Vous êtes sur la page 1sur 21

La 

Bretagne (/bʁətaɲ/1 Écouter ; en breton : Breizh /ˈbrɛjs/2 ; en gallo : Bertègn), nom dérivé du


latin Britannia, est une région historique et culturelle du Nord-Ouest de la France, et une des six nations
dites celtiques. La péninsule qu'elle occupe est située entre la Manche au nord, la mer Celtique et
la mer d'Iroise à l'ouest et le golfe de Gascogne au sud. Elle forme ainsi le sommet Nord-Ouest de
l'Hexagone français.
À la fin de l'Empire romain, elle connaît un afflux de population dû à une immigration3,4 de Bretons
insulaires dans une partie de l'ancienne Armorique, qui vont influencer durablement sa culture. Ceux-ci
fondent un royaume5 éphémère au IXe siècle, qui devient ensuite un duché6 dépendant du royaume de
France. Réunie à la couronne de France en 1532, elle intègre le domaine royal et devient une province
française, jusqu'à sa partition administrative en 1790 en cinq départements : Côtes-du-
Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Inférieure et Morbihan.
Ses habitants sont les Bretons, que l'on parle de la région historique ou de la région administrative
actuelle, nom dérivé du latin Britones. Son nom breton, Breizh (sans article ; prononcer [brɛjs] en breton
unifié KLT, [brɛχ] en breton vannetais), est orthographié avec un « ZH » pour rassembler l'ancienne
écriture existant pour le Nord et l'Ouest (Breiz) avec celle du Sud (Breih). Le mot « Bretagne », depuis
le mot breton « Breizh », est ainsi couramment abrégé en « BZH ». En gallo, l'autre langue de Bretagne
(outre le français), son nom est Bertègn (dans le système Aneit et en graphie
ABCD), Bertaèyn (système ELG) ou B·rtingn (graphie dominante en Ille-et-Vilaine du système
MOGA)7.
Le nom « région Bretagne » a été donné à la région administrative composée des
quatre départements des Côtes-d'Armor, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan.
Le département de la Loire-Atlantique fait partie de la région Pays de la Loire ; la question de son
rattachement à la région Bretagne fait l'objet de débats8.

Étymologie[modifier | modifier le code]
Le nom de Bretagne est issu du latin Brittania (parfois écrit Britannia). Ce mot fut utilisé dès le Ier siècle
par les Romains pour désigner la Bretagne insulaire (Grande-Bretagne) et, plus précisément, la
province romaine qui s'étendait du Sud de l'île jusqu'aux murs protecteurs du Nord (les murs
d'Hadrien puis d'Antonin). Le terme latin procède lui-même du mot grec utilisé par le voyageur
massaliote Pythéas pour désigner l'ensemble des îles du Nord qu'il visita aux alentours de 320 av. J.-
C. (y compris peut-être l'Islande) : Πρεττανικη (Prettanike) ou Βρεττανίαι (Brettaniai).
Au Ier siècle av. J.-C., Diodore de Sicile a introduit la forme Πρεττανια (Prettania), et Strabon a
utilisé Βρεττανία (Brettania). Marcien d'Héraclée, dans son Periplus maris exteri (Périple de la mer
extérieure) a évoqué des « îles prettaniques » (αἱ Πρεττανικαὶ νῆσοι).
Les habitants de Prittanike étaient appelés Πρεττανοι, Pritteni ou Prettani9. L'étymologie du
radical Prittan- (Brittan-) est obscure ; cependant, elle est probablement celtique. C'était peut-être celle
utilisée par les Gaulois pour désigner les habitants des îles10. C'est aussi la source du
mot gallois Prydain (en moyen gallois Prydein) qui désigne la Bretagne (l'île de Bretagne). Un parallèle
peut aussi être établi avec le terme Breifne qui se référait à un royaume d'Irlande au Moyen Âge.
Après la chute de l'Empire romain d'Occident et au fur et à mesure que des Bretons s'installèrent sur le
continent en Armorique occidentale, à savoir l'Ouest de l'ancienne province romaine de Lyonnaise
troisième, le nom de la terre britannique originelle des Bretons se substitua aux anciennes
dénominations, sans toutefois remplacer totalement celui d'Armorique. Il s'imposa définitivement vers la
fin du VIe siècle et peut-être même dès la fin du Ve siècle11. On parla dès lors de Britannia Minor12 ou
de Britannia pour désigner le territoire sous le contrôle des Bretons.
Breizh, le nom breton de la Bretagne, vient, lui, d'un ancien Brittia13.
Le terme Armorique est encore utilisé pour désigner la Bretagne, et ce, même s'il désignait à l'origine
un ensemble beaucoup plus vaste. Il est probablement issu du gaulois aremorica qui signifie sans
doute « proche de la mer »14. L'analogie avec le breton ar mor (« mer ») est anachronique, mais est
justifiée partiellement sur le plan étymologique, le terme désignant la mer, mor(i), étant identique en
gaulois et en brittonique. Une troisième dénomination, Letauia (en français Létavie, en breton
moderne Ledav, Ledaw), a été utilisée jusqu'aux XIe et XIIe siècles. Il procèderait d'une racine celtique
signifiant « large et plat », « s'étendre », « déployer » et se perpétue dans le gallois Llydaw qui se
réfère toujours à la Bretagne continentale15.

Histoire[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Histoire de la Bretagne.

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Fouilles archéologiques à Menez Dregan, sur la commune de Plouhinec.(Finistère)

La Bretagne est peuplée par l'Homme dès le Paléolithique inférieur avec une


population néandertalienne qui ne se distingue pas de celle du reste de l'Europe occidentale, et qui est
sans doute peu nombreuse. Sa seule spécificité est l'existence d'un faciès particulier, le
Colombanien16, centré sur Carnac. Un des plus anciens foyers connus au monde, datant d'environ
450 000 ans, a été découvert à Menez Dregan à Plouhinec.
Les premiers Hommes modernes arrivent en Bretagne vers −35 000 et remplacent ou absorbent les
Néandertaliens. Le Paléolithique supérieur est marqué par des industries de transitions, proches
du Châtelperronien sur la côte nord et par des industries plus classiques, de facture magdalénienne, au
sud de la Loire, sans qu'on puisse savoir si la différence entre les deux est purement culturelle ou si
elle reflète la persistance d'un réduit néandertalien.
Au Mésolithique, la Bretagne se couvre de forêts et est peuplée par des communautés relativement
nombreuses, divisées en trois groupes régionaux[Lesquels ?]. Au Mésolithique récent, s'amorce une
tendance à la sédentarisation, notamment dans les sites de Téviec et d'Hœdic17, avec peut-être un
passage à l'élevage.
Apportée par des migrants venus du sud et de l'est, l'agriculture arrive en Bretagne au Ve millénaire av.
J.-C. La néolithisation ne se traduit cependant pas par un remplacement de population. Les chasseurs-
cueilleurs locaux adoptent les nouvelles techniques qui permettent l'émergence de sociétés complexes,
notamment autour de l'actuel golfe du Morbihan.

Cairn sur l'îlet de Gavrinis sur la commune de Larmor-Baden (Morbihan).

Cela se traduit par l'apparition d'une architecture mégalithique, d'abord des cairns, puis des tombes
princières et des alignements. Le département du Morbihan concentre à lui seul de nombreux
mégalithes dont le Grand menhir brisé d'Er Grah, plus grand monument transporté et érigé par les
Hommes du Néolithique. Le site le plus connu est situé à Carnac.
Même si des influences de la culture de la céramique cordée se font sentir à la fin du Néolithique, la
Bretagne présente une certaine continuité culturelle jusqu'au début de l'âge du bronze.
Le campaniforme, très présent semble ainsi s'intégrer aux traditions locales.

Protohistoire celtique[modifier | modifier le code]

Carte des peuples gaulois de l'actuelle Bretagne :

• Osismes
• Vénètes
• Coriosolites
• Riedones
• Namnètes
Au Ve siècle av. J.-C., la Bretagne est touchée par la seconde vague d'expansion celtique (civilisation
de La Tène). Les Celtes imposent leur langue et leurs coutumes. Ils font découvrir le fer aux
populations locales tandis que l'agriculture se développe. Le territoire breton est occupé par cinq
peuples principaux18 :
•les Coriosolites dont le territoire se situait dans l'Est de l'actuel département des Côtes-d'Armor, dans
l'Ouest de l'Ille-et-Vilaine et le Nord-Est du Morbihan et qui ont donné leur nom à la ville de Corseul ;
•les Namnètes résidaient dans l'actuel département de la Loire-Atlantique, au nord de la Loire, dans la
région des Pays de la Loire. Ils ont donné leur nom à la ville de Nantes ;
•les Osismes étaient localisés dans l'actuel département du Finistère et la partie ouest des Côtes-
d'Armor et du Morbihan ;
•les Riedones résidaient dans l'Est de l'actuel département d'Ille-et-Vilaine. Ils ont donné leur nom à la
ville de Rennes ;
•les Vénètes se situaient dans l'actuel Morbihan, apparentés au peuple du Gwynedd. Ils ont donné leur
nom à la ville de Vannes (Gwened en breton).
Auxquels on peut rajouter les Ambilatres, qui résidaient dans le Sud de la Loire-Atlantique et le Nord de
la Vendée, mais leur localisation n'est pas certaine19.
Ces peuples avaient de fortes relations économiques avec les Celtes de l'île de Bretagne, notamment
pour le commerce de l'étain. Selon Jules César, ces peuples armoricains comprenaient
« les Coriosolites, les Riedones, les Ambibarii, les Calètes, les Osismes, les Lémovices et les Unelles »
(Commentaires sur la Guerre des Gaules, livre VII, 7520.). L'emploi du terme Lémovices résulte sans
doute d'une erreur pour Lexoviens. Ces peuples recouvraient un territoire bien plus large que la
Bretagne actuelle allant de l'estuaire de la Loire à celui de la Seine, bien que les Calètes se situent
directement au nord de l'estuaire de ce fleuve. Une vaste portion de côte entre les Lexoviens et les
Unelles était occupée par le peuple armoricain des Badiocasses que César ne mentionne pas.
Antiquité gallo-romaine[modifier | modifier le code]

L'Ouest de la Gaule romaine sur la table de Peutinger.

Le territoire de la future Bretagne, comme toute l'Armorique, est conquis par les Romains lors de
la guerre des Gaules.

Migration bretonne et fondation de la Bretagne continentale [modifier | modifier le


code]
À la fin du Ve siècle, les Bretons de l'île de Bretagne (Grande-Bretagne actuelle), ont migré en
Armorique occidentale avec leurs coutumes et leur langue, leur présence étant organisée
antérieurement pour la défense de l'Empire romain face aux migrations germaniques. Cette période est
celle de la légende des sept saints fondateurs de la Bretagne : la Bretagne aux neuf diocèses est créée
et perdure jusqu'à la révolution.
La thèse selon laquelle cette migration aurait eu pour cause la pression des envahisseurs anglo-
saxons a pour origine le De Excidio de Gildas. On sait aujourd'hui que ces causes sont multiples car
ancrées dans le contexte de l'époque comme le notent André Chédeville et Hubert Guillotel21 :
«Finalement, les causes de l'émigration sont complexes. À côté de l'émigration organisée, à caractère
militaire, peu nombreuse, mais qui ouvrit la voie aux autres, il faut tenir compte de celle qui fut
engendrée par l'insécurité, due pendant longtemps aux Irlandais, puis, plus tard, aux Saxons. Il ne faut
pas négliger non plus l'impact des guerres civiles qui déchiraient les Bretons, dont Gildas s'est fait
l'écho et dont il faudrait savoir si leur origine était purement politique».
Ils donnent leur nom à cette région, longtemps appelée Petite Bretagne ou Bretagne continentale, par
opposition à leur île d'origine.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Armorique au haut Moyen Âge.

Bataille de la Roche-Derrien pendant la guerre de Succession de Bretagne.

D'après l'hagiographie bretonne, la Bretagne du haut Moyen Âge était divisée en deux, puis trois
royaumes22 — la Domnonée, la Cornouaille et le Broërec (initialement appelé Bro Waroch) — qui
furent réunis sous l'autorité de rois puis des ducs de Bretagne23 au IXe siècle.
Nominoë, souverain de Bretagne de 845 à 851, est à l'origine de la naissance d'une Bretagne unifiée et
indépendante, d'où le qualificatif de père de la Patrie (Tad ar Vro en breton) qu'Arthur de La Borderie lui
attribue en 189824.
Cette Bretagne s'érige au IXe siècle sous le roi Erispoë, fils de Nominoë en un royaume unifié23 :
le royaume de Bretagne. Le traité d'Angers, en septembre 851, en définit les limites. Le traité d'Angers
vole en éclats sous le roi Salomon qui repart en guerre contre Charles II le Chauve aux prises avec
les vikings. Grâce aux conquêtes du roi Salomon, au traité d'Entrammes (863) et de celui
de Compiègne (867), la Bretagne atteint alors son extension maximale et comprend l'Avranchin,
le Cotentin, les îles Anglo-Normandes, une bonne partie du Maine et de l'Anjou. Après l'assassinat de
Salomon, par Gurwant et Pascweten, en 874, la monarchie bretonne connait une crise ; ces derniers se
partagent le Royaume et font appel à des mercenaires vikings.
Le royaume est déstabilisé par les occupations et les incursions vikings au début
du IXe et Xe siècles25'26.
La Bretagne perd ses dernières conquêtes sur l'Anjou, le comté du Maine et la Neustrie. En 909, à la
suite de la mort d'Alain Ier le Grand, roi de Bretagne, Foulque Ier d'Anjou reçoit le comté de
Nantes (comté qui avait définitivement acquis le pays de Retz sur le Poitou). Ce dernier est repris aux
vikings par le duc Alain II de Bretagne en 93727.
Dès la fin du XIIIe siècle (et bien avant l'union du duché de Bretagne au royaume de France),
l'administration ducale abandonne le latin au profit du français, sans passer par le breton.
Jusqu'au XIIIe siècle, les actes administratifs et juridiques sont rédigés en latin, puis le français
concurrence le latin dans les actes de la chancellerie28,29.
Reconstituée par le duc Alain II de Bretagne, dit Barbetorte, après la bataille de Trans en 939, puis par
ses successeurs, la Bretagne est un duché qui reprend globalement les limites du traité d'Angers.
En Bretagne, les ducs continuent d'exercer les prérogatives royales de leurs prédécesseurs30 et
maintiennent des alliances, tant avec la famille royale française qu'avec la famille royale anglaise, par
des mariages le plus souvent avec des princesses de noblesses respectives. La Bretagne constitue un
fief, ou un arrière-fief, du royaume de France ou du royaume d'Angleterre — hommage rendu au roi de
France (942), puis aux comtes d'Anjou ou de Blois, aux rois d'Angleterre et ducs de Normandie (de
1030 à 1200), de nouveau au roi de France à partir de 1203 (avec Guy de Thouars), puis aux rois
d'Angleterre de 1341 à 139631,32.

Anne de Bretagne.

Dans le jeu de liens féodaux, la Bretagne devient un enjeu important entre le roi d'Angleterre (qui
revendique le trône de France) et le roi de France. Les relations entre le duché et ses voisins
dépendent essentiellement des rapports personnels qu'entretiennent leurs chefs. La politique des ducs
de Bretagne est alors souvent menée de manière indépendante, mais parfois dominée par le roi
d'Angleterre et parfois par le roi de France. Les ducs de Bretagne, profitant des difficultés du pouvoir
royal face aux grands féodaux, entretiennent une indépendance politique vis-à-vis du roi de France,
notamment à partir des XIVe et XVe siècles avec l'avènement de la dynastie des Montfort. Cette politique
d'émancipation atteint son point culminant sous le règne de François II de Bretagne avec l'expulsion de
l'administration royale.
À la suite de la révolte de grands féodaux contre le pouvoir royal lors de la guerre folle, François II, duc
de Bretagne, subit d'importantes défaites militaires en 1488 (bataille de Saint-Aubin-du-Cormier).
Le traité de Sablé dit « traité du Verger » est signé par Charles VIII, roi de France, et François II, duc de
Bretagne, le 19 août 1488. Il stipule que le duc ne peut marier ses filles, dont l'une est héritière du
duché, sans l'accord du roi de France. L'historien américain Eugen Weber pointe en ces termes les
conséquences de la défaite de Saint-Aubin-du-Cormier : « Après l’union forcée avec la France, les
villes bretonnes furent envahies par des Français qui écrasèrent ou même remplacèrent les
commerçants locaux, francisèrent les gens qu’ils employaient ou touchaient d’une autre façon. Les
ports du roi comme Lorient ou Brest, étaient des villes de garnison en territoire étranger et le terme de
colonie était fréquemment employé pour les décrire33 ».
La guerre reprend pour encore trois ans sur le prétexte du non-respect des clauses du traité lors du
premier mariage d'Anne de Bretagnen. 2, jusqu'à ce qu'en décembre 1491, Charles VIII épouse Anne
de Bretagne. Le roi de France affermit son autorité sur la Bretagne.

Époque moderne[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Province de Bretagne.
En 1532, l'union perpétuelle entre le Duché et le Royaume est sollicitée à Vannes par des États de
Bretagne. Dans la foulée, François Ier fait publier au parlement de Bretagne l'édit royal qu'il signe
au Plessis-Macé et qui garantit à la province certains privilèges (législation et impôts spécifiques). Ces
privilèges persistent jusqu'à la Révolution française ; ils sont abolis durant la nuit du 4 août 1789 au
même titre que ceux des communes, des corporations, de la noblesse, du clergé et ceux propres à
toutes les provinces du Royaume.
La période du XVe au XVIIIe siècle est considérée comme la période la plus faste de la Bretagne qui est
alors placée au cœur des routes commerciales maritimes les plus actives entre l'Espagne,
l'Angleterre et la Hollande, et qui profite surtout du développement du premier empire colonial français
en Amérique et aux Indes (création de la ville de « L'Orient » devenue « Lorient »). Les toiles
de chanvre et de lin noyales, crées, bretagne ou olonnes symbolisent l'essor de cette période qui
permit le financement d'un impressionnant patrimoine architectural. L'hôtel de la monnaie de Rennes
est alors le premier de France. Le colbertisme, avec la création de manufacture dans d'autres
provinces du Royaume, et les conflits avec l'Angleterre, soucieuse de limiter les flottes des nations
continentales, entraînent une récession qui culmine à la fin du XIXe siècle.
La Bretagne est divisée en comtés (Cornouaille, Léon, Broërec, Tréguier, Penthièvre, Porhoët, Nantais,
Rennais, etc.) puis en huit baillies qui évoluent en quatre présidiaux, eux-mêmes divisés
en sénéchaussées. Elle sont aussi divisée en neuf évêchés (Broioù ou Eskopti en breton).

Les projets de départementalisation[modifier | modifier le code]

Bretagne en 1789 - avant sa division en cinq départements: Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-


d'Armor), Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Inférieure (aujourd'hui Loire-Atlantique) et Morbihan.

À la Révolution française, les privilèges des provinces sont abrogés dans la nuit du 4 août 1789. La
Bretagne cesse d'exister en tant qu'entité administrative lors de la départementalisation.
Le premier projet débute le 29 septembre 1789 où un quadrillage fait se partager la province en
divisions parfaitement égales de dix-huit lieues de côté (soixante-douze kilomètres), divisé en neuf
districts, eux-mêmes divisés en neuf cantons. Le but de cet aménagement territorial est de mieux
contrôler ces entités à faible population afin de ne pas entraver le pouvoir central.
Un deuxième projet est discuté le même jour pour une Bretagne à cinq départements. L'Ille-et-Vilaine
est amputée de l'Est du district de Vitré et de La Guerche, de Redon et de Montfort, mais annexe Dinan
et Châteaubriant. Les Côtes-du-Nord se voient retirer Loudéac au profit du Morbihan et le Finistère
intègre Le Faouët et Gourin.
Un troisième projet d'une Bretagne à six départements voit le jour en décembre 1789, avec les
délimitations suivantes :

•Finistère Nord : Brest, Lannion, Lézardrieux, Plounévez-Quintin, Carhaix-Plouguer ;
•Finistère Sud : Plougastel-Daoulas, Rostrenen, Guidel, Pointe du Raz ;
•Côtes-du-Nord − Ille-et-Vilaine Nord : Paimpol, Saint-Brieuc, Saint-Malo, Dol, Les Forges, Corlay ;
•Ille-et-Vilaine : Fougères, Vitré, Rennes, Redon, Châteaubriant, Sainte-Anne-sur-Vilaine, Ploërmel, La
nouée ;
•Morbihan : Langon, Pontivy, Lorient, Vannes ;
•Loire-Inférieure : limites actuelles, excepté Châteaubriant.
Ainsi, Saint-Malo est le chef-lieu de son département34.
Finalement, la départementalisation définitive est appliquée le 26 février 1790 en
cinq départements : Côtes-du-Nord (devenues Côtes-d'Armor en 1990), Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-
Inférieure (rattachée en 1956 aux pays de la Loire et devenue Loire-Atlantique en 1957), et Morbihan.
C'est sur un exemplaire d'une carte de Bretagne, dessinée par le géographe Jean-Baptiste Ogée, en
1771, que les députés bretons délimitent et approuvent la création des cinq nouveaux départements35.

Le phare de la pointe des Chats sur l'île de Groix (Morbihan).

La partition administrative de la Bretagne[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Question du rattachement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne.


Sous le gouvernement de Vichy, la région Bretagne apparaît sous deux formes par un décret
du 30 juin 1941 qui institue des préfectures de région pour la zone occupée : l'une siège à Rennes et
n'est compétente que pour quatre départements bretons ; l'autre siège à Angers et n'a compétence que
sur la Loire-Inférieure.
Un autre découpage, celui de la France en « provinces », défini par le Conseil national en août 1941,
établit une province de Bretagne en cinq départements, dont les limites suscitent un arbitrage
du maréchal Pétain, mais qui n'a guère d'existence effective36. Ces découpages sont abolis à la
Libération : les préfets régionaux disparaissent en mars 194637.
Le CELIB (Comité d'étude et de liaison des intérêts bretons), créé en 1950 sous la houlette du
journaliste Joseph Martray38, influe sur la création d'une reconnaissance des régions dans un cadre
européen. Sous le gouvernement d'Edgar Faure en 1956, la création des « régions de programme »
fait alors renaître la région Bretagne. Basé sur des considérations techniques, économiques et
politiques, mais en rien historiques, ce redécoupage créé une région administrative appelée Bretagne
avec seulement quatre départements, la Loire-Inférieure étant rattachée à la région des Pays de la
Loire. La loi de régionalisation de 1972 prévoit qu'avant le 1er avril 1973, les conseils généraux peuvent
saisir le gouvernement de propositions tendant à la modification des limites ou du nom des régions.
Toutefois l'unanimité des conseils généraux est nécessaire. Or, pour conserver une bonne centralité à
la ville de Nantes, le conseil général de la Loire-Atlantique demande, en 1973, que les régions de
la Loire-Atlantique et de Bretagne soient unifiées. Tenant le même raisonnement pour Rennes,
le conseil général d'Ille-et-Vilaine demande l'intégration de la Loire-Atlantique et de la Mayenne.
Le conseil général de la Vendée opte pour le statu quo ; celui de la Sarthe veut son rattachement à
la région Centre ; celui du conseil général de Maine-et-Loire réclame la création d'une région Val-de-
Loire, alors que les départements des Côtes-du-Nord et du Finistère, demandent une région
correspondant à la Bretagne historique39. Depuis, malgré les nombreux vœux, résolutions, motions…
toujours adoptés à l’unanimité, ou à la quasi-unanimité aussi bien par le conseil général de la Loire-
Atlantique et le conseil régional de Bretagne et demandant la réunification, ou un ré-examen des limites
régionales adoptées « Malgré l'avis contraire du conseil général de la Loire-Atlantique (en 1972) » et
« reconduites sans nouvelle consultation (en 1982) » (conseil général de la Loire-Atlantique, 22 juin
2001), ou l’enclenchement d’une consultation populaire sur le sujet, les autorités n’ont pour l’instant
jamais accédé à cette demande venant de la part des élus40.[source insuffisante]
À l'heure actuelle, le rattachement de la Loire-Atlantique continue d'être l'objet de débats mais poserait,
selon certains[Qui ?], nombre de problèmes économiques car l'agglomération nantaise pèserait un
poids trop important qui risquerait de déstabiliser la région en affaiblissant Rennes et les autres villes
de Bretagne.
L'opinion publique semble y être favorable : l'analyse des résultats des 13 sondages réalisés sur le
sujet depuis 25 ans suggèrent que 65 % des personnes interrogées souhaitent cette réunification
(seuls les autres départements des Pays de Loire — hors Loire-Atlantique donc — y seraient
défavorables)41. Cependant quelques autres sondages donnent des résultats divergents et nuancent
ce constat42.
Les manifestations en ce sens sont organisées à Nantes, à l'échelle de 5 départements.
Le gouvernement Raffarin ayant légalisé les référendums locaux, cette réunification est devenue
techniquement possible. Les modalités de cette union impliqueraient de remplir un certain nombre de
conditions administratives et législatives (comme l'organisation éventuelle d'une consultation auprès
des populations concernées débouchant selon les choix effectués sur le redécoupage régional de toute
la zone, entre autres choses). Cette réorganisation dépendrait des décisions des présidents des deux
conseils régionaux et du président du conseil général de la Loire-Atlantique. D'ailleurs, un tel
rattachement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne « isolerait » relativement le département
de Vendée qui n'aurait alors, pour possibilité, que de rejoindre la région de la Nouvelle-Aquitaine.
On parle de Bretagne historique quand on veut signifier les cinq départements bretons, et de région
Bretagne pour signifier les quatre (délimitation actuelle).

Géographie[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Géographie de la Bretagne.
La forêt de Huelgoat.

La Bretagne est la région française qui bénéficie de la plus grande longueur de côtes.
De Cancale à Pornic, le littoral se déroule sur 1 100 km, mais il double sa longueur si l'on inclut les
nombreuses îles. On distingue traditionnellement les régions côtières (l'Armor, ou mieux l'Arvor), et les
régions de l'intérieur (l'Argoat).
Bien que peu élevé, le relief est partout très marqué dans les zones rocheuses, plus doux dans les
zones limoneuses de l'Est et du Sud.

Climat[modifier | modifier le code]
Le climat océanique est extrêmement doux, surtout le long des côtes, avec des différences de
températures entre l'été et l'hiver d'environ 15 °C. Cependant ces différences de températures varient
en fonction de la proximité du littoral. Le vent de nord-ouest (noroît en français, gwalarn en breton)
domine dans le Nord. En dépit des préjugés, le climat breton n'est pas mauvais. Si les jours de
précipitations sont un peu plus fréquents que dans la moyenne française, les cumuls eux (bien que
variables notamment selon que la région soit côtière ou non) sont similaires au niveau national.
Les monts d'Arrée, malgré un relief peu marqué, sont à distinguer puisque les précipitations
augmentent sensiblement. Sur le littoral sud, de Lorient à Pornic, l'ensoleillement annuel est supérieur
à deux mille heures par an43. En comparaison, à l'Ouest de la région, Brest se classe régulièrement
parmi les grandes villes les moins ensoleillées de France44, avec à peine plus de mille cinq cent
heures par an45.

Paysage[modifier | modifier le code]
La végétation est abondante. Autrefois, la Bretagne était un pays de bocage ; la réorganisation des
parcelles dans les années 1960 (le remembrement) a éliminé une grande partie des haies bordant les
champs, permettant de moderniser l'agriculture mais entraînant un lessivage de la couche superficielle
des champs. Ce remembrement s'est fait à plus basse échelle que dans de nombreuses plaines
céréalières de la France (Beauce, Champagne…).
Les Côtes-d'Armor, le Finistère, l'Ille-et-Vilaine et le Morbihan forment la quatrième région touristique
de France ; ils disposent de nombreux sites naturels, notamment en Armor (« le bord de mer ») :
2 730 kilomètres de littoral où se côtoient des dunes battues par le vent, des falaises à pic qui se jettent
dans l'océan, des estuaires servant de refuges aux poissons, mollusques ou oiseaux, des marais
salants, des cordons de galets.
À l'intérieur des terres, l'Argoat (« les bois »), landes, tourbières, bocages et forêts dessinent des
paysages variés46.

pointe du Raz (29).
 


Roc'h Trevezel (29).
 


plage de Pénestin (56).
Démographie[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Démographie de la Bretagne.
D'après les estimations de population de l'Insee au 1er janvier 2013, la Bretagne compte environ
330 000 personnes âgées de 75 ans, soit un peu plus de 10 % de la population de la région47. Cette
proportion est plus élevée qu'au niveau national, les personnes âgées de 75 ans et plus représentant
9,15 % de la population nationale. Le département des Côtes-d'Armor compte la plus grande part de
personnes âgées (12 %) et l'Ille-et-Vilaine la plus faible (8,5 %).

Environnement[modifier | modifier le code]

Plaque inaugurale du classement de Bréhat.

La Bretagne fait partie des premières régions de France à s'intéresser aux paysages en tant qu'entité
patrimoniale à reconnaître, ce qui lui vaut de bénéficier du classement du premier site français au titre
du paysage : le 13 juillet 1907, la commission départementale des Côtes-du-Nord (actuellement les
Côtes d'Armor) classe l'île-de-Bréhat parmi les « sites et monuments naturels de caractère artistique »
à préserver48.
Faune[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Liste des oiseaux de Bretagne.


La Bretagne présente une exceptionnelle richesse ornithologique. Quatre grands sites permettent
d'observer des colonies d'oiseaux.
Accessible de mai à septembre, la réserve de Falguérec, dans le golfe du Morbihan, est une zone
protégée pour les oiseaux migrateurs, nicheurs ou endémiques. À l'automne, bernaches et spatules y
font une halte sur le chemin de l'Afrique. De mars à septembre, les échassiers viennent s'y reproduire
avant de partir pour le Sénégal. Aigrettes, hérons, cormorans vivent là toute l'année.
Guillemots et pingouins se rassemblent quant à eux, sur les falaises de la réserve ornithologique
du cap Sizun, près de la pointe du Raz (ouverte de mai à la Toussaint).
Fragile et touchée à plusieurs reprises par les marées noires, la réserve des Sept-Îles, au large
de Perros-Guirec, est désormais interdite au public. Mais un système de transmission vidéo permet
d'observer les six mille fous de Bassan, huîtriers pie et autres fulmars depuis la station de l'île-Grande.
Ouessant est un site privilégié pour observer les nombreux oiseaux qui utilisent les côtes pour se
guider au cours de leurs migrations. En effet à la pointe de Bretagne leur route effectue un virage très
marqué que beaucoup ratent en raison des conditions météorologiques. Ouessant fonctionne alors
comme une sorte de radeau de sauvetage qui leur donne une deuxième chance.

Flore[modifier | modifier le code]

Depuis 1990, le conservatoire botanique national de Brest a la charge de l'inventaire du patrimoine


végétal de la région en vue de la préservation de la diversité biologique49.

Activité sismique[modifier | modifier le code]


Articles connexes : Géologie du Massif Armoricain et liste des séismes en France.
Ancienne chaîne de montagne (le Massif armoricain), la Bretagne est régulièrement secouée par des
séismes intraplaques de faible intensité, ne dépassant généralement pas une magnitude de 2 à 3. Plus
de 500 séismes ont été recensés entre 2000 et 201450. La Bretagne est la troisième région la plus
sismique de France51 derrière la région Auvergne-Rhône-Alpes et l'Occitanie52.
Les cartes de localisation des tremblements de terre indiquent l'existence d'une ceinture a forte densité
de séismes, large d'environ 100 km et orientée NO-SE sur une distance de 600 km. Son activité
apparaît concentrée sur ses bordures, qui délimitent un couloir central faiblement sismique et qui
correspondent à une zone de forte production de chaleur crustale traduisant les épisodes successifs
d'enrichissement de la croûte en éléments radiogéniques, liés à l'orogenèse cadomienne et à son
érosion, puis aux derniers épisodes magmatiques de l'orogenèse hercynienne. Sa bordure orientale
longe la faille de Quessoy-Nort-sur-Erdre (d'âge post-hercynien) jusqu'à la vallée de la Loire où elle
présente une virgation vers l'Est. Sa bordure occidentale correspond à une zone comprise entre la
ligne de côte et la branche sud du cisaillement sud-armoricain d'âge tardi-hercynien. Les failles
hercyniennes ou post-hercyniennes les plus sismogènes sont localisées en bordure de domaines à
forts contrastes rhéologiques déterminés par ces zones à forte production de chaleur crustale et qui
guident la déformation de la croûte53.
La définition de la profondeur de la zone sismogène comme marquant la limite au-dessus de laquelle
se produisent 80 % des séismes indique que celle-ci est de l'ordre de 15 à 16 km dans le Massif
armoricain, ce qui correspond à la zone de transition fragile-ductile définie par le début de la plasticité
du quartz (300 °C, 15 km)53.
Ces zones de transition sont associées à des failles réactivées par un flambage lithosphérique de
grande longueur d'onde issue de l'orogenèse pyrénéenne et alpine (compression, en direction du Nord
de l'Europe, de ces deux chaînes qui continuent de s'élever, d'environ 1 mm/an) et par la dorsale
médio-atlantique (vitesse d'expansion de 2-3 cm/an) qui repousse la Bretagne et l'Europe vers l'est.
Ces deux poussées font bouger le Massif armoricain vers le nord-est54.
Transports[modifier | modifier le code]
Articles connexes : Transport en Bretagne et TER Bretagne.

AGC TER Bretagne.

Tant que les liaisons maritimes ont prévalu sur les liaisons terrestres, la position de la Bretagne,
passage et escale obligée au milieu de la façade atlantique de l'Europe lui a valu une certaine
prospérité. Mais elle a souffert de son isolement géographique principalement lors du XXe siècle. En
effet, le fait d'être positionné sur un nœud de transport est un facteur essentiel du développement des
infrastructures.
La mise en place, durant les années 1970, du plan routier breton (PRB)55, impulsé par le général de
Gaulle, allait considérablement désenclaver la région grâce à 10 045 millions
de francs d'investissement sur 25 ans56. Plus de 1 000 km de voies à deux couloirs de circulation dans
chaque sens ont été réalisés ou sont en cours de réalisation, multipliant par quatre le trafic routier
breton ; ces voies sont exemptes de péage57,58.
Lors de la création des premières lignes de chemins de fer au XIXe siècle, la Bretagne était
géographiquement séparée en deux réseaux concurrents : la Compagnie des chemins de fer de
l'Ouest (rachetée par l'État en 1909) reliant Brest, Saint-Brieuc et Rennes à Paris par Le Mans, et
la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans reliant la capitale à Quimper, Lorient et Vannes par
Nantes et Orléans. Depuis la création de la SNCF, en 1938, qui a réorganisé les lignes de façon plus
homogène, le réseau ferré breton est organisé en étoile autour de Rennes, reliée à Paris par la ligne à
grande vitesse Atlantique et, depuis juillet 2017, par la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la
Loire, ou par la voie classique Paris - Chartres - Le Mans - Laval - Rennes.

Économie[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Économie de la Bretagne.
La pêche et les industries connexes, la construction navale civile et militaire (Brest, Lorient), la
construction aéronautique (Saint-Nazaire et Nantes), le tourisme (surtout estival et côtier) formaient
déjà les principaux secteurs de l'économie bretonne de la première partie du XXe siècle. L'économie de
la Bretagne contemporaine s'est tournée dans les années soixante vers une agriculture (primeurs…) et
un élevage (porcin, avicole, bovin) intensifs, vers l'industrie agroalimentaire, la construction automobile
(Citroën), le tourisme estival sur la bordure côtière, la grande distribution (E. Leclerc, Intermarché) et
quelques pôles technologiques avancés à Brest, Rennes et Lannion.
Les trois grands pôles de compétitivité labellisés par l'État en 200559 :
•le pôle Mer Bretagne Atlantique60 ;
•le pôle Images et Réseaux61 ;
•le pôle Valorial62, sur les sciences du vivant et l'agroalimentaire.
La Bretagne arrive en tête des régions françaises pour la production de porcs et de volaille (autour de
50 %), de choux-fleurs (autour de 60 %), d'artichauts (autour de 85 %), de paquebots (100 %).
La Bretagne est le premier producteur national de lait, de veaux, de volailles et d'œufs. De là viennent
aussi près des deux tiers (63 %) des porcs vendus en France. La viande et le poisson étaient, en 2010,
les deux produits bretons les plus vendus à l'étranger (représentant le tiers et le quart des exportations
françaises de ces secteurs).

Politique[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Politique en Bretagne.
La région Bretagne est administrée depuis les élections régionales de 2004 par le PS, avec ses
alliés : Les Verts, le PCF, l'UDB et le PRG.
Le PS contrôle trois des cinq conseils généraux (le Finistère depuis 1998, l'Ille-et-Vilaine depuis 2004,
la Loire-Atlantique depuis 2004). Les Côtes d'Armor et le Morbihan sont dirigés par Les Républicains.

•Le Finistère est divisé entre le Léon qui était traditionnellement de centre-droit, la Cornouaille moins la
région de Douarnenez qui vote à gauche, ainsi que la partie trégoroise du Finistère, avant au PSU avec
un PCF fort, maintenant au PS.
•Le Morbihan est traditionnellement de droite, avec toutes ses tendances : centristes, gaullistes… sauf
autour de Lorient, d'Hennebont et de la région de Guémené-sur-Scorff-Pontivy, qui sont aux mains soit
du PS soit du PCF.
•Les Côtes-d'Armor est le département le plus à gauche, avec le Trégor rouge (vieux bastion du PCF),
le Pays Briochin, etc. La droite est plutôt concentrée sur le Goëlo et les marges est (frontaliers de l'Ille-
et-Vilaine), mais reste minoritaire.
•La Loire-Atlantique a longtemps été dominée par la droite (qui a succédé à la Chouannerie, très forte
dans ce département), sauf dans la vallée industrialisée de la Loire qui vote à gauche depuis
la Révolution française.
•L'Ille-et-Vilaine a longtemps été de droite (surtout démocrate-chrétienne), mais depuis le début
du XXIe siècle, la gauche (surtout le PS) a connu une très forte poussée qui l'a amenée à diriger le
conseil général en 2004. La gauche se situe dans le bassin rennais, jusqu'à Combourg au
nord, Dourdain à l'est, Mordelles à l'ouest et Guichen au sud, avec quelques poches le long de la
frontière sud-ouest de la Manche ou vers le nord de Fougères ; la droite conservant ses bastions dans
le Vitréen, le Redonnais, le secteur de Saint-Malo ou autour de la forêt de Paimpont.
Ce département a placé, lors des présidentielles 2007, Ségolène Royal PS en tête aux deux tours de
l'élection (28,13 % des suffrages exprimés au premier tour et 52,39 % au second).
Autrefois terre traditionnellement conservatrice très marquée par le catholicisme, la Bretagne a basculé
à gauche lors des élections régionales de 2004. La liste de gauche conduite par Jean-Yves Le
Drian l'emporte avec plus de 58 % des suffrages face à la liste du président de région sortant, Josselin
de Rohan, figure emblématique de la droite bretonne. Ce succès s'est confirmé lors des cantonales de
2004 et 2008 et des élections nationales de 2007.
La majorité de l'électorat montre un certain sentiment pro-européen non négligeable.
Les votants ont approuvé le traité de Maastricht par 59,10 % des voix (+ 8,06 % par rapport à la
moyenne) et la Bretagne est l'une des rares régions à s'être prononcée en faveur du « oui »
au référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe avec un « oui » à
50,96 % (+ 5,63 % par rapport à la moyenne, mais - 8,14 % par rapport au référendum de 1992 sur le
traité de Maastricht), les électeurs des Côtes-d'Armor étant les seuls à voter en 2005 pour le « non »
comme la majorité des électeurs en France, à 53,28 %.

Courants régionalistes[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Mouvement breton (Emsav).
Mouvement Bretagne et progrès se place en tête lors des élections européennes de 2014 en France dans la plupart
des communes de centre Bretagne.

Cet article doit être actualisé (septembre 2022).


Des passages de cet article ne sont plus d’actualité ou
annoncent des événements désormais passés. Améliorez-
le ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les
sections à actualiser en utilisant {{section à actualiser}}.
Plusieurs partis représentant des tendances politiques diverses ont existé depuis la création du premier
parti régionaliste breton en 1898 : l'Union régionaliste bretonne. Ceux-ci ont enregistré le plus souvent
des résultats électoraux faibles.
Dans les années 2010, plusieurs partis politiques relevant du régionalisme ou de
l'autonomisme coexistent. L'Union démocratique bretonne (située à gauche avec une sensibilité
écologiste marquée) dispose depuis les élections régionales de 2010 de quatre sièges au conseil
régional et participe à l'exécutif régional, et recueille selon les régions et les élections entre 3 et 12 %
des voix ; d'autres partis comme le Parti breton (centriste) ou le Mouvement Bretagne et
progrès (gauche) comptent dans les rangs des élus municipaux ou départementaux.
Il existe d'autres plus petits groupes, souvent plus radicaux, situés à l'extrême droite ou à l'extrême
gauche (Adsav pour l'extrême droite ou Breizhistance pour l'extrême gauche notamment) mais leur
influence est beaucoup plus limitée.

La question de la capitale[modifier | modifier le code]

afficherCette section ne cite pas suffisamment ses sources (décembre 2022). 


Château des ducs de Bretagne à Nantes.

Parlement de Bretagne à Rennes.

La Bretagne n'a jamais eu de capitale permanente. Les premiers ducs et leur cour changeant
perpétuellement de résidence, allant chasser d'une forêt à l'autre, et habitant finalement assez peu en
milieu urbain, sauf pour quelque motif stratégique ou politique. En ce cas, c'est presque toujours dans
une ville de l'Est ou du Sud du duché.
Les États de Bretagne se réunissent en différentes villes. À l'époque ducale : Dinan, Nantes (17
fois), Ploërmel, Redon, Rennes, Vitré, Vannes (19 fois) et Guérande. Le concept moderne de capitale
naît avec la création d'une véritable administration, processus lent qui commence au XIIIe siècle. Le
nombre de ses employés et la masse de ses archives la rendent moins mobile que l'ancienne cour. Le
Conseil, la Chancellerie et la Chambre des comptes restent généralement en ville. Sous les Montfort, le
Conseil (le gouvernement ducal) suit parfois le duc d'une ville à l'autre, à Nantes, Vannes, Redon,
Rennes, Fougères, Dol, Dinan, Guérande.
Du temps où elle est siège archiépiscopal (jusqu'en 1199), Dol est «la métropole de
Bretagne [archive]». Elle garde, de ce fait, la primauté sur les autres prélats bretons et l'évêque de Dol
préside les États en l'absence du duc et plus tard du gouverneur ou du commandant. Dol ayant été
rattaché à son diocèse en 1790, l'évêque de Rennes obtient sous Napoléon III de relever son ancienne
dignité archiépiscopale.
Rennes est la ville du couronnement et ses habitants l'appellent « ville capitale ». Conan le Tort y
règne, faute de contrôler Nantes, et Alain III y constitue un embryon de chancellerie. Il subsiste
quatorze actes ducaux écrits à Rennes de la fin du XIe siècle à 1166 pour témoigner de la présence
active des ducs dans la ville, contre seize actes subsistants sur ceux qui sont faits à Nantes pendant la
même période. L'enfant Geoffroy II est reçu à la cathédrale de Rennes en 1169, mais c'est à Nantes
qu'il reçoit l'hommage de ses vassaux. Il tient l'Assise du comte Geoffroy, à Rennes, en 1185. En 1196,
la duchesse Constance réunit la noblesse en assemblée à Rennes pour faire reconnaître son
fils, Arthur Ier. Les Dreux et les Montfort y résident rarement et leur château, tombant en ruines, est
démoli au début du XVe siècle.
Saint-Brieuc mène déjà la contestation en 1235, par les « Réclamations générales des Bretons » que
les vassaux de Mauclerc, assemblés spontanément, lui adressent sans ménagement.
Pourtant, les échecs des comtes de Penthièvre à l'accession au trône en 1212, 1364 et 1420 coûtent
sans doute à Guingamp et Lamballe le rang de capitale administrative qu'elles auraient pu espérer
partager avec Nantes, ce qui aurait modifié le point d'équilibre politique de la Bretagne au profit du
nord.
À l'abbaye de Prières se crée la Chambre des comptes sous le duc Jean le Roux, ses archives étant
déposées à Muzillac, tandis que le duc réside au château de Suscinio ou à celui de l'Isle. La capitale se
trouve alors éclatée de la presqu'île de Rhuys à la basse Vilaine.
Ploërmel, plus centrale que Rennes ou Nantes, et ses forêts giboyeuses, sont souvent préférées
par Jean II et Jean III, qui y ont leur sépulture.
Carrefour des voies menant aux villes les plus fréquentées des ducs, Redon voit se réunir les États en
ses murs, et reçoit les tombes de Prostlon (fille du roi Salomon), d'Alain Fergant, de François Ier et,
selon certaines traditions, de Nominoë.
En 1203, les barons et les prélats bretons s'assemblent à Vannes pour attribuer le pouvoir à
la duchesse Alix et à son père Guy de Thouars. Alors que Charles de Blois navigue de Nantes à
Guingamp, Jean de Montfort tient Vannes durant l'essentiel de la guerre de succession, et la fidélité de
cette ville à la cause de Jean IV lui vaut d'être faite capitale administrative par ce duc. Elle le reste en
conservant le Conseil jusqu'en 1460 et la Chambre des comptes jusqu'à la fin du duché. Le Parlement
y est créé au XIVe siècle ; il devient sédentaire et souverain en 1485 ; il y siège jusqu'en 1553 et
de 1675 à 1689 (en mesure de punition contre Rennes après la révolte du papier timbré). Jean V,
comme Pierre II, réside surtout à Vannes et aux environs (Plaisance, La Garenne, Suscinio…) mais
aussi à Nantes, Dinan, Auray, Hédé, Redon ou Rennes. Arthur II et les duchesses Jeanne de France et
Ysabeau d'Écosse choisissent de s'y faire enterrer.

Château de Pontivy.

La position stratégique, puis la prospérité de Nantes l'ont fait choisir par de nombreux ducs
dès Alain_Barbetorte qui libére la ville en 937 et décide d'en faire sa capitale. Le château du
Bouffay devient la résidence ducale sous la dynastie cornouaillaise et Alain Fergent y réunit ses
vassaux en 1008. Guy de Thouars s'occupe du nouveau château pour y résider plus à l'aise. C'est à
Nantes que Jean de Montfort fonce se faire acclamer duc en 1341. Les derniers
princes, Arthur III, François II et Anne y règnent aussi, plutôt qu'à Vannes. La Chambre des comptes y
est transférée en 1492-1499 pour y rester jusqu'à la Révolution. L'université y est créée dans
les années 1460. Alain Barbetorte, Jean IV, Pierre II, Arthur III et François II s'y font enterrer et Anne
ordonne que son cœur soit conservé dans un reliquaire et placé dans le tombeau de son père,
François II, aux carmes. Les duchesses Constance, Alix et d'autres princes bretons sont inhumés dans
les proches environs (abbayes de La Villeneuve, de Scouëtz).
En 1532, le parlement de Bretagne devait se réunir alternativement dans les deux villes mais les
préventions de la cour de France (à commencer par Catherine de Médicis), devant l'attachement des
Nantais aux anciens privilèges de leur ville et de la Bretagne, lui font préférer Rennes, à qui est attribué
le siège du Parlement (de 1560 à 1675 et de 1689 à 1790), la faculté de droit, la résidence
du commandant en chef puis celle de l'intendant. En écho à cette politique séculaire, la préfecture de
région lui est assignée par la République ; Nantes obtenant la préfecture d'une région des Pays de la
Loire, constituée autour de cette ville par des départements plus ou moins voisins (Mayenne, Sarthe,
Maine-et-Loire, Vendée).
Entre-temps, en 1790, Pontivy est choisie pour réunir deux fédérations de Garde nationale, de
préférence à Morlaix et Saint-Brieuc, à cause des orientations politiques de ses délégués et de la
position géographique centrale de cette dernière. Napoléon Ier envisage de faire de Pontivy (rebaptisée
Napoléonville) une capitale administrative centralisée sous tous aspects63.
La tradition bretonne, tout au long de son histoire, est de répartir les organes du pouvoir entre
différentes villes au lieu de les concentrer en une seule. L'exécutif et le judiciaire sont exercés depuis le
triangle Vannes-Nantes-Rennes, à la guise des gouvernants, et à la mode féodale. Le législatif est
réuni dans presque toutes les villes bretonnes, malgré les contraintes, parce que le duc doit obtenir
l'assentiment de ses vassaux sur les aspects de sa politique, notamment financière.
La Bretagne n'a donc pas de métropole régionale dominante. Elle dispose, en revanche, d'un réseau,
unique en France, de vingt-cinq villes dites moyennes (10 000 à 20 000 habitants).

Le sentiment d'appartenance[modifier | modifier le code]


Seuls quelques sondages permettent d'avoir une idée du sentiment d'appartenance des Bretons. Selon
des sondages réalisés en 200864, 201365 et 201866,n. 3 voici comment se ventilait le sentiment
d'appartenance des Bretons des quatre départements de Bretagne administrative pour le premier et de
l'ensemble de la Bretagne historique pour les suivants :

Plus Autant Plus


Ne se
Seulement français français breton Seulement
Autre prononce Notes
français que que que breton
pas
breton breton français
2008 9,3 % 15,4 % 50 % 22,5 % 1,5 % 0,8 % 0,5 % Région Bretagne
Région Bretagne et Loire-
2013 18 % 22 % 45 % 13 % 0 % 2 % -
Atlantique
Région Bretagne et Loire-
2018 22 % 17 % 38 % 14 % 4 % 4 % 2 %
Atlantique
Nous notons une baisse significative du sentiment d'appartenance envers la Bretagne et de la hausse
de celui envers la France entre 2008 et 2018. Néanmoins, les sondages ne portant pas exactement sur
les mêmes territoires, la comparaison doit se faire avec prudence. Ainsi, l'étude de 2018 révèle que si
22 % des Brestois et 15 % des Rennais se sentent davantage bretons que français, seuls 6 %
des Nantais sont dans ce cas. De même, presque 6 Nantais sur 10 se considèrent davantage français,
là où cette part dépasse de peu le tiers à Brest et à Rennes. De fait, le sondage révèle que le sentiment
d'appartenance est plus faible en Haute-Bretagne qu'en Basse-Bretagne et, plus particulièrement,
en Loire-Atlantique, département administrativement rattaché aux Pays de la Loire. Mais cette
collectivité ne peut expliquer l'évolution des données à elle seule, la tendance de l'appartenance des
Bretons à la Bretagne semblant ici décliner.
Selon ce même sondage de 2018, le sentiment d'appartenance est supérieur pour les locuteurs d'une
des langues régionales, à savoir le breton ou le gallo.

Part des locuteurs


Plus français Plus breton que
que breton Autant français français Autre dans la population
(dont seulement que breton (dont seulement
français) breton) bretonne

Bretonnants 15 % 51 % 29 % 4 % 8 %


Gallésans 30 % 39 % 28 % 4 % 6 %
Autres
41 % 37 % 16 % 6 % 86 %
locuteurs
Selon le sondage de 2013, réalisé par l'association Bretagne Culture Diversité, 86 % des personnes
interrogées ont un fort attachement à la Bretagne, et 58 % des personnes n'ayant pas de parents
bretons et n'étant pas nées en Bretagne se sentent quand même bretonnes. Par ailleurs, 56 % des
habitants de Loire-Atlantique interrogés estiment que leur département est breton et 58 %
souhaitent son rattachement à la Bretagne, 31 % y étant opposés.

Le sentiment des Bretons sur le statut de la Bretagne [modifier | modifier le code]


Selon le sondage réalisé en 200864 voici ce que pensaient les Bretons sur les pouvoirs politiques à
accorder à la Bretagne :
•la Bretagne devrait avoir plus de pouvoir : 51,9 % ;
•statu quo : 31,1 % ;
•devrait devenir indépendante : 4,6 % ;
•devrait avoir moins de pouvoir : 1,6 % ;
•ne devrait pas avoir de pouvoir du tout : 1,4 % ;
•ne savent pas : 9,4 %.
En 2013, le mensuel Breton réalise un sondage où 18 % des personnes interrogées déclarent être pour
l'indépendance de la Bretagne[réf. nécessaire].

Culture[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Culture bretonne.

Langues[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Frontière linguistique bretonne.

En couleur, la répartition des différents dialectes de la langue bretonne. En gris, la zone de langue gallèse.

La Bretagne est composée historiquement de deux aires linguistiques :

•la Basse-Bretagne ou Breizh Izel dans l'Ouest (correspondant aux départements du Finistère, de la


majeure partie du Morbihan, de l'Ouest des Côtes-d'Armor, et dans le Sud, à la presqu'île de
Guérande, en particulier l'enclave du Bourg-de-Batz (en Loire-Atlantique) où l'on rencontre une langue
d'origine brittonique (apparentée au gallois et au cornique) connue sous le terme
de breton ou brezhoneg ;
•la Haute-Bretagne ou Breizh Uhel dans l'Est (Ille-et-Vilaine, Côtes-d'Armor est, Morbihan est, Loire-
Atlantique) où l'on rencontre des dialectes d'oïl : le gallo, également le poitevin67 dans le pays de
Retz et un peu de breton dans la région de Rennes.
Le français est parlé en Bretagne par les élites depuis la fin du Moyen Âge ; il est également été adopté
par l'administration des ducs de Bretagne depuis le XIIIe siècle68,29. Durant l'Ancien Régime, cette
langue se répand progressivement en Haute-Bretagne, où elle bénéficie de sa parenté avec le gallo,
ainsi que dans les principales villes de Basse-Bretagne.
Comme beaucoup de langues régionales, le breton et le gallo ont perdu un grand nombre de locuteurs.
Mais le breton se réveille après la Seconde Guerre mondiale avec un souffle important dans les années
1970, et les défenseurs du gallo commencent à se faire entendre dans les années 1990.
Bien que le nombre de locuteurs ayant le breton pour langue maternelle diminue, ce dernier est la
troisième langue celtique parlée au monde, après le gallois et l'irlandais. Les effectifs pondérés que
fournit l'enquête Étude de l'histoire familiale, menée par l'Insee en 1999, sont de
257 00069 bretonnants (ou « brittophones ») de plus de dix-huit ans sur les cinq départements bretons
(et estimé à 290 000 sur l'ensemble de l'Hexagone70). S'y ajoutent notamment les effectifs des écoles
bilingues qui se montent à 15 363 élèves à la rentrée 2013, ou encore les élèves suivant des cours de
breton dans les établissements publics du primaire (plus de 7 600 en 2002/2003) ou du secondaire
(plus de 8 000 en 2002/2003). Fañch Broudic, à partir d'un sondage TMO de 1997, note : « On observe
tout d'abord que le pourcentage des 15-19 ans est infime (0,5 %). La catégorie des 20-39 ans ne
compte que pour 5 %. Au total, au-dessous de 40 ans, il n'y a plus que 13 000 personnes qui puissent
parler le breton. »
Dans les années 1970, le breton apparaît dans la vie publique sous les traits des panneaux de
signalisation bilingues qui parsèment les routes du pays. L'Office de la langue bretonne (Ofis ar
Brezhoneg) a permis l'édition d'une carte routière de la Bretagne en 2003, avec les noms de lieux en
breton.
La Ligue celtique considère la Bretagne comme l'un des six pays celtiques71, au regard de
la linguistique72.
Au début du XXIe siècle, quelques chercheurs73 collectent et éditent une série de bretonnismes,
calques en français d'expressions bretonnes. On y trouve des mots de vocabulaire (« partir en riboul »,
« faire du reuz ») ou des expressions grammaticalement incorrectes en français mais correctes en
breton (« du café tu auras ? »). L'un de ces ouvrages s'est vendu à plus de cent mille exemplaires.
[réf. nécessaire]

Littérature et tradition orale[modifier | modifier le code]


De son passé celtique, la Bretagne a gardé une forte tradition de transmission orale. C'est ainsi que de
nombreux contes et légendes ont traversé les siècles. Les collecteurs divers ont légué une somme de
chants, de gwerzioù, de légendes originales. La mort est souvent présente, avec un personnage propre
à l'imaginaire breton, l'Ankou, dont le rôle est d'emporter dans sa charrette grinçante (ou une barque
dans des régions côtières) l'âme des personnes récemment décédées.
Les contes sont également peuplés de petits êtres malicieux, parfois malfaisants, toujours doués de
pouvoirs magiques, que l'on nomme korriganed (korrigans) ou poulpiquets, ou encore les morgans de
l'île d'Ouessant.
Autre thème récurrent, celui des villes englouties (parfois enfouies) dont celui d'Ys la plus célèbre, qui
met en scène Gradlon, roi de Cornouaille, et sa fille Dahud. Le mythe rapporte les conflits entre
l'ancienne religion des Celtes et l'instauration du christianisme74.
Le plus célèbre des collecteurs est Théodore Hersart de la Villemarqué qui au XIXe siècle a édité le
fameux Barzaz Breiz75 qui est une source d'inspiration fréquente des artistes bretons actuels avec la
popularité de chants comme An alarc'h (le cygne), Silvestrig, Marv Pontkalleg (la mort de Pontcallec),
etc. Parmi les collecteurs, il faut aussi citer François-Marie Luzel, le premier à appliquer une méthode
scientifique à la collecte des chansons et des contes76, ainsi que son disciple, l'écrivain et professeur
de lettres Anatole Le Braz77, auteur du livre La légende de la Mort qui relate les croyances de Bretons
de son temps, sans oublier Paul Sébillot collecteur et inventeur du terme « oraliture ».
Voir aussi :

•Liste des auteurs bretons ;


•Association des écrivains bretons ;
•Matière de Bretagne ;
•Littérature en breton ;
•Traditions et Médecine en Bretagne.
Musique, chant et danse[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Musique bretonne, Chanson bretonne et Danse bretonne.

Le bagad de Lann-Bihoué défilant à Lorient.

La musique est aujourd'hui l'aspect le plus visible de la culture bretonne, grâce au travail et à la


créativité de musiciens se réclamant de la culture bretonne, à la diversité des festivals et au nombre
de festoù-noz.
La danse traditionnelle bretonne est aussi très ancrée dans le paysage culturel breton ; « le fest-noz,
rassemblement festif basé sur la pratique collective des danses traditionnelles de Bretagne » est ainsi
inscrit, le 5 décembre 2012, à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de
l'UNESCO78.
Au-delà de la pratique populaire en fest-noz (fête de nuit) ou en fest-deiz (fête de jour), on voit
aujourd'hui évoluer à un haut niveau les cercles celtiques qui proposent des spectacles de plus en plus
professionnels, très appréciés du public.
La tradition de musique à danser, particulièrement en couple, comme pour le duo
emblématique biniou (cornemuse bretonne) / bombarde, et de chant à danser, comme pour les couples
de kan ha diskan (chant-contrechant), est très présente, tant en Haute-Bretagne qu'en Basse-Bretagne.
Elle côtoie d'autres types de formations musicales plus modernes (groupes).
Composante importante de la musique bretonne, les bagadoù qui, chaque année, participent à un
championnat (à l'exception de l'un des plus connus, celui de Lann-Bihoué, qui est une formation de
la Marine nationale) et donne lieu à un classement. Inspiré des pipe-bands écossais, ils sont de
création relativement récente puisque le premier ne voit le jour qu'en 1947, à Carhaix-Plouguer.
La musique bretonne se diversifie et s'enrichie considérablement au cours de la seconde moitié
du XXe siècle, en actualisant des thèmes traditionnels avec des sonorités d'aujourd'hui. Sa
modernisation radicale commence au milieu des années 1960, d'abord avec Glenmor, défenseur de
l'identité bretonne à travers la chanson, et Alan Stivell, qui popularise la musique bretonne dans le
monde entier, suivis par d'autres artistes (Gilles Servat, Dan Ar Braz, Tri Yann, Yann-Fañch
Kemener, Pascal Lamour…). Dans les années 1990, apparaissent de nouveaux chanteurs, tels
que Denez Prigent, pour les gwerzioù, Annie Ebrel pour les sonioù et le kan ha diskan, Red
Cardell pour le métissage des musiques traditionnelles et du rock, Nolwenn Korbell pour les
chansons, Dom DufF pour le folk-rock, etc. Se forment aussi des groupes de rock,
tels Matmatah et Merzhin, et punk, comme Les Ramoneurs de Menhirs.
Par ailleurs, la recherche en ethnomusicologie, menée par certains musiciens et chanteurs,
comme Roland Becker ou Erik Marchand, sur les instruments, les formations musicales, les échelles au
tempérament inégal ou les modes rythmiques cycliques donne naissance à divers spectacles musicaux
et expériences de métissage avec des musiques traditionnelles d'ailleurs, ou avec d'autres types
d'expressions musicales. Erik Marchand œuvre notamment à la réintroduction de la musique modale
dans le paysage musicale breton par le biais de la Kreiz Breizh Akademi.
Saint-Malo, Rennes, Lorient, Quimper, Carhaix-Plouguer ouvrent chaque année leurs portes à La
Route du Rock, aux Transmusicales, au festival interceltique, à celui de Cornouaille ou aux Vieilles
Charrues, qui attirent mélomanes, fans de concerts et groupes internationaux. La musique celtique se
métisse d'influences lointaines, et, ainsi que l'indique Gérard Alle : « On trouve des Bretons mêlant
leurs sonorités avec des rythmes berbères, tziganes ou rock ».

Vous aimerez peut-être aussi