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1. Introduction
L’énergie électrique solaire est obtenue par conversion photovoltaïque de l’énergie solaire ou
transformation du rayonnement solaire en énergie électrique au moyen de modules photovoltaïques.
Elle constitue une alternative bon marché aux groupes électrogènes au diesel, à l’électricité du
secteur et même aux piles. La technologie s’est rapidement développée à la fois dans des
applications autonomes (non raccordées) et dans des applications raccordées aux réseaux. Les
systèmes photovoltaïques autonomes, non raccordés aux réseaux, répondent aux besoins en
électricité de ceux qui, trop éloignés, n’ont pas accès aux réseaux de distribution comme de ceux
qui souhaitent s’affranchir de la contrainte du «branchement».
L’énergie solaire photovoltaïque (PV) équipe aujourd’hui des millions d’habitations rurales, aussi
bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. Les petites installations
solaires photovoltaïques autonomes diffèrent des installations raccordées ou avec groupes
électrogènes en ce sens que :
-le courant généré est un courant continu très basse tension et non un courant alternatif basse
tension à 230 volts ;
- leur rentabilité n’est garantie qu’au prix d’une utilisation efficiente de l’électricité produite.
Le photovoltaïque se développe très rapidement et se répand dans le monde entier à mesure que les
couts des autres formes d’énergie augmentent. Avant 1990, la technologie était nouvelle et
généralement confinée aux systèmes de communication hors réseau, à la signalisation routière, au
pompage de l’eau et à l’approvisionnement électrique des centres de soins éloignés de tout. Depuis
le milieu des années 1990, la production mondiale des modules photovoltaïques augmente à un
rythme soutenu sous l’effet de deux facteurs :
La baisse des coûts a dopé la demande en milieu rural. Aujourd’hui, l’électricité photovoltaïque est
souvent la meilleure source d’énergie, en termes économiques, pour quantité d’applications dans les
zones rurales non électrifiées. Les installations solaires photovoltaïques non raccordées et les
installations solaires photovoltaïques raccordées au réseau diffèrent considérablement, à la fois dans
leurs composants et dans leur conception. Les installations non raccordées, qui doivent garantir un
approvisionnement adéquat pendant les longues périodes nuageuses, stockent généralement
l’électricité dans des batteries, alors que les installations reliées au réseau n’utilisent pas de
systèmes de stockage car elles peuvent réinjecter sur le réseau l’électricité qu’elles ne consomment
pas.
Entreprises et institutions
Les écoles et les petites entreprises en milieu rural ont besoin d’électricité pour alimenter
l’éclairage, les outils et équipements, les calculatrices et ordinateurs, le petit équipement, les
machines à écrire, les outils de communication et les équipements de sécurité.
Télécommunications
Les systèmes de télécommunication étant souvent installés dans des lieux isolés sans accès à
l’énergie, il est fréquent que les radios, les répéteurs distants, les relais de réseaux de téléphonie
mobile et les stations météo soient alimentes par des installations solaires photovoltaïques
autonomes.
BEN SALAH Boujemaa Cours Energies Renouvelables Partie 1 3GE3
Conservation de vaccins et éclairage des centres de santé
L’électricité solaire photovoltaïque est fréquemment utilisée pour réfrigérer les vaccins et le plasma
et refroidir les paquets de glace dans les centres de santé ruraux. L’Organisation mondiale de la
santé soutient des programmes d’installations de réfrigérateurs électriques et de systèmes
d’éclairage solaire dans des centres de santé dans le monde entier.
Pompage
On utilise des batteries de modules photovoltaïques pour alimenter des pompes équipant des puits
ou des forages. L’eau sert à l’alimentation, à la lessive, à tous les besoins domestiques, et, à petite
échelle, à l’irrigation (l’utilisation du photovoltaïque pour une irrigation a l’échelle commerciale est
excessivement couteuse).
L’électricité solaire photovoltaïque est également utilisée pour purifier l’eau.
Avantages Inconvénients
Conversion directe de l’énergie solaire Le coût initial des systèmes PV est élevé, même
gratuite si la rentabilité à long terme est assurée. Ils sont
et inépuisable en électricité. donc parfois hors de portée des personnes à faibles
Pour ce dernier cas, plusieurs configurations se présentent alors : soit on dispose d’une autre source
d’énergie à laquelle on peut avoir recours quand les panneaux sont dans l’obscurité (éolienne,
groupe électrogène…), soit il faut stocker de l’électricité dans une batterie. La capacité stockée, et
donc la réserve de marche sans énergie solaire, dépendent énormément de l’application traitée.
Pour une installation photovoltaïque autonome, il est donc possible d’utiliser l’énergie issue
directement du photogénérateur quand la lumière est présente, et basculer sur le stockage dans
l’obscurité. Toutefois, le plus rationnel est démonter le photogénérateur, la batterie, et le récepteur
en parallèle tout en utilisant un système de régulation adéquat, figure 2.1.
Ainsi, la batterie sera le «réservoir d’énergie», que l’on remplira d’un côté par le
photogénérateur et videra d’un autre par le récepteur. Ces deux événements peuvent être simultanés
ou non, peu importe, pourvu que la batterie ne soit jamais déchargée et cela est obtenu lorsque le
dimensionnement est correct. Cette configuration permet d’avoir un débit de consommation
supérieur, à un instant donné, au débit de remplissage.
En outre dans cette configuration de montage photogénérateur/batterie/récepteur en parallèle : la
batterie jouera le rôle de régulateur de tension pour alimenter le récepteur. Car rappelons-le, le
photogénérateur, lui, est un générateur de courant qui peut travailler sur une large plage de tension
(de 0 V à sa tension de circuit ouvert). La batterie impose la tension du montage parallèle et
stabilisera ainsi la tension fournie au récepteur, ce qui est un avantage évident pour certains d’entre
eux. Un tube fluorescent en 12 V continu, par exemple, se détériore assez vite s’il reçoit une tension
trop faible (< 10 V).
Convertisseur DC/AC
Décharge batterie
Régulateur de charge
Charge batterie
Batterie
Module photovoltaïque
Fixe ou mobile
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Figure 2.1 : Structure générale d’une installation photovoltaïque autonome
4.1. Configuration du champ solaire
Le raccordement des strings formant le champ solaire de l'installation PV peut être réalisé en
utilisant :
• un seul onduleur pour toutes les installations : onduleur simple ou central, figure 2.2;
• un onduleur pour chaque string, Figure 2.3;
• un onduleur pour plusieurs strings : installations multi onduleurs, figure 2.4.
Dans une installation de taille moyenne, chaque string peut être directement raccordé à son propre
onduleur et donc fonctionner selon son propre Maximum Power Point. Dans cette configuration, la
diode, qui empêche la source de circuler dans le sens inverse, est généralement incluse dans
l'onduleur. Ce dernier réalise un diagnostic de la production et assure également la protection contre
les surintensités et les surtensions d'origine atmosphérique du coté DC. De plus, la présence d'un
onduleur sur chaque string limite les problèmes de couplage entre les modules et les onduleurs de
même que la réduction des performances causée par l'ombrage ou une exposition différente. Par
ailleurs, avec plusieurs strings, des modules présentant différentes caractéristiques peuvent être
utilisés, augmentant par conséquent l'efficacité et la fiabilité de l'ensemble de l'installation.
• durée de vie des batteries : 2 à 10 ans (voire 15 ou 20 ans pour les plus haut de gamme).
L’objectif d’un régulateur de charge/décharge est donc de protéger la batterie pour lui assurer une
meilleure durée de vie, pour que l’application autonome le soit pendant longtemps. Améliorer la
On réalise ces deux fonctions avec un régulateur charge/ décharge connecté avec les panneaux, la
batterie et l’utilisation. Quand la tension aux bornes de la batterie atteint 14,5 V (seuil haut typique
pour une batterie au plomb de 12 V nominale), le régulateur coupe la liaison avec le panneau et
rétablit la charge quand la batterie est redescendue à 13,5 V ; ou bien il maintient un courant
d’entretien à une tension adéquate (tension de floating de la batterie).
De même, quand la tension atteint 11,5 V (seuil bas typique pour12 V), le régulateur coupe la
liaison avec le récepteur, ce qui ne permet plus son utilisation, puisqu’il met ainsi l’appareil hors
service jusqu’à ce que la tension batterie soit revenue à un niveau de 12,5 V. Il rétablit alors
l’utilisation.
Notons que la protection surcharge est presque toujours indispensable, car une alimentation solaire
est excédentaire en énergie une partie du temps (l’été surtout). Il n’en est pas de même de la
protection décharge, qui est davantage une sécurité en cas d’incident: en effet, si le
dimensionnement est bon et les composants bien adaptés, la batterie ne doit pas entrer en décharge
profonde. Si cela se produit, ce ne peut être qu’accidentel. On mettra une protection décharge
lorsqu’il y a un risque de surconsommation(appareil laissé allumé par erreur, par exemple), ou une
batterie très onéreuse. Dans ce cas, on préférera interrompre l’utilisation plutôt que d’endommager
la batterie par décharge profonde encas d’incident. En pratique, ces fonctions anti-retour et
régulation de charges ont réalisées par des boîtiers électroniques avec une logique à relais ou à
transistors. Ils peuvent être de type shunt (pour les basses puissances) ou de type série (pour les
puissances élevées).
Entre autres caractéristiques, ils sont déterminés par le courant d’entrée (courant maximal des
panneaux) et le courant de sortie(courant maximal de l’utilisation) qu’ils supportent. S’ils ne
comportent pas de protection décharge, ils sont appelés limiteurs de charge ou régulateurs de
surcharge, se placent entre le panneau et la batterie, et donc seul le courant du panneau solaire
conditionnera leur ampérage.
Des modèles plus sophistiqués que le « tout-ou-rien » comportent une adaptation d’impédance pour
suivre le point de puissance maximale du panneau (MPPT pour Maximum Power Point Tracking)en
toutes circonstances ou réalisent une fin de charge programmée avec une modulation de largeurs
d’impulsions (PWM pour Pulse Width Modulation) pour réduire les dissipations thermiques.
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La figure 2.5montre le principe d’un régulateur charge/décharge de type série, modèle « tout-ou-
rien ».
Figure 2.5.
Ce système mesure en permanence la tension batterie et agit en conséquence, selon son état de
charge.
Le diagramme de la figure 2.6 présente les 3 situations rencontrées.
Ces régulateurs étant faits pour les alimentations en extérieur, avec des panneaux solaires de 5 Wcet
plus. Des régulations existent pour les systèmes électroniques de faible puissance (applications
utilisées en intérieur). Ces alimentations solaires recourent plutôt à des batteries NiCd, NiMH ou à
des capacités. Souvent, une simple diode Zener de limitation de surcharge placée en parallèle sur
l’accumulateur suffit (sans oublier la diode anti retour).
4.3. L’onduleur
De tels appareils qui fournissent du courant alternatif à partir du courant continu sont des
onduleurs spécifiques à l’alimentation photovoltaïque. Il existe différents types d’onduleurs
photovoltaïques ou « onduleurs PV ». Ils remplissent trois fonctions principales :
• Fonction onduleur : Elle transforme du courant continu en courant alternatif d’une forme
adaptée au besoin (sinusoïdale, carrée, …).
• Fonction MPPT : Elle calcule le point de fonctionnement en tension et en courant du champ
photovoltaïque qui produit le plus de puissance, aussi appelé le Maximum Power Point.
• Fonction déconnexion automatique du réseau : Elle commande automatiquement l’arrêt de
l’onduleur et la déconnexion du réseau en absence de tension sur le réseau électrique. C’est
une protection pour l’onduleur et aussi pour les agents d’intervention qui peuvent travailler
sur le réseau. En cas de coupure du réseau, l’onduleur ne fournit donc plus d’énergie au
réseau et il y a perte de l’énergie produite par les modules photovoltaïques. Il existe des
systèmes «Grid interactive» qui permettent d’assurer un fonctionnement en secours ou
«back-up». Ils nécessitent l’installation de batteries ainsi que d’une armoire de distribution
complémentaire pour assurer la déconnexion certaine du réseau avant de produire sa propre
énergie.
Pour pouvoir comparer les différents appareils, un rendement basé sur différents points de
fonctionnement qui simule le fonctionnement moyen et journalier d’un onduleur a été défini.
Dénommé « rendement européen », il est donné par la formule :
0,03 x (η 5%) + 0,06 x (η 10%) + 0,13 x (η 20%) + 0,1 x (η 30%) + 0,48 x (η 50%) + 0,2 x (η 100%)
Egalement, les critères d’étanchéité et de température sont importants dans le choix d’un onduleur.
Les fabricants d’onduleurs proposent presque tous des onduleurs IP65 pour être installés dehors. Ce
n’est pas pour autant qu’il faut les installer en plein soleil, car la plupart des onduleurs sont
déclassés dès 40°C (50°C pour les onduleurs Xantrex de Schneider Electric) et, dans ce cas, la
puissance de sortie est diminuée. L’installation extérieure en plein soleil présente un autre risque,
celui du vieillissement prématuré de certains composants de l’onduleur tels que les condensateurs
chimiques. L’espérance de vie de l’onduleur est diminuée.
a) Types de câbles
Les câbles des installations PV sont divisés en deux types :
Les câbles raccordant les modules sont fixes à l'arrière de ces derniers, où la température peut
atteindre 70° à 80°C. Par conséquent, des câbles particuliers sont utilisés, généralement des câbles
unipolaires à gaine et isolation en caoutchouc. Pour ceux qui sont soumis directement au
rayonnement solaire, il faut qu’ils répondent de plus à la condition d’influence externe AN2, ce qui
assure la résistance aux rayons UV. Il est cependant possible d’atteindre cette condition par mise en
œuvre d’écran d’interposition ou éléments similaires.
- Utilisez des panneaux solaires thermiques pour l'eau chaude et le chauffage au lieu d'un
radiateur ou d'un ballon électrique.
- Pour sécher les vêtements, on préfère une pièce bien aérée à la place d'un sèche-linge.
- Équipez-vous d'un minuteur afin que les appareils électriques fonctionnent plutôt le jour,
lorsque la production d'énergie est au maximum.
5.1.1. Périodicité
Ce que l'on appelle la périodicité est en fait le rythme de la consommation de l’énergie
électrique. Elle peut être « continue » (chaque jour de l'année) ou « périodique » (pendant les
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vacances, le weekend, …). On distingue ensuite les utilisations périodiques "régulières" et
"irrégulières". Ce qui différencie ces utilisations c'est la complexité des calculs à réaliser pour
dimensionner l'installation. Plus on s'éloigne d'une utilisation continue, plus il y a de calculs à faire.
Cette périodicité détermine le rapport qu'il doit y avoir entre la quantité de modules et la quantité de
batteries. Si, par exemple, la production et la consommation ont lieu au même instant, les batteries
ne sont pas nécessaires étant donné que l'électricité est directement utilisée. Cette coïncidence n'est
malheureusement pas possible dans la plupart des cas. Il faut malgré tout essayer de la provoquer au
maximum.
Il faut donc déterminer la durée des périodes de charge et de décharge, c'est à dire la durée pendant
laquelle on va produire et stocker l'électricité, et la durée pendant laquelle on va l'utiliser.
5.1.3. Consommation
La facture d'électricité est encore le moyen le plus simple de connaître sa consommation, mais
on n'en possède pas dans tous les cas. Il faut alors se renseigner sur la consommation de chaque
appareil, ou se contenter d'une estimation la plus précise possible.
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Pour calculer la consommation, Il faut multiplier la durée d'utilisation moyenne des appareils par
leur puissance, et additionner l'ensemble.
Par exemple, si on utilise chaque jour 1 ampoule 10 W pendant 5 h et un poste radio 50 W pendant
4 h, la consommation est de : 1 x 10W x 5h = 50 Watts-heure (Wh) plus 1 x 50W x 4h = 200Wh,
soit 250 Watts-heure (Wh) par jour.
Lorsque la consommation n'est pas continue, il faut encore multiplier ce résultat quotidien par le
nombre de jour de décharge. Si la consommation a lieu le weekend pendant deux jours, on aura
besoin de 2 x 250Wh soit 500Wh, et pendant deux semaines de vacances on aura besoin de 15 x
250Wh soit 3750Wh.
Enfin, étant donné que le transport, le stockage et la transformation du courant électrique engendre
des pertes, il faut ajouter à la consommation environ 20% d'énergie supplémentaire pour en tenir
compte. On peut affiner ce résultat en dégageant les rendements des dispositifs utilisés dans
l’installation et qui sont indiqués dans leurs fiches techniques.
Compte tenu de ces considérations, on peut trouver pour l’exemple précédent :
Décharge : en 2 jours
Charge : en 45 jours
Décharge : en 15 jours
Utilisation périodique irrégulière
Consommation Cycle 2 : 15000 Wh (avec les pertes : 18000 Wh)
Charge : en 60 jours
Décharge : en 60 jours
En effet, on connait maintenant la quantité d’électricité nécessaire et le temps dont on dispose pour
la produire. L'étape suivante consiste à calculer la quantité de modules photovoltaïques que l'on
devra posséder pour couvrir ces besoins. Il faut pour cela calculer l'énergie que les modules doivent
produire chaque jour, connaitre l'ensoleillement de la région où se trouve l'installation, et adapter
ces données à sa situation.
- charge/décharge en 1 jour,
- charge/décharge en 7 jours,
Pour savoir ce que doivent produire les modules, il faut donc diviser les besoins en énergie par la
durée du cycle charge/décharge.
500 𝑊ℎ 600 𝑊ℎ
Utilisation périodique régulière = 71.4 𝑊ℎ/𝑗avec les pertes = 85.7 𝑊ℎ/𝑗
7𝑗 7𝑗
Cycle 1 : 3750
60𝑗
𝑊ℎ
= 62.5 𝑊ℎ/𝑗avec les pertes
4500 𝑊ℎ
60𝑗
= 75 𝑊ℎ/𝑗
Utilisation périodique irrégulière
Cycle 2 : 15000
120𝑗
𝑊ℎ
= 125 𝑊ℎ/𝑗 avec les pertes
18000 𝑊ℎ
120𝑗
= 150 𝑊ℎ/𝑗
L'ensoleillement varie selon la région et l'époque de l'année. Il est donc possible de faire appel à
l’application PVgis afin de savoir quelle quantité d'électricité les modules peuvent produire. Il suffit
de relever le coefficient d'ensoleillement correspondant. Si l’installation photovoltaïque est utilisée
toute l'année, notamment l'hiver, il faut utiliser le coefficient d’ensoleillement du mois de janvier,
car c'est la période de l'année à laquelle on aura le moins de soleil et d'électricité.
Ce coefficient tient compte de l'inclinaison et de l'orientation des modules, ainsi que des pertes
engendrées par la chaleur et le matériel. Les informations résumées dans le tableau précédent sont
valables pour des modules orientés plein sud, avec une inclinaison de 30°.
Utilisation continue
250
= 116.3 𝑊𝑐
2.15
Cycle 1 : 62.5
5.02
= 12.45 𝑊𝑐
Utilisation périodique irrégulière
125
Cycle 2 : 5.75 = 21.8 𝑊𝑐
- quelle est la quantité d'énergie qu’on doit stocker au minimum pour couvrir les besoins ?
- quelle est la durée d'autonomie qu’on doit choisir en cas de problème avec l’installation ?
En fonction de tous ces critères, il sera alors possible de calculer la capacité des batteries.
En regardant le graphique, on remarque que ce n'est pas forcément en hiver que les batteries sont le
plus utiles. En effet, c'est à la fin du mois d'août qu'elles atteignent leur minimum de niveau de
charge. Si nous avions utilisé de véritables chiffres dans cet exemple, et que nous avions fait les
calculs, nous aurions obtenu un résultat beaucoup plus élevé pour le troisième cycle. C'est ce
résultat qu'il faut utiliser pour le calcul de la capacité des batteries.
Dans le cas de l’exemple suivant, les modules fonctionnent toujours mais d’importantes intempéries
réduisent leur production à partir du 3ème jour. L'autonomie des batteries va permettre de
compenser cette chute de production jusqu'au retour à la normale.
1. Tout d’abord, plus on permet aux batteries de se décharger profondément, plus on réduit le
nombre de batteries nécessaires. En effet, une batterie que l’on décharge à 100% fournie
autant d’énergie que deux batteries identiques que l’on décharge à 50%. On économise donc
sur le coût initial de l’installation.
Le juste milieu que l’on choisit généralement d’appliquer se situe donc entre 60 et 80% de
décharge, ce qui permet de réduire le nombre de batteries tout en leur assurant une bonne
espérance de vie.
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Cet exemple illustre l'utilité de limiter la profondeur de décharge. Cela permet d'une part de
prolonger la durée de vie de la batterie, mais cela permet également d'avoir une réserve de sécurité.
Dans notre cas, le niveau de charge des batteries aurait dû suivre la courbe orange, mais il y a eu
une surconsommation imprévue en été. En augmentant la profondeur de décharge, on a pu faire face
à cette surconsommation, mais ce genre de phénomène doit rester très exceptionnel. Si cela devait
se reproduire à chaque fois, il faudrait sérieusement envisager d'augmenter la capacité des batteries
ou des modules.
L'autonomie et la profondeur de décharge n'ont pas vraiment la même fonction, mais elles
permettent toutes les deux d'avoir une marge de sécurité en cas de gros imprévu. Il n'est donc pas
nécessaire de les cumuler. Par exemple, si on choisit une autonomie de 4 jours dans le cadre d'une
utilisation continue, la profondeur de décharge ne dépassera jamais 20% étant donné qu'il y aura
toujours 4 jours d'énergie stockée d'avance. En cas de problèmes, il n'est pas dramatique de vider
entièrement les batteries à condition que cela reste relativement rare et qu'elles puissent se recharger
rapidement. Pour les installations dont l'utilisation sera périodique (weekend, vacances), la
profondeur de décharge peut également servir de réserve d'urgence et remplacer l'autonomie. En
effet, rien n'empêche la batterie de se vider complètement : la profondeur de décharge n'est qu'un
seuil que l'on choisit de ne pas dépasser dans le cadre d'une utilisation normale.
On utilise donc plutôt l'autonomie dans les utilisations continues, et la profondeur de décharge dans
les utilisations périodiques. Mais il est possible d'utiliser à la fois l'une et l'autre de ces sécurités.
Les batteries qu’on choisit doivent tenir compte des précédents paramètres. Pour cela, il faut les
intégrer dans l'équation permettant de définir la capacité de la batterie :
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𝐪𝐮𝐚𝐧𝐭𝐢𝐭é 𝐝′ é𝐧é𝐞𝐫𝐠𝐢𝐞à 𝐬𝐭𝐨𝐜𝐤𝐞𝐫 (𝐞𝐧 𝐖𝐡 )𝐱 𝐀𝐮𝐭𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞 (𝐞𝐧 𝐣)
𝐜𝐚𝐩𝐚𝐜𝐢𝐭é 𝐞𝐧 (𝐀𝐡) =
𝐏𝐫𝐨𝐟𝐨𝐧𝐝𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐝é𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞 𝐞𝐧 (%) 𝐱 𝐭𝐞𝐧𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐛𝐚𝐭𝐭𝐞𝐫𝐢𝐞𝐬 ( 𝐞𝐧 𝐯)
(250𝑊ℎ 𝑥 4𝑗)
Utilisation en continue, autonomie 4 jours :𝐶 = = 84 𝐴ℎ
12
(357𝑊ℎ 𝑥 4𝑗)
Utilisation périodique régulière, autonomie 4 jours, décharge à 0.75 : 𝐶 = = 160 𝐴ℎ
0.75 𝑥 12
Remarque : une installation photovoltaïque autonome produit beaucoup plus d'énergie en été qu'en
hiver. On peut donc envisager d'augmenter sa consommation à cette période. En toute logique, on
peut dire que c'est forcément le cas pour les utilisations continues et périodiques régulières. Il faudra
cependant refaire les calculs dans le sens inverse (en connaissant la puissance du module et la
capacité de la batterie) pour savoir de combien d'énergie supplémentaire on dispose. En ce qui
concerne les utilisations périodiques irrégulières, cela dépend : on ne dispose pas forcément de
surplus d'énergie. Il faut forcément refaire tous les calculs en fonction des données obtenus.
Il existe deux types de régulateurs : les régulateurs de charge, et les régulateurs de charge/décharge.
Les premiers sont les plus simples et les moins chères car ils ne contrôlent que la charge de la
batterie. Les surcharges sont donc évitées, mais ils n’ont pas d’autres fonctions. Ils peuvent
toutefois convenir à une installation pour laquelle on est sûr de ne jamais épuiser complètement les
batteries. Dans le cas contraire, les régulateurs de charge/décharge sont les plus adaptés car ils
permettent également d’éviter les décharges profondes en coupant l’alimentation de tout ou d’une
partie des appareils électriques.
Tension de sortie : Il est rare que la tension de sortie soit différente de la tension d'entrée, mais
certains régulateurs haut de gamme peuvent proposer ce choix. Si ce n'est pas le cas, la tension de
sortie du régulateur, les batteries, les onduleurs ou les appareils électriques devront tous avoir la
même tension que les modules, à savoir 12 VDC, 24 VDC ou 48 VDC.
Intensité d’entrée : Pour la connaitre, il faut consulter la fiche technique des modules
photovoltaïques. Il y est indiqué l'intensité maximale qu'ils sont capables de produire. Quand ils
sont en parallèle, en faisant la somme de toutes les Imax de chaque module, on obtiendra l'intensité
d'entrée que le régulateur doit pouvoir supporter. Quand ils sont en série, l'intensité d'entrée du
régulateur est la plus petite de celle délivrée par les modules.
Intensité de sortie : Cela ne concerne que les régulateurs contrôlant la décharge. La démarche est
la même que pour l'intensité d'entrée, sauf qu'il faut additionner les intensités maximum que chaque
appareil peut consommer.
Pour assurer le transport de l’énergie des modules jusqu’au régulateur de charge, on ne peut pas
utiliser n’importe quel câble électrique. Les câbles solaires sont étudiés pour résister aux conditions
spéciales liées à leur utilisation. Ils sont les seuls à pouvoir assurer une longue durée de vie
(supérieure à 30 ans) tout en minimisant les pertes d’énergie. Les câbles ordinaires, même s’ils sont
conçus pour un usage extérieur, ne supportent pas aussi bien les variations de température (pouvant
aller de -20°C à 80°C à proximité des modules), ainsi que l’exposition aux rayons ultraviolets et à
l’ozone. Tout cela en restant souples et maniables. Ils sont équipés dans la majorité des cas d’une
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double isolation et ne possèdent pas de substances inflammables ou toxiques (halogène) ce qui
accroît leur sécurité.
Il faut en tenir particulièrement compte dans les installations solaires de grandes tailles et celles
équipées d'un régulateur MPPT. En effet, les modules 12 V produisent en réalité 16 ou 17 V dans le
but, justement, de contrecarrer les baisses de tension dues au câble, à la température, etc... Avec un
régulateur normal, le surplus de tension n'est pas utilisé, la différence est perdue. En revanche, un
régulateur MPPT « transforme » le surplus de tension en intensité. Les pertes ont donc beaucoup
plus d'impact sur la puissance de l'installation.
En courant continu, comme en courant alternatif, l'équation permettant de connaître les pertes est la
suivante :
P = R x I²
P = 0,068 x 10²
P = 0,068 x 20²
Dernier point à prendre compte: il faut savoir que si la distance séparant les modules et les batteries
(par exemple) mesure effectivement 20 m, cela représente 40 m de câbles. Les électrons font
systématiquement des allers-retours, ils se déplacent mais reviennent à leur point de départ. Dans
les calculs des pertes, il est indispensabled’en tenir compte en multipliant par 2 les distances,
comme dans les exemples suivants:
Exemple: distance de 2 m entre le régulateur et la batterie, reliés par un câble en cuivre d'une
section de 5 mm², et traversés par un courant de 10 A.
P = R x I² x 2
P = 0,0068 x 10² x 2
Comme on peut le voir dans ces exemples, une augmentation de l'intensité du courant provoque une
augmentation exponentielle des pertes de puissance. C'est un facteur encore plus important que la
longueur ou la section.
Dans une installation photovoltaïque, plusieurs solutions permettent d'améliorer l'efficacité des
câbles :
1. La première solution est de prendre une section de câble plus grosse, mais cela peut avoir
un coût.
2. La deuxième solution, c'est de faire en sorte que l'intensité du courant ne soit pas trop
élevée dans le câble. Pour une même puissance, réduire l'intensité consiste à augmenter la
tension. Autrement dit, il faut mettre les modules en série au lieu de les mettre en parallèle.
Dans ce cas, ils ne produisent plus 12 V mais 24 voire 48 V. Le problème, c'est que le 24 et
le 48 V ne sont pas directement exploitables contrairement au 12 V avec lequel certains
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appareils fonctionnent. De plus, les autres éléments de l'installation (régulateur, batterie,
…) utilisant ces tensions sont plus rares, et donc légèrement plus chers.
3. La troisième est de réduire les distances le plus possible, que l'électricité soit produite,
stockée, transformée et consommée au même endroit.
4. Quatrième : si les longueurs de câble sont trop importantes, le mieux est alors de regrouper
les modules, le régulateur, les batteries et un onduleur au même endroit afin de transporter
l'électricité en courant alternatif.
5. Pour finir, la cinquième solution intervient une fois l'installation terminée : il s'agit de
répartir sa consommation dans le temps, autrement dit, se contraindre à ne pas utiliser tous
ses appareils en même temps. De cette façon, l'intensité qui circule dans les câbles est
beaucoup moins élevée. Il ne s'agit pas de moins consommer (encore qu'il s'agisse de la
règle numéro 1), mais de mieux consommer. Programmez le lave-linge pour qu'il fonctionne
la journée, par exemple, lorsque tous les autres appareils sont à l'arrêt.
Sachant que les pertes d’une installation photovoltaïque peuvent atteindre 20% entre ce qui est
produit par les modules et l’énergieconsommée effectivement, il est important d’utiliser du matériel
permettant de minimiser ces pertes. En ce qui concerne les câbles, on essaye généralement de les
limiter à 3%.
Pour exprimer le prix d'une installation photovoltaïque, qu'elle soit raccordée au réseau ou
autonome, il est beaucoup plus simple de parler en « euros par Watt-crête (€/Wc) ». Autrement dit,
on divise le coût de l'installation par sa puissance. C'est une unité de comparaison pratique pour
différencier les installations chères ou bon marché.
Cependant, pour les systèmes photovoltaïques autonomes, il faut tenir compte de la quantité de
batteries qui peut faire varier fortement le prix. En règle générale, les kits photovoltaïques pour site
isolé standards sont proposés avec une puissance des modules plus ou moins égale à la capacité des
batteries (pour une tension de fonctionnement identique). Autrement dit, un kit composé d'un
module de 50 Wc sera accompagné d'une batterie de 50 Ah, un kit 100 Wc possédera 100 Ah, un kit
300 Wc possédera 300 Ah, etc... Dans ce cas, une comparaison par les €/Wc est possible. En
revanche, on ne peut pas s'en servir quand les capacités des batteries sont trop différentes.
Dans le graphique suivant, vous trouverez un ordre de grandeur du prix des systèmes
photovoltaïques autonomes, en fonction de leur taille.
BEN SALAH Boujemaa Cours Energies Renouvelables Partie 1 3GE3
Le diagramme ci-dessous vous permet de visualiser le poids de chaque appareil, lors de l'achat
initial :
Bien que les panneaux solaires aient une durée de vie souvent supérieure à 30 ans, les autres
éléments de l'installation photovoltaïque doivent être changés au bout de quelques années. Ainsi, les
batteries doivent être remplacées tous les 5 à 8 ans, le régulateur et le convertisseur environ tous les
15 ans.
7. Exemples d’applications
Considérons une habitation de montagne située à ayndrahim dont les propriétaires n'y séjournent que pendant
les vacances.
Cette maison n'est habitée que ponctuellement, une semaine courant février, deux semaines début
Charge du 18février au 31 juillet (environ 162 jours) décharge du 1er août au 15 août (15 jours)
Les ampoules sont au nombre de 8, mais elles ne fonctionnent pas toutes autant et en même temps.
On peut cependant dire qu'elles sont utilisées en moyenne 2h chacune en hiver et 1h en été.
L'ordinateur est utilisé 2h par jour et le poste radio 6h. Les besoins en électricité pour une semaine
sont donc les suivants :
Hiver Été
- 8 ampoules x 11 Watts x 2 heures x 7 jours
- 8 ampoules x 11 Watts x 1 heures x 7 jours
- téléphone = 150Wh
- téléphone = 150Wh
- 1 Ordinateur x 300 Watts x 2 heures x 7 jours
- 1 Ordinateur x 300 Watts x 2 heures x 7 jours
- 1 Poste radio x 50 Watts x 6 heures x 7 jours 1 Poste radio x 50 Watts x 6 heures x 7 jours
- 1 réfrigérateur x 320 Wh x 7 jours 1 réfrigérateur x 320 Wh x 7 jours
Le but recherché est de réduire les pertes à moins de 3% de l'énergie produite (maximum conseillé).