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LES ORIGINES ET LES BASES DE LA PHOTOGRAPHIE.

QU'EST CE QUE LA PHOTOGRAPHIE?

La photographie est l'art d'enregistrer de façon permanente, par des moyens physico-chimiques, les images
que forme la lumière dans une chambre noire.

Cette définition est valable dans son ensemble puisque toutes les images obtenues par les photographes sont
produites par la lumière. Cependant, il faut souligner que certains films sont aussi particulièrement sensibles à
des parties du spectre lumineux invisibles pour l'oeil humain: ce sont les films infrarouges, ultraviolets, films
pour radiographie (rayons-X). Nous ne nous intéresseront, dans un premier temps, qu'aux images obtenues
grâce à la lumière visible.

SENSIBILITE DES CORPS CHIMIQUES A LA LUMIERE.

L'action de la lumière sur de nombreuses substances minérales et organiques est connue depuis longtemps:
ainsi l'action du soleil sur le verdissement des feuilles, sur la peau, sur des minéraux tels que le réalgar-
orpiment.

On savait aussi que les composés d'argent métallique, et plus particulièrement le chlorure d'argent,
noircissent lorsqu'on les expose à la lumière. On démontra au 18ème siècle que ce noircissement
était dû à la décomposition du chlorure d'argent et à l'apparition d'argent métallique oxydé noir.
La photographie moderne utilise surtout la sensibilité du bromure d'argent.

LA CHAMBRE NOIRE.

La lumière du jour pénétrant par un trou pratiqué dans la paroi d'une pièce obscure projette sur le mur
opposé l'image inversée de tous les objets qui se trouvent en face de l'orifice (voir figure 1). Ce phénomène
est une conséquence de la propagation rectiligne de la lumière (Aristote, 4ème siècle ACN). Léonard de Vinci
décrit la "Camera Obscura" dans ses manuscrits et y voyait un moyen, comme d'autres de son époque, de
faciliter la tâche des dessinateurs et des peintres pour des travaux en perspectives. Vers 1550, Jérôme
Cardan, mathématicien italien, remplaçait le petit trou (Sténopé) par une lentille convergente.

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Les chambres noires étaient alors déjà répandues et étaient beaucoup utilisées par les artistes.

DECOUVERTE DE LA PHOTOGRAPHIE.

En 1802, deux Anglais, Davy & Wedgwood, publient un mémoire décrivant une méthodes pour copier les
tableaux sur verre et des profils par l'action de la lumière sur le nitrate d'argent. La description ne laisse
aucun doute: on obtenait des images par contact mais qui disparaissaient lorsqu'on voulait les examiner à la
lumière vive. De plus, Wedgwood essaya bien d'impressionner sa surface sensible à l'aide de sa chambre
noire, mais la lumière qui traversait la lentille était trop faible pour obtenir une image.

L'élément manquant était apparemment le fixage de l'image. Cette stabilisation de l'image argentique, elle à
été découverte implicitement par un astronome, John Herschell, lorsqu'il décrivit les propriétés de l'hyposulfite
de sodium (1819).

La photographie est donc possible dès cette date; il fallait faire la synthèse de ces trois découvertes: la
chambre noire, la surface sensible et le stabilisateur de l'image.

L'INVENTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE: JOSEPH NICEPHORE NIEPCE.

Les premières images stables obtenues par l'action de la lumière sur une surface sensible et avec une
chambre noire sont attribuées à cet ancien officier de la révolution, Joseph Nicéphore Nièpce (1765-1833) qui
se livrait à de nombreuses expériences scientifiques appliquées dans se domaines de Châlon-sur-Saône (où se
trouve d'ailleurs installé le musée Nièpce aujourd'hui).

Nièpce commença des recherches sur l'héliographie et obtint en 1816 de véritables photographies au chlorure
d'argent qu'il fixait à l'acide nitrique. Cependant, il fut déçu d'obtenir des négatifs (!!!). Il abandonna alors les
sels d'argent et quelques années plus tard, il adopta une autre surface sensible, le bitume de Judée, étendu
sur une plaque de verre. Ce produit avait la particularité d'être soluble normalement dans l'essence de
lavande mais de devenir insoluble dans les parties qui ont été fortement impressionnées par la lumière. En
1822, il obtint plusieurs photographies dont les plus connues sont "La table servie" et "Vue de la fenêtre de
Châlon". Le bitume de Judée étant une surface blanchâtre, Nièpce contournait ainsi le problème du négatif.

ASSOCIATION AVEC DAGUERRE.

En 1826, Nièpce fut mis en présence de Louis Mandé Daguerre, peintre et décorateur, propriétaire à Paris du
Diorama (un théâtre de panorama). En 1829, Nièpce s'associe avec lui. A partir de 1829 Daguerre entreprend
des recherches personnelles, en utilisant comme élément sensible l'iodure d'argent.

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Nièpce mourut en 1833 et son fils Isidore ne pût conserver une place dans l'association et dès 1837, Daguerre
restait seul à défendre les découvertes communes dont le produit s'appelait déjà Daguerréotype. Dans le
secret, Daguerre continuait ses travaux et eût la chance et l'intelligence de découvrir le principe du
développement aux vapeurs de mercure. Cela permettait de ne plus se contenter du noircissement direct de
l'épreuve et augmentait considérablement la sensibilité des plaques ce qui conduisit à des temps de pose plus
courts. Il eût aussi la persévérance de poursuivre ses recherches jusqu'à la mise-au-point définitive de son
procédé. Il utilisait somme support une plaque de cuivre argentée et iodurée qu'il impressionnait à la chambre
noire et qu'il développait ensuite en soumettant la plaque à des vapeurs de mercure chauffé; puis il fixait
l'image obtenue en lavant la plaque dans une solution de sel marin (chlorure de sodium). S'il avait eu
connaissance des travaux de Herschell, il aurait pu employer avec plus d'efficacité l'hyposulfite de sodium. Le
temps de pose pour obtenir une image sur une plaque de cuivre argentée et iodurée était de quelques
minutes alors que la méthode de Nièpce demandait des poses de 12 à 15 heures. Curieusement, à ses
débuts, personne ne voulut s'intéresser à ses découvertes; mais grâce à une intervention du savant français
Arago, le procédé fut présenté à l'Académie des Sciences et souleva l'enthousiasme. Le parlement décida
d'acheter la découverte au nom de la France.

LA PHOTOGRAPHIE SE REPAND DANS LE MONDE.

A cette époque, plusieurs autres chercheurs faisaient des découvertes intéressantes: le français Hippolyte
Bayard et l'anglais William Henri Fox Talbot avaient obtenu des résultats très corrects mais sur papier à
l'iodure d'argent rendu transparent. Ce procédé, appelé le "Calotype", est l'ancêtre du processus négatif-
positif qui est toujours utilisé actuellement. Seulement, le Daguerréotype, grâce à la publicité orchestrée par
Daguerre, connu une vogue insensée: chacun voulut essayer le procédé en possédant le matériel et les
produits indispensables que Daguerre détenait en exclusivité.

Rappelons que le Daguerréotype est une épreuve unique, négative (que l'on voyait positive par réflexion sur
la plaque de cuivre en la regardant sous un certain angle) mais qui avait la propriété de donner des détails
très fins et qui, après quelques améliorations, ne demandait que plus que quelques secondes d'exposition. Les
peintres virent d'ailleurs dans ce procédé qui pouvait, dès lors, donner des portraits très vivants, une
concurrence déloyale.

QUELQUES GRANDES ETAPES DE LA PHOTOGRAPHIE.

Vers 1847, le procédé négatif-positif de Talbot, le "Calotype", avait pratiquement supplanté le Daguerréotype;
à cette même date, Abel Nièpce, cousin de Nicéphore, met au point le négatif sur verre albuminé. Le Gray et
Scott inventent en 1849, le procédé au collodion humide: la pose nécessaire était réduite à 1/5 de seconde en
plein soleil et 2 à 5 secondes pour un portrait en studio. C'est vers 1850 que commence le règne des grands
portraitistes dont le plus célèbre est sans doute Félix Tournachon dit Nadar. La guerre de Crimée (1854-1856)
et la guerre de Sécession (1861-1865) firent naître une photographie de genre que l'on a appelé le reportage
avec notamment Roger Fenton en Crimée et Mathew Brady pour la guerre de Sécession.

Quelques autres grands noms qui ont fait la photographie de l'époque: Maxime du Camp qui inaugure la
photographie de voyage avec ses calotypes qu'il ramena d'Egypte, David Octavius Hill, portraitiste du flou,
Charles Nègre, reportage social en France.

Plusieurs techniques virent le jour assez rapidement; la photographie aérienne (Nadar, 1856), la photographie
instantanée à la poudre de magnésium (Nadar, 1860), l'invention d'une émulsion sensible sèche composée de
gélatine et de bromure d'argent (Maddox & Burgess, 1871).

En 1878, l'américain Charles Bennet découvrit le principe de la maturation qui donnait à la plaque sensible
négative une sensibilité suffisant pour la réalisation d'instantanés à la lumière du jour et qui permettait donc
la photographie avec des appareils portés à la main. En 1888, Georges Eastman commercialise les pellicules
sur support en celluloïd souple (nitrate de cellulose) et son appareil à main, le Kodak n° 1.

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Dès lors, la photographie moderne était née et toutes les améliorations étaient rendues possibles: cinéma (les
frères Lumière, 1895), les films panchromatiques (Koenig et Komulka, 1904), la photographie petit format
(Oscar Barnack avec le Leica, 1914), la photographie en couleur (Lumière, 1908, Agfa et Kodak vers 1935), le
flash électronique (1940), le posemètre à cellule photoélectrique (1960), etc...

PRINCIPE DE L'OBTENTION DES IMAGES PHOTOGRAPHIQUES.

L'image formée par l'objectif à l'intérieur de l'appareil photographique est produite par les rayons lumineux
réfléchis par le sujet. Les parties les plus lumineuses du sujet, ou hautes lumières, envoient sur le film des
rayons plus intenses que les parties de luminosité moyennes, ou demi-teintes, ou que les parties de
luminosité faibles, ou basses lumières. L'image positive est souvent obtenue par un intermédiaire: le négatif.

La substance sensible du film photographique est constituée d'une couche de gélatine renfermant un
halogénure d'argent, le plus souvent, du bromure d'argent. Cette émulsion au gélatino-bromure d'argent est
couchée sur un support transparent souple en tri-acétate de cellulose ou polyester. D'autres couches assurent
la protection et certaines caractéristiques du film. L'émulsion peut-être couchée sur papier pour le tirage
d'épreuves positives.

Toute lumière capable d'impressionner une émulsion photographique est appelée lumière actinique. Le film
doit donc être protégé de la lumière en dehors de l'exposition dans l'appareil au moment de la prise de vue.

Lorsque l'on développe le film exposé, en le plongeant dans une solution chimique appelée le révélateur, il se
forme progressivement une image négative dont les valeurs sont inversées par rapport à la réalité: les hautes
lumières du sujet sont traduites par des zones sombres sur le film et les ombres par des parties
transparentes; quant aux demi-teintes, elles sont rendues par différentes valeurs de gris.

Avant ce développement, un film exposé ne montre aucune modification apparente: la lumière a changé son
état en formant dans l'émulsion une image invisible appelée image latente. Les techniques actuelles ne sont
pas encore tout-à-fait à même d'expliquer ce phénomène chimique et physique. Le bain révélateur, ou plutôt
le développateur qu'il contient, réduit l'image latente constituée par un halogénure d'argent en image visible
formée d'argent métallique.
L'image négative d'un film est donc le résultat de l'addition de deux énergies: l'énergie de la lumière (qui
forme l'image latente lors de l'exposition dans l'appareil) et de l'énergie chimique (qui forme l'image visible
durant le développement). Les films noir-et-blanc rapides et les films couleur sont sensibles à toutes les
radiations du spectre visible: ce sont des films dits panchromatiques; on ne peut les manipuler que dans
l'obscurité complète.

L'image négative est constituée de minuscules grains d'argent métallique noir, disséminés dans la gélatine.
Après le développement, la gélatine contient encore aussi les halogénures d'argent non impressionnés par la
lumière donc non réduits. Puisque cet halogénure d'argent est sensible à la lumière, il faut l'éliminer: ceci
s'obtient en plongeant le film dans une solution appelée fixateur. Ce fixateur contient essentiellement de
l'hyposulfite de soude qui se combine aux halogénures d'argent pour former des sels complexes solubles dans
l'eau. Après le fixage, le film est soumis à un lavage prolongé qui élimine les sels complexes et toutes les
substances chimiques de l'émulsion et de son support. Le négatif est finalement séché. Le négatif ne contient
plus que de l'argent métallique oxydé noir: sa stabilité est assurée pour autant qu'un minimum de conditions
soient remplies pour l'archivage.

C'est à partir des négatifs que l'on obtient les images définitives positives ou épreuves; c'est l'opération du
tirage. Le négatif est mis en contact avec une feuille de papier sensible et est éclairé par transparence dans
une tireuse ou bien est projeté à l'aide d'un agrandisseur sur le papier de tirage.

Le papier sensible impressionné porte, lui aussi, une image latente; tout comme le négatif, il subira les
opérations successives de développement, de fixage, de lavage et de séchage. Il est également possible de
tirer des négatifs sur papier transparent diapositif (Duratrans de Kodak). Les diapositives peuvent d'ailleurs
s'obtenir directement grâce à un traitement particulier appelé traitement par inversion.

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Le principe de l'obtention des images en couleur, au niveau chimique, que ce soit par procédé négatif-positif
ou par inversion est cependant différent de ce qui a été décrit ci-dessus, mais la connaissance des procédés
noir et blanc est une base indispensable pour la pratique ultérieure de la photographie couleur.

LA LUMIERE

ORIGINE ET NATURE DE LA LUMIERE.

La lumière est produite par des sources naturelles (soleil) ou artificielles (lampes à incandescence,
luminescence ou fluorescence).

La lumière se propage en ligne droite (voir la caméra obscura), mais elle est en même temps une suite de
vibrations qui se déplacent en ondes; ces vibrations sont transversales, c'est-à-dire perpendiculaires à leur
sens de propagation.

La théorie ondulatoire de la lumière émise au 17ème siècle par Carl Huyghens fut reprise au début du 19 ème
par Young, Fresnel et Maxwell. Depuis, les physiciens ont développé une autre théorie sur la lumière: celle de
la nature corpusculaire (Max Planck et Louis de Broglie) afin d'expliquer tous les phénomènes physiques et
chimiques liés à la lumière. Selon cette théorie, la lumière serait donc à la fois de nature vibratoire et
corpusculaire.

LES ONDES LUMINEUSES.

On peut étudier les ondes en se servant de l'exemple de la pierre jetée dans l'eau: les molécules de liquide
sont alors animées d'un mouvement oscillatoire. A la surface de l'eau se forment de petites vagues de forme
circulaires et concentriques. Le sommet de chaque vague est appelé ventre, tandis que le fond est nommé
noeud. La distance séparant deux ventres ou deux noeuds est la longueur d'onde des vagues. Si l'on pose un
bouchon à la surface on observe que celui-ci monte et descend en suivant les ondulations des vagues mais il
ne change pas de place.

C'est la preuve que l'énergie cinétique laissée par la pierre en tombant dans l'eau est transportée par les
vagues mais ne provoque pas de déplacement de la masse liquide. Ce liquide ne fait qu'osciller
perpendiculairement au sens de déplacement des ondes. On peut faire le parallélisme entre cet exemple et la
lumière en disant que la lumière solaire est animée d'un mouvement oscillatoire puisant son énergie dans la
combustion du soleil.

LONGUEUR D'ONDE ET FREQUENCE.

Toute onde électromagnétique peut être représentée par une oscillation ABC qui se propage selon la direction
XY; sur le dessin, la longueur d'onde est représentée par ladistance AC.

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La fréquence: c'est le nombre d'oscillations en une
unité de temps déterminée (1 Hertz = une oscillation
par seconde). Longueur d'onde, fréquence et vitesse
suffisent à caractériser une onde. La longueur d'onde
associée à la lumière est très petite: on emploie des
unités appropriées: le micron (1/1000 ème de mm.), le
millimicron (1/1.000.000ème de mm.) et l'Angström
(1/10 000 000 ème de mm.).

LUMIERE SOLAIRE OU LUMIERE BLANCHE.

La lumière solaire qui nous paraît blanche, est en réalité composée d'un mélange de toute une série de
radiations de longueurs d'ondes différentes et qui représentent chacune une lumière de couleur différente.

VITESSE ET PROPAGATION DE LA LUMIERE.

Pendant longtemps on a crû que la lumière se propageait instantanément; on sait aujourd'hui que la lumière
possède une vitesse déterminée qui a été mesurée avec précision. Elle dépend de la nature du milieu traversé
mais elle varie d'environ 200 000 km/sec dans le verre ordinaire, 225 000 km/sec dans l'eau à 300 000 km/sec
dans l'air où cette vitesse est maximale.

COMPOSITION DE LA LUMIERE BLANCHE.

Lorsque l'ensemble des radiations solaires nous parvient, nous avons l'impression de voir de la lumière
blanche; nous savons qu'en réalité, cette lumière blanche est formée de radiations de longueurs d'ondes et
donc de couleurs différentes.

On peut vérifier facilement cette affirmation en reproduisant l'expérience de Newton: on fait tomber sur un
prisme en verre un mince filet de lumière blanche. Le faisceau de lumière qui ressort du prisme (émergent)
est dévié, reçu sur un écran blanc et l'on constate alors qu'il se compose de zones de couleurs différentes:
c'est ce que l'on appelle le spectre lumineux. On parlera du phénomène de diffraction de la lumière.

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On notera que les radiations les plus déviées sont les radiations violettes et les moins déviées les radiations
rouges. En effet les radiations sont d'autant plus déviées que les longueurs d'ondes sont courtes.

Le spectre de la lumière solaire distingue trois zones essentielles: violet-bleu, verte et rouge. Entre ces trois
zones on pourra distinguer des bandes colorées plus fines: le cyan (bleu-vert) et le jaune.

On a mesuré les longueurs d'ondes de ces couleurs à l'aide d'un spectrographe: le spectre solaire est compris
entre 4000 A pour le violet et 7000 A pour le rouge et les valeurs respectives des autres couleurs sont:

4000 - 4350 A pour le violet,


4350 - 5000 A pour le bleu,
5000 - 5700 A pour le vert,
5700 - 5950 A pour le jaune,
5950 - 6250 A pour l'orange,
6250 - 7400 A pour le rouge.

Ce que l'on sait aussi, c'est que le spectre visible n'est qu'une toute petite partie de ce que l'on appelle le
spectre électromagnétique; en effet, celui-ci s'étend des radiations de longueur d'onde de 0,001 A qui sont
associées aux rayonnements cosmiques, jusqu'aux ondes radios qui peuvent dépasser 1 Km de longueur
d'onde.

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RADIATIONS INVISIBLES ULTRAVIOLETTES ET INFRA-ROUGES.

Le spectre visible se prolonge à chaque extrémité par des radiations qui sont invisibles à l'oeil humain, mais
qui peuvent nous intéresser puisque certains films spéciaux sont capables de les enregistrer: ce sont les
radiations ultraviolettes, comprises entre 4000 A et 100 A et donc plus courtes que le violet, et les
infrarouges, plus longues que les radiations rouges et comprises entre 7000 A et 30 000 000 A.

VARIATIONS DU RAYONNEMENT SOLAIRE.

La lumière solaire, dite lumière naturelle peut varier dans sa composition de couleurs. Selon l'état de
l’atmosphère, les brumes et les poussières laissent passer davantage les radiations rouges et jaunes que les
radiations violettes et bleues. Il en résulte un déséquilibre dans la couleur de la lumière qui nous parvient.
On parlera de dominante de couleur et, ici, en l’occurrence, de dominante rouge. En revanche, dans une
atmosphère très pure, en montagne ou au bord de la mer, les radiations violettes et bleues sont plus
abondantes; on peut alors avoir une dominante froide, bleutée. En photographie, on utilise des filtres pour
équilibrer la lumière, de façon à ce que le rendu des images soit correct.

Selon l'heure ou le lieu: en effet, lorsque le soleil est bas sur l'horizon, la lumière nous parvient avec une
dominante rouge. Cela est dû au fait que les radiations solaires doivent dans ce cas traverser les couches
denses de l’atmosphère sur une plus grande longueur.

Par convention, on appelle lumière naturelle, la lumière moyenne du soleil, au milieu de la journée par temps
clair; le spectre de la lumière naturelle contient pratiquement 33% de chacune des trois grandes zones de
couleur de la lumière solaire: le violet-bleu, le vert et le rouge.

TEMPERATURE DE COULEUR.

La composition spectrale d'une source de lumière incandescente, à spectre continu, comme l'est celle du soleil
peut être définie avec précision par sa température de couleur. Celle-ci s'exprime en degré Kelvin ou en
Mired.

En effet, pour les corps incandescents, dits corps noirs, on sait qu'il y a une relation constante entre la
température à laquelle on chauffe ce corps et la composition spectrale de la lumière qu'il émet. Un morceau
de fer chauffé à 800°C est rouge; à 1.000 °C, il est jaune; à 1.500 °C (sa température de fusion) il est blanc:
le rayonnement est d'autant plus riche en violet-bleu que la température est élevée.

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La lumière moyenne a une température de couleur d'environ 6.000 °K (en photographie, elle est fixée à
5.600°K). Les lampes utilisées en photographie ont une T.C. bien déterminée:

- Lampes photo-flood: 3.400 °K;


- Type B pour studio: 3.200 °K.

ACTION ENERGETIQUE DES RADIATIONS LUMINEUSES.

Le rayonnement solaire, surtout dans sa partie des ondes infrarouges, produit de la chaleur, ou énergie
calorifique, nécessaire à la vie terrestre. De plus, il agit sur de nombreuses substances, parmi lesquelles le
bromure d'argent: c'est l'énergie photochimique. Enfin, en frappant certaines substances, la lumière peut
produire de l'électricité: c'est l'énergie photoélectrique. On utilisait cette dernière très couramment en
photographie dans les cellules photovoltaïques au sélénium que l'on trouvait dans presque tous les
posemètres anciens. Ces diverses actions de la lumière ne s'expliquent que par l'existence de particules
énergétiques appelées photons, associés au mouvement ondulatoire dont on a déjà parlé.

MESURE DES INTENSITES LUMINEUSES.

L'intensité lumineuse de la lumière est très variable; si elle est naturelle, les nuages, le lieu et l'heure, l'état de
l’atmosphère sont des facteurs qui peuvent changer cette intensité. Si elle est artificielle, la puissance, la
nature et l'éloignement de la source caractérisent l'intensité lumineuse.

La photométrie est la science qui s'occupe de la mesure des intensités lumineuses. Cette science utilise des
unités:
- le candela (cd) qui est l'unité légale d'intensité lumineuse: elle est définie par l'intensité d'un cm2 de surface
apparente d'un corps noir, à la température de solidification du platine (1.775 °C): cet étalon vaut 60 cd.

- le lumen (lm) est la quantité de lumière reçue par une surface déterminée placée perpendiculairement aux
rayons lumineux. L'unité d'éclairement est le lux (lx): éclairement moyen d'une surface d'un m2 recevant un
flux lumineux de un lumen (1 lx = 1 lm/m2). Le soleil moyen donne un éclairement de 100.000 lux.

- la brillance ou luminance désigne l'intensité lumineuse qui est réfléchie par une surface en direction de l'oeil
ou de l'objectif de l'appareil photographique. L'unité de mesure est le cd/m2 ou stilb (sb). Dans la majorité des
cas, les surfaces ne réfléchissent qu'une petite partie de la lumière qu'elles reçoivent: un objet gris moyen
réfléchit 18% de la lumière qu'il reçoit.

Une notion très importante en photographie est celle de la lumination qui est le produit de l'intensité
lumineuse par unité de temps (lx/sec). Un lux/seconde est la lumination d'une surface de 1 m2 recevant un
flux lumineux de 1 lumen pendant une seconde.

PROPAGATION DE LA LUMIERE.

Lorsque un faisceau de lumière frappe un objet, il peut soit être absorbé (cas d'une surface de velours noir),
soit plus ou moins réfléchi (cas le plus courant), soit transmis (cas des lentilles d'un objectif), soit diffusé (cas
d'un papier calque).

REFLEXION DE LA LUMIERE.

La lumière qui frappe une surface unie ou polie est déviée: on dit qu'elle est réfléchie. Dans le cas d'un miroir,
cette réflexion est totale et régulière. Si la lumière tombe sur une surface non métallique, la réflexion est
partielle et irrégulière. Si la surface n'est pas polie, la réflexion se produit sur les petites aspérités dans toutes
les directions: on dira que la lumière est diffusée.

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Les corps opaques ne nous sont visibles que parce qu'ils diffusent de la lumière en direction de notre oeil.
Certaines matières ont la caractéristique de réfléchir la lumière sous un certain angle et de la diffuser sous un
autre angle (papier photo glacé). Le pouvoir réflecteur d'une surface est appelé albédo ou réflectance: c'est le
rapport du flux lumineux renvoyé sur le flux lumineux reçu par cette surface. Par exemple, un bon velours noir
a une réflectance de 0, 04: il ne réfléchit que 4% de la lumière incidente. Par contre, un papier blanc normal a
un albédo de 0, 6 soit une réflexion de 60%.

REFRACTION DE LA LUMIERE.

La réfraction de la lumière est le changement de direction qui se produit quand celle-ci passe obliquement
d'un milieu transparent (comme l'air) à un autre milieu transparent (comme l'eau ou le verre).

Le phénomène de réfraction est provoqué par le changement de la vitesse de propagation de la lumière


lorsqu'elle entre dans un milieu transparent plus dense.

On sait que la vitesse de la lumière est de 300.000 km/sec dans l'air et 197.300 km/sec dans le verre
ordinaire. Le rapport des deux vitesses est l'indice de réfraction du milieu considéré: dans ce cas,
300.000/197.300 = 1,52 qui est l'indice de réfraction du verre ordinaire. Si le rayon lumineux tombe
perpendiculairement à la surface du deuxième milieu, il n'est pas dévié et continue sa propagation en ligne
droite; mais si le rayon lumineux tombe obliquement à cette surface, il est toujours dévié (réfracté) en se
rapprochant de la perpendiculaire à la surface. On appelle angle d'incidence l'angle formé par le rayon
lumineux et la perpendiculaire à la surface.

Pour un même angle d'incidence on a pu remarquer que certains milieux réfractaient plus la lumière que
d'autres (plus réfringent). C'est ainsi que les opticiens photographiques disposent de toute une série de verres
optiques différents qui ont des indices de réfraction qui vont de 1,55 à 1,90 qui leur permettent, en combinant
les courbures et les indices de réfraction des différentes lentilles, de composer des optiques qui ont des
fonctions et des qualités particulières. Il peuvent ainsi obliger la lumière à suivre un trajet précis pour arriver à
la formation de l'image dans un appareil photographique.

Il faut encore noter que l'indice de réfraction d'un milieu dépend aussi de la longueur d'onde de la lumière. A
courte longueur d'onde, indice de réfraction élevé et vice-versa. Ce qui explique, entre-autre, la dispersion de
la lumière dans le prisme, les décalages de mise-au-point en infrarouge...

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ABSORPTION DE LA LUMIERE.

Les rayons qui ne sont ni transmis ni réfléchis sont absorbés. un corps transparent ne l'est jamais tout-à-fait.
Une certaine proportion des radiations est absorbée.

La transparence est le rapport de la lumière transmise par un milieu sur la lumière incidente. L'opacité est le
rapport de la lumière incidente sur la lumière transmise.

La transparence dépend de la nature du corps considéré, de son épaisseur et de sa coloration. Un corps


transparent coloré peut être traversé par des radiations de sa propre couleur mais il absorbera les autres
radiations (il y est opaque; c'est le principe de l'utilisation des filtres colorés en photographie).

QU'EST-CE QUE LA COULEUR?

Les corps opaques qui reçoivent de la lumière ne réfléchissent pas toutes les composantes de la lumière
blanche en même proportion. Ils absorbent tout ou partie de certaines radiations, ils transmettent ou diffusent
les autres. Il en résulte que la couleur d'un objet ne lui appartient pas en propre: cet objet soustrait de la
lumière blanche une partie de ses composantes qu'il absorbe.

Par exemple: une cerise rouge nous paraît rouge parce-qu'elle réfléchit la partie rouge de la lumière blanche
qui la frappe; elle absorbe toutes les autres, plus ou moins. L'herbe est verte parce-qu'elle réfléchit surtout les
radiations vertes et absorbe plus ou moins les parties bleu-violet et rouge du spectre solaire.

Un objet qui est gris absorbe et réfléchit en proportions égales toutes les couleurs du spectre. Le blanc
réfléchit toutes les couleurs sans en absorber et le noir absorbe tout sans réfléchir aucune radiation. Le blanc
et le noir ne sont dès lors pas considérés comme des couleurs.

COULEURS COMPLEMENTAIRES.

Un objet possède donc la couleur des radiations qu'il réfléchit (ou qu'il transmet dans le cas du verre); la
couleur complémentaire de cet objet est formée par les radiations qu'il absorbe. A chaque couleur, donc on
peut associer sa couleur complémentaire. En additionnant une couleur et sa complémentaire sous forme de
lumière colorée, on obtient de la lumière blanche; c'est ce qu'on appelle la synthèse additive de la lumière
blanche.

violet-bleu + jaune = lumière blanche


vert + pourpre (magenta) = lumière blanche
rouge + bleu-vert (cyan) = lumière blanche

Si les couleurs sont additionnées sous forme de pigments ou de colorants (verres colorés dans un faisceau de
lumière blanche), on obtient du noir. C'est ce qu'on appelle la synthèse soustractive de la lumière. Par
exemple si on regarde de l'herbe à travers un filtre pourpre (magenta), ou des tomates à travers un filtre
bleu-vert (cyan), ces objets nous paraissent noirs. C'est le résultat de l'absorption de toutes les radiations du
spectre.

Synthèse additive Synthèse soustractive

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L’APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE

CONSTITUTION GENERALE DES APPAREILS PHOTOGRAPHIQUES.

Depuis l'invention des la photographie, beaucoup d'appareils différents ont vu le jour: d'aspect très divers, de
taille, de prix et de caractéristiques très variés, ils sont cependant constitués des mêmes éléments de base.

Les appareils comportent au moins les organes constitutifs suivants:


- un boîtier ou chambre noire, étanche à la lumière;
- un objectif:
- un obturateur et un diaphragme:
- un dispositif pour contenir le film et le transporter:
- un dispositif de visée, de cadrage et de mise-au- point.

1. Chambre noire
2. Corps avant
3. Soufflet
4. Objectif
5. Diaphragme
6. Obturateur
7. Système de visée
8. Film et système de transport
9. Mise au point
10. Déclencheur

Les appareils de grand format, au moins 9x12 cm et plus, possèdent en plus des mouvements de bascules, de
décentrements du corps avant (qui supporte l'objectif) et du corps arrière (support du verre dépoli et du film).
Les deux corps sont reliés par un soufflet.

Sur la face avant du boîtier étanche à la lumière, se trouve l'objectif, fixe ou amovible, qui renferme le
diaphragme et l'obturateur sur celui-ci est de type central.

L'arrière de l'appareil comporte le système pour contenir le film et le transporter ainsi que l'obturateur s'il est
de type obturateur à rideau.

A l'exception d'appareils très simples, les appareils sont en outre munis d'un dispositif de mise-au-point. Enfin,
un viseur est indispensable pour contrôler le cadrage, la composition et la mise-au-point.

Chaque élément d'un appareil peut être différent de celui d'un autre appareil, mais tous ces éléments ont les
mêmes principes de base. Par contre, les systèmes de visée sont fondamentalement différents entre-eux. On
a d'ailleurs l'habitude de classer les différentes familles d'appareils selon leurs systèmes de visée.

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PRINCIPAUX SYSTEMES DE MISE-AU-POINT.

Pour obtenir une image nette sur le film, il faut faire varier la distance entre le film et le centre optique de
l'objectif (cette distance est appelée le "tirage").

Pour les appareils munis d'un soufflet, la variation du tirage s'obtient en avançant ou en reculant le corps
avant, ou l'un des deux corps dans le cas des chambres monorails, au moyen d'un système à pignons et
crémaillères commandés par un bouton moleté à serrage par contre-écrou. Sur les appareils folding (pliables),
il existe un repère qui se déplace simultanément au corps avant devant un repère gradué en mètres.
Dans le cas des appareils à boîtier rigide, la mise-au-point se fait à l'aide d'un rampe hélicoïdale qui, par
rotation dans un sens ou dans l'autre, déplace l'objectif vers l'avant ou l'arrière et permet la variation du
tirage.

La monture hélicoïdale fait, la plupart du temps, partie de l'objectif, elle comporte un repère se déplaçant
devant une échelle des distances. Sur les modèles autofocus actuels (mise-au-point automatique), la rotation
de la rampe est confiée à un petit moteur électrique commandé par un module de calcul électronique de la
distance et intégré à l'appareil.

La mise-au-point est souvent contrôlée visuellement: soit par contrôle direct sur un verre dépoli (cas des
appareils réflex bi-objectifs et des chambres de studio), soit par système de visée réflexe (cas des réflex
mono-objectif), soit par télémètre, système optique complexe dont la manoeuvre est couplée avec celle de la
mise-au-point (cas des compacts et du Leica).

PRINCIPAUX SYSTEMES DE VISEE.

Pour les appareils à visée sur un verre dépoli, celui-ci sert à la fois au cadrage et à la mise-au-point. Les
opérations sont lentes mais très précises. L'image observée directement sur le verre est renversée de haut en
bas, ce qui demande une certaine habitude. Il faut en outre utiliser un pied pour immobiliser l'appareil
pendant un temps relativement long. Les professionnels emploient les chambres techniques qui font partie de
cette catégorie d'appareils, à cause de l'absolue précision de la mise-au-point et du cadrage: ce qui est vu sur
le verre dépoli sera très précisément ce qui sera enregistré sur le film, tant pour le cadrage que pour la
netteté dont on peut vérifier l'étendue (profondeur de champ).

VISEUR OPTIQUE.

Sur de très nombreux appareils, la visée est assurée par un viseur optique; c'est en fait une petite lunette de
Galilée qui fournit une image claire, bien délimitée et orientée dans le même sens que le sujet à
photographier. Dans la plupart des viseurs optiques, le champ exact est délimité par un cadre coloré et
lumineux: c'est ce qu'on appelle viseur à cadre collimaté. Pour les appareils à objectifs interchangeables (qui
offrent différents angles de champ), le cadrage correspondant aux
différents objectifs est délimité par une série de cadres collimatés
concentriques, ou par un réglage optique qui fait varier la taille de
l'image vue dans le viseur soit encore par des caches qui se placent
devant le viseur.

1. Objectif
2. Oculaire
3. Miroir semi-réfléchissant
4. Miroir
5. Cadre
6. Fenêtre auxiliaire
7. Fenêtre principale

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VISEUR A CADRE OU ICONOMETRE.

Il est constitué à l'avant d'un cadre métallique et à l'arrière par un cadre plus petit ou un oeilleton où l'on
place l'oeil pour viser. Ce type de viseur n'est pratiquement plus utilisé sur les appareils courants, mais il reste
cependant pratique en photographie de sport, en photographie aérienne et quasiment indispensable en
photographie sous-marine.

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VISEE REFLEXE A DEUX OBJECTIFS.

Les appareils de ce type sont constitués de deux chambres noires superposées contenues dans un même
boîtier dont l'un sert effectivement à la formation et la prise de l'image, tandis que l'autre ne sert qu'à la visée
et la mise-au-point.

1. Chambre de prise de vues


2. Chambre de visée
3. Miroir fixe
4. Loupe
5. Opérateur
6. Capuchon repliable
7. Film

L'image vue grâce à la chambre supérieure est observée sur un verre dépoli: auparavant, elle passe par
l'objectif de visée et est renvoyée à 90° par un miroir fixe. Elle peut être observée soit directement, soit par
l'intermédiaire d'une loupe de mise-au-point, solidaire d'un capuchon protecteur pliant. A noter que cette
image est inversée gauche-droite. On peut substituer à ce capuchon un bloc de visée prismatique qui renvoie
une image complètement redressée.

LA PARALLAXE

Quand l'axe de visée et l'axe de prise-de-vue ne sont pas


parfaitement confondus, ce qui est le cas des viseurs vus
jusqu'ici, on ne peut éviter que le point de vue du viseur et
celui de l'objectif de prise-de-vue soient différents. Dans ce
cas, lors de photos rapprochées surtout, on assiste à une
différence entre l'image vue et l'image enregistrée. L'image
vue dans le viseur sera étendue vers le haut, et dans
certains cas latéralement, par rapport à l'image enregistrée.
C'est ce que l'on appelle l'erreur de parallaxe. Les appareils
qui fonctionnent avec des viseurs comme ci-dessus, sont
parfois pourvus d'un système de correction de parallaxe
automatique: dans ce cas, la correction du viseur est
couplée au mouvement de l'objectif pour la mise-au-point

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LA VISEE REFLEXE MONO-OBJECTIF.

Les appareils reflex de petit et moyen format sont aujourd'hui les plus répandus et les plus appréciés des
appareils modernes. Comme pour les chambres de studio l'image servant au cadrage et à la mise-au-point est
formée par l'objectif de prise-de-vue et est donc exempte de parallaxe. Pendant la visée, un miroir mobile,
contenu à l'intérieur du boîtier, renvoie l'image vers la partie supérieure de l'appareil; le miroir s'escamote
juste avant la prise-de-vue, avant que ne s'ouvre l'obturateur.

1.Miroir escamotable 2.Objectif 3.Verre dépoli 4.Prisme 5.Oculaire 6.Obturateur

L'image sera alors reçue sur un verre dépoli et examinée au moyen d'une loupe ou, ce qui est toujours
quasiment le cas, transportée par un prisme en toit ou pentaprisme, qui redresse complètement l'image,
jusqu'à un oculaire de visée.

Le principe de la visée réflexe s'est imposé sur les appareils petit et moyen format utilisés par les
professionnels et par les amateurs avertis parce qu'il apporte la solution aux problèmes suivants:

- mise-au-point: plusieurs dispositifs, appelés aides à la mise-au-point, micro-prismes, stigmomètres, lentilles


de Fresnel, permettent de contrôler la netteté de l'image vue par l'oculaire.

- détermination de l'exposition: les cellules photosensibles sont placées à l'intérieur même du prisme, donc,
derrière l'objectif (dont le changement est ainsi facilité): le posemètre incorporé mesure avec une grande
précision l'exposition nécessaire.

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- interchangeabilité des optiques: l'image vue à travers l'oculaire est exactement celle qui sera
enregistrée sur le film, quel que soit l'objectif utilisé.

FORMATS DES FILMS ARGENTIQUES.

En principe chaque appareil est conçu pour donner un seul format d'image avec un film ou plan-film dont le
format et le conditionnement sont adaptés à l'appareil. En ce qui concerne le format, on peut classer les
appareils de la façon suivante:

Appareils miniatures et subminiatures:

Appareils marginaux utilisant des supports de format très réduits: les microfilms.

Appareils miniformat:

Utilisent des bandes de film de 9 ou 16 mm de large perforés ou non (film ciné super 8 ou 16 mm). On peut
prendre de 18 à 50 vues sur un film selon les formats ou les marques. Les films sont conditionnés dans des
chargeurs particuliers. Le dernier en date de ces formats fût le 110 utilisant le film ciné 16 mm à une
perforation par image. Ces appareils ont pratiquement disparu du marché.

Appareils de petit format:

Ils utilisent le film ciné de 35 mm perforé des deux côtés. Il s'agit du format le plus courant aujourd'hui. Ce
film est fourni en cartouches de 12, 24 ou 36 vues. Ce format est aussi appelé 135.
Il existe aussi le demi petit format (18x24 mm) qui permet de faire le double de photos sur les mêmes films.
Toujours en petit format, on trouvait encore jusqu'il y a peu, le 126 qui utilisait aussi le film de 35 mm mais
perforé d'un seul côté à raison d'une perforation par cliché. Ce film était fourni en chargeurs de 12 ou 20 vues
pour des clichés de 28x28 mm. Tout récemment est arrivé l'APS (pour Advanced Photographic System). Lui
aussi est considéré comme du petit format, mais il s'agit d'un film plus étroit et la surface du négatif est de
40% inférieure à celle du 24 x 36. L'APS peut donner plusieurs formats d'image; nous en reparlerons plus loin.

Appareils de moyen format:

Ils utilisent le film en bobine de 60 mm de large qui existe en deux versions: le film 120 qui est doublé par
une bande de papier qui le protège de la lumière et qui permet de faire 15 vues 6x9 cm ou 12 vues 6x6 cm
ou encore 10 vues 6x7 ou 8 vues 6x9cm. Le film 220 se présente de la même façon, mais il n'est pas doublé
de papier sur toute sa longueur et donc, pour un même diamètre permet d'inscrire plus de vues, ceci pour
autant que l'appareil soit prévu pour recevoir ce type de film et possède un avancement automatique du film.
Il permet de faire le double des photos des formats cités ci-dessus. Il existe encore le film perforé de 70 mm
de large qui peut être utilisé avec de rares appareils à dos magasins interchangeables: on peut alors faire 50
vues en 6x6 cm ou plus.

Appareils professionnels de grand format:

Ce sont surtout les chambres techniques qui utilisent des feuilles de films, ou sheet-films ou plan-films. Ceux-
ci se trouvent en boîtes de 25 feuilles dans toutes les marques de films courants (positifs, négatifs couleur et
noir-et-blanc) et en dimensions 6x9 cm, 9x12 cm, 10x12,5 cm (4x5"), 13x18 cm (5x7"), 18x24 cm et 20x25
cm (8x10"), et parfois plus grands pour certains usages spéciaux.

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TRANSPORT DU FILM DANS L'APPAREIL.

On peut distinguer les appareils qui utilisent un transport du film incorporé et ceux qui utilisent des magasins
interchangeables. Les films en bande (cartouches et bobines) sont transportés grâce à un système de pignons
et de roues dentées ou par un système de bobine réceptrice (pour les bobines 120 par exemple).

Sur tous les appareils actuels le même mouvement sert à l'avancement du film, à l'armement de l'obturateur
et à l'avancement du compteur de vues.

Les systèmes à magasins interchangeables sont essentiellement utilisés sur les appareils reflex mono-objectif
de moyen format (Hasselblad, Bronica, Rollei, Mamya ...). Ils consistent en une petite cassette que l'on peut
charger d'un film au préalable et que l'on attache sur le corps de l'appareil. On peut donc facilement préparer
à l'avance un ou deux magasins et le changement se fait en quelques secondes. De plus, ce système permet
de changer de type de film pendant une séance de prise-de-vue et ce sans perte de pellicule.

CHASSIS POUR PLAN-FILMS.

Les châssis sont conçus pour les plan-films. Ils sont étanches à la lumière et peuvent contenir deux plan-films.
Ils se présentent sous la forme d'une petite cassette plate munie de deux volets (un sur chaque face) qui
protègent les films de la lumière. Au moment de la prise-de-vue, on remplace le verre dépoli par le châssis et
on retire le volet qui se trouve vers l'objectif. Quand on a déclenché, on remet le volet en place, on retire le
châssis et on le retourne pour une autre prise-de-vue.

Différents systèmes existent pour numéroter les châssis ou les plan-films eux-mêmes par impression d'un
chiffre grâce aux numéros d'un pochoir intégré au châssis. Différents moyens existent aussi pour savoir si le
châssis renferme bien un film et si ce film est exposé ou non.

CHASSIS SPECIAUX POLAROID.

Sur la grande majorité des appareils professionnels, il est possible d'adapter des châssis polaroïd. Ce procédé
donne en quelques secondes des images noir-et-blanc ou couleurs permettant, entre-autre, de contrôler
l'exposition, le cadrage, la composition et l'éclairage d'une prise-de-vue importante en grand format. En noir-
et-blanc, il existe un modèle de film à négatif récupérable: après un bref traitement dans un bain fixateur, le
négatif obtenu peut être agrandi sur papier de manière traditionnelle.

FORMATS DES CAPTEURS NUMERIQUES.

La taille des capteurs revient sans cesse dans les tests et les comparatifs. Full Frame ou plein format, APS-C,
CX, 1/2", 1/1,7"... Difficile parfois de s'y retrouver. Que veulent dire tous ces termes, et que se cache-t-il donc
derrière cette notion de taille de capteur ?

Il est admis que plus un capteur est grand, plus la qualité de


l'image sera élevée. Reste à pouvoir se retrouver dans l'univers des
mesures des capteurs photos. La taille exprimée en pouces découle
directement de l'age de la TV à tube. Cette mesure se réfère
directement au diamètre du cercle dans lequel s'inscrit le capteur
sans pour autant en occuper la totalité. La diagonale du capteur est
globalement égale au 2/3 de la taille indiquée. Un peu compliqué,
d'autant que l'unité de mesure choisie est le pouce (pouce = 2,54
cm).

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Voici un schéma comparatif des principaux formats de capteurs disponible sur le marché. Il n'est pas à
l'échelle (le format Full Frame fait ainsi 24 x 36 mm), mais les proportions sont respectées.

Mais en quoi un grand capteur est-il meilleur ? Sans vouloir entrer dans des détails trop techniques, le
principe d'un capteur photo est de recevoir de la lumière. Lumière qu'il transforme en courants électriques.
Ces derniers sont alors interprétés par un circuit électronique pour former une image. Schématiquement, plus
la quantité de lumière reçue par le capteur est importante, plus le courant électrique sera intense. Autre
réalité, l'intensité du courant découle aussi directement de la surface du capteur. Il y a un seuil minimal en
dessous duquel le courant électrique ne peut pas être mesuré. Il faut alors l'amplifier. Une amplification
source de bruit qui dégrade la qualité d'image.

Toujours schématiquement, un capteur n'est pas fait d'une seule cellule (photosite) qui capte la lumière, mais
de plusieurs millions. Admettons qu'un capteur d'une définition de dix millions de pixels dispose de 10 millions
de photosites. Pour une même définition, les photosites d'un capteur "plein format" seront plus gros que ceux
d'un capteur APS, eux mêmes plus gros que les photosites d'un capteur 4/3 (Four Thirds), et ainsi de suite.
De part leur surface plus importante, les gros photosites sont plus sensibles. Ils sont donc plus réactifs aux
faibles quantite de lumière, donc plus précis, et plus efficaces dans des conditions de faible luminosité.

Ces éléments peuvent expliquer l’anti "course aux mégapixels" que se livrent les constructeurs d'appareils
photo. Une course qui s'accompagne d'une diminution de la taille des capteurs, et qui n'a donc aucun sens du
point de vue de la qualité d'image. Heureusement cette course semble s'être calmée, et plusieurs
constructeurs ont fait marche arrière en proposant des appareils photo avec une définition de 10 MP
(mégapixels). Rappelons qu'au cours des deux dernières années, les APN compact de 12 et 15 millions de
pixels fleurissaient.

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Toujours dans l'optique de se faire une idée plus précise de l'ordre de grandeur qui sépare les différent types
de capteurs photo, voici les principaux formats disponible :

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LES PRINCIPAUX TYPES D'APPAREILS PHOTOGRAPHIQUES.

SPECIALISATION DES APPAREILS.

Comme nous avons pu le voir, les éléments constitutifs des appareils sont souvent les mêmes, mais ceux-ci
peuvent être malgré tout de taille, d'aspect et de prix très différents: c'est que l'appareil universel n'existe
pas. Tel modèle parfaitement conçu pour la photographie d'objets immobiles en studio ne conviendra pas du
tout à la photographie de reportage et vice-versa. On peut dès lors déjà faire la distinction entre appareils
surtout prévus pour le travail à la main et les appareils prévus pour être posés sur un pied. Ensuite la
distinction peut se faire au niveau des systèmes de visée que l'on trouve sur les appareils.

CHAMBRES MONORAIL OU DE STUDIO.

Ces appareils, dont nous avons déjà parlé, sont construits en métal avec une précision d'usinage extrême. Sur
un rail rigide fixé sur un pied très stable, coulissent le corps avant (plaque de métal sur lequel on trouve
l'objectif qui comporte lui-même l'obturateur et le diaphragme) et le corps arrière (avec le verre de visée et le
système de fixation du châssis). Les deux corps sont reliés par un soufflet souple en toile caoutchoutée. Le
déplacement des corps est assuré par une molette micrométrique avec possibilité de blocage. La
caractéristique fondamentale de la chambre technique est l'ensemble des mouvements possibles de chacun
des corps:

--

- décentrement horizontal droit ou gauche;


- décentrement vertical droit ou gauche;
- bascule (avant ou arrière);
- pivotement (droit ou gauche).

Tous ces mouvements ont bien sûr un usage particulier qui sera détaillé plus loin. Toutes les pièces d'une
chambre monorail sont démontables rapidement et interchangeables dans le but d'adapter parfaitement
l'appareil au travail qu'on lui demande.

La chambre est en outre pourvue d'une série d'échelles, de repères, de niveaux à bulle qui permettent de
travailler d'une manière méthodique et rationnelle. Le corps avant peut recevoir des optiques différentes
(grand-angle, normal, télé).

Ce type d'appareil conçu pour des travaux exigeant des grands formats de photos et une très grande qualité
ne peut s'employer que sur un pied très stable.

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CHAMBRES PLIANTES OU FOLDING.

Ce sont des chambres carrées métalliques dont la face avant est pliable. Pour utiliser l'appareil, il suffit de
déplier la face avant qui coulissera alors sur deux rails qui serviront aussi de rails de mise-au-point. Les deux
corps sont aussi reliés par un soufflet souple. Ces chambres possèdent encore des mouvements des corps
avant et arrière mais d'amplitude moindre que ceux des chambres de studio.

Ces appareils peuvent aussi s'utiliser à main levée et dans ce but, on y trouve souvent un télémètre couplé
aux mouvements de l'objectif ainsi qu'un viseur collimaté dont les cadres sont prévus pour toute une série
d'objectifs. Ces accessoires permettent donc d'utiliser le folding dans des conditions de reportage d'autant
plus que l'on peut aussi utiliser des dos spéciaux qui autorisent l'utilisation des films en rouleau 120 et 220.

Cet appareil, plus polyvalent que le précédent, reste cependant tributaire de son poids et de son
encombrement, mais il est apprécié par de nombreux professionnels travaillant dans des domaines comme
l'industrie et la mode.

CHAMBRES MONOBLOC DE MOYEN FORMAT.

Ces appareils cherchent à concilier les avantages du grand format (qualité de l'image) et ceux du petit format
(rapidité et souplesse). Ils sont à boîtier rigide, munis d'une rampe hélicoïdale, d'un télémètre couplé et d'un
viseur à cadres collimatés. L'obturateur est toujours de type central à lamelles et intégré à chaque objectif.

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APPAREILS REFLEX MONO-OBJECTIF.

Cette catégorie d'appareils connaît un succès croissant et à juste titre. Cela est dû à ce que le principe de la
visée réflexe est le seul qui permette de voir le sujet avec son cadrage, sans parallaxe et de contrôler la mise-
au-point très précisément et jusqu'au moment du déclenchement.

Tous ces appareils peuvent recevoir des objectifs qui sont munis d'une présélection automatique de
diaphragme: pendant la visée, le diaphragme est ouvert au maximum (ce qui facilite l'examen de l'image; ce
n'est qu'au moment du déclenchement lorsque le miroir remonte que le diaphragme se ferme à l'ouverture
présélectionnée. On distinguera essentiellement deux familles de reflex: les petits formats et les moyens
formats;

Les petits formats utilisent le film de 35 mm perforé des deux côtés en cartouches. Ils sont munis de tous les
derniers perfectionnements en matière de mécanique (obturateurs rapides, presseurs et chargement du film,
...), électriques et électroniques (moteurs d'avancement et d'armement, affichage des données par cristaux
liquides, mesures de lumière très sophistiquées, programmes, ...) et enfin optiques (nouveaux verres
optiques, nouveaux traitements, nouvelles ouvertures,...). Ces reflex peuvent recevoir un choix énorme
d'objectifs et d'accessoires de toutes sortes.

Les reflex moyens formats utilisent les films 120 ou 220 en bobine. Beaucoup d'entre-eux sont à magasins
interchangeables. Ces appareils sont très appréciés des professionnels pour les travaux de reportages, de
modes, de portraits, ...

La plupart de ces appareils possèdent des obturateurs centraux dans chaque objectif. La mise-au-point se fait
par rampe hélicoïdale et les aides à la mise-au-point sont du même type que pour les reflex de petit format.

Ces reflex bénéficient de gammes d'objectifs variées et d'une multitude d'accessoires également. Les formats
des clichés qui existent sont le 4,5x6 cm, le 6x6 cm et le 6x7 cm.

Tous ces modèles de très haute qualité sont cependant limités dans certains travaux professionnels à cause
de leur absence de mouvement.

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APPAREILS REFLEX A DEUX OBJECTIFS.

Comme déjà dit, ils sont composés de deux chambres noires superposées. la chambre supérieure est munie
d'un miroir qui renvoie l'image sur un verre dépoli sur lequel on peut examiner directement ou grâce à une
loupe incorporée au capuchon de protection du verre de visée. La mise-au-point est assurée par un
déplacement simultané des deux objectifs. La plupart des modèles de ce type sont à objectifs fixes, mais
certains sont à objectifs interchangeables (Mamya C 220 et 330). Cela coûte évidemment assez cher puisqu'il
faut changer les deux optiques.

La formule de l'appareil reflex à deux objectifs n'est appliquée qu'avec le moyen format: 4,5x6 ou 6x6 cm. Le
professionnel l'emploie souvent comme second boîtier pour le reportage. Malgré sa solidité et sa relative
facilité d'emploi, ce type d'appareil n'a pas beaucoup de succès sur le marché à cause de sa taille, son poids
et l'erreur de parallaxe inhérente au système de visée.

L'APPAREIL DE PETIT FORMAT A VISEUR OPTIQUE.

Ce sont, sans doute, les appareils les plus simples et les moins chers d'une façon générale. par rapport aux
reflex petit format, les différences se situent essentiellement au niveau du système de visée qui est un
système optique simple. Ce viseur ne permet pas, dans la majorité des cas, l'utilisation d'objectifs
interchangeables.

De plus, on retrouve le problème de la parallaxe, gênant en photographie rapprochée. Certains modèles


évolués possèdent un système de correction de parallaxe automatique. Par contre, ces appareils sont munis
de beaucoup des perfectionnements des reflex: mesure de lumière matricielle, et exposition automatique,
moteur d'avancement et d'armement, mise-au-point automatique, etc...

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Quelques modèles assez marginaux permettent le changement des optiques et sont alors munis de cadres
collimatés correspondant aux différents objectifs utilisables. Ces appareils sont aussi munis d'un télémètre
couplé très précis qui en font un outil redoutable pour la photographie de reportage (Leica).

CHOIX D'UN APPAREIL.

Il n'existe malheureusement aucun appareil universel et ce choix se fera en fonction du travail que l'on est le
plus souvent amené à fournir.

- La chambre monorail est l'outil idéal pour celui qui travaille en studio sur des sujets immobiles ou à
l'extérieur sur pied: publicité, graphisme, architecture, reproduction de peintures, ...

- la chambre folding convient bien à ceux qui doivent souvent travailler sur pied comme l'usage précédent,
mais aussi à la main tout en conservant l'avantage du grand format, par exemple pour la photo industrielle.

- le reflex mono-objectif, de petit ou de moyen format peuvent convenir dans tous les domaines de la
photographie à condition que l'on n'aie pas besoin de grand format ni des mouvements de la chambre. En
dehors du reportage, l'appareil reflex n'est pas le plus utilisé par les professionnels.

- l'appareil à viseur optique est très populaire pour la photographie d'amateur, mais il est rarement utilisé par
les professionnels, sauf quelques exceptions (comme le Leica) qui sont très utilisés pour le reportage et dans
quelques cas spéciaux (photos de spectacles ...).

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LE DIAPHRAGME ET L'OBTURATEUR.

FONCTIONNEMENT DES ORGANES.

Les trois réglages essentiels de l'appareil photographique sont la vitesse de l'obturateur, l'ouverture du
diaphragme et la mise-au-point. Nous reparlerons de la mise-au-point plus loin. Le diaphragme et l'obturateur
sont les deux composantes de ce que l'on appelle l'exposition. La détermination de celle-ci se fait grâce à la
cellule photosensible qui fera l'objet d'une étude ultérieure aussi.

L'importance de la connaissance de ces deux systèmes est capitale pour la compréhension du fonctionnement
de l'appareil même, et peut-être à fortiori, si celui-ci est équipé d'automatismes qui se chargent du calcul de
l'exposition.

Cette exposition est donc le produit d'une quantité de lumière qui arrive sur le film (contrôlée par l'ouverture
du diaphragme) et du temps pendant lequel cette lumière arrive sur le film (contrôlé par la vitesse de
l'obturateur). En termes de sensitométrie, ce produit s'appelle la lumination. Or l'on sait que pour être
correctement exposé, un film d'une sensibilité donnée doit toujours recevoir la même lumination. Il est aisé de
constater que la lumière, naturelle et artificielle, nous l'avons vu, est très variable en quantité. Pour réguler
cette lumination, nous avons à notre disposition les deux dispositifs du diaphragme et de l'obturateur.

LE DIAPHRAGME.

Le diaphragme est donc l'organe de contrôle de la quantité de lumière qui passe par l'objectif de l'appareil. Il
se compose d'une série de lamelles courbes montées sur un axe et reliées à un système de tringleries.
Lorsqu'on manoeuvre le levier de réglage, les lamelles s'écartent ou se rapprochent du centre de l'objectif en
définissant un trou dont le diamètre est variable. Les fabricants, depuis de nombreuses années, ont décidé de
standardiser ces diamètres et de leur donner une représentation chiffrée: pour ce faire, et pour que ce soit
valable pour tous les objectifs quelles que soient leurs longueurs focales, on a mis au point un calcul simple:
connaissant la longueur focale d'un objectif donné, on la divise par le diamètre du trou à une position donnée.

Par exemple: un objectif de 50mm de focale et une ouverture réelle de 25 mm de diamètre donnent le
résultat de 2 qui sera appelé ouverture relative de l'objectif considéré.

L'échelle standardisée des ouvertures relatives est la suivante: 1 - 1,4 - 2 - 2,8 - 4 - 5,6 - 8 - 11 - 16 - 22 - 32 - 45

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Cette série représente une progression géométrique dont le chiffre 1 représente la plus grande ouverture
relative et dont chaque nombre par rapport au précédent, représente la moitié de la lumière qui passe par
l'objectif. Il passe deux fois moins de lumière au diaphragme 11 qu'au diaphragme 8. Le symbole de
l'ouverture relative est f/ (ex: f/16).
La plupart du temps, l'ouverture du diaphragme se règle à l'aide d'une bague qui se trouve sur le fût de
l'objectif.

Le diaphragme possède une seconde fonction: celle de contrôler la profondeur-de-champ. La profondeur-de-


champ est la zone de netteté qui s'étend devant et derrière le sujet sur lequel on fait la mise-au-point.

Plus l'ouverture est petite (plus les chiffres sont grands), plus la profondeur-de-champ est importante et vice-
versa. On considère que cette profondeur-de-champ est de 1/3 devant et de 2/3 derrière le sujet mis-au-
point. Par exemple:

Plusieurs facteurs influencent cette profondeur-de-champ, nous y reviendrons plus en détail lorsque nous
traiterons des objectifs.

L'OBTURATEUR.

Aux débuts de la photographie, les temps de pose nécessaires pour impressionner les surfaces sensibles
étaient considérables; mais avec le perfectionnement des films, il a fallu trouver un système efficace de
contrôle du temps de pose. L'obturateur a donc pour fonction de contrôler le temps pendant lequel la lumière
entre dans l'appareil.

Les temps de pose sont normalisés comme le sont les ouvertures du diaphragme: la progression est du simple
au double (en vitesse, donc du simple à la moitié en lumière) quand on passe d'une valeur à la suivante:

8 - 4 - 2 - 1 - 1/2 - 1/4 - 1/8 - 1/15 - 1/30 - 1/60 - 1/125 -1/250 - 1/500 - 1/1000 - 1/2000 - 1/4000 - 1/8000
(En secondes et fractions de secondes).

Deux types d'obturateurs sont employés aujourd'hui:

- obturateur central, à lamelles ou secteurs, incorporé à l'objectif central ou placé à son voisinage immédiat;
- obturateur focal ou à rideau, se trouvant dans le boîtier, tout près de la surface sensible.

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L'OBTURATEUR CENTRAL.

L'obturateur central est composé de lamelles semblables à celles d'un diaphragme mais en nombre inférieur
et reliés cette fois, à un mécanisme d'horlogerie. Ces obturateurs donnent des temps de pose de 1 seconde à
1/500ème de seconde. Ils nécessitent un armement préalable, soit manuel, soit couplé à l'avancement du
film. Lors du déclenchement, les lamelles s'écartent progressivement du centre, puis se rapprochent
lorsqu'elles sont arrivées en fin de course.

Il existe très peu de fabricants d'obturateurs centraux et tous les modèles se ressemblent (Compur, Prontor,
Seiko, Copal). En général, les obturateurs centraux sont placés juste à côté du diaphragme dans l'objectif:
cela implique un obturateur différent pour chaque objectif interchangeable.

Outre les vitesses d'obturation classiques, les obturateurs pour appareils professionnels comportent plusieurs
particularités:

- pose en un temps, dite pose B: l'obturateur reste ouvert tant que le doigt reste sur le déclencheur;
- pose en deux temps dite pose T: un premier déclenchement ouvre l'obturateur qui reste ouvert tant
qu'une deuxième pression n'est pas intervenue;
- retardement: mécanisme qui permet de retarder le déclenchement de quelques secondes;

- levier d'ouverture rapide: permet d'ouvrir l'obturateur et de le laisser ouvert sans dérégler les
vitesses, qu'il soit armé ou non: sur les chambres, permet la mise-au-point et le cadrage sans fatiguer les
ressorts en pose T;

- synchronisation pour le flash: assume la mise à feu de l'éclair au moment opportun. Synchro M pour
les flashes magnésiques (à lampes) et synchro X pour les flashes électroniques.

- couplage des bagues de l'obturateur et du diaphragme: permet de retrouver les autres couples
vitesse-ouvertures de lumination équivalente. Par exemple: 1/60 sec et f/8, 1/125 sec et f/5,6, 1/30 sec et
f/8, etc...

OBTURATEUR FOCAL.

Cet obturateur fait partie intégrante du boîtier et fonctionne tout près du plan-focal, d'où son nom. Il équipe
surtout les appareils reflex mono-objectif de petit format et quelques appareils à viseur optique et objectifs
interchangeables. Les temps de pose sont plus courts que pour l'obturateur central et peuvent aller jusqu'au
1/8000ème de seconde. Le système est constitué de rideaux à translation soit horizontale soit verticale. De
plus en plus souvent en métal mais autrefois en toile caoutchoutée, les rideaux en mouvement laissent
entrevoir une fente entre-eux dont la largeur est variable suivant la vitesse affichée. Comme la vitesse de
translation d'un obturateur donné est toujours la même, la largeur de la fente détermine le temps pendant
lequel chaque point du film est balayé.
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Cela qui veut dire que chaque point du film n'est pas impressionné exactement en même temps (ce qui peut
donner lieu à des déformations de l'image dans le cas de sujets très rapides et avec des obturateurs à
translation verticale). Cette déformation est appelée anamorphose et dépend des déplacements relatifs de
l'obturateur et du mobile.

1. Premier rideau.
2. Deuxième rideau.
3. Ressort d'armement.
4. Fente réglable.
5. Surface du film découverte.
6. Pignon d'armement.

Une caractéristique particulière de l'obturateur focal est son système de synchronisation flash. Puisque
l'obturateur ne découvre la totalité de la surface du film que pour des temps de pose relativement longs (1/60
sec, 1/125 sec, ou 1/250 sec pour les plus rapides), le flash électronique, qui a des éclairs de l'ordre de
1/4000 à 1/40000 sec), ne peut être synchronisé qu'à ces vitesses ou à des temps de pose plus longs. Si cette
synchronisation n'est pas correcte, il apparaîtra une bande noire sur la photo, là où le film n'aura pas reçu la
lumière du flash. Pour les lampes éclairs, il faut employer la position M si l'appareil en possède, ce qui est de
plus en plus rare.

Les modèles les plus récents d'obturateurs sont à translation verticale, vitesse d'obturation très élevées et
régulation du temps de pose par module électronique utilisant la stabilité de la fréquence du quartz. De cette
manière, ces appareils ne souffrent plus la critique dont faisaient l'objet ceux qui étaient équipés d'obturateurs
à mouvement d'horlogerie. En effet, on soupçonnait ceux-ci de provoquer des temps de pose irréguliers.

Une deuxième fonction de l'obturateur est de contrôler la netteté des sujets en mouvement. Plus la vitesse
d'obturation est élevée, plus les sujets rapides seront immobilisés et inversement. Bien sûr, la vitesse requise
pour un sujet mobile dépend de la rapidité du mouvement, du sens de ce déplacement par rapport à
l'appareil, de la focale utilisée et du film employé.

Ici intervient l'un des compromis de la photographie, probablement celui qui est le plus difficile à résoudre.
D'une part, le diaphragme qui contrôle la quantité de lumière, mais aussi la profondeur de champ (on cherche
un maximum de profondeur en diaphragmant le plus possible), d'autre part, l'obturateur qui contrôle le temps
de pose, mais en plus la netteté des objets en mouvement (à sujets rapides, vitesses d'obturation élevées).

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Ce couple vitesse-diaphragme va donc être choisi en fonction de l'effet recherché mais en tenant compte des
limitations techniques et de la lumière; par exemple, il sera très difficile de photographier une voiture se
déplaçant à 200 km/h, figer son mouvement et en même temps avoir une profondeur de champ maximum. Il
faudra choisir dans ce cas une vitesse élevée et sacrifier la profondeur de champ en ouvrant le diaphragme.

Il est utile de constater que des couples de vitesses et d'ouvertures de diaphragmes judicieusement choisis
donnent donc la même quantité globale de lumière, ou exposition égale.

Il existe un système qui permet d'ailleurs de ne plus faire allusion à ces couples, mais de donner une
indication globale de la lumière: ce sont les indices de lumination (IL). Il s'agit d'un nombre abstrait qui
signifie une série de couples qui donneront toujours la même exposition, par exemple, pour une sensibilité de
100 ISO,

- IL 1 signifie f/1,4 et 1 sec ou f/2 et 2 sec etc, ...


- IL 18 signifie f/11 et 1/2000 sec ou f/16 et 1/1000 sec etc, ...

Cette notion de compromis est permanente en


photographie et l'on pourrait même affirmer que
la photographie, techniquement du moins, est
l'art du compromis. Toutes les combinaisons de
vitesse - diaphragme présentent des
inconvénients: c'est souvent frustrant. C'est donc
le choix personnel du photographe qui va
privilégier l'une ou l'autre des solutions, en vue
de mettre en valeur action ou profondeur de
champ.

Insensiblement, la technique photographique


nous conduit à une recherche artistique, à un
art, celui de la maîtrise de la lumière et du
temps, celui du compromis.

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L'OPTIQUE PHOTOGRAPHIQUE

LES PRINCIPES

Nous avons vu lorsque nous avons passé en revue l'histoire de la photographie qu'une ouverture de faible
diamètre percée dans une paroi de chambre noire formait une image sur la paroi opposée: ceci s'appelle le
sténopé. L'image ainsi obtenue n'est pas parfaite. La netteté et la luminosité n'est pas satisfaisante. Chaque
point objet est traduit par un petit cercle lumineux. En diminuant le diamètre du sténopé, on peut obtenir une
image plus nette, mais elle sera encore moins lumineuse et il faudrait pratiquement une exposition de
plusieurs secondes en plein soleil avec un film rapide pour obtenir une exposition suffisante.

En plaçant devant l'ouverture agrandie de la chambre noire une lentille convergente, on sait modifier la
direction des rayons lumineux de sorte que ceux qui proviennent d'un seul point objet soient traduits par un
seul point image.

L'ensemble des points images, correspondant à l'ensemble des points objets, reconstituent sur l'écran de la
chambre noire, sur le verre dépoli ou sur le film de l'appareil photographique l'image complète de l'objet placé
devant l'objectif.

L'objectif photographique est un système optique convergent capable de former une image réelle, qui peut
être reçue sur un écran et enregistrée d'une façon ou d'une autre. Un objectif est toujours composé de
plusieurs lentilles simples.

LENTILLES.

On appelle lentille le système optique constitué par un milieu transparent homogène, souvent du verre, limité
par deux faces sphériques ou une face sphérique et une face plane.

On peut déjà distinguer deux grands types de lentilles:

1) Les lentilles convergentes, plus épaisses au centre que sur les bords (biconvexes, plan-convexes et
concave-convexes ou ménisques convergents).

2) Les lentilles divergentes, plus épaisses sur les bords qu'au centre (biconcaves, plan-concaves,
ménisques divergents).

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Seules les lentilles convergentes forment directement une image réelle. On peut comparer une lentille
convergente à deux prismes accolés à la base. Selon l'expérience de Newton, on a vu que la lumière était
réfractée lorsqu'elle traverse un prisme et est déviée vers la base de chaque prisme: les rayons lumineux
convergent.

De même, la lentille divergente peut être comparée à deux prismes opposés par le sommet.

LA LENTILLE CONVERGENTE ET LA FORMATION DE L'IMAGE.

Lorsqu'un faisceau de lumière tombe sur


une lentille convergente parallèlement à
l'axe optique de la lentille, les rayons
lumineux convergent, derrière la lentille,
en un point que l'on appellera le foyer
image de la lentille. le point symétrique du
foyer image s'appelle foyer objet: si l'on
place une source lumineuse au foyer objet
d'une lentille, les rayons lumineux vont
émerger de la lentille parallèlement à l'axe
optique de la lentille.

Les différents points du plan objet situé à


l'infini forment une image après le passage dans la lentille, dans un plan appelé le plan focal.

DISTANCE FOCALE D'UNE LENTILLE.

Lorsque des rayons lumineux parallèles (provenant de l'infini) traversent une lentille convergente, ils
convergent au foyer image de la lentille. La distance qui sépare le centre optique de la lentille du foyer image
est la distance focale de cette lentille. Autrement dit, c'est la distance qui sépare le verre dépoli du centre
optique lorsque la mise au point est faite sur l'infini.

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CENTRE OPTIQUE.

Dans toute lentille, il existe un point tel que tout rayon passant par ce point n'est pas dévié angulairement: ce
point est appelé centre optique. Pour les systèmes optiques complexes, ce centre optique est divisé en deux
points distincts: le point nodal d'incidence et le point nodal d'émergence.

O1: point nodal d'incidence. O2: point nodal d'émergence.

DIMENSIONS DE L'IMAGE FORMEE PAR UNE LENTILLE CONVERGENTE.

La dimension de l'image par rapport à l'objet, ou grossissement, est liée à la distance focale de la lentille et à
l'éloignement du sujet:

1) Distance focale: pour une distance de prise de vue définie, la taille de l'image est directement
proportionnelle à la distance focale de l'objectif utilisé: un objectif de 150 mm de focale donnera une image
deux fois plus grande qu'une focale de 75 mm.

2) Eloignement du sujet: pour un objectif de distance focale déterminée, le grossissement est d'autant
plus important que l'objet se trouve au foyer objet de l'objectif, l'image réelle ne peut plus se former: l'image
est virtuelle, les lentilles agissent comme une loupe.

LES ABERRATIONS DE LA LENTILLE SIMPLE

Depuis longtemps, on sait que les lentilles simples sont entachées de graves défauts dans la transmission des
images: ce sont les aberrations. Les abérrations principales sont au nombre de six: elles affectent aussi bien
les lentilles divergentes que convergentes.

1. Aberration chromatique:

Celle-ci s'explique par l'assimilation d'une lentille simple à deux prismes accolés, soit par la base, soit par le
sommet et par le phénomène de la diffraction de la lumière découvert par Newton. On sait, de fait, que la
lumière blanche passant à travers un prisme en verre est décomposée en lumières de différentes couleurs
auxquelles correspondent des longueurs d'ondes différentes.

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On sait aussi que les rayons sont d'autant plus déviés que leur longueur d'onde est courte. Ainsi, dans une
lentille, le bleu (courte longueur d'onde) est plus dévié que le vert et que le rouge (longueur d'onde plus
importante). En pratique, une lentille simple donne donc une image dont les composantes de couleurs
focalisent dans des plans différents (effet d'irisation).

On corrige cette aberration en accolant à la lentille simple une deuxième lentille (divergente) faite dans un
verre optique très dispersif.

Un objectif corrigé pour le bleu et le vert est appelé apochromatique.

Lentille entachée d'aberration


chromatique.

Objectif achromatique.

Objectif apochromatique.

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2. Aberration sphérique:

Objectif aplanétique.

Elle est due à ce que les rayons passant par les bords de la lentille sont plus réfractés que ceux passant par le
centre: ces rayons convergent vers des foyers différents.

Pour corriger cette aberration, on pourrait limiter le diamètre utile de la lentille par un diaphragme, mais on
perdrait beaucoup de luminosité. En pratique, les opticiens corrigent ce défaut en accolant de nouveau une
autre lentille dont la courbure est telle que les foyers des rayons marginaux coïncident avec ceux des rayons
centraux.

Un objectif corrigé de cette aberration est dit aplanétique, bien que pour corriger complètement de cette
abérration, il faille plus de deux lentilles. Dans les objectifs actuels, cette correction est aidée par la fermeture
modérée du diaphragme.

3. Aberration de sphéricité transversale ou coma:

Lorsque le faisceau lumineux est incliné sur l'axe optique, l'aberration sphérique ne donne plus des points
images, mais des images étirées en forme de queue de comète (d'où le nom de coma). Le coma est d'autant
plus marqué que les rayons sont inclinés sur l'axe opique. On corrige cette aberration en associant plusieurs
lentilles de courbures et de verres appropriés.

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4. Astigmatisme:

C'est l'impossibilité d'obtenir une image ponctuelle d'un objet situé en dehors de l'axe optique: les lignes
horizontales et verticales ne focalisent pas dans le même plan. L'astigmatisme se traduit par un manque de
netteté sur les bords de l'image lorsque la mise au point est faite sur un objet situé au voisinage de l'axe
optique. La correction de l'astigmatisme, liée à celle de la courbure de champ, demande la combinaison d' au
moins trois lentilles: on parlera d'objectif anastigmat.

5. La courbure de champs:

C'est le fait qu'une lentille simple donne un plan focal en forme de calotte sphérique dont le côté concave se
trouve tourné vers la lentille.

Un film étant plan, il serait dans ce cas, impossible d'obtenir une image nette sur les bords et au centre de
l'image. La courbure de champ se corrige en même temps que l'astigmatisme.

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6. Les distorsions:

C'est le résultat d'une lentille qui donne des images courbes de lignes droites. La distorsion est plus
importante à mesure que l'on s'éloigne du centre optique. La distorsion dépend aussi de la position du
diaphragme par rapport à la lentille: si celui-ci est placé devant la lentille, on a une distorsion en barillet; si le
diaphragme est placé derrière la lentille, la distorsion est en coussinet. Une correction satisfaisante est
obtenue par les opticiens en composant des objectifs symétriques et en plaçant le diaphragme au centre de
ces lentilles.

DE LA LENTILLE SIMPLE A L'OBJECTIF.

Les objectifs modernes sont donc toujours une association de plusieurs lentilles dont la composition des
verres, les courbures, la formation en groupes et les positions respectives correspondent à autant de
correction des abérrations.

Les opticiens spécialisés de grandes firmes opiques sont parvenus à coup de calculs prodigieux, la plupart du
temps faits par des ordinateurs, à de nouveaux types de verres optiques et à la mise au point de traitements
anti-reflet. Ils mettent à la disposition des photographes des objectifs à 4, 5, 6, 7 et jusqu'à 15 ou 20 lentilles
dont les performances, surtout le pouvoir de transmission, sont bien supérieurs à celles des objectifs
disponibles il y a 50 ans d'ici.

Les ordinateurs ont en effet permis d'étudier avec précision la forme des surfaces des lentilles pour une
meilleure correction des abérrations, surtout dans le cas d'objectifs très lumineux.

La fabrication de verres optiques spéciaux contenant des terres rares, telles que le lanthane et le thorium,
met à la disposition des opticiens toute une gamme de verres dont l'indice de réfraction et le pouvoir dispersif
sont variés.

Enfin, les traitements de surface des lentilles généralisés par Leitz et Nikon, ont permis de multiplier le
nombre des lentilles d'un objectif tout en donnant à ceux-ci des pouvoirs de transmission presque deux fois
plus élevés qu'il y a quelques années.

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CONSTANTES DES OBJECTIFS.

Il existe sur le marché photographique actuel de très nombreux objectifs convenant pour
tous les usages: mais quel qu'il soit, un objectif peut être caractérisé par trois constantes:

-la distance focale;


-l'angle de champ embrassé;
-l'ouverture relative maximum.

Un quatrième facteur, qui n'est pas une constante, est le pouvoir séparateur: c'est ce que l'on appelle en
jargon photographique le "piqué" d'un objectif. Les trois constantes ci-dessus ont une influence directe sur
l'aspect de l'image photographiée.

DISTANCE FOCALE D'UN OBJECTIF.

La distance focale, ou focale, d'un objectif, est la distance qui sépare le point nodal d'émergence de l'objectif
et le foyer image de cet objectif quand la mise au point est faite pour l'infini. On sait que le point nodal
d'émergence se confond avec le centre optique dans le cas d'une lentille simple. Cette distance est exprimée
en millimètres et gravée sur la monture frontale de l'objectif. Le symbole de la focale est f:...mm. Soit dit en
passant, on peut rapprocher cette expression de celle de l'ouverture relative dont le symbole est f/...

Ce qui signifie que cette ouverture relative est bien un rapport de la focale sur une autre valeur, en
l'occurence le diamètre de l'ouverture réelle.

A noter aussi que parler de distance focale d'un objectif n'a de sens que si l'on précise le format de cliché
avec lequel on travaille. On distingue alors trois types de focales:

- focale normale: c'est l'objectif dont la longueur focales est la plus proche de la diagonale du format
utilisé. Pour le 135, cette diagonale est de 43 mm. La longueur focale commercialisée est de 50 mm. Cet
objectif possède le même angle de champ que l'oeil humain, soit 52° environ.

- courte focale: objectif dont la distance focale est sensiblement plus courte que celle de l'objectif
normal pour le format considéré. Remarquons aussi que pour convenir, une courte focale doit donner une
image circulaire dont le diamètre est au moins égal à la circulaire du format utilisé: ceci revient à dire que cet
objectif doit posséder un angle de champ embrassé plus large que celui d'une focale normale. Le terme
"grand-angulaire" qui est parfois appliqué aux courtes focales est donc justifié, même si, en fait, grand-
angulaire ne signifie pas d'office courte focale.

- longue focale: cet objectif a donc une distance focale plus longue que celle de l'objectif normal pour le
format considéré. Son angle de champs est aussi plus restreint. Si l'on ne déplace pas l'appareil photo, l'image
fournie par une longue focale est plus grande que celle obtenue par un objectif normal.

ANGLE DE CHAMP EMBRASSE.

Le grossissement de l'image dépend de la focale de l'objectif. mais un objectif donné peut être capable de
donner de l'objet qui se trouve devant lui, une image circulaire dont le diamètre est plus ou moins grand: c'est
le cercle d'image nette. La portion d'espace délimité par la diagonale du format définit l'angle de champ utile.
En fait le cercle d'image nette peut être supérieur à l'angle de champ utile; c'est même indispensable
lorsqu'on utilise les chambres techniques avec décentrements et bascules.

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1: Cercle d'image nette.
2: Diagonale du format.
3: Cercle utile.
4: Format du film.
5: Image avec objectif décentré.
6: Cercle d'image nette.

La couverture d'un objectif (son cercle d'image nette) s'exprime en millimètres. Pour qu'un objectif convienne,
il suffit que son cercle d'image nette ait un diamètre au moins égal à la diagonale du format utilisé.

On peut ainsi savoir qu'un objectif de 28 mm de focale soit posséder un angle de champ de 75° pour couvrir
le format du 24x36mm, qu'un 85 mm doit couvrir 53° pour le format 6x6cm et qu'un 500 mm doit posséder
un angle de champ de 12° pour le format 9x12cm.

OUVERTURE RELATIVE.

Pour rappel, ceci a été vu lors du chapitre sur les appareils de prise de vue, l'ouverture relative est le rapport
de la longueur focale d'un objectif sur le diamètre utile de l'ouverture affichée; le diamètre utile étant le
diamètre du faisceau lumineux, parallèle à l'axe optique, qui passe exactement par cette ouverture de
diaphragme.

L'optique photographique moderne est caractérisée par la production d'objectifs offrant des ouvertures
relatives maximum importantes: on parlera d'objectifs très lumineux ou très rapides. On trouve, de fait, un
objectif (Canon) dont l'ouverture maximum est de f/0,95: ce qui signifie que son diamètre utile est supérieur à
la longueur focale (ici, un 50 mm dont le diamètre utile est de 52,6 mm.

1: Diamètre réel utile.


2: Distance focale.
O: Centre optique.
F: Foyer image.

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POUVOIR SEPARATEUR.

C'est le degré de netteté qu'un objectif peut atteindre, selon sa conception optique et la qualité de sa
fabrication. Ce pouvoir séparateur s'exprime en nombre de lignes par millimètre d'image que l'on peut
distinguer à l'aide d'un microscope. par exemple, un objectif capable de séparer 100 lignes par millimètre est
un objectif remarquable.

Cependant, à cause des résidus d'abérrations, le pouvoir séparateur d'un objectif est presque toujours
inférieur pour les bords de l'image que pour le centre.

LES PROBLEMES DE NETTETE DE L'IMAGE.

On peut se rendre compte facilement, lorsqu'on construit graphiquement une image, qu'en théorie, à un plan
objet correspond un seul plan image. Ce qui reviendrait à dire que seul sera net le plan sur lequel on fait la
mise au point. Or par expérience, on sait que ce n'est pas tout-à-fait vrai. Sur un cliché, on peut voir que la
netteté s'étend devant et derrière le sujet sur lequel on a fait la mise au point. Cette zone s'appelle la
profondeur de champ. Tous les objets situés à l'intérieur de cette zone seront vus comme nets.

LA PROFONDEUR DE CHAMP.

Si l'on fait la mise au point à 3 mètres avec un 50 mm ouvert à f/5,6, ce n’est pas seulement l'objet qui se
trouve à 3 mètres qui sera net, mais aussi ceux compris entre 2,5 et 3,8 mètres; dans ce cas, on dira que la
profondeur de champ s'étend sur 3,8 - 2,5 = 1,3 mètres. On remarquera que la profondeur de champ est plus
importante derrière le sujet que devant. Il faudra donc se rappeler qur l'on a toujours intérêt à faire la mise
au point vers le tiers avant de l'image.

La majorité des objectifs des appareils réflex comportent un indicateur de profondeur de champ sous forme
de repères colorés en fonction du diaphragme, de part et d'autre du repère de mise au point.

LE CERCLE DE CONFUSION.

Pour que cette notion de profondeur de champ soit complète, il faut en outre définir la limite de la netteté. On
a constaté qu'une image semble nette lorsqu'à une certaine distance d'examen, l'image d'un point n'excède
pas un cercle dont la grandeur ne dépasse pas 1/2000ème de la distance de vision. Il ne faut pas oublier que
les clichés actuels sont presque toujours agrandis; on a donc défini un peu arbitrairement des dimensions de
cercle d'image, que l'on appellera cercle de confusion, en fonction des formats de négatifs utilisés. Pour le
24x36, ce cercle de confusion est de 0,03 mm; pour le moyen format de 0,05 mm et pour le grand format, de
0,1 mm.

1: Foyer objet.
2: Foyer image.
3: Cercles de confusion.
4: Profondeur de champ.
5: Profondeur de foyer.

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FACTEURS INFLUENCANT LA PROFONDEUR DE CHAMP.

La profondeur de champ dépend de quatre facteurs:

1. La distance focale de l'objectif: pour une distance de mise au point et une ouverture de diaphragme
constantes, la profondeur de champ est d'autant plus importante que la focale est courte.

2. L'ouverture du diaphragme: pour une focale et une distance de mise au point constantes, la profondeur de
champ est d'autant plus importante que l'ouverture du diaphragme est petite.

3. La distance de mise au point: pour une ouverture de diaphragme et une distance focale constantes, la
profondeur de champ est d'autant plus importante que la distance de mise au point est grande. C'est le
facteur qui est le plus important en proxiphotographie, car aux distances de mise au point faibles, la
profondeur de champ n'est plus que de quelques millimètres.

4. Le cercle de confusion: pour tout autre facteur constant, la profondeur de champ sera d'autant plus grande
que le cercle de confusion est de diamètre important et d'autant plus réduite que le cercle de confusion est
restreint.

DISTANCE HYPERFOCALE D'UN OBJECTIF.

Cette distance n'est pas une constante, mais une valeur qui permettra de trouver, en fonction du diaphragme
utilisé, la profondeur de champ et la distance de mise au point pour l'obtention d'une profondeur de champ
maximale.

Elle se calcule selon la formule suivante:

(focale de l'objectif)² (5)2 25


--------------------------------- en cm, Exemple : --------= ------= 3.125 m
ouverture de diaphragme 8 8

Cette formule et son résultat sont valables pour un cercle de confusion de 0,10 mm. Dans le cas de
l'utilisation d'un petit format avec un cercle de diffusion de 0,03 mm, on multipliera cette distance obtenue par
3 soit 9,375 m.

Dans ce cas, cette distance signifie que si la mise au point est faite pour 9,375 m, la profondeur de champ
s'étendra de la moitié de la distance hyperfocale, soit 4,69 m, à l'infini.

Dans le cas d'une ouverture plus faible, f/16 par exemple, la formule serait:

(5)² 25
------ = ------ = 1,56m x 3 (pour cercle de 0,03mm) = 4,70m
16 16

La profondeur de champ s'étendra donc de 2,35m à l'infini pour autant que l'on fasse la mise au point pour
4,70m.

LES DIFFERENTS OBJECTIFS.

Depuis l'invention de la photographie, un très grand nombre d'objectifs ont vu le jour: certains sont restés
célèbres par leur qualité, d'autres ont inspiré des concepteurs d'objectifs modernes et son donc à l'origine
d'objectifs de qualité d'aujourd'hui.

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On distinguera cinq types d'objectifs:

1. objectifs de focale normale;


2. objectifs grands angulaires;
3. objectifs de longue focale;
4. objectifs pour reproduction et usages spéciaux;
5. objectifs à focale variable.

OBJECTIFS DE FOCALE NORMALE.

Ce sont donc les objectifs dont longueur focale est proche de la diagonale du format utilisé. Leur angle de
champ embrassé est proche de celui de l'oeil et ols offrent une perspective à laquelle nous sommes habitués.
Ce sont donc les objectifs qui conviennent le mieux à la photographie générale et qui s'emploient chaque fois
qu'aucun problème particulier ne se pose.

FORMAT DIAGONALE FOCALE COMMERCIALE

24 x 36 mm. 43,2 mm. 45 ou 50 mm.


4,5 x 6 cm. 75 mm. 75 ou 80 mm.
6 x 6 cm. 84,8 mm. 80 mm.
6 x 7 cm. 92,2 mm. 90 mm.
6 x 9 cm. 108 mm. 105 mm.
9 x 12 cm. 150 mm. 150 mm.
4 x 5 inches 160 mm. 150 mm.

Citons dans cette catégorie quelques objectifs célèbres dont les anastigmats symétriques à 4 lentilles Tessar
(Zeiss), Saphir (Boyer), Xénar (Schneider), Ysarex (Rodenstock) et les anastigmat dissymétriques à 5 lentilles
Planar (Zeiss) et Xénotar (Schneider) qui ont un angle de champ d'environ 60°. Les Symmar (Schneider),
Syronar et Héligon (Rodenstock), possèdent un angle de champ encore plus important (70°) et conviennent
très bien pour le travail à la chambre technique.

Plus spécifiques au petit format, les objectifs super-lumineux tel le 50 mm. f/0,95 de Canon et le Noctilux 50
mm. f/1 de Leitz, sont composés de lentilles de verre optique aux terres rares ( 6 et 7 lentilles) et sont très
bien corrigés des aberrations grâce au fait que certaines lentilles sont asphériques.

Anastigmat dissymétrique à 4 lentilles. Anastigmat dissymétrique à 5 lentilles.

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Anastigmat presque symétrique à 6 lentilles.

OBJECTIFS GRANDS-ANGULAIRES.

Ces objectifs possèdent des courtes focales et des angles de champ importants de l'ordre de 90°. Ils offrent
des perspectives inhabituelles parce qu'exagérées: les différents plans de l'image ont l'air plus éloignés les uns
des autres et les avant-plans sont grossis par rapport à la réalité. De plus, les objets placés près des bords de
l'image semblent déformés: en réalité, c'est la perspective exagérée qui donne cet aspect. Ce dernier est
d'autant plus marqué que la focale est courte; lorsque l'appareil est tenu en plongée ou en contre-plongée,
cet effet est encore plus important et les fuyantes sont accentuées.
Le grand-angulaire est utilisé essentiellement dans les cas où l'on manque de recul pour cadrer la totalité du
sujet, quand on désire augmenter les perspectives ou pour obtenir une très grande profondeur de champ.
Il faut surtout retenir pour l'utilisation que l'exagération de la perspective est due autant au point-de-vue de
l'appareil qu'à la focale de l'objectif utilisé.

Grand angulaire symétrique. Grand angulaire pour le grand format.

On sait que les angles de champ sont d'autant plus grands que la formule optique d'un objectif est
symétrique. Les grands angulaires d'aujourd'hui sont souvent issus de formules parfaitement symétriques:
Béryl (Boyer), Angulon et Super-Angulon (Schneider), Biogon et Hologon (Zeiss).

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GRANDS ANGULAIRES RETRO-FOCUS.

On sait que le tirage d'un objectif (la distance entre le centre optique et le plan focal) et la distance focale
sont égaux lorsque cet objectif est mis-au-point sur l'infini. Ceci veut donc dire que pour un grand angulaire,
le tirage peut descendre par exemple à 28, 24 ou 20 mm. Lorsqu'on utilise des appareils à viseur à cadre cela
ne pose pas de problème, mais il en va autrement lorsqu'il s'agit de réflex: en effet l'espace en arrière de la
lentille postérieure de l'objectif est occupé partiellement par le miroir de visée. On ne saurait donc utiliser de
tels objectifs avec des appareils réflex.

On a donc étudié des objectifs spéciaux dit "rétrofocus" dont le tirage est sensiblement supérieur à la focale.

Les "fish-eyes" qui ont un angle de champ qui peut dépasser 180°, font partie de cette catégorie d'objectifs.
Ils fournissent une image circulaire inscrite à l'intérieur du format utilisé et la perspective qu'ils offrent est
curviligne.

Grand angulaire rétrofocus.

LES OBJECTIFS DE LONGUE FOCALE.

Un objectif de longue focale a un angle de champ inférieur à 45° et une distance focale toujours supérieure à
la diagonale du format utilisé. Il offre une perspective dont les fuyantes convergent rapidement et dont les
plans paraissent rapprochés.

On utilise l'objectf de longue focale dans les cas où l'on désire se rapprocher d'un sujet pour le cadrer plus
serré, lorsque l'on désire rester éloigné du sujet, quand on veut obtenir des fuyantes peu marquées ou pour
limiter volontairement la profondeur de champ.

LES LONGUES FOCALES DE FORMULE CLASSIQUE.

Ce sont des objectifs relativement simples à trois ou quatre lentilles, anastigmats dissymétriques. A remarquer
que l'on peut parfaitement utiliser on objectif normal pour un grand format en photographie petit format: il
faut juste, dans ce cas, veiller à employer un bon parasoleil pour éviter les rayons parasites.

LES TELEOBJECTIFS.

Pour les très longues focales, l'objectif devient lourd et encombrant: les opticiens ont mis au point des
objectifs de longue focale mais de court tirage; ce sont les téléobjectifs qui sont, en quelque sorte, le pendant
en longue focale des objectifs rétrofocus pour les courtes focales.

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Le principe du téléobjectif est que l'image du sujet (3) formée par l'élément antérieur convergent (1) joue le
rôle d'objet pour l'élément divergent (2) qui donne une image agrandie (4).

Les ouvertures des téléobjectifs sont souvent plus faibles


que celles des objectif normaux. Citons quelques exemples:
Télé-Xénar, Télé-Arton (Schneider), Télé-Tessar (Zeiss).

LES OBJECTIFS CATADIOPTRIQUES.

Ceux-ci sont uniquement destinés,


par construction, aux appareils réflex
avec obturateur à rideaux. Leurs
longueurs focales sont très élevées
(entre 500 et 3000 mm.). En fait,
leur principe de fonctionnement est
basé sue une double réflexion sur
des miroirs paraboliques (comme les
téléscopes) et ils ne possèdent pas
de diaphragme: on utilise des filtres
gris de densité croissante pour
contrôler la lumière. A noter aussi
que leur luminosité est relativement
faible, f/8 ou f/11.

LES OBJECTIFS APOCHROMATIQUES.

Ce sont des objectifs qui sont parfaitement corrigés pour les aberrations chromatiques et qui servent pour les
travaux de reproduction de grande précision. Ils sont prévus pour travailler à de courtes distances, sont peu
ouverts et leur champ est limité. Ils sont composés de 4 lentilles symétriques non collées.

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Ce sont les Repro-Claron (Schneider), Apo-Ronar (Rodenstock), Apo-Tessar (Zeiss) et Apo-Sapir (Boyer). Leur
pouvoir séparateur est très élevé: entre 250 et 300 paires de lignes/mm.

Objectif apochromatique symétrique à 4 lentilles.

LES OBJECTIFS POUR LA MACROPHOTOGRAPHIE.

Souvent appelés à tort "Micro", ce sont en fait des objectifs à peu près normaux sauf que la rampe hélicoïdale
de mise-au-point est plus longue que celle des autres objectifs. De ce fait, ils permettent des rapports de
reproduction sans accessoires de x0,5 à x1. Leurs ouvertures maximales sont souvent inférieures à celles des
objectifs normaux. Enfin des objectifs tout-à-fait spéciaux ont été conçus spécialement pour l'industrie
électronique des circuits intégrés: Ultra-Micro-Nikkor, capable de séparer 1000 paire de lignes/mm.

OBJECTIFS A FOCALE VARIABLE.

Ils sont constitués d'un grand nombre de lentilles groupées en plusieurs éléments dont certains (dits flottants)
peuvent se déplacer par rapport à d'autres grâce à un levier ou une bague. Ces objectifs ont la particularité
de pouvoir donner toutes les focales comprises entre deux extrêmes. Un seul objectif peut donc remplacer
plusieurs autres de focales fixes. Si l'on prend soin de ne pas utiliser des zooms dont la fourchette n'est pas
trop importante, on peut obtenir des résultats presqu'aussi bon qu'avec les focales fixes. Ils ont par contre, le
désavantage d'avoir des ouvertures maximales inférieures à celles des focales fixes correspondantes.

1: Elément mobile
pour mise-au-point.

2: Elément mobile
pour la focale.

3: Elément fixe.

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