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Chap7 Suites Et Fonctions À Valeurs Complexes
Chap7 Suites Et Fonctions À Valeurs Complexes
8/26/20
MODULE: MATH DE BASE
Sommaire
1- Suites Complexes. ............................................................................................................... 3
1- Suites Complexes.
Définition (𝟏) : « Convergence d’une suite de complexes ».
On dit qu’une suite de nombres complexes (𝑧𝑛 ) converge vers un nombre complexe 𝑎 ∈ ℂ si et
seulement si la suite réelle (|𝑧𝑛 − 𝑎|) converge vers 0.
On dit que la suite (𝑧𝑛 ) diverge vers l’infini lorsque la suite réelle |𝑧𝑛 | diverge vers +∞.
Remarque :
2. Toutes les propriétés démontrées sur les suites réelles ne faisant pas intervenir des
inégalités sont encore valables pour les suites complexes (les démonstrations n’utilisent
que l’inégalité triangulaire). En particulier, on dispose des théorèmes généraux sur les
sommes, produits, quotients, l’unicité de la limite, une suite convergente est bornée.
Par contre, le passage à la limite dans les inégalités, le théorème de la limite monotone
et le théorème des gendarmes ne sont plus valables. Le théorème suivant permet de
montrer en pratique qu’une suite de complexes converge vers une limite connue.
Soit (𝑧𝑛 ) une suite de complexes et 𝑎 ∈ ℂ. Si (𝛼𝑛 ) est une suite de réels vérifiant :
Alors, 𝑧𝑛 → 𝑎.
𝑛→+∞
Démonstration :
D’après le théorème (8) du chapitre « Suites des Nombres Réelles » la suite réelle (|𝑧𝑛 − 𝑎|)
converge vers 0. Alors, d’après la définition de la convergence d’une suite à valeurs complexes.
On a :
𝑧𝑛 → 𝑎
𝑛→+∞
𝑅𝑒(𝑧𝑛 ) → 𝑅𝑒(𝑎)
𝑛→+∞
(𝑧𝑛 → 𝑎) ⟺ ({ )
𝑛→+∞ 𝐼𝑚(𝑧𝑛 ) → 𝐼𝑚(𝑎)
𝑛→+∞
Démonstration :
⟹ : Pour tout complexe 𝑧 ∈ ℂ, on sait que |𝑅𝑒 (𝑧)| ≤ |𝑧| et que |𝐼𝑚 (𝑧)| ≤ |𝑧| donc
|𝑅𝑒 (𝑧𝑛 ) − 𝑅𝑒 (𝑎)| = |𝑅𝑒 (𝑧𝑛 − 𝑎)| ≤ |𝑧𝑛 − 𝑎|. Et comme 𝑧𝑛 → 𝑎, on trouve donc :
𝑛→+∞
Par conséquent :
𝑅𝑒(𝑧𝑛 ) → 𝑅𝑒(𝑎)
𝑛→+∞
{
𝐼𝑚(𝑧𝑛 ) → 𝐼𝑚(𝑎)
𝑛→+∞
⟸ : Il suffit d’écrire |𝑧𝑛 − 𝑎| = √𝑅𝑒(𝑧𝑛 − 𝑎)2 + 𝐼𝑚(𝑧𝑛 − 𝑎)2 , d’où le résultat grâce à la
continuité de la fonction racine carrée en 0 et les théorèmes généraux sur les suites réelles.
Soit un nombre complexe 𝑘 ∈ ℂ. On appelle suite géométrique de raison 𝑘, la suite définie par
𝑧𝑛 = 𝑘 𝑛 . Elle vérifie la relation de récurrence ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑧𝑛+1 = 𝑘𝑧𝑛 .
Démonstration : (Admise).
𝑆𝑛 = 1 + 𝑘 + 𝑘 + ⋯ + 𝑘 = ∑ 𝑘 𝑖
2 𝑛
𝑖=0
1
|𝑘| < 1 ⟹ 𝑆𝑛 → .
𝑛→+∞ 1−𝑘
Démonstration :
1 − 𝑘 𝑛+1
𝑆𝑛 =
1−𝑘
1 + (𝑘 − 1)𝑆𝑛 1 + (1 − 𝑘)𝑎
𝑘𝑛 = →
𝑘 𝑛→+∞ 𝑘
|𝑓(𝑥) − 𝑧| → 0
𝑥→𝑥0
Cette définition est équivalente à dire que les deux fonctions réelles 𝑓1 (𝑥) et 𝑓2 (𝑥) tendent
respectivement vers 𝑎 et 𝑏 lorsque 𝑥 → 𝑥0 .
Soit 𝑥0 ∈ 𝕀. On dit que 𝑓 est continue en 𝑥0 si et seulement si 𝑓(𝑥) → 𝑓(𝑥0 ) et on dira que 𝑓
𝑥→𝑥0
Remarque :
- On montre que 𝑓 est continue sur 𝕀 si et seulement si les deux fonctions 𝑓1 𝑒𝑡 𝑓2 sont
continues sur 𝕀.
- On montre qu’une fonction continue en un point 𝑥0 est bornée au voisinage de ce point.
- Les opérations algébriques sur les limites vues pour les fonctions à valeurs dans ℝ sont
encore valables (limite d’une somme, produit, quotient).
- L’ensemble des fonctions continues sur 𝕀 à valeurs dans ℂ forme une algèbre.
Soit 𝑥0 ∈ 𝕀.
𝑓(𝑥)−𝑓(𝑥0 )
- On dit que 𝑓 est dérivable au point 𝑥0 si et seulement si la fonction 𝑥 ↦ 𝑥−𝑥0
admet
Remarque :
- On a les mêmes règles pour le calcul de la dérivée d’une combinaison linéaire, d’un
produit et d’un quotient que pour les fonctions à valeurs réelles.
- L’ensemble 𝒞 𝑘 (𝕀, ℂ) des fonctions de classe 𝒞 𝑘 sur l’intervalle 𝕀 est une ℂ algèbre.
- On note 𝒞 ∞ (𝕀, ℂ) l’ensemble des fonctions indéfiniment dérivables sur l’intervalle 𝕀.
ℝ→ℂ
𝑓: {
𝑡 ↦ 𝑒 𝛼𝑡
∀𝑡 ∈ 𝕀, 𝑓 ′ (𝑡) = 𝛼𝑒 𝛼𝑡
Si 𝜑: 𝕀 → ℂ est une fonction dérivable sur 𝕀, alors la fonction définie par 𝑔(𝑡) = 𝑒 𝜑(𝑡) est
dérivable sur 𝕀 avec :
Démonstration :
Pour 𝑡 ∈ ℝ :
Les deux fonctions réelles 𝑅𝑒(𝑓) 𝑒𝑡 𝐼𝑚(𝑓) sont dérivables sur ℝ et donc la fonction 𝑓 est
dérivable sur ℝ. Avec :
Remarque :
Le théorème de Rolle et le théorème des accroissements finis ne sont plus valables pour les
fonctions à valeurs complexes comme le montre la fonction définie par 𝑓(𝑡) = 𝑒 𝑖𝑡 . Elle est
continue sur le segment [0,2𝜋], dérivable sur ]0,2𝜋[, avec 𝑓(0) = 𝑓(2𝜋) = 1 et pourtant :
∀𝑡 ∈ ]0,2𝜋[, 𝑓 ′ (𝑡) = 𝑖𝑒 𝑖𝑡 ≠ 0
Si 𝑓 est une fonction continue par morceaux sur [𝑎, 𝑏], on définit son intégrale comme étant le
nombre complexe :
𝑏 𝑏 𝑏
∫ 𝑓(𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝑅𝑒(𝑓)(𝑡)𝑑𝑡 + 𝑖 ∫ 𝐼𝑚(𝑓)(𝑡)𝑑𝑡
𝑎 𝑎 𝑎
Remarque :
Les techniques de changement de variables et d’intégration par parties sont encore valables
pour les intégrales de fonctions à valeurs complexes.
Soit une fonction 𝑓: [𝑎, 𝑏] → ℂ continue sur le segment [𝑎, 𝑏]. On peut majorer le module de
l’intégrale du module :
𝑏 𝑏
|∫ 𝑓(𝑡)𝑑𝑡| ≤ ∫ |𝑓(𝑡)|𝑑𝑡
𝑎 𝑎
Avec égalité si et seulement si la fonction 𝑓 est de la forme 𝑓(𝑡) = 𝑔(𝑡)𝑒 𝑖𝜃 avec 𝑔 une fonction
réelle positive. En d’autres termes, il y a égalité si et seulement si la fonction complexe 𝑓 prend
ses valeurs dans une demi-droite issue de l’origine.
Démonstration : (Admise).
Soit une fonction 𝑓: 𝕀 → ℂ continue sur un intervalle 𝕀 et 𝑎 ∈ 𝕀. Alors, la fonction définie sur 𝕀
par :
𝑥
𝐹(𝑥) = ∫ 𝑓(𝑡)𝑑𝑡
𝑎
Démonstration : (Admise).
Bien que l’égalité des accroissements finis soit fausse pour une fonction complexe, on dispose
tout de même de l’inégalité des accroissements finis avec une hypothèse un peu plus forte.
𝑥
∀𝑥 ∈ 𝕀, 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑎) + ∫ 𝑓 ′ (𝑡)𝑑𝑡
𝑎
Démonstration : (Admise).
(𝑥 − 𝑎)𝑛 (𝑛) 𝑥 (𝑥
− 𝑡)𝑛 (𝑛+1)
𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑎) + (𝑥 − 𝑎)𝑓 ′ (𝑎) + ⋯ + 𝑓 (𝑎) + ∫ 𝑓 (𝑡)𝑑𝑡
𝑛! 𝑎 𝑛!
ℎ𝑛 (𝑛)
𝑓(𝑥 + ℎ) = 𝑓(𝑥) + ℎ𝑓 ′ (𝑥) + ⋯ + 𝑓 (𝑥) + 𝑅𝑛 (ℎ)
𝑛!
𝑀
Avec : |𝑅𝑛 (ℎ)| ≤ (𝑛+1)!
𝑛+1
ℎ𝑛+1 où 𝑀𝑛+1 = sup |𝑓 (𝑛+1) (𝑡)|.
𝑡∈[𝑥,𝑥+ℎ]
′ (𝑎)
(𝑥 − 𝑎)𝑛 (𝑛) 𝑜
∀𝑥 ∈ 𝕀, 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑎) + (𝑥 − 𝑎)𝑓 +⋯+ 𝑓 (𝑎) + ((𝑥 − 𝑎)𝑛 )
𝑛! 𝑥→𝑎
Démonstration : (Admise).
Remarque :
Exemple :
Soit 𝑧 ∈ ℂ.
1
Pour 𝑓(𝑡) = 1−𝑡𝑧, on a 𝑓(𝑡) = 1 + 𝑧𝑡 + 𝑧 2 𝑡 2 + ⋯ + 𝑧 𝑛 𝑡 𝑛 + 𝑜(𝑡 𝑛 ).