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Analyse du logiciel HOMER

Table des matières


I. HOMER : un outil d’aide à la décision complet et répandu ............................................................ 2
II. Un logiciel spécialisé pour l’optimisation économique ................................................................... 3
II.1. Les paramètres ............................................................................................................................. 3
II.1.1. Paramétrage des sources ...................................................................................................... 3
II.1.2. Paramétrage de l’unité de stockage ...................................................................................... 3
II.1.1. Paramétrage du gisement et des charges ............................................................................. 4
II.1.1. Autres paramétrages ............................................................................................................. 4
II.2. Les sorties ..................................................................................................................................... 4
II.3. Le fonctionnement ....................................................................................................................... 5
II.3.1. Une règle de base : l’optimisation économique ................................................................... 5
II.3.2. Des règles prioritaires : les stratégies de fonctionnement ................................................... 7
II.3.3. La modélisation des sources.................................................................................................. 7
III. Des résultats à interpréter avec précautions .............................................................................. 9
III.1. La préparation de la simulation................................................................................................... 9
III.2. Les résultats ................................................................................................................................. 9
III.2.1. Aide au choix de l’architecture et de la configuration ......................................................... 9
III.2.2. Des graphiques horaires détaillés pour chaque architecture ............................................ 10
III.2.3. Des données économiques ................................................................................................ 13
III.2.4. Des données techniques .................................................................................................... 13
III.2.5. Analyse de sensibilité ......................................................................................................... 14
III.3. La comparaison des résultats avec le tableur de Cythelia ........................................................ 15
III.3.1. La simulation de référence ................................................................................................. 15
III.3.1. Simulation sans stockage avec un seul groupe électrogène .............................................. 16
III.3.2. Avec stockage ..................................................................................................................... 16
III.4. Une simulation éloignée de la réalité technique ...................................................................... 16
IV. Bilan ........................................................................................................................................... 18

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I. HOMER : un outil d’aide à la décision complet et répandu

HOMER (Hybrid Optimization of Multiple Energy Ressources) est un logiciel de simulation et


d’optimisation destiné à l’étude d’installations de production d’énergie multi-sources (PV, éolien,
réseau, stockage, diesel…). Il est principalement destiné à la simulation de mini-réseaux connectés ou
non-connectés (« off-grid »). Il a été développé en premier lieu par le National Renewable Energy Lab
dépendant lui-même du ministère américain de l’énergie. L’entreprise Homer Energy LLC a été
spécialement crée pour sa commercialisation et la suite de son développement. Il compte près de
100 000 utilisateurs.
Les fonctionnalités principales de cet outil sont les suivantes :
- Prise en compte de profil de charge horaire ainsi que de charges pilotables (ballon d’eau
chaude…).
- Simulation horaire d’un système de production multi-sources. Homer est capable de simuler
le comportement de nombreux équipements de production (PV, éolien, hydroélectrique,
générateur biomasse, diesel, huile végétale) ou de stockage (électrochimique, volant
d’inertie, pile à combustible).
- Optimisation économique du système de production par comparaison de plusieurs
configurations et architectures.
- Analyse de sensibilité par rapport à certains paramètres d’entré (prix des hydrocarbures,
durée de vie des modules, gisement solaire, charge).
L’utilisateur obtient l’architecture et la configuration la plus économique selon la modélisation
d’Homer. C’est donc un outil d’aide à la décision pour le dimensionnement d’un mini-réseau.

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II. Un logiciel spécialisé pour l’optimisation économique

Dans la suite le fonctionnement d’Homer est analysé pour des systèmes hybrides comportant :
- Une installation photovoltaïque (il n’est pas possible de gérer plusieurs champs ou
installations, par exemple, une centrale avec deux couples orientation/inclinaison) ;
- Un ou deux groupes électrogènes ;
- Avec ou sans unité de stockage électrochimique.
Cette architecture correspond aux systèmes de type fuel saver ou de stockage. Ce sont les seuls
types de systèmes représentés dans les installations étudiées au Burkina-Faso par Cythelia.
II.1. Les paramètres

Il convient de fixer les valeurs d’un certains nombre de paramètres pour commencer une simulation.
Pour les paramètres tels que le nombre d’appareils et les puissances, il est possible de paramétrer
plusieurs valeurs dont la valeur nulle (absence de l’appareil). Ceci s’applique entre autre pour le
nombre de batteries, la puissance des groupes électrogènes, la puissance du champ PV. Homer
simule le fonctionnement du système pour chacune des valeurs paramétrées.

II.1.1. Paramétrage des sources


Installation photovoltaïque
 Puissance installée et investissement correspondant ;
 Coûts d’entretien et maintenance annuels ;
 Choix du branchement, bus DC ou bus AC. La production DC entre en jeu lorsqu’un système de
stockage électrochimique ou des charges absorbent du courant continu. Le choix dépend du
déphasage entre les consommations et la production PV.
 Durée de vie des modules ;
 Rendement du système ;
 Influence de la température sur les performances du module.

Groupe électrogène n°i (genset)


 Puissance installée et investissement correspondant ;
 Coût d’entretien et maintenance annuel ;
 Durée de vie. Elle est paramétrée en heures de fonctionnement contrairement à l’installation PV ;
 La charge minimale ;
 Consommation de fuel en fonction de la puissance. A partir de ces données le logiciel calcul deux
facteurs qui lui permettent de trouver la courbe de rendement du groupe en fonction de sa
charge.

II.1.2. Paramétrage de l’unité de stockage

Batteries
 Marque, technologie de batterie et capacité unitaire. Une base de données contient ces
caractéristiques pour un certain nombre de modèles de batteries ;
 Nombre de Strings. La quantité de batteries correspondante dépend de la tension de bus choisie
ainsi que de la tension unitaire des batteries.

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Convertisseur (onduleur chargeur ou onduleur PV dans le cas d’une production DC)
 Puissance et investissement correspondant ;
 Durée de vie ;
 Rendement AC/DC ;
 Rendement DC/AC.

II.1.1. Paramétrage du gisement et des charges


Charge
 Possibilité d’entrer un profil de charge annuel à l’échelle horaire ;
 Moyenne de la consommation annuelle. Les données annuelles rentrées sont mises à l’échelle par
rapport à cette moyenne. Paramétrer plusieurs moyennes permet de réaliser une analyse de
sensibilité par rapport la consommation.

Ensoleillement
 Possibilité d’entrer un profil d’ensoleillement annuel à l’échelle horaire ou de donner les
coordonnées du site pour qu’Homer génère le profil ;
 Choix de la mise à l’échelle des données d’ensoleillement. Les irradiations sont augmentées ou
diminués pour obtenir un nouvelle moyenne plus faible ou plus forte que celle du profil initial.
Paramétrer plusieurs moyennes permet de réaliser une analyse de sensibilité par rapport à
l’ensoleillement.

II.1.1. Autres paramétrages


Hypothèses financières
 Taux d’intérêt ;
 Durée de vie du système ;
 Part fixe du coût d’investissement ;
 Part fixe du coût d’entretien et maintenance ;
 Coût des pénalités en cas de coupure.

Stratégie de contrôle du système


 Pas de temps de la simulation. Celui-ci peu aller jusqu’à la minute. A chaque pas de temps, Homer
décide quelles sources seront utilisées pour le prochain intervalle de temps. Il calcule, entre
autres, les coûts engendrés pendant ce laps de temps ;
 Stratégie de gestion des sources d’appoint (GE et batteries). Ici l’utilisateur peut choisir : si les
batteries seront chargées uniquement par le(s) GE ou non. Si la charge des batteries peut
s’interrompre avant la charge complète (taux de charge complète à définir également). Si
plusieurs GE peuvent fonctionner simultanément (mode de fonctionnement en cascade).

II.2. Les sorties

A partir de la simulation, Homer permet de visualiser le comportement heure par heure de chaque
équipement de l’installation pour toutes les configurations simulées. A partir de ces résultats, Homer
présente une analyse financière sur la durée du projet. Ainsi, pour chaque architecture et
configuration il est possible d’observer les sorties suivantes :

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 Coût global du kWh actualisé (LCOE : Levelized Cost of electricity);
 Répartition des postes de dépenses (investissement, entretien/maintenance, combustible);
 Le détail correspondant à chaque source : flux d’énergies, nombre de remplacements, coût
fixe et cout marginal, proportion de la production électrique ;
 Des graphiques journaliers sur toute la durée de vie du système présentant heure par heure
les consommations, les puissances délivrées par chaque source, la quantité d’énergie
stockée ;
 Des graphiques d’analyse de sensibilité. Il permet d’observer la variation de certaines sorties
par rapport à paramètres de sensibilité choisis;
 Une analyse économique par rapport à une installation de référence ;
 Une analyse de sensibilité présentée sous forme graphique.
Certaines de ces sorties seront détaillées dans la partie « Les résultats » en page 9.
II.3. Le fonctionnement

II.3.1. Une règle de base : l’optimisation économique


Pour chaque configuration, c'est-à-dire pour un choix de valeurs parmi toutes celles disponibles pour
chaque paramètre, Homer effectue une analyse temporelle de l’installation. A chaque pas de temps
le logiciel observe la consommation et la compare à la production PV qu’il a calculée en fonction du
gisement pris en compte. L’énergie photovoltaïque est prioritaire car il n’est pas possible de reporter
son utilisation. Dans le cas d’un manque de cette énergie HOMER doit choisir entre l’usage du GE ou
des Batteries. La source la moins coûteuse sera utilisée sauf si certaines contraintes entrent en jeu
(batteries déchargées, horaires d’utilisation des GE…). Comme il est précisé dans la notice, la
simulation effectuée par Homer est idéalisée par rapport aux systèmes de contrôle commande réels.
La simulation agit de façon à optimiser le coût total de fonctionnement de la centrale hybride, ce qui
n’est pas forcément le cas des ces derniers. Les différences seront explicitées dans la partie « Les
résultats » à la page 9.
Pour comparer les coûts du kWh produit par les différentes sources, le logiciel utilise des règles et
des modèles qui peuvent être influencés par les paramètres choisis par l’utilisateur. Ainsi Homer
considère que les sources auxiliaires ont un coût fixe et un coût marginal.

II.3.1.1. Coût fixe et coût marginal


Chaque source, hors mis le PV, engendre deux coûts distincts :
- un coût fixe de fonctionnement indépendant de la quantité d’énergie à délivrer.
- Un coût marginal dépendant de la quantité d’énergie à délivrer.
Ces deux paramètres donnent les courbes de coûts de chaque source en fonction de l’énergie à
délivrer. La notice d’Homer donne comme exemple les courbes visibles sur la Figure 1. Avec cette
modélisation il apparait un seuil d’énergie à délivrer pour lequel une source devient plus économique
que l’autre. Le groupe électrogène est plus économique pour les fortes demandes d’énergie. Les
batteries seront sollicitées pour les faibles demandes d’énergie. La définition des coûts fixes et
marginaux de ces deux sources est détaillée en page 6.

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Coût ($/h)

Batterie
Groupe
diesel

Puissance fournie (kW)

Figure 1: Coût du kWh, cas du GE et des Batteries électrochimiques.

Coût d’usage des batteries :


- Coût fixe de fonctionnement : Celui-ci est nul, les batteries n’engendrent pas de dépenses lors de
leur fonctionnement, même à faible charge.
- Coût marginal : L’usage d’une batterie influence sa durée de vie, en particulier le nombre de cycle
et la profondeur des décharges. Homer considère que la durée de vie des batteries est
simplement conditionnée par la quantité d’énergie maximum qu’il est possible d’y faire transiter.
Cette quantité est dépendante de la profondeur de décharge mais pas du nombre de cycle. Ainsi
pour une batterie de marque Hoppecke 24 OPzS 3000Ah (C100), quantité d’énergie maximum
qu’il est possible de faire transiter, avant remplacement, est de 10 196 kWh, si l’état de charge ne
passe pas en dessous de 40%. En tenant compte de l’investissement correspondant Homer déduit
un coût du kWh « transité » dans la batterie. De plus Homer donne un coût au kWh stocké dans
la batterie en fonction de la source qui en est l’origine. Ce coût est donné à chaque pas de temps
dans les graphiques de sortie. Ainsi le coût marginal du stockage électrochimique est déterminé
avec la formule suivante :

Où :
α1 est le coût du kWh transité par la batterie en €/kWh ;
α2 est le coût du kWh stocké dans la batterie en €/kWh ;
E est la quantité d’énergie à délivrer en kWh.
Coût d’usage du groupe électrogène :
- Coût fixe de fonctionnement : Celui-ci est non nul, même à charge nulle le groupe électrogène
consomme du carburant. Selon la notice d’HOMER, le coût horaire, en $/h, est calculé avec la
formule suivante :

Où :
Ccom.gen est le coût de maintenance en $/h d’usage ;
Crep.gen est le coût de remplacement en $ ;

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Rgen est la durée de vie du groupe en heures d’usage ;
F0 est la consommation à vide du GE, en L/h.kW, et dépend de sa puissance nominale ;
Ygen est la puissance nominale du groupe en kW ;
cfuel.eff le coût du carburant en $/L .
Le coût fixe d’usage du groupe électrogène prend donc en compte les coûts de maintenance et de
remplacement.
- Coût marginal : en $/kW/h, il dépend de l’énergie produite par le groupe. Il est donc calculé
comme suit :

Où :
F1 est la pente de la consommation, en L/h.kW, et dépend du groupe électrogène.

II.3.2. Des règles prioritaires : les stratégies de fonctionnement


Certaines règles, liées au fonctionnement de la centrale et imposées par l’utilisateur, peuvent
prendre la priorité sur l’optimisation économique dans les choix d’HOMER. Ces règles peuvent êtres
utiles pour se rapprocher du comportement réel d’une installation hybride. Quatre stratégies de
fonctionnement existent :
i. Fonctionnement avec plusieurs groupes électrogènes en marche simultanément. Si cette stratégie
n’est pas choisie par l’utilisateur, HOMER ne prendra pas en compte les combinaisons qui
impliquent le fonctionnement simultané de plusieurs groupes. Cette règle correspond à une
réalité technique : en fonction de l’installation il n’est pas toujours possible de coupler 2 groupes
électrogènes.
ii. « Load following » ou suivie de la charge. Si cette règle est validée, l’utilisateur interdit la charge
des batteries par un groupe électrogène. Toute l’énergie fournie par les groupes sert à la charge
principale et non au stockage. Les batteries seront exclusivement rechargées par l’énergie
photovoltaïque.
iii. « Cycle charging » ou chargement cyclique. Cette règle est validée si « Load following » ne l’est
pas. Une fois en marche le groupe électrogène alimente prioritairement les consommateurs puis,
s’il n’est pas à son maximum de puissance, il charge les batteries.
iv. « Setpoint state of charge » ou paramètre d’état de charge. Ce paramètre n’a de sens que si la
règle « Cycle charging » est validée. Si ce paramètre est validé, chaque cycle de charge commencé
ne pourra s’interrompre avant que le point d’état de charge spécifié ne soit atteint. Il est destiné à
minimiser le nombre de cycle de charge, préjudiciable à la durée de vie des batteries.

II.3.3. La modélisation des sources


Pour chaque source Homer utilise un modèle de fonctionnement plus ou moins proches des réalités
techniques.

Les modèles de charge/décharge des batteries :


Dans la réalité, la capacité d’une batterie dépend de la vitesse et donc de la puissance à laquelle elle
est déchargée. Il en est de même pour le processus de charge, même si le seuil haut de tension est
atteint, la capacité de la batterie dépend de la vitesse à laquelle elle a été chargée pour atteindre ce
seuil. Selon la notice d’HOMER, le logiciel prend en compte cet effet et s’appuie sur la modélisation à
double réservoirs décrite par la Figure 2 tirée de la même notice.

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Batterie

Energie Energie
Energie
disponible limite

Figure 2: Modèle cinétique à double réservoir d'une batterie électrochimique.


Si le réservoir d’énergie disponible est déchargé rapidement (fort courant), le réservoir d’énergie
limite ne parviendra pas à transférer toute son énergie avant que ce premier soit vidé. La batterie
apparaitra comme vide car elle ne sera plus capable de délivrer de l’énergie à la puissance
demandée. La grosseur du conduit entre les deux réservoirs, donc la rapidité de transfert d’énergie
de l’un à l’autre, est ne caractéristique propre de chaque type de batterie. Ce modèle explique la
forme de la courbe présentée par la Figure 3.

Figure 3: Capacité d’une batterie US-250 (US Battery Manufacturing Company) en fonction du courant de
décharge.

A chaque pas de la simulation ce modèle permet au logiciel de prendre en compte l’historique des
cycles dans le calcul de la capacité de la batterie. Cette modélisation explique entre autres le
caractère non linéaire des courbes de charge et de décharge. A l’approche du seuil haut, la puissance
de charge est diminuée pour que le réservoir disponible et le réservoir limite soient remplis tous
deux à leur maximum.

Le modèle de consommation du groupe électrogène :


Homer ne prend pas en compte la modification du rendement d’un groupe en fonction de la charge.
Le groupe électrogène consomme un volume fixe de carburant en fonction de sa puissance
nominale, peu importe la puissance débitée. A ce volume s’ajoute une part variable proportionnelle à
la puissance débité. La consommation de carburant est donc une fonction linéaire de la puissance
débitée. Selon la notice elle est définie, en L/h, par le calcul suivant :

Où :

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F0 est la consommation à vide du GE, en L/h.kW et dépend de sa puissance nominale ;
F1 est la pente de la consommation, en L/h.kW, et dépend du groupe ;
Ygen est la puissance nominale du groupe en kW ;
Pgen est la puissance fournie en kW.

III. Des résultats à interpréter avec précautions

III.1. La préparation de la simulation

Plusieurs simulations ont été menées pour mieux comprendre les fonctionnalités du logiciel.
L’architecture générale simulée est résumée sur la Figure 4.

Figure 4: Architecture de base utilisée pour la simulation sous Homer.


L’installation PV et les générateurs peuvent prendre plusieurs valeurs de puissance, l’unité de
stockage peut prendre plusieurs valeurs de capacité. La valeur nulle est employée pour étudier les
architectures avec aucun ou un seul groupe et/ou aucune installation PV et/ou aucune unité de
stockage.
NB : Selon le type de production et de charge d’autres architectures peuvent êtres adoptées. Ainsi,
dans le cas où le production d’énergie renouvelable ne correspond pas au profil de consommation le
choix de placer la centrale photovoltaïque sur le bus DC de l’unité de stockage aurait été plus
judicieux par rapport aux pertes du systèmes (ligne, conversion AC/DC).

III.2. Les résultats

III.2.1. Aide au choix de l’architecture et de la configuration


Le premier résultat de simulation est une liste des configurations représentant un coût de l’énergie
(COE) minimal pour chaque architecture. La Figure 5 est un exemple de résultat de simulation. Dans
ce cas l’architecture qui engendre un coût du kWh minimal est la combinaison
PV+GE1+GE2+Batteries avec les puissances indiquées.

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Figure 5: Liste des configurations les plus économiques, pour chaque architecture, par rapport au prix du
kWh d’après Homer.
Dans la suite les résultats de simulation sont analysés pour plusieurs architectures et stratégies.

III.2.2. Des graphiques horaires détaillés pour chaque architecture


III.2.2.1. Architecture simple
Dans cette simulation, le fonctionnement simultané de deux groupes électrogènes a été interdit et
l’option « Load following » a été sélectionnée pour que les batteries soient chargées exclusivement
par l’énergie photovoltaïque.
La Figure 6 représente le graphique de simulation obtenu pour un jour ensoleillé. La courbe violette
représente la puissance délivrée par les batteries. Elles sont sollicitées à la fin de la journée pour
repousser au maximum l’utilisation du groupe électrogène. Sur cet exemple l’unité de stockage
permet d’éviter le fonctionnement du groupe pendant les 2h qui suivent la baisse de production PV.

Figure 6: Résultats de la simulation de l'architecture simple sur une journée ensoleillée, effet du stockage.

Pour la même journée la Figure 7 permet d’observer le cycle de charge des batteries. La courbe
violette pale est la puissance de charge des batteries. Ainsi dans cette configuration l’unité de
stockage ne subit qu’un seul cycle de charge/décharge par jour.

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Figure 7: Résultats de la simulation de l'architecture simple sur une journée ensoleillée, cycle de charge.

La Figure 8 présente une journée peu ensoleillée. Ici la batterie subit plusieurs cycles de
charge/décharge. A 12h la production solaire est inférieure à la charge. Le groupe est mis en route à
puissance minimale, le surplus solaire est alors utilisé pour la charge des batteries. A 13h les batteries
sont au dessus de leurs DOD minimale (30%), Homer décide alors de les décharger pour compléter la
production PV (a priori le coût du kWh électrochimique est inférieur au kWh diesel dans ce cas). A
14h les batteries atteignent leur DOD et il faut de nouveau mettre en marche le groupe. Dans la
réalité ce type de séquence charge/décharge et start/stop est préjudiciable aux batteries et au
groupe électrogène.

Figure 8: Résultats de la simulation de l'architecture simple sur une journée peu ensoleillée, effet du
stockage.

III.2.2.2. Architecture complexe : multi groupes électrogènes


La simulation met en jeu deux groupes électrogènes et la stratégie de « Cycle Charging » est adoptée.
Les résultats de simulation sont présentés par la Figure 9 et la Figure 10.
Sur la Figure 9 la courbe violette indique la puissance délivrée par les batteries, la courbe grise la
puissance de charge des batteries. Sur la Figure 10, les courbes noir et marron indiquent les
puissances de sorties des deux groupes électrogènes, la courbe jaune la puissance PV et la bleu la
puissance absorbée par la charge.

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Figure 9: Résultats de la simulation de l'architecture complexe, effet du « Cycle Charging » sur les cycles de
charge/décharge.

Figure 10: Résultats de la simulation de l'architecture complexe, effet du « Cycle Charging » sur les séquences
start/stop des GE.
De 00h à 9h les groupes sont mis en route et éteints alternativement quatre fois chacun en même
temps que les batteries sont chargées et déchargées. Ceci est directement du à la règle « Cycle
Charging ». Pour Homer la configuration la plus économique est le tandem « groupe
faible/batteries ». Une fois les batteries déchargées le groupe faible n’est pas suffisant, le groupe fort
est mis en route. La règle « Cycle Charging » impose la recharge des batteries. Une fois les batteries
chargées Homer peut de nouveau basculer sur la configuration « groupe faible/batteries » et ainsi de
suite.
Une nouvel simulation est effectuée avec la règle « Load Following » et les résultats sont visibles sur
la Figure 11 et la Figure 12.

Figure 11: Résultats de la simulation de l'architecture complexe, effet du « Load Following » sur cycles de
charge/décharge.

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Figure 12: Résultats de la simulation de l'architecture complexe, effet du « Cycle Charging » sur les séquences
start/stop des GE.

Cette fois les séquences start/stop des groupes sont moins nombreuses. A 00h les batteries étant
déchargées seul le groupe fort est en route. Les batteries ne seront chargées qu’en milieu de journée
par l’énergie solaire. Puis elles seront déchargées immédiatement après.

III.2.3. Des données économiques


La simulation sous Homer permet de tirer des informations économiques importantes telles que la
répartition des coûts pendant la durée du projet ou les flux de trésorerie annuels, le tout en prenant
en compte des paramètres tels que l’inflation. De plus il permet la comparaison économique de deux
architectures différentes. La Figure 13 présente les données qu’il est possible d’analyser telles que le
temps de retour sur investissement ou la différence des flux de trésorerie année par année.

Figure 13: Comparaison économique de deux architectures différentes.

III.2.4. Des données techniques


Il est possible de connaitre quelles ont été les sollicitations de chaque appareil du système pendant la
durée du projet. La Figure 14 présente les données relatives à un groupe électrogène. Il est
facilement observable que ce groupe est principalement sollicité pendant les fins de journée, à pleine

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puissance. Le nombre de séquences start/stop, la quantité de carburant consommé à l’année, la
durée de vie effective sont d’autres paramètres significatifs.

Figure 14: Résultats techniques concernant un groupe électrogène dans une architecture
PV+GE1+GE2+Batteries

III.2.5. Analyse de sensibilité


Homer permet de réaliser des analyses de sensibilité sur de nombreux paramètres. Parmi eux:
- Moyenne annuelle de la consommation (le profil horaire est mis à l’échelle par rapport à cette
moyenne) ;
- Moyenne annuelle du gisement solaire (le profil horaire est mis à l’échelle par rapport à cette
moyenne) ;
- Coût du gasoil
- Durée du projet
La Figure 15 présente un graphique d’analyse de sensibilité. Il est visible que, pour cette simulation,
le dimensionnement optimal (coût du kWh minimal) de l’installation PV dépend fortement de la
charge et peu du gisement solaire. Pour un gisement annuel moyen inférieur à 6 kWh/m²/jour, la
taille de celle-ci dépend exclusivement de la charge.

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Figure 15: Puissance PV optimale en fonction de la charge et du gisement pour un coût du diesel de 0.8$/L.
La figure 16 présente le même graphique pour un coût du diesel plus élevé. Il apparait que ce
paramètre influence aussi fortement la taille de l’installation PV optimale. Plus le coût du carburant
est élevé plus il est intéressant d’augmenter les dimensions de celle-ci. Et ce indépendamment, ou
presque, de la charge et du gisement solaire. La puissance maximale entrée par l’utilisateur est de
800kW. L’analyse semble donc bridée à cette valeur. Il serait intéressant de l’augmenter pour
s’assurer qu’il n’y ait pas de meilleure configuration.

Figure 16: Puissance PV optimale en fonction de la charge et du gisement pour un coût du diesel de 1$/L
La détermination de ces résultats n’est pas explicitée dans la notice d’HOMER. L’exemple de la Figure
16 montre que le logiciel semble procéder pat extrapolation. Seules les valeurs 700kW et 800kW ont
été entrées pour êtres simulées. Pourtant, dans les résultats de l’analyse de sensibilité, Homer
propose dix valeurs de puissance PV entre 700 et 800kW. Celles-ci n’ont à priori pas été simulées.
Pour pouvoir tirer des conclusions à partir de ces résultats, il conviendrait donc d’éclaircir le
fonctionnement de l’analyse menée par Homer. Celle-ci pourrait alors être un atout majeur de ce
logiciel. Elle permettrait à l’utilisateur de définir ses voies d’action :
- Choisir une configuration « robuste » par rapport aux paramètres dont l’évolution est
inconnue.
- Définir les paramètres sur lesquels une action est possible pour minimiser leurs fourchettes
d’incertitude.
III.3. La comparaison des résultats avec le tableur de Cythelia

III.3.1. La simulation de référence


Paramètres Valeur
Puissance PV (kWc) 800
Nombre de groupes électrogènes 1

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Puissance du groupe électrogène (kW) 480
Consommation spécifique (gr/kWh) 328
Coût carburant année 1 (€/L) 0.7
0
Augmentation coût carburant annuelle (%/an)
(pas paramétrable dans HOMER)
Capacité de stockage (kWh) 0

III.3.1. Simulation sans stockage avec un seul groupe électrogène


Sans Stockage
Ecarts
Résultats observés Homer Tableur Cythelia (par rapport au
tableur)
Production PV (% de la consommation) 40 19 -111%

Production GE (% de la consommation) 60 81 -25,9%


Carburant consommé, cas de référence
855 339 885 635 -3,4%
(L/an)
Carburant consommé, cas proposé (L/an) 611 414 724 525 -15,6%
Quantité de carburant économisé (L/an) 243 925 161 110 51%
Coût carburant moyen (€/L) 0,70 0,96 -27,1%
Economie carburant annuelle (€/an) 170 748 154 665 10%

III.3.2. Avec stockage


Paramètres stockage Valeurs
Capacité C100 (kWh) 864
30 (imposé par la base de
Seuil de décharge maximale (%)
données d’HOMER)
Durée de vie estimée (années) 6
Coût d’investissement (€) 103 680

Avec Stockage
Ecarts
Résultats observés Homer Tableur Cythelia (par rapport
au tableur)
Production PV (% de la consommation) 43 40 8%
Production GE (% de la consommation) 57 60 -5,0%
Carburant consommé, cas de référence (L/an) 611 414 885 635 -31,0%
Carburant consommé, cas proposé (L/an) 539 149 529 787 1,8%
Quantité de carburant économisé (L/an) 72 265 355 848 -80%
Coût carburant moyen (€/L) 0,70 0,96 -27,1%
Economie carburant annuelle (€/an) 50 586 341 614 -85%

III.4. Une simulation éloignée de la réalité technique

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Actuellement, après analyse du mode opératoire et des résultats, les simulations offertes par HOMER
sont éloignées de la réalité technique. Certaines simplifications sont discutées ci-après.

Stockage d’énergie ou stockage tampon


Actuellement Homer considère l’unité de stockage comme une réserve d’énergie. Elle est utilisée dès
qu’elle est disponible car elle coûte généralement moins chère que l’usage d’un GE. Homer ne simule
pas le stockage d’énergie comme tampon, absorbant les variations brusques d’ensoleillement ou de
charge, le temps de démarrer un groupe supplémentaire.

Relation DOD/durée de vie des batteries/nombre de cycles


D’après la notice la durée de vie ne dépend ni de la profondeur de décharge ni du nombre de cycle.
Pour chaque modèle de batterie il est donné une énergie de transit maximale, charge et décharge
cumulées, ainsi qu’une duré de vie maximale indépendante de tout paramètre extérieur. Au fur et à
mesure de la sollicitation des batteries Homer vérifie si l’énergie de transit maximum ou la durée de
vie sont dépassées, auquel cas le parc de batteries est renouvelé. Dans ce calcul Homer considère
que la quantité d’énergie de transit maximum ne dépend pas de la profondeur des cycles de
décharge. Au regard de la Figure 17 cette simplification est discutable.

Figure 17: Courbes du nombre de cycles avant la panne et courbe de la quantité d’énergie de transit
maximum en fonction de la profondeur de décharge.

La Figure 17 tirée de la notice d’Homer montre que la profondeur de décharge influence la quantité
d’énergie de transit maximum de 600 à 900 kWh pour le modèle de batteries pris en exemple. Pour
cet exemple cela signifie qu’en limitant la profondeur de décharge à 40% il est possible de faire
transiter 30% d’énergie en plus, avant la panne, qu’en déchargeant les batteries à 100%. Le nombre
de cycles de décharge avant la panne est donc très dépendant de la profondeur de décharge.
Ainsi l’estimation de la durée de vie d’une batterie est assez éloignée de la réalité technique. Une
véritable estimation en fonction du nombre de cycle et de la profondeur de décharge semble difficile
à mettre en œuvre.

Succession de séquences start/stop


Les configurations à plusieurs groupes électrogènes donnent des résultats de simulation qui ne
correspondent pas à la réalité technique. Comme le montre la Figure 10 les groupes électrogènes
sont mis en route et arrêtés alternativement de nombreuses fois dans la même journée. Dans la
réalité le nombre de séquences mise en marche/arrêt doit être limité car le groupe y est sensible. En
effet le rendement est plus faible lorsque le groupe est « froid » et la détérioration mécanique est
plus importante.

CYTHELIA – Thibaud SIMON – 23/07/14 17/18


IV. Bilan

Simuler une installation hybride avec HOMER permet d’obtenir de nombreuses informations. En
particulier :
- Pour chaque composant : la production utile, le taux d’utilisation, les horaires d’utilisation, la
durée de vie moyenne ;
- Les coûts associés à l’utilisation de chaque composant du système ;
- Les coûts de remplacement de chaque matériel en prenant en compte leur durée de vie, elle-
même dépendante de leur sollicitation.
A ceci s’ajoute la possibilité de comparer très rapidement des architectures et des configurations, sur
la base du coût du kWh par rapport à des paramètres de sensibilités. Les analyses de sensibilité
permettent ainsi d’appréhender les facteurs de risque lié au choix de la configuration. A cause du
nombre important de configurations et des nombreux facteurs imprévisibles, propres aux
installations hybride, ces fonctionnalités sont très importantes dans la recherche du meilleur
compromis.
Le défaut majeur est l’écart par rapport à la réalité technique. Le dimensionnement des composants
ne tient pas compte de leur compatibilité entre eux. De plus il n’est pas possible d’utiliser une
stratégie de commande existante. La simulation est essentiellement tournée vers l’optimisation
économique, les résultats sont donc forcément optimistes. Il n’est pas possible de compenser par un
filtrage, par rapport à des critères techniques, des solutions proposées par HOMER.

La souplesse de choix des entrées demande à l’utilisateur une connaissance des problématiques liées
à l’hybridation, pour pouvoir proposer une configuration faisable. Le niveau de détail des sorties
nécessite également un certain degré d’analyse. L’utilisateur doit traiter les données pour tirer des
conclusions, en gardant à l’esprit le caractère optimiste et la possibilité d’incohérences techniques.
Finalement ce logiciel n’est ni adapté pour l’usage grand public ni pour la conception appliquée à la
réalisation.

CYTHELIA – Thibaud SIMON – 23/07/14 18/18

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