-
aussi conformes à la CEI 61463. d’excitation, chaque fréquence propre soïdales de plus haute fréquence. Un solide
peut influer différemment sur le mouve- complexe à 3 dimensions affiche bien plus de
Même si les essais sur table vibrante ment résultant  ➔ 1. modes que son homologue simple à 1 dimen-
sion.
sont fortement conseillés pour la qualifi-
2 Propriété garantissant que les modes de
cation sismique des composants criti- vibration n’engendrent pas d’excitation
ques, l’analyse numérique s’avère très mutuelle.

Secousses sismiques et équipements électriques ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­17


2 Distribution des contraintes sismiques 4 Première étape d’une analyse sismique par interaction fluide-structure
dans un transformateur de puissance

Air

Eau

Simulation numérique Mouvement = vitesse (t) Analyse structurale


Définition du mouvement Analyses modales -
pour l’analyse numérique Informations sur les modes

Quid des interactions fluide-structure ? tour renvoyée à la simulation numérique,


De nombreuses études se sont atta- qui prépare la mise à jour du maillage
chées à décrire correctement la dynami- pour le pas de temps suivant. On obtient
que du système transformateur-traver- les efforts, contraintes et ­déformations
sées (cuve, couvercle, isolateurs et de la structure en tenant compte de la
traversées [4, 5]), sans toutefois tenir dynamique des fluides.
compte de l’importance capitale du fluide
de refroidissement. Certes, il existe des Vérification expérimentale de la
études sur l’influence d’un fluide sur méthodologie
la réponse sismique de réservoirs en Les nouveaux outils de simulation de-
hauteur [6] et sur ces structures utilisées vraient toujours être vérifiés expérimen-
3 Premières fréquences propres d’une
traversée sur châssis rigide et sur dans les applications marines et le trans- talement pour en apprécier la précision,
transformateur de puissance port maritime [7], mais aucune de leurs
conclusions ne vaut pour le comporte-
Fréquence (Hz) ment dynamique d’un système transfor- Les simulations
Mode Traversée Traversée avec mateur-traversées.
couvercle, montrent une très
isolateurs et cuve
1 14,13 7,08
On songea donc à étudier l’influence du
fluide sur les caractéristiques dynami-
bonne concor­dance
2
3
14,13

7,38
8,36
ques à l’aide de l’interaction fluide- avec les mesures
structure. Cette démarche se fonde sur
4 – 8,74
l’échange de données entre les outils de d’essai : dans le
simulation modélisant l’écoulement et la
mécanique du fluide.
cas de la traversée
peut provoquer des dégâts par le biais SeismicRIP, les
de ses connecteurs [4]. D’autres études Approche couplée fluide-structure
sont nécessaires pour quantifier ces L’analyse sismique globale (balayage ­fréquences de
­e ffets. La méthode des éléments finis,
­a ppliquée à la traversée SeismicRIP de
­s inusoïdal, accélérogramme et excitation
sinusoïdale) est complexe. L’essai par
­résonance propres
230 kV, semble être un bon domaine de
recherche complémentaire pour appré-
balayage sinusoïdal, dans lequel les mo-
des et leurs déformées sont identifiés,
diffèrent de 1 à 4 %
hender la dynamique du système trans- doit pouvoir modéliser le fluide sous la maxi.
formateur-traversée. forme d’un milieu acoustique. Une pre-
mière étape consiste à définir les condi-
Les simulations réalisées sur traversée tions initiales (mouvement) des analyses ainsi que les avantages et limites. Cette
seule et sur matériel complet  ➔ 2 révè- de simulation numérique d’écoulement vérification fut notamment effectuée sur
lent une différence de comportement des fluides  ➔ 4. un prototype de transformateur de mesure
­dynamique : les fréquences de résonance combiné haute tension JUK 145  ➔ 6a.
propres des traversées simulées séparé- L’interaction fluide-structure est ensuite
ment sont différentes de celles des tra- intégralement appliquée  ➔ 5. Dans la par- La simulation basée sur l’interaction fluide-
versées montées sur transformateur  ➔ 3. tie simulation numérique, la structure structure (milieu acoustique) permit
(cuve) est modélisée avec le fluide, tan- d’édifier un modèle 3D  ➔ 6b utilisé pour
Il en ressort que les analyses sismiques dis que dans les calculs de structure, elle les analyses modales du transforma-
complètes des traversées de transfor- est traitée à part. La simulation numéri- teur  ➔ 6c. Les résultats de la mesure et
mateur exigent la prise en compte du que sert aussi à étudier les effets de de la simulation sont comparés en  ➔ 7.
système dans sa globalité. l’écoulement d’air sur le fluide. Les ­efforts
exercés sur les parois de la structure Vinrent ensuite les tests de tenue sismi-
sont alors transmis à l’outil structural et que en laboratoire˘: le JUK 145 réussit
utilisés comme conditions aux limites. La les essais de qualification normalisés
nouvelle forme de la structure est à son CEI  60068. Des simulations sismiques

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­18 revue ABB 4|10


5 Seconde étape d’une analyse sismique par interaction fluide-structure 6 Vérification expérimentale de la simulation

a b c
Efforts sur les parois
Fluide

Simulation numérique Analyse structurale

– Écoulement – Déformées
+ dynamique de l’air – Efforts
– Mise à jour du maillage – Contraintes Cuve

Nouvelle forme des parois


Cuve

7 Comparaison des fréquences propres (par mesure/simulation avec


interaction fluide-structure)

Mode Fréquence Fréquence 6a Transformateur de mesure HT analysé


mesurée (Hz) calculée (Hz) 6b Modèle 3D du transformateur de mesure HT
Sec Dans l’huile Sec Dans l’huile 6c Répartition des efforts durant le premier mode calculé
1 8,5 5,4 6,21 5,09
2 10,5 6,2 13,88 11,17
3 24,6 24 25,39 16,52
4 25,4 27,5 19,56
5 28,64 20,64
6 28,85 23,75

s’appuyant entièrement sur l’interaction L’étude de l’influence du fluide sur la Bibliographie


fluide-structure sont envisagées afin de qualification sismique des produits rem- [1] Standard IEEE 693-2005, IEEE Recommended
valider l’outil. plis de liquide suit son cours. Il ne fait Practice for Seismic Design of Substations,
IEEE Standard Department, 2005.
aucun doute que la démarche proposée
[2] Spécification technique CEI 61463, Traversées
Encore plus loin est inédite et contribue à la compréhen- – Qualification sismique, Luglio, 1996.
Les essais de traversées sur table vi- sion du comportement dynamique des [3] Rocks, J., Koch, N., Płatek, R., Nowak, T.,
brante ont prouvé la bonne performance systèmes électriques afin d’améliorer « Seismic Response of RIP-transformer
bushing » INMR World Congress on insulators,
générale de ces composants au titre de leur tenue aux contraintes sismiques.
arresters and bushings, Brésil, 2007.
l’IEEE-693 [8]. La modélisation « éléments [4] Ersoy, S., Saadeghvaziri, M. A., « Seismic
finis » appliquée aux traversées Seis­ response of transformer-bushing systems »,
micRIP montre son potentiel de prédic- IEEE Transaction on Power Delivery, Power
tion de l’accélération et du déplacement Engineering Society, IEEE, 19, p. 131–137,
2004.
relatifs avec une bonne précision pour [5] Filiatrault, A., EERI, M., Matt, H., « Experimental
Seismic Response of High-voltage Transformer-
Bushing Systems », Earthquake Spectra, vol. 21,

Le fluide de refroi- n° 4, novembre 2005.


[6] Livaoglu, R., Dogangun, A., Seismic evaluation

dissement influe of fluid-elevated tank-foundation/soil systems in


frequency domain, Karadeniz Technical

nettement sur la University, Department of Civil Engineering,


61080, Trabzon, Turquie, 2005.

performance sismi- [7] Warmowska, M., « Numerical simulation of liquid


motion in a partly filled tank », Opuscula

que du combiné
Mathematica, vol. 26, n° 3, 2006.
[8] Whittaker, A. S., Fenves, G. L., Giliani, A. S. J.,

transformateur-
« Evaluation of seismic qualification procedures
for high-voltage substation equipment »,
Proc. Structure Congr. Expo., in Chang, P.,
­traversées. Ed. Washington, DC, 2001.
Robert Platek
ABB Corporate Research,
les qualifications sismiques [3]. Toutefois, Cracovie (Pologne)
il est impératif de dépasser ce stade pour robert.platek@pl.abb.com
comprendre les interactions sismiques
entre matériels et fluides des postes Bogusz Lewandowski
électriques en vue d’améliorer la tenue ABB High Voltage Products
aux séismes des postes électriques et Lodz (Pologne)
des équipements remplis de liquide. bogusz.lewandowski@pl.abb.com

Secousses sismiques et équipements électriques ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­19


­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­20 revue ABB 4|10
Semi-conducteurs
de puissance et
transport électrique
Ossatures des réseaux
du XXIe siècle

D
Claes Rytoft, Peter Lundberg, e tout temps, les réseaux faire tout en diminuant les émissions de
Harmeet Bawa, Mark Curtis – La filière électriques ont été construits gaz à effet de serre. La double nécessité
électrique évolue rapidement sous les autour de grosses centrales de monter en puissance pour subvenir
effets conjugués de l’augmentation produisant une électricité aux besoins du véhicule électrique et
croissante de la demande, de la montée ­s table et modulable en continu. Cet d’affiner la gestion de la demande ajou-
en puissance des énergies renouvela- écoulement de puissance unidirection- tera à la complexité de l’enjeu mais don-
bles (EnR), souvent éloignées des nel, du producteur au consommateur, nera aussi l’impulsion pour déployer des
consommateurs, de la quête d’efficacité était maintenu malgré les fluctuations réseaux plus réactifs, plus souples et
énergétique et de qualité de la fourni- horaires de la demande. Celles-ci sont plus fiables.
ture. Les progrès des semi-conducteurs toujours de mise
et leur emploi dans diverses applica- mais ­l’injection ac-
tions bâties sur l’électronique de crue d’EnR pour Les semi-conducteurs sont
puissance facilitent ces nombreuses réduire la pollution
mutations. Ces composants sont au par le CO 2 oblige au cœur de nombreuses
cœur des équipements de commutation
qui régulent le courant électrique
aussi les réseaux à
compenser les aléas
­t echnologies électroniques
et adaptent sa forme d’onde et sa de la fourniture. de puissance qui façonnent
fréquence aux exigences de chaque L’intermittence et la
application. Clef de voûte du génie variabilité des EnR les réseaux du futur.
électrique, l’électronique de puissance (solaire, éolien, etc.)
façonne les réseaux du futur. accentuent le besoin de stocker cette ABB est à l’origine de plusieurs techno-
énergie et de recourir à des systèmes logies ayant permis à la filière de conci-
permettant de coordonner sources de lier ces objectifs. Celles-ci reposent sur
production et profils de consommation. les semi-conducteurs de puissance, qui
ont récemment amené le Groupe à éten-
Le négoce d’électricité permet, jusqu’à dre ses capacités de production. La
un certain point, d’accorder l’offre à la ­fabrication et le développement continu
demande de puissance. Reste que le de semi-conducteurs de puissance spé-
transport efficace de l’électricité, des gé- cialisés confortent son leadership techno-
nérateurs aux utilisateurs, entre réseaux logique dans ce domaine. ABB accompa-
voisins, éventuellement sur de longues gnera la filière énergétique dans le déve-
distances et dans les deux sens, soulève loppement de réseaux flexibles, perfor-
des difficultés, encore exacerbées par mants et fiables, grâce à des solutions
l’envolée de la demande qu’il faut satis- novatrices basées sur des semi-conduc-

Semi-conducteurs de puissance et transport électrique ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­21


câble CA se charge et se décharge à la
1 1 Techniques d’encapsulation
tension réseau, le courant de charge
étant proportionnel à la longueur du câ-
Dans un boîtier isolé, le semi-conducteur ➔ f est isolé galvaniquement du radiateur ➔ c. Les contacts
électriques dans le module sont réalisés par fils de métallisation. En cas de défaillance du dispositif, ble. Au-delà d’une certaine distance, il
ces fils tendent à s’évaporer, le module cessant d’être conducteur. Dans un boîtier pressé, le courant augmente démesurément au point de ne
de charge pénètre par une surface ➔ k et est évacué par l’autre. La faible résistance électrique et plus rien laisser à la puissance utile. Pire,
thermique des contacts est garantie par une forte pression mécanique exercée sur les deux surfaces.
bien avant cette limite, le transport CA
En cas de défaillance, le semi-conducteur au silicium ➔ l et le molybdène ➔ i fondent, et le courant
peut continuer de circuler dans le module. n’est plus rentable. À l’inverse, un câble
à courant continu (CC) ne véhicule pas
de courant de charge : la totalité du cou-
rant est donc exploitable. Pour achemi-
ner efficacement cette puissance sur de
grandes distances, avec de faibles per-
tes en ligne, l’une des entreprises fonda-
trices d’ABB, ASEA, mit au point et inau-
gura au début des années 1950 une
liaison CC de 30 mégawatts (MW) pour
➔ a Bornes de puissance ➔ d Céramique (en général AlN) ➔ h Radiateur ➔ k Cuivre
et de commande ➔ e Semelle (en général AlSiC) ➔ i Compensation CDT1 (Mo) ➔ l Semi-conducteur relier l’île suédoise de Gotland au conti-
➔ b Fil de métallisation ➔ f Semi-conducteur ➔ j Boîtier (céramique)
➔ c Radiateur ➔ g Boîtier
nent  ➔ 2. Cette première traversée sous-
marine marqua son époque par sa capa-
a a a
cité à acheminer une électricité fiable et
b k
g i
l j
f
d i
k

c
e

h
ABB accompa­
La quasi-totalité des semi-conducteurs de puis- pressé se réserve les puissances supérieures à
gnera la filière
sance est en silicium ; néanmoins, l’optimisa-
tion poussée de cette technologie a rapproché
10 MW. Plusieurs raisons expliquent ce partage
du marché ; on en retiendra deux principales :
énergétique dans
toujours plus les performances du matériau de
ses limites physiques, restreignant d’autant les
– Dans les systèmes de très forte puissance,
les semi-conducteurs doivent être mis en
le ­d éploiement de
potentiels d’amélioration de la filière. Par
contre, la technologie des boîtiers offre encore
parallèle et/ou en série. Les boîtiers pressés
ont l’énorme avantage de permettre la
réseaux flexibles,
de considérables marges de progrès. connexion des modules par simple empilage
avec radiateurs interposés. C’est le cas, par
performants et
Il existe deux grands types de boîtier pour
semi-conducteurs de forte puissance : le boîtier
exemple, des stations de conversion CCHT
qui peuvent associer jusqu’à 200 modules ­fiables.
isolé (ci-dessus à gauche) et le boîtier pressé en série.
(droite). Principale différence : dans le premier, – Le boîtier pressé est obligatoire dans
le semi-conducteur est isolé galvaniquement du les applications exigeant une circulation économique avec de faibles pertes éner-
radiateur par un isolant céramique ; dans le ininterrompue du courant (convertisseur à
gétiques ; elle donna lieu à de nombreux
second, le courant circule verticalement dans source de courant, par exemple). En cas de
tout le module, y compris dans le radiateur. défaillance du semi-conducteur, les pièces
développements technologiques d’ABB
polaires métalliques fondent, garantissant un visant à pallier la fragilité des valves à
Tous deux conviennent indifféremment aux parcours de courant de faible impédance. ­vapeur de mercure, dont la fonction est
transistors bipolaires à grille isolée (IGBT) et aux Inversement, dans le boîtier isolé, le courant
de redresser et d’onduler le courant, par
thyristors intégrés commutés par la gâchette circule dans les fils de métallisation qui
(IGCT). Pourtant, dans la pratique, ces derniers s’évaporent sur une impulsion de courant
de robustes solutions de transport élec-
ne sont proposés qu’en boîtier pressé, alors élevé pendant un défaut, laissant le circuit trique à base de semi-conducteurs de
que les IGBT acceptent les deux variantes. Le ouvert. puissance.
boîtier isolé prédomine dans les systèmes de
faible puissance, inférieurs à 1 MW pour la
plupart, car le circuit électrique, moins complexe, Note
Certaines mégapoles, dont Shanghai,
peut être réalisé à moindre coût. Le boîtier 1 Coefficient de dilatation thermique Delhi, Los Angeles et Sao Paulo, misent
aujourd’hui sur le transport en courant
continu à haute tension (CCHT) longue
teurs de forte puissance  ➔ 1, conçus et gie sur de longues distances, via un distance (milliers de kilomètres) pour
développés pour améliorer les perfor- ­réseau classique en courant alternatif étancher leur soif d’électricité. ABB a
mances du transport électrique. (CA), est parfois moins efficace, voire également a son actif plusieurs liaisons
­irréalisable pour les câbles sous-marins câblées sous-marines CCHT intercon-
Renouvelables reliant les éoliennes implantées en pleine nectant les réseaux électriques de l’Europe
En général, c’est loin des centres urbani- mer au réseau terrestre. La difficulté tient de l’Ouest, tel le projet NorNed reliant la
sés et industriels, dans les régions les au fait que le courant alternatif oscille Norvège aux Pays-Bas, ou encore le
plus reculées du globe, que l’on trouve 50 ou 60 fois par seconde (d’où une couplage de parcs éoliens marins au
les EnR les plus fiables (vents forts, ­fréquence de 50/60 Hz), quel que soit ­r éseau CA à terre, comme le site offsho-
­e nsoleillement intense, masses d’eau en le niveau de tension (basse, moyenne, re le plus éloigné de la côte, Borwin 1, à
mouvement). Or le transit de cette éner- haute ou très haute). À chaque cycle, le 128 km au large de l’Allemagne, en mer

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­22 revue ABB 4|10


2 Pose du câble de la liaison CCHT de 3 Valves à thyristors 4 Liaison CCTHT de 2 071 km reliant
Gotland (1954) Xiangjiaba à Shanghai.

Chine

Shanghai
Xiangjiaba

du Nord. Ces prouesses technologiques Ultra haute tension


5 Module d’IGBT StakPakTM
sont liées au développement d’une Depuis peu, les progrès technologiques
­g amme de systèmes de transport CCHT ont ouvert la voie à des tensions de
Puces sur tranche silicium
satisfaisant à une panoplie d’applications 800  kV. Ce « CCTHT » inaugure un nou- IGBT seul
spécifiques. veau thyristor de 15 cm et 130 cm 2, qui
porte l’intensité normale à 4 000 A, sans
CCHT classique affecter la fréquence de commutation.
Ce précurseur du CCHT utilisait au dé- Sous-
module
part des valves à vapeur de mercure. Ces innovations constituent la plus grande Module StakPakTM

Aujourd’hui, la conversion de puissance avancée technologique des deux ­dernières


fait appel à des thyristors (cf. « Semi- décennies, en termes de performance
conducteurs : inventaire », Revue ABB, et de capacité de transit. Pour preuve,
3/2010, p. 27), reliés en série et assem- la liaison CCTHT de 2 071 km ­entre la
blés en modules, chacun pouvant sup- centrale hydroélectrique de ­Xiangjiaba
porter une tension de 8,5 kilovolts (kV). (sud-ouest de la Chine) et Shanghai (est)
Ces modules (en boîtier pressé) sont à délivre 6 400 MW d’électricité « propre » à ABB a installé
leur tour connectés en série et empilés quelque 31 millions de personnes  ➔ 4.
pour donner des valves à thyristors fonc- ­p lusieurs intercon-
tionnant à tension maximale  ➔ 3. La fré-
quence de commutation de chaque thy-
HVDC Light®
Dans les années 1990, le CCHT classi-
nexions sous-
ristor, en CCHT classique, est de 50 Hz que se dote d’une version ABB légère, marines­ CCHT
(ou 60 Hz). Ce système convient surtout baptisée « HVDC Light », dans laquelle
au transport massif d’électricité sur des les gros thyristors ont cédé la place à ­e ntre divers
liaisons longues distances, tant terres-
tres que sous-marines, pour stabiliser
des transistors, plus contrôlables. HVDC
Light autorise aussi le transport longue
­r éseaux électriques
l’interconnexion des réseaux, point faible distance sur des câbles sous-marins de l’Europe de
du transport traditionnel en alternatif. et souterrains, ou des lignes aériennes
Les liaisons CCHT affichent aujourd’hui à faible impact environnemental. Elle l’Ouest, telle la
de très hauts niveaux de puissance, des
records de fiabilité, de faibles pertes de
­e mploie des interrupteurs à semi-con-
ducteurs ultrarapides, commandés par
liaison NorNed
conversion et des équipements à moin-
dre coût. Le CCHT jouera un rôle majeur
la gâchette, comme les transistors bipo-
laires à grille isolée « IGBT » (Insulated-
de 580 km reliant
dans l’émergence de ces réseaux du Gate Bipolar Transistors), pour réaliser la Norvège aux
­futur. ABB jouit pour cela d’une position
de choix avec la capacité de produire
les convertisseurs à source de tension
(CST) modernes, pièces maîtresses du Pays-Bas.
tous les composants indispensables à CCHT capables d’injecter ou d’absorber
leur édification : câbles, convertisseurs, rapidement de la puissance réactive.
trans­­formateurs, semi-conducteurs, etc. Leur remarquable capacité à stabiliser la
tension alternative aux bornes a fait de
cette technologie la parade idéale pour

Semi-conducteurs de puissance et transport électrique ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­23


6 Valves à IGBT 7 Principales installations HVDC LightTM et SVC

Liaisons Stations de Mise en


conversion service
1 Hällsjön 2 1997
2 Hagfors (SVC) 1 1999
3 Gotland 2 1999
4 Directlink 6 2000
5 Tjæreborg 2 2002
6 Eagle Pass 2 2000
7 Moselstahlwerke (SVC) 1 2000
8 Cross Sound Cable 2 2002
9 Murraylink 2 2002
10 Polarit (SVC) 1 2002
11 Evron (SVC) 1 2003
12 Troll A 4 2005
13 Holly (SVC) 1 2004
les parcs éoliens souffrant de graves 200  Hz et 1  kHz maxi. Ce mode d’as- 14 Estlink 2 2006
perturbations de tension générées par semblage des IGBT donne un convertis- 15 Ameristeel (SVC) 1 2006
les turbulences et les fluctuations de la seur électronique de puissance compact 16 ZPSS (SVC) 1 2006
vitesse du vent. Par son exceptionnelle et très maniable pour stabiliser la ten- 17 Mesnay (SVC) 1 2008
souplesse et précision de commande, sion, même dans les parties de réseau 18 Martham (SVC) 1 2009
HVDC Light s’impose de plus en plus dépourvues de sources d’énergie com- 19 Liepajas (SVC) 1 2009
dans le raccordement des plates-formes plémentaires. La première installation 20 Siam Yamato (SVC) 1 2009
pétrogazières à la côte et l’intercon- HVDC Light remonte à 1997 avec la 21 BorWin 1 (Nord E.ON 1) 2 2010
nexion des réseaux électriques. liaison Hällsjön-Grängesberg de 10 kV, à 22 Caprivi Link 2 2010
laquelle ont succédé de nombreuses 23 Valhall 2 2010
Au demeurant, HVDC Light doit surtout stations de conversion ; la plus impor- 24 Liepajas Metalurgs (SVC) 1 2010
sa maniabilité à ses assemblages ­d ’IGBT. tante peut aujourd’hui bloquer 4 000 A 25 Danieli – GHC2 (SVC) 1 2011
Comme les thyristors, ces composants maxi en régime normal et supporter près 26 Danieli – UNI Steel (SVC) 1 2011
peuvent être raccordés en série pour de 18 kA en court-circuit  ➔ 7. 27 EWIP 2 2012
élever les niveaux de tension.
Transport flexible en courant alternatif
Néanmoins, à la différence de leurs pré- Le transport CA a toujours été confronté système (exprimée en VAr) et abaissent
décesseurs commandés par un cou- à des problèmes de puissance réactive. la tension réseau, sous charges capaciti-
rant de gâchette, les IGBT se contentent Cette composante de la puissance en ves. Faute de compensation locale de la
d’un faible signal de tension pour com- ­a lternatif est consommée par les con­ puissance réactive, celle-ci se propage
densateurs, trans- dans les ­lignes de transport, déstabili-
formateurs et mo- sant le réseau au risque d’engendrer la
ABB occupe une position de teurs asynchrones coupure d’alimentation totale. L’appella-
qui jalonnent le tion « FACTS » regroupe un ensemble de
choix dans l’édification des ­réseau CA. Ces technologies et d’équipements visant à

réseaux du futur avec la capa­ appareils sont res-


ponsables de per-
renforcer la sécurité, la performance et
la flexibilité du transport électrique sur
cité de produire tous leurs tes électriques dues les lignes existantes et nouvelles ; ces
à la production de dispositifs se raccordent en série avec
composants clés, des câbles, champs magnéti- le circuit à compenser, comme le conden-

convertisseurs et transforma- ques (par les élé-


ments inductifs du
sateur « TCSC » (Thyristor-Controlled
­Series Capacitor) ou l’inductance « TCSR »
teurs aux semi-conducteurs réseau) ou élec­ (Thyristor-Controlled Series Reactor),
triques (éléments tous deux commandés par thyristors, ou
de puissance. capacitifs) qui font en parallèle, comme le traditionnel com-
chuter la puissance pensateur statique « SVC » (Static Var
muter. La réalisation d’un HVDC Light utile (cf. Revue ABB, 3/2009, p. 35). Compensator) et son successeur syn-
de 300  MW nécessite 6 000 modu- On y remédie en commutant automati- chrone « STATCOM » (STATic COMpen-
les StakPak  ➔ 5 connectés en série, ali- quement des dis­positifs de compensa- sator). Ces équipements optimisent le
gnant quelque 200 000 IGBT  ➔ 6 ; chaque tion de puissance réactive, tels que des transfert d’énergie et stabilisent la ten-
StakPak intègre 2, 4 ou 6 sous-modules. batteries de condensateurs  ➔ 8 qui élè- sion en compensant le réactif avec des
La fréquence de commutation de l’IGBT, vent la tension réseau, en présence de semi-conducteurs de puissance.
réglable en fonction de l’application, est charges induc­t ives, ou des inductances
normalement comprise entre environ qui con­s omment l’énergie réactive du

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­24 revue ABB 4|10


8 Batterie de condensateurs 9 Compensateurs série à thyristors (Imperatriz, Brésil)

Compensation série l’a vu, ils font obstacle au transit de réac-


10 Modules StakPak de SVC Light®
Les thyristors peuvent servir à commuter tif mais permettent aussi de raccorder
automatiquement des condensateurs les grandes artères fonctionnant à des
(par des TCSC) ou des inductances fréquences différentes et/ou des réseaux
(TCSR) pour stabiliser la tension. Les de même fréquence nominale mais sans
premiers se prêtent tout particulièrement relation de phase fixe (non synchrones) ;
à l’interconnexion des grands réseaux de ces connexions se contentent d’une
transport : au Brésil, par exemple, l’éner- ­p etite station CCHT dos à dos, regrou-
géticien Eletronorte exploite depuis le pant onduleurs et ­redresseurs statiques
printemps 1999 un TCSC et cinq conden- dans le même ­bâtiment.
sateurs série fixes d’ABB au point de
jonction en 500 kV de ses réseaux nord Compensation statique synchrone
et sud  ➔ 9. ABB a installé près de Comme HVDC Light, SVC Light ® s’ap-
1 100 MVAr de condensateurs série assu- puie sur des IGBT pour remplir les fonc-
rant la stabilité dynamique des deux tions de convertisseur à source de ten-
­s ystèmes raccordés. sion et de compensation rapide de la
puissance réactive. C’est un compensa-
Compensation statique teur statique synchrone (STATCOM),
En CCHT classique comme en CCTHT, il fonctionnellement assimilable à un SVC
faut recourir à des compensateurs stati- classique, à la différence près qu’il est
ques, au point de raccordement avec le bâti sur un CST et non des thyristors.
réseau CA, pour injecter ou absorber du Ses IGBT sont des modules StakPak
réactif. La raison en est que les liaisons ­reliés en série pour obtenir la tension La nécessité de
CCHT ne peuvent transmettre que de la ­requise  ➔ 10 ; leur commande plus poin-
puissance active, barrant la route au tue améliore la qualité du courant en monter en puissance
réactif. Si cette barrière naturelle a l’avan-
tage d’éviter, par effet domino, l’écoule-
­a tténuant les variations de tension du fait
de charges très fluctuantes, comme les
pour subvenir aux
ment de réactif dans tout le réseau et le fours à arc, particulièrement gourmands besoins du véhicule
risque d’écroulement de tension et de en énergie active et réactive. Pour vite
panne générale, elle a aussi l’inconvé- compenser ces appels variables de réac- électrique et d’affiner
nient de réduire les sources disponibles
de puissance réactive. Pour combler ce
tif, il faut un dispositif tout aussi véloce !
Les IGBT de dernière génération ont cette
la gestion de la
déficit, il faut installer des SVC au point réactivité. Grâce à ces semi-con­ducteurs ­demande ajoutera
de jonction avec le CCHT afin de stabili- à amorçage et blocage commandables,
ser le réseau à l’aide d’un dispositif local aptes à gérer de fortes puissances, SVC à la complexité tout
de consommation ou de production de
réactif.
Light peut répondre à la très grande
­d ynamique des exigences de puissance
en créant l’impulsion
réactive dans le réseau, de quelques pour déployer des
Les réseaux interconnectés qui favori- ­d izaines à plus de 100 MVA.
sent les échanges d’énergie électrique réseaux plus réactifs,
transfrontaliers ont leur revers : une vul-
nérabilité accrue aux pannes en cascade.
plus souples et plus
L’intérêt d’utiliser des systèmes CCHT
pour relier les réseaux CA est double : on
fiables.

Semi-conducteurs de puissance et transport électrique ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­25


11 SVC Light® et stockage d’énergie 12 Augmentation de la capacité de transport au cours des dernières années

CCHT classique HVDC Light


Capacité de Capacité de
transport (MW) Tension (V) transport (MW) Pertes (%)
6 000 800 1 000

600 800
ce
4 000 an

ce
ss
ion ui

an
n s P
Te

iss
400 3
2 000 Pert

Pu
es
200 1

1970 1990 2010 2000 2010


Année Année
Innovations majeures
Capacité x 6 depuis 2000 Capacité x 10 depuis 2000
Tension maxi : 100 kV à Réduction des pertes de 3 % à
800 kV depuis 1970 1 % par convertisseur depuis 2000

SVC Light® et stockage d’énergie ­ lléger le poids de ces nouvelles contrain-


a
La solution SVC L’accroissement de la part des EnR dans tes, l’électronique de puissance multiplie
le mix énergétique accentue le risque les innovations et améliore sans cesse
Light à stockage d’instabilité du réseau. Pour renforcer sa les performances des composants qui

d’énergie assure la stabilité et sa fiabilité, la dernière innova-


tion d’ABB en matière de FACTS est un
bâtiront les réseaux d’aujourd’hui et de
demain.
régulation dynami- SVC Light à stockage dynamique d’éner-
gie  ➔ 11 sur batteries lithium-ion. Ce Les solutions CCHT classique et HVDC
que et indépendan- nouveau dispositif peut fournir non seu- Light ont connu une progression rapide

te des puissances lement du réactif, tout comme un SVC


Light ordinaire, mais aussi de la puissance
au cours des dix dernières années  ➔ 12.
Leur percée se poursuivra dans des pro-
active et réactive active, se substituant ainsi aux dispo­ jets visionnaires, tels Desertec, et dans
sitifs de soutien des réseaux de transport l’avènement du transport électrique en
transitant dans le et de distribution pour maîtriser les poin- courant continu.

réseau. tes de consommation. À l’heure actuelle,


il affiche une puissance assignée et une
capacité de stockage avoisinant couram-
ment 20 MW sur environ 15 à 45 min ; et
les 50 MW durant 60 min sont d’ores et
déjà à la portée de cette technologie.

Contrôle-commande informatisé
MACH2TM
L’électronique de puissance appliquée
aux réseaux électriques est un moyen de
bien gérer l’intensité et le sens du transit
d’énergie. Des outils efficaces d’analyse, Claes Rytoft
de protection et de conduite des liaisons ABB Power Systems
CCHT ont été créés pour préserver et Zurich (Suisse)
maximiser la performance des réseaux ; claes.rytoft@ch.abb.com
MACH2TM d’ABB en fait partie. Il inter-
vient aujourd’hui dans la compensation Peter Lundberg
de puissance réactive, le CCHT classi- ABB Grid Systems
que, SVC Light et d’autres applications Västerås (Suède)
pour commander la commutation très peter.lundberg@se.abb.com
rapide et précise des semi-conducteurs
en vue d’une régulation fine de la tension Harmeet Bawa
et de la puissance. ABB Power Products and Power Systems
Zurich (Suisse)
Les réseaux électriques du XXI e siècle harmeet.bawa@ch.abb.com
exigent un haut niveau de sophistication
pour garantir la stabilité, la ponctualité et Mark Curtis
la fiabilité de la fourniture, malgré l’inter- Communication ABB
mittence des EnR (éolien, solaire, éner- Zurich (Suisse)
gie des vagues et des marées). Pour mark.curtis@ch.abb.com

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­26 revue ABB 4|10


Départ-moteur
intelligent
L’UMC100 est l’exemple parfait de départ-moteur modulaire,
adaptable et intégré
Peter O. Müller, Abhisek Ukil, Andrea Andenna – Les signaux de commande et de mesure sont transmis par des
grands sites industriels comptent souvent plusieurs milliers modules d’entrées-sorties (E/S) qu’il faut concevoir et câbler.
de moteurs qui entraînent un large éventail de machines. Enfin, l’ajout d’une protection, comme la surveillance thermi-
L’arrêt inopiné ou brutal d’un moteur peut perturber la que des enroulements par sonde PTC, impose des dispositifs
production et coûter très cher. Par conséquent, une gestion et et un câblage additionnels. Toutes ces fonctions, et de
une protection fiables du parc moteurs conditionnent la nombreuses autres, sont désormais intégrées dans un seul
maîtrise de l’outil industriel. Actuellement, certains circuits appareil : le départ-moteur universel UMC100. Ce dernier
d’alimentation de moteurs sont constitués d’éléments assure des fonctions de commande, de protection, de
monofonctions comme, par exemple, un relais bilame pour la diagnostic et de communication sur bus de terrain avec le
protection thermique du moteur. Dans ce cas, la mise en système de contrôle-commande. Comparés aux démarreurs
œuvre des fonctions de commande et de protection ainsi que traditionnels, les départs-moteurs offrent de nombreux
leurs interverrouillages sont contraignants et compliqués car avantages sur le cycle de vie complet d’un site industriel.
ils doivent être programmés dans l’automate. De même, les

Départ-moteur intelligent ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­27


Modèles moteurs

Chaque départ-moteur intelligent a besoin d’un moteur est influencée directement par
d’un modèle moteur qui évalue l’échauffement le courant statorique à cause de l’effet Joule
de ce dernier pour le déclencher en cas de et indirectement par la conduction thermique
dépassement d’un seuil préréglé. Le choix de avec les autres parties du moteur. Un modèle
ce modèle est une étape clé de la conception moteur efficace (modèle A) doit tenir compte
d’un départ-moteur car il a un impact sur les de cette double influence alors qu’un modèle
performances de la fonction de base de l’appa- plus simple (modèle B) se contentera de la
reil. Or cette conception suppose un compro­ seule influence qui prédomine. Les courbes
mis : d’une part, le modèle doit être aussi ci-dessous sont celles de deux modèles d’un
simple que possible car, trop complexe, il sera moteur tournant en surcharge pendant un
incompatible avec la plate-forme électronique temps donné avant sa mise hors tension et sa
du départ-moteur et comportera trop de para- remise sous tension dès retour à la valeur
mètres difficiles à identifier et à régler par le nominale (courbe bleue pour le modèle A,
client ; d’autre part, la température du moteur rouge pour le modèle B). Dans ce cas précis,
doit être évaluée avec une précision suffisante l’effet de la conduction thermique n’est pas
pour protéger correctement le moteur. négligeable car le moteur était en surcharge peu
de temps avant et la température des
Les exigences minimales des modèles moteurs enroulements peut avoir temporairement
sont spécifiées dans la norme CEI 60947-4-1 [1] augmenté jusqu’à une valeur supérieure à la
qui précise les durées minimale et maximale valeur nominale, ce que montre la courbe du
des surcharges ponctuelles pour différentes modèle A plus complexe. Par conséquent, ce
hauteurs d’axe en fonction du courant de dernier protège plus efficacement le moteur.
déclenchement (« classes de déclenchement »).
Par exemple, un relais ou un départ-moteur Courbes des modèles moteurs

qui protège un moteur avec une classe de


104

Température (% valeur nominale)


déclenchement 20 doit arrêter le moteur entre
Modèle A
6 et 20 secondes lorsque le courant de 102
surcharge atteint 7,2 fois la valeur nominale.
Modèle B
100
La conformité à cette norme est une obligation

L
minimale pour un départ-moteur intelligent. Un 98
a dynamique des marchés mon- modèle trop simpliste ne tiendra pas compte
diaux est une des raisons qui de la dynamique thermique du moteur avec
96

poussent bon nombre d’entre- suffisamment de précision et ne déclenchera


94
prises à réduire leurs charges pas en cas d’échauffement excessif. Il faut 60 70 80 90 100
savoir que la température des enroulements Temps (min)
d’exploitation et leurs coûts de produc-
tion tout en améliorant leur productivité
et la qualité des produits. L’amélioration
de l’efficacité énergétique est un autre Revue de détail de toutes les valeurs de ­mesure via une
enjeu prioritaire des industriels. En fait, la Le départ-moteur universel UMC100 connexion établie avec l’appareil. L’écran
demande de solutions plus modulaires, (Universal Motor Controller) pour mo- de dialogue DTM servant au paramétrage
adaptables et intégrées ne cesse de teurs asynchrones triphasés réunit, dans de la protection à partir de la mesure du
croître, obligeant de nombreux fournis- un seul et même appareil, des fonctions courant moteur est reproduit en  ➔ 1.
seurs à repenser leur offre et à la faire de commande, de protection, de dia-
évoluer dans ce sens. gnostic et de communication sur bus de Toutes les fonctions de commande indis-
terrain. pensables sont intégrées à l’UMC100.
Les solutions intégrées se banalisent Facilement paramétrables, elles sont la
­r apidement en raison, d’une part, des Il fonctionne de manière totalement indé- clé de la souplesse d’adaptation du
progrès réalisés en intégration fonction- pendante et protège le moteur en toutes ­départ-moteur aux besoins de chaque
nelle et, d’autre part, de performances circonstances, même en cas de défaut client, avec une large plage de réglages.
globales supérieures à la somme des des signaux de commande ou de rupture Toutes ces fonctions étant exécutées
performances de leurs éléments consti- de la communication. Le système élec- dans le départ-moteur, les besoins de
tutifs. De plus, la tendance semble indi- tronique de mesure très précis garantit programmation automate sont consi­
quer qu’elles joueraient un rôle décisif un fonctionnement optimal des moteurs dérablement réduits. Des fonctions
dans la pérennité d’une entreprise. et un comportement prévisible en cas de ­applicatives peuvent être personnalisées
défaut. en utilisant la logique programmable
Depuis quelque temps, ABB mobilise de l’utilisateur  ➔ 2. Si des modules de
d’importants moyens pour faire évoluer Les paramètres sont faciles à régler par départ-moteur existants doivent être
un nombre croissant de ses produits vers le biais de fichiers descriptifs standards réutilisés dans le système de contrôle-
des solutions intégrées ; le départ-­m oteur (GSD/EDS, par exemple), de l’interface commande distribué, la position des
intelligent UMC100 en est l’illustration homme-machine (micro-console) ou du ­signaux de commande et de surveillance
probante. gestionnaire DTM (Device Type Mana- peut également être adaptée, avantage
ger). Ce dernier permet le regroupement réel lors de la modernisation d’installa-
de paramètres associés, l’affichage gra- tions plus anciennes.
phique des paramètres et la consultation

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­28 revue ABB 4|10


1 Paramétrage de la protection avec l’écran DTM de l’UMC100 2 Éditeur de fonctions de commande personnalisées

Quatre points de commande différents


3 Origine des défauts des moteurs asynchrones
(bus de terrain, moteur lui-même, micro-
console en façade d’armoire ou PC por- Défauts dans le stator
table) sont disponibles. Pour chacun Électrique Isolant endommagé
- Mauvaise tenue diélectrique
d’eux, la commande du moteur peut être Problème de conducteur
activée ou désactivée selon le mode Interne
-
Barres rotoriques
Défaut d’alignement
­e ffectif (automatique ou local). La version Mécanique Défaut de roulements
-
de base comprend 6 entrées logiques, Vibration de la carcasse
Excentricité de l’entrefer
3  sorties relais et 1 sortie de commuta-
Origine
tion 24 V. Pour les applications com­plexes Surcharge
Procédé
- Charge pulsatoire
nécessitant plus d’E/S ou des ­s ignaux Mécanique
- Erreur de montage
spéciaux, des modules d’extension sont Installation
- Instabilité
proposés. Déséquilibre
Alimentation
- Inversion de phases

Externe Absence de phase


- Électrique - Événe- Creux de tension, gonflements

Le départ-moteur
ments
- Câblage
Défaut d’isolement à la terre

UMC100 pour Autre


Température ambiante
Altitude
- Encrassement

moteurs asyn- Humidité

chrones triphasés
réunit, dans un Le départ-moteur UMC100 couvre la Fonctions de diagnostic

seul appareil, plage de courant de 0,24 A à 850 A.


Seuls les courants supérieurs à 63 A exi-
La défaillance d’un moteur entraîne gé-
néralement l’arrêt d’une ligne de produc-
des fonctions de gent un transformateur de courant ex- tion et une envolée des coûts d’exploita-
terne supplémentaire qui joue en fait le tion et de maintenance. Très souvent, les
­commande, de rôle de diviseur de fréquence. Même données de diagnostic ne sont exploi-

protection, de pour les faibles valeurs nominales de


courant, les conducteurs du moteur ne
tées qu’après défaillance pour en connaî-
tre l’origine. Un diagnostic complet et
diagnostic et de doivent traverser qu’une seule fois les précis des moteurs asynchrones en envi-
transformateurs. Lors de la planification ronnement d’exploitation constitue un
communication de l’installation, nul besoin de sélection- atout majeur pour éviter les défauts ou

sur bus de terrain. ner différents types d’appareil selon le


courant nominal du moteur. Il n’y a aucun
réagir très rapidement lorsqu’ils survien-
nent.
risque de recouvrement des plages de
Les départs-moteurs sont souvent inté- mesure du courant. Globalement, le On distingue différents types de défaut
grés dans des architectures d’automa- nombre de fonctions et d’éléments à moteur dont l’origine peut être externe
tismes distribués. Utilisés dans le monde mettre en œuvre par le planificateur est et/ou interne, et liée à des problèmes
entier, ils doivent être multiprotocoles. réduit, simplifiant le travail de prépara- électriques et mécaniques  ➔ 3. Pour
C’est le cas de l’UMC100 qui communi- tion, la gestion des stocks et le dépan- ­diagnostiquer les défauts des moteurs
que sur les bus de terrain Profibus DP, nage. asynchrones (en particulier ceux d’ori­
DeviceNet, Modbus et CANopen. Pour gine interne), les industriels utilisent
autant, toutes ses fonctions restent opé- ­actuellement la méthode d’analyse spec-
rationnelles, en mode autonome. trale du courant statorique MCSA

Départ-moteur intelligent ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­29


(Motor Current Signature Analysis) [2, 3]. Pour résoudre ce problème, la micro-
4 La micro-console permet d’afficher toutes
les données sur site. Or, pour des raisons de coût, les dia- console multilingue à écran LCD de
gnostics MCSA sont plutôt réservés, par l’UMC100, fixée sur la porte de l’armoire,
exemple, aux gros moteurs et aux systè- affiche tous les paramètres et données
mes d’entraînement à vitesse variable d’état sous une forme facilement compré-
plus complexes et onéreux. L’analyse hensible  ➔ 4. Les messages de défaut
d’autres problèmes, comme les défauts apparaissent en clair et les entrées de
de roulements, est également très ins- défaut peuvent être configurées pour
tructive. Pour autant, il est possible que ­afficher des messages personnalisés.
l’incidence directe de ces défauts sur le Plus besoin de PC portable pour la loca-
circuit électrique d’un moteur asynchro- lisation des défauts !
ne soit faible et donc difficile à détecter
par analyse MCSA. C’est pourquoi des La maintenance prédictive en ligne
méthodes comme l’analyse vibratoire de mire
donnent également des résultats intéres- Utilisées avec les systèmes de contrôle-
sants. commande ABB, les fonctionnalités de
L’UMC100 ouvre surveillance d’actifs de l’UMC100 (Asset
Au lieu d’avoir à configurer plusieurs sys- Monitor) aident à identifier rapidement
grand la porte à tèmes de diagnostic pour être sûr de l’origine d’un défaut : interne, câblage

une stratégie de bien couvrir tous les défauts possibles


du moteur, la solution idéale ne serait-
électrique externe, machine entraînée ou
procédé. Pour ce faire, Asset Monitor
maintenance pré- elle pas un départ-moteur relativement ­r écupère toutes les données de diagnos-
bon marché incorporant les fonctions tic du départ-moteur UMC100 à interval-
dictive qui, jusqu’à standards de protection et de diagnostic les paramétrables et les classe selon les

une date récente, complétées de diagnostics en ligne du


moteur ?
catégories suivantes de la recommanda-
tion NE107 de l’association NAMUR :
imposait des me- – Défaillance – le moteur est indisponi-
C’est précisément le cas de l’UMC100 ble en raison d’un dysfonctionnement
sures spéciales et dont les fonctions d’analyse et de test dans l’appareil de terrain ou sa

coûteuses. enregistrent en continu le nombre d’heu-


res de fonctionnement du moteur, le
périphérie (déclenchement en
surcharge thermique, par exemple) ;
nombre de démarrages et de déclenche- – Vérification de fonction – le signal de
ments en surcharge, les données de sortie est temporairement indisponible
­d iagnostic, le temps de démarrage du du fait d’une intervention en cours sur
moteur et le courant de démarrage maxi- le circuit d’alimentation du moteur
mum, etc. Toutes ces données sont ac- (position Test pendant la mise en
cessibles sur le bus de terrain et peuvent service, par exemple) ;
aider à planifier les interventions de main- – Hors spécifications – le circuit
tenance. Ainsi, par exemple, un allonge- d’alimentation du moteur reste
ment du temps de démarrage peut révé- disponible mais est hors des limites
ler un fonctionnement en sous-régime de spécifiées (courant moteur supérieur/
la charge raccordée. Par ailleurs, des inférieur au seuil préréglé, par
­informations provenant du modèle moteur exemple) ;
aideront l’opérateur dans sa ­tâche. – Maintenance requise – le circuit
Exemple : si la charge thermique indi- d’alimentation reste disponible mais
quée pour un moteur dépasse un seuil une intervention de maintenance est
prédéfini, l’opérateur peut réduire la requise immédiatement (défaut de
quantité de matière introduite dans un raccordement de la sonde PTC, par
agitateur pour éviter un déclenchement. exemple).

Les fonctions de diagnostic avancées Ces messages guident l’opérateur dans


sont un des avantages majeurs des sa tâche au sein de l’usine sans le sur-
­d éparts-moteurs intelligents. Celles de charger d’informations sur les différents
l’UMC100 sont accessibles à partir de sa équipements.
micro-console, d’un portable de mainte-
nance ou du bus de terrain. La défaillance Le personnel de maintenance, quant à
d’un moteur doit pouvoir être diagnosti- lui, accède facilement à toutes les infor-
quée rapidement et complètement. L’expé- mations sur la micro-console ou sur DTM
rience montre que même lorsqu’un PC via le bus notamment pour décider des
portable se trouve à proximité, il n’est moyens d’action à mettre en œuvre au
pas toujours disponible immédiatement. niveau du site ou de l’équipement. Ces

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­30 revue ABB 4|10


avantages dès la phase de planification
5 L’UMC100-FBP s’enfiche dans un emplacement de l’armoire de commande à tiroirs
extractibles alors que la connexion pour bus de terrain est à l’extérieur. et de conception. Enfin, le câblage est
beaucoup plus rapide et moins fastidieux
avec un appareil qui intègre les fonctions
Connexion FBP de protection, de surveillance et de com-
Liaison précédente
série mande.

Comparé à la technologie traditionnelle,


l’UMC100 se révèle être une excellente
Connexion bus solution pour la gestion intelligente d’un
de terrain FBP
(ex. : PROFIBUS) parc de moteurs industriels avec de très
Connexion FBP nombreux avantages sur le cycle de vie
suivante
complet du site de production.
Compartiment
des câbles

UMC100

fonctions de surveillance et de bilan peu- t­ ension ­extractible ou pour équiper les


vent servir à collecter, regrouper, analy- équipements existants d’un système
ser et comparer ces données aux histori- moderne de gestion du parc moteurs  ➔ 5.
ques afin de savoir, notamment, si le Dans ces cas, une intégration directe de
temps de démarrage du moteur a évo- la connexion bus de terrain dans le départ-
lué. De surcroît, un début d’usure des moteur obligerait à tirer une ligne de
dispositifs et composants peut être ­d érivation pour chaque appareil au ris-
­s ignalé et leur éventuelle défaillance être que de compromettre la stabilité de la
transmission sur le
bus. Pour y remé-
Le câblage est beaucoup plus dier, il faut réduire
le débit de trans-
rapide et moins fastidieux mission, ce qui al-

avec un appareil qui intègre les longe les temps de


cycle. Installer sé-
fonctions de protection, de parément le cou-
pleur et le départ-
surveillance et de commande. moteur constitue
donc la meilleure Peter O. Müller
identifiée plus aisément pour en informer solution : le premier, monté dans le com- ABB STOTZ-KONTAKT GmbH
la maintenance et lui permettre de mieux partiment des câbles, communique avec Heidelberg (Allemagne)
planifier les actions et minimiser les son départ-moteur situé dans le tiroir ex- peter.o.mueller@de.abb.com
temps d’arrêt. Toutes les données de tractible. Le câblage est alors linéaire,
maintenance sont intégralement acces- sans dérivation. Cette configuration est Abhisek Ukil
sibles par bus de terrain ; au besoin, elles aussi gage de sécurité de fonctionne- Andrea Andenna
sont exploitables par les outils de ges- ment car lorsque le tiroir est retiré, ABB Corporate Research
tion de maintenance existants. l’adresse du coupleur ne se perd pas et Baden-Dättwil (Suisse)
la permutation accidentelle de tiroirs est abhisek.ukil@ch.abb.com
En somme, l’UMC100 ouvre grand la automatiquement détectée ! andrea.andenna@ch.abb.com
porte à une stratégie de maintenance
prédictive qui, jusqu’à une date récente, Une solution hors pair
imposait des mesures spéciales et coû- En fournissant en continu des données
Bibliographie
teuses. Grâce à l’UMC100, elle devient d’exploitation, de maintenance et de dia-
[1] Norme internationale CEI 60947-4-1,
aujourd’hui économiquement viable pour gnostic sur le moteur au système de Appareillage basse tension – Contacteurs et
de nombreuses applications. contrôle-commande, l’UMC100 favorise démarreurs de moteurs – Contacteurs et
la détection précoce des perturbations démarreurs électromécaniques, Éd. 3.0,
9/2009.
L’intégration de long en large et la prise de mesures appropriées pour
[2] Benbouzid, M. E. H., « A Review of Induction
La compacité et l’intégration du système prévenir ou tout au moins limiter leurs Motors Signature Analysis as a Medium for
de mesure permettent de monter les ­e ffets. La micro-console LCD ergonomi- Faults Detection », IEEE Transactions Industrial
­d éparts-moteurs dans les espaces les que affiche toutes les données et permet Electronics, vol. 47, n° 5, 2000.
[3] Thomson, W. T., Fenger M., « Current signature
plus exigus, ce qui est un avantage de localiser rapidement les défauts sans
analysis to detect induction motor faults »,
­é norme pour les armoires de faible utiliser de PC portable. La structure mo- IEEE Industry Applications Magazine, p. 26–34,
­e ncombrement à appareillage basse dulaire du départ-moteur procure des juillet/août 2001.

Départ-moteur intelligent ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­31


Démarreur ou
variateur ?
Avantages comparés des démarreurs
progressifs et des variateurs de
­fréquence pour la commande des
­pompes centrifuges
Juan Sagarduy, Jesper Kristensson, Sören Kling, Johan Rees – Dans les
applications de pompage d’eau, les moteurs asynchrones d’entraînement des
pompes centrifuges sont directement branchés sur le réseau électrique et les
débits sont le plus souvent régulés par une vanne placée sur le refoulement,
méthode au piètre bilan énergétique du fait de pertes de charge considérables.
En modulant la vitesse de rotation du moteur, un variateur de fréquence régule les
débits et économise l’énergie. Autre solution : installer un démarreur progressif qui
démarre et arrête la pompe en fonction des besoins réels. De cette manière, elle ne
tourne plus en continu mais uniquement pour pomper les volumes d’eau requis et
est arrêtée le reste du temps. Variateur de fréquence ou démarreur progressif :
laquelle de ces deux technologies procure les meilleures économies d’énergie et le
temps de retour sur investissement le plus court ? Dans certaines applications de
pompes en parallèle, la solution optimale combine les deux technologies.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­32 revue ABB 4|10


Démarreur ou variateur ? ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­33
Grandeurs et unités

Hbep [m] Charge hydraulique au point de rendement maximal de la pompe centrifuge


Qbep [m3/s] Débit au point de rendement maximal de la pompe
H st [m] Hauteur d’élévation totale (distance verticale d’élévation de l’eau pompée). Dans le cas
d’un pompage d’eau dans un puits, elle correspond à la distance entre le niveau de
l’eau à pomper et le niveau du sol plus la distance verticale entre le niveau du sol et le
point de refoulement. Dans le cas d’un plan d’eau en plein air, il s’agit de la distance
verticale totale entre la surface de l’eau et le point de refoulement.
Q op [m3/s] Débit théorique du réseau. En pratique, il est déterminé pour les pointes de débit occasion­
nelles (survenant pendant environ 5 % du temps de fonctionnement des stations d’épuration).
H op [m] Charge hydraulique théorique
H op,id [m] Charge hydraulique théorique d’un réseau idéal
H t [m] Charge hydraulique associée à un débit générique Q [m3/s] d’une pompe tournant à
vitesse constante (régulation des débits par étranglement)
H d [m] Charge hydraulique associée à un débit générique Q [m3/s] d’une pompe commandée
en vitesse variable (régulation électronique des débits)
H max [m] Hauteur maximale d’élévation du liquide par une pompe donnée
Q max [m3/s] Débit maximal d’une pompe donnée

1 Trois modes de commande des pompes et de régulation des débits

M/A
cyclique Profil des débits
Commande
dans le temps

Action
manuelle

U = 415 V U = 415 V U = 415 V

L
Démarreur Contac- Variateur Variation de
progressif teur fréquence
’efficacité énergétique d’un pro- PSE/PST
duit ou d’un système oriente de
Moteur Moteur Moteur
plus en plus le choix des clients. asynchrone asynchrone asynchrone
Les constructeurs d’équipe-
ments électriques ne ménagent donc pas
leur peine pour améliorer cet aspect de Pompe Pompe Pompe
centrifuge centrifuge centrifuge
leur offre, d’autant que les clients veulent
Démarrage progressif Régulation par étranglement Vitesse variable
que l’argent investi et le coût de l’immo-
bilisation de l’outil de production pendant Marche Arrêt (Ht, Q) (Ht, Q)
Hauteur

l’installation et la mise en service de ces


Hauteur

(Hop, Qop) (Hop, Q op)


Hauteur

Hauteur

(H op, Qop)
équipements soient compensés par les
économies d’énergie réalisées. Débit Débit 0,75 1,0 0,75 1,0
Débit Débit
t_marche = 75 % t_total
L’engagement d’ABB en faveur de l’effi- t_arrêt = 25 % t_total Régulation du débit à 75 % du débit théorique Q op (m3/h)

cacité énergétique est incontestable et le


Groupe consacre du temps, du savoir-
faire et des ressources pour offrir les électronique, variateur de fréquence ou
2 Démarreur progressif PSE d’ABB pour
meilleurs produits basse tension (BT) du démarreur progressif, allège le plus la applications de pompage
marché. Il a ainsi développé des varia- facture énergétique ?  ➔ 1 En réalité, c’est
teurs de fréquence et des démarreurs la nature du réseau hydraulique à pompe
progressifs 1 qui maximisent les écono- centrifuge qui est le facteur déterminant
mies d’énergie dans les applications de du choix de la solution.
pompage d’eau et d’eaux usées.
Dans les installations de traitement des
Face à l’inefficacité de la régulation méca- eaux usées, par exemple, la commande
nique des débits par vannage (encore marche/arrêt (M/A) des pompes centrifu-
appelée étranglement), quelle solution ges est en général dictée par les besoins
applicatifs. Les eaux résiduelles (effluents
Note issus des bâtiments résidentiels ou ter-
1 En modulant la tension appliquée, un démarreur tiaires) sont le plus souvent collectées
progressif démarre le moteur sans à-coups. dans des fosses septiques ou des égouts
Lors de l’arrêt de la pompe, un algorithme
avant d’être pompées dans des stations
spécifique contrôle la réduction du couple
pour éviter les coups de bélier dans la d’épuration [1]. Le démarrage progressif
tuyauterie. des pompes  ➔ 2 réduit considérablement

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­34 revue ABB 4|10


3a Sélection de la pompe pour une installation industrielle 3b Chute de rendement hydraulique dans les pompes de 90 kW et
350 kW du fait d’un surdimensionnement de 15 %

90
Hauteur (m) 85
Hmax Pompe idéale (Qop = Qbep) 80
75

Rendement hydraulique (%)


Hop Charge hydraulique (réseau idéal) 70
Hbep 65
Pompe du commerce 60
Hop,id (Q op < Q bep) 55
50
Charge hydraulique 45
Hst
(réseau réel) 40
35 Idéal_350 kW
Débit (m 3/h) 30
Q op Qbep Qmax Réel_350 kW
25
20 Idéal_90 kW
15
10 Réel_90 kW
5
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
4 Caractéristiques techniques des 2 pompes étudiées Q/Q op (adim)

Fabrication Puissance (kW) Hmaxi (m) Hbep (m) Qbcp (m3/h) ηmaxi (%)
Aurora 90 43,6 27,6 575 74,8 6 Variation du rendement électrique (%) dans un dispositif électroni-
Aurora 350 52,7 33,8 2 500 84,5 que (démarreur progressif et variateur) avec charge hydraulique

100
99
5 Réseaux hydrauliques sélectionnés pour analyser le potentiel 98
d’économies d’énergie 97
96

Rendement (%)
a Hauteur (m) b Hauteur (m) 95
Hst = 5% Hmax Hst = 25% Hmax 94
Hmax H max
93
Hop H op
92
91
Hst 90
Débit (m 3/h) Qop Débit (m 3/h) Q op 89
88
c Hauteur (m)
H st = 50% Hmax Courbe caractéristique 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5 0,55 0,6 0,65 0,7 0,75 0,8 0,85 0,9 0,95 1
Hmax Q/Q op (adim)
Courbe réseau
Hop
Variateur (90 kW)
H st
Variateur (350 kW)
Débit (m 3/h) Qop Démarreur (1 démarrage/h)

Démarreur (2 démarrages/h)
a Pertes de charge linéaires élevées Démarreur (3 démarrages/h)
b Réseau mixte
c Hauteur d’élévation importante

les risques d’engorgement de ces der- groupes de pompage centrifuge (90 kW


nières par les boues contenues dans et 350 kW). ABB investit du
l’eau. En général, leur commande M/A
cyclique constitue une alternative attray­ Groupe de pompage type temps, du savoir-
ante à leur commande en vitesse varia-
ble malgré l’impossibilité d’agir sur les
Lors de la spécification d’un groupe de
pompage, le débit visé Q op [m 3/h] doit
faire et des ressour-
débits. En d’autres termes, un démarreur être garanti. Dans l’idéal, le débit Q bep ces pour offrir les
progressif est perçu comme une solution [m3/h] de la pompe choisie doit coïncider
satisfaisante et économique qui atténue avec Q op. Or, dans la réalité, on surdi- meilleurs produits
les contraintes électriques, les chocs
mécaniques et les vibrations imposés au
mensionne la pompe  ➔ 3a qui fonctionne
avec un rendement hydraulique réduit
BT du marché,
moteur lors de son démarrage et évite dans la majeure partie de sa plage de ­aptes à maximiser
les à-coups de pression (coups de bélier) débit. Ce point est démontré en  ➔ 3b
dans la tuyauterie lors de l’arrêt de la pour deux pompes centrifuges de fabri- les économies
pompe. Qui plus est, le moteur fonctionne
à son point de rendement maximal et est
cation Aurora d’une puissance nominale
respective de 90 kW et 350 kW  ➔ 4 [2].
d’énergie dans les
arrêté le reste du temps.
Pour analyser le potentiel d’économies
applications de
Nous nous proposons d’analyser et de d’énergie de ces pompes, trois réseaux pompage d’eau et
comparer les économies d’énergie et le
temps de retour sur investissement des
hydrauliques différents ont été utilisés :
réseau à pertes de charge linéaires éle- d’eaux usées.
deux solutions électroniques pour deux vées (rapport [υ] de la hauteur d’éléva-

Démarreur ou variateur ? ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­35


7a Impact de la classe de rendement du moteur [4] 7b Variation du rendement du moteur selon la charge hydraulique

Rendement des moteurs 4 pôles selon leur âge (%) Moteur asynchrone 90 kW
100 97,5
95,0
95 92,5
90,0
90
87,5
85,0

Rendement (%)
85
Rendement (%)

82,5
80 IE3 2010 80,0
75 IE2 2000 77,5
75,0
70 IE1 1990 72,5 Classe IE1
70,0
65 Eff3 1980 Classe IE1 (surdim. 85 %)
67,5
60 65,0 Classe Eff3 (surdim. 85 %)
62,5
0,75
1,10
1,50
2,20
3,00
4,00
5,50
7,50
11,00
15,00
18,50
22
30
37
45
55
75
90
110
132
160
200
220
260
315
330
370
60,0
0,05 0,1001 0,2001 0,3001 0,4001 0,5001 0,6001 0,7001 0,8001 0,9001 1,0001
Puissance moteur (kW)
Q/Qop (adim)

8 Incidence de différents facteurs sur la consommation électrique


démarrage progressif de deux groupes
(Pn = 90 kW – fréquence de commutation 4 kHz) de pompage (90 kW et 350 kW). Dans
les réseaux à pertes de charge linéaires
Charge (%) élevées (υ = 5 %), la variation de vitesse
Facteurs de chute de rendement (%) 5 % 25 % 50 % 75 % 100 % induit plus d’économies d’énergie dans
1 – Surdimensionnement de la pompe (15 %) -1,3 -3,8 -6,0 -4,5 -2,1 quasiment toute la plage de fonctionne-
2 – Surdimensionnement du moteur (15 %) -3,2 -1,2 -0,4 -3,0 0,2 ment (7 à 98 %) pour les deux groupes
3 – Classe de rendement du moteur (Eff3) -9,5 -3,4 -3,0 -3,0 -3,0 de pompage. Par contre, dans un groupe
4 – Pertes harmoniques -7,0 -2,1 -2,4 -1,9 -1,3 de 90 kW caractérisé par une hauteur
d’élévation importante (υ = 50 %), le
Augmentation de la consommation électrique (%) 26,5 11,7 13,3 10,3 6,6 ­démarrage progressif est une meilleure
solution pour tous les points de fonction-
nement alors que pour le groupe de
tion Hst [m] sur la charge hydraulique mais ne sont pas modifiés lorsque le 350 kW, le variateur de fréquence garan-
maxi Hmax [m] = 5 %), réseau à hauteur contacteur de bypass du moteur prend le tit des économies d’énergie légèrement
d’élévation importante (υ = 50 %) et ré- relais une fois le moteur lancé en raison de supérieures mais seulement entre 75 et
seau mixte (υ = 25 %)  ➔ 5. la tension sinusoïdale pure. 92 % de débit de pompage. Enfin, dans
un réseau hydraulique mixte (υ = 25 %),
Performances du variateur, du le variateur de fréquence est plus avan-
démarreur et du moteur L’investissement tageux économiquement à des débits de
Les variateurs de fréquence affichent un pompage au-dessus de 28 % (90 kW) et
rendement élevé (ηvar) qui chute naturel- initial total corres- de 24 % (350 kW). En fait, la variation de
lement lorsque la puissance utile diminue
par rapport à la valeur nominale. Le ren-
pond au coût vitesse offre les meilleurs gains entre 15
et 20 % de débit de pompage.
dement des démarreurs progressifs d’achat du variateur
­a tteint pratiquement 100 % lorsque le Contrairement aux variateurs de fréquence
contacteur de bypass du moteur est ac- ou du démarreur (caractérisés par des pertes dans les
tivé. Leur rendement baisse de manière
sensible avec le nombre de démarrages
plus un pourcentage semi-conducteurs à charge nominale),
les démarreurs progressifs fonctionnent
par heure et des intervalles de fonction- du coût global pour à charge nominale lorsque le contacteur
nement plus courts du fait des pertes par de bypass est activé  ➔ 9c. Aucune perte
effet Joule supplémentaires pendant le couvrir les ­arrêts de supplémentaire n’intervient dans leurs
démarrage et l’arrêt du moteur  ➔ 6.
production. thyristors. Les conditions d’exploitation
et les spécifications de l’installation qui
Les normes actuelles imposent aux ­moteurs tirent le meilleur parti des démarreurs
des valeurs de rendement élevées (classes L’impact du surdimensionnement du progressifs ou des variateurs de fréquence
de rendement CEI), en général supérieures ­r éseau, de la classe de rendement du pour la régulation des débits de pompage
à 90 %, pour les charges [3, 4]  ➔ 7a et  ➔ 7b. moteur et des pertes harmoniques (com- sont illustrées en  ➔ 10 2.
Ces rendements (qui varient fortement mande en vitesse variable) dans une
­selon la classe) sont affectés par l’utilisa- installation réelle est donné en  ➔ 8. Note
tion d’un variateur de fréquence ou d’un 2 Conversion des économies d’énergie en %
démarreur progressif. Ils diminuent lorsque Économies d’énergie (comparées à un moteur tournant à vitesse
constante avec débits régulés par étranglement)
les moteurs sont alimentés par des varia- Les graphiques  ➔ 9a et  ➔ 9b comparent
en avantages économiques sur la base d’une
teurs à commutation rapide, du fait des les économies d’énergie procurées par pompe fonctionnant 8 760 h/an (365 x 24) et
harmoniques de courant et de tension, la commande en vitesse variable et le d’un kW facturé 0,065 dollar [5].

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­36 revue ABB 4|10


9a Économies d’énergie (%) procurées par la vitesse variable et le 9b Économies d’énergie (%) procurées par la vitesse variable et le
démarrage progressif dans un groupe de pompage de 90 kW. démarrage progressif dans un groupe de pompage de 350 kW.

Pompe de 90 kW Pompe de 350 kW


100 100
Démarreur progressif Démarreur progressif
90 90
étranglement et vitesse constante)

étranglement et vitesse constante)


Économies d’énergie (% énergie/

Économies d’énergie (% énergie/


Variateur (5 % Hmax) Variateur (5 % Hmax)
80 80
70 Variateur (25 % Hmax) 70 Variateur (25 % Hmax)

60 Variateur (50 % Hmax) 60 Variateur (50 % Hmax)

50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
0,00
0,05
0,10
0,15
0,20
0,25
0,30
0,35
0,40
0,45
0,50
0,55
0,60
0,65
0,70
0,75
0,80
0,85
0,90

0,00
0,05
0,10
0,15
0,20
0,25
0,30
0,35
0,40
0,45
0,50
0,55
0,60
0,65
0,70
0,75
0,80
0,85
0,90
0,95
1,00

0,95
1,00
1,05
Q/Qop (adim) Q/Q op (adim)

9c Rendement optimal de la pompe de 90 kW du fait du bypass du démar­- 10 Point où le démarrage progressif devient plus avantageux que la
reur progressif aux charges élevées (90 % – 100 % du débit théorique) variation de vitesse.

Pompe de 90 kW
12,5 0,8
Démarreur progressif 350 kW
10,0 0,7
étranglement et vitesse constante)

90 kW
Économies d’énergie (% énergie/

Variateur (5 % Hst/H max)


7,5
Variateur (25 % Hst/Hmax) 0,6
5,0
Variateur (50 % Hst/Hmax)
2,5 0,5
Q/Qop (adim)

Solution privilégiée : variateur


0,0
0,92 0,93 0,94 0,95 0,96 0,97 0,98 0,99 1,00 0,4
-2,5

-5,0 0,3
Solution privilégiée :
-7,5 démarreur
0,2
-10,0
0,1
-12,5
Q/Qop (adim) 0,0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55
H st/Hmax (%)

11a Temps de retour sur investissement des solutions à variateur de 11b Temps de retour sur investissement des solutions à variateur de
vitesse et démarreur progressif pour la pompe de 90 kW vitesse et démarreur progressif pour la pompe de 350 kW

Pompe de 90 kW Pompe de 350 kW


5,0 2,75
Démarreur progressif Démarreur progressif
4,5 2,50
Retour sur investissement (années)

Retour sur investissement (années)

Variateur (Hst/Hmax= 5 %) 2,25 Variateur (Hst/Hmax= 5 %)


4,0
Variateur (Hst/Hmax= 25 %) 2,00 Variateur (Hst/Hmax= 25 %)
3,5
Variateur (Hst/Hmax= 50 %) 1,75 Variateur (Hst/Hmax= 50 %)
3,0
1,50
2,5
1,25
2,0
1,00
1,5
0,75
1,0 0,50
0,5 0,25
0,0 0,00
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
Q/Qop (adim) Q/Qop (adim)

Démarreur ou variateur ? ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­37


12 Solution électronique préconisée pour une installation à 4 pompes 14 Solution électronique préconisée pour une installation
en parallèle (réseau à pertes de charge linéaires élevées). à 3 pompes en parallèle (réseau à hauteur d’élévation/pertes
de charge linéaires importantes).
Débit Q1 (m3/h)
Pompe n° 1

Démarreur
PSE Débit Q2 (m3/h) Débit Q1 (m 3/h)
Pompe n° 2 Pompe n° 1

Débit Q3 Débit Q2
Démarreur Démarreur
(m3/h) Débit total (m3/h) Débit total
PSE Pompe n° 3 PSE Pompe n° 2
Transformateur Q (m 3/h) Transformateur Q (m 3/h)
de distribution de distribution

Débit Q 4 (m3/h) Démarreur Débit Q 3 (m 3/h)


Variateur Pompe n° 4 PSE Pompe n° 3

Variateur Variateur

13 Solution de régulation des débits dans une installation à 4 pompes en parallèle


Les courbes de temps de retour sur
(réseau à pertes de charge linéaires élevées) ­investissement des deux technologies
­figurent en  ➔ 11a et  ➔ 11b pour les pom-
Pompe 1 Pompe 2 Pompe 3 Pompe 4 pes de 90 kW et 350 kW, et pour les trois
Commande Démarreur Démarreur Variateur Variateur réseaux hydrauliques retenus.
progressif progressif de fréquence de fréquence
Régulation Commande Commande Commande en Commande en
des débits cyclique cyclique vitesse variable vitesse variable
Solutions pour pompes en parallèle
Dans de nombreuses installations de
Débit Q (m3/h)
pompage, les économies d’énergie sont
0 – 1 130 M/A (0 – 22,5 %) M/A (0–22,5 %) Arrêt Arrêt
optimisées avec un bon retour sur inves-
1 130 – 2 500 Arrêt Arrêt Marche Marche
tissement en utilisant des pompes en
(22,5–50 % Pn) (22,5–50 % Pn) parallèle 3 commandées par une combi-
2 500– 4 740 M/A (27,5–45 %) M/A (27,5–45 %) Marche Marche naison de variateurs de fréquence et de
(22,5–50 % Pn) (22,5–50 % Pn) démarreurs progressifs.
4 740– 5 790 M/A (60 %) M/A (60 %) Marche (35–85 % Pn) Marche (35–85 % Pn)
5 790– 8 000 M/A (75 %) M/A (75 %) Marche (70–85 % Pn) Marche (70–85 % Pn) Dans un réseau à fortes pertes de char-
8 000– 10 000 Bypass Bypass Marche (60–100 % Pn) Marche (60–100 % Pn) ge linéaires, par exemple, la solution pré-
> 10 000 Bypass Bypass Marche (> 100 % Pn) Marche (> 100 % Pn) conisée pour une installation de 4 pom-
pes en parallèle d’une puissance unitaire
de 350 kW (2 500 m 3/h) combine 2 varia-
Retour sur investissement des deux appareils électroniques, une teurs et 2 démarreurs  ➔ 12. La configura-
Inévitablement, les clients désirent savoir valeur de 7,5 % est appliquée. tion optimale en termes de rentabilité et
en combien de temps ils pourront renta- de performances fonctionnelles est la
biliser leur investissement, y compris le Le coût des différents composants peut suivante : pompes 1 et 2 commandées
manque à gagner résultant des arrêts de varier pour plusieurs raisons. Les varia- chacune par un démarreur progressif et
production pour installer et mettre en teurs de fréquence BT fonctionnent en pompes 3 et 4 par un variateur  ➔ 13. Les
service le variateur de fréquence ou le continu et non en mode M/A, et offrent premières sont directement alimentées
démarreur progressif. des fonctionnalités plus avancées. Tou- par le réseau électrique lorsqu’elles sont
tefois, ils utilisent des transistors bipolai- à leur puissance maximale. En augmen-
Pour des pompes de 25 kW environ, le res à grille isolée (IGBT) et nécessitent
coût d’achat d’un variateur de fréquence donc un circuit de refroidissement adé-
représente trois fois celui d’un démarreur quat, ce qui renchérit leur coût comparé
Note
progressif et cinq fois dans le cas des aux démarreurs progressifs de puissance 3 Pour une régulation optimale des débits dans
pompes de 350 kW [6]. Pour chaque nominale identique. Ces derniers ont ce type d’installation, seule une pompe
­s olution technologique, l’investissement l’avantage de ne fonctionner que sur des fonctionne jusqu’à une valeur de débit fixée.
initial total correspond au coût d’achat périodes très courtes (15 s maxi), d’inté- Au-delà, une deuxième pompe se met en route
avec équilibrage de la charge hydraulique entre
du variateur ou du démarreur plus un grer des thyristors robustes et économi- les deux pompes [8]. Si les besoins de débit
pourcentage du coût global pour couvrir ques, et d’être refroidis par convection continuent d’augmenter, une troisième pompe
les arrêts de production [7]. Dans le cas naturelle. est démarrée et ainsi de suite.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­38 revue ABB 4|10


15 Solution de régulation des débits dans une installation à 3 pompes en parallèle 17 Groupe de pompage d’une installation de
(réseau mixte) traitement d’eau

Pompe 1 Pompe 2 Pompe 3


Commande Démarreur progressif Démarreur progressif Variateur de fréquence
Régulation Commande Commande Commande en
des débits cyclique cyclique vitesse variable
Débit Q (m3/h)
0 – 2 500 M/A (0 – 50 %) M/A (0 – 50 %) Arrêt
2 500 –4 500 M/A (30 – 60 %) M/A (30 – 60 %) Marche (40 – 60 % Pn)
4 500 – 5 760 M/A (60 –75 %) M/A (60–75 %) Marche (60 – 80 % Pn)
5 760 – 6 630 Bypass M/A (75 %) Marche (55 – 90 % Pn)
6 630 – 7 500 Bypass Bypass Marche (35 – 100 % Pn)
> 7 500 Bypass Bypass Marche (> 100 % Pn)

Avec un savoir-faire ­reconnu et une offre


16 Temps de retour sur investissement estimé pour 2 installations constituées de pompes
en parallèle et des 2 solutions de commande BT étoffée, ABB réaffirme son engage-
ment en faveur de l’efficacité énergétique
5,0 avec des produits qui constituent des
Réseau à pertes de charge linéaires
4,5 ­leviers de valeur pour les clients.
Retour sur investissement (années)

(2 démarreurs + 2 variateurs)
4,0
Réseau mixte
3,5
(2 démarreurs + 1 variateur)
3,0
2,5
Juan Sagarduy
2,0
ABB Corporate Research
1,5
Västeras (Suède)
1,0
juan.sagarduy@se.abb.com
0,5
Jesper Kristensson
0,0
Sören Kling
0,00
0,05
0,10
0,15
0,20
0,25
0,30
0,35
0,40
0,45
0,50
0,55
0,60
0,65
0,70
0,75
0,80
0,85
0,90
0,95
1,00

Johan Rees
Q/Qop (adim)
ABB Cewe Control
Västeras (Suède)
tant la vitesse de rotation des moteurs de la basse tension. Le recours à la jesper.kristensson@se.abb.com
dans une plage prédéfinie (> 50 Hz), les ­v itesse variable pour les réseaux aux soren.kling@se.abb.com
pompes commandées par les variateurs courbes caractéristiques et aux profils johan.rees@se.abb.com
peuvent fournir le surplus de débit occa- de charge très plats doit être évité du fait
sionnellement requis. du risque d’instabilité et de détérioration
des pompes [9]. Bibliographie
Dans un réseau hydraulique mixte, la [1] ITT Industries, ITT’s Place in the cycle of water:
configuration optimale selon les mêmes Les démarreurs progressifs constituent Everything but the pipes, 2007.
critères comprend 3 pompes, les 2 pre- une solution technique très compétitive, [2] Aurora Pump (Pentair Pump Group), États-Unis,
juin 1994.
mières commandées par des démarreurs tout spécialement pour les applications [3] CEI 60034-31, Machines électriques tour-
progressifs et la troisième par un varia- de pompage d’eau et d’eaux usées où nantes – Partie 31 : Choix des moteurs
teur  ➔ 14 et  ➔ 15. les pompes sont régulièrement démar- éco-énergétiques incluant les applications à
rées et arrêtées pour vider un réservoir vitesse variable – Guide d’application, 2009.
[4] Brunner, C. U., « Efficiency classes: Electric
Pour les deux exemples, l’investissement et transférer un fluide vers une unité de motors and systems », Motor energy perfor-
initial dans les appareils électroniques traitement. Il s’agit d’appareils robustes mance standards event, Sydney, Australie,
est rentabilisé en moins d’un an et demi offrant de bonnes fonctionnalités de 4–5 février 2009. www.motorsystems.org.
pour autant que le débit régulé est infé- ­b ypass et dotés d’algorithmes de com- [5] Ministère américain de l’énergie (DOE), Agence
internationale de l’Énergie (AIE) Prix de détail
rieur à 80 % du débit total  ➔ 16. mande spécifiques pour des séquences moyen de l’électricité aux clients ultimes.
de démarrage (surcouple) et d’arrêt (sans [6] Sagarduy, J., « Economic evaluation of reduced
La meilleure solution ? coups de bélier). Pour autant, les écono- voltage starting methods », SECRC/PT-RM10/017,
Les résultats de notre analyse compara- mies d’énergie et le retour sur investisse- janvier 2010.
[7] Hydraulic Institute, Pumps & Systems,
tive montrent que la vitesse variable est ment sont optimisés dans de nombreux
Under­stan­ding pump system fundamentals for
idéale pour les réseaux hydrauliques à ­réseaux hydrauliques en installant des energy effi­c iency. Calculating cost of ownership,
fortes pertes de charge linéaires (trans- pompes en parallèle et en combinant août 2008.
fert de fluide sans différence de hauteur), des variateurs de fréquence et des [8] ITT Flygt, Cirkulationspumpar med våt motor för
värmesystem i kommersiella byggnader, 2006.
alors que le démarrage progressif est ­d émarreurs progressifs  ➔ 17.
[9] Vogelesang, H., « Energy efficiency. Two
préconisé pour les réseaux à hauteur approaches to capacity control », World Pumps
d’élévation importante dans le domaine Magazine, avril 2009.

Démarreur ou variateur ? ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­39


Lignée
eXTraordinaire
Nouveaux disjoncteurs
en boîtier moulé Tmax XT

Lara Cortinovis, Lucio Azzola – Les disjoncteurs, distribution électrique et de la protection des moteurs et
­ omposantes essentielles de la protection des circuits
c générateurs, tout comme à la problématique du surdimen-
électriques modernes, se divisent en de nombreuses sionnement du neutre ou à la fonction d’interruption-
catégories selon leur classe de tension, leur exécution, leur ­sectionnement. Proposés en version tripolaire ou tétrapo-
milieu de coupure et leurs caractéristiques constructives. laire, fixe, enfichable ou débrochable, ils sont équipés de la
Toutefois, la demande du marché tend vers des disjoncteurs toute dernière génération de déclencheurs magnétothermi-
plus modulaires, flexibles et intégrés. La réponse d’ABB : ques et électroniques interchangeables, précis et fiables.
une nouvelle famille de 4 disjoncteurs en boîtier moulé haute Un grand nombre d’accessoires exclusifs vient compléter
performance Tmax XT répondant aux exigences de la l’offre Tmax XT pour les applications les plus exigeantes.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­40 revue ABB 4|10


La nouvelle géné-
ration de disjonc-
teurs Tmax d’ABB
offre conformité
normative, modula-
rité et intelligence
dans des disposi-
tifs qui s’intègrent
ou interagissent
facilement avec
d’autres éléments
ou systèmes.

A
BB conçoit et fabrique des façables avec d’autres composants ou telles que les hôpitaux et toutes les ap-
disjoncteurs en boîtier moulé systèmes. plications tertiaires exigeant une grande
et des disjoncteurs à cou- fiabilité ; XT2 et XT4, qui ont les pouvoirs
pure dans l’air basse tension La nouvelle génération de disjoncteurs de coupure les plus élevés du marché,
(BT) depuis 1934. Sa première famille de Tmax XT d’ABB illustre cette évolu- conviennent davantage à l’industrie lourde,
disjoncteurs en boîtier moulé, appelée tion  ➔ photo. Compact, performant et à la métallurgie ou aux applications
Isol, était capable d’interrompre jusqu’à doté de déclencheurs électroniques ­maritimes (paquebots, plates-formes de
25 kA sous 415 VCA, avec un déclen- ­d ernier cri, Tmax XT est l’aboutissement forage, porte-conteneurs) privilégiant la
cheur de protection magnétothermique. de plus de 60 ans d’expérience et de performance. Sans concurrence sur le
D’autres générations (Fusol, Modul, Limi- ­s avoir-faire ABB dans la conception marché, XT2 et XT4 peuvent être équi-
tor ou Isomax) lui ont succédé tous les d’appareils de coupure bénéficiant des pés de la dernière génération de déclen-
dix ans, jusqu’au fameux Tmax, lancé plus récents progrès technologiques. cheurs électroniques interchangeables
en 2001. et communicants, à partir de valeurs assi­
Portrait de famille gnées de courant de 10 A.
L’évolution considérable de la demande Les disjoncteurs Tmax XT se déclinent
du marché et des clients, ces dix der­ en 4 tailles (XT1 à XT4) pour un courant XT1 et XT3 sont disponibles en versions
nières années, a obligé les fabricants à assigné jusqu’à 250 A et un pouvoir de 3 ou 4 pôles, fixe ou enfichable. Leur
revoir leur copie. Les applications nou- coupure ultime assigné en court-circuit profondeur identique (70 mm) et leur
velles ou plus performantes, par exem- (Icu) jusqu’à 150 kA (415 V) et 90 kA même largeur de découpe sur la porte
ple, exigent des protections plus rapides (690 V) : du tableau électrique (45 mm) facilitent
et plus fiables pour garantir le triptyque − XT1 (160 A) : Icu ≤ 70 kA à 415 V ; leur montage côte à côte, sur rail DIN ou
sécurité, stabilité et continuité de service. − XT2 (160 A) : Icu ≤ 150 kA à 415 V ; plaque de fond, sans entretoise.
Ces fournisseurs, dont beaucoup sont − XT3 (250 A) : Icu ≤ 50 kA à 415 V ;
apparus au cours de la dernière ­d écennie, − XT4 (160–250 A) : Icu ≤ 150 kA à 415 V. Innovation en recherche-développe-
ont dû développer des appareils modu- ment
laires normalisés, plus petits et commu- Les modèles XT1 et XT3 se destinent Pour réduire les temps de développe-
nicants, facilement intégrables ou inter- aux grosses installations de distribution, ment et de validation de ces appareils et

Lignée eXTraordinaire ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­41


1 Taille des anciens et nouveaux 2 Vues 3D du nouveau circuit imprimé du déclencheur
­déclencheurs Tmax

augmenter la qualité du produit, les ingé- ­ éclencheur électronique, la bobine de


d
3 Assemblage mécatronique du disjoncteur
nieurs d’ABB ont mis au point une ­p alette déclenchement et les raccordements  ➔ 3.
d’outils avancés, utilisables en phase de Or il ne suffisait pas de sélectionner les
pré-étude : bons composants ; encore fallait-il les
− une plate-forme commune pour positionner au mieux sur le circuit impri-
développer, sélectionner, intégrer et mé et étudier leur intégration avec
interfacer les éléments individuels des d’autres éléments mécatroniques. Autant
disjoncteurs Tmax XT ; d’étapes rendues possibles par la mise
− une simulation multiphysique pour en œuvre d’une plate-forme de concep-
concevoir et étalonner toute la tion commune, bien avant de s’atteler à
gamme de relais de protection contre l’assemblage physique.
les surintensités Tmax XT ;
− un système de diagnostic des arcs BT Cette plate-forme évolutive et très répan-
par fibres optiques ; due peut servir à de futurs projets
− un essai de vieillissement accéléré qui ­a ffichant un niveau élevé de portabilité
met en évidence les modes de du code (même architecture matérielle et
défaillance du produit et permet leur logicielle) avec, à la clé, un temps de
correction dès sa phase de concep- mise sur le marché plus court et une fia-
tion ou en production. bilité accrue. Le microprogramme (firm-
ware) fut développé conformément aux
Une même plate-forme de conception normes internationales de qualité logi-
Le nouveau déclencheur électronique cielle (supplément SE 2 UL489, par exem-
Ekip des calibres XT2 et XT4 devait, en- ple) et aux plus récentes spécifications
tre autres exigences, afficher des perfor- du génie logiciel.
mances supérieures dans un encombre- La famille de dis-
ment réduit. Si des performances accrues Les déclencheurs Ekip protègent les ins-
se traduisent habituellement par plus de tallations fonctionnant en 400 Hz (aéro- joncteurs Tmax XT
complexité, de puissance de calcul et de
richesse fonctionnelle, le nouvel Ekip est
ports, navires, par exemple) ; il leur faut
pour cela une analyse poussée en fré-
se compose de
par contre 2 fois plus petit que ses quence nécessitant la bonne réponse en quatre modèles
­p rédécesseurs  ➔ 1 et  ➔ 2 ! Ce concentré fréquence des capteurs de courant, une
de performances tient au choix d’un très bande passante analogique adéquate utilisés pour la dis-
puissant microcontrôleur ARM 1 32 bits,
qui se distingue par un rendement éner-
pour la mesure des harmoniques et une
conception correcte des filtres numéri-
tribution électrique,
gétique et des fonctionnalités exception- ques pour la reconstitution précise du la protection des
nels sur une architecture monoproces- signal  ➔ 4. Toutes ces tâches sont exé-
seur peu gourmande en espace. Son moteurs et généra-
excellente connectivité autorise l’inté­
gration de plusieurs bus de communi­
teurs, le surdimen-
cation. Notes sionnement du
neutre ou la fonc-
1 Numéro un du secteur des microprocesseurs
ABB dut simultanément développer, sé- 32 bits embarqués, établi à Cambridge
(Royaume-Uni).
lectionner, intégrer et interfacer les élé-
ments individuels de l’assemblage méca-
2 Exigences applicables aux disjoncteurs et
interrupteurs en boîtier moulé dotés de fonc-
tion d’interruption-
tronique, à savoir le boîtier plastique, les
capteurs de courant et les bornes, le
tions logicielles sous forme de composants
programmables.
sectionnement.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­42 revue ABB 4|10


4 Exemple de modèle de simulation matérielle et logicielle pour 5 Afficheur graphique Ekip Display
l’analyse en fréquence

6 Capture d’écran Ekip Connect

cutées sous logiciels de simulation Simu­ tème. Le déclencheur et le disjoncteur − vitesse de déclenchement < 20 se-
link et Matlab. peuvent aussi être pilotés à distance avec condes à 6 In ;
une commande motorisée. − échauffement réduit durant un
Des accessoires facilement raccordables court-circuit (Icu, Ics).
permettent d’étendre les fonctionnalités Simulation multiphysique
Ekip : afficheur graphique à cristaux liqui- Le bilame est un dispositif mécanique Pour remplir ce cahier des charges rele-
des rétroéclairé (Ekip Display)  ➔ 5, disposi- qui change de forme sous l’influence de vant de diverses branches de la physi-
tif de lecture du courant par LED (LED la température. Sa simplicité, sa fiabilité que, ABB a mis en place une procédure
­Meter), interfaces de communication locale et son faible coût de fabrication en font itérative pluridisciplinaire  ➔ 7 : à partir
(Ekip T&P, Ekip Connect) et système la solution la plus répandue de protec- d’une configuration géométrique appro­
(Ekip COM), unités de test de déclenche- tion contre les surintensités des disjonc- ximative (propriétés des matériaux com-
ment et de détection du dernier déclen- teurs en boîtier moulé. Si son principe de prises), une séquence de simulations
chement. L’afficheur Ekip, une des innova- fonctionnement est connu et bien docu- électriques aux valeurs de courant impo-
tions des disjoncteurs en boîtier moulé menté depuis des années, la conception sées fournit les sources de chaleur utiles
ABB, autorise la configuration locale de et l’étalonnage de l’ensemble de la gamme aux calculs thermiques ultérieurs. Une
fonctions de déclenchement avancées, des relais de surintensité du Tmax XT se fois obtenues les distributions de tempé-
auparavant exclusivement accessibles par sont avérés complexes au vu des spéci- rature satisfaisantes, on déduit toutes
bus de communication ou dispositif porta- fications techniques imposées : les inconnues mécaniques (déflection,
ble. Directement alimenté par le déclen- − faible échauffement au courant vitesse et force du bilame), puis on modi-
cheur, il peut facilement passer d’un dé- assigné In ; fie la géométrie initiale de façon à remplir
clencheur à un autre. Ekip T&P (Test & − faible sensibilité à la température toutes les conditions précitées.
Programmation) permet de brancher le dé- ambiante ;
clencheur sur le port USB d’un PC et fonc- − courant de non-déclenchement de Les avantages de cette procédure sur
tionne avec le logiciel de supervision, de 1,05 In ; l’approche analytique classique sont
paramétrage et d’essai Ekip Connect  ➔ 6. − vitesse de déclenchement < 10 minutes doubles :
Enfin, le module Ekip COM s’enfiche dans à 1,3 In ; − large plage d’application (de l’intensité
le disjoncteur pour assurer l’interface entre − vitesse de déclenchement < 3 minutes la plus faible à la plus élevée) ;
le bus local du déclencheur et le bus sys- à 2 In ;

Lignée eXTraordinaire ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­43


7 Procédure pluridisciplinaire 8 Pour suivre la progression de l’arc, des fibres optiques sont
raccordées à un côté du disjoncteur, derrière une vitre de protection.

Géométrie

Densité
Déflection Vitre
de courant
5 2

4 3
Température Température
(surintensité) (court-circuit)

− aucune dépendance géométrique Vieillissement accéléré


9 Système d’imagerie d’arc AIS d’ABB
(chaque solution est analysable). Les techniques modernes appliquées au
développement des disjoncteurs Tmax XT
Diagnostic optique des arcs BT ont renforcé leur fiabilité et leur robus-
L’étude de la coupure en court-circuit est tesse. De plus, ils ont été conçus et tes-
un défi pour les concepteurs : le plasma tés selon les normes internationales et
d’arc, par exemple, peut atteindre 20 000 K les rigoureuses exigences des Registres
et son extinction doit être très rapide. ABB Navals. L’une des méthodes mises en
a développé un système de visualisation œuvre, l’essai de vieillissement très accé­
de la progression de l’arc pendant un léré « HALT » (Highly Accelerated Life
court-circuit, baptisé « AIS » (Arc Imaging Test) basé sur le principe des essais aggra­
System). Concrètement, un faisceau de vés, s’effectue directement sur les dis-
­fibres optiques, monté sur un côté du dis- joncteurs complets, accessoires et com-
joncteur, mesure l’intensité lumineuse à posants individuels, en phase de
l’intérieur de la chambre d’arc  ➔ 8. Le sys- conception.
tème d’acquisition, développé en collabo-
ration avec l’université de Southampton, Le but ? « Casser » rapidement un produit
L’essai accéléré est un système mobile autonome fourni pour comprendre ses modes de défail­
avec différentes longueurs de fibre opti- lance. L’intérêt majeur de la procédure
HALT s’effectue que  ➔ 9. Ce PC dédié avec écran et clavier HALT réside dans la vitesse à laquelle les

directement sur les accueille 6 cartes de 16 entrées de mesure


chacune, soit un total de 96 voies. L’en-
défauts surviennent et sont révélés, alors
qu’il faudrait des années pour les voir
disjoncteurs com- semble est monté sur plots anti-vibratiles apparaître en situation réelle. Un essai
et peut être mis sous enveloppe étanche HALT est validé au terme de ces 3 éta-
plets, accessoires pour le transport. pes : une défaillance se produit ; les mo-

et composants Un programme de post-traitement auto-


des de défaillance sont compris ; des
mesures correctives sont prises en
­individuels, dès matique produit un film de l’évolution de conception ou en production➔ 11.
l’arc, dont certains clichés sont repro-
la conception. duits en  ➔ 10 : à chaque instant échan- L’essai HALT consiste à soumettre le
tillonné, l’intensité lumineuse mesurée produit à des contraintes qui vont bien
par une fibre est transposée sur une au-delà des conditions spécifiées d’utili-
échelle de couleur appropriée, puis super­ sation et d’environnement ; ses limites
posée à l’endroit correspondant d’une réelles de fonctionnement et de destruc-
image de la chambre de coupure du tion sont ainsi identifiées et poussées à
­d isjoncteur. l’extrême (par exemple, vibration jusqu’à
40 g, températures de – 80 °C à + 180 °C
AIS est un formidable outil d’interpréta- et choc thermique avec rampe de 15 °C/
tion des résultats de test. Couplé aux min)  ➔ 12. Un essai HALT se déroule en
oscillogrammes du laboratoire d’essais, 3 temps :
il a notablement contribué à clarifier de − Planification de l’essai à l’aide d’un plan
nombreux aspects de la coupure du d’expérience définissant le nombre
courant. adéquat d’échantillons et de variables ;

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­44 revue ABB 4|10


10 Une coupure réussie enregistrée par le système d’imagerie d’arc 11 Résistance aux contraintes dans les séquences HALT
(AIS)
Vieillissement

a b c Zone de
défaillance
Contrainte Tenue Tenue à
appliquée à t = n années t=0

12 Cycle d’essai HALT

Graphique sur 4 heures


157
150
a Écartement des contacts et amorçage de l’arc (1 ms) 140
b Déplacement de l’arc du contact vers le canal d’arc (2 ms) 130
120
c Expansion de l’arc dans la chambre de coupure (3 ms) 110
100
90
d e f 80
70
60

Variable
50
40
30
20
10
0
-10
-20
-30
-40
-50
-60
-67
d Refroidissement de l’arc (4 ms)

02:20
02:30

02:45

03:00

03:15

03:30

03:45

04:00

04:15

04:30

04:45

05:00

05:15

05:30

05:45

06:00

06:20
e Reconstitution quasi totale de la rigidité diélectrique (5 ms)
f Fin du phénomène : coupure réussie (6 ms) 29 juillet 2009

Temp. ambiante Humidité

Temp. charge Vibration

− Réalisation de l’essai selon la procé- tation et contraintes essentiellement ­ inimiser l’impact environnemental du
m
dure HALT à des niveaux et durées de thermiques, ou thermiques et vibratoi- produit (émissions polluantes, consom-
contraintes définis ; res, par exemple. mation de ressources, production de
− Analyse des résultats en s’appuyant ­déchets), de sa fabrication à son traite-
sur des modèles statistiques : En améliorant le processus de dévelop- ment en fin de vie.
Arrhenius, qui traduit l’évolution du pement du XT, la méthode HALT a donc
taux de défaillance avec la tempéra- permis aux ingénieurs de comprendre
plus en détail le comportement attendu
sur la durée de vie du produit et de ré-
Le développement duire le temps de mise sur le marché.

et la fabrication Longue vie !

des disjoncteurs Les nouveaux disjoncteurs Tmax XT


d’ABB ont été conçus pour satisfaire à
Tmax XT, confor- toutes les exigences de l’industrie, des
plus élémentaires aux plus complexes.
mes à la directive Ils sont équipés d’une nouvelle gamme

RoHS, utilisent de déclencheurs magnétothermiques et


électroniques enfichables, interchangea-
l’ACV pour évaluer bles dès la plus petite taille, qui garantis-
sent une fiabilité et une précision abso-
et minimiser l’im- lues du déclenchement.

pact environne- Ces disjoncteurs sont de plus dévelop-


mental du produit. pés et fabriqués en conformité avec la
directive européenne RoHS (interdiction
de six substances dangereuses dans les Lara Cortinovis
ture ; Eyring, généralisation du modèle produits électroniques en contact avec Lucio Azzola
d’Arrhenius faisant intervenir à la fois le grand public) et les autres réglementa- ABB S.p.A
la température et l’humidité ; loi en tions environnementales applicables à ce Bergame (Italie)
puissance inverse pour la pression et domaine. ABB a en outre utilisé l’analyse lara.cortinovis@it.abb.com
les sollicitations mécaniques ; alimen- du cycle de vie (ACV) pour évaluer et lucio.azzola@it.abb.com

Lignée eXTraordinaire ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­45


­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­46 revue ABB 4|10
Jamais sans mon
transformateur
Transformateurs modulaires à déploiement rapide
pour réseaux de transport haute tension

L
Miguel Oliva – Les équipements électri- a continuité et la qualité de la f­abrication. De plus, une maintenance
ques qui alimentent nos usines et nos fourniture électrique sont les appropriée est nécessaire pour optimiser
foyers sont conçus pour une fiabilité deux principaux objectifs des son fonctionnement et sa durée de vie.
maximale. Toutefois, une conception gestionnaires de réseau. La
et une maintenance de qualité ne hausse de la demande exige de nou- Selon l’importance stratégique de l’ap-
garantissent pas l’absence totale de veaux investissements et une optimisa- pareil, un arrêt inopiné peut entraîner une
panne. Un incident grave peut mettre tion de l’existant. Dans ce contexte, ces perte de production ou de revenus non
un transformateur hors d’usage pen- gestionnaires doivent mettre en place négligeable pour l’exploitant et se réper-
dant des mois, voire plus d’un an, le des stratégies visant à minimiser les cuter sur l’ensemble du réseau. Au pire,
temps de le remplacer ou de le réparer. budgets d’exploitation et de maintenance la défaillance débouche sur une panne
Il faut alors « dépanner » le client avec tout en diminuant le nombre d’inter­ générale, avec toutes les répercussions
une solution provisoire, comme un ruptions de service et le taux de défail­ en termes d’image de l’entreprise, de
transformateur mobile, par exemple. lance. ­r éclamations clients et de pénalités.
Ce type d’appareil, petit et léger, est
facilement transportable par la route, Les transformateurs de puissance, Pour éviter ces problèmes, l’exploitant
soit en un seul bloc, soit en plusieurs maillons essentiels de la desserte électri- doit disposer d’un plan d’intervention en
parties autorisant un assemblage et que, comptent parmi les éléments les cas de panne d’un transformateur entraî-
une mise en service rapides. Jusqu’à plus importants et les plus onéreux des nant une interruption de service prolon-
présent, les transformateurs mobiles réseaux de trans-
ne dépassaient pas 230 kV. ABB innove port haute tension
avec des transformateurs mobiles de (HT). La fiabilité Le temps nécessaire au
400 kV. des transforma-
teurs de grande ­remplacement d’un transfor-
puissance est une
préoccupation ma-
mateur en urgence peut être
jeure des exploi- ramené de plusieurs semaines
tants en raison de
leur rôle crucial ou mois à 10–15 jours.
dans le système
électrique, ainsi que du temps et des gée. Il existe diverses façons de parer
frais associés à leur remplacement. Le aux incidents liés aux transformateurs de
transformateur est un appareil complexe, puissance :
fruit de longs et coûteux efforts de – maillage du réseau ;
conception, de développement et de – redondance des transformateurs ;

Jamais sans mon transformateur ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­47


1 Le polytransformateur associe plusieurs petits modules 2 Transformateur mobile de 400 kV pour reconstituer la continuité
monophasés pour bâtir un appareil de grande taille. électrique

Modularité Remplacement d’un transformateur monophasé par 2 modules

Association de modules monophasés pour obtenir un plus


gros transformateur monophasé ou triphasé

Modules monophasés Transformateur monophasé


(100 MVA) à 2 modules
(200 MVA) Remplacement d’un transformateur triphasé par 3 modules

Transformateur triphasé
à 3 modules
(300 MVA)

– standardisation des transformateurs ; formateurs mobiles de plus de 230 kV


3 Les transformateurs mobiles HT en bref
– appareils de rechange ; est l’augmentation de la masse et de
– polytransformateurs ; l’encombrement au-delà de ce niveau de
Points forts :
– transformateurs mobiles. tension. ABB a voulu relever ce défi en – Construction modulaire pour applications
proposant des solutions de mise en 345 kV, 400 kV et 525 kV
La fabrication d’un nouveau transforma- ­œ uvre rapide de plans d’intervention sur – Déploiement rapide
– Transport rapide et simple
teur selon un cahier des charges précis réseaux HT.
– Possibilité de polytransformateurs pour
nécessite plusieurs mois à plus d’un an. couvrir d’autres niveaux de tension
De même, l’installation d’un appareil de Concept
rechange peut prendre quelques semai- Les transformateurs de puissance de Avantages et applications :
– Plans d’intervention rapide et flexible pour
nes à plusieurs mois à cause du trans- plus de 100 MVA sont assez encom-
réalimenter des postes critiques en cas
port, de la manutention, du montage et brants et lourds. Les déplacer nécessite de panne de transformateur, sur une
d’autres interventions sur l’appareil de des véhicules spéciaux  ➔ 4, une planifi- courte durée.
rechange si celui-ci n’est pas déjà sur le cation et une étude minutieuses du – Installations temporaires pour pallier des
événements graves ou une augmentation
site. Il est donc primordial de disposer transport, sans oublier les autorisations
momentanée des besoins de puissance de
de plans de secours et de faire preuve administratives qui peuvent être longues régions confrontées à des pics de
d’une réactivité maximale : c’est là que le à obtenir. consommation ou des événements
transformateur mobile entre en scène. particuliers.
– Allégement des primes d’assurance
ABB s’est donc attaqué à la double
– Réduction de la menace pour la sécurité
Si le concept de transformateur mobile question du niveau de tension et de la intérieure
ne date pas d’hier, son utilisation était « mobilité » des transformateurs. Objec- – Diminution des risques de pannes
jusqu’à présent limitée aux applications tif : fabriquer un appareil offrant des générales, des pénalités pour interruption
de service et des réclamations clients
230 kV, avec des appareils triphasés ­c aractéristiques assignées élevées mais
– Retour sur investissement immédiat
conçus le plus souvent pour des ten- aussi un encombrement suffisamment (dès que le transformateur est utilisé).
sions de 35 à 245 kV et des puissances réduit pour voyager par la route en sim- – Coût d’opportunité très élevé
plifiant les forma­
lités administrati-
Principal objectif du projet : ves.

­obtenir des caractéristiques ABB opta pour la

assignées aussi élevées que modularité en as-


sociant plusieurs
possible sans recourir à un modules transfor-
mateurs monopha-
convoi exceptionnel. sés de petite taille
pour bâtir un plus
de 5 à 100 MVA, ainsi qu’une isolation gros appareil  ➔ 1 : deux modules mono-
haute température pour minimiser masse phasés, par exemple, donnent ainsi un
et encombrement. Pour accélérer leur gros transformateur monophasé et trois
déploiement, les transformateurs sont modules, un appareil triphasé  ➔ 2. Pour
intégralement assemblés et remplis minimiser l’encombrement, ABB exploita
d’huile avant expédition. les avantages des transformateurs cui-
rassés :
Le principal obstacle qui empêchait – Compacité : les enroulements sont
jusqu’à présent la fabrication de trans- encapsulés dans le noyau magnétique

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­48 revue ABB 4|10


4 Transport par convoi exceptionnel d’un 5 Transformateur mobile prêt pour le transport
transformateur classique

pour satisfaire aux contraintes de


transport et de manutention ;
– Fonctionnement horizontal à plat : le
transport de l’appareil est facilité et
son architecture optimisée.

Le transformateur est assemblé sur une


remorque pour accélérer son transport,
en réduisant au minimum les formalités
administratives. Le choix d’une isolation
cellulosique traditionnelle s’explique par
le manque d’expérience dans l’emploi
d’une isolation haute température pour
des applications supérieures à 230 kV.
ABB poursuit néanmoins ses recherches
dans ce domaine pour augmenter les
­c aractéristiques assignées de l’appareil,
à encombrement égal, ou en réduire la
masse, à caractéristiques égales.

La rapidité de déploiement de ces trans- personnel­ bien formé et des procédures


formateurs est cruciale. Si l’appareil clairement définies. Le transformateur
­d épasse certaines limites de masse et
d’encombrement, il faut le transporter Cette démarche ramène le temps d’in- assemblé sur
partiellement démonté et sans huile. tervention de plusieurs semaines ou mois
à 10–15 jours, préparation, manutention
­remorque pour
Le transformateur est fabriqué sur me- et transport inclus, au grand bénéfice ­faciliter son dépla-
sure pour les besoins de l’application des exploitants qui peuvent ainsi remet-
mais aussi pour minimiser son démon- tre rapidement en service les transfor­ cement par la route
tage. Il peut également être conçu pour
être transporté et monté avec les dissi-
mateurs défaillants du réseau de trans-
port  ➔ 3.
avec un minimum
pateurs thermiques placés sur le véhi- de formalités admi-
cule. Selon le type de raccordements Mise en pratique
externes, il faut déposer les traversées Red Eléctrica de España (REE), proprié- nistratives.
HT pour le transport, même si des taire et gestionnaire du réseau espagnol
connexions enfichables sont envisagea- à 400 kV, fut le premier à concrétiser
bles. ce transformateur mobile à déploiement
rapide 400 kV pour consolider ses plans
Le montage final doit faire l’objet d’une d’intervention.
planification soignée afin de ne négliger
aucun aspect pratique : remplissage Une démarche collaborative fut mise en
d’huile, mise en service et essais, dans place pour tirer profit des synergies entre
les plus courts délais ! On peut encore ABB et REE. Une puissance assignée de
réduire le temps d’installation avec un 117 MVA pour les modules monophasés
appareil stocké prêt-à-expédier, un et d’autres caractéristiques comme

Jamais sans mon transformateur ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­49


l­’impédance furent choisies pour rempla- est assemblé, sans huile, sur une remor- personnel en toutes circonstances. Les
cer les transformateurs standardisés du que  ➔ 5. Il était convenu avec l’énergéti- résultats du test furent concluants, REE
réseau (appareils monophasés 200 MVA) cien espagnol de démonter les traver- étant désormais assuré de pouvoir réta-
et gagner en puissance avec des appa- sées et dissipateurs thermiques pour blir rapidement le service en conditions
reils triphasés (350 MVA), tout en se le transport. ABB élabora avec REE un réelles.
pliant aux restrictions d’encombrement plan de montage détaillé pour accélérer
du transport routier. ­l’assemblage sur site et la formation du

Le polytransformateur construit affiche


400 kV côté primaire et, au choix, 230 kV Si le concept de
ou 138 kV, côté secondaire ; le tertiaire,
avec trois niveaux de tension différents transformateur
(33, 26,4 et 24 kV), offre des possibilités
d’utilisation supplémentaires et élargit le
­mobile n’est pas
champ d’application du transformateur. nouveau, son utili-
Ce dernier peut ainsi remplacer un grand
nombre d’appareils, monophasés ou sation se limitait
­triphasés, du parc REE.
jusqu’ici aux appli-
Pour ne pas alourdir ni encombrer inuti- cations 230 kV.
lement l’appareil, on décida de ne pas
installer de changeur de prises en char-
ge. Le transformateur est toutefois équi- personnel d’intervention. REE se char-
pé d’un changeur de prises hors tension gea également de l’interconnexion au
qui étend ses fonctionnalités et l’enrichit réseau et des parafoudres, isolateurs,
d’une capacité de réglage hors ligne. connecteurs de câbles, interfaces de
commande, etc. Un récupérateur d’huile
Le principal objectif du projet était d’ob- portable garantissait sécurité et protec-
tenir des caractéristiques assignées tion de l’environnement en cas de fuite.
­a ussi élevées que possible sans recourir
à un convoi exceptionnel. Le choix se ABB construisit 3 appareils de 400 kV.
porta sur un transformateur cuirassé Pour parer à une situation d’urgence, Miguel Oliva
­h orizontal. L’appareil prêt-à-expédier REE réalisa une installation d’essai lui ABB Power Products
pèse moins de 60 tonnes, ne dépasse permettant de vérifier à la fois la perfor- Cordoue (Espagne)
pas 3,4 m de haut et 2,7 m de large, et mance, la réactivité et la compétence du miguel.oliva@es.abb.com

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­50 revue ABB 4|10


Filtres actifs contre
harmoniques
Les solutions PQF d’ABB

Kurt Schipman, François Delincé – La multiplication des Les filtres actifs PQF (Power Quality Filters) d’ABB y remé-
charges électriques non linéaires dans tous les milieux dient de façon fiable et économique par une surveillance
industriels et tertiaires engendre des harmoniques de continue du courant, en temps réel, pour révéler la présence
courant potentiellement néfastes pour le réseau électrique et d’harmoniques, puis par l’injection dans le réseau de cou-
problématiques pour l’installation : échauffement des câbles, rants harmoniques en opposition de phase avec les compo-
moteurs et transformateurs, détérioration des équipements santes à filtrer. Résultat : les harmoniques s’annulent et le
sensibles, déclenchement intempestif des disjoncteurs, transformateur d’alimentation, débarrassé de cette pollution,
rupture des fusibles, vieillissement prématuré de l’installation. fournit à la charge une sinusoïde pure.

Filtres actifs contre harmoniques ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­51


1 Exemples de pertes financières dues à une mauvaise qualité de l’alimentation

Secteur/Activité Perte financière par incident


Fabrication de semi-conducteurs* 3 800 000 e
Finance* 6 000 000 e
Informatique* 750 000 e
Télécoms* 30 000 e
Acier* 350 000 e
Verre* 250 000 e
Plates-formes pétrogazières 250 000 –750 000 e
Dragage/mise en valeur des sols 50 000 – 250 000 e

constat chiffré en  ➔ 1 pour plusieurs sec- ­ ollution introduite dans le réseau par
p
teurs industriels : les données marquées un autre consommateur, ce phénomène
d’un astérisque sont tirées d’une enquête ­occasionnant des dysfonctionnements
réalisée en 2002 par l’Institut européen en chaîne dans toutes les installations.
du Cuivre [1] sur la qualité de l’alimentation
électrique, à l’échelle du Vieux continent ; Pour limiter ces méfaits, les centrales ont
les autres valeurs s’appuient sur des majoritairement adopté les textes nor-
données ABB. matifs et réglementaires sur la qualité
du courant ; à défaut, leur non-respect
L’une des méthodes de calcul théorique entraîne l’interdiction de raccordement
des surcoûts dus aux harmoniques dans d’une nouvelle installation.
les transformateurs s’appuie sur la recom-
mandation IEEE C57.110 [2]. Si leur chif- Des solutions

U
frage dépend des particularismes ­locaux, De tout temps, les filtres passifs ont été
ne tension électrique de mau- il est clair que ces pertes atteignent un moyen d’atténuer les perturbations
vaise qualité engendre des ­r apidement plusieurs milliers d’euros à harmoniques. Pour autant, en basse ten-
pertes financières, dégrade l’année. sion (BT), ils constituent de moins en
l’environnement et diminue la moins une solution de dépollution opti-
sécurité des personnes et des biens. On Aujourd’hui, l’essentiel de la pollution male. Plusieurs inconvénients leur sont
lui attribue trois grandes causes : harmonique revêt la forme de courants reprochés :
– la pollution par les harmoniques ; parasites engendrés par les équipements – Les installations BT, très dynamiques,
– les déséquilibres de charge entraînant électriques d’une installation. Ces cou- occasionnent une surcharge relative-
un déséquilibre de tension ; rants, injectés dans l’impédance réseau, ment rapide des filtres passifs ;
– la puissance réactive. – Les charges modernes (variateurs de
vitesse, lampes fluocompactes, etc.)
Ces conditions, au-delà de certaines Les filtres actifs ont déjà un très bon cos ϕ (même
­limites, engendrent de nombreux effets capacitif) qui conduit à une surcom-
indésirables : dysfonctionnements de tous modulaires PQF pensation, en présence d’un filtre
ordres, vieillissement prématuré des
équipements, pertes de production,
d’ABB parent aux passif. Cette caractéristique, associée
à la capacité limitée des groupes de
baisse de la sécurité des installations, méfaits des harmo- secours habituels à fonctionner sur un
aggravation de l’empreinte carbone, cos ϕ capacitif, diminue la fiabilité de
non-respect de la réglementation, etc. niques de courant l’installation ;
Les pertes financières sont majorées du
coût des surconsommations de kWh par
dans le réseau – Les filtres passifs installés en BT
neutralisent normalement les harmo-
les principaux éléments du réseau (trans- électrique. niques de faibles rangs. Or, à l’heure
formateurs, câbles, moteurs, etc.). Ces actuelle, ce sont les harmoniques de
pertes d’énergie se répercutent en amont fréquences plus élevées qui posent
dans les centrales et, selon la filière et se traduisent par une tension harmoni- problème ;
le combustible utilisé, augmentent les que (loi d’Ohm) et polluent toutes les – L’efficacité du filtrage passif est
émissions de CO2 par kWh produit (quasi charges de l’installation cliente. Si on définie par le rapport entre l’impé-
nulles pour le nucléaire mais proches de ne les filtre pas, ces harmoniques de dance du filtre et l’impédance réseau ;
900–1 000 g/kWh pour le thermique au courant traverseront également les trans- elle n’est donc pas garantie. Conclu-
charbon). formateurs d’alimentation pour gagner le sion : il est presque impossible
réseau de distribution et déformer la d’assurer la conformité normative des
Et que dire de ces pertes financières sinu­s oïde de tension. Par conséquent, équipements électriques utilisant ce
quand une tension de médiocre qualité n’importe quel utilisateur raccordé à la type de filtres.
se solde par un arrêt de l’activité ! Un même alimentation subira lui aussi la

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­52 revue ABB 4|10


tion, il arrive que le courant de ligne
2 Principe de fonctionnement des filtres 3 Principe du filtrage avec asservissement
actifs les plus courants (boucle fermée) et sans (boucle ouverte) ­résultant contienne des composantes
erronées qui échappent au système de
Boucle fermée régulation.
Fondamentale seule i distorsion Distorsion

Alimen-
tation
Charge En somme, la régulation en boucle fer-
mée a deux grands avantages sur son
Filtre
icompensation actif homologue en boucle ouverte [3] :
Filtre
– Annulation des erreurs dans la boucle
actif et le comportement du système en
Boucle ouverte
Distorsion réponse à une perturbation extérieure
(propriété inexistante en boucle
ouverte) ;
Filtre – Réactivité identique à celle de la
actif
boucle ouverte à condition que
l’asservissement soit paramétré pour
ce comportement.
4 Principe du filtrage fréquentiel
Plusieurs raisons justifient la préférence
Courant d’alimentation Courant de charge Courant de filtre accordée à l’approche fréquentielle.

Dans l’approche temporelle, la fréquence


= + fondamentale est soustraite du signal de
courant mesuré. La forme d’onde qui en
découle est inversée et le signal résultant
pilote les modules de puissance IGBT du
filtre actif. Néanmoins, cette démarche
Pour toutes ces raisons, la compensa- – L’adoption d’une approche fréquen- ignore les caractéristiques du réseau
tion active tend à supplanter le filtrage tielle pour traiter et réguler le courant (différentes selon les fréquences), des
passif dans le monde entier, en BT comme pollué. capteurs de courant et du système de
en MT. régulation. Il s’ensuit que les perfor­
Pour les filtres actifs, on retrouve ces mances des filtres actifs fondés sur ce
Les filtres actifs les plus utilisés sont des principes de boucle fermée/boucle principe se dégradent avec l’augmenta-
équipements électriques à base d’élec- ouverte là où les capteurs de courant du tion de la fréquence. En fréquentiel  ➔ 4,
tronique de puissance, placés sur une filtre actif doivent être installés  ➔ 3. chaque harmonique et ses caractéristi-
ligne d’alimentation parallèle aux char- ques système sont traités individuelle-
ges polluantes  ➔ 2. ment et les performances anti-harmoni-
La compensation ques du filtre peuvent être optimisées
Le régulateur d’un filtre PQF d’ABB ana- dans la bande passante du filtrage. Les
lyse les harmoniques de courant de ligne active tend à sup- mêmes performances (élevées) du filtre
tout en tenant compte de la stratégie de
filtrage du client. Il peut alors injecter,
planter le filtrage peuvent donc être maintenues sur toute
sa bande passante.
pour chaque fréquence d’harmoniques, passif dans le
un courant en opposition de phase avec Le meilleur filtrage sera obtenu en asso-
le courant polluant mesuré. monde entier, en ciant filtre actif à boucle d’asservisse-

Sachant que le PQF ne fonctionne pas


BT comme en MT. ment et traitement fréquentiel du signal.
À cela s’ajoutent d’autres avantages :
selon le principe classique de faible impé- – Les exigences de l’utilisateur (con­for­
dance harmonique des filtres passifs, il Les systèmes à boucle fermée mesurent mité normative, par exemple) peuvent
n’est pas affecté par l’évolution des para- d’abord le courant en amont de la charge être prédéfinies pour chaque harmo-
mètres réseau et ne risque pas la sur­ et du raccordement du filtre avant de nique ;
charge. De surcroît, contrairement aux lancer la compensation. Cet asservisse- – Chaque harmonique peut être
filtres passifs, il est facilement extensible. ment offre l’avantage d’annuler et de sélectionné pour optimiser la solution
compenser automatiquement toute impré­ (inutile de filtrer l’harmonique de
Un bon filtrage, dans toute la bande pas- cision ou inexactitude de mesure. Dans rang 5, par exemple, s’il est déjà
sante du filtre, est subordonné à deux les systèmes à boucle ouverte, le cou- neutralisé par un autre dispositif) ;
points particulièrement importants, qui rant de charge est mesuré et traité, puis – Des valeurs cibles de cos ϕ peuvent
peuvent être intégrés au PQF : le signal inverse de la mesure pilote le être fixées et maintenues. Ces filtres
– La mise en œuvre d’une régulation pont de transistors bipolaires à grille actifs interviennent alors dans les
en boucle fermée ou « asservisse- ­isolée IGBT (Insulated Gate Bipolar Tran- applications où une régulation précise
ment » ; sistor). En l’absence de retour d’informa- du cos ϕ est impérative pour éviter les

Filtres actifs contre harmoniques ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­53


Globalement, la qualité de l’alimentation
5 Exemple d’équilibrage à l’aide d’un filtre actif à boucle fermée
s’est beaucoup améliorée, permettant
un fonctionnement du site dans les limites
de la recommandation IEEE 519 et une
L1 : 49,1 Aeff
exploitation sans défaut des différents
L2 : 5,3 Aeff N : 44,1 Aeff groupes.
L3 : 5,1 Aeff
Second exemple : la qualité du courant à
bord d’un navire  ➔ 8 embarquant une
centrale électrique avec 2 alternateurs
L1 : 19,6 Aeff débitant chacun quelque 600 kVA. Les
charges principales sont 2 groupes de
L2 : 19,4 Aeff N : 3,5 Aeff
propulsion à entraînement courant continu
L3 : 19,5 Aeff
à vitesse variable. Avant compensation
des harmoniques, le THDI approchait
Nota : Données du haut : charge initiale non équilibrée
Données du bas : action du filtre sur l’équilibrage du courant 25 % et le THDV, 22 %, avec un cos ϕ
d’environ 0,76. La consommation type
de carburant variait de 14 000 à 15 000 l/
perturbations de l’installation (déclen- mois.
Le meilleur filtrage chement d’un générateur, par
exemple). Les PQF d’ABB compen- Le client voulait :
est obtenu en sent des charges aussi bien induc­ – ramener la pollution harmonique à

­associant filtre tives que capacitives ;


– Un équilibrage précis des charges
des valeurs acceptables pour éviter
les problèmes techniques des
actif à boucle peut être mis en œuvre pour soulager groupes de propulsion ;
les systèmes de neutre et maintenir – compenser la puissance réactive sans
­d’asservissement une tension neutre-terre minimale. risque de surcompensation.

et traitement On peut aussi s’assurer que la charge


perçue par une alimentation sans D’où son choix des filtres actifs ABB. Le
­fréquentiel du interruption (ASI), par exemple, est retour client est tout à fait encourageant
équilibrée. ➔ 5  illustre un exemple puisque les problèmes techniques ont
­signal. d’équilibrage à l’aide d’un PQF d’ABB été réglés, avec une perspective d’éco-
avec boucle d’asservissement. nomie de près de 10 % de carburant,
soit quelque 18 000 l à l’année. Première
Outre ces atouts, les filtres actifs les plus raison à cela : l’amélioration de la qualité
évolués, dont ceux d’ABB, disposent de du courant a permis de mettre plus sou-
précieuses fonctionnalités « secondaires » vent hors tension un des alternateurs.
qui minimisent les pertes en exploitation et
fiabilisent l’installation (déclassement auto- On l’aura compris, les problèmes de
matique en température, par exemple). qualité de l’alimentation sont souvent
dus, en milieu industriel, à la présence
Résultats chiffrés de quantité de gros matériels pollueurs.
Les solutions de filtrage actif PQF et Mais le tertiaire n’est pas épargné. Sa
autres équipements ABB d’amélioration pollution harmonique est imputable à
de la qualité du courant sont à l’œuvre une multitude de charges monophasées
dans plusieurs domaines. engendrant :
– une forte distorsion harmonique sur
Premier exemple, un site pétrolier com- un matériel traditionnellement plus
posé d’une centrale d’énergie alimentant sensible qu’un équipement industriel ;
une quarantaine de groupes de pompage, – un phénomène de résonance dû à la
d’une puissance unitaire de 2 MW dont présence d’harmoniques de rang 3
les moteurs sont majoritairement pilotés associés à des batteries de conden-
par un variateur de fréquence. Sans filtres sateurs dotées d’une inductance
actifs, le taux de distorsion harmonique anti-harmonique mal choisie ou
en tension (« THDV »), côté BT, atteint dépourvues d’inductance ;
12 %, et le taux de distorsion harmonique – des courants exceptionnellement
en courant (« THDI »), 27 %  ➔ 6. élevés dans les neutres, supérieurs au
dimensionnement des conducteurs
L’installation de filtres actifs a fait chuter neutres et des jeux de barres ;
cette distorsion à 2 % pour la tension et – des tensions neutre-terre trop
3 % pour le courant  ➔ 7. élevées, inacceptables du point de

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­54 revue ABB 4|10


6 Formes d’onde de tension (haut) et de courant (bas) avant filtrage actif, côté BT 8 Sur ce navire, les filtres PQF d’ABB ont
permis d’économiser 10 % de carburant.
750
500
250
0
V

-250
-500
-750

3 000
2 000
1 000
0
A

-1 000
-2 000
-3 000
10:25:43,72 10:25:43,73 10:25:43,74 10:25:43,75 10:25:43,76 10:25:43,77 10:25:43,78

Forme d’onde au 22/11/01 à 10:25:43,533


Les filtres PQF
d’ABB disposent
Voie A V Voie C V Voie B A

Voie B V Voie A A Voie C A

aussi de fonctions
7 Formes d’onde de tension (haut) et de courant (bas) après filtrage actif, côté BT qui minimisent
750
les pertes en
500
250
­e xploitation et
0
­fiabilisent l’installa-
V

-250

tion.
-500
-750
3 000
2 000
1 000
0
A

-1 000
-2 000
-3 000
10:41:55,72 10:41:55,73 10:41:55,74 10:41:55,75 10:41:55,76 10:41:55,77 10:41:55,78

Forme d’onde au 22/11/01 à 10:41:55,533

Voie A V Voie C V Voie B A

Voie B V Voie A A Voie C A

vue du fonctionnement du matériel autres pièces. La qualité du service s’en


et/ou de la sécurité ; ressentait, avec le risque de perdre
– la présence d’un cos ϕ capacitif dû des clients : une situation inacceptable,
aux serveurs informatiques modernes, « redressée » par les filtres actifs d’ABB !
obligeant à déclasser les ASI, etc.

Voyons un exemple d’amélioration de la Kurt Schipman


qualité du courant dans un grand hôtel François Delincé
abritant chambres, suites, salles de réu- ABB Power Products
nion et centres d’affaires. Parmi les char- Charleroi (Belgique)
ges types figurent des ascenseurs rapi- kurt.schipman@be.abb.com
des, des variateurs de lumière et francois.delince@be.abb.com
éclairages sophistiqués, ainsi qu’un parc
bureautique d’ordinateurs, imprimantes,
Bibliographie
etc. Toutes ces charges ont eu pour effet
[1] Institut européen du Cuivre, European Power
de dégrader la qualité du courant au Quality Survey Report, 2002.
point de rendre la tension instable. Le [2] IEEE C57 110-2008, IEEE Recommended
simple changement du point de fonc- Practice for Establishing Transformer Capability
When Supplying Non-sinusoidal Load Currents,
tionnement des charges d’un côté de
2008.
l’établissement perturbait le fonctionne- [3] Kuo, B. C., Automatic Control Systems, John
ment des charges situées dans les Wiley & Sons, Inc., New York, États-Unis.

Filtres actifs contre harmoniques ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­55


Branchement
­électrique des
navires à quai
Une solution clé en main d’ABB
pour réduire les émissions polluantes dans les ports
Knut Marquart, Ton Haasdijk, GB Ferrari, Ralph Schmidhalter – Dans le secteur du transport mari-
time, les ports concentrent une part importante des émissions polluantes. Depuis une dizaine d’années,
les autorités portuaires, les armateurs, les constructeurs et équipementiers navals ainsi que les régula-
teurs suivent de près l’évolution des technologies du courant quai 1. Dans ce domaine, des normes et
standards de l’IEEE, de l’ISO et de la CEI sont sur le point d’être adoptés. En se branchant sur le réseau
électrique terrestre, les navires à quai peuvent arrêter leurs moteurs Diesel et être alimentés par des
sources d’énergie moins polluantes. ABB, qui a installé avec succès la première connexion quai à bord
dans le port suédois de Göteborg en 2000, dispose non seulement de la technologie mais également de
l’expérience indispensable pour fournir les infrastructures électriques complètes à bord et à quai.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­56 revue ABB 4|10


Avec la solution
ABB de courant
quai, un gros
­p aquebot qui fait
escale pendant
10 heures dans
un port peut éco-
nomiser jusqu’à
20 tonnes de com-
bustible et réduire
de 60 tonnes ses
rejets de CO 2.

P
lus de 90 % des marchandises et la fourniture d’énergie électrique relè- La technologie est disponible et suscite
mondiales sont transportées vent de l’opérateur portuaire. une attention croissante au vu du poten-
par mer. Si le fret maritime est tiel de réduction des émissions polluan-
plus efficace et moins polluant Le branchement direct à quai impose tes et de l’imminence de sa normalisa-
que le transport terrestre par camions et des investissements à la fois de l’arma- tion. Les réglementations se multiplient
beaucoup moins que le transport aérien, teur et des autorités portuaires ou opéra- et le courant quai fait l’objet de débats
il représente néanmoins 4 % des émis- teurs de terminaux qui doivent soit modi- accrus dans l’Union européenne (UE),
sions mondiales de CO 2 (2 % pour l’avia- fier les infrastructures existantes, soit en aux États-Unis et au sein de l’Organisa-
tion). Avec la solution ABB de courant construire de nouvelles  ➔ 1. En effet, le tion maritime internationale (OMI), insti-
quai, un gros navire de croisière qui fait navire doit être doté d’un tableau électri- tution spécialisée de l’ONU. Entrée en
escale pendant 10 heures dans un port que supplémentaire câblé sur son ­tableau vigueur le 1 er janvier 2010, la directive
peut économiser jusqu’à 20 tonnes de général et, dans de nombreux cas, d’un européenne 2005/33/EC dispense les
combustible et réduire ses rejets de CO2 transformateur abaisseur. Dans le port, navires équipés pour le courant quai de
de 60 tonnes, soit l’équivalent des émis- un nouveau poste électrique doit être l’obligation d’utiliser des fiouls lourds à
sions totales annuelles de 25 berlines construit et équipé de disjoncteurs et de teneur réduite en soufre pendant leur es-
européennes. L’intérêt accru pour les sectionneurs, d’un interrupteur de mise cale au port. Aux États-Unis, la législa-
­s olutions d’alimentation électrique des à la terre automatisé, d’un transforma- tion varie d’un État à l’autre : ainsi, en
navires à quai n’est donc pas surprenant, teur, d’appareils de protection (transfor- Californie, précurseur en matière de
tant pour des raisons écologiques mateurs et relais de protection de ligne), ­réglementation antipollution, certains types
qu’économiques. Raccordé au réseau de moyens de communication entre le de navire sont obligés de se connecter
terrestre, un navire peut arrêter ses navire et le quai, et souvent d’un conver- au réseau électrique terrestre pendant
­m oteurs tout en poursuivant ses activités tisseur de fréquence pour adapter la fré- leur escale. Par contre, au niveau de
consommatrices d’électricité pendant quence du réseau terrestre à celle de l’OMI, de nouvelles limitations de la
l’escale (chargement/déchargement, éclai- chaque navire. Enfin, un système de
Note
rage, climatisation, etc.). L’opération de ­m anipulation des câbles doit être prévu à
1 Aussi appelées « branchement ou connexion
connexion et déconnexion ne prend quai ou à bord. quai à bord », « connexion électrique des navires
qu’une quinzaine de minutes ; la gestion à quai » et «  branchement direct à quai ».

Branchement électrique des navires à quai ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­57


L’UE a opté pour une politique qui ne
1 Schéma de la solution de courant quai
­privilégie aucune piste technologique
mais fixe des objectifs prioritaires de
­réduction des rejets polluants. Pour le
transport maritime, la réglementation
européenne cherche avant tout à réduire
~
~ les émissions qui ont un impact immé-
~
diat sur la santé des populations vivant à
proximité des ports ou des principales
Poste d’alimentation principal Câbles électriques Poste de quai Terminal de quai Installation à bord
voies de navigation, et ce dans une pers-
pective régionale. Les effets durables et
à grande échelle de l’acidification et des
t­ eneur en soufre des combustibles ren- automobile et poids lourd. Or les études émissions de particules ont également
forcent l’attrait économique du courant révélèrent des niveaux plus élevés de dé- motivé la réglementation. (Concernant le
quai sans l’imposer ou le favoriser expli- pôts polluants sur les zones côtières et transport maritime, l’accent n’est pas
citement. le long des grands couloirs de navigation mis sur les rejets de CO 2 car ils ont peu
comme la Manche, avec un pollueur bien d’impact sur la santé des populations
Cette technologie est bien implantée  ➔ 2 identifié : le fret maritime international. En ­locales, comparés aux émissions de par-
et déjà disponible dans plusieurs ports, 1988, la Suède et la Norvège attirèrent ticules.) Le problème a été abordé par
notamment aux États-Unis, en Belgique, l’attention de l’OMI sur ces études. Près l’UE et l’OMI, en particulier dans le cadre
en Chine, au Canada, en Allemagne, en d’une décennie plus tard, la convention du système d’échange des quotas
Suède, en Finlande et aux Pays-Bas. de l’OMI (MARPOL Annexe VI), qui limite d’émissions, sans toutefois déboucher
Une nouvelle série de normes électriques la teneur en polluants des combustibles sur aucune décision à ce jour.
internationales en passe d’être ratifiée marins, fut adoptée et entra en ­vigueur
devrait accélérer son développement en 2005. États-Unis
pour tous les principaux types de navires Contrairement à l’UE, l’Agence de Pro-
et de ports à travers le monde. Dans le sillage de l’OMI, l’UE prit des tection de l’Environnement (EPA) de
mesures pour réduire les émissions pol- l’État de Californie est allée beaucoup
Contexte réglementaire luantes des navires. Dès 2001/2002, elle plus loin dans l’adoption de l’alimentation
Conscientes de l’impact majeur des s’intéressa aux possibilités offertes par électrique à quai, sans pour autant éclip-
émissions polluantes des navires sur la l’alimentation électrique des navires à ser les autres solutions techniques de
santé publique et sur les coûts, les auto- quai. Ses travaux débouchèrent sur ­réduction des émissions. En effet, l’EPA
rités de réglementation focalisent de plus une directive obligeant tous les navires oblige les porte-conteneurs, navires de
en plus leur attention sur ce secteur accostant dans un port européen à utili- passagers et cargos frigorifiques soit à
d’activités. Dès la fin des années 1980, arrêter leurs moteurs auxiliaires pendant
l’OMI cherchait à réduire l’impact envi- la majeure partie de leur escale dans un
ronnemental du transport maritime (la L’écobilan de port californien et à se raccorder à une
lutte contre la pollution par les hydrocar- autre source d’énergie (réseau électri-
bures étant bien antérieure). Les autorités l’électricité produite que, par exemple), soit à utiliser d’autres
nationales, municipales et portuaires
­r églementent aussi de plus en plus les
par les centrales techniques antipollution qui réduisent
dans les mêmes proportions leurs émis-
émissions polluantes des navires. d’énergie à terre sions.

À ce jour, aucune loi ni règle obligent les comparé à celui À l’origine, cette réglementation ne
navires à quai à se raccorder à un réseau
électrique terrestre. Pour autant, un
des moteurs Diesel ­s’appliquait qu’à certains types de navire
et pour des flottes faisant escale 25 fois
­c adre normatif aurait un effet incitatif marins fonctionnant par an ou plus en Californie. Depuis le
propice à l’adoption accrue des techno- 1er janvier 2010, tout navire équipé pour
logies de courant quai. aux soutes est le courant quai et appartenant à une

Union européenne
un des principaux ­flotte de ce type doit s’y raccorder si les
infra­structures à quai existent et sont
En Europe du nord, les premières études
à grande échelle des émissions polluan-
avantages du compatibles avec les équipements de
bord. En 2014, une double obligation
tes au niveau mondial remontent aux ­courant quai. s’imposera : les navires non équipés ne
­années 1970. Partant de là, les efforts de pourront plus faire escale et les moteurs
réduction des émissions dangereuses ser des fiouls marins à teneur en soufre auxiliaires des navires d’une même flotte
pour la santé publique (pluies acides, par maximale de 0,1 % à quelques exemp- ne pourront fournir plus de 50 % de
exemple) ont d’abord porté sur la pollu- tions près, notamment les navires recou- l’énergie consommée pendant les esca-
tion d’origine terrestre. Au cours des rant au courant quai. les. En 2017, 70 % des navires d’une
­années 1980, l’accent fut donc mis sur même flotte devront être alimentés par le
les centrales d’énergie ainsi que le trafic réseau électrique terrestre pendant leur

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­58 revue ABB 4|10


Par rapport à d’autres technologies anti-
2 Vue générale de la solution d’alimentation électrique des navires à quai
pollution, les systèmes de courant quai
ont l’avantage supplémentaire de réduire
les nuisances sonores et les vibrations
Système embarqué dans les zones portuaires, au grand sou-
complet, y compris
connexion au tableau HT lagement des équipages, des passagers,
et enrouleur de câble
des personnels portuaires et des rive-
rains, en particulier ceux des grands
ports maritimes. Certains ports ont
aujourd’hui des difficultés pour obtenir
les autorisations d’extension du fait de
niveaux d’émissions polluantes, de bruit
et de vibration trop élevés.

Poste électrique Enfin, les systèmes de courant quai peu-


(y compris convertisseur
50/60 Hz)
vent aisément évoluer ; les investisse-
Prise de quai Transformateur ments d’infrastructures ont une durée de
6,6 kV/11 kV de quai
vie de plusieurs décennies, génèrent des
recettes sur le long terme et exigent rela-
Câble HT enterré (distance : 1 à 5 km)
tivement peu de maintenance. Pour cha-
que nouveau port qui investit dans ces
escale et l’énergie produite par leurs paux avantages du courant quai. En­ systèmes, leur valeur cumulée augmente
­m oteurs devra être réduite de 70 % ; en règle générale, lorsque l’énergie peut être en proportion puisqu’un nombre crois-
2020, ces chiffres passeront à 80 %. produite par un nombre minimal d’équi- sant de navires et d’appareillages sont
pements, leur fonctionnement est plus concernés.
L’évolution de la réglementation de l’OMI, facile à optimiser pour réduire l’impact
de l’UE et de la Californie est étroitement environnemental. Les arguments contre cette technologie
suivie par les régulateurs d’autres États sont liés à l’origine de l’électricité fournie
américains et de pays asiatiques. La Autre argument en faveur du courant par le réseau terrestre, aux coûts des
­réglementation sur les émissions polluan- quai : l’avantage de la compétence juri- ­investissements d’infrastructures, à la
tes des navires à quai risque fort de se dictionnelle, les ré-
durcir et les taxes sur les différentes gulateurs pouvant
­sources de pollution d’augmenter. Les résoudre locale- Par rapport à d’autres
navires équipés pour le courant quai en ment un problème
seraient exemptés, ouvrant la voie à des de pollution locale. ­t echnologies antipollution,
entreprises comme ABB ­capables de
proposer une solution complète d’alimen-
Certes, les efforts
de réduction des
les systèmes de courant quai
tation électrique des navires à quai. émissions polluan- ont l’avantage supplémentaire
tes des moteurs
Quantifier les avantages auxiliaires Diesel de réduire les nuisances
Pour les autorités portuaires et les arma-
teurs, les avantages comparatifs de la
d’un navire qui
sillonne les mers
­s onores et les vibrations dans
connexion courant quai et des technolo- profitent au monde les zones portuaires.
gies antipollution concurrentielles font entier, mais il reste
débat. Le profil d’exploitation du navire a en dehors du péri-
également un impact important : un ferry, mètre d’action de toute autorité locale sécurité et à l’efficacité des opérations
par exemple, qui fait escale chaque jour ou régionale. portuaires, et à la nécessité d’utiliser des
est très différent d’un porte-conteneurs technologies qui auront également une
qui ne s’arrête qu’une fois par mois. Dans Le branchement des navires au réseau incidence sur les émissions polluantes
un contexte réglementaire en évolution terrestre renforcerait l’efficacité et la d’un navire en mer. Des études ont mon-
constante, il est difficile pour un investis- puissance de l’alimentation électrique du tré que le basculement de la production
seur de calculer le retour sur investisse- port lui-même. En effet, l’utilisation de énergétique des moteurs Diesel d’un
ment à long terme. La fluctuation du prix convertisseurs de fréquence modernes ­navire vers l’électricité produite par des
des fiouls soutes ² par rapport au prix du contribuerait à stabiliser le fonctionne- centrales au charbon offrait un avantage
kW fourni par le réseau terrestre a égale- ment du réseau local et améliorerait le environnemental limité (augmentation des
ment une incidence sur les calculs. facteur de puissance, réduisant les per- particules et, éventuellement, des oxydes
tes du système électrique dans le péri- de soufre). D’autres sources d’énergie
L’écobilan de l’électricité produite par les mètre géographique. présentent toutefois des avantages
centrales d’énergie à terre comparé à considérables : les énergies renouvela-
celui des moteurs Diesel marins fonc- Note bles, en particulier, améliorent l’empreinte
tionnant aux soutes est un des princi- 2 Type de combustible liquide pour navires écologique des opérateurs portuaires.

Branchement électrique des navires à quai ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­59


nombre de ports et à bord de nombreux
3 Les solutions ABB de courant quai ont déjà été installées à bord de pétroliers,
de porte-conteneurs et de navires de croisière. navires. ABB a développé des solutions
adaptables et flexibles qui répondent
aux besoins des armateurs et des ports,
notamment des solutions de branche-
ment à bord et à quai. Le Groupe est
parmi les rares entreprises au monde à
compter des références dans ce domai-
ne. Il faut 6 à 12 mois pour concevoir et
développer des infrastructures pour un
ou plusieurs mouillages ; quelques mois
suffisent pour développer des infrastruc-
tures à bord qui seront installées en une
semaine.

Beaucoup pensent qu’une norme inter-


nationale ouvrirait la voie à d’importants
investissements dans les infrastructures
de courant quai, incitant encore un plus
grand nombre d’armateurs et d’autorités
portuaires à s’équiper de cette technolo-
gie. De nombreuses extensions portuai-
res sont en projet dans le monde. Avec
sa solution efficace et écoperformante
d’alimentation électrique des navires à
Les investissements d’infrastructures de Solution d’avenir quai, ABB peut fournir toutes les techno-
courant quai atteignent des sommes Des connexions de courant quai ont été logies requises. Pour être en phase avec
considérables et leur répartition entre installées dans plus d’une vingtaine de les besoins du marché, ABB continue de
pouvoirs publics, opérateurs de port terminaux portuaires dans le monde collaborer avec ses clients partout dans
ou de terminal et armateurs n’est pas ­d epuis 2000 et à bord de plus d’une le monde.
­encore établie. Dans le port de Göte- centaine de navires : paquebots de croi-
borg, par exemple, un affréteur résolu à sière, pétroliers et porte-conteneurs  ➔ 3. Le prochain numéro de la Revue ABB décrira de
manière plus détaillée les technologies mises en
améliorer l’écobilan de sa chaîne d’ap- Nombreux sont les opérateurs portuaires
œuvre dans les solutions ABB de courant quai.
provisionnement a lui-même payé ces et armateurs prêts à investir dans cette
­infrastructures. Dans les ports améri- technologie à condition que des normes
cains de Long Beach et de Los Angeles, internationales soient adoptées.
propriétés de la municipalité, les infras-
tructures sont financées par les contri- L’absence de référentiel international a
buables. Pour autant, au fur et à mesure freiné les investissements dans cette
que le coût des émissions polluantes technologie de même que son attrait.
augmente et que la réglementation Des spécifications existent ; elles sont
­a ntipollution se renforce, des fonds utilisées par les armateurs et les autori-
­s upplémentaires privés et publics seront tés portuaires pour évaluer de futures Knut Marquart
disponibles. installations. Les solutions technologi- ABB Marketing and Customer Solutions
ques actuelles s’en inspirent largement. knut.marquart@ch.abb.com
La sécurité et l’efficacité des opérations
portuaires jouent également un rôle très Les initiatives aux niveaux local, national Ton Haasdijk
important. Les terminaux de conteneurs et international qui inciteront à l’adoption ABB marine solutions
avec leurs énormes portiques posent du courant quai englobent les taxes sur ton.haasdijk@nl.abb.com
des problèmes d’emplacement des câbles les combustibles fossiles, les limites
et des équipements de quai. Dans les ­imposées aux fiouls marins et les possi- GB Ferrari
ports, l’espace est compté ! De surcroît, bilités de branchement des navires à ABB shore solutions
à la fois les autorités portuaires et les quai (ou d’autres solutions réduisant gb.ferrari@it.abb.com
­a rmateurs sont soucieux des dangers de autant les émissions polluantes).
l’électricité pour leur personnel. L’adop- Ralph Schmidhalter
tion de normes et de règles très strictes Le courant quai constitue, dans la plu- ABB frequency converter solutions
ainsi que de solutions techniques qui part des cas, un moyen pratique et effi- ralph.schmidhalter@ch.abb.com
n’entravent pas les opérations sur les cace pour réduire les émissions dans les
quais mais permettent la manipulation grandes zones portuaires. La technolo-
de câbles en toute sécurité devraient gie est là mais son adoption est subor- Pour en savoir plus
apaiser ces craintes. donnée à sa disponibilité dans un grand www.abb.com/ports

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­60 revue ABB 4|10


Revue ABB 1|10 Revue ABB 2|10

Les réseaux élec- Les voies de


triques du futur l’écomobilité
ABB 1| 10 ABB 2 | 10

revue revue
Actualités technologiques Actualités technologiques
du Groupe ABB du Groupe ABB

Électricité : vecteur du développement durable 6 Réseau électrique & réseau de traction 42


Éolien marin : raccords parfaits 20 Moteurs de traction ferroviaire 66
Appareillage moyenne tension : une belle distribution 57 Maintenance dédiée 70
Domotique : les couleurs de l’intuition 79 Recharge des véhicules électriques 77

Les réseaux Les voies de


électriques du futur l’écomobilité

6 Maillage intelligent 6 ABB et le rail, une réussite en mouvement


Tisser un réseau d’énergie efficace pour un monde durable. Le portefeuille du Groupe
10 Que la lumière soit . . . intelligente 8 Face à face pour une mobilité durable
Les futures autoroutes d’une électricité propre, Interview croisée entre l’UNIFE et ABB
fiable et durable 14 La grande vitesse en première ligne
16 Vent debout ! Équipements de traction et de conversion ABB
PCS 6000 STATCOM 19 Révolution chinoise
20 Liaisons durables ABB équipe le plus moderne réseau ferroviaire
Le transport CCHT donne le cap du réseau intelligent. au monde.
24 Énergie en stock 24 Feu vert pour les chemins de fer indiens
Nouvelle génération de dispositifs FACTS ABB modernise le rail indien.
27 L’intelligence aux commandes 31 La Suisse sur les rails
L’intégration de la supervision et de la gestion de la ABB et les grands projets ferroviaires du pays alpin
distribution renforce l’analyse et la conduite du réseau. 35 Connaissances FACTuelles
33 Connexions Les FACTS améliorent l’alimentation électrique de la
Le système nerveux du réseau intelligent traction ferroviaire.
38 Conduite à 360° 42 À convertisseurs statiques, performances
Une gestion de la distribution intégrée et communicante dynamiques
44 Toile électrique Une énergie de traction toujours à la bonne fréquence
ABB collabore avec de grands instituts de recherche pour 48 Le disjoncteur nouveau est arrivé
bâtir les réseaux électriques du futur. Disjoncteurs à vide d’extérieur FSK II
49 Réactivité sur toute la ligne 51 Bain turc pour transformateurs secs
La compensation de puissance réactive contre les chutes Transformateurs de type sec et à enroulements moulés
de tension sous vide
57 Pôle position 55 Les transformateurs entrent en gare
Pôle encastré PT1 pour applications moyenne tension Le train-train quotidien des transformateurs de
63 La cinquantaine en grande forme traction ABB
Maintenance proactive des transformateurs TrafoAsset 60 Accord parfait
ManagementTM Des convertisseurs de traction pour tous les engins
70 Agent double ferroviaires
Les variateurs diagnostiquent l’état fonctionnel des 66 Le moteur de traction se standardise
machines et procédés industriels. Moteurs asynchrones modulaires ABB
76 De l’intelligence au compteur 70 Service compris !
Une centrale de mesure communicante Le catalogue de services ABB dédiés au rail
79 Les couleurs de l’intuition 77 L’aube d’une ère nouvelle
Solutions domotiques et immotiques de régulation Stations de recharge pour véhicules électriques
par pièce 82 Prise de terre
Solutions ABB d’alimentation électrique des navires à quai
84 Rapidité, sécurité, compétitivité
Un sectionneur de terre ultrarapide pour appareillage MT
88 L’électrification de la grande traction ferroviaire
Une longue tradition ABB

Index ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­61
Revue ABB 3|10 Revue ABB 4|10

Souffle Creuset de
d’énergie productivité
ABB 3| 10 ABB 4 | 10

revue revue
Actualités technologiques Actualités technologiques
du Groupe ABB du Groupe ABB

Variateurs de vitesse et retour écologique 6 Le poste opérateur de demain 6


ABB construit vert 10 Des transformateurs parasismiques 16
L’éolien prend le large 23 Départ-moteur intelligent 27
Plate-forme d’automatisation collaborative 49 Filtres actifs : gare aux harmoniques ! 51

Souffle Creuset de
d’énergie productivité

6 Réduction des émissions de CO2 6 Quête d’efficacité


Le temps de retour écologique des variateurs de vitesse Poste opérateur 800xA
ABB 12 Barrières de sécurité
10 Construire écologique, durable et efficace La sécurité fonctionnelle des variateurs de fréquence
Le nouveau centre de production et de logistique 16 Secousses sismiques et équipements
sud-africain d’ABB électriques
14 Entraînement intensif Des méthodes d’analyse innovantes
La technologie DTC de commande des moteurs pour le 20 Semi-conducteurs de puissance et
nouveau stade des Dallas Cowboys ­transport électrique
19 Larguer les amarres Ossatures des réseaux du XXIe siècle
Propulsion électrique des navires remorqueurs releveurs 27 Départ-moteur intelligent
d’ancre L’UMC100 aux commandes des moteurs industriels
23 Face au vent 32 Démarreur ou variateur ?
Le parc éolien Alpha Ventus Comparatif des démarreurs progressifs et des variateurs
27 Semi-conducteurs de fréquence
Chevilles ouvrières des réseaux électriques 40 Lignée eXTraordinaire
du XXIe siècle Nouveaux disjoncteurs en boîtier moulé Tmax XT
33 Toujours plus haut 46 Jamais sans mon transformateur
Un nouveau centre ABB pour tester le transport en Transformateurs modulaires à déploiement rapide pour
courant continu THT réseaux de transport HT
36 Arc Guard System™ 51 Filtres actifs contre harmoniques
Garde-fou de vos collaborateurs et de votre activité Solutions PQF d’ABB
40 Le disjoncteur devient sectionneur 56 Branchement électrique des navires à quai
Maximiser la disponibilité des postes à coupure dans Réduire les émissions polluantes dans les ports
l’air.
61 Index 2010
47 Votre avis nous intéresse
Dix questions pour améliorer la Revue ABB.
49 Systèmes collaboratifs d’automatisation de
procédés
800xA d’ABB

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­62 revue ABB 4|10


Rédaction

Peter Terwiesch
Chief Technology Officer
Group R&D and Technology

Clarissa Haller
Head of Corporate Communications

Ron Popper
Head of Corporate Responsibility

Eero Jaaskela
Head of Group Account Management

Friedrich Pinnekamp
Vice President, Corporate Strategy

Andreas Moglestue
Chief Editor, ABB Review
andreas.moglestue@ch.abb.com

Édition
La Revue ABB est publiée par la direction R&D and
Technology du Groupe ABB.

ABB Asea Brown Boveri Ltd.


ABB Review/REV
CH-8050 Zürich
Suisse
Dans le numéro 1|11

Technologie &
La Revue ABB paraît quatre fois par an en anglais,
français, allemand, espagnol et chinois. Elle est
diffusée gratuitement à tous ceux et celles qui

­innovation :
s’intéressent à la technologie et à la stratégie
d’ABB. Pour vous abonner, contactez votre
correspondant ABB ou d ­ irectement la Rédaction
de la revue.

La reproduction partielle d’articles est autorisée


sous réserve d’en indiquer l’origine.
ABB turbine . . .
La reproduction d’articles complets requiert
l’autorisation écrite de l’éditeur.
L’innovation est un moteur du progrès : de tout temps, elle
Édition et droits d’auteur ©2010
surmonte les défis technologiques et apporte des solutions
ABB Asea Brown Boveri Ltd.
Zurich (Suisse) inédites en termes d’efficacité, de productivité ou de fonction-
nalité. ABB est dévoué à sa cause.
Impression
Vorarlberger Verlagsanstalt GmbH
AT-6850 Dornbirn (Autriche) La dernière Revue ABB de l’année lui est traditionnellement
consacrée avec une sélection des avancées majeures du
Maquette
DAVILLA Werbeagentur GmbH Groupe en recherche-développement et des lancements
AT-6900 Bregenz (Autriche) produits importants. Désormais, c’est à notre premier numéro
Traduction française
de l’année qu’il revient de faire le point sur les grandes innova-
Dominique Helies tions de l’an passé.
dhelies@wanadoo.fr

Avertissement Nous inaugurerons ainsi 2011 avec des articles sur un nouveau
Les avis exprimés dans la présente publi­c ation moteur à très haut rendement, les progrès du contrôle-commande
n’engagent que leurs auteurs et sont donnés
et un éclairage résidentiel personnalisable.
uniquement à titre d’information. Le lecteur ne
devra en aucun cas agir sur la base de ces écrits
sans consulter un professionnel. Il est entendu que
les auteurs ne fournissent aucun conseil ou point
de vue technique ou professionnel sur aucun fait ni
sujet spécifique et déclinent toute responsabilité sur
leur utilisation. Les entreprises du Groupe ABB
n’apportent aucune caution ou garantie, ni ne
prennent aucun engagement, formel ou implicite,
concernant le contenu ou l’exactitude des opinions
exprimées dans la présente publication.

ISSN : 1013-3119

www.abb.com/abbreview

Dans le numéro 1|11 ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­63


Réduire de 180 millions de tonnes les émissions
de CO2 par an ?
Pour la seule année 2009, les économies d’énergie réalisées par le parc
mondial de variateurs ABB ont réduit de 180 millions de tonnes les émissions
de CO2. Ce système intelligent de commande en vitesse variable des moteurs
électriques, qui diminue la consommation énergétique des machines entraî-
nées, est une des nombreuses solutions d’énergie et d’automation proposées
par ABB. Celles-ci gèrent la consommation énergétique de manière efficace,
diminuent les émissions de carbone et abaissent les coûts de nos clients.
www.abb.ch/betterworld Absolument

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