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La virtualisation : un élément clé du futur réseau
électrique
Par Henry Niveri, responsable de
produit chez ABB
Les réseaux électriques passent d'une
infrastructure vieillissante conçue pour un flux
d'énergie unidirectionnel à une infrastructure
capable d'intégrer des ressources énergétiques
renouvelables dynamiques.
Pour relever ce défi complexe, les opérateurs
recherchent de nouvelles solutions pour une
production d'électricité durable, répondant à la
demande croissante et aux exigences
d'approvisionnement tout en maintenant la
stabilité du réseau.
La virtualisation de la protection et du contrôle
constitue un élément clé de cette évolution, offrant
de nouvelles possibilités d'optimiser
l'approvisionnement en énergie renouvelable et de
parvenir à la flexibilité et à l'échelle.
La transition vers une protection et un contrôle
virtualisé est l'un des éléments permettant de
stabiliser le réseau électrique à l'ère des énergies
renouvelables. La transition énergétique est bel et
bien en marche. D'ici 2026, ce chiffre devrait
atteindre l'équivalent de la capacité combinée des
Les réseaux électriques traversent
une période de changement
radical. Ce dossier explore la
transition vers une protection et
un contrôle virtualisé à l'ère des
énergies renouvelables.
combustibles fossiles et de l'énergie nucléaire
d'aujourd’hui.
Mais si cette nouvelle économie énergétique
émergente peut être essentielle pour notre avenir à
faibles émissions de carbone, l'intégration de ces
nouvelles sources d'énergie a un impact
fondamental sur le réseau électrique. En d'autres
termes, notre infrastructure de réseau vieillissante
n'a pas été conçue pour la révolution des énergies
renouvelables. Il n'a été conçu que pour assurer un
approvisionnement régulier et fiable en énergie, en
partant du principe que la production d'électricité
est facilement modulable en fonction de la quantité
d'électricité consommée. La variabilité inhérente à
l'énergie éolienne et solaire, y compris les
déséquilibres potentiels entre l'offre et la demande
et les changements dans les schémas de
transmission, rend problématique l'équilibrage de
la charge sur le réseau existant.
La situation devient encore plus complexe si l'on
considère le taux actuel d'augmentation de la
production d'énergie distribuée. Aujourd'hui, nous
constatons que les clients jouent un rôle plus actif
dans la production, car la production d'énergie est
devenue plus accessible à tous.
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Nous avons également constaté une augmentation
des micro-réseaux alimentés par la croissance de
l'énergie solaire et éolienne. Des ressources plus
décentralisées rendent le système plus résistant et
permettent aux petits comme aux grands
consommateurs d'électricité de produire
localement une grande partie de l'électricité dont ils
ont besoin. Cependant, les gestionnaires de
réseaux de distribution doivent toujours assurer la
stabilité et l'alignement entre la production et la
demande.
Si l'on ajoute à cela un profil de réseau changeant,
les besoins en électricité évoluant avec
l'électrification rapide induite par la mobilité
électrique, le chauffage et la ventilation, les centres
de données et les industries émergentes, il devient
évident que le monde a besoin d'approches
innovantes pour équilibrer le réseau, et ce
rapidement. La virtualisation est en passe de
devenir un élément clé de la gestion efficace de
l'offre et de la demande, de l'optimisation et, par
voie de conséquence, de la stabilité du réseau.
La virtualisation dans la
distribution électrique
La virtualisation - qui, en termes simples, consiste à
créer une version virtuelle plutôt que réelle de
quelque chose - peut contribuer à stabiliser le
réseau électrique de plusieurs manières.
Mais pour comprendre comment, il faut d'abord
examiner une sous-station moderne typique. Bien
que la taille des sous-stations actuelles soit
variable, celles qui desservent le secteur de la
production d'électricité peuvent avoir la taille d'un
terrain de football et abritent, au minimum, des
disjoncteurs et des interrupteurs, des isolateurs,
des transformateurs et un système de barres
omnibus pour permettre le bon fonctionnement
des systèmes de transmission et de distribution.
Cependant, comme les besoins du réseau électrique
continuent d'évoluer, les sous-stations
d'aujourd'hui intègrent de plus en plus de
technologies supplémentaires. Des composants de
communication, tels que les routeurs, les réseaux
Ethernet et de téléphonie mobile, aux terminaux
d'opérateurs, en passant par les systèmes SCADA
(Supervisory Control and Data Acquisition) qui
permettent une surveillance et un contrôle
complets de tous les appareils connectés, la plupart
des postes électriques disposent aujourd'hui de
plusieurs appareils informatiques, qu'ils soient
anciens ou plus récents, qui exécutent des
applications spécifiques et travaillent de manière
isolée.
Cela peut faire de la maintenance un champ de
mines pour l'opérateur standard, chargé de suivre
une liste sans cesse croissante de composants
variés. Dans la plupart des cas également, parce
que les appareils individuels ont des propriétés
propres à chaque fournisseur, par exemple des
interfaces de communication ou des outils
d'ingénierie. Cela signifie que toute modification
nécessite des compétences spécialisées qui doivent
être externalisées à un certain coût. Cette exigence
continuera de croître avec l'ajout de fonctionnalités
numériques, telles qu'une surveillance accrue, des
diagnostics et des analyses.
En outre, plus il y a d'appareils, plus il faut d'espace
dans une sous-station, ce qui fait de l'installation et
de la maintenance de chaque appareil un défi en soi.
Les dépenses liées à l'alimentation électrique, au
refroidissement, au chauffage et à la ventilation, à
la maintenance et à la gestion de l'ensemble du
cycle de vie sont également à prendre en compte.
Grâce à la virtualisation, il devient possible de
relever bon nombre de ces défis en consolidant les
charges de travail multiples, telles que la protection
et le contrôle, à partir de divers équipements en une
seule plateforme facile à utiliser. En bref, la
virtualisation sépare la fonctionnalité logicielle de
l'appareil physique.
Le premier avantage majeur de la virtualisation est
qu'elle réduit considérablement le nombre et le type
d'appareils dans les postes électriques. Ces
dispositifs peuvent gérer, par exemple, la
protection, le contrôle, la surveillance, le diagnostic
et la communication. Cela signifie qu'il y a moins
d'appareils à remplacer, à tester, à mettre en
service et à entretenir. Comme il n'y a qu'un seul
type de matériel exécutant toutes les différentes
tâches, les utilisateurs n'ont plus besoin
d'apprendre les spécificités de chaque appareil et la
quantité de connaissances nécessaires pour
entretenir la sous-station s'en trouve réduite.
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Il permet également d'effectuer la plupart des
activités clés à distance, en temps réel, partout
dans le monde, sans qu'une présence physique soit
nécessaire. Il en résulte des opérations plus rapides
et moins coûteuses.
Mais les avantages ne s'arrêtent pas là. Ce qui est
également intéressant dans la virtualisation, c'est la
possibilité de regrouper en un seul endroit toutes
les données provenant des différents appareils de
la sous-station. Pour le fournisseur d'électricité, la
visibilité étendue offerte par cette approche peut
permettre une meilleure prise de décision en
matière de qualité de l'énergie, d'intégration des
énergies renouvelables, de gestion des actifs, etc.
Protection et contrôle virtualisés
Le passage d'une approche conventionnelle à une
approche virtuelle ne se fera pas du jour au
lendemain. Comme toute grande innovation, elle ne
sera réalisée que par étapes progressives, la
première étant le passage à une protection et à un
contrôle virtualisé.
Comme le savent de nombreux opérateurs de
services publics, la gestion de la protection et du
contrôle est complexe, en raison de l'ingénierie et
de la maintenance nécessaires et des
interdépendances nées du nombre croissant
d'appareils intelligents. Prenons l'exemple de la
demande croissante et de la pénétration de plus en
plus importante de sources intermittentes à grande
échelle, telles que les parcs éoliens et les systèmes
de panneaux solaires, qui exercent de nouvelles
pressions sur la nécessité d'équilibrer l'offre et la
demande locales.
Dans la mesure du possible, il faut maintenir les
niveaux de tension dans les limites de tolérance et
contrôler la qualité et la fiabilité de l'alimentation
aux points de connexion.
Compte tenu de la complexité de l'installation, qui
peut comprendre un certain nombre de dispositifs
de protection et de contrôle, de mesure et de
communication, qui doivent être physiquement
installés et intégrés dans la sous-station existante,
le système résultant peut être complexe à
entretenir, d'où l'importance de la virtualisation. En
virtualisant les fonctions de protection et de
contrôle, il devient possible de mettre à niveau, de
maintenir et d'exploiter facilement le dispositif de
protection et de contrôle en temps réel.
L'utilisation d'une plate-forme logicielle centrale
facilite également l'analyse et l'exploitation des
données obtenues à partir des actifs,
individuellement et collectivement. Pour l'opérateur
de services publics très occupé, ce niveau de
connaissance va changer la donne. Grâce à une
vision plus globale, les distributeurs d'énergie
pourront mieux réagir aux changements
importants et même s'y préparer à l'avance. Cette
approche stratégique permet également
d'identifier et de traiter les problèmes avant qu'ils
ne s'aggravent et d'analyser les tendances
récurrentes afin d'anticiper des défaillances ou des
contraintes de performance similaires. La
virtualisation permet également de réduire les
besoins en matériaux et de limiter l'empreinte
carbone liée à la fabrication des matériaux. Parmi
les autres avantages, citons la simplification du
cycle de vie et une flexibilité permettant de
s'adapter facilement à l'évolution de la situation.
Un bon exemple en est la collaboration d'ABB avec
UK Power Networks, dans le cadre du
projetConstellation3, pour développer un système de
protection de zone étendue qui utilise le réseau de
télécommunications 5G pour la communication
entre les sous-stations. Basé sur la norme IEC
61850, le système permettra de surveiller et de
contrôler en temps réel les ressources
énergétiques distribuées telles que les parcs
éoliens et solaires.
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Avec des milliers de sous-stations en Grande- capacités avancées et de l'intelligence nécessaires

Bretagne, la nouvelle approche de UK Power
Networks a le potentiel de débloquer 1,4 gigawatt
(GW) de capacité de réseau qui permettra une
intégration plus poussée des DER. Cela permettrait
d'économiser 19 millions de tonnes d’émissions de
CO2 par an et constituerait un pas important dans
la bonne direction pour que le Royaume-Uni
atteigne l'objectif "Net Zero" d'ici à 2050.
pour rationaliser les opérations, optimiser les
processus et se préparer à l'avance aux
changements de comportement du réseau. Non
seulement ce changement inévitable rendra le
réseau plus stable, mais il aura également un
impact positif sur l'environnement. Il est donc clair
que l'ère de la protection et du contrôle virtuels est
arrivée.

Constituant une véritable première dans l'industrie,

ce système révolutionnaire s'inscrit dans la
continuité des investissements d'ABB dans la
virtualisation de la protection et du contrôle au
cours des dernières années, avec de nouvelles
Première parution en anglais dans Power
innovations à venir. Electronics World (01/2023) :
https://search.abb.com/library/Download.aspx?
Un catalyseur de changement DocumentID=PEW202301SSC&LanguageCode=en
Le bouquet énergétique mondial évolue &DocumentPartId=&Action=Launch

rapidement, et la réalité est que les services publics

devront encore redéfinir, voire revoir
Source anglaise :
complètement, l'infrastructure du réseau pour https://new.abb.com/medium-voltage/digital-
relever les défis qui se sont présentés. substations/campaigns/smart-substation-
Dans l'intervalle, l'accent sera mis sur les solutions control-and-protection-ssc600
susceptibles de favoriser une meilleure intégration
des énergies renouvelables et de répondre à
l'évolution des besoins en électricité dans
l'immédiat. La virtualisation des actifs physiques
s'avérera un outil essentiel, permettant aux
opérateurs de services publics de disposer des

Autres lectures :
• https://www.iea.org/reports/global-energy-review-
2020/renewables
• https://www.iea.org/news/renewable-electricity-growth-is-
accelerating-faster-than-ever-worldwide-supporting-the-
emergence-of-the-new-global-energy-economy
• https://new.abb.com/news/detail/78658/abb-technology-
enables-uk-grid-to-integrate-more-renewable-energy
PDF FRANCE - 06.2023

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ABB France —
Business Area Electrification Contact Center ABB France https://new.abb.com/medium-voltage/fr

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