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Préface

Face à l’épuisement rapide des sources d’énergies fossiles, au réchauffement climatique, et


à la croissance mondiale de la demande énergétique, le développement de sources d’énergies
propres semble de plus en plus nécessaire. En particulier, les énergies renouvelables sont une
alternative intéressante pour faire face à ces contraintes.
Toutefois, ces sources renouvelables ont des caractéristiques qui posent un problème majeur
pour l'équilibre du réseau :
- Il s’agit de sources d’énergie intermittentes et imprévisibles, puisque dépendantes de
contraintes météorologiques qui sont par nature instable.
- Difficultés avec l'architecture traditionnelle des réseaux électriques qu'il s'agit d'ajuster
une production centralisée avec la consommation croissante. Ceci est d'autant plus
complexe que l'offre proposée par les énergies vertes ne s'accorde pas avec la demande.
- Les installations de stockage ne sont pas courantes, ce qui implique une production qui
doit être égale à la consommation. Nous avons donc besoin de mieux gérer la
consommation électrique et de mieux y intégrer les énergies renouvelables.
Dans ce contexte de mutation énergétique, le réseau électrique est donc dans l’obligation de
s’adapter rapidement, durablement, et à moindre coût. Pour répondre à ce défi, il est nécessaire
pour les gestionnaires des réseaux électriques d’optimiser la production d’électricité, et
notamment le raccordement des sources d’énergie décentralisées.
L’enjeu est donc de rendre plus flexible et réactif le réseau existant, des sources d’énergie
jusqu’au consommateur.
Il est à noter que l’intégration des énergies renouvelables dans la production de l’électricité
peut se faire en trois types différents. :

1-La génération distribuée dans les réseaux interconnectés


Le modèle d’électrification classiquement utilisable consiste à développer des réseaux
électriques à grande échelle, alimentés par des centrales de grosses puissances, en général
thermiques ou nucléaires. Ces réseaux sont subdivisés comme suit : le réseau THT (très haute
tension) assure le transport d’électricité des centrales vers les régions, ainsi que les échanges à
l’international, un réseau HT (haute tension) qui prend le relai pour acheminer l’électricité aux
gros clients industriels et aux zones de consommation, où les réseaux à moyenne et basse
tensions.
Afin d’intégrer des sources d’énergie renouvelables à ce réseau, il est maintenant possible
pour un particulier de posséder sa propre source d’électricité, souvent solaire ou éolienne, à
raccorder à celui-ci ; on parle alors de génération distribuée. Outre l’économie financière pour
le consommateur une fois l’installation rentabilisée, cette solution a pour avantage de permettre
de sous-dimensionner le raccordement au réseau, car il ne faut alors plus lui apporter sa
demande, mais lui fournir le déficit, ou l’excédent entre demande et production locale.
Une autre solution est de constituer des fermes photovoltaïques ou éoliennes, et des centrales
hydrauliques, à raccorder au réseau afin de remplacer les centrales classiques. Ces solutions
souffrent néanmoins de plusieurs défauts. Premièrement, le prix des énergies renouvelables est
aujourd’hui encore peu compétitif comparé à celui des autres solutions utilisables sur un réseau
à grande échelle. Ensuite, les productions d’énergie photovoltaïque et éolienne sont par nature
intermittentes. Elles pourraient être lissées en couplant les sources avec des unités de stockage,
mais cela diminuerait encore la viabilité économique du système. Or, une variation brutale de
la puissance injectée ou soutirée au réseau, d’autant plus à l’échelle d’une centrale, engendre
en réaction une variation de la fréquence ou de l’amplitude de la tension de celui-ci,
potentiellement au-delà des intervalles autorisés par les normes des réseaux électriques. Elle
peut également générer des harmoniques sur le réseau. Toutes ces modifications peuvent
conduire à l’usure ou la saturation des composants électriques constituant la structure de celui-
ci. Les sources peuvent alors être déconnectées pour protéger le réseau, mais induisant alors
une baisse de la puissance disponible pour le consommateur.
Par ailleurs, dans des zones très peu peuplées, les longueurs de câbles d’un raccordement
au réseau induiraient des pertes énormes par rapport à la puissance consommée.
Dans ces cas de figure, un modèle de génération non connecté au réseau devient intéressant,
malgré les coûts.

2-La génération distribuée en micro-réseau


Si le consommateur à électrifier est un groupe de bâtiments isolés, comme un village dans
une zone à la densité de population très faible, ou difficilement accessible, une solution
alternative est de reproduire le schéma de la génération distribuée, mais à l’échelle d’un petit
réseau indépendant, nommé micro-réseau. Devant les difficultés de raccordement au réseau
principal, cette solution devient alors économiquement viable. Les sources de production
doivent alors être de petites tailles, ce qui rend les sources d’énergies renouvelables très
intéressantes. Elles doivent être choisies et placées selon la disponibilité de la source motrice :
le vent, l’ensoleillement, un cours d’eau... Elles peuvent être centralisées là où l’énergie est
disponible, ou placées à côté des bâtiments à alimenter ; dans tous les cas cette distance doit
rester limitée pour minimiser les pertes en ligne. L’efficacité énergétique est en effet cruciale
dans ce type de système pour en assurer la rentabilité économique.
3- La génération en site isolé
La génération autonome de l’électricité en site isolé représente une autre variant de
production de l’électricité lorsque la région à électrifier est vraiment trop faiblement peuplée,
ou dans le cas de trouver des contraintes technico-économique pour développer des micro-
réseaux viable [Rol11]. La génération autonome de l’électricité en site isolé peut satisfaire les
besoins en électricité. Les panneaux photovoltaïques et les petites éoliennes, ainsi que les petits
formats d’hydroliennes sont alors les types de sources les plus adaptées. Les générateurs Diesel
et les piles à combustibles peuvent aussi être utilisés pour aider au lissage de la production.
Cependant le consommateur devient alors dépendant de sa capacité à se fournir en combustible.
Objectif du cours
L'objectif de ce cours est de connaître les critères d’intégration des systèmes ER aux réseaux
électriques conventionnels et le rôle des dispositifs d'interfaçage d'électronique de puissance
utilisés.
A l'issue de ce cours, le lecteur sera capable :
 De connaître les règles associées au raccordement de sources conventionnelles ou non
sur un réseau électrique.
 De choisir le (ou les) convertisseur(s) d'interfaçage d'une source renouvelable
(photovoltaïque) ou non conventionnelle (pile à combustible, stockage);
 De connaître les moyens de régulation et de gestion de l'énergie associés à ces
convertisseurs.

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