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M1 - ARIN Chap.III Le protocole TCP/ IP

Chapitre III. Le protocole IP

La couche réseau, ou couche 3 OSI, fournit des services pour l’échange des éléments de données
individuels sur le réseau entre des périphériques finaux identifiés. Pour effectuer ce transport de bout
en bout, la couche 3 utilise quatre processus de base :

• L’adressage
• L’encapsulation
• Le routage
• La désencapsulation

Adressage

La couche réseau fournit un mécanisme pour l’adressage des périphériques finaux. Si des PDU
doivent être acheminés vers un périphérique final, ce dernier doit posséder une adresse unique.

Encapsulation

La couche réseau doit fournir une encapsulation. Durant le processus d’encapsulation, la couche 3
reçoit l’unité de données de protocole de la couche 4 et ajoute un en-tête de couche 3, pour créer
l’unité de données de protocole de couche 3 (paquet). Lors de la création d’un paquet, l’en-tête doit
contenir, entre autres, l’adresse de l’hôte auquel il est envoyé : adresse de destination. L’en-tête de la
couche 3 comporte également l’adresse de l’hôte émetteur : adresse source.

Routage

La couche réseau doit ensuite fournir des services pour diriger ces paquets vers leur hôte de
destination. Les hôtes source et de destination ne sont pas toujours connectés au même réseau. En fait,
le paquet peut avoir de nombreux réseaux à traverser. En route, chaque paquet doit être guidé sur le
réseau afin d’atteindre sa destination finale. Ce processus porte le nom de routage. Lors du transfert
du paquet, son contenu (la PDU de couche transport : segment) demeure intact jusqu’à atteindre l’hôte
de destination.

Désencapsulation

Pour finir, le paquet parvient à l’hôte de destination et est traité au niveau de la couche 3. L’hôte
examine l’adresse de destination afin de vérifier que le paquet a bien été adressé à ce périphérique. Si
l’adresse est correcte, le paquet est décapsulé par la couche réseau, et le segment contenu dans le
paquet est transmis au service approprié de la couche transport.

1. Le protocole IP

Les services de couche réseau mis en œuvre par la suite de protocoles TCP/IP constituent le protocole
IP (Internet Protocol). La version 4 du protocole IP (IPv4) est actuellement la version la plus répandue.
Le protocole IP a été conçu pour ne pas surcharger les réseaux. Il fournit uniquement les fonctions
requises pour transférer un paquet d’une source à une destination en passant par un système
interconnecté de réseaux. Ce protocole n’est pas destiné au suivi et à la gestion du flux de paquets. Ces
fonctions sont effectuées par d’autres protocoles d’autres couches.
Le protocole IP permet à des réseaux hétérogènes de coopérer. Il gère l’adressage logique, le routage,
la fragmentation et le réassemblage des paquets. Le protocole IP, assure aux couches supérieures que
les paquets sont pour eux et que les adresses source et destination sont les bonnes.

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Caractéristiques de base du protocole IPv4 :

• Sans connexion : aucune connexion n’est établie avant l’envoi de paquets de données.
• Au mieux (peu fiable) : aucune surcharge n’est utilisée pour garantir la transmission des
paquets.
• Indépendant du support : fonctionne indépendamment du support transportant les données.
La couche réseau prend toutefois en compte une caractéristique majeure du support : la taille
maximale d’unité de données de protocole que chaque support peut transporter. Cette
caractéristique est désignée comme unité de transmission maximale (MTU).

2. Le datagramme IP

Les datagrammes sont des données encapsulées, c.à.d. des données auxquelles on a ajouté des en-têtes
correspondants à des informations sur leur transport (telles que l’adresse IP de destination,…).

Les données contenues dans les datagrammes sont analysées et éventuellement modifiées par les
routeurs permettant leur transit.

32 bits

Longueur
Version Type de service Longueur totale
d'en-tête
(4 bits) (8 bits) (16 bits)
(4 bits)

Identification Drapeau Déplacement de fragment


(16 bits) (3 bits) (13 bits)

Durée de vie Protocole Total de contrôle d’en-tête


(8 bits) (8 bits) (16 bits)

Adresse IP source (32 bits)

Adresse IP destination (32 bits)

Options

Données

Figure III.1 Structure d’un datagramme IP

Avec

Version : Sur 4 bits ; contient le n° de version du protocole IP utilisé pour créer le datagramme.
Ce champ permet de vérifier que la source, le destinataire et tout routeur intermédiaire sur leur route,
sont en accord sur le format du datagramme qu’ils manipulent (IPv4 ou IPv6).

Longueur d’en-tête : sur 4 bits, il s’agit du nombre de mots de 32 bits sur lesquels est répartie l’en
tête. L’en tête le plus courant ne contient pas d’options IP (Longueur = 20 octets = 5 mots de 32 bits).

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Type de service : sur 1 octet. Cette valeur permet d’appliquer un mécanisme de qualité de service
(QoS) aux paquets de priorité élevée (données temps réelles). Le routeur traitant les paquets peut être
configuré pour déterminer le paquet à transmettre en premier en fonction de la valeur de type de
service (un meilleur débit, une grande vitesse, une grande sécurité).

P P P D T R

Priorité

Le champ priorité (les trois premiers bits P) précise le niveau de priorité du datagramme (0 à 7).

D: Délai (Delay): à 1, indique que l’acheminement du datagramme doit privilégier le délai (il
doit arriver le plus rapidement possible).

T: Debit (Throughout): à 1, indique que le datagramme fait partie d’une communication ayant
besoin d’un gros débit.

R: fiabilité (Reliability) : à 1, indique qu’il faut privilégier la fiabilité : un effort particulier doit
être fait pour acheminer correctement ce datagramme, notamment en empruntant si possible des
réseaux à faible taux d’erreur.

Longueur total: sur 16 bits, indique la taille totale du datagramme en octets (le champ en tête +
données).

Identification, drapeaux et déplacement de fragment : sont des champs qui permettent la


fragmentation des datagrammes.

Durée de vie (TTL : time to live) : est un compteur utilisé pour limiter la durée de vie des
datagrammes. Il indique le nombre maximal de routeurs à travers lesquels le datagramme peut passer.
(Limite maximale de 255).
Ce champ est décrémenté à chaque passage dans un routeur. Lorsque ce champ atteint la valeur 0, le
datagramme est détruit et le routeur émet un datagramme d’avertissement à l’ordinateur source
concerné (grâce au protocole ICMP).

Protocole : Lorsque la couche réseau a assemblé un datagramme complet, elle a besoin de savoir quoi
en faire. Ce champ lui indique par un numéro à quel protocole de transport le confier : ICMP : 1,
TCP : 6, UDP : 17

Total de contrôle d’en tête : vérifie exclusivement la validité de l’en tête. Sa fonction est la détection
d’erreur à l’intérieur des routeurs. Le contrôle doit être revérifié à chaque saut puisqu’un champ au
minimum aura changé entre temps (durée de vie TTL).

Adresse IP source : Ce champ représente l’adresse IP de la machine émettrice, il permet au


destinataire de répondre.

Adresse IP destination : Adresse IP du destinataire du message.

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Options : une extension aux évolutions du protocole IP (5 options) ont été définies :

• Sécurité : indique le degré de confidentialité de l’information.


• Routage strict défini par la source : précise intégralement le chemin à suivre de la source à
la destination sous la forme d’une séquence d’adresse IP.
• Routage lâche défini par la source : oblige le datagramme à traverser un ensemble de
routeurs dans un ordre spécifié. Le datagramme peut, si nécessaire, traverser d’autres routeurs.
• Enregistrement de route : indique aux routeurs traversés de mentionner leur adresse IP dans
le champ option.
• Horodatage : chaque routeur joint son adresse IP et une horodate au datagramme qui marque
l’instant de passage du datagramme dans le routeur.

3. La fragmentation des datagrammes IP

La taille d’un datagramme ne peut pas excéder 65 535 octets. La norme impose à toute
implémentation de pouvoir traiter des datagrammes d’au moins 576 octets. Les réseaux sur Internet
utilisent des technologies différentes et donc la taille maximale d’un datagramme varie suivant le type
de réseau. Ce qui entraine la fragmentation du datagramme au niveau des routeurs lors de la transition
d’un réseau dont le MTU (MTU : Maximum Transfer Unit) est important à un réseau dont le MTU est
plus faible.

Pour tenir compte de la fragmentation, chaque datagramme possède plusieurs champs permettant leur
réassemblage.

Identification : un même numéro est attribué pour chaque fragment (d’un même datagramme) afin de
permettre leur réassemblage.

Déplacement de fragment : champ permettant de connaitre la position du début du fragment dans le


datagramme initial.

Drapeau : il est composé de trois (03) bits :

• Le premier n’est pas utilisé.


• Le second (DF : Don’t Fragment) indique si le datagramme peut être fragmenté ou non.
Si jamais un datagramme a ce bit positionné à 1 et que le routeur ne peut pas l’acheminer
sans le fragmenter alors le datagramme est rejeté avec un message d’erreur.
• Le dernier (MF : More Fragment ou fragment à suivre) s’il est à 0, cela indique que le
fragment est le dernier ou bien que le datagramme n’a pas fait l’objet d’une fragmentation.

Longueur totale : longueur du fragment. Elle est calculée pour chaque fragment.

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