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ISMALA - OFPPT

Les instruments
de mesure
Module 19

MACHKOUR Abdelkarim
01/01/2017
1. DEFINITION :
« Un instrument ou appareil de mesure est un dispositif destiné à obtenir expérimentalement
des valeurs qu'on puisse attribuer à une grandeur. »
2. PROPRIÉTÉS DES INSTRUMENTS DE MESURE :
1. La résolution ; 5. La traçabilité ;
2. La justesse ; 6. La répétabilité ;
3. La fidélité ; 7. La reproductibilité.
4. La précision ;
A. LA RESOLUTION :
« La plus petite variation d'une grandeur pouvant être décelée par l'instrument. »
Exemple :
1mm pour une règle ; 0,1mm pour un pied à coulisse au 1/10.
B. JUSTESSE :
La justesse est la qualité d'un appareil de mesure à donner une valeur moyenne très proche
de la valeur vraie.

J = 𝒎 - 𝒎 𝒗𝒓𝒂𝒊𝒆

La justesse est l’estimation de l’erreur systématique !


C. FIDELITE :
La fidélité d'un appareil de mesure est sa propriété à donner des valeurs très proches.
La fidélité est l’étendue de l’erreur aléatoire : E = mmax – mmin.
Un instrument est fidèle si E tend vers zéro !
D. PRECISION :
La précision est l'aptitude d’un appareil de mesure à fournir des données qui, prisent
individuellement, sont proches de la valeur vraie.
Un capteur précis est donc à la fois fidèle et juste.
RESUME :
Exercice :
Soit les mesures effectuées avec 4 instruments pour déterminer leurs précisions avec un
étalon de 15,000mm. Que pensez-vous de ces instruments ?
Étendu : Moyenne Mvraie Précision : fidèle,
M1 M2 M3 M4 M5 M6
mmax - mmin 𝑴̅ juste ou précis

Outil 1 14,95 14,96 14,93 14,92 14,97 14,91 15,000

Outil 2 15,00 14,98 14,99 15,01 14,99 14,97 15,000

Outil 3 14,95 14,97 15,03 15,01 15,05 14,99 15,000

Outil 4 14,88 14,91 14,95 14,97 15,01 15,04 15,000

E. Traçabilité :
La traçabilité d’un outil de mesure est sa propriété d’être relié à une référence par
l'intermédiaire d'une chaîne ininterrompue et documentée d'étalonnages dont chacun
contribue à l'incertitude de mesure.
On définit plusieurs types d’étalons :
Etalon primaire, Etalon de référence, Etalon de transfert, Etalon de travail.
F. Répétabilité :
Ecart observé lors de mesurages successifs d’une même grandeur dans des conditions
identiques : les 5M.
G. Reproductibilité :
Ecart observé lors de mesurages successifs d’une même grandeur en faisant varier les AXE DE
conditions : les 5M. MESURE
REGLE
3. PROBLEMES D’UTILISATIONS DES INSTRUMENTS DE MESURE :
A. Le principe d’Abbe :
« L’exactitude maximale est obtenue lorsque l’axe de mesure et l’axe de la règle
sont identiques. »
OBJET A
MESURER
B. L’erreur en cosinus :
Lors d’un mesurage, l’erreur de direction entrainera une erreur dite en
« cosinus ».
Application :
L1 = 50mm, 𝛼 = 0,5°
L’ = L1/cos𝛼
L’ = 50,002mm !
C. L’erreur en sinus :
Lors d’un mesurage, l’erreur de position entrainera une erreur dite en « sinus ».
Application :
L1 = 50mm, 𝛼 = 0,2°
L2 = 40mm
L’ = L1 – (L2*sin𝛼)
L’ = 49,86mm!
D. PRÉCAUTION DE MESURAGE ET D’UTILISATION DES INSTRUMENTS :
 Évitez d'endommager l’outil,
 Ne marquez aucune information avec un stylo graveur,
 Éviter de faire tomber l’outil sur l'établi ou par terre,
 Nettoyer l’outil avant tout usage,
4. CONTROLE DIRECT :
On appelle « mesure directe » un résultat obtenu directement à partir d’un instrument de
lecture.
Exemple : Mesure avec un pied à coulisse, un micromètre, un thermomètre…
A. Pied à coulisse :
Le calibre à coulisse est un appareil de mesure à lecture directe.
Sa précision varie de 0,1 (1/10); 0,05 (1/20); 0,02 (1/50) à 0,01mm (1/100).
a. Les composants d’un pied à coulisse :

Bec d’intérieur Vis de blocage Règle

Poussoir Jauge de
Vernier profondeur
Bec fixe
Bec mobile

b. Principe de lecture du Vernier au 1/10 :


Le vernier au 1/10 mesure 9 mm divisé en 10 parties égales.
Chaque partie vaut 9/10 mm = 0.9 mm.
Le décalage entre la première graduation du vernier et celle de la règle : 1 – 0,9 = 0.1 mm.
Lecture :
1. Lire un nombre entier (X) de mm sur la règle juste à gauche du zéro du vernier.
2. Lire la fraction de mm (x) sur le vernier.
3. Déterminer la valeur de cette graduation en la divisant par 10.
4. La valeur finale à lire est : d=X + x/10 en mm.

c. TD :
Déterminer le principe de lecture du pied à coulisse au 1/20, 1/50 et 1/100.
d. Solution :
1/20 : X+0,5x ; 1/50 : X+0,02x ; 1/100 : X+0,01x.
e. Erreurs d’usage d’un pied à coulisse :
 Les erreurs de parallaxes
 Une force de mesure excessive.
 La température entre l’outil doit être proche de celle de la pièce.
 Faire attention à l’épaisseur des becs pour les petits alésages (ajouter 10mm).
 La pièce doit être maintenue à l’intérieur des becs.

f. Méthode de mesure avec le pied à coulisse :


- Nettoyer l’outil et la pièce.
- Vérifier les becs, puis le zéro.
- Insérer la pièce dans l’outil ;
- Serrer les becs.
- Serrer la vis de blocage.
- Lire la mesure sans enlever la pièce.

B. Le palmer :
Le palmer ou micromètre est un instrument de mesure à lecture directe.
Sa précision varie entre 0,01 et 0,001mm.
L’étendue de mesurage des micromètres est de 25mm.

a. Les composants du palmer :


Vis de réglage

Douille
Touche mobile

Etendu
Type de douilles :

b. Principe de lecture du Palmer au 1/100 :


 Sur la douille, on trouve deux graduations supérieure et inférieure.
 La différence entre chaque graduation est de 1mm.
 La différence entre chaque graduation Supérieure et Inférieure vaut 0,5mm.
 Sur le tambour, les graduations valent 0,01mm. TAMBOUR
 Un tour du tambour vaut 0,5mm.
Lecture :
1. Lire la valeur (X) sur la douille.
2. Puis lire la valeur (x) sur le tambour.
3. Diviser (x) sur 100.
4. Ajouter cette valeur à (X).
5. Le résultat est : «d= X + x/100 ».
Exemple de la fig : X=7mm ; x=37 => x/100=0,37mm
DOUILLE
Donc d=X+x/100=7,37mm

c. Précautions d’utilisations :
 Réglez le point zéro avant de mesurer.
 Essuyez les faces de la touche fixe et de la broche avec du papier non pelucheux.
 Utilisez le micromètre avec la plus faible force de mesure possible.
 Pour éviter les erreurs dues à la dilatation, tenir l’outil le moins de temps possible.

d. Erreurs d’usage du micromètre :


 Les erreurs de parallaxes.
 Une force de mesure excessive.
 La température entre l’outil doit être proche de celle de la pièce.
 La pièce doit être maintenue correctement à l’intérieur des becs.
e. Méthode d’utilisation :
 Ouvrir la touche mobile avec le tambour.
 Insérer la pièce entre les touches fixes et mobiles.
 Serrer la pièce à l’aide de la vis de réglage.
 Lorsqu’on entend les clics, on commence la lecture.

5. LE CONTROLE PAR ATTRIBUT :


La dimension effective de la pièce doit se trouver entre deux dimensions maxi et mini,
appelées : « entre » et « n’entre pas ».
a. Principe de Taylor :
« La condition au maximum de matière d'un élément doit être vérifiée par un calibre ENTRE
de forme complète. »
Si le calibre n’entre pas : la pièce est à retoucher !
« La condition au minimum de matière d'un élément doit être vérifiée par un calibre
N'ENTRE PAS conçu pour vérifier individuellement chaque caractéristique de cet élément. »
Si le calibre entre : la pièce est à rebuter !
b. Matérialisation du principe de Taylor :
Les jauges « entre » matérialisent le 𝑑𝑚𝑎𝑥 et 𝐷𝑚𝑖𝑛 .
Les jauges « n'entre pas » matérialisent le 𝑑𝑚𝑖𝑛 et 𝐷𝑚𝑎𝑥 .

c. Les différents types de calibres :


 Les jauges de mesure.
 Les jauges de formes.
 Les calibres à mâchoires.
 Les jauges tampons (alésage).
 Les jauges bagues (arbre).

d. Utilisation des calibres :


- D’une manière générale :
 La partie « entre » doit glisser facilement,
 La partie « n’entre pas » ne doit pas pouvoir entrer dans la pièce.
e. Précautions d’utilisation des calibres :
La force et l'usure de la jauge influencent considérablement les résultats du contrôle.
L’incertitude de mesure est d'autant plus importante que les côtes et les tolérances sont
petites.
Il n'est pas possible de contrôler des degrés de tolérance inférieurs à 6 (< IT6) au moyen de
jauges.

6. LE CONTROLE PAR COMPARAISON :


Le contrôle indirect est un moyen de mesure par comparaison.
Il se fait par comparaison à un étalon.

A. Le comparateur : TIGE DE
AIGUILLE RELEVAGE
Un comparateur est un instrument de mesure par A LECTURE
comparaison. AU mm
Sa précision varie entre 0,01 à 0,001mm. VIS DE
La course du palpeur est en général 3,5 à 10mm. BLOCAGE
La touche du palpeur est démontable pour différentes
types d’utilisations. CADRAN
MOBILE
B. les différents types :

1. Comparateur Analogique à cadran


2. Comparateur Numérique. INDEX
AIGUILLE A LECTURE MOBILES
3. Comparateur demi-lune.
AU 1/100e mm
4. Comparateur verticale. PALPEUR
5. Comparateur à levier.

C. Principe de fonctionnement :
Le déplacement du palpeur est transmis à une aiguille par un système mécanique à
crémaillère.
L'aiguille se déplace sur 360° sur un cadran rond gradué
Pour un déplacement de 1 mm du palpeur lié à la
crémaillère, l'aiguille liée au pignon fait 1 tour.
Le cadran étant divisé en 100 graduations, chaque
graduation est égale à : 1 mm/100, soit 0,01 mm.

D. Méthode de lecture :
1. Calibrer une hauteur « E » d’étalons.
2. Mettre le cadran du comparateur à zéro. CREMAILLERE
3. Amener le comparateur sur la pièce de hauteur x.
4. Relever la différence d indiquée par le PALPEUR
comparateur.
5. Alors x = E ± d.

E. Précautions d’utilisation :
 Le comparateur est un instrument fragile.
 Il faut toujours soulever le palpeur par la tige de relevage.
 Il faut que la tige de palpeur soit perpendiculaire à la surface de palpage.

F. Principales utilisations :
 Mesurer l'écart entre un étalon et une pièce à mesurer.
 Réaliser le contrôle des spécifications géométriques.
 Réaliser les différents réglages géométriques sur la machine.

G. Le projecteur de profil :
Le projecteur est un outil optique qui permet de visualiser le profil des pièces ou de
mesurer leurs dimensions : linéaire, angulaire et diamétrale.
Sa précision est 1/1000emm.

1. Principe de fonctionnement :
Le projecteur agrandit le profil de la pièce et l'affiche sur un écran.
Le calcul des mesures linéaires se fait à l’aide des déplacements sur l’axe X ou Y.
Le calcul des mesures angulaires se fait à l’aide de la rotation de l’écran.
Sur l’écran, il existe une grille qui peut être tournée à 360 degrés, de sorte que l'axe X-Y de
l'écran peut être aligné avec un bord de la pièce à examiner.
2. Les types d'éclairages :
Éclairage diascopique : Ce type d’éclairage est utilisé pour mesurer les pièces usinées.

Éclairage épiscopique coaxial : Il permet de détecter des défauts de surface.

Éclairage épiscopique oblique : Il permet de contrôler les surfaces brillantes de métaux polis.

Éclairage rasant : Il Permet une très bonne détection de défauts sur surfaces planes.

3. Les types d’images :


 Image redressée.
 Image inversée.
4. Précautions d’utilisation :
- Réglage correct de l’image (le focus) avant d’effectuer la mesure.

H. MACHINE A MESURER TRI-DIMENSIONNELLE :


Les machines à mesurer tridimensionnelles, MMT, sont apparues dans
les années 1970.
Elles ont permis de créer une image tridimensionnelle de l’objet à
mesurer.
1. Caractéristique de la MMT :
La résolution varie entre 0,1µm et 0,01µm.
La vitesse de déplacement varie entre 100 et 1200mm/s.
Elles peuvent mesurer des pièces de petites et de grandes
dimensions (F117).
2. Types de MMTs :
a. Portique (fixe ou mobile).
b. Col de cygne ou cantilever.
c. Pont.
d. Potence.

Elles peuvent être manuelles, motorisées ou à CN et fixe ou portative.

MOBILE

3. Inconvénients des MMTs :


- Elles sont très sensibles à la variation de température.
- Le contrôle sur MMT ne respecte pas toujours exactement à la norme.
- Nécessité d’une formation spécifique.
- Nécessité de corriger de plus 20 défauts mécaniques et des défauts géométriques en plus
des problèmes de calcul mathématiques.

4. Constituants des MMTs :


1. La machine à mesurer.
2. La sphère de référence.
3. Le logiciel de traitement.
4. Le palpeur.
5. Le porte-pièce.

5. Types de palpeur :
1. Tête dynamique.
2. Tête statique.
3. Caméra CCD.
4. Capteur laser.

Principe de fonctionnement :

Pour contrôler une pièce, il faut comparer le palpage des points avec le dessin. Pour cela, il
faut que les deux soient dans le même repère.

Il faut donc créer un repère pièce ! Celui-ci est créé à partir :

 L’intersection de palpage des surfaces réelles de la pièce.


 Ou de l’intersection de ses droites réelles.

Après création du repère, on importe le dessin CAO de la pièce qui sera placé dans le repère
pièce. Lorsque le palpage de toutes les surfaces est fini, on commence le contrôle.
Axe (Z)
Composition de la MMT :

La MMT a trois axes : Axe (Y)

 (X), axe horizontal


 (Y), axe horizontal
 (Z), axe vertical Palpeur

Repère machine :

Le repère machine ⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑂𝑀 à pour origine le centre du Axe (X)
palpeur. Il faut donc le mettre à zéro au démarrage
en déplaçant les axes à leurs origines.
Calibration du palpeur :

Le palpeur doit être calibré avant tout contrôle. La machine détermine le


rayon de la tête du palpeur : r = (Dm – De)/2.

Création du repère pièce :

⃗⃗⃗⃗⃗ , est créé à partir de la pièce. L’origine est l’intersection


Le repère pièce 𝑂𝑝
des surfaces palpées. Cette opération s’appelle « dégauchissage ».
Axe (Z)

Axe (Y)

Axe (X)

Principe de mesure de la MMT :

1. Palper la pièce réelle et l’associer à une forme idéale.


2. Créer un repère géométrique à partir du palpage, où sera situé le dessin de la pièce.
3. Comparer la forme associée avec son dessin de définition.

Principe d’association :

L’association se fait par des critères parmi lesquels sont :

 Le plan min-max : minimise le grand écart.


 La plus grande ou plus petite caractéristique.
 Les moindres carrés : celui utilisé par la MMT !

Principe d‘association :
L’élément nominal : c’est le dessin de définition.
L’élément réel : c’est la pièce elle-même.
L’élément extrait : c’est le nuage de palpage.
Le nuage de points palpés n’a aucune forme géométrique connue. Il faut donc l’associé !
L’élément associé : c’est un élément idéal associé au nuage de points.

Résumé : Comparaison

Elément nominal Elément réel Elément dérivé Elément associé


Les formes géométriques reconnues par la MMT :
 Le point,  Le cylindre,
 La droite,  La sphère,
 Le plan,  Le cône.
 Le cercle,

Minimum de points à palper :

Forme géométrique Nbr pts théoriques Nbr pts pratiques

DROITE 2 5

CERCLE 3 7

PLAN 3 9

SPHERE 4 9

CYLINDRE 5 12

CONE 6 12

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