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Flore vaudoise

Atlas illustré des plantes vasculaires du canton de Vaud

Cet ouvrage qui s’adresse autant aux amateurs qu’aux


botanistes confirmés est le résultat de 10 ans de travail et
de recherches par une soixantaine de botanistes béné-
voles du Cercle vaudois de botanique, un bel exemple de
science participative !

Avec près de 1000 pages et 2500 espèces illustrées, il


présente l’état actuel des connaissances sur la biodiversité
végétale du canton de Vaud.

Une introduction approfondie retrace l’histoire de la bota-


nique et l’évolution du paysage dans le canton, et aborde
certains aspects géographiques du territoire (climat, géo-
Cercle vau logie, milieux, etc.). Elle présente également les résultats
d’une analyse de l’évolution de la flore au cours des 140
do
is de bota

dernières années.

niq
ue
Flore vaudoise
Atlas illustré des plantes vasculaires du canton de Vaud

Chaque espèce est illustrée d’une photographie, accompagnée d’une carte de distri-
bution, d’une description de son écologie et de ses habitats, ainsi que de commen-
taires sur son évolution dans le canton depuis la fin du xixe siècle. L’Atlas est ponctué
par une centaine d’encadrés thématiques qui apportent un éclairage sur certaines
spécificités naturelles ou historiques vaudoises.

Campanula trachelium Jasione montana Legousia speculum-veneris Buxus sempervirens

Campanule gantelée Jasione des montagnes Miroir de Vénus Buis


Campanulacées 7-9 Indigène Campanulacées 6-8 Indigène Campanulacées 6-7 Archéophyte Buxacées 3-4 Indigène
Joëlle Magnin-Gonze

François Clot
François Clot
Même clairière en 2019, avant l’arrivée de la pyrale, et
en 2020, après son passage (buis défeuillés visibles
Joëlle Magnin-Gonze

des deux côtés de la clairière)


Mathias Vust

François Clot
Patrick Veya

Patrick Veya

Les Buis de Ferreyres Jusque dans les années 1930, ces forêts ont été intensément exploitées, non
seulement comme source de bois et d’écorce, mais aussi comme pâturage exten-
Le territoire situé dans le triangle La Sarraz-Moiry-Romainmôtier, avec Fer- sif. Les premières photos aériennes témoignent de cette surexploitation et de
reyres en son centre, est connu par les Vaudois comme la région des buis. l’ouverture des taillis. Dès le milieu du 20e siècle, cette exploitation a presque
Même si cette espèce n’y est pas présente partout, les fourrés sombres et impé- complètement cessé: les taillis sont devenus plus denses et les broussailles ont
nétrables qu’elle forme dans certains secteurs sont en effet si spectaculaires, reconquis les prairies partout où le sol était suffisamment épais pour leur per-
et si particuliers pour le canton, qu’on en oubliait au premier abord les autres mettre de résister à la sécheresse estivale. Les photos aériennes montrent qu’en

François Clot
singularités végétales du site que sont la présence des plus grandes surfaces soixante ans les trois quarts des surfaces de clairières ont été recolonisées par
de chênaies du canton et celle d’une flore xérophile particulièrement riche. des ligneux. Avec des conséquences négatives pour la flore héliophile, mais aussi
Ces singularités sont d’abord dues au substrat: un large plateau calcaire en pour certaines espèces animales, à l’exemple de l’engoulevent qui a disparu de la
Protection : CH, VD Liste Rouge : VU Liste Rouge : NT pente douce, à travers lequel l’eau percole rapidement pour gagner les quelques région dans les années septante. Une buxaie ravagée par la pyrale, dévoilant les
Liste Rouge : LC
Priorité CH : - Protection : VD Protection : - Entre la surexploitation des temps anciens et la déprise totale de la fin du 20e mousses épiphytes qui avaient prospéré jusque là
Protection : - vallées et ravins qui l’entaillent. Sur ce plateau la sécheresse est le principal fac-
Priorité CH : - Liste Rouge : NT/CR-CR-CR Priorité CH : 4 Priorité CH : - siècle, un juste milieu doit être trouvé et divers acteurs s’y emploient. Plusieurs dans l’ombre.
teur limitant pour la végétation, qui crée un paysage de type subméditerranéen.
Les chênaies ont aussi été favorisées par une exploitation séculaire et inten- clairières ont notamment été agrandies et ouvertes à la pâture par des chèvres ou
Écologie : espèce basophile, d’ombre ou de mi- Écologie : espèce xéro-thermophile, acidophile, Écologie : espèce mésoxérophile à mésophile, Écologie : arbuste thermophile, de mi-ombre à hé-
sive des forêts en taillis, pas seulement pour le bois de chauffage, mais aussi des vaches rustiques. D’autres sont débroussaillées par des équipes forestières
ombre, sur des sols frais, pauvres en matière présente sur des sols sablo-limoneux, très pauvres thermophile, héliophile, préférant des sols cal- liophile, mésoxérophile et mésobasophile, surtout
organique et bien drainés, affectionnant les forêts en calcaire et en nutriments, souvent arides du- caires ou argilo-calcaires, neutres à basiques, sur substrats calcaires et compacts, peu concurren- pour l’écorce de chêne nécessaire aux tanneries de La Sarraz. C’est pourquoi ou de bénévoles. Une partie des taillis dominés par de vraies chênaies ont été
claires, les coupes, les lisières, les haies, parfois rant l’été, autrefois dans les prés steppiques et les mésotrophes. Adventice des cultures, surtout tiel sur sols profonds. Typique des chênaies buis- quelques années après une coupe, les rejets de hêtre étaient systématique- mis en réserve pour observer leur évolution à long terme. Et pour les autres sur-
aussi les rocailles et les remblais, les bords des landes, aujourd’hui dans les ourlets séchards, en des céréales et du colza, que l’on trouve plutôt en sonnantes et des garides, également présent dans ment recoupés pour qu’ils ne concurrencent pas les chênes. Dans les chênaies faces, diverses méthodes de coupe sont testées pour mettre au point un mode
routes et des chemins. lisière de gravière. bordure des champs ou dans les chaumes après des stations sèches de chênaies-charmaies ou de de la région, il y a donc de vraies chênaies, sur les sols trop secs pour le hêtre, d’exploitation des bois le plus respectueux possible des sols et de la biodiversité.
Eudicotylédones

Eudicotylédones
Répartition : assez commune à très commune sur Répartition : rarissime et connue en un seul en- moisson. hêtraies.

Buxacées
Un autre problème est survenu entre 2018 et 2020: la pyrale du buis, qui n’avait
Campanulacées

qui sont les peuplements les moins productifs et les plus ouverts. Il y a aussi de
l’ensemble du canton, des étages collinéen à mon- droit du canton, à l’étage submontagnard, au Pied Répartition : de l’étage collinéen à l’étage monta- Répartition : sspontané seulement au Pied du jusque là frappé que dans les parcs et jardins du canton, a balayé d’est en ouest ces
«fausses» chênaies, hêtraies potentielles transformées en chênaies par cette
tagnard, plus rarement subalpin. Dans le Jura, du Jura, sur la commune de Bière. gnard inférieur sur la Côte, la région Lausannoise, Jura, dans la région de Ferreyres, où il est abon-
exploitation en taillis. Elles occupent les sols les plus profonds et les chênes peuplements naturels qui semblaient indestructibles. A part quelques individus
elle atteint 1515 m (Mont Tendre), dans les Alpes Évolution : très net recul pour une espèce qui le Pied du Jura, le Gros-de-Vaud, la Broye et le dant. Ailleurs souvent planté (jusqu’à 1000 m au
rhodaniennes 1600 m (Solalex) et dans les Alpes était déjà rare au 19e siècle, mais dont [B:D&P] Vully. Rare ou disséminée sur le restant du Plateau Sentier et au Sépey), et parfois subspontané aux qu’on y trouve sont plus grands que dans les vraies chênaies. isolés, tous les buis ont été entièrement défeuillés et réduits à l’état de squelette
sariniennes 1670 m (Rougemont). relevaient la présence dans plusieurs endroits du plus acide ou le Lavaux avec une seule station à étages collinéen et submontagnard. La profondeur du sol sur le plateau dépend de l’épaisseur de la couche de mo- couverts de mousses épiphytes. Dans les buxaies proches des habitations ou des
Évolution : selon [B:D&P] et [B:JACCARD_NM], Plateau (L’Isle, Bière, Agiez, Aubonne, Bottens, Bre- Chexbres; absente ailleurs. Évolution : déjà signalé par [B:D&P] dans la région raine alpine couvrant le calcaire compact, lequel a très peu contribué à la forma- cultures, le sol ainsi mis en lumière et enrichi des excréments de millions de che-
elle était assez commune, voire commune, sur tigny, Chardonnay, Yverdon, Payerne) et de l’Adret Évolution : [B:D&P] et [B:JACCARD_NM] notaient de Ferreyres et sur quelques autres sites de l’Adret tion du sol. Le calcaire présent dans la moraine initiale ayant été dissous et entraîné nilles s’est rapidement couvert de plantes opportunistes (Urtica dioica, Galium apa-
l’ensemble du canton, sauf sur l’Adret lémanique lémanique (environs de Lausanne et de Morges, cette espèce assez commune à assez rare dans lémanique et du Plateau, mais plus répandu de par les eaux de percolation, les sols qui en résultent sont décalcifiés, et même très rine, etc.) dont les graines attendaient probablement depuis des dizaines d’années
(à l’ouest de Morges) et sur le nord du Plateau Signal de Bougy, Nyon), et dont une seule station l’Adret lémanique et la vallée du Rhône, commune nos jours suite à de nombreuses plantations. En acides dans les secteurs où le lessivage est le plus actif. D’où le voisinage étroit entre la survenue d’un tel miracle. Deux ans après ces ravages, cette impression de déso-
(dans La Broye) où elle était rare. Sa recherche subsiste aujourd’hui, suite à la disparition ou à la à assez commune sur l’ensemble du Plateau et le voie de raréfaction depuis quelques années, à lation s’est un peu atténuée, grâce au développement d’autres arbustes délivrés de
végétation acidophile et basophile que l’on peut souvent observer dans la région.
active a permis de la trouver dans tout le canton. transformation des rares milieux propices à son Jura, très rare ailleurs.Si l’espèce se maintient as- cause des ravages causés par la pyrale du buis
Là où la couche de moraine est la plus fine, la chênaie fait place à des garides, la concurrence des buis. Et aussi parce que les buis eux-mêmes n’ont pas été tota-
Elle était signalée dans les Alpes jusqu’à 1400 m maintien. D’anciennes données d’herbier la men- sez bien sur le Plateau, elle a disparu de la vallée [T:NEW:Cydalima perspectalis], un papillon noc-
mosaïques de buissons, de prairies sèches et de groupements pionniers sur lement anéantis: plus de la moitié d’entre eux remettent des feuilles, à partir de la

François Clot
et dans le Jura jusqu’à 1100 m, soit respectivement tionnaient également à Moudon, Buchillon et St- du Rhône et fortement régressé dans le Jura où turne asiatique introduit accidentellement en
200 m et 400 m en deçà des maxima actuels. Cergue (seule donnée jurassienne). elle suivait les cultures céréalières. Europe dans les années 2000 (voir aussi encadré dalles calcaires. C’est dans ces stations sèches en plein soleil que poussent en souche ou de bourgeons dormants du tronc. Si cette reviviscence n’est pas compro-
Commentaire : assez grande amplitude écologique ci-contre). nombre trois espèces qu’on ne trouve, à quelques exceptions près, que dans mise par une nouvelle vague de pyrale, l’appellation «Buis de Ferreyres», un instant
et souvent inféodée aux rotations colza - céréales. cette région: Pulsatilla vulgaris, Poa badensis et Allium carinatum subsp. pulchellum. mise en danger, devrait donc conserver sa légitimité. François Clot Reviviscence d’un buis à partir du tronc principal.

260 Cercle vaudois de botanique (2023) Flore vaudoise Atlas illustré des plantes vasculaires du canton de Vaud 261

Flore vaudoise, Cercle vaudois de botanique, 27 x 24 cm, env. 1000 pages, quadrichromie
ISBN : 978-2-8399-3739-9. Date de parution : printemps 2023. Prix : CHF 100.00/EUR 100.00

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Bulletin à retourner à : Cercle vaudois de botanique, c/o Musée et Jardins botaniques cantonaux,
av. de Cour 14 b, CH-1007 Lausanne, Suisse 
* valable jusqu’au 31 décembre 2022

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