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© Philippe Schuller
Théâtre La Coupole, 2 Croisée des Lys, 68300 SAINT-LOUIS, Tél. 03 89 70 03 13, Fax: 03 89 70 91 49 -1–
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Venant juste après les créations de pièces plus sombres comme Tartuffe ou Dom Juan, Molière revient à la
comédie fortement empreinte de comédie italienne. Le spectacle n'obtient pas alors un grand succès public,
et Nicolas Boileau lui reproche son côté populaire, Fénelon l'exagération des caractères.
L’histoire
En l’absence de leurs pères partis en voyage, Octave et Léandre se sont respectivement mariés avec
Hyacinte, jeune fille pauvre et de naissance inconnue et Zerbinette, une jeune bohémienne.
Mais voici que leurs pères, Argante et Géronte, rentrent avec des projets de mariage pour leurs enfants.
Les fils, ne sachant plus à qui se confier, se tournent vers Scapin, le valet de Léandre. Scapin s’engage à
tout arranger par ses fourberies. Il imagine de soutirer aux deux pères l’argent nécessaire pour faire
triompher l’amour et la jeunesse.
Les Personnages
CARLE, fourbe.
DEUX PORTEURS.
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• Scène 1 : Octave, qui s'est marié sans le consentement de son père, apprend par Sylvestre que son
père est de retour et veut le marier à une des filles de Géronte.
• Scène 2 : Octave raconte à Scapin qu'en l'absence de son père, il s'est marié à Hyacinte, et que son
ami Léandre, fils de Géronte, est tombé amoureux de Zerbinette.
• Scène 3 : Hyacinte et Octave implorent Scapin de leur venir en aide. Scapin accepte.
• Scène 4 : Scapin défend la cause d'Octave mais Argante veut annuler le mariage.
• Scène 5 : Scapin expose son plan à Sylvestre : il devra se déguiser en spadassin
Acte II
• Scène 1 : Géronte apprend d'Argante que son propre fils, Léandre, s'est mal conduit.
• Scène 2 : Géronte rencontre son fils Léandre qui se défend maladroitement.
• Scène 3 : Léandre insistant, Scapin avoue trois fourberies
• Scène 4 : Carle annonce à Léandre qu'il doit verser une rançon pour Zerbinette.
• Scène 5 : Scapin invente un frère à Hyacinte, spadassin, qui n'accepterait de voir le mariage de sa
sœur annulé que si on lui offre deux cents pistoles. Argante refuse.
• Scène 6 : arrive le spadassin en personne - Sylvestre déguisé.
• Scène 7 : Scapin dit à Géronte que son fils est aux mains des Turcs qui réclament rançon.
• Scène 8 : Scapin retrouve Octave et Léandre et leur annonce qu'il a accompli sa mission.
Acte III
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Acte 1
Scène II
SCAPIN.— Qu'est-ce, Seigneur Octave, qu'avez-vous? Qu'y a-t-il? Quel désordre est-ce là? Je vous vois
tout troublé.
OCTAVE.— Ah, mon pauvre Scapin, je suis perdu, je suis désespéré; je suis le plus infortuné de tous les
hommes.
SCAPIN.— Comment?
SCAPIN.— Non.
OCTAVE.— Mon père arrive avec le seigneur Géronte, et ils me veulent marier.
SCAPIN.— Non; mais il ne tiendra qu'à vous que je la sache bientôt; et je suis homme consolatif, homme à
m'intéresser aux affaires des jeunes gens.
OCTAVE.— Ah! Scapin, si tu pouvais trouver quelque invention, forger quelque machine, pour me tirer de la
peine où je suis, je croirais t'être redevable de plus que de la vie.
SCAPIN.— À vous dire la vérité, il y a peu de choses qui me soient impossibles, quand je m'en veux mêler.
J'ai sans doute reçu du Ciel un génie assez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d'esprit, de
ces galanteries ingénieuses à qui le vulgaire ignorant donne le nom de fourberies; et je puis dire sans
vanité, qu'on n'a guère vu d'homme qui fût plus habile ouvrier de ressorts et d'intrigues; qui ait acquis plus
de gloire que moi dans ce noble métier: mais, ma foi, le mérite est trop maltraité aujourd'hui, et j'ai renoncé
à toutes choses depuis certain chagrin d'une affaire qui m'arriva. (…)
Scène III
(…)
SCAPIN.— Bon. Imaginez-vous que je suis votre père qui arrive, et répondez-moi fermement comme si
c'était à lui-même. «Comment, pendard, vaurien, infâme, fils indigne d'un père comme moi, oses-tu bien
paraître devant mes yeux après tes bons déportements, après le lâche tour que tu m'as joué pendant mon
absence? Est-ce là le fruit de mes soins, maraud? est-ce là le fruit de mes soins? le respect qui m'est dû? le
respect que tu me conserves?» Allons donc. «Tu as l'insolence, fripon, de t'engager sans le consentement
de ton père, de contracter un mariage clandestin? Réponds-moi, coquin, réponds-moi. Voyons un peu tes
belles raisons.» Oh! que diable! vous demeurez interdit!
OCTAVE.— C'est que je m'imagine que c'est mon père que j'entends.
SCAPIN.— Eh oui. C'est par cette raison qu'il ne faut pas être comme un innocent. (…)
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ZERBINETTE.— Vous avez cet avantage, au moins, que vous savez de qui vous êtes née; et que l'appui
de vos parents que vous pouvez faire connaître, est capable d'ajuster tout, peut assurer votre bonheur, et
faire donner un consentement au mariage qu'on trouve fait. Mais pour moi je ne rencontre aucun secours
dans ce que je puis être, et l'on me voit dans un état qui n'adoucira pas les volontés d'un père qui ne
regarde que le bien.
HYACINTE.— Mais aussi avez-vous cet avantage, que l'on ne tente point par un autre parti, celui que vous
aimez.
ZERBINETTE.— Le changement du cœur d'un amant, n'est pas ce qu'on peut le plus craindre. On se peut
naturellement croire assez de mérite pour garder sa conquête; et ce que je vois de plus redoutable dans
ces sortes d'affaires, c'est la puissance paternelle, auprès de qui tout le mérite ne sert de rien.
(…)
SCAPIN.— Vous vous moquez; la tranquillité en amour est un calme désagréable. Un bonheur tout uni,
nous devient ennuyeux; il faut du haut et du bas dans la vie; et les difficultés qui se mêlent aux choses,
réveillent les ardeurs, augmentent les plaisirs. (…)
Vocabulaire et expressions
- Consolatif: apte à consoler
- Les fabriques: les inventions.
- Baste: suffit (de l'italien basta).
- Égyptienne: dans la comédie, égyptien a souvent le sens de bohémien.
- De simple futaine: «On se sert de futaine pour faire des camisoles, pour couvrir des matelas» (Dictionnaire
de Furetière, 1690.)
- Et le jour même: et même la vie.
- En donner à garder à quelqu'un: le berner.
- Aviser des biais que j'ai à prendre: délibérer des moyens que je dois employer.
- Quartaut: petit tonneau contenant le quart du muid.
- Avanie a un sens très fort au XVIIe siècle: «Grande honte qu'on fait à quelqu'un»
- - Et je le livre: et je vous le garantis.
Considération: réflexion.
- Un spadassin : un assassin, un tueur à gages
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De cette œuvre, une réplique est passée non seulement à la postérité mais aussi dans le langage
populaire : « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? » (la galère turque où Léandre est retenu
prisonnier), que l’on retrouve jusque dans l'expression triviale « Quelle galère ! ».
Pour les contemporains, cette phrase avait un sel tout particulier puisqu'il s'agissait d'une moquerie à peine
déguisée à l'endroit du "Père Vincent" (connu aujourd'hui sous le nom de Saint Vincent de Paul), proche
des jansénistes, prêtre catholique français renommé pour sa charité, qu'il exerça notamment auprès des
galériens - dont il était aumônier. La référence à « qu'allait-il faire dans cette galère », au-delà du fait que le
père Vincent était aumônier des galériens, se référait surtout aux conditions rocambolesques de la capture
du Père Vincent, encore jeune, par les pirates en méditerranée, et par les conditions ensuite de son
évasion... histoire que les contemporains, dont Molière, avaient peine à croire.
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Note d’intention :
Vanité que cette société qui ne laisse place à rien d'autre qu'au souci constant du bien matériel.
Vanité que ces deux pères stupides et déjà vieux, amassant leurs biens sans en jouir. Vanité que leurs
deux jeunes écervelés de fils.
Pourtant Molière choisit le camp des jeunes, et c'est ce que nous avons fait aussi, parce que la vérité de
toute façon est du côté de l'amour, d'ailleurs Scapin en rêve aussi à sa manière, mais avec ce que peut en
attendre sa condition, et comme un homme déjà "touché" par la solitude.
Bien sûr, nous ne décrivons, ici, que le contrepoint de la pièce, dont nous n'avons jamais cherché à faire un
exemplaire triste, mais, (et le choix de la musique n'est pas innocent), il y a aussi en Scapin du Zorba, avec
son amour démesuré de la vie, des plaisirs et surtout du rire, un grand rire sain et libérateur face à ce qu'il
est convenu de nommer "la grande peur".
PHILIPPE CLEMENT, Metteur en scène
Biographie :
Metteur en scène et comédien, Philippe Clément a suivi une formation de comédien au Conservatoire d’Art
Dramatique de Lyon. Parallèlement, il étudie la médecine chinoise traditionnelle à l’Université Européenne
de Médecine Chinoise afin de se consacrer à la problématique du corps pour l’intégrer au jeu du comédien.
Titulaire du Diplôme d’Etat et du Certificat d’Aptitude, il a été professeur d’Art Dramatique au Conservatoire
de Lyon.
Distribution :
Mise en scène : Philippe CLEMENT
Avec : Béatrice AVOINE (Zerbinette), Philippe CLEMENT (Scapin), Hervé DAGUIN (Sylvestre et le
Spadassin), Emilie GUIGUEN (Yacinthe), Martine GUILLAUD (Nérine), Raphael GOUISSET (Octave),
Bruno MIARA (Géronte), Jérôme SAUVION (Argante), Didier VIDAL (Léandre)
Création lumières : Philippe CLEMENT
Costumes : Eric CHAMBON
Décors : Elisabeth CLEMENT, Romuald VALENTIN
Revue de presse :
Du bon théâtre, de quoi satisfaire les amoureux du classique et enchanter les autres(…) Une spectacle à ne
pas manquer (…)dans un sobre décor de port de pêche, en costumes d’époque, respectant le pur langage
du 17°siècle (…) tous les comédiens ont présenté une remarquable interprétation. Le Progrès
Une compagnie qui apporte toute son invention, sa verve et son talent au service d’un spectacle qui ne
manque pas de sel. La Tribune
Ces fourberies présentent le double avantage de nous faire renouer avec les petits détails savoureux de ce
texte impérissable (…) et de faire succomber aussi bien le plus jeune public que le plus aguerri. Le
méridional
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Autour du texte
Quels sont les traits de caractère du personnage de Scapin ?
Sous le discours léger de la comédie, quel autre discours plus « sérieux » Molière aborde-t-il ?
Les scènes d’exposition : quelles sont les techniques employées par Molière pour présenter les données de
la situation
Acte I – scène 4
L’argumentation
Les personnages et leur langage
Les procédés comiques : Grossissement, répétitions, contrastes, opposition, parodie, satire, pastiche
Source bibliographique
Molière, Fernand Egéa , Balises ( Ed Nathan)
Les Fourberies de Scapin de Molière, Georges Forestier , Balises ( Ed Nathan)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil
http://www.toutmoliere.net/oeuvres/fourberi/index.html
http://www.theatre-moliere.com/index_.php?selecto=oeuvres&selecta=act&ido=38
http://www.webzinemaker.com/admi/m6/page.php3?num_web=8526&rubr=2&id=73355
http://www.smeno.com/fileadmin/media/pdf_studyrama/Biographies_auteurs/biographie_moliere.pdf
http://www.educnet.education.fr/theatre/pratiques/texteetrepresentation/tartuffe
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