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Stockage de l’énergie

Dans le contexte de ressources fossiles épuisables et la volonté de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre
avec le recours aux énergies renouvelables, le stockage de l’énergie devient un élément incontournable pour
assurer la bonne gestion des ressources disponibles. Mais où faut-il stocker l’énergie ?

Sur un site isolé du réseau électrique, la nécessité du stockage de l’énergie s’impose si l’on veut pouvoir disposer
d’électricité même si la production est nulle ; par exemple dans le cas d’une éolienne en l’absence de vent ou de
panneau photovoltaïque la nuit.
Le stockage au niveau des sites de production, à partir des ressources renouvelables très fluctuantes (vent, soleil),
permettrait une meilleure gestion du réseau. Au niveau des consommateurs raccordés au réseau, le stockage
permettrait d’assurer la continuité en cas de coupure ainsi qu’un meilleur dimensionnement des installations.
Pour les applications embarquées (téléphonie…) le stockage de l’énergie est indispensable.
Pour les transports, l’hybridation permet de réduire significativement la consommation de carburant. Aussi est-il
nécessaire d’avoir deux réservoirs : l’un alimentant le moteur thermique, l’autre alimentant le moteur électrique.

Mais s’il est aisé de remplir un réservoir d’essence ou une cuve domestique de fioul (permettant d’avoir des
stocks d’énergie disponibles à la demande), pouvons-nous stocker l’électricité afin qu’elle soit disponible au
moment où nous en avons besoin ? Existe-t-il des solutions de stockage techniquement viables ?
Oui, de nombreuses solutions existent. L’électricité ne se stocke pas directement, mais elle peut être convertie en
d’autres formes qui sont stockables : il s’agit un stockage indirect. C’est un convertisseur électronique qui
assurera la double conversion (une au stockage et une à la restitution).

Peut-on amortir économiquement de tels systèmes ? Oui ! De nombreuses réalisations existent, et les très bons
rendements obtenus de nos jours avec les convertisseurs électroniques permettent de restituer presque
intégralement l’énergie stockée. Ainsi la maturité de ces systèmes leurs confère des coûts d’investissement et de
fonctionnement toujours plus rentables.

Avant présentation de quelques moyens de stockage, nous verrons les grandeurs qui permettent de les
caractériser. Ensuite une série d’exercices permettra d’aborder quelques problématiques des différents moyens
de stockage : batteries, supercondensateurs, volants d’inertie…

1
1. Caractéristiques des moyens de stockage
Avant de présenter les différents moyens de stockage, nous allons définir leurs caractéristiques fondamentales.
Le dispositif de stockage étant destiné à fournir de l’énergie le moment venu, nous utiliserons dans toute la suite
une convention de signes appelée « convention générateur ».

 La capacité énergétique Wmax : c’est l’énergie maximale stockable (en J ou en W.h) 1. Elle est supérieure à
l’énergie réellement exploitable appelée énergie utile Wu. La capacité énergétique est une grandeur
dimensionnante : le volume et le poids du réservoir augmentent lorsque W max augmente. On définit alors :
 L’énergie massique qui est le rapport entre Wmax et la masse du système de stockage (en W.h / kg)
 L’énergie volumique qui est le rapport entre Wmax et le volume du réservoir (en W.h / m3 )
Ces deux grandeurs sont primordiales dans les applications embarquées (systèmes portables, transport).

 L’état de charge SOC (State Of Charge) du dispositif de stockage est défini comme le rapport de l’énergie
stockée sur la capacité énergétique : SOC (en %) = Wstock / Wmax.

 La profondeur de décharge PDC est donnée par PDC (en %) = (Wmax – Wstock) / Wmax = 1 – SOC

 Pmax (en W) est la puissance maximale pouvant être fournie (P > 0 en décharge) ou reçue (P < 0 en charge)
par le moyen de stockage. La puissance est un débit d’énergie. Ainsi, à puissance P constante, échangée
pendant une durée ∆t, l’énergie stockée variera comme ∆W = - P.∆t (∆W en J avec P en W et ∆t en s ou
2
∆W en W.h avec P en W et ∆t en h) . De la même façon, on définit les puissances massique et volumique.

 La constante de temps  = Wu / Pmax (en s, avec Ws en J et Pm en W) : c’est la grandeur qui caractérise le


type de besoin auquel devra répondre le moyen de stockage :
  petit (de qq secondes à qq minutes) conviendra à un besoin de puissance (une énergie convertie sur un
temps bref, permettant par exemple d’accélérer un véhicule)
  grand (de l’heure à qq jours) conviendra à un besoin d’autonomie (une énergie convertie sur un temps
long, permettant par exemple d’effectuer un long trajet)

 Le rendement  = Wu / Wf (en %) : c’est le rapport de l’énergie restituée Wu sur l’énergie fournie Wf.

 La cyclabilité est le nombre maximal Ncycl de charge  décharge que peut effectuer le moyen de stockage.
L’usure est liée à l’amplitude des cycles et à l’état de charge moyen.

 Le coût d’investissement et de fonctionnement (maintenance).


 Il est indiqué en € / (kW. h) pour les systèmes dimensionnés en énergie ( grand)
 Il est indiqué en € / kW pour les systèmes dimensionnés en puissance ( petit)

 La sûreté (polluant, nocif, explosif…)

1
On rappelle l’équivalence : 1 W.h = 3600 J
2
On rappelle 1 J = 1 W pendant 1 seconde 1W.h = 1 W pendant 1 heure = 10 W pendant 6 minutes …

2
QCM

Parmi les affirmations suivantes cochez les réponses qui vous semblent correctes. Plusieurs choix sont possibles.

 Un système pouvant restituer 4 kW.h permet d’alimenter :


10 ampoules 10 W pendant 20 h.  et 3 chauffages 1000 W pendant 1 h.  et 1 sèche linge 2000 W pendant 15 min  et
une table de cuisson 3000 W pendant 30 min  et 1 ordinateur 200 W pendant 2 h 30 et 1 four 2000 W pendant 30 min 

 Pour ce système de stockage :

Et voilà de quoi vous Vous n’auriez pas


chauffer cet hiver ! moins encombrant ?

L’énergie massique est trop grande  La capacité énergétique est trop élevée 
L’énergie volumique est trop grande  L’énergie volumique est trop faible 

 Pour ce système de stockage : Ce téléphone est bien,


mais la batterie …

L’énergie volumique est trop petite  L’énergie massique est trop grande 
L’énergie volumique est trop grande  L’énergie massique est trop faible 

 Plus l’énergie massique est élevée, plus le réservoir est lourd


Vrai  Faux 

 Plus l’énergie volumique est élevée, plus le réservoir est grand


Vrai  Faux 

 Plus la puissance massique est grande, plus l’énergie massique est grande.
Vrai  Faux 

3
2. Présentation et comparaison de différents moyens de stockage
Voici quelques moyens de stockage avec leurs spécificités (caractéristiques, utilisations, avantages,
inconvénients, réalisations…)

 Les batteries : ce sont à elles que l’on pense immédiatement en matière de stockage. Les techniques sont
nombreuses (Plomb-Acide, Nickel-Cadmium, Lithium…) et leur principale qualité est l’énergie massique
élevée. L’inconvénient majeur est leur faible durée de vie (N cycl de 100 à 1000) et la connaissance difficile
de la quantité d’électricité stockée Q (en Ampère heure A.h) indiquant l’état de charge. L’énergie est
stockée sous forme chimique et s’écrit Wstock (en W.h) = Q.V, où V (en volts V) est la tension aux bornes de
la batterie. On les trouve dans les systèmes embarqués ou isolés ainsi que dans les fonctions de secours.

 Les supercondensateurs : c’est un nouveau procédé qui a permis d’atteindre des capacités de plusieurs
centaines de Farads (on a pour les condensateurs usuels des capacités du picofarad (10 -12) à quelques
milliers de microfarads (10-3)). L’énergie stockée sous forme électrostatique est Wstock (en J) = ½ CV² (C est
la capacité du condensateur en Farad F et V la tension à ses bornes en V). Avec des puissances massiques
élevées, on les retrouve beaucoup dans les applications embarquées.

 Les inductances supraconductrices (SMES : Superconductor Magnétic Energy Storage) : il s’agit de


bobines à supraconducteurs (conducteurs de résistance nulle) permettant de faire circuler des courants très
élevés (densité de courant > 300 A/mm²) pratiquement sans pertes. Ces bobines sont sans circuit magnétique.
L’énergie, stockée sous forme magnétique dans l’air avoisinant la bobine, s’écrit Wstock (en J) = ½ LI²
(L est l’inductance de la bobine en Henry H et I l’intensité du courant en Ampère A). Dimensionnées en
puissance, elles nécessitent un lourd dispositif de refroidissement (-270 °C) assurant la supraconductivité.
On en trouve connectées au réseau comme dispositifs de stabilisation et de qualité de l’énergie.

 Les accumulateurs à volant d’inertie (FES : Flywheel Energy Storage) : ils comprennent un cylindre massif
appelé volant, associé à un moteur / générateur. L’énergie stockée sous la forme d’énergie cinétique est
Wstock (en J) = ½ J² (le volant, dont l’inertie est J en kg.m², tourne à la vitesse angulaire  en rad / s). Ils
ont une grande cyclabilité (Ncycl de 10000 à 100000) et une constante de temps allant de la minute à l’heure.

Pour le stockage à grande échelle on peut citer entre autres:


 Le système hydraulique gravitaire, centrale de pompage  turbinage déjà très répandu. L’énergie, stockée
sous forme d’énergie potentielle, est Wstock (en J) = ρ.V.g.h (ρ est la masse volumique de l’eau en kg/m3,

V le volume d’eau en m3, g la constante de gravitation g= 9.81 m.s-² et h, en m, le dénivelé entre le bassin

supérieur et le bassin inférieur).

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Le diagramme de Ragone
Le diagramme de Ragone (figure 1) permet de comparer différents moyens de stockage. On porte en abscisse
l’énergie massique et en ordonnée la puissance massique, deux grandeurs prépondérantes en matière de stockage
embarqué. Nous nous intéressons ici à une automobile dont il faut assurer le déplacement.
1. Quelle est actuellement la source d’énergie communément utilisée pour propulser les véhicules ? Justifiez ce
choix à partir du diagramme de Ragone.

Supercondensateur

Volant d’inertie

Batteries

Pile à combustible (PAC) au


dihydrogène (H2)

Essence + moteur thermique

Figure 1.

Les transports routiers sont caractérisés par de longues distances parcourues à vitesse régulière.
2. Cela correspond-il à des appels de puissance ou à un besoin d’autonomie ?

On estime à 20 kW.h l’énergie nécessaire à l’autonomie d’un véhicule type Peugeot 106 à 110 km/ h sur route
plate, par vent nul pendant 1 heure. Calculez, pour assurer cette autonomie :
3. la masse d’un pack de supercondensateurs (on donne Wmassique = 6 Wh / kg) Msc =
4. la masse d’une batterie Li-Ion (on donne Wmassique = 150 W.h / kg) Mbatt =
5. la masse de carburant SansPb98 (on donne Wmassique = 12.3 kW.h / kg) MSPb =
6. La masse de dihydrogène alimentant une pile à combustible (Fuel Cell en anglais).
On donne l’énergie massique du dihydrogène (H2) : 40 kW.h/kg. MH2 =
7. Reprenez le calcul en considérant l’énergie massique (1.5 kW.h / kg) du dihydrogène incluant le poids du
réservoir permettant de maintenir le gaz sous pression (350 bar) Mtotal =

Les batteries nécessitent une masse embarquée importante et imposent une recharge lente. Les batteries associées à une
motorisation électrique ont néanmoins l’avantage de pouvoir récupérer l’énergie lors du freinage pour se recharger.
Pour la pile à combustible, le transfert d’énergie est accompagné d’émission d’eau et la masse nécessaire est 10 fois
moindre, mais il n’existe pas à l’heure actuelle un réseau de dihydrogène assurant la possibilité de recharger facilement.
L’essence assure le meilleur compromis masse embarquée / autonomie. De plus le remplissage du réservoir ne prend que
quelques minutes. Cependant la combustion du carburant est accompagnée de rejet de CO 2.

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Vu les calculs précédents, les supercondensateurs ne semblent pas convenir pour réaliser un réservoir d’énergie.
Sur le diagramme de Ragone, figurent des droites sur lesquelles la constante de temps (définissant l’usage des
moyens de stockage) est identique en tout point.
8. Calculez pour chacune des droites la constante de temps τ, définie par le rapport Wmassique / Pmassique.
9. Déterminez à partir de la valeur de τ, pour les moyens de stockage suivants, l’usage qu’il convient d’en faire
Supercondensateur Volant d’inertie Batteries

Pile à combustible (PAC) au dihydrogène (H2) Essence

L’hybridation des véhicules (machine thermique en cycle routier et machine électrique en cycle urbain) permet
d’utiliser le moteur thermique au mieux de ses performances (c'est-à-dire avec le meilleur rendement) et ainsi
tirer le meilleur parti de l’énergie embarquée, réduisant la consommation d’essence et les émissions de CO2.

Les transports en ville sont caractérisés par des démarrages et des arrêts fréquents.
10. Cela correspond-il à des appels de puissance ou à un besoin d’autonomie ?

On estime à 30 kW le besoin en puissance lors d’une phase d’accélération.


11. Calculez la masse d’une batterie Li-Ion (100 W / kg) permettant de cette puissance. Mbat =

On associe à la batterie, dimensionnée en énergie, des moyens dimensionnés en puissance. Ainsi, on diminue la
masse des éléments de stockage nécessaires au fonctionnement du moteur électrique. Cela permet également
d’alléger les appels de puissance sur la batterie et ainsi d’allonger sa durée de vie.
12. Citez deux moyens de stockage dimensionnés en puissance.

Les volants d’inertie ne sont pas utilisés pour les véhicules routiers car l’effet gyroscopique (dû à la rotation du
volant d’inertie) perturbe la conduite. On en trouve cependant dans certains transports guidés (train, tramway).

Châssis du petit tramway de Bristol fonctionnant sans caténaire

13. Calculez la masse d’un pack de supercondensateurs (3000 W / kg) permettant de fournir une puissance de
30 kW lors d’une phase d’accélération. Msc =
14. Quelle est alors la masse de l’ensemble {batterie + supercondensateurs} assurant respectivement le besoin
en autonomie et celui d’appel de puissance ?

Nous allons à présent étudier en détails, le dimensionnement, le fonctionnement ainsi que d’autres aspects des
différents moyens de stockages présentés précédemment.

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Les batteries
Batterie Pb 12V 50 Ah

Le constructeur porte deux indications sur la batterie : la tension à vide et la capacité nominale.
La capacité nominale Qn d’une batterie est la quantité maximale d’électricité que celle-ci peut stocker. L’unité
est le coulomb (C) : c’est le produit du courant de charge (en A) par le temps de charge (en s) permettant
d’obtenir la charge complète à partir d’une batterie vidée. Cette définition est également valable pour la décharge
à partir d’une batterie pleine. L’unité usuelle est l’Ampère.heure (A.h) : 1 A.h = 1A.3600 s = 3600 C.
Ainsi une batterie de 50 A.h qui débite 10 A dans une charge, peut alimenter celle-ci pendant 5 heures.

L’intensité du courant étant définit comme un débit de charge électrique ( ), l’unité du courant de charge

ou du courant débité par la batterie est usuellement exprimée en fraction de la capacité.


Ainsi pour une batterie de capacité 50 A.h qui débite 10 A, on dit que le courant de décharge est de Qn / 5. Le
dénominateur est donc naturellement le temps (en heure) pendant lequel ce courant peut être maintenu.

1. Complétez les propositions suivantes :


 Une batterie de 50 A.h peut débiter un courant de 5 A pendant …. La décharge se fait alors à Qn / …
 Une batterie pouvant débiter un courant de 20 A pendant 10 h a une capacité nominale de …
 Une batterie de 60 A.h, vide et rechargée à Qn / 20 sera totalement rechargé en …
Le courant de charge sera alors de ….. A
 Si le courant maximal de charge est 2Qn, alors la batterie peut être rechargée en …

Dans toute la suite de l’exercice on étudiera une batterie 12 V ; 20 A.h

2. Calculez la capacité énergétique Wmax = Qn.V de la batterie.


3. On met expérimentalement en évidence que la tension à vide E0 dépend de
l’état de charge de la batterie. Les mesures sont portées sur le graphique ci-
contre. Indiquez la relation entre la tension à vide E0 et l’état de charge SOC.

La batterie possède une résistance interne r de 5 mΩ.


On utilise le modèle de Thévenin équivalent (MET) en convention générateur.
4. Exprimez la tension V aux bornes de la batterie en fonction de la tension à vide E 0, r et I.
5. Exprimez alors la tension V en fonction de r, I et de l’état de charge SOC.
6. Calculez V dans les cas suivants (l'intensité I est positive en décharge et négative en charge) :
SOC = 55 % SOC = 60 % SOC = 65 %
I = + 60A V= V=
I = + 10 A V= V=
I=0A V= V= V=
I = - 10 A V= V=
I = - 30 A V= V=

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La quantité Q d’électricité restante dans la batterie nous donne son état de charge (SOC) et

Si la batterie fournie un courant constant I sur une durée ∆t, la quantité d’électricité Q varie de ∆Q = – I. ∆t.

On étudie le comportement de la batterie 12 V ; 20 A.h, lors de deux cycles définit par :


 Cycle 1 : Décharge à 10 A pendant 6 min puis charge de 10 A pendant 6 min (zones A et B)
 Cycle 2 : Charge à 30 A pendant 2 min puis décharge de 60 A pendant 1 min (zones C et D)

7. Calculez les quantités d’électricité fournie (Q > 0 en décharge) et reçue (Q < 0 en charge) lors des deux cycles :
Cycle 1 zone A : QA = IA. ∆t = zone B : QB = IB. ∆t =
Cycle 2 zone C : QC = IC. ∆t = zone D : QD = ID. ∆t =
8. L’état de charge initial est de 60 %. Déduisez-en l’état de charge (SOC) de la batterie durant ces cycles :

9. Quel est l’état de charge à la fin du premier cycle ? Quel est l’état de charge à la fin du second cycle ?
10. Tracez enfin l’évolution de la tension V aux bornes de la batterie aux cours de ces cycles.

La puissance dissipée, et donc perdue, par effet joule dans la résistance interne r est à chaque instant Pj = rI².
11. Exprimez puis calculez l’énergie perdue sur chaque cycle. W j1 =
Wj2 =

8
Les supercondensateurs (SC)
On cherche ici à dimensionner un pack (un groupement) de supercondenstateurs
pouvant fournir une puissance constante de 7.2 kW pendant 9 secondes.

1. Déterminez l’énergie maximale Wmax que le pack doit pouvoir stocker. Wmax =

La tension maximale admissible aux bornes du pack est V max = 24 V.


2. Déterminez alors la valeur de la capacité C du pack de supercondensateurs. C=

Un cahier des charges impose la tension minimale aux bornes du pack V min = 12 V.
3. Calculez l’énergie minimale Wmin restant ainsi stockée dans le pack (et donc, pas utilisable). Wmin =
4. Déduisez-en l’énergie réellement utilisable Wu. Wu =
5. Calculez la profondeur maximale de décharge que fixe le cahier des charges. PDCmax =
En divisant par deux la tension aux bornes du condensateur, on peut ainsi extraire 75 % de l’énergie stockée.

6. Chargé sous Vmax = 24V, calculez la durée pendant laquelle le pack pourra fournir une puissance de 7.2 kW. ∆t =
la puissance maximale extractible du pack durant 9 secondes. Pmax =

Pour la suite, on donne la capacité du pack C = 250 F.


Le pack de supercondensateurs est connecté à la charge à l’aide d’un convertisseur de puissance (figure 3). Le
convertisseur permet de régler le transfert de puissance entre le pack et la charge en imposant la valeur de
l’intensité I du courant.
=

Figure 3.

La puissance instantanée échangée entre le pack et la charge est p(t) = v(t).i(t) avec p en W, v en V et i en A.
7. Dans la convention choisie pour le pack de supercondensateurs, quelle est la signification du signe de p(t) ?

8. Déterminez l’intensité I du courant pour que le pack fournisse une puissance de 5.4 kW pour différentes
valeurs de la tension V aux bornes du pack :
Puissance fournie V = 24 V V = 18 V V = 14 V
de 5.4 kW I= I= I=

9. Déterminez l’intensité I du courant pour que le pack reçoive une puissance de 900 W pour différentes
valeurs de la tension V aux bornes du pack :
Puissance reçue V = 12 V V = 18 V V = 22 V
de 900 W I= I= I=

Dans la suite de l’exercice, le convertisseur règlera des échelons de courant (I = constant).


10. La puissance échangée entre le pack et la charge sera-t-elle constante dans ces conditions ?
11. A partir de la puissance désirée, indiquez sur le graphique de la page suivante, sous les deux échelons de
courant (10s < t < 20 s et 30s < t < 55 s), si le pack se charge ou se décharge.

9
Lorsque le courant est constant, la variation de la tension aux bornes du pack est :
12. Tracez alors l’évolution de la tension v(t) aux bornes du pack.

13. Calculez Wstock (t = 0s), Wstock (t = 25s) puis l’énergie Wf fournie par le pack sur cet intervalle
Wstock (0) = Wstock (25) = Wf =
14. Calculez Wstock (t = 60s) puis l’énergie WR reçue par le pack sur l’intervalle [30s ; 55s].
Wstock (60) = WR =
15. Calculez l’état de charge à la fin de chaque échelon. SOC (25s) = SOC (60s) =

La résistance série r du pack, traversée par le courant I, est de 5 mΩ. Dans ces conditions :
16. Calculez, lors de la décharge, les pertes joules puis l’énergie perdue. PJd = WJd =
17. Déduisez-en l’énergie Wud exploitable par le convertisseur lors du cycle de décharge. Wud =
18. Calculez, lors de la charge, les pertes joules puis l’énergie perdue. PJc = WJc =
19. Déduisez-en l’énergie Wfc fournie par le convertisseur lors du cycle de charge. Wfc =
20. Exprimez et calculez les rendements du pack lors des cycles de décharge et de charge.

ηd = = ηc = =

21. Le convertisseur ayant un rendement η de 95 % (en charge et en décharge), recalculez les rendements
globaux (pack+convertisseur) en décharge puis en charge. ηgd = ηgc =

Pour réaliser le pack de capacité C = 250 F, vous disposez de deux types de supercondensateur (voir ci-dessous)
en nombre illimité. Vous n’associerez que des supercondensateurs de même type.

C1 = 2500 F / Vmax = 2.5 V / Imoy = 125 A C2 = 650 F / Vmax = 2.7 V / Imoy = 63 A

La tension admissible aux bornes d’un élément est très inférieure aux 24V.
22. Comment associer les condensateurs pour augmenter la tension admissible ? Combien en faudra-t-il ?
23. Quelle sera alors la capacité équivalente ? Cette association permet-elle d’atteindre la capacité désirée ?
24. Sinon, quelle association permet d’augmenter la capacité équivalente ?
25. Le courant moyen du pack est-il compatible avec les valeurs des échelons du graphique ? Sinon réessayez.

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Les volants d’inertie
L’énergie cinétique Wc (en J) d’un corps de masse m (en kg), animé d’une vitesse v (en m/s) est Wc = ½ m v².
1. Calculez, (en J puis en W.h), l’énergie cinétique d’un poids lourd de 15 t roulant à 80 km/h.

Une masse ponctuelle suit un mouvement circulaire de rayon R (en m) à une vitesse angulaire Ω (en rad/s)
2. Exprimez la vitesse linéaire v (en m/s) de la masse en fonction de R et Ω. v=
3. Exprimez alors Wc en fonction de m, R et Ω. Wc =

Pour une masse, d’inertie J (en kg.m²), en rotation autour d’un axe à la vitesse angulaire Ω (en rad/s), on donne
l’expression de l’énergie cinétique (en joules J) Wc = ½ J Ω².
4. A l’aide de l’expression que vous venez d’établir, exprimez l’inertie J en fonction de m et de R. J=

L’inertie, notée J, nous indique si l’accélération, le freinage ou le changement de direction d’un solide nécessite un effort
important (J élevé) ou modéré (J faible).
L’inertie J d’un solide dépend de sa masse mais aussi de la répartition de celle-ci par rapport à l’axe de rotation.
Pour exemple, prenez un marteau, tête en main, et faites-le pivoter. Recommencez l’expérience en prenant le marteau par le
manche…

A. Capacité énergétique d’un volant


Afin d’obtenir un système de stockage d’énergie, on réalise un volant en forme de cylindre plein à partir d’une
masse M d’un acier haute résistance.
L’inertie J (en kg.m²) d’un cylindre plein de rayon R (en m), de hauteur h et de masse M (en kg) est J = ½ MR².
On cherche à maximiser l’énergie cinétique stockée Wc = ½ JΩ².
1. Si le rayon R du cylindre est multiplié par 2, dans quelle proportion varie son inertie J ?
2. Quel profil privilégier pour augmenter l’inertie (et donc à Ω donnée, augmenter l’énergie Wc) ?

Chaque partie du cylindre tourne à la même vitesse angulaire Ω. Cependant les parties les plus éloignées du
centre ont une vitesse tangentielle plus élevée que les parties centrales. Les parties périphériques du cylindre,
allant à une vitesse plus élevée, sont soumises à des efforts mécaniques plus importants. Chaque matériau est
alors caractérisé par une vitesse limite Vplim au-delà de laquelle le cylindre subirait des déformations irréversibles
pouvant mener à la destruction du volant.
3. Exprimez Ωlim, la vitesse angulaire limite, en fonction de Vplim et de R. Ωlim =

Si l’inertie J peut être augmentée en jouant sur le profil du cylindre, la vitesse angulaire ne peut être augmentée
indéfiniment, fixant ainsi une énergie stockée limite Wclim = ½ J.Ωlim².
4. Quand le rayon est multiplié par 2, dans quelle proportion varient :
 L’inertie J du cylindre ? La vitesse angulaire limite Ωlim ?
 L’énergie stockée limite Wclim ?
5. Quand le rayon est divisé par 2, dans quelle proportion varient :
 L’inertie J du cylindre ? La vitesse angulaire limite Ωlim ?
 L’énergie stockée limite Wclim ?
6. Exprimez Wclim en fonction de M et Vplim. Concluez sur le choix du profil maximisant l’énergie stockée.

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L’expression précédente montre que l’énergie limite que peut stocker un volant, dépend du matériau utilisé (définissant Vplim)
et de sa masse M mais pas du profil du cylindre. On définira donc, pour chaque matériau, une énergie massique et/ou une
énergie volumique dans les conditions limites d’utilisation.

On a où V est le volume du cylindre en m3.

Pour un cylindre plein d’acier haute résistance (35NiCrMo16), la vitesse périphérique limite est Vplim = 520 m/s.
La masse volumique de cet acier est ρ =7800 kg /m3.

7. Calculez l’énergie volumique limite d’un volant d’un tel acier : J / m3

= W.h/ litre
Afin de s’assurer que le volant fonctionne hors de la zone de rupture, on fixe, pour la vitesse maximale, la marge
de sécurité suivante
8. Exprimez l’énergie volumique maximale en fonction de l’énergie volumique limite. Calculez-la.

B. Dimensionnement de l’ensemble Volant – Machine – Convertisseur


L’énergie cinétique stockée par le volant sera prélevée et restituée à un réseau électrique. Ainsi, le volant est
solidaire d’une machine électrique pilotée par un convertisseur d’électronique de puissance.

Système Beacon Power :


6 kW.h ; 2 kW ; 22500 tr/min
hauteur 120 cm ; rayon 34 cm ; masse 800 kg
Figure 4.

En charge, le convertisseur pilote la machine électrique de sorte qu’elle fonctionne en moteur, le volant est
accéléré, il emmagasine donc de l’énergie.
En décharge, le convertisseur pilote la machine électrique de sorte qu’elle fonctionne en générateur, le volant
est freiné, l’énergie est restituée au réseau électrique.

On dimensionne l’ensemble comme suit :


 Le volume du volant détermine (pour un matériau donné) la capacité énergétique W cmax (cf. partie 2).
 On choisira la constante de temps τ, en fonction du type de besoin : τ petit pour des appels répétés de
puissance, τ grand pour assurer l’autonomie. On donne τ = Wcmax / Pmax (τ en s, W en J et P en W).
 La taille du convertisseur électronique augmente avec la puissance maximale P max qui y transite.
 Le rayon R du volant fixe la vitesse de rotation maximale Ω max (cf. partie 2).
 Enfin, la taille de la machine augmente avec le couple C (en N.m) = Pmax / Ωmax.

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On cherche ici à dimensionner un volant en acier haute résistance (35NiCrMo16) ayant une capacité énergétique
Wcmax = 1 kW.h. On donne pour ce matériau l’énergie volumique maximale : 75 Wh / litre.
1. Déterminez le volume V du volant cylindrique ayant la capacité énergétique désirée. V= litres = m3

A partir d’une même énergie stockée, on veut dimensionner un système en énergie et l’autre en puissance. On
donne τ1 = 1 min et τ2 = 1 h.
2. Indiquez le numéro du système dimensionné en énergie, et de celui dimensionné en puissance.

3. Calculez dans chaque cas la puissance maximale que doit pouvoir délivrer le convertisseur.
P1max = P2 max =

4. Calculez pour les rayons R1 = 5 cm et R2 = 15 cm, la hauteur de cylindre correspondante. h1 = h2 =

On donne la vitesse tangentielle maximale pour ce matériau : Vpmax = 360 m / s.


5. Calculez pour les rayons R1 et R2 de cylindre la vitesse angulaire maximale associée.
Ω1 max = rad/s = tr / min ; Ω2 max = rad/s = tr / min

6. En procédant comme ci-dessous, déterminez, pour chaque transition, les variations (↗, ↘ ou =) des
grandeurs indiquées.
 En observant le convertisseur, on déduit la variation P max et donc celle de τ.
 En observant le volant, on voit la variation de R, on en déduit alors celle de Ωmax.
 Des deux variations précédentes, on déduit la variation de C = P max / Ωmax , ce qui permet de choisir la taille
de la machine parmi les suivantes : 3
1 2

a) b)

= =
2

c) d)

= =

6. Déterminez alors, parmi ces figures, quelles sont celles qui peuvent correspondre aux systèmes 1 et 2.

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C. Etude d’un cycle charge - décharge
Une des caractéristique de la machine est la plage [Ωmin ; Ωmax] sur laquelle celle-ci peut travailler à puissance
maximale.
1. Exprimez la profondeur de décharge du volant d’inertie en fonction de r = Ωmax / Ωmin. PDC =

2. Calculez pour r = Ωmax / Ωmin = 2 PDC =


et pour r = Ωmax / Ωmin = 3 PDC =

Le système est dimensionné comme suit : W max = 1 kW.h et τ = 1 h.


3. Calculez la puissance maximale. P max =

On étudie un cycle de charge - décharge se faisant à puissance maximale P max.


Avec la convention générateur, on a ∆W = - P.∆t (∆W en W.h avec P en W et ∆t en h)

… W.h
800 W.h autodécharge

Energie cinétique
emmagasinée Energie cinétique
restituée

600 W.h Pmax … W.h

0 5 20
t (min)
80 92

- Pmax

 Calculez ∆Wce , l’énergie cinétique emmagasinée et déduisez-en l’énergie stockée à l’instant t = 20 min.
∆Wce = Wc (20) =
4. Calculez ∆Wcr , l’énergie cinétique restituée et déduisez-en l’énergie stockée par à l’instant t = 92 min.
∆Wcr = Wc (92) =

Le phénomène d’autodécharge (ralentissement du volant à causes des frottements) ne permet pas de restituer
intégralement l’énergie cinétique emmagasinée.
5. Exprimez puis calculez le rendement ηV du volant sur ce cycle : ηV = =
6. Calculez en % / heures les pertes d’autodécharge.
7. Comment doit-être l’inertie du cylindre (faible ou élevée) pour minimiser ce phénomène ?
Afin de réduire les pertes d’autodécharge, on diminue les frottements grâce à un guidage par suspension magnétique et
l’enceinte de confinement du volant est sous vide pour limiter les frottements de l’air.

On cherche enfin à calculer le rendement du système volant – machine – convertisseur.


L’ensemble machine-convertisseur a un rendement ηm-c = 90 % en charge ainsi qu’en décharge.
8. Sur le cycle charge – décharge étudié, exprimez en fonction de ηm-c et de ηV, le rendement η du système.

η=
10. Calculez le rendement η.

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Bibliographie

B. MULTON et J. RUER, « Stocker l'électricité : oui, c'est indispensable et c'est possible. Pourquoi, où, comment ? » ,
Publication ECRIN en contribution au débat national sur l'énergie, avril 2003, téléchargeable :
http://www.ecrin.asso.fr/energies/

B. MULTON, H. BEN AHMED, « Le stockage stationnaire d’énergie électrique : pourquoi et comment ? »,


Revue 3E.I, n°48, mars 2007, pp. 6-16.

H. BEN AHMED, B. MULTON, N. BERNARD, C. KERZREHO, « Le stockage inertiel électromécanique »,


Revue 3E.I, n°48, mars 2007, pp. 18-29.

H. DISCOURS, « Motorisation d’un véhicule hybride », Revue 3E.I, n°44, mars 2006, pp 56-67.

Pré requis
Après l’introduction de quelques caractéristiques des moyens de stockage, le document présente une suite
d’exercices indépendants. Ils constituent néanmoins une progression et sont de difficulté croissante. Ci-dessous
les pré-requis pour les aborder :
 QCM : notions présentées dans la partie 1. Caractéristiques des moyens de stockage
 Diagramme de Ragone : notions d’énergie et de puissance massiques de la partie 1. Caractéristiques …
 Batteries : Expression de la tension aux bornes d’un MET
 Supercondensateurs : notions de rendement et profondeur de décharge présentées dans la partie 1. et
expression de l’énergie stockée dans un condensateur présentée dans la partie 2. Présentation …
 Volants d’inertie : à peu près toutes les notions présentées dans la partie 1. Caractéristiques…

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