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Mémento technique – TOME I

DEJEPS ESCALADE EN MILIEUX


NATURELS
Diplôme d’Etat de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport (DEJEPS)

Spécialité Perfectionnement sportif


Mention Escalade en milieux naturels

LIVRET APPARTENANT AU STAGIAIRE CREPS PACA:


Session 2023

62 chemin du viaduc - Pont de l’Arc - CS70445


13098 Aix-en-Provence cedex 2
 04 42 93 80 67  04 42 27 53 28
S i t e I n t e r n e t www.creps-paca.sports.gouv.fr
E m a i l : aix@creps-paca.sports.gouv.fr
SOMMAIRE

P2. Les cordes


P9. Principes de physiques appliqués à l’escalade
P11. Les mousquetons
P14. Les nœuds d’encordement
P17. Les nœuds autobloquants
P20. Les nœuds de jonction
P23. Les nœuds d’assurage
P29. Fiche sécurité ffme : 10 points clés
P30. Le partner Check
P31. Assurage d’un grimpeur
P41. Le mousquetonnage
P42. Les erreurs à éviter
P46. Les scellements et plaquettes
P47. Les coinceurs
P48. Les pitons
P52. L’escalade artificielle
P54. Moulinettes et réchappes
P59. La descente en rappel
P63. Les relais
P.67.Les remontées sur corde

A découvrir dans le mémento technique - TOME II « assistance et secours » :


Les descentes sur corde tendue
Les aides au second
L’aide à une personne coincée en rappel
L’aide à un leader en difficulté
Auto-moulinette avec un blessé en portage sur le dos
Rajout de corde sous tension et évacuation d’un blessé
Installation et évolution sur corde fixe
Progression sur arêtes rocheuses (cordées, assurage en mouvement)
Escalade en solitaire auto-assuré
Trucs et astuces

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Les cordes
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Principes de physiques
appliqués à l’escalade

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Pour en savoir plus, vidéos ENSA :
Physique et escalade https://www.youtube.com/watch?v=cqqGy7fqfE8
Etude sur les longes https://www.youtube.com/watch?v=t0DCy5IERvQ
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Les mousquetons
Sont recensés 6 types de mousquetons : La norme EN12275 / UIAA
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B : mousqueton de base pour les usages courants


D : directionnel (mousqueton pour les dégaines par exemple)
X : de forme ovale aux deux côtés parallèles, la largeur est constante, pour l’escalade
artificielle
H : forme de poire plus ou moins symétrique, pour l’assurage au demi-cabestan ou avec frein
K : Klettersteig qui signifie via ferrata en allemand, forme et résistance permettant des
efforts en porte-à-faux défavorable
Q : quick-link, ce sont les maillons rapides homologués pour l’escalade et l’alpinisme

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Les nœuds d’encordement et
nœuds d’amarrage

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Nœud de neuf :

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Nœud de tête d’allouette

Les nœuds autobloquants

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Les nœuds de jonction

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Huit noué de jonction

AUTRE SOLUTION = 2 nœuds simples collés l’un à l’autre et


minimum 30cm de longueurs pour les 2 brins libres !!

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Les nœuds d’assurage

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Demi cabestan + nœud de mule + nœud d’arrêt

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Pour en savoir plus sur les nœuds, l’ouvrage « Guide des nœuds et
des amarrages dans les travaux sur corde » diffusé par le DPMC et le
SFETH, ce document est en ligne sur votre plateforme FOAD.

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Fiche sécurité ffme : 10 points
clés

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Le partner Check

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Assurage d’un grimpeur

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Le mousquetonnage

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Attention au mousquetonnage correct de la corde à double !!

Les erreurs à éviter

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Les scellements et plaquettes
Les broches :Elles sont en inox forgées ou soudées par une soudure haute résistance. Elles
sont destinées à être collées ou scellées. Leur tige est cannelée ou crantée pour assurer une
meilleure résistance à l’arrachage. Leur diamètre peut aller de 10 à 22 mm. Elles peuvent
être utilisées dans tous types de rocher (Granit, calcaire dur, calcaire tendre).

Goujon + plaquette : Ici on n’a pas de scellement mais un verrouillage automatique


du goujon dans son trou par expansion de sa base. Les plaquettes sont boulonnées
dessus. Certains petits malins les volent. Mais ce ne doit pas être des grimpeurs …

Une cheville auto-foreuse à frapper destinée à recevoir une plaquette vissée. Le


cône provoque l’écartement de la cheville donc son blocage quand elle est enfoncée.

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Les coinceurs
Utilisés principalement en alpinisme et en terrain d’aventure, les coinceurs peuvent aussi
servir à compléter la ligne de protection de voies plus classiques. Ils s’installent dans les
fissures du rocher et deviennent ainsi des points d’assurage mobiles et récupérables.

Il existe différents types de coinceurs :


Le "bicoin" ou coinceur à câble, "nuts" ou "stopper". C’est le modèle le plus simple de
conception : un simple morceau de métal taillé en V qui se bloque à l’endroit le plus étroit de
la fissure. En tirant dessus d’un coup sec, il se verrouille ainsi à l’endroit désiré. Vu leur petite
taille, les bicoins sont plutôt destinés à de fines fissures (+/- de 0,3 à 3 cm). Il faut préférer
les modèles courbes ou crantés (qui peuvent d’ailleurs se jumeler en cas de besoin) car ils
tiennent mieux en place que les bicoins droits et lisses.
Un anneau de câble permet le mousquetonnage mais il faut utiliser une dégaine complète
qui absorbera les mouvements de la corde lors de la progression car un mousqueton simple
risquerait de le faire bouger et de finalement le déloger de son emplacement . Un jeu varié
est nécessaire car chaque coinceur correspond à une largeur précise de fissure bien que la
majorité sont utilisables dans l'épaisseur comme dans la largueur.

"L’Excentric" ou coinceur hexagonal. D’une utilisation similaire à celle du bicoin, l’Excentric,


d’une forme hexagonale, se verrouille en force, par effet de levier. Ainsi un même coinceur
peut être utilisé sur plusieurs largeurs de fissures (+/- de 3 à 9 cm). Il peut également être
placé dans sa plus grande longueur selon le même principe de blocage qu’un bicoin.

Le "friend" ou coinceur à cames. Il fonctionne comme une pince à sucre, on le comprime


pour le mettre en place puis les cames s’écartent quand on le relâche. Ensuite plus on le
sollicite et plus il s’écarte… Il a donc la particularité de pouvoir tenir dans des fissures droites

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et même évasées vers l’extérieur. Par leur facilité de pose et de récupération ainsi que par
leur tenue à l’arrachement ces coinceurs sont les références actuelles en matière de
protection amovible. L’évolution des matériaux permet de fabriquer aujourd’hui de
minuscules formats capables de s’insérer dans les fissures fines à la place des pitons jusqu’à
des modèles «géants». Le système d’écartement permet d’utiliser un même modèle dans
plusieurs tailles de fissures mais également dans des trous du rocher telles que les lunules.

Pour tout savoir sur les coinceurs et l’utilisation des amarrages


naturels, consultez l’article https://www.montagnes-magazine.com/pedago-protections-
naturelles

Les pitons

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Les pitons en acier dur
Ces pitons ont été inventés au États-Unis par John Salathé vers 1945 pour une utilisation
intensive dans le granite très dur du Yosemite. Dans les années soixante Yvon Chouinard met
au point une multitude de formes depuis la plus fine lame jusqu’aux cornières et bongs. De
nombreuses voies mythiques furent ouvertes grâce à tous ces pitons. Parmi les plus
célèbres, le Nose, le Salathé, puis The Shield sur El Capitan au Yosemite et, en France, la face
sud du Fou et la Directe américaine en face ouest des Drus. L’usage de ces fameux pitons
noirs est réservé en principe aux roches dures et aux fissures linéaires, bien que les «
cornières américaines » en forme de V sont utiles ailleurs si elles sont placées dans des trous
inclinés vers le bas. Elles offrent alors de très bons points d’assurage sans pour autant devoir
être martelées exagérément. Reconnaissables par leur couleur noire, les pitons en aciers
durs, fabriqués à partir d’un alliage de chrome-molybdène ou de chrome-vanadium,
travaillent par élasticité, ils se coincent, mais ne se déforment pas. La cornière américaine
exerce, une fois en place, une action de ressort sur les faces de la fissure, offrant une tenue
excellente même dans des fissures de granite avec des bords parallèles. Ces pitons sont sen -
sibles aux variations de température, le métal se dilate puis se rétracte allant jusqu’à
provoquer le «décoincement» du piton. À cause de cela ils ne devraient pas être
abandonnésin situ, leur tenue dans le temps étant aléatoire et une vérification étant
indispensable avant de leur apporter confiance : il n’est pas rare de sortir un de ces pitons
d’une seule traction de la main sur une dégaine. Les pitons en acier dur ne sont pas
conseillés en roche tendre. Ils ont tendance à briser la roche pour faire leur chemin, la tenue
grâce à l’effet de ressort n’est donc plus possible et cela détériore la roche à tout jamais. Le
nombre d’utilisations d’un piton en acier dur est très élevé.

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Les pitons en acier doux
Les pitons en acier doux se déforment suivant le profil de la fissure dans laquelle on les
enfonce, ils assurent grâce à ce verrouillage une tenue fiable dans le temps. Ces pitons
équipent encore la majorité des itinéraires anciens ou récents ouverts de manière
traditionnelle. Ils sont légion dans les voies des Dolomites et dans les Préalpes calcaires. Afin
d’éviter les dégâts que provoquent immanquablement les pitonnages et dépi - tonnages
successifs, ce type de piton ne devrait pas être retiré, dès lors qu’il est jugé fiable et que son
emplacement procure un point d’assurage judicieux. Entre ces deux catégories existent des
pitons dits en acier mi-dur. Ils sont très polyvalents et se déforment un peu moins que les
pitons en acier doux ce qui permet un nombre d’utilisation plus élevé.

Les pitons de progression


Capables de supporter au moins le poids du corps, ce sont des pitons de petite taille, ou des
pitons normaux plantés très peu profond, qui permettent de franchir un passage en escalade
artificielle. Ça peut être aussi des pitons de tenue d’évidence moyenne mais malgré tout
utiles pour l’assurage d’un court passage. Ils ne retiendront pas de grandes chutes mais sont
capables d’enrayer des déséquilibres ou de petites chutes. Le piton trop long est replié à
coups de marteau. Il travaille à la fois comme piton et comme crochet. Si la cornière ne peut
être plantée à fond, taille trop grande, trou, etc., placer une sangle avec un cabestan ou une
tête d’alouette contre le rocher pour éviter un bras de levier dangereux. Ceci est valable
pour d’autres types de pitons en pareil cas.

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A anticiper également :

le dépitonnage / portage des pitons au baudrier !!

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L’escalade artificielle

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Les cotations en escalade artificielle
A0 : Tous les points de protection sont en place et résistent à une chute du premier de
cordée. Si vous rencontrez dans une voie de plusieurs longueurs une section A0, c’est
généralement une longueur dite “tire clou”, qui vous aide à franchir une section
difficilement réalisable en libre.

A1: La cordée équipe elle-même la voie, les points résistent à la chute, même si deux points
au plus peuvent être plus délicats. Le matériel utilisé est composé de pitons, de coins de
bois, de coinceurs, de friends…

A2 : La cordée équipe la totalité de la voie. La majorité des points résistent à une chute.
Certains passages sont plus techniques et les passages délicats correspondent entre 5 et 10
points successifs.

A2+ : Un peu plus délicat, la chute potentielle se situe entre 10 et 20 mètres.


A3 : Les passages techniques sont plus longs et peuvent être réalisés sur crochets.
Néanmoins des points bétons du type spits ou pitons scellés sont en place entre les passages
techniques. La chute potentielle peut atteindre entre 20 et 25 mètres.

A3+ : Les pas peuvent être encore plus délicats. Le niveau y est beaucoup plus soutenu et la
chute potentielle peut avoisiner les 30 mètres.

A4 : Très longues sections techniques, les points de progressions (à opposer aux points
d’assurage) peuvent avoir 10 mètres d’écart. La progression devient plus lente. Une
longueur peut demander plusieurs heures. Des points solides entrecoupent ces sections très
délicates.
La chute potentielle peut atteindre les 50 mètres.

A4+ : Pas encore plus délicats, escalade plus technique et plus soutenue.

A5 : Extrême, tous les points sont des points de progressions et pas des points d’assurage. La
chute est interdite. L’ascension d’une longueur peut devenir interminable, de plusieurs
heures à la journée.

A5+ : Aucun point ne résiste à la chute sauf les relais. Autant dire que la chute est interdite.

A6 : Par définition, les points ne résistent qu’au poids du grimpeur. Les points et même les
relais ne résistent pas à un vol. La chute est donc strictement interdite.

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Moulinettes et réchappes

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RECHAPPE EN GRANDE VOIE EGALEMENT !!

La descente en rappel
Veillez à ce que le relais de rappel soit constitué de deux points reliés entre eux. Réaliser un
nœud de huit double ou 2 nœud simple directement à la suite. Bien serrer le nœud de
liaison des deux brins de corde (avec la méthode de serrage des 4 brins indépendamment).

Remarque : un nœud en bout de corde est une précaution nécessaire


en fonction des situations (rappel long, mauvaise visibilité, fatigue…).

Installer l’autobloquant
L’autobloquant permet de retenir l’utilisateur s’il doit lâcher les
mains pendant le rappel (chute de pierres, nœuds sur la corde…).
- Installer l’autobloquant avant d’installer le descendeur permet de
libérer du mou de corde et facilite l’installation du descendeur.

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AUTRE SOLUTION POUR LE NŒUD DE JONCTION = 2 nœuds
simples collés l’un à l’autre et minimum 30cm de longueurs
pour les 2 brins libres !!

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Lorsque le second est longé, rappelez la corde.
Le second tire le brin de corde à rappeler, le premier veille au bon défilement de celui-ci
dans le maillon. Une fois le nœud arrivé au relais, le premier peut commencer à installer son
autobloquant et son descendeur. Dès que les deux brins sont rappelés, le premier est prêt à
descendre.

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Les relais
Installer un relais triangulé
Le relais est le point de ralliement de la cordée, où les grimpeurs doivent pouvoir se longer
en confiance et assurer leur compagnon sur une base solide. Les points clés du relais : avoir
au minimum deux points reliés entre eux et anticiper la possibilité de rupture d’un ancrage.
Lors d’un relais sur des ancrages peu fiables, ou dans un rocher douteux, la triangulation
permet de répartir la charge entre les ancrages.

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Relais semi-directionnel

Le point bas de la triangulation est mobile.


Avantage : charge toujours bien répartie sur les deux points, même en cas de traction
latérale (si l’assureur bouge pour voir le second, ou en cas de traversée en fin de longueur…).
Inconvénient : en cas de rupture d’un ancrage, le point de triangulation chute en bout de
sangle : choc sur le second ancrage.
Le nœud sur la sangle diminue l’impact de la rupture d’un ancrage. Il doit être effectué du
côté de l’ancrage le plus faible, ou des deux côtés.

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Relais mono-directionnel
Le point bas de la triangulation est fixe.
Avantage : pas de choc en cas de rupture d’un ancrage (pendule sur le deuxième point).
Inconvénient : mauvaise répartition de la charge en cas de traction latérale.

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ATTENTION : il existe une grande
diversité de relais, entraînez-vous à
chaque montage technique et à
l’adaptation de celui-ci en fonction
des choix qu’imposent le terrain et la
situation !

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Les remontées sur corde

Pour en savoir plus : pratiquer les exercices sur corde à simple,


double, avec ou sans passage de nœud, varier les types de bloqueurs,
utiliser des systèmes permettant la conversion bloqueur/montée +
frein/descente (exemple : airforce3, reverso, ATC guide, etc.)

Attention aux cordes qui twistent !! Vigilance…

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