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Bréviaire de combat

Défense de la Foi catholique

Inquisitions
Pierre Chaunu, Église, culture et société
« La révolution française a fait plus de morts en un mois au nom de l’athéisme que l’Inquisition au
nom de Dieu pendant tout le Moyen Age et dans toute l’Europe. »
Bartolomé Bennassar, L’Inquisition espagnole
« Si l’Inquisition espagnole avait été un tribunal comme les autres, je n’hésiterais pas à conclure,
sans crainte de contradiction et au mépris des idées reçues, qu’elle leur fut supérieure. Plus efficace
à n’en pas douter, mais aussi plus exacte, plus scrupuleuse. Une justice qui pratique un examen
attentif des témoignages, qui accepte sans lésiner les récusations, par les accusés, des témoins
suspects, une justice qui torture fort peu, une justice soucieuse d’éduquer, d’expliquer à l’accusé
pourquoi il a erré, qui réprimande et qui conseille, dont les condamnations définitives ne frappent
que les récidivistes. »
Joseph Pérez, La légende noire de l’Espagne
« C’est à Jaime Contreras et à Gustav Henningsen que nous devons les efforts les plus sérieux pour
évaluer le nombre des victimes de l’Inquisition espagnole. Ces deux historiens estiment qu’entre
1540 et 1700 le Saint-Office a poursuivi 49 092 individus. En procédant à des extrapolations
prudentes pour les époques antérieure et postérieure, ils calculent qu’au total 125 000 procès ont été
intentés. C’est trois fois moins que ne le suggérait Llorente. Dans ces procès, les propos mal
sonnants et les blasphèmes représenteraient 27 % du total ; on trouverait ensuite le « mahométisme
» (24 %), les judaïsants (10 %), les luthériens (8 %) et, enfin, les superstitions diverses, dont la
sorcellerie (8 %). En ce qui concerne les peines infligées, Contreras et Henningsen estiment que la
peine de mort a été votée dans 3,5 % des cas, mais que 1,8 % seulement des condamnés auraient été
effectivement exécutés ; les autres auraient été brûlés en effigie. En d’autres termes, entre 1540 et
1700, huit cent dix personnes auraient été exécutées. Nous savons que les condamnations à mort ont
été très nombreuses avant 1500 et qu’il y en a eu encore quelques-unes après 1700. Il est donc
raisonnable d’évaluer à moins de dix mille les condamnations à mort suivies d’exécution
prononcées par l’Inquisition au cours de son histoire. On est loin des chiffres habituellement
proposés. »

Guy Bedouelle, Le Vif l’Express (n°3259)


« Agostino Borromeo, un des meilleurs spécialistes, estime que, pour l’Inquisition espagnole, sur 44
674 inculpés, quelque 800 furent condamnés à mort. »
Patrick Hentiet, Histoire de la papauté
« Il ne fait aucun doute qu’au XIIIe siècle, comme encore par la suite, la justice inquisitoriale s’est
montrée beaucoup moins expéditive que celle des cours civiles. »
Plaque commémorative à Séville
« En l’an du Seigneur 1481 a commencé en ce lieu le Saint Office de l’Inquisition contre les
hérétiques judaïsants, pour l’exaltation de la foi. Par lui, depuis l’expulsion des juifs et des Sarrasins
jusqu’en l’année 1524 plus de vingt mille hérétiques ont abjuré leurs criminelles erreurs, et plus de
mille obstinés dans l’hérésie ont été livrés aux flammes, après avoir été jugés conformément au
droit. »
Bernard Gui, Manuel de l’inquisiteur
« Parmi les difficultés et les incidents contraires, il doit rester calme, ne jamais céder à la colère et à
l’indignation. Il doit être intrépide, braver le danger jusqu’à la mort ; mais, tout en ne reculant pas
devant le péril, ne point le précipiter par une audace irréfléchie. Il doit être insensible aux prières et
aux avances de ceux qui essaient de le gagner ; cependant, il ne doit pas endurcir son cœur au point
de refuser des délais ou des adoucissements de peines, suivant les circonstances et les lieux… Dans
les questions douteuses, il doit être circonspect, ne pas donner facilement créance à ce qui paraît
probable et souvent n’est pas vrai ; car ce qui paraît improbable finit souvent par être la vérité. Il
doit écouter, discuter et examiner avec tout son zèle, afin d’arriver patiemment à la lumière. Que
l’amour de la vérité et la pitié, qui doivent toujours résider dans le cœur d ’un juge, brillent dans ses
regards afin que ses décisions ne puissent jamais paraître dictées par la convoitise et la cruauté. »
Henri-Dominique Lacordaire, Mémoire pour le rétablissement en France de l’ordre des Frères
prêcheurs
« L’inquisition est un progrès véritable comparée à tout ce qui avait eu lieu dans le passé. À la place
d’un tribunal sans droit de grâce, assujetti à la lettre inexorable de la loi, on avait un tribunal
flexible duquel on pouvait exiger le pardon par le repentir, et qui ne renvoya jamais au bras séculier
que l’immense minorité des accusés. L’inquisition a sauvé des milliers d’hommes qui eussent péri
par les tribunaux ordinaires ; les Templiers réclamèrent sa juridiction, sachant bien, disent les
historiens, que s’ils obtenaient de tels juges, ils ne pourraient plus être condamnés à mort. »

Ézéchiel XVIII, 23
« Prendrai-je plaisir à la mort du méchant ? N’est-ce pas plutôt à ce qu’il se détourne de ses voies et
qu’il vive ? »
Maria Elvira Roca Barea, Imperiofobia y leyenda negra
« Le fait de se constituer de manière très organisée, réglementée et stable sur le plan judiciaire pour
traiter des dissidences religieuses, a évité les massacres que celles-ci ont provoqués du côté
protestant. […] L’Inquisition a jugé 44.000 causes au total depuis 1562 jusqu’à 1700, avec au final
1.340 morts environ. Et voilà toute l’histoire. Calvin a envoyé au bûcher 500 personnes en vingt ans
seulement, pour hérésie. »
William Cobbett, Histoire de la Réforme protestante en Angleterre et en Irlande
« La cruauté d’Élisabeth d’Angleterre, reine sanguinaire, a fait mourir plus de monde, en une année,
que l’Inquisition pendant toute la durée de son existence. »
Michel Feretti, L’Église et ses Inquisitions (Pages 46-47)
« Avant de livrer l’accusé au juge séculier qui infligeait la question ou la torture, l’inquisiteur devait
épuiser tous les autres moyens, surtout la persuasion, pour obtenir les aveux nécessaires, et ne
recourir ou ne se résigner à celui-là que dans les cas où l’inculpé avait déjà contre lui des preuves
sérieuses, capables de persuader à l’inquisiteur sa volonté obstinée de nier systématiquement. »
Henry Kamen, The Spanish Inquisition : A Historical Revision
« Si l’on prend en compte tous les tribunaux maintenus jusqu’en 1530, il est peu probable que plus
de 2000 personnes aient été exécutées pour hérésie par l’Inquisition. »
Henry Charles Lea, Histoire de l’Inquisition au Moyen Age
« La croyance populaire selon laquelle la chambre de torture inquisitoriale était le théâtre d’un
acharnement particulier à extorquer des aveux est une erreur imputable aux écrivains à sensation qui
ont exploité la crédulité publique. »

Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen Age (p.104)


« Sous bien des rapports, l’inquisition fut la réaction de défense d’une société pour laquelle, à tort
ou à raison, la préservation de la foi paraissait aussi importante que de nos jours celle de la santé.
On touche ici du doigt ce qui fait la différence d’une époque à l’autre, c’est-à-dire des différence de
critères, d’échelle de valeur. Et il est élémentaire en histoire de commencer par en tenir compte,
voire de les respecter, faute de quoi l’historien se transforme en juge. »
Éric Picard, L’homme nouveau (HS n°4)
« La légende noire de l’Inquisition s’écrit lorsqu’elle se retrouve entre les mains du pouvoir laïc et
politique qui, contrairement à l’Église, se montre impitoyable. L’affaire des Templiers, en 1307,
illustre la dérive politique de l’Inquisition. Philippe le Bel souhaite éliminer ces religieux capables
de s’opposer à son autorité. Ils sont condamnés à la prison à vie, sauf 56 chevaliers jugés relaps et
voués au bûcher. De même le procès de Jeanne d’Arc, en 1430, illustre la volonté anglaise de
proclamer l’illégitimité du roi de France, Charles VII, conseillé par « une hérétique notoire ». »
Joseph de Maistre, Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole
« Parmi les innombrables erreurs que le XVIIIe siècle a propagées et enracinées dans les esprits,
avec un déplorable succès, aucune, je vous l’avoue, ne m’a jamais surpris autant que celle qui a
supposé, soutenu et fait croire enfin à l’ignorante multitude que des prêtres pouvaient condamner un
homme à mort. Il est permis d’ignorer la religion de Fo, de Bouddha, de Somonocondom ; mais
quel Européen a droit d’ignorer le christianisme universel ? »
Jean Sévillia, Historiquement correct
« Détenu en prison préventive ou restant libre, l’accusé a le droit de produire des témoins à
décharge, de récuser ses juges et même, en cas d’appel, de récuser l’inquisiteur lui même. Au cours
de son procès, il bénéficie d’un défenseur. Le premier interrogatoire a lieu en présence de
prud’hommes, jury local constitué de clercs et de laïcs dont l’avis est entendu avant la sentence.
Afin d’éviter des représailles, le nom des dénonciateurs est tenu secret, mais l’inquisiteur doit les
communiquer aux assesseurs du procès qui ont à contrôler la véracité des accusations. Les accusés
ont le droit de fournir préalablement le nom de ceux qui auraient un motif de leur nuire, ce qui est
une manière de récuser leur déposition. En cas de faux témoignage, la sanction prévue équivaut à la
peine encourue par l’accusé. Certains inquisiteurs préfèrent révéler l’identité des accusateurs, et
procéder à une confrontation contradictoire.
En 1235, le concile régional de Narbonne demande que la condamnation soit portée exclusivement
après un aveu formel, ou au vu de preuves irréfutables. Mieux vaut, estime l’assemblée, relâcher un
coupable que condamner un innocent. »
Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique (IIa, IIae Question 11 Article 3)
« En ce qui concerne les hérétiques, il y a deux choses à considérer, une de leur côté, une autre du
côté de l’Église. De leur côté il y a péché. Celui par lequel ils ont mérité non seulement d’être
séparés de l’Église par l’excommunication, mais aussi d’être retranchés du monde par la mort. En
effet, il est beaucoup plus grave de corrompre la foi qui assure la vie de l’âme que de falsifier la
monnaie qui sert à la vie temporelle. Par conséquent, si les faux monnayeurs ou autres malfaiteurs
sont immédiatement mis à mort en bonne justice par les princes séculiers, bien davantage les
hérétiques, aussitôt qu’ils sont convaincus d’hérésie, peuvent-ils être non seulement excommuniés
mais très justement mis à mort. Du côté de l’Église, au contraire, il y a une miséricorde en vue de la
conversion des égarés. C’est pourquoi elle ne condamne pas tout de suite, mais « après un premier
et un second avertissement » comme l’enseigne l’Apôtre Paul. Après cela, en revanche, s’il se
trouve que l’hérétique s’obstine encore, l’Église n’espérant plus qu’il se convertisse pourvoit au
salut des autres en le séparant d’elle par une sentence d’excommunication ; et ultérieurement elle
l’abandonne au jugement séculier pour qu’il soit retranché du monde par la mort. »
Concile de Vienne
« Le Siège apostolique a reçu de nombreuses plaintes disant que des inquisiteurs, envoyés par lui
pour supprimer l’hérésie, avaient dépassé les limites du pouvoir qui leur avait été donné. Nous
décrétons donc, pour la gloire de Dieu et la propagation de la foi que cette œuvre doit être menée
conjointement par les évêques locaux et par les inquisiteurs agréés par le Siège apostolique. Nous
décrétons que l’évêque diocésain et l’inquisiteur peuvent agir indépendamment d’un de l’autre.
Mais l’évêque sans l’inquisiteur ou l’inquisiteur sans l’évêque ne peuvent emprisonner, soumettre à
la torture ou porter une condamnation, à moins qu’ils ne puissent se joindre en moins de huit jours.
Nous décrétons également que dans les prisons où seront mis les hérétiques, il y ait deux gardes
principaux, discrets, diligents et dignes de foi, l’un agréé et appointé par l’évêque, l’autre par
l’inquisiteur. Chaque cellule de la prison aura deux clefs différentes, une gardée par chacun des
gardes. Les gardes avant d’assurer leur service devront, en présence de l’évêque et de l’inquisiteur,
prêter serment sur les saints évangiles en les touchant, qu’ils mettront toute leur diligence et leur
attention dans leur devoir de garder ceux qui seront placés sous leur surveillance. Un garde ne dira
rien en secret à un prisonnier que l’autre garde ne puisse entendre. Nous ordonnons aux évêques et
aux inquisiteurs, en vertu de la sainte obéissance au risque de l’éternelle damnation, d’agir
promptement et discrètement contre ceux qui sont suspectés d’hérésie et de ne pas imputer de façon
maligne un crime si grave à des innocents. »

Père Bernard Peyrous, Conférence (26 octobre 1986)


« Pour le cas de l’Inquisition de Toulouse, le nombre des cas de tortures est absolument minime. Je
ne sais plus si c’est un ou deux sur six milles. Alors il peut y avoir des dissimulations. Ça peut
arriver. Et pour prendre le cas de l’Inquisition espagnole, dans le cas de l’Inquisition de Tolède,
nous connaissons trois cents procès traités à Tolède avant 1500. Sur les trois cents procès il n’y a
pas plus de cinq à six cas de tortures sûres. Et pour ce qui est du cas de Valence, l’Inquisition de
Valence, entre 1480 et 1530, elle a traité plus de deux mille dossiers, il n’y a pas douze cas de
tortures sûres. Ce n’est rien du tout par rapport aux tribunaux civils de l’époque. C’est toujours
trop ! n’est-ce pas, encore une fois. Mais par rapport aux tribunaux civils de l’époque, il n’y a
aucune comparaison. Je vous garantis que quand en France l’Inquisition a disparu, et a été
remplacée en fait par la répression faite par les tribunaux royaux, les rares Cathares qui restaient ont
regretté l’Inquisition ! »
Vittorio Messori, La Vérité a un nom et un visage
« En l’espace de quelques mois en 1793, la terreur jacobine qui avait « purifié » la cathédrale Notre-
Dame de Paris de la « superstition chrétienne » fit plus de victimes en France que les trois
Inquisitions catholiques réunies. »
Lionel Lindsay, Catéchisme de controverse (Pages 75-77)
« Retenez bien les conclusions suivantes qui découlent des faits ; elle vous serviront à répondre à
ceux qui ont toujours à la bouche les grands mots d’Inquisition et autres et qui ne savent même pas
ce qu’ils signifient.
Pour ce qui concerne I’Inquisition, je dirai :
1° que ce tribunal, tel qu’établi par les Papes du treizième siècle contre les Albigeois et autres
hérétiques de cette espèce, était un immense bienfait pour la société, puisqu’il la protégeait contre
des sectaires turbulents, séditieux et professant des doctrines très dangereuses.
2° que l’Inquisition Romaine fut toujours, relativement aux usages de l’époque, d’une grande
douceur et ne condamna jamais les hérétiques à la peine capitale.
3° qu’elle fut établie dans les divers états de l’Europe à la demande des souverains qui la
considéraient comme indispensable au bien-être matériel et moral de leurs sujets et comme une
protection contre les efforts de l’hérésie.
4° que l’Inquisition espagnole, fondée à la sollicitation de Ferdinand et d’Isabelle, eut un caractère
éminemment politique, puisque les inquisiteurs étaient nommés, dirigés, révoqués par le roi et non
par l’autorité ecclésiastique.
5° que les rigueurs de ce tribunal d’Espagne, bien que réelles dans plusieurs cas, ont été
considérablement exagérées par la mauvaise foi de certains écrivains impies, qu’il procédait avec
prudence et que jamais il ne se montra aussi sévère que les tribunaux purement civils de cette
époque.
6° que le nombre des condamnés pour hérésie a été en réalité peu considérable, attendu que
l’lnquisition de ce pays jugeait d’une foule d’autres délits qui n’avaient aucun rapport avec la foi.
7° que l’expulsion des Maures d’Espagne fut une affaire complètement politique, exécutée sur
l’ordre du souverain, et à laquelle l’Inquisition elle-même demeura tout à fait étrangère.
8° que les Papes renouvelèrent leurs protestations contre la sévérité de certains inquisiteurs et
allèrent même jusqu’à les excommunier.
9° que l’Inquisition n’entrava aucunement le progrès des sciences et des lettres en Espagne, qu’elle
préserva ce pays des guerres religieuses et du poison de l’erreur. En somme, elle commit des abus
que l’Église travailla à corriger, et elle rendit, malgré tout, de grands services. »

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