Vous êtes sur la page 1sur 33

Petite chronique ordinaire

25 août ·

ça existe
Ce matin avant les grandes chaleurs, je vais marcher un peu. Je croise des hommes qui promènent
leur chien ou pèchent, des femmes qui courent tout en papotant ;) , quelques canards ou autres
oiseaux d'eau, puisque je suis le long du canal.
Dans une courbe je croise un de ces hommes avec son chien et sur le chemin, par terre, un vieux
plastique.
il s'est baissé péniblement et a ramassé le plastique.
Ca existe encore !
2 août ·

A la mine
Une fois n'est pas coutume c'est de funérailles que je vais parler tout de suite. Cette semaine j'ai eu
la chance de rencontrer une famille qui m'a beaucoup impressionné.
Oh ce n'est pas rare mais cette fois c'était autrement !
L'été j'ai plus de temps alors je vais rendre visite presque systématiquement pour les funérailles,
malheureusement ce n'est pas souvent possible au cours de l'année.
Cette semaine j'ai visité une famille en deuil.
M. dont nous avons célébré les funérailles deux jours plus tard était mineur, 35 ans à la fosse. Après
sa retraite il allait à la pèche et s'occupait de son jardin, enfin son jardin c'était comme le champ d'en
face !
Après de beaux échanges avec un des fils, les petits et arrières petits enfants présents, le fils, qui
porte un très beau prénom, me propose de lire le mot de présentation de son papa. C'est ce qu'il a
écrit pour le début de la célébration des funérailles. Et là j'entends des dates, des chiffres
étonnants… je fais rapidement le compte et je l'interroge : "vous avez dit 'fiancés quatre ans et
mariés à 18 ans' ?"
C'est la veuve qui prend la parole et me raconte : "vous savez monsieur l'abbé on habitait tous le
même coron, (vous voyez ce que c'est des corons ?) eh bien les garçons ils jouaient au foot dans la
rue et mes frères bien sûr, et lui, c'était un des copains de mes frères. Après le foot, ils allaient chez
les parents les autres ou bien chez nous et puis voilà c'est comme ça que ça a commencé. Mais
comme j'avais 14 ans mes parents ils ont bien voulu quand-même qu'on soit fiancés.
Puis il est parti pour l'armée et quand il est revenu, on s'est mariés mais j'avais un peu plus de 18
ans, j'étais pas majeure (21 ans à l'époque), alors il a dû demander à mon père un papier. C'était en
1953, je m'en souviens bien. (Vous aussi vous calculez sur vos doigts, ça fait 66 ans de mariage),
"66 ans d'une vie simple et heureuse !"
"Et puis on a toujours habité ici. Regardez nos beaux arrières petits enfants (elle me montre tous les
cadres de photos sur le mur du salon) ! Ils l'appelaient "pépé RRRRRAAAHHHH".
parce qu'il rallait souvent."
Quelle grâce de vivre de telles rencontres !
19 juillet ·

sourire
J'ai beaucoup hésité à écrire ici cette aventure récente.
Hier j'étais en attente pour mon contrôle médical semestriel et dans la salle d'attente il est évident
que beaucoup de personnes sont inquiètes. Lors de ces visites de contrôle, c'est un peu comme un
couperet qui tombe, il n'est pas sans rappeler les résultats des examens. De ce fait il est facile
d'entrer en conversation avec ceux qui attendent, et c'est très souvent le cas, une dame très inquiète
pour son mari de 85 ans, un homme jeune venant pour la première fois posant plein de questions,
toutes celles que tout le monde se pose au début...
Arrive un homme très âgé qui s'adresse à la secrétaire. Il vient pour un rendez-vous avec le médecin
qui le suit. Il a besoin de parler, de raconter ses dernières aventures. Il commence par lui détailler
son dossier et ses derniers traitements, il parle à voix haute et forte.
La secrétaire lui dit plusieurs fois qu'il faudra dire tout ça au médecin, qu'elle n'est que secrétaire.
Il lui répond qu'il est sourd et que récemment on lui a volé ses appareils auditifs.
Volé !
Alors il a repris les anciens mais ça ne marche pas dit-il.
J'ai vu le visage de la secrétaire, elle était dépitée et lui a continué de raconter son histoire, nous
savons tout, dans le détail. Hum ! Comment ne pas sourire ?
Il y a des lieux comme ça où la vie humaine semble prendre plus d'importance et où les échanges
sont plus simples.
Et pour ajouter une note d'humour, je ne sais pas bien comment j'ai posé mes questions au médecin
mais en sortant elle m'a dit : "Mr Masclet, vous savez, que vous ayez chaud quand il fait chaud, c'est
normal !" :)
24 juin ·

Question de goût
Un échange parmi d'autres avec un collégien.
"Je me souviens quand j'ai communié la première fois on nous avait donné à goûter une hostie la
semaine avant et j'avais pas trouvé le goût très bon.
Alors j'avais peur de la communion, mais là, à l'église, l'hostie avait un autre goût. Je trouve que
pendant la messe elle change de goût.
Moi, je crois que si on mélangeait les deux, des hosties sans la messe et des hostie de la messe, je
saurais les reconnaitre rien qu'au goût !"
Le goût de Dieu, le goût de sa présence invisible…
A ce jeune il est donné de le goûter.
Puissions-nous goûter nous aussi avec intensité la présence du Seigneur dans l'Eucharistie !
16 juin ·

tout compte fait c'est simple


C'est la kermesse de l'école, les enfants participent aux jeux et remplissent des cartes pour gagner
des lots. Dans une pièce sont exposés les lots qu'ils peuvent gagner avec une carte, avec deux cartes,
avec trois cartes.
Un garçon est entré dans cette pièce et regarde les lots, sa carte à la main. A la sortie je lui demande
s'il a choisi et là il me répond : "ben en fait ma soeur elle voudrait un ballon mais elle n'a pas assez
de cartes, moi je pense que je vais lui donner la mienne comme ça elle en aura trois. Moi j'ai déjà pu
avoir un ballon en mousse".
-----------------
Ce matin c'est la dernière messe des petits, d'ailleurs, entre nous, il y a une grande foule de petits et
de jeunes parents...
La fête du Jour c'est la fête de la Ste Trinité.
Au moment de l'homélie je me mets devant les enfants, par terre, et je leur dis : "les adultes qui sont
là, on va dire qu'ils ne connaissent pas bien le Seigneur, comment on pourrait leur dire qui il est ?
Et là un petit bonhomme de 7 ans lève la main :
"Dieu il est Père, Fils et Saint-Esprit"
Evidemment il suffisait d'y penser.
Tout compte fait c'est simple !
12 juin ·

contre courant
Dans les rayons de certaines librairies parisiennes les livres annonçant la fin de l'Eglise, une crise
sans pareille, la mort du christianisme… sont nombreux, c'est aussi un effet "mode". Dans quelques
mois ils resteront dans les réserves et ne se vendront plus, certains ont su surfer sur la vague et
gagner quelques sous.
Pourtant j'ai souvent partagé dans cette chronique des nouvelles d'un autre genre et je ne vais pas en
rester là en vous racontant ces derniers jours.
Le premier épisode se déroule la sortie des funérailles de l'abbé Christian, une adulte discute avec
moi et quelques autres, dans la discussion elle me dit qu'elle aimerait bien préparer sa confirmation.
Dimanche de pentecôte, nous discutons avec quelques personnes avant la célébration et là encore un
adulte dit qu'il n'est pas confirmé, il va réfléchir mais il est décidé à s'investir en pastorale l'année
prochaine.
A la sortie de la messe, un prêtre m'appelle et me dit "tu peux voir ce monsieur, il ne parle
qu'anglais".
Je discute avec lui, il vient d'un de ces pays déchirés par la guerre depuis des années et s'est converti
au catholicisme, il est réfugié chez nous et il veut découvrir la foi catholique comme nous la vivons
chez nous. Je le mets en contact avec un des responsables du catéchuménat qui parle anglais,
contact est pris en trois jours et le premier rendez-vous est fixé.
Il faut dire que cette célébration était particulière :
quand la veille pendant la prière j'ai vu une jeune se serrer dans les bras de son père, avec
tendresse ;
quand le jour même j'ai vu des mamans pleurer de joie au moment de la confirmation de leur fille ;
quand j'ai vu la fierté dans les yeux d'une marraine regardant sa filleule tellement plus grande
qu'elle (en taille) ;
quand j'ai croisé du regard ces parents qui témoignaient l'autre soir, disant à quel point la foi de leur
fille est contagieuse pour eux au point qu'ils se préparent à leur tour à être confirmés.
Malgré les rayons parisiens, l'Eglise, l'Evangile, la Foi ont un bel l'avenir.
Hostie et selfie
Cet après midi un groupe de pèlerins vient à la collégiale pour prier adorer, vivre une démarche de
réconciliation en présence de l'hostie du miracle.
Il se met à pleuvoir dehors et un groupe de jeunes ados de 13 à 15 ans se retrouve sous le proche de
la collégiale.
Passe devant eux un des pèlerins, qui les invite à rentrer, "au lieu de rester là dehors venez dire
bonjour à Jésus" leur dit-elle !
Etrangement ils la suivent et viennent avec elle devant l'hostie du miracle, ils passent, font un signe
de croix et ressortent.
Pendant ce temps je donne le sacrement du pardon aux adultes, nous sommes trois prêtres. Voyant
ce groupe de jeunes je me souviens de nos échanges de ce matin : "il suffit parfois d'aller saluer un
jeune pour qu'il soit heureux, qu'il s'interroge et comprenne qu'il est important".
Je pars à leur rencontre et là deux beaux sourires m'accueillent : "monsieur c'est vous qui m'avez
confessé l'autre jour à l'école". Je leur dis que je suis heureux de les voir ici et leur demande ce qui
les a attirés.
lls parlent de Jésus et de la pluie dehors. "On est mieux ici !"
Je leur demande s'il connaissent le miracle et le leur raconte. Une troisième fille les rejoint, elle me
dit qu'elle n'est pas croyante. Je lui réponds qu'elle est ici chez elle, elle ajoute qu'elle est baptisée
mais que pour l'instant, elle n'est pas sûre de croire. Nous convenons que tout reste possible ;)
Un garçon les rejoint.
Le pèlerin qui les a croisés et incités à rentrer leur donne un petit livret de prières et les invite à
venir aussi souvent qu'ils veulent dans la collégiale pour prier.
Je les quitte, ils me rappellent : " Monsieur, monsieur on peut faire un selfie ?" ;)
Une rencontre fortuite dans la collégiale.
Je suis surpris de leur curiosité et de leur ouverture.
23 mai ·

ma fille
Ce soir les futurs confirmés de l'année se retrouvent avec l'un ou l'autre parent, parrain ou marraine.
Ils rencontrent Mgr, c'est une belle soirée.
Après un temps d'échanges en groupes chaque porte-parole vient partager les échos de son équipe.
"Qu'est-ce qui vous a marqué cette année ?"
-- Taizé !
"Qu'est-ce que vous auriez envie de dire à vos proches ?"
-- Faut aller à Taizé !
Rires ! :)
Après les jeunes ce sont les adultes qui s'expriment. Une maman prend la parole :
"Je ne vais pas parler à tout le monde, seulement à ma fille. Je voudrais te dire que je suis très
heureuse que tu aies été baptisée, fait ta communion et toutes les étapes et que tu prépares ta
confirmation. Je suis heureuse de voir que tu t'engages auprès des malades à Lourdes, chez les
scouts et de voir ta joie, ta vie, ta foi. Ce soir je veux te dire que tu nous as donné envie d'être
confirmés nous aussi, ton père et moi. "
Alors, juste merci.
14 mai ·

BAC
Une rencontre impressionnante cet après midi, un homme de 93 ans qui me raconte sa vie, son
histoire, un professeur, amoureux de son métier, heureux, une histoire mouvementée, des joies, des
reliques de ses expériences, il me présente ses tableaux, ses livres …
"Un jour, me dit-il, je présidais un jury de Baccalauréat, se présente devant nous un jeune homme
au physique peu engageant, on voyait sa pauvreté, le poids de sa vie se lisait sur son visage.
Il se présente pour l'oral dans la matière que j'enseigne et sa prestation est très moyenne, je ne peux
que lui donner une mauvaise note : un 6.
Après les épreuves le jury se prononce sur les moyennes et attribue le BAC aux uns et aux autres. Il
se trouve qu'il manque 20 points à ce jeune homme. Je prêche pour augmenter sa note, mais ma
suggestion reste sans réponse. Pourtant cet homme doit avoir une chance de réussir, un coup de
pouce.
Je propose alors à mes confrères d'augmenter ma note :
'qui est d'accord ?' en réponse c'est le silence ;
'qui s'y oppose ?' de nouveau le silence.
J'ai transformé son 6 en un 16 et il a eu son BAC.
Le soir j'écoute la radio et je tombe sur une interview d'un prêtre qui cite l'Evangile : 'ce que vous
faites à l'un des ces petits c'est à moi que vous le faites'.
C'est là que j'ai compris...
Je venais de donner son BAC au Christ lui-même !"
12 mai ·

jamais trop tard.


Cette semaine J'ai participé à la journée du pardon dans un des collèges de Douai, à l'issue de la
matinée, je quitte la chapelle avec l'animateur en pastorale. Nous traversons la cour pour rejoindre
les professeurs au réfectoire.
Trois filles de 12-13 ans nous interpellent :
"Mr on pourra aller prier à la chapelle tout à l'heure ?"
L'animateur leur donne rendez-vous à 13h15.
Nous arrivons pour le rendez-vous, elles ne sont plus trois mais près de dix, elles ont invité garçons
et filles pour ce temps devant la croix à la chapelle.
Nous les accompagnons et nous les laissons 'gérer', quelques minutes plus tard je vois qu'ils ont pris
toutes les bougies allumées le matin pour former sur le sol une croix scoute.
Ils sont assis en cercle autour de la croix et l'un d'entre eux m'interpelle : "vous voulez venir nous
aider à prier. On a essayé le notre Père mais on n'arrive pas vraiment". Je m'assieds avec eux et nous
prenons le temps de prier.
++++++++++++++++
Jeudi matin en équipe avec les prêtres du doyenné, l'un d'eux raconte :
" Dimanche dernier lors du baptême d'un petit garçon, quelqu'un de sa famille me dit que son arrière
grand mère de 94 ans, qui n'est pas là parce qu'elle est déjà bien malade, voudrait elle aussi être
baptisée. C'est le baptême de son arrière petit fils qui a déclenché ce désir en elle.
Comme sa santé est fragile je suis passé chez elle et je l'ai baptisée cette semaine, je me suis rendu
compte qu'elle connaissait toutes ses prières !"
Et là je repense à Philippe emporté par l'Esprit Saint vers l'éthiopien. Il découvre que déjà l'Esprit de
Dieu est à l'œuvre en cet homme, il explique les Ecritures et baptise cet homme.
Belle actualité de l'Evangile !
6 mai ·

que de joie !
Cette semaine ne pâlit pas à côté des précédentes.
Le 1er mai, c'était la fête de la batellerie, au pont bleu. une demi-heure de bénédiction des bateaux,
de belles réponses sonores des bateliers au passage. J'avoue que sur le bateau les photographes et
officiels ont été largement bénis eux aussi.
Une belle messe en plein air : me croirez vous si je vous dis que la péniche sur laquelle était installé
l'autel pour la messe s'appelle "Le mont Thabor" ? Et pourtant, c'est vrai.
Ce samedi, en trois célébrations, à l'église Notre Dame, nous avons baptisé 23 enfants de 5 à 12 ans,
dont cinq enfants de forains ; ce même jour des funérailles et deux mariages à St Pierre ;
Ce dimanche c'était les premières communions dans la paroisse Jean XXIII, j'ai eu la chance de
célébrer à Dorignies, étrangement il y avait aussi des bateliers dans l'église. A la fin de la
célébration une fille s'est approchée de son arrière grand mère en fauteuil (voyez vous-mêmes sur la
photo) ;
Ce Week end les anglicans sont venus visiter les catholiques de la paroisse SF François d'Assise et
nous ont invités pour les 25 ans du jumelage l'année prochaine...
Tant de joies simples, joie de se retrouver, joie de célébrer ensemble les moments sacrés de la vie,
joie de nous approcher du Seigneur chaque fois, habités par l'envie, comme l'apôtre Pierre
dimanche, de plonger à la rencontre du Christ.
En vérité c'est ce que nous avons vécu au fil de ces évènements..
22 avril ·

rayons de lumière
Un peu après midi je partage le repas dans une famille, la maman propose à un de ses enfants de
dire ou de chanter un bénédicité. Elle répond "mais euh je ne m'en souviens plus". Je lui demande si
elle connait la fin, cela suffirait peut être pour que je retrouve le chant et la réponse jaillit : "c'est
Amen" ;)
Jeudi soir deux jeunes ont été choisis parmi les douze, pour le lavement des pieds. L'une d'entre
elles s'approche et je lui demande si ses pieds sont prêts. Elle me répond en touchant ses cheveux
"oui je me suis même lavé les cheveux" ! Bon ok !
Ce qu'elle ne savait pas c'est qu'elle venait de répondre la même chose que l'apôtre Pierre dans
l'évangile du jour quand il dit à Jésus "tu ne me laveras pas ou alors aussi les mains et la tête" ;)
Vendredi soir pendant la vénération de la croix on propose aux gens de venir de se prosterner,
d'embrasser la croix, selon leurs possibilités. Une maman se met longuement à genoux et son petit
garçon la voyant comme ça s'approche et passe son bras sur son épaule comme pour la soutenir. (cf.
Photo jointe)
Dimanche après la messe c'est le baptême de V. Une adulte qui vit la célébration avec sa famille et
quelques amis, en petit comité. Les enfants ont décoré des bouteilles qui ont ensuite été remplies
d'eau et l'un après l'autre ils viennent, avec beaucoup de sérieux, verser l'eau dans la cuve
baptismale. La célébration se termine lorsque tous les membres de la famille viennent signer sur
l'acte de baptême avant qu'il leur soit remis. Le plus petit, dans les bras de sa maman, tient le crayon
et fait un trait, en guise signature.
Des traits de lumière, d'humour, de joie !
14 avril ·

petite récolte
La semaine dernière avec les enfants du diocèse c'était Lisieux, comme chaque année ils nous
partagent leurs émerveillements, leurs nombreuses questions, leur joie de vivre.
Un soir je passe avec mon plateau repas devant une table de garçons, ils m'invitent à leur table.
Commencent alors les questions :
- Le texte avec Adam et Eve, c'est une histoire, ça ne s'est pas passé comme ça ? Qu'est-ce qui est
vrai là dedans ?
- Qu'on est poussière et qu'on redeviendra poussière, comme on dit au début du carême, c'est vrai ?
- A la messe le vin il est blanc, c'est à cause des taches ? Ma mère m'a expliqué que du vin rouge ça
tache !
- Mais après qu'il soit le sang du Christ est-ce qu'il a le même goût qu'avant ?
Un repas bien animé et intéressant. Ils ont entre 7 et 10 ans.
Vendredi je célèbre une messe à l'accueil de jour, à Bethsaïde, pendant la traditionnelle prière
partagée la croix qui circule, une des filles prend la croix, la regarde, la pose sur son cœur et
l'embrasse. C'était sa prière simple.
Un des hommes dit un mot puis ajoute "demain c'est les rameaux, on va être baptisés". (il parle de
la bénédiction du buis)
Dimanche, c'est la sortie de la troisième célébration des rameaux, une maman et ses deux enfants
viennent me parler tandis qu'une dame me demande de bénir des chapelets.
Cette maman me dit : "je voudrais vous poser une question, ils ne sont pas baptisés mes enfants, je
voudrais qu'ils le soient". Je demande aux enfants leur avis et les deux filles de répondre d'une seule
voix : "je veux aussi" et la plus jeune (9 ans) ajoute " je veux devenir une vraie chrétienne".
Je prends les coordonnées : il y aura une fille de 9 ans, une de 11 ans et une de 17 ans.
C'est la petite récolte du moment.
4 avril ·

Cité
Hier je célèbre la messe dans une cité, un lieu de vie et de grande fragilité.
Nous sommes accueillis par une polonaise mais qui n’a jamais vu la Pologne, née en France. Chez
elle, des signes de polonitude : des photos de Jean Paul II et de la vierge Marie de Czestochowa.
Chacun s’exprime librement durant la célébration, un peu comme au début de notre Eglise, quand
on ne s’embarrassait pas de formes liturgiques complexes mais que le cœur parlait, lorsque l’on
était heureux de se retrouver entre frères et sœurs, et de prier, de se rappeler les paroles du Seigneur,
de chanter, de partager nos vies et d’accueillir sa présence.
"Qui me voit, voit le Père", disait Jésus dans l’évangile du jour. Je l’ai vu hier dans ces personnes.
Dans leurs paroles, leurs prières. La prière partagée, c’est un moment merveilleux.
"Je voudrais prier pour ma fille, qu’elle a été agressée hier à l’hôpital par un SDF qui voulait une
cigarette. Mais elle fume pas ma fille. Il l’a frappée. Je voudrais prier pour cet homme qu’il ait de la
paix dans le cœur."
"Je veux dire merci à ma mère, elle m’a donné tout l’amour, toute ma vie, et lui dire merci parce
que je suis en vie et c’est grâce à elle et elle m’a jamais laissée même quand mon garçon, ils l’ont
pris. Elle m’a toujours soutenu et encore maintenant. J’ai de la chance, elle m’aime beaucoup, et
peux compter sur elle. Elle m’a appris à aimer moi aussi et à ne pas baisser les bras, sauf pour
manger."
"Moi je voudrais qu’il y ait plus tous ces gens qui meurent partout."
"Il m’a vraiment guérie, le Seigneur, oh oui mon Seigneur, merci merci" et elle embrasse la croix.
...
C'est l'Eglise que Dieu aime, l'Eglise humble et fragile, des humbles et des plus pauvres, c'est cette
Eglise qui dit le mieux qui est le Père, qui est Dieu. Elle ne cherche ni gloire, ni reconnaissance, ni
pouvoir, seulement à vivre de l'amour et de la tendresse du Seigneur.

25 mars ·

j'aurais pu ...
Oui j'aurais pu évoquer les enfants de ce dimanche, le chœur Notre Dame ou les plus petits dans
l'adoration cette semaine.
J'aurais pu mais je ne vais pas le faire
Il se passe tant de choses en une semaine, tant de petits traits de lumière… Il me faut prendre le
temps de les regarder et de les collecter, le carême est rude cette année.
Samedi nous accueillons Léonila, un témoin venu du Mexique, elle raconte son histoire :
" J'étais enfant, mes parents m'ont vite appris à donner du pain à ceux qui ont faim. C'était leur
façon de changer le monde, nous allions jeter du pain dans les wagons, par les portes ouvertes, aux
migrants de passage. Nous ne pouvions pas voir leurs visages, mais nous entendions leurs cris
"merci", criaient-ils.
C'est comme ça que j'ai appris à donner sans rien attendre en retour !
Un jour une personne passe et voit notre action en faveur des migrants de toutes nationalités (il en
passe 400 000 par an au Mexique) elle me demande pourquoi nous faisons ça: "pourquoi aidez-vous
ces gens-là?" dit-elle !
Je lui ai répondu : "Est-ce que vous avez déjà eu faim ? Si un jour vous avez faim, vous saurez qu'il
y a des gens comme nous quelque part pour vous donner à manger !"
15 mars ·

St Vincent de Paul
C'était un jour pas comme les autres.
Un jour où dans la maison qui accueille tous les midis les 'sans abris', ceux qui ont faim ; la maison
qui offre un vrai repas chaque jour à plus de 20 hommes à la rue.
Un jour où cette maison ouvrait ses portes pour accueillir la messe,
Un jour où cette maison devenait 'maison-église'.
Et ce jour-là quelques habitués sont venus avec les bénévoles de l'association.
Au cours de la célébration et du temps de partage d'Evangile, plusieurs prises de paroles ont retenu
mon attention.
L'un qui dit tout à coup : "moi je suis fier du Seigneur, parce qu'il nous aime".
Un autre : "Jésus c'est une éponge",
je lui demande s'il peut expliquer,
il ajoute : "il absorbe tout le mal qui est en nous"
Un troisième de raconter avec fierté que chaque semaine, le vendredi, il apporte (dans son caddy à
roulette et en prenant le bus) de la soupe pour tout le monde.
Il raconte qu'il prépare ses légumes, les coupe, les cuit et charge sa soupe dans un grand jerrican.
Puis il montre son caddy resté dans la cour intérieure de la maison.
Cela fait 15 ans qu'il apporte chaque vendredi la soupe pour tout le monde, lui même vit en foyer.
Et un très beau partage d'intentions de prière, très touchant.
Une belle parabole de fraternité.
11 mars ·

croix
Dimanche, chaque mois c'est la messe des petits, aujourd'hui la salle est a moitié remplie à 1/4
d'heure de la célébration, c'est dire qu'elle sera plus que pleine quelques minutes plus tard, il ne
reste plus une chaise.
Ce matin six grands de primaire demandent à se préparer au baptême, leurs parents sont là mais ce
sont les enfants qui demandent, ils sont forains, bateliers...
Aujourd'hui huit enfants entre 4 et 8 ans reçoivent leur croix de baptême, eux aussi seront baptisés
un peu après Pâques.
Ils sont nombreux entre 4 et 15 ans chaque année dans notre doyenné, plusieurs dizaines.
Ce dimanche les plus jeunes reçoivent la croix, je la leur donne à chacun en disant : "reçois cette
croix, qu'elle t'aide à aimer Jésus" et quand vient le tour de la petite Z. 4 ans, elle me regarde dans
les yeux et me répond : "moi je l'aime déjà très fort Jésus".
A la sortie deux dames, dont une maman, viennent me voir et me demandent : "pour être baptisé il
faut deux ans c'est ça ? parce que nous on voudrait être marraines mais deux ans c'est long". La
demande est faite, on va se revoir pour envisager une préparation de leur baptême pour qu'ensuite,
une fois baptisées, elles puissent devenir marraines.
Curiosité ! C'est justement ce dimanche à la même heure que 83 adultes ont officiellement et
publiquement vécu, en présence de notre évêque, leur appel décisif, c'est à dire demandent à être
baptisés à Pâques prochain.
Le Carême n'est pas un chemin de tristesse et de peine, c'est un chemin de foi qui nous prépare aux
fêtes de Pâques !
9 mars ·

deuil
Quelques échos de diverses funérailles récentes :
Cela se passe dans une famille lorsque le prêtre rend visite. Dans l'intimité familiale un des fils
montre à l'abbé une armoire et un tiroir, il l'ouvre et celui-ci laisse apparaitre une pile de prières en
tous genres. "C'est son tiroir à prière, comme elle l'appelait", dit-il.
Nous pourrions tous avoir un tiroir à prières…
***************
Ce sont les funérailles d'un homme qui jadis fut premier violon. Ses enfants, petits enfants et
arrières petits enfants ont gardé quelque chose de cet héritage musical et deux de ses arrières petits
enfants (une dizaine d'années) se préparent à jouer pendant la célébration.
A ce moment-là sa fille se lève et déplace le fauteuil de la femme du défunt pour qu'elle puisse voir
les enfants jouer.
Ils jouent vraiment deux très beaux morceaux. A la fin, c'est le silence dans l'église.
Alors j'ajoute "ça ne se fait pas d'habitude pour des funérailles mais on aurait envie d'applaudir…",
je n'ai pas le temps de finir la phrase et toute l'assemblée d'applaudir. Un beau moment d'amour et
d'émotion.
***************
Après les funérailles d'un ancien combattant, nous nous réunissons devant le monument aux morts,
les drapeaux sont là, tout le monde est debout en silence. Ses frères d'arme témoignent de leur
guerre, puis l'un d'entre eux ajoute : "comme souvent chez les anciens combattants, il est parti sans
tout dire".
C'est le mot de la 'pas-fin'
24 février ·

sortie de messe
Je sors de la messe, un couple s'approche : "Mr l'abbé, ça fait soixante ans qu'on est mariés. On a
fait une fête pour notre anniversaire c'était ici et aussi à C. Ca a duré toute une semaine !"
On s'est marié ici, enfin dans une barraque qui servait d'église parce qu'il n'y avait plus rien, la
mairie aussi elle n'était pas comme aujourd'hui, c'était une barraque provisoire, vous pensez à ce
moment-là tout avait été rasé. Mais c'était beau vous savez !"
"On s'est connu en Algérie, on chantait dans la même chorale. Ca fait soixante ans."
On a des enfants, des petits enfants, ils sont tous merveilleux. On a beaucoup de chance."
On a quand même perdu un fils, ça c'est une vraie douleur, (les yeux brillent, quelques larmes se
mettent à perler le long de leurs joues) mais on est heureux vous savez."
"On est ici depuis le début, moi je ne suis pas née ici, la maison était pas finie de construire, mais je
suis arrivée j'avais six mois."
Ce serait si beau si chacun de nous pouvait comme eux dire son bonheur aux autres ! Bon
dimanche !
20 février ·

Je choisis
La voix des sirènes murmure et rapporte inlassablement des ragots, rumeurs, des faits de guerre et
de tristesse, des inconduites, des crimes de toutes sortes, laissant croire à qui l'écoute que notre
humanité est plus cruelle et violente aujourd'hui qu'hier.
Je choisis de regarder autrement cette vie et ce monde. Aujourd'hui je pense à ces hommes
handicapés qui lundi m'ont invité à leur table et ont su partager simplement leur vie et leur
humanité, si simple, vraie, naturelle et leur vie fraternelle. Tu sais de ces personnes qui versent de
l'eau dans le verre des autres sans rien dire, avant de se servir eux-mêmes. Tu sais ce genre de
personnes qui chantent faux mais de tout leur cœur, tandis que d'autres ont de superbes voix mais ne
font que fredonner à voix basse...
Je choisis de regarder ce beau moment d'aujourd'hui lorsque 130 adultes malades ont reçu le
sacrement de l'onction, celui qui dit "la douceur de Dieu", qui donne la force de traverser leur
épreuve et encourage les plus affaiblis. Ce sacrement étonnant où l'on vient le regard tourné vers ses
pieds, chancelant, et d'où l'on repart les yeux brillants, le sourire aux lèvres et la tête haute.
Je choisis de repenser aux familles rencontrées ces jours-ci, marquées par un deuil douloureux, aux
témoignages de vie et d'amour donnés en ces occasions, preuve que l'amour est plus fort que tout et
perdure au delà de la mort.
Je choisis de retenir les témoignages de foi entendus ce soir, de beaux récits de vie, et cette parole :
"L'homme a marché sur la Lune, c'est impressionnant ! Ce qui est vraiment impressionnant, c'est
que Dieu ait marché sur la Terre"
Je choisis de regarder autrement.
27 janvier ·

touchant
Cette semaine nous accompagnons beaucoup de familles en deuil, des personnes connues, c'est une
semaine difficile pour la communauté. Lors des funérailles de sa femme un homme prend la parole
au moment de l'accueil : " nous sommes des habitués de l'église, nous y venions tous les dimanches
depuis 70 ans. C'est la première fois aujourd'hui que je viens seul".
Samedi je remplace dans une paroisse voisine, le musicien habituel a un souci de doigts, je croise
un jeune papa qui sort en vitesse et me glisse en passant : "je passe à la maison, je vais chercher nos
instruments de musique".
Il revient peu après avec deux de ses enfants, ils sont petits, l'un d'eux porte, serrée contre lui, une
guitare électrique en plastique et sa petite sœur, un xylophone en plastique lui aussi. Ils ne les
quitteront pas de toute la célébration.
Samedi matin j'avais prévu de passer dans une école pour la journée 'portes ouvertes' mais le
portable sonne : une dame en fin de vie, sa famille demande qu'elle reçoive le sacrement des
malades, ils disent 'extrême onction' de fait ce sera le cas. Ils l'appellent 'Babcia', je pense qu'il s'agit
de son prénom mais ils me corrigent, on l'appelle 'grand mère', 'Babcia' c'est 'grand mère' en
polonais !
A mon arrivée l'un fils est présent, puis sa soeur arrive, l'un et l'autre avec leur conjoint. Nous
prenons le temps de prier puis celui du sacrement et de l'onction. Elle respire difficilement, mais
semble apaisée.
Je leur propose de partager ce qu'elle dirait comme action de grâce, sans le savoir je viens de
déclencher quelque chose de magnifique : ils se mettent à raconter tous les moments précieux de sa
vie, son bonheur, ses enfants, ses petits enfants… Merveilleux moment !
Nous prions ensemble "Notre Père" et nous nous tournons vers la Vierge Marie.
Ils sont paisibles, ils aimeraient qu'elle parte en paix elle aussi. Elle est dans cet état "d'attente"
depuis plusieurs jours. Nous prions encore pour que son passage soit paisible.
Ce dimanche soir un message m'informe qu'elle s'est endormie paisiblement.
Elles sont onze maintenant, trois nouvelles ont intégré le chœur ce matin. Un chœur de filles qui
travaille et progresse d'année en année dans l'animation de nos célébrations. Une belle qualité ce
matin, des voix plus assurées, des timbres limpides et clairs, de la beauté, de la douceur, de la joie
chez ces filles toutes jeunes et comme une fierté dans les yeux de leurs parents.
Quel beau silence dans l'église lorsque, à capella, elles entonnent un chant d'adoration dans le grand
chœur, après la communion !
Si on se laisse atteindre, que le cœur se rend attentif, à l'affut, que de moments touchants !
24 janvier ·

St François de Sales
En ce jour de fête ...
"Il faut que vos paroles soient enflammées, non par des cris et des actions démesurées, mais par
l'affection intérieure ! Il faut qu'elles sortent du cœur plus que de la bouche. On a beau dire, mais le
cœur parle au cœur et la bouche ne parle qu'aux oreilles !"
"Les enfants, à force d'entendre leurs mères et de bégayer avec elles, apprennent à parler leur
langage ; et nous, demeurant près du Seigneur par la méditation, en observant ses paroles, ses
actions et ses affections, nous apprenons à parler, faire et vouloir comme lui".
Bonne fête aux communicants !
24 janvier ·

au village
Dans ce village de notre doyenné il n'y avait plus de catéchèse. Et voici qu'il y a trois ans on a vu
arriver de nouvelles demandes, la commune a prêté une salle pour ces enfants, une adulte du relais a
pris le groupe en charge. Cette année ils sont onze, ils se retrouvent chaque semaine pour une
catéchèse en modules et participent avec leurs parents aux messes des familles.
L'autre jour la catéchiste m'annonce déjà quatre ou cinq nouveaux pour l'année prochaine. Comment
peut-elle le savoir si tôt ?
"C'est simple, m'explique-t-elle dans la cour de l'école les enfants disent aux plus jeunes : toi l'an
prochain tu viens au caté, et toi aussi, et toi …" ;)
Voilà comment aujourd'hui, au village, les enfants sont déjà de vrais missionnaires !
Prenons de la graine mes amis !
13 janvier ·

sacrements
Ce Week end c'est le salon du mariage, un couple passe par là, s'arrête au stand de notre doyenné et
demande comment s'y prendre pour se marier à l'Eglise. Contact pris, c'est en route.
Samedi un des couples qui accompagne la préparation au mariage rencontre des fiancés, échanges
riches, et voici qu'ils demandent tous les deux à se préparer à la première communion.
Samedi une autre permanence paroissiale, deux demandes de baptême un peu 'hors normes' mais
sincères, nous donnerons suite.
Ce dimanche huit petits, entre 4 et 8 ans, vivent leur deuxième étape de baptême.
Samedi prochain une adulte fera son entrée en catéchuménat.
'Tu es mon fils bien aimé, tu es toute ma joie'
12 janvier ·

scouts
C'est samedi aujourd'hui, et dans l'après midi je passe devant la maison paroissiale. Il y a du monde,
on crie, on joue dans la grande cour.
J'entre et, dans le couloir, je croise trois pionniers, des rouges, chez les scouts de France, occupés
avec un chapelet, se demandant comment prier avec cet objet. L'un d'entre eux essaie d'expliquer
aux autres.
Je m'approche et devant leur étonnement je donne quelques explications simples. Ils sont très
intéressés. Une fille qui passe par là demande : "et un dizainier, alors c'est un Notre Père et dix je
vous salue Marie ?"
Une autre fille, rouge aussi, voit que je leur parle et qu'ils tiennent ce chapelet, après leur départ,
elle me demande : "Ils avaient un chapelet, ils t'ont demandé quoi ?" Je réponds : "comment s'en
servir !"
Elle : "wouhaou !"
Comme ça, un samedi après-midi, dans un couloir dans lequel je n'avais pas prévu d'aller, avec des
scouts, on parle chapelet !
6 janvier ·

'quelque chose'
Ce soir les couples mariés depuis deux ans sont invités à se retrouver avec les animateurs de la
préparation au mariage. Une très belle idée et plusieurs répondent 'présents', nous sommes un beau
groupe, l'ambiance est chaleureuse. Ils se racontent, ils partagent des rires, des moments de la
célébration, de leur vie depuis le mariage.
Puis les échanges se poursuivent, chaque couple est invité à présenter trois objets ou 'quelque chose'
pour dire leur mariage, ce qui a changé, ce qui s'est vécu depuis...
Les premiers présentent un livre d'or dans lequel les invités ont laissé des messages pour leur vie,
un autre livre qui, lorsqu'il est ouvert, révèle en creux, un cœur dans lequel se trouvaient les
alliances ; un autre présente son album photos ; un autre le rondin de bois sur lequel étaient
attachées les alliances et une bougie 'maison' qui évoque celles installées sur la table du repas ; un
autre encore raconte qu'ils avaient déjà échangé les alliances lors de leur mariage civil en Afrique et
que le jour du mariage ils ont offert un collier à leur petite fille comme signe de leur amour et de
leur alliance...
Lorsque nous abordons la question de ce qui a changé, un des couples prend sa petite fille de
quelques mois dans les bras, et nous la présente en disant : 'nous c'est ça qui a changé !' Et les autres
poursuivent, les uns pour annoncer la naissance du second et son baptême, un autre, les mains sur le
ventre de madame, une toute prochaine naissance…
Ce soir est un beau soir, plein de vie d'espoir et d'amour, un de ces soirs qui sentent bon l'Evangile !

1 janvier ·

Alois
Depuis trois ans je les voyais dans nos églises, vêtus de cirés de couleurs, visibles de loin, des
couleurs vives. Monsieur m'explique un jour que sa femme est atteinte de la maladie d'Alzheimer et
que c'est un bon moyen pour elle de le repérer et pour lui de ne pas la perdre dans la foule. Chaque
semaine ou presque je les retrouvais à l'une ou l'autre messe.
"Nous nous sommes encore rapprochés avec la maladie, pour rester le plus longtemps possible dans
notre maison à deux."
Un jour il vient seul, triste lorsque je l'interroge sur son épouse. Il a dû, la mort dans l'âme, la placer
dans un centre spécialisé où l'on prend bien soin d'elle, il n'en peux plus, il est épuisé par ces années
de vigilance permanente, jour et nuit, il n'a plus la force de la relever quand elle tombe. C'est le bon
choix mais il en est si triste.
Il va la voir très très souvent, lui apporte la communion et souffre qu'elle ne le reconnaisse plus, ne
veuille même plus communier. "C'est la mort blanche : elle était là mais n'était plus là avec moi"
écrit-il.
Une autre fois, après la messe, il m'annonce qu'elle est hospitalisée et que la fin est proche, déjà il
préparait ses funérailles, je les ai célébrées quelques jours plus tard.
Il l'a rencontrée il y a plus de 60 ans et depuis ils ne se sont plus quittés. Quel magnifique
témoignage d'amour pour leurs enfants et petits enfants.
25 décembre 2018 ·

inversé
La journée de ce 24 décembre est bien chargée, ils reçoivent la famille ce soir après la messe.
Pourtant cet après midi, ils vont prendre du temps pour visiter une famille venue du sud Soudan.
Pendant tout le temps de l'avent, ils ont mis en œuvre le fameux calendrier de l'avent inversé,
chaque jour un membre de la famille dépose dans un carton un objet dont il se déleste pour offrir.
Chacun six fois, ce n'est pas facile, pas si facile.
Le temps de l'avent terminé ils décident d'aller porter eux même, en famille, ce carton de Noël. C'est
une famille de quatre enfants qui les accueille. Le dialogue est difficile, ils ne parlent pas la même
langue, mais au delà des mots, des choses passent et la joie peut se lire sur les visages.
Un beau noël, simple, parce qu'une famille a pris le temps de sortir, d'inverser les choses, d'aller à la
rencontre et de partager de son nécessaire.
23 décembre 2018 ·

avec Marie et Elisabeth


Elles nous invitent aujourd'hui a rendre grâce.
alors rendons grâce !
pour ce fameux 'Notre Père' des enfants du caté et de Bethsaïde l'autre soir, jamais je n'ai entendu
retentir avec tant de cœur, la prière du 'Notre Père'. Ah si seulement nous étions à la hauteur chaque
dimanche !
pour ce garçon de huit ans qui vient me raconter une histoire à la fin de la messe, accompagné de sa
maman : "c'est M. le curé qui apporte la lumière de Bethléem chez Toto. Il sonne et Toto va ouvrir
la porte. M. le curé dit : Toto tu peux dire à tes parents que j'apporte la lumière. Toto appelle son
papa : 'papa, y a l'électricien qui arrive !' :)
pour la crèche vivante des enfants de St Jean et la danse des anges autour de l'autel.
pour les regards des enfants et des adultes lorsqu'ils tenaient l'enfant de la crèche dans leurs bras au
cours d'une célébration.
pour ce jeune servant d'autel prêt à laisser sa famille partir fêter Noël avec les cousins, cousines et à
rester seul pour servir la messe de Minuit.
pour tous ces jeunes et moins jeunes qui se mobilisent et préparent un peu partout dans le doyenné
de belles célébrations de Noël.
pour cette jeune de 13 ans venue me poser tant de questions un dimanche avant la messe.
pour ce jeune scout qui demande à notre évêque : "est-ce que vous voulez être saint ?"
pour cette visite à l'hôpital : dans le couloir je me perds, et je demande ma route, une soignante me
répond lorsqu'une personne d'une de nos paroisses me voit et dit "alors M. l'abbé on est perdu" et la
soignante de me regarder avec le sourire : ''je savais bien que je vous connaissais, vous avez baptisé
mon bébé !"
...
14 décembre 2018 ·

enfants de Noël
Chaque année les enfants de la paroisse vont chanter Noël dans une maison de retraite du Douaisis,
c'est chaque année la même. Cette semaine le bus arrive donc et ils commencent à descendre
calmement et souriants.
Pour eux c'est une fête d'aller à la rencontre de ceux qui ressemblent à leurs grands parents.
Dans le couloir une dame très âgée, en fauteuil, arrive accompagnée par un soignant, elle les
aperçoit : "Oh, les enfants de Noël" dit-elle tout sourire.
Les chants commencent, les sourires s'affichent sur les visages plus âgés. Devant moi l'une d'elles
dit à sa voisine : "c'est quoi ça ?" l'autre de lui répondre : "c'est le divin enfant" et la première :
"j'entends rien", la voisine "c'est beau !" :)
A la fin les enfants offrent un petit bricolage, en guise de sapin de Noël.
En sortant une des petites filles (9 ans) me regarde et regarde sa catéchiste, les yeux brillants : "j'ai
donné un sapin à une dame, elle s'appelle E. et elle m'a dit 'merci mais ça sert à quoi ?' Je lui ai
répondu qu'à chaque fois qu'elle le regarde elle peut penser à quelqu'un qu'elle aime".
Elle poursuit : " et puis elle m'a dit 'et moi je peux donner quoi ?' alors j'ai dit : un sourire et donner
de l'amour."
Ils sont beau les enfants de Noël ! :)

14 décembre 2018 ·

à la maison
ce matin c'est l'Accueil de jour de Bethsaïde qui ouvre ses portes pour accueillir une messe à la
maison. Des 'maisons-églises' qui s'ouvrent durant l'avent et le carême dans la paroisse.
Visiblement tout est chamboulé, on a déplacé des tables, des chaises, préparé comme une église
dans la grande salle. Chez eux aussi les habitants qui accueillent la messe bouleversent leurs
habitudes, leur logement, dérangent pour accueillir !
Je trouve ça très beau , on dérange on fait de la place pour accueillir le Seigneur dans sa maison,
belle parabole en ce temps d'Avent !
Les copains sont là, nous sommes près de quarante quand tout le monde est arrivé. C'est un beau
moment, comme chaque jour, simplicité, tendresse, prière...
Après la brève homélie je fais circuler une croix pour que chacun puisse, en silence ou à voix haute,
partager sa prière, dire un nom, un prénom, une prière.
Merveilleux moment de grâce
quand le premier entonne le Notre Père,
quand une autre prie pour sa maman qui est déjà au ciel et lance spontanément un 'Je vous salue
Marie", qu'elle ne connait pas bien et que ses voisins continuent avec elle.
Merveilleux de les voir tenir la croix de leurs deux mains, comme un petit enfant fragile.
Merveilleux de voir leurs regards tout tournés vers cette croix. Certains lui parlent à mi mots,
d'autres parlent dans la croix comme s'ils tenaient un micro pour que le Seigneur entende bien leur
prière, d'autres encore la tiennent fièrement comme un étendard...
Magnifique moment de grâce ce matin.
Merci les amis. C'est vous qui êtes grands.
"Et tu diras bonjour à Vincent de ma part quand tu le verras" ! ajoute C.
(Vincent c'est Mgr Dollmann notre évêque)
Promis !
10 décembre 2018 ·

'hymne national'
Chaque pays au fil de son histoire se forge un hymne national, il évoque une page glorieuse, une
fierté, une loi commune, un esprit commun, une dynamique pour tous...
Dans nos mouvements d'Eglise aussi nous adoptons des hymnes, elles disent l'esprit commun aux
membres et chacun en garde la mémoire toute sa vie même en quittant le groupe.
Samedi avec les scouts nous avons chanté la prière scoute, tout le monde bien droit, comme d'autres
au garde-à-vous devant la Marseillaise, enfin, non, plus droit que certains devant la Marseillaise…
Puis avec les Equipes Notre Dame, réunies pour l'Immaculée conception, nous avons prié avec le
Magnificat, chacun se redressant et se reconnaissant dans la belle action de grâce de Marie qui
ponctue la vie du mouvement.
Les scouts chantaient leur hymne en se tenant bien droit, comme au garde-à-vous, disais-je, mais
lorsque, avant le Magnificat, nous prenions le "Je vous salue Marie" de l'angélus (pour les initiés),
ils ne se tenaient plus droit, ils étaient tout concentrés, tournés vers la statue de la Vierge de tout leur
corps, les yeux fixés sur elle, dans une véritable intériorité. Je les ai regardé un instant, ils étaient
dans la prière intime, profonde, alors très vite je me suis tourné avec eux vers la statue de Marie.
Magnificat !
9 décembre 2018 ·

Noël
Samedi c'est la fête de Noël des SUF, les enfants ont préparé des animations, tout un spectacle
amusant, et beau, plein de vie, de sourires, c'est frais et la soirée est belle.
Les louveteaux font leur sketch mais au bout de quelques minutes ça part dans tous les sens, on sent
bien qu'ils perdent le fil, entre "Noël c'est les cadeaux" ou "Nous Jésus on s'en fou" et "si c'est Jésus
à Noël"...
Un des garçons, doit se dire qu'il faut remettre de l'ordre et il prend le micro, regarde le public des
parents :
"Bon alors en vrai, c'est Marie et Joseph et Jésus, avec aussi le bœuf et l'âne et les bergers et les
anges, voilà !"
:)
Celui qui joue le lutin du Père Noël, après le sketch, revient à sa place, il n'est pas loin de mon
siège, je le regarde et je lui dis : "alors comme ça Noël c'est les cadeaux et le Père Noël ?"
Il me regarde à son tour : "dans le sketch, oui c'est ce que je dis mais en vrai moi j'y crois à Jésus"
:) :)

5 décembre 2018 ·

adorable
Les maisons églises qui ouvrent les unes après les autres dans notre paroisse me donnent l'occasion
de passer de merveilleux moments avec des personnes seules et souvent âgées.
Hier j'étais à Gayant, dans un quartier connu de Douai, et, dans cet appartement ,arrivent plusieurs
personnes handicapées, d'autres isolées. Nous commençons toujours par un temps de présentation,
avant de débuter la prière, c'est déjà l'occasion de belles anecdotes et de découvrir la vie de
l'immeuble, du quartier, les voisins...
Puis la célébration commence, souvent interrompue par un commentaire de P. qui apporte son
éclairage "j'ai fait de la théologie", nous partageons l'évangile, tout le monde a le temps et y va de sa
lecture, c'est beau, c'est simple, ça sort du cœur et c'est tellement plus proche de ce qu'il dit ce texte.
Je l'entends parler par leurs bouches, je le vois s'animer devant moi.
Puis vient chaque jour le partage des intentions de prière les larmes, les poids confiés, les douleurs
qui ressortent, le silence, les regards tristes et le sourire qui revient quand on présente tout ça au
Seigneur. Il fallait vider son sac, déposer son fardeau. De beaux gestes de gentillesse, de tendresse
entre eux.
Au moment de l'offrande, tout à coup, notre hôte s'en va à la cuisine, elle parle à voix haute : "j'ai
oublié de préparer les biscuits pour le café", accompagnée d'une autre elles partent à la cuisine
plusieurs minutes, c'est assez pour que T. raconte sa dernière rencontre avec un enfant dans le bas de
l'immeuble… tout le monde revient la messe se poursuit.
Aujourd'hui après la messe notre hôtesse avait prévu une animation, se raconter les souvenirs du
Noël de notre enfance : "quand nous étions si heureux de manger une tranche de brioche et de boire
un bol de chocolat chaud dans la nuit, c'était ça notre cadeau de Noël".
Une autre d'ajouter : "Le principal c'était la famille, toute la famille et s'il y avait à manger c'était
bien, sinon c'était bien aussi, on était ensemble".
Et la voilà qui nous distribue des feuilles imprimées, comme lundi lorsque Mme N. a distribué "La
vierge à Midi" de Claudel et nous a invité à le lire ensemble. Ce soir ce sont les chants traditionnels
de Noël, "Minuit chrétien", "les anges dans nos campagnes"… et la voici qui chante et tout le
monde emboite le pas, on chante de tout son cœur, c'est la joie dans cet appartement, la joie et
quelque chose de Noël déjà.
"Aujourd'hui, ajoute l'une d'entre elles, aujourd'hui je me souviendrai de ce beau moment, c'est ma
joie de la journée !"
3 décembre 2018 ·

voir la lumière
Hier soir c'était la remise de la lumière pour les jeunes de la profession de foi, cette lumière je l'ai
vue briller aujourd'hui à plusieurs reprises :
Dans les yeux d'un petit bonhomme, servant d'autel depuis quelques semaines seulement, qui me
disait tout à l'heure, avant même de me dire bonjour, j'ai fait "chasuble" aujourd'hui ! Les yeux tout
brillants et un magnifique sourire sur son visage et, par reflet, sur celui de sa maman… (faire
'chasuble' c'est lorsque le prêtre s'assied, soulever la chasuble pour la poser sur le dos du siège)
Dans les yeux de ce petit garçon d'une dizaine d'années à la fin des baptêmes, ce midi, lorsque le
papa vient dire à l'animatrice de la célébration "est-ce possible de mettre un peu de musique pendant
les signatures des registres?"
Et que ce garçon prépare dans un coin son violon, qu'il interprète un bel Ave Maria, et que tout le
monde applaudit à la fin. Devant 80 personnes, son premier public ;) Les yeux tout brillants le
voici qui sort d'autres partitions et se met à jouer deux autres morceaux. Quelle paix dans l'église
pourtant il était 13h30... et de nouveau : applaudissements... et les yeux de son père qui se mettent à
briller de concert !
Dans les yeux de cette scoute du chœur des scouts de Flandres qui n'a pas cessé de sourire durant
les deux heures du concert cet après midi et qui dit 'merci' en sortant.
Et vous, avez vous vu aujourd'hui de ces yeux tout brillants ?
1 décembre 2018 ·

Un nouveau Week-end ordinaire


En trois jours, la vie de notre Eglise douaisienne :
- la veillée pour la vie vendredi,
- le baptême de promo des prépas de st Jean ce matin,
- la porte ouverte et le marché de Noël à Bethsaïde,
- le temps fort commun aux cinquièmes des collèges catholiques et de l'aumônerie de
l'enseignement public,
- la remise des cierges samedi soir,
- la sainte Cécile à Esquerchin,
- la famille 'Charles de foucault' à Ste Thérèse,
- la messe de dimanche animée par le chœur scout des Flandres,
- le concert orgue et choeur l'après midi,
- la soirée de dimanche dans une famille protestante pour un temps de partage et d'échanges avec les
prêtres disponibles.
J'en oublie sans doute !
Un nouveau Week-end ordinaire à Douai, en Avent !
Rendons grâce !
1 décembre 2018 ·

fierté
Ce soir les parrains et marraines des jeunes qui se préparent pour la profession de foi, recevaient le
cierge et la lumière, rappel de celle du baptême, oubliée depuis longtemps et sans doute perdue lors
d'un déménagement...
Le moment précieux de la célébration, c'était celui du passage de relais, lorsque le parrain donnait le
cierge à son filleul. Là en quelques secondes, j'ai vu de la fierté dans les regards, de la tendresse
lorsque le don du cierge était accompagné de bisous, souvent sur le front ; j'ai vu de la lumière dans
les yeux du grand et du plus jeune...
Un moment simple et beau dans une journée tellement remplie.
25 novembre 2018 ·

j'ai un chauffeur
Chaque semaine il est à la porte de l'église et il distribue les feuilles et à la sortie il sort un petit vase
en verre pour faire la quête.
Quand je vais célébrer, dès mon arrivée, il sourit et dit : "ah, je vais avoir un chauffeur pour me
reconduire ce soir". En effet je le reconduis sur Douai la samedi soir.
Il ne va que dans deux églises parce qu'ailleurs "les copains ils y sont et moi je ne veux pas aller sur
leur lieu de travail, moi je reste où ils ne vont pas".
Ce soir c'est Ste Cécile, c'est plus long, la messe et le concert intégré ou le concert le messe
intégrée, au choix...
puis on papote un peu.
Je le retrouve à la sortie, "quelqu'un vous attend" me dit on. C'est lui qui s'inquiète.
Nous prenons la route et dans la voiture je lui explique que normalement j'aurais du rester, aller à la
mairie avec l'harmonie et prendre un verre avec eux, que je lui aurais dit de chercher un autre
chauffeur ce soir. Mais comme je suis bloqué nez, gorge, tête, sinus and Co. depuis quatre jours, je
ne suis pas en forme pour y aller.
Il me regarde et me dit "c'est pas grave si t'y étais allé, je serai venu avec toi".
:)

24 novembre 2018 ·

bravo !
Etonnant, inattendu, rarissime.
A la fin d'une célébration de funérailles l'assemblée se met à applaudir longuement... très
longuement. Pourtant il n'y eut ni discours, ni rien d'extra ordinaire, simplement le témoignage
d'une famille, d'une maman, mémé, pleine d'amour malgré des années de galère, d'un fils et d'un
père qui s'embrassent, d'une célébration de fête, d'un témoignage de foi simple, d'une célébration
dans laquelle tout sent le vrai et le bon.
bravo et merci !
11 novembre 2018 ·

il n'y a plus de jeunes


Un refrain qui revient souvent, très souvent, trop souvent. Il n'y a plus de jeunes qui viennent à
l'église, plus de jeunes qui croient, Mr l'abbé c'est une catastrophe !
Je confirme il y a plus de jeunes ! ;)
Samedi après midi les scouts se retrouvent à Douai Notre Dame et à Douai Ste Thérèse, le soir une
grande partie participent à la messe à Notre Dame (près de 70), les autres viendront dimanche matin
à 11h, elles sentent bien le feu, et les bottes pleines de boues témoignent de leur engagement du
Week-end !
Samedi soir c'est la messe des familles à Cuincy, les enfants sont nombreux, pour l'animation ce
sont des jeunes et des jeunes couples.
Dimanche matin 11h, en plus des scouts, les enfants de la catéchèse sont réunis pour un caté messe,
ils nous rejoignent. D'autres, venus avec leurs parents, plus petits, quittent après l'accueil puis
reviennent pour l'offrande,
Dimanche soir, les étudiants envahissent Notre Dame à leur tour, plus de 80 c'est la base cette
année.
Plusieurs d'entre eux animent la liturgie, comme les scouts samedi et un jeune couple ce dimanche
matin.
J'oubliais, sur les deux jours à Notre Dame 22 servants !
Et cette semaine, ça ne va pas s'arranger ;)
Mercredi célébration avec les enfants de la batellerie,
Vendredi ce sera le tour des enfants adorateurs,
Vendredi soir des jeunes pour la prière Taizé,
Dimanche matin les enfants pour la messe des petits à la maison Notre Dame,
Dimanche soir les prépas pour un temps de témoignage après la messe...
En deux jours, deux adultes ont demandé à préparer leur première communion, deux petites filles de
primaire ont demandé le baptême, une adulte a demandé un accompagnement spirituel…
Pour le peu que j'ai pu en voir, de ce Week end !
11 novembre 2018 ·

sacristie
Dans la sacristie ce matin, dix minutes avant la célébration, arrivent les servants, ils sont quatre,
puis cinq, six, dont deux nouveaux.
Les plus habitués se répartissent les rôles, micro, porte livre, porte cierge.
J'arrive pour mettre mon aube lorsqu'un des garçons, un de ceux qui vont porter les cierges, me
demande :
- "Mr l'abbé c'est l'évangile de qui aujourd'hui ?"
Je réponds : "C'est St Marc"
- Il reprend la parole : "Ah, génial, ce sera court, c'est mieux parce que porter le cierge c'est lourd"
- Moi : "Comment sais-tu que c'est plus court ?"
- Lui : "C'est maman qui m'a expliqué que St Marc c'est plus court mais St Matthieu c'est long, j'ai
même un texte qui fait une page entière et je l'ai collé dans mon cahier de caté"
Vous le saviez ?
29 octobre 2018 ·

il n'y a que les montagnes...


De nombreuses rencontres ces derniers jours, autant de circonstances particulières.
Un coup de téléphone il y a quelques temps :
- "je voudrais faire baptiser mes trois enfants, mais la marraine n'est pas baptisée, c'est quand même
possible (?), en plus on n'habite pas ici." (ils habitent Le Cateau, tiens donc !)
- "Pourriez vous passer un prochain samedi matin ?"
Ce samedi cette maman est venue avec une marraine 'non baptisée', et la maman de la marraine.
Elle nous présente ses trois enfants et son désir de les faire baptiser, puis vient le tour des parrains
marraines, elle a déjà modifié ses choix, chaque enfant aura un parrain ou une marraine baptisés.
C'est déjà mieux ;)
La marraine prend la parole :
- "vous faites aussi les baptêmes de plus grands ?"
--"Oui bien entendu et même des adultes."
-"Parce que moi c'est des enfants vers 15 ans."
Et la maman de la marraine :
- "moi j'ai deux grands encore qui ne sont pas baptisés"
La marraine :
- "On va revenir vous voir"
L'après midi arrivent pour leur anniversaire de mariage toute une famille du Burundi, un prêtre
burundais venu de Paris les accompagne.
- "nous avons voulu fêter notre anniversaire de mariage pour réunir la famille…"
Le couple habite chez nous.
Le soir au début de la messe arrive une famille déjà rencontrée à l'occasion heureuse d'un baptême
et plus douloureuse des funérailles de la grand mère. Une des filles vient me demander si les petits
enfants peuvent participer. L'une jouera du violoncelle, deux autres feront la quête, un garçon
apportera une bougie au début de la messe pour sa grand mère. Merci aux animateurs du jour qui
ont accueilli avec joie.
En soirée je participe à l'anniversaire de dix ans de mariage d'un neveu, eh oui déjà !!!!! C'est la
chance de revoir nombre des jeunes (guides, mej, aumônerie, taizé)d'hier (hummm, bref, je reste
discret, ils lisent cette chronique) que de croisements étonnants, attendus et inattendus.
Il n'y a que les montagnes...
22 octobre 2018 ·

registres
Depuis de nombreuses années elle gère les registres paroissiaux, avec un professionnalisme hérité
de son emploi, lorsqu'elle était dans ce qu'on appelle 'la vie active' ;) Elle met ses compétences
humblement au service des registres paroissiaux et Dieu sait que c'est un travail minutieux et
hebdomadaire qui demande du temps.
Vous me direz peut-être "des registres ce n'est pas la mission la plus importante"… Sauf si on
considère que dans un registre sont rassemblées une multitude de vies, les naissances, les amours,
les blessures, les moments les plus sacrés, les étapes de la vie et le dernier adieu...
Un registre n'est pas un simple document administratif, mieux il est tenu et plus il respecte la vie
des personnes et des familles. C'est au delà du service, c'est du respect, c'est honorer les familles.
La dame des registres grave dans la mémoire de l'Eglise les moments les plus sacrés de nos vies.
La célébration de ses funérailles commencent, ils sont présents ces registres, symboliquement. Elle
est âgée, a peu de famille, mais l'église est bien pleine pour ce matin de son départ. Signe d'un vrai
rayonnement.
Qu'il lui soit rendu hommage, à elle et à tous ceux qui remplissent avec soin et avec foi les registres
paroissiaux ! Je sais qu'ils prient chaque fois qu'ils complètent une fiche, pour ceux dont ils écrivent
les noms.
Quelle belle mission !

21 octobre 2018 ·

clins Dieu !
Vendredi soir première veillée Taizé animée par les jeunes à la collégiale St Pierre, oui parce que
nous avions proposé la maison Notre Dame, ils ont choisi St Pierre. Et c'est vrai que le lieu s'y prête
bien, c'était une superbe veillée qui en promet de nombreuses autres. Nous étions une trentaine pour
cette première ! Rendez vous dans un mois !
Dimanche matin, messe de 11h, au moment de la communion une petite fille d'environ 5-6 ans
s'approche de moi, elle porte son petit frère devant elle, en arrivant elle le soulève le plus haut
possible pour que je fasse la petite croix sur son front, puis elle présente le sien et sourit de tout son
coeur. Quand on sait qu'elle n'est pas baptisée, quelle belle démarche !
Dimanche soir près de 100 étudiants dans l'église Notre Dame, ils s'invitent les uns les autres,
animent, participent chaque dimanche soir ; concours blancs, examens, ou non, ils sont là et
heureux d'y être.
Après la messe du soir, il est 19h30 environ, je repasse par le presbytère histoire de déposer
quelques courriers, d'installer le portrait de Xavier dans l'entrée (pour les initiés)…
Trois autres prêtres présents dans la maison entendent du bruit et s'approchent, et là spontanément,
durant presque 3/4 d'heure, debout dans le hall, nous racontons notre week-end, nos beaux
moments : funérailles, mariages, rencontres, scoutisme, plaisanteries des uns et des autres,
anecdotes, solitudes, intentions de prières confiées, bref tous ces clins Dieu qui font à Douai un
Week-end ordinaire jamais vraiment ordinaire !

Je continue ? ;)
21 octobre 2018 ·

Afrique
Il vient d'un pays d'Afrique, il est arrivé il y a trois ans dans la paroisse, pour reprendre des études,
madame est restée au foyer et travaille là bas.
La séparation est rude, les études aussi, c'est un retour courageux sur les bancs de l'école, le voici
confronté à notre culture, notre climat, la jeunesse des autres étudiants ; le voici confronté aux
questions administratives (Ah ! France pays de liberté et terre d'accueil, ben voyons !)
Chaque année il vient demander un rendez-vous et il me tient au courant de son histoire, nous
parlons longuement, de ses études, de ses questions, de ceux qu'il rencontrent et à qui il doit
beaucoup, de ses projets.
Cette année il termine et très bientôt passe les entretiens de fin d'études, il sera diplômé.
Madame est venue pour la première fois, deux semaines, alors il a pris le rendez-vous habituel pour
me présenter sa femme.
Une belle rencontre, courte certes, mais pleine de sourires, de pages de vie, de projets et aussi et
toujours de questions sur l'avenir.
Une belle rencontre en ce dimanche de la mission !
18 octobre 2018 ·

chorale
Il fait partie de la chorale paroissiale depuis des années, cette année la maladie le touche de près et il
est hospitalisé longuement.
Un dimanche après midi la chorale se retrouve dans le hall de l'hôpital et va le chercher dans sa
chambre. A son arrivée ils se mettent à chanter leurs plus beaux chants, pour lui, pour lui dire "au
revoir", il part dans une autre région chez sa fille.
Les soignants qui assistent à la scène sont émus aux larmes. Toute la troupe s'embrasse.
Comment oublier ?
15 octobre 2018 ·

Jésus
Une dame raconte sa dernière conversation avec sa femme de ménage :
- Dites madame c'est vrai que le lundi d'paques c'est férié ?
- Oui bien sûr.
- C'est un truc religieux, c'est le ptit jésus ? Celui qui est né à Noël... Qu'est-ce qui a pu y arriver à
ch'tiot là ?

15 octobre 2018 ·

"catholique", II.

Echos catholiques de notre doyenné :)


En fêtant St Fiacre nous ouvrions les portes de nos villages au monde des producteurs locaux, aux
jardiniers, aux passionnés de la Nature et de l'environnement...
En faisant route vers Mons et Ste Waudru, nous mettions nos pas dans ceux de nos ancêtres,
déportés de force ou par peur en 1917, nous nous souvenions en ouvrant notre prière et nos coeurs à
ceux que de trop nombreux conflits mettent sur les routes...
En accueillant plus de 700 anglais, nous nous souvenions de l'accueil sans réserve des douaisiens il
y a 450 ans, planche de salut pour une Eglise d'Angleterre en proie à la haine et aux violences...
En fêtant la rentrée du doyenné dans l'Eglise Notre Dame des Mineurs, avec la communauté
polonaise et son chant à la Vierge Marie, en présence des reliques de st Jean Paul II, nous prenions
les moyens pour nous accueillir mutuellement, de nos quatre paroisses, très différentes, unique
chacune mais prêtes à prendre la route ensemble pour témoigner de la présence d'un Dieu d'amour,
qui s'offre à tous...
En célébrant chaque dimanche soir avec plus de 80 étudiants de toutes origines nous prenons
conscience de ce Corps aux multiples membres qu'est notre Eglise, de sa richesse, de sa beauté tout
autant que de sa fragilité...
En ouvrant ce dimanche la semaine missionnaire, nous réveillons une fois encore la dimension
universelle du message de l'Evangile. Tout homme est invité à connaitre l'amour de Dieu, qu'il
choisisse de l'accueillir ou de s'en aller tout triste car trop d'autres choses encombrent sa vie, comme
ce jeune homme de l'Evangile cette semaine. Mais qui sait ce qu'il choisira demain. La porte reste
ouverte...
Catholique !
15 octobre 2018 ·

vous dites des messes c'est ça ?


Je rencontre un jeune commercial pour un suivi de contrat, 27-28 ans, très à l'écoute, attentif,
sachant créer la relation avec le client, bien formé, partageant même volontiers sur sa vie
personnelle.
A la fin de la rencontre, sur le pas de la porte, il me regarde curieux et me dit : "mais vous, vous
faites quoi ? Vous dites des messes, c'est ça ?"
Moi : "Oui le Week end, bien sûr mais vous savez nous accompagnons aussi des malades, un grand
centre hospitalier, une clinique, près de 20 maisons de retraite ; nous visitons les prisonniers, nous
accompagnons les écoles, collèges, lycées, les étudiants, ici il y a près de 250 scouts, nous avons
plusieurs associations de solidarité qui servent des repas chaque midi ou tiennent des épiceries
solidaires, nous préparons les enfants, les ados, les adultes pour le baptême, le mariage, nous
accompagnons les familles pour les funérailles…"
Il m'interrompt : "Mais tout ça les médias n'en parlent pas !"
Ben non !
29 septembre 2018 ·

Jeunes et vieux
Plus vieux.
Nous sommes dans une maison de retraite ordinaire. Chaque semaine nous y célébrons la messe, ils
ne sont pas bien nombreux mais toute leur matinée est consacrée aux préparatifs puis à la
célébration. Ensuite on range doucement tandis que ceux qui ont du mal à se déplacer se dirigent
lentement vers l'ascenseur.
Discrètement, après la messe, avec son déambulateur, une des dames s'approche de la sacoche du
prêtre et glisse un paquet de biscuits et un jus de fruit. Elle fait de même chaque semaine.
Puis elle fait mine de prendre le chemin de la sortie avec son déambulateur, histoire de ne pas
montrer aux autres qu'elle donne des petites choses au prêtre. Tout le monde le sait et tout le monde
fait mine de regarder ailleurs...
C'est tellement beau comme démarche !
Plus jeunes.
Dimanche un groupe de filles entre 8 et 11 ans, elles animent le dimanche matin la messe une fois
de temps en temps. Elles travaillent leur chant et apportent de la beauté aux célébrations.
Ce dimanche-là, après le petit déjeuner au presbytère et la petite catéchèse du jour, elles partent
pour la collégiale st Pierre, ce qui leur demande de traverser la place d'arme puis la grande rue de
Paris. Le dimanche matin à Douai, c'est vide, il n'y a personne.
Je suis derrière à quelques mètres lorsque j'entends leurs voix, elles chantent le Gloire à Dieu de la
messe et, dans cette rue vide, leur chant résonne d'une belle manière.
C'est tellement beau dans le silence douaisien du dimanche matin !
19 septembre 2018 ·

Etre prêt
Matin.
Je suis dans un collège catholique je rencontre l'animatrice en pastorale, nous préparons un projet
d'animation pour des 4èmes quand deux filles rentrent dans le bureau.
"Bonjour les filles, dit l'animatrice, qu'est-ce que vous voulez?"
L'une d'entre elles répond : "je voudrais être baptisée"
Fin d'après midi.
Je participe à une réunion de catéchistes, c'est la rentrée, l'une d'entre elles nous dit qu'elle a un gros
problème :
"Je rencontre les enfants de forains et il se trouve que plusieurs d'entre eux demandent le baptême
cette année, mais ils ne peuvent pas se préparer longuement, il faut les baptiser quand ils sont sur
place."
Un problème, où ça ?
Soirée.
Je viens saluer les catéchistes d'une paroisse à l'occasion d'une première rencontre avec des parents
qui inscrivent leur enfant au catéchisme. Je rentre dans la salle en même temps qu'une maman et sa
fille, la fille de CM2 me dit "moi cette année je vais demander mon baptême"
Etre prêt à l'inattendu !
16 septembre 2018 ·
1 Week-end,
4 prêtres,
4 mariages,
2 baptêmes,
13 messes,
1 neuvaine,
une inauguration d'expo dans une chapelle restaurée,
un Week-end de montée scoute,
une rencontre des servants,
une rencontre des responsables mej de la province,
plusieurs familles visitées,
un retour de trek (5 mois d'un tour d'Europe) en tandem,
un retour d'Afrique,
Plus de 60 étudiants à la messe du soir,
Bref…
Un Week-end ordinaire à Douai !
Et pas de raton laveur cette fois !
Mince pas le temps de passer à la Chartreuse ! :(
10 septembre 2018 ·

"catholique"
Mgr Garnier avait l'habitude de commenter ce mot. Il disait "catholique veut dire ouvert à tous, et
ouvert à Dieu". Un mot qui, au lieu de refermer les communautés sur elles-mêmes, les ouvre en
permanence, puisque cette ouverture fait partie de leur identité, elles sont "catholiques" si elles se
tournent vers les autres et vers le Seigneur.
En trois semaines les évènements douaisiens nous le rappellent...
Nous avons accueilli Mgr Damase-Zinga-Atananga évêque au Cameroun ;
Nous sommes partis pour la Belgique, Mons, pour commémorer l'accueil réservé en 1917 aux
douaisiens réfugiés, chassés par les allemands ;
Nous accueillons dans les jours qui viennent l'abbé Daniel Gbate-bomoko, qui arrive de Centre-
afrique pour se mettre au service de notre doyenné, pour trois années ;
Nous préparons le 450ème anniversaire des grands anglais le 29 septembre prochain, déjà 700
anglais ont confirmé leur présence, plusieurs pères abbés, plusieurs évêques, prêtres, séminaristes,
enseignants, collégiens.
Nous travaillons en ce moment à l'accueil de deux familles venues du sud Soudan qui nous sont
confiées pour deux ans, le temps d'accompagner quotidiennement leur intégration dans notre
doyenné.
Elle est bien "catholique" notre Eglise
8 septembre 2018 ·

mariage
Samedi, sortie de mariage, pendant la fin de l'offrande, lorsqu'il ne reste que quelques témoins et les
mariés, juste avant la sortie, un petit garçon s'approche du micro me regarde et me dit : "Dieu il est
mort ?"
Je tente une réponse : "oui Jésus est mort sur la croix, mais ses amis l'ont vu quelques jours après et
il était bien vivant et depuis nous croyons qu'il est toujours avec nous, dans nos cœurs". (dur de
parler résurrection avec un enfant !)
Il continue : "et le diable ?"
Je retente une réponse : "le diable, il a perdu, Jésus l'a battu, pour toujours."
Lui : "Mais il y a encore du mal"
Oula !!! Il a entre 6 et 7 ans le gamin !!!
Moi : "oui mais avec Jésus le mal qui est dans nos cœurs ou dans notre tête, on peut le battre".
Sa maman : "Noa laisse M. le curé tranquille, vient on s'en va"
Le garçon : "Monsieur, tu diras bonjour à Jésus !"
25 août 2018 ·

porte ouverte
Nos églises de centre ville sont sous surveillance et gardées en permanence. Elles sont donc
ouvertes lorsqu'un gardien est présent. Mais ces deux hommes ont aussi le droit de prendre des
congés et c'est le cas l'été sur une période longue. Dans ces temps-là priorité est donnée à la
collégiale et l'église Notre Dame est condamnée à rester fermée.
Cette année nous avons proposé aux chrétiens de la paroisse d'assurer une présence dans l'église,
l'après midi, pour que l'église soit ouverte.
Et il y a du passage, des personnes qui viennent souvent trouver du calme, de la paix, s'installent
pour prier.
Un jour une dame est venue trouver la personne de permanence et lui a demandé de dire avec elle
un 'Je vous salue Marie' ;
Une autre fois c'est un garçon de 13 ans qui est venu faire découvrir l'église à sa mamie de passage
à Douai ;
Une autre fois encore un jeune papa, baguettes de pain sous le bras, accompagné par sa petite fille,
lui propose de venir voir l'église et je les vois qui entrent et font tranquillement le tour ;
Une autre fois un couple d'australiens ;
Et combien d'autres fois ...
Il suffit d'ouvrir la porte...

24 août 2018 ·

Chaque matin
Chaque matin il gare péniblement sa voiture devant l'église, souvent une roue sur le trottoir. Il
descend en posant un pied, puis le second, enfin sa canne, se redresse doucement puis ferme sa
voiture.
Il prend ensuite le chemin de l'église, lentement, en faisant plusieurs pauses, il est très âgé ce
monsieur et marche avec peine.
Enfin il arrive dans le chœur pour la messe de semaine.
Il se gare un quart d'heure avant mais il n'arrive souvent que pour entendre la première lecture.
Puis au moment de la communion il prépare une grande custode et, avançant à son rythme, la
présente au prêtre, pour sa femme. Dans sa main gauche sa canne et dans la main droite la custode
ouverte d'avance. Il la referme avec soin avant de communier lui-même. Puis il regagne sa place.
A la fin de la messe il reprend le même chemin, au même rythme, sans jamais manquer, sans jamais
se plaindre, jusqu'à sa voiture, puis chez lui jusqu'à porter la communion à sa femme.
Chaque matin
19 août 2018 ·

Une promenade ordinaire


Cet après midi, après avoir avancé plusieurs préparations pour la semaine, voyant le soleil et le bleu
du ciel, je me décide à partir marcher. Entre vélo et pieds c'est parfois un rude combat intérieur.
Je dépose la voiture près d'un endroit que j'ai repéré et descends le long d'un bras d'eau. Je marche
comme un dimanche, les yeux grands ouverts sur le monde qui m'entoure et la nature, calme...
Devant moi une jeune maman et sa fille de 7 ans. J'arrive à leur hauteur quand la maman se met à
me parler :
"C'est trop beau vous ne trouvez pas ? Avec ma fille on n'arrête pas de dire que c'est beau, on n'est
jamais venu se promener par ici, regardez ces arbres, les couleurs des feuilles et ces champs".
Et les voilà qui marchent avec moi ou moi avec elles !
"Oh des jardins comme ils sont grands, vous avez vu ils ont même un potager avec des salades ; et
ces maisons, j'aimerais bien habiter une maison comme ça. Oui mais ca doit coûter cher. On aime
bien se promener avec ma fille, on a déjà fait 10 000 pas depuis la maison. Elle est solide, c'est pas
comme sa sœur à 12 ans c'est une ados, alors elle fatiguée pour rien sauf pour la piscine ou
l'accrobranche … bla bla bla…"
De temps en temps je dis un mot et nous avançons, elle parle de tout, elle est heureuse d'être là avec
sa petite dernière et de marcher le long d'un bras d'eau…
Puis la petite fille s'arrête, elle a un caillou dans la chaussure, je ne m'en rends pas compte tout de
suite, alors je continue de marcher un peu, lentement puisque depuis le début je marche au rythme
de la petite. Et j'entends une petite voix qui dit "eh monsieur, tu nous attends, tu marches avec
nous".
Et monsieur a marché avec elles pendant une heure et demie, je n'ai pas compté les pas, j'ai
seulement savouré ce moment de gratuité avec une maman et sa fille, un dimanche après midi le
long d'un bras d'eau dans le Douaisis, à s'émerveiller de tout : d'un arbre, d'un troupeau d'oies
sauvages, des poules d'eau, des noisettes sur le bas côté, des mûres, de tout ce qui se présentait.
C'est si simple finalement.
16 août 2018 ·

Un jeune papa
C'est vrai que le décès de notre évêque occupe les esprits et les cœurs ces temps-ci mais ce matin
j'ai célébré les funérailles d'un jeune papa de 32 ans qui laisse une épouse et trois enfants.
Il était motard mais pas seulement. C'était un homme plein de vie et de dynamisme qui aimait la
vie, qui mettait de la vie où il était.
J'ai vu arriver à l'église des centaines de motards de tous âges, une dizaine de personnes en tee-shirt,
de "la boule" locale ; d'autres avec un tee-shirt noir et son visage floqué sur le devant ; des copains,
"la chteam Réré", comme ils disent ; puis d'autres Tee-shirts, c'était les membres de sa famille et des
copains et tellement proches qu'ils en font partie ; et puis et puis… des centaines de personnes
venues, passant, restant, dans l'église, attendant dehors.
Sa fille et son garçon ont bien voulu recevoir un lumignon pour le poser sur le cercueil de leur papa,
et la petite fille de 7 ans me demandait mardi devant sa maman si on ferait une photo. Alors j'ai pris
mon portable (n'en déplaise à notre pape pour cette fois) et j'ai pris une photo d'elle déposant son
lumignon sur le cercueil de son papa.
Six jeunes hommes en Tee-shirt blanc à l'effigie de la famille se sont avancés pour porter le cercueil
et son garçon de 12 ans les a rejoint, il voulait aussi porter son papa. Beaucoup, beaucoup
d'émotion, de larmes, mais une foule paisible et recueillie. A la sortie les motards se sont lâchés
dans une sorte de vrombissement d'honneur.
Je les ai accompagnés au cimetière, je ne le fais que rarement mais les circonstances étaient
particulières. Et là encore que de solidarité manifestée et d'émotion. Ils ont fait une haie de motos
et, au passage du fourgon funéraire, ils levaient leur casque. Puis devant l'entrée du cimetière ils ont
fait de la brume, du nuage, avec leurs pneus, pour que le fourgon entre dans le nuage et
disparaissent de l'autre côté. Je ne sais pas si le signe était pensé à ce point mais de fait nous l'avons
vu sortir de la brume, de l'autre côté.
J'ai vu à quel point une personne peut être aimée. Et peu importe les signes religieux ou non, il y
avait tant de signes d'amour que Dieu était évidemment présent.
Ce soir je suis encore empli de cette émotion, et touché par le témoignage de cet homme et de sa
famille.
Ce n'est pas la durée d'une vie qui fait sa force, sa beauté, ou sa fécondité !

15 août 2018 ·

Combien ?
Ce dimanche une famille arrive à l'église pour la messe. Je dis bonjour à chacun et me tourne vers
l'un des garçons, celui qui a communié pour la première fois le jour de la fête du saint Sacrement en
juin dernier.
Il me regarde et me dit : "aujourd'hui c'est ma 11ème communion" !

4 août 2018 ·

nouveaux extraits
Quelques nouveaux extraits d'une de mes dernière lectures :
"Ce matin on a eu le droit de sortir, parce qu'il n'y a pas de bombes depuis hier soir. Dehors il
commence à faire chaud. Les derniers arbres qui restent, ceux que les habitants n'ont pas encore
coupés pour se faire des feux, commencent à perdre leurs feuilles.
On jouait en bas de la maison. Après quelques minutes d'autres enfants sont venus avec nous. Il y
avait un trou d'obus au milieu de la route, dedans il y avait de l'eau et on faisait des courses de petits
bouts de bois qui flottaient et qu'on devait pousser seulement en soufflant.
Ce soir grand mère a téléphoné à maman, elle disait que vingt trois personnes venaient de mourir à
la boulangerie…"
"Le journal de Myriam" elle habite Alep, entre 6 et13 ans elle tient son journal

Vous aimerez peut-être aussi