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Dans la suite le fonctionnement d’Homer est analysé pour des systèmes hybrides comportant :
- Une installation photovoltaïque (il n’est pas possible de gérer plusieurs champs ou
installations, par exemple, une centrale avec deux couples orientation/inclinaison) ;
- Un ou deux groupes électrogènes ;
- Avec ou sans unité de stockage électrochimique.
Cette architecture correspond aux systèmes de type fuel saver ou de stockage. Ce sont les seuls
types de systèmes représentés dans les installations étudiées au Burkina-Faso par Cythelia.
II.1. Les paramètres
Il convient de fixer les valeurs d’un certains nombre de paramètres pour commencer une simulation.
Pour les paramètres tels que le nombre d’appareils et les puissances, il est possible de paramétrer
plusieurs valeurs dont la valeur nulle (absence de l’appareil). Ceci s’applique entre autre pour le
nombre de batteries, la puissance des groupes électrogènes, la puissance du champ PV. Homer
simule le fonctionnement du système pour chacune des valeurs paramétrées.
Batteries
Marque, technologie de batterie et capacité unitaire. Une base de données contient ces
caractéristiques pour un certain nombre de modèles de batteries ;
Nombre de Strings. La quantité de batteries correspondante dépend de la tension de bus choisie
ainsi que de la tension unitaire des batteries.
Ensoleillement
Possibilité d’entrer un profil d’ensoleillement annuel à l’échelle horaire ou de donner les
coordonnées du site pour qu’Homer génère le profil ;
Choix de la mise à l’échelle des données d’ensoleillement. Les irradiations sont augmentées ou
diminués pour obtenir un nouvelle moyenne plus faible ou plus forte que celle du profil initial.
Paramétrer plusieurs moyennes permet de réaliser une analyse de sensibilité par rapport à
l’ensoleillement.
A partir de la simulation, Homer permet de visualiser le comportement heure par heure de chaque
équipement de l’installation pour toutes les configurations simulées. A partir de ces résultats, Homer
présente une analyse financière sur la durée du projet. Ainsi, pour chaque architecture et
configuration il est possible d’observer les sorties suivantes :
Batterie
Groupe
diesel
Où :
α1 est le coût du kWh transité par la batterie en €/kWh ;
α2 est le coût du kWh stocké dans la batterie en €/kWh ;
E est la quantité d’énergie à délivrer en kWh.
Coût d’usage du groupe électrogène :
- Coût fixe de fonctionnement : Celui-ci est non nul, même à charge nulle le groupe électrogène
consomme du carburant. Selon la notice d’HOMER, le coût horaire, en $/h, est calculé avec la
formule suivante :
Où :
Ccom.gen est le coût de maintenance en $/h d’usage ;
Crep.gen est le coût de remplacement en $ ;
Où :
F1 est la pente de la consommation, en L/h.kW, et dépend du groupe électrogène.
Energie Energie
Energie
disponible limite
Figure 3: Capacité d’une batterie US-250 (US Battery Manufacturing Company) en fonction du courant de
décharge.
A chaque pas de la simulation ce modèle permet au logiciel de prendre en compte l’historique des
cycles dans le calcul de la capacité de la batterie. Cette modélisation explique entre autres le
caractère non linéaire des courbes de charge et de décharge. A l’approche du seuil haut, la puissance
de charge est diminuée pour que le réservoir disponible et le réservoir limite soient remplis tous
deux à leur maximum.
Où :
Plusieurs simulations ont été menées pour mieux comprendre les fonctionnalités du logiciel.
L’architecture générale simulée est résumée sur la Figure 4.
Figure 6: Résultats de la simulation de l'architecture simple sur une journée ensoleillée, effet du stockage.
Pour la même journée la Figure 7 permet d’observer le cycle de charge des batteries. La courbe
violette pale est la puissance de charge des batteries. Ainsi dans cette configuration l’unité de
stockage ne subit qu’un seul cycle de charge/décharge par jour.
La Figure 8 présente une journée peu ensoleillée. Ici la batterie subit plusieurs cycles de
charge/décharge. A 12h la production solaire est inférieure à la charge. Le groupe est mis en route à
puissance minimale, le surplus solaire est alors utilisé pour la charge des batteries. A 13h les batteries
sont au dessus de leurs DOD minimale (30%), Homer décide alors de les décharger pour compléter la
production PV (a priori le coût du kWh électrochimique est inférieur au kWh diesel dans ce cas). A
14h les batteries atteignent leur DOD et il faut de nouveau mettre en marche le groupe. Dans la
réalité ce type de séquence charge/décharge et start/stop est préjudiciable aux batteries et au
groupe électrogène.
Figure 8: Résultats de la simulation de l'architecture simple sur une journée peu ensoleillée, effet du
stockage.
Figure 10: Résultats de la simulation de l'architecture complexe, effet du « Cycle Charging » sur les séquences
start/stop des GE.
De 00h à 9h les groupes sont mis en route et éteints alternativement quatre fois chacun en même
temps que les batteries sont chargées et déchargées. Ceci est directement du à la règle « Cycle
Charging ». Pour Homer la configuration la plus économique est le tandem « groupe
faible/batteries ». Une fois les batteries déchargées le groupe faible n’est pas suffisant, le groupe fort
est mis en route. La règle « Cycle Charging » impose la recharge des batteries. Une fois les batteries
chargées Homer peut de nouveau basculer sur la configuration « groupe faible/batteries » et ainsi de
suite.
Une nouvel simulation est effectuée avec la règle « Load Following » et les résultats sont visibles sur
la Figure 11 et la Figure 12.
Figure 11: Résultats de la simulation de l'architecture complexe, effet du « Load Following » sur cycles de
charge/décharge.
Cette fois les séquences start/stop des groupes sont moins nombreuses. A 00h les batteries étant
déchargées seul le groupe fort est en route. Les batteries ne seront chargées qu’en milieu de journée
par l’énergie solaire. Puis elles seront déchargées immédiatement après.
Figure 14: Résultats techniques concernant un groupe électrogène dans une architecture
PV+GE1+GE2+Batteries
Figure 16: Puissance PV optimale en fonction de la charge et du gisement pour un coût du diesel de 1$/L
La détermination de ces résultats n’est pas explicitée dans la notice d’HOMER. L’exemple de la Figure
16 montre que le logiciel semble procéder pat extrapolation. Seules les valeurs 700kW et 800kW ont
été entrées pour êtres simulées. Pourtant, dans les résultats de l’analyse de sensibilité, Homer
propose dix valeurs de puissance PV entre 700 et 800kW. Celles-ci n’ont à priori pas été simulées.
Pour pouvoir tirer des conclusions à partir de ces résultats, il conviendrait donc d’éclaircir le
fonctionnement de l’analyse menée par Homer. Celle-ci pourrait alors être un atout majeur de ce
logiciel. Elle permettrait à l’utilisateur de définir ses voies d’action :
- Choisir une configuration « robuste » par rapport aux paramètres dont l’évolution est
inconnue.
- Définir les paramètres sur lesquels une action est possible pour minimiser leurs fourchettes
d’incertitude.
III.3. La comparaison des résultats avec le tableur de Cythelia
Avec Stockage
Ecarts
Résultats observés Homer Tableur Cythelia (par rapport
au tableur)
Production PV (% de la consommation) 43 40 8%
Production GE (% de la consommation) 57 60 -5,0%
Carburant consommé, cas de référence (L/an) 611 414 885 635 -31,0%
Carburant consommé, cas proposé (L/an) 539 149 529 787 1,8%
Quantité de carburant économisé (L/an) 72 265 355 848 -80%
Coût carburant moyen (€/L) 0,70 0,96 -27,1%
Economie carburant annuelle (€/an) 50 586 341 614 -85%
Figure 17: Courbes du nombre de cycles avant la panne et courbe de la quantité d’énergie de transit
maximum en fonction de la profondeur de décharge.
La Figure 17 tirée de la notice d’Homer montre que la profondeur de décharge influence la quantité
d’énergie de transit maximum de 600 à 900 kWh pour le modèle de batteries pris en exemple. Pour
cet exemple cela signifie qu’en limitant la profondeur de décharge à 40% il est possible de faire
transiter 30% d’énergie en plus, avant la panne, qu’en déchargeant les batteries à 100%. Le nombre
de cycles de décharge avant la panne est donc très dépendant de la profondeur de décharge.
Ainsi l’estimation de la durée de vie d’une batterie est assez éloignée de la réalité technique. Une
véritable estimation en fonction du nombre de cycle et de la profondeur de décharge semble difficile
à mettre en œuvre.
Simuler une installation hybride avec HOMER permet d’obtenir de nombreuses informations. En
particulier :
- Pour chaque composant : la production utile, le taux d’utilisation, les horaires d’utilisation, la
durée de vie moyenne ;
- Les coûts associés à l’utilisation de chaque composant du système ;
- Les coûts de remplacement de chaque matériel en prenant en compte leur durée de vie, elle-
même dépendante de leur sollicitation.
A ceci s’ajoute la possibilité de comparer très rapidement des architectures et des configurations, sur
la base du coût du kWh par rapport à des paramètres de sensibilités. Les analyses de sensibilité
permettent ainsi d’appréhender les facteurs de risque lié au choix de la configuration. A cause du
nombre important de configurations et des nombreux facteurs imprévisibles, propres aux
installations hybride, ces fonctionnalités sont très importantes dans la recherche du meilleur
compromis.
Le défaut majeur est l’écart par rapport à la réalité technique. Le dimensionnement des composants
ne tient pas compte de leur compatibilité entre eux. De plus il n’est pas possible d’utiliser une
stratégie de commande existante. La simulation est essentiellement tournée vers l’optimisation
économique, les résultats sont donc forcément optimistes. Il n’est pas possible de compenser par un
filtrage, par rapport à des critères techniques, des solutions proposées par HOMER.
La souplesse de choix des entrées demande à l’utilisateur une connaissance des problématiques liées
à l’hybridation, pour pouvoir proposer une configuration faisable. Le niveau de détail des sorties
nécessite également un certain degré d’analyse. L’utilisateur doit traiter les données pour tirer des
conclusions, en gardant à l’esprit le caractère optimiste et la possibilité d’incohérences techniques.
Finalement ce logiciel n’est ni adapté pour l’usage grand public ni pour la conception appliquée à la
réalisation.