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Utilisation d'un miroir et/ou de maquillage pendant le cours.

Consignes de travail :

Travail à faire pendant la/les heure(s) de retenue (votre travail devra être propre,
soigné et développé) sur une copie double. Si celui-ci a été bâclé ou est incomplet,
vous serez de nouveau mise en retenue jusqu'à ce que le travail soit acceptable.

1- Lisez attentivement les explications suivantes sur les Vanités.


2- Expliquez en quoi l'utilisation d'un miroir en classe est une vanité. Vous justifierez votre réponse
en citant des éléments du texte d'explication. [5 à 7 lignes sans marge supplémentaire]
3- Décrivez le tableau de Sébastien STOSKOPFF le plus précisément possibles et citez toutes les
vanités qui y apparaissent [25-30 lignes sans marge supplémentaire]

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Histoire des arts : les Vanités


(Source : http://www.copiedouble.com/node/1009)

Qu'est-ce que la « vanité » ?

Le mot « vanité » a plusieurs sens. Il désigne d'abord un défaut humain : l'orgueil. Ainsi
une personne vaniteuse est prétentieuse, trop satisfaite d'elle-même. Le mot « vanité » a
cependant une autre signification. Il vient en effet du mot latin « vanitas » de « vanus »
signifiant « vain » c'est-à-dire ce qui est vide, creux, inutile et illusoire. Une « vanité »
désigne par conséquent tout ce qui est frivole et insignifiant.

Les « Vanités », qu'est-ce que c'est ?

Les « Vanités » sont des oeuvres d'art qui nous rappellent que nous sommes mortels et
que notre vie s'achèvera un jour. Il peut s'agir de tableaux, de sculptures ou même de
bijoux.

Quelle est l'origine de ces « Vanités » ? Et quel est l'intérêt de parler


ainsi de la mort aux vivants ?

Le principe des « Vanités » remonte à l'Antiquité. Ainsi lorsqu'un général romain défilait
après une grande victoire, paradant devant le peuple lors d'une cérémonie de triomphe, un
esclave se tenait debout derrière lui. Tandis que le général recevait les plus grands
honneurs, se gonflait d'orgueil et de satisfaction, l'esclave brandissait une couronne de
lauriers au-dessus de sa tête. Et il ne cessait de lui répéter à l'oreille : « Memento mori !
Memento mori ! ». Cela signifie : « Souviens-toi que tu es mortel, souviens-toi que tu vas
mourir. ». Le général romain ne pouvait donc pas être trop prétentieux. Il était invité à
profiter de ce triomphe mais aussi à se rappeler que sa joie ne pouvait être qu'éphémère
et qu'après tout, il n'était qu'un homme, appelé à mourir un jour... En un mot, son orgueil
était rabaissé.
Horace, un célèbre poète latin du Ier siècle avant Jésus-Christ écrit également, dans le
même esprit : « Mangeons, buvons et soyons joyeux, car nous mourrons demain ». Cette
fois, on le comprend, il s'agit moins de modérer une tendance à la prétention que d'inviter
chacun à profiter de la vie. En ce sens, la pensée d'Horace se rapproche du célèbre
adage romain : « Carpe diem », c'est-à-dire « Cueille le jour » qu'on pourrait résumer
ainsi : profite de la vie !

Le rappel de cette mort qui viendra achever chaque existence humaine est également
présent dans l'Ancien Testament de la Bible, dans le livre appelé « L'Ecclésiaste » ou bien
« Livre de Qohelet ». Cet homme se désigne comme étant « fils de David, roi de
Jérusalem ». En latin, ce discours débute ainsi : « Vanitas vanitatum et omnia vanitas » ce
qui signifie : «Vanité des vanités, tout est vanité» (des extraits sont donnés en bas de cette page).
Dans ce célèbre livre, il est indiqué entre autres qu' « il n'y a rien de nouveau sous le
soleil » et qu' « il y a un temps pour tout ».

Quelle époque est concernée par les « Vanités » ?

En vérité, de l'Antiquité à aujourd'hui, toutes les époques sont concernées par les Vanités !
Pourtant c'est particulièrement au 17e siècle qu'on a produit de nombreuses peintures de
« Vanités » avec un traitement baroque ou bien classique, en France et dans toute
l'Europe. Parmi les oeuvres célèbres françaises du 17e siècle, on peut citer Saint François
en méditation (Le Caravage, vers 1602), Vanité(Philippe de Champaigne, vers 1650), La
Madeleine à la veilleuse (Georges de La Tour, 1640) et de nombreuses Vanités de Simon
Renard de Saint-André (1613-1677).
Il existe aussi des vanités aux siècles suivants, par exemple Crâne de squelette fumant une
cigarette (Van Gogh, 1886) ou encore Skull (Andy Warhol, 1976).

Quels sont les éléments qu'on retrouve dans les « Vanités » ?

Plusieurs éléments se retrouvent souvent dans ces oeuvres d'art appelées « Vanités ».
Ainsi la fuite du temps qui passe, la brièveté de la vie, sont évoquées par des sabliers, des
bougies qui se consument ou des horloges. Le crâne, bien entendu, évoque la mort
prochaine, du moins la mort qui ne manquera pas d'arriver un jour. Les effets du temps
sont aussi souvent représentées à travers les fleurs (qui se fanent rapidement), les fruits
(qui s'abiment), les pierres (qui se lézardent)...
Les plaisirs de la vie sont considérés comme « vains ». Ils ne sont que futiles et dérisoires
au moment de mourir. Ainsi les « Vanités » présentent des éléments qui font référence aux
sciences (par exemple des compas ou des globes), aux arts (la musique, la littérature, la
peinture...), à la puissance et aux honneurs (pièces d'argent, médailles, bijoux...) et bien
sûr à la beauté (miroir...).
En effet la beauté, la puissance, la richesse, la considération sociale... tout ceci ne dure
pas éternellement !

COMPLEMENTS :
Nous vous donnons ci-après des extraits de L'ECCLESIASTE :
Chapitre 1 : [1] Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem. [2] Vanité des vanités, dit
l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. [3] Quel avantage revient-il à l'homme de toute la
peine qu'il se donne sous le soleil? [4] Une génération s'en va, une autre vient, et la terre subsiste
toujours. [5] Le soleil se lève, le soleil se couche; il soupire après le lieu d'où il se lève de nouveau.
[6] Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord; puis il tourne encore, et reprend les mêmes
circuits. [7] Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie; ils continuent à aller vers le
lieu où ils se dirigent. [8] Toutes choses sont en travail au delà de ce qu'on peut dire; l'œil ne se
rassasie pas de voir, et l'oreille ne se lasse pas d'entendre. [9] Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui
s'est fait, c'est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. [10] S'il est une chose dont on
dise: Vois ceci, c'est nouveau! cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés.
[11] On ne se souvient pas de ce qui est ancien; et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas de
souvenir chez ceux qui vivront plus tard. [12] Moi, l'Ecclésiaste, j'ai été roi d'Israël à Jérusalem.
[13] J'ai appliqué mon cœur à rechercher et à sonder par la sagesse tout ce qui se fait sous les cieux:
c'est là une occupation pénible, à laquelle Dieu soumet les fils de l'homme. [14] J'ai vu tout ce qui
se fait sous le soleil; et voici, tout est vanité et poursuite du vent.
[…]
Chapitre 3 : [1] Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux: [2] un temps
pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été
planté; [3] un temps pour tuer, et un temps pour guérir; un temps pour abattre, et un temps pour
bâtir; [4] un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour
danser; [5] un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres; un temps pour
embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements; [6] un temps pour chercher, et un temps
pour perdre; un temps pour garder, et un temps pour jeter; [7] un temps pour déchirer, et un temps
pour coudre; un temps pour se taire, et un temps pour parler; [8] un temps pour aimer, et un temps
pour haïr; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix.
Sébastien STOSKOPFF, La grande Vanité (1650)

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