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Ce que l’on veut pour demain

- LEA Choc : deuil inattendu, aucun signe avant coureur. J’ai pas le temps. Avant : Pas le temps
de perdre du temps. Maintenant : moins patiente, verbalise beaucoup plus des choses qui me
dérangent. Pour moi mon avenir, de la qualité only. Pas trop de recul pour l’instant mais J’ai
pas le temps. Un gars a voulu rentrer dans ma vie, il a manqué de respect, ciao, pas de
deuxième chance je considère que je t’ai donné une chance.
- Faire quelque chose qui a du sens et d’utile. Qu’est ce qui fait qu’on soit heureux, lien avec les
autres. Quelle place je veux prendre dans la société ? le fait que je sois en recherche de
travail est lié, quel sens ? Mon sens, pas motivé par l’argent (bon je suis pas naive j’aime les
belles choses) finance tu sers pas, niet. C’est des gens qui veulent être confortables mais
rentrent dans un schéma. Je veux vraiment faire quelque chose. Consciente que chacun place
son sens là ou iel veut. Je ne sais pas encore positionner où est l’aiguille, mais cers quelque
chose d’altruiste. Mais là ajd je ne fais rien dans les 6 mois je reste en suisse.
- Relations honnêtes, saines, rigolotes, inspirantes, qui me poussent hors de ma zone de
confort, lié à mes relations proches
- Gout du risque
- HAJRI Temps, plutôt inverse de lea. Pas connu mon père, mort très brutale, on n’en parle pas
dans ma famille. Moi j’ai du m’arrêter pour me laisser ressentir. Fin année passée ; bcp plus
de temps pour moi et bcp la religion et spiritualité qui m’ont aidées, retrouver la foi. Laisser
du temps d’entamer ce deuil, m’a permis de lui laisser sa place. Chez moi il a sa place.
Personne peut toucher son endroit, photo et bougie, personne ne touche. Invisible mais pour
moi c’est visible. Laisser une place vide, il est là ; Il était là, et il est toujours là
- Pour demain, pas tabou de parler de deuil, qu’on est une place pour pleurer, danser, crier
- LEA : pas en parler tu finis par oublier la personne alors que c’est le contraire de ce qu’on
veut. Ma mère personne la plus importante, je veux que son héritage parcoure les
générations. Ça peut paraitre heurtant pour les gens d’en parler de manière légère. Continuer
à la mentionner. On est tous de passage, continuer à passer. En parler, sans truc lourd, mon
interprétation, peut être il faut que j’en parle de manière plus taciturne
- Hajri : plus t’en parle plus ça devient doux. Avant si on en parlait c’était la crise, même les
photos on ne voulait pas les voir. Personne n’a voulu faire ce deuil. Un petit truc rapport à ça
c’est trop. Sortir petit à petit tout ça
- LEA : toi t’es venu au monde, t’as reçu ce poids tu ne sais pas pourquoi
- HAJRI : les enfants captent très bien autour de toi les adultes ça joue pas, on te dit ton père il
est mort mais tu comprends pas trop, plus tu grandis, plus tu sens à l’intérieur de toi c’est
lourd. L’année passée, j’ai senti il faut que ça sorte, avec l’acting scene qui parlent de mort, je
n’arrivais pas à les jouer j’ai compris qu’il fallait que je fasse quelque chose
- LEA retroaction
- HAJRI : processus de deuil trop bizarre, j’avais l’impression que c’était l’année passée alors
que c’était il y a 25 ans. Je n’ai rien de matériel, même les habits. Ajd j’en parle mais encore
douloureux. Ma grand-mère disait je ne veux pas en parler mais comme si elle attendait
qu’on lui pose les questions
- JULIA : Pour moi ça me fait penser globalement à deux idées, qui rejoignent certaines choses
que vous avez déjà dites
- Déjà je trouve que la mort de ma mère ça m’a ramenée à ma propre finitude, et àa ce que je
voulais pour ma propre vie. Et ma mère c’est un modèle pour moi et je me dis qu’est ce qu’on
fait quand notre modèle meure ? en plus nos modèles ils ne sont pas entrés dans l’age adulte
dans le même contexte que nous du tout. (crises écologiques, économiques,..) J’ai toujours
fait un peu comme elle et maintenant je me questionne sur si je veux le même type de vie
qu’elle finalement.
- Ensuite je me demandais aussi quel type de deuil on voulait avoir, parce que bcp de traditions
et rites ont disparu, ou bien se font rarement. Et je me questionne sur qu’est ce qu’on veut
garder finalemnet comme rites et traditions, et qu’est ce qu’on veut créer ? pour notre deuil,
nos deuils futurs et ceux de nos enfants. On a parlé avec Hajri de la notion des habits dans le
deuil.
- HAJRI : Au Kosovo les femmes en deuil portent un voile blanc, mon oncle a forcé ma grand
mère a enlever ce voile. Tu peux lui enlever mais ça va pas changer le truc. Le fait qu’elle ne
voulait pas, moi j’ai pas trop aimé
- LEA : c’est intéressant ton interpretation, le tabou c’est un abcès qui grandit encore plus, on
aurait pu penser que ca l’aurait fait percer mais non, et le moment ou ca va exploser ca va
être horrible
- HAJRI : plus tu laisses cristalliser, plus ça va être difficile et long
- LEA : processus de deuil, étapes du deuil c’est super bizarre mais moi j’ai l’impression que je
suis direct passée à l’acceptation, je n’ai pas ressenti de colère, pour moi c’était inutile, j’étais
là en mode je vais l’accepter, j’avais peur de l’effet boomerang. Mon père m’a un peu (pas
forcé) mais je suis allée voir un psy, et je lui ai demandé, et il a dit c’est pas tjs dans l’ordre, tu
vas pas forcement ressentir tout ça. Je sais pas vers quoi ce processus va tendre. C’est ça qui
est perturbant j’ai l’impression de pas ressentir déni, colère, j’ai l’impression de pas faire les
choses mal mais vu que je suis pas ce à quoi s’attend la société, c’est bizarre. J’ai dit direct je
dois gérer, ok ma mère elle existera plus. Mais réaliser qu’elle n’a pas ressenti de tristesse
douleur ni rien ça m’a enlevé de la tristesse. Ce décès est arrivé j’étais déjà « grandie » j’avais
vécu bcp de choses. Ma réaction interroge les gens. Vous pensez que je vais me réveiller dans
3 ans écroulée. Moi j’ai l’impression c’est mon processus. Je dis quand ça me va pas, dernier
niveau c’est bon fini bravo. Valise, bagage. Petite sœur 21 ans. C’est une épreuve de la vie, ça
va tous nous arriver, libre à toi d’en faire un fardeau, ou accompagnant, comme une colombe
sur mon épaule. Ma mère je l’admirais énormément, dans l’absolu elle m’a pas laissé un
chantier de non dits.
- HAJRI : les rêves, il me fait passer des messages, des moments dans ma vie, dans mes rêves il
m’apporte un message et m’éclaire. Présence qui t’accompagne.
- LEA : décédée d’un accident de ski de rando, avec mon père. J’aurais pu ressentir de la colère
envers le monde, ce mec qui a déclenché l’avalanche. Il faut pas chercher un sens.
Extrêmement brutal
- Moi j’ai ressenti de la colère, enfin de l’injustice surtout. On m’a dit tu verras t’auras un
soulagement quand elle partira bah non pas du tout j’étais triste que ma mère meure c’est
tout.
- Soulagement : dans ce film qu’on a vu avec jojo, cette femme en fin de vie, il faut que ce film
s’arrête, parce que là c’est trop compliqué d’être le témoin de ça.
- Réaction peut être un peu trop brusque pour ma sœur. La première fois que je l’ai revue, son
visage était un œdème. Moi je serai là pour vous, mais ma vie est a Lausanne, j’ai besoin de
retrouver ma normalité. Je lui ai fait comprendre que j’étais là pour elle.
- HAJRI : des fois la tete elle dit de faire un truc mais le corps autre chose. En general le corps il
sait. J’ai appris en me laisssant le temps de ressentir les choses. Etapes de transition dans ta
vie, opportunité de ressentir des choses. Expliquer ça à ma mère c’était encore plus
compliqué. Au bout d’un moment elle a compris mais c’était difficile, elle a du me prendre
pour une folle. C’était compliqué d’expliquer mais au bout d’un moment t’explique plus.
- LEA : je ne sais pas ce que c’est le processus de deuil dont tout le monde parle, retour de gens
c’est t’es chelou toi. Alors que j’ai l’impression de m’écouter. Tu t’écoutes, je continue ce que
je faisais avant ya ça qui rajouté mais je sais pas ou je vais. Toi hajri on t’a renvoyé le mur
- HAJRI si j’avais ecouté autour de moi j’aurais rien fait. J’en ai discuté avec une amie, a partir
de cette discussion il s’est passé un truc. Dans mon entourage c’est la première a avoir dit,
t’as du ressentir ça, puis ça, et moi j’étais là ouai c’est vrai, et ça m’a désalourdie. Tu as besoin
parfois que quelqu’un te tire une sorte d’épingle
- LEA : temps moi j’ai dit j’ai pas le temps, toi t’as dit l’inverse je m’aide de vous pour avoir un
éclairage. Je m’occupe beaucoup pour cacher, j’ai pas l’impression que ce soit ce que je fais
parce que j’ai mes moments seule. Ce temps que tu sacralises faut que tu le prennes
vraiment. J’ai pas le temps pour les trucs négatifs parce que je chéri ce moment. Moi je suis
un peu hypocondriaque, j’ai super peur, ton experience julia est interessante parce que
humanité profonde qui ressort, hyper puissant parce que l’autre c’est qui, aknoledgement de
qui est l’autre. Dans une société ou on fait plus attention aux autres. Vous avez décidé de
faire front.
- Hajri : comme un bloc
- JULIA : c’est une famille.
- Un jour quand ma mère était malade on était tous à la maison, 5 personnes qui bossaient sur
le wifi et il marchait pas très bien alors on a fait venir quelqu’un pour réparer et quand il est
venu il a débrancher le wifi sans prévenir mon père lui a dit vous auriez pu prévenir et il a
trop mal parlé à mon père et moi ca m’a tellement énervée qu’il lui parle comme ça, qu’il ne
voit pas ce qu’il se passait chez nous. Il est rentré dans notre bulle mais il n’a rien vu.
- Lea : c’est tellement vrai, moi je fais bonne figure, avant de perdre ma mère j’ai eu de gros pb
de santé, je viens pas avec ma carte de visite de toutes les choses qui se sont passées. Si je
fais de la merde, dites le moi je veux pas m’en servir comme une excuse. Mais en même
temps tu sais pas ce que je suis, ce que j’ai vécu.
- Tabou directement dans ta famille hajri mais moi dans mon cercle proche, j’ai des amis qui se
sont deplacés pour l’enterrement mais après rien du tout. Mon meilleur ami s’est déplacé
avec son frère et son coloc et après il a disparu. Il y a une semaine je l’ai confronté, discussion
douloureuse j’ai chialé tout du long. Tu as disparu en moment ou j’avais le plus besoin de toi,
il m’a dit j’avais l’impression que tu allais bien je lui ai dit mais tu réfléchis ou quoi. J’ai décidé
je vais me battre, je vais te dire ce dont j’ai besoin. Briser le tabou, en tout cas dire j’ai besoin
de toi. Donner les clefs.
- HAJRI : j’avais une meilleure amie, on s’est disputées en décembre. Pendant 8 ans on était
meilleures amies mais jamais parlé de mon père. La dernière fois que je lui ai dit, elle m’a dit
je n’osais pas poser des questions. Si toi t’as trop peur alors que tu es sensé être ma meilleure
amie et me comprendre, qui va le faire ?
- LEA : moi je savais comment il était, et je n’étais pas étonnée de sa réaction. Je donne bcp et
bcp d’attentes par rapport à mes amis. Il fallait que je lui dise ce que j’attendais de lui. Il était
là quand j’ai appris. Moi je me reposais après ma défense de pdm et j’avais coupé mon
portable donc mon père l’a appelé lui pour qu’il toque à ma porte.

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