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Chapitre 2 :

Conception et dimensionnement des installations photovoltaïques


Autonomes avec stockage

1. Introduction
L’énergie électrique solaire est obtenue par conversion photovoltaïque de l’énergie solaire ou
transformation du rayonnement solaire en énergie électrique au moyen de modules photovoltaïques.
Elle constitue une alternative bon marché aux groupes électrogènes au diesel, à l’électricité du
secteur et même aux piles. La technologie s’est rapidement développée à la fois dans des
applications autonomes (non raccordées) et dans des applications raccordées aux réseaux. Les
systèmes photovoltaïques autonomes, non raccordés aux réseaux, répondent aux besoins en
électricité de ceux qui, trop éloignés, n’ont pas accès aux réseaux de distribution comme de ceux
qui souhaitent s’affranchir de la contrainte du «branchement».
L’énergie solaire photovoltaïque (PV) équipe aujourd’hui des millions d’habitations rurales, aussi
bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. Les petites installations
solaires photovoltaïques autonomes diffèrent des installations raccordées ou avec groupes
électrogènes en ce sens que :

-le courant généré est un courant continu très basse tension et non un courant alternatif basse
tension à 230 volts ;

- l’électricité est généralement stockée dans des batteries ;

- l’électricité est produite sur place au moyen de modules photovoltaïques,

- leur rentabilité n’est garantie qu’au prix d’une utilisation efficiente de l’électricité produite.

Le photovoltaïque se développe très rapidement et se répand dans le monde entier à mesure que les
couts des autres formes d’énergie augmentent. Avant 1990, la technologie était nouvelle et
généralement confinée aux systèmes de communication hors réseau, à la signalisation routière, au
pompage de l’eau et à l’approvisionnement électrique des centres de soins éloignés de tout. Depuis
le milieu des années 1990, la production mondiale des modules photovoltaïques augmente à un
rythme soutenu sous l’effet de deux facteurs :

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- l’augmentation de la demande liée à multiplication des installations raccordées en Europe, aux
Etats-Unis et au Japon, ...

- la chute du prix du Wc (divisé par 25 entre 1974 et 2008).

La baisse des coûts a dopé la demande en milieu rural. Aujourd’hui, l’électricité photovoltaïque est
souvent la meilleure source d’énergie, en termes économiques, pour quantité d’applications dans les
zones rurales non électrifiées. Les installations solaires photovoltaïques non raccordées et les
installations solaires photovoltaïques raccordées au réseau diffèrent considérablement, à la fois dans
leurs composants et dans leur conception. Les installations non raccordées, qui doivent garantir un
approvisionnement adéquat pendant les longues périodes nuageuses, stockent généralement
l’électricité dans des batteries, alors que les installations reliées au réseau n’utilisent pas de
systèmes de stockage car elles peuvent réinjecter sur le réseau l’électricité qu’elles ne consomment
pas.

2. Usages courants de l’électricité solaire photovoltaïque


Les applications de l’électricité photovoltaïque non raccordées sont nombreuses et variées. La liste ci-
après en donne un aperçu

Électricité domestique : éclairage, télévision, musique, radio et petits équipements


Souvent appelées «systèmes solaires individuels» (SSI), les petites installations solaires
photovoltaïques assurent l’éclairage et le fonctionnement de petits appareils électriques. L’éclairage
nocturne est crucial pour l’éducation, le commerce, l’artisanat et la vie sociale. Soucieuses de se
distraire et de s’informer, les populations rurales non desservies par des réseaux de distribution
attachent beaucoup d’importance aux accès à la télévision, a la musique, a l’informatique et à la
communication.

Entreprises et institutions
Les écoles et les petites entreprises en milieu rural ont besoin d’électricité pour alimenter
l’éclairage, les outils et équipements, les calculatrices et ordinateurs, le petit équipement, les
machines à écrire, les outils de communication et les équipements de sécurité.

Télécommunications
Les systèmes de télécommunication étant souvent installés dans des lieux isolés sans accès à
l’énergie, il est fréquent que les radios, les répéteurs distants, les relais de réseaux de téléphonie
mobile et les stations météo soient alimentes par des installations solaires photovoltaïques
autonomes.
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Conservation de vaccins et éclairage des centres de santé
L’électricité solaire photovoltaïque est fréquemment utilisée pour réfrigérer les vaccins et le plasma
et refroidir les paquets de glace dans les centres de santé ruraux. L’Organisation mondiale de la
santé soutient des programmes d’installations de réfrigérateurs électriques et de systèmes
d’éclairage solaire dans des centres de santé dans le monde entier.

Pompage
On utilise des batteries de modules photovoltaïques pour alimenter des pompes équipant des puits
ou des forages. L’eau sert à l’alimentation, à la lessive, à tous les besoins domestiques, et, à petite
échelle, à l’irrigation (l’utilisation du photovoltaïque pour une irrigation a l’échelle commerciale est
excessivement couteuse).
L’électricité solaire photovoltaïque est également utilisée pour purifier l’eau.

Clôtures électriques et autres


L’électricité photovoltaïque est également utilisée pour alimenter des clôtures électriques dans les
réserves naturelles afin de confiner les animaux dans certaines zones et de leur interdire l’accès aux
zones cultivées.
Elle sert aussi à l’éclairage public, à la signalisation routière, et à la protection des pipelines contre
la corrosion.

3. Avantages et inconvénients des systèmes photovoltaïques autonomes


Au moment de choisir le système, il faut peser les avantages et les inconvénients à la lumière
des contraintes, besoins et spécifications du projet (tableau 1.1).

Avantages Inconvénients

Conversion directe de l’énergie solaire Le coût initial des systèmes PV est élevé, même
gratuite si la rentabilité à long terme est assurée. Ils sont
et inépuisable en électricité. donc parfois hors de portée des personnes à faibles

Absence de bruit, de pollution et revenus.


Dans la plupart des installations, l’électricité doit être
d’émissions.
stockée dans des batteries. Or, les batteries :
Maintenance réduite (pas de pièces en
- requièrent une maintenance régulière ;
mouvement ; durée de vie des
- doivent être remplacées périodiquement ;
modules=20 ans).

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- peuvent avoir un impact sur la performance du système
Rentabilité assurée pour les
(lorsque les produits locaux sont de mauvaise qualité ou
applications de
ne peuvent pas être remplacés).
faible puissance (moins de 3–5
kWh/jour). Les systèmes photovoltaïques de faible puissance

Possibilité d’adaptation de la taille de requièrent souvent des équipements à courant continu


l’installation aux besoins existants, dont l’efficacité énergétique est supérieure à celle des
avec possibilité d’extension à la équipements à courant alternatif, mais dont le coût est
demande, au fur et à mesure que le souvent plus élevé.
Les systèmes PV doivent être conçus et installés
besoin énergétique augmente.
par des techniciens car toute erreur de conception ou de
Sécurité absolue si l’installation est
réalisation conduirait à créer une installation d’un
conforme.
rendement inférieur à celui des solutions alternatives.
Le risque de choc électrique est réduit Les systèmes PV de forte puissance nécessitent souvent
en 12ou 24 Vcc et le risque d’incendie un système de secours (éolien ou au fuel) pour les
est moindre qu’avec les groupes périodes de forte demande ou de fort ennuagement
électrogènes alimentés au L’électricité solaire photovoltaïque n’est pas
kérosène ou au fuel. économiquement viable pour les charges thermiques de
type cuisson, chauffage, ou repassage.

4. Structure générale d’une installation photovoltaïque autonome


Lorsqu’il s’agit d’une alimentation autonome, plusieurs cas se présentent :
• S’il y a concordance entre la présence de la lumière et le besoin d’énergie, il n’est pas
nécessaire de la stocker (exemples : une calculette, un ventilateur…).
• Si l’on stocke l’énergie sous une autre forme, on peut également se passer de stockage
électrique (exemple : une pompe alimentée par énergie solaire stocke l’eau dans un
réservoir : la pompe fonctionnera à débit variable, en fonction de l’ensoleillement et sur une
journée, ou une autre base de temps, elle aura stocké suffisamment d’eau pour les usagers).
Dans ces deux cas, on parle de fonctionnement «au fil du soleil» : il y a de la lumière, cela
fonctionne ; il n’y en a plus, cela s’arrête. Mais le plus souvent, on souhaite disposer d’énergie
électrique dans l’obscurité pour de multiples raisons :
• une montre ne doit pas s’arrêter la nuit (ni quand on la laisse un certain temps dans un tiroir) ;
• on s’éclaire plutôt quand il fait nuit ;
• une surveillance de barrage doit être active 24 h/24 ;
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• etc.

Pour ce dernier cas, plusieurs configurations se présentent alors : soit on dispose d’une autre source
d’énergie à laquelle on peut avoir recours quand les panneaux sont dans l’obscurité (éolienne,
groupe électrogène…), soit il faut stocker de l’électricité dans une batterie. La capacité stockée, et
donc la réserve de marche sans énergie solaire, dépendent énormément de l’application traitée.

Pour une installation photovoltaïque autonome, il est donc possible d’utiliser l’énergie issue
directement du photogénérateur quand la lumière est présente, et basculer sur le stockage dans
l’obscurité. Toutefois, le plus rationnel est démonter le photogénérateur, la batterie, et le récepteur
en parallèle tout en utilisant un système de régulation adéquat, figure 2.1.

Ainsi, la batterie sera le «réservoir d’énergie», que l’on remplira d’un côté par le
photogénérateur et videra d’un autre par le récepteur. Ces deux événements peuvent être simultanés
ou non, peu importe, pourvu que la batterie ne soit jamais déchargée et cela est obtenu lorsque le
dimensionnement est correct. Cette configuration permet d’avoir un débit de consommation
supérieur, à un instant donné, au débit de remplissage.
En outre dans cette configuration de montage photogénérateur/batterie/récepteur en parallèle : la
batterie jouera le rôle de régulateur de tension pour alimenter le récepteur. Car rappelons-le, le
photogénérateur, lui, est un générateur de courant qui peut travailler sur une large plage de tension
(de 0 V à sa tension de circuit ouvert). La batterie impose la tension du montage parallèle et
stabilisera ainsi la tension fournie au récepteur, ce qui est un avantage évident pour certains d’entre
eux. Un tube fluorescent en 12 V continu, par exemple, se détériore assez vite s’il reçoit une tension
trop faible (< 10 V).

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Récepteur courant alternatif

Récepteur courant continu

Convertisseur DC/AC

Décharge batterie

Régulateur de charge

Charge batterie

Batterie

Module photovoltaïque
Fixe ou mobile
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Figure 2.1 : Structure générale d’une installation photovoltaïque autonome
4.1. Configuration du champ solaire
Le raccordement des strings formant le champ solaire de l'installation PV peut être réalisé en
utilisant :
• un seul onduleur pour toutes les installations : onduleur simple ou central, figure 2.2;
• un onduleur pour chaque string, Figure 2.3;
• un onduleur pour plusieurs strings : installations multi onduleurs, figure 2.4.

4.1.1. Installation mono-onduleur


Cette configuration est utilisée dans les petites installations avec des modules du même type ayant
la même exposition. La présence d'un onduleur unique présente des avantages économiques, en
réduisant l'investissement initial et les coûts d'entretien. Cependant, la défaillance de l'onduleur peut
entrainer l'arrêt de la production de l'ensemble de l'installation. De plus, cette solution n'est pas très
adaptée a l'agrandissement (et donc à la hausse de la puissance crête) de l'installation PV, car elle
augmente les problèmes de protection contre les surintensités et ceux liés a un ombrage diffèrent,
autrement dit lorsque l'exposition des panneaux n'est pas la même dans l'ensemble de l'installation.
Le fonctionnement de l'onduleur est régulé par le MPPT, en tenant compte des paramètres moyens
des strings raccordés à l'onduleur ; par conséquent, si tous les strings sont raccordés a un onduleur
unique, l'ombrage ou la défaillance de tout ou partie des strings entraine une réduction accrue des
performances électriques de l'installation par rapport à d'autres configurations.

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Figure 2.2.

4.1.2. Installation avec un onduleur pour chaque string

Dans une installation de taille moyenne, chaque string peut être directement raccordé à son propre
onduleur et donc fonctionner selon son propre Maximum Power Point. Dans cette configuration, la
diode, qui empêche la source de circuler dans le sens inverse, est généralement incluse dans
l'onduleur. Ce dernier réalise un diagnostic de la production et assure également la protection contre
les surintensités et les surtensions d'origine atmosphérique du coté DC. De plus, la présence d'un
onduleur sur chaque string limite les problèmes de couplage entre les modules et les onduleurs de
même que la réduction des performances causée par l'ombrage ou une exposition différente. Par
ailleurs, avec plusieurs strings, des modules présentant différentes caractéristiques peuvent être
utilisés, augmentant par conséquent l'efficacité et la fiabilité de l'ensemble de l'installation.

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.
Figure 2.3

4.1.3. Installation multi-onduleurs


Dans les installations de grande taille, le champ PV est généralement divisé en un plus grand
nombre de parties (sous-champs), chacune étant alimentée par un onduleur auquel différents strings
sont raccordes en parallèle. Par rapport à la configuration précédente, le nombre d'onduleurs est
dans ce cas inferieur, entrainant une réduction conséquente de l'investissement et des coûts
d'entretien. Cette configuration présente également l'avantage de réduire les problèmes liés à
l'ombrage et à la différence d'exposition des strings mais également ceux liés a l'utilisation de
modules différents, à condition que les strings du sous-champ ayant des modules et une exposition,
identiques soient raccordés au même onduleur.
De plus, la défaillance d'un onduleur n'implique pas la perte de production de l'ensemble de
l'installation (comme dans le cas de l'onduleur unique) mais du sous champ correspondant
uniquement. Il est recommandé de pouvoir déconnecter chaque string séparément, de manière a ce
que les vérifications de fonctionnement et d'entretien requises puissent être réalisées sans mettre
hors service l'ensemble du générateur PV. Lors de l'installation en parallèle du tableau de
distribution du coté DC, il est nécessaire de prévoir l'introduction d'un dispositif de protection
contre les surtensions et les courants inverses sur chaque string afin d'éviter l'alimentation des
strings ombragés ou défectueux par ceux montés en parallèle. La protection contre les surtensions
peut être assurée par un disjoncteur thermomagnétique ou un fusible, tandis que la protection contre
le courant inverse est assurée par des diodes. Dans cette configuration, le diagnostic de l'installation
est réalisé par un système de supervision qui vérifie la production des différents strings.
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Figure 2.4.

4.2. Régulateur de charge décharge


Les batteries ont, la plupart du temps une durée de vie inférieure aux photogénérateurs. Il faut
donc tout faire pour les « ménager » afin qu’elles durent le plus longtemps possible, et surtout faire
en sorte qu’aucun événement ne leur soit fatal.

• Durée de vie des panneaux solaires : 10-20 ans ;

• durée de vie des batteries : 2 à 10 ans (voire 15 ou 20 ans pour les plus haut de gamme).

L’objectif d’un régulateur de charge/décharge est donc de protéger la batterie pour lui assurer une
meilleure durée de vie, pour que l’application autonome le soit pendant longtemps. Améliorer la

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durée de vie d’une batterie Plomb (les plus utilisées), c’est empêcher :

• la surcharge : que la tension dépasse un certain seuil ;

• la décharge profonde : que la batterie soit vidée de plus de 90 % de sa charge.

On réalise ces deux fonctions avec un régulateur charge/ décharge connecté avec les panneaux, la
batterie et l’utilisation. Quand la tension aux bornes de la batterie atteint 14,5 V (seuil haut typique
pour une batterie au plomb de 12 V nominale), le régulateur coupe la liaison avec le panneau et
rétablit la charge quand la batterie est redescendue à 13,5 V ; ou bien il maintient un courant
d’entretien à une tension adéquate (tension de floating de la batterie).
De même, quand la tension atteint 11,5 V (seuil bas typique pour12 V), le régulateur coupe la
liaison avec le récepteur, ce qui ne permet plus son utilisation, puisqu’il met ainsi l’appareil hors
service jusqu’à ce que la tension batterie soit revenue à un niveau de 12,5 V. Il rétablit alors
l’utilisation.

Notons que la protection surcharge est presque toujours indispensable, car une alimentation solaire
est excédentaire en énergie une partie du temps (l’été surtout). Il n’en est pas de même de la
protection décharge, qui est davantage une sécurité en cas d’incident: en effet, si le
dimensionnement est bon et les composants bien adaptés, la batterie ne doit pas entrer en décharge
profonde. Si cela se produit, ce ne peut être qu’accidentel. On mettra une protection décharge
lorsqu’il y a un risque de surconsommation(appareil laissé allumé par erreur, par exemple), ou une
batterie très onéreuse. Dans ce cas, on préférera interrompre l’utilisation plutôt que d’endommager
la batterie par décharge profonde encas d’incident. En pratique, ces fonctions anti-retour et
régulation de charges ont réalisées par des boîtiers électroniques avec une logique à relais ou à
transistors. Ils peuvent être de type shunt (pour les basses puissances) ou de type série (pour les
puissances élevées).
Entre autres caractéristiques, ils sont déterminés par le courant d’entrée (courant maximal des
panneaux) et le courant de sortie(courant maximal de l’utilisation) qu’ils supportent. S’ils ne
comportent pas de protection décharge, ils sont appelés limiteurs de charge ou régulateurs de
surcharge, se placent entre le panneau et la batterie, et donc seul le courant du panneau solaire
conditionnera leur ampérage.
Des modèles plus sophistiqués que le « tout-ou-rien » comportent une adaptation d’impédance pour
suivre le point de puissance maximale du panneau (MPPT pour Maximum Power Point Tracking)en
toutes circonstances ou réalisent une fin de charge programmée avec une modulation de largeurs
d’impulsions (PWM pour Pulse Width Modulation) pour réduire les dissipations thermiques.
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La figure 2.5montre le principe d’un régulateur charge/décharge de type série, modèle « tout-ou-
rien ».

Figure 2.5.

Ce système mesure en permanence la tension batterie et agit en conséquence, selon son état de
charge.
Le diagramme de la figure 2.6 présente les 3 situations rencontrées.

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Figure 2.6

Ces régulateurs étant faits pour les alimentations en extérieur, avec des panneaux solaires de 5 Wcet
plus. Des régulations existent pour les systèmes électroniques de faible puissance (applications
utilisées en intérieur). Ces alimentations solaires recourent plutôt à des batteries NiCd, NiMH ou à
des capacités. Souvent, une simple diode Zener de limitation de surcharge placée en parallèle sur
l’accumulateur suffit (sans oublier la diode anti retour).

4.3. L’onduleur
De tels appareils qui fournissent du courant alternatif à partir du courant continu sont des
onduleurs spécifiques à l’alimentation photovoltaïque. Il existe différents types d’onduleurs
photovoltaïques ou « onduleurs PV ». Ils remplissent trois fonctions principales :
• Fonction onduleur : Elle transforme du courant continu en courant alternatif d’une forme
adaptée au besoin (sinusoïdale, carrée, …).
• Fonction MPPT : Elle calcule le point de fonctionnement en tension et en courant du champ
photovoltaïque qui produit le plus de puissance, aussi appelé le Maximum Power Point.
• Fonction déconnexion automatique du réseau : Elle commande automatiquement l’arrêt de
l’onduleur et la déconnexion du réseau en absence de tension sur le réseau électrique. C’est
une protection pour l’onduleur et aussi pour les agents d’intervention qui peuvent travailler
sur le réseau. En cas de coupure du réseau, l’onduleur ne fournit donc plus d’énergie au
réseau et il y a perte de l’énergie produite par les modules photovoltaïques. Il existe des
systèmes «Grid interactive» qui permettent d’assurer un fonctionnement en secours ou
«back-up». Ils nécessitent l’installation de batteries ainsi que d’une armoire de distribution
complémentaire pour assurer la déconnexion certaine du réseau avant de produire sa propre
énergie.

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Certains onduleurs «multi-MPPT» ont une fonction double MPPT (ou triple ou quadruple...). Cette
fonction permet d’optimiser la production PV lorsque le champ est constitué de chaines avec
différentes orientations. Elle présente le risque de perte de production totale dès qu’un onduleur est
en défaut. Il reste cependant possible de mettre plusieurs onduleurs de plus petite puissance, un par
chaîne, solution plus chère, mais qui augmente la fiabilité globale de l’installation.
Il existe aussi des « onduleurs multi-strings ». Cette appellation ne signifie pas forcément multi-
MPPT comme décrit ci-dessus, elle indique simplement que plusieurs chaînes peuvent être
raccordées à l’onduleur, leur mise en parallèle étant effectuée dans l’onduleur.

Pour pouvoir comparer les différents appareils, un rendement basé sur différents points de
fonctionnement qui simule le fonctionnement moyen et journalier d’un onduleur a été défini.
Dénommé « rendement européen », il est donné par la formule :
0,03 x (η 5%) + 0,06 x (η 10%) + 0,13 x (η 20%) + 0,1 x (η 30%) + 0,48 x (η 50%) + 0,2 x (η 100%)

Egalement, les critères d’étanchéité et de température sont importants dans le choix d’un onduleur.
Les fabricants d’onduleurs proposent presque tous des onduleurs IP65 pour être installés dehors. Ce
n’est pas pour autant qu’il faut les installer en plein soleil, car la plupart des onduleurs sont
déclassés dès 40°C (50°C pour les onduleurs Xantrex de Schneider Electric) et, dans ce cas, la
puissance de sortie est diminuée. L’installation extérieure en plein soleil présente un autre risque,
celui du vieillissement prématuré de certains composants de l’onduleur tels que les condensateurs
chimiques. L’espérance de vie de l’onduleur est diminuée.

Le choix de l'onduleur et de sa taille est réalisé en tenant compte de la puissance assignée PV


prise en charge. La taille de l'onduleur peut être déterminée par un rapport variant de 0.8 à 0.9 entre
la puissance active mise dans l’installation et la puissance assignée du générateur PV.
Ce rapport tient compte de la perte de puissance des modules PV dans des conditions réelles
d'utilisation (température d'utilisation, chutes de tension au niveau des raccordements électriques...)
et de l'efficacité de l'onduleur. Il dépend également des méthodes d'installation des modules
(latitude, inclinaison, température ambiante...) susceptibles d'entrainer une variation de la puissance
générée. C'est pourquoi l'onduleur est fourni avec une limitation automatique de l'énergie fournie
afin de contourner les situations dans lesquelles la puissance générée est supérieure à celle
généralement estimée. Afin d'obtenir un bon dimensionnement de l'onduleur, les caractéristiques
suivantes doivent notamment être considérées :
• Côté DC :
- puissance assignée et puissance maximale ;
- tension assignée et tension maximale admissible ;
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- champ de variation de la tension du MPPT dans des conditions d'utilisation standards.
• Côté AC :
- puissance assignée et puissance maximale pouvant, être fournies en continu par le groupe de
conversion, ainsi que la plage de température ambiante auquel cette puissance peut être
fournie ;
- courant assigné fourni ;
- tension maximale et distorsion du facteur de puissance;
- rendement maximal ;

4.3. Choix des câbles


Tout d’abord, les câbles doivent avoir une tension assignée compatible avec celle de
l’installation. C'est à dire que pour la partie à courant alternatif, la tension de l’installation ne doit
pas excéder la tension assignée des câbles. Les câbles utilisés dans la partie à courant continue
doivent posséder une tension assignée supérieure ou égale à UocMAX. La caractéristique UocMAX,
définie la tension maximale du système. Sa valeur est : UocMAX = k x UocSTCavec k correspondant au
facteur de correction en fonction de la température ambiante minimale au lieu d’installation des
modules (Tableau 3.4, issu de l’UTE C 15-712-1). En l’absence d’information de température
k = 1,2.

a) Types de câbles
Les câbles des installations PV sont divisés en deux types :

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• Les câbles installés sur la partie à tension alternative. Ils se conforment aux règles applicables aux
installations électriques communes ( NF C15-100, …).
• Les câbles installés sur la partie à tension continue. Ceux-ci possèdent des particularités. Les
conducteurs du coté DC de l'installation doivent avoir une isolation double ou renforcée (classe II)
afin de minimiser le risque de défauts à la terre et de court-circuits (CEI 60364-7-712). Ils doivent
être au minimum de type C2 (non propagateur à la flamme). Ils doivent posséder en régime
permanant, une température minimale sur l’âme d’au moins 90°C. Les câbles HO7 RN-F installés
en poste fixe et R02V sont utilisables jusqu’à 1500V DC.

Les câbles du coté DC sont divisés en :


• câbles solaires (ou câbles de string) qui raccordent les modules et le string du premier
tableau de distribution du sous-champ ou directement l'onduleur ;
• câbles non solaires qui sont utilisés du coté charge du premier tableau de distribution.

Les câbles raccordant les modules sont fixes à l'arrière de ces derniers, où la température peut
atteindre 70° à 80°C. Par conséquent, des câbles particuliers sont utilisés, généralement des câbles
unipolaires à gaine et isolation en caoutchouc. Pour ceux qui sont soumis directement au
rayonnement solaire, il faut qu’ils répondent de plus à la condition d’influence externe AN2, ce qui
assure la résistance aux rayons UV. Il est cependant possible d’atteindre cette condition par mise en
œuvre d’écran d’interposition ou éléments similaires.

Section et intensité admissible


La section d'un câble doit être telle que :
• son intensité admissible Iz ne soit pas inférieure au courant d'emploi Ib ;
• la chute de tension à son extrémité se trouve dans les limites fixées par les normes.
Dans des conditions d'utilisation ne nécessitant pas de protection pour tous les strings, chaque
module fournit un courant proche du courant de court-circuit, de sorte que le courant maximal Ib du
circuit du string est supposé au plus égal à:Ib = 1.25 . ISCSTC, où IscSTC est le courant de court-circuit
dans des conditions d'essais standards et l'augmentation de 25%tient compte des valeurs de
rayonnement supérieures à 1kW/m².
Lorsque chaque string possède un appareil de protection, le calibre (In) de cet appareil de protection
a pour valeur minimale : In = 1.4. ISC STC
Dans ce cas, le courant admissible des câbles doit au moins être égal au courant conventionnel I2.
Ce dernier dépend du type d’appareil de protection utilisé. Il est défini comme suit :
- pour les fusibles : I2 = 1,45 x In
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- pour les disjoncteurs : I2 = 1,3 x In
Le mode de pose influe également sur la section et l’intensité admissible des câbles. Pour le calcul
des câbles de chaines, la température à prendre en compte pour leur dimensionnement est
considérée égale à 70°C et la prise en considération d’un facteur de correction est nécessaire.

5. Etapes à suivre pour le dimensionnement et la conception des installations


photovoltaïques autonomes
Le dimensionnement d’une installation photovoltaïque autonome se fait en six étapes successives

5.1. Calculer ses besoins en électricité


La première étape du dimensionnement d’une installation photovoltaïque autonome consiste à
connaître la périodicité de ses besoins et estimer sa consommation d'électricité. En effet, cette
première des 6 étapes consiste à déterminer le moment où on a besoin d'électricité, et à mesurer
notre consommation. Cette étape comporte peu de calculs, mais demande relativement beaucoup de
réflexion car une erreur à ce stade faussera les résultats jusqu'à la fin. Par exemple, si la
consommation est surestimée, l'installation risque d'être trop grande et coûtera en conséquence cher.
En revanche, si elle est sous-estimé, le matériel ne sera pas adapté et s'usera plus vite. Le
propriétaire ne doit pas hésiter à changer ses habitudes pour mieux s’adapter aux contraintes d'une
installation électrique autonome. L'idéal est encore de consommer le moins possible, et de façon
régulière. Concrètement, il ne s'agit pas de se priver, mais de faire appel à son bon sens.
Ces quelques exemples permettant d'alléger considérablement le coût de l’installation:

- Cuisinez au gaz au lieu d'utiliser des plaques électriques.

- Utilisez des panneaux solaires thermiques pour l'eau chaude et le chauffage au lieu d'un
radiateur ou d'un ballon électrique.

- Pour sécher les vêtements, on préfère une pièce bien aérée à la place d'un sèche-linge.

- Évitez de brancher tous les appareils électriques en même temps.

- Équipez-vous d'un minuteur afin que les appareils électriques fonctionnent plutôt le jour,
lorsque la production d'énergie est au maximum.

- Rechargez vos portables la journée (téléphone, ordinateur, ...)

5.1.1. Périodicité
Ce que l'on appelle la périodicité est en fait le rythme de la consommation de l’énergie
électrique. Elle peut être « continue » (chaque jour de l'année) ou « périodique » (pendant les
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vacances, le weekend, …). On distingue ensuite les utilisations périodiques "régulières" et
"irrégulières". Ce qui différencie ces utilisations c'est la complexité des calculs à réaliser pour
dimensionner l'installation. Plus on s'éloigne d'une utilisation continue, plus il y a de calculs à faire.

Cette périodicité détermine le rapport qu'il doit y avoir entre la quantité de modules et la quantité de
batteries. Si, par exemple, la production et la consommation ont lieu au même instant, les batteries
ne sont pas nécessaires étant donné que l'électricité est directement utilisée. Cette coïncidence n'est
malheureusement pas possible dans la plupart des cas. Il faut malgré tout essayer de la provoquer au
maximum.

Il faut donc déterminer la durée des périodes de charge et de décharge, c'est à dire la durée pendant
laquelle on va produire et stocker l'électricité, et la durée pendant laquelle on va l'utiliser.

5.1.2. Exemples de périodicité

Utilisation continue: charge la journée et décharge la nuit.

Utilisation périodique régulière: charge la semaine et décharge le weekend (5 jours et 2


jours = 7 jours)

Utilisation périodique irrégulière: Cycle 1 = charge pendant un mois et demi, et décharge


pendant deux semaines de vacances (45 jours et 15 jours = 60 jours). Cycle 2 = charge pendant
deux mois, et décharge pendant deux mois de vacances (60 jours et 60 jours = 120 jours). Cycle 3
=..., etc .

5.1.3. Consommation
La facture d'électricité est encore le moyen le plus simple de connaître sa consommation, mais
on n'en possède pas dans tous les cas. Il faut alors se renseigner sur la consommation de chaque
appareil, ou se contenter d'une estimation la plus précise possible.
BEN SALAH Boujemaa Cours Energies Renouvelables Partie 1 3GE3
Pour calculer la consommation, Il faut multiplier la durée d'utilisation moyenne des appareils par
leur puissance, et additionner l'ensemble.

Par exemple, si on utilise chaque jour 1 ampoule 10 W pendant 5 h et un poste radio 50 W pendant
4 h, la consommation est de : 1 x 10W x 5h = 50 Watts-heure (Wh) plus 1 x 50W x 4h = 200Wh,
soit 250 Watts-heure (Wh) par jour.

Lorsque la consommation n'est pas continue, il faut encore multiplier ce résultat quotidien par le
nombre de jour de décharge. Si la consommation a lieu le weekend pendant deux jours, on aura
besoin de 2 x 250Wh soit 500Wh, et pendant deux semaines de vacances on aura besoin de 15 x
250Wh soit 3750Wh.
Enfin, étant donné que le transport, le stockage et la transformation du courant électrique engendre
des pertes, il faut ajouter à la consommation environ 20% d'énergie supplémentaire pour en tenir
compte. On peut affiner ce résultat en dégageant les rendements des dispositifs utilisés dans
l’installation et qui sont indiqués dans leurs fiches techniques.
Compte tenu de ces considérations, on peut trouver pour l’exemple précédent :

Consommation : 250 Wh (avec les pertes : 300Wh)


Utilisation continue Charge/décharge en 1 jour

500 Wh (Avec les pertes : 600 Wh)

Utilisation périodique régulière Charge : en 5 jours

Décharge : en 2 jours

Consommation Cycle 1 : 3750 Wh (avec les pertes : 4500 Wh)

Charge : en 45 jours

Décharge : en 15 jours
Utilisation périodique irrégulière
Consommation Cycle 2 : 15000 Wh (avec les pertes : 18000 Wh)

Charge : en 60 jours

Décharge : en 60 jours

BEN SALAH Boujemaa Cours Energies Renouvelables Partie 1 3GE3


On a maintenant fini de calculer les besoins en électricité, et nous disposons de deux résultats
importants pour les étapes suivantes :

- les durées de charge et de décharge ;

- la quantité de l’énergie électrique consommée.

5.2. Dimensionnement d'un module photovoltaïque


La 2ème étape du dimensionnement d’une installation photovoltaïque autonome est le
dimensionnement de son parc de modules solaires photovoltaïques.

En effet, on connait maintenant la quantité d’électricité nécessaire et le temps dont on dispose pour
la produire. L'étape suivante consiste à calculer la quantité de modules photovoltaïques que l'on
devra posséder pour couvrir ces besoins. Il faut pour cela calculer l'énergie que les modules doivent
produire chaque jour, connaitre l'ensoleillement de la région où se trouve l'installation, et adapter
ces données à sa situation.

5.2.1. Production journalière des modules


Les modules vont produire de l'électricité dès qu'ils recevront de la lumière, et pas forcément
au moment où nous en aurons besoin. L'énergie inutilisée sera donc stockée dans les batteries pour
une utilisation future, et c'est ce que l'on appelle la période de charge. Lorsqu’on aura besoin
d'électricité, celle-ci proviendra à la fois des batteries (période de décharge), mais également des
modules qui seront toujours en train d'en produire. Au final, le temps dont on dispose pour produire
toute l'électricité est donc égal à la somme des deux périodes (charge et décharge). En reprenant les
exemples de la première étape :

- charge/décharge en 1 jour,

- charge/décharge en 7 jours,

- ou charge/décharge en 60 jours pour le cycle 1,

- charge/décharge en 120 jours pour le cycle 2, etc.

Pour savoir ce que doivent produire les modules, il faut donc diviser les besoins en énergie par la
durée du cycle charge/décharge.

𝑏𝑒𝑠𝑜𝑖𝑛 𝑒𝑛 é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 [𝑤ℎ]


Production journalière[wh/j]=
𝑑𝑢𝑟é𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒/ 𝑑é𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒[𝐽:𝑗𝑜𝑢𝑟]

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Utilisation continue
250 𝑊ℎ 300 𝑊ℎ
= 250 𝑊ℎ/𝑗 avec les pertes = 300 𝑊ℎ/𝑗
1𝑗 1𝑗

500 𝑊ℎ 600 𝑊ℎ
Utilisation périodique régulière = 71.4 𝑊ℎ/𝑗avec les pertes = 85.7 𝑊ℎ/𝑗
7𝑗 7𝑗

Cycle 1 : 3750
60𝑗
𝑊ℎ
= 62.5 𝑊ℎ/𝑗avec les pertes
4500 𝑊ℎ
60𝑗
= 75 𝑊ℎ/𝑗
Utilisation périodique irrégulière
Cycle 2 : 15000
120𝑗
𝑊ℎ
= 125 𝑊ℎ/𝑗 avec les pertes
18000 𝑊ℎ
120𝑗
= 150 𝑊ℎ/𝑗

5.2.2. Gisement solaire du site Ensoleillement

L'ensoleillement varie selon la région et l'époque de l'année. Il est donc possible de faire appel à
l’application PVgis afin de savoir quelle quantité d'électricité les modules peuvent produire. Il suffit
de relever le coefficient d'ensoleillement correspondant. Si l’installation photovoltaïque est utilisée
toute l'année, notamment l'hiver, il faut utiliser le coefficient d’ensoleillement du mois de janvier,
car c'est la période de l'année à laquelle on aura le moins de soleil et d'électricité.

Performance du système PV connecté au réseau


REMARQUE: avant d'employer ces calculs pour sérieux but, vous devriez lire [ce]
PVGIS estimation de la production d'électricité solaire
Site: 44°50'16" Nord, 0°34'45" Ouest,Élévation: 9 m.s.n.m,
Base de données de radiation solaire employée: PVGIS-CMSAF
Puissance nominale du système PV: 1.0 kW (silicium cristallin)
Pertes estimées à cause de la température et des niveaux faibles de rayonnement: 9.3% (employons température
ambiante locale)
Pertes estimées à cause des effets de la réflectance angulaire: 2.8%
D'autres pertes (câble, onduleur, etc.): 14.0%
Pertes conjuguées du système PV: 24.2%

Système fixe: inclinaison=30°, orientation=0°


Mois Ed Em Hd Hm
Jan 1.81 56.1 2.23 69.0
Fev 2.83 79.3 3.53 98.8
Mar 3.89 120 5.02 156
Avr 4.18 125 5.51 165
Mai 4.27 132 5.75 178
Juin 4.56 137 6.23 187
Jui 4.53 140 6.23 193
Aug 4.38 136 6.02 187

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Sep 4.16 125 5.59 168
Oct 3.08 95.4 4.02 125
Nov 2.08 62.4 2.61 78.3
Dec 1.75 54.1 2.15 66.7

Moyenne annuelle 3.46 105 4.58 139


Total pour l'année 1260 1670

Ed: Production d'électricité journalière moyenne par le systèm défini (kWh)


Em: Production d'électricité mensuelle moyenne par le systèm défini (kWh)
Hd: Moyenne journalière de la somme de l'irradiation globale par mètre carré reçue par les modules du
système défini (kWh/m2)
Hm: Somme moyenne de l'irradiation globale par mètre carré reçue par les modules du système défini
(kWh/m2)

Ce coefficient tient compte de l'inclinaison et de l'orientation des modules, ainsi que des pertes
engendrées par la chaleur et le matériel. Les informations résumées dans le tableau précédent sont
valables pour des modules orientés plein sud, avec une inclinaison de 30°.

5.2.3. Puissance des modules


Pour connaître la "puissance crête" à installer, il ne reste plus qu'à diviser la quantité d'énergie
que les modules doivent produire chaque jour par le coefficient d'ensoleillement. Quand il y a
plusieurs cycles, la puissance du module à installer et celle du plus grand résultat obtenu. Dans
l'exemple ci-dessous, pour l'utilisation périodique irrégulière, le module à installer doit donc être
d'une puissance au moins égale à 21.8Wc.
𝑊ℎ
𝑃𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑙𝑖è𝑟𝑒[ ]
𝑗
Puissance crête [Wc] =
𝑐𝑜𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑑′𝑒𝑛𝑠𝑜𝑙𝑒𝑖𝑙𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡[kWh/m2/j]

Utilisation continue
250
= 116.3 𝑊𝑐
2.15

Utilisation périodique régulière 71.42


= 33.2 𝑊𝑐
2.3

Cycle 1 : 62.5
5.02
= 12.45 𝑊𝑐
Utilisation périodique irrégulière
125
Cycle 2 : 5.75 = 21.8 𝑊𝑐

5.3. Dimensionnement du parc de stockage


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Cette étape est la troisième car il faut d’abord connaître sa consommation d’électricité, et avoir
calculé la production des modules que l’on installera. Pour dimensionner ses batteries, il ne reste
plus qu’à se poser trois questions :

- quelle est la quantité d'énergie qu’on doit stocker au minimum pour couvrir les besoins ?

- quelle est la durée d'autonomie qu’on doit choisir en cas de problème avec l’installation ?

- à quel point on doit solliciter les batteries (choisir la profondeur de décharge) ?

En fonction de tous ces critères, il sera alors possible de calculer la capacité des batteries.

5.3.1. Quantité d'énergie théorique à stocker


Les batteries servent à stocker l'énergie car il est rare que l'électricité soit produite en même
temps que l'on en a besoin. Dans ce paragraphe, on parle de quantité théorique d'énergie à stocker
car il s'agit du minimum nécessaire pour couvrir les besoins définis à la première étape. En réalité,
la capacité de la batterie est toujours supérieure.
A certaines périodes de l'année, l'hiver en général, les modules ne peuvent pas produire autant
d'énergie qu'il en est consommé. Il faut donc stocker leur production excédentaire antérieure. Pour
connaître la quantité d'énergie à stocker, il existe deux méthodes en fonction de la situation:
- une méthode simple et rapide lorsque les cycles de consommation sont parfaitement
réguliers,
- une méthode générale, plus longue à appliquer, mais utilisable dans n'importe quelle
situation.

Cas des cycles réguliers


Lorsque les cycles sont réguliers, la quantité théorique d'énergie à stocker est égale à la production
journalière des modules multipliée par le nombre de jours de charge. Il faut utiliser la production
journalière des modules des mois de décembre/janvier, car c'est à cette période que la production est
la plus faible.
Pour s'en assurer, commençons par visualiser ce graphique représentant le niveau de charge d'une
batterie dans une installation photovoltaïque. Les cycles de consommation y sont réguliers : trois
semaines de charge suivies d'une semaine de décharge. On pourrait utiliser n'importe quel autre
rythme (cinq jours de charge et deux jours de décharge pour un cycle d'une semaine par exemple).
A chaque période de décharge, l'énergie consommée est toujours la même.

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Dans cet exemple, en été, les modules produisent autant d'énergie qu'il en est consommé. Les
batteries sont donc presque constamment chargées. C'est en hiver que les batteries sont le plus utiles
et qu'elles sont utilisées à 100% de leur capacité. A peine ont-elles fini de se recharger qu'une
nouvelle période de décharge commence. Ce qu'elles doivent stocker, c'est toute la production non
utilisée des modules pendant les mois de décembre/janvier. Autrement dit :

Énergie stockée = production journalière des modules x nombre de jours de charge.

production journalière des modules x durée de la = Quantité d’énergie théorique à


charge stocker

Utilisation continue : 250 Wh 1j 250 Wh

Utilisation périodique régulière : 71.4 Wh 5 357 Wh

Cas des cycles irréguliers


Dans ce cas, pour connaître la quantité théorique d'énergie à stocker, il faut soustraire à la
consommation de chaque cycle la quantité d'électricité produite par les modules pendant la période
de décharge. Contrairement aux cycles réguliers, il faut également intégrer les pertes du système en
majorant la consommation d'environ 15%. La capacité des batteries qu'il faut choisir est alors celle
du cycle où la quantité d'énergie à stocker est la plus élevée.

Dans l'exemple ci-dessus, il y a quatre cycles de consommation et donc il y a quatre calculs à


effectuer :

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(Consommation de la dernière semainefévrier +
charge en janvier et début février ; 15%) - production des modules pendant la
Cycle 1 décharge la dernière semaine de février dernière semainefévrier
(Consommation des deux dernières semaines
charge en mars et début avril ; d'avril + 15%) - production des modules
Cycle 2 décharge les deux dernières semaines d'avril pendant les deux dernières semaines d'avril

(Consommation des mois de juillet et août +


charge en mai et juin ; -
15%) production des modules pendant juillet
Cycle 3 décharge en juillet et août et août

(Consommation de la dernière semaine


charge en septembre et début octobre ; d'octobre + 15%) - production des modules
Cycle 4 décharge la dernière semaine d'octobre pendant la dernière semaine d'octobre

En regardant le graphique, on remarque que ce n'est pas forcément en hiver que les batteries sont le
plus utiles. En effet, c'est à la fin du mois d'août qu'elles atteignent leur minimum de niveau de
charge. Si nous avions utilisé de véritables chiffres dans cet exemple, et que nous avions fait les
calculs, nous aurions obtenu un résultat beaucoup plus élevé pour le troisième cycle. C'est ce
résultat qu'il faut utiliser pour le calcul de la capacité des batteries.

Énergie stockée = (consommation pendant la décharge + pertes du système) - (production


journalière des modules x nombre de jours de décharge)

5.3.2. Autonomie (pour les utilisations continues)


L’autonomie d’une installation photovoltaïque est le nombre de jours pendant lesquels les batteries
initialement chargées peuvent assurer les besoins en électricité sans que les modules ne
fonctionnent. Autrement dit, lorsque les modules ne produisent plus (nuit, panne, mauvais
temps …), les batteries peuvent continuer de restituer de l'électricité pendant quelques jours. Il faut
donc se demander combien de temps on souhaite avoir de l’énergie en cas de problèmes. En
général, on peut partir sur une base de quatre jours d’autonomie. Bien entendu, cela dépend
fortement de l’usage que l’on a de son installation et des conditions météorologiques. Cependant,
même lorsque le soleil est caché, les modules continuent de produire de l’électricité grâce au peu de
lumière qu’ils reçoivent. Avec quatre jours d’autonomie en réserve, on peut donc affronter deux
semaines de mauvais temps.

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Cet exemple illustre l'utilité de l'autonomie. Comme on peut le voir, à la fin du 6ème jour, les
modules cessent brusquement de produire de l'énergie. Ils peuvent être tombés en panne, être
recouvert de feuilles ou de neige... Malgré tout, avec leurs quatre jours d'autonomie, les batteries
vont continuer d'assurer le fonctionnement du système en attendant qu'une solution soit trouvée.

Dans le cas de l’exemple suivant, les modules fonctionnent toujours mais d’importantes intempéries
réduisent leur production à partir du 3ème jour. L'autonomie des batteries va permettre de
compenser cette chute de production jusqu'au retour à la normale.

5.3.2. Profondeur de décharge (pour les utilisations périodiques)


Pour déterminer la profondeur de décharge que l’on veut imposer à la batterie, il faut arbitrer entre
deux facteurs :

1. Tout d’abord, plus on permet aux batteries de se décharger profondément, plus on réduit le
nombre de batteries nécessaires. En effet, une batterie que l’on décharge à 100% fournie
autant d’énergie que deux batteries identiques que l’on décharge à 50%. On économise donc
sur le coût initial de l’installation.

2. Cependant, la durée de vie d’une batterie est directement proportionnelle à sa profondeur


de décharge. Ainsi, une batterie que l’on décharge à 100% vivra deux fois moins longtemps
qu’une batterie que l’on décharge à 50%.

Le juste milieu que l’on choisit généralement d’appliquer se situe donc entre 60 et 80% de
décharge, ce qui permet de réduire le nombre de batteries tout en leur assurant une bonne
espérance de vie.
BEN SALAH Boujemaa Cours Energies Renouvelables Partie 1 3GE3
Cet exemple illustre l'utilité de limiter la profondeur de décharge. Cela permet d'une part de
prolonger la durée de vie de la batterie, mais cela permet également d'avoir une réserve de sécurité.
Dans notre cas, le niveau de charge des batteries aurait dû suivre la courbe orange, mais il y a eu
une surconsommation imprévue en été. En augmentant la profondeur de décharge, on a pu faire face
à cette surconsommation, mais ce genre de phénomène doit rester très exceptionnel. Si cela devait
se reproduire à chaque fois, il faudrait sérieusement envisager d'augmenter la capacité des batteries
ou des modules.
L'autonomie et la profondeur de décharge n'ont pas vraiment la même fonction, mais elles
permettent toutes les deux d'avoir une marge de sécurité en cas de gros imprévu. Il n'est donc pas
nécessaire de les cumuler. Par exemple, si on choisit une autonomie de 4 jours dans le cadre d'une
utilisation continue, la profondeur de décharge ne dépassera jamais 20% étant donné qu'il y aura
toujours 4 jours d'énergie stockée d'avance. En cas de problèmes, il n'est pas dramatique de vider
entièrement les batteries à condition que cela reste relativement rare et qu'elles puissent se recharger
rapidement. Pour les installations dont l'utilisation sera périodique (weekend, vacances), la
profondeur de décharge peut également servir de réserve d'urgence et remplacer l'autonomie. En
effet, rien n'empêche la batterie de se vider complètement : la profondeur de décharge n'est qu'un
seuil que l'on choisit de ne pas dépasser dans le cadre d'une utilisation normale.
On utilise donc plutôt l'autonomie dans les utilisations continues, et la profondeur de décharge dans
les utilisations périodiques. Mais il est possible d'utiliser à la fois l'une et l'autre de ces sécurités.

5.3.3. Capacité de la batterie


Jusqu'à présent nous avons utilisé le Wh comme unité dans nos calculs, mais la capacité d'une
batterie s'exprime davantage en Ampère-heure (Ah). Pour convertir les résultats, il suffit de les
diviser par la tension des batteries :

Les batteries qu’on choisit doivent tenir compte des précédents paramètres. Pour cela, il faut les
intégrer dans l'équation permettant de définir la capacité de la batterie :
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𝐪𝐮𝐚𝐧𝐭𝐢𝐭é 𝐝′ é𝐧é𝐞𝐫𝐠𝐢𝐞à 𝐬𝐭𝐨𝐜𝐤𝐞𝐫 (𝐞𝐧 𝐖𝐡 )𝐱 𝐀𝐮𝐭𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞 (𝐞𝐧 𝐣)
𝐜𝐚𝐩𝐚𝐜𝐢𝐭é 𝐞𝐧 (𝐀𝐡) =
𝐏𝐫𝐨𝐟𝐨𝐧𝐝𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐝é𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞 𝐞𝐧 (%) 𝐱 𝐭𝐞𝐧𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐛𝐚𝐭𝐭𝐞𝐫𝐢𝐞𝐬 ( 𝐞𝐧 𝐯)

(250𝑊ℎ 𝑥 4𝑗)
Utilisation en continue, autonomie 4 jours :𝐶 = = 84 𝐴ℎ
12

(357𝑊ℎ 𝑥 4𝑗)
Utilisation périodique régulière, autonomie 4 jours, décharge à 0.75 : 𝐶 = = 160 𝐴ℎ
0.75 𝑥 12

Remarque : une installation photovoltaïque autonome produit beaucoup plus d'énergie en été qu'en
hiver. On peut donc envisager d'augmenter sa consommation à cette période. En toute logique, on
peut dire que c'est forcément le cas pour les utilisations continues et périodiques régulières. Il faudra
cependant refaire les calculs dans le sens inverse (en connaissant la puissance du module et la
capacité de la batterie) pour savoir de combien d'énergie supplémentaire on dispose. En ce qui
concerne les utilisations périodiques irrégulières, cela dépend : on ne dispose pas forcément de
surplus d'énergie. Il faut forcément refaire tous les calculs en fonction des données obtenus.

5.4. Dimensionnement d'un régulateur


Le dimensionnement du régulateur est la 4ème étape du dimensionnement d’une installation
photovoltaïque autonome.
En effet, Après avoir calculé sa consommation d’électricité, la surface de modules
photovoltaïques nécessaires pour la produire, et le nombre de batteries essentielles au stockage de
cette énergie, il faut maintenant définir le régulateur de charge/décharge dont on a besoin pour
optimiser la durée de vie de son équipement et permettre une charge adéquate. Le dimensionnement
du régulateur se fait en fonction de la tension des modules solaires et des batteries, ainsi que
l’intensité maximale qu’ils peuvent générés. Une fois ces données recueillies, on pourra choisir une

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des technologies de régulation (shunt, série, PWM ou MPPT) et pour finir, on étudiera les options
proposées telles qu’un écran LCD, une sonde de température autonome, etc.

Il existe deux types de régulateurs : les régulateurs de charge, et les régulateurs de charge/décharge.
Les premiers sont les plus simples et les moins chères car ils ne contrôlent que la charge de la
batterie. Les surcharges sont donc évitées, mais ils n’ont pas d’autres fonctions. Ils peuvent
toutefois convenir à une installation pour laquelle on est sûr de ne jamais épuiser complètement les
batteries. Dans le cas contraire, les régulateurs de charge/décharge sont les plus adaptés car ils
permettent également d’éviter les décharges profondes en coupant l’alimentation de tout ou d’une
partie des appareils électriques.

5.4.1. Tension et intensité


Tension d’entrée : La tension du régulateur est imposée par celle des modules. Ceux-ci produisent
l'électricité avec une tension de 12 VDC, 24 VDC et même jusqu'à 48 VDC. La "tension d'entrée"
du régulateur doit donc être identique.
Remarque : lorsque les modules sont connectés en série, c'est la tension obtenue qui nous intéresse.
Avec deux modules de 12 VDC en série, la tension d'entrée du régulateur sera donc de 24 VDC.

Tension de sortie : Il est rare que la tension de sortie soit différente de la tension d'entrée, mais
certains régulateurs haut de gamme peuvent proposer ce choix. Si ce n'est pas le cas, la tension de
sortie du régulateur, les batteries, les onduleurs ou les appareils électriques devront tous avoir la
même tension que les modules, à savoir 12 VDC, 24 VDC ou 48 VDC.

Intensité d’entrée : Pour la connaitre, il faut consulter la fiche technique des modules
photovoltaïques. Il y est indiqué l'intensité maximale qu'ils sont capables de produire. Quand ils
sont en parallèle, en faisant la somme de toutes les Imax de chaque module, on obtiendra l'intensité
d'entrée que le régulateur doit pouvoir supporter. Quand ils sont en série, l'intensité d'entrée du
régulateur est la plus petite de celle délivrée par les modules.

Intensité de sortie : Cela ne concerne que les régulateurs contrôlant la décharge. La démarche est
la même que pour l'intensité d'entrée, sauf qu'il faut additionner les intensités maximum que chaque
appareil peut consommer.

5.4.2. Shunt, série, PWM ou MPPT


Ce sont les quatre grandes technologies de régulation de la charge. Les
régulateurs Shunt et Série sont plus anciens et les moins chers, mais ils ne permettent pas une

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recharge complète de la batterie, et ne se trouvent quasiment plus sur le marché. Le choix se tourne
donc vers les régulateurs PWM ou MPPT.
Le premier est de loin le plus courant car il offre un bon rapport qualité/prix. Il assure une recharge
complète de la batterie, et peut disposer de très nombreuses fonctions d'utilisations, de sécurité ou
de confort (écran LCD, etc...).
MPPT signifie Maximum Power Point Tracker, autrement dit le « détecteur de point de puissance
maximale ». La tension des modules varie en fonction de la température : plus il fait chaud et plus la
tension diminue. Sachant qu’un module peut atteindre facilement 50 à 60°C même en étant ventilé,
les constructeurs les ont donc surdimensionné afin que la tension soit toujours suffisamment élevée.
Cependant, si le module délivre une tension de 17 V, par exemple, pour alimenter une batterie 12 V,
les 5 V de différence seront perdus. Le régulateur équipé d’un MPPT permet de réduire la tension
lorsque c’est nécessaire, tout en augmentant l’intensité. On maintient donc la puissance du système
au maximum. Le coût de cet appareil et sa consommation d’énergie ne le rendent pas avantageux
pour des installations de petites tailles.

5.5. Dimensionnement du convertisseur de courant (onduleur)


Le dimensionnement de l’onduleur est la 5ème étape du dimensionnement d’une installation
photovoltaïque autonome :
5.5.1. Choix du convertisseur
L’onduleur se dimensionne en fonction de plusieurs critères:
• La tension d'entrée : c'est la même que la tension des batteries ou du régulateur (12, 24 ou 48V
DC).
• La tension de sortie : généralement on utilise du 220/230 VAC-50Hz
• La puissance nominale : c'est la puissance que consomment, de façon normale, les récepteurs
connectés. Pour connaître cette puissance nominale, il suffit de faire la somme des puissances
des appareils électriques. Il faut toujours choisir un convertisseur dont la puissance est
légèrement supérieure à celle des appareils.
• La puissance maximale : l'onduleur est capable de fournir une grande puissance sur un court
laps de temps (généralement 2 ou 3 fois la puissance nominale). Cette particularité est utile pour
les appareils qui possèdent un moteur (réfrigérateur, micro-onde, lave-linge, ...), car leur
consommation augmente très fortement lors du démarrage. En général, si vous avez
correctement dimensionné la puissance nominale, la puissance maximale est suffisante.
• Le rendement : Une partie de l'électricité transformée est consommée par l’onduleur (entre 80 et
95% de l'énergie est restituée). Il est important de contrôler ce rendement, sachant qu'un bon
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produit se situe autour de 90%. De plus, la plupart des convertisseurs consomment de l'énergie
même lorsqu'ils ne fonctionnent pas. Heureusement, certains sont équipés d'un système de
marche/arrêt qui permet de grandes économies dans les petites installations photovoltaïques.
• La forme du signal : la sinusoïde (l'onde) produite par le convertisseur peut avoir plusieurs
formes (de la plus coûteuse à la moins chère : pur sinus, pseudo sinus ou carré). Certains
appareils supportent très bien les ondes carrés, mais d'autres non. En revanche, n'importe quel
appareil peut fonctionner avec une onde pur sinus.

5.5.2. Utilité du convertisseur


Jusqu'à présent, le courant électrique qui circulait dans les différents instruments que nous avons
dimensionné était continu (DC). Étant donné que la plupart des appareils du quotidien fonctionnent
en courant alternatif (AC), il faut se demander si l'utilité d'un onduleur se justifie ou non. C'est un
choix d'ordre économique car son prix est relativement élevé, et une partie de l'électricité
transformée est perdue (au minimum 10%).
L'autre solution consiste à s'équiper d'appareils qui fonctionnent directement en courant continu.
Reprendre pour cela la liste des appareils que vous aviez faite dans la première partie, et séparez les
en deux groupes : ceux qui fonctionnent en courant continu, et ceux qui fonctionnent en courant
alternatif. Notez approximativement l'âge de ces appareils et la durée de vie que l'on peut encore en
espérer. Essayez de calculer le coût du remplacement de ces appareils AC par des appareils DC, et
comparez enfin l'ensemble de ces résultats avec le prix et les pertes d'un convertisseur. Il n’est pas
possible d’apporter de réponse claire à ce sujet car chaque cas est unique. L’expérience confirme
simplement que pour toutes les utilisations nomades (camping-car, nautisme, ...) et les petites
installations fixes (< 200 Wc), l’onduleur est rarement la meilleure solution.

5.6. Dimensionnement du câble électrique solaire


Le dimensionnement des câbles électriques photovoltaïques constitue la 6ème étape du
dimensionnement d’une installation photovoltaïque autonome.

Pour assurer le transport de l’énergie des modules jusqu’au régulateur de charge, on ne peut pas
utiliser n’importe quel câble électrique. Les câbles solaires sont étudiés pour résister aux conditions
spéciales liées à leur utilisation. Ils sont les seuls à pouvoir assurer une longue durée de vie
(supérieure à 30 ans) tout en minimisant les pertes d’énergie. Les câbles ordinaires, même s’ils sont
conçus pour un usage extérieur, ne supportent pas aussi bien les variations de température (pouvant
aller de -20°C à 80°C à proximité des modules), ainsi que l’exposition aux rayons ultraviolets et à
l’ozone. Tout cela en restant souples et maniables. Ils sont équipés dans la majorité des cas d’une
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double isolation et ne possèdent pas de substances inflammables ou toxiques (halogène) ce qui
accroît leur sécurité.

5.6.1. Résistance d'un câble électrique


La résistance d'un câble électrique ne dépend ni de la tension ni de l'intensité du courant qui le
traverse, mais dépend de la résistivité (ρ) du matériau utilisé (cuivre, argent, fer, ...), de la longueur
du câble, de sa section, et de la température. Le cuivre est de loin le conducteur le plus utilisé, et sa
résistivité oscille entre 16 x 10-9 à 0°C et 17 x 10-9 à 25°C. L'équation permettant de connaître la
résistance est la suivante :
𝜌.𝑙
𝑅=
𝑆
avec la résistance R en (Ω), la résistivité ρ en (Ω.m), la longueur du câble l en mètre (m)et la
section du câble S en (m²)

La résistance est essentiellement proportionnelle à la longueur et inversement proportionnelle à la


section du câble (une longueur 2 fois plus grande multiplie par 2 la résistance, et une section 2 fois
plus grande la divise par 2).

5.6.2. Pertes dans un câble électrique


Le câble ayant une résistance, une partie de l'électricité qu'il transporte se transforme en chaleur,
comme dans un radiateur. Il se produit donc une baisse de tension qui peut poser problème. Cette
résistance du câble vient également s'ajouter aux résistances des autres appareils de l'installation
(résistance interne de la batterie par exemple). Plus ces résistances sont élevées, moins le courant
pourra facilement circuler. En plus d'une chute de tension, il y aura donc une réduction de
l'intensité.

Il faut en tenir particulièrement compte dans les installations solaires de grandes tailles et celles
équipées d'un régulateur MPPT. En effet, les modules 12 V produisent en réalité 16 ou 17 V dans le
but, justement, de contrecarrer les baisses de tension dues au câble, à la température, etc... Avec un
régulateur normal, le surplus de tension n'est pas utilisé, la différence est perdue. En revanche, un
régulateur MPPT « transforme » le surplus de tension en intensité. Les pertes ont donc beaucoup
plus d'impact sur la puissance de l'installation.

En courant continu, comme en courant alternatif, l'équation permettant de connaître les pertes est la
suivante :

P = R x I²

avec les pertes P en (W), la résistance R en m (Ω)et l'intensité I en (A)


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Exemple: câble de 20 m en cuivre d'une section de 5 mm², traversé par un courant de 10 A.

P = 0,068 x 10²

P = 6,8 W , soit une baisse de tension de 6,8 W / 10 A = 0,68 V

Exemple: câble de 20 m en cuivre d'une section de 5 mm², traversé par un courant de 20 A.

P = 0,068 x 20²

P = 27,2 W, soit une baisse de tension de 27.2 W / 20 A = 1.36 V

Dernier point à prendre compte: il faut savoir que si la distance séparant les modules et les batteries
(par exemple) mesure effectivement 20 m, cela représente 40 m de câbles. Les électrons font
systématiquement des allers-retours, ils se déplacent mais reviennent à leur point de départ. Dans
les calculs des pertes, il est indispensabled’en tenir compte en multipliant par 2 les distances,
comme dans les exemples suivants:

Exemple: distance de 2 m entre le régulateur et la batterie, reliés par un câble en cuivre d'une
section de 5 mm², et traversés par un courant de 10 A.

P = R x I² x 2

P = 0,0068 x 10² x 2

P = 1,36 W , soit une baisse de tension de 1,36 W / 10 A = 0,136V

Comme on peut le voir dans ces exemples, une augmentation de l'intensité du courant provoque une
augmentation exponentielle des pertes de puissance. C'est un facteur encore plus important que la
longueur ou la section.

5.6.3. Comment réduire les pertes dans un câble électrique

Dans une installation photovoltaïque, plusieurs solutions permettent d'améliorer l'efficacité des
câbles :

1. La première solution est de prendre une section de câble plus grosse, mais cela peut avoir
un coût.

2. La deuxième solution, c'est de faire en sorte que l'intensité du courant ne soit pas trop
élevée dans le câble. Pour une même puissance, réduire l'intensité consiste à augmenter la
tension. Autrement dit, il faut mettre les modules en série au lieu de les mettre en parallèle.
Dans ce cas, ils ne produisent plus 12 V mais 24 voire 48 V. Le problème, c'est que le 24 et
le 48 V ne sont pas directement exploitables contrairement au 12 V avec lequel certains
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appareils fonctionnent. De plus, les autres éléments de l'installation (régulateur, batterie,
…) utilisant ces tensions sont plus rares, et donc légèrement plus chers.

3. La troisième est de réduire les distances le plus possible, que l'électricité soit produite,
stockée, transformée et consommée au même endroit.

4. Quatrième : si les longueurs de câble sont trop importantes, le mieux est alors de regrouper
les modules, le régulateur, les batteries et un onduleur au même endroit afin de transporter
l'électricité en courant alternatif.

5. Pour finir, la cinquième solution intervient une fois l'installation terminée : il s'agit de
répartir sa consommation dans le temps, autrement dit, se contraindre à ne pas utiliser tous
ses appareils en même temps. De cette façon, l'intensité qui circule dans les câbles est
beaucoup moins élevée. Il ne s'agit pas de moins consommer (encore qu'il s'agisse de la
règle numéro 1), mais de mieux consommer. Programmez le lave-linge pour qu'il fonctionne
la journée, par exemple, lorsque tous les autres appareils sont à l'arrêt.

Sachant que les pertes d’une installation photovoltaïque peuvent atteindre 20% entre ce qui est
produit par les modules et l’énergieconsommée effectivement, il est important d’utiliser du matériel
permettant de minimiser ces pertes. En ce qui concerne les câbles, on essaye généralement de les
limiter à 3%.

6. Prix d'une installation photovoltaïque autonome

Pour exprimer le prix d'une installation photovoltaïque, qu'elle soit raccordée au réseau ou
autonome, il est beaucoup plus simple de parler en « euros par Watt-crête (€/Wc) ». Autrement dit,
on divise le coût de l'installation par sa puissance. C'est une unité de comparaison pratique pour
différencier les installations chères ou bon marché.

Cependant, pour les systèmes photovoltaïques autonomes, il faut tenir compte de la quantité de
batteries qui peut faire varier fortement le prix. En règle générale, les kits photovoltaïques pour site
isolé standards sont proposés avec une puissance des modules plus ou moins égale à la capacité des
batteries (pour une tension de fonctionnement identique). Autrement dit, un kit composé d'un
module de 50 Wc sera accompagné d'une batterie de 50 Ah, un kit 100 Wc possédera 100 Ah, un kit
300 Wc possédera 300 Ah, etc... Dans ce cas, une comparaison par les €/Wc est possible. En
revanche, on ne peut pas s'en servir quand les capacités des batteries sont trop différentes.

Dans le graphique suivant, vous trouverez un ordre de grandeur du prix des systèmes
photovoltaïques autonomes, en fonction de leur taille.
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Le diagramme ci-dessous vous permet de visualiser le poids de chaque appareil, lors de l'achat
initial :

Bien que les panneaux solaires aient une durée de vie souvent supérieure à 30 ans, les autres
éléments de l'installation photovoltaïque doivent être changés au bout de quelques années. Ainsi, les
batteries doivent être remplacées tous les 5 à 8 ans, le régulateur et le convertisseur environ tous les
15 ans.

7. Exemples d’applications

7.1.Etude, dimensionnement et conception d’une installation solaire d’une Habitation de


montagne

Considérons une habitation de montagne située à ayndrahim dont les propriétaires n'y séjournent que pendant
les vacances.

Cette maison n'est habitée que ponctuellement, une semaine courant février, deux semaines début

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août et parfois une semaine supplémentaire à la (fin octobre / début novembre). Les cycles de
consommation sont donc les suivants:

Charge du 28 octobre au 10 février (environ 103 jours) décharge en 1 semaine (7 jours)

Charge du 18février au 31 juillet (environ 162 jours) décharge du 1er août au 15 août (15 jours)

Charge du 16 août au 20 octobre (environ 65 jours) décharge en 1 semaine (7 jours).

Cette 'installation photovoltaïque autonome permettra d'alimenter l'éclairage de la maison, la


recharge des appareils portables (téléphone et ordinateur), un poste radio ainsi qu'un petit
réfrigérateur. La documentation technique de ces appareils nous renseigne sur leur consommation:
- Ampoule basse consommation : 11 W
- Téléphone portable : 150 Wh par semaine
- Ordinateur portable : 300 W
- Poste radio : 50 W
- Réfrigérateur : 320 Wh par jour

Les ampoules sont au nombre de 8, mais elles ne fonctionnent pas toutes autant et en même temps.
On peut cependant dire qu'elles sont utilisées en moyenne 2h chacune en hiver et 1h en été.
L'ordinateur est utilisé 2h par jour et le poste radio 6h. Les besoins en électricité pour une semaine
sont donc les suivants :

Hiver Été
- 8 ampoules x 11 Watts x 2 heures x 7 jours
- 8 ampoules x 11 Watts x 1 heures x 7 jours
- téléphone = 150Wh
- téléphone = 150Wh
- 1 Ordinateur x 300 Watts x 2 heures x 7 jours
- 1 Ordinateur x 300 Watts x 2 heures x 7 jours
- 1 Poste radio x 50 Watts x 6 heures x 7 jours 1 Poste radio x 50 Watts x 6 heures x 7 jours
- 1 réfrigérateur x 320 Wh x 7 jours 1 réfrigérateur x 320 Wh x 7 jours

La configuration de l'installation photovoltaïque autonome est la suivante : les modules se trouvent


à 5 mètres de l'habitation de montagne, pour profiter d'une bonne exposition. Les propriétaires ont
prévu de placer le régulateur, les batteries et l'onduleur dans leur sous-sol, à proximité les uns des
autres. Il y aura donc 8 mètres de câbles entre le module et les batteries, plus 2 mètres entre les
batteries et l'onduleur.

Le but recherché est de réduire les pertes à moins de 3% de l'énergie produite (maximum conseillé).

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