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CHAPITRE I : CONCEPTS GENERAUX SUR LE STOCKAGE


DE L’ENERGIE ELECTRIQUE
I.1. Introduction
Le présent chapitre consiste à une brève présentation des concepts généraux sur le
thème du stockage de l’énergie électrique. L'énergie électrique joue un rôle crucial non
seulement dans l’industrie mais aussi dans notre vie quotidienne, mais sa production et sa
consommation peuvent être intermittentes. Le stockage de l'énergie électrique permet de
résoudre ce défi en capturant l'énergie produite pendant les périodes de faible demande et en la
libérant lorsque la demande est plus élevée. Le stockage de l'énergie électrique devient plus que
jamais une nécessité, or l'électricité se stocke difficilement. En effet, la plupart des énergies primaires
(gaz, pétrole ou charbon) se stocke facilement. Le stockage de l’électricité en grande quantité
nécessite en revanche de la convertir au préalable en d’autres formes d’énergies intermédiaires et
stockables (potentielle, cinétique, chimique ou thermique) et de la rétablir à l’utilisation.

Depuis l'invention de la bouteille de Leyde en 1745, de la pile de Volta en 1799 puis


de l'accumulateur de Planté en 1859, nous sommes tentés de croire qu'il y a eu peu de progrès.
Cependant, si nous sommes attentifs aux récentes réalisations et découvertes, on peut observer
une amélioration sensible des performances des dispositifs de stockage de l'électricité, d’où
l’intérêt de ce travail.

Ce chapitre introductif présente une vue d'ensemble des principes fondamentaux du


stockage de l'énergie électrique. Il sera question premièrement d’un bref aperçu sur le stockage
de l’énergie électrique, puis de la classification, en suite de types de systèmes de stockage et
enfin de principe de stockage d’énergie électrique.

I.2. Bref aperçu de stockage de l’énergie électrique


Le stockage de l'énergie électrique est un processus essentiel dans le domaine de
l'énergie, permettant de capturer l'énergie électrique produite pendant les périodes de faible
demande et de la libérer lorsque la demande est plus élevée. Il joue un rôle crucial dans la
transition vers des sources d'énergie plus propres et durables, en offrant une solution aux
problèmes d'intermittence et de fluctuation de la production d'électricité.
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Le stockage de l'énergie électrique présente de nombreux avantages. Tout d'abord, il


améliore la fiabilité du réseau électrique en permettant une meilleure gestion de l'offre et de la
demande. Il permet également d'intégrer plus efficacement les énergies renouvelables, telles que
l'énergie solaire et éolienne, en stockant l'énergie produite pendant les périodes de pic de
production et en la redistribuant lorsque la production est faible. De plus, le stockage de l'énergie
électrique contribue à réduire les émissions de carbone en optimisant l'utilisation des sources
d'énergie propres et en évitant l'utilisation de sources d'énergie plus polluantes pendant les
périodes de pointe.

Le stockage de l’électricité répond à trois grands types de besoins :

 Ceux liés à la production nucléaire, centralisée, massive et peu adaptative. C’est le


cas de la gestion, sur le réseau de transport, de l’énergie électrique produite par les
centrales actuelles, afin d’équilibrer en temps réel la production et les demandes variables
journalière, hebdomadaire, saisonnière et, en plus, dans le futur, de la sécuriser face aux
fluctuations d’une production importante et nécessairement intermittente d’énergie
électrique d’origine renouvelable.
 Ceux liés à de la production autonome décentralisés et de quantité plus modeste.
L’électricité créée, en général par des sources variables (solaire, éolien) dans le cas de
maisons autonomes (non raccordées au réseau) a besoin d’être stockée car souvent il y a
décalage entre les heures de production et les heures de consommation.
 Ceux liés à des applications mobiles (téléphone portable, transports du type vélo à
assistance électrique, automobile électrique ou hybride).
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Le stockage de l’énergie est l’action qui consiste à placer une quantité d’énergie en
un lieu donné pour permettre son utilisation ultérieure. L’opération de stockage d’énergie est
toujours associée à l’opération inverse consistant à récupérer l’énergie stockée (le déstockage).
Le stockage de l’énergie électrique passe le plus souvent par une forme d’énergie intermédiaire
(gravitaire, de compression, chimique, cinétique, thermique…) que l’on accumule, puis
transforme à nouveau en électricité. Seules l’énergie électrostatique avec les condensateurs ou
super-condensateurs et l’énergie électrodynamique avec le stockage magnétique
supraconducteur, font quelque peu exception en stockant des charges électriques statiques ou en
mouvement, ils représentent un stockage direct de l’énergie électrique.

I.3. Classification de stockages


Le stockage de l’énergie électrique peut être classé suivant quatre catégories de
stockages. Par ricochet, chaque classe de stockage possède à son tour des systèmes de stockage
bien spécifiques de l’énergie électrique. Ces différents moyens de stockages sont classés soit :

 Par la nature de l’énergie intermédiaire : elle peut être gravitaire, thermique, de


pression, chimique, électromagnétique, électrostatique. Le Tableau1-1 nous donne les
différentes formes d’énergies intermédiaires.
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Tableau 1-1 : Forme d’énergies intermédiaires de stockages

Energie intermédiaire Systèmes de stockage de l’énergie


électrique
Gravitaire Pompage hydraulique
Thermique Stockage de la chaleur latente ou sensible
avant production électrique
De pression Compression d’air
Chimique Batterie d’accumulation électrochimique
Stockage H2 par l’électrolyse et pile à
combustible
Cinétique Volant d’inertie
Electromagnétique Courant permanent à bobine supraconductrice
Electrostatique Condensateur classique supercondensateur à
l’électrolyse double couche

 Par la quantité de l’énergie stockée : petite ou grande échelle. Le stockage à petite


échelle (de quelques centaines de W à quelques kW) est particulièrement destiné à
répondre à des applications stationnaires (alimentation électrique sans coupure possible,
stockage pour pallier localement l’intermittence d’une source d’énergie renouvelable) ou
des applications mobiles (transports, télécommunication…). Le stockage à grande échelle
(de quelques dizaines de kW à quelques centaines MW) est destiné à un fonctionnement
au niveau du réseau ou de systèmes de production intermittente de «grande puissance» :
éoliens, photovoltaïques, centrales solaires.
 Par la mobilité du moyen de stockage : embarqué ou stationnaire. Le stockage
embarqué est utilisé principalement dans les moyens de transport (automobile, train,
avion ou navire) ou dans les appareils électroniques autonomes (les PC-portables, les
téléphones portables, caméscopes, …). Dans les systèmes stationnaires la quantité
d’énergie stockée est très importante et assure plusieurs fonctions : compensation d’une
insuffisance due à l’intermittence de l’offre, pallier à une déficience dans la fourniture
d’énergie, récupérer et stocker un excédent de fourniture d’énergie.
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 Par la durée du stockage : court ou long terme. La durée représente le temps nécessaire
pour accomplir un cycle de stockage-déstockage.

Cependant, pour ce travail nous n’allons nous atteler beaucoup plus que sur la première classe de
stockage d’énergie à savoir la classification par la nature de l’énergie intermédiaire.

I.4. Types de systèmes de stockages


Pour rappel, les systèmes de stockage de l'énergie électrique sont classés selon
différents critères, tels que la nature de l’énergie intermédiaire, la durée de stockage, la capacité
de stockage, la technologie utilisée et l'application spécifique. Les principaux types de systèmes
de stockage comprennent les batteries, les supercondensateurs, les volants d'inertie, les systèmes
de stockage thermique, les pompes hydrauliques et les systèmes de stockage d'air comprimé.
Chaque type de système présente des caractéristiques spécifiques en termes de capacité de
stockage, d'efficacité, de coût et d'applications appropriées.

Cependant, à ce stade il convient de noter que la majorité de l’opinion scientifique


soutient une classification dualiste de moyens de stockage de l’énergie électrique. On distingue
les moyens de stockage directs et les moyens de stockage indirects. Le condensateur et

l’inductance sont réputés être les seuls moyens de stockage direct de l’électricité . En fait, la
notion de stockage direct est subtile et on pourrait rétorquer que dans ces composants, le
stockage est électrostatique ou électromagnétique… En fait, cela a peu d’importance, car il est
systématiquement nécessaire d’ajouter une ou des interfaces de conversion avec le système
électrique auxquels ils sont associés.()

I.4.1. Les systèmes de stockages directs


Les systèmes directs de stockage de l’énergie électrique utilisables dans les situations
qui nous intéressent ici, sont les supercondensateurs et les inductances supraconductrices (SMES
: Superconductor Magnetic Energy Storage). Les premiers sont des condensateurs à très haute
énergie volumique ou massique (10 Wh/kg et jusqu’à plus de 50 Wh/kg avec les toutes dernières
technologies –JEOL-), les capacités en puissance sont très élevées (qq kW/kg soit des constantes
de temps de l’ordre de la centaine de secondes).

Leurs performances les destinent plutôt aux applications embarquées. Quant aux
SMES, il s’agit de bobines, sans circuit ferromagnétique, à conducteurs supraconducteurs
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fonctionnant à des températures cryogéniques, en général l’hélium liquide (4,2 K ou moins) pour
les supra basse température (alliages NbTi ou Nb3Sn) ou l’azote liquide (15 à 30 K pour avoir
des champs critiques élevés)) pour les supra « haute température » (au Bismuth : BSCCO ou à
l’Yttrium : YBaCuO). La bobine se présente comme une source de courant continu, celui-ci varie
en fonction de l’état de charge et doit être converti pour être exploitable sous forme de tension
continue ou alternative. Comme les supercondensateurs, les SMES sont bien adaptés aux faibles
constantes de temps et sont fortement dimensionnés en puissance. ()

I.4.1. Les systèmes de stockages indirects


Les autres moyens de stockage de l’énergie électrique en dehors de ceux cités ci-
haut sont considérés comme de moyens de stockage indirecte parce que pour la stocker ils
doivent au préalable à la mettre sous une autre forme d’énergie pour la conserver. Ces moyens de
stockages sont nombreux et nous pouvons citer :

I. Les accumulateurs électrochimiques.

Lorsqu’on parle de stockage d’électricité, on pense immédiatement aux « batteries »


électrochimiques qui constituent ainsi les références en la matière. Les technologies et variantes
sont nombreuses (Plomb-Acide, Nickel-Cadmium, Nickel-Métal Hydrures, Lithium, Sodium-
Soufre, Zinc-Air, etc…) et leurs principales qualités sont l’énergie massique (Lithium jusqu’à
150 Wh/kg et 2000 W/kg) et la maturité technologique, du moins pour des capacités encore
limitées à quelques kWh.

Principe de fonctionnement des batteries

Les batteries électrochimiques sont conçues par empilement de disques composés de


différents types d’éléments chimiques. Il existe ainsi des batteries plomb-acide, nickel-cadmium,
nickel-hydrure métallique, lithium-ion, lithium-polymère, lithium-air, sodium-soufre, chlorure de
sodium (zebra). L’empilement est ensuite relié à un système d’électronique de puissance qui, lors
de la décharge, convertit le courant continu des batteries en courant alternatif à la tension, la
fréquence et la puissance voulues. Ce système est aussi utilisé dans le sens inverse pour
recharger les batteries. Le tableau 1-2 nous donne les différentes technologies de batteries
électrochimiques
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Tableau1-2 comparatif des différentes technologies de batteries électrochimiques (source :


Avem)

Pb Ni-Ca Ni-Mh Ni-Zn Zb LMT Li-ion Li-Po LiFePO4 Li-air

Wh /Kg 40 60 90 80 120 110 150 190 110 1000

Durée de 500 2000 1500 nc nc 1800 1000 2000 2000 nc


vie (cycle)

Avantages et inconvénients des batteries

Dans les systèmes de stockage par batteries électrochimiques, les assemblages de


batteries sont conçus pour fournir la puissance et la capacité en fonction des usages (par exemple
stabilisation des réseaux, alimentation de secours). La capacité de stockage de puissance et
d’énergie varie en fonction des technologies. Les principaux avantages des batteries sont leur
flexibilité de dimensionnement et leur réactivité. Les batteries électrochimiques sont souvent
destinées à des applications portables. De puissance relativement faible, elles présentent
néanmoins une grande capacité de stockage pour des durées de décharge élevées (jusqu'à
plusieurs heures) avec un taux de rendement de 70 à 80%.

Leur inconvénient majeur réside dans leur relativement faible durée de vie en
cyclage de grande amplitude (qq 100 à qq 1000). Souvent, elles sont destinées à des applications
embarquées ou portables mais également pour des fonctions de secours en situation couplée au
réseau, avec des valeurs d’énergie stockée relativement faibles (quelques Wh à quelques 10
kWh). Cependant, les technologies plomb, NiCd et NaS ont été utilisées dans plusieurs projets de
stockage à grande échelle.

Description et modèle mathématique

En raison de la diversité des batteries, il nous sera difficile de parler de la


description et du modèle de chacune, nous nous proposons alors de prendre les batteries à
circulation qui nous serviront d’illustrations pour la description et le modèle mathématique.

Les batteries à circulation (appelées batteries « redox-flow ») se composent de deux


électrolytes liquides contenant des ions métalliques, séparés par une membrane échangeuse de
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protons, circulant à travers des électrodes. L’échange de charges permet de produire ou


d’absorber l’électricité.

Les couples d’ions métalliques zinc/brome, polybromure/polysulfure de sodium et


vanadium/vanadium sont les plus étudiés aujourd’hui. La puissance produite ou absorbée est
dépendante du dimensionnement de la membrane d’échange et des électrodes, tandis que
l’énergie stockée est dépendante du volume des électrolytes. Les systèmes disponibles
aujourd’hui ont des puissances de l’ordre de 10 à 500 kW et des énergies stockées de l’ordre de
100 à 5000 kWh (entre 3 et 10 heures à pleine puissance).

II. Les accumulateurs à volants d’inertie

Les accumulateurs à volant d’inertie (FES : Flywheel Energy Storage) comprennent


un volant d’inertie massif ou composite (plus rapide, énergie massique supérieure) associé à un
moteur-générateur et à des paliers spéciaux (souvent magnétiques), le tout dans une enceinte de
confinement sous très basse pression afin de minimiser les pertes d’autodécharge. Les volants
d’inertie permettent de stocker temporairement l’énergie sous forme de rotation mécanique.

Principe de fonctionnement

Un volant d’inertie est constitué d’une masse (anneau ou tube) en fibre de carbone
entraînée par un moteur électrique. L’apport d’énergie électrique permet de faire tourner la masse
à des vitesses très élevées (entre 8000 et 16000 tour/min) en quelques minutes. Une fois lancée,
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la masse continue à tourner, même si plus aucun courant ne l’alimente. L’électricité est donc
stockée dans le volant d’inertie sous forme d’énergie cinétique. Elle pourra être restituée en
utilisant un moteur comme génératrice électrique, entraînant la baisse progressive de la vitesse de
rotation du volant d’inertie.

Avantages et inconvénients

Les systèmes de stockage par volant d’inertie ont une très forte réactivité et une
grande longévité. En effet, ce système peut absorber de très fortes variations de puissance sur de
très grands nombres de cycles. Cependant, les volants d’inertie subissent des pertes de charge en
raison de phénomènes d’autodécharge et ne permettent pas d’obtenir une durée d’autonomie
importante. Ces systèmes sont donc adaptés pour des applications de régulation, d’optimisation
énergétique d’un système et d’amélioration de qualité (microcoupures par exemple). Utilisés
pour ces applications, les volants d’inerties ont de très bons rendements de cycles charge-
décharge (80 à 85 % pour le Voss - Volant de stockage solaire - développé par la société française
Energiestro par exemple).

Description et modèle mathématique

La figure montre un exemple d’architecture (Ber_03) ainsi qu’un exemple de


réalisation commercialisée.
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On peut ainsi atteindre des taux d’autodécharge de quelques % par heure. Ils offrent une très
grande capacité au cyclage (qq 10 000 à qq 100 000 cycles) déterminée par un dimensionnement
en fatigue (Ker_02). De façon simpliste, le volant est dimensionné en énergie et le moteur-
générateur en puissance, énergie et puissance sont ainsi facilement découplables. On considère
habituellement que les accumulateurs inertiels se rangent, aux côtés des supercondensateurs et
des SMES, dans la catégorie des systèmes à faible constante de temps, c’est d’ailleurs dans ce
domaine qu’ils ont trouvé leurs premières applications commerciales (UPS Piller et Caterpillar),
mais ils peuvent également permettre de réaliser des systèmes plus lents (constante de temps de
l’ordre de l’heure) et étendre leur champ d’application (Beacon Power).

III. Les systèmes électrolyseur-hydrogène-pile à combustible (ou à PAC réversible)

Principe de fonctionnement

Les systèmes de stockage d’énergie grâce à l’hydrogène utilisent un électrolyseur


intermittent. Pendant les périodes de faible consommation d’électricité, l’électrolyseur utilise de
l’électricité pour décomposer de l’eau en oxygène et en hydrogène. Cet hydrogène est ensuite
comprimé, liquéfié ou stocké sous forme d’hydrure métallique. Ensuite, il existe trois moyens
différents pour réinjecter de l’électricité sur le réseau à partir de l’hydrogène stocké :

 Le premier consiste à alimenter une pile à combustible dans une installation fixe ou
mobile (véhicule) ;
 Le deuxième consiste à synthétiser du gaz naturel selon le procédé de la méthanation. Ce
gaz peut certes être injecté directement dans le réseau de gaz existant mais surtout être
utilisé pour alimenter une centrale à gaz « classique », produisant de l’électricité ;
 Le troisième consiste à utiliser l’hydrogène directement dans une centrale à gaz
spécialement conçue à cet effet, afin de fabriquer de l’électricité.

Avantages et inconvénients

L’intérêt des stockages d’énergie grâce à l’hydrogène réside :

 Dans leur grande flexibilité d’usage du vecteur d’hydrogène, qui a pour particularité
d’être facilement stocké et transporté, que ce soit sous forme liquide ou gazeuse ;
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 Et dans le découplage énergie-puissance : en effet, la capacité de puissance en absorption


ou en production est dimensionnée par l’électrolyseur ou la pile à combustible. La
capacité en énergie est dimensionnée par la taille des réservoirs et peut aller de plusieurs
heures à plusieurs jours en fonction de l’application du système (secours, décalage de
consommation).

Les systèmes électrolyseurs-hydrogène-pile à combustible (ou à PAC réversible),


outre un coût d’investissement encore prohibitif, leur rendement global est très faible (moins de
50%) et leur durée de vie insuffisante dans le contexte des applications couplées au réseau
électrique. La production d’hydrogène pourrait être avantageuse en présence de réseaux
d’hydrogène, elle permettrait de convertir des surplus d’électricité et de les injecter dans ces
réseaux pour une utilisation directe (transports par exemple).

Description et modèle mathématique


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Pendant leur utilisation, les électrolyseurs et les piles à combustible dégagent de la


chaleur (entre 20 et 50 % de l’énergie du système selon la technologie), dont la valorisation
améliore la rentabilité économique du système. À l'heure actuelle, plusieurs projets portent sur
des systèmes de stockage d'hydrogène de grande capacité (réservoirs de stockage tampon ou
réservoirs souterrains) entre sources d'énergies intermittentes et réseaux électriques.

IV. Les systèmes hydrauliques gravitaires centrales de pompage-turbinage

Technologie actuellement largement dominante dans les grandes puissances , Les


stations de Transfert d’Energie par Pompage (STEP) ont un très bon rendement global (rapport
de 70 à 80 % entre l’électricité produite et l’électricité consommée) Elles sont aujourd’hui les
solutions majoritairement mises en œuvre (99 % des capacités monde, soit 120 GW ; en France 5
GW).

Principe de fonctionnement

Le principe de fonctionnement d’une STEP est simple. Elle est composée de deux
retenues d’eau à des hauteurs différentes reliées par un système de canalisations. En aval, un
système de turbinage et de pompage permet de générer ou de stocker de l’électricité en fonction
de l’équilibre offre demande et des demandes du réseau en services systèmes (notamment la
régulation de fréquence).
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Les STEP peuvent également être installées en façade maritime, avec la mer comme
retenue inférieure et une retenue amont au sommet d’une falaise ou constituée par une digue. Il
existe aujourd’hui une STEP marine à Okinawa au Japon et, en France, EDF SEI a des projets à
La Réunion, la Guadeloupe et en Martinique.

Avantages et inconvénients

Les rendements sur cycle sont compris entre 65 et 80%. La contrainte majeure est
liée à la nécessité de sites au relief adapté. Notons que 100 m3 d’eau stockés en haut d’un
immeuble de 20 m ne représenteraient « que » 20 MJ ou 5,5 kWh . Le point majeur pénalisant
pour les STEP est le besoin de sites compatibles qui freine leur acceptabilité environnementale et
sociétale.

V. Le stockage d’air comprimé en caverne (CAES Compressed Air Energy Storage)

Les stockages d’Energie par Air Comprimé (CAES) sont en fort développement.
Leur efficacité énergétique est assez faible (40 % environ).

Principe de fonctionnement

Leur fonctionnement consiste, en utilisant l’électricité disponible à bas coût en


période de faible consommation, à stocker de l’air dans des cavités souterraines (ancienne mine
de sel ou caverne de stockage de gaz naturel) grâce à un compresseur, et au moment de la pointe
de consommation, à libérer cet air comprimé pour faire tourner des turbines qui produisent ainsi
de l’électricité. La définition du rendement est ici particulière car on brûle du gaz naturel pour
réchauffer l’air dans une chambre de combustion avant de le détendre dans la turbine. Pour
restituer 1 kWh au réseau, il faut utiliser 0,75 kWh d’électricité durant la phase de pompage et
brûler 1,22 kWh de gaz naturel durant le déstockage (ECR_03).

Avantages et inconvénients

Il représente une technologie déjà relativement mature avec plusieurs réalisations de


grande puissance. La construction de systèmes CAES nécessite de disposer d’une géologie
favorable permettant de disposer de grandes cavités (anciennes mines de sel par exemple).
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Les deux problèmes que pose leur développement sont :

 L’échauffement du gaz lors de la compression. Des systèmes de stockage thermique sont


en cours de développement afin de récupérer la chaleur (stockage adiabatique)
 Le nombre de sites disponibles (cavernes, anciennes mines) pour lesquels de bonnes
performances d’étanchéité sont nécessaires, en compétition avec les stockages de gaz
naturels déjà exploité.

VI. Le stockage de chaleur haute température avec turbine


Ce système à l’état de projet qui n’a pas encore fait l’objet de réalisation, mais qui
mérite que l’on s’y attarde [ECR_03]. Des réfractaires sont chauffés par des résistances (avec un
excellent rendement !) lors du stockage. Pour récupérer l’énergie accumulée, l’air chaud est
injecté dans une turbine à cycles combinés et l’on peut espérer des rendements de l’ordre de
60%. La réalisation de ces réservoirs de chaleur n’est pas liée à des contraintes géologiques et les
pertes d’autodécharge sont relativement faibles surtout si le système est de grandes dimensions.
Les coûts d’investissements envisagés sont parmi les plus bas.
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Tableau 1-3 : Bilan simplifié des caractéristiques des moyens de stockage plutôt exploitables à petite

échelle [ECR_03], [HEM_03], [ENI_04]


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I.5. Principes
Le stockage de l'énergie électrique est un processus essentiel dans le domaine de
l'énergie, car il permet de stocker l'électricité produite pour une utilisation ultérieure. Ce principe
joue un rôle crucial dans la gestion de l'offre et de la demande d'électricité, en permettant de
lisser les variations de la production et de répondre aux besoins lors des pics de consommation.
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Le stockage de l'énergie électrique repose sur différentes technologies et principes,


chacun avec ses propres avantages et limitations. Voici quelques-uns des principes généraux
couramment utilisés :

Principe de conversion d’énergique

1. Stockage électrochimique : Ce principe est utilisé dans les batteries, qui convertissent
l'énergie électrique en énergie chimique lors de la charge et reviennent à l'état électrique lors de
la décharge. Les batteries peuvent être rechargeables, ce qui signifie qu'elles peuvent être
utilisées plusieurs fois, ou non rechargeables (piles jetables). Les batteries au plomb-acide, les
batteries au lithium-ion et les batteries à flux sont quelques exemples de technologies de
stockage électrochimique utilisées dans diverses applications.

2. Stockage électromécanique : Ce principe consiste à stocker l'énergie électrique sous forme


mécanique, généralement sous forme de mouvement ou de pression. Les volants d'inertie, par
exemple, stockent de l'énergie cinétique en faisant tourner un rotor à grande vitesse. Cette
énergie peut être récupérée plus tard en inversant le processus de rotation. Les accumulateurs à
air comprimé fonctionnent en stockant l'air comprimé dans un réservoir pour ensuite le libérer et
l'utiliser pour alimenter une turbine ou un moteur.

3. Stockage électrostatique : Ce principe exploite le champ électrique pour stocker l'énergie


électrique. Les condensateurs sont des dispositifs couramment utilisés pour le stockage
électrostatique. Ils sont constitués de deux plaques conductrices séparées par un isolant (appelé
diélectrique). Lorsque l'électricité est appliquée, les charges s'accumulent sur les plaques, créant
un potentiel électrique qui peut être utilisé plus tard.

4. Stockage électromagnétique : Ce principe utilise l'induction électromagnétique pour stocker


l'énergie électrique. Les supercondensateurs sont un exemple de dispositifs de stockage
électromagnétique. Ils utilisent des matériaux supraconducteurs pour stocker l'énergie électrique
sous forme de courant électrique circulant dans une boucle. Les supercondensateurs ont une
densité d'énergie plus élevée que les condensateurs traditionnels, mais une capacité inférieure
aux batteries.
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La densité énergétique

La densité énergétique fait référence à la quantité d'énergie stockée par unité de


volume ou de masse dans un système de stockage d'énergie. Elle est utilisée pour évaluer
l'efficacité et la capacité d'un dispositif de stockage à stocker une grande quantité d'énergie dans
un espace restreint.

Une densité énergétique élevée est souhaitable car elle permet de stocker plus
d'énergie dans un volume ou une masse donnée, ce qui est crucial pour les applications où
l'espace est limité. Par exemple, dans le domaine des véhicules électriques, une batterie avec une
densité énergétique élevée permettrait d'augmenter l'autonomie du véhicule sans augmenter
considérablement la taille ou le poids de la batterie. Cependant, il est important de noter que la
densité énergétique ne doit pas être considérée isolément. D'autres facteurs tels que la sécurité, la
durée de vie, le coût et l'efficacité globale du système doivent également être pris en compte lors
du choix d'une solution de stockage d'énergie.

Les avancées technologiques continuent d'explorer des matériaux et des systèmes de


stockage plus performants offrant une densité énergétique toujours plus élevée. Cela permettra de
répondre aux besoins croissants en stockage d'énergie dans divers domaines tels que les énergies
renouvelables, les transports électriques et les réseaux électriques intelligents.

La gestion des systèmes de stockage d'énergie électrique

Elle joue un rôle crucial dans leur utilisation efficace et fiable. Elle englobe un
ensemble de techniques et de stratégies visant à optimiser les performances, la durée de vie et la
sécurité des systèmes de stockage. Voici quelques aspects importants de la gestion des systèmes
de stockage d'énergie électrique :

1. Gestion de charge et décharge : La gestion de la charge et de la décharge consiste à contrôler


le flux d'énergie entrant et sortant du système de stockage. Cela implique de surveiller les
niveaux de charge, d'équilibrer les cellules ou les modules de stockage, et d'optimiser les profils
de charge et de décharge en fonction des besoins de l'application.

2. Contrôle de la puissance : Le contrôle de la puissance implique la régulation de la puissance


électrique fournie par le système de stockage. Cela peut inclure des stratégies de régulation de la
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puissance de sortie, de limitation de la puissance maximale, de gestion des pics de demande et de


réponse aux fluctuations du réseau électrique.

3. Gestion thermique : Les systèmes de stockage d'énergie électrique génèrent de la chaleur


pendant leur fonctionnement, ce qui peut affecter leur performance et leur durée de vie. La
gestion thermique implique le contrôle de la température à l'intérieur du système de stockage en
utilisant des techniques telles que le refroidissement actif ou passif, la surveillance de la
température et la mise en œuvre de stratégies de refroidissement appropriées.

4. Surveillance et diagnostic : La surveillance et le diagnostic sont essentiels pour détecter les


anomalies, les dégradations ou les pannes potentielles dans les systèmes de stockage d'énergie
électrique. Cela peut être réalisé en utilisant des capteurs, des systèmes de gestion de la santé de
la batterie (BMS) et des algorithmes d'analyse de données pour surveiller les paramètres clés tels
que la tension, le courant, la température et la capacité de stockage.

5. Optimisation de la durée de vie : La gestion des systèmes de stockage d'énergie électrique


vise à maximiser leur durée de vie en appliquant des stratégies de charge et de décharge
appropriées, en évitant les conditions de fonctionnement extrêmes et en mettant en œuvre des
techniques de gestion de la santé de la batterie pour minimiser la dégradation.

Ces principes de stockage de l'énergie électrique sont utilisés dans une variété
d'applications, allant des systèmes de stockage d'énergie à grande échelle pour les réseaux
électriques aux batteries rechargeables dans les appareils électroniques portables. Ils permettent
de lisser les fluctuations de l'offre et de la demande d'électricité, de maximiser l'utilisation des
énergies renouvelables intermittentes et de fournir une alimentation de secours en cas de coupure
électrique. Il convient de noter que le stockage de l'énergie électrique présente encore des défis
importants, notamment en ce qui concerne le coût, l'efficacité et la durabilité des différentes
technologies. Cependant, des progrès continus sont réalisés dans ce domaine, avec le
développement de nouvelles technologies de stockage prometteuses qui pourraient révolutionner
la façon dont nous stockons et utilisons l'énergie électrique à l'avenir.
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I.6. Conclusion partielle


En définitive, ce chapitre a porté sur les concepts généraux du stockage de l'énergie
électrique, nous avons eu un aperçu général sur le stockage, puis avons examiné la classification
des moyens de stockage tels que les stockages par la nature de l’énergie intermédiaire, etc. Nous
avons également exploré les types de systèmes de stockage couramment utilisés, tels que les
batteries, les supercondensateurs et les accumulateurs à volant. De plus, nous avons abordé les
principes de stockage, tels que la conversion d'énergie, la densité énergétique et la gestion des
systèmes. Ce premier chapitre nous a fourni une base solide pour comprendre les concepts clés
du stockage de l'énergie électrique, ce qui est essentiel pour les chapitres à venir qui aborderont
les applications spécifiques de cette technologie cruciale.

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