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Martial, X, 96 (01/03/23)

S a e p e l o q u a r n i m i u m g e n t e s q u o d , Av i t e , r e m o t a s ,

Miraris, Latia factus in urbe senex,

A u r i f e r u m q u e Ta g u m s i t i a m p a t r i u m q u e S a l o n e m

Et repetam saturae sordida rura casae.

Illa placet tellus, in qua res parva beatum

Me facit et tenues luxuriantur opes:

Pascitur hic, ibi pascit ager; tepet igne maligno

Hic focus, ingenti lumine lucet ibi

Hic pretiosa fames conturbatorque macellus,

Mensa ibi divitiis ruris operta sui;

Q u a t t u o r h i c a e s t a t e t o g a e p l u r e s v e t e r u n t u r,

Autumnis ibi me quattuor una tegit.

I, cole nunc reges, quidquid non praestat amicus

C u m p r a e s t a r e t i b i p o s s i t , Av i t e , l o c u s .

Nombre de mots : 89
Traductions personnelles

➔ En prose

Tu t’étonnes, Avitus, de ce que je disserte souvent sur les peuples lointains, moi qui suis
devenu vieux dans la Ville du Latium, de ce que je désire m’abreuver au Tage aurifère et au Salo de
mes pères, et que je veuille regagner les champs vétustes d’une fertile maison. Elle me plaît, cette
terre sur laquelle de petits riens me rendent heureux et où la rareté des biens les rend plus
abondants. Le sol est entretenu ici, là, il vous entretient. Ici tiédit la flamme d’un âtre avare, là, une
généreuse lumière luit. Ici la faim coûte cher et le marché ruine, la table, là-bas, est couverte par les
richesses de votre domaine. Ici, c’est quatre toges, si pas plus !, qu’on use sur un été, là, une seule
me protège pour quatre automnes. Va, Avitus, cultive seulement les puissants, quand ce qu’un ami te
refuse, tu peux le récolter dans ce lieu.

Nombre de mots : 153

➔ Versifiée (quatre quatrains d’alexandrins, césure à l’hémistiche)

Tu t’étonnes, Avitus, // que je parle souvent


Des peuples éloignés, // moi Romain vieillissant,
Que ma bouche assoiffée // envie de mes pères
Le courant du Salo // et le Tage aurifère.

Il est vrai je languis // d’un sol rude et méchant,


Qu’une hutte remplie // a rendu abondant.
Elle me plaît, cette terre // où peu devient beaucoup,
Le bonheur croît ainsi ; // d’un rien, je fais mon tout.

Ici le champ réclame, // ici l’âtre tiédit,


Là-bas le champ te donne, // et le feu brille aussi.
Ruineux est le marché, // chère est la faim romaine ;
Le repas est là-bas // offert par le domaine.

L’été dévore ici // quatre toges au moins,


Quand quatre hivers là-bas // mon habit n’usent point.
Quel besoin, Avitus, // de flatter les puissants ?
Ce qu’amis te refusent //, on le récolte aux champs.

Nombre de mots : 132

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