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Règles de dérivation et intégrales à retenir

Table d’intégrales
Quelques remarques sur certaines techniques d’intégration
michel.beaudin@etsmtl.ca
18 décembre 2022

1. Les règles et formules de dérivées à apprendre par cœur Ici c, d et n désignent des
constantes réelles, u et v sont des fonctions de la variable x. La notation u ( x) est utilisée pour
du
et les notations sin −1 x , tan −1 x et tanh −1 x servent pour désigner respectivement les
dx
fonctions réciproques arcsin(x), arctan(x) et arctanh(x).

1. ( c u + d v ) = c u + d v (linéarité de la dérivée)
2. (u v) = u  v + u v (règle du produit)
 u  u v − u v
3.   = (règle du quotient)
v v2
4. ( u (v( x) ) = u(v( x)) v( x) ou bien
du du dv
= (règle de dérivation des fonctions composées)
dx dv dx

Voici 8 formules pour les dérivées de fonctions usuelles :

( ) = n x
1. x n n −1
2. e x( ) = e x
3. ( ln x ) =
1
x
6. ( tan x ) =
1
4. ( sin x ) = cos x 5. ( cos x ) = − sin x
cos 2 x

( 
7. sin −1 x = ) 1
( 
8. tan −1 x = ) 1
1 + x2
1 − x2

2. Mini-table d’intégrales à apprendre par cœur La constante d’intégration a été omise et


a > 0.

x n+1
  
1
1. x n dx = (n  −1) 2. dx = ln x 3. e x dx = e x
n +1 x

4.
 sin x dx = − cos x 5.
 cos x dx = sin x

a +x a −1 

1 1 x 1 1  x
6. dx = tan   7. dx = tanh −1  
2 2
a a −x
2 2
a a

Intégration par parties :


 u dv = u v −
 v du

Intégration par changement de variables :


 f ( g ( x)) g ( x) dx =

w= g ( x )
 f ( w) dw
3. Suite de la table d’intégrales. Dans cette table, a > 0.

« Le reste des fonctions trigonométriques »


8.
tan x dx = − ln(cos x) 9.

cot x dx = ln(sin x)

10.
 sec x dx = tanh −1 (sin x) 11.
 csc x dx = − tanh −1 (cos x)

12.
 sec2 x dx = tan x 13.
 csc2 x dx = − cot x

14.
 sec x tan x dx = sec x 15.
 csc x cot x dx = − csc x

“Les sommes et différences de carrés sous un radical”


1  x
16. dx = sin −1  
a2 − x2 a


1  x
17. dx = sinh −1  
a2 + x2 a
 

1 x
18. dx = tanh −1  
 2
x2 − a2  x −a
2

 
x 2 2 a2 1
19. a − x dx =
2 2
a −x + dx
2 2 a − x2
2

 
x 2 a2 1
20. a 2 + x 2 dx = a + x2 + dx
2 2 a2 + x2

 
x 2 a2 1
21. x 2 − a 2 dx = x − a2 − dx
2 2 x2 − a2

3.1 Remarque En effectuant un changement de variables, on déduit alors les formules


suivantes qu’il est aussi facile de retenir.


1
dx = ln ( x + a ) ( a  ).
x+a

  
ea x cos(a x) sin(a x)
ea x dx = , sin(a x) dx = − et cos(a x) dx = ( a  0).
a a a

2
4. Quelques remarques sur cette autre table d’intégrales et le calcul de certaines
intégrales

Au sujet du choix de certaines primitives dans notre table d’intégrales ; en classe nous
donnerons des explications quant aux choix suivants.

1
4.1 On aurait pu rajouter la constante d’intégration − dans la première formule
n +1
d’intégration pour la simple et bonne raison que si n tend vers −1, cela donne ln(x) ce qui est la
formule 2. C’est ce que faisait le logiciel Derive et n’ont jamais accepté les gens de TI lorsque
la TI-92 est arrivée sur le marché en 1995…


1
4.2 Pourquoi préférons-nous écrire dx = ln x ? Parce que, après plus de 30 ans d’utilisation
x


dx = ln ( x ) + C !
1
du calcul symbolique, il est temps d’en finir avec
x

D’un strict point de vue mathématique, puisque la fonction 1/x n’est pas continue sur un
intervalle contenant le point 0 et puisque deux primitives d’une fonction continue sur un
intervalle diffèrent par une constante, on devrait écrire


1  ln( x) + C , x  0
dx = 
x ln(− x) + D, x  0

On ne le fait pas probablement parce que ce serait trop long. Et le plus comique dans tout cela
est que si l’on veut montrer que ln ( x ) est une primitive de 1/x sans dire de quel côté de
l’origine on se place, alors on doit faire le calcul suivant qui, à son tour, comporte une difficulté
additionnelle pour les étudiants puisque la fonction sign est alors requise :

d
( x ) sign( x) 1
ln ( x ) = dx
d
= = .
dx x x sign( x) x

Tandis qu’avec ln(x) ou encore ln(−x), la dérivée est facile à faire et on trouve 1/x dans le
premier cas et (−1)/(−x) = 1/x dans le deuxième cas aussi. Et si la primitive ln(x) peut faire
intervenir des nombres complexes, cela n’a rien de problématique au niveau universitaire. En
effet, les étudiants suivront éventuellement un cours d’É.D. et un autre de calcul à plusieurs
variables dans lesquels il est fort recommandé d’éviter ln ( x ) . Car une commande du type
« deSolve » est orientée complexe ; un calcul d’intégrale double (ou triple) peut très bien
devenir difficile si des valeurs absolues persistent dans un logarithme.

4.3 Pourquoi n’est-il pas nécessaire d’insérer dans nos tables de dérivées et d’intégrales des

fonctions comme a x ou arccos(x) ? Parce que a x = e x ln a et cos −1 x = − sin −1 x.
2

3
 −1  x 
1 1 −1
4.4 Pourquoi choisir dx = tanh   + C malgré le fait que tanh ( x) n’est réelle
a −x
2 2
a a


1 1  x
que pour −1 < x < 1 ? À cause de la symétrie avec la formule dx = tan −1   .
a +x
2 2
a a


1  x
4.5 C’est encore la symétrie qui nous fait choisir dx = sinh −1   + C plutôt que
a2 + x2 a


1
a +x
2 2
dx = ln ( )
a 2 + x 2 + x + C car

1
a2 − x2
x
dx = sin −1   . Notons que les
a
x
fonctions sinh −1   et ln
a
( )
x 2 + a 2 + x sont identiques.

4.6 Nous justifierons toutes les formules en classe. Faisons-le immédiatement pour la formule
10 :

   
1 cos x 1
sec x dx = dx = dx = du = tanh −1 u + C = tanh −1 (sin x) + C.
cos x 1 − sin x u = sinx
2
1− u 2 
#7
du = cos( x ) dx

4.7 Pourquoi les formules 19, 20 et 21 réfèrent-elles aux intégrales des formules 16, 17 et 18 ?
Cela sera éclairci dans un devoir dans lequel les étudiants devront montrer que

( )
p
x a + b xn
 (a + b x )  (a + b x )
p
n pa p −1
n
dx = + n
dx.
n p +1 n p +1

Et, sauf pour la formule #18, aucune substitution trigonométrique ne sera requise !

4.8 Notons que la primitive choisie dans la formule 18 n’est réelle pour aucune valeur de x
mais est celle retournée par le système Rubi. On pourrait aussi prendre la primitive
 x2 − a2 
−1
tanh   dont le domaine est x  a .
 x 
 


1
5. Calcul efficace d’intégrales du type dx .
Ax + B x+C 2


1
Soient A, B et C trois nombres réels avec A non nul. Pour calculer dx , on
Ax + B x+C 2

complète le carré et utilise un changement de variable. Cela nous amène à l’un des 3 cas connus
suivants :

  
1 1 1 1  y 1 1  y
dy = − dy = tan −1   (a > 0) dy = tanh −1   (a > 0)
y 2
y a +y
2 2
a a a −y
2 2
a a

4
Rappelons d’où sortent les 2 dernières formules : on sait, de nos formules de dérivation, que
d
dx
( )
tan −1 x =
1
1+ x 2
. Mais
d
dx
(
tanh −1 x =
1
1 − x2
)
. On démontre alors les 2 formules

y 1
intégrales en faisant un changement de variables u = , du = dy après avoir mis a 2 en
a a
évidence.


1
5.1 Exemple Calculons I = dx . Les racines du dénominateur sont réelles
x 2 + 7 x + 12
puisque x 2 + 7 x + 12 = ( x + 3)( x + 4). On complète le carré et effectue un changement de
variables :

  
1 1 1
I= dx = dx = dy =
x 2 + 7 x + 12 ( x + 7 2 ) 2
− 1 4  y 2
− 1 4
y = x +7 2
dy = dx

1
tanh −1 ( 2 y ) + C = −2 tanh −1 (2 x + 7) + C
=−
12
1 1 1 1
Notons que l’on verra que 2 = = − . Ainsi, une autre
x + 7 x + 12 ( x + 3)( x + 4) expand
 x+3 x+4

primitive acceptable, mais dont le domaine est différent, serait ln( x + 3) − ln( x + 4) + C.


1
5.2 Exemple Calculons I = dx . Les racines du dénominateur sont encore réelles
2x + 4x − 7
2

puisque le discriminant est positif. La réponse sera donc une arctangente hyperbolique (ou un
log si on appliquait les fractions partielles : on en parle en 6.4 et 6.5). On complète le carré :
1 1 −1
= =
2 x + 4 x − 7 2( x + 1) − 9 9 − 2( x + 1) 2
( )
2 2

On posant w = 2( x + 1) , on a dw = 2 dx et alors
−1  2( x + 1) 
 −1  w 
1 1 1 1 2
I =− dw = −  tanh   + C = − tanh   + C .
2 9 − w2 2 3 3 6  3 


15
5.3 Exemple Calculons J = dx . Le dénominateur est un carré parfait (les
4 x + 12 x + 9
2

racines sont doubles) et alors

 
1 1 dw 15 15
J = 15 dx = 15 =− +C = − + C.
(2 x + 3) 2 w =2 x+3 2
w 2 2w 2(2 x + 3)
dw = 2 dx


1
5.4 Exemple Calculons K = dx . Les racines du dénominateur sont complexes,
x 2 + 10 x + 29
la réponse sera une arctangente. On complète le carré et alors

5
  
1 1 1
K= dx = dx = dw =
x + 10 x + 29
2
( x + 5) 2 + 4 w =x+5 w +4
2
dw = dx

1  w 1  x+5
= tan −1   + C = tan −1   + C.
2 2 2  2 


a x+b
6. Calcul efficace d’intégrales du type dx
Ax + B x+C
2

Dans ce cas, notre premier réflexe devrait être de vérifier si la dérivée du dénominateur n’est
pas, à facteur près, au numérateur, ce qui donnera, comme réponse, un seul logarithme. Si tel
n’est pas le cas, on regarde les racines du dénominateur :

6.1 On fera des fractions partielles si les racines sont réelles et distinctes, ce qui donnera 2
logarithmes (voir exemple 6.5 plus loin). Ne pas faire de fractions partielles mais décider
d’ajuster le numérateur et ensuite faire une complétion du carré va générer une primitive
inutilement lourde (et c’est ce que semble faire Nspire ! Voir l’exemple 6.6 plus loin). Nous
montrerons plus loin comment faire une petite fraction partielle à la main.

6.2 On fera un changement de variables si la racine du dénominateur est réelle et double, ce qui
donnera un seul logarithme avec un terme de la forme constante/u où u est une expression
linéaire en x (voir exemple 6.7 plus loin).

6.3 Si les racines du dénominateur sont complexes, on complètera le carré et fera un changement
de variables. Cela donnera une arctangente et un logarithme. Voir exemple 6.8 plus loin.

6.4 Remarque Voici comment faire facilement, à la main, des fractions partielles pour une
a x+b
expression rationnelle du genre dans le cas où B 2 − 4 AC  0. Évidemment
Ax + B x+C
2

quand A = 1, c’est plus commode… Nous allons donc faire des exemples où A = 1.


2x +1
6.5 Exemple Calculons L = dx . Les racines du dénominateur sont réelles et le
x + 5x + 6
2

numérateur n’est pas, à facteur près, la dérivée du dénominateur. On écrit alors

2x +1 2x +1 A B
= = + .
x + 5 x + 6 ( x + 2)( x + 3) x + 2 x + 3
2

Pour trouver les constantes A et B, il suffit d’employer la méthode « cover-up » : puisque

2x +1 B( x + 2)
= A+ ,
x+3 x+3
2(−2) + 1 −3
alors on remplace x par −2 et trouve la valeur de A : A = = = −3 . De même,
(−2) + 3 1
2(−3) + 1 −5 2x +1 5 3
B= = = 5. Donc 2 = − et L = 5ln( x + 3) − 3ln( x + 2) + C .
(−3) + 2 −1 x + 5x + 6 x + 3 x + 2

6

x
6.6 Exemple L’intégrale dx est immédiate par fractions partielles. En effet :
x + 5x + 6 2


x 3 2 1
= − et la linéarité de l’intégrale et la formule dx = ln ( x + a )
x2 + 5x + 6 x + 3 x + 2 x+a

 
x  3 2 
donnent le résultat : dx =  −  dx = 3ln( x + 3) − 2ln( x + 2) + C.
x2 + 5x + 6  x+3 x+2

Que se passe-t-il si l’on n’applique pas les fractions partielles et procède plutôt de la
façon suivante ?
x 1  (2 x + 5) − 5  1  2 x + 5  5  1 
=  2 =  2 −  .
x + 5 x + 6 2  x + 5 x + 6  2  x + 5 x + 6  2  ( x + 5 2) − 1 4 
2 2


2x + 5
Le premier terme est facile à intégrer : on a
1
2 x + 5x + 6
2
dx =
1
2
(
ln x 2 + 5 x + 6 . )

1 1  y+a
Et utilisant la primitive dy = ln   + C (a  0), le second terme s’intègre
a −y
2 2
2a  y − a 


5 1 5  x + 5 2 +1 2  5  x+3
donc comme suit : dx = − ln   = − ln   . Mais alors
2 ( x + 5 2 ) 2
− 1 4 2  x + 5 2 − 1 2  2  x + 2 

 x + 5x + 6 2
5  x+3
dx = ln ( x + 5 x + 6 ) + ln 
x 1
 + C.
2
2
2  x+2

Cette primitive est tout à fait valide mais lourde inutilement. Malheureusement, malgré les
demandes de l’auteur de ces lignes, Nspire retourne encore cette primitive rendu à OS 5.3.2 …

Figure 1

x −5
6.7 Exemple Soit g = . Le dénominateur a une racine double. Ici, il est très rapide
x 2 + 8 x + 16
de compléter le carré du dénominateur et d’effectuer un changement de variables : cela montre
aussi que le développement en fractions partielles aurait été de la forme

x −5 A B
= + .
( x + 4) 2
x + 4 ( x + 4) 2

7
Donc, on pose u = x + 4, du = dx, de sorte que

   
x −5 u −9 1 9  9 9
g dx = dx = du =  − 2  du = ln(u ) + + C = ln( x + 4) + + C.
( x + 4) 2 u =x+4 u2 u u  u x+4
du = dx


5x + 2
6.8 Exemple Calculons P = dx. La dérivée du dénominateur n’étant pas, à
x + 18 x + 85 2

facteur près, au numérateur, il n’est pas utile de faire un changement de variables. Les racines
du dénominateur sont complexes, alors on complète le carré et utilise le changement de
variables u = x + 9.

   
5x + 2 5(u − 9) + 2 u 1
P= dx = du = 5 2 du − 43 2 du.
( x + 9) + 4 u =x+9
2
u +4
2
u +4 u +4
du = dx

 x+9
5
2
( 43
2
)u
2
5
2
43
Ainsi, P = ln u 2 + 4 − tan −1   + C = ln x 2 + 18 x + 85 − tan −1 
2
(
 2 
 + C. )
7. Intégrales de fonctions rationnelles (quotient de 2 polynômes)

Même si ce sujet n’est pas abordé dans les notes de cours, nous présentons un exemple où la
commande « expand » de la calculatrice fait un travail remarquable pour nous. Nous donnerons
d’autres exemples en classe et en devoir. Ici, nous nous contentons d’un seul exemple où une
capture d’image de la calculatrice nous indique ce qui semble s’être passé.

7.1 Exemple On veut calculer « à la main » mais s’aidant de la commande « expand »


2 x2 + 1
l’intégrale dx . Il faut en premier décomposer l’intégrande « en
( x − 1)( x + 4) x 2 + 9 ( )
éléments simples » : les morceaux qui en résultent sont faciles à intégrer en utilisant notre table.
Laissons Nspire faire le travail. La calculatrice ─ version logicielle utilisée ici ─ donne
directement ceci :

Figure 2

Mais d’où cela sort-il ? Réponse : d’un développement en fractions partielles que la commande
« expand » fait, procurant des « morceaux plus simples ».

Figure 3

Les 4 termes qui sont apparus à la figure 3 sont assez faciles à trouver à la main. Ensuite, le
calcul de l’intégrale est facile ─ les 3 derniers termes sont dans notre table d’intégrales et le

8
premier s’intègre par le changement de variables w = x 2 , dw = 2 x dx . Montrons comment on
peut facilement trouver « à la main » ce développement en fractions partielles. On écrit que

2 x2 + 1 A B Cx+D
= + + 2 .
(
( x − 1)( x + 4) x + 9 2
) x −1 x + 4 x + 9
Cette dernière égalité en est une de deux fonctions. Donc partout sur leur domaine qui est tous
les réels sauf les nombres 1 et −4. A et B sont immédiatement trouvés : en effet, en multipliant
de chaque côté par x – 1, on obtient

2 x2 + 1 B ( x − 1) (C x + D)( x − 1)
= A+ + .
(
( x + 4) x 2 + 9 ) x+4 x2 + 9
Ici, plus rien ne nous empêche de remplacer x par 1 et trouve que
 
2 x2 + 1 2 +1 3
A= x = 1 = = .
 ( x + 4) x 2 + 9
 ( )
 5 10 50

 
 2 x2 + 1 32 + 1 33
De même on a B = x = −4  = =− .
( )
On peut trouver D
 ( x + 1) x + 9
2  (−5)  25 125
 
1 3 50 −33 125 D 221
immédiatement en prenant x = 0 et on trouve = + + D= .
(−1)(4) ( 9 ) −1 4 9 250
Il ne reste que C à trouver et on peut remplacer x par n’importe quel nombre sauf 1 et −4 (et 0
évidemment !). En prenant x = 2, on trouve

8 +1 3 50 − 33 125 2C + 221 250 51


= + + C = .
(1)(6) (13) 1 6 13 250

Remarquez qu’on peut trouver C et D simultanément en remplaçant x par le nombre complexe


3i. En effet, on multiplie de chaque côté par x 2 + 9 pour obtenir

2 x2 + 1
=
(
A x2 + 9 B x2 + 9
+
) (
+ C x + D.
)
( x − 1)( x + 4) x −1 x+4

Il ne reste qu’à remplacer x par 3i (ou −3i) et on obtient, utilisant l’égalité de deux nombres
complexes,

2 ( −9 ) + 1 221 153 51 221


= C 3i + D  3Ci + D = + iC = et D = .
(3i − 1)(3i + 4) 250 250 250 250

Comment la commande « expand » procède-t-elle ? Par un calcul de limite : par exemple,

2 x2 + 1
A = lim ( f ( x) ( x − 1) ) avec f ( x) = .
x →1
(
( x − 1)( x + 4) x 2 + 9 )
9
8. Intégrale par parties et formules de réduction

L’une des principales applications de la formule d’intégration par parties et l’obtention de


formules dites de réduction.
8.1 Exemple Si l’on devait calculer l’intégrale
 x3 sin( x) dx , on intégrerait probablement par

parties 3 fois… Que fait la calculatrice ? Elle ne montre pas ses étapes et donne la réponse
instantanément comme l’indique la figure suivante :

Figure 4

La calculatrice a utilisé une formule de réduction. Le « prédécesseur » de la calculatrice ─ le


logiciel discontinué Derive ─ nous le montre :

Figure 5

8.2 Exemple Si n est un entier positif supérieur à 2, alors les intégrales trigonométriques du
type

 sin n ( x) dx,
 cos n ( x) dx

se calculent en utilisant une formule de réduction obtenue par intégration par parties. En effet,
posons I =
 sin n ( x) dx . Alors, on a

I=
 sin n ( x) dx =
 
sin n−1 ( x)sin( x) dx = − sin n−1 ( x) cos( x) − − cos( x) (n − 1)sin n−2 ( x) cos( x) dx =

 
 
= − sin n−1 ( x) cos( x) + (n − 1) sin n−2 ( x) cos 2 ( x) dx = − sin n−1 ( x) cos( x) + ( n − 1)  sin n−2 ( x) dx − I 
 


n−1  n−2 
Ainsi I = − sin ( x) cos( x) + (n − 1)  sin ( x) dx − I  . En résolvant pour I, on obtient
 
10
sin n−1 ( x) cos( x) (n − 1)
 sin n ( x) dx = −
n
+
n sin n−2 ( x) dx .

9. Des suggestions pour moderniser nos tables d’intégrales et chercher de nouvelles façons
de questionner lors d’examens où la calculatrice ne serait pas interdite !

En revenant à notre formule 7, nous allons motiver la présente section. Notre formule 7 utilise
une arctangente hyperbolique lorsque vient de temps de fournir une primitive à 1 a 2 − x 2 : ( )


1 1  x
dx = tanh −1   + C. Domaine : −a  x  a.
a −x22
a a

On pourrait aussi utiliser l’une des primitives suivantes :


1 1  x+a
dx = ln   + C. Domaine : x  a ou x  −a.
a −x
2 2
2a  x − a 


1 −1  x − a 
dy = ln   + C. Domaine : x  a ou x  −a.
a2 − x2 2a  x + a 


1 1 1
dy = ln( x + a) − ln( x − a) + C. Domaine : x  a.
a −x
2 2
2a 2a

( )
Le domaine de l’intégrande 1 a 2 − x 2 est évidemment x  a et x  −a. Il est clair que si
l’on recherche une primitive au « domaine maximal », égal à celui de l’intégrande, une
primitive à utiliser serait alors celle-ci qu’on retrouve toujours dans la plupart des tables
d’intégrales :


1 1  x+a 
dx =
2a  x − a
ln  + C. Domaine : x   a.
a −x22

Une telle formule risque de faire oublier le fait qu’on devrait intégrer sur des intervalles de
continuité de l’intégrande et fait fi de plus de 30 années d’utilisation du calcul symbolique.

Mais la question qu’il faut se poser est la suivante : que voulons-nous faire avec ces formules,
comment voulons-nous évaluer les étudiants ? S’il s’agit de retenir par cœur une primitive de
( )
l’expression 1 a 2 − x 2 , alors la formule 7 est la plus facile à retenir. S’il s’agit de calculer

(
une intégrale définie pour trouver l’aire sous la courbe de l’expression 1 1 − x 2 entre x = 2 et)
x = 6, alors chacune des primitives données plus haut (en prenant a = 1) vont se simplifier en la
réponse
½ ln(7/15) = 0.38107… :

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Figure 6

Si l’étudiant a droit à une table d’intégrales mais pas à une calculatrice, alors la réponse qu’il
donnera dépendra de la table qu’on lui procure mais on ne lui fournira sûrement pas une table
de logarithmes … et on n’exigera pas non plus qu’il simplifie la réponse sous forme compacte.

Figure 7
Quant aux valeurs complexes qui apparaîtraient possiblement en passant par la formule 7, elles
se simplifieraient : avec la « branche réelle », Nspire nous avertit d’ailleurs, ce qui est une
bonne raison de choisir la « branche complexe » !

Figure 8

En résumé, nous rêvons du jour où des examens finaux dans un cours de calcul à une variable
comporteront une section SANS documentation ni table d’intégrales mais avec calculatrice
symbolique autorisée !

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