Vous êtes sur la page 1sur 21

Chapitre 05

Sources d’énergie
autonomes avec
systèmes de stockage
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Chapitre 01

SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC


SYSTEMES DE STOCKAGE

1.1. Introduction

L’énergie n’a d’intérêt que si on peut l’utiliser. Pour cela, il faut des dispositifs permettant de
transformer, avec le meilleur rendement possible, l’énergie primaire en une forme directement
utilisable par le consommateur. La notion de vecteur énergétique, permettant transporter de l’énergie
sur de grandes distances, s’est imposée avec l’électricité. Cette dernière est toutefois volatile et ne
doit être produite que lorsque l’on a besoin, car on ne sait pas la stocker en grande quantité. Le
stockage de l’énergie est actuellement un point faible qui oblige à surdimensionné certains moyens
de production.

1.2. Définition de système de stockage

Le stockage de l’énergie électrique consiste à convertir l’énergie électrique à partir d’un réseau
d’alimentation en une autre forme d’énergie plus facilement stockable. Le processus inverse (le
déstockage), permet de transformer l’énergie stockée en électricité. L’opération stockage/ déstockage
forme « un cycle ». L’énergie peut être stockée sous diverses formes d'énergie, telles que l'énergie
mécanique, l'énergie thermique, l'énergie électrochimique, l'énergie électrostatique, etc.

1.3. Les principales applications du stockage d’énergie

On distingue deux grands types d’applications pour l’électricité, fixes (stationnaires) ou


embarquées. Le stockage de chaleur concerne presque exclusivement des installations fixes.
Dans le cas des applications stationnaires, le stockage d’énergie peut avoir les fonctions suivantes :

p.1
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

 Fourniture d’énergie : il compose alors une insuffisance due à l’intermittence de l’offre ou


un pic de demande, ou un déphasage entre la production et la consommation d’énergie.
 Secours : il pallie à une déficience ou un accident de la fourniture d’énergie.
 Récupération : le système récupère et stocke un excédent de fourniture d’énergie.
Les applications stationnaires peuvent nécessiter des énergies disponibles et des puissances
instantanées très importantes. Leur taille n’est pas limitée, les impératifs économiques et
environnementaux sont prépondérants dans leur conception
Dans le cas des systèmes mobiles, le stockage, essentiellement électrique, est embarqué à bord
d’un moyen de transport (automobile, avion, train ou navire) ou d’un appareil électronique
autonome :
 Propulsion : batteries de véhicules électriques.
 Fonctionnement en mode hybride : le stockage permet une motorisation électrique
commentaire de la motorisation thermique, optimisation des performances de l’ensemble.
 Auxiliaire : le stockage alimente en énergie des installations auxiliaire (démarrage,
électricité, chauffage, … etc.)
 Fournir d’énergie sur équipement portable : alimentation des installations portables,
généralement de faible puissance, des équipements électroniques : ordinateur, téléphone, etc.
Les puissances et énergie requises sont généralement beaucoup plus faibles que dans les
applications stationnaires mais, e plus des critères économiques et environnementaux, on
prend très bien que la taille et le poids doivent être limités, et donc les systèmes beaucoup plus
concentrés.

1.4. Les caractéristiques des systèmes de stockage

Les caractéristiques communes souhaitables des systèmes de stockage sont les suivantes :
Efficacité de cycle élevée : l'efficacité de cycle d'un élément EES est définie comme le
rapport de la quantité d'énergie produite pendant la décharge à la quantité d'énergie fournie
pendant la charge. Un rendement de cycle élevé proche de 100 % implique que moins
d'énergie est perdu pendant le cycle de charge et de décharge ;
Longue durée de vie : la durée de vie est le nombre maximal de charges et de décharges
cycles qu'un élément EES peut effectuer avant que sa capacité ne tombe en dessous d'un
certain pourcentage. Une fois le cycle de vie terminé, les éléments EES doivent être
remplacés ;

p.2
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Faible taux d'autodécharge : l'autodécharge ou la fuite est une mesure de la vitesse qu'un
élément EES perde son énergie même s'il n'y a pas de courant consommé par une charge. Pour
un stockage d'énergie à long terme, les éléments EES à faible autodécharge sont préférés ;
Densité d'énergie et de puissance élevée : la densité d'énergie correspond au stockage
d'énergie maximal par volume ou poids. La densité de puissance est la puissance nominale
maximale par volume ou poids. Pour les applications automobiles ou portables où le volume
et le poids sont les contraintes critiques, les densités d'énergie et de puissance élevées sont
importantes ;
Faible coût d’investissement : afin de répondre aux besoins en énergie et en puissance avec
une contrainte de capital, un élément du SEE à faible coût par unité d'énergie et par unité la
puissance est privilégiée.

1.5. Les formes de stockage de l'énergie

Le stockage de l’énergie électrique n’est pas possible directement, il faut transformer l’énergie
électrique en une énergie potentielle différente (mécanique, électrochimique….), elle- même
stockable, puis disposer d’une seconde transformation pour la ramener à sa forme primitive. Le cas
de la chaleur est différent puisque celle-ci peut être stockée directement via un matériau ou être
transformée en potentiel chimique ou de sorption par exemple.
Les transformations technologiquement disponibles sont très nombreuses. Quelques exemples
de stockage d’électricité sont présentés ci-dessous :
• L'énergie potentielle associée à la gravité terrestre lorsqu'une masse est déplacée d'une
altitude à une autre (par exemple, l'eau dans une installation de pompage-turbinage) ;
• L'énergie cinétique d'un système mécanique en rotation (volants) ;
• La pression d'un fluide compressible (air comprimé) ;
• Liaisons covalentes de molécules données (électrochimiques) ;
• Variables d'état électrique ou magnétique (champ électrique, champ magnétique, capacités,
inductances supraconductrices).

1.6. Différents types de stockage d’énergie


1.6.1. Les condensateurs
Un condensateur est un composant électronique capable de stocker de l'énergie sous la forme
d'un champ électrostatique, entre deux armatures métalliques séparées par un isolant
(diélectrique). Il s'agit d'un composant passif, qui dans la plus simple de ses formes est constitué

p.3
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

de deux surfaces conductrices d'électricité armatures mises face à face et séparées par un
isolant diélectrique.

Le stockage par condensateurs est utilisé principalement en électronique, c’est-à-dire en basse


tension et en faible énergie, dans les alimentations à tension continue (redressement).

Accessoirement, le stockage par condensateurs peut être utilisé comme source de puissance
impulsionnelle. Sa limitation est la durée de vie réduite des condensateurs, qui supportent mal un trop
grand nombre de cycles de charge/décharge

𝐶 = (𝜀0 𝜀𝑟 𝐴)⁄𝑑 (1.1)

Figure 1.1. Symbole schématique du condensateur.

Avec :

𝐶 : Capacité.

𝜀0 𝜀𝑟 : Constante diélectrique.

𝐴 : Surface d’interaction (électrode/électrolyte).

𝑑 : Épaisseur diélectrique.

a. La charge :

Un générateur applique une tension, il fait déplacer les électrons du circuit vers l'armature B du
condensateur (sens inverse du courant électrique). Ces électrons ne peuvent traverser l'isolant et
s'accumulent sur l'armature B qui se charge négativement. Simultanément, des électrons quittent
l'armature A qui se charge positivement.

p.4
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Figure 1.2. Charge du condensateur.

b. La décharge :

Le générateur est remplacé par un fil. Les électrons accumulés sur l'armature B se déplacent, a
extérieur du condensateur, de l'armature B vers l'armature A. La valeur absolue de ces charges Q est
proportionnelle à la valeur absolue de la tension UAB. Le condensateur est caractérisé par le
coefficient de proportionnalité entre charge et tension appelé capacité électrique C et
exprimée en farads (F).

Figure 1.3. Décharge du condensateur

1.6.2. Batteries

Les accumulateurs électrochimiques de type batteries permettent de stocker des énergies


électriques importantes (de quelque Wh à 1MWh selon leur taille) sur des durées de quelques minutes

p.5
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

à quelques mois. Ce sont des systèmes fermés capables d’effectuer à la demande, la conversion
réciproque de l’énergie chimique en énergie électrique. Cette conversion est effectuée avec un
rendement énergétique, variable selon les conditions pouvant atteindre normalement, et parfois
dépasser 80 %. (Le reste de l’énergie est transformé en chaleur transférée au milieu intérieur). Les
accumulateurs sont habituellement fabriqués en assemblant en série une batterie d’élément identique.

Une batterie est constituée d’un assemblage d’accumulateurs électrochimiques en série et/ou
en parallèle. Chaque accumulateur est composé de deux électrodes, l'une positive et l'autre négative
séparée par un électrolyte (Figure 5.1). L’accumulateur est un générateur électrochimique susceptible
de fournir une énergie électrique à partir d’une énergie stockée chimiquement.

Figure 1.4. Principe d'un accumulateur électrochimique.

Cette conversion d’énergie est réversible pour un accumulateur, contrairement


à une pile permettent de stocker de l’énergie lorsqu’on les charge, et on peut récupérer celle-ci sous
forme de courant électrique lorsqu’ils se déchargent. Chaque élément de batterie comporte une
électrode positive et une négative de compositions chimiques différentes qui définissent le couple
redox caractéristique du type de batterie, par exemple Ni-Cd (nickel cadmium) qui est utilisé dans
plusieurs projets de stockage à grande échelle ou la technologie sodium-soufre (NaS) à haute
température (300 °C) , initialement développée pour le secteur des transport, revient en force depuis
la fin des années 1990 dans quelques installations de quelque MWh et quelques MW . La batterie
peut être aussi caractérisée par l’espèce active, par exemple Li-ion (lithium-ion). Le couple rédox
définit le potentiel de la batterie. Les électrodes sont immergées dans un liquide conducteur,
l’électrolyte, parfois gélifié en polymère solide. L’électrolyte peut être aqueux, acide ou organique

p.6
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Le cas accumulateurs plomb-sulfurique :

La massive active négative contient un couple Redox :

𝑃𝑏 + 𝐻𝑆𝑂4−1 → 𝑃𝑏𝑆𝑂4 + 𝐻 + + 2𝑒 − 𝐸 0 = −0,36 𝑉

De même, la masse positive contient un autre couple Redox :

𝑃𝑏𝑂2 + 𝐻𝑆4−1 + 2𝐻 + → 2𝑃𝑏𝑆𝑂4 + 2𝐻2 𝑂 𝐸 0 = +1,69 𝑉

Réaction globale

𝑃𝑏𝑂2 + 𝑃𝑏 + 2𝐻𝑆4−1 + 2𝐻 + → 2𝑃𝑏𝑆𝑂4 + 2𝐻2 𝑂 𝐸 0 = −2,05 𝑉

1.6.3. Super-condensateurs

Les super-condensateurs sont des dispositifs électrochimiques de stockage de l’énergie de


forte puissance spécifique. Leur invention remonte à la fin des années 1950. Ils sont capables de
délivrer une forte puissance pendant un temps très court mais ne stocke pas une grande quantité
d’énergie. L’absence de la modification chimique des électrodes permet aussi une grande cyclablilité.

Les procédés de fabrication des supra-condensateurs sont en pleine évolution pour améliorer leurs
performances en termes de densité d’énergie et de puissance.

La constitution d’un super-condensateur est semblable à celle d’une batterie ou condensateur


électrolytique. On identifie deux électrodes avec séparateur intercalé, le tout étant imprégné par un
électrolyte. Le schéma de principe correspondant est donné sur la Figure 5.5.

Figure 1.5. Stockage par super-condensateur.

p.7
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Le principe de fonctionnement est basé sur le stockage de l’énergie par distribution des ions
provenant de l’électrolyte au voisinage de la surface des deux électrodes chargées, l’interface faisant
office de couche diélectrique. Le stockage d’énergie est donc électrostatique et non pas faradique
comme dans les batteries, puisqu’il n’y a de réaction électrochimique.

Chaque électrode se compose d’un matériau conducteur électronique déposé sur une feuille
métallique qui sert de collecteur de courant. Le matériau des électrodes est de nature poreuse,
généralement à base de charbon actif, permettant de disposer d’une surface active considérablement
plus élevée que les conducteurs traditionnels, et donc d’obtenir des valeurs très élevées de capacités
(1000 à 5000 F).

L’assemblage en série des supraconducteurs permet d’atteindre une tension et courant de


sortie élevés. De plus, la conductivité des matériaux utilisés conduite à une très faible résistance série
interne ce qui permet d’échanger des puissances instantanées importantes enfin le nombre de cycles
de charge/décharge possible est très important.

On distingue deux types de super-condensateurs. Les super-condensateurs de type


électrostatique dont le fonctionnement est essentiellement basé sur celui de double couche
électrochimique, et les super-condensateurs.

Tableau 1.1. Comparaison des trois systèmes de stockage de l’énergie (condensateur, batterie,
supercapacité).

Condensateurs Supercondensateurs Batteries

classiques

Energie spécifique < 𝟎, 𝟏 1 à 10 10 à 150

(Wh/kg)

Puissance < 𝟏𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 < 𝟏𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 < 𝟏𝟎𝟎𝟎

Spécifique (W/kg)

p.8
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Durée de vie > 𝟓𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 > 𝟓𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 1000

(Cycles)

Durée de la charge 𝟏𝟎−𝟔 à 𝟏𝟎−𝟑 1à 30 s 1à5h


nominale
secondes

Durée de la décharge 𝟏𝟎−𝟔 à 𝟏𝟎−𝟑 1à 30 s 0,3 à 3 h


nominale
secondes

Rendement > 𝟗𝟓 % 85 à 98 % 70 à 85 %

Charge /décharge

1.6.4. Stockage par air comprimé (Compressed Air Energy Storage)

Grâce à un compresseur, alimenté pendant les heures creuses de demande d’électricité, de l’air
comprimé est produit puis stocké dans une cavité sous-terraine. Lors des périodes de pointe, l’air
comprimé passe dans une chambre de combustion où il est réchauffé grâce à l’apport de gaz naturel
avant d’être détendu dans une turbine. Le rendement sera médiocre, car la compression s'accompagne
d'un échauffement du gaz, sauf à récupérer la chaleur produite (cogénération air comprimé + chaleur).
Une des améliorations en cours d’étude, le CAES adiabatique, vise à stocker la chaleur produite lors

p.9
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

de la compression de l’air pour la restituer lors de la détente du gaz, ce qui permet l’utilisation de
turbines à air pour régénérer de l’électricité sans aucune émission directe.

Lors de la phase de compression, la chaleur produite par compression de l’air est récupérée
en vue d’améliorer le rendement de l’installation.

Figure 1.6. Stockage par air comprimé.

1.6.5. Volants d’inertie

Un volant d’inertie est couplé mécaniquement à un convertisseur électromagnétique qui


permet la conversion réversible d’énergie électrique en énergie mécanique.

Les volants d’inertie sont des systèmes rotatifs permettent de stocker l’électricité sous forme
d’énergie cinétique grâce à un volant cylindrique tournant à grande vitesse. L’énergie emmagasinée
est proportionnelle au moment d’inertie du volant, qui dépend de sa forme et de sa masse, et au carré
de la vitesse de rotation.

Tant qu’il tourne, une importante force centrifuge se produit sur le matériau constitutif et la
quantité d’énergie emmagasinée dépend alors de la capacité du matériau à résister à cette force. On
démontre que les matériaux les plus adéquats doivent être à la fois légers et résistants, tels que les
fibres de carbone, car ils permettent des vitesses plus élevées, celle-ci intervenant au carré.

Dans un dispositif de stockage inertiel, le volant d’inertie n’est en général pas la seule masse tournante
du dispositif mais il représente l’élément prépondérant d’accumulation d’énergie cinétique du
système. C’est pourquoi nous nous intéressons d’abord à son dimensionnement.

p.10
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Figure 1.7. Stockage par volant d’énertie.

On appelle énergie cinétique d’un point matériel de masse 𝑚 animé d’une vitesse 𝑉 la
1 1
quantité2 𝑚𝑉 2 . Et pour un système de points matériels la somme 𝐸𝑐 = ∑ 2 𝑚𝑉 2 est l’énergie

cinétique du système. Dans ce cas la variation de l’énergie cinétique d’un système matériel pendant
un temps quelconque est égale à la somme des travaux, pendant ce temps de toutes les forces tant
intérieures qu’extérieures qui s’exercent sur celui-ci.

Qu’on considère un solide indéformable en rotation autour d’un axe 𝑂𝑧 avec une vitesse
angulaire𝜔, la vitesse d’un point situé à une distance 𝑟 de cet axe est 𝑉 = 𝜔𝑟 et l’énergie cinétique
du solide en rotation est :
1 1 1
𝐸𝑐 = ∑ 2 𝑚𝑉 2 = 2 𝜔2 ∑ 𝑚𝑟 2 = 2 𝐼𝜔2 (1.2)

Le terme 𝐼 = ∑ 𝑚𝑟 2 est appelé moment inertie de système par rapport à l’axe𝑂𝑧.

Pour augmenter l’énergie accumulée dans le volant𝐸𝑐 , il n’est possible d’agir que sur deux facteurs :
le moment d’inertie 𝐼 et la vitesse de rotation 𝜔, qui intervient au carré, et aura donc un effet
pondérant.

La force qui s’exerce sur un élément d’un anneau tournant à la vitesse angulaire 𝜔 est la
force centrifuge. Celle-ci est équilibrée par une tension de qui naît dans l’anneau. Si cette tension la
capacité de résistance du matériau constitutif, l’anneau cède.

Ainsi la relation qui s’exprime l’énergie susceptible d’être emmagasiné dans un rotor par unité
de masse du matériau constitutif est proportionnelle au rapport de contrainte de tension longitudinale

p.11
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

𝐾
maximale du matériau 𝐾 à sa densité volumique 𝜌 :𝑢 = 2𝜌. Si 𝐾 est exprimé en pascal,𝜌 en𝑘𝑔⁄𝑚3,𝑢

est exprimé en Joule. Pour trouver la valeur en 𝑊ℎ , il faut diviser par 3600.

Dans ce fait, les matériaux les plus performantes en matière de stockage d’énergie sont qui
ont des faibles masses volumiques et qui peuvent supporter des contraintes longitudinales très élevés.
C’est notamment le cas des matériaux à base de fibres utilisés dans l’industrie aérospatiale (fibres de
verre, de bore, de carbone, de Kevlar,…).

On peut distinguer en suivant le cheminement de l’énergie de l’énergie de l’amont vers l’aval :

 Un convertisseur statique électronique;


 Un moteur électrique (convertisseur électromécanique) ;
 Un volant d’inertie qui constitue l’orage de stockage ;
 Un générateur électrique (convertisseur électromécanique) ;
 Un convertisseur statique électronique.
Cette figure est présentée sur la figure 5.8.

Volant

Vm
Pe Vg
𝑽𝒆 Ps
𝑽𝒔
Convertisseur Convertisseur
Im Ig statique
Ie statique Moteur Générateur de sortie Is
d’entrée

Figure 1.8. Constitution d’un SISE.


Un moteur électrique alimenté à fréquence variable par convertisseur d’entrée entraine le
volant qui accumule l’énergie sous forme d’énergie cinétique.
Dans la phase de restitution, le volant devient moteur en entrainant le générateur électrique.
Celui –ci alimente en énergie électrique le convertisseur statique électronique qui adapte la tension et
le courant aux caractéristiques électrique de la charge demandée.
Les paliers et les butées assurent le maintien et le roulement des parties tournantes. Les
technologies peuvent être de nature purement magnétiques (le volant flotte magnétiquement pour
éviter tout frottement).
L’enceinte de confinement et de sécurité est dimensionnée :
 Pour maintenir l’ensemble de masse en mouvement ;

p.12
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

 Assurer la sécurité des systèmes environnants dans le cas d’une défaillance, notamment en
cas de désintégration du volant ;
 Assurer l’étanchéité du compartiment qui contient le volant.
Celui-ci est en effet généralement maintenu sous vide afin d’éviter les pertes d’énergie par
frottement aérodynamique.

1.6.6. Les piles à combustible

La pile à combustible PEM met en jeu la réaction d’oxydoréduction entre l’hydrogène et


l’oxygène pour produire de l’eau, de l’électricité et de la chaleur. Elle transforme une énergie
chimique en énergie électrique. Donc la pile à combustible est un appareil qui permet de convertir
l’énergie chimique d’un combustible et d’un oxydant en énergie électrique. Elle fonctionne sur le
mode inverse de l’électrolyse de l’eau. Son architecture est similaire à celle d’une batterie. Pour le
bon fonctionnement de la pile, des accessoires lui sont associés. Ils ont pour objectif d’alimenter cette
dernière en hydrogène et en air, d’évacuer l’eau formée à partir de la réaction de l’hydrogène avec
l’oxygène, et d’assurer le refroidissement. À cela s’ajoute un système de supervision permettant de
coordonner l’ensemble des accessoires.

1.6.6.1. Type de piles à combustible

Les piles à combustible peuvent classées selon plusieurs critères :

- L’état liquide ou solide de l’électrolyte ;


- Le PH de l’électrolyte qui permet de distinguer les piles acides et les piles alcalines, pour
lesquelles les ions mobiles sont respectivement des cations et des anions ;
- La nature du combustible ;
- La température de fonctionnement qui fait distinguer les piles base température et piles haute
température.

a. Pile à combustible à oxyde solide (SOFC)

L’électrolyte solide des piles à combustible à oxyde solide et une céramique où les ions
oxydent O2- qui migrent de la cathode vers l'anode, où l'eau est produite.

La pile se comporte comme un quadripôle : sur la figure ci-dessous, qui représente une cellule
de pile, l'hydrogène entre en haut à gauche de la pile, se combine au niveau de l'anode avec les ions
O2- pour former de l'eau, et ressort en bas à gauche enrichi en l'eau, tandis que l'air entre en haut à
droite et ressort en bas à droite appauvri en oxygène.

p.13
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Une pile SOFC travaille à très haute température (entre 900 °C et 1000 °C), de telle sorte que
l'eau se trouve en sortie sous forme gazeuse.

Les deux réactions qui prennent place sont les suivantes :

A l'anode : 𝐻2 + 𝑂2− → 𝐻2 𝑂 + 2𝑒 −

A la cathode :1⁄2 𝑂2 + 2𝑒 − → 𝑂2−

Bilan :𝐻2 + 1⁄2𝑂2 → 𝐻2 𝑂(𝑣𝑎𝑝𝑒𝑢𝑟) + 𝑐ℎ𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟

Figure 1.9. Pile à combustible à oxyde solide (SOFC).

b. Pile à combustible polymère ou à membrane échangeuse de protons (PEMFC)

Dans une pile à membrane échangeuse de protons (PEMFC), ce sont les protons hydratés
H3O+ qui migre de l'anode vers la cathode, où l'eau est produite.

La pile se comporte comme un quadripôle : sur la figure ci-dessous, qui représente une cellule
de pile, l'hydrogène entre en haut à gauche de la pile, se combine au niveau de l'anode avec de l'eau
pour former des protons, et ressort en bas à gauche, tandis que l'air entre en haut à droite et ressort en
bas à droite appauvri en oxygène et enrichi en eau.

Une pile PEMFC travaille à basse température (entre 80 et 120 °C), de telle sorte que l'eau se
trouve en sortie sous forme liquide.

Les deux réactions qui prennent place sont les suivantes :

A l'anode : 𝐻2 − 𝑅𝑢 → 2𝐻 + + 2𝑒 −

A la cathode :1⁄2 𝑂2 + 2𝑒 − + 2𝐻 + − 𝑃𝑡 → 𝐻2 𝑂

Bilan : 𝐻2 + 1⁄2 𝑂2 → 𝐻2 𝑂(𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒) + 𝑐ℎ𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟

p.14
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Dans la réalité, pour que cette pile fonctionne, la membrane, qui doit être humidifiée sur ses
deux faces, est perméable à l'eau. L'équilibre hydrique est régi par deux phénomènes se conjuguent :
une partie de l'eau traverse la membrane de l'anode vers la cathode sous l'effet de l'électro-osmose,
entraînée par les protons, tandis qu'une partie la traverse dans l'autre sens, par diffusion du fait de la
différence de concentration entre les deux faces de la membrane.

Figure 1.10. Pile PEMFC.

1.6.7. L’hydrogène

L’hydrogène est un gaz bien connu dans la combustion avec l’oxygène donne de l’eau et
beaucoup d’énergie. Il peut aussi, à travers une pile à combustible, fournir de l’électricité et de l’eau.

Ces créations chimiques et électrochimiques n’étant pas éditrices de CO2, il est considéré pour
remplacer les hydrocarbures liquides et gazeux dans un futur qui n’est pas déterminé.

L’hydrogène n’existe pas directement dans la nature et doit donc être produit à partir d’une
autre source d’énergie. La molécule d’hydrogène est la plus simple et la plus légère.

Dans les années 1980, une production de masse d’hydrogène avait été envisagée pour stocker
de façon indirecte l’énergie électrique. L’idée consistait à profiter des heures creuses de
consommation pour faire fabriquer par les centrales nucléaires de l’hydrogène par électrolyse de
l’eau. Cela présentait l’avantage d’assurer une marche sans contraintes thermiques des équipements
de génération de vapeur des centrales nucléaires et à maintenir constante leur production d’électricité.
Ce projet a été rapidement abandonné pour des raisons économiques et technologiques. A l’époque,
on ne savait pas reconvertir l’hydrogène en énergie électrique sans utiliser de piles à combustibles.
Aujourd’hui on sait brûler l’hydrogène dans des centrales électriques spécialement équipées, et
l’hydrogène stocké peut être considéré comme un stockage indirect de l’électricité.

p.15
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

1.6.7.1. L'hydrogène est pile à combustible comme système de stockage de l’énergie

L’hydrogène peut être utilise comme vecteur de stockage d’électricité suivant le schéma 5.6
ci –après :

Figure 1.11. Stockage d’énergie intermittente par chaine hydrogène.

La source intermittente en accès peut être une éolienne par exemple. L’électricité ainsi fournie
sert faire l’électrolyse de l’eau avec de l’oxygène en produit est stocké pour être réutilisé ensuite à la
demande et refournir de l’électricité à travers une transformation inverse dans un Pile à Combustible.

L’hydrogène stockage d’énergie présente un certain nombre d’avantage : stockage à la


demande éventuellement sans perte dans le temps, forte densité d’énergie sous pression ou liquide,
ne dégageant aucun gaz à effet de serre. Mais il présente aussi nombreux inconvénients au niveau
rendement, capacités de stockage, et couts que l’on va aborder en détaillant chacun des points
difficiles.

1.6.7.2. Fabrication d’hydrogène par électrolyse de l’eau

L’hydrogène n’existe sur la terre que lié à d’autre élément, comme l’eau ou les hydrocarbures, et il
est donc nécessaire de l’en extraire. Aujourd’hui la moitié de la production d’hydrogène dans le
monde vient du reformage du gaz naturel, qui en est la source la plus économique, et une autre moitié
est fabriquée à partir de charbon ou de pétrole. L’électrolyse, plus coûteuse, n’intervient que pour 4
% dans l’ensemble, lorsque l’ensemble l’on besoin d’hydrogène très pur.

1.6.7.3. Stockage d’hydrogène

Plusieurs technologies plus ou moins matures, avec des rendements plus ou moins élevés, sont
disponibles ou en stade de recherche.
La technologie du stockage sou pression est la plus commune et peut- être considérée comme
mature dans le cas stationnaire.

p.16
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

On notera toutefois que la compression de l’hydrogène est consommatrice d’énergie et


nécessite de compresseurs spéciaux et coûteux.
La disponibilité d’électrolyseurs fournissant de l’hydrogène sous des pressions déjà élevées
sera évidemment un avantage. Les réservoirs stationnaires (jusqu’à 300 bars) ne nécessitent pas de
technologies avancées comme pour les applications embarquées. Des capacités en acier, ou de
réservoirs souterrains (cavités salines, minières, etc.) peuvent être envisagés suivant la quantité à
stocker.
Le stockage sous pression se ferait à pertes nulles dans le temps et pourrait permettre
d’atteindre, en cavité, des réserves très importantes. Un deuxième mode de stockage peut être sous
forme de liquide. Le volume spécifique est alors évidemment beaucoup plus faible, mais la
liquéfaction de l’hydrogène absorbe, investissement non compris, 35 % de l’énergie disponible
initialement, et très basse température (-250 °C) nécessite une très forte isolation thermique.

Des pertes dans le temps interviennent, mais dépend des quantités stockées. Enfin le stockage
dans les hydrures métalliques, donne comme performant en terme de volume et de sécurité.

1.6.7.4. Transformation en électricité

La transformation d’hydrogène en électricité privilégiée se fait via la pile à combustible


(PAC).

Figure 1.12. Pile à combustible (PAC).

Comme toute pile, La PAC convertit de l’énergie chimique en énergie électrique, en chaleur
et en eau. Le combustible considéré est l’hydrogène qui est fourni en continu, ce qui permettre
d’obtenir du courant de façon continue, le comburant étant l’oxygène de l’air, directement puisé dans
celui-ci.

p.17
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Le cœur d’une PAC est constitué de trois éléments, dont deux électrodes : une anode oxydante
(émettrice d’électrons); une cathode réductrice (collectrice d’électrons) séparées par un électrolyte.
L’électrolyte à la propriété de conduire directement d’une électrode à l’autre des molécules
ionisées et de faire barrage aux électrons en les obligeant à passer par le circuit extérieur de la pile ou
leur énergie électromotrice peut être exploitée.
L’alimentation d’une PAC se fait par injection continue de combustible à l’anode,
généralement de l’hydrogène, et à la cathode, généralement le dioxygène (oxygène dans le langage
courant) de l’air ou l’air lui-même. Une énergie électrique continue est alors disponible aux bornes
de la pile.
Dans le langage courant, les piles à combustible utilisant généralement l’hydrogène ou un
combustible hydrogéné sont appelées « piles à hydrogène ».
Les piles à combustible se différencient d’abord par la nature de leur électrolyte, soit acide
conduisant les ions positifs (protons H+) de l’anode à la cathode, soit basique (anions OH-, O2-, CO32-
) en sens contraire.
Le résultat net des réactions simultanées au sein de ce dispositif de conversion électrochimique
est une production d’eau accompagnée de production d’électricité à courant continu et de chaleur
suivant les réactions :
A la cathode (électrode positive), réduction de l’oxygène

1⁄2 𝑂2 + 2𝐻 + 2𝑒 − → 𝐻2 𝑂

A l’anode (électrode négative), oxydation de l’hydrogène

𝐻2 → 2𝐻 + + 2𝑒 −

La réaction d’oxydoréduction totale s’écrit :

𝐻2 + 1⁄2 𝑂2 → 𝐻2 𝑂 + 𝑐ℎ𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 + é𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑖𝑐𝑖𝑡é

Les électrodes génèrent du courant tant qu’elles sont approvisionnées en combustible.

Les PAC les plus intéressants pour les applications ou stockage d’énergie, surtout de grande
envergure, serait les Piles SOFC qui auraient aussi l’intérêt de fonctionner à haute température,
permettant d’envisager une cogénération d’énergie. Pour les applications de moindre importances
les PEMFC qui cyclent facilement seront de bons candidats. Les générations d’électricité directe

p.18
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

auraient un rendement de l’ordre de 50 %, et 70 % pourraient être atteints en théorie en utilisant la


chaleur supplémentaire produite, suivant certains auteurs.

Tableau 1.2. Les différents types de pile à combustible

Type de pile Electrolyte Température de Gamme de puissance


fonctionnement
AFC (Alkaline Fuel Potasse Liquide 80 °C 1 à 100 kW
Cell)
PEMFC (Proton Polymère solide 80 °C 1 à 100 MW
Exchange Membrance
FC)
DMFC (Direct Polymère solide 80 °C 1 à 100 MW
Mehanol FC)
MCFC (Molten Sels fondus 650 °C 500 kW à 10 MW
Carbonate FC)
SOFC (Solid Oxide Céramique 700 à 1000 °C 1 kW à 10 MW
FC)

1.6.8. Stockage à inductance supra-conductrice Superconducting Magnetic


Energy Storage (SMES)

Une solution originale pour stocker de l’énergie consiste à injecter un courant dans une bobine
supraconductrice (induisant au passage un champ magnétique), et de court-circuiter cette dernière sur
elle-même. L’énergie associée s’exprime à partir de l’intensité I du courant et de l’inductance de la
bobine (dépendant du matériau, de la géométrie et du nombre de tours de la bobine), sous la forme :

𝐸 = 1⁄2 𝐿𝐼 2 (1.3)

Le caractère supraconducteur implique, grâce à l’établissement d’un courant permanent,


d’échapper aux pertes par effet Joule. Cela explique le nom anglais de ce stockage : Superconducting
Magnetic Energy Storage (SMES), inventé par le Français Ferrier en 1970.

En plus du système de conditionnement électrique, le SMES nécessite un système


cryogénique pour maintenir l’aimant à très basse température pour qu’il soit dans l’état
supraconducteur, sans aucune perte.

p.19
CHAPITRE 05 SOURCES D’ENERGIE AUTONOMES AVEC SYSTEMES DE STOCKAGE

Les bobines D-SMES (Distributed Superconducting Magnetic Storage) sont


particulièrement construites pour la stabilité des réseaux électriques. La bobine
supraconductrice est connectée au réseau par l'intermédiaire d'un convertisseur
alternatif-continu réversible pour transformer le courant alternatif du réseau en courant
continu pour la bobine. En cas de chute de la tension d’un réseau, elle injecte
immédiatement un supplément d’énergie pour stabiliser le réseau. Elle se recharge en
quelques minutes et peut supporter de nombreuses séquences charge/décharge sans
dégradation

Figure 1.13. Stockage par la bobine supraconductrice.

p.20

Vous aimerez peut-être aussi