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Cours de Génétique L3
ECUE 2
I- Généralités
1- Définition
Les organismes haploïdes sont des êtres vivants (parmi les Eucaryotes) chez qui chaque chromosome est
présent en un seul exemplaire. Ainsi, les individus porte n nombre de chromosomes dans toutes leurs cellules
(au lieu de 2n observé chez les diploïdes). C’est le cas des champignons Ascomycètes tels que Ascobolus
immersus ( ) ; Neurospora crassa ( ) ; Sordaria macrospora ( ) ; Saccharomyces cerevisiae ( la levure de
boulangerie ) ; Aspergillus nidulans (moisissure verte du pain) etc.
2- Reproduction des organismes haploïdes : exemple de Neurospora crassa
Neurospora crassa (levure ou moisissure rouge du pain) est un champignon dont l’appareil végétatif (thalle)
est composé de filaments encore appelés mycéliums. La reproduction se fait par voie végétative ou/et par voie
sexuée. Par la voie sexuée ils se forment des spores renfermées dans des asques.
La multiplication végétative est réalisée par le repiquage des conidies. En effet, les filaments sont
incomplètement cloisonnés et formés d’articles plurinuclés. Ils bourgeonnent à leurs extrémités des
‘‘éléments’’ appelés conidies. Mais on trouve aussi sur les mêmes filaments d’autres ‘‘éléments’’ appelés
Ascogones. Ces derniers sont surmontés chacun par un filament récepteur et les ascogones jouent le rôle
d’organe femelle. Lorsque les conidies sont isolées et ensemencer (repiquage) sur un milieu nutritif, elles se
développent pour former un autre thalle. Toutefois, les conidies jouent aussi le rôle de gamètes mâles.
La multiplication sexuée intervient lorsqu’une conidie rencontre, lors de son développement, un ascogone
appartenant un autre thalle de signe sexuel différent (du thalle dont provient la conidie). En fait, Neurospora
crassa est monoïque : chaque thalle (souche) porte des organes mâles et femelles. Mais l’espèce est auto-
incompatible (les conidies d’un thalle ne peuvent pas féconder les ascogones du même thalle ou même d’un
autre thalle de même signe sexuel). Ainsi, une souche de signe sexuel « + »(sauvage) ne peut féconder ou
être fécondée que par une autre souche de signe sexuel « - ».
La rencontre entre une conidie et un ascogone conduit à la mise ensemble de deux noyaux dans une même
cellule. Chacun de ces deux noyaux se divise végétativement en un certain nombre de fois pour constituer
une dicaryophase. Les hyphes à deux noyaux différents ainsi constitués se segmentent à leur extrémité pour
produire le primordium d’un certain nombre d’asques dans le périthèce. Dans chacun de ces jeunes asques,
les deux noyaux haploïdes fusionnent (il y a caryogamie) pour former le zygote (2n). Cette cellule 2n (zygote)
subit immédiatement une méiose suivie d’une mitose pour produire 8 noyaux fils haploïdes qui correspondent
aux spores.
Les spores issues de la méiose peuvent être ordonnées dans l’asque, de sorte qu’on puisse reconstituer à
rebours la méiose et identifier les 4 produits (tétrades) de la méiose, on parle alors de tétrades ordonnées,
comme c’est le cas par exemple chez Neurospora crassa. Cette disposition en ordre est rendue possible par
le fait que les divisions, lors de la méiose I et de la méiose II, se font toujours dans le sens longitudinal de
l’asque en croissance. Toutefois, chez d’autres organismes, par exemple Ascobolus immersus, les tétrades ne
sont pas ordonnées (les quatre produits ne sont pas disposés dans un ordre).
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A A
A
a
a a a
A A
A A A
A a
a
a
a a
a
A A
A
a a
a A
A
A
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Résultats
En absence de crossing-over, nous obtenons deux types d’asques. Dans chaque type, le demi-asque est
homogène avec la présence de deux allèles A ou deux allèles a. Ces asques sont dits pré-réduits. Cette pré-
réduction vient que les allèles A et a se sont séparés dès la méiose I, ce qui conduit à l’homogénéité du demi -
asque).
En cas de crossing-over, nous obtenons 4 types d’asques. Ici, le demi-asque est hétérogène avec la présence
d’un allèle A à côté d’un allèle a.
1-2- Analyse de la ségrégation
Lorsque les résultats sont présentés sous forme d’asques renfermant des spores ordonnées,
i) on cherche d’abord à identifier les différents types d’asques (pré-réduits ou post-réduits). Si dans chaque
type, on a autant de spores d’un type parental (A) que de l’autre type parental (a), il y a alors une
ségrégation 1 : 1 (ou 2 : 2). Ceci suggère que le caractère étudié est gouverné par un couple d’allèles (ici
A/a).
ii) puis on évalue la distance génétique entre le gène et son centromère (en fait le centromère du
chromosome). Si la descendance ne comporte que des asques pré-réduits (cas où il n’y a pas de crossing-
over), il n’est pas possible de calculer cette distance. Cependant, si en plus des asques pré-réduits il y a des
asques post-réduits, il devient possible de calculer la distance gène- centromère d(g-c).
d(g-c) = Nombre de chromatides remaniée / Nombre total de chromatides remaniée x 100
=2 (Nombre d’asques post-réduits)/4(nombre total d’asques) x 100
D(g-c) = 1/2 % d’asques post-réduits
NB : Si la distance gène-centromère est supérieure ou égale 33 UR (et non 50 UR comme dans le cas
de deux gènes), il y a liaison physique mais indépendance génétique.
Exercice 12 : Chez le champignon Sordaria, deux souches A et B à spores blanches ont été croisées
chacune avec la souche sauvage à spores noires. Les descendances sont rapportées dans le tableau ci-
dessous.
Remarque : Quand les deux couples d’allèles sont pré-réduits, on obtient des DP et des DR. Lorsqu’un
couple est pré-réduit et l’autre post-réduit on a uniquement des TT. Mais lorsque les deux couples sont post-
réduits, on a à la fois des DP, des DR et des TT.
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On observe toujours 3 types d’asques DP, DR et TT. L’origine de ces asques et leurs fréquences sont les
mêmes que celles définies dans le cas des tétrades ordonnées.
Lorsques DP = DR 2 couples indépendants.
Remarques :
- Lorsque les deux couples d’allèles sont toujours pré-réduits, la fréquence des tétratypes frTT = 0 et DP = DR
= 1/2.
- Lorsqu’un couple (a/+) est toujours pré-réduit et l’autre post-réduit (b/+), la fréquence des tétratypes frTT =
fréquence de post-réduction de b/+, et DP = DR. La distance b/+ - centromère = 1/2 % TT. C’est donc ce
dernier cas qui permet de déterminer chez les organismes à tétrades non ordonnées la distance gène-
centromère.
1-2- Analyse au niveau des spores en vrac
Ici, on s’intéresse aux phénotypes des produits de la méiose, c-à-d les spores.
* si les deux couples d’allèles contrôlent des caractères distincts, le croisement a + x + b donnera en cas
d’indépendance : 1/4 [a +], 1/4 [+ b], 1/4 [a b], /4 [+ +]. Les quatre génotypes conduisent à quatre phénotypes
dans les proportions 1/4, 1/4, 1/4 et 1/4 et fréquence spores parentales = fréquences spores recombinées.
* si les deux couples d’allèles contrôlent le même caractère, le croisement a + x + b donnera en cas
d’indépendance : 1/4 [a +], 1/4 [+ b], 1/4 [a b], /4 [+ +]. Les quatre génortypes conduisent à deux phénotypes
dans les proportions 3/4 de mutant (1/4 [a +], 1/4 [+ b], 1/4 [a b]) et 1/4 de sauvage (,[+ +]).
* si l’expression d’un couple est masquée par celle de l’autre couples, le croisement a + x + b donnera en cas
d’indépendance : 1/4 [a +], 1/4 [+ b], 1/4 [a b], /4 [+ +]. Les quatre génotypes conduisent à trois phénotypes
dans les proportions : 1/4 [a], 1/2 [b] et 1/4 [+] si b/+ masque a/+ ou : 1/4 [b], 1/2 [a] et 1/4 [+] si a/+ masque
b/+).
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Le croisement a+ x +b donne :
Exercice 13 : Chez Sordaria, on a réalisé un croisement entre une souche mutante à spore ronde et une
autre souche mutante à spore blanche. 500 asques prélevés dans la descendance ont été analysés. Cette
analyse a donné le résultat suivant :
67 130 58 39 42 120 44
Interprétez ce résultat.
+ +
a b
a + ab ++
ab ++
a + ++ ab
a b
+ b ++ ab DR
+ +
+ b
+ +
Si DP DR les deux couples d’allèles sont liés. La distance génétique séparant les deux couples
d’allèlesa/+ et b/+ est : d (a/+ - b/+) = 1/2 * % TT + 3 % DR
2-2- Analyse au niveau des tétrades non ordonnées
Démonstration :
a +
Si b/+ ségrège indépendamment de a/+, pour b/+, il existe 6
a + associations équiprobables. On aura :
+ b a+ ab a+ ab a+ ab
a+ ab ab a+ ab a+
+b ++ ++ +b +b ++
+ b
+b ++ +b ++ ++ +b
DP DR TT TT TT TT
Si sauvage 1/4 et mutant 3/4, alors les deux couples sont liés
[m] - [+]
D(a/+ - b/+) = * 100
[m] + [+]
Si sauvage 1/4 et mutant 3/4, alors les deux couples sont liés
2*[+]
D(a/+ - b/+) = * 100
[m] + [+]
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Parentaux Recombinées
[+ +] ; [a b] ; [a +] ; [+ b]
Si sauvage 1/4, mutant[b] 1/4 et mutant [a] = 1/2, alors les deux couples sont liés.
2* [b]
D(a/+ - b/+) = * 100
[+] + [a] + [a]
Si sauvage 1/4, mutant[a] 1/4 et mutant [b] = 1/2, alors les deux couples sont liés.
2*[+]
D(a/+ - b/+) = * 100
Spores total
Exercice 15 : On croise deux souches de Neurospora, l’une mutée pour le gène (a) et l’autre pour le gène (b).
Les résultats sont indiqués ci-dessous. Déterminer la liaison éventuelle entre (a) et (b).
spores
Types Pourcentage 1+2 3+4 5+6 7+8
d’asques d’asques
1 79 a+ a+ +b +b
2 14 a+ ++ ab +b
3 6 a+ ab ++ +b
4 1 a+ +b a+ +b
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Exercice 15 : Chez Neurospora crassa, la souche sauvage de référence est prototrophe à spores noires et
ovales. Le croisement entre deux souches mutantes a donné le résultat suivant :
Interprétez ce résultat.
Existe – t-il une interférence chromosomique ?